Les actions et programmesLe programme de conservation du Triton crêté à l’Etang de Valliguières :<strong>le</strong> bilan de 10 années de suiviCette étude a permis de modéliser la dynamique de la populationet d’estimer plusieurs paramètres de la population (tail<strong>le</strong>,taux de survie, taux de recrutement, taux de capture...).Une tail<strong>le</strong> de la population très fluctuante enfonction des conditions hydrologiquesLa tail<strong>le</strong> de la population montre une forte fluctuation au coursdu temps. Estimée à environ 168 individus (entre 155 et 179)en 2001, el<strong>le</strong> chute de 75 % pour atteindre seu<strong>le</strong>ment 42 individusen 2006. Une phase de croissance des effectifs s’initie àpartir de 2009 pour porter <strong>le</strong> nombre de reproducteurs à 124individus (118 à 136) en 2011. Cette croissance est probab<strong>le</strong>mentliée à la succession de plusieurs années favorab<strong>le</strong>s à lareproduction.Une dynamique de population dépendant fortementde la survie juvéni<strong>le</strong> et de la féconditéB. ADAMLa population de Triton crêté (Trituruscristatus) de l’étang de Valliguièresdans <strong>le</strong> Gard, fut découverte en1985.Le CEN L-R est opérateur et gestionnaireavec la commune de ce site Natura 2000dont l’un des principaux objectifs est laconservation de la population de tritons crêtés du site.Le suivi annuel de cette population de tritons crêtés estréalisé par la méthode de capture - marquage - recapturedepuis une douzaine d’années par <strong>le</strong> CEN L-R. Plus d’unecentaine de visites sur <strong>le</strong> site a été réalisée, mobilisant denombreux bénévo<strong>le</strong>s et totalisant 1960 captures de 628individus différents ; ce qui constitue un jeu de donnéesexceptionnel pour ce site.Aussi, <strong>le</strong> CEN L-R a souhaité lancer, en 2011, une analyseapprofondie de ce jeu de données afin de réévaluer lasituation du Triton crêté sur <strong>le</strong> site.Cette étude a été réalisée par Leyli Borner, dans <strong>le</strong> cadred’un Master I (IEGB de l’Université de Montpellier II)encadré par Aurélien Besnard (EPHE et CNRS/CEFE).Les analyses montrent que la maturité sexuel<strong>le</strong> est atteintevers l’âge de 2 ans, que <strong>le</strong> temps moyen de génération estde 2,89 ans et que <strong>le</strong>s tritons participent en moyenne à 1 ou2 années de reproduction. Ces résultats soulignent toute lafragilité de cette population occupant un site de reproductiondont la mise en eau est temporaire et très variab<strong>le</strong> d’une annéeà l’autre.Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s analyses montrent que la survie juvéni<strong>le</strong> et lafécondité sont <strong>le</strong>s paramètres démographiques <strong>le</strong>s plus importantssur la dynamique de population.Les risques liés aux changements climatiques :augmentation de la probabilité d’extinction avec lafréquence d’assec de l’étang !Les modè<strong>le</strong>s de simulation pour évaluer <strong>le</strong>s risques d’extinctionsliés aux changements climatiques montrent :▪▪que pour une fréquence d’assec d’une année sur trois,comme actuel<strong>le</strong>ment, la probabilité pour la population dese maintenir sur 20 ans est de 73 %,que si la fréquence d’assec devient supérieure à une annéesur deux, la probabilité de quasi-extinction est supérieureà 50 %. El<strong>le</strong> peut atteindre jusqu’à 98 % pour unefréquence de 8 années défavorab<strong>le</strong>s sur 10.PerspectivesCompte tenu des aléas climatiques de ces dernières années(épisodes extrêmes plus fréquents) et de la probabilité d’extinctionde la population non négligeab<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s 20 ans àvenir, deux grands types d’actions sont projetées :▪<strong>le</strong> prolongement de la durée de la mise en eau de l’étangpar surcreusement,▪ la création d’un second site