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catégorisation - Guillaume Gronier

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Catégorisation etstéréotypes enpsychologie socialeprésenté par <strong>Guillaume</strong> <strong>Gronier</strong>Septembre 2007 - Cours de 18 heures


Plan du coursPARTIE 1 : La <strong>catégorisation</strong> sociale1. Introduction2. Comment fait-on pour catégoriser les individus ?3. Qu’est-ce qui déforme notre perception des gens ?PARTIE II : Les stéréotypes sociaux et lesprocessus de stéréotypisation1. Comment se construit un stéréotype ?2. Quelles incidences sur les victimes ?


Partie ILa <strong>catégorisation</strong> sociale


1. Introduction


1. Introduction• Le concept de<strong>catégorisation</strong> a d’abordété étudié en psychologiecognitive• Il désigne une activitémentale qui consiste àorganiser et à ranger lesinformations del’environnement


La <strong>catégorisation</strong> enpsychologie cognitive• Les objets sont ainsiclassés par catégorie,selon leur ressemblance• Les catégories sontorganiséeshiérarchiquement• Les catégories sontreprésentées par unélément typique


La hiérarchisationMobilierTable Lampe Chaisede cuisine de salon de bureau sur pied de bar en bois


La hiérarchisationAnimalOiseau Poisson MammifèreSerin Pinson Truite Sole Chat Vache


La hiérarchisationInstrument de musiquePiano Guitare Batteriedroit à queue électrique classique timbale caisse


La représentativité


La représentativité


La représentativité


La représentativité


La représentativité


La représentativité


La représentativité


La représentativité


La représentativité


La <strong>catégorisation</strong> enpsychologie cognitive• Plus un élément possède un score deressemblance familiale élevé, plus il sera jugéreprésentatif de sa catégorie• Plus un élément est représentatif de sacatégorie, plus il sera traité rapidement etfacilement dans une tâche de classification


1. Introduction• Le processus de<strong>catégorisation</strong> repose surune simplification de laréalité• Cette simplificationconsiste à accentuer lesressemblances entre leséléments d’une mêmecatégorie, et accentuerles différences entre lescatégories


1. Introduction• Le contenu descatégories n’est passtable : il est le produitd’une perception etdépend du contexte


1. Introduction• La <strong>catégorisation</strong> en psychologie sociales’applique à l’étude des relations sociales• Il s’agit d’étudier l’effet de “filtrage” qui peutconstituer une perception catégorielle, c’està-direle classement qu’une personne réalisesur d’autres personnes• Cette <strong>catégorisation</strong> aura une influence surla relation interindividuelle


Ce que nousallons voir...Dès qu’une perceptioncatégorielle est mise en place(par l’âge, le sexe, la religion, lestatut social ou professionnel,etc.), les caractéristiquesindividuelles disparaissent


Ce que nousallons voir...Les critères de <strong>catégorisation</strong>pris en compte par les sujets nesont pas toujours liés aux butsou à la situation. D’autres aspectsinterviennent, comme la valeuraccordée à certains critères


Ce que nousallons voir...La valeur de la catégorie a uneinfluence sur la perception desobjets qu’elle contient


Par exemple• Bruner et Goodman(1947) montrent que dessujets estiment de plusgrande taille une pièce demonnaie qu’un disque decarton (pourtant de tailleidentique)


Ce que nousallons voir...La <strong>catégorisation</strong> sociale estétudiée selon deux aspects : leproduit et le processus


Ce que nousallons voir...Le produit de la <strong>catégorisation</strong>correspond aux groupes sociaux,formés parce que les individuspartagent des traits en commun(âge, sexe, culture, etc.)


Ce que nousallons voir...Le produit étudie les critères quifondent l’appartenancecatégorielle, l’organisation destraits spécifiques à chaquecatégorie, ainsi que les relationsexistant entre les catégories


Ce que nousallons voir...Le processus de la <strong>catégorisation</strong>sociale étudie les opérationsmentales (identification,reconnaissance, classement,mémorisation, etc.) utilisées pourrecourir à une <strong>catégorisation</strong>


Travaux pratiquesDevenez recruteur !


Devenez recruteur !• Mettez-vous dans le rôled’un recruteur• Vous devez évaluer unCV (anonyme) sur la based’une offre d’emploi• Notez le CV sur 100,sachant que la personnene sera pas convoquée àl’entretien si la note estinférieure à 50


A vosévaluations !


RésultatsEn réalité, les CV sedécomposent en 4 catégories...Une jeune fille jugée“attirante”avecun CV “compétent”un CV “moins compétent”


RésultatsEn réalité, les CV sedécomposent en 4 catégories...Une jeune fille jugée“moins attirante”avecun CV “compétent”un CV “moins compétent”


RésultatsL’attrait physique influence-t-ilnotre perception de lacompétence ?A nos calculs...


