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Brochure Inondations - iksms

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PréfaceLes inondations dans le bassinde la Moselle et de la SarreEn 2003, le bassin de la Moselle et de la Sarrea de nouveau été fortement affecté par d'importantesinondations. Ceci confirme l’urgence de poursuivrela mise en œuvre du Plan d’action contre les inondationsque les Commissions Internationales pour laProtection de la Moselle et de la Sarre (CIPMS) ontspécialement élaboré pour ce bassin. Elles ont prisl’engagement de mener à bien les différentes étapes dece Plan d'action, jusqu’en 2020.Nous sommes convaincus que sa réussite repose sur uneapproche globale, solidaire et pluridisciplinaire duphénomène. Aujourd’hui, il devient indispensable detenir compte des usages de l’eau à l’échelle du bassin, deretenir les eaux le plus longtemps possible dans le bassin,d’arrêter l’urbanisation dans les zones inondables…Accomplir des progrès significatifs dépend égalementd’une prise de conscience plus large chez tous les acteursconcernés par les inondations. C’est pourquoi les CIPMScontinueront d’assurer, au-delà de leurs travaux d'ordretechnique, leur mission d’information auprès du grandpublic et à l'échelle internationale. C’est cette sensibilisationde chaque individu qui permettra, à long terme, de réduireles dommages causés par les inondations. L’efficacité denotre action s’inscrit sur le long terme, dans une logique dedéveloppement durable.Le président du groupe de travail "<strong>Inondations</strong>"Otto MALEK


S O M M A I R ELes inondations dans le bassin de la Moselle et de la SarreChapitre 1Comprendre les inondations...- Un phénomène naturel- De l’intérêt des zones inondables- Des responsabilités partagées- Dommages à géométrie variableChapitre 2Prévenir les inondations ... COMMENT ?- Connaître le risque- Nul n’est censé ignorer la loi…- Vivre au bord du cours d’eau- S’informer sur Internet- Tous acteurs de la préventionChapitre 3Protéger contre les inondations ... COMMENT ?- Aménager l'espace- Les limites de la protection- Tous acteurs de la protectionChapitre 4Prévoir les inondations… COMMENT ?- Alerter à l'heure H- Vers des prévisions à long terme- La météorologie en renfort- Un schéma d'alerte bien rodéChapitre 5Agir pour un avenir durable ... COMMENT ?- Privilégier les échanges de données- Les CIPMS : moteurs de la coopération internationale- Informer et informer encore…


11Des responsabilités partagéesL’HOMMEL'Homme a sa part de responsabilité dans laformation des inondations. Chaque interventionsur les moyens de rétention naturels des eaux -végétation, sols, relief et réseau de rivières -influe sur le phénomène. Les surfacesimperméabilisées par les lotissements, l’industrieet le trafic, la transformation de prairies enterres cultivées, le compactage des sols dû àl’agriculture intensive et mécanique, la diminutiondes surfaces boisées due au défrichement et audépérissement des forêts réduisent la capaciténaturelle de rétention. La construction de digues,de zones bâties et de voies de circulation sur lessurfaces inondables réduit les champs naturelsd’inondation et par conséquent le potentield’emmagasinement des cours d’eau.Des phénomènes de crue extrême peuvent se produiresur le bassin de la Moselle et générer des débordementsimportants. Sur de tels événements, les modificationshumaines de la capacité naturelle d’emmagasinementne jouent pas le rôle principal dans la formationde la crue. Mais, même si les modificationshumaines ne déclenchent pas en soi les inondations,elles en aggravent potentiellement le risque pour lespopulations. Ce sont toujours les derniers décimètresqui conduisent aux dommages.CHANGEMENT CLIMATIQUEDepuis quelques hivers, les pluies ont tendance àaugmenter tandis que les chutes de neige baissent.Cette évolution semble accréditer la thèse d’unréchauffement global de notre planète émise parcertains climatologues. Selon eux, le dégagement desgaz à effet de serre risque d’entraîner une aggravationdes conditions météorologiques extrêmes. Des étudesscientifiques devront être poursuivies pour savoir si unchangement climatique est en train de s’opérerdurablement.L’AMÉNAGEMENT L’aménagement en questionEN QUESTIONDans le bassin de la Moselle et de la Sarre, la construction d’infrastructures routières ainsi que l’extension dezones commerciales, industrielles et d’habitation ont contribué à accélérer l’écoulement de l’eau. Cet aménagementa conduit à une augmentation du débit moyen et à une réduction de la durée d’écoulement.05


