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Vers une estimation de la valeur économique totale du Parc ...

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2009<strong>Vers</strong> <strong>une</strong> <strong>estimation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> économique<strong>totale</strong> <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> National <strong>du</strong> Banc d’ArguinStage <strong>du</strong> 4 juilletau 4 décembre 2009Sandrine FERNANDEZMaster Professionnel « Economie etdéveloppement international »Responsables pédagogiquesMme P.MOTEL-COMBES & M. G.ROTA- GRAZIOSI (CERDI)Spécialité « Développement <strong>du</strong>rabledans les pays en développement et entransition »Responsables <strong>de</strong> stageM. Mohamed Mahmoud OULD YEHDIH (PNBA) & M. A.ARAUJO (FIBA)0


RemerciementsAvant <strong>de</strong> présenter mon travail, je souhaite remercier les personnes qui ont pu m’ai<strong>de</strong>r,m’éc<strong>la</strong>irer et me conseiller tout au long <strong>de</strong> mon stage.Je remercie en premier lieu mes responsables <strong>de</strong> stage <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> National <strong>du</strong> Banc d’Arguin,M. Mohamed Mahmoud Ould Yehdih et M. Antonio Araujo ainsi que mes responsables <strong>de</strong>Master, Mme Pascale Combes-Motel et M. Grégoire Rota-Graziosi.Je tiens également à remercier Marion Broquère, Frédéric Hautcoeur, Mathieu Ducrocq etMahmoud Chihaoui pour leur accueil, leurs conseils, leur dynamisme et leur sympathie.Je tiens à accor<strong>de</strong>r toute ma reconnaissance à l’ensemble <strong>du</strong> personnel <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> pour leuraccueil et leur disponibilité.Un grand merci revient à ma famille et à mes amis qui m’ont accompagnée tout au long <strong>de</strong>cette expérience. Je souhaite exprimer <strong>une</strong> pensée toute particulière à mon cousin Thierry quicontinuera à voyager à travers mes expéditions. Je lui suis reconnaissante <strong>de</strong> m’avoirtransmis cette passion et le désir d’aller à <strong>la</strong> découverte d’autres cultures.2


AcronymesAFOMAGRAMPAPCAPCERDICERTIFCIRADDSPCMEPAFCFAFIBAGTZIMROPOAPNPAPACOBAPAGPIPIBPNBAPNIProGRNRAMPAORARESRMIRNSWOTUEUMVETWOWWWFZEEZEEMAtouts / Forces / Opportunités / MenacesActivités Génératrices <strong>de</strong> RevenusAire Marine ProtégéeAire ProtégéeConsentement A PayerCentre d’étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> Recherche en Développement InternationalCentre Etu<strong>de</strong>s Réalisation <strong>de</strong> Travaux d’Ingénierie FinancièreCentre <strong>de</strong> Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour leDéveloppementDélégation à <strong>la</strong> Surveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong>s Pêches et au Contrôle en MerEtablissement Public à caractère AdministratifFranc <strong>de</strong> <strong>la</strong> Communauté Financière d’AfriqueFondation Internationale <strong>du</strong> Banc d’ArguinDeutsche Gesellschaft für Technische ZusammenarbeitInstitut Mauritanien <strong>de</strong> Recherches Océanographiques et <strong>de</strong>s PêchesOrganismo Autónomo Parques NacionalesPêche ArtisanaleProjet d’Approfondissement <strong>de</strong>s Connaissances scientifiques <strong>de</strong> l’écosystème <strong>du</strong> Golfe<strong>du</strong> Banc d’ArguinP<strong>la</strong>n d’Aménagement et <strong>de</strong> GestionPêche In<strong>du</strong>striellePro<strong>du</strong>it Intérieur Brut<strong>Parc</strong> National <strong>du</strong> Banc d’Arguin<strong>Parc</strong> National d’IvindoProgramme Gestion <strong>de</strong>s Ressources NaturellesRéseau régional <strong>de</strong>s Aires Marines Protégées en Afrique <strong>de</strong> l’OuestRégu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l’Accès aux Ressources et Surveil<strong>la</strong>nce dans le PNBARépublique Is<strong>la</strong>mique <strong>de</strong> MauritanieRessource NaturelleStrengths / Weaknesses / Opportunities / ThreatsUnion EuropéenneUnité Monétaire <strong>de</strong> Mauritanie (Ouguiya)Valeur Economique TotaleWings Over Wet<strong>la</strong>nd (programme <strong>de</strong> projets <strong>de</strong> Wet<strong>la</strong>nds International)World Wildlife FundZone Economique ExclusiveZone Economique Exclusive Mauritanienne3


RésuméEn Mauritanie, le <strong>Parc</strong> National <strong>du</strong> Banc d’Arguin (PNBA) est peuplé par les Imraguen, seule communauté <strong>de</strong>pêcheurs traditionnels <strong>de</strong> ce pays. L’écosystème côtier exceptionnel bénéficie en particulier <strong>du</strong> phénomèned’upwelling, ou remontées d'eaux profon<strong>de</strong>s, froi<strong>de</strong>s et riches en éléments nutritifs, expliquant <strong>la</strong> présence enquantités importantes <strong>de</strong> poissons, d’oiseaux, d’invertébrés et <strong>de</strong> mammifères marins.Cette richesse aux multiples aspects ne saurait être résumée par <strong>de</strong> simples chiffres et encore moins par un seul.Cependant <strong>une</strong> <strong>valeur</strong> repère, <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> économique <strong>totale</strong> (VET), peut contribuer à <strong>la</strong> faire appréhen<strong>de</strong>r par leplus grand nombre. Cet outil reflète l’intérêt <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> et peut être utile tout d’abord, en interne, pour orienter sesdécisions <strong>de</strong> gestion. Il s’avère peut-être encore plus incontournable en externe lors <strong>de</strong> débats publics ou <strong>de</strong>négociations internationales. L’intérêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> VET implique <strong>une</strong> é<strong>la</strong>boration soigneuse et méthodique, enconstante amélioration pour tenir compte <strong>de</strong>s progrès <strong>de</strong> <strong>la</strong> méthodologie et <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise à disposition <strong>de</strong> donnéesnouvelles.C’est naturellement dans le domaine économique que les recherches méthodologiques d’<strong>estimation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> VETévoluent et se perfectionnent le plus rapi<strong>de</strong>ment. Cependant, d’autres recherches, comme celles relevant <strong>de</strong> <strong>la</strong>biologie marine, doivent être encore plus approfondies, afin d’accroître <strong>la</strong> pertinence et <strong>la</strong> fiabilité <strong>de</strong> cetinstrument.En première approche, <strong>la</strong> VET se décompose en <strong>valeur</strong> d’usage et <strong>de</strong> non usage. Dans cette étu<strong>de</strong>, seule <strong>la</strong> <strong>valeur</strong>d’usage a été prise en compte et a pu être monétarisée. Selon les méthodologies appliquées et les hypothèsesposées, il apparaît que les bénéfices décou<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> l’usage direct <strong>de</strong>s ressources <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> s’élève à 338, 5 millionsd’UM 1 (soit 879 000 € 2 ) et que ces retombées concernent en premier lieu <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion locale. Les recettesissues <strong>de</strong> l’usage indirect <strong>de</strong>s biens et services offerts par le PNBA s’élèvent à 117,279 milliards d’UM (soit 304millions d’euro). Il résulte <strong>de</strong> nos <strong>estimation</strong>s que <strong>la</strong> VET partielle est <strong>de</strong> 117,617 milliards d’UM (soit 305millions d’euro).Géographiquement, <strong>la</strong> présence <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> bénéficie à <strong>la</strong> communauté internationale, puis à l’Etat et enfin à <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion mauritanienne. Ce constat peut paraître inéquitable dans <strong>la</strong> mesure où ce sont les locaux qui subissent<strong>la</strong> réglementation imposée par le <strong>Parc</strong>. Cependant, nos projections démontrent qu’en 10 ans, les recettes liées auxactivités directes <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> vont augmenter <strong>de</strong> 20 %.Une autre répartition a également été développée selon que les biens et services sont privés ou publics. Ainsi, lesbiens et services se trouvant dans le PNBA, <strong>de</strong> type privé, ont <strong>de</strong>s retombées sur les rési<strong>de</strong>nts (pêche,transformation <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its…etc.) mais aussi sur <strong>la</strong> communauté internationale (séquestration <strong>de</strong> carbone,fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong>boratoire…etc.). Les biens et services offerts pour le reste <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mauritanie sont généralement <strong>de</strong>sbiens communs dont les bénéfices sont proportionnels à l’exploitation. Toutefois, avec l’exemple <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche,<strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion sont instaurés afin d’éviter <strong>une</strong> surexploitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource halieutique (Accord <strong>de</strong>pêche entre l’Union Européenne et <strong>la</strong> République Is<strong>la</strong>mique <strong>de</strong> Mauritanie, taxes, licences …etc.).Par cette étu<strong>de</strong>, nous avons pu souligner l’intérêt <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> pour <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion rési<strong>de</strong>nte et extérieure. Il aurait étépréférable <strong>de</strong> pouvoir apporter <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> comparaison pour valoriser nos résultats. A défaut <strong>de</strong> pouvoirestimer <strong>la</strong> VET sur <strong>une</strong> zone sans <strong>Parc</strong>, <strong>une</strong> analyse SWOT (Strengths / Weaknesses / Opportunities / Threats) 3 ,sur les scénarios « Avec le <strong>Parc</strong> » et « Sans le <strong>Parc</strong> » a été réalisée. Cette approche qualitative permet d’ajouter et<strong>de</strong> renforcer nos premiers résultats positifs en confrontant les avantages et les inconvénients <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux situations.Il semble être dans l’intérêt <strong>de</strong> tous <strong>de</strong> protéger <strong>de</strong>s zones riches et fragiles, répondant ainsi aux trois piliers <strong>du</strong>développement <strong>du</strong>rable : environnement, développement et social.Mots clefs : Valeur économique <strong>totale</strong> – Aire marine protégée – <strong>Parc</strong> National <strong>du</strong> Banc d’Arguin - Mauritanie1 Unité Monétaire <strong>de</strong> Mauritanie (Ouguiya)2 Taux <strong>de</strong> change (décembre 2009) : 1 € = 383,680 UM3 AFOM (Atouts / Forces / Opportunités / Menaces)4


SommaireTABLE DES FIGURES........................................................................................................................................ 8AVANT-PROPOS............................................................................................................................................... 10INTRODUCTION............................................................................................................................................... 111. DESCRIPTIF DE LA ZONE D’ETUDE.................................................................................................. 131.1 LE PARC NATIONAL DU BANC D’ARGUIN ............................................................................................ 131.1.1 Historique <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>......................................................................................................... 141.1.2 Cadre juridique ............................................................................................................................... 141.2 CARACTERISTIQUES PHYSIQUES ........................................................................................................... 151.2.1 L’hydrologie.................................................................................................................................... 161.2.2 La fa<strong>une</strong>........................................................................................................................................... 161.2.3 La flore............................................................................................................................................ 171.3 CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES POPULATIONS DU PARC .............................................. 181.3.1 Données générales sur <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> ................................................................................ 191.3.2 Cadre organisationnel..................................................................................................................... 201.3.3 Accès aux services <strong>de</strong> base.............................................................................................................. 201.3.4 Dépenses et <strong>de</strong>ttes <strong>de</strong>s ménages ...................................................................................................... 221.4 INVENTAIRE DES ACTIVITES ECONOMIQUES LIEES AU PARC ................................................................. 221.4.1 La pêche .......................................................................................................................................... 231.4.2 La transformation <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its ....................................................................................................... 231.4.3 L’écotourisme.................................................................................................................................. 241.4.4 L’élevage......................................................................................................................................... 252. VALEUR ECONOMIQUE TOTALE : CONCEPTION ET APPLICATIONS .................................. 272.1 CONCEPTION ........................................................................................................................................ 272.2 APPLICATIONS EN AFRIQUE DE L’OUEST ET CENTRALE ....................................................................... 282.3 METHODOLOGIE EMPLOYEE POUR LE PARC NATIONAL DU BANC D’ARGUIN ....................................... 303. ESTIMATION DE LA VALEUR ECONOMIQUE TOTALE .............................................................. 323.1 VALEUR D’USAGE DIRECT .................................................................................................................... 323.1.1 Valeur d’usage direct...................................................................................................................... 323.1.2 Valeur d’usage indirect................................................................................................................... 443.1.3 Valeur d’option ............................................................................................................................... 563.2 VALEUR DE NON USAGE ....................................................................................................................... 573.2.1 Définition, concept et méthodologie générale................................................................................. 573.2.2 Valeur d’existence <strong>du</strong> PNBA ........................................................................................................... 584. RESULTATS, REPARTITION DES BENEFICES ET PROJECTIONS ............................................ 604.1 RESULTATS .......................................................................................................................................... 604.2 REPARTITION........................................................................................................................................ 614.2.1 Répartition spatiale......................................................................................................................... 614.2.2 Répartition selon le type <strong>de</strong> biens et services .................................................................................. 624.3 PROJECTIONS........................................................................................................................................ 646


5. REFLEXIONS SUR L’EXISTENCE DU PARC PAR UNE ANALYSE SWOT................................. 695.1 ANALYSE SWOT.................................................................................................................................. 695.1.1 Définition et concepts <strong>de</strong> l’analyse SWOT ...................................................................................... 695.1.2 Apports pour l’étu<strong>de</strong> en cours......................................................................................................... 705.2 TABLEAUX SWOT ............................................................................................................................... 725.2.1 Scénario 1 « Avec le <strong>Parc</strong> » ............................................................................................................ 725.2.2 Scénario 2 « Sans le <strong>Parc</strong> »............................................................................................................. 745.3 COMMENTAIRES ................................................................................................................................... 755.4 LIMITES................................................................................................................................................ 776. PROPOSITIONS POUR LA STRATEGIE ECONOMIQUE ............................................................... 786.1 NOUVEAUX AXES DE RECHERCHE......................................................................................................... 786.2 SENSIBILISATION ET MEILLEURE PRISE EN COMPTE DES PREOCCUPATIONS DES POPULATIONS ............. 79CONCLUSION.................................................................................................................................................... 81BILAN DE STAGE............................................................................................................................................. 82Annexe 1 Infrastructures écotouristiques et autres <strong>du</strong> PNBA en 2008 ..................................................................................... 83Annexe 2 Répartition <strong>de</strong>s personnes dont les bénéfices proviennent <strong>de</strong> plus d'<strong>une</strong> <strong>la</strong>nche et/ou <strong>de</strong> plusieurs activités ........... 84Annexe 3 Questionnaire « Impact <strong>du</strong> PNBA sur le tourisme Mauritanien »............................................................................ 85Annexe 4 Recettes <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche artisanale et in<strong>du</strong>strielle sur <strong>la</strong> ZEE......................................................................................... 88Annexe 5 Répartition détaillée <strong>de</strong>s bénéfices <strong>du</strong> PNBA par groupe <strong>de</strong> bénéficiaire ................................................................ 89BIBLIOGRAPHIE.............................................................................................................................................. 907


Table <strong>de</strong>s encadrésEncadré 1 I<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s trois zones <strong>de</strong> <strong>la</strong> comm<strong>une</strong> <strong>de</strong> Nouamghar ou Mamghar......................... 19Encadré 2 Bénéfice financier <strong>de</strong> <strong>la</strong> séquestration <strong>de</strong> carbone <strong>de</strong>s herbiers marins <strong>du</strong> PNBA............... 45Encadré 3 Les chiffres clés <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche en Mauritanie.......................................................................... 46Encadré 4 Valeur <strong>de</strong> non usage (ou d’existence) .................................................................................. 57Table <strong>de</strong>s figuresFigure 1 Composantes <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> économique <strong>totale</strong> <strong>du</strong> PNBA ........................................................ 31Figure 2 Cycle migratoire, pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ponte et localisation <strong>de</strong>s principales concentrations d'a<strong>du</strong>ltes <strong>de</strong>Trachurus trecae dans <strong>la</strong> zone sénégalo-mauritanienne……………………………………………….49Figure 3 Dép<strong>la</strong>cements, principales pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ction et nurseries <strong>de</strong> Sardinel<strong>la</strong> ma<strong>de</strong>rensisdans <strong>la</strong> zone sénégalo-mauritanienne …………………………………………………………………49Figure 4 Cycle migratoire, pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ponte et localisation <strong>de</strong>s principales concentrations d'a<strong>du</strong>ltes <strong>de</strong>Trachurus trachurus dans <strong>la</strong> zone sénégalo-auritanienne…………………………………………..…49Tables <strong>de</strong>s cartesCarte 1 Situation géographique <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> National <strong>du</strong> Banc d'Arguin………………………………….13Carte 2 Infrastructures écotouristiques et autres <strong>du</strong> PNBA en 2008…………………………………..839


Avant-proposDans le cadre <strong>du</strong> Master 2 Professionnel « Economie et développementinternational », Spécialité « Développement Durable dans les Pays en Développement et enTransition », au CERDI (Centre d’Etu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> Recherches en Développement International),à Clermont-Ferrand (France), j’ai réalisé un stage <strong>de</strong> 5 mois au <strong>Parc</strong> National <strong>du</strong> Bancd’Arguin en Mauritanie.M. Mohamed Mahmoud OULD YEHDIH, conseiller responsable <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rableau <strong>Parc</strong>, m’a proposé <strong>de</strong> travailler sur <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> économique <strong>totale</strong> <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>.Ainsi j’ai passé trois mois (<strong>du</strong> 4 juillet au 3 octobre 2009) en Mauritanie dans les bureaux <strong>du</strong>PNBA à Nouakchott, afin <strong>de</strong> collecter les données nécessaires à mon étu<strong>de</strong>. Les <strong>de</strong>ux moissuivants (<strong>du</strong> 4 octobre au 4 décembre 2009) ont été consacrés à l’analyse <strong>de</strong>s données et à <strong>la</strong>rédaction <strong>du</strong> présent rapport.Mon étu<strong>de</strong>, réalisée en col<strong>la</strong>boration avec <strong>la</strong> Fondation Internationale <strong>du</strong> Banc d’Arguin(FIBA) qui a financé mon stage, entre dans le programme B <strong>de</strong> <strong>la</strong> FIBA dont l’objectif est« d’ai<strong>de</strong>r le PNBA à atteindre les objectifs définis dans son P<strong>la</strong>n d’Aménagement et <strong>de</strong>Gestion, notamment pour <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’un mécanisme opérationnel <strong>de</strong> financement<strong>du</strong>rable » (Rapport d’activités <strong>de</strong> <strong>la</strong> FIBA, 2006). Plus précisément mon stage intégrait leprojet « Régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l’Accès aux Ressources et Surveil<strong>la</strong>nce dans le PNBA » (RARES),projet mis en œuvre par le PNBA sous exécution <strong>de</strong> <strong>la</strong> FIBA sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 2005-2009.10


Intro<strong>du</strong>ctionLa Mauritanie, présente <strong>une</strong> zone continentale désertique contrastant avec <strong>de</strong>s zoneslittorales riches en ressources naturelles, autrefois libres d’accès. Le risque <strong>de</strong> surexploitation<strong>de</strong>s ressources naturelles (RN), <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> l’habitat naturel, en d’autres termes, d’<strong>une</strong>pression anthropique irréversible a con<strong>du</strong>it à <strong>la</strong> création <strong>de</strong> parcs naturels.La Mauritanie compte <strong>de</strong>ux parcs naturels, le PNBA au nord-ouest <strong>du</strong> pays et le <strong>Parc</strong> <strong>du</strong>Diawling au sud-ouest, ainsi que <strong>de</strong>ux réserves naturelles. La réserve <strong>du</strong> Cap B<strong>la</strong>nc aussiappelée « Réserve satellite <strong>du</strong> PNBA », est rattachée au PNBA. Elle est intégrée au <strong>Parc</strong>notamment par les mesures <strong>de</strong> gestion ou <strong>de</strong> compétences institutionnelles. La secon<strong>de</strong>réserve est celle <strong>du</strong> Chat T’Boul qui constitue un prolongement <strong>de</strong> l’écosystème <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>National <strong>du</strong> Diawling, mais qui, en revanche, n’est pas associée au <strong>Parc</strong> National (CUQ,2008). Ces aires protégées ont été mises en p<strong>la</strong>ce à l’initiative <strong>de</strong> l’Etat. Initialement, celles-ciont été créées dans un but exclusif <strong>de</strong> conservation et <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s écosystèmes. Lapopu<strong>la</strong>tion autochtone n’était pas vraiment intégrée dans les pratiques <strong>de</strong> ces parcs.Une ère nouvelle a débuté dans les années 80 avec l’émergence <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable. Lerapport Brundt<strong>la</strong>nd 4 (1987) définit le développement <strong>du</strong>rable comme « <strong>la</strong> capacité à répondreaux besoins <strong>de</strong>s générations présentes sans compromettre celle <strong>de</strong>s générations futures àsatisfaire les leurs ». Parmi les rencontres internationales qui ont suivi sur ce thème, se situe<strong>la</strong> Conférence Internationale <strong>de</strong> Paris (2005). « La Conférence Internationale <strong>de</strong> Paris portantsur « Biodiversité : Science et Gouvernance » s’est clôturée par <strong>une</strong> déc<strong>la</strong>ration solennelle <strong>de</strong><strong>la</strong> communauté scientifique insistant sur le fait que <strong>la</strong> biodiversité est irréversiblementdétruite par les activités humaines à <strong>une</strong> vitesse jamais rencontrée » (LEFEUVRE, 2006). LeMillenium Ecosystem Assessment (2005) relève également ce constat 5 . L’<strong>une</strong> <strong>de</strong>s conclusions<strong>de</strong> <strong>la</strong> Conférence <strong>de</strong> Paris est qu’un effort majeur doit être consenti pour bâtir les capacités àmener les recherches pluridisciplinaires les plus adéquates pour découvrir, comprendre,prédire <strong>la</strong> biodiversité, son état, son évolution et les causes afin <strong>de</strong> tendre vers l’utilisation<strong>du</strong>rable <strong>de</strong>s RN.En effet les activités humaines peuvent in<strong>du</strong>ire <strong>de</strong>s externalités positives ou négatives(PIGOU, 1920). Les pressions anthropiques doivent être minimisées. Un <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong>séconomistes est <strong>de</strong> résoudre le problème <strong>de</strong> l’externalité par exemple en imposant <strong>de</strong>s taxesou en instaurant <strong>une</strong> réglementation. Souvent les gouverneurs interviennent en casd’externalités négatives. A contrario, COASE (1960) propose <strong>la</strong> négociation comme solutionpour limiter les interventions étatiques. Le problème rési<strong>de</strong> ici en <strong>la</strong> complexitéorganisationnelle qui apparaît lorsque le nombre d’indivi<strong>du</strong>s affectés est important (BOLT K.& al., 2005).4 Du nom <strong>de</strong> Gro Harlem Brundt<strong>la</strong>nd, ministre norvégienne <strong>de</strong> l'environnement présidant <strong>la</strong> Commission mondiale surl’environnement et le développement, ce rapport intitulé "Notre avenir à tous" est soumis à l'Assemblée nationale <strong>de</strong>s Nationsunies en 1987.5 « Cette déc<strong>la</strong>ration insiste comme plus tard le rapport <strong>du</strong> Millenium Ecosystem Assessment sur l’inquiétu<strong>de</strong> qui se fait jouren constatant qu’environ 60 % <strong>de</strong>s services fournis par les écosystèmes et qui permettent <strong>la</strong> vie sur terre sont <strong>la</strong>rgementdégradés ou surexploités. » (LEFEUVRE, 2006)11


Le PNBA a été mis en p<strong>la</strong>ce dans le but <strong>de</strong> rationnaliser l’usage <strong>de</strong>s ressources naturelles et <strong>de</strong>protéger un patrimoine à <strong>la</strong> fois riche et fragile. La présence <strong>de</strong> l’Etat ou tout simplementd’<strong>une</strong> réglementation trouve sa justification lorsque les bénéfices sont supérieurs ou mêmeégaux aux coûts <strong>de</strong> celle-ci (BOLT & al., 2005).L’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> économique <strong>totale</strong> (VET) d’<strong>une</strong> zone protégée peut être utile afin <strong>de</strong>justifier <strong>la</strong> création d’un <strong>Parc</strong>. « Mesurer <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> économique <strong>de</strong>s espaces naturels protégésest <strong>de</strong>venu <strong>une</strong> préoccupation <strong>de</strong> première importance en matière <strong>de</strong> gestion publique. Elleprocè<strong>de</strong> directement <strong>de</strong>s évolutions actuelles qui vont dans le sens d’<strong>une</strong> attention croissanteaccordée à l’efficience économique <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision publique et à son évaluation » (DUJIN &al., 2008). Les biens environnementaux représentent un champ <strong>de</strong> première importance pour<strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> cette démarche. Il semblerait que les agents économiques agissent ensupposant que les espaces naturels sont fondamentaux mais sans <strong>valeur</strong>. Les décisionspolitiques ont un impact sur le bien-être collectif. De mauvaises décisions peuvent entraînerun effet néfaste sur celui-ci entre autres, d’où l’importance <strong>de</strong> décisions le plus possible,pertinentes, cohérentes et efficientes.Mesurer <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> économique peut être utile aux déci<strong>de</strong>urs publics notamment pour mettre enba<strong>la</strong>nce <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité et le développement d’activités économiques afin <strong>de</strong>justifier leurs interventions. Il en va <strong>de</strong> même <strong>de</strong>s décisions internes. Estimer <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> d’<strong>une</strong>space protégé peut permettre d’i<strong>de</strong>ntifier les axes <strong>de</strong> recherches ou d’actions à privilégier.Définir <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> économique d’un espace protégé peut aussi être un moyen d’attirer lesinvestisseurs. Il apparaît que les instances internationales portent un intérêt particulier à <strong>la</strong>protection <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité surtout à l’ère <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable. La possibilité <strong>de</strong>chiffrer <strong>une</strong> partie <strong>du</strong> patrimoine national ne peut être qu’un atout.Par cette étu<strong>de</strong>, nous souhaitons répondre aux questions suivantes : comment peut êtreapprochée <strong>la</strong> VET <strong>du</strong> PNBA ? Quelle <strong>valeur</strong> prend-t-elle ? Comment se répartissent lesbénéfices générés par le <strong>Parc</strong> ?Après avoir présenté le contexte <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> (Partie 1) et <strong>la</strong> méthodologie adoptée (Partie 2),nous souhaitons quantifier <strong>une</strong> partie <strong>de</strong>s services ren<strong>du</strong>s par ces écosystèmes (Partie 3) etexposer <strong>la</strong> répartition <strong>de</strong> ces bénéfices dans l’espace et dans le temps (Partie 4). A défautd’avoir pu réaliser <strong>une</strong> analyse complète <strong>de</strong> <strong>la</strong> VET, l’analyse SWOT nous permet d’apporter<strong>de</strong>s éléments supplémentaires à notre étu<strong>de</strong> (Partie 5). Nous finirons par <strong>de</strong>s propositions pourtendre à l’amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> stratégie économique (Partie 6), visant à développer et à utiliserau mieux l’outil <strong>de</strong> <strong>la</strong> VET.12


1. Descriptif <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone d’étu<strong>de</strong>Dans cette partie, après <strong>une</strong> présentation <strong>du</strong> PNBA permettant <strong>de</strong> préciser le contexte<strong>de</strong> travail, nous tenterons, avant d’entrer pleinement dans le sujet, d’éc<strong>la</strong>irer quelques pointsessentiels : situation et histoire <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>, fa<strong>une</strong> et flore, popu<strong>la</strong>tion rési<strong>de</strong>nte et inventaire <strong>de</strong>leurs activités.1.1 Le <strong>Parc</strong> National <strong>du</strong> Banc d’ArguinLe PNBA se situe <strong>de</strong> part et d’autre <strong>du</strong> 20 ème parallèle, longe le littoral mauritanien sur plus <strong>de</strong>180 km et couvre <strong>une</strong> superficie <strong>de</strong> 12 000 km 2 . Il est composé pour moitié d’<strong>une</strong> zone marineet d’<strong>une</strong> zone terrestre (P<strong>la</strong>n d’aménagement et <strong>de</strong> gestion (PAG) <strong>du</strong> PNBA 2005-2009). Lacarte 1, ci-<strong>de</strong>ssous, situe les différents vil<strong>la</strong>ges <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>, les différents axes <strong>de</strong> circu<strong>la</strong>tion (dont<strong>la</strong> Route Nationale, achevée en 2007, reliant Nouakchott à Nouadhibou et les pistes), lespostes <strong>de</strong> contrôle …etc., ainsi que les différents reliefs géographiques <strong>du</strong> site.Carte 3 Situation géographique <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> National <strong>du</strong> Banc d'Arguin13Source : Observatoire <strong>du</strong> PNBA, 2007


1.1.1 Historique <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>Le contexte <strong>de</strong> l’époque était caractérisé par l’émergence d’un concept écologique qui avaitpris naissance en Amérique <strong>du</strong> Nord et en Europe. Dans cette mouvance, <strong>de</strong>s scientifiquesétaient fascinés par <strong>la</strong> richesse <strong>du</strong> littoral mauritanien, par sa biodiversité et été étroitementliés d’amitié à son gouvernement comme par exemple T.MONOD. Sur un site peu marqué àl’époque par <strong>de</strong>s pressions anthropiques mais zone primordiale pour les oiseaux migrateurs,ils souhaitaient mettre en p<strong>la</strong>ce un réseau international d’aires protégées <strong>de</strong>vant servir <strong>de</strong><strong>la</strong>boratoires <strong>de</strong> suivi et <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> conservation à ces différentes espèces.Le gouvernement mauritanien, sur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>du</strong> naturaliste T.MONOD, a créé le <strong>Parc</strong> National<strong>du</strong> Banc d’Arguin le 24 juin 1976 par décret n°76-147. Il est reconnu en 1982 « zone humi<strong>de</strong>d’importance internationale » (Convention Ramsar 6 ) et déc<strong>la</strong>ré « site <strong>du</strong> patrimoine mondial »dans le cadre <strong>du</strong> programme « Homme et Biosphère » <strong>de</strong> l’UNESCO en 1989 ainsi que « Don<strong>de</strong> <strong>la</strong> Terre » en 2000, par le World Wildlife Fund (WWF).En 1983, <strong>de</strong>s naturalistes tels que T. MONOD, F. ROUX et J-C. LEFEUVRE se sontregroupés sous le nom <strong>de</strong>s « Amis <strong>du</strong> Banc d’Arguin » et ont créé <strong>la</strong> Réserve <strong>de</strong>s îles <strong>de</strong>Mauritanie regroupant les îles situées au Sud et au Nord <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>, <strong>du</strong> Cap Timiris jusqu’à l’îleaux Pélicans. En 1986, L. HOFFMAN lui créait <strong>la</strong> Fondation Internationale <strong>du</strong> Banc d’Arguin(FIBA). Un nouveau regard était alors porté sur le PNBA, re<strong>la</strong>tif aux besoins <strong>de</strong> ses habitants,les Imraguen. Ce nouveau regard sur le <strong>Parc</strong> a incité l’UNESCO à l’inscrire sur <strong>la</strong> liste <strong>du</strong>Patrimoine Mondial <strong>de</strong> l’Humanité en 1989 (LEFEUVRE, 2006).Aujourd’hui, le PNBA a su resté un milieu exceptionnel. « Ces particu<strong>la</strong>rités lui confèrentaujourd’hui un rôle socioéconomique et écologique important aussi bien à l’échelle <strong>de</strong> <strong>la</strong>Mauritanie (renouvellement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource halieutique, milieu hautement pro<strong>du</strong>ctif, zone <strong>de</strong>repro<strong>du</strong>ction et <strong>de</strong> nidification d’<strong>une</strong> importante fa<strong>une</strong> migratrice, potentiels écotouristique eté<strong>du</strong>catif importants) qu’à l’échelle locale puisqu’il abrite et permet le développement socioéconomiqued’<strong>une</strong> popu<strong>la</strong>tion rési<strong>de</strong>nte appelée les Imraguen », PAG 2005-2009.1.1.2 Cadre juridiqueLa charge <strong>de</strong> <strong>la</strong> gestion <strong>du</strong> PNBA a été confiée à l’Etablissement Public à caractèreAdministratif (EPA) créé le 17 mars 1977, par le décret 77-066. Il en découle que le <strong>Parc</strong> futdoté d’<strong>une</strong> personnalité juridique, d’<strong>une</strong> autonomie financière et d’un siège à Nouadhibou(dép<strong>la</strong>cé par <strong>la</strong> suite à Nouakchott). C’est avec le décret 93-113 (1993) mettant en p<strong>la</strong>ce un6 Traité international adopté en 1971, pour <strong>la</strong> conservation et l’utilisation <strong>du</strong>rable <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s, aujourd’hui et <strong>de</strong>main,en reconnaissant les fonctions écologiques fondamentales <strong>de</strong> celles-ci ainsi que leur <strong>valeur</strong> économique, culturelle,scientifique et récréative.14


