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Gestion environnementale dans le secteur touristique - Project ...

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Projet DESTINATIONS<strong>Gestion</strong> <strong>environnementa<strong>le</strong></strong><strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>secteur</strong> <strong>touristique</strong>Choix des textes et adaptation :A<strong>le</strong>ssio SATTA et Carlo PERELLIProgramme d'Actions PrioritairesCentre d'Activités Régiona<strong>le</strong>sOctobre 2008


Sommaire1. L’état de la planète – Présentation des défis environnementaux 11.1 Introduction 11.2 L’eau 11.2.1 La raréfaction de l’eau 21.2.2 La pollution de l’eau 21.2.3 Les impacts de la pollution de l’eau 31.2.4 Autres enjeux de la gestion de l’eau 31.2.5 Pourquoi l’industrie <strong>touristique</strong> devrait-el<strong>le</strong> se sentir concernée par la raréfaction et la pollution de l’eau? 41.2.6 L’action internationa<strong>le</strong> pour réduire la pollution de l’eau 41.3 L’énergie 51.3.1 Les conséquences de l’utilisation de l’énergie 61.3.2 Pourquoi l’industrie <strong>touristique</strong> devrait-el<strong>le</strong> se sentir concernée par l’énergie? 61.3.3 L’efficacité énergétique 81.3.4 L’action internationa<strong>le</strong> sur l’énergie 81.4 Le réchauffement de la planète et <strong>le</strong> changement climatique 91.4.1 Les impacts du réchauffement climatique 91.4.2 Pourquoi l’industrie <strong>touristique</strong> devrait-el<strong>le</strong> se sentir concernée par <strong>le</strong> changement climatique? 101.4.3 L’action internationa<strong>le</strong> pour maîtriser <strong>le</strong>s changements climatiques 111.5 La biodiversité 111.5.1 Pourquoi l’industrie du tourisme devrait-el<strong>le</strong> se sentir concernée par la biodiversité? 131.5.2 L’action internationa<strong>le</strong> contre la diminution de la biodiversité 141.5.3 Pourquoi l’industrie du tourisme devrait-el<strong>le</strong> se sentir concernée par <strong>le</strong>s forêts? 151.5.4 L’action internationa<strong>le</strong> contre la déforestation 151.6 Les retombées acides et la pollution de l’air 161.6.1 Les retombées acides 161.6.2 Les impacts des retombées acides 161.6.3 Pourquoi l’industrie <strong>touristique</strong> devrait-el<strong>le</strong> se sentir concernée par <strong>le</strong>s retombées acides? 171.6.4 L’action internationa<strong>le</strong> pour combattre <strong>le</strong>s pluies acides 171.6.5 La pollution de l’air 181.6.6 Pourquoi l’industrie <strong>touristique</strong> doit-el<strong>le</strong> se sentir concernée par la pollution de l’air? 191.6.7 La réduction de la pollution de l’air 191.7 Les déchets 191.7.1 La nature des déchets solides 191.7.2 Les impacts négatifs des déchets 201.7.3 Pourquoi l’industrie <strong>touristique</strong> devrait-el<strong>le</strong> se sentir concernée par <strong>le</strong>s déchets? 201.7.4 La réponse internationa<strong>le</strong> à la gestion des déchets 211.8 Les produits chimiques 211.8.1 Pourquoi l’industrie <strong>touristique</strong> devrait-el<strong>le</strong> se sentir concernée par <strong>le</strong>s produits chimiques? 221.8.2 La réponse internationa<strong>le</strong> à la gestion des produits chimiques 22Bibliographie et <strong>le</strong>ctures recommandées, Partie 1 242. Tourisme, hôtel<strong>le</strong>rie et environnement: impacts et solutions 252.1 Les effets bénéfiques du tourisme et de l’hôtel<strong>le</strong>rie sur l’environnement 252.1.1 Contributions financières 252.1.2 Amélioration de la gestion <strong>environnementa<strong>le</strong></strong> 252.1.3 Sensibilisation aux questions <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s 262.2 Les effets négatifs du tourisme et de l’hôtel<strong>le</strong>rie sur l’environnement 262.2.1 Les impacts du tourisme sur la qualité de l’air 272.2.2 Les impacts du tourisme sur <strong>le</strong>s ressources naturel<strong>le</strong>s 282.2.3 Les impacts du tourisme sur la pollution 302.3 Introduction aux conséquences socia<strong>le</strong>s et culturel<strong>le</strong>s du tourisme 322.4 Le besoin d’un tourisme respectueux de l’environnement 332.4.1 Qu’est-ce qu’un tourisme respectueux de l’environnement? 332.4.2 Cadre pour un tourisme respectueux de l’environnement 33Bibliographie et <strong>le</strong>ctures recommandées, Partie 2 37i


3. Droit de l’environnement, initiatives volontaires et principes pour un développement durab<strong>le</strong> 383.1 Introduction au droit de l'environnement 383.1.1 Le droit international de l’environnement 383.1.2 Le droit national de l’environnement 383.1.3 L’application et <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> de conformité 383.1.4 L’approche pluriel<strong>le</strong> du droit de l’environnement 393.2 Initiatives volontaires 393.2.1 La norme ISO 14000 413.2.2 HACCP 413.2.3 Les démarches volontaires <strong>dans</strong> <strong>le</strong> tourisme et l’hôtel<strong>le</strong>rie 423.3 Principes pour un développement durab<strong>le</strong> 433.3.1 Le principe de précaution 433.3.2 L'intégration de l'environnement 433.3.3 La prévention à la source 453.3.4 Le principe “pollueur-payeur” 453.3.5 La participation du public 46Bibliographie et <strong>le</strong>ctures recommandées, Partie 3 474. Systèmes de management environnemental 484.1 Introduction aux systèmes de management environnemental (SME) 484.1.1 Qu’est-ce qu’un Système de Management Environnemental (SME)? 484.1.2 Etape 1 du SME: Attribuer <strong>le</strong>s responsabilités et réaliser un état des lieux environnemental 494.1.3 Etape 2 du SME: Etablir une politique <strong>environnementa<strong>le</strong></strong> et définir des objectifs et des cib<strong>le</strong>s 504.1.4 Etape 3 du SME: Mise en œuvre du système de management environnemental 524.1.5 Etape 4 du SME: Audit du Système de Management Environnemental – Rapport des performances<strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s 684.2 Proposition d’actions <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s par département 704.3 Introduction a la gestion de l’environnement: Concepts et outils 854.3.1 Technologies propres et sobres 854.3.2 L’éco-efficacité 854.3.3 L’écologie industriel<strong>le</strong> (Repenser <strong>le</strong>s systèmes) 864.3.4 Analyse du cyc<strong>le</strong> de vie 864.4 L’avenir des SME 86Bibliographie et <strong>le</strong>ctures recommandées, Partie 4 885. Choix d’implantation, conception et construction durab<strong>le</strong>s des équipements <strong>touristique</strong>s 895.1 Introduction à la conception bioclimatique des bâtiments 895.1.1 Qu’est-ce que la conception bioclimatique? 895.1.2 Pourquoi concevoir et construire des bâtiments plus respectueux de l’environnement est-il important pour <strong>le</strong>tourisme et l’hôtel<strong>le</strong>rie? 895.1.3 Les bénéfices de la conception bioclimatique 895.2 Choix du lieu d’implantation 905.2.1 Sé<strong>le</strong>ction du site 905.2.2 Etude d’impact environnemental (EIE) 915.2.3 Emplacement du bâtiment 935.3 La conception bioclimatique 935.3.1 Caractéristiques architectura<strong>le</strong>s 935.3.2 Considérations <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s concernant l’enveloppe du bâtiment 1015.3.3 L’utilisation d’une technologie, d’un agencement et d’appareils efficaces en matière d’énergie 1025.4 Réutilisation des bâtiments existants 1035.5 Méthodes de construction respectueuses de l’environnement 1035.6 Conclusion 104Bibliographie et <strong>le</strong>ctures recommandées, Partie 5 105ii


DESTINATIONS1.L’état de la planète – Présentation des défis environnementaux1.1 IntroductionLa population mondia<strong>le</strong> a atteint 6,1 milliards en l’an 2000 et augmente d’un pas net de quelques 77 millions depersonnes par an. Dans sa révision des perspectives démographiques mondia<strong>le</strong>s en 2000, la Division de laPopulation du Secrétariat des Nations Unies estime que d’ici l’an 2050 la population mondia<strong>le</strong> sera de l’ordre de9,3 milliards de personnes. L’impact de cette croissance se ressentira principa<strong>le</strong>ment sur <strong>le</strong>s pays <strong>le</strong>s moinsdéveloppés, où quelque 1,2 milliards de personnes vivent aujourd’hui <strong>dans</strong> une pauvreté extrême. En l’an 2000,<strong>le</strong>s pays <strong>le</strong>s moins développés abritaient 80% de la population mondia<strong>le</strong>. Au milieu du XXI e sièc<strong>le</strong>, ce chiffre serapassé à 88%. La croissance démographique sera donc encore davantage accrue <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s régions du mondepourtant <strong>le</strong>s moins aptes à absorber de larges augmentations de population, menaçant <strong>le</strong> développement durab<strong>le</strong> etune détérioration croissante des niveaux et de la qualité de vie. En 2010, 50% de la population mondia<strong>le</strong> vivra<strong>dans</strong> des zones urbaines. Ceci signifie non seu<strong>le</strong>ment que la migration importante des campagnes vers <strong>le</strong>s zonesurbaines ne cessera pas, mais aussi que la question de la croissance démographique doit être abordée <strong>dans</strong> deuxcontextes distincts. Une surconcentration de population, des habitations précaires, des emplois rares et unchômage é<strong>le</strong>vé, une infrastructure inadaptée, surtout en ce qui concerne l’apport de services sociaux de base,caractérisent généra<strong>le</strong>ment l’environnement urbain. Les environnements ruraux, quant à eux, sont généra<strong>le</strong>mentcaractérisés par des systèmes inéquitab<strong>le</strong>s d’exploitation des terres, de faib<strong>le</strong>s revenus n’assurant quediffici<strong>le</strong>ment un minimum vital, et une précarité extrême des services sociaux de base. Les deux environnementsnourrissent <strong>le</strong>ur propre version de la pauvreté et de la privation qui constituent un défi de tail<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>sgouvernements et <strong>le</strong>s agences <strong>dans</strong> <strong>le</strong>ur effort de création d’un environnement de vie décent.Source:Population, Environment and Poverty Linkages, 2001, UNFPAhttp://www.unfpa.org/publications/detail.cfm?ID=50&filterListTypeDes économies et des sociétés saines ne peuvent continuer à se développer <strong>dans</strong> un monde avec autant d’atteintesà l’environnement et de disparités <strong>dans</strong> la répartition des richesses et des ressources. La dégradation del’environnement est la plus grosse menace auquel notre monde est aujourd’hui exposé. Les dégâts excessifs quenous causons à la Terre menacent ainsi notre existence. Pour mieux comprendre ce phénomène, dressons unesimp<strong>le</strong> analogie entre <strong>le</strong> corps humain et la Terre. Si un homme travail<strong>le</strong> continuel<strong>le</strong>ment trop dur et à un rythmetrop é<strong>le</strong>vé, il peut risquer l’épuisement et la dépression nerveuse si son corps ne peut maintenir <strong>le</strong> niveaud’activité requis. De façon similaire, <strong>le</strong> rythme auquel l’activité économique humaine extrait <strong>le</strong>s ressourcesnaturel<strong>le</strong>s, génère des pollutions, et produit des déchets, augmente à tel point que la Terre ne peut plus <strong>le</strong>supporter. Les principa<strong>le</strong>s menaces qui pèsent aujourd’hui sur notre environnement à l’échel<strong>le</strong> mondia<strong>le</strong> vontmaintenant être brièvement présentées.Sources recommandées:The State of Food Insecurity in the World 2004: Monitoring progress towards the World Food Summit and Mil<strong>le</strong>nniumDevelopment Goals.ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/007/y5650e/y5650e00.pdf1.2 L’eauL’eau est une ressource renouvelab<strong>le</strong>, mais en quantité limitée, naturel<strong>le</strong>ment recyclée <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cyc<strong>le</strong> hydrologiquede la Terre. L'eau est considérée comme une ressource limitée dite “finie” parce que <strong>le</strong>s modes d’utilisation del’eau par l’homme correspondent rarement à sa disponibilité réel<strong>le</strong>. Par exemp<strong>le</strong>, la majeure partie desadaptè par M. Satta et M. Perelli 1


DESTINATIONSprécipitations sont hiverna<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s régions tempérées, alors que <strong>le</strong> besoin <strong>le</strong> plus fort se situe en été. De même,nombre de régions très peuplées, comportant une industrie importante et une agriculture intensive, sont situées<strong>dans</strong> des régions présentant une faib<strong>le</strong> pluviométrie. Cela implique que l’eau soit entreposée et traitée pourapprovisionner l’industrie, l’irrigation, produire de l’é<strong>le</strong>ctricité, permettre <strong>le</strong> transport, et satisfaire aussi <strong>le</strong>susages domestiques. En dépit du fait que 70% de la surface de la Terre est couverte d’eau, seu<strong>le</strong>ment 2,5% decette eau est douce, sa majeure partie étant contenue <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s glaciers. En plus de l’eau douce de surface, <strong>le</strong>s eauxsouterraines et marines sont aussi des sources importantes d’approvisionnement en eau. Plus de 1500 millions depersonnes puisent <strong>le</strong>ur eau potab<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s eaux souterraines. L’eau de mer est éga<strong>le</strong>ment importante pour sonutilisation directe après désalinisation, ou pour <strong>le</strong>s pêcheries et <strong>le</strong>s ressources géologiques.Source recommandée:http://www.un.org/works/water/docs.html1.2.1 La raréfaction de l’eauÀ l’échel<strong>le</strong> mondia<strong>le</strong>, l’urbanisation croissante et l’industrialisation augmentent <strong>le</strong>s besoins en eau. Cela engendrede nombreux problèmes:• la pollution des sources d'eau causée par un mauvais, voire l’absence de traitement des eaux usées;• l’interruption du courant des cours d’eau naturels par <strong>le</strong>s barrages (construits pour faciliterl’approvisionnement et <strong>le</strong> stockage de l’eau);• une distribution inefficace à partir des zones de stockage.Les pays qui extraient plus de 20% de <strong>le</strong>ur eau disponib<strong>le</strong> (nappe aquifère et eau de surface) sont considéréscomme en danger potentiel du point de vue de la ressource en eau, et l’on s’attend à ce que <strong>le</strong>s deux tiers de lapopulation mondia<strong>le</strong> <strong>le</strong> devienne d’ici 2025.1.2.2 La pollution de l’eauUn changement de la qualité de l’eau naturel<strong>le</strong> sous-entend l’existence d’une pollution de l’eau. Alors que desévénements naturels comme <strong>le</strong>s tempêtes, <strong>le</strong>s cyclones, et <strong>le</strong>s coulées de boue peuvent compromettretemporairement la qualité de l’eau, la pollution implique des problèmes plus sérieux sur <strong>le</strong> long terme, résultantdes activités domestiques, industriel<strong>le</strong>s, et agrico<strong>le</strong>s.La pollution de l’eau est une question critique, surtout lorsque <strong>le</strong>s besoins en eau de très bonne qualité ne cessentde croître aussi bien pour <strong>le</strong>s usages domestiques, l’industrie, <strong>le</strong>s loisirs que pour <strong>le</strong>s installations sanitaires, et lagestion des déchets – toute cette eau provenant bien souvent de la même source. La pollution des eauxsouterraines et des nappes phréatiques est enfin un véritab<strong>le</strong> problème puisque <strong>le</strong>ur temps de renouvel<strong>le</strong>mentnaturel est beaucoup plus long que celui des eaux de surface.Quelque 1500 substances constituent des polluants pour <strong>le</strong> milieu aquatique. Les principa<strong>le</strong>s sources de pollutionsdes eaux de mer sont:• <strong>le</strong>s matières organiques contenues <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s eaux usées et <strong>le</strong>s effluents industriels et agrico<strong>le</strong>s (la sourcepremière);• <strong>le</strong>s marées noires et <strong>le</strong>s fuites d’hydrocarbures <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s transports, sur <strong>le</strong>s installations de forages, <strong>le</strong>sterminaux pétroliers, <strong>le</strong>s raffineries côtières, et <strong>le</strong>s activités municipa<strong>le</strong>s et industriel<strong>le</strong>s;• <strong>le</strong>s métaux lourds rejetés par <strong>le</strong>s mines, <strong>le</strong>s raffineries, et <strong>le</strong>s industries sidérurgiques;• <strong>le</strong>s composés organochlorés, et <strong>le</strong>s PCB rejetés par <strong>le</strong>s procédés industriels;• <strong>le</strong>s matières radioactives (la radioactivité peut être naturel<strong>le</strong>, principa<strong>le</strong>ment à cause du potassium 40 etd’autres éléments);• la pollution calorifique ou thermique.2 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONS1.2.3 Les impacts de la pollution de l’eauLes impacts de la pollution de l’eau dépendent de la quantité et du type de polluants répandus, mais éga<strong>le</strong>mentdes conditions écologiques du milieu récepteur. Quelques impacts sont brièvement décrits ci-après.Les polluants organiques comme <strong>le</strong>s eaux usées et <strong>le</strong>s effluents agrico<strong>le</strong>s se dégradent en présence d’oxygènegrâce à l’activité bactérienne, diminuant ainsi la concentration d’oxygène <strong>dans</strong> l’eau. Ce phénomène peut êtrenaturel<strong>le</strong>ment compensé par la dissolution de l’oxygène contenu <strong>dans</strong> l’air environnant. La dissolution del’oxygène atmosphérique <strong>dans</strong> l’eau étant cependant un processus <strong>le</strong>nt, <strong>le</strong>s bactéries anaérobies commencent à sedévelopper dès que <strong>le</strong> niveau d’oxygène baisse. Les produits en résultant – sulfure d’hydrogène, méthane, etammoniaque – sont toxiques.La pollution de l’eau peut accentuer <strong>le</strong> phénomène d’eutrophisation. Il s’agit de l’enrichissement naturel ouartificiel de l’eau en matières nutritives, comme <strong>le</strong>s phosphates et <strong>le</strong>s nitrates contenus <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s effluents urbains,agrico<strong>le</strong>s, et surtout <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s excréments animaux. Ces substances stimu<strong>le</strong>nt la croissance des végétauxaquatiques, jusqu’à la prolifération d’algues <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s cas extrêmes. Cet important couvert végétal de surface réduitalors sévèrement la transparence de l’eau, réduisant du même coup l’activité photosynthétique subaquatique, etdonc la production d’oxygène dissous. Le processus aboutit alors à la mort de nombreux poissons et invertébrésaquatiques. Leur disparition affecte ensuite d’autres espèces <strong>dans</strong> la chaîne alimentaire, incluant <strong>le</strong>s oiseaux qui senourrissent de plantes et de poissons.Les métaux lourds rejetés <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s milieux aquatiques peuvent se concentrer <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s mollusques, <strong>le</strong>s mou<strong>le</strong>s parexemp<strong>le</strong>. Ils peuvent ainsi entraîner des effets sur la faune et la flore, et des problèmes de santé chez <strong>le</strong>s individusconsommant <strong>le</strong>s fruits de mer ou poissons contaminés.Les rejets d’eau chaude issue des procédés industriels de refroidissement et des centra<strong>le</strong>s é<strong>le</strong>ctriques peuventaugmenter la turbidité de l’eau et conduire à une augmentation de la demande en oxygène des autres effluentsorganiques. La hausse de la température de l’eau peut aussi parfois aboutir à des associations d’espèces végéta<strong>le</strong>set anima<strong>le</strong>s qui n’existent pas <strong>dans</strong> des conditions climatiques habituel<strong>le</strong>s. Par exemp<strong>le</strong>, des invertébrés d’originesemi-tropica<strong>le</strong> ont été observés <strong>dans</strong> des eaux septentriona<strong>le</strong>s devenues artificiel<strong>le</strong>ment chaudes.Lors des fuites de pétro<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s hydrocarbures se répandent à la surface de l’eau pour constituer une véritab<strong>le</strong>couche imperméab<strong>le</strong> de mazout. Les composants <strong>le</strong>s plus légers, qui sont aussi <strong>le</strong>s plus toxiques, s’évaporent ouse dissolvent <strong>dans</strong> l’eau. Les éléments immobi<strong>le</strong>s commencent à se disperser <strong>dans</strong> l’eau pour former, aprèsémulsion, une masse gluante et marron . Cette matière cause ensuite des problèmes majeurs quand el<strong>le</strong> s’échouesur la côte. Les résidus <strong>le</strong>s plus lourds forment des amas de goudron. Les marées noires entraînent la mort d’unelarge variété d’espèces marines comme <strong>le</strong>s poissons, <strong>le</strong>s phoques, <strong>le</strong>s otaries, et <strong>le</strong>s oiseaux.Les polluants organiques comme <strong>le</strong>s polychlorbiphény<strong>le</strong>s (PCB), et <strong>le</strong>s hydrocarbures hydroaromatiques (HAP)présentent de gros risques pour la santé humaine. Ils sont extrêmement persistants <strong>dans</strong> l’environnement, etrestent stab<strong>le</strong>s jusqu’à des températures auxquel<strong>le</strong>s la plupart des composés organiques naturels et synthétiques nerésistent pas. Les PCB et <strong>le</strong>s HAP sont solub<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s corps gras, et par conséquent s’accumu<strong>le</strong>nt <strong>dans</strong> <strong>le</strong>schaînes alimentaires (phénomène de bio-accumulation). Les études sur <strong>le</strong>s carnivores marins de premier et desecond ordre (incluant <strong>le</strong>s phoques et <strong>le</strong>s oiseaux de l’Amérique du Nord et de l’Europe) ont indiqué desconcentrations importantes en PCB <strong>dans</strong> <strong>le</strong>urs tissus. On pense que cela pourrait induire des anomalies <strong>dans</strong> <strong>le</strong>ursmodes de reproduction et de nutrition.1.2.4 Autres enjeux de la gestion de l’eauParmi <strong>le</strong>s principaux f<strong>le</strong>uves mondiaux nombreux sont ceux qui cou<strong>le</strong>nt à travers plusieurs pays. Cela provoquede multip<strong>le</strong>s litiges sur <strong>le</strong> partage et la gestion de l’eau. Des conflits internationaux relatifs aux ressources en eauont surgi au Proche-Orient, en Asie et en Afrique.Il existe aussi des problèmes de gestion et de distribution de l’eau au niveau national. Dans la plupart des pays, ily a très peu de coordination entre <strong>le</strong>s différentes autorités responsab<strong>le</strong>s de l’eau, rendant inefficace sa distribution,adaptè par M. Satta et M. Perelli 3


DESTINATIONSqui concerne <strong>le</strong> changement climatique. Les pays en développement ou en transition s’attachent à étendre <strong>le</strong>sservices modernes d’énergie et de transport pour atteindre <strong>le</strong>urs citoyens <strong>le</strong>s plus démunis, et à résoudre <strong>le</strong>sconséquences immédiates sur la santé humaine des technologies de combustion inefficaces et vétustes. Le prixé<strong>le</strong>vé actuel de l’énergie importée, en particulier des hydrocarbures, est une source d’inquiétude pour tous <strong>le</strong>spays, mais la pression est particulièrement forte pour <strong>le</strong>s pays <strong>le</strong>s plus pauvres.Le défi est de relier ces différentes priorités et d’aboutir à un consensus qui changerait la façon dont <strong>le</strong>s hommesproduisent et utilisent l’énergie, tout en s’assurant qu’une quantité suffisante d’énergie soit disponib<strong>le</strong> pourcouvrir <strong>le</strong>s besoins du développement. Étant donné l’amp<strong>le</strong>ur de l’investissement mondial initial injecté <strong>dans</strong>l’infrastructure de l’énergie et du transport, <strong>le</strong> changement ne peut être que <strong>le</strong>nt, même avec un effort commun.Source:Neuvième session spécia<strong>le</strong> du Conseil d’administration / Forum ministériel mondial sur l’environnement / Documentd’information sur l’énergie et l’environnement pour <strong>le</strong> développement UNEP/GCSS.IX/9/Add.1On estime que, pour la période 2002-2030, la croissance économique mondia<strong>le</strong> – <strong>le</strong> premier moteur de la demandeénergétique – sera en moyenne de 3,2% par an, soit sensib<strong>le</strong>ment plus faib<strong>le</strong> qu’au cours des trois décennies précédentes. Cechiffre tombera de 3,7% en 2002-2010, à 2,7% <strong>dans</strong> la dernière décennie de la période de projection, au fur et à mesure que<strong>le</strong>s économies des pays en développement gagneront en maturité et que <strong>le</strong>ur croissance démographique ra<strong>le</strong>ntira. Leséconomies de la Chine, de l’Inde et des autres pays asiatiques continueront certainement à croître très rapidement.Source:World Energy Outlook, 2004, WEOhttp://www.iea.org//textbase/nppf/free/2004/weo2004.pdf1.3.1 Les conséquences de l’utilisation de l’énergieLa production, la distribution, et la consommation d’énergie ont divers effets néfastes sur l’environnement local,régional, et mondial. Ces conséquences incluent une pollution intérieure, loca<strong>le</strong>, et régiona<strong>le</strong> de l’air, unedégradation des sols, une acidité des sols et de l’eau, et <strong>le</strong> changement climatique. Le changement climatique estl’un des problèmes liés à l’utilisation de l’énergie <strong>le</strong>s plus pressants. Environ <strong>le</strong>s trois quarts des émissions de gazà effet de serre d’origine humaine proviennent de la combustion de carburants. Il est important de mûrementréfléchir à la forme la plus “propre” de production d’énergie, en particulier en ce qui concerne l’élimination desgaz à effet de serre. Il existe de nombreux autres avantages à la fois pour <strong>le</strong>s entreprises <strong>touristique</strong>s et <strong>le</strong>s régionsou pays qu’el<strong>le</strong>s desservent, y compris:• la sécurité énergétique,• la sécurité économique,• la sécurité <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>,• <strong>le</strong> contexte commercial et économique.Source:Switched On: Renewab<strong>le</strong> Energy Opportunities in the Tourism Industry, 2003, UNEPhttp://www.uneptie.org/PC/tourism/library/energy.htm1.3.2 Pourquoi l’industrie <strong>touristique</strong> devrait-el<strong>le</strong> se sentir concernée par l’énergie?Le Sommet mondial sur <strong>le</strong> développement durab<strong>le</strong> de Johannesburg de 2002 a reconnu que <strong>le</strong> tourisme était l’undes <strong>secteur</strong>s d’activités consommant <strong>le</strong> plus d’énergie. La croissance et <strong>le</strong>s bénéfices de l’industrie du tourisme sesont principa<strong>le</strong>ment appuyés sur l’utilisation d’énergies fossi<strong>le</strong>s, dont l’impact sur l’environnement estparticulièrement lourd, et qui peut à terme menacer l’avenir de cette industrie. Un tourisme incontrôlé exerce unepression importante sur de nombreuses régions sensib<strong>le</strong>s du monde, en particulier <strong>le</strong>s petits Etats insulaires endéveloppement où, par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s sources énergétiques à faib<strong>le</strong> impact environnemental, tel<strong>le</strong>s quel’hydroé<strong>le</strong>ctricité, ne sont que peu ou pas disponib<strong>le</strong>s. Selon l’Agence européenne pour l’environnement (AEE),<strong>le</strong>s transports représentent 90% de la consommation en énergie de l’industrie du tourisme à l’heure actuel<strong>le</strong>.6 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONS• Une image positive de l’entreprise qui la rendra plus attractive aux yeux des clients;• Il existe de nombreuses sortes de technologies autour des énergies renouvelab<strong>le</strong>s, la technologie la plusappropriée dépendant à la fois des ressources en énergies renouvelab<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>urs utilisations souhaitées,comme par exemp<strong>le</strong> fournir de l’é<strong>le</strong>ctricité pour l’éclairage ou la cuisine. On compte trois principa<strong>le</strong>s sortesd’énergie renouvelab<strong>le</strong>s qui s’appliquent au <strong>secteur</strong> du tourisme. La cha<strong>le</strong>ur, l’énergie é<strong>le</strong>ctrique, <strong>le</strong>scarburants (pour <strong>le</strong> transport).Pour de nombreuses entreprises <strong>touristique</strong>s, la majeure partie de l’énergie consommée (60 à 70%) concerne <strong>le</strong>chauffage de l’eau et de l’espace. L’é<strong>le</strong>ctricité représente environ 20% de la consommation tota<strong>le</strong> et <strong>le</strong> restealimente <strong>le</strong> transport. Bien que ces pourcentages puissent varier fortement, ils montrent clairement que <strong>le</strong>chauffage est souvent <strong>le</strong> domaine <strong>dans</strong> <strong>le</strong>quel il faut en priorité rechercher des possibilités de recours aux énergiesrenouvelab<strong>le</strong>s.Sources:A Tour of Renewab<strong>le</strong> Energy Applications in the Tourism sectorhttp://www.uneptie.org/PC/tourism/documents/energy/11-26.pdfSwitched On: Renewab<strong>le</strong> Energy Opportunities in the Tourism Industry, 2003, UNEPGuide des bonnes pratiques: Pour une bonne gestion des questions <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s et socia<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>secteur</strong> del’hébergement <strong>touristique</strong>, 2003, PNUE-CELB-TOIhttp://www.uneptie.org/PC/tourism/documents/supply_chain/HotelGuideFrench.pdf1.3.3 L’efficacité énergétiqueLa recherche d’opportunités pour une utilisation plus efficace de l’énergie demeure toutefois un véritab<strong>le</strong> défi<strong>dans</strong> certains <strong>secteur</strong>s économiques, dû à plusieurs obstac<strong>le</strong>s, notamment <strong>le</strong> manque d’accès à une technologieadaptée, au renforcement des capacités, et aux ressources financièresLa production et la consommation d’énergie sont deux domaines pour <strong>le</strong>squels il existe des possibilitésd’utilisation plus efficace de l’énergie. Dans toutes ses utilisations, une attention particulière doit être portée àl’amélioration de l’efficacité énergétique des équipements, y compris <strong>le</strong> chauffage, la climatisation, <strong>le</strong>s appareilsménagers, l’éclairage, et <strong>le</strong>s moteurs. De son côté, <strong>le</strong> <strong>secteur</strong> responsab<strong>le</strong> de la production d’énergie doits’appliquer à porter des améliorations à la rentabilité énergétique, permettre une production plus efficace, etutiliser des processus industriels améliorés et la cogénération. Au niveau de la production énergétique, il estcrucial d’augmenter l’efficacité de la production à grande échel<strong>le</strong> d’énergie, surtout en ce qui concerne <strong>le</strong>sprocessus de raffinage et de production d’é<strong>le</strong>ctricité. L’efficacité énergétique peut contribuer à la diminution descoûts, à la préservation des ressources naturel<strong>le</strong>s, et à la protection de l’environnement. El<strong>le</strong> peut éga<strong>le</strong>ment êtreaméliorée grâce à l’accès à une technologie appropriée, au renforcement des capacités, et à des aides financières.1.3.4 L’action internationa<strong>le</strong> sur l’énergieLe défi comp<strong>le</strong>xe que représente l’énergie <strong>dans</strong> <strong>le</strong> développement durab<strong>le</strong> a été mis en avant lors de la Conférencedes Nations Unies sur l’environnement et <strong>le</strong> développement à Rio de Janeiro en juin 1992. L’énergie est un thèmerécurrent tout au long de l’Agenda 21 qui souligne <strong>le</strong> fait que <strong>le</strong>s niveaux actuels de consommation et deproduction d’énergie ne sont pas soutenab<strong>le</strong>s, surtout si la demande continuer de croître, et rappel<strong>le</strong> éga<strong>le</strong>mentque l’utilisation des ressources énergétiques ne doit pas se faire au détriment de la protection de la santé humaine,de l’atmosphère, et de l’environnement.Le Plan de mise en œuvre du Sommet mondial pour <strong>le</strong> développement durab<strong>le</strong> de Johannesburg, adopté en 2002,traite de l’énergie <strong>dans</strong> <strong>le</strong> contexte du développement durab<strong>le</strong>. En 2006-2007, la Commission du développementdurab<strong>le</strong> des Nations Unies entreprit une étude dont <strong>le</strong> but était d’identifier <strong>le</strong>s contraintes et obstac<strong>le</strong>s affectant labonne mise en œuvre de ce Plan en ce qui concerne l’énergie.Il ne fait plus aucun doute qu’une attention particulière doit être portée à l’énergie si l’Objectif du Millénaire pour<strong>le</strong> développement – assurer un environnement durab<strong>le</strong> – doit être atteint. Des systèmes plus respectueux de8 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONSl’environnement et plus efficaces sont nécessaires pour en contrer tous <strong>le</strong>s effets et contribuer à une stabilité<strong>environnementa<strong>le</strong></strong>.1.4 Le réchauffement de la planète et <strong>le</strong> changement climatiqueL’atmosphère terrestre se réchauffe peu à peu. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat(GIEC) indique que la température moyenne globa<strong>le</strong> a augmenté de 0,74 à 0,18°C depuis la fin du XIX e sièc<strong>le</strong>,tandis que la dilatation des océans causera une hausse du niveau de l’eau de 30 à 80 cm d’ici 2300. Lesmodélisations numériques sur <strong>le</strong> changement climatique citées <strong>dans</strong> <strong>le</strong> rapport d’évaluation pour 2007 du GIECmontrent que <strong>le</strong>s températures à la surface de la Terre augmenteront de 1,1 à 6,4°C entre 1990 et 2100.“L’effet de serre” est une des propriétés naturel<strong>le</strong>s de l’atmosphère. La surface de la terre absorbe <strong>le</strong>s rayons duso<strong>le</strong>il et <strong>le</strong>s renvoie partiel<strong>le</strong>ment vers l’atmosphère. Les gaz ayant la propriété d’absorber ces rayonnementslumineux (ou “gaz à effet de serre”) retiennent alors une partie de ces rayons réfléchis. Si ce phénomène n’existaitpas, la température moyenne de la terre serait de –18°C. Les activités industriel<strong>le</strong>s humaines augmentent de façonconsidérab<strong>le</strong> la concentration des gaz à effet de serre <strong>dans</strong> l’atmosphère. Cela accroît l’effet de serre naturel etcontribue à augmenter la température de l’atmosphère terrestre. Ce phénomène est couramment appelé“réchauffement climatique global”. Les principaux gaz qui ont la propriété d’absorber significativement <strong>le</strong>srayonnements du so<strong>le</strong>il, et qui contribuent au réchauffement climatique, sont <strong>le</strong> dioxyde de carbone (CO 2 ), <strong>le</strong>méthane (CH 4 ), <strong>le</strong> protoxyde d’azote (N 2 O), <strong>le</strong>s CFC, l’ozone (O 3 ) et la vapeur d’eau.Sources recommandées:Climate Change and Tourism: Responding to Global Chal<strong>le</strong>nges Advanced Summary, October 2007http://www.unwto.org/media/news/en/pdf/davos_rep_advan_summ_26_09.pdfCaring for climate 2005- a guide to the Climate Change Convention and the Kyoto Protocol, United NationsFramework Convention on Climate Change, 2005, édition révisée.http://unfccc.int/resource/cfc_guide.pdf1.4.1 Les impacts du réchauffement climatiqueLe plus gros impact du réchauffement de l’atmosphère terrestre est <strong>le</strong> changement du climat. Les modélisationsnumériques prévoient que <strong>le</strong> réchauffement de l’atmosphère modifiera aussi bien la température atmosphérique etocéanique que la circulation de l’air, bou<strong>le</strong>versant ainsi <strong>le</strong>s modè<strong>le</strong>s climatiques actuels. Ceci pourrait avoir pourconséquence:• la modification de la pluviométrie On s’attend ainsi à une augmentation des précipitations sur <strong>le</strong>s continentsdes hautes et moyennes latitudes, et à une diminution sur ceux des basses latitudes. Dans certaines régions,ce phénomène causera des inondations et amplifiera l’érosion des sols, tandis que <strong>dans</strong> d’autres régions, ilprovoquera des sécheresses. Il est aussi prévu que <strong>le</strong>s forêts boréa<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s zones de permafrost subissent deschangements majeurs. L’écosystème littoral, <strong>le</strong>s plaines basses, et <strong>le</strong>s petites î<strong>le</strong>s risquent tous de disparaître.Les possibilités de changement <strong>dans</strong> la répartition et la disponibilité en eau affecteront <strong>le</strong>s cultures agrico<strong>le</strong>s,et augmenteront la fréquence des maladies liées à l’eau. Par exemp<strong>le</strong>, il y a déjà eu des résurgences demalaria, de fièvre jaune et de choléra.• <strong>le</strong> déplacement des zones climatiques. La modification des précipitations et des températures prévue <strong>dans</strong> <strong>le</strong>scinquante prochaines années, pourrait conduire à un déplacement des zones climatiques sur plusieurscentaines de kilomètres vers <strong>le</strong>s pô<strong>le</strong>s. La faune et la flore resteront à la traîne des déplacements des zonesclimatiques, et se retrouveront alors <strong>dans</strong> des environnements hosti<strong>le</strong>s. Un grand nombre d’espèces – cel<strong>le</strong>squi ne seront pas capab<strong>le</strong>s de s’adapter à ces changements rapides d’environnement – pourrait ainsidisparaître.• l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des tempêtes. Une évolution <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s phénomènesmétéorologiques de grande envergure, comme <strong>le</strong>s dépressions atmosphériques, pourrait grandement modifierla variabilité et <strong>le</strong>s manifestations extrêmes des phénomènes climatiques. Par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s très fortestempêtes ne se développent habituel<strong>le</strong>ment seu<strong>le</strong>ment qu’au-dessus des mers chaudes dont la températureadaptè par M. Satta et M. Perelli 9


DESTINATIONSdépasse <strong>le</strong>s 26°C. Le réchauffement de la Terre fera que la surface océanique susceptib<strong>le</strong> d’atteindre de tel<strong>le</strong>stempératures s’agrandira. Cela provoquera des tempêtes à la fois plus fréquentes et plus vio<strong>le</strong>ntes. La récentemultiplication de catastrophes naturel<strong>le</strong>s liées à des records <strong>dans</strong> la vio<strong>le</strong>nce des vents et des inondations adéjà causé des pertes extraordinaires à travers <strong>le</strong> monde. Les pertes sur <strong>le</strong>s biens assurés ont augmenté defaçon spectaculaire – passant d’environ 1,8 milliard de dollars US <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s années 1980 à plus de 10milliards de dollars US <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s années 1990.• l’élévation du niveau des océans. Le GIEC prévoit que la dilatation des océans et la fonte des glacierspourraient entraîner une élévation du niveau des océans d’environ 6 cm par décennie. Les inondationsdevenues plus fréquentes déplaceront des millions d’individus, modifieront <strong>le</strong>s zones côtières, pollueront <strong>le</strong>sréserves d’eau douce et détruiront des terres agrico<strong>le</strong>s. Les î<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s terres <strong>le</strong>s plus basses, et <strong>le</strong>s zoneslittora<strong>le</strong>s risqueront ainsi de sérieux dégâts par inondations ou tempêtes.1.4.2 Pourquoi l’industrie <strong>touristique</strong> devrait-el<strong>le</strong> se sentir concernée par <strong>le</strong> changement climatique?L’industrie <strong>touristique</strong> et hôtelière est initiatrice de voyages et de transports, ainsi qu’une consommatriced’énergie des plus significatives. Par conséquent, el<strong>le</strong> contribue directement au réchauffement de la planète et auchangement du climat. De plus, <strong>le</strong>s endroits très exposés aux risques – <strong>le</strong>s petites î<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s zones côtières, <strong>le</strong>splaines basses, et <strong>le</strong>s zones humides – constituent <strong>le</strong>s principaux lieux d’attraction <strong>touristique</strong>. L’industriesouffrirait de lourdes pertes si ces régions étaient détruites. Un changement <strong>dans</strong> une zone climatique et desmodifications conséquentes sur la faune et la flore, signifient que beaucoup de pays perdront <strong>le</strong>urs sites<strong>touristique</strong>s clés. L’augmentation de la fréquence et de l’intensité des inondations et des tempêtes détruira <strong>le</strong>sinfrastructures de base, réduisant <strong>le</strong> nombre d’arrivées de touristes <strong>dans</strong> ces régions.Exemp<strong>le</strong>s instructifs :• Des périodes de forte cha<strong>le</strong>ur plus fréquentes créeront l’inconfort <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s stations <strong>touristique</strong>s de laMéditerranée orienta<strong>le</strong>, si <strong>le</strong> nombre de jours où la température excédant 40°C augmente;• La baisse de la couverture nuageuse en Australie augmentera l’exposition aux rayons nocifs du so<strong>le</strong>il;• Le paludisme sera à même de réapparaître en Espagne;• Le tourisme d’hiver pourrait sans doute lui aussi être touché, comme <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s Alpes ou d’autres régionsde ski, où la neige sera moins abondante et la saison raccourcie.L’ouragan Katrina, <strong>le</strong> sixième ouragan <strong>le</strong> plus vio<strong>le</strong>nt de mémoire humaine, a été <strong>le</strong> phénomène climatique <strong>le</strong> pluscoûteux en termes de destruction, avec une perte économique de plus de 125 milliards de dollars US, et plus de 30milliards en pertes de biens assurés.Source:Global Environment Outlook, 2006, UNEP, p.81http://www.unep.org/geo/yearbook/yb2006/078.asp.Les transports représentent aujourd’hui plus de 20% de la consommation mondia<strong>le</strong> en énergie et <strong>le</strong>ur impact ne cessed’augmenter. L’aviation a été un facteur clé <strong>dans</strong> <strong>le</strong> développement du tourisme international, y compris l’écotourisme. Lestransports aériens représentent à l’heure actuel<strong>le</strong> 3,4% des émissions mondia<strong>le</strong>s tota<strong>le</strong>s en dioxyde de carbone, maisl’étendue de <strong>le</strong>ur impact pourrait être bien plus é<strong>le</strong>vée étant donné <strong>le</strong>s autres effets climatiques qui viennent s’y ajouter pour<strong>le</strong>s vols en haute altitude. Par ail<strong>le</strong>urs, malgré l’amélioration de l’efficacité énergétique des moteurs d’avion, ces progrèstechniques ne peuvent ni compenser ni suivre <strong>le</strong>s effets du développement continu du transport aérien. Ainsi, <strong>le</strong> tourismen’est pas seu<strong>le</strong>ment affecté par <strong>le</strong> changement climatique, mais doit aussi assumer sa part de responsabilité en réduisant sonimpact sur <strong>le</strong> climat de notre planète.Source: Global Ecotourism Conference, 2007http://www.ecotourismglobalconference.org/10 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONS1.4.3 L’action internationa<strong>le</strong> pour maîtriser <strong>le</strong>s changements climatiquesDepuis <strong>le</strong> “Sommet de la Terre” de 1992, <strong>le</strong>s travaux de la Convention cadre des Nations Unies sur <strong>le</strong>schangements climatiques (CCNUCC) se sont orientés vers une stabilisation des concentrations de gaz à effet serreà un niveau qui empêcherait l’émergence d’effets dangereux pour <strong>le</strong> climat de la Terre. Lors de la COP-3, laTroisième Conférence des Parties tenue à Kyoto, au Japon, en décembre 1997, 54 pays ont envisagé l’impact deschangements climatiques et la nécessité de réduire l’émission de gaz à effet de serre. Un protoco<strong>le</strong> a été signé, <strong>le</strong>Protoco<strong>le</strong> de Kyoto, qui fixe des objectifs et des plans pour réduire l’émission de gaz à effet de serre à partir de2000. Cependant, même si certains pays industrialisés se sont mis d’accord pour réduire <strong>le</strong>urs émissions decarbone d’au moins 5% par rapport au niveau de 1990, d’ici 2008 à 2012, ceci sera insuffisant pour pallier auproblème du changement climatique.Ces cib<strong>le</strong>s représentent une diminution de 30% des émissions de gaz à effet de serre, en comparaison des niveauxattendus en 2010 si aucune mesure de maîtrise col<strong>le</strong>ctive n’avait été prise. Le protoco<strong>le</strong> de Kyoto exige aussi que<strong>le</strong>s pays développés montrent des progrès dès 2005. Les émissions de gaz à réduire concernent: <strong>le</strong> dioxyde decarbone, <strong>le</strong> méthane, <strong>le</strong> protoxyde d’azote, <strong>le</strong>s hydrofluorocarbones (HFCs), <strong>le</strong>s perfluorocarbones (PFCs) etl’hexafluorure de soufre (SF 6 ). Les pays sont relativement libres <strong>dans</strong> <strong>le</strong> choix des méthodes employées pourréduire <strong>le</strong>urs émissions et <strong>le</strong>s mesurer. Le Protoco<strong>le</strong> de Kyoto prévoit:• Un mécanisme de développement des technologies propres afin de soutenir financièrement <strong>le</strong>s paysindustrialisés qui montent des projets de réduction des émissions <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays en voie de développement;• Un marché international des droits d’émission, qui permette aux différents pays d’échanger, d’acheter et devendre <strong>le</strong>urs déficits ou <strong>le</strong>urs excès d’émission;• D’encourager <strong>le</strong>s initiatives visant à compenser l’augmentation des concentrations de dioxyde de carboneengendrées par la déforestation par <strong>le</strong>s replantations de nouvel<strong>le</strong>s forêts (<strong>le</strong>s arbres absorbent <strong>le</strong> CO2 parphotosynthèse pour <strong>le</strong>ur croissance, constituant ainsi de véritab<strong>le</strong>s “puits de carbone”);• Le Protoco<strong>le</strong> de Kyoto est un signal vers <strong>le</strong>s entreprises qui devront de plus en plus développer et utiliser desproduits et services ne produisant pas de gaz à effet de serre. Des stratégies “aucun regret” – c’est à dire desstratégies économiquement et socia<strong>le</strong>ment bénéfiques avec ou sans conséquences sur <strong>le</strong> climat – doivent êtrelargement appliquées. Ces stratégies “aucun regret” comprennent;• Du côté des fournisseurs, des mesures alternatives comme la diversification des sources d'énergie, la réformedu <strong>secteur</strong> des transports, et l’utilisation des énergies renouvelab<strong>le</strong>s;• Du côté des consommateurs, la promotion des économies d’énergie <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s logements individuels, <strong>le</strong>sbureaux et l’industrie, la limitation des émissions de méthane provenant de la gestion des déchets et de laconsommation d’énergie, la protection des forêts, et l’augmentation de l’efficacité énergétique des appareils;• En 2007, 1700 diplomates, scientifiques et représentants d’ONG de 166 pays se sont réunis à Bonn, enAl<strong>le</strong>magne, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> contexte de la Convention cadre des Nations Unies sur <strong>le</strong>s changements climatiques pourse pencher sur la deuxième phase du Protoco<strong>le</strong> de Kyoto. Les propositions faites durant cette réunion ont étéensuite examinées lors de la treizième Conférence des Parties (COP) préparant la Conférence de Bali, enIndonésie, en décembre 2007. Durant cette conférence, l’ONU a ouvert <strong>le</strong>s négociations officiel<strong>le</strong>s pour untraité révisé et élargi dont l’entrée en vigueur est prévu pour 2009.1.5 La biodiversitéLa biodiversité est à la base des systèmes qui supportent la vie sur Terre. La formation du sol, <strong>le</strong> recyclage desnutriments, l’absorption de l’énergie, la purification de l’eau, la dégradation des déchets, et l’évolution des cyc<strong>le</strong>snaturels biochimiques, sont autant de processus qui dépendent des animaux et des plantes. Les systèmesbiologiques sont l’aboutissement de milliards d’années d’évolution, ils maintiennent des processus naturelsessentiels sans que cela ne coûte quoi que ce soit à l’espèce humaine.L’expansion de l’industrie et de l’agriculture, des cultures extensives et sur brûlis, la dégradation des sols, lapollution de l’eau et de l’air, une mauvaise utilisation des terres, l’épuisement des ressources en eau, laadaptè par M. Satta et M. Perelli 11


DESTINATIONSconversion des habitats naturels pour d’autres utilisations, l’introduction d’espèces exotiques, et <strong>le</strong>s changementsdu climat sont col<strong>le</strong>ctivement <strong>le</strong>s causes de la diminution, de la fragmentation et de la destruction des habitatsnaturels et de la biodiversité. Les pratiques visant à augmenter <strong>le</strong>s cultures agrico<strong>le</strong>s réduisent davantage ladiversité génétique des espèces cultivées.La protection de la biodiversité est une question critique, du fait qu’el<strong>le</strong> constitue une des ressources <strong>le</strong>s plusimportantes pour l’humanité en ce qui concerne:• la nourriture;• <strong>le</strong>s produits commerciaux et industriels comme <strong>le</strong> bois, <strong>le</strong> coton, <strong>le</strong> caoutchouc et autres résines, <strong>le</strong>s écorces,<strong>le</strong>s peaux, etc.;• <strong>le</strong>s plantes et animaux sauvages qui sont une source importante de produits pharmaceutiques, d’analgésiques,d’antibiotiques, d’anticoagulants, et d’antiparasitaires. On estime que 50% des médicaments contiennent desproduits naturels;• la beauté et l’intégrité d’écosystèmes naturels comme <strong>le</strong>s montagnes et <strong>le</strong>s forêts qui sont des ressourcesimportantes pour <strong>le</strong> tourisme. Dans de nombreux pays, <strong>le</strong>s écosystèmes ont plus de va<strong>le</strong>ur en tant que parcsnationaux ou réserves naturel<strong>le</strong>s que lorsqu’ils sont transformés pour la production agrico<strong>le</strong>s ou laconstruction de logements. Par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong> rendement économique provenant des touristes qui visitent <strong>le</strong>sréserves du Kenya afin d’observer <strong>le</strong>s fauves est égal au revenu que procure un troupeau de 3000 vaches.Aux États-Unis, 8 millions d’observateurs d’oiseaux et 30 millions de pêcheurs dépensent en tout plusieursmilliards de dollars sur ces activités chaque année.La première étape du combat contre la diminution de la biodiversité est de reconnaître trois types de pertes:• La destruction d’espèces globa<strong>le</strong>ment et loca<strong>le</strong>ment. L’extinction d’une espèce est un fait irrémédiab<strong>le</strong>.Ainsi, lorsqu’une espèce disparaît, nous ne perdons pas seu<strong>le</strong>ment tous <strong>le</strong>s individus de cette espèce, maisaussi toutes <strong>le</strong>s adaptations potentiel<strong>le</strong>s qui auraient pu apparaître <strong>dans</strong> sa descendance. Le pigeon messageraméricain et <strong>le</strong> dodo de Mauritanie sont quelques exemp<strong>le</strong>s d’espèces disparues.• La quasi-disparition d’espèces autrefois courantes. Cela est arrivé à plusieurs espèces – comme <strong>dans</strong> <strong>le</strong> casde l’aig<strong>le</strong> chauve et du tigre indien, par exemp<strong>le</strong>. Ces populations anima<strong>le</strong>s peuvent cependant êtrereconstituées à partir d’un petit nombre d’individus pour autant que <strong>le</strong>urs habitats primitifs soient maintenus.Cependant, la réduction de <strong>le</strong>ur nombre réduit l’étendue génétique de ces espèces ce qui peut conduire à laperte de caractéristiques essentiel<strong>le</strong>s. La population rétablie peut par voie de conséquence souffrir d’uneincapacité à survivre <strong>dans</strong> un environnement en évolution.• La destruction de l’écosystème Cela se réfère à la destruction et à la dégradation des habitats naturelsprovoqués par l’espèce humaine, ce qui provoque <strong>le</strong> déclin rapide des espèces, autant en termes de diversitéque de nombre.Il est de même important de reconnaître qu’un certain niveau de biodiversité doit être maintenu afin de permettreà l’écosystème de demeurer fonctionnel, de se régénérer, et de permettre à la vie de persister. Conserver unecol<strong>le</strong>ction arbitraire d’espèces n’est pas suffisant. De plus, <strong>le</strong>s efforts de protection doivent considérer <strong>le</strong>s réseauxintégrés et ordonnés des matières, cyc<strong>le</strong>s et espèces, et <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> de chaque espèce <strong>dans</strong> ce système comp<strong>le</strong>xe.Toutes <strong>le</strong>s espèces ne sont pas éga<strong>le</strong>ment importantes, quelques-unes sont primordia<strong>le</strong>s, alors que <strong>le</strong>s autres jouentun rô<strong>le</strong> de support. Les stratégies de protection de la nature doivent par conséquent considérer <strong>le</strong>s questionssuivantes:• Combien d’espèces doivent être protégées?• Quel<strong>le</strong>s espèces doivent être protégées?• Dans quel<strong>le</strong>s zones géographiques doivent-el<strong>le</strong>s être protégées?Quelques faits marquants sur la diminution de la biodiversité:• Afrique: depuis des milliers d’années, la région aride de la Corne de l’Afrique est l’hôte de riches ressourcesbiologiques. Regorgeant de biodiversité malgré son climat parfaitement aride, la région abrite un nombred’espèces d’antilopes endémiques menacées, tel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong> beira, <strong>le</strong> dibatag, et la gazel<strong>le</strong> de Speke. La Corne12 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONSde l’Afrique est pourtant une des zones aides <strong>le</strong>s plus dégradées du monde, puisque seuls 5% de son habitatd’origine existent encore à ce jour. La surexploitation des pâturages est la pression la plus destructrice quitouche cette région, mais l’exploitation du charbon et l’instabilité du gouvernement sont aussi sources deproblèmes majeurs. Environ la moitié des écorégions terrestres africaines ont perdu plus de 50% de <strong>le</strong>ursuperficie face à l’agriculture, l’urbanisation ou une dégradation généra<strong>le</strong>.• Asie et Pacifique: depuis 2001, cette région a vu la destruction de 6 millions d’hectares de forêts primaires,converties en majeure partie en terres agrico<strong>le</strong>s, en particulier de palmiers à hui<strong>le</strong>. Cependant, d’une pertenette de 1,3 million d’hectares par an <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s années 1990, la région Asie-Pacifique peut s’enorgueillir d’ungain net de plus de 600 000 hectares par an entre 2000 et 2005, faisant de cette région – ainsi que de l’Europe– une des seu<strong>le</strong>s régions du monde à assister à un re-développement de ses forêts.• Europe: <strong>le</strong>s espèces menacées incluent 4% des mammifères, 52% des espèces de poissons, 45% des repti<strong>le</strong>s,30% des amphibiens, et 15% des oiseaux.• Amérique latine et Caraïbes: environ 47% de cette région sont couverts de forêts, mais <strong>le</strong> future de cel<strong>le</strong>s-cisemb<strong>le</strong> fortement compromis. Près de 57% du Cerrado, une forêt sèche du Brésil, a déjà disparu et si <strong>le</strong>sconditions actuel<strong>le</strong>s persistent, el<strong>le</strong> aura été entièrement détruite d’ici l’an 2030.• Amérique du Nord: 728 espèces y sont en danger ou menacées.• Asie de l’Ouest: environ 3,6 milliards d’hectares (25% de la surface immergée de la Terre) sont l’objet d’unedégradation de l’environnement et de désertification. Ceci touche plus de 900 millions de personnes <strong>dans</strong> unecentaine de pays, dont certains des pays <strong>le</strong>s moins développés du monde. En Asie de l’Ouest, <strong>le</strong> désert ou <strong>le</strong>szones désertifiées couvrent 79,3% des terres, et 16% de la surface restante sont sujets à la désertification. Lazone non touchée par <strong>le</strong> désert et n’encourant pas un risque de désertification demeure très faib<strong>le</strong> (2,4%).• Pô<strong>le</strong>s Nord et Sud: ces régions sont caractérisées par des écosystèmes fragi<strong>le</strong>s et des chaînes alimentairescourtes, et représentent la plus vaste zone où l’on puisse encore trouver un environnement complètementintact. Les fermes aquaco<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s mines, et <strong>le</strong> développement du tourisme portent en eux la menace de lapollution et de la destruction de ces écosystèmes.Sources:GEO Year Book: An Overview of Our Changing Environment 2004/5, Programme des Nations Unies pourl’Environnement, 2005. L’encyclopedie de la Terre, http://www.eoearth.org/Conservation International, www.biodiversityhotspots.org1.5.1 Pourquoi l’industrie du tourisme devrait-el<strong>le</strong> se sentir concernée par la biodiversité?Les ressources biologiques et <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s sont des atouts majeurs qui attirent <strong>le</strong>s touristes. Cependant, lapression exercée par <strong>le</strong>s activités <strong>touristique</strong>s sur des écosystèmes fragi<strong>le</strong>s accélère et aggrave <strong>le</strong>ur épuisement. Àmesure qu’il réduit <strong>le</strong>s ressources naturel<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> tourisme réduit éga<strong>le</strong>ment l’attractivité du site aux yeux destouristes. Un des principaux impacts directs du tourisme <strong>dans</strong> une zone donnée est l’utilisation des ressourcesnaturel<strong>le</strong>s, renouvelab<strong>le</strong>s ou non, pour la création d’installations <strong>touristique</strong>s. Parmi <strong>le</strong>s autres impacts directs dutourisme sur la biodiversité on retrouve:• L’impact sur la composition des espèces et sur la faune et la flore, dus à des comportements inadaptés et desactivités <strong>touristique</strong>s non contrôlées;• Un risque accru d’introduction d’espèces exotiques par <strong>le</strong> transport des touristes ou par <strong>le</strong>s touristes euxmêmes;• Les activités de construction liées au tourisme qui peuvent induire une altération significative des habitatsnaturels et des écosystèmes.Le tourisme qui prend en compte l’environnement naturel, aussi appelé écotourisme, est une branche active del’industrie du tourisme. Malgré <strong>le</strong>s impacts négatifs du tourisme, cette industrie ouvre des possibilitésavantageuses en matière de conservation de la diversité biologique et de l’utilisation durab<strong>le</strong> des éléments qui lacomposent, d’autant plus intéressantes que <strong>le</strong> tourisme génère des revenus considérab<strong>le</strong>s et qu’un pourcentageadaptè par M. Satta et M. Perelli 13


