Cinq frangines au CMI Cinq frangines au CMI - Le Billet Bleu

||La promesse · d’un père ||Légaré, IsabelleTrois-Rivières - Elles sont cinq. Clara,16 ans, Miriâm, 15 ans, Rébecca,13 ans, Élie-Anne, 12 ans, et Aurélie,9 ans. Dans les couloirs du CollègeMarie-de-l’Incarnation, rien ne les distinguevraiment des autres fillescurieuses et enjouées croisées pardizaines. Mais ce n’est pas par hasardsi on y retrouve les cinq sœursRoy-Bourbeau. Une promesse est àl’origine de leur arrivée à Trois-Rivières. Celle de leur père à leur mère.Avant d’être emportée par un cancer,en janvier 2005, Édith Roy avaitdemandé à son époux, Yves Bourbeau,de s’engager à ce que leurs cinqenfants, toutes des filles, ne soient passéparées et que leur éducation soittoujours assurée.L’homme a donné sa parole, sans sedouter qu’il serait si cruellementplongé dans le deuil après avoir étééprouvé par une faillite.M. Bourbeau et ses filles ont dû quitterleur résidence de Longueuil pouréchouer dans un presbytère occupé parune communauté laïque, à deux pas duparc Lafontaine, à Montréal.« J’étais épuisé, déprimé, continuellementinquiet pour les filles », murmureM. Bourbeau. En toute humilité, il avoues’être tourné vers le CLSC pour obtenirl’aide dont il avait besoin pour passer àtravers cette épreuve.Miracle au CMIYves Bourbeau sourit de plus en plus enracontant son histoire, agréablementétourdi par tout ce réseau d’entraide quia pris forme autour de sa famille aucours des dernières semaines.Et puis, il y a cet optimisme contagieuxde Marie-Carmelle, une sorte de fée desLes cinq filles Roy-Bourbeau n’ont pas tardé à s’intégrer à leur nouvel environnement scolaire. Ilfaut dire que les amies ne manquent pas au CMI, en classe comme au pensionnat. Partout où lessœurs passent, leur bonne humeur est contagieuse. À l’avant: Élie-Anne, 12 ans, et Aurélie, 9ans. Derrière: Miriâm, 15 ans, Clara, 16 ans, et Rébecca, 13 ans.temps modernes qui, à deux semainesde la rentrée, s’est installée à son ordinateurcomme une autre, devant uneboule de cristal. D’un coup de baguetteou, plutôt, d’un clic de souris, un châteauest apparu sur Internet.Le Collège Marie-de-l’Incarnation estune des rares maisons d’enseignementau Québec qui accueille à la fois desélèves du primaire et du secondaire, enplus de mettre à leur disposition unservice de pension.Amie de la famille, Marie-CarmelleRoy ( sans aucun lien de parenté avecla maman ) s’est mise à rêver.Après avoir essuyé plusieurs échecsdans sa recherche d’une même écolerésidencepour les cinq sœurs, il luifallait un miracle pour que la promessede M. Bourbeau soit respectée.« Lorsque j’ai contacté le CMI à la miaoût,on m’a d’abord répondu qu’il n’yavait pas de place pour la plus vieille( Clara ). Puis, on m’a dit de garderespoir », raconte M me Roy, encoreébranlée par la série de hasards quis’en est suivie ...… À commencer par l’appel que ledirecteur Michel Boucher a reçu quelquesheures seulement après avoirété informé de la demande spéciale deM me Roy. Une élève de cinquièmesecondaire, pensionnaire, annonçaitqu’elle retirait son inscription.Le lendemain, un papa, cinq sœurs etune fée sont débarqués à Trois-Rivièrespour une visite guidée du CMI …(Suite page 4)Photographie: François GervaisOctobre 2006, Le Billet bleu · 3