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Livret d'exposition - FRAC Centre

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9Inertie, performance / vidéo, 2000, 2 x 13’31’’Users & Abusers, ARC, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, 2001Travail sur le mouvement, évocation contemporainede l’œuvre d’Etienne Jules Marey. D’un côté, uncorps immobile est numérisé en trois dimensionspar un laser ; l’homme lutte perpétuellementpour garder son immobilité ; de l’autre l’imagetridimensionnelle du corps résultant de cetteperformance pivote sur elle-même pour se montrerdans sa totalité et se révéler imparfaite.


11Privilégier « l’être dans l’architecture »Stairway to Heaven, Castelo Branco, Portugal, 2003La pratique architecturale et artistique de DidierFiuza Faustino se définit avant tout par la pluralitédes approches, polymorphes mais indissociablesqui, toutes, expérimentent les rapports complexesd’interaction liant le corps à l’espace. Projetsd’habitats, vidéos, performances, installations,design, scénographies, écriture, conférencesconstituent autant de moyens d’agir et de faireréagir au travers de productions qui éradiquent toutesolution conformiste pour, au contraire, engager desréponses plus radicales et troublantes, favorisantchacune une « instabilité visuelle et physique » del’usager dans sa perception de l’espace. Intégrant le« dysfonctionnement comme vecteur de productionde l’espace », Faustino ne définit pas l’architecturepar ses composantes géométriques mais sensibles,hypersensibles : l’architecture, dont le corpshumain est le révélateur, naît de l’expériencerisquée que l’on peut en faire. L’environnement,aux repères désormais brouillés, engage l’usagerdans son intime globalité et dans une authentiqueconscience « d’être dans l’architecture ». Faustinoassigne avant tout à l’architecte la mission urgentede produire du sens : plus intéressé par l’intérêt et laforce des hypothèses dégagées que par les résultatstangibles, il développe des projets dont la sommeconstitue un véritable laboratoire de recherche surles moyens d’aiguiser notre attention à l’espaceconstruit. Comprise comme interface active entre lecorps et l’environnement dans lequel elle s’inscrit,l’architecture émane désormais de notions liées à latemporalité, au désir, à l’ambiguïté, à l’érotisme,à la découverte, à l’imprévu, à l’aléatoire, audégradable.