DESTINATIONScroissant des activités proposées est lié à la nature. Les avantages apportés par <strong>le</strong> tourisme à la conservation de labiodiversité incluent:• Les revenus directs générés par des droits d’entrée, des taxes, et des contributions volontaires pourl’utilisation des ressources biologiques peuvent être utilisés pour l’entretien des zones naturel<strong>le</strong>s, enparticulier pour <strong>le</strong>s zones naturel<strong>le</strong>s protégées tel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong>s parcs;• L’implication et la participation des tour-opérateurs et de la communauté loca<strong>le</strong> peuvent permettre unemeil<strong>le</strong>ure appréhension des ressources loca<strong>le</strong>s. Il s’en suivra une meil<strong>le</strong>ure protection et conservation de cesressources au fur et à mesure que <strong>le</strong>s communautés <strong>le</strong>s reconnaîtront comme vecteurs de revenus.1.5.2 L’action internationa<strong>le</strong> contre la diminution de la biodiversitéEn avril 2002, la Conférence des Parties de la Convention sur la diversité biologique a adopté la cib<strong>le</strong> (qui futensuite reprise par <strong>le</strong> Plan de mise en œuvre de la Convention de Johannesburg adopté lors du Sommet mondialsur <strong>le</strong> développement durab<strong>le</strong>) “d’atteindre d’ici à 2010 un ra<strong>le</strong>ntissement significatif du rythme actuel de perte debiodiversité aux niveaux mondial, national, et régional. Ce ra<strong>le</strong>ntissement contribuerait à réduire la pauvreté et àaméliorer toute forme de vie sur terre”. En 2004, la Conférence des Parties a adopté un cadre d’évaluation, quiinclut un petit nombre de sous-cib<strong>le</strong>s pour 2010, ainsi qu’un choix d’indicateurs qui seront utilisés <strong>dans</strong> <strong>le</strong>processus d’évaluation.Afin d’évaluer <strong>le</strong>s progrès accomplis par rapport à la cib<strong>le</strong> fixée, la Conférence des Parties définit la perte debiodiversité comme “la réduction qualitative ou quantitative, permanente ou à long terme, des élémentsconstitutifs de la diversité biologique et de <strong>le</strong>ur potentiel de biens et services mesurab<strong>le</strong>s aux plans mondial,régional, et national”. Les objectifs de la Convention et la cib<strong>le</strong> de 2010 se traduisent en des politiques et actionsconcrètes à travers la création de lignes de conduites internationa<strong>le</strong>s et la mise en œuvre de programmes de travailde la Convention à travers des stratégies et plans d’actions nationaux sur la biodiversité.Source:Convention sur la diversité biologiquehttp://ww.cbd.int/convention/default.shtmlLa déforestation mondia<strong>le</strong> à travers la transformation de forêts en terres agrico<strong>le</strong>s, se maintient à un rythmeparticulièrement préoccupant d’environ 13 millions d’hectares par année. Pourtant, <strong>le</strong> retour de certaines terres àla nature, <strong>le</strong>s replantations de nouvel<strong>le</strong>s forêts, et la régénération des forêts existantes, en particulier <strong>dans</strong>l’hémisphère Nord, ont permis de freiner considérab<strong>le</strong>ment la perte nette de forêts. Cette perte nette (déforestationmoins reforestation) pour la période 2000-2005 représente tout de même 7,3 millions d’hectares par année, soitune superficie de la tail<strong>le</strong> de la Sierra Leone ou du Panama. On estime qu’en 2005 <strong>le</strong>s forêts couvraient 30,2% dela surface tota<strong>le</strong> des terres immergées, contre 30,5% en 2000 et 31,2% en 1990.La vitesse de disparition des forêts semb<strong>le</strong> avoir un peu diminué, et certaines régions montrent des signes destabilisation, voire même un regain net de zones forestières. Bien que l’Amérique latine et <strong>le</strong>s Caraïbes demeurent<strong>le</strong>s régions <strong>le</strong>s plus riches en termes de zones forestières, la destruction des forêts y reste importante, passant de49,2% de territoire couvert en 1990 à 45,8% en 2005. L’Afrique est aussi sujette à une perte nette continuepuisque <strong>le</strong>s forêts couvraient 21,4% du continent en 2005, comparé à 23,6% en 1990. Les forêts en Europe et enAmérique du Nord ont continué à gagner modestement du terrain durant cette même période, alors que lasituation est restée stab<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s régions de l’Asie et du Pacifique, et de l’Asie de l’Ouest. Quelques faitsmarquants sur la déforestation:• Durant <strong>le</strong>s quinze années de la période 1990-2005, <strong>le</strong> monde a perdu 3% de ses forêts, soit une destructionmoyenne de 0,2% par an;• De 2000 à 2005, <strong>le</strong> taux net de perte a légèrement diminué, ce qui est un développement positif;• Durant la même période, 57 pays ont noté une augmentation de <strong>le</strong>urs zones forestières, alors que 83 autresont rapporté une diminution (dont 36 avec une diminution annuel<strong>le</strong> supérieure à 1%);14 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONS• La perte nette de forêt représente une destruction de 7,3 millions d’hectares par année, soit 20 000 d’hectarespar jour;• Les stocks de carbone <strong>dans</strong> la biomasse des forêts ont diminué d’environ 5,5% au niveau mondial entre 1990et 2005. Les tendances régiona<strong>le</strong>s de diminution ou d’augmentation des stocks de carbone suivent cel<strong>le</strong>s deszones forestières: <strong>le</strong>s stocks de carbone augmentent en Europe et en Amérique du Nord et décroissent <strong>dans</strong><strong>le</strong>s régions tropica<strong>le</strong>s.Sources:GEO Year Book 2006: An Overview of Our Changing Environment, 2006, Programme des Nations Unies pourl’environnement, http://www.unep.org/geo/yearbook/yb2006/PDF/Comp<strong>le</strong>te_pdf_GYB_2006.pdfState Of The World’s Forests 2007, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, Romeftp://ftp.fao.org/docrep/fao/009/a0773e/a0773e08.pdf1.5.3 Pourquoi l’industrie du tourisme devrait-el<strong>le</strong> se sentir concernée par <strong>le</strong>s forêts?Les forêts contiennent la majeure partie de la biomasse et de la biodiversité. El<strong>le</strong>s sont source de nourriture, decombustib<strong>le</strong>s, de matériaux de construction, de fibres, et de diversité biologique. El<strong>le</strong>s jouent éga<strong>le</strong>ment un rô<strong>le</strong>primordial <strong>dans</strong> la filtration de l’air et de l’eau, la séquestration du carbone, la stabilisation des sols, et <strong>le</strong>tourisme. Comme tous <strong>le</strong>s écosystèmes, <strong>le</strong>s forêts sont sujettes à des changements, qu’ils soient naturels ouinduits par <strong>le</strong>s êtres humains.La demande des touristes pour des activités récréatives de p<strong>le</strong>ine nature ne cesse d’augmenter. La randonnée, <strong>le</strong>camping, la pêche, la découverte de panoramas, et <strong>le</strong>s activités nautiques sont autant d’activités récréatives pour<strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s la forêt peut être exploitée, et, si cel<strong>le</strong>-ci est bien gérée, peut bénéficier autant aux communautés loca<strong>le</strong>squ’aux autorités en charge de la conservation de la forêt.À une époque où la demande d’activités récréatives de p<strong>le</strong>ine nature ne cesse d’augmenter, <strong>le</strong> développement dutourisme peut être une source de pression pour <strong>le</strong>s zones forestières. Par exemp<strong>le</strong>, la construction de stations deski et l’aménagement d’installations nécessitent souvent de raser des forêts. Ces activités peuvent fortementperturber l’environnement et provoquer l’érosion, voire même la destruction, des écosystèmes locaux. Afin deprofiter au mieux des forêts, l’industrie hôtelière doit prêter une attention particulière à l’écosystème et auxpersonnes – aussi bien <strong>le</strong>urs clients que <strong>le</strong>s habitants locaux. Aménager des lieux de récréation <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s zonesforestières requiert une certaine expertise et des compétences particulières, qu’il s’agisse de la réf<strong>le</strong>xion autour del’utilisation de ces installations, de <strong>le</strong>ur aménagement ou des considérations en terme de protection de la nature.Source:One Planet Many Peop<strong>le</strong>: Atlas of Our Changing Environment, 2005, UNEPhttp://www.na.unep.net/OnePlanetManyPeop<strong>le</strong>/chapters.html1.5.4 L’action internationa<strong>le</strong> contre la déforestationLa question des forêts est, depuis une quinzaine d’années, une priorité sur <strong>le</strong>s agendas politiques internationaux.Durant la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et <strong>le</strong> Développement (CNUED) en 1992, laquestion de la déforestation était une des plus controversées, scindant <strong>le</strong>s opinions entre pays développés et paysen développement. À Rio de Janeiro (Brésil), des négociations intenses entre <strong>le</strong>s divers gouvernements ont aboutiaux résultats suivants:• La Déclaration de principe pour un consensus mondial sur la gestion, la conservation, et l’exploitationécologiquement viab<strong>le</strong> de tous <strong>le</strong>s types de forêts, aussi appelée la “Déclaration sur <strong>le</strong>s forêts”, ainsi que <strong>le</strong>Chapitre 11 de l’Action 21: Lutte contre la déforestation;• Le Groupe de travail international sur <strong>le</strong>s forêts (GIF), de 1995 à 1997, et <strong>le</strong> Forum intergouvernemental sur<strong>le</strong>s forêts (FIF) qui lui succéda de 1997 à 2000, ont été créés sous l’égide de la Commission dudéveloppement durab<strong>le</strong> des Nations Unies. Au cours de ces cinq années, ces deux entités se sont penchéessur un large éventail de questions liées aux forêts. Les débats ont abouti à l’adoption de 270 propositionsadaptè par M. Satta et M. Perelli 15


DESTINATIONSd’actions pour une exploitation écologiquement viab<strong>le</strong> des forêts, plus communément connues sous <strong>le</strong> nomde “Propositions d’action du GIF/FIF”;• Le Conseil économique et social des Nations Unies a établi <strong>le</strong> Forum des Nations Unies sur <strong>le</strong>s forêts(FNUF) <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre d’un nouvel arrangement international sur <strong>le</strong>s forêts, afin de poursuivre <strong>le</strong> travail duGIF et du FIF;• En avril 2007, un instrument normatif non juridiquement contraignant sur tous <strong>le</strong>s types de forêts a étéadopté.1.6 Les retombées acides et la pollution de l’air1.6.1 Les retombées acidesLes retombées acides et <strong>le</strong>s pluies acides surviennent quand <strong>le</strong>s émissions de dioxyde de soufre (SO 2 ) et d’oxydesd’azote (NO x ) réagissent <strong>dans</strong> l’atmosphère avec l’oxygène, l’eau, et d’autres oxydants en formant des composésacides. Ces composés acides retombent sur terre soit par “dépôt humide” (avec la pluie, la neige, <strong>le</strong> brouillard),soit par “dépôt sec” (particu<strong>le</strong>s solides, gaz).Le dioxyde de soufre est un produit de la combustion des énergies fossi<strong>le</strong>s. Le charbon et <strong>le</strong> pétro<strong>le</strong> contiennentdes quantités importantes de soufre. Leur combustion libère cet élément <strong>dans</strong> l’atmosphère sous forme de dioxydeet de trioxyde de soufre. Les oxydes d’azote sont aussi produits pendant la combustion des énergies fossi<strong>le</strong>s. Ilspeuvent être directement générés par la combustion ou par la réaction entre l’oxygène et l’azote atmosphérique,rendue possib<strong>le</strong> par la température é<strong>le</strong>vée qu’atteint la combustion. Actuel<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s principaux producteurs degaz acides sont l’Inde, la Chine, <strong>le</strong>s États-Unis, et <strong>le</strong>s pays d’Europe orienta<strong>le</strong> en transition économique.1.6.2 Les impacts des retombées acidesLes retombées acides affectent la santé humaine. Le dioxyde de soufre réagit <strong>dans</strong> l’atmosphère et forme d’autrescomposés sulfatés gazeux pouvant être transportés sur de longues distances. La plupart de ces gaz peuvent êtreinhalés: <strong>le</strong>urs fortes concentrations contribuent aux maladies respiratoires et pulmonaires, <strong>le</strong>s bronchites etl’asthme, par exemp<strong>le</strong>.Les pluies acides augmentent l’acidité, et donc, abaissent <strong>le</strong> pH des eaux de surface comme <strong>le</strong>s lacs et <strong>le</strong>s rivières,qui ont une capacité tampon (capacité à neutraliser <strong>le</strong>s composés acides) plutôt limitée. Une augmentation <strong>dans</strong>l’acidité des lacs de Scandinavie et du Canada a conduit à la disparition tota<strong>le</strong> de certaines espèces de poissons.De plus, l’acidité affecte <strong>le</strong>s vertébrés aquatiques sensib<strong>le</strong>s aux changements d’acidité en réduisant <strong>le</strong>ur capacitéd’absorption du calcium. Par ail<strong>le</strong>urs une acidité accrue augmente la concentration des métaux lourds fixés <strong>dans</strong><strong>le</strong>s invertébrés alors qu’ils constituent des proies pour de nombreuses espèces d’oiseaux. La combinaison de cesdeux effets peut mener à de sérieuses perturbations des chaînes alimentaires, affectant la reproduction et la surviede beaucoup d’espèces de la faune aquatique.Les pluies acides affectent aussi <strong>le</strong> développement des arbres, et par conséquent participent à la dégradation desforêts. Par exemp<strong>le</strong>, l’eau acide contenue <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s nuages de haute altitude a été identifiée comme un facteurprédisposant <strong>le</strong>s épicéas aux attaques hiverna<strong>le</strong>s. Cela altère <strong>le</strong>s forêts d’épicéas du nord de l’Europe et del’Amérique du Nord de façon significative. Des inquiétudes existent quant à l’impact des pluies acides sur <strong>le</strong>s solsforestiers. En s’infiltrant <strong>dans</strong> <strong>le</strong> sol, el<strong>le</strong>s peuvent diminuer la disponibilité en éléments nutritifs (minéraux) pour<strong>le</strong>s végétaux, et menacer ainsi la croissance et la productivité des forêts. Les retombées acides par voie sèche ouhumide intensifient la corrosion des matériaux et la détérioration de la pierre, ainsi que <strong>le</strong>s peintures sur <strong>le</strong>sbâtiments et <strong>le</strong>s véhicu<strong>le</strong>s. Aux États-Unis, <strong>le</strong>s constructeurs automobi<strong>le</strong>s utilisent désormais des peinturesrésistantes aux acides pour un coût de 5 dollars par véhicu<strong>le</strong> (soit un total de 61 millions de dollars par an). Lesdépôts secs augmentent aussi la sa<strong>le</strong>té sur <strong>le</strong>s bâtiments et <strong>le</strong>s structures, engendrant une augmentation des coûtsd’entretien.16 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONS1.6.3 Pourquoi l’industrie <strong>touristique</strong> devrait-el<strong>le</strong> se sentir concernée par <strong>le</strong>s retombées acides?Les dommages sur <strong>le</strong>s forêts et la disparition des espèces causés par l’acidification menace très gravement l’unedes ressources de base du tourisme. Les dépôts de particu<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>s monuments historiques et <strong>le</strong>s bâtimentsaugmentent aussi bien la fréquence que <strong>le</strong>s coûts d’entretien et de réparation. Les émissions soufrées peuventaffecter la santé des touristes et des populations loca<strong>le</strong>s.Le saviez-vous? ... Faits et chiffres sur <strong>le</strong>s pluies acides• Les pluies acides se produisent lorsque du dioxyde de soufre et des oxydes d’azote sont émis <strong>dans</strong> l’atmosphère, où ilssubissent des transformations chimiques et sont absorbés par <strong>le</strong>s goutte<strong>le</strong>ttes d’eau présentes <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s nuages. Lesgoutte<strong>le</strong>ttes tombent ensuite sur <strong>le</strong> sol sous formes de pluie, de neige ou de grésil.• La cause principa<strong>le</strong> des pluies acides est la production de dioxyde de soufre et d’oxydes d’azote liée à la combustion decombustib<strong>le</strong>s fossi<strong>le</strong>s tels que <strong>le</strong> charbon, <strong>le</strong> pétro<strong>le</strong> ou <strong>le</strong> gaz. Le dioxyde de soufre et <strong>le</strong>s oxydes d’azote se propagent<strong>dans</strong> l’atmosphère, sont absorbés par l'humidité et se transforment en acides sulfurique et nitrique faib<strong>le</strong>s, dont <strong>le</strong> pHatteint parfois un niveau égal à 3.• Les pluies acides et <strong>le</strong>urs équiva<strong>le</strong>nts gelés, la neige acide et <strong>le</strong> grésil acide, font partie d'un problème plus vaste que l’onappel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s dépôts acides. Les dépôts acides comprennent éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s dépôts directs, lorsque <strong>le</strong>s brouillards ou nuagesacides sont en contact direct avec <strong>le</strong> sol, et <strong>le</strong>s dépôts secs, lorsque <strong>le</strong>s ions se fixent aux particu<strong>le</strong>s de poussière ettombent sur <strong>le</strong> sol.• L’eau pure a un pH de 7 (neutre), et <strong>le</strong>s pluies norma<strong>le</strong>s ont un pH d’environ 5,6. El<strong>le</strong>s sont légèrement acides car <strong>le</strong>dioxyde de carbone naturel<strong>le</strong>ment présent <strong>dans</strong> l’atmosphère de la Terre est dissous par <strong>le</strong>s gouttes de pluie et devient del’acide carbonique. Une modification d’une unité <strong>dans</strong> l’échel<strong>le</strong> du pH témoigne d’une multiplication par dix de lateneur en acides. Généra<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s pluies dont <strong>le</strong> pH est inférieur à 5,3 sont considérées comme des pluies acides.• Les cours d’eau et <strong>le</strong>s lacs sont affectés par <strong>le</strong>s pluies acides qu’ils reçoivent directement et par l’eau qui s’y déverse. Leproblème est encore pire au printemps, pendant la période de la fonte des neiges. La pollution accumulée pendant l’hiverest soudainement libérée et provoque un ressaut acide, précisément au moment où <strong>le</strong>s a<strong>le</strong>vins et <strong>le</strong>s jeunes insectes sont<strong>le</strong>s plus vulnérab<strong>le</strong>s.• Un lac sain a un pH d’environ 6,5 et possède une faune et une flore variées. Lorsqu’il est affecté par des pluies acides, lapopulation de poissons diminue et <strong>le</strong> nombre d’oiseaux, qui se nourrissent de ces poissons, diminue éga<strong>le</strong>ment. Pendantun certain temps, on constate généra<strong>le</strong>ment une augmentation du nombre d'insectes car ils ne sont pas dévorés par <strong>le</strong>spoissons. Cependant, plus l’acidité augmente, plus <strong>le</strong> nombre d'espèces diminue. Le lac est considéré comme «mort»lorsque <strong>le</strong> pH atteint 4,5.• L’Asie est aujourd’hui la région la plus affectée par l’acidification. En Chine, la combustion à très grande échel<strong>le</strong> decharbon riche en soufre <strong>dans</strong> de petits poê<strong>le</strong>s et brû<strong>le</strong>urs industriels a considérab<strong>le</strong>ment détérioré la qualité de l’air. Lesud-ouest de la Chine est particulièrement affecté, <strong>le</strong>s pluies acides occasionnant des dégâts importants <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s forêts etsur <strong>le</strong>s terres agrico<strong>le</strong>s.• Les pluies acides constituent un problème à caractère hautement international car el<strong>le</strong>s peuvent être provoquées par lapollution de régions très éloignées des pays où el<strong>le</strong>s retombent. Par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong> Japon est affecté par <strong>le</strong>s émissionscoréennes et chinoises, et <strong>le</strong> Canada, qui subit déjà <strong>le</strong>s effets de ses propres pollueurs, reçoit des pluies acides qui seforment aux États-Unis.Source: Portail de l’eau de l’UNESCO, bul<strong>le</strong>tin d’information n°146, 30 juin 2006.http://www.unesco.org/water/news/news<strong>le</strong>tter/146_fr.shtml1.6.4 L’action internationa<strong>le</strong> pour combattre <strong>le</strong>s pluies acidesLes émissions de dioxyde de soufre d’origine domestique furent responsab<strong>le</strong>s du désastreux brouillard de Londresqui causa la mort d’au moins 4000 personnes en 1952. Cet incident servit de catalyseur à l’introduction de lois surla qualité de l’air en Europe de l’Ouest, et en Amérique du Nord <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s années 1950. Leur application eut pourrésultat une réduction des émissions de dioxyde de soufre, principa<strong>le</strong>ment par l’élimination des poê<strong>le</strong>s à charbondomestiques et l’amélioration significative des technologies de traitement des fumées (épurateurs par voie sècheou humide, filtres, et é<strong>le</strong>ctrofiltres ou précipitateurs).Une impulsion supplémentaire fut donnée en 1983 par l’adoption de la Convention de Genève sur la pollutionatmosphérique transfrontalière à longue distance, <strong>le</strong> premier accord international concernant la pollution acide etphotochimique <strong>dans</strong> un contexte transfrontalier. Cette Convention a depuis été prolongée par huit autresprotoco<strong>le</strong>s, dont:adaptè par M. Satta et M. Perelli 17


DESTINATIONS• <strong>le</strong> Protoco<strong>le</strong> d’Helsinki, en 1985, sur la réduction des émissions de soufre <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s flux transfrontaliers d’aumoins 30%, et qui donna aux signataires huit ans pour réduire <strong>le</strong>urs émissions de soufre de 52% par rapportau niveau de 1980;• <strong>le</strong> Protoco<strong>le</strong> de Sofia, en 1988, sur <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> des émissions d’oxydes d’azote <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s flux transfrontaliers,incitant plusieurs pays à réduire <strong>le</strong>urs émissions d’oxydes d’azote de 25% (bien qu’un manque important dedonnées limite la possibilité d’évaluer <strong>le</strong>s résultats);• <strong>le</strong> Protoco<strong>le</strong> d’Oslo, en 1994, sur la Convention sur la pollution transfrontalière de l’air à grande distance quiprit des dispositions supplémentaires pour des applications conjointes – cel<strong>le</strong>s-ci n’ont cependant pas étéappliquées pour l’instant;• <strong>le</strong> Protoco<strong>le</strong> de Göteborg, en 1999, relatif à la réduction de l’acidification, de l’eutrophisation, et de l’ozonetroposphérique, fixe des plafonds d’émission à respecter pour quatre polluants: <strong>le</strong> soufre, <strong>le</strong>s oxydes d’azote,<strong>le</strong>s COV, et l’ammoniac, et requiert de ses Parties qu’el<strong>le</strong>s contrô<strong>le</strong>nt <strong>le</strong>s concentrations de ces polluants<strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre d’une stratégie “multi-polluants” et “multi-effets”.1.6.5 La pollution de l’airOn considère qu’il y a dégradation de la qualité de l’air quand <strong>le</strong>s substances (gaz et particu<strong>le</strong>s) présentes <strong>dans</strong>l’atmosphère atteignent des concentrations supérieures aux niveaux habituels ou “ambiants”, provoquant deseffets mesurab<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>s êtres humains, <strong>le</strong>s plantes, <strong>le</strong>s animaux, et <strong>le</strong>s matériaux.Les polluants de l’air peuvent être classés en polluants primaires et polluants secondaires. Les polluants primairessont ceux qui sont émis par une source identifiab<strong>le</strong>. Aujourd’hui, <strong>le</strong>s polluants primaires <strong>le</strong>s plus significatifs sont:• <strong>le</strong> monoxyde de carbone (CO),• <strong>le</strong>s oxydes d’azote,• <strong>le</strong> dioxyde de soufre,• l’oxyde de soufre,• <strong>le</strong>s particu<strong>le</strong>s en suspension <strong>dans</strong> l’air,• <strong>le</strong>s composants organiques volati<strong>le</strong>s (COV), dont <strong>le</strong>s hydrocarbures,• <strong>le</strong>s métaux, principa<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> cadmium, <strong>le</strong> mercure, et <strong>le</strong> plomb.Les polluants secondaires se forment <strong>dans</strong> l’atmosphère par des réactions chimiques comp<strong>le</strong>xes. Le plus connudes polluants secondaires est l’ozone troposphérique, caractéristique de la pollution de l’atmosphère en milieuurbain. Les oxydes d’azote et divers hydrocarbures en contact avec la lumière solaire enc<strong>le</strong>nchent des réactionsenchaîne pour produire des substances oxydantes, l’ozone étant la plus répandue: Hydrocarbures + Oxydesd’azote + lumière solaire = O 3 + brouillard photochimique.La pollution de l’air est un problème majeur <strong>dans</strong> toutes <strong>le</strong>s grandes agglomérations du monde. Bien que lamajeure partie des vil<strong>le</strong>s industrialisées connaissent des pics de pollution, Pékin, Manil<strong>le</strong>, Bangkok, Mexico,Jakarta, Le Caire, Buenos Aires et Rio de Janeiro ont rejoint la liste des pô<strong>le</strong>s urbains <strong>le</strong>s plus pollués du monde.Les polluants de l’air susceptib<strong>le</strong>s de se trouver <strong>dans</strong> la plupart des grandes agglomérations constituent des“critères de pollution”. La concentration de ces polluants varie en fonction de l’activité industriel<strong>le</strong>, de l’intensitéde la circulation routière, des conditions climatiques, et de l’utilisation de technologies de contrô<strong>le</strong> des pollutions.L’Organisation mondia<strong>le</strong> de la santé, l’Union européenne et l’Agence pour la protection de l’environnement desÉtats-Unis ont classé <strong>le</strong>s composés suivants comme critères de pollution:• <strong>le</strong> monoxyde de carbone;• <strong>le</strong>s oxydes d’azote;• <strong>le</strong> dioxyde de soufre;• l’ozone troposphérique;• <strong>le</strong> PM-10 (particu<strong>le</strong> en suspension <strong>dans</strong> l’air de diamètre inférieur à10 microns, ou fumées noires);• <strong>le</strong> plomb.18 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONS1.6.6 Pourquoi l’industrie <strong>touristique</strong> doit-el<strong>le</strong> se sentir concernée par la pollution de l’air?Paradoxa<strong>le</strong>ment, la plupart des vil<strong>le</strong>s polluées du monde sont aussi et souvent d’importants lieux d’attraction<strong>touristique</strong>. Les vil<strong>le</strong>s sont des produits clés pour <strong>le</strong>s marchés <strong>touristique</strong>s de type courts séjours et week-ends. Deplus en plus de touristes sont conscients de la pollution urbaine de l’air.1.6.7 La réduction de la pollution de l’airLe point <strong>le</strong> plus important <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s stratégies nationa<strong>le</strong>s d’amélioration de la qualité de l’air est d’établir desnormes. Il existe deux catégories de normes sur la qualité de l’air: <strong>le</strong>s normes sur la qualité de l’air ambiant et <strong>le</strong>snormes sur <strong>le</strong>s rejets industriels.De manière généra<strong>le</strong>, la limite inférieure de référence des polluants est de 30 fois <strong>le</strong>ur taux <strong>dans</strong> l’air ambiantstandard. Cette limite prend en compte la possibilité de dilution des gaz <strong>dans</strong> l’atmosphère. La capacité de l’airenvironnant à dissiper <strong>le</strong>s émissions variera en fonction de la qualité de l’air ambiant, de la densité et de latempérature des effluents, de <strong>le</strong>urs débits, des origines de ces dégagements (immobi<strong>le</strong>s ou mobi<strong>le</strong>s), desconditions climatiques, etc. En clair, l’air environnant est d’autant 0plus pollué qu’il n’a plus la capacité de diluerla totalité d’une émission polluante.Les normes nationa<strong>le</strong>s sur la qualité de l’air sont périodiquement revues et modifiées. Par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s fuméesnoires (PM-1O), principa<strong>le</strong>ment dues aux combustions de charbon domestique, sont un problème récurrent enhiver. Avec l’avènement de l’é<strong>le</strong>ctricité et du gaz naturel pour <strong>le</strong> chauffage des habitations, et l’usage detechnologies propres <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s centra<strong>le</strong>s thermiques au charbon, <strong>le</strong>s PM-10 pourraient bientôt être retirées de laliste des critères de pollution <strong>dans</strong> la communauté européenne. Cependant, el<strong>le</strong>s demeurent un problème grave<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s agglomérations de l’est de l’Europe.1.7 Les déchetsLe terme “déchet” se rapporte aux matériaux qui ont été utilisés et qui ont été rejetés, soit parce qu’ils nefonctionnent plus, soit parce que <strong>le</strong>ur partie intéressante ou de va<strong>le</strong>ur <strong>le</strong>ur a été retirée. Les déchets sont générésde plusieurs façons. Leur composition et <strong>le</strong>ur volume sont largement fonction des habitudes de consommation etdes structures industriel<strong>le</strong>s et économiques du lieu. Les déchets ont un impact sur la qualité de l’air, lacontamination des sols et de l’eau, l’utilisation de l’espace, et la production d’odeurs, tous ces éléments pouvantinfluer sur notre qualité de vie.Afin de mieux visualiser <strong>le</strong>s quantités de déchets que nous générons, et <strong>le</strong>urs coûts financiers etenvironnementaux, il est important de prendre en compte la totalité du cyc<strong>le</strong> de vie des produits, et non seu<strong>le</strong>mentla période durant laquel<strong>le</strong> ceux-ci nous sont uti<strong>le</strong>s. Plutôt que de se contenter de regarder la quantité de déchetsaboutissant <strong>dans</strong> une décharge ou <strong>dans</strong> un incinérateur, l’analyse du cyc<strong>le</strong> de vie se veut une approche globa<strong>le</strong>:el<strong>le</strong> mesure la quantité d’énergie et de matériaux utilisés et <strong>le</strong>s déchets générés du moment de production jusqu’àla livraison des produits chez <strong>le</strong> consommateur. Cette approche sera exposée plus en détails <strong>dans</strong> la Partie 4.Chaque étape de la chaîne de production génère une forme spécifique de déchets. Chaque déchet produit requiertune solution particulière pour sa gestion. Les déchets sont généra<strong>le</strong>ment organisés en trois groupes selon qu’ilsaient été créés par:• l’extraction et la transformation des matières premières;• la fabrication et la production de produits (y compris <strong>le</strong>s matériaux de construction);• la distribution et la consommation de produits manufacturés.1.7.1 La nature des déchets solidesLes déchets solides peuvent être divisés en trois catégories:• Les déchets dangereux: Les déchets dangereux contiennent des produits chimiques toxiques et produisent dessous-produits dangereux lors de <strong>le</strong>ur combustion ou de <strong>le</strong>ur ensevelissement <strong>dans</strong> des décharges enfouies.adaptè par M. Satta et M. Perelli 19


DESTINATIONSLes déchets toxiques <strong>le</strong>s plus courants <strong>dans</strong> l’industrie du tourisme sont <strong>le</strong>s peintures, <strong>le</strong>s solvants, <strong>le</strong>s hui<strong>le</strong>s,<strong>le</strong>s batteries, et <strong>le</strong>s pesticides, tous ces produits représentant un risque sévère pour l’environnement si <strong>le</strong>urtraitement n’est pas approprié.• Les déchets biodégradab<strong>le</strong>s et non biodégradab<strong>le</strong>s: Les déchets biodégradab<strong>le</strong>s contiennent des matièresorganiques qui peuvent se dégrader avec <strong>le</strong> temps, être traitées et recyclées en des sous-produits uti<strong>le</strong>s telsque <strong>le</strong> biogaz et <strong>le</strong> compost. Par contre, <strong>le</strong>s déchets non biodégradab<strong>le</strong>s (texti<strong>le</strong>s, produits chimiques,caoutchouc, et plastique) ne partagent pas cette propriété. Le temps nécessaire à la biodégradation estfonction du type et de la nature des substances et peuvent s’étendre de quelques semaines à plusieurs années.Si <strong>le</strong>s déchets sont enfouis <strong>dans</strong> une décharge, <strong>le</strong> temps de décomposition peut être beaucoup plus long.• Les déchets combustib<strong>le</strong>s et non combustib<strong>le</strong>s: Les déchets combustib<strong>le</strong>s tels que <strong>le</strong> papier, <strong>le</strong>s hui<strong>le</strong>s usées,<strong>le</strong> caoutchouc, et <strong>le</strong> cuir, ont un pouvoir de chauffe é<strong>le</strong>vé, brû<strong>le</strong>nt faci<strong>le</strong>ment et libèrent de l’énergie lors de<strong>le</strong>ur combustion. Les déchets non combustib<strong>le</strong>s comme <strong>le</strong> verre, l’aluminium, et la plupart des déchetsorganiques (par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong>s restes de nourriture, <strong>le</strong>s déchets de jardin etc.) ont un pouvoir de chauffebeaucoup moins é<strong>le</strong>vé et ne sont pas faci<strong>le</strong>s à brû<strong>le</strong>r.1.7.2 Les impacts négatifs des déchetsUne grande partie des déchets générés par <strong>le</strong>s installations <strong>touristique</strong>s est éliminée illéga<strong>le</strong>ment, entraînant ainsiun danger pour la santé humaine, un bou<strong>le</strong>versement des habitats naturels, et la destruction de la beauté naturel<strong>le</strong>des sites. Ces impacts menacent la santé économique des installations et du lieu <strong>dans</strong> son intégralité. Il existeplusieurs types d’impacts sur <strong>le</strong>s systèmes naturels liés aux déchets solides, y compris:• Impact sur l’eau des sols: Une gestion inappropriée de l’élimination des déchets solides peut avoir un impactsur la qualité de l’eau et des sols;• Impact sur l’eau de surface: La migration des déchets solides des sites d’élimination peut aussi contaminer<strong>le</strong>s ressources d’eau, tel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong>s rivières, <strong>le</strong>s sources, <strong>le</strong>s étangs, et <strong>le</strong>s zones humides;• Impact sur la faune et la flore: Les déchets peuvent provoquer des dommages sur la faune et la flore. Parexemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s animaux peuvent s’étouffer avec des matières plastiques ayant fini <strong>le</strong>ur course <strong>dans</strong> <strong>le</strong>spâturages;• Impact sur <strong>le</strong>s zones côtières: Les zones côtières, et en particulier <strong>le</strong>s î<strong>le</strong>s, représentent souvent un défimajeur pour la gestion appropriée des déchets. Le manque d’espace destiné aux décharges enfouies a souventpour conséquence <strong>le</strong> largage des déchets <strong>dans</strong> la mer, ce qui n’est pas sans conséquence sur <strong>le</strong>s écosystèmesmarins. La multiplication d’algues ainsi provoquée entraîne une perte de la biodiversité en détruisant <strong>le</strong>szones de reproduction des espèces marines;• Impact sur <strong>le</strong> changement climatique: L’élimination et <strong>le</strong> traitement des déchets peut provoquer desémissions de gaz à effet de serre (GES), qui contribuent au changement climatique mondial. Le principal gazproduit par <strong>le</strong>s déchets est <strong>le</strong> méthane, qui est libéré par la décomposition des matières organiques <strong>dans</strong> <strong>le</strong>sdécharges. D’autres formes d’élimination des déchets produisent éga<strong>le</strong>ment des GES mais ceux-ci prennentgénéra<strong>le</strong>ment la forme de dioxyde de carbone (un GES moins puissant). Le recyclage des déchets lui-mêmeest responsab<strong>le</strong> d’émissions de GES (bien que cel<strong>le</strong>s-ci soient compensées par l’économie des énergiesfossi<strong>le</strong>s qu’il aurait été nécessaire d’utiliser pour obtenir de nouvel<strong>le</strong>s matières premières). La prévention et<strong>le</strong> recyclage des déchets permettent de lutter contre <strong>le</strong> changement climatique en réduisant la quantité de gazà effet de serre libérée et en économisant l’énergie (Environmental Protection Agency).Source:A Manual for Water and Waste Management: What the Tourism Industry Can Do To Improve Its Performance, 2003, UNEPhttp://www.uneptie.org/PC/tourism/library/waste_manual.htm1.7.3 Pourquoi l’industrie <strong>touristique</strong> devrait-el<strong>le</strong> se sentir concernée par <strong>le</strong>s déchets?La plupart des activités <strong>touristique</strong>s (chambres, cuisines, restaurants, blanchisseries, bureaux, jardins, et sal<strong>le</strong>s deconférence) génèrent de larges quantités de déchets solides qui, si el<strong>le</strong>s ne sont pas adéquatement gérées, peuvent20 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONSavoir de graves conséquences écologiques, notamment provoquer des maladies, ou avoir un impact négatif surl’esthétisme des sites. Il est urgent, <strong>dans</strong> bien des lieux de destination, que <strong>le</strong>s hôtels, chambres d’hôtes,restaurants, et terrains de golf réduisent <strong>le</strong>ur production de déchets, protègent l’environnement, et répondent à lademande croissante des consommateurs en faveur d’installations respectueuses de l’environnement. Lesopportunités de réduction des déchets ont pour but d’apporter des bénéfices à long terme aux installations<strong>touristique</strong>s et à <strong>le</strong>urs lieux d’implantation, notamment une réduction des coûts, une plus grande facilitéd’exploitation, la protection de l’environnement, une amélioration de l’image de l’entreprise et de la qualité deservice.1.7.4 La réponse internationa<strong>le</strong> à la gestion des déchetsLa gestion des déchets solides et <strong>le</strong>s égouts sont des sujets traités <strong>dans</strong> <strong>le</strong> Chapitre 21de l’Agenda 21, quireconnaît que: “la gestion écologiquement rationnel<strong>le</strong> des déchets était l’un des problèmes écologiques <strong>le</strong>s plusimportants pour la préservation de la qualité de l’environnement terrestre”.Au Sommet mondial sur <strong>le</strong> développement durab<strong>le</strong>, en 2002, <strong>le</strong>s gouvernements ont réaffirmé l’importance d’unegestion adéquate des déchets solides, et demandé qu’une attention particulière soit portée à la prévention et à laproduction minima<strong>le</strong> de déchets ainsi qu’à la réutilisation et au recyclage. Ils ont éga<strong>le</strong>ment appelé à la mise enplace d’installations pour l’élimination des déchets respectueuses de l’environnement, y compris d’unetechnologie permettant la transformation des déchets en énergie.La Convention de Bâ<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> des mouvements transfrontaliers de déchets dangereux et de <strong>le</strong>urélimination est entrée en vigueur en 1992. Au titre de cette Convention, <strong>le</strong>s pays exportateurs sont contraints des’assurer que <strong>le</strong> pays importateur gère <strong>le</strong>s déchets dangereux <strong>dans</strong> <strong>le</strong> respect de l’environnement. La Conventionde Bâ<strong>le</strong> oblige <strong>le</strong>s États signataires (au nombre de 151 en décembre 2002) à:• Réduire au minimum la production de déchets dangereux;• Assurer la mise en place d'installations adéquates d’élimination des déchets;• Contrô<strong>le</strong>r et réduire <strong>le</strong>s mouvements transfrontaliers de déchets dangereux;• Assurer une gestion des déchets respectueuse de l’environnement;• Prévenir et punir <strong>le</strong> trafic illégal des déchets.1.8 Les produits chimiquesLe développement économique s’accompagne fréquemment d’une utilisation accrue de produits chimiques, quipeuvent jouer un rô<strong>le</strong> important <strong>dans</strong> l’amélioration de la qualité de vie, y compris l’éradication de maladies,l’approvisionnement en eau potab<strong>le</strong>, et la lutte contre la faim. En même temps, une gestion appropriée desproduits chimiques est essentiel<strong>le</strong> à une gestion durab<strong>le</strong> de l’environnement qui, el<strong>le</strong>-même, est essentiel<strong>le</strong> audéveloppement durab<strong>le</strong> <strong>dans</strong> son ensemb<strong>le</strong>. Il est de plus en plus reconnu qu’atteindre <strong>le</strong>s Objectifs du Millénairepassera par une gestion durab<strong>le</strong> des déchets.Il existe deux types de produits chimiques dangereux présentant un risque à long terme pour <strong>le</strong>s espèces vivantes,<strong>le</strong>s écosystèmes, et même la santé humaine. Il s’agit des polluants organiques persistants (POP) et des métauxlourds. Les polluants organiques persistants (POP) sont des produits chimiques qui:• sont extrêmement stab<strong>le</strong>s et persistent <strong>dans</strong> l’environnement;• se concentrent <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s organismes et chaînes alimentaires par bioaccumulation;• sont toxiques pour <strong>le</strong>s êtres humains et <strong>le</strong>s animaux et ont des effets chroniques tels que <strong>le</strong> dérèg<strong>le</strong>mentdes systèmes reproductifs, immunitaires, et endocriniens, tout en étant éga<strong>le</strong>ment carcinogènes;• sont transportés <strong>dans</strong> l’environnement sur de grandes distances jusqu’à atteindre des régions trèséloignées de <strong>le</strong>ur point d’origine.La plupart des métaux lourds concernés sont <strong>le</strong> mercure, <strong>le</strong> cadmium, et <strong>le</strong> plomb. Ces trois métaux deviennenttoxiques à des concentrations guère plus é<strong>le</strong>vées que cel<strong>le</strong>s trouvées <strong>dans</strong> l’environnement naturel. On supposequ’ils sont éga<strong>le</strong>ment présents <strong>dans</strong> certaines régions de l’Arctique à des concentrations qui pourraient s’avéreradaptè par M. Satta et M. Perelli 21


DESTINATIONSdangereuses à la fois pour l’environnement et pour la santé humaine. Par ail<strong>le</strong>urs, l’Arctique est aussi unréceptac<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s métaux lourds générés <strong>dans</strong> d’autres régions de l’hémisphère nord, ceux-ci étant charriés pardes particu<strong>le</strong>s en suspension <strong>dans</strong> l’air polaire froid.Sources:Background papers for the ministerial-<strong>le</strong>vel consultations on energy and environment for development, chemicalsmanagement as well as tourism and the environment, 2006, Conseil d’administration du Programme des Nations Uniespour l’environnement.http://www.unep.org/GC/GCSS-IX/DOCUMENTS/K0583555-GCSS-IX-9-Add2.docReducing and eliminating the use of Persistent Organic Pesticides: Guidance on alternative strategies for sustainab<strong>le</strong>pest and vector management, UNEP-FAO-OMShttp://www.who.int/water_sanitation_health/resources/pesticides/en/1.8.1 Pourquoi l’industrie <strong>touristique</strong> devrait-el<strong>le</strong> se sentir concernée par <strong>le</strong>s produits chimiques?Les produits chimiques sont utilisés de façon quotidienne <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s installations <strong>touristique</strong>s. Les hôtels etl’industrie du tourisme utilisent des CFC, des halons, et autres substances détruisant l’ozone (ODS) pour diversesutilisations, y compris pour la climatisation des chambres, des zones publiques, et des véhicu<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s réfrigérateurset congélateurs des cuisines, <strong>le</strong>s aérosols des produits ménagers, et l’équipement anti-incendies. Une utilisationexcessive, et un stockage ou une élimination inadaptée des produits chimiques et d’autres déchets dangereux <strong>dans</strong><strong>le</strong>s opérations quotidiennes peut donner lieu à une pollution et une contamination des ressources<strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s loca<strong>le</strong>s.L’utilisation de pesticides, de fertilisants et d’herbicides pour l’entretien du jardin et <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> de la proliférationdes insectes peut entraîner une contamination toxique des rivières, des eaux côtières et des eaux souterraines. Lesproduits chimiques utilisés pour <strong>le</strong> ménage et l’entretien des chambres ou des lieux destinés aux activitésrécréatives, <strong>le</strong>s piscines par exemp<strong>le</strong>, peuvent s’infiltrer <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s sols et <strong>le</strong>s sources d’approvisionnement en eau etpeuvent devenir une menace pour la santé humaine. Les fuites de CFC et de HCFC des réfrigérateurs, desclimatiseurs, et d’autres équipements de refroidissement, ainsi que <strong>le</strong>s produits chimiques utilisés pour <strong>le</strong>nettoyage à sec, ou <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s aérosols, <strong>le</strong>s extincteurs, et <strong>le</strong>s mousses diverses participent aussi à la destruction dela couche d’ozone.Conseil pratiqueDes moustiquaires – comme cel<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>s fenêtres de cette hutte en Afrique – sont une façon peu coûteuse deréduire <strong>le</strong> besoin en sprays et produits chimiques pour <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> des moustiques.Source:Africa Environment Outlook 2, Our Environment, Our Wealth, 2006, UNEPhttp://www.unep.org/DEWA/Africa/docs/en/AEO2_Our_Environ_Our_Wealth.pdfChapitre 11: http://www.unep.org/DEWA/Africa/docs/en/aeo-2/chapters/aeo-2_ch11_CHEMICALS.pdf1.8.2 La réponse internationa<strong>le</strong> à la gestion des produits chimiquesLa gestion des produits chimiques est depuis longtemps un domaine de coopération internationa<strong>le</strong>, bien que <strong>le</strong>consensus mondial pour une gestion systématique n’ait abouti qu’en 2004 avec la mise en place de troisinstruments de contrô<strong>le</strong> de la vente et des mouvements des produits chimiques.Un des objectifs fixés lors du Sommet mondial sur <strong>le</strong> développement durab<strong>le</strong> est d’aboutir, avant 2020, à uneutilisation et une production de produits chimiques réduisant au minimum <strong>le</strong>s risques <strong>le</strong>s plus significatifs pour lasanté humaine et pour l’environnement. Les travaux <strong>dans</strong> ce domaine se sont intensifiés en 2004. Deux accordsmajeurs sont entrés en vigueur en tant qu’instruments normatifs mondiaux et juridiquement contraignants visant àrégu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> cyc<strong>le</strong> de vie des produits chimiques.22 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONS• la Convention de Rotterdam sur la procédure de consentement préalab<strong>le</strong> en connaissance de cause (PIC)applicab<strong>le</strong> à certains produits chimiques et pesticides dangereux faisant l’objet d’un commerce internationa<strong>le</strong>st entrée en vigueur <strong>le</strong> 24 février;• la Convention de Stockholm sur <strong>le</strong>s polluants organiques persistants (POP) est entrée en vigueur <strong>le</strong> 17 mai.Ces deux instruments viennent s’ajouter à la Convention de Bâ<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> des mouvements transfrontaliersde déchets dangereux et de <strong>le</strong>ur élimination en tant qu’accords complémentaires, qui étendent de façonsignificative <strong>le</strong> cadre légal du mouvement et de l’utilisation des produits chimiques.En 2004, des efforts ont éga<strong>le</strong>ment été entrepris pour lier <strong>le</strong>s éléments importants du cyc<strong>le</strong> de vie des produitschimiques à un modè<strong>le</strong> cohérent de gestion afin d’assurer un futur plus sûr. Depuis 2003, <strong>le</strong>s organisationsinternationa<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s gouvernements, et <strong>le</strong>s parties prenantes se sont attelés à définir une “Approche stratégique dela gestion internationa<strong>le</strong> des produits chimiques” (SAICM) visant à soutenir <strong>le</strong>s synergies et la coordination entre<strong>le</strong>s instruments normatifs et <strong>le</strong>s agences.La SAICM a été adoptée en février 2006. Cette “approche stratégique” vient en soutien à l’objectif fixé lors duSommet mondial sur <strong>le</strong> développement durab<strong>le</strong> de Johannesburg, en 2002, d’aboutir, avant 2020, à une utilisationet une production de produits chimiques réduisant au minimum <strong>le</strong>s risques <strong>le</strong>s plus significatifs pour la santéhumaine et pour l’environnement.adaptè par M. Satta et M. Perelli 23


DESTINATIONSBibliographie et <strong>le</strong>ctures recommandées, Partie 1 A Manual for Water and Waste Management: What the Tourism Industry Can Do To Improve Its Performance, 2003,Programme des Nations Unies pour l’environnement.http://www.uneptie.org/PC/tourism/library/waste_manual.htm Africa Environment Outlook 2, Our Environment, Our Wealth, 2006, UNEP Assessing Human Vulnerability to Environmental Change- Concepts. Issues, Methods and Case Studies, 2003, UNEP-DEWA Beginner’s Guide to the Convention, 2002, UNEP-UNFCCwww.unfcc.int Climate Change and its Impacts in Tourism, 1999, WWFhttp://www.panda.org Conservation Internationalhttp://www.biodiversityhotspots.org La Convention sur la diversité biologiquehttp://www.cbd.int/convention/default.shtml Série: GEO Yearbook Global Environment Outlook Yearbook, UNEP, 2000 Global Environment Outlook Yearbook, UNEP, 2004/5 Global Environment Outlook Yearbook, UNEP, 2006 Global Environment Outlook Yearbook, UNEP, 2007http://www.unep.org/geo/yearbook/yb2007/series.asp Global Chal<strong>le</strong>nge Global Opportunity: Trends in Sustainab<strong>le</strong> Development, United Nations Department of Economicand Social Affairs for the World Summit on Sustainab<strong>le</strong> Development, 2002http://www.un.org/esa/sustdev/publications/critical_trends_report_2002.pdf La Conférence mondia<strong>le</strong> sur l’écotourisme 2007http://www.ecotourismglobalconference.org/ Climate Change: Latest News and Publicationshttp://www.panda.org How the Hotel and Tourism Industry can Protect the Ozone Layer, 1998, UNEPhttp://www.unep.fr/pc/tourism/library/ozone.htm Vers un tourisme durab<strong>le</strong>: Guide à l’usage des décideurs, Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE),2005http://www.uneptie.org/pc/tourism/library/A%20Guide%20for%20Policy%20Makers.htm One Planet Many Peop<strong>le</strong>: Atlas of Our Changing Environment, 2005, UNEPhttp://www.na.unep.net/OnePlanetManyPeop<strong>le</strong>/chapters.html Our Planet: The Magazine of the United Nations Environment Programme, “Renewab<strong>le</strong> Energy”, Volume 16, No.4http://www.unep.org/PDF/OurPlanet/op_english_16v4.pdf Rapport du Sommet mondial sur <strong>le</strong> développement durab<strong>le</strong> (WSSD), Johannesburg, Afrique du Sud, 2002, NationsUnies Stand still or move c<strong>le</strong>an, UNEP et UE, 2005 The State of Food Insecurity in the World 2004: Monitoring progress towards the World Food Summit and Mil<strong>le</strong>nniumDevelopment Goalsftp://ftp.fao.org/docrep/fao/007/y5650e/y5650e00.pdf Tourism and Biodiversity: Mapping Tourism’s Global Footprint, 2003, UNEP –CIhttp://www.unep.org/PDF/Tourism_and_biodiversity_report.pdf Trends in Sustainab<strong>le</strong> Development, 2006, United Nationshttp://www.un.org/esa/sustdev/publications/trends2006/trends_rpt2006.pdf Vital Waste Graphics, 2002, UNEPhttp://www.grid.unep.ch/waste/html_fi<strong>le</strong>/10-11_waste_cyc<strong>le</strong>.html World Heritage Alliance with Expediahttp://www.worldheritagealliance.org24 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONS2.Tourisme, hôtel<strong>le</strong>rie et environnement: impacts et solutions2.1 Les effets bénéfiques du tourisme et de l’hôtel<strong>le</strong>rie sur l’environnementLe tourisme est responsab<strong>le</strong> de la protection de vastes zones d’habitat naturel. La vie sauvage, <strong>le</strong>s réservesforestières, et <strong>le</strong>s paysages remarquab<strong>le</strong>s ont d’abord été préservés pour <strong>le</strong>ur attractivité <strong>touristique</strong>. SelonL’Union mondia<strong>le</strong> pour la nature (UICN), plus de 100.000 réserves naturel<strong>le</strong>s auraient été créées de par <strong>le</strong> monde.Le tourisme est un élément essentiel pour la conservation des monuments historiques, <strong>le</strong>s sites archéologiques, <strong>le</strong>sbâtiments anciens, et <strong>le</strong>s monuments à va<strong>le</strong>ur religieuse ou culturel<strong>le</strong>. L’Europe, avec son riche patrimoine et ladiversité de ses monuments, de ses églises, de ses cités, et de ses villages est peut être <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur exemp<strong>le</strong> aumonde pour la conservation d’un patrimoine à des fins <strong>touristique</strong>s. Non seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> tourisme a-t-il initié ladéfense de l’environnement, mais il fournit aussi des revenus pour y parvenir.2.1.1 Contributions financièresContributions financières directes: Le tourisme peut contribuer de façon directe à la conservation des zones ethabitats sensib<strong>le</strong>s. Les recettes générées par <strong>le</strong>s ventes de bil<strong>le</strong>ts et d’autres sources similaires peuvent êtreréinjectées spécifiquement <strong>dans</strong> la protection et la gestion des zones sensib<strong>le</strong>s. Une participation spécia<strong>le</strong> aux fraisd’exploitation peut éga<strong>le</strong>ment être demandée aux touristes et tour-opérateurs.Contribution aux revenus du gouvernement: Certains gouvernements extraient des revenus de sources indirectes,voire même étrangères aux parcs et zones de conservation. Des taxes d’utilisation, <strong>le</strong>s impôts sur <strong>le</strong> revenu, destaxes sur <strong>le</strong>s ventes ou la location d’équipement récréatif, et <strong>le</strong>s droits perçus sur l’octroi de licences pour desactivités tel<strong>le</strong>s que la chasse et la pêche peuvent fournir aux gouvernements des fonds nécessaires à la gestion desressources naturel<strong>le</strong>s. Ces recettes peuvent être utilisées pour des programmes ou activités généra<strong>le</strong>s deconservation, tels que <strong>le</strong> paiement des salaires des gardes du parc et pour l’entretien du site.En théorie au moins, une large partie des recettes sur des sites culturels et des parcs naturels est réinjectée <strong>dans</strong>l’aménagement de l’environnement. Les fonds issus du tourisme peuvent être éga<strong>le</strong>ment utilisés pour larénovation de vieux bâtiments, qui pourraient servir plus tard à des infrastructures <strong>touristique</strong>s et hôtelières. Lesbâtiments de tail<strong>le</strong> importante peuvent être aménagés en hôtels, en musées ou en centres de conférence, alors quede plus petites maisons, caves ou entrepôts peuvent être convertis en gîtes, chambres d’hôtes, bars, et restaurants.Les vieux sites industriels (moulins ou usines par exemp<strong>le</strong>) et historiques (maisons célèbres, prisons, châteaux)sont autant de lieux d’attrait pour <strong>le</strong>s visiteurs.2.1.2 Amélioration de la gestion <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>Une bonne gestion des établissements et installations <strong>touristique</strong>s, et en particulier des hôtels, peut augmenter <strong>le</strong>sbénéfices des zones naturel<strong>le</strong>s. Mais ceci requiert, en amont, une organisation minutieuse pour un développementcontrôlé, basé sur une analyse des ressources <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s de chaque zone. L’organisation et laplanification permettent de se décider sur un choix en cas d’utilisations contraires possib<strong>le</strong>s, ou d’identifier desmoyens de <strong>le</strong>s rendre compatib<strong>le</strong>s. Dans <strong>le</strong> cas du développement du tourisme, une bonne organisation en amontpermet de prévenir des erreurs dommageab<strong>le</strong>s et coûteuses et d’éviter une détérioration graduel<strong>le</strong> des atoutsenvironnementaux qui nuirait à terme au tourisme.Dans de nombreuses parties du monde, <strong>le</strong> tourisme a permis l’introduction de moyens de gestion et de contrô<strong>le</strong>pour maintenir la qualité de l’environnement, et de permettre aux clients de vivre une expérience satisfaisante. Detel<strong>le</strong>s mesures prennent la forme de permis de construire, d’autorisations administratives incluant des critèresadaptè par M. Satta et M. Perelli 25


