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Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European UnionTUNISIECOÛT DE LA DE DÉGRADATIONDES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDAVersion Document Title Author Review and Clearance1 TUNISIECOÛT DE LA DE DÉGRADATION DESRESSOURCES EN EAUDU BASSIN DELA MEDJERDASherif Arif etFadi DoumaniHosny Khordagui, StavrosDamianidis and VangelisKonstantianos.....Water is too precious to Waste


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European UnionREMERCIEMENTS ET CITATIONRemerciements:Nous aimerions adresser nos remerciements à Mme Sondes Kamoun, Directeur Général du Bureau dela Planification et des Equilibres Hydrauliques au Ministère de l’Agriculture et Point Focal du projet<strong>SWIM</strong>-<strong>SM</strong> en Tunisie, Mme Sabria Bnouni, Directeur du Département de la CoopérationInternationale au Ministère de l’Environnement, Agent de Liaison du programme <strong>SWIM</strong>-<strong>SM</strong> et PointFocal du programme H2020 ainsi qu’à toutes les personnes rencontrées durant la mission du 29 juilletau 4 août, 2012 (l’agenda de la mission se trouve dans l’Annexe I), notamment M. Bouzid Nasraoui,M. Fethi Sakli, M. Abdelbaki Labidi, M. Mohamed Beji, M. Chaabane Moussa, M. Adel Jemmazi, MmeFatma Chiha, M. Kacem Chammkhi, M. Tawfik Abdelhedi, M. Hassen Ben Ali, M. Mellouli Mohamed,M. Moncef Rekaya, M. Nejib Abid, M. Omrani, M. Adel Boughanmi, Mme Nesrine Gdiri, Mme AwatefMessai, M. Samir Kaabi, Mme Mouna Sfaxi, M. Mabrouk Nedhif, Mme Myriam Jenaih, M. BechirBéjaoui, M. Noureddine Zaaboul, M. Denis Pommier, M. Rafik Aini, Mme Jamila Tarhouni, Mme SalmBettaeib, M. Mohame Salah Ben Romdhane, M. Mosbah Hellali, M. Abdellah Cherid, Mme LamiaJemmali et M. Mohamed Rabhi. Par ailleurs, nous tenons aussi à remercier les administrationstunisiennes pour avoir facilité le travail et fournis des données essentielles après le départ de lamission. La liste des personnes rencontrées et leur affiliation est en Annexe I.Un atelier de consultation a eu lieu le 7 décembre 2012 à l’hôtel Golden Tulip El Mechtel de Tunis et aété ouvert par Mme Sondes Kamoun, Directeur Général du Bureau de la Planification et des EquilibresHydrauliques, Ministère de l’Agriculture, et M. Denis Pommier, Expert Développement Rural etAgricole, Délégation de l’Union européenne en Tunisie. La liste des participants et leur affiliation esten Annexe I.Nous aimerions aussi remercier Dr. Sarra Touzi, experte locale du Programme <strong>SWIM</strong>-<strong>SM</strong> pour sonassistance, sa précieuse aide et ses commentaires durant l’élaboration du rapport.Ce rapport doit être cité comme suit:Sherif Arif et Fadi Doumani. 2012. Tunisie, Coût de la Dégradation des Ressources en Eau du Bassin dela Medjerda. Programme de Gestion Intégrée Durable de l’Eau (<strong>SWIM</strong>-<strong>SM</strong>) financé par la Commissioneuropéenne et mis en œuvre par le consortium comprenant : LDK Consultants Ingénieurs &Programmateurs S.A. (Chef de file) ; l’Association des Services d’Eau des Pays Arabes (ACWUA) ; leRéseau Arabe pour l’Environnement et le Développement (RAED) ; le Bureau de Conseils DHV B.V., leGlobal Water Partnership - Mediterranean (GWP-Med) ; le Ministère Grec de l’Environnement, del’Energie et du Changement Climatique/Département des Relations Internationales et des Affaires del’Union européenne ; le Ministère Libanais de l’Energie et de l’Eau/Direction Générale des RessourcesHydrauliques et Electriques ; le Ministère Tunisien de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et dela Pêche/Direction Générale des Ressources en Eau ; ainsi que l’Agence Autrichienne pourl’Environnement (Umweltbundesamt GmbH). Bruxelles.TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 2


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European UnionTABLE DES MATIERES1. Introduction 142. Le Mécanisme de Soutien à la Gestion Intégrée Durable de l’Eau(<strong>SWIM</strong>-<strong>SM</strong>) 162.1 Aperçu Général 162.2 Objectif de l’Etude 173. Le Bassin de la Medjerda 183.1 Données Générales du Bassin de la Medjerda 183.2 Pollution du Bassin de la Medjerda 213.3 Cadre Organisationnel et Institutionnel du Bassin de la Medjerda 243.3.1 Ministère de l’Agriculture ............................................................................................................. 243.3.2 Ministère de l’Environnement ....................................................................................................... 263.3.3 Ministère de la Santé Publique ...................................................................................................... 273.3.4 Conclusions .................................................................................................................................. 274. Revue des Coûts de la Dégradation Environnementale en Tunisie 295. Méthodologie, Calibrage et Limites de l’Evaluation, et Catégorie 325.1 Méthodologie 325.2 Calibrage et Limites de l’Evaluation 345.3 Catégories Evaluées 346. Coût de la Degradation du Bassin de la Medjerda 376.1 Aperçu Général des Coûts de la Dégradation 376.2 Catégorie Eau et Sous-catégories 386.2.1 Qualité et Traitement de l’Eau Potable .......................................................................................... 386.2.2 Qualité des Services d’Eau et d’Assainissement ............................................................................. 396.2.3 Qualité de la Ressource en Eau ..................................................................................................... 416.2.4 Salinité ......................................................................................................................................... 416.2.5 Quantité ....................................................................................................................................... 426.2.6 Erosion et Stockage ...................................................................................................................... 436.2.7 Production Hydroélectrique .......................................................................................................... 446.3 Catégorie Déchets Solides 466.4 Catégorie Biodiversité 466.5 Catégorie Catastrophes Naturelles et Environnement Global 476.5.1 Catastrophes Naturelles ................................................................................................................ 476.5.2 Environnement Global .................................................................................................................. 476.6 Conclusions 487. Coût de la Restauration du Bassin de la Medjerda 497.1 Aperçu Général des Coûts de la Restauration 497.2 Qualité de l’Eau Potable 507.3 Eau et Assainissement en Milieu Rural 517.4 Amélioration de la Gestion des Décharges 537.5 Réduction de l’Erosion en Amont pour Réduire l’Ensablement des Barrages 558. Recommendations 579. REFERENCES 5910. Annexe I Mission D’identification 62TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 3


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union11. ANNEXE II METHODOLOGIE GENERALE POUR L’EVALUATION DES COUTS DE LADEGRADATION 6712. ANNEXE III METHODES SPECIFIQUES POUR L’EVALUATION DES COUTS DE LADEGRADATION DE LA CATEGORIE EAU 7213. ANNEXE IV METHODES SPECIFIQUES POUR L’EVALUATION DES COUTS DE LADEGRADATION DE LA CATEGORIE DECHETS 7514. ANNEXE V RESULTATS DE LA RESTAURATION 7915. ANNEXE VI RESULTATS DESAGREGES DES COUTS DE LA DEGRADATION ET DE LARESTAURATION 81TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 4


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European UnionTaux de Change:€ 1 = Dinar tunisien (DT) 1,891 (Décembre 2010)€ 1 = Dinar tunisien (DT) 2,022 (Septembre 2012)$EU 1 = Dinar tunisien (DT) 1,427 (Décembre 2010)$EU 1 = Dinar tunisien (DT) 1,573 (Septembre 2012)Source: Le contenu de cette publication est de la seule responsabilité des auteurs et ne représente pasnécessairement les vues de la Commission européenne ou celles du Gouvernement tunisien.TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 5


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European UnionACRONYMESA/C ........................... Ratio Avantages/CoûtsANGed…………..............Agence Nationale de Gestion des DéchetsANPE…………………………Agence Nationale de Protection de l’EnvironnementBA ............................ Benefit AssessmentC/A ........................... Coûts/avantagesCE ............................. Communauté européenneCH 4 ........................... MéthaneCO 2 ........................... Dioxyde de carboneCOPEAU……………………Réseau de Contrôle de la Pollution de l’EauCRDA………………………..Commissariats Régionaux au Développement AgricoleDBO 5 ......................... Demande Biologique d’OxygèneDCO .......................... Demande Chimique d’OxygèneDGACTA………..............Direction Générale de l’Aménagement et de la Conservation des Terres AgricolesDGBGTH………..............Direction générale des Barrages et des Grands Travaux HydrauliquesDGF…………………………..Direction Générale des ForêtsDGGREE…………………… Direction Générale du Génie Rural et de l’Exploitation des EauxDGPA………………………..Direction Générale des Pesticides AgricolesDGQEV……………………..Direction Générale de l’Environnement et de la Qualité de VieDGRE………………………..Direction Générale des Ressources en EaudS/m......................... déciSiemens par mètreEPA ........................... Environmental Protection Agency des Etats-UnisEUT ........................... Eaux usée traitésFAO .......................... Food and Agriculture Organisationg ............................... grammeGEG .......................... complexe de Ghdir El GollaGES ........................... Gaz à effet de serreGIZ ............................ Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (précédemment GTZ)ha ............................. HectareINAT………………………….Institut National Agronomique de TunisieKfW .......................... Kreditanstalt für Wiederaufbaukg ............................. Kilogrammekm ............................ Kilomètrekm 2 ........................... Kilomètre carrém .............................. Mètrem 2 ............................ Mètre carrém 3 ............................ Mètre cubeMdA ......................... Ministère de l’AgricultureMdE .......................... Ministère de l’EnvironnementMdSP ........................ Ministère de la Santé PubliqueODESYPANO...............Office de Développement Sylvo-Pastorale du Nord-OuestONAS……………………….Office National de l’AssainissementOMS ......................... Organisation mondiale de la santé (WHO)PIB ............................ Produit Intérieur BrutPISEAU………………………Projet d’investissement dans le Secteur de l’EauSIG ............................ Système d’information géographiqueSECADENORD……………Société d’Exploitation du Canal et des Adductions des Eaux de NordSONEDE .................... Société Nationale d'Exploitation et de Distribution des EauxSTEP ......................... Station de Traitement des Eaux PolluéesTEEB ......................... The Economics of Ecosystems and BiodiversityTRI ............................ Taux de Rendement InterneTUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 7


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European UnionUE ............................ Union européenneVAN .......................... Valeur actualisée netteVET ........................... Valeur économique totaleVVL ........................... Valeur d’une vie statistiqueWFD ......................... EC Water Framework DirectiveTUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 8


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European UnionRESUMEAvec une population of 10,6 millions (2011) et d’un Produit Interne Brut (PIB) de 63,4 milliards de DT en 2010,la Tunisie demeure confrontée à une dotation en eau estimée à 472 m 3 /habitant et qui diminuera à 315m 3 /habitant dans 20 ans la classant parmi les 17 pays les plus stressés hydrauliquement. Les ressourcesnaturelles de la Tunisie sont limitées, par leur quantité et, partiellement, par leur qualité et leurs potentialitésréelles d’exploitation. Cependant, depuis les dernières années 80, la Tunisie a accompli d’importants résultatsdans le domaine de la mobilisation des ressources en eaux, dans la conservation des eaux et des sols, de lalutte contre l’érosion, et la généralisation de l’eau potable avec un accès de presque 100% dans les zonesurbaines et 94% dans les zones rurales et l’accès à l’assainissement urbain est de 99% alors qu’il n’esteffectivement que de 5% en milieu rural.Depuis 1999, la Tunisie a adapté une stratégie de ressources en eau dirigée principalement vers la mobilisationde l’approvisionnement et la gestion de la demande. Le Gouvernement a mis en application cette stratégiedans un programme sur dix ans (2001-2011), organisé autour de trois piliers spécifiques : (i) la gestion intégréeet la conservation des ressources en eau ; (ii) l’efficacité économique de l’utilisation de l’eau dans l’agriculture ;et (iii) la restructuration des institutions et le renforcement de leurs capacités dans le secteur de l’eau. Depuissa Révolution de Janvier 2011, le nouveau Gouvernement, à travers son ministère de l’Agriculture, a misl’accent sur les enjeux de l’emploi, du développement et l’orientation d’une part ses interventions vers lesrégions les moins privilégiées et les plus défavorisées, et d’autre part la gestion des ressources naturelles d’unemanière participative au niveau des bassins versants de ces régions. Dans ces derniers, une priorisation plusconcrète peut être identifiée sur la base des coûts et avantages des interventions pour lesquels la gestiondurable de l’eau représente une composante critique dans la réduction de la pauvreté surtout en milieu rural.C’est dans ce contexte général que s’inscrit l’étude régionale du coût de la dégradation des ressources en eauxà l’échelle des bassins versants et qui est appuyée par le programme régional <strong>SWIM</strong>-<strong>SM</strong> financé par un don del’Union européenne à hauteur de 7,0 millions d’Euros. L’une des cinq composantes de ce projet estl’amélioration de la gouvernance de l’eau et l’intégration des problématiques de l’eau dans les politiquessectorielles telles que les politiques des secteurs de l’agriculture, l’industrie, le tourisme, etc., et ce, afin quel’eau devienne un élément important dans les politiques et les stratégies nationales de développement. Bienque les problèmes d’eau et leurs impacts sur l’économie aient été évalués à l’échelle nationale, la situation estdifférente au niveau des bassins versants car aucune identification précise des problèmes et aucune évaluationdes coûts associées à la dégradation n’ont encore été entrepris. Cependant, des décisions doivent être prisesau niveau du bassin en ce qui concerne la gestion et la protection des ressources en eau. Ceci permettrait auxinstitutions locales de disposer des outils nécessaires pour pouvoir dialoguer au niveau national et régional surla base de coûts chiffrés les politiques nécessaires pour réduire ces coûts.La Tunisie, à travers son point focal national, a demandé l’assistance de <strong>SWIM</strong>-<strong>SM</strong> pour estimer le coût de ladégradation des ressources en eaux dans le bassin versant de la Medjerda. Le choix de ce bassin repose sur lesraisons suivantes ; (a) La Medjerda est le fleuve le plus long de la Tunisie, elle est considérée comme le châteaud’eau du pays fournissant ainsi l’eau potable à plus de 2,5 millions d’habitants du Grand Tunis etponctuellement à ses Alentours ; (b) La Medjerda traverse les six gouvernorats de Béja, Jandouba, Le Kef,Siliana (tous les 4 faisant partie du district Nord-ouest) et Manouba ainsi que Ariana (ces 2 derniers faisantpartie du district de Tunis) qui sont des gouvernorats à caractère rural et agricole. Ces gouvernorats sont richesen ressources naturelles, contiennent 75% des réserves en eau et incluent plus de la moitié des zonesforestières du pays ; (c) Le bassin connait un certain nombre de problèmes concernant les ressources naturellesliés à l’érosion, la salinité, la sécheresse et les inondations et l’envasement de barrages et aussi à desproblèmes liés à la pollution agricole, municipale et industrielle. Il est considéré comme un bassin représentatifpour une analyse approfondie des coûts et avantages liés à la dégradation et la remise en état des ressourcesen eau en Tunisie.TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 9


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European UnionL’objectif principal de cette étude est d’évaluer le coût de la dégradation des ressources en eau au niveau dubassin versant de la Medjerda. Les résultats visés sont : (a) un aperçu des aspects économiques des problèmesde gestion du bassin versant de la Medjerda ; (b) une évaluation du coût de la dégradation des ressources eneau ; (c) une analyse économique pour certaines alternatives ; et (d) des recommandations concrètes afind’intégrer les avantages dont bénéficierait l’environnement et d’améliorer la gestion de ce bassin.Les résultats du coût de la dégradation de la Medjerda sont illustrés dans le Tableau 1 et la Figure 1. Il est ànoter que les coûts totaux de la Medjerda et du Grand Tunis sont comparés au PIB de la Tunisie (63,4 milliardsde DT en 2010) alors que les coûts du Bassin de la Medjerda (intra-muros) sont comparés au PIB de laMedjerda (5,8 milliards de DT en 2010) qui a été extrapolé en utilisant le PIB par habitant pour le bassin de laMedjerda (4.058 DT/habitant en 2010) et le multipliant par le nombre d’habitant. Les résultats désagrégés sontdisponibles dans l’Annexe VI.Pour la Medjerda et le Grand Tunis, ces coûts atteignent 214 millions de DT en 2010 avec une variation de 149à 324 millions de DT équivalent en moyenne à près de 0,34% du PIB courant mais 0,85% du PIB constant (parrapport à 2000) de la Tunisie de 2010. Concernant la Medjerda, les coûts de la dégradation sont de 192 millionsde DT en 2010 avec une variation de 132 à 296 millions de DT équivalent en moyenne à près de 3,3% du PIB dela région du Bassin. Le coût attribuable à la santé humaine est de 81 millions DT in 2010 soit 42,5% du coût dela dégradation de la Medjerda et 63% de la catégorie eau (Tableau 1 et Figure 1).Tableau 1 : Coût de la dégradation de la Medjerda et du Grand Tunis, 2010 et en millions de DTCatégories Medjerda % BorneInf.BorneSup.GrandTunisBorneInf.BorneSup.TotalMedjerdaet GrandTunis% BorneInf.Eau 129,5 68% 99,1 164,5 22,3 17,5 28,1 151,8 71% 116,6 192,6Déchets 60,5 32% 32,1 131,3 - - - 60,5 28% 33,7 130,9Biodiversité 0,5 0% 0,4 - - - - 0,5 0% 0,4 -Catastrophe naturelle1,1 1% - - - - - 1,1 1% - -et EnvironnementglobalTotal 191,5 100% 131,6 295,8 22,3 17,5 28,1 213,9 100% 149,1 323,9% PIB Medjerda 3,3% 2,3% 5,1%% PIB Tunisie 0,34% 0,24% 0,51%Source : Auteurs.Ventilée par catégorie, la dégradation de l’eau est la plus importante dans la Medjerda et le Grand Tunis envaleur relative avec 68% par rapport au total en 2010. Les déchets, qui sont simplement couverts dans laMedjerda, viennent en second lieux avec relativement 32%, la biodiversité avec 0,01% et l’environnementglobal 1%. Il n’y a pas eu de catastrophes naturelles majeures dans le bassin de la Medjerda en 2010 et donccelles-ci ne sont pas proses en compte dans cette évaluation.Ventilée par la sous-catégorie eau (130 millions de DT en 2010), les maladies hydriques représentent lamajorité des coûts du Bassin de la Medjerda (81 millions de DT) suivies par la qualité de l’eau (27 millions deDT), la quantité d’eau (21 millions de DT, montant relativement bas du fait que 2010 était une saison propice)et enfin l’environnement global (1 million de DT).Ventilée par la sous-catégorie déchets (61 millions de DT en 2010), la collecte représente la majorité des coûtsdu Bassin de la Medjerda (38 millions de DT) suivies par la transformation des déchets (13 millions de DT),l’enfouissement (10 millions de DT) et enfin l’environnement global (1 million de DT).BorneSup.TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 10


Millions de DTMillions de DTMillions de DT% du PIB% du PIB% du PIBSustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European UnionFigure 1 : Coût de la dégradation de la Medjerda et du Grand Tunis, 2010 et en millions de DTCoût de la Dégradation TotaleCoût de la Dégradation Totale% du PIB 20102001801601401201008060402001401201008060401.1061129Millions de DT en 2010Environnement GlobalBiodiversitéDéchetsEauMedjerdaGrand Tunis et AlentoursRégion affectée par les ressources en eauCoût de la Dégradation: Eau0.1212781Millions de DT en 201022Environnement GlobalQuantité de l'eauQualité de l'eauMaladies Hydriques4%3%2%1%0%3%2%1%Environnement GlobalBiodiversitéDéchetsEauPIB MedjerdaPIB TunisieRégion affectee par les ressources en eauCoût de la Dégradation: Eau% du PIBEnvironnement GlobalQuantité de l'eauQualité de l'eauMaladies Hydriques200616-MedjerdaGrand Tunis et AlentoursRégion affectée par les ressources en eau0%PIB MedjerdaPIB TunisieRégion affectee par les ressources en eau140120100806040Coût de la Dégradation: Déchets11013Millions de DT en 2010Environnement GlobalEnfouissementTransformationCollecte3%2%1%Coût de la Dégradation: Déchets% du PIBEnvironnement GlobalEnfouissementTransformationCollecte20380MedjerdaRégion affectée par les déchetsSource : Auteurs.0%PIB MedjerdaRégion affectée par les déchetsL’estimation du coût de la dégradation des ressources en eau a permis de dégager les conclusions suivantes :a. Le coût de la salinité de l’eau potable (11 millions de DT) au sein et au-delà du bassin de la Medjerdaest presque égal au coût de la salinité de la production agricole (12,3 millions de DT) au sein du mêmebassin.b. Les dommages dus au manque d’accès à l’eau potable et à l’assainissement rural (81 millions de DT)dans le bassin de la Medjerda est significativement supérieur aux dommages crées par la salinité dansl’eau potable.c. La mauvaise collecte et le manque de traitement des déchets infligent des dommages moinsimportants (61 millions de DT) que ceux dus au manque d’accès à l’eau potable et à l’assainissementdans le milieu rural (81 millions de DT).d. Les dommages affectant la qualité de l’eau du fleuve de la Medjerda sont moins prononcés (17millions de DT), ce qui semble indiquer que la pollution tellurique n’est pas entièrement déchargédans le fleuve.e. Les dommages crées par l’érosion dans l’envasement des barrages sont de l’ordre de 7,1 millions deDT, ce qui peut signifier que l’envasement des barrages peut être causé par les sédiments des sousbassins versants et non pas nécessairement par l’érosion des terres dont leurs sédiments n’atteignentTUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 11


Millions de DTSustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Unionpas toujours les réservoirs des barrages. Ces dommages sont presque équivalents aux pertes nutritivesdes sols dues à l’érosion (7,4 millions de DT).Sur la base de ces conclusions, quatre priorités se dégagent dans le court et moyen terme :a. Le traitement de la salinité dans l’eau potable ;b. L’assainissement dans le milieu rural ;c. La collecte et le traitement des déchets ; etd. L’efficacité de l’aménagement du territoire permettant de réduire l’envasement des barrages.Sur la base de priorités identifiées dans la partie précédente, quatre scénarios d’interventions ont étéconsidérés mais seulement trois ont été réalisés. Seules, les catégories salinité de l’eau potable, eau etassainissement en milieu rural et gestion des décharges ont été évaluées. Les interventions liées àl’aménagement du territoire pour réduire l’érosion et ainsi l’envasement des barrages n’ont pas étéconsidérées faute d’études permettant d’établir une causalité entre l’aménagement et la réduction del’envasement afin de mener une évaluation économique.Les scénarios les plus efficients ont été retenus et sont illustrés dans le Tableau 2 et la Figure 2. Concernantl’eau et l’assainissement en milieu rural, le jumelage du scénario assainissement et scénario eau potable etassainissement permet de rentabiliser ce dernier. Pour l’eau potable du Grand Tunis, dessaler une partie de laressource en eau afin de pouvoir diluer la salinité de l’eau potable est rentable. Cependant, cette alternativen’a pas été comparée aux coûts de transport de l’eau des barrages du Bassin de la Barbara et deviendrait nonrentable si le seuil des 30.000 m 3 /j sur trois mois de dessalement est dépassé. La réserve stratégique du Bassinde Barbara permet non seulement d’assurer la sécurité de la ressource mais aussi d’effectuer des dilutionsd’eau lorsque les teneurs en sel sont élevées surtout en été et durant les saisons sèches. Pour les déchets,seule, l’alternative tout à la décharge avec génération d’électricité dans des cellules est rentable. Lesalternatives avec ségrégation et recyclage ne le sont pas car elles sont trop coûteuses. Ainsi, pour pallier à cetteinsuffisance, une analyse multicritère pourrait être envisagée pour la prise de décision où des pondérationsseraient attribuées non seulement à l’analyse C/A mais aussi à la création d’emploi, la réduction de la pauvreté,etc.Tableau 2 : Coût de la restauration de la Medjerda et du Grand Tunis, 2010 et en millions de DTMedjerda et Grand TunisDégradation2010Réduction2011VAN del'InvestissementVAN de laRestaurationVan de l'AnalyseC/AMillions de DT Millions de DT Millions de DT Millions de DT Millions de DTAménagement 0 0 0 0 940-5.050 DT/ha1.100-5.400 DT/haDéchets 28,6 5,7 83 84 0,9Eau et Assainissement enmilieu ruralEau potable dans leGrand TunisSource : Auteurs.81,3 13,7 133,7 150,7 17,110,6 4,4 19 35 8,0Figure 2 : Coût de la restauration de la Medjerda et du Grand Tunis, 2010 et en millions de DTDégradation et RestaurationVAN C/A et Ratio A/C des InterventionsMillions de DT15020Dégradation 20101301109070503010-10Réduction 2011VAN de l'InvestissementVAN de la RestaurationAménagement Déchets Eau et Assain.milieu ruralSource: Auteurs.Eau potableGrand Tunis181614121086420VAN C/A: Millions de DTRatio A/CAménagement Déchets Eau et Assain.milieu ruralEau potableGrand TunisTUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 12


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European UnionL’analyse des coûts de restauration de trois categories analysées et basée sur la valeur actualisée nette (VAN)de l’investissement sur 20 ans (24 ans pour les déchets) avec un taux d’escopmpte de 10% et le taux derendement interne (TRI), a permis de dégager les investissements les plus efficients qui sont les suivants :a. Pour l’eau potable, un déssallement de 20,000 m 3 /jour tous le trois mois aura une VAN de 8 millionsde DT et un TRI de 32% avec un ratio A/C supérieur à 1.b. L’assainissment est rentable avec ou sans l’eau potable et produira une VAN de 32 millions de DT avecin TRI de 22%. Cependant le jumelage des investissements de l’eau et de l’assainissement est plusrentable avec un VAN de 17 million de DT, un TRI de plus de 10% et un ratio A/C supérieur à 1.c. Le transfert et enfouissement des déchets municipaux n’est rentable que lorsque pour chaquegouvernorat, une station de transfert et une décharge seront établies avec production d’électricitémoyennant les émissions du méthane. Ces investissements auront une VAN de 0,9 million de DT, unTRI de 10% et un ratio A/C supérieur à 1.Cinq domaines d’intervention sont proposés pour la gestion intégrée et durable des ressources en eau de laMedjerda qui sous-tendent les recommandations de la présente étude :a. La réorientation progressive de la politique d’intensification d’exploitation des ressources naturelles,notamment dans le cadre de la mobilisation des ressources en eau. Cette réorientation pourra se fairesur la base de critères qui incluent explicitement la performance économique et la dégradation et larareté des ressources du bassin de la Medjerda.b. La focalisation en premier lieu sur des investissements efficaces pour le contrôle de la pollutiondomestique dans les milieux ruraux et périurbains qui ont été négligés dans le passé. La priorité seraitque l’État investisse d’abord dans l’extension de l’eau potable et de l’assainissement dans le milieurural du bassin où la pauvreté est prédominante, et que la gestion des déchets inclue non seulementune déchetterie pour chaque gouvernorat mais aussi la fermeture des décharges sauvages.c. La planification des interventions en amont susceptibles de réduire l’envasement des barrages afinde dériver les déterminants de l’envasement et d’évaluer l’impact exact de la lutte antiérosive quiconcerne la maîtrise et la mobilisation des eaux de surface et adapter les techniques antiérosives envue de leur utilisation effective par les exploitants.d. La réorientation en partenariat avec les institutions de l’eau et de l’environnement d’un réseaud’information décentralisé pour l’observation, le suivi, la surveillance continue des milieux et desressources naturelles du bassin de la Medjerda et ayant pour objectif la compréhension etl’évaluation du milieu et ses impacts sur la santé et la dégradation du capital naturel afin de contribuerà la prise de décision basée sur des données et informations précises et régulières.e. L’établissement d’une dimension d’action horizontale pour une réflexion globale et intégrée sur lagestion de l’eau dans le bassin versant de la Medjerda. Ce groupe aura pour objectif : en premier lieude développer une expertise de l’évaluation des avantages et dommages et en économie de l’eau ; ensecond lieu dispenser des conseils pour ce qui est des modes et moyens de l’intégration de cet aspectdans les programmes et stratégies sectorielles de développement; et finalement de mettre en placeun système d’évaluation et de suivi pour les investissements et activités du bassin de la Medjerda.TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 13


