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prévention de la criminalité et sécurité quotidienne - International ...

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IntroductionLe Centre international pour <strong>la</strong> prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong> criminalité s’est fixé pour objectif <strong>la</strong> publication tous les <strong>de</strong>ux ans d’un panoramainternational <strong>de</strong> <strong>la</strong> prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong> criminalité. C<strong>et</strong>te édition 2010 du Rapport international sur <strong>la</strong> prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong> criminalité <strong>et</strong><strong>la</strong> sécurité <strong>quotidienne</strong> : Tendances <strong>et</strong> Perspectives s’inscrit dans le prolongement non seulement du Rapport 2008, mais aussi <strong>de</strong>sautres activités <strong>et</strong> publications du Centre qui le complètent <strong>et</strong> l’enrichissent 1 .L’é<strong>la</strong>boration <strong>et</strong> <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> ce Rapport sont le fruit <strong>de</strong> <strong>la</strong> singu<strong>la</strong>rité <strong>de</strong> l’approche <strong>de</strong> <strong>la</strong> prévention développée par le CIPC.C’est pourquoi, il est nécessaire <strong>de</strong> préciser les objectifs auxquels s’assigne le CIPC au travers ce Rapport, ainsi que les notionsqu’il utilise.1. Le cadre conceptuelLa prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong> criminalité est une notion vivante dont lescontours varient selon le cadre institutionnel dans lequel elleest utilisée, selon les régions géographiques <strong>et</strong> les <strong>la</strong>ngues <strong>et</strong>selon les pério<strong>de</strong>s. Nous avons rappelé dans notre premierRapport international que notre Centre s’appuyait pourl’ensemble <strong>de</strong> ses activités sur <strong>la</strong> définition <strong>de</strong> <strong>la</strong> préventionr<strong>et</strong>enue aux Principes directeurs <strong>de</strong>s Nations Uniesapplicables à <strong>la</strong> prévention du crime 2 qui « englobe<strong>de</strong>s stratégies <strong>et</strong> mesures qui visent à réduire lesrisques d’infraction <strong>et</strong> les eff<strong>et</strong>s préjudiciables queces <strong>de</strong>rnières peuvent avoir sur les personnes <strong>et</strong> sur <strong>la</strong>société, y compris <strong>la</strong> peur du crime <strong>et</strong> ce, en s’attaquantà leurs multiples causes ». C<strong>et</strong>te résolution avait étéprécédée par les « orientations pour <strong>la</strong> prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong>délinquance urbaine 3 » adoptées par le Conseil économique <strong>et</strong>social en 1995. À partir <strong>de</strong> ces définitions – <strong>et</strong> <strong>de</strong>s nombreusesprécisions contenues aux principes directeurs <strong>et</strong> autres résolutionsonusiennes- <strong>et</strong> <strong>de</strong>s travaux <strong>et</strong> échanges organisés parle CIPC, il convient ici <strong>de</strong> préciser ce qui est entendu par« prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong> criminalité 4 » <strong>et</strong> « sécurité <strong>quotidienne</strong> ».1.1. La définition du champ d’analysedu CIPC : <strong>la</strong> « prévention <strong>de</strong><strong>la</strong> criminalité »Plusieurs éléments <strong>de</strong> <strong>la</strong> définition <strong>de</strong>s Nations Unies doiventêtre analysés.Les « risques d’infraction » constituent le premier élément.Il s’agit là d’une composante habituelle, <strong>la</strong> prévention<strong>de</strong> <strong>la</strong> criminalité consiste à éviter <strong>la</strong> commission d’un crimeou à en réduire <strong>la</strong> gravité 5 . Pour certains auteurs ou déci<strong>de</strong>urspolitiques, toute action du système pénal peut être considéréecomme « préventive » dans <strong>la</strong> mesure où elle est censée exercerune action dissuasive à l’égard du délinquant potentiel.Ainsi, l’ensemble <strong>de</strong> l’action <strong>de</strong> <strong>la</strong> police, <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice <strong>et</strong> dusystème correctionnel (pénitentiaire) viserait à dissua<strong>de</strong>r <strong>de</strong>comm<strong>et</strong>tre une première infraction ou <strong>de</strong> récidiver <strong>et</strong> à prévenir<strong>la</strong> commission <strong>de</strong> crime par