DESTINATIONSLe tourisme a tout intérêt à maintenir la qualité de l’environnement puisqu’el<strong>le</strong> constitue pour ce <strong>secteur</strong> uneressource essentiel<strong>le</strong>. Un environnement propre et sain est vital pour <strong>le</strong> succès du tourisme. Partout <strong>dans</strong> <strong>le</strong>monde, des côtes asiatiques, des Caraïbes, de la Méditerranée aux parcs nationaux africains et aux stations de skide l’Amérique du Nord et d’Europe, la dégradation de l’environnement provoquée par <strong>le</strong> tourisme continue degénérer des pertes financières.Personne ne veut al<strong>le</strong>r sur des plages dont <strong>le</strong>s eaux sont polluées, ni voir des paysages bétonnés, ni se promener<strong>dans</strong> des parcs couverts de déchets et d’emballages. La chute du nombre de visiteurs entraîne cel<strong>le</strong> des prix puisdes profits. Les prix baissent d’autant plus que la concurrence entre opérateurs est rude. Les fonds disponib<strong>le</strong>spour l’entretien, <strong>le</strong>s réparations ou la gestion des déchets ne sont alors pas suffisants et <strong>le</strong>s impacts surl’environnement continuent d’aggraver la situation. De piètres installations et une faib<strong>le</strong> qualité de serviceréduisent l’attractivité des destinations et la demande continue de chuter. Pour mettre un terme à ce cerc<strong>le</strong> vicieux,l’amélioration de la qualité de l’environnement devient vita<strong>le</strong>.Question courante: Qu’est-ce qu’un impact sur l’environnement?Un impact sur l’environnement est l’évolution d’un paramètre de l’environnement (ou d’un milieu) résultant d’une activitédonnée, comparé au niveau qu’aurait atteint ce paramètre si l’activité en question n’existait pas. Par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s impactsd’un port de plaisance sur l’environnement provoquent des modifications de l’écosystème du lagon, sous l’effet del’ancrage, des carburants, des eaux usées, et des autres rejets chimiques des bateaux. Ces changements sont aussi lapollution de l’eau, la mort de certaines espèces marines, et <strong>le</strong>s nuisances sonores.Ces effets sont donc à comparer aux évolutions qui auraient naturel<strong>le</strong>ment eu lieu <strong>dans</strong> <strong>le</strong> même lagon si <strong>le</strong> port de plaisancen’avait pas été construit comme une sédimentation progressive et l’évolution de la végétation marine vers cel<strong>le</strong> d’une zonehumide ou de fortes marées qui auraient déplacé et renouvelé <strong>le</strong>s éléments nutritifs entretenant l’écosystème du lagon.Comme cet exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong> montre, <strong>le</strong>s impacts sur l’environnement doivent être considérés sur une zone spécifique et pour unepériode précise. Les impacts sur l’environnement peuvent être directs ou indirects. Les impacts directs sont ceux causésdirectement par une activité donnée; l’impact indirect étant l’ “effet bou<strong>le</strong> de neige” ou <strong>le</strong> résultat de ce premier.Les effets néfastes du tourisme apparaissent lorsque l’utilisation du lieu par <strong>le</strong>s visiteurs excède la capacité dumilieu naturel à absorber <strong>le</strong>s perturbations engendrées. Le tourisme incontrôlé représente une menace potentiel<strong>le</strong>pour de nombreuses zones naturel<strong>le</strong>s à travers <strong>le</strong> monde. Les effets du tourisme et de l’hôtel<strong>le</strong>rie sur <strong>le</strong>s troisprincipa<strong>le</strong>s formes de milieux naturels (eau, sol, air), ainsi que d’autres problèmes qui <strong>le</strong>ur sont associés, serontévoqués <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s paragraphes suivants. L’exposé prendra à la fois en compte <strong>le</strong>s impacts de la construction deséquipements et des infrastructures, et <strong>le</strong>s impacts engendrés par <strong>le</strong>ur utilisation et <strong>le</strong>ur occupation.2.2.1 Les impacts du tourisme sur la qualité de l’airAvec plus de 842 millions de voyageurs internationaux, et un nombre encore plus é<strong>le</strong>vé de voyageurs nationaux,<strong>le</strong>s transports routiers, aériens et ferroviaires, contribuent grandement à la pollution de l’air et aux problèmesglobaux de l’environnement tels que <strong>le</strong> réchauffement de la planète, <strong>le</strong> changement climatique et <strong>le</strong>s brouillardsphotochimiques. Le trafic routier apporte son lot de bruit, d’encombrement et d’émission de particu<strong>le</strong>s, desproblèmes aggravés <strong>dans</strong> beaucoup de vil<strong>le</strong>s par <strong>le</strong> mauvais entretien des systèmes d’échappement. Cela vaut lapeine de remarquer que <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s vil<strong>le</strong>s <strong>touristique</strong>s tel<strong>le</strong>s que, par exemp<strong>le</strong>, Bangkok, Paris, Rome, Mexico,New York, Athènes ou Manil<strong>le</strong>, figurent aussi sur la liste des agglomérations dont la qualité d’air est médiocre.Le transport est aussi un important aspect à considérer lors de la construction des infrastructures <strong>touristique</strong>s. Lesmatériaux de construction, <strong>le</strong>s machines, <strong>le</strong> mobilier, et l’agencement doivent être transportés vers <strong>le</strong>s sites et <strong>le</strong>sdéchets de construction doivent être éliminés. Une fois en exploitation, <strong>le</strong>s entreprises contribuent directement àla pollution de l’air, via l’utilisation du pétro<strong>le</strong>, de substances détruisant la couche d’ozone 1 , et l’achat de produitset des services devant être transportés sur de longues distances. Dans nombre de pays l’é<strong>le</strong>ctricité est produitegrâce à la combustion d’énergies fossi<strong>le</strong>s comme <strong>le</strong> pétro<strong>le</strong>. Grosse consommatrice d’é<strong>le</strong>ctricité, l’hôtel<strong>le</strong>riecontribue ainsi à la pollution de l’air.adaptè par M. Satta et M. Perelli 27


DESTINATIONSLes émissions gazeuses de l’aviation, en particulier d’oxydes d’azote, ont un impact encore plus important carproduites à haute altitude. Les retards aériens, <strong>le</strong>s encombrements <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s aéroports, et <strong>le</strong>s largages de carburant(même s’ils sont rares) contribuent éga<strong>le</strong>ment à la pollution de l’air.2.2.2 Les impacts du tourisme sur <strong>le</strong>s ressources naturel<strong>le</strong>sLes impacts du tourisme sur l’eauL’industrie <strong>touristique</strong> n’est pas la seu<strong>le</strong> source de pollution de l’eau. Cependant, à l’inverse de beaucoup d’autresindustries, des rivières propres, des côtes, et des lacs où <strong>le</strong>s gens peuvent se baigner, nager, naviguer, et pêchersont essentiels pour la qualité du tourisme. Dans beaucoup de stations du monde, <strong>le</strong> tourisme produit des eauxusées non traitées, des déchets, et des fuites d’hydrocarbures et de produits chimiques provenant des bateaux deplaisance qui engendrent de sérieux impacts sur <strong>le</strong>s milieux aquatiques.L’eau, et en particulier l’eau potab<strong>le</strong>, est une des ressources naturel<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s plus sensib<strong>le</strong>s. L’industrie du tourismefait en règ<strong>le</strong> généra<strong>le</strong> une trop grande consommation d’eau pour <strong>le</strong>s hôtels, <strong>le</strong>s piscines, <strong>le</strong>s terrains de golf, et laconsommation en eau des touristes eux-mêmes. Ceci peut donner lieu à des pénuries d’eau et à une baisse oudégradation des réserves, tout en générant simultanément une plus grande production d’eaux usées.Dans <strong>le</strong>s régions plus sèches, tel<strong>le</strong>s que la région méditerranéenne, <strong>le</strong> problème de la pénurie d’eau estparticulièrement inquiétant. Les touristes ont tendance à consommer plus d’eau durant <strong>le</strong>s vacances qu’ils n’enconsommeraient chez eux, dû à la cha<strong>le</strong>ur du climat. La quantité d’eau consommée par personne peut ainsiatteindre 440 litres par jour – soit presque <strong>le</strong> doub<strong>le</strong> de que ce qu’un habitant d’une vil<strong>le</strong> espagno<strong>le</strong> moyenneutiliserait.L’entretien des terrains de golf entame aussi fortement <strong>le</strong>s ressources en eau. Au cours des dernières années, lapopularité du golf a augmenté, multipliant rapidement <strong>le</strong> nombre de terrains. Les terrains de golf requièrentd’énormes quantités d’eau au quotidien et, venant se greffer à d’autres causes d’extraction excessive d’eau, cecipeut engendrer une pénurie des ressources en eau. Si l’eau provient de puits, un pompage excessif peut provoquerune intrusion d’eau saline <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s nappes phréatiques. Les terrains de golf sont de plus en plus souvent situés<strong>dans</strong> ou à proximité de zones protégées ou de zones <strong>dans</strong> <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s ressources sont limitées, ce qui ne faitqu’exacerber <strong>le</strong>ur impact sur <strong>le</strong> milieu naturel.Les ressources loca<strong>le</strong>sLe tourisme peut générer de grandes pressions sur <strong>le</strong>s ressources loca<strong>le</strong>s tel<strong>le</strong>s que l’énergie, la nourriture, etd’autres matières premières qui ne sont souvent que disponib<strong>le</strong>s en quantité limitée. L’augmentation del’extraction et du transport de ces ressources accentue <strong>le</strong>s effets néfastes associés à <strong>le</strong>ur exploitation. Étant donnéla nature saisonnière de l’industrie du tourisme, de nombreuses destinations voient <strong>le</strong>ur population se multiplierpar dix en p<strong>le</strong>ine saison. La pression exercée sur <strong>le</strong>s ressources est alors particulièrement forte afin de couvrir <strong>le</strong>sbesoins de confort, souvent é<strong>le</strong>vés, des touristes (chauffage, eau chaude, etc.).Les problèmes liés à l’occupation des solsL’hôtel<strong>le</strong>rie est souvent tenue pour responsab<strong>le</strong> de l’expansion urbaine désordonnée et de l’utilisation pour sondéveloppement d’espaces naturels intacts, comme <strong>le</strong>s mangroves, <strong>le</strong>s montagnes, et <strong>le</strong>s forêts. En même tempsque <strong>le</strong> tourisme peut apporter l’eau, l’énergie, et <strong>le</strong>s infrastructures de transport à des zones qui en seraientdénuées, il crée aussi une compétition avec l’utilisation traditionnel<strong>le</strong> des sols tel<strong>le</strong>s que l’agriculture, la pêche, etl’exploitation forestière. Le développement des stations <strong>touristique</strong>s soumet d’ail<strong>le</strong>urs <strong>le</strong>s mangroves, <strong>le</strong>s forêts, et<strong>le</strong>s montagnes à une pression constante. Les récifs coralliens et <strong>le</strong>s forêts sont en plus exploités comme sourced’approvisionnement en matériaux de construction. Tout cela mène à la dégradation des sols et à la perte debiodiversité.28 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONSDes conflits relatifs à l’utilisation des terres peuvent être observés <strong>dans</strong> beaucoup de régions côtières, où <strong>le</strong>sindustries de la pêche se sont opposées avec véhémence au développement <strong>touristique</strong>. Leurs arguments étaientque <strong>le</strong> tourisme détruit non seu<strong>le</strong>ment l’environnement côtier et la pêche hauturière, mais ne fournit par ail<strong>le</strong>ursque de maigres revenus.Les effets de la pollution de l’eau:• Le rejet d’eaux usées peu ou pas traitées dissémine des agents pathogènes réel<strong>le</strong>ment dangereux pour la santé humaine.Effectuer ces mêmes rejets <strong>dans</strong> l’eau de mer ne résout rien puisque la salinité de l’eau empêche la dégradation naturel<strong>le</strong>des déchets organiques par <strong>le</strong>s bactéries;• Le choléra, la typhoïde, la dysenterie, l’hépatite, et certaines maladies de peau et des yeux peuvent être transmis parl’eau contaminée, <strong>le</strong>s poissons, et toute sorte de produits de la mer;• Les effluents et <strong>le</strong>s déchets rejetés en eaux profondes sont souvent refoulés sur <strong>le</strong> littoral, ce qui cause inévitab<strong>le</strong>mentnon seu<strong>le</strong>ment une gêne visuel<strong>le</strong> mais aussi des dégâts sur la vie aquatique;• Les rejets d’eaux usées et de déchets apportent à l’eau des éléments nutritifs, accélérant <strong>le</strong> phénomène d'eutrophisation.La croissance excessive des plantes a un effet sur la concentration d’oxygène dissous, ce qui réduira la croissance et ladiversité des espèces d’invertébrés aquatiques et des poissons;• Les pertes de carburants et autres dégazages de cuve par <strong>le</strong>s bateaux de croisières et de plaisance peuvent provoquer lamort d’oiseaux et de toute forme de vie aquatique;• Les rejets de métaux lourds et de produits chimiques par <strong>le</strong>s navires de tourisme, <strong>le</strong>s ports de plaisance et <strong>le</strong>s autresbateaux, sont très toxiques pour la vie aquatique. Certains de ces produits chimiques sont stab<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> l’environnementet peuvent ainsi s’accumu<strong>le</strong>r <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s tissus graisseux de nombreuses espèces anima<strong>le</strong>s aquatiques et d’oiseaux enremontant la chaîne alimentaire;• L’érosion accroît <strong>le</strong> phénomène d’envasement, ce qui réduit l’oxygène dissous disponib<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s espèces anima<strong>le</strong>s etvégéta<strong>le</strong>s, ainsi que la quantité de lumière pénétrant l’eau;• Les prélèvements de coraux, de coquillages vivants et d’autres formes de vie pour la vente de souvenirs aux touristes ontde sérieux impacts sur l’écologie du littoral.La dégradation des solsUne mauvaise gestion des sols, associée à un choix de sites et modes de construction et de conception peudurab<strong>le</strong>s ou mal pensés, provoque l’érosion des sols, des glissements de terrains, et des inondations. Par exemp<strong>le</strong>,<strong>dans</strong> beaucoup de régions côtières, <strong>le</strong>s équipements <strong>touristique</strong>s en front de mer ont fait augmenter ces risquessuite à la disparition des protections naturel<strong>le</strong>s, notamment <strong>le</strong>s dunes et <strong>le</strong> couvert végétal. Des murs et barragesont souvent été construits <strong>dans</strong> <strong>le</strong> but de stopper l’érosion, mais ces structures n’ont fait qu’aggraver <strong>le</strong>sproblèmes qu’el<strong>le</strong>s entendaient combattre. Par ail<strong>le</strong>urs, la construction de décharges enfouies pour l’éliminationdes déchets peut provoquer la contamination des sols.La dégradation de la végétationLa construction induit souvent des terrassements, <strong>le</strong> défrichement de la terre, <strong>le</strong> remblaiement, <strong>le</strong> dragage, et <strong>le</strong>nivel<strong>le</strong>ment des sols, entraînant la destruction partiel<strong>le</strong> voire tota<strong>le</strong> de la végétation du site. Cela interromptsérieusement <strong>le</strong>s cyc<strong>le</strong>s naturels des écosystèmes environnants. Les impacts indirects sont l’érosion, la disparitiond’espèces, la pollution des cours d’eau, <strong>le</strong>s risques d’incendies, et l’introduction d’espèces étrangères à la région.Le dépôt sauvage des déchets peut aussi affecter la végétation par des changements de l’équilibre des sols et enfaisant obstruction à l’air et la lumière. La végétation peut aussi être endommagée par <strong>le</strong>s activités <strong>touristique</strong>s:• Le campement, <strong>le</strong> piétinement, et <strong>le</strong> traçage des chemins peuvent mener à la dégradation de la couverturevégéta<strong>le</strong>, accentuant l’érosion et <strong>le</strong> <strong>le</strong>ssivage des sols. L’amp<strong>le</strong>ur des dégâts dépend de la vulnérabilité et dela pression exercée sur l’écosystème. Dans <strong>le</strong>s régions plates dont <strong>le</strong>s sols compacts portent un grand nombred’espèces de plantes vivaces, <strong>le</strong>s effets peuvent être minimes; mais sur <strong>le</strong>s collines et <strong>le</strong>s dunes la végétationest beaucoup plus vulnérab<strong>le</strong>. Le piétinement peut aussi avoir un effet négatif sur <strong>le</strong> système racinaire decertaines espèces, tels que <strong>le</strong>s séquoias redwood.• La cueil<strong>le</strong>tte permanente des f<strong>le</strong>urs, plantes, et autres champignons peut modifier la répartition des espèces.adaptè par M. Satta et M. Perelli 29


DESTINATIONS• Le fait de couper volontairement <strong>le</strong>s jeunes arbres pour stabiliser <strong>le</strong>s sentiers, de tail<strong>le</strong>r des mâts de tente oude faire du feu peut être désastreux pour l’écosystème. La suppression des jeunes arbres modifie la structured’âge de la communauté de plantes et <strong>le</strong> nombre d’arbres arrivant à maturité diminue.• Dans <strong>le</strong>s zones maritimes (eaux côtières, récifs, plages et rivages, eaux du large, terres immergées et lagons)de nombreuses activités <strong>touristique</strong>s se dérou<strong>le</strong>nt <strong>dans</strong> ou à proximité d’écosystèmes fragi<strong>le</strong>s. L’ancrage debateaux, la plongée en tuba ou sous-marine, la pêche sportive, <strong>le</strong> nautisme, et la navigation de plaisance fontpartie des activités pouvant cause une dégradation directe des écosystèmes marins, tels que <strong>le</strong>s récifscoralliens, et avoir un impact non négligeab<strong>le</strong> sur la protection des côtes et des pêcheries.• Puisque l’industrie du tourisme et de l’hôtel<strong>le</strong>rie continue de s’étendre aux régions naturel<strong>le</strong>s isolées, il estabsolument vital de mieux contrô<strong>le</strong>r ses effets sur la végétation car el<strong>le</strong> contribue à une perte de biodiversitéà l’échel<strong>le</strong> mondia<strong>le</strong>.Impacts sur la faune et la flore: Les visites, la photographie, et <strong>dans</strong> certains cas la chasse sont d’importantesactivités <strong>touristique</strong>s. Mais, au cours des trente dernières années, <strong>le</strong> tourisme est de toute évidence devenu victimede son propre succès. Le nombre toujours croissant d’hébergements <strong>touristique</strong>s, de terrains de camping et, parexemp<strong>le</strong>, de véhicu<strong>le</strong>s de safari, associé à la pression croissante de la population grandissante loca<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s parcset <strong>le</strong>s réserves naturel<strong>le</strong>s pour l’agriculture, la nourriture, et l’énergie dépassent <strong>le</strong>s capacités naturel<strong>le</strong>s de ceszones. Les effets du tourisme sur la vie sauvage sont <strong>le</strong>s suivants:• La perturbation des habitudes (mode d’alimentation, é<strong>le</strong>vage des petits) et des relations prédateur – proie estsurtout due aux véhicu<strong>le</strong>s des touristes qui suivent et traquent <strong>le</strong>s animaux afin de réussir un beau cliché. Lesécrivains naturalistes ont aussi décrit de nombreux cas où de jeunes animaux étaient fata<strong>le</strong>ment séparés de<strong>le</strong>urs mères par la pratique illéga<strong>le</strong> du hors-piste lors de safaris et ont éga<strong>le</strong>ment re<strong>le</strong>vé de nombreux cas oùdes touristes bruyants interrompaient la chasse de prédateurs.• La création de réserves a aidé certaines espèces à proliférer artificiel<strong>le</strong>ment. Ceci peut stimu<strong>le</strong>r <strong>le</strong>saffrontements et conduire à la destruction des habitats naturels. Par exemp<strong>le</strong>, au cours des dernières années,la population d’éléphants a considérab<strong>le</strong>ment augmenté <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s réserves d’Afrique centra<strong>le</strong> et du Sud. Ceslarges populations ont déraciné des arbres et détruit <strong>le</strong> couvert végétal, réduisant la nourriture disponib<strong>le</strong>pour d’autres espèces comme la girafe.• Les déchets générés par <strong>le</strong>s touristes et <strong>le</strong>s hôtels attirent <strong>le</strong>s rongeurs, <strong>le</strong>s oiseaux, et d’autres espèces, l’ourspar exemp<strong>le</strong>. Cela affecte non seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s modes d’alimentation des animaux mais modifie aussi lacomposition de la végétation environnante.• L’utilisation d’animaux pour la fabrication de souvenirs est interdite <strong>dans</strong> <strong>le</strong> monde entier, mais <strong>le</strong>braconnage continue de prospérer <strong>dans</strong> toutes <strong>le</strong>s parties du monde. Nul doute que cela continuera tant quepeaux, fourrures, cornes, coquil<strong>le</strong>s, queues, sabots, défenses, griffes, et animaux empaillés atteindront desprix records, et que <strong>le</strong>s revenus du tourisme ne profiteront pas à la population loca<strong>le</strong>. Tous ces impactsperturbent la croissance et la survie des espèces anima<strong>le</strong>s et, avec la destruction de la végétation, contribuentdirectement à la diminution de la biodiversité.2.2.3 Les impacts du tourisme sur la pollutionLe tourisme peut être à l’origine des mêmes formes de pollution que tout autre industrie: émissions gazeuses,nuisances sonores, déchets solides et détritus, évacuations d’eaux usées, fuites d’hydrocarbures et de produitschimiques, et même pollution architectura<strong>le</strong>.La pollution de l’air et <strong>le</strong>s nuisances sonoresLe transport par <strong>le</strong>s airs, la route, et <strong>le</strong> chemin de fer ne cesse d’augmenter en réponse à l’accroissement dunombre de touristes et à <strong>le</strong>ur plus grande mobilité. On estime que <strong>le</strong> tourisme serait responsab<strong>le</strong> de 53% desémissions de gaz à effet de serre issues de l’activité humaine et 90% de cette va<strong>le</strong>ur provient du transport. Letransport par <strong>le</strong>s airs est plus préjudiciab<strong>le</strong> à l’environnement que <strong>le</strong> transport en voiture ou en train, et ceci30 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONSd’autant plus que <strong>le</strong> nombre de passagers des compagnies aériennes augmente encore et que <strong>le</strong>s prix des bil<strong>le</strong>ts necessent de baisser.Les émissions liées au transport et à la production et à l’utilisation de l’énergie sont en corrélation directe avec <strong>le</strong>spluies acides, <strong>le</strong> réchauffement climatique et la pollution photochimique. La pollution de l’air générée par <strong>le</strong>transport des touristes a un impact à l’échel<strong>le</strong> mondia<strong>le</strong>, en particulier en ce qui concerne <strong>le</strong>s émissions dedioxyde de carbone (CO 2 ) liées à la consommation en énergie des transports. Ceci peut très sérieusement affecterla qualité de l’air local. Certains de ces impacts sont spécifiques aux activités <strong>touristique</strong>s: par exemp<strong>le</strong>,particulièrement <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays très chauds ou très froids, <strong>le</strong>s cars de tourisme continuent à faire tourner <strong>le</strong>urmoteur pendant des heures tandis que <strong>le</strong>s touristes partent en excursion et afin qu’à <strong>le</strong>ur retour ils puissent seréfugier <strong>dans</strong> <strong>le</strong> confort du car climatisé/chauffé.Les nuisances sonores provoquées par <strong>le</strong>s avions, <strong>le</strong>s voitures, <strong>le</strong>s cars, et <strong>le</strong>s autres véhicu<strong>le</strong>s à fonctionrécréative tels que scooters des neiges et jet-skis sont un problème récurrent de la vie moderne. Outre l’irritation,<strong>le</strong> stress, et même <strong>le</strong>s pertes auditives qu’el<strong>le</strong>s peuvent causer chez certaines personnes, <strong>le</strong>s nuisances sonoresperturbent éga<strong>le</strong>ment la vie sauvage, en particulier <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s milieux sensib<strong>le</strong>s. Par exemp<strong>le</strong>, il a été démontré que<strong>le</strong> bruit généré par <strong>le</strong>s scooters des neiges peut altérer <strong>le</strong> comportement naturel des animaux.Les embouteillages et <strong>le</strong> bruit dus à une concentration importante, qu’ils soient en vil<strong>le</strong>, <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s parcs naturels,<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s parcs d’attraction ou sur <strong>le</strong>s voies navigab<strong>le</strong>s, peuvent provoquer un stress considérab<strong>le</strong> tant surl’environnement que sur la population. Bouchons, fi<strong>le</strong>s d’attente, délais de livraison, bruit, coupures d’eau etd’é<strong>le</strong>ctricité, manque de nourriture, accroissent tous <strong>le</strong>s impacts du tourisme sur l’environnement.La pollution architectura<strong>le</strong> et l’avancée du bétonL’impact visuel des installations <strong>touristique</strong>s: Le tourisme a souvent raté l’intégration de ses structures <strong>dans</strong> <strong>le</strong>milieu naturel et <strong>dans</strong> <strong>le</strong> contexte architectural local. Les constructions de grandes dimensions caractéristiques decertaines stations n’ont pas <strong>le</strong>ur place <strong>dans</strong> un environnement naturel, <strong>le</strong>urs architectures aux sty<strong>le</strong>s trèshétéroclites contrastant souvent lourdement avec l’architecture loca<strong>le</strong>. L’impact visuel des installations<strong>touristique</strong>s inclut aussi l’affichage de panneaux publicitaires. Beaucoup d’experts du tourisme nomment cela “lapollution architectura<strong>le</strong>” (Pearce 1978).De plus, en l’absence de schémas directeurs et de moyens de contrô<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s infrastructures <strong>touristique</strong>s ont tendanceà s’étendre de façon tentaculaire <strong>le</strong> long des côtes, des vallées, et des routes. Arrivent alors <strong>le</strong>s détritus, <strong>le</strong>sproblèmes de gestion des eaux usées et des déchets solides, et <strong>le</strong>s embouteillages de la circulation routière quicontribuent à la pollution de l’air, de l’eau, et des sols.Il y a quelques années <strong>le</strong>s gestionnaires de stations, <strong>le</strong>s professionnels du tourisme et du bâtiment ont commencé àréaliser que l’architecture et <strong>le</strong> design des équipements ont une réel<strong>le</strong> va<strong>le</strong>ur marchande. Dans beaucoup de pays,<strong>le</strong>s nouveaux projets sont souvent précédés par la définition d’enveloppes visuel<strong>le</strong>s et par <strong>le</strong>ur représentationgraphique sous différents points de vue. La construction ou la rénovation d’hôtels peut être une occasion derecourir à des techniques et technologies traditionnel<strong>le</strong>s, de redécouvrir <strong>le</strong>s matériaux locaux et de collaborer avec<strong>le</strong>s autorités loca<strong>le</strong>s afin de construire des bâtiments <strong>dans</strong> <strong>le</strong> respect du cadre naturel et adaptés à un climatparticulier. Il est néanmoins nécessaire de rappe<strong>le</strong>r que <strong>le</strong>s entrepreneurs n’agissent pas seuls et que <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong>des impacts environnementaux requiert un gouvernement local fort. La sensibilité aux enjeux environnementauxde la construction est aussi en train de se développer, ce thème étant évoqué <strong>dans</strong> la Partie 5.Source:Programme pour <strong>le</strong> tourisme durab<strong>le</strong>, PNUEhttp://www.uneptie.org/pc/tourism/adaptè par M. Satta et M. Perelli 31


DESTINATIONS2.3 Introduction aux conséquences socia<strong>le</strong>s et culturel<strong>le</strong>s du tourismeLe tourisme peut avoir des effets non négligeab<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>s modes de vie, la culture, et <strong>le</strong>s relations socia<strong>le</strong>s despopulations hôtes. Appelés “impacts humains”, ces effets dynamiques et variés amorcent des changements <strong>dans</strong> <strong>le</strong>sty<strong>le</strong> de vie, <strong>le</strong>s systèmes de va<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s traditions, <strong>le</strong>s relations familia<strong>le</strong>s et communautaires, la conduite mora<strong>le</strong>,la santé, et la sécurité <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s destinations <strong>touristique</strong>s.Les effets sociaux et culturels du tourisme font l’objet d’une attention particulière de la part des gestionnaires etdes scientifiques et sont largement documentés. En fait, c’est maintenant une discipline universitaire à partentière, avec des applications non seu<strong>le</strong>ment <strong>dans</strong> <strong>le</strong> tourisme mais aussi en géographie, en histoire moderne, enanthropologie et bon nombre d’autres disciplines. Ces conséquences socia<strong>le</strong>s et culturel<strong>le</strong>s ne font pas vraimentpartie de ce dossier et <strong>le</strong>ur présentation est donc limitée à quelques problèmes récurrents <strong>dans</strong> de nombreusesdestinations. Cependant, ceci ne réduit pas <strong>le</strong>ur importance <strong>dans</strong> <strong>le</strong> concept de tourisme durab<strong>le</strong>, qui appel<strong>le</strong> à untourisme géré (pour la majeure partie) par des populations loca<strong>le</strong>s, qui respecte <strong>le</strong>s traditions et <strong>le</strong>s culturesloca<strong>le</strong>s, et qui améliore de façon notab<strong>le</strong> et équitab<strong>le</strong> <strong>le</strong>s conditions de vie <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s destinations <strong>touristique</strong>s.Les principaux impacts sociaux et culturels du tourisme et de l’industrie hôtelière sont évoqués ci dessous. Il estcertain que <strong>le</strong> tourisme n’est pas <strong>le</strong> seul responsab<strong>le</strong> de ces changements. La mondialisation de l’économie et ducommerce, ajoutée à l’influence croissante des économies “matériel<strong>le</strong>s” occidenta<strong>le</strong>s, y contribue aussi demanière importante.• Des problèmes d’occupation de la terre et de propriété sont apparus, spécia<strong>le</strong>ment autour des parcs et desréserves nationa<strong>le</strong>s ayant été aménagés sur des terres appartenant traditionnel<strong>le</strong>ment aux communautésindigènes;• Le rô<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s droits des populations loca<strong>le</strong>s (y compris <strong>le</strong>s communautés indigènes) vivant <strong>dans</strong> ces zonesprotégées ont donné naissance à des conflits entre ces communautés et <strong>le</strong>s autorités en charge del’aménagement du territoire;• La concentration d’infrastructures de tourisme surpeuplées peut créer des “ghettos <strong>touristique</strong>s” où <strong>le</strong>sressources et <strong>le</strong>s infrastructures de base sont à partager entre <strong>le</strong>s équipements <strong>touristique</strong>s, l’industrie loca<strong>le</strong>,et <strong>le</strong>s propriétaires locaux. Lorsque <strong>le</strong>s ressources viennent à manquer en début de saison, <strong>le</strong>s infrastructures<strong>touristique</strong>s sont prioritaires, ce qui peut sou<strong>le</strong>ver certaines tensions avec <strong>le</strong>s populations loca<strong>le</strong>s;• Quelques attractions <strong>touristique</strong>s sont aussi des lieux de culte et d’intérêt culturel pour <strong>le</strong>s populationsloca<strong>le</strong>s, ce qui peut aboutir à des conflits entre <strong>le</strong>s communautés loca<strong>le</strong>s et l’industrie du tourisme;• L’apparente richesse des touristes peut provoquer certains antagonismes et encourager l’ “effet dedémonstration”. Les touristes sont vus en possession de biens matériels comme des appareils photos, desappareils é<strong>le</strong>ctroniques, des vêtements à la mode, etc. Les touristes paraissent mener une vie insouciante etdivertissante, une impression accentuée par <strong>le</strong> fait que <strong>le</strong>s gens en vacances se comportent de façon moinsresponsab<strong>le</strong> et plus décontractée qu’ils ne <strong>le</strong> feraient chez eux. Ceci peut développer un comp<strong>le</strong>xed’infériorité chez <strong>le</strong>s populations loca<strong>le</strong>s, particulièrement chez <strong>le</strong>s jeunes qui en viennent à changer <strong>le</strong>ursva<strong>le</strong>urs et sty<strong>le</strong>s de vie en imitant <strong>le</strong> comportement et <strong>le</strong>s modes de consommation des touristes. C’est ce quel’on nomme l’ “effet de démonstration”;• Bien que l’industrie <strong>touristique</strong> soit un très gros employeur, <strong>le</strong>s métiers réservés aux employés locaux sontsouvent peu qualifiés et peu rémunérés, alors que <strong>le</strong>s métiers de direction sont réservés aux expatriés. Dansce cas, <strong>le</strong> tourisme ne contribue pas à améliorer <strong>le</strong>s capacités et <strong>le</strong>s conditions de vie loca<strong>le</strong>s. Afin de faireface à ce problème, beaucoup de destinations <strong>touristique</strong>s ont établi une législation visant à limiter l’emploides expatriés;• Le tourisme a introduit et augmenté l’alcoolisme, <strong>le</strong>s jeux d’argent, la prostitution, et l’abus de drogue <strong>dans</strong><strong>le</strong>s populations loca<strong>le</strong>s, aggravant notamment la criminalité et <strong>le</strong>s problèmes de santé;• Alors que <strong>le</strong> tourisme entretient <strong>le</strong> marché des arts traditionnels, il est accusé d’encourager <strong>le</strong> développementd’un pseudo-art, qui fait tort à et dévalue l’artisanat et la culture traditionnels. Il est aussi dit que <strong>le</strong>s pratiquestraditionnel<strong>le</strong>s présentant <strong>le</strong> plus d’intérêt pour <strong>le</strong>s touristes sont souvent <strong>le</strong>s moins importantes et <strong>le</strong>s moins32 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONSsignificatives pour <strong>le</strong>s cultures loca<strong>le</strong>s. Le tourisme est encore accusé de vendre <strong>le</strong>s cérémoniestraditionnel<strong>le</strong>s et l’art autochtone.2.4 Le besoin d’un tourisme respectueux de l’environnementPour que <strong>le</strong> tourisme poursuive son expansion et reste une industrie rentab<strong>le</strong>, ses modes de fonctionnement et dedéveloppement doivent évoluer vers des pratiques plus satisfaisantes d’un point de vue environnemental.L’engagement et la responsabilité écologiques sont au cœur de l’évolution qui doit s’accomplir. Tout comme <strong>le</strong>sfabricants travail<strong>le</strong>nt continuel<strong>le</strong>ment sur l’amélioration de la qualité de <strong>le</strong>urs produits, l'industrie du tourisme doitrendre à la nature ce qu'el<strong>le</strong> lui a pris et ce qu’el<strong>le</strong> reçoit presque gratuitement: l’environnement.2.4.1 Qu’est-ce qu’un tourisme respectueux de l’environnement?Un tourisme respectueux de l’environnement ou tourisme durab<strong>le</strong> peut se définir comme un tourisme qui répondeaux besoins actuels des touristes et des entreprises du <strong>secteur</strong>, sans compromettre la capacité des touristes etentreprises de demain d’apprécier et de profiter des mêmes destinations. En d’autres termes, un tourisme durab<strong>le</strong>est un tourisme qui répond aux besoins des générations actuel<strong>le</strong>s tout en conservant et en mettant en va<strong>le</strong>ur labeauté et l’intégrité des sites <strong>touristique</strong>s pour <strong>le</strong>s générations futures.Les chercheurs universitaires spécialisés <strong>dans</strong> <strong>le</strong> tourisme, particulièrement But<strong>le</strong>r (1980), ont supposé que <strong>le</strong>sdestinations suivaient un cyc<strong>le</strong> d’évolution: phase d’exploration, d’évolution, de développement, deconsolidation, puis de stagnation et, à terme, de rajeunissement ou de déclin. Les impacts sur l’environnementapparaissent dès <strong>le</strong> début de la phase d’exploration et si aucune mesure de planification et de contrô<strong>le</strong> n’est miseen place, <strong>le</strong>s conséquences sur l’environnement s’amplifieront pendant <strong>le</strong>s phases d’évolution et dedéveloppement, et apparaîtront clairement durant la phase de consolidation. La dégradation de l’environnementest un des facteurs clés de la stagnation et du déclin éventuel d’un site, alors que l’amélioration del’environnement est vita<strong>le</strong> pour sa régénération. Un tourisme plus respectueux de l’environnement permettra à lastation de subir une période de stagnation réduite au minimum, et d’évoluer de la phase de consolidation vers unephase continue de rajeunissement.2.4.2 Cadre pour un tourisme respectueux de l’environnementUn tourisme respectueux de l’environnement, soit un tourisme durab<strong>le</strong>, exige des efforts constants <strong>dans</strong> laplanification, l’exploitation, <strong>le</strong> suivi, et <strong>le</strong> traitement de tous <strong>le</strong>s biens, et services impliqués:• Un schéma directeur pour un tourisme durab<strong>le</strong> est un outil crucial pour assurer l’amélioration desperformances <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s à l’échel<strong>le</strong> de la destination tout entière. Ce plan doit être développé etappliqué en relation avec <strong>le</strong>s autres <strong>secteur</strong>s d’activité liés au tourisme: instance de contrô<strong>le</strong>, gouvernementslocaux, établissements éducatifs, ONG, et associations de citoyens.• Les critères environnementaux doivent être incorporés à toute législation ayant trait au tourisme –l’utilisation des sols, <strong>le</strong>s politiques de planification, la construction, l’exploitation des équipements, <strong>le</strong>snormes de rejets atmosphériques, <strong>le</strong> traitement des déchets, la démolition, la gestion des espaces naturelsprotégés, la gestion des visiteurs, etc. Le but étant de:• faciliter la gestion de l’environnement;• récompenser ceux qui améliorent <strong>le</strong>urs performances <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s;• privilégier la prévention de la pollution et la gestion intelligente des déchets, plutôt que d’avoir à gérerces problèmes une fois qu’ils sont apparus;• s’assurer que l’amélioration de la gestion de l’environnement <strong>dans</strong> une zone n’a pas pour résultat uneaugmentation de la consommation des ressources et de la production de déchets <strong>dans</strong> une autre;• s’assurer que des technologies plus propres sont disponib<strong>le</strong>s à des coûts raisonnab<strong>le</strong>s.• La législation doit non seu<strong>le</strong>ment être promulguée mais aussi appliquée. Les gouvernements doivents’assurer que des moyens de contrô<strong>le</strong> adéquats sont en place afin d’encourager des modes de développementet de gestion des infrastructures satisfaisants d’un point de vue environnemental. Cela implique d’élaboreradaptè par M. Satta et M. Perelli 33


DESTINATIONSdes procédures et des directives pour l’ouverture de nouvel<strong>le</strong>s zones au tourisme, de réaliser des étudesd’impact avec consultation de la population, et de soumettre <strong>le</strong>s professionnels à autorisation <strong>dans</strong> certainscas.• L’industrie du tourisme doit prendre conscience de sa responsabilité vis-à-vis de l’environnement et intégrerla gestion <strong>environnementa<strong>le</strong></strong> à tous <strong>le</strong>s niveaux. Toutes <strong>le</strong>s entreprises du tourisme et de l’hôtel<strong>le</strong>rie, quel<strong>le</strong>sque soient <strong>le</strong>ur tail<strong>le</strong> et <strong>le</strong>ur lieu d’implantation, doivent réduire <strong>le</strong>ur consommation de ressources naturel<strong>le</strong>set diminuer <strong>le</strong>ur production de déchets et d’émissions gazeuses.• La gestion <strong>environnementa<strong>le</strong></strong> doit être intégrée à la gestion des attractions <strong>touristique</strong>s, des centres devisiteurs, des musées, et des ga<strong>le</strong>ries, etc.• Les économies sur <strong>le</strong>s coûts de fonctionnement et <strong>le</strong>s revenus gagnés à travers la gestion de l’environnement(aussi bien au niveau des acteurs publics, des petites et grandes entreprises, ou au niveau individuel)devraient être réinjectés <strong>dans</strong> l’effort d’amélioration continue des performances <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s.• Les nouvel<strong>le</strong>s infrastructures <strong>touristique</strong>s devraient être situées, conçues et construites <strong>dans</strong> <strong>le</strong> soucid’améliorer la qualité de l’environnement.• Les gouvernements et <strong>le</strong>s acteurs de l’industrie du tourisme doivent jouer un rô<strong>le</strong> actif <strong>dans</strong> la sensibilisationet la formation de la profession aux enjeux de la protection de l’environnement. Des stages et sessionsd’informations sur l’environnement sont particulièrement recommandés pour <strong>le</strong>s petites et moyennesentreprises.• Le tourisme respectueux de l’environnement a besoin d’être encouragé. Cela peut al<strong>le</strong>r des démarchesvolontaires d’autorégulation, comme <strong>le</strong>s démarches de certification <strong>environnementa<strong>le</strong></strong> et <strong>le</strong>s écolabels, à desremises sur taxes pour <strong>le</strong>s investissements en faveur de l’environnement, et des dispositifs de financement àfaib<strong>le</strong> taux d’intérêt sur <strong>le</strong>s technologies propres et économes. Le Programme des Nations Unies pourl’Environnement a publié <strong>le</strong>s résultats d’une enquête sur l’utilisation, <strong>le</strong>s domaines d’application, etl’efficacité des labels écologiques <strong>dans</strong> <strong>le</strong> tourisme. Cette publication, «Ecolabels <strong>dans</strong> l’industrie<strong>touristique</strong>”, traite de plus de trente programmes d’écolabellisation <strong>dans</strong> <strong>le</strong> monde entier.• Des partenariats devraient être développés entre <strong>le</strong>s autorités nationa<strong>le</strong>s du tourisme, <strong>le</strong>s syndicatsprofessionnels, <strong>le</strong>s organisations non gouvernementa<strong>le</strong>s, et <strong>le</strong>s associations de citoyens <strong>dans</strong> <strong>le</strong> but defaciliter la résolution des conflits, d’harmoniser <strong>le</strong>s différents projets et d’entreprendre des actions concrètesen faveur de l’environnement.• Les réseaux entre et à l’intérieur des différents <strong>secteur</strong>s de l’industrie du tourisme (transport, tour opérateurs,hôtel<strong>le</strong>rie, agences de voyage, et activités de loisir) sont absolument nécessaires, car ils permettent <strong>le</strong> partagedes expériences et des compétences en vue de la mise en place éventuel<strong>le</strong> de projets relatifs àl’environnement.• Les revenus du tourisme doivent être visib<strong>le</strong>s et répartis équitab<strong>le</strong>ment. Tous <strong>le</strong>s acteurs concernés – depuis<strong>le</strong>s voyagistes et agences de voyage loca<strong>le</strong>s et internationa<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s hôteliers, <strong>le</strong>s guides des parcs naturels,jusqu’aux fermiers qui cultivent des produits frais pour la consommation des touristes – doivent recevoir unrevenu juste en échange de <strong>le</strong>urs biens et de <strong>le</strong>urs services. L’industrie <strong>touristique</strong> doit avoir un impact positif<strong>dans</strong> la vie de ses employés et de ses fournisseurs de services.• Les touristes doivent être informés des va<strong>le</strong>urs naturel<strong>le</strong>s et culturel<strong>le</strong>s, aussi bien que des impacts qu’ilspeuvent causer pendant <strong>le</strong>ur séjour. Ils doivent aussi être informés sur ce qu’ils peuvent faire afin que cesdestinations puissent continuer à être visitées et appréciées par <strong>le</strong>urs enfants et petits enfants.• Le suivi des données <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s de tous <strong>le</strong>s sites <strong>touristique</strong>s, entreprises, et actions diverses estessentiel, car cette surveillance fournit des informations qui permettront d’anticiper <strong>le</strong>s impacts futurs et deprévoir <strong>le</strong>s mesures requises pour <strong>le</strong>s éviter.• Des indicateurs réalistes sur l’environnement et sur <strong>le</strong> développement durab<strong>le</strong> sont aussi nécessaires, à partirdesquels tout progrès peut être mesuré et observé.• Etant donné <strong>le</strong> pouvoir et la diversité de l’industrie hôtelière et <strong>touristique</strong>, ce <strong>secteur</strong> peut être un bonexemp<strong>le</strong> de gestion responsab<strong>le</strong> de l’environnement. En temps qu’important consommateur de biens et de34 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONSQuestions courantesEst-ce qu’un tourisme respectueux de l’environnement signifie une limitation du nombre de visiteurs et d’entreprises <strong>dans</strong>une station <strong>touristique</strong>?Un tourisme écologique n’implique pas de limites, mais plutôt l’anticipation, la gestion, et la surveillance des effets causéspar <strong>le</strong>s visiteurs et <strong>le</strong>s entreprises présentes pour répondre à <strong>le</strong>urs besoins. Si toutes <strong>le</strong>s entreprises et attractions <strong>touristique</strong>sréduisaient <strong>le</strong>ur utilisation de ressources et diminuaient <strong>le</strong>ur production de déchets, si <strong>le</strong>s autorités loca<strong>le</strong>s assuraient toujoursun service public adéquat (spécia<strong>le</strong>ment en haute saison), si <strong>le</strong>s sites <strong>touristique</strong>s travaillaient à la gestion de la fréquentationpour empêcher la dégradation de l’environnement et la surpopulation, et si <strong>le</strong>s visiteurs étaient régulièrement informés sur lamanière de réduire <strong>le</strong>s impacts qu’ils produisent, alors <strong>le</strong>s atteintes à l’environnement pourraient être considérab<strong>le</strong>mentréduites.Est-ce plus écologique de cib<strong>le</strong>r un plus petit nombre de touristes qui dépensent beaucoup d’argent, plutôt qu’un grandnombre de randonneurs, de campeurs, et de touristes ayant acheté <strong>le</strong>ur séjour en forfait?Pour y répondre, il est important d’insister sur l’efficacité d’une bonne gestion <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>, plutôt que sur laconcentration en visiteurs. Un petit nombre de touristes mal informés et peu encadrés se rendant <strong>dans</strong> des zones fragi<strong>le</strong>s,peut provoquer des dégâts considérab<strong>le</strong>s, alors qu’un grand nombre de groupes bien organisés peut avoir un impactproportionnel<strong>le</strong>ment moindre. On ne doit pas oublier que <strong>le</strong> tourisme de luxe demande des infrastructures et des services deluxe, et que la construction de ces équipements (particulièrement sur <strong>le</strong>s sites isolés) peut causer de sérieux et irréversib<strong>le</strong>sdégâts. Un argument en faveur d’un tourisme au forfait est que ces touristes voyagent en groupe et passent souvent <strong>le</strong>ursvacances en limitant <strong>le</strong>ur périmètre de circulation aux stations et à <strong>le</strong>urs environs. Puisque <strong>le</strong>urs impacts sont limités à unezone géographique spécifique, la gestion, et la surveillance de ces impacts n’en est que facilitée.Que signifie <strong>le</strong> terme “écotourisme”? Est-ce que cela signifie seu<strong>le</strong>ment qu’il s’agit d’un tourisme respectueux del’environnement?Selon la Déclaration de Québec sur l’écotourisme, l’écotourisme “englobe <strong>le</strong>s principes du tourisme durab<strong>le</strong> … et <strong>le</strong>sprincipes particuliers suivants qui <strong>le</strong> distinguent de la notion plus large de tourisme durab<strong>le</strong>: - il contribue activement à laprotection du patrimoine naturel et culturel; - il inclut <strong>le</strong>s communautés loca<strong>le</strong>s et indigènes <strong>dans</strong> sa planification, sondéveloppement et son exploitation et contribue à <strong>le</strong>ur bien-être; - il propose aux visiteurs une interprétation du patrimoinenaturel et culturel; et, - il se prête mieux à la pratique du voyage en individuel ainsi qu'aux voyages organisés pour de petitsgroupes”. Source: PNUEEst-il possib<strong>le</strong> de développer et de gérer un tourisme sans aucun impact sur l’environnement?La réponse est non: toute activité humaine a des effets sur l’environnement, <strong>le</strong> tourisme n’échappant pas à cette règ<strong>le</strong>. Ledéfit est de gérer et de réduire <strong>le</strong>s impacts négatifs à <strong>le</strong>ur strict minimum, <strong>le</strong>s ramenant bien en deçà de la capacité d’accueilde la destination en question. De cette façon, on peut envisager que <strong>le</strong> tourisme et l’hôtel<strong>le</strong>rie restent rentab<strong>le</strong>s, et que labeauté et la qualité des destinations soient maintenues sur <strong>le</strong> long terme.36 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONSBibliographie et <strong>le</strong>ctures recommandées, Partie 2 A Shifting Tide: Environmental Chal<strong>le</strong>nges & Cruise Industry Responses, 2002, CELBhttp://www.celb.org/ImageCache/CELB/content/travel_2d<strong>le</strong>isure/cruise_5finterim_5fsummary_2epdf/v1/cruise_5finterim_5fsummary.pdf Ecotourism: Princip<strong>le</strong>s, Practices and Policies for Sustainability, 2002, UNEP –TIEShttp://www.uneptie.org/pc/tourism/library/ecotourism.htm Executive Summary: Travel and Tourism ‘Navigating the Path Ahead’, 2007, World Travel & Tourism Councilhttp://www.wttc.travel/bin/pdf/original_pdf_fi<strong>le</strong>/executivesummary2007.pdf Forging Links between protected areas and the tourism sector: How tourism can benefit conservation, 2005, UNEPhttp://www.uneptie.org/PC/tourism/documents/forging%20links/Forging%20links%20final.pdf Friends of the Earthhttp://www.foe.co.uk From Ship to Shore: Sustainab<strong>le</strong> Stewardship in Cruise Destinations, 2006, Conservation Internationalhttp://www.celb.org/ImageCache/CELB/content/downloads/fromshiptoshore_2epdf/v1/fromshiptoshore.pdf Global Outlook for Ice & Snow Highlights, 2007, UNEP /GRIDAhttp://www.unep.org/geo/geo%5Fice/PDF/full_report_LowRes.pdf Industry as a partner for Sustainab<strong>le</strong> Development: Tourism, 2002, UNEPhttp://www.uneptie.org/pc/tourism/library/wssd_report.htm Integrating Sustainability into Business: An Imp<strong>le</strong>mentation Guide for Responsib<strong>le</strong> Tourism Coordinators 2005, UNEP-TOIhttp://www.uneptie.org/pc/tourism/library/Integrating%20Sustainability%20into%20Business.htm Integrating Sustainability into Business: A Management Guide for Responsib<strong>le</strong> Tour Operations, 2005, UNEPhttp://www.uneptie.org/pc/tourism/library/Integrating%20Sustainability%20into%20Business.htm Vers un tourisme durab<strong>le</strong>: Guide à l’usage des décideurs, Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE),2005http://www.uneptie.org/pc/tourism/library/A%20Guide%20for%20Policy%20Makers.htm Marketing Sustainab<strong>le</strong> Tourism Products, 2005, UNEPhttp://www.uneptie.org/pc/tourism/library/marketing-sustainab<strong>le</strong>-tourism.htm Responsib<strong>le</strong> Tourism Institutehttp://www.sustainab<strong>le</strong>tourism.com The Earth Scan Reader in Sustainab<strong>le</strong> Tourism Leslie France (directrice de publication), Eartgscan Publications, 1997,ISBN 1 85383 4084 The Greenhouse Effect-An integrated Approach to Sustainab<strong>le</strong> Tourism and Resort Development ConservationInternational Publicationshttp://www.conservation.org Tourism Development and Community Issues, 1997 Auteurs: C. Cooper, S, Wanhill John Wi<strong>le</strong>y & Sons, ISBN 0 471971162 Programme pour un Tourisme durab<strong>le</strong>, PNUEhttp://www.uneptie.org/pc/tourism/adaptè par M. Satta et M. Perelli 37