Conseil Scientifique que <strong>la</strong> dimension « Développement socio-économique <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions »est apparue pour <strong>la</strong> première fois dans les objectifs <strong>du</strong> PNBA.Par <strong>la</strong> suite, <strong>la</strong> Loi <strong>de</strong> janvier 2000 (Loi 2000/024) re<strong>la</strong>tive au PNBA a été mise en p<strong>la</strong>ce,abrogeant <strong>de</strong> fait tous les décrets précé<strong>de</strong>nts, les remp<strong>la</strong>çant par un texte unique accompagné<strong>de</strong> décrets d’application et renforçant ainsi <strong>la</strong> légitimité <strong>de</strong> l’institution. Dans un contextenational, où les pressions anthropiques sur les ressources naturelles augmentaient, notammenten raison <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> pêche, cette loi s’avérait nécessaire. Le PNBA peutdès lors répondre aux exigences internationales et intro<strong>du</strong>ire <strong>la</strong> participation <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions à<strong>la</strong> conservation <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> et à <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s ressources naturelles (PAG 2005-2009).D’autres directives nationales et internationales réglementent le <strong>Parc</strong> comme <strong>la</strong> Conventionsur <strong>la</strong> lutte contre <strong>la</strong> désertification, <strong>la</strong> Convention sur <strong>la</strong> réglementation <strong>du</strong> commercemondial <strong>de</strong>s espèces menacées (CITES), <strong>la</strong> Convention sur <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s(RAMSAR)...etc.La gestion <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> appartient donc au PNBA qui doit suivre <strong>de</strong>s directives nationales etinternationales. Les droits <strong>de</strong> propriété ne sont pas c<strong>la</strong>irement établies quand aux ressourcesnaturelles. Celles-ci n’appartiennent pas à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion locale, ni même à l’Etat ce qui paraîtaller <strong>de</strong> soi quand on parle <strong>de</strong> RN. Cependant, les Imraguen ont un accès prioritaire auxressources halieutiques <strong>de</strong> cette zone sans forcément possé<strong>de</strong>r un droit <strong>de</strong> propriété sur cellesci.Elles détiennent plusieurs droits, dont l’usus qui est le droit d’utilisation <strong>du</strong> bien, le fructusqui est le droit <strong>de</strong> percevoir les fruits et les pro<strong>du</strong>its. Mais ils ne possè<strong>de</strong>nt pas l’abusus qui estle droit <strong>de</strong> disposer <strong>de</strong> sa propriété comme on l’entend.1.2 Caractéristiques physiquesLe <strong>Parc</strong> a pour caractéristique d’être composé d’un domaine terrestre et d’un domainemaritime qui ne sont pas d’égale importance en termes <strong>de</strong> ressources naturelles. « Sonpositionnement, les courants marins, le phénomène hydrologique et l’interfacecontinent/océan dans <strong>une</strong> étroite ban<strong>de</strong> côtière font <strong>de</strong> cette partie un milieu favorable audéveloppement d’organismes divers, par <strong>la</strong> richesse en nutriment <strong>du</strong> p<strong>la</strong>ncton » (TIDIANE,2007).Dans les sous parties suivantes, nous essayerons <strong>de</strong> souligner les éléments naturelscaractérisant cette zone, qui en fait un écosystème riche et fragile à <strong>la</strong> fois afin d’apporter <strong>de</strong>sjustifications à son c<strong>la</strong>ssement en conservatoire.15


1.2.1 L’hydrologieLe PNBA est un lieu riche et un site attractif pour diverses espèces animales et végétales.« L’hydrologie joue un rôle important dans le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> biomasse et <strong>de</strong> <strong>la</strong>végétation marine en particulier. Cette végétation nourrit les différentes espèces marines(micro-organismes à macro-organismes) » (TIDIANE, 2007).La zone est caractérisée par le mouvement dit upwelling. Il s’agit d’ « un phénomèneocéanographique qui se pro<strong>du</strong>it lorsque <strong>de</strong> forts vents marins poussent l’eau <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>socéans <strong>la</strong>issant ainsi un vi<strong>de</strong> où peuvent remonter les eaux <strong>de</strong> fond et avec elle <strong>une</strong> quantitéimportante <strong>de</strong> nutriments. Les phénomènes <strong>de</strong> remontée d'eau se localisent par leursrésultats : <strong>une</strong> mer froi<strong>de</strong> et riche en phytop<strong>la</strong>ncton. Concrètement pour les pêcheurs, <strong>la</strong>remontée d'eau se tra<strong>du</strong>it par <strong>une</strong> augmentation importante <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> poissons » 7 .Par ce phénomène, <strong>la</strong> zone maritime <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> est riche en nutriments et en <strong>de</strong>vient un site trèsattractif pour les poissons et offre un lieu propice à leur repro<strong>du</strong>ction et/ou au grossissement<strong>de</strong> l’espèce.1.2.2 La fa<strong>une</strong>Le PNBA a été créé à l’origine dans le but <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong>r les espèces d’oiseaux migrateurs.En effet c’est plus <strong>de</strong> 2,3 millions <strong>de</strong> limicoles 8 paléarctiques, soit <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong>concentration au mon<strong>de</strong> (GOWTHORPE & LAMARCHE, 1996) qui s’arrêtent sur le <strong>Parc</strong>entre octobre et mars mettant en évi<strong>de</strong>nce <strong>la</strong> fantastique pro<strong>du</strong>ctivité <strong>de</strong> ce milieu où lesmigrateurs trouvent abri et nourriture en abondance. De nombreux oiseaux d’eau s’yrepro<strong>du</strong>isent également tout au long <strong>de</strong> l’année notamment sur les îlots <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie sud 9 .Un grand nombre d’espèces se repro<strong>du</strong>isent donc dans cette zone exceptionnelle. Elle offre eneffet <strong>une</strong> quinzaine d’îles et îlots sur les 160 km <strong>de</strong> côte qui composent le <strong>Parc</strong>. De plus, ellen’est pas soumise à <strong>de</strong>s variations climatiques <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> importance au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>repro<strong>du</strong>ction.Parmi le nombre important d’oiseaux, le <strong>Parc</strong> accueille <strong>de</strong>sespèces endémiques comme <strong>la</strong> spatule b<strong>la</strong>nche (P<strong>la</strong>talealeucorodia balsaci) qui diffère <strong>de</strong> <strong>la</strong> race nominale parl’absence <strong>de</strong> <strong>la</strong> tache ja<strong>une</strong> à l’extrémité <strong>du</strong> bec et le héronpâle (Ar<strong>de</strong>a cinerea monicae) différent <strong>de</strong> <strong>la</strong> race nominale7 Photo : Spatules PNBA. www. fiba.orgwww.techno-science.net8 « Etymologiquement limicole signifie habitant <strong>de</strong> <strong>la</strong> vase. On regroupe sous cette appel<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> nombreux oiseaux c<strong>la</strong>ssésdans plusieurs familles <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong>s charadriformes (qui comprend d'autres familles d'oiseaux comme les <strong>la</strong>ridés...). Cesoiseaux ont <strong>de</strong>s points communs correspondant à l'adaptation à leur façon <strong>de</strong> se nourrir : ils ont en général <strong>de</strong>s patteslongues en comparaison <strong>de</strong> leurs petits corps leur donnant <strong>une</strong> allure <strong>de</strong> petits échassiers, et leurs becs fins sont souventre<strong>la</strong>tivement longs ». http://fulmar.free.fr/fiche_5_172.html9 www.mauritania.mr/pnba/terrestre.htm16


par son plumage dépigmenté. Ces espèces constituent <strong>une</strong>richesse patrimoniale importante.La protection <strong>de</strong> cette zone apparaît comme un élément primordial pour <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong> cesespèces qui suscitent un intérêt important pour <strong>la</strong> communauté internationale.D’autre part, le <strong>Parc</strong> abrite <strong>de</strong>s espèces menacées comme les phoques moines (Monachusmonachus) dans <strong>la</strong> réserve satellite <strong>du</strong> Cap B<strong>la</strong>nc, requins, tortues <strong>de</strong> mer et d’autres espècesanimales comme les gazelles dorcas (Gazel<strong>la</strong> dorcas neglecta), le lièvre <strong>du</strong> Cap (Lepuscapensis), les fennecs (Fennecus zerda), les gerbilles (Gerbillus gerbillus), <strong>la</strong> vipère à corne(Cerastes cerastes), quelques rares hyènes rayées (Hyaena hyaena) et <strong>de</strong> nombreux chacalsdorés (Canis aureus) qui sont cantonnés sur le littoral et sur l’île <strong>de</strong> Tidra (MAHE, 1985 ;GOWTHORPE, 1993 ; GOWTHORPE & LAMARCHE, 1996).La fa<strong>une</strong> terrestre est faiblement représentée. Elle a été victime <strong>de</strong> braconnage dans le passé.De plus l’évolution climatique ne permet pas <strong>une</strong> végétation abondante. Les rares espèces quisurvivent encore dans ce milieu hostile ont été citées au-<strong>de</strong>ssus.Concernant <strong>la</strong> fa<strong>une</strong> marine, nous notons un milieu marin riche, abritant <strong>de</strong>s milliersd’espèces <strong>de</strong> poissons constituant <strong>la</strong> particu<strong>la</strong>rité <strong>de</strong> ce milieu et le principal intérêt <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>.Ce <strong>de</strong>rnier représente, comme nous y reviendrons plus loin, un lieu propice à <strong>la</strong> repro<strong>du</strong>ction<strong>de</strong>s espèces et à leur grossissement.L’Institut Mauritanien <strong>de</strong> Recherches Océanographiques et <strong>de</strong>s Pêches (IMROP) a recenséenviron 650 espèces <strong>de</strong> poissons (dont 200 sont commercialisables). Près <strong>de</strong> 70 % <strong>du</strong> stockhalieutique sont constituées d’espèces pé<strong>la</strong>giques et les 30 % restants d’espèce démersales etbenthiques (TIDIANE, 2007).Parmi les espèces phares, se trouvent (1) dans les poissons démersaux : le mérou, <strong>la</strong> sole, lerouget ; <strong>la</strong> crevette et <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngouste rose ; (2) parmi les pé<strong>la</strong>giques : <strong>la</strong> sardinelle, l’espadon, lemulet, <strong>la</strong> courbine … ; (3) les sé<strong>la</strong>ciens : le tollo, <strong>la</strong> raie et le requin et (4) parmi les cétacés :le dauphin…Etc.1.2.3 La floreLe <strong>Parc</strong> étant composé d’<strong>une</strong> partie terrestre et d’<strong>une</strong> partie marine, il convient <strong>de</strong> décrire à <strong>la</strong>fois sa flore littorale et marine.Les herbiers marins et les mangroves jouent un rôle important au sein <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>.Les herbiers constituent <strong>une</strong> végétation aquatique reconnue comme <strong>la</strong> base <strong>de</strong> l’écosystème<strong>du</strong> Banc d’Arguin. Dans cette zone les herbiers dominés par les zostères (Zostera noltii et lescymodocées) (TIDIANE, 2007), recouvrent les vastes p<strong>la</strong>ines entre les estuaires, ainsi que leszones sous les estuaires près <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte, notamment entre l’île <strong>de</strong> Tidra, Agadir et <strong>la</strong> Baied’Aouatil (WELLS & BLEAKLEY, 1995). Dans les années 90, <strong>la</strong> surface d’herbiers marinsdécouverts à marée basse était estimée à 490 km 2 . Ce chiffre a augmenté au fil <strong>de</strong>s annéesgrâce à l’existence <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> et a son rôle <strong>de</strong> conservateur. Il est à noter que <strong>la</strong> surface <strong>de</strong>s17


herbiers immergés en permanence reste à ce jour inconnue. Ces gran<strong>de</strong>s éten<strong>du</strong>es d’herbiersjouent un rôle majeur dans l’alimentation et <strong>la</strong> repro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s poissons.Plus <strong>de</strong> 25 000 km 2 <strong>de</strong> mangrove longe <strong>la</strong>côte ouest africaine. Le PNBA comptait il ya quelques années, environ 1 700 hectares(PAG 2005-2009). On observe égalementquelques prairies à spartine et autres quicolonisent les cordons <strong>du</strong>naires littoraux,les hauts <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ges et certaines zones <strong>de</strong>sebkha 10 .Photo : Alexis FOSSI, Prairie à spartines et herbiers <strong>de</strong>zostères Baie <strong>de</strong> l’Etoile (Mauritanie). www.<strong>la</strong>fiba.orgLe phytop<strong>la</strong>ncton et les algues composent <strong>la</strong> flore marine <strong>du</strong> PNBA. D’après WOLFF & al.(1993), ces <strong>de</strong>rniers jouent un rôle majeur au Banc d’Arguin. Le phytop<strong>la</strong>ncton, très présentdans le <strong>Parc</strong>, est encore peu étudié.Des étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>stinées à mieux quantifier <strong>la</strong> flore marine et à révéler plus précisément leursbienfaits au <strong>Parc</strong> <strong>de</strong>vraient être mises en œuvre.A terre, <strong>la</strong> flore reste très faible. Le sol abrite <strong>une</strong> végétation éparse et c<strong>la</strong>irsemée <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntessahariennes (couvert <strong>de</strong> steppes désertiques). Nous trouvons <strong>de</strong>s buissons, <strong>de</strong>s acacias …etc.« La végétation <strong>du</strong> territoire continental <strong>du</strong> PNBA est caractérisée par un tapis très c<strong>la</strong>irsemé(distance d’environ 25 à 100 mètres entre <strong>de</strong>ux indivi<strong>du</strong>s), dominé par <strong>une</strong> végétationpérenne représentée par <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes basses buissonnantes (touffes <strong>de</strong> Chénopodiacées, arbreset arbustes). Ces p<strong>la</strong>ntes se sont adaptées au milieu désertique en ré<strong>du</strong>isant leurs appareilsaériens, et en développant leur système racinaire. Ce <strong>de</strong>rnier se déploie en profon<strong>de</strong>ur pourabsorber l’eau nécessaire à <strong>la</strong> survie <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes » (CORRERA, 2006).1.3 Caractéristiques socio-économiques <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>Outre les actions liées à son rôle <strong>de</strong> conservateur <strong>de</strong> l’écosystème, <strong>de</strong>puis sa création, lePNBA a entrepris <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> développement économique et social visant l’amélioration<strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions rési<strong>de</strong>ntes dans le <strong>Parc</strong>.Après avoir présenté <strong>la</strong> zone d’étu<strong>de</strong>, il apparaît primordial <strong>de</strong> caractériser <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionrési<strong>de</strong>nte afin <strong>de</strong> mieux percevoir les problématiques socio-économiques qui peuvent découler<strong>de</strong> <strong>la</strong> présence <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>. Le <strong>Parc</strong> a adopté <strong>une</strong> politique <strong>de</strong> développement <strong>du</strong>rable qui <strong>de</strong> cefait, doit intégrer <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Pour ce<strong>la</strong>, il convient d’apporter un certain nombred’éléments <strong>la</strong> caractérisant, afin <strong>de</strong> l’approcher au mieux. La plupart <strong>de</strong>s informationsénoncées dans cette section sont tirées <strong>du</strong> rapport provisoire <strong>de</strong> 2008, intitulé « Enquête <strong>de</strong>10 Lac temporaire qui se couvre d'efflorescences salines après évaporation et qui occupe <strong>une</strong> dépression dans <strong>une</strong> régiondésertique (http://fr.ca.encarta.msn.com/dictionary_2016031008/sebkha.html)18


éférence sur <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion Imraguen » <strong>du</strong> CERTIF (Conseils Etu<strong>de</strong>s Réalisation <strong>de</strong> Travauxd’Ingénierie Financière) 11 .1.3.1 Données générales sur <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>La comm<strong>une</strong> <strong>de</strong> Nouamghar ou Mamghar (appel<strong>la</strong>tion locale) existe en tant que comm<strong>une</strong><strong>de</strong>puis 1986. La popu<strong>la</strong>tion <strong>totale</strong> <strong>de</strong> celle-ci est <strong>de</strong> 3 021 personnes et sa superficie <strong>de</strong> 23 090km 2 . La comm<strong>une</strong> peut être divisée en trois zones (Encadré 1) dont seule <strong>la</strong> 2 ème nousintéresse plus particulièrement dans l’<strong>estimation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> VET. L’impact <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> sur les <strong>de</strong>uxautres zones sera mesuré comme pour le reste <strong>de</strong> <strong>la</strong> Zone Economique Exclusive (ZEE).Encadré 1 I<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s trois zones <strong>de</strong> <strong>la</strong> comm<strong>une</strong> <strong>de</strong> Nouamghar ou Mamghar(1) «La zone « Bel<strong>la</strong>wakh à M’Heijratt » située sur le littoral à <strong>la</strong> pointe sud <strong>de</strong> <strong>la</strong> comm<strong>une</strong>et regroupe les quatre vil<strong>la</strong>ges Bel<strong>la</strong>wakh, Lemci<strong>de</strong>, Tiwilit et M’Heijratt. Communémentappelée « Zone hors PNBA », sa popu<strong>la</strong>tion est <strong>de</strong> 789 personnes soit 26 % <strong>de</strong> <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion <strong>totale</strong>(2) La zone « Mamghar à Agadir », au cœur <strong>du</strong> littoral et <strong>de</strong> <strong>la</strong> comm<strong>une</strong>, regroupe neufvil<strong>la</strong>ges : Mamghar, Awguej (vil<strong>la</strong>ge déserté), R’gueiba, Teichott, Tîssot, Iwik, Ten-Alloul,Arkeiss et Agadir. Communément appelée « Zone <strong>du</strong> PNBA », sa popu<strong>la</strong>tion est <strong>de</strong> 1025personnes réparties sur 186 ménages, soit 34 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>totale</strong>.(3) La comm<strong>une</strong> dispose d’<strong>une</strong> zone pastorale continentale aux caractéristiques spécifiquesqui s’étend sur le reste <strong>du</strong> territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Comm<strong>une</strong>. La popu<strong>la</strong>tion est <strong>de</strong> 1207 personnesréparties sur 164 ménages, soit 40 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>totale</strong>.En plus <strong>de</strong> sa vocation pastorale, cette zone est sujet à d’importantes activités économiquesnouvelles (commerce, tourisme, restauration…) consécutives à <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> l’axeroutier reliant Nouakchott à Nouadhibou 12 ».Source : Rapport CERTIF, 2008Dans <strong>la</strong> zone PNBA, 186 ménages ont été recensés (Rapport CERTIF, 2008), soit 1 025habitants, ce qui représente environ 34 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> comm<strong>une</strong>.Au sujet <strong>de</strong>s statistiques spécifiques suivantes, les taux sont issus <strong>du</strong> rapport <strong>de</strong> référence. Lescalculs ont été réalisés sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s informations disponibles. Les résultats suivants seréférent à l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion et non uniquement à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>du</strong> PNBA. Ceux-cidoivent être pris à titre indicatif, donnant ainsi un idée <strong>de</strong>s données statistiques <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>.En prenant en compte les naissances <strong>de</strong>s douze <strong>de</strong>rniers mois et l’effectif total <strong>de</strong> <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion enregistré au cours <strong>de</strong> l’enquête (3021 personnes), le taux brut <strong>de</strong> natalité 13 dans<strong>la</strong> comm<strong>une</strong> est <strong>de</strong> 36 naissances pour 1 000 habitants.11 Renommé « Rapport CERTIF » dans <strong>la</strong> suite <strong>du</strong> rapport12 Fin <strong>du</strong> chantier en 200713 Donnée statistique qui donne le nombre d’enfant né vivant par habitant.19


Le taux <strong>de</strong> global <strong>de</strong> fécondité 14 quand à lui est <strong>de</strong> 126 naissances pour 1000 femmes en âge<strong>de</strong> procréer (entre 15 et 49 ans).Concernant le taux brut <strong>de</strong> mortalité infantile 15 , le résultat montre que le niveau <strong>de</strong>mortalité est faible (37 pour 1000 personnes). Il est légèrement plus élevé chez les femmes(56/1000) que chez les hommes (19/1000). Si on compare ces taux aux données nationales,ceux-ci sont faibles (67 pour les femmes et 86 pour les hommes).1.3.2 Cadre organisationnelDes organisations socio-économiques (coopératives) se retrouvent dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> et notamment dans tous les vil<strong>la</strong>ges <strong>du</strong> littoral. Elles ont un rôle très importantnotamment dans l’approvisionnement en eau, l’équipement, les <strong>de</strong>nrées alimentaires, <strong>la</strong>commercialisation et <strong>la</strong> transformation <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche. Outre ces coopératives, <strong>de</strong>sorganisations socioprofessionnelles existent comme par exemple l’association pour ledéveloppement et l’environnement à Teichott. Malgré un rôle important dans <strong>la</strong> vie <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>,sur un p<strong>la</strong>n juridique, les coopératives ne sont toujours qu’au sta<strong>de</strong> pré-coopératif et nepossè<strong>de</strong>nt pas encore d’agrément (Rapport CERTIF, 2008).1.3.3 Accès aux services <strong>de</strong> base• E<strong>du</strong>cationConcernant l’accès à l’é<strong>du</strong>cation, <strong>la</strong> situation reste difficile dans <strong>la</strong> comm<strong>une</strong> <strong>de</strong> Mamghar.Plus particulièrement dans <strong>la</strong> zone <strong>du</strong> PNBA, les vil<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> Tîssot, Ten Alloul, Arkeiss etAgadir ne possè<strong>de</strong>nt pas d’école. A R’gueiba, <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>risation se déroule dans les locaux <strong>de</strong> <strong>la</strong>coopérative et à Iwik dans <strong>une</strong> baraque. Hormis à Mamghar, les autres écoles se limitent à <strong>une</strong>seule salle avec plusieurs niveaux (Rapport CERTIF, 2008).En plus <strong>de</strong>s problèmes d’infrastructures et d’équipement, s’ajoute un autre élément lié àl’impact <strong>de</strong> l’activité halieutique sur le littoral. En effet, un grand nombre d’enfants, surtoutles garçons, sont retirés <strong>de</strong> l’école pour appuyer leurs parents dans l’activité <strong>de</strong> pêche.Le rapport CERTIF souligne que <strong>de</strong>s efforts dans l’é<strong>du</strong>cation ont été entrepris mais restecependant insuffisant, illustré notamment par le nombre d’enseignants bien trop faible pour <strong>la</strong>zone.Le tableau suivant (Tableau 1) issu <strong>du</strong> rapport CERTIF <strong>de</strong> 2008 montre qu’au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong>comm<strong>une</strong> <strong>de</strong> Mamghar moins <strong>de</strong> 5 % <strong>de</strong>s indivi<strong>du</strong>s ont un niveau secondaire ou plus, 22 %n’ont aucun niveau d’instruction et environ 30 % n’ont fréquenté que l’école coranique 16 oules Mahadras. Toutefois plus <strong>de</strong> 35 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion ont un niveau primaire.14 Nombre moyen d’enfants qu’ont les femmes au cours <strong>de</strong> leur vie, entre 15 et 49 ans.15 Défini par le nombre <strong>de</strong> décès pour mille personnes <strong>du</strong>rant <strong>une</strong> année donnée.16 L'école coranique est un lieu où l'enfant se rend quand il commence à parler pour apprendre <strong>la</strong> religion musulmane. C'estdonc le 2ème berceau <strong>de</strong> l'enfant. Il 's'y rend avec un livret d'alphabétisation arabe. Après l'alphabétisation, il commence <strong>la</strong>lecture directe <strong>du</strong> coran. La tra<strong>du</strong>ction n'est entreprise que plus tard. (http://www.comores-online.com)20


Tableau 1 Répartition <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion âgée <strong>de</strong> 6 ans et plus selon leniveau d’instructionNiveau d'instruction Masculin Féminin EnsembleAucun 21,5 * 23,2 22,3Alphabétisé 9,6 6,7 8,2Coranique/Mahadra 26,8 32,6 29,5Primaire 35,8 34,5 35,2Secondaire 5,9 2,8 4,5Supérieur 0,4 0,2 0,3Total 100 100 100* Données sur <strong>la</strong> comm<strong>une</strong> <strong>de</strong> Mamghar et non exclusivement sur <strong>la</strong> zone PNBASource : Rapport CERTIF, 2008• SantéL’accès au service <strong>de</strong> santé dans le PNBA n’est pas très bien mis en p<strong>la</strong>ce. Seul le vil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>Mamghar dispose d’un poste <strong>de</strong> santé dirigé par un infirmier d’Etat. Il assure à lui tout seulles services <strong>de</strong> santé dans tous les vil<strong>la</strong>ges <strong>du</strong> PNBA et <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie continentale. Nous notonsun manque d’équipement et <strong>de</strong> matériel incitant un grand nombre <strong>de</strong> personnes à se dirigervers Nouakchott ou Nouadhibou. Afin <strong>de</strong> résoudre ces problèmes, le <strong>Parc</strong> s’est chargéd’appuyer <strong>de</strong>s tournées médicales. De plus, <strong>de</strong>s auxiliaires <strong>de</strong> santé et <strong>de</strong>s accoucheuses ontété formés mais <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion ne leur octroie qu’<strong>une</strong> confiance limitée et se font soignerailleurs (Rapport CERTIF, 2008).• Approvisionnement en eauL’eau est un problème ancien et très présent dans cette zone. Autrefois les popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> <strong>la</strong>zone se servaient <strong>de</strong>s <strong>la</strong>nches 17 et <strong>de</strong>s ve<strong>de</strong>ttes pour assurer leur approvisionnement en eau àpartir <strong>de</strong> Nouadhibou et <strong>de</strong> Nouakchott. La question <strong>de</strong> l’eau a toujours été au cœur <strong>de</strong>s débats<strong>du</strong> fait <strong>de</strong> sa rareté.Des forages au bord <strong>de</strong> <strong>la</strong> route ont été réalisés et ont amélioré considérablement lesconditions d’accès à l’eau.Cinq vil<strong>la</strong>ges disposent d’unités <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssalement (Mamghar, Ten Alloul, Teichott, Iwik etR’gueiba). Lors <strong>du</strong> passage <strong>de</strong>s enquêteurs pour l’étu<strong>de</strong> CERTIF en 2008, auc<strong>une</strong> <strong>de</strong> cesunités ne fonctionnait, à l’exception <strong>de</strong> celle d’R’gueiba mais qui pro<strong>du</strong>isait <strong>de</strong> l’eausaumâtre.• Gestion <strong>de</strong>s déchetsEn général dans toute <strong>la</strong> comm<strong>une</strong> les activités d’assainissement sont ponctuelles. Selon lerapport déjà cité, « dans les vil<strong>la</strong>ges qui disposent d’un système <strong>de</strong> collecte tel que R’gueiba,Iwik et Arkeiss, <strong>de</strong>s campagnes sont organisées périodiquement et les or<strong>du</strong>res collectés sontincinérées dans <strong>de</strong>s endroits i<strong>de</strong>ntifiés à cette fin. Il est à signaler, que les vil<strong>la</strong>geois ont pris17 Embarcation <strong>de</strong> pêche non motorisée <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté <strong>de</strong> pêcheurs Imraguen21


conscience <strong>de</strong>s problèmes d’or<strong>du</strong>res et d’hygiène grâce à <strong>la</strong> sensibilisation menée par lescoopératives ».1.3.4 Dépenses et <strong>de</strong>ttes <strong>de</strong>s ménagesAfin d’apporter <strong>de</strong>s éléments supplémentaires sur <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> comm<strong>une</strong> <strong>de</strong> Mamgharen général et <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> en particulier, il paraît intéressant <strong>de</strong> souligner les dépenses, les recetteset les <strong>de</strong>ttes <strong>de</strong>s ménages afin d’i<strong>de</strong>ntifier leurs habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> consommations et leurs sources<strong>de</strong> revenus. Les recettes seront abordées dans <strong>la</strong> partie suivante, détail<strong>la</strong>nt les activitésgénératrices <strong>de</strong> revenus.Selon les chiffres issus <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> rapportée <strong>du</strong> rapport CERTIF, <strong>la</strong> consommation moyennemensuelle d’un ménage se chiffrait à 71 733 UM (183 €) en 2008. La nourriture et l’eauétaient les <strong>de</strong>ux postes <strong>de</strong> dépense les plus importants (68 % et 20 % respectivement). Leschiffres énoncés ici concernent <strong>la</strong> comm<strong>une</strong> <strong>de</strong> Mamghar, mais nous pouvons penser que ceux<strong>du</strong> PNBA avoisinent ces <strong>de</strong>rniers.Le tableau suivant présente <strong>la</strong> répartition <strong>de</strong> <strong>la</strong> consommation mensuelle d’un ménage <strong>de</strong> cettecomm<strong>une</strong>.Tableau 2 Répartition <strong>de</strong>s dépenses <strong>de</strong>s ménages <strong>de</strong> <strong>la</strong> comm<strong>une</strong> <strong>de</strong> Mamghar par poste, 2008Dépenses (enUM)Pourcentage(en %)Eau Frais <strong>de</strong>sco<strong>la</strong>risationFournituressco<strong>la</strong>iresSoinsmédicauxHabillement Nourriture Autres Totaux14 248 334 383 1306 904 49 061 2 200 71 73319,9 0,5 0,5 1,8 1,3 68,4 3,1 100Concernant l’en<strong>de</strong>ttement <strong>de</strong>s ménages, nous pouvons noter que plus <strong>de</strong> 70 % <strong>de</strong>s ménagesont <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ttes et 27 % ont un niveau d’en<strong>de</strong>ttement très élevé (supérieur à 200 000 UM soit510,24 €). Pour <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s ménages, leurs <strong>de</strong>ttes concernent les commerçants (53,1 %).4,8 % sont en<strong>de</strong>ttés auprès <strong>de</strong>s coopératives et 1,3 % auprès <strong>de</strong>s mareyeurs (Rapport CERTIF,2008).Les sources <strong>de</strong> revenus et <strong>la</strong> répartition par activité sont présentées dans <strong>la</strong> partie suivante oùles activités économiques liées au <strong>Parc</strong> sont mises en lumière.1.4 Inventaire <strong>de</strong>s activités économiques liées au <strong>Parc</strong>Source : Rapport CERTIF, 2008Dans <strong>la</strong> comm<strong>une</strong> <strong>de</strong> Mamghar, les sources <strong>de</strong> revenus <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion sont <strong>la</strong> pêche(33,3 %), l’élevage (8,3 %) pour les hommes. Pour les femmes, les <strong>de</strong>ux premières sourcesd’activités sont <strong>la</strong> transformation (19,8 %), le commerce (3,5 %), puis viennent <strong>de</strong>s sourcesdiverses. Au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone d’étu<strong>de</strong> <strong>du</strong> PNBA, nous retrouvons les mêmes activitésgénératrices <strong>de</strong> revenus. Parmi <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion recensée dans le rapport CERTIF (2008), 33 %<strong>de</strong> <strong>la</strong> zone PNBA sont notés sans revenu. Pour 62 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>, <strong>la</strong> pêche est <strong>la</strong>22


première source <strong>de</strong> revenus, le tourisme représentant 76 %, <strong>la</strong> transformation <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its65 % et l’élevage seulement 1 %.Des informations propres à chac<strong>une</strong> <strong>de</strong> ces quatre activités dominantes pour <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>du</strong><strong>Parc</strong> permettent <strong>de</strong> préciser cet inventaire.1.4.1 La pêcheA ce jour, <strong>la</strong> pêche est l’activité principale <strong>de</strong>s Imraguen. Elle correspond à un avantageéconomique provenant d’<strong>une</strong> extraction <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its naturels consommables. Dans le p<strong>la</strong>nd’affaires <strong>de</strong> 2007 <strong>du</strong> PNBA (LANDREAU, 2007), il avait été observé que <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> <strong>totale</strong>moyenne <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêcherie au sein <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> entre les années 1999 et 2002 s’élevait à216 250 000 UM (551 698,17 €).Concernant l’équipement, le moyen le plus fréquemment utilisé est <strong>la</strong> <strong>la</strong>nche à voile. Oncomptabilise près <strong>de</strong> 119 <strong>la</strong>nches à voile (source : IMROP), dont 27 à Teichott, 23 à R’gueibaet 20 à Iwik, auquel on peut ajouter 45 pirogues à Mamghar.La main d’œuvre répertorie les capitaines, les responsables d’embarcation, le personnel <strong>de</strong>bord qui sont <strong>de</strong>s pêcheurs (marins), répartis en groupes et responsables <strong>de</strong>s tâchesspécifiques (filets, collecte <strong>de</strong> poissons, nettoyage, etc.).Des mareyeurs achètent aux pêcheurs <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong> leurs captures qui eux-mêmes ven<strong>de</strong>ntces pro<strong>du</strong>its dans les autres vil<strong>la</strong>ges <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>, notamment aux femmes qui pratiquent <strong>la</strong>transformation <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its, mais aussi à l’extérieur <strong>du</strong> PNBA.1.4.2 La transformation <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>itsLes pro<strong>du</strong>its traditionnels Imraguen font partie intégrante <strong>de</strong> leur culture et <strong>de</strong> leurs habitu<strong>de</strong>salimentaires. Dans un contexte <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche qui évolue d’<strong>une</strong> activité <strong>de</strong>subsistance vers <strong>une</strong> activité commerciale, les femmes ont été, en quelques annéesprogressivement mises à l’écart (BERNARDON, 2003).Les activités <strong>de</strong> transformation ont connu <strong>une</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> forte diminution. Une <strong>de</strong>s raisons estl’émergence <strong>de</strong> nouveaux marchés nationaux et sous régionaux <strong>de</strong> poissons « en frais » qui afortement concurrencé les activités <strong>de</strong> transformation. Conscient <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> cesactivités pour les Imraguen, le PNBA s’est engagé <strong>de</strong>puis quelques années, dans <strong>de</strong>s actionsvisant <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong> ce « savoir faire » local. Aujourd’hui, les activités <strong>de</strong> transformationtraditionnelles dans le PNBA représentent <strong>une</strong> part importante dans l’économie locale.« Les très bons chiffres <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction et <strong>de</strong>s ventes réalisés par les transformatrices cettesaison nous indiquent que nous sommes passés d’<strong>une</strong> phase <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s « savoirfaire » à <strong>une</strong> « amélioration <strong>de</strong>s revenus <strong>de</strong>s femmes » qui contribue très probablement surd’autre axes, à l’amélioration <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie générales <strong>de</strong>s ménages <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges <strong>du</strong>PNBA » (OULD HADE M. & LE DOUGUET L., 2009).23


