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Planet R n°43

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actualitéécoleLes normes IAS/IFRS, simple changementcomptable ou révolution socio-culturelle ?L'avis de Yannicke Heuberger (77), Professeur Associé Corporate Financepour le groupe ESC Rouen.planet’ 43printemps 20044Le 1 er janvier 2005 au plustard, 7 000 entrepriseseuropéennes cotéeset leurs 30 000 filialesprésenteront leursétats financiersconsolidés en normesinternationales,conformément àla décision européenned’adopter en bloc cesnormes, à l’exceptiondes IAS 32 et 39.Cette décision rencontrede nombreusesréticences dansles milieux comptableset financiers françaismais n’en demeurepas moins irrévocable.Un changementnécessaireLe développement dumarché unique européen,l’internationalisation desinvestissements, la multiplicitédes scandales financiersont mis en avant, cesdernières années, la nécessitéd’une plus grandetransparence de l’informationafin de regagner laconfiance des investisseurspour stabiliser les marchés.En cette fin 2003 en effet,la diversité des traitementscomptables rend difficile –voire irréaliste – , la comparabilitédes performancesd’entreprises désormaisconcurrentes sur des marchésmondiaux. Selon sanationalité d’origine, celledes marchés commerciauxqu’elle vise prioritairement,celle des investisseursqu’elle souhaite attirer,l’entreprise d’aujourd’huia le choix entre trois modèlescomptables : national,américain, international.Le choix de la normeayant une influence directesur les résultats publiés(chiffre d’affaires, profit, capitauxpropres), une mêmeentreprise cotée simultanémentà Paris, New Yorket Shanghai présente troisjeux de comptes et troisrésultats chiffrés différents !Comment, dans ces conditions,s’assurer la confiancedes investisseurs ?Le système comptableinternational, quelles qu’ensoient les limites actuelles,présente l’avantage d’unifieret de clarifier l’informationfinancière, laissantà terme deux modèles enprésence : américain (USGAAP) et international (IAS/IFRS). Les recherches deconvergence de ces deuxécoles de pensée comptablesont par ailleurs déjàen cours.Pour les entreprises européenneset en particulierfrançaises, le passaged’un système comptableprincipalement destiné auxcréanciers dans une approchefiscale et prudenteà un système exclusivementdestiné aux investisseurs,entraîne de nombreuxchangements et résistances.Le principe de juste valeur,l’introduction de flux de trésorerieprévisionnels (et parlà même incertains !) dansl’information comptable,l’approche des immobilisationspar composants, lanotion de performance représentent,pour les comptablesfrançais, une nécessaireadaptation de leur expertiseainsi qu’une remiseen cause de certainsde leurs concepts fondamentaux.La normalisationinternationale pas à pasEn 1973, Lord Benson(UK) crée à Londresl’IASC 1 , institution privéeregroupant des représentantsde 9 pays membres,issus du monde de lacomptabilité, de la banqueet de la finance 2 .L’objectif est de préconiserdes standards pouvant êtreappliqués dans le mondeentier pour une meilleurecomparabilité des performancesou au minimumde divulguer les différencescomptables alors méconnues.De 1973 à 1995, malgréla proposition de 32 normescomptables optionnellesainsi que l’adhésionprogressive d’une centainede pays, l’IASC piétineet n’obtient pas de reconnaissanceofficielle desprofessions comptables etdes normalisateurs internationaux.De plus, les normes proposéespeuvent être mixéesavec les normes nationales,accroissant ainsi la di-


versité et l’opacité de l’informationfinancière.De 1995 à ce jour, sousl’influence d’un certainnombre d’événements, lesnormes internationales acquièrentune réelle reconnaissancedans les milieuxconcernés :• À l’initiative de l’IOSCO 3et sous la pression de laSEC, un jeu de normescomplet et indissociableainsi qu’une organisationopérationnelle, gage decrédibilité, est présenté en2001 aux normalisateursinternationaux.Un conseil de Trustees,présentant une répartitiongéographique équilibrée,désigne 19 membres duBoard, praticiens à fort potentieltechnique, et vérifiela cohérence et la qualitédes normes proposées parce dernier.L’IASC devient l’IASB 4 ,les IAS deviennentles IAS/IFRS 5L e r è g l e m e n t d u19.07.2002 valide la décisionde la commissioneuropéenne d’adopter officiellementles normes internationalespour la présentationdes comptes consolidésdes entreprises cotéesau 01.01.2005 au plus tard.Parallèlement, la Russieadopte une position analogueet la Bourse deShanghai retient commeunique référentiel comptableles normes IAS/IFRS pourles entreprises étrangères.Le processus de l’informationcomptable et financièreest définitivementengagé, l’IASC,30 ans après sa création,passe du simplerôle d’harmonisateur àcelui d’innovateur et devientl’unique normalisateurmondial.La fair valueou juste valeurCe principe, encore aujourd’huifortement contesté parles comptables du « vieuxcontinent » est toutefois largementprésent dans la logiquede pensée de ses financierset investisseurs.La « révolution » consistedans un premier temps àintroduire cette notion dansla méthodologie comptable,très attachée à la certitudeet la « stabilité » ducoût historique et par làmême, à « financiariser » lacomptabilité.La juste valeur consiste àvaloriser les actifs et passifsde l’entreprise à leurvaleur de marché, introduisantainsi la possibilitéd’une information diversifiéeet par essence volatile6 . Issue du « true & fairview » anglo-américain ettrès éloignée du principede prudence auquel françaiset allemands – entreautres - restent très attachés,la juste valeur introduitdes changements importantsdans l’évaluationcomptable des actifs.L’approche parcomposants etles unités génératricesde trésorerieLa normalisation internationaledéfinit les immobilisationscomme des élémentsporteurs d’avantages économiquesfuturs. Cette définition,largement issue del’approche anglo-américaine,coexiste actuellementdans le Plan ComptableGénéral avec la définitionpatrimoniale retenue delongue date par les comptablesfrançais.Sa mise en applicationpose toutefois un certainnombre de questions :L’évaluation à la juste valeurdes immobilisationspassant par l’estimationdes flux de trésorerie attendussur la durée d’utilité,comment ces flux seront-ilsestimés ? Qui –ducontrôleur de gestion, dufinancier, du comptable oude l’utilisateur – les évaluera? Comment les tauxd’actualisation seront-ilsfixés ? Comment réajusterchaque année cette « justevalorisation » des immobilisations?La première étape consisteà traiter la question desimmobilisations non génératricesde trésorerie : quefaire en effet des biensconnexes (agencementspar exemple) qui ne génèrentpas directement deflux de trésorerie ? L’IAS36 préconise ainsi le rattachementde ces actifsà un groupe d’actifsle plus proche générantlui-même des cash-flowsautonomes : c’est la notiond’unités génératricesde trésorerie qui sert alorsde base de calcul notammentpour la dépréciationdes actifs.Il s’agit donc aujourd’hui –si ce n’est déjà en cours –de déterminer ces U.G.T.Au-delà de la « simple »classification comptable, lechoix de ces unités posela question de la cohérenceentre reporting interneet reporting externe.YannickeHeuberger(77)planet’ 43printemps 20045


FocusEntrepriseLe mélange des genresFlorenceTrouche(90)En deux motsRigueur, détermination, senscritique… Cette dynamiquebrune aux yeux bleus laissedeviner une forte personnalité.Pour en savoir plusFlorence Trouche (90) rejointMRM Partners en 2002 commeDirectrice Générale Adjoint.Les agences, elle les connaîtbien pour y travailler depuistoujours : Wunderman, Publicis,Euro RSCG… Alors, l’innovationen agence, elle peut enparler. « Souvent cela consisteà enrober une idée américaine,explique la spécialiste avecforce. Chez MRM Partners, lemodèle même de l’entrepriseest innovant. Il n’a pas d’équivalenten France ni ailleursdans le monde ! » Un exemple: la conception des équipeséchappe aux règles classiques.L’agence mixe les ingénieursde Supélec et les épiciersd’HEC, embauche des consultantsissus des « Big Five ».Les concurrents ont essayéaussi, mais sans succès…Preuve de la valeur du système,les concurrents tententde « chasser » sur les terres deMRM Partners. « L’innovationc’est aussi le "people care",continue Florence Trouche.Fauteuils confortables, lampesindividuelles… En agence,c’est rare ! »Une définitionde l’innovation ?« L’innovation, c’est un mélanged’huile et d’eau, remarque-t-elle.Certains fonctionnentà l’intuition, d’autres à laméthode, et la combinaisondes deux est efficace. »La femme conseil en CRMIci c’est le paradis !planet’ 43printemps 20048VirginieChevillotte(00)En deux motsDiscrète, sérieuse et méthodique,le conseil en relation clientsemble être fait pour elle.Pour en savoir plusLe métier de Virginie Chevillotte(00), c’est la compréhension dela relation d’une marque avecses consommateurs et des leviersà actionner pour l’améliorer.Un enjeu de taille dans la relation-client! Virginie étudie lesenvironnements marchés desmarques, les stratégies relationnellesde leurs concurrents.Elle réalise des benchmarkspour L’Oréal et d’autres clientsprestigieux. Y compris desbenchmarks sur… l’innovation! Charge à elle de repérerles bonnes pratiques de la concurrenceet d’accompagner lechangement chez le client.Avec une dominante marketing/Communication et des stagesdans la publicité, Virginie a trouvésa place : « MRM Partners,c’est la société qu’il me fallait :une culture à la fois de conseil etde communication ».Un messageà faire passer ?Oui, car après trois ans chezMRM Partners, Virginie a acquisune conviction. « MRMest une agence qui a pourcible l’innovation relationnelle: le métier de tous à l’agenceest d’aider les marques àaméliorer sans cesse leur approcherelationnelle en exploitanttous les outils CRMpossibles. »AntoineCatteloin(02)En deux motsSouriant et enthousiaste, c’estl’homme de la relation-clientpar excellence.Pour en savoir plusAntoine Catteloin (02) estconsultant junior chez MRMPartners. Les comptes suivispar ce jeune commercial ?Opel, UPS, Canal Satellite…Excusez du peu ! Alors, conscientde sa chance, le jeunediplômé ne boude pas sonplaisir d’appartenir à l’équipede la rue de la Faisanderie.« Je suis impressionné parles moyens dont nous disposons,explique-t-il. Les locaux,le système informatique,et les bicyclettes pouraller se promener le midi enété ! Rien à voir avec monpremier job… »Un projet ?Ce jeune diplômé ne tient pasen place. Et il confie tout desuite son rêve : partir à l’étranger.Ses yeux brillent quand ilparle de son stage au Canadaou de sa visite chez ses collèguesde l’agence britannique(Manchester). Nul douteque MRM Partners saura luidonner une chance hors del’hexagone.


