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OPTIMALANRS 146 (RECHERCHE PUBLIQUE)Quel bénéfice clinique du maraviroc* associé à unetrithérapie antirétrovira<strong>le</strong> classique chez des patientsinfectés par <strong>le</strong> VIH diagnostiqués à un stade tardif ?Essai européen, de phase III, multicentrique, randomisé, versus placebo, endoub<strong>le</strong>-aveug<strong>le</strong>, comparant 2 stratégies de traitement : optimisation del'immuno-stimulation avec <strong>le</strong> maraviroc, versus placebo, combiné avec unemultithérapie antirétrovira<strong>le</strong> chez des personnes vivant avec <strong>le</strong> VIH,diagnostiquées tardivement par un événement classant sida et/ou avec untaux de CD4 inférieur à 200 cellu<strong>le</strong>s/mm3.Qui peut participer à cette étude ?Une centaine de personnes en France*, porteuses du VIH 1, avec un taux de CD4inférieur à 200/mm3 et/ou une infection classant sida, sans prise préalab<strong>le</strong> de touttraitement antirétroviral.Quel est l'objectif de l'étude ?L’objectif principal est de démontrer <strong>le</strong> bénéfice clinique (surtout au niveau del’immunité) du maraviroc (Celsentri®) associé à une trithérapie antirétrovira<strong>le</strong>classique chez des personnes vivant avec <strong>le</strong> VIH diagnostiquées à un stade tardif.Il s’agira aussi de comparer <strong>le</strong> bras maraviroc au bras placebo, de déterminerl’impact du tropisme CCR5, de réaliser des évaluations : immunologique,virologique, pharmacologique.Quels sont <strong>le</strong>s critères d’évaluation ?Le critère principal est la réduction de l’apparition d’un nouvel événement clinique*.Tout nouvel événement clinique sera éga<strong>le</strong>ment évalué, ainsi que <strong>le</strong>s critèresimmunologiques, virologiques, pharmaco-cinétiques, la tolérance, et l’impactsocio-économique.Comment se dérou<strong>le</strong> l'étude ?Les inclusions se dérou<strong>le</strong>nt sur 2 ans, mais <strong>le</strong> suivi de chaque participantE est de72 semaines.Les participantEs seront répartiEs en deux groupes :- groupe I : traitement antirétroviral optimisé selon <strong>le</strong>s recommandations des guidesactuels avec du maraviroc (Celsentri®) à la dose de 150 mg, deux fois par jour pour<strong>le</strong>s personnes recevant une combinaison comprenant un inhibiteur de protéaseboosté (sauf fosamprenavir), ou 300 mg, deux fois par jour pour <strong>le</strong>s personnesrecevant une combinaison comprenant du fosamprenavir boosté, ou 600 mg deuxfois par jour pour <strong>le</strong>s personnes recevant une combinaison basée sur l’efavirenz.- groupe II : traitement antirétroviral optimisé selon <strong>le</strong>s recommandations actuel<strong>le</strong>savec du placebo deux fois par jour. Le nombre de comprimés sera adapté selon <strong>le</strong>traitement antirétroviral.Qui contacter pour rentrer dans cette étude ?Investigateur coordonnateur :Pr Yves Lévy, Hôpital Henri Mondor, Créteil : 01 49 81 24 55* maraviroc :antagoniste du CCR5* l’essai se dérou<strong>le</strong> danstrois pays et attend plus de400 participantEs :102 pour la France,102 pour l’Italie,204 pour l’Espagne* événement classant sidaselon la classification CDC(Centers for Disease Control)de 1993 ; événement non-Bou C ; événement sérieuxnon-lié au VIH (infarctusdu myocarde, accidentvasculaire cérébral,revascularisation coronaire,maladie réna<strong>le</strong> chronique enphase termina<strong>le</strong>, insuffisancehépato-cellulaire, cancersnon-classant sida sauf cancersépithéliaux cutanés, IRIS(syndrome inflammatoire dereconstitution immune) ;décés (lié ou non au sida).essais cliniquesnotre avisL’immunité est au cœur de l’infection par <strong>le</strong> VIH : attaquée par <strong>le</strong> virus,el<strong>le</strong> disparaît et devient inefficace. L’utilisation du maraviroc pourraitpermettre de renforcer l’immunité en la stimulant.Protoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 3


EVARISTCHARGE VIRALE DANS LE SPERME ?ANRS EP 49 (RECHERCHE PUBLIQUE)Essai d’évaluation du risque résiduel de transmissiondu VIH chez des hommes ayant des relations sexuel<strong>le</strong>savec des hommes (HSH), traités ayant une chargevira<strong>le</strong> plasmatique indétectab<strong>le</strong>.* c'est-à-dire une ou plusieursmasturbations à l’hôpital* autres infections sexuel<strong>le</strong>menttransmissib<strong>le</strong>s et observanceaux traitements* prévention positive,en particulier <strong>le</strong>s lieuxfréquentés, <strong>le</strong>s sty<strong>le</strong>s de viesexuels et <strong>le</strong>s profils de risqueQui peut participer à cette étude ?Cet essai s’adresse à 150 hommes, ayant des relations sexuel<strong>le</strong>s avec deshommes, vivant avec <strong>le</strong> VIH-1, prenant <strong>le</strong> même traitement antirétroviral depuis aumoins 3 mois, avec une charge vira<strong>le</strong> plasmatique sanguine inférieure à50 copies/mL depuis au moins 6 mois, acceptant <strong>le</strong>s contraintes* imposées par l’étude.Quel est l'objectif de l'étude ?L’objectif principal est d’estimer la fréquence de virus décelab<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> spermechez des HSH, traités par un traitement antirétroviral stab<strong>le</strong> depuis au moins troismois et ayant une charge vira<strong>le</strong> plasmatique indétectab<strong>le</strong> (inférieure à 50 copies/mL)depuis au moins six mois. Il s’agit aussi de mesurer l’influence de l’exposition auxrisques et des facteurs médicaux* sur la discordance entre <strong>le</strong>s charges vira<strong>le</strong>splasmatique et spermatique ; de donner la préva<strong>le</strong>nce de certaines infectionsdétectées par la spermoculture ; de décrire <strong>le</strong>s profils des HSH séropositifs ayantdu virus dans <strong>le</strong> sperme qui représentent la cib<strong>le</strong> de choix pour <strong>le</strong>s actions deprévention secondaire*.Quels sont <strong>le</strong>s critères d’évaluation ?Le critère principal sera la proportion d’hommes pouvant avoir du virus détectab<strong>le</strong>dans <strong>le</strong> sperme parmi des HSH traités par antirétroviraux, tandis que <strong>le</strong>ur chargevira<strong>le</strong> plasmatique est indétectab<strong>le</strong> depuis au moins six mois.Comment se dérou<strong>le</strong> l'étude ?Cette recherche se dérou<strong>le</strong> dans 6 centres situés à <strong>Paris</strong> et proche banlieue, defaçon à garantir la faisabilité et la diversité des sujets à inclure. Les personnesseront recrutées à partir des fi<strong>le</strong>s actives de l’Hôtel Dieu, de l’hôpital Bichat, del’hôpital Bicêtre, de l’hôpital Foch, de l’hôpital Saint-Louis et de l’hôpitalLariboisière. La participation de chaque personne est de un mois. Les inclusions sepoursuivent jusqu’en mai 2012.Qui contacter pour rentrer dans cette étude ?Investigateur/coordonnateur :Jade GHOSN, Hôpital Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre : 01 45 21 27 83notre avisLa question de la charge vira<strong>le</strong> spermatique a été assez peu étudiée ;el<strong>le</strong> est pourtant fondamenta<strong>le</strong> pour des questions de prévention. El<strong>le</strong>est souvent peu étudiée pour des raisons de faisabilité (il est plussimp<strong>le</strong> de pré<strong>le</strong>ver du sang que du sperme). Les résultats de l’étudeapporteront peut-être un autre éclairage concernant <strong>le</strong>s publicationsde l’équipe du Pr Hirschel* . Cette étude a donc toute son importancepour apporter des réponses en matière de prévention en faisantavancer <strong>le</strong>s questions « être moins contaminant » ou « ne plus êtrecontaminant » (voir aussi l’artic<strong>le</strong> sur l’essai HPTN 052 en p. 18).* avis suisse affirmant que dans<strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s séro-différents,si la personne séropositive soustraitement est observante, avecune charge vira<strong>le</strong> indétectab<strong>le</strong>depuis plus de 6 mois, et enl'absence d'infection sexuel<strong>le</strong>menttransmissib<strong>le</strong>, <strong>le</strong> risque decontamination au sein du coup<strong>le</strong>serait très réduit.Protoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 4


ROCNRALANRS 157 (RECHERCHE PUBLIQUE)Etude pilote de phase II évaluant l’efficacité d’unebithérapie de raltégravir / maraviroc chez des personnessous traitement antirétroviral suppressif et présentantune lipohypertrophie.* lipohypertrophie :obésité tronculaire avec graissepériviscéra<strong>le</strong>, hypertrophiemammaire, masse graisseuseau niveau de la nuque(bosse de bison).* par Dexa scan* échec virologique :défini par 2 va<strong>le</strong>urs successives decharge vira<strong>le</strong> plasmatiquesupérieure à 50 copies/mLmesurées dans un interval<strong>le</strong> de 2 à4 semaines au maximum au coursdes 24 premiers mois.Qui peut participer à cette étude ?90 personnes vivant avec <strong>le</strong> VIH-1 de type B ou CRF02, sous traitementantirétroviral depuis 5 ans, stab<strong>le</strong> depuis au moins 6 mois, n’ayant jamais pris deraltégravir (Isentress®) ni de maraviroc (Celsentri®), avec une charge vira<strong>le</strong>plasmatique indétectab<strong>le</strong>, avec un virus de tropisme R5 et souffrant delipohypertrophie*.Quel est l'objectif de l'étude ?L’objectif principal est d’évaluer la capacité à maintenir l’indétectabilité de la chargevira<strong>le</strong> plasmatique en dessous de 50 copies à 24 semaines d’un traitement sansanalogue nucléosidique et sans inhibiteur de protéase associant <strong>le</strong> raltégravir et <strong>le</strong>maraviroc, chez des personnes en succès virologique présentant unelipohypertrophie. Les objectifs secondaires portent sur l’évolution de la charge vira<strong>le</strong>plasmatique, <strong>le</strong> profil de résistance et tropisme viral en cas d’échec virologique,la restauration immunitaire, la concentration plasmatique du raltégravir et dumaraviroc, la tolérance clinique et biologique, l’impact métabolique glucidolipidique,l’évolution de la densité minéra<strong>le</strong> osseuse*, l’évolution des marqueursd’inflammation, l’évaluation de l’observance et de la qualité de vie.Quels sont <strong>le</strong>s critères d’évaluation ?Il s’agit principa<strong>le</strong>ment d’évaluer la survenue d’un échec virologique*. Seront entreautres éga<strong>le</strong>ment évalués : la proportion de participantEs ayant une charge vira<strong>le</strong>inférieure à 50 copies/mL, <strong>le</strong>s profils de résistance génotypique, l’évolution deslymphocytes CD4 et CD8, la concentration plasmatique du raltégravir et dumaraviroc, l’évolution du bilan métabolique et des mesures anthropométriques, <strong>le</strong>nombre et la sévérité des effets indésirab<strong>le</strong>s et la qualité de vie.Comment se dérou<strong>le</strong> l'étude ?L’essai se dérou<strong>le</strong> dans 17 centres et dure 48 semaines pour chaque participantE.Le traitement proposé se compose en deux prises quotidiennes de l’associationraltégravir 400 mg + maraviroc 300 mg.Qui contacter pour rentrer dans cette étude ?Investigatrice/coordonnatrice :Pr Christine Katlama, Hôpital La Pitié Salpétrière, <strong>Paris</strong> : 01 42 16 01 42notre avisTrouver des parades pour éviter <strong>le</strong>s problèmes d’accumulation desgraisses est un des objectifs majeurs de la recherche dans <strong>le</strong> VIH. Cetessai, en allégeant <strong>le</strong> traitement antirétroviral, espère obtenir unebaisse de ces effets indésirab<strong>le</strong>s, peu explorés pour <strong>le</strong>s molécu<strong>le</strong>sutilisées dans cet essai.Protoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 6


LENAKAPANRS 154 (RECHERCHE PUBLIQUE)Essai thérapeutique de phase II, national, multicentrique,non comparatif, sans insu sur <strong>le</strong> traitement évaluantl’efficacité du lénalidomide* dans <strong>le</strong> traitement de lamaladie de Kaposi chez des personnes vivant avec <strong>le</strong> VIH.Qui peut participer à cette étude ?14 personnes* vivant avec <strong>le</strong> VIH, avec une charge vira<strong>le</strong> indétectab<strong>le</strong>, sousmultithérapie antirétrovira<strong>le</strong> depuis plus d’un an, souffrant d’une maladie de Kaposiconfirmée histologiquement, présentant au moins 4 localisations cutanées.La maladie de Kaposi doit être en progression, et <strong>le</strong>s personnes en échec ou enrechute après un traitement par chimiothérapie. L’arrêt total de la chimiothérapiedepuis 4 semaines avant l’entrée dans l’essai est nécessaire.Quel est l'objectif de l'étude ?L’objectif principal est d’évaluer l’efficacité du lénalidomide (Revlimid®) dans <strong>le</strong>traitement du sarcome de Kaposi en progression chez <strong>le</strong>s personnes vivant avec <strong>le</strong>VIH et traités par multithérapie antirétrovira<strong>le</strong>. Objectifs secondaires : estimer latolérance du lénalidomide chez ces personnes ; estimer <strong>le</strong> temps jusqu’à la réponsepuis la durée de la réponse au traitement ; évaluer l’efficacité à 48 semaines et selon<strong>le</strong>s critères ACTG* ; décrire l’évolution des marqueurs immunologiques et virologiques.* lénalidomide :ce médicament a une actionanti-néoplasique, anti-angiogène(qui bloque la formation denouveaux vaisseaux sanguins),et c’est un immuno-modulateur.* si une réponse objective estobservée, <strong>le</strong> nombre departicipantEs attenduEs atteindraun total de 25.* ACTG : Aids Clinical Trials GroupQuels sont <strong>le</strong>s critères d’évaluation ?Le principal critère d’évaluation est la proportion de réponses objectives (complèteset partiel<strong>le</strong>s) obtenues à 24 semaines. Seront éga<strong>le</strong>ment évaluées la proportion deréponses objectives à 48 semaines, la réponse clinique, la survenue d’événementindésirab<strong>le</strong> de grade 3 ou 4, <strong>le</strong> nombre et date d’observation des réponses au traitement,des rechutes, et des décès, l’évolution des marqueurs immunologiques et virologiques.Comment se dérou<strong>le</strong> l'étude ?L’essai se dérou<strong>le</strong> dans 23 centres. Les inclusions débutent en octobre 2011 pour72 semaines. Le suivi des personnes se fera jusqu’à ce que <strong>le</strong>LA dernierEparticipantE ait eu 48 semaines de suivi.Les participantEs recevront <strong>le</strong> traitement par cyc<strong>le</strong> de 28 jours (21 jours delénalidomide et 7 jours d’arrêt). Il s’agit de 25 mg de lénalidomide (Revlimid®) enprise quotidienne + une dose de 70 à 100 mg d’aspirine à visée anti-thrombotique.La durée de traitement initia<strong>le</strong> est de 24 semaines ; puis <strong>le</strong> traitement sera :- prolongé de 12 semaines si rémission complète ;- prolongé de 24 semaines si rémission partiel<strong>le</strong> ou stabilité ;- arrêté si progression.Qui contacter pour rentrer dans cette étude ?Investigatrice coordonnatrice :Dr Valérie Martinez, Hôpital Antoine Béclère, Clamart : 01 45 37 41 51notre avisLa maladie de Kaposi quand el<strong>le</strong> récidive peut s’avérer plus sérieuse.Les critères qui définissent la participation à cette étude décrivent unesituation d’échec. Le lénalidomide est actuel<strong>le</strong>ment en coursd’investigation pour son action contre <strong>le</strong>s lymphomes non-hodgkiniens.Ce médicament serait capab<strong>le</strong> de modifier ou de régu<strong>le</strong>r <strong>le</strong>fonctionnement du système immunitaire en détruisant certains typesde cellu<strong>le</strong>s tumora<strong>le</strong>s ou en <strong>le</strong>s empêchant de proliférer. Cet essai visedonc à évaluer l’action du lénalidomide dans la maladie de Kaposi.Protoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 7


et toujours* inter-ACTIV :voir Protoco<strong>le</strong>s 56de mai 2009actupparis.org/artic<strong>le</strong>3725inter-ACTIVSEVRAGE TABAGIQUEANRS 144 (RECHERCHE PUBLIQUE)inter-ACTIV recrute toujours. Retour sur un essaiqui s'intéresse enfin à la question du tabagismeet de l'arrêt du tabac - avec ou sans Champix -des personnes vivant avec <strong>le</strong> VIH.Quand on connaît <strong>le</strong>s conséquences du tabac sur la santé et qu’on sait quela proportion de personnes séropositives fumeuses est plus importante que dansla population généra<strong>le</strong>, cette recherche nous semb<strong>le</strong> primordia<strong>le</strong>.Il s'agit d'un essai randomisé en doub<strong>le</strong> insu, de l’efficacité et de la tolérance dutartrate de varénicline (Champix®) versus placebo dans l’aide à l’arrêt dela consommation de tabac chez <strong>le</strong>s personnes vivant avec <strong>le</strong> VIH.L'essai s'adresse à 254 personnes vivant avec <strong>le</strong> VIH-1, fumeuses et consommantau moins 10 cigarettes par jour depuis 1 an minimum, motivées pour arrêterde fumer, régulièrement suivies en consultation dans l’un des 29 serviceshospitaliers participant.L’objectif de l’étude est d'évaluer l’efficacité du tartrate de varénicline(Champix®) dans une aide au sevrage tabagique chez <strong>le</strong>s personnes vivantavec <strong>le</strong> VIH. Il s’agit d’évaluer la tolérance, en particulier neuropsychique, dutartrate de varénicline, ainsi que l’efficacité et la tolérance de deux phases de12 semaines de traitement par rapport à une seu<strong>le</strong> phase de traitement. Il s’agiraéga<strong>le</strong>ment de déterminer <strong>le</strong>s facteurs associés à la motivation pour arrêter de fumeret ceux associés à la réussite du sevrage tabagique.Cet essai se dérou<strong>le</strong> en deux groupes parallè<strong>le</strong>s. Chaque participantE est incluspour 48 semaines, et réparti dans un des deux groupes :- groupe n°1 : tartrate de varénicline, pendant 12 semaines.- groupe n°2 : placebo de tartrate de varénicline pendant 12 semaines.Le schéma posologique est identique dans <strong>le</strong>s 2 groupes :- J1 à J3, 1 comprimé par jour ;- J4 à J7, 2 comprimés par jour ;- J8 à fin du traitement, 2 comprimés X 2 par jour.Les comprimés de varénicline sont dosés à 0,5 mg.A la 24ème semaine de suivi, <strong>le</strong>s participantEs en échec de sevrage tabagique,toujours motivéEs pour arrêter de fumer et n’ayant pas présenté d’effet indésirab<strong>le</strong>grave, bénéficieront, quel que soit <strong>le</strong> groupe, d’une deuxième phase de traitementde 12 semaines par tartrate de varénicline, de la 25ème à la 37ème semaine.Il sera comparé avant (à l’inclusion) et après <strong>le</strong> sevrage tabagique (à 48 semaines)la capacité respiratoire, <strong>le</strong> risque cardiovasculaire global, <strong>le</strong>s symptomes perçus,la qualité de vie.Pour rentrer dans cet essaicontacter <strong>le</strong> coordinateur de recherche clinique, Dr Patrick Merciéà l'Hôpital Saint-André, au CHU de Bordeaux : 05 56 79 58 28.Protoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 8


actu des traitementsAMM américaine pour Comp<strong>le</strong>ra®L'agence du médicament américaine a accordé une autorisation de mise sur <strong>le</strong>marché pour Comp<strong>le</strong>ra® pour <strong>le</strong>s personnes naïves de traitement.Ce nouveau médicament se compose d'emtricitabine + ténofovir (Truvada®) et derilpivirine (Edurant®). Il sera prescrit en une prise par jour au moment des repas.L'agence européenne du médicament devrait se prononcer quant à el<strong>le</strong> d'ici la finde l'année. C'est la seconde mutithérapie en une prise que commercialise <strong>le</strong>laboratoire Gi<strong>le</strong>ad (la première étant Atripla®).* AMM :Autorisation de Mise sur <strong>le</strong> Marchéà propos de la rilpivirineet des essais ayant aboutià sa mise sur <strong>le</strong> marché,voir l’artic<strong>le</strong> pages suivantes.AMM pour Edurant® (rilpivirine)Anciennement connu sous <strong>le</strong> sig<strong>le</strong> TMC 278, la rilpivirine a dorénavant un nomcommercial : Edurant®. Cet analogue non nucléosidique de la transcriptase inversevient de recevoir son AMM européenne pour des patients nouvel<strong>le</strong>ment infectéset naïfs de traitement. Il sera dosé à 25 mg, en une prise unique quotidienne.Viramune® en une prise par jourL'agence européenne du médicament vient d'autoriser la prise de Viramune®(névirapine) en une prise unique quotidienne. Jusqu'à présent Viramune® étaitprescrit en deux prises par jour associé à une multithérapie. Le dosage a donc étémultiplié par deux, mais <strong>le</strong>s essais semb<strong>le</strong>nt montrer que <strong>le</strong>s effets indésirab<strong>le</strong>sn'augmentent pas pour autant. Autorisé à être commercialisé en 1998, Viramune®est un analogue non nucléosidique de la transcriptase inverse.AMM pour Victrelis® (bocéprévir)Deux mois après <strong>le</strong>s États-Unis, l'Europe a donné son accord de mise sur <strong>le</strong> marchédu Victrelis* (bocéprévir) pour <strong>le</strong> traitement de l'hépatite C. Ce premier inhibiteurde protéase du VHC devra être pris en association avec <strong>le</strong> peginterféron alphaet la ribavirine, pour des personnes ayant une maladie hépatique compensée,naïves ou en échec après un premier traitement.AMM pour Incivo® (télaprevir)Incivo® est préconisé pour <strong>le</strong>s personnes atteintes d'une hépatite C chroniquede génotype 1 (majoritaire en Europe) avec une cirrhose compensée, en associationdu peginterféron alpha et de la ribavirine (Pégasys® ou Viraféron-peg®) et en échecde traitement de cette bithérapie. Incivo® vient de recevoir son AMM européenne,quelques mois après <strong>le</strong>s États-Unis.* ATU : autorisationtemporaire d’utilisatioin.Extension de l’indication de l’ATU*de cohorte d’Incivo® (télaprévir)aux co-infectés VIH-VHCDepuis janvier 2011, Incivo® (télaprevir) a été mis à disposition dans <strong>le</strong> cadre d’uneATU de cohorte pour <strong>le</strong> traitement des personnes atteintes d'une hépatite Cchronique de génotype 1 avec cirrhose compensée, en association avec <strong>le</strong>peginterféron alpha et la ribavirine et en échec de traitement de cette bithérapie.En mai dernier, la Commission d’AMM a décidé d’étendre <strong>le</strong> cadre de l’ATU decohorte d’une autre antiprotéase anti VHC, <strong>le</strong> bocéprevir (Victrelis®), aux personnescirrhotiques et co-infectées par <strong>le</strong> VIH et <strong>le</strong> VHC, pour <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s la situation debesoin était importante. En juil<strong>le</strong>t, l'extension de l’ATU de cohorte d’Incivo® a suivi<strong>le</strong>s mêmes paramètres : autorisé aux personnes cirrhotiques co-infectés par <strong>le</strong> VIHet <strong>le</strong> VHC sous réserve de l’association à certains traitements anti VIH précis, tenantcompte des interactions médicamenteuses.Protoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 9


