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Mise en page 1 - Parc naturel régional Livradois-Forez

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© MiramandMichel Bravard« Quel bon v<strong>en</strong>tIl est tout à fait <strong>en</strong>visageable que des ouvriersv<strong>en</strong>ant un jour installer des éoli<strong>en</strong>nes<strong>en</strong> <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong> soi<strong>en</strong>t accueillisde si aimable façon…« Nous avons pris toutes les précautionsimaginables pour que le programme éoli<strong>en</strong>soit mis <strong>en</strong> œuvre dans les meilleuresconditions possibles sur notre territoire »,assure Michel Bravard. Il est vice-présid<strong>en</strong>tdu <strong>Parc</strong>, présid<strong>en</strong>t de la communautéde communes de la Vallée de l’Anceet maire de Médeyrolles. Entreti<strong>en</strong>.— En 2008, le <strong>Parc</strong> a décidé de délimiterdes secteurs où pourrai<strong>en</strong>têtre implantées des éoli<strong>en</strong>nes afin,a-t-on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du dire, de « cont<strong>en</strong>ir lapression des marchands de v<strong>en</strong>t ».De quoi avait-on peur ?— Depuis plusieurs années déjà, lesmaires étai<strong>en</strong>t démarchés, et mêmeharcelés, par des sociétés qui proposai<strong>en</strong>td’implanter des éoli<strong>en</strong>nes etpromettai<strong>en</strong>t de forts rev<strong>en</strong>us pourles communes grâce, notamm<strong>en</strong>t, àla taxe professionnelle qui était<strong>en</strong>core <strong>en</strong> vigueur. Il y avait mêmeun projet sur les Hautes Chaumesqui, heureusem<strong>en</strong>t, a été stoppénet par décision du Préfet, et qui futl’occasion pour les élus du Comitésyndical de solliciter, déjà, la mise<strong>en</strong> place d’un “schéma directeurde l’éoli<strong>en</strong>” à l’échelle régionale.Pour mettre de l’ordre et repr<strong>en</strong>drela main, nous avons donc, nous lesélus, demandé au <strong>Parc</strong> d’élaborer unschéma éoli<strong>en</strong>. Sachant qu’il pouvaits’appuyer sur le diagnostic énergétiquequ’il avait fait réaliser sur l’<strong>en</strong>sembledu territoire.Ce schéma a été adopté par leComité syndical du <strong>Parc</strong>, à l’unanimitémoins une abst<strong>en</strong>tion, le21 février 2008.— Quels sont les critères qui ontpermis de définir les secteurs oùdes éoli<strong>en</strong>nes pourront être implantées?— La sélection des sites résulte ducroisem<strong>en</strong>t de nombreux paramètres.Le premier étant bi<strong>en</strong> sûr celuidu “gisem<strong>en</strong>t de v<strong>en</strong>t”. Ce n’est pasquelque chose qui s’apprécie audoigt mouillé mais qui se mesuresci<strong>en</strong>tifiquem<strong>en</strong>t. Il fallait égalem<strong>en</strong>tpr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte les possibilitésd’écoulem<strong>en</strong>t de l’électricité produite,c’est-à-dire la proximité d’un “postesource” qui permette de se raccorderau réseau de distribution 1 . Avec cesdeux critères, incontournables, lessecteurs éligibles se restreign<strong>en</strong>tconsidérablem<strong>en</strong>t.— Même <strong>en</strong> habitant dans un secteurv<strong>en</strong>té, nul ne souhaite avoirune éoli<strong>en</strong>ne au bout de son jardin.En a-t-il été t<strong>en</strong>u compte ?— Évidemm<strong>en</strong>t. Aucune éoli<strong>en</strong>ne nesera implantée à une distance demoins de 700 mètres de toute habitation.Nous sommes plus exigeantsque la loi qui prescrit une distanceminimale de 500 mètres. Et comme<strong>en</strong> <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong> l’habitat est trèsdispersé, c’est une contrainte forte.— Ces grands mâts vont défigurerle paysage. L’argum<strong>en</strong>t est connu…— Oui, mais c’est un point de vue quit<strong>en</strong>d à dev<strong>en</strong>ir minoritaire, même sile débat purem<strong>en</strong>t esthétique peutêtre sans fin.Il nous paraît indisp<strong>en</strong>sable depréserver les sites patrimoniaux,<strong>naturel</strong>s ou architecturaux, mais ilne s’agit pas de sanctuariser tout unterritoire, de le mettre sous cloche.Le recours aux énergies r<strong>en</strong>ouvelablesest un <strong>en</strong>jeu planétaire. Localem<strong>en</strong>t,nous misons beaucoup sur lebois-énergie, mais l’éoli<strong>en</strong> doit aussipr<strong>en</strong>dre sa part. Et, de surcroît, celaparticipe à la volonté de développem<strong>en</strong>tqui est l’une des missionsinitiales du <strong>Parc</strong> <strong>naturel</strong> régional.J’ajoute que nous avons travailléavec des paysagistes pour mieuxappréh<strong>en</strong>der l’impact de ces implantationset nous garantir aumieux contre les risques de standardisation,de banalisation de nospaysages.— L’autre argum<strong>en</strong>t des récalcitrants,moins subjectif celui-ci,c’est l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.— C’est aussi notre préoccupationet, là <strong>en</strong>core, nous avons sollicitél’expertise des spécialistes les plusavertis. Ces installations vont forcém<strong>en</strong>toccuper une certaine superficie.Nous avons veillé, et nous veillerons,à ce qu’elles n’<strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t pas la dégradationde milieux fragiles, les zoneshumides <strong>en</strong> particulier.Quant aux oiseaux, des études plusfines seront réalisées au mom<strong>en</strong>t del’élaboration des permis de construireafin, notamm<strong>en</strong>t, de mieux id<strong>en</strong>tifierles voies de migrations. D’ores et déjàil est prévu que, sur certains sites,les machines puiss<strong>en</strong>t être arrêtéesplusieurs heures par jour <strong>en</strong> périodede migration post-nuptiale. D’autresdispositifs sont égalem<strong>en</strong>t à l’étudepour assurer une meilleure protectiondes oiseaux.— En juillet 2010, les élus du <strong>Parc</strong>ont décidé de créer une « sociétéanonyme d’économie mixte locale(SAEML) Éole-li<strong>en</strong> du <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong> ». Kézako ? demanderait-ondans le langage d’ici.