11.07.2015 Views

Le rhumatisme alcaptonurique en Algérie - Société Française de ...

Le rhumatisme alcaptonurique en Algérie - Société Française de ...

Le rhumatisme alcaptonurique en Algérie - Société Française de ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>Société</strong> <strong>Française</strong> <strong>de</strong> Rhumatologie<strong>Le</strong>s Publications sélectionnéesRevue du Rhumatisme 73 (2006) 469-478A propos <strong>de</strong> 14 cas dans 11 famillesOchronotic rheumatismin Algeria : clinical, radiological, biological and molecular studies:a case study of 14 pati<strong>en</strong>ts in 11 familiesAicha Ladjouze-Rezig a, Santiago Rodriguez <strong>de</strong> Cordoba b, Robert Aquaron c,*a Service <strong>de</strong> rhumatologie, hôpital B<strong>en</strong>-Aknoun, route <strong>de</strong>s Deux-Bassins, 16300 Alger, <strong>Algérie</strong>b Departam<strong>en</strong>to <strong>de</strong> immunologia, c<strong>en</strong>tro <strong>de</strong> investigaciones biologicas, consejo superior <strong>de</strong> investigaciones biologicas, Madrid, Spainc Laboratoire <strong>de</strong> biochimie et biologie moléculaire, faculté <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine, université <strong>de</strong> la Méditerranée, 27, boulevard Jean-Moulin,13385 Marseille, ce<strong>de</strong>x 05, France* Auteur correspondant.Adresses e-mail : ladjouze@hotmail.com (A. Ladjouze-Rezig),robert.aquaron@me<strong>de</strong>cine.univ-mrs.fr (R. Aquaron).Pour citer cet article, utiliser ce titre <strong>en</strong> anglais et sa référ<strong>en</strong>ce dans le même volume <strong>de</strong> Joint Bone Spine.Reçu le 21 juillet 2004 ; accepté le 30 mars 2005Disponible sur internet le 06 juillet 2005RésuméObjectifsConfirmer le diagnostic <strong>de</strong> <strong>rhumatisme</strong> <strong>alcaptonurique</strong> par le dosage <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> homog<strong>en</strong>tisique urinaire chez les 14 sujets examinés. T<strong>en</strong>ter d’établir unecorrélation génotype–phénotype chez les cinq pati<strong>en</strong>ts ayant bénéficié d’une étu<strong>de</strong> moléculaire du gène <strong>de</strong> l’homog<strong>en</strong>tisate 1,2-dioxygénase.Métho<strong>de</strong>sNous rapportons 14 observations d’alcaptonurie (dix hommes et quatre femmes) dans 11 familles algéri<strong>en</strong>nes. La consanguinité est connue dansseulem<strong>en</strong>t trois familles (F = 1/16). <strong>Le</strong>s mutations du gène <strong>de</strong> l’homog<strong>en</strong>tisate 1,2-dioxygénase ont été id<strong>en</strong>tifiées par séqu<strong>en</strong>çage <strong>de</strong> l’ADN génomique.Résultats<strong>Le</strong> diagnostic d’alcaptonurie a toujours été confirmé par le dosage <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> homog<strong>en</strong>tisique urinaire. Quatre mutations du gène <strong>de</strong> l’homog<strong>en</strong>tisate1,2-dioxygénase ont été mises <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce : une mutation faux-s<strong>en</strong>s, serine189isoleucine à l’état homozygote chez <strong>de</strong>ux soeurs s’accompagnant d’unphénotype peu sévère ; une mutation au niveau du site d’excision–épissage <strong>de</strong> l’intron 1 (IVS1–1G>A)à l’état homozygote chez un homme associée àun phénotype sévère (décès à l’âge <strong>de</strong> 61 ans d’une insuffisance rénale) ; une mutation sil<strong>en</strong>cieuse, alanine470alanine à l’état hétérozygote chez unhomme avec un phénotype peu sévère ; une délétion <strong>de</strong> G <strong>en</strong> position c.819 conduisant à un décalage du cadre <strong>de</strong> lecture après Gly217 (Gly217fs) puisà un codon stop <strong>en</strong> c.850. Cette mutation nouvelle est prés<strong>en</strong>te à l’état hétérozygote chez une femme <strong>de</strong> phénotype peu sévère.Conclusions<strong>Le</strong>s <strong>de</strong>ux mutations à l’état homozygote s’accompagnant respectivem<strong>en</strong>t d’un phénotype peu sévère et sévère, aucune corrélation génotype–phénotyp<strong>en</strong>’a pu être établie.Mots clés : Alcaptonurie ; Aci<strong>de</strong> homog<strong>en</strong>tisique ; Homog<strong>en</strong>tisate 1,2-dioxygénase ; Ochronose ; Rhumatisme <strong>alcaptonurique</strong>Keywords: Alkaptonuria; Homog<strong>en</strong>tisate 1,2-dioxyg<strong>en</strong>ase; Homog<strong>en</strong>tisic acid; Ochronosis; Ochronotic ArthropathyL’alcaptonurie est une maladie héréditaire rare qui se transmet suivant le mo<strong>de</strong> autosomique récessif (Mac Kusick OMIM 203 500). Elle se caractérisebiologiquem<strong>en</strong>t par la prés<strong>en</strong>ce d’aci<strong>de</strong> homog<strong>en</strong>tisique (AHG) dans le sang et les urines. <strong>Le</strong>s urines conservées quelques heures au contact <strong>de</strong> l’oxygène<strong>de</strong> l’air pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t une teinte brun-noire caractéristique <strong>de</strong> l’affection. Ce phénotype particulier permet <strong>de</strong> réaliser le diagnostic <strong>de</strong>s les premiers jours <strong>de</strong>la vie et a été décrit au début du siècle <strong>de</strong> 1901 a 1908 par Garrod [1–3].C’est le premier sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’affection. L’aci<strong>de</strong> homog<strong>en</strong>tisique est un catabolite normal <strong>de</strong> la dégradation hépatique <strong>de</strong> la phénylalanine et <strong>de</strong> la tyrosine.La prés<strong>en</strong>ce d’aci<strong>de</strong> homog<strong>en</strong>tisique dans les urines est due à l’inactivation d’une <strong>en</strong>zyme, l’homog<strong>en</strong>tisate 1,2-dioxygénase (HGD) causée par <strong>de</strong>smutations du gène correspondant [4–6]. Cliniquem<strong>en</strong>t, cette affection se caractérise par une ochronose qui représ<strong>en</strong>te le <strong>de</strong>uxième sta<strong>de</strong> évolutif <strong>de</strong>l’affection <strong>en</strong>tre 20 et 30 ans : apparition d’une coloration bleuâtre au niveau <strong>de</strong> la conque <strong>de</strong>s oreilles et d’une coloration brunâtre <strong>de</strong> la sclère <strong>de</strong> l’oeilpuis par un <strong>rhumatisme</strong> dit <strong>alcaptonurique</strong> ou ochronotique qui représ<strong>en</strong>te le troisième sta<strong>de</strong> évolutif <strong>en</strong>tre 40 et 60 ans. Celui-ci touche principalem<strong>en</strong>tles articulations coxofémorales, fémorotibiales et l’<strong>en</strong>semble du rachis. Radiologiquem<strong>en</strong>t, on observe au niveau du rachis dorsal puis lombaire etcervical un pincem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s disques intervertébraux, <strong>de</strong>s calcifications discales massives et étagées associées à une ostéoporose diffuse donnant uneimage <strong>en</strong> bambou. On peut aussi mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce une image <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> discal, <strong>de</strong>s ostéophytes exubérants et un pincem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’interligne articulaireavec une discrète cond<strong>en</strong>sation au niveau <strong>de</strong>s articulations périphériques (hanches, g<strong>en</strong>oux, épaules). L’isolem<strong>en</strong>t réc<strong>en</strong>t du gène <strong>de</strong> l’HGD et lapossibilité <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce la ou les mutations <strong>de</strong> ce gène, ont permis <strong>de</strong> comm<strong>en</strong>cer l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s corrélations génotype–phénotype [5,6]. Commetoute maladie autosomique récessive, l’alcaptonurie est plus fréqu<strong>en</strong>te dans les familles consanguines comme cela est souv<strong>en</strong>t le cas dans les pays duMaghreb : 29 % au Maroc, 40 % <strong>en</strong> <strong>Algérie</strong> et 49 % <strong>en</strong> Tunisie [7]. Trois cas d’alcaptonurie chez <strong>de</strong>s sujets algéri<strong>en</strong>s ont été décrits <strong>en</strong> 1959, 1961 et1992 [8–10]. Dans ce travail, nous rapportons l’étu<strong>de</strong> clinique, radiologique et biologique <strong>de</strong> 14 sujets algéri<strong>en</strong>s appart<strong>en</strong>ant à 11 familles. L’analysemoléculaire a pu être réalisée chez cinq sujets. Neuf <strong>de</strong> ces cas ont été brièvem<strong>en</strong>t rapportés [11–13].Cas Sexe Dateetâge (ans)au diagnosticAlcaptonurie Ochronose Rhumatisme ochronotique Radio(D) Mutations gèneHGDUrines brunes AHGmmol/lOreille OEil Rachis Hanche G<strong>en</strong>oux Épaules Poignets1 H 1986, 66 P 48 I P P P P P P P NR2 H 1982, 45 P 10 P P P A P P P P NR3 H 1992, 66 P 10 P P P P P P P P NR4 H 1992, 67 P 5 P P P P P P P P NR5B H 1993, 52 P 5 P P P P P P P P A470A/I6B H 1993, 18 P 15 A A A A A A A P NR7B H 1993, 36 P 10 P P P A A P P P NR8 H 1993, 46 P 50 P P P A P P P P NR9C F 1993, 36 P 10 P P P A A P A P S181I/S181I10 H 1995, 57 P 3 P P P P P P P P IVS1–1G>A a11C F 1998, 23 P P P I P A A P A P S181I/S181I12 F 2001, 65 P 20 P P P A P P P P Gly217fs/I b13 F 2002, 63 P 18 P P P P P P P P NR


