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Algérie News

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2 > A L A U N ESmaïl Chikhoun, président du Conseil de coopération algéro-américainBientôt des gratte-ciels américainsde trente étages en <strong>Algérie</strong>Ce médecin de formation quis’intéresse notamment àl’informatique n’a cessé demiliter pour le renforcementdes relations économiques horshydrocarbures entre les deuxpays. Il dresse un tableau de lasituation des <strong>Algérie</strong>ns émigrésaux Etats-Unis. Pour lui, tous lesrêves sont permis au pays del’oncle Sam, à condition d’êtreflexible et doté d’une grandecapacité d’adaptation.Ces derniers temps, les <strong>Algérie</strong>ns qui émigrenten Europe ou en France en particulier,trouvent de plus en plus de difficultésà trouver des emplois ou à s’intégrer. Celaest dû au racisme et aux politiques répressivesen matière d’immigration. Est-ce lecas aux Etats-Unis ?Jamais, l’Amérique est un pays d’immigrationconstruit par les immigrés. Iln’existe pas d’américains de souche. A traversson histoire relativement récente, lepays a connu plusieurs vagues d’immigration,dont la première a été celle desIrlandais, suivis par les Anglais, lesPolonais, les Allemands, les Italiens et celleforcée des Africains. Il y a toujours unmoyen de réussir aux Etats-Unis. Lors desentretiens d’embauche, ce qui intéresse, cen’est pas le diplôme mais ce dont on estcapable de faire, la nationalité ou la raceimporte peu. Si les réponses sont convaincantes,le poste de travail est assuré. Lediplôme en tant que document ne constituenullement, dans l’esprit américain, unatout ou une valeur ajoutée, ce qui compte,c’est l’aptitude, le profil et le plus que vouspouvez apporter à l’entreprise. LesAméricains ont une règle en matière d’emploi.«Dis-moi ce que tu peux faire de plusje t’embauche». C’est aussi simple que cela.Le secret, c’est de savoir se vendre, dans unpays où la seule règle qui compte, c’est laconcurrence. Les Américains investissentet croient en l’ambition de chacun.La seule valeur qui compte, le vraicapital, c’est l’homme et ses idées. Croyezmoi,les <strong>Algérie</strong>ns font ressortir des potentialitésinsoupçonnées dans des conditionspareilles.<strong>Algérie</strong> <strong>News</strong> : Vous êtes aux Etats-Unisdepuis vingt-deux ans. Est-ce que les<strong>Algérie</strong>ns qui ont décidé d’émmigrer auxEtats-Unis ont tous réussi à réaliser leur«rêve américain» ?Smaïl Chikhoun : En tant que présidentdu Conseil de coopération algéro-américain,j’ai pu me faire une idée assez précisedu degré de réussite des <strong>Algérie</strong>ns auxEtats-Unis. Chaque année, ils sont cinq àsix cents à s’installer par leurs propresmoyens ou à travers la loterie annuellepour la «Green Card». Le début reste lapério-de la plus difficile compte tenu surtoutde la langue. Les gens réussissent àmaîtriser l’anglais au bout de trois mois, ouun an pour les plus récalcitrants.L’apprentissage de l’anglais est un outil primordialpour toute personne qui souhaites’installer aux Etats-Unis. Elle facilite lesprocédures de recherche d’emplois et l’intégrationsociale. Cela dit, les <strong>Algérie</strong>ns ontcette particularité de s’intégrer rapidement,contrairement aux autres. Aux Etats-Unis,le problème du logement ne se pose pas.On peut louer un appartement aussitôtarrivé. Pour ce qui est de l’emploi, le systèmeaméricain est très souple. Pour lesmoins fainéants, il leur sera possible detrouver un job, ouvrir un compte bancaireet même décrocher un crédit pour l’achatd’une voiture.Même les étrangers y ont droit ?Je parle là des étrangers qui immigrentpour s’installer, ou ce qui est appelé immigration.Pour les travailleurs permanents.Les banques vous proposent des crédits sivous faites partie de cette catégorie.Beaucoup reprochent à la loterie annuellele fait qu’elle est trop sélective et qu’ellen’assure aucune garantie aux gagnantssurtout les premiers jours après leur arrivéesur le territoire américain, bien que laloterie soit un programme d’immigrationofficielle ?La loterie américaine n’apporte aucunegarantis, c’est au candidat de faire l’effortnécessaire pour réussir son projet d’immigration.Cela dit, les conditions sont tellesque vous pouvez louer un appartementdans les vingt-quatre heures qui suiventvotre arrivée. Le gouvernement américainn’intervient pas dans l’immigration oudans l’accompagnement des nouveaux