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Performance énergétique de puits canadiens ... - Polytech'Savoie

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XXXe Rencontres AUGC-IBPSA Chambéry, Savoie, 6 au 8 juin 2012<br />

<strong>Performance</strong> <strong>énergétique</strong> <strong>de</strong> <strong>puits</strong><br />

<strong>canadiens</strong> : impact du retour d’expérience<br />

sur les données d’entrée <strong>de</strong> la simulation<br />

Jérôme LOPEZ 1 , Stéphanie DECKER 1 , Stéphane GINESTET 2<br />

1<br />

Nobatek, Esplana<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Arts et Métiers, F-33405 Talence Ce<strong>de</strong>x, France.<br />

(jlopez@nobatek.com)<br />

2 Université <strong>de</strong> Toulouse, Laboratoire LMDC, EA3027 Université Paul Sabatier<br />

Toulouse 3, INSA <strong>de</strong> Toulouse, 135 avenue <strong>de</strong> Rangueil, 31077 Toulouse Ce<strong>de</strong>x 04,<br />

France.<br />

(stephane.ginestet@insa-toulouse.fr)<br />

RÉSUMÉ. Le <strong>puits</strong> canadien peut être considéré comme une <strong>de</strong>s réponses actuelles<br />

apportées aux problématiques d’utilisation rationnelle <strong>de</strong> l’énergie et <strong>de</strong> la maîtrise du<br />

confort dans le secteur <strong>de</strong> l’habitat. Le projet Effi<strong>puits</strong> a pour but <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r<br />

expérimentalement et numériquement les performances thermiques et l’impact sur la qualité<br />

<strong>de</strong> l’air intérieur, <strong>de</strong> ces solutions sous un climat océanique (Aquitaine). Cette<br />

communication abor<strong>de</strong> les performances <strong>énergétique</strong>s d’une installation <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> vue<br />

expérimental et numérique avec comme objectif <strong>de</strong> réaliser un retour d’expérience sur le<br />

fonctionnement <strong>de</strong> <strong>puits</strong> <strong>canadiens</strong> réels. Basés sur les caractéristiques d’un site<br />

expérimental, <strong>de</strong>ux outils <strong>de</strong> simulation ont été utilisés : DesignBuil<strong>de</strong>r/EnergyPlus et<br />

Pleia<strong>de</strong>s+Comfie®. Les résultats ont permis une analyse <strong>de</strong>s données d’entrée <strong>de</strong> ces outils<br />

dans le cas d’un <strong>puits</strong> connecté à une maison individuelle. Une analyse critique <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux<br />

outils a ensuite permis <strong>de</strong> mieux affiner les données d’entrée <strong>de</strong>s modèles.<br />

ABSTRACT. Earth-air heat exchanger can be consi<strong>de</strong>red as one of the current responses to<br />

the problem of rational use of energy and comfort control in buildings. The Effi<strong>puits</strong> project<br />

aims to validate experimentally and numerically the thermal performance and the impact on<br />

the indoor air quality of this solution un<strong>de</strong>r an oceanic climate (Aquitaine). This paper<br />

discusses the energy performance of an installation from experimental and numerical point of<br />

view, in or<strong>de</strong>r to achieve a feedback on real earth-air heat exchanger. Based on experiment<br />

site characteristics, two simulation tools were used, DesignBuil<strong>de</strong>r / EnergyPlus and<br />

Pleia<strong>de</strong>s+ Comfie ®. The results enabled an input data analysis of tools in the case of an<br />

earth-air heat exchanger connected to a single house. A critical analysis of these tools<br />

allowed refining the input data mo<strong>de</strong>ls.<br />

MOTS-CLÉS : <strong>puits</strong> canadien, métrologie, simulation<br />

KEY WORDS: earth-air heat exchanger, metrology, simulation


XX e Rencontres Universitaires <strong>de</strong> Génie Civil. Chambéry, 6 au 8 juin 2012. 2<br />

1. Contexte du projet<br />

Une <strong>de</strong>s réponses actuelles aux problématiques d’utilisation rationnelle <strong>de</strong><br />

l’énergie dans le secteur <strong>de</strong> l’habitat peut être apportée par les <strong>puits</strong> <strong>canadiens</strong>.<br />