dossierL'innovationInnover, c’est s’adapter et il en va des structures comme des hommes. De nombreux diplômés apportent leur eauau moulin de l’innovation. <strong>Planet</strong>’® en a rencontré certains.Lisez donc en premier lieu le billet d’un spécialiste de l’innovation, Laurent Dupuis (85). Puis place à l’anticipation,avec les voitures futuristes de Paul Lebecque (93), et place à la raison, avec les lancements de produits frais deGilles Fraysse (80). De son côté Adeline Lentz (81) commente la culture d’entreprise de 3M et depuis l’ANVAR,Pierre Tonneau (92) exprime sa passion pour les créateurs. L’innovation peut prendre bien des visages…Vous doutez encore de vos talents d’innovateur ? Méditez l’avis d’un chasseur de têtes, Philippe Duveau (76), celuide Jean-François Bessin (96) qui teste le management à distance ou de Carine Deslée (96) qui se lance dans larecherche sur… l’innovation. Bienvenue dans l’air du temps !Marie-Suzel Inze (80)L’envie de créer en 1992 unesociété de conseil spécialiséeen innovation s’est progressivementimposée au cours demes premières années « ausein » du groupe Unilever(« think out of the box », m’exhortaitmon patron anglais).LaurentDupuis (85)son d’un mode d’interventionponctuel fondé sur l’apportd’une expertise multi-sectoriellequi maximise les chancesde réappropriation desfruits du processus engagé.La 3 e édition du Baromètredes Politiques d’Innovationde l’association Innovascope(Forum des Acteurs de l’Innovation)confirme la montéeen puissance du discourssur l’innovation dans les rapportsd’activité des entreprises,tant au plan de l’expressionde l’enjeu stratégiquede l’innovation en faveurd’une croissance pérennede l’entreprise qu’au plande l’organisation concrèteet spécifique qui favorise sonéclosion.Il serait simpliste de dénoncerun simple comportementvelléitaire pour expliquerle décalage entre le discourset les actes. En effet iln’est pas si facile de partagerune définition de l’innovation(qui ne saurait se confondreavec l’exercice de la rénovationpar essence incrémentale),s’inscrivant dans un cadrestratégique porteur de senset d’envie. De plus, mettreen place un processus favorisantl’innovation suppose unvéritable courage qui impliquel’acceptation du risque,du temps et la capacité àmobiliser des hommes dansun processus « non hiérarchique» et multi-disciplinaire.Finalement, à la lecture desaventures comptées ciaprès,il est enthousiasmantet rassurant de constater quela capacité à innover reposeavant tout sur l’état d’espritdans lequel on met en œuvreles « outils & méthodes »(qui ne se résument pas à l’artDepuis, l’idée qu’il serait naturellementplus facile d’exercerle métier « d’incubateuret de catalyseur de l’innovation» © de l’extérieur a faitson chemin, notamment enraison de la liberté de paroleque cela confère (enrichissementde la vision stratégiqueet défense des idées « troublantes»), mais aussi en raidestimuler la créativité). Cesderniers peuvent être issusd’un processus empirique etintuitif ou d’un processus expert(apprenant, partenarial,irrigué par un analyse prospective,tendant à développerles profils qui recèlent en euxla capacité de voir les chosesautrement…), l’essentiel étantde tenir compte de la « trameculturelle » de l’entreprise,parfois pour la transgresseren conscience.Le « manager stratège » nedoit-il pas parvenir demainà concilier évolution et révolutionen se fondant sur lamobilisation de ses collaborateurstant rassurés par l’un(rénovation) qu’inquiets del’autre (l’innovation).Laurent Dupuis (85)Conseil en stratégie& en managementde l’innovation au sein dePolémarque.Co-fondateur del’association Innovascope.laurent.dupuis@polemarque.frplanet’ 43printemps 20049


Voitures de demainEn route pour 2015planet’ 43printemps 200410Vous êtes nés dansles années 65-75 ?Alors, écoutez bienPaul Lebecque (93) :c’est lui qui conçoitles voitures quevous conduirezdans 10 ans.Une voiture pour les jeunesdoit être faite par lesjeunes. Chez PSA PeugeotCitroën, cette formule n’estpas un vain mot. La preuve :à 25 ans, Paul Lebecque(93), chef de « produit futur» participe au lancementde la Picasso et argumenteses idées face à JacquesCalvet. Huit ans après, cehaut potentiel dont les responsabilitésn’ont pas altéréle franc-parler, n’en revienttoujours pas. « Nousavons fait un carton commercial! souligne-t-il enPaulLebecque (93)riant. La production tournaità 1 000 voitures par jour aulieu des 300 prévues »Aujourd’hui, Paul Lebecque,33 ans, est ResponsableNouveaux Conceptset Architecture Véhiculeau sein de la DirectionInnovation de PSA PeugeotCitroën. Une directionqui compte 1 000 personneset annonce 1 milliardd’euros de budget…Eh oui, nous sommes dansune entreprise au CA de50 milliards d’euros, soit20 % du budget de laFrance. Mais revenons ànotre innovateur, qui réfléchità la voiture de demain.« Demain », pour lui, c’estdans cinq à dix ans. « Mesfuturs clients sont les trentenairesd’aujourd’hui, les"MoMo", déclare l’hommedu futur. Des "Mobiles-Moraux". Ils ont une logiquecollective et utilitaire etsont sensibles au potentield’usage. Mais leurs comportementsd’achat nesont pas homogènes ».Donc la tâche est complexe.Ici un partenariatavec Décathlon pour comprendreles comportementsliés aux loisirs, là la veillesociologique pour connaîtreles nouvelles attentes,les mouvances… « Car ici,on n’innove pas pour innover,affirme Paul Lebecque.L’innovation rejointtoujours la préoccupationdu client. »Mais chez PSA PeugeotCitroën, l’innovation provientaussi des ingénieurs,qui planchent actuellementsur le freinage électrique oula modularité des sièges.Comment le pro du marketinggère-t-il l’intégrationde tels concepts ? Serait-ilingénieur de surcroît ?« J’ai un vernis technique,explique-t-il modestement.À l’ESC Rouen, j’ai participéau programme d’échangeavec l’INSA (Institut Nationaldes Sciences Appliquées).» CQFD.On écouterait Paul Lebecquependant des heuresmais une séance de créativitél’attend. Vite, une dernièrequestion. Commentfavoriser l’innovation ? « Ilfaut la conviction de la hiérarchie,une culture d’entreprisebasée sur le respectdes différences et savoir…sortir des cadres, répond lespécialiste. D’ailleurs, uneétude américaine prouveque c’est sous la doucheque les créateurs trouventleurs meilleures idées ! »Vite, la salle de bains…


Grande consommationQui trop innovemal étreint…GillesFraysse (80)Gilles Fraysse (80),Directeur Marketingde Nestlé PLF (ProduitsLaitiers Frais), lanceplusieurs dizainesde produits par an.Mais cette politiqued’innovation n’a qu’unobjectif : la pérennité.30 % de la gamme renouveléechaque année,150 nouvelles références en4 ans… Pour Gilles Fraysse(80), Directeur Marketingde Nestlé Produits LaitiersFrais (PLF), l’innovation nese discute pas : elle estobligatoire. Mais attention :l’innovation n’est pas unefin en soi, elle doit servir lastratégie. Et venir du marketing…Autant le dire tout de suite: l’innovation pour l’innovationn’est pas un gagede réussite à long terme.« Il faut d’abord savoir ceque l’on veut devenir surson marché, annonce GillesFraysse, qui est membred’Innovascope, le forumdes acteurs de l’innovation.Comme le marchédes produits laitiers fraisréagit très vite, la tentation,c’est d’innover en permanence.Mais c’est une visionà court terme ! » Unetelle stratégie pourrait rassurerune marque commeNestlé, « petite » sur le marchédes Produits LaitiersFrais (15 % de part de marché)et confrontée aux budgetspublicitaires géants deses concurrents… Mais pasquestion ! La facilité n’estpas de mise ici. Facilité ?Oui. Car pour notre directeurmarketing, le plus difficilen’est pas de générerdes idées mais d’assurer lapérennité des produits quien découlent. « Pour lancerdes produits qui durent, ilfaut être proche du marché.Faire la synthèse de toutela stratégie, comprendreles contraintes opérationnelles…,c’est le travail dumarketing. » Dont acte. « Ily a 18 mois, raconte GillesFraysse, un de mes chefsde produit a eu une idéebrillante : mettre du dessertdans du yaourt. L’idée a ensuiteété travaillée et reprisedans trois produits totalementdifférents : dessertminceur, yaourts à l’italienneet yaourts tradition.C’est un succès ! »On le voit, Gilles Frayssene tarit pas d’éloges surson équipe d’innovateurs :25 personnes, jeunes(moins de 30 ans en moyenne),des femmes essentiellement,bref. Parmi eux,plusieurs chefs de groupeou chefs de produits issusde… l’ESC Rouen : Gaël deChassey (98), ChristopheLargeteau (94), Guy LepelCointet (95). Et aux côtésde son équipe, un autre acteurde l’innovation, l’agencePolémarque, créée parLaurent Dupuis (85).Le « gang des Rouennais » ?La crème (dessert) de l’innovation!planet’ 43printemps 200411