— La surprise se conçoit. Une telledémarche est inédite <strong>en</strong> France.Treize collectivités – neuf communautésde communes, trois communeset le <strong>Parc</strong> – s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t dansun part<strong>en</strong>ariat avec un opérateurprivé, la société ABO Wind <strong>en</strong> l’occurr<strong>en</strong>ce2 , pour développer, construireet exploiter des installations éoli<strong>en</strong>nes<strong>en</strong> <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>. Au sein de laSAEML, les collectivités sont majoritaires,ainsi nous repr<strong>en</strong>ons etgardons la main. Nous avons inverséla donne de départ, nous disons auxÀ Saint-Clém<strong>en</strong>tde-ValorgueLe parc éoli<strong>en</strong> de Saint-Clém<strong>en</strong>t - de-Valorgue se situerasur un plateau boisé,à 1 200 mètres d’altitude, età proximité du projet de parcéoli<strong>en</strong> de Gumières, communede la Loire. Son installation nécessiteraun déboisem<strong>en</strong>t trèslimité du massif forestier.Il comportera cinq éoli<strong>en</strong>nesd’une puissance unitaire de2 MW (mégawatts). L’électricitéqui sera produite sur cesite correspond à la consommationannuelle de près de10 000 ménages (hors chauffageet eau chaude).Deux autres secteurs sontéligibles à l’éoli<strong>en</strong> <strong>en</strong> Valléede l’Ance, ils se situ<strong>en</strong>t surles communes d’Églisolles etMédeyrolles.industriels : voilà à quelles conditionsvous pouvez v<strong>en</strong>ir chez nous et,si vous acceptez ces conditions,vous pouvez être assurés de notreconcours.— « Éole-li<strong>en</strong> », le jeu de motscache quelque chose…— Il ne cache ri<strong>en</strong>. Il montre notrevolonté d’instaurer une véritablesolidarité territoriale. Le schémaéoli<strong>en</strong>, aussi raisonné soit-il, auraitcréé des disparités <strong>en</strong>tre les communesqui peuv<strong>en</strong>t accueillir deséoli<strong>en</strong>nes et les autres. Grâce à laSAEML, les bénéfices réalisés serontredistribués <strong>en</strong>tre toutes les collectivitésqui ont souhaité dev<strong>en</strong>iractionnaires, secteur par secteur.Et nous avons pris l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t queces rev<strong>en</strong>us soi<strong>en</strong>t affectés à desactions dans le domaine énergétique: réduire les consommationsdans les bâtim<strong>en</strong>ts publics, luttercontre la précarité énergétique,contribuer au développem<strong>en</strong>t desénergies r<strong>en</strong>ouvelables.— En décembre dernier, la SAEMLa déposé les dossiers de « demandede permis de construire, d’autorisationd’exploiter et de défrichem<strong>en</strong>t »pour un parc éoli<strong>en</strong> sur la communede Saint-Clém<strong>en</strong>t-de-Valorgue, dansun périmètre proposé par lacommunauté de communes de laVallée de l’Ance. Quelles sontles étapes suivantes ?— Parlons d’abord des étapes préalablesau dépôt de ces dossiers.Depuis 2010, nous avons fait réaliserdes études techniques concernantla flore, la faune, l’avifaune, leschauves-souris, les paysages, l’acoustique…Toujours avec cette mêmeexig<strong>en</strong>ce de qualité qui nous guide.Nous avons mis <strong>en</strong> place un comité


Journal du <strong>Parc</strong> - numéro 25 - Été 2013É D I T OTony Bernard,Présid<strong>en</strong>t du <strong>Parc</strong>,Maire deChâteldon<strong>Parc</strong>e que les motsont un s<strong>en</strong>s…vous amène ? »local de suivi du projet qui regroupedes élus, des associations spécialisées,des associations d’usagers et desexperts. Ce comité est une instancede concertation, il a aussi pourmission d’informer le plus largem<strong>en</strong>tpossible les habitants 3 .Maint<strong>en</strong>ant, nous <strong>en</strong>trons dans laphase classique d’instruction desdossiers par les services de l’État.Puis vi<strong>en</strong>dra le temps de l’<strong>en</strong>quêtepublique et, au final, la décision duPréfet.— P<strong>en</strong>sez-vous que cette démarche,que l’on peut, sans excessiveflatterie, qualifier de rigoureuse etdémocratique, permettra de surmonterles dernières rétic<strong>en</strong>ces ?— Ceux qui ont des argum<strong>en</strong>ts àfaire valoir, qui estim<strong>en</strong>t ne pasavoir été <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dus, pourront <strong>en</strong>cores’exprimer au mom<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>quêtepublique. Mais, <strong>en</strong> mon âme etconsci<strong>en</strong>ce, j’estime que nous avonspris toutes les précautions imaginablespour doter notre territoire d’unprogramme de qualité qui contribueraà son développem<strong>en</strong>t tout <strong>en</strong>respectant son intégrité. ■1 Le transport de l’électricité du lieu de productionau poste source s’effectuera par réseau souterrain.2 La société ABO Wind a été ret<strong>en</strong>ue à l’issue d’unappel d’offres auquel avai<strong>en</strong>t répondu dix industriels.Au sein de la SAEML, ABO Wind assure lamission technique de conception du parc éoli<strong>en</strong> etmandate des bureaux d’études spécialisés pourréaliser toutes les études nécessaires. Les actionnairespublics pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> charge les missionsd’information et de concertation.3 La SAEML édite un Bulletin d’information éoli<strong>en</strong>diffusé sur le territoire de la communauté de communesde la Vallée de l’Ance. Le premier numéroest paru <strong>en</strong> mai 2011.DébatHaut-<strong>Livradois</strong>Le débat sur la transition énergétique continue sur les sites— du Ministère de l’écologie, du développem<strong>en</strong>t durableet de l’énergie : www.transition-<strong>en</strong>ergetique.gouv.fr— de la Région Auvergne :www.auvergne.fr/article/l-auvergne-vous-convie-imaginer-un-nouveau-monde— de la DRÉAL Auvergne :www.auvergne.developpem<strong>en</strong>t-durable.gouv.fr/debat-national-sur-la-transition-r1114.htmlPlateau d’AllègreNord-<strong>Forez</strong>Les quatre sites éligibles à l’éoli<strong>en</strong>Sud-<strong>Forez</strong>Les quatre grands secteurs éligiblesà l’éoli<strong>en</strong> se répartiss<strong>en</strong>t sur unequarantaine de communes.L’aspect “biscornu” des périmètresrésulte de la prise <strong>en</strong> compte detous les paramètres évoqués parMichel Bravard, <strong>en</strong> particulier ladistance par rapport à toute habitation.La volonté d’expliquer ce que fait le <strong>Parc</strong><strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong> relève bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t du défide dire les choses complexes avec simplicité.Les mots sont parfois de faux amis,trop généraux ou trop techniques.Trop de proclamations égalem<strong>en</strong>t sur le développem<strong>en</strong>tdurable ou la responsabilité sociétale et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale.Tous ces concepts très intéressants sur le fond sont captéspar divers intérêts qui cherch<strong>en</strong>t à construire une imageacceptable de leur activité sans véritablem<strong>en</strong>t changerleurs pratiques ! Mais, parce que je crois que les motsont un s<strong>en</strong>s pour l’action, je vous invite à les déf<strong>en</strong>dredans leur s<strong>en</strong>s originel.Pour cela le <strong>Parc</strong> vous propose dans son journalde découvrir ou mieux compr<strong>en</strong>dre ce qu’il fait.<strong>Parc</strong>e que l’idée neuve d’un développem<strong>en</strong>t durableau-delà des mots galvaudés reste une idée d’av<strong>en</strong>ir,et pour longtemps.