Ceux-ci sont maintenant fréquemment installés dans les projets labellisés HQE®,<br />

mais peu <strong>de</strong> travaux s’attachent à vali<strong>de</strong>r sur site les économies d’énergie réalisées.<br />

Le projet Effi<strong>puits</strong> a pour but <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r expérimentalement et numériquement les<br />

performances thermiques et l’impact sur la qualité <strong>de</strong> l’air intérieur, <strong>de</strong> ces solutions<br />

sous un climat océanique (Aquitaine). Dans ce projet, le <strong>puits</strong> canadien est donc<br />

abordé dans différentes phases : conception, mise en œuvre, usage et<br />

démantèlement. Ce projet a pour objectif principal la diffusion du retour<br />

d’expérience, afin <strong>de</strong> valoriser cette technologie en mettant en avant toutes les<br />

difficultés liées à l’utilisation et la mise en œuvre d’un <strong>puits</strong>.<br />

La communication présentée ici est axée à la fois sur la partie modélisation du<br />

<strong>puits</strong> canadien via les logiciels <strong>de</strong> simulation thermique dynamique, mais aussi sur le<br />

retour d’expérience in situ. En effet, certains logiciels sont souvent utilisés pour<br />

réaliser la conception du <strong>puits</strong> canadien, mais la principale difficulté est <strong>de</strong> caler<br />

leurs données d’entrée, et les paramètres <strong>de</strong>s modèles afin qu’ils représentent au<br />

mieux la réalité. L’étu<strong>de</strong> présentée ici s’apparente à une étu<strong>de</strong> en phase <strong>de</strong><br />

conception mais permet également d’expliquer certains écarts en phase d’utilisation.<br />

La première partie <strong>de</strong> cette communication présente une synthèse <strong>de</strong>s modèles<br />

utilisés pour décrire les phénomènes physiques que l’on retrouve dans les <strong>puits</strong><br />

<strong>canadiens</strong>. Dans un second temps, l’instrumentation sur site et les données d’entrée<br />

ainsi récupérées sont présentées. Les <strong>de</strong>ux logiciels utilisés sont ensuite présentés,<br />

ainsi que les résultats <strong>de</strong>s simulations. Un <strong>de</strong>s sites instrumenté pour le projet a servi<br />

<strong>de</strong> base pour la comparaison <strong>de</strong>s modèles utilisés dans la simulation numérique. La<br />

recherche <strong>de</strong> l’explication d’un écart significatif sur le résultat final constitue<br />

l’apport majeur <strong>de</strong> ce travail.<br />

2. Quelques éléments bibliographiques sur la modélisation <strong>de</strong>s <strong>puits</strong><br />

<strong>canadiens</strong><br />

L’étu<strong>de</strong> du <strong>puits</strong> canadien dans son ensemble se révèle être très conséquente si<br />

l’on souhaite faire une modélisation exhaustive. Cette revue documentaire a pour<br />

but <strong>de</strong> faire la synthèse <strong>de</strong> la littérature actuelle. On retrouve principalement <strong>de</strong>s<br />

étu<strong>de</strong>s comparatives entre la simulation et les relevés expérimentaux afin <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r<br />

le modèle numérique utilisé. Cependant, cette vérification se cantonne souvent à un<br />

nombre <strong>de</strong> valeurs expérimentales plutôt restreint ou à la mise en place d’hypothèses<br />

souvent trop restrictives. Ces étu<strong>de</strong>s s’accompagnent aussi la plupart du temps d’une<br />

analyse théorique <strong>de</strong>s échanges thermiques. Enfin, certains auteurs essayent<br />

d’ajuster les paramètres <strong>de</strong> dimensionnement (diamètre <strong>de</strong> tuyau, longueur <strong>de</strong><br />

canalisations, débit, etc…) afin d’optimiser les performances <strong>énergétique</strong>s du <strong>puits</strong><br />

canadien.