Produits du futurL’innovation deA à… 3Mplanet’ 43printemps 200412AdelineLentz (81)Chez 3M, depuistoujours, c’estl’innovation quiapporte la croissance.Applications grandpublic ou industrielles,management ouorganisation…l’innovation est partout.Adeline Lentz (81),directrice GrandsComptes, en présentequelques facettes.Et si on jouait aux devinettes ?Qui a inventé le papier deverre ? Vous hésitez… C’est3M. Une question plus simplealors : qui a inventé leScotch ® ?… Collé ? C’est3M ! Qui a inventé le Postit® ? Vous pensez à 3M etvous avez raison. Bref, laliste serait longue de toutesles créations du géantaméricain. Adeline Lentz(81) qui travaille depuis toujoursdans l’entreprise aux« 100 ans d’innovation » nes’en lasse pas.« L’innovation, c’est le moteurdu développement de3M, annonce la directriceGrands Comptes. Cheznous, 35 % du chiffre d’affairesest réalisé avecdes produits de moins de4 ans. » Pour cela, prioritéà la recherche ! Surles 61 700 employés quecompte la société dansle monde, 6 500 sont deschercheurs… Mais la recherchen’est rien sansconnaissance du terrain.Alors Adeline multiplie lesrelations entre, d’un côté,la vingtaine de divisionsproduits de 3M, de l’autreles grandes administrationset les entreprises du secteurpublic ou parapublic.Au programme, proximitéet partenariat. Ici, c’est ungroupe de chercheurs quidéveloppe la pile à combustibleavec le CEA, énergiede demain, économique,fiable et non polluante,avec des applicationsdans l’automobile ou dansl’habitat, là une équipe quitravaille sur la gestion dela lumière dans les couloirsou les tunnels. « L’idéeest d’utiliser une seule ampouleet de renvoyer la lumièreavec des plaques rétroréfléchissantes, confieAdeline Lentz. Une lumièrede jour homogène et unemaintenance simplifiée ! »Vous l’avez compris, chez3M, l’innovation de rupturen’a pas dit son derniermot.Mais l’innovation va plusloin que la création de produits: elle concerne aussila façon de manager larecherche. « Ici, les chercheurspeuvent consacrer15 % de leur temps à développerdes projets qui leurtiennent à cœur, expliqueAdeline. Avec des résultatsparfois exceptionnels, commele fameux Post-it ® »Une dernière preuve del’état d’esprit maison : pourconjuguer des responsabilitésde haut vol et une viefamiliale bien remplie (unmari, 3 enfants…), AdelineLentz a pu obtenir un posteà 3/5 e . De quoi rester scotché,non ?


Création d’entrepriseLa vie à l’AnvarChaque année l’Anvar(Agence Nationale dela Valorisation de laRecherche) accordeprès de 1 400 aidesà l’innovationtechnologique.Transformer les projetsen entreprise, c’estle métier de PierreTonneau (92), Déléguérégional adjoint de lacélèbre « Agence del’innovation ».Quel est le point communentre la raquette dela n° 2 mondial du tennis,Kim Clijters, un implant depoignet en pyrocarboneet le moteur de recherchede Kelkoo ? La réponse,c’est Pierre Tonneau (92),PierreTonneau (92)Délégué adjoint de l’Anvar(Agence Nationalede la Valorisation de laRecherche) pour la régionRhône-Alpes, qui la donne.Ces trois innovations ontété soutenues par l’Anvar.À l’arrivée, trois entreprisesqui tracent leur route.« Innover, c’est apporterquelque chose de nouveaudans la réalité, expliquePierre Tonneau qui pratiqueles innovateurs au quotidiendepuis 3 ans. Notre rôle àl’Anvar est d’accompagnerla transformation de cesnouvelles idées en entreprisemais également de financerdes projets d’innovationdans des entreprises matures.» Un rôle qui lui convientbien assurément. « Chaquecas est spécifique, souligne-t-ilavec enthousiasme.Et l’approche transversaledes projets est passionnante: marketing, propriétéindustrielle, moyens humainsmis en œuvre, et biensûr aide au financement. »À l’Anvar, le financementse fait sous formes d’avances.« Des avances remboursables», insiste PierreTonneau, qui soutient prèsde 400 projets par an. 40 %des aides sont accordéesà des entreprises de moinsde trois ans. Parallèlement,l’équipe de l’Anvar Rhône-Alpes (30 personnes) aideles dirigeants d’entrepriseà rencontrer les investisseursles mieux adaptés àleur projet.Le réseau de Pierre Tonneaune s’arrête pas aux « businessangels ». Le déléguérégional adjoint entretientaussi des relationsétroites avec la région et lesélus. « Nous sommes uneforce de proposition pourla région, constate PierreTonneau, surtout dans uncontexte de décentralisation.D’autant plus que l’innovationest une prioritéeuropéenne… » Diable !Cet homme semble aussià l’aise dans le monde politiqueque dans le mondeéconomique. L’ange gardiendes créateurs d’entreprisen’a-t-il pas étésuccessivement consultantchez KPMG et directeur decabinet de Laurent Fabiusdans la nouvelle communautéd’agglomération deRouen ?Mais revenons aux innovateurs…Pierre Tonneaune cache pas son admiration.« Je suis surpris àchaque fois par la maturitédes chefs d’entreprise,leur pragmatisme, leur capacitéd’écoute » confiet-il.Mais, malgré une immersiontotale dans la technologie,l’homme refuse unevision trop élitiste de l’innovation.« L’innovation estpartout », rappelle-t-il dansun sourire.planet’ 43printemps 200413


RecrutementNous sommes tousdes innovateurs !Pour PhilippeDuveau (76),consultant enrecrutement,l’innovation produit,c’est l’affaire de touset de chacun.Enfin, sous certainesconditions…Existe-t-il un profil type d’innovateur? La question semblesurprendre PhilippeDuveau (76), consultant enrecrutement chez Sirca.Pour lui, pas de doute : l’innovationrelève de tous, passeulement des hommes etdes femmes du marketing.Le point de vue de PhilippeDuveau est clair. « Noussommes tous des innovateursen puissance, affirmece spécialiste du marketing,qui a officié longtempsdans le marketing de produitsde grande consommation(Nestlé, Bahlsen, Quick).Acheteur, technicien, financier…nous pouvons tousêtre des apporteurs d’idées,pour peu que nous disposionsd’une bonne ouvertured’esprit, d’une capacité àsortir de la norme et à regarderles problèmes sous unangle différent ! »te une image d’Épinal ?« Pas si simple, répond cechasseur de tête aguerri.Les équipes traditionnellespeuvent donner naissanceà des innovations incrémentalesde type évolutionde gamme, aménagementde produit…, mais plus difficilementgénérer des innovationsde rupture. Eneffet, surchargées qu’ellessont par l’opérationnel, letrade marketing… et deseffectifs de plus en plusserrés, les équipes marketingn’ont souvent pasles moyens de prendre lerecul nécessaire dans unprocessus d’innovation. »Donc en résumé : plus quedes qualités intrinsèques,l’innovation demande dudécalage par rapport auquotidien. D’où l’appel àdes regards extérieurs :des agences spécialisées,directions de l’innovationou… groupes de travaildédiés. Ainsi, une structuremultidisciplinaire, multiculturelle,et internationalede préférence, dotée d’uneréserve de temps et soutenuepar le haut de la hiérarchie,favorise l’innovationdu chef de produit, de l’ingénieurou du contrôleurde gestion, du fonctionnelou de l’opérationnel.planet’ 43printemps 200414La créativité des hommes(et des femmes) du marketingserait-elle alors jus-PhilippeDuveau(76)