14 H 2002, 54 P 10 P P P P P P P P NRAHG : aci<strong>de</strong> homog<strong>en</strong>tisque ; HGD : homog<strong>en</strong>tisate 1,2 dioxygénase ;A : abs<strong>en</strong>t ; B : no 5 est le père du no 6 et le frère du no 7 ; C : no 9 est la soeur du no11 ;D : calcifications <strong>de</strong>s disques intervertébraux lombaires ; I : inconnu; NR : non réalisé ; P : prés<strong>en</strong>t.a Homozygoteb fs : frame shift.1. Métho<strong>de</strong>sCes 14 observations sont résumées brièvem<strong>en</strong>t dans le Tableau 1. Seules huit <strong>de</strong> ces observations (no 1, 2, 5, 9, 10, 12, 13 et 14) seront décrites.La 1re observation a été réalisée dans le service <strong>de</strong> gastro<strong>en</strong>térologie <strong>de</strong> l’hôpital Nord à Marseille, les 13 suivantes dans le service <strong>de</strong> rhumatologie <strong>de</strong>l’hôpital B<strong>en</strong>-Aknoun à Alger.1.1. 1re observationM. Na. Hamou, âgé <strong>de</strong> 66 ans, était hospitalisé <strong>en</strong> février 1986 pour une cirrhose éthyliquedécomp<strong>en</strong>sée. Il prés<strong>en</strong>tait <strong>de</strong>puis un mois une ascite avec ictère cutanéomuqueux, unehépatomégalie <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux travers <strong>de</strong> doigt, un oedème <strong>de</strong>s membres inférieurs et une asthéniemarquée. C’est fortuitem<strong>en</strong>tà l’occasion d’un exam<strong>en</strong> cytobactériologique que l’on remarque <strong>de</strong>surines brunes. C’est au cours <strong>de</strong> sa 3e hospitalisation pour hématémèse sur varicesoesophagi<strong>en</strong>nes que l’on explore ses urines foncées : les recherches d’hémoglobine, <strong>de</strong>myoglobine, <strong>de</strong> mélanine, <strong>de</strong> porphyrines, <strong>de</strong> sels et pigm<strong>en</strong>ts biliaires sont négatives. Lachromatographie sur papier <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s phénoliques met <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce une tache brune migrant auniveau <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> homog<strong>en</strong>tisique. L’évaluation semiquantitative <strong>de</strong> cette tache brune est estiméeà 48 mmol/l (valeur normale : 0). <strong>Le</strong> diagnostic d’alcaptonurie ainsi établi, les radiographies <strong>de</strong>l’abdom<strong>en</strong> sans préparation et du thorax sont réexaminées et mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>scalcifications typiques <strong>de</strong>s disques intervertébraux et la prés<strong>en</strong>ce d’ostéophytes paravertébrauxau niveau lombaire et dorsal. <strong>Le</strong> pati<strong>en</strong>t décè<strong>de</strong> <strong>en</strong> mai 1986 <strong>de</strong> sa cirrhose. Il vivait seulàMarseille et aucun r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t sur sa famille vivant <strong>en</strong> <strong>Algérie</strong> n’a pu être recueilli.1.2. 2e observationM. Ch., Sal. Ed., originaire d’El-Oued est suivi pour arthrose dorsolombaire <strong>de</strong>puis 1982. Sonrachis était douloureux et <strong>en</strong>raidi avec perte <strong>de</strong>s courbures physiologiques. C’est l’analyse <strong>de</strong> sesclichés radiologiques (discopathies étagées avec pincem<strong>en</strong>t, calcifications et vi<strong>de</strong> discal) qui nousa incitésà regar<strong>de</strong>r les oreilles, les yeux et les g<strong>en</strong>cives où les signes d’ochronose ont été mis <strong>en</strong>évid<strong>en</strong>ce ; conque <strong>de</strong>s oreilles bleutée, tache brune temporale <strong>en</strong> croissant <strong>de</strong>s sclérotiques,coloration brunâtre <strong>de</strong>s d<strong>en</strong>ts et g<strong>en</strong>cives (Fig. 1A, B et C). Ses urines ont bruni à l’air libre etl’aci<strong>de</strong> homog<strong>en</strong>tisiqueétait à 10 mmol/l. <strong>Le</strong> pati<strong>en</strong>t est revu <strong>en</strong> janvier 2004 : aspect bleuté duvoile du palais, son rachis est toujours <strong>en</strong>raidi et il prés<strong>en</strong>te une polyarthropatie (épaules,g<strong>en</strong>oux, chevilles) avec un souffle d’insuffisance aortique et une hypert<strong>en</strong>sion artérielle. Sespar<strong>en</strong>ts sont cousins germains (coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> consanguinité F = 1/16).1.3. 5e observationM. Ou., Ko., Omar, âgé <strong>de</strong> 52 ans, originaire et <strong>de</strong>meurant à Tamanrasset, dans l’extrême sudalgéri<strong>en</strong> est examiné <strong>en</strong> janvier 1993 pour coxopathie bilatérale évoluant <strong>de</strong>puis six ans. C’est unTargui qui prés<strong>en</strong>te une ochronose typique (taches grises bleutées au niveau du visage, <strong>de</strong>sdoigts et <strong>de</strong>s ongles, <strong>de</strong>s pieds, <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> pression, <strong>de</strong> l’abdom<strong>en</strong>, taches brunes <strong>en</strong> croissantsiégeant au niveau temporal et nasal <strong>de</strong>s sclérotiques) une atteinte articulaire (hanches, épaules,mains) et noircissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s urines à l’air. <strong>Le</strong>s images radiographiques montr<strong>en</strong>t un pincem<strong>en</strong>tglobal <strong>de</strong> l’interligne glénohumérale <strong>de</strong> l’épaule droite et une érosion du mur postérieur ducalcanéum gauche sur les tibiotarsi<strong>en</strong>nes <strong>de</strong> profil ( Fig. 2 ). Il a été traité par prothèse totale <strong>de</strong>hanche et se porte actuellem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> malgré ces lésions. <strong>Le</strong> diagnostic d’alcaptonurie estconfirmé par le dosage <strong>de</strong> l’AHG urinaire à 15 mmol/l. Ses par<strong>en</strong>ts sont cousins germains. Larecherche <strong>de</strong>s mutations du gène <strong>de</strong> l’HGD amis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce une mutation sil<strong>en</strong>cieuse située surl’exon 14,A470A (c.1388 G>A) à l’état hétérozygote et <strong>de</strong>ux polymorphismes rares(IVS13+51A/G et IVS3–52A>C) à l’état hétérozygote. Son frère, Omara, no 7 et son fils, ElKa<strong>de</strong>r, no 6 sont aussi <strong>alcaptonurique</strong>s.1.4. 9e observationMme Fe., épouse He., Samoucha, âgée <strong>de</strong> 36 ans, originaire <strong>de</strong> Djidjelli, est examinée <strong>en</strong> mars1993 pour <strong>de</strong>s dorsalgies chroniques étiquetées ostéochondrose vertébrale : une ochronose estnotée avec coloration bleuâtre <strong>de</strong> la conque <strong>de</strong>s oreilles, du nez, du voile du palais et une tachebrunâtre <strong>de</strong>s sclérotiques. <strong>Le</strong>s radiographies mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s pincem<strong>en</strong>ts et calcifications<strong>de</strong>s disques intervertébraux au niveau dorsal. Ses urines noirciss<strong>en</strong>t à l’air. L’AHG urinaire est à10 mmol/l. La recherche <strong>de</strong>s mutations du gène <strong>de</strong> l’HGD a mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce une mutationfaux-s<strong>en</strong>s (c.733 G>T) à l’état homozygote située sur l’exon 9, serine189isoleucine (S189I). <strong>Le</strong>spar<strong>en</strong>ts sont cousins germains (F = 1/16). Sa soeur Malika, observation no 11 est aussi atteinte,soit <strong>de</strong>ux <strong>en</strong>fants sur quatre.1.5. 