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European UnionCOÛTS DE LA DE DEGRADATION ET RESTAURATION DES RESSOURCESEN EAU EN TUNISIE : BASSIN DE LA MEDJERDA1. Introduction1. Avec une population of 10,6 millions (2011) et d’un Produit Interne Brut (PIB) de 63,4 milliards de DTen 2010, 1 la Tunisie demeure confrontée à une dotation en eau estimée à 472 m 3 /habitant et quidiminuera à 315 m 3 /habitant dans 20 ans 2 la classant parmi les 17 pays les plus stresséshydrauliquement et comparativement à une moyenne régionale de 1.100 m 3 en 2011et une moyennemondiale de 6.600 m 3 . Par ailleurs, 4,5 millions de m 3 représentent l’utilisation tunisienne annuelle desressources en eau dont 2,7 millions sont des eaux de surface et 1,8 sont des ressources souterraines. 3Par ailleurs, 75,63% 4 des ressources en eau sont alloués à l’agriculture et l’irrigation, 12,81% à l’eaupotable et 3,86% à l’industrie. Le secteur de l’agriculture contribue environ à 10% du PIB et fourni del’emploi à 16% de la population active et à 27% de la main œuvre rurale. Il est prévu que la demandedépassera l’offre dans les prochaines décennies et on prévoit aussi une réduction d’environ 6% de lapluviométrie à l’échelle nationale, au cours de la même période du fait des changements climatiques.Ces derniers affectent déjà le secteur de l’agriculture avec des impacts liés à la sécheresse, qui ontnécessité un rationnement de l’eau, ou à des crues d’inondations soudaines qui ont ravagé certainsvillages.2. Les ressources naturelles de la Tunisie sont limitées, par leur quantité et, partiellement, par leurqualité et leurs potentialités réelles d’exploitation. Cependant, depuis les dernières années 80, laTunisie a accompli d’importants résultats dans le domaine de la mobilisation des ressources en eaux,dans la conservation des eaux et des sols, de la lutte contre l’érosion, et la généralisation de l’eaupotable avec un accès de presque 100% dans les zones urbaines et 94% dans les zones rurales etl’accès à l’assainissement urbain est de 99% alors qu’il n’est que de 5% en milieu rural.3. La superficie de terres arables par habitant (moins de 0,3 hectare) est parmi les plus faibles de larégion méditerranéenne --on estime à près de 4,2 millions d’hectares les terres plus ou moinsaffectées par des phénomènes d’érosion éolienne et hydrique pour lequel 2,5 millions ha ont été déjàaménagés par des travaux de conservation des eaux et des sols ; et à 0,12 à 0,14 million les terresirrigables atteintes par une plus ou moins forte salinisation. Les terres à risques d’érosion (3,54millions d’hectares) se concentrent principalement dans le Centre du pays (48%) et dans le Sud (36%).La gestion des sols est reliée aussi à celle des ressources hydrauliques et largement influencée par lespolitiques liées à l’emploi rural et à la sécurité alimentaire. Sur 4,7 millions d’hectares de terres arables--dont 0,38 à 0,40 million de superficies irrigables. La Tunisie est soumise à de fortes érosions etdégradation des sols lesquels sont l’une des causes principales de la sédimentation des barragesestimé à 16-19 millions de m 3 annuellement 5 et la réduction de leur capacité de 0,8% annuellement.Les ressources minières sont également limitées aux seuls phosphates avec un volume de productionstagnant autour de 6 millions de tonnes.4. Depuis 1999, la Tunisie a adapté une stratégie de ressources en eau dirigée principalement vers lamobilisation de l’approvisionnement et la gestion de la demande. Le Gouvernement a mis enapplication cette stratégie dans un programme sur dix ans (2001-2011), organisé autour de trois piliers1 Site web de la Banque mondiale : .2 World Bank. 2007. Making the most of scarcity. Accountability for better water management results in the Middle East andNorth Africa. MENA Development report. World Bank, Washington D.C.3 ANPE Rapport du Réseau de contrôle de la Pollution en Tunisie 2010.4 Site web de la Banque mondiale : .5 DGBTH. 2003. Gestion de l’envasement dans les retenues des grands barrages tunisiens, élaboré par Mme M. Abid, 22p, etDGACTA communication personnelle, Juillet 2012.TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 14


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Unionspécifiques : (i) la gestion intégrée et la conservation des ressources en eau ; (ii) l’efficacitééconomique de l’utilisation de l’eau dans l’agriculture ; et (iii) la restructuration des institutions et lerenforcement de leurs capacités dans le secteur de l’eau. Le Ministère de l’Agriculture (MdA) a initié lapréparation de la stratégie de l’eau jusqu’à 2050. Par ailleurs, les investissements publics pour le 11 èmeplan (2006-2011) ont été estimés à 2,2 milliards de DT, dont la majorité est consacrée à la gestion desressources naturelles, avec 56% de cette valeur allouée aux activités se rapportant à l’eau, 15% auxactivités forestières, et 10% à la CES. 6 Ces investissements ont été basés sur des solutionsessentiellement d’ordre technique mises en œuvre par les services du MdA. Cependant les avantagesenvironnementaux et globaux n’ont pas été estimés pour arriver à des politiques optimales pour lagestion durable des ressources naturelles et principalement des ressources en eau.5. Depuis sa Révolution de Janvier 2011, la Tunisie a connu un bouleversement total au sein de son tissusocio-économique. Le nouveau Gouvernement a mis l’accent sur les enjeux de l’emploi, dudéveloppement rural et de la réduction de la pauvreté surtout dans la région de Centre-Ouest où lapauvreté a atteint 29% en comparaison du Grand Tunis où la pauvreté est de 5-7%. 7 Par conséquent,le MdA a mis en exergue la nécessité d’orienter d’une part ses interventions vers les régions les moinsprivilégiées et les plus défavorisées, et d’autre part de gérer les ressources naturelles d’une manièreparticipative au niveau des bassins versants de ces régions. Dans ces derniers, une priorisation plusconcrète peut être identifiée sur la base des coûts et avantages des interventions pour lesquels lagestion durable de l’eau représente une composante critique dans la réduction de la pauvreté surtouten milieu rural.6 MARH. 2007. Le 11 ème plan de développement économique et social. Secteur de l’Agriculture et de la Pêche, 67p. Site web del’ONAGRI.7 Site web de la Banque mondiale : .TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 15


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union2. Le Mécanisme de Soutien à la Gestion Intégrée Durable de l’Eau(<strong>SWIM</strong>-<strong>SM</strong>)2.1 APERÇU GENERAL6. C’est dans ce contexte général que s’inscrit l’étude régionale du coût de la dégradation des ressourcesen eaux à l’échelle des bassins versants et qui est appuyée par le programme <strong>SWIM</strong>-<strong>SM</strong>. 8 Ce dernierest un programme de soutien technique régional dont l’objectif est d’encourager activement ladiffusion élargie des politiques et des pratiques durables de gestion de l’eau dans la région, dans lecontexte de la pénurie croissante d’eau associée à la pression sur les ressources en eau par une grandepartie des utilisateurs et à la désertification, le tout étant exacerbé par les changements climatiques.De portée régionale et visant à ajouter de la plus-value et à compléter les autres processus régionaux àtravers des activités régionales et nationales reproductibles, le programme <strong>SWIM</strong>-<strong>SM</strong> s’attache à : Fournir un appui stratégique aux neuf pays 9 sud-méditerranéens Partenaires de l’Unioneuropéenne pour le développement et la mise en œuvre des politiques et des plans de gestiondurable de l’eau, impliquant un dialogue intersectoriel et la consultation des institutionsconcernées. Contribuer au renforcement institutionnel et au développement des compétences de gestion et deplanification nécessaires et faciliter le transfert du savoir-faire.7. L’une des cinq composantes de ce projet est l’amélioration de la gouvernance de l’eau et l’intégrationdes problématiques de l’eau dans les politiques sectorielles telles que les politiques des secteurs del’agriculture, l’industrie, le tourisme, etc., et ce, afin que l’eau devienne un élément important dans lespolitiques et les stratégies nationales de développement.8. Bien que les problèmes d’eau et leurs impacts sur l’économie aient été évalués à l’échelle nationale, lasituation est différente au niveau des bassins versants car aucune identification précise des problèmeset aucune évaluation des coûts associées à la dégradation n’ont encore été réalisées. Cependant, desdécisions doivent être prises au niveau du bassin en ce qui concerne la gestion et la protection desressources en eau, en collaboration étroite avec les autorités locales, et en particulier pour lessystèmes de conservation des eaux et des sols, de traitement des eaux usées au niveau régional/local.Le coût de la dégradation des ressources en eaux (Cost of Water Resources Degradation ou CWRD enanglais) permettrait aux institutions locales de disposer des outils nécessaires pour pouvoir dialoguersur la base de coûts chiffrés avec les autorités centrales, leurs ministères nationaux, et en particulieravec les ministères des Finances, les autres autorités compétentes et le public, tout ce qui concerne lesdifférents types de coûts de la dégradation et les politiques nécessaires pour réduire ces coûts.9. La Tunisie à travers son point focal national a demandé l’assistance de <strong>SWIM</strong>-<strong>SM</strong> pour estimer le coûtde la dégradation des ressources en eaux dans le bassin versant de la Medjerda. Le choix de ce bassinrepose sur les raisons suivantes : La Medjerda est le fleuve le plus long de la Tunisie. Sa source est originaire dans le nord-est del’Algérie; il s’écoule vers l’est en direction de la Tunisie sur une distance de 450 km dont 350 kmen Tunisie et se jette dans le mer Méditerranée. La Medjerda est considérée comme le châteaud’eau du pays fournissant ainsi l’eau potable à plus de 2,5 millions d’habitants notamment dansla région du Grand Tunis et ses environs comme le Cap-Bon, le Sahel et Sfax.8 Site web:


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union La Medjerda traverse les six gouvernorats de Béja, Jandouba, Le Kef, Siliana, Ariana et Manoubaqui sont pour la plupart des gouvernorats à caractère rural et agricole. Ces gouvernorats sontriches en ressources naturelles, contiennent 75% des réserves en eau et incluent plus de lamoitié des zones forestières du pays (535.000 ha). Cependant le développement socioéconomiquede ces gouvernorats reste limité à cause d’une basse productivité agricole et unmanque de services et d’opportunité pour la création d’emploi. Le bassin de la Medjerda est traversé ou affecté par 9 barrages de stockage dont deux barragesSidi Salem (capacité de 814 millions de m 3 ) et Nébeur-Mellègue (182 millions de m 3 ) sontconstruits sur la rivière et sont sujets à des envasements importants. Le bassin connait un certain nombre de problèmes concernant les ressources naturelles liés àl’érosion, la salinité, la sécheresse et les inondations et l’envasement de barrages et aussi à desproblèmes liés à la pollution agricole, municipale et industrielle. Il est considéré comme unbassin représentatif pour une analyse approfondie des coûts et avantages liés à la dégradation etla remise en état des ressources en eau en Tunisie. Le bassin de la Medjerda a fait l’objet de beaucoup de rapports et d’informations scientifiques ettechniques (qui, lorsqu’ils sont disponibles, seront utilisés au cours cette étude), cependantaucune des ces études n’a traité la dimension économique de la dégradation de ce bassin et lescoûts de remise en état pour pallier à cette dégradation.2.2 OBJECTIF DE L’ETUDE10. L’objectif principal est d’évaluer le coût de la dégradation des ressources en eau au niveau du bassinversant de la Medjerda pour aider les décideurs à l’échelle nationale et locale à identifier et prioriserdes actions concrètes visant à améliorer la gestion de ce bassin par le biais du potentiel definancement des projets lié aux avantages environnementaux et à la réduction des externalités.11. Les résultats visés sont : Un aperçu des aspects économiques des problèmes de gestion du bassin versant de laMedjerda ; Une évaluation du coût de la dégradation des ressources en eau dans le bassin de la Medjerdaincluant la dégradation écologique et la santé de l’environnement ; Une analyse économique pour certaines alternatives prioritaires; Des recommandations concrètes afin d’intégrer les avantages dont bénéficiera l’environnementet d’améliorer la gestion de ce bassin.12. Le coût de la dégradation des ressources en eau peut être envisagé comme une mesure du bien-êtreperdu en raison de la dégradation des ressources en eau. Une perte en termes de bien-être comprend,sans s’y limiter nécessairement : Une perte en termes de vie en bonne santé et de bien-être de la population (par exemple, lefardeau de la maladie) ; Des pertes économiques (par exemple, des revenus auxquels certains agents économiques ontdû renoncer) ; et Une perte en termes d’opportunités relatives à l’environnement et à l’eau (par exemple, uneperte en termes de tourisme, de ressources halieutiques et de biodiversité).TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 17


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union3. Le Bassin de la Medjerda3.1 DONNEES GENERALES DU BASSIN DE LA MEDJERDA13. Le bassin de la Medjerda couvre une superficie de 23.700 km 2 se divise en trois parties distinctes. Lapremière, appelée Haute Medjerda, s’initie d’Algérie jusqu’à Ghardimaou (7.870 km 2 ). La seconde, laMoyenne Medjerda, regroupe la totalité des affluents et s’étend jusqu’à Medjez el Bab. Enfin, la BasseMedjerda s’achève à l’embouchure de Kalaat Landalous. La partie tunisienne de la Medjerda a unesuperficie de 15.930 km 2 soit 9,7% de la surface totale du pays mais atteint 20.243 km 2 quand tous lesouvrages d’art, qui ont été construits pour acheminer l’eau vers le Grand Tunis comprenant Tunis etBen Arous (d’autres régions limitrophes bénéficient de transferts hydriques mais ne sont pas inclusesdans l’analyse), sont considérés. Le bassin est situé dans un climat méditerranéen semi-aride avec unepluviométrie moyenne qui varie entre 400-600 millimètres. La population totale a été estimé en 2010à 2,2 millions d’habitants soit approximativement 21,2% de la population tunisienne et avec unedensité de la population de 110 habitants par km 2 qui est supérieure à la moyenne nationale de 68habitant par km 2 . 10 Par ailleurs, 37% de la population est urbaine ou communale et 63% de lapopulation est rurale. Les zones les plus peuplés sont situées dans les plaines au long du cours d’eauet de ses écoulements. Les 6 gouvernorats de Jandouba, Béja, Le Kef, Siliana, Ariana et Manouba sontprincipalement ruraux et détiennent 1/3 de la superficie forestière, un quart des meilleures terresagricoles et 2/3 des eaux mobilisables du pays. 11 Muni d’un vaste espace agricole, le secteur pilier dubassin est l’agriculture qui emploi plus de 87.500 personnes et contribue 50% de la production desdenrées alimentaires du pays. Par ailleurs, c’est aussi un important centre d’élevage agricole. Ainsi,une grande partie des ressources en eau du bassin est allouée à l’irrigation et à l’élevage.14. Le Revenu National Disponible Brut par habitant est d’environ 6.054 DT en Tunisie en 2010 avec unplus faible revenu par habitant qui pourrait atteindre -50% dans certaines régions du bassin de laMedjerda. La zone du Nord-ouest est la plus affectée par l’analphabétisme et surtout chez les femmesatteignant 43% en 2004. La zone du Nord-ouest enregistre aussi un nombre élevé de chômage de19,6% en 2007. 12Encadré 3.1 : Principales Caractéristiques du Bassin de la MedjerdaLongueur du fleuve: 450 km en Algérie et en Tunisie dont 350 km en Tunisie.Superficie du bassin versant: 15.930 km 2 , soit 9,7% de la surface de la Tunisie.Population: 2,2 millions d’habitants (21,2% de la population totale) dont 1,6 millions d’habitants en milieurural.Ouvrages d’art : 9 barrages.Agriculture : 25% du secteur agricole et région la plus fertile de Tunisie.Eau potable : Principale source pour plus de 3,8 millions d’habitants comprenant les habitants de la Medjerdaet du Grand Tunis (Tunis et Ben Arous) ainsi que d’autres régions limitrophes. Ces dernières dépendent plus oumoins ponctuellement des ressources en eau de la Medjerda mais ne sont pas incluses dans l’analyse.15. Le Bassin de la Medjerda (Encadré 3.1 et Figure 3.1) est alimenté par 4 affluents ou Oueds sur la rivegauche et 5 Oueds sur la rive droite de la rivière. Le fleuve est pérenne et a un débit moyen annuel de29 m 3 /s avec de larges variations saisonnières. Cependant, ce bassin subit une hydromorphie enprofondeur et une salinisation due à la stagnation des eaux de ruissellement qui sont salés.L’hydromorphie et la salinité sont la cause de la dégradation des sols qui peut atteindre jusqu’à 60%10 L’étude sur la Gestion Intégrée du Bassin. Rapport final sur la Régulation des Inondations dans le Bassin de la Medjerda,Résumé, (Janvier 2009 Nippon Koei Co. Ltd.)11 Etude de Faisabilité : Gestion des Déchets Municipaux de la Vallée de la Medjerda ANGed 2010.12 Ibid.TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 18


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Uniondes terres dans la région contribuant en conséquent à la sédimentation des réservoirs de barrages et àune baisse de leur capacité. Ainsi, d’habitude, les eaux de ruissellement et de drainage, enrichies enéléments solubles, s’écoulent vers les parties basses des bassins versants et dans le cas de laMedjerda, le bassin versant devient un exutoire et les sels migrent alors vers l’aval du bassin portantnotamment préjudice à la qualité de l’eau potable et à la productivité agricole.16. De même la construction de 9 barrages sur la rivière et sur ses affluents a modifié son régimed’écoulement. Ces barrages sont essentiellement utilisés pour le stockage des eaux en période decrues, pour régulariser leur évacuation pour les besoins d’agriculture et d’irrigation et d’utilisation deces eaux pendant les périodes de sécheresse (Tableau 3.1). Due à de fortes érosions aux alluvions ducours d’eau et à un manque adéquat de régime forestier, ces barrages ont subi des envasements quiont diminué leur capacité de stockage, de même il est prévu qu’à cause des changements climatiques,ces capacités de stockage diminueront de 30% à 40% d’ici 2030.Tableau 3.1 : Envasement des barrages de la Medjerda, 1950-2010Barrage BassinversantCapacitéinitialeMise eneauPuissanceHEinstalléeEnvasementdepuis lamise en eaukm 2 Millions Année MW Millions dede m 3 m 3Nébeur-MellègueEnvasementen 2010Pourcentaged’envasement depuisla mise en eauMillions de%m 310.300 182 1954 13,0 122 2,5 67Ben Métir 103 62 1954 9,0Kasseb 101 82 1968 0,7 3 0,2 3Bou Hertma 390 178 1976 6 0,2 5Sidi Salem 7.950 814 1981 36,0 171 6,8 21Siliana 1.040 70 1987 17 1,1 24Lakhmess 127 8 1966 1 0,0 12Rmel 232 4 2002Laaroussia 1950Total 20.243 1.399 58,7 319 10,8 0,8%Source : Données fournies par le MdA, Barrages et Grands Travaux Hydrauliques, Direction de l’Exploitation desBarrages et Maintenance des Ouvrages Hydrauliques (2010).17. Le plus grand barrage de la Tunisie qui est celui de Sidi Salem est sur la Medjerda qui couvre plus de7.950 km 2 . D’une hauteur de 54 mètres et d’une capacité atteignant 750 millions de m 3 avec unesurface de réservoir de 4.300 ha, il est muni d’une centrale hydroélectrique de 20 MW et unévacuateur de crue. 13 Plusieurs autres barrages réservoirs contribuent à contrôler les eaux de cebassin dont notamment les deux ouvrages mis en service en 1954 : Nébeur sur l’Oued Mellègue, quicouvre 10.300 km 2 et qui est très fortement envasé à présent avec 122 millions de m 3 de capacitéperdue depuis 1954 sur 182 millions de m 3 au départ (mais 188 sur 306 des cotes des petiteshydroélectricités), et Ben Métir, contrôlant 103 km 2 du bassin versant dans une zone de fortepluviométrie avec une eau de très bonne qualité. Les barrages de Sidi Salem, Nébeur, Bou Hertma etSiliana ont notamment un rôle important pour la gestion des crues et la lutte contre les inondations, etfournissent de l’eau régularisée aux utilisateurs en aval. Les barrages de Kasseb, Lakhmess et Rmelproduisent en partie de l’électricité et sont notamment destinés à l’irrigation. Cependant, les cotes despetites hydroélectricités augmentent la sédimentation des lits des rivières en aval et affectent labiodiversité. Enfin, le Barrage de Laaroussia sert à l’irrigation et à l’eau potable à travers : le Canal deTaulierville (ou Grand Canal) construit en 1956 avec une longueur de 56 km, une capacité de 13m 3 /s,qui sert à l’irrigation des anciens périmètres de la basse vallée de la Medjerda de 31.000 ha ; le sousréseau de la Basse Vallée de la Medjerda sert à l’irrigation des nouveaux périmètres de 6.000 ha ; et lesous réseau du Canal Medjerda – Cap-Bon qui est exploité depuis 1984 avec une longueur de 120 km,13 Site web de Wikipedia: .TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 19


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Unionun débit de départ de 16m 3 /s et un débit à l’extrémité de 8,8 m 3 /s et se termine à la station detraitement de Belli (voir SONEDE ici-bas).18. La production hydroélectrique (HE), qui est concentrée au nord de la Tunisie, est fortement corrélée àla pluviométrie dans le Nord-est et Nord-ouest de la Tunisie entre les années 2000 et 2010 (coefficientde corrélation de 0,85). La moyenne annuelle sur la période est de 89 millions de kW/h avec unemoyenne de 0,7% de la production totale d’électricité.Figure 3.1 : Bassin de la MedjerdaNote : 6 des 9 barrages sont simplement indiqués.Source : ANPE Comité de Coopération Marseille Provence Méditerranée Septembre 2011.19. L’Oued de la Medjerda 14 a été soumis depuis 1973 à des périodes de crues intensives qui ont étédévastatrices sur les deux cotés de la rivière et submergeant des villages notamment la région deBoussalem dans le gouvernorat de Jendouba ainsi que plusieurs autres zones environnant l’oued de laMedjerda comme Jdaida et El Battan dans le gouvernorat de Manouba. Vu les débits élevés et aigus,les barrages tels que celui de Sidi Salem et celui de Mellègue ont nécessité des lâchers de volumes decrues allant jusqu’à 750 m 3 par seconde causant un débordement des lits du fleuve qui a étéaccompagnés par le transport de volumes importants de sédiments le long du lit du fleuve contribuantainsi à l’accroissement des inondations, à l’augmentation de la « délta-isation » de l’embouchure dufleuve 15 (un engraissement équivalent à 6,2 km 2 durant le 20 ème siècle) et affectant ainsi labiodiversité.14 L’Etude sur la Gestion Intégrée du Bassin Axée Rapport final sur la Régulation des Inondations dans le Bassin de la MedjerdaRésumé Nippon Koei Co., Ltd. S-4 Janvier 2009.15 Jebari et al. (2012).TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 20


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union3.2 POLLUTION DU BASSIN DE LA MEDJERDA20. La pollution de la Medjerda se caractérise par une pollution agricole, industrielle et urbaine. 16 Lapollution agricole est due à des concentrations des phosphates, nitrates et engrais due à la productiondes légumes, fruits et céréales et à l’élevage des bovins. De même, l’irrigation des terres engendreune salinité qui dépasse le seuil de 0,2 g/litre de la réglementation européenne pour l’eau potablecontre 1% à 1,5% pour la réglementation tunisienne. Cette salinité est due à la salinité des eauxsouterraines qui varie de 1,5 à 2 g/litre et peut atteindre jusqu’à 5 à 7 g/litre, et aussi à l’intrusion deseaux marines. Face à la salinisation des eaux dans quelques périmètres de la région du Cap-Bon, lesagriculteurs sont acculés à mélanger l’eau souterraine avec l’eau du réseau public, de meilleurequalité, mais d’un coût plus élevé. Le drainage contenant des pesticides et nitrates utilisées pour lesactivités agricoles a été estimé à 2.213m 3 /jour.21. La pollution industrielle est principalement due à l’industrie agro-alimentaire telle que la fabricationdes produits laitiers et fromages, la transformation des olives (huile) et tomates et la production desucre. Les rejets industriels non raccordés au réseau de l’ONAS sont estimées à 221 m 3 /jour. Cetteindustrie représente 90% des rejets industriels et constitue 5% des rejets dans les cours d’eau de laMedjerda. D’autres industries telles que le secteur du textile et des industries de plastiques etautomobiles génèrent des rejets de 0,44% dans le cours d’eau. Ces rejets liquides estimés à 221m 3 /jour contribuent à un niveau élevé de la Demande Chimique d’Oxygène (DCO).22. La pollution urbaine domestique est due principalement à des rejets des eaux usées urbaines nontraitées et estimées à 1,27 millions de m 3 /an et à des rejets des eaux traités des 19 stationsd’épuration de l’ONAS estimés à 12 millions de m 3 /an. Les charges polluantes rejetées dans les coursd’eau sont de 886 kg/jour de Demande Biologique d’Oxygène (DBO 5 ), soit 2.142 kg/jour d’azote et 315kg/jour de phosphore. Ces charges sont responsables de l’eutrophisation observée sur les retenuesdes barrages de Sidi Salem et de Siliana. De plus, les eaux usées des villages ne sont pas traitées. Lesanalyses bactériologiques ont montré des quantités de germes fécaux dépassant 11.000 coliformestotaux/100 ml dans les points d’eau de Jandouba, Bou Salem, la Station de Traitement des EauxPolluées (STEP) de Béja et de l’Ouest de Siliana.23. La pollution urbaine est aussi due à une partie des déchets solides estimés à 149.000 tons par an pourles 4 gouvernorats Nord-ouest de la Medjerda. 17 Ce chiffre est triplé lorsque les 6 gouvernorats de laMedjerda sont considérés. La collection des déchets, qui représente 0,71 kg/jour/habitant enmoyenne, a un taux de couverture quasi absolu dans les centres urbains, périurbains et certainescommunes (couvrant à peu près 30% de la population du Bassin). C’est cependant la gestion aprèscollecte qui pose problème. Ainsi, les déchets collectés dans les 4 gouvernorats Nord-ouest sontenfouis dans 38 décharges répertoriés par GIZ (2011) : 7 décharges (dont Béja, Mejez el Bab, Jandoubaet Ain Drahem mises en service en 1999) sont considérées semi-contrôlées mais sont effectivementdes décharges sauvages au niveau de leurs impacts sur l’environnement avec une mauvaise gestion del’enfouissement, des lixiviats (débordement des bassins et rare traitement par l’ONAS) et du dégazage(méthane) ; 24 décharges municipaux sont considérés sauvages et situés sur les rives de la Medjerdaet ses affluents ; et 7 décharges, qui sont apparemment institutionnellement orphelins, sont aussiconsidérés sauvages. Les déchets de ces décharges génèrent une quantité importante de lixiviat quis’écoule dans les zones périphériques et les oueds limitrophes. A cela s’ajoute les boues des 19 STEPsde l’ONAS (5.580 tonnes de matières sèches de boues stabilisées et de qualité conforme aux normesdu pays dont une partie est utilisée comme engrais) qui sont, soit stockées dans l’enceinte des STEPs,soit rejetées dans les oueds et parfois mélangées avec les lixiviats. Par ailleurs, les débris de ladestruction/construction (49.000 tonnes) sont aussi déchargés en partie dans ces décharges alors quele reste finit dans les terrains vagues, en pleine nature ou dans les oueds. Enfin, les déchets agricoleset les déchets agro-industriels présentent une opportunité de génération d’électricité mais sont pour16 Caractérisation des pollutions de l’Oued Medjerda en Tunisie, Comité de Coopération Provence Méditerranée, Agence del’eau, COPEAU, ANPE, septembre 2011.17 Etude de Faisabilité : Gestion des Déchets Municipaux de la Vallée de la Medjerda ANGed 2010.TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 21