13Mise en danger du corpsDepuis la soutenance de son diplôme à l’Ecole d’Architecture de Paris-Villemin(U.P.1) avec un projet de performance vidéo intitulé Substances (1995-96),Faustino ne cesse de mettre en scène des situations corporelles déstabilisantes,de susciter des agents perturbateurs modifiant ainsi la relation habituelle ducorps à l’architecture. Dans ce premier projet vidéo, une entrave naissait de laconfrontation du geste répétitif d’un bodybuilder - qui soulevait absurdementdurant une demi-heure des poids d’une extrême légèreté - avec un environnementsonore et lumineux hostile (le corps était confiné dans une « boîte » restreinte,elle-même installée dans un vaste parking désaffecté). Dans le cadre d’Archilab2001, à Orléans, consacré au thème de l’ « habiter », il présentait un projet intituléLove me tender (aime-moi tendrement ! - cf. Elvis…), une chaise aux piedsd’acier taillés en pointe tranchant le sol de biffures profondes. S’asseoir, un acteanodin ? Certainement pas ici. Plongeant l’usager à la fois dans la peur et le désird’abîmer le sol, cet objet du quotidien, souvent réduit à sa seule fonctionnalité,acquerrait alors une potentialité de danger inattendue, non pas tant pour l’individuque pour l’architecture même dont il faisait une “ victime ”. Agressive par sespieds en forme de fers de lance, par les bruits irritants de ses frottements au sol,elle introduisait un nouveau rapport, quasi sado-masochiste, liant d’une touteautre manière l’usager à l’objet et à son espace. Faustino entendait manifester lafragilité des lieux que l’on habite et qui se marquent nécessairement des traces denos actes quotidiens. Dénonçant l’architecture stérile et impuissante, uniforme,pré-parée, nette, lisse, trop bien réglée, qui ne fait que rendre plus criant lemanque « d’expérience et de sensation », il privilégie le dysfonctionnement qui,seul, peut attiser la présence au monde et l’instinct de vie, perdus dans ces lieux« sans défauts ni accrocs ». Dans Users & Abusers 2.0, (utilisateurs et abuseurs),installation présentée lors de la 8 ème Biennale d’Architecture de Venise en 2002,Faustino faisait obstacle à l’entrée du Pavillon français en installant un ensemblede six modules gonflables en polyuréthane formant une barrière longue de neufmètres et haute de plus de deux. Obligé à la contourner, le visiteur devait en fairenécessairement l’expérience physique, non pas en pénétrant dans un espace - icivide et rempli d’air - mais en se frottant à elle, en la déformant, en l’étreignant ouen la repoussant. La structure pneumatique aux formes sexuelles implicites, enconvoquant les sens et la sensualité, suscitait autantle désir que le rejet par ses rondeurs et la promiscuitéqu’elle engendrait.Entre-deuxLes projets de Faustino engagent une nouvelledéfinition de l’architecture : à l’encontre de touteidée de fixité, les limites spatiales perdent leurétanchéité et se transforment en parois poreuses ;les espaces se font passage d’un état à l’autre,entre-deux s’opposant au schéma de la clôturefigée. Membrane de latex reliant deux maisons dansun environnement urbain totalement anonyme etamorphe, la Maison d’Alice (1999, collection <strong>FRAC</strong><strong>Centre</strong>) remplit un vide laissé vacant et agit commeune greffe architecturale qui n’a d’autre but quede placer l’individu dans une position d’instabilitésur une passerelle à la « peau » souple. Faustinointerroge le statut même de cette extension : s’agitild’une copropriété, d’un espace autonome ou lesdeux à la fois ? Moment de continuité paradoxal,espace « transitionnel », raccord, lieu d’alternative,la Maison d’Alice, ambivalente, « présentifie » lediscontinu. De même, A Stairway to Heaven / unespace public à usage individuel (2001), situé àCastelo Branco au Portugal dans une zone entrecentre ville et périphérie bétonnée, adopte laforme d’une tour-escalier isolée en béton menantà une plate-forme grillagée de 4 m 2 pourvue d’unpanier de basket-ball accessible à tous mais à usageindividuel. Invitant chacun à s’approprier pour unmoment ce nouveau territoire dominant la ville deses trois étages, cette cage/présentoir métalliquesurélevée et exposée en porte-à-faux au-dessus duvide exacerbe avec force