Quatre pro<strong>du</strong>its sont issus <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> transformation au PNBA : <strong>la</strong> poutargue, le Tichtar,le Lekhli’et l’huile.La poutargue se réfère aux œufs <strong>de</strong> poissons, plus particulièrement <strong>du</strong> mulet. Ce pro<strong>du</strong>ittrouve son origine dans les communautés juives. Il est <strong>de</strong>venu un pro<strong>du</strong>it très appréciable dansles pays <strong>du</strong> bassin méditerranéen. Martigues (ville <strong>du</strong> sud <strong>de</strong> <strong>la</strong> France) est <strong>la</strong> « capitale » <strong>de</strong> <strong>la</strong>poutargue dans ce même pays. Il est un pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> luxe et fait l’objet d’<strong>une</strong> forte <strong>de</strong>man<strong>de</strong>internationale qui ne cesse <strong>de</strong> croître. Le prix proposé au consommateur européen avoisine les100 €/Kg (environ 38 367 UM/Kg). En Mauritanie, les Imraguen le ven<strong>de</strong>nt à environ 15€/Kg (environ 5 755 UM/Kg) aux commerçants <strong>de</strong> Nouakchott qui le reven<strong>de</strong> à plus <strong>de</strong> 25€/Kg (environ 9 591 UM/Kg) (OULD MOHAMED VALL, 2004).Le Tichtar (chair séchée) est un pro<strong>du</strong>it typiquement mauritanien commercialisé à l’intérieur<strong>du</strong> pays. Le poisson est tranché <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux côtés et l’arête centrale enlevée, puis il est mis àsécher sans être <strong>la</strong>vé. Le mulet ja<strong>une</strong> est <strong>la</strong> base <strong>du</strong> Tichtar, quelquefois aussi avec d’autresespèces tel que <strong>la</strong> palomète (Orcynopsis unicolor) et <strong>la</strong> liche (Lichia amia ou Lichia vadigo).La plus gran<strong>de</strong> partie <strong>du</strong> mulet ja<strong>une</strong> est transformée en Tichtar. Le reste est consommé fraissur p<strong>la</strong>ce. Autrefois les carcasses <strong>de</strong> mulet ja<strong>une</strong> étaient rejetées sur les p<strong>la</strong>ges mauritaniennes.Aujourd’hui <strong>du</strong> fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> raréfaction <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource et <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong>s prix, celles-cisont exportées au Sénégal pour <strong>la</strong> consommation locale. Le mulet ja<strong>une</strong> a toujours été trèsapprécié à St Louis <strong>du</strong> Sénégal. Le marché mauritanien absorbe <strong>une</strong> partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> pro<strong>du</strong>ctiondébarquée, le mulet ja<strong>une</strong> étant le 2 ème poisson consommé après <strong>la</strong> sardinelle. Le mulet est unpoisson très apprécié en raison <strong>de</strong> ses qualités nutritives.Le Lekhli’ provient aussi <strong>de</strong> ces espèces halieutiques. La différence avec le Tichtar rési<strong>de</strong>dans le fait que le poisson séché dans ce cas est pilé.L’huile, fabriquée à partir <strong>de</strong>s tripes et <strong>de</strong>s têtes <strong>de</strong> mulets, est utilisée pour <strong>la</strong> cuisson <strong>de</strong> <strong>la</strong>nourriture. Les Imraguen <strong>la</strong> consomment avec le Lekhli’ ou <strong>la</strong> boivent directement. Elle estréputée pour avoir <strong>de</strong>s effets curatifs contre le diabète, <strong>la</strong> tuberculose et les rhumatismes.1.4.3 L’écotourismeLa création <strong>de</strong>s parcs nationaux, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> leur rôle <strong>de</strong> conservateur <strong>de</strong>s ressources naturelles(RN), a aussi pour objet le développement <strong>de</strong>s zones rurales où ils sont imp<strong>la</strong>ntés.Comme nous avons pu le voir plus haut, le PNBA est un espace remarquable tant par sarichesse en RN que par son caractère authentique. L’instal<strong>la</strong>tion dans cette zone restecontrôlée, privilégiant l’accès aux Imraguen. Ceci peut être vu comme <strong>une</strong> opportunité <strong>du</strong> faitqu’ils détiennent l’exclusivité <strong>de</strong> l’exploitation <strong>de</strong>s ressources. Néanmoins le <strong>Parc</strong>s’accompagne <strong>de</strong> multiples contraintes résultant <strong>de</strong> <strong>la</strong> réglementation instaurée pour conserveret protéger le milieu marin et terrestre qui le composent. Il en résulte que les Imraguen sonttouchés par <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong>s ressources halieutiques, qui entraîne <strong>une</strong> perte directe <strong>de</strong>24


evenus. Dans le but <strong>de</strong> compenser cette perte, il a été envisagé <strong>de</strong> diversifier les activités <strong>de</strong>ces <strong>de</strong>rniers, ce<strong>la</strong> passe notamment par le développement <strong>de</strong> l’écotourisme.La démarche adoptée par le PNBA s’appuie sur les principes <strong>de</strong> l’écotourisme tel qu’untourisme raisonné, respectueux <strong>de</strong>s <strong>valeur</strong>s paysagères, écologiques et culturelles et dont lesretombées économiques profitent avant tout aux popu<strong>la</strong>tions locales (WORMS, 2008). Lescampements visent les objectifs suivants : (1) générer <strong>de</strong>s revenus pour les popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong>svil<strong>la</strong>ges à l’intérieur <strong>du</strong> PNBA ; (2) créer <strong>de</strong>s emplois pour <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion pour diminuer <strong>la</strong>pression <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche sur les ressources marines et (3) améliorer le niveau <strong>de</strong> connaissance <strong>de</strong>spopu<strong>la</strong>tions à l’intérieur <strong>du</strong> PNBA (SAKHO, 2007).Chaque année, le PNBA reçoit <strong>de</strong>s touristes venus <strong>de</strong>s quatre coins <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> attirés par cemilieu désertique mais riche en ressources naturelles. Dans <strong>de</strong>s milieux tel que le PNBA, afin<strong>de</strong> développer <strong>une</strong> activité touristique, <strong>de</strong>ux options peuvent être présentées : (1) le tourisme<strong>de</strong> masse qui privilégie <strong>la</strong> quantité pour tenter <strong>de</strong> générer <strong>de</strong>s revenus importants. Il cible <strong>une</strong>clientèle passive, consommatrice d’exotisme, peu au fait <strong>de</strong>s problématiques <strong>de</strong> conservationet <strong>de</strong> développement <strong>du</strong>rable et (2) le tourisme spécialisé et responsable qui privilégie <strong>la</strong>qualité. Il cible <strong>une</strong> clientèle active, motivée, avertie, souvent fortunée, respectueuse <strong>de</strong>scontraintes d’un <strong>Parc</strong> et désireuse <strong>de</strong> participer, à son niveau, aux efforts <strong>de</strong> conservation et <strong>de</strong>développement (WORMS, 2008).La carte 2 « Infrastructures touristiques et autres <strong>du</strong> PNBA en 2008, » (Annexe 1), situe lesdifférents vil<strong>la</strong>ges et sites écotouristiques existants au <strong>Parc</strong>, ainsi que les services qui ont étémis en p<strong>la</strong>ce, comme le poste <strong>de</strong> santé, les puits etc. Y figurent également, le chantier naval,l’atelier <strong>de</strong> voilerie…Etc.1.4.4 L’élevageL’élevage n’est pas l’activité dominante <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>du</strong> PNBA. Cependant le caractèredésertique <strong>du</strong> pays p<strong>la</strong>ce <strong>la</strong> Mauritanie parmi les « nations <strong>du</strong> chameau ». La popu<strong>la</strong>tioncaméline y est estimée à 1,5 millions <strong>de</strong> têtes (FAOstat, 2007), mais cet effectif est sans doutesous estimé (FAYE, 2009). Dans le même rapport <strong>de</strong> mission, l’auteur révèle que lesstatistiques liées à cette activité sont mal connues. Dans un grand nombre <strong>de</strong> campements, leséleveurs ne souhaitent pas diffuser l’information. Un autre élément expliquant les difficultés àobtenir ces données est <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> variabilité <strong>du</strong> nombre d’éleveurs en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong>pluviométrie <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone. FAYE énonce que les enquêtes ont pu être réalisées seulement sur 34<strong>de</strong>s 62 campements. Selon les données <strong>de</strong> juin/août 2008, le cheptel serait au total <strong>de</strong> 1627dromadaires (présents dans 30 campements seulement), 2872 petits ruminants (33campements), 12 bovins (2 campements) et 50 ânes (14 campements). Il est raisonnable <strong>de</strong>considérer que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion caméline <strong>totale</strong> <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> varie <strong>de</strong> 3000 à 3500 têtes et qu’ellereprésente plus <strong>de</strong> 80% <strong>de</strong> <strong>la</strong> biomasse herbivore domestique <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone (poids total <strong>de</strong>sdromadaires rapporté au poids total <strong>de</strong>s herbivores en UBT) (FAYE, 2009).Au cours <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières années, le nombre <strong>de</strong> campements a augmenté, passant <strong>de</strong> 15 en2007 à 62 en juin 2008. Cette augmentation s’est opérée avec <strong>une</strong> intention <strong>de</strong> fixation25


motivée par « (1) <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> <strong>la</strong> route Nouakchott-Nouadhibou facilitant l’accès auxgrands centres urbains pour l’approvisionnement en <strong>de</strong>nrées <strong>de</strong> première nécessité, enaliments <strong>de</strong> bétail et enfin l’accès au services sociaux ; (2) l’augmentation <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong>points d’eau à haut débit, élément clef d’instal<strong>la</strong>tion et fixation humaine dans le désert et (3)l’accès aux réseaux téléphoniques, permettant un gain <strong>de</strong> temps et <strong>une</strong> communication avecl’extérieur » (CORRERA A., 2008).Il semblerait que <strong>la</strong> valorisation <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong> l’élevage camelin <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone soit peu intégréedans les circuits marchands (FAYE, 2009). Le même auteur explique ainsi que le <strong>la</strong>it parexemple, selon <strong>la</strong> tradition noma<strong>de</strong>, ne peut être ven<strong>du</strong> étant donné que pour eux le <strong>la</strong>it est undon <strong>de</strong>stiné à tous ceux <strong>du</strong> campement, <strong>de</strong> <strong>la</strong> tribu ou aux hôtes <strong>de</strong> passage. Cependant <strong>du</strong> fait<strong>de</strong> l’augmentation <strong>du</strong> passage et <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression d’étrangers, <strong>de</strong>s ventes sont réalisées,généralement <strong>la</strong> nuit. Le <strong>la</strong>it est ven<strong>du</strong> entre 300 UM en pério<strong>de</strong> d’abondance, à 400 UM (lejour), 500 UM (<strong>la</strong> nuit) en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> pénurie. Nous notons que 2008 a été marquée par <strong>une</strong>forte sécheresse, entraînant ainsi un nombre quasiment nul <strong>de</strong> naissances rendant impossible<strong>la</strong> vente <strong>de</strong> <strong>la</strong>it. « Si le <strong>la</strong>it <strong>de</strong> chamelle, commercialisé à Nouakchott et transformé dans les<strong>la</strong>iteries in<strong>du</strong>strielles <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville (Tiviski, Top<strong>la</strong>it,…), est le fait <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>cteurs organisés, le<strong>la</strong>it pro<strong>du</strong>it dans le PNBA et commercialisé <strong>de</strong> façon informelle le long <strong>de</strong> <strong>la</strong> route, est le fait<strong>de</strong> pro<strong>du</strong>cteurs <strong>totale</strong>ment inorganisés, répondant à <strong>de</strong>s stratégies purement opportunistes »(FAYE, 2009).La vian<strong>de</strong> est essentiellement <strong>de</strong>stinée à l’autoconsommation. Il n’existe aucun marché <strong>du</strong>bétail dans <strong>la</strong> zone. L’année 2008 a été mauvaise. Tous les éleveurs affirmaient ne paspouvoir vendre <strong>de</strong>puis <strong>une</strong> année, les animaux étant en mauvais état (CORRERA, 2008).26


2. Valeur économique <strong>totale</strong> : conception et applicationsL’<strong>estimation</strong> économique a été mise en p<strong>la</strong>ce pour répondre aux soucis d’ordreéconomique comme peuvent l’être les externalités négatives mais également à ceux issus <strong>de</strong>spolitiques publiques. Comme nous avons pu l’évoquer auparavant, estimer <strong>la</strong> <strong>valeur</strong>économique <strong>totale</strong> d’<strong>une</strong> aire protégée (AP) peut permettre <strong>de</strong> conforter les choix <strong>de</strong>sdéci<strong>de</strong>urs politiques (au niveau <strong>du</strong> territoire mais aussi <strong>de</strong>s déci<strong>de</strong>urs <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>), d’orienter leurspolitiques vers les domaines requérant plus d’attention et également attirer les investisseursnationaux et internationaux. Ainsi, les choix étatiques comme l’accès réglementé à <strong>une</strong> zonecomme celle <strong>du</strong> PNBA, trouveront <strong>une</strong> justification supplémentaire aux yeux <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionlocale (ici les mauritaniens) mais aussi <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté internationale. L’objectif principalest <strong>de</strong> montrer quels sont les bénéfices issus <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>du</strong> PNBA pour <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionrési<strong>de</strong>nte, nationale et internationale.Qu’entend-t-on par « <strong>valeur</strong> économique <strong>totale</strong> » ? Comment se décompose-t-elle ? Qu’enest-il pour le cas particulier <strong>du</strong> PNBA ?Après avoir défini les éléments conceptuels qui composent <strong>la</strong> VET, nous énoncerons danscette partie, quelques cas étudiés dans d’autres pays africains afin <strong>de</strong> tenter <strong>de</strong> données <strong>de</strong>séléments généraux sur le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> VET, d’i<strong>de</strong>ntifier l’évolution <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s employéesainsi que les limites généralement rencontrées. Puis nous exposerons <strong>la</strong> méthodologieemployée pour le cas <strong>du</strong> PNBA.2.1 ConceptionIl est d’usage <strong>de</strong> décomposer <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> économique <strong>totale</strong> d’<strong>une</strong> aire protégée en multiples<strong>valeur</strong>s. Nous dissocions <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> d’usage et <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> <strong>de</strong> non usage. La <strong>valeur</strong> d’usage sedivise comme suit (LESCUYER, 2006) :La <strong>valeur</strong> d’usage direct représentant les avantages tirés <strong>de</strong> l’environnement par l’utilisationdirecte que les agents économiques font <strong>de</strong>s ressources <strong>de</strong> l’environnement.La <strong>valeur</strong> d’usage indirect (ou <strong>valeur</strong> écologique) est <strong>la</strong> somme <strong>de</strong>s bénéfices décou<strong>la</strong>nt <strong>du</strong>maintien <strong>de</strong>s services écologiques que procure un écosystème. La plupart <strong>de</strong> ces servicesn’ont pas <strong>de</strong> substitut artificiel et représentent <strong>une</strong> source <strong>de</strong> bien-être déterminante pour <strong>la</strong>communauté humaine.La <strong>valeur</strong> d’option rassemble les bénéfices économiques dont profitent les agents <strong>de</strong>conserver l’option d’un usage futur probable associé à <strong>une</strong> ressource. Elle repose surl’hypothèse que même si un indivi<strong>du</strong> ne tire pas à l’heure actuelle d’avantage direct ouindirect <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource, il peut souhaiter conserver <strong>une</strong> option ouverte dans le futur. Celui-ciest prêt à payer <strong>une</strong> certaine somme, qui correspond à <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> d’option exprimée <strong>de</strong> manièrepersonnelle pour cette ressource.27


La <strong>valeur</strong> d’existence ou <strong>de</strong> non usage concerne l’intérêt que les indivi<strong>du</strong>s manifestent pour<strong>la</strong> conservation d’un bien qui ne découle pas <strong>de</strong> l’usage actuel ou futur qu’ils comptent enfaire, mais <strong>de</strong> <strong>la</strong> seule satisfaction que ces biens existent et continueront d’exister.2.2 Applications en Afrique <strong>de</strong> l’Ouest et CentraleLe concept <strong>de</strong> l’évaluation économique d’<strong>une</strong> aire protégée est récent comme nous l’avonsdéjà évoqué. Les recherches sur les méthodologies à mettre en œuvre pour mesurer au mieuxles bénéfices engendrés par un parc sont en cours. Toutefois avant <strong>de</strong> présenter <strong>la</strong>méthodologie adoptée pour le cas <strong>du</strong> PNBA, nous présentons, chronologiquement, <strong>de</strong>s casafricains où le concept a été développé. Ainsi nous pouvons déceler, <strong>de</strong> manière partielle, leséléments communs à celles-ci et également l’évolution <strong>de</strong>s recherches dans ce domaine qui,rappelons-le, est en pleine expansion.Dans cette partie, nous faisons référence aux quatre étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cas suivantes 18 :∼ Le <strong>Parc</strong> <strong>du</strong> Diawling, Mauritanie, 2004 ;∼ Le <strong>Parc</strong> National d’Ivindo (PNI), Gabon, (LESCUYER, 2006);∼ <strong>Parc</strong> National <strong>du</strong> Djoudj, Sénégal, (OULD YEHDIH, 2008) ;∼ <strong>Parc</strong> National <strong>de</strong> <strong>la</strong> Langue <strong>de</strong> Barbarie, au Sénégal, <strong>Parc</strong> <strong>du</strong> Rio Cacheu et l’AMPcommunautaire Urok en Guinée-Bissau, aire marine protégée (AMP) Tristao etAlcatras en Guinée-Conakry et l’AMP <strong>de</strong> Santa Luzia au Cap-Vert, étu<strong>de</strong> en cours(FAILLER, BINET & al., 2009).Toutes ces étu<strong>de</strong>s partent <strong>de</strong>s mêmes éléments conceptuels énoncés et définis dans <strong>la</strong> souspartieprécé<strong>de</strong>nte. Leurs objectifs restent eux aussi communs à savoir : définir <strong>la</strong> contribution<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> à l’économie régionale et internationale, les apports quant au bien-être <strong>de</strong>spopu<strong>la</strong>tions locales, nationales et internationales.Avant d’avancer tout élément méthodologique, il est important <strong>de</strong> souligner que les airesprotégées terrestres ont fait l’objet d’un plus grand nombre d’étu<strong>de</strong>s, alors que le cas <strong>de</strong>sAMP reste moins étudié <strong>du</strong> fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s services ren<strong>du</strong>s notamment. Lesméthodologies ont évolué au fil <strong>de</strong>s années.Au début <strong>de</strong>s années 2000, <strong>une</strong> étu<strong>de</strong> a été réalisée sur le <strong>Parc</strong> <strong>du</strong> Diawling (Mauritanie).L’objectif spécifique était <strong>de</strong> calculer <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> ajoutée globale <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> et d’i<strong>de</strong>ntifier quellesactivités généraient le plus <strong>de</strong> recettes. Le résultat global (280 742 630 FCFA ≈ 427 989 € ≈167,76 millions d’UM) <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> résultait alors <strong>de</strong> <strong>la</strong> différence entre les résultats et <strong>valeur</strong>sengendrés par le <strong>Parc</strong> (359 473 590 F CFA ≈ 548 013 € ≈ 214,805 millions d’UM) et lescharges liées à l’activité <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> (78 730 960 FCFA ≈ 120 024,57 € ≈ 47,045 millions d’UM).Parmi les conclusions <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>, il a été souligné que 90 % <strong>de</strong>s recettes provenaient <strong>de</strong>s18 Les références <strong>de</strong> ces étu<strong>de</strong>s se trouvent à <strong>la</strong> fin <strong>du</strong> rapport, en bibliographie.28


activités économiques <strong>totale</strong>ment dépendantes <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> économique <strong>de</strong> <strong>la</strong>zone permettait ainsi <strong>de</strong> souligner son importance pour les popu<strong>la</strong>tions.En 2006, le Centre <strong>de</strong> Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour leDéveloppement (CIRAD) a entrepris <strong>une</strong> étu<strong>de</strong> simi<strong>la</strong>ire sur le PNI au Gabon. L’objectifexposé dans le rapport final était <strong>de</strong> préciser dans quelle mesure le PNI constitue <strong>une</strong> sourceeffective <strong>du</strong> bien-être à l’échelle locale, nationale et internationale. La méthodologieemployée fut quelque peu améliorée et un élément <strong>de</strong> comparaison a été ajouté. Les calculs <strong>de</strong><strong>la</strong> VET ont porté sur <strong>de</strong>ux scénarios : (1) « Scénario avec le PNI » et (2) « Scénario sans lePNI ». Les auteurs se sont basés sur les mêmes éléments conceptuels tels que <strong>la</strong> <strong>valeur</strong>d’usage direct, indirect…etc. L’apport <strong>de</strong> cette métho<strong>de</strong> est <strong>de</strong> pouvoir valoriser les résultatsobtenus en utilisant <strong>une</strong> comparaison. Il en résultait que <strong>la</strong> VET pour le scénario 1 avoisinaitles 38 306 millions <strong>de</strong> FCFA actualisés (au taux <strong>de</strong> 12 %) et pour le scénario 2, celle-ci sechiffrait à seulement 16 169 millions <strong>de</strong> FCFA. Ils ont également apporté <strong>de</strong>s élémentssupplémentaires notamment grâce à l’analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> répartition <strong>de</strong>s recettes par groupes <strong>de</strong>bénéficiaires (les popu<strong>la</strong>tions locales, les opérateurs privés <strong>du</strong> Gabon, l’Etat Gabonais et <strong>la</strong>communauté internationale). Il en résulte que « le scénario avec PNI bénéficie majoritairementà <strong>la</strong> communauté internationale, principalement en raison <strong>de</strong> <strong>valeur</strong> écologique et <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> <strong>de</strong>non-usage offertes par le PNI. Ainsi, si le scénario avec PNI offre bien <strong>la</strong> VET <strong>la</strong> plus élevée etconstitue donc l’option économiquement optimale, <strong>la</strong> répartition <strong>de</strong> ses bénéfices spécifiquesmilite pour <strong>une</strong> prise en charge internationale <strong>du</strong> fonctionnement <strong>du</strong> PNI » (LESCUYER,2006).Une autre étu<strong>de</strong> porte sur le <strong>Parc</strong> National <strong>du</strong> Djoudj au Sénégal. Celle-ci a été réalisée sur<strong>une</strong> plus courte <strong>du</strong>rée et vise plus à dresser un inventaire <strong>de</strong>s méthodologies employables pourle calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> VET, tout en se basant sur le cas <strong>de</strong> ce <strong>Parc</strong>. Cette étu<strong>de</strong> bibliographiquepourrait servir <strong>de</strong> base <strong>de</strong> travail pour développer le domaine.Actuellement, un groupe <strong>de</strong> chercheurs dont P.FAILLER et T.BINET, <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong>Portsmouth (Royaume-Uni) travaillent sur l’<strong>estimation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> économique et sociale <strong>de</strong>sécosystèmes associés aux AMP <strong>de</strong> l’Afrique <strong>de</strong> l’ouest. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>vrait aboutir d’ici fin 2009.L’outil <strong>de</strong> comparaison est aussi employé ici pour rendre plus pertinents leurs résultats. Pourchaque AP, <strong>une</strong> zone <strong>de</strong> comparaison est i<strong>de</strong>ntifiée. A <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> portant sur lePNI, l’AP n’est pas comparée à <strong>la</strong> zone sans le <strong>Parc</strong> mais à <strong>une</strong> zone qui répertorie <strong>de</strong>ssimilitu<strong>de</strong>s permettant <strong>une</strong> comparaison optimale. Des recherches plus spécifiques ont étéentreprises sur <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> <strong>de</strong> non-usage. « Le non-usage représente 80 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> <strong>de</strong>sservices <strong>de</strong>s écosystèmes marins et côtiers » (P. Failler, 2009).Par ces travaux, nous pouvons souligner que <strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> <strong>de</strong> non-usage <strong>de</strong>meurecomplexe. Dans le rapport <strong>de</strong> LESCUYER, <strong>la</strong> somme <strong>de</strong>s investissements internationauxavait pour but d’approcher <strong>la</strong>dite <strong>valeur</strong>. Ceci était repris également dans le P<strong>la</strong>n d’affaires <strong>de</strong>2007, <strong>de</strong> LANDREAU. Cette métho<strong>de</strong> peut être critiquable et peut sous-estimerconsidérablement cette <strong>valeur</strong>. Nous posons ainsi <strong>une</strong> première limite liée aux difficultés <strong>de</strong>calculer <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> <strong>de</strong> non-usage. Des recherches sont en cours pour permettre d’obtenir <strong>de</strong>meilleurs résultats qui enrichiront considérablement les premières étu<strong>de</strong>s réalisées et à venir.29


Figure 1 Composantes <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> économique <strong>totale</strong> <strong>du</strong> PNBAValeur économique <strong>totale</strong><strong>du</strong> PNBAValeur d’usageValeur <strong>de</strong> non usageValeur d’usage directPêcheElevageTransformation <strong>de</strong>pro<strong>du</strong>itsEcotourismeValeur d’usage indirectEnvironnement :Séquestration <strong>du</strong> carboneSite <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ction,nurseries et grossissement<strong>de</strong> <strong>la</strong> ressourcehalieutiqueFonction <strong>de</strong> <strong>la</strong>boratoireValeur d’existenceQualité <strong>de</strong>s paysagesPatrimoine historiqueRefuge <strong>de</strong>s oiseauxmigrateursBiodiversitéPatrimoine culturelLegsSocio-éco :EmploisDéveloppement localValeur d’optionBioprospection future(ressources génétiques)Source : S.FERNANDEZ (2009), d’après le P<strong>la</strong>n d’affaires 2007 « Les différentes composantes <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong>économique <strong>totale</strong> <strong>du</strong> PNBA »31


3. Estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> économique <strong>totale</strong>Nous abordons, dans cette partie, les différentes <strong>valeur</strong>s définies en méthodologie.Comment les a-t-on approchées dans le contexte <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> ? Quelle méthodologie propre àchac<strong>une</strong> <strong>de</strong>s <strong>valeur</strong>s a été mise en p<strong>la</strong>ce ? Quelles sont les limites rencontrées ? Les <strong>de</strong>uxsections suivantes sont consacrées aux <strong>valeur</strong>s d’usage et <strong>de</strong> non usage.3.1 Valeur d’usage directLorsque les conséquences <strong>de</strong>s externalités passent par le marché, sous forme <strong>de</strong> biensven<strong>du</strong>s (poissons, pro<strong>du</strong>its transformés…etc.), il est alors possible d’i<strong>de</strong>ntifier un équivalentmonétaire. Il suffit alors d’utiliser le prix <strong>du</strong> marché pour évaluer le coût ou le bénéficemarginal. Les agents peuvent effectivement passer par un marché pour acheter ou vendre <strong>de</strong>sbiens.Dans notre étu<strong>de</strong>, nous souhaitons i<strong>de</strong>ntifier les recettes <strong>totale</strong>s qui découlent <strong>de</strong> <strong>la</strong>protection <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone par le PNBA. Ainsi les calculs qui suivent ont pour but d’évaluer lesrecettes générées par les activités <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> (<strong>valeur</strong> d’usage direct), le grossissement <strong>de</strong> <strong>la</strong>ressources, le développement local, <strong>la</strong> séquestration <strong>du</strong> carbone, <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong>boratoire(<strong>valeur</strong> d’usage indirect) et <strong>la</strong> bioprospection (<strong>valeur</strong> d’option).3.1.1 Valeur d’usage direct Pêche• DescriptionLa métho<strong>de</strong> employée pour calculer <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> économique <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> pêche au PNBAest <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>du</strong> prix <strong>du</strong> marché. Les données utilisées proviennent <strong>de</strong> l’InstitutMauritanien <strong>de</strong> Recherche Océanographique et <strong>de</strong>s Pêches (IMROP) transmises parM. Mohamed Saleck OULD SAÏD, administrateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> base <strong>de</strong> données à l’IMROP.A partir <strong>de</strong> ces données collectées, un travail <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> données a été réalisé afind’obtenir les quantités pêchées au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> d’étu<strong>de</strong> (juillet 2007 / juin 2008) surles différents sites et <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sser les espèces selon leur importance au sein <strong>de</strong>s captures. Al’issue <strong>de</strong> ce c<strong>la</strong>ssement, les onze espèces les plus péchées dans le PNBA ont été retenues(Tableau 3). Le tollo, l’aigle vachette, <strong>la</strong> courbine, le capitaine et le mulet ja<strong>une</strong> sont les cinqespèces les plus péchées <strong>du</strong>rant cette même pério<strong>de</strong>. Elles représentent près <strong>de</strong> 70 % <strong>de</strong>scaptures <strong>totale</strong>s (Graphique 1) (2 027 tonnes pour les cinq espèces ; 2 925 tonnes pourl’ensemble <strong>de</strong>s captures).32


Tableau 3 Quantités pêchées pour les 11 espèces principales entre juillet2007 et juin 2008 (en Kg)Libelle Scientifique Libelle Vernacu<strong>la</strong>ire Quantités(en Kg)Rhizoprionodon acutus/ MarahaTollo 700 510,64Rhinoptera marginata Aigle vachette 385 848,55Argyrosomus regius Courbine 318 859,63PseudotolithusbrachygnathusCapitaine 315 894,00Mugil cephalus Mulet ja<strong>une</strong> 306 364,17Autres ariidae Machoiron/poisson chat 111 068,34SaratherodonTi<strong>la</strong>pia 168 971,14me<strong>la</strong>notheronAristeus sp Alistado 156 610,35Scomberomorus tritor Thazard b<strong>la</strong>nc 88 489,64Sphyrna lewini Requin marteau 58 062,35Rhinobatos cemiculis Raie guitare 47 855,94Total générales <strong>de</strong>s principales espèces 2 658 534,75Source : S.FERNANDEZ (2009) d’après les données <strong>de</strong> l’IMROPLa pêche est <strong>une</strong> <strong>de</strong>s sources <strong>de</strong>revenus principales <strong>de</strong>sImraguen. Les onze espècesprésentées ci-contrereprésentent près <strong>de</strong> 91 % <strong>de</strong>leurs captures <strong>totale</strong>s sur <strong>la</strong>pério<strong>de</strong> Juillet 2007 - Juin 2008.Graphique 1 Répartition <strong>de</strong>s captures pour les 11 espèces principales (juillet 2007 - juin 2008)Source : S.FERNANDEZ (2009) d’après les données <strong>de</strong> l’IMROPUn travail d’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s prix moyens pour ces onze espèces a suivi sur les <strong>de</strong>uxpério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> juillet 2006 à juin 2007 et <strong>de</strong> juillet 2007 à juin 2008 afin <strong>de</strong> distinguer <strong>une</strong>tendance <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s prix. Les données utilisées proviennent également <strong>de</strong> l’IMROP<strong>de</strong> Nouadhibou.33


Il apparaît que pour neuf espèces sur onze, les prix au kilogramme ont augmenté dansl’intervalle. Les prix sont repris dans le tableau suivant.Tableau 4 Prix <strong>de</strong> vente au débarquement <strong>de</strong>s 11 espèces principales (en UM/Kg)Libelle Scientifique Libelle Vernacu<strong>la</strong>ire Prix 2006/2007 Prix 2007/2008Rhizoprionodon acutus/ MarahaTollo 78,40 80,23Rhinoptera marginata Aigle vachette 62,25 66,90Argyrosomus regius Courbine 272,64 308,49PseudotolithusbrachygnathusCapitaine 171,47 191,04Mugil cephalus Mulet ja<strong>une</strong> 129,38 156,36Autres ariidae Machoiron/poisson chat 36,20 38,79Saratherodon Ti<strong>la</strong>pia 57,30 57,57me<strong>la</strong>notheronAristeus sp Alistado 74,60 42,60Scomberomorus tritor Thazard b<strong>la</strong>nc 67,13 76,42Sphyrna lewini Requin marteau 109,41 101,85Rhinobatos cemiculis Raie guitare 89,77 92,40Source : S.FERNANDEZ (2009) d’après les données <strong>de</strong> l’IMROPNous remarquons que le prix <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbine, 3 ème espèce <strong>la</strong> plus pêchée, est le plus élevé etvarie le plus entre les <strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s. Le tollo, 1 ère espèce capturée se p<strong>la</strong>ce au 5 ème rang pourles prix. Le graphique suivant expose ces variations <strong>de</strong> prix. Ils subissent <strong>de</strong> fortesperturbations chaque année, reflétant éventuellement le niveau <strong>de</strong>s stocks <strong>de</strong> poissonsdisponibles et/ou les préférences <strong>de</strong>s indivi<strong>du</strong>s.Graphique 2 Prix <strong>de</strong>s espèces principales sur juillet 06/ juin 07 et juillet 07/juin 08Source : S.FERNANDEZ (2009) d’après les données <strong>de</strong> l’IMROP34


