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Centrale de l'Eastmain-1-A et dérivation Rupert - UQAC

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<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A<strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong>Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2Chapitres 10 à 12Décembre 2004


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnement est soumise au ministre <strong>de</strong> l’Environnement du Québec,en sa qualité d’administrateur provincial <strong>de</strong> la Convention <strong>de</strong> la Baie James <strong>et</strong> du Nord québécois,conformément au chapitre 22 <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te convention <strong>et</strong> aux articles 153 <strong>et</strong> suivants <strong>de</strong> la Loi sur laqualité <strong>de</strong> l’environnement, en vue d’obtenir les autorisations nécessaires à la réalisation du proj<strong>et</strong><strong>de</strong> la centrale <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong>. Elle est également transmise à laCommission d’évaluation environnementale fédérale responsable <strong>de</strong> l’évaluationenvironnementale du proj<strong>et</strong> en vertu <strong>de</strong> la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale.L’ensemble du rapport a été rédigé en français, sauf les sections 16.3.1.1 <strong>et</strong> 16.3.1.2, qui ontd’abord été rédigées en anglais par le Conseil cri <strong>de</strong> la santé <strong>et</strong> <strong>de</strong>s services sociaux <strong>de</strong> laBaie-James. L’ensemble du rapport a ensuite été traduit afin d’obtenir une version anglaisecomplète. En cas <strong>de</strong> divergence, la version française a préséance sur la version anglaise pourl’ensemble du rapport, sauf dans le cas <strong>de</strong>s sections 16.3.1.1 <strong>et</strong> 16.3.1.2, pour lesquelles la versionanglaise a préséance sur la version française.L’étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnement, en 9 volumes, est subdivisée <strong>de</strong> la façon suivante :• Volume 1 : Chapitres 1 à 9• Volume 2 : Chapitres 10 à 12• Volume 3 : Chapitres 13 à 15• Volume 4 : Chapitres 16 à 25• Volume 5 : Annexes• Volume 6 : Métho<strong>de</strong>s• Volume 7 : Cartes — Composantes du proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> milieu naturel• Volume 8 : Cartes — Milieu humain• Volume 9 : Sommaire du plan <strong>de</strong> mesures d’urgence en cas <strong>de</strong> rupture <strong>de</strong>s barragesLe lecteur trouvera un glossaire à l’annexe A, dans le volume 5.La présente étu<strong>de</strong> a été réalisée pour le compte d’Hydro-Québec Production par la Sociétéd’énergie <strong>de</strong> la Baie James en collaboration avec :• la direction principale – Expertise d’Hydro-Québec Équipement• la direction – Proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> développement<strong>et</strong> la direction régionale – La Gran<strong>de</strong> Rivière d’Hydro-Québec Production• la direction principale – Communications d’Hydro-QuébecLa liste détaillée <strong>de</strong>s collaborateurs est présentée à l’annexe M, dans le volume 5.ii


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004SommaireHydro-Québec Production proj<strong>et</strong>te <strong>de</strong> construire les centrales <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong><strong>de</strong> la Sarcelle, <strong>et</strong> <strong>de</strong> dériver une partie <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> dans leréservoir Eastmain 1. Les eaux dérivées <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> seront turbinées aux centrales<strong>de</strong> l’Eastmain-1 <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A, puis à la centrale <strong>de</strong> la Sarcelle, avant d’êtreacheminées vers trois centrales existantes du complexe La Gran<strong>de</strong> :Robert-Bourassa, La Gran<strong>de</strong>-2-A <strong>et</strong> La Gran<strong>de</strong>-1.Hydro-Québec Production augmentera ainsi sa production annuelle moyenned’énergie d’environ 8,5 TWh, dont 2,3 TWh proviendront <strong>de</strong> la centrale <strong>de</strong>l’Eastmain-1-A, 0,9 TWh <strong>de</strong> la centrale <strong>de</strong> la Sarcelle <strong>et</strong> 5,3 TWh <strong>de</strong> l’augmentationglobale <strong>de</strong> la production <strong>de</strong>s trois centrales sur le cours aval <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong>Rivière.Le proj<strong>et</strong>, dont la mise en service est prévue pour 2010-2011, vise d’abord àperm<strong>et</strong>tre à Hydro-Québec Production <strong>de</strong> participer aux appels d’offres à longterme d’Hydro-Québec Distribution en vue <strong>de</strong> répondre à la croissance <strong>de</strong> la<strong>de</strong>man<strong>de</strong> au Québec au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> c<strong>et</strong> horizon. Il vise également à accroître les ventesd’Hydro-Québec Production sur les marchés en croissance hors Québec.Le proj<strong>et</strong> fait suite à la signature, le 7 février 2002, <strong>de</strong> l’Entente concernant unenouvelle relation entre le gouvernement du Québec <strong>et</strong> les Cris du Québec, connuesous le nom <strong>de</strong> la Paix <strong>de</strong>s Braves, aux termes <strong>de</strong> laquelle les Cris consentent à laréalisation du proj<strong>et</strong>. Par ailleurs, la Convention Boumhounan, une conventionparticulière intervenue par la suite entre les Cris du Québec, Hydro-Québec <strong>et</strong> laSociété d’énergie <strong>de</strong> la Baie James, encadre <strong>de</strong> façon détaillée la réalisation duproj<strong>et</strong>.Hydro-Québec a en outre conclu avec la municipalité <strong>de</strong> Baie-James une entente<strong>de</strong> partenariat économique similaire à l’entente relative à l’aménagement hydroélectrique<strong>de</strong> l’Eastmain-1, actuellement en construction.La centrale <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A sera construite à proximité <strong>de</strong> la centrale <strong>de</strong>l’Eastmain-1. Elle sera équipée <strong>de</strong> trois groupes Francis d’une puissance installé<strong>et</strong>otale <strong>de</strong> 768 MW. La centrale <strong>de</strong> la Sarcelle, équipée <strong>de</strong> trois groupes bulbesd’une puissance installée totale <strong>de</strong> 120 MW, sera aménagée à l’exutoire duréservoir Opinaca. L’intégration <strong>de</strong> la production <strong>de</strong> la centrale <strong>de</strong> l’Eastmain-1-Aau réseau <strong>de</strong> transport d’Hydro-Québec TransÉnergie se fera au moyen <strong>de</strong> lignes à315 kV raccordées au poste <strong>de</strong> l’Eastmain-1. La centrale <strong>de</strong> la Sarcelle seraraccordée au poste <strong>de</strong> l’Eastmain-1 par une ligne à 315 kV d’une longueurapproximative <strong>de</strong> 100 km.iii


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004La <strong>dérivation</strong> partielle <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> nécessitera la construction d’une séried’ouvrages hydrauliques <strong>et</strong> <strong>de</strong> r<strong>et</strong>enue, dont un barrage en enrochement sur la<strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> trois barrages en sable <strong>et</strong> gravier, l’un sur la Lemare <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux sur laNemiscau. On prévoit aussi la construction d’un tunnel d’environ 2,9 km <strong>de</strong>longueur entre les bassins <strong>de</strong> la Lemare <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Nemiscau, <strong>de</strong> 8 canaux <strong>et</strong> <strong>de</strong>75 digues, dont une sur le ruisseau Arques, tributaire <strong>de</strong> la Nemiscau. Cesouvrages perm<strong>et</strong>tront <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>ux biefs reliés par le tunnel, par lesquels transiterontles eaux dérivées vers le réservoir Eastmain 1. Le débit moyen annuel n<strong>et</strong>dérivé est établi à 452,6 m 3 /s <strong>et</strong> ne dépassera pas 800 m 3 /s.En aval du barrage sur la rivière <strong>Rupert</strong>, Hydro-Québec Production a prévu unrégime <strong>de</strong> débits réservés écologiques afin <strong>de</strong> préserver la communauté <strong>de</strong>poissons <strong>et</strong> les habitats qui s’y trouvent. Le débit réservé écologique, qui serarestitué par l’évacuateur <strong>de</strong> crues, sera en moyenne <strong>de</strong> 181 m 3 /s, ce qui représenteenviron 28 % du débit moyen annuel <strong>de</strong> la rivière au point <strong>de</strong> restitution.Hydro-Québec Production a également conçu <strong>de</strong>s ouvrages qui restituentl’équivalent du débit actuel <strong>de</strong>s rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau, suivantl’hydrogramme naturel moyen, pour préserver le milieu naturel <strong>et</strong> l’utilisation <strong>de</strong>srivières en aval <strong>de</strong>s barrages. De plus, huit ouvrages hydrauliques sont prévusentre le barrage <strong>et</strong> l’embouchure <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> pour maintenir le niveau d’eau surprès <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong> la rivière <strong>et</strong> ainsi limiter les impacts sur l’environnement. Àl’embouchure <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, le débit moyen annuel sera <strong>de</strong> 423 m 3 /s, soit 48,3 % dudébit moyen annuel actuel. Enfin, Hydro-Québec Production prévoit laconstruction d’une nouvelle usine d’eau potable pour assurer l’approvisionnementà long terme <strong>de</strong> la communauté <strong>de</strong> Waskaganish.Dans le secteur à débit augmenté, à la sortie du lac Sakami, on aménagera un canal<strong>et</strong> un seuil visant à maintenir le niveau maximal normal du lac sous le niveaumaximal conventionné.La réalisation du proj<strong>et</strong> nécessitera la construction <strong>de</strong> 137 km <strong>de</strong> routes d’accèsaux différents ouvrages ainsi que l’aménagement <strong>de</strong> huit campements temporairespour loger les travailleurs. De plus, conformément à la Convention Boumhounan,une route permanente <strong>de</strong> 40 km sera construite entre la route qui mène à la centrale<strong>de</strong> l’Eastmain-1 <strong>et</strong> le poste Muskeg.Selon la planification actuelle, la construction commencera au printemps 2006 <strong>et</strong>la <strong>dérivation</strong> partielle <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> sera mise en exploitation à la fin<strong>de</strong> 2009. La mise en service <strong>de</strong>s centrales <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Sarcellepourrait débuter à l’automne 2010 <strong>et</strong> se terminer au début <strong>de</strong> 2011. On estime à3 946 M$ le coût global du proj<strong>et</strong>, y compris les intérêts <strong>et</strong> l’inflation prévusdurant la réalisation <strong>de</strong>s travaux.Les modifications du milieu physique entraînées par le proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> la centrale <strong>de</strong>l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> toucheront surtout le secteur <strong>de</strong>s biefsiv


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004<strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> le tronçon à débit réduit <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>. Le proj<strong>et</strong> n’aura que <strong>de</strong>simpacts d’importance moyenne ou mineure sur les milieux biologique <strong>et</strong> humain— donc aucun impact négatif majeur — grâce au choix <strong>de</strong> la variante <strong>de</strong><strong>dérivation</strong>, à la prise en compte <strong>de</strong> l’environnement dès l’étape <strong>de</strong> la conception <strong>et</strong>à la mise en œuvre <strong>de</strong>s mesures d’atténuation. En particulier, la mise en placed’ouvrages hydrauliques <strong>et</strong> le régime <strong>de</strong> débits réservés perm<strong>et</strong>tront <strong>de</strong> réduire à lasource les impacts sur le poisson, la navigation, le paysage <strong>et</strong> l’utilisation du territoiredans le cours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. Par ailleurs, le proj<strong>et</strong> aura <strong>de</strong>s r<strong>et</strong>ombéespositives sur l’environnement socioéconomique <strong>de</strong>s communautés cries <strong>et</strong>jamésiennes, sur le récréotourisme, sur l’économie crie <strong>et</strong> jamésienne ainsi que surl’économie <strong>de</strong>s régions limitrophes <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’ensemble du Québec.Le proj<strong>et</strong> a fait l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> consultations auprès <strong>de</strong>s communautés <strong>et</strong> autorités criesainsi qu’auprès <strong>de</strong>s Jamésiens. Ces consultations ont permis d’i<strong>de</strong>ntifier lesprincipaux enjeux suivants : la conservation <strong>de</strong> la population <strong>de</strong> poissons <strong>et</strong> <strong>de</strong> sonhabitat dans la rivière <strong>Rupert</strong>, la poursuite <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> chasse, <strong>de</strong> pêche <strong>et</strong> <strong>de</strong>trappage par les Cris, l’intérêt récréatif <strong>et</strong> paysager <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> ainsi queles r<strong>et</strong>ombées économiques pour les communautés cries <strong>et</strong> jamésiennes.En ce qui concerne la conservation <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> poissons, partout sur l<strong>et</strong>erritoire touché par le proj<strong>et</strong> les communautés <strong>de</strong> poissons se maintiendront sansdifficulté grâce à leur capacité d’adaptation <strong>et</strong> à la mise en œuvre <strong>de</strong> mesuresd’atténuation <strong>et</strong> <strong>de</strong> compensation. De façon globale, le proj<strong>et</strong> entraînera uneaugmentation <strong>de</strong> l’habitat du poisson <strong>et</strong> <strong>de</strong> la biomasse.Le proj<strong>et</strong> n’empêchera pas la poursuite <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> chasse, <strong>de</strong> pêche <strong>et</strong> <strong>de</strong>trappage <strong>de</strong>s Cris, puisqu’il aura peu <strong>de</strong> répercussions sur la disponibilité <strong>de</strong>sressources. Il touchera surtout les utilisateurs <strong>de</strong>s terrains <strong>de</strong> trappage <strong>de</strong>s communautés<strong>de</strong> Mistissini, <strong>de</strong> Nemaska, <strong>de</strong> Waskaganish <strong>et</strong>, dans une moindre mesure,ceux <strong>de</strong>s communautés d’Eastmain <strong>et</strong> <strong>de</strong> Wemindji. Les utilisateurs <strong>de</strong>s terrains encause auront à modifier leurs habitu<strong>de</strong>s afin <strong>de</strong> s’adapter aux nouvelles conditions.Des mesures d’atténuation sont prévues pour améliorer les déplacements <strong>de</strong>s utilisateurs,la gestion <strong>de</strong> la faune <strong>et</strong> la disponibilité <strong>de</strong>s ressources fauniques.Après la <strong>dérivation</strong>, le cours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> restera navigable, car la rivièreconservera un chenal <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 1 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong>rapi<strong>de</strong>s. Dans les secteurs non influencés par les ouvrages hydrauliques, il y auraexondation <strong>de</strong>s berges <strong>et</strong> <strong>de</strong>s hauts-fonds, ce qui nécessitera une adaptation <strong>de</strong>sparcours <strong>de</strong> navigation.En matière <strong>de</strong> paysage, l’impact sera atténué à la source, puisque la construction<strong>de</strong> huit ouvrages hydrauliques combinée au maintien d’un débit réservé perm<strong>et</strong>tront<strong>de</strong> conserver plus <strong>de</strong> 90 % <strong>de</strong> la superficie <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> en été. Cependant, lecaractère naturel <strong>de</strong> la rivière sera altéré, ce qui se traduira probablement par uneperte d’intérêt pour les amateurs <strong>de</strong> rivières sauvages.v


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Enfin, on estime que les contrats <strong>et</strong> les achats <strong>de</strong> biens <strong>et</strong> <strong>de</strong> services liés à laconstruction engendreront <strong>de</strong>s r<strong>et</strong>ombées économiques au Québec d’environ2 350 M$, dont 104,9 M$ dans l’économie crie <strong>et</strong> 106,7 M$ dans l’économiejamésienne. Le proj<strong>et</strong> <strong>de</strong>vrait créer ou maintenir <strong>de</strong>s emplois équivalant à plus <strong>de</strong>27 000 années-personnes au Québec, dont 1 052 au sein <strong>de</strong>s communautés cries <strong>et</strong>1 189 dans la communauté jamésienne.On effectuera une surveillance environnementale pendant toute la durée <strong>de</strong>stravaux pour s’assurer <strong>de</strong> l’application <strong>de</strong>s mesures d’atténuation. De plus, unprogramme <strong>de</strong> suivi perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> vérifier l’importance réelle <strong>de</strong>s impacts ainsi quel’efficacité <strong>de</strong>s mesures d’atténuation <strong>et</strong> <strong>de</strong> compensation.vi


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Situation du proj<strong>et</strong>80° 76° 72°57°<strong>Centrale</strong> existante<strong>Centrale</strong> proj<strong>et</strong>ée55°Kuujjuarapik (Inuits)Whapmagoostui (Cris)0 43 86 kmLambert, NAD83Fichier : 6675_hq_131_041202.fh10BaieJames53°ChisasibiWemindjiRéservoirLa Gran<strong>de</strong> 1<strong>Centrale</strong>La Gran<strong>de</strong>-1RivièreMaquatuaGran<strong>de</strong><strong>Centrale</strong>La Gran<strong>de</strong>-2-A<strong>Centrale</strong> Robert-BourassaRadisson<strong>Centrale</strong>La Gran<strong>de</strong>-3RéservoirRobert-BourassaRivièreLac SakamiRivière<strong>de</strong> laSakamiBaleineRivièreRéservoirLa Gran<strong>de</strong> 3Lac BienvilleKanaaupscowRéservoirLaforge 1<strong>Centrale</strong>Réservoir Laforge-1La Gran<strong>de</strong> 4<strong>Centrale</strong>La Gran<strong>de</strong>-4Lac <strong>de</strong> laCorv<strong>et</strong>teLaGran<strong>de</strong>Lac DalmasRéservoirLaforge 2<strong>Centrale</strong>Laforge-2Route TranstaïgaRivière<strong>Centrale</strong>BrisayRivièreCaniapiscau55°RéservoirCaniapiscau51°ONTARIOQUÉBECRivièreBaie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong>RivièreEastmainduWaskaganishRivièreRivièreMissisicabiRiv.RivièreBroadbackNottawayVieuxComptoir<strong>Rupert</strong>RivièreRivièreRoute <strong>de</strong> la Baie-JamesEastmainRivièreLacNemiscauLacEvansLacBoydOpinacaPontaxNemaskaRivièreRivièreNemiscauRivièreRivière<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> la Sarcelle<strong>Rupert</strong>à laRéservoirOpinacaMarteBroadbackRoute duNordRivièreLacMesgouezOpinaca<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1(en construction)<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-ARéservoir Eastmain 1(mise en eau en 2005)RivièreEastmainBiefs <strong>Rupert</strong>(proj<strong>et</strong>és)Lac MistassiniRivièreRivièreRivièreLac AlbanelSakamiEastmainTichégamiBaied’HudsonKuujjuarapik (Inuits)Whapmagoostui (Cris)Détroit d’HudsonBaied’UngavaLacNaococaneMer duLabrador53°51°Harricana49°Val-Paradis(Valcanton)NormétalMatagami109La SarreTaschereauLac AbitibiSaint-Félix<strong>de</strong>-DalquierDuparqu<strong>et</strong> AmosVal-d’OrRéservoirDecellesLacSoscumicaLacMatagami117LacWaswanipiLac auGoélandWaswanipi113Oujé-BougoumouLebel-sur-QuévillonChapaisParent167MistissiniChibougamau167RéservoirGouinBaieJamesRobervalONTARIOGirardville76° 72°ChisasibiWemindjiEastmainWaskaganishVal-d’OrAlmaBiefs <strong>Rupert</strong>(proj<strong>et</strong>és)Chibougamau169QuébecMontréalSept-ÎlesRéservoirPipmuacanSaguenayLa BaieTracé <strong>de</strong> 1927 duConseil privé (non définitif)Golfe duSaint-LaurentNOUVEAU- ÎLE-DU-PRINCE-BRUNSWICK ÉDOUARDNOUVELLE-ÉTATS-UNISÉCOSSETERRE-NEUVE-ET-LABRADOROcéanAtlantique49°v


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Table <strong>de</strong>s matières globaleVolume 1 :Chapitres 1 à 9SommaireSituation du proj<strong>et</strong>1 Introduction1.1 Le promoteur1.2 Démarche d’évaluation environnementale1.3 Vue d’ensemble du proj<strong>et</strong>1.4 Cadre géographique du proj<strong>et</strong>1.5 Cadre légal du proj<strong>et</strong>2 Justification du proj<strong>et</strong>2.1 Volume d’électricité patrimoniale2.2 Besoins supplémentaires d’Hydro-Québec Distribution2.3 Exportations d’électricité <strong>et</strong> marchés hors Québec2.4 Réserves d’énergie2.5 Aspects économiques du proj<strong>et</strong>2.6 Solutions <strong>de</strong> rechange au proj<strong>et</strong>3 Variantes du proj<strong>et</strong>3.1 Dérivation <strong>Rupert</strong>3.2 <strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A3.3 Ouvrages <strong>de</strong> transfert entre les biefs3.4 Campement <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>3.5 Comparaison <strong>de</strong>s tracés <strong>de</strong> route3.6 Comparaison <strong>de</strong>s corridors <strong>de</strong> ligne4 Description du proj<strong>et</strong> r<strong>et</strong>enu4.1 Avant-propos4.2 Emplacement <strong>de</strong>s ouvrages4.3 Conditions géologiques4.4 Données <strong>de</strong> base4.5 Critères <strong>de</strong> conception4.6 Dérivation <strong>Rupert</strong>4.7 <strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A4.8 <strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> la Sarcelle4.9 Ouvrage Sakamivii


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 20044.10 Interventions dans le secteur à débit réduit <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>4.11 Routes d’accès permanentes4.12 Aéroport <strong>de</strong> Nemiscau4.13 Raccor<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s centrales <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Sarcelle au réseau d’Hydro-QuébecTransÉnergie4.14 Hébergement <strong>de</strong> la main-d’œuvre d’exploitation4.15 Installations <strong>et</strong> activités pendant la construction4.16 Exploitation <strong>de</strong>s aménagements4.17 Calendrier <strong>et</strong> coût <strong>de</strong> réalisation5 Participation du public5.1 Participation <strong>de</strong>s Cris5.2 Consultation <strong>de</strong>s Jamésiens5.3 Revue <strong>de</strong> presse6 Délimitation <strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong>6.1 Milieu naturel6.2 Milieu humain7 Enjeux7.1 Conservation <strong>de</strong> la communauté <strong>de</strong> poissons <strong>et</strong> <strong>de</strong> ses habitats dans la <strong>Rupert</strong>7.2 Poursuite <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> chasse, <strong>de</strong> pêche <strong>et</strong> <strong>de</strong> trappage par les Cris7.3 Intérêt récréatif <strong>et</strong> paysager <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>7.4 R<strong>et</strong>ombées économiques pour les communautés cries <strong>et</strong> jamésiennes8 Description générale du milieu8.1 Milieu physique8.2 Milieu biologique8.3 Milieu humain9 Métho<strong>de</strong> d’évaluation <strong>de</strong>s impacts9.1 Démarche générale9.2 Sources d’impact9.3 Description du milieu9.4 Évaluation <strong>de</strong>s impacts9.5 Présentation <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong>s impactsviii


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Volume 2 :Chapitres 10 à 12SommaireSituation du proj<strong>et</strong>10 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>10.1 Géomorphologie10.2 Hydrologie <strong>et</strong> hydraulique10.3 Régime thermique10.4 Régime <strong>de</strong>s glaces10.5 Dynamique sédimentaire10.6 Qualité <strong>de</strong> l’eau10.7 Gaz à eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> serre10.8 Poissons10.9 Mercure dans la chair <strong>de</strong>s poissons10.10 Faune parasitaire <strong>de</strong>s poissons10.11 Végétation10.12 Faune terrestre <strong>et</strong> semi-aquatique10.13 Oiseaux11 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare<strong>et</strong> Nemiscau11.1 Géomorphologie11.2 Hydrologie <strong>et</strong> hydraulique11.3 Régime thermique11.4 Régime <strong>de</strong>s glaces11.5 Dynamique sédimentaire11.6 Qualité <strong>de</strong> l’eau11.7 Poissons11.8 Mercure dans la chair <strong>de</strong>s poissons11.9 Végétation11.10 Faune terrestre <strong>et</strong> semi-aquatique11.11 Oiseaux12 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>12.1 Géomorphologie12.2 Hydrologie <strong>et</strong> hydraulique12.3 Régime thermique12.4 Régime <strong>de</strong>s glaces12.5 Dynamique sédimentaireix


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200412.6 Qualité <strong>de</strong> l’eau12.7 Communautés planctoniques12.8 Poissons12.9 Végétation12.10 Oiseaux12.11 Reptiles <strong>et</strong> amphibiens12.12 Mammifères marinsVolume 3 :Chapitres 13 à 15SommaireSituation du proj<strong>et</strong>13 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur à débit augmenté13.1 Géomorphologie13.2 Hydrologie <strong>et</strong> hydraulique13.3 Régime thermique13.4 Régime <strong>de</strong>s glaces13.5 Dynamique sédimentaire13.6 Qualité <strong>de</strong> l’eau13.7 Poissons13.8 Mercure dans la chair <strong>de</strong>s poissons13.9 Faune parasitaire <strong>de</strong>s poissons13.10 Végétation13.11 Faune terrestre <strong>et</strong> semi-aquatique13.12 Oiseaux14 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> l’estuaire <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong>Rivière <strong>et</strong> <strong>de</strong> la côte <strong>de</strong> la baie James14.1 Géomorphologie14.2 Hydrologie <strong>et</strong> hydraulique14.3 Panache <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Rivière14.4 Régime thermique14.5 Régime <strong>de</strong>s glaces14.6 Qualité <strong>de</strong> l’eau14.7 Poissons14.8 Végétationx


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200415 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteurs touchés par les ouvrages<strong>et</strong> les activités connexes15.1 Routes <strong>et</strong> campement <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>15.2 Autres campements15.3 Déplacement <strong>de</strong> pylônes15.4 Aires <strong>de</strong> dépôt <strong>et</strong> bancs d’emprunt15.5 Ligne à 315 kV <strong>de</strong> la Sarcelle–Eastmain-1Volume 4 :Chapitres 16 à 25SommaireSituation du proj<strong>et</strong>16 Description du milieu humain <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Environnement social <strong>et</strong> santé16.1 Environnement social, économique <strong>et</strong> culturel <strong>de</strong>s communautés cries16.2 Environnement social, économique <strong>et</strong> culturel <strong>de</strong> la communauté jamésienne16.3 Santé publique <strong>et</strong> mercure16.4 Qualité <strong>de</strong> vie <strong>et</strong> cohésion sociale17 Description du milieu humain <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Chasse, pêche <strong>et</strong> trappage17.1 Activités <strong>de</strong> chasse, <strong>de</strong> pêche <strong>et</strong> <strong>de</strong> trappage <strong>de</strong>s communautés cries17.2 Chasse <strong>et</strong> pêche sportives18 Description du milieu humain <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Navigation, activitésrécréotouristiques <strong>et</strong> paysage18.1 Navigation18.2 Activités récréotouristiques18.3 Paysage19 Description du milieu humain <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Forêts, mines <strong>et</strong> services publics19.1 Activités forestières <strong>et</strong> minières19.2 Services publics20 Description du milieu humain <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Archéologie, patrimoine <strong>et</strong> sépultures20.1 Conditions actuelles20.2 Impacts prévus pendant la construction20.3 Impacts prévus pendant l’exploitation20.4 Évaluation <strong>de</strong> l’impact résiduel21 Description du milieu humain <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Économie21.1 Développement économique <strong>de</strong>s communautés cries21.2 Développement économique <strong>de</strong> la communauté jamésiennexi


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200422 Autres impacts à considérer22.1 Gestion <strong>de</strong>s risques d’acci<strong>de</strong>nts22.2 Eff<strong>et</strong>s cumulatifs22.3 Ressources renouvelables22.4 Développement durable23 Bilan <strong>de</strong>s modifications physiques, <strong>de</strong>s impacts <strong>et</strong> <strong>de</strong>s mesures d’atténuation <strong>et</strong> <strong>de</strong> compensation23.1 Milieu physique23.2 Milieu biologique23.3 Milieu humain23.4 Conclusion24 Programmes <strong>de</strong> surveillance <strong>et</strong> <strong>de</strong> suivi environnementaux24.1 Surveillance <strong>de</strong>s travaux24.2 Suivi environnemental25 BibliographieVolume 5 :AnnexesA GlossaireB Convention <strong>de</strong> la Baie James <strong>et</strong> du Nord québécois, chapitre 22, annexe 3C Chapitre 4 <strong>de</strong> la Convention BoumhounanD Convention complémentaire no 13 <strong>de</strong> la CBJNQE État d’avancement du Plan d’approvisionnement 2002-2011F Plan global en efficacité énergétique (PGEÉ) – 2003-2006G Plan global en efficacité énergétique 2003-2006 (PGEÉ) – Budg<strong>et</strong> 2004 – PreuveH Variante Cramoisy 2001 (DR-314)I Dossier communicationJ Clauses environnementales normaliséesK Tableau <strong>de</strong> concordanceL Liste <strong>de</strong>s noms latins — Faune, poissons <strong>et</strong> oiseauxM Personnel clé <strong>et</strong> collaborateursN Exondation <strong>de</strong>s bergesxii