XX e Rencontres Universitaires <strong>de</strong> Génie Civil. Chambéry, 6 au 8 juin 2012. 3<br />

2.1. Modélisation <strong>de</strong>s échanges dans le sol<br />

Les phénomènes présents autour <strong>de</strong> l’échangeur air-sol sont complexes à<br />

modéliser. La première difficulté tient dans la représentation du transfert thermique<br />

au sein du sol pour déterminer la température au niveau <strong>de</strong>s tubes <strong>de</strong> l’échangeur. Il<br />

est alors possible <strong>de</strong> calculer l’échange thermique entre l’air et les tubes au sein <strong>de</strong><br />

l’échangeur afin d’obtenir une température <strong>de</strong> l’air insufflée dans le bâtiment.<br />

2.1.1. Modèle simplifié<br />

De nombreuses étu<strong>de</strong>s [DEP 03, BAD 03, GHO 06] utilisent une forme simple<br />

afin <strong>de</strong> modéliser la température <strong>de</strong> l’air en sortie du <strong>puits</strong> canadien. Ces modèles,<br />

souvent cantonnés à une configuration linéaire avec un seul tube, considèrent la<br />

température du sol comme un paramètre sans prendre en compte l’influence que<br />

peut avoir l’échange entre l’air dans l’échangeur et le sol sur cette température. De<br />

ce fait la température du sol s’apparente à une fonction sinusoïdale simplifiée,<br />

dépendante uniquement <strong>de</strong> la profon<strong>de</strong>ur et du temps.<br />

2.1.2. Modèle <strong>de</strong> Hollmuller<br />

La thèse <strong>de</strong> doctorat <strong>de</strong> Hollmuller constitue aujourd’hui l'une <strong>de</strong>s principales<br />

références pour la thermique <strong>de</strong>s échangeurs air-sol [HOL 02]. En s'appuyant sur<br />

une modélisation théorique analytique approfondie mais aussi sur <strong>de</strong> nombreuses<br />

mesures in-situ, l'auteur y établit <strong>de</strong>s règles simples pour le dimensionnement <strong>de</strong>s<br />

échangeurs air-sol. La dynamique <strong>de</strong> l’échange et l’influence <strong>de</strong>s différentes<br />

caractéristiques physiques du sol sont étudiées dans un cas idéal (un seul tube enfoui<br />

dans le sol). Après une adimensionnalisation du problème, l’étu<strong>de</strong> aboutit à <strong>de</strong>s<br />

solutions analytiques complètes permettant <strong>de</strong> simuler les échanges <strong>de</strong> chaleurs<br />

intervenant entre un tube et le sol qui l'entoure. La dynamique du stockage<br />

thermique réalisé dans le sol est analysée : l’échangeur est considéré comme un<br />

filtre intervenant sur le signal thermique constitué par la température <strong>de</strong> l’air entrant.<br />

L’auteur analyse les capacités d’amortissement et <strong>de</strong> déphasage du signal en<br />

fonction <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong> variation <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier.<br />

2.1.3. Modèle <strong>de</strong> Thiers<br />

Plus récemment, le modèle <strong>de</strong> Thiers [THI 08] considère un modèle construit<br />

comme la superposition <strong>de</strong> trois phénomènes indépendants : la conduction dans le<br />

sol du signal <strong>de</strong> température provenant <strong>de</strong> la surface du sol (effet <strong>de</strong>s conditions<br />

atmosphériques, dont la prise en compte <strong>de</strong>s effets du vent), la conduction du flux<br />

thermique provenant d’un bâtiment situé à proximité <strong>de</strong> la portion <strong>de</strong> sol considérée<br />

(influence du bâtiment sur la température du sol) et enfin la conduction d’un flux<br />

thermique en provenance du sous-sol (flux géothermique).<br />

2.1.4. Autres modèles<br />

La littérature offre quelques modèles assez proches <strong>de</strong>s précé<strong>de</strong>nts. Par exemple,<br />

[BAD 07] propose un modèle <strong>de</strong> transfert thermique dans le sol en <strong>de</strong>ux dimensions,<br />

s’appuyant sur un bilan thermique à la surface du sol, et un modèle d’échangeur


XX e Rencontres Universitaires <strong>de</strong> Génie Civil. Chambéry, 6 au 8 juin 2012. 4<br />

simple monotube. [TIT 08] proposent un modèle basé la métho<strong>de</strong> convolutive <strong>de</strong>s<br />

facteurs <strong>de</strong> réponse. [BOJ 97] détaille un modèle unidimensionnel simple. Le profil<br />