de reproduction proche dusite aux abords de la source captée au nord du village.Ces actions, visant à offrir de meil<strong>le</strong>ures conditions de reproductionà l’espèce, ajoutées à cel<strong>le</strong>s concernant l’entretien duplan d’eau, la limitation des menaces, la sensibilisation deshabitants, devraient permettre de conserver cette population.Rappelons que ces actions, mises en œuvre par <strong>le</strong> CEN L-Ren étroite collaboration avec la commune, sont encadrées par<strong>le</strong> comité de pilotage et, avec l’appui financier de l’Etat et del’Europe.8 CEN L-R Rapport d’activités 2011
en faveur des espècesPlan National d’Actions pour l’Aig<strong>le</strong> deBonelli : un nouveau plan pour 10 ans !Après une année consacrée à l’évaluation du Plan National d’Actionsen faveur de l’Aig<strong>le</strong> de Bonelli (PNAAB) par un bureau d’étude,<strong>le</strong> processus (inscrit dans une circulaire) a connu son aboutissement<strong>le</strong> 15 septembre 2011 par sa validation lors d’une sessiondu Conseil national de protection de la nature (CNPN) à Paris.Le Ministère en charge de l’environnement a éga<strong>le</strong>ment validé<strong>le</strong>s conclusions du <strong>rapport</strong>eur du CNPN et acté la poursuite d’unPNAAB pour une période de 10 ans mais aussi donné son accordsur l’équipement de nouveaux oiseaux avec des balises Argos/GPS. La DREAL L-R a donc lancé un appel d’offre pour la rédactiondu nouveau Plan qui a été attribué au CEN L-R en association avec<strong>le</strong> CEN PACA. Le nouveau PNAAB pourrait donc démarrer en 2013avec une animation qui sera déterminée par appel d’offre.Echos des autres actions menées en faveur de l’espèceLe deuxième Plan Nationald’Actions (2005- 2009)pour l’Aig<strong>le</strong> de Bonelli(PNAAB) s’est achevéen 2009. L’évaluation duprogramme, entamée en2010 a été poursuivie en 2011.El<strong>le</strong> a abouti à l’élaborationD.LACAZE d’un nouveau Plan Nationald’Actions pour l’espèce.Rappelons que <strong>le</strong> PNAAB est coordonné par laDREAL L-R. Le CEN L-R assure l’animation auniveau national en étroite collaboration avec <strong>le</strong>Conservatoire d’espaces naturels de Provence- Alpes-Côte - d’Azur (animation en PACA)et <strong>le</strong> <strong>Cen</strong>tre Ornithologique de Rhône - Alpes,CORA FS (animation en Rhône-Alpes).Il faut signa<strong>le</strong>r aussi que de nombreux bénévo<strong>le</strong>sassurent l’observation et la surveillance desites ; ce qui contribue de manière significativeà la conservation de l’espèce.Pour plus d’informations, consulter <strong>le</strong> siteInternet www.aig<strong>le</strong>debonelli.fr, dédié à l’Aig<strong>le</strong>de Bonelli et au Plan National d’Actions.Une <strong>le</strong>nte progression de l’espèce malgré <strong>le</strong>s cas de mortalité accidentel<strong>le</strong> ! L’année 2011 avait commencé sur une mauvaisenote avec <strong>le</strong> tir d’un aig<strong>le</strong> au nord du département de l’Hérault dans une zone récemment colonisée par un nouveau coup<strong>le</strong>.La plainte contre X, déposée par plusieurs opérateurs du PNAAB, n’a malheureusement pas abouti faute d’indices suffisants. Unnouvel individu a néanmoins été rapidement recruté sur ce site portant à 31 <strong>le</strong> nombre de coup<strong>le</strong>s cantonnés en 2011 en Franceconfirmant la <strong>le</strong>nte progression de l’espèce depuis 2007 (un coup<strong>le</strong> de plus chaque année).Charte avifaune avec ERDF : La signature d’une Charte avifaune avec ERDF va permettre d’encadrer <strong>le</strong>s actions de neutralisationde pylônes dangereux dans <strong>le</strong>s secteurs occupés par l’Aig<strong>le</strong> de Bonelli mais éga<strong>le</strong>ment d’autres espèces concernées par desPNA et sensib<strong>le</strong>s au risque é<strong>le</strong>ctrocution. Cette Charte, qui concerne uniquement <strong>le</strong> L-R (sauf Lozère) a été cosignée par la DREALL-R, l’ONCFS L-R, <strong>le</strong> CORA FS, Meridionalis et <strong>le</strong> CEN L-R.Equipement de nouveaux individus en balise ARGOS : Poursuivant nos efforts dans <strong>le</strong>s actions de connaissance des domainesvitaux, quatre nouveaux oiseaux ont été équipés de balises cette année : 3 dans <strong>le</strong>s Gorges du Gardon et 1 sur <strong>le</strong> Salagou,tous financés sur des crédits Natura 2000. En parallè<strong>le</strong>, nous avons accompagné <strong>le</strong> laboratoire Leti du CEA de Grenob<strong>le</strong> dans laconception d’un système innovant de balise – récepteur dont un prototype a été testé en septembre dernier en conditions réel<strong>le</strong>ssur un Vautour de l’Himalaya au Rocher des aig<strong>le</strong>s de Rocamadour. Une nouvel<strong>le</strong> version du prototype devrait être disponib<strong>le</strong> en2012 grâce au soutien financier de la Fondation Petzl.Enfin, cette fin d’année a éga<strong>le</strong>ment vu la disparition d’Eléonore, <strong>le</strong> plus vieux Bonelli connu en France avec ses 37 ans etfidè<strong>le</strong> au même site depuis sa découverte en 1979 (où son âge avait été estimé à 5 ans).Le programme inter-régional deconservation des Larolimico<strong>le</strong>sLe programme régional deconservation de la Cistude d’EuropeUn séminaire de restitution du programme 2007 - 2010a été organisé <strong>le</strong> 18 octobre à Salin-de-Giraud en Camarguepar Le Conservatoire du Littoral, <strong>le</strong>s Amis desMarais du Vigueirat, la Fondation Total et <strong>le</strong> CEN L-R.Ce séminaire, qui a rassemblé 102 personnes, a permis de faire <strong>le</strong>bilan des actions menées (actes en cours) et de lancer la dynamiquedu montage d’un projet Life sur cette thématique en 2012.X. RUFRAYUn séminaire de restitution du programme......et un nouveau projet de programme en coursUn nouveau programme de conservation des larolimico<strong>le</strong>s de l’ensemb<strong>le</strong>des sites de la façade méditerranéenne française a été lancéen 2011 avec l’appui de l’Etat, des Régions L-R et PACA et de l’Europe(FEDER). Ce programme, co-animé par <strong>le</strong> CEN L-R, <strong>le</strong>s Amis desMarais du Vigueirat et la Tour du Valat, s’appuie sur <strong>le</strong>s acquis desactions précédentes afin d’améliorer l’état des sites de reproductionet développer un réseau d’opérateurs pouvant assurer <strong>le</strong>s suivis descolonies à l’aide d’un protoco<strong>le</strong> partagé à l’échel<strong>le</strong> de tous <strong>le</strong>s sites.Rappelons que ce programme bénéficie de la base de donnéesdu GRIVE et de l’implication de bénévo<strong>le</strong>s, notamment de PatriceCRAMM pour <strong>le</strong>s suivis et l’analyse des données.CEN L-R Rapport d’activités 2011Le programme d’action régionalpour la conservation de la Cistuded’Europe (Emys orbicularis) et deses habitats, coordonné par <strong>le</strong> CENL-R, implique une quinzaine departenaires scientifiques et techniques.Il reçoit <strong>le</strong> soutien financierde l’Europe, de l’Etat, de la Région,du Département de l’Hérault, de la Fondation Nature& Découvertes. <strong>le</strong>s actions menées en 2011 s’articu<strong>le</strong>ntautour de thématiques suivantes :▪ l’amélioration des connaissances (répartition régiona<strong>le</strong>,étude de populations, écologie...),▪ la poursuite du programme de réintroduction dans<strong>le</strong>s Réserves naturel<strong>le</strong>s du Bagnas et de l’Estagnol,▪ l’appui technique et la formation des gestionnairesde zones humides favorab<strong>le</strong>s à la Cistude d’Europe,▪ la sensibilisation des élus des col<strong>le</strong>ctivités des territoiresà Cistude,▪ l’information du grand public et des scolaires (notammenten lien avec la problématique des relâchésde tortues exotiques).T. GENDRE9