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Volume 6 :Métho<strong>de</strong>sM1M2M3M4M5M6M7M8M9M10M11M12M13M14M15M16M17M18M19M20M21M22M23M24Étu<strong>de</strong> forestièreDébit réservé écologiqueGéomorphologieHydrologieHydrauliqueRégime thermiqueRégime <strong>de</strong>s glacesDynamique sédimentaireQualité <strong>de</strong> l’eauPoissonsMercureVégétationFaune terrestre <strong>et</strong> semi-aquatiqueOiseauxAccès <strong>et</strong> campementAspects sociauxÉconomieUtilisation du territoire par les CrisUtilisation du territoire par les JamésiensNavigationActivités récréotouristiquesArchéologiePaysageImpacts cumulatifsVolume 7 :Cartes – Composantes du proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> milieu naturel1 Vue d’ensemble du proj<strong>et</strong>2 Biefs <strong>Rupert</strong>3 Déboisement – Biefs <strong>Rupert</strong>4 Matériaux <strong>de</strong> surface <strong>et</strong> zones actives – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>5 Poissons – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>6 Végétation – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>7 Milieux humi<strong>de</strong>s – Bief <strong>Rupert</strong> amont8 Milieux humi<strong>de</strong>s – Bief <strong>Rupert</strong> aval9 Inventaire forestier – Bief <strong>Rupert</strong> amontxiii


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410 Inventaire forestier – Bief <strong>Rupert</strong> aval11 Faune terrestre <strong>et</strong> semi-aquatique12 Oiseaux13 Matériaux <strong>de</strong> surface, composition <strong>de</strong>s berges <strong>et</strong> zones actives – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare<strong>et</strong> Nemiscau14 Poissons – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau15 Végétation – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau16 Végétation – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>17 Poissons – Secteur à débit augmenté (parcours Boyd-Sakami)18 Végétation – Secteur à débit augmentéVolume 8 :Cartes – Milieu humainABCDEFGHIJKLMNUtilisation du territoire – Municipalité <strong>de</strong> Baie-JamesInventaire <strong>de</strong>s milieux naturel <strong>et</strong> humain – Routes d’accès au bief <strong>Rupert</strong> amontInventaire <strong>de</strong>s milieux naturel <strong>et</strong> humain – Routes d’accès au bief <strong>Rupert</strong> aval <strong>et</strong> campement <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>Inventaire <strong>de</strong>s milieux naturel <strong>et</strong> humain – Route Muskeg–Eastmain-1Utilisation du territoire par les Cris – Communauté <strong>de</strong> MistissiniUtilisation du territoire par les Cris – Communauté <strong>de</strong> NemaskaUtilisation du territoire par les Cris – Communauté <strong>de</strong> WaskaganishUtilisation <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> par les Cris – Communauté <strong>de</strong> WaskaganishUtilisation du territoire par les Cris – Communauté d’EastmainUtilisation du territoire par les Cris – Communauté <strong>de</strong> WemindjiUtilisation du territoire par les Cris – Communauté <strong>de</strong> ChisasibiParcours <strong>de</strong> canot <strong>et</strong> <strong>de</strong> kayak – Rivière <strong>Rupert</strong>PaysageInventaire archéologique – Biefs <strong>Rupert</strong>Volume 9 :Sommaire du plan <strong>de</strong> mesures d’urgence en cas <strong>de</strong> rupture <strong>de</strong>s barragesxiv


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Table <strong>de</strong>s matièresSommaire ..................................................................................................................................................... iiiSituation du proj<strong>et</strong> ......................................................................................................................................... v10 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>10.1 Géomorphologie ................................................................................................................... 10-110.1.1 Conditions actuelles....................................................................................................... 10-110.1.2 Modifications prévues pendant l’exploitation ............................................................... 10-310.1.2.1 Composition <strong>de</strong>s berges......................................................................................... 10-310.1.2.2 Sensibilité <strong>de</strong>s berges............................................................................................. 10-510.1.2.3 Évolution <strong>de</strong>s berges.............................................................................................. 10-710.1.2.4 Évaluation <strong>de</strong> la modification.............................................................................. 10-1010.2 Hydrologie <strong>et</strong> hydraulique .................................................................................................. 10-1010.2.1 Conditions actuelles..................................................................................................... 10-1110.2.1.1 Bassins versants <strong>et</strong> réseau hydrographique.......................................................... 10-1110.2.1.2 Régime hydrologique........................................................................................... 10-1410.2.1.3 Régime hydraulique............................................................................................. 10-1710.2.2 Modifications prévues pendant la construction ........................................................... 10-2010.2.3 Modifications prévues pendant l’exploitation ............................................................. 10-2310.2.3.1 Bassins versants <strong>et</strong> réseau hydrographique.......................................................... 10-2310.2.3.2 Régime hydrologique........................................................................................... 10-2410.2.3.3 Régime hydraulique............................................................................................. 10-2810.2.4 Évaluation <strong>de</strong> la modification...................................................................................... 10-4310.3 Régime thermique............................................................................................................... 10-4410.3.1 Conditions actuelles..................................................................................................... 10-4410.3.1.1 Données d’observation ........................................................................................ 10-4410.3.1.2 Rivière <strong>Rupert</strong>, du PK 314 au PK 334................................................................. 10-4410.3.1.3 Zone du bief amont <strong>et</strong> zone du bief aval.............................................................. 10-4610.3.2 Modifications prévues pendant la construction ........................................................... 10-5010.3.3 Modifications prévues pendant l’exploitation ............................................................. 10-5010.3.4 Évaluation <strong>de</strong> la modification...................................................................................... 10-5410.4 Régime <strong>de</strong>s glaces .............................................................................................................. 10-5510.4.1 Conditions actuelles..................................................................................................... 10-5510.4.2 Modifications prévues pendant la construction ........................................................... 10-5610.4.3 Modifications prévues pendant l’exploitation ............................................................. 10-5710.4.3.1 Couverture <strong>de</strong> glace ............................................................................................. 10-5710.4.3.2 Variation <strong>de</strong>s niveaux d’eau en conditions hivernales......................................... 10-5810.4.3.3 Accessibilité <strong>de</strong>s couvertures <strong>de</strong> glace................................................................. 10-6110.4.4 Évaluation <strong>de</strong> la modification...................................................................................... 10-63xv


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.5 Dynamique sédimentaire.................................................................................................... 10-6310.5.1 Conditions actuelles .................................................................................................... 10-6310.5.2 Modifications prévues pendant la construction........................................................... 10-6410.5.3 Conditions prévues pendant l’exploitation.................................................................. 10-6410.5.4 Évaluation <strong>de</strong> la modification...................................................................................... 10-6510.6 Qualité <strong>de</strong> l’eau .................................................................................................................. 10-6610.6.1 Conditions actuelles .................................................................................................... 10-6610.6.1.1 Variables optiques ............................................................................................... 10-6710.6.1.2 Variables physicochimiques................................................................................ 10-6910.6.1.3 Éléments nutritifs................................................................................................. 10-7010.6.1.4 Charge organique................................................................................................. 10-7010.6.1.5 Variabilité saisonnière ......................................................................................... 10-7010.6.1.6 Qualité <strong>de</strong> l’eau en fonction <strong>de</strong>s critères d’usage................................................ 10-7110.6.2 Modifications prévues pendant la construction <strong>et</strong> mesures d’atténuation................... 10-7110.6.3 Modifications prévues pendant l’exploitation <strong>et</strong> mesures d’atténuation..................... 10-7210.6.4 Évaluation <strong>de</strong> la modification...................................................................................... 10-7710.7 Gaz à eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> serre............................................................................................................. 10-7810.7.1 Conditions actuelles .................................................................................................... 10-7810.7.1.1 Milieux aquatiques .............................................................................................. 10-7810.7.1.2 Milieux terrestres................................................................................................. 10-7910.7.1.3 Bilan <strong>de</strong>s milieux naturels ................................................................................... 10-7910.7.2 Modifications pendant l’exploitation <strong>et</strong> mesures d’atténuation .................................. 10-8010.7.3 Évaluation <strong>de</strong> la modification...................................................................................... 10-8210.8 Poissons.............................................................................................................................. 10-8210.8.1 Conditions actuelles .................................................................................................... 10-8210.8.1.1 Lacs...................................................................................................................... 10-8310.8.1.2 Grands cours d’eau .............................................................................................. 10-9110.8.1.3 P<strong>et</strong>its cours d’eau................................................................................................. 10-9610.8.1.4 Espèces à statut particulier ................................................................................ 10-10310.8.2 Impacts prévus pendant la construction <strong>et</strong> mesures d’atténuation ............................ 10-10310.8.3 Impacts prévus pendant l’exploitation <strong>et</strong> mesures d’atténuation .............................. 10-10510.8.4 Évaluation <strong>de</strong> l’impact résiduel................................................................................. 10-11810.8.5 Mesures <strong>de</strong> compensation ......................................................................................... 10-11810.9 Mercure dans la chair <strong>de</strong>s poissons .................................................................................. 10-11910.9.1 État <strong>de</strong>s connaissances sur le mercure....................................................................... 10-11910.9.1.1 Le mercure dans le milieu naturel ..................................................................... 10-11910.9.1.2 Mercure <strong>et</strong> aménagements hydroélectriques ..................................................... 10-12310.9.1.3 Toxicité du mercure pour les poissons <strong>et</strong> la faune piscivore............................. 10-12910.9.2 Conditions actuelles .................................................................................................. 10-13510.9.2.1 Mercure dans la chair <strong>de</strong>s poissons ................................................................... 10-13510.9.2.2 Répartition du mercure dans les diverses parties du poisson ............................ 10-13710.9.2.3 Teneurs en mercure <strong>et</strong> en méthylmercure ......................................................... 10-138xvi


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.12.4 Évaluation <strong>de</strong> l’impact résiduel................................................................................. 10-19910.12.4.1 Gran<strong>de</strong> faune ..................................................................................................... 10-19910.12.4.2 P<strong>et</strong>ite faune ........................................................................................................ 10-20010.12.4.3 Espèces à statut particulier ................................................................................ 10-20110.13 Oiseaux............................................................................................................................. 10-20310.13.1 Conditions actuelles .................................................................................................. 10-20310.13.1.1 Sauvagine <strong>et</strong> autres oiseaux aquatiques............................................................. 10-20310.13.1.2 Limicoles nicheurs............................................................................................. 10-20610.13.1.3 Oiseaux <strong>de</strong> proie ................................................................................................ 10-20710.13.1.4 Oiseaux forestiers .............................................................................................. 10-20810.13.1.5 Espèces à statut particulier ................................................................................ 10-21010.13.2 Impacts prévus pendant la construction <strong>et</strong> mesures d’atténuation ............................ 10-21210.13.2.1 Sauvagine <strong>et</strong> autres oiseaux aquatiques............................................................. 10-21210.13.2.2 Limicoles nicheurs............................................................................................. 10-21410.13.2.3 Oiseaux <strong>de</strong> proie ................................................................................................ 10-21510.13.2.4 Oiseaux forestiers .............................................................................................. 10-21710.13.2.5 Espèces à statut particulier ................................................................................ 10-21810.13.3 Impacts prévus pendant l’exploitation <strong>et</strong> mesures d’atténuation .............................. 10-22010.13.3.1 Sauvagine <strong>et</strong> autres oiseaux aquatiques............................................................. 10-22110.13.3.2 Limicoles nicheurs............................................................................................. 10-22510.13.3.3 Oiseaux <strong>de</strong> proie ................................................................................................ 10-22610.13.3.4 Oiseaux forestiers .............................................................................................. 10-22710.13.3.5 Espèces à statut particulier ................................................................................ 10-22810.13.4 Évaluation <strong>de</strong> l’impact résiduel................................................................................. 10-23011 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>,Lemare <strong>et</strong> Nemiscau11.1 Géomorphologie................................................................................................................... 11-111.1.1 Conditions actuelles ...................................................................................................... 11-111.1.1.1 Rivière <strong>Rupert</strong> ....................................................................................................... 11-111.1.1.2 Rivière Lemare ...................................................................................................... 11-611.1.1.3 Rivière Nemiscau .................................................................................................. 11-611.1.2 Modifications prévues pendant la construction............................................................. 11-711.1.3 Modifications prévues pendant l’exploitation............................................................... 11-711.1.4 Évaluation <strong>de</strong> la modification résiduelle ..................................................................... 11-2111.2 Hydrologie <strong>et</strong> hydraulique.................................................................................................. 11-2111.2.1 Conditions actuelles .................................................................................................... 11-2111.2.1.1 Bassins versants <strong>et</strong> réseau hydrographique ......................................................... 11-2111.2.1.2 Régime hydrologique .......................................................................................... 11-2211.2.1.3 Régime hydraulique............................................................................................. 11-2711.2.2 Modifications prévues pendant la construction........................................................... 11-39xviii


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.2.3 Modifications prévues pendant l’exploitation ............................................................. 11-4011.2.3.1 Bassins versants <strong>et</strong> réseau hydrographique.......................................................... 11-4011.2.3.2 Régime hydrologique........................................................................................... 11-4111.2.3.3 Régime hydraulique............................................................................................. 11-4411.2.4 Évaluation <strong>de</strong> la modification...................................................................................... 11-5311.3 Régime thermique............................................................................................................... 11-5411.3.1 Conditions actuelles..................................................................................................... 11-5411.3.2 Modifications prévues pendant la construction ........................................................... 11-5411.3.3 Modifications prévues pendant l’exploitation ............................................................. 11-5511.3.4 Évaluation <strong>de</strong> la modification...................................................................................... 11-5711.4 Régime <strong>de</strong>s glaces .............................................................................................................. 11-5711.4.1 Conditions actuelles..................................................................................................... 11-5711.4.1.1 Prise <strong>et</strong> départ <strong>de</strong>s glaces ..................................................................................... 11-5811.4.1.2 Niveaux d’eau...................................................................................................... 11-5911.4.1.3 Accessibilité <strong>de</strong>s couvertures <strong>de</strong> glace................................................................. 11-6111.4.2 Modifications prévues pendant la construction ........................................................... 11-6411.4.3 Modifications prévues pendant l’exploitation ............................................................. 11-6411.4.4 Évaluation <strong>de</strong> la modification...................................................................................... 11-6611.5 Dynamique sédimentaire .................................................................................................... 11-6711.5.1 Conditions actuelles..................................................................................................... 11-6711.5.2 Modifications prévues pendant la construction ........................................................... 11-6911.5.3 Modifications prévues pendant l’exploitation ............................................................. 11-7011.5.4 Évaluation <strong>de</strong> la modification...................................................................................... 11-7211.6 Qualité <strong>de</strong> l’eau................................................................................................................... 11-7211.6.1 Conditions actuelles..................................................................................................... 11-7211.6.2 Modifications prévues pendant la construction <strong>et</strong> mesures d’atténuation................... 11-7411.6.3 Modifications prévues pendant l’exploitation <strong>et</strong> mesures d’atténuation ..................... 11-7511.6.4 Évaluation <strong>de</strong> la modification...................................................................................... 11-8111.7 Poissons .............................................................................................................................. 11-8211.7.1 Conditions actuelles..................................................................................................... 11-8211.7.1.1 Communauté <strong>de</strong> poissons .................................................................................... 11-8211.7.1.2 Habitats ................................................................................................................ 11-8911.7.1.3 Production piscicole............................................................................................. 11-9511.7.1.4 Espèces d’intérêt particulier................................................................................. 11-9911.7.1.5 Espèce à statut particulier .................................................................................. 11-10211.7.2 Impacts prévus pendant la construction <strong>et</strong> mesures d’atténuation............................. 11-10311.7.3 Impacts pendant l’exploitation <strong>et</strong> mesures d’atténuation .......................................... 11-10811.7.3.1 Mise en contexte à partir <strong>de</strong> milieux comparables ............................................ 11-10811.7.3.2 Impacts <strong>et</strong> mesures d’atténuation....................................................................... 11-11211.7.4 Évaluation <strong>de</strong> l’impact résiduel ................................................................................. 11-12511.7.5 Mesures <strong>de</strong> compensation.......................................................................................... 11-127xix


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.8 Mercure dans la chair <strong>de</strong>s poissons .................................................................................. 11-12711.8.1 Conditions actuelles .................................................................................................. 11-12711.8.2 Impacts prévus pendant la construction .................................................................... 11-12811.8.3 Impacts prévus pendant l’exploitation ...................................................................... 11-12811.9 Végétation ........................................................................................................................ 11-13611.9.1 Conditions actuelles .................................................................................................. 11-13611.9.1.1 Milieux terrestres.............................................................................................. 11-13811.9.1.2 Milieux humi<strong>de</strong>s................................................................................................ 11-13811.9.1.3 Espèces floristiques à statut particulier ............................................................. 11-14211.9.1.4 Plantes vasculaires <strong>et</strong> connaissances traditionnelles <strong>de</strong>s Cris ........................... 11-14311.9.2 Impacts prévus pendant la construction <strong>et</strong> mesures d’atténuation ............................ 11-14511.9.2.1 Milieux terrestres............................................................................................... 11-14511.9.2.2 Milieux humi<strong>de</strong>s................................................................................................ 11-14511.9.2.3 Espèces vasculaires particulières....................................................................... 11-14611.9.3 Impacts prévus pendant l’exploitation <strong>et</strong> mesures d’atténuation .............................. 11-14611.9.3.1 Milieux terrestres............................................................................................... 11-14611.9.3.2 Milieux humi<strong>de</strong>s................................................................................................ 11-14611.9.3.3 Espèces vasculaires particulières....................................................................... 11-14811.9.4 Évaluation <strong>de</strong> l’impact résiduel................................................................................. 11-14911.9.4.1 Milieux terrestres............................................................................................... 11-14911.9.4.2 Milieux humi<strong>de</strong>s................................................................................................ 11-15011.9.4.3 Espèces vasculaires particulières....................................................................... 11-15011.10 Faune terrestre <strong>et</strong> semi-aquatique..................................................................................... 11-15011.10.1 Conditions actuelles .................................................................................................. 11-15011.10.1.1 Gran<strong>de</strong> faune ..................................................................................................... 11-15111.10.1.2 P<strong>et</strong>ite faune ........................................................................................................ 11-15111.10.1.3 Espèces fauniques à statut particulier................................................................ 11-15411.10.2 Impacts prévus pendant la construction <strong>et</strong> mesures d’atténuation ............................ 11-15511.10.2.1 P<strong>et</strong>ite faune ........................................................................................................ 11-15611.10.2.2 Espèces à statut particulier ................................................................................ 11-15811.10.3 Impacts prévus pendant l’exploitation <strong>et</strong> mesures d’atténuation .............................. 11-15911.10.3.1 P<strong>et</strong>ite faune ........................................................................................................ 11-15911.10.3.2 Espèces à statut particulier ................................................................................ 11-16111.10.4 Évaluation <strong>de</strong> l’impact résiduel................................................................................. 11-16111.10.4.1 P<strong>et</strong>ite faune ........................................................................................................ 11-16111.10.4.2 Espèces à statut particulier ................................................................................ 11-16211.11 Oiseaux............................................................................................................................. 11-16211.11.1 Conditions actuelles .................................................................................................. 11-16211.11.1.1 Sauvagine <strong>et</strong> autres oiseaux aquatiques............................................................. 11-16211.11.1.2 Oiseaux <strong>de</strong> proie ................................................................................................ 11-16711.11.1.3 Oiseaux forestiers <strong>de</strong>s habitats riverains ........................................................... 11-16811.11.1.4 Espèces à statut particulier ................................................................................ 11-169xx


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.11.2 Impacts prévus pendant la construction <strong>et</strong> mesures d’atténuation............................. 11-17011.11.2.1 Sauvagine <strong>et</strong> oiseaux aquatiques........................................................................ 11-17011.11.2.2 Oiseaux <strong>de</strong> proie ................................................................................................ 11-17211.11.2.3 Oiseaux forestiers .............................................................................................. 11-17311.11.2.4 Espèces à statut particulier................................................................................. 11-17311.11.3 Impacts prévus pendant l’exploitation <strong>et</strong> mesures d’atténuation............................... 11-17411.11.3.1 Sauvagine <strong>et</strong> autres oiseaux aquatiques............................................................. 11-17411.11.3.2 Oiseaux <strong>de</strong> proie ................................................................................................ 11-17811.11.3.3 Oiseaux forestiers .............................................................................................. 11-17911.11.3.4 Espèces à statut particulier................................................................................. 11-17911.11.4 Évaluation <strong>de</strong> l’impact résiduel ................................................................................. 11-18012 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>12.1 Géomorphologie ................................................................................................................... 12-112.1.1 Conditions actuelles....................................................................................................... 12-112.1.1.1 Contexte géomorphologique.................................................................................. 12-112.1.1.2 Littoral ................................................................................................................... 12-212.1.1.3 Évolution <strong>de</strong>s estrans ............................................................................................. 12-312.1.2 Modifications prévues pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation................................... 12-712.1.3 Évaluation <strong>de</strong> la modification........................................................................................ 12-912.2 Hydrologie <strong>et</strong> hydraulique .................................................................................................... 12-912.2.1 Conditions actuelles..................................................................................................... 12-1012.2.1.1 Hydrologie ........................................................................................................... 12-1012.2.1.2 Hydraulique ......................................................................................................... 12-1112.2.2 Modifications prévues pendant la construction <strong>et</strong> pendant l’exploitation................... 12-2012.2.2.1 Hydrologie ........................................................................................................... 12-2012-2012.2.2.2 Hydraulique ......................................................................................................... 12-2112.2.3 Évaluation <strong>de</strong> la modification...................................................................................... 12-2412.3 Régime thermique............................................................................................................... 12-2512.3.1 Conditions actuelles..................................................................................................... 12-2512.3.2 Modifications prévues pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation................................. 12-2612.4 Régime <strong>de</strong>s glaces .............................................................................................................. 12-2712.4.1 Conditions actuelles..................................................................................................... 12-2712.4.2 Modifications prévues pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation................................. 12-2812.5 Dynamique sédimentaire .................................................................................................... 12-2912.5.1 Conditions actuelles..................................................................................................... 12-2912.5.2 Modifications prévues pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation................................. 12-3012.5.3 Évaluation <strong>de</strong> la modification...................................................................................... 12-3012.6 Qualité <strong>de</strong> l’eau................................................................................................................... 12-3012.6.1 Conditions actuelles..................................................................................................... 12-3012.6.2 Modifications prévues pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation................................. 12-34xxi


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200412.6.3 Évaluation <strong>de</strong> la modification...................................................................................... 12-3512.7 Communautés planctoniques.............................................................................................. 12-3512.7.1 Conditions actuelles .................................................................................................... 12-3512.7.1.1 Phytoplancton ...................................................................................................... 12-3612.7.1.2 Zooplancton......................................................................................................... 12-3912.7.1.3 Liens trophiques .................................................................................................. 12-3912.7.2 Impacts prévus pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation............................................ 12-4012.7.3 Évaluation <strong>de</strong> l’impact................................................................................................. 12-4112.8 Poissons.............................................................................................................................. 12-4112.8.1 Conditions actuelles .................................................................................................... 12-4112.8.1.1 Communautés <strong>de</strong> poissons .................................................................................. 12-4212.8.1.2 Caractéristiques biologiques................................................................................ 12-4612.8.1.3 Mouvements saisonniers entre la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> ses tributaires ..................... 12-5012.8.1.4 Ichtyoplancton ..................................................................................................... 12-5512.8.2 Impacts prévus pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation............................................ 12-5712.9 Végétation .......................................................................................................................... 12-5912.9.1 Conditions actuelles .................................................................................................... 12-5912.9.1.1 Végétation terrestre <strong>et</strong> milieux humi<strong>de</strong>s.............................................................. 12-6012.9.1.2 Végétation submergée <strong>de</strong> l’estuaire <strong>et</strong> <strong>de</strong>s hauts-fonds <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>....... 12-6312.9.1.3 Zostère marine ..................................................................................................... 12-6312.9.1.4 Algues médiolittorales <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>........................................................ 12-6512.9.1.5 Fonctions <strong>et</strong> valeurs <strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>s........................................................... 12-6512.9.1.6 Espèces floristiques à statut particulier ............................................................... 12-6712.9.1.7 Plantes vasculaires <strong>et</strong> connaissances traditionnelles <strong>de</strong>s Cris ............................. 12-6712.9.2 Impacts prévus pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation............................................ 12-6912.9.2.1 Estuaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> ........................................................................................... 12-6912.9.2.2 Baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> ..................................................................................................... 12-7012.9.2.3 Espèces vasculaires particulières......................................................................... 12-7012.9.3 Évaluation <strong>de</strong> l’impact résiduel................................................................................... 12-7112.10 Oiseaux............................................................................................................................... 12-7112.10.1 Conditions actuelles .................................................................................................... 12-7112.10.1.1 Sauvagine <strong>et</strong> autres oiseaux aquatiques............................................................... 12-7112.10.1.2 Limicoles migrateurs ........................................................................................... 12-7512.10.1.3 Espèces à statut particulier .................................................................................. 12-7812.10.2 Impacts prévus pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation............................................ 12-8012.11 Reptiles <strong>et</strong> amphibiens........................................................................................................ 12-8012.11.1 Conditions actuelles .................................................................................................... 12-8012.11.2 Impacts prévus pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation............................................ 12-82xxii


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200412.12 Mammifères marins............................................................................................................ 12-8212.12.1 Conditions actuelles..................................................................................................... 12-8212.12.1.1 Béluga .................................................................................................................. 12-8212.12.1.2 Phoques................................................................................................................ 12-8312.12.2 Impacts prévus pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation ............................................ 12-84Figures10-1 Rivière <strong>Rupert</strong> – Profil en long entre l’exutoire du lac Mesgouez <strong>et</strong> le barrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> .. 10-1810-2 Biefs <strong>Rupert</strong> – Conditions hydrauliques actuelles .................................................................... 10-1910-3 Mise en eau <strong>de</strong>s biefs ................................................................................................................ 10-2210-4 Biefs <strong>Rupert</strong> – Débits classés au barrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.............................................................. 10-2610-5 Biefs <strong>Rupert</strong> – Débits classés au barrage <strong>de</strong> la Lemare ............................................................ 10-2710-6 Biefs <strong>Rupert</strong> – Débits classés combinés aux trois points <strong>de</strong> coupure <strong>de</strong> la rivière Nemiscau .. 10-2710-7 Bief <strong>Rupert</strong> amont – Profil <strong>de</strong>s niveaux en eau libre ................................................................ 10-3110-8 Bief <strong>Rupert</strong> amont – Profil <strong>de</strong>s vitesses d’écoulement dans le chenal principal ...................... 10-3110-9 Bief <strong>Rupert</strong> amont – Relations niveau-débit en eau libre ......................................................... 10-3310-10 Bief <strong>Rupert</strong> amont – Évolution <strong>de</strong>s niveaux à l’extrémité amont en eau libre ......................... 10-3310-11 Bief <strong>Rupert</strong> amont – Courbes <strong>de</strong> superficie <strong>et</strong> <strong>de</strong> volume ........................................................ 10-3410-12 Bief <strong>Rupert</strong> aval – Profil <strong>de</strong>s niveaux en eau libre.................................................................... 10-3610-13 Bief <strong>Rupert</strong> aval – Profil <strong>de</strong>s vitesses d’écoulement dans le chenal principal.......................... 10-3610-14 Bief <strong>Rupert</strong> aval – Relations niveau-débit en eau libre............................................................. 10-3810-15 Bief <strong>Rupert</strong> aval – Évolution <strong>de</strong>s niveaux en eau libre – Tronçon Arques (PK 57,2) .............. 10-3910-16 Bief <strong>Rupert</strong> aval – Évolution <strong>de</strong>s niveaux en eau libre – Tronçon du canal 4 au PK 40 .......... 10-3910-17 Bief <strong>Rupert</strong> aval – Évolution <strong>de</strong>s niveaux en eau libre – Tronçon du PK 40 au canal C ......... 10-4010-18 Bief <strong>Rupert</strong> aval – Courbes <strong>de</strong> superficie <strong>et</strong> <strong>de</strong> volume – Tronçon Arques.............................. 10-4110-19 Bief <strong>Rupert</strong> aval – Courbes <strong>de</strong> superficie <strong>et</strong> <strong>de</strong> volume – Tronçon du canal 4 au PK 40......... 10-4210-20 Bief <strong>Rupert</strong> aval – Courbes <strong>de</strong> superficie <strong>et</strong> <strong>de</strong> volume – Tronçon du PK 40 au canal C ........ 10-4210-21 Bief <strong>Rupert</strong> aval – Courbes <strong>de</strong> superficie <strong>et</strong> <strong>de</strong> volume – Tronçon du ruisseau Caché ............ 10-4310-22 Rivière <strong>Rupert</strong> – Température <strong>de</strong> l’eau..................................................................................... 10-4510-23 Rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau – Température <strong>de</strong> l’eau en conditions actuelles........... 10-4710-24 Bief <strong>Rupert</strong> amont – Profils thermiques <strong>de</strong> quelques lacs – Été 2002 ...................................... 10-4810-25 Bief <strong>Rupert</strong> aval – Profils thermiques <strong>de</strong> quelques lacs – Été 2002 ......................................... 10-4910-26 Bief <strong>Rupert</strong> amont – Profils thermiques verticaux <strong>de</strong> la température <strong>de</strong> l’eaudans le bassin sud en conditions futures ................................................................................... 10-5110-27 Bief <strong>Rupert</strong> amont – Comparaison <strong>de</strong>s régimes thermiques dans le bassin su<strong>de</strong>n conditions actuelles <strong>et</strong> futures .............................................................................................. 10-5210-28 Biefs <strong>Rupert</strong> – Comparaison <strong>de</strong>s régimes thermiques dans le bassin nord du bief amont<strong>et</strong> dans le bief aval en conditions actuelles <strong>et</strong> futures ............................................................... 10-5310-29 Bief <strong>Rupert</strong> amont – Évolution <strong>de</strong>s niveaux en hiver – Limite amont<strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> (PK 110,0) ....................................................................................................... 10-5910-30 Bief <strong>Rupert</strong> amont – Évolution <strong>de</strong>s niveaux en hiver au lac Des Champs (PK 73,1)............... 10-59xxiii