DESTINATIONS3.Droit de l’environnement, initiatives volontaires et principes pour undéveloppement durab<strong>le</strong>3.1 Introduction au droit de l'environnement3.1.1 Le droit international de l’environnementLe droit international de l’environnement se développe au travers de conventions, d’accords et de protoco<strong>le</strong>sinternationaux. L’inconvénient du droit international réside <strong>dans</strong> la difficulté à veil<strong>le</strong>r à l’application des textes.Les États sont tenus “sur l’honneur” de mettre en œuvre et d’atteindre <strong>le</strong>s objectifs et <strong>le</strong>s cib<strong>le</strong>s des protoco<strong>le</strong>squ’ils ont ratifiés, et il est diffici<strong>le</strong>, voire impossib<strong>le</strong>, de faire éventuel<strong>le</strong>ment payer <strong>le</strong>s amendes sanctionnant <strong>le</strong>non-respect de la rég<strong>le</strong>mentation.3.1.2 Le droit national de l’environnementDepuis <strong>le</strong> milieu des années 1970, <strong>le</strong> droit national de l’environnement a constamment évolué, couvrant des<strong>secteur</strong>s d’activités de plus en plus larges. Le droit national de l’environnement se présente généra<strong>le</strong>ment sousforme de codes, de règ<strong>le</strong>ments et de normes de qualité. Voici quelques exemp<strong>le</strong>s de lois sur l’environnementconcernant <strong>le</strong> <strong>secteur</strong> du tourisme et de l’hôtel<strong>le</strong>rie:• <strong>le</strong>s normes sur la qualité de l’eau potab<strong>le</strong>;• la législation sur <strong>le</strong> traitement et l’évacuation des eaux usées;• la qualité de l’air à l’intérieur des habitations;• <strong>le</strong>s normes d’émissions atmosphériques;• la législation sur l’usage des déchets recyclab<strong>le</strong>s (y compris <strong>le</strong> recyclage, l’élimination des matérielsé<strong>le</strong>ctroniques et des véhicu<strong>le</strong>s en fin de vie);• <strong>le</strong>s seuils d’émission pour <strong>le</strong>s véhicu<strong>le</strong>s;• la législation sur l’évaluation des impacts environnementaux;• la législation sur l’amiante <strong>dans</strong> l’air;• <strong>le</strong> taux de soufre <strong>dans</strong> <strong>le</strong> charbon, <strong>le</strong> diesel et l’essence;• la législation sur <strong>le</strong>s nuisances sonores;• la législation sur <strong>le</strong>s produits chimiques;• <strong>le</strong>s textes portant sur <strong>le</strong>s bâtiments, la construction et la plomberie;• la législation sur l’utilisation des substances détruisant l’ozone;• la législation sur la protection des espèces et des habitats naturels.Puisque <strong>le</strong> champ d’application du droit de l’environnement est propre à chaque pays, pour toute informationcomplémentaire, nous conseillons aux <strong>le</strong>cteurs de consulter <strong>le</strong>ur législation nationa<strong>le</strong> de l’environnement. Ilconviendra d'y adjoindre la législation nationa<strong>le</strong> concernant l’hygiène, <strong>le</strong>s installations sanitaires et la sécuritéalimentaire, complément essentiel à toute législation de l’environnement.3.1.3 L’application et <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> de conformitéLe droit de l’environnement n’est guère plus que des mots sur du papier s’il n’est pas appliqué. Son applicationpeut être assurée grâce à plusieurs mécanismes, <strong>le</strong> plus important (spécia<strong>le</strong>ment pour <strong>le</strong> tourisme et l’hôtel<strong>le</strong>rie)étant <strong>le</strong> système de permis ou d’autorisation. Les systèmes d’autorisation se développent généra<strong>le</strong>ment encollaboration avec <strong>le</strong>s industries concernées et devraient promouvoir des améliorations d’ordre économique et38 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONSenvironnemental portant sur <strong>le</strong>s opérations et procédures qui visent à réduire la pollution et la production dedéchets.La plupart des systèmes juridiques ont prévu des dispositions pour <strong>le</strong>s contrô<strong>le</strong>s de conformité en stipulant <strong>le</strong>smodes de contrô<strong>le</strong> physique et l’inspection des sites par des experts.3.1.4 L’approche pluriel<strong>le</strong> du droit de l’environnementPar <strong>le</strong> passé, <strong>le</strong> droit de l’environnement n’était conçu pour aborder <strong>le</strong>s problèmes environnementaux que <strong>dans</strong> unseul milieu – l’eau, l’air ou <strong>le</strong> sol – ou portait sur un seul domaine comme <strong>le</strong>s déchets solides ou <strong>le</strong> traitement deseffluents. L’inconvénient de cette approche est qu’el<strong>le</strong> ne prend pas en compte <strong>le</strong> fait que <strong>le</strong>s polluants libérés<strong>dans</strong> un milieu peuvent migrer et interagir <strong>dans</strong> d’autres milieux.Par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s eaux usées non traitées déversées <strong>dans</strong> l’eau non seu<strong>le</strong>ment contaminent l’eau mais aussi la terre(si l’eau est utilisée pour l’agriculture), génèrent des odeurs nauséabondes et détruisent des habitats naturels. Deplus, si l’eau est directement utilisée pour la consommation humaine, <strong>le</strong>s conséquences sur la santé sontinévitab<strong>le</strong>s. De la même manière, <strong>le</strong> dioxyde de soufre émis <strong>dans</strong> l’atmosphère peut se retrouver sur la sol sousforme de dépôts solides, ce qui endommage aussi bien <strong>le</strong>s forêts que <strong>le</strong>s constructions, ou bien <strong>dans</strong> l’eau sousforme de dépôts humides, ce qui accroîtra l’acidité des milieux aquatiques.Une législation <strong>environnementa<strong>le</strong></strong> focalisée sur un seul milieu rend l’application et <strong>le</strong>s contrô<strong>le</strong>s de conformitédiffici<strong>le</strong>s. Les législateurs ainsi que <strong>le</strong>s gestionnaires de l’environnement ont souvent été frustrés de constater quemême après avoir élaboré des règ<strong>le</strong>s d’application et des stratégies de contrô<strong>le</strong>s prudentes et coûteuses,l’ensemb<strong>le</strong> des objectifs visant à améliorer l’environnement n’était pas forcément atteint, puisque l’améliorationdes niveaux de pollution <strong>dans</strong> un milieu conduisait à des infractions <strong>dans</strong> d’autres milieux.Ces inconvénients sont actuel<strong>le</strong>ment abordés <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s législations et <strong>le</strong>s moyens d’applications par une approchepluriel<strong>le</strong>, c'est-à-dire intégrant plusieurs milieux et domaines d'application. Cel<strong>le</strong>-ci plaide pour une vision plusgloba<strong>le</strong> et reconnaît que <strong>le</strong>s conséquences sur tous <strong>le</strong>s milieux doivent être considérées de façon intégrée. De plus,la mise en application doit être réalisée à travers un seul permis couvrant tous <strong>le</strong>s domaines: émissions, rejetsliquides, déchets solides, bruit, qualité de l’air intérieur, etc.L’autre avantage d’une approche intégrée de tous <strong>le</strong>s milieux de l’environnement est qu’el<strong>le</strong> offre la possibilitéaux gestionnaires de l’environnement de considérer <strong>le</strong> poids environnemental de l’entreprise <strong>dans</strong> son ensemb<strong>le</strong>,et d’avoir <strong>le</strong> choix entre plusieurs options d’amélioration et solutions techniques avant de déterminer l’option laplus avantageuse d’un point de vue environnemental et économique. L’approche pluriel<strong>le</strong> témoigne éga<strong>le</strong>ment del’efficacité de la méthode de “la prévention à la source”, qui ne se contente pas de gérer <strong>le</strong>s déchets une fois qu’ilsont été générés, mais plutôt d’en limiter la production à la source même.3.2 Initiatives volontairesL’expérience montre que la législation traditionnel<strong>le</strong> qui “ordonne et contrô<strong>le</strong>” n’est pas suffisante pour apporterde réels progrès en matière d’environnement. Un développement (économique, social, culturel …) respectueux del’environnement exige un plus large éventail de mesures d’encouragement, et il convient de constater que <strong>le</strong>sinitiatives volontaires d’autorégulation deviennent actuel<strong>le</strong>ment de nouvel<strong>le</strong>s sources de motivation pourl’amélioration des performances <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s <strong>dans</strong> différentes industries, incluant cel<strong>le</strong> du tourisme et del'hôtel<strong>le</strong>rie - restauration.Les initiatives volontaires sont des accords ou principes axant <strong>le</strong>ur priorité sur <strong>le</strong>s bonnes pratiques<strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s, <strong>dans</strong> une déontologie et un esprit d’entreprise responsab<strong>le</strong> du point de vue environnemental.Les accords volontaires comprennent des principes, des chartes et des codes de bonne conduite, qui exposent <strong>le</strong>sdirectives pour la mise en œuvre de procédures et de pratiques plus respectueuses de l’environnement. Lesnormes, initiatives et démarches volontaires ne se contentent pas de présenter des lignes de bonne conduite, el<strong>le</strong>sindiquent éga<strong>le</strong>ment de façon spécifique <strong>le</strong>s niveaux de performance à atteindre en matière d’environnement.adaptè par M. Satta et M. Perelli 39


DESTINATIONSExemp<strong>le</strong>s d’initiatives volontairesL’Alliance pour <strong>le</strong> patrimoine mondial avec ExpediaL’Alliance pour <strong>le</strong> patrimoine mondial (WHA) est <strong>le</strong> fruit d’une collaboration nouvel<strong>le</strong> et ambitieuse entre Expedia, Inc. etla Fondation des Nations Unies pour la promotion d’un tourisme durab<strong>le</strong> et une sensibilisation aux sites du patrimoinemondial et aux communautés à travers <strong>le</strong> monde. Les partenaires croient que des efforts consciencieux de l’industrie dutourisme et de ses clients peuvent directement contribuer à la conservation de la nature, à la préservation des siteshistoriques, et à une réduction de la pauvreté à travers un tourisme responsab<strong>le</strong>. Notre objectif est de recruter de nouveauxpartenaires, de l’industrie du tourisme en particulier, pour prendre part à notre initiative en tant que membre de l’Alliancepour <strong>le</strong> patrimoine mondial et de catalyser un engagement col<strong>le</strong>ctif pour la conservation du patrimoine mondial, un tourismedurab<strong>le</strong>, et un développement économique local pour <strong>le</strong>s communautés vivant sur, ou à proximité, des sites du patrimoinemondial. Source: http://www.worldheritagealliance.org/Les Leading Hotels of the World Permettez-nous de vous offrir une expérience neutre en carboneLes Leading Hotels of the World sont fiers de pouvoir montrer l’exemp<strong>le</strong> d’un tourisme responsab<strong>le</strong> en prenant commeengagement financier de compenser l’ “empreinte carbonique” de ses clients durant <strong>le</strong>ur séjour <strong>dans</strong> un des hôtels Leading.En tant qu’hôtel de luxe de premier ordre, ils sont heureux d’offrir à <strong>le</strong>ur clients une opportunité de contribuer à lapopularisation d’un tourisme respectueux de l’environnement et de réduire <strong>le</strong>s émissions des gaz à effet de serreresponsab<strong>le</strong>s du changement climatique. Leading Hotels of the World, Ltd. est partenaire de Sustainab<strong>le</strong> TravelInternational (STI) et est fier d’avoir été un des premiers à avoir adopté <strong>le</strong>s programmes de certification d’utilisationd’énergies renouvelab<strong>le</strong>s, “TravelGreen” et “MyClimate”. Les tarifs pratiqués <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre de l’initiative “Leading Green”n’ont pas été revus à la hausse pour financer ce programme, et sont identiques <strong>dans</strong> tous <strong>le</strong>s hôtels de notre chaîne. Tous <strong>le</strong>sfonds sont intégra<strong>le</strong>ment reversés par <strong>le</strong>s Leading Hotels of the World, Ltd. Source: http://www.lhwgreen.com/L’Initiative des tours opérateurs (TOI): un réseau de tours opérateurs s’engageant en faveur du développementdurab<strong>le</strong>La plupart des tours opérateurs reconnaissent qu’un environnement sain est essentiel à <strong>le</strong>ur succès, mais peu d’entre euxpossèdent <strong>le</strong>s outils de gestion ou l’expérience nécessaire pour organiser ou proposer des voyages minimisant <strong>le</strong>s impactsenvironnementaux ou sociaux, tout en optimisant <strong>le</strong>urs bénéfices. Un groupe de tours opérateurs de différentes parties dumonde ont mis <strong>le</strong>urs efforts en commun afin de créer l’Initiative des tours opérateurs pour <strong>le</strong> développement d’un tourismedurab<strong>le</strong>. À travers cette initiative, <strong>le</strong>s tours opérateurs s’engagent en faveur d’un tourisme durab<strong>le</strong> en plaçant, au coeur de<strong>le</strong>ur activité commercia<strong>le</strong>, la notion de développement durab<strong>le</strong> et en travaillant ensemb<strong>le</strong> à travers des activités communes àla promotion et la dissémination de méthodes et de pratiques compatib<strong>le</strong>s avec la notion de durabilité. Cette initiative a étédéveloppée par, et pour, des tours opérateurs avec <strong>le</strong> soutien du PNUE, de l’Organisation des Nations Unies pour <strong>le</strong>ssciences, l’éducation et la culture (UNESCO) et de l’Organisation mondia<strong>le</strong> du tourisme (OMT), qui sont éga<strong>le</strong>ment desmembres à part entière de cette initiative. Grâce à ce parrainage international, <strong>le</strong>s membres de cette initiative seront capab<strong>le</strong>sde répondre aux agendas internationaux tout en développant des idées et projets abordant <strong>le</strong>s aspects environnementaux,sociaux, économiques et culturels du développement durab<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>secteur</strong> du tourisme. Cette initiative est organisée surune base volontaire et à des fins non lucratives, et est ouverte à tous <strong>le</strong>s tours opérateurs quel<strong>le</strong>s que soient <strong>le</strong>ur tail<strong>le</strong> ou <strong>le</strong>urlocalisation géographique. Pour plus d’information sur l’Initiative des tours opérateurs, veuil<strong>le</strong>z consulter la page suivante:http://www.world-tourism.org/tour/Pierre et Vacances http://www.pierreetvacances.com/ftp/wwf/wwf_fr.htmlLes initiatives volontaires sont répandues parce qu’el<strong>le</strong>s:• Sont volontaires et aucune entreprise n’est obligée d’y adhérer;• Fournissent un cadre de référence qui aide à la mise en œuvre de systèmes de management environnemental<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s entreprises de toutes tail<strong>le</strong>s et de tout <strong>secteur</strong> d’activité;• Reconnaissent officiel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s entreprises qui mettent en œuvre des systèmes de managementenvironnemental et améliorent <strong>le</strong>urs performances <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s. Cette reconnaissance est assurée pardes certifications, des accréditations ou des écolabels qui permettent aux consommateurs, aux investisseurs,aux législateurs, aux col<strong>le</strong>ctivités comme au marché tout entier, de reconnaître et de récompenser <strong>le</strong>sentreprises responsab<strong>le</strong>s en matière d’environnement. La pratique courante montre que la certification<strong>environnementa<strong>le</strong></strong> accroît <strong>le</strong>s ventes, améliore la réputation des marques et des entreprises ainsi que <strong>le</strong>dialogue avec <strong>le</strong>s différents acteurs;• Dans l’hôtel<strong>le</strong>rie et <strong>le</strong> tourisme, <strong>le</strong>s écolabels s’avèrent très efficaces pour promouvoir <strong>le</strong>s améliorationsfaites en matière d’environnement;40 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONS• Encouragent la mise en réseau et <strong>le</strong> partage des bonnes pratiques et des connaissances en matièred’environnement;• Donnent la possibilité aux entreprises ayant des activités semblab<strong>le</strong>s d’apprendre <strong>le</strong>s unes des autres;• Encouragent <strong>le</strong>s améliorations en matière d’environnement <strong>dans</strong> des domaines qui ne sont pas encore entrés<strong>dans</strong> <strong>le</strong> champ de la législation <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>. Les démarches volontaires sont lancées, gérées etcontrôlées par <strong>le</strong>s industries et <strong>le</strong> gouvernement, <strong>dans</strong> un effort commun, ou par une tierce partie tel<strong>le</strong> qu’uneorganisation non gouvernementa<strong>le</strong> ou indépendante spécia<strong>le</strong>ment créée <strong>dans</strong> ce but.La plus grande norme internationa<strong>le</strong> de gestion volontaire de l’environnement en vigueur aujourd’hui est la normeISO 14000. Il existe éga<strong>le</strong>ment un certain nombre de normes régiona<strong>le</strong>s et nationa<strong>le</strong>s de gestion del’environnement comme <strong>le</strong> règ<strong>le</strong>ment européen Eco-Audit et <strong>le</strong>s programmes américains de partenariatsindustriels mis en place par <strong>le</strong>s agences américaines de protection de l’environnement, US EnvironmentProtection Agencies Industry Partnerships Program.3.2.1 La norme ISO 14000ISO 14000 désigne en fait une série de normes et de directives relatives à la gestion de l’environnementdéveloppées par l’International Standards Organization (ISO). L’idée est née <strong>dans</strong> la période qui précéda laconférence des Nations Unies sur l’environnement et <strong>le</strong> développement de 1992. À la suite de cette conférence,un nouveau comité technique ISO (ISO/TC207 sur la gestion de l’environnement) vit <strong>le</strong> jour, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> but de faireévoluer <strong>le</strong>s normes en matière de performance <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>. C’est la norme ISO 14001 qui présente <strong>le</strong> plusgrand intérêt pour <strong>le</strong> tourisme et l’hôtel<strong>le</strong>rie. El<strong>le</strong> définit et certifie <strong>le</strong>s systèmes de management environnementalpour <strong>le</strong>s entreprises.L’International Standards Organization a des organes nationaux de certification <strong>dans</strong> chaque État membre. Cesorganes nationaux de certification sont responsab<strong>le</strong>s de l’adaptation de tous <strong>le</strong>s standards globaux aux contextesnationaux, et de la gestion du suivi et de la certification des entreprises qui atteignent <strong>le</strong> niveau de performancerequis.Les entreprises candidates à la certification ISO 14001 doivent au minimum avoir développé et mis en place unsystème de management environnemental, et avoir entrepris un audit de ce système de management. Lacertification des entreprises, incluant <strong>le</strong>s fournisseurs de services tels que <strong>le</strong> tourisme et l’hôtel<strong>le</strong>rie, est plus baséesur <strong>le</strong>s procédures de production de biens ou de services que sur <strong>le</strong> produit fini ou <strong>le</strong> service lui même. End’autres termes, la norme ISO 14000 concerne la manière dont <strong>le</strong>s entreprises gèrent <strong>le</strong>s processus par <strong>le</strong>squels <strong>le</strong>smarchandises et <strong>le</strong>s services sont produits, plutôt que <strong>le</strong>s atouts environnementaux du produit fini ou du service,l’idée étant que des procédés satisfaisants d’un point de vue environnemental fournissent automatiquement desproduits et des services respectueux de l’environnement.Bon nombre d’entreprises du tourisme et de l’hôtel<strong>le</strong>rie à travers <strong>le</strong> monde ont déjà appliqué la norme et reçu lacertification ISO 14001. Les <strong>le</strong>cteurs sont invités à contacter <strong>le</strong>ur organisme national de certification ISO afind’obtenir des informations uti<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>s procédures de la certification ISO 14001 ainsi que sur <strong>le</strong>s standardsapplicab<strong>le</strong>s aux entreprises du tourisme et de l’hôtel<strong>le</strong>rie <strong>dans</strong> <strong>le</strong>ur pays.3.2.2 HACCPLe programme Hazards Analysis Control and Critical Points (HACCP) – “Analyse des risques et contrô<strong>le</strong> despoints critiques” – est un programme international d’hygiène et de sécurité alimentaire qui facilite et complète lagestion de l’environnement. C’est une méthode qui utilise sept principes pour analyser un processus alimentaire etdéterminer <strong>dans</strong> ce processus <strong>le</strong>s risques chimiques, physiques et biologiques qui pourraient survenir.Le programme HACCP-9000® intègre <strong>le</strong> programme HACCP, la norme ISO 9000, et <strong>le</strong>s pratiques d’hygiènealimentaire <strong>dans</strong> un seul système de management pour assurer la sécurité et la qualité alimentaires au sein desusines productrices et des enseignes distributrices partout <strong>dans</strong> <strong>le</strong> monde. Des efforts sont actuel<strong>le</strong>ment entreprispour intégrer la norme ISO 14000.adaptè par M. Satta et M. Perelli 41


DESTINATIONSLa certification HACCP-9000® s’obtient selon un processus se déroulant en cinq temps: la candidature pour lacertification; <strong>le</strong> plan de validation HACCP et <strong>le</strong> plan d’audit HACCP effectué sur place; <strong>le</strong> test d’après <strong>le</strong> manuelde qualité HACCP-9000® et l’examen de terrain; l’audit de certification HACCP-9000®; la certificationHACCP-9000® el<strong>le</strong> même. Après la certification, <strong>le</strong> processus se poursuit avec l’exécution d’audits semestrielsafin de vérifier la permanence de la conformité et la constance des améliorations réalisées par l’entreprise.L’expérience de Italia in Miniatura, un parc à thème à Rimini en Italie, certifié par ISO 14001Italia in Miniatura, un parc à thème dédié au patrimoine historique, architectural et culturel italien et présentant 272reproductions parfaites à petite échel<strong>le</strong> des merveil<strong>le</strong>s architectura<strong>le</strong>s du pays, a été <strong>le</strong> premier parc à thème en Italie, maisaussi en Europe, à obtenir la certification ISO 14001, délivrée à S.E.P.A.R. Spa, la compagnie qui gère ce parc.La compagnie a adopté <strong>le</strong> système de management environnemental ISO 14001 en 2002 et obtint la certification en 2004. Lamission <strong>environnementa<strong>le</strong></strong> du parc est de servir à une amélioration de la sensibilisation du public, à la popularisationéducative et à la communication, en particulier auprès des éco<strong>le</strong>s.Le coût total de la certification a été de 125 000 Euros:• Coûts internes: 80 000 Euros• Honoraires de consultants: 30 000 EurosLe coût de revient annuel pour <strong>le</strong> maintien de la certification est d’environ 20 000 Euros. Les principa<strong>le</strong>s actions<strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s entreprises pour obtenir cette certification ont été <strong>le</strong>s suivantes:• Un “oasis écologique”: Une partie des terres a été donnée à AMIA, l’entreprise publique loca<strong>le</strong> de traitement et derecyclage des déchets à Rimini, et a été transformée en un nouveau centre de recyclage des déchets. Le centre col<strong>le</strong>cte etrecyc<strong>le</strong> à la fois <strong>le</strong>s déchets du parc et ceux de la communauté loca<strong>le</strong> depuis 2002;• Les énergies alternatives: introduction de panneaux photovoltaïques;• L’eau: Limitation de la consommation en eau grâce à plusieurs techniques tel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong>s bassins de stockagefonctionnant selon <strong>le</strong> principe des vases communicants, et la réutilisation de l’eau par percolation;• La bio-construction: introduction de nouvel<strong>le</strong>s techniques et de nouveaux matériaux• L’énergie: des pavillons “énergie et environnement”, construits avec <strong>le</strong> soutien du CNR (Centre national de larecherche), conçus comme des outils éducatifs et traitant de sujets tels que la consommation en énergie, <strong>le</strong> réchauffementclimatique, <strong>le</strong>s changements environnementaux et l’optimisation des ressources;• Le “Parc gourmet”: une zone dédiée au patrimoine culinaire italien, qui abrite des sections scientifiques d’informationsur l’agriculture, la nutrition, l’alimentation biologique, etc. Source: Know<strong>le</strong>dge Resource Guide SUVOT: Sustainab<strong>le</strong>and Vocational Tourism, European Commission Interreg IIIC Programme.Source:http://www.sustainab<strong>le</strong>-tourism.org/index.php?option=com_content&task=view&id=33&Itemid=59&lang=en3.2.3 Les démarches volontaires <strong>dans</strong> <strong>le</strong> tourisme et l’hôtel<strong>le</strong>rieComme <strong>le</strong>s acteurs du tourisme et de l'hôtel<strong>le</strong>rie sont en grande partie de petites ou moyennes entreprises,l’application des législations et <strong>le</strong>s contrô<strong>le</strong>s de conformité y sont diffici<strong>le</strong>s. Il n’est donc pas surprenant que <strong>le</strong>sdémarches volontaires tel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong>s écolabels, <strong>le</strong>s récompenses <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s et <strong>le</strong>s codes de bonne conduites’avèrent être des approches efficaces pour améliorer <strong>le</strong>s performances <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s de bon nombred’entreprises. Les écolabels présentent un intérêt particulier pour <strong>le</strong>s petites et moyennes entreprises:• Ils fournissent aux entreprises des informations et des compétences en gestion de l'environnement dont el<strong>le</strong>ne disposent pas forcément;• Ils permettent aux touristes - <strong>le</strong>s consommateurs – d’identifier et de sé<strong>le</strong>ctionner directement <strong>le</strong>s opérateursresponsab<strong>le</strong>s vis-à-vis de l’environnement;• Ils permettent à chaque entreprise de développer un système de management environnemental adapté à sesbesoins;• Beaucoup d'organisations du <strong>secteur</strong> du tourisme ont aussi développé des codes de bonne conduite enmatière d’environnement. Les premières furent cel<strong>le</strong> du WTTC, <strong>le</strong>s World Travel and Tourism Council’sEnvironment Guidelines et la Charte <strong>environnementa<strong>le</strong></strong> et commercia<strong>le</strong> de la Chambre de CommerceInternationa<strong>le</strong>.42 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONSVISIT, une famil<strong>le</strong> d’écolabels européensL’initiative VISIT, financée par l’Union européenne, réunit 12 dispositifs d’écolabels pour <strong>le</strong>s entreprises de tourisme misen place en Autriche, au Danemark, en Espagne, en France, en Italie, en Lettonie, au Luxembourg, aux Pays-Bas, en Suisseet <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays nordiques. Le but est d’améliorer la durabilité du tourisme européen en attirant davantage l’attention sur <strong>le</strong>slabels et en améliorant <strong>le</strong>urs performances, ainsi qu’en faisant connaître <strong>le</strong>s produits certifiés.Chaque label porte plus particulièrement sur <strong>le</strong>s impacts environnementaux des établissements (principa<strong>le</strong>ment hôteliers).Une norme commune a été convenue. El<strong>le</strong> prévoit: un contrô<strong>le</strong> externe au moins une fois tous <strong>le</strong>s trois ans; l’exigence, pourtoutes <strong>le</strong>s entreprises, de respecter la législation nationa<strong>le</strong>; l’introduction d’un ensemb<strong>le</strong> d’exigences de performances debase; l’exigence pour <strong>le</strong>s entreprises de contrô<strong>le</strong>r régulièrement la consommation d’énergie et d’eau, ainsi que <strong>le</strong> volume dedéchets généré par client et par nuitée; des critères de gestion communs, notamment la formation du personnel; <strong>le</strong>s questionsde transparence et de promotion des dispositifs.Du côté des activités promotionnel<strong>le</strong>s, un Guide du voyage VISIT a été réalisé en version imprimée et é<strong>le</strong>ctronique(disponib<strong>le</strong> sur Internet) pour présenter <strong>le</strong>s labels participants et <strong>le</strong>s produits certifiés. Des liens vers <strong>le</strong>s sites des voyagistesont été créés pour <strong>le</strong>s encourager à présenter <strong>le</strong>s produits. Une association VISIT est chargée de promouvoir <strong>le</strong>s intérêts desmembres et de rallier d’autres professionnels. Plusieurs services seront proposés, notamment des études de marché et descomparatifs de performances entre <strong>le</strong>s labels.Source:Vers un tourisme durab<strong>le</strong>: Guide à l’usage des décideurs, Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), 2005, p. 114.http://www.uneptie.org/pc/tourism/library/A%20Guide%20for%20Policy%20Makers.htm3.3 Principes pour un développement durab<strong>le</strong>Cette section présente <strong>le</strong>s principes clés et <strong>le</strong>s approches qui constituent <strong>le</strong> cœur des démarches<strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s. Ils vont permettre au <strong>le</strong>cteur de comprendre la logique qui sous-tend toute action en faveur del’environnement, <strong>le</strong>s systèmes de management environnemental et <strong>le</strong> développement durab<strong>le</strong>. Ces principes sontaussi <strong>le</strong>s fondations sur <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s reposent <strong>le</strong>s politiques et stratégies <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s.3.3.1 Le principe de précautionIl est plus efficace et moins coûteux de bien faire <strong>le</strong>s choses dès la première fois, que d’y revenir et de rectifier <strong>le</strong>sdégâts. Le principe de précaution plaide, en matière de gestion de l’environnement, pour l’approche “mieux vautêtre sain et sauf qu’être désolé” ou l’approche “aucun regret”. Il requiert des industries qu’el<strong>le</strong>s anticipent <strong>le</strong>simpacts sur l'environnement de <strong>le</strong>urs activités présentes et futures, et prennent des mesures pour minimiser cesimpacts avant qu’ils ne se soient produits. D'où <strong>le</strong> terme de précaution.3.3.2 L'intégration de l'environnementL’intégration de l’environnement se concentre sur l’interdépendance entre croissance économique et qualité del’environnement. Dans <strong>le</strong> cas de l’industrie <strong>touristique</strong>, ce principe est particulièrement important puisque lacroissance et l’expansion de l’industrie ne seront plus possib<strong>le</strong>s si la ressource clé – l’environnement – est détruite.L’application du principe d'intégration de l’environnement est multi-factoriel. En référence aux systèmes demanagement environnemental, ce principe nous rappel<strong>le</strong> que <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> de la pollution <strong>dans</strong> un milieu (air, terreou eau) ou <strong>dans</strong> une activité, ne devrait pas avoir comme résultat d’augmenter la pollution <strong>dans</strong> d’autres milieuxou activités. Considérons quelques exemp<strong>le</strong>s.• Recyc<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s déchets implique qu’ils soient nettoyés et triés <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s foyers et <strong>le</strong>s entreprises, que des pointsde col<strong>le</strong>cte soient installés, que <strong>le</strong>s déchets soient transportés vers des installations de traitement <strong>dans</strong><strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s ils seront à nouveau triés, nettoyés et broyés. Le produit broyé est alors transporté vers des usinesoù il sera transformé en de nouveaux produits. Ce processus <strong>dans</strong> son ensemb<strong>le</strong> peut être très consommateurd’énergie et de ressources. Pour que <strong>le</strong> recyclage soit écologiquement et économiquement viab<strong>le</strong>, <strong>le</strong>sressources et l’énergie économisées, ainsi que <strong>le</strong>s gaspillages évités, ne doivent pas être inférieurs auxressources et à l'énergie utilisées, aux nouveaux gaspillages créés par la col<strong>le</strong>cte ou encore la préparation et<strong>le</strong> transport des déchets lors de <strong>le</strong>ur recyclage et <strong>le</strong>ur réutilisation.adaptè par M. Satta et M. Perelli 43


DESTINATIONS• L'usage de cellu<strong>le</strong>s photovoltaïques (PVs) devient largement préconisé comme source d'énergie alternative,car <strong>le</strong>ur usage n’entraîne pas d’émission de dioxyde de carbone, principal gaz responsab<strong>le</strong> de l’effet de serre.Cependant, pour tirer p<strong>le</strong>in avantage des PVs, la capacité et la faisabilité du système doivent être finementcalculées afin que l'usage d’un générateur diesel de soutien soit minimisé. Si ce dernier doit êtreconstamment utilisé sur de longues périodes, alors <strong>le</strong>s PVs ne représentent pas un procédé durab<strong>le</strong>économiquement et écologiquement efficace.• L’achat d’aliments biologiques est recommandé.• L'intégration de l'environnement demande éga<strong>le</strong>ment de limiter <strong>le</strong>s ressources humaines et financières <strong>dans</strong>la recherche de solutions pour l'environnement. Prenons l'exemp<strong>le</strong> d'une région côtière avec uneconcentration importante de stations balnéaires, où l’enjeu est d’assurer <strong>le</strong> maintien de la qualité des eaux debaignade. Il est très diffici<strong>le</strong> d’exiger que chaque hôtel traite individuel<strong>le</strong>ment ses eaux usées avant de <strong>le</strong>srejeter. Cela sera plus écologiquement et économiquement faisab<strong>le</strong> si la législation loca<strong>le</strong> prend desdispositions en faveur d’un plan de traitement col<strong>le</strong>ctif des eaux usées plutôt que d’exiger que chaqueétablissement construise ses propres installations de traitement. Cela réduira <strong>le</strong>s impacts liés à laconstruction, et facilitera la surveillance de la composition des rejets afin de s’assurer que <strong>le</strong>s eaux usées sontsuffisamment traitées avant d’être rejetées. Les coûts d’exploitation et de maintenance liés au traitement deseaux usées de la col<strong>le</strong>ctivité pourraient être financés en facturant <strong>le</strong>s rejets à <strong>le</strong>urs producteurs.3.3.3 La prévention à la source“Mieux vaut prévenir que guérir”. L’amélioration de la gestion de l’environnement devrait être envisagée et miseen œuvre dès <strong>le</strong> début de toute opération afin d’empêcher et d’éviter, dès <strong>le</strong> début, de produire des déchets et depolluer. L’objectif est de résoudre <strong>le</strong> problème à sa naissance, d’éliminer <strong>le</strong>s différentes approches qui s’occupentde la pollution une fois qu’el<strong>le</strong> est présente, en évitant par exemp<strong>le</strong> la production de déchets directement à lasource. La prévention à la source ouvre éga<strong>le</strong>ment la voie de la réduction de la consommation de matièrespremières et d’énergie utilisée <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s processus de production ou <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s produits et services eux-mêmes.Par exemp<strong>le</strong>, si un hôtel ou un restaurant arrive à utiliser moins d’eau en installant des systèmes limitant <strong>le</strong> débitdes robinets et des chasses d’eau à réservoir réduit <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s toi<strong>le</strong>ttes, il limitera <strong>dans</strong> un même temps ses volumesde déchets de façon considérab<strong>le</strong>. Cela signifie des volumes d’eaux usées à traiter moins importants, et un risquepotentiel de polluer <strong>le</strong>s plans d’eau voisins réduit. Utiliser moins d’eau signifie aussi payer des factures moinslourdes, en même temps, qu’en diminuant <strong>le</strong> volume d’eaux usées on allège <strong>le</strong> coût supporté pour <strong>le</strong> rejet deseffluents.3.3.4 Le principe “pollueur-payeur”Ce principe énonce que <strong>le</strong>s coûts de la lutte contre la pollution doivent être supportés par <strong>le</strong> pollueur lui-même.Ce principe est très largement accepté et appliqué <strong>dans</strong> <strong>le</strong> développement des politiques <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s pourl’élaboration d’instruments économiques d’amélioration de la gestion de l’environnement, comme <strong>le</strong>s taxes, <strong>le</strong>sredevances, etc. Une importante question décou<strong>le</strong> de ce principe: Qui est <strong>le</strong> pollueur? Pour <strong>le</strong> profane, <strong>le</strong>spollueurs sont <strong>le</strong>s producteurs de biens et de services. Mais, ce qui est souvent occulté, c’est que <strong>le</strong>sconsommateurs sont éga<strong>le</strong>ment des pollueurs car ils demandent et consomment en premier lieu des produits et desservices qui génèrent de la pollution. De la même façon, <strong>le</strong>s gouvernements sont éga<strong>le</strong>ment des pollueurs,directement comme producteurs ou consommateurs, et indirectement en subventionnant des activités polluantes.Le principe du pollueur-payeur sert de base pour <strong>le</strong> développement de stratégies de contrô<strong>le</strong> des pollutionsenvisageab<strong>le</strong>s d’un point vue économique. Concernant <strong>le</strong>s coûts liés à la pollution et la façon dont ils devraientêtre imputés aux pollueurs, <strong>le</strong> principe du pollueur-payeur inspire <strong>le</strong>s idées suivantes:• Dans une zone et un milieu donné (air, terre, eau), la pollution devrait être maîtrisée jusqu’à ce que <strong>le</strong> coûtmarginal égalise <strong>le</strong>s bénéfices marginaux dégagés;• Les coûts supportés sont payés par <strong>le</strong>s pollueurs proportionnel<strong>le</strong>ment au type et au volume des émissions etrejets générés;adaptè par M. Satta et M. Perelli 45


DESTINATIONS• Ceux qui ont <strong>le</strong>s abattements de coûts <strong>le</strong>s plus bas doivent poursuivre <strong>le</strong>ur lutte contre la pollution jusqu’à ceque <strong>le</strong>s coûts supportés soient <strong>le</strong>s mêmes chez tous <strong>le</strong>s pollueurs.3.3.5 La participation du publicLe principe de participation du public concerne <strong>le</strong>s processus de décision qui impliquent tous ceux qui sontsusceptib<strong>le</strong>s d’être touchés par l’adoption d’une décision. Il énonce que:• tous <strong>le</strong>s groupes d’individus d’une société doivent pouvoir “avoir <strong>le</strong>ur mot à dire” sur tous <strong>le</strong>s sujets etproblèmes importants;• <strong>le</strong>s groupes intéressés doivent se voir offrir l’opportunité de participer à des discussions qui précèdent <strong>le</strong>sprises de décisions;• <strong>le</strong>s groupes concernés doivent être informés sur <strong>le</strong>s impacts environnementaux potentiels des projetsenvisagés, et sur <strong>le</strong>s mesures proposées pour <strong>le</strong>s réduire. On appel<strong>le</strong> cette méthode “la communication desrésultats mesurés”.Un des meil<strong>le</strong>urs exemp<strong>le</strong>s d’application du principe de participation du public était observé <strong>dans</strong> l’ancienprocessus d’évaluation des impacts sur l’environnement ou Étude d’impact environnemental (EIE). Beaucoup depays exigent qu’une EIE soit menée avant que tout plan de développement de grande amp<strong>le</strong>ur soit approuvé etmis en place. La procédure officiel<strong>le</strong> d’EIE exige que <strong>le</strong>s résultats obtenus soient regroupés, et que <strong>le</strong>s impactsenvironnementaux du projet envisagé soient présentés <strong>dans</strong> un rapport officiel consultab<strong>le</strong> par <strong>le</strong> public.Cela permet aux groupes intéressés d’être informés sur <strong>le</strong>s caractéristiques des développements proposés etd’exprimer <strong>le</strong>urs éventuel<strong>le</strong>s inquiétudes, de proposer des alternatives, de considérer <strong>le</strong>s impacts et de discuter <strong>le</strong>sméthodes proposées avant que <strong>le</strong>s projets ne soient réalisés. L’expérience des EIE montre que la participation dupublic est une aide très précieuse car el<strong>le</strong> apporte une vision extérieure et non experte sur <strong>le</strong>s impacts possib<strong>le</strong>s,vision qui <strong>dans</strong> bien des cas s’est révélée bien plus précieuse que <strong>le</strong>s conclusions tirées des analyses scientifiques.La participation du public permet aussi d’améliorer <strong>le</strong> dialogue entre <strong>le</strong>s développeurs et la communauté loca<strong>le</strong>.El<strong>le</strong> empêche éga<strong>le</strong>ment beaucoup de gaspillages coûteux et de conflits qui, en son absence, auraient lieu pendant<strong>le</strong> dérou<strong>le</strong>ment des projets.Le management environnemental repose aussi sur des questions d’éthiqueL’éthique de l’environnement examine la relation entre <strong>le</strong>s êtres humains et l’environnement naturel. El<strong>le</strong> explore <strong>le</strong>s causesmora<strong>le</strong>s derrière <strong>le</strong>s pratiques destructrices pour l’environnement des cultures industriel<strong>le</strong>s et économiques dominantes, etpropose des alternatives qui pourraient en prévenir <strong>le</strong>s conséquences. Le public devrait jouer un rô<strong>le</strong> à part entière <strong>dans</strong> <strong>le</strong>management environnemental grâce à des motivations de comportement allant au-delà du système juridique rég<strong>le</strong>mentaire.Il est préférab<strong>le</strong> de traiter <strong>le</strong>s questions liées à l’environnement avec la participation de tous <strong>le</strong>s partis concernés, et à unniveau d’autorité adapté. L’éthique couvre des notions tel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong> bien et <strong>le</strong> mal, <strong>le</strong> bon et <strong>le</strong> mauvais, et la responsabilité.Les règ<strong>le</strong>s d’éthique fixent généra<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s limites d’un comportement permissib<strong>le</strong>. À cette fin, <strong>le</strong>s codes de l’éthiquepeuvent influer sur certains comportements.Source: PNUE/DTIE46 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONSBibliographie et <strong>le</strong>ctures recommandées, Partie 3 Background Report for a UNEP Guide to Life Cyc<strong>le</strong> Management: A bridge to sustainab<strong>le</strong> products, 2006, UNEPhttp://www.uneptie.org/pc/sustain/reports/lcini/UNEP_background_document_LCM_2006_Febr.pdf Ecolabelshttp://www.ecolabel-tourism.euhttp://www.greenglobe.orghttp://www.lhwgreen.comhttp://www.yourvisit.info/brochure/en/050.htmhttp://www.visit21.nethttp://www.worldheritagealliance.org Législation nationa<strong>le</strong> européenne sur l’environnementhttp://www.europa.eu/scadplus/<strong>le</strong>g/en/s15000.htm Loi européenne sur l’environnementhttp://www.ec.europa.eu/environment Code mondial d’éthique du tourisme, 2001, WTO/OMThttp://www.world-tourism.org/code_ethics/pdf/languages/Codigo%20Etico%20Fran.pdf Lois et traités internationaux sur l’environnementhttp://www.globallaw.com Organisation internationa<strong>le</strong> de normalisation (ISO)http://www.iso.orghttp://www.14000.org Know<strong>le</strong>dge Resource Guide SUVOT: Sustainab<strong>le</strong> and Vocational Tourism, European Commission Interreg IIICProgrammehttp://www.sustainab<strong>le</strong>-tourism.org Vers un tourisme durab<strong>le</strong>: Guide à l’usage des décideurs, Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE),2005.http://www.uneptie.org/pc/tourism/library/A%20Guide%20for%20Policy%20Makers.htm Tourism in the Polar Regions: The Sustainability Chal<strong>le</strong>nge, UNEP and TIES, 2007-06-19http://www.uneptie.org/pc/tourism/documents/Polar_Tourism_EN.pdf US Environment Protection Agency, Partenariats industrielshttp://www.epa.gov/epahome/industry.htmadaptè par M. Satta et M. Perelli 47


DESTINATIONS4.Systèmes de management environnemental4.1 Introduction aux systèmes de management environnemental (SME)Les systèmes de management environnemental offrent aux entreprises la possibilité de minimiser et d’éviter desatteintes dommageab<strong>le</strong>s à l’environnement tout en maintenant ou en améliorant <strong>le</strong>ur compétitivité.4.1.1 Qu’est-ce qu’un Système de Management Environnemental (SME)?Un système de management environnemental (SME) aide <strong>le</strong>s entreprises à évaluer, gérer et réduire <strong>le</strong>urs impactssur l’environnement en <strong>le</strong>ur fournissant une méthodologie visant à intégrer systématiquement la gestion del’environnement <strong>dans</strong> <strong>le</strong>ur fonctionnement. La démarche d’un SME type repose sur <strong>le</strong>s actions suivantes:• Réaliser un état des lieux environnemental en identifiant précisément <strong>le</strong>s ressources naturel<strong>le</strong>s utiliséeset <strong>le</strong>s déchets produits;• Établir une politique <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>;• Déterminer ses objectifs et cib<strong>le</strong>s;• Mettre en place <strong>le</strong> SME grâce à un programme environnemental;• Établir <strong>le</strong>s procédures du SME <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s différents services et départements;• Établir <strong>le</strong>s procédures de surveillance des performances <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s et de col<strong>le</strong>cte des données;• Organiser et animer la communication interne sur l’environnement, déléguer et former;• Communiquer sur l’environnement à destination des visiteurs;• Faire auditer <strong>le</strong> SME;• Comparer <strong>le</strong>s performances actuel<strong>le</strong>s aux objectifs et cib<strong>le</strong>s;• Réviser <strong>le</strong>s objectifs et <strong>le</strong>s cib<strong>le</strong>s par souci d’amélioration continue;• Communiquer <strong>le</strong>s performances <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s aux employés, ainsi qu’aux clients, aux actionnaireset au grand public.La roue de Deming: Plan-Do-Check-Act (PDCA)Le PDCA, aussi appelé la roue de Deming d’après son inventeur, permet une approche systématique dumanagement environnemental autour du cyc<strong>le</strong> de vie. L’explication du cyc<strong>le</strong> Plan-Do-Check-Act (PDCA)s’articu<strong>le</strong> autour des principes opératoires des normes des systèmes de management de l’ISO pourl’environnement (ISO 14000) et la qualité (ISO 9000).• Plan (préparer, planifier): définir des objectifs et planifier <strong>le</strong>s étapes (analyser la situation présente, fixer <strong>le</strong>sobjectifs globaux et des cib<strong>le</strong>s intermédiaires, définir une méthodologie afin d’atteindre ces objectifs):• Do (faire): mettre en œuvre ce qui a été décidé/défini;• Check (contrô<strong>le</strong>r, vérifier): évaluer <strong>le</strong>s résultats (comment évaluez-vous vos progrès par rapport aux objectifsdéfinis?);• Act (acter, standardiser): corriger et améliorer votre approche et la façon dont el<strong>le</strong> est mise en œuvre(corriger et apprendre de ses erreurs afin d’affiner votre approche pour obtenir de meil<strong>le</strong>urs résultats laprochaine fois).Les bénéfices d’un Système de Management Environnemental• Un SME permet aux entreprises du tourisme de respecter, voire même de dépasser la législation surl’environnement.48 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONS• Un SME réduira <strong>le</strong>s coûts d’exploitation en minimisant l’utilisation de ressources naturel<strong>le</strong>s, en améliorantl’efficacité de fonctionnement, en limitant <strong>le</strong>s rejets de déchets, et en évitant des amendes pour nonconformité.• Un SME transformera l’établissement en un lieu plus sain et plus sûr pour <strong>le</strong>s employés et <strong>le</strong>s visiteurs. Lesaccidents, <strong>le</strong>s maladies professionnel<strong>le</strong>s et l’absentéisme qui en décou<strong>le</strong> diminueront.• En prévoyant une formation du personnel, un SME permet à chacun de participer à sa mise en œuvre. Cetteformation peut accroître de façon significative la motivation, l’implication et la sensibilisation du personnel.• La sensibilisation croissante du public concernant l’environnement s’accompagne d’une demande de servicesrespectueux de l’environnement de plus en plus importante de la part des touristes. Un SME fournira auxentreprises <strong>le</strong>s moyens de répondre à cette demande. La multiplication des labels et récompenses en matièred’environnement <strong>dans</strong> <strong>le</strong> tourisme sont de bons indicateurs du succès de ces démarches auprès des touristes.• Les banques ainsi que <strong>le</strong>s compagnies d’assurance demandent maintenant des informations sur <strong>le</strong>sperformances <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s réalisées lorsqu’el<strong>le</strong>s décident d’accorder des prêts ou des assurances.• La responsabilité socia<strong>le</strong> est de plus en plus à l’ordre du jour. Les entreprises ne sont plus jugées seu<strong>le</strong>mentsur <strong>le</strong>ur profit, mais doivent aussi faire face à une demande croissante d’amélioration de la qualité de vie dela part de <strong>le</strong>urs clients et de <strong>le</strong>urs employés. Le SME est la première étape stratégique <strong>dans</strong> ce sens.• Adopter un SME peut aider <strong>le</strong>s entreprises à se démarquer de <strong>le</strong>urs concurrents et à être reconnues à traversdes programmes d’homologation ou de récompense, des programmes de voyagistes, et d’autres promotionssimilaires. Être reconnu pour son engagement envers <strong>le</strong> management environnemental peut améliorerl’image de l’entreprise ainsi que sa crédibilité.4.1.2 Etape 1 du SME: Attribuer <strong>le</strong>s responsabilités et réaliser un état des lieux environnementalDésigner un animateur environnementDans toute entreprise, la responsabilité d’une tâche doit être attribuée à un individu afin de s’assurer de saréalisation. La responsabilité du SME peut être attribuée à un employé ou à un groupe d’employés. Beaucoupd’entreprises du tourisme désignent un “Champion Environnement”, ou “Animateur Environnement” tel qu'il estsouvent appelé <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays francophones, soutenu et accompagné par une équipe spécialisée <strong>dans</strong> la gestion del’environnement.Cette équipe doit être constituée aussi bien de représentants de la Direction que de tous <strong>le</strong>s départements del’entreprise. Il est en effet important de s’assurer que tous <strong>le</strong>s impacts de l’ensemb<strong>le</strong> des activités de l’entreprisesur l’environnement soient identifiés et pris en compte <strong>dans</strong> <strong>le</strong> SME. L’animateur environnement et son équipedoivent:• Saisir l’importance du SME;• Comprendre <strong>le</strong>s exigences législatives et <strong>le</strong>s implications de la notion de non-conformité;• Comprendre <strong>le</strong>s aspects techniques du SME afin de pouvoir identifier <strong>le</strong>s actions prioritaires;• Mettre en œuvre <strong>le</strong> SME, ce qui signifie col<strong>le</strong>cter des informations, réaliser des entretiens, analyser desdonnées, et rédiger des rapports.Dresser un état des lieux environnementalRéaliser un état des lieux environnemental est une démarche presque similaire à des analyses SWOT (Strengths,Weaknesses, Opportunities and Threats analysis). Ce diagnostic permet d’identifier <strong>le</strong>s forces, <strong>le</strong>s faib<strong>le</strong>sses et <strong>le</strong>sopportunités <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s ainsi que <strong>le</strong>s risques sou<strong>le</strong>vés par une activité, en répondant aux questionssuivantes:• Comment et où <strong>le</strong>s ressources sont-el<strong>le</strong>s utilisées?• Comment et où <strong>le</strong>s déchets sont-ils produits?• Quels règ<strong>le</strong>ments et quel<strong>le</strong>s normes sont effectivement respectés au quotidien? Lesquels ne <strong>le</strong> sont pas?adaptè par M. Satta et M. Perelli 49


DESTINATIONSRéaliser un état des lieux environnemental implique la col<strong>le</strong>cte de données, la réalisation d’entretiens avec laDirection et <strong>le</strong>s employés; l’inspection et l’observation; et l’analyse et la synthèse de documents et d’archives surl’usage des ressources et des matières premières, ainsi que sur la production de déchets de toute nature. L’objectifest de col<strong>le</strong>cter des données de base afin:• de fixer des objectifs et des cib<strong>le</strong>s en matière d’environnement;• d’identifier <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs <strong>secteur</strong>s pour lancer un SME qui <strong>le</strong>ur apportera des bénéfices en termesd’activité et d’environnement.Il est préférab<strong>le</strong> de commencer par étudier <strong>le</strong>s documents dont on dispose puis de compléter <strong>le</strong>s informations pardes données col<strong>le</strong>ctées lors d’interviews, d’observations et d’inspections. Dans <strong>le</strong> monde de l’hôtel<strong>le</strong>rie, un SMEs’articu<strong>le</strong> autour de sept domaines d’action:• Réduire la consommation d’eau;• Réduire la production d’eaux usées;• Réduire la consommation d’énergie;• Réduire la production de déchets solides;• Acheter des produits respectueux de l’environnement;• Réduire <strong>le</strong>s émissions, notamment <strong>le</strong>s substances qui altèrent la couche d’ozone;• Améliorer la qualité de l’air intérieur;• Réduire <strong>le</strong>s nuisances sonores;• Surveil<strong>le</strong>r et enregistrer <strong>le</strong>s performances <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s.4.1.3 Etape 2 du SME: Etablir une politique <strong>environnementa<strong>le</strong></strong> et définir des objectifs et des cib<strong>le</strong>sSynthétiser l’état des lieux environnementalAfin de comprendre et d’analyser efficacement <strong>le</strong>s informations récoltées au cours de l’état des lieuxenvironnemental, il est recommandé de réunir ces informations <strong>dans</strong> un rapport comprenant:• Les coûts des volumes d’eau et d’énergie utilisés;• Les volumes et quantités de déchets rejetés;• L’inventaire de tous <strong>le</strong>s produits achetés;• Les points de conformité ou de non-conformité rég<strong>le</strong>mentaire;• Les actions déjà mises en place en matière d’environnement;• Les procédures de management qui pourraient faciliter ou faire obstac<strong>le</strong> à la mise en place d’un systèmede management environnemental (SME);• Les initiatives loca<strong>le</strong>s qui faciliteraient la mise en place d’un SME. En prenant l’exemp<strong>le</strong> de l’industrie,il peut s’agir de partenariats volontaires sur l'environnement, de schémas d’étiquetages écologiques, deprêts ou de subventions pour l’amélioration des performances <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s, des numéros vertsd’information sur l’environnement, de la littérature sur <strong>le</strong>s SME publiée par <strong>le</strong>s agences nationa<strong>le</strong>s del'environnement ou tout autre organisation loca<strong>le</strong>, etc;• L’intérêt des employés <strong>dans</strong> la mise en place d’un SME;• La réaction potentiel<strong>le</strong> des visiteurs face à la mise en place d’un SME;• Le temps passé sur l’état des lieux;• Les sources d’informations, ce qui inclut <strong>le</strong>s entretiens et <strong>le</strong>s observations;• Les recommandations sur <strong>le</strong>s objectifs et <strong>le</strong>s cib<strong>le</strong>s du SME.Fixer <strong>le</strong>s objectifs et <strong>le</strong>s cib<strong>le</strong>s du SMELa synthèse de l’état des lieux environnemental devrait fournir toutes <strong>le</strong>s informations nécessaires pour définir <strong>le</strong>scib<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s objectifs du SME. Les objectifs doivent spécifier <strong>le</strong>s buts à atteindre en matière d’environnementalors que <strong>le</strong>s cib<strong>le</strong>s devraient quantifier <strong>le</strong> degré d’amélioration à atteindre. Par exemp<strong>le</strong>:50 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONS• Les activités fortement consommatrices de ressources, générant de larges quantités de déchets etd’émissions, violant la législation, qui sont non conformes à la rég<strong>le</strong>mentation, et qui menacent la santédes employés et des clients, devraient être considérés en priorité;• Des cib<strong>le</strong>s et objectifs devraient être fixés avec la participation de tous <strong>le</strong>s départements et approuvés dela direction.Exemp<strong>le</strong>s de cib<strong>le</strong>s et d’objectifs concrets et mesurab<strong>le</strong>s• Faire baisser de 10% la consommation en eau avant la fin de l’année;• Réduire de 5% la consommation en énergie par client avant la fin de l’année;• Réserver 10% du budget pour l’alimentation à l’achat de produits alimentaires biologiques;• En décembre, informer par courrier tous <strong>le</strong>s fournisseurs des activités <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s de l’entreprise pour l’année:• Tenir tous <strong>le</strong>s membres du personnel informés des activités <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s en décrétant <strong>le</strong> 10 octobre <strong>le</strong> jour dédiéaux projets. Dans <strong>le</strong> futur, des réunions seront organisées tous <strong>le</strong>s trimestres afin de maintenir <strong>le</strong> personnel informé desactivités.Source:Guidelines for the Green Key Criteria, Green Keyhttp://www.green-key.org/pdf/Guideline-with%20criteria.pdfEtablir la politique <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>La politique <strong>environnementa<strong>le</strong></strong> est une déclaration publique témoignant de l’engagement et de la responsabilité<strong>environnementa<strong>le</strong></strong> de l’entreprise.• El<strong>le</strong> annonce comment l’entreprise relève <strong>le</strong>s défis de l’environnement et dessine <strong>le</strong> cadre général <strong>dans</strong> <strong>le</strong>quels’inscrivent ses objectifs.• El<strong>le</strong> valide aussi <strong>le</strong> SME. La politique <strong>environnementa<strong>le</strong></strong> doit être développée et basée sur <strong>le</strong>s résultats del’état des lieux ainsi que sur <strong>le</strong>s objectifs et cib<strong>le</strong>s établis.• El<strong>le</strong> doit être soutenue par la Direction de l’entreprise.• El<strong>le</strong> est décrite de façon claire et concise.• El<strong>le</strong> est crédib<strong>le</strong> et réaliste et ne comprend pas de promesses que l’entreprise ne peut pas respecter.• El<strong>le</strong> motive – <strong>le</strong>s employés sont motivés et non surpris.• El<strong>le</strong> décrit <strong>le</strong>s priorités permettant d’être performant et efficace.• El<strong>le</strong> montre clairement la voie à suivre et el<strong>le</strong> peut être atteinte à travers <strong>le</strong>s objectifs et <strong>le</strong>s cib<strong>le</strong>s définis.Les “règ<strong>le</strong>s” pour établir une politique <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>Chaque politique <strong>environnementa<strong>le</strong></strong> est propre à l’entreprise à laquel<strong>le</strong> el<strong>le</strong> se rapporte, et devrait donc êtrerédigée en respectant <strong>le</strong>s besoins de cette entreprise. Il n’existe pas de règ<strong>le</strong>s particulières à suivre, mais <strong>le</strong>s pointsci dessous sont pourvus à titre indicatif. La politique <strong>environnementa<strong>le</strong></strong> se doit de respecter <strong>le</strong>s indicationssuivantes (Hillary 1994, EMAS, ISO 14001, BS7750):• Définir <strong>le</strong>s raisons pour <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s une politique <strong>environnementa<strong>le</strong></strong> doit être définie;• Inscrire <strong>dans</strong> cette politique son engagement envers une amélioration continue; une conformité auxnormes <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s et un maintien des relations publiques;• Couvrir toutes <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s questions <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s auxquel<strong>le</strong>s fait face l’entreprise et établir uneliste de priorité;• Définir <strong>le</strong>s bonnes pratiques du management environnemental;• Attribuer <strong>le</strong>s responsabilités et <strong>le</strong> pouvoir décisionnel;• Documenter et rendre publique cette politique.adaptè par M. Satta et M. Perelli 51