1009080706050CompétenteMoins compétente403020100Très attiranteMoins attirante


Travaux pratiquesPréférez-vous Klee ou Kandisky ?


1 2


Klee ou Kandisky ?• Merci de me remettre vos feuilles avec vostableaux préférés...• Vous connaîtrez votre artiste préféré dansquelques minutes...• Vous garderez cachée votre préférence !


Klee ou Kandisky ?• Maintenant que vous connaissez l’artiste quevous préférez, attribuez une rémunérationfictive aux participants de cette expérience...• Entourez la colonne qui correspond à votreattribution, pour chacun des 6 tableauxinscrits sur votre feuille


Groupe Klee 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14Groupe Klee 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1Groupe Kandinsky 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14Groupe Kandinsky 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1Groupe Klee 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14Groupe Kandinsky 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1Groupe Klee 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19Groupe Klee 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25Groupe Kandinsky 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19Groupe Kandinsky 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25Groupe Klee 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19Groupe Kandinsky 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25


2. Comment fait-onpour catégoriserles individus ?


2. Catégoriser lesindividus ?1. Les produits de la <strong>catégorisation</strong>2. Les processus qui sous-tendent l’opérationde <strong>catégorisation</strong>3. Effets de la <strong>catégorisation</strong> dans les groupes


2.1. Les produits de la<strong>catégorisation</strong>


Les produits de la<strong>catégorisation</strong>• Les informations de l’environnement (objets,personnes, etc.) sont catégorisées en réseauxsémantiques hiérarchisés• Au sein d’une catégorie, certains éléments sontconsidérés comme plus typiques, c’est-à-dire pluscaractéristiques de la catégorie• Chaque catégorie est représentée par unprototype, un élément abstrait qui regroupe lestraits les plus saillants des éléments de la catégorie


Petit exerciceCatégorisation de visages


Petit exercice...Formez des groupesClassez en deux catégories lespersonnes suivantesIdentifiez-vous à l’une des deuxcatégories créées


a b c d e fg h i j k lm n o p q r


Résultats et discussions


2.2. Les processus qui soustendentl’opération de<strong>catégorisation</strong>


Les processus de<strong>catégorisation</strong>Pour décider si un élément fait partie d’unecatégorie, l’individu :• compare cet élément au prototype• recherche un élément existant qui serait son plusproche “voisin”• prend en compte la fréquence des caractéristiquesprésentes chez les éléments d’une catégorie


2.3. Effets de la<strong>catégorisation</strong> dans lesgroupes


Catégorisation dans lesgroupes• Le biais d’accentuationLes éléments contenus dansdeux catégories différentessont perçues comme plusdifférents entre eux qu’ilsne le sont en réalité. Il enrésulte un biais de contrasteet un biais d’assimilation


Catégorisation dans les• Le biais d’homogénéitéexogroupe et d’hétérogénéitéendogroupeLes membres d’un groupementionnent un plus grandnombre de différencesentre les membres de leurcatégorie (endogroupe) quelorsqu’il s’agit de décrire lesmembres d’un autre groupe(exogroupe)groupes


Catégorisation dans lesgroupes• Les biais de discriminationintergroupesLes membres d’un groupeévaluent un individu de leurpropre grouped’appartenance de manièreplus favorable qu’unindividu d’un autre groupe


Catégorisation dans lesgroupes• Le biais d’induction et dedéductionLorsque l’appartenancecatégorielle d’un individuest connue, le sujet atendance à lui attribuer lestraits stéréotypiques de sacatégorie, sans prendre lapeine de les vérifier


Catégorisation dans les• Le biais de surinclusion et desurexclusionPour les catégoriesdévalorisées, le nombred’éléments appartenant à lacatégorie est surévalué(surinclusion)Pour les catégoriesvalorisées, le nombred’éléments appartenant à lacatégorie est sous-évalué(surexclusion)groupes


3. Qu’est-ce quidéforme notreperception des gens ?


3. Déformation de laperception1. Les propositions théoriques fondées sur lesrelations intergroupes2. Les propositions théoriques qui s’appuientsur des caractéristiques internes au sujet


3.1. Les propositionsthéoriques fondées surles relationsintergroupes


Relations intergroupes• La théorie du conflit réel(TCR) - Sherif (1966)L’inégalité des ressourcesentre les groupes crée de lacompétition, et génère duconflit...L’endogroupe se sent alorsmenacer : resserrement deses membresL’exogroupe est l’objetd’agressivité : stéréotypesnégatifs et discrimnination