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Unionla plupart déjà recyclés. Un début de recyclage du plastique est effectué par ECO-lef avec un peumoins de 600 tonnes recyclés en 2010. S’inscrivant dans le Programme National de Gestion Intégrée etDurable des Déchets solides, une étude de GIZ a repris les grandes lignes d’une étude de préfaisabilitéréalisée en 2005 pour mettre en place un système centralisé de gestion des déchets comprenant aumoins deux décharges et des centres de transfert, afin de permettre la gestion des déchets générésdans 38 communes.24. La pollution rurale émanant des déchets liquides et solides reste problématique dans le Bassin de laMedjerda. Ainsi le taux de couverture pour l’assainissement amélioré ne dépasse pas 5% alors que lesdéchets solides ne sont pas collectés augmentant ainsi le risque de drainage affectant le Bassin. Parailleurs, les déchets agricoles et les déchets agro-industriels présentent une opportunité de générationd’électricité mais sont pour la plupart déjà recyclés.25. Pour ce qui est des paramètres liés à la qualité de la ressource, 18 le bassin a une eau de qualité variableselon les oueds et le climat en 2010 mais est considérée en général passable. La salinité des eaux desoueds est très fluctuante et tend à baisser après des inondations mais remonte en période desécheresse (voir ici bas et Figure 3.2). Les résultats de l’oxygène dissous se conforment aux normes àl’exception de l’Oued Kasseb du fait des rejets chargés en matières organiques provenant desindustries agroalimentaires. Les valeurs de la DCO sont d’habitude inférieures à la norme à l’exceptionde l’Oued Kasseb et de l’Oued Jdaida. Les matières en suspension sont en général toutes supérieures àla norme surtout pour les oueds Battan, Jdaida et Gantaret Bizerte. Néanmoins, la pollution en DCOchargée par les matières en suspension n’est pas organique pour ces 3 oueds. Pour ce qui est desnitrates, l’ensemble du bassin est de qualité passable avec des pointes dans les Oueds Kasseb, Béja,Siliana, Kalled et Zarga surtout en décembre qui peuvent favoriser l’eutrophisation. Les concentrationsdes matières phosphorées dépassent les normes et les eaux sont majoritairement de mauvaise à trèsmauvaise qualité dues aux effets de lessivage des terres agricoles qui sont très chargées en engrais parles inondations. L’analyse bactériologique dénote des eaux de qualité passable avec Jendouba, BouSalem, STEP Béja et Siliana étant particulièrement impactés par la présence de germes fécaux àgrandes quantités. Ce dépassement touche les coliformes totaux et les entérocoques témoignantd’une éventuelle contamination par les eaux des égouts. Néanmoins, la présence d’entérocoques àdes nombres assez élevés montre qu’il y a une contamination assez ancienne des eaux. 1926. Concernant les sédiments superficiels le long de la Medjerda, les analyses ont permis de confirmer uneprévalence variable surtout de métaux lourds et PCB dans les sédiments. Par exemple, l’Oued Kassebprésente une très forte contamination par le PCB et les métaux lourds, principalement par l’arsenic, lecadmium, le plomb et le zinc, 20 mais aussi par le cuivre, l’antimoine et le baryum. 21 Ces métaux lourdsproviennent soit des activités industrielles hors agro-alimentaires, des engrais utilisés dansl’agriculture tels que l’arsenic et le cuivre et les déchets dans les décharges sauvages ainsi que les 12anciennes mines de plomb, zinc, fer et cadmium.27. Ainsi, la quasi-totalité de ces mines, dont l’exploitation a débuté à la fin du XIX ème siècle, ont étéabandonnées dans la région de la Medjerda au fil de ces dernières décades. Reste : la production deminerais de fer à Jerrissa dans le gouvernorat du Kef (107.000 tonnes en 2010) ; la production deminerais de fer (363.690 tonnes), de zinc (76.560 tonnes) et de plomb (9.890 tonnes) de Bougrinetoujours dans le Kef ; et la réouverture prochaine des mines de phosphates de Sra Ouertane dans legouvernorat du Kef. 22 Cependant divers études mettent en évidence le risque persistant de transfertde métaux lourds dans la chaine alimentaire en aval des anciennes mines comme par exemple des18 Caractérisation de la Pollution dans l’Oued de la Medjerda (2011).19 Ibid.20 Hélali M.A. et al. 2009. Revue Méditerranéenne de l’Environnement 3 (2009) 485-497 496.21 Ibid.22 USDI (2012).TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 22


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Unionteneurs en plomb, zinc et cadmium très élevés en aval de l’ancienne mine de l’Akhouet dans legouvernorat de Siliana. 2328. Concernant les ressources en eau de surface, la salinité mesurée dans le cours principal estglobalement élevée (Figure 3.2). Ceci est principalement dû aux apports en eau provenant desaffluents de la rive droite (Oueds de Siliana et Tessa) dont la salinité est élevée mais également àl’absence de crues durant cette période et à la baisse du niveau de l’eau de la Medjerda parévaporation se traduisant par une concentration saline. Par contre, c’est au niveau de l’Oued Kasseb(rive gauche) que l’on trouve la salinité la plus faible. Par ailleurs, la salinité augmente sensiblement endécembre par rapport au mois de mars. 24 Toujours est-il que la Tunisie a réalisé plusieurs mises envaleur de sols affectés par les sels surtout au centre et au sud du pays acquérant ainsi une uniqueexpérience dans le domaine.Figure 3.2 : Salinité des sols et de l’eau dans le Bassin de la MedjerdaSource : Hachicha (2007) ; et Copeau Bulletin No. 2 (2008).29. Concernant la salinité des sols, la pénurie et la variabilité de la pluie et la forte évaporation affectentl’eau et l’équilibre des sels dans les sols ou plusieurs parties du bassin de la Medjerda sont constituéesde sels solubles. Ainsi, les eaux de ruissellement et de drainage, enrichies en éléments solubles, quisont d’origine naturelle et/ou anthropogénique (eaux de ruissellement de l’eau d’irrigation chargéed’azote), s’écoulent vers les parties basses des bassins versants. 25 Selon la Figure 3.2, la région deJendouba et la basse Medjerda ont des sols peu évolués faiblement salés à l’exception du versant de larive gauche (Siliana et Tessa) et l’embouchure du fleuve qui comprennent des sols à alcali très salées.30. En résumé, la qualité de l’eau et des terres agricoles est affectée par la salinité avec une incidence surla qualité de l’eau du Grand Tunis (teneur en sel) et la productivité agricole dans certains endroits duBassin. Selon la saison (humide ou sèche dont l’intensité et la fréquence seront exacerbées par leschangements climatiques), l’érosion le long de la Medjerda affecte la capacité de stockage desbarrages et la gestion de ces derniers durant les grandes crues nécessitent des lâchers qui inondent lesplaines agricoles en aval, sédimentent les lits des oueds, « délta-ise » les zones cotieres et affectent labiodiversité. Aussi, la qualité de la ressource en eau est largement affectée par les sources de pollutionhydrique d’origine anthropogénique et se synthétisent comme suit:- les rejets d’eaux industrielles non raccordées au réseau de l’ONAS;- les rejets des eaux traités issues des STEPs ;- les rejets des eaux usées urbaines non traitées ;- les drainages des eaux usées rurales non traitées ;- les drainages des pesticides, phosphates et nitrates utilisés par les activités agricoles;23 INGREF. 200-. Etudes de la mobilité des métaux lourds à partir des rejets miniers du site l’Akhouat.24 Copeau Bulletin No.2 (2008).25 Hachicha (2007).TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 23


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union- les drainages des eaux usées dus aux activités d’élevage;- les drainages des abattoirs ;- les transferts des métaux lourds des anciennes mines et d’une mine toujours en activité ; et- les drainages issus des déchets solides et des lixiviats surtout durant la saison des pluies.3.3CADRE ORGANISATIONNEL ET INSTITUTIONNEL DU BASSIN DE LAMEDJERDA31. Les principales institutions publiques responsables de la gestion et/ou contribuant au contrôle de lapollution du bassin de la Medjerda sont:A. Le Ministère de l’Agriculture ;B. Le Ministère de l’Environnement (MdE) ; etC. Le Ministère de la Santé Publique (MdSP).3.3.1 Ministère de l’Agriculture32. Conformément à l’article 2 de décret No. 2001-419, le MdA est chargé de la gestion de l’eau. Il estaussi responsable des activités agricoles, des ressources naturelles, de la conservation des sols, dudomaine végétal et de la foresterie ainsi que la gestion des grands barrages. Le Ministère mène sesfonctions au siège central par les directions centrales, et à l’extérieur du siège par des institutionssemi-autonomes telles que les Commissariats Régionaux au Développement Agricole (CRDA), l’Officede Développement Sylvo-Pastorale du Nord-ouest (ODESYPANO) et d’entreprises publiques telles quela Société Nationale d’Exploitation et de Distribution des Eaux (SONEDE). Pour la Medjerda, lesdirections générales et institutions suivantes sont impliquées au niveau central :a) La Direction générale des Barrages et des Grands Travaux Hydrauliques (DGBGTH) est responsablede la gestion, la régularisation et le suivi de la qualité des eaux des barrages et de leursinfrastructures. La DGBGTH est responsable de la mise en œuvre de la politique des barrages etprépare un rapport journalier sur l’état des barrages, leur capacité, leur niveau d’envasement qui n’apas été maitrisé lors de leur construction. Avec l’assistance de la JICA, la DGBGTH a préparé uneétude Relative à la Gestion Intégrée du Bassin Axée sur la Régulation des Inondations dans le Bassinde la Medjerda. L’objectif principal de cette étude est de préparer un plan directeur sur la gestionintégrée du bassin axé sur l’inondation de l’Oued de la Medjerda.b) La Direction Générale des Ressources en Eau (DGRE) en eau est responsable du réseauhydrométrique de la Medjerda et de ses eaux de surface et souterraines. La DGRE fait le suivi de lasalinité des eaux et des nitrates de la Medjerda à des fins agricoles et d’irrigation.c) La Direction Générale de l’Aménagement et de la Conservation des Terres Agricoles (DGACTA) estresponsable de l’évaluation des ressources naturelles, la conservation des sols, la préservation desaspects hydrologiques et hydrogéologiques. La DGACTA a commencé à préparer les inventaires desbassins versants et la caractérisation des sols. La DGACTA fait le suivi de ses activités se basant sur 5indicateurs pour la budgétisation des objectifs tel que le pourcentage : (i) des terres agricoles étudiéset suivies ; (ii) les terres agricoles irriguées ; (iii) les terres aménagés par la CES ; (iv) les terresaménagés et entretenues ; et (v) les terres agricoles dont la vocation a changé.d) La Direction Générale du Génie Rural et de l’Exploitation des Eaux (DGGREE) assure les études, lagestion et la distribution de l’eau agricole dans les périmètres irrigués y compris les eaux usée traités(EUTs) ainsi que l’eau potable dans le milieu rural dispersé. L’eau d’irrigation était plutôt dirigée versles grands travaux hydrauliques et pas assez vers les petites et moyennes hydrauliques qui sonttoujours confrontés à des problèmes fonciers dus au manque d’études socio-économiques.TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 24


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Unione) La Direction Générale des Forêts (DGF) a pour mandat de veiller à la protection et la gestion dudomaine forestier de l’État conformément au code forestier refondu (Loi 88-20 du 13/04/1988) ainsique les décrets et avis y afférant. La DGF possède aussi des directions dans les gouvernorats de laMedjerda. La DFG est le point focal pour l’adaptation aux changements climatiques et responsablede la stratégie sylvo-pastorale qui inclue le reboisement des bassins versants des barrages et des lacscollinaires dans l’Oued de la Medjerda.f) La Direction Générale des Pesticides Agricoles (DGPA) est responsable de l’importation et le suivi despesticides, des analyses des résidus des pesticides dans l’acériculture et l’arboriculture.g) La SONEDE est une entreprise publique à caractère industriel et commercial dotée de l’autonomiefinancière et sous tutelle du MdA. Elle est responsable de la production et la distribution de l’eaupotable ainsi que la gestion des eaux industrielles. Pour l’Oued de la Medjerda, le complexe de GhdirEl Golla (GEG) situé au nord-ouest de la Capitale maintien une réserve en eau brute permettant lasécurisation de l’alimentation, assure le traitement des eaux potables nécessaires au Grand Tunis(gouvernorats de Tunis, de l’Ariana, de Ben Arous et de la Manouba) et fournit un appoint pour leCap-Bon (gouvernorat de Nabeul) et les gouvernorats de Zaghouan et Bizerte selon les besoins. Ceseaux proviennent de deux barrages de Sidi Salem sur l’Oued de la Medjerda ainsi que des barrages duNord-ouest qui passent par le canal Medjerda/Cap-Bon. La capacité de production du complexe estde 600.000 m³/jour. Le complexe GEG, qui entreprend des analyses physico-chimiques à l’entrée et lasortie du complexe, produit une eau de bonne qualité avec un taux de détection infirme de 1,5% etqui est bien en deçà des normes de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) de 5%. Une gestionefficace et ingénieuse du complexe GEG, qui repose sur un mélange d’eau en provenance du CanalMedjerda (Medjez El Bab), le Barrage Kasseb (Amdoun) et le Barrage Béni Métir (Fernana), assureune eau potable sans contamination bactériale après traitement mais des problèmes peuvent seposer lors de la distribution de l’eau qui fait que cette dernière est des fois contaminée par desinfiltrations comme par exemple lors de travaux de réparation du réseau. De plus, deux stations detraitement des eaux de Belli avec une capacité totale de 80.000 m 3 /jour se trouvent au sud de ladélégation de Grombalia, à 42 km de Tunis. L’eau brute en provenance des barrages des Eaux duNord (Joumine, Sidi Salem et Sejnane) via le canal Medjerda/Cap-Bon est traitée au niveau de cesstations et permet l’alimentation les régions du Cap-Bon, du Sahel (gouvernorats de Sousse, deMonastir et de Mahdia) et de Sfax. Aussi, la station, située dans la délégation de Aïn Draham, traiteles eaux du barrage de Ben Métir, produit un volume journalier de 110.000 m 3 /jour véhiculé versTunis et permet, en cours de route, d’alimenter en eau potable plusieurs villes et villages du Nordouesttunisien. Tout cela pour dire qu’il y a un jumelage des ressources en eau de plusieurs bassinsversants et qui desservent le Grand Tunis ainsi que des régions avoisinantes. Ce jumelage ne permetpas de faire une distinction précise quant à l’origine de l’eau mais cela permet entre autre de réduirela salinité de l’eau potable surtout en été qui est destinée au Grand Tunis et à ses Alentours.h) La Société d’Exploitation du Canal et des Adductions des Eaux de Nord (SECADENORD) assure lefonctionnement, la gestion, l’exploitation et l’entretien du canal et des conduites de transfert deseaux des barrages de Sidi Salem, du Lac Ichkeul, et de l’extrême Nord de la Tunisie vers leurutilisation. Cette Société est responsable de la répartition et de la vente des eaux des barrages auxdifférents organismes tels que la SONEDE et les CRDA (voir ci-dessus). La SECADENORD vend à laSONEDE le m 3 d’eau à 0,37 DT qui le revend à l’usager à 1,45 DT le m 3 pour la première tranche. LaSONEDE couvre le déficit de sa propre trésorerie : en effet le coût moyen de revient est de 7,16 DTalors que le coût moyen de vente est de 5,62 DT par m 3 . Les tarifs ont été bloqués à partir de 2005mais une augmentation a été autorisée en 2010.i) L’Institut National Agronomique de Tunisie (INAT) est un établissement d’Enseignement et deRecherche Agronomique sous la double tutelle du MdA et du Ministère de l’Enseignement Supérieur.L’INAT a conduit des analyses physico-chimiques ainsi que des analyses biologiques sur les nitrates,ortho-phosphates et nitrites. Le centre entreprend une évaluation des risques de la qualité des eauxde la Medjerda qui sera complétée en 2013.TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 25


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union33. Les institutions suivantes sont impliquées dans le bassin de la Medjerda au niveau régional et local :a) Les CDRA sont chargés de la mise en œuvre de la politique agricole au niveau local et régional et sontplacés sous la tutelle de MdA. Les CRDA exercent les missions de l’agriculture et en relation avec legouverneur conformément à la législation et à la réglementation en vigueur. Les CRDA réalisent lesopérations d’apurement foncier et suivent les opérations de la réforme agraire des terres agricoles.Ils sont aussi responsables de gérer les infrastructures hydro-agricoles et d’alimentation desdifférents périmètres. Les 4 CRDA, qui couvrent les 4 gouvernorats administratifs de l’Oued, sont lesreprésentants des services centraux du MdA.b) L’ODESYPANO est une entité, semi-autonome sous la tutelle du MdA et est un EtablissementPublique à Caractère Non-Administratif depuis 1996. Son mandat est la mise en œuvre de lapolitique agricole dans les zones montagneuses et forestières du Nord-ouest et de protéger lesécosystèmes vulnérables et de développer les infrastructures rurales dans cette région. C’est unestructure décentralisée siégeant à Béja avec la juridiction régionale d’exécuter les politiques dedéveloppement national dans les 6 gouvernorats de Béja, Jendouba, Le Kef, Siliana, Ariana etManouba qui sont traversés par la Medjerda. L’ODESYPANO et les CRDA des 6 gouvernorats del’Oued de la Medjerda collaborent étroitement cependant les activités et investissements des zonesmontagneuses relèvent de la responsabilité de l’ODESYPANO tandis que les activités etinvestissements dans les plaines et les prairies sont gérées pas les CRDAs.3.3.2 Ministère de l’Environnement34. Le MdE a pour mandat la protection des ressources naturelles et la lutte contre la pollution, à laprotection de la qualité de la vie et la lutte contre les impacts des changements climatiques et de ladésertification. Ce Ministère est aussi impliqué dans les investissements et le contrôle de la pollution àtravers :a) La Direction Générale de l’Environnement et de la Qualité de Vie (DGQEV) est une des directionsclés pour formuler et mettre en œuvre la politique environnementale nationale. La DGQEV aentrepris un nombre d’études qui incluent l’Oued de la Medjerda, dont l’inventaire des principalessources potentielles de pollution ainsi que la mise en place d’un réseau national de surveillance de lapollution des eaux, qui incluent 25 stations de surveillance au long du cours d’eau de la Medjerda, lastratégie et le plan d’action de la biodiversité, les plans d’ aménagement des parcs nationaux, laStratégie nationale d’adaptation de l’agriculture tunisienne et des écosystèmes aux changementsclimatiques (avec l’assistance de la GIZ), santé et changement climatique ainsi que les études desmargines et décharges sauvages au niveau national. La DGQEV participe aussi à la réalisation duProjet d’investissement dans le Secteur de l’Eau (PISEAU) II qui est financé par la Banque mondiale,l’Agence française de Développement et la Banque africaine de Développement et qui inclut lesquatre CRDA du Nord-ouest.b) L’Agence Nationale de Protection de l’Environnement 26 (ANPE) a pour mandat la lutte contre toutesles sources de pollution et de nuisance ainsi que le contrôle et suivi des rejets polluants et desinstallations de traitement desdits rejets. Le département de contrôle et suivi de la pollution estresponsable de la surveillance et du contrôle de la pollution de l’air, de l’eau et des sols. Cedépartement au sein de l’ANPE avec le concours de l’université de Liège ont mis en œuvre le projetCOPEAU qui est un Réseau de Contrôle de la Pollution de l’Eau. Le département a publié un rapportexhaustif Caractérisation des pollutions de l’Oued Medjerda en septembre 2011 en collaboration avecle Comité de Coopération Marseille Provence Méditerranée. Ce rapport, qui a été utilisé pour l étudedu coût de la dégradation des ressources en eaux, a identifié les sources de la pollution tout au longde l’Oued de la Medjerda, a mesuré la qualité des eaux de surfaces du point de vue physico-chimiqueet bactériologique ainsi que la qualité physico-chimique des sédiments en surface. Le département a26 Site web de l’Agence National de Protection de l’Environnement : .TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 26


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Unionaussi procédé avec l’Université de Liège-Aquapôle à une étude de faisabilité 27 d’une méthodologie demodélisation du bassin versant de la Medjerda en vue d’utiliser le modèle PEGASE développé parl’Aquapôle, pour établir une relation pression/impact sur les charges de pollution et la qualité del’eau de la Medjerda. Le rapport a conclu que la modèle PEGASE peut s’appliquer moyennantl’adaptation du modèle au contexte local du bassin.c) L’Office National de l’Assainissement (ONAS) a pour prérogative la lutte contre les sources depollution hydriques, ainsi que la planification, la gestion, l’exploitation et le maintien des stationsd’assainissement au niveau des zones urbaines. L’ONAS a un plan pour l’assainissement dans lemonde rural et plus généralement dans les villages de plus de 4.000 habitants en 2021. Une étudepilote de l’assainissement rural a montré l’ampleur du problème : presque la moitié de la populationn’est pas accordée à un réseau d’assainissement et 20% de la population utilise encore des fossesseptiques. Aussi le problème des rejets industriels n’a pas encore été résolu et les stationsd’épuration continuent à recevoir des rejets industriels mélangés aux eaux usées domestiques sansprétraitement. Il existe aussi un vide institutionnel concernant la mise en place et gestion desstations d’épurations dans les villages de plus de 4.000 habitats. Ces villages ne relèvent ni du mandatde l’ONAS, de la DGGREE ou de la SONEDE.d) L’Agence Nationale de Gestion des Déchets (ANGed) est un établissement public crée en 2005 sousla tutelle du Ministère de l’Environnement et doté de la personnalité civile et de l’autonomiefinancière. Sa mission est de planifier, promouvoir et accompagner les collectivités locales dans lagestion durable des déchets et principalement dans l’enfouissement et le traitement des déchetsménagers. Avant l’établissement de l’ANGed; quatre décharges semi contrôlées ont été construitesdans la vallée de la Medjerda Béja, Jendouba, Medjez el Bab et Siliana avec l’assistance de lacoopération technique allemande et gérées principalement par l’ONAS. Le Gouvernement allemanda donné son accord de principe en 2005 pour le cofinancement d’un système pour la gestion intégréedes déchets municipaux dans la région de la Vallée de la Medjerda. Une étude de préfaisabilité a étéréalisée en 2007 et qui a été suivie par une étude de faisabilité 28 qui a été complétée en juillet 2010.Cette étude propose de traiter tous les déchets municipaux urbains (ménagers, plastiques, boues desSTEPs, déchets industriels banals et déchets d’activités sanitaires) d’une quantité annuelle moyennede 224.537 tons. Cependant, les déchets ménagers ruraux ne seront pas pris en considération.3.3.3 Ministère de la Santé Publique35. Le MdSP 29 a pour mandat la planification, la mise en œuvre et le contrôle de la politique de la santépublique dans les domaines de la prévention, des soins, du médicament, des stupéfiants et deslaboratoires, et de la réadaptation. L’une des attributions dans le domaine de la prévention est deprévoir et éviter des répercussions sur la santé de la population et notamment dans, de l’eau deconsommation. Le Ministère procède à des analyses systématiques de la qualité de l’eau potable à lasortie des stations de traitement jusqu’au robinet. Les eaux de la Medjerda sont des eaux riches enmatières organiques et sensibles aux germes. Cette eau est traitée au niveau de la GEG moyennant lapré-chloration qui peut donner un effet néfaste pour ce qui est de la santé et pour laquelle laperformance doit être améliorée sans la pré-chloration. Cette amélioration est sous étude avec laSONEDE.3.3.4 Conclusions36. Les diagnostics et analyses qui ont été entrepris par ce grand nombre d’institutions permettent detirer trois conclusions :27 J-F. Deliège, T. Bourouag, C. Blockx, X. Detienne, E. Everbecq, A. Grard, rapport sur l’étude de modélisation à l’échelleglobale du bassin versant de la Medjerda, Aquapôle Campus de l’Université de Liège, Septembre 2009.28 Etude de Faisabilité : Gestion des Déchets, Municipaux de la Vallée de la Medjerda, Phase 1 – Diagnostic de la SituationActuelle et Définition des Objectifs, juillet 2010.29 Site web : .TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 27


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European UnionL’intensification des ressources naturelles (notamment eaux et sols) et l’envasement des barragessont plus importants que la pollution hydrique.Les institutions et agences chargées des programmes et rapports techniques sur le bassin de laMedjerda travaillent chacune dans un secteur bien défini, cependant, la coordination et les échangesd’information et d’expérience sur le bassin sont faibles et des renforcements horizontaux entre cesinstitutions sont à considérer.Les appréciations qualitatives et quantitatives des impacts sur les ressources naturelles sontgénéralement bien cernées d’un point de vue technique, cependant, les évaluations économiques deces impacts sont quasiment inexistantes.37. C’est suite à ce manque d’évaluations économiques des impacts que s’inscrit l’évaluation des coûts dela dégradation et dans certains cas de la restauration des ressources en eau du bassin de la Medjerda.Cette évaluation permet ainsi de quantifier, même de façon approximative, et de donner un ordre degrandeur des coûts économiques associés aux impacts environnementaux pour en tirer un manque àgagner régional et national. Cette évaluation permet également, à travers la ventilation sectorielle descoûts de dégradation et de la rentabilité des alternatives du coût de la restauration, d’aider lesdécideurs à établir des priorités sectorielles.TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 28


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union4. Revue des Coûts de la Dégradation Environnementale en Tunisie38. De nombreuses études sur la dégradation de l’environnement à l’échelle nationale, régionale etsectorielle ou sur les avantages tirés suite à une réduction de la pollution ont été réalisées en Tunisieau cours des douze dernières années. Les résultats de ces évaluations, qui couvrent d’habitude uneannée de base, sont illustrés dans la Figure 4.1.39. Le projet METAP/Banque mondiale, 30 l’Economic Research Forum en Egypte et la Commissioneuropéenne ont estimé le coût de la dégradation de l’environnement au niveau national, en utilisantchacun des méthodologies différentes. Les résultats sont comme suit : En 2004, le METAP/Banque mondiale a publié le coût de la dégradation de l’environnement enutilisant les données de l’année 1999 couvrant 6 catégories : air ; eau ; déchets ; sols etbiodiversité ; zones côtières et patrimoine culturel ; et environnement global. 31 Ces coûts ontété estimés entre 383 et 662 millions de DT en 1999 par an, soit 1,5 à 2,7% du PIB, avec uneestimation moyenne de 522 millions de DT soit 2,1% du PIB. 32 A cela s’ajoute le coût desdommages sur l’environnement global estimé à près de 0,6% du PIB. Le coût de la dégradationdue à l’eau a été estimée à 0,61% du PIB soit de 153 millions de DT en 1999. En comparaison avecd’autres pays de la région, ces coûts sont relativement moins élevés, et sont en fait les plus bas entermes de pourcentage du PIB parmi les 7 pays de la Région du Machrek et du Maghreb où le coûtde la dégradation a été évalué. Cependant, ces coûts ne sont pas négligeables et indiquent que lesdommages les plus importants se situeraient dans deux domaines : (i) la santé publique, enparticulier en ce qui concerne les maladies hydriques liées au manque d’assainissement dans lemilieu rural , les maladies respiratoires liées à la pollution de l’air, et l’impact du manqued’élimination et de traitement des déchets ; et (ii) la productivité des ressources naturelles,notamment la perte de productivité agricole due à la dégradation des sols, et l’impact sur lesvaleurs immobilières dû au manque d’élimination et de traitement des déchets. 33 En 2007, la Banque mondiale a évalué la dégradation des eaux de surface, souterraines etcôtières à l’échelle nationale en Tunisie. 34 Les coûts ont été estimés à environ 0,5-0,7% du PIB,avec une moyenne de 0,6% du PIB ou 203 millions de DT en 2004. Le rapport a montré que laperte de la productivité agricole irriguée est la plus significative, suivie par celle due à lasurexploitation des eaux souterraines. L’agriculture est affectée principalement comme l’indiquela Figure 4.1 par la salinité (58%) ; suivi par la sédimentation des barrages (39%) mais les effets surl’agriculture dus aux eaux usées non traitées est faible (3%). En 2011, l’Economic Research Forum a ré-estimé le coût de la dégradation couvrant 3catégories : air ; eau (maladies hydriques) ; et dégradation des terres agricoles. 35 Les coûts ontété estimés à environ 2,5% du PIB total dont l’impact sur l’eau était aux environs de 0,41% PIB soit165 millions de DT pour les maladies hydriques en 2008. Malgré que cette estimation ait étécalculée 10 ans après celle de la Banque mondiale, cette évaluation est du même ordre degrandeur que celle estimée par l’étude de la Banque mondiale qui se réfère à 1999.30 Site web de la Banque mondiale: .31 Sarraf et al. (2004).32 En 1999 le PIB Tunisien était estimé à près de 25 milliards de DT alors qu’il est effectivement de 27,2 milliards de DT.33 Il est important de noter que la faiblesse relative du coût de la dégradation de l’environnement dû au problème de gestiondes déchets est essentiellement du au fait qu’il n’a pas été possible d’entamer une estimation exhaustive de l’impact desdéchets sur la santé et les ressources naturelles. Ainsi, l’impact du manque de traitement des déchets industriels ethasardeux n’est pas inclus dans l’estimation.34 Banque mondiale (2007).35 ERF (2011).TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 29