4.1.4 Etape 3 du SME: Mise en œuvre du système de management environnementalDESTINATIONSLa mise en place d’un SME passe par l’application d’un programme de management environnemental, aussiappelé plan d’action environnemental. C’est l’outil qui va permettre d’atteindre <strong>le</strong>s objectifs environnementaux etde concrétiser la politique <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>. Un programme environnemental permet d’intégrer <strong>le</strong>s actions ayanttrait à l’environnement – réduire <strong>le</strong>s consommations de ressources et la production de déchets au sens large – <strong>dans</strong><strong>le</strong> fonctionnement de l’entreprise, en identifiant <strong>le</strong>s procédures spécifiques et <strong>le</strong>s améliorations technologiques quidoivent être intégrées aux pratiques existantes. Il peut être uti<strong>le</strong> de commencer par établir un plan d’activités, afind’avoir, d’un seul coup d'œil, une vue d’ensemb<strong>le</strong> du programme, par exemp<strong>le</strong> sous la forme d’un tab<strong>le</strong>au.Un programme de management environnemental typique pour <strong>le</strong>s installations hôtelières porte sur <strong>le</strong>s domainessuivants:• Réduction de la consommation d’eau et des rejets d’eaux usées;• Réduction de la consommation d’énergie;• Réduction de la production de déchets solides;• Achat de produits respectueux de l’environnement;• Préservation de la biodiversité;• Réduction des émissions, dont cel<strong>le</strong>s de substances détruisant la couche d’ozone;• Amélioration de l’environnement intérieur;• Réduction du bruit;• Communication interne, délégation et formation;• Information des clients sur l’environnement;• Surveillance et enregistrement de la progression du programme environnemental.À chacun des domaines d’action énumérés ci-dessus correspond une large gamme d’options de mise en œuvre quivont maintenant être présentées. Il sera toujours uti<strong>le</strong> de garder à l’esprit <strong>le</strong>s questions suivantes:• Quel<strong>le</strong>s procédures ou quels changements de pratique pourraient être nécessaires pour améliorer lagestion de l’environnement?• Quel<strong>le</strong>s technologies pourraient être utilisées afin de faciliter la gestion de l’environnement?• Quels sont <strong>le</strong>s changements qui pourraient en augmenter l’efficacité?• Quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s améliorations qui nécessiteront un investissement important?• Une meil<strong>le</strong>ure formation pourra-t-el<strong>le</strong> permettre de mieux faire face aux problèmes environnementaux?Programme environnemental sur l’eau et <strong>le</strong>s eaux uséesLa gestion de l’eau <strong>dans</strong> l’hôtel<strong>le</strong>rie implique de:• Maintenir la qualité de l’eau;• Contrô<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s ouvrages de stockage et de distribution de l’eau;• Réduire la consommation d’eau;• Réduire <strong>le</strong>s rejets d’eaux usées;• Purifier l’eau des piscines;• Mesurer la consommation d’eau;• Réutiliser <strong>le</strong>s eaux usées retraitées;• Maintenir la qualité de l’approvisionnement en eau.Les indicateurs d’une mauvaise qualité de l’eau <strong>le</strong>s plus connus sont <strong>le</strong>s matières en suspension (MES), lacoloration due à la corrosion, l’augmentation du pH, la dureté et la concentration excessive en minéraux, et lacontamination par <strong>le</strong>s bactéries, en particulier par Legionella Pnuemophilia. N’importe quel changementconcernant la qualité de l’eau devrait être notifié aux compagnies des eaux et aux autorités concernées. Unexamen des ouvrages de stockage et de distribution de l’eau devra alors être entrepris rapidement afin dedéterminer si la source de pollution est interne ou externe à l’entreprise.52 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONS<strong>Gestion</strong> du stockage de l’eau et de ses moyens de distribution. Stockage de l’eau• Assurer un renouvel<strong>le</strong>ment fréquent de l’eau afin d’éviter la formation de bactéries comme la LegionellaPnuemopilia;• Protéger <strong>le</strong>s ouvertures des réservoirs de stockage des poussières, insectes, et autres sources depollution;• Placer des valves d’entrée et de sortie de manière à empêcher la stagnation des eaux;• Nettoyer <strong>le</strong>s réservoirs tous <strong>le</strong>s 6 à 8 mois afin de retirer tout dépôt sur <strong>le</strong>s parois internes;• Vérifier l’étanchéité des réservoirs.La distribution de l’eau• Assurer un entretien régulier afin d’éviter <strong>le</strong>s fuites, <strong>le</strong>s écou<strong>le</strong>ments et <strong>le</strong> mélange entre <strong>le</strong>s sourcesd’eau potab<strong>le</strong> et non potab<strong>le</strong>;• Utiliser des limiteurs ou régulateurs de débit pour contrô<strong>le</strong>r <strong>le</strong> débit d’eau à l’arrivée, réduire la pressionet donc minimiser <strong>le</strong>s coûts en réduisant la consommation;• Entretenir et rénover l’isolation des réservoirs et des conduites d’eau chaude.Réduire la consommation d’eau• Réparer <strong>le</strong>s conduites présentant des fuites;• Utiliser <strong>le</strong>s machines à laver <strong>le</strong> linge et la vaissel<strong>le</strong> seu<strong>le</strong>ment lorsque cel<strong>le</strong>s ci sont p<strong>le</strong>ines;• Arroser uniquement <strong>le</strong>s racines des plantes;• Placer des bouteil<strong>le</strong>s en plastique remplies d’eau <strong>dans</strong> <strong>le</strong> réservoir des toi<strong>le</strong>ttes afin de réduire <strong>le</strong> débit dela chasse d’eau;• Encourager <strong>le</strong>s employés à ne pas gaspil<strong>le</strong>r l’eau;• Col<strong>le</strong>cter l’eau de pluie pour arroser <strong>le</strong>s jardins et pour toute autre utilisation où l’eau potab<strong>le</strong> n’est pasnécessaire;• Eviter de rincer sous des robinets ouverts, utiliser plutôt des seaux ou des bols;• Placer des panneaux d’information <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s sal<strong>le</strong>s de bain invitant <strong>le</strong>s clients à économiser l’eau;• Inviter <strong>le</strong>s clients à réutiliser <strong>le</strong>urs serviettes et <strong>le</strong>urs draps.Réparations et entretien• Placer un réducteur de volume <strong>dans</strong> <strong>le</strong> réservoir des chasses d’eau;• Instal<strong>le</strong>r des mélangeurs ou mitigeurs eau chaude – eau froide à tous <strong>le</strong>s robinets;• Instal<strong>le</strong>r des régulateurs de pression sur <strong>le</strong>s toi<strong>le</strong>ttes et <strong>le</strong>s urinoirs. Ceci peut réduire <strong>le</strong> débit d’eau de 30à 50%;• Recueillir et réutiliser l’eau de condensation produite par <strong>le</strong>s systèmes de chauffage, d’éclairage et declimatisation;• Instal<strong>le</strong>r des aérateurs sur <strong>le</strong>s robinets et <strong>le</strong>s douches. Ceci peut réduire <strong>le</strong> débit de 35%;• Instal<strong>le</strong>r des cellu<strong>le</strong>s photoé<strong>le</strong>ctriques sur <strong>le</strong>s fontaines publiques;• Instal<strong>le</strong>r des urinoirs chimiques qui n’utilisent pas d’eau.Rénovation et économie d’eau• Remplacer éventuel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s baignoires par des douches;• Instal<strong>le</strong>r des pommes de douche et des chasses d’eau à faib<strong>le</strong> débit.Purification de l’eau des piscinesAu lieu d’utiliser du chlore et d’autres produits chimiques, il existe plusieurs technologies plus respectueuses del’environnement pour la purification des eaux de piscines. Une de ces technologies est l’ionisation, qui libère desions métalliques (généra<strong>le</strong>ment des ions cuivre et argent) <strong>dans</strong> l’eau. Le passage d’un courant basse tension entredeux é<strong>le</strong>ctrodes génére des ions positifs et négatifs qui tueront <strong>le</strong>s algues, bactéries et autres micro-organismes.Une petite quantité de chlore (ou un autre oxydant comme <strong>le</strong> brome) est cependant nécessaire pour éliminer <strong>le</strong>smatières qui troub<strong>le</strong>nt l'eau, comme <strong>le</strong>s crèmes de bronzage et la poussière, qui ne sont pas affectées par <strong>le</strong>s ions.adaptè par M. Satta et M. Perelli 53


DESTINATIONSSurveil<strong>le</strong>r la consommation d’eauPuisque l’eau est directement liée au taux d’occupation et d’activité, il est recommandé de suivre laconsommation d’eau en la rapportant au nombre de nuitées ou de clients. Les compteurs sont essentiels pourmesurer <strong>le</strong>s consommations d’eau. La mesure peut aussi porter sur différentes parties de l’établissement <strong>dans</strong> <strong>le</strong>but d’acquérir des données plus spécifiques. Comparer <strong>le</strong>s consommations d’eau entre années et entreinstallations de tail<strong>le</strong> et de standing similaires peut fournir des informations très uti<strong>le</strong>s pour améliorer la gestion del’eau. Mais lors des comparaisons entre établissements, il est important de garder à l’esprit que <strong>le</strong>sconsommations varient grandement suivant la tail<strong>le</strong> de l’établissement, <strong>le</strong>s services proposés, <strong>le</strong> niveau d’activitéet <strong>le</strong>s conditions climatiques.Réutilisation des eaux usées retraitéesPour l’entreprise, et d’un point de vue environnemental, il est bon de col<strong>le</strong>cter et de réutiliser l’eau de pluie pourl’arrosage et toutes <strong>le</strong>s activités où de l’eau potab<strong>le</strong> n’est pas nécessaire. Les réservoirs pour col<strong>le</strong>cter cette eaupeuvent être installés sur <strong>le</strong> toit ou au rez-de-chaussée. Si cette eau est destinée à un usage domestique, el<strong>le</strong> doitsubir un minimum de traitement. Il est possib<strong>le</strong> de compenser <strong>le</strong>s besoins en eau non potab<strong>le</strong> en traitant puis enréutilisant <strong>le</strong>s eaux usées. Il faut d’abord faire clairement la distinction entre “l’eau grise” et “l’eau noire”.L’eau grise provient des sal<strong>le</strong>s de bains, laveries et cuisines; l’eau noire provient des toi<strong>le</strong>ttes. L’eau noirecontient des agents pathogènes et plus de 10 fois plus d’azote que l’eau grise, et doit donc subir un traitementbiologique en 2 ou 3 étapes avant de pouvoir être réutilisée. Le traitement de l’eau grise est moins poussé et peutêtre réalisé sur <strong>le</strong> site en toute sécurité. L’eau retraitée peut alors être utilisée pour l’arrosage, <strong>le</strong>s chasses d’eau, etpartout où de l’eau potab<strong>le</strong> n’est pas nécessaire. Un certain nombre de réseaux nationaux de distribution d’eau ontété modifiés pour faciliter la réutilisation des eaux grises. Il est toujours plus simp<strong>le</strong> de l’intégrer au projet initialde construction car des réseaux d’évacuations et des fosses sceptiques doivent être construits séparément.Dans <strong>le</strong> cas des immeub<strong>le</strong>s déjà existants, la rénovation des systèmes d’évacuation peut s’avérer onéreuse, et uneanalyse coûts/bénéfices doit être réalisée pour déterminer si ce chantier en vaut bien la peine. Le niveau detraitement de l’eau grise requis dépend de sa Demande Biologique en Oxygène (ou DBO) et de l’utilisation deseaux retraitées. La DBO est la quantité d’oxygène nécessaire aux bactéries pour dégrader <strong>le</strong>s polluants présents<strong>dans</strong> l’effluent. Plus la concentration en matière organique <strong>dans</strong> l’eau à traiter est importante, plus sa DBO seraé<strong>le</strong>vée. Dans la plupart des hôtels, l’eau grise peut être réutilisée pour l’irrigation ou <strong>le</strong>s chasses d’eau. Dans cecas, une simp<strong>le</strong> filtration sur sab<strong>le</strong> pourra suffire. Pour maximiser l’efficacité du filtre à sab<strong>le</strong>, il est important deminimiser <strong>le</strong>s matières en suspension présentes <strong>dans</strong> l’effluent à traiter. Des filtres devront par conséquent êtreinstallés sur <strong>le</strong>s évacuations d’eau des sal<strong>le</strong>s de bain, de la lingerie et des cuisines, et des pièges à graisse ajoutéssur <strong>le</strong>s évacuations des cuisines.Si toutefois <strong>le</strong>s eaux grises retraitées devaient être utilisées pour la consommation humaine, un traitementbiologique comp<strong>le</strong>t sera nécessaire, en comprenant <strong>le</strong>s étapes suivantes:• Une première filtration afin d’en<strong>le</strong>ver <strong>le</strong>s gravillons et <strong>le</strong>s matières solides macroscopiques;• Une sédimentation primaire permettant à 55% des matières en suspension de former un dépôt qui pourraensuite être extrait des eaux;• Un traitement biologique sur filtre ou boues activées afin d’oxyder <strong>le</strong>s effluents et réduire la DOB;• Une seconde sédimentation afin d’en<strong>le</strong>ver tous <strong>le</strong>s résidus en suspension restants et rendre l’effluentréutilisab<strong>le</strong>.Questions clé sur l’eau et <strong>le</strong>s eaux usées• La consommation d’eau est-el<strong>le</strong> surveillée?• Quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s quantités d’eau chaude et d’eau froide utilisées <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s bâtiments, la piscine et <strong>le</strong>jardin, chaque mois, chaque année?• Des efforts ont-ils été faits pour économiser de l’eau?adaptè par M. Satta et M. Perelli 55


DESTINATIONS• Quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s sources d’approvisionnement en eau?• Les normes de qualité de l’eau sont-el<strong>le</strong>s respectées?• Des signes tels que la corrosion, <strong>le</strong>s dépôts de tartre ou l’augmentation du pH, indicateurs de la nécessitéd’améliorer la qualité de l’eau, ont-ils été re<strong>le</strong>vés?• Quel<strong>le</strong> est la proportion des coûts liés à la consommation d’eau par rapport aux coûts d’exploitationtotaux?• Les employés sont-ils encouragés à économiser l’eau <strong>dans</strong> <strong>le</strong>urs tâches quotidiennes?• Les clients sont-ils invités à économiser l’eau?• A quel<strong>le</strong> fréquence <strong>le</strong> système de distribution de l’eau est-il contrôlé pour d’éventuel<strong>le</strong>s fuites, défautsde pressions ou d’autres disfonctionnements?• Chaque service possède-t-il son compteur d’eau pour surveil<strong>le</strong>r sa propre consommation?• Y a-t-il un renouvel<strong>le</strong>ment adéquat de l’eau <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s réservoirs et ballons d’eau chaude pour éviter <strong>le</strong>développement de bactéries?• Les eaux usées générées par <strong>le</strong>s activités de l’entreprise sont-el<strong>le</strong>s traitées avant d’être rejetées?• Les coûts correspondant à l’achat d’eau et aux rejets d’eaux usées ont-ils augmenté durant ces troisdernières années?Programme environnemental pour l’énergieL’efficacité énergétique réduit non seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s factures d’é<strong>le</strong>ctricité et de carburant, mais augmente aussi <strong>le</strong>confort général de l’établissement. La gestion de l’énergie concerne principa<strong>le</strong>ment deux domaines:• la maintenance;• <strong>le</strong>s réparations et <strong>le</strong>s rénovations.Le respect de la rég<strong>le</strong>mentation en matière de sécurité alimentaire et d’hygiène demandera des mesuressupplémentaires de gestion de l’énergie, qui faciliteront la gestion de l’environnement.Maintenance et bonnes pratiques pour l’entretienL’isolation des COMBLES peut aider à lutter contre la condensation et la moisissure, tout en permettant deréduire <strong>le</strong>s factures de chauffage de près de 20%. Les matériaux d’isolation utilisés sont des couches de laine deroche, de laine de verre ou des fibres de cellulose. Comme l’isolation de cette partie du bâtiment rend la pièceplus froide, <strong>le</strong>s réservoirs d’eau chaude et <strong>le</strong>s tuyauteries doivent aussi être isolés.• Couper <strong>le</strong> courant <strong>dans</strong> toutes <strong>le</strong>s zones inutilisées de l’hôtel. Ceci peut être réalisé grâce à un systèmede <strong>Gestion</strong> Technique des Bâtiments (GTB), ce sujet étant traité plus loin <strong>dans</strong> cette partie;• Iso<strong>le</strong>r toutes <strong>le</strong>s tuyauteries, chaudières et citernes;• Boucher <strong>le</strong>s trous <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s murs, <strong>le</strong>s fenêtres, <strong>le</strong> plafond, <strong>le</strong> sol afin de contrô<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s pertes decha<strong>le</strong>ur/fraîcheur et la pénétration de l’humidité;• Informer <strong>le</strong>s visiteurs de l’importance des économies d’énergie. Les inviter à éteindre <strong>le</strong>s équipements et<strong>le</strong>s lumières quand ils ne sont pas utilisés;• La tail<strong>le</strong> des équipements doit correspondre aux besoins réels. Des équipements sur ou sousdimensionnésgaspil<strong>le</strong>nt de l’énergie;• Former <strong>le</strong> personnel pour utiliser moins d’eau chaude et économiser l’énergie en éteignant <strong>le</strong>séquipements quand ils ne sont pas utilisés;• Dans la cuisine, ajuster la tail<strong>le</strong> des poê<strong>le</strong>s à cel<strong>le</strong> des brû<strong>le</strong>urs. Déconge<strong>le</strong>r la nourriture à températureambiante plutôt que sous l’eau chaude;• Maintenir l’eau chaude des robinets à 50°C;• Utiliser des abat-jour translucides pour optimiser la diffusion de la lumière;• Ouvrir et fermer <strong>le</strong>s rideaux pour maximiser et minimiser <strong>le</strong>s gains de cha<strong>le</strong>ur;• S’assurer que <strong>le</strong>s horloges et <strong>le</strong>s contrô<strong>le</strong>urs sont réglés en fonction de la température extérieuremoyenne de la région et de l’activité <strong>dans</strong> l’établissement;• S’assurer que <strong>le</strong>s chaudières et <strong>le</strong>s climatiseurs sont régulièrement révisés pour optimiser <strong>le</strong>ur efficacité;56 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONS• Eviter de placer des meub<strong>le</strong>s devant <strong>le</strong>s radiateurs ou <strong>le</strong>s climatiseurs;• Placer de préférence <strong>le</strong>s radiateurs ou climatiseurs sous <strong>le</strong>s fenêtres pour empêcher <strong>le</strong>s tirants d'air; <strong>le</strong>srideaux ne devraient donc pas <strong>le</strong>s cacher, ce qui empêche la diffusion de la cha<strong>le</strong>ur/fraîcheur;• Concernant <strong>le</strong>s machines à laver <strong>le</strong> linge et la vaissel<strong>le</strong>, sé<strong>le</strong>ctionner <strong>le</strong> cyc<strong>le</strong> <strong>le</strong> plus rentab<strong>le</strong> d’un pointde vue énergétique et s’assurer qu’el<strong>le</strong>s sont p<strong>le</strong>ines à chaque utilisation.Réparation et rénovationsDes pistes d’actions portant sur <strong>le</strong>s possibilités de réparation et de rénovation sont présentées ci-dessous:• Systèmes de dé<strong>le</strong>stage automatique;• Contrô<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong> chauffage et l’eau chaude;• Doub<strong>le</strong> vitrage;• Calfeutrage des portes et des fenêtres;• Ventilation contrôlée;• Ampou<strong>le</strong>s à faib<strong>le</strong> consommation;• Isolation extérieure;• Récupération de cha<strong>le</strong>ur;• <strong>Gestion</strong> Technique des Bâtiments;• Cogénération (production de cha<strong>le</strong>ur et d’é<strong>le</strong>ctricité);• Remplacement des vieux équipements;• Energies renouvelab<strong>le</strong>s;• Isolation des murs, des plafonds et du sol.Les systèmes de dé<strong>le</strong>stage automatiqueLa plupart des fournisseurs d’é<strong>le</strong>ctricité imposent que <strong>le</strong>s hôtels paient un tarif maximum basé sur <strong>le</strong>sconsommations en période de pointe. Ceci est destiné à décourager <strong>le</strong>s utilisateurs d’avoir une consommationirrégulière, avec alternance de pointes et de chutes importantes. Pour réduire <strong>le</strong>s coûts relatifs à ces pics deconsommation, il est d’abord nécessaire d’enquêter sur <strong>le</strong>s causes de ces pointes et de vérifier si l’utilisation decertains appareils peut être évitée durant ces périodes de forte consommation.Les systèmes de dé<strong>le</strong>stage automatique surveil<strong>le</strong>nt en permanence l’utilisation d’é<strong>le</strong>ctricité. Quand la demandeatteint <strong>le</strong> seuil maximum, <strong>le</strong>s appareils programmés <strong>dans</strong> <strong>le</strong> système sont automatiquement coupés. Il est aussipermis à l’utilisateur de choisir l’ordre de priorité de coupure des appareils. Les grands hôtels ont trouvé que cessystèmes de contrô<strong>le</strong> pouvaient réduire considérab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s charges concernant <strong>le</strong>s pics de consommation etpermettre de réaliser des économies importantes.Contrô<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong> chauffage et l’eau chaudeDes contrô<strong>le</strong>s réguliers sont cruciaux pour assurer l’efficacité des systèmes de production d’eau chaude et dechauffage/refroidissement. Cela inclut:• l’utilisation de thermostats <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pièces, provoquant une coupure automatique des chaudières lorsquela température prédéfinie est atteinte;• l’utilisation de programmateurs et minuteurs qui interrompent <strong>le</strong> chauffage des espaces et de l’eau à desheures précises;• des systèmes de contrô<strong>le</strong> par zones, permettant à une ou plusieurs zones d’être contrôlées séparément;• des thermostats sur <strong>le</strong>s ballons d’eau chaude qui éteignent <strong>le</strong>s chaudières dès que l’eau atteint unetempérature prédéfinie;• des valves thermostatiques montées sur chaque radiateur et couplées au thermostat des chambres ou ausystème de contrô<strong>le</strong> des chaudières. El<strong>le</strong>s réduisent <strong>le</strong> débit d’eau <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s radiateurs quand <strong>le</strong>thermostat atteint une certaine température;adaptè par M. Satta et M. Perelli 57


DESTINATIONS• <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> des réservoirs d’eau: thermostats automatiques (pour contrô<strong>le</strong>r l’emmagasinage et laproduction de cha<strong>le</strong>ur selon la demande et <strong>le</strong>s fenêtres tarifaires), convecteurs thermostatés et minuteursexternes.L’étiquette-énergie et <strong>le</strong> label énergétiqueL’industrie hôtelière achète des appareils ménagers é<strong>le</strong>ctriques (machines à laver la vaissel<strong>le</strong> ou <strong>le</strong> linge) quiinfluent sur la consommation en énergie. Les labels énergétiques sont uti<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> <strong>le</strong> choix d’appareils plusperformants pour un moindre coût d’utilisation et plus respectueux de l’environnement. Les labels énergétiquespermettent à l’industrie hôtelière de s’appuyer sur une expertise tierce avant de décider d’un achat. El<strong>le</strong>s ont pourbut de fournir une information sur l’impact environnemental d’un produit. Le sceau vert (USA), la f<strong>le</strong>ur del’Union européenne, <strong>le</strong> cygne nordique, et l’étiquette-énergie européenne sont des labels environnementauxfiab<strong>le</strong>s.Doub<strong>le</strong> vitrageDu point de vue des économies d’énergies, <strong>le</strong> retour sur investissement pour <strong>le</strong> remplacement des fenêtres àdoub<strong>le</strong> vitrage est de 4 à 7 ans. Le plus important facteur <strong>dans</strong> la réduction des pertes de cha<strong>le</strong>ur n’est pasl’épaisseur de la vitre mais l’espace entre <strong>le</strong>s deux vitres qui doit avoisiner <strong>le</strong>s 20 mm. Le verre à faib<strong>le</strong> émissivitépermettra encore de réduire la déperdition de cha<strong>le</strong>ur.Dans <strong>le</strong> cas où <strong>le</strong>s fenêtres seraient déjà installées, rajouter un second vitrage, généra<strong>le</strong>ment constitué d’une vitreet de cadres en plastique ou en aluminium, est une option efficace. Les cadres en bois ou en PVC sont demeil<strong>le</strong>urs isolants que l’aluminium. Les vitres de remplacement doivent comporter un orifice d’aération pourassurer une ventilation adéquate. Le scanner thermographique (imagerie thermique) appliqué aux bâtiments peutêtre utilisé afin de définir <strong>le</strong>s besoins en matière d’isolation et <strong>le</strong>s aménagements nécessaires.Calfeutrage des portes et des fenêtresDes portes ou des fenêtres mal adaptées sont une source majeure de déperdition de cha<strong>le</strong>ur ou de fraîcheur. Il estaisé de répondre à ce problème en utilisant des matériaux pour l’isolation et <strong>le</strong> scellage comme, par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>sjoints de silicone, de caoutchouc, de PVC, et d’aluminium. Il est spécia<strong>le</strong>ment important de maintenir uneventilation adéquate là où des appareils à combustion (essence ou gaz) sont utilisés, puisque de l’air frais doitentrer en continu afin que <strong>le</strong>s brû<strong>le</strong>urs puissent fonctionner en toute sécurité. Si <strong>le</strong>s orifices d’aération ne sont pasprésents la partie supérieure des fenêtres ne doit alors pas recevoir de joint étanche.Ventilation contrôléeIso<strong>le</strong>r et scel<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s ouvertures est important, mais contrô<strong>le</strong>r la ventilation l’est éga<strong>le</strong>ment. Une ventilationadéquate est importante car el<strong>le</strong> réduit la condensation et l’humidité. Les odeurs, <strong>le</strong> dioxyde de carbone et l’airconfiné sont évacués permettant ainsi <strong>le</strong> maintien d’une bonne qualité d’air intérieur. Il y a plusieurs types decontrô<strong>le</strong>s de la ventilation adaptés aux hôtels:• Des systèmes de ventilation de fond, tels que <strong>le</strong>s orifices d’aération;• Des systèmes de ventilation rapide, tels que <strong>le</strong>s extracteurs;• Des systèmes avec conduite incluant la récupération de cha<strong>le</strong>ur.Ampou<strong>le</strong>s à économie d’énergieL’éclairage est un domaine pour <strong>le</strong>quel <strong>le</strong> potentiel de réalisation d’économie d’énergie est particulièrementimportant, en commençant dès la conception des bâtiments par <strong>le</strong> choix de lampes à basse consommation. Suivrede simp<strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s d’utilisation de façon responsab<strong>le</strong> est aussi un moyen de réduire considérab<strong>le</strong>ment laconsommation en énergie. L’éclairage est non seu<strong>le</strong>ment une des priorités <strong>dans</strong> la modernisation et la rénovationdes hôtels; mais offre aussi un retour sur investissement très intéressant sans prise de risque. En installant denouvel<strong>le</strong>s technologies <strong>dans</strong> <strong>le</strong> domaine de l’éclairage (boutons halogènes, capteurs photosensib<strong>le</strong>s, détecteurs de58 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONSprésence et minuteurs), <strong>le</strong>s hôtels peuvent réduire <strong>le</strong>ur consommation d’é<strong>le</strong>ctricité et minimiser ainsi <strong>le</strong>ursdépenses en énergie.Il existe plusieurs sortes de lampes à économie d’énergie offrant des technologies de basse consommation à desprix tout à fait abordab<strong>le</strong>s, tel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong>s ampou<strong>le</strong>s fluocompactes, <strong>le</strong>s diodes é<strong>le</strong>ctroluminescentes (LED) et dessystèmes de contrô<strong>le</strong> de l’éclairage. Plusieurs choix sont possib<strong>le</strong>s en matière d’éclairage à basse consommation:• L’installation de lampes fluorescentes à basse consommation énergétique qui pourraient remplacer <strong>le</strong>slampes fluorescentes “traditionnel<strong>le</strong>s” - par exemp<strong>le</strong> des lampes T8 remplaçant des lampes T5 (ou deslampes T12 remplaçant des lampes T8 <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays en voie de développement);• L’installation de lampes fluocompactes (LFC) pour remplacer des lampes à incandescence;• L’installation de lampes à vapeur de sodium haute pression (lampe hps) <strong>dans</strong> des lieux où il n’est pasgênant que <strong>le</strong>s cou<strong>le</strong>urs soient légèrement modifiées par l’éclairage. L’installation de lampes à vapeurde mercure est une autre possibilité;• L’installation de diodes é<strong>le</strong>ctroluminescentes <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s panneaux lumineux verts indiquant <strong>le</strong>s points desortie des bâtiments, en remplacement des ampou<strong>le</strong>s à incandescence;• L’installation de contrô<strong>le</strong>urs à microprocesseurs;• Prévoir l’utilisation maxima<strong>le</strong> de la lumière naturel<strong>le</strong> du jour, en particulier <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>sconstructions. L’installation de la haute fréquence (HF).Revêtements extérieursDans <strong>le</strong>s climats plus chauds, <strong>le</strong>s toitures devraient être recouvertes de peintures réfléchissantes afin de réduire lacha<strong>le</strong>ur apportée par <strong>le</strong> rayonnement solaire. De la même façon, <strong>le</strong>s stores et vo<strong>le</strong>ts de cou<strong>le</strong>ur pâ<strong>le</strong> utilisés pourdécorer <strong>le</strong>s extérieurs et intérieurs réduisent <strong>le</strong> gain de cha<strong>le</strong>ur et augmentent la réf<strong>le</strong>xion de la lumière.Récupération de la cha<strong>le</strong>urLes hôtels peuvent effectuer des économies importantes en récupérant la cha<strong>le</strong>ur sensib<strong>le</strong> et la cha<strong>le</strong>ur latente descuisines, des systèmes d’évacuation de la buanderie et de la piscine, des cheminées et chaudières, et encondensant la cha<strong>le</strong>ur récupérée. Cette cha<strong>le</strong>ur peut être réacheminée par des tuyaux pour <strong>le</strong> chauffage des piècesou de l’eau. La récupération de cha<strong>le</strong>ur nécessite l’installation d’échangeurs thermiques qui captent la cha<strong>le</strong>ur à sasource (que ce soit de l’eau, du gaz ou d’autres produits de combustion) et la transfèrent là où el<strong>le</strong> peut êtreréutilisée, ou vers <strong>le</strong>s systèmes de chauffage de l’eau ou de l’espace.Pour l'hôtel<strong>le</strong>rie, <strong>le</strong>s systèmes <strong>le</strong>s plus économiques de récupération de cha<strong>le</strong>ur sont généra<strong>le</strong>ment des échangeursde cha<strong>le</strong>ur sensib<strong>le</strong>s tels que <strong>le</strong>s échangeurs à bobine et <strong>le</strong>s roues thermiques. La faisabilité de la récupération decha<strong>le</strong>ur dépend de:• La température de la cha<strong>le</strong>ur perdue <strong>dans</strong> l’air ou l’eau;• L’endroit où la cha<strong>le</strong>ur perdue doit être utilisée, qui doit être <strong>le</strong> plus proche possib<strong>le</strong> de la source decha<strong>le</strong>ur perdue;• Les coûts d’achat et de fonctionnement de l’échangeur de cha<strong>le</strong>ur. Le coût de la cha<strong>le</strong>ur doit être plusé<strong>le</strong>vé que celui du coût de l’achat et du fonctionnement de l’échangeur.La <strong>Gestion</strong> Technique des Bâtiments (GTB)Les systèmes de GTB permettent, entre autre, de gérer l’énergie par informatique en intégrant et contrôlant <strong>le</strong>sthermostats, chaudières et contrô<strong>le</strong>urs de zones, chaque zone ayant son propre chauffage, climatisation, et unitésd’éclairage. Cela permet de contrô<strong>le</strong>r séparément <strong>le</strong>s différentes zones d’un hôtel et d’éteindre <strong>le</strong>s systèmes nonutilisés. La GTB permet d’utiliser des systèmes de contrô<strong>le</strong> liés au taux d’occupation, qui sont très uti<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong>sentreprises hôtelières. Ceux-ci incluent:• Des panneaux de liaisons: Ces systèmes permettent de mettre en route <strong>le</strong> chauffage pour atteindre unecertaine température seu<strong>le</strong>ment quand la pièce est occupée. Le panneau de lien est activé soit quand laadaptè par M. Satta et M. Perelli 59


DESTINATIONSclé magnétique est retirée à la réception où à la zone de contrô<strong>le</strong>, soit quand la clé est placée <strong>dans</strong> laserrure de chaque chambre. Les deux systèmes nécessitent l’installation de TRV.• Des détecteurs de mouvement: Ces systèmes à rayons infrarouges activent <strong>le</strong>s unités quand ils détectentdes mouvements et permettent un contrô<strong>le</strong> manuel de la température par l’occupant. Si aucunmouvement n’est détecté, <strong>le</strong> système maintient la température fixe pendant un temps préprogrammé(entre 5 et 50 minutes) avant de redescendre <strong>le</strong>s unités au niveau initial.La cogénérationCes systèmes génèrent de l’é<strong>le</strong>ctricité et récupèrent la cha<strong>le</strong>ur ainsi générée (généra<strong>le</strong>ment considérée commeperdue) pour la réutiliser pour <strong>le</strong> chauffage de l’eau et des locaux. Comme l’é<strong>le</strong>ctricité et la cha<strong>le</strong>ur sont généréesde façon simultanée, l’efficacité de ces systèmes peut atteindre 80-90%. La cogénération convientparticulièrement aux entreprises qui ont besoin de chauffer l’eau et <strong>le</strong>urs locaux sur une longue période del’année. Le Ministère de l’environnement, des transports et des régions au Royaume-Uni indique que près de 17%du total des installations de cogénération au Royaume-Uni se situent <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s hôtels.Remplacer l’équipement usagéDe vieil<strong>le</strong>s chaudières ou de vieux climatiseurs sont plus consommateurs d’énergie que <strong>le</strong>s nouveaux modè<strong>le</strong>s.Remplacer l’équipement âgé de plus de 15 ans réduira donc <strong>le</strong>s factures d’énergie de 10 à 15%. Cependant, sil’équipement a moins de 10 ans, investir <strong>dans</strong> des modes de contrô<strong>le</strong> peut s’avérer plus économique.Les énergies renouvelab<strong>le</strong>sOn appel<strong>le</strong> énergie renouvelab<strong>le</strong> une énergie qui peut être produite au même rythme voire plus vite qu’el<strong>le</strong> n’estconsommée, n’épuisant donc pas <strong>le</strong>s ressources naturel<strong>le</strong>s. Les technologies des énergies renouvelab<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> <strong>le</strong><strong>secteur</strong> de l’hôtel<strong>le</strong>rie et du tourisme englobent <strong>le</strong> chauffage de l’eau par <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il, <strong>le</strong>s panneaux photovoltaïques,<strong>le</strong>s microcentra<strong>le</strong>s hydrauliques, <strong>le</strong>s éoliennes, <strong>le</strong>s biocarburants et <strong>le</strong>s pompes à cha<strong>le</strong>ur géothermique.• Les chauffe-eau solaires sont faci<strong>le</strong>s à instal<strong>le</strong>r et peuvent être utilisés en vil<strong>le</strong> comme à la campagne;• Les panneaux photovoltaïques et <strong>le</strong>s éoliennes sont modulab<strong>le</strong>s, et peuvent être utilisés comme dessystèmes autonomes ou en interface avec <strong>le</strong> réseau é<strong>le</strong>ctrique national;• D’un point de vue économique et environnemental, pour des entreprises éloignées de plus de 2 km duréseau é<strong>le</strong>ctrique national, <strong>le</strong>s panneaux photovoltaïques et <strong>le</strong>s éoliennes sont souvent préférab<strong>le</strong>s àl’extension du réseau é<strong>le</strong>ctrique;• Pour <strong>le</strong>s équipements des zones urbaines, <strong>le</strong>s panneaux photovoltaïques sur <strong>le</strong> toit des bâtiments peuventêtre utilisés pour chauffer l’eau et répondre à la demande en période de pointe;• Certains fournisseurs d’énergie offrent aux entreprises <strong>le</strong> choix d’utiliser “l’é<strong>le</strong>ctricité verte” issue desources renouvelab<strong>le</strong>s;• Les biocarburants peuvent être utilisés pour remplacer ou compléter l’utilisation de carburants (énergiefossi<strong>le</strong>) <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s poê<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s chaudières et <strong>le</strong>s véhicu<strong>le</strong>s;• Pour <strong>le</strong>s zones rura<strong>le</strong>s, de nombreux pays et compagnies d’é<strong>le</strong>ctricité accordent des prêts ou dessubventions pour l’installation de nouvel<strong>le</strong>s technologies autonomes basées sur <strong>le</strong>s énergiesrenouvelab<strong>le</strong>s.Isolation des murs, des plafonds et des solsPrès de 80% de la cha<strong>le</strong>ur ou de la fraîcheur est perdu à travers <strong>le</strong>s murs en contact avec l’extérieur. Associée auxsystèmes de contrô<strong>le</strong>s du chauffage et de la climatisation, l’isolation réduit aussi la condensation et l’humidité.Une gamme de produits isolants recyclés respectueux de l’environnement est aujourd’hui sur <strong>le</strong> marché: unepréférence devrait <strong>le</strong>ur être accordée. Les produits contenant du formaldéhyde devraient être évités. Les types et<strong>le</strong>s méthodes d’isolation des toits dépendent du type de toit (en pente ou horizontal), des matériaux qui <strong>le</strong>constituent (pierres, tui<strong>le</strong>s, chevrons, matériaux imperméab<strong>le</strong>s, etc.).60 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONSLes isolants <strong>le</strong>s plus utilisés sont <strong>le</strong> plastique (surtout <strong>le</strong> polystyrène) et la laine de roche. L’isolation des sols est àenvisager plutôt au moment des rénovations ou des extensions des bâtiments. Si l’isolation a été posée par-dessus<strong>le</strong> sol existant, il faudra veil<strong>le</strong>r à ce que cette couche supplémentaire n’affecte pas <strong>le</strong>s revêtements et <strong>le</strong>s plinthes.L’isolation au sol est spécia<strong>le</strong>ment importante afin de réduire <strong>le</strong>s variations de température <strong>dans</strong> <strong>le</strong>sétablissements ayant des sols de plancher suspendu. Les matériaux d’isolation sont par exemp<strong>le</strong> la laine de rocheou de verre et <strong>le</strong> polystyrène.Programme environnemental pour <strong>le</strong>s déchets solidesLa réduction et la réutilisation des déchets sont deux domaines pour <strong>le</strong>squels il est faci<strong>le</strong> d’améliorer <strong>le</strong>sperformances <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s, et sont donc à considérer en priorité. L’état des lieux environnemental exigequ’une liste de tous <strong>le</strong>s déchets générés par l’entreprise soit dressée. Cette liste sera ensuite utilisée afind’identifier <strong>le</strong>s produits qui peuvent être:• Remplacés par des produits de substitution qui évitent ou diminuent la production de déchets;• Réutilisés pour un usage identique ou différent;• Triés et col<strong>le</strong>ctés afin d’être recyclés suivant <strong>le</strong>s dispositifs municipaux existants de gestion des déchets;• Utilisés plus longtemps.Dans <strong>le</strong> cas des déchets dangereux comme <strong>le</strong>s solvants, <strong>le</strong>s produits chimiques pour la piscine, la peinture, <strong>le</strong>spesticides et autres, <strong>le</strong>s préconisations des autorités loca<strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>s de la col<strong>le</strong>cte devraient être suivies. Lesrég<strong>le</strong>mentations relatives à l’hygiène et la sécurité alimentaires fournissent aussi de bonnes indications pourl’élimination des déchets de nourriture et d’emballage, ce qui facilitera la gestion globa<strong>le</strong> des déchets. Une liste dequestions clés concernant la gestion des déchets <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s établissements hôteliers est proposée ci-dessous. Lesprincipes d’action sont hiérarchisés de la façon suivante: 1. Eviter; 2. Réduire; 3. Réutiliser; 4. Recyc<strong>le</strong>r.Comment <strong>le</strong> tri des déchets peut-il être introduit <strong>dans</strong> l’hôtel<strong>le</strong>rie de façon simp<strong>le</strong>?• Les déchets triés doivent être col<strong>le</strong>ctés séparément et acheminés vers un centre de recyclage agréé;• Se renseigner sur <strong>le</strong> système et <strong>le</strong>s services locaux de tri et de col<strong>le</strong>cte des déchets.• Placer des poubel<strong>le</strong>s de tri sé<strong>le</strong>ctif <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s chambres et informer <strong>le</strong>s clients afin qu’ils trient <strong>le</strong>ursdéchets;• Demander aux clients de mettre de côté <strong>le</strong>s déchets comme <strong>le</strong>s pi<strong>le</strong>s pour une col<strong>le</strong>cte distincte;• Equiper <strong>le</strong>s chariots d’entretien de poubel<strong>le</strong>s séparées pour <strong>le</strong> tri des déchets;• Placer des poubel<strong>le</strong>s supplémentaires <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s cuisines, <strong>le</strong>s services d’étage et <strong>le</strong>s bureaux;• Placer des containers pour la réception des déchets triés à un endroit judicieusement choisi des locauxréservés au personnel de service;• Former <strong>le</strong>s employés de tous <strong>le</strong>s départements au tri des déchets.À propos du compostageLe compostage repose sur l’utilisation des micro-organismes qui digèrent <strong>le</strong>s matières organiques (comme <strong>le</strong>spelures de légume, <strong>le</strong>s feuil<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s peaux, <strong>le</strong>s coquillages, <strong>le</strong>s écorces et tous <strong>le</strong>s déchets de jardin) pour <strong>le</strong>stransformer en matières minéra<strong>le</strong>s, qui peuvent ensuite être utilisées pour améliorer la richesse et la capacité derétention de l’eau du sol. Les technologies de compostage vont du simp<strong>le</strong> tas <strong>dans</strong> <strong>le</strong> jardin au compostage envase clos. Comme <strong>le</strong>s déchets compostab<strong>le</strong>s sont souvent humides, il sera nécessaire, pour un compostage en tas àl’extérieur, de faire alterner entre <strong>le</strong>s couches de déchets, des couches de matières sèches structurantes tel<strong>le</strong>s que<strong>le</strong> bois, la sciure, du foin ou du papier froissé. Il existe aussi des activateurs de compost vendus <strong>dans</strong> <strong>le</strong>commerce.Une petite quantité d’engrais azoté peut aussi être ajoutée afin d’augmenter <strong>le</strong> contenu nutritif et ainsi accélérer ladécomposition. Les tas de compost ont besoin d’être maintenus humides et remués régulièrement afin que ladécomposition des déchets se fasse rapidement. Si <strong>le</strong>s tas ne sont pas mélangés assez souvent, <strong>le</strong> manqued’oxygène pour <strong>le</strong>s microorganismes entraînera des réactions anaérobies et donc, l’apparition de mauvaisesodeurs.adaptè par M. Satta et M. Perelli 61


Questions courantesDESTINATIONSQuel<strong>le</strong> est l’importance des revenus issus de la vente de déchets pour <strong>le</strong> recyclage?Les revenus du recyclage des déchets dépendent du type et du volume des déchets triés, du marché local des matièresrecyclab<strong>le</strong>s et des politiques loca<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong> recyclage des déchets. Pour obtenir une meil<strong>le</strong>ure rentabilité, <strong>le</strong>s déchets doiventêtre triés et exempts de toute pollution (bouchons, salissures, etc.). Une bonne collaboration avec <strong>le</strong>s entreprises derecyclage permettra une col<strong>le</strong>cte efficace et optimisera <strong>le</strong>s revenus.Le recyclage post-consommateur des déchets est-il vraiment une option satisfaisante d’un point de vue environnemental?Tous <strong>le</strong>s matériaux recyclab<strong>le</strong>s doivent être triés, nettoyés et mis en bal<strong>le</strong>s avant la col<strong>le</strong>cte <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s entreprises et <strong>le</strong>s foyers.Ils doivent ensuite être transportés jusqu’à des centres spéciaux pour y être triés, nettoyés, écrasés (ou réduit en pulpe <strong>dans</strong><strong>le</strong> cas du papier) avant d’être de nouveau transportés vers <strong>le</strong>s usines de recyclage. Les coûts de transport liés au recyclageaugmentent si <strong>le</strong>s gens doivent eux-mêmes apporter <strong>le</strong>urs déchets aux points de col<strong>le</strong>cte ou déchetteries. Les procédés derecyclage et <strong>le</strong>s transports engendrés peuvent consommer de grandes quantités d’eau, d’énergie, de carburant et d’autresmatériaux, et produire aussi des déchets et des émissions gazeuses. La question clé est la suivante: Les ressources utilisées et<strong>le</strong>s déchets générés par <strong>le</strong> processus de recyclage sont-ils plus importants que ceux produits par l’utilisation de matériauxvierges pour un même résultat? La réponse nécessite une analyse du cyc<strong>le</strong> de vie et des études économiques et<strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s détaillées, dont <strong>le</strong>s résultats varieront suivant <strong>le</strong>s matériaux recyclés. L’organisation <strong>dans</strong> son ensemb<strong>le</strong>,la rentabilité, et <strong>le</strong>s perspectives de croissance du marché du recyclage doivent aussi être considérées.De récentes études au Royaume-Uni et aux États-Unis (qui ont provoqué de nombreuses controverses entre <strong>le</strong>s experts) ontmontré que <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cas de certains matériaux, l’incinération avec récupération d’énergie peut être une alternative pluséconomique et plus écologique que <strong>le</strong> recyclage, <strong>le</strong>s paramètres étant trop nombreux pour que ce résultat soit expliqué ici.Cependant, il ne faut pas oublier que même une usine d’incinération très moderne peut émettre des fumées contenant desgaz dangereux tels que des dioxines par exemp<strong>le</strong>. La construction et l’exploitation des usines d’incinération mobilisentéga<strong>le</strong>ment d’énormes capitaux. Un autre argument contre l’incinération avec récupération d’énergie est que ce procédén’encourage pas à réduire la production de déchets. L’autre moyen d’élimination des déchets est la mise en décharge, qui ades impacts significatifs sur l’environnement. Les taxes et impôts relatifs à la mise en décharge ont augmenté ces dernièresannées et, <strong>dans</strong> de nombreux pays, <strong>le</strong>s politiques <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s visent désormais à réduire <strong>le</strong> volume de déchets mis endécharge et à restreindre l’ouverture de nouveaux sites. Dans cette optique, <strong>le</strong> recyclage gagnera certainement du terrain<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s années à venir. En tant qu’important producteur de déchets, l’industrie hôtelière a un rô<strong>le</strong> clé à jouer pouraugmenter la vivacité du marché et <strong>le</strong>s volumes de matières recyclab<strong>le</strong>s et recyclées.Préparation des déchets à recyc<strong>le</strong>rPour que <strong>le</strong>s déchets soient correctement préparés et recyclab<strong>le</strong>s, ils doivent être uniformément triés, lavés etdébarrassés d’éléments tels que <strong>le</strong>s bouchons de bouteil<strong>le</strong>, la nourriture, <strong>le</strong>s morceaux de métal ou de plastique,etc. Le plastique et <strong>le</strong>s déchets papier doivent être compactés et stockés en bal<strong>le</strong>s avant d’être col<strong>le</strong>ctés. Pour cequi est de la préparation des déchets à recyc<strong>le</strong>r, de l’utilisation de compacteurs, des spécifications des bal<strong>le</strong>s depapier et du prix des matières recyclab<strong>le</strong>s, demandez conseil auprès de l’entreprise de col<strong>le</strong>cte ou des servicesmunicipaux responsab<strong>le</strong>s du recyclage. Des compacteurs peuvent être utilisés pour réduire <strong>le</strong> volume des déchets.Cela diminue l’espace nécessaire au stockage et augmente ainsi la va<strong>le</strong>ur des déchets en tant que matièrerecyclab<strong>le</strong>. Cependant, <strong>le</strong>s compacteurs peuvent être chers et sont seu<strong>le</strong>ment uti<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s grandes entreprises où<strong>le</strong> volume des déchets est important.Programme environnemental pour l’achat de produits et de services plus respectueux del’environnementComme la gestion des déchets, la politique d’achat est un domaine où l’on peut faci<strong>le</strong>ment entreprendre desactions en faveur de l’environnement et obtenir des résultats visib<strong>le</strong>s. L’utilisation de produits plus respectueux del’environnement montre l’engagement écologique de l’entreprise aux employés, aux clients et aux fournisseurs, etaide à réduire la production de déchets. L’inventaire des artic<strong>le</strong>s achetés effectué lors de l’état des lieuxenvironnemental indiquera <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>ures pistes pour commencer:• Y a-t-il des produits qui sont achetés mais qui ne sont pas utilisés?• Quel est l’importance des stocks inutilisés?• Peut-on interrompre l’achat de certains éléments?• Peut-on fournir la même qualité de service sans l’utilisation de ces produits?• Y aurait-il un gâchis <strong>dans</strong> certains domaines?62 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONS• Quels produits toxiques sont achetés?• Peut-on <strong>le</strong>s remplacer par des produits alternatifs non toxiques?Considérez à ce titre <strong>le</strong>s exemp<strong>le</strong>s suivants:• Des aliments ont-ils été génétiquement modifiés ou fabriqués à partir de matières premièresgénétiquement modifiées?• Des artic<strong>le</strong>s sont-ils achetés avec beaucoup d’emballage (suremballés)?• Peuvent-ils être remplacés par des artic<strong>le</strong>s avec moins ou sans suremballage?• Le fournisseur peut-il récupérer l’emballage?• Peut-on interrompre ou arrêter l’achat et l’utilisation d’objets jetab<strong>le</strong>s?• Peut-on <strong>le</strong>s remplacer par des objets plus respectueux de l’environnement comme des assiettes jetab<strong>le</strong>sen amidon?• Peut-on faire plus d’efforts pour acheter des produits recyclés?• Peut-on faire plus d’efforts pour acheter des produits biodégradab<strong>le</strong>s?• Une préférence est-el<strong>le</strong> accordée aux produits et services écolabellisés?• Une préférence est-el<strong>le</strong> accordée aux produits et services créés loca<strong>le</strong>ment?• Des efforts sont-ils faits pour acheter en gros quand cela est possib<strong>le</strong>?• Des efforts ont-ils été faits pour utiliser des produits nécessitant moins d’énergie et de transport pour<strong>le</strong>ur fabrication, <strong>le</strong>ur utilisation et <strong>le</strong>ur distribution?• Les fournisseurs et <strong>le</strong>s partenaires ont-ils une politique <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>?• Les fournisseurs ont-ils été sollicités pour vendre des produits alternatifs plus respectueux del’environnement?Les labels verts• Moquette: www.greenseal.org/resources/reports/CGR_carpet.pdf• Eclairage fluocompact: www.greenseal.org/resources/reports/CGR=CFLs.pdf• Produits d’entretien du sol: www.greenseal.org/resources/reports/CGR_floorcare.pdf• Equipement d’entretien des pelouses: www.greenseal.org/resources/reports/CGR=LawnCareEquip.pdf• Spots lumineux fluocompacts: www.greenseal.org/resources/reports/CGR=Downlights.pdf• Lampes à décharge à haute intensité (DHI): www.greenseal.org/resources/reports/CGRHID_lights.pdf• Luminaires, tubes fluorescents: www.greenseal.org/resources/reports/CGR=LinearFluor.pdf• Détecteurs de mouvement: www.greenseal.org/resources/reports/CGR=Sensors.pdf• Meub<strong>le</strong>s de bureaux: www.greenseal.org/resources/reports/CGR_officefurniture.pdf• Fournitures de bureaux: www.greenseal.org/resources/reports/CGR_officesupplies.pdf• Papier sans bois: www.greenseal.org/resources/reports/CGR=TreeFree.pdf• Papier toi<strong>le</strong>tte et serviettes en papier: www.greenseal.org/resources/reports/CGR_tissuetowel.pdf• Papier d’imprimante: www.greenseal.org/resources/reports/CGR=CopyPaper.pdf• Papier, impression et écriture: www.greenseal.org/resources/reports/CGR=P&W2.pdf• Panneaux en bois aggloméré et en laminé: www.greenseal.org/resources/reports.cfm• Emballages alimentaires: www.greenseal.org/resources/reports/CGR=FoodPack.pdf• Climatisation des chambres: www.greenseal.org/resources/reports/CGR=RoomAC.pdf• Pneus à basse résistance au rou<strong>le</strong>ment: www.greenseal.org/resources/reports/CGR_tire_rollingresistance.pdf• Vernissage et produit d’entretien du bois: www.greenseal.org/resources/reports/CGR_wood_finish.pdfProgramme environnemental pour <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> des émissions atmosphériquesLes émissions des établissements hôteliers sont principa<strong>le</strong>ment dues aux émissions des véhicu<strong>le</strong>s ainsi que <strong>le</strong>dioxyde de carbone et <strong>le</strong>s oxydes d’azote issus de la combustion des énergies fossi<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong> chauffage et lacuisine. Les véhicu<strong>le</strong>s devraient utiliser de l’essence sans plomb, associée à un pot catalytique, et être révisésrégulièrement. L’utilisation de véhicu<strong>le</strong>s équipés de moteurs hybrides, et l’utilisation de biocarburants purs ou enmélanges (hui<strong>le</strong> de colza, éthanol, etc.) doivent aussi être systématiquement envisagées. Les biocarburants serontadaptè par M. Satta et M. Perelli 63