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410-31 Bief <strong>Rupert</strong> aval – Évolution <strong>de</strong>s niveaux en hiver au lac Arques (PK 62,0)........................... 10-6010-32 Bief <strong>Rupert</strong> aval – Évolution <strong>de</strong>s niveaux en hiver en amont du barrage<strong>de</strong> la Nemiscau-1 (PK 31,0)...................................................................................................... 10-6010-33 Bief <strong>Rupert</strong> amont – Accessibilité à la couverture <strong>de</strong> glace pour les motoneigistes ................ 10-6210-34 Bief <strong>Rupert</strong> aval – Accessibilité à la couverture <strong>de</strong> glace pour les motoneigistes ................... 10-6210-35 Émissions <strong>de</strong> gaz carbonique selon l’âge <strong>de</strong>s réservoirs du Québec ........................................ 10-8010-36 Bief <strong>Rupert</strong> amont – Distribution <strong>de</strong>s classes <strong>de</strong> longueur <strong>de</strong>s poissons capturésdans les lacs du bief .................................................................................................................. 10-8610-37 Bief <strong>Rupert</strong> aval – Distribution <strong>de</strong>s classes <strong>de</strong> longueur <strong>de</strong>s poissons capturésdans les lacs du bief .................................................................................................................. 10-8710-38 Biefs <strong>Rupert</strong> – Croissance en longueur <strong>de</strong>s principales espèces <strong>de</strong> poissonsdans les lacs <strong>de</strong>s biefs ............................................................................................................... 10-8810-39 Bief <strong>Rupert</strong> amont – Distribution <strong>de</strong>s classes <strong>de</strong> longueur <strong>de</strong>s poissons capturésdans les p<strong>et</strong>its cours d’eau......................................................................................................... 10-9810-40 Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Distribution <strong>de</strong>s classes <strong>de</strong> longueur <strong>de</strong>s poissons capturésdans les p<strong>et</strong>its cours d’eau......................................................................................................... 10-9910-41 Biefs <strong>Rupert</strong> amont – Croissance en longueur <strong>de</strong> l’omble <strong>de</strong> fontaine dans les p<strong>et</strong>itscours d’eau .............................................................................................................................. 10-10010-42 Biefs <strong>Rupert</strong> – Évolution <strong>de</strong>s teneurs en mercure prévues du grand corégone,du doré jaune, du grand broch<strong>et</strong> <strong>et</strong> du touladi <strong>de</strong> longueur standardisée................................ 10-14010-43 Biefs <strong>Rupert</strong> – Hydrosère représentative <strong>de</strong>s tourbières ombrotrophes.................................. 10-15611-1 Rivière <strong>Rupert</strong> – Berges avec pavage <strong>de</strong> matériaux grossiers .................................................. 11-1111-2 Rivière <strong>Rupert</strong> – Encaissement <strong>de</strong>s tributaires ......................................................................... 11-1211-3 Rivière <strong>Rupert</strong> – Futures berges à proximité <strong>de</strong>s talus actuels ................................................. 11-1511-4 Rivière <strong>Rupert</strong> – Futures berges à une certaine distance <strong>de</strong>s talus actuels ............................... 11-1611-5 Rivière <strong>Rupert</strong> – Débits classés au barrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> (PK 314) .......................................... 11-2411-6 Rivière <strong>Rupert</strong> – Débits classés à l’exutoire du lac Nemiscau (PK 170).................................. 11-2511-7 Rivière <strong>Rupert</strong> – Débits classés à l’embouchure (PK 0)........................................................... 11-2511-8 Rivière Lemare – Débits classés à l’embouchure (PK 0) ......................................................... 11-2611-9 Rivière Nemiscau – Débits classés à l’embouchure (PK 0) ..................................................... 11-2611-10 Rivière <strong>Rupert</strong> – Régime hydraulique en conditions actuelles <strong>et</strong> futures – PK 5 à 25 ............. 11-3011-11 Rivière <strong>Rupert</strong> – Régime hydraulique en conditions actuelles <strong>et</strong> futures – PK 33 à 65 ........... 11-3111-12 Rivière <strong>Rupert</strong> – Régime hydraulique en conditions actuelles <strong>et</strong> futures – PK 66 à 77 ........... 11-3211-13 Rivière <strong>Rupert</strong> – Régime hydraulique en conditions actuelles <strong>et</strong> futures – PK 85 à 107......... 11-3311-14 Rivière <strong>Rupert</strong> – Régime hydraulique en conditions actuelles <strong>et</strong> futures – PK 109 à 149 ....... 11-3411-15 Rivière <strong>Rupert</strong> – Régime hydraulique en conditions actuelles <strong>et</strong> futures – PK 170 à 215 ....... 11-3511-16 Rivière <strong>Rupert</strong> – Régime hydraulique en conditions actuelles <strong>et</strong> futures – PK 218 à 282 ....... 11-3611-17 Rivière <strong>Rupert</strong> – Régime <strong>de</strong>s débits en conditions actuelles – PK 223.................................... 11-3611-18 Rivière <strong>Rupert</strong> – Régime <strong>de</strong>s niveaux d’eau en conditions actuelles – PK 243 ....................... 11-3711-19 Rivière <strong>Rupert</strong> – Régime hydraulique en conditions actuelles <strong>et</strong> futures – PK 288 à 314 ....... 11-3811-20 Principe <strong>de</strong> fonctionnement d’un seuil ..................................................................................... 11-4511-21 Rivière <strong>Rupert</strong> – Régime <strong>de</strong>s débits en conditions futures – PK 223....................................... 11-5211-22 Rivière <strong>Rupert</strong> – Régime <strong>de</strong>s niveaux d’eau en conditions futures (avec seuil) – PK 243 ...... 11-52xxiv


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411-23 Rivière <strong>Rupert</strong> – Conditions hydrauliques à la frayère du PK 280,9 – Hiver 2002-2003 ........ 11-6211-24 Rivière <strong>Rupert</strong> – Classes <strong>de</strong> longueur <strong>de</strong>s esturgeons jaunes capturés – 2002-2003................ 11-9911-25 Rivière <strong>Rupert</strong> – Évolution <strong>de</strong>s teneurs en mercure prévues du grand corégone,du doré jaune, du grand broch<strong>et</strong> <strong>et</strong> du touladi <strong>de</strong> longueur standardisée ................................ 11-12911-26 Rivière Lemare – Évolution <strong>de</strong>s teneurs en mercure prévues du grand corégone,du doré jaune, du grand broch<strong>et</strong> <strong>et</strong> du touladi <strong>de</strong> longueur standardisée ................................ 11-13111-27 Rivière Nemiscau – Évolution <strong>de</strong>s teneurs en mercure prévues du grand corégone,du doré jaune, du grand broch<strong>et</strong> <strong>et</strong> du touladi <strong>de</strong> longueur standardisée ................................ 11-13211-28 Rivière <strong>Rupert</strong> – Toposéquence <strong>de</strong> la végétation riveraine .................................................... 11-14012-1 Hydrogramme <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> au PK 0 en conditions actuelles ........................................ 12-1112-2 Bathymétrie <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> – Vue en plan....................................................................... 12-1212-3 Bathymétrie <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> – Vue vers le sud ................................................................. 12-1312-4 Bathymétrie <strong>de</strong> l’estuaire <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> – Vue en plan ................................................... 12-1412-5 Niveaux classés à la station RUP0455 du rocher Stag.............................................................. 12-1612-6 Trajectoires <strong>de</strong>s particules issues <strong>de</strong>s rivières Nottaway, Broadback, <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Pontaxen conditions actuelles .............................................................................................................. 12-1712-7 Trajectoires <strong>de</strong>s particules issues <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> en conditions actuelles <strong>et</strong> futures......... 12-2212-8 Trajectoires <strong>de</strong>s particules issues <strong>de</strong> la rivière Nottaway en conditions actuelles <strong>et</strong> futures .... 12-2312-9 Stations d’échantillonnage du phytoplancton – Août 2002 ...................................................... 12-3712-10 Toposéquence <strong>de</strong> la végétation littorale.................................................................................... 12-61Tableaux10-1 Composition <strong>et</strong> pente <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>...................................................................... 10-410-2 Sensibilité à l’érosion <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> ..................................................................... 10-610-3 Bassins versants à certains points caractéristiques <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>.................................... 10-1210-4 Caractéristiques <strong>de</strong>s principaux affluents <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> en aval du lac Mesgouez..................... 10-1210-5 Stations hydrométriques utilisées pour la reconstitution du régime hydrologique<strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>.................................................................................................................... 10-1410-6 Stations hydrométriques utilisées pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s crues <strong>de</strong>s affluents <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>................ 10-1510-7 Dérivation <strong>Rupert</strong> – Débits moyens actuels aux points <strong>de</strong> coupure <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>,Lemare <strong>et</strong> Nemiscau.................................................................................................................. 10-1610-8 Rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau – Débits <strong>de</strong> pointe <strong>de</strong>s crues naturelles..................................... 10-1610-9 Rivière <strong>Rupert</strong> – Débits <strong>de</strong> pointe <strong>de</strong> crue annuelle <strong>et</strong> pluviale pour la pério<strong>de</strong> 1961–2003.... 10-1710-10 Rivière <strong>Rupert</strong> – Bassins versants aménagés ............................................................................ 10-2310-11 Bilan <strong>de</strong>s débits moyens dans les biefs amont <strong>et</strong> aval – 1961-2003 (m 3 /s).............................. 10-2510-12 Bief <strong>Rupert</strong> amont – Comparaison entre les niveaux actuels <strong>et</strong> les niveaux futursen eau libre ................................................................................................................................ 10-3210-13 Bief <strong>Rupert</strong> aval – Comparaison entre les niveaux actuels <strong>et</strong> les niveaux futurs en eau libre.. 10-3710-14 Biefs <strong>Rupert</strong> – Niveaux maximal <strong>et</strong> minimal hivernaux <strong>et</strong> niveau d’eau libre sous un débit<strong>de</strong> 800 m 3 /s................................................................................................................................ 10-6110-15 Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Moyennes estivale <strong>et</strong> hivernale <strong>de</strong>s variables <strong>de</strong> la qualité<strong>de</strong> l’eau dans la zone photique <strong>de</strong>s plans d’eau selon la saison <strong>et</strong> le type d’eau....................... 10-6810-16 Biefs <strong>Rupert</strong> – Modifications maximales à court terme <strong>de</strong>s principaux paramètres<strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau ................................................................................................................. 10-75xxv


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410-17 Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Lacs sélectionnés pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s poissons <strong>et</strong> <strong>de</strong> leurs habitats ... 10-8310-18 Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Captures par unité d’effort (CPUE), abondance relative<strong>et</strong> biomasse <strong>de</strong> poissons dans les lacs – 2002 ........................................................................... 10-8410-19 Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Caractéristiques biologiques <strong>de</strong>s poissons dans les lacs – 2002 .... 10-8510-20 Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Nombre <strong>de</strong> captures <strong>et</strong> abondance relative <strong>de</strong>s espèces<strong>de</strong> poissons capturés au fil<strong>et</strong> <strong>et</strong> à la seine dans les grands cours d’eau – 2002 <strong>et</strong> 2003............ 10-9210-21 Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Captures <strong>et</strong> biomasse par unité d’effort <strong>et</strong> abondancerelative <strong>de</strong>s poissons dans les grands cours d’eau – 2002 <strong>et</strong> 2003............................................ 10-9510-22 Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Densité absolue, <strong>de</strong>nsité relative <strong>et</strong> biomasse <strong>de</strong> poissonsdans les p<strong>et</strong>its cours d’eau – 2002 <strong>et</strong> 2003................................................................................ 10-9710-23 Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Caractéristiques biologiques <strong>de</strong>s poissons dans les p<strong>et</strong>itscours d’eau – 2002 <strong>et</strong> 2003 ..................................................................................................... 10-10110-24 Biefs <strong>Rupert</strong> – Vitesses d’écoulement moyennes prévues dans les biefs amont <strong>et</strong> aval ........ 10-10610-25 Lacs du bief amont, lac Mesgouez <strong>et</strong> rivière <strong>Rupert</strong> – CPUE <strong>et</strong> abondance <strong>de</strong>s poissonscapturés au fil<strong>et</strong> – Conditions naturelles................................................................................. 10-10710-26 Biefs <strong>Rupert</strong> – Superficie <strong>de</strong>s milieux aquatiques – Avant <strong>et</strong> après <strong>dérivation</strong>...................... 10-11310-27 Bief <strong>Rupert</strong> amont – Biomasse <strong>de</strong> poissons – Avant <strong>et</strong> après <strong>dérivation</strong> ............................... 10-11610-28 Bief <strong>Rupert</strong> aval – Biomasse <strong>de</strong> poissons – Avant <strong>et</strong> après <strong>dérivation</strong>................................... 10-11710-29 Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau –Teneurs en mercure total <strong>et</strong> en méthylmercure dans certaines composantes aquatiques ....... 10-12210-30 Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau, <strong>et</strong> secteurs ouest<strong>et</strong> est du complexe La Gran<strong>de</strong> – Teneurs moyennes en mercure <strong>de</strong>s principales espèces<strong>de</strong> poissons en milieu naturel.................................................................................................. 10-13610-31 Bassins <strong>de</strong>s rivières Eastmain <strong>et</strong> <strong>Rupert</strong> – Proportion <strong>de</strong> méthylmercure dans les teneursen mercure total mesurées dans la chair <strong>et</strong> d’autres parties du poissonpour les principales espèces.................................................................................................... 10-13810-32 Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Prévisions <strong>de</strong>s teneurs maximales <strong>de</strong> mercure total<strong>de</strong>s principales espèces <strong>de</strong> poissons........................................................................................ 10-14110-33 Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> région <strong>de</strong> la Nottaway-Broadback-<strong>Rupert</strong> – Faune parasitaire<strong>de</strong>s poissons ............................................................................................................................ 10-14310-34 Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Fréquence d’occurrence <strong>et</strong> abondance <strong>de</strong> la faune parasitaire<strong>de</strong>s poissons ............................................................................................................................ 10-14510-35 Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Végétation <strong>et</strong> autres éléments du milieu ...................................... 10-15210-36 Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Fréquence <strong>de</strong>s plantes à usage traditionnel.................................. 10-15910-37 Biefs <strong>Rupert</strong> – Superficies <strong>et</strong> volumes <strong>de</strong> bois submergés par les biefs................................. 10-16110-38 Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Végétation <strong>et</strong> autres éléments du milieu touchés par les biefs..... 10-16410-39 Biefs <strong>Rupert</strong> – Potentiel <strong>de</strong> reconstitution <strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>s le long <strong>de</strong>s rives <strong>de</strong>s biefs.. 10-16810-40 Densités d’orignaux <strong>et</strong> <strong>de</strong> caribous dans les biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> la zone d’inventaire en 2002<strong>et</strong> dans diverses parties du Québec ......................................................................................... 10-17310-41 Indice d’abondance cumulé <strong>de</strong> la p<strong>et</strong>ite faune dans les biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> la zoned’inventaire – 2002 ................................................................................................................. 10-17410-42 Indices d’abondance <strong>de</strong> la p<strong>et</strong>ite faune dans les biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> dans le territoire<strong>de</strong> la Baie-James – 1990, 1991 <strong>et</strong> 2002................................................................................... 10-18210-43 Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Habitats <strong>de</strong> potentiel élevé pour la faune terrestre....................... 10-18910-44 Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Nombre estimé d’oiseaux, d’équivalents-couples, <strong>de</strong> couvées<strong>et</strong> d’adultes sans couvée sur les plans d’eau – 2002 ............................................................... 10-20410-45 Secteurs <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau – Densité d’oiseaux,d’équivalents-couples <strong>et</strong> <strong>de</strong> couvées par 10 km <strong>de</strong> rive – 2002.............................................. 10-20510-46 Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Nombre estimé <strong>de</strong> couples nicheurs par biotope forestier ........... 10-209xxvi


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410-47 Biefs <strong>Rupert</strong> – Abondance <strong>et</strong> fréquentation par les anatidés <strong>de</strong>s plans d’eaudans les limites <strong>de</strong>s biefs – 2002 ............................................................................................. 10-21310-48 Biefs <strong>Rupert</strong> – Répartition selon le type <strong>de</strong> plan d’eau <strong>de</strong>s couples nicheurs(équivalents-couples) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s couvées – 2002 .......................................................................... 10-22210-49 Biefs <strong>Rupert</strong> – Sol<strong>de</strong> <strong>de</strong>s gains <strong>et</strong> <strong>de</strong>s pertes d’anatidés (équivalents-couples)en pério<strong>de</strong> d’exploitation......................................................................................................... 10-22411-1 Composition <strong>et</strong> longueur <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau......................... 11-411-2 Rivière <strong>Rupert</strong> – Tributaires à débit permanent <strong>de</strong> la rivière en aval du PK 314 ..................... 11-1311-3 Critères <strong>de</strong> conception <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques du cours aval <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> ............. 11-2311-4 Modification <strong>de</strong>s conditions hydrauliques en aval immédiat du barrage <strong>de</strong> la Nemiscau-1,<strong>de</strong> la digue du Ruisseau-Arques <strong>et</strong> du barrage <strong>de</strong> la Lemare .................................................... 11-3911-5 Débits <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau – Conditions actuelles <strong>et</strong> futures ................. 11-4111-6 Débits <strong>de</strong> la crue centennale...................................................................................................... 11-4311-7 Rivière <strong>Rupert</strong> – Caractéristiques préliminaires <strong>de</strong>s ouvrages proposés sur le cours aval ....... 11-4411-8 Comparaison <strong>de</strong>s régimes hydrauliques d’été <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> en conditionsactuelles <strong>et</strong> futures..................................................................................................................... 11-4611-9 Comparaison <strong>de</strong>s régimes hydrauliques <strong>de</strong> printemps <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> en conditionsactuelles <strong>et</strong> futures..................................................................................................................... 11-4711-10 Rivière <strong>Rupert</strong> – Prise <strong>et</strong> départ <strong>de</strong>s glaces – Hiver 2002-2003 ............................................... 11-5811-11 Rivière <strong>Rupert</strong> – Description <strong>et</strong> quantification <strong>de</strong>s sentiers <strong>de</strong> motoneige ............................... 11-6311-12 Rivière <strong>Rupert</strong> – Campagnes d’échantillonnage <strong>de</strong>s sédiments en suspension ........................ 11-6711-13 Rivière <strong>Rupert</strong> – Bilan sédimentaire ......................................................................................... 11-6911-14 Rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau – Transport en suspension ........................................................ 11-6911-15 Rivière <strong>Rupert</strong> – Qualité <strong>de</strong> l’eau mesurée aux PK 5,7 <strong>et</strong> 158 – 2003 ..................................... 11-7311-16 Rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau – Modifications prévues <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eauen aval <strong>de</strong>s biefs ........................................................................................................................ 11-7611-17 Lac Champion – Prévision <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau – Valeurs moyennes estivales<strong>de</strong> la zone photique.................................................................................................................... 11-7711-18 Rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau – Évolution <strong>de</strong>s teneurs en phosphore total (µg/l)<strong>de</strong>s eaux en fonction <strong>de</strong> l’âge <strong>de</strong>s biefs..................................................................................... 11-7811-19 Rivières <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Lemare – Abondance relative, captures par unité d’effort (CPUE)<strong>et</strong> biomasse par unité d’effort (BPUE) <strong>de</strong>s poissons pêchés au fil<strong>et</strong> expérimental<strong>et</strong> à la seine – 2002 .................................................................................................................... 11-8311-20 Rivière <strong>Rupert</strong> – Abondance relative, captures par unité d’effort (CPUE) <strong>et</strong> biomassepar unité d’effort (BPUE) <strong>de</strong>s poissons capturés – 1990 .......................................................... 11-8411-21 Lac Nemiscau – Abondance relative, captures par unité d’effort (CPUE) <strong>et</strong> biomassepar unité d’effort (BPUE) <strong>de</strong>s poissons capturés – 1991 .......................................................... 11-8511-22 Rivières <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Lemare – Densité absolue, <strong>de</strong>nsité relative <strong>et</strong> biomasse <strong>de</strong> poissonsdans les tributaires en aval <strong>de</strong>s barrages proj<strong>et</strong>és – 2002.......................................................... 11-8611-23 Rivières <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Lemare – Caractéristiques biologiques <strong>de</strong>s principales espèces<strong>de</strong> poissons – 2002 .................................................................................................................... 11-8711-24 Rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau – Superficie (km2) <strong>de</strong>s habitats types <strong>de</strong>s poissons..... 11-9011-25 Rivière <strong>Rupert</strong> – Superficies <strong>de</strong>s herbiers aquatiques dans les habitats types .......................... 11-9111-26 Rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau – Frayères recensées – 2002-2003 <strong>et</strong> 1990-1991......... 11-9211-27 Rivière <strong>Rupert</strong> – Biomasse par unité d’effort <strong>de</strong>s poissons (BPUE) capturés au fil<strong>et</strong>selon les habitats types – 2002 .................................................................................................. 11-9411-28 Rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau – Obstacles à la libre circulation <strong>de</strong>s poissons............. 11-9511-29 Rivière <strong>Rupert</strong> – Biomasse <strong>de</strong> poissons – 2002 ........................................................................ 11-96xxvii


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411-30 Rivière <strong>Rupert</strong> – Indice <strong>de</strong> production pondéré <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong> poissons par catégoried’habitat avant la <strong>dérivation</strong>...................................................................................................... 11-9811-31 Rivière <strong>Rupert</strong> – Pertes d’habitat du poisson causées par la construction <strong>de</strong>s ouvrageshydrauliques sur le cours aval <strong>de</strong> la rivière............................................................................. 11-10511-32 Rivière <strong>Rupert</strong> – Pertes en biomasse <strong>de</strong> poissons causées par la construction <strong>de</strong>s ouvrageshydrauliques sur le cours aval <strong>de</strong> la rivière............................................................................. 11-10711-33 Rivière <strong>Rupert</strong> – Superficie par secteur <strong>de</strong>s habitats du poisson avant <strong>et</strong> après <strong>dérivation</strong>.... 11-11611-34 Rivière <strong>Rupert</strong> – Superficie <strong>de</strong>s habitats types du poisson avant <strong>et</strong> après la <strong>dérivation</strong>......... 11-11711-35 Rivière <strong>Rupert</strong> – Biomasse <strong>de</strong> poissons avant <strong>et</strong> après la <strong>dérivation</strong>...................................... 11-11911-36 Rivière <strong>Rupert</strong> – Indice <strong>de</strong> production <strong>de</strong>s diverses espèces <strong>de</strong> poissons avant<strong>et</strong> après la <strong>dérivation</strong> ............................................................................................................... 11-12011-37 Rivière <strong>Rupert</strong> – Emplacement <strong>et</strong> franchissabilité <strong>de</strong>s obstacles avant<strong>et</strong> après la <strong>dérivation</strong> ............................................................................................................... 11-12211-38 Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau – Teneurs maximalesen mercure total prévues dans la chair <strong>de</strong>s principales espèces <strong>de</strong> poissons –Pério<strong>de</strong> d’exploitation............................................................................................................. 11-13311-39 Secteur <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> – Végétation <strong>et</strong> autres éléments du milieu en aval du PK 314... 11-13711-40 Rivière <strong>Rupert</strong> – Fréquence <strong>de</strong>s plantes à usage traditionnel ................................................. 11-14311-41 Rivière <strong>Rupert</strong> – Superficies <strong>de</strong> végétation aquatique <strong>et</strong> riveraine par tronçon <strong>de</strong> rivière –Avant <strong>et</strong> après <strong>dérivation</strong> ........................................................................................................ 11-14811-42 Rivière <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> zone d’inventaire – Indices d’abondance cumulés <strong>de</strong> la p<strong>et</strong>ite faune ........ 11-15311-43 Rivière <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Baie-James – Indices d’abondance <strong>de</strong> la p<strong>et</strong>ite faune – 1990, 1991<strong>et</strong> 2002..................................................................................................................................... 11-15311-44 Rivière <strong>Rupert</strong> – Colonies <strong>de</strong> castors touchées par la réduction <strong>de</strong> débit............................... 11-15711-45 Rivière <strong>Rupert</strong> – Nombre <strong>de</strong> migrateurs printaniers, d’oiseaux observés durant l’inventaire<strong>de</strong>s couples nicheurs, d’équivalents-couples, <strong>de</strong> couvées <strong>et</strong> <strong>de</strong> migrateursautomnaux – 2002................................................................................................................... 11-16411-46 Rivière <strong>Rupert</strong> – Abondance <strong>de</strong>s équivalents-couples d’anatidés – Avant<strong>et</strong> après <strong>dérivation</strong>................................................................................................................... 11-17611-47 Rivière <strong>Rupert</strong> – Abondance <strong>de</strong>s anatidés en mue (oiseaux non accompagnésd’une couvée) – Avant <strong>et</strong> après <strong>dérivation</strong> ............................................................................. 11-17711-48 Description <strong>de</strong>s zones homogènes <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> .......................................................... 11-18312-1 Baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> – Estimation <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> sédiments captés ou perdus annuellementdans les estrans............................................................................................................................ 12-512-2 Apports annuels moyens d’eau douce à la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> – Conditions actuelles ................... 12-1012-3 Débits au PK 0 <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> – Conditions actuelles <strong>et</strong> futures...................................... 12-2012-4 Baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> – Apports soli<strong>de</strong>s moyens annuels (suspension <strong>et</strong> charriage) – Avant<strong>et</strong> après la <strong>dérivation</strong> ................................................................................................................. 12-2912-5 Baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> – Moyenne estivale <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>s principauxtributaires – 1991 ...................................................................................................................... 12-3212-6 Baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> – Valeurs moyennes <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau – Août 1991<strong>et</strong> 2002....................................................................................................................................... 12-3312-7 Baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> – Répartition <strong>de</strong>s poissons capturés au fil<strong>et</strong> expérimental <strong>et</strong> à la seine(mailles <strong>de</strong> 13 mm) – 1991 ....................................................................................................... 12-4212-8 Rivières <strong>Rupert</strong>, Broadback, Nottaway <strong>et</strong> Pontax – Longueur totale moyenneen fonction <strong>de</strong> l’âge <strong>de</strong>s ciscos <strong>de</strong> lac <strong>et</strong> <strong>de</strong>s grands corégones capturés – Automne 1991...... 12-4712-9 Rivières Nottaway, Broadback <strong>et</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> autres estuaires <strong>de</strong> la baie James –Fécondité en fonction du poids n<strong>et</strong> <strong>de</strong>s ciscos <strong>de</strong> lac – Automne 1991.................................... 12-48xxviii