<strong>Parc</strong>e que pour nous, élus des collectivités territoriales,le mot solidarité est à la racine de notre réflexionautour du projet éoli<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>té ci-contre.Il était hors de question que nous puissions accepterl’exploitation industrielle d’une ressource durable,le v<strong>en</strong>t, sans imaginer une redistribution d’une partiedes bénéfices permettant de sout<strong>en</strong>ir les collectivitésdu <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong> dans la mutation énergétiqueque nous devons accomplir <strong>en</strong>semble.<strong>Parc</strong>e que nous croyons au s<strong>en</strong>s du mot responsabilité,le <strong>Parc</strong> s’est <strong>en</strong>gagé avec ses part<strong>en</strong>aires aux côtésdes <strong>en</strong>treprises pour rechercher, analyser et développerde nouvelles formes de coopération industrielle commepar exemple la gestion des flux de déchets (voir <strong>en</strong> Une).Désignons cela avec des mots un peu précieuxcomme l’air du temps nous y <strong>en</strong>gage parfois, mais au boutdu compte “écologie industrielle” est bi<strong>en</strong> choisi,cela rapproche heureusem<strong>en</strong>t deux universqui ne peuv<strong>en</strong>t ni ne doiv<strong>en</strong>t s’ignorer.Les trophées du <strong>Parc</strong> sont là pour célébrer cette r<strong>en</strong>contre.Les mots seront toujours justes dès lors que l’actionles remplit et donne confiance <strong>en</strong> l’av<strong>en</strong>ir.L’Auvergne, côté soleil levantJournal du <strong>Parc</strong> <strong>naturel</strong> régional <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong> — n° 25Été 201363880 Saint-Gervais-sous-MeymontTél. 04 73 95 57 57 - Fax 04 73 95 57 84info@parc-livradois-forez.orgwww.parc-livradois-forez.orgDirecteur de publication : Tony BernardConception et rédaction : la vie comme elle vaCréation graphique : SCOP cresc<strong>en</strong>d’O MaratRéalisation : viceversa-clermont.frImpression : FusiumTirage : 50 000 exemplairesN° d’ISSN 2265-5999Dépôt légal : deuxième trimestre 2013


© Yoann Loubier5 E PRIXCRÉATION-REPRISERêve d’<strong>en</strong>fantTrophéesdes <strong>en</strong>treprises1 ère éditionPour la première fois, et ce sera désormais le cas tous les deux ans,le <strong>Parc</strong> décerne les Trophées des <strong>en</strong>treprises du <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>.L’objectif est de valoriser les <strong>en</strong>treprises qui contribu<strong>en</strong>tau développem<strong>en</strong>t durable, qui s’efforc<strong>en</strong>t de trouver le juste équilibre<strong>en</strong>tre la performance économique, le respect de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet l’équité sociale. Et qui ont égalem<strong>en</strong>t le souci de r<strong>en</strong>forcerles solidarités territoriales. C’est aussi l’occasion de faire connaîtreles dispositifs d’accompagnem<strong>en</strong>t des <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurs et de promouvoirle <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong> comme territoire d’accueil pour des <strong>en</strong>treprisesqui sont dans cette logique. Le jury des Trophées est composédes présid<strong>en</strong>ts (ou leur représ<strong>en</strong>tant) du <strong>Parc</strong>, des trois Conseils généraux(Puy-de-Dôme, Haute-Loire et Loire), du Conseil régional d’Auvergne,des Chambres consulaires régionales et de personnes qualifiéesdu monde économique (chefs d’<strong>en</strong>treprise, universitaires, journalistes…).L’opération est financée par les Conseils généraux du Puy-de-Dômeet de la Haute-Loire. Sur 45 candidats, le jury a distingué12 <strong>en</strong>treprises réparties <strong>en</strong> deux catégories : “créations ou reprises”et “<strong>en</strong>treprises <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>t”.Les lauréats de la première catégorie reçoiv<strong>en</strong>t une primed’un montant de 1 000 € à 7 000 €, selon le classem<strong>en</strong>t.Ceux de la seconde bénéfici<strong>en</strong>t d’une prestation de conseil pouraméliorer la performance <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale et sociale de leur <strong>en</strong>treprise.Tous les lauréats auront droit à un film promotionnel consacréà leur activité. Ils recevront le Trophée, création originale d’un artisandu <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>. Enfin, ils pourront, à toutes fins utiles,se prévaloir de cette distinction.1 ER PRIXCRÉATION-REPRISEÀ cinq p attesAprès un parcours professionnelconsistant, dont dix ans chezManpower <strong>en</strong> tant quedirecteur d’ag<strong>en</strong>ce, JérômeBord<strong>en</strong>ave décide de repr<strong>en</strong>dre laboissellerie Faule « parce qu’elle étaitsur un marché de niche et dotée d’unetrès bonne r<strong>en</strong>tabilité, immédiate et àv<strong>en</strong>ir. »Marché de niche <strong>en</strong> effet : prés<strong>en</strong>toirspour la grande distribution, nichoirs etmangeoires pour oiseaux, ust<strong>en</strong>siles detable, boîtes et écrins, cercueils pouranimaux, etc. « Nous fabriquons lemouton à cinq pattes, et dans desélais très courts. » Le “mouton” est<strong>en</strong> bois massif, de prov<strong>en</strong>ance localeautant que possible, hêtre du <strong>Forez</strong>,épicéa et sapin des Bois Noirs… Lacli<strong>en</strong>tèle est constituée à 80 % de PMEqui implant<strong>en</strong>t le mobilier dans grandeset moy<strong>en</strong>nes surfaces. Le démarchagede nouveaux secteurs, l’alim<strong>en</strong>tation bioet le paramédical, s’annonce prometteur.Côté <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Les déchets, lescopeaux sont livrés à des écuries etharas voisins comme litière. Ils peuv<strong>en</strong>taussi être utilisés <strong>en</strong> toilettes sèches etpour le paillage des jardins ou espacesverts.Côté social… « Nous avons choisi de nepas utiliser de machines à command<strong>en</strong>umérique afin de mieux valoriser lesavoir-faire et l’expéri<strong>en</strong>ce des ouvriers.C’est un choix très affirmé, et nousallons déposer un dossier pour bénéficierdu label “Entreprise du patrimoinevivant”.» Le déménagem<strong>en</strong>t de Vollore-Montagne à Noirétable, dans des locauxplus spacieux, s’est passé « sansaucun souci ». Il est vrai que la distance<strong>en</strong>tre les deux est de moins de 10 km.Quant au premier prix des Trophéesdu <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>, Jérôme Bord<strong>en</strong>aveti<strong>en</strong>t à le dédier « à toute l’équipe ».Il annonce <strong>en</strong> même temps un chiffred’affaires <strong>en</strong> forte croissance et 30 %de nouveaux cli<strong>en</strong>ts.