15le paradoxe existant entre être soi-disant seul et être livré en toute conscienceau regard de tous. D’une autre manière, au CCRG, <strong>Centre</strong> Culturel de RibeiraGrande (1999), la notion d’interstice s’y décline par la structure fragmentée dubâtiment qui incite, par les trouées visuelles, à la découverte, à la surprise voireparfois au vertige.Habitat minimumDepuis les recherches du Bauhaus sur l’environnement construit - en attestel’énorme quantité de catalogues et publications -, le cadre de notre viequotidienne n’a cessé d’être repensé dans le sens d’un ajustement toujours plusprécis du corps à l’espace. Maintes propositions d’habitats, conçues à la pleinemesure du corps, ont ainsi jalonné l’histoire de la création artistique : depuis leCabanon (1951) de Le Corbusier (petit abri de 16 m 2 fondé sur le Modulor)jusqu’à la Maison Portable (1996-2000) de Claire Pétetin et Philippe Grégoire(« habit-habitable » conçu comme un vêtement) en passant par les habitatscapsules des années soixante, les Skulls (1998) de l’Atelier van Lieshout oules Cellules (1992) d’Absalon, les créateurs interrogent ce rapport particulierdu corps à l’espace restreint, à la fois protecteur et contraignant. Avec Corps entransit, Didier Faustino excède le mécanisme du repli et révèle toute l’ambiguïtéde ce conteneur pour passager clandestin dont la forme fœtale, à la fois refuge etcercueil, accompagne l’émigrant dans son voyage fatal. Allégorie de la violencede ce monde, cet « anti-projet », ainsi que le nomme Faustino, tente de réparersymboliquement l’horreur sociale dont nous sommes témoins. Le projet Onesquare meter House (maison de 1 m 2 ) interroge un autre aspect lié aux petitsespaces et le défi qu’ils représentent pour l’architecture urbaine - Tokyo, exemplele plus frappant, ne se définit que par l’exiguïté des surfaces constructibles. Habitatnéo-métaboliste, sorte de tronc d’un mètre carré de base et dix sept de haut, cettemaison s’organise selon des unités empilées rappelant la Maison empilable (1964)de Wolfgang Döring ou la Tour-Capsule Nagakin à Tokyo de Kurokawa (1970).Mais, alors que Döring tentait de libérer l’architecture de son ancrage au sol etque les Métabolistes substituaient à la stabilité de la demeure des unités spatialesgreffées sur une structure centrale/réseau de circulation, Faustino subvertit l’idéede modularité et d’interchangeabilité ; les cellules n’y sont pas détachables,l’habitant n’y décide pas de l’organisation des cellules en fonction de ses besoinset l’absurde superficie de 1 m 2 au sol le comprime dans un espace invivable.Avec Urban Rhizome, a hotel for the aliens(New Mexico, USA, 1999), la mégastructureenvisagée à partir de sortes de pièces de puzzle àdéveloppement rhizomatique - modules de 81 m 2- en réfère aux utopies urbaines et en dénonce lecaractère totalitaire : la mise en œuvre systématiqueet envahissante de ces modules standardisés conduità des groupements insensés puisque rien n’empêchela superposition de nappes, de villes au-dessus de laville, et ceci, selon une extension infinie.IntimePersonal Billboard : an Urban Peep Show (écranpersonnel, un peep-show urbain, 1999), habitatconcept, détruit l’idée d’intimité habituellementcomprise comme espace du repli sur soi, du refuge,confortable et tranquillisant, depuis lequel ons’absente du regard des autres. Rejetant l’idée d’unchez soi coupé du monde et de sa violence, Faustinopropose une maison individuelle dotée d’un écrangéant diffusant à l’extérieur des images vidéosde la vie de ses occupants. Exhibée - cependantà son gré -, la sphère de la privacité s’étend, sefond et se risque dans le paysage urbain, s’offre enpâture au regard inquisiteur des habitants devenusvoyeurs. Car l’intime ne s’expose pas impunément.L’intimité et sa césure d’avec le monde public sontici expérimentées dans leurs franges, les stricteslimites étant devenues incertaines ; les murs de lamaison mutent, se liquéfient en quelque sorte pourdevenir écran, interface poreuse entre le solide etl’animé, entre l’intérieur et l’extérieur, l’intime etle public, l’exhibition et le voyeurisme. La maisons’y transforme ainsi en véritable dispositif de « survision», où voir, être vu et se faire voir ne font