10e observationM. Sa., Nadir, âgé <strong>de</strong> 57 ans, originaire <strong>de</strong> Bouira, est hospitalisé <strong>en</strong> juin 1995 pour troubles <strong>de</strong> lamarche et une arthropathie <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux g<strong>en</strong>oux. L’exam<strong>en</strong> clinique a montré un défi-cit moteur <strong>de</strong>s<strong>de</strong>ux membres inférieurs avec steppage, un syndrome pyramidal <strong>de</strong>s quatre membres, unerai<strong>de</strong>ur sévère du rachis cervicodorsolombaire, une arthropathie <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux g<strong>en</strong>oux avec unépanchem<strong>en</strong>t synovial. Il prés<strong>en</strong>te égalem<strong>en</strong>t une ochronose <strong>de</strong>s conques <strong>de</strong>s oreilles, <strong>de</strong>s joues,du nez et <strong>de</strong> la sclérotique ainsi que <strong>de</strong>s tophus au niveau <strong>de</strong>s oreilles et une coloration bleueimportante <strong>de</strong>s paumes <strong>de</strong> la main ( Fig. 3 ). <strong>Le</strong>s urines exposées à l’air bruniss<strong>en</strong>t et l’AHGurinaire est à 3 mmol/l. Dans le liqui<strong>de</strong> synovial clair on note la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> cristaux d’urate <strong>de</strong>sodium et <strong>de</strong> dépôt noir dûà la polymérisation d’AHG. Sa créatininémie est à 43 mg/l, l’uricémieà 75 mg/l. <strong>Le</strong>s clichés radiographiques montr<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s images caractéristiques : pincem<strong>en</strong>t etcalcification discaux étagés et une ostéophytose exubérante sur l’<strong>en</strong>semble du rachis avec unbloc <strong>en</strong> C2–C3 et D10–D11. La tomod<strong>en</strong>sitométrie (TDM) et l’imagerie par résonance magnétique(IRM) retrouv<strong>en</strong>t une étroitesse du canal rachidi<strong>en</strong> cervical <strong>en</strong> particulier par saillie <strong>de</strong>sostéophytes postérieurs et <strong>de</strong>s calcifications discales refoulant la moelle épinière <strong>de</strong> C3à C5. Ilest traité par allopurinol (300 mg/24 heures), paracétamol (2 g/24 heures). Ce pati<strong>en</strong>t a subiune laminectomie <strong>de</strong> décompression au niveau lombaire puis cervicale (constatation par leschirurgi<strong>en</strong>s <strong>de</strong> la coloration bleu noirâtre <strong>de</strong>s disques intervertébraux, <strong>de</strong>s ligam<strong>en</strong>ts avec unecompression du fourreau dural) sans résultats sur les signes neurologiques. Son insuffisancerénale s’aggrave, la peau <strong>de</strong> son corps <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t toute noire et il décè<strong>de</strong> neuf mois après la<strong>de</strong>rnière interv<strong>en</strong>tion <strong>en</strong> 1999. Il prés<strong>en</strong>te une mutation au site d’excision– épissage <strong>de</strong> l’intron1(IVS1–1G>A) à l’état homozygote.Cette observation a été brièvem<strong>en</strong>t rapportée [12].Fig. 1. A) tache brune temporale <strong>de</strong> la sclérotique ;B) coloration bleue <strong>de</strong> la conque <strong>de</strong> l’oreillegauche avec tophus du pavillon et C)coloration brune <strong>de</strong>s d<strong>en</strong>ts et <strong>de</strong>s g<strong>en</strong>cives,observation no 2.(Disponible <strong>en</strong> couleurs sur :http://www.sci<strong>en</strong>cedirect.com).


Fig. 2. Radiographie montrant une érosion dumur postérieur du calcanéum gauche(calcanéite), observation no 5.1.6. 12e observationFig. 3. Coloration bleue <strong>de</strong> la main droite,observation no 10.Fig. 4. Radiographie <strong>de</strong> profil du rachis c<strong>en</strong>tréesur L1–L4 : grosses calcifications irrégulières,image <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s disques intervertébraux,observation no 13.Mme, Ha., Djamila, âgée <strong>de</strong> 65 ans, originaire <strong>de</strong> Sétif, est examinée <strong>en</strong> janvier 2001 pour dorsolombalgies. Elle prés<strong>en</strong>te une rai<strong>de</strong>ur dorsolombaireimportante, une ochronose <strong>de</strong>s oreilles et <strong>de</strong>s sclérotiques. <strong>Le</strong>s radiographies du rachis permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> voir <strong>de</strong>s pincem<strong>en</strong>ts, <strong>de</strong>s calcifications discales et<strong>de</strong>s ostéophytes étagés. Ses urines noirciss<strong>en</strong>t à l’air libre. L’AHG urinaire est à 20 mmol/l. Il n’y a pas <strong>de</strong> consanguinité dans la famille. Elle prés<strong>en</strong>teune mutation à l’état hétérozygote : une délétion d’une baseG<strong>en</strong> c.819 qui <strong>en</strong>traîne un décalage du cadre <strong>de</strong> lecture après le résidu <strong>de</strong> glycine 217(Gly217fs) et conduit à un codon stop <strong>en</strong> c.850 soit une protéine tronquée inactive <strong>de</strong> 227 aci<strong>de</strong>s aminés. La protéine normale conti<strong>en</strong>t 445 aci<strong>de</strong>saminés.1.7. 13e observationMme Ou., Dénia âgée <strong>de</strong> 62 ans, originaire <strong>de</strong> Tiaret, mère <strong>de</strong> huit <strong>en</strong>fants, ménopausée à 42 ans, est ori<strong>en</strong>tée dans le service <strong>en</strong> 2002 pourchondrocalcinose vertébrale. L’exam<strong>en</strong> clinique a montré une anémie sévère, une ochronose siégeant au niveau <strong>de</strong>s oreilles, <strong>de</strong>s mains (lits unguéaux),<strong>de</strong>s sclérotiques, une hypoacousie, un rachis totalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>raidi <strong>en</strong> cyphose, une limitation douloureuse <strong>de</strong>s épaules et une hydarthrose <strong>de</strong>s g<strong>en</strong>oux. <strong>Le</strong>sclichés radiographiques montr<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s images associant pincem<strong>en</strong>t et calcification <strong>de</strong>s disques à une ostéoporose sévère <strong>de</strong>s vertèbres et <strong>de</strong>s ospériphériques donnant l’aspect <strong>de</strong>s os <strong>de</strong> verre, un bloc vertébral <strong>en</strong> L1–L2 ( Fig. 4 ). <strong>Le</strong>s g<strong>en</strong>oux et les épaules prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t aussi <strong>de</strong>s pincem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>l’interligne articulaire et une discrète cond<strong>en</strong>sation <strong>de</strong>s surfaces articulaires. L’ostéod<strong>en</strong>sitométrie a montré un t score à –3,3. L’hémoglobine est à 62g/l, la fonction rénale est normale et l’aci<strong>de</strong> urique à 34 mg/l. Elle recevait 4 mg/jour <strong>de</strong> méthylprednisolone pour <strong>rhumatisme</strong> <strong>de</strong>puis plusieurs années.La pati<strong>en</strong>te a bénéficié <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux transfusions <strong>de</strong> sang total, <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux perfusions <strong>de</strong> 60 mg <strong>de</strong> pamidronate, et d’un traitem<strong>en</strong>t martial ce qui a amélioréson état. L’AHG est à 18 mmol/l.1.8. 14e observationM. Be. Omar agé <strong>de</strong> 54 ans agronome, originaire et <strong>de</strong>meurant à Ghardaïa est examiné <strong>en</strong> 2002 pour polyarthropathie avec atteinte rachidi<strong>en</strong>ne évoluant<strong>de</strong>puis huit ans. Ce pati<strong>en</strong>t a <strong>de</strong>s antécéd<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> lithiase vésicale, <strong>de</strong> néphrectomie gauche, <strong>de</strong> calcification prostatique, d’hypert<strong>en</strong>sion artérielle etd’insuffisance aortique. L’exam<strong>en</strong> clinique met <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s signes d’ochronose au niveau <strong>de</strong>s oreilles et <strong>de</strong>s yeux, un rachis douloureux et <strong>en</strong>raidi,une arthropathie <strong>de</strong>s épaules, <strong>de</strong>s poignets, <strong>de</strong>s hanches et <strong>de</strong>s g<strong>en</strong>oux avec <strong>de</strong>s images radiographiques caractéristiques du rachis, <strong>de</strong>s imagesd’arthrose aux hanches, g<strong>en</strong>oux, épaules et poignets. <strong>Le</strong>s urines noirciss<strong>en</strong>t à l’air libre et l’AHG urinaire est à 18 mmol/l. Ce pati<strong>en</strong>t a bénéficié d’uneprothèse <strong>de</strong> hanche ; la tête fémorale <strong>en</strong>levée prés<strong>en</strong>tait une coloration bleue puis noire après exposition à l’air.2. DiscussionCe travail sur l’alcaptonurie et ses complications, ochronose et <strong>rhumatisme</strong> ochronotique, chez 14 sujets