% du PIBSustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union En 2011, la Commission européenne a estimé les avantages accrus pour l’environnementcouvrant 5 catégories : air ; eau; nature ; déchets ; et environnement global. 36 Les avantagestirés ont été estimés à 4% du PIB de 71,6 milliards de DT en 2020 estimé au cas où la pollutionvenait à être réduite de ±50% en 2020 par rapport à 2008. La part de l’eau dans ces avantages aété estimée à 0,7% du PIB de 2020 soit 514 millions de DT comprenant les maladies hydriquesainsi que la dégradation des ressources en eau. En d’autres termes, dans le cas où la pollution nepourrait pas être réduite de 50% en 2020, le coût de la dégradation considéré comme un avantageperdu pourrait atteindre au minimum l’équivalent de 4% du PIB en 2020.40. En se basant sur l’ étude sectoriel susmentionnée et dans laquelle une partie importante de ladégradation de l’eau était aussi causée par les dommages des sédiments des bassins versants tels quel’envasement des barrages, la Banque mondiale a mené une étude spécifique sur la génération desavantages environnementaux pour améliorer la gestion des bassin versants en Tunisie 37 et plusparticulièrement dans le bassin versant de Barbara situé au nord du bassin versant de la Medjerda.L’étude a conclu que l’ensemble des pratiques de conservation des terres dans ce bassin tel que lereboisement avec les espèces d’eucalyptus, d’acacia et de chêne liège, a engendré pendant la période1994-2008 un avantage additionnel net pour le pays variant entre 3,3 et 23,8 millions de DT. De mêmel’envasement des barrages serait causé par les sédiments des bassins versants et non pas par l’érosiondes terres dont leurs sédiments sont déposés sur les pentes et n’atteignent pas nécessairement leréservoir du barrage Barbara.Figure 4.1 : Revue des coûts de la dégradation et des avantages environnementaux en TunisieCoût de la Dégradation des Ressources en Eau% du PIB de 2004Salinité de l'eauet engorgementdes sols58%Sédimentationdes barrages39%Insuffisance dutraitement deseaux usées3%4.54.03.53.02.52.01.51.00.50.0BMCoût de laDégradation 1999Dégradations et Avantages% du PIB% du PIB National dont EauBMCoût de laDégradation 2004Source : Sarraf et al. (2004) ; Banque mondiale (2007) ; ERF (2011) ; et EC ENPI (2011).ERFCoût de laDégradation 2008CEEvaluation desAvantages 202041. Les résultats des coûts de la dégradation environnementale ont montré les mêmes ordres de grandeurde la dégradation de l’eau en fonction du PIB (0,6-0,7% du PIB) malgré que ces études ne reposent passur les mêmes méthodologies, ne couvrent pas les mêmes et le nombre de catégories, et n’ont pas lamême année de base pour l’évaluation. Cependant, en valeur relative, ce ratio a été plus ou moinsmaintenu vu que le taux de croissance du PIB en Tunisie peut être supérieur au taux de croissance dela pollution comme par exemple le Programme National Anti-Diarrhée qui a diminué le coût de lamortalité infantile d’un facteur de 10 entre 1999 et 2004. 38 En valeur absolue, le coût de ladégradation augmentera vu que le PIB effectif aux prix courants 39 soit passé de 27,2 milliards de DT en1999 à 38,8 milliards de DT en 2004 pour atteindre 63,4 milliards de DT en 2010 malgré que le taux depollution soit supposé diminué, vu le programme ambitieux du gouvernement se rapportant à l’eaupotable, l’assainissement urbain et la gestion des déchets.36 EC ENPI (2011).37 Croitoru et al : Génération des bénéfices environnementaux pour améliorer la gestion des bassins versants en Tunisie,Banque mondiale, rapport No 50192-TN, Novembre 2010.38 Banque mondiale (2007).39 World Bank Indicators (2011).TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 30


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union42. L’étude du coût de la dégradation des ressources en eau du bassin de la Medjerda tiendra compte deces estimations préalables mais se focalisera pertinemment sur les dommages causés par la pollutionhydrique et par la dégradation des ressources naturelles.TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 31


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union5. Méthodologie, Calibrage et Limites de l’Evaluation, et Catégorie43. Les coûts de la dégradation ont été évalués en utilisant les données disponibles dont la source ne peutpas être entièrement fiable. De plus, les lacunes dans les données ont nécessité de faire plusieurshypothèses. Les résultats sont donc considérés à titre indicatif et permettent de fournir un ordre degrandeur. Cependant, les résultats sont considérés comme utiles afin de montrer le potentiel envaleurs relatives et peuvent ainsi avoir un usage comparatif.44. Par ailleurs, il est difficile de délimiter de façon précise la dégradation de l’environnement qui eststrictement d’origine naturelle et celle qui est strictement d’origine anthropogénique. Dans certainscas de figure, il y a chevauchement entre les deux causes de la dégradation où se produit unrenforcement mutuel comme par exemple, la salinité naturelle des sols et de l’eau qui est exacerbéepar les pratiques humaines.5.1 METHODOLOGIE45. Les techniques d’estimation d’impact et d’évaluation économique retenues sont principalementdérivées des méthodes éprouvées et synthétisées dans le Manuel de la Banque mondiale sur le Coûtde la Dégradation, 40 le Manuel de la Commission européenne sur le Benefit Assessment 41 ainsi qued’autres manuels et sources de référence comme les publications de The Economics of Ecosystemsand Biodiversity (TEEB), elles aussi financées par la Commission européenne en coopération avec leGouvernement allemand. 42 Les principales méthodes d’estimation d’impacts se regroupent autour de3 piliers (Figure 5.1): Changement dans la production. Changement de l’état de santé avec la dose-réaction afin d’établir la fonction entre polluant(inhalation, ingestion, absorption ou exposition) et maladie. Changement de comportement avec deux sous-impacts: préférences révélées ; et préférencesénoncées.46. Les méthodes d’évaluation économique sont regroupées sous chaque pilier (Figure 5.1).47. Pour le changement dans la production, trois méthodes sont suggérées : Valeur des changements dans la productivité comme par exemple une baisse de la productivitéagricole due à la salinité et/ou la perte de matières nutritives dans les sols; Approche du coût de l’opportunité comme par exemple le manque à gagner à ne pas réutiliser etrevendre les matières recyclées des déchets ; Approche du coût de remplacement lorsque par exemple le coût de la construction d’un barrage quidoit être remplacé par un barrage qui a été ensablé.48. Pour le changement de santé, deux méthodes sont suggérées : Valeur associée à la mortalité à travers 2 méthodes : le manque à gagner future dû à la mortprématurée ; et le consentement à payer pour réduire le risque de mort prématurée. Seule, cettedernière méthode est utilisée dans cette étude. L’approche des coûts médicaux comme par exemple les coûts engendrés lorsqu’un enfant de moinsde 5 ans est pris à l’hôpital pour être guéri d’une diarrhée.40 Site web de la Banque mondiale : .41 Site web de l’EC ENPI BA : .42 Site web de TEEB: .TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 32


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union49. Pour le changement de comportement, deux méthodes sont suggérées : Comportement révélé en dérivant des coûts associés au comportement : coût hédonique pour parexemple les coûts de terrains autour d’une décharge ; méthode du voyage en essayant de dériver lescoûts du voyage pour visiter un lieu spécifique comme le Lac Ichkeul ; comportement préventifcomme lorsqu’un ménage achète un filtre pour l’eau potable. Comportement énoncé où une évaluation contingente permet de dériver un consentement à payergrâce à une enquête comme par exemple, améliorer la qualité des ressources en eau.50. Au cas où les données ne sont pas disponibles, un transfert d’avantages peut être effectué d’étudesayant été faites dans d’autres pays en ajustant les résultats pour le différentiel du revenu, d’éducation,de préférence, etc. Les résultats d’origine reposent sur l’une des méthodes d’évaluation économiquedes 3 piliers susmentionnés.Figure 5.1 : Estimation des impacts et évaluation économiqueSource : Adapté de Bolt et al. (2005).51. L’année de base 2010 a été retenue pour l’estimation des coûts de la dégradation. L’évaluation desavantages (coût de la dégradation réduite sur une année) sera utilisée pour dériver les coûts de larestauration qui sont calculées pour certaines sous-catégories prioritaires. Les coûts de la restaurationreposent sur une analyse coûts/avantages (C/A) estimée au cas par cas et qui couvre la durée de vie dechaque investissement (les coûts d’investissement et le flux des avantages générés lors de larestauration) lorsque celui-ci est considéré dans l’évaluation. Trois indicateurs sont pris en comptedans l’analyse C/A afin de déterminer la rentabilité du projet avec un taux d’escompte économique de10% : La valeur actualisée nette (VAN) qui est la différence entre les avantages et les coûts totauxactualisés;TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 33


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union Le taux de rendement interne (TRI), qui est le taux d'actualisation qui remet à zéro la VAN ou, le tauxd'intérêt qui rend la VAN de tous les flux monétaires égal à zéro ; et Le ratio A/C, qui est le rapport de la valeur actualisée des avantages sur la valeur actualisée descoûts au cours de la durée de vie du projet, doit être égal ou supérieur à 1.5.2 CALIBRAGE ET LIMITES DE L’EVALUATION52. En plus des contraintes de ressource et de temps contraignant, les techniques utilisées ont leurspropres limites méthodologiques. En règle générale, dans le processus de recherche des faits, il étaitclair que la disponibilité, l'accessibilité et l'actualité des informations ont posé de nombreux problèmesqui ont été cependant surmonté par la persistance, appropriées contacts clés et de l'expérience dansle traitement avec les autorités locales.53. Les résultats permettent une marge d'erreur grâce à des gammes de sensibilité (borne inférieurebornesupérieure) qui ont été prises en compte. En outre, l'analyse marginale a été tentée danscertains cas afin d'évaluer les avantages (réduction du coût de dégradation de l'environnement) et lescoûts d’investissement.54. La plupart des techniques d'évaluation utilisées ont leurs limites intrinsèques en termes de biais, deprémices hypothétiques, d'incertitude surtout lorsqu'il s'agit de biens non marchands.De plus, les résultats sont bien entendu sensibles au contexte. L’utilisation des transferts d’avantagespourrait donc exacerber le biais des résultats et des incertitudes. Par conséquent, certains résultatssont mentionnés dans le texte et devrait nécessiter d’une analyse plus approfondie lorsque lesinvestissements seront pris en considération.5.3 CATEGORIES EVALUEES55. Quatre principales catégories ont été retenues pour l’évaluation du bassin versant: eau ; déchets ;biodiversité ; et le continuum catastrophes naturelles et changements climatiques. Des souscatégoriesont aussi été retenues pour répondre aux divers impacts touchant le bassin versant qui sontillustrées dans le Tableau 5.1. Cependant, la pollution de l’air n’a été retenue que lorsqu’il y a desémissions de gaz à effet de serre (GES) et quand la génération d’hydroélectricité est substituée par desénergies fossiles en période de sécheresse et qu’il y a des émissions de méthane des décharges. Leseffets sur les zones côtières n’ont été couverts que dans la mesure de la pollution du milieu marin(comportement énoncé sur l’amélioration de la qualité des ressources en eau) dans le cadre de cetteétude. Par ailleurs, certains investissements considérés pour une sous-catégorie donnée pourraienttout aussi bien avoir un impact positif sur d’autres catégories, par exemple, une meilleure gestion desdécharges (sous-catégorie Déchets urbain et rural) pourrait avoir un impact positif sur la souscatégorieQualité des ressources en eau et/ou la catégorie Biodiversité.56. Ainsi, le coût de la dégradation couvre toutes les sous-catégories alors que le coût de la restaurationcouvre seulement 4 sous-catégories. Le critère de sélection pour calculer les coûts de la restauration aété basé sur les sous-catégories qui connaissent une dégradation importante.57. Les catégories, sous-catégories, impacts et méthodes pour évaluer le coût de la dégradation et de larestauration de l’environnement sont développées dans le Tableau 5.1. La description générale etspécifique des méthodes des sous catégories se trouvent dans les Annexes II à IV.TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 34


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European UnionTableau 5.1: Catégories, sous-catégories, impacts et méthodes utilisées pour l’évaluation de la dégradation et de la restauration de la MedjerdaCatégorie Sous-catégorie Impact Coûts de la dégradation Coûts de la restaurationEauQualité et traitement : eaupotable en milieux urbain etruralPréférence du consommateur (eau du robinet vs. eau enbouteille) ; voir Qualité des Services pour les maladies hydriquesCR et CC (coûts en susde traitement)Dessalement de l’eau potable pour dilution etinvestissements en amont (voir ici-bas)DéchetsQualité des services : eauet assainissement en milieuxurbain et rural, et irrigationQualité de la ressource(anthropogénique) : rejets,effluents et eaux deruissellement (voir Déchets)Salinité (anthropogénique etnaturelle): eaux de surface etsouterraines, env. marin et solsQuantité (anthropogénique etnaturelle) : réduction du fluxdes eaux de surface etabaissement du niveau desnappes souterrainesErosion et Stockage : gestion estaffectée par l’érosion etexacerbée par les changementsclimatiquesProduction hydroélectrique :affectée par un plus long cycledes sécheressesChaine des déchets solides ycompris les boues : urbain,Maladies liées à l’adduction et la qualité d’eau, l’assainissementet l’hygiène ; coûts des sources alternatives d’eau (bouteille,citerne, puits, etc.); pertes techniques ; et le temps perdu àtransporter l’eauQualité de l’eau de surface affectant : l’usage de l’eau(domestique, agricole, halieutique, industriel et minier) ;l’écosystème du bassin et (eutrophisation, etc.) des zones côtières;les terrains ; et l’éco-tourismeQualité de l’eau souterraine affectant : l’usage de l’eau(industriel, agricole et potable) ; l’écosystème du bassin/côte; etl’éco-tourismeSalinité des sols, effets sur la santé (voir Qualité et traitement),réduction de la productivité agricole et halieutique, et effets surl’écosystèmeSurface : utilisation des eaux usées traitées ou non traitéespouvant causer la contamination de la chaine alimentaire ; etdans les cas extrêmes, besoin de substitution via le dessalementSouterraines : Pompage plus en profondeur, puits de substitutionou dessalement (abaissement rapide ou eau fossile) pour pallieraux besoins domestiques et/ou maintenir la productivité agricolePerte nutritive des terres et ensablement et sédimentation desbarrages, des lacs collinaires, des lits des fleuves et des côtesexacerbés par une utilisation inadéquate des sols en amont due àla déforestation, la gestion irresponsable des sols, l’érosionhydrique et éolienne, etc.Réduction de la production en cas de sécheresse et substitutionpar des centrales alimentées par des énergies fossiles (émissionsde polluants et de GES)Inconfort ; santé ; pollution visuelle, olfactive, auditive, de l’air,des sols et des ressources en eau (ruissellement des lixiviats) ; etCH/VVS et CSCREC (restauration de laqualité de l’eau)EC et RC (restaurationde la qualité de l’eau)Meilleure prestation, efficacité des services ettaux de couverture de l’eau potable, del’assainissement et sensibilisation pourl’hygièneInvestissements dans les STEP, la réduction desrejets industriels (margines) et réduction del’utilisation de pesticides et nitrates (voirDéchets)Recharge artificielle pour dilution ; puits desubstitution ou dessalement/transport del’eauCP (productivité agricole) Augmentation des engrais (mesures à courtterme) et aménagement du territoire (mesuresà long terme pour réduire la salinité)CP (productivitéagricole et coûtadditionnel depompage/substitution)CP (productivitéagricole et coûtadditionnel depompage/substitution)Coûts d’opportunité de l’eau traitée etréutilisée ; et du dessalement/transport del’eauCoûts d’opportunité de l’eau depompage/substitutionCP et RC (dragage ; Coûts : Aménagement du territoire pourrelèvement des barrages ; prévenir/réduire l’érosionou construction denouveaux lacs/barrages)RC, CC (substitution pardes centrales alimentéespar des énergies fossiles)CP, CR, RC, PH et CCCoûts : substitution par des centralesalimentées par des énergies renouvelablesCoûts : de la collecte, des stations de transfert,des stations de séparation et recyclage ; desTUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 35


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European UnionCatégorie Sous-catégorie Impact Coûts de la dégradation Coûts de la restaurationrural, agro-industriel et agricole impact sur le coût des terrains/bâtisses/appartements décharges sanitairesChaine des déchets médicaux Inconfort ; santé ; pollution visuelle, olfactive, auditive, de l’air, des Non-couvertNon-couvertet dangereuxsols et des ressources en eau (ruissellement toxiques etcontamination radioactive) ; et sur le coût desterrains/bâtisses/appartementsBiodiversité Divers empiètements Perte des écosystèmes et de plantes médicinales EC méta-analyse; CR Investissements en amont (voir ici-haut)Catastrophesnaturelles etEnvironnemetglobalInondations, sécheresses,événements extrêmes, etc.Emissions de GESExacerbation de l’intensité et de la fréquence avec un impact sur :la santé (mortalité, blessures, noyade, maladies contagieuses) ; lesbiens ; les services ; les infrastructures ; la productivité ; lesressources(lâchage avec réduction de la ressource et effets surl’écosystème) ; etc.5 variables du changement climatique et effets sur l’utilisationdes sols, l’eau, l’évapotranspiration, l’agriculture, la migration,etc.CH/VVS et CSAR, CP, RC et RCCP, RC, RC et CCEtat de préparation et efficacité de la réponseDivers investissements d’adaptation, demitigation et de résilience en cours ou en projetNote: CC: changement de comportement; CS: coût des soins; CP: changement de production; CR: coût de restauration; PH: prix hédonique; EC: évaluation contingente; CH:capital humain; AR: analyse des risques; RC: coût de replacement; VVS: valeur d’une vie statistique ; et CC : Crédits carbones. Source: Auteurs.TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 36


Millions de DTMillions de DTMillions de DT% du PIB% du PIB% du PIBSustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union6. Coût de la Dégradation du Bassin de la Medjerda6.1 APERÇU GENERAL DES COUTS DE LA DEGRADATION58. Les résultats du coût de la dégradation de la Medjerda sont illustrés dans le Tableau 6.1 et la Figure6.1. Il est à noter que les coûts totaux de la Medjerda et du Grand Tunis sont comparés au PIB de laTunisie (63,4 milliards de DT en 2010) alors que les coûts du Bassin de la Medjerda (intra-muros)sont comparés au PIB de la Medjerda (5,8 milliards de DT en 2010) qui a été extrapolé en utilisantle PIB par habitant pour le bassin de la Medjerda (4.058 DT/habitant en 2010) et le multipliant parle nombre d’habitant. Les résultats désagrégés sont disponibles dans l’Annexe VI.Figure 6.1 : Coût de la dégradation de la Medjerda et du Grand Tunis, 2010 et en millions de DTCoût de la Dégradation TotaleCoût de la Dégradation Totale% du PIB 20102001801601401201008060402001401201008060401.1061129Millions de DT en 2010Environnement GlobalBiodiversitéDéchetsEauMedjerdaGrand Tunis et AlentoursRégion affectée par les ressources en eauCoût de la Dégradation: Eau0.1212781Millions de DT en 201022Environnement GlobalQuantité de l'eauQualité de l'eauMaladies Hydriques4%3%2%1%0%3%2%1%Environnement GlobalBiodiversitéDéchetsEauPIB MedjerdaPIB TunisieRégion affectee par les ressources en eauCoût de la Dégradation: Eau% du PIBEnvironnement GlobalQuantité de l'eauQualité de l'eauMaladies Hydriques200616-MedjerdaGrand Tunis et AlentoursRégion affectée par les ressources en eau0%PIB MedjerdaPIB TunisieRégion affectee par les ressources en eau140120100806040Coût de la Dégradation: Déchets11013Millions de DT en 2010Environnement GlobalEnfouissementTransformationCollecte3%2%1%Coût de la Dégradation: Déchets% du PIBEnvironnement GlobalEnfouissementTransformationCollecte20380MedjerdaRégion affectée par les déchetsSource : Auteurs.0%PIB MedjerdaRégion affectée par les déchets59. Pour la Medjerda et le Grand Tunis, ces coûts atteignent 214 millions de DT en 2010 avec unevariation de 149 à 324 millions de DT équivalent en moyenne à près de 0,34% du PIB courant mais0,85% du PIB constant (par rapport à 2000) de la Tunisie de 2010. Concernant la Medjerda, lescoûts de la dégradation sont de 192 millions de DT en 2010 avec une variation de 132 à 296TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA37


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Unionmillions de DT équivalent en moyenne à près de 3,3% du PIB de la région du Bassin. Le coûtattribuable à la santé humaine est de 81 millions DT in 2010 soit 42,5% du coût de la dégradationde la Medjerda et 63% de la catégorie eau. (Tableau 6.1 et Figure 6.1).Tableau 6.1 : Coût de la dégradation de la Medjerda et du Grand Tunis, 2010 et en millions de DTCatégories Medjerda % BorneInf.BorneSup.GrandTunisBorneInf.BorneSup.TotalMedjerdaet GrandTunis% BorneInf.Eau 129,5 68% 99,1 164,5 22,3 17,5 28,1 151,8 71% 116,6 192,6Déchets 60,5 32% 32,1 131,3 - - - 60,5 28% 33,7 130,9Biodiversité 0,5 0% 0,4 - - - - 0,5 0% 0,4 -Catastrophe1,1 1% - - - - - 1,1 1% - -naturelle etEnvironnementglobalTotal 191,5 100% 131,6 295,8 22,3 17,5 28,1 213,9 100% 149,1 323,9% PIB Medjerda 3,3% 2,3% 5,1%% PIB Tunisie 0,34% 0,24% 0,51%Source : Auteurs.60. Ventilée par catégorie, la dégradation de l’eau est la plus importante dans la Medjerda et le GrandTunis en valeur relative avec 68% par rapport au total en 2010. Les déchets viennent en secondlieux avec relativement 32%, la biodiversité avec 0,01% et l’environnement global 1%. Il n’y a paseu de catastrophes naturelles majeures dans le bassin de la Medjerda en 2010 et donc celles-ci nesont pas proses en compte dans cette évaluation.61. Ventilée par la sous-catégorie eau (130 millions de DT en 2010), les maladies hydriquesreprésentent la majorité des coûts du Bassin de la Medjerda (81 millions de DT) suivies par laqualité de l’eau (27 millions de DT), la quantité d’eau (21 millions de DT, montant relativement basdu fait que 2010 était une saison humide) et enfin l’environnement global (1 million de DT).62. Ventilée par la sous-catégorie déchets (61 millions de DT en 2010), la collecte représente lamajorité des coûts du Bassin de la Medjerda (38 millions de DT) suivies par la transformation desdéchets (13 millions de DT), l’enfouissement (10 millions de DT) et enfin l’environnement global (1million de DT).BorneSup.6.2 CATEGORIE EAU ET SOUS-CATEGORIES6.2.1 Qualité et Traitement de l’Eau Potable63. La perception de la qualité de l’eau reflète une toute autre image et varie selon le consommateuren Tunisie avec 66,8% des consommateurs ayant confiance dans l’eau du robinet alors que 32,2%n’ayant pas du tout confiance. Toujours est-il que c’est surtout la salinité de l’eau qui poseproblème avec une salinité moyenne des eaux distribuées variant entre 1 et 1,5 g/l selon laSONEDE, 43 contre un maximum de 0,2 g/l préconisé par la directive européenne 98/83 EC.Cependant, pour ce qui est du goût, 95,2% des consommateurs préfère l’eau minérale et parextension en bouteille. En fait, la consommation de l’eau en bouteille ne fait qu’augmenter avecplus de 45 litres d’eau en bouteille consommées par ménage par an en 2008 mais avec uneréduction d’un quart de la consommation en milieu rural. 4443 Site web de la SONEDE: .44 Site web du Quotidien Le Temps : .TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA38


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union64. Le coût de la dégradation a été dérivé de cet excès d’utilisation d’eau en bouteille dans le bassin dela Medjerda et le Grand Tunis. Cet excès est semblerait-il en partie dû à une perception duconsommateur quant à la mauvaise qualité de l’eau mais surtout au goût de l’eau à cause de laforte teneur en sel de l’eau du robinet. Le coût de la dégradation se monte à 19,3 millions de DTavec une fourchette oscillant entre 12,9 et 25,8 millions de DT (Tableau 6.2). Ce montant demeureconservateur vue la croissance annuel de l’usage de l’eau en bouteille par le consommateur.Tableau 6.2 : Coût de la dégradation dû à la qualité de l’eau potable, 2010Région Population NombreparménageNombredeménageCoûtConsommationdel’eau enbouteillemoyen del’eau enbouteilleUrbain Rural Total Equivalentdu coût del’eau duréseau nonutiliséCoût Netde ladégradationmillion # million l/ménage DT/l millions millions millions millions millions/ande DT de DT de DT de DT de DTGrand Tunis 1,6 4 0,39 45-60 0,4-0,6 10,6 10,6 0,05 10,6Bassin de la 0,6 5 0,13 45-60 0,4-0,6 3,4 3,4 0,02 3,4Medjerda :urbainBassin de la 1,6 6 0,27 34-45 0,4-0,6 5,4 5,4 0,03 5,4Medjerda :ruralTotal en millions de DT 14,0 5,4 19,4 0,10 19,3Borne inférieure en millions de DT 12,9Borne supérieure en millions de DT 25,8Note : 77% de la population en milieu rural a accès à l’eau potable (Tableau 7.3).Source: Auteurs.6.2.2 Qualité des Services d’Eau et d’Assainissement65. Le taux de desserte en eau potable est quasiment de 100% en milieu urbain et de 94% en milieurural en 2010 45 selon les sources officielles. A titre exceptionnel, certains quartiers périphériquespeuvent avoir une desserte équivalente à 85% tels que certains quartiers du Grand Tunis. Parcontre, le taux de desserte de l’assainissement atteint 99% 46 en milieu urbain mais n’excède pas5% en milieu rural pour les ménages reliés aux réseaux d’égout toujours selon les sourcesofficielles. 47 Cependant, il est difficile d’avoir un taux exact de couverture aussi bien de l’eaupotable que de l’assainissement du fait de la dualité des responsabilités institutionnelles (voirSection 2) et le Tableau 6.3 reflèterait un taux de couverture plus réaliste pour l’eau potable etl’assainissement en milieux urbain et rural en Tunisie en 2010.Tableau 6.3 : Typologie d’accès à l’eau potable et l’assainissement, % population considérée, 2010Typologie d’accès en Tunisie Urbain Rural TotalEau PotableDesserte améliorée 94% 39% 76%Autre desserte améliorée 5% 45% 18%Desserte non-améliorée 1% 16% 6%AssainissementToilette reliée aux réseaux d’égout 82% 5% 56%Autre assainissement amélioré 15% 62% 31%Assainissement non-amélioré 3% 33% 13%- Dont: défécation dans la nature 0% 14% 5%Source : adapté de Van Acoleyen et Baouendi (2011).45 Présentation de Hédi Belhaj: .46 Présentation de Khalil Attia: < http://www.oecd.org/mena/governance/43316523.pdf>.47 MdE (2012).TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA39


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union66. La prévalence des diarrhées et la mortalité attribuable aux diarrhées dans le bassin de Medjerda enmilieu rural ont été dérivées des statistiques nationales avec 1 cas de décès sur les 15,1 nouveaunéspar 1.000 habitants en 2010. La prévalence des diarrhées est 2,5 cas par enfant de moins de 5ans et 0,5 cas pour la population égale ou de plus de 5 ans. 48 Le coût de la dégradation se monte à81 millions de DT en 2010 avec une fourchette variant entre 68 et 94 millions de DT (Tableau 6.4).Tableau 6.4: Coût de la Dégradation associés à l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, 2010Population rurale 2010 Coefficientpour laMortalitédue à laCas dediarrhéeValeurpar casCoût de ladégradationdiarrhée diarrhée# # Million DT Millions de DTPopulation de la Medjerda 1,564(million)Taux de natalité15,1 1,0 138 378.643 52,4(Nombre de nouveau-nés par1.000 habitants)Population < 5 ans (million) 0,121 2,5 0,3 45 13,6Population ≥ 5 ans (million) 1,443 0,5 0,7 21 15,3Total 81,3Borne inférieure 68,2Borne supérieure 94,4Source : adapté de Bassi et al. (2011); World Development Indicators (2011); Annuaire Statistique de laTunisie 2006-2010 (2011); et Auteurs.67. Le American Water Works Association 49 suggère un point de référence (benchmark) de 10% pour lespertes acceptables d’eau pour les prestataires de service. Une fourchette de plus de 10% à 25% estconsidérée comme intermédiaire et devrait faire l’objet d’une attention particulière pour ramener lespertes à moins de 10%. Les pertes d’eau au dessus de 25% sont considérées chroniques et requièrentune attention immédiate. Ainsi, la production d’eau potable en Tunisie enregistre des pertes surtoutdans le réseau de 26% 50 en moyenne ou 136,4 millions de m 3 en 2010 équivalent à une perte de 12,8m 3 de perte par habitant. Ainsi, 16% de la production pourrait être considéré comme un coût supportépar les contribuables sans aucun retour sur investissement équivalent à 7,8 m 3 de perte par habitant ou37,3 m 3 par ménage dans le Grand Tunis.Tableau 6.5 : Coût de la dégradation associé aux pertes techniques évitables de distribution, 2010Services dans leGrand Tunis et sesAlentoursProduction ProductionannuellePertestechniquesévitableCoût de ladégradationpour le GrandCoût de ladégradation pourle Bassin enCoût total deladégradation(16%) Tunis milieu non-ruralm 3 /jour millions de millions de millions de DT millions de DT millions de DTm 3 /an m 3 /anHiver (8 mois) 280.000 67,2 10,8 3,4 3,4Eté (4 mois) 450.000 54 8,6 2,7 2,7Total 6,1 1,5 7,6Borne inférieure 5,2 1,3 6,5Borne supérieure 7,0 1,8 8,8Source : Rapport Annuel de la SONEDE (2011) ; et Annuaire Statistique de la Tunisie 2006-2010 (2011).48 Bassi et al. (2011).49 Site web de l’AWWA: .50 Annuaire Statistique de la Tunisie 2006-2010 (2011).TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA40