Relations intergroupes• La théorie du conflit réel(TCR) - Sherif (1966)Pour réduire ce conflit, ilfaut générer de lacoopération en définissantun but supérieur commun àtous les groupes


Une illustrationExpérience sur un camp de vacances (Sherif, 1966)


Un camp de vacances• Une étude menée parSherif et sescollaborateurs entre 1961et 1966• Analyse longitudinale en 4phases d’un camp devacances d’enfants âgésde 11 à 12 ans


• Deux groupes d’enfantssont constitués• Les enfants ne seconnaissent pas avantl’expérience• Chaque groupe effectueséparément des activitésappréciées par tous• Ces activités ont pourbut de favoriserl’organisation interne dugroupe (normes, rôles,etc.)Phase 1


• Les deux groupes sontréunis et participent à untournoi (jeux compétitifsdurant lesquels ils sontopposés)• L’objectif est de renforcerl’interdépendancenégative entre les groupes• Une animosité entre lesgroupes apparaît (vol,destruction des affairesdes autres, etc.)Phase 2


• Des incursions dans ledortoir des opposants(lits défaits, placardsvidés, etc.)• Chaque groupe se fait del’autre une image trèsdéfavorable, et surévalueses propres performances• La cohésion endogroupese renforce• Le leadership est assurépar les membres les plusagressifsPhase 2


• Des activités communesnon compétitives sontorganisées entre lesgroupes (piques-niques,séances de cinéma, etc.)• L’animosité entre lesdeux groupes ne diminuepas• L’image réciproque nes’améliore pasPhase 3


• Les deux groupes doiventréaliser des activitéscommunes dirigées versdes buts supraordonnés(dépanner le camion deprovisions, réparer unmanque d’eau, etc.)• Les groupes se sententplus soudés• Les perceptions de l’autregroupe évoluentpositivement (baisse del’hostilité, image positivede l’exogroupe, etc.)Phase 4


Relations intergoupes• Les différences interculturelles ou physiquesentre les groupes encouragent lesdiscriminations et les préjugés. Mais elles nesont pas nécessaires au déclenchement d’unconflit intergroupes• C’est la relation de confrontation qui est àl’origine du phénomène d’hostilité• Mais la relation entre les individusintergroupe doit aussi être considérée...


Une illustrationL’expérience de la prison de Stanford


“La prison de Stanford”• 1971• Université de Stanford,département de Psychologie• Une expérience menée parPhilip Zimbardo, psychologiesociale


“La prison de Stanford”• Objectif de l’expérience :étudier les relations gardiensprisonniersdans lesinstitutions carcérales


“La prison de Stanford”• Une prison reconstituéepour l’expérience• 24 étudiants volontaires (12gardiens, 12 prisonniers)répartis au hasard• 14 jours d’expérience sontprévues...


“La prison de Stanford”• Interruption de l’expérienceaprès 6 jours, pour déviationdes comportements desgardiens (humiliations,pressions psychologique etphysique, comportementsdégradants, etc.)


Discussions...


Pour résumer...• L’individu se “soumet” à lasituation dans laquelle ilest placé• L’individu est rapidement“dominé” par le rôlequ’on lui a attribué• C’est la situation qui est àl’origine descomportementsindividuels


Pour résumer...• L’individu passe de l’étatautonome à l’étatagentique• L’individu perçoitl’autorité comme légitime• L’individu s’inscrit dansune idéologie du scientisme(perte desresponsabilités, image desoi donnée par l’autorité)


Relations intergroupes• La théorie de la comparaisonsociale (TCS)Elaborée par Festinger(1954)Afin de se positionner dansla réalité sociale, l’individu abesoin de s’auto-évaluerpar rapport à sescomportements, sesperformances physiques, sespréférences, ses opinions,ses connaissances, sesaptitudes, etc.


Relations intergroupes• La théorie de la comparaisonsociale (TCS)Si la distance entre soi etautrui est faible, l’individuéprouve de la satisfactionSi la distance entre soi etautrui est importante,l’individu est insatisfait etmet tout en oeuvre pourréduire cet écart


Relations intergroupes• La théorie de la comparaisonsociale (TCS)La réalité sociale estl’ensemble des individusauxquels se réfère le sujetElle constitue ainsi unchamp de comparaisonL’individu prend en compteune partie de ce champ afinde comparer ce qui estcomparable : c’est le champde référence


Relations intergroupes• La théorie de la comparaisonsociale (TCS)Le champ de référence quechoisit l’individucorrespond bien souvent àson groupe de référence ouà son grouped’appartenance (un étudiantcompare ses connaissancespar rapport aux autresétudiants, etc.)