algéri<strong>en</strong>s met <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce diversesobservations intéressantes dont certaines sont comparées avec les données <strong>de</strong> la littérature, <strong>en</strong> particulier les aspects moléculaires.2.1. Age et circonstances du diagnostic<strong>Le</strong> diagnostic d’alcaptonurie est souv<strong>en</strong>t porté à un âge tardif, <strong>en</strong>tre 36 et 67 ans dans 12 <strong>de</strong>s 14 cas. <strong>Le</strong> sujet vi<strong>en</strong>t consulter pour <strong>de</strong>s douleurs durachis dorsolombaire et la radiographie met <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce les images caractéristiques <strong>de</strong> calcifications, <strong>de</strong> pincem<strong>en</strong>ts, <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>s discaux et parfois <strong>de</strong> blocintervertébral. Un exam<strong>en</strong> att<strong>en</strong>tif met alors <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce l’ochronose <strong>de</strong> l’oreille, <strong>de</strong> l’oeil, <strong>de</strong> la peau, du voile du palais, <strong>de</strong>s ongles. <strong>Le</strong> diagnostic est<strong>en</strong>fin confirmé par la prés<strong>en</strong>ce d’AHG dans les urines. Deux cas ont été diagnostiqués plus précocem<strong>en</strong>t à l’âge <strong>de</strong> 18 et 23 ans, car il s’agissait du fils(7e observation) et d’une soeur (11e observation) <strong>de</strong> sujets <strong>alcaptonurique</strong>s. <strong>Le</strong> diagnostic peut être <strong>de</strong> découverte à la fois tardive et fortuite commedans notre 1re observation chez un sujet age <strong>de</strong> 66 ans hospitalisé pour un diagnostic <strong>de</strong> cirrhose alcoolique. C’est l’observation d’une urine brunfoncéequi fait <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r une exploration biologique approfondie <strong>de</strong> ce pigm<strong>en</strong>t. <strong>Le</strong>s recherches classiques <strong>de</strong> dopa, <strong>de</strong> mélanine, <strong>de</strong> porphyrines, <strong>de</strong>myoglobine et d’hémoglobine étant négatives, on s’ori<strong>en</strong>te vers la recherche d’aci<strong>de</strong> homog<strong>en</strong>tisique qui est positive. Un autre type <strong>de</strong> diagnostic fortuita été à plusieurs reprises rapporté dans la littérature anci<strong>en</strong>ne et <strong>en</strong> particulier chez un garçon algéri<strong>en</strong> <strong>de</strong> 13 ans [8] et <strong>de</strong>s <strong>en</strong>fants français à l’occasion<strong>de</strong> séances <strong>de</strong> vaccination <strong>en</strong> milieu scolaire [14,15] ou lors du service militaire [16,17] lorsque l’on recherchait la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> glucose dans les urinespar ses propriétés réductrices vis-à-vis <strong>de</strong> la liqueur <strong>de</strong> Fehling. La prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> sucre urinaire avec une glycémie normale éliminait le diagnostic <strong>de</strong>diabète et faisait rechercher la nature <strong>de</strong> la substance réductrice qui s’avérait être l’AHG. Depuis que la recherche du glucose urinaire est réalisée parune métho<strong>de</strong> n’utilisant pas ses propriétés réductrices, cette circonstance <strong>de</strong> découverte n’existe plus.2.2. Sex-ratioBi<strong>en</strong> que l’alcaptonurie soit une affection <strong>de</strong> transmission autosomique récessive, on constate une prédominance du sexe masculin dans notre étu<strong>de</strong>, dixcas sur 14 soit 71 %. De plus, les trois autres cas algéri<strong>en</strong>s cités dans la littérature [8–10]étai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> sexe masculin. Cette prépondérance <strong>de</strong>ssujets masculins a déjà été rapportée par Garrod [2] <strong>en</strong> 1902 (28/40 soit 70 %), par Hogb<strong>en</strong> et al. [18] <strong>en</strong> 1935 (100/151 soit 66 %), par O’bri<strong>en</strong> et al.[19] <strong>en</strong> 1963 (314/519 soit 61 %) et par Srs<strong>en</strong> [20] <strong>en</strong> 1979 (74/126 soit 59 %). En France, sur les 66 cas d’alcaptonurie colligés, on trouve 38hommes soit 58% [11]. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Srs<strong>en</strong> montre que si l’on sépare les 126 pati<strong>en</strong>ts d’après l’âge au mom<strong>en</strong>t du diagnostic <strong>en</strong> <strong>de</strong>ux groupes le résultatest le suivant : <strong>de</strong> la naissance à 15 ans on trouve 22/47 soit 47 %, après 15 ans on trouve 52/77 soit 68 %. La prépondérance <strong>de</strong>s hommes est <strong>en</strong>conséqu<strong>en</strong>ce due au diagnostic tardif comme cela a été constaté dans le paragraphe précéd<strong>en</strong>t.2.3. Alcaptonurie, goutte et insuffısance rénaleL’association alcaptonurie–goutte et/ou alcaptonurie– insuffisance rénale est retrouvée à plusieurs reprises dans la littérature [11,21–28]. L’insuffisancerénale est responsable <strong>de</strong> quelques décès <strong>de</strong> sujets <strong>alcaptonurique</strong>s jeunes : 19 ans [23], 28 ans [11] ou plus âgés : 48 ans [9]. À l’autopsie, on trouvemacroscopiquem<strong>en</strong>t un cortex granulaire avec une distribution <strong>en</strong> foyer <strong>de</strong> pigm<strong>en</strong>t noir et microscopiquem<strong>en</strong>t un dépôt massif <strong>de</strong> pigm<strong>en</strong>t ochronotiqueau niveau <strong>de</strong>s glomérules et <strong>de</strong>s tubules. On observe égalem<strong>en</strong>t une intima grise et une média avec <strong>de</strong>s dépôts <strong>de</strong> pigm<strong>en</strong>t noir dans les artères rénales,iliaques, fémorales et l’aorte. Il faut rappeler que le rein comme le foie conti<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’HGD et il est capable chez les <strong>alcaptonurique</strong>s <strong>de</strong> secréterdirectem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’AHG dans les urines [4]. <strong>Le</strong> rein est un organe clé dans l’élimination <strong>de</strong> l’AHG et il n’est pas étonnant <strong>de</strong> constater son atteinte chez les<strong>alcaptonurique</strong>s. Dans l’insuffisance rénale la clairance <strong>de</strong> l’AHG est diminuée et contribue à sa toxicité. La transplantation rénale est quelquefoisnécessaire [11,25]. La prostate possè<strong>de</strong> égalem<strong>en</strong>t une activité HGD importante <strong>en</strong> relation avec la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> calculs prostatiques noirs [6,19]. Nousavons retrouvé une atteinte rénale chez <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> nos pati<strong>en</strong>ts : forme grave <strong>de</strong> <strong>rhumatisme</strong> ochronotique associée à une goutte qui secondairem<strong>en</strong>t aévolué vers une insuffisance rénale mortelle à l’âge <strong>de</strong> 61 ans dans l’observation no 10 ; lithiase vésicale, calcifications prostatiques, néphrectomie


gauche dans l’observation no 14.2.4. ConsanguinitéElle est connue avec certitu<strong>de</strong> dans trois <strong>de</strong>s 11 familles étudiées sous forme <strong>de</strong> mariages <strong>en</strong>tre cousins germains, coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> consanguinité F = 1/16,observations no 2,5–7 et 9–11). Elle est égalem<strong>en</strong>t retrouvée dans le cas <strong>de</strong> la famille algéri<strong>en</strong>ne étudiée par DePerreti et al. <strong>en</strong> 1960 [8]. La fréqu<strong>en</strong>ce<strong>de</strong>s mariages <strong>en</strong>tre cousins germains ou cousins seconds [19] dans l’alcaptonurie est déjà citée par Garrod [2] <strong>en</strong> 1902 (3/4) puis par Hogb<strong>en</strong> et al.