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union68. Le montant de la perte par habitant a été considère pour la population du bassin de la Medjerda enmilieu non-rural ainsi que celle du Grand Tunis et ses Alentours. Le coût d’opportunité a étéconsidéré égal au 3 ème niveau du tarif progressif équivalent à 0,315 DT par m 3 qui a été introduit en2010. Le coût de la dégradation se monte ainsi à 1,5 millions de DT pour la population de laMedjerda et 6,1 millions de DT pour celle du Grand Tunis avec un total de 7,6 millions de DT avecune variation de 6,5 à 8,8 millions de DT en 2010 (Tableau 6.5).69. Le coût d’inefficacité de l’irrigation dans le bassin de la Medjerda ainsi que dans les zones où l’eauest transférée comme le Cap Bon n’a pas été calculé faute de données fiables.6.2.3 Qualité de la Ressource en Eau70. Vue la multiplicité des sources de pollution et du nombre de polluants le long de la Medjerda etson embouchure, une méthode reposant sur les préférences énoncées a été retenue pourl’évaluation. Par ailleurs, certains investissements pour la réduction de la pollution sont en coursmais l’estimation de tous les investissements nécessaires pour réduire la pollution et lerétablissement ou le maintien des fonctions et services de l’écosystème dépassent largement lecadre de cette étude. Baker et al. (2007) a récemment conduit une enquête afin d’estimer la valeuréconomique accordée par les ménages anglais et gallois pour l’amélioration de la qualité de l’eauaussi bien au niveau des bassins versants que des zones côtières dans le cadre de la mise en œuvrede la directive eau de la CE (voir Annexe II). Un transfert d’avantages est ainsi considéré pourdériver le coût de la dégradation du bassin de la Medjerda. Après avoir fait le transfertd’avantages, le consentement à payer se monte à 14,3 DT par ménage par an pour uneamélioration tangible après 6 ans. Ainsi, le coût de la dégradation se monte à 5,6 millions de DTpour la population de la Medjerda et 5,6 millions de DT pour celle du Grand Tunis et ses Alentoursavec un total de 11,3 millions de DT avec une variation de 10,5 à 13,9 millions de DT en 2010(Tableau 6.6).Tableau 6.6 : Coût de la dégradation de la qualité de l’eau de la Medjerda, 2010Zone Population Nombred’habitantspar ménageConsentement à payerDT/anMillion # Borne Borne Borneinférieure moyenne supérieureGrandTunisMedjerdaUrbainMedjerdaRuralCoût de la dégradationMillions de DTBorne Borne Borneinférieure moyenne supérieure1,6 4 13,4 14,3 17,6 5,3 5,6 6,90,6 5 13,4 14,3 17,6 1,7 1,8 2,21,6 6 13,4 14,3 17,6 3,6 3,8 4,7Total 10,5 11,3 13,9Source: Baker et al. (2007); World Bank (2011); et Auteurs.6.2.4 Salinité71. La salinité moyenne de 3,0 déciSiemens par mètre (dS/m) est communément utilisée dans larégion de la Medjerda mais la salinité globale du sol est d’habitude positivement corrélée à celle del’eau d’irrigation qui peut donc produire des moyennes inférieures ou supérieures dans certainesrégions de la Medjerda. Les 3 principales cultures de la Medjerda ont seulement été considéréesdu fait de la difficulté à obtenir la production agricole par région : les tomates, le blé et les olives.Cependant, les coûts d’opportunité de la moins value associée à la production agro-industrielle destrois cultures n’ont pas été considérés (par exemple, l’huile d’olive, etc.).72. La salinité, même à faible dose peut affecter la production agricole. Ainsi, des seuils de salinité etdes réductions de productivité ont été développés par Kotuby-Amacher et al. (2003) et EvansTUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA41


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union(2006) 51 pour chaque culture et sont basées sur la conductivité électrique des sols saturés (CEs)exprimée en dS/m. Cependant, d’autres facteurs pourraient affecter le seuil de tolérance descultures (variété, climat, etc.) et par conséquent, les seuils sont simplement suggérés à titreindicatif. Le réduction de la productivité due de la salinité affectant la production agricole netouche que la production de tomates et d’olives car le blé a une grande tolérance au sel. La pertede productivité se monte à 37 millions de DT avec une variation de 29,6 à 44,3 millions de DT en2010 (Tableau 6.7). Ce montant, qui ne considère que 3 cultures, est très conservateur etmériterait de pousser cette analyse. Cependant, l’utilisation additionnelle d’engrais devraitcompenser ces pertes de productivité tout en créant un cercle vicieux (ruissellement) mais il n’estpas possible de déterminer le coût de ce comportement préventif. Ainsi, nous estimons que malgrél’utilisation d’engrais, un tiers des pertes de productivité est attribuable à la dégradation due à lasalinité des sols. Ainsi, le coût de la dégradation s’élève à 12,3 millions de DT avec une variation de9,9 à 14,8 millions de DT en 2010.Tableau 6.7 : Pertes de productivité agricole due à la salinité, 2010Principales Medjerda Seuil de Réduction du rendement des cultures Prix de Pertes de productivité à -10%culturessalinitéCEsgros Borne Borne BorneCEsmoyenne inférieure supérieureTonnes dS/m -10% avecdS/m à :-25% avecdS/m à :-10%Tonnes-25%TonnesDT/tonne Millions deDTMillionsde DTMillionsde DTTomates 366.667 2,5 3,5 5,0 18.333 91.667 422 7,76,2 9,3Blé 479.190 4,7 6,0 8,0 0 119.798 550 0 0 0Olive 584.267 2,6 3,0 3,5 58.427 146.067 500 29,223,4 35,1Total 37,029,6 44,3Coût de la Dégradation 12,3 9,9 14,8Note : la réduction du rendement des tomates est estimée à 5% pour atteindre 3 dS/m considérant ainsi laréduction linéaire. La production de tomates et olive est estimative et représente plus de la moitié de laproduction nationale en 2010.Source : Site web du MdA ; Kotuby-Amacher et al. (2003) ; et Evans (2006).6.2.5 Quantité73. Pour les ressources souterraines, la quantité des ressources en eau est affectée par unrabattement de la nappe phréatique et des ressources profondes de 0,4 m par an qui nécessite unpompage supplémentaire. Ainsi, le changement de production est considéré pour dériver le coûtadditionnel de pompage équivalent au coût de la dégradation. Le coût de la dégradation s’élèveainsi à 0,45 million de DT avec une variation de 0,38 à 0,52 million de DT en 2010 (Tableau 6.8).Tableau 6.8 : Coût additionnel du pompage dans le bassin de la Medjerda, 2010Coût de pompage Unité RessourcesphréatiquesRessourcesprofondesRessources concernées par le rabattement Millions de m 3 252 28Consommation moyenne de diesell/m de0,004 0,004profondeur/m 3Coût de ladégradationRabattement annuel moyen de la nappe m 0,4 0,4Prix du marché DT/litre de Diesel 1,010 1,010Coût annuel du pompage diesel DT/an 407,232 45,248 452,480Borne inférieure 384,608Borne supérieure 520,352Source : adapté de la Banque mondiale (2007).51 Site web du Gouvernement australien: .TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA42


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union74. Pour les ressources de surface, le non remplacement de la perte de capacité des barrages due àl’envasement peut conduire à la réduction de la disponibilité en eau pour les usagers (voir Stockageici-bas). Puisque l’agriculture est un important consommateur de l’eau des barrages en Tunisie,l’impact de leur envasement sur l’agriculture irriguée a été évaluée en suivant le changement deproduction. En considérant une consommation de 5.000 m 3 /ha pour l’irrigation intensive, unmanque à gagner serait la différence entre la valeur ajoutée de la production agricole entrel’irrigation intensive et non-intensive. Tous les autres facteurs restant constant, un manque àgagner de 2007 DT/ha toutes cultures confondues a été retenu. 52 Le coût de la dégradation s’élèveainsi à 4,3 millions de DT avec une variation de 3,9 à 4,8 millions de DT en 2010 (Tableau 6.9).Tableau 6.9 : Moins-value agricole due à la perte de stockage des barrages de la Medjerda, 2010BarrageEnvasementen 2010Allocation pourl’irrigation-intensivePlus-value agricole duea l’irrigation intensiveCoût de ladégradationMillions deM 3 /ha DT/ha Millions de DTm 3Nébeur-Mellègue 2,5 5.000 2.007 1,00Ben Métir 5.000 2.007 -Kasseb 0,2 5.000 2.007 0,08Bou Hertma 0,2 5.000 2.007 0,08Sidi Salem 6,8 5.000 2.007 2,73Siliana 1,1 5.000 2.007 0,43Lakhmess 0,0 5.000 2.007 0,01Rmel 5.000 2.007 -Laaroussia 5.000 2.007 -Total 10,8 5.000 2.007 4,32Borne inférieure 3,89Borne supérieure 4,76Source : Données fournies par le MdA, Barrages et Grands Travaux Hydrauliques, Direction de l’Exploitation desBarrages et Maintenance des Ouvrages Hydrauliques (2010) ; Banque mondiale (2007) ; et World DevelopmentIndicators (2011).6.2.6 Erosion et Stockage75. Dans les terres agricoles, l’érosion des sols se manifeste surtout par un décapage généralisé etpernicieux des sols et par des ravinements localisés sur les pentes fortes. La relation complexeentre les épisodes de pluie érosive et les taux annuels de perte de sol peut s’expliquer par deuxfacteurs importants. Le premier facteur est lié au cycle de dégradation du sol qui détermine lepotentiel d’érosion des sols du bassin. Le deuxième facteur correspond à l’orientation de ladégradation, qui dans ce cas présente une direction Nord-ouest et sud-est. Les études detélédétection ont permis de déterminer une perte de 14,5 tonnes par ha tout au long de la Dorsale.53 Ainsi, cette érosion des sols se traduit par une perte nutritive qui devrait être compensée par desengrais. Par ailleurs, l’érosion est aussi responsable d’une perte de séquestration de carbone quin’est pas comptabilisé dans cette étude.76. Par ailleurs, les lacs collinaires et les barrages subissent aussi cette érosion, qui sera exacerbée parles changements climatiques, et réduisent la durée de vie des lacs collinaires à 14 ans 54 dans laDorsale et la capacité de stockage d’au moins 6 des 9 barrages du bassin de la Medjerda (voir plushaut Qualité et Traitement de l’Eau Potable).77. Le coût de remplacement pour le calcul du coût de la dégradation de la productivité agricole due àl’érosion consiste à compenser la perte de la valeur nutritive des sols par des engrais. Un montantde 27,1 DT per ha d’engrais est basé sur un mixage des engrais chimiques et organiques. Ainsi, le52 Banque mondiale (2007).53 Jebari (2009).54 Ibid.TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA43


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Unioncoût de la dégradation se monte à 7,4 millions de DT avec une variation de 3,7 à 14,8 millions deDT en 2010 (Tableau 6.10).Tableau 6.10 : Perte nutritive des sols due à l’érosion des sols dans la Medjerda, 2010Gouvernorat SuperficieSuperficie affectée Erosion Coût de Coût de la dégradationcultivée 1/4 : Borne 1/8 : Borne 1/2 : Bornel’engrais Borne Borne BorneMoyenne inférieure supérieureMoyenne inférieure supérieureHa Ha Ha Ha Tonne/ha DT/tonne Millions de DTAriana 20.830 5.208 2.604 10.415 14,5 27,1 0,1 0,1 0,3Manouba 80.700 20.175 10.088 40.350 14,5 27,1 0,5 0,3 1,1Beja 250.210 62.553 31.276 125.105 14,5 27,1 1,7 0,8 3,4Jandouba 165.780 41.445 20723 82.890 14,5 27,1 1,1 0,6 2,2Le Kef 288.470 72.118 36.059 144.235 14,5 27,1 2,0 1,0 3,9Siliana 284.580 71.145 35.573 142.290 14,5 27,1 1,9 1,0 3,9Total 1.090.570 2.72.643 136.321 545.285 7,4 3,7 14,8Source : Site web du MdA ; et Jebari (2009).78. Le coût de remplacement pour le calcul du coût de la dégradation des barrages, qui sontuniquement considérés dans cette étude, est basé sur la Banque mondiale (2007) avec une borneinférieure consistant en une élévation des barrages pour remplacer les volumes de stockage perdu(basée sur l’élévation de coûts du barrage de Mellègue) et se monte à 0,006 DT/m 3 et une bornesupérieure consistant à la construction de nouveaux barrages comme borne supérieure et semonte à 1,31 DT/m 3 en 2010. Ainsi, le coût de la dégradation se monte à 7,1 millions de DT avecune variation de 0,1 à 14,1 millions de DT en 2010 (Tableau 6.11). Il est important de noter que lecoût de dragage n’a pas été considéré vu la qualité des sédiments (teneur en métaux lourds desanciennes mines) qui pourrait avoir un impact négatif dans les zones où ils seraient déchargés.Tableau 6.11 : Envasement des barrages de la Medjerda, 2010Barrage Envasementen 2010Coûts de remplacementBorne inférieureCoûts de remplacementBorne supérieureCoût de ladégradationMillions de DT/m 3 Millions de DT DT/m 3 Millions de DT Millions de DTm 3Nébeur-Mellègue 2,5 0,006 0,01 1,31 3,26 1,64Ben Métir 0,006 - 1,31 - -Kasseb 0,2 0,006 0,00 1,31 0,26 0,13Bou Hertma 0,2 0,006 0,00 1,31 0,25 0,13Sidi Salem 6,8 0,006 0,04 1,31 8,91 4,47Siliana 1,1 0,006 0,01 1,31 1,39 0,70Lakhmess 0,0 0,006 0,00 1,31 0,04 0,02Rmel 0,006 - 1,31 - -Laaroussia 0,006 - 1,31 - -Total 10,8 0,06 14,11 7,09Source : Données fournies par le MdA, Barrages et Grands Travaux Hydrauliques, Direction de l’Exploitation desBarrages et Maintenance des Ouvrages Hydrauliques (2010) ; Banque mondiale (2007) ; World DevelopmentIndicators (2011) ; et Auteurs.6.2.7 Production Hydroélectrique79. La production hydroélectrique (HE), qui est concentrée au nord de la Tunisie, est fortementcorrélée à la pluviométrie dans le Nord-est et Nord-ouest de la Tunisie entre les années 2000 et2010 (coefficient de corrélation de 0,85). La moyenne annuelle sur la période est de 89 millions dekW/h avec une moyenne de 0,7% de la production totale d’électricité (Tableau 6.12).TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA44


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European UnionTableau 6.12 : Corrélation entre la pluviométrie et la production hydroélectrique, 2000-2010Données 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010pour laCorrélationPluviométrie 452 501 397 762 758 691 551 545 444 697 710au Nord(mm)Production HE83(Millions dekW/h)64 54 64 166 154 145 92 48 31 78Production 0,60 0,47 0,54 1,34 1,18 1,05 0,65 0,33 0,20 0,50 0,51HE(% du total)ProductionTotale 10.596 11.392 11.841 12.411 13.067 13.793 14.122 14.661 15.303 15.693 16.251(Millions dekW/h)Source : Site web Perspective Monde : ; Annuaire de la Pluviométrie(2011) ; et Auteurs.80. Le coût de la dégradation est relatif à la production hydroélectrique du nord de la Tunisie estcompensée par une production à base de gaz ou fuel les années de sécheresse. Le coût de ladégradation a été calculé en utilisant le coût des facteurs de production pour la substitution de laproduction d’électricité et le coût du carbone pour les émissions de GES. Cependant, les effets desémissions de polluants ambiants associées à l’utilisation des énergies fossiles n’ont pas été évalués.Sur la base de la moyenne sur 11 ans, la perte d’hydroélectricité est de 5,97 millions de kW/h en2010. Le coût de la dégradation se monte ainsi à 0,76 million de DT avec 0,66 million de DT commecoût de substitution pour produire l’électricité en utilisant de l’énergie fossile et 99.987 DT pourl’équivalent d’émissions carbones en 2010 du fait de la fluctuation des flux hydriques (Tableau6.12). Par ailleurs, 2008 semble avoir été l’année la plus sèche de la décade avec une perte deproduction HE de 58,4 millions de kW/h et un coût de la dégradation de presque 7,5 millions de DT(dont 6,5 millions de DT représentant le coût de substitution) contrairement à 2003, qui est unesaison humide et qui a permis des gains de HE par rapport à la moyenne avec un coût négatif de ladégradation de 9,9 millions de DT (dont -8,6 millions de DT représentant le coût de substitution)aux prix de 2010 (Tableau 6.13).Tableau 6.13 : Coût de la dégradation hydroélectrique du fait de la variation des flux hydriques, 2010Effets desFluctuationsHE :émissionFuel/Gaz :émissionEmissions Emissionsnettes de totales deFacteurs de Coût de laproduction dégradationHydriquesde CO 2 de CO 2 CO 2 CO 2Perte deproduction HE parrapport àla moyenne(11 ans)Coût globaldel’émissionde CO 2Millions dekW/hCO 2 /kW/h CO 2 /kW/h CO 2 /kW/h Tonne DT/tonne DT/kW/h Millions deDTCoût de5,97 0,11 0,66substitution : 2010Borne inférieure 5,97 0,09 0,54Borne supérieure 5,97 0,13 0,78Excès de GES : 2010 5,97 0,004 0,887 0,883 0,005 19 0,09Borne inf. : 2008 58,4 0,004 0,887 0,883 0,052 19 0,98Borne sup. : 2003 -77,3 0,004 0,887 0,883 -0,068 19 -1,29Total 0,76TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA45


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European UnionSource: Site web Green It ; Site web de l’Industrie tunisienne :; Site web Perspective Monde : ; etAuteurs.6.3 CATEGORIE DECHETS SOLIDES81. La gestion des déchets dans le bassin de la Medjerda reste problématique surtout en milieu rural.Néanmoins, ce n’est pas toute la chaine de déchets qui a un impact direct sur les ressources eneau : c’est surtout les décharges avec le ruissellement de lixiviats. Cependant, le coût de ladégradation de la chaine des déchets domestique, agricole et agro-industrielle est considéré danscette étude.Tableau 6.14 : Coûts de la dégradation dus aux déchets, 2010 en millions de DTRésultats CollecteenmilieururalManque àgagner durecyclageMoins-valuedes terrainsproche desdéchargesCoût denettoyagedesdéchargespour lesdéchetsgénérésManque àgagner enproductionélectriquegrâce à labiomasseManque àgagnerfutur de laproductiond’électricitéescompté à5%GES nonévitésdans lefuturescomptésà 5%Coût de la 26,8 11,2 7,6 5,2 6,5 3,3 1,0 60,5dégradationBorne13,4 5,8 5,3 0,0 4,3 0,0 0,0 28,8inférieureBorne40,2 12,6 8,4 58,3 8,6 3,3 1,0 132,4supérieureSource : Annexe IV.82. Les coûts de la dégradation dus aux déchets se montent à 61 millions de DT en 2010 avec unevariation de 29 à 132 millions de DT en 2010 (Tableau 6.14). Les coûts de la dégradationcomprennent : la non-collecte en milieu rural; le coût de nettoyage des décharges pour les déchetsgénérés en 2010; le manque à gagner du recyclage de 2010; le manque à gagner en productionélectrique grâce à la biomasse (déchets agricoles); la moins-value des terrains proche desdécharges; le manque à gagner futur de la production d’électricité escompté à 5% (actualisés autemps présent); et les GES non-évités dans le futur escomptés à 5% (actualisés au temps présent).La description de la méthodologie et des calculs est développée dans l’Annexe IV.Total6.4 CATEGORIE BIODIVERSITE83. Le rôle des zones humides comme valeurs d’usage (par exemple dans l’agriculture, la pèche,l’atténuation des inondations, la recharge de la nappe) et de non-usage (en tant qu’habitats pourdes espèces de faune aquatique) ont bien été validée dans plusieurs études en Tunisie. 55 Ladégradation de la biodiversité se manifeste aussi bien par la diminution de la surface des zoneshumides qu’à travers une diminution de la richesse de la faune et de la flore. Quoique laconstruction de barrages ait accru la superficie de zones humides de 22.400 ha depuis 1945 et lesbassins de décantation des stations d’épuration des eaux constituent des zones humidesartificielles ces derniers ne peuvent remplacer les zones humides naturelles qui fournissent deshabitats et des écosystèmes plus favorables à la survie de nombreuses espèces animales etvégétales. Par ailleurs, les lâchers d’eau fortement non stationnaires pour la gestion des crues etnotamment optimiser la production d’électricité (Barrage de Sidi Salem) provoque les plusimportantes et les plus évidentes modifications du régime d’écoulement se traduisant ainsi par desrépercussions directes sur la morphologie du lit de la rivière et des pertes de biodiversité.55 Banque mondiale (2007).TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA46


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union84. Les principales causes de disparition des zones humides dans la Medjerda sont le drainage,l’urbanisation dans les villes moyennes le long du fleuve, l’effet des anciennes et nouvelles mines,l’expansion agricole, et la création de barrages et lac collinaires en amont. Par ailleurs, ces zoneshumides sont polluées par les sources susmentionnées dans les Sections Eau et Déchets. SelonKarem et al. (1999), la Medjerda aurait perdu 10.440 ha de zones humides.85. Il est très difficile d’évaluer les pertes réelles de biodiversité de la Medjerda. Cependant, enconsidérant la moyenne adoptée par la Banque mondiale (2007) pour le bassin de la Medjerda, laperte annuelle serait de 10 ha de zones humides. Le coût de remplacement a été adopté pourévaluer le coût de la dégradation. Il est important de signaler que cette approche est affectée pardes limitations significatives. D’une part, l’utilisation des dépenses effectives peut sous-estimer lesdommages, car ces dépenses peuvent rarement compenser tous les services fournis auparavantpar 1’écosystème original surtout pour ce qui a trait à l’effet des lâchers des barrages sur labiodiversité. TEEB 56 a estimé le coût de replacement d’une zone humide sur la base d’une métaanalyseglobale. Le coût se monte à 47.091 DT par ha. La moyenne des zones humides perdues paran dans la Medjerda, qui est dérivé de la Banque mondiale (2007), est de 10 ha. Ainsi, le coût de ladégradation, qui reste très sous-estimé, se monte à 470.910 DT en 2010 avec une borne inférieurede 400.000 DT et une borne supérieure indéterminée.6.5 CATEGORIE CATASTROPHES NATURELLES ET ENVIRONNEMENT GLOBAL6.5.1 Catastrophes Naturelles86. Plusieurs projets sont en cours pour réduire les risques d’inondation en Tunisie. En l’occurrence leProjet PISEAU II avec une partie des 170 millions de $EU destinées à la gestion des ressources eneau dans les bassins versants à risque. Un projet de 140 millions de DT partiellement financé par laJICA s couvre les zones inondables prioritaires de Tunis qui nécessiteront la construction deplusieurs canaux d’évacuation. De plus, La JICA a aussi financé une étude pour réduire lesinondations dans le bassin versant de la Medjerda. Le Grand Tunis fait l’objet d’une étude financéepar la BAfD afin de diagnostiquer la situation actuelle dans tous les bassins versants de la zoneconcernant quatre gouvernorats (Tunis, Ariana, Ben Arous et la Manouba) et préconiser desinvestissements pour réduire les inondations. Par ailleurs, une étude de la Banque mondiale s’estconcentrée sur la vulnérabilité du Grand Tunis aux changements climatiques en l’occurrence,l’élévation accélérée du niveau de la mer et les quartiers à haut risque d’inondation.87. Les éléments fournis par les projections climatiques font craindre une augmentation desfréquences des hausses des débits de crue sur la Medjerda qui affecterait le Grand Tunis.Cependant, l’année 2010 a été relativement sans événement majeur pour ce qui est descatastrophes naturelles notamment des inondations surtout si on la compare à 2009 où plusieursinondations ont eu lieu et des victimes et des dégâts ont été recensés. Ainsi, le coût de ladégradation associé aux catastrophes naturelles n’est pas considéré pour l’année 2010.6.5.2 Environnement Global88. Le déséquilibre entre la part d’utilisation des eaux de surface par rapport à la part des eauxsouterraines au détriment de la première ira en s’accentuant dans le futur. Ce déséquilibres’exacerbera encore plus avec les effets des changements climatiques. En effet, outrel’augmentation prévue de température, qui conduit à une augmentation de l’évapotranspiration,et une réduction de la pluviométrie devrait décroître. Ceci pourrait conduire à la fois à unemoindre recharge des aquifères et à une utilisation accrue de ces aquifères par les agriculteurspour compenser la croissance du déficit entre évapotranspiration et pluviométrie.56 Site web de TEEB: .TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA47


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union89. Cependant, seules les émissions de GES ont été considérées dans le cadre de l’environnementglobal et ont été couvertes sous Production Hydroélectrique et Déchets Solides et se montent à 1,1millions de DT en 2010.6.6 CONCLUSIONS90. L’estimation du coût de la dégradation des ressources en eau a permis de dégager les conclusionssuivantes :a. Le coût de la salinité de l’eau potable (11 millions de DT) au sein et au-delà du bassin de laMedjerda est presque égal au coût de la salinité de la production agricole (12,3 millions de DT)au sein du même bassin.b. Les dommages dus au manque d’accès à l’eau potable et à l’assainissement rural (81 millionsde DT) dans le bassin de la Medjerda est significativement supérieur aux dommages crées parla salinité dans l’eau potable.c. La mauvaise collecte et le manque de traitement des déchets infligent des dommages moinsimportants (61 millions de DT) que ceux dus au manque d’accès à l’eau potable et àl’assainissement dans le milieu rural (81 millions de DT).d. Les dommages affectant la qualité de l’eau du fleuve de la Medjerda sont moins prononcés (17millions de DT), ce qui semble indiquer que la pollution tellurique n’est pas entièrementdéchargé dans le fleuve.e. Les dommages crées par l’érosion dans l’envasement des barrages sont de l’ordre de 7,1millions de DT, ce qui peut signifier que l’envasement des barrages peut être causé par lessédiments des sous bassins versants et non pas nécessairement par l’érosion des terres dontleurs sédiments n’atteignent pas nécessairement les réservoir des barrages. Ces dommagessont presque équivalents aux pertes nutritives des sols dues à l’érosion (7,4 millions de DT).91. Sur la base de ces conclusions, quatre priorités se dégagent dans le court et moyen terme :a. Le traitement de la salinité dans l’eau potable ;b. L’assainissement dans le milieu rural ;c. La collecte et le traitement des déchets ; etd. L’efficacité de l’aménagement du territoire permettant de réduire l’envasement des barrages.TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA48