11Dommages à géométrie variablePour le milieu naturel et concernant lesinondations à proprement parler, il n’est pasquestion de dommages. Les inondationsn’ont des effets destructeurs qu’en liaisonavec les usages humains.DOMMAGES HUMAINSLes inondations représentent clairement undanger pour les vies humaines. Elles peuventêtre meurtrières lorsqu’elles s’accompagnentde courants violents ou de montées des eauxrapides. Ces conditions extrêmes sontcependant peu fréquentes sur la Moselle et laSarre. Quatre éléments déterminent le degréde danger des inondations : l’effet de surprise,le manque de protection des bâtiments, lanégligence et l’imprudence. Grâce à l’améliorationdes mesures d’alerte et de sauvetage,une meilleure mise en garde et des bâtimentsplus sûrs, les pertes humaines imputables auxinondations sont aujourd’hui, dans les paysindustrialisés, plutôt faibles comparées à cellesdes siècles passés.DOMMAGES ÉCONOMIQUESSur le plan économique en revanche, lesdommages sont énormes parce que les usagesnobles se sont concentrés au cours des annéesdans les zones à risque d’inondation. Il fautdistinguer ici les dommages directs des coûtsindirects qui sont consécutifs à l’événement.Pour les premiers, on compte en général leremplacement ou la restauration des biensendommagés (bâtiments, mobilier, terres etcultures, infrastructure). Il s’agit pour lesseconds des pertes d’exploitation, des coûtsconsécutifs à l’interruption de la productionainsi que des pertes de parts de marché.L’étendue des dommages dépend pour partiede l’impact des inondations. Habituellement,la pénétration des eaux ne détériore pas lastructure des bâtiments. Elle contraint cependantà des rénovations intérieures coûteuses etsouvent au remplacement complet du mobilierfortement touché. Si les dommages causés auxterres et aux cultures n’ont plus le même poidséconomique qu’au cours des siècles passés, laperte de moyens de production ainsi que lesimportantes charges financières qui en résultentsont toujours lourdes à supporter.Les inondations, particulièrement celles delongue durée, peuvent également mettre enpéril les structures sociales existantes (écoles,hôpitaux, crèches, bâtiments publics, infrastructuressportives…).DOMMAGES ÉCOLOGIQUESLorsque l’on évoque les dommagesécologiques dus aux inondations, on pensesurtout aux fuites de substances dangereusescausées par la submersion d’entrepôts :engrais, pesticides, mazout et autres produitsdangereux pour les eaux, provenant d’entrepriseset de magasins, ainsi qu’à la submersionde stations d’épuration.dommages économiquesBONS Bons et mauvais ET MAUVAIS réflexes RÉFLEXESdommages écologiquesdommages humainsDes études sur les pertes humaines liées aux inondationssurvenues en Suisse entre 1970 et 1992 montrent que dans 82 %des cas, les victimes ont été surprises par les eaux alors qu’elles setrouvaient en plein air. Selon ces mêmes études, 50 % desaccidents mortels sont dus à un comportement inadapté face audanger.GKSSPhoto : A.Prange,06


Bassin de la Moselle et de la Sarre11Secteurs sur lesquels existe une cartographiedes zones inondées pour des crues historiques relevéesFrontières07