nouvel<strong>le</strong> molécu<strong>le</strong>* Phase I :tolérance, toxicité,Phase II :efficacité,pharmacologie,Phase III :comparaison (avecplacebo outraitement deréférence),Phase IV :effets indésira<strong>le</strong>s,plus rares ou tardifs.* AMM : Autorisationde Mise sur <strong>le</strong> Marché.* tératogène : on ditd’une substance qu’el<strong>le</strong>est tératogène quandel<strong>le</strong> est susceptib<strong>le</strong>d’être à l’origined’anomalies au coursdu développement del’embryon ou du fœtus.RILPIVIRINEnouvel inhibiteur non nucléosidiquede la transcriptase inverseessais THRIVE et ECHOUne nouvel<strong>le</strong> molécu<strong>le</strong> (Edurant®) et un nouveau « 3-en-1 »(Comp<strong>le</strong>ra®) sont sur <strong>le</strong> point d’être mis sur <strong>le</strong> marché (voir actu destraitements). Retour sur <strong>le</strong>s deux essais cliniques de phase III* quiont évalué ce nouvel inhibiteur non nucléosidique de latranscriptase inverse (INNTI), la rilpivirine (Edurant®). Les deuxessais ont montré que l’effet de cette molécu<strong>le</strong> sur la charge vira<strong>le</strong>chez des personnes naïves de traitement n’était pas inférieur à celuide l’efavirenz (Sustiva®), un autre INNTI couramment employé.Quoique présentant un profil de résistance moins favorab<strong>le</strong> quel’efavirenz, <strong>le</strong> traitement à base de rilpivirine était mieux toléré etprésentait un profil de sûreté d’emploi plus favorab<strong>le</strong>.La classe des INNTILa rilpivirine (TMC278 ou Edurant®,présente aussi dans <strong>le</strong> comprimé trois en unComp<strong>le</strong>ra®, voir conclusion) appartient à laclasse des antirétroviraux inhibiteurs de latranscriptase inverse de type nonnucléosidique (INNTI). El<strong>le</strong> vient de recevoirl’AMM* européenne. El<strong>le</strong> avait été approuvéepar <strong>le</strong>s autorités américaines (Food and DrugAdministration ou FDA) en mai 2011, suiteaux résultats favorab<strong>le</strong>s des deux essaisTHRIVE et ECHO dont <strong>le</strong> Lancet a publié <strong>le</strong>détail dans <strong>le</strong> numéro du 16 juil<strong>le</strong>t 2011.Les molécu<strong>le</strong>s INNTI de première générationincluent la névirapine (NVP ou Viramune®)approuvée par la FDA en 1996 et autoriséesur <strong>le</strong> marché français en 1998, la delavirdine(Rescriptor®) approuvée par la FDA en 1997,mais pas en France, et qui s’est avérée enfait moins efficace que son successeur,l’efavirenz (EFV ou Sustiva®) approuvé par laFDA en 1998 et mis sur <strong>le</strong> marché français en1999. Une molécu<strong>le</strong> de seconde génération,l’étravirine (TMC125 ou Inte<strong>le</strong>nce®) a étéapprouvée en 2007 par la FDA et en 2008 enFrance. El<strong>le</strong> est indiquée pour <strong>le</strong>s personnesen échappement thérapeutique et ayant desrésistances aux autres INNTI.Pourquoi une nouvel<strong>le</strong> molécu<strong>le</strong>dans la classe des INNTI ?Pour <strong>le</strong> premier traitement antirétroviral, <strong>le</strong>srecommandations françaises du grouped’experts pour la prise en charge médica<strong>le</strong>des personnes infectées par <strong>le</strong> VIH indiquentde recourir préférentiel<strong>le</strong>ment à unetrithérapie comportant deux inhibiteursnucléosidiques de la transcriptase inverse(INTI, mais il est aussi possib<strong>le</strong> de prendre uninhibiteur nucléotidique). Quand <strong>le</strong> choix seporte sur l’utilisation d’un INNTI, <strong>le</strong>s expertsrecommandent l’efavirenz – <strong>le</strong>s deux INTIrecommandés sont alors <strong>le</strong> tenofovir (TDF ouViread®) et l’emtricitabine (FTC ouEmtriva®), disponib<strong>le</strong>s sous forme combinéedans Truvada® – <strong>le</strong>s trois inhibiteurs de latranscriptase inverse sont aussi disponib<strong>le</strong>sen combinaison dans Atripla®.Si l’efavirenz est l’INNTI de choix encombinaison avec deux INTI et s’il estrelativement bien toléré, il présentenéanmoins des effets secondaires de typecutané pouvant être sévères (rash). Sa prisepeut s’accompagner aussi de sensationsd’ébriété, de vertiges, de cauchemars etd’hallucinations qui peuvent être transitoires.En plus de ses effets neurologiques etpsychiques, il peut augmenter <strong>le</strong>sconcentrations des triglycérides et ducho<strong>le</strong>stérol de type LDL. Il est aussitératogène* et, à ce titre, contre-indiquépendant la grossesse. Enfin, côté profil derésistance vira<strong>le</strong>, si la prise d’efavirenzs’accompagne de l’apparition de virusrésistants à cette molécu<strong>le</strong>, la résistancesera aussi effective pour <strong>le</strong>s deux autresmolécu<strong>le</strong>s de première génération, lanévirapine et la delavirdine.Rappelons que, comme pour toutmédicament, c’est l’équilibre entre <strong>le</strong>srisques (effets indésirab<strong>le</strong>s) et <strong>le</strong> bénéfice(ici baisse de la charge vira<strong>le</strong>) quidétermine s’il y a lieu de continuer <strong>le</strong>traitement. Cela étant, il y a donc tout demême un intérêt pour identifier desProtoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 10


Tolérance et sécurité d’emploi de larilpivirine dans <strong>le</strong>s essais THRIVE et ECHODans l’essai THRIVE, <strong>le</strong> nombre de personnes qui ont arrêté <strong>le</strong>traitement proposé était plus faib<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> groupe avec rilpivirine quedans celui avec efavirenz, qu’il s’agisse d’arrêts suite à des effetssecondaires ou pour d’autres raisons (protoco<strong>le</strong> non suivi, retrait deconsentement, etc.). 4% des participants (15 sur 340) dans <strong>le</strong> grouperecevant la rilpivirine et 7% (25 sur 338) dans <strong>le</strong> groupe avec efavirenzont stoppé <strong>le</strong> traitement initia<strong>le</strong>ment proposé suite à des événementsadverses, qu’ils s’agissent d’effets secondaires ou de décès – <strong>le</strong>sdécès sont rapportés comme indépendants des traitements (unebronchopneumonie dans <strong>le</strong> groupe rilpivirine, une toxoplasmosecérébra<strong>le</strong> avec dysenterie, un accident vasculaire cérébral et un arrêtrespiratoire dans <strong>le</strong> groupe efavirenz).* grade 1, anomalielégère (effet sansconséquence), gènelégère ou transitoire sanslimitation de l’activitéquotidienne habituel<strong>le</strong> ;grade 2 = anomaliemodérée, limitationpartiel<strong>le</strong> de l’activitéquotidienne habituel<strong>le</strong> ;une intervention médica<strong>le</strong>ou un traitementcorrecteur ne sont pasnécessaires pour <strong>le</strong> grade1 ou obligatoirementnécessaires pour <strong>le</strong> grade2 ;grade 3 = anomaliesévère avec limitation del’activité quotidiennehabituel<strong>le</strong> nécessitant uneintervention médica<strong>le</strong> etun traitement correcteur,hospitalisation possib<strong>le</strong> ;grade 4 = menace vita<strong>le</strong>(pouvant entraîner <strong>le</strong>décès), nécessitant uneintervention médica<strong>le</strong> ouun traitement correcteur,presque toujours enmilieu hospitalierLes observations de sécurité d’emploi sur 48semaines et au-delà pour l’essai THRIVEindiquent que <strong>le</strong>s effets indésirab<strong>le</strong>s sont engénéral légers à modérés (grades 1 et 2, surune échel<strong>le</strong> allant jusqu’à 4*). L’apparitiond’événements secondaires de grade 2 à 4possib<strong>le</strong>ment liés au traitement était moindredans <strong>le</strong> groupe avec rilpivirine que dans celuiavec efavirenz. En particulier, alors quel’apparition d’un rash (éruption cutanée) aconduit à l’arrêt du traitement proposé chezcinq des 30 personnes concernées prenant latrithérapie incluant l’efavirenz, aucun arrêt n’aété constaté sous rilpivirine pour cause derash (un seul rash répertorié). Le rashconcernait 3% des personnes sous traitementincluant la rilpivirine (grade 1 ou 2) et 13%avec efavirenz (99% de grade 1 ou 2, 1% degrade 3). Mises à part <strong>le</strong>s 5 personnes sousefavirenz dont <strong>le</strong> rash a conduit à cesser laprise, toutes <strong>le</strong>s autres l’ont vu régresser.Les anomalies de grade 3 ou 4 associées à undosage biologique donné à 48 semainesconcernaient en général moins de 3% deseffectifs de chaque groupe, à l’exception ducho<strong>le</strong>stérol LDL, é<strong>le</strong>vé chez 6% despersonnes du groupe efavirenz, contre 1%dans <strong>le</strong> groupe rilpivirine. Si l’augmentation du cho<strong>le</strong>stérol (total, HDLet LDL) et des triglycérides au cours de l’essai était moindre en cas deprise de rilpivirine par rapport à la prise d’efavirenz, l’évolution durapport du cho<strong>le</strong>stérol total au cho<strong>le</strong>stérol HDL ne différait pas entre <strong>le</strong>sdeux groupes.De même, pour l’essai ECHO, <strong>le</strong>s effets secondaires étaientgénéra<strong>le</strong>ment de grade 1 ou 2. Le nombre d’effets de grade 2 ou plusétait aussi plus important dans <strong>le</strong> groupe efavirenz. Qualitativement, ils’agissait principa<strong>le</strong>ment de vertiges, rêves anormaux et cauchemars,insomnies, nausées et de rash. Nous ne détail<strong>le</strong>rons pas <strong>le</strong>s chiffrescette fois, ni pour <strong>le</strong>s paramètres biologiques (cho<strong>le</strong>stérol, etc.), car <strong>le</strong>stendances sont globa<strong>le</strong>ment semblab<strong>le</strong>s à cel<strong>le</strong>s de l’essai THRIVE.Les événements dits graves touchaient à peu près la même proportiondans <strong>le</strong>s deux groupes (7 et 9%) – avec une mort constatée dans <strong>le</strong>groupe efavirenz due à un lymphome de Burkitt, sans lien avec <strong>le</strong>traitement, et aucune dans <strong>le</strong> groupe rilpivirine. Commeprécédemment, <strong>le</strong>s discontinuations de traitement étaient plusfréquentes avec efavirenz (8% contre 2% avec rilpivirine).Échecs virologiques dans <strong>le</strong>sessais THRIVE et ECHOL’analyse combinée des deux essais – tel<strong>le</strong>que rapportée à la conférence internationa<strong>le</strong>sur <strong>le</strong> sida (IAS) à Vienne en 2010 – faitapparaître un succès comparab<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>strithérapies utilisées à base de rilpivirine oud’efavirenz, soit 84,3% de succès avecrilpivirine et 82,3% avec efavirenz (détails paressai indiqués dans <strong>le</strong> premier encadré).Parmi <strong>le</strong>s personnes restantes (15,7% et17,7%, respectivement), on peut distinguertrois principaux groupes : cel<strong>le</strong>s qui ontarrêté <strong>le</strong> traitement à cause d’effetssecondaires ou de <strong>le</strong>ur décès (voir encadréci-contre), cel<strong>le</strong>s qui l’ont arrêté pourd’autres raisons (personnes perdues de vue,inéligib<strong>le</strong>s pour continuer <strong>le</strong> protoco<strong>le</strong> ouretirées du protoco<strong>le</strong> suite à la décision dessponsors des essais, protoco<strong>le</strong> non suivi,retrait de consentement) et cel<strong>le</strong>s qui sont enéchec virologique. Pour <strong>le</strong>s effets adverses,<strong>le</strong>s pourcentages sont de 2,2 et 7,2%, etpour <strong>le</strong>s autres raisons, de 4,5 et 5,7%(groupe rilpivirine et efavirenz,respectivement).Les échecs virologiques dans <strong>le</strong>s deuxessais correspondent donc à 9% dans <strong>le</strong>groupe rilpivirine et 4,8% dans <strong>le</strong> groupeefavirenz. L’analyse détaillée des chiffrespubliés permet aussi de calcu<strong>le</strong>r <strong>le</strong>spourcentages de personnes n’ayant jamaiseu de charge vira<strong>le</strong> indétectab<strong>le</strong>, soit 5,5%dans <strong>le</strong> groupe rilpivirine contre 2,6% dans <strong>le</strong>groupe efavirenz. Les autres (3,5% et 2,2%)ont présenté des rebonds de charge vira<strong>le</strong>,c’est-à-dire qu’après un contrô<strong>le</strong> de lacharge, cel<strong>le</strong>-ci est redevenue détectab<strong>le</strong>.Les investigateurs suggèrent un lien avecl’observance pour expliquer ces différences.L’autre élément à prendre en compte est lacharge vira<strong>le</strong> à la mise sous traitement.Comme indiqué dans <strong>le</strong> premier encadré,une charge vira<strong>le</strong> supérieure à 100 000copies par millilitre au départ coïncide avecde moins bons résultats d’une trithérapieinitiée avec rilpivirine par rapport à cel<strong>le</strong>contenant l’efavirenz.Résistances dans <strong>le</strong>s essaisTHRIVE et ECHOOn par<strong>le</strong> de résistance quand un traitementdevient inactif contre <strong>le</strong> virus. Cela fait suiteà l’adaptation de la population vira<strong>le</strong> à laprésence d’un médicament et repose sur lagrande variabilité du virus lors de samultiplication (apparition de mutations).Rappelons aussi qu’une contamination avecun virus déjà résistant est possib<strong>le</strong>. Un desproblèmes des résistances est ce que l’onnomme la résistance de classe : ainsi, pource qui nous intéresse, si un virus présenteune mutation qui <strong>le</strong> rend résistant à un INNTIdonné, il est possib<strong>le</strong> qu’il devienne résistantà d’autres antirétroviraux de cette mêmeclasse. En conséquence, <strong>le</strong>s optionsthérapeutiques s’amenuisent. Il était doncparticulièrement intéressant d’étudier <strong>le</strong>profil de résistance éventuel suite à unProtoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 12


traitement avec ce nouvel INNTI, la rilpivirine.Pour <strong>le</strong>s deux essais THRIVE et ECHO, aumoment de l’échec virologique, il y avaitgloba<strong>le</strong>ment plus de personnes dans <strong>le</strong>groupe rilpivirine qui développaient desrésistances aux INNTI que dans <strong>le</strong> groupeavec efavirenz. Le type de mutationsobservées dans la cib<strong>le</strong> vira<strong>le</strong>, la transcriptaseinverse, différait aussi entre <strong>le</strong>s deuxgroupes. Ces mutations apparaissant chezcertaines personnes pourraient donc laissermoins d’options thérapeutiques alternativesdans la classe des inhibiteurs detranscriptase inverse (INNTI, mais aussi INTI,inhibiteurs nucléosidiques de latranscriptase inverse) après la prise derilpivirine qu’avec cel<strong>le</strong> d’efavirenz (voirdétails dans l’encadré “profils de résistance”).Conclusions et perspectivesOn pourra s’étonner du fait que deux essaisquasiment identiques dans <strong>le</strong>ur esprit aientété menés indépendamment. Cela renforceassurément la confiance que l’on peut avoirdans <strong>le</strong>s résultats. En fait, cette stratégie demener deux essais de phase IIIindépendants permet de répondre auxexigences des autorités américaines (la FDA)pour – en cas de résultats favorab<strong>le</strong>s –accélérer <strong>le</strong> processus d’autorisation demise sur <strong>le</strong> marché (AMM). La FDA aeffectivement approuvée l’utilisation de larilpivirine chez <strong>le</strong>s personnes naïves detraitement <strong>le</strong> 20 mai 2011, avant même lapublication officiel<strong>le</strong> des résultats. Lesinvestigateurs annoncent aussi qu’ilspublieront des résultats complémentairesintégrant <strong>le</strong>s observations des deux essaiscombinés, ce qui permettra aussi de donnerplus de poids aux futures conclusions grâceà des effectifs plus importants pour desanalyses portant sur des sous-groupes departicipants définis selon certains critères(type de traitement de base par exemp<strong>le</strong>,laissé libre dans l’essai THRIVE).Par ail<strong>le</strong>urs, d’autres essais sont en coursavec la rilpivirine. L’essai PAINT de phase IIvise à évaluer la pharmacocinétique, lasécurité d’emploi, la tolérance et l’efficacitéanti-VIH1 chez des personnes ado<strong>le</strong>scentesnaïves de traitement. Toujours chez <strong>le</strong>spersonnes naïves de traitement, mais chez<strong>le</strong>s adultes cette fois, un essai de phase IIIévalue deux groupes, l’un prenant uncomprimé trois en un contenant efavirenz,emtricitabine et tenofovir (Atripla®) et l’autreprenant aussi un comprimé trois en un, maiscette fois avec la rilpivirine remplaçantl’efavirenz. Deux autres essais visent àdéterminer <strong>le</strong> bénéfice éventuel d’unchangement de traitement chez despersonnes déjà sous traitement efficace pourcontrô<strong>le</strong>r la charge vira<strong>le</strong> (toujours VIH-1).Profils de résistance dans <strong>le</strong>s essaisTHRIVE et ECHOUn commentaire accompagnant la publication des résultats des deuxessais dans <strong>le</strong> Lancet du 16 juil<strong>le</strong>t résume ce que <strong>le</strong>s investigateurs ontpublié pour chaque essai à propos des résistances croisées. Pour <strong>le</strong>spersonnes en échec thérapeutique dans <strong>le</strong>s essais THRIVE et ECHO,63% dans <strong>le</strong> groupe rilpivirine ont développé au moins une mutationassociée à la résistance aux INNTI. Il s’agit principa<strong>le</strong>ment de lamutation qui touche l’acide aminé 138 de la transcriptase inverseidentifiée comme E138K, mais d’autres positions dans la séquence del’enzyme peuvent aussi être affectées : K101E, H221Y, V189I, Y181Cou V90I (chaque nombre indique la position de l’acide aminé, l’élémentde base du chape<strong>le</strong>t constituant la séquence d’une protéine ; <strong>le</strong>s <strong>le</strong>ttresrenvoient aux noms des acides aminés eux-mêmes, la première <strong>le</strong>ttrecorrespondant à l’acide aminé dans la séquence origina<strong>le</strong> du virus et laseconde à l’acide aminé remplaçant dans la séquence mutée). Dans <strong>le</strong>groupe efavirenz, 54% des personnes en échec thérapeutique ontdéveloppé au moins une mutation associée à la résistance aux INNTI,principa<strong>le</strong>ment avec une mutation K103N, <strong>le</strong>s autres étant V106M,Y188C ou K101E.Les auteurs du commentaire notent que pour<strong>le</strong>s personnes en échec virologique sousrilpivirine qui avaient une résistance phénotypique*à la rilpivirine, 45%, 87% et 90% présentaientune résistance croisée à la névirapine, àl’efavirenz et à l’étravirine, respectivement.Cela exclut alors <strong>le</strong> recours à un autre INNTIpour ces personnes. Par contre, en cas derésistance à l’efavirenz, il y aurait toujours lapossibilité de recourir à l’étravirine et sansdoute à la rilpivirine, comme nouvel<strong>le</strong> optionthérapeutique – l’emploi du conditionnel estde rigueur, des études complémentaires étantnécessaires pour s’en assurer.Enfin, <strong>le</strong>s deux essais révè<strong>le</strong>nt qu’il y a une proportion plus é<strong>le</strong>vée sousrilpivirine que sous efavirenz de personnes en échec thérapeutique quidéveloppent des mutations conférant une résistance aux INTI : 68% contre32%. La principa<strong>le</strong> position affectée est la même dans <strong>le</strong>s deux groupes,mais l’acide aminé substituant diffère : M184I et M184V, respectivement.Les auteurs de ce commentaire déplorent qu’une analyse combinéedes résultats n’ait pas été publiée, vu l’importance des enjeux derésistance croisée.Dans <strong>le</strong> premier essai (États-Unis), il s’agit depasser d’une thérapie efficace à base ducomprimé contenant efavirenz, emtricitabineet tenofovir (Atripla®) à l’utilisation ducomprimé à dosage fixé contenantl’emtricitabine, la rilpivirine et <strong>le</strong> tenofovir.Pour <strong>le</strong> second essai de phase III(international, dont la France), <strong>le</strong> passages’effectue d’une thérapie efficace à based’un inhibiteur de protéase boosté au ritonavir(Norvir®) combiné à deux INTI à l’utilisationdu comprimé à dosage fixé contenantl’emtricitabine, la rilpivirine et <strong>le</strong> tenofovir.* on par<strong>le</strong> de test derésistance génotypiquequand on évalue <strong>le</strong>sséquences mutées et detest de résistancephénotypique quand onévalue la capacitéeffective du virus muté àêtre résistant à untraitement lors de laréalisation d’expériencesau laboratoire avec <strong>le</strong>virus isolé en dehors denotre organisme etconfronté au traitement.Ce dernier comprimé, né de la collaboration entre Gi<strong>le</strong>ad etTibotec, a obtenu son autorisation de mise sur <strong>le</strong> marché aumois d’août 2011 par la FDA. L’autorisation vaut pour <strong>le</strong>spersonnes naïves de traitement. Ce sera <strong>le</strong> second comprimétrois en un de Gi<strong>le</strong>ad. Le nom américain choisi est Comp<strong>le</strong>ra®,où la rilpivirine (Edurant®) en association avec Truvada®(emtricitabine/Emtriva® et tenofovir/Viread®) fait <strong>le</strong> pendant del’efavirenz (Sustiva®) associé avec Truvada® dans Atripla®.Côté européen, Edurant® vient d’obtenir l’AMM; cel<strong>le</strong> deComp<strong>le</strong>ra® devrait arriver d’ici la fin de l’année.Protoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 13