DESTINATIONStraités en détail <strong>dans</strong> la Partie 5. Un entretien régulier des chaudières et des groupes é<strong>le</strong>ctrogènes doit être assuré.Il est recommandé d’équiper <strong>le</strong>urs sorties de filtres et d’épurateurs qui devront aussi être régulièrement nettoyés etentretenus. La législation loca<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s normes d’émissions devrait être consultée avant l’installation d’appareilsde contrô<strong>le</strong>.Programme environnemental pour la qualité de l’air intérieurLes polluants de l’air intérieur comprennent <strong>le</strong>s gaz de combustion (tels que <strong>le</strong> dioxyde de carbone, <strong>le</strong>s oxydesd’azote et <strong>le</strong>s hydrocarbures imbrûlés), la fumée de cigarette, <strong>le</strong>s composés organiques volati<strong>le</strong>s, l’amiante,l’ozone, la poussière et <strong>le</strong>s particu<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s fréons (CFC) et <strong>le</strong> radon. L’interdiction internationa<strong>le</strong> des CFC estentrée en vigueur en 1999. L’élimination progressive des CFC et des autres substances détruisant la couched’ozone utilisées <strong>dans</strong> l’industrie hôtelière mérite une attention particulière et sera abordée <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s sous-sectionssuivantes de cette partie. La qualité de l’air intérieur dépend de polluants spécifiques et de <strong>le</strong>ur concentration àl’intérieur de l’établissement.Mesurer la qualité de l’air donnera une idée précise des types et des concentrations de polluants qu’el<strong>le</strong> contient.Ceci pourrait nécessiter l’aide de spécialistes et l’utilisation d’un équipement qui n’est pas forcément disponib<strong>le</strong><strong>dans</strong> l’établissement. La surveillance doit être menée sur une longue période pour permettre une col<strong>le</strong>ctesuffisante de données. Une seu<strong>le</strong> mesure ne donnera pas une estimation correcte de la qualité de l’air puisque <strong>le</strong>sconcentrations varient à différents moments du jour et de l’année selon <strong>le</strong>s conditions climatiques, <strong>le</strong>s niveauxd’activité et la qualité de l’air extérieur. Qu’il y ait mesure de la qualité de l’air ou pas, <strong>le</strong>s efforts fournis pouraméliorer la qualité de l’air intérieur doivent commencer par la réduction des émissions suivantes:• Le monoxyde de carbone dégagé par la combustion incomplète des énergies fossi<strong>le</strong>s;• Le dioxyde de carbone dégagé par la combustion;• L’humidité dégagée par l’activité humaine ou une sous ou sur-ventilation;• L’ozone aspiré de l’extérieur ou émis par <strong>le</strong>s photocopieurs et <strong>le</strong>s lampes fluorescentes;• Les oxydes d’azote issus des brû<strong>le</strong>urs à gaz;• La fumée de cigarette.Opportunités d’amélioration au niveau de la maintenanceLa première étape est de régu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> renouvel<strong>le</strong>ment de l’air selon <strong>le</strong> nombre d’occupants des lieux, laconcentration des polluants <strong>dans</strong> l’air, <strong>le</strong> niveau d’activité et <strong>le</strong>s conditions climatiques. La plupart des systèmesde ventilation peuvent renouve<strong>le</strong>r tout l’air d’un bâtiment en seu<strong>le</strong>ment quelques minutes. Dans un hôteltraditionnel, un changement d’air par heure convient pour <strong>le</strong>s chambres, contre 5 changements d’air par heurepour <strong>le</strong>s bureaux, <strong>le</strong>s salons et la réception, et près de 20 changements d’air par heure <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s cuisines, <strong>le</strong> local àlinge et <strong>le</strong>s garages. Les parties extérieures du système de ventilation doivent être maintenues propres et libres detoute obstruction au dégagement d’air.Il est très important de s’assurer que rien ne permet à l’air vicié d’être à nouveau aspiré <strong>dans</strong> <strong>le</strong> système deventilation. Les chaudières, <strong>le</strong>s cuisinières et <strong>le</strong>s groupes é<strong>le</strong>ctrogènes doivent toujours être maintenus en bon étatde fonctionnement. Les conduits et <strong>le</strong>s filtres doivent être propres et surveillés régulièrement pour optimiser <strong>le</strong>flux d’air et réduire la consommation d’énergie. Les filtres doivent être remplacés régulièrement en respectant <strong>le</strong>sinstructions du fabricant.Opportunités d’améliorations lors de la rénovation• Dans <strong>le</strong>s pays chauds, <strong>le</strong>s ventilateurs de plafond et une fenêtre ouverte sont plus économiques que l’airconditionné;• Pour un bâtiment sans système de ventilation central, un climatiseur de fenêtre ou mural peut être installé surune fenêtre donnant à l’extérieur ou sur des parties de mur où une ventilation plus forte est nécessaire;• Des peintures, des adhésifs et des vernis à faib<strong>le</strong> taux de COV doivent être utilisés pour <strong>le</strong>s décorations.L’utilisation du formaldéhyde comme matière isolante doit être évitée;64 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONS• Si <strong>le</strong> bâtiment contient de l’amiante, l’avis d’un spécialiste est nécessaire. L’amiante devient dangereuselorsque <strong>le</strong>s fibres microscopiques qu’el<strong>le</strong> contient sont relâchées <strong>dans</strong> l’air ambiant. Si <strong>le</strong>s zones amiantéessont détériorées ou endommagées, el<strong>le</strong>s doivent être retirées ou recouvertes d’un matériau étanche. La partieconcernée du bâtiment doit alors être évacuée jusqu'à ce que <strong>le</strong> travail soit terminé.Opportunités à long termeLes plaintes des employés et des clients concernant la qualité de l’air intérieur doivent être enregistrées et étudiéesde façon continue afin d’en identifier <strong>le</strong>s sources récurrentes. Par exemp<strong>le</strong>, si des plaintes sont émises par <strong>le</strong>spersonnes occupant <strong>le</strong>s zones récemment rénovées, il peut y avoir un problème lié aux émissions de COVémanant des matériaux du bâtiment. Si des employés travaillant près de garages et de routes très fréquentées seplaignent d’étourdissements, ces symptômes pourraient être liés à l’exposition continue au monoxyde de carboneou au dioxyde de carbone.Programme environnemental pour la gestion des substances détruisant l’ozoneDans l’hôtel<strong>le</strong>rie, <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s utilisations de substances détruisant l’ozone (SDO) sont:• Les réfrigérateurs, <strong>le</strong>s congélateurs et vitrines réfrigérées, <strong>le</strong>s mini-bars, <strong>le</strong>s machines à glaçons et <strong>le</strong>sdistributeurs automatiques <strong>dans</strong> <strong>le</strong>squels <strong>le</strong>s CFC-11, CFC-12 et CFC-114 peuvent être utilisés commefluides réfrigérants.• Les systèmes de climatisation <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s véhicu<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s bâtiments, <strong>dans</strong> <strong>le</strong>squels <strong>le</strong> CFC-11 et <strong>le</strong> CFC-12peuvent être utilisés comme fluides réfrigérants.• Les équipements de nettoyage à sec <strong>dans</strong> <strong>le</strong>squels <strong>le</strong> CFC-13 et <strong>le</strong> chloroforme sont utilisés comme solvants.• Dans l’industrie, <strong>le</strong>s CFC-11, 12, 113 et 114 sont utilisés pour <strong>le</strong> soufflage des mousses plastiques. Cesmousses sont utilisées en hôtel<strong>le</strong>rie pour l’emballage, <strong>le</strong> capitonnage, l’isolation des tuyauteries, <strong>le</strong>s coussinset l’intérieur des voitures et comme mousse isolante sous <strong>le</strong>s tapis.• Les halon-1211, 2402 et 1301 sont utilisés <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s extincteurs fixes ou mobi<strong>le</strong>s.<strong>Gestion</strong> des ODS des réfrigérateurs et des congélateursInterrompre l’utilisation d’ODS <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s appareils de réfrigération implique la récupération, <strong>le</strong> recyclage, et <strong>le</strong>remplacement des CFC. Maintenir <strong>le</strong> fluide réfrigérant <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s circuits de réfrigération implique un entretienrégulier pour éviter <strong>le</strong>s fuites de gaz, ce qui évitera de réapprovisionner <strong>le</strong> système. d Pour <strong>le</strong> recyclage, unréfrigérant peut être transvasé d’un système de réfrigération à un autre, à la fin du cyc<strong>le</strong> de vie du système usé. I<strong>le</strong>st aussi possib<strong>le</strong> de remplacer <strong>le</strong> fluide réfrigérant sans changer complètement l’équipement.Sur <strong>le</strong> marché, il existe un bon nombre de réfrigérants peu ou pas dangereux pour la couche d’ozone qui devraientêtre utilisés pour remplacer de vieux équipements. Ils offrent l’avantage supplémentaire de permettre unemeil<strong>le</strong>ure efficacité énergétique du système de réfrigération. Il y a bon nombre de spécificités à considérer pour <strong>le</strong>recyclage et <strong>le</strong> remplacement des fluides réfrigérants. Ces spécificités concernent <strong>le</strong> réfrigérant lui-même, <strong>le</strong> typed’équipement et <strong>le</strong>s substituts disponib<strong>le</strong>s. Les conseils de spécialistes en réfrigération sont recommandés.La gestion des ODS au niveau de la climatisationEndiguer, réajuster et remplacer sont des options réel<strong>le</strong>s: En premier lieu, il convient de contrô<strong>le</strong>r de manièrerégulière <strong>le</strong>s équipements afin d'endiguer tout risque de fuite et d'en optimiser <strong>le</strong> fonctionnement. La rénovationimplique <strong>le</strong> remplacement des réfrigérants d’origine, CFC-11 et 12, par des réfrigérants plus respectueux del’environnement tels que <strong>le</strong> HCFC-123 ou <strong>le</strong> HFC-134A. Le vieil équipement peut être remplacé par des fluidesréfrigérants dont <strong>le</strong> potentiel de dégradation de l’ozone est faib<strong>le</strong> voire nul.La gestion des ODS <strong>dans</strong> <strong>le</strong> nettoyage à secLa meil<strong>le</strong>ure option <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cas où l’équipement de nettoyage à sec contiendrait des ODS est d’assurer unentretien régulier afin d’éviter <strong>le</strong>s fuites, et de travail<strong>le</strong>r avec <strong>le</strong>s fournisseurs afin de définir des possibilités deadaptè par M. Satta et M. Perelli 65


DESTINATIONSrecyclage ou de récupération des produits. Lors du remplacement de l’équipement, <strong>le</strong>s fournisseurs devront êtresollicités pour proposer des solutions sans CFC.La gestion des ODS des extincteursTant que <strong>le</strong>s halons restent stockés <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s extincteurs et ne sont pas relâchés, ils ne contribuent pas à ladégradation de la couche d’ozone. Par conséquent, l’équipement devrait être inspecté régulièrement pour évitertoute fuite. Une fois déchargés ou lorsque <strong>le</strong>s extincteurs sont devenus obsolètes, ils devraient être remplacés pardes produits dont <strong>le</strong> potentiel de dégradation de l’ozone est nul, comme <strong>le</strong>s poudres ou <strong>le</strong>s mousses carboniques.Les gaz halons des équipements obsolètes peuvent être recyclés <strong>dans</strong> des centres de récupération spécialisés.Des informations sur ce sujet pourront être obtenues auprès des agences nationa<strong>le</strong>s compétentes en matièred’environnement. Lors du remplacement des extincteurs, il est primordial d’optimiser la capacité d’extinction desincendies, la sécurité des employés et des clients ne devant évidemment jamais être mise en jeu.La gestion des ODS contenus <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s aérosols et <strong>le</strong>s moussesLa meil<strong>le</strong>ure option <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cas des aérosols et des mousses est de bascu<strong>le</strong>r sur des produits sans CFC dès que <strong>le</strong>sstocks sont épuisés, comme par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong>s matériaux à base de fibres naturel<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cas des mousses, et <strong>le</strong>spulvérisateurs manuels et rechargeab<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cas des aérosols.Programme environnemental pour la gestion du bruitOpportunités d’amélioration de la gestion du bruit au niveau de l’entretien• S’assurer que toutes <strong>le</strong>s portes restent fermées, spécia<strong>le</strong>ment cel<strong>le</strong>s des zones bruyantes;• Définir si une maintenance plus poussée et régulière pourrait aider à réduire <strong>le</strong> niveau sonore desdifférents appareils ménagers et équipements de l’établissement;• Définir si des changements apportés aux procédures d’utilisation des divers appareils ou d’exploitationdu site pourraient réduire <strong>le</strong> bruit;• Demander à chaque conducteur de camion de col<strong>le</strong>cte des déchets d’éteindre son véhicu<strong>le</strong> à chaque foisqu’il charge et décharge;• Utiliser des cal<strong>le</strong>s en caoutchouc pour insonoriser <strong>le</strong>s machines bruyantes;• Veil<strong>le</strong>r à éliminer <strong>le</strong>s fausses alarmes incendies;• La nuit, éteindre <strong>le</strong>s machines placées près des chambres;• S’assurer que <strong>le</strong>s employés travaillant <strong>dans</strong> des lieux bruyants portent des casques de protection.Options d’amélioration de la gestion du bruit lors des réparations• Instal<strong>le</strong>r des moteurs et des ventilateurs plus si<strong>le</strong>ncieux;• Utiliser des équipements isolants pour calfeutrer <strong>le</strong>s accès aux zones ou équipements bruyants;• Instal<strong>le</strong>r des contrô<strong>le</strong>urs de bruit sur <strong>le</strong>s ouvertures d’air conditionné;• Iso<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s machines avec des matériaux absorbants tels que <strong>le</strong> caoutchouc;• Instal<strong>le</strong>r des fondations renforcées pour <strong>le</strong>s équipements lourds;• Instal<strong>le</strong>r des mécanismes de fermeture automatique de portes <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s chambres;• Utiliser des mini-bars fonctionnant avec des réfrigérateurs absorbeurs plutôt que des compresseurs;• Investir <strong>dans</strong> <strong>le</strong> doub<strong>le</strong> vitrage;• Instal<strong>le</strong>r des chasses d’eau si<strong>le</strong>ncieuses (qui utilisent aussi moins d’eau).Options d’amélioration de la gestion du bruit lors des rénovationsEn étroite collaboration avec <strong>le</strong>s architectes et <strong>le</strong>s ingénieurs, étudier <strong>le</strong>s améliorations portant sur la conception etla construction du bâtiment tel<strong>le</strong>s que:• L’installation de murs insonorisés ou l’isolation des murs et du sol avec de la laine de roche, de la fibrede verre ou du caoutchouc;• L’utilisation de matériaux de construction absorbants <strong>le</strong>s bruits;• L’isolation des conduites d’eau et autres tuyaux.66 adaptè par M. Satta et M. Perelli


Communiquer <strong>le</strong>s performances <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s aux clientsDESTINATIONSIl n’y a pas grand intérêt à mettre en œuvre un excel<strong>le</strong>nt plan d’action environnemental si <strong>le</strong>s clients n’en sont pasinformés. La communication est essentiel<strong>le</strong> car el<strong>le</strong> optimise <strong>le</strong>s bénéfices du système de managementenvironnemental. Le premier état des lieux environnemental fournira un aperçu de la sensibilité <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>et des demandes des clients.Si une entreprise travail<strong>le</strong> avec des agences de voyages et des voyagistes qui mènent une politique<strong>environnementa<strong>le</strong></strong>, et si <strong>le</strong>s concurrents ont commencé à travail<strong>le</strong>r sur un SME, il est fort possib<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s visiteurssoient réceptifs à des services écoresponsab<strong>le</strong>s. Cependant, même lorsque la notion d’action en faveur del’environnement n’est pas courante, l’entreprise peut mettre en va<strong>le</strong>ur son image de marque en devenant unpionnier <strong>dans</strong> <strong>le</strong> domaine. Conseils pratiques:• Afficher une copie encadrée de la politique <strong>environnementa<strong>le</strong></strong> à la réception;• Inclure la politique <strong>environnementa<strong>le</strong></strong> et <strong>le</strong>s informations sur la progression du programmeenvironnemental <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s brochures, <strong>le</strong>s documents d’information sur <strong>le</strong>s différents services del’établissement destinés aux clients, et la chaîne de télévision interne;• Placer des dépliants suggérant aux clients d’utiliser <strong>le</strong>s serviettes de toi<strong>le</strong>tte et <strong>le</strong>s draps pour une pluslongue période;• Informer <strong>le</strong>s clients sur l’importance d’économiser l’eau et l’énergie ainsi que de réduire la productionde déchets;• Fournir aux clients des informations sur <strong>le</strong>s questions <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s loca<strong>le</strong>s;• Inviter <strong>le</strong>s clients à participer aux efforts de protection de l’environnement au niveau local;• Informer <strong>le</strong>s clients sur la manière de protéger et d’améliorer la qualité de l’environnement pendant <strong>le</strong>urséjour et lorsqu’ils retourneront chez eux.Contrô<strong>le</strong>r et documenter <strong>le</strong>s progrès du programme de management environnementalContrô<strong>le</strong>r et documenter <strong>le</strong>s performances <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s permettra:• D’évaluer si <strong>le</strong>s cib<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s objectifs sont atteints;• D’identifier <strong>le</strong>s actions dont la mise en œuvre n’est pas tota<strong>le</strong>ment réussie;• D’identifier <strong>le</strong>s actions correctrices et préventives nécessaires pour améliorer <strong>le</strong>s performances.Le contrô<strong>le</strong> doit être régulier. L’utilisation de fiches aidera à standardiser la mise à jour et la col<strong>le</strong>cte de nouvel<strong>le</strong>sdonnées <strong>dans</strong> toute l’entreprise.4.1.5 Etape 4 du SME: Audit du Système de Management Environnemental – Rapport desperformances <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>sAudit du Système de Management EnvironnementalCet audit est nécessaire pour:• Vérifier l’efficacité du programme environnemental;• S’assurer que <strong>le</strong>s cib<strong>le</strong>s et objectifs environnementaux sont atteints;• Evaluer comment <strong>le</strong> SME devrait être modifié et étendu <strong>dans</strong> <strong>le</strong> contexte d’une expansion del’entreprise, d’une nouvel<strong>le</strong> législation <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>, de l’émergence de nouvel<strong>le</strong>s questions<strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s et de la croissance de l’industrie du tourisme et de l’hôtel<strong>le</strong>rie en général.Les séries de normes ISO 14000 sur la gestion de l’environnement comportent trois normes portant sur l’audit duSME:• ISO 14010: principes généraux;• ISO 14011: procédures d’audit des SME;• ISO 14012: critères de qualification des auditeurs environnementaux.68 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONSLes audits de SME sont généra<strong>le</strong>ment réalisés annuel<strong>le</strong>ment ou une fois tous <strong>le</strong>s deux ans. Ils peuvent êtreeffectués en interne par l’Equipe Environnement, par un auditeur externe, ou par une combinaison des deux. Dansla sé<strong>le</strong>ction des auditeurs externes, il est important de garder à l’esprit <strong>le</strong>s points suivants:• Les auditeurs doivent avoir une bonne connaissance de la méthodologie SME et des questions<strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s. La norme ISO 14012 présente <strong>le</strong>s critères spécifiques aux auditeurs de SME;• La fiabilité de l’audit est importante. Les auditeurs doivent être indépendants des activités qu’ilsauditent. En d’autre termes, on ne peut pas <strong>le</strong>ur demander de réaliser un audit sur <strong>le</strong>s activitésauxquel<strong>le</strong>s ils ont participé ou sur <strong>le</strong>s activités de <strong>le</strong>ur propre Département.Procédures d’audit du SMELes procédures suivantes se basent sur <strong>le</strong>s recommandations de la norme ISO 14011.• Déterminer <strong>le</strong>s objectifs de l’audit ainsi que <strong>le</strong>s <strong>secteur</strong>s et <strong>le</strong>s activités à auditer. Ceci est spécia<strong>le</strong>mentimportant pour <strong>le</strong>s plus grandes entreprises où plusieurs bureaux et sites opérationnels nécessitent d’êtreaudités;• Établir <strong>le</strong>s domaines prioritaires et <strong>le</strong>s clauses de confidentialité;• Commencer l’audit par une réunion où seront confirmés l’étendue, <strong>le</strong>s objectifs et <strong>le</strong>s procédures d’auditainsi que <strong>le</strong>s moyens nécessaires à sa réalisation;• Réaliser l’audit grâce à la consultation des documents de suivi des performances <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>sdécrits plus haut, d’entretiens, et de visites sur <strong>le</strong> terrain;• Vérifier la qualité de l’information. La meil<strong>le</strong>ure façon consiste à comparer <strong>le</strong>s données enregistrées sur<strong>le</strong>s performances avec <strong>le</strong>s résultats des entretiens, et des observations notées durant <strong>le</strong>s visites;• Synthétiser <strong>le</strong>s investigations <strong>dans</strong> un rapport d’audit;• Présenter ce rapport à la Direction et à l’équipe chargée de l’environnement lors d’une réunion derestitution fina<strong>le</strong>.Compte-rendu des performances <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>sUn “Rapport Environnement” donne à tous <strong>le</strong>s acteurs des informations sur <strong>le</strong>s performances <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>sde l’entreprise sur une période donnée. C’est un indicateur clé de l’engagement de l’entreprise et un outilimportant pour renforcer <strong>le</strong> dialogue et la communication avec <strong>le</strong>s col<strong>le</strong>ctivités loca<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s autoritésadministratives et <strong>le</strong>s organisations non gouvernementa<strong>le</strong>s. Les Rapports Environnement détail<strong>le</strong>nt <strong>le</strong>s résultats duSME. Ils catalysent aussi l’action sur l’environnement à travers l’entreprise, valident <strong>le</strong>s efforts des gestionnairesde l’environnement., et décup<strong>le</strong>nt l’engagement écologique de chacun.Les publics ciblés par l’information <strong>environnementa<strong>le</strong></strong> sont <strong>le</strong>s employés, <strong>le</strong>s actionnaires, <strong>le</strong>s autoritésadministratives, <strong>le</strong>s consommateurs, <strong>le</strong>s banquiers, <strong>le</strong>s assureurs, <strong>le</strong>s col<strong>le</strong>ctivités loca<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s organisations<strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s, <strong>le</strong>s fournisseurs, <strong>le</strong>s partenaires industriels et commerciaux, et <strong>le</strong> grand public. Les résultatsenvironnementaux peuvent être communiqués sous de multip<strong>le</strong>s formes: une <strong>le</strong>ttre d’information, un dossier depresse, une section <strong>dans</strong> <strong>le</strong> rapport financier annuel ou bien un rapport particulier qui <strong>le</strong>ur serait entièrementdédié. La publication de Rapports Environnement s’est considérab<strong>le</strong>ment multipliée <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s années 1990.La législation nationa<strong>le</strong> sur l’environnement l’a d’ail<strong>le</strong>urs rendue obligatoire pour <strong>le</strong> <strong>secteur</strong> industriel en Europeet en Amérique du Nord. Le Rapport Environnement est aussi obligatoire pour l’enregistrement Ecoauditeuropéen. Plus d’une centaine des plus grandes entreprises mondia<strong>le</strong>s et plus de 600 entreprises de moindre tail<strong>le</strong>ont publié des Rapports Environnement. Alors que certaines d’entre el<strong>le</strong>s font des rapports annuels, d’autresoptent pour la publication d’un rapport comp<strong>le</strong>t tous <strong>le</strong>s deux ou trois ans, en fournissant des mises à jourintermédiaires annuel<strong>le</strong>s. Dans <strong>le</strong> <strong>secteur</strong> du tourisme et de l’hôtel<strong>le</strong>rie, <strong>le</strong>s grandes compagnies aériennes etautres compagnies de transports, <strong>le</strong>s chaînes d’hôtels et l’industrie des loisirs font des rapports sur <strong>le</strong>ursperformances <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s. Le Sånga Säby Hotel, Study and Conference Centre de Svartsjö en Suède, apeut-être été <strong>le</strong> premier établissement hôtelier indépendant à proposer ce genre de rapport annuel<strong>le</strong>ment.adaptè par M. Satta et M. Perelli 69


DESTINATIONSContenu d’un Rapport EnvironnementUn Rapport Environnement communique <strong>le</strong>s résultats environnementaux d’une entreprise sur une période donnée.Il aborde <strong>le</strong>s sujets suivants:• la politique <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>;• <strong>le</strong>s objectifs et <strong>le</strong>s cib<strong>le</strong>s en matière d’environnement;• la mise en œuvre et <strong>le</strong>s résultats du SME;• <strong>le</strong>s <strong>secteur</strong>s où <strong>le</strong>s performances <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s ont progressé ou régressé;• <strong>le</strong>s objectifs et <strong>le</strong>s cib<strong>le</strong>s ayant été atteints;• la conformité/non-conformité et <strong>le</strong>s amendes;• <strong>le</strong>s accidents, <strong>le</strong>s situations d’urgence, <strong>le</strong>s arrêts de travail du personnel;• <strong>le</strong>s efforts en faveur de l’environnement au niveau de la col<strong>le</strong>ctivité, la participation aux réseauxindustriels et aux partenariats;• <strong>le</strong>s perspectives d’amélioration du SME.Il est judicieux d’inclure <strong>dans</strong> <strong>le</strong> Rapport Environnement l’avis d’une tierce partie indépendante authentifiantl’exactitude des informations présentées. Ce point est d’ail<strong>le</strong>urs une exigence obligatoire pour l’enregistrementEco-audit européen, et une option de la norme ISO 14001.4.2 Proposition d’actions <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s par départementLa deuxième étape du SME a été présentée suivant différents domaines d’action: l’eau et <strong>le</strong>s eaux usées,l’énergie, <strong>le</strong>s déchets solides, la politique d’achat de produits plus respectueux de l’environnement, <strong>le</strong>s émissions,la qualité de l’air intérieur, <strong>le</strong> bruit, la communication interne et la formation, la communication envers laclientè<strong>le</strong>, et <strong>le</strong> suivi et l’enregistrement des performances du SME. Ces actions vont maintenant être brièvementrécapitulées par Département.Actions pour la réception et l’hébergement• Former <strong>le</strong> personnel à nettoyer en utilisant moins d’eau chaude et d’é<strong>le</strong>ctricité.• Etudier l’utilisation d’appareils économes en eau, tels que <strong>le</strong>s aérateurs, <strong>le</strong>s réducteurs de débit, <strong>le</strong>spommeaux de douches à faib<strong>le</strong> débit, <strong>le</strong>s toi<strong>le</strong>ttes avec petit réservoir, <strong>le</strong>s urinoirs sans eau, etc;• Éviter de laisser <strong>le</strong>s robinets ouverts lors du rinçage, utiliser à la place des seaux ou des cuvettes;• Faire tourner <strong>le</strong>s machines à laver seu<strong>le</strong>ment lorsqu’el<strong>le</strong>s sont p<strong>le</strong>ines;• Disposer des plaquettes destinées aux clients <strong>le</strong>s invitant à économiser l’eau et l’énergie;• Considérer l’installation de liens économiseurs d’énergie à l’ouverture magnétique des portes;• Instal<strong>le</strong>r des ampou<strong>le</strong>s à faib<strong>le</strong> consommation et utiliser des abat-jour translucides;• Utiliser des mélangeurs eau froide/eau chaude à toutes <strong>le</strong>s arrivées d’eau;• Eviter de placer des meub<strong>le</strong>s devant <strong>le</strong>s radiateurs et <strong>le</strong>s climatiseurs;• Maintenir l’eau chaude à 50°C aux robinets des sal<strong>le</strong>s de bain;• Ouvrir et fermer <strong>le</strong>s rideaux pour minimiser ou maximiser <strong>le</strong> gain de cha<strong>le</strong>ur par <strong>le</strong>s rayons solaires,selon la saison;• Séparer <strong>le</strong>s déchets pour <strong>le</strong> recyclage;• Préférer des produits réutilisab<strong>le</strong>s, recyclab<strong>le</strong>s, moins toxiques, biodégradab<strong>le</strong>s et faib<strong>le</strong>ment emballés;• Eviter <strong>le</strong>s produits d’acceuil individuels, utiliser plutôt des distributeurs en gros;• Eviter d’utiliser des objets à usage unique;• Réutiliser <strong>le</strong>s vieux linges, <strong>le</strong>s emballages et <strong>le</strong>s fournitures diverses non utilisées par <strong>le</strong>s clients;• Former <strong>le</strong> personnel aux actions <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s et l’informer des progrès accomplis;• Coopérer avec <strong>le</strong> service technique et lui signa<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s réparations nécessaires;• Garder des enregistrements exacts des performances <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s.Actions pour l’administration et <strong>le</strong>s achats• Former <strong>le</strong> personnel aux économies d’énergie, au tri et à la réduction de la production de déchets;70 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONS• Trier <strong>le</strong>s déchets;• Rester attentif à l’actualité en matière d’environnement, ce qui inclut <strong>le</strong>s changements de législation, <strong>le</strong>starifs, etc;• Eteindre <strong>le</strong>s appareils et <strong>le</strong>s lumières lorsqu’ils ne sont pas utilisés;• Utiliser des lampes à économie d’énergie;• Mettre en œuvre une politique d’achat préférant <strong>le</strong>s artic<strong>le</strong>s respectueux de l’environnement;• Préférer <strong>le</strong>s produits écolabellisés et à faib<strong>le</strong> emballage;• Préférer <strong>le</strong>s produits plus résistants dont la durée de vie est plus longue;• Inviter <strong>le</strong>s fournisseurs à travail<strong>le</strong>r avec vous pour acheter des produits plus respectueux l’environnement;• Faire des efforts pour réduire la consommation de papier et autre consommab<strong>le</strong>s de bureau;• Utiliser des ordinateurs, photocopieurs, et fax économes en énergie;• Recyc<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s toners et <strong>le</strong>s cartouches d’encre;• Demander des thermostats individuels sur chaque chauffage et climatiseur;• Coopérer avec <strong>le</strong> service technique et lui faire part des disfonctionnements et des réparations nécessaires;• Informer <strong>le</strong>s clients, <strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>s, la communauté loca<strong>le</strong> et <strong>le</strong> grand public des actions menées enfaveur de l’environnement;• Contrô<strong>le</strong>r l’utilisation des ressources naturel<strong>le</strong>s et la production de déchets;• Tenir un registre des actions en rapport avec l’environnement.Actions pour la restauration et <strong>le</strong>s cuisines• Former <strong>le</strong> personnel à l’économie de l’eau et de l’énergie;• Trier <strong>le</strong>s déchets, y compris <strong>le</strong>s déchets organiques, <strong>le</strong>s matières grasses et <strong>le</strong>s hui<strong>le</strong>s;• Remplacer <strong>le</strong>s équipements obsolètes par des modè<strong>le</strong>s dont l’efficacité énergétique est meil<strong>le</strong>ure;• Déconge<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s denrées à température ambiante et non <strong>dans</strong> de l’eau chaude;• Éviter l’utilisation de substances nocives pour la couche d’ozone, spécia<strong>le</strong>ment <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s appareils deréfrigération;• Adapter la tail<strong>le</strong> des cassero<strong>le</strong>s à la tail<strong>le</strong> du brû<strong>le</strong>ur;• Utiliser des produits d’entretien biodégradab<strong>le</strong>s;• Instal<strong>le</strong>r des mitigeurs sur toutes <strong>le</strong>s sorties d’eau;• Composter <strong>le</strong>s déchets organiques;• Envoyer <strong>le</strong>s déchets de nourriture <strong>dans</strong> des é<strong>le</strong>vages d’animaux (ex. porcs);• Instal<strong>le</strong>r des récupérateurs de matières grasses sur <strong>le</strong>s sorties d’eau;• S’assurer du bon fonctionnement des équipements;• Vérifier <strong>le</strong> bon état des joints d’étanchéité aux fermetures des unités de réfrigération et des chambresfroides;• Inviter <strong>le</strong>s fournisseurs à reprendre et réutiliser <strong>le</strong>s cageots, <strong>le</strong>s pa<strong>le</strong>ttes et autres emballages;• Minimiser l’utilisation des couverts, de la vaissel<strong>le</strong>, et autres matériels jetab<strong>le</strong>s;• Sur <strong>le</strong> menu, mettre l’accent sur <strong>le</strong>s spécialités loca<strong>le</strong>s;• Acheter en gros et à des fournisseurs locaux;• Faire don des restes d’aliments encore consommab<strong>le</strong>s des buffets;• Coopérer avec <strong>le</strong> service technique et lui signa<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s réparations nécessaires;• Contrô<strong>le</strong>r l’utilisation des ressources et la production de déchets.Actions pour <strong>le</strong>s espaces verts• Arroser <strong>le</strong> soir ou tôt <strong>dans</strong> la matinée;• Arroser directement <strong>le</strong>s racines;• Planter des variétés autochtones de plantes résistantes à la sécheresse;• Composter <strong>le</strong>s déchets du jardin;• Récupérer l’eau de pluie pour l’arrosage;• Eviter l’utilisation de pesticides, insecticides, et engrais chimiques;adaptè par M. Satta et M. Perelli 71


DESTINATIONS• Réduire <strong>le</strong>s espaces de pelouse;• Planter des arbres (y compris à feuil<strong>le</strong>s caduques) pour réduire <strong>le</strong> gain de cha<strong>le</strong>ur par <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il durantl’été et l’augmenter durant l’hiver;• Former <strong>le</strong> personnel aux actions <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s;• Instal<strong>le</strong>r des minuteurs sur <strong>le</strong>s éclairages extérieurs;• Se renseigner sur l’éclairage extérieur alimenté par panneaux solaires;• Coopérer avec <strong>le</strong> service technique pour la mise en œuvre du SME.Actions pour <strong>le</strong>s piscines• S’assurer de la bonne filtration et du renouvel<strong>le</strong>ment régulier de l’eau;• Essayer des technologies de purification de l’eau sans chlore;• Maintenir l’eau à une température avoisinant 29°C;• Maintenir l’air intérieur à la même température, voir légèrement plus, que cel<strong>le</strong> de la piscine (jusqu’à1°C);• Maintenir <strong>le</strong> taux d’humidité à 60%;• Environ 4 à 6 changements d’air par heure sont nécessaires pour une bonne ventilation;• Coopérer avec <strong>le</strong> service technique pour la mise en œuvre du SME;• Evaluer <strong>le</strong>s performances <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s.Actions pour <strong>le</strong>s services techniques• Entretenir l’approvisionnement d’eau et <strong>le</strong> réseau de distribution;• Entretenir <strong>le</strong>s réseaux de distribution d’eau chaude et d’énergie;• Vérifier l’isolation des bâtiments et des conduites d’eau chaude;• Etudier <strong>le</strong>s possibilités de traitement des eaux usées et de <strong>le</strong>ur réutilisation sur place;• Etudier l’opportunité d’un système de dé<strong>le</strong>stage automatique;• Instal<strong>le</strong>r des minuteurs et des thermostats pour tous <strong>le</strong>s équipements de l’établissement;• Etudier <strong>le</strong>s possibilités de récupération de cha<strong>le</strong>ur et de cogénération;• S’assurer que <strong>le</strong>s commandes d’énergie correspondent aux niveaux d’activité et au climat;• Etudier <strong>le</strong>s possibilités d’utilisation de sources d’énergies renouvelab<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong> site de l’établissement;• Etudier <strong>le</strong>s possibilités d’achat d’é<strong>le</strong>ctricité “verte” générée par des sources d’énergie renouvelab<strong>le</strong>;• Etudier <strong>le</strong>s possibilités d’installation de régulateurs de débit sur <strong>le</strong>s arrivées d’eau;• Instal<strong>le</strong>r des mécanismes d’économie d’eau à tous <strong>le</strong>s robinets;• S’assurer que <strong>le</strong> renouvel<strong>le</strong>ment de l’air est bon;• S’assurer du bon fonctionnement des équipements;• S’assurer que <strong>le</strong>s ventilateurs, <strong>le</strong>s aérations, et <strong>le</strong>s filtres sont en bon état de marche;• Stocker et évacuer <strong>le</strong>s déchets dangereux <strong>dans</strong> un souci de sécurité maxima<strong>le</strong>;• Opter pour des extincteurs ne contenant pas de halons;• S’assurer du bon fonctionnement de tous <strong>le</strong>s véhicu<strong>le</strong>s;• Travail<strong>le</strong>r sur <strong>le</strong>s moyens de rendre plus précises <strong>le</strong>s données <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s, notamment eninstallant de nouveaux compteurs pour chaque département;• Eliminer l’usage des gaz détruisant la couche d’ozone <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s réfrigérateurs et l’air conditionné;• Colmater <strong>le</strong>s espaces entre <strong>le</strong>s cadres et <strong>le</strong>s montants des fenêtres et des portes;• Evaluer l’utilisation d’eau, de combustib<strong>le</strong> et d’énergie ainsi que la qualité de l’air;• Utiliser de préférence des matériaux respectueux de l’environnement lors des travaux et rénovations;• Sensibiliser l’équipe sur <strong>le</strong> SME;• Coopérer avec <strong>le</strong>s autres départements <strong>dans</strong> la gestion et l’évaluation du SME.Dans <strong>le</strong>s tab<strong>le</strong>aux ci-dessous répondez par OUI ou par NON à chacune des questions. Si vous ne connaissez pasla réponse, répondez NON. Comptez ensuite <strong>le</strong> nombre de questions auxquel<strong>le</strong>s vous avez répondu positivement(OUI). Si vous obtenez: 5 réponses positives (OUI), ou plus – vous obtenez un bon score <strong>dans</strong> ce domaine 4réponses positives (OUI) ou moins – ce domaine devrait faire l’objet d’une attention particulière.72 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONSQuestionsCheck-list <strong>environnementa<strong>le</strong></strong> (exemp<strong>le</strong>): ÉNERGIELe personnel éteint-il <strong>le</strong>s lumières et <strong>le</strong>s appareils é<strong>le</strong>ctriques lorsque ceux-ci ne sont pas utilisés?Les installations énergétiques sont-el<strong>le</strong>s coupées lorsque des parties du bâtiment ne sont pas occupées?La température, <strong>le</strong>s minuteurs, l’éclairage etc., sont-ils réglés de façon à assurer une consommationénergétique minima<strong>le</strong> pour un même niveau de confort?La consommation en énergie de l’hôtel est-el<strong>le</strong> régulièrement contrôlée?La consommation en énergie diminue-t-el<strong>le</strong> d’année en année?Des objectifs de réduction de la consommation en énergie ont-ils été adoptés?La consommation en énergie a-t-el<strong>le</strong> été comparée aux niveaux de référence?Avez-vous vérifié que l’hôtel emploie <strong>le</strong> combustib<strong>le</strong> au tarif <strong>le</strong> moins é<strong>le</strong>vé <strong>dans</strong> chaque domained’utilisation?Des ampou<strong>le</strong>s à basse consommation sont-el<strong>le</strong>s utilisées lorsque ceci s’avère possib<strong>le</strong>?L’hôtel est-il bien isolé?Votre installation et équipement é<strong>le</strong>ctriques ont-ils moins de 10 ans?Un contrô<strong>le</strong> de votre consommation en énergie a-t-il été entrepris au cours des trois dernières années?Nombre de réponses positives (oui)Préparé par: Date: Prochaine date d’évaluation:Oui / NonQuestionsCheck-list <strong>environnementa<strong>le</strong></strong> (exemp<strong>le</strong>): DÉCHETS SOLIDESSavez-vous ce qu’il advient des déchets générés par votre hôtel?Les types et quantité de déchets générés par votre hôtel font-ils l’objet d’un suivi?Des solutions pour la diminution de la production de déchets ont-el<strong>le</strong>s été identifiées et instaurées?Existe-t-il des systèmes de réduction de la production de déchets, de réutilisation ou de recyclagelorsque ceci s’avère possib<strong>le</strong>?Recyc<strong>le</strong>z-vous ou réutilisez-vous généra<strong>le</strong>ment• <strong>le</strong>s bouteil<strong>le</strong>s?• <strong>le</strong> papier?• <strong>le</strong>s boîtes de conserve et canettes?• <strong>le</strong>s pi<strong>le</strong>s?Les déchets biodégradab<strong>le</strong>s sont-ils compostés?Les produits d’accueil et <strong>le</strong>urs emballages proposés <strong>dans</strong> votre hôtel sont-ils réutilisab<strong>le</strong>s?Tous <strong>le</strong>s déchets solides sont-ils acheminés vers un site autorisé destiné à cet effet?Gardez-vous un registre des déchets toxiques ou dangereux?Les déchets toxiques ou dangereux sont-ils conservés séparément des autres déchets pour une col<strong>le</strong>cteet un traitement qui <strong>le</strong>ur soient réservés?Nombre de réponses positives (oui)Préparé par: Date: Prochaine date d’évaluation:Oui / Nonadaptè par M. Satta et M. Perelli 73


DESTINATIONSQuestionsCheck-list <strong>environnementa<strong>le</strong></strong> (exemp<strong>le</strong>): CONSOMMATION D’EAUDes actions particulières ont-el<strong>le</strong>s été entreprises au cours des 12 derniers mois afin d’économiserl’eau?Existe-t-il un suivi de votre consommation en eau?La plomberie fait-el<strong>le</strong> l’objet d’un contrô<strong>le</strong> régulier visant à identifier des fuites ou des pics deconsommation inhabituels?Les employés sont-ils encouragés à économiser l’eau?Les clients sont-ils invités à économiser l’eau?Répondez NON si l’hôtel possède:• une piscine• un jardin arrosé régulièrement• une lingerieLes serviettes et <strong>le</strong> linge de chambre sont-ils changés uniquement à la demande?Des mitigeurs ont-ils été installés <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s sal<strong>le</strong>s de bain des chambres?Avez-vous installé des régulateurs de débit sur <strong>le</strong>s arrivées d’eau?Dans <strong>le</strong> jardin, avez-vous planté un maximum d’espèces loca<strong>le</strong>s afin de réduire l’arrosage?Dans <strong>le</strong> jardin, avez-vous paillé ou protégé <strong>le</strong> pied des plantes afin de réduire <strong>le</strong>ur besoin d’arrosage?Des systèmes permettant une économie de l’eau ont-ils été installés <strong>dans</strong> <strong>le</strong> jardin?Les jardins sont-ils uniquement arrosés <strong>le</strong> matin ou la nuit?Nombre de réponses positives (oui)Préparé par: Date: Prochaine date d’évaluation:Oui / NonQuestionsCheck-list <strong>environnementa<strong>le</strong></strong> (exemp<strong>le</strong>): EFFLUENTS & EMISSIONSSavez-vous comment sont traitées vos eaux usées?Votre système d’évacuation des eaux usées respecte-t-il <strong>le</strong>s normes léga<strong>le</strong>s nationa<strong>le</strong>s?Etes-vous au fait de la législation relative aux émissions et effluents des hôtels?Les eaux usées de l’hôtel sont-el<strong>le</strong>s traitées avant d’être rejetées <strong>dans</strong> <strong>le</strong> milieu naturel?Les licences de déversement nécessaires ont-el<strong>le</strong>s été obtenues?Des recherches ont-el<strong>le</strong>s été effectuées et des solutions instaurées sur <strong>le</strong>s possibilités de réduction deCFC?Il n’y a eu aucune plainte de bruits, d’odeurs ou de pollution au cours de la dernière année.Il n’y a pas d’amiante <strong>dans</strong> l’hôtel.Tous <strong>le</strong>s véhicu<strong>le</strong>s de l’hôtel ont-ils des pots catalytiques?Les clients et <strong>le</strong>s employés sont-ils encouragés à utiliser des vélos ou <strong>le</strong>s transports en commun?La qualité de l’air et de l’eau <strong>dans</strong> votre localité sont-el<strong>le</strong>s considérées comme bonnes?Votre hôtel possède-t-il un registre des produits et substances toxiques ou dangereuses?Avez-vous un système de mesure automatique afin de minimiser l’utilisation de produits?Nombre de réponses positives (oui)Oui / NonPréparé par: Date: Prochaine date d’évaluation:74 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONSCheck-list <strong>environnementa<strong>le</strong></strong> (exemp<strong>le</strong>): LES ACHATS “VERTS”QuestionsLa politique interne de l’hôtel favorise-t-el<strong>le</strong> l’achat de produits respectueux de l’environnementlorsque ceci s’avère possib<strong>le</strong>?Achetez-vous des produits recyclés ou recyclab<strong>le</strong>s lorsque ceci s’avère possib<strong>le</strong>?Evitez-vous (lorsqu’un autre choix est possib<strong>le</strong>):• <strong>le</strong>s produits faits à partir de bois tropicaux?• <strong>le</strong>s produits utilisant du CFC (réfrigérateurs, climatisation, aérosols)?• <strong>le</strong>s produits javellisants à base de chlore ou du linge javellisé?• des produits sur-emballés?• de l’essence au plomb?• des extincteurs d’incendie à base de halon?L’hôtel utilise-t-il des produits alimentaires frais, contrairement à des produits surgelés ou sur-emballés?L’environnement rentre-t-il <strong>dans</strong> vos critères de sé<strong>le</strong>ction lorsque vous employez un soustraitant?Tenez-vous compte de l’impact environnemental de l’origine et du transport des produits que vous achetez?Avez-vous déjà évalué l’efficacité des produits respectueux de l’environnement?Achetez-vous des produits biologiques?Le menu de l’hôtel s’adapte-t-il à la production loca<strong>le</strong> saisonnière?Oui / NonNombre de réponses positives (oui)Préparé par: Date: Prochaine date d’évaluation:QuestionsCheck-list <strong>environnementa<strong>le</strong></strong> (exemp<strong>le</strong>): QUESTIONS COMMERCIALESL’industrie <strong>touristique</strong> loca<strong>le</strong> est-el<strong>le</strong> menacée par des problèmes liés à l’environnement?Les prix de l’eau et de l’énergie augmentent-ils <strong>dans</strong> votre région?Êtes-vous associé ou affilié à un tour opérateur s’inscrivant <strong>dans</strong> une action <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>, ou quipourrait vous demander de la rejoindre <strong>dans</strong> une tel<strong>le</strong> action <strong>dans</strong> <strong>le</strong> futur?Vos clients se sentent-ils concernés par <strong>le</strong>s problèmes liés à l’environnement?Vos employés se sentent-ils concernés par <strong>le</strong>s problèmes liés à l’environnement?Une solide réputation de respect de l’environnement améliorerait-el<strong>le</strong> l’image ou la place de votrehôtel <strong>dans</strong> la communauté?Comptez-vous déposer une demande de permis d’agrandir un hôtel existant ou de construction d’unnouvel hôtel?Les autorités nationa<strong>le</strong>s ou régiona<strong>le</strong>s ou <strong>le</strong>s ONG incitent-el<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s commerces de la région àentreprendre des actions <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s?Vos concurrents directs entreprennent-ils une action <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>?Y a-t-il eu des plaintes relatives à des pratiques peu respectueuses de l’environnement <strong>dans</strong> votre hôtel?Votre commerce pourrait-il tirer bénéfice d’un système de prix récompensant une action <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>?L’hôtel a-t-il été l’objet d’une amende ou d’un avertissement de la part des autorités en charge ducontrô<strong>le</strong> de la pollution pour une infraction de la législation?Nombre de réponses positives (oui)Préparé par: Date: Prochaine date d’évaluation:Oui / Nonadaptè par M. Satta et M. Perelli 75


Résumé des résultatsDESTINATIONSUne fois toutes <strong>le</strong>s check-lists complétées, reportez vos résultats sur la page de résultats. Le domaine <strong>dans</strong> <strong>le</strong>quelvous obtenez <strong>le</strong> score <strong>le</strong> plus bas devrait devenir votre priorité d’action. N’oubliez pas qu’il est inuti<strong>le</strong> de vousatte<strong>le</strong>r à tous <strong>le</strong>s domaines à la fois. Choisissez seu<strong>le</strong>ment un ou deux domaines <strong>dans</strong> <strong>le</strong>squels:• il est faci<strong>le</strong> d’entreprendre une action pratique• où de réels bénéfices environnementaux et commerciaux peuvent être obtenus.Lorsque vous aurez atteint un réel niveau de progrès <strong>dans</strong> ces domaines, et que vos employés auront été motivéspar <strong>le</strong>ur succès et seront prêts à passer à autre chose, vous pourrez alors vous consacrer au prochain domained’action prioritaire. Reprenez votre check-list au bout d’une année afin d’évaluer <strong>le</strong> progrès accompli et de définirde nouvel<strong>le</strong>s priorités d’action.EnergieDéchets solidesEauEffluents & émissionsAchats “verts”Questionscommercia<strong>le</strong>sScore totalDomaine d’action sé<strong>le</strong>ctionnéRésumé des résultats1 ere année 2 eme année 3 eme annéeScore Rang deprioritéScore Rang deprioritéScore Rang deprioritéPréparé par: Date: Prochaine date d’évaluation76 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONSObjectif / ActionCheck-list d’action <strong>environnementa<strong>le</strong></strong> (exemp<strong>le</strong>): PERSONNEL D’ENTRETIENExemp<strong>le</strong>s:Réduction des déchets• récupérer <strong>le</strong>s emballages de produits cosmétiques videspour <strong>le</strong>s remplir à nouveau• trier <strong>le</strong>s déchets <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s chambres en vue de <strong>le</strong>urrecyclage• récupérer <strong>le</strong>s f<strong>le</strong>urs mortes pour <strong>le</strong> tas de compost• rapporter au bar toutes <strong>le</strong>s petites bouteil<strong>le</strong>s de minibarvides réutilisab<strong>le</strong>sEconomie d’eau• ne remplacer et ne laver que <strong>le</strong>s serviettes déposées sur <strong>le</strong>sol• si possib<strong>le</strong>, ne changer <strong>le</strong>s draps que tous <strong>le</strong>s trois jours• ne pas laisser <strong>le</strong>s robinets ouverts durant <strong>le</strong> ménage• n’utiliser que la dose recommandée dedétergents/adoucissants pour la <strong>le</strong>ssive• réparer <strong>le</strong>s fuites des robinets et chasses d’eauObjectif / ActionEconomie d’énergie• en quittant <strong>le</strong>s chambres:• éteindre toutes <strong>le</strong>s lumières• éteindre la télévision• fermer <strong>le</strong>s fenêtres• fermer <strong>le</strong>s rideaux pour réduire l’effet de la cha<strong>le</strong>ur duso<strong>le</strong>il• si la chambre n’est pas louée, éteindre <strong>le</strong> chauffage ou laclimatisation• si la chambre est louée, sé<strong>le</strong>ctionner <strong>le</strong> réglage minimalde chauffage ou de climatisation• s’assurer que <strong>le</strong>s meub<strong>le</strong>s ne sont pas placés devant <strong>le</strong>sconvecteursPréparé par: Date: Prochaine date d’évaluation:Objectif / ActionCheck-list d’action <strong>environnementa<strong>le</strong></strong> (exemp<strong>le</strong>): PERSONNEL DE CUISINE ET DE BARExemp<strong>le</strong>s:Reduire <strong>le</strong>s déchets• séparer et porter tous <strong>le</strong>s déchets organiques au tas decompost• trier et conserver <strong>le</strong>s bouteil<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> verre, <strong>le</strong>s boites deconserve et <strong>le</strong>s canettes pour <strong>le</strong>ur col<strong>le</strong>cte et <strong>le</strong>urrecyclage• si possib<strong>le</strong>, acheter en gros ou semi-gros• servir <strong>le</strong>s condiments et aliments de conservation <strong>dans</strong>des récipients réutilisab<strong>le</strong>s• ne pas utiliser de serviettes, couverts, ni vaissel<strong>le</strong> jetab<strong>le</strong>sEconomiser l’énergie• s’assurer que <strong>le</strong>s appareils non utilisés sont éteints• maintenir <strong>le</strong>s portes des réfrigérateurs, congélateurs etchambres froides fermées• n’allumer <strong>le</strong>s lumières <strong>dans</strong> <strong>le</strong> bar et <strong>le</strong> restaurant quelorsque la lumière naturel<strong>le</strong> est insuffisante• garder <strong>le</strong>s durées de préchauffage des fours à <strong>le</strong>urminimum• utiliser <strong>le</strong>s tail<strong>le</strong>s nécessaires de poël<strong>le</strong>s et d’ustensi<strong>le</strong>s decuisine et respecter <strong>le</strong>s quantitésObjectif / ActionEconomiser l’eau• ne pas laisser cou<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s robinets• rincer <strong>le</strong>s légumes <strong>dans</strong> des récipients plutôt qu’à l’eaucourante• ne faire tourner <strong>le</strong> lave-vaissel<strong>le</strong> que lorsqu’il est p<strong>le</strong>in• déconge<strong>le</strong>r et nettoyer régulièrement <strong>le</strong>s congélateurs• éviter de se “rafraîchir» à l’eau couranteSous-traitants et fournisseurs• éviter d’acheter des produits suremballés• n’acheter que ce dont on a besoin• acheter des aliments frais lorsque cela est possib<strong>le</strong>• acheter des aliments produits loca<strong>le</strong>ment• encourager <strong>le</strong>s sous-traitants et fournisseurs à faire demêmePréparé par: Date: Prochaine date d’évaluation:adaptè par M. Satta et M. Perelli 77


