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La légende du géant Sämtis


ImpressumEditeur:Fondation Village d’enfants Pestalozzi, TrogenEdition: 145000Langues: al<strong>le</strong>mand, français, italienDate de publication: Octobre 2011Illustrations: Tanja StephaniConception graphique et typographie: heussercrea ag, St.GallImpression: Haut<strong>le</strong> Druck AG, St.Gall


Chères donatrices,Chers donateurs,Le Village d’enfants Pestalozzi ouvrait ses portes il y a 65 ansà Trogen dans <strong>le</strong> canton d’Appenzell, suite à l’appel lancé parWalter Robert Corti dans <strong>le</strong> magazine DU pour la constructiond’un village destiné aux orphelins de la Seconde Guerremondia<strong>le</strong>. Des propositions d’aide affluèrent de toute part etla commune de Trogen accepta de céder à des conditionsavantageuses <strong>le</strong> terrain où se dresse aujourd’hui <strong>le</strong> Villaged’enfants Pestalozzi.Le pays d’Appenzell se distingue notamment par un paysagedoucement vallonné qu’encadrent <strong>le</strong>s sommets majestueuxdu massif d’Alpstein, sous <strong>le</strong> ciel b<strong>le</strong>u.L’habitat éparpillé est une autre caractéristique d’Appenzell,source d’étonnement pour certains et d’admiration pourtant d’autres: des maisons et des étab<strong>le</strong>s sont disséminéespartout, dans chaque clairière, sur tous <strong>le</strong>s pâturages. Cepaysage a vu naître bien des légendes, dont cel<strong>le</strong> du géantSämtis.En vous souhaitant une agréab<strong>le</strong> <strong>le</strong>cture, je vous remerciecha<strong>le</strong>ureusement de votre précieux soutien.Fondation Village d’enfants PestalozziMarc WilmesResponsab<strong>le</strong> Fundraising


La légende du géant Sämtis


Une mer tropica<strong>le</strong> s’étendait ici il y a environ 145 millionsd’années. Lorsque l’eau se retira, nous dit la légende,un géant impressionnant, incroyab<strong>le</strong>ment grand, fort et lourd,vivait dans cette région autour du Säntis. Il s’appelait Sämtiset transportait sa nourriture dans un immense sac composéde milliers de peaux d’aurochs et de dizaines de milliersde peaux d’ours assemblées.Sämtis, qui était souvent seul et s’ennuyait, rêvait d’assisterà l’animation affairée qui caractérise <strong>le</strong>s cités et conçut<strong>le</strong> projet de bâtir une vil<strong>le</strong> au cœur du pays d’Appenzell.Comme pas mal de géants, il était plutôt paresseux et laissaitvolontiers <strong>le</strong>s autres travail<strong>le</strong>r à sa place. Sämtis avaitentendu par<strong>le</strong>r de nains qui vivaient à Montafon,dans <strong>le</strong> Vorarlberg autrichien, réputés pourêtre d’habi<strong>le</strong>s charpentiers.Un matin, après avoir une fois de plus rêvéde la vie trépidante dans sa vil<strong>le</strong> du paysd’Appenzell, il décida de concrétiser <strong>le</strong>projet. Il accrocha un immense sac à sondos et se mit aussitôt en route. Unegrande enjambée lui suffit pour franchir<strong>le</strong> Rhin avant de traverser tranquil<strong>le</strong>mentla vallée de Montafon.


Sämtis se mit à la recherche des meil<strong>le</strong>urs artisans et passaune bonne partie de la nuit à négocier avec <strong>le</strong>s nains. Dans<strong>le</strong>s jours qui suivirent, des centaines de nains construisirentun nombre impressionnant de fermes, toutes plus bel<strong>le</strong>s <strong>le</strong>sunes que <strong>le</strong>s autres, pour un prix qui demeure un mystère.Chaque jolie ferme était complétée d’une grange ou d’uneétab<strong>le</strong>; <strong>le</strong>s nains travaillaient jour et nuit.Au bout d’un certain temps, <strong>le</strong> géant rassembla toutes <strong>le</strong>smaisons, <strong>le</strong>s granges et <strong>le</strong>s étab<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s fourradans son sac. Nul être vivant n’avait jamais vusac si imposant! C’est à grand pas qu’il seremit en route en direction d’Alpstein.


Bien que débordant de force, Sämtis avait envie de sedébarrasser de sa charge au plus vite: un sac bourréde maisons et de granges est d’un poids respectab<strong>le</strong>même pour un géant. Il accéléra donc <strong>le</strong> pas.Il arrive pourtant que la fatigue surprenne <strong>le</strong> plusvigoureux des géants et Sämtis décida de se reposerdans un lieu paisib<strong>le</strong> et bucolique. Il fit son lit de la valléedu Schwendibach, se servant de l’herbe moel<strong>le</strong>use del’alpage de Meglisalp en guise de coussin f<strong>le</strong>uri. Le géantétait si grand et lourd que <strong>le</strong> lac d’Alpsee se forma àl’endroit où il avait posé ses coudes.


Après s’être réveillé d’un long sommeil, Sämtisreprit la route d’un pas nonchalant, traînantson sac derrière lui. Celui-ci s’accrocha dansl’arête vive d’un rocher qui découpa unelongue déchirure dans son fond. Le géanthissa <strong>le</strong> sac p<strong>le</strong>in à rabord sur son épau<strong>le</strong> etpoursuivit gaillardement son chemin. Comme<strong>le</strong> sac se balançait sur son dos en grandsarcs de cerc<strong>le</strong>, des centaines de maisonstombaient à chaque pas par la fente. El<strong>le</strong>s sedéposèrent sur <strong>le</strong>s plus bel<strong>le</strong>s terres des versants,des collines et des vallées que Sämtis traversait.Le géant ne s’aperçut de la perte qu’au moment oùil s’apprêtait à se reposer sur l’alpe Sigel qui lui servaithabituel<strong>le</strong>ment de banc. Lui si calme et pondéré d’ordinaireentra alors dans une vio<strong>le</strong>nte rage et émit un juron que notrebonne éducation nous interdit de reproduire ici.Il finit pourtant par se calmer, regarda autour de lui et n’en crutpas ses yeux: <strong>le</strong>s adorab<strong>le</strong>s maisons de bois, <strong>le</strong>s granges et<strong>le</strong>s étab<strong>le</strong>s se nichaient dans <strong>le</strong> vert paysage vallonné commedans un écrin. Les vitres bien astiquées brillaient gaiementdans <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il. La vision qui s’offrait au géant était si parfaiteque son cri de joie retentit dans tout <strong>le</strong> massif d’Alpstein:«Tudieu! Pourquoi me fatiguerais-je à rassemb<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s maisonsdes nains? Je n’aurais rien pu faire de plus beau!» Il embrassaencore son œuvre d’un regard ébahi et fut charmé du résultatplutôt fortuit: «Construire une vil<strong>le</strong>? Quel<strong>le</strong> drô<strong>le</strong> d’idée j’aieue là!»Et c’est ainsi que l’habitat d’Appenzell adopta cette formemorcelée qui <strong>le</strong> caractérise.


ContaCtFondation Village d’enfants PestalozziKinderdorfstrasse 20Tél. +41 71 343 73 73Fax +41 71 343 73 00info@pestalozzi.chwww.pestalozzi.ch

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