<strong>le</strong>s questions et outils statistiquesQuestions statistiquesCe qui précède peut être résumé par <strong>le</strong>s formulationsstatistiques suivantes – el<strong>le</strong>s sont parfois déroutantes, maisprocèdent d’une méthodologie stricte. Pour un essai desupériorité, la méthode statistique cherche à savoir dansquel<strong>le</strong> mesure on peut exclure la possibilité que <strong>le</strong> traitementexpérimental soit semblab<strong>le</strong> à l’effet du placebo. C’est lafameuse hypothèse nul<strong>le</strong> (pas de différence). Dans <strong>le</strong>langage statistique approprié, pour un essai de supériorité,la question devient : pouvons-nous rejeter l’hypothèse nul<strong>le</strong>? Pour un essai de non infériorité, la question se traduit entermes statistiques par : pouvons-nous exclure <strong>le</strong> fait que <strong>le</strong>traitement expérimental soit moins bon que <strong>le</strong> standard avecune marge donnée ? Pour répondre à ces questions, <strong>le</strong>sstatisticiens utilisent des outils spécifiques, dont l’interval<strong>le</strong>de confiance.Définition de l’interval<strong>le</strong> de confianceAu cours d’un essai clinique, on peut chercher à déterminer,pour reprendre l’exemp<strong>le</strong> ci-contre, <strong>le</strong> pourcentage depersonnes en fin d’essai contrôlant <strong>le</strong>ur charge vira<strong>le</strong> dansdeux groupes distincts. La différence entre <strong>le</strong>s deuxconstitue alors <strong>le</strong> paramètre à déterminer. Il peut aussi s’agirdu nombre de CD4 gagnés au cours de l’essai (voir desexemp<strong>le</strong>s concrets dans l’artic<strong>le</strong> de ce numéro sur larilpivirine, par exemp<strong>le</strong>). Dans tous <strong>le</strong>s cas, la va<strong>le</strong>ur trouvéeest dite expérimenta<strong>le</strong>, car el<strong>le</strong> repose sur un échantillon depersonnes et ne constitue pas la vraie va<strong>le</strong>ur du paramètrecorrespondant. Si l’on avait effectué un autre essai avec despersonnes différentes, d’autres va<strong>le</strong>urs auraient ététrouvées.Pour un essai donné, on détermine l’interval<strong>le</strong> de va<strong>le</strong>urs duparamètre étudié qui a 95% de chance de contenir la vraieva<strong>le</strong>ur de ce paramètre pour <strong>le</strong>s conditions évaluées. Cetinterval<strong>le</strong> est appelé l’interval<strong>le</strong> de confiance à 95%. C’est unmoyen pour <strong>le</strong>s investigateurs cliniques d’estimerl’incertitude qui existe sur la va<strong>le</strong>ur du paramètre trouvée.Concrètement, toute va<strong>le</strong>ur à l’intérieur de cet interval<strong>le</strong> n’estpas significativement différente, en terme statistique, de lava<strong>le</strong>ur observée, contrairement à cel<strong>le</strong>s en dehors.Utilisation de l’interval<strong>le</strong> de confianceMunis de l’interval<strong>le</strong> de confiance obtenu pour la va<strong>le</strong>urétudiée au cours de l’essai, nous allons voir comment <strong>le</strong>sinvestigateurs vont pouvoir conclure statistiquement entredes différences éventuel<strong>le</strong>s entre <strong>le</strong>s groupes comparés.Rappelons que la méthodologie statistique et donc <strong>le</strong> typed’essai envisagé sont choisis avant la réalisation de l’essai.Pour un essai clinique de supériorité, la va<strong>le</strong>ur zéro revêt uneimportance particulière, et plus encore <strong>le</strong>s écarts par rapportà cette va<strong>le</strong>ur. On va donc regarder si l’interval<strong>le</strong> deconfiance à 95% pour l’essai contient la va<strong>le</strong>ur zéro. Si cen’est pas <strong>le</strong> cas, il y a bien supériorité du traitementexpérimental par rapport au placebo (voir haut de la figure).A priori et sauf extraordinaire, suite aux essais préalab<strong>le</strong>ssuggérant une supériorité du traitement expérimental, on nes’attend pas à ce que l’interval<strong>le</strong> soit en dessous de 0% …Pour un essai clinique de non infériorité, c’est la margechoisie inférieure à zéro qui est l’élément pivot. Pour illustrercela (milieu de figure), <strong>le</strong> choix s’est porté sur une va<strong>le</strong>ur demoins 12% et ce choix initial est un peu arbitraire. En fait,c’est l’expérience antérieure qui permet de choisir au mieuxcette va<strong>le</strong>ur (voir la présentation en anglais à la CROI deDeborah Donnell, http://retroconference.org/2011/data/fi<strong>le</strong>s/webcast_2011.htm,pour une illustration de cette difficulté). La non inférioritésera démontrée seu<strong>le</strong>ment si l’interval<strong>le</strong> de confiance à 95%est au-dessus de la va<strong>le</strong>ur de la marge (voir milieu de figure).Il existe aussi des essais moins courants appelésd’équiva<strong>le</strong>nce. Dans ce cas, pour conclure à l’équiva<strong>le</strong>nce,l’interval<strong>le</strong> de confiance devra être compris entre deuxbornes centrées autour de zéro, toujours fixées au départ(par exemp<strong>le</strong>, ±12%, voir <strong>le</strong> bas de la figure).Utilisation de l’interval<strong>le</strong> de confiance pour conclure sur la différence observée entre <strong>le</strong> traitement expérimental et <strong>le</strong>comparateur. Pour un essai de supériorité, la question est de savoir si l’interval<strong>le</strong> de confiance à 95% contient la va<strong>le</strong>ur 0, pourun essai de non infériorité avec une marge fixée à -12%, la question est de savoir si l’interval<strong>le</strong> est au-dessus de cette va<strong>le</strong>ur etpour un essai d’équiva<strong>le</strong>nce, si l’interval<strong>le</strong> est compris entre -12 et +12%. Pour un essai d’équiva<strong>le</strong>nce, si l’interval<strong>le</strong> estentièrement au-delà de l’une ou l’autre de ces va<strong>le</strong>urs, cela peut être interprété comme une différence d’effet au niveau clinique.Il en est de même pour un essai de non infériorité quand l’interval<strong>le</strong> est entièrement en dessous de -12%. Par contre, si l’interval<strong>le</strong>est au-dessus de 0% à l’issue d’un essai de non infériorité, il est possib<strong>le</strong> de déclarer la supériorité du traitement expérimental.Protoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 15


interview* prénom d’emprunt.Voir éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>portrait de Justin“envie d’en être ?”dans <strong>Act</strong>ion 128(septembre 2011)actupparis.org/artic<strong>le</strong>4639* OPTIPRIM :voir Protoco<strong>le</strong>s 59de janvier 2010actupparis.org/artic<strong>le</strong>3889Justin & OPTIPRIMJustin* est militant à <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong>, séropositif depuis 2010.Il participe à l’essai Optiprim* qui évalue chez <strong>le</strong>s personnes enprimo-infection une stratégie “frapper tôt, frapper fort”.Quels sont <strong>le</strong>s objectifs de cet essai ?L’objectif est de réduire la charge vira<strong>le</strong> aumaximum, et <strong>le</strong> plus rapidement possib<strong>le</strong>.L’essai comporte deux bras : l’un enpentathérapie, l’autre en trithérapie. Je suisdans la branche trithérapie. Mon traitement,c’est prezista® norvir® (darunavir/ritonavir)truvada® (emtricitabine / ténofovir).As-tu eu l’impression que tu avais eusuffisamment d’explications et detemps lors de ce rendez-vous ?J’ai des connaissances en biologie. On a prisun moment pour qu’il me remette en tête <strong>le</strong>sbases. On m’a expliqué <strong>le</strong> protoco<strong>le</strong> en medisant qu’il y avait deux bras : trithérapie etpentathérapie. C’est un tirage au sort quidétermine dans quel bras on se retrouve. Entout, <strong>le</strong> rendez-vous a duré une demijournée,parce qu’il y a eu aussi desexamens, des prélèvements.Le résultat du tirage au sort trithérapieou pentathérapie, tu l’as su quand ?Lors du premier rendez-vous avec <strong>le</strong> médecinqui me suit désormais et qui s’occupe duprotoco<strong>le</strong> : environ une semaine après.Quel<strong>le</strong>s ont été <strong>le</strong>s conditions de tonentrée dans l’essai ?J’ai demandé à mon médecin traitant à faireun test de dépistage. J’en faisaisrégulièrement parce qu’il m’est arrivé deprendre des risques. Quand il a reçu <strong>le</strong>résultat, il me l’a annoncé puis il l’a transmisà l’hôpital Tenon à <strong>Paris</strong> qui est proche dechez moi. Il m’a dit d’y al<strong>le</strong>r, au service desmaladies infectieuses. Là, un médecin m’areçu et m’a expliqué en quoi consistaitl’essai et m’a proposé d’y participer.Combien de temps y a-t-il eu entre <strong>le</strong>rendez-vous avec ton médecin traitantet <strong>le</strong> moment où l’on t’a proposé departiciper à l’essai ?3 jours, je crois ; une semaine au maximum.Comment s’est passé ce premierrendez-vous à l’hôpital ?Quand j'ai appris ma séropositivité, j'ai eu unmoment où j'étais un peu sous <strong>le</strong> choc. Monmédecin, lors de l'annonce, m'a rassuré sur<strong>le</strong>s traitements et m'a conseillé de mettremon copain au courant, ce que j'ai fait, àpeine sorti de son cabinet. A l'hôpital, j'ai étéexaminé et <strong>le</strong> médecin chef m'a fait part duprotoco<strong>le</strong> de recherche. Je me suis dit quequitte à prendre un traitement, autant que cesoit dans <strong>le</strong> cadre d’un protoco<strong>le</strong> derecherche et que cela puisse servir. Quandon m’a proposé l’essai, j’ai accepté tout desuite et j’ai signé.T’a-t-on proposé une autre possibilitéde traitement que ceux du protoco<strong>le</strong> ?On m’a dit que de toute manière, je seraissous traitement, donc que si je voulais, jepouvais participer au protoco<strong>le</strong>.C’était une éventualité de commencerpar une pentathérapie : tu n’avais pasd’appréhension à l’idée de commencerpar un traitement qui peut semb<strong>le</strong>r trèslourd, avec 5 molécu<strong>le</strong>s ?Non, ça ne m’a pas vraiment soucié ; ce queje voulais c’était commencer un traitement.Je n’avais pas spécia<strong>le</strong>ment de connaissancedes traitements. Pendant <strong>le</strong>s premiers moisde ma participation au protoco<strong>le</strong>, je nevoulais pas en savoir plus, pas merenseigner. Je ne me posais pas dequestions, je ne voulais pas.Qu’est-ce qui te questionnait <strong>le</strong> plusalors, quand on t’a présenté l’essai, sice n’était pas <strong>le</strong> traitement ?C’était l’objectif de l’essai et comment çaallait s’organiser : quel<strong>le</strong> régularité de mesvisites à l’hôpital ? Quels examens ? Quelmédecin allait me suivre ? Je me suisconcentré sur l’aspect scientifique etpratique pour ne pas à avoir à penser à autrechose. C’était une façon de repousserl’angoisse de tout ce que peut vouloir direêtre séropo : <strong>le</strong> protoco<strong>le</strong> de l’essai medonnait un cadre et ça avait quelque chosede rassurant. Je repoussais l’implicationpersonnel<strong>le</strong> et pensais aux résultats quepourrait donner cet essai dans <strong>le</strong> cadre de larecherche, à l’intérêt col<strong>le</strong>ctif de l’essai plusqu’individuel. Avant cet essai, je ne savaispas en quoi consistait un essai clinique.C’était aussi une façon de repousser unface à face avec ta séropositivité ?Oui, je voulais me concentrer sur l’axerecherche et participation à la recherche - etmettre de côté <strong>le</strong> fait d’être séropo.Pendant l’entretien avec <strong>le</strong> médecin oùl’on t’a proposé l’essai, avez-vous prisun moment pour par<strong>le</strong>r de l’annonce deta séropositivité qu’on t’avait faitequelques jours auparavant ?On en a parlé. Le médecin m’a rassuré. Il m’adit que désormais il y avait des traitementsqui marchaient très bien, que <strong>le</strong>s personnesséropositives avaient une espérance de vied’environ six mois inférieure à cel<strong>le</strong> despersonnes séronégatives. Il m’a ensuite ditProtoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 16


que c’était une maladie que l’on pouvaitdésormais considérer comme assez proched’une maladie comme <strong>le</strong> diabète en un sens.Maintenant je me dis que comparer vih etdiabète, c’est pas un discours qui prend encompte la prévention… Le médecin voulaitavant tout calmer mes peurs.T’a-t-il proposé d’autres interlocuteursque lui pour par<strong>le</strong>r de l’annonce de taséropositivité ?Au niveau de l'hôpital on m'a proposé uneassistance psychologique. J’ai des a priorisur <strong>le</strong>s psychanalystes et je ne voulais pasque l’on me propose cela à ce moment-là,un moment de faib<strong>le</strong>sse, et je lui ai dit. Aprèstrois mois de traitement, j’ai rencontré lapsychiatre de l’hôpital qui me suit car j'avaisdes soucis du point de vue sexuel (pas ouplus trop d'envie et tout cela lié à moninfection VIH). Le fait qu’el<strong>le</strong> soit psychiatreme rassurait parce que ça voulait dire uneapproche scientifique et clinique ; je nevoulais pas d’unE psychanalyste. L'entretiena duré 20 minutes mais ça m’a fichu uneclaque de la voir, el<strong>le</strong> m’a réveillé et ça m’afait du bien. El<strong>le</strong> m’a fait comprendre que jem’étais complètement fermé sur desconnaissances sur <strong>le</strong> vih, el<strong>le</strong> m’a conseilléde me <strong>document</strong>er, au CRIPS ou à <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>,en consultant <strong>le</strong>s guides par exemp<strong>le</strong>.Quel<strong>le</strong> est la fréquence de tes visites àl’hôpital ? Comment se passent <strong>le</strong>srendez-vous ?Ca fait environ un an que je suis dans l’essai.Au début, <strong>le</strong>s visites étaient tous <strong>le</strong>s mois(pendant 3 mois), puis cela est passé à unrythme de tous <strong>le</strong>s trois mois. Les premiersmois, je remplissais un questionnaire quipermettait d’exprimer mon ressenti de maparticipation à l’essai. Je n’ai pas eul’impression d’avoir eu beaucoup d’effetssecondaires mais je me sens fatigué.Les rendez-vous sont sur un même modè<strong>le</strong> :discussion avec <strong>le</strong> médecin, analyse de mesrésultats, et parfois un questionnaire àremplir. Je fais <strong>le</strong>s prélèvements unesemaine avant <strong>le</strong> rendez-vous. Ça me prendune heure environ.Qu’est-ce qui te paraît <strong>le</strong> pluscontraignant dans l’essai ?Les premiers mois ont été un choc. Lesprélèvements, c’est pas un tube, c’estvraiment conséquent : 6, 9, 12 tubes de sangpré<strong>le</strong>vés. Je m’y suis habitué, mais au débutça fait un peu peur.On m’a aussi proposé une sous-étude del’essai qui m’a vraiment paru contraignante :analyse de concentration de virus dans <strong>le</strong>sperme. Cette étude-là, je l’ai refusée.Pour ce qui est de mes relations avec <strong>le</strong>personnel soignant, <strong>le</strong> médecin, je suis bienencadré et ça se passe bien.Et concernant ta misesous traitement ?Ce que j’avaiscomplètement oubliépendant un temps,c’est que l’objectif del’essai, après avoir prisun traitement fort ettôt, au bout de troisans, tu n’as plus besoin de prendre detraitement.Le médecin te l’a expliqué ?Je ne m’en souviens pas. Je m’en suis renducompte il y a 6 mois en parlant avec uneinfirmière qui m’a dit au moment d’unprélèvement : « vous en avez pour 3 ans*,après c’est fini, c’est ça qui est bien avecOptiprim ». C’est là que j’ai réalisé la duréede l’essai et mise sous traitement. J’avaisoublié. Pour moi l’objectif était de passer à lamise sous traitement, à cette étape, ça a ététrès vite et j’ai oublié pour un temps certainsaspects de l’essai.Revenons au traitement, au quotidiencomment ça se passe ?Il y a eu, à un moment, un changement dansmes cachets, quand je suis passé del’ancienne formu<strong>le</strong> de Norvir® à la formu<strong>le</strong>sèche. C’est plus pratique évidemment àconserver. Il y a une prise par jour. Ce qui estvraiment diffici<strong>le</strong> au début c’est la tail<strong>le</strong> descachets, j’ai eu du mal à m’y habituer.Annonce de ta séropositivité, protoco<strong>le</strong>d’essai proposé et signé au premier rendezvousà l’hôpital quelques jours après…Aurais-tu aimé avoir plus de temps pourréfléchir à ta participation à l’essai ?Je voulais passer à l’étape traitement, je n’aipas forcément été attentif à tout ce que l’onm’a dit lors du premier rendez-vous carencore un peu sous <strong>le</strong> choc de l’annonce dema séropositivité. Ce que je savais c’est queje voulais participer à la recherche.Pendant 3 mois, j’ai fait un blocage et je nevoulais pas en savoir plus. Etant à <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>,j’apprends petit à petit sur <strong>le</strong>s traitements enréunions et au rythme dont j’ai besoin.l’essai OPTIPRIMA l'initiative du TRT-5, un relaisspécifique a été mis en place pourrépondre aux questions que vousvous posez sur cet essai. Vouspouvez contacter la ligne d’écoutede Sida Info Service, accessib<strong>le</strong>tous <strong>le</strong>s jours de 8h à 23h au :0800 840 800* en fait cet essai dure30 mois : 2 ans detraitement et 6 moisd’observation de l’arrêtde traitement, ndlr* réservoir = cellu<strong>le</strong>s(dites "réservoirs” ou“sanctuaires”) dans<strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s <strong>le</strong> virus resteà l'état latent et où <strong>le</strong>straitements actuelsn'arrivent pas à l'éliminer.l'essai Optiprim évalue chez des patients en primo-infectionl'impact sur <strong>le</strong>s réservoirs* de 2 ans d'un traitement antirétroviraloptimisé (pentathérapie) versus une trithérapie classique.En tout la durée de participation est de 30 mois. Au bout de 2 ans,<strong>le</strong> traitement est arrêté pour <strong>le</strong>s malades en succès (charge vira<strong>le</strong>inférieure à 50 copies/mL et plus de 500 CD4/mm3). S’ensuit unephase d'observation de 6 mois, au cours de laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> traitementdevra être repris si la charge vira<strong>le</strong> remonte à plus de 50 copies/mLet/ou <strong>le</strong>s CD4 retombent à moins de 500/mm3. Après, <strong>le</strong>s critèresde reprise restent <strong>le</strong>s mêmes (recommandations du rapport Yéni).Protoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 17


traitement & préventionessai HPTN 052du traitement à la prévention ?Résumé de la publication par Myron Cohen et ses collègues dans <strong>le</strong> NewEngland Journal of Medecine du 11 août 2011 sur <strong>le</strong> résultat de l’essai HPTN052 intitulé : « prévention de l’infection à VIH-1 avec une thérapieantirétrovira<strong>le</strong> ». Suivi d’un commentaire de la rédaction.L’étude HPTN 052 avait pour objectif d’évaluer si <strong>le</strong> traitement antirétroviral d’unepersonne séropositive est susceptib<strong>le</strong> de réduire <strong>le</strong> risque de transmission du virus dansun coup<strong>le</strong> stab<strong>le</strong> avec unE séronégatifVE. Cet essai devait éga<strong>le</strong>ment étudier à quelmoment démarrer un traitement pour obtenir <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur résultat clinique. Les premiersrésultats montrent qu’un traitement précoce réduit fortement <strong>le</strong> risque de transmissiondu VIH dans <strong>le</strong> coup<strong>le</strong> et améliore l’état clinique de la personne séropositive.L’essai HPTN 052 a commencé à inclure descoup<strong>le</strong>s sérodifférents en juin 2007 et était prévupour durer jusqu’en 2015. Il a enrôlé 1763 coup<strong>le</strong>sstab<strong>le</strong>s (au moins 3 mois) sexuel<strong>le</strong>ment actifs,composé d’unE séronégatifVE et d’unEséropositifVE n’ayant jamais pris de traitement etdont l’immunité était é<strong>le</strong>vée (compte de CD4 entre350 et 550) au Botswana, au Malawi, en Afrique duSud, au Zimbabwe, au Brésil, en Inde, en Thaïlandeet à Boston, Etats-Unis. Ils ont été répartis en deuxgroupes, l’un dans <strong>le</strong>quel <strong>le</strong>LA séropositifVEdémarrait un traitement antirétroviral immédiatementaprès son inclusion, l’autre dans <strong>le</strong>quel l’offre detraitement était prévue au seuil de 250 CD4 ou audéc<strong>le</strong>nchement d’une maladie opportunisteclassant sida.Le comité indépendant de l’essai qui assure lasurveillance des données et la sécurité desparticipantEs a dénombré, en février 2001, 39contaminations des séronégatifVEs, dont 28 ont eulieu entre partenaires de l’essai. El<strong>le</strong>s sont aunombre de 27 au sein des 877 coup<strong>le</strong>s dont <strong>le</strong>traitement est différé tandis qu’il n’y en avaitqu’une seu<strong>le</strong> parmi <strong>le</strong>s 886 coup<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong> groupeau traitement immédiat. Ceci représentait donc uneréduction de 96% de la transmission par l’initiationd’un traitement précoce des séropositifs dans cescoup<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> résultat étant considéré commesignificatif (p≤0,0001). Fort de ce résultat, <strong>le</strong> comitéindépendant a recommandé <strong>le</strong> 28 avril 2011 quecette information soit transmise aux participantEset rendue publique.Parallè<strong>le</strong>ment, sur <strong>le</strong>s 105 événements cliniques(infections et décès) survenus dans l’essai, 65 onteu lieu dans <strong>le</strong> groupe « traitement différé » et 40dans <strong>le</strong> groupe « traitement immédiat, indiquant làaussi un bénéfice du traitement précoce.L’essai HPTN 052 initié par Myron Cohen, chercheur etclinicien américain, en 2005 et financé par l’institutaméricain des maladies infectieuses (NIAID) est un essaiinternational destiné à étudier l’impact d’un traitementantirétroviral précoce des personnes séropositives auVIH au sein de coup<strong>le</strong>s sérodifférents (partenaireséronégatifVE) tant sur l’intérêt que cela présente pourréduire la transmission du virus au sein de ces coup<strong>le</strong>sque pour prévenir la survenue d’événements cliniques,donc améliorer la santé des séropositifVEs. Il compareune stratégie de traitement antirétroviral desséropositifVEs basée sur <strong>le</strong>s recommandations de l’OMS(démarrer au seuil d’immunité de 250 CD4 ou lors d’unévénement clinique) à une stratégie de traitement plusprécoce (démarrage immédiat lors de l’inclusion dansl’essai des séropositifVEs recrutés ayant entre 350 et 550CD4). Tous <strong>le</strong>s traitements antirétroviraux proposés dansl’essai sont des combinaisons approuvées par <strong>le</strong>sagences d’enregistrement et ont été fournis par <strong>le</strong>sfirmes pharmaceutiques.dérou<strong>le</strong>ment de l’essaiL’essai a ainsi recruté 1750 coup<strong>le</strong>s sérodifférents sur 13sites de recherche de 8 pays et <strong>le</strong>s a répartis de manièrealéatoire par site entre <strong>le</strong>s deux groupes, 886 avec untraitement immédiat et 877 avec un traitement différé.Une très large majorité, 97% des coup<strong>le</strong>s, étaienthétérosexuels (37 coup<strong>le</strong>s d’hommes), 53% étaientafricains, et dans la moitié des coup<strong>le</strong>s, c’est l’hommequi est séropositif. Deux tiers des participants avaiententre 26 et 40 ans au moment de l’inclusion dans l’essaiet <strong>le</strong>s trois quart avaient déclaré au moins un rapportsexuel dans la semaine précédente parmi <strong>le</strong>squels 4% à6% étaient non protégés. A l’inclusion éga<strong>le</strong>ment, on adiagnostiqué une infection sexuel<strong>le</strong>ment transmissib<strong>le</strong>chez 5% des participants. Par ail<strong>le</strong>urs, douze personnesséronégatives supplémentaires ont été incluses suite àdes changements de partenaires au cours de l’étude.Au moment où <strong>le</strong> comité indépendant a recommandé lapublication des résultats, 90% des participantEs étaienttoujours inclus dans l’essai. Trois mois après <strong>le</strong>urinclusion, 89% des séropositifVEs inclus dans <strong>le</strong> groupe“traitement immédiat” avaient atteint une charge vira<strong>le</strong>contrôlée (en dessous de 400 copies par millilitre desang) alors que c’était <strong>le</strong> cas de 9% seu<strong>le</strong>ment dans <strong>le</strong>groupe « traitement différé ». Le compte de lymphocytesCD4 a globa<strong>le</strong>ment augmenté dans <strong>le</strong> premier groupe, enmoyenne de 442 lymphocytes par millimètre cube desang à l’inclusion jusqu’à 603 après un an de traitementalors qu’il baissait légèrement pour <strong>le</strong>s personnes dugroupe « traitement différé », de 428 cellu<strong>le</strong>s à 399 dans<strong>le</strong> même temps. Les participantEs inclus dans ce derniergroupe qui ont atteint <strong>le</strong> seuil requis ont démarré untraitement antirétroviral au bout de 42 mois en moyenne.L’observance du traitement (au moins 95% des priseseffectives, mesurée par comptage des médicamentsrestant) a été observée pour trois quart des participantEsdans <strong>le</strong>s deux groupes. Si deux tiers des participantEssous traitement ont changé de combinaisonthérapeutique au cours de l’essai, <strong>le</strong>s échappements autraitement n’ont concerné que 5% (45 sur 886) dans <strong>le</strong>groupe « traitement immédiat » et 3% (5 sur 184) dans <strong>le</strong>groupe « traitement différé » de ces personnes.Protoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 18