■— Jérôme Bord<strong>en</strong>aveLB La BaronnieBoissellerie Faule5 rue des Bouleaux42440 Noirétable04 77 76 36 95faule.labaronnie@hotmail.frhttp://boisau<strong>naturel</strong>.com/On imagine que Carole Dubosta évalué ses atouts commeau jeu on regarde ses cartesavant d’annoncer la mise.L’ébénisterie de son mari, ChristianDubost ; un terrain de bonne superficie,<strong>en</strong>tre l’atelier et la maison d’habitation ;une activité de chi<strong>en</strong>s de traîneau « quiamène du monde ». De là naît l’idéede créer des hébergem<strong>en</strong>ts, insolitesde préfér<strong>en</strong>ce. Ce sera des cabanes debois perchées dans les arbres… « <strong>Parc</strong>eque c’est aussi un rêve d’<strong>en</strong>fant etqu’on est au plus près de la nature. »Après trois années de réflexion et defabrication, on passe du rêve à laréalité. En juin 2012, inauguration dedeux cabanes, la grande (36 m 2 ) estmontée sur deux chênes, la petite (22 m 2 )juchée sur un frêne. Les “murs” sont <strong>en</strong>douglas, à l’intérieur du noyer, du cerisier,du peuplier, mobilier <strong>en</strong> châtaignier,passerelle <strong>en</strong> chêne, prov<strong>en</strong>ance localeet fabrication signée Dubost Meuble.Le parti pris est résolum<strong>en</strong>t “écolo” :toilettes sèches, poêle à granulés bois,ampoules leds… L’exig<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal<strong>en</strong>’est nullem<strong>en</strong>t synonymede rusticité. « Nos cabanes sont auth<strong>en</strong>tiqueset confortables. Au-delàde l’insolite et d’un certain effet demode, c’est la qualité de l’aménagem<strong>en</strong>t,le confort qui nous permettrontde faire la différ<strong>en</strong>ce, et de t<strong>en</strong>ir. » L<strong>en</strong>ombre de nuitées correspond auxprévisions, le bouche à oreille fonctionnebi<strong>en</strong>, une troisième cabane est<strong>en</strong> construction.Inciter à économiser l’eau, conseillerun itinéraire, indiquer un bon restaurantà proximité… « Des tâches qui vont desoi, parce que nous aimons beaucoupnotre pays », dit Carole Dubost… ■— Carole DubostLes Cabanes du MarodierLe Marodier63120 Vollore-Ville04 73 53 79 78cabanedumarodier@orange.frwww.lescabanesdumarodier.com/


Journal du <strong>Parc</strong> - numéro 25 - Été 2013RSEUn nouvel acronyme à ret<strong>en</strong>ir : RSE, pour “responsabilité sociétale des <strong>en</strong>treprises”. La notion est apparue, sans qu’on s’<strong>en</strong> aperçoive trop, dansles années 60. Elle était à l’ordre du jour du Sommet de la Terre de Johannesburg <strong>en</strong> 2002.De quoi s’agit-il ? Simplem<strong>en</strong>t de spécifier la contribution des <strong>en</strong>treprises au développem<strong>en</strong>t durable considéré dans ses trois dim<strong>en</strong>sions : économique,<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale et sociale. Une spécificité qui est à <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> un s<strong>en</strong>s très large, du souci de l’empreinte écologique (matières premières, déchets)au bi<strong>en</strong>-être des salariés <strong>en</strong> passant par la maîtrise de l’énergie et l’implication dans la vie locale.L’<strong>en</strong>treprise n’est pas, par rapport au territoire où elle est implantée, <strong>en</strong> situation d’insularité.En mars dernier, un autodiagnostic RSE <strong>en</strong> ligne était proposé, gracieusem<strong>en</strong>t, aux <strong>en</strong>treprises de plus de cinq salariés. 80 dirigeants du <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong> y ont répondu et ils ont pu, après avoir <strong>en</strong>tré leurs propres données, comparer la situation de leur <strong>en</strong>treprise à celle de 1 600 <strong>en</strong>treprisesfrançaises ayant, elles aussi, réalisé cet autodiagnostic. Les réponses, qui rest<strong>en</strong>t confid<strong>en</strong>tielles, seront analysées localem<strong>en</strong>t et, au cours d’uneréunion de restitution, les <strong>en</strong>trep<strong>en</strong>eurs seront invités à définir des pistes d’action.Pour tout savoir sur la RSE :www.developpem<strong>en</strong>t-durable.gouv.fr/Responsabilite-societale-des-<strong>en</strong>treprisesLes autres lauréats— CRÉATIONS ET REPRISES D’ENTREPRISES2 e prixSébasti<strong>en</strong> MadejaLa Forge de TaranisLa Faye – 63480 Bertignat04 73 72 68 86 - 06 19 78 82 56laforgedetaranis@hotmail.frwww.laforgedetaranis.fr/Ferronnerie d'art. Création.PRIX ENTREPRISE EN DÉVELOPPEMENTEn circuitferméIci, on est dans le high tech. On ébavure,lisse et polit par ultrasons ettribofinition, avec le r<strong>en</strong>fort dequelques “médias abrasifs”. La sociétéGorce (23 salariés) travaille à 70 %pour le secteur médical auquel ellefournit prothèses de hanche, de g<strong>en</strong>ou,d’épaule. À quoi s’ajout<strong>en</strong>t des piècespour l’aéronautique et la parfumerie.Mais, comme souv<strong>en</strong>t les <strong>en</strong>treprisesde traitem<strong>en</strong>t de surface, Gorce SASn’était pas au top <strong>en</strong> matière de gestiondes pollutions. « Nous étions parfaitem<strong>en</strong>tconsci<strong>en</strong>ts du problème et de lanécessité de le résoudre, dit JérômeFarge, co-gérant. Notre système detraitem<strong>en</strong>t des eaux était vieillissant etpeu adapté aux volumes grandissantsque nous utilisons. De surcroît, noussavions que la Ville de Thiers <strong>en</strong>visageaitde taxer les <strong>en</strong>treprises quirejett<strong>en</strong>t des eaux non conformes dansle réseau collectif. »Autant de raisons qui ont incité lesdirigeants à se doter, il y a quelquesmois, d’une mini c<strong>en</strong>trale d’épuration.« Aujourd’hui, nous retraitons tousnos efflu<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> circuit fermé. Et nousrecyclons : l’eau est réutilisée p<strong>en</strong>dant<strong>en</strong>viron six mois, ce qui représ<strong>en</strong>te uneéconomie non négligeable. À l’issue decette période, nous faisons appel à unesociété spécialisée pour procéder àl’évacuation. »L’investissem<strong>en</strong>t est important, de l’ordrede 90 000 €, et le traitem<strong>en</strong>t à l’internea un coût. Mais l’économie d’eau estconséqu<strong>en</strong>te et l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t y gagne.Jérôme Farge a calculé un « retour surinvestissem<strong>en</strong>t à échéance de quelquesannées ».■— Elodie Gorce et Jérôme FargeGORCE SASRue Adri<strong>en</strong> LegayZAC de Geoffroy63300 Thiers04 73 80 63 23jerome.farge-gorce@orange.frwww.polissage-gorce.com/PRIX ENTREPRISE EN DÉVELOPPEMENTPondus de la veilleFille d’agriculteurs de la Haute-Loire, Isabelle Estable a un peubourlingué, Lyon ou la régionparisi<strong>en</strong>ne, travaillé <strong>en</strong> usinepuis à La Poste. En 2009, elle se pose àFélines, achète un peu de terrain et,munie d’un BPREA (brevet professionnelde responsable d’exploitation agricole),elle fait construire un poulailler.Elle dirige aujourd’hui une basse-courde 1 800 poules rousses pondeuses. Despondeuses d’œufs certifiés bio, ce quileur vaut des conditions de vie privilégiées: un hectare de terrain où ellesdéambul<strong>en</strong>t la journée durant, un nidpour sept, 18 c<strong>en</strong>timètres de perchoirpour chacune et, pour toutes, du grain <strong>en</strong>prov<strong>en</strong>ance de l’agriculture biologique.La production est écoulée dans lesmagasins de la région, du Puy-<strong>en</strong>-Velayà Cournon-d’Auvergne <strong>en</strong> passant parBrioude et Arlanc, sur les marchésd’Ambert et d’Issoire. Les cli<strong>en</strong>ts font-ilsla différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre le bio et l’ordinaire ?