22Prévenir les inondations ...COMMENT ?Connaître le risqueCARTOGRAPHIERLa première étape d’une démarche permettantde prévenir les inondations consiste à bien enconnaître le risque : Quels sont les lieux quel’eau est susceptible d’envahir ? Et quelles sont lesactivités humaines vulnérables ?Chaque État délimite ses zones inondables : la cartographiedes zones inondées par des crues historiquespermet de garder la mémoire des événements passés.Les études hydrologiques et hydrauliques ou desmodélisations numériques permettent d’établir lacartographie de l’aléa qui représente les secteurs pouvantêtre inondés. Cette cartographie peut couvrir des zonesplus grandes que la carte des zones inondées historiques :des crues plus fortes que celles qui sont dans nos mémoirespeuvent survenir.Il y a risque lorsque l’usage qui est fait d’une zoneinondable est vulnérable aux inondations. Vis-à-vis desinondations, il n’y a pas de risque à installer une écolematernelle en haut d’une colline, ni à faire une prairie enbord de rivière. C’est lorsque l’école maternelle est en bordde rivière -lorsque l’aléa et la vulnérabilité sont en un mêmelieu- que le risque survient.Pour affiner la connaissance, les États peuvent établir des cartesde risque, qui croisent l’information d’aléa et de vulnérabilité.Celles-ci permettent de déterminer les zones où le risque est leplus fort et où les efforts de prévention doivent être les plusgrands.S’INFORMER S’informer sur Internet SUR INTERNET• www.environnement.gouv.fr/lorraine• www.gefahrenatlas-mosel.de• www.GISmosel.lu08


22Nul n’est censé ignorer la loi…CADRE REGLEMENTAIREDes bases légales fixent le cadre général enmatière de prévention des crues. Mais laprévention des risques d’inondation n’est pasuniquement du ressort des Etats membres desCIPMS que sont l'Allemagne, la France et leGrand Duché du Luxembourg. Chaque riverain,que ce soit un Etat, une commune, une entrepriseou un particulier, a le devoir de s’informer sur lesrisques encourus et doit, le cas échéant, réaliser lesaménagements nécessaires à sa sécurité et à laprotection de ses biens.Chaque propriétaire assume la responsabilité d’un usageapproprié au site. Cette prise de conscience doit, parailleurs, s’exercer avec le souci de ne pas aggraver lesrisques pour autrui. Des bases légales fixent le cadregénéral en matière de prévention des crues.Au regard du risque d’inondation, toute politiqued’urbanisme doit impérativement tenir compte des zonesinondables. Les cartes d’aléa permettent aux administrationsde définir de manière adaptée le cadre réglementaire enmatière d’occupation du sol, de formuler des interdictions oudes mesures préventives adaptées à chaque zone. Chaquemesure prise dans le cadre de l’aménagement du territoire et desplans d’urbanisme poursuit un double objectif. Elle doit limiterles dommages potentiels sans réduire pour autant l’espace fluvialnécessaire à l’expansion du cours d’eau.LES Les CIPMS misent MISENT sur l’information SUR L’INFORMATIONLes CIPMS jouent un rôle d’information essentiel auprès du grand public, des élus et de tous les acteursconcernés par le phénomène des inondations. Grâce à des campagnes de communication régulières et desoutils pertinents (brochures, plaquettes, presse écrite et audiovisuelle, site internet), elles sensibilisent lapopulation aux risques d'inondation et explicitent les mesures préventives, collectives et individuelles quisont à adopter pour minimiser les dommages.09


22Il convient par exemple d’éviter les usagesintensifs dans les surfaces inondablessusceptibles d’être utilisées comme espacesde rétention. Prescrire des types deconstruction adaptés au risque d’inondationet donner des conseils en la matièrecontribue aux bons comportements et réduitles dangers.Ceci se traduira par des décisions concrètes :• Pas de terrain à bâtir dans les zonesinondables naturelles !• Construction adaptée au risqued’inondation dans les communessoumises au risque d’inondation !Il est impératif que chacun -responsablepolitique, institution ou citoyen- ait bienconscience qu’une crue centennale ne seproduit pas forcément tous les cent ans. Ellepeut survenir la semaine prochaine et serépéter l’année suivante. La crue centennaleest une crue qui a statistiquement une(mal)chance sur 100 de se produire chaqueannée.Vivre au bord du cours d’eauCOHABITERRenoncer à développer dans les zones inondablesl’urbanisation et les activités humainesvulnérables aux inondations est la seuleméthode permettant d’éviter tout dommage.Néanmoins, elle n’est pas applicable partout :comment abandonner des villes où l’hommeest installé depuis des siècles ! Il faut alorstrouver les moyens de faire coexister au mieuxrisque d’inondation et développementéconomique.Les mesures techniques sont surtout efficacespour juguler les événements fréquents depetite et moyenne ampleur. Le risquerésiduel d’une forte inondation auxconséquences plus importantes demeureinévitable. Il est donc nécessaire d’adapterses comportements à l’existence du risque :si l’on est musicien et que l’on habite enzone inondable, mieux vaut installer sonpiano à queue dans les étages qu’au rez-dechaussée.Mais, adopter les bons comportementset réflexes face aux inondationssuppose une bonne connaissance de leursrisques potentiels, en terme d’intensité et deprobabilité. C’est pour cela que les CIPMScontribuent à mieux faire connaître lesrisques aux riverains concernés. Ainsi, il estpossible d’éviter les décisions hasardeuses.C’est de cette façon que chacun prendraconscience de ses responsabilités.10