ésultats en préventionAu total, 39 personnes initia<strong>le</strong>ment séronégatives ont étécontaminées par <strong>le</strong> VIH durant l’essai, ce qui représenteune incidence de 1,2 personnes pour 100 par année,l’interval<strong>le</strong> de confiance (IC) à 95% calculée sur cetteva<strong>le</strong>ur étant de 0,9 à 1,7 pers/100.année. Dans <strong>le</strong> groupe« traitement immédiat » il y en a eu 4 soit 1,3 pers/100.année(IC : 0,1 à 0,6) et dans <strong>le</strong> groupe « traitement différé », 35 soit2,2 pers/100.année (IC : 1,6 à 3,1).Des analyses génétiques ont été effectuées afin devérifier si <strong>le</strong>s virus acquis par ces personnes provenaientde <strong>le</strong>ur partenaire, afin de réduire l’analyse fina<strong>le</strong> auxseuls cas de transmission ayant eu lieu au sein descoup<strong>le</strong>s de l’étude, dans la mesure où cescontaminations dues à des partenaires dont <strong>le</strong> statut estinconnu dans l’étude ne peuvent pas être qualifiéesselon <strong>le</strong>s critères d’évaluation du protoco<strong>le</strong>. Cetteanalyse a mis en évidence 11 transmissions de virus horspartenaires ou incertaines, 3 dans <strong>le</strong> groupe “traitementimmédiat”, 8 dans l’autre groupe.Ainsi, 28 personnes ont été contaminées par <strong>le</strong>urpartenaire dans l’étude. El<strong>le</strong>s représentent donc uneincidence de 0,9 pers/100.année (IC 0,6 à 1,3) et sontréparties en 1 transmission dans <strong>le</strong> groupe “traitementimmédiat” soit une incidence de 0,1 pers/100.année (IC :0,0 à 0,4) et 27 transmissions dans <strong>le</strong> groupe « traitementdifféré », donc une incidence de 1,7 pers/100.année (IC :1,1 à 2,5). Ce sont ces va<strong>le</strong>urs qui ont été traduites dansl’annonce de mai 2011 comme une réduction de latransmission de 96% dans <strong>le</strong> groupe “traitementimmédiat”.De ces 28 cas de transmission, la plupart (82%) ont eulieu dans <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s des sites africains et <strong>le</strong>s deux tiers(67%) sont des contaminations de la femme à l’hommetandis que <strong>le</strong> cas unique de transmission dans <strong>le</strong> groupe“traitement immédiat” est dû à un homme. Lescontaminations dans <strong>le</strong> groupe “traitement différé”étaient régulièrement réparties dans la durée et <strong>le</strong>premier facteur qui y est associé est la charge vira<strong>le</strong>é<strong>le</strong>vée à l’entrée de l’essai tandis que la déclarationd’une utilisation à 100% du préservatif à l’entrée apparaîtcomme un facteur de risque réduit de transmission.résultats cliniquesLes événements cliniques re<strong>le</strong>vés dans l’essai ont été aunombre de 105. Parmi ceux-ci, 40 se sont produit dans <strong>le</strong>groupe “traitement immédiat” contre 65 dans <strong>le</strong> groupe“traitement différé”. Ils ont été principa<strong>le</strong>ment répertoriésen Asie (44%) et en Afrique (45%). Le principal facteurprédictif de ces événements est la charge vira<strong>le</strong> à l’entréedans l’essai ; La principa<strong>le</strong> différence de résultats entre<strong>le</strong>s deux groupes est constituée par <strong>le</strong>s cas detuberculoses extrapulmonaires observés (3 cas versus17 cas) principa<strong>le</strong>ment en Inde (55%).Il s’est produit 23 décès au cours de l’essai, 10 dans <strong>le</strong>groupe de traitement immédiat et 13 dans <strong>le</strong> groupe detraitement différé.En matière d’effets indésirab<strong>le</strong>s des thérapies, on aobservé 246 signa<strong>le</strong>ments d’effets sévères ou invalidant(grade 3 ou 4) dont 127 (14% des séropositifVEs) dans<strong>le</strong> groupe “traitement immédiat” contre 119 (éga<strong>le</strong>ment14% des séropositifVEs) du groupe “traitement différé”.Les perturbations dans <strong>le</strong>s analyses biologiques gravesdans <strong>le</strong> suivi des participantEs (grade 3 ou 4) ontconcerné 242 personnes (27%) dans <strong>le</strong> groupe“traitement immédiat” et 161 personnes (18%) dans <strong>le</strong>groupe “traitement différé”, ce qui représente un résultatstatistiquement significatif (p


cannabis thérapeutiqueretour sur la RéPI du 15 décembre 2010cannabis médical & VIHje ne me drogue pas,je me soigneQuels usages, quels effets du cannabis chez <strong>le</strong>s personnes vivant avec <strong>le</strong> VIHet/ou du VHC ? Retour sur la Réunion Publique d’Information (RéPI) du 15décembre dernier sur <strong>le</strong> cannabis thérapeutique où nous avions invité FredNavarro (commission Drogues & Usages d’<strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong>), Anne Pe<strong>le</strong>t (médecin,Unité des dépendances du CHU de Genève) et Bertrand Lebeau, président dela Coordination pour l’Étude du Cannabis Thérapeutique (CECT).Fred Navarro (<strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong>) :Je suis militant d’<strong>Act</strong> <strong>Up</strong> depuis sept ans,séropositif depuis 1989. Dans mes jeunes années,j’ai connu <strong>le</strong> cannabis récréatif. C’était pas mal,mais à cause de mon métier, j’ai dû arrêter.Au début des années 2000, je me suis retrouvé enstade sida avec une encéphalite à cryptococcose.Les dou<strong>le</strong>urs étaient tel<strong>le</strong>ment insupportab<strong>le</strong>s quej’étais traité par de la morphine. Après, se sontinstallées des neuropathies dans tous <strong>le</strong>smembres. Il m’a fallu réapprendre à marcher, àmanger… J’avais du Sevredol et pour <strong>le</strong>sneuropathies, on me donnait du Di-Antalvic ouquelques cachets d’Aspirine qui ne suffisaient pas.Alors je suis retourné voir <strong>le</strong> cannabis etparticulièrement l’herbe. Ça m’a fait tout arrêterpetit à petit, sauf la trithérapie, bien sûr. Le soir, jefume deux pétards d’herbe ou mange quelquesgâteaux arrangés parce qu’en France on n’a pas depossibilité de se faire prescrire du cannabis.Depuis, j’ai retrouvé de l’appétit, je n’ai plus dedou<strong>le</strong>urs et je vis à peu près en harmonie avec monVIH. Je n’ai plus besoin de somnifères ni d’antidépresseurs.Le problème, c’est que quand je vais chercher mesproduits dans la rue, je suis obligé de tester lateneur en THC avant de trouver ce qu’il me faut. Ducoup je perds du temps dans la recherche de laquantité juste nécessaire à me donner de l’appétitet à en<strong>le</strong>ver mes dou<strong>le</strong>urs. Si on me <strong>le</strong> prescrivait,il y aurait toujours <strong>le</strong>s mêmes dosages de THC.Anne Pe<strong>le</strong>t (médecin, Unité desdépendances du CHU de Genève) :<strong>le</strong> lien entre VIH et cannabisRécapitulons d’abord <strong>le</strong>s effets du cannabis surl’organisme humain :- Au niveau pulmonaire : augmentation de l’effetirritant sur <strong>le</strong>s bronches. On ne pense pas que çaaugmente <strong>le</strong> risque de cancer mais c’estcontroversé. Il semb<strong>le</strong>rait qu’il y ait une diminutionde l’asthme, mais pas si <strong>le</strong> cannabis est fumé.- Au niveau neurologique, on décrit clairement unediminution des dou<strong>le</strong>urs.- Le cannabis est décrit dans certaines étudescomme pouvant déc<strong>le</strong>ncher des psychoses.D’autres sont plus hésitantes. Aucune des grandesétudes menées ne permet vraiment de <strong>le</strong> savoir.- On constate vraiment une augmentation del’appétit.- Le constat d’anomalies cardiaques est très rare.- Au niveau du système endocrinal : <strong>le</strong> cannabisdiminue la testostérone chez l’homme et la fertilité.- C’est un immunomodulateur : il peut changer oumodu<strong>le</strong>r l’immunité.- Au niveau ophtalmologique, il est connu pourréduire la pression intraoculaire.On connaît depuis <strong>le</strong>s années 80 un récepteur aucannabis, <strong>le</strong> CB1, qui est dans <strong>le</strong> cerveau et estresponsab<strong>le</strong> de l’effet psychoactif du cannabis. Ona découvert plus tard un autre récepteur, CB2, quise trouve essentiel<strong>le</strong>ment dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>simmunitaires. Au début, on a pensé que ce n’étaitque <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s immunitaires, puis on s’est renducompte que c’était aussi dans <strong>le</strong> cerveau, <strong>le</strong>s os, <strong>le</strong>tube digestif, <strong>le</strong> foie (mais seu<strong>le</strong>ment en casd’inflammation ou de maladie) et <strong>le</strong>s yeux.- Au niveau neuronal, lorsqu’un cerveau estenflammé ou malade (cas par exemp<strong>le</strong> de lamaladie d’Alzheimer ou de dou<strong>le</strong>ursneuropathiques - provoquées par une atteintenerveuse), ce récepteur CB2 va être exprimé auniveau du cerveau et il y aura une activité claire, àce niveau là, du cannabis. Et ce récepteur va agirprincipa<strong>le</strong>ment dans la modulation de la dou<strong>le</strong>ur.On sait par exemp<strong>le</strong> que quand on injecte desagonistes* [molécu<strong>le</strong> qui a <strong>le</strong>s mêmes propriétésqu'une autre molécu<strong>le</strong> et qui active certainsrécepteurs] purs de ce CB2 – donc pas du THC,mais vraiment des molécu<strong>le</strong>s tota<strong>le</strong>mentartificiel<strong>le</strong>s – on va diminuer la dou<strong>le</strong>ur.Quoi de neuf ? Focus sur <strong>le</strong>s dernières étudesLes études menées entre 2005 et 2010 montrent uneffet positif du cannabis, en particulier dans <strong>le</strong>sdou<strong>le</strong>urs neuropathiques et la stimulation del’appétit, maintenant largement démontrée chez <strong>le</strong>sProtoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 20


personnes qui ont des cancers, la sclérose enplaque ou des gens porteurs du VIH et/ou maladesdu sida.Plusieurs cannabinoïdes - molécu<strong>le</strong>s présentesdans <strong>le</strong> cannabis - ont pu être synthétisées,comme <strong>le</strong> Dronabinol (Marinol®), <strong>le</strong> Cannabidiol,ou <strong>le</strong> THC pur synthétique. Deux substancesintéressantes, parce qu’el<strong>le</strong>s ont des effets un peudifférents des autres, sont à l’étude : <strong>le</strong> Sativex® et<strong>le</strong> Cannador® faites à partir d’extraits de plantesnaturel<strong>le</strong>s.Etudes 2005-2009 :Les résultats montrent une meil<strong>le</strong>ure tolérabilitédes formes « naturel<strong>le</strong>s » (<strong>le</strong>s extraits de plantes)par rapport aux molécu<strong>le</strong>s synthétiques.Exemp<strong>le</strong> : dans l’étude concernant lagénéralisation des traitements du cannabis, on adonné 22 mg/j de THC (Sativex®) chez desvolontaires qui n’étaient pas consommateurs decannabis préalab<strong>le</strong>ment. C’est intéressant car c’estune question qu’on se pose lorsqu’on développeun médicament : est-ce que tout <strong>le</strong> monde <strong>le</strong>supporte ou non ? On craignait des troub<strong>le</strong>s de lamémoire, on n’en a pas constatés. Vers des hautesdoses, on a constaté une tendance à augmenterl’agressivité ; certains ont même décrit despensées de type paranoïa.Au niveau du sida, <strong>le</strong>s études ont sé<strong>le</strong>ctionné despatients avec des pertes de poids et ont montré unbon effet du cannabis, surtout <strong>le</strong> cannabis fumé.Mais il y avait aussi, surtout à hautes doses, destroub<strong>le</strong>s de la mémoire, de la fatigue et parfois dela sédation.Une des études concernait du cannabis fumé chezdes patients qui en avaient déjà consommé : on avu clairement une augmentation de l’apportcalorique, sans effets secondaires. Par contre,quand on donnait <strong>le</strong> dronabinol (molécu<strong>le</strong>synthétique) à haute dose, on a constaté des effetssecondaires chez 1/5ème des participants.Une deuxième étude a montré à peu près la mêmechose : un apport calorique qui dépendait de ladose inhalée (plus ils en prenaient, plus ilsprenaient du poids).Une troisième étude, avec cette fois desneuropathies liées au VIH : cannabis fumé versusplacebo, trois fois par jour pendant cinq jours. On avu clairement que <strong>le</strong>s personnes qui avaient <strong>le</strong>cannabis avaient nettement moins de dou<strong>le</strong>urs.Mais des effets secondaires sont mentionnés.Dans une autre étude, a été donné pendantquelques jours du cannabis fumé - à des dosesassez importantes – en alternance avec <strong>le</strong> placebopendant quelques jours et à nouveau quelquesjours avec <strong>le</strong> cannabis. Cela a éga<strong>le</strong>ment montréun meil<strong>le</strong>ur contrô<strong>le</strong> de la dou<strong>le</strong>ur, en particulieravec <strong>le</strong> cannabis fumé, même si, là aussi, quelquespatients ont décrit des effets secondaires.Utilisation du cannabis pour réduire <strong>le</strong>ssymptômes liés au VIH54% des usagers déclarent recourir au cannabispour traiter <strong>le</strong>s symptômes liés à la maladie, 85%pour l’aide à la relaxation, 66% pour réduirel’anxiété, 52% pour diminuer la dépression et 43%pour « se défoncer ». 97% annoncent une netteamélioration de l’appétit et des dou<strong>le</strong>urs. Certainspensent que ça entraîne des problèmes demémoire ; Les consommateurs sont plutôt deshommes, plus âgés, avec plus d’années de vécuavec <strong>le</strong> VIH.Souvent, <strong>le</strong>s gens qui ont recours à des traitementsde substitution (Méthadone, Subutex®) ont aussiplus tendance à utiliser <strong>le</strong> cannabis. Concernant <strong>le</strong>lien entre <strong>le</strong>s trithérapies et <strong>le</strong>s traitements desubstitution, des interactions sont connues, maisavec peu d’applications cliniques. Par exemp<strong>le</strong>, onsait que la Méthadone augmente <strong>le</strong> taux d’AZTd’environ 40%, avec donc l’augmentation deseffets secondaires de l’AZT. Strocrin® etViramune® vont eux diminuer <strong>le</strong> taux deMéthadone dans <strong>le</strong> sang (40% à 60%). Problème :là aussi, la Méthadone n’est pas toujours adaptée.Traitement de substitution et trithérapieCette étude concerne 102 patients soussubstitution (principa<strong>le</strong>ment la Méthadone), avecune trithérapie. On voit que <strong>le</strong> symptôme <strong>le</strong> plusimportant est la fatigue, suivie par la nausée, <strong>le</strong>smaux de tête et <strong>le</strong>s dou<strong>le</strong>urs abdomina<strong>le</strong>s.Les dou<strong>le</strong>urs neuropathiques sont fréquentes enparticulier avec <strong>le</strong> Videx®, <strong>le</strong> ddI, <strong>le</strong> Norvir®.Norma<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> Videx® et <strong>le</strong> ddI ne sont pratiquementplus utilisés. D’autres problèmes : médication, alcool,etc. peuvent aussi jouer un rô<strong>le</strong> important.Les mauvaises nouvel<strong>le</strong>s : hépatite C et cannabisLe cannabis fait que <strong>le</strong> corps emmagasine plus denourriture et malheureusement au niveau du foiec’est la même chose, ce qui peut occasionner unestéatose (comme un foie gras). On voit clairementchez <strong>le</strong>s patients qui ont une hépatite C et quifument du cannabis (ou en consomment sous uneautre forme), qu’il y a une accélération de ladestruction hépatique via ce mécanisme. C’est unetrès mauvaise nouvel<strong>le</strong>. Mon expérience cliniquem’a confirmé ces dernières années ce qui est ditdans la littérature : l’hépatite C va davantage tuer<strong>le</strong>s patients VIH+ que <strong>le</strong> virus du sida.Malheureusement, l’hépatite C est plus fréquentechez <strong>le</strong>s anciens patients toxicodépendants, quieux-mêmes sont aussi plus fréquemmentutilisateurs de cannabis.Protoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 21


syndromes cachectiques. Entre temps, <strong>le</strong> principalprincipe psychoactif du cannabis, <strong>le</strong> THC a étéisolé (en 1964) et <strong>le</strong> cannabis va devenir <strong>le</strong> symbo<strong>le</strong>de la contre-culture et sa consommation vabeaucoup augmenter.Qu'est-ce qui fait que la question du cannabisthérapeutique a tant de mal à avancer ?D’abord, pour l'immense majorité des gens, quisont prohibitionnistes - qui pensent que <strong>le</strong>sdrogues sont dangereuses et qu'il faut <strong>le</strong>s interdire- <strong>le</strong> cannabis thérapeutique, c'est <strong>le</strong> faux-nez de lalégalisation du cannabis récréatif. Pourtant <strong>le</strong>cannabis thérapeutique n'a pas de lien avec laquestion du cannabis récréatif.Ensuite, <strong>le</strong> deuxième problème, c'est la questiondes galéniques* [Mise en forme des médicaments(sirop, comprimé, crème, suppositoire, formesinjectab<strong>le</strong>s, etc.) avec un conditionnement adaptéà l’âge.]. Aujourd'hui, quel<strong>le</strong> que soit la sympathiequ'on peut avoir pour <strong>le</strong> cannabis, on ne peutimaginer qu'un médicament se présente sous uneforme fumab<strong>le</strong>. La fumée comporte toutes sortesde substances toxiques pour <strong>le</strong>s poumons et pour<strong>le</strong>s bronches. Un certain nombre de galéniquesnon-fumab<strong>le</strong>s existent aujourd'hui : <strong>le</strong> Dronabinol,<strong>le</strong> Marinol® qui se présentent sous forme degélu<strong>le</strong>s, mais c'est la voie digestive, la voie <strong>le</strong>nte etcompliquée, la voie un peu erratique.Enfin, <strong>le</strong> THC est <strong>le</strong> principal cannabinoïdepsychoactif mais il y en a beaucoup d'autres etbeaucoup d'études montrent que l'utilisation duTHC seul a des effets anxiogènes et que ça gènesouvent <strong>le</strong>s gens. J’ai lu dans certaines études que<strong>le</strong> principal motif d'arrêt du THC seul était son effetanxiogène. Dès qu'il y a une association, parexemp<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> spray de Sativex® (THC) et deCannabidiol (CBD), alors cet effet anxiogène estbeaucoup diminué. Il y a un effet plutôt anxiolytiquedu CBD et on retrouve alors un équilibre qui estprésent dans la plante.J’en viens à la situation française. Peu de tempsavant qu'il quitte <strong>le</strong> Ministère de la Santé, vers 2001ou 2002, Bernard Kouchner a demandé à ce qu'il yait un accès possib<strong>le</strong> au cannabis thérapeutique enFrance. Un dispositif a été mis en place mais trèscontraignant : l’ATU* [Autorisation Temporaired'Utilisation] nominative. Contrairement à l’ATU decohorte, el<strong>le</strong> est donnée à une personne, pour unesituation particulière et habituel<strong>le</strong>ment pour unedurée limitée. On peut avoir accès par cet ATU auDronabinol, <strong>le</strong> Marinol®. Problèmes de cette ATUnominative : 1) la plupart des médecins ne saventpas qu'el<strong>le</strong> existe 2) quand on veut la demanderpour une personne on se rend compte qu'el<strong>le</strong> a étéfaite pour dissuader <strong>le</strong>s médecins de l’utiliser. Ama connaissance il n'y a pas de liste explicite depathologie re<strong>le</strong>vant de cette ATU nominative.Donc, lorsqu'on fait une demande concernant unpatient, il y a une réponse de l'AFSSAPS – l'AgenceFrançaise de Sécurité Sanitaire des Produits deSanté - et il y a une unité des ATU et à l'intérieur decette unité une personne qui est en charge des ATUde Marinol® – on reçoit une réponse dans laquel<strong>le</strong>on nous demande une bibliographie, et/ou une listede médicaments que <strong>le</strong> patient a essayés. On doitdonc justifier longuement cette demande et on finitpar abandonner.Il faut distinguer deux situations différentes.Il y a <strong>le</strong>s gens qui sont déjà des usagers decannabis récréatif ; <strong>le</strong>ur situation n’est pasformidab<strong>le</strong>, mais ils savent déjà comment s'enprocurer, ils connaissent <strong>le</strong> produit. L’autre situationconcerne des personnes, parfois âgées, qui n'ontjamais fumé un joint de <strong>le</strong>ur vie mais qui ontentendu dire que pour la maladie de Parkinson oula sclérose en plaque, <strong>le</strong> cannabis avait unecertaine efficacité et veu<strong>le</strong>nt essayer <strong>le</strong> Marinol®.Et là <strong>le</strong> cannabis thérapeutique a manifestementune existence au-delà du cheval de Troie de lalégalisation du cannabis récréatif.A propos des liens entre hépatite C et cannabis.Je travail<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> champ de l'addictologie. J'avaisbeaucoup de patients qui étaient VIH+, ou VHC+,ou co-infectés VIH-VHC. Avant que ne sortent <strong>le</strong>sétudes qui semb<strong>le</strong>nt indiquer que la fibrose estaccélérée par la consommation de cannabis,beaucoup de patients me disaient que sanscannabis, ils auraient arrêté depuis longtemps <strong>le</strong>ursbithérapies du VHC, Interféron / Ribavirine - untraitement avec des effets secondaires lourds. Parail<strong>le</strong>urs, certains patients avaient tendance à mieuxcontrô<strong>le</strong>r <strong>le</strong>ur consommation d'alcool, voire à ladiminuer franchement s’ils consommaient ducannabis. Là-dessus sont tombées <strong>le</strong>s études enquestion et je ne savais plus quoi dire à mespatients. J'ai eu des discussions avec unhépatologue respectab<strong>le</strong>, qui m'a dit que cet effetest dose dépendant (plus on fume, plus il va semanifester). Et aussi qu’un traitement, pourl'hépatite C, ça dure entre six mois et un an, etaprès c'est terminé, si ça marche (même si ça nemarche pas toujours du premier coup, mais en toutcas ce n'est pas comme avec <strong>le</strong> VIH). Enconséquence, il faudrait peut-être essayer delimiter la consommation de cannabis à la périodedu traitement ?A la Coordination pour l'Etude du CannabisThérapeutique (CECT), nous souhaitons :- entrer en discussion avec l'AFSSAPS pourdemander d’abandonner l'ATU nominative etpasser à l'ATU de cohorte pour <strong>le</strong> Marinol®.- demander qu'on dispose au moins des troisdosages de Marinol® : 2,5, 5 et 10, et qu'ondispose aussi du Sativex®. Le Sativex® est unspray qui contient du THC et du Cannabidiol (duCDB).Aujourd'hui, environ quatre-vingt personnes ont euaccès à du Marinol®. Et il y a eu quelquesdemande de Sativex® qui ont toutes été refusées,sans qu'on sache pourquoi, à ma connaissance.Ce qu'il faudrait, c'est submerger l'AFSSAPS dedemande d'utilisation.Nous voulons aussi recueillir des témoignages degens sur l'utilisation qu'ils font du cannabis a desfins thérapeutiques. Et aider <strong>le</strong>s personnesmalades inculpées.l’intégralité du compte-rendu de cette RéPI : actupparis.org/rubrique53/Protoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 23