<strong>de</strong> température variable le long <strong>de</strong>s tubes et l’influence du bâtiment proche ne sont<br />

pas pris en compte. Par contre, cette étu<strong>de</strong> considère bien le couplage <strong>de</strong> l’échangeur<br />

au bâtiment. [TZA 92] a réalisé une étu<strong>de</strong> comparative <strong>de</strong> plusieurs modèles<br />

utilisant dans chaque cas un calcul discret sur la longueur du tube. Il en conclut alors<br />

qu’il existe une limite à partir <strong>de</strong> laquelle les changements <strong>de</strong> configuration n’ont<br />

plus d’influence sur la température <strong>de</strong> sortie avec une erreur d’environ 3.5% en<br />

moyenne par rapport à <strong>de</strong>s résultats expérimentaux. D’autres auteurs [MIH 94]<br />

utilisent une prédiction paramétrique <strong>de</strong> la température <strong>de</strong> sortie. En effet, en<br />

considérant les paramètres influençant comme critères <strong>de</strong> calcul, ils développent un<br />

algorithme basé sur l’utilisation d’abaque permettant <strong>de</strong> prédire la température<br />

suivant la configuration installée. Enfin, le modèle mis en œuvre au sein du logiciel<br />

WKM ® (proche du modèle [THI 08]) intègre une approche en différences finies et<br />

la prise en compte d’une température <strong>de</strong> sol variable [HUB 06].<br />

2.2. Modélisation <strong>de</strong>s autres paramètres fondamentaux<br />

D’autres paramètres sont essentiels à la définition <strong>de</strong> la dynamique thermique du<br />

système : le débit d’air total, le nombre et le diamètre <strong>de</strong>s tubes, la vitesse <strong>de</strong> l’air<br />

dans les tubes, la longueur <strong>de</strong>s tubes, la distance entre tubes, la profon<strong>de</strong>ur<br />

d'enfouissement <strong>de</strong>s tubes et enfin la nature du sol et son taux d'humidité. Ces<br />

informations-là sont souvent <strong>de</strong>s données d’entrée <strong>de</strong> certains modèles.<br />

3. Présentation du site instrumenté<br />

Deux maisons BBC en pin maritime ont été livrées en Janvier 2010 au Taillan-<br />

Médoc en Giron<strong>de</strong> (Figure 1). Ces maisons ont la particularité d’intégrer du pin<br />

maritime dans leur structure. Un suivi <strong>de</strong> leurs performances mandaté par la Région<br />

Aquitaine est effectué par Nobatek <strong>de</strong>puis leur livraison. L’une d’entre elles (maison<br />

10, MPPMF pour Maisons Passive en Pin Maritime du Futur dans le reste du<br />

document), est équipée d’un <strong>puits</strong> canadien. Le <strong>puits</strong> canadien est couplé à une<br />

VMC double flux équipée d’un by-pass sur son échangeur. Ce <strong>de</strong>rnier permet<br />

d’éviter la récupération <strong>de</strong> chaleur sur l’air extrait <strong>de</strong> la maison en été. Il peut être<br />

commandé manuellement à partir d’un tableau <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> présent dans la<br />

cuisine. Une vanne, installée sur l’arrivée d’air neuf extérieur, permet <strong>de</strong> choisir<br />

entre l’utilisation exclusive <strong>de</strong> l’air provenant du <strong>puits</strong> et l’utilisation d’un mélange<br />

<strong>de</strong> cet air avec l’air extérieur. Son fonctionnement est automatique et asservi en<br />

fonction <strong>de</strong> la température extérieure. Une batterie <strong>de</strong> capteurs a été alors installée<br />

afin <strong>de</strong> réaliser un bilan complet du <strong>puits</strong> [GAS 11].


XX e Rencontres Universitaires <strong>de</strong> Génie Civil. Chambéry, 6 au 8 juin 2012. 5<br />

Figure 1. Photo <strong>de</strong> la maison MPPMF et caractéristiques <strong>de</strong>s maisons et du<br />

<strong>puits</strong> canadien associé<br />

Figure 2 : Déploiement <strong>de</strong>s capteurs <strong>de</strong> température et d'humidité relative<br />

4. Etu<strong>de</strong>s en simulation thermique dynamique<br />

L’étu<strong>de</strong> menée consiste à exploiter <strong>de</strong>s logiciels utilisés pour la simulation du<br />

<strong>puits</strong> canadien afin d’analyser la cohérence <strong>de</strong> leurs résultats. L’étu<strong>de</strong> [GAS 11,<br />

