Cinq frangines au CMI Cinq frangines au CMI - Le Billet Bleu

|| L’O r dr eduC a na da · à Sœur Estelle Lacoursière||Par Lucie Jeffrey« [ … ] derrière ce que les mots nous donnent àsaisir de la réalité, on devine, perpétuellementmouvantes, des strates irréductibles à l’intelligibilité.La rationalité seule ne suffit pas à nous enrendre la substance. Pour percevoir clairementles couchers de soleil sur l’océan il faut mettre enœuvre toutes les facultés de l’âme. »Hubert ReevesMalicorne,Réflexions d’un observateur de la natureEn relisant ce merveilleux ouvragedu scientifique Hubert Reeves, jetombe sur cet extrait traduisant, àmon avis, le sens de la carrière deSœur Estelle Lacoursière : réflexionset émerveillement. Ce sont probablementces mêmes facultés d’émerveillementet de réflexions qui lui ontpermis d’obtenir tous ses prestigieuxprix dont le plus récent, l’Ordre duCanada, la plus haute distinction honorifiquecanadienne pour l’œuvre d’unevie entière. Même avec tous ces honneurs,l’Ursuline n’oublie surtout passes racines, le lieu qui est à l’origine desa fulgurante carrière et de sa passionpour les sciences naturelles, le CMI.Cette institution d’enseignement a euune influence considérable dansl’amorce de la carrière scientifique deSœur Estelle. Écoutons l’Ursuline nousen parler : « J’ai enseigné quelquesannées au CMI : au primaire d’abord,puis les sciences de la nature, en Élémentslatins et le grec en Versification.Ces prémisses sont importantes, carelles ont été la raison pour laquelle j’aipoursuivi des études supérieures. Àcette époque, afin de répondre aux exigencesdu Ministère de l’Éducationconcernant l’enseignement collégial,plusieurs Ursulines ont poursuivi desétudes universitaires. De 1965 à 1967,j’ai étudié à l’Université de Montréaloù j’ai obtenu une Licence en sciencesnaturelles. En mai de la même année,j’ai entrepris des études de maîtrise sousla direction du professeur Grandtner àla Faculté de Foresterie de l’UniversitéLaval. Ayant obtenu une Maîtrise ensciences forestières au printemps 1969et l’Université du Québec qui ouvrait sesportes en septembre de la même annéeétant à la recherche d’un professeurd’écologie végétale, j’ai été invitée à fairepartie du corps professionnel de cetteinstitution. »Sœur Estelle poursuit sur l’importanceincontournable de son expérienced’enseignante au CMI : « La tâche d’unenseignant universitaire comprendtrois volets : l’enseignement proprementdit, la recherche et les publications.Il est évident que mes annéesd’enseignement au primaire et ausecondaire ont teinté mes rechercheset mes publications. Qu’il s’agisse desaffiches représentant les milieux naturels,des albums pour collectionner lesplantes ou de la série de livres LesnatuAS pour l’enseignement des sciencesde la nature au primaire, il estindéniable que mon expérience d’enseignementacquise au CMI m’a été d’unetrès grande utilité. » Si Sœur Estelle estredevable au CMI, nous pouvons sanscontredit affirmer que le Canada et leQuébec doivent l’être tout autant faceà cette femme qui défend encore ettoujours notre patrimoine naturel.Et je crois qu’une des façons de lui diremerci serait de développer, à notre tour,nos capacités de réflexions et d’émerveillementafin de » percevoir clairementles couchers de soleil sur l’océan. »Médaille « Membre » de l’Ordre du Canada.Cette distinction est une reconnaissance pourune vie vouée au service d’une communauté,d’un groupe ou d’un champ d’activité.Octobre 2006, Le Billet bleu · 9