« Bi<strong>en</strong> sûr. La preuve c’est qu’ils sontfidèles. Et quand ce sont des personnes© Yoann Loubierâgées, elles me dis<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t qu’ellesont plaisir à retrouver le goût des œufsde leur <strong>en</strong>fance. » Et Isabelle Establ<strong>en</strong>e manque pas de leur dire que lesœufs sont « pondus de la veille ».Les poules ont 18 semaines quand ellesarriv<strong>en</strong>t à l’exploitation, elles la quitt<strong>en</strong>tau bout d’un an et demi et vont continuerleur vie dans des basses-coursvoisines, moins populeuses. Les raisonsde ce turn over ? « Plus une poule vieillitplus ses œufs sont gros, et moi je v<strong>en</strong>dsess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t des œufs de calibremoy<strong>en</strong>, <strong>en</strong>tre 53 et 63 grammes. » C’estun métier.■— Isabelle EstableŒufs bio du Pays de La Chaise-DieuLa Souchère43160 Félines04 71 00 95 08 – 06 68 14 41 50estable.isabelleoeufbio@orange.fr3 e prixEmmanuel LamargotAuvermaint SARL9 Impasse du Moulin blanc – 63290 Puy-Guillaume06 63 98 21 10e.lamargot@auvermaint.frwww.auvermaint.fr/Maint<strong>en</strong>ance industrielle. Reprise.4 e prixPatrice VantalonFraîcheur13 rue de l'Octroi – 63520 Saint-Dier-d’Auvergne06 83 26 50 10vantalon.patrice@wanadoo.frMagasin d’alim<strong>en</strong>tation générale. Reprise.— ENTREPRISES EN DÉVELOPPEMENTPatrice DebraeveSARL M<strong>en</strong>uiserie - Charp<strong>en</strong>te artisanale*19 rue du Torpilleur Sirocco, ZI de Geoffroy – 63300 Thiers04 73 80 20 90mca.thiers@wanadoo.frwww.m<strong>en</strong>uiseriecharp<strong>en</strong>teartisanale.com/Construction bois, charp<strong>en</strong>te, couverture, m<strong>en</strong>uiserie.Mohamed IlhiwachOriane SARL*RD 41 - Maraveille - Le Pont Martel – 63120 Courpière04 73 53 06 68contact@oriane-nature.comwww.oriane-nature.comProduction et transformation de plantes bio.Marie-Laure BoulogneEARL Ferme de LafontLafont – 63590 Cunlhat04 73 72 91 82fermedelafont@orange.frwww.fermedelafont.com/Elevage porcin et bovin, atelier de transformation.Dominique CompteCompte-RZI de Vaureil – 63220 Arlanc04 73 95 01 91info@compte-R.comwww.compte-r.com/Conception et fabrication de chaudières à biomasse.Thierry PerraudinLe Moulin d'ArcheRoute d'Augerolles – 63120 Vollore-Montagne06 07 84 12 06lemoulindarche@orange.frwww.moulindarche.com/Agroalim<strong>en</strong>taire bio “müeslis et mélanges à la canneberge”.* Ces <strong>en</strong>treprises ont égalem<strong>en</strong>t été distinguées par l’associationCréa’Thiers qui leur a accordé un prix d’un montant de 1 500 €


KiosqueVACHE. La Ferrandaise a bi<strong>en</strong>failli disparaître du paysageau profit de races réputéesplus productives. Une poignéed’agriculteurs n’a pas cédé et agardé quelques représ<strong>en</strong>tantesde la lignée. Puis est v<strong>en</strong>ue l’idéede la biodiversité et qu’elle devraitaussi s’appliquer aux espècesdomestiques. L’av<strong>en</strong>ir de laFerrandaise semble assuré. Unouvrage lui r<strong>en</strong>d un bel hommage :récit circonstancié d’AnnickFaurot, photographies de PhilippeBachelard et EmmanuelBoitier. Avec, à la fin, un motdoux de Patrick Cloux.— Éditions RevoirCHEVAL. Le cheval de raceAuvergne, lui aussi, a bi<strong>en</strong> faillidisparaître, considéré commesans emploi du fait de la mécanisationde l’agriculture. Là <strong>en</strong>core,une poignée d’irréductibles aassuré sa survie. En 1997, ils ontcréé l’association de sauvegardeet de relance du cheval Auvergne.La relance est <strong>en</strong> bonne voie et lareconnaissance vi<strong>en</strong>t. Un très belouvrage <strong>en</strong> raconte les épisodeset célèbre l’animal.— Éditions CréerCOUTEAU. Forte de 150 membres,la confrérie du Couté de Tiéa initié, <strong>en</strong> 1994, une ligne decouteaux estampillés Le Thiers®.La fabrication est soumise à desrègles repr<strong>en</strong>ant la Jurande de1852. Réédition de l’ouvrage quiretrace l’épopée et prés<strong>en</strong>te lescréations contemporaines. Existeaussi <strong>en</strong> DVD.— www.lethiers.frGASPARD. C’est une sortede GPS poétique, un guide éruditet débonnaire. Nicole Prival etMarie-Claire Tournilhac ont emboîtéle pas vigoureux deGaspard des Montagnes.Elles ont refait tout lechemin, les détours, lespauses, elles pass<strong>en</strong>td’un chapitre à l’autre del’œuvre d’H<strong>en</strong>ri Pourratcomme on joue à sauteruisseau.On se balade <strong>en</strong><strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong> commedans un livre puisquele pays est dans le livre, et réciproquem<strong>en</strong>t.— Dans les pas de Gaspard desMontagnes, éditions Revoir© Jean MaurePIERRE. Philippe Bucherers’est pris d’affection pour lesfigures de pierre qui orn<strong>en</strong>tles fontaines du Puy-de-Dôme.Figures humaines, animales oumythologiques, il <strong>en</strong> a rec<strong>en</strong>sé etphotographié 333. Une expositionde sa collecte était prés<strong>en</strong>tée à laMaison du <strong>Parc</strong> l’hiver dernier. Lecatalogue est toujours disponible.— Pierre-font{s}, figures<strong>en</strong> pierre de fontainespuydômoises, éditions RevoirEn brefTOURISME. Le <strong>Parc</strong> vi<strong>en</strong>td’éditer une monographie consacréau tourisme <strong>en</strong> <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>*. Quelques chiffres : plus de1 400 prestataires, 1 000 emploissalariés, 115 millions d’eurosde retombées économiques. Lacli<strong>en</strong>tèle est française à 94 %, ellevi<strong>en</strong>t majoritairem<strong>en</strong>t de larégion parisi<strong>en</strong>ne et de Rhône-Alpes. L’abbaye de La Chaise-Dieureste le site le plus visité, devantLe Moulin Richard de Bas, laJasserie du Coq Noir et le muséede la Coutellerie.Si la fréqu<strong>en</strong>tation reste modesteet progresse faiblem<strong>en</strong>t, l’offret<strong>en</strong>d à se structurer. À noter,l’adhésion du <strong>Parc</strong> à la Charteeuropé<strong>en</strong>ne du tourisme durableet la création de la Maison duTourisme dont la vocation estde « coordonner la mise <strong>en</strong> œuvrede la politique touristique surl’<strong>en</strong>semble du territoire ».* Le livret est disponible à la Maison du <strong>Parc</strong>NATURA 2000. Le Bulletind’information Natura 2000* faitle point sur les actions conduitesdans les neuf sites gérés parle <strong>Parc</strong> <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>. De latourbière du Sapey dans les BoisNoirs au complexe minier de lavallée de la S<strong>en</strong>ouire, des landesdes monts du <strong>Forez</strong> aux “îles d<strong>en</strong>ature” des Puys de Pileyre etTurluron.Occasion de donner des nouvellesde la loutre, du sonneur à v<strong>en</strong>trejaune ou du petit rhinolophe,et d’inciter chacun « à mettre <strong>en</strong>place des pratiques favorables àla biodiversité ».