POU 12] s’articule autour du projet MPPMF. Actuellement, il existe <strong>de</strong> nombreux<br />

logiciels <strong>de</strong> simulation tels que Pleia<strong>de</strong>s+Comfie, DesignBuil<strong>de</strong>r, TRNSYS, etc. le<br />

choix a été fait ici en s’appuyant sur les publications traitant le sujet comme vu dans<br />

la partie précé<strong>de</strong>nte. Les logiciels très largement utilisés que sont Pleia<strong>de</strong>s+Comfie<br />

® (par la suite noté P+C) et DesignBuil<strong>de</strong>r (par la suite noté DB) ont été retenus. La<br />

modélisation du <strong>puits</strong> canadien est relativement rapi<strong>de</strong> dans Pléia<strong>de</strong>s Comfie, qui<br />

utilise le modèle <strong>de</strong> Thiers [THI 08]. L’interface graphique DesignBuil<strong>de</strong>r n’offre<br />

pas la modélisation <strong>de</strong> <strong>puits</strong> canadien. Il est cependant possible d’enrichir la<br />

simulation en liant <strong>de</strong>s fichiers <strong>de</strong> format idf (format <strong>de</strong> fichier EnergyPlus). Ceux-ci<br />

ont été ajoutés à l’idf généré par DesignBuil<strong>de</strong>r puis traités par EnergyPlus. Pour lire<br />

les résultats associés au <strong>puits</strong> (fichier .eso), il est nécessaire d’utiliser un logiciel


XX e Rencontres Universitaires <strong>de</strong> Génie Civil. Chambéry, 6 au 8 juin 2012. 6<br />

fourni par EnergyPlus : xEsoView. Le module proposé par EnergyPlus<br />

ZoneEarthtube permet <strong>de</strong> définir le <strong>puits</strong> canadien et son environnement.<br />

4.1. Démarche adoptée<br />

Dans un premier temps, les travaux ont consisté à simuler le <strong>puits</strong> sous les <strong>de</strong>ux<br />

logiciels afin <strong>de</strong> faire varier chacun <strong>de</strong>s paramètres et étudier l’influence qu’ils<br />

avaient sur le résultat final (température <strong>de</strong> sortie du <strong>puits</strong>). Les résultats, attendus,<br />

ont été les suivants : la performance du <strong>puits</strong> augmente avec la profon<strong>de</strong>ur<br />

d’enfouissement et avec la longueur <strong>de</strong> tubes jusqu’à atteindre un optimum, et le<br />

bâtiment n’a <strong>de</strong> réelle influence que lorsque le <strong>puits</strong> se situe sous le bâtiment. Cette<br />

étu<strong>de</strong> a également révélée un écart <strong>de</strong> type « offset » pour les températures <strong>de</strong> sortie<br />

du <strong>puits</strong> entre les <strong>de</strong>ux modèles.<br />

4.2. Paramètres d’entrée<br />

Afin <strong>de</strong> pouvoir faire un comparatif le plus représentatif possible, il a été fait en<br />

sorte que les paramètres d’entrée soient les plus proches possibles dans chacun <strong>de</strong>s<br />

logiciels. Le choix <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Maison en Pin Maritime du Futur (MPPMF), un<br />

cas réel, a été fait pour ensuite pouvoir comparer la simulation aux mesures issues<br />

<strong>de</strong> la campagne.<br />

4.3. Les différences entre P+C et DB<br />

Les paramètres d’entrée ayant été rapprochés autant que possible dans les <strong>de</strong>ux<br />

logiciels, la simulation du <strong>puits</strong> a été effectuée. La simulation a été menée sur une<br />

année complète avec un pas <strong>de</strong> temps horaire. Après simulation, le résultat final est<br />

la courbe annuelle <strong>de</strong> température <strong>de</strong> sortie du <strong>puits</strong> présentée sur la Figure 3.<br />

Figure 3. Comparaison <strong>de</strong> la température d’air en sortie du <strong>puits</strong> sous P+C et DB<br />

Sur le graphe, apparait clairement la différence <strong>de</strong> type « offset » soulevée par<br />

[GAS 2011]. Deux éléments se dégagent pour expliquer cet écart.