DESTINATIONSCheck-list d’action <strong>environnementa<strong>le</strong></strong> (exemp<strong>le</strong>): PERSONNEL D’ENTRETIENObjectif / ActionObjectif / ActionOptimiser votre efficacité• intégrer des réseaux spécialisés et souscrire aux servicesd’information afin de rester au fait des dernièrestechnologies disponib<strong>le</strong>s• adopter des technologies de substitution qui réduiraient laconsommation de l’hôtel en matière d’énergie et d’eau etsa production de déchets• se concerter sur des solutions de réduction et deréutilisation de l’énergie, de l’eau et des déchets <strong>dans</strong> <strong>le</strong>sdiverses activités de l’hôtel• définir des normes et mesures <strong>dans</strong> chaque <strong>secteur</strong>d’activité pour contrô<strong>le</strong>r la production de déchets et laconsommation en eau et en énergie• entretenir régulièrement l’équipement et <strong>le</strong>s appareilsEconomiser l’eau• instal<strong>le</strong>r un équipement détecteur de fuites• vérifier régulièrement <strong>le</strong> bon fonctionnement des robinetset des systèmes d’évacuation et de ventilation• instal<strong>le</strong>r des régulateurs de débit sur toutes <strong>le</strong>s arrivéesd’eau• récupérer <strong>le</strong>s eaux usées des cyc<strong>le</strong>s de rinçage des<strong>le</strong>ssives et des cyc<strong>le</strong>s de refroidissment des lavages à secet <strong>le</strong>s réutiliser (par exemp<strong>le</strong> pour <strong>le</strong> jardin, l’arrosage, <strong>le</strong>schasses d’eau)• envisager <strong>le</strong> traitement des eaux usées sur <strong>le</strong> site pour<strong>le</strong>ur réutilisation (arrosage du jardin)Economiser l’énergie• instal<strong>le</strong>r des systèmes d’économie d’énergie (par exemp<strong>le</strong>des ampou<strong>le</strong>s basse consommation, des détecteurs demouvement)• prédéfinir et programmer des réglages optimums dechauffage et de climatisation• éteindre <strong>le</strong> chauffage / la climatisation / l’éclairage <strong>dans</strong><strong>le</strong>s pièces et zones inoccupées• instal<strong>le</strong>r des compteurs séparés <strong>dans</strong> chaque départementd’activité de l’hôtel• Contrô<strong>le</strong>r l’isolation des fenêtres• évaluer l’apport de cha<strong>le</strong>ur par <strong>le</strong>s fenêtres dû aux rayonsde so<strong>le</strong>il et instal<strong>le</strong>r des protections pour l’étéContrô<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s effluents et <strong>le</strong>s émissions• identifier <strong>le</strong>s zones de rejet des effluents et des émissions,contrô<strong>le</strong>r la nature des rejets et instal<strong>le</strong>r des systèmes dedétection de fuites• contro<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s équipements de refroidissement et desréfrigérateurs pour éviter <strong>le</strong>s fuites de cfc• remplacer <strong>le</strong>s produits dangereux ou toxiques par desproduits équiva<strong>le</strong>nts respecteux de l’environnementReduire <strong>le</strong>s déchets• instal<strong>le</strong>r des compresseurs afin de réduire <strong>le</strong> volume desdéchets• instal<strong>le</strong>r des systèmes de traitement ou de compostagedes déchets biodégradab<strong>le</strong>s à l’usage de la cuisinePréparé par: Date: Prochaine date d’évaluation:Check-list d’action <strong>environnementa<strong>le</strong></strong> (exemp<strong>le</strong>): PERSONNEL ADMINISTRATIF ET D’ACCUEILObjectif / ActionExemp<strong>le</strong>s:Réduire <strong>le</strong>s déchets• utiliser du papier recyclé pour <strong>le</strong>s bureaux• utiliser du papier brouillon pour la prise de notes• refuser <strong>le</strong> courrier publicitaire• col<strong>le</strong>cter <strong>le</strong>s déchets papier• utiliser des tasses en porcelaine• photocopier en recto verso• n’acheter que des fournitures et matériaux approuvés etrépertoriés sur une liste officiel<strong>le</strong>• n’employer que des stylos et cartouches d’imprimanteréutilisab<strong>le</strong>s• porter <strong>le</strong>s f<strong>le</strong>urs mortes au tas de compost• demander aux clients à quel<strong>le</strong> fréquence ils souhaiteraientque <strong>le</strong>urs draps et serviettes soient changés (par exemp<strong>le</strong>quotidiennement ou tous <strong>le</strong>s trois jours)Objectif / ActionEconomiser l’énergie• éteindre <strong>le</strong>s lumières et <strong>le</strong>s appareils lorsque ceux-ci nesont pas utilisés• utiliser la ventilation ou l’éclairage naturels lorsque ceciest possib<strong>le</strong>• vérifier que <strong>le</strong>s thermostats sont correctement réglés• utiliser des pi<strong>le</strong>s rechargeab<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong>s calculatrices etc.• s’assurer que <strong>le</strong>s portes de l’hôtel sont fermées lorsque <strong>le</strong>chauffage central ou la climatisation sont allumésSous-traitants et fournisseurs• éviter <strong>le</strong>s produits contenant des produits nocifs pourl’environnement• n’acheter que ce dont vous avez besoin• acheter des artic<strong>le</strong>s réparab<strong>le</strong>s et de bonne qualité• acheter des marchandises produites loca<strong>le</strong>ment• acheter des produits recyclés et recyclab<strong>le</strong>s• acheter de l’équipement offrant un bon rendementénergétique• vérifier que l’équipement est régulièrement entretenuPréparé par: Date: Prochaine date d’évaluation:78 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONSPlan d’actionFiche d’évaluation pour <strong>le</strong> plan d’action: ENERGIEObjectifs/ tâches Responsab<strong>le</strong>(s) Date butoir Date réel<strong>le</strong> de mise en œuvreCampagne de sensibilisation• préparer des affiches et du matériel deformation• session de formation du personnel• lancement de la campagne• suivi mensuel et publication des résultatsInstal<strong>le</strong>r des systèmes d’éclairage àéconomie d’énergie <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s couloirs etparties communes• se renseigner sur <strong>le</strong>s différentes options• installation pilote sur <strong>le</strong> dernier niveaux(étage)• revoir et évaluer <strong>le</strong>s résultats du pilote• étendre la nouvel<strong>le</strong> installation à tout l’hôtel• évaluer l’impact sur la consommation enénergieInstal<strong>le</strong>r des interrupteurs à clé <strong>dans</strong> <strong>le</strong>schambres• rechercher <strong>le</strong>s options• préparer des propositions chiffrées• entreprendre <strong>le</strong> travail• évaluer l’impact sur la consommation enénergieSuivi hebdomadairePréparé par: Date: Prochaine date d’évaluation:adaptè par M. Satta et M. Perelli 79


DESTINATIONSFiche d’évaluation pour <strong>le</strong> plan d’action: DECHETS SOLIDESObjectifs/ tâches Responsab<strong>le</strong>(s) Date butoir Date réel<strong>le</strong> de mise en œuvrePour <strong>le</strong> recyclage des déchets papier• rechercher des repreneurs• choisir un repreneur et s’accorder sur <strong>le</strong>stermes du contrat• prévoir <strong>le</strong> stockage et la col<strong>le</strong>cte• informer <strong>le</strong> personnel des nouveauxarrangements• mise en application des arrangements• suivi• évaluation annuel<strong>le</strong>Campagne de sensibilisation• discuter des différentes options avec <strong>le</strong>personnel• préparer des affiches et du matérield’information• vérifier l’information• informer <strong>le</strong> personnel lors des réunions• lancer la campagne• mise en œuvre de la campagne• suivi mensuel• mémos de rappel tous <strong>le</strong>s trois mois• évaluation annuel<strong>le</strong>Elimination des produits dangereux outoxiques• créer un registre des produits toxiques• créer une liste des produits toxiques dontl’utilisation pourra être supprimée• définir des procédures pour <strong>le</strong>ur col<strong>le</strong>cte et<strong>le</strong>ur enlèvement/élimination• informer <strong>le</strong> personnel et distribuer <strong>le</strong>sprocédures et instructions• suivi• évaluation annuel<strong>le</strong>Préparé par: Date: Prochaine date d’évaluation:80 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONSFiche d’evaluation pour <strong>le</strong> plan d’action: CONSOMMATION EN EAUObjectifs/ tâches Responsab<strong>le</strong>(s) Date butoir Date réel<strong>le</strong> de mise en œuvreCampagne d’économie de l’eau• préparer une note de service et <strong>le</strong>s supportsmatériel de formation• session de formation du personnel• lancement de la campagne• suivi mensuel et publication des résultatsInstal<strong>le</strong>r des régulateurs de débit• se renseigner sur <strong>le</strong>s différentes options• installation pilote <strong>dans</strong> trois chambres• évaluation des résultats du pilote• étendre la nouvel<strong>le</strong> installation à tout l’hôtelRéduire l’arrosage du jardin• restreindre l’arrosage à certaines heures• évaluation des résultats• préparation de directives• mise en œuvreSuivi mensuel des résultatsPréparé par: Date: Prochaine date d’évaluation:adaptè par M. Satta et M. Perelli 81


DESTINATIONSFiche d’evaluation pour <strong>le</strong> plan d’action: REJETS ET EMISSIONSObjectifs/ tâches Responsab<strong>le</strong>(s) Date butoir Date réel<strong>le</strong> de mise en œuvreN’utiliser que des produits javellisantssans chlore• se renseigner sur <strong>le</strong>s différentes options• tester <strong>le</strong> produit pour la <strong>le</strong>ssive et <strong>le</strong>nettoyage à sec• décision• commande des stocksInstal<strong>le</strong>r des pompes à cha<strong>le</strong>ur• demander l’avis d’un ingénieur• décision quant à la meil<strong>le</strong>ure optiond’installation• demander des devis• installation• revoir <strong>le</strong>s procédures d’entretien• évaluer la consommation à chaque usageChanger pour des fertilisants naturels• se renseigner sur <strong>le</strong>s différentes options• tester <strong>le</strong>s divers produits de substitution• adopter <strong>le</strong> produit de substitution quicorrespond <strong>le</strong> mieuxChanger pour des détergentsbiodégradab<strong>le</strong>s• se renseigner sur <strong>le</strong>s différentes options• tester <strong>le</strong>s divers produits de substitution• adopter <strong>le</strong> produit de substitution quicorrespond <strong>le</strong> mieuxPréparé par: Date: Prochaine date d’évaluation:82 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONSFiche d’évaluation pour <strong>le</strong> plan d’action: SOUS-TRAITANTS ET FOURNISSEURSObjectifs/ tâches Responsab<strong>le</strong>(s) Date butoir Date réel<strong>le</strong> de mise en œuvreChanger pour des produits javellisantssans chlore• se renseigner sur <strong>le</strong>s différentes options• période d’essai du produit par <strong>le</strong> personneld’entretien• prise de décision• commande des stocksBlanchisserie• rencontrer <strong>le</strong> personnel de la blanchisserieafin de discuter de <strong>le</strong>urs besoins• se renseigner sur <strong>le</strong>s différentes options etcoûts• prise de décision• inclure une clause d’utilisation du nouveauproduit <strong>dans</strong> <strong>le</strong> contrat avec la blanchisserieChanger pour du papier recyclé• se renseigner sur <strong>le</strong>s différentes options(avec échantillons) et coûts• tester <strong>le</strong>s options retenues• si <strong>le</strong>s tests sont concluants, modifier <strong>le</strong>scommandes pour du papier recycléProduits alimentaires pour petitdéjeuner• se renseigner sur <strong>le</strong>s différentes options etcoûts• acheter des aliments et des bols de service• période d’essai / sonder <strong>le</strong>s clients et noter<strong>le</strong>ur avis• si <strong>le</strong>s tests sont concluants, adopterPréparé par: Date: Prochaine date d’évaluation:adaptè par M. Satta et M. Perelli 83


DESTINATIONSÉvaluation des QUESTIONS COMMERCIALES (exemp<strong>le</strong>)QuestionsL’industrie <strong>touristique</strong> loca<strong>le</strong> est-el<strong>le</strong> menacée par des problèmes liés à l’environnement?Êtes-vous associé ou affilié à un tour opérateur s’inscrivant <strong>dans</strong> une action <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>, ou quipourrait vous demander de la rejoindre <strong>dans</strong> une tel<strong>le</strong> action <strong>dans</strong> <strong>le</strong> futur?Vos clients se sentent-ils concernés par <strong>le</strong>s problèmes liés à l’environnement?Vos employés se sentent-ils concernés par <strong>le</strong>s problèmes liés à l’environnement?Une solide réputation de respect de l’environnement améliorerait-el<strong>le</strong> l’image ou la place de votre hôtel<strong>dans</strong> la communauté?Comptez-vous déposer une demande de permis d’agrandir un hôtel existant ou de construction d’unnouvel hôtel?Vos concurrents directs entreprennent-ils une action <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>?Y a-t-il eu des plaintes relatives à des pratiques peu respectueuses de l’environnement <strong>dans</strong> votre hôtel?Votre entreprise pourrait-el<strong>le</strong> tirer bénéfice d’un système de prix récompensant une action <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>?L’hôtel a-t-il été l’objet d’une amende ou d’un avertissement de la part des autorités en charge ducontrô<strong>le</strong> de la pollution pour une infraction à la législation?Nombre de réponses positives (oui)Préparé par: Date: Prochaine date d’évaluation:OUI/NONFiche d’évaluation pour <strong>le</strong> plan d’action: questions commercia<strong>le</strong>sObjectifs/ tâches Responsab<strong>le</strong>(s) Date butoir Date réel<strong>le</strong> de mise en œuvreDéfinir <strong>le</strong>s attentes des clients• préparer un questionnaire destiné aux clients• discuter des différentes options avec des clientssé<strong>le</strong>ctionnés• évaluer <strong>le</strong>s résultats et définir <strong>le</strong>s prochainesinitiativesInitiative de recueil des suggestions dupersonnel• tenir une réunion pour annoncer <strong>le</strong> début de cetteinitiative• évaluer <strong>le</strong>s suggestions• mise en œuvre des meil<strong>le</strong>ures idées etrécompenser <strong>le</strong> personnel• renouve<strong>le</strong>r l’initiative tous <strong>le</strong>s trois moisService de navette pour <strong>le</strong> transport des clients• informer <strong>le</strong>s compagnies de voyage de ce service• modifier la brochure en conséquence• lancer ce service• évaluer <strong>le</strong> succès de cette initiativeInitiatives <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s loca<strong>le</strong>s• rencontrer <strong>le</strong>s différentes ONG travaillant sur laprotection et la préservation de la nature• identifier des opportunités loca<strong>le</strong>s de soutiend’initiatives et de collaboration• discuter des initiatives possib<strong>le</strong>s avec <strong>le</strong> personnel• mise en œuvre d’initiatives “vertes” loca<strong>le</strong>s• communiquer• évaluer <strong>le</strong>s résultatsPréparé par: Date: Prochaine date d’évaluation:84 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONS4.3 Introduction a la gestion de l’environnement: Concepts et outilsDans <strong>le</strong> but d’éclairer <strong>le</strong> <strong>le</strong>cteur sur la philosophie du management environnemental, cette section présente <strong>le</strong>sconcepts de technologie propre, d’efficacité écologique, d’écologie industriel<strong>le</strong>, et l’analyse du cyc<strong>le</strong> de vie.4.3.1 Technologies propres et sobresAlors que <strong>le</strong>s actions <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s traditionnel<strong>le</strong>s se sont souvent focalisées sur la gestion des déchets et dela pollution une fois <strong>le</strong> problème constaté, l’idée d’une production plus propre, s’appuyant sur des technologiespropres et sobres, vise à éviter cette production de déchets et de pollution directement à la source. Lesstratégies de conception des technologies propres et sobres sont:• réduire <strong>le</strong>s consommations d’énergie et de matières premières;• éviter l’utilisation de matières toxiques;• diminuer la production de déchets toxiques;• réduire <strong>le</strong>s impacts environnementaux du processus de production tout au long du cyc<strong>le</strong> de vie desproduits et des services – depuis l’extraction des matières premières jusqu’à la production, <strong>le</strong> stockage,la distribution, la consommation, <strong>le</strong> recyclage et/ou l’élimination en fin de vie.Economiquement parlant, <strong>le</strong>s technologies propres et sobres sont synonymes de réduction des coûts énergétiqueset de matières premières, des équipements et des procédés plus efficaces, des volumes de déchets moinsimportants et des coûts de traitement moins onéreux, l’élimination des charges de nettoyage, des amendes et destaxes, et la production de biens et de services de qualité supérieure.Le programme “produire propre” du PNUE/DTIE encourage l’adoption d’une production plus respectueuse del’environnement en dispensant une assistance technique et en soutenant des projets de sensibilisation à travers <strong>le</strong>monde.4.3.2 L’éco-efficacitéL’idée de l’éco-efficacité est “de faire plus avec moins” – utiliser moins ou la même quantité de matières etd’énergie afin de fournir des produits et services d’une meil<strong>le</strong>ure qualité en plus grande quantité. Le ConsulatMondial des Affaires pour <strong>le</strong> Maintien du Développement (CMAMD) propose la définition suivante:“L’efficacité écologique est atteinte par des produits et services à prix compétitif qui satisfont <strong>le</strong>s besoinshumains et apportent une meil<strong>le</strong>ure qualité de vie, et qui, tout au long du cyc<strong>le</strong> de vie, réduisent progressivement<strong>le</strong>s impacts écologiques et la consommation des ressources naturel<strong>le</strong>s à un niveau supportab<strong>le</strong> pour la Terre.”Produire plus propre consiste en l’application continue des stratégies intégrées de prévention appliquées aux procédés, auxproduits et aux services, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> but d’accroître l’efficacité et de réduire <strong>le</strong>s risques pour <strong>le</strong>s hommes et <strong>le</strong>ur environnement.Une production plus propre peut être appliquée aux procédés utilisés <strong>dans</strong> toutes formes d’industrie, aux produits euxmêmes,et aux divers services proposés par la société.En ce qui concerne <strong>le</strong>s procédés de production, produire plus propre résulte d’une ou de la combinaison de plusieurs desméthodes ci-après: économiser <strong>le</strong>s matières premières, l’eau et l’énergie; éliminer <strong>le</strong>s matériaux toxiques ou dangereux; etréduire la quantité et la toxicité des émissions et déchets à la source, c’est à dire pendant la production.Pour <strong>le</strong>s produits, produire plus propre consiste à réduire <strong>le</strong>s impacts sur l’environnement, la santé et la sécurité durant <strong>le</strong>urcyc<strong>le</strong> de vie comp<strong>le</strong>t, de l’extraction des matières premières, à travers <strong>le</strong>ur transformation et utilisation, à <strong>le</strong>ur élimination“fina<strong>le</strong>”.Pour <strong>le</strong>s services, produire plus propre nécessite la prise en compte de questions <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s <strong>dans</strong> la conception et ladélivrance des services.Source: UNEP, 2001adaptè par M. Satta et M. Perelli 85


DESTINATIONS4.3.3 L’écologie industriel<strong>le</strong> (Repenser <strong>le</strong>s systèmes)L’écologie industriel<strong>le</strong> se rapporte aux opérations des entreprises qui imitent l’écosystème naturel, <strong>le</strong> systèmeindustriel étant considéré comme un écosystème où circu<strong>le</strong> un flux continu et ordonné de matière, d’énergie etd’information. L’écologie industriel<strong>le</strong> préconise de bouc<strong>le</strong>r <strong>le</strong> cyc<strong>le</strong> de la matière, et la dématérialisation.• Bouc<strong>le</strong>r <strong>le</strong> cyc<strong>le</strong> de la matière signifie réaliser la production en circuits fermés, de la même façon qu’unécosystème. À travers la photosynthèse, <strong>le</strong>s plantes produisent des matières organiques qui nourrissent <strong>le</strong>sherbivores, qui à <strong>le</strong>ur tour deviennent la proie des carnivores, dont <strong>le</strong>s déchets retournent au sol. De la mêmemanière, <strong>le</strong>s industries peuvent réutiliser <strong>le</strong>s déchets comme matière première et réutiliser ou recyc<strong>le</strong>r <strong>le</strong>sproduits en fin de vie une fois consommés. De cette façon, <strong>le</strong>s matériaux et déchets circu<strong>le</strong>ront en bouc<strong>le</strong>s ouen circuits fermés.• Les écosystèmes ont évolué en optimisant l’utilisation des matières et de l’énergie disponib<strong>le</strong>s. De la mêmemanière, la dématérialisation consiste à faire plus avec moins – optimiser l’utilisation des matières premièresainsi qu’augmenter la durée de vie des produits finis. Un autre avantage à allonger la durée defonctionnement des produits finis réside <strong>dans</strong> la création de nouveaux emplois, spécia<strong>le</strong>ment pour <strong>le</strong>sservices de maintenance et de réparation.4.3.4 Analyse du cyc<strong>le</strong> de vieL’Analyse du cyc<strong>le</strong> de vie (ACV) est une méthode d’estimation de l’impact d’un produit ou d’un service surl’environnement durant son cyc<strong>le</strong> de vie comp<strong>le</strong>t, ce qui comprend <strong>le</strong>s étapes: extraction, traitement ettransformation des matières premières, transport, distribution, consommation, fonctionnement et entretien,recyclage, et élimination fina<strong>le</strong>. C’est une analyse quantitative et scientifique construite pour générer desinformations objectives sur <strong>le</strong>s impacts environnementaux. Les questions économiques et socia<strong>le</strong>s entrent en jeuxune fois que l’analyse scientifique est achevée. L’ACV peut être utilisée pour:• Développer et améliorer <strong>le</strong>s produits et services;• Améliorer <strong>le</strong>s procédés de fabrication et <strong>le</strong>s procédures de livraison;• Fournir aux consommateurs des informations crédib<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>s aspects environnementaux des produits etservices;• Développer des politiques d’achat de produits plus respectueux de l’environnement.Des logiciels spécialisés, associés à des améliorations méthodologiques et à une meil<strong>le</strong>ure disponibilité desdonnées, permettent maintenant d’entreprendre plus faci<strong>le</strong>ment une analyse du cyc<strong>le</strong> de vie. L’Organisationinternationa<strong>le</strong> de normalisation (ISO) a défini <strong>le</strong> cadre technique et normatif de l’ACV. Selon la série de normesISO 14040, la méthodologie de l’ACV comprend quatre étapes:1. Définition de l’objectif et du champ d’action2. Analyse de l’inventaire3. Étude d’impact4. Interprétation des résultats4.4 L’avenir des SMEToutes <strong>le</strong>s entreprises auront réalisé que si el<strong>le</strong>s entendent rester rentab<strong>le</strong>s et donc compétitives, el<strong>le</strong>s doiventintégrer <strong>le</strong> management environnemental <strong>dans</strong> <strong>le</strong>urs modes de productions et <strong>le</strong>urs pratiques commercia<strong>le</strong>s. Leslégislations nationa<strong>le</strong>s rendant <strong>le</strong>s SME et l’information sur <strong>le</strong>s performances <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s obligatoiresseront plus fréquemment mises en place, cette tendance touchant <strong>le</strong>s pays du monde entier. Les taxes sur <strong>le</strong>sémissions et <strong>le</strong>s déchets devraient augmenter, alors que <strong>le</strong>s infractions en matière d’environnement serontpassib<strong>le</strong>s d’amendes plus lourdes, voire de peines d’emprisonnement.La diffusion d’une meil<strong>le</strong>ure expertise <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>, accompagnée d’innovations, d’amélioration des modesd’exploitation des ressources, et de technologies propres faciliteront grandement <strong>le</strong>s progrès en matièred’environnement. Cependant des questions apparaissent quant au prix et à l’accessibilité de ces technologies. Les86 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONSSME évolueront éga<strong>le</strong>ment d’un stade d’améliorations ponctuel<strong>le</strong>s à celui de la réduction globa<strong>le</strong> des impacts deproduction et d’exploitation. Les applications concrètes des concepts d’efficacité énergétique, d’écologieindustriel<strong>le</strong>, et de technologies propres, ne resteront plus des réussites ponctuel<strong>le</strong>s mais se diffuseront pourdevenir des pratiques courantes. De la même manière, <strong>le</strong>s objectifs des SME évolueront du managementenvironnemental vers <strong>le</strong> développement durab<strong>le</strong>.Les entreprises ne devront pas seu<strong>le</strong>ment réduire <strong>le</strong>urs consommations et <strong>le</strong>urs productions de déchets maisprendre aussi des dispositions pour améliorer <strong>le</strong> bien-être social et la qualité de vie des sociétés <strong>dans</strong> <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>sel<strong>le</strong>s opèrent. En d’autres termes, <strong>le</strong>s entreprises ne devront plus seu<strong>le</strong>ment être attractives pour <strong>le</strong>ur respect del’environnement mais travail<strong>le</strong>r aussi à l’amélioration de l’éducation, de l’emploi, de la sécurité (à l’intérieurcomme à l’extérieur du lieu de travail), de la santé, de l’environnement social (réduction de la criminalité, desdiscriminations, etc.), et des opportunités culturel<strong>le</strong>s et de divertissement.Dans <strong>le</strong> tourisme, <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s compagnies aériennes, <strong>le</strong>s aéroports, <strong>le</strong>s voyagistes, <strong>le</strong>s hôtels, et <strong>le</strong>s attractionsnaturel<strong>le</strong>s et culturel<strong>le</strong>s travail<strong>le</strong>ront tous sur des SME. Le champ d’action est encore vaste, particulièrement en cequi concerne la mise en place de SME <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s PME qui constituent une grande partie de l’industrie. Chaqueentreprise, quels que soient sa tail<strong>le</strong> et son emplacement, se doit d’être consciente de son influence et de sesresponsabilités.adaptè par M. Satta et M. Perelli 87


DESTINATIONSBibliographie et <strong>le</strong>ctures recommandées, Partie 4 Life Cyc<strong>le</strong> Management: A Business Guide to Sustainability, UNEP, 2006http://www.lcinitiative.unep.fr Background Report for a UNEP Guide to Life Cyc<strong>le</strong> Management: A Bridge to Sustainab<strong>le</strong> Products, 2006, UNEPhttp://www.uneptie.org/pc/sustain/reports/lcini/UNEP_background_document_LCM_2006_Febr.pdf Being Green Keeps You Out of the Red Publié par: Tourism Council of Australia Fax: +61 2 9358 6055http://www.tourism.org.au Corporate Environment Management (2 ème édition) Edité par R. Welford Earthscan Publications, 1998, ISBN 1 85383559 5http://www.earthscan@co.uk Manuel de <strong>Gestion</strong> Environnementa<strong>le</strong>, Ecoguide 2007. François Tourisme Consultants et Auvergne Tourismehttp://www.auvergne-tourisme.info/upload/brochure/Brochure_Ecoguide.pdf EMAS Toolkit for small organisationshttp://www.ec.europa.eu/environment/emas/toolkit/toolkit_4.htmEnvironmental Enrichment for the Lodging Industry: A Toolkit, 2002, EPAhttp://www.epa.gov/seahome/hotels.html Environmental Management System ISO 14001 In Hotel Industry, C<strong>le</strong>an Technology Initiative USAID, 2002,Development Alternativeshttp://www.devalt.org/da/esb/iesg/docs/hotel%20manual.pdf Green Hotelier International Hotels Environment Initiative magazine, revue trimestriel<strong>le</strong> Compilé et réalisé pour IHEIpar Claire Baker Corporate Communicationshttp://www.ihei.org Guidelines for the Green Key Criteria, Green Keyhttp://www.green-key.org/pdf/Guideline-with%20criteria.pdf ISO 14001 – Imp<strong>le</strong>menting an Environmental Management System Version 2.02, 1998http://www.ellipson.com/fi<strong>le</strong>s/ebooks/ISO14000.pdf New Builderhttp://www.newbuilder.co.uk Pourquoi l’approche du cyc<strong>le</strong> de vie?, 2004, UNEPhttp://www.uneptie.org/pc/sustain/reports/lcini/UNEPBook<strong>le</strong>t.ENGprint.pdf Why Environmental Benchmarking will help your Hotel, 2005, WWF et IBLFhttp://www.tourismpartnership.org/downloads/WWF%20Benchmarking.pdf88 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONS5.Choix d’implantation, conception et construction durab<strong>le</strong>s deséquipements <strong>touristique</strong>sL’industrie du tourisme et de l’hôtel<strong>le</strong>rie investit lourdement <strong>dans</strong> la construction de nouvel<strong>le</strong>s structures et larénovation d’équipements existants. Cette partie présente <strong>le</strong>s caractéristiques essentiel<strong>le</strong>s de la conceptionbioclimatique et des méthodes de construction respectueuses de l’environnement (des informations sur <strong>le</strong>sénergies renouvelab<strong>le</strong>s sont aussi fournies). Ces caractéristiques rendent <strong>le</strong>s bâtiments plus confortab<strong>le</strong>s, moinschers à entretenir et à exploiter, allongent <strong>le</strong>ur durée de vie tout en facilitant la mise en œuvre d’un Système deManagement Environnemental (SME) pendant <strong>le</strong>ur occupation.5.1 Introduction à la conception bioclimatique des bâtiments5.1.1 Qu’est-ce que la conception bioclimatique?Il s’agit de concevoir des bâtiments qui demandent moins d’énergie et de matériaux pour être construits, occupéset entretenus, tout en créant des lieux de vie et de travail plus confortab<strong>le</strong>s et plus sains. Les bâtiments ont unimpact environnemental important. Dans la plupart des pays industrialisés, <strong>le</strong>s émissions de dioxyde de carboneprovenant des constructions représentent la moitié de la pollution nationa<strong>le</strong>, alors que <strong>le</strong>s déchets de matériaux deconstruction représentent 35 à 40% de la production annuel<strong>le</strong> de déchets. Sur cette base, en Grande-Bretagne, unhabitant engendre chaque année 6000 kg de déchets de construction.Nous payons tous <strong>le</strong> prix de ces bâtiments peu respectueux de l’environnement. Les employés travaillant <strong>dans</strong> desbureaux mal ventilés et mal éclairés sont peu efficaces, et nombreux y sont <strong>le</strong>s arrêts de travail pour maladie. Lesentreprises et <strong>le</strong>s propriétaires paient des factures d’é<strong>le</strong>ctricité é<strong>le</strong>vées en chauffant des bâtiments mal isolés(humidité, courants d’air). Mais <strong>le</strong>s impacts de ces structures médiocres se ressentent bien plus loin – <strong>le</strong>s forêtstropica<strong>le</strong>s sont décimées pour fournir du bois de charpente à l’Europe, au Japon et à l’Amérique du Nord, tandisque <strong>le</strong>s cours d’eau de grands f<strong>le</strong>uves sont interrompus pour la production d’é<strong>le</strong>ctricité.Sources uti<strong>le</strong>s:Buildings and Climate Change: Status, Chal<strong>le</strong>nges and Opportunities, 2007, UNEPhttp://www.uneptie.org/pc/sbc/documents/Buildings_and_climate_change.pdfSustainab<strong>le</strong> building and construction, Industry and Environment, 2003, UNEPhttp://www.uneptie.org/media/review/vol26no2-3/002-004.pdf5.1.2 Pourquoi concevoir et construire des bâtiments plus respectueux de l’environnement est-ilimportant pour <strong>le</strong> tourisme et l’hôtel<strong>le</strong>rie?L’industrie <strong>touristique</strong> agit comme catalyseur de constructions et est connue pour ériger des bâtiments ruinant labeauté et l’intégrité des sites. Avec <strong>le</strong> développement des marchés du tourisme rural, de nature et d’aventure, deplus en plus de structures sont bâties sur des écosystèmes fragi<strong>le</strong>s et isolés où il est pourtant primordial depréserver l’équilibre naturel de la faune et de la flore. Pourtant, certaines connaissances nous permettent deconstruire des bâtiments solides et harmonieux tout en réduisant la facture d’entretien, en améliorant <strong>le</strong> confort eten diminuant <strong>le</strong>s impacts environnementaux de ces aménagements.5.1.3 Les bénéfices de la conception bioclimatiqueFaciliter la gestion de l’environnement: La conception bioclimatique améliore significativement la mise en œuvred’un SME. L’un des plus grands défis des SME est de trouver <strong>le</strong>s moyens de réduire l’utilisation des ressourcesadaptè par M. Satta et M. Perelli 89


DESTINATIONSnaturel<strong>le</strong>s et la production de déchets de toute nature <strong>dans</strong> des bâtiments offrant peu d’opportunités pour dessolutions peu coûteuses. Ceci est par contre beaucoup plus faci<strong>le</strong> <strong>dans</strong> un bâtiment construit pour faire pénétrer unmaximum de lumière naturel<strong>le</strong>, conçu pour réduire <strong>le</strong>s pertes ou <strong>le</strong>s apports de cha<strong>le</strong>ur, qui utilise diversessources d’énergie, renouvelab<strong>le</strong>s en particulier, et qui est équipé d’un réseau de plomberie permettant laréutilisation des eaux grises, tout en réduisant <strong>le</strong>s besoins en eau à travers un aménagement intelligent des jardins.Réduire la consommation des ressources naturel<strong>le</strong>s: Comme nous l’avons déjà évoqué <strong>dans</strong> la Partie 4, <strong>le</strong>sréparations et <strong>le</strong>s rénovations peuvent réduire la facture énergétique de 30 à 50% <strong>dans</strong> la plupart des bâtimentsrésidentiels et commerciaux. Cela peut grimper jusqu’à 80% si l’on y associe <strong>le</strong>s principes de la conceptionbioclimatique.La tendance est au “vert”: Il y a une demande croissante pour des maisons et des bureaux aérés et confortab<strong>le</strong>s, àproximité d’espaces verts, de parcs et de plantations. Des études menées aux États-Unis, au Canada et en Europede l’Ouest montrent que <strong>le</strong>s gens sont prêts à payer plus pour des maisons et des bâtiments plus respectueux del’environnement.Améliorer la qualité et rehausser l’image de marque: Accroître la productivité des employés est un facteur quidevrait encourager <strong>le</strong>s entreprises à se mettre au “vert”. Les salaires occupent une large part <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s coûts defonctionnement, et <strong>le</strong>s bénéfices d’un accroissement de la productivité peuvent contribuer de façon significativeau remboursement des investissements consacrés à l’amélioration des caractéristiques <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s desbâtiments. Des bâtiments respectueux de l’environnement contribuent éga<strong>le</strong>ment à améliorer l’image del’entreprise.5.2 Choix du lieu d’implantation5.2.1 Sé<strong>le</strong>ction du siteLa sé<strong>le</strong>ction du lieu d’implantation est la première étape importante <strong>dans</strong> laquel<strong>le</strong> on peut prendre en comptel’environnement. Le site doit être évidemment constructib<strong>le</strong> mais aussi compatib<strong>le</strong> avec <strong>le</strong> projet envisagé. Voiciune liste des questions essentiel<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> la sé<strong>le</strong>ction d’un site. Le promoteur immobilier ne peut apporter seultoutes <strong>le</strong>s réponses. Une équipe pluridisciplinaire réunissant des écologistes, des architectes, des ingénieurs enconstruction, et des spécialistes en environnement et tourisme sera nécessaire pour déterminer <strong>le</strong> site adéquat.Site Analysis Checklist:1. Quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s caractéristiques écologiques du site?• Un état des lieux de la situation hydrologique et géologique du site doit être réalisé pour déterminer <strong>le</strong>degré d’érosion du sol et si <strong>le</strong> terrain est suffisamment stab<strong>le</strong> pour <strong>le</strong> rendre propre à la construction.• Quel<strong>le</strong> est la fragilité et la va<strong>le</strong>ur topographique du site? Dans quel<strong>le</strong>s mesures seront-el<strong>le</strong>s perturbéesou détruites par <strong>le</strong> projet?• Le site a-t-il déjà été endommagé par des constructions précédentes, des activités industriel<strong>le</strong>s ouagrico<strong>le</strong>s? Dans quel<strong>le</strong> mesure <strong>le</strong> projet peut-il restaurer la productivité et la diversité biologique dusite?• Un suivi documenté des données climatiques et de l’habitat naturel devrait être entrepris.2. Le site a-t-il une signification culturel<strong>le</strong> particulière?• Le site a-t-il une importance culturel<strong>le</strong>, religieuse ou archéologique?• Y a-t-il des structures sur <strong>le</strong> site qui ont une importance culturel<strong>le</strong>, religieuse ou historique?• Y aura-t-il des conflits sociaux si cet espace était choisi pour l’implantation du projet?• Dans quel<strong>le</strong> mesure <strong>le</strong>s structures existantes peuvent-el<strong>le</strong>s être préservées et valorisées grâce à ce projet?3. Existe-t-il de meil<strong>le</strong>ures alternatives pour l’utilisation de ce site?• Compte tenu de la va<strong>le</strong>ur écologique et culturel<strong>le</strong> du site, est-il raisonnab<strong>le</strong> de l’utiliser pour <strong>le</strong> projetproposé?90 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONS4. Le site est-il à proximité d’infrastructures existantes tel<strong>le</strong>s que des axes de circulation, des lignes é<strong>le</strong>ctriques,des sources d’approvisionnement en eau, des décharges?• Cette question est crucia<strong>le</strong> pour déterminer <strong>le</strong>s impacts de l’extension de ces infrastructures jusqu’aubâtiment envisagé. Si <strong>le</strong> site est éloigné de ces infrastructures essentiel<strong>le</strong>s, quel<strong>le</strong>s seront <strong>le</strong>sconséquences de <strong>le</strong>ur extension?• Ce projet de construction contribuera-t-il à l’éta<strong>le</strong>ment sauvage de la vil<strong>le</strong> et du béton?• Ce projet peut-il être construit de façon à être autonome en terme d’énergie, d’eau et de traitement desdéchets?5. Quel<strong>le</strong> est la situation <strong>environnementa<strong>le</strong></strong> du site?• Le site a-t-il été déjà utilisé à des fins industriel<strong>le</strong>s?• Des analyses de pollution ont-el<strong>le</strong>s été réalisées sur <strong>le</strong> sol et l’eau?• A-t-on détecté la présence de champs é<strong>le</strong>ctromagnétiques puissants?• La végétation du site montre-t-el<strong>le</strong> des signes inquiétants de dégradation?• Quel est <strong>le</strong> potentiel d’utilisation de l’architecture solaire passive et des énergies renouvelab<strong>le</strong>s?(enso<strong>le</strong>il<strong>le</strong>ment, vent, etc.) Ceci est particulièrement important si <strong>le</strong> site est éloigné du réseau é<strong>le</strong>ctriquenational.• Des ressources en eau ont-el<strong>le</strong>s été identifiées <strong>dans</strong> <strong>le</strong> sous-sol ou en surface? Les risques de violationpossib<strong>le</strong> des normes sur la qualité de l’eau du milieu environnant, de l’eau potab<strong>le</strong> et de dégradation del’eau ont-ils été considérés?6. Réutilisation des structures existantes• Les structures déjà existantes peuvent-el<strong>le</strong> être réutilisées ou rénovées pour être intégrées au projet?• Si el<strong>le</strong>s sont trop endommagées, est-il possib<strong>le</strong> de récupérer <strong>le</strong>s matériaux pour <strong>le</strong>s utiliser au cours dunouveau chantier?7. Comment <strong>le</strong>s plans d’occupation des sols actuels et futurs influenceront-ils <strong>le</strong> projet proposé?• Des projets de développements industriels et commerciaux sont-ils prévus <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s a<strong>le</strong>ntours? Si oui,l’esthétique du site sera-t-el<strong>le</strong> alors améliorée ou dégradée?• Ces projets affecteront-ils l’accès à l’eau, à l’énergie et à la lumière du so<strong>le</strong>il?• Ces projets pourraient-ils engendrer des pollutions de l’eau et de l’air, ou accroître <strong>le</strong>s niveaux de bruitet <strong>le</strong>s embouteillages?5.2.2 Etude d’impact environnemental (EIE)L’étape suivante est l’étude des impacts potentiels du projet d’aménagement envisagé, et des moyens de <strong>le</strong>sréduire, voire de <strong>le</strong>s éviter. La méthode utilisée est cel<strong>le</strong> de l’Étude d’impact environnemental (EIE). L’EIE estune procédure qui sert à prévoir et évaluer <strong>le</strong>s conséquences <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s du projet d’aménagementproposé. El<strong>le</strong> donne l’occasion:• d’identifier et de quantifier <strong>le</strong>s impacts environnementaux directs et indirects avant qu’une décision ne soitprise. Une EIE évalue à la fois <strong>le</strong>s impacts directs et indirects d’un projet proposé. Par exemp<strong>le</strong>, à laconstruction d’une station balnéaire, la modification ou destruction partiel<strong>le</strong> de la végétation naturel<strong>le</strong> côtièreenvironnante peut avoir un impact direct sur <strong>le</strong>s écosystèmes des plages. Ceci peut modifier la nature de lasédimentation et de l’érosion et augmenter l’envasement des zones d’eaux peu profondes. Les lagons et <strong>le</strong>sestuaires peuvent à <strong>le</strong>ur tour s’envaser et nuire au développement des poissons et crustacés. Un impactindirect du projet de construction proposé pourrait donc être une perte de productivité pour <strong>le</strong>s pêcheriesloca<strong>le</strong>s installées sur la côte;• de modifier <strong>le</strong>s propositions de développement <strong>dans</strong> <strong>le</strong> but d’éviter et de réduire <strong>le</strong>s impactsenvironnementaux potentiels.L’EIE permet d’identifier <strong>le</strong>s impacts sur l’environnement, c’est-à-dire <strong>le</strong>s modifications de l’environnement quiseront induites par <strong>le</strong> projet envisagé. Ces modifications sont à comparer à l’état de l’environnement siadaptè par M. Satta et M. Perelli 91


DESTINATIONSl’aménagement n’était pas réalisé. Le milieu naturel n’est pas statique, <strong>le</strong>s processus et l’importance deschangements sont différents pour chaque écosystème, et des suppositions devront être faites suivant <strong>le</strong> siteexaminé.La procédure d’EIELes principa<strong>le</strong>s étapes d’une EIE complète et officiel<strong>le</strong> (<strong>dans</strong> la plupart des cas), souvent exigée par <strong>le</strong>slégislations nationa<strong>le</strong>s, sont:1. Montrer <strong>le</strong> besoin d’effectuer une EIE;2. Déterminer <strong>le</strong> champ d’application de l’EIE;3. La conduite de l’EIE comprend <strong>le</strong>s étapes suivantes:• Identification des impacts directs;• Prévisions des impacts indirects;• Evaluation de l’importance des impacts directs et indirects;• Identification des mesures visant à éviter et réduire ces impacts;• Présenter <strong>le</strong>s stratégies de suivi et de contrô<strong>le</strong> des mesures de réduction de ces impacts4. Préparer la déclaration des impacts, qui indique <strong>le</strong>s résultats et <strong>le</strong>s recommandations de l’EIE;5. La déclaration d’impact est soumise, avec l’ensemb<strong>le</strong> des demandes de permis de construire, aux agencesayant autorité en la matière, pour examen et approbation. Simultanément, la déclaration des impacts estaussi:• soumise à des contrô<strong>le</strong>s externes opérés par des experts mandatés par <strong>le</strong>s agences d’autorisation; et,• mise à disposition pour l’enquête publique.6. La déclaration d’impact est finalisée sur la base des résultats du point 5;7. La version fina<strong>le</strong> de la déclaration est examinée par l’agence compétente;8. La demande d’implantation est rejetée ou approuvée;9. Si la demande est approuvée, <strong>le</strong>s mesures visant à éviter et à réduire <strong>le</strong>s impacts prévus sont mises en œuvreet surveillées pendant <strong>le</strong>s travaux;10. Des audits d’impact environnemental sont conduits périodiquement pour vérifier que <strong>le</strong>s impacts sont bel etbien minimisés comme prévu.La plupart des pays exigent que <strong>le</strong>s promoteurs conduisent une EIE et soumettent la déclaration des impacts avec<strong>le</strong>ur demande de permis de construire. La question qui se pose alors est cel<strong>le</strong> de l’objectivité de l’EIE si el<strong>le</strong> estréalisée par <strong>le</strong> promoteur lui-même, qui a bien sûr tout intérêt à ce que son projet soit autorisé. Le problème estque si l’EIE est effectuée par des experts indépendants ou des agences publiques compétentes en la matière, l’EIEpourrait être extraite de la conception et du montage du projet d’aménagement. Mais puisqu’il n’est à priori pasréaliste de compter sur l’objectivité du porteur de projet, un point de vue extérieur est obligatoire pour s’assurerque la déclaration ne présente pas seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s aspects positifs.MéthodologiesUne EIE peut être entreprise par <strong>le</strong> biais de plusieurs méthodes, y compris:• Des listes de contrô<strong>le</strong> d’évaluation d’impact: C’est l’approche la plus simp<strong>le</strong>. Le seul inconvénient est queces listes se doivent d’être exhaustives afin de s’assurer qu’aucun impact potentiel n’a été négligé. Or, uneliste contenant 45 à 50 sous-catégories peut s’avérer un outil compliqué d’utilisation;• Réseaux et diagrammes de flux entre <strong>le</strong>s systèmes: Très uti<strong>le</strong>s pour souligner <strong>le</strong>s impacts indirects, et ceuxpouvant décou<strong>le</strong>r de plusieurs sources;• Matrices d’impact: Une des plus utilisées est la “matrice de Léopold”, prévoyant l’évaluation de 8 800impacts environnementaux, bien que seu<strong>le</strong>ment 25 ou 30 soient applicab<strong>le</strong>s en même temps à un mêmeprojet;92 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONS• La “méthode de l’index quantitatif”: Basée sur l’évaluation quantitative tota<strong>le</strong> et par type d’impacts afind’obtenir une va<strong>le</strong>ur numérique quantifiab<strong>le</strong> à la fois des impacts positifs et négatifs. Les impactsirréversib<strong>le</strong>s et de durée importante ont un coefficient plus é<strong>le</strong>vé que <strong>le</strong>s impacts réversib<strong>le</strong>s et de courtedurée;• Les autres approches pluridisciplinaires comprenant des systèmes basés sur des données géographiques, desmodélisations mathématiques ou par ordinateur, des études de pollution et des études de conformitétopographique.L’EIE “express” (Quick-Track)Pour <strong>le</strong>s projets de plus petite tail<strong>le</strong> une EIE “conventionnel<strong>le</strong>” est plus concise. Cette EIE “express” s’appuie surdes données déjà existantes et accessib<strong>le</strong>s, et se base sur des listes de contrô<strong>le</strong> complémentées de matricesd’impact et de diagrammes de flux et réseaux. L’EIE “express” se réfère aussi en particulier aux études decapacité d’accueil. Dans <strong>le</strong> cas du tourisme, <strong>le</strong>s études de capacité d’accueil sont un pré-requis avant d’entamertoute EIE “express”.Sources uti<strong>le</strong>s:http://ec.europa.eu/environment/eia/home.htmhttp://www.gdrc.org/uem/eia/impactassess.http://www.ceaa.gc.ca/index_f.htmEnvironmental Impact Assessment and Strategic Environmental Assessment: Towards an Integrated Approach, 2004, UNEPhttp://www.unep.ch/etb/publications/EnvImpAss/textONUBr.pdf5.2.3 Emplacement du bâtimentUne fois que <strong>le</strong> site est sé<strong>le</strong>ctionné, et que <strong>le</strong>s moyens de minimiser <strong>le</strong>s impacts sur l’environnement ont étéidentifiés, <strong>le</strong> promoteur doit déterminer l’emplacement du ou des bâtiments à construire:• Ils doivent être placés sur la partie du site dont l’intérêt écologique et culturel est <strong>le</strong> plus faib<strong>le</strong>;• Ils peuvent être placés et orientés suivant l’exposition au so<strong>le</strong>il et l’ombre des bâtiments avoisinants pourtirer <strong>le</strong> plus grand profit de l’architecture solaire passive et minimiser <strong>le</strong>s gains de cha<strong>le</strong>ur par <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il durantla saison chaude;• Ils peuvent être implantés pour offrir <strong>le</strong>s points de vue <strong>le</strong>s plus esthétiques, tout en permettant de rester <strong>dans</strong>l’intimité et en sécurité;• L’implantation devrait profiter au maximum des propriétés naturel<strong>le</strong>s du site, comme par exemp<strong>le</strong>l’utilisation des arbres existant qui fournissent de l’ombre et réduisent <strong>le</strong>s apports solaires en été, ou assurentune protection au vent en hiver. Au lieu de creuser et de nive<strong>le</strong>r, <strong>le</strong> terrassement peut tenir compte de latopographie du site; un accotement de terre peut offrir une protection naturel<strong>le</strong> contre <strong>le</strong>s vents et un supportnaturel pour la mise en place de panneaux photovoltaïques.5.3 La conception bioclimatique5.3.1 Caractéristiques architectura<strong>le</strong>sLe solaire passifL’architecture utilisant <strong>le</strong>s principes du “solaire passif” profite de la lumière et des courants d’airs naturels <strong>dans</strong> <strong>le</strong>but de créer un bâtiment confortab<strong>le</strong> utilisant à bon escient l’énergie apportée par <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il. L’idée est de concevoirla forme, l’intérieur, la disposition, <strong>le</strong>s ouvertures, la conception, <strong>le</strong> design, et <strong>le</strong>s différents systèmes du bâtiment,<strong>dans</strong> l’optique de réduire son besoin en éclairage, en chauffage et en climatisation artificiels.Dans <strong>le</strong>s pays froids, il est important de maximiser <strong>le</strong>s gains de cha<strong>le</strong>ur que procurent <strong>le</strong>s rayons du so<strong>le</strong>il. Lesbâtiments doivent donc être orientés suivant l’axe Est – Ouest, <strong>le</strong>s pièces <strong>le</strong>s plus chaudes étant face au Sud. Lesparties nécessitant moins de cha<strong>le</strong>ur resteront côté Nord. Les arbres à feuil<strong>le</strong>s caduques peuvent être utilisés pouradaptè par M. Satta et M. Perelli 93