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200412-10 Baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> – Caractéristiques biologiques <strong>de</strong>s ciscos <strong>de</strong> lac capturésau fil<strong>et</strong> expérimental dans les tributaires – Automne 1991 ...................................................... 12-5112-11 Ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> pêche <strong>de</strong> géniteurs <strong>et</strong> <strong>de</strong> capture d’œufs en dérive pour le cisco <strong>de</strong> lac<strong>et</strong> le grand corégone – Du 18 octobre au 6 novembre 1991...................................................... 12-5212-12 Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> – Fréquence <strong>de</strong>s plantes à usage traditionnel .............................. 12-6812-13 Baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> – Effectif <strong>de</strong> sauvagine observé pendant la migration printanière – 2002....... 12-7412-14 Baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> – Nombre maximal <strong>de</strong> limicoles observés <strong>et</strong> estimation<strong>de</strong>s populations spécifiques – Mi-juill<strong>et</strong> à mi-septembre.......................................................... 12-7712-15 Baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> – Espèces <strong>de</strong> mammifères marins susceptibles <strong>de</strong> fréquenter la baie .............. 12-8212-16 Bélugas observés dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> autour <strong>de</strong>s îles adjacentes – 1991......................... 12-83Photos10-1 Crête profilée <strong>de</strong> till, au sud-ouest du lac Goul<strong>de</strong>....................................................................... 10-210-2 Esker (délimité par les pointillés) s’allongeant au nord-est du lac Cramoisy, dans le secteurdu bief aval.................................................................................................................................. 10-210-3 Rivière Nemiscau – PK 50,2 <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> ............................................................... 10-1410-4 Éclaircie à l’exutoire du lac Mesgouez – 10 février 2003......................................................... 10-5510-5 PK 92 <strong>de</strong> la rivière Boyd......................................................................................................... 10-11210-6 Pessière noire à mousses ......................................................................................................... 10-15410-7 Tourbière ombrotrophe à mare................................................................................................ 10-15510-8 Habitat riverain du lac Des Champs........................................................................................ 10-15711-1 Rivière <strong>Rupert</strong> – Talus silto-argileux fortement érodé <strong>de</strong> 20 à 25 m <strong>de</strong> hauteur –Rive gauche, vue vers l’aval, PK 4 à 4,5 .................................................................................... 11-211-2 Rivière <strong>Rupert</strong> – Cicatrice d’un glissement <strong>de</strong> terrain récent dans la portion supérieured’un talus silto-argileux – Rive gauche, PK 78,5........................................................................ 11-211-3 Rivière <strong>Rupert</strong> – Rapi<strong>de</strong> bordé <strong>de</strong> berges composées principalement <strong>de</strong> roc<strong>et</strong> <strong>de</strong> matériaux grossiers résistants à l’érosion – Vue vers l’aval, PK 83 à 85........................... 11-311-4 Rivière <strong>Rupert</strong> – Zone d’îles <strong>et</strong> <strong>de</strong> hauts-fonds sableux – Vue vers l’aval <strong>de</strong>puis le PK 205..... 11-511-5 Rivière <strong>Rupert</strong> – État <strong>de</strong> la couverture <strong>de</strong> glace au PK 85 – Mars 2003................................... 11-5811-6 Rivière <strong>Rupert</strong> – Éclaircie dans la couverture <strong>de</strong> glace <strong>de</strong>vant la prise d’eau<strong>de</strong> Waskaganish – Mars 2003 ................................................................................................... 11-5911-7 Seuil no 5 sur la rivière Eastmain à débit réduit ..................................................................... 11-11011-8 Rivière <strong>Rupert</strong> – Habitat riverain situé au PK 245 ................................................................. 11-13912-1 Rain<strong>et</strong>te faux-grillon boréale..................................................................................................... 12-80Cartes10-1 Hydrogrammes en conditions actuelles aux points <strong>de</strong> coupure <strong>et</strong> stations hydrométriques10-2 Hydrogrammes en conditions futures aux points <strong>de</strong> coupure <strong>et</strong> stations hydrométriques10-3 Superficies ennoyées – Bief <strong>Rupert</strong> amont10-4 Superficies ennoyées – Bief <strong>Rupert</strong> aval10-5 Frayères – Biefs <strong>Rupert</strong>11-1 Profil en long <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>11-2 Rivière <strong>Rupert</strong> – Smokey Hillxxix


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411-3 Ouvrages hydrauliques sur la rivière <strong>Rupert</strong>12-1 Morphologie <strong>de</strong>s estrans <strong>de</strong>s baies <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Boatswain12-2 Évolution <strong>de</strong>s estrans <strong>de</strong>s baies <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Boatswain12-3 Estrans dans l’estuaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> – Septembre 195312-4 Estrans dans l’estuaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> – Août 200212-5 Hydrogrammes en conditions actuelles <strong>et</strong> stations hydrométriques – Bassins versants <strong>de</strong>s rivièresNottaway, Broadback, <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Pontax12-6 Hydrogrammes en conditions futures <strong>et</strong> stations hydrométriques – Bassins versants <strong>de</strong>s rivièresNottaway, Broadback, <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Pontax12-7 Limites <strong>de</strong> l’intrusion saline en pério<strong>de</strong> estivale – Conditions actuelles <strong>et</strong> futures12-8 Rivière <strong>Rupert</strong> – Zones <strong>de</strong> pêche <strong>de</strong> l’ichtyoplancton en 200312-9 Végétation submergée <strong>de</strong> l’estuaire <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’embouchure <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> – Été 200212-10 Répartition <strong>de</strong> la zostère marine sur la côte sud-est <strong>de</strong> la baie James – 200212-11 Comparaison <strong>de</strong> la répartition <strong>de</strong> la zostère marine en 1990 <strong>et</strong> en 200212-12 Répartition <strong>de</strong>s bélugas dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> la baie Jamesxxx


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410 Description du milieu naturel<strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts –Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>10.1 GéomorphologieLa <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s conditions actuelles <strong>et</strong> l’évaluation <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong> naturegéomorphologique sont fondées sur la métho<strong>de</strong> M3 dans le volume 6.10.1.1 Conditions actuellesLe territoire qui sera inondé par la <strong>dérivation</strong> partielle <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>, un territoire<strong>de</strong> 346,2 km 2 , est situé dans les hautes-terres, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s limites atteintes parle lac glaciaire Ojibway <strong>et</strong> par la mer <strong>de</strong> Tyrrell. On y trouve donc très peu <strong>de</strong>sédiments fins silteux ou argileux. Le paysage est formé <strong>de</strong> collines rocheusesséparées <strong>de</strong> larges dépressions recouvertes <strong>de</strong> till grossier <strong>et</strong> caractérisées par laprésence <strong>de</strong> nombreux lacs, lesquels couvrent environ le tiers <strong>de</strong> la surface (voir lacarte 4 dans le volume 7).Le till porte très régulièrement <strong>de</strong> nombreux blocs <strong>et</strong> occupe environ 60 % <strong>de</strong>sterrains. La couverture <strong>de</strong> till est particulièrement épaisse dans la partie qui<strong>de</strong>viendra le bief <strong>Rupert</strong> amont, notamment <strong>de</strong> part <strong>et</strong> d’autre <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>,<strong>et</strong> dans le bassin <strong>de</strong> la rivière Lemare. Le till est souvent profilé en longues crêtesévasées qui s’allongent suivant la direction <strong>de</strong> l’écoulement glaciaire(nord-nord-est–sud-sud-ouest) (voir la photo 10-1). Lorsque ce mo<strong>de</strong>lé est biendéveloppé, il peut exercer un contrôle sur l’orientation du réseau hydrographique<strong>et</strong> <strong>de</strong>s tourbières.Le roc, affleurant, mais le plus souvent masqué sous une couche <strong>de</strong> till <strong>de</strong> moins<strong>de</strong> 2 m d’épaisseur, occupe environ le quart <strong>de</strong>s terrains. Les unités <strong>de</strong> roc sontréparties sur l’ensemble du territoire, mais elles couvrent les plus gran<strong>de</strong>s étenduesdans la moitié nord du bief aval <strong>et</strong> dans la portion centrale du bief amont compriseentre la rivière <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> le lac Goul<strong>de</strong>.Au moins six eskers sillonnent le territoire du nord-est vers le sud-ouest. Cesaccumulations <strong>de</strong> matériaux sablo-graveleux, distantes les unes <strong>de</strong>s autres <strong>de</strong> 5 à15 km, forment <strong>de</strong> longs cordons plus ou moins continus au tracé légèrementsinueux (voir la photo 10-2). Les eskers les plus imposants s’allongent dans lavallée <strong>de</strong> la rivière Lemare <strong>et</strong> au nord du lac Cramoisy. En marge <strong>de</strong> ceux-ci, leseaux <strong>de</strong> fonte du glacier ont souvent mis en place <strong>de</strong>s dépôts sableux, dontl’épaisseur varie <strong>de</strong> quelques mètres à plus d’une dizaine <strong>de</strong> mètres.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-1


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Photo 10-1 : Crête profilée <strong>de</strong> till, au sud-ouest du lac Goul<strong>de</strong>Photo 10-2 : Esker (délimité par les pointillés) s’allongeant au nord-est du lac Cramoisy,dans le secteur du bief avalLa tourbe s’est fréquemment accumulée en surface <strong>de</strong>s dépôts <strong>de</strong> sable <strong>et</strong> dans lesdépressions allongées qui séparent les crêtes <strong>de</strong> till profilées. Au total, lestourbières couvrent environ 10 % du territoire.10-2 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Les berges <strong>de</strong>s rivières <strong>et</strong> <strong>de</strong>s nombreux lacs du secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> sontlargement dominées par le roc <strong>et</strong> les matériaux grossiers <strong>et</strong> ne subissent dansl’ensemble que très peu d’érosion. Les berges développées dans le till <strong>et</strong> lesmatériaux sablo-graveleux sont habituellement protégées par un pavage résistant<strong>de</strong> graviers, <strong>de</strong> cailloux <strong>et</strong> <strong>de</strong> blocs (voir la photo 10-1). Des plages <strong>de</strong> sable se sontlocalement accumulées dans le fond <strong>de</strong>s baies <strong>et</strong> sur les rives <strong>de</strong>s lacs exposées auxf<strong>et</strong>chs les plus longs. Ces berges sont évi<strong>de</strong>mment mieux développées en marge<strong>de</strong>s lacs ayant été recoupés par <strong>de</strong>s dépôts fluvioglaciaires, où <strong>de</strong> volumineuxapports <strong>de</strong> sable étaient disponibles.Au total, sur les quelque 2 000 km <strong>de</strong> rives que comprend le secteur, moins <strong>de</strong>5 km subissent une certaine érosion. Les rives touchées sont toutes développéesdans <strong>de</strong>s matériaux sableux ou sablo-graveleux <strong>et</strong> sont dispersées principalementdans le secteur du bief <strong>Rupert</strong> amont, notamment sur la rive gauche <strong>de</strong> la rivière<strong>Rupert</strong>, vers les PK 322 à 324.10.1.2 Modifications prévues pendant l’exploitationLes modifications décrites correspon<strong>de</strong>nt à celles qui surviendront pendantl’exploitation, c’est-à-dire lorsque les biefs <strong>Rupert</strong> seront en exploitation. Aucunemodification significative <strong>de</strong> nature géomorphologique n’est associée à laconstruction.10.1.2.1 Composition <strong>de</strong>s bergesLes berges <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> amont <strong>et</strong> aval couvriront respectivement 1 160 <strong>et</strong>747 km. Le roc [1] <strong>et</strong> le till en composent plus <strong>de</strong> 80 % (voir le tableau 10-1 <strong>et</strong> lacarte 4 dans le volume 7). Les berges <strong>de</strong> sable <strong>et</strong> gravier <strong>et</strong> <strong>de</strong> sable, presque toutesdéveloppées dans <strong>de</strong>s matériaux d’origine fluvioglaciaire, seront concentrées lelong <strong>de</strong> six axes <strong>de</strong> sédimentation qui recoupent le secteur suivant une orientationnord-est–sud-ouest. Les <strong>de</strong>ux principaux axes correspon<strong>de</strong>nt à la vallée <strong>de</strong> larivière Lemare (bief amont) <strong>et</strong> à la marge <strong>de</strong> la dépression occupée par les lacs DuGlas <strong>et</strong> Arques (bief aval). Les mélanges sable <strong>et</strong> gravier composent 3 % <strong>de</strong>sberges du bief amont <strong>et</strong> près <strong>de</strong> 10 % <strong>de</strong> celles du bief aval, alors que le sable, quiconstitue le seul matériau facilement érodable, en occupe 5 % côté amont <strong>et</strong> 2 %côté aval. La plupart <strong>de</strong>s berges sableuses bor<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s baies ou <strong>de</strong>s bras étroits <strong>et</strong>peu profonds situés dans la portion est <strong>de</strong>s biefs, ainsi qu’à l’extrémité sud du biefamont. La tourbe représente 3 % <strong>de</strong>s berges du bief amont <strong>et</strong> 6 % <strong>de</strong> celles du biefaval. Elle se concentre dans la partie nord-est du bief amont <strong>et</strong> dans la moitié norddu bief aval.[1] Les berges rocheuses portent souvent une couverture <strong>de</strong> till mince (< 2 m) <strong>et</strong> discontinue.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-3


10-4 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>Tableau 10-1 : Composition <strong>et</strong> pente <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>Composition<strong>de</strong>s bergesRoc Till Sable <strong>et</strong> gravier Sable TourbePente a a b c d a b c d a b c d a b c d a b c dLongueur parclasse <strong>de</strong>pente (km)12,592,160,612,9221,7463,5153,215,5Bief amontTotal partiel(km) 178,1 853,9 37,5 56,5 33,87,517,3Pourcentage<strong>de</strong> l’ensemble<strong>de</strong>s berges 15,4 73,6 3,2 4,9 2,9 100Longueur parclasse <strong>de</strong>pente (km)52,9107,023,18,1114,3267,836,94,3Bief avalTotal partiel(km) 191,1 423,3 72,5 14,5 45,210,139,4Pourcentage<strong>de</strong> l’ensemble<strong>de</strong>s berges 25,6 56,7 9,7 1,9 6,1 100a. Classes <strong>de</strong> pente : a (moins <strong>de</strong> 5°) ; b (<strong>de</strong> 5 à 14°) ; c (<strong>de</strong> 15 à 25°) ; d (plus <strong>de</strong> 25°).b. Ce total exclut les digues <strong>et</strong> les barrages, ainsi que 2,3 km correspondant aux berges <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites îles.c. Ce total exclut les digues <strong>et</strong> les barrages, ainsi que 5,3 km correspondant aux berges <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites îles.10,516,62,26,429,57,823,85,32,61,30,60,133,743,00,12,2————Total1 159,8 b746,6 c<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.1.2.2 Sensibilité <strong>de</strong>s bergesLes berges <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> seront très largement dominées par <strong>de</strong>s matériauxrésistants à l’érosion : roc, till, sable <strong>et</strong> gravier <strong>et</strong> tourbe.Un peu moins <strong>de</strong> 10 % <strong>de</strong> ces berges <strong>de</strong>vraient être touchées à divers <strong>de</strong>grés parl’érosion (voir la carte 4 dans le volume 7). La très gran<strong>de</strong> majorité (88 %) <strong>de</strong>celles-ci présente une sensibilité faible à l’érosion. Les berges <strong>de</strong> sensibilitémoyenne <strong>et</strong> forte constituent respectivement 11 % <strong>et</strong> 1 % <strong>de</strong>s berges sensibles, soitseulement 1 % <strong>et</strong> 0,1 % <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong>s biefs (voir le tableau 10-2).Bief <strong>Rupert</strong> amontLes berges du bief amont seront sensibles à l’érosion sur une longueur <strong>de</strong> 119 km,soit 10 % <strong>de</strong> leur longueur totale (voir le tableau 10-2). Elles se répartissent enfonction <strong>de</strong> leur <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> sensibilité dans les proportions suivantes : sensibilitéfaible (88 %), sensibilité moyenne (11 %) <strong>et</strong> sensibilité forte (1 %). Les bergessensibles seront composées à 59 % <strong>de</strong> till, à 26 % <strong>de</strong> sable <strong>et</strong> à 15 % <strong>de</strong> sable <strong>et</strong>gravier.Le long du parcours <strong>de</strong>s eaux dérivées, là où le plan d’eau sera le plus large <strong>et</strong> oùl’énergie <strong>de</strong>s vagues sera la plus forte, les berges sensibles occupent en général <strong>de</strong>courts segments discontinus répartis assez uniformément, sauf entreles PK 80 à 92 (secteur du lac Goul<strong>de</strong>), où elles sont rares. Les berges sensibles <strong>de</strong>ces secteurs sont presque toutes constituées <strong>de</strong> till <strong>et</strong> faiblement sensibles àl’érosion. Quelques segments <strong>de</strong> berges <strong>de</strong> till en pente rai<strong>de</strong> (> 25°) auront unesensibilité moyenne. Une certaine concentration <strong>de</strong> berges <strong>de</strong> faible sensibilitédéveloppées dans les matériaux sablo-graveleux se regroupent dans une baieabritée, à proximité <strong>de</strong>s digues C-R-15.Les plus gran<strong>de</strong>s concentrations <strong>de</strong> berges sensibles se trouvent toutefois à l’écartdu cours principal <strong>de</strong>s eaux dérivées, dans <strong>de</strong>s bras étroits du bief : à l’extrémitésud du bief, vers la latitu<strong>de</strong> 51° 35’ N., à l’est du canal S73-1, au nord <strong>de</strong> la rivièreLemare <strong>et</strong> à proximité <strong>de</strong>s digues C-R-15. C’est dans ces secteurs moins exposés àl’action <strong>de</strong>s vagues que se trouvent la gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s berges sensibles faites<strong>de</strong> sable <strong>et</strong> gravier <strong>et</strong> <strong>de</strong> sable, parmi lesquelles on compte les rares berges <strong>de</strong>sensibilité forte, développées dans <strong>de</strong>s matériaux sableux.Bief <strong>Rupert</strong> avalLes berges du bief aval présenteront une certaine sensibilité à l’érosion sur unelongueur <strong>de</strong> 67,6 km, ce qui représente 9 % du périmètre du plan d’eau. Les bergessensibles seront formées à 56 % <strong>de</strong> matériaux sablo-graveleux, à 31 % <strong>de</strong> till <strong>et</strong> à13 % <strong>de</strong> sable. La très gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong> ces berges (88 %) auront une faiblesensibilité (voir le tableau 10-2 <strong>et</strong> la carte 4 dans le volume 7).Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-5


10-6 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>Tableau 10-2 : Sensibilité à l’érosion <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>Sensibilité faible Sensibilité moyenne Sensibilité forteCompositionTill Sable <strong>et</strong> gravier Sable Till Sable <strong>et</strong> gravier Sable Sable<strong>de</strong>s bergesPente a a b c d a b c d a b c d a b c d a b c d a b c d a b c dLongueur parclasse <strong>de</strong>pente (km)Total partiel(km)——55,96,1—6,79,21,74,819,6——Bief amont——62,0 17,6 24,4 8,0 0,5 5,0 1,2—8,0104,0 13,5 1,2Pourcentage<strong>de</strong> l’ensemble<strong>de</strong>sberges (%) b 9,0 1,2 0,1Longueur parclasse <strong>de</strong>pente (km)Total partiel(km)0,20,217,31,7—16,415,73,02,32,4———Bief aval—19,4 35,1 4,7 1,5 3,0 3,2 0,70,11,459,2 7,7 0,7Pourcentage<strong>de</strong> l’ensemble<strong>de</strong>sberges (%) c 7,9 1,0 0,1a. Classes <strong>de</strong> pente : a (moins <strong>de</strong> 5°) ; b (<strong>de</strong> 5 à 14°) ; c (<strong>de</strong> 15 à 25°) ; d (plus <strong>de</strong> 25°).b. La longueur totale <strong>de</strong>s berges du bief amont est <strong>de</strong> 1 159,8 km.c. La longueur totale <strong>de</strong>s berges du bief aval est <strong>de</strong> 746,6 km.——————0,53,0——3,12,61,90,6——————0,60,60,60,1Total118,7 km(10, 2 %)67,6 km( 9,1 %)<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Les berges sensibles sablo-graveleuses <strong>et</strong> les rares berges sensibles sableuses seregroupent <strong>de</strong> façon très n<strong>et</strong>te au droit <strong>de</strong>s trois principaux axes fluvioglaciairesqui traversent le bief aval suivant une orientation nord-est–sud-ouest, <strong>et</strong> quirecoupent le parcours <strong>de</strong>s eaux dérivées vers les PK 60, 51 <strong>et</strong> 40. Les bergessensibles développées dans le till sont n<strong>et</strong>tement plus dispersées sur le pourtour duplan d’eau.Le long du parcours <strong>de</strong>s eaux dérivées, les berges sensibles se concentrent danstrois principaux secteurs. Le regroupement le plus n<strong>et</strong> se trouve à l’extrémité suddu bief, soit au sud <strong>et</strong> au sud-est du lac Arques. On y trouve plusieurs segments <strong>de</strong>berges <strong>de</strong> faible sensibilité, la majorité <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong> sensibilité moyenne <strong>et</strong> toutesles berges <strong>de</strong> sensibilité forte du bief aval. Plus au nord, plusieurs segments <strong>de</strong>berges faiblement sensibles, composées <strong>de</strong> sable <strong>et</strong> gravier <strong>et</strong> <strong>de</strong> till, ainsi quequelques berges sablo-graveleuses <strong>de</strong> sensibilité moyenne, sont regroupées auxenvirons <strong>de</strong>s PK 39 à 43 <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>. Enfin, à l’extrémité nord du bief, dans lesecteur du ruisseau Caché (PK 20 à 24), <strong>de</strong>s berges composées essentiellement <strong>de</strong>till qui seront soumises à <strong>de</strong> forts courants présentent une sensibilité faible oumoyenne à l’érosion.En marge du parcours <strong>de</strong>s eaux dérivées, les berges sensibles seront surtoutdéveloppées aux dépens <strong>de</strong> matériaux fluvioglaciaires sablo-graveleux situés dansune baie à proximité <strong>de</strong> la digue C-105, dans le secteur du lac Du Glas <strong>et</strong> au nord<strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> la rivière Nemiscau.10.1.2.3 Évolution <strong>de</strong>s bergesLes vagues représenteront le principal agent d’érosion sur le pourtour <strong>de</strong>s biefs.Leur efficacité sera maximale dans les parties les plus larges <strong>de</strong>s plans d’eau, où lef<strong>et</strong>ch pourra atteindre <strong>de</strong> 5 à 8 km. Dans ces secteurs, les vents <strong>de</strong> tempêtepourraient générer <strong>de</strong>s vagues <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 2 m <strong>de</strong> hauteur. Les berges exposées auxvents dominants en provenance <strong>de</strong> l’ouest seront les plus sollicitées. Les sablesprovenant <strong>de</strong> l’érosion <strong>de</strong>s berges (<strong>de</strong> till, <strong>de</strong> sable <strong>et</strong> gravier ou <strong>de</strong> sable) serontredistribués le long <strong>de</strong>s rives par les courants <strong>de</strong> dérive <strong>et</strong> s’accumulerontlocalement dans le fond <strong>de</strong>s baies. Dans les secteurs où la profon<strong>de</strong>ur augmenterarapi<strong>de</strong>ment près <strong>de</strong> la rive, une partie <strong>de</strong>s sables se déposera sur le fond. Le peu <strong>de</strong>particules fines (silt <strong>et</strong> argile) issues du till <strong>de</strong>vraient être évacuées à l’aval <strong>de</strong>sbiefs. Après quelques années, lorsque les vagues <strong>et</strong> les courants auront délavé lafraction fine <strong>de</strong>s nouvelles berges <strong>de</strong> till, les apports <strong>de</strong> particules fines aux plansd’eau seront très faibles.Les courants associés au passage <strong>de</strong>s eaux dérivées ne contribueront <strong>de</strong> façonsignificative à l’érosion <strong>de</strong>s berges que dans la partie nord du bief aval, dans lesecteur du ruisseau Caché. Ailleurs dans le bief aval ainsi que dans le bief amont,les vitesses d’écoulement associées au passage <strong>de</strong>s eaux dérivées seront généralementinsuffisantes pour déstabiliser les matériaux <strong>de</strong>s berges.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-7


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004L’érosion <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong>s biefs <strong>de</strong>vrait être sensiblement réduite, voire nulle, à lasuite <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> la couverture <strong>de</strong> glace, qui <strong>de</strong>vrait normalement survenirvers la fin <strong>de</strong> novembre ou le début <strong>de</strong> décembre. La couverture <strong>de</strong> glace<strong>de</strong>meurera discontinue au droit <strong>de</strong>s canaux <strong>et</strong> dans la portion du bief aval située enaval du canal C, où les vitesses d’écoulement seront élevées. Dans ce <strong>de</strong>rniersecteur, la présence <strong>de</strong> glace <strong>de</strong> rive <strong>de</strong>vrait tout <strong>de</strong> même freiner l’érosion <strong>de</strong>sberges sensibles. Au moment <strong>de</strong> la débâcle printanière, il est possible que lesra<strong>de</strong>aux <strong>de</strong> glace contribuent quelque peu à l’érosion <strong>de</strong>s berges du ruisseauCaché.Les agents d’érosion ne <strong>de</strong>vraient pas avoir d’eff<strong>et</strong> notable sur la stabilité <strong>de</strong> lagran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s berges, lesquelles, en raison <strong>de</strong> leur résistance, <strong>de</strong> leur pent<strong>et</strong>rop faible ou <strong>de</strong> leur faible exposition, ne seront pas sensibles à l’érosion. Seulesles berges sensibles, composées soit <strong>de</strong> till, <strong>de</strong> sable <strong>et</strong> gravier ou <strong>de</strong> sable,<strong>de</strong>vraient être érodées <strong>et</strong> contribuer à la dynamique sédimentaire <strong>de</strong>s biefs. Leurévolution anticipée est décrite ci-après, selon leur composition. L’évolution <strong>de</strong>sberges du secteur du ruisseau Caché, soumises à l’action <strong>de</strong>s courants fluviaux,constitue un cas particulier <strong>et</strong> fait l’obj<strong>et</strong> d’une analyse distincte.Berges <strong>de</strong> tillPrès <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong> toutes les berges sensibles sur le pourtour <strong>de</strong>s biefs serontformées <strong>de</strong> till. L’action <strong>de</strong>s vagues risque <strong>de</strong> déstabiliser ces berges en pente forte<strong>et</strong> d’y entraîner la formation <strong>de</strong> talus d’éboulement. Les vagues vont rapi<strong>de</strong>mentdélaver la fraction fine du till (sable, silt <strong>et</strong> argile), pour laisser en place au niveau<strong>de</strong> la berge les éléments les plus grossiers (graviers, cailloux <strong>et</strong> blocs) qu’ellesseront incapables <strong>de</strong> déplacer. Les taux <strong>de</strong> recul seront faibles. Sur les rives <strong>de</strong>sparties étroites (moins <strong>de</strong> 500 m) <strong>de</strong>s biefs, soumises à <strong>de</strong> plus faibles vagues, lestalus <strong>de</strong>vraient se stabiliser après seulement quelques années. Dans les parties pluslarges <strong>de</strong>s biefs, les vagues <strong>de</strong> tempête contribueront à maintenir les talus enérosion plus longtemps. Toutefois, avec le temps, les matériaux grossiers éboulésen viendront à former un imposant pavage qui freinera l’érosion. Après unedizaine d’années, ces talus ne fourniront plus que <strong>de</strong> faibles volumes d’alluvionsau plan d’eau.Berges <strong>de</strong> sable <strong>et</strong> gravierDes berges sablo-graveleuses sensibles à l’érosion se développeront pourl’essentiel sur les versants en pente moyenne ou forte <strong>de</strong> segments d’esker, quiformeront souvent <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites îles. Ces berges s’étendront sur 18,1 km dans le biefamont <strong>et</strong> sur 38,1 km dans le bief aval. L’érosion par les vagues <strong>de</strong>vrait y entraînerla formation <strong>de</strong> talus d’éboulement, mais, en raison <strong>de</strong> la relative résistance <strong>de</strong>smatériaux, les taux <strong>de</strong> recul y seront faibles. Les vagues n’auront pas la compétencepour déplacer les graviers <strong>et</strong> les cailloux sur <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s distances. Avec lerecul <strong>de</strong>s talus, ceux-ci en viendront à former un pavage au niveau <strong>de</strong> la berge. Ce10-8 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004pavage résistant à l’érosion contribuera à stabiliser la rive, une situation quipourrait se réaliser après 10 à 15 ans, probablement un peu moins dans les portionsétroites <strong>de</strong>s biefs. Dans les sites exposés à <strong>de</strong> grands f<strong>et</strong>chs, certaines très p<strong>et</strong>itesîles <strong>de</strong> sable <strong>et</strong> gravier pourraient disparaître <strong>et</strong> faire place à <strong>de</strong>s hauts-fonds aprèsquelques années.Berges <strong>de</strong> sableLes berges sableuses sont très sensibles à l’érosion en raison <strong>de</strong> leur nature noncohésive. Elles représenteront 30,6 km dans le bief amont <strong>et</strong> 8,6 km dans le biefaval. À l’exception <strong>de</strong> courts segments <strong>de</strong> berge situés à l’extrémité sud du biefaval, elles occuperont généralement <strong>de</strong>s portions étroites ou abritées <strong>de</strong>s biefs.Même dans ces secteurs toutefois, à moins que leur pente ne soit faible, ces bergesseront érodées. L’érosion la plus marquée touchera les berges en pente moyenne ouforte, qui ne composent toutefois que 0,5 % <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s rives <strong>de</strong>s biefs. Lesvagues vont déstabiliser les talus <strong>et</strong> entraîner la chute <strong>de</strong>s sables par éboulementssuccessifs. Les taux <strong>de</strong> recul seront sans doute supérieurs à 0,5 m/an dans les sitesexposés à <strong>de</strong>s f<strong>et</strong>chs dépassant 500 m. Ces berges évolueront jusqu’à la formationd’une pente d’équilibre, ce qui ne surviendra qu’à long terme (> 25 ans), à moinsque la rive ne rejoigne auparavant <strong>de</strong>s matériaux plus résistants (roc, till, sable <strong>et</strong>gravier). Les p<strong>et</strong>ites îles <strong>de</strong> sable seront rapi<strong>de</strong>ment arasées par les vagues, saufdans les sites abrités.Les berges sableuses en pente faible (< 5°) qui composent la gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>sberges sableuses sensibles ne donneront pas prise à une érosion importante. Dep<strong>et</strong>its talus d’éboulement pourraient se développer aux sites les plus exposés, maisces berges ne subiront en général qu’un lent réaménagement <strong>et</strong> ne connaîtront pas<strong>de</strong> recul significatif.Berges du secteur du ruisseau CachéÀ l’extrémité nord du bief aval (en aval du PK 24), les eaux dérivées emprunterontl’étroite vallée du ruisseau Caché avant <strong>de</strong> rejoindre le réservoir Eastmain 1. Desdébits moyens <strong>de</strong> 452,6 m 3 /s (atteignant un maximum <strong>de</strong> 950 m 3 /s) transiteront parc<strong>et</strong>te vallée où ne coule actuellement qu’un mo<strong>de</strong>ste ruisseau. Les eaux formeront<strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s sur une dénivelée d’environ 10 m. Les vitesses d’écoulement dépasseront5 m/s par endroit <strong>et</strong> seront suffisantes, près <strong>de</strong>s rives, pour éro<strong>de</strong>r les berges<strong>de</strong> matériaux meubles, composées essentiellement <strong>de</strong> till. Celles qui serontsoumises aux plus forts courants présenteront, selon leur pente, une sensibilitéfaible ou moyenne à l’érosion.L’évolution <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong> ce segment proprement fluvial <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> <strong>de</strong>vraitêtre assez semblable à celle <strong>de</strong> la rivière Boyd, qui a vu ses débits augmenterbrusquement à la suite <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> Eastmain-Opinaca-La Gran<strong>de</strong>. L’augmentation<strong>de</strong>s niveaux d’eau se traduira, là où la vallée est peu profon<strong>de</strong>, parDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-9