Relations intergroupes• La théorie de lacomparaison sociale (TCS)S’il perçoit un écart avecson groupe, l’individu va :1. se rapprocher desindividus du groupe(conformisme)2. rapprocher les autresde lui (influenceminoritaire)3. réduire davantage sonchamp de référence


Un exempleL’individu dans une équipe de travail


La comparaison socialeDans une équipe de travail,un individu constate que laprocédure qu’il emploien’est pas habituelle...


La comparaison socialeStratégie 1Il fait preuve deconformisme et adopte lemode d’action du groupe


La comparaison socialeStratégie 2Il cherche à convaincre sescollègues que sa façon defaire est plus pertinente, enargumentant sur la base decritères de qualité, dedocuments, de statistiques,etc.


La comparaison socialeStratégie 3Il prend pour référenceuniquement les individus deson groupe qui partagentson opinion


3.2. Les propositionsthéoriques quis’appuient sur descaractéristiques internesau sujet


Caractéristiquesinternes• Le paradigme des groupesminimaux (PGM)Il a été mis en évidence parTajfel, Flament, Billig etBundy (1971) grâce àl’expérience “Klee -Kandinsky”Il s’agit d’une discriminationintergroupe, c’est-à-direque les sujets favorisentleur groupe d’appartenanceC’est le biais pro-endogroupe


Caractéristiques• Le paradigme des groupesminimaux (PGM)Les résultats sontgénéralisables à différentessituations réelles :récompenses monétaires,jours de congésupplémentaires, salaires,etc.Néanmoins, ces résultatssont moindres lorsqu’ils’agit de sanctions plutôtque de récompensesinternes


Caractéristiquesinternes• La théorie de l’identité sociale(TIS)Elle a été développée parTajfel (1978)Elle permet d’expliquer lebiais pro-endogroupe et ladiscrimination intergroupeElle repose sur différentsconcepts...


Identité sociale• Concept 1 : L’appartenancegroupaleLe fait d’appartenir à ungroupe crée une identitésociale chez le sujet, c’est-àdireune définition de soi quirepose directement surl’appartenance groupale


Identité sociale• Concept 1 : L’appartenancegroupaleAinsi, l’identité socialecorrespond à “la partie dusoi qui provient de laconscience qu’a l’individud’appartenir à un groupesocial, associée à la valeur età la signification émotionnellequ’il attache à cetteappartenance” (Tajfel, 1981)


Petit exercice“Je suis...”


Petit exercice...Sur une feuille, individuellement,complétez 10 fois la phrase :“Je suis...”


DiscussionsVotre “définition de soi” tient-elle en compte un grouped’appartenance ?


Identité sociale• Concept 2 : L’ancrageidentitaireLe groupe auquel appartientle sujet fonctionne commeune catégorie : il contientdes éléments (individus) quiprésentent au moins unpoint de similarité dontl’importance peut varierLe groupe est ainsi soumis,en tant que catégorie, auxbiais perceptifs (contraste,assimilation, induction, etc.)


Identité sociale• Concept 2 : L’ancrageidentitaireLe processus de<strong>catégorisation</strong> permet àl’individu de se définir et dedéfinir autruiL’identification en tant quemembre d’un groupepermet au sujet de sepositionner à l’intérieurd’un ensemble social, ce quifavorise une structuration del’environnement social


Identité sociale• Concept 3 : La valeur associéeA travers la comparaisonsociale, une valeur (positiveou négative) est attribuéeau groupeCette valeur résulte de lacomparaison du groupeavec d’autres groupessociaux (dans des situationsdiverses de la viequotidienne)


Identité sociale• Concept 4 : Effet de la valeurassociée sur l’identité socialedu sujetCet effet dépend de la forcedu lien qui existe entre lesujet et son groupePlus le lien est étroit, plus lesujet considère que sonappartenance est essentielleà son identité socialePlus le lien est distendu,plus c’est l’identitéindividuelle qui prime


Identité sociale• Concept 4 : Effet de la valeurassociée sur l’identité socialedu sujetSi le lien est distendu, lesujet accorde peud’importance à la valeurassociée au groupeSi le lien est étroit, le sujetpeut avoir une identitésociale satisfaisante ouinsatisfaisante


Identité sociale• Concept 4 : Effet de la valeurassociée sur l’identité socialedu sujetSi l’identité sociale estsatisfaisante, le sujet chercheà maintenir ce qui existe(voire chercher àl’améliorer)Si l’identité sociale estinsatisfaisante, le sujetrecherche un changementet déploie des stratégiesindividuelles ou groupales