22La réussite du Plan d’action des CIPMS estavant tout une affaire de sensibilisation àl'aléa: lorsque les riverains de la Moselle, dela Sarre et de leurs affluents adopteront entoutes circonstances le comportementadapté, la qualité de la prévention aura faitun grand pas. Au travers d’une plaquetted’informations, les CIPMS ont sensibilisé legrand public à l’aléa d’inondation et auxmesures préventives, collectives etindividuelles. Elles ont également déployéune campagne de communication dans lestrois pays riverains, qui vient compléter lesnombreuses actions engagées à l’échelonnational.S’informer sur InternetL’évolution des nouvelles technologies del’information et de la communication permetà chacun, en surfant sur Internet, d’accéder àune série d’informations sur les événementsde crue.S’INFORMER S’informer sur Internet SUR INTERNET• www.environnement.gouv.fr/lorraine/• www.hochwasser-rlp.de• www.umweltserver.saarland.de/wasser/hwasser.html• www.etat.lu/MI/Gesteau/GestionEau.htm• www.etat.lu/MI/MAT/index.htm11


22Tous acteurs de la préventionDans les trois pays membres des CIPMS,chacun doit apporter sa contribution à laprévention des risques: Etat, communes,particuliers, entreprises…FRANÇAISEn France, l’État a la charge d’établir laconnaissance du risque d’inondation, enétablissant la cartographie de l’aléa. Il déclinecette connaissance en règles d’urbanisme parl’établissement des Plans de Préventiondes Risques d’Inondation (PPRI) : cesdocuments, annexés aux Plans Locauxd’Urbanisme (PLU), délimitent les secteursoù toute construction est interdite et ceux oùcertaines contraintes doivent être respectées.Le maire délivre les permis de construiredans sa commune. Il doit veiller à ne pasautoriser le développement d’équipementset d’activités vulnérables dans les zonesinondables. En outre, il a la charge deporter à la connaissance de ses administrésles risques auxquels est soumise sa commune.12LA La prévention PRÉVENTION individuelle INDIVIDUELLE chez soi CHEZ SOIPlusieurs solutions sont envisageables pour sécuriser l’installation d’un réservoir de fuel : ancrage dans le sol ou dans lesparois latérales à l’aide de bandes d’acier, étaiement appliqué contre le plafond à l’aide de jambes de force. Un calculstatique doit confirmer que le sol, les murs latéraux ou le plafond du lieu de stockage sont capables de résister aux forcesengendrées par la poussée. Lorsqu’un système multicouches assure l’étanchéité de la pièce où se trouve le réservoir, il fautéviter, si possible, d’ancrer l’installation, sinon veiller à une parfaite étanchéité au niveau de son ancrage. Dans le cas où leréservoir est ancré dans les parois latérales ou étayé contre le plafond, il est nécessaire de se prémunir contre uneéventuelle rotation. Tout réservoir doit être conçu pour pouvoir supporter la pression extérieure exercée par l’eau en casd’immersion.