l’incarcération (« élimination » durisque pour <strong>la</strong> collectivité). Ces approches ne sont pas r<strong>et</strong>enuespar le CIPC. D’une part, le Centre privilégie une approche quim<strong>et</strong> l’accent sur les actions à m<strong>et</strong>tre en p<strong>la</strong>ce en amont <strong>de</strong> toutacte délictueux, en réparation <strong>de</strong> c<strong>et</strong> acte ou à l’issue, par <strong>la</strong>réinsertion <strong>de</strong> son auteur. D’autre part, ces théories dissuasivesont été <strong>la</strong>rgement remises en cause dans les faits – <strong>de</strong>s peinesplus sévères n’entraînent pas une diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> criminalité– <strong>et</strong>, poussées à l’excès, ces théories dissuasives sont incompatiblesavec les principes onusiens soulignés dans <strong>la</strong> résolution<strong>de</strong> 2002 (aux articles 7 à 14), ainsi qu’avec l’approchehumaniste <strong>et</strong> progressiste promue par le Centre qui privilégie<strong>la</strong> recherche <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> favoriser le « vivre ensemble ».Enfin, l’ensemble <strong>de</strong>s mesures pénales <strong>et</strong> leur impact sur <strong>la</strong>commission <strong>et</strong> <strong>la</strong> réitération d’une infraction font déjà l’obj<strong>et</strong><strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s <strong>et</strong> sont suivis plus systématiquement parles gouvernements que les mesures <strong>de</strong> prévention, le Centre neserait donc pas en mesure d’apporter une réelle valeur ajoutéedans ce domaine 6 .1 Voir notamment : Bro<strong>de</strong>ur J-P., Mulone M., Ocqu<strong>et</strong>eau F, and Sagant V. (2009) Brève analyse comparée internationale <strong>de</strong>s violences urbaines. Montréal :CIPC. CIPC (2008). Recueil <strong>de</strong> pratiques <strong>et</strong> <strong>de</strong> politiques sur <strong>la</strong> sécurité <strong>de</strong>s femmes. Montréal : CIPC. Carli, V. (2008). Médias, prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong> criminalité<strong>et</strong> sécurité urbaine : Analyse succincte <strong>de</strong> l’influence <strong>de</strong>s médias <strong>et</strong> pistes <strong>de</strong> réflexion. Sous <strong>la</strong> direction <strong>de</strong> Sagant, V. <strong>et</strong> Capobianco, L. Montréal : CIPC.Capobianco, L. (2009). Sécurité <strong>quotidienne</strong> <strong>et</strong> peuples autochtones : Partager les connaissances, les perspectives <strong>et</strong> l’action. Montréal : CIPC2 Organisation <strong>de</strong>s Nations Unies, Conseil économique <strong>et</strong> social, résolution 2002/13 du 24 juill<strong>et</strong> 2002.3 Organisation <strong>de</strong>s Nations Unies, Conseil économique <strong>et</strong> social, résolution 1999 du 24 juill<strong>et</strong> 1995.4 Nous r<strong>et</strong>enons ici dans <strong>la</strong> version française le terme prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong> « criminalité » <strong>et</strong> non le terme prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong> « délinquance » utilisé en France. Ledroit pénal français distingue les « délits » <strong>de</strong>s « crimes » en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> peine qui leur est applicable <strong>et</strong> donc <strong>de</strong> leur gravité. Cependant, dans un sensplus international, nous visons ici tous types d’infractions, sans considération pour leur gravité reconnue socialement ou judiciairement.5 De nombreuses définitions existent en criminologie parmi lesquelles celle <strong>de</strong> Maurice CUSSON : « <strong>la</strong> prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong> délinquance consiste en l’ensemble <strong>de</strong>sactions non coercitives sur les causes <strong>de</strong>s délits dans le but spécifique d’en réduire <strong>la</strong> probabilité ou <strong>la</strong> gravité », dans Cusson (2002), p.10.6 Il faut rappeler qu’aux termes <strong>de</strong> <strong>la</strong> résolution <strong>de</strong> 2002 <strong>de</strong>s Nations Unies, « <strong>la</strong> répression, les peines <strong>et</strong> les châtiments, qui, certes, remplissent également <strong>de</strong>sfonctions préventives, n’entrent pas dans le champ d’application <strong>de</strong>s présents principes, étant déjà <strong>la</strong>rgement visés dans d’autres instruments <strong>de</strong>s Nations Unies ».Rapport international 2010 / 1

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