arrivants.Aux Etats-Unis, la bureaucratien’existe presque pas. Toutes les conditionssont réunies pour trouver facilement unjob et pour évoluer selon les compétences.Pour les architectes et médecins algériensqui ont tenté l’aventure, ils ont rapidementtrouvé des débouchés dans leur domaineaprès avoir achevé l’équivalence de leursdiplômes. Ils ont rapidement rejoint lescouches moyennes, voire plus.Le plus illustrealgérien de la Nasa n’estautre que NoureddineMelakchi, natif de Theniadans la wilaya deBoumerdès, diplômé del’USTHB de Bab Ezzouar.Dès son arrivée, il a étérecruté par la Nasa commeexpert en physiquenucléaire. Actuellement, ilest installé dans l’Etat duDelaware où il occupe leposte de doyen de la facultéde cet Etat.Doit-on comprendre que les chômeurs oules personnes non qualifiées ne sont pasconcernés par le rêve américain ?Non, qu’il soit chômeur ou diplômé ouencore sans qualification précise, tout lemonde a sa chance aux Etats-Unis. Les<strong>Algérie</strong>ns installés sont très solidaires. Lescélibataires accueillent les nouveaux venuscélibataires et les familles installées accueillentelles aussi les nouvelles familles. Celapeut durer trois mois. C’est une période detransition qui permet aux «nouveaux» des’adapter et de trouver leurs repères. Lespetits boulots à temps partiel, ce n’est pasce qui manque aux Etats-Unis. Avec unesprit économe, les gens peuvent louer unpetit appartement. Pour les diplômés, ilsarrivent généralement avec leurs économies.Ils travaillent la matinée et étudient lesoir pour décrocher leur équivalence. Ilsmettent généralement deux ans pour avoirleur diplôme américain. Leur employabilitéest maximale. Ils trouvent facilement untravail qui correspond à leur qualification.Kahia H./<strong>Algérie</strong> <strong>News</strong>Quels sont les domaines stratégiques oùles <strong>Algérie</strong>ns réussissent le mieux ?Il y a deux catégories ou générationsd’immigrés algériens aux Etats-Unis. Cellequi a pu y poursuivre ses études grâce auxbourses de l’Etat, et qui actuellement avoisinela soixantaine. Ils sont arrivés dans lesannées soixante-dix. Leur savoir-faire etqualification leur ont permis d’intégrer desentreprises importantes. Ils sont actuellementmanagers ou cadres supérieurs oumême entrepreneurs. Beaucoup ont rejointdes centres de recherches stratégiques enastrophysique ou en médecine. Ladeuxième catégorie ou génération est cellede la «Green Card», venue plus tard dansun autre cadre. Ce sont généralement descadres ou travailleurs qualifiés qui ontchoisi d’émmigrer pour des raisons socioprofessionnelles.Il y a parmi eux des médecinset des ingénieurs. Ils travaillent généralementcomme chauffeurs de taxi, serveursou autres. Leurs aptitudes à s’intégrerest prodigieuse. Certains ont réussi à économiserassez d’argent pour lancer leurspropres projets d’investissement. Je peuxvous raconter l’histoire de l’un d’entre eux,un <strong>Algérie</strong>n qui n’a pas réussi en France etqui est venu en Californie. Il a commencépar vendre des beignets à l’entrée de laprestigieuse université de Berkley.Quelques années plus tard, il se retrouveavec une chaîne d’une trentaine de petiteséchoppes de vente à travers toute laCalifornie et même sur la côte-est. Nonseulement il a réussi, mais il a aussi créé despostes d’emploi pour d’autres. L’homme atout simplement compris la mentalité et lesprincipes de la société américaine. Il achoisi le bon emplacement pour vendre sesbeignets, il a persévéré, c’est pour cela qu’ila pu réussir aux Etats-Unis et pas enFrance.La loi américaine n’interdit pas les vendeursà la sauvette ?Non, aux Etats-Unis, le commerce utilisantdes petites charrettes est tout à faitlégal, réglementé, mais légal. L’activité nedoit pas causer une détérioration de l’environnementet doit respecter les règles d’hygiène.Qu’en est-il de ces <strong>Algérie</strong>ns qui travaillentdans la Nasa ?La Nasa regroupe la crème et l’élite scientifiqueaux Etats-Unis. Le plus illustre algériende la Nasa n’est autre que NoureddineMelakchi, natif de Thenia dans la wilaya deBoumerdès, diplômé de l’USTHB de BabEzzouar. Dès son arrivée, il a été recruté parla Nasa comme expert en physiquenucléaire. Actuellement, il est installé dansl’Etat du Delaware où il occupe le poste dedoyen de la faculté de cet Etat. Melakchi afait partie d’une équipe composée de cinqALGERIE NEWS Mardi 11 décembre 2012

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