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004l’inondation <strong>de</strong>s terrains bas riverains. Le long <strong>de</strong>s segments plus encaissés, leseaux courantes chercheront à élargir le chenal aux dépens <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong> till. Lescourants décaperont très vite la couverture organique, puis évacueront la fractionfine du till (sable, silt, argile), ce qui entraînera la concentration <strong>de</strong>s matériauxgrossiers (cailloux <strong>et</strong> blocs) au niveau <strong>de</strong> la berge. L’érosion touchera plus particulièrementles berges <strong>de</strong> till occupant <strong>de</strong>s rives concaves. Après quelques années, unpavage <strong>de</strong> matériaux grossiers suffisamment élevé pour freiner l’érosion dans lesconditions <strong>de</strong> débits moyens <strong>de</strong>vrait s’être formé. Là où le chenal sera relativementencaissé, les fluctuations <strong>de</strong> débit se traduiront par <strong>de</strong>s hausses appréciables <strong>de</strong>sniveaux d’eau, qui pourraient contribuer à maintenir les talus instables pluslongtemps. Dans un contexte comparable le long <strong>de</strong> la rivière Boyd, certains talus<strong>de</strong> till <strong>de</strong>meurent encore instables après une vingtaine d’années, mais leurévolution paraît très lente.10.1.2.4 Évaluation <strong>de</strong> la modificationComme seulement 10 % <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> sont sensibles à l’érosion, leurévolution pendant l’exploitation se traduira par <strong>de</strong>s remaniements très localisés <strong>et</strong><strong>de</strong> faible envergure. La modification résiduelle est d’intensité faible, d’étendueponctuelle <strong>et</strong> <strong>de</strong> longue durée.10.2 Hydrologie <strong>et</strong> hydrauliqueLa présente section traite du régime hydrologique <strong>et</strong> <strong>de</strong>s conditions hydrauliquesdans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>. Les répercussions <strong>de</strong> la mise en exploitation <strong>de</strong> la<strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> sur les régimes hydrologique <strong>et</strong> hydraulique du cours aval <strong>de</strong> la<strong>Rupert</strong> sont traitées au chapitre 11, <strong>et</strong> celles sur les tronçons à débit augmenté, duréservoir Eastmain 1 jusqu’à la Gran<strong>de</strong> Rivière, au chapitre 13.D’une façon générale, le régime hydrologique a été évalué pour les conditionssuivantes (par ordre chronologique) :• conditions actuelles : correspon<strong>de</strong>nt aux conditions du milieu avant la réalisation<strong>de</strong> l’aménagement <strong>de</strong> l’Eastmain-1 ;• conditions <strong>de</strong> référence : correspon<strong>de</strong>nt aux conditions du milieu après lamise en exploitation <strong>de</strong> l’aménagement <strong>de</strong> l’Eastmain-1 [1] ; c’est à partir <strong>de</strong>sconditions <strong>de</strong> référence que sont évalués les impacts du proj<strong>et</strong> <strong>de</strong>l’Eastmain-1-A–<strong>Rupert</strong> ;• conditions transitoires [2] : correspon<strong>de</strong>nt aux conditions du milieu après lamise en exploitation <strong>de</strong> l’aménagement <strong>de</strong> l’Eastmain-1 <strong>et</strong> <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong><strong>Rupert</strong>, mais avant la mise en service <strong>de</strong>s centrales <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>de</strong> laSarcelle ;[1] Le remplissage du réservoir Eastmain 1 est prévu à l’automne <strong>de</strong> 2005.[2] La pério<strong>de</strong> transitoire ne <strong>de</strong>vrait pas excé<strong>de</strong>r <strong>de</strong>ux ans.10-10 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004• conditions futures : correspon<strong>de</strong>nt aux conditions du milieu après la mise enexploitation <strong>de</strong> l’aménagement <strong>de</strong> l’Eastmain-1, <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>scentrales <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Sarcelle.Pour le secteur <strong>de</strong>s biefs, les conditions <strong>de</strong> référence correspon<strong>de</strong>nt aux conditionsactuelles. De plus, les conditions transitoires <strong>et</strong> futures sont i<strong>de</strong>ntiques, puisque lamise en service <strong>de</strong> la centrale <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A n’entraînera pas <strong>de</strong> modificationà l’exploitation <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong>.Les métho<strong>de</strong>s se rapportant à l’hydrologie <strong>et</strong> à l’hydraulique (métho<strong>de</strong>s M4 <strong>et</strong> M5)sont présentées dans le volume 6.10.2.1 Conditions actuellesDes points kilométriques ont été établis pour les principaux cours d’eau <strong>et</strong> voiesd’écoulement, <strong>de</strong> l’aval vers l’amont, afin <strong>de</strong> faciliter la localisation <strong>de</strong>s différentspoints d’intérêt. Le kilométrage <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> débute à son embouchure(PK 0) <strong>et</strong> celui <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong>, à la confluence du ruisseau Caché <strong>et</strong> <strong>de</strong> larivière Eastmain.10.2.1.1 Bassins versants <strong>et</strong> réseau hydrographiqueAfin <strong>de</strong> présenter une vue globale <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>, la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> son bassinversant <strong>et</strong> <strong>de</strong> son réseau hydrographique couvre le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>et</strong> celui ducours aval.La rivière <strong>Rupert</strong>, située au sud <strong>de</strong> la rivière Eastmain, prend sa source dans le lacMistassini (PK 560) <strong>et</strong> s’écoule d’est en ouest sur une distance <strong>de</strong> 560 km jusqu’àla baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>. Elle draine à son embouchure, au village <strong>de</strong> Waskaganish, unbassin versant d’une superficie <strong>de</strong> 43 260 km 2 .Le réseau hydrographique <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> est montré à la carte 10-1. Ramifiéen aval du lac Mistassini, le réseau hydrographique se structure en un seul lit àpartir <strong>de</strong> l’exutoire du lac Mesgouez au PK 337. À partir <strong>de</strong> ce point, la largeur dubassin versant va en décroissant <strong>et</strong> n’est plus que d’une vingtaine <strong>de</strong> kilomètres lelong du tronçon inférieur, en aval du PK 100. Le bassin <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> estalors limité au nord par le bassin <strong>de</strong> la rivière Pontax <strong>et</strong>, au sud, par celui <strong>de</strong> larivière Broadback.Le bassin versant en certains points caractéristiques <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> estprésenté au tableau 10-3. La superficie du bassin versant à l’exutoire du lacNemiscau représente près <strong>de</strong> 95 % du bassin total, alors que la rivière doit encorefranchir 170 km avant <strong>de</strong> rejoindre la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-11


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 10-3 : Bassins versants à certains points caractéristiques <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>PKEmplacement560 Exutoire du lacMistassini337 Exutoire du lacMesgouezBassin versantnaturel(km 2 )Pourcentagedu bassin total(%)Débit moyenannuel(m 3 /s)Niveau moyendu plan d’eau(m)18 100 41,8 433,9 374,328 560 66,0 619,1 307,5314 Barrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> 29 600 68,4 637,3 288,0223 Aval <strong>de</strong> la confluenceavec la rivière à laMarte170 Exutoire du lacNemiscau110 Amont <strong>de</strong> la route<strong>de</strong> la Baie-James0 Village <strong>de</strong>Waskaganish37 070 85,9 767,1 245,540 765 94,2 831,4 230,341 910 96,9 851,3 202,543 260 100,0 874,7 0,0Le long <strong>de</strong> son cours aval, c’est-à-dire en aval du barrage qui sera construit auPK 314, le seul élargissement notable <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> est constitué par le lacNemiscau, entre les PK 170 <strong>et</strong> 215. Ce lac épouse la forme d’un U, le bras sudétant alimenté par la rivière <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> le bras nord, par la rivière Nemiscau.Entre l’exutoire du lac Mesgouez <strong>et</strong> l’emplacement du barrage proj<strong>et</strong>é (PK 314), leseul affluent important <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> est la rivière Misticawissich. Les principauxaffluents <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> le long <strong>de</strong> son cours aval sont les rivières Nemiscau, àla Marte <strong>et</strong> Lemare. En aval du lac Nemiscau, le seul affluent d’importance est larivière Jolli<strong>et</strong>. Les principales caractéristiques <strong>de</strong> ces affluents sont résumées autableau 10-4.Tableau 10-4 : Caractéristiques <strong>de</strong>s principaux affluents <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> en aval du lac MesgouezAffluentPoint <strong>de</strong> jonctionavec la rivière <strong>Rupert</strong>Bassin versant(km²)Débit moyen annuel(m³/s)Rivière Jolli<strong>et</strong> PK 129 530 9,2Rivière Nemiscau PK 170 (lac Nemiscau) 3 015 52,5Rivière à la Marte PK 229,5 4 505 78,2Rivière Lemare PK 292 1 290 22,6Rivière Misticawissich PK 324 905 15,910-12 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004La dénivelée totale <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> entre le lac Mistassini <strong>et</strong> l’embouchure est<strong>de</strong> 374 m, soit une pente moyenne <strong>de</strong> 0,67 m/km. C<strong>et</strong>te pente n’est pas uniforme <strong>et</strong>augmente <strong>de</strong> l’amont vers l’aval. Elle est en moyenne <strong>de</strong> 0,27 m/km entre les lacsMistassini <strong>et</strong> Mesgouez (PK 337), <strong>de</strong> 0,51 m/km entre le PK 337 <strong>et</strong> 110 <strong>et</strong> <strong>de</strong>1,85 m/km entre le PK 110 <strong>et</strong> l’embouchure. Le cours <strong>de</strong> la rivière est coupé par <strong>de</strong>nombreux rapi<strong>de</strong>s, ce qui se traduit par un profil en escalier (voir la carte 11-1).Étant donné que la pente moyenne y est plus forte, c’est le long du cours avalqu’on rencontre les rapi<strong>de</strong>s les plus importants (PK 33, 65, 85 <strong>et</strong> 110). On noteégalement une dénivelée appréciable, d’une vingtaine <strong>de</strong> mètres, à l’exutoire dulac Mesgouez <strong>et</strong> dans le tronçon directement à l’aval.Certaines particularités du réseau hydrographique naturel dans la zone d’influencedu proj<strong>et</strong> sont indiquées ci-après (voir la carte 10-1) :• Le lac Nemiscau possè<strong>de</strong> un exutoire secondaire situé au PK 180, qui rejoint lecours principal <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> au PK 152.• Une p<strong>et</strong>ite vallée, qui s’amorce au PK 243 <strong>et</strong> se prolonge vers le nord, relie larivière <strong>Rupert</strong> au lac Caumont, qui appartient au bassin <strong>de</strong> la rivière Nemiscau.• Le lac Caumont présente un exutoire secondaire vers le nord, qui rejoint le lacChampion appartenant au bassin <strong>de</strong> la rivière Pontax.• À l’amont du lac Cramoisy, la rivière Nemiscau décrit une large boucle, caractériséepar la division <strong>de</strong> l’écoulement en <strong>de</strong>ux bras, chacun alimentant unexutoire. Le premier bras (bras sud) est situé au nord du lac Arques. La rivièrepoursuit alors son cours vers le nord <strong>et</strong>, après un premier cou<strong>de</strong> vers l’ouest,revient vers le sud où se trouve son second exutoire (bras nord). Les <strong>de</strong>ux brasse rejoignent au lac Cramoisy (voir la carte 2 dans le volume 7).• Entre les <strong>de</strong>ux exutoires <strong>de</strong> la rivière Nemiscau, le chemin <strong>de</strong>s circuits 7069<strong>et</strong> 7070 traverse la rivière autour du PK 50,2 par un ouvrage constitué <strong>de</strong>ponceaux (voir la photo 10-3).À environ 3 km à l’ouest du bras nord <strong>de</strong> la Nemiscau se trouve la limite du bassinversant <strong>de</strong> la rivière Eastmain, qui correspond à la tête du ruisseau Caché (voir lacarte 2). Après un parcours d’environ 28 km, le ruisseau Caché rejoint la rivièreEastmain au PK 270. Il draine un bassin versant <strong>de</strong> 237 km 2 <strong>et</strong> rattrape unedénivelée d’environ 30 m entre la tête <strong>de</strong> son bassin <strong>et</strong> sa confluence avec la rivièreEastmain. La création du réservoir Eastmain 1 ennoiera le cours inférieur duruisseau Caché sur une longueur variant <strong>de</strong> 16 km (réservoir au niveau minimal) à21 km (réservoir au niveau maximal). Le p<strong>et</strong>it lac situé en tête du bassin, juste àl’aval du canal C, présente la particularité d’avoir <strong>de</strong>ux exutoires, l’un vers larivière Eastmain <strong>et</strong> l’autre vers la rivière Nemiscau.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-13


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Photo 10-3 : Rivière Nemiscau – PK 50,2 <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong>10.2.1.2 Régime hydrologiqueUn réseau <strong>de</strong> stations hydrométriques exploitées par le ministère <strong>de</strong> l’Environnementdu Québec caractérise bien le régime hydrologique <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong><strong>de</strong>s rivières avoisinantes. L’emplacement <strong>de</strong>s stations est montré sur la carte 10-1.Les stations utilisées pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> reconstitution <strong>de</strong>s apports journaliers auxdivers ouvrages <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> sont présentées au tableau 10-5. Desétu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> corrélation ont permis <strong>de</strong> compléter les données manquantes pourobtenir une pério<strong>de</strong> commune <strong>de</strong> 43 années entre 1961 <strong>et</strong> 2003.Tableau 10-5 : Stations hydrométriques utilisées pour la reconstitution du régime hydrologique<strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>StationEmplacement081007 Rivière <strong>Rupert</strong> à l’exutoire dulac Mistassini081002 Rivière <strong>Rupert</strong> en aval du lacNemiscauBassin versant(km²)Pério<strong>de</strong>d’observationDébit moyenannuel a(m³/s)18 100 1965-1993 433,940 880 1951 à ce jour 833,4081101 Rivière Pontax (PK 60,4) 6 090 1975 à ce jour 99,8a. Pour la pério<strong>de</strong> 1961-2003.Les données enregistrées ou reconstituées à ces trois stations ont également étéutilisées pour estimer le régime <strong>de</strong>s crues <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>. Par ailleurs, lareconstitution du régime hydrologique du bassin intermédiaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>10-14 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004compris entre les stations 081007 <strong>et</strong> 081002 résulte <strong>de</strong> leur différence ; ce bassinintermédiaire couvre une superficie <strong>de</strong> 22 780 km 2 <strong>et</strong> a un débit moyen annuel <strong>de</strong>399,5 m 3 /s. Les débits <strong>de</strong> crue <strong>de</strong>s affluents <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, dont les bassins versantsont une superficie relativement faible, ont été évalués à partir <strong>de</strong>s données enregistréesà quatre stations hydrométriques (voir le tableau 10-6).Tableau 10-6 : Stations hydrométriques utilisées pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s crues <strong>de</strong>s affluents <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>StationEmplacementBassin versant(km²)Pério<strong>de</strong>d’observation081006 Rivière Témiscamie à 26 km du lac Albanel 7 280 1967-1993081008 Rivière à La Marte à 5,5 km <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> 4 490 1980-1988090610 Rivière Eastmain à 17,4 km en amont <strong>de</strong> la Cauouatstacau 11 600 1966-1983090605 Rivière à l’Eau Claire à 1,6 km <strong>de</strong> l’Eastmain 1 870 1959-1981Enfin, on dispose également <strong>de</strong>s données enregistrées par Hydro-Québec lors <strong>de</strong>sétu<strong>de</strong>s du proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> la Nottaway-Broadback-<strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong>.Les principaux relevés effectués <strong>de</strong>puis 1999 sont présentés à la section 4.4.Les débits d’apport journaliers <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> ont été calculés aux différentspoints <strong>de</strong> coupure <strong>et</strong> le débit moyen annuel d’apport a été estimé à669,4 m 3 /s, dont 637,3 m 3 /s proviennent <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>, 16,2 m 3 /s <strong>de</strong> larivière Lemare <strong>et</strong> 15,9 m 3 /s <strong>de</strong> la rivière Nemiscau. La répartition moyennemensuelle <strong>de</strong>s débits d’apport est fournie au tableau 10-7 <strong>et</strong> les hydrogrammesjournaliers <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> 1961-2003, à la carte 10-1.Pour les rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau, seules les crues annuelles ont été analyséespuisque, pour les p<strong>et</strong>its bassins versants, les crues d’origine pluviale (ou crued’été-automne) peuvent être aussi fortes que les crues d’origine pluvionivale (crue<strong>de</strong> printemps). Le tableau 10-8 présente le régime <strong>de</strong>s crues naturelles aux points<strong>de</strong> coupure <strong>de</strong>s rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau. Dans le cas <strong>de</strong> la rivière Nemiscau,on notera que, selon les jaugeages effectués <strong>de</strong>puis 2002, la répartition du débittotal entre les <strong>de</strong>ux exutoires est en moyenne la suivante :• site du barrage <strong>de</strong> la Nemiscau-1 : 85 % ;• site du barrage <strong>de</strong> la Nemiscau-2 : 15 %.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-15


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 10-7 : Dérivation <strong>Rupert</strong> – Débits moyens actuels aux points <strong>de</strong> coupure <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>,Lemare <strong>et</strong> NemiscauPoint <strong>de</strong> coupure Barrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> Barrage <strong>de</strong> la LemareBarrages <strong>de</strong> laNemiscau-1 <strong>et</strong> <strong>de</strong> laNemiscau-2 <strong>et</strong> digue duRuisseau-ArquesBassin versant (km 2 ) 29 600 925 905Débit moyen mensuel (m 3 /s) :• janvier• février• mars• avril• mai• juin• juill<strong>et</strong>• août• septembre• octobre• novembre• décembre506,7412,9339,6347,2732,1869,4809,4743,9721,3775,5748,4625,34,63,02,614,447,420,014,713,821,025,317,59,2Débit moyen annuel (m 3 /s) 637,3 16,2 15,94,53,02,514,146,519,614,413,620,624,817,19,0Tableau 10-8 : Rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau – Débits <strong>de</strong> pointe <strong>de</strong>s crues naturellesPoint <strong>de</strong> coupureBarrage <strong>de</strong> la LemareDigue duRuisseau-ArquesBarrages <strong>de</strong> laNemiscau-1 <strong>et</strong> <strong>de</strong> laNemiscau-2Bassin versant (km 2 ) 925 130 775Débit <strong>de</strong> crue (m 3 /s) :• Crue moyenne• 1 : 20• 1 : 40• 1 : 100• 1 : 1000101139149164199182527293686119128140171Le tableau 10-9 résume le régime <strong>de</strong>s crues <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> au site dubarrage C-1, tant pour le printemps que pour l’été-automne.10-16 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 10-9 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Débits <strong>de</strong> pointe <strong>de</strong> crue annuelle <strong>et</strong> pluviale pour lapério<strong>de</strong> 1961–2003Barrage C-1Conditions actuellesConditions futuresBassin versant (km 2 ) 29 600 30 525 aDébit <strong>de</strong> crue (m 3 /s) :• Moyenne• 1 : 20• 1 : 40• 1 : 100• 1 : 1 000• 1 : 10 000• Crue maximale probable (CMP)Annuel1020134014201510172019103360Pluvial870119012701380164019101880Annuel1050138014601550177019603470a. Bassin versant, y compris celui <strong>de</strong> la Lemare (925 km 2 ), représentant les apports totaux dans le bief amont <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>.Pluvial8901 2201 3001 4101 6901 9651 94010.2.1.3 Régime hydrauliqueDu point <strong>de</strong> vue du régime hydraulique, le secteur <strong>de</strong>s biefs peut être divisé en<strong>de</strong>ux tronçons au comportement distinct :• un tronçon fluvial, correspondant à la rivière <strong>Rupert</strong> entre le barrage proj<strong>et</strong>é(PK 314) <strong>et</strong> l’exutoire du lac Mesgouez (PK 337) ;• un tronçon à écoulement naturel limité, correspondant au futur parcours <strong>de</strong>l’eau vers le nord, en direction du réservoir Eastmain 1.Le tronçon <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> s’étend sur une longueur d’environ 23 km le longduquel la dénivelée totale est d’une vingtaine <strong>de</strong> mètres. La pente <strong>de</strong> la rivièren’est pas constante <strong>et</strong> le tronçon peut être divisé en plusieurs segments (voir lafigure 10-1) (les dénivelées <strong>et</strong> les vitesses indiquées ci-après s’appliquent au débitmoyen annuel) :• un premier segment d’environ 10 km (entre les PK 314 <strong>et</strong> 324) où le remousest peu prononcé <strong>et</strong> les vitesses faibles, ne dépassant pas 0,5 m/s sauf enquelques sections plus étroites <strong>et</strong> moins profon<strong>de</strong>s ;• un segment <strong>de</strong> 5 km (entre les PK 324 <strong>et</strong> 329) à pente forte, puisque ladénivelée atteint environ 11 m, les vitesses dépassant 1 m/s <strong>et</strong> pouvantatteindre 4 m/s ;• un court segment tranquille entre les PK 329 <strong>et</strong> 331, où les vitesses nedépassent pas 0,5 m/s ;• un second segment à forte pente, entre les PK 331 <strong>et</strong> 333, avec une dénivelée<strong>de</strong> 9 m <strong>et</strong> <strong>de</strong>s vitesses comprises entre 1 <strong>et</strong> 4 m/s ;Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-17


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004• le <strong>de</strong>rnier segment, s’étendant du PK 333 jusqu’au lac Mesgouez, esthorizontal mais avec une chute locale d’environ 1,5 m autour du PK 336,5 quicoïnci<strong>de</strong> avec l’exutoire proprement dit du lac Mesgouez. Dans ce segment, lesvitesses d’écoulement sont faibles, sauf dans la zone <strong>de</strong> l’exutoire où elles sesituent entre 2 <strong>et</strong> 3,5 m/s.Figure 10-1 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Profil en long entre l’exutoire du lac Mesgouez <strong>et</strong> le barrage<strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>310305300Niveau (m)Sens <strong>de</strong> l’écoulement295290285Conditions actuellesConditions futures280Thalweg275Note : PK 337 au PK 324 – = 637 m 3 /sPK 324 au PK 314 – = 127 m 3 /s270313 315 317 319 321 323 325 327 329 331 333 335 3376675_cm_101_F10_1_041130.FH9Point kilométrique (PK) <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>Le tronçon à écoulement naturel limité est constitué <strong>de</strong> p<strong>et</strong>its cours d’eau <strong>et</strong> <strong>de</strong> lacssitués dans les bassins <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau. Leur comportementest typique <strong>de</strong>s cours d’eau <strong>et</strong> lacs du territoire jamésien. À titre illustratif,les niveaux d’eau enregistrés <strong>de</strong>puis l’été 2002 en quatre points caractéristiques <strong>de</strong>ce tronçon sont montrés à la figure 10-2. Il s’agit <strong>de</strong> :• l’exutoire du lac Des Champs, qui alimente la rivière Lemare (stationLEMA0774) ;• l’exutoire du lac Arques, qui alimente le ruisseau Arques (LARQ0812) ;• le p<strong>et</strong>it lac alimentant le bras sud <strong>de</strong> la rivière Nemiscau (station LCRA0775) ;• le bras nord <strong>de</strong> la rivière Nemiscau à proximité du site du barrage <strong>de</strong> laNemiscau-1 (station LCRA0777).Ces limnigrammes illustrent la récession <strong>de</strong>s débits en hiver, la remontée <strong>de</strong>s plansd’eau pendant la crue <strong>de</strong> printemps <strong>et</strong> leur variabilité pendant l’été <strong>et</strong> l’automne, enphase avec le régime <strong>de</strong>s précipitations. Le domaine <strong>de</strong> fluctuation est relativement10-18 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004variable selon les sites : il est d’environ 1,5 m au lac Des Champs <strong>et</strong> <strong>de</strong> 1,0 m sur larivière Nemiscau, alors qu’il ne dépasse pas 0,5 m sur le lac Arques.Figure 10-2 : Biefs <strong>Rupert</strong> – Conditions hydrauliques actuellesPK 25LCRA0777Barrage <strong>de</strong> laNemiscau-1 (C-76)LCRA0775Barrage <strong>de</strong> laNemiscau-2 (C-108)Digue du Ruisseau-Arques (C-104)PK 50LARQ0812Bief <strong>Rupert</strong> aval(proj<strong>et</strong>é)Barrage <strong>de</strong> laLemare (C-R-21A)Bief <strong>Rupert</strong> amont(proj<strong>et</strong>é)LEMA0774PK 75300299298Stations hydrométriquesLEMA0774LARQ0812LCRA0775LCRA0777297296Niveau (m)295294293292291290289juill. sept. nov. janv. mars mai juill. sept. nov. janv. mars2002 2003 20046675_cm_101_F10_2_040715.FH9Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-19