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union7.Coût de la Restauration du Bassin de la Medjerda7.1 APERÇU GENERAL DES COUTS DE LA RESTAURATION92. Sur la base de priorités identifiées dans la Section précédente, quatre scénarios d’interventions ontété considérés mais seulement trois ont été réalisés. Seules, les catégories salinité de l’eau potable,eau et assainissement en milieu rural et gestion des décharges ont été évaluées. Les interventionsliées à l’aménagement du territoire pour réduire l’érosion et ainsi l’envasement des barrages n’ontpas été considérées faute d’études permettant d’établir une causalité entre l’aménagement et laréduction de l’envasement afin de mener une évaluation économique.93. Les scénarios les plus efficients ont été retenus et sont illustrés dans le Tableau 7.1 et la Figure 7.1.Concernant l’eau et l’assainissement en milieu rural, le jumelage du scénario assainissement etscénario eau potable et assainissement permet de rentabiliser ce dernier. Pour l’eau potable duGrand Tunis, dessaler une partie de la ressource en eau afin de pouvoir diluer la salinité de l’eaupotable est rentable. Cependant, cette alternative n’a pas été comparée aux coûts de transport del’eau des barrages du Bassin de la Barbara et deviendrait non rentable si le seuil des 30.000 m 3 /jsur trois mois de dessalement est dépassé. La réserve stratégique du Bassin de Barbara permet nonseulement d’assurer la sécurité de la ressource mais aussi d’effectuer des dilutions d’eau lorsqueles teneurs en sel sont élevées surtout en été et durant les saisons sèches. Pour les déchets, seule,l’alternative tout à la décharge avec génération d’électricité dans des cellules est rentable. Lesalternatives avec ségrégation et recyclage ne le sont pas car elles sont trop coûteuses. Ainsi, pourpallier à cette insuffisance, une analyse multicritère pourrait être envisagée pour la prise dedécision où des pondérations seraient attribuées non seulement à l’analyse C/A mais aussi à lacréation d’emploi, la réduction de la pauvreté, etc.Tableau 7.1 : Coût de la restauration de la Medjerda et du Grand Tunis, 2010 et en millions de DTMedjerda et GrandTunisDégradation2010Réduction2011VAN del'InvestissementVAN de laRestaurationVan de l'AnalyseC/AMillions de DT Millions de DT Millions de DT Millions de DT Millions de DTAménagement 0 0 0 0 940-5.050 DT/ha1.100-5.400DT/haDéchets 28,6 5,7 83 84 0,9Eau et Assainissementenmilieu ruralEau potable dans leGrand TunisSource : Auteurs.81,3 13,7 133,7 150,7 17,110,6 4,4 19 35 8,094. L’analyse des coûts de restauration de trois categories analysées et basée sur la valeur actualiséenette (VAN) de l’investissement sur 20 ans (24 ans pour les déchets) avec un taux d’escopmpte de10% et le taux de rendement interne (TRI), a permis de dégager les investissements les plusefficients qui sont les suivants :a. Pour l’eau potable, un déssallement de 20,000 m 3 /jour tous le trois mois aura une VAN de 8millions de DT et un TRI de 32% avec un ratio A/C supérieur à 1.b. L’assainissment est rentable avec ou sans l’eau potable et produira une VAN de 32 millions deDT avec in TRI de 22%. Cependant le jumelage des investissements de l’eau et del’assainissement est plus rentable avec un VAN de 17 million de DT, un TRI de plus de 10% et unratio A/C supérieur à 1.TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA49


Millions de DTSustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Unionc. Le transfert et enfouissement des déchets municipaux n’est rentable que lorsque pour chaquegouvernorat, une station de transfert et une décharge seront établies avec productiond’électricité moyennant les émissions du méthane. Ces investissements auront une VAN de 0,9million de DT, un TRI de 10% et un ratio A/C supérieur à 1.Figure 7.1 : Coût de la restauration de la Medjerda et du Grand Tunis, 2010 et en millions de DTDégradation et RestaurationVAN C/A et Ratio A/C des InterventionsMillions de DT15020Dégradation 20101301109070503010-10Réduction 2011VAN de l'InvestissementVAN de la RestaurationAménagement Déchets Eau et Assain.milieu ruralSource: Auteurs.Eau potableGrand Tunis181614121086420VAN C/A: Millions de DTRatio A/CAménagement Déchets Eau et Assain.milieu ruralEau potableGrand Tunis7.2 QUALITE DE L’EAU POTABLE95. Le coût de la restauration de l’eau potable pour en réduire la salinité a été dérivé en estimant troisvolume/jour d’eau (20.000, 30.000 et 40.000 m 3 /jour pendant les trois mois en été lorsque lateneur des ressources en eau augmente suite au manque de pluie). Ceci nécessite un dessalementavant traitement sur 20 ans afin d’opérer une dilution permettant de ramener l’eau du robinet àdes normes acceptables de teneur en sodium. Ainsi, ce dessalement est nécessaire pour améliorerla qualité de l’eau et n’est donc pas considéré comme une mesure d’augmentation de la ressourceen eau du fait de sa rareté. Les coûts des scénarios 1, 2 et 3 sont respectivement 1,4, 2,2 et 2,9millions de DT par an sur 20 ans (Tableau 7.2).Tableau 7.2 : Coût de la restauration de la qualité de l’eau potable, 2010Scénario pour le dessalementDurée de l’investissement : 20 ansScénario 1 : 20 000 dem 3 /jour sur 3 moisScénario 2 : 30 000m 3 /jour sur 3 moisScénario 3 : 40 000m 3 /jour sur 3 moisCoût moyen/an en millions de DT 1,4 2,2 2,9Borne inférieure en millions de DT 2,3 3,4 4,5Borne supérieure en millions de DT 2,1 3,2 4,3Note : 0,8 $EU/m 3 a été retenu comme coût dynamique du dessalement de l’eau de la Medjerda et comprend letaux de recouvrement de l’investissement et de l’entretien. Cependant, le coût social n’est pas prix en compte(émissions des énergies fossiles pour la génération additionnelle d’électricité nécessaire au dessalement etimpact du rejet de l’eau saumâtre).Source : Auteurs.96. L’introduction du dessalement de l’eau de la Medjerda en période d’été ou de sécheressepermettrait d’améliorer marginalement la qualité de l’eau distribuée via dilution par la SONEDEdans le bassin de la Medjerda ainsi que dans la région du Grand Tunis. Cette amélioration de laqualité de l’eau réduirait la consommation d’eau en bouteille surtout l’eau non-minéraliséelaquelle représente un tiers de la consommation d’eau en bouteille selon l’enquête susmentionnée(Tableau 7.3). Quoique très conservatrice, la réduction de la consommation d’eau en bouteille aété considérée de 1/5 de la consommation présente (soit 4,4 millions de DT) pour l’analyse C/A sur20 ans tout en considérant la consommation d’eau en bouteille et la population ciblée constantesur la période (ce qui est très aléatoire du fait de la très forte tendance d’accroissement de laconsommation des dernières années).TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA50


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union97. Le scénario 1 consistant à dessaler 20.000 m 3 /jour sur 3 mois est rentable avec une VAN positivede 8 millions de DT, un TRI de plus de 10% et une VA du Ratio A/C de plus de 1. Le scénario 2consistant à dessaler 30.000 m 3 /jour sur 3 mois permet de dégager un point charnière au seuilduquel l’alternative deviendrait non rentable et qui fait office d’analyse de sensibilité. Le scénario3 est à rejeter (Tableau 7.4).Tableau 7.3 : Investissements et avantages actualisés pour la qualité de l’eau potable, 2011-30Eau et assainissement en milieu rural Investissementinitial de 2011Investissementtotal actualisé à10% sur 20 ansAvantageinitiale de2012Avantage totalactualisé à10% sur 20 ansMillions de DT Millions de DT Millions de DT Millions de DTScénario 1 : 20 000 de m 3 /jour sur 3 mois/an 15,8 19,3 3,9 33,0Scénario 2 : 30 000 m 3 /jour sur 3 mois/an 23,7 28,9 3,9 33,0Scénario 3 : 40 000 m 3 /jour sur 3 mois/an 31,7 38,5 3,9 33,0Source : Auteurs.Tableau 7.4 : Analyse Coût/Avantage de la restauration de la qualité de l’eau potable, 2010Indicateursde l’Analyse C/ACritère de rentabilité(taux d’escompte de 10%et durée de l’investissement de 20ans)Scénario 120 000 dem 3 /joursur 3 mois/anScénario 230 000 m 3 /joursur 3 mois/anScénario 340 000m 3 /joursur 3 mois/anVAN millions de DT >0 8,0 0,5 -11,3TRI ≥10% 32% 11% --Ratio A/C (valeur>1 1,7 1,1 0,9présente)Résultats A Considérer A Considérer A RejeterNote : le flux des avantages survient avec un temps de latence de 1 à 2 ans.Source : Auteurs.98. Cette analyse mériterait une enquête plus approfondie pour dériver l’élasticité de la demande eneau potable du robinet avec une amélioration du goût (réduction de la salinité en été) de cettedernière. Toujours est-il que les trois scénarios suggérer ne réduiraient que marginalement lateneur en sel de l’eau potable et pourraient être considérés des appoints pour les années desécheresse lorsque la salinité de la Medjerda augmente sensiblement. Par ailleurs, un effort enamont, en l’occurrence des actions s’inscrivant dans une meilleure gestion du territoire,permettrait d’a voir un impact positif sur la ressource en eau et de là, sur la qualité de l’eaupotable.7.3 EAU ET ASSAINISSEMENT EN MILIEU RURAL99. De nombreux projets comme le PISEAU II (Section 2) avec un coût total de 170 millions de $EU sonten cours pour surtout améliorer l’eau potable en milieu rural. De plus, un effort particulier est encours notamment par l’ONAS en collaboration avec l’AfD et la Banque mondiale pour rattraper leretard du taux de couverture de l’assainissement en milieu rural dont notamment dans legouvernorat de Béja.100. Les réductions réalisables des cas de diarrhée et de la mortalité due à la diarrhée aprèsl’amélioration de l’adduction d’eau, de l’assainissement et des mesures d’hygiène sont basées surles dernières méta-analyses qui sont illustrées dans le Tableau 7.5. Les cas de figure où : (i)l’adduction d’eau potable existe alors que la connexion au réseau d’égout n’existe pas ; et (ii)lorsque l’adduction d’eau potable n’existe pas et que la connexion au réseau d’égout n’existe pasTUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA51


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Unionont été retenus : En moyenne, les réductions seraient de 50% et 60% respectivement (Tableau 7.3)et ceci en tenant compte de l’état des mesures d’hygiène au sein des ménages. 57101. Les coûts d’investissements et de sensibilisation se rapportant à l’amélioration de l’adductiond’eau, de l’assainissement et des mesures d’hygiène sont illustrés dans le Tableau 7.3 avec delarges variations. Des réductions moyennes de 50% pour l’assainissement et 60% pour l’eau etl’assainissement ont été adoptées pour dériver les gains qui se monte à 9 millions de DT en 2011(Tableau 7.6) si les investissements venaient à être immédiatement réaliser dans le bassin de laMedjerda en milieu rural. Une intervention augmenterait le taux de couverture de l’assainissementde 17% en 2010 et inclura l’accroissement de la population jusqu'à 2030 en milieu rural. Uneintervention augmenterait le taux de couverture de l’eau et de l’assainissement de 16% en 2010 etinclura l’accroissement de la population jusqu'à 2030 en milieu rural.Tableau 7.5 : Réduction réalisable des cas de diarrhées avec l’amélioration des servicesTaux decouverture del’eau et del’assainissementDistributionde lapopulation2010Amélioration de l’eau et de l’assainissement Réduction réalisable des cas dediarrhée quand une :Adductiond’eau potableet connexionau réseaud’égoutAdductiond’eau potableet pas deconnexion auréseau d’égoutPasd’adductiond’eau potableet connexionau réseaud’égoutPasd’adductiond’eau potableet pas deconnexion auréseau d’égout56% Amélioration de la fiabilité et de la qualité de l’eaucourante (de manière à assurer l’approvisionnementen eau de façon suffisante et sûre) pour ceux de cettepopulation ayant actuellement la fiabilité de l’eau etdes problèmes de qualité21% a) Amélioration de la fiabilité et de la qualité de l’eaucourante (de manière à assurer l’approvisionnementen eau de façon suffisante et sûre) pour ceux de cettepopulation ayant actuellement la fiabilité de l’eau etdes problèmes de qualitéb) Connexion des eaux usées (et chasse d’eau pourceux qui ont des toilettes sèches ou pas de toilettes)pour toute cette population.1% Adduction d’eau fiable et sûre dans les locaux detoute cette population22% Adduction d’eau fiable et sûre et connexion des eauxusées (et chasse d’eau pour ceux qui ont des toilettessèches ou pas de toilettes) pour toute cettepopulation.Bonne hygièneau niveau duménage estvérifiéeAmélioration del’hygiène auniveau du ménageest nécessaire15% 45%35% 65%25% 55%45% 75%Total 100% 28% 60%Source: adapté de Bassi et al. (2011).Tableau 7.6 : Investissements et avantages actualisés pour l’eau et l’assainissement, 2011-30Eau et assainissement enmilieu ruralInvestissement parhabitantInvestissementinitial de 2011Investissementtotal actualisé à10% sur 20 ansAvantageinitiale de2012BorneinférieureBornesupérieureDT/hab.Millions de DT Millions de DT Millions deDTAvantage totalactualisé à10% sur 20 ansMillions de DT57 Bassi et al. (2011).TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA52


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European UnionDT/hab.Eau143 171Assainissement64 100Sensibilisation à l’hygiène6 11scénario 130 38 6,3 77Assainissement etSensibilisationscénario 275 95 7,4 89Eau, Assainissementet Sensibilisationscénario 3105 134 13,7 151scénarios 1 et 2Note : des coûts d’entretien de 4% pour l’adduction d’eau et l’assainissement de l’investissement initial ont étéconsidérés avec une augmentation nette de 3% par an sur la période. Le coût de la sensibilisation est allouédurant la première année avec des rappels médiatiques annuels.Source : site web de WASH : ;et Auteurs.102. Le scénario 1 consistant à assurer un assainissement amélioré à 313.519 habitants 58 entre2011 et 2030 est rentable avec une VAN positive de 32 millions de DT, un TRI de plus de 10% etune VA du Ratio A/C de plus de 1. Le scénario 2 consistant à assurer l’eau potable etl’assainissement amélioré à 295.076 habitants entre 2011 et 2030 n’est pas rentable.Cependant, lorsque le scénario 3, qui comprend le scénario 1 et 2, est considéré, l’investissementdevient rentable avec une VAN positive de 17 million de DT, un TRI de plus de 10% et une VA duRatio A/C de plus de 1 (Tableau 7.7). En d’autres termes, l’assainissement avec ou sans l’eaupotable justifie les investissements et réduira par à coup la pollution des ressources en eau.Tableau 7.7 : Analyse Coût/Avantage de la restauration de l’eau et l’assainissement ruraux, 2010Indicateursde l’Analyse C/ACritère de rentabilité(taux d’escompte de 10%et durée de l’investissement de 20ans)Scénario 1Eau etsensibilisation sur 20 ansScénario 2Eau,assainissementet sensibilisationsur 20ansScénario 3Scénarios 1 et2 sur 20 ansVAN millions de DT >0 32 -15 17TRI ≥10% 22% 7% 12%Ratio A/C (valeur>1 2,0 0,9 1,1présente)Résultats A Considérer A Rejeter A ConsidérerNote : le flux des avantages survient avec un temps de 1à 2 ans.Source : Auteurs.7.4 AMELIORATION DE LA GESTION DES DECHARGES103. Le rapport de la GIZ de 2011 pour la gestion de la chaine de déchets exclue la populationrurale vue la dispersion des villages et hameaux se traduisant par des coûts techniquement élevés.D’où, la difficulté à les rattacher à un système centralisé qui couvrirait les villes, les communes etcertaines régions mixtes. Ainsi pour la population rurale, des approches communautaires etparticipatives sont préconisées ultérieurement.58 Annuaire Statistique de la Tunisie 2006-2010 (2011).TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA53


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union104. Le rapport de la GIZ comprend 4 des 6 gouvernorats de la Medjerda, en l’occurrence, Béja,Jandouba, Le Kef et Siliana. La génération de déchets atteint 183.369 tonnes de déchetsmunicipaux et 39.600 tonnes de déchets inertes en 2009 avec : les déchets domestiques (150.000tonnes dont 544 tonnes recyclées par EcoLef) ; les boues des STEPs (13.000 tonnes de bouesséchées) ; les débris de construction (49.500 tonnes) ; les déchets industriels banals (9.000tonnes) ; les déchets d’activité sanitaire (556 tonnes) ; et les déchets des abattoirs (1.089). Lesdéchets agricoles (2 millions de tonnes) s’ajoutent à ce total mais une option de valorisation a étéutilisée dans le coût de la dégradation ici-haut. Pour les STEP 6 scénarios sont développés avec uneestimation de près de 8.000 tonnes de matières sèches en 2033 avec un coût variant entre 88 DTpar tonne pour tout à la décharge à 180 DT la tonne pour une valorisation des boues.Tableau 7.8 : Investissements et avantages actualisés pour les déchets, 2011-34Eau et assainissement en milieu rural Investissement initial de2011Investissementtotal actualisé à10% sur 24 ansAvantageinitiale de2012Avantage totalactualisé à10% sur 24 ansMillions de DT Millions de DT Millions de DT Millions de DTscénario 1 : Station de Transfert, Ségrégation,134 229 7,2 7115% de recyclage, 15% de compostage etenfouissementscénario 2 : Station de Transfert, Ségrégation,129 222 6,4 6310% de recyclage, 10% de compostage etenfouissementscénario 3 : Station de Transfert, enfouissement31 83 5,0 84et génération d’électricitéNote : des coûts d’entretien de 5% pour des investissements initiaux ont été considérés avec une augmentationnette de 3% par an sur la période.Source: World Bank (2011), World Bank (2012); et Auteurs.105. Les coûts d’investissements se rapportent à l’amélioration d’une partie de la chaine dedéchets domestiques et couvrent des stations de transferts jusqu’à l’enfouissement pour lesdéchets générés par les villes, les communes et certaines régions mixtes avec une population deprès de 650.000 habitants en 2010 et atteignant 835.000 habitants en 2033 (Tableau 7.8).106. Ainsi, 3 scénarios ont été retenus sur 24 ans pour les gouvernorats Nord-ouest: le scénario 1consistant à assurer dans chacun des gouvernorats 1 station de transfert, 1 station de ségrégationavec un recyclage de 15% et un compostage de 15% avec l’enfouissement du volume résiduel dansune décharges ; le scénario 2 consistant à assurer dans chacun des gouvernorats 1 station detransfert, 1 station de ségrégation avec un recyclage de 10% et un compostage de 10% avecl’enfouissement du volume résiduel dans une décharge ; et le scénario 3 consistant à assurer danschacun des gouvernorats 1 station de transfert et une décharge permettant la construction decellules afin de générer de l’électricité. Ainsi, les coûts d’investissement varient entre 31 et 134millions de DT et les coûts de transport (0,2 DT par km/tonne) des stations de transfert à laségrégation et enfouissement, et d’opérations et d’entretien sont compris dans l’analyse. Les gainsde la première année varient entre 5,0 et 7,2 millions de DT (Tableau 7.9).Tableau 7.9 : Analyse Coût/Avantage de la restauration des déchets domestiques, 2010Indicateursde l’analyse C/ACritère de rentabilité(taux d’escompte de 10%et durée de l’investissement de24 ans)Scénario 1Station detransfert,ségrégation,15% derecyclage, 15%de compostageetenfouissementScénario 2Station detransfert,ségrégation,10% derecyclage, 10%de compostageetenfouissementScénario 3Station detransfert,enfouissementet générationd’électricitéTUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA54


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European UnionVAN millions de DT >0 -158 -159 0,9TRI ≥10% -- -- 10%Ratio A/C (valeur>1 0,3 0,3 1,0présente)Résultats A Rejeter A Rejeter A Considérer107. L’analyse C/A a été faite pour l’amelioration d’une partie de la chaine de gestion des déchetsdomestiques et les résutats sont illustrés dans le Tableau 7.6. (voir l’Annexe V pour le détail desanalyses). Les scénarios 1 et 2 ne sont pas rentables économiquement, car trop coûteux.Cependant, le scénario 3 est rentable avec une VAN positive de 0,9 million de DT, un TRI de plus de10% et une VA du Ratio A /C de plus de 1 (Tableau 7.6).7.5 REDUCTION DE L’EROSION EN AMONT POUR REDUIRE L’ENSABLEMENTDES BARRAGES108. Un programme de la stratégie nationale de conservation des eaux et du sol 2002-2011 deprotection des barrages contre l’envasement a été formulé et un projet d’aménagement global desbassins versants de l’ensemble des barrages a été réalisé et programmé en Tunisie avec succès.Cette approche est préventive et plus efficace que le coût de remplacement utilisé pour calculerles coûts de la dégradation ici-haut et mériterait d’être ainsi considérée pour un calcul éventuel descoûts de la restauration.109. Ainsi, les interventions de l’ODESYPANO et dans une moindre mesure celles du CommissariatRégional de Développement Agricole ont généré des avantages dans les régions ciblées. Il estnéanmoins très difficile d’évaluer l’impact exact de la lutte antiérosive qui concerne la maîtrise etla mobilisation des eaux de surface ou la gestion des terres agricoles. Toujours est-il que la Banquemondiale (2010) a évalué les interventions de ces deux institutions dans le bassin de Barbara aunord du bassin de la Medjerda dont nombreux versants ont la même topographie et subissent lesmêmes conditions climatiques et par à-coup, la même érosion. Cependant, l’évaluation tire lesavantages directes des pratiques de conservation comme les aménagements ou la plantation deblé, d’arbres, etc. et indirectes comme la séquestration de carbone sans vraiment essayer d’établirune causalité entre les interventions et la réduction de l’envasement des barrages.110. La VAN avec un taux d’escompte de 10% sur 20 ans est de 940-5.050 DT/ha sur la zoneintervenue pour les interventions de l’ODESYPANO. L’agroforesterie (olivier/céréales enintercalaire), l’amélioration des terres des parcours, les prairies permanentes et la plantation desulla (ressources phylogénétiques fourragères) sur les terres de culture contribuent le plus à cerésultat, car ce sont les interventions les plus rentables du point de vue social. Les cordons et lesseuils en pierres sèches n’apparaissent pas rentables qu’uniquement en combinaisons avecl’agroforesterie. S’ajoute à ces avantages une VAN de 1.100-5.400 DT/ha au niveau del’environnement global. Les interventions du Commissariat Régional de Développement Agricoledonnent des résultats quasi similaires où 2.700 DT/ha lorsqu’un taux d’escompte de 2% sur la zoneintervenue.111. Aussi, le troisième Projet de Développement des Zones Montagneuses finance par la Banquemondiale, récemment achevé avec succès, aussi dégage des gains important sans pour autantdémontrer une baisse de l’érosion. Ce projet a notamment contribuer notamment à : (i) uneaugmentation du couvert végétal et forestier, passant de 32 % à 38 % ; (ii) une augmentation dupourcentage des terres bénéficiant d’investissements en conservation des eaux et des sols, passantde 0,3 % à 13 % et couvrant 20 700 hectares de terres fragiles ; et (iii) un progrès important setraduisant par des rendements plus élevés, une diversification des systèmes de production agricoleet la rationalisation de l’affectation des terres.TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA55


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union112. Une étude de planification des aménagements CES dans le Gouvernorat de Jendouba aussidégage des avantages positifs quand les groupes sociaux sont pris en compte mais sans vraimentdériver un C/A pour l’érosion et l’ensablement des barrages.113. Une étude conduite par Daly-Hasen (2008) évalue l’avantage des valeurs directes etindirectes d’une forêt avec un avantage de 14 DT/ha pour la prévention de l’érosion (Encadré 7.1).Encadré 7.1 : Valeur d’usage d’une forêtLa valeur d’usage d’une forêt et la distribution des avantages a été calculé par Daly-Hassen et. Al, (2008) pourtous les retours que le gouvernement ou la population locale reçoivent des forêts, les prestations externes etsociales (prestations pour l’ensemble de la société en général, de la biodiversité, par exemple, la prévention dela dégradation des sols). Les résultats ont montré que les bénéfices privés s’élèvent à 96,8 $EU/ha en 2005 (àparts égales entre le gouvernement et les utilisateurs locaux). Le bois et le fourrage pâturé étaient les produitsles plus précieux générant 41,4 millions et 34,2 de $EU/ha respectivement. Les avantages externes ont atteintune moyenne de 24,9 $EU/ha. Ses principales composantes sont la prévention de l’érosion (9,8 $EU/ha), laséquestration du carbone (11,8 $EU/ha), et la conservation de la biodiversité (3,2 $EU/ha). Cependant, lesloisirs est la composante la moins gratifiante de l’avantage économique qui se monte a 0,1 $EU/ha, en dépit del’existence de plusieurs parcs nationaux et réserves dans la région étudiée.114. Il n’en demeure pas moins que vue la difficulté de dériver des coûts utilisables de préventionde l’érosion, l’analyse C/A ne sera pas faite dans ce cas de figure mais il est urgemment nécessairede lancer une étude comparative en utilisant une analyse multi variée afin d’établir une corrélationentre topographie, utilisation des sols, précipitation et envasement de barrages sur au moins 3barrages de la Medjerda. Ceci permettra de dériver les déterminants de l’envasement nécessairespour la conception et la réalisation d’interventions en amont susceptibles de réduire l’envasementdes barrages.TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA56


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union8. Recommandations115. Le diagnostic et les analyses qui ont été développés dans les précédents chapitres permettentd’arriver à trois conclusions d’ordre général :a. la priorité donnée aux investissements visant d’abord l’amélioration du cadre de vie urbain eten ne fournissant pas autant d’investissements et d’institutions pour l’amélioration du cadrede vie du milieu rural alors que le bassin de la Medjerda possède un tissu rural ;b. les appréciations qualitatives des impacts sur les ressources naturelles sont généralementbien cernées d’un point de vue technique, cependant, les évaluations économiques de cesimpacts sont quasiment inexistantes ; etc. la « sectorisation » de la prise de décision du fait que les questions environnementalesrelèvent uniquement des compétences des autorités environnementales du pays et sonttraitées au titre d’avis ou de conseil et ceci, faute d’intégrations et de réflexions« transversales » et de la responsabilisation précise d’institutions existantes pour atteindreles objectifs globaux du développement durable dans le bassin de la Medjerda.116. Cinq domaines d’intervention sont proposés pour la gestion intégrée et durable desressources en eau de la Medjerda qui sous-tendent les recommandations de la présente étude :a. La réorientation progressive de la politique d’intensification d’exploitation des ressourcesnaturelles, notamment dans le cadre de la mobilisation des ressources en eau. Cetteréorientation pourra se faire sur la base de critères qui incluent explicitement la performanceéconomique et la dégradation et la rareté des ressources du bassin de la Medjerda. Cecidevra permettre d’une part une meilleure valorisation des ressources de l’eau et d’autre partintégrer les préoccupations de conservation du patrimoine « sols et eaux », et l’améliorationde leur productivité.b. La focalisation en premier lieu sur des investissements efficaces pour le contrôle de lapollution domestique dans les milieux ruraux et périurbains qui ont été négligés dans lepassé. La priorité serait que :i. l’État investisse d’abord dans l’extension de l’eau potable et de l’assainissement dans lemilieu rural du bassin où la pauvreté est prédominante, en utilisant des technologiesappropriées. Les conclusions de cette étude permettront à l’ONAS de développer lastratégie de l’assainissement basée sur des éléments économiques et environnementauxpersuasifs et munis des indicateurs de suivi tels que la diminution du coût de ladégradation des ressources en eau.ii. Les investissements projetés par l’ANGed avec l’assistance de la KfW devraient inclurenon seulement le type d’enfouissement traditionnel mais aussi la génération des revenusadditionnels en forme d’électricité ainsi que le traitement et la fermeture des déchargessauvages du bassin de la Medjerda.c. La planification des interventions en amont susceptibles de réduire l’envasement desbarrages afin de dériver les déterminants de l’envasement et d’évaluer l’impact exact de lalutte antiérosive qui concerne la maîtrise et la mobilisation des eaux de surface et adapter lestechniques antiérosives en vue de leur utilisation effective par les exploitants.d. Un réseau d’information décentralisé pour l’observation, le suivi, la surveillance continuedes milieux et des ressources naturelles du bassin de la Medjerda. Ce réseau devrait êtreréorienté en partenariat avec les institutions de l’eau et de l’environnement. Ce réseau aurapour objectif de :i. définir et valider des protocoles continus d’échange et de coopération avec d’autressources d’information et bases de donnéesTUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA57


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Unionii.iii.iv.entreprendre des mesures de l’état des sols et des eaux (commencé déjà sous lePISEAU et le COPEAU) ;refléter la compréhension et l’évaluation du milieu et ses impacts sur la santé et ladégradation du capital naturel afin de contribuer à la prise de décision basée sur desdonnées et informations précises et régulières et ;fournir à tout usager, toutes les informations et données sur la nature et qualité deseaux et des sols ainsi que les contraintes et incitations.e. Une dimension d’action horizontale pour une réflexion globale et intégrée sur la gestion del’eau dans le bassin versant de la Medjerda est fortement recommandée. Lesinvestissements efficaces et efficients ne sont pas suffisants pour assurer la multi-sectorialitéet la coopération entre les ministères et bénéficiaires. Un système « horizontal » doit être misen place pour une réflexion globale et intégrée sur la gestion de l’eau dans le bassin versantde la Medjerda. Il est fortement recommandé que les actions des mises en place soientsoutenues par un groupe permanent établi au sein du MdA et qui rassemblerait l’ensembledes sources d’information et des expertises techniques et scientifiques provenant, du mêmeministère et ses institutions (SONEDE, INAT, CRDA, ODESYPANO), et des départementsextérieurs impliqués tels que le MdE (ONAS, ANGed, CITET), et le MdSP et les représentantsdes usagers. Ce groupe permanent des politiques et suivi du bassin de la Medjerda peut êtreétabli sous l’égide de la Direction Générale du Bureau de la Planification et des ÉquilibresHydrauliques du MdA et devrait, dans un premier lieu :i. développer une expertise de l’évaluation des avantages et dommages et en économiede l’eau et un conseil dans les modes et moyens de l’intégration de cet aspect dans lesprogrammes et stratégies sectorielles de développement ; etii. mettre en place un système d’évaluation et de suivi pour lesinvestissements et activités du bassin de la MedjeTUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA58


