<strong>Vie</strong> <strong>de</strong> l’associationLa crise est làEnquête métier :Une année difficile dont nos diplômés se sortent bienSylvain PERROT (promo 2000)- Responsable <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> l’Emploi à l’I.O.sylvain.perrot@institutoptique.frEn France, 18 000 Ingénieurs ont perdu leur emploi en 2009 tandis que les recrutementsbaissaient <strong>de</strong> 32 %. Sans conteste, la crise a atteint toutes les strates <strong>de</strong> l’économie réelle. Lesjeunes diplômés en sont les premières victimes : le taux d’activité à 6 mois enregistré par laConférence <strong>de</strong>s Gran<strong>de</strong>s Ecoles chute <strong>de</strong> 70 % à 57 %, le taux net d’emploi <strong>de</strong> 84 % à 75 %. Ceciconnu, peut-être s’étonnera-t-on moins que la conférence <strong>de</strong> presse annuelle <strong>de</strong> la CGE clôturantl’enquête sur l’insertion professionnelle tar<strong>de</strong> à être tenue. Dans l’attente, Ingénieurs etScientifiques <strong>de</strong> France publie ses données : le temps pour trouver un premier emploi s’allonge, si91 % <strong>de</strong>s jeunes diplômés y étaient parvenus en moins <strong>de</strong> 6 mois l’année précé<strong>de</strong>nte, ils ne sontque 77 % cette année à avoir obtenu ce résultat. Le recrutement a en effet fortement baissé,passant <strong>de</strong> 71 700 à 48 400 postes. La chute est inégale en fonction <strong>de</strong>s secteurs, vertigineusepour les SSII, le domaine <strong>de</strong>s transports et <strong>de</strong> l’aérospatial (-60 %), moyenne pour les banques (-34%) et quelques autres secteurs. Au contraire, celui <strong>de</strong>s « Utilities » (électricité, gaz,télécommunications, poste…) échappe au lot commun et voit ses recrutements progresser <strong>de</strong> 18%. Dans ce contexte, certains ont décidé <strong>de</strong> créer leur propre emploi en reprenant ou créant unesociété : ils étaient 6 600 cette année, soit 16 % <strong>de</strong> plus que l’année précé<strong>de</strong>nte. Cette voie aparticulièrement conquis les jeunes dont la part dans ces créations et reprises aurait bondi <strong>de</strong> 3 %à 23 %. Il faut dire qu’ils n’ont pas été gâtés par l’évolution <strong>de</strong>s salaires, la hausse n’ayant bénéficiéqu’aux plus hauts, ce que l’on peut interpréter comme le choix <strong>de</strong> la fidélisation contrel’attractivité, le niveau <strong>de</strong>s salaires étant souvent corrélé à l’ancienneté. On se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> alorsquelle place la promotion 2009 a pu trouver dans cet environnement figé.Notre enquête annuellePour y répondre, nous nous appuyons chaque année sur le questionnaire <strong>de</strong> la Conférence <strong>de</strong>sGran<strong>de</strong>s Écoles que nous relayons à nos diplômés au mois <strong>de</strong> février. Sur les 95 ingénieurs <strong>de</strong> lapromotion 2009 nous obtînmes cette année 70 questionnaires exploitables ce qui permetd’espérer une vision fidèle <strong>de</strong> leur situation. Le tableau 1 rassemble les indicateurs que noussuivons régulièrement.Promotion 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009Effectif 60 77 75 90 64 82 95Réponses 22 62 67 69 56 63 70Taux <strong>de</strong> participation 37% 81% 89% 77% 88% 77% 74%En activité 32% 40% 43% 52% 46% 40% 37%En thèse 27% 32% 30% 28% 27% 33% 41%En poursuite d'étu<strong>de</strong> 14% 0% 9% 10% 21% 22% 13%En recherche d'emploi 27% 27% 18% 9% 5% 5% 7%Durée moyenne <strong>de</strong>recherche 1,3 mois 1,4 mois 1,5 mois 1,0 mois 0,8 mois 1,1 mois 1,7 moisSalaire d'embauche29 821 €32 875 € 32 226 € 32 105 € 32 024 € 34 627 € 32 271 €moyen(33 128 €)Taux CDI 50% 76% 78% 74% 62% 62% 65%Taux R&D 56% 53% 59% 50% 73%Taux net d'emploi 54% 60% 71% 86% 90% 89% 84%Tableau 1 : Evolution <strong>de</strong>s indicateurs d’insertion professionnelle pour les 7 <strong>de</strong>rnières enquêtes.3 OPTO 168Septembre 2010