Identité sociale• Concept 5 : Stratégieindividuelle/groupaleAu niveau des stratégiesindividuelles (en vued’obtenir une identitésociale satisfaisante), le sujetpeut changer de groupepour une communautédont la valeur est pluspositive : c’est la mobilitésociale


Identité sociale• Concept 5 : Stratégieindividuelle/groupaleLe sujet peut aussi chercherà surpasser les membres deson groupe, en s’appuyantsur les domaines qui sontvalorisés au sein du groupeEx : dans un groupe detravail, ce seront lescomportements deplanification, d’innovation,etc., qui seront recherchés


Identité sociale• Concept 5 : Stratégieindividuelle/groupaleLe sujet peut enfin chercherdes comparaisons avec lesmembres d’autres groupes,pour s’ouvrir sur d’autresdimensions d’excellenceCela ne l’engage toutefoisque sur le plan de l’identitéindividuel


Identité sociale• Concept 5 : Stratégieindividuelle/groupaleAu niveau des stratégiesgroupales, le sujet peut faireen sorte qu’unedifférenciation existe enfaveur de l’endogroupe (ensortant vainqueur d’unecompétition, en sedifférenciant des autresgroupes, en changeant depoint de comparaison)


Identité sociale• Concept 5 : Stratégieindividuelle/groupaleSi la stratégie groupaleréussit, elle présentel’avantage d’améliorer à lafois l’identité sociale etl’identité individuelle


Partie 2Les stéréotypes sociauxet les processus destéréotypisation


Avant-propos• Les stéréotypes sont desschémas de pensée quipermettent de simplifierla réalité• Ils sont indispensables autraitement desinformations provenantde l’environnement : sanseux, il y aurait unesurcharge mentale


Avant-propos• Pour Lippman (1922),“l’environnement réel est àla fois trop vaste, tropcomplexe [...]. Nous nesommes pas équipés pourfaire face à autant desubtilité et de diversité, àautant de permutations etde combinaisons. Puisquenous devons composer avecun tel environnement, ilnous faut donc le réduire enun modèle plus simple avantde pouvoir le gérer.”


Avant-propos• Les stéréotypes ontd’abord été étudiés afinde dénoncer leursconséquences négatives,comme la discrimination• La discrimination estenvisagée comme uncomportement , qui a desrépercutions éthiques(ethniques, sexistes,physiques, etc.)


Avant-propos• La discrimination renvoie àune partition “victimes” -“oppresseurs”• Or, les individus ont desdifficultés à se considérercomme faisant partie d’unsystème inégalitaire, où ilsse trouvent être lesoppresseurs...


Avant-propos• Pour diminuer toutedissonance (systèmeinégalitaire - oppresseur)l’individu réorganise lesinformations et certainesattributions• Les groupes sociauxdéfavorisés sontconsidérés commeresponsables de leurpropre défaillance


Avant-propos• Cette responsabilité peutêtre résumée par...“Ce n’est pas parce quenous les opprimons qu’ilsoccupent des positionssubalternes, mais parcequ’ils ne sont pas capables,en réalité, de faire ce quenous faisons et qu’ils nefont rien pour le devenir”


“Le stéréotype est unecroyance partagéeconcernant lescaractéristiquespersonnelles, généralementdes traits de personnalité,mais souvent aussi descomportements, d’ungroupe depersonnes.” (Leyens, 1996)Définition


“Le processus destéréotypisation desindividus consiste à leurappliquer un jugement -stéréotypique - qui rendces individusinterchangeables avec lesautres membres de leurcatégorie.” (Leyens, 1996)Définition


Un exempleLes gens du Sud voient les gens du Nordcomme :• Puissants sur le plan économique• Puissants sur le plan militaire• Travailleurs, énergiques• Forts physiquement• Lents et lourds• Rudes et sales• Egocentriques• Pingres• Pessimistes• Sévères• Sérieux• Stupides• FanatiquesLes gens du Nord voient les gens du Sudcomme :• Faibles sur le plan économique• Faibles sur le plan militaire• Paresseux• Faibles physiquement• Rapides et vifs• Aimables et mielleux• Non fiables• Gaspilleurs• Optimistes• Frivoles• Débrouillards• Intelligents• Mousd’après une étude d’Ehrenfels (1972)


Définition• Les individus utilisent lesstéréotypes commeexplications ducomportement d’autrui• Les stéréotypes ne doiventpas être considérés commecorrects ou incorrects, maiscomme utiles ou nuisibles


1. Commentse construitun stéréotype ?


1.Comment se construitun stéréotype ?1. Analyse du contenu des stéréotypes2. L’élaboration des stéréotypes sociaux