ManagementLoin des yeux…près du cœur !Son équipe està New York maislui travaille à Paris.À la banque JPMorganChase, Jean-FrançoisBessin (96) teste pournous le télémanagement !Six mille kilomètres séparentParis de New York.Pourtant c’est bien la distanceentre Jean-FrançoisBessin (96), Vice Président(Valuation Control Group)à la banque JPMorganChase, et son équipe dela « Big Apple ». Risqué,non ? Mais les faits sontlà : responsabilisation del’équipe, meilleure couverturemondiale, la solutionchoisie par Jean-FrançoisBessin et son managementportent ses fruits.« Qu’on ne me dise pasque la banque est un milieuconservateur !, affirme celuiqui veille à la pertinencedes risques pris par les tradersde Sydney, Singapour,Londres et New York. Cetteexpérience de managementà distance est inéditechez JPMorgan Chase ».Certes. Mais pourquoi unfonctionnement aussi original? « Après 7 ans de vieà Londres et à New York,je désirais revenir à Paris,explique Jean-FrançoisBessin, mais JPMorganChase souhaitait que jereste à mon poste. Nousavons cherché une solutionqui réponde aux intérêtsde chacun. »Il y a six mois, notre spécialistedes marchés obtientson retour sur Paris.Et JPMorgan Chase constatela montée en puissancede l’équipe de contrôleinternational… « Mes collaborateursont gagné enautonomie, souligne Jean-François Bessin. Quand ilest 18 heures à New York,il est minuit à Paris ! Alorsils doivent prendre seuls lesbonnes décisions. » Et cen’est pas tout : en jouantsur le décalage horaire, cetteéquipe pas comme lesautres réalise une couverturequotidienne plus largequ’auparavant. « Les transactionsà contrôler se déroulentà Sidney, Singapour,Londres et New York,continue cet innovateur. Entravaillant ainsi, nous pouvonscouvrir plus de placesfinancières. »Le « télémanagement » nepeut fonctionner qu’avecdes collaborateurs responsables.Mais… « Nevous y trompez pas, confieJean-François Bessin, jesuis presque plus présentqu’avant. Par téléphone,par mail… Et pour garderle contact, je passe une semaineà New York chaquetrimestre et une journée parmois à Londres. »Cette innovation dans lesméthodes de travail estdonc bénéfique pour toutle monde. Jean-Françoisa gardé son poste et retrouvéParis. JP Morgan aconservé sa structure decontrôle des risques touten augmentant l’enthousiasmede son équipe. Uneseule ombre au tableau :dans les somptueux locauxde la Place Vendôme, notreVice Président travaille seul.Pas de collègues à proximité,pas de chef non plus…Une expérience inédite, onvous dit.Jean-FrançoisBessin (96)planet’ 43printemps 200415


RechercheQuand l’innovationcherche le Nordplanet’ 43printemps 200416CarineDeslée (96)Carine Deslée (96) estdoctorante à l’Universitéde Lille I. Son sujetde recherche ?Culture d’entrepriseet innovation.« Il existe une corrélationentre la culture d’une entrepriseet sa capacité d’innovation,sa capacité à changer». Celle qui s’exprimeainsi est Carine Deslée(96), membre du CLAREE,Centre Lillois d’Analyse etde Recherche sur l’Évolutiondes Entreprises.Une diplômée « chercheur »voilà déjà une innovationen soi ! Mais là n’est pas lesujet… « La trame culturellen’est pas forcément priseen compte par les dirigeantsen phase d’innovation» continue Carine. Latrame culturelle ? « C’est unoutil développé par un chercheurbritannique, qui regroupeles croyances d’uneentreprise, ses rites et routines,ses symboles, ses mythes,ses structures de pouvoir,ses structures organisationnellesou ses systèmesde contrôle… Autantd’éléments en place qui ontpu être facteurs de réussiteà une époque mais quisont devenus, pour certains,des freins à l’innovation dansl’entreprise. »Et l’entreprise, Carine laconnaît bien. À peine diplômée,Carine a démarréune brillante carrière marketingchez Éveil et Jeux,dans l’univers de la ventede jeux par correspondance.Membre du Comité deDirection à 24 ans, elleparticipe à l’essor de lasociété dont le CA atteint70 millions d’euros en2000. Mais alors Carinequitte Paris et le droit chemindu marketing. Elle bifurquevers Lille avec sonmari, puis vers un DEAStratégie et Managementdes Organisations de l’Universitéde Lille 1.Auteur d’un mémoire surun changement de stratégie,Carine sort majorde promo en 2003. Bonsang rouennais ne sauraitmentir…Aujourd’hui, Carine, mèrede deux petites filles, selance dans un doctorat.Sa thèse portera surles conditions qui favorisentl’émergence et ledéveloppement de l’innovationen entreprise. « Maisrien à voir avec une missionde conseil, souligne-telle.Le chercheur est dansune position de prise de recul,pas de préconisation àcourt terme. »Une chose est sûre, il faudraabsolument lire la thèsede la doctorante CarineDeslée. Rendez-vous dans3 ans !Carine lance un appel auxESC Rouen qui dans desentreprises ou des organisationss’intéressent àce type de thématique du« comment innover ».carinedeslee@wanadoo.fr


MobilitéOser changer… ou la mobilitécomme source de progrès personnel!Après quatre années passées à Lille où se trouve le siège du groupe Auchan, dont deux à faire la navetteParis Lille chaque week-end, Sophie Denoyelle (97) a pris sa décision : démissionner pour aller vivreet travailler à Paris ! Récit d’une expérience de changement plus longue, mais surtout plus enrichissanteque prévu : une occasion unique de réfléchir sur soi, ses compétences, son projet, ses priorités.Faire le point sur mescompétences, clarifier mon projetDès mon arrivée à Paris, début 2002,j’intègre le Groupe de Recherche d’Emploide l'Association, et là, constat : jene peux pas démarrer sérieusementma recherche si je n’ai pas fait un bilande mes compétences personnelles etprofessionnelles, ni défini précisémentmon, voire mes projets professionnels.Pour cela, je me fais aider par les membresdu groupe, je vais rechercher mesnotes prises à l’ESC Rouen lors du programmeParcours, je lis des ouvragesspécialisés, je surfe sur les sites de recherched’emploi…Début mai (déjà !), me voilà mieux préparéeà entrer en contact avec monmarché : j’ai fait le point sur mes compétences,identifié mes trois projetspar ordre de préférence, mes cibles,ma méthode d’approche, retravaillémon CV…Du projet 1 au projet 2…Mon expérience : deux ans commeconsultante interne en organisationchez Auchan, sur différentes missions,la dernière m’amenant à occuper pendantdeux ans un poste de contrôleurde gestion au sein de la direction informatiquedu groupe.Mon projet 1 : consultante interne. Trèspeu d’offres, la majorité dans le secteurBanque Assurance, expérience du secteursouhaitée.Je passe donc très vite à mon projet2 : consultante en organisation, encabinet de conseil. Sur l’avis du groupe,je procède par candidature spontanée,en m’adressant à l’ensemble descabinets qui m’intéressent de près oude loin. Les entretiens sont extrêmementenrichissants : ils me permettentde mieux connaître le métier que je veuxexercer mais également de valider monprojet. Cependant, le temps passe etmalgré les nombreuses pistes, aucuneproposition ferme.Accepter une mission temporaireFin 2002, je dois me rendre à l’évidence: je dois passer à mon projet 3,contrôleur de gestion. Le groupe m’aideà franchir cette étape : renoncer à monprojet initial, réaliser un CV qui mette enavant mes acquis et compétences contrôlede gestion, adapter ma façon deme présenter en entretien. J’attaquema nouvelle cible, tout en gardant activesles pistes en cours.Rapidement, une opportunité : une missionà temps partiel en contrôle de gestion.L’occasion de me remettre à niveau,d’éviter un trou trop long sur monCV, de rechercher en étant en poste(plus vendeur) ! Mais voilà, je m’investisSophieDenoyelle(97)si bien que j’en oublie mon objectif et necherche plus.Avril 2003, je reprends mes recherchesde façon très active et très ciblée, toujourssur mon projet 3. Plusieurs pistes,et très vite, la proposition du BHV :le poste correspond à mon projet, il mepermet de valoriser mes compétenceset mon expérience, les conditions detravail et le salaire sont en accord avecmes objectifs…Je fonce !Réussir mon intégration1 er septembre 2003, prise de fonction,un peu d’appréhension… Au sein de laDirection du Contrôle de Gestion du BHV(groupe Galeries Lafayette), j’ai en chargele contrôle de gestion de l’ensembledes magasins de la société (hors affiliés),soit 14 magasins implantés en région parisienneet en province, en plus du magasinde la rue de Rivoli. Ma mission serévèle passionnante et encore plus richeque je ne l’avais imaginée…Le chemin a été long et parfois sinueuxmais en valait vraiment la peine : chaqueétape de ma recherche a été enrichissante,personnellement comme professionnellement…et mon poste actuelm’a fait oublier jusqu’à mon premierprojet professionnel ! Si l’on sait garderle cap en restant souple, alors oui,vraiment, la mobilité est source de progrèspersonnel !Sophie Denoyelle (97)sdenoyelle@bhv.frplanet’ 43printemps 200417