* Diffusé dans les mairies, les communautésde communes et les OT concernés.PATRIMOINE. Samedi 6 juilletà Saint-Gervais-sous-Meymont,4 e édition de Patrimoine <strong>en</strong> fêteorganisée par la commune, lacommunauté de communes dupays d’Olliergues et le Foyer rural<strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le <strong>Parc</strong> :exposition, stands, artisanat,produits <strong>naturel</strong>s… Thème dela journée : À quoi sert le <strong>Parc</strong> ?,r<strong>en</strong>contre avec les technici<strong>en</strong>set, à 16 h, confér<strong>en</strong>ce de TonyBernard, Présid<strong>en</strong>t du <strong>Parc</strong>.De fer et DoreYves Guérin« L’art a comm<strong>en</strong>cépar les formesles plus simpleset vraisemblablem<strong>en</strong>tpar une sortede sculpture »,écrit l’histori<strong>en</strong>Winckelmann.On pourrale vérifier tout l’été,et jusqu’<strong>en</strong> novembre,<strong>en</strong> arp<strong>en</strong>tant le PaysVallée de la Dore.L’association Pays Valléede la Dore, qui regroupedix communautés decommunes de Thiers àAmbert, voulait « créerun événem<strong>en</strong>t », artistiquede préfér<strong>en</strong>ce, et contemporain,tant qu’à faire. Sans barguigner,comme une évid<strong>en</strong>ce, le choix s’estporté sur Yves Guérin à qui il estproposé d’installer une vingtained’œuvres réparties sur tout le territoire.Au col du Béal, pour la plushaute <strong>en</strong> altitude, à Saint-Rémy-sur-Durolle pour la plus au nord, à Arlancet La Chaise-Dieu pour l’extrême sud.Certains sculpt<strong>en</strong>t la pierre, le bois,modèl<strong>en</strong>t la terre ou le plastique,Yves Guérin a choisi le rail dechemin de fer qui ne semble pas,au premier abord, le matériau leplus accort, le plus malléable. Il ditque le rail est l’instrum<strong>en</strong>t dutransport, du mouvem<strong>en</strong>t, du passage,que cette matière industrielleconti<strong>en</strong>t <strong>en</strong> elle une infinité deformes et il se promet, comme onlance un défi à soi-même, d’<strong>en</strong>faire surgir quelques-unes.La t<strong>en</strong>dresse et la joieIl faut avoir vu l’homme dans sonrefuge d’anci<strong>en</strong>s fours à chauxsur les hauteurs de Romagnat, <strong>en</strong>lisière de forêt, paré de tous lesattributs du forgeron, t<strong>en</strong>ant,grâce à un jeu compliqué de poulieset de chaînes, la pointe d’un railsur un brasier de charbon de bois.Puis, soudain, il pivote la pièceincandesc<strong>en</strong>te et l’<strong>en</strong>castre dans lamâchoire d’un marteau-pilon. Dansle vacarme assourdissant, répercuté<strong>en</strong> écho, on p<strong>en</strong>se à de la viol<strong>en</strong>ce.Guérin dém<strong>en</strong>t : « Le pilon est commeun pouce, c’est du modelage, on ymet de la t<strong>en</strong>dresse, de la forceaussi, comme dans un corps à corps.Mais si on est méchant, on n’arriveà ri<strong>en</strong>. » Bachelard, remontant auxorigines, confirmerait volontiers :« Toutes les duretés de l’âge du fer nedoiv<strong>en</strong>t pas nous faire oublier quel’âge du fer est l’âge du forgeron, letemps de la mâle joie forgeronne. »Va pour la t<strong>en</strong>dresse et la joie.Mais Guérin n’est pas, ou pas seulem<strong>en</strong>t,forgeron. Ce sont les formes<strong>en</strong> puissance qu’il cherche dansle métal déjà forgé. « Je ramèneune fonction industrielle dans ledomaine de la s<strong>en</strong>sibilité humaineet, de là, surgit l’œuvre d’art. » Tantque le fer est chaud, sans le battre,il l’étire, le t<strong>en</strong>d, l’effile et, parfois,le déchire et le f<strong>en</strong>d. « Les formessont <strong>en</strong> nombre limité et elles rest<strong>en</strong>tsimples. » Là, c’est Winckelmannqui lui donne raison.On se dit qu’il a déjà <strong>en</strong> tête l’œuvrefinie, qu’il est maître du feu et dumarteau, mais non… « Je n’ai pasd’idée préconçue, je fais confianceau matériau, la p<strong>en</strong>sée vi<strong>en</strong>t au furet à mesure, dans le geste. Ce n’estqu’au mom<strong>en</strong>t de l’assemblage quetout se décide, que l’on <strong>en</strong>tre dans latroisième dim<strong>en</strong>sion et que l’œuvrepr<strong>en</strong>d corps. »Un fragm<strong>en</strong>t du cielQuand elles sont tri-dim<strong>en</strong>sionnées,les œuvres emprunt<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>tleur titre, leur nom, aux SaintesÉcritures : Ed<strong>en</strong>, Jugem<strong>en</strong>t dernier,Judith, Jardin des Oliviers, Saint Jean-Baptiste, Résurrection… « Je ne vais pasà la messe et si j’ai une croyance,c’est une croyance <strong>en</strong> la nature, oùse ti<strong>en</strong>t le sacré. Les référ<strong>en</strong>ces à laBible sont pour moi le moy<strong>en</strong> de revisiterl’histoire de l’art. Quand je“fabrique” une crucifixion ou unedesc<strong>en</strong>te de croix, je p<strong>en</strong>se d’abordau Titi<strong>en</strong>, au Tintoret, à Michel-Ange. » L’hommage se voit parfois,


© Jacques Béchon© Charles Lemarchanddiscret, furtif, dans ces tronçonsde rail qui ont l’air d’<strong>en</strong>cadrerune peinture et qui découp<strong>en</strong>t unfragm<strong>en</strong>t de ciel. C’est à cela quel’on reconnaît les plus grands, ilsse rev<strong>en</strong>diqu<strong>en</strong>t d’une lignée, ilscontinu<strong>en</strong>t, ils pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t rang, etla gratitude ne leur fait jamaisdéfaut.Yves Guérin est manifestem<strong>en</strong>tassez heureux d’installer ses figuresmétalliques dans le plein soleil du<strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>. Il parle de deuxvoies (!) qui guid<strong>en</strong>t son travail :« un cheminem<strong>en</strong>t terrestre, profondém<strong>en</strong>tmatérialiste » et « unautre itinéraire, plus spirituel, métaphysique», qu’il aimerait « aussilumineux que “l’espace doré” desprimitifs itali<strong>en</strong>s interrogeant notrerapport au sacré ». Quelque chosede cette dualité se retrouve in situ,vi<strong>en</strong>t <strong>naturel</strong>lem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> correspondance: « D’un côté, la Dore, valléeindustrieuse, usinière ; de l’autre, lescrêtes dénudées, où l’œil et l’espritse perd<strong>en</strong>t dans l’infini des horizons,et les forêts sil<strong>en</strong>cieuses, propices àla méditation. »Il y a donc de la t<strong>en</strong>dresse, de lajoie et de la métaphysique dansles sculptures de Guérin. Il y apeut-être aussi, de temps à autre,un soupçon d’humour. Allez voir,cherchez bi<strong>en</strong>, faites le tour, regardez-lessous tous les angles ; laronde-bosse le permet, même quandelle est anguleuse.