pharmacovigilance* IGAS :Inspection Généra<strong>le</strong>des Affaires Socia<strong>le</strong>s* CISS :Col<strong>le</strong>ctif interassociatifsur la santé* AFSSAPS :Agence Française deSécurité Sanitaire desProduits de Santésécurité du médicamentréel enjeu politiqueou alibi médiatique ?Au moment où nous bouclons, la loi-phare de Xavier Bertrand estpassée en première <strong>le</strong>cture à l'Assemblée Nationa<strong>le</strong>. Le Sénat, quivient de bascu<strong>le</strong>r dans l'opposition gouvernementa<strong>le</strong>, estsusceptib<strong>le</strong> de l'améliorer. Tout comme nous avons travaillé avec<strong>le</strong>s députéEs, nous nous emploierons à convaincre <strong>le</strong>ssénateurRICEs de la nécessité d'améliorer ce texte trop timide surde nombreux sujets : présence des femmes et des minorités dans<strong>le</strong>s essais, soup<strong>le</strong>sse des ATU, transparence du prix du médicament.Nous ferons <strong>le</strong> bilan du texte définitif dans <strong>le</strong> prochain numéro.Le 1er août 2011, Xavier Bertrand déposaitun projet de loi “relatif au renforcement de lasécurité sanitaire du médicament et desproduits de santé”. Le gouvernement auraittiré <strong>le</strong>s <strong>le</strong>çons du “drame” du Mediator etconsulté touTEs <strong>le</strong>s acteurRICEs de la politiquedu médicament pour aboutir à ce texte.La démocratie sanitaire en spectac<strong>le</strong>Sur <strong>le</strong> papier, en effet, il y a eu consultation : unrapport de l'IGAS*, deux rapports par<strong>le</strong>mentaires,et tenue d'assises du médicament. XavierBertrand y a réuni toutes <strong>le</strong>s partiesprenantes, y compris des associations, et amobilisé en un temps record desfonctionnaires de la Cour des comptes, desadministrations sanitaires et de son cabinet.C'est bien la preuve que des moyens peuventêtre dégagés pour des consultations, y comprisdans l'urgence. Aides, <strong>le</strong> CISS*, d'autresassociations de malades, la revue Prescrire ontcontribué aux débats et aux propositions.Le hic, c'est que des assises ne servent à riensi la paro<strong>le</strong> des premiErEs concernéEs, <strong>le</strong>smalades, et cel<strong>le</strong> des “lanceurSEs d'a<strong>le</strong>rte”n'est pas écoutée. Très peu de propositionsdes associations ont été retenues à la fin deces assises. Et la loi a encore procédé à unnouveau filtre. Aides a par exemp<strong>le</strong> porté 14propositions dans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s nous pouvonsnous retrouver. L'une qui nous tientparticulièrement à coeur : l'inclusion dans <strong>le</strong>sessais de populations ignorées (femmes,personnes âgées, trans, usagErEs dedrogues, coinfectéEs) a été tout simp<strong>le</strong>mentmise de côté. De même, la cinquantaine depropositions, des plus pertinentes, de larevue indépendante Prescrire, sont passéspar un filtre politique conséquent.On a donc au final un projet de loi qui auraitpu être rédigé sans mobiliser des assises,cel<strong>le</strong>s-ci n'ayant servi que d'alibi-spectac<strong>le</strong>pour faire croire à un quelconque intérêt dugouvernement pour la démocratie sanitaire.Protoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 24Révolution et bouts de ficel<strong>le</strong>Pour Xavier Bertrand et l'UMP, il faut fairevite. On déclare une procédure d'urgence. Letexte, au lieu de passer deux fois àl'Assemblée nationa<strong>le</strong> et au Sénat, ne feral'objet que d'une seu<strong>le</strong> <strong>le</strong>cture. Autantd'occasions en moins pour <strong>le</strong>s associationsde convaincre <strong>le</strong>s députéEs de la pertinencede tel ou tel amendement. Rien ne vientjustifier cette rapidité – hormis, bien sûr, <strong>le</strong>fait de pouvoir dire à quelques mois desé<strong>le</strong>ctions que l'UMP se bouge pour lasécurité du médicament. Diffici<strong>le</strong> par contrede dire si <strong>le</strong> texte, en son état initial, varéel<strong>le</strong>ment faire bouger <strong>le</strong>s choses enmatière de sécurité du médicament.La mesure-phare ravira <strong>le</strong>s amateursd'acronymes. L'AFSSAPS* devient Agencenationa<strong>le</strong> de sécurité du médicament et desproduits de santé (ANSM). C'est plus court àécrire, mais moins pratique à dire. La loi dotela nouvel<strong>le</strong> agence des mêmes compétencesque sa prédécesseuse. El<strong>le</strong> a pour missionsprincipa<strong>le</strong>s “l’évaluation des bénéfices etdes risques liés à l’utilisation des produits àfinalité sanitaire destinés à l’homme et desproduits à finalité cosmétiques et (…) <strong>le</strong>urréévaluation” ; el<strong>le</strong> “encourage la recherche,assure la coordination et, <strong>le</strong> cas échéant,conduit des études de suivi des patients etde recueil des données d’efficacité et detolérance” ; el<strong>le</strong> “peut accéder dans desconditions préservant la confidentialité desdonnées à l’égard des tiers, aux informationsnécessaires à l’exercice de ses missions quisont détenues par toute personne physiqueou mora<strong>le</strong> responsab<strong>le</strong> de la mise sur <strong>le</strong>marché, de la mise en service ou del’utilisation des produits concernés”. Toutcela, l'AFSSAPS <strong>le</strong> faisait, mais c'est biensûr différent puisque on a une ANSM !Malgré des amendements de l'opposition, <strong>le</strong>secret commercial peut être opposé auxrequêtes de l'agence. Une fois de plus, lasanté passe après <strong>le</strong>s intérêts des labos.


C'est à ce genre de choses que l'on peutjuger du volontarisme réel de Xavier Bertranden matière de santé.Quelques ajouts, tout de même : la nouvel<strong>le</strong>agence pourra a<strong>le</strong>rter <strong>le</strong>s professionnelLEsdes dangers d'un produit – jusqu'à présentl'AFSSAPS avait pour seu<strong>le</strong> compétenced'a<strong>le</strong>rter l'opinion publique. Les frais de cesmobilisations pourront être supportés par <strong>le</strong>sgroupes détenteurs des produits dangereux.El<strong>le</strong> pourra aussi sanctionner administrativementdes personnes ou des groupescommercialisant des produits non autorisés.El<strong>le</strong> peut interdire la prescription ou ladélivrance de médicaments quand la santépublique est en jeu.El<strong>le</strong> pourra exiger des entreprises présentantdes médicaments des essais contrecomparateurs (c'est-à-dire contre desmédicaments existant déjà dans cetteindication), afin de juger de la nouveauté etde l'intérêt réels des produits présentéscomme nouveaux. Mais, malgré <strong>le</strong>sdemandes de l'opposition, <strong>le</strong>s industrielspourront “justifier” <strong>le</strong>ur opposition à desessais contre comparateurs : quel pouvoiraura alors l'agence ? Mystère. Là encore,une tel<strong>le</strong> disposition montre à quel point cetexte est avant tout un alibi, dont l'impactréel sur la politique du médicament sera bienmoindre que ce qu'annonce Xavier Bertrand.Les réunions des commissions de l'ANSMdevront faire l'objet d'un compte-rendu,dans <strong>le</strong>quel <strong>le</strong>s avis minoritaires doivent êtrementionnés. Le compte-rendu sera public –mesure de transparence dont on pourrait seréjouir si la loi ne précisait que <strong>le</strong>s conditionsde sa publicité sont fixées par décret. Despar<strong>le</strong>mentaires et des associations serontprésentEs au Conseil d'administration (CA),dont ont été excluEs par amendement,proposé par <strong>le</strong>s groupes de l'opposition, <strong>le</strong>sreprésentantEs de l'industrie pharmaceutique.L'UMP et <strong>le</strong> gouvernement ont soutenu cettemesure, tout en précisant que <strong>le</strong> CA n'auraitqu'un rô<strong>le</strong> de gestion, pas de contrô<strong>le</strong>. Maisalors, qui va contrô<strong>le</strong>r ?Enfin, l'agence est financée par dessubventions de l'État et de l'Assurance maladie,et met à contribution <strong>le</strong>s entreprises dumédicament. Xavier Bertrand a évalué <strong>le</strong> budgetde l'ANSM entre 141 et 151 millions, soit30 millions de plus que <strong>le</strong> celui de l'AFSSAPS.Du côté du ministre, un “comité stratégique”sur la sécurité du médicament se réunira unefois par semaine. Le dispositif est censérenforcer la responsabilité des politiquesface au médicament.Transparence et conflits d'intérêtL'obligation qu'a une entreprise dumédicament de déclarer <strong>le</strong>s avantagesqu'el<strong>le</strong>s donnent est étendue à d'autresbénéficiaires, comme <strong>le</strong>s médias. Mais cetteobligation, et c'est un recul, ne tient qu'àpartir d'un certain seuil, fixé par décret. Celacontredit <strong>le</strong>s déclarations de Xavier Bertrandqui entendait faire preuve de transparence“dès <strong>le</strong> premier euro”.Le texte étend l'obligation de déclarer unintérêt à tous <strong>le</strong>s groupes de travail desagences et commissions travaillant sur <strong>le</strong>squestions de santé et prévoit des sanctionspéna<strong>le</strong>s en cas de non-respect de cettecontrainte. Les conflits d'intérêt des prochesde la personnes soumise à cette déclarationdoivent aussi être mentionnés. Les membresdes commissions et groupes de travail ayantdéclaré un intérêt ne pourront pas participeraux réunions évoquant un laboratoireconcerné. Dans <strong>le</strong> cas contraire, la décisionde la commission serait annulée.Aussi importantes soient-el<strong>le</strong>s, ces mesuresne constituent même pas <strong>le</strong> minimum de cequ'on est en droit d'attendre d'un systèmetransparent. Les conflits d'intérêt ne doiventpas être simp<strong>le</strong>ment déclarés, ils doiventêtre interdits à des postes-clés : directiond'agence, cabinet de ministère. Commentcroire à une lutte valide contre ces conflitsquand el<strong>le</strong> serait menée par une Nora Berra,qui a travaillé dix ans pour l'industrie !La transparence chez <strong>le</strong>s députéEsOn peut prendre l'exemp<strong>le</strong> despar<strong>le</strong>mentaires. Alors que <strong>le</strong>s discussionssur la loi s'ouvrait, nous <strong>le</strong>ur avons envoyéun questionnaire sur <strong>le</strong>urs relations avecl'industrie. Moins de 40 d'entre el<strong>le</strong>s-eux ontrépondu. Proportionnel<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s élus del'opposition ont plus répondu. L'écrasantemajorité déclarait ne pas en avoir. TroisdéputéEs reconnaissaient avoir été invitéEsà des “réunions de travail” (à une seu<strong>le</strong>occasion pour deux d'entre el<strong>le</strong>s-eux). Unparticipe au club “Hippocrate” del'Assemblée, un club d'économistes de lasanté financé par l'industrie, notamment GSK.Le hic de ce sondage, c'est que 93 % desdéputé-es n'ont pas répondu. On sait parexemp<strong>le</strong> que <strong>le</strong> club Hippocrate réunit desdizaines de par<strong>le</strong>mentaires. On sait aussique <strong>le</strong>s petit-déjeuners et <strong>le</strong>s déjeuners detravail associant des éluEs sont légion.Pourquoi ne pas <strong>le</strong> dire ?Publicité et visite médica<strong>le</strong>Quelques mesurettes augmentent <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong>de la publicité au grand public et auxprofessionnelLEs ; mais rien d'exceptionnel.Comme <strong>le</strong> dit Xavier Bertrand lui-même enséance, <strong>le</strong> 27 septembre : « <strong>le</strong> dispositif nedoit pas être trop contraignant ». La visitemédica<strong>le</strong> fait l'objet d'une démarche pilote,uniquement dans <strong>le</strong> secteur hospitalier : el<strong>le</strong>ne pourra avoir lieu que devant plusieursProtoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 25


* AMM :Autorisation de Misesur <strong>le</strong> Marché* argumentairedu TRT-5 :trt-5.org/artic<strong>le</strong>357.html* Le TRT-5 est ungroupe interassociatifregroupant9 associations :<strong>Act</strong>ions-Traitements,<strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong>, <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>Sud-Ouest, Aides,Arcat, Dessine-moi unMouton, Nova Dona,Sida Info Service& Sol En Si.* ATU :Autorisation Temporaired’UtilisationprofessionnelLEs de santé en même temps.Le projet fera l'objet d'une évaluation en2013. Mesure pathétique quand on sait à quelpoint la visite médica<strong>le</strong> est au coeur de lacorruption du système de santé par l'industrie,de la confusion généra<strong>le</strong> entre publicité etinformation et de la sous-estimation par <strong>le</strong>smédecins des effets indésirab<strong>le</strong>s.PharmacovigilanceDes sanctions seront prises pour touteentreprise qui aurait volontairement ignoré <strong>le</strong>système de pharmacovigilance ou refusé designa<strong>le</strong>r un effet indésirab<strong>le</strong>. El<strong>le</strong>s devrontannoncer en France <strong>le</strong>s produits qui auraient étéinterdits dans d'autres pays – ce qui n'impliquepas que l'AMM* soit retirée en France.La loi reconnaît <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> des associationsagréées dans la notification d'effetsindésirab<strong>le</strong>s et créé ainsi un statut de“lanceur d'a<strong>le</strong>rte”, selon <strong>le</strong>s termes durapporteur. El<strong>le</strong> met aussi en place uneprotection juridique et administrative despersonnes qui auraient déclaré de tels effets,notamment des salariéEs d'une entreprisedu médicament, afin d'éviter <strong>le</strong>s pressions,<strong>le</strong>s intimidations et <strong>le</strong>s pertes d'emploi. Detel<strong>le</strong>s dispositions sont bénéfiques. Encorefaut-il que <strong>le</strong>s décrets qui vont organiserconcrètement la pharmacovigilance netournent pas à l'usine à gaz inefficace.Prescription hors AMMLa prescription hors AMM était, avec ladissimulation des effets indésirab<strong>le</strong>s surlaquel<strong>le</strong> la justice est amenée à seprononcer, au coeur du scanda<strong>le</strong> politique etadministratif du Mediator. Il était doncindispensab<strong>le</strong> de mieux la contrô<strong>le</strong>r. Il ne fautpourtant pas oublier qu'el<strong>le</strong> est indispensab<strong>le</strong>,par exemp<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> cas des maladiesorphelines, ou pour <strong>le</strong>s personnes séropositives.Très souvent, des médicaments, comme <strong>le</strong>santi-cancéreux, ou <strong>le</strong>s traitements contrel'hépatite C, ont une AMM qui n'inclut pas<strong>le</strong>s personnes vivant avec <strong>le</strong> VIH. Enattendant des essais validant l'indication sur<strong>le</strong>s séropos, ces derniErEs n'ont d'autreschoix que l'ATU* ou une prescription horsAMM. Ce fait a été souligné par touTEs et <strong>le</strong>rapporteur UMP, comme <strong>le</strong> ministre, ont donnédes garanties à ce sujet. Nous veil<strong>le</strong>rons à ceque cela ne reste pas <strong>le</strong>ttre morte.ATUComme nous l'écrivions avec <strong>le</strong> TRT-5 :« Le dispositif d’autorisation temporaired’utilisation permet à une personne atteinted’une pathologie mortel<strong>le</strong> d'avoir accès,si el<strong>le</strong> n'a pas d'autre option thérapeutique,à un ou plusieurs nouveaux médicamentsavant que ceux-ci obtiennent uneautorisation de mise sur <strong>le</strong> marché (AMM).Depuis <strong>le</strong>ur mise en place, au milieu desannées 1990, pour répondre aux besoins desmalades du sida, <strong>le</strong>s ATU ont permis de faireface à des situations intolérab<strong>le</strong>s où despersonnes allaient mourir faute detraitements. Aujourd'hui, <strong>le</strong>s ATU continuentde répondre aux besoins des personnesvivant avec <strong>le</strong> VIH/sida. » La loi prévoit unplus grand contrô<strong>le</strong> de ces autorisations, quiont vu <strong>le</strong> jour grâce au travail de fond desassociations de lutte contre <strong>le</strong> sida.Des dispositions sont intéressantes : <strong>le</strong>projet tend à favoriser un protoco<strong>le</strong> et <strong>le</strong>recueil d'information sur <strong>le</strong> traitement. Mais ilrisque par là même de rendre plus diffici<strong>le</strong>l'accès aux ATU nominatives, dont lasoup<strong>le</strong>sse a depuis 15 ans permis de donnerà des milliers de personne des traitementsqui ont sauvé <strong>le</strong>ur vie.Le TRT-5 a donc rédigé un argumentaire*que nous avons diffusé à l'ensemb<strong>le</strong> deséluEs. Nous avons contacté aussi <strong>le</strong>spar<strong>le</strong>mentaires de l'opposition, et notammenttravaillé avec la socialiste CatherineLemorton et <strong>le</strong>s communistes JacquelineFraysse et Roland Muzeau. Leur grouperespectif a déposé des amendements allantdans <strong>le</strong> sens d'un plus grand assouplissement.La discussion sur <strong>le</strong>s ATU a eu lieu <strong>le</strong>mercredi 28 septembre, à 22 h 35. Il y avaitmoins de 15 députéEs dans l'hémicyc<strong>le</strong>. Leministre, dont nous avions contacté <strong>le</strong>cabinet, a déposé au dernier moment sespropres amendements. S'ils allaient dans <strong>le</strong>sens que nous souhaitions, ceux desgroupes de l'opposition étaient plus clairs etallaient bien plus loin. Ce ne sont pas eux quiont été retenus.Le projet initial prévoyait qu'on ne puissebénéficier d'une ATU nominative que si uneATU de cohorte ou une AMM avait étédéposée. Cela aurait signifié concrètement<strong>le</strong> blocage quasi-général des ATU.L'amendement gouvernemental a assouplicette contrainte. Par contre, il n'assouplitque trop peu <strong>le</strong> critère de l'état de la santé.L' « issue fata<strong>le</strong> à court terme », qui n'étaitqu'un critère parmi d'autres pour l'octroid'une ATU, devenait une condition sine quanon. Or, de nombreuses ATU sontindispensab<strong>le</strong>s même si nous ne risquonspas de mourir demain. L'amendementgouvernemental propose la formulation,« lorsque <strong>le</strong> pronostic vital est engagé », plusouverte – mais nettement moins précise quece que proposait <strong>le</strong> TRT-5.Ce nouveau dispositif ne concernerait que<strong>le</strong>s ATU déposées dans trois ans. Le ministrea par ail<strong>le</strong>urs été très clair : « Jamais nousn’aurions présenté ce texte s’il faisait courirun risque plus é<strong>le</strong>vé aux patients. Mais il fautbien comprendre que, si <strong>le</strong>s ATUnominatives sont certes importantes, il nefaut pas hésiter à passer aux ATU de cohorteProtoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 26


30 ans de sidaretour sur la RéPI du 22 juin 2011recherche et mobilisation<strong>le</strong> plus dur est-ilderrière nous ?Le 5 juin 1981, <strong>le</strong> Centre de contrô<strong>le</strong> des maladies (CDC) d'Atlanta (Etats-Unis) publie une note sur la découverte de symptômes communs chez uncertain nombre de personnes à Los Ange<strong>le</strong>s. C’est <strong>le</strong> début de l'histoire quinous réunit depuis 30 ans. 30 ans de sida. Peut-on se dire aujourd’hui que çava al<strong>le</strong>r mieux ? Ou se laisser al<strong>le</strong>r à une fatalité plus sombre, se dire qu'on apeut-être pas vu <strong>le</strong> pire » ? Retour sur la Répi du 22 juin 2011, où nous avionsinvité Christophe Martet et Willy Rozenbaum.Comment cela a-t-il commencé ?Willy Rozenbaum, premier médecin en France às'être intéressé au sida et aujourd’hui Président duConseil National du Sida :Pour moi, ça a commencé <strong>le</strong> 7 juin 1981, lorsquej'ai reçu <strong>le</strong> Morbidity and Mortality Weekly Report(MMWR) du CDC d'Atlanta qui signalait <strong>le</strong>spremiers cas de patients souffrant de déficitsimmunitaires d'origine inconnue. L'augmentationinhabituel<strong>le</strong> de pneumocystoses chez <strong>le</strong>s hommeshomosexuels avait donné l’a<strong>le</strong>rte. Dès <strong>le</strong> moisd’août, il y avait 240 cas décrits et on savait déjàque 10% n'étaient pas homosexuels. La définitionde l'époque : une infection opportuniste ou unetumeur (syndrome de Kaposi), survenant chez unepersonne qui n'avait aucune cause connue dedéficit immunitaire.Il a fallu attendre fin 1981 pour faire <strong>le</strong> lien avec <strong>le</strong>susagers de drogues, et début 1982 celui avec <strong>le</strong>stransfusés et <strong>le</strong>s hémophi<strong>le</strong>s. Dès <strong>le</strong> début 1982, ily avait deux grandes hypothèses. La première,cel<strong>le</strong> d’un produit toxique, puisque <strong>le</strong>s déficitsimmunitaires acquis sont souvent la conséquencede toxicité chimique ou physique. La seconde,cel<strong>le</strong> d’un agent transmissib<strong>le</strong> par voix sexuel<strong>le</strong> oupar voix sanguine.Deux éléments ont fait que je me suis intéressé ausujet : j'ai lu ce MMWR et, l'après-midi même, jerecevais un patient - qui affichait ouvertement sonhomosexualité - qui toussait, avait de la fièvre :exactement ce qui était décrit dans ce journal. Il afallu une quinzaine de jours pour diagnostiquer cepatient. Il avait effectivement une pneumocystosepulmonaire. J’ai commencé à en par<strong>le</strong>r autour demoi, et tout <strong>le</strong> monde trouvait que j'avais des drô<strong>le</strong>sde fantasmes autour de l'homosexualité. Pourtantje pensais que ça n'avait pas obligatoirementquelque chose à voir, que c'était avant tout unproblème médical. Puis on a identifié cinqpersonnes - dont deux femmes - qui pouvaientavoir été atteintes par la même maladie. Cettemaladie inconnue existait donc en France. Il y a euune publication dans <strong>le</strong> New England of Medicine,mais personne ne considérait que ça pouvait êtreimportant. J’ai donc voulu mettre en place unsystème de surveillance épidémiologique, car ladéclaration obligatoire des maladies transmissib<strong>le</strong>sétait peu performante. Il fallait un système quipermettrait à la fois de récolter de l’information, dela traiter et de la diffuser, afin de faire connaître cequi se passait et de commencer des travaux derecherche sur l’origine vira<strong>le</strong>, déjà soupçonnée.Un groupe de travail s’est donc créé. Lecytomégalovirus donnait des symptômessimilaires, était lui-même responsab<strong>le</strong> de déficitsimmunitaires, mais transitoires. On imaginait alorsqu'il puisse y avoir une mutation de ce virus et qu’ilserait devenu plus agressif. Mais on n'avait pas <strong>le</strong>soutils biologiques qu’on a actuel<strong>le</strong>ment pourdifférencier des souches vira<strong>le</strong>s, donc pas lacapacité de regarder son génome rapidement.C'est à partir d'août que l'hypothèse d'unrétrovirus a été évoquée dans un journal devulgarisation médica<strong>le</strong>. En novembre, on a eu desrésultats plutôt décevants de l'équipe de Gallo quicherchait un rétrovirus appelé HTLV, identifié chezl'homme deux ans auparavant. Seuls deux patientsétaient positifs à ce rétrovirus sur <strong>le</strong>s trentepremiers qu'il avait explorés. J’ai eu une idée assezsaugrenue, qui était de dire : « il faut peut-êtrechercher avant <strong>le</strong> malade », car on avait déjàidentifié un syndrome qui semblait être initiateurd’une maladie grave qu'on appelait à l'époquesida, caractérisé par l'apparition de ganglions.J’ai donc cherché dans <strong>le</strong>s ganglions, j’ai retrouvél'équipe de Montagné à Pasteur qui travaillait sur<strong>le</strong>s rétrovirus et j’ai fait faire des biopsiesganglionnaires à tous mes patients. Le 4 décembre1983, la biopsie d’un patient est partie à Pasteur etvous connaissez la suite... l'hypothèse qu'onpouvait découvrir des choses dans <strong>le</strong>s ganglions aporté ses fruits.Tout cela s’est fait dans des délais extrêmementrapides et rien n’aurait été possib<strong>le</strong> sans l’absencede préjugés d'un certain nombre de personnes,comme <strong>le</strong> groupe avec <strong>le</strong>quel je travaillais. Ca m'amême valu d'être viré de l'hôpital dans <strong>le</strong>quel je metrouvais à l'époque parce qu'on considérait qu’iln'était pas fait pour la population qui s'y présentait…Protoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 28