EntreprendreGagner plus d’argentavec sa retraite ?planet’ 43printemps 200418EmmanuelGrimaud (88)À l’heure où banques etcompagnies d’assurancesrivalisent de créativitépublicitaire pour nous effrayersur le futur de nos retraites etpour nous faire souscrire dejuteux contrats d’Assurancevie,le propos sembleprovocateur…Emmanuel Grimaud (88),Président de MaximisRetraite, explique commenten optimisant ses cotisations,on peut en toute légalitéaugmenter sa future pension.Entretien avec un entrepreneurqui vous veut du bien.La retraite a plutôt mauvaisepresse en ce moment et, malgréla réforme nécessaire, l’opinionpublique semble de moins enmoins rassurée…Il est normal de se soucier de sonavenir. Penser à sa retraite lorsqu’onest à l’apogée d’une carrièren’est pas coutume. Cependant, leschangements provoqués par la démographienous poussent juste à ysonger plus tôt. Qu’en est-il réellementde nos revenus futurs ?Comment connaître objectivementses droits ? Est-ilpossible d’optimiser une retraitedont le montant resteun mystère ? Comments’y retrouver dans la jungledes Caisses de retraite etde leurs règles ? Faut-il racheter auprix fort ses années d’étude commele permettra bientôt la loi Fillon ?Autant d’interrogations qui nous obligentà planifier ce futur le plus tôtpossible. Des questions auxquellesnotre jeune société se propose d’apporterdes réponses adaptées à chacun,sans attendre l’âge des premierscheveux blancs…Comment vient-on à travaillerau quotidien pour la retraite ?Le mode de calcul et l’organisationdes caisses de retraites sont d’unecomplexité inaccessible au plus grandnombre. Un constat qui m’a conduit àcréer Maximis Retraite SA, une sociétéqui s’appuie sur l’expertise de spécialistesdu Droit de la retraite et d’anciensdes Caisses pour devenir l’ambassadeurde nos clients dans lesméandres de l’administration.Quiconque acumulé plusieursstatuts risque devoir ses droitsamputés.Votre vision entrepreneurialevous aide-elle à appréhenderdifféremment cette activité ?Nous comptons bien offrir une approchenouvelle : industrialiser le processtout en préservant la valeur ajoutéeque seul le conseil humain peut apporter.Le marché est énorme et lademande déjà soutenue. Maximiscompte bien mettre en pratique cettevision, fruit de mon expérience :une société ne peut prospérer durablementqu’à la condition derespecter et d’apporter profitet satisfaction à la fois à sesclients, ses employés et sesactionnaires. Beaucoup semblentl’avoir oublié ces dernièresannées…À qui vous adressez-vousen particulier ?Plus personne n'aura une carrièrelinéaire. La plupart d’entre nousconnaîtront au cours de leur vie différentsstatuts : stagiaire, expatrié,mandataire social, multi-employeur,profession libérale, indépendant, écrivain,agent de l’état, artisan, industriel,commerçant, chômeur…Pensez-vous que la retraiteest déjà présente dans l’espritdes jeunes cadres ?Quiconque ayant cumulé plusieurs deces statuts, court le risque de voir sesdroits amputés à cause de la complexitéde la législation et des risquesde perte d’informations et de droitslors des transferts entre caisses.Lorsqu’on sait que pour les salariés,l’ARCCO (salariés) regroupe 67 caisseset l’AGIRC (cadres) 32 caisses,


Entreprendreon comprend mieux les éventuelsdysfonctionnements ! Anticipation etprévision poussent certains à nousconsulter sans attendre.Les clients doivent aussisolliciter des conseilsd’investissement enAssurance-vie ?Bien sûr, mais Maximis s’y refuse.Pour servir au mieux le client etêtre totalement objectif, il imported’être indépendant de tout organismefinancier. Notre seul objectif estde maximiser les montants perçuspar le client, qui est le seul à nous rémunérer.Quand et commentintervenez-vous dans la carrièrede vos clients ?On nous consulte généralementdès 45 ans. Maximis se charge deréaliser des audit retraite sur l’ensembledes cotisations verséespar salariés et non salariés toutau long de leur carrière. Nous évaluonsleurs droits en fonction desdates de départ prévues. Ensuitenous vérifions de manière exhaustiveque toutes les cotisations ontbien été prises en compte et à leurvraie valeur.Si ce n’est pas le cas, nous établissonsdes réclamations.Nous optimisonsles conditions de départen fonction de diversscénarios et aspirationspersonnelles (timing, fiscalité,statut…). Nousintervenons également6 mois avant le départen retraite afin d’effectuerle traitement desformalités de départ, tâcheadministrative fastidieuseet complexe que beaucouppréfèrent déléguer.Une société nepeut prospérerdurablementqu’à la conditionde respecter etd’apporter profit àla fois à ses clients,ses employés et sesactionnairesNous sommes aussi souventcontactés par des prescripteurs :DRH satisfaits de déléguer ce travail,gestionnaires de patrimoinefidélisant leurs clientèles, avocats,experts comptables, notaires, chasseursde têtes…Concrètement, pouvez-vousnous donner un exemple ?Les résultats obtenus par les expertsde Maximis sur certains dossierssont étonnants. Ainsi un clientqui pensait « partir » à 65 ans estparti, après optimisation, à 60 ans,soit un gain de 5 ans de retraites(200 Keuros) avec maintien de sesrevenus d’activité…Un autre client, à la retraite depuis7 ans, a vu sa pensionannuelle passerde 24 à 82 Keuros.Malheureusement pourlui, ce n’est pas rétroactif…Ce client aurait gagné300 keuros, soit 2 millionsde francs en confiant sondossier plus tôt. Ces cassont trop fréquents.Votre réflexion est-elle néede votre parcours personnel ?Oui, bien sûr. Ayant été successivementexpatrié, en formation pour unMBA, multi-employé, consultant indépendant,dirigeant, mandataire socialmais aussi chômeur,je pense être assez représentatifdes carrièresatypiques qui deviennentla norme.Mais surtout, c’est cettevolonté d’entreprendrequi m’a poussé àpasser de très grandsgroupes à des structuresmoyennes pour enfinrejoindre une start-up(450 personnes tout de même). Lasuite logique était la création de monentreprise, d’autant plus que j’avaisété auparavant le conseiller de nombreuxcréateurs, dont certains issusde l’ESC Rouen.Un mot d’ordre :ne pas resterpassif. Il fautprendre le réflexed’optimiser sescotisations retraiteLes cotisations actuellesdes salariés sont-ellesutiles malgré tout ?Avant de racheter des annéesd’études, de s’engager dans desprogrammes de capitalisation oud’épargne personnelle, il est primordialde bien maîtriser et accroître sesrevenus futurs à partir de cotisationsdéjà versées.En conclusion, doit-onappréhender la retraiteplus sereinement ?Un mot d’ordre : ne pas rester passif !La retraite par répartition n’est pasmorte, mais il est important de la gérerau mieux. De mêmeque l’on optimise sa rémunération,sa fiscalité,et ses placements, il fautprendre le réflexe d’optimisertrès tôt ses cotisationsretraite. Vous pourriezêtre étonné de constaterque la bonne vieilleretraite, maintes fois annoncéecomme moribonde, a encorede bonnes surprises à nous fairedécouvrir et une longue vie devantelle…par Aude Bernard-Treillemaximisretraite@noos.frplanet’ 43hiver 200419


Ils publientGary RavazÀ 25 ans, Gary Ravaz (99), Directeur de clientèle chez Boursorama, a publié son premier livre chezGualino éditeur, en partenariat avec Euronext, sur le thème de l’introduction en Bourse.Camille Mofidi (00) est allée à sa rencontre pour <strong>Planet</strong>'®.planet’ 43printemps 200420GaryRavaz (99)D’où t’est venue l’idée d’écrireun livre, si jeune, et sur un thèmeaussi sensible que la Bourse ?Sorti de l’École en juin 1999, j’ai étéembauché à la Tribune en tant quechef de publicité financière chargédes introductions en Bourse de valeursmoyennes. Dans ce cadre, j’airencontré de nombreux dirigeants quimenaient à bien l’introduction de leursociété en Bourse. J’ai pu constateralors que la plupart d’entre eux étaità la recherche d’informations et d’unpartage d’expérience sur la manièredont d’autres introductions avaientpu se dérouler.C’est ainsi que m’est venue l’idéed’aller à la rencontre d’entrepreneursayant vécu ce process pour recueillirleur témoignage et leur expériencesur un projet dont tous les aspectsdoivent être mûrement réfléchis etmaîtrisés, afin d’en faire un livre.Concrètement, comment s’esteffectuée la conception de tonouvrage, de la rédaction jusqu’àla publication ?Dans un premier temps, j’ai soumismon idée aux dirigeants avec lesquelsj’avais travaillé pour la Tribuneet qui avaient introduit leur société enBourse avec succès. Je les ai rencontréspour les interviewer sur leurexpérience.Mon livre se compose de deux parties: une partie théorique sur les marchésdes valeurs moyennes (SecondMarché, Nouveau Marché, MarchéLibre) et les acteurs d’une introductionen Bourse (banques, agencesde communication, collaborateurs) ;la seconde partie, quant à elle, estconsacrée aux témoignages recueillis.J’ai envoyé le document obtenuau Président d’Euronext avecune lettre lui demandant de le préfacer.Parallèlement, j’ai eu un contactavec les éditions Gualino grâceà mon réseau professionnel. La publicationa été facilitée par la cautionqu’a constitué le partenariat avecEuronext. Mon ouvrage a été publiéà 3 000 exemplaires en février 2003,alors que j’étais entre-temps passéde la Tribune à Boursorama.Comment définirais-tu ton livrepar rapport aux autres ouvragessur le sujet ?Mon livre se veut avant tout un guidepratique à destination des dirigeantsde PME qui sont des entrepreneurssoucieux de connaître le fonctionnementde la Bourse en peu de temps.L’accent est mis sur les témoignagescar c’est ce qui permet d’ancrer lecontenu dans la réalité, sur les plansstratégiques, financiers et humains.Mais il peut également intéresser lesagences en communication financière,les étudiants ou encore les particuliersqui souhaitent investir enBourse.Écriture quand tu nous tiens…As-tu d'autres projets ?J’ai vécu cette expérience commeune gestion de projet alliant l’écritureet mes contacts relationnels afinde concrétiser une idée personnelle.C’est la raison principale pour laquelleje me suis lancé dans cette aventurequi aura duré deux ans.Aujourd’hui, je travaille à mon futurprojet, dont le thème sera peut-êtreun peu plus personnel ; mais je préfèreattendre qu’il soit bien avancé pouren parler !Camille Mofidi (00)