22ALLEMANDSL'Etat allemand délimite les zones inondablesau sein desquelles certains usages sont interditsou limités. Les plans d'occupation des sols et lesplans d'urbanisme des communes doivent s'yorienter.Les Länder Rhénanie-Palatinat et Sarreassurent l'annonce des crues sur la Moselle, laSarre et les principaux affluents.Des unités de lutte contre les inondations sontorganisées par les communes, et ces dernièressont tenues, de par la loi, de s'entraider.LUXEMBOURGEOISAu Grand-Duché de Luxembourg, après lescrues de 1993 et 1995, l’Etat a défini deszones à risque d’inondation dans lesquellestoute construction et toute activité sont réglementées.Dans ce cadre, le Gouvernement acréé un groupe interministériel et interdisciplinairequi regroupe les divers ministères etadministrations qui ont des compétencesdans le domaine de la gestion et de laprotection des eaux. Le groupe est chargéd’instruire et d’aviser toutes les demandesd’autorisation qui lui sont transmises dans lecadre des mesures anti-crues, notammentcelles qui nécessitent la coordination despoints de vue des différents départementsministériels concernés. Il est en outre chargéd’élaborer des directives portant sur l’instructiondes dossiers de demandes ainsi que desconditions-type à imposer dans le cadre desactes d’autorisation concernant les activités etinstallations dans les zones inondables.13


22TOUS Les entreprises ENSEMBLE industrielles et commercialesont également un rôle important à jouer dansla gestion des risques d’inondations.Elles doivent réfléchir à la manière de limiterles dommages grâce à des constructionsadaptées. Elles doivent prendre lesdispositions appropriées en situation decrue (plans d’urgence par exemple) afind’éviter également une pollution des eaux.Agriculteurs et exploitants de forêtsdisposent eux aussi de leviers d’action. Ilspeuvent augmenter la rétention des eaux surles surfaces en adaptant leur mode de gestiondes sols (développement naturel des forêts,mesures de reboisement, ameublissementdu sol, …).En outre, les particuliers doivent prendreconscience du fait que la préventionindividuelle constitue un devoir. Il est de laresponsabilité de chacun de veiller àmaintenir au plus bas la vulnérabilité par lebiais de mesures préventives. Les mesures deprévention en matière de constructionrelèvent avant tout des personnes affectéespar les inondations. Les riverains,entreprises ou particuliers, s’informent surles risques et adaptent leurs comportements,leur habitat ou leurs locaux au risque : enpréférant un carrelage à une moquette, enfaisant passer l’installation électrique par leplafond et non par le plancher…14


22Les dommages dus aux inondations peuventd'emblée être évités au cours des études deplanification. Dans ce contexte, ce sont lesarchitectes, les ingénieurs, les communes etles prestataires de services qui sont à leurtour sollicités.En dépit de toute prévention, le risque decrues extrêmes persiste. Cependant,l'obligation des autorités publiques vis-à-visde la collectivité ne signifie nullement enretour l'existence d'un droit à une sécuritéabsolue.15


33Protéger contre les inondations ...COMMENT ?Aménager l’espaceMESURES APPROPRIEESLa prise de conscience du risque est indispensableà toute action. Une fois cette condition remplie,il est tout à fait envisageable de limiter les dégâtscausés par les inondations, même si le risqued’une crue extrême demeure inévitable.Il n'y a pas de solution miracle pour atteindre uneprotection optimale contre les inondations. Seul unensemble de mesures permet en fin de compte deréduire au mieux le potentiel de dommages. Plusieurstypes de mesures peuvent être appropriés pour prévenirles inondations. Les premières mesures, et souvent lesplus efficaces, consistent à retenir l’eau au plus près de lasource, c’est à dire là où la pluie est tombée, en promouvantl’infiltration des eaux ainsi qu’en adaptant l’exploitationdes terres et des forêts aux conditions en place. Deschamps enherbés en hiver ne laisseront pas l’eau couriraussi vite qu’une terre nue.De même, les zones inondables doivent être préservées, voirereconquises. On peut même envisager d’accroître leurefficacité moyennant des aménagements légers qui conduisentà stocker un volume d’eau supérieur. C’est le principe deszones de ralentissement dynamique. Les mesures techniquesde protection localisée (digues, murs, bassins de rétention,recalibrages de rivière) et les grandes infrastructures (barrages)sont souvent onéreuses en terme d’investissement et de maintenance.Non seulement leur efficacité reste limitée, mais ellespeuvent également générer des impacts négatifs. En effet, enaccélérant l’écoulement des eaux, les digues et les recalibragesaggravent les inondations à l’aval.16