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union9. REFERENCESArnold, B. and Colford, JM. 2007. “Treating water with chlorine at point-of-use to improve water quality andreduce child diarrhea in developing countries: a systematic review and meta-analysis.” American Journal ofTropical Medicine and Hygiene, vol. 76(2): 354-364.Baker, B., Metcalfe, P. Butler, S., Gueron, Y., Sheldon, R., and J,. East. 2007. The benefits of the WaterFramework Directive Programme of Measures in England and Wales. Sponsored by Defra, Welsh AssemblyGovernment, Scottish Executive, Department of Environment Northern Ireland, Environment Agency, ScottishEnvironment Protection Agency, Department of Business, Enterprise and Regulatory Reform, Scotland andNorthern Ireland Forum for Environmental Research, UK Water Industry Research, the Joint EnvironmentalProgramme, UK Major Ports Group, British Ports Association, CC Water, Royal Society for the Protection ofBirds, National Farmers’ Union and Country Land and Business Association (the “Collaborative Partners”).Banque mondiale. 2007. République Tunisienne Evaluation du Coût de la Dégradation de l’Eau. Bureau RégionalMoyen-Orient & Afrique du Nord. Département Développement Durable. Rapport No. 38456-TN. Washington,D.C.Banque Mondiale. 2010. La Génération des Bénéfices Environnementaux pour Améliorer la Gestion des BassinsVersants en Tunisie. République Tunisienne. Rapport No 50192 – TN. Bureau Régional Moyen-Orient & AfriqueDu Nord Département Développement Durable. Washington, D.C.Bassi, S. (IEEP), P. ten Brink (IEEP), A. Farmer (IEEP), G. Tucker (IEEP), S. Gardner (IEEP), L. Mazza (IEEP), W. VanBreusegem (Arcadis), A. Hunt (Metroeconomica), M. Lago (Ecologic), J. Spurgeon (ERM), M. Van Acoleyen(Arcadis), B. Larsen and, F. Doumani. 2011. Benefit Assessment Manual for Policy Makers: Assessment of Socialand Economic Benefits of Enhanced Environmental Protection in the ENPI countries. A guiding document for theproject ‘Analysis for European Neighbourhood Policy (ENP) Countries and the Russian Federation on social andeconomic benefits of enhanced environmental protection’. Brussels.Caractérisation des pollutions de l’oued Medjerda. 2011. Comité de Coopération Marseille Provence enpartenariat avec le service COPEAU et l’ANPE et le financement de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée.Tunis.Centre d’analyse stratégique. 2009. La valeur tutélaire du carbone. Rapports et documents N.16/2009 -Rapport de la commission présidée par Alain Quinet. Paris.Centre for Development and Environment (CDE). 2009. Benefits of sustainable land management. University ofBern. UNCCD, WOCAD, and others. Bern.Commission of the European Communities (CEC). 1991. Council Directive of 21 May 1991 concerning urbanwaste water treatment (91/271/EEC). OJ L135, 30.5.1991.Clasen, T., Schmidt, W-P., Rabie, T., Roberts, I., and Cairncross, S. 2007. “Interventions to improve water qualityfor preventing diarrhoea: systematic review and meta-analysis.” British Medical Journal, 334:782-91.Curtis, V. and Cairncross, S., 2003. “Effect of Washing Hands with Soap on Diarrhoea Risk in the Community: ASystematic Review.” Lancet Infectious Diseases, vol. 3:275-81.Daly-Hassen, H., Mansoura, A.B., 2008. “Private and social values and their distribution in Tunisian cork oakforests.” Paper for the XIII World Forestry Congress, Buenos Aires, Argentina, 18 – 23 October 2009.Department for Energy and Climate Change (DEEC). 2009. Carbon Valuation in UK Policy Appraisal: A RevisedApproach. London.European Commission (EC). 2008. Impact Assessment - Document accompanying the Package ofImplementation measures for the EU’s objectives on climate change and renewable energy for 2020 -Commission Staff Working Document. Brussels.European Commission (EC). 2009. Directive 2009/28/EC of the European Parliament and of the Council of 23April 2009 on the promotion of the use of energy from renewable sources and amending and subsequentlyrepealing Directives 2001/77/EC and 2003/30/EC.European Environment Agency (EEA). Undated: glossary.eea.europa.euTUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA59


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Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union10. Annexe I Mission D’identificationÉvaluation du Coût de la dégradation de l’environnement du bassin de la Medjerda enTunisie : Liste des personnes rencontréesTunis, du 30 juillet au 04 août 2012Institution Nom FonctionDirection Générale de laProtection et du Contrôlede la Qualité des ProduitsAgricolesM. Bouzid NasraouiM. Fethi SakliM. Abdelbaki LabidiM. Mohamed BejiM. Chaabane MoussaM. Adel JemmaziDirecteur GénéralDirecteur de Protection des PlantesService Analyses ChimiquesSous Directeur des Intrants et ProduitsIng/P – Chef de service de l’homologation desengrais et pesticidesS/Directeur Contrôle Sanitaire InterneS/Directeur Semences et plantsHomologation et protection des végétalesMme Fatma ChihaDirection des Grands Barrages etdes Travaux HydrauliquesBureau de la Planification et desEquilibres HydrauliquesDirection Générale desRessources en EauM. Kacem ChammkhiM. Tawfik AbdelhediM. Hassen Ben AliM. Mellouli MohamedMme Sondess KamounM. Moncef RekayaDirecteur GénéralDirecteur GénéralDirecteur GénéralONA<strong>SM</strong>. Nejib AbidM. OmraniM. Adel BoughanmiDirecteur de la PlanificationChef Département Planification & BudgetsDirection Régionale del’Environnement du LittoralNordMme Nesrine GdiriTUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA62


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European UnionDirection Générale del’Environnement et de aQualité de la VieAgence Nationale de Protectionde l’Environnement (ANPE)Observatoire des MaladiesNouvelles et émergentesANGEDMme Awatef MessaiM. Samir KaabiMme Mouna SfaxiM. Mabrouk NedhifMme Myriam JenaihINSTMDUEM. Bechir BéjaouiM. Noureddine ZaaboulM. Denis PommierVendredi 03 août 2012Direction Générale des ForêtsM. Rafik AiniINATSONEDEMme Jamila TarhouniMme Salm BettaeibM. Mohame Salah Ben RomdhaneM. Mosbah HellaliDépartement Génie RuralDépartement HalieutiqueDGACTAM. Abdellah CheridDGFIOPMme Lamia JemmaliDirection de l’Hygiène M. Mohamed Rabhi Directeur GénéralAtelier de Consultation sur le Coût de la Dégradation de l’Environnement du Bassin de laMedjerda en Tunisie : Liste des participantsTunis, le 7 décembre 2012# Prénom Nom Titre Organisation Département Adresse email1 Dr. Sherif ARIF Consultant <strong>SWIM</strong>-<strong>SM</strong> sherifarif59@yahoo.com2 M. Khalil ATTIA P.D.G ONAS - Ministère del'Environnementpdg@onas.nat.tn3 M. Mohamed AYADI Chefd'arrondissement CRDA del'ArianaMinistère del'Agriculture4 M. Habib AZAIEZ P.D.G SECADENORDMinistère del'AgricultureCommissariatrégional audéveloppementagricole de l'ArianaSociété d'exploitationdes canaux et desadductions des eauxdu nord.ayedm11@yahoo.frsecadenord@secadenord.com.tnTUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA63


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union# Prénom Nom Titre Organisation Département Adresse email5 M. Sami AZOUZ Sous Directeur SECADENORD Société d'exploitation azouzsami@gmail.Ministère del'Agriculturedes canaux et desadductions des eauxdu nordcom6 M. Néji BALTI IngénieurPrincipalMinistère del'AgricultureCRDA de Jendouba7 M. Béchir BEJAOUI Chercheur Institut National desSciences etTechnologies de laMer8 Mme Faïza BEN ATIG Environnementa SCET-TUNISIEliste9 M. Riadh BEN MOUSSA Chef de Service Ministère del'Agriculture10 M. Bader Essalem BEN LETAIEF Chef de Service Office National del'assainissementRessources en Eau(Hydraulique)Milieu MarinEnvironnement,Hydrauliqueet AgricultureNbalti05@gmail.comnouri_zaaboub@yahoo.frf.benatig@scettunisie.com.tnDirection Générale du benmoussa_riadhFinancement des @yahoo.frinvestissements etdes organismesprofessionnelsdop.suiviprojet@onas.nat.tn11 Dr. Anne CHAPONNIERE Expert GIZ Project CCC anne.chaponniere@giz.de12 M. Fadi DOUMANI Consultant <strong>SWIM</strong>-<strong>SM</strong> fdoumani@yahoo.com13 Mme Marie-Josée ELLOUMI Directeur ANPE Département du suivi elloumi_mj_anpetdes milieux unisie@yahoo.frenvironnementaux14 Dr. Raoudha GAFREJ MaîtreAssistanteExpertUniversité Tunis ElManar- ISSBATDépartementProtection del’environnementr.lahache@gnet.tn15 M. Chedli GHAZOUANI Ingénieur enChefMinistère del'AgricultureCRDA de Jendouba16 M. Balti HABIB CUDA de Béja Ministère del'Agriculture17 M. Abdelkader HAMDANE Consultant-EnseignantINAT18 M. Habib HELALI Sous Directeur Ministère del'Agriculture19 Dr. Taoufik HERMASSI Chercheur National ResearchInstitute for RuralEngineering, Waterand ForestryHydraulique etEquipement RuralBureau de laCoopérationInternationaleMinistère del'agricultureResearch Laboratoryof Rural Engineeringghazouanich@yahoo.frbaltihabibbalti@yahoo.comabdelkader.hamdane@gmail.comhabib.hellali@iresa.agrinet.tntaoufikhermassi@yahoo.com20 M. Hamdi JABRI Ingénieur ANGED jabrihamdi@yahoo.fr21 M. Abderraouf JAZIRI Chef de Division Ministère de Commissariat jaziri_raouf@yahoHERl'Agriculture régional au o.frCRDA del'Arianadéveloppementagricole de l'Ariana22 Dr. Sihem JEBARI Chercheur INGREF Hydrologie - CES sihem.jebari@gmail.comTUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA64


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union# Prénom Nom Titre Organisation Département Adresse email23 M. Fethi JEMAI DirecteurrégionalMinistère del'EnvironnementDirection Régionaledel'Environnement deBéjajemaifethi17@yahoo.fr24 M. Samir KAABI Chef dedépartementAgence Nationale dela Protection del'Environnement25 Mme Sondes KAMOUN DirecteurGénéralMinistère del'Agriculture26 Mme Awatef LARBI MESSAI Chef de Service Ministère del'EnvironnementObservatoire Tunisiende l'Environnement`dt.ctl@anpe.nat.tnsondeskamoun@yahoo.frDirection Générale de awatef.messai@yal'Environnement et hoo.frde la Qualité de la Vie27 M. Faouzi MAAMOURI Coordinateur WWF Medpo WWF Tunis office Fmaamouri@wwftunis.org28 Dr. Mohamed MAHJOUB Professeur Ecole Supérieure des Département mahjoub_raouf@yRaoufIngénieursde l'EquipementRurald'Hydraulique ahoo.fr29 M. Mohamed MELLOULI Ministère del'Agriculture30 M. Chokri MEZGHANI Sous Directeur Ministère del'Environnement31 M. MohamedLotfiNACEF Directeur Ministère del'Agriculture32 M. Mabrouk NADHIF Directeur Ministère de la santéPubliqueDirection Généraledes Barrageset Grands TravauxHydrauliquesDirection Générale du chokri.mezghani@Développement yahoo.frdurableBureau denacefml1@yahoo.fl'Inventaire et des rRessources en EauObservatoireNational desMaladies Nouvelleset Emergentesmabrouk.nedhif@rns.tn33 Dr. Fethi OULED-SAAD Sous Directeur ODESYPAMO Protection Gestion fethiouled@yahoo.Ressources Naturelles fr34 Mme Samira RAFRAFI Sous Directeur Ministère del'Agriculture35 Dr. MohamedSalahROMDHANE Professeur INAT/Université deCarthage36 Mlle Rakia CATINI DirecteurGénéral(assistant SaadSEDDIK)37 M. Bouaziz SIFI Chef deLaboratoireMinistère del'AgricultureINRAT38 M. Mohamed TARHANI Sous Directeur Ministère duDéveloppementrégional et de laPlanification39 Dr. Boubaker THABET Professeur Institut NationalAgronomique deTunisieDirection Générale du samira.rafrafi@gmFinancement, des ail.comInvestissements etdes OrganismesProfessionnelsEcosystèmes et ramdhanms@gmaiRessources l.comAquatiquesDirection Générale du saad.seddik@iresa.Génie Rural et de agrinet.tnl'Exploitation desEauxLaboratoire des bouazizsifi@yahoo.Sciences et frTechniquesAgronomiquesDirection Généraledes InfrastructuresEconomie - GestionAgricole et agroalimentairemohamed.tarhani@mdci.gov.tnboubaker_thabet.inat@yahoo.comTUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA65


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union# Prénom Nom Titre Organisation Département Adresse email40 M. Denis POMMIER Délégation de l'UE endenis.pommier@eTunisieeas.europa.eu.41 Mme Monia ZIADI Chef de divisionSONEDE42 M. Essaied NAASSAOUI Directeur del’ONAS43 M. Jemmali KHALIL44 M. Habib BALTI45 M. Baha Eddine JRADISONEDEProjet <strong>SWIM</strong>-SustainWater MED46 M. Hamed DALY INRAT47 Mme Najet GHARBI DGGREE n.gharbi@laposte.net48 Mme Soufia ABROUG ONAS49 Mme Nasima GUEDIRI ME / DRLN50 Mme Mouna SFAXI Ingénieur àl’ANPE51 Mme Kathrin ALBMANN Assistant de Délégation de l'UnionDenis Pommier européenne enTunisie52 Mme Dalila JAZIRI Direction Générale de Ministère del’Aménagement et de l’Agriculturela Conservation desTerres Agricoles53 M. Habib JAZIRI Direction Générale de Ministère del’Aménagement et de l’Agriculturela Conservation desTerres Agricoles54 Mme Caroline VILOS Coordinatrice de LDK Consultantsl'événementdalila.jaziri@laposte.netjaziri.habib@yahoo.frTUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA66


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union11. ANNEXE II METHODOLOGIE GENERALE POUR L’EVALUATION DES COUTS DELA DEGRADATIONCatégorie Eau et Sous-catégoriesQualité et traitement de l’eau potable. Le traitement de l’eau potable peut s’effectuer à deuxniveau : au niveau des stations des traitements de l’eau potable; et au niveau des ménages. Le coûtde la dégradation est calculé en déterminant le changement de production et ce, en dérivant le coûtadditionnel de traitement requis au niveau des stations (par exemple, lorsque les margines sontrejetées dans le bassin versant sans être traitées) et en déterminant les préférences révélées auniveau des ménages (par exemple lorsqu’un ménage utilise un filtre, fait bouillir l’eau et/ou dans uncas extrême achète de l’eau en bouteille quand la qualité de l’eau potable laisse à désirer). Pour lecoût de la restauration, des avantages peuvent être tirés par dilution (changement de production)lors du dessalement d’une partie du volume d’eau destiné à la consommation domestique ainsi qu’àd’autres investissements pouvant couvrir toutes les autres sous-catégories afin de réduire lapollution de la ressource d’origine anthropogénique et naturelle.Qualité des services de l’eau potable ou domestique et de l’assainissement en milieux urbain etrural ainsi que des systèmes d’irrigation. L’état des prestations n’est pas considéré dans ce casprécis mais pourrait cependant être évalué en dérivant les coûts de remplacement associés auxsources alternatives d’eau domestique (bouteilles, puits, citernes, etc.) ou les coûts de productionassociés au nettoyage/dégorgeage des fosses septiques en cas de carence des services. Les coûtsd’opportunité peuvent aussi être calculés pour les pertes techniques du réseau de distribution, quisont considérées dans cette étude, ou le temps perdu à transporter l’eau ou nettoyer/dégorger lesfosses septiques. Le changement de l’état de santé est aussi considéré dans cette sous-catégorie.Certains paramètres de qualité de l’eau n’affecte que le goût de l’eau comme l’excès des solidesdissous et de sulfates. Par ailleurs, la qualité bactériologique de l’eau peut causer des maladiescomme la typhoïde, l’hépatite A, le trachome et les nématodes. De plus, la qualité physico-chimiquede l’eau peut causer des maladies comme un excès de globules rouges, l’hypertension et laméthémo-globinémie qui sont respectivement attribuable à l’excès de chlorures, de sodium, et denitrates. Néanmoins, la causalité entre la qualité de l’eau et certaines maladies reste très difficile àétablir de façon définitive surtout lorsqu’il s’agit de cas de cancer liés à l’ingestion de pesticides quicontaminent l’eau potable ou la chaine alimentaire. Ainsi, la causalité la plus fiable est celle qui lie ladiarrhée qui est transmissible via une contamination biologique d’une part et le manque d’eau ou laqualité d’eau notamment l’eau potable, l’état inadéquat de l’assainissement au sein du ménage et lemanque de mesures d’hygiène (utilisation judicieuse du savon) par les membres du ménage d’autrepart. Ainsi, une fonction de dose-réponse, qui a largement été établie par un grand nombre d’études,a été utilisée pour évaluer les maladies hydriques, notamment la mortalité prématurée et lamorbidité liées à la diarrhée touchant les enfants de moins de 5 ans. Ainsi, la prévalence desdiarrhées dans la région et le taux de couverture de l’eau potable et de l’assainissement ont étéconsidérés dans la fonction de dose-réponse pour dériver les résultats. Concernant la mortalité, il estdifficile d’attribuer une valeur à une mort prématurée et ceci est controversé. Pourtant la valeurd’une vie statistique humaine (VVS), qui représente la réduction du risque de décès prématuré, a étéutilisée et est égale à 378.643 de DT pour la toute mortalité prématurée en Tunisie. Aussi, le coût desTUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA67


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Unionsoins a été considéré pour la morbidité (hôpitaux, médecins, aides soignants, médicaments, nombrede jours d’inactivité, etc.) à 45 DT en moyenne par cas de diarrhée pour les enfants de moins de 5ans et 21 DT pour la population égale à ou plus âgée que 5 ans. 59 Le coût de la restaurationcomprend les investissements pour augmenter le taux de couverture de l’adduction d’eau etl’assainissement. Ceci devrait être accompagné par une bonne prestation et par le lancement d’unecampagne de sensibilisation pour un changement de comportement pour ce qui est de l’hygiène ausein du ménage. Par ailleurs, une augmentation de l’efficacité des systèmes d’irrigation s’effectue enutilisant le changement de productivité.Qualité de la ressource en eau. Dans cette sous-catégorie, celle-ci est exclusivement d’origineanthropogénique et est affectée par le rejet des eaux usées domestiques, les effluents industriels,miniers et halieutiques (pisciculture en eau fraiche) ainsi que par les eaux de ruissellement dus auxnitrates et pesticides utilisés par le secteur agricole. Les lixiviats sont cependant couverts sousDéchets. La pollution des eaux de surface et des eaux souterraine affectent l’usage de l’eau(domestique, agricole et industriel) ; l’écosystème (eutrophisation, effets sur les valeurs directes,indirectes et d’option, etc.) du bassin versant et des zones côtières; le coût des terrains, logements etappartements (méthode hédonique) le long des zones polluées; et l’éco-tourisme (perted’opportunité surtout le long des berges et côtes polluées). Cependant, il est très difficile de pouvoirévaluer la dégradation de la qualité de l’eau par impact. Ainsi, des enquêtes utilisant une évaluationcontingente permettent de dériver des préférences révélées (consentement-à-payer) des utilisateursafin de gauger l’état de restauration de la ressource souhaité. Cette méthode est utilisée en sebasant sur un transfert d’avantages (voir Annexe III). Par ailleurs, pour restaurer la qualité de laressource, les investissements incluent d’habitude : un choix oscillant entre l’utilisation de procédéssimples et peu coûteux comme l’assainissement naturel à l’aide roseaux à la construction de STEPsavec un traitement primaire, secondaire ou tertiaire pour les rejets des eaux usées domestiques ; lechangement du procédé de production et/ou le traitement individuel ou collectif des effluentsindustriels ; une campagne de sensibilisation auprès des agriculteurs afin soit d’optimiser l’utilisationde pesticides et nitrates soit d’adopter l’agriculture bio ; et dans un cas extrême où la ressource estirrécupérable, une substitution de la ressource par une adduction d’eau plus éloignée ou ledessalement et le transport de la ressource en eau est considérée.Salinité. La salinité des eaux de surface et souterraines est d’origine naturelle et anthropogénique(érosion des sols due à l’activité humaine), et a des effets sur la santé si l’eau est utilisée à des finsdomestiques (voir ici-haut Qualité de l’Eau Potable), la productivité agricole et sur les écosystèmes.Seuls les effets sur l’agriculture sont pris en compte dans ce cas de figure avec l’utilisation d’unchangement de production pour dériver le coût de la dégradation. Par contre, le coût de larestauration peut comprendre plusieurs alternatives : de la compensation de la salinité en utilisantplus de fertilisants (effet cependant pervers qui pollue les ressources en eau) ; à la dilution desressources souterraines en injectant d’habitude des eaux usées traitées ; à une meilleur utilisationdes sols en mettant en œuvre une stratégie d’aménagement du territoire qui peut comprendrecomme instruments d’aménagement la reforestation, une gestion responsable des sols, laprévention ou l’atténuation de l’érosion hydrique et éolienne des sols, etc. ; et dans un cas extrêmeoù la ressource est irrécupérable, une substitution de la ressource par une adduction d’eau pluséloignée ou le dessalement et le transport de la ressource en eau peut être envisagée.Quantité. La raréfaction des ressources en eau est d’origine naturelle et anthropogénique, et semanifeste par la réduction du flux ou le ruissellement, qui est exacerbée par une utilisation accrue dela ressource pour pallier à la croissance démographique et couvrir les activités économiques. Par59 Bassi et al. (2011).TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA68


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Unionailleurs, le rallongement et dérèglement des cycles de sécheresses (fréquences et intensités)affectent les eaux de surface et des eaux souterraines qui subissent un abaissement du niveau desnappes phréatiques et des nappes profondes. Le manque de flux est compensé d’habitude : dans uncas d’urgence, par l’utilisation spontanée des eaux usées traitées ou non traitées pouvant causer lacontamination de la chaine alimentaire ; dans un cas intermédiaire, par un pompage plus enprofondeur (abaissement rapide ou utilisation de l’eau fossile donc non-renouvelable) des ressourcessouterraines est nécessaire pour pallier aux besoins domestiques et/ou maintenir la productivitéagricole ; et dans un cas extrême, par une substitution de la ressource nécessitant une adductiond’eau plus éloignée ou le dessalement et le transport de la ressource en eau est considérée pour leseaux de surface. Le changement de production, les coûts d’opportunité (manque à gagner) et lescoûts de remplacement sont considérés pour le calcul du coût de la dégradation alors que le coût dela restauration dépend de l’alternative de substitution retenue.Erosion et Stockage. La gestion de la ressource en eau est affectée par l’érosion et exacerbée par leschangements climatiques qui réduisent la capacité de stockage. L’ensablement et la sédimentationdes barrages, des lacs collinaires, des lits des fleuves et des côtes sont accentués par une utilisationinadéquate des sols en amont (comme la déforestation, gestion irresponsable des sols, érosionhydrique et éolienne des sols, etc.) et exacerbés par le dérèglement climatique se manifestant parune fréquence et une intensité accrues des inondations durant les saisons humides. Les coûts deremplacement peuvent être calculées en considérant la baisse de la valeur nutritive des sols qui doitêtre compensée par des engrais, les coûts d’opportunité (lâchers nécessaires pour dégorger lesbassins) de l’eau perdue et les dommages à l’écosystème ; les dépenses défensives (dragage ;construction de lacs collinaires pour absorber l’excès de sédimentation) ; les coûts de remplacement(relèvement des barrages ou construction de nouveaux barrages) ; les coûts d’opportunité (manqueà gagner) du fait de la réduction du volume d’eau stocké et la réduction de la durée de vie desbarrages et des lacs collinaires ; de la réduction des services des écosystèmes. Par ailleurs, les coûtsde la restauration sont dans certains cas les mêmes coûts utilisés pour évaluer la dégradation commepar exemple les investissements pour la construction de nouveaux barrages. Mais les coûts derestauration peuvent aussi comprendre la mise en œuvre d’une stratégie d’aménagement duterritoire qui peut comprendre des instruments comme la reforestation, une gestion responsable dessols, la prévention ou l’atténuation de l’érosion hydrique et éolienne des sols, etc.Production hydroélectrique. La réduction de la production est enregistrée en cas de sécheresse etl’exacerbation des cas de sécheresse grâce aux changements climatiques risque de mener à descoupures de courant. Le coût de la dégradation considère le coût social de substitution de lagénération électrique par des centrales alimentées par des énergies fossiles. Ce coût comprend leseffets des émissions de polluants et de GES. Le coût de restauration ou d’adaptation comprendnotamment la substitution des centrales alimentées par des énergies fossiles par des centralesalimentées par des énergies renouvelables.Catégorie Déchets et Sous-catégoriesChaine des déchets solides en milieu urbain et rural y compris les boues issues des STEPs. Lapollution issue des déchets domestiques et agricoles est bien sur d’origine anthropogénique. Ainsi, lamauvaise gestion des déchets solides domestiques ainsi que les boues (et éventuellement des dépôtsde sel avec le dessalement qui est effectué par la SONEDE dans le sud du pays) et les déchetsagricoles peut se traduire par plusieurs impacts comme : l’inconfort ; la santé ; la pollution visuelle,olfactive, auditive, de l’air, des sols et des ressources en eau (ruissellement des lixiviats) ; lesdécharges sauvages peuvent engendrer des explosions et des incendies ; la réduction des prix desTUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA69


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Unionterrains/bâtisses/appartements autour de la décharge ; etc. Les coûts de la dégradation considèrenttoute la chaine des déchets. Collecte: attribution de 1% du revenu disponible des ménages pour lesménages sans couverture pour les déchets solides alors que les boues sont collectées par lesprestataires mais rejetées généralement de façon sauvage dans la nature (oueds, décharges, etc.).Décharges : coût de nettoyage par m 3 . Séparation et recyclage: coût d’opportunité des déchetsrecyclables en utilisant le taux du marché pour les matériaux non-recyclés. Manque à gagner de laproduction d’énergie par le manque d’utilisation des déchets agricoles. Réduction des prix desterrains autour de la décharge (préférences révélées en utilisant la méthode hédonique) ou desoueds ou les boues des STEPs sont rejetées: réduction des prix des terrains, bâtisses et appartementsde : ±15% dans une circonférence jusqu’à 30 m autour de la décharge ; et de ±10% dans unecirconférence de 30 à 100 m autour de la décharge. 60 Capture du méthane dans les déchargessanitaires : manque à gagner de la production d’énergie et empreinte carbone en l’absence d’un sited’enfouissement sanitaire. Par ailleurs, le coût de la restauration dépend des alternatives retenuespour la collecte, les stations de transfert, les stations de séparation et de recyclage ; et les déchargessanitaires avec ou sans la capture du méthane.Chaine des déchets médicaux et dangereux. Celle-ci n’est pas considérée dans cette étude maisl’impact pourrait être plus important que les déchets domestiques si les prestations pour gérer lesdéchets médicaux et dangereux ne sont pas adéquates.Catégorie BiodiversitéDivers empiètements sont enregistres le long du bassin se traduisant par des pertes desécosystèmes et de plantes médicinales. TEEB a été considéré pour le coût de la dégradation (pertesdes services) alors que toutes les interventions des autres sous-catégories peuvent être considéréescomme des coûts de restauration.Catégorie Catastrophes Naturelles et Changements ClimatiquesLes catastrophes naturelles et les effets des changements climatiques sont considérés dans uncontinuum allant du court au long terme.Catastrophes naturelles. Les inondations, sécheresses, événements extrêmes, etc. verront leurintensité et leur fréquence s’exacerber avec le temps. Les coûts des impacts comprend : la santé(mortalité, blessure, noyade, maladies contagieuses, stress psycho-physique) ; les biens détruits ; lesbiens dépréciés (préférences révélées en utilisant la méthode hédonique) dans des régionssusceptibles d’être le plus touchées par les inondations (dépréciation des prix des terrains dans leszones inondables), la houle (dépréciation des prix des terrains dans les zones côtière du fait de lahoule et de l’érosion côtière), etc. ; la perturbation des services ; les infrastructures affectées; lesressources (lâchers avec réduction de la ressource et effets sur l’écosystème) dilapidées ; laproductivité économique réduite; etc. Le coût de restauration ou de prévention dépend de l’état depréparation et de l’efficacité de la réponse.Emissions de GES. Les modèles de réduction d’échelle pour estimer les effets des changementsclimatiques existent pour la Tunisie. Cependant, dans ce cas de figure, seules les émissions de GESavec un effet sur l’environnement global seront considérées. Le World Resource Institute a identifié60 Nelson (1978).TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA70