Ils publientSerge GautierSuite aux nombreux scandales financiers qui ont marqué l’actualité, le rôle du conseil d’administration s’esttrouvé propulsé au centre des débats. Expert-comptable et commissaire aux comptes, Serge Gautier (71) apublié en février 2003 le Guide pratique de l’administrateur de société aux éditions Gualino. Il s’agit de sondeuxième livre sur le sujet après Vers un conseil d’administration profitable pour l’entreprise paru en 1998.Camille Mofidi (00) part à nouveau en quête d'information sur cet auteur expérimenté.SergeGaultier (71)Comment s’est faite la genèsede votre ouvrage ?En tant que commissaire aux comptes,j’assiste régulièrement aux conseilsd’administration de sociétésde toutes tailles. Suite aux observationsque j’ai pu faire, l’idée m’estvenue de militer pour notammenten améliorer le fonctionnement.Ancien membre de l’Associationdes Administrateurs d’Entreprises(ADAE) j’ai ressenti la nécessité d’offriraux administrateurs une informationdétaillée nécessaire au bonexercice de leur mandat.Pour bien assurer son rôle, un administrateura en effet besoin d’uneculture juridique, comptable et réglementaire; mon propos est de luidonner toutes ces clés dans ce guide.C’est pourquoi j’ai voulu écrireun livre qui soit le plus exhaustif et leplus concret possible sur toutes lesquestions relatives au conseil d’administration.Le guide pratique de l’administrateurde société s’articule autour d’une premièrepartie générale sur la fonctiond’administrateur de société, d’unedeuxième partie pratique sur l’organisationde la fonction et enfin une troisièmepartie consacrée aux difficultéset responsabilités rencontrées dansl’exercice de la fonction d’administrateur.Afin d’en faire un outil de travail,j’ai intégré de nombreux encadrés reprenantdes modèles de résolutions,de procès-verbaux, ou bien des annexestraitant de problèmes techniquescouramment rencontrés. Le livrese termine par un aide-mémoirede l’administrateur de société quiprésente les points essentiels à retenirsous forme de check-list, avecdes renvois aux pages correspondantesde l’ouvrage.Quelles ont été les retombées devotre livre ?J’ai organisé une conférence-débatà la Bourse de Paris le 20 juin2003 sur le thème des « habitsneufs de l’administrateur de société», reprenant ainsi le titre d’un articleque j’avais écrit sur le sujet pourLa Tribune. Ce fut l’occasion de réunirdes acteurs majeurs de la gouvernanced’entreprise comme ColetteNeuville, Présidente de l’Associationdes Actionnaires Minoritaires (ADAM),Olivier Pastré, Professeur d’Université,Didier Kling, ancien Président dela Compagnie des Commissaires auxComptes. Le but de cette conférenceétait de donner une nouvelle visiondu rôle de l’administrateur de société.Suite à ce colloque, j’ai publié unJournal des Débats (disponible sur lesite internet www.c-audit.com), faisantla synthèse des thèmes abordés.Ces actions s’inscrivent dansune réflexion de fond sur l’améliorationde la gouvernance d’entrepriseet les bonnes pratiques de la placedont les dernières manifestations ontété incarnées par la loi de la SécuritéFinancière (août 2003) et la commissionparlementaire sur la rémunérationdes dirigeants.Quelle évolutionvoyez-vous aujourd’hui dans lagouvernance d’entreprise ?Depuis les rapports Viénot (1995 et1999) et Bouton (2002), les sociétéscotées ont fait des progrès en lamatière par la mise en place de comités(audit, rémunérations, nominations)ou la nomination d’un plusgrand nombre d’administrateursindépendants. Mais la grande problématiqueconcerne aujourd’hui les sociétésfamiliales qui n’ont pas encoreadopté ce mode de fonctionnementet qui ont d’énormes progrès à fairedans ce domaine.Une plus grande transparence nepeut être que bénéfique à la communicationdes entreprises. Il faut cependantveiller à ne pas tomber dansle travers inverse qui consiste pourplanet’ 43printemps 200421


Ils publientD’autre part, avec un autre diplômé del’École, Marc Lamy (70) Président deBoyden France (cabinet leader dans lerecrutement de cadres dirigeants etd’administrateurs), nous venons demettre en place un partenariat pourfaire l’audit du fonctionnement desconseils d’administration. Ceci se faitdéjà aux États-Unis et en Angleterre,mais n’existe pas encore réellementen France. Suite aux recommandationsformulées dans le rapportBouton, nous avons eu l’idée de proposeraux sociétés cotées une méthodologiereposant sur nos compétencesrespectives de commissaire auxcomptes et de chasseur de têtes spécialisédans le recrutement d’administrateurs,afin de les aider à évaluer lebon fonctionnement de leur conseild’administration.les sociétés à communiquer en permanence.Cette course à la communicationpourrait se révéler préjudiciablecar il ne faut pas oublier qu’uneentreprise ne se gère guère sur lecourt terme.En effet, le rapport Bouton préconiseune évaluation formalisée « devantêtre mise en œuvre tous les trois ansau moins » des modalités de fonctionnementdes conseils d’administration; celle-ci « peut être miseen œuvre…avec l’aide d’un consultantextérieur ». Cette recommandationa d’ailleurs été renforcée parla loi d’août 2003 qui demande auPrésident de sociétés de rédiger unrapport sur les modalités de fonctionnementdu conseil d’administration.Nous pouvons ainsi accompagnerles sociétés dans cette démarche.À votre niveau, quels sont lesmoyens pour faire progresserla transparence dans lagouvernance d’entreprise ?Tout d’abord, en tant que commissaireaux comptes, mon rôle est d’éclairerles administrateurs lors du conseild’arrêté des comptes. Le travail derévision effectué au préalable permetd’éclairer le collège des administrateurset de les informer des résultatsde ces contrôles.Camille Mofidi (00)Vient de paraître…Management d'équipede Florence Allard-Poesi (92)planet’ 43printemps 200422


TémoignageS'adapterEmmanuelBataille (00)Quel meilleur exempleque la téléphoniemobile pour illustrerles produits innovantset les techniques decommercialisation depointe ? Témoignaged’Emmanuel Bataille(00) qui navigue danscet univers depuis lasortie de l’École.S’adapter, tel est le maîtremot depuis mon entrée dansl’univers de la téléphonie mobilechez Bouygues Telecomen mai 2000. Trois postes enplus de 3 ans : une évolutionqui suit celle de l’innovationsur ce marché.J’ai commencé au serviceCommunication sur la marqueprépayée Carte Nomaden tant que responsable dela PLV. C’était l’explosion dela bulle des nouvelles technologies,de la folie internet, dumarché des téléphones portables.Mon travail consistaitd’abord à communiqueren points de vente sur nosoffres commerciales. Le tonétait un peu décalé pour attirerun maximum de nouveauxclients jeunes sur la marque.Je devais aussi gérer desdélais de création avec lesagences, de fabrication avecles fournisseurs et de livraisonsdéjà très courts, pour livrertous nos points de vente,souvent les veilles de weekendde fortes affluences (àNoël par exemple). Nousétions l’outsider, notre basede clients s’étoffait.Puis avec la saturation progressivedu marché des téléphonesportables, nous devionsrentabiliser notre basede nouveaux clients : c’étaitmon rôle. En effet, j’évolueà ce moment-là au serviceMarketing toujours sur leprépayé en tant que chef deproduit. Sur le prépayé, il n’ya pas d’engagement. C’estpourquoi je devais mettre enplace des animations avecdes séries limitées, des opérationsde stimulation avecdes minutes de communicationsoffertes. L’objectifétait double : encourager nosclients à rester chez nous et àtéléphoner davantage.Enfin, en 2003, BouyguesTelecom lance i-mode grâceune licence de NTTDoCoMo (l’internet sur sonmobile) qui bouleverse le marché.Aujourd’hui, la conquêtede nouveaux clients reprendpour convertir le maximumde clients à i-mode avecdes terminaux photos et bientôtvidéo, des nouveaux services,etc. Parallèlement à celancement, j’intègre l’équipei-mode en août dernier entant que responsable co-marketing.Mon poste est très relationnel,à mi-chemin entre lemarketing et le commercial.Il consiste à mettre en placedes échanges de marchandisesou de visibilité (sur notrebase de clients et sur celle del’éditeur) sur les thématiquesqui me sont confiées : sorties,localisation, jeux, rencontres,chat, photos, etc.Ces échanges « Win-Win »ont pour objectif d’augmenterle nombre d’inscrits etde réduire le taux de résiliationsur le site de chacun deséditeurs. Pour ce faire, je leurpropose par exemple des animationsdans nos points devente comme nous l’avonsfait avec Photo Service pourNoël en contrepartie de cadeauxofferts à nos clients(ex : une carte de fidélité offerte).Au quotidien, je les accompagnedans la mise enplace d’un plan d’actions,dans la définition de tempsforts dans l’année qui collentau mieux avec l’actualité del’éditeur.Je suis le meilleur avocaten interne des éditeurs, jeles aide, les écoute et lesconseille. J’ai tout intérêt àles valoriser. Ils suivent aussil’innovation et y croient. C’esteux qui font notre force.ebataill@bouyguestelecom.frplanet’ 43printemps 200423