• Recettes issues <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> pêchePeu <strong>de</strong> travaux re<strong>la</strong>tifs aux calculs <strong>de</strong> <strong>la</strong> VET <strong>du</strong> PNBA en général et <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> pêcheen particulier ont été réalisés. Actuellement, <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> recherche sont en cours <strong>de</strong>réalisation à l’IMROP. Le D r KANE Elimane Abou, économiste et politologue maritime,spécialiste <strong>de</strong> <strong>la</strong> négociation <strong>de</strong>s accords <strong>de</strong> pêche à l’IMROP a pu nous communiquer sespremières <strong>estimation</strong>s. Le chiffre d’affaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> pro<strong>du</strong>ction physique est passé <strong>de</strong> 278,08millions UM en 2006 à 384, 74 millions UM en 2007.Concernant notre pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> référence (juillet 2007/juin 2008), les recettes ont été évaluées à326 433 773, 01 UM (soit 832 108,22 €) (tableau 6). Il est issu <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong>s quantitéspêchées <strong>de</strong>s onze espèces principales et <strong>de</strong> leur prix <strong>de</strong> vente associé.Remarque : Le calcul a été réalisé pour seulement onze espèces. Si on prend en comptetoutes les espèces pêchées, les recettes perçues par l’activité <strong>de</strong> pêche sont plus importantes.Cependant les onze espèces retenues représentent près <strong>de</strong> 91 % <strong>de</strong>s captures <strong>totale</strong>s.L’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s espèces non comptabilisées est négligeable.Tableau 5 Bénéfices issues <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche artisanale au PNBA (juillet 2007-juin2008)Libelle ScientifiqueLibelleVernacu<strong>la</strong>ireQuantités(en Kg)Prix(UM/Kg)Part péchéeparmi l’ensemble<strong>de</strong>s espècespéchées (en %)Recettes en UMRhizoprionodon acutus / Tollo 700 510,64 80,23 23,95 56 200 241,97MarahaRhinoptera marginata Aigle vachette 385 848,55 66,90 13,19 25 811 776,79Argyrosomus regius Courbine 318 859,63 308,49 10,90 98 364 177,24PseudotolithusCapitaine 315 894,00 191,04 10,80 60 348 978,86brachygnathusMugil cephalus Mulet ja<strong>une</strong> 306 364,17 156,36 10,47 47 903 311,10Autres ariidaeMachoiron/ 111 068,34 38,79 3,80 4 308 282,45poisson chatSaratherodonTi<strong>la</strong>pia 168 971,14 57,57 5,78 9 728 025,98me<strong>la</strong>notheronAristeus sp Alistado 156 610,35 42,60 5,35 6 670 998,39Scomberomorus tritor Thazard b<strong>la</strong>nc 88 489,64 76,42 3,03 6 762 378,28Sphyrna lewini Requin marteau 58 062,35 101,85 1,99 5 913 842,00Rhinobatos cemiculis Raie guitare 47 855,94 92,40 1,64 4 421 759,95Total générale <strong>de</strong>s principales espèces 2 658 534,75 1 212,64 90,89 326 433 773,01Source : S.FERNANDEZ (2009), d’après les données <strong>de</strong> l’IMROP35


• Répartition <strong>de</strong>s recettesNous avons posé au préa<strong>la</strong>ble les hypothèses <strong>de</strong> travail suivantes : Hypothèse 1 : Etant donné, qu’<strong>une</strong> part infime <strong>de</strong>s captures est conservée pour <strong>la</strong>consommation locale, nous considérons que 100% <strong>de</strong>s captures sont rachetées par lesmareyeurs. Hypothèse 2 : Nous fixons à 30 % l’augmentation <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> vente entre mareyeurset société (remarque : cette <strong>valeur</strong> est <strong>une</strong> moyenne).Les recettes <strong>totale</strong>s s’élèvent donc à 326 433 773,01 UM. L’équipage, les armateurs, lesmareyeurs et l’Etat sont, en théorie, les bénéficiaires. Ces recettes se répartissent commesuit :- 50 % reversés aux membres <strong>de</strong> l’équipage, soit 163 216 886, 51 UM- 50% aux armateurs, soit 163 216 886, 51 UMNous avons traité les données issues <strong>de</strong> <strong>la</strong> base <strong>de</strong> données AGR (Activités Génératrices <strong>de</strong>Revenu) pro<strong>du</strong>it par le PNBA en septembre 2008.Concernant les mareyeurs, nous avons fixé à 30 % l’augmentation <strong>de</strong>s prix à <strong>la</strong> revente à <strong>la</strong>société. Autrement dit, les recettes brutes <strong>de</strong>s mareyeurs s’élèvent à 424 063 904,9 UMauquel nous enlevons le montant d’achat (326 433 773, 01 UM). Les recettes nettes <strong>de</strong>smareyeurs sont alors <strong>de</strong> 97 630 131, 89 UM.Tableau 6 Répartition par groupe <strong>de</strong> bénéficiaire (en UM)BénéficiairesMontant en UMMembres d'équipage 163 216 886,51Armateurs 163 216 886,51Mareyeurs 97 930 131,89Etat ---TOTAL 424 363 904,91Graphique 3 Répartition <strong>de</strong>s revenus <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche pargroupe bénéficiaireSource : S.FERNANDEZ (2009) d’après <strong>la</strong> base <strong>de</strong> données AGR<strong>de</strong> 2008, PNBASource : S.FERNANDEZ (2009) d’après <strong>la</strong> base <strong>de</strong> données AGR<strong>de</strong> 2008, PNBANous pouvons calculer <strong>la</strong> part indivi<strong>du</strong>el à partir <strong>de</strong>s données AGR. Nous savons que 400rési<strong>de</strong>nts <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> sont <strong>de</strong>s membres d’équipage dont 276 sont matelots et 124 capitaines. Lapart indivi<strong>du</strong>el <strong>de</strong>s recettes leur revenant, s’élève à 408 042,22 UM sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> juillet2007 à juin 2008. Nous avons constaté que 110 Imraguen sont armateurs. La part indivi<strong>du</strong>elpour ce groupe d’indivi<strong>du</strong>s est <strong>de</strong> 1 483 789,88 UM pour <strong>la</strong> même pério<strong>de</strong>. 50 Imraguensont mareyeurs. Leur recette indivi<strong>du</strong>elle s’élève alors à 1 952 602,64 UM.36


• LimitesNotre étu<strong>de</strong> comporte un certain nombre <strong>de</strong> limites. Comme énoncé précé<strong>de</strong>mment, l’objet<strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> est <strong>de</strong> tenter d’approcher les différentes <strong>valeur</strong>s avec les données disponibles,<strong>de</strong> présenter les limites et d’exposer <strong>de</strong>s recommandations en <strong>la</strong> matière.La première limite rési<strong>de</strong> dans <strong>la</strong> volonté initiale d’estimer <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s recettes reversée àl’Etat. Les taux d’impôt n’ont pu être i<strong>de</strong>ntifiés pour <strong>la</strong> pêche artisanale au PNBA. Seloncertains témoignages, <strong>la</strong> part collectée par l’Etat ne semble pas très importante. Ce<strong>la</strong>n’affecte pas directement nos résultats.Il subsiste également <strong>une</strong> limite re<strong>la</strong>tive à l’évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> marge <strong>de</strong>s mareyeurs. Aucundocument écrit n’expose c<strong>la</strong>irement le pourcentage appliqué. Nous ne disposons d’auc<strong>une</strong>donnée quand aux prix pratiqués lors <strong>de</strong>s ventes entre pêcheurs et mareyeurs. Le taux quenous avons retenu serait en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalité.Nous avons, dans un troisième temps, constaté lors <strong>de</strong> notre traitement <strong>de</strong> données, quecertains Imraguen exerçaient <strong>une</strong>, <strong>de</strong>ux, voire trois activités en même temps. Il a été difficile<strong>de</strong> prendre en compte cet élément. En plus d’avoir plusieurs activités, certains Imraguentravaillent sur <strong>une</strong> ou plusieurs <strong>la</strong>nches. Certains mareyeurs travaillent sur plusieurs vil<strong>la</strong>ges.Il était difficile <strong>de</strong> généraliser les données. Il aurait fallu réaliser <strong>une</strong> étu<strong>de</strong> au cas par cas, cequi ne semb<strong>la</strong>it pas très pertinent. Par conséquent, les données énoncées au préa<strong>la</strong>blerisquent d’être biaisées <strong>du</strong> fait que certaines ont dû être comptabilisées plusieurs fois. Il enrésulte que les recettes indivi<strong>du</strong>elles qui ont été calculées peuvent, pour certains, être sousestimées <strong>du</strong> fait qu’en réalité leurs revenus proviennent <strong>de</strong> plusieurs activités, <strong>de</strong> plusieursnavires ou <strong>de</strong> plusieurs vil<strong>la</strong>ges (Annexe 2). Transformation <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its• DescriptionLa métho<strong>de</strong> utilisée pour estimer les recettes issues <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its estcelle <strong>du</strong> prix <strong>du</strong> marché. Nous avons utilisé les données issues <strong>du</strong> rapport d’OULD HADEM. & LE DOUGUET L., 2008, Appui aux transformatrices <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its traditionnels,Rapport provisoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison 2007-2008, PNBA.L’activité <strong>de</strong> transformation <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its regroupe quatre types <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction : <strong>la</strong> Tichtar, leLekhli’, l’huile et <strong>la</strong> poutargue. Les recettes comptabilisées proviennent <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges <strong>de</strong>Mamghar, R’gueiba et Tîssot pour <strong>la</strong> poutargue et <strong>de</strong>s mêmes vil<strong>la</strong>ges auxquels s’ajoutentTîssot et Iwik pour les autres pro<strong>du</strong>its.• Recettes issues <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>itsLes recettes générées par les 287 femmes transformatrices (Base <strong>de</strong> données AGR, 2008)s’élèvent à 3 997 431 UM (soit 10 189,80 €) pour <strong>la</strong> saison 2007/2008 (OULD HADE & LEDOUGUET, 2008).37


Tableau 7 Bénéfices nettes <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its (2007/2008) (en UM). A l’achat.Pro<strong>du</strong>its Mamghar R'gueiba Teichott Tîssot IwikTotal Total(en UM) (en Euro)Poutargue 515 378 * 162 952 * 267 691 * --- --- 946 021 2 411Autres 20 1 371 564 331 155 913 588 300 504 152 400 3 069 211 7 824TOTAL 1 886 942 494 107 1 181 279 300 504 152 400 4 015 232 10 235*Le prix utilisé est 5 822,51 UM (= <strong>valeur</strong> d’achat / pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s trois vil<strong>la</strong>ges soit 928 220/159,419), OULD HADE M. & LEDOUGUET L., 2009, Appui aux transformatrices <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its traditionnels, Rapport provisoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison 2008-2009, PNBA.Source : S.FERNANDEZ (2009), d’après Ould Hadé M & Le Douguet L, 2009, Appui aux transformatrices <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>itstraditionnels, Rapport provisoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison 2007-2008, PNBA• Répartition <strong>de</strong>s recettesLes recettes issues <strong>de</strong> <strong>la</strong> vente <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its transformés tel que <strong>la</strong> Tichtar, le Lekhli’ etl’huile sont reversées aux femmes <strong>de</strong>s cinq vil<strong>la</strong>ges. Il ne semble pas exister <strong>de</strong> coopérativesauprès <strong>de</strong>squelles les recettes <strong>de</strong>s ventes <strong>de</strong> ces pro<strong>du</strong>its pourraient être mises en commun etprofiter à l’ensemble <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>geois.Concernant <strong>la</strong> poutargue, <strong>une</strong> gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> pro<strong>du</strong>ction est rachetée par le PNBA afin<strong>de</strong> dynamiser l’activité et tendre à <strong>une</strong> qualité supérieure. Le fait que le PNBA rachètel’intégralité <strong>de</strong> leur pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> poutargue assure aux femmes <strong>une</strong> source <strong>de</strong> revenuscertaine. Cet échange commercial ne rapporte quasiment rien au PNBA, même s’il revend <strong>la</strong>poutargue à un prix plus important 21 (Tableau 8). Un faible pourcentage revient auboutiquier <strong>du</strong> PNBA et un autre sert au renforcement <strong>de</strong>s caisses <strong>de</strong> crédit. Dans le tableauci-<strong>de</strong>ssous sont répertoriées les recettes liées à <strong>la</strong> transformation <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its à <strong>la</strong> vente.Tableau 8 Bénéfices nettes <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its (2007/2008) (en UM). A <strong>la</strong> vente.Pro<strong>du</strong>its Mamghar R'gueiba Teichott Tîssot Iwik Total(en UM)Total(en Euro)Poutargue 1 085 612 * 343 250 * 563 875 * --- --- 1 992 737 5 080Autres 1 371 564 331 155 913 588 300 504 152 400 3 069 211 7 824TOTAL 2 457 176 674 405 1 477 463 300 504 152 400 5 061 948 12 904* le prix utilisé dans les calculs est fixé à 12 500 UM/Kg (prix <strong>de</strong> revente <strong>du</strong> PNBA aux clients)Source : S.FERNANDEZ (2009), d’après Ould Hadé M. & Le Douguet L., 2008, Appui aux transformatrices <strong>de</strong>spro<strong>du</strong>its traditionnels, Rapport provisoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison 2007-2008, PNBA.*La différence entre ces <strong>de</strong>ux bénéfices, soit 1 046 716 UM (1 992 737 - 946 021) sur <strong>la</strong>pério<strong>de</strong> 2007/2008, est reversée au fonds <strong>de</strong> roulement. Cette somme est utilisée pourrenforcer les caisses <strong>de</strong> crédits.Autrement dit, hormis quelques cas particuliers, <strong>la</strong> quasi-totalité <strong>de</strong>s bénéfices pro<strong>du</strong>its parles transformatrices reviennent à ces <strong>de</strong>rnières.20 Comprend les pro<strong>du</strong>its suivants : Tichtar, Lekhli’ et huile21 Sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 2007/2008 le prix d’achat était en moyenne <strong>de</strong> 5 822,51 et le prix <strong>de</strong> vente <strong>de</strong> 12 500 UM38


• LimiteLa principale limite rencontrée est re<strong>la</strong>tive aux chiffres <strong>de</strong> vente <strong>de</strong> poutargue. Des échangescommerciaux sont pratiqués par l’intermédiaire <strong>de</strong> d’autres circuits <strong>de</strong> distribution. Ceux-cin’ont pas été comptabilisés par les agents <strong>du</strong> PNBA et nous ne disposons pas <strong>de</strong> données surles quantités qui circulent en <strong>de</strong>hors <strong>du</strong> circuit transformatrices/PNBA. Il se peut alors que lechiffre re<strong>la</strong>tif à l’activité <strong>de</strong> transformation soit sous estimé. EcotourismeLa <strong>valeur</strong> économique <strong>de</strong> l’écotourisme est calculée à partir <strong>de</strong> données présentes dans lerapport d’évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne éco touristique 2007/2008 <strong>de</strong> SAKHO (2008). Nousutilisons plus précisément celles issues <strong>de</strong> l’évaluation financière. Nous prenons en compteles données re<strong>la</strong>tives aux campements, aux repas servis, aux sorties touristiques à bord <strong>de</strong>s<strong>la</strong>nches et aux droits d’entrées.Les données collectées portent sur les campements suivants : Mamghar, R’gueiba, Teichott,Tîssot, Iwik communautaire, Iwik privé, Ten Alloul, Arkeiss et Agadir. Chaque campementdispose <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux sources <strong>de</strong> revenus, l’hébergement et <strong>la</strong> restauration, dont les bénéficesreviennent aux popu<strong>la</strong>tions locales. Les recettes atteignent pour les campements2 712 800 UM (12 112 942 UM pour <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 2006/2007, LANDREAU, 2007).Concernant les sorties en <strong>la</strong>nches, le prix est fixé à ce jour à 23 000 UM, 19 000 étant<strong>de</strong>stinés au propriétaire <strong>du</strong> bateau, 3 000 pour le gui<strong>de</strong> chargé d’accompagner les touristes et1 000 pour <strong>la</strong> coopérative. Les visites en <strong>la</strong>nches sont possibles sur Iwik, Tîssot, R’gueiba,Teichott et Agadir. En 2007/2008, les recettes issues <strong>de</strong> cette activité s’élevaient à1 428 000 UM contre 123 000 en 2006/2007 (elles ont été multipliées par plus <strong>de</strong> 10).Le droit d’entrée <strong>du</strong> PNBA est fixé à 1 200 UM par jour et par personne. Les rentréesd’argent (3 096 000 UM pour notre pério<strong>de</strong> d’étu<strong>de</strong>, 3 147 040 UM <strong>de</strong>ux ans auparavant)sont directement reversées au PNBA.Comme nous pouvons le voir dans le tableau 9, en sommant ces données, il résulte que pour<strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> septembre 22 2007 à juillet 2008, <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> économique <strong>de</strong> l’écotourisme estestimée à 8 127 900 UM (soit 20 719 €). Nous remarquons que cette <strong>valeur</strong> est nettementinférieure à celle estimée en 2006/2007 (20 338 982 UM soit 59 820 € 23 , LANDREAU,2007) soit <strong>une</strong> diminution <strong>de</strong> 60 %. Nous tenterons plus loin d’i<strong>de</strong>ntifier les raisons <strong>de</strong> cettebaisse.22 L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> SAKHO portait sur cette pério<strong>de</strong>. Etant donné que les mois <strong>de</strong> juillet et d’août n’attirent pas beaucoup <strong>de</strong>visiteurs <strong>du</strong> fait <strong>du</strong> climat notamment. Nous pouvons pour l’écotourisme, utilisé <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> septembre à juillet.23 Taux <strong>de</strong> change <strong>de</strong> l’époque (2007)39


Tableau 9 Revenus <strong>de</strong> l'écotourisme (septembre 2007 - juillet 2008)Devises Campement Restauration Lanches Droitd’entréeTotalOuguiyas 2 712 800 891 100 1 428 000 3 096 000 8 127 900Euros 6 915 2 272 3 640 7 892 20 719Source : S.FERNANDEZ (2009) d’après les données <strong>du</strong> rapport d’évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne éco touristique 2007/2008(SAKHO.Z, 2008)• Répartition <strong>de</strong>s recettesLa règle générale pour les campements est <strong>la</strong> suivante : après les charges fixes, 50 % <strong>de</strong>sbénéfices reviennent à <strong>la</strong> coopérative et 50 % sont redistribués aux gérants <strong>de</strong>s campements(comprenant les femmes). Concernant les recettes issues <strong>de</strong> <strong>la</strong> restauration, <strong>la</strong> répartition esti<strong>de</strong>ntique (50-50). Celles issues <strong>de</strong>s sorties en <strong>la</strong>nches se répartissent <strong>de</strong> <strong>la</strong> manière suivante :le prix <strong>de</strong> <strong>la</strong> sortie en <strong>la</strong>nche revient à un touriste à 23 000 UM, dont, nous rappelons que19 000 (82,61 %) sont <strong>de</strong>stinés au propriétaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>nche, 3 000 (13,04 %) au « gui<strong>de</strong> »(appelé dans ce rapport « Agent <strong>de</strong> conservateur <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> » plus à même <strong>de</strong> décrireréellement son poste) et les 1 000 restants (4,35 %) sont reversés à <strong>la</strong> coopérative.Il en découle le tableau suivant qui répertorie <strong>la</strong> répartition <strong>de</strong>s recettes par bénéficiaire.40


Tableau 10 Répartition <strong>de</strong>s recettes issues <strong>de</strong> l'écotourismeServiceBénéfi- sciairesCampement Restauration Lanches Droitsd’entréeTotal (en UM)Répartition parbénéficiaires(en %)Coopérative 1 356 400 445 550 62 118 0 1 864 068 22,9Gérants /FemmesPropriétaires<strong>de</strong>s <strong>la</strong>nchesAgent <strong>de</strong>conservation<strong>du</strong> <strong>Parc</strong>1 356 400 445 550 0 001 801 950 22,20 0 1 179 670,80 0 1 179 670,80 14,50 0 186 211,20 0 186 211,20 2,3Popu<strong>la</strong>tionlocale :61,9 %PNBA 0 0 0 3 096 000 3 096 000 38,1PNBA :38,1 %TOTAL2 712 800 891 100 1 428 000 3 096 000 8 127 900 100(en UM)Répartitionpar activités(en %)33,5 11 17,5 38 100Source : S. FERNANDEZ (2009), d’après les données <strong>du</strong> rapport d’évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne éco touristique 2007/2008 (SAKHO.Z, 2008)41


Les <strong>de</strong>ux graphiques ci-<strong>de</strong>ssous, présentent également <strong>la</strong> répartition <strong>de</strong>s recettes par activité(Graphique 4) et par bénéficiaire (Graphique 5).Les droits d’entrée permettent <strong>de</strong> rapporter au PNBA 38 % <strong>de</strong>s recettes <strong>de</strong> l’écotourisme.Les 62 % restants proviennent <strong>de</strong>s services offerts par <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion locale (Graphique 4).Nous pouvons ainsi souligner qu’<strong>une</strong> part importante provient <strong>de</strong> l’effort pro<strong>du</strong>it par lesrési<strong>de</strong>nts. Cette activité peut apporter <strong>une</strong> source <strong>de</strong> revenus supplémentaires à <strong>la</strong>communauté Imraguen dont <strong>la</strong> participation est importante voire primordiale.Graphique 4 Répartition <strong>de</strong>s recettes <strong>de</strong> l’écotourisme par activité (en %)Source : S.FERNANDEZ (2009), à partir <strong>de</strong>s données <strong>du</strong> rapportd’évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne éco touristique 2007/2008 (SAKHO.Z, 2008)Environ 62 % <strong>de</strong>s recettes sont reversées aux rési<strong>de</strong>nts <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>. Ce<strong>la</strong> paraît concor<strong>de</strong>r avecle fait que <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> part provient <strong>de</strong>s services qu’ils offrent aux touristes. Le PNBAtouche <strong>une</strong> part importante (près <strong>de</strong> 40 %) <strong>de</strong>s recettes écotouristiques (Graphique 5). Cecipeut se justifier par le fait que le <strong>Parc</strong> supporte les frais d’instal<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s différents locauxécotouristiques. Ceci étant rappelé le pourcentage paraît tout <strong>de</strong> même important pour <strong>une</strong>activité dont l’objectif premier est <strong>de</strong> constituer <strong>une</strong> source <strong>de</strong> revenus supplémentaire etcompensatoire pour les popu<strong>la</strong>tions locales.Graphique 5 Répartition <strong>de</strong>s recettes <strong>de</strong> l’écotourisme par bénéficiaire (en %)Source : S.FERNANDEZ (2009), à partir <strong>de</strong>s données <strong>du</strong> rapportd’évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne éco touristique 2007/2008 (SAKHO.Z, 2008)42


• LimitesConcernant cette activité, <strong>de</strong> nombreuses limites ont été rencontrées. Les principales sontre<strong>la</strong>tives aux données disponibles.La première limite concerne les données utilisées pour établir nos calculs. Des registres ontété créés pour noter le nombre <strong>de</strong> visiteurs, <strong>la</strong> <strong>du</strong>rée etc., cependant quelques irrégu<strong>la</strong>ritéssubsistent. Au niveau <strong>de</strong>s postes se trouvant dans le PNBA, le flux <strong>de</strong> touristes estenregistré. Dans les campements, les enregistrements sont censés être réalisés mais enpratique ce<strong>la</strong> n’est pas toujours le cas. Les campements disposant d’un gérant se sontdistingués par <strong>une</strong> régu<strong>la</strong>rité d’enregistrement, ce qui permet d’obtenir <strong>une</strong> situation quasicomplète (Arkeiss, Iwik communautaire et privé). En revanche, dans les campements où lesuivi est assuré à tour <strong>de</strong> rôle par <strong>de</strong>s groupes, l’enregistrement est souvent interrompu. Ilsubsiste un manque d’organisation entre ces groupes. « Un grand écart existe entre lesdonnées enregistrées par les postes et les campements <strong>du</strong> même vil<strong>la</strong>ge, ce<strong>la</strong> démontre <strong>une</strong>défail<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>rité <strong>de</strong> l’enregistrement » (SAKHO, 2008)Une autre irrégu<strong>la</strong>rité à souligner concerne l’application <strong>de</strong>s tarifs définis par les notes <strong>de</strong>service. Par exemple le prix <strong>de</strong>s tentes n’est pas toujours respecté. Dans certainscampements, <strong>une</strong> petite tente coûte 2 000 UM, <strong>une</strong> gran<strong>de</strong> 5 000, 6 000 voire jusqu’à10 000 UM ou plus. D’autres cas ont souligné que les droits d’entrée <strong>de</strong>mandés aux visiteursétaient supérieurs aux 1 200 UM théoriques.Il en résulte que le chiffre énoncé au préa<strong>la</strong>ble a pu être sous-estimé. Des enquêtes <strong>de</strong> terrainen amont auraient été un bon outil pour obtenir <strong>de</strong>s chiffres plus fiables. En raison <strong>du</strong> tempsimparti, nous avons dû nous appuyer sur les données déjà existantes. ElevageDes difficultés ont été rencontrées dans l’<strong>estimation</strong> <strong>de</strong> cette activité. Plusieursméthodologies ont été envisagées mais auc<strong>une</strong> ne semb<strong>la</strong>it applicable à ce jour.Nous avons tout d’abord pensé utiliser le prix <strong>du</strong> marché (vente <strong>de</strong>s dromadaires et <strong>de</strong>spro<strong>du</strong>its issus), calcu<strong>la</strong>nt ainsi les revenus tirés <strong>de</strong> <strong>la</strong> vente <strong>de</strong>s dromadaires selon <strong>la</strong>répartition suivante (males repro<strong>du</strong>ctifs, non repro<strong>du</strong>ctifs, femelles repro<strong>du</strong>ctives, nonrepro<strong>du</strong>ctives et chamelons). En raison d’un manque d’information sur le sujet, ce calculn’est pas envisageable à ce jour. Le peu d’informations disponible sur le sujet rend difficilel’<strong>estimation</strong> <strong>de</strong>s bénéfices liées à cette activité. Comme nous l’avons exprimé dansl’inventaire <strong>de</strong>s activités liées au <strong>Parc</strong>, l’élevage est <strong>une</strong> source <strong>de</strong> revenus faible. La vente<strong>de</strong> <strong>la</strong>it et <strong>de</strong> vian<strong>de</strong> y sont rares ou <strong>du</strong> moins non mesurables. La vente <strong>de</strong> bétail au cours <strong>de</strong><strong>la</strong> saison d’étu<strong>de</strong> est absente en raison <strong>de</strong>s difficultés climatiques où nous notons peu ou pas<strong>de</strong> naissances.De plus, nous <strong>de</strong>vons souligner que les activités <strong>de</strong> pêche et d’élevage ne sont pascomparables. L’élevage <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> ne fait pas l’objet <strong>de</strong> fortes transactions commerciales43


comme <strong>la</strong> pêche. De ce fait, il ne paraît pas très pertinent <strong>de</strong> souhaiter utiliser <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>du</strong>prix <strong>du</strong> marché.Nous avons, par <strong>la</strong> suite, envisagé <strong>de</strong> mesurer l’économie réalisée sur l’alimentation <strong>de</strong>sdromadaires que procure le fait d’être dans le PNBA. L’objectif était <strong>de</strong> mesurer l’économieréalisée par les éleveurs qui sont sur le <strong>Parc</strong>. Nous supposions que le fait d’avoir son élevagesur le <strong>Parc</strong> in<strong>du</strong>it <strong>une</strong> économie. Le PNBA <strong>de</strong>vait pouvoir offrir <strong>de</strong>s ressources fourragèresaux dromadaires, alors que s’ils se trouvaient en <strong>de</strong>hors <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>, les éleveurs <strong>de</strong>vraient ensupporter les coûts. Or «<strong>la</strong> végétation <strong>du</strong> PNBA est en état <strong>de</strong> <strong>de</strong>sséchement très avancécompté tenu <strong>de</strong> l’absence <strong>de</strong> pluie <strong>de</strong>puis 2005 […] Les éleveurs sont contraints <strong>de</strong> seprocurer <strong>de</strong>s intrants alimentaires (blé à 7500 UM le sac et Rakal à 6500 UM le sac) à <strong>de</strong>sprix exorbitants consécutivement à l’augmentation <strong>du</strong> prix <strong>de</strong> transport dû à <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mbée <strong>du</strong>prix <strong>du</strong> pétrole et d’autre part à <strong>la</strong> crise alimentaire à l’échelle mondiale. Ces intrants sontattribués aux animaux à raison <strong>de</strong> 2- 5 kg / tête <strong>de</strong> dromadaire/ nuit et <strong>de</strong> 0,5 – 1 kg/ tête <strong>de</strong>petit ruminant/ nuit » (CORRERA, 2008).• RecommandationsIl pourrait être envisagé <strong>de</strong> calculer <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> d’un dromadaire en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> tout circuitcommercial et ainsi définir le prix <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction, à défaut <strong>de</strong> pouvoir déterminer le prix <strong>du</strong>marché. Ainsi, il faudrait avoir <strong>de</strong>s données re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> vente <strong>de</strong> <strong>la</strong> vian<strong>de</strong>, <strong>du</strong> <strong>la</strong>it, <strong>de</strong>l’animal…etc. Selon A. CORRERA, Ecologue pastoraliste au PNBA, les donnéesactuellement disponibles sur le sujet ne sont pas suffisantes pour appliquer cetteméthodologie. Les recherches sur le sujet doivent se poursuivre, et dans le futur ce calculsera réalisable.3.1.2 Valeur d’usage indirect Environnement• Séquestration <strong>du</strong> carboneLe PNBA offre un service environnemental supplémentaire grâce à sa richesse en herbiersmarins. Tout comme les forêts ou les posidonies (Exemple : Port Crau en Méditerranée), lesherbiers constituent un puits <strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone. Les herbiers marins méditerranéenspermettraient <strong>de</strong> capter 3 kg <strong>de</strong> CO 2 par hectare et par an (P<strong>la</strong>n d’affaires <strong>du</strong> PNBA, 2007).Malheureusement, les herbiers <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> n’ont pas encore fait l’objet d’<strong>une</strong> rechercheapprofondie permettant <strong>de</strong> mesurer précisément leur surface. Dans le P<strong>la</strong>n d’affaires <strong>du</strong>PNBA <strong>de</strong> 2007, l’<strong>estimation</strong> s’élevait à 600 Km 2 . Grâce aux divers témoignages <strong>de</strong>s agents<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> dont l’Observatoire <strong>du</strong> PNBA, nous posons comme hypothèse que <strong>la</strong> surfaced’herbiers marins atteint aujourd’hui 1 000 Km 2 . Les herbiers ont été étudiés principalementdans le sud <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>, nous supposons que <strong>la</strong> partie nord <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> présente <strong>une</strong> richesse enherbiers équivalente.44


Le prix <strong>de</strong> <strong>la</strong> tonne carbone a été fixé à 25 €. Il s’agit d’un prix moyen calculé sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong>2007/2008. En 2007, ce prix était <strong>de</strong> 20 € (P<strong>la</strong>n d’affaires <strong>du</strong> PNBA, 2007). La <strong>valeur</strong> <strong>totale</strong>résultante approchait les 5 400 €. D’après les hypothèses posées et nos calculs, celle-ciavoisine les 7 500 € pour <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> d’étu<strong>de</strong> (Encadré 2).Encadré 2 Bénéfice financier <strong>de</strong> <strong>la</strong> séquestration <strong>de</strong> carbone <strong>de</strong>s herbiers marins <strong>du</strong> PNBASurface d’herbiers (en Km 2 , en hectares)x quantité <strong>de</strong> carbone séquestré (en Kg,en tonnes)x prix d’<strong>une</strong> tonne <strong>de</strong> carbone= <strong>valeur</strong> <strong>totale</strong> en Euro= <strong>valeur</strong> <strong>totale</strong> en UM1 000 Km 2 (soit 100 000 hect.)3 Kg/hect./an (= 300 000 Kg = 300tonnesx 25 €/t= 7 500 €= 2 940 456 UMSource : S.FERNANDEZ (2009)Nous avons basé nos calculs sur <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> employée dans le P<strong>la</strong>n d’affaires <strong>du</strong> PNBA <strong>de</strong>2007. Cette métho<strong>de</strong> peut être critiquée. En effet, <strong>la</strong> séquestration <strong>du</strong> carbone peut êtreappréhendée d’<strong>une</strong> autre manière par exemple par l’évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> pro<strong>du</strong>ction primaire <strong>de</strong>sherbiers (G.PERGENT 24 ). Pour ce<strong>la</strong>, il faudrait disposer d’<strong>une</strong> évaluation <strong>de</strong>s surfacescouvertes par les herbiers <strong>du</strong> Banc d’Arguin, ce qui permettrait d’estimer <strong>la</strong> pro<strong>du</strong>ctionprimaire et donc <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> carbone « piégée » par cette pro<strong>du</strong>ction. Il serait souhaitable<strong>de</strong> prendre en compte <strong>la</strong> pro<strong>du</strong>ction primaire <strong>de</strong>s espèces présentes avec leur contributionrespective (surfaces) pour l’ensemble <strong>de</strong>s herbiers <strong>du</strong> Banc d’Arguin.• Repro<strong>du</strong>ction et grossissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource halieutiqueLe service le plus important ren<strong>du</strong> par le <strong>Parc</strong> concerne <strong>la</strong> repro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressourcehalieutique. Malgré <strong>de</strong>s <strong>la</strong>c<strong>une</strong>s sur le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> d’usage indirect, il est toutefoisvérifié qu’<strong>une</strong> part substantielle <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource halieutique mauritanienne se repro<strong>du</strong>it dansle Banc d’Arguin et qu’<strong>une</strong> proportion importante <strong>de</strong> poissons s’y développe pour atteindreleur sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> maturité (LANDREAU, 2007).∼ Situation <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> pêche en MauritanieLa pêche est <strong>une</strong> activité importante pour les rési<strong>de</strong>nts <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> et également pour <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion mauritanienne, plus particulièrement celle <strong>du</strong> littoral. Avec <strong>une</strong> ZEE <strong>de</strong>230 000 Km 2 et un p<strong>la</strong>teau continental <strong>de</strong> 39 000 Km 2 , <strong>la</strong> zone maritime mauritanienne estréputée être parmi les plus riches au mon<strong>de</strong> en ressources halieutiques. Comme nous l’avonsdéjà exposé précé<strong>de</strong>mment, elle doit cette richesse à <strong>la</strong> forte pro<strong>du</strong>ctivité biologique <strong>de</strong> seseaux in<strong>du</strong>ite par un important upwelling présent pratiquement toute l’année dans cette zone.24 Informations collectées par mails45