17qu’exacerber nos relations à autrui, imprégnées de ce désir pervers et conscientde mise en spectacle de sa vie. L’Ambassade du Portugal à Berlin (1998), contretoute attente, exhibe, elle aussi, ce qui d’ordinaire est méticuleusement protégé :le cabinet du diplomate. Visible depuis l’extérieur tout comme le reste, cet espacerévélé, entend ici dénoncer une autre hypocrisie supposée, celle de la diplomatie.PorositéLe travail de Faustino interroge non seulement l’apparence, mais surtout sonaltération. Ainsi, la vidéo constitue pour lui un outil privilégié d’investigationpour des projets architecturaux à venir. Dans In, Trans, Ex (1997), les symptômesde la porosité du corps altèrent l’espace et sa représentation. Là, le visage en sueurd’un homme filmé en plan fixe sur fond sonore urbain se désagrège peu à peu pourse distordre en une figure monstrueuse. Les gouttes de transpiration, tombéessur l’objectif ont altéré non seulement la netteté de l’image mais l’identité dusujet. Dans cet effet d’interaction, de quasi morphing entre corps, espace etimage, toute la fragilité de l’apparence du corps et la porosité de l’espace s’yexpose. L’architecture chez Faustino se conçoit presque comme une surfacetextile, déformable et sensible à l’acte humain. Image de nos propres actions,l’architecture y est comme une extension de soi, mentale et physique. Immersion,diptyque vidéo, confronte simultanément sur deux moniteurs se faisant face, d’uncôté l’image d’un homme effectuant un effort de plus en plus éprouvant et, del’autre, le mot « immersion » qui se déforme sous l’impulsion de mouvementset de sons. Le rapport de simultanéité rend équivoque la relation qui lie les deux« protagonistes » : un corps en perte d’ancrage semble agir sur l’espace liquideen continuelle mutation lui faisant face (l’écran affichant le mot immersion), etce même corps semble agi par un milieu où se sont effondrés les repères. Demême, dans Spacemaker, (1996), l’usager est confronté à une enveloppe soupleet poreuse munie de loupes placées à chaque extrémité, au travers de laquelles’infiltrent l’air et le son. L’extérieur s’y appréhende dans toutes ses dimensionsde manière amplifiée.la sur-information » explique Didier Fiuza Faustino.Chacune de ses pièces exprime une forme de miseen danger ontologique. Si l’espace s’y définitcomme lieu d’inscription du corps, l’expériencesensible et sensuelle à partir d’une situation instableen constitue le fondement. Evoquant les principesdu groupe Archigram selon lesquels l’architecturese conçoit comme lieu d’expérience, ou certainesrecherches de Coop Himmelb(l)au fondées sur unespace polysensoriel engageant le corps dans saglobalité sensible (Villa Rosa, collection <strong>FRAC</strong><strong>Centre</strong>), celles de Claude Parent et Paul Virilioqui, par l’installation de plans inclinés, entendaientactiver la charge potentielle contenue en chaqueindividu et redonner au corps son importancevéhiculaire (Sainte-Bernadette-du-Banlay, 1966,collection <strong>FRAC</strong> <strong>Centre</strong>), ou celles plus récentes deNOX qui, par l’usage des nouvelles technologies,crée des « paysages » interactifs (Pavillon de l’eau,collection <strong>FRAC</strong> <strong>Centre</strong>) et nous plonge dansun univers où s’abolissent nos repères habituels,les projets de Faustino prônent eux aussi unedéstabilisation radicale pour une re-connaissance del’espace par un être sensible,ici et maintenant.Nadine Labedade« Il n’y a pas d’esprit humain sans corps. Pour vivre à cette époque de nouveauxmédias et de réseaux de communication, il faut recouvrer sa conscience du mondephysique. L’architecture peut être un outil pour exacerber nos sens et aiguisernotre conscience de la réalité qui tend à s’effacer sous l’effet de la vitesse et de


19Corps en transit, 2000, Collection du centre PompidouPrésenté à l’entrée de l’exposition entre deux vidéosInertie et In, Trans, Ex, Corps en transit est unprojet qui se situe entre art et architecture ; pourFaustino, il s’agit d’une « architecture corporelle ».Celui-ci fut exposé à la 7 ème Biennale d’architecturede Venise en 2000 dont le thème était « La ville :moins d’esthétique, plus d’éthique ». Réagissantvivement à cette incitation hautement discutable,Faustino propose une valise de taille réelle, destinéeau transport aérien d’un passager clandestin. Corpsen transit stigmatise un problème de société, celui,terrifiant, de ces jeunes africains en fuite, partis deDakar et que l’on retrouve à Roissy, morts, gelésdans les logements de trains d’atterrissage.Aéroport de Lisbonne, Portugal, 2000


21Faustino conteste ici la création de l’espaceShengen, espace policier créé par certains pays de lacommunauté européenne, dont la France pour, entreautres, combattre l’immigration. Caisson protecteurd’un corps jusque là réduit à l’état de marchandise,cet « anti-projet », comme le nomme Faustino, tentepourtant de réparer symboliquement cette obscénitésociale en envisageant « une sorte de vêtementcarapace où l’individu n’est plus considéré commeune marchandise mais comme un corps qu’on sedoit de protéger ». L’inscription sur le côté « Corpsen transit » suivie de « Valeur déclarée : une vie »et de « fragile » appelle sans aucun compromislénifiant, à une conscience de l’indécence et de laviolence de la réalité. Sa forme, soigneusementadaptée au corps replié, a été réalisée - comble del’ironie !- avec l’aide d’un fabricant de containerspour missiles balistiques : « Utilisant le mêmesavoir-faire pour transporter un corps et un missile,j’ai fabriqué un cauchemar qui réunit dans un mêmeprocessus industriel l’arme et la cible », expliqueFaustino.Corps en transit, Biennale de Venise, 2000