eportageTêtes chercheusesLorsque l’on parle de recherche,on pense immédiatementà des médecins en blouseblanche. Il existe pourtantd’autres chercheurs moinsconnus mais tout aussi savantset utiles : les chercheursen sciences de gestion.Nous sommes partis à leurrecherche parmi les anciens.cer le meilleur produit ? Ce sonteux ! Les théories qui favorisentl’innovation ? Encore eux ! Les règlespour un management plusjuste ? Toujours eux ! Que l’on travailleou non, les travaux de ceschercheurs pas comme les autresont une influence sur notre vie.Des docteurs sans maladeParmi ces chercheurs qui officient– non pas en blouse blanchemais en costume et tailleur –nous avons rencontré LaurenceCapron (89), Bernard Garnier(71) et Maria Guérin (90).Laurence est Professeur Associéde Stratégie à l’INSEAD après unDEA, un doctorat de stratégie àHEC et une expérience académiqueaux États-Unis et au Canada.Bernard est désormais doyen dela Faculté des sciences de l’administrationde l’Université de Lavalà Québec, Canada. Il gère lesprofesseurs et la recherche dansson établissement et veille à ceque tous travaillent en adéquationavec les besoins de l’entreprise.Maria, enfin, est attachéede recherche et d’enseignementà l’Université de Versailles aprèsavoir travaillé dix ans chez Citroënpuis Mercedes-Benz.Ces trois anciens ont tous unpoint commun : la thèse. Elle estle passage obligé pour qui veutembrasser la carrière de chercheur.Même après une longueexpérience dans la publicité,Maria a dû reprendre ses étudesplanet’ 43printemps 200424Dans un laboratoire de rechercheen sciences de gestion, les éprouvettesont cédé la place aux panelset aux statistiques, les microscopessont remplacés par des ordinateursreliés en permanence àInternet et les becs benzène ontdisparu au profit des ouvrages deréférence en finance, gestion, ressourceshumaines, stratégie, etc.L’environnement n’est pas celuid’un laboratoire scientifique maisl’ambiance y est identique. Ici oncherche, on compare, on analyse,on teste et… on trouve. Car ceschercheurs-là sont aussi utiles ànotre société que leurs confrères,même si le grand public s’enaperçoit beaucoup moins. Ils permettentde comprendre davantagel’entreprise afin qu’elle répondele mieux possible au marché.Les stratégies marketing pour lan-LaurenceCapron (89)


eportageet entamer une thèse (sur la perceptionde la créativité publicitairepar le consommateur) pour avoiraccès à la recherche. La thèseest indispensable et déterminante.Aujourd’hui, Bernard Garnierdirige la Faculté des sciences del’administration de l’Université deLaval après avoir été directeur dudépartement management, professeuret avoir écrit une thèsesur… la gestion universitaire.Des élèves en guisede patientsAutre point commun et autre facettede la recherche : l’enseignement.Dans le système universitairefrançais, on ne dit pas« professeur » mais « professeurchercheur». Tout enseignant esttenu de faire aussi de la rechercheet de publier des articles oudes ouvrages. Il mène donc defront une double carrière. Cettebivalence est d’ailleurs chère àBernard Garnier. Pour lui, un bonchercheur est une personne quireste très en contact avec le mondeet qui est capable de faire partagerle fruit de son travail dans unlangage simple et précis. Or, l’enseignementn’est-il pas la meilleureécole pour parvenir à ce niveaude discours ?De leur côté, Maria et Laurencereconnaissent que si l’enseignementse nourrit de la recherche(les étudiants sont parmi les premiersbénéficiaires de ses travaux),le contraire est aussi trèsvrai. Pour Laurence, le contactavec ses « élèves » venus dumonde de l‘entreprise est trèsprécieux. Ils lui rapportent des informationssur la vie entrepreneuriale,sur les méthodes qui fonctionnentdans leurs sociétés ousur de nouvelles tendances dumarché. Autant de détails qui alimententses propres travaux derecherche.L’école soigne ses étudiantsDernier point commun dans lacarrière de ces trois anciens :l’école bien sûr ! Le passage parla case ESC Rouen n’est pas anodin.Chacun à sa façon a su en tirerprofit. C’est à l’école que Laurencea découvert la stratégie et appréciécette matière qui allait devenirsa spécialité. Bernard, lui, est entréà l’école avec en tête un projetde carrière académique. Les professeursqu’il y a rencontrés l’ontConseils aux candidatsà la rechercheLa recherche, c’est bien. La rechercheaux États-Unis, c’estencore mieux ! N’hésitez pas àétudier ce que l’étranger proposeen terme de programmesdoctoraux. Aux États-Unis parexemple, la recherche disposede moyens colossaux et les universitésoffrent des bourses trèsavantageuses aux doctorants.Méfiez-vous de la « thèse enchambre ». Faire une thèse nesignifie pas s’enfermer pendanttrois ans avec ses livres. Aucontraire ! Le travail en laboratoireou en université est plus souventgage de réussite car il permetde garder un contact avecles autres et avec la réalité. Gareà la désocialisation ! De même,mieux vaut choisir un directeurde thèse disponible qui acceptede faire régulièrement le pointavec vous. C’est plus motivantqu’un rendez-vous annuel.La patience est un trésor. Inutilede se voiler la face : une thèse,c’est long, rigoureux et difficile.Indisciplinés s’abstenir ! Quantà ceux qui espèrent gagner trèsbien leur vie rapidement, il faudrasûrement attendre cinq àsept ans après la sortie de l’écolepour obtenir un poste bien rémunéré.En attendant, il est préférablede donner des courspour compléter son salaire.En vrac, parmi les qualités desfuturs doctorants : indépendance,autodiscipline, esprit de synthèse,forte capacité de travail.BernardGarnier (71)« Pour ceux et celles qui envisagentd’entreprendre une carrièreuniversitaire, et qui possèdent lebon profil, j’ai envie de leur direallez-y. N’hésitez pas ! encourageBernard Garnier. C’est unecarrière passionnante. »planet’ 43printemps 200425


eportageconforté dans son choix. D’ailleurs,il continue de penser qu’il est précieuxet indispensable de discuteravec des personnes de la professionavant de se lancer. Enfin, pourd’autres, l’école peut aussi être unbon moyen de dénicher son futurdirecteur de thèse. Certes, écoleou pas, Maria voulait demanderà Joël Brée* de suivre sa thèse,mais de l’avoir eu comme professeurn’a fait que lui faciliter la tâche.Et puis l’aventure de Maria avecl’école ne s’arrêtera peut-être paslà. Sa thèse en poche, elle pourraenseigner en école de commerce…À bon entendeur !Sophie de Mulhenheim (96)Enseignants Chercheurs « Rouennais »Florence Allard Poesi (92) • Université Paris XII Val de MarneJoëlle Benda (97) • ESCEMSylvie Chevrier (88) • Université de Marne-la-ValleeBéatrice Collin (86) • ESCP - EAPCarine Deslée (96) • IAE de LilleBernard Dizambourg (72) • École Supérieure de l’Éducation NationaleIsabelle Fontaine (95) • Université Paris DauphineLudovic François (91) • Groupe HECFrancis Guérin (85) • INSA de RouenJean-François L’Her (85) • HEC MontréalPaul-Jacques Lehmann (68) • Université de RouenNathalie Leroux (88) • Université de la Méditerranée (Aix/Marseille)Didier Marteau (75) • ESCP - EAPAnne-Marie Schlosser (68) • ESCP - EAPLaurent Simon (93) • HEC Montréal* Responsable Département MarketingGroupe ESC RouenSouvenirs et Amitiésplanet’ 43printemps 200426Ils nous ont quittés si prématurémenten ce moisde janvier 2004 : <strong>Planet</strong>'®a laissé le cœur de leursamis s’exprimerÀ Florence Petit (82) etAlain Chatagner (73)Florence et Alain étaient, avecleurs 3 enfants, à bord del’avion qui s’est écrasé à CharmEl Cheikh. Nous éprouvons unegrande tristesse, un sentimentde révolte contre la fatalité, etrevoyons aussi des images desétudes passées ensemble, etdes bons moments par la suite,lors des manifestations organiséesauxquelles ils participaienttoujours volontiers.Florence (83) et ThierryCazaux Guez (82)Florence s’en est allée entreciel et mer, entre l’ondeet l’air. C’est ce que jeveux retenir de cette absencedéfinitive et cruelle ; l’imagede deux éléments naturelsapaisés, couleur azur limpide,qui nous renvoient auxsouvenirs heureux que nousportons en nous, nous quil’avons connue. Depuis l’époquede la classe prépa, au lycéeCorneille de Rouen, assissur les mêmes bancs qu’elle,avec Hélène, Alain, Bruno,Jean, Francis et d’autres encore,je revois un sourire, desyeux clairs et une énergie positivede chaque instant. Je revoisune amie avec laquelle jepartageais des moments dedétente et de joie, avec l’insouciancede ceux qui ont lavie devant eux. Depuis nostrois années d’étude à l’ESC,nous nous sommes souventrevus. Florence et Alain répondaientfréquemment présentsà nos réunions d’anciens élèves,avec simplicité et convivialité.Et tout dernièrement encorelors de la soirée des 20 ansde promo 82 et 83 (photo) quenous avons organisée avecmon ami Christophe Brohart(83). Bien sûr, le vol de la viecontinue, mais c’est une partiede notre jeunesse heureuseque Florence a emportée avecelle, …d’un coup d’aile. »Sylvain Richon (82)À Yves Ringeval (81),victime d’un accidentcardiaqueToutes et tous qui t’avons connuet apprécié voulons te saluerune dernière fois avec nos lotsde souvenirs, de moments partagéset d’amitiés vécues.Quant à moi je tiens à te direici au revoir et bon vent, monami…Didier Barrial du Breuil (81)