La pêche maritime a été et <strong>de</strong>meure, <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong>s années 1960, le moteur <strong>du</strong>développement économique et social <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone côtière et le principal pourvoyeur d’emploismo<strong>de</strong>rnes <strong>du</strong> pays (CHERIF, 2007).Les ressources halieutiques sont exploitées à <strong>la</strong> fois par <strong>la</strong> pêche artisanale (PA) mais aussipar <strong>la</strong> pêche in<strong>du</strong>strielle (PI), via <strong>de</strong>s embarcations nationales et étrangères. L’encadré ci<strong>de</strong>ssousrépertorie les chiffres clés <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche soulignant ainsi l’importance <strong>de</strong> cette activité.Encadré 3 Les chiffres clés <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche en Mauritanie- Un potentiel halieutique exploitable d’environ 1,5 millions <strong>de</strong> tonnes/an- Une flottille in<strong>du</strong>strielle <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 350 navires, dont 160 mauritaniens et environ 200unités appartenant à l’UE, 3000 embarcations <strong>de</strong> pêche artisanale et côtière (PAC), dont1600 mauritaniennes- Un volume moyen <strong>de</strong> captures <strong>totale</strong>s <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 700 000 t/an, dont 620000t. parl’armement in<strong>du</strong>striel, et 80000t. par <strong>la</strong> PAC,- 100000 t. débarquées, dont 80000t par <strong>la</strong> PAC et 20000t par <strong>la</strong> PI- Un chiffre d’affaire moyen à <strong>la</strong> première vente <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 400 000 000 Euro- Deux ports <strong>de</strong> pêche situés à Nouadhibou, dont un artisanal, et un in<strong>du</strong>striel- 98% <strong>de</strong>s captures <strong>totale</strong>s exportées- Une consommation nationale moyenne estimée à 4, 3 kg/habitant/an- Contribution d’environ 6% au PIB, 25 -30% au budget, 35-40% <strong>de</strong>s recettes d’exportation- 36 000 emplois, dont 12000 par <strong>la</strong> PAC, 3000 par <strong>la</strong> PI, et 21000 in<strong>du</strong>its à terreSource : CHERIF, 2007« A l’échelle nationale, <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche aux recettes publiques s’élève à environ30 % <strong>du</strong> budget national <strong>de</strong> l’Etat. La flotte <strong>de</strong> pêche mauritanienne est composée d’environ4 300 unités dont 90 % d’embarcations artisanales. Les captures sont estimées à 720 000tonnes environ pour l’année 2005, dont près <strong>de</strong> 90 % <strong>du</strong>es à <strong>la</strong> pêche in<strong>du</strong>strielle. Letonnage capturé est <strong>la</strong>rgement dominé par les petits pé<strong>la</strong>giques, qui représentent plus <strong>de</strong>80% <strong>du</strong> total <strong>de</strong>s captures en poids. Viennent ensuite les poissons démersaux (11 %), lescéphalopo<strong>de</strong>s (5%) et les crustacés » (LANDREAU, 2007).Le littoral mauritanien est riche en ressources halieutiques et plus spécifiquement le Bancd’Arguin. Sa fa<strong>une</strong> ichtyologique riche en nombre d’espèces reste cependant peu étudiée.Des fluctuations d’abondance liées à l’alternance <strong>de</strong>s saisons froi<strong>de</strong>s et chau<strong>de</strong>s ainsi qu’auxcycles <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ction sont notées pour les espèces migratrices. Les juvéniles sontabondants, suggérant que cette zone jouerait un rôle <strong>de</strong> nurserie pour ces <strong>de</strong>rnières 25 .Le <strong>Parc</strong> fait l’objet d’un grand nombre <strong>de</strong> critiques provenant principalement <strong>de</strong> <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion mauritanienne qui voit son accès au Banc d’Arguin réglementé.Calculer <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> d’usage indirect a pour objectif d’apporter <strong>de</strong>s éléments justifiant le lienexistant entre les importants volumes d’espèces capturées hors <strong>du</strong> PNBA et le rôle joué parcelui-ci. Nous souhaitons ici souligner qu’au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> son rôle pour <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion rési<strong>de</strong>nte, le<strong>Parc</strong> apporte indirectement <strong>de</strong>s bénéfices à <strong>la</strong> ZEE mauritanienne.25 www.<strong>la</strong>route<strong>du</strong>sahara.com46


∼ MéthodologieNous avons, tout d’abord, collecté <strong>de</strong>s données portant sur <strong>la</strong> pêche artisanale et <strong>la</strong> pêchein<strong>du</strong>strielle en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>.Concernant <strong>la</strong> PA, nos données ont été collectées à l’IMROP <strong>de</strong> Nouadhibou. Ainsi, nousavons pu i<strong>de</strong>ntifier les espèces les plus péchées en <strong>de</strong>hors <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>. En multipliant lesquantités par leur prix moyen sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> référence, les recettes s’élèvent à455 377 858 UM 26 pour les dix espèces les plus pêchées. Celles-ci représentent près <strong>de</strong> 80 %<strong>de</strong>s captures <strong>totale</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> PA hors PNBA.Pour <strong>la</strong> PI, les données proviennent <strong>du</strong> Ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche mauritanien, collectées par <strong>la</strong>Délégation à <strong>la</strong> Surveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong>s Pêches et au Contrôle en Mer (DSPCM). Les quantités sontregroupées par famille. Les prix par espèce voire même par famille ont été difficiles àobtenir. Nous avons utilisé les <strong>valeur</strong>s présentées dans un tableau se rapportant auxexportations <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche en 2007 (source : Ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche mauritanien).Il découle <strong>de</strong> nos calculs que les pé<strong>la</strong>giques, les démersaux et les céphalopo<strong>de</strong>s, représentant99 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> PI total, rapportent près <strong>de</strong> 125 425 millions d’UM 27 .Ensuite, nous avons i<strong>de</strong>ntifié les espèces migrantes, dans l’enceinte <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>, pour <strong>la</strong>repro<strong>du</strong>ction ou pour <strong>la</strong> maturation. En posant <strong>de</strong>s hypothèses, nous pouvons évalueréconomiquement le service <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ction et <strong>de</strong> grossissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> réserve halieutique quepermet le <strong>Parc</strong>.∼ Valeur d’usage indirect pour <strong>la</strong> PIPour estimer <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> d’usage indirect <strong>de</strong> <strong>la</strong> PI, nous basons nos calculs sur <strong>la</strong> famille <strong>de</strong>spé<strong>la</strong>giques représentant près <strong>de</strong> 70 % <strong>de</strong>s recettes <strong>totale</strong>s (Annexe 4). La littérature limitéesur les flux migratoires <strong>de</strong>s espèces et le temps imparti ne nous permettaient pas d’abor<strong>de</strong>rl’ensemble <strong>de</strong>s familles.Au sujet <strong>de</strong>s pé<strong>la</strong>giques, en se référant à <strong>la</strong> littérature, il est commun <strong>de</strong> conclure que leschinchards, les sardinelles, les anchois et les sardines migrent dans <strong>la</strong> zone <strong>du</strong> PNBA pourleur repro<strong>du</strong>ction et que le <strong>Parc</strong> joue également un rôle <strong>de</strong> nurserie. Les figures suivantesnous présentent les flux migratoires <strong>de</strong> <strong>la</strong> sardinelle (Sardinel<strong>la</strong> ma<strong>de</strong>rensis) et <strong>de</strong>schinchards (Trachurus trecae et Trachurus trachurus). Pour ces espèces, <strong>la</strong> zone <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>représente bien un site <strong>de</strong> nurserie, ainsi que <strong>la</strong> côte sénéga<strong>la</strong>ise pour <strong>la</strong> Sardinel<strong>la</strong>ma<strong>de</strong>rensis et l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte ouest africaine pour le Trachurus trecae.La zone <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> n’est pas le seul site nutritif pour ces espèces mais il est d’<strong>une</strong> importanceincontestable. Nous notons que les sardinelles migrent vers le <strong>Parc</strong> pour leur repro<strong>du</strong>ction etensuite re<strong>de</strong>scen<strong>de</strong>nt le long <strong>du</strong> littoral mauritanien. Le PNBA représente un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux sites<strong>de</strong> nurseries <strong>du</strong> littoral ouest africain. Une partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion qui bénéfice <strong>de</strong>s zonessénaga<strong>la</strong>ises a tendance ensuite à remonter vers St Louis et l’autre à <strong>de</strong>scendre vers <strong>la</strong>26 Annexe 427 I<strong>de</strong>m47


Gambie. Pour les Trachurus treca, le chemin mirgratoire s’étend <strong>du</strong> PNBA jusqu’auSénégal. Le PNBA représente le lieu <strong>de</strong> ponte pour les Trachurus trachurus, qui migrentensuite le long <strong>du</strong> littoral mauritanien.ROY, CURY & al (1989) arrivent aussi à ces conclusions. Les clupéidés auxquelsappartiennent les sardinelles, les sardines et les anchois vivent et se repro<strong>du</strong>isent dans <strong>de</strong>szones d’upwelling saisonnier ou permanent. Le Banc d’Arguin représente <strong>une</strong> zone riche etse différencie <strong>de</strong>s autres zones d’upwelling <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte ouest africaine. « La nurserie <strong>du</strong> Bancd’Arguin, située au sud <strong>du</strong> Cap B<strong>la</strong>nc, est également <strong>une</strong> zone où <strong>la</strong> dérive <strong>de</strong>s eauxsuperficielles est atténuée par un p<strong>la</strong>teau continental <strong>la</strong>rge et par <strong>la</strong> présence d’<strong>une</strong> baiepeu profon<strong>de</strong> protégée <strong>de</strong>s vents dominants. Ces particu<strong>la</strong>rités topographiques créent <strong>de</strong>ssituations favorables à <strong>la</strong> repro<strong>du</strong>ction, les <strong>la</strong>rves ne sont pas dispersées en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>szones côtières et elles disposent <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> temps pour effectuer leur développement » (Fao,1985 ; BINET, 1988).48


Figure 2 Cycle migratoire, pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ponte et localisation <strong>de</strong>s principalesconcentrations d'a<strong>du</strong>ltes <strong>de</strong> Trachurustrecae dans <strong>la</strong> zone sénégalomauritanienneFigure 3 Dép<strong>la</strong>cements, principalespério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ction et nurseries<strong>de</strong> Sardinel<strong>la</strong> ma<strong>de</strong>rensis dans <strong>la</strong> zonesénégalo-mauritanienneFigure 4 Cycle migratoire, pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ponte et localisation <strong>de</strong>s principalesconcentrations d'a<strong>du</strong>ltes <strong>de</strong> Trachurustrachurus dans <strong>la</strong> zone sénégalomauritanienneSource : BOELY, CHABANNE, 197849


Les maquereaux (Scomber japonicus) sont aussi présents dans <strong>la</strong> zone <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>, maisseulement à l’âge a<strong>du</strong>lte (BOELY & al., 1978). Les autres espèces, les sabres et les thonidés,n’ont pas été pris en compte <strong>du</strong> fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> faible quantité péchée 28 . Il en est <strong>de</strong> même pour lesdémersaux qui ne représentent que 2,5 % <strong>de</strong>s quantités péchées.La famille <strong>de</strong>s céphalopo<strong>de</strong>s, a elle aussi été écartée, malgré le fait qu’elle représente près <strong>de</strong>25 % <strong>de</strong>s quantités péchées. Nous justifions notre choix par le fait que l’espèceprincipalement péchée dans cette famille, dotée d’<strong>une</strong> forte <strong>valeur</strong> commerciale, le poulpe,fait encore débat. En effet, les étu<strong>de</strong>s sur cette espèce ne nous permettent pas d’affirmer quele poulpe se repro<strong>du</strong>it et/ou grossit au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>du</strong> PNBA. Les avis divergent sur <strong>la</strong>question. Afin d’éviter <strong>de</strong> fragiliser nos résultats, le choix a été fait <strong>de</strong> ne pas prendre encompte cette espèce dans nos calculs. Les autres espèces ne présentant qu’<strong>une</strong> faibleproportion dans <strong>la</strong> PI, ont également été écartées.Il résulte <strong>de</strong> nos calculs que 754 835 tonnes (soit 82,96 % <strong>de</strong>s quantités <strong>totale</strong>s pêchées,Tableau 11) se repro<strong>du</strong>isent et/ou grossissent en partie 29 dans <strong>la</strong> zone <strong>du</strong> Banc d’Arguin.Ce<strong>la</strong> représente 73 973, 83 millions d’UM 30 (soit 58,98 % <strong>de</strong>s recettes <strong>totale</strong>s).Tableau 11 Captures par espèce pé<strong>la</strong>gique dans <strong>la</strong> ZEEM <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche in<strong>du</strong>strielle (juillet 2007 – juin 2008)Famille Espèces Quantités (entonnes)Pé<strong>la</strong>giquesPart (en%)Chinchards 342 724 39,6Sardinelles 218 650 25,3Anchois 111 866 12,9Maquereaux 104 417 12,1Sardines 81 595 9,4Sabres 4 268 0,5Thonidés 1 507 0,2Total 865 027 100,0Espèces se repro<strong>du</strong>isant dans le <strong>Parc</strong>et/ou y grossissantRôle <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> pour ces espèces inconnuEspèces dont le <strong>Parc</strong> ne joue pas <strong>de</strong>rôle dans <strong>la</strong> repro<strong>du</strong>ction et/ou legrossissementSource : S.FERNANDEZ (2009), d’après les données <strong>du</strong> Ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche mauritanienIl ressort que 58,98 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche in<strong>du</strong>strielle sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> d’étu<strong>de</strong>bénéficient en partie 31 <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>. Nous savons que le <strong>Parc</strong> se différencie <strong>de</strong>s autres sitesnotamment par sa richesse en ressources naturelles et son accès limité. Nous pouvons doncadmettre qu’<strong>une</strong> gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> ces 60 % bénéficient <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>. Dans notre étu<strong>de</strong>, noussupposons que ces 60 %, faute d’information plus précise, représente <strong>une</strong> partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong>d’usage indirect. Les résultats risquent d’être sur-estimés mais nous restons tout <strong>de</strong> mêmeproche <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalité.La <strong>valeur</strong> d’usage indirect pour <strong>la</strong> pêche in<strong>du</strong>strielle s’élève alors à 73 973, 83 millionsd’UM (190,777 €).28 0,5 % <strong>de</strong>s captures <strong>de</strong> pé<strong>la</strong>giques sont <strong>de</strong>s sabres et 0,2 % <strong>de</strong>s thonidés (Annexe 4)29 Nous ne pouvons démontrer que 82,96 % <strong>de</strong>s pé<strong>la</strong>giques se repro<strong>du</strong>isent et grossissent uniquement dans le PNBA.30 Soit environ 189,150 millions d’Euro31 Nous avons remarqué que certaines espèces migrent également vers le sud (côte sénéga<strong>la</strong>ise) et autres. Le PNBA nereprésente pas un site unique <strong>de</strong> nurserie.50


Nous abordons maintenant <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> d’usage indirect re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> pêche artisanale en suivant<strong>la</strong> même méthodologie.∼ Valeur d’usage indirect <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche artisanalePour <strong>la</strong> pêche artisanale, nous avons retenu les 10 espèces les plus pêchées représentant80 % <strong>de</strong>s captures <strong>totale</strong>s.Parmi celles-ci, nous trouvons <strong>la</strong> sardinelle (Sardinel<strong>la</strong> aurita) dont les migrations ont étéprésentées dans <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> d’usage indirect <strong>de</strong> <strong>la</strong> PI.Le mulet ja<strong>une</strong> (Mugil cephalus) migre vers juin dans le PNBA. Les mulets se regroupentsur les hauts-fonds côtiers entre le Cap B<strong>la</strong>nc et le Cap Timiris et entrent dans le Bancd’Arguin par l’ouest <strong>de</strong> l’île Tidra. Après cette pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> grossissement, vers le mois <strong>de</strong>novembre, à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison chau<strong>de</strong>, les bancs se reforment, et les mulets dont les femellessont arrivées à maturation, entament <strong>une</strong> migration vers le sud <strong>du</strong> pays, en empruntant <strong>une</strong>trajectoire côtière. C’est à ce moment qu’ils sont accessibles et très vulnérables à l’activité<strong>de</strong> pêche le long <strong>du</strong> littoral (BERNARDON & al, 2005).A partir <strong>du</strong> tableau 12 et <strong>de</strong> nos calculs, il en ressort que 1 691 515, 51 Kg (soit 62,72 % <strong>de</strong>squantités <strong>totale</strong>s pêchées) bénéficient <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>. Ce<strong>la</strong> représente 266,785 millions d’UM 32(soit 58,59 % <strong>de</strong>s recettes <strong>de</strong>s 10 espèces les plus péchées) qui équivaut à <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> d’usageindirect <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche artisanale.Tableau 12 Captures par espèce dans <strong>la</strong> ZEEM <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche artisanale (juillet 2007 – juin 2008)Libellé scientifiqueLibellévernacu<strong>la</strong>irePart parrapport autotal <strong>de</strong>scaptures(en %)Quantités (enKg)Prix(UM/Kg)Recettes (en UM)Part parespèce<strong>de</strong>srecettesSardinel<strong>la</strong> aurita Sardinelle 57,8 1 558 079,93 145,60 226 854 076,35 49,8Mugil cephalus Mulet ja<strong>une</strong> 4,9 133 435,58 299,26 39 931 305,58 8,8Sparus caeruleostictus Pagre bleute 3,4 91 272,22 420,94 38 420 392,31 8,4Plectorhynchus Burro 3,3 87 715,68 149,30 13 096 255,92 2,9mediterraneusOctopus vulgaris Poulpe 3,1 82 435,04 1 047,55 86 355 053,27 19,0Arius heudoloti Ank 2,3 62 195,70 111,62 6 942 494,60 1,5Argyrosomus regius Courbine 1,9 51 081,07 514,42 26 276 945,57 5,8Ethmalosa fimbriata Ethmalose 1,7 45 328,65 61,76 2 799 710,74 0,6Sepia officinalis Seiches 1,0 28 055,48 524,02 14 701 614,53 3,2TOTAL 79,3 2 139 599,35 3 274,48 455 377 848,87 100Espèces se repro<strong>du</strong>isant dans le <strong>Parc</strong> et/ou y grossissantRôle <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> pour ces espèces inconnuSource : S.FERNANDEZ (2009), d’après lesdonnées <strong>de</strong> l’IMROP32 Soit 682 682 €51


∼ Valeur d’usage indirect <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche in<strong>du</strong>strielle et artisanaleEn sommant les résultats précé<strong>de</strong>mment calculés, nous obtenons qu’environ 60 % (58,98 %précisément) <strong>de</strong> <strong>la</strong> pro<strong>du</strong>ction finale pêchée sur notre pério<strong>de</strong> d’étu<strong>de</strong> bénéficient <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>.Ce<strong>la</strong> équivaut à 74 241 millions d’UM (soit 189,975 millions d’euro).Selon le P<strong>la</strong>n d’affaires <strong>du</strong> PNBA <strong>de</strong> 2007, « l’hypothèse <strong>la</strong> plus probable est 60 % <strong>de</strong> <strong>la</strong>pro<strong>du</strong>ction <strong>totale</strong> actuellement péchées en Mauritanie bénéficie directement <strong>de</strong> l’existence<strong>du</strong> PNBA ». Notre étu<strong>de</strong> arrive à <strong>la</strong> même conclusion.Nous <strong>de</strong>vons ajouter à cette somme les bénéfices perçus par l’Etat. Une part provient <strong>de</strong>saccords <strong>de</strong> pêche entre l’Union Européenne (UE) et <strong>la</strong> République Is<strong>la</strong>mique <strong>de</strong> Mauritanie(RMI) d’<strong>une</strong> hauteur <strong>de</strong> 86 millions d’euro (33 milliards d’UM) et <strong>une</strong> autre <strong>de</strong>s taxes etimpôts. Ces recettes ne sauraient exister, ou <strong>du</strong> moins ne seraient pas aussi importantes sansle rôle primordial que joue le PNBA pour l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche. Le budget national était en2005 <strong>de</strong> 172 milliards d’UM. La pêche y participe à hauteur <strong>de</strong> 25-30 %, ce qui équivaut à43 milliards d’UM. 33 milliards provenant <strong>de</strong>s accords <strong>de</strong> pêche, les 10 milliards restantssont issus <strong>de</strong>s taxes et impôts perçus sur l’activité.En sommant ces <strong>valeur</strong>s, nous arrivons à <strong>une</strong> <strong>valeur</strong> d’usage indirect <strong>de</strong> 117 241 millionsd’UM (300,598 millions d’Euro).∼ Répartition <strong>de</strong>s bénéficesA partir <strong>de</strong> ces informations, nous pouvons établir <strong>une</strong> <strong>estimation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> répartition <strong>de</strong>sbénéfices entre <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion mauritanienne, les pays étrangers et l’Etat mauritanien.En fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> littérature, nous posons comme hypothèse que les recettes <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêchein<strong>du</strong>strielle se répartissent comme suit : 80 % pour les pays étrangers et 20 % pour <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion nationale. Nous appliquons <strong>une</strong> répartition inverse pour les recettes <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêcheartisanale qui bénéficient d’abord à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion mauritanienne. Nous avons égalementsupposé que <strong>la</strong> part bénéficiant à l’Etat provient essentiellement <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche in<strong>du</strong>strielle. Letableau suivant nous présente <strong>la</strong> répartition monétaire par bénéficiaires.Tableau 13 Répartition monétaire par bénéficiaire (en millions d’UM)PI PA Pêche <strong>totale</strong>Popu<strong>la</strong>tion nationale 14 794,60 213,43 15 008,03Pays étrangers 59 178,40 53,36 59 231,76Etat 43 000,00 --- 43 000,00Sous-totaux 116 973,00 266,79 117 239,79Total 117 239,79Source : S.FERNANDEZ (2009)52


Les recettes <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche bénéficient en premier aux pays étrangers (59 231 millions d’Umsoit 50,5 %), ensuite à l’Etat (43 000 millions d’UM soit 36,7 %) et le troisième bénéficiaireest <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion mauritanienne (15 008 millions d’UM soit 12,8 %) (Tableau 13 etGraphique 6).Graphique 6 Répartition par bénéficiaire et par type <strong>de</strong> pêchePart parbénéficiaire (en% )100%90%80%70%60%50%40%30%20%10%0%PI PA Pêche<strong>totale</strong>Type <strong>de</strong> pêcheEtatPays étrangersPopu<strong>la</strong>tion nationaleSource : S.FERNANDEZ (2009)La part globale <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion nationale est peu importante. Mais nous <strong>de</strong>vons rappelerque près <strong>de</strong> 60% <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche <strong>totale</strong> bénéficie <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>. Sans le PNBA, cette part serait alorsencore moins importante. Nous pouvons notamment noter que parmi les accords <strong>de</strong> pêcheentre UE/RMI, <strong>une</strong> partie est prévue chaque année pour le PNBA. Ce <strong>de</strong>rnier est un atoutdans <strong>la</strong> négociation <strong>de</strong>s accords <strong>de</strong> pêche, et permet d’offrir <strong>de</strong>s ressources halieutiquesimportantes aux trois groupes <strong>de</strong> bénéficiaires.• Fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong>boratoireLe <strong>Parc</strong> présente <strong>une</strong> importante biodiversité. Un <strong>de</strong>s rôles qui peut lui être attribué est <strong>la</strong>fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong>boratoire. Un grand nombre <strong>de</strong> scientifiques, <strong>de</strong> chercheurs, <strong>de</strong> passionnés yviennent pour étudier notamment les oiseaux migrateurs qui se regroupent en grand nombresur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> d’octobre à mars. Les ressources <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> peuvent faire l’objet d’autres étu<strong>de</strong>sportant notamment sur les poissons, comme ce<strong>la</strong> a été réalisé par <strong>de</strong>s stagiaires portugaisl’année <strong>de</strong>rnière travail<strong>la</strong>nt 9 mois sur <strong>la</strong> courbine, les ti<strong>la</strong>pias et les poissons chats.53


A l’heure actuelle, <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong>meurent pour donner <strong>une</strong> <strong>valeur</strong> monétaire àcette fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong>boratoire. Socio-économique• Emplois, développement localTout d’abord, nous notons que <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> a été accompagnée <strong>de</strong> <strong>la</strong> créationd’un grand nombre d’emplois dans <strong>la</strong> zone même <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> mais également en <strong>de</strong>hors,notamment dans les bureaux <strong>du</strong> PNBA.Un certain nombre d’emplois ont déjà été pris en compte dans le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> d’usagedirect notamment avec les calculs <strong>de</strong> l’écotourisme 33 , <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its et <strong>de</strong><strong>la</strong> pêche. Pour éviter un double comptage, ces <strong>de</strong>rniers ne sont pas pris en compte. Desemplois dans les bureaux <strong>de</strong> Nouakchott et <strong>de</strong> Nouadhibou ont aussi été créés entrel’observatoire <strong>du</strong> PNBA, les agents <strong>de</strong> conservation …etc. Il serait intéressant d’avoir <strong>de</strong>sdonnées exactes sur ces emplois et <strong>de</strong> pouvoir calculer les gains perçus par le personnel <strong>du</strong><strong>Parc</strong>. En l’absence <strong>de</strong> données, nous ne prendrons pas en compte ces éléments.D’autre part, <strong>la</strong> présence <strong>du</strong> PNBA encourage les investisseurs dans le développement localnotamment dans les services <strong>de</strong> base comme l’accès à <strong>la</strong> santé, à l’é<strong>du</strong>cation, à l’eau et àl’assainissement (Exemple : <strong>la</strong> création <strong>de</strong> l’unité <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssalement <strong>de</strong> Ten Alloul qui permet<strong>de</strong> fournir <strong>de</strong> l’eau potable aux habitants <strong>de</strong> Ten Alloul et d’Iwik).La thématique <strong>de</strong> développement local se compose <strong>de</strong> dix « sous-programmes » :- Participer à l’é<strong>la</strong>boration et à <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> développement locauxavec <strong>la</strong> Comm<strong>une</strong>, les différents services techniques <strong>de</strong> l’Etat, les organisationslocales et socioprofessionnelles ;- Favoriser le soutien à <strong>la</strong> valorisation et <strong>la</strong> transformation locale <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong>pêche, promouvoir leurs transformations traditionnelles et favoriser <strong>une</strong> meilleuremaîtrise par <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion locale <strong>de</strong>s circuits <strong>de</strong> commercialisation ;- E<strong>la</strong>borer et mettre en œuvre un programme <strong>de</strong> formation à caractère professionnel,au profit <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions dans <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche ;- Contribuer à l’amélioration <strong>de</strong>s capacités financières et <strong>de</strong> négociationscommerciales <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions ;- Appuyer <strong>la</strong> structuration <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions, en vue <strong>de</strong> faciliter leurs représentations etleur participation à l’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> gestion interne au PNBA ;- Développer les possibilités <strong>de</strong> fréquentation <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> en améliorant <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>scampements et leurs équipements ainsi que <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s services ;33 Des emplois ont été crées ou sont en cours <strong>de</strong> création dans ce secteur comme par exemple les éco gui<strong>de</strong>s ornithologuesactuellement en formation à Mamghar.54


- I<strong>de</strong>ntifier et promouvoir <strong>de</strong>s nouveaux pro<strong>du</strong>its écotouristiques et améliorer l’offreartisanale et <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its locaux ;- En rapport avec les instances nationales en charge <strong>du</strong> tourisme, contribuer à <strong>la</strong>constitution d’un corps <strong>de</strong> gui<strong>de</strong>s spécialisés ;- Favoriser le développement d’un tourisme national et régional ;- Et préparer le prochain PAG en écotourisme.Les financements proviennent <strong>de</strong> six structures/programmes différents : le projet RARES 34 ,Projet d’Approfondissement <strong>de</strong>s Connaissances scientifiques <strong>de</strong> l’écosystème <strong>du</strong> Golfe <strong>du</strong>Banc d’Arguin (PACOBA), Programme <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong>s Ressources Naturelles (ProGRN) 35 ,WWF, Organismo Autónomo Parques Nacionales (OAPN) et Wings Over Wet<strong>la</strong>nd WI-WOW 36 .∼ Subventions reversées pour <strong>la</strong> thématique <strong>de</strong> développement localD’<strong>une</strong> façon générale, en nous basant sur le budget prévisionnel <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> 2009 <strong>du</strong>PNBA, nous observons que 26,8 % (soit près <strong>de</strong> 331 400 €) <strong>du</strong> budget total sont reversés audéveloppement local (24,5 % à <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité, 24,5 % à <strong>la</strong> thématique <strong>de</strong>gouvernance, 16,7 % à <strong>la</strong> coordination <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche scientifique et 7,7 % à <strong>la</strong>communication).Pour approcher <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> d’usage indirect liée au développement local, notre intérêt se porteplus précisément sur le budget <strong>de</strong> l’Etat mauritanien consacré à cette thématique. D’après lebudget prévisionnel <strong>de</strong>s activités 2009, le montant <strong>de</strong>s subventions versées par l’Etat pour lePNBA est <strong>de</strong> 220 100 € dont 91 000 € (35 285 297 UM) dans ce domaine. Il s’agit ici <strong>du</strong>montant le plus important consacré à <strong>une</strong> activité <strong>du</strong> PAG par l’Etat. Ensuite, vient <strong>la</strong>gouvernance, <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité, <strong>la</strong> communication et <strong>la</strong> coordination <strong>de</strong> <strong>la</strong>recherche scientifique.Nous pouvons noter qu’en plus <strong>de</strong> l’Etat, parmi les six autres sources <strong>de</strong> financements, <strong>de</strong>uxd’entre elles (RARES et WOW) investissent en premier dans le développement local.• LimitesQuelques limites sont à préciser.Tout d’abord, nous avons retenu dans notre <strong>estimation</strong> uniquement <strong>la</strong> somme allouée parl’Etat. Il serait souhaitable <strong>de</strong> pouvoir i<strong>de</strong>ntifier les sommes versées par les autresorganismes mauritaniens.34 Programme <strong>de</strong> Régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l’Accès aux Ressources et Surveil<strong>la</strong>nce dans le PNBA, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fondation Internationale <strong>du</strong>Banc d’Arguin (FIBA)35 Un <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> <strong>la</strong> coopération technique alleman<strong>de</strong> en Mauritanie, Deutsche Gesellschaft für TechnischeZusammenarbeit (GTZ)36 Programme <strong>de</strong> projets <strong>de</strong> Wet<strong>la</strong>nds International55


D’autre part, comme nous l’avons exposé précé<strong>de</strong>mment, il aurait été pertinent <strong>de</strong> pouvoircerner <strong>de</strong>s bénéfices perçus par <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion mauritanienne en termes d’emploi.3.1.3 Valeur d’option Bioprospection futureLe PNBA, riche en biodiversité, peut faire l’objet d’<strong>une</strong> bioprospection future. Ce<strong>la</strong> consisteà effectuer un inventaire et à évaluer les éléments constitutifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité biologique dansle but <strong>de</strong> sa conservation et <strong>de</strong> son utilisation <strong>du</strong>rable. Cette activité mobilise généralementles secteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> pharmacologie, <strong>de</strong> <strong>la</strong> biotechnologie et <strong>de</strong> l’agriculture, notamment dansles pays en développement.Aujourd’hui le PNBA ne fait l’objet d’auc<strong>une</strong> extraction <strong>de</strong> ses ressources dans ce domaine. RecommandationsUne étu<strong>de</strong> propre au sujet <strong>de</strong>vrait être entreprise. Certains pays attirent un grand nombred’entreprises pharmaceutiques comme le Costa Rica. « L’entreprise pharmaceutique Mercka versé un million <strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs à l’Instituto Nacional <strong>de</strong> Biodiversidad (INBio), un organismecostaricain mandaté par le gouvernement comme fournisseur <strong>de</strong> ressources génétiques.D’<strong>une</strong> part, ces paiements initiaux permettent aux utilisateurs <strong>de</strong> sé<strong>du</strong>ire les consommateurssoucieux d’équité tout en établissant, dès le départ, <strong>de</strong> bonnes re<strong>la</strong>tions commerciales avecleurs fournisseurs <strong>du</strong> Sud » (MORIN, 2003). Il serait judicieux d’i<strong>de</strong>ntifier les végétauxprésents dans le PNBA et <strong>de</strong> répertorier ceux qui pourraient intéresser les in<strong>du</strong>striels. Uneétu<strong>de</strong> annexe portant sur le projet en lui-même, sur son efficacité, sur sa cohérence <strong>de</strong>vraitêtre mise en œuvre afin <strong>de</strong> ne pas risquer que cette nouvelle activité ait un effet néfaste surles RN <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> et le développement local.Nous venons d’abor<strong>de</strong>r <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> d’usage qui regroupe <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> d’usage direct, indirect etd’option. Pour les <strong>de</strong>ux premières, <strong>de</strong>s <strong>estimation</strong>s ont pu être réalisées. Plusieurs limites ontété présentées soulignant ainsi que <strong>de</strong>s recherches dans plusieurs domaines doivent sepoursuivre ou se développer. Nous avons toutefois obtenu <strong>une</strong> partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> d’usagedirect qui s’élève à environ 117 614,782 millions d’UM (soit 305,458 millions d’euro).Nous poursuivons notre approche <strong>de</strong> <strong>la</strong> VET avec <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> <strong>de</strong> non usage.56