23One square meter House (la maison d’un mètre carré), 2003«Car crash», Lisbonne, Portugal, 2001Ce projet interroge un autre aspect lié auxpetits espaces et le défi qu’ils représentent pourl’architecture, dans les mégalopoles dont Tokyo estl’exemple le plus frappant. Il ne se définit en effetque par l’exiguïté des surfaces constructibles et leprix exorbitant du mètre carré. La stratégie consistealors à y construire des bâtiments de grande capacitéobligeant à miniaturiser les espaces, tels ces hôtelscapsulesoù l’unité de couchage se réduit au strictminimum. C’est aussi l’idée de ce projet, maisqui vire ici au « mini-cauchemar ». Réalisée au1/10 ème , la maquette de One square meter House(maison de 1 m 2 ) superpose sur 1,7 m de hauteur(17 dans la réalité, ce qui correspond à environ5/6 étages) des coques en résine standardisées dontl’assemblage et la qualité des détails ne manquentpas d’évoquer un travail d’orfèvrerie. Réplique dequelque habitat néo-métaboliste ? Des maisons enplastique de Schein ou Chanéac ? De la Cantowerde Gustav Peichl ou de la Tour-Capsule Nagakinà Tokyo de Kurokawa ? Non, réminiscenceseulement, car Faustino y subvertit totalementl’idée d’habitabilité, d’adaptabilité et d’évolutivité :les cellules n’y sont pas détachables ou modulableset l’habitant n’y décide pas de leur organisation enfonction de ses besoins. Ici, la superficie de 1 m 2le contraint dans un espace étouffant, invivable,


25définitivement étriqué, puisque la surface auplancher ne lui permet même pas de s’allonger ;elle permettrait éventuellement l’installation d’unescalier qu’il ne cesserait de monter et descendre.En réalité, les 17 mètres de hauteur n’expriment quel’égocentrisme de l’individu. Ce rêve de maison estsensé, dit Faustino, « travailler l’individu dans sespires travers » ; la maquette se double en effet d’uneprojection vidéo dans laquelle on voit le bâtiment« détruit en petits morceaux » avec, inscrit audessusde ces images, un slogan qui ne fait qu’enrenforcer l’absurdité : « […] Lieu idéal pour sereposer après des journées de relations publiques etdes soirées en boîtes de nuit. Votre propre maison,disponible maintenant dans une large gamme deprix : une surface au sol d’un mètre carré sur deux àcinq niveaux pour seulement le prix d’une parcelle.Choisissez votre standing. Incroyable ! Si rentableque vous pouvez enfin élire domicile où que vousalliez […] Achetez-là aujourd’hui et choisissez lemeilleur prix du marché immobilier. Achetez laMaison d’un mètre carré maintenant ! »One square meter House (la maison d’un mètre carré), 2003


29Ceux-ci sont accrochés selon une organisationradiale autour d’un centre fermé, un abrimonolithique qui fonctionne comme un « cœurartificiel » composé de deux foyers monumentaux,lieu ostentatoire de la rencontre. Des « branches »connectées à ce noyau s’étirent en porte-à-fauxdepuis ce pôle et permettent de moduler les activitésau sein de la médiathèque. Mais, bien que séparées,ces huit branches qui s’entrecroisent en une doublehélice décalée, favorisent des connexions visuellespermanentes avec les autres, dessus ou dessouset avec l’environnement extérieur. Le projet situecette sorte de « machine » dans l’ultime zone decroisements de l’espace périurbain : le parc destationnement de centre commercial. En radicaleopposition à la « loi Sarkozy » qui proscritles rassemblements des jeunes dans les cagesd’escaliers des « quartiers », Casa Nostra génèreici des espaces fluides, libres d’accès, où les petitsgroupes peuvent se rassembler et partager unhéritage culturel commun, transposant dès lors unesupposée « notre cause » en une véritable « notremaison ».Britney Spears, TV, 2002