33Les limites de la protectionMALGRE TOUT ...Il est important d’être conscient des limites dela protection contre les inondations. Il y auraun jour une crue plus haute que celle pourlaquelle le mur ou la digue a été construit, et lesconséquences du débordement seront plus gravesque ne l’aurait été une montée progressive des eaux,en l’absence de muret.Les dispositifs de protection permettent de limiter lesdégâts d’une crue ou de diminuer la fréquence desdébordements dommageables. Mais l’unique moyen dese prémunir contre tout risque est de s’installer en dehorsde toute zone inondable.17


33Tous acteurs de la protectionA l’instar de la prévention, il appartient auxtrois pays membres des CIPMS de prendre lesmesures de protection adaptées contre lesdégâts causés par les inondations.FRANÇAISEn France, la responsabilité première de seprotéger contre les crues revient à chaqueriverain : les collectivités n’ont pas d’obligationlégale de construire des dispositifs deprotection. Si de tels équipements sontenvisagés, ils devront par ailleurs ne pasaggraver les risques pour autrui.En pratique, ce sont les collectivités locales,communes ou groupements de communes,qui entreprennent des mesures de protectionpour limiter les dégâts causés par lesinondations chez leurs administrés. Ellesbénéficient généralement pour cela d’uneaide financière de l’État.18


33ALLEMANDSEn Allemagne, les autorités publiques sontresponsables des dispositifs de protection desagglomérations existantes. La gamme desproduits destinés à protéger des biens isoléset proposés par des entreprises spécialisées esttrès large, par exemple en ce qui concerne lesdispositifs de protection en kit.LUXEMBOURGEOISAu Luxembourg, l’Etat procède, encollaboration avec les administrationscommunales, à l’élaboration de projetsrelatifs à des travaux d’entretien, deréparation, d’amélioration, d’aménagementet de protection contre les inondations surles cours d’eau. En ce qui concerne lesmesures individuelles relatives à la réalisationd’ouvrages de protection contre lesinondations, les responsabilités incombentaux habitants concernés.19


44 Prévoir les inondations ...COMMENT ?Alerter à l’heure HLES ACTEURSSi les actions de prévention et de protectionsont essentielles, elles n’empêcheront pas pourautant une crue de survenir. Alertersuffisamment tôt les populations de l’arrivéed’une crue est un facteur déterminant pourréduire les conséquences des inondations et limiterles dommages corporels.En France, c’est le maire qui informe la populationde la montée des eaux. Pour effectuer sa mission, ildispose des données fournies par les Servicesd’Annonce des crues de l’État, qui collectent desdonnées de hauteur d’eau auprès de nombreuses stationsde mesure sur les cours d’eau les plus importants, puisformulent des prévisions à partir de l'analyse de lasituation hydrologique.En Allemagne, les Länder fédéraux ont compétence sur leservice d’annonce et de prévision des crues. Sur la Moselle etla Sarre, ils ont mis en place plusieurs dispositifs et institutions,en collaboration avec la Wasser- und Schifffahrtsverwaltungdes Bundes. Par le biais de la radio, du vidéotexte et d'internet,la population est informée 24 heures sur 24 de la situation decrue.20


44Au Luxembourg, le Service de la Navigationsurveille la prévision des crues pour laMoselle. L’annonce de crues pour le bassinversant de la Sûre est gérée par la ProtectionCivile. Les informations pour la populationsont mises à disposition via les médias traditionnels(radio, télévision), le nouveau média(Internet) et des répondeurs téléphoniques.Dans les pays membres des CIPMS, il existeaujourd’hui 5 centres d’annonce des crues.Ces différents centres coopèrent au niveau transfrontaliernotamment en échangeant des donnéesau moment de la crue.Grâce à l’information précoce, la population et lesservices d’intervention gagnent un temps précieux.Au cours des dernières années, les centres d’annonceont ainsi sensiblement contribué à réduire lesdommages causés par les inondations.S’INFORMER S’informer sur Internet SUR INTERNET• www.environnement.gouv.fr/lorraine• www.hochwasser-rlp.de• www.protection-civile.lu21