1.1. Analyse du contenudes stéréotypes


Le contenu desstéréotypesOn distingue deux types destéréotypes :1. Les autostéréotypes dont lacible est l’endogroupe. Lecontenu est plutôt positif2. Les hétérostéréotypes dont lacible est l’exogroupe. Lecontenu est plutôt négatif


Le contenu desstéréotypes• La différenciation descontenus des stéréotypesest souvent illustrée parl’appartenance sexuelle(homme / femme)• La relation homme / femmeest asymétrique (les traitsassociés aux hommes ouaux femmes ne sont passemblables)


LA CHARTE DE L'ÉGALITÉUne illustrationExtraits de la charte françaisepour l’égalité des hommeset des femmes (2004)▲ SOMMAIRE▲▲


Charte de l’égalité“Tout se passe comme si notre pays n’avait pas su prendresuffisamment la mesure de ce formidable changement quereprésente l’arrivée massive des femmes sur le marché du travaildans les années soixante ; comme s’il n’avait pas pu tirer toutesles leçons de l’émancipation civile et personnelle des femmes etde l’évolution des moeurs que consacrèrent et amplifièrent leslois des années soixante-dix permettant aux femmes de maîtriserleur fécondité ; comme si, enfin, notre société, coincée dans uncostume trop étriqué car trop attachée encore à cantonnerhommes et femmes dans des rôles sociaux stéréotypés, n’avaitpas eu l’audace de revêtir les habits neufs de l’égalité, n’avait doncpas fait à cet égard le pari de la modernité.”


Charte de l’égalitéFreins sociaux et culturels :“les représentations stéréotypées des places et rôles des femmeset des hommes dans la société(la division sexuée des places et rôles, traditionnellement etculturellement dévolus aux femmes et aux hommes, se retrouvedans la sphère associative et semble expliquer, voire légitimer, lesinégalités constatées au niveau des tâches et de l’accès auxpostes de décision)”


Charte de l’égalité“Les jeunes filles réalisent à l’école et au collège de meilleursparcours scolaires que les garçons et sont majoritaires parmiles bacheliers et les étudiants. A la session 2002 dubaccalauréat par exemple, sur les trois séries, générale,technologique et professionnelle, le taux de réussite des fillesest toujours supérieur à celui des garçons (81% pour les filleset 75,8% pour les garçons).Pourtant, malgré ces bonnes performances, l’insertionprofessionnelle des femmes se caractérise aujourd’hui encore parune insuffisante diversification de leurs choix d’orientation quirévèle les préjugés et stéréotypes qui perdurent dans la sociétéet notamment dans les modes d’éducation.”


Charte de l’égalitéAméliorer l’orientation scolaire et professionnelle :“Une des clés du changement pour une représentation pluséquilibrée des femmes et des hommes dans la sphèreéconomique réside dans la diversification des choixd’orientation. A cet effet, l’école doit sensibiliser très tôt lesjeunes à l’égalité des chances et lutter contre les préjugés etstéréotypes sexistes encore présents chez l’ensemble des acteursde la communauté éducative.”“Il faut également analyser les supports pédagogiques utilisés,notamment les manuels scolaires qui véhiculent encore tropsouvent des représentations stéréotypées des femmes et deshommes.”


Charte de l’égalitéLa mixité des emplois :“Pour autant, la mixité des emplois n’implique pas une mixité desfonctions réellement occupées. De nombreuses études montrentcomment les stéréotypes liés au sexe fonctionnent pourattribuer des tâches et fonctions différentes aux femmes et auxhommes exerçant pourtant une même profession. Ainsi engénéral, que la suprématie numérique soit masculine ou féminineau sein d’un espace mixte, pour un même métier, les hommesoccupent les emplois les plus valorisés et à forte valeur ajoutéeet bénéficient d’un meilleur déroulement de carrière que celuides femmes.”


Charte de l’égalité“Les écarts de rémunération entre les femmes et les hommesdemeurent de l’ordre de 25% ; cet écart s’explique pourpartie par la structure des emplois mais également par l’effetdu temps partiel, majoritairement féminin. Toutefois, « touteschoses égales par ailleurs », un écart irréductible de 7% à 11%subsiste.Ces inégalités sont étroitement liées au poids des stéréotypes etdes représentations culturelles, qui peuvent constituer autant defreins à la promotion.”


Charte de l’égalitéActions n° 234 :“Inviter les media à s’abstenir de présenter des stéréotypesfondés sur le sexe, l’ethnicité et la religion et les encourager àpromouvoir la paix en produisant des programmes qui favorisentl’égalité et la non-discrimination entre les femmes et leshommes, stimulent la compréhension mutuelle et combattentl’intolérance et le racisme dans le cadre de la coopération avecles pays en voie de développement.”