Dès <strong>le</strong> début, il y a eu dans ce groupe despersonnes représentantes des personnes touchées(Association des médecins gays, Vaincre <strong>le</strong> sida…).Et c'est la multidisciplinarité qui a étédéterminante dans cette découverte, au-delàdes compétences particulières de l'un ou l'autre.Ce n'est pas parce certaines personnes ont étémises en avant pour la découverte du virus quepour autant cette découverte permettait d'al<strong>le</strong>r audelà.Il a fallu démontrer que <strong>le</strong> virus étaitréel<strong>le</strong>ment responsab<strong>le</strong> de la maladie, faire desenquêtes dans <strong>le</strong>s populations touchées, exposéesà la maladie, tester et rechercher <strong>le</strong> virus. On nes'intéressait pas simp<strong>le</strong>ment à l’aspect techniquede la maladie, mais au patient dans sa globalité.C'est à partir de cette multidisciplinarité que nousavons pu construire une réponse un peu plusgloba<strong>le</strong>. Cette spécificité s'est construite autour dusida. Je ne suis pas sûr qu'el<strong>le</strong> soit maintenueaujourd'hui, qu’on aie valorisé suffisamment cetenseignement très riche, malgré tous <strong>le</strong>s dramesque nous avons vécus. On a enrichi l'expériencehumaine, mais on n’a pas suffisamment transmis <strong>le</strong>fonctionnement, car c’est là que <strong>le</strong> concept dedémocratie sanitaire s'est imposé. Quand onregarde ce qui se passe aujourd'hui face au sidaet sa prise en charge globa<strong>le</strong>, ce concept demultidisciplinarité et de transversalité s’estperdu. Il y a des gens qui font des essaisthérapeutiques, d’autres des sciences socia<strong>le</strong>s,des actions de terrain, mais tout ça necommunique pas. Chacun s'est de nouveauspécialisé dans son domaine et il y a peu deréf<strong>le</strong>xion globa<strong>le</strong> autour de la maladie. C'est assezbanal dans l'histoire des sociétés, mais j'espèrequ'on pourra un jour se réapproprier l'ensemb<strong>le</strong> deces concepts.Après la découverte du virus, ça a été la mise aupoint d'un test diagnostic. Les gens oublientqu'initia<strong>le</strong>ment, l'étendue de l'épidémie étaitrelativement peu appréciab<strong>le</strong>. On n'avait que desvisions transversa<strong>le</strong>s sur des critères uniquementcliniques au moment où la maladie se manifestaitphysiquement. Pour refaire l'histoire naturel<strong>le</strong> de lamaladie et essayer d'apprécier son étendue cen'était pas faci<strong>le</strong>. Le test, c’est en 1985 et il a falluattendre que des enquêtes épidémiologiques semettent en place (1986-87-88) pour se rendrecompte qu'à chaque cas de sida correspondait aumoins une dizaine de cas de personnescontaminées par <strong>le</strong> VIH. La partie immergée del'iceberg était encore beaucoup plus importantequ'on ne l'imaginait.On a dit beaucoup de bêtises à l'époque, on étaitdans une doub<strong>le</strong> contrainte : il fallait a<strong>le</strong>rter parcequ'on observait une augmentation exponentiel<strong>le</strong> dunombre de cas de ce qu'on appelait <strong>le</strong> sida, laforme avancée de la maladie, et il fallait rassurerparce qu'à chaque fois qu'on annonçait undiagnostic de séropositivité, <strong>le</strong>s gens entendaient“sida” et se voyaient condamnés à mort dans desdélais très brefs. On avait à gérer cette émotion quiaujourd'hui est retombée complètement.L’annonce de la séropositivité en 1985-87-88 etaujourd'hui, ça n'a rien à voir. C'était annoncer lamort à court terme. Ca m'est arrivé de dire qu'onpouvait être séropositif sans jamais avoir <strong>le</strong> sida etil a fallu attendre longtemps pour savoir quefina<strong>le</strong>ment, ce n'était pas tout à fait vrai : que desmalades pouvaient arriver au stade sida trèsrapidement et d'autres en beaucoup plus de tempsmais qu'au bout du compte la dégradation étaitinéluctab<strong>le</strong>. Il a fallu attendre 1994-95 et mêmeaujourd'hui on continue à dire qu'il y a peut-être5% des gens qui éviteraient de passer à un stadede maladie clinique mais quand on suit ces 5% aucours du temps on s'aperçoit qu'on en perd àchaque fois.Les premiers traitements. En 1985, c'était unproduit qu'on appelait la HP23, puis ça a été lasuramine qui était carrément toxique, sur desbases biologiques extrêmement fragi<strong>le</strong>s. Mais onétait dans une situation où <strong>le</strong>s gens allaient très ma<strong>le</strong>t in vitro, ces produits semblaient tuer <strong>le</strong> virus. Il afallu attendre 1986-87 pour s'apercevoir que c’étaitparce qu'ils tuaient <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s qu'ils tuaient <strong>le</strong>virus. L'AZT a été construit en 1986 sur <strong>le</strong>s échecsde l'HP23. Au bout de six mois, on s'est aperçuqu'il y avait eu 19 décès dans <strong>le</strong> bras placebo et 6dans <strong>le</strong> bras traité. L'essai a été interrompu sous lapression des associations comme <strong>Act</strong> <strong>Up</strong> New-York qui traité <strong>le</strong> laboratoire Welcome d'assassin endénonçant que 19 personnes étaient mortes defaçon illégitime. Il a donc fallu attendre <strong>le</strong>s cohortesmises en place pour traiter <strong>le</strong>s patients et <strong>le</strong>s essaisConcorde et des Vétérans, dont on a eu <strong>le</strong>srésultats qu’en 1992. La première cohorte à ClaudeBernard avait montré une légère suspicion surl'effet transitoire de l'AZT, mais pour que ce soitaccepté par la communauté, il a fallu <strong>le</strong>s résultatsde l'étude Concorde : traiter tôt par l'AZT versustraiter tard - on traitait à l’époque à 200 CD4 ou audessus.Concorde a montré que, qu'on traite tôt outard, au bout d'un certain temps, <strong>le</strong> résultat était <strong>le</strong>même, mais ça ne voulait pas dire que ça échouait.Les journaux ont titré « l'AZT ne sert à rien ». Il yavait des centaines de patients traités par l'AZT,imaginez ce que ces annonces ont provoqué.C'était une période terrib<strong>le</strong>. On savait qu'il y avaitcet effet transitoire lié à la résistance du virus, maison avait déjà des résultats d'essais, de bithérapie.1993-94, c'est la diminution du risque detransmission entre la mère et l'enfant parl'utilisation d'un anti-rétroviral. L’autre étapeimportante pas simp<strong>le</strong>ment dans <strong>le</strong> fait d'éviter latransmission de la mère à l’enfant mais aussi pourasseoir <strong>le</strong>s concepts qu'on a envie de défendreaujourd'hui c'est-à-dire <strong>le</strong>s traitements enprévention.1997-2001, c'est la création du Fonds mondial.L'idée était qu'il fallait que tout ce qui avait étédécouvert sur cette maladie, <strong>le</strong>s bénéficesapportés par <strong>le</strong>s multithérapies, l’efficacité destraitements, puissent bénéficier aux personnesconcernées.Alors quel enjeu pour demain ? Je crois qu'on a,même si c'est insatisfaisant, à faire que <strong>le</strong>straitements bénéficient à tous ceux qui en ontbesoin, y compris en France.L'implication des personnes concernées dans lalutte contre une maladie paraît majeure.Il ne suffit pas d'avoir <strong>le</strong>s moyens, il faut qu'il y aitla volonté politique de <strong>le</strong> faire : sans engagementpolitique, <strong>le</strong>s multithérapies peuvent êtretota<strong>le</strong>ment inefficaces. C'est l'un desenseignements que j'ai pu tirer de ces trente ans debagarre.Protoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 29


La participation de la société civi<strong>le</strong>Christophe Martet était jeune journaliste en 81. Puisil a rejoint <strong>Act</strong> <strong>Up</strong> et en a été président de 94 à 96 :1981, c’est l’arrivée de François Mitterrand aupouvoir, la libéralisation de la société, ladépénalisation de l'homosexualité. J'avais 22 ans,j'avais à la fois envie d’être journaliste et aussibeaucoup envie de baiser... Dans l’idée d’êtrehomosexuel à l'époque, la sexualité était vraiment<strong>le</strong> moyen de s'affirmer, d'avoir son identité.Quelques mois après, nous arrive cette nouvel<strong>le</strong>,de façon très diffuse au départ.1982, un député a<strong>le</strong>rte l’Assemblée nationa<strong>le</strong> et<strong>le</strong> ministre de la santé de l'époque en disant « il sedéveloppe au Etats-Unis, et un peu en France, unemaladie, dont on ne connaît même pas <strong>le</strong> nom.Qu'est-ce que vous comptez faire pour luttercontre cette maladie ? ». Les gens commencent àêtre malades, à s'y intéresser de façon associative,médica<strong>le</strong> et clinique mais il ne se passeraquasiment rien en termes de prévention, on nepar<strong>le</strong> pas encore d'épidémie et il faudra attendre1987 pour que <strong>le</strong>s premières campagnes arrivent.1983, je suis frappé de lire à la <strong>le</strong>ttre « sida » dans« gay à votre santé », une brochure encartée dans<strong>le</strong> magazine Gai Pied : « la maladie a traversé <strong>le</strong>champ de nos désirs. En passe d'êtrecirconscrite ». Nous pensions alors que c'étaitquelque chose qui allait être transitoire.1985, c'est la mort de Rock Hudson : <strong>le</strong> mondeentier prend conscience que cette maladie existe.Liz Taylor se mobilise, beaucoup de chosescommencent à se mettre en place aux Etats-Unis.De mon côté, ce sont <strong>le</strong>s dernières vacances avantd'être séropo. Je suis parti avec mes deuxmeil<strong>le</strong>urs amis, Laurent et Olivier, qui sont mortsdepuis. C'est vrai qu'on était fatigués, on a décidéde faire <strong>le</strong> test et on n'a pas eu besoin de <strong>le</strong> refairedepuis... Sur <strong>le</strong>s résultats du test on pouvait lire àl'époque que « seul une petite partie despersonnes qui ont <strong>le</strong> HTLV ou LAV (on ne parlaitpas encore du VIH) développeront la maladie ».1986-1987, Michè<strong>le</strong> Barzach ministre de la santédu gouvernement Chirac, met en place desmesures importantes en termes de prévention. El<strong>le</strong>autorise la publicité sur <strong>le</strong> préservatif, libéralise lavente de seringues, met en place des centres dedépistage gratuit et donne un peu d'argent à larecherche. Bref, commence à se mettre en placeune politique de santé publique, un peu à lahauteur des enjeux, même si <strong>le</strong>s campagnesn'étaient pas suffisamment ciblées vers <strong>le</strong>spopulations <strong>le</strong>s plus à risques.1987, Larry Kramer créé à New York un groupe de« services aux personnes ». Il fait un discoursenflammé lors d'un meeting et dit « tout <strong>le</strong> mondeest en train de mourir, c'est un holocauste ». Il fait<strong>le</strong> parallè<strong>le</strong> avec <strong>le</strong> fait que pendant la guerre, <strong>le</strong>saméricains et <strong>le</strong>s européens n'ont rien fait contre <strong>le</strong>massacre des juifs en Europe. Les rues de New-York sont placardées du poster « Si<strong>le</strong>nce = Death »,avec <strong>le</strong> triang<strong>le</strong> renversé, et quelques semainesaprès, se créé <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-New-York. C'est l'apparitiondes malades dans l'épidémie. Je ne veux pas fairede détail de tout ce qu'<strong>Act</strong> <strong>Up</strong> a pu faire pour faireavancer la recherche, <strong>le</strong>s soins, la visibilité desmalades. Il faut imaginer qu'à l'époque, à la télé,<strong>le</strong>s séropos étaient présentés à visage masqué.Jean-Paul Aron, philosophe fait une interview auNouvel Observateur, « Mon sida » puis c’est HervéGuibert, sur un mode très littéraire, mais <strong>le</strong>smalades « lambda », on ne <strong>le</strong>s voit pas.En 1987 l'AZT arrive sur <strong>le</strong> marché. J’en ai pris en1989 - c’était une prise toutes <strong>le</strong>s quatre heures -et quand vous commenciez, vous vous disiez queça n'allait sans doute pas durer très longtemps,parce que tous <strong>le</strong>s copains qui en avaient prisétaient morts.... En même temps, on prenaitquelque chose, on avait l’impression d’agir.1989, c'est à l'occasion de la Gay Pride qu'<strong>Act</strong><strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong> est créée avec un die-in, cette action dese coucher sur <strong>le</strong> sol pour symboliser <strong>le</strong>s morts dusida, qui avait beaucoup choqué à l'époque <strong>le</strong>smilitants gays. C'était la gay pride, un moment defête, et, tout à coup, on nous rappelait qu'il y avaitcette épidémie. On était encore dans une forme dedéni.1989, c'est la mort de mon ami Olivier : on ne ditpas à ses parents qu'il est mort du sida, on dit qu'ila attrapé une maladie au Mexique alors quel'épidémie est présente depuis 8 ans.C’est la création de l'ANRS (Agence Nationa<strong>le</strong> de laRecherche contre <strong>le</strong> Sida), du Conseil National duSida (CNS), et de l'AFLS (Agence française de luttecontre <strong>le</strong> sida). On commence à instal<strong>le</strong>r <strong>le</strong>sstructures qui vont pouvoir répondre de manièreefficace à l'épidémie.1989-1994, ce sont des années extrêmementnoires, dures. Chaque association a desperspectives différentes : AIDES, <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>, ARCAT,Vaincre <strong>le</strong> sida, Solidarité Sida, Sol en Si... <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>,c'est <strong>le</strong> bras armé de la lutte contre <strong>le</strong> sida, <strong>le</strong>groupe qui avait <strong>le</strong>s positions <strong>le</strong>s plus radica<strong>le</strong>s, quiarrivait dans une réunion en tapant du poing sur latab<strong>le</strong> et qui obtenait à mon sens, quand même, <strong>le</strong>srésultats <strong>le</strong>s plus rapides. Toutes <strong>le</strong>s semaines, onrappelait que quelqu'un venait de mourir du sida eton envoyait une carte posta<strong>le</strong> au Président de laRépublique afin de lui rappe<strong>le</strong>r que c'était de safaute. François Mitterrand, élu en 1981, n'aquasiment jamais prononcé <strong>le</strong> mot « sida ». Unefois, il s'est vaguement excusé pour <strong>le</strong>s hémophi<strong>le</strong>sconcernant <strong>le</strong> scanda<strong>le</strong> du sang contaminé, maison a à la tête de l'Etat des gens qui sont dans undéni comp<strong>le</strong>t de cette épidémie alors que nousnous voyons tous vos amis mourir.1er décembre 1994, c'est à la fois la plus grandemanifestation interassociative - plus de 10000personnes dans la rue - et c'est aussi <strong>le</strong> premierSidaction. Le sida rentre dans tous <strong>le</strong>s foyers, surtoutes <strong>le</strong>s chaînes de télévision.1981-1994, <strong>le</strong> sida est la première cause demortalité chez <strong>le</strong>s hommes jeunes, et personnen'en par<strong>le</strong>.1994, c'est aussi la mort de C<strong>le</strong>ews Vellay, unprésident d'<strong>Act</strong> <strong>Up</strong> extrêmement important, <strong>le</strong>premier qui a compris que <strong>le</strong> sida n'était pasuniquement une maladie de gay, que toutes <strong>le</strong>spopulations fragilisées pouvaient être touchées etqu’on devait aussi se préoccuper du sort desprisonniers, des femmes, des toxicomanes, despersonnes migrantes, etc. C<strong>le</strong>ews est mort enoctobre 1994, et il a reçu son AAH (l'allocationadulte handicapé) en décembre 1994.Simone Veil organise un sommet des chefs d'EtatProtoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 30


sur <strong>le</strong> thème du sida, c'est une forte mobilisationdes pouvoirs publics. <strong>Act</strong> <strong>Up</strong> organise un contresommet,avec des malades du Sud avec cette idéequ'il faut mobiliser <strong>le</strong>s activistes, <strong>le</strong>s forces vives deces pays, <strong>le</strong>s personnes atteintes du Sud. Mais en1994, la logique est : traitements au Nord,prévention au Sud. Doctrine qui restera en vigueurjusqu'à la création du Fonds mondial.1996, l'arrivée des anti-protéases. David Hoprésente à la conférence de Vancouver, devant unesal<strong>le</strong> archi-comb<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s résultats de son essai : iltraite des patients avec des anti-protéases quiéliminent <strong>le</strong> virus. Il annonce qu'il va éradiquer <strong>le</strong>virus, que nous allons sans doute vivre... Même s'ilavait tort sur l'idée d'éradication, il n'avait pas tortsur l'efficacité extrêmement forte des antiprotéases.Pendant très longtemps on s'était dit,« on va mourir de cette maladie » et soudain onvous dit non, vous n’al<strong>le</strong>z pas mourir.2000, c'est la conférence de Durban, la premièrequi a lieu dans un pays du Sud, el<strong>le</strong> marque untournant. Il a fallu <strong>le</strong>s témoignages de personnesatteintes africaines pour que <strong>le</strong> monde prenneconscience que l’épidémie était mondia<strong>le</strong>. EnAfrique, <strong>le</strong> virus circulait déjà avant 1981. En 1995on est allé au Cap avec <strong>Act</strong> <strong>Up</strong> pour organiser avecdes activistes du sud un forum de personnesatteintes mais il faut attendre 2000 pour que <strong>le</strong>monde entier prenne conscience que cetteépidémie doit être traitée de façon globa<strong>le</strong>. C'estaussi l'année où <strong>le</strong> Conseil de sécurité de l'ONU seréunit pour par<strong>le</strong>r du sida comme une question desécurité internationa<strong>le</strong>.2009, c'est l’étude Prevagay, première étude depréva<strong>le</strong>nce biologique du VIH conduite en Franceauprès de la population gay. El<strong>le</strong> consiste à réaliserdes tests rapides dans des établissements gaysparisiens. El<strong>le</strong> a révélé que, sur 900 personnes, unesur cinq est séropositive, dont 20% qui ignoraient<strong>le</strong>ur séropositivité. C'est énorme. Aujourd'hui enFrance l'épidémie reste très active chez <strong>le</strong>s gays.C’est la première fois que l'OMS fait desrecommandations en trente ans incitant à traiter laquestion du sida et du VIH chez <strong>le</strong>s homosexuels et<strong>le</strong>s trans… Les gays sont dans un déni de cela.Comment faire pour continuer à <strong>le</strong>s mobiliser ? Parail<strong>le</strong>urs, il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui dans <strong>le</strong>monde, plus de 50% des personnes vivant avec <strong>le</strong>VIH sont des femmes. Ce n’est pas terminé, ilfaut continuer à se battre encore pour faire ensorte que moins de personnes se contaminentet que toutes <strong>le</strong>s personnes touchées aientaccès au traitement.Willy Rozenbaum : Cela illustre la question: « <strong>le</strong>plus dur est-il derrière nous ? ». Non ! Le plus durest devant nous. Même en France, beaucoupconsidèrent que la situation est stabilisée, mais sion regarde <strong>le</strong>s chiffres : il y a 6500 nouveauxdiagnostics par an, c'est <strong>le</strong> ref<strong>le</strong>t de la fréquence dela maladie dans la population, mais aussi de lamanière dont on dépiste. Un deuxième chiffre :7500 nouvel<strong>le</strong>s contaminations. C'est déjà plusque celui des nouveaux diagnostics. Si c'est vrai,ça veut dire que tous <strong>le</strong>s ans, il y a de nouveau1000 personnes qui ignorent <strong>le</strong>ur contamination. Or70% des contaminations se font à partir de gensqui ignorent <strong>le</strong>ur statut. Il y a là un enjeu majeur.Heureusement, <strong>le</strong> nombre de décès aconsidérab<strong>le</strong>ment diminué, mais d’autrecontaminations s'ajoutent et <strong>le</strong> nombre total depersonnes contaminées ne fait qu'augmenter enFrance. Dans <strong>le</strong> monde, on estime que deuxmillions et demi de personnes se contaminentchaque année. L'épidémie est très loin d'êtrestabilisée. Pour une personne mise aujourd'huisous traitement il y a 2,7 personnes qui secontaminent... C’est donc une course qu'on esten train de perdre. On est très loin, même dans <strong>le</strong>spays développés, d'une situation de stabilité. Onn'est pas dans une situation où on peut dire que <strong>le</strong>pire est derrière nous. A titre individuel, pour <strong>le</strong>sgens qui bénéficient de traitement, on est arrivédans une étape acceptab<strong>le</strong>, mais l’épidémie estloin d'être sous contrô<strong>le</strong>.Christophe Martet : La <strong>le</strong>çon que je tire, c'estqu'on obtient rien de ce qu'on arrache pas.L'exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong> plus frappant c'est celui des antiprotéases.Début 1996, on sait que cesmédicaments marchent bien, qu'ils vont êtreapprouvés aux Etats-Unis pour <strong>le</strong>s maladesaméricains donc que d'immenses stocks ont étéfaits pour approvisionner toutes <strong>le</strong>s pharmacies. A<strong>Act</strong> <strong>Up</strong> on reçoit <strong>le</strong> patron français d’Abott –laboratoire qui fabrique <strong>le</strong> Norvir – il nous dit qu’iln'y a pas de traitement disponib<strong>le</strong> pour la France etl'Europe et qu’un système de loterie va être mis enplace. Ce sera pour 100 malades par semaines,puis 200 etc. alors que <strong>le</strong>s gens mourraient, qu’onen avait besoin et que du jour au <strong>le</strong>ndemain vouspouviez revenir à la vie. Nous sommes donc allé àl'usine d'Abott à Evreux, qu’on a bloquée jusqu’àce qu’ils trouvent une solution. La pression étaitextrêmement forte sur <strong>le</strong> gouvernement à cemoment là, tout <strong>le</strong> monde s'y mettait et Sidactionapprochait, il fallait faire quelque chose. AlorsHervé Gaymard a annoncé une enveloppe de 800millions de francs pour acheter des anti-protéases.Et, du jour au <strong>le</strong>ndemain, des tonnes d'antiprotéasesont été livrées en France. Et on voit sur<strong>le</strong>s courbes des décès une diminution bruta<strong>le</strong>, alorsque dans d'autres pays d'Europe, ça continue àmonter jusqu'en 1998. Si on ne demande pasquelque chose, on ne l'obtient pas !l’intégralité du compte-rendu de cette RéPI : actupparis.org/rubrique53/Protoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 31