3.2 Valeur <strong>de</strong> non usageLa <strong>valeur</strong> <strong>de</strong> non usage est très importante dans le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> VET. Le non-usagereprésente 80 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> <strong>de</strong>s services <strong>de</strong>s écosystèmes marins et côtiers (FAILLER,2009).3.2.1 Définition, concept et méthodologie généraleEncadré 4 Valeur <strong>de</strong> non usage (ou d’existence)« On regroupe sous <strong>la</strong> dénomination <strong>de</strong> <strong>valeur</strong> d’existence (ou <strong>de</strong> non usage) les bénéficesque va tirer un agent <strong>du</strong> maintien dans le temps <strong>de</strong> <strong>la</strong> disponibilité d’un bien, sans que celuicisoit <strong>de</strong>stiné à être utilisé ».Source : P<strong>la</strong>n d’affaires, PNBA, 2007Estimer monétairement <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> <strong>de</strong> non usage est un travail complexe. Jusqu’à présent,auc<strong>une</strong> métho<strong>de</strong> n’a c<strong>la</strong>irement été définie pour réaliser un tel travail.La métho<strong>de</strong> <strong>du</strong> consentement à payer (CAP) est souvent adoptée. Il s’agit d’<strong>une</strong> métho<strong>de</strong><strong>de</strong>s révé<strong>la</strong>tions <strong>de</strong>s préférences <strong>de</strong>s indivi<strong>du</strong>s. Elle consiste à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tioncombien ils sont prêts à payer pour que telle zone soit protégée ou combien voudraient-ilsêtre dédommagés si ce bien venait à disparaître. Il en découle les sommes <strong>du</strong> consentement àpayer et <strong>du</strong> consentement à recevoir.Cette métho<strong>de</strong> a surtout été employée à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> <strong>la</strong> marée noire <strong>de</strong> l’Exxon Val<strong>de</strong>z en1989. Une controverse importante a eu lieu entre les victimes <strong>de</strong> <strong>la</strong> pollution, favorables àcette métho<strong>de</strong> pour prendre en compte tous les dommages et Exxon qui <strong>la</strong> décrivait commetrop incertaine. Une dizaine <strong>de</strong> prix Nobel s’est alors penchée sur <strong>la</strong> question et <strong>la</strong> métho<strong>de</strong><strong>du</strong> CAP. Cette controverse n’est toujours pas terminée, mais les instances judiciaires ont prisacte qu’il fal<strong>la</strong>it utiliser ce type <strong>de</strong> métho<strong>de</strong> pour évaluer <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> <strong>totale</strong> <strong>de</strong>s préjudices, enparticulier en ce qui concerne <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> <strong>de</strong> non-usage.Cette métho<strong>de</strong> permet d’avoir <strong>une</strong> évaluation pour l’indivi<strong>du</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> <strong>du</strong> bien, qui <strong>de</strong>plus est déjà dans <strong>une</strong> unité permettant <strong>la</strong> comparaison avec d’autres évaluations, puisqu’elles’exprime en unités monétaires. Elle est cependant sujette à <strong>de</strong> nombreuses critiques. Ellecomporte un certain nombre <strong>de</strong> biais dont le biais hypothétique 37 , biais lié à l’administration<strong>du</strong> questionnaire, biais stratégique 38 , d’inclusion 39 , effet revenu 40 …etc.37 Lorsque les biens sont vraiment hors marché les résultats sont assez peu fiables, en particulier pour les <strong>valeur</strong>s <strong>de</strong> nonusage. En effet les agents sont p<strong>la</strong>cés dans <strong>une</strong> situation <strong>de</strong> marché fictif et leurs manques <strong>de</strong> référence vont avoir pourconséquence <strong>de</strong>s réponses sans rapport avec les choix qu'ils feraient dans <strong>une</strong> situation réelle (http://web.lmd.jussieu.fr)38 Ce biais apparait lorsque les agents ne paient pas réellement ce qu'ils déc<strong>la</strong>rent comme consentement à payer. Ils ontintérêt à l'exagérer. Dans le même ordre d'idée leur perception <strong>de</strong>s coûts, et <strong>de</strong>s disponibilités à payer <strong>de</strong>s autres agents vontinfluencer leurs réponses (http://web.lmd.jussieu.fr).39 En particulier pour <strong>de</strong>s biens environnementaux qui ne sont pas <strong>du</strong> quotidien <strong>de</strong> l'agent, par exemple <strong>de</strong>s espèces àprotéger, que l'agent pense être importantes. Dans ce cas <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> déc<strong>la</strong>rée va être celle donnée à l'ensemble <strong>de</strong>s biens57


En pratique, P.FAILLER travaille actuellement sur <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> <strong>de</strong> non usage, les métho<strong>de</strong>semployables et également sur <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> socio-économique <strong>de</strong> plusieurs aires protégées enAfrique <strong>de</strong> l’ouest dans le cadre <strong>du</strong> programme RAMPAO (Réseau régional <strong>de</strong>s AiresMarines Protégées en Afrique <strong>de</strong> l’Ouest). En juin <strong>de</strong>rnier, lors d’un colloque en Martinique,il présentait <strong>la</strong> méthodologie employée pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> <strong>de</strong> non usage <strong>de</strong>s récifscoralliens. Il vise à développer <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> d’analyse conjointe. Il souligne égalementl’absence d’étu<strong>de</strong> méthodologique en <strong>la</strong> matière. Il existe un grand nombre d’évaluateurs sur<strong>la</strong> <strong>valeur</strong> d’usage mais peu sur <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> <strong>de</strong> non usage. Son travail se focalise sur cette<strong>de</strong>rnière.3.2.2 Valeur d’existence <strong>du</strong> PNBAL’objectif est d’estimer <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> pour l’extérieur, c’est-à-dire d’estimer ce quereprésente le <strong>Parc</strong> pour <strong>la</strong> communauté internationale. Dans cette <strong>valeur</strong>, doivent êtreregroupés <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s paysages, le patrimoine historique et culturel, le rôle <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> pourles oiseaux migrateurs (refuge) 41 , le legs aux générations futures et <strong>la</strong> biodiversité.Seul B. LANDREAU dans le rapport d’affaires <strong>du</strong> PNBA <strong>de</strong> 2007, a abordé <strong>la</strong> VET <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>.Il avait choisi <strong>de</strong> sommer les subventions internationales afin <strong>de</strong> tenter d’approcher <strong>la</strong> <strong>valeur</strong>d’existence. Comme il l’a souligné, <strong>la</strong> communauté internationale est disposée à financer le<strong>Parc</strong>. Ce<strong>la</strong> signifie que le <strong>Parc</strong> a intrinsèquement <strong>une</strong> <strong>valeur</strong> d’existence.Comme ce <strong>de</strong>rnier a pu le souligner, cette méthodologie a le risque <strong>de</strong> sous-évaluer <strong>la</strong> <strong>valeur</strong>d’existence. Son avantage est qu’elle est incontestable. D’autres méthodologies pourraientêtre utilisées (<strong>valeur</strong> hypothétiques, …etc.) mais compte-tenu <strong>du</strong> temps imparti, il s’est tenuà cette approximation qui pourrait être, par <strong>la</strong> suite, réévaluée. «La métho<strong>de</strong> peut toujoursêtre critiquée, ce qui compte est d'obtenir <strong>de</strong>s résultats, qui peuvent être discutés, améliorés.Cette matière est encore en friche, pourtant nous en avons gran<strong>de</strong>ment besoin si nousvoulons préserver notre environnement 42 » (LANDREAU, 2009). RecommandationsEtant donné l’importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> d’existence dans <strong>la</strong> VET et sa complexité, il seraitprimordial <strong>de</strong> réaliser <strong>une</strong> étu<strong>de</strong> en complément. Un groupe <strong>de</strong> travail (ou un binôme)pourrait s’en chargeait. Une étu<strong>de</strong> d’environ 6 mois, avec <strong>de</strong>s missions en Europe et enMauritanie, pourrait être envisagée.d'<strong>une</strong> certaine catégorie et non à un bien précis. Ceci se tra<strong>du</strong>it par un consentement à payer indépendant <strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong>bien protégé. Ou encore par le fait que <strong>la</strong> somme <strong>de</strong>s consentements pour divers biens dépasse <strong>la</strong>rgement le consentement àpayer pour les biens agrégés. Ce biais semble être causé par le sentiment d'agir pour <strong>une</strong> bonne cause. En effet les agentsattribuent <strong>une</strong> somme forfaitaire pour cette cause, ce qui con<strong>du</strong>it au biais d'inclusion. L'agent considère qu'il est en situation<strong>de</strong> don, et non <strong>de</strong> transaction ce qui fait que c'est son consentement à donner pour un œuvre charitable qui est mesuré et passes préférences (http://web.lmd.jussieu.fr).40 Le CAP pour les biens environnementaux dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation courante <strong>de</strong> l'indivi<strong>du</strong>, et donc <strong>de</strong> ses dotations. Enparticulier les agents plus riches ont généralement un consentement à payer plus important que les agents plus pauvres, cequi a pour conséquence <strong>de</strong> leur donner un poids plus important dans les évaluations que ce que donnerait <strong>une</strong> mesuredirecte <strong>du</strong> bien-être (http://web.lmd.jussieu.fr).41 A l’origine, le <strong>Parc</strong> a été conçu dans le but <strong>de</strong> protéger les oiseaux migrateurs. La zone représente pour eux un site idéal.42 Informations et témoignages collectés par mails58


La première étape consisterait à réaliser <strong>une</strong> étu<strong>de</strong> bibliographique sur les différentes étu<strong>de</strong>smenées jusqu’à ce jour.Dans un second temps, à partir <strong>de</strong> ce travail, en s’appuyant également sur les étu<strong>de</strong>s et lesrecommandations <strong>de</strong> P.FAILLER et T.BINET, <strong>une</strong> méthodologie <strong>de</strong> travail et unquestionnaire d’enquête pourraient être établis.Une troisième étape concernerait les enquêtes <strong>de</strong> terrain, réalisées en Mauritanie, maiségalement en Europe. L’idéal serait <strong>de</strong> pouvoir interroger en plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionmauritanienne et européenne, les gestionnaires <strong>de</strong>s <strong>Parc</strong> Nationaux dans lesquels les oiseauxmigrateurs trouvent refuges.Un traitement <strong>de</strong>s données et <strong>une</strong> analyse finale clôturerait ce travail.Après avoir abordé l’ensemble <strong>de</strong>s composantes <strong>de</strong> <strong>la</strong> VET <strong>du</strong> PNBA, présentant lespremiers résultats et répartition au cas par cas, nous abordons, dans <strong>la</strong> partie suivante, lerésultat global, <strong>la</strong> répartition globale <strong>de</strong>s bénéfices et l’évolution dans le temps d’<strong>une</strong> partie<strong>de</strong> <strong>la</strong> VET.59


4. Résultats, répartition <strong>de</strong>s bénéfices et projectionsDans cette partie nous présentons les résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> VET dans son ensemble, <strong>la</strong>répartition globale par bénéficiaire ainsi que <strong>la</strong> projection <strong>de</strong> l’évolution d’<strong>une</strong> partie <strong>de</strong> <strong>la</strong>VET.4.1 RésultatsComme déjà exposé plus haut, nous n’avons pu évalue chac<strong>une</strong> <strong>de</strong>s composantes <strong>de</strong> <strong>la</strong> VET.Toutefois, nous présentons ici <strong>une</strong> première <strong>estimation</strong>. Selon les métho<strong>de</strong>s employées et lesdonnées disponibles, il ressort que le PNBA avoisine les 117 614, 782 millions d’UM (soit305,458 €). Cette <strong>estimation</strong> est importante mais pourtant ne représente pas <strong>la</strong> totalité <strong>de</strong> <strong>la</strong>VET <strong>du</strong> PNBA. En i<strong>de</strong>ntifiant l’ensemble <strong>de</strong>s composantes <strong>de</strong> <strong>la</strong> VET, cette <strong>valeur</strong> seraitencore plus élevée, essentiellement après l’évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> d’existence.Plus en détail, le tableau 14 reprend les <strong>valeur</strong>s estimées dans <strong>la</strong> partie 3. Ainsi <strong>la</strong> <strong>valeur</strong>d’usage direct représentant les bénéfices issus <strong>de</strong> l’usage direct <strong>de</strong>s ressources <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> parles agents économiques s’élève à 338,557 millions d’UM (879 000 €) 43 . La <strong>valeur</strong> d’usagedirect ne représente que 0,29 % <strong>de</strong> l’<strong>estimation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> globale obtenue. La <strong>valeur</strong>d’usage indirect, quant à elle, a plus <strong>de</strong> poids. Elle représente 99,7 % <strong>de</strong> notre <strong>valeur</strong>générale, soit 117 279,225 millions d’UM (304,587 €). La <strong>valeur</strong> d’option et <strong>la</strong> <strong>valeur</strong>d’existence n’ont pu être exprimées monétairement dans cette étu<strong>de</strong>.Tableau 14 Valeur économique <strong>totale</strong> <strong>du</strong> PNBAValeurd'usageValeur d'usagedirectEn millions d'UM En pourcentagePêche 326,433 0,278Transformation <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its 3,997 0,003Ecotourisme 8,127 0,007Elevage --- ---Séquestration <strong>de</strong> carbone 2,940 0,002Repro<strong>du</strong>ction etgrossissement <strong>de</strong> <strong>la</strong>117 241,000 99,680ressourceValeur d'usageindirectFonction <strong>de</strong> <strong>la</strong>boratoire --- ---Développement local 35,285 0,030Valeur d'option Bioprospection future --- ---Valeur <strong>de</strong>Valeur d'existencenon usage--- ---Total en millions d'UM 117 614,782 100,000Total en millions d'euro 305,458Source : S.FERNANDEZ (2009)43 L’élevage n’a pas été comptabilisé <strong>du</strong> fait d’un manque <strong>de</strong> données.60


4.2 RépartitionAprès avoir obtenu <strong>une</strong> <strong>estimation</strong> partielle <strong>de</strong> <strong>la</strong> VET <strong>du</strong> PNBA, il apparaît importantd’i<strong>de</strong>ntifier les gagnants et les perdants. En premier lieu, nous présenterons,quantitativement, <strong>une</strong> répartition spatiale entre les différents groupes <strong>de</strong> bénéficiaires.Ensuite, nous abor<strong>de</strong>rons, qualitativement, <strong>une</strong> répartition selon le type <strong>de</strong> biens et <strong>de</strong>services.4.2.1 Répartition spatialeLes bénéfices sont répartis entre <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion rési<strong>de</strong>nte <strong>du</strong> PNBA, <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> ZEEmauritanienne (ZEEM), le bureau <strong>du</strong> PNBA basé à Nouakchott, l’Etat mauritanien et lespays étrangers qui bénéficient indirectement <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>. Dans cette partie, nousn’avons pas comptabilisé les recettes issues <strong>de</strong> <strong>la</strong> séquestration <strong>du</strong> carbone. Elles sontbénéfiques pour chaque bénéficiaire et il était impossible d’évaluer <strong>la</strong> répartition pourchacun pour cet élément. Le détail <strong>de</strong> nos calculs se trouve en annexe.Nous résumons dans le tableau suivant les résultats obtenus. Le 1 er bénéficiaire est <strong>la</strong>communauté internationale qui détient 50,36 % <strong>de</strong>s bénéfices, principalement issus <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>valeur</strong> d’usage indirect <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> et <strong>de</strong> son rôle dans <strong>la</strong> repro<strong>du</strong>ction et le grossissement <strong>de</strong>sressources halieutiques. Ce<strong>la</strong> explique aussi <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce accordée à l’Etat. Avec 36,56 % <strong>de</strong>sbénéfices, l’Etat est le 2 ème gagnant. Rappelons que <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong> ces bénéfices provient <strong>de</strong>l’activité <strong>de</strong> pêche.La popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> ZEEM et celle <strong>du</strong> PNBA apparaissent dans notre étu<strong>de</strong> comme les <strong>de</strong>uxperdants (Tableau 15).Tableau 15 Répartition globale par groupe <strong>de</strong> bénéficiairesRecettes (enmillionsd'UM)Part parbénéficiaire (en%)Popu<strong>la</strong>tionrési<strong>de</strong>nte auPNBA 371,14064 0,32Mauritanie Popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong>ZEEM 15 008,03 12,76Bureau PNBA 3,096 0,00Etat mauritanien 43 000 36,56CommunautéPays étrangersextérieure59 231,76 50,36Total 117 614 100,00Source : S.FERNANDEZ (2009)La « mauvaise » position <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions mauritaniennes est à analyser. Nombre <strong>de</strong> critiquessont faites envers le PNBA. Il semble que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion mauritanienne ne soit pas assezinformée <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>, <strong>de</strong> son rôle et <strong>de</strong>s bénéfices qu’elle peut en tirer. Au niveau61


<strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion rési<strong>de</strong>nte, il semble qu’elle ne soit pas assez prise en considération et queleur participation reste peut-être limitée. Il est paradoxal que ce groupe <strong>de</strong> bénéficiaires soitle <strong>de</strong>rnier alors qu’il « subit » en première ligne <strong>la</strong> réglementation imposée par le PNBA. LePNBA et l’Etat mauritanien <strong>de</strong>vraient prendre en compte ces premières conclusions en <strong>la</strong>matière, même si celles-ci ne se réfèrent qu’à <strong>une</strong> <strong>estimation</strong> partielle <strong>de</strong> <strong>la</strong> VET.4.2.2 Répartition selon le type <strong>de</strong> biens et servicesUne autre répartition peut se faire selon le type <strong>de</strong> biens et services. La typologie <strong>de</strong>Samuelson (1954) nous présente <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s biens (Tableau 16).Tableau 16 Typologie <strong>de</strong> Samuelson <strong>de</strong>s biens publics et privésExclusionNon exclusionRivalité Biens privés Biens communs(ou biens publics impurs)Non rivalité Biens <strong>de</strong> club Biens collectifs(ou biens publics purs)La non exclusion résulte <strong>de</strong> l’impossibilité d’exclure <strong>de</strong>s agents économiques <strong>de</strong> l’accès à unbien ou service.La non-rivalité correspond au fait que les agents ne sont pas en concurrence pour l’usage <strong>de</strong>ce même bien ou service.En fonction <strong>de</strong> leur nature, <strong>de</strong> leurs caractéristiques intrinsèques ainsi que <strong>de</strong> leur contexte,les biens et services vont engendrer <strong>de</strong>s bénéfices pour différents groupes (<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionrési<strong>de</strong>nte dans le PNBA, <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion mauritanienne, l’Etat mauritanien, <strong>la</strong> communautéinternationale…etc.).Dans notre étu<strong>de</strong>, <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s biens et services sont rivaux. Dans l’exemple, <strong>de</strong>sressources halieutiques <strong>du</strong> PNBA, <strong>la</strong> capture <strong>de</strong> celles-ci par un indivi<strong>du</strong> se fait au détrimentd’un autre agent.Nous abordons tout d’abord les biens et services présents dans le <strong>Parc</strong>. Cette zone estsoumise à <strong>une</strong> réglementation spécifique. La gestion <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> appartient au PNBA qui doitrespecter <strong>de</strong>s directives nationales et internationales. Les droits <strong>de</strong> propriété ne sont pasc<strong>la</strong>irement établis quant aux ressources naturelles. Celles-ci n’appartiennent pas à <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion locale, ni même à l’Etat. Cependant, les Imraguen ont un accès prioritaire auxressources halieutiques <strong>de</strong> cette zone sans forcément possé<strong>de</strong>r un droit <strong>de</strong> propriété. Ilsdétiennent plusieurs droits, dont l’usus qui est le droit d’utilisation <strong>du</strong> bien, le fructus qui estle droit <strong>de</strong> percevoir les fruits et les pro<strong>du</strong>its. Mais ils ne possè<strong>de</strong>nt pas l’abusus qui est ledroit <strong>de</strong> disposer <strong>de</strong> sa propriété comme on l’entend. En effet, ils sont tout <strong>de</strong> même soumisà <strong>une</strong> réglementation visant à éviter <strong>une</strong> surexploitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource et à permettre <strong>une</strong>exploitation <strong>du</strong>rable. De ces biens, il découle donc <strong>de</strong>s bénéfices pour <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionrési<strong>de</strong>nte <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>.62


Les activités directement liées au <strong>Parc</strong> (<strong>la</strong> transformation <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its, l’écotourisme etl’élevage) vont bénéficier également aux popu<strong>la</strong>tions locales <strong>du</strong> fait ici d’<strong>une</strong> caractéristiqueprécise : Les biens et services utilisés dans les activités sont privés.D’autres biens et services dont le bénéfice est indirect sont présents dans <strong>la</strong> zone <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>.Soumis à <strong>la</strong> réglementation <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>, ceux-ci sont également <strong>de</strong>s biens et services privés. Enrevanche, il est intéressant <strong>de</strong> noter que leurs bénéfices n’iront pas uniquement à <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion rési<strong>de</strong>nte. Des ressources naturelles telles que les herbiers marins, <strong>la</strong>biodiversité, <strong>la</strong> biosprospection, <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong>boratoire <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>, le service ren<strong>du</strong> par ce<strong>de</strong>rnier dans <strong>la</strong> repro<strong>du</strong>ction et le grossissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource halieutique…etc., pro<strong>du</strong>isent<strong>de</strong>s services écologiques et auront <strong>de</strong>s externalités positives touchant à <strong>la</strong> fois <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionlocale, mais aussi l’ensemble <strong>du</strong> pays et même <strong>la</strong> communauté internationale.Nous avons i<strong>de</strong>ntifié ces bénéfices notamment pour le service ren<strong>du</strong> dans <strong>la</strong> repro<strong>du</strong>ction etle grossissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource halieutique. La communauté internationale <strong>de</strong> pêcheursbénéficie fortement <strong>de</strong> ce service ren<strong>du</strong> par le <strong>Parc</strong>.La fonction <strong>de</strong> puits <strong>de</strong> carbone offerte par les herbiers marins joue également un rôleimportant dans <strong>la</strong> lutte contre le réchauffement climatique, et a donc <strong>la</strong> caractéristique d’êtreun bien public mondial.Quand nous nous situons hors <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>, nous sommes en présence <strong>de</strong> biens communs (oubiens publics impurs). La majorité <strong>de</strong>s biens et services environnementaux sont en libreaccès, hormis dans le 2 ème parc national <strong>de</strong> Mauritanie, le <strong>Parc</strong> <strong>du</strong> Diawling. Ceci posé, <strong>de</strong>sexceptions sont à souligner notamment pour ce qui concerne les ressources halieutiques.Comme nous avons pu l’abor<strong>de</strong>r préa<strong>la</strong>blement, <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion sont mis enp<strong>la</strong>ce dans le but d’éviter <strong>une</strong> surexploitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource. Des outils sont mis en p<strong>la</strong>cetels que <strong>la</strong> limitation à l’entrée, les licences <strong>de</strong> pêche, les taxes, <strong>la</strong> définition <strong>de</strong>s saisons <strong>de</strong>pêche…etc.La plupart <strong>de</strong>s bénéfices se répartissent proportionnellement au niveau d’exploitation <strong>de</strong>sressources halieutiques. Nous avons pu constater qu’<strong>une</strong> part importante <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêchein<strong>du</strong>strielle et donc <strong>de</strong> l’exploitation <strong>de</strong>s ressources halieutiques est à mettre au crédit <strong>de</strong>pays étrangers. Il est possible <strong>de</strong> concevoir que l’état mauritanien, par le biais <strong>de</strong>s taxesissues <strong>de</strong>s accords <strong>de</strong> pêche entre l’UE/RMI, fait payer aux usagers indirects <strong>de</strong> cettefonction <strong>du</strong> parc, le prix pour bénéficier <strong>de</strong> ce service.La répartition <strong>de</strong>s bénéfices en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s biens et services est donc <strong>une</strong> tachedélicate, fortement liée à <strong>la</strong> définition <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> propriété.Quand on parle <strong>de</strong> biens et <strong>de</strong> services environnementaux, <strong>la</strong> question <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> propriétéest toujours délicate à abor<strong>de</strong>r. Si toutes les ressources sont en libre accès, un risque <strong>de</strong>surexploitation peut émerger. La régu<strong>la</strong>tion se justifie lorsque les bénéfices indivi<strong>du</strong>els oucommunautaires sont plus importants que les coûts subis.63


4.3 ProjectionsAprès avoir présenté le résultat partiel <strong>de</strong> <strong>la</strong> VET et <strong>la</strong> répartition <strong>de</strong>s bénéfices, nousprésentons l’évolution <strong>de</strong>s bénéfices issus <strong>de</strong> l’usage direct <strong>de</strong>s ressources naturelles <strong>du</strong><strong>Parc</strong>. Pour les autres <strong>valeur</strong>s, un trop grand nombre d’hypothèses <strong>de</strong>vrait être posé. Nousavons aussi pu constater plus haut que les popu<strong>la</strong>tions locales apparaissaient comme lesperdants. Nous souhaitons souligner que les conclusions préa<strong>la</strong>blement établies ne sont pasfigées dans le temps. Grâce à l’évolution <strong>de</strong>s activités, les recettes peuvent croître. Nousoptons ainsi pour indiquer <strong>une</strong> tendance partielle <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s bénéfices <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>.• PêcheConcernant cette activité, <strong>de</strong>ux éléments sont à prendre en compte dans <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong>projections : l’effort <strong>de</strong> pêche et le niveau <strong>de</strong>s stocks.Le rapport RARES, <strong>de</strong> 2007, d’OULD TALEB OUDL SIDI, nous révèle que l’effort <strong>de</strong>pêche augmente au fil <strong>de</strong>s années. « L’évolution <strong>de</strong> l’effort <strong>de</strong> pêche <strong>de</strong>s <strong>la</strong>nches est analyséesur <strong>la</strong> base <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> jours <strong>de</strong> mer plus proche <strong>de</strong> l’effort effectif qui est sensé tra<strong>du</strong>irel’impact réel sur les ressources pêchées. Celui-ci a progressé <strong>de</strong> 16 % en 2007 passant <strong>de</strong>12 108 jours <strong>de</strong> mer en 2006 à 14 036 en 2007. Cette évolution est très contrastée suivantles sites, les engins <strong>de</strong> pêche et les saisons ».Concernant le niveau <strong>de</strong>s stocks, il aurait été souhaitable <strong>de</strong> pouvoir l’évaluer chac<strong>une</strong> <strong>de</strong>sespèces. A défaut <strong>de</strong> pouvoir réaliser un tel travail, nous pouvons noter qu’<strong>une</strong> tendance trèsc<strong>la</strong>ire est observée. Selon l’évaluation <strong>de</strong>s ressources et l’aménagement <strong>de</strong>s pêcheries <strong>du</strong>6 ème groupe <strong>de</strong> travail IMROP <strong>de</strong> 2006, « <strong>la</strong> biomasse <strong>de</strong>s ressources démersalesmauritaniennes aurait ainsi été divisée par 3 environ, entre 1982 et 2006. Les abondancesobservées au cours <strong>de</strong>s trois <strong>de</strong>rnières années sont les plus faibles <strong>de</strong> <strong>la</strong> série. Même si <strong>de</strong>seffets <strong>de</strong> l’environnement sont possibles, l’exploitation constitue très vraisemb<strong>la</strong>blement lefacteur principal <strong>de</strong> cette diminution d’abondance ».Nous posons les hypothèses suivantes :- l’effort <strong>de</strong> pêche s’accentue d’<strong>une</strong> part,- d’autre part le niveau <strong>de</strong>s stocks diminue.Ainsi nous supposons que les recettes <strong>de</strong> cette activité augmentent chaque année <strong>de</strong> 5 %.D’après nos investigations, les recettes <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche augmenteraient <strong>de</strong> 15,5 % sur <strong>une</strong>pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 10 ans, passant <strong>de</strong> 326 à 3 862 millions d’UM (Tableau 17). Les popu<strong>la</strong>tionslocales seraient les premières bénéficiaires <strong>de</strong> cette hausse.64


Tableau 17 Prévisions <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> économique <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche2008 2009 2010 2011 2012 2013Recettes 326 433 773 331 164 697 335 964 186 340 833 232 345 772 844 350 784 0442014 2015 2016 2017 2018 TotalVariationentre 2008 et2018355 867 871 361 025 377 366 257 628 371 565 710 376 950 720 3 862 620 083 15,5• Transformation <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>itsSource : S.FERNANDEZ (2009)En nous basant sur les données présentes dans les rapports Ould Hadé M & Le Douguet L,2009, Appui aux transformatrices <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its traditionnels, Rapport provisoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison2007-2008, PNBA et OULD HADE M. & LE DOUGUET L., 2009, Appui auxtransformatrices <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its traditionnels, Rapport provisoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison 2008-2009,PNBA, nous posons l’hypothèse suivante : les recettes <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutargue et les autres pro<strong>du</strong>its<strong>de</strong> transformation subissent respectivement <strong>une</strong> augmentation <strong>de</strong> 1,5 % chaque année.Tableau 18 Prévisions <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> économique <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its2008 2009 2010 2011 2012 2013Recettes poutargue 946 021 932 592 914 571 896 898 879 566 862 570Recettes <strong>de</strong>s autres pro<strong>du</strong>its 3 069 211 3 005 177 2 923 334 2 843 877 2 766 732 2 691 828Total 4 015 232 3 937 769 3 837 905 3 740 775 3 646 298 3 554 3982014 2015 2016 2017 2018 TotalVariationentre 2008 et2018845 902 829 556 813 526 797 806 782 389 9 501 397 -17,32 619 096 2 548 471 2 479 887 2 413 282 2 348 596 29 709 489 -23,53 464 998 3 378 027 3 293 413 3 211 087 3 130 985 39 210 886 -22,0Source : S.FERNANDEZ (2009)65