■Le <strong>Parc</strong> accompagne les établissem<strong>en</strong>ts scolaires duterritoire pour la partie éducation <strong>en</strong> arts plastiques.— Toutes informations sur :www.deferetdore.comJournal du <strong>Parc</strong> - numéro 25 - Été 2013Continuera-t-elleà montrerpattes blanches ?Il faut avoirun certain âgepour évoquer,sans affabuler,les pêchesmiraculeuses,les balancesqu’on remontaitd’un trou d’eaupleines à ras bord,le bruit de crécelledans la lessiveuse<strong>en</strong> fer blanc,et ce goût si finsous la d<strong>en</strong>t.Au bord duruisseau, parjeu, par défi,on <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>aitune qu’on t<strong>en</strong>aità deuxdoigts. On s’attardait un peu àl’observer : la tête et le thoraxsoudés, l’abdom<strong>en</strong> souple commeun ressort, les pinces, si petites et siredoutées, les pattes mâchoires etles pattes marcheuses, le rostrecomme un front cornu, les tachesclaires dont elle ti<strong>en</strong>t son nom…On la dirait sortie d’un bestiairefantasque, née de la main d’uncréateur <strong>en</strong>diablé.Il y avait toujours un grand-pèreou un vieux garçon débonnairequi, sans trop faire la leçon, racontaitla vie de l’écrevisse à pattesblanches…L’accouplem<strong>en</strong>t, il faut bi<strong>en</strong> comm<strong>en</strong>cerpar là, a lieu <strong>en</strong> septembreet octobre quand l’eau se rafraîchit.Des rixes <strong>en</strong>tre mâles ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t lieude préliminaires. Le vainqueuragrippe la femelle, la déséquilibreet la r<strong>en</strong>verse – les naturalistespréfèr<strong>en</strong>t dire “placage” plutôtqu’accouplem<strong>en</strong>t. L’étreinte dureune dizaine de minutes. Passons surquelques étapes aussi techniquesqu’intimes. La période d’incubationdes œufs dure de six à huit moiset, après l’éclosion, les jeunes écrevissesrest<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core accrochées àl’abdom<strong>en</strong> de leur mère unesemaine ou deux, jusqu’à leurpremière mue.RégressionalarmanteC’est l’une des difficultés de la vied’écrevisse, elle doit muer tout dulong, changer de carapace plusieursfois par an. À chaque changem<strong>en</strong>td’armure, même si la recalcificationse déroule <strong>en</strong> quelques jours, elleest d’autant plus vulnérable. Lesprédateurs sont légion : la loutre, leputois, les visons, le héron et mêmele sanglier, <strong>en</strong> période de sécheresse.La truite et le chabot consomm<strong>en</strong>tvolontiers des juvéniles.L’écrevisse est omnivore et peuregardante. Elle se nourrit de végétaux,de larves d’insectes, d’œufset d’alevins de poissons, elle broieaisém<strong>en</strong>t les coquilles des mollusques,les cadavres ne la rebut<strong>en</strong>tpas et, à l’occasion, elle s’adonne aucannibalisme. Si les circonstanceslui sont favorables, elle vivrajusqu’à six ans et atteindra unetaille de douze c<strong>en</strong>timètres oupresque.On <strong>en</strong>jolive peut-être un peu avecles histoires de lessiveuses et debalances débordantes. En faitl’écrevisse à pattes blanches est <strong>en</strong>déclin depuis la fin du XIX e siècleoù sévit une “peste” qui décimaune partie considérable des populations.La dite peste étant unchampignon – l’aphanomycose deson nom sci<strong>en</strong>tifique – arrivé desEtats-Unis par bateau et débarquéà V<strong>en</strong>ise <strong>en</strong> 1860.Bon an mal an, les effectifs se sontpartiellem<strong>en</strong>t rétablis mais, depuisplusieurs déc<strong>en</strong>nies, l’espèce subitune régression alarmante 1 . En<strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong> où la situation est« moins pire qu’ailleurs », « on necompte plus guère d’une tr<strong>en</strong>tainede stations où elle est <strong>en</strong>core prés<strong>en</strong>te», constate amèrem<strong>en</strong>t LucBortoli, chargé d’études à la Fédérationdépartem<strong>en</strong>tale de pêche etde protection des milieux aquatiquesdu Puy-de-Dôme.Concurr<strong>en</strong>cecaliforni<strong>en</strong>neLes causes de cette régression sontparfaitem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tifiées. D’abord,la dégradation de la qualité deseaux ; du coup les dernières populationstrouv<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>trefuge dans les très petites rivières,<strong>en</strong> tête de bassin. Puis, la destructiondes habitats <strong>en</strong> raison de l’int<strong>en</strong>sificationde l’usage de laressource <strong>en</strong> eau, de la rectificationdes cours d’eau, du drainage deszones humides… Enfin, l’écrevisseà pattes blanches est victime dela concurr<strong>en</strong>ce de l’écrevisse deCalifornie, introduite <strong>en</strong> FranceSculpture de César Manrique<strong>en</strong> 1973 et, désormais, considéréecomme espèce invasive 2 . Celle-ci estmoins s<strong>en</strong>sible aux pollutions, moinsexigeante <strong>en</strong> termes d’habitat etplus résistante aux épidémies.À l’évid<strong>en</strong>ce, le combat est inégal.Luc Bortoli veut croire qu’il n’estpas perdu. « La qualité des eauxt<strong>en</strong>d à s’améliorer même s’il restebeaucoup à faire. La réhabilitationdes habitats doit être notre préoccupationmajeure. Elle passe pardes mesures simples : proscrire lesplantations de résineux non autochtones(épicéa, douglas, mélèze…)<strong>en</strong> bordure de rivière, installer desclôtures pour éviter le piétinem<strong>en</strong>tdes berges par les troupeaux, etc.Il est très dommage qu’<strong>en</strong> cedomaine nous r<strong>en</strong>contrions <strong>en</strong>coredes rétic<strong>en</strong>ces. »Les pêcheurs n’ont pas à eux seulsle pouvoir de faire p<strong>en</strong>cher labalance <strong>en</strong> faveur de l’écrevisseautochtone, même si les règlesplaid<strong>en</strong>t pour elle. L’écrevisse àpattes blanches est protégée depuis1983 et sa capture rigoureusem<strong>en</strong>tinterdite depuis 1995. En revanche,la pêche à la californi<strong>en</strong>ne estouverte du 2 e samedi de mars au3 e dimanche de septembre sur lesrivières de 1 ère catégorie et toutel’année dans la Dore. Avec sixbalances au maximum et une cartede pêche valide.■1 Il <strong>en</strong> va de même des deux autres espèces ditesautochtones, l’écrevisse des torr<strong>en</strong>ts et l’écrevisseà pattes rouges. La première n’a jamais étéprés<strong>en</strong>te <strong>en</strong> <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>, la seconde y est plusque rare.2 Deux autres espèces introduites prolifèr<strong>en</strong>t :l’écrevisse américaine et l’écrevisse de Louisiane.L’américaine est prés<strong>en</strong>te dans la Dore mais dansune proportion bi<strong>en</strong> moindre que la californi<strong>en</strong>ne.— Pour <strong>en</strong> savoir plus,on se reportera à l’ouvragede Charles Lemarchand,L’écrevisse à pattes blanches,histoire d’une sauvegarde,éditions Catiche production.