Le contenu desstéréotypes• Le contenu desstéréotypes peut êtreanalysé pour en expliquerles fonctions...


Le contenu desstéréotypesExplication n°1• L’individu relie lesévénements auxquels il estconfronté et cherche à leurdonner une cohérence


Le contenu des“Sans cesse l’hommecherche à expliquer, àcomprendre, à organiser laperception qu’il a de sonenvironnement, il élaboreson explication de laréalité, recherche lepourquoi des événements,des comportements. Ils’efforce de maîtriser sonenvironnement par laconnaissance qu’il s’enforge.” (Deschamps, 1977)stéréotypes


Le contenu desstéréotypesExplication n°2• La théorie de l’équilibrecognitif : l’individu recherchedes invariants pourcomprendre sonenvironnement relationnelet l’organiser de façonstable (ou équilibrée)


Le contenu desstéréotypesExplication n°2• La rupture de l’équilibreentraîne un conflit chezl’individu. Le sujet rétablitalors l’équilibre par untravail dynamique de remiseen cohérence etd’harmonisation desrelations interindividuelles


Un exemple...Je ne peux accepter que monmeilleur ami adhère à un partipolitique que je condamne...


Solution n°1Je cherche à rétablir un équilibreen revoyant mes positions àl’égard de mon ami et je finis parne plus le considérer comme tel


Solution n°2Je cherche à rétablir un équilibreen révisant mes positions àl’égard du parti politique et jefinis par ne plus y êtretotalement défavorable


Solution n°3Je cherche à rétablir un équilibreen parvenant à convaincre monami de revoir ses positions àl’égard du parti


Le contenu desstéréotypesExplication n°3• La théorie des attributionscausales : l’individu établiedes relations causales entreles événements auxquels ilest confronté, afin de mieuxles maîtriser


Le contenu desstéréotypesExplication n°3• Le sujet distingue deuxtypes de cause : les causespersonnelles, relatives auxindividus eux-mêmes, et lescauses impersonnelles,relatives à l’environnement


Petiteexpérience...L’effet Julien Lepers !


L’effet Julien Lepers• Nous allons jouer à unjeu de questions/réponses• Nous tirons au sort 3groupes : le groupe desquestionneurs, le groupedes questionnés, et ungroupe d’observateurs• Constituez des groupesde trinôme


Vous êtes questionneur• Préparez une série de 10questions à poser auquestionné (notez la réponse)•Vos questions (de culturegénérale) porteront sur lesarts, la musique et lalittérature• Vos questions doivent êtrebien formulées, impliquer desréponses précises et êtreassez difficiles• Tenez cachées vos questions•Vous avez 5 minutes pourpréparer les 10 questions


Vous êtes questionné• Vous allez répondre aux 10questions du questionneur•Vous donnerez votreréponse, ou si vous ne savezpas vous direz “je ne sais pas”.Le questionneur vous donneraalors la réponse• Si vous répondezcorrectement, le questionneurvous répondra “c’est juste”•Si votre réponse est fausse, lequestionneur vous donnera labonne réponse• Vous ne pouvez pas demanderd’indices


Vous êtes observateur• Vous observez sans intervenir• C’est tout !


• Quand vous avezterminé, gardez le silenceet levez la main : je vousdistribuerai une feuilled’appréciation...


• Résultats et discussions...


Exemple de résultat...3,93,83,73,6CultureIntérêtSensibilitéAppréciation moyenne3,53,43,33,23,132,92,8Questionné par lequestionneurQuestionné par l'observateurQuestionneur par le questionné Questionneur par l'observateur


• Ce à quoi nous pouvionsnous attendre : nousfaisons des attributionsinternes sans penser à laconsigne de départ. Lequestionneur est mieuxjugé que le questionné.On ne prend pas encompte l’attributionaléatoire des rôles


• C’est ce qu’on appellel’erreur fondamentale (liéesà l’attribution causale) :l’individu privilégie lesexplications internes(dues au sujet) et sousestimeles facteursexternes ouenvironnementaux


Le contenu desstéréotypesExplication n°4• La théorie de la dissonancecognitive (Festinger, 1957) :l’individu cherche à réduireses faits de pensée ou sesfaits comportementaux quisont contradictoires.L’individu cherche ainsi àrétablir un équilibre cognitif


Le contenu desstéréotypesExplication n°4• La théorie de la dissonancecognitive (Festinger, 1957) :les stéréotypes sont alorsmaintenus et expliqués,parce que leur remise enquestion entraînerait unetrop forte remise enquestion de l’ordre établi