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.2.2 Modifications prévues pendant la constructionLes principes généraux <strong>de</strong> la gestion hydraulique pendant la construction <strong>de</strong>souvrages sont exposés à la section 4.6 <strong>et</strong> à la section 4.15.9. Les modifications aurégime hydraulique résultent principalement d’un rehaussement <strong>de</strong>s plans d’eausitués à l’amont <strong>de</strong>s divers ouvrages <strong>de</strong> <strong>dérivation</strong> provisoire, se traduisant par unralentissement <strong>de</strong>s vitesses d’écoulement. Ces modifications touchent un territoirequi sera ensuite intégré aux biefs.La mise en eau <strong>de</strong>s biefs est prévue pour décembre, après 2 à 3 ans <strong>de</strong> travaux,alors que les conditions initiales seront les suivantes :• Dans le secteur sud du bief amont (bassin <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, au sud <strong>de</strong>scanaux S73), la secon<strong>de</strong> phase du bétonnage <strong>de</strong> l’évacuateur <strong>de</strong> crues seraterminée <strong>et</strong> celui-ci sera complètement ouvert, restituant vers l’aval la totalité<strong>de</strong>s apports <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. Dans <strong>de</strong>s conditions d’hydraulicité moyenne, leniveau en amont <strong>de</strong> l’évacuateur est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 294 m.• Dans le secteur nord du bief amont (bassin <strong>de</strong> la Lemare, au nord <strong>de</strong>scanaux S73), les apports <strong>de</strong> la Lemare seront restitués dans le cours aval parune vanne. Dans <strong>de</strong>s conditions d’hydraulicité moyenne, le niveau en amont <strong>de</strong>l’ouvrage <strong>de</strong> restitution <strong>de</strong> débits réservés <strong>de</strong> la Lemare sera alors semblable àcelui <strong>de</strong> la crête du seuil déversant à l’entrée du tunnel <strong>de</strong> transfert.• Dans le bief aval, les trois ouvrages <strong>de</strong> débit réservé seront complètementouverts <strong>et</strong> restitueront vers le cours aval les apports <strong>de</strong> la rivière Nemiscau <strong>et</strong>du ruisseau Arques.Au moment <strong>de</strong> débuter la mise en eau <strong>de</strong>s biefs, il existera donc une différenceentre les secteurs nord <strong>et</strong> sud du bief amont. Pour éviter un transfert <strong>de</strong> débit <strong>de</strong> laLemare vers la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> réduire le plus possible les risques d’érosion, un bouchonsera laissé en place dans la zone <strong>de</strong>s canaux S73. La mise en eau envisagée se feraen <strong>de</strong>ux étapes :• Étape 1 : équilibrage <strong>de</strong>s niveaux d’eau <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux secteurs du bief amont, touten restituant par la ferm<strong>et</strong>ure partielle <strong>de</strong> l’évacuateur <strong>de</strong> crues <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> ledébit réservé (127 m 3 /s) vers le cours aval. Pendant c<strong>et</strong>te étape, les autresouvrages <strong>de</strong> débit réservé seront complètement ouverts.• Étape 2 : après l’équilibrage <strong>de</strong>s niveaux du bief amont, r<strong>et</strong>rait du bouchondans la zone <strong>de</strong>s canaux S73 afin <strong>de</strong> perm<strong>et</strong>tre la poursuite <strong>de</strong> la mise en eau.Dès que le niveau du bief amont atteindra la crête du seuil déversant, lesapports seront laminés par c<strong>et</strong> ouvrage <strong>et</strong> une partie du débit d’apport seratransférée vers le bief aval, alors que le niveau du bief amont continuera <strong>de</strong>monter jusqu’à ce que l’équilibre soit atteint entre le débit d’apport, le débitréservé <strong>et</strong> le débit dérivé. Pendant c<strong>et</strong>te étape, les ouvrages <strong>de</strong> débit réservéseront réglés pour restituer les débits réservés prévus.10-20 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004C<strong>et</strong>te séquence <strong>de</strong> remplissage est illustrée à la figure 10-3 pour une année représentative<strong>de</strong>s conditions moyennes (1964).Dans l’hypothèse où la mise en eau débuterait le 1 er décembre, le remplissage dusecteur sud du bief amont sera rapi<strong>de</strong> <strong>et</strong> durera dix jours, avec un taux moyen <strong>de</strong>montée d’environ 0,80 m/j. Le niveau dans le bief amont sera alors voisin <strong>de</strong> celui<strong>de</strong> la crête du seuil déversant <strong>et</strong> le remplissage se poursuivra à un rythme beaucoupplus lent, à cause du laminage <strong>de</strong>s apports par le seuil déversant <strong>et</strong> du transfertd’une partie <strong>de</strong>s apports vers le bief aval. Le taux <strong>de</strong> montée n’est plus que <strong>de</strong>0,15 m/j pendant les dix jours suivants (du 10 au 20 décembre) <strong>et</strong> il <strong>de</strong>vientinférieur à 0,05 m/j pendant le reste du mois. Le bief amont atteindra un niveaumaximal d’environ 305 m (<strong>de</strong>vant le barrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>) vers la fin décembre,puis il plafonnera avant <strong>de</strong> re<strong>de</strong>scendre à cause <strong>de</strong> la récession hivernale du débitd’apport.Les débits transitant par le seuil déversant vers le bief aval augmenteront à un tauxrelativement faible <strong>et</strong> atteindront une valeur maximale <strong>de</strong> 400 m 3 /s au bout d’unevingtaine <strong>de</strong> jours. Pendant les dix premiers jours, le taux moyen d’augmentation<strong>de</strong>s débits sera <strong>de</strong> 30 m 3 /s par jour <strong>et</strong> il sera ensuite réduit à 10 m 3 /s par jour.L’augmentation progressive <strong>de</strong>s débits dérivés vers le bief aval se traduira par unelente remontée <strong>de</strong>s plans d’eau dans ce bief, à un taux moyen d’environ0,08 m/jour.En cas <strong>de</strong> forte hydraulicité (par exemple, l’année 1979), la première étape duremplissage durera 5 jours. En secon<strong>de</strong> étape, le niveau du bief amont atteindra unniveau maximal <strong>de</strong> 306,4 m (au droit du barrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>) vers le 25 décembre<strong>et</strong> le débit maximal dérivé sera <strong>de</strong> 750 m 3 /s.En cas <strong>de</strong> faible hydraulicité (par exemple, l’année 1963), la première étape duremplissage se prolongera jusqu’au 17 décembre. À la fin du mois <strong>de</strong> décembre, leniveau du bief amont s’établira à 304,7 m (au droit du barrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>) <strong>et</strong> ledébit dérivé vers le bief aval sera <strong>de</strong> 270 m 3 /s.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-21


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 10-3 : Mise en eau <strong>de</strong>s biefs800BIEF AMONT700600Débit (m 3 /s)500400300Apport combiné (rivières <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Lemare)Débit réservé combiné (rivières <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Lemare)Débit au seuil déversant (tunnel <strong>de</strong> transfert)20010001 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29Décembre306305304303BIEFS AMONT ET AVALNiveau (m)302301300299298Bief <strong>Rupert</strong> amontBief <strong>Rupert</strong> aval – Tronçon ArquesBief <strong>Rupert</strong> aval – Barrage <strong>de</strong> la Nemiscau-2Bief <strong>Rupert</strong> aval – Barrage <strong>de</strong> la Nemiscau-12972962952942932921 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 296675_cm_101_F10_3_041111.FH9Décembre10-22 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.2.3 Modifications prévues pendant l’exploitation10.2.3.1 Bassins versants <strong>et</strong> réseau hydrographiqueLe proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> prévoit la construction <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux biefs reliés par untunnel <strong>de</strong> transfert (voir la section 4.6.2). Les modifications au réseau hydrographiquesont les suivantes :• réunion <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Lemare par la construction du biefamont ;• <strong>dérivation</strong> d’une partie <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> vers le bassin <strong>de</strong> la rivièreNemiscau, par le tunnel <strong>de</strong> transfert ;• création du bief aval dans le bassin <strong>de</strong> la rivière Nemiscau pour diriger les eauxdérivées vers le réservoir Eastmain 1 ;• démantèlement <strong>de</strong> l’ouvrage <strong>de</strong> traversée <strong>de</strong> la rivière Nemiscau au PK 50,2 <strong>et</strong>son remplacement par un pont (voir la section 4.11.1), afin <strong>de</strong> ne pas créer uneobstruction majeure le long <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> ;• transfert d’une partie <strong>de</strong>s eaux dérivées <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> vers le réservoirEastmain 1, en passant par le ruisseau Caché.Le réseau hydrographique après l’aménagement <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> est montréà la carte 10-2. Les bassins versants résultant <strong>de</strong> la création <strong>de</strong>s biefs sont présentésau tableau 10-10. Au total, le bassin versant au droit <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux biefs représente72,6 % du bassin total <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>.Tableau 10-10 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Bassins versants aménagésRivièreOuvrageBassin versanttotal(km²)Bassin versantaménagé(km²)Pourcentage dubassin total(%)<strong>Rupert</strong> Barrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> (C-1) 43 260 29 600 68,4Lemare Barrage <strong>de</strong> la Lemare (C-R-21A) 1 290 925 71,7Nemiscau a Barrages <strong>de</strong> la Nemiscau-1 (C-76) <strong>et</strong><strong>de</strong> la Nemiscau-2 (C-108) <strong>et</strong> digue duRuisseau-Arques (C-104) 3 015 905 30,0Total 43 260 31 430 72,6a. Le ruisseau Arques (au barrage <strong>de</strong> la Nemiscau-2) draine un bassin versant <strong>de</strong> 130 km 2 .Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-23


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.2.3.2 Régime hydrologiqueL’exploitation <strong>de</strong>s biefs <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> a été simulée sur une base journalière,pour la pério<strong>de</strong> 1961-2003, en respectant les règles <strong>de</strong> gestion énoncées auchapitre 4 <strong>et</strong> dont les gran<strong>de</strong>s lignes sont les suivantes :• La priorité est donnée à la restitution <strong>de</strong>s débits réservés dans les rivières<strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau. Dans le cas <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>, le débit réservéest maintenu à 127 m 3 /s pendant toute l’année avec une première pointe <strong>de</strong>416 m 3 /s pendant le printemps <strong>et</strong> une secon<strong>de</strong> pointe <strong>de</strong> 267 m 3 /s pendantl’automne. Dans le cas <strong>de</strong>s rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau, le débit moyenannuel reste pratiquement inchangé <strong>et</strong> l’hydrogramme du débit réservé suitsubstantiellement l’hydrogramme moyen actuel.• La capacité maximale <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong>, (c’est-à-dire le débit maximaltransitant par le seuil déversant <strong>et</strong> le tunnel <strong>de</strong> transfert) est limitée à 800 m 3 /s.• Lorsque le débit d’apport au bief amont dépasse la somme <strong>de</strong> la capacitémaximale <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> <strong>et</strong> du débit réservé requis, le surplus est évacué versla rivière <strong>Rupert</strong> par l’évacuateur <strong>de</strong> crues adjacent au barrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.Les résultats <strong>de</strong>s simulations sont illustrés à la carte 10-2, qui fournit les hydrogrammesjournaliers en aval <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> coupure, ainsi qu’au seuil déversant.Ces résultats, résumés au tableau 10-11, montrent que, sur une base annuelle :• L’apport total moyen dans le bief amont est <strong>de</strong> 653,5 m 3 /s, dont la majeurepartie provient <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> (637,3 m 3 /s). Étant donné que le débitréservé <strong>de</strong> la rivière Lemare correspond à son débit moyen annuel, l’apport n<strong>et</strong><strong>de</strong> c<strong>et</strong>te rivière dans le bief amont est nul.• Le débit réservé moyen <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> atteint 181,2 m 3 /s, soit 28,4 % <strong>de</strong>l’apport moyen <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.• Les déversements dans la <strong>Rupert</strong> surviennent une année sur trois <strong>et</strong> ne représententen moyenne que 3,5 m 3 /s, ce qui porte le débit moyen restitué à184,7 m 3 /s (29 % <strong>de</strong> l’apport moyen <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>). Cependant, lorsqu’il y adéversement, les débits évacués dépassent exceptionnellement 200 m 3 /s.• Le débit moyen transitant par le seuil déversant est <strong>de</strong> 452,6 m 3 /s, soit 71 % <strong>de</strong>l’apport moyen <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.• L’apport n<strong>et</strong> <strong>de</strong> la rivière Nemiscau dans le bief aval est nul, puisque le débitréservé est égal au débit moyen annuel <strong>de</strong> la rivière.• Le débit n<strong>et</strong> moyen dérivé vers Eastmain-1 est donc égal au débit transitant parle seuil déversant (452,6 m 3 /s) <strong>et</strong> il représente 67,6 % <strong>de</strong> l’apport total dans les<strong>de</strong>ux biefs (669,4 m 3 /s), c’est-à-dire que 32,4 % du débit total d’apport dans lesbiefs est restitué vers le cours aval <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau.10-24 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-25Tableau 10-11 : Bilan <strong>de</strong>s débits moyens dans les biefs amont <strong>et</strong> aval a – 1961-2003 (m 3 /s)Janv. Févr. Mars Avril Mai Juin Juill. Août Sept. Oct. Nov. Déc. AnnuelA. Apport <strong>Rupert</strong> 506,7 412,9 339,6 347,2 732,1 869,4 809,4 743,9 721,3 775,5 748,4 625,3 637,3B. Apport Lemare 4,6 3,0 2,6 14,4 47,4 20,0 14,7 13,8 21,0 25,3 17,5 9,2 16,2C. Apport totalau bief amont[A + B] b 511,3 415,9 342,2 361,5 779,5 889,4 824,0 757,8 742,4 800,8 765,9 634,5 653,5D. Débit réservé /<strong>Rupert</strong> 127,0 127,0 127,0 127,0 242,9 416,0 216,2 127,0 127,0 242,4 166,9 127,0 181,2E. Débit évacué /<strong>Rupert</strong> 0,0 0,0 0,0 0,0 2,1 2,1 8,2 5,0 11,6 3,9 6,6 2,1 3,5F. Débit totalévacuateur <strong>Rupert</strong> c[D + E] 127,0 127,0 127,0 127,0 245,0 418,1 224,4 132,0 138,6 246,3 173,5 129,1 184,7G. Débit réservéLemare 5,0 5,0 5,0 11,5 44,6 23,3 15,2 15,0 20,7 23,9 17,8 6,8 16,2H. Débit au seuildéversant (tunnel <strong>de</strong>transfert)[C – F – G] 405,6 305,9 227,1 202,6 446,5 454,8 537,2 622,2 583,2 545,8 561,8 525,1 452,6I. Apport Nemiscau 4,5 3,0 2,5 14,1 46,5 19,6 14,4 13,6 20,6 24,8 17,1 9,0 15,9J. Débit réservéNemiscau 5,0 5,0 5,0 10,9 42,2 22,8 15,0 15,0 20,7 23,9 17,8 6,8 15,9K. Débit n<strong>et</strong> dérivévers Eastmain-1[H + I – J] 405,1 303,9 224,6 205,8 450,8 451,6 536,5 620,8 583,2 546,8 561,1 527,4 452,6a. La simulation a été effectuée sur une base journalière, en tenant compte <strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> laminage dans les biefs.b. En raison du laminage <strong>de</strong>s débits, les formules entre croch<strong>et</strong>s ne s'appliquent pas aux valeurs mensuelles mais seulement au total annuel.c. Tient compte <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> départ <strong>et</strong> d’augmentation <strong>de</strong>s débits évacués au printemps <strong>et</strong> à l’automne (voir la section 4.5.4.6).<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004La figure 10-4 perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> comparer, sur la base <strong>de</strong> courbes <strong>de</strong> débits classés, lesrégimes hydrologiques au barrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> avant <strong>et</strong> après aménagement. Lacourbe du débit total lâché en aval du barrage (soit la somme du débit réservé <strong>et</strong> dudébit évacué) montre les trois paliers qui caractérisent l’hydrogramme du débitréservé. Le débit <strong>de</strong> la pointe <strong>de</strong> printemps (416 m 3 /s) est obtenu pendant 12 % dutemps <strong>et</strong> celui <strong>de</strong> la pointe d’automne (267 m 3 /s) pendant 9 % du temps. Le débitréservé <strong>de</strong> base (127 m 3 /s) survient pendant 71 % du temps. La courbe du débitévacué montre que celui-ci ne survient que pendant 4 % du temps. En mo<strong>de</strong>d’exploitation normale, la courbe du débit transitant par le seuil déversant montreque le débit maximal <strong>de</strong> 800 m 3 /s est atteint pendant 4 % du temps <strong>et</strong> que le débitminimal est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 100 m 3 /s.Figure 10-4 : Biefs <strong>Rupert</strong> – Débits classés au barrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>1 4001 2001 0001961-2003Débit d’apport annuelDébit total restitué au barrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>(réservé <strong>et</strong> évacué)Débit au seuil déversant du tunnel <strong>de</strong> transfertDébit évacué au barrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>Débit (m³/s)80060040020000 10 20 30 40 50 60 70 80 90 1006675_cm_101_F10_4_041114.FH9Durée <strong>de</strong> dépassement (%)Les figures 10-5 <strong>et</strong> 10-6 comparent, sous la forme <strong>de</strong> courbes <strong>de</strong> débits classés, lesdébits futurs <strong>et</strong> actuels <strong>de</strong>s rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau. L’adoption d’un hydrogrammemoyen pour la restitution du débit réservé conduit à une atténuation <strong>de</strong>sdébits <strong>de</strong> pointe <strong>et</strong> à un soutien <strong>de</strong>s débits d’étiage.10-26 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 10-5 : Biefs <strong>Rupert</strong> – Débits classés au barrage <strong>de</strong> la Lemare1601401201961-2003Conditions actuellesConditions futuresDébit (m³/s)1008060402000 10 20 30 40 50 60 70 80 90 1006675_cm_101_F10_5_041118.FH9Durée <strong>de</strong> dépassement (%)Figure 10-6 : Biefs <strong>Rupert</strong> – Débits classés combinés aux trois points <strong>de</strong> coupure <strong>de</strong> la rivièreNemiscau1601401201961-2003Conditions actuellesConditions futuresDébit (m³/s)1008060402000 10 20 30 40 50 60 70 80 90 1006675_cm_101_F10_6_041118.FH9Durée <strong>de</strong> dépassement (%)Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-27


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Les débits transitant dans les biefs amont <strong>et</strong> aval sont fortement augmentés parrapport aux débits actuels. Ainsi :• Dans le tronçon aval du bief amont, où l’écoulement emprunte le lit <strong>de</strong> larivière Lemare, le débit moyen annuel est multiplié par 40, passant<strong>de</strong> 16,2 m 3 /s à 653,5 m 3 /s.• Dans le bief aval, le long du tronçon correspondant au cours naturel <strong>de</strong> larivière Nemiscau, le débit moyen annuel est multiplié par 30, passant <strong>de</strong> 15,9 à464,2 m 3 /s.• Le long du ruisseau Caché, le débit moyen annuel passe <strong>de</strong> 4,1 à 456,7 m 3 /s,soit une augmentation <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 100 fois.Le régime futur <strong>de</strong>s crues aux points <strong>de</strong> coupure, dont l’influence s’exerce surtoutsur le cours aval <strong>de</strong>s rivières, est traité au chapitre 11.Dans le bief amont, le débit maximal transitant par le parcours <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> la<strong>dérivation</strong> est limité à 800 m 3 /s. Compte tenu du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> gestion envisagé, quiconsiste à exploiter la <strong>dérivation</strong> à capacité maximale jusqu’à la crue centennale <strong>de</strong>printemps, le débit maximal dans le bief aval est estimé à 950 m 3 /s ; celui-ci tientcompte <strong>de</strong> l’apport du bief amont (800 m 3 /s) <strong>et</strong> <strong>de</strong> la pointe <strong>de</strong> crue centennale <strong>de</strong>la rivière Nemiscau moins le débit réservé aux ouvrages C-108, C-104 <strong>et</strong> C-76.10.2.3.3 Régime hydraulique10.2.3.3.1 Bief <strong>Rupert</strong> amontLa longueur totale du bief amont, entre le seuil déversant <strong>et</strong> le point <strong>de</strong> jonctionavec la rivière <strong>Rupert</strong>, est <strong>de</strong> 42 km (voir la carte 10-3). Ce point <strong>de</strong> jonction estsitué au PK 324 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, à son point <strong>de</strong> confluence avec la rivièreMisticawissich. Les canaux S73-1, S73-3 <strong>et</strong> S73-4 sont situés entre les PK 98 <strong>et</strong> 88<strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. Le long du bief, l’écoulement suit en général les pointskilométriques. Toutefois, pour <strong>de</strong>ux tronçons, l’écoulement se divise <strong>et</strong> forme <strong>de</strong>uxbras distincts : à l’aval du lac Goul<strong>de</strong>, entre les PK 88,5 <strong>et</strong> 86,5, puis entre les lacsGoul<strong>de</strong> <strong>et</strong> Des Champs, entre les PK 84 <strong>et</strong> 77. À ces <strong>de</strong>ux endroits, la répartition<strong>de</strong>s débits favorise un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux bras d’écoulement, soit le bras droit (est) à 75 %pour le premier tronçon, <strong>et</strong> le bras gauche (ouest) à 90 % pour le <strong>de</strong>uxièm<strong>et</strong>ronçon, <strong>et</strong> ce, pour le débit <strong>de</strong> conception <strong>de</strong> 800 m 3 /s.La partie sud du bief amont correspond à un tronçon <strong>de</strong> 23 km <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>,entre le site du barrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> (PK 314) <strong>et</strong> l’exutoire du lac Mesgouez(PK 337).10-28 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Niveau d’exploitation du bief amontSelon la Convention Boumhounan, le proj<strong>et</strong> ne <strong>de</strong>vra avoir aucune inci<strong>de</strong>nce surles niveaux <strong>et</strong> les débits actuels <strong>de</strong>s lacs Wooll<strong>et</strong>, Bellinger <strong>et</strong> Mesgouez.Les lacs Wooll<strong>et</strong> <strong>et</strong> Bellinger, situés à une centaine <strong>de</strong> kilomètres à l’est du barrageproj<strong>et</strong>é sur la <strong>Rupert</strong>, ont <strong>de</strong>s niveaux respectifs <strong>de</strong> 351 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 338 m, soit <strong>de</strong>sniveaux n<strong>et</strong>tement supérieurs à ceux prévus pour le bief amont (environ 306 m).Ces <strong>de</strong>ux lacs ne seront donc pas touchés par le proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong>.L’exutoire du lac Mesgouez est situé au PK 337 <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>, soit 23 km enamont du barrage, <strong>et</strong> son niveau s’établit aux environs <strong>de</strong> 308 m. Il est doncimportant <strong>de</strong> fixer le niveau d’exploitation du bief amont <strong>de</strong> façon à ne pas influersur le niveau du lac Mesgouez. Pour ce faire, le niveau du bief amont, au droit duseuil déversant, ne doit pas dépasser les valeurs suivantes, reliées par une relationlinéaire pour évaluer les situations intermédiaires :• 306,0 m pour un débit dérivé <strong>de</strong> 800 m 3 /s ;• 305,0 m pour un débit dérivé <strong>de</strong> 300 m 3 /s.Le seuil proposé respecte ces conditions. Avec un niveau à 306,0 m au seuildéversant <strong>et</strong> un débit <strong>de</strong> 800 m 3 /s, le niveau d’eau à l’extrémité amont du bief est<strong>de</strong> 306,4 m.Régime d’écoulement en eau libre le long <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>Ce tronçon <strong>de</strong> 23 km comprend un tronçon supérieur entre les PK 337 <strong>et</strong> 324,1 [1] ,dans lequel ne transitera que le débit réservé <strong>et</strong>, éventuellement, le débit évacué.Les calculs montrent que la limite d’influence du barrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> s’étendrajusqu’au PK 333 seulement <strong>et</strong> que le régime hydraulique plus en amont ne sera pastouché. Le comportement hydraulique du tronçon compris entre les PK 314 <strong>et</strong> 333s’apparentera à celui d’un lac, avec un plan d’eau horizontal <strong>et</strong> <strong>de</strong> faibles vitessesd’écoulement.Régime d’écoulement en eau libre le long du parcours <strong>de</strong>s eauxLe bief <strong>Rupert</strong> amont est situé entre le PK 110 <strong>et</strong> le PK 68 <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>. Leprofil <strong>de</strong> la ligne d’eau du bief présente une pente relativement faible. Pour le débit<strong>de</strong> conception <strong>de</strong> 800 m 3 /s, le niveau passe <strong>de</strong> 306,4 à 306,0 m, soit une différenceentre les extrémités amont <strong>et</strong> aval <strong>de</strong> 0,4 m. C<strong>et</strong>te perte <strong>de</strong> charge est principalementobservée entre les PK 90 <strong>et</strong> 96 qui correspon<strong>de</strong>nt au secteur <strong>de</strong>scanaux S73-3 <strong>et</strong> S73-4. La profon<strong>de</strong>ur maximale du bief amont est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>[1] C<strong>et</strong>te position correspond au PK 110,0 du parcours <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong>.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-29


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200424 m au niveau du lac Des Champs, alors que la profon<strong>de</strong>ur moyenne <strong>de</strong> tout lebief est d’environ une dizaine <strong>de</strong> mètres. Pour un débit <strong>de</strong> 300 m 3 /s, les pertes <strong>de</strong>charge sont <strong>de</strong> 0,20 m.Pour le débit <strong>de</strong> conception <strong>de</strong> 800 m 3 /s, les vitesses d’écoulement dans le chenalprincipal <strong>de</strong>meurent inférieures à 0,65 m/s tout le long du bief, à l’exception d’uncourt tronçon entre les canaux S73-1 <strong>et</strong> S73-3 <strong>et</strong> à l’aval du canal S73-4 où lavitesse atteint ponctuellement 1 <strong>et</strong> 1,5 m/s. La vitesse moyenne est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>0,4 m/s. En rives gauche <strong>et</strong> droite, les vitesses moyennes d’écoulement sontd’environ 0,15 m/s. Elles atteignent toutefois 1,1 m/s à l’aval du canal S73-4. Afind’améliorer les conditions d’écoulement dans le secteur <strong>de</strong>s canaux S73, on aprévu du déboisement sur les <strong>de</strong>ux rives.Le profil <strong>de</strong>s niveaux est présenté à la figure 10-7, <strong>et</strong> le profil <strong>de</strong>s vitessesd’écoulement dans le chenal principal à la figure 10-8, pour <strong>de</strong>s débits <strong>de</strong> 800, 500,300 <strong>et</strong> 100 m 3 /s. Les vitesses sur les rives gauche <strong>et</strong> droite sont plus faibles quedans le chenal principal <strong>et</strong> ne dépassent pas 0,3 m/s, sauf en quelques secteurs.Le tableau 10-12 compare, en certains points caractéristiques du bief, le niveauactuel <strong>et</strong> les niveaux maximaux futurs en eau libre pour <strong>de</strong>s débits <strong>de</strong> 800, 500 <strong>et</strong>300 m 3 /s. L’ennoiement maximal par rapport aux conditions actuelles est engénéral inférieur à une dizaine <strong>de</strong> mètres, sauf près du barrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> où ilatteint 18 m. Le marnage en eau libre calculé comme la différence entre lesniveaux atteints pour <strong>de</strong>s débits <strong>de</strong> 300 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 800 m 3 /s varie <strong>de</strong> 1,2 m en amont duseuil jusqu’à 1,4 m à la confluence avec la <strong>Rupert</strong>.10-30 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 10-7 : Bief <strong>Rupert</strong> amont – Profil <strong>de</strong>s niveaux en eau libre308304300Seuil déversantSens <strong>de</strong> l’écoulementCanal S73-4= 100 m³/s= 300 m³/sNiveau (m)296292Lac Des ChampsLac Goul<strong>de</strong>= 500 m³/s= 800 m³/sThalweg288284280Canal S73-3Canal S73-167 71 75 79 83 87 91 95 99 103 107 1116675_cm_101_F10_7_041130.FH9Point kilométrique (PK) <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>Figure 10-8 : Bief <strong>Rupert</strong> amont – Profil <strong>de</strong>s vitesses d’écoulement dans le chenal principal1,61,41,2= 100 m³/s= 300 m³/s= 500 m³/s= 800 m³/sVitesse (m/s)1,00,80,6Vitesse (m/s) 800 m³/s 500 m³/sMaximale 1,5 1,1Moyenne 0,4 0,30,40,20,068 70 72 7478 76 80 82 8488 86 90 92 9498 96 100 102 104108 106 1106675_cm_101_F10_8_041130.FH9Point kilométrique (PK) <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-31