44Vers des prévisions à long termeANTICIPERAujourd’hui, les prévisions de crue se situententre 6 et 24 heures, selon la situation dans lebassin. A l’avenir, ces durées d’anticipationseront encore augmentées pour pouvoiralerter plus tôt les populations et lesorganismes compétents en matière deprévention des risques.Les prévisions actuelles se fondent sur lesmesures des niveaux d’eau et de pluies quisont traitées à l’aide de modèlesmathématiques. La précision de la prévisiondes niveaux d’eau est étroitement liée à lafiabilité des prévisions météorologiques.La météorologie en renfortCOLLABORERLes services de prévision des crues des Etatsmembres des CIPMS collaborent depuis denombreuses années avec les services météorologiques.Les météorologues fournissent desdonnées transfrontalières collectées par lesréseaux de mesure au sol, l’imagerie radar etsatellitaire. Elles donnent des indications sur larépartition des précipitations dans l’espace, surla taille, l’intensité, et l’arrivée de nouvelleszones ou sur l’arrêt de celles en cours.La prévision des précipitations constitue unedes tâches météorologiques les plus complexes.Grâce au progrès technologique, les informationsen terme de quantité, de répartitiondans le temps et dans l’espace vont être plusprécises.Station de TrèvesPrévision à 6hdu centre d’annoncedes crues de TrèvesCrue de la Moselledu 18 mars 2002au 23 mars 2002S’INFORMER S’informer sur Internet SUR INTERNET• www.meteo.fr• www.wetter.com22


44Un schéma d’alerte bien rodéSECOURSLes prévisions et l’alerte permettent designaler aux riverains l’imminence du dangermais également de fournir aux services desecours les informations nécessaires pourmettre en œuvre au mieux les mesuresd’urgence. En situation d’urgence, chacunpeut s’appuyer sur des dispositifs de secoursrompus aux inondations. Ces derniers sedécomposent de la façon suivante :information et avertissement, sécurité etmaintien de l’ordre, service d’intervention,évacuation et sauvetage, protection etassistance, santé et protection sanitaire,infrastructures techniques. L’usage deshélicoptères, des bateaux, des liaisons parradio, rend l’aide beaucoup plus efficaceque par le passé.23


55 Agir pour un avenir durable ...COMMENT ?Privilégier les échanges de donnéesCOHERENCELes centres d’annonce des crues coopèrerontdavantage afin d’assurer la cohérence desinformations diffusées. Grâce à de nouveauxmodèles de calcul et un échange des données enligne, les experts souhaitent augmenter à moyenterme les délais de prévision pour la Moselle avalavec une durée d’anticipation jusqu’à 24h.Une attention toute particulière sera apportée aucontenu des bulletins de crue des centres d’annonce,destinés notamment aux médias. Claires et sansambiguïté, les informations apporteront une descriptiongénérale de la situation ainsi que des prévisions àcourt et moyen termes. Les modèles numériques utiliséspar les météorologistes permettront d’améliorer ces prévisions.24


55Les CIPMS : moteurs de la coopérationinternationaleACTION CONCERTEELa France, l’Allemagne et le Luxembourgs’unissent au sein des CommissionsInternationales pour la Protection de la Moselleet de la Sarre (CIPMS) depuis le début desannées 60 dans le domaine de la protection descours d’eau.En 1995, cette coopération a évolué vers une luttecommune contre les inondations. Les CIPMS ontprésenté au public leur Plan d’action contre lesinondations dans le bassin de la Moselle et de laSarre en octobre 1998. La France, l’Allemagne et leLuxembourg ont défini en commun les principes etobjectifs du Plan d'action à atteindre d’ici 2020.Il traduit la volonté de ces trois Etats de maîtriserensemble la problématique des inondations.Il propose une série de mesures destinées à réduire lesrisques et les dommages causés par les inondations,à améliorer l’annonce et la prévision des crues maisaussi à augmenter la rétention des eaux, enparticulier sur les affluents de la Moselle et de laSarre.Les CIPMS ont pour mission de coordonner et dedocumenter la mise en œuvre du Plan d’action sur laMoselle, la Sarre et dans l’ensemble du bassin. De leurcôté, les Etats membres financent les mesures etveillent à leur mise en œuvre.25