Selon nos prévisions, sur <strong>une</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 10 ans, les recettes <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its<strong>de</strong>vraient diminuer <strong>de</strong> 22 % (Tableau 18). Les résultats pour cette activité sont discutables.Nous prenons en compte qu’<strong>une</strong> partie <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>. Nous aurions pu émettre commehypothèse que l’ensemble <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges seraient formés à cette activité avec l’appui <strong>du</strong>PNBA. Les recettes <strong>de</strong>vraient alors être plus importantes que celles reprises dans le tableau18. De plus, seules les pro<strong>du</strong>ctions <strong>de</strong> poutargue rachetées par le PNBA sont comptabilisées.En ajoutant les recettes issues <strong>de</strong>s autres circuits <strong>de</strong> distribution, les projections différeraientet nous pourrions espérer pour l’avenir <strong>une</strong> variation positive.• EcotourismeNous posons les hypothèses suivantes :- Il n’y a pas d’investissements massifs par <strong>de</strong>s tours opérateurs étrangers(LESCUYER, 2006).- Jusqu’à 2012, nous supposons que le nombre <strong>de</strong> visiteurs sera constant en raison <strong>du</strong>climat politique <strong>du</strong> pays et <strong>de</strong>s différents événements récents (Aleg en 2007, coupd’Etat en 2008, attentant suici<strong>de</strong> en août 2009). Ces <strong>de</strong>rniers éléments ont eu pourconséquence un net déficit touristique illustré par exemple par l’annu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>nombreux vols au départ <strong>de</strong> Paris et Marseille à <strong>de</strong>stination d’Aleg, prévus pouroctobre 2009.- Nous émettons l’hypothèse que l’activité touristique reprendra à partir <strong>de</strong> 2013, <strong>du</strong>fait <strong>de</strong> l’amélioration <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tions touristiques <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> et également <strong>de</strong>l’amélioration <strong>du</strong> contexte politique. Nous estimons qu’il faudra environ 5 ans pourque les mesures <strong>du</strong> nouveau PAG, dont l’objectif d’améliorer l’offre touristiques faitpartie, soient mises en p<strong>la</strong>ce. Ainsi, à partir <strong>de</strong> 2013, le nombre <strong>de</strong> visiteurs au <strong>Parc</strong>augmenterait <strong>de</strong> 10 % par an 44 .- Pour les mêmes raisons, nous supposons que le nombre <strong>de</strong> nuitées augmentera <strong>de</strong> 0,5nuits chaque année à partir <strong>de</strong> 2013.- Le droit d’entrée semble peu élevé par rapport à d’autres parcs (Exemple : 65 000FCFA pour le <strong>Parc</strong> National <strong>de</strong> l’Ivindo au Gabon) et à <strong>la</strong> richesse et <strong>la</strong> fragilité quicomposent le <strong>Parc</strong>. Nous supposons que le tarif journalier augmenteraitprogressivement <strong>de</strong> 380 UM/an passant en 10 ans <strong>de</strong> 1 200 à 5 000 UM.- Concernant, les sorties en <strong>la</strong>nches, nous constatons que sur <strong>la</strong> saison 2007/2008,environ 62 touristes (soit 2, 4 % <strong>de</strong>s visiteurs) y ont participé. N’ayant que peu <strong>de</strong>données sur l’activité et ne disposant pas d’étu<strong>de</strong> simi<strong>la</strong>ire dans un autre pays, nousconservons ce ratio pour nos projections. Le prix <strong>de</strong> <strong>la</strong> sortie en <strong>la</strong>nche lui aussirestera constant <strong>du</strong> fait qu’il est déjà re<strong>la</strong>tivement élevé. D’autres activitéstouristiques étant susceptibles <strong>de</strong> se développer, il n’apparaîtrait pas opportund’augmenter le tarif <strong>de</strong> <strong>la</strong> sortie en <strong>la</strong>nche.- Nous pouvons raisonnablement supposer que les recettes <strong>de</strong> <strong>la</strong> restauration <strong>de</strong>vraientcroître avec l’augmentation <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong>s visiteurs. Cependant, en l’absence <strong>de</strong>données sur le nombre <strong>de</strong> visiteurs se restaurant chez les vil<strong>la</strong>geois ou sur le prixappliqué par repas, nous poserons comme hypothèse que les recettes <strong>de</strong> <strong>la</strong>restauration sont constantes.- Concernant les recettes liées aux campements, sur <strong>la</strong> saison 2007/2008, environ 10%<strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> visiteurs passaient en moyenne <strong>de</strong>ux nuits sur le <strong>Parc</strong>. Ce chiffre paraît44 Dans l’étu<strong>de</strong> sur le PNI au Gabon, <strong>une</strong> <strong>de</strong> leurs hypothèses entraînait <strong>une</strong> multiplication par un facteur supérieur à 2 <strong>du</strong>nombre <strong>de</strong> visiteurs sur 10 ans.66


sous-évalué. En effet, par divers témoignages, nous avons pu constater que plusieurspersonnes séjournent sur le <strong>Parc</strong> sans payer <strong>de</strong> droits d’entrée, ni <strong>de</strong> fraisd’hébergement. Le nombre <strong>de</strong> nuitées peut aussi ne pas être correctementcomptabilisé, en raison d’<strong>une</strong> mauvaise information, ou d’<strong>une</strong> mauvaise coordinationentre visiteurs et vil<strong>la</strong>geois. Nous émettons comme hypothèse que <strong>la</strong> collected’informations sera améliorée, que les tarifs seront mieux appliquées et que lenombre <strong>de</strong> visiteurs séjournant sur le <strong>Parc</strong> augmentera. Nous posons commehypothèse que 15 % <strong>de</strong>s visiteurs séjournent sur le <strong>Parc</strong> chaque année, sachant que leprix moyen <strong>de</strong> location d’<strong>une</strong> tente est <strong>de</strong> 5 000 UM.Tableau 19 Prévisions <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> économique <strong>de</strong> l'écotourisme2008 2009 2010 2011 2012 2013Campement 2 712 800 2 621 063 2 532 428 2 446 790 2 364 048 5 376 420Restauration 891 100 860 966 831 851 803 721 776 542 750 282Lanches 1 425 940 1 377 720 1 331 130 1 286 116 1 242 625 1 320 664Droit d'entrée 3 096 000 3 938 551 4 720 577 1 286 116 6 115 433 7 407 512Total 8 125 840 8 798 300 9 415 987 5 822 744 10 498 648 14 854 8772014 2015 2016 2017 2018 TotalVariation entre2008/20186 666 414 8 097 232 9 681 473 11 432 764 13 365 840 67 297 272 4,93724 910 700 397 676 712 653 828 631 718 8 302 027 0,711 403 604 1 491 753 1 585 438 1 685 007 1 790 828 15 940 825 1,268 837 760 10 418 438 12 162 798 14 085 166 16 201 019 88 269 370 5,2317 632 689 20 707 819 24 106 421 27 856 764 31 989 405 179 809 494 3,94Source : S.FERNANDEZ (2009)Les recettes entre 2003 et 2018 ont été multipliées par 4 environ (Tableau 19). Les droitsd’entrée et les campements ont été multipliés respectivement par 5,23 et 4,93. Les sorties en<strong>la</strong>nches par 1,26 et les recettes <strong>de</strong> <strong>la</strong> restauration par 0,74. La popu<strong>la</strong>tion, sur 10 ans, <strong>de</strong>vraitvoir ses revenus issus <strong>de</strong> l’activité écotouristique croître.67


• Projections généralesEn cumu<strong>la</strong>nt ces informations, les bénéfices issus <strong>de</strong>s activités <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> augmenteraient entre2008 et 2018 plus <strong>de</strong> 20 % passant <strong>de</strong> 338,5 à 412 millions d’UM (Graphique 7).Graphique 7 Evolution dans le temps <strong>de</strong>s bénéfices associés aux activités <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>450400350300En millions d'UM2502001501005002008 2010 2012 2014 2016 2018AnnéesEcotourismeTransformation <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>itsPêcheSource : S.FERNANDEZ (2009)La pêche est l’activité dont <strong>la</strong> variation positive sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> est <strong>la</strong> plus importante (15 %),puis vient l’écotourisme (4 %). Seule <strong>la</strong> transformation <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its voit ses bénéficesdiminuer dans le temps selon nos projections (22 %). Nous avons plus haut énoncé quelquesexplications sur cette importante baisse.Nous avons abordé dans ces trois <strong>de</strong>rnières parties <strong>la</strong> VET et tenter d’estimer partiellementcelle-ci, d’i<strong>de</strong>ntifier les bénéficiaires <strong>la</strong> possible évolution <strong>de</strong>s recettes tirées <strong>de</strong>s activitéspropres au <strong>Parc</strong>. Nous avons pu obtenir comme conclusions que le <strong>Parc</strong> génèred’importantes recettes reversées à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion locale, mauritanienne, à l’Etat et à <strong>la</strong>communauté internationale. Afin <strong>de</strong> renforcer ces conclusions, nous complétons notre étu<strong>de</strong>par <strong>une</strong> analyse SWOT qui apporte <strong>de</strong>s éléments qualitatifs.68


5. Réflexions sur l’existence <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> par <strong>une</strong> analyseSWOTIl parait nécessaire d’apporter <strong>de</strong>s éléments supplémentaires pour justifierl’accroissement <strong>du</strong> bien-être <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions résultant <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>. Nous avons puconstater que dans d’autres étu<strong>de</strong>s comme celle <strong>du</strong> PNI au Gabon et celle en cours <strong>de</strong> P.FAILLER, T. BINET & al., il apparaissait important d’apporter <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong>comparaison afin <strong>de</strong> valoriser les résultats obtenus.Etant donné que nous n’avons pu calculer l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> VET et que nous nous sommesheurtés à <strong>de</strong> nombreuses limites dans nos travaux, nous ne pouvons vraisemb<strong>la</strong>blement pasutiliser <strong>une</strong> comparaison quantitative.Rappelons qu’à l’origine <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>, il était prévu d’estimer <strong>la</strong> VET sur <strong>de</strong>ux scénarios afin<strong>de</strong> les comparer (Scénario « avec le <strong>Parc</strong> » et scénario « sans le <strong>Parc</strong> »). Au fil <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>,<strong>de</strong>s discussions avec les agents <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> et avec mes responsables <strong>de</strong> stage, il a été jugépréférable d’occulter cette métho<strong>de</strong>. Ce<strong>la</strong> peut se justifier par le temps re<strong>la</strong>tivement courtimparti à cette étu<strong>de</strong> mais aussi par le manque <strong>de</strong> données pour le scénario « sans <strong>Parc</strong> ».Ce<strong>la</strong> aurait nécessité <strong>de</strong> poser un certain nombre d’hypothèses, fragilisant les premiersrésultats obtenus et en les rendant plus critiquables.Nous souhaitons tout <strong>de</strong> même établir <strong>une</strong> approche comparative pour valoriser le travail etles conclusions tirées par nos premiers travaux. Ainsi, nous choisissons d’utiliser l’analyseSWOT (Strengths / Weaknesses / Opportunities / Threats) 45 .5.1 Analyse SWOT5.1.1 Définition et concepts <strong>de</strong> l’analyse SWOTLa matrice SWOT (Strengths / Weaknesses / Opportunities / Threats) peut aussi être appeléemodèle LCAG <strong>du</strong> nom <strong>de</strong> ses quatre développeurs (Learned, Christensen, Andrews etGuth). Ce modèle a été créé en 1965 par ces quatre professeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Harvard BusinessSchool. Il s’agit d’un outil d’analyse stratégique. L’objectif est <strong>de</strong> mener <strong>une</strong> étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>sforces et <strong>de</strong>s faiblesses d’<strong>une</strong> organisation, d’un territoire, d’un secteur …etc. avec lesopportunités et les menaces <strong>de</strong> son environnement, afin d’ai<strong>de</strong>r à <strong>la</strong> définition d’<strong>une</strong> stratégie<strong>de</strong> développement.Le but <strong>de</strong> l’analyse est <strong>de</strong> prendre en compte, dans <strong>la</strong> stratégie, à <strong>la</strong> fois les facteurs interneset externes, en maximisant les potentiels <strong>de</strong>s forces et <strong>de</strong>s opportunités et en minimisant leseffets <strong>de</strong>s faiblesses et <strong>de</strong>s menaces (Tableau 20).La logique <strong>de</strong> l’analyse SWOT est <strong>la</strong> suivante :45 AFOM (Atouts / Forces / Opportunités / Menaces)69


Tableau 20 Logique <strong>de</strong> l'analyse SWOTPositifNégatifInterne Forces FaiblessesExterne Opportunités MenacesGénéralement l’analyse SWOT est un outil privilégié pour les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> stratégie oud’entreprenariat. L’analyse peut être utile afin d’i<strong>de</strong>ntifier les axes stratégiques à développer.Elle peut aussi servir à vérifier que <strong>la</strong> stratégie qui a été adoptée est <strong>une</strong> réponse satisfaisanteaux problématiques existantes. Ainsi elle peut être utilisée en évaluation :- Ex ante, pour définir les axes stratégiques ou en vérifier <strong>la</strong> pertinence,- Intermédiaire pour juger <strong>de</strong> <strong>la</strong> pertinence et éventuellement <strong>de</strong> <strong>la</strong> cohérence <strong>de</strong>sprogrammes en cours,- Ex post pour vérifier <strong>la</strong> pertinence et <strong>la</strong> cohérence <strong>de</strong> <strong>la</strong> stratégie ou <strong>du</strong> programme.Abordons maintenant l’apport <strong>de</strong> ce type d’analyse pour nos travaux.Source : http://ec.europa.eu5.1.2 Apports pour l’étu<strong>de</strong> en coursDans notre étu<strong>de</strong>, nous utilisons l’analyse SWOT afin <strong>de</strong> mettre en avant les forces etfaiblesses <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux scénarios que nous voulions étudier à l’origine : Scénario 1 «Avec le<strong>Parc</strong>» et Scénario 2 «Sans le <strong>Parc</strong>». Le but est <strong>de</strong> donner <strong>de</strong>s éléments pour chac<strong>une</strong> <strong>de</strong>ssituations afin <strong>de</strong> pouvoir les comparer qualitativement et d’en tirer <strong>de</strong>s conclusionssupplémentaires permettant <strong>de</strong> justifier <strong>la</strong> présence <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>.Nous faisons <strong>de</strong>ux types d’analyse composées <strong>de</strong>s éléments <strong>du</strong> tableau 20.L’analyse interne sert à i<strong>de</strong>ntifier les points forts et faibles <strong>du</strong> scénario sur <strong>la</strong> zone <strong>du</strong>PNBA. Il convient d’examiner les activités et ses performances. Nous faisons référence ici à<strong>la</strong> zone <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> et à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion rési<strong>de</strong>nte.• Les forces correspon<strong>de</strong>nt aux éléments positifs que <strong>la</strong> zone offre. Lesavantages que ce site possè<strong>de</strong> en opposition à l’extérieur. En d’autrestermes, nous souhaitons i<strong>de</strong>ntifier ce qui rend ce site riche et particulier.• Les faiblesses désignent les domaines où le <strong>Parc</strong> est susceptible d’afficher<strong>de</strong>s difficultés.L’analyse externe vise à i<strong>de</strong>ntifier les opportunités et les menaces <strong>de</strong> l’environnementgénéral.70


• Les opportunités correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s tendances favorables qui ouvrent <strong>de</strong>nouvelles perspectives <strong>de</strong> développement dont le <strong>Parc</strong> pourrait tirer profit.• Les menaces désignent <strong>de</strong>s problèmes posés par <strong>une</strong> transformation <strong>de</strong>l’environnement dûe à <strong>de</strong>s causes régionales ou p<strong>la</strong>nétaires. En l’absence<strong>de</strong> modification stratégique, elles peuvent détériorer le <strong>Parc</strong>.La sous-partie suivante présente les tableaux SWOT établis pour les <strong>de</strong>ux scénarios.71


5.2 Tableaux SWOT5.2.1 Scénario 1 « Avec le <strong>Parc</strong> »Tableau 21 Analyse SWOT avec le <strong>Parc</strong>FORCES∼ EnvironnementRichesse en biodiversité (espèces endémiques, espèces en voie <strong>de</strong> disparition, nombre importantd’oiseaux migrateurs, ressources halieutiques importantes : site <strong>de</strong> nurserie et <strong>de</strong> grossissement<strong>de</strong>s espèces, phoques moines …)Importance <strong>de</strong>s mangroves, <strong>de</strong>s herbiers marins (puits <strong>de</strong> carbone)Climat régulier <strong>la</strong> plupart <strong>du</strong> temps, propice à <strong>la</strong> repro<strong>du</strong>ctionAbsence d’animaux dangereuxFonction <strong>de</strong> <strong>la</strong>boratoire (déjà existante mais qui peut encore s’exploiter plus <strong>la</strong>rgement)Intérêt <strong>de</strong>s végétaux pour les in<strong>du</strong>stries pharmaceutiques∼ EconomieForte activité <strong>de</strong> pêche artisanale pour les ImraguenDéveloppement d’activités économiques : construction <strong>de</strong> <strong>la</strong>nches, <strong>de</strong> voiles, artisanat local,transformation <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>itsEchanges marchands plus importants et plus diversifiés géographiquement <strong>du</strong> fait <strong>de</strong>sinvestissements <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> (qui a entraîné <strong>une</strong> amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> fabricationet par suite <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it lui-même)Développement <strong>de</strong> l’activité écotouristique et d’activités annexes (ex : formation d’éco-gui<strong>de</strong>sornithologues)Elevage∼ SocialSavoir faire locauxParticipation <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionAmélioration <strong>de</strong> l’accès à <strong>la</strong> santé (ex : mise à disposition d’<strong>une</strong> ambu<strong>la</strong>nce pour les rési<strong>de</strong>nts <strong>du</strong><strong>Parc</strong>), à l’é<strong>du</strong>cation (ex : construction d’écoles, programme d’alphabétisation), à l’eau potable(usines <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssalement)∼ InstitutionnelleCréation <strong>de</strong> coopératives <strong>de</strong> vil<strong>la</strong>ges, <strong>de</strong> femmesSoutien <strong>de</strong> l’Etat par <strong>de</strong>s subventions, part <strong>de</strong>s accords <strong>de</strong> pêche reversée au PNBA∼ TechniqueTransfert <strong>de</strong> compétencesAppui au développement <strong>de</strong>s compétences localesFAIBLESSES∼ EnvironnementAbsence <strong>de</strong> réglementation pour <strong>la</strong> partie terrestreZone désertique, problème d’eau potableImpact physique <strong>de</strong>s pressions anthropiques liées au développement <strong>de</strong> l’écotourisme et <strong>de</strong>smoyens <strong>de</strong> transport utilisésGestion <strong>de</strong>s déchetsEvaluation <strong>du</strong> seuil <strong>de</strong> capacité <strong>de</strong> charge maximal∼ EconomieForte dépendance <strong>de</strong>s marchés extérieurs au PNBA (pêche, écotourisme, transformation <strong>de</strong>pro<strong>du</strong>its)∼ SocialErosion culturelleChoc <strong>de</strong>s cultures (tourisme)Assistance trop forte <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion rési<strong>de</strong>nte, risque <strong>de</strong> dépendance∼ InstitutionnelleDépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> gestion <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>de</strong>s pouvoirs publics (<strong>la</strong> Direction <strong>du</strong> PNBA dépend <strong>du</strong>ministère <strong>de</strong> l’environnement), l’instabilité <strong>de</strong>s institutions peut avoir <strong>de</strong>s effets pervers sur <strong>la</strong>bonne gouvernance <strong>du</strong> PNBA72


OPPORTUNITESEnvironnementMeilleure prise en compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> l’environnementValorisation <strong>du</strong> patrimoine historique, culturelle et <strong>de</strong> <strong>la</strong> richesse en biodiversitéEconomieEcotourisme (existe déjà mais peut être développé)SocialIncitations créées pour les investisseurs nationaux et internationaux dans le système é<strong>du</strong>catif,système <strong>de</strong> santé, accès à l’eauInstitutionnelleReconnaissance au niveau international (par l’augmentation <strong>de</strong> leur participation financièrenotamment)MENACESEnvironnementSeuil <strong>de</strong> capacité <strong>de</strong> charges (menace qui provient essentiellement <strong>du</strong> tourisme)Pêche illicite (navires motorisés, surpêche …)EconomiePêche : concurrence entre les pêcheurs <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> et ceux venant <strong>de</strong> l’extérieurTourisme : Destination 1 ère en Mauritanie : l’AdrarSocialErosion culturelleDépendanceInstitutionnelleinstabilité <strong>de</strong>s institutionsSource : S.FERNANDEZ (2009)73


5.2.2 Scénario 2 « Sans le <strong>Parc</strong> »Tableau 22 Analyse SWOT sans le <strong>Parc</strong>FORCES∼ EnvironnementRichesse en biodiversité (espèces endémiques, espèces en voie <strong>de</strong> disparition, nombreimportant d’oiseaux migrateurs, ressources halieutiques importantes : site <strong>de</strong> nurserie et<strong>de</strong> grossissement <strong>de</strong>s espèces, phoques moines …)Importance <strong>de</strong>s mangroves, <strong>de</strong>s herbiers marins (puits <strong>de</strong> carbone)Climat régulier <strong>la</strong> plupart <strong>du</strong> temps, propice à <strong>la</strong> repro<strong>du</strong>ctionAbsence d’animaux dangereux∼ EconomiePêche artisanale et in<strong>du</strong>strielle (importants ren<strong>de</strong>ments et bénéfices en début <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>)Elevage∼ SocialSavoir faire locaux∼ InstitutionnelleCoopérationsIndépendance gestionnaireOPPORTUNITES∼ EnvironnementFonction <strong>de</strong> <strong>la</strong>boratoire en début <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>, mais suite aux pressions anthropiques, <strong>la</strong>zone perdra <strong>de</strong> son intérêt.∼ EconomieTourisme <strong>de</strong> masseFAIBLESSES∼ EnvironnementPressions anthropiques sur les ressources naturelles (poissons, herbiers,mangroves…etc.)Destruction <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s poissons et <strong>de</strong>s nids <strong>de</strong>s oiseaux migrateurs∼ EconomieBaisse <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>s captures au fil <strong>du</strong> tempsForte concurrence au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche∼ SocialRisque d’enc<strong>la</strong>vement <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions localesPerte d’i<strong>de</strong>ntité pour les ImraguenDisparition <strong>du</strong> savoir faire local ImraguenPas d’investissement particulier dans l’accès au service <strong>de</strong> base (le site ne sera plusattractif )∼ InstitutionnellePas <strong>de</strong> soutien particulier <strong>de</strong> l’Etat ou <strong>de</strong>s instances internationales∼ EnvironnementTourisme <strong>de</strong> masseMENACES∼ EconomiePerte en termes d’image et <strong>de</strong> notoriété <strong>du</strong> sitePerte <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its issus <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation et <strong>de</strong> leur mise en <strong>valeur</strong>∼ InstitutionnelleInstabilité <strong>de</strong>s institutions74Source : S.FERNANDEZ (2009)


5.3 CommentairesComme nous avons pu l’observer dans <strong>la</strong> partie portant sur l’<strong>estimation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> VET, lescénario « Avec le <strong>Parc</strong> » présente un certain nombre <strong>de</strong> points positifs. En se référant auxpremiers résultats <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> VET et aux éléments présentés dans l’analyse SWOT,nous pouvons en effet souligner qu’en présence <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>, <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> l’environnementest mise à l’honneur. Il en découle <strong>la</strong> sauvegar<strong>de</strong> d’un écosystème riche et fragile à <strong>la</strong> fois.Ainsi, <strong>la</strong> réglementation instaurée vise à minimiser l’impact <strong>de</strong>s pressions anthropiques surl’environnement. Les ressources halieutiques notamment sont protégées. Le site <strong>du</strong> PNBAreprésente, comme nous avons pu le souligner, <strong>une</strong> zone favorable à <strong>la</strong> repro<strong>du</strong>ction et augrossissement d’un certain nombre d’espèces marines. Cette zone est aussi idéale pour lesoiseaux, d’autres espèces animales endémiques et/ou en voie <strong>de</strong> disparition y trouventrefuge, comme nous le montre l’exemple <strong>du</strong> phoque moine présent dans <strong>la</strong> réserve satellite<strong>de</strong> Nouadhibou.Outre l’aspect environnemental, le PNBA offre <strong>de</strong>s débouchés économiques tant pour <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion rési<strong>de</strong>nte (par l’activité <strong>de</strong> pêche notamment, où l’on note <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>mentsimportants, par <strong>la</strong> vente <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its transformés et par l’écotourisme) que pour <strong>la</strong> ZEEM.Des emplois sont notamment créés suite à <strong>la</strong> présence <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>. Nous pouvons prendrel’exemple <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its à <strong>la</strong>quelle un soutien tout particulier est apporté.Des formations et <strong>de</strong>s investissements en matériel ont lieu. De plus le PNBA s’engage àacheter <strong>la</strong> pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> poutargue et <strong>la</strong> revend sur les marchés extérieurs. Ce<strong>la</strong> entraîne unrevenu certain aux femmes pratiquant cette activité. Ce<strong>la</strong> a aussi pour effet <strong>de</strong> les inciter àpro<strong>du</strong>ire davantage et <strong>de</strong> leur permettre <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its respectant au mieux les normessanitaires, élevant ainsi leurs ventes aux marchés européens, par exemple, très amateurs <strong>de</strong>poutargue.La présence <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> est aussi un atout pour le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion rési<strong>de</strong>nte et<strong>de</strong> son accès aux services <strong>de</strong> base. D’<strong>une</strong> part, <strong>la</strong> présence <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> permet <strong>de</strong> protéger unpeuple, les Imraguen, leur savoir faire et leurs pratiques <strong>de</strong> pêche respectueuses <strong>de</strong>l’environnement. D’autre part, ceux-ci perçoivent un apport financier extérieur. En effet,l’Etat, le <strong>Parc</strong> ainsi que <strong>la</strong> communauté internationale s’engagent à les soutenir dans leuractivité et à améliorer leurs conditions <strong>de</strong> vie par <strong>de</strong>s investissements (exemples :construction d’école, programmes d’alphabétisation, <strong>de</strong> formation <strong>du</strong> personnel <strong>de</strong> santé,construction d’unité <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssalement <strong>de</strong> l’eau…etc.). Il est vrai que ces services ne sont pasencore optimaux, <strong>de</strong>s limites subsistent. Celles-ci ont été développées. Mais sans le <strong>Parc</strong> etsans un appui étatique et extérieur, l’accès aux services <strong>de</strong> base ne serait-il pas encore pluslimité ?Le scénario « Sans le <strong>Parc</strong> » présente aussi un certain nombre d’avantages. Nous nousposons alors <strong>la</strong> question suivante : en l’absence <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>, quels seraient les avantages donttirerait <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion mauritanienne ?Tout d’abord, il semblerait que l’activité <strong>de</strong> pêche serait plus <strong>la</strong>rgement pratiquée. La zone<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> étant riche, il serait probable que les pêcheurs affluent sur cette zone. Leurs revenus75


<strong>de</strong>vraient probablement augmenter sur le court terme <strong>du</strong> fait <strong>du</strong> ren<strong>de</strong>ment important présenten début <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>. Les touristes pourraient également pêcher sans limite dans cette zoneoù <strong>la</strong> ressource est abondante.L’activité touristique pourrait, elle aussi, se développer ainsi imp<strong>la</strong>ntation d’hôtels,développement <strong>de</strong> circuits touristiques et afflux <strong>de</strong> véhicules 4x4...etc. provoquant ainsi ledéveloppement d’un tourisme <strong>de</strong> masse.Le fait que cette zone soit ouverte à tous est perçu par <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion mauritanienne commequelque chose <strong>de</strong> plus égalitaire. Cette zone riche appartient en effet à tout le mon<strong>de</strong>, ils’agit d’un bien public, chacun doit pouvoir y pénétrer et en exploiter les ressourcesnaturelles.Mais quelles sont alors les limites <strong>de</strong> cette exploitation ? Nous sommes ici dans <strong>une</strong> vision àcourt terme dans <strong>la</strong>quelle les effets positifs semblent dominer le tableau. Mais plus encore ?Sur le long terme qu’elles sont les risques ?Les scénarios 1 et 2 présentent chacun <strong>de</strong>s avantages mais également <strong>de</strong>s inconvénients.Quels sont les moins pesants ? C’est ce que nous allons tenter d’exposer.Certes, il apparaît qu’en présence <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>, <strong>la</strong> réglementation limite l’accès et l’exploitation<strong>de</strong>s ressources naturelles. Ce<strong>la</strong> peut paraître contraignant voire injuste, mais, <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionextérieure ne bénéficie-t-elle pas <strong>de</strong>s captures effectuées sur le PNBA sur les marchés <strong>de</strong>Nouakchott et <strong>de</strong> Nouadhibou par exemple. Le fait que le PNBA fasse l’objet d’<strong>une</strong>reconnaissance et d’un appui international ne peut-il pas agir sur les re<strong>la</strong>tions internationaleset rejaillir sur le bien-être <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion mauritanienne dans son ensemble ? Percevoir leseffets peut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>du</strong> temps mais le fait qu’un pays opte <strong>la</strong> conservation d’<strong>une</strong> partie <strong>de</strong>son patrimoine est toujours considéré favorablement par <strong>la</strong> communauté internationale.Nous pouvons noter les risques encourus « Sans le <strong>Parc</strong> » :Sur le court terme, les bénéfices tirés <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> pêche seraient importants, mais nouspouvons supposer que <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ction et <strong>de</strong> grossissement ne serait pas respectée<strong>du</strong> fait <strong>de</strong> pressions anthropiques trop importantes. L’effet <strong>de</strong> surpêche apparaîtrait,entraînant ainsi <strong>une</strong> diminution <strong>de</strong>s stocks <strong>de</strong> pêche et il en résulterait <strong>une</strong> diminution <strong>de</strong>srevenus liés à cette activité.D’autre part, en se développant, le tourisme pèserait aussi lour<strong>de</strong>ment sur l’environnement,notamment par le risque d’afflux massif <strong>de</strong> 4x4 dégradant l’environnement, augmentantaussi les émissions <strong>de</strong> CO 2. Les herbiers détruits par <strong>la</strong> même occasion ne seraient plus làpour remplir leur rôle <strong>de</strong> « puits <strong>de</strong> carbone ».La gestion <strong>de</strong>s déchets qui se pose déjà en présence <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> serait encore plus lour<strong>de</strong> à gérer<strong>du</strong> fait <strong>de</strong> l’occupation massive <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone. Le littoral se verrait alors envahie par <strong>de</strong>squantités <strong>de</strong> déchets ingérables. Si personne ne prenait l’initiative <strong>de</strong> mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>une</strong>quelconque gestion, ce<strong>la</strong> pourrait être catastrophique pour <strong>la</strong> zone.76


Les problèmes sanitaires seraient également majorés. Du fait que <strong>la</strong> zone resterait enc<strong>la</strong>vée,hormis <strong>la</strong> route reliant Nouakchott à Nouadhibou, nous pouvons supposer que l’Etat neserait pas tenté d’investir spécifiquement dans cette zone au <strong>de</strong>là <strong>de</strong>s politiques nationaleshabituelles.La popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s Imraguen risquerait aussi <strong>de</strong> perdre son i<strong>de</strong>ntité et <strong>de</strong> voir son savoir-fairelocal dévalorisé puis disparaître. Un <strong>de</strong>s risques encourus serait <strong>la</strong> fuite d’<strong>une</strong> partie <strong>de</strong> <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion vers <strong>la</strong> capitale ou Nouadhibou.Ce scénario 2, sur le long terme, pourrait tendre à augmenter les inégalités, (notammenthommes/femmes), à accentuer <strong>la</strong> pauvreté ou <strong>du</strong> moins <strong>la</strong> rendre stable, à entraver l’accèsaux services <strong>de</strong> base.Certes dans le scénario 2, <strong>la</strong> gestion est libre, <strong>la</strong> zone <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> est ouverte à tous et chacun sesent indépendant. Mais <strong>une</strong> intervention <strong>de</strong> l’Etat et <strong>une</strong> réglementation ne peuvent-elles pasêtre justifiées si l’objectif est <strong>la</strong> sauvegar<strong>de</strong> d’un patrimoine culturel et historique et d’<strong>une</strong>zone riche en ressources naturelles, l’amélioration <strong>du</strong> bien-être <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion rési<strong>de</strong>nte, <strong>du</strong>pays dans son ensemble voire <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté internationale ?Par les premières conclusions tirées <strong>de</strong> l’<strong>estimation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> VET et <strong>de</strong> cette analyse SWOT,nous percevons que les <strong>de</strong>ux scénarios présentent <strong>de</strong>s avantages pour les popu<strong>la</strong>tions. Lescénario 2 apporte <strong>de</strong>s bénéfices dans l’immédiat et sur le court terme. Le scénario 1 vise àpriver <strong>une</strong> partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l’accès à <strong>la</strong> zone ou <strong>du</strong> moins d’en réglementer lesactivités mais procure l’avantage d’apporter <strong>de</strong>s éléments positifs sur le long terme dontl’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion pourrait bénéficier. Des inconvénients existent dans les <strong>de</strong>uxscénarios mais semblent <strong>la</strong>rgement compensés par les avantages dans le scénario avec <strong>Parc</strong>.5.4 LimitesCette analyse a pour but <strong>de</strong> compléter notre premier travail. Cependant celle-ci reste limitée.Une <strong>de</strong>s premières limites constatée lors <strong>de</strong> l’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong>s tableaux SWOT est <strong>la</strong>difficulté <strong>de</strong> percevoir <strong>la</strong> distinction entre les éléments internes et les éléments externes.Une autre limite à l’analyse SWOT est le côté ré<strong>du</strong>cteur et simplificateur, commun à tous lesoutils aboutissant à <strong>une</strong> matrice 46 .D’autre part, il apparaît que cet outil reste subjectif. Des éléments exposés comme <strong>de</strong>s forcespeuvent être perçus par d’autres comme <strong>de</strong>s faiblesses. Il serait opportun <strong>de</strong> réaliser cemême type <strong>de</strong> travail en groupes rassemb<strong>la</strong>nt <strong>de</strong>s personnes <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> mais aussi <strong>de</strong> <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion <strong>du</strong> PNBA, <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion extérieure, ainsi que <strong>de</strong>s acteurs d’ONGinternationales…etc. En variant l’origine <strong>de</strong>s sources et en confrontant les résultats, on peutespérer aboutir à un consensus au niveau <strong>de</strong>s réponses.46 http://ec.europa.eu77