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 10-12 : Bief <strong>Rupert</strong> amont – Comparaison entre les niveaux actuels <strong>et</strong> les niveaux futursen eau libreSitePKNiveauactuel(m)Niveau futur (m)800 m 3 /s 500 m 3 /s 300 m 3 /sRehaussementmaximalà 800 m 3 /s(m)Seuil déversant (tunnel <strong>de</strong> transfert) 67,5 298,0 306,0 305,3 304,8 8,0Lac Des Champs 73,1 298,0 306,1 305,4 304,9 8,1Lac Goul<strong>de</strong> 86,1 298,0 306,1 305,4 305,9 8,1Lac Goul<strong>de</strong> – Aval du canal S73-4 88,2 298,0 306,1 305,4 304,9 8,1Aval du canal S73-3 90,0 299,7 306,2 305,5 304,9 6,5Amont du canal S73-3 92,4 297,3 306,3 305,5 305,0 9,0Aval du canal S73-1 96,7 299,9 306,3 305,5 305,0 6,4Amont du canal S73-1 97,7 296,5 306,4 305,6 305,0 9,9Jonction avec la rivière <strong>Rupert</strong> 110,0 289,4 306,4 305,6 305,0 17,0Barrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> (C-1) — 288,0 306,4 305,6 305,0 18,4Courbe <strong>de</strong> tarage <strong>et</strong> évolution du niveau d’eauLes calculs <strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong> remous ont permis d’établir la relation niveau-débit encertains points caractéristiques le long du bief, soit au point <strong>de</strong> jonction avec la<strong>Rupert</strong> (PK 110,0 <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>), à l’entrée du canal S73-1 (PK 97,7) <strong>et</strong> au lacGoul<strong>de</strong> (PK 86,1). La figure 10-9 présente les relations niveau-débit à ces troispoints ainsi que celle au seuil déversant.Les courbes <strong>de</strong> tarage <strong>et</strong> les 43 hydrogrammes correspondant au débit dérivé versle bief amont, compte tenu du débit réservé restitué à la rivière <strong>Rupert</strong>, ont permisd’illustrer l’évolution du niveau du bief pendant ces 43 années. La figure 10-10montre l’évolution du niveau en présentant les courbes enveloppes <strong>de</strong>s maximums<strong>et</strong> <strong>de</strong>s minimums, les quartiles supérieur <strong>et</strong> inférieur ainsi que la médiane.10-32 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 10-9 : Bief <strong>Rupert</strong> amont – Relations niveau-débit en eau libre306,5306,0305,5Niveau (m)305,0304,5304,0303,5303,0Point <strong>de</strong> jonction avec la <strong>Rupert</strong> (PK 110)Amont du canal S73-1 (PK 97,7)Lac Goul<strong>de</strong> (PK 86,1)Seuil déversant0 100 200 300 400 500 600 700 8006675_cm_101_F10_9_041111.FH9Débit (m³/s)Figure 10-10 : Bief <strong>Rupert</strong> amont – Évolution <strong>de</strong>s niveaux à l’extrémité amont en eau libre307,0306,5306,0Niveau (m)305,5305,0305,5 m304,5304,01961-2003303,5janv. févr. mars avr. mai juin juill. août sept. oct. nov. déc.6675_cm_101_F10_10_041114.FH9Courbe enveloppe <strong>de</strong>s maximumsQuartile supérieurQuartile inférieurCourbe enveloppe <strong>de</strong>s minimumsCourbe médianeNiveau moyen annuelNote :C<strong>et</strong>te figure est basée sur la relation niveau-débit en eau libre <strong>et</strong> ne tient pas compte <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> la glace, qui entraîne unrehaussement maximal <strong>de</strong> 20 cm (voir la section 10.4).Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-33


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Courbes <strong>de</strong> superficie <strong>et</strong> <strong>de</strong> volumeLa zone d’ennoiement du bief amont a été tracée selon le profil <strong>de</strong>s niveauxmaximaux atteints pendant l’hiver, soit 306,0 m au seuil déversant <strong>et</strong> 306,6 m àl’extrémité amont du bief (voir la section 10.4). La superficie ennoyée a été tracéeà partir <strong>de</strong> cartes à l’échelle <strong>de</strong> 1 : 10 000 <strong>et</strong> a été reportée sur une carte à plusgran<strong>de</strong> échelle (voir la carte 10-3 <strong>et</strong> la carte 2 dans le volume 7).La superficie totale ennoyée est <strong>de</strong> 228,7 km 2 , dont 100,6 km 2 <strong>de</strong> plans d’eauexistants. Le volume du bief amont, pour un niveau moyen <strong>de</strong> 306,3 m en eaulibre, est estimé à 1 220 hm 3 .Les courbes <strong>de</strong> superficie <strong>et</strong> <strong>de</strong> volume pour le bief amont sont montrées à lafigure 10-11.Figure 10-11 : Bief <strong>Rupert</strong> amont – Courbes <strong>de</strong> superficie <strong>et</strong> <strong>de</strong> volumeSuperficie (km²)030860 120 180 240 300 360 420303Niveau (m)2982932882830VolumeSuperficie200 400 600 800 1000 1200 14006675_cm_101_F10_11_041118.FH9Volume (hm³)10-34 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.2.3.3.2 Bief <strong>Rupert</strong> avalLe bief <strong>Rupert</strong> aval est situé entre le PK 64 <strong>et</strong> le PK 20 <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>, <strong>et</strong> salongueur totale est <strong>de</strong> 44 km. L’écoulement est principalement concentré le longdu cheminement <strong>de</strong>s points kilométriques. On y r<strong>et</strong>rouve cinq canaux, soit lescanaux 16, 15, 4, 5 <strong>et</strong> C.Profil <strong>de</strong> la ligne d’eau <strong>et</strong> vitesse d’écoulementLe profil <strong>de</strong> la ligne d’eau du bief présente une pente longitudinale relativementforte qui correspond à une dénivelée d’environ 15 m sur 44 km.Les profils <strong>de</strong> la ligne d’eau <strong>et</strong> la vitesse d’écoulement dans le chenal principal,pour les différents débits considérés, sont illustrés aux figures 10-12 <strong>et</strong> 10-13respectivement. Ils montrent que selon les conditions d’écoulement rencontrées, leparcours <strong>de</strong>s eaux peut être divisé en trois tronçons :• Le tronçon du lac Arques, du portail <strong>de</strong> sortie du tunnel jusqu’à l’amont ducanal 4, où l’écoulement est lent <strong>et</strong> les vitesses sont inférieures à 0,5 m/s, saufdans les canaux 16 <strong>et</strong> 15 qui sont conçus pour une vitesse <strong>de</strong> 1,5 m/s. Le long<strong>de</strong> ce tronçon, la perte <strong>de</strong> charge au débit <strong>de</strong> conception <strong>de</strong> 800 m 3 /s estd’environ 0,5 m.• Le tronçon intermédiaire, <strong>de</strong> l’amont du canal 4 à l’amont du canal C, où laperte <strong>de</strong> charge au débit <strong>de</strong> conception <strong>de</strong> 800 m 3 /s est d’environ 2,2 m, dont1,9 m <strong>de</strong> l’aval du canal 5 au canal C <strong>et</strong> 0,3 m à la traversée <strong>de</strong>s canaux 4 <strong>et</strong> 5.Les vitesses d’écoulement sont inférieures à 1,5 m/s, sauf dans les canaux <strong>et</strong> lelong du tronçon compris entre les PK 31 <strong>et</strong> 40, où elles peuvent dépasser 2 m/s,<strong>et</strong> aux PK 45 <strong>et</strong> 48 qui sont <strong>de</strong>ux zones d’écoulement étroites.• Le tronçon inférieur situé à l’aval du canal C, où l’écoulement emprunte leruisseau Caché sur environ 8 km pour ensuite atteindre le réservoir Eastmain 1.Ce tronçon est caractérisé par une dénivelée appréciable du profil <strong>de</strong> la ligned’eau <strong>et</strong> <strong>de</strong>s vitesses d’écoulement élevées. Ainsi, au débit <strong>de</strong> conception, onobserve une dénivelée d’environ 11 m <strong>et</strong> <strong>de</strong>s vitesses d’écoulement maximalesvariant <strong>de</strong> 5 à 7 m/s.Le tronçon situé au nord du PK 20 correspond à la zone d’influence du réservoirEastmain 1 lorsque le réservoir est à son niveau maximal. Lorsqu’il est à sonniveau minimal <strong>de</strong> 273,11 m, son influence remonte jusqu’au PK 16 environ. Lesvitesses d’écoulement sont en général faibles, mais peuvent atteindre 2,5 m/s audébit <strong>de</strong> 800 m 3 /s autour <strong>de</strong>s PK 14 <strong>et</strong> 17.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-35


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 10-12 : Bief <strong>Rupert</strong> aval – Profil <strong>de</strong>s niveaux en eau libre306302298= 100 m³/s= 300 m³/s= 500 m³/s= 800 m³/s= 920 m³/sCanal CSens <strong>de</strong> l’écoulementCanal 5Canal 4Canal 15294ThalwegNiveau (m)290286LacArques2822782742708 12 16 20 24 28 32 36 40 44 48 52 56 60 646675_cm_101_F10_12_041130.FH9Point kilométrique (PK) <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>Figure 10-13 : Bief <strong>Rupert</strong> aval – Profil <strong>de</strong>s vitesses d’écoulement dans le chenal principal8,07,06,0= 100 m³/s= 300 m³/s= 500 m³/s= 800 m³/s= 920 m³/sVitesse (m/s)5,04,03,0Vitesse (m/s) 800 m³/s 500 m³/sMaximale 6,9 6,0Moyenne 1,4 1,12,01,00,08 12 16 20 24 28 32 36 40 44 48 52 56 62 646675_cm_101_F10_13_041130.FH9Point kilométrique (PK) <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>10-36 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004La profon<strong>de</strong>ur maximale <strong>de</strong> l’écoulement est d’environ 19 m <strong>et</strong> est observée au lacArques ; la profon<strong>de</strong>ur moyenne le long du bief, <strong>de</strong> 8,5 m. Les vitesses moyennesd’écoulement en rives gauche <strong>et</strong> droite sont en moyenne égales à 0,3 m/s. Ellesatteignent toutefois respectivement 1,7 m/s <strong>et</strong> 2,0 m/s à proximité du PK 23 dans leruisseau Caché.Les résultats montrent que, compte tenu <strong>de</strong>s niveaux atteints dans la région ducanal C, <strong>de</strong>s débor<strong>de</strong>ments vers <strong>de</strong>s vallées secondaires sont susceptibles <strong>de</strong> seproduire. Ces débor<strong>de</strong>ments n’entraîneraient aucune perte <strong>de</strong> volume d’eau dérivépuisque ces vallées se drainent vers l’Eastmain. Toutefois, étant donné que ces<strong>de</strong>rnières sont constituées <strong>de</strong> matériaux érodables, trois remblais perméables ontété prévus afin <strong>de</strong> couper ces voies <strong>de</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>et</strong> ainsi éviter l’érosionprogressive <strong>de</strong> ces sections <strong>et</strong> l’abaissement à long terme du plan d’eau. Il s’agit<strong>de</strong>s ouvrages PV-1, PV-2 <strong>et</strong> PV-3.Le tableau 10-13 compare, en certains points caractéristiques du bief, le niveauactuel avec les niveaux maximaux futurs en eau libre. L’ennoiement par rapportaux plans d’eau naturels est en moyenne <strong>de</strong> 3 m pour un débit <strong>de</strong> 800 m 3 /s. Lemarnage en eau libre calculé comme la différence entre les niveaux atteints pourun débit <strong>de</strong> 300 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 800 m 3 /s varie entre 0,9 <strong>et</strong> 2,0 m.Tableau 10-13 : Bief <strong>Rupert</strong> aval – Comparaison entre les niveaux actuels <strong>et</strong> les niveaux futursen eau libreEmplacementPKNiveauactuel(m)Niveau futur (m)800 m 3 /s 500 m 3 /s 300 m 3 /sRehaussementmaximalà 800 m 3 /s(m)Eastmain-1 (ruisseau Caché) 11,3 283,1 283,1 283,1 283,1 0,0Limite aval du bief 20,0 283,1 283,7 283,3 283,1 0,6Canal C 28,6 292,6 294,3 294,0 293,7 1,7Barrage <strong>de</strong> la Nemiscau-1 (C-76) 31,0 291,7 294,8 294,3 293,9 3,1Digue PV-2 32,5 291,9 295,5 294,9 294,3 3,6Digue PV-3 34,4 292,0 296,0 295,3 294,6 4,0Barrage <strong>de</strong> la Nemiscau-2 48,3 293,6 296,7 295,9 295,0 3,1Amont du canal 5 51,9 293,7 296,9 296,0 295,1 3,2Amont du canal 4 (diguedu Ruisseau-Arques (C-104) 54,5 293,0 297,2 296,2 295,2 4,2Lac Arques 57,2 293,0 297,2 296,2 295,3 4,2Amont du canal 15 63,5 297,3 297,4 296,5 296,0 0,1Sortie du tunnel <strong>de</strong> transfert 64,0 297,3 297,7 296,9 296,4 0,4Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-37


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Courbe <strong>de</strong> tarage <strong>et</strong> évolution du niveau d’eauLes calculs <strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong> remous ont permis d’établir la relation niveau-débit encertains points caractéristiques le long du bief, principalement aux barrages <strong>de</strong> laNemiscau-1 <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Nemiscau-2, à la digue du Ruisseau-Arques <strong>et</strong> à la sortie dutunnel <strong>de</strong> transfert. La figure 10-14 présente ces relations niveau-débit.Figure 10-14 : Bief <strong>Rupert</strong> aval – Relations niveau-débit en eau libre299298Sortie du tunnel <strong>de</strong> transfert (PK 64,1)Lac Arques (PK 57,2)Barrage <strong>de</strong> la Nemiscau-2 (PK 48,3)Digue PV-3 (PK 34,4)Digue PV-2 (PK 32,5)Barrage <strong>de</strong> la Nemiscau-1 (PK 31,0)Canal C (PK 28,6)297Niveau (m)296295294293292100 200 300 400 500 600 700 800 9006675_cm_101_F10_14_041111.FH9Débit (m 3 /s)Les courbes <strong>de</strong> tarage <strong>et</strong> les 43 hydrogrammes correspondant au débit dérivé dansle bief aval, compte tenu du débit réservé restitué à la rivière <strong>Rupert</strong>, ont permisd’illustrer l’évolution du niveau <strong>de</strong>s trois plans d’eau principaux du bief pendantces 43 années. Les figures 10-15 à 10-17 montrent l’évolution du niveau enprésentant les courbes enveloppes <strong>de</strong>s maximums <strong>et</strong> <strong>de</strong>s minimums, les quartilessupérieur <strong>et</strong> inférieur ainsi que la médiane.10-38 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 10-15 : Bief <strong>Rupert</strong> aval – Évolution <strong>de</strong>s niveaux en eau libre – Tronçon Arques (PK 57,2)298,0297,5297,0296,5Niveau (m)296,0295,5295,0295,9 m294,5294,0293,51961-2003293,0janv. févr. mars avr. mai juin juill. août sept. oct. nov. déc.6675_cm_101_F10_15_041114.FH9Courbe enveloppe <strong>de</strong>s maximumsQuartile supérieurQuartile inférieurCourbe enveloppe <strong>de</strong>s minimumsCourbe médianeNiveau moyen annuelNote :C<strong>et</strong>te figure est basée sur la relation niveau-débit en eau libre <strong>et</strong> ne tient pas compte <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> la glace (voir lasection 10.4).Figure 10-16 : Bief <strong>Rupert</strong> aval – Évolution <strong>de</strong>s niveaux en eau libre – Tronçon du canal 4 au PK 40297,5297,0296,5Niveau (m)296,0295,5295,0295,6 m294,5294,0293,51961-2003293,0janv. févr. mars avr. mai juin juill. août sept. oct. nov. déc.6675_cm_101_F10_16_041114.FH9Courbe enveloppe <strong>de</strong>s maximumsQuartile supérieurQuartile inférieurCourbe enveloppe <strong>de</strong>s minimumsCourbe médianeNiveau moyen annuelNote :C<strong>et</strong>te figure est basée sur la relation niveau-débit en eau libre <strong>et</strong> ne tient pas compte <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> la glace (voir lasection 10.4).Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-39


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 10-17 : Bief <strong>Rupert</strong> aval – Évolution <strong>de</strong>s niveaux en eau libre – Tronçon du PK 40 au canal C295,5295,0294,5Niveau (m)294,0294,2 m293,5293,01961-2003292,5janv. févr. mars avr. mai juin juill. août sept. oct. nov. déc.6675_cm_101_F10_17_041114.FH9Courbe enveloppe <strong>de</strong>s maximumsQuartile supérieurQuartile inférieurCourbe enveloppe <strong>de</strong>s minimumsCourbe médianeNiveau moyen annuelNote :C<strong>et</strong>te figure est basée sur la relation niveau-débit en eau libre <strong>et</strong> ne tient pas compte <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> la glace (voir lasection 10.4).Courbes <strong>de</strong> superficie <strong>et</strong> <strong>de</strong> volumeLa zone d’ennoiement du bief aval a été tracée selon le profil <strong>de</strong>s niveauxmaximaux atteints pendant l’hiver (voir la section 10.4). La superficie ennoyée aété tracée à partir <strong>de</strong>s cartes à l’échelle <strong>de</strong> 1 : 10 000 <strong>et</strong> a été reportée sur une carteà plus gran<strong>de</strong> échelle (voir la carte 10-4 <strong>et</strong> la carte 2 dans le volume 7). Étantdonné que la pente <strong>de</strong> la ligne d’eau du bief <strong>Rupert</strong> aval est très prononcée, le biefa été divisé en quatre principaux plans d’eau :• tronçon Arques (<strong>de</strong> la sortie du tunnel <strong>de</strong> transfert jusqu’à l’entrée du canal 4) ;• tronçon du canal 4 au PK 40 ;• tronçon du PK 40 au canal C ;• tronçon du ruisseau Caché (du canal C jusqu’au réservoir Eastmain 1).La superficie totale ennoyée est <strong>de</strong> 117,5 km 2 , dont 57,5 km 2 <strong>de</strong> plans d’eauexistants.10-40 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Le volume dans le bief aval en eau libre a été évalué à partir <strong>de</strong>s quatre courbes <strong>de</strong>capacité indiquées précé<strong>de</strong>mment, en attribuant un niveau moyen à chacun <strong>de</strong>stronçons. Le volume total <strong>de</strong> ce bief est estimé à 158 hm 3 , se répartissant <strong>de</strong> lafaçon suivante :• 59 hm 3 pour le tronçon Arques au niveau moyen <strong>de</strong> 297,2 m ;• 66 hm 3 pour le tronçon du canal 4 au PK 40 au niveau moyen <strong>de</strong> 297 m ;• 20 hm 3 pour le tronçon du PK 40 au canal C au niveau moyen <strong>de</strong> 295,5 m ;• 13 hm 3 pour le tronçon du ruisseau Caché au niveau moyen <strong>de</strong> 290 m.Les courbes <strong>de</strong> superficie <strong>et</strong> <strong>de</strong> volume sont montrées dans les figures 10-18à 10-21.Figure 10-18 : Bief <strong>Rupert</strong> aval – Courbes <strong>de</strong> superficie <strong>et</strong> <strong>de</strong> volume – Tronçon ArquesSuperficie (km²)3040 10 20 30 4 0 50 60 70 80302300Niveau (m)298296294292290VolumeSuperficie0 40 80 120 160 200 240 280 3206675_cm_101_F10_18_041111.FH9Volume (hm³)Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-41


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 10-19 : Bief <strong>Rupert</strong> aval – Courbes <strong>de</strong> superficie <strong>et</strong> <strong>de</strong> volume – Tronçon du canal 4 au PK 40Superficie (km²)3040 10 20 304 0 50 60302300Niveau (m)298296294292290VolumeSuperficie0 50 100 150 200 250 3006675_cm_101_F10_19_041111.FH9Volume (hm³)Figure 10-20 : Bief <strong>Rupert</strong> aval – Courbes <strong>de</strong> superficie <strong>et</strong> <strong>de</strong> volume – Tronçon du PK 40 au canal CSuperficie (km²)3040 5 10 15 20 25 30 35 40302300Niveau (m)298296294292290288VolumeSuperficie0 20 40 60 80 100 120 140 1606675_cm_101_F10_20_041111.FH9Volume (hm³)10-42 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 10-21 : Bief <strong>Rupert</strong> aval – Courbes <strong>de</strong> superficie <strong>et</strong> <strong>de</strong> volume – Tronçon du ruisseau CachéSuperficie (km²)3050 5 10 15 20 25 30 35 40300295Niveau (m)2902852802750 50 100 150 200 250 300Volume (hm³)VolumeSuperficie6675_cm_101_F10_21_041111.FH910.2.4 Évaluation <strong>de</strong> la modificationLe passage d’une mosaïque <strong>de</strong> 158,1 km 2 <strong>de</strong> plans d’eau naturels (lacs, rivières <strong>et</strong>ruisseaux) à <strong>de</strong>ux biefs totalisant 346,2 km 2 constitue une modification hydrologique<strong>et</strong> hydraulique d’intensité forte, d’étendue locale <strong>et</strong> <strong>de</strong> longue durée.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-43


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.3 Régime thermiqueLes analyses du régime thermique dans les biefs <strong>Rupert</strong> ont été effectuées à l’ai<strong>de</strong>du logiciel RESTHERM <strong>de</strong> la manière décrite dans la métho<strong>de</strong> M6 (dans levolume 6).La présente section traite du régime thermique actuel <strong>et</strong> futur <strong>de</strong>s zones qui serontennoyées par les biefs <strong>Rupert</strong>. Le régime thermique du cours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> (enaval du PK 314), <strong>de</strong> la Lemare (en aval du PK 76) <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Nemiscau (en aval duPK 154) est traité à la section 11.3.10.3.1 Conditions actuelles10.3.1.1 Données d’observationLa plupart <strong>de</strong>s stations limnimétriques installées sur la rivière <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> dans lesecteur <strong>de</strong>s biefs sont équipées d’un thermographe. La température <strong>de</strong> l’eau estainsi mesurée <strong>de</strong>puis l’été 2002 à une trentaine <strong>de</strong> stations. À l’exutoire <strong>de</strong>s lacsMesgouez <strong>et</strong> Mistassini, les stations ont été mises en service dès l’été 1999, tandisque celle qui se trouve près du lac Bellinger, au PK 466 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, a étéexploitée en 2000 <strong>et</strong> en 2001. Enfin, plusieurs mesures ponctuelles ont été faitesdans le cadre du proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> la Nottaway-Broadback-<strong>Rupert</strong>. Durant l’été 2002,plusieurs profils verticaux <strong>de</strong> la température <strong>de</strong> l’eau ont été relevés dans les lacsdu secteur. Les données existantes sont généralement fiables <strong>et</strong> <strong>de</strong> bonne qualitépour décrire le régime thermique actuel <strong>de</strong>s rivières <strong>et</strong> <strong>de</strong>s lacs qui seront ennoyéspar les biefs.10.3.1.2 Rivière <strong>Rupert</strong>, du PK 314 au PK 334La rivière <strong>Rupert</strong> présente <strong>de</strong>ux zones distinctes sur le plan du régime thermique :• Le cours supérieur, entre l’aval du lac Mesgouez (PK 334) <strong>et</strong> le lac Mistassini(PK 565), est soumis à une forte influence du lac Mistassini.• Le cours inférieur, du PK 334 à l’embouchure, est en équilibre dynamique avecles influences météorologiques régionales.La présente section concerne la zone où sera situé le bief amont, sur le coursinférieur <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.Pour évaluer l’eff<strong>et</strong> du lac Mistassini sur le régime thermique <strong>de</strong>s PK 314 à 334 <strong>de</strong>la <strong>Rupert</strong>, on a intégré à l’étu<strong>de</strong> l’amont du PK 334. Le cours supérieur montre <strong>de</strong>forts contrastes <strong>de</strong> température <strong>de</strong> l’eau selon le point kilométrique où on s<strong>et</strong>rouve. De mai à septembre, l’eau <strong>de</strong> la rivière à la sortie du lac Mistassini(PK 565) est plus froi<strong>de</strong> qu’à l’aval <strong>de</strong> l’exutoire du lac Mesgouez (PK 334). Latendance au réchauffement est très marquée sur une centaine <strong>de</strong> kilomètres, entre10-44 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004le PK 565 <strong>et</strong> le PK 465. Le long <strong>de</strong> ce tronçon, la différence <strong>de</strong> température avec lePK 334 se trouve réduite <strong>de</strong> 80 %. En automne <strong>et</strong> en hiver, l’eau du lac Mistassiniest plus chau<strong>de</strong> que celle <strong>de</strong> la rivière. Au printemps, la couverture <strong>de</strong> glace ducours supérieur <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> disparaît plus tôt que celle <strong>de</strong>s autres rivières <strong>de</strong> larégion parce que l’eau provenant du lac Mistassini est au-<strong>de</strong>ssus du point <strong>de</strong>congélation. Comme pendant le reste <strong>de</strong> l’année, l’écart <strong>de</strong> température entre lesPK 565 <strong>et</strong> 334 est pratiquement comblé une fois que l’eau atteint le PK 465.Ainsi, en aval du lac Mesgouez, le régime thermique est comparable à celui <strong>de</strong>sgran<strong>de</strong>s rivières <strong>de</strong> la région <strong>et</strong> l’influence du lac Mistassini sur la température <strong>de</strong>l’eau ne se fait plus sentir. Les mesures effectuées <strong>de</strong>puis 2001 illustrent bien c<strong>et</strong>tedynamique (voir la figure 10-22), puisque la température journalière moyenne <strong>de</strong>l’eau est à peu près uniforme du PK 314 au PK 334. Le réchauffement <strong>de</strong> l’eaus’amorce vers la mi-mai <strong>et</strong> progresse rapi<strong>de</strong>ment. Les températures journalièresmoyennes culminent entre 18 <strong>et</strong> 20 °C en été. Le refroidissement s’amorce enseptembre ; l’eau atteint une valeur proche du point <strong>de</strong> congélation au début <strong>de</strong>novembre <strong>et</strong> la conserve pendant tout l’hiver.Figure 10-22 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Température <strong>de</strong> l’eau2623RUPE0661 – PK 565,6, près du lac MistassiniRUPE0677 – PK 466, près du lac BellingerRUPE0649 – PK 334, lac MesgouezRUPE0747 – PK 170,5, exutoire principal du lac NemiscauRUPE0746 – PK 110,2, pont <strong>de</strong> la route <strong>de</strong> la Baie-JamesRUPE0743 – PK 1820Température <strong>de</strong> l'eau (°C)171411852-16675_cm_101_F10_22_040715.FH92001 2002 2003Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-45


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.3.1.3 Zone du bief amont <strong>et</strong> zone du bief avalPour les besoins <strong>de</strong> la comparaison entre l’état actuel du régime thermique <strong>et</strong> sonétat futur, la zone du bief amont est divisée en <strong>de</strong>ux bassins :• Le bassin sud du bief amont, qui correspond approximativement à la partie <strong>de</strong>la <strong>Rupert</strong> qui sera ennoyée (du PK 334 au PK 314). Le bassin sud a <strong>de</strong>uxexutoires : l’évacuateur <strong>de</strong> crues du barrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> (PK 314), qui restituele débit réservé vers le cours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, <strong>et</strong> le canal S73-1, par lequell’eau dérivée rejoint le bassin nord du bief amont. Le bassin sud recouvreégalement environ 30 km <strong>de</strong> la rivière Misticawissich, un affluent <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>qui a sa confluence au PK 324 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> dont les dix premiers kilomètresseront empruntés par la <strong>dérivation</strong> dans le sens inverse <strong>de</strong> l’écoulement actuel.• Le bassin nord du bief amont, qui correspond approximativement à la partieennoyée <strong>de</strong> la rivière Lemare, y compris les lacs Goul<strong>de</strong> (PK 85) <strong>et</strong>Des Champs (PK 73), ainsi qu’à quelques lacs situés hors <strong>de</strong> l’écoulementprincipal <strong>et</strong> dont le niveau sera légèrement rehaussé (lac Cabot, lac Hore <strong>et</strong>autres).La zone du bief aval correspond sensiblement à la partie ennoyée <strong>de</strong> la rivièreNemiscau, au lac Arques (situé sur le parcours <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>) <strong>et</strong> au lac Du Glas(dont le niveau sera légèrement rehaussé).Régime thermique <strong>de</strong>s rivières en conditions actuellesLes températures <strong>de</strong> l’eau enregistrées dans les rivières situées dans le secteur <strong>de</strong>sbiefs se ressemblent entre elles. La figure 10-23 perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> comparer la températurerelevée au PK 334 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> (station RUPE0649) à celle du PK 76 <strong>de</strong> laLemare (station LEMA0774, située dans le lac Des Champs à l’emplacement dubarrage <strong>de</strong> la Lemare) <strong>et</strong> à celle du PK 132 <strong>de</strong> la Nemiscau (station LCRA0776,située sur la rivière Lemare entre les lacs Cramoisy <strong>et</strong> Teilhard). À ces troisendroits, la température <strong>de</strong> l’eau est voisine <strong>de</strong> 0 °C en hiver tout en restantlégèrement positive.Toutes les stations enregistrent une progression rapi<strong>de</strong> du réchauffement printanierà partir <strong>de</strong> la mi-mai ; toutefois, à certaines d’entre elles, le réchauffements’amorce progressivement dès avril. La température <strong>de</strong> l’eau se maintient en été(<strong>de</strong> la mi-juin à août) entre 18 <strong>et</strong> 20 °C, puis baisse en automne pour se stabiliserprès du point <strong>de</strong> congélation au début <strong>de</strong> novembre.10-46 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 10-23 : Rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau – Température <strong>de</strong> l’eau en conditions actuelles24RUPE0649 – PK 334 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>LEMA0774 – PK 76 <strong>de</strong> la LemareLCRA0776 – PK 132 <strong>de</strong> la Nemiscau20Température <strong>de</strong> l’eau (°C)1612840janv. févr. mars avr. mai juin juill. août sept. oct. nov. déc.6675_cm_101_F10_23_041124.FH92003Régime thermique <strong>de</strong>s lacs en conditions actuellesDes profils verticaux <strong>de</strong> température <strong>de</strong> l’eau ont été relevés en 2002 dansplusieurs lacs, dont les lacs Des Champs <strong>et</strong> Arques [1] . Comme on le voit auxfigures 10-24 <strong>et</strong> 10-25, ces profils montrent que les lacs dont la profon<strong>de</strong>urdépasse 10 m présentent une stratification thermique prononcée en été, alors queles lacs moins profonds présentent une stratification soit plus faible, soit nulleselon le moment <strong>de</strong> l’année où la mesure est effectuée. La thermocline se trouve àenviron 5 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur au début d’août <strong>et</strong> s’enfonce progressivement au coursdu refroidissement automnal. Au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la thermocline, la température <strong>de</strong> l’eauest voisine <strong>de</strong> celle qu’on trouve ailleurs en rivière. En <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la thermocline,la température est plus basse en été <strong>et</strong> plus haute en hiver qu’en rivière, <strong>et</strong> sa valeurvarie d’un lac à l’autre. En conditions actuelles, c<strong>et</strong>te situation touche autant leslacs situés sur le cours principal <strong>de</strong>s rivières Lemare, Nemiscau <strong>et</strong> Misticawissichque les lacs situés en marge <strong>de</strong> ces rivières ; il n’y a aucun lac sur le cours principal<strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> entre les PK 314 <strong>et</strong> 334.[1] L’emplacement <strong>de</strong>s lacs est montré sur la carte 5, dans le volume 7.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-47