DESTINATIONSréduire l’apport solaire en été, tandis qu’en hiver, lorsque <strong>le</strong>s feuil<strong>le</strong>s seront tombées, <strong>le</strong>s rayons du so<strong>le</strong>il pourrontvenir chauffer <strong>le</strong> bâtiment.Dans <strong>le</strong>s pays chauds, l’objectif est de réduire l’apport solaire, d’augmenter la circulation de l’air et de rafraîchir<strong>le</strong> bâtiment. Le bâtiment devra donc être orienté suivant un axe perpendiculaire au vent dominant. La ventilationpourra alors être maxima<strong>le</strong> grâce à un positionnement judicieux des portes et des fenêtres propice aux courantsd’air. Des plafonds é<strong>le</strong>vés faciliteront la circulation de l’air, et <strong>le</strong>s balcons en surplomb et autres avancées créerontdavantage d’ombre.Pour <strong>le</strong>s climats tempérés, l’apport solaire doit être réduit en été et recherché en hiver. Le plus adapté est unbâtiment rectangulaire orienté Est – Ouest, avec une pente de toit bien calculée selon la latitude, la course duso<strong>le</strong>il et <strong>le</strong> climat.Le stockage de l’apport solaire est possib<strong>le</strong> grâce à des matériaux dont l’inertie thermique est importante. Parexemp<strong>le</strong>, la cha<strong>le</strong>ur met plus de temps à se déplacer à travers la brique qu’à travers des panneaux de fibresagglomérées: l’inertie thermique est donc supérieure pour la brique. La température intérieure d’une maisonconstruite en brique fluctuera donc moins par rapport à la température extérieure, restant plus fraîche pendant lajournée et plus chaude pendant la nuit, à l’inverse d’une structure en bois aggloméré qui se réchauffera ou serefroidira plus vite.Les fenêtres et <strong>le</strong>s ouvertures peuvent être utilisées soit pour réfléchir la lumière du so<strong>le</strong>il soit pour piéger lacha<strong>le</strong>ur qu’el<strong>le</strong> apporte à l’intérieur du bâtiment. Combinées à l’isolation des murs, du toit et du sol, el<strong>le</strong>s peuventservir à orienter la circulation naturel<strong>le</strong> de l’air pour chauffer ou rafraîchir <strong>le</strong>s espaces intérieurs. Descaractéristiques naturel<strong>le</strong>s tel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong>s accotements de terre, <strong>le</strong>s terrasses, <strong>le</strong>s arbres et la végétation contribuent àaméliorer l’efficacité des techniques d’architecture solaire passive.Utiliser la lumière du jourL’objectif est d’utiliser à bon escient la lumière naturel<strong>le</strong> pour éclairer <strong>le</strong>s espaces intérieurs, à travers de grandesfenêtres, des baies vitrées, des lucarnes, des vasistas, des cours intérieures et du mobilier aux cou<strong>le</strong>urs claires. Denombreuses technologies permettent d’exploiter au mieux la lumière du so<strong>le</strong>il:• Les étagères de lumière: une étagère réfléchissante horizonta<strong>le</strong> est fixée <strong>le</strong> long de la face intérieure ouextérieure d’une fenêtre, sur <strong>le</strong> rebord ou sur <strong>le</strong> haut de la fenêtre pour renvoyer de la lumièresupplémentaire vers l’intérieur du bâtiment;• Les réf<strong>le</strong>cteurs de lumière: ils peuvent être utilisés sur <strong>le</strong>s lucarnes.Utilisation des énergies renouvelab<strong>le</strong>sOn appel<strong>le</strong> énergie renouvelab<strong>le</strong> une énergie qui peut être produite naturel<strong>le</strong>ment au même rythme voire plus vitequ’el<strong>le</strong> n’est consommée, n’épuisant donc pas <strong>le</strong>s ressources naturel<strong>le</strong>s. Cela réduit ou évite aussi <strong>le</strong>s émissions dedioxyde de carbone et de gaz à effet de serre. Les énergies renouvelab<strong>le</strong>s englobent <strong>le</strong>s énergies solaires, éolienneet hydraulique, <strong>le</strong>s biocarburants, et la géothermie. Les énergies renouvelab<strong>le</strong>s ont gagné du terrain au cours de ladernière décennie:• La dérégulation des marchés de l’énergie <strong>le</strong>ur donne accès aux réseaux é<strong>le</strong>ctriques nationaux. Lescompagnies d’é<strong>le</strong>ctricité donnent aux particuliers et aux entreprises la possibilité de consommer del’é<strong>le</strong>ctricité “verte”, c’est à dire produite à partir de sources renouvelab<strong>le</strong>s;• L’efficacité énergétique des technologies a sérieusement progressé;• Les coûts d’investissement nécessaires ont chuté;• L’efficacité énergétique des équipements n’a jamais été aussi é<strong>le</strong>vée, ce qui rend l’utilisation desénergies renouvelab<strong>le</strong>s d’autant plus réalisab<strong>le</strong>;• Les inquiétudes à propos de la qualité de l’air et du réchauffement climatique, et l’application duProtoco<strong>le</strong> de Kyoto incitent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et à notre dépendancevis-à-vis des énergies fossi<strong>le</strong>s.94 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONSDe nombreux gouvernements et compagnies é<strong>le</strong>ctriques proposent des prêts et accordent des subventions pourpromouvoir l’utilisation des énergies renouvelab<strong>le</strong>s. Pour <strong>le</strong>s entreprises du tourisme et de l’hôtel<strong>le</strong>rie exerçant enmilieu rural, en particulier cel<strong>le</strong>s éloignées de plus d’un kilomètre du réseau é<strong>le</strong>ctrique national, <strong>le</strong>s énergiesrenouvelab<strong>le</strong>s sont bien souvent une solution intéressante, spécia<strong>le</strong>ment si l’on examine <strong>le</strong> coût financier etenvironnemental d’un raccordement au réseau national. Des équipements comme <strong>le</strong>s panneaux photovoltaïques,<strong>le</strong>s chauffe-eau solaires et <strong>le</strong>s éoliennes peuvent aussi s’avérer très pratiques pour <strong>le</strong>s entreprises urbaines poursatisfaire <strong>le</strong>ur besoin d’eau chaude et faire face aux pics de consommation.Les technologies des énergies renouvelab<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong>s industries du tourisme et de l’hôtel<strong>le</strong>rieChauffe-eau solairesC’est un moyen économique, efficace et durab<strong>le</strong> de production d’eau chaude sanitaire. Cette technologie repose sur:• des capteurs thermiques vitrés réchauffés par <strong>le</strong>s rayons solaires, <strong>dans</strong> <strong>le</strong>squels passe l’eau devant êtrechauffée;• un échangeur thermique;• un ballon de stockage; et,• une chaudière d’appoint pour satisfaire <strong>le</strong>s besoins en cas de forte demande, pour augmenter encore latempérature de l’eau, ou pour fournir de l’eau chaude quand il n’y a pas de so<strong>le</strong>il.Pour optimiser l’exposition au so<strong>le</strong>il, <strong>le</strong>s panneaux col<strong>le</strong>cteurs sont généra<strong>le</strong>ment disposés sur <strong>le</strong> toit desbâtiments. S’il n’y a pas d’espace disponib<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s toits, <strong>le</strong>s panneaux peuvent être installés au niveau du sol,mais cette position présente l’inconvénient d’imposer l’installation d’une pompe é<strong>le</strong>ctrique (utilisation d’énergiesupplémentaire) <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cas où la tail<strong>le</strong> du bâtiment serait supérieure à un étage.Pour de meil<strong>le</strong>ures performances, <strong>le</strong>s panneaux doivent être orientés au sud et inclinés par rapport à l’horizontald’un ang<strong>le</strong> égal à la latitude du lieu d’implantation. Les systèmes <strong>le</strong>s plus efficaces présentent des revêtementsspéciaux qui absorbent la lumière directe du so<strong>le</strong>il (lumière visib<strong>le</strong>) en ne réfléchissant que peu de cha<strong>le</strong>ur (rayonsinfrarouges) vers l’air environnant. Cela permet d’atteindre des températures supérieures, avec des col<strong>le</strong>cteurs deplus faib<strong>le</strong>s dimensions pouvant chauffer de plus grandes quantités d’eau, d’où en retour une réduction del’encombrement et de l’emprise du dispositif.Dans <strong>le</strong>s pays froids, il est nécessaire de protéger <strong>le</strong>s panneaux du gel pour empêcher <strong>le</strong>s dégâts causés par ladilatation de l’eau <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s tuyaux. Les technologies solaires antigel comprennent des panneaux à fluidecaloporteur antigel, des résistances é<strong>le</strong>ctriques ou des valves antigel.Les chauffe-eau solaires sont d’ores et déjà largement utilisés <strong>dans</strong> l’industrie de l’hôtel<strong>le</strong>rie, en particulier pour <strong>le</strong>sétablissements nécessitant un apport constant d’eau chaude. Si l’on considère que pour un établissement hôtelier de tail<strong>le</strong>moyenne, <strong>le</strong> coût du chauffage de l’eau représente 12% du coût total en énergie (20% de l’énergie utilisée), <strong>le</strong>s chauffe-eausolaires peuvent réduire <strong>le</strong>s factures en carburant et en é<strong>le</strong>ctricité, agir en tampon contre <strong>le</strong>s hausses soudaines du prix del’énergie et compenser <strong>le</strong>s augmentations des tarifs des réseaux é<strong>le</strong>ctriques nationaux. Les chauffe-eau solaires peuventfonctionner pendant 20 ans et ne demandent que relativement peu d’entretien. Ils sont donc particulièrement rentab<strong>le</strong>s.Source:Switched On:Renewab<strong>le</strong> Energy Opportunities in the Tourism Industry, 2003, UNEPhttp://www.uneptie.org/PC/tourism/documents/energy/11-26.pdf _Panneaux photovoltaïquesComme <strong>le</strong>ur nom <strong>le</strong> suggère, <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s photovoltaïques convertissent la lumière en é<strong>le</strong>ctricité. Les cellu<strong>le</strong>s sontfabriquées avec des matériaux semi-conducteurs, en général du silicium cristallin 3 , disposés en disques ou rubansfins. Une face de la cellu<strong>le</strong> a une charge négative, l’autre est positive. Quand la lumière du so<strong>le</strong>il atteint la cellu<strong>le</strong>,<strong>le</strong>s é<strong>le</strong>ctrons de la face positive excitent ceux de la face négative, ce qui donne naissance à un courant é<strong>le</strong>ctrique.adaptè par M. Satta et M. Perelli 95


DESTINATIONSLes cellu<strong>le</strong>s sont connectées <strong>le</strong>s unes aux autres, enfermées <strong>dans</strong> un bloc transparent étanche (habituel<strong>le</strong>ment duplastique ou du verre) pour former ce que l’on appel<strong>le</strong> un modu<strong>le</strong> ou panneau solaire/photovoltaïque. Lespanneaux peuvent être ensuite reliés entre eux pour atteindre la surface de col<strong>le</strong>cte correspondant à la puissancerequise.Ces panneaux peuvent former un système autonome ou se placer en interface avec <strong>le</strong> réseau é<strong>le</strong>ctrique national.Une installation autonome comprend <strong>le</strong>s éléments suivants:• un ou plusieurs panneaux photovoltaïques;• <strong>le</strong>s structures de fixation des panneaux;• des batteries pour stocker l’énergie é<strong>le</strong>ctrique;• des appareils transformant <strong>le</strong> courant continu en courant alternatif (la plupart des équipementsé<strong>le</strong>ctriques domestiques fonctionnent au courant alternatif);• des câb<strong>le</strong>s servant à transporter l’é<strong>le</strong>ctricité entre <strong>le</strong>s panneaux, <strong>le</strong>s batteries et <strong>le</strong>s points d’utilisation;• un groupe é<strong>le</strong>ctrogène d’appoint pour <strong>le</strong>s journées peu enso<strong>le</strong>illées.Les systèmes installés en interface avec <strong>le</strong> réseau é<strong>le</strong>ctrique ne stockent pas l’énergie. Ils fournissent <strong>le</strong>ur excèsd’énergie d’origine photovoltaïque au réseau (quand <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il bril<strong>le</strong>), et utilisent l’é<strong>le</strong>ctricité du réseau quand <strong>le</strong>spanneaux n’en produisent pas. Le compteur entre <strong>le</strong>s panneaux et <strong>le</strong> réseau peut même être configuré pour tournerà l’envers quand <strong>le</strong>s panneaux fournissent <strong>le</strong>ur excès d’é<strong>le</strong>ctricité au réseau, et tourner norma<strong>le</strong>ment quandl’é<strong>le</strong>ctricité consommée est fournie par <strong>le</strong> réseau.Installation de panneaux photovoltaïquesLes cellu<strong>le</strong>s ne produisent du courant que lorsque <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il bril<strong>le</strong>, l’orientation des panneaux est donc un facteurtrès important. Les panneaux doivent faire face au sud et être inclinés par rapport à l’horizonta<strong>le</strong> d’un ang<strong>le</strong> égal àla latitude du lieu d’implantation, 20° étant l’ang<strong>le</strong> minimum (ce qui permettra <strong>le</strong> nettoyage des panneaux partemps de pluie). Pour de grandes installations il peut être judicieux d’instal<strong>le</strong>r des détecteurs couplés à desmécanismes modifiant l’inclinaison des panneaux selon la position du so<strong>le</strong>il au cours de la journée.Pompes à cha<strong>le</strong>ur et géothermieL’énergie géothermique n’est autre que la cha<strong>le</strong>ur dégagée par la Terre, cel<strong>le</strong> qui se manifeste par exemp<strong>le</strong>naturel<strong>le</strong>ment <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s geysers, <strong>le</strong>s sources d’eau chaude, et <strong>le</strong>s volcans. El<strong>le</strong> peut être utilisée directement en tantque source d’eau chaude et de vapeur ou pour la production d’é<strong>le</strong>ctricité. Les sites géothermiques à hautestempératures sont peu nombreux à la surface du globe. Par contre, la géothermie basse température (ougéothermie basse énergie) peut être exploitée <strong>dans</strong> de nombreuses régions du monde pour <strong>le</strong> chauffage ou laclimatisation des bâtiments. La technologie utilisée repose sur <strong>le</strong>s pompes à cha<strong>le</strong>ur.Ces pompes à cha<strong>le</strong>ur peuvent être comparées à un réfrigérateur réversib<strong>le</strong>. El<strong>le</strong>s transfèrent la cha<strong>le</strong>ur del’extérieur vers l’intérieur ou vice-versa selon la saison. El<strong>le</strong>s se placent à l’intérieur, tandis que <strong>le</strong>s composantsessentiels – des canalisations plastiques étanches – sont placés vertica<strong>le</strong>ment <strong>dans</strong> des trous de 30 à 100 m deprofondeur, ou horizonta<strong>le</strong>ment <strong>dans</strong> des tranchées, <strong>dans</strong> <strong>le</strong>squels circu<strong>le</strong> de l’eau ou une solution d’antigel. Enhiver, la pompe fait circu<strong>le</strong>r ce fluide qui capte la cha<strong>le</strong>ur de l’eau, de la vapeur ou du sol en profondeur pour latransférer <strong>dans</strong> <strong>le</strong> bâtiment. En été, la circulation est inversée pour extraire la cha<strong>le</strong>ur du bâtiment. Cettetechnologie exploite la propriété naturel<strong>le</strong> du sol dont la température varie moins au cours des saisons que cel<strong>le</strong> del’atmosphère.Puisqu’une pompe à cha<strong>le</strong>ur géothermique ne consomme de l’é<strong>le</strong>ctricité que pour faire circu<strong>le</strong>r la cha<strong>le</strong>ur et nonen produire, il s’agit d’une technologie extrêmement efficace qui peut générer 3 à 4 fois plus d’énergie (sousforme de cha<strong>le</strong>ur) qu’el<strong>le</strong> n’en consomme (sous forme d’é<strong>le</strong>ctricité). Les bâtiments qui l’utilisent ont diminué <strong>le</strong>urconsommation é<strong>le</strong>ctrique relative au chauffage et à la climatisation de 50 à 80%.Les sources géothermiques dont <strong>le</strong>s températures dépassent <strong>le</strong>s 340° C peuvent être exploitées pour produire del’é<strong>le</strong>ctricité. Quand <strong>le</strong>s ressources sont vraiment importantes el<strong>le</strong>s peuvent alimenter un réseau de chauffage96 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONSurbain. En Islande par exemp<strong>le</strong>, Reykjavik est entièrement chauffée grâce aux sources d’eau chaude. Les Etats-Unis, la Suisse, l’Autriche, l’Al<strong>le</strong>magne, la Suède et <strong>le</strong> Canada sont considérés comme des pionniers <strong>dans</strong> <strong>le</strong>domaine des technologies géothermiques. Beaucoup d’hôtels de ces pays disposent de <strong>le</strong>urs propres pompes àcha<strong>le</strong>ur, et <strong>le</strong>s utilisent même pour dégivrer <strong>le</strong>s routes. En Suède, la construction de deux centra<strong>le</strong>s nucléaires a étéabandonnée au profit des technologies géothermiques.Les petites et microcentra<strong>le</strong>s hydroé<strong>le</strong>ctriquesGrâce à la force de gravité terrestre, l’eau s’écou<strong>le</strong> des hautes vers <strong>le</strong>s basses altitudes. Les centra<strong>le</strong>shydroé<strong>le</strong>ctriques capturent l’énergie de cette eau en mouvement. Les petites centra<strong>le</strong>s hydroé<strong>le</strong>ctriques produisentmoins de 20 mégawatts d’é<strong>le</strong>ctricité, tandis que <strong>le</strong>s microcentra<strong>le</strong>s hydroé<strong>le</strong>ctriques génèrent moins d’unmégawatt. Ces technologies sont particulièrement adaptées aux régions montagneuses où <strong>le</strong> débit des chutes d’eauet des torrents est exploitab<strong>le</strong> en permanence. Une microcentra<strong>le</strong> hydroé<strong>le</strong>ctrique est constituée des élémentssuivants:• un barrage ou des digues pour bloquer <strong>le</strong> flux d’eau et créer un réservoir;• un canal d’amenée captant l’eau à la source et l’acheminant jusqu’au réservoir;• un réservoir qui retient l’eau entre <strong>le</strong> canal d’amenée et la canalisation d’admission. Il doit êtresuffisamment profond pour submerger entièrement l’entrée de la canalisation d’admission et assurer quede l’air ne rentre pas <strong>dans</strong> <strong>le</strong> système;• la canalisation d’admission qui transfère l’eau du réservoir vers la centra<strong>le</strong> el<strong>le</strong>-même;• la centra<strong>le</strong>, qui abrite la turbine et tous <strong>le</strong>s équipements de contrô<strong>le</strong> et de production d’é<strong>le</strong>ctricité;• <strong>le</strong> canal de fuite, permettant l’évacuation de l’eau de la centra<strong>le</strong> vers <strong>le</strong> cours d’eau.L’énergie hydroé<strong>le</strong>ctrique est produite par l’eau qui pénètre <strong>dans</strong> la canalisation d’admission et qui s’y écou<strong>le</strong> enpassant à travers <strong>le</strong>s pa<strong>le</strong>s d’une turbine située plus bas. L’eau ayant perdu son énergie cinétique est alors rejetée<strong>dans</strong> son cours d’eau d’origine. La puissance disponib<strong>le</strong> dépend:• de la dénivellation;• du débit d’eau;• de la pression de l’eau entrant <strong>dans</strong> la centra<strong>le</strong> via la canalisation d’admission;• du rendement de la turbine et des alternateurs.Les coûts de construction d’une microcentra<strong>le</strong> hydroé<strong>le</strong>ctrique dépendent de sa comp<strong>le</strong>xité globa<strong>le</strong>, c’est-à-diredu type et de la tail<strong>le</strong> de la turbine, des équipements de contrô<strong>le</strong>, des alternateurs et des conduites. Sur un site oùla dénivellation est adéquate, l’énergie hydroé<strong>le</strong>ctrique peut être plus économique que <strong>le</strong>s panneaux solaires oul’énergie éolienne.Les centra<strong>le</strong>s hydroé<strong>le</strong>ctriques présentent l’inconvénient d’avoir d’importants impacts sur l’environnement. Laconstruction de barrages, de digues, et de canaux modifie la dynamique des cours d’eau et entraîne de l’érosion,tandis que <strong>le</strong> passage de l’eau <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s turbines affecte <strong>le</strong> débit en aval de la centra<strong>le</strong>.Les systèmes s’adaptant à la topographie du cours d’eau sans nécessiter de modification de celui-ci permettent deminimiser ces impacts. Ces centra<strong>le</strong>s utilisent l’énergie cinétique de la rivière el<strong>le</strong>-même sans engendrer dechangement significatif de son débit et de son cours naturels. Par ail<strong>le</strong>urs, ces systèmes ne requièrent pas laconstruction de digues ni de réservoirs.Le ventLe vent n’est autre que de l’air en mouvement, conséquence de l’inéga<strong>le</strong> répartition de la cha<strong>le</strong>ur apportée par <strong>le</strong>srayons du so<strong>le</strong>il à la surface de la Terre. Les éoliennes capturent donc l’énergie solaire stockée <strong>dans</strong> <strong>le</strong> vent pourla convertir en é<strong>le</strong>ctricité. El<strong>le</strong>s peuvent être utilisées en tant que système autonome ou être connectées au réseaué<strong>le</strong>ctrique. Ajouter l’illustration ci-dessous afin d’expliquer <strong>le</strong>s composants d’un système de turbine éolienneSource:Switched On:Renewab<strong>le</strong> Energy Opportunities in the Tourism Industry, 2003, UNEPhttp://www.uneptie.org/PC/tourism/documents/energy/11-26.pdfadaptè par M. Satta et M. Perelli 97


DESTINATIONSLes éoliennesLes composants de base d’une éolienne sont <strong>le</strong>s suivants:• Le rotor et <strong>le</strong>s pa<strong>le</strong>s: Le rotor compte généra<strong>le</strong>ment 2 ou 3 pa<strong>le</strong>s et est relié à la nacel<strong>le</strong> par un moyeu. Les pa<strong>le</strong>s offrentune prise au vent importante afin d’en tirer un maximum d’énergie cinétique. L’anémomètre: L’anémomètre suit etévalue la force et l’orientation du vent.• La boîte de vitesse: La boîte de vitesse transfère l’énergie du rotor vers <strong>le</strong> générateur.• Le générateur: Le rotor et ses pa<strong>le</strong>s sont connectées à un générateur é<strong>le</strong>ctrique.• La nacel<strong>le</strong>: La boîte de vitesse, <strong>le</strong> générateur et <strong>le</strong> rotor (où sont attachées <strong>le</strong>s pa<strong>le</strong>s) sont abrités <strong>dans</strong> la nacel<strong>le</strong> située enhaut du mât.• Le mât: Les pa<strong>le</strong>s et la nacel<strong>le</strong> sont situées en haut du mât afin d’augmenter <strong>le</strong>ur exposition au vent. La vitesse du ventaugmente avec la hauteur. Ainsi, plus la turbine est placée en hauteur, plus el<strong>le</strong> pourra générer d’é<strong>le</strong>ctricité.• Le multiplicateur: Le multiplicateur, aussi appelé convertisseur, convertit <strong>le</strong> courant direct (courant continu) produit parl’éolienne en courant alternatif, qu’utilisent la plupart des appareils é<strong>le</strong>ctriques du commerce. L’éolienne pourra ainsiêtre raccordée au réseau é<strong>le</strong>ctrique national.• Les câb<strong>le</strong>s é<strong>le</strong>ctriques: Des câb<strong>le</strong>s é<strong>le</strong>ctriques relient l’éolienne, <strong>le</strong>s batteries du cumulateur, <strong>le</strong>s compteurs et <strong>le</strong>s pointsd’alimentation (y compris un raccordement éventuel au réseau national). L’accumulateur: Les éoliennes autonomes et<strong>le</strong>s éoliennes hybrides, c’est à dire combinées avec d’autres moyens de production d’énergie, sont connectées à unaccumulateur dont <strong>le</strong>s batteries stockent <strong>le</strong> surplus d’é<strong>le</strong>ctricité produit qui sera utilisé en période de vents faib<strong>le</strong>s.• Le générateur d’appoint: Les éoliennes autonomes, c’est à dire non hybrides, peuvent parfois avoir besoin d’ungénérateur de réserve, fonctionnant au diesel, à l’essence ou au propane, ou de panneaux photovoltaïques afin d’assurerune plus grande production d’é<strong>le</strong>ctricité durant <strong>le</strong>s pics de consommation. Les compteurs é<strong>le</strong>ctriques: Les compteursservent à mesurer <strong>le</strong> voltage et <strong>le</strong> courant produits par l’éolienne et permettent d’évaluer l’efficacité du système. Descompteurs peuvent éga<strong>le</strong>ment être utilisés pour mesurer la charge des batteries, et des compteurs séparés rendent comptedu voltage, du courant et de l’énergie fournis par l’éolienne au réseau national.Etude de la force du ventEvaluer la faisabilité d’un projet d’implantation d’une éolienne n’est pas une tâche faci<strong>le</strong>. Plusieurs questionspréliminaires doivent être abordées:• Le gisement éolien Pour une efficacité maxima<strong>le</strong>, <strong>le</strong> vent doit être raisonnab<strong>le</strong>ment constant et modéré. Leszones <strong>le</strong>s plus propices sont donc <strong>le</strong>s régions ventées ne présentant pas d’obstac<strong>le</strong>s (immeub<strong>le</strong>s, arbres,montagnes). Les zones côtières, <strong>le</strong>s grandes plaines ouvertes et <strong>le</strong>s couloirs montagneux sont des lieuxd’implantation intéressants. Les pentes escarpées ne sont pas adaptées, puisque des obstac<strong>le</strong>s peuventprovoquer des turbu<strong>le</strong>nces ou des vents trop forts pour pouvoir produire correctement de l’énergie.• La vitesse du vent. L’énergie éolienne disponib<strong>le</strong> est proportionnel<strong>le</strong> au cube de la vitesse du vent, ce quisignifie que lorsque la vitesse du vent doub<strong>le</strong>, l’énergie disponib<strong>le</strong> sera multipliée par huit. Les éoliennes ontbesoin d’un minimum de vent (vitesse d’amorce) pour commencer à tourner et à produire de l’é<strong>le</strong>ctricité. Lapuissance produite augmentera à mesure que <strong>le</strong> vent forcira et que <strong>le</strong>s pa<strong>le</strong>s tourneront plus vite, maisstagnera à partir d’une certaine limite même si <strong>le</strong> vent continue de monter. Une partie de cette énergiecroissante ne sera donc pas capturée compte tenu des contraintes de conception. Les éoliennes reliées auréseau é<strong>le</strong>ctrique requièrent une vitesse de vent de 5 m/s minimum (18 km/h), tandis que 3 à 4 m/s (11-15km/h) suffisent pour cel<strong>le</strong>s des systèmes autonomes. La vitesse de vent maxima<strong>le</strong>, ou “de survie”, est lavitesse à laquel<strong>le</strong> l’éolienne s’arrêtera automatiquement afin de prévenir l’endommagement ou la destructiondes pa<strong>le</strong>s, de la boîte de vitesse et du générateur.• Facteur de capacité. Cette grandeur fait référence à la production annuel<strong>le</strong> d’énergie que l’on peut attendred’une éolienne. Une va<strong>le</strong>ur raisonnab<strong>le</strong> de ce facteur est de 0,25 à 0,3, tandis que 0,4 est une excel<strong>le</strong>nteva<strong>le</strong>ur. Il est important de noter que ce facteur de capacité dépend entièrement de la vitesse du vent.• Forme aérodynamique et diamètre des pa<strong>le</strong>s. Le diamètre des pa<strong>le</strong>s est <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur moyen d’estimergrossièrement la capacité de production d’énergie d’une éolienne puisqu’il détermine la surface de balayagepermettant de “capturer” une partie de l’énergie du vent. L’éolienne peut avoir une bonne puissancemaxima<strong>le</strong>, mais si <strong>le</strong> diamètre de ses pa<strong>le</strong>s est trop petit, il lui sera impossib<strong>le</strong> de capturer l’énergie suffisantepour atteindre cette puissance maxima<strong>le</strong> à moins que la vitesse du vent n’augmente, et peu ou pas98 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONSd’é<strong>le</strong>ctricité sera produite pour des vents modérés. La forme aérodynamique est aussi un des facteursinfluençant la production d’énergie pour des vents modérés.• Batteries et accumulateurs Les batteries doivent être entreposées <strong>dans</strong> un lieu sec, tiède et correctementventilé, et entretenues régulièrement. Des liquides antigel ou anti-ébullition peuvent être nécessaires pour <strong>le</strong>stempératures extrêmes.BiocarburantsLes biocarburants sont des composés organiques naturels dont on peut tirer de l’énergie. On <strong>le</strong>s classe en deuxfamil<strong>le</strong>s:• Les produits d’origine végéta<strong>le</strong>: Il s’agit des hui<strong>le</strong>s végéta<strong>le</strong>s (colza, graine de lin, tournesol, soja), du bois(bûches, déchets de coupe, copeaux) et des résidus agrico<strong>le</strong>s (feuil<strong>le</strong>s, coques, herbes de tonte, etc.) Les hui<strong>le</strong>svégéta<strong>le</strong>s peuvent être utilisées comme alternatives aux carburants fossi<strong>le</strong>s ou en mélange avec ceux-ci.• Les déchets animaux: Produits dérivés des déjections anima<strong>le</strong>s pouvant être séchées et brûlées (fumier,fiente, etc.)Pour obtenir de l’énergie à partir de ces biocarburants, l’opération consiste à convertir <strong>le</strong>ur énergie chimique encha<strong>le</strong>ur, en d’autres carburants liquides ou en é<strong>le</strong>ctricité. Cela se fait par combustion directe, gazéification, et pardigestion anaérobie ou fermentation aérobie:• La combustion directe consiste simp<strong>le</strong>ment à brû<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s matériaux. Le bois, <strong>le</strong>s résidus agrico<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>sdéchets animaux peuvent être brûlés pour produire de la cha<strong>le</strong>ur qui servira à la cuisine ou au chauffage del’eau et de l’espace.• La digestion ou fermentation anaérobie est un processus comp<strong>le</strong>xe impliquant des microorganismes quidégradent la matière organique en l’absence d’oxygène pour la transformer en méthane (composant principaldu gaz naturel) et en dioxyde de carbone. Le méthane peut être brûlé pour la cuisine ou pour produire del’é<strong>le</strong>ctricité. Les déjections anima<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s déchets agrico<strong>le</strong>s ou alimentaires sont souvent traités par ceprocédé.• La fermentation aérobie est une réaction qui produit de l’alcool à partir des glucides, en <strong>le</strong>s transformantd’abord en sucre puis en alcool. L’extraction de l’alcool s’effectue ensuite par distillation. L’éthanol estproduit par fermentation et constitue une alternative aux carburants fossi<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong>s moteurs à combustioninterne. Le blé, la pomme de terre, <strong>le</strong>s déchets de papier, l’orge, la sciure et la pail<strong>le</strong>, (des produits contenantde l’amidon, de la cellulose et des sucres) peuvent subir cette fermentation à base de <strong>le</strong>vures.L’inconvénient des biocarburants est que <strong>le</strong>ur combustion produit du dioxyde de carbone et des oxydes d’azote.L’intérêt de la plupart des énergies renouvelab<strong>le</strong>s est d'éviter l’émission de CO2, <strong>le</strong> plus connu des gaz à effet deserre. Cependant, étant donné que <strong>le</strong>s plantes absorbent ce gaz pendant <strong>le</strong>ur croissance, <strong>le</strong>s biocarburants neparticipent pas en final directement à l’effet de serre.Réduction des consommations d’eau et recyclage des eaux uséesCette sous-section abordera <strong>le</strong>s thèmes suivants:1. Col<strong>le</strong>cte et utilisation des eaux de pluie;2. Traitement et recyclage des eaux usées (noires et grises);3. Toi<strong>le</strong>tte à compost.Col<strong>le</strong>cte des eaux de pluieLes eaux de pluie s’écoulant sur <strong>le</strong>s toits, <strong>le</strong>s routes, <strong>le</strong>s terrasses et toute surface imperméabilisée, peuvent êtrecol<strong>le</strong>ctées grâce à un réseau de caniveaux et de canalisations, puis stockées <strong>dans</strong> des réservoirs. Pour <strong>le</strong>simmeub<strong>le</strong>s de tail<strong>le</strong> importante et <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s zones à forte pluviométrie, et pour éviter qu’ils ne débordent, <strong>le</strong>scol<strong>le</strong>cteurs des caniveaux devront être espacés de 6 m au lieu des 12 m habituels.adaptè par M. Satta et M. Perelli 99


DESTINATIONSL’eau col<strong>le</strong>ctée pourra être stockée <strong>dans</strong> des espaces aménagés en étangs ou en marais, contribuant ainsi à laqualité esthétique des paysages. L’eau de pluie peut être utilisée pour l’irrigation et <strong>le</strong>s usages courants n’exigeantpas d’eau potab<strong>le</strong>, comme par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong> nettoyage et <strong>le</strong>s chasses d’eau, <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s équipements de refroidissement,et après purification, pour alimenter <strong>le</strong>s piscines.Recyclage des eaux grisesDans <strong>le</strong>s hôtels, <strong>le</strong> terme “eaux grises” désigne <strong>le</strong>s eaux usées issues des sal<strong>le</strong>s de bain, des laveries et descuisines, alors que <strong>le</strong>s eaux “noires” proviennent des toi<strong>le</strong>ttes. Cel<strong>le</strong>s-ci contiennent de l’azote et dix fois plusd’agents pathogènes que <strong>le</strong>s eaux grises. Si malgré tout el<strong>le</strong>s devaient être réutilisées, el<strong>le</strong>s devraient d’abordsubir un traitement biologique en deux ou trois étapes. Le traitement des eaux grises est quant à lui moinsimportant et peut faci<strong>le</strong>ment être réalisé sur site, <strong>le</strong>s eaux retraitées pouvant être ensuite réutilisées pourl’irrigation, <strong>le</strong>s chasses d’eau et pour tout usage ne nécessitant pas d’eau potab<strong>le</strong>.Durant <strong>le</strong>s dix dernières années, un certain nombre de réseaux nationaux de distribution d’eau ont été modifiéspour faciliter la réutilisation des eaux grises. Il est toujours plus simp<strong>le</strong> de l’intégrer au projet initial deconstruction car <strong>le</strong>s réseaux d’évacuation et <strong>le</strong>s fosses sceptiques doivent être construits séparément. Dans <strong>le</strong> casdes immeub<strong>le</strong>s déjà existants, la rénovation des systèmes d’évacuation peut s’avérer onéreuse, et une analysecoûts-bénéfices doit être réalisée pour déterminer si ce chantier en vaut bien la peine. Des factures réduites et desfrais de traitement des eaux usées plus faib<strong>le</strong>s compenseront l’investissement initial.Le niveau de traitement de l’eau grise requis dépend de sa demande biologique en oxygène (ou DBO) et del’utilisation des eaux retraitées. La DBO est la quantité d’oxygène nécessaire aux bactéries pour dégrader la matièreorganique présente <strong>dans</strong> l’effluent. Plus l’eau à traiter est riche en matière organique, plus sa DBO sera é<strong>le</strong>vée.Dans la plupart des hôtels, l’eau grise retraitée peut être réutilisée pour l’irrigation ou <strong>le</strong>s chasses d’eau, et <strong>dans</strong> cecas, une simp<strong>le</strong> filtration sur sab<strong>le</strong> suffira. Pour maximiser l’efficacité du filtre à sab<strong>le</strong>, il est important dedébarrasser l’effluent des matières en suspension qu’il contient. Des filtres devront par conséquent être installés àla sortie des sal<strong>le</strong>s de bain, de la lingerie et des cuisines, et des pièges à graisse ajoutés à la sortie des cuisines.Traitement des eaux noires – Traitement des eaux uséesLes entreprises hôtelières, en particulier sur <strong>le</strong>s sites isolés, <strong>le</strong>s régions côtières et <strong>le</strong>s petites î<strong>le</strong>s, sont parfoisobligées par la législation de construire une station d’épuration. Les eaux usées sont un mélange de matières ensuspension et de matières organiques. Deux grandeurs permettent de caractériser ce genre d’effluent: <strong>le</strong>s matièresen suspension (MES) et la demande biologique en oxygène. Le traitement habituel se dérou<strong>le</strong> en trois étapes:traitement préliminaire, sédimentation primaire et traitement (biologique) secondaire.• Au cours du traitement préliminaire, l’effluent traverse des gril<strong>le</strong>s qui filtrent tous <strong>le</strong>s objets grossiers et <strong>le</strong>sparticu<strong>le</strong>s de gros diamètre. Cette étape ne réduit pas significativement la charge polluante de l’effluent, maisen facilite <strong>le</strong> traitement ultérieur puisqu’el<strong>le</strong> <strong>le</strong> débarrasse des grosses particu<strong>le</strong>s qui pourraient obstruer etendommager <strong>le</strong>s équipements.• L’étape suivante est une sédimentation primaire. L’effluent est canalisé <strong>dans</strong> des bassins de sédimentationspéciaux où <strong>le</strong>s matières en suspension (solides) vont se déposer par gravité. Les mousses flottantes et <strong>le</strong>sboues de sédimentation en sont ensuite extraites. La diminution du taux de MES au cours de ce prétraitementpeut atteindre 55%.• L’effluent subit ensuite un traitement secondaire biologique, impliquant des microorganismes qui vontdégrader <strong>le</strong>s polluants. L’effluent sera enfin acheminé vers un second bassin de sédimentation servant àretirer <strong>le</strong>s microorganismes de l’effluent. L’effluent retraité peut maintenant être rejeté <strong>dans</strong> un cours d’eau.• Le traitement des boues générées par <strong>le</strong>s opérations de sédimentation et <strong>le</strong> traitement biologique fait partieintégrante du système d’épuration. El<strong>le</strong>s sont source de mauvaises odeurs et présentent un risque sanitairepuisqu’el<strong>le</strong>s contiennent des bactéries et des agents pathogènes. Leur traitement requiert une digestionanaérobie au cours de laquel<strong>le</strong> la matière organique sera transformée en méthane (70%) et en dioxyde decarbone. Les boues restantes sont parfois asséchées en bassins avant d’être rejetées en mer ou valorisées parépandage agrico<strong>le</strong>.100 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONSSystèmes alternatifs de traitement des eaux uséesCes systèmes imitent <strong>le</strong>s phénomènes naturels qui s’opèrent <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s écosystèmes des zones humides. Les eauxusées traversent une série de bassins où se développent des plantes et des microorganismes, qui filtrent <strong>le</strong>smatières en suspension, <strong>le</strong>s bactéries et <strong>le</strong>s agents pathogènes de l’eau. De tels moyens de traitement exigenthabituel<strong>le</strong>ment beaucoup d’espace, mais <strong>le</strong>s technologies modernes permettent de faire circu<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s effluents àtravers une multitude d’étangs et de réservoirs où des plantes, des invertébrés, des poissons et la lumière du so<strong>le</strong>ilsont utilisés pour épurer l’eau. Ce système de traitement est couramment appelé “lagunage”, et présentel’avantage:• d’avoir des coûts d’exploitation peu é<strong>le</strong>vés;• d’être peu consommateur d’énergie;• d’exiger moins d’investissements que <strong>le</strong>s autres technologies d’épuration;• d’exiger peu d’entretien;• de réduire <strong>le</strong> recours aux produits chimiques;• de rajouter une va<strong>le</strong>ur ajoutée esthétique au site.Toi<strong>le</strong>ttes à compost (ou WC biologiques)Ces installations permettent de réaliser <strong>le</strong> compostage des excréments <strong>dans</strong> l’enceinte même des toi<strong>le</strong>ttes etn’exigent pas de chasse d’eau. Comme pour tout procédé de compostage, des matériaux structurants (foin, sciure,copeaux, etc.) devront être ajoutés régulièrement pour maintenir l’équilibre en carbone et en azote, <strong>le</strong> tout devantêtre régulièrement mélangé. Dans <strong>le</strong>s pays froids, la fosse devra être isolée et réchauffée.La cha<strong>le</strong>ur dégagée par <strong>le</strong> compostage provoque un dégagement d’humidité par évaporation. Un systèmed’aération simp<strong>le</strong> ou mécanique est donc à prévoir. Si <strong>le</strong> mélange est remué fréquemment, aucune mauvaise odeurne se dégagera. Ces toi<strong>le</strong>ttes biologiques constituent une bonne alternative pour <strong>le</strong>s zones où l’eau est rare. Maismême si de l’eau est disponib<strong>le</strong>, ce système permet d’éviter la production d’eaux noires, ce qui faciliteraénormément <strong>le</strong> traitement sur site des eaux usées.Aménagements paysagersTravail<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s composantes paysagères de l’établissement améliore non seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s qualités esthétiques, maispeut servir aussi à régu<strong>le</strong>r la température intérieure, améliorer la qualité de l’air, renforcer l’identité du lieu etrapprocher <strong>le</strong>s visiteurs de la nature. Il est maintenant largement admis et reconnu qu’il faut espacer <strong>le</strong>s bâtimentspour profiter au mieux de la surface disponib<strong>le</strong>, mais cette idée est trop souvent prise en compte seu<strong>le</strong>ment quand<strong>le</strong> site a été complètement dégagé et <strong>le</strong>s bâtiments construits. La conception bioclimatique encourage la prise encompte des caractéristiques physiques du site <strong>dans</strong> la conception des bâtiments et l’utilisation de ses composantespour en améliorer la qualité. Par exemp<strong>le</strong>, de grands arbres à feuil<strong>le</strong>s caduques permettront de rafraîchir <strong>le</strong> bâtimenten été tout en laissant passer <strong>le</strong>s rayons du so<strong>le</strong>il en hiver. Les pentes naturel<strong>le</strong>s sont à prendre en compte pourfaciliter la col<strong>le</strong>cte des eaux de pluie et l’implantation d’ouvrages paysagers comme <strong>le</strong>s étangs, <strong>le</strong>s marais, etc.5.3.2 Considérations <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s concernant l’enveloppe du bâtimentFenêtresLes fenêtres servent non seu<strong>le</strong>ment à optimiser la pénétration de la lumière naturel<strong>le</strong> et à contrô<strong>le</strong>r l’humidité et laventilation, mais aussi à rendre <strong>le</strong> bâtiment plus attractif et à permettre d’apprécier <strong>le</strong>s paysages environnants.Parmi <strong>le</strong>s dernières innovations apportées aux fenêtres, on notera l’invention de modè<strong>le</strong>s en trip<strong>le</strong> vitrage avec ungaz rare inséré entre <strong>le</strong>s vitrages, de l’argon ou du krypton <strong>le</strong> plus souvent. D’autres modè<strong>le</strong>s munis d’un vitrageanti-émissif permettent à la lumière naturel<strong>le</strong> (radiations de faib<strong>le</strong> longueur d’onde) d’entrer <strong>dans</strong> <strong>le</strong> bâtiment maisempêchant la cha<strong>le</strong>ur d’en sortir et d’y entrer (radiations infrarouges). Des modè<strong>le</strong>s intégrant des cellu<strong>le</strong>sphotovoltaïques sont d’ores et déjà disponib<strong>le</strong>s.Les architectes font maintenant varier <strong>le</strong>s fonctions des fenêtres en multipliant <strong>le</strong>s lucarnes, <strong>le</strong>s vasistas, <strong>le</strong>saérations, et <strong>le</strong>s toitures transparentes, et placent <strong>le</strong>s fenêtres en équilibre avec <strong>le</strong>s portes intérieures et extérieures.adaptè par M. Satta et M. Perelli 101


DESTINATIONSQuelques points de repère sur <strong>le</strong>s aspects paysagers des équipements <strong>touristique</strong>s:• Les jardins, <strong>le</strong>s piscines, et tous <strong>le</strong>s espaces ouverts devraient être considérés comme des “chambres d’extérieur”, aussiconfortab<strong>le</strong>s et relaxantes qu’en intérieur;• Pendant la construction et <strong>le</strong> terrassement, essayer de protéger au maximum la végétation existante. Porter une attentionparticulière aux arbres “adultes” et aux espèces qui repoussent diffici<strong>le</strong>ment;• Sé<strong>le</strong>ctionner des plantes loca<strong>le</strong>s qui s’inséreront faci<strong>le</strong>ment <strong>dans</strong> l’écosystème existant;• Prévoir un emplacement pour <strong>le</strong> compostage des déchets de cuisine et de jardin, évitant ainsi l’utilisation de fertilisantschimiques;• Réserver de l’espace aux espèces comestib<strong>le</strong>s. Outre <strong>le</strong>ur intérêt esthétique, <strong>le</strong>s potagers et <strong>le</strong>s vergers agrémenteront <strong>le</strong>menu de produits saisonniers et “faits maison” (conserves, marmelades et confitures, etc.). Cela montre aussi unecertaine originalité <strong>dans</strong> <strong>le</strong> choix des caractéristiques paysagères de l’établissement;• Préférer la permaculture, c’est à dire la culture de différents types de fruitiers, vignes, et de plantes grimpantes et dep<strong>le</strong>ine terre s’aidant <strong>le</strong>s unes <strong>le</strong>s autres de façon symbiotique;• Arroser <strong>le</strong> soir ou tôt <strong>le</strong> matin afin d’en réduire l’évaporation. Dans <strong>le</strong>s régions à faib<strong>le</strong> pluviométrie, préférer desespèces végéta<strong>le</strong>s résistant à la sécheresse;• Col<strong>le</strong>cter et utiliser l’eau de pluie et recyc<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s eaux grises pour l’irrigation;• Résister à la tentation de semer de la pelouse sur <strong>le</strong>s parties du site où la végétation naturel<strong>le</strong> a été détruite. Préserver etrestaurer cette végétation améliorera la qualité du paysage et diminuera <strong>le</strong>s besoins en eau pour l’entretien.IsolationLes transferts de cha<strong>le</strong>ur à travers <strong>le</strong>s murs, <strong>le</strong> sol et <strong>le</strong>s toits se font par infiltration, conduction et radiation.L’isolation est essentiel<strong>le</strong> pour combattre ces pertes de cha<strong>le</strong>ur. Deux points méritent d’être rappelés:1. L’épaisseur de l’isolant est un facteur clé. Une épaisseur de 200 mm est nécessaire pour un minimumd’efficacité;2. Le coefficient R est la grandeur la plus importante à prendre en considération pour sé<strong>le</strong>ctionner unisolant. Ce coefficient qualifie la résistance thermique: plus il est grand, plus <strong>le</strong>s propriétés isolantesd’un matériau sont bonnes.Matériaux de construction plus respectueux de l’environnementLes matériaux de construction plus respectueux de l’environnement comprennent <strong>le</strong>s matériaux suivants:• Des matériaux plus résistants, à longue durée de vie;• Des matériaux écolabelisés, tels que <strong>le</strong> bois provenant de zones d’abattage respectueuses del’environnement;• Des produits à toxicité réduite, comme <strong>le</strong>s peintures à faib<strong>le</strong> taux de COV6;• Des matériaux fabriqués à partir de matières recyclées;• Des produits plus efficaces comme <strong>le</strong> doub<strong>le</strong> et <strong>le</strong> trip<strong>le</strong> vitrage;• Des produits et des matériaux locaux, susceptib<strong>le</strong>s d’avoir un impact réduit sur l’ensemb<strong>le</strong> de <strong>le</strong>ur cyc<strong>le</strong>de vie grâce à des distances de transport réduites. Acheter loca<strong>le</strong>ment valorise aussi <strong>le</strong>s industriesloca<strong>le</strong>s;• Des matériaux à faib<strong>le</strong> “énergie interne”. Cette grandeur comptabilise l’énergie tota<strong>le</strong> nécessaire à lafabrication d’un produit, c’est à dire l’énergie nécessaire pour faire pousser, couper et travail<strong>le</strong>r <strong>le</strong> bois,pour creuser, extraire, épurer <strong>le</strong>s minerais et produire l’aluminium, <strong>le</strong> fer, <strong>le</strong> cuivre, <strong>le</strong> ciment, pourpolymériser et fabriquer <strong>le</strong> plastique à partir du pétro<strong>le</strong>, etc.;5.3.3 L’utilisation d’une technologie, d’un agencement et d’appareils efficaces en matière d’énergieLa conception bioclimatique est une première étape. Les bâtiments doivent être utilisés et entretenus de façon àoptimiser <strong>le</strong>s bénéfices de <strong>le</strong>urs caractéristiques architectura<strong>le</strong>s et technologiques particulières. Ceci faciliteéga<strong>le</strong>ment la mise en place du SME. Quelques exemp<strong>le</strong>s de technologies plus respectueuses de l’environnementsont rappelés ci dessous:102 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONSTechnologies de gestion de l’eau• Systèmes de recyclage des eaux grises;• Systèmes économiseurs tels que <strong>le</strong>s pommes de douche faib<strong>le</strong> débit et <strong>le</strong>s aérateurs de robinet;• Chasses d’eau à réservoir réduit;• Urinoirs sans eau;• Lagunage;• Lave-vaissel<strong>le</strong> fonctionnant avec seu<strong>le</strong>ment 20 litres d’eau (à l’opposé des 50 litres habituels) et 40%d’énergie en moins par rapport à des modè<strong>le</strong>s traditionnels;• Lave-linge et sèche-linge consommant 50 litres par cyc<strong>le</strong>, alors que certains modè<strong>le</strong>s traditionnelsutilisent jusqu’à 185 litres et deux fois plus d’énergie.Chauffage – Réfrigération• Penser aux énergies renouvelab<strong>le</strong>s;• Ventilateurs, réfrigérateurs et systèmes de refroidissement solaires;• Systèmes de chauffage solaire;• Systèmes de chauffage hydraulique;• Systèmes de récupération de cha<strong>le</strong>ur;• Systèmes de gestion des bâtiment;• Cogénération.Eclairage• Ampou<strong>le</strong>s faib<strong>le</strong> consommation;• Systèmes de contrô<strong>le</strong> tels que <strong>le</strong>s réducteurs d’éclairage, <strong>le</strong>s minuteurs, et <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s photoé<strong>le</strong>ctriques;• Éclairage extérieur alimenté par des panneaux photovoltaïques.<strong>Gestion</strong> des déchets• Compacteurs pour <strong>le</strong> papier et <strong>le</strong> plastique;• Composteurs fermés;• Systèmes de récupération des plastiques et du papier;• WC biologiques à compost.5.4 Réutilisation des bâtiments existantsConstruire de façon durab<strong>le</strong> pousse à préférer, <strong>dans</strong> la mesure du possib<strong>le</strong>, la rénovation et la réparation desbâtiments existants plutôt que la construction de nouvel<strong>le</strong>s installations. Si <strong>le</strong>s bâtiments actuels sont tropdétériorés, il est tout de même important de regarder <strong>dans</strong> quel<strong>le</strong> mesure des éléments peuvent être réutilisés.5.5 Méthodes de construction respectueuses de l’environnementPour tirer effectivement <strong>le</strong> plus grand bénéfice des efforts réalisés sur <strong>le</strong>s étapes de sé<strong>le</strong>ction du site et deconception, la phase de construction doit éga<strong>le</strong>ment être planifiée et conduite en prenant en comptel’environnement. Lors de la construction, il n’est pas rare de modifier certaines caractéristiques du bâtiment et <strong>le</strong>choix de certains matériaux. Une attention particulière sera portée sur <strong>le</strong>s alternatives choisies, qui ne devrontévidemment pas compromettre <strong>le</strong>s propriétés <strong>environnementa<strong>le</strong></strong>s du bâtiment, ni réduire son efficacité énergétiqueou remettre en question l’utilisation de matériaux respectueux de l’environnement.L’intégrité de l’environnement doit à tout prix être préservée. Les bulldozers sont donc à éviter et la végétation nedoit être en<strong>le</strong>vée qu’aux emplacements où des bâtiments seront construits. Les recommandations de l’EIEindiquent la conduite à suivre tout au long des travaux, spécia<strong>le</strong>ment pour l’identification de la végétation àprotéger, <strong>le</strong>s moyens de réduire la production de déchets et <strong>le</strong>s émissions, l’utilisation de la végétation existantepour <strong>le</strong>s aménagements paysagers, et <strong>le</strong>s moyens d’empêcher l’érosion du sol et l’envasement des cours d’eauenvironnants. Il s’agit aussi de faire du chantier un lieu de travail plus sûr et plus propre:• Des espaces séparés sont à prévoir pour l’entreposage des déchets toxiques et dangereux;adaptè par M. Satta et M. Perelli 103


DESTINATIONS• Organisation du tri des déchets pour <strong>le</strong>s résidus de construction, <strong>le</strong>s déchets de nourriture et <strong>le</strong>s déchetsd’emballages;• Des équipements de sécurité et de protection doivent être fournis à toute personne pénétrant sur <strong>le</strong>chantier;• Les normes de sécurité sur l’utilisation des équipements de construction et l’exposition aux matièrestoxiques ne doivent jamais être transgressées;• Les procédures et <strong>le</strong>s mesures de sécurité en cas d’incendie, de fuites importantes ou d’accident doiventêtre comprises et respectées; Ces critères s’appliquent bien évidemment éga<strong>le</strong>ment aux chantiers derénovation.5.6 ConclusionDepuis <strong>le</strong> début des années 1990, <strong>le</strong>s réalisations concrètes suivant <strong>le</strong>s principes de la conception bioclimatique sesont considérab<strong>le</strong>ment multipliées. Dans de nombreux pays, la législation a rendu obligatoire <strong>le</strong>s EIE pour <strong>le</strong>sprojets d’aménagement <strong>touristique</strong> de grande ou moyenne envergure, tandis que la conception solaire passive etl’efficacité énergétique ont été incorporées <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s codes de construction.En juin 1993, l’Union Internationa<strong>le</strong> des Architectes et l’American Institute of Architects ont signé conjointementune “Déclaration d’interdépendance pour un avenir durab<strong>le</strong>”. Cette déclaration est un engagement officiel plaçantl’environnement et <strong>le</strong> développement social au cœur de la conception architectura<strong>le</strong> et de la construction desbâtiments. Les porteurs de projets ne doivent pas être découragés si <strong>le</strong>s méthodes de conception bioclimatiqueexigent un budget supplémentaire au démarrage, puisque cela permettra de réaliser des économies considérab<strong>le</strong>spar la suite. Les toits équipés de panneaux photovoltaïques et <strong>le</strong> doub<strong>le</strong> vitrage sont par exemp<strong>le</strong> plus chers àl’achat, mais ces surcoûts seront résorbés par <strong>le</strong>s économies réalisées lors de l’occupation du bâtiment.“Dans <strong>le</strong> cas des entreprises hôtelières, l’attractivité de la structure physique est vita<strong>le</strong> pour réussir. Pour êtreconcret, <strong>le</strong> design et l’ambiance ont une réel<strong>le</strong> va<strong>le</strong>ur marchande. Chaque bâtiment hôtelier requiert uneconception réfléchie, mais pour l’hôtel d’une station <strong>touristique</strong> – qui n’existe seu<strong>le</strong>ment que pour <strong>le</strong> plaisir de sesutilisateurs – c’est une exigence.” G.J. Wimberly, Expert en Tourisme, 1977.104 adaptè par M. Satta et M. Perelli


DESTINATIONSBibliographie et <strong>le</strong>ctures recommandées, Partie 5 A Primer on Sustainab<strong>le</strong> Building D.L. Barnett, W.D. Browning Publié par <strong>le</strong> Rocky Mountain Institute, Canada Fax:+1 (303) 9273420http://www.rmi.org Building Research Establishment, UKhttp://www.bre.co.uk Carrying Capacity in Recreational Settings B. Shelby, T.A. Heber<strong>le</strong>in, Oregon State University, 1997, ISBN0870714260 Central Rocky Mountain Permaculture Institute Fax: +1 923 664 010http://www.permaculture.net/Colorado. Ecological Design Handbook: Sustainab<strong>le</strong> Strategies for Architecture, Landscape Architecture, Interior Design andPlanning F. Stitt McGraw Hill Book Company, 1999, ISBN 0-070614997 Eco Architecture-Sustainab<strong>le</strong> Design Giradet Academy Editions, 2000, ISBN 0 47199 899 0 Environment Building Newshttp://www.ebuild.com/index.html European Association of Renewab<strong>le</strong> Energy Researchhttp://www.eurec.be Green Development: Integrating Ecology and Real Estate A. Wilson, J.L. Uncapher, L.A. McManigal, L.H. Lovins, M.Cureton, W.D. Browning Rocky Mountain Institute Fax: +1-(303) 9273420http://www.rmi.org Green Developments CD-ROM A companion to Green Development Publié par <strong>le</strong> Rocky Mountain Institute Fax: +1(303) 9273420http://www.rmi.org Handbook on Sustainab<strong>le</strong> Building D. Anink, C. Boonstra, J. Mak, Steering Committee on Social Housing, A. MorrisJames & James (Science Publishers), 1996, ISBN 1 873936389 Introduction of Environmental Impact Assessment J. Glason, Rick Therivel, A. Chadwick UCL Press, 1998, ISBN 185728 945 5 Working Group on Developing Technologyhttp://www.wot.utwente.nl Photovoltaic Solar Energy- Best Practice Studieshttp://www.europa.eu.int/comm/dgs/energy_transport/index_en.html Long Terms operation of combined heat and power in a hotelhttp://www.bre.co.uk International Information on Renewab<strong>le</strong> Energy Technologieshttp://www.caddet.co.uk 2020 Vision: The Engineering Chal<strong>le</strong>nges of Energyhttp://www.imechi.org.uk WREN – World Renewab<strong>le</strong> Energy Networkhttp://www.wrenuk.co.uk European Association of Renewab<strong>le</strong> Networkhttp://www.eurec.be European Commission DGXVII Energyhttp://www.europa.eu.int/comm/dgs/energy_transport/index_en.html CHPA – Combined Heating and Power Associationhttp://www.chpa.co.uk Solar Energy Industries Association (SEIA)http://www.seia.org Alternative Technology Association (ATA), Melbournehttp://www.ata.org.au Australian and New Zealand Solar Energy Society (ANZSES)http://www.anzses.org www.eco-web.org American Wind Energy Associationhttp://www.awea.org Florida Solar Energy Centerhttp://www.fsec.ucf.edu Geothermal Heat Puma Consortium, Washington, DChttp://www.ghpc.orgadaptè par M. Satta et M. Perelli 105


DESTINATIONSGeothermal Energy Association, Washington, DChttp://www.geotherm.orgBrooklyn Union Gas Website, Products and Serviceshttp://www.bug.com/product/fuelcel.htm, http://www.thinkenergy.comU.S. Department of Energy, Office of Utility Technologieshttp://www.eren.doe.gov/utilities/hydrogen.htmlU.S. Department of Energy, Federal Energy Technology Center “Fuel Cells Overview”http://www.fet.doe.govSolar Living Source Book: The Comp<strong>le</strong>te Guide to Renewab<strong>le</strong> Energy Technologieshttp://www.igc.apc.org, http://www.maho.org, http://www.realgoods.comSwitched On: Renewab<strong>le</strong> Energy Opportunities in the Tourism Industry, 2003, UNEPhttp://www.uneptie.org/PC/tourism/library/energy.htmhttp://www.buildingforafuture.co.uk/summer04/natural_swimming_pools.pdfhttp://www.greenlodgingnews.com/HotelSchools.aspx106 adaptè par M. Satta et M. Perelli

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