[18] <strong>en</strong> 1935 (12/45). La consanguinité est quelquefois observée sur <strong>de</strong>ux générations comme dans les observations 5, 6 et 7, voire sur troisgénérations [29].2.5. Transmission autosomique récessiveCe type <strong>de</strong> transmission se retrouve dans huit familles sur neuf et dans un cas, observation no 6 sous forme pseudodominante. Cette forme qui <strong>en</strong> faitcorrespond à une union <strong>en</strong>tre un sujet <strong>alcaptonurique</strong> et un sujet normal hétérozygote se r<strong>en</strong>contre dans les familles consanguines. Quelques cas <strong>de</strong>transmission pseudodominante ou transmission directe ont été rapportés dans la littérature sur <strong>de</strong>ux générations au Liban et au Sri Lanka [29,30] etexceptionnellem<strong>en</strong>t sur quatre générations successives <strong>en</strong> République dominicaine [31–33].2.6. Mutations du gène <strong>de</strong> l’homog<strong>en</strong>tisate 1,2-dioxygénase (HGD)<strong>Le</strong> gène <strong>de</strong> l’HGD a été localisé chez l’homme <strong>en</strong> 1993– 1994 sur le chromosome 3 <strong>en</strong> 3q21-23 [6,34,35]. Cette caractérisation est issue du travail d’uneéquipe madrilène portant sur un champignon ascomycète, Aspergillus nidulans, qui catabolise la tyrosine par une voie métabolique id<strong>en</strong>tique à celle <strong>de</strong>l’homme [5]. <strong>Le</strong> gène humain est à prés<strong>en</strong>t complètem<strong>en</strong>t séqu<strong>en</strong>cé. Il est forme <strong>de</strong> 14 exons et co<strong>de</strong> pour une protéine formée <strong>de</strong> 445 aci<strong>de</strong>s aminés[36]. <strong>Le</strong>s <strong>de</strong>ux premières mutations du gène <strong>de</strong> l’HGD responsables <strong>de</strong> l’alcaptonurie chez l’homme ont été décrites <strong>en</strong> 1996 par le même groupe dans<strong>de</strong>ux familles espagnoles [6]. Il s’agissait <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mutations faux-s<strong>en</strong>s situées respectivem<strong>en</strong>t dans les exons 10 (c.855 C>T) et 12 (c.1066 T>G) quiconduis<strong>en</strong>t à la substitution d’un aci<strong>de</strong> aminé par un autre aci<strong>de</strong> aminé : proline230serine (P230S) et valine300glycine (V300G). Depuis cette date 71mutations différ<strong>en</strong>tes ont été id<strong>en</strong>tifiées (Tableaux 2 et 3) chez <strong>en</strong>viron une c<strong>en</strong>taine <strong>de</strong> pati<strong>en</strong>ts non appar<strong>en</strong>tés originaires <strong>de</strong> divers pays : Allemagne,Espagne, France, Hollan<strong>de</strong>, In<strong>de</strong>s, Italie, Finlan<strong>de</strong>, Japon, République dominicaine, Royaume uni, Slovaquie, Suisse, Tchéquie, Turquie et USA [37–52].En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la Slovaquie [43,47,48] où l’alcaptonurie existe avec une fréqu<strong>en</strong>ce très élevée (1/25 00) [20] et qui prés<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s mutations spécifiques,les principales mutations <strong>en</strong> Europe sont pour 68 % (48/71) <strong>de</strong>s mutations faux-s<strong>en</strong>s (Tableau 2) : les plus fréqu<strong>en</strong>tes sont : 28%pourméthionine368valine (M368V) et 5%pourV330G et P230S. Pour plus <strong>de</strong> détails la liste <strong>de</strong>s mutations du gène HGD peut être trouvée sur le sitehttp://www.cib.csic.es/<strong>en</strong>/in<strong>de</strong>x.php . <strong>Le</strong>s autres types <strong>de</strong> mutations décrites dans le Tableau 3 sont <strong>de</strong>s mutations non-s<strong>en</strong>s (transformation d’un codonnormal <strong>en</strong> codon stop), <strong>de</strong>s mutations affectant les sites donneurs 5’ GT(+) ou accepteurs 3’ AG (–) d’excision– épissage <strong>de</strong> la jonction exon–intron, <strong>de</strong>sinsertions ou <strong>de</strong>s délétions d’une base <strong>en</strong>traînant un décalage du cadre <strong>de</strong> lecture (fs : frame shift) et formation d’un codon stop prématuré.Récemm<strong>en</strong>t, la structure cristalline <strong>de</strong> la protéine <strong>en</strong>zymatique HGD a été caractérisée et a permis <strong>de</strong> compr<strong>en</strong>dre l’effet <strong>de</strong> certaines mutations sur ladiminution ou l’abolition <strong>de</strong> l’activité <strong>en</strong>zymatique [53]. L’<strong>en</strong>zyme actif prés<strong>en</strong>te une structure quaternaire. C’est un hexamère formé <strong>de</strong> l’association <strong>de</strong><strong>de</strong>ux trimères. <strong>Le</strong> site actif conti<strong>en</strong>t un ion Fe3+ près<strong>de</strong> l’interface <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux trimères. Cette structure biologiquem<strong>en</strong>t active nécessite <strong>de</strong> nombreuses liaisons non coval<strong>en</strong>tes <strong>en</strong>tre résidus d’aci<strong>de</strong>saminés (liaisons hydrogènes, salines, hydrophobes) pour maint<strong>en</strong>ir la structure spatiale du monomère puis du trimère et <strong>en</strong>fin <strong>de</strong> l’hexamère. Celaexplique que les mutations faux-s<strong>en</strong>s, responsables <strong>de</strong> l’alcaptonurie, soi<strong>en</strong>t les plus nombreuses (68 %). <strong>Le</strong>s mutations V300G, P230S affect<strong>en</strong>t lastructure spatiale normale du monomère comme la mutation S189I (serine189isoleucine) trouvée à l’état homozygote chez les <strong>de</strong>ux soeurs Fe...(observations no 9 et 11) et déjà publiée [40].<strong>Le</strong> remplacem<strong>en</strong>t d’un aci<strong>de</strong> aminé hydrophile, la serine par un aci<strong>de</strong> aminé hydrophobe, l’isoleucine conduit à une molécule qui ne prés<strong>en</strong>te que 3,4 %d’activité résiduelle [53]. <strong>Le</strong> phénotype <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux sujets âgés respectivem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 36 et 23 ans est peu sévère, vraisemblablem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> cetteactivité résiduelle et/ou <strong>de</strong> leur jeune âge.Tableau 2Mutations faux-s<strong>en</strong>s du gène <strong>de</strong> l’homog<strong>en</strong>tisate 1,2 dioxygénaseNomChangem<strong>en</strong>td’aci<strong>de</strong>aminéExonChangem<strong>en</strong>t Référ<strong>en</strong>ces Nom Changem<strong>en</strong>tnucléoti<strong>de</strong> a aminé<strong>de</strong>d’aci<strong>de</strong>ExonChangem<strong>en</strong>td<strong>en</strong>ucléoti<strong>de</strong>Référ<strong>en</strong>cesL4S <strong>Le</strong>u4Ser 1 [49] E178D Glu178Asp 8 [49]L25P <strong>Le</strong>u25Pro 2 c.241 T>C [43,45] V181F Val181Phe 8 c.708G>T Non publiéeE42A Glu42Ala 3 c.292 A>C [40] S189I Ser189Ile 9 c.733G>T [40], ce travailS47 L Ser47<strong>Le</strong>u 3 c.397 C>T [47] G198D Gly198Asp 9 [52]R53W Arg53Trp 3 c.324 C>T Non publiée I216T Ile216Thr 9 c.814T>C [40]W60G Trp60Gly 4 c.345 T>G [41] R225L Arg225Lys 10 [49]L61P <strong>Le</strong>u61Pro 4 [49] R225H Arg225His 10 c.841 G>A [40,51]Y62P Tyr62Pro 4 [49] F227S Phe227Ser 10 c.847 T>C [40]Y62C Tyr62Cys 4 c.352 A>G [41] P230S Pro230Ser 10 c.855 C>T [6,39,40,43,47]P92T Pro92Thr 4 [49] P230T Pro230Thr 10 c.855 C>A [41]W97R Trp97Arg 5 [49] K248R Lys248Arg 10 c.909 A>G [46]W97G Trp97Gly 5 c.456 T>G [40] Q258P Gln258Pro 10 [49]C120W Cys120Trp 6 c.527 T>G [50] G270R Gly270Arg 11 c.975 G>A [40,43,47,48,51]A122D Ala122Asp 6 c.532 C>A [41] D291E Asp291Glu 11 c.1040 C>A [41]A122V Ala122Val 6 c.532 C>T Non publiée H292R His292Arg 11 c.1042 A>G Non publiéeF136Y Phe136Tyr 6 [49] V300G Val300Gly 12 c.1066 T>G [6,40,41,47]E143D Glu143Asp 6 [49] S305F Ser305Phe 12 [49]D153G Asp153Gly 7 c.625 A>G [40] W322R Trp322Arg 12 c.1131 T>C Non publiéeP158R Pro158Arg 8 [49] R330S Arg330Ser 12 c.1157 G>T [42]Q159H Gln159His 8 [49] G360R Gly360Arg 13 c.1245 G>C [46]G161R Gly161Arg 8 c.648 G>A [37,43,47,48] G362E Gly362Glu 13 [49]E168D Glu168Asp 8 [49] M368V Met368Val 13 c.1269 A>G [40–45]E168K Glu168Lys 8 c.669 G>A [38] H371R His371Arg 13 c.1279 A>G [42]K171N Lys171Asn 8 [49] E401Q Glu401Gln. 13 [52]a <strong>Le</strong> changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> nucléoti<strong>de</strong> n’a pas été indique dans les référ<strong>en</strong>ces [49] et [52].Tableau 3Mutations du gène <strong>de</strong> l’homog<strong>en</strong>tisate 1,2 oxydase : anomalies <strong>de</strong> l’excision–épissage au niveau <strong>de</strong>s sites accepteurs AG(–) ou donneurs gt(+) <strong>de</strong>sintrons ou IVS, interv<strong>en</strong>ing sequ<strong>en</strong>ces, changem<strong>en</strong>t du cadre <strong>de</strong> lecture (fs : frame shift) et mutations non-s<strong>en</strong>s (codon stop)NomChangem<strong>en</strong>tatt<strong>en</strong>duExon–intronChangem<strong>en</strong>td<strong>en</strong>ucléoti<strong>de</strong> aRéfér<strong>en</strong>cesIVS1–1G>A Défaut d’épissage Int 1 c.183–1G>A[41,43,47,48],ce travailIVS3–2G>A Défaut d’épissage Int 3 c.343–2G>A [49]IVS5+1G>T Défaut d’épissage Int 5 c.509+1G>T [40]IVS5+1G>A Défaut d’épissage Int 5 c.509+1G>A [43,47]IVS7+5G>A Défaut d’épissage Int 7 c.636+5G>A [46]IVS7+2T>C Défaut d’épissage Int 7 c.636+2T>C [49]IVS8–2A>C Défaut d’épissage Int 8 c.727–2A>C [49]IVS9–17G>A Défaut d’épissage Int 9 c.817–17G>A [40]IVS9–56G>A Défaut d’épissage Int 9 c.817–56G>A [40,52]IVS13+1G>T Défaut d’épissage Int 13 c.1355+1G>T Non publiéF10fs fs après Phe10 Ex 2 c.198GG>ATT [40]R58fs fs après Arg58 Ex 3 c.342<strong>de</strong>lA [40,42,48,51]L119fs fs après <strong>Le</strong>u119 Ex 6 c.524insG [49]G152fs fs après Gly152 Ex 7 c.621insG [37,43,46,47,48]T196fs fs après Trp196 Ex 9 c.754<strong>de</strong>lC Non publiéG217fs fs après Gly217 Ex 10 c.819<strong>de</strong>lG ce travailM339fs fs après Met339 Ex 13 c.1183<strong>de</strong>lT [49]