XX e Rencontres Universitaires <strong>de</strong> Génie Civil. Chambéry, 6 au 8 juin 2012. 7<br />

5. Analyses et premières préconisations<br />

5.1. Validation <strong>de</strong>s modèles<br />

La validation <strong>de</strong>s modèles implémentés sur les logiciels par la comparaison avec<br />

<strong>de</strong>s relevés expérimentaux est essentielle. Dans la majorité <strong>de</strong>s publications relatives<br />

à l’échangeur air-sol, on retrouve une comparaison mais malheureusement plusieurs<br />

paramètres font qu’elles sont difficilement exploitables. De la même manière, on<br />

retrouve <strong>de</strong>s données (conductivité du sol, air extérieur,…) qui sont très spécifiques<br />

à chaque projet et qui nécessitent une caractérisation bien précise pour éviter<br />

l’accumulation d’erreurs sur la comparaison finale. Même si <strong>de</strong>s auteurs comme<br />

[BAN 09] annonce un écart <strong>de</strong> 2,07% pour l’été et 11,4% pour l’hiver entre sa<br />

modélisation et ses relevés expérimentaux ou encore [ALA 05] qui constate un écart<br />

<strong>de</strong> ±0.1°C-±0.6, la validation du modèle reste complexe. Il est nécessaire <strong>de</strong><br />

s’attacher à bien définir celle-ci le plus exhaustivement possible pour ne pas tomber<br />

dans l’erreur et ne pas hésiter à nuancer ses conclusions vis-à-vis <strong>de</strong>s hypothèses qui<br />

auront été posées [SER 97]. [THI 08] a ainsi réalisé une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> sensibilité <strong>de</strong>s<br />

paramètres afin <strong>de</strong> limiter toutes les erreurs possibles. Ainsi selon lui, pour un<br />

échangeur air-sol dont l’efficacité moyenne est élevée, la validation du modèle passe<br />

par une détermination correcte <strong>de</strong> la température du sol « non-perturbé ». [THI 08]<br />

récapitule l’ensemble <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> sensibilité réalisée.<br />

5.2. Sources potentielles <strong>de</strong> l’écart<br />

Les paramètres les plus influents sont ceux liés à l’échange thermique entre le<br />

sol et l’atmosphère (exposition du sol au vent, absorptivité <strong>de</strong> la surface du sol,<br />

données <strong>de</strong> rayonnement solaire) et ceux décrivant la nature du sol. Après analyse et<br />

comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques et expérimentaux réalisés dans le cadre<br />

d’Effi<strong>puits</strong>, la différence entre les <strong>de</strong>ux logiciels se situe au niveau du modèle <strong>de</strong> sol<br />

et au niveau du traitement du fichier météo par les logiciels <strong>de</strong> simulation.<br />

5.2.1. Modèles <strong>de</strong> sol<br />

Le flux géothermique dépend du site considéré [KUN 08]. Cependant, en raison<br />

<strong>de</strong> la faible profon<strong>de</strong>ur d'enfouissement d'un échangeur air-sol, l’effet du flux<br />

géothermique est faible <strong>de</strong>vant les autres contributions (quelques dixièmes <strong>de</strong> <strong>de</strong>gré<br />

au maximum). Finalement, après étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> sol, ce paramètre semble<br />

modifier le résultat d’une valeur plutôt faible. Dans notre cas, nous pouvons dire que<br />

l’effet géothermique engendre à 2 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur un écart d’environ 0,4°K sur le<br />

résultat final. Un autre paramètre entraîne donc cette différence. L’étu<strong>de</strong> menée nous<br />

a permis d’i<strong>de</strong>ntifier un phénomène liée à la prise en compte <strong>de</strong> la météo.<br />

5.2.2. Effets <strong>de</strong> la météo<br />

Le graphe montre que le choix <strong>de</strong> l’exposition au vent sur P+C déplace la courbe<br />

verticalement ce qui veut dire que l’on applique un « offset » au résultat final. Par<br />

rapport au choix d’exposition « normal » au départ, l’option vent « sévère » semble<br />

correspondre mieux ou du moins rapprocher la courbe <strong>de</strong> température <strong>de</strong> sortie du<br />

<strong>puits</strong> <strong>de</strong> P+C vers celle <strong>de</strong> DB (Figure 3).