6. Propositions pour <strong>la</strong> stratégie économiqueComme nous avons pu le voir dans cette étu<strong>de</strong>, le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> VET pour <strong>une</strong> aireprotégée en général et pour le PNBA en particulier est <strong>une</strong> tâche complexe. Il faut prendre<strong>du</strong> temps pour i<strong>de</strong>ntifier les métho<strong>de</strong>s spécifiques à chaque <strong>valeur</strong>, afin d’avoir un résultatfinal aussi fiable que possible et qui pourra servir plus efficacement, notamment lorsd’investissements ou <strong>de</strong> choix politiques. Il est préférable en effet <strong>de</strong> ne pas tenter à tout prix<strong>de</strong> chiffrer <strong>la</strong> VET si <strong>de</strong>s doutes subsistes quant aux métho<strong>de</strong>s et aux données utilisées. Ence sens, nous essayons ici <strong>de</strong> répertorier les axes <strong>de</strong> recherche et <strong>de</strong> travail à développer pourrendre plus pertinents, plus fiables les futurs travaux en <strong>la</strong> matière.6.1 Nouveaux axes <strong>de</strong> rechercheAu fil <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>, nous nous sommes heurtés à un certain nombre <strong>de</strong> limites par manque <strong>de</strong>données, ou d’informations précises liées aux méthodologies à employer. L’amélioration <strong>de</strong><strong>la</strong> VET dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong> définition <strong>de</strong> nouveaux axes <strong>de</strong> recherche ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> poursuite <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>sdéjà en coursConcernant <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> d’usage direct, chaque <strong>valeur</strong> obtenue pourrait se voir plus procheencore <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalité. Des recherches ont déjà été entreprises sur <strong>la</strong> pêche notamment parl’IMROP comme nous l’avons déjà souligné. L’écotourisme, présentant <strong>de</strong> nombreuseslimites, pourrait faire l’objet d’étu<strong>de</strong> également. Des enquêtes pourraient être envisagéesafin d’augmenter <strong>la</strong> fiabilité <strong>de</strong>s données. Le chiffre obtenu pourrait être également complétépar <strong>une</strong> étu<strong>de</strong> <strong>du</strong> consentement à payer, donnant ainsi <strong>de</strong>s informations supplémentaires surles préférences <strong>de</strong>s visiteurs et sur l’activité). Des enquêtes auprès <strong>de</strong>s opérateurstouristiques dans le but <strong>de</strong> mesurer l’impact <strong>du</strong> PNBA sur le tourisme mauritanienpourraient aussi être envisagées. Un premier questionnaire avait été é<strong>la</strong>boré <strong>du</strong>rant ce stage,et envoyé à quelques opérateurs par mail (Annexe 3). A ce jour, auc<strong>une</strong> réponse n’estparvenu, sans doute <strong>du</strong> fait que les questions d’ordre financier mettaient mal à l’aise lesenquêtés. De plus, il aurait été préférable <strong>de</strong> se rendre sur p<strong>la</strong>ce pour mener à bien lesenquêtes. Mais ceci <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un travail en parallèle <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>mandée.Pour améliorer les résultats pour <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> d’usage indirect, il serait souhaitable <strong>de</strong> disposer<strong>de</strong> données plus précises sur les captures <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche in<strong>du</strong>strielle par espèce éventuellement.Des recherches supplémentaires pourraient être également entreprises sur <strong>la</strong> thématique <strong>de</strong>smigrations <strong>de</strong>s poissons sur le littoral mauritanien. Concernant le calcul portant sur <strong>la</strong>séquestration <strong>du</strong> carbone par les herbiers marins, comme nous l’avons déjà soulevé, <strong>de</strong>sétu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>vraient pouvoir aboutir pour déterminer plus précisément <strong>la</strong> surface <strong>de</strong>s herbiers et<strong>la</strong> métho<strong>de</strong> proposée par G.PERGENT, pourrait être appliquée. La fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong>boratoireoffre aussi <strong>de</strong> nombreux axes <strong>de</strong> recherche afin <strong>de</strong> pouvoir <strong>la</strong> valoriser monétairement.La <strong>valeur</strong> d’option n’a pu être monétarisée compte tenu le peu d’informations collectées sur<strong>la</strong> végétation <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> et <strong>du</strong> fait qu’auc<strong>une</strong> in<strong>du</strong>strie pharmaceutique n’exploite à ce jour lesressources <strong>du</strong> PNBA. Là encore <strong>de</strong>s recherches pourraient être entreprises, notamment un78


inventaire <strong>de</strong>s ressources pouvant présenter un intérêt pour les entreprises pharmaceutiques.En comparant les bénéfices perçus par ces <strong>de</strong>rnières dans d’autres pays, notamment au CostaRica, un résultat monétaire pourrait être obtenu reflétant ainsi <strong>une</strong> partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong>d’option <strong>du</strong> PNBA.Comme nous avons pu le souligner au préa<strong>la</strong>ble, <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> d’existence est primordiale dansle calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> VET (FAILLER, 2009). Dans le but d’éviter que certains chiffres ne puissentêtre utilisés à l’encontre <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>, il a été préférable <strong>de</strong> valoriser l’idée d’un travail annexe.Une étu<strong>de</strong> propre sur <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> d’existence avec <strong>de</strong>s moyens adaptés à un tel travail seraittout à fait valorisée et valorisable. Il serait même plus facile <strong>de</strong> se baser sur ce chiffre quesur celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> d’usage direct qui représente <strong>une</strong> part moins importante dans <strong>la</strong> VET 47 .La <strong>valeur</strong> d’existence reste encore difficile à abor<strong>de</strong>r. Il est d’usage d’utiliser <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>du</strong>consentement à payer (énoncée dans <strong>la</strong> partie 3). Des recherches sont en cours pourdévelopper <strong>de</strong> nouvelles métho<strong>de</strong>s ou pour accroître <strong>la</strong> précision <strong>de</strong>s calculs. Nous pouvonsnotamment citer en l’espèce les travaux <strong>de</strong> P.FAILLER avec son étu<strong>de</strong> sur les récifscoralliens en Martinique, où il abor<strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> conjointe. Il travaille également, encol<strong>la</strong>boration avec d’autres chercheurs dont T.BINET (Université <strong>de</strong> Portsmouth) surl’<strong>estimation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> économique et sociale <strong>de</strong> plusieurs AP en Afrique <strong>de</strong> l’ouest. Cestravaux <strong>de</strong>vraient aboutir fin 2009. Il serait souhaitable que les résultats et métho<strong>de</strong>semployées dans ces étu<strong>de</strong>s servent au <strong>Parc</strong> et aux prochains travaux sur <strong>la</strong> VET.6.2 Sensibilisation et meilleure prise en compte <strong>de</strong>s préoccupations <strong>de</strong>spopu<strong>la</strong>tionsLorsqu’on crée <strong>une</strong> aire protégée, l’objectif premier vise généralement à protéger unécosystème riche et fragile mais tend également à améliorer le niveau <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tionslocales. En l’espèce, à l’origine le <strong>Parc</strong> a été créé pour protéger les nombreux oiseauxmigrateurs qui séjournent sur ce lieu propice à leur repro<strong>du</strong>ction entre autres. Au fil <strong>de</strong>sannées, les objectifs <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> ont évolué visant à ce jour non seulement à accroitre le niveau<strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s Imraguen mais également à améliorer le bien-être <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion nationale. Lazone <strong>du</strong> littoral constitutive <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> appartient à tous et il en découle que le <strong>Parc</strong> ne peut pasconcerner seulement <strong>une</strong> partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion (les déci<strong>de</strong>urs politiques et les Imraguen).Les choix étatiques et ceux <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> consistent, en gran<strong>de</strong> partie, à limiter l’accès et l’activité<strong>de</strong> pêche. Afin que l’accord <strong>de</strong> tous soit obtenu, le rôle <strong>du</strong> PNBA doit être mis en <strong>valeur</strong><strong>de</strong>vant l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion mauritanienne. L’outil <strong>de</strong> VET peut être employé. A ce<strong>la</strong>il faudrait ajouter <strong>de</strong>s éléments comparatifs pour rendre plus pertinente cette <strong>valeur</strong> maiségalement apporter d’autre informations.Afin d’intensifier les re<strong>la</strong>tions entre <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion rési<strong>de</strong>nte et le <strong>Parc</strong> d’<strong>une</strong> part, et le reste<strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion mauritanienne d’autre part, <strong>de</strong>s efforts doivent être accomplis pour plus <strong>de</strong>transparence. Ainsi pourraient être adoptés <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> sensibilisation, <strong>de</strong>scampagnes <strong>de</strong> communication, l’édition d’un périodique mensuel, bi-annuel, ou encore47 Le non-usage représente 80 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> <strong>de</strong>s services <strong>de</strong>s écosystèmes marins et côtiers » (Failler, 2009)79


d’<strong>une</strong> newsletter rapportant les activités <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> sur <strong>la</strong> pêche, l’écotourisme, mais aussi surles travaux <strong>de</strong> recherche en cours dont les activités <strong>de</strong> l’observatoire pourraient être adoptés.80


ConclusionAu travers <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, nous avons souligné <strong>la</strong> complexité que représentait l’<strong>estimation</strong> <strong>de</strong><strong>la</strong> VET d’<strong>une</strong> AMP. Nous avons tout <strong>de</strong> même pu estimer <strong>une</strong> partie <strong>de</strong> celle-ci. Il apparaîtprimordial que <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s se poursuivent dans ce domaine et sur les différentes thématiques<strong>la</strong> composant. Estimer <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> sociale <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> serait également important afin d’allier lestrois piliers 48 <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable qui doivent être <strong>la</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> création <strong>de</strong>s airesprotégées.La VET, considérée isolement, ne présente aucun intérêt. Elle prend tout son sens lorsqu’elleest utilisée dans les processus <strong>de</strong> gestion d’un parc, dans les choix <strong>de</strong> politiquesenvironnementales. A l’heure <strong>du</strong> Sommet <strong>de</strong> Copenhague, au moment où le mon<strong>de</strong> entier setourne vers l’avenir <strong>de</strong> notre p<strong>la</strong>nète, il apparaît opportun <strong>de</strong> souligner le rôle que peutprésenter <strong>la</strong> VET considérée comme un outil. Estimer <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> monétaire <strong>de</strong>s écosystèmespermet <strong>de</strong> justifier <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’<strong>une</strong> réglementation <strong>de</strong> l’accès aux ressourcesnaturelles. Le cas <strong>du</strong> PNBA nous a prouvé que les bénéfices, au-<strong>de</strong>là d’être perçusdirectement par <strong>la</strong> Mauritanie, rejaillissaient dans sa gran<strong>de</strong> majorité sur l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong>communauté internationale. Notre priorité doit être d’améliorer les conditions <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>spopu<strong>la</strong>tions locales, les ai<strong>de</strong>r à se développer tout en préservant l’environnement. La VETintervient en ce sens, en permettant d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>la</strong> richesse <strong>de</strong>s écosystèmes. Cependant, lesdécisions politiques ne doivent pas découler uniquement <strong>de</strong> cet outil qui, aujourd’hui encore,présente un certain nombre <strong>de</strong> limites. La VET doit être employée pour appuyer un projet etse confronter à d’autres outils <strong>de</strong> politique environnementale.48 Environnementale, économique et sociale81


Bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong> stageCe stage a donc <strong>du</strong>ré cinq mois. Trois mois se sont déroulés en Mauritanie, au sein <strong>de</strong>sbureaux <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> National <strong>du</strong> Banc d’Arguin mais aussi sur le terrain. Ce stage m’a étébénéfique tant sur un p<strong>la</strong>n professionnel que personnel. Bi<strong>la</strong>n professionnelTout d’abord, ce stage m’a beaucoup apporté d’un point <strong>de</strong> vue professionnel. J’ai eul’occasion <strong>de</strong> développer mes qualités d’adaptation, d’analyse et <strong>de</strong> rédaction, <strong>de</strong> travailleren autonomie. Les diverses rencontres professionnelles m’ont aidé notamment dans <strong>la</strong>réalisation <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, mais ont également conforté mon projet professionnel, m’incitantà affirmer plus encore mon désir <strong>de</strong> travailler dans les pays <strong>du</strong> sud et dans le domaine <strong>de</strong>saires marines protégées en particulier et celui <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable en général. Bi<strong>la</strong>n personnelCe stage m’a été bénéfique sur un p<strong>la</strong>n personnel. J’ai apprécié <strong>une</strong> nouvelle confrontation àun environnement nouveau, différent et <strong>la</strong> découverte d’un nouveau pays africain.Travail<strong>la</strong>nt pour un institut mauritanien dont <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s agents est locale, il a ététrès agréable <strong>de</strong> pouvoir être immergée ainsi, <strong>de</strong> découvrir et <strong>de</strong> partager leur culture. Lesdivers rencontres (nationales ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> «communauté <strong>de</strong>s expatriés») ont été elles aussi trèsenrichissantes.Durant mon séjour en Mauritanie, j’ai pu également me rendre sur le <strong>Parc</strong> et dans le désertmauritanien. Devant ces magnifiques paysages, j’ai pu admirer <strong>la</strong> richesse <strong>de</strong> ce pays. Aucours <strong>de</strong> <strong>la</strong> rencontre <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>geois, j’ai pu apprécier <strong>la</strong> chaleur <strong>de</strong> l’accueil et <strong>la</strong> sympathie.82


Annexe 1 Infrastructures écotouristiques et autres <strong>du</strong> PNBA en 2008Carte 4 Infrastructures écotouristiques et autres <strong>du</strong> PNBA en 2008Source : Observatoire <strong>du</strong> PNBA, 200883


Annexe 2 Répartition <strong>de</strong>s personnes dont les bénéfices proviennent <strong>de</strong> plusd'<strong>une</strong> <strong>la</strong>nche et/ou <strong>de</strong> plusieurs activitésTableau 23 Répartition <strong>de</strong>s personnes dont les bénéfices proviennent <strong>de</strong> plus d'<strong>une</strong> <strong>la</strong>nche et/ou <strong>de</strong>plusieurs activitésActivitésNombres <strong>de</strong>personnesMatelotpratiquants 1Armateur Capitaine Mareyeuractivité5 2,2 495 2,8 501 2,0 512 2,0 52TOTAL 13Nombres <strong>de</strong>personnesMatelotpratiquants 2Armateur Capitaine Mareyeuractivités11 1 1,49 1 11 1 14 1,25 10 0 015 1,9 1,5TOTAL 40ActivitésNombres <strong>de</strong>personnesMatelotpratiquants 3Armateur Capitaine Mareyeuractivités1 1 1 11 2 1 2TOTAL 2Source : S.FERNANDEZ (2009 , d’après les données AGR <strong>de</strong> 2008, PNBAActivités49 Nombre <strong>de</strong> <strong>la</strong>nches moyen sur lequel le matelot travaille, i<strong>de</strong>m pour les trois tableaux50 Nombre <strong>de</strong> <strong>la</strong>nches moyen d’un armateur, i<strong>de</strong>m pour les trois tableaux51 Nombre moyen <strong>de</strong> <strong>la</strong>nches dont <strong>la</strong> personne est capitaine, i<strong>de</strong>m pour les trois tableaux52 Nombre <strong>de</strong> vil<strong>la</strong>ges où l’activité est exercée, i<strong>de</strong>m pour les trois tableaux84


Annexe 3 Questionnaire « Impact <strong>du</strong> PNBA sur le tourisme Mauritanien »Bonjour, je suis Sandrine FERNANDEZ (mes coordonnées se trouvent à <strong>la</strong> fin <strong>du</strong>document), étudiante au CERDI (Centre d’Etu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> Recherche enDéveloppement International) en France. J’effectue actuellement un stage au sein<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> National <strong>du</strong> Banc d’Arguin sur <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> économique <strong>totale</strong>. Je souhaiteraisi<strong>de</strong>ntifier les bénéfices engendrées en partie par l’existence <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> sur le tourismenational. Pour ce<strong>la</strong>, je me permets <strong>de</strong> vous solliciter. Pourriez-vous, s’il vous p<strong>la</strong>itrépondre à ce court questionnaire et me préciser si vous disposez d’informationscomplémentaires ?Veuillez me préciser si vous souhaitez ne pas être mentionné dans mes travaux.1. I<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> l’enquête1.1 Date :1.2 Lieu :2. I<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> l’organisme enquêté2.1 Nom <strong>de</strong> l’organisme :2.2 Année <strong>de</strong> création :2.3 Statut <strong>de</strong> l’organisme :2.4 Ville, PAYS :2.5 Contact :Téléphone : ………………………Mail : ………………………………………………………………………………………..Adresse : ……………………………………………………………………………………3. Tourisme en Mauritanie3.1 Pouvez vous indiquer le montant <strong>de</strong> vos bénéfices sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> juillet2007- juin 2008 (auquel cas un montant approximatif ou un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur) (enUM) ?…………………………………………………………………………………………………………………………………………85


3.2 Pouvez lister les <strong>de</strong>stinations les plus fréquentées en Mauritanie ( <strong>de</strong> <strong>la</strong> plusfréquentée à <strong>la</strong> moins fréquentée) ? (Adrar, PNBA …etc)…………………………………………………………………………4. Poids <strong>du</strong> PNBA dans le tourisme mauritanien4.1 Proposez-vous <strong>de</strong>s circuits au PNBA ?O Oui O Non4.2 Pour chacun <strong>de</strong> vos circuits, pouvez me renseigner sur les élémentssuivants :Circuit 1 :Description :Nombre <strong>de</strong> jours au PNBA ……..Prix moyen <strong>du</strong> séjour……………Nombre <strong>de</strong> touristes ayant choisis ce circuit entre juillet 2007 et juin 2008 (siles chiffres ne sont pas disponibles pour cette pério<strong>de</strong>, SVP indiquez moi <strong>une</strong> autrepério<strong>de</strong>) ……………………………Circuit 2 :Description :Nombre <strong>de</strong> jours au PNBA ……..Prix moyen <strong>du</strong> séjour……………Nombre <strong>de</strong> touristes ayant choisis ce circuit entre juillet 2007 et juin 2008 (siles chiffres ne sont pas disponibles pour cette pério<strong>de</strong>, SVP indiquez moi <strong>une</strong> autrepério<strong>de</strong>) ……………………………Circuit 3 :Description :Nombre <strong>de</strong> jours au PNBA ……..Prix moyen <strong>du</strong> séjour……………Nombre <strong>de</strong> touristes ayant choisis ce circuit entre juillet 2007 et juin 2008 (siles chiffres ne sont pas disponibles pour cette pério<strong>de</strong>, SVP indiquez moi <strong>une</strong> autrepério<strong>de</strong>) ……………………………4.3 Pouvez vous donner le montant <strong>de</strong> vos bénéfices issues <strong>de</strong> ces séjours ou <strong>du</strong>moins un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur (en UM) ? …………………………………………86


5. Autres informations5.1 Avez-vous <strong>de</strong>s informations ou points particuliers que vous souhaitez noustransmettre ?………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………Merci pour le temps que vous m’avez accordé et pour les informations transmisesCoordonnées pour le renvoi <strong>du</strong> questionnaire :Mail : Sandrine.fernan<strong>de</strong>z.fayol@gmail.comPortable : 477 47 37Adresse postale :Sandrine FERNANDEZFondation Internationale <strong>du</strong> Banc d’ArguinS/c PNBAAv. Gamal Ab<strong>de</strong>l NasserBP 4249 Nouakchott, Mauritanie87


Annexe 4 Recettes <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêcheartisanale et in<strong>du</strong>strielle sur <strong>la</strong> ZEETableau 24 Recettes <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche artisanale hors <strong>du</strong>PNBA (juillet 2007 – juin 2008)Libellé scientifiqueLibellévernacu<strong>la</strong>irePart parespèce 1(en %)Quantités (enKg)Prix (UM/Kg)Recettes (en UM)Sardinel<strong>la</strong> aurita Sardinelle 57,8 1 558 079,93 145,60 226 854 076,35Mugil cephalus Mulet ja<strong>une</strong> 4,9 133 435,58 299,26 39 931 305,58Sparus caeruleostictus Pagre bleute 3,4 91 272,22 420,94 38 420 392,31Plectorhynchus mediterraneus Burro 3,3 87 715,68 149,30 13 096 255,92Octopus vulgaris Poulpe 3,1 82 435,04 1 047,55 86 355 053,27Arius heudolotii Ank 2,3 62 195,70 111,62 6 942 494,60Argyrosomus regius Courbine 1,9 51 081,07 514,42 26 276 945,57Ethmalosa fimbriata Ethmalose 1,7 45 328,65 61,76 2 799 710,74Sepia officinalis Seiches 1,0 28 055,48 524,02 14 701 614,53TOTAL 79,3 2 139 599,35 455 377 858Source : S.FERNANDEZ (2009) d’après les données <strong>de</strong> l’IMROPTableau 25 Recettes <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche in<strong>du</strong>strielle hors PNBA (juillet 2007 – juin 2008)Famille juil-07 août-07 sept-07 oct-07 nov-07 déc-07 janv-08 févr-08 mars-08 avr-08 mai-08 juin-08 Quantité(en tonnes)(en %)Pé<strong>la</strong>giques 97 094 91 488 43 217 36 811 33 836 48 285 68 272 77 196 84 984 88 865 75 355 119 594 864 997 0,098 94,70 84 931,31 67,7Démersaux 3 500 5 044 980 829 1 719 3 007 1 699 1 408 2 612 759 769 993 23 319 0,349 2,55 8 144,55 6,5Céphalopo<strong>de</strong>s 1 498 4 749 16 --- 750 3 069 3 139 1 658 4 162 42 61 2 401 21 545 1,501 2,36 32 349,14 25,8TOTAL 102 092 101 281 44 213 37 640 36 305 54 361 73 110 80 262 91 758 89 666 76 185 122 988 909 861 99,61 56 125 425 100,0Prix 53Part parfamille 54(en %)Recettes(enmillionsd'UM)Source : S.FERNANDEZ (2009) d’après les données <strong>de</strong> <strong>la</strong> DSPCM et <strong>de</strong>s douanesPartparfamille5553 En millions d’UM/tonne54 Base : Total <strong>de</strong> <strong>la</strong> PI en quantités55 Base : Total <strong>de</strong> <strong>la</strong> PI en UM56 La famille <strong>de</strong>s crustacés n’a pas été reprise dans notre tableau car elle ne représente qu’environ 0,4 % <strong>de</strong>s quantités péchées88


Annexe 5 Répartition détaillée <strong>de</strong>s bénéfices <strong>du</strong> PNBA par groupe <strong>de</strong> bénéficiaireTableau 26 Répartition détaillée <strong>de</strong>s bénéfices par groupesValeur d'usageValeur direct (en millions d’UM)Valeur d'usage indirectValeurd'optionValeurindirect(enmillionsd’UM)Valeurd'existenceRecettes (enmillionsd'UM)Part parbénéficiaire(en %)MauritanieCommunautéextérieurePêcheTransformation<strong>de</strong> pro<strong>du</strong>itsEcotourisme ElevageSéquestration<strong>de</strong> carboneRepro<strong>du</strong>ctionetgrossissement<strong>de</strong> <strong>la</strong>ressourceFonction<strong>de</strong><strong>la</strong>boratoireDéveloppementlocalBioprospectionfuturePopu<strong>la</strong>tionrési<strong>de</strong>nte auPNBA 326,434 3,997 5,032 --- --- --- 35,678 --- --- 371,141 0,32Popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong>ZEEM --- --- --- --- 15 008,030 --- --- --- --- 15 008,030 12,762,940Bureau PNBA --- --- 3,096 --- --- --- --- 3,096 0,00Etat mauritanien --- --- --- --- 43 000,000 --- --- --- --- 43 000,000 36,56Pays étrangers --- --- --- ---59 231,760 --- --- --- --- 59 231,760 50,36Sous totaux 326,434 3,997 8,128 --- 2,940 117 239,790 --- 35,678 --- --- 117 614,027 100,00Total 117 617Source : S.FERNANDEZ (2009)89


Bibliographie• OuvragesAnonyme, 2004, The draft report of the valuation study of Diawling National ParkBERNARDON M. & OULD MOHAMED VALL M., 2005, Le mulet en Mauritanie :biologie, écologie, pêche et aménagement, FIBABERNARDON M., 2003, IUCN Mauritanie sur le projet Conservation et utilisation <strong>du</strong>rable<strong>du</strong> mulet, n°13, juillet 2003BINET D., 1988, Rôle possible d’<strong>une</strong> intensification <strong>de</strong>s alizées sur le changement <strong>de</strong>répartition <strong>de</strong>s sardines et sardinelles le long <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte ouest-africaine. Aquat. LivingResour.,1, 115-132BOELY B., CHABANNE J., & al, Cycle sexuel et migrations <strong>de</strong> Sardinel<strong>la</strong> aurita sur lep<strong>la</strong>teau ouest-africain, <strong>de</strong>s Iles Bissagos a <strong>la</strong> Mauritanie. Rapports et procès-verbaux <strong>de</strong>sréunions conseil international pour L’exploration <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer. 92:1-12.BOLT K., RUTA G. & SARRAF M., 2005, Evaluer les coûts <strong>de</strong> <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong>l’environnement, un manuel <strong>de</strong> formation en ang<strong>la</strong>is, français et arabe, Banque MondialeDépartement <strong>de</strong> l’environnement, Publication non officielle, 91 pBOLY T., CHABANNE T., & al., 1978, Annexe 4, Schémas migratoires, aires <strong>de</strong>concentrations et pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s principales espèces <strong>de</strong> poissons pé<strong>la</strong>giquescôtiers dans <strong>la</strong> zone sénégalo- mauritanienne, Report of the ad hoc working group oncoastal pe<strong>la</strong>gic fish in West Africa from Mauritania to LiberiaBRUNDTLAND H., 1987, Our common future, Oxford University Press for the WorldCommission on Environment and Development. Tra<strong>du</strong>ction française : Notre avenir à tous,Commission Mondiale pour l’Environnement, Editions <strong>du</strong> Fleuve.CERTIF (Conseils Etu<strong>de</strong>s Réalisation <strong>de</strong> Travaux d’Ingénierie Financière), 2008,Enquête <strong>de</strong> référence sur <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion Imraguen, Rapport provisoire, République Is<strong>la</strong>mique<strong>de</strong> Mauritanie, Ministère délégué auprès <strong>du</strong> Premier Ministère chargé <strong>de</strong> l’Environnement etDéveloppement Durable, <strong>Parc</strong> National <strong>du</strong> Banc d’Arguin, 36 p.CHERIF A.M., 2007, Analyse <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong> l’environnement littoral en Mauritanie,Programmes capacités et connaissances, consultant, FIBACOASE R., 1960, The problem of social cost, Journal of <strong>la</strong>w and economics, Vol. 3, pp. 1-44CORRERA A., 2006, Dynamique <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong>s ressources fourragères par lesdromadaires <strong>de</strong>s pasteurs noma<strong>de</strong>s <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> National <strong>du</strong> Banc d’Arguin (Mauritanie),Thèse, Muséum National d’Histoire Naturelle <strong>de</strong> Paris, Département « Ecologie et gestion<strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité », UMS 2699 « Inventaire et suivi <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité, 362 p90


CORRERA A., 2008, Compte ren<strong>du</strong> <strong>de</strong> mission, Diagnostic <strong>du</strong> pastoralisme au PNBA,PNBACORRERA A., 2008, Diagnostic <strong>du</strong> pastoralisme au PNBA, Compte ren<strong>du</strong> <strong>de</strong> mission,Observatoire <strong>du</strong> PNBACUQ M., 2008, Analyse comparée <strong>de</strong>s cadres juridiques re<strong>la</strong>tifs aux Aires Protégées <strong>de</strong>szones côtières et marines <strong>de</strong>s pays <strong>du</strong> PRCM, Rapport <strong>de</strong> stage, FIBA, IUCN, 83 pDUJIN A., MARESCA B., MORDRET X. & PICARD R. 2008, La <strong>valeur</strong> économique etsociale <strong>de</strong>s espaces naturels protégés, Centre <strong>de</strong> Recherche pour l’étu<strong>de</strong> et l’observation <strong>de</strong>sconditions <strong>de</strong> vie (CREDOC), Cahier <strong>de</strong> recherche n° 247, Novembre 2008FAILLER P., BINET T., CHARRIER F., SALL A. & DOUMBOUYA A. 2009,Evaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> économique et sociale <strong>de</strong>s écosystèmes associés aux AMP <strong>de</strong>l’Afrique <strong>de</strong> l’ouest (EVA), Rapport n°1 Cadrage méthodologique, CEMARE, Université <strong>de</strong>Portsmouth, UK, CREDETIP, Dakar, Sénégal et CNSHB, Conakry, GuinéeFAO, 1985, Rapport <strong>de</strong> <strong>la</strong> troisième réunion <strong>du</strong> groupe <strong>de</strong> travail ad hoc sur <strong>la</strong> sardine(Sardina pi<strong>la</strong>r<strong>du</strong>s Walb.) COPACE/PACE séries 85/39, 157pFAYE B., 2009, Mission d’appui au volet « pastoralisme et gestion <strong>du</strong>rable <strong>de</strong>s ressourcesfourragères », <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> l’élevage camelin, Rapport <strong>de</strong> mission, PNBA-CIRADFondation Internationale <strong>du</strong> Banc d’Arguin (FIBA), 2006, Rapport d’activités 2006GOWTHORPE P. & LAMARCHE M., 1996, Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s oiseaux <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> National <strong>du</strong>Banc d’Arguin (Mauritanie). PNBA, Nouakchott, 321 pGOWTHORPE P., 1993, Une visite au <strong>Parc</strong> National <strong>du</strong> Banc d’Arguin, Itinéraire,Présentation <strong>de</strong>s principales composantes naturelles. Nouakchott : Imprimerie Nationale ;193 pKELLEHR G., BLEAKLEY C., WELLS S., 1995- A Global Representative Systéme ofMarine Protected Areas. Great Barrier Reef Marne Prak Autority, The World Bank/IUCN,Washington, 4volLANDREAU B., 2007, P<strong>la</strong>n d’affaires <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> National <strong>du</strong> Banc d’Arguin, RépubliqueIs<strong>la</strong>mique <strong>de</strong> Mauritanie, Secrétariat d’Etat auprès <strong>du</strong> Premier Ministre chargé <strong>de</strong>l’EnvironnementLEFEUVRE J-C., 2006, Les enjeux stratégiques en Afrique <strong>de</strong> l’Ouest, Rapport d’activités2006 <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fondation Internationale <strong>du</strong> Banc d’ArguinLESCUYER G., 2006, L’évaluation économique <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> National <strong>de</strong> l’Ivindo au Gabon,<strong>une</strong> <strong>estimation</strong> <strong>de</strong>s bénéfices atten<strong>du</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature en Afrique centrale,CIRAD AD-Forêt, UPR 36, 56 pLoi n° 2000 - 024 <strong>du</strong> 19 janvier 2000 re<strong>la</strong>tive au parc national <strong>du</strong> banc d’arguin, JournalOfficiel <strong>de</strong> <strong>la</strong> République Is<strong>la</strong>mique <strong>de</strong> Mauritanie n° 969, Date <strong>de</strong> promulgation :19.01.2000 date <strong>de</strong> publication : 29.02.2000, Loi n° 2000.024 pp.147-15491


MAHE E., 1985, Contribution à l’étu<strong>de</strong> scientifique <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>du</strong> Banc d’Arguin (Littoralmauritanien 21° 20’/19° 20’ N In) : Peuplements avifaunistiques. Thèse <strong>de</strong> Doctorat,Université <strong>de</strong>s sciences et techniques <strong>du</strong> Languedoc, Montpellier ; 2 vol. : 580 + 632 pMORIN J-F., 2003, Les accords <strong>de</strong> bioprospection favorisent-ils <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong>sressources génétiques, Centre International Unisfera, Publié dans Revue <strong>de</strong> droit <strong>de</strong>l’Université <strong>de</strong> Sherbrooke, vol 34, n°1, novembre 2003, p.307-343OULD HADE M. & LE DOUGUET L., 2008, Appui aux transformatrices <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>itstraditionnels, Rapport provisoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison 2007-2008, PNBAOULD HADE M. & LE DOUGUET L., 2009, Appui aux transformatrices <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>itstraditionnels, Rapport provisoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison 2008-2009, PNBAOULD MOHAMED VALL M., 2004, Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> dynamique <strong>de</strong>s systèmes d’exploitationet <strong>de</strong> l’écobiologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> repro<strong>du</strong>ction, <strong>de</strong> trois mugili<strong>de</strong>s : MUGIL CEPHALUS(LINNAEUS, 1758), LIZA AURATA (PERUGIA, 1892) ET MUGIL CAPURRII (RISSO,1810), analyse <strong>de</strong> leurs stratégies d’occupations <strong>de</strong>s secteurs littoraux mauritaniens et <strong>de</strong>leurs possibilités d’aménagement, Thèse, Université <strong>de</strong> Nice, Sophia Antipolis, UFRSciences, Ecole doctorale : Sciences fondamentales et appliquéeOULD YEHDIH M.M, 2008, Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>valeur</strong> économique d’<strong>une</strong> aire protégée : cas <strong>du</strong><strong>Parc</strong> National <strong>de</strong>s oiseaux <strong>du</strong> Djoudj au Sénégal, Rapport <strong>de</strong> stage, CERDI Direction <strong>du</strong><strong>Parc</strong> National <strong>du</strong> Sénégal, 84 pPIGOU A.C., 1920, Economics of Welfare, MacMil<strong>la</strong>n, 4th edition (1932), LondonPNBA, 2004, P<strong>la</strong>n d’aménagement et <strong>de</strong> gestion <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> National <strong>du</strong> Banc d’Arguin 2005-2009ROY, CURY & al., 1989, Stratégies spatio-temporelles <strong>de</strong> <strong>la</strong> repro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s clupéidés<strong>de</strong>s zones d’upwelling d’Afrique <strong>de</strong> l’OuestSAKHO Z., 2007, Proposition <strong>de</strong> cahiers <strong>de</strong>s charges pour les campements écotouristiques,PNBASAKHO Z., 2008, Rapport d’évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne écotouristique 2007-2008 auPNBA, PNBASAMUELSON PA., 1954, The pure theory of public expenditure, The Review ofEconomics and Statistics, vol. 36, n°4, November, pp. 387-9. Tra<strong>du</strong>ction française dans :Généreux, J. 1996 L’économie politique. Analyse économique <strong>de</strong>s choix publics et <strong>de</strong> <strong>la</strong> viepolitique, Larousse Bordas, pp. 77-82. Textes essentiels.TIDIANE N.C., 2007, Le développement <strong>de</strong> l’écotourisme dans le <strong>Parc</strong> National <strong>du</strong> Bancd’Arguin et ses abords, Mémoire <strong>de</strong> Master 2 EMTS / PMDD Co habilité avec l’UniversitéParis Di<strong>de</strong>rot Paris 7, Muséum National d’Histoire Naturelle et Institut NationalAgronomique Paris-GrignonWOLFF W.J., VAN DER LAND & al, 1993, Ecological studies in the coastal waters ofMauritania. Symposium, Lei<strong>de</strong>n, PAYS-BAS (25/03/1991) 1993, vol. 258, n o 1-3 (1p.1/2), pp. 211-22292


WORMS, 2008, <strong>Vers</strong> <strong>une</strong> structure <strong>de</strong> l’écotourisme pour le <strong>Parc</strong> National <strong>du</strong> Bancd’Arguin• Sites internethttp://faostat.fao.orghttp://ec.europa.euwww.mauritania.mr/pnba/terrestre.htmhttp://web.lmd.jussieu.fr93

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