55Informer et informer encore…PRISE DE CONSCIENCELa prévention durable, conduite de façonconjointe et solidaire, est l’objectif prioritaire duPlan d’action. La première phase (1998-2000) a été franchie avec succès. Elle a jeté lesbases d’une prévention harmonisée entre laFrance, l’Allemagne et le Luxembourg. Il estindispensable de poursuivre ces efforts aucours des deux phases suivantes, en particulieren ancrant la prévention dans le comportementet en suscitant une prise de conscienceplus large chez tous les acteurs concernés parles inondations.Jusqu’à l’aboutissement de la troisième etdernière phase de leur Plan d’action (2020),les CIPMS continueront d’assurer leur missiond’information auprès du grand public. Lescommissions ont défini une stratégie decommunication: celle-ci prévoit d’établir unréseau d’information, de créer des outils decommunication et d'atteindre ainsi lesdécideurs, les responsables politiques, lesmédias, les riverains..., afin d’apporter desréponses et des solutions ciblées.Les impulsions que les CIPMS donnent ainsiau développement de la prise de consciencedu risque marquent une étape vers unegestion durable de la Moselle et de la Sarre.Ceci s'inscrit pleinement dans uneapproche de bassin globale comme cela estexigé dans la directive-cadre sur l'eau(DCE) qui a été adoptée au niveau européenen l'an 2000.26


Cette publication a été réalisée en deux langues par:Secrétariat des CIPMSGüterstraße 29aD-54295 TREVESTél.: +49(0)651-73147Fax: +49(0)651-76606E-mail: mail@<strong>iksms</strong>-cipms.orghttp://www.<strong>iksms</strong>-cipms.orgTirage: 2 x 7500Trèves, avril 2003Achevé d’imprimerRédaction:Groupe de travail IH "<strong>Inondations</strong>" des CIPMS•Conception:, tél: 03 87 75 76 77, France•Impression:Imprimerie Centrale, Luxembourg27


C O N T A C T K O N T A K TI n t e r l o c u t e u r sN A T I O N A U XMinisterium für Umwelt undForsten Rheinland-PfalzKaiser Friedrich-Straße 1D-55116 MainzTel.: +49 (0)6131-16-0Fax: +49 (0)6131-16 46 46e-mail: Poststelle@muf.rlp.deweb : www.muf.rlp.de•Hochwassermeldezentrale Saarlandbeim Landesamt für UmweltschutzDon-Bosco-Straße 1D-66119 SaarbrückenTel.: +49 (0)681-8500-142Fax: +49 (0)681-8500-384e-mail: lfu@lfu.saarland.deweb:www.umweltserver.saarland.de/wasser/hwasser.htmlC O N T A C T K O N T A K TLe Préfet, Coordonnateurde bassin Rhin-Meuse9, place de la RépubliqueF-57034 Metz CedexTél : +33 (0)3.87.34.87.34Fax : +33 (0)3.87.32.57.39e-mail : prefet@moselle.pref.gouv.frweb : www.moselle.pref.gouv.fr•Service de la navigation de StrasbourgHôtel d'Andlau-Klinglin25, rue de la Nuée BleueBP 367 R/10F-67010 Strasbourg CedexTél : +33 (0)3.88.21.74.74Fax : +33 (0)3.88.75.65.06e-mail : sg.sn-strasbourg@equipement.gouv.fr•Direction Régionalede l’Environnement de Lorraine19, avenue FochBP 60223F-57005 Metz Cedex 1Tél : +33 (0)3.87.39.99.99Fax : +33 (0)3.87.39.99.50e-mail : diren@lorraine.environnement.gouv.frweb : www.environnement.gouv.fr/lorraineService de la Navigation36, rue de MachtumL-6753 GrevenmacherTél : +352 750048-0Fax : +352 7588 22e-mail : service.navigation@sn.etat.lu•Service National de la Protection Civile1, rue Robert StümperL-2557 LuxembourgTél : +352 497711Fax : +352 493888e-mail : urgences.112@protex.etat.lu•Services de la Gestion de l’Eau51, rue de MerlL-2146 LuxembourgTél : +352 260286-1Fax : +352 260286-60e-mail : eau@eau.etat.luweb : www.etat.lu/MISecrétariat des CIPMS - Güterstraße 29a - D-54295 TREVESTél : +49(0)651-73147 • Fax : +49(0)651-76606e-mail : mail@<strong>iksms</strong>-cipms.orgweb : www.<strong>iksms</strong>-cipms.org

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