P370fs fs après Phe370 Ex 13 c.1278insC [43,47,48]A407A Nouveau donneur Ex 14 c.1388 G>A ce travailL4X <strong>Le</strong>u4stop Ex 1 c.178 T>A [49]S59X Ser59stop Ex 3 [49]R145X Arg145stop Ex 6 c.594A>T [49]R321X Arg321stop Ex 12 c.1128C>T Non publiéa <strong>Le</strong> changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> nucléoti<strong>de</strong> n’a pas été indiqué dans la référ<strong>en</strong>ce [49] pour S59X.La mutation IVS1–1G>A, égalem<strong>en</strong>t trouvée à l’état homozygote dans l’observation no 10, affecte le site accepteur normal AG (–) d’excision–épissage<strong>de</strong> la jonction intron 1–exon 2 qui est transformée <strong>en</strong> AA. L’intron n’étant pas reconnu, la biosynthèse <strong>de</strong> la protéine HGD s’arrête après l’exon 1 etl’activité <strong>en</strong>zymatique est nulle. <strong>Le</strong> phénotype est sévère car ce sujet est décédé d’une insuffisance rénale à l’âge <strong>de</strong> 61 ans. Cette mutation déjà publiée[40] a été égalem<strong>en</strong>t retrouvée chez un sujet français originaire du sud <strong>de</strong> la Pologne à l’état hétérozygote, chez un sujet américain [49], chez <strong>de</strong>uxsujets tchèques et six sujets slovaques [47,48 ]. La mutation IVS1–1G>A comme les mutations R58fs, P230S et V300G sont associées avec les mêmeshaplotypes et représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t vraisemblablem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s mutations relativem<strong>en</strong>t anci<strong>en</strong>nes qui se sont répandues <strong>en</strong> Europe au cours <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tesmigrations. L’observation clinique du sujet français originaire du sud <strong>de</strong> la Pologne âgé <strong>de</strong> 81 ans <strong>en</strong> 1993 mettait <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce les signes classiques <strong>de</strong><strong>rhumatisme</strong> ochronotique <strong>en</strong> particulier une atteinte articulaire importante ayant conduit à un état grabataire mais que l’on peut considérer comme unphénotype peu sévère <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> son âge [54]. Dans trois cas slovaques originaires d’une région voisine du sud <strong>de</strong> la Pologne, cette mutation estprés<strong>en</strong>te à l’état hétérozygote mais sans aucune <strong>de</strong>scription clinique [47,48].La mutation sil<strong>en</strong>cieuse A407A (c.1388 G>A) située sur l’exon 14, <strong>de</strong>rnier exon du gène HGD, a été trouvée à l’état hétérozygote dans l’observation no5. C’est la seule mutation trouvée sur l’exon 14 et elle correspond soit à un polymorphisme soit à une mutation réelle par une anomalie <strong>de</strong> l’excision–épissage <strong>de</strong> l’intron 13. Il n’a pas été possible <strong>de</strong> démontrer s’il s’agissait d’une mutation réelle. Plusieurs cas <strong>de</strong> mutations sil<strong>en</strong>cieuses responsablesd’une telle anomalie ont été décrits [55] comme celle responsable d’une glycogénose <strong>de</strong> type V ou maladie <strong>de</strong> MacArdle, K608K, c.1827 G>A dans legène <strong>de</strong> la myophosphorylase [56]. Chez ce sujet, no 5, on a mis égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>ux polymorphismes rares (SNP : single nucleoti<strong>de</strong>polymorphisme) du gène HGD : IVS3–52A/C et IVS13+51A/G.La <strong>de</strong>rnière mutation, trouvée à l’état hétérozygote, correspond à une délétion d’une base G <strong>en</strong> c.819 qui cause un décalage du cadre <strong>de</strong> lecture après lerésidu <strong>de</strong> glycine <strong>en</strong> 217 (Gly217fs), conduit à un codon stop <strong>en</strong> c.850 et aboutit à une protéine tronquée inactive <strong>de</strong> 227 aci<strong>de</strong>s aminés alors que laprotéine normale possè<strong>de</strong> 445 aci<strong>de</strong>s aminés. C’est une nouvelle mutation. La 2e mutation est inconnue et le phénotype est peu sévère. Trois autresdélétions ont été décrites dans la littérature : c.342<strong>de</strong>lA (R58fs) <strong>en</strong> Finlan<strong>de</strong>, <strong>en</strong> Slovaquie et <strong>en</strong> Turquie [42,47,51] sans r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t sur lephénotype <strong>de</strong> ces pati<strong>en</strong>ts, c.754<strong>de</strong>lC (T196 fs) à l’état homozygote <strong>en</strong> France chez une femme d’origine portugaise âgée <strong>de</strong> 36 ans avec un phénotypesévère (paraplégie <strong>de</strong> niveau L3 et syndrome <strong>de</strong> la queue-<strong>de</strong>-cheval bi<strong>en</strong> qu’il soit difficile d’attribuer ces troubles à l’alcaptonurie) et c.1183<strong>de</strong>lT(M339fs) chez un sujet américain [49]. Il peut paraître difficile d’établir une relation phénotype–génotype car nous ne connaissons l’état homozygoteque chez <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> nos pati<strong>en</strong>ts qui possèd<strong>en</strong>t respectivem<strong>en</strong>t un phénotype peu sévère (S181I), peut être <strong>en</strong> relation avec les 3 % d’activité résiduelleet/ou le jeune âge et un phénotype sévère (IVS1–1G>A) chez un sujet décédé à 60 ans d’une insuffisance rénale. De plus cette affection évoluant parétapes, la gravité du phénotype est <strong>en</strong> relation avec l’âge : dès la naissance on observe une élévation du taux <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> homog<strong>en</strong>tisique dans le foie,puis dans la circulation générale et dans tous les tissus, l’élimination se faisant principalem<strong>en</strong>t par les reins et les urines. <strong>Le</strong>s urines laissées à l’air librebruniss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> quelques heures car l’aci<strong>de</strong> homog<strong>en</strong>tisique s’oxy<strong>de</strong> <strong>en</strong> 1,4-b<strong>en</strong>zoquinone, pigm<strong>en</strong>t brun qui peut lui-même se polymériser ets’insolubiliser. La quantité d’AHG éliminée dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> l’apport protéique, <strong>en</strong> particulier <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> tyrosine prés<strong>en</strong>te dans l’alim<strong>en</strong>tation. <strong>Le</strong> 2esta<strong>de</strong> apparaît aux <strong>en</strong>virons <strong>de</strong> la 3e déc<strong>en</strong>nie. Il correspond à l’ochronose due au dépôt <strong>de</strong> pigm<strong>en</strong>t dans certains tissus conjonctifs visiblesà l’oeil nucomme la coloration bleue <strong>de</strong> la conque <strong>de</strong> l’oreille et/ou brun noir <strong>de</strong> la sclère <strong>de</strong> l’oeil ou lors d’une interv<strong>en</strong>tion chirurgicale : coloration noire ducartilage articulaire du fémur et du g<strong>en</strong>ou ou bleu noire <strong>de</strong> la valve aortique [57] ou lors d’exam<strong>en</strong>s biopsiques sur la peau ou les reins [23]. <strong>Le</strong> 3e sta<strong>de</strong>apparaît vers la 4e ou la 5e déca<strong>de</strong> <strong>de</strong> la vie et correspond au <strong>rhumatisme</strong> ochronotique résultant <strong>de</strong> la dégénéresc<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s disques intervertébraux quise calcifi<strong>en</strong>t donnant l’image radiologique pathognomonique inversée : disques visibles et corps vertébraux invisibles. Dans <strong>de</strong>ux travaux réc<strong>en</strong>ts auxUSA et <strong>en</strong> Italie portant respectivem<strong>en</strong>t sur 58 et 9 sujets <strong>alcaptonurique</strong>s aucune corrélation <strong>en</strong>tre mutations <strong>de</strong> l’HGD et la sévérité <strong>de</strong> la maladie n’apu être établie [49,52].Notre étu<strong>de</strong> sur le <strong>rhumatisme</strong> ochronotique chez 14 sujets algéri<strong>en</strong>s est caractérisée par un cas <strong>de</strong> découverte fortuite à l’âge <strong>de</strong> 66 ans au cours d’unehospitalisation pour une cirrhose et <strong>de</strong> la recherche <strong>de</strong> la cause d’une urine brunâtre, par un cas <strong>de</strong> décès à l’âge <strong>de</strong> 61 ans <strong>de</strong>s suites d’une insuffisancerénale. Il est fait état <strong>de</strong> la consanguinité dans seulem<strong>en</strong>t trois <strong>de</strong>s 11 familles. Dans <strong>de</strong>ux cas les mutations du gène <strong>de</strong> l’HGD sont prés<strong>en</strong>tes à l’étathomozygote (S189I et IVS1–1G>A) et dans <strong>de</strong>ux autres cas à l’état hétérozygote (A407A et Gly217fs), la <strong>de</strong>uxième mutation étant inconnue. À notreconnaissance un seul cas d’alcaptonurie a été publié au Maghreb <strong>en</strong> Tunisie [58] bi<strong>en</strong> que le taux <strong>de</strong> consanguinité dans ce pays (49 %) soit proche <strong>de</strong>celui <strong>de</strong> l’<strong>Algérie</strong> (40 %). Il est probable que les cas exist<strong>en</strong>t mais que le diagnostic n’est pas réalisé. Bi<strong>en</strong> que l’alcaptonurie soit considérée comme unemaladie peu invalidante mise à part les atteintes articulaires à un âge avancé, il faut gar<strong>de</strong>r <strong>en</strong> mémoire les complications graves et quelquefoismortelles comme l’atteinte vasculaire et l’insuffisance rénale. Il est donc conseillé <strong>de</strong> surveiller le coeur et les reins <strong>de</strong> ces pati<strong>en</strong>ts à partir <strong>de</strong> 40 ans.Remerciem<strong>en</strong>ts<strong>Le</strong>s auteurs ont vivem<strong>en</strong>t apprécié la coopération <strong>de</strong> tous les sujets <strong>alcaptonurique</strong>s au cours <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>. Ils remerci<strong>en</strong>t très sincèrem<strong>en</strong>t lestechnici<strong>en</strong>nes du laboratoire <strong>de</strong> biologie <strong>de</strong> l’hôpital d’<strong>en</strong>fants <strong>de</strong> la Timone à Marseille pour les dosages d’AHG urinaires et l’équipe du Dr P<strong>en</strong>alva duCSIC <strong>de</strong> Madrid (Beltran-Valero <strong>de</strong> Barnabé D. et Granadino B.) pour l’id<strong>en</strong>tification <strong>de</strong>s mutations du gène <strong>de</strong> l’HGO chez cinq <strong>de</strong> nos pati<strong>en</strong>ts.Référ<strong>en</strong>ces[1] Garrod AE. About alkaptonuria. Lancet 1901;2:1484.[2] Garrod AE. The incid<strong>en</strong>ce of alkaptonuria: a study in clinical individuality. Lancet 1902;2:1616–20.[3] Garrod AE. The croonian lectures on inborn errors of metabolism, lecture II: alkaptonuria. Lancet 1908;2:73–9.[4] La Du BN, Zannoni VG, Laster L, Seegmiller JE. The nature of the <strong>de</strong>fect in tyrosine metabolism in alkaptonuria. J Biol Chem 1958;230: 251–60.[5] Fernan<strong>de</strong>z-Cannon JM, P<strong>en</strong>alva MA. Molecular characterization of a g<strong>en</strong>e <strong>en</strong>coding a homog<strong>en</strong>tisate dioxyg<strong>en</strong>ase from Aspergillus nidulans andid<strong>en</strong>tification of its human and plant homologues. J Biol Chem 1995;270:21199–205.[6] Fernan<strong>de</strong>z-Canon JM, Granadino B, Beltran-Valero <strong>de</strong> Bernabé D, R<strong>en</strong>edo M, Fernan<strong>de</strong>z-Ruiz E, P<strong>en</strong>alva MA, et al. Themolecular basis of alkaptonuria.Nat G<strong>en</strong>et 1996;14:19–24.[7] Hoodfar E, Terbi AS. G<strong>en</strong>etic referrals of Middle Eastern origin in a western city: inbreeding and disease profile. J Med G<strong>en</strong>et 1996;33: 212–5.[8] <strong>de</strong> Peretti E, Bianchi M, Clausse J. Étu<strong>de</strong> clinique, biologique et génétique d’un cas d’alcaptonurie. Pediatrie 1960;15:211–5.[9] Faure C, Pari<strong>en</strong>ty R. <strong>Le</strong> <strong>rhumatisme</strong> <strong>alcaptonurique</strong>. Ann Radiol (Paris) 1961;4:1037–43.[10] Crouzet J, Beraneck L, Juan LH. Rhumatisme <strong>alcaptonurique</strong>. Une observation suivie p<strong>en</strong>dant 13 ans. Rev Rhum 1992;59:298–300.[11] Desiré S. Alcaptonurie, ochronose et <strong>rhumatisme</strong> ochronotique.À propos <strong>de</strong> quinze observations dont treize cas nouveaux. Thèse <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine,Marseille, 1993.[12] Ladjouze A, Brahimi N, Guellati B, <strong>Le</strong>fkir S, Boussoussa A, Kara A, et al. Association d’un <strong>rhumatisme</strong> <strong>alcaptonurique</strong> sévère et d’unegoutte tophacée : à propos d’une observation. Rev Rhum 1998;65: 755.[13] Ladjouze-rezig A, Brahimi N, Kara A, Halit A, Mahiddine N, Guelib F, et al. Rhumatisme <strong>alcaptonurique</strong> : une affection souv<strong>en</strong>tméconnue. Rev Rhum 2001;68:982.[14] Martin E, Milhaud G, Courvoisier B, Lapiné A. Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cas d’alcaptonurie. Bull Soc Med Hop Paris 1950;66:1050–4.[15] Aubert L, Detolle P, Sudaka P, Paecht A, Esteve J. Deux cas d’alcaptonurie. Mars Med 1965;102:537–40.[16] Paget M, Valdiguié P. Contribution à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’alcaptone et <strong>de</strong> l’alcaptonurie. Bull Soc Chim Biol (Paris) 1941;23:1508–14.[17] Vaccon L, Masbernard A, Hugny D, C<strong>en</strong>ac A, Meunier J. L’alcaptonurie. Bull Soc Med Chir Hop Arm 1970;5:379–92.[18] Hogb<strong>en</strong> R,Worral RL, Zieve I. The g<strong>en</strong>etic basis of alkaptonuria. Proc R Soc Edinb [Biol] 1932;52:264–95.[19] O’Bri<strong>en</strong> WM, Ladu BN, Bunim JJ. Biochemical, pathologic and clinical aspects of alcaptonuria, ochronosis and ochronotic arthropathy. review of worldliterature (1584–1962). Am J Med 1963;34:813– 37.[20] Srs<strong>en</strong> S. Alkaptonuria. Johns Hopkins Med J 1979;145:217–26.[21] Cooper JA, Moran TJ. Studies on ochronosis. Report of case with <strong>de</strong>ath from ochronotic nephrosis. Arch Pathol 1957;64:46–53.[22] Nuri SR. Prostatic and r<strong>en</strong>al stones and unilateral obstruction of the urinary tract caused by ochronosis. Am J Ro<strong>en</strong>t 1992;158:214–5.[23] V<strong>en</strong>kataseshan VS, Chandra B, Graziano V, Steinlauf P, Marquet E, Irmiere V, et al. Alkaptonuria and r<strong>en</strong>al failure: a case report andreview of the literature. Mod Pathol 1992;5:464–71.[24] Zibol<strong>en</strong> M, Srsnova K, Srs<strong>en</strong> S. Increased urolithiasis in pati<strong>en</strong>ts with alkaptonuria in childhood. Clin G<strong>en</strong>et 2000;25:79–80.[25] Introne WJ, Phornphutkul C, Bernardini I, Mclaughlin K, Fitzpatrick DL, GahlWA. Exacerbation of the ochronosis of alkaptonuria due to r<strong>en</strong>alinsuffici<strong>en</strong>cy and improvm<strong>en</strong>t after r<strong>en</strong>al transplantation. Mol G<strong>en</strong>et Metab 2002;77:136–42.[26] <strong>Le</strong>slie A. Alkaptonuria with hyperuricemia.Arch Intern Med 1943;71: 68–77.[27] David-Chausse J, Dehais J. Forme historique d’ochronose <strong>alcaptonurique</strong> associée à une goutte tophacée. Bull Soc Franc Derm 1968; 75:107.[28] David-Chausse J, Dehais J, Bullier R, <strong>de</strong> Ver<strong>de</strong>lhan <strong>de</strong>s Molles J. Quatre cas d’ochronose <strong>alcaptonurique</strong>. Rhumatologie 1978;30:5–17.[29] Khachadurian A, Abu Feisal K. Alkaptonuria: report of a family with sev<strong>en</strong> cases appearing in four successive g<strong>en</strong>erations with metabolic studies inone pati<strong>en</strong>t. J Chronic Dis 1958;7:455–65.[30] Desilva AP, S<strong>en</strong>eviratne SL, Gunatilake SB, Fonseka M, Jayasekera R, Desilva HJ. A family with alkaptonuria showing quasi dominant inheritance.Ceylan Med J 1999;44:130–2.[31] Pieter H. Une famille d’<strong>alcaptonurique</strong>s. Presse Med 1925;33:1310.[32] Milch RA, Milch H. Dominant inheritance of alcaptonuria. Acta G<strong>en</strong>et (Basel) 1957;7:178–84.[33] Milch RA. Studies of alcaptonuria: inheritance of 47 cases in eight highly inter-related dominican kindreds. Am J Hum G<strong>en</strong>et 1960;12: 76–85.[34] Pollak MR, Chou YH, Cerda JJ, Steinmann B, La Du BN, Seidman JG, et al. Homozygosity mapping of the g<strong>en</strong>e for alkaptonuria to chromosome 3q2.Nat G<strong>en</strong>et 1993;14:201–4.