XX e Rencontres Universitaires <strong>de</strong> Génie Civil. Chambéry, 6 au 8 juin 2012. 8<br />

Figure 3. Etu<strong>de</strong> comparative du choix d’exposition au vent dans P+C par rapport à<br />

DB<br />

Pour P+C, le vent est pris en compte selon trois critères. Nous avons aussi vérifié<br />

si lors <strong>de</strong> la conversion via Meteocalc une perte <strong>de</strong>s données vent était constatable<br />

ce qui pourrait expliquer ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> prise en compte du vent par P+C. Lors <strong>de</strong> la<br />

conversion automatique d’un fichier .epw (pour DB) en .try (pour P+C), la donnée<br />

vent ne paraît plus prise en compte correctement ce qui semble être une piste<br />

sérieuse pour expliquer cet écart.<br />

5.3. Perspectives pour les mesures in situ<br />

La comparaison au cas réel est une <strong>de</strong>s phases essentielles à réaliser puisqu’elle<br />

va permettre <strong>de</strong> voir l’adéquation <strong>de</strong> la modélisation avec la réalité du terrain. Cette<br />

phase est actuellement en cours <strong>de</strong> réalisation. Un travail va être mené pour effectuer<br />

la distinction entre le rayonnement solaire direct et le diffus (la station météo du<br />

Taillan Médoc ne permet que la mesure du rayonnement global) et affiner les<br />

résultats. Toutefois, en se basant sur les caractéristiques du site du Taillan Médoc et<br />

pour <strong>de</strong>s données météo simulées proches <strong>de</strong>s données expérimentales (température<br />

extérieure notamment, Figure 4), on constate une température réelle en sortie du<br />

<strong>puits</strong> qui oscille entre les <strong>de</strong>ux températures <strong>de</strong> sortie simulées sous P+C et DB<br />

(Figure 5). Pour ces écarts entre les données expérimentales et celles issues <strong>de</strong> la<br />

simulation, une autre explication d’origine météorologique peut être invoquée (en<br />

plus <strong>de</strong> la prise en compte du vent). En effet, la régénération (et le rafraîchissement)<br />

du sol lors d’averses n’est pas prise en compte par les modèles. Qui plus est ce type<br />

<strong>de</strong> sol en périphérie <strong>de</strong> la métropole bor<strong>de</strong>laise est très sensible à l’eau <strong>de</strong> pluie.


XX e Rencontres Universitaires <strong>de</strong> Génie Civil. Chambéry, 6 au 8 juin 2012. 9<br />

Figure 4. Comparaison <strong>de</strong> la température extérieure réelle et <strong>de</strong> celle issue du<br />

fichier <strong>de</strong> simulation (Poly = interpolation polynomiale)<br />

Figure 5. Comparaison <strong>de</strong> la température mesurée en sortie du <strong>puits</strong> avec celle<br />

issue <strong>de</strong>s logiciels <strong>de</strong> simulations en phase <strong>de</strong> conception (fichier météo <strong>de</strong><br />

simulation)<br />

6. Conclusion<br />

La synthèse bibliographique associée à l’analyse <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux logiciels P+C et DB<br />

permettent d’abor<strong>de</strong>r plus finement la phase modélisation/conception d’un projet<br />

incluant un <strong>puits</strong> canadien. L’impact <strong>de</strong>s données d’entrée a été clairement mis en<br />

évi<strong>de</strong>nce, et <strong>de</strong>s solutions pour limiter les offsets constatés sont en cours d’étu<strong>de</strong>.<br />

L’impact du flux géothermique apparaît négligeable. L’influence du vent doit<br />

clairement être considérée avec la plus gran<strong>de</strong> attention. La récupération <strong>de</strong>s<br />

mesures <strong>de</strong> rayonnements solaires direct et diffus va être prise en compte dans la<br />

suite du projet et permettra d’affiner ces résultats.<br />

Remerciements<br />

Les auteurs tiennent à remercier le Conseil Régional d’Aquitaine pour son soutien<br />

administratif et financier au projet Effi<strong>puits</strong>.


XX e Rencontres Universitaires <strong>de</strong> Génie Civil. Chambéry, 6 au 8 juin 2012. 10<br />

8. Bibliographie<br />

[ALA 05] AL AJMI F., LOVEDAY D.L., HANBY V.I., « The cooling potential of earth-air heat<br />

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heat exchanger for winter cooling », Energy and Buildings, (41), 2009, p. 1151-1154<br />

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