carnet® MariagesSébastien GIZARD (98)et Jenny FORS, le 22/05/04Antoine ROBERT (95)et Anahid SAFAVI, le 13/12/03Béryl SESBOUE (02)et Eric BARBOUX (00), le 04/10/03Jean-Marc REYNIER (00)et Angelika KAUFMANN, le 27/09/03Cyane COESTER (99) et StéphaneTEMKINE, le 20/09/03Gaëlle EHRETSMANN (99) etChristophe BOUFFARD, le 30/08/03Sébastien COISNE (96)et Claudia DISCO, le 29/08/03Valérie LAMBERT (99)et Laurent MAUREL (98),le 12/07/03Karine VITTECOQ (99) etGuillaume LAVALLEE (00),le 12/07/03Carine LAURU (98)et Mathieu MISSOFFE, le 05/07/03Claire BERRUT (02)et Henric SARK, le 05/07/03Caroline DREVON (97)et Antoine NEYRAND, le 14/06/03Melody BRECHET (98) et SylvainGLEIZES (97), le 31/05/03Anne-Sophie RAEVEL (97)et Etienne de MARSAC, le 28/09/02Catherine HENON (99)et Roland BINDER, le 07/09/02® NaissancesSixtine, fille de Nathalie (97)et Jérôme (95) PIN, le 29/01/04Océane, fille de Sandrine (00) etThierry (00) BLANQUART GUYADER,le 14/01/04Lucie, fille de Florence et GillesGARRIGUES (93), le 13/01/04Matteo (n° 2), fils de NathalieRODARY (88) et Laurent ASSOUN,le 03/01/04Stella et Oscar, fille et filsd’Emmanuel BEJANIN (94),le 28/12/03Pierre (n° 3), fils de Marieet Jean-Marie (94) RIVIERE,le 17/12/03Tanguy (n° 2), fils de Béatrice (98)et Pierre FLOTARD DELEDALLE,le 14/12/03Aurélie (n° 3), fille de Céline (95) etHing (95) MIEN DANIEL, le 01/12/03Mathurin (n° 2), fils de Laure (95)et Matthieu (94) VACARIE-CONDOMINE, le 29/11/03Lila-Jeanne, fille de Boubkeur etCécile RUMPLER (96), le 23/11/03Isaac, fils de Virginie (99) et NicolasGUERNIER BEAUCHESNE,le 13/11/03Lucie, fille de Caroline CLAPTPALLEZ (01), le 04/11/03Eléonore, fille de Charlesde CREPY (96), le 03/11/03Lucie, fille d’Anne (97) et CédricDEJOIE MICHEL, le 01/11/03Baptiste, fils d’Anne-Sophie (96)et Thomas OURY COUNOY,le 23/10/03Paul, fils de Sandrine (00) etSébastien LAYRAC, le 21/10/03Albane, fille de Muriel (99) et OlivierGANDY SEURAT, le 16/10/03Anne (n° 2), fille de Jean-Claudeet Françoise BOUVET LARUE (83),le 14/10/03Édouard, fils de Sibylle (01)et Jean-Benoît (01) de MASCARELDE LA CORBIERE de GEOFFRE DECHABRIGNAC, le 13/10/03Tristan (n° 2), fils de Marie (94)et Franck BEGUIN WATTECAMPS,le 13/10/03Chloé et Antoine, fille et filsd’Eglantine (98) et Patrick (97)WACHE REVENAZ, le 10/10/03Anouck, fille d’Anne-GaëlleDANIELOU (98), le 09/10/03Lucie, fille de Marylène (98)et Jérôme COURTAIGNE CHOLLET,le 06/10/03Alexis (n° 3), fils de Valérie (85)et Philippe AJZENBERG LEVY,le 01/10/03Clarence, fils de Sarah (98) etDominique BAGNON SZKODA,le 27/09/03Arthur, fils de Laure JACOUTONDUCHESNE (96), le 16/09/03Laure, fille de Gwendal et AlinePOIRIER (93), le 14/09/03Caroline (n° 3), fille d’Etienneet Géraldine (92) BENE DANCER,le 10/09/03Stanislas (n° 2), fils de WilfriedGUERRAND (93), le 08/09/03Valentine, fille de Véronique (00)et Cédric COUBLE DELANOE,le 06/09/03Antoine (n° 2), fils de Cécile (98)et Nicolas DARMAYAN RENAUD,le 01/09/03Mathilde, fille de Flore (01)et Raphaël MIGNARD TROUVE,le 01/09/03Charif, fils d’Hala EL FAROUKIZEGHARI (95), le 12/08/2003Léna, fille de Céline MENEZ (97)et Stéphane DECUBBER (98),le 14/07/03Thibaud, fils de Frédéric TEXIER(87), le 08/07/03Matis, fils de Carl BERNADAC, le26/06/03Auriane (n° 3), fille de Myriamet François REMINIAC (93),le 25/06/03Gautier, fils d’Anne-Sophie (97)et Etienne de MARSAC RAEVEL,le 14/05/03Marwan (n° 2), fils d’IngridFASSHAUER (91), le 13/05/03François (n° 3), fils de Catherineet Frédéric LABEY (87), le 03/05/03Alexandre, fils de Vanessaet Jean-François SARLAT BEAUNE,le 02/03/03Abelle (n° 2), fille d’Isabelleet Henri-Bernard SOLIGNACLECOMTE (89), le 09/02/03Raphaël, fils d’EmmanuelleBACHELARD (96), le 31/01/03Brune, fille de Laure (94) et Thomas(94) DECROIX MABILLE DEPONCHEVILLE, le 30/01/04Jan, fils de Laure (95) et NicWESSEMIUS CHIBRAC, le 27/01/04Léopold (n° 3), fils de Germainet Marie-Noëlle COLMET DESANTERRE de FONTAINES (96), le15/01/2004® DécèsYves RINGEVAL (81), le 20/01/04Pierre de MARTEL (66),le 12/01/04Florence (82) et Alain (73)CHATAGNER PETIT, le 03/01/04Jacques TRELLU (43), le 05/12/03Michel BRIAND (65), le 24/11/03Pierre GUERRAND (25), août 2002Jean-Jacques COLLET (47)Henri SOUROU (44)planet’ 43printemps 200427


evuede presse® 23/01/04Sylvie Émery (78), responsabledes grands comptes de labranche détergents et produitsd’entretien, est promue DRHd’Henkel France.® 13/10/03Philippe Robert (87),directeur de Permira, réussitune levée de fonds record.® 17/12/03Alain Boissière (73), directeurgénéral de la CCI de Rouen, aété élu président de l’Associationnationale des directeurs générauxdes Chambres de Commerce etd’Industrie.® 5/12/03Dans un dossier intitulé« Changer de Vie », deuxtémoignages avec photos :Florence Goyer (93),chanteuse lyrique, et ÉtienneKlotz (97), pilote de ligne.® Novembre 2003Parmi « Ceux qui ont le pouvoirà Rouen », sont cités Ghislainde Boissieu (70), capitained’industrie et du port,Arnaud Langlois Meurinne,le moteur de l’ESC Rouen,Jean Masselin (77),l’industriel qui sait rebondir,Nicolas Plantrou (72).® Novembre 2003planet’ 42automne 2003® 6/02/04Yacin Mahieddine (88) rejointPricewaterhousecoopers entant qu’associé, au sein dudépartement financial riskmanagement ; il travaillaitau sein des activités globalfinancial services d’Ernst &Young.® 23/10/03Didier TAUPIN (82) devientprésident du directoired’INEUMconsulting, société quiregroupe les activités de conseilen stratégie, organisation etsystèmes d’information cédéspar Deloitte France.® 27/12/03Alain Nemark (76), directeurgénéral de Mauboussin, a faitsouffler un vent de fraîcheurPlace Vendôme…® 22/12/03Jean Yves BUREL (75) estnommé vice-président desopérations commercialesde GE MEDICAL SYSTEMSINTERNATIONAL.® 13/11/03Richard Mamez (70),directeur général deMajorette, est « fier quel’entreprise soit de retourdans le giron français ».Article de Sylvie Lépicier (80)sur la mise en œuvre desnormes IAS par les banquesau niveau de leurs filialesd’assurance-vie.® 18/12/03Extrait de l’avis sur l’ESCRouen : « L’École, géréeavec habileté et diplomatie,possède tous les atoutspour faire avancer un grosprojet de rapprochemententre écoles et universitésà l’échelle de laNormandie… ».® 6/11/03Entretiens avec MarcLamy (70), DG deBoyden ExecutiveSearch, sur lagouvernance d’entreprise.

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