31Didier Fiuza Faustino (1968)Bureau des Mésarchitectures (2001) : Pascal Mazoyer (1969), architecte associéMathieu Herbelin (1975), architecte assistant.Biographie sélective2004 : Révolutions, installation pour l’exposition Ici/ailleurs, Couvent desCordeliers, ARC, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, France2003 : La maison sans titre, maison individuelle pour Fabrice Hybert, La Roche-Sur-Yon, France, collection du MNAM/<strong>Centre</strong> Georges Pompidou (en cours)- Casa Nostra, médiathèque de proximité, France, concours sur invitation - Onesquare meter house, habitat concept, «Utopia Station», 50 ème Biennale d’art deVenise, Italie - Asswall, installation pour l’exposition Didier Fiuza Faustino,Museu de Arte Contemporânea de Serralves, Porto, Portugal2002 : La plate-forme des Arts, centre d’art flottant, Cherbourg, France (encours) - La Maison des Enfants, abri, Arruda dos Vinhos, Portugal (en cours) -Next, 8 ème Biennale d’Architecture de Venise (sélection française), Venise, Italie- Lauréat des Nouveaux albums des jeunes architectes 2001/2002.2001 : Création du Bureau des Mésarchitectures - Stairway to Heaven, prix pourl’art contemporain «Premio da Tabaqueira», Castelo Branco, Portugal (en cours)- Arteplage Mobile du Jura, thêàtre flottant, Expo.02, Suisse - Users & Abusers,installation pour l’exposition Traversées, ARC, Musée d’Art Moderne de la Villede Paris, France - Archilab 2001, <strong>FRAC</strong> <strong>Centre</strong>, Orléans, France2000 : Corps en Transit, pour l’exposition «Less aesthetics, more ethics», 7 èmeBiennale d’Architecture de Venise (sélection internationale), Venise, Italie,collection du MNAM/<strong>Centre</strong> Georges Pompidou - Archilab 2000, <strong>FRAC</strong> <strong>Centre</strong>,Orléans, France - Lauréat de «l’Envers des Villes»1999 : CCRG, centre culturel et musée, Ribeira Grande, Açores, Portugal(concours) - Urban Rhizome, Roswell Housing competition, logements, Roswell,U.S.A. - Personal Billboard / An Urban Peepshow, habitat concept - La Maisond’Alice, habitat concept. Collection du <strong>FRAC</strong> <strong>Centre</strong>1998 : Ambassade du Portugal à Berlin, Berlin, Allemagne (concours) - Créationde la revue d’esthétiques Númeromagazine, Lisbonne1997 : My First House, Santa Eufémia, Leiria, Portugal. (projet réalisé) -Création de l’atelier pluridisciplinaire « Le Fauteuil Vert » Paris.1996 : Création du Laboratoire d’Architectures Performances et Sabotages, Laps.Conception exposition et guide :Didier Fiuza Faustino, Pascal Mazoyer,Bureau des Mésarchitectures, ParisCoordination : Marie-Ange Brayer, Sophie BelléTextes : Nadine LabedadeLes œuvres reproduites ont fait partie del’exposition :Didier Fiuza Faustino / Bureau desMésarchitectures<strong>FRAC</strong> <strong>Centre</strong>, Orléans30 janvier - 30 avril 2004<strong>FRAC</strong> <strong>Centre</strong>12, rue de la Tour NeuveF-45000 Orléans. FranceT. 33 (0)2 38 62 52 00F. 33 (0)2 38 62 21 80@ : <strong>Centre</strong>.Frac@wanadoo.frhttp://www.frac-centre.asso.fr<strong>FRAC</strong> CENTREPrésident : François BordryDirectrice : Marie-Ange BrayerAdjointe de Direction : Sophie BelléSecrétaire de direction : Delphine MensacService des publics : Camille de Singly, chargéedes publics ; Nadine Labedade, professeur détachéRozenn Morizur, chargée des publics scolairesRégisseurs : Nicolas Royer, Manuel BrillaultWebmaster : Paul Laurent© <strong>FRAC</strong> CENTRE, 2004

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