Le contenu desstéréotypesExplication n°4• Par exemple, plusl’investissement etl’engagement de lapersonne lui ont coûté,moins elle est prête à yrenoncer


Explication n°4Le contenu desL’individu va réduire ladissonance cognitive en :1. rationalisant les faits2. ajoutant des élémentsconsonants3. minimisant l’importance deséléments dissonants4. changeant decomportementstéréotypes


Une illustrationLe billet perdu(disponible à l’adresse : http://www.psychologiesociale.com/index.php?option=com_content&task=view&id=44&Itemid=28)


Pour résumer• Stéréotyper, c’est répondre à un besoin desimplifier les données environnementales.Mais cette simplification ne consiste pas enune simple réduction de l’information, carcelle-ci est réorganisée de manière àrépondre à un besoin d’expliquer la réalité.


1.2. L’élaboration desstéréotypes sociaux


Elaboration desstéréotypes• 4 processus permettentd’expliquer l’élaborationdes stéréotypes sociaux


Elaboration desstéréotypesProcessus n°1 : les jugementspolarisés• Les préjugés concernant lesgroupes sociaux (issus de la<strong>catégorisation</strong>) sont positifsou négatifs. Parconséquent, les stéréotypesvont garder une trace decette valeur associée augroupe


Processus n°2 : lasurgénéralisationElaboration des• L’individu généralise lecomportement d’unepersonne à toute sacatégorie d’appartenance• Ce processus favorise unfonctionnementéconomique du systèmesocialstéréotypes


Elaboration desstéréotypesProcessus n°3 : la distorsionde la réalité et le biais dans lesouvenir• Le stéréotype se construiten cohérence avec lepréjugé• Seuls les événements quiviennent conforter lepréjugé sont retenus


Elaboration desstéréotypesProcessus n°4 : la corrélationillusoire• Le sujet a tendance asurestimer les associationsentre les traits appliquésaux individus d’une mêmecatégorie


Quelquesexemples...


Marlatt & Rohsenow (1980)ont comparé trois groupesde personnes :1. l’un buvait de la vodka-tonic2. un autre croyait en boire (ils’agissait d’eau aromatisée)3. le dernier groupe ne buvaitque de l’eau gazeuse...


• Les hommes qui pensaientboire de l’alcool secomportaient de façonbeaucoup plus agressiveque ceux qui ne buvaientque de l’eau• Les hommes et les femmesqui pensaient boire del’alcool se disaientégalement davantageexcités sexuellement


• Autre exemple : certainespersonnes assignent destraits de personnalité à unindividu en fonction de sonsigne astrologique


2. Quelles incidencessur les victimes ?


Les incidences1. Baisse de l’estime de soi• Les individus cibles d’unstéréotype négatifdéveloppent desdispositions à échouer etont tendance à une attituded’évitement oud’autodéfaite


Les incidences2. L’effet Pygmalion• Les individus ont tendanceà s’ajuster au jugement etaux stéréotypes (négatif oupositif) qui sont émis à leurencontre


Un exemple...La réussite à l’école


• Rosenthal et Jacobson(1968) ont mené uneexpérience auprès de 650élèves d’une écoleprimaire• Les auteurs font passerun test de Q.I. sensémesurer le rythme dedéveloppement cognitifde l’élève


• A l’issue des tests, il estexpliqué aux enseignantsque tel et tel élève aurontdes développementscognitifs différents• En somme, il estdifférencié les élèves quicomprennent vite et ceuxqui sont plus lents• Bien sûr, cette<strong>catégorisation</strong> est enréalité aléatoire


• Après un an de classe, onmesure le développementintellectuel réel del’enfant...• Les enfants aux attentespositives ont davantageprogressé que les enfantsaux attentes négatives• Les enseignantsperçoivent comme plus“doués” les élèves auxattentes positives


Les incidences3. Le conformisme du groupe• Un groupe dominé qui estl’objet d’un stéréotypenégatif émis par un groupedominant aura tendance àadopter ce stéréotype• Cela provient d’une sortede fatalisme : toute chosequi survient est quelquepart méritée...


Bibliographie


Edith Sales-WuilleminLa <strong>catégorisation</strong> et lesstéréotypes en psychologiesociale•Dunod17,10 €


J.P. Leyens, V.Yzerbyt, G.SchadronStéréotypes et cognition sociale•Mardaga37,05 €


Jean-PhilippeLeyensSommes-nous tous despsychologues ?•Mardaga (rupture)20 €


Serge Ciccotti150 petites expériences depsychologie pour mieuxcomprendre nos semblables•Dunod19,50 €


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