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union2 tonnes de CO 2 par an et par habitant comme le seuil à ne pas dépasser pour limiter la croissancedes températures à 2° Celsius au-dessus desquelles un changement climatique irréversible etdangereux deviendra inévitable. Ainsi, le coût de la dégradation considère les émissions de carbonemarginaux qui dépassent les 2 tonnes de CO 2 par an et par habitant (l’excès des tonnes de CO 2 par anet par habitant à multiplier par la population et le prix du carbone). Le coût social de CO 2 présent etfutur (2000-2099) représente les dommages causés par une tonne des émissions actuelles en termesde: inondations, sécheresses, élévation accélérée du niveau de la mer, baisse de la productionalimentaire, extinction des espèces, migration, etc. Plusieurs estimations sont disponibles pour lecoût social des émissions de CO 2 allant de $EU 3 à $EU 95 (Nordhaus, 2001; Stern, 2007; UNIPPC,2007). Récemment, la Commission européenne (CE 2008 et DECC 2009) a considéré 6 $EU la tonnecomme valeur inférieure consolidé de CO 2 et l’étude française (Centre d’analyse stratégique, 2009)comme valeur limite supérieure de CO 2 avec 11 $EU par tonne en 2009. Une fourchette de 11,3-15,4$EU par tonne de CO 2 en 2010 sont les prix ayant été considérés comme borne inférieure et bornesupérieure basée sur Nordhaus, 2011, qui a ré-estimé le coût social du carbone au temps présent etjusqu’à 2015, y compris l’incertitude, pondération des actions, et l’aversion au risque. Le prix moyenconsidéré est donc de 13,3 $EU équivalent à 19 DT par tonne de CO 2 (45,1 $EU par tonne decarbone) en $EU de 2010.TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA71


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union12. ANNEXE III METHODES SPECIFIQUES POUR L’EVALUATION DES COUTS DELA DEGRADATION DE LA CATEGORIE EAUMéthodologie pour la Qualité de l’EauContrairement aux transferts des avantages non ajustés où le consentement à payer (CAP) sur le sitede la politique est supposé être égal aux valeurs moyennes du CAP sur le site d’origine (CAPp = CAPs).Les transferts tentent d’ajuster les valeurs en tenant compte de toutes les différences possibles (parexemple les variables socio-économiques et environnementales inclus dans la fonction agrégéeavantages) entre les deux sites (voir Bateman et al. (2000) ou Garrod et Willis (1999)). L’équation 1offre une représentation conceptuelle de l’approche fonction de transfert des avantages:Sondage sur le site: CAPs = aS + + βs1Xs 1 βs2Xs 2Site de la Politique: CAPp = aS + + βs1Xp 1 βs2Xp 2Où s désigne le site du sondage. p le site de la politique et X 1 . X 2 vecteurs des caractéristiquesspécifiques et les caractéristiques de la population pour chaque site (par exemple les niveaux derevenu et de l’éducation. aux niveaux de référence qualité de l’eau ...). Le transfert des avantages estconsidéré comme un outil approprié pour le transfert des estimations du CAP ajusté entre différentsendroits où le vecteur d’attributs et de caractéristiques socio-économiques (X 1 . X 2 ) qui déterminentles similitudes et les différences entre la politique et le site de l’enquête ne peut être établie. Lorsqueces différences existent et leur ampleur sont connus, il est possible de substituer les variablesconnues dans le site d’origine enquête avantages agrégés pour fonction de fournir des estimations.Cet exercice implique le choix sur les facteurs qui sont inclus et qui sont omis dans l’analyse à causede la limitation par la disponibilité des données.Tableau A3.1 : Les valeurs CAP annuelles pour l’amélioration à 100% de l’environnement eau en 2016Méthode d’élicitation / Modèle pourl’amélioration de 100% en 2015Angleterre Pays de Galles Angleterre et Pays deGallesCAP moyen£/mén./anCAP moyen£/mén./anCAP moyen£/mén./anCAPmédian£/mén./anCAPmédian£/mén./anCAPmédian£/mén./anPCCV statistiques de l’échantillon 49.2 30.0 62.6 50.0 50.4 30.0PCCV MCO modèle 44.8 25.3 40.1 22.7 44.5 25.1Modèle Logit DCCV 167.0 167.0 181.4 181.4 167.9 167.9Modèle Logit CE 293.7 293.7 508.0 508.0 299.9 299.9Source: Baker et al. (2007).Baker et al. (2007) a récemment estimé la valeur économique accordée par les ménages anglais etgallois pour l’amélioration de la qualité de l’eau au niveau local et national en tant que résultat de lamise en œuvre de la directive eau (Tableau A3.1). Il est l’un des rares études qui ont utilisé une sérieécologique basée sur les métriques de qualité de l’eau pour la description des niveaux de référenceet d’améliorations. Les résultats de cette recherche sont utilisés par le Department for Environment.Food and Rural Affairs ainsi que l’Agence de l’environnement en Angleterre et au Pays de Galles pourinformer les décisions politiques nécessaires pour se conformer à la directive.TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA72


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European UnionLes eaux usées brutes et les rejets industriels ainsi que tous les contaminants provenant de processustel que les déchets liquides d’origine domestique, industrielle et agricole (comme par exemple lapollution organique, les déchets dangereux et les pesticides) dans le bassin hydrique de la Medjerdaaffectent cette ressource de façon négative en général. La valeur économique non marchande d’unchangement dans la qualité des eaux qui pourraient découler du traitement des eaux usées etd’options de politique des déchets est calculée pour la qualité des eaux de surface. Une méthode detransfert des avantages est utilisée dans ce contexte. La méthodologie proposée couvre les valeursdirectes et indirectes découlant de l’amélioration de la qualité des ressources en eau (Tableau A3.2).Tableau A3.2 : Améliorations des valeurs d’usage courant et de non-usage des ressources en eauAvantage Type des usages de l’eau ExempleFlux dérivé de Activités de loisirs: pêche, baignade, canotageUsagel’utilisation de ladirectressourceAvantagespotentiels dela qualité del’eauUsagecourantNon UsageUsageIndirectSource: Adapté de Baker et al. (2007).Flux dérivé lelong des bergesOptionExistenceLegsActivités de loisirs: randonnée, trekkingDétente, plaisir de paix et la tranquillitéEsthétique, jouissance de la beauté naturellePréférences d’utilisation future de la ressource à desfins personnellesMaintenir un bon environnement pour le plaisir detousPlaisir de connaissances que les générations futuresseront en mesure de faire usage de la ressource dansl’avenirTableau A3.3 : CAP par ménage basé sur la carte de paiement et le choix dichotomique dérivés à partir dutransfert d’avantages, 2010Consentement à Payer Population Membre danschaque ménageScénario 3100% d’amélioration après 6 ans(# million) (#) Consentement à payer2010 2010 2010BorneInférieureBorneMoyenneBorneSupérieureGrand Tunis ($EU/an) 2,5 4 13,4 14,3 17,6Medjerda Urbain ($EU/an) 0,4 5 13,4 14,3 17,6Medjerda Rural ($EU/an) 0,8 6 13,4 14,3 17,6Grand Tunis (DT/an) 2,5 4 13,4 14,3 17,6Medjerda Urbain (DT/an) 0,4 5 13,4 14,3 17,6Medjerda Rural (DT/an) 0,8 6 13,4 14,3 17,6Note: $PPP Revenu Intérieur Brut par habitant a été utilisé pour ajuster le différentiel de revenus (0,21) entre leRoyaume Uni et la Tunisie l’élasticité des revenus est estimée à 1. Taux de change utilisés 1$EU = 1,4 DT.Source: Baker et al. (2007); World Bank (2011); et Auteurs.L’évaluation des biens marchands et non marchands est fondée sur les préférences des gens pourune amélioration de l’environnement et les valeurs sont mesurées soit par une procédured’élicitation directe ou indirecte par l’analyse des transactions dans les marchés où les préférencespour un bien environnemental sont supposées influencer le prix du bien commercialisé (TableauA3.3). La valeur de toute la population touchée est établie par une opération de change reflétée dansla somme de la valeur de chaque personne pour l’amélioration de l’environnement. La méthode detransfert de prestations ne peut être considérée comme une méthode d’évaluation en soi, maisTUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA73


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Unionplutôt comme une alternative rapide et peu coûteuse pour le transfert de données sur la valeurexistante.TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA74


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union13. ANNEXE IV METHODES SPECIFIQUES POUR L’EVALUATION DES COUTS DELA DEGRADATION DE LA CATEGORIE DECHETSCoût de la collecte en milieu rural. Le coût de la collecte en milieu rural pour 1,6 millions d’habitantsdans le bassin de la Medjerda est équivalent à 1% de leur revenue de 10.000 DT par ménage par an 61avec une variation de 5.000 à 15.000 DT par ménage. Le coût de la dégradation de la non-collecte estdonc équivalent à 26,8 millions de DT en 2010.Coût du nettoyage des déchets déchargés dans des décharges sauvages. La population considéréeest la population périurbaine de certaines communes et rurale qui atteint 2,2 millions avec 0,58 kg 62généré par habitant par jour avec une fourchette de 0,30 à 0,65 kg.Les hypothèses suivantes sont utilisées:• La profondeur de la décharge est en moyenne de 1 mètre.• La densité moyenne de déchets immergés est de 340 kg /m³.• La réduction du volume à travers les feux incontrôlés dans les décharges est de 2/3 laissant ainsi unsolde de 1/3.Le total des déchets non collectés municipaux générés en 2010 est de 340.006 tonnes. Ces déchetsont le potentiel de polluer 333.339 m 2 = (1,6 millions*365*0,58 kg)* 1/3 * 1/340. Pour le nettoyagedes décharges sauvages, 32 DT par tonne par m 3 (1 m 2 par 1 mètre de profondeur) est adopté. 63 Lecoût du nettoyage se monte à 11,2 millions de DT en 2010 avec une variation de 6 à 13 millions deDT.Tableau A4.1 : Déchets potentiellement recyclables dans la Medjerda, 2010PopulationDéchetsgénérésDéchetsgénérés Métaux VerresPapiers /carton Plastiques Textile Compost# Kg/jour Tonnes/an 1.4% 0.6% 4.1% 5.5% 7.0% 20%Population urbaine 393.716 0,75 107.780 1.509 647 4.419 5.928 7.545 21.556Populationpériurbaine etCommunale 86.020 0,58 18.210 255 109 747 1.002 1.275 3.642Population rurale 1.606.074 0,58 340.006 4.760 2.040 13.940 18.700 23.800 68.001Total 2.085.810 465.996 6.524 2.796 19.106 25.630 32.620 93.199Produits Recycles 600Produits Recyclablesnets 6.524 2.796 19.106 25.030 32.620 93.199Coût/tonne(DT/tonne) 117,6 19,9 32,4 65,9 26,1 39,2Coût de laDégradation 767.045 55.756 619.121 1.649.346 851.947 3.657.780Coût de la Dégradation totale 7.600.995Borne inférieure 5.320.697Borne supérieure 8.361.095Source : GIZ (2011) ; Bassi et al. (2011) ; et Auteurs.61 GIZ (2011).62 Ibid.63 Bassi et al. (2011).TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA75


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European UnionRecyclage. La gestion des déchets en Tunisie a développé des systèmes formels et informels derécupération des matériaux avec de grands impacts sur le volume et le poids des déchets municipauxpour la collecte et l’élimination finale. Des procédés innovants de recyclage ont été mis au pointcomme ECO-Lef qui organise la collecte et le recyclage des plastiques au niveau local et enparticipant à la création d’emplois et de revenus. ECO-Lef ne s’occupe que des plastiques et adéveloppé ses activités presque exclusivement dans le gouvernorat de Béja avec à peu près 600tonnes de quantité de plastiques collectés en 2010. Les résultats sont illustrés dans le Tableau A4.1et le coût de la dégradation se monte à 7,6 millions de DT en 2010 avec une variation de 5,3 à 8,4millions de DT.Production d’électricité avec la biomasse. Le bassin de la Medjerda est oriente vers les grandescultures céréalières ainsi vers l’élevage. Les déchets agricoles avec des déchets estimés à 1,6 millionsde tonnes venant de l’élevage; 0,3 million venant du bois de taille et 0,27 tonnes venant des culturescéréalières. Dans le rapport GIZ (2011). Le potentiel électrique réalisable par la méthanisation desbiomasses agricoles dans le basin de la Medjerda a été calculé et est de 71 MW de puissanceinstallée avec une production annuelle de 462.329.000 kW/h. Les déchets générés par les industriesagro-alimentaires peuvent aussi représenter un potentiel électrique de 10 MW soit 65.116.761kW/h. Ceci est équivalent à 51,1 et 7,0 millions de DT respectivement au tarif moyen de 0,1105 DTpar kW/h. Cependant, seul 10% et 1% respectivement des montants générés peuvent être mobiliséssoit l’équivalent de 5,1 et 0,05 millions de DT en 2010 respectivement.Moins-value des terrains autour des décharges. La méthodologie des coûts hédoniques a été utiliséepour dériver le coût de la moins-value des terrains avoisinants les décharges. 64 Les décharges ont estconsidérées en forme de cercle pour dériver le premier anneau et le deuxième anneau : ±15% deréduction des prix des terrains dans une circonférence jusqu’à 30 m autour de la décharge ; et ±10%de réduction des prix des terrains dans une circonférence de 30 à 100 m autour de la décharge. Lesappartements et bâtisses n’ont pas été considérés alors qu’une plus grande moins-value aurait puêtre calculée. Aucune distinction n’a été faite entre les décharges semi-contrôlées et sauvages dansle bassin de la Medjerda. La plus petite superficie répertoriée par GIZ (2011) été assignée auxdécharges répertoriées sans superficie. Les résultats sont illustrés dans le Tableau A4.2.La génération d’électricité perdue et GES émis du fait de la non-capture du méthane dans le futur.La génération de déchets solides dans le bassin de la Medjerda se monte à 465.996 tonnes. D’ici 3ans, 10% de la génération potentielle de méthane pourrait être capturé et utilisé pour générer del’électricité. Ainsi sur un potentiel de 67 millions de m 3 de méthane, 3 millions de m 3 pourrait êtrecapturés. Seule une année a été considérée dans le futur par soucis de simplification alors que le fluxcapture pourrait s’étendre sur plusieurs années. La production d’électricité pouvant être générée estde 31,1 millions de kW/h en utilisant la formule suivante : 1 m 3 CH 4 = 9,8 kW/h à 100% d’efficience.L’équivalent monétaire est de 3,3 millions de DT lorsque le VAN est calculé avec un taux d’escompte5% avec un tarif moyen de 0,1105 DT par kW/h pour considérer ces avantages perdus au tempsprésent. L’émission de méthane qui aurait pu être évitée d’ici 3 ans est de 2.185 tonnes équivalent à54.617 de tonnes de CO 2 équiv. L’équivalent monétaire est de 1 millions de DT lorsque le VAN estcalculé avec un taux d’escompte de 5%.64 Nelson (1978).TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA76


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European UnionTableau A4.2 : Evaluation hédoniques des terrains autour des décharges, 2010Décharge Type Superficie D 2 =S/Pi/4 Diamètred’origineRayond’origineRayon30 mRayon100 mSuperficie30 mSuperficie100 mPertes30 mPertes100 mPrix desterrainsPertes 30 m15% du prixPertes 100 m10% du prixm 2 m m m m m 2 m 2 m 2 m 2 DT/m 2 DT DTBéja Contrôlée 30000 38.197 195 98 128 167 51.247 87.323 21.247 36.076 30 (20-40) 95.613 108.227Maagoula Contrôlée 5000 6.366 80 40 70 109 15.347 37.253 10.347 21.906 30 (20-40) 46.563 65.717Mejez el Bab Contrôlée 25000 31.831 178 89 119 158 44.642 78.632 19.642 33.989 30 (20-40) 88.391 101.967Jendouba Contrôlée 30000 38.197 195 98 128 167 51.247 87.323 21.247 36.076 30 (20-40) 95.613 108.227Boussalem Contrôlée 5000 6.366 80 40 70 109 15.347 37.253 10.347 21.906 30 (20-40) 46.563 65.717Tabarka Contrôlée 300000 381.972 618 309 339 378 361.076 448.929 61.076 87.853 30 (20-40) 274.843 263.559Siliana Contrôlée 18000 22.918 151 76 106 145 35.095 65.773 17.095 30.678 30 (20-40) 76.929 92.034Goubellat Sauvage 15000 19.099 138 69 99 138 30.852 59.914 15.852 29.062 30 (20-40) 71.335 87.186Teboursouk Sauvage 50000 63.662 252 126 156 195 76.607 119.651 26.607 43.044 30 (20-40) 119.733 129.131Zahret Medien Sauvage 30000 38.197 195 98 128 167 51.247 87.323 21.247 36.076 30 (20-40) 95.613 108.227Ben Metir Sauvage 5000 6.366 80 40 70 109 15.347 37.253 10.347 21.906 30 (20-40) 46.563 65.717Ghardimaou Sauvage 30000 38.197 195 98 128 167 51.247 87.323 21.247 36.076 30 (20-40) 95.613 108.227Oued Meliz Sauvage 5000 6.366 80 40 70 109 15.347 37.253 10.347 21.906 30 (20-40) 46.563 65.717Dahmani Sauvage 5000 6.366 80 40 70 109 15.347 37.253 10.347 21.906 30 (20-40) 46.563 65.717Jerissa Sauvage 40000 50.930 226 113 143 182 64.097 103.877 24.097 39.780 30 (20-40) 108.436 119.340Kalaat Kashba Sauvage 20000 25.465 160 80 110 149 37.867 69.549 17.867 31.681 30 (20-40) 80.402 95.044Kalaat Senan Sauvage 15000 19.099 138 69 99 138 30.852 59.914 15.852 29.062 30 (20-40) 71.335 87.186Ksour Sauvage 20000 25.465 160 80 110 149 37.867 69.549 17.867 31.681 30 (20-40) 80.402 95.044Nabeur Sauvage 2500 3.183 56 28 58 97 10.645 29.687 8.145 19.042 30 (20-40) 36.652 57.127Sakiet S Youssef Sauvage 30000 38.197 195 98 128 167 51.247 87.323 21.247 36.076 30 (20-40) 95.613 108.227Sers Sauvage 27000 34.377 185 93 123 162 47.302 82.149 20.302 34.847 30 (20-40) 91.359 104.540Tajerouine Sauvage 30000 38.197 195 98 128 167 51.247 87.323 21.247 36.076 30 (20-40) 95.613 108.227Touiref Sauvage 8000 10.186 101 50 80 119 20.339 44.835 12.339 24.495 30 (20-40) 55.527 73.486Aroussa Sauvage 10000 12.732 113 56 86 125 23.462 49.417 13.462 25.955 30 (20-40) 60.580 77.864Bargou Sauvage 25000 31.831 178 89 119 158 44.642 78.632 19.642 33.989 30 (20-40) 88.391 101.967Bouarada Sauvage 30000 38.197 195 98 128 167 51.247 87.323 21.247 36.076 30 (20-40) 95.613 108.227Gaafour Sauvage 20000 25.465 160 80 110 149 37.867 69.549 17.867 31.681 30 (20-40) 80.402 95.044Le Krib Sauvage 20000 25.465 160 80 110 149 37.867 69.549 17.867 31.681 30 (20-40) 80.402 95.044Makhtar Sauvage 20000 25.465 160 80 110 149 37.867 69.549 17.867 31.681 30 (20-40) 80.402 95.044Rouhia Sauvage 15000 19.099 138 69 99 138 30.852 59.914 15.852 29.062 30 (20-40) 71.335 87.186Sidi Bou Rouis Sauvage 12000 15.279 124 62 92 131 26.477 53.752 14.477 27.274 30 (20-40) 65.147 81.823Nefza Présumée sauvage 5000 6.366 80 40 70 109 15.347 37.253 10.347 21.906 30 (20-40) 46.563 65.717TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 77


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European UnionDécharge Type Superficie D 2 =S/Pi/4 Diamètred’origineRayond’origineRayon30 mRayon100 mSuperficie30 mSuperficie100 mPertes30 mPertes100 mPrix desterrainsPertes 30 m15% du prixPertes 100 m10% du prixm 2 m m m m m 2 m 2 m 2 m 2 DT/m 2 DT DTTestour Présumée sauvage 5000 6.366 80 40 70 109 15.347 37.253 10.347 21.906 30 (20-40) 46.563 65.717Ain Draham Présumée sauvage 5000 6.366 80 40 70 109 15.347 37.253 10.347 21.906 30 (20-40) 46.563 65.717Fernana Présumée sauvage 5000 6.366 80 40 70 109 15.347 37.253 10.347 21.906 30 (20-40) 46.563 65.717El Kef Présumée sauvage 30000 38.197 195 98 128 167 51.247 87.323 21.247 36.076 30 (20-40) 95.613 108.227Menzel Salem Présumée sauvage 5000 6.366 80 40 70 109 15.347 37.253 10.347 21.906 30 (20-40) 46.563 65.717Kesra Présumée sauvage 5000 6.366 80 40 70 109 15.347 37.253 10.347 21.906 30 (20-40) 46.563 65.717Sous-total 2.959.102 3.528.314Total 6.487.415Borne inférieure à 20 DT le m 2 4.324.944Borne supérieure à 40 DT le m 2 8.649.887Source : Nelson (1978) ; Bassi et al. (2011) ; GIZ (2011) ; Site web ImmoTunisie : ; et Auteurs.TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DE LA MEDJERDA 78


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union14. ANNEXE V RESULTATS DE LA RESTAURATIONLes gains associés à l’accès à l’assainissement amélioré et à l’eau potable sont illustrés dans leTableau A5.1. Les capacités, coûts unitaires et investissements requis pour la chaine de déchetsaprès la collecte sont illustrés dans les Tableaux A5.2 à A5.4.Tableau A5.1 : Gains associés à l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, 2010Population rurale de la Medjerda 2010 Réductionde ladiarrhéeRéductionde lamortalitédue à ladiarrhéeRéduction descas dediarrhéeValeurpar casGains en 2010# million DT Millions de DTSans accès à l’assainissement (million) 0,266Taux de natalité(Nombre de nouveau-nés par 1000 habitants)15,1 0,500 9 378,643 3,3Population < 5 ans (million) 0,025 1,25 0,03 45,0 1,4Population ≥ 5 ans (million) 0,241 0,250 0,06 21,2 1,3Sous-Total 6,0Sans accès à l’eau et à l’assainissement (million) 0,250Taux de natalité(Nombre de nouveau-nés par 1000 habitants)15,1 0,600 10 378,643 3,8Population < 5 ans (million) 0,025 1,50 0,04 45 1,7Population ≥ 5 ans (million) 0,225 0,300 0,07 21 1,4Sous-Total 6,9Total 12,9Sources : adapté de Bassi et al. (2011); World Development Indicators (2011); Annuaire Statistique de laTunisie 2006-2010 (2011); et Auteurs.Tableau A5.2: Capacité requise après collecte pour les déchets des gouvernorats Nord-ouest, 2010-2034Capacité desstations detransfertDistanceCapacité desstationsségrégationSuperficieRecyclage, compostage et/ou enfouissementScénario115% R - 15% CScénario 210% R - 10% CScénario 30% R - 0% CTonne/j km Tonne/j km 2Beja 165 40-60 200 20 90 116 200Jenjouba 226 40-60 250 20 113 145 250Le Kef 140 40-60 200 10 90 116 200Siliana 127 40-60 180 10 81 104 180Total 658 830 374 481 830Source: GIZ (2011); et Auteurs.Tableau A5.3: Coût unitaire pour la chaine de déchets des gouvernorats Nord-ouestCapacité desstations detransfertTransportCapacité desstationsségrégationSuperficieRecyclage, compostage et/ou enfouissementScénario115% R - 15% CScénario 210% R - 10% CScénario 30% R - 0% CDT/tonne/j DT/km/tonne DT/tonne/j km 2 DT/Tonne/j DT/Tonne/j DT/Tonne/jBeja 35000 0,2 82.069 50 141425 100000 10000Jenjouba 35000 0,2 82.069 50 141425 100000 10000Le Kef 35000 0,2 82.069 40 141425 100000 10000Siliana 35000 0,2 82.069 40 141425 100000 10000Source: GIZ (2011); et Auteurs.TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA79


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European UnionTableau A5.4: Investissements pour la chaine de déchets des gouvernorats Nord-ouestGouvernoratCoût desstations detransfertMillions deDTCoûts destransportsMillions deDTCoût desstations deségrégationMillions deDTCoût de recyclage, composte etenfouissementCoût total d’investissement sanstransportScénario1 Scénario 2 Scénario 3 Scénario1 Scénario 2 Scénario 315% r - 40% 12% r - 30% 0% r - 0% c 15% r - 15% 10% r - 10% 0% r - 0%Millions de Millions de Millions Millions Millions MillionsDTDT de DT de DT de DT de DTBeja 8 1,8 16 13 12 3 37 36 27Jenjouba 11 2,5 21 16 15 3 47 46 35LeKef 7 1,5 16 13 12 3 36 35 26Siliana 6 1,4 15 11 10 2 32 31 23Total 32 7,2 68 53 48 11 153 148 111Source: GIZ (2011); et Auteurs.TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA80


Sustainable Water Integrated Management (<strong>SWIM</strong>) - Support MechanismProject funded by the European Union15. ANNEXE VI RESULTATS DESAGREGES DES COUTS DE LA DEGRADATION ETDE LA RESTAURATIONTableau A6.1 : Résultats désagrégés du coût de la dégradationCatégorie Medjerda Grand Tunis TotalCoût de ladégradationMillions deDT% BorneinférieureMillionsde DTBornesupérieureMillions deDTCoût de ladégradationMillions deDTBorneinférieureMillionsde DTBornesupérieureMillions deDTCoût de ladégradationMillions deDTEau 129,5 68% 99,1 164,5 22,3 17,5 28,1 151,8Déchets 60,5 32% 32,1 131,3 - - - 60,5Biodiversité 0,5 0% 0,4 - - - - 0,5Environnement global 1,1 1% - - - - - 1,1Total 191,5 100% 131,6 295,8 22,3 17,5 28,1 213,9% du PIB 3,3% 2,3% 5,1% 0,34%Eau 2,2% 1,7% 2,8% 0,2%Déchets 1,0% 0,6% 2,3% 0,1%Biodiversité 0,0% 0,0% 0,0% 0,0%Environnement global 0,0% 0,0% 0,0% 0,0%Total 3,3% 2,3% 5,1% 0,34%EAU 129,5 67,6% 99,1 164,5 22,3 17,5 28,1Qualité de l’Eau Potable 8,8 4,6% 5,8 11,7 10,6 7,1 14,1 47,4%Maladies Hydriques 81,3 42,5% 68,2 94,4Distribution 1,5 0,8% 1,3 1,8 6,1 5,2 7,0 27,3%Qualité des Res. en Eau 5,6 2,9% 5,3 6,9 5,6 5,3 6,9 25,2%Quantité 4,8 2,5% 4,3 5,3Salinité 12,3 6,4% 9,9 14,8Erosion 7,4 3,9% 3,7 14,8Stockage 7,1 3,7% 0,1 14,1Hydroélectricité 0,7 0,3% 0,5 0,8DECHETS 60,5 31,6% 32,1 131,3Collecte 26,8 14,0% 13,4 40,2Nettoyage 11,2 5,9% 5,8 12,6Recyclage 7,6 4,0% 5,3 8,4Biomasse 5,2 2,7% - 58,3Moins-value desterrains 6,5 3,4% 4,3 8,6Energie 3,3 1,7% 3,2 3,3BIODIVERSITE 0,5 0,2% 0,4 ≥0Zones humides 0,5 0,2% 0,4 ≥0CATASTROPHENATURELLE ETENVIRONNEMENTGLOBAL 1,1 0,6%Catastrophe naturelle 0,0 0,0% 0,0 0,0Environnement global 1,1 0,6% 1,1 2,3Hydroélectricité 0,1 0,1% 0,1 1,3Décharges 1,0 0,5% 1,0 1,0Source : Auteurs.TUNISIE - COÛT DE LA DE DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAUDU BASSIN DE LA MEDJERDA81

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