[35] Janocha S,WolzW, Srs<strong>en</strong> S, Srsnova K, Montagutelli X, Gu<strong>en</strong>et JL, et al. The human g<strong>en</strong>e for alkaptonuria (AKU) maps to chromosome 3q. G<strong>en</strong>omics1994;19:5–8.[36] Granadino B, Beltran-Valero <strong>de</strong> Bernabé D, Fernan<strong>de</strong>z-Canon JM, P<strong>en</strong>alva MA, Rodriguez <strong>de</strong> Cordoba S. The human homog<strong>en</strong>tisate 1,2-dioxyg<strong>en</strong>ase(HGO) g<strong>en</strong>e. G<strong>en</strong>omics 1997;43:115–22.[37] Gehrig A, Schmidt SR, Muller CR, Srs<strong>en</strong> S, Srsnova K, Kress W. Molecular <strong>de</strong>fects in alkaptonuria. Cytog<strong>en</strong>et Cell G<strong>en</strong>et 1997;76: 14–6.[38] Higashino K, LiuW, Ohkawa T,Yamamoto T, Fukui K, OhnoM, et al. A novel point mutation associated with alkaptonuria. Clin G<strong>en</strong>et 1998;53:228–9.[39] Ramos SM, Hernan<strong>de</strong>z M, Roces A, Larruga JM, Gonzalez P, GonzalezAM, et al. Molecular diagnosis of alkaptonuria mutation by analysis ofhomog<strong>en</strong>tisate 1,2 dioxyg<strong>en</strong>ase mRNA from urine and blood. Am J Med G<strong>en</strong>et 1998;78:192–4.[40] Beltran-Valero <strong>de</strong> Barnabé D, Granadino B, Chiarelli I, Porfirio B, Mayatepek E, Aquaron R, et al. Mutation and polymorphism of the humanhomog<strong>en</strong>tisate 1,2-dioxyg<strong>en</strong>ase g<strong>en</strong>e in alkaptonuria pati<strong>en</strong>ts. Am J Hum G<strong>en</strong>et 1998;62:776–84.[41] Beltran-Valero <strong>de</strong> Bernabé D, Jim<strong>en</strong>ez FJ, Aquaron R, Rodriguez <strong>de</strong> Cordoba SR. Analysis of alkaptonuria (AKU) mutations and polymorphismsreveals that the CCC sequ<strong>en</strong>ce motif is amutational hot spot in the homog<strong>en</strong>tisate 1,2-dioxyg<strong>en</strong>ase g<strong>en</strong>e (HGO). Am J Hum G<strong>en</strong>et 1999;64:1316–22.[42] Beltran-Valero <strong>de</strong> Barnabé D, Petreson P, Luopajarvi LK, Matintalo P, Alho A, Konttin<strong>en</strong> Y, et al. Mutational analysis of the HGO g<strong>en</strong>e in finnishalkaptonuria pati<strong>en</strong>ts. J Med G<strong>en</strong>et 1999;36:922–3.[43] Muller CR, Fregin A, Srs<strong>en</strong> S, Srsnova K, Halliger-Keller B, Felbor U, et al. Allelic heterog<strong>en</strong>eity of alkaptonuria in c<strong>en</strong>tral Europe. Eur J Hum G<strong>en</strong>et1999;7:645–51.[44] Walter K, Gaa A, Schaefer HE, Roers A. Sequ<strong>en</strong>ce analysis of the homog<strong>en</strong>tisate 1,2 dioxyg<strong>en</strong>ase g<strong>en</strong>e in a family affected by alkaptonuria. J MedG<strong>en</strong>et 1999;36:645–6.[45] Felbor U, MutschY, Grehn F, Muller CR, KressW. Ocular ochronosis in alkaptonuria pati<strong>en</strong>ts carrying mutations in the homog<strong>en</strong>tisate 1,2 dioxyg<strong>en</strong>aseg<strong>en</strong>e. Br J Ophthalmol 1999;83:680–3.[46] Porfirio B, Chiarelli I, Graziano C, Mannoni A, Morrone A, Zammarchi E, et al. Alkaptonuria in Italy: polymorphic haplotype background, mutationalprofile and <strong>de</strong>scription of four novel mutations in the homog<strong>en</strong>tisate 1,2-dioxyg<strong>en</strong>ase g<strong>en</strong>e. J Med G<strong>en</strong>et 2000;37:309–12.[47] Zatkova A, Polakova H, Micutkova H, Zvarik M, Bosak V, Ferakova E, et al. Novel mutations in homog<strong>en</strong>tisate 1,2-dioxyg<strong>en</strong>ase g<strong>en</strong>e id<strong>en</strong>tified inSlovak pati<strong>en</strong>ts with alkaptonuria. JMed G<strong>en</strong>et 2000;37: 539–42.[48] Zatkova A, Beltran Valero <strong>de</strong> Bernabé D, Polakova H, Zvarik M, Ferakova E, Bosak V, et al. High frequ<strong>en</strong>cy of alkaptonuria in Slovakia: evid<strong>en</strong>ce forthe appearance of multiples mutations in HGO involving differ<strong>en</strong>t mutational hot spots. Am J Hum G<strong>en</strong>et 2000;67: 1333–9.[49] Phornphutkul C, IntroneWJ, Perry MB, Bernardini I, Murphey MD, Fitzpatrick DL, et al. Natural history of alkaptonuria. N Engl J Med2002;347:2111–21.[50] Goicoechea <strong>de</strong> Jorge E, Lorda I, Gallardo ME, Perez B, Perez <strong>de</strong> Ferran C, M<strong>en</strong>doza H, et al. Alkaptonuria in the dominican republic: id<strong>en</strong>tification ofthe foun<strong>de</strong>r AKU mutation and further evid<strong>en</strong>ce of mutation hot spots in the HGO g<strong>en</strong>e. J Med G<strong>en</strong>et 2002;39:e40.[51] Uyguner O, Goicoechea <strong>de</strong> Jorge E, Cefle A, Baykal T, Kayserili H, Demirkol M, et al. Molecular analysis of the HGO g<strong>en</strong>e mutations in Turkishalkaptonuria pati<strong>en</strong>ts suggest that the R58fs mutation originated from c<strong>en</strong>tral Asia and was spread throughout Europe and Anatolia by humanmigrations. J Inherit Metab Dis 2003;26:17–23.[52] MannoniA, Selvi E, Lor<strong>en</strong>zini S, Giorgi M, Airo P, Cammelli D, et al. Alkaptonuria, ochronosis, and ochronotic arthropathy. Semin Arthritis Rheum2004;33:239–48.[53] Rodriguez JM, Timm DE, Titus GP, Beltran-Valero <strong>de</strong> Bernabé D, Criado O, Mueller HA, et al. Structural and functional analysis of mutations inalkaptonuria. Hum Mol G<strong>en</strong>et 2000;9:2341–50.[54] Vaillant L, Estève E, Vidal S, Barruet K, Goupille P, Lorette G. Pigm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s oreilles, escarres et atteinte rhumatismale : ochronose<strong>alcaptonurique</strong>. Ann Dermatol V<strong>en</strong>ereol 1993;120:753–5.[55] Cartegni L, Chew S, Krainer AR. List<strong>en</strong>ing to sil<strong>en</strong>ce and un<strong>de</strong>rstanding non-s<strong>en</strong>se exonic mutations that affect splicing. Nat G<strong>en</strong>et 2002;3:285–98.[56] Fernan<strong>de</strong>z-Cad<strong>en</strong>as I, Andreu AL, Gamez G, Gonzalo R, Martin MA, Rubio JC, et al. Splicing mosaic of the myophosphorylase g<strong>en</strong>e due to a sil<strong>en</strong>tmutation in McArdle disease. Neurology 2003;61:1432–4.[57] Dermot K, Ptacin MJ, Bamrah VS, Almagro U. Cardiovascular ochronosis: a case report and review of the medical literature. Cardiology1990;77:477–83.[58] Ferchiou A, Castaing H, Khadraoui S. L’alcaptonurie : à propos d’un cas reconnu dès la naissance. Tunis Med 1970;48:397–9.© SFR - A. Ladjouze-Rezig et al. / Revue du Rhumatisme 73 (2006) 469–478

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!