Journal du <strong>Parc</strong> - numéro 25 - Été 2013© Jean-Louis Gorcedans de la confiture d’abricot. »Sans s’attarder, il évoque aussiBergson et Vialatte.Après, le tal<strong>en</strong>t étant avéré, tout estaffaire de r<strong>en</strong>contres. Une cassettedonnée à Jacques Maillot et SylvieJoly, un passage au Caveau de laRépublique, une étape à Avignon…Il croise Laur<strong>en</strong>t Ruquier qui l’<strong>en</strong>gagecomme chroniqueur dansl’émission Ri<strong>en</strong> à cirer sur FranceInter. Un temps, il est le nègre deBruno Gaccio, à Canal Plus. Il retourneà France Inter pour Les agitésdu J.T. <strong>en</strong> compagnie d’Yves Lecoqet Virginie Lemoine. En mêmetemps il part <strong>en</strong> tournée avec sespropres spectacles, une bonnedizaine, de Mi-culturel, mi-cul-terreuxà Faudrait qu’on répète.Avec les pauvresÇa tourne, ça marche même trèsbi<strong>en</strong>. « Un spectacle, tu le v<strong>en</strong>ds,mais il est toujours à toi, et plus ilse v<strong>en</strong>d, plus il est cher. » Mais le« pognon » n’est pas son seul butdans la vie, alors Chraz crée, <strong>en</strong>1996, La Baie des Singes, à Cournond’Auvergne. « Je voulais disposerProfession :humoristeComique ou humoriste ?Il préfère la seconde dénomination,« parce que l’humour associe le rireet la réflexion ». L’humour n’est pas gratuit,on <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>d acte, on garde pour soiune mauvaise plaisanterie,du g<strong>en</strong>re “Chraz gratis”, eton laisse faire le professionnel.Début 2011, Chrazs’est installé surla commune deSaint-Jean-des-Ollières, dans unemaison bourgeoise, avec force dép<strong>en</strong>dances,qui a accueilli successivem<strong>en</strong>tdes <strong>en</strong>fants <strong>en</strong> vacances etdes adultes handicapés. Il prés<strong>en</strong>teles lieux et leur nouvelle affectationà sa façon <strong>en</strong>jouée et <strong>en</strong>gageante.« Tous les géomètres sont unanimes :le C<strong>en</strong>tre d'Ailleurs, c'est à Chavarot,<strong>en</strong> Auvergne, dans le <strong>Parc</strong> <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>, à 620 mètres d'altitude, <strong>en</strong>pleine nature. Dans son parc d'unhectare et demi dont les séquoiasc<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aires sont visibles de la luneles jours de pleine terre, on y reçoittoute l'année des groupes d'individuset des individus sans groupe,pour des stages variés, du yoga à ladanse <strong>en</strong> passant par l'écriture, desréunions de travail, des résid<strong>en</strong>cesde création, des événem<strong>en</strong>ts familiaux…Et toutes sortes d’activitésculturelles et alternatives. » Gastronomiques,aussi.Dansl’Armée de l’airIl est au C<strong>en</strong>tre (pas forcém<strong>en</strong>t celuidont rêv<strong>en</strong>t certains politiques),il vi<strong>en</strong>t de loin, « de Pologne, côtépaternel, de Slovénie, côté maternel». « Mes ancêtres v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t chercherdu travail <strong>en</strong> France mais,pour mon grand-père maternel, levoyage s’est arrêté <strong>en</strong> Belgique. »Son petit-fils <strong>en</strong> a fait le coupletd’une chanson : « Un jour <strong>en</strong> partantà la mine / Le père de ma mèrepour son casse-croûte / Avaitfourré du saucisson / Dans sa musetteun V<strong>en</strong>dredi saint / Ça a fait54 victimes / Dégommées par uncoup d’grisou / Dont 53 pauvrescouillons / Qu’avai<strong>en</strong>t apportéqu’du pain. » Le rire, parfois, serrela gorge.Chraz est né le 7 juillet 1950, unv<strong>en</strong>dredi, à Charbonnier-les-Mines.Le secrétaire de mairie amputele nom d’origine de quelquesconsonnes et d’une cédille, le petitJacques-Louis s’appellera Chraszezau lieu de Chrz¸aszcz. Plus tard, ilprocèdera lui-même à une nouvelleamputation.Il a douze ans quand la famillevi<strong>en</strong>t habiter Clermont-Ferrand,« dans un appartem<strong>en</strong>t d’une seulepièce ». Il fréqu<strong>en</strong>te, sans trop deconviction semble-t-il, les lycéesBlaise-Pascal et Amédée-Gasquet. Àseize ans, il s’<strong>en</strong>gage dans l’Arméede l’air, « parce que mon copain deDurtol s’<strong>en</strong>gageait ; j’aurais aussibi<strong>en</strong> pu r<strong>en</strong>trer dans les PTT ».Les fils de bourgeois pilot<strong>en</strong>t, luiappr<strong>en</strong>d l’électro-mécanique, « j’airéparé les radars de bord sur lesMirages 3 ».Il dit, avec un brin de fierté peutêtre,que l’armée a été cont<strong>en</strong>te dele voir partir et il raconte la suite del’av<strong>en</strong>ture avec une modestie debon aloi. Une <strong>en</strong>treprise l’embauche<strong>en</strong> tant qu’électro-mécanici<strong>en</strong>, ilfugue et se retrouve disc-jokey auSheldon où il ne reste que six mois.Il v<strong>en</strong>d du maïs de sem<strong>en</strong>ce pourLimagrain, se met à son compte etv<strong>en</strong>d des frites et des gaufres, puisil pr<strong>en</strong>d la gérance d’un camping. Ilprét<strong>en</strong>d même être titulaire d’unCAP de m<strong>en</strong>uiserie.AssociationsincongruesOn se dit qu’il serait grand tempsqu’il pr<strong>en</strong>ne un métier sérieux, humoristepar exemple. Il y vi<strong>en</strong>t.« Depuis longtemps, j’écrivais despetites choses, des conneries. En1986, j’ai appris que le Petit Vélo, lecafé théâtre clermontois dirigé parFranck Gibaud, organisait une Nuitdu théâtre où l’on pouvait apporterson sketch. J’ai t<strong>en</strong>té le coup, ça amarché. J’ai ret<strong>en</strong>u la salle pourtrois mois et prés<strong>en</strong>té mon premierspectacle, La vodka de la déf<strong>en</strong>se. »Si dans ce domaine-là aussi il fautchoisir son camp, Chraz choisitDesproges plutôt que Lagaf’ (celuide TF1 et non Gaston Lagaffe). Ilaffirme qu’il réfrène son goûtdes jeux de mots au profit des jeuxd’idées. « J’aime les associations incongrues,inconcevables. C’est BorisVian qui m’a appris l’humour. » Àl’appui, il cite une phrase deL’Écume des jours : « Et Colin sépara<strong>en</strong> deux la masse soyeuse de sescheveux comme le gai laboureurtrace un sillon avec sa fourchetted’un café-théâtre où je pourrais accueillirdes copains, pas forcém<strong>en</strong>ttrès connus. » Puis, tout commedans ses jeunes années il étaitpassé de DJ à v<strong>en</strong>deur de sem<strong>en</strong>ces,il s’éloigne de la Baie et vi<strong>en</strong>ts’amarrer à Chavarot. En plus de sestâches de gestionnaire, à l’ombredes séquoias c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aires, il metla dernière main à un livre illustrépar Franck Dum, Fricassée d’Auvergnats,et peaufine son nouveauspectacle, Finissons-<strong>en</strong> avec lespauvres, qu’il jouera à Avignon.Quand on demande à Chraz s’iln’aurait pas une histoire drôle àraconter, pour le journal, il hésite,cherche un peu… « B<strong>en</strong>, non. Mais jeconnais plusieurs histoires tristes. »C’est l’élégance de l’humoriste, ilne se croit pas t<strong>en</strong>u d’être comiquesur commande et <strong>en</strong> toute occasion.■— Le C<strong>en</strong>tre d'ailleurs, Chavarot63520 Saint-Jean-des-Ollières04 73 31 08 62contact@lec<strong>en</strong>tredailleurs.com— On peut aussi retrouver Chraz,sur Internet, dans l’émissionBi<strong>en</strong> mieux qu’ailleurs qui pr<strong>en</strong>dla relève de Mieux qu’à Parisdiffusée sur France Bleu Paysd’Auvergne de 1998 à 2008.

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