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 10-24 : Bief <strong>Rupert</strong> amont – Profils thermiques <strong>de</strong> quelques lacs – Été 20020LAC RP062 (en rive droite du PK 326 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>)24Profon<strong>de</strong>ur (m)68101214161820579111315171921Température <strong>de</strong> l’eau (ºC)024LAC DES CHAMPS (RP020)Profon<strong>de</strong>ur (m)68101214161820579111315171921Température <strong>de</strong> l’eau (ºC)024LAC RP042 (PK 101 <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>)Profon<strong>de</strong>ur (m)68101214161820579111315171921Température <strong>de</strong> l’eau (ºC)0LAC RP066 (lac témoin situé juste au nord du lac Hore)24Profon<strong>de</strong>ur (m)681012141618205791113151719216675_GE_058_IN_f10-24_041116.fh10Température <strong>de</strong> l’eau (ºC)3 août 200215 août 20025 septembre 200217 septembre 200210-48 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 10-25 : Bief <strong>Rupert</strong> aval – Profils thermiques <strong>de</strong> quelques lacs – Été 2002024LAC ARQUES (RU107)Profon<strong>de</strong>ur (m)68101214161820579111315171921Température <strong>de</strong> l’eau (ºC)0LAC EM354 (PK 48 <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>)24Profon<strong>de</strong>ur (m)68101214161820579111315171921Température <strong>de</strong> l’eau (ºC)024LAC BOURIER (RU133)Profon<strong>de</strong>ur (m)68101214161820579111315171921Température <strong>de</strong> l’eau (ºC)024LAC EM259 (PK 25 <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>)Profon<strong>de</strong>ur (m)681012141618205791113151719216675_GE_057_IN_f10-25_041116.fh10Température <strong>de</strong> l’eau (ºC)3 août 200215 août 20025 septembre 200217 septembre 2002Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-49


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.3.2 Modifications prévues pendant la constructionDurant la construction, les rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau empruntent <strong>de</strong>s<strong>dérivation</strong>s provisoires sur <strong>de</strong> courtes distances ; le niveau d’eau en amont <strong>de</strong> ces<strong>dérivation</strong>s est peu modifié <strong>et</strong> le débit est le même que dans les conditionsactuelles. Le régime thermique <strong>de</strong>s rivières n’est donc pas modifié. Seuls les lacssitués sur le cours principal <strong>de</strong>s rivières <strong>et</strong> à l’amont immédiat <strong>de</strong>s <strong>dérivation</strong>sprovisoires pourraient subir une légère modification <strong>de</strong> leur niveau, sans conséquencesur leur régime thermique. Les autres lacs ne sont pas touchés.Le remplissage <strong>de</strong>s biefs <strong>de</strong>vrait débuter en décembre <strong>et</strong> durer environ un mois. Àce moment, la température <strong>de</strong> l’eau est déjà voisine du point <strong>de</strong> congélation.Aucune modification appréciable du régime thermique n’est donc prévue pendantc<strong>et</strong>te étape dans les zones fluviales <strong>de</strong>s biefs ; les caractéristiques du régim<strong>et</strong>hermique <strong>de</strong>s lacs ennoyés passeront progressivement à celles <strong>de</strong>s conditionsfutures, décrites à la section 10.3.3.10.3.3 Modifications prévues pendant l’exploitationBassin sud du bief amontDans le bassin sud du bief amont, le plan d’eau est rehaussé d’environ 17 mau-<strong>de</strong>ssus du niveau actuel <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. Dans ce bassin, le temps <strong>de</strong> renouvellement<strong>de</strong> l’eau est approximativement le suivant :• 8 jours durant la crue printanière ;• 9 à 12 jours en été ;• 12 à 20 jours en hiver (12 jours au début <strong>de</strong> l’hiver <strong>et</strong> 20 jours en mars <strong>et</strong> audébut d’avril).Globalement, le temps <strong>de</strong> renouvellement moyen <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> l’ensemble du biefamont est d’environ 25 jours.Les simulations montrent que le profil vertical <strong>de</strong> la température <strong>de</strong> l’eau dans lebassin sud du bief amont, au-<strong>de</strong>ssus du lit actuel <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> au-<strong>de</strong>ssus duterrain ennoyé, présente peu <strong>de</strong> stratification thermique quelle que soit la saison,malgré sa profon<strong>de</strong>ur d’environ 20 m. Comme le débit aux exutoires (évacuateur<strong>de</strong> crues du PK 314 <strong>et</strong> canal S73-1) provient <strong>de</strong> toute la hauteur <strong>de</strong> la colonned’eau, l’eau profon<strong>de</strong> est donc renouvelée en continu par <strong>de</strong> l’eau arrivant <strong>de</strong>l’amont. La figure 10-26 présente le profil <strong>de</strong> la température <strong>de</strong> l’eau au-<strong>de</strong>ssus dulit actuel <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.10-50 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 10-26 : Bief <strong>Rupert</strong> amont – Profils thermiques verticaux <strong>de</strong> la température <strong>de</strong> l’eaudans le bassin sud en conditions futures20 juill.017 nov. 18 oct. 18 sept. 20 juin 19 août24Profon<strong>de</strong>ur (m)6810121416180 2 46 8 10 12 1416 18 206675_cm_101_F10_26_041116.FH9Température <strong>de</strong> l’eau (°C)Note : Simulations à partir <strong>de</strong> données <strong>de</strong> 2002.Le lac RP-062, situé à environ 1 km <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> en rive droite du PK 327(voir la carte M10-1) <strong>et</strong> dont le profil vertical <strong>de</strong> la température <strong>de</strong> l’eau est illustréà la figure 10-24, présente actuellement une profon<strong>de</strong>ur maximale <strong>de</strong> 20 m. Lacréation du bief amont relèvera son niveau d’environ 15 m, <strong>de</strong> sorte que saprofon<strong>de</strong>ur maximale atteindra près <strong>de</strong> 35 m. L’eau <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>, dont la températuresera homogène sur la verticale (voir la figure 10-26), occupera la tranchecomprise entre la surface <strong>et</strong> une profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> 20 à 25 m. Au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 20 à25 m, la stratification thermique sera présente ; une thermocline séparera l’eau <strong>de</strong>la <strong>dérivation</strong> <strong>de</strong> l’eau profon<strong>de</strong>. La température <strong>de</strong> l’eau profon<strong>de</strong> se maintiendraentre 5 <strong>et</strong> 7 °C en été <strong>et</strong> entre 2 <strong>et</strong> 3,5 °C en hiver.Le lac RP-042 <strong>et</strong> d’autres p<strong>et</strong>its lacs situés sur le parcours <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> serontoccupés sur toute leur profon<strong>de</strong>ur par l’eau <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> <strong>et</strong> leur profil thermiquevertical sera homogène.En conditions futures, l’eau aux exutoires du bassin sud est en moyennelégèrement plus froi<strong>de</strong> que celle <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> en conditions actuelles entre lesPK 314 <strong>et</strong> 334. La différence est d’environ 1 °C au printemps (mai <strong>et</strong> début juin) <strong>et</strong><strong>de</strong> 0,3 °C en été <strong>et</strong> en automne. L’écart printanier s’explique principalement par unléger r<strong>et</strong>ard du réchauffement <strong>de</strong> l’eau à la sortie <strong>de</strong> la zone ennoyée par rapportaux conditions actuelles. Ce r<strong>et</strong>ard est attribuable à la persistance <strong>de</strong> la couverture<strong>de</strong> glace sur le bassin sud <strong>et</strong> au temps <strong>de</strong> renouvellement <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> ce plan d’eau,Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-51


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004remplacée par <strong>de</strong> l’eau plus chau<strong>de</strong> provenant <strong>de</strong> l’amont. La figure 10-27 illustre,pour les conditions <strong>de</strong> 2003, la différence entre les températures actuelles <strong>et</strong>futures entre le PK 314 <strong>et</strong> le PK 334.Figure 10-27 : Bief <strong>Rupert</strong> amont – Comparaison <strong>de</strong>s régimes thermiques dans le bassin su<strong>de</strong>n conditions actuelles <strong>et</strong> futures24Température <strong>de</strong> l’eau (°C)201612840Conditions actuelles – PK 314 auPK 334 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>Conditions futures – Bassin sud dubief amontjanv. févr. mars avr. mai juin juill. août sept. oct. nov. déc.6675_cm_101_F10_27_041116.FH92003Bassin nord du bief amontLe plan d’eau dans le bassin nord du bief amont est rehaussé d’environ 8 m parrapport au niveau actuel du lac Des Champs. Le régime thermique y est semblableà celui du bassin sud, mis à part la température <strong>de</strong> l’eau, qui sera plus bassed’environ 1 °C au printemps <strong>et</strong> à l’automne.Au PK 76 <strong>de</strong> la rivière Lemare, l’eau du bassin nord après la <strong>dérivation</strong> est enmoyenne <strong>de</strong> 2 °C plus froi<strong>de</strong> au printemps, <strong>de</strong> 0,3 °C plus froi<strong>de</strong> en été <strong>et</strong>d’environ 1 °C plus froi<strong>de</strong> en automne qu’en conditions actuelles. La figure 10-28perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> comparer la température observée dans le bassin nord en 2003 aveccelle qui y règnera après la <strong>dérivation</strong>.Le long du cours principal <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>, <strong>et</strong> pour les mêmes raisons que dans lebassin sud, le bassin nord du bief amont ne présentera qu’une faible stratificationthermique toute l’année : l’eau s’y renouvellera en continu sur toute la hauteur <strong>de</strong>la colonne d’eau. À l’emplacement <strong>de</strong>s lacs Des Champs <strong>et</strong> Goul<strong>de</strong>, la stratificationthermique d’été <strong>et</strong> d’hiver disparaîtra ou se trouvera confinée dans lesparties les plus profon<strong>de</strong>s.10-52 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 10-28 : Biefs <strong>Rupert</strong> – Comparaison <strong>de</strong>s régimes thermiques dans le bassin norddu bief amont <strong>et</strong> dans le bief aval en conditions actuelles <strong>et</strong> futures24Température <strong>de</strong> l’eau (°C)201612840Conditions actuelles – PK 76<strong>de</strong> la Lemare (bief amont)Conditions actuelles – PK 132<strong>de</strong> la Nemiscau (bief aval)Conditions futures – Bassinnord du bief amont6675_cm_101_F10_28_041118.FH9janv. févr. mars avr. mai juin juill. août sept. oct. nov. déc.2003Dans les lacs qui sont à l’écart du cours principal <strong>de</strong>s eaux, comme les lacs Cabot<strong>et</strong> Hore, le régime thermique n’est que peu modifié : la stratification thermique ysera semblable à celle <strong>de</strong>s conditions naturelles ou légèrement accentuée par lefaible rehaussement du niveau.Bief avalLe bief <strong>Rupert</strong> aval est rehaussé d’environ 4 m par rapport au niveau actuel du lacArques. Globalement, le temps <strong>de</strong> renouvellement moyen <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> l’ensembledu bief aval est d’environ 8 jours.Le long du cours principal <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>, le régime thermique du bief aval est àpeu près i<strong>de</strong>ntique à celui du bassin nord du bief amont, décrit plus haut, <strong>et</strong> neprésente qu’une faible stratification thermique.Dans le bief aval <strong>et</strong> à ses exutoires, l’eau après la <strong>dérivation</strong> est en moyenne <strong>de</strong>2 °C plus froi<strong>de</strong> au printemps, <strong>de</strong> 0,3 °C plus froi<strong>de</strong> en été <strong>et</strong> d’environ 1 °C plusfroi<strong>de</strong> en automne qu’en conditions actuelles. La figure 10-28 perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> comparerla température observée en 2003 dans le bief aval avec celle qui règnera dans lebassin nord après la <strong>dérivation</strong>.Dans le lac Arques, qui se trouve sur le cours principal <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>, laprofon<strong>de</strong>ur maximale passera d’environ 20 m actuellement à environ 24 m aprèsDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-53


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004l’ennoiement. Une certaine stratification thermique <strong>de</strong>vrait persister en été près dufond <strong>de</strong> la partie la plus profon<strong>de</strong> du lac. Entre la surface <strong>et</strong> la thermocline, ontrouvera l’eau <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>, d’une température homogène sur la verticale. Levolume d’eau se trouvant sous la thermocline diminuera par rapport à la situationactuelle <strong>et</strong>, en été, l’eau y sera moins froi<strong>de</strong>. En hiver, la stratification thermiquesera absente ou très faible <strong>et</strong> limitée au voisinage du fond <strong>de</strong> la partie la plusprofon<strong>de</strong>.Dans les lacs EM-354 <strong>et</strong> EM-259 (voir la figure 10-25 <strong>et</strong> la métho<strong>de</strong> M10 dans levolume 6), également situés le long du cours principal <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>, la stratificationthermique disparaîtra en toute saison.Dans le lac Lamothe (situé à quelques kilomètres en r<strong>et</strong>rait <strong>de</strong> la rivière Nemiscau,en rive droite du PK 162), le rehaussement du niveau <strong>de</strong> la Nemiscau se fait sentirsans que le débit y augmente. La stratification thermique actuelle est maintenue oulégèrement accentuée.Dans le lac Du Glas, dont le niveau n’est que légèrement rehaussé, le régim<strong>et</strong>hermique pendant l’exploitation est semblable à celui qui y prévaut actuellement,avec maintien <strong>de</strong> la stratification thermique actuelle dans les parties les plusprofon<strong>de</strong>s.10.3.4 Évaluation <strong>de</strong> la modificationPendant l’exploitation <strong>et</strong> par rapport aux conditions actuelles rencontrées dans la<strong>Rupert</strong>, la température <strong>de</strong> l’eau dans le bassin sud du bief amont est en moyenneplus basse d’environ 1 °C au printemps <strong>et</strong> <strong>de</strong>meure semblable en été. Dans lebassin nord du bief amont <strong>et</strong> dans le bief aval, l’eau est en moyenne <strong>de</strong> 2 °C plusfroi<strong>de</strong> au printemps, semblable en été <strong>et</strong> d’environ 1 °C plus froi<strong>de</strong> en automne.Par ailleurs, les calculs montrent qu’il ne <strong>de</strong>vrait pas y avoir <strong>de</strong> stratificationthermique dans les biefs sur le cours principal <strong>de</strong>s eaux. Les lacs situés à l’écart ducours principal présenteront une stratification thermique semblable à celle <strong>de</strong>sconditions naturelles.Ces nouvelles conditions du régime thermique correspon<strong>de</strong>nt à une modificationd’intensité faible, d’étendue locale <strong>et</strong> <strong>de</strong> longue durée.10-54 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.4 Régime <strong>de</strong>s glacesLa métho<strong>de</strong> se rapportant au régime <strong>de</strong>s glaces (métho<strong>de</strong> M7) est présentée dans levolume 6.10.4.1 Conditions actuellesLa majeure partie du tronçon <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> compris entre les PK 314 <strong>et</strong> 337reste en eau libre au début <strong>de</strong> décembre. La couverture <strong>de</strong> glace n’est alors forméeque sur <strong>de</strong> courts segments (PK 320-323 <strong>et</strong> PK 330-331) <strong>et</strong> sur le lac Mesgouez.Durant l’hiver, la glace continue <strong>de</strong> progresser <strong>et</strong> recouvre presque entièrement lesegment compris entre les PK 317 <strong>et</strong> 326 ainsi que le bras droit <strong>de</strong> la rivière situéentre les PK 330 <strong>et</strong> 331,5. Le reste du tronçon, correspondant à une zone <strong>de</strong>rapi<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>meure à découvert. Il subsiste en particulier <strong>de</strong> nombreuses éclaircies àl’aval <strong>de</strong> l’exutoire du lac Mesgouez (voir la photo 10-4). Les jaugeages <strong>et</strong> lesrelevés <strong>de</strong> niveau d’eau effectués <strong>de</strong>puis 1999 confirment que la relationniveau-débit (ou courbe <strong>de</strong> tarage) du lac Mesgouez n’est pas influencée par laglace.Photo 10-4 : Éclaircie à l’exutoire du lac Mesgouez – 10 février 2003Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-55


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.4.2 Modifications prévues pendant la constructionLe remplissage <strong>de</strong>s biefs <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong>, prévu en décembre, se fera sous<strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> glace différentes <strong>de</strong> celles qui prévaudront en exploitationnormale <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> (voir la figure 10-3).Les températures <strong>de</strong> l’air pendant le remplissage sont connues par analyse <strong>de</strong>stempératures mesurées aux stations La Gran<strong>de</strong>-2, Eastmain, Fort George <strong>et</strong>Nitchequon [1] , pendant la pério<strong>de</strong> 1961-1997, <strong>et</strong> corrigées pour tenir compte <strong>de</strong>sdifférences <strong>de</strong> latitu<strong>de</strong> <strong>et</strong> d’altitu<strong>de</strong> entre ces stations <strong>et</strong> les biefs <strong>Rupert</strong>. Lesmoyennes journalières <strong>de</strong> la température <strong>de</strong> l’air sont toujours négatives endécembre (à l’exception <strong>de</strong> quelques journées isolées au début du mois) <strong>et</strong> les<strong>de</strong>grés-jours <strong>de</strong> gel cumulés pour le mois sont compris entre 316 (décembre 1994)<strong>et</strong> 859 (décembre 1972), pour une moyenne <strong>de</strong> 534 <strong>de</strong>grés-jours.Par ailleurs, les enregistrements effectués à la sortie du lac Mesgouez <strong>de</strong>puis 1999montrent que la température <strong>de</strong> l’eau atteint toujours 0 °C avant le 1 er décembre.Selon toute vraisemblance, il en est <strong>de</strong> même pour la rivière Lemare.Ces conditions conduisent à un gel rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s plans d’eau en formation. À la fin <strong>de</strong>la première phase, à une date située entre le 5 <strong>et</strong> le 17 décembre, la partie nord dubief amont est couverte d’un champ <strong>de</strong> glace <strong>de</strong> 30 cm d’épaisseur en moyenne ;c<strong>et</strong>te valeur peut varier entre un minimum pratiquement nul <strong>et</strong> un maximum <strong>de</strong>l’ordre <strong>de</strong> 50 cm, selon l’hydraulicité <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> la rigueur du climat.À la fin <strong>de</strong> décembre, les parties les plus profon<strong>de</strong>s du bief amont, qui auront étéennoyées les premières, seront couvertes d’un champ <strong>de</strong> glace uniforme <strong>de</strong> 40 à65 cm d’épaisseur, selon l’hydraulicité <strong>et</strong> la rigueur du mois <strong>de</strong> décembre.L’ennoiement progressif du territoire conduira à la formation d’îlots temporaires,qui seront à leur tour submergés quelques jours ou semaines plus tard. La glaceentourant les îlots atteint rapi<strong>de</strong>ment une épaisseur suffisante (une dizaine <strong>de</strong> centimètresen 2,5 jours) pour perm<strong>et</strong>tre les déplacements vers la périphérie <strong>de</strong>s biefs.Ces évaluations sont basées sur la vitesse d’épaississement d’un champ <strong>de</strong> glaceflottant librement sur un lac. Dans le cas <strong>de</strong> l’ennoiement progressif d’un territoire,il est vraisemblable que la glace nouvellement formée à proximité <strong>de</strong>s berges resteattachée au fond <strong>et</strong> soit à son tour ennoyée. Ce mécanisme conduit à un épaississementplus rapi<strong>de</strong>, <strong>et</strong> la capacité portante nécessaire au déplacement <strong>de</strong>s grandsmammifères est vite atteinte. On doit toutefois s’attendre à ce que <strong>de</strong> vastessecteurs soient couverts <strong>de</strong> glace attachée au fond.[1] Les stations Fort George <strong>et</strong> Nitchequon sont désaffectées <strong>de</strong>puis plus d’une vingtaine d’années. La longue série d’observationsfournies par ces stations est toujours utilisée dans les étu<strong>de</strong>s, soit pour compléter les données enregistrées à <strong>de</strong>sstations voisines, soit pour dégager, par analyse statistique, les tendances climatiques.10-56 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004La situation est similaire dans le bief aval, où les secteurs <strong>de</strong> forte pented’écoulement commenceront à être alimentés par <strong>de</strong>s débits d’abord faibles <strong>et</strong> quiiront en augmentant. Ces conditions sont favorables à la formation d’aufeis [1] , oùla glace attachée au fond est recouverte par l’eau provenant <strong>de</strong> l’amont, qui gèlerapi<strong>de</strong>ment au contact <strong>de</strong> l’air froid.Enfin, <strong>de</strong>s secteurs seront impraticables pendant quelques jours, parce que la glaceen formation sera encore trop mince pour supporter les grands mammifères, maiselle sera assez épaisse pour gêner la traversée à la nage.Ces conclusions relatives à l’accessibilité <strong>de</strong>s biefs sont valables pour les motoneigistes,qui exigent toutefois <strong>de</strong>s champs <strong>de</strong> glace plus épais, d’une vingtaine <strong>de</strong>centimètres, pour circuler en toute sécurité. Le fait que les conditions <strong>de</strong> glacepeuvent varier d’un secteur <strong>et</strong> d’un jour à l’autre pourrait justifier l’interdiction <strong>de</strong>la circulation en motoneige sur les biefs en décembre, pendant leur remplissage, ouà tout le moins amener Hydro-Québec à déconseiller aux motoneigistes <strong>de</strong> lesemprunter pendant c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong>.10.4.3 Modifications prévues pendant l’exploitation10.4.3.1 Couverture <strong>de</strong> glaceBief <strong>Rupert</strong> amontDu PK 324,5 au PK 314,0, la rivière <strong>Rupert</strong> est fortement rehaussée sur unedizaine <strong>de</strong> kilomètres. Le débit en hiver correspond au débit réservé <strong>de</strong> 127 m 3 /s. Àcause <strong>de</strong>s faibles vitesses d’écoulement, ce tronçon gèlera comme un lac dès ledébut <strong>de</strong> l’hiver. Comme dans les conditions actuelles, il subsistera <strong>de</strong>s zonesd’eau libre en aval <strong>de</strong> l’exutoire du lac Mesgouez, jusqu’aux environs du PK 332.Les eaux dérivées s’écoulent sur 42 km entre les PK 68 <strong>et</strong> 110 <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong><strong>Rupert</strong>, pour une dénivelée totale d’environ 0,6 m seulement. Ce parcours présenteun écoulement lent perm<strong>et</strong>tant le gel rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s plans d’eau <strong>et</strong> le maintien d’unecouverture thermique pendant tout l’hiver. La seule exception notable à ce portraitd’ensemble est le tronçon plus rapi<strong>de</strong> compris entre les PK 89 <strong>et</strong> 98 <strong>de</strong> la<strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong>, correspondant aux canaux S73, avec en particulier une éclairciequi se maintiendra durant la majeure partie <strong>de</strong> l’hiver au PK 89. Par rapport auniveau d’eau libre sous un débit <strong>de</strong> 800 m 3 /s, le rehaussement attribuable auxglaces ne dépasse pas 0,2 m dans l’ensemble du bief amont. L’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s glaces surles niveaux d’eau y est donc très faible.[1] De l’allemand auf eis (glace par <strong>de</strong>ssus). Glace qui se forme lorsque l’eau d’un cours d’eau ou d'une nappe souterrainegèle sur <strong>de</strong> la glace préexistante.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-57


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Bief <strong>Rupert</strong> avalLe bief <strong>Rupert</strong> aval reliera la sortie du tunnel <strong>de</strong> transfert (PK 64 <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>proj<strong>et</strong>ée) à l’entrée dans le ruisseau Caché, qui constitue la tête du réservoirEastmain 1. La dénivelée totale y est <strong>de</strong> 17,0 m <strong>et</strong> les vitesses d’écoulement y sontplus élevées que dans le bief amont. Cela rend difficile la formation d’unecouverture <strong>de</strong> glace dans plusieurs secteurs, en particulier entre les PK 51,3 <strong>et</strong> 55(correspondant aux canaux 4 <strong>et</strong> 5), où <strong>de</strong>s éclaircies subsistent tout l’hiver, <strong>et</strong>surtout dans le tronçon <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s compris entre les PK 20 <strong>et</strong> 25.Ces éclaircies engendrent d’importantes quantités <strong>de</strong> frasil, qui s’accumulent plusen aval <strong>et</strong> rehaussent les niveaux d’eau. Le niveau maximal en hiver est ainsisupérieur <strong>de</strong> 1,6 à 2,0 m, selon les secteurs, au niveau maximal <strong>de</strong> l’eau libre.10.4.3.2 Variation <strong>de</strong>s niveaux d’eau en conditions hivernalesAfin d’évaluer la variation <strong>de</strong>s niveaux d’eau en hiver <strong>et</strong> le rehaussement attribuableaux glaces, on a analysé les résultats <strong>de</strong>s 43 années <strong>de</strong> simulation <strong>de</strong>manière à faire ressortir les niveaux d’eau minimaux <strong>et</strong> maximaux à <strong>de</strong>s endroitscaractéristiques situés le long <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>. Les niveaux montrés dans lesfigures 10-29 à 10-32 ne correspon<strong>de</strong>nt pas à ceux d’un hiver en particulier, maisbien aux minimums <strong>et</strong> maximums journaliers obtenus au cours <strong>de</strong>s 43 hiverssimulés. De plus, ces figures indiquent pour chaque endroit les niveaux en eaulibre correspondant aux débits d’hiver minimal (80 m 3 /s), moyen (392 m 3 /s) <strong>et</strong>maximal (800 m 3 /s). La comparaison du niveau maximal d’hiver <strong>et</strong> du niveaumaximal en eau libre perm<strong>et</strong> d’évaluer le rehaussement attribuable aux glaces. L<strong>et</strong>ableau 10-14 résume les principaux résultats.Dans le bief amont, les couvertures <strong>de</strong> glace sont essentiellement statiques <strong>et</strong> leureff<strong>et</strong> sur le niveau d’eau maximal est très faible, avec un rehaussement attribuableaux glaces ne dépassant pas 0,2 m au PK 110,0 (voir la figure 10-29). C<strong>et</strong> écarts’estompe vers l’aval, pour <strong>de</strong>venir pratiquement négligeable au lac Des Champs(PK 73,1), comme le montre la figure 10-30. Comme l’indique le tableau 10-14, lemarnage maximal dans le bief amont varie <strong>de</strong> 2,1 à 2,5 m.Le régime d’écoulement dans le bief aval conduit à l’accumulation <strong>de</strong> frasil. Onobserve ainsi <strong>de</strong>s rehaussements plus marqués du niveau maximal sous l’action<strong>de</strong>s glaces. Comme l’indiquent le tableau 10-14 ainsi que les figures 10-31<strong>et</strong> 10-32, le niveau maximal en hiver est <strong>de</strong> 1 à 2 m plus élevé que le maximum eneau libre sous un débit <strong>de</strong> 800 m 3 /s. Dans le bief aval, le marnage maximal est plusimportant que dans le bief