uptures d’ARV* TRT-5 est un col<strong>le</strong>ctifinterassociatif qui rassemb<strong>le</strong>9 associations de lutte contre<strong>le</strong> VIH/sida impliquées sur <strong>le</strong>squestions thérapeutiques et derecherche (<strong>Act</strong>ions Traitements,<strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong>, <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-SudOuest, AIDES, ARCAT,Dessine-moi un mouton,Nova Dona, Sida Info Serviceet SolEnSi). TRT-5 poursuit2 objectifs : faire valoir <strong>le</strong>sbesoins des personnesinfectées par <strong>le</strong> VIH auprèsdes acteurs du systèmede recherche et de prise encharge médica<strong>le</strong> et s’assurerde la diffusion par <strong>le</strong>sassociations membresd’informations actualiséesauprès des personnesconcernées.rupturesd’antirétrovirauxdes avancées ?Depuis <strong>le</strong> printemps 2010, <strong>le</strong> TRT-5* recueil<strong>le</strong> et analyse des témoignages depersonnes qui se trouvent confrontées à des difficultés pour se faire délivrer<strong>le</strong>urs traitements en pharmacie de vil<strong>le</strong>.Ce travail a conduit <strong>le</strong> TRT-5 à proposer aux autorités sanitaires une modification ducadre rég<strong>le</strong>mentaire de la distribution des médicaments. La proposition principa<strong>le</strong>consiste à donner un statut particulier aux médicaments vitaux afin d’assurer <strong>le</strong>urconstante disponibilité sur <strong>le</strong> territoire national.Au printemps dernier, <strong>le</strong> ministère de la Santé informait <strong>le</strong> TRT-5 qu’un projet dedécret serait soumis à concertation avant l’été. Le TRT-5 multiplie <strong>le</strong>s interpellationspubliques pour faire aboutir ce projet.La mobilisation continue, l’observatoire est toujours actif sur <strong>le</strong> site du TRT-5.Continuez à y apporter vos expériences : trt-5.org/artic<strong>le</strong>259.htmlruptures et ARV : attention dangerLe niveau d’observance exigé dans <strong>le</strong> traitement antirétroviral anti-VIH doit être trèsé<strong>le</strong>vé pour <strong>le</strong> maintien permanent d’une efficacité optima<strong>le</strong> de la multithérapieantirétrovira<strong>le</strong> permettant <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> de la charge vira<strong>le</strong> et une restaurationimmunitaire partiel<strong>le</strong>. L’interruption d’un seul des médicaments de la multithérapieexpose à une sé<strong>le</strong>ction de mutants résistants aux autres molécu<strong>le</strong>s prises, grevantla pa<strong>le</strong>tte des thérapies utilisab<strong>le</strong>s à l’avenir en raison de l’archivage de cesmutations.numéros uti<strong>le</strong>sSi vous vous retrouvez en ruptured’antirétroviraux nous vous incitons àappe<strong>le</strong>r - idéa<strong>le</strong>ment en lien avecvotre pharmacien - <strong>le</strong>s numérossuivants, en fonction du traitementque vous prenez :Atripla®, Viread®, Emtriva®, Truvada®Gi<strong>le</strong>ad : 01 46 09 41 00Atripla®, Zerit®, Sustiva®, Reyataz®BMS : 0 810 410 500Combivir®, Kivexa®, Trizivir®,Epivir®, Ziagen®, Telzir®, Celsentri®ViiV Healthcare : 01 39 17 69 69Crixivan®, Isentress®MSD : 01 47 54 88 00Ka<strong>le</strong>tra®, Norvir®Abbott : 0 800 21 26 29Inte<strong>le</strong>nce®, Prezista®Janssen Cilag : 0 800 25 50 75Invirase®, Viracept®, Fuzeon®Roche :Pour <strong>le</strong>s médecins et personnesprenant des traitements : 01 46 40 51 91Pour <strong>le</strong>s pharmaciens : 01 49 35 80 37Viramune®, Aptivus®Boehringer Ingelheim : 03 26 50 45 33Les arrêts de traitements peuvent provoquer des syndromes al<strong>le</strong>rgiques etd’hypersensibilité (notamment pour <strong>le</strong>s traitements comportant Viramune®,névirapine). Toute interruption de plus de 7 jours de la prise de cette spécialité doit sefaire, selon <strong>le</strong>s recommandations (Rapport Yeni), avec une reprise à demi-dosependant un temps donné pour minimiser ce risque potentiel<strong>le</strong>ment grave, voire mortel.Compte tenu des demi-vies différentes des molécu<strong>le</strong>s antirétrovira<strong>le</strong>s,la suspension d’une molécu<strong>le</strong> selon un schéma aléatoire expose à un risque accrude mutation sur <strong>le</strong>s molécu<strong>le</strong>s à demi-vie longue comme <strong>le</strong>s non nucléosidesViramune® (névirapine) et Sustiva® (efavirenz). Chez <strong>le</strong>s personnes en échecthérapeutique sévère, la pa<strong>le</strong>tte très restreinte de médicaments disponib<strong>le</strong>s encoreefficaces rend ce risque hautement délétère chez ces personnes dont la longuehistoire avec la maladie a, de plus, fragilisé l’organisme. Chez el<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s risquesd’échappement au traitement et <strong>le</strong> peu d’alternatives thérapeutiques encoredisponib<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s exposent à des risques vitaux potentiels.En attendant que <strong>le</strong>s ruptures de médicaments anti-VIH deviennentde l’histoire ancienne, quelques conseils pour prévenir ces difficultés :- ne vous laissez pas prendre au dépourvu, pensez à faire renouve<strong>le</strong>rvotre ordonnance une semaine avant la fin du traitement.- si possib<strong>le</strong>, faites-vous identifier par votre pharmacien “référent”afin de lui demander d’avoir un mois de traitement en réserve(<strong>le</strong>s pharmaciens sont soumis au secret médical).En cas de rupture de stock dans votre pharmacie de vil<strong>le</strong> :- demandez à votre pharmacien de contacter au plus vite <strong>le</strong> laboratoirepharmaceutique concerné par la rupture (cf. numéros ci-contre),<strong>le</strong>s laboratoires s’étant engagés à réagir en 24 à 48h maxi.- pensez à contacter une pharmacie hospitalière.- ne changez pas de traitement sur l’avis de votre pharmacien.Toute modification de traitement doit être discutée avec <strong>le</strong> médecinqui vous suit pour <strong>le</strong> VIH.Protoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 32


états généraux de la prise en chargedes personnes vivant avec <strong>le</strong> VIHLes 26 et 27 novembre derniers, se sont tenus <strong>le</strong>s Etats Généraux sur la prise encharge globa<strong>le</strong> des personnes vivant avec <strong>le</strong> VIH en I<strong>le</strong>-de-France.Les retranscriptions des débats ont fait l'objet de la publication récente des Cahiersde ces Etats Généraux. Ils sont accessib<strong>le</strong>s au format <strong>PDF</strong> sur <strong>le</strong> site de l’ARS* :ars.i<strong>le</strong>defrance.sante.fr/VIH-en-I<strong>le</strong>-de-France-des-pro.117315.0.htmlL’ARS a d’ores et déjà engagé une réf<strong>le</strong>xion interne sur <strong>le</strong>s suites concrètes àdonner à ces travaux, notamment dans <strong>le</strong> cadre du Projet régional de santé.Espérons que la paro<strong>le</strong> des malades y soit enfin prise en compte.en brefHTA sévère n'est plus une ALDUn décret sans aucune justification paru <strong>le</strong> 27 juin dernier stipu<strong>le</strong> que l'hypertensionartériel<strong>le</strong> (HTA) sévère ne figure plus dans la liste des affections de longue durée(ALD). Cette décision s'appuierait sur <strong>le</strong> fait que l'HTA sévère est la « seu<strong>le</strong> ALD àconstituer un facteur de risque et non une pathologie avérée. » Le décret précisetoutefois que la suppression sera sans incidence sur <strong>le</strong>s exonérations en cours devalidité et ne prendra effet qu'au terme de cel<strong>le</strong>s-ci. A se demander sil'argumentation se base sur des facteurs médicaux ou économiques.cerveau contre microscope : 1-0Les adeptes de Foldit*, un jeu vidéo sur internet ont réussi à décoder en troissemaines la structure d'une enzyme proche de cel<strong>le</strong> du VIH, une énigme qui tenaiten échec depuis dix ans <strong>le</strong>s plus éminents scientifiques. Le but de ce jeu est de fairerésoudre par <strong>le</strong>s joueurs humains un problème auquel se heurtent encore <strong>le</strong>sordinateurs, en l'occurrence comment une molécu<strong>le</strong> se plie pour former unestructure en trois dimensions et donner ainsi naissance à une protéine. Ladécouverte des joueurs concerne une enzyme, la protéase rétrovira<strong>le</strong>, utilisée parun rétrovirus, famil<strong>le</strong> à laquel<strong>le</strong> appartient <strong>le</strong> VIH. Trouver la configuration exacted'une protéine permet de comprendre comment une maladie se développe au seinde l'organisme et d'élaborer ensuite une stratégie thérapeutique capab<strong>le</strong> de lastopper. Malheureusement pour <strong>le</strong>s biologistes, un microscope ne fournit qu'uneimage écrasée de la protéine. L'une des tâches <strong>le</strong>s plus ardues pour <strong>le</strong>sscientifiques est de démê<strong>le</strong>r cet écheveau pour reconstruire la molécu<strong>le</strong> en 3D etidentifier <strong>le</strong>s zones où <strong>le</strong>s médicaments pourraient agir. Répartis en équipesconcurrentes, des milliers de joueurs du monde entier ont manipulé dans <strong>le</strong>cyberspace des chaînes d'acides aminés, <strong>le</strong>s pliant et <strong>le</strong>s repliant dans toutes <strong>le</strong>scombinaisons imaginab<strong>le</strong>s pour tenter d'aboutir à une structure viab<strong>le</strong>. Les modè<strong>le</strong>sde protéines transmis par <strong>le</strong>s joueurs via internet étaient tel<strong>le</strong>ment proches de laréalité qu'il n'a fallu que quelques jours aux chercheurs pour <strong>le</strong>s affiner et établir lastructure exacte de l'enzyme. Reste maintenant aux scientifiques de mettre enapplication <strong>le</strong>s résultats obtenus pour mener de nouvel<strong>le</strong>s recherches.Protoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 33* ARS :Agence Régiona<strong>le</strong>de Santé* Foldit :littéra<strong>le</strong>ment « plie-<strong>le</strong> »voir <strong>le</strong> site fold.itbaisse des troub<strong>le</strong>s neurocognitifsLes troub<strong>le</strong>s neurocognitifs sont légèrement moins fréquents chez <strong>le</strong>s personnesvivant avec <strong>le</strong> VIH depuis l'arrivée des multithérapies. C'est ce qu'a présenté uneéquipe italienne à Rome, durant la 6ème conférence de l'International Aids Society(IAS). Même si ces troub<strong>le</strong>s demeurent fréquents, et insuffisamment diagnostiqués.Après la forte baisse des taux de démence liée au VIH grâce aux multithérapies,aujourd'hui on constate que l'ensemb<strong>le</strong> des troub<strong>le</strong>s symptomatiques, dont ceuxconsidérés comme modérés, ont diminué. L'étude italienne a été menée sur 1.375personnes, et révè<strong>le</strong> en effet une baisse, de 29,9% à 18,4% des troub<strong>le</strong>sneurocognitifs modérés et sévères (dont la démence) entre <strong>le</strong>s périodes 1996-98 et2008-10. En cause, l'effet des traitements sur la baisse de la charge vira<strong>le</strong> etl'augmentation des taux de CD4.


traitement VHCnouvel<strong>le</strong> piste prometteuseLe BMS-790052 est <strong>le</strong> premier médicament d'une nouvel<strong>le</strong> classe d'antiviraux,un inhibiteur hautement sé<strong>le</strong>ctif de la protéine NS5A du virus de l'hépatite C, qui estimpliquée dans <strong>le</strong> comp<strong>le</strong>xe d'initiation de la réplication du virus. Les premiersrésultats d'un essai de phase IIb, contre placebo pour <strong>le</strong> BMS-790052 montrent uneefficacité, avec l'obtention d'un taux é<strong>le</strong>vé de réponse virologique soutenue chezdes personnes ayant <strong>le</strong> génotype 1. Les 48 participantEs, naïfVEs de traitements,ont reçu l'association interféron pégylé-ribavirine, selon <strong>le</strong>ur groupe, el<strong>le</strong>s et ils ontreçu en plus soit du BMS-790052 (3, 10 ou 60 mg) soit un placebo. A 24 semainesaprès la fin du traitement, <strong>le</strong> taux de réponse virologique soutenue s'é<strong>le</strong>vait à 25%dans <strong>le</strong> groupe placebo, 42% avec la faib<strong>le</strong> dose de BMS-790052 et 83% avec <strong>le</strong>sdeux doses <strong>le</strong>s plus é<strong>le</strong>vées du médicament.Le Pr. Stanislas Pol de l'hôpital Cochin à <strong>Paris</strong> estime qu'une suppression rapide del'ARN viral pourrait constituer un critère d'identification des répondeurs.TMC435 contre VHCLe TMC435 de Tibotec est un nouvel inhibiteur de la protéase du virus de l'hépatite C,en prise unique. Ce médicament est actuel<strong>le</strong>ment en phase III, <strong>le</strong>s résultats desphases II indiquent de bons résultats. Il a été évalué dans une étude avec 386personnes n'ayant jamais pris de traitements et porteurs du génotype 1, et dansune autre avec 462 participantEs pré-traitéEs, et porteurSEs du même génotype.Deux doses du médicament étaient comparées à un placebo, en association avecla bithérapie pégylée. Les résultats indiquent que <strong>le</strong>s personnes naïves detraitement obtiennent une réponse virologique rapide (respectivement 68% et 79%avec <strong>le</strong>s deux doses contre 5% avec <strong>le</strong> placebo). Le traitement a pu être arrêté aubout de 24 semaines chez respectivement 79% et 86% de ces participantEs.Parmi <strong>le</strong>s personnes pré-traitées, 54% et 71% (selon <strong>le</strong>s doses) ont obtenu uneréponse virologique rapide contre 2% avec <strong>le</strong> placebo.hépatite E et VIHEn France, <strong>le</strong> virus de l'hépatite E circu<strong>le</strong> de façon épisodique. En 2009, plus de 250cas ont été recensés, dont plus de la moitié localisée dans la moitié Sud de laFrance. Deux épisodes d'infection liée à une alimentation col<strong>le</strong>ctive se sontéga<strong>le</strong>ment produits entre 2007 et 2009. Le virus de l'hépatite E se transmetessentiel<strong>le</strong>ment par la consommation d'eau non traitée et d'aliments contaminés,mais rarement de personne à personne. Sur <strong>le</strong> plan clinique, l'hépatite E se présentecomme une hépatite aiguë, l'évolution est favorab<strong>le</strong> dans la majorité des cas, maispeut prendre une forme grave chez certaines personnes à risque : hépatitesfulminantes, ou une évolution vers <strong>le</strong> portage chronique du virus. La Directiongénéra<strong>le</strong> de la santé (DGS) a donc rappelé cet été que la consommation de certainsproduits alimentaires* même cuits n'était pas recommandée pour <strong>le</strong>s personnes àrisque de développer une forme grave d'hépatite E. Ces personnes sontcaractérisées par une immuno-dépression (porteurs du VIH, greffés, etc.) unehépatopathie chronique et une grossesse. En France, 25 à 30 nouveaux casd'hépatite E sont diagnostiqués chaque année chez des personnes immunodéprimées,dont plus de la moitié ont été en contact avec <strong>le</strong> virus plusieurs annéesauparavant. Il n'existe pas actuel<strong>le</strong>ment de traitement spécifique de l'hépatite E,ni de vaccin commercialisé. D'où l'importance des mesures de prévention.* produits à base de foie crude porc, comme <strong>le</strong>s figatelliou saucisses fumées corseset produits à base desanglier ou de cerfProtoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 34


nouveau site pour<strong>le</strong> planning familialLe Planning Familial vient de lancer sa nouvel<strong>le</strong> plateforme internet. Nouvel<strong>le</strong>identité visuel<strong>le</strong>, données enrichies, accessib<strong>le</strong> aux smartphones et toujours aussiinformatif et militant : planning-familial.orgCervarix® et cancer analUtilisé en prévention du cancer du col chez <strong>le</strong>s jeunes fil<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> vaccin Cervarix®est éga<strong>le</strong>ment efficace contre <strong>le</strong>s infections à HPV associées au cancer anal.On <strong>le</strong> savait pour <strong>le</strong>s hommes, c'est maintenant confirmé pour <strong>le</strong>s femmes.L'incidence de ce cancer, assez rare dans la population généra<strong>le</strong>, est deux fois plusé<strong>le</strong>vée chez <strong>le</strong>s femmes que chez <strong>le</strong>s hommes. Les sous types HPV 16 et HPV 18sont responsab<strong>le</strong>s de 75 à 80% de ces cancers. Un essai a été mené aux États-Unis sur 4.210 femmes de 18 à 25 ans en bonne santé, et montre que 4 ans aprèsl'injection du vaccin, l'efficacité est de 62% contre <strong>le</strong>s infections ana<strong>le</strong>s à HPV pources femmes (exposées ou non au HPV avant) et de près de 77% pour <strong>le</strong>s infectionscervica<strong>le</strong>s à HPV. Pour la première fois, ce vaccin a aussi montré une efficacitécroisée contre d'autres souches à l'origine de cancers sur un site extragénital,une protection qui dépasse <strong>le</strong>s sous-types inclus dans la formulation et qui s'étenddu col de l'utérus, au vagin, et de la vulve à l'anus. Une bonne nouvel<strong>le</strong>.Gardasil® et <strong>le</strong>s garçonsJusqu'alors principa<strong>le</strong>ment testé et autorisé pour la prévention des infections à HPVpour <strong>le</strong>s jeunes fil<strong>le</strong>s, à partir de 9 ans, l'agence du médicament européenne vientde donner son accord pour une prescription du vaccin chez <strong>le</strong>s jeunes garçons,jusqu'à 26 ans. La composition du vaccin est la même, mais l'efficacité sur laprévention des verrues génita<strong>le</strong>s, prouvée par une récente étude chez <strong>le</strong>s jeunesgarçons a permis d'élargir <strong>le</strong>s critères d'utilisation du vaccin. Le fait que <strong>le</strong>s verruesgénita<strong>le</strong>s puissent survenir à des âges précoces et que <strong>le</strong>ur fréquence soit enaugmentation a sans doute influé sur la décision de la commission européenne.statines anti-cancéreuseset lymphome non hodgkinienUne récente étude américaine montre que <strong>le</strong>s statines sont associées à une baissedu risque de lymphome non hodgkinien chez <strong>le</strong>s personnes vivant avec <strong>le</strong> VIH.Déclarer un lymphome non hodgkinien est synonyme de passage de laséropositivité au sida, c'est un cancer très fréquent qui demeure la première causede mortalité chez personnes vivant avec <strong>le</strong> VIH en France, malgré <strong>le</strong>s multithérapies.Les statines sont déjà connues pour <strong>le</strong>ur activité anti-inflammatoire etanticancéreuse, dans la population généra<strong>le</strong>, mais une étude rétrospective sur 1554personnes indique une baisse de 45 % du risque de lymphome non hodgkinienchez <strong>le</strong>s personnes séropositives (contre 40 % chez <strong>le</strong>s séronégatives). De plus,selon la durée du traitement, l'effet pourrait être meil<strong>le</strong>ur, ainsi que la précocité dela prise des statines, car l'effet de ces agents pris très tôt est associé à une baissede 46% du risque après moins d'un an d'utilisation. Pourquoi ne pas imaginer uneprise en prévention ? C'est ce que détermineront de prochaines étudesactuel<strong>le</strong>ment mises en place.Protoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 35


agenda11-14 octobre 2011THS-10 : colloque européen et internationalToxicomanies Hépatites SidaCasino Bel<strong>le</strong>vue - BiarritzLe programme portera sur la légalisation du cannabis, <strong>le</strong>s traitements desubstitution aux opiacés, <strong>le</strong>s sal<strong>le</strong>s de consommation à moindre risques, la prise encharge des hépatites, l’usage de drogues et <strong>le</strong> VIH, etc.Parmi <strong>le</strong>s ateliers : “de la prohibition à la domestication du dragon/ quel<strong>le</strong> place pourl’éducation ?” ; “cannabis, autour du soin” ; “<strong>le</strong>s nouveaux défis de la réduction desrisques” ; “tabac, aspects cliniques à ne pas méconnaitre” ; “la prison et <strong>le</strong>s soins”ths-biarritz.comcorevih-lr.frinscription auprès deFlorence LANZA06 82 84 82 18Flanza1@its.jnj.commercredi 19 octobre 2011 - 18h30VIH & secret médicalrencontre organisée par <strong>le</strong> laboratoire Janssenen partenariat avec <strong>le</strong> COREVIH LAnguedoc RoussillonHôtel Mercure Antigone 285 bd de l’aéroport 34 000 Montpellier19h Secret médical & VIH : d’hier à aujourd’hui20h Aspects juridiques de la prise en charge du patient VIH :Droits, devoirs et responsabilitésCes réunions régiona<strong>le</strong>s d'échanges, organisées par <strong>le</strong> laboratoire Janssenen partenariat avec <strong>le</strong>s COREVIHs, sont l'occasion d'aborder <strong>le</strong>s codes historiqueset juridiques en s'appuyant sur des présentations, des vidéos, des témoignages ...Un juriste interviendra à partir de cas qui lui seront proposés et répondraaux questions des participants.La réunion sera suivie d’un cocktail dinatoirejeudi 20 octobre 2011 - 19h à 21hRéunion Qualité de Vie & VIH : nutrition et VIHÉquilibre alimentaire, compléments et vitaminesorganisée par <strong>Act</strong>ions-Traitementsà Sida Info Service - 190 bd de Charonne 75020 <strong>Paris</strong>(sal<strong>le</strong> de réunion, 2ème étage)Quand on est séropositif, il est conseillé de faire attention à son alimentation.Parfois, il est même suggéré à certains patients de prendre quelques complémentset/ou vitamines. Alors existe-t-il un modè<strong>le</strong> alimentaire ? Quels compléments et/ouvitamines prendre et dans quel<strong>le</strong>s circonstances ?actions-traitements.orgentrée libreProtoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 36


encontres associatives ou institutionnel<strong>le</strong>s ayant trait au domaine thérapeutique et médicalsfls.aei.fr08 20 82 01 51sfls@wanadoo.fr3 & 4 novembre 2011Congrès de la Société Française de Luttecontre <strong>le</strong> Sida (SFLS)Centre des Congrès - LyonLes 17èmes Assises & 12ème Congrès de la Société Française de Lutte contre <strong>le</strong>Sida se tiendront <strong>le</strong>s 3 et 4 novembre 2011 au Centre des Congrès à Lyon. Lajournée nationa<strong>le</strong> des Corevih et cel<strong>le</strong> des infirmières diplômées d'Etat se tiendront<strong>le</strong> 2 novembre au même endroit. Au menu des journées de la SFLS : définitions dela santé sexuel<strong>le</strong>, combinée ; TASP ; Génération II : entrée dans la vie sexuel<strong>le</strong> desado<strong>le</strong>scents séropositifs ; tROD, PREP, tASP, tPE : s’y retrouver dans la préventioncombinée ; Désir d’enfant en 2011 : <strong>le</strong> CECOS ou la Couette ? ; Let’s talk aboutSex : Comment aborder la sexualité dans la relation soignants-soignés ; Dans lavraie vie : la santé sexuel<strong>le</strong>, cadre général, offres spécifiques...16 & 17 novembre 2011Conférence internationa<strong>le</strong> de l'Unicefsur la transmission mère enfantinstitut Pasteur - <strong>Paris</strong>Plus que des débats épidémiologiques et scientifiques, cet événement vise lamobilisation de la volonté politique et de ressources financières disponib<strong>le</strong>s pouratteindre l’élimination réel<strong>le</strong> de la transmission vertica<strong>le</strong> mère-enfant en 2015.La conférence réunira des chercheurs, pédiatres, gynécologues, épidémiologistes,responsab<strong>le</strong>s politiques et membres d’organisations internationa<strong>le</strong>s ouassociatives, en grande partie venus des pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre.Placée sous <strong>le</strong> Haut patronage du docteur Françoise Barré-Sinoussi (prix Nobel demédecine en 2008), la conférence offrira éga<strong>le</strong>ment l’opportunité de faire entendrela voix d’un public francophone, souvent oublié dans <strong>le</strong>s conférencesinternationa<strong>le</strong>s consacrées à ce sujet.unicef.frtrt-5.orgaccès libreinscription obligatoirelundi 12 décembre 2011 - 9h à 17hNouvel<strong>le</strong>s perspectives dans <strong>le</strong> traitement del’infection à VIH : la recherche autour des conceptsde guérison, d’éradication et de rémissionJournée scientifique annuel<strong>le</strong> du TRT-5au FIAP Jean Monnet - 30 rue Cabanis 75014 <strong>Paris</strong>La journée de réf<strong>le</strong>xion scientifique 2011 sera consacrée aux nouvel<strong>le</strong>s perspectivesthérapeutiques qu’ouvrent <strong>le</strong>s travaux de recherche menés sur <strong>le</strong>s idées deguérison, d’éradication ou de rémission, appliqués à l’échel<strong>le</strong> des individus ou despopulations. TRT-5 souhaite qu’el<strong>le</strong> permette de dresser un état des lieux desdonnées scientifiques disponib<strong>le</strong>s et des orientations de recherche à venir, enparticulier dans <strong>le</strong>s domaines de la virologie, de l’immunologie ou de la génétique.Il s’attachera éga<strong>le</strong>ment à ce qu’el<strong>le</strong> mette en relation ces recherches à viséethérapeutique avec cel<strong>le</strong>s qui sont menées dans <strong>le</strong> domaine de la santé publique,qui manient éga<strong>le</strong>ment la notion d’éradication. La Journée sera inscrite dans unedimension fortement prospective, et s’articu<strong>le</strong>ra autour des nouvel<strong>le</strong>s stratégies etdes nouveaux outils de lutte contre l’infection.25-28 mars 2012conférence francophone AFRAVIHCICG - Genève (Suisse)La 6ème Conférence francophone de lutte contre <strong>le</strong> VIH/sida se tiendra du 25 au 28mars 2012, à Genève. Les inscriptions sont ouvertes. Demandes de boursepossib<strong>le</strong>s jusqu'au 25 novembre.vihgeneve2012.comProtoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 37


TraitementsAPTIVUS ®(TPV tipranavir)2 gélu<strong>le</strong>s, 2 fois/jourBoehringer - AMM du 23/10/05révision <strong>le</strong> 23/06/09ATRIPLA ®(efavirenz/emtricitabine/tenofovir)1 comprimé, 1 fois/jourBMS /GILEAD - AMM du 13/12/07révision <strong>le</strong> 10/05/10CELSENTRI ®(MVC maraviroc)1 comprimé, 2 fois/jour (sauf exception)Pfizer - AMM du 24/09/07révision <strong>le</strong> 06/06/10COMBIVIR ®(3TC/AZT)1 comprimé, 2 fois/jourGSK - AMM du 18/03/98révision <strong>le</strong> 10/05/10CRIXIVAN ®(IDV indinavir)2 gélu<strong>le</strong>s, 2 fois/jourMSD - AMM du 04/10/96révision <strong>le</strong> 14/07/09ClasseINHIBITEURDE LAPROTÉASENUCLÉOSIDE,NUCLÉOTIDEET NONNUCLÉOSIDEINHIBITEURD’ENTRÉEINHIBITEURNUCLÉOSIDIQUEDE LATRANSCRIPTASEINVERSEINHIBITEURDE LAPROTÉASEEffets indésirab<strong>le</strong>s<strong>le</strong>s plus fréquents• Diarrhées• Éruptions cutanées• Troub<strong>le</strong>s digestifs• Hyperglycémie• Hypertriglycéridémie• Hypercho<strong>le</strong>stérolémie.• Acidose lactique • problème au foie• Problèmes psychiatriques• dépression • vertiges • nausées• diarrhées • fatigue • maux de tête• érythème • sinusite • insomnie• rêves inhabituels.• Toux • fièvre • infectionspulmonaires • éruptions cutanées• dou<strong>le</strong>urs musculaires et abdomina<strong>le</strong>s• étourdissement • constipation• démangeaisons • difficulté à dormir.Associationscontre-indiquéesAstemizo<strong>le</strong>, cisapride, midazolam,triazolam, dérivés de l’ergot,voriconazo<strong>le</strong>, methysergide,ergotamine, dihydroergotaminmesylate, mil<strong>le</strong>pertuis officinal,efavirenz, emtricitabine, tenofovir,atazanavir, lamivudine.• Acidose lactique : devant être traitéed’urgence ; symptômes : essouff<strong>le</strong>ment,fatigue importante et inexpliquée, Stavudine, ribavirine, zalcitabine,dou<strong>le</strong>urs musculaires, crampes, emtricitabine.nausées, vomissements • Lipoatrophie• Nausées importantes qui disparaissentprogressivement.• Calculs rénaux • Troub<strong>le</strong>s digestifs• Sensations anorma<strong>le</strong>s autour de labouche • Sécheresse cutanée • Pertede cheveux • Hypertriglycéridémie• Hypercho<strong>le</strong>stérolémie• Hyperglycémie • Lipodystrophie• Ong<strong>le</strong>s incarnés.EMTRIVA ®(FTC emtricitabine)INHIBITEUR • Risque d’acidose lactiqueNUCLÉOSIDIQUE • Maux de tête, vertiges • Fatigue1 gélu<strong>le</strong>/jourDE LA • Troub<strong>le</strong>s digestifs • Eruption cutanéeGi<strong>le</strong>ad - AMM du 24/10/03 TRANSCRIPTASE • coloration de la paume des mains.révision <strong>le</strong> 26/08/10 INVERSEEPIVIR ®(3TC lamivudine)1 comprimé/jourGSK - AMM du 08/08/96révision <strong>le</strong> 29/04/10FUZEON ®(T20 enfuvirtide)Injection sous-cutanée, 2 fois/jourRoche - AMM du 27/05/03révision <strong>le</strong> 27/04/10INTELENCE ®(TMC 125 étravirine)2 comprimés, 2 fois/jourJanssen Cilag - AMM du 26/06/08révision <strong>le</strong> 02/07/10INVIRASE ®(SQV saquinavir)2 comprimés, 2 fois/jourRoche - AMM du 04/10/96révision <strong>le</strong> 28/07/10ISENTRESS ®(MK 0518 raltegravir)1 comprimé, 2 fois/jourMSD - AMM du 20/12/07révision <strong>le</strong> 31/08/10KALETRA ®(LPV.r/lopinavir + ritonavir)2 comprimés, 2 fois/jourou 4 comprimés, 1 fois/jourAbbott - AMM du 20/03/01révision <strong>le</strong> 26/08/10KIVEXA ®(abacavir/lamivudine)1 comprimé/jourViiV Healthcare - AMM du 17/09/04révision <strong>le</strong> 28/07/10INHIBITEURNUCLÉOSIDIQUEDE LATRANSCRIPTASEINVERSEINHIBITEURDEFUSIONINHIBITEUR NONNUCLÉOSIDIQUEDE LATRANSCRIPTASEINVERSEINHIBITEURDE LAPROTÉASEINHIBITEURD’INTÉGRASEINHIBITEURDE LAPROTÉASEINHIBITEURNUCLÉOSIDIQUEDE LATRANSCRIPTASEINVERSE• Troub<strong>le</strong>s digestifs• Maux de tête• Fatigue.• Au niveau du site d’injection :rougeurs, dou<strong>le</strong>urs, petites bou<strong>le</strong>s.• Maux de tête• Nausées• Diarrhées• Rash.• Diarrhées• Lipodystrophie• Hyperglycémie• Hypertriglycéridémie• Hypercho<strong>le</strong>stérolémie.• Maux de tête• Fatigue• Vertiges.• Diarrhées • Nausées • Vomissements• Eruptions cutanées • Fatigue• Lipodystrophie • Hyperglycémie• Hypertriglycéridémie• Hypercho<strong>le</strong>stérolémie.Rifampicine, astémizo<strong>le</strong>,mil<strong>le</strong>pertuis, cisapride, dérivés del’ergot de seig<strong>le</strong>, terfénadine,ethinyloestradiol.Lamivudine, zalcitabine.Zalcitabine, emtricitabine.Carbamazépine, efavirenz,névirapine, phénobarbital,phénitoïne, primidone, rifabutine,rifampicine, astémizo<strong>le</strong>, cisapride,terfénadine, atazanavir.Astémizo<strong>le</strong>, terfénadine, flécaïnide,midazolam, triazolam, cisapride,primozide, amiodarone, dérivés del’ergot de seig<strong>le</strong>, mil<strong>le</strong>pertuis,rifampicine, disulfirame,propafénone, métronidazo<strong>le</strong>.• Fatigue • Troub<strong>le</strong>s digestifs• Risque d’al<strong>le</strong>rgie grave surtout <strong>le</strong>s 1 ersmois; symptômes : rougeurs cutanées,fatigue, démangeaisons, fièvre, nausées, Zalcitabine, stavudine,vomissements, diarrhées, courbatures,malaise général, maux de gorge, toux,sensation d’essouff<strong>le</strong>ment• Risque d’acidose lactique devant êtretraitée d’urgence (voir Combivir ® )• Troub<strong>le</strong>s digestifs • Maux de tête.emtricitabine, alcool (éthanol),ne pas débuter <strong>le</strong> traitement enmême temps que névirapine.Recommandations& commentaires- À prendre au moment du repas.Prendre ce traitement au momentdu coucher peut minimiser <strong>le</strong>s effetsinésirab<strong>le</strong>s.- Associé à 2 capsu<strong>le</strong>s de ritonavir,à chaque prise.- Surveil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s fonctions hépatiqueset réna<strong>le</strong>s.- À prendre à jeun.- En cas de troub<strong>le</strong>s psychiques,en par<strong>le</strong>r à son médecin.- Agit aussi contre <strong>le</strong> VHB, en tenircompte en cas de co-infection.- Contre indiqué durant la grossesse.- Suivi hépatique attentif,pour cause de réaction al<strong>le</strong>rgique.- Suivi attentif pour risque d’infectionherpétique.- Suivi hématologique régulier.- La lamivudine agit aussi contre<strong>le</strong> VHB, en tenir compte en cas deco-infection, aussi bien à l’initiationqu’à l’arrêt du traitement.- À prendre à jeun avec de l’eau,sauf si pris avec du ritonavir,et à 1h de distance du Videx ® .- Boire au moins 1,5 litre d’eau par jourpour éviter des calculs rénaux.- Effets secondaires très importants.A éviter à l’initiation d’un traitement.- L’emtricitabine agit aussi contre <strong>le</strong>VHB, en tenir compte en cas de coinfection,aussi bien à l’initiation qu’àl’arrêt du traitement.- La lamivudine agit aussi contre <strong>le</strong>VHB, en tenir compte en cas de coinfection,aussi bien à l’initiation qu’àl’arrêt du traitement.- Après reconstitution du produit avecde l’eau fournie, peut se conserver 24hmaxi, au réfrigérateur.- Changer régulièrement de sited’injection et masser immédiatementaprès l’injection.À prendre au cours du repas.- À prendre avec un repas copieux.- Associé au ritonavir en faib<strong>le</strong> dose,indispensab<strong>le</strong> pour garantir uneefficacité suffisante.- La posologie d’Invirase ® dépend dudosage plasmatique effectué après 2semaines de traitement.- Contre-indiqué en cas d’insuffisancehépatique sévère.- Contient du ritonavir, comme booster.- À prendre à 1h de distance du Videx ® .- La lamivudine agissant contre <strong>le</strong> VHB,en tenir compte en cas de co-infection.- Non recommandé en cas degrossesse et d’insuffisance hépatique.- En cas d’hypersensibilité même sanséruption cutanée : contacter <strong>le</strong>surgences avec la notice de la boîte.- En cas d’arrêt du traitement, pourhypersensibilité, ne jamais reprendrel’abacavir : risque mortel.Protoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 38* Les 5 lignes sur fond coloré sont des combinaisons de traitements


TraitementsNORVIR ®(ritonavir)comprimés en associationAbbott - AMM du 26/08/96révision <strong>le</strong> 23/03/10PREZISTA ®(TMC 114 darunavir)1 comprimé, 2 fois/jourJanssen Cilag - AMM 21/02/07révision <strong>le</strong> 31/03/11RETROVIR ®(AZT zidovudine)1 comprimé, 2 fois/jourViiV Healthcare - AMM du 13/03/87révision <strong>le</strong> 03/04/09REYATAZ ®(atazanavir)1 gélu<strong>le</strong>, 1 fois/jourBMS - AMM du 02/03/04révision <strong>le</strong> 07/07/10SUSTIVA ®(EFV efavirenz)1 comprimé/jourBMS - AMM du 28/05/99révision <strong>le</strong> 20/01/10TELZIR ®(APV fosamprénavir)1 comprimé, 2 fois/jourViiV Healthcare -AMM du 12/07/04révision <strong>le</strong> 15/05/09TRIZIVIR ®(abacavir/lamivudine/zidovudine)1 comprimé, 2 fois/jourViiV Healthcare - AMM du 28/12/00révision <strong>le</strong> 26/05/10TRUVADA ®(emtricitabine/tenofovir)1 comprimé/jourGi<strong>le</strong>ad - AMM du 21/02/05révision <strong>le</strong> 31/08/10VIDEX ®(ddl didanosine)1 gélu<strong>le</strong>/jourBMS - AMM du 05/05/92révision <strong>le</strong> 22/07/10VIRACEPT ®(NFV nelfinavir)3 comprimés, 3 fois/jourRoche - AMM du 22/01/98révision <strong>le</strong> 20/01/10VIRAMUNE ®(NVP nevirapine)1 comprimé/jour sur 14 jours ;puis 2/jourBoehringer - AMM du 05/02/98révision <strong>le</strong> 26/08/10VIREAD ®(TDF tenofovir)1 comprimé/jourGi<strong>le</strong>ad - AMM du 05/02/02révision <strong>le</strong> 26/09/10ZERIT ®(d4T stavudine)1 gélu<strong>le</strong>, 2 fois/jourBMS - AMM du 08/05/96révision <strong>le</strong> 06/09/10ZIAGEN ®(ABC abacavir)2 comprimés, 1 fois/jourViiV Healthcare - AMM du 08/07/99révision <strong>le</strong> 10/05/10ClasseINHIBITEURDE LAPROTÉASEINHIBITEURDE LAPROTÉASEINHIBITEURNUCLÉOSIDIQUEDE LATRANSCRIPTASEINVERSEINHIBITEURDE LAPROTÉASEINHIBITEUR NONNUCLÉOSIDIQUEDE LATRANSCRIPTASEINVERSEINHIBITEURDE LAPROTÉASEINHIBITEURNUCLÉOSIDIQUEDE LATRANSCRIPTASEINVERSENUCLÉOSIDEETNUCLÉOTIDEINHIBITEURNUCLÉOSIDIQUEDE LATRANSCRIPTASEINVERSEINHIBITEURDE LAPROTÉASEINHIBITEUR NONNUCLÉOSIDIQUEDE LATRANSCRIPTASEINVERSEINHIBITEURNUCLÉOTIDIQUEDE LATRANSCRIPTASEINVERSEINHIBITEURNUCLÉOSIDIQUEDE LATRANSCRIPTASEINVERSEINHIBITEURNUCLÉOSIDIQUEDE LATRANSCRIPTASEINVERSEEffets indésirab<strong>le</strong>s<strong>le</strong>s plus fréquents• Troub<strong>le</strong>s digestifs, diarrhées• Sensations anorma<strong>le</strong>s autour de labouche • Neuropathies périphériques• Hypertriglycéridémie • Hyperglycémie• Hypercho<strong>le</strong>stérolémie.• Maux de tête • Nausées • Diarrhées.• Anémie (baisse des globu<strong>le</strong>s rouges)• Leucopénie et neutropénie (baissedes globu<strong>le</strong>s blancs dont neutrophi<strong>le</strong>s)• Maux de tête • Fatigue• Chez <strong>le</strong>s nouveaux-nés, risque decytopathies mytochondria<strong>le</strong>s si la mèrea reçu AZT+3TC.• Troub<strong>le</strong>s digestifs• En début de traitement, peut entraînerune jaunisse (par l’augmentation de labilirubine sanguine)• Troub<strong>le</strong>s de la vision.• Sensations d’ébriété, vertiges,cauchemars, hallucinations• Hypercho<strong>le</strong>stérolémie • Troub<strong>le</strong>s ducomportement et de l’humeur• Eruption cutanée parfois sévère (rash).• Nausées• Hypertriglycéridémie• Hypercho<strong>le</strong>stérolémie• Hyperglycémie.• Al<strong>le</strong>rgie grave: hypersensibilité àl’abacavir (voir Ziagen ® ) pouvantentraîner l’arrêt du traitement • Effetsindésirab<strong>le</strong>s de zidovudine (voirRétrovir ® ), de lamivudine (voir Epivir ® ) etd’abacavir (voir Ziagen ® ).• Troub<strong>le</strong>s digestifs (vomissements,nausées, diarrhées, flatu<strong>le</strong>nces)• Fatigue • Diminution du phosphatesanguin • Maux de tête, vertiges• Insuffisance réna<strong>le</strong> • Risque d’acidoselactique • Possibilité d’éruption cutanée• Coloration de la paume des mains.• Troub<strong>le</strong>s digestifs • Troub<strong>le</strong>shépatiques et risques de pancréatiteaiguë en association avec Zérit ® (arrêtimmédiat) • Neuropathiespériphériques (fourmil<strong>le</strong>ments etdiminution de la sensibilité au niveaudes pieds et des mains).• Diarrhées, parfois importantes• Lipodystrophie• Hyperglycémie• Hypertriglycéridémie• Hypercho<strong>le</strong>stérolémie.• Risque d’al<strong>le</strong>rgie : fièvre, éruptioncutanée sévère (rash)• Atteintes hépatiques graves.• Troub<strong>le</strong>s digestifs (vomissements,nausées, diarrhées, flatu<strong>le</strong>nces)• Diminution du phosphate sanguin• Insuffisance réna<strong>le</strong>.• Toxicité hépatique et pancréatique• Neuropathies périphériques• Troub<strong>le</strong>s métaboliques : diabète,lipodystrophie, etc.• Fatigue • Troub<strong>le</strong>s digestifs • Risqued’al<strong>le</strong>rgie grave surtout <strong>le</strong>s 1 ers mois ; toux,symptômes: rougeurs cutanées, nausées,démangeaisons, fièvre, vomissements,diarrhées, fatigue, courbatures, malaisegénéral, maux de gorge, essouff<strong>le</strong>ment• Risque d’acidose lactique devant êtretraité d’urgence (lire Combivir ® ).Associationscontre-indiquéesAstémizo<strong>le</strong>, cisapride, dérivésde l’ergot de seig<strong>le</strong>, terfénadine,pimozide, rifampicine, efavirenz,midazolam, rifabutine, triazolam.Terfénadine, dérivés de l’ergotde seig<strong>le</strong>, mil<strong>le</strong>pertuis, rifampicineet certains anti-arythimiques(bépridil, quinidine).Stavudine, ribavirine.Nombreuses interactions avecd’autres médicaments éliminéspar <strong>le</strong> foie.Saquinavir, astémizol, cisapride,midazolam, terfénadine, triazolam,éthynil-oestradiol, ritonavir,névirapine.Stavudine, alcool, emtricitabine,ribavirine, zalcitabine, ne pasdébuter <strong>le</strong> traitement en mêmetemps que névirapine (voirZiagen ® ).didanosine, antibiotiques de lafamil<strong>le</strong> des aminosides, foscarnetsodique, amphotericine B,vancomycine, iséthionate depentamidine, ganciclovir.Ganciclovir, stavudine, ténofovir,zalcitabine.Rifampicine, astémizo<strong>le</strong>, cisapride,dérivés de l’ergot de seig<strong>le</strong>,terfénadine.Saquinavir, ketoconazo<strong>le</strong>, éthyniloestradiol,rifampicine, efavirenz,ne pas débuter <strong>le</strong> traitement enmême temps que l’abacavir.zalcitabine, didanosine,antibiotiques de la famil<strong>le</strong> desaminosides, foscarnet sodique,amphotericine B, vancomycine,iséthionate de pentamidine,ganciclovir.Didanosine, zidovudine,zalcitabine), doxorubicine.Alcool (éthanol), ne pas débuter<strong>le</strong> traitement en même tempsque névirapine.Recommandations& commentaires- À prendre au cours du repas.- Le ritonavir est recommandé à faib<strong>le</strong>dose en association à une autreantiprotéase, comme booster.- À conserver au frais.- Doit être associé à de faib<strong>le</strong>s dosesde ritonavir.- À prendre au cours du repas.- Suivi sanguin pour surveil<strong>le</strong>rl’apparition éventuel<strong>le</strong> d’anémieou de neutropénie.- À prendre au cours du repas.- Prévenir son médecin en cas dejaunisse.- Associé à une gélu<strong>le</strong> de ritonavir.- À prendre au coucher.- En cas de troub<strong>le</strong>s psychiques,en par<strong>le</strong>r à son médecin.- Surveillance de la fonction hépatique.- Contre indiqué durant la grossesse.- Permet de remplacer <strong>le</strong>s 8 gélu<strong>le</strong>squotidiennes d’amprénavir.- À prendre au cours du repas.- Doit être associé à une gélu<strong>le</strong>de ritonavir, à chaque prise.- Voir Ziagen ® .- La lamivudine agit aussi contre <strong>le</strong>VHB, en tenir compte en cas de coinfection,aussi bien à l’initiation qu’àl’arrêt du traitement.- À prendre au moment du repas.- Surveillance de la fonction réna<strong>le</strong>recommandée.- Le tenofovir et l’emtricitabine agissentaussi contre <strong>le</strong> VHB, en tenir compteen cas de co-infection, aussi bienà l’initiation qu’à l’arrêt du traitement.- Vigilance sur l’apparitionde neuropathies périphériques.- Prendre à jeun strict, et à distancedes autres médicaments, 2h avantou après <strong>le</strong> repas.- Risque de pancréatite, surtouten cas de consommation d’alcool.- À prendre absolument durant <strong>le</strong> repas.- En cas de diarrhées persistantes,demander l’avis de votre médecin.- Contre indiqué si insuffisance hépatiquesévère, d’où surveillance attentive.- Risques d’al<strong>le</strong>rgie à Viramune ®pouvant atteindre la peau et <strong>le</strong> foie.- L’initiation doit être progressive etnécessite une surveillance accrue,surtout en cas de co-infection.- À prendre au moment du repas.- Surveillance de la fonction réna<strong>le</strong>recommandée.- Le tenofovir agit aussi contre <strong>le</strong> VHB,en tenir compte en cas de co-infection.- Vigilance sur l’apparition deneuropathies périphériques.- Risque de pancréatite, surtout en casde consommation d’alcool.- Risque majoré de lipodystrophie.- Non recommandé chez la femmeenceinte, et si insuffisance hépatique.- En cas d’hypersensibilité : contacter <strong>le</strong>médecin ou <strong>le</strong>s urgences avecl’avertissement fournie dans la boîte.- En cas d’arrêt du traitement, pourhypersensibilité, ne jamais reprendrel’abacavir : risque mortel.* Les posologies indiquées sont pour adulteProtoco<strong>le</strong>s n°67-68, octobre 2011 - page 39Mise à jour : septembre 2011


information = pouvoirPour permettre à chacunE de lutter contre <strong>le</strong> sida, nous éditons des revues, desguides, organisons des réunions publiques. Ces publications & comptes-rendussont disponib<strong>le</strong>s par courrier (possibilité de gratuité) et sur nos sites internet.GUIDESglossaire, guide des droitssociaux, guide des basespour comprendrefrais d’envoi : 3€l’un, 5€<strong>le</strong>s 3ACTION<strong>le</strong> journal d’<strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong>5 numéros par anabonnement : 8€(soutien : 18€)PROTOCOLESl’information thérapeutique5 numéros par anabonnement : 8€(soutien : 18€)RéPI5 Réunions Publiquesd’Information par anenvoi des dossiers : 2,50€INFOSRose-Rachel Rebel<strong>le</strong>diffusion@actupparis.org01 49 29 44 85SOUTENIR ACT UP-PARISje fais un don à <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong> :par chèque, à l’ordre d’<strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong>,envoyé à l’adresse ci-dessouspar prélèvement (tous <strong>le</strong>s 18 du mois)d’un montant de €en remplissant l’autorisation de prélèvementci-contre et en l’accompagnant d’un RIBje peux éga<strong>le</strong>ment faire un don en ligne :actupparis.org/spip.php?page=soutenirje recevrai par courrier un reçu fiscal (en janvier ou sur demande) me permettant dedéduire de mes impôts 66% de ce don, à hauteur de 20% de mon revenu imposab<strong>le</strong>.par exemp<strong>le</strong>, pour un don de 50€, ma réduction d’impôtsera de 33€, soit un coût réel de 17€ seu<strong>le</strong>ment.ACT UP-PARISBP 28775525 PARIS CEDEX 11N° national d’émetteur : 421 849Autorisation de la poste : PA / B / 07 / 96autorisation de prélèvement mensuelmerci de nous renvoyer cet imprimé complété et signé en y joignant un RIBTitulaire du compte à débiterNom : .................................. Prénom : .........................................Adresse : .........................................................................................Code postal : l_l_l_l_l_l Vil<strong>le</strong> : ...............................................Courriel : .........................................................................................Établissement du compte à débiterNom : ..............................................................................................Adresse : .........................................................................................Code postal : l_l_l_l_l_l Vil<strong>le</strong> : ...............................................Désignation du compte à débiterÉtablissement l_l_l_l_l_l Guichet l_l_l_l_l_lN° de compte l_l_l_l_l_l_l_l_l_l_l_l Clé RIB l_l_lJ'autorise l'établissement teneur de mon compte à pré<strong>le</strong>ver sur ce dernier,<strong>le</strong>s prélèvements établis à mon nom qui seront présentés par <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong>.Date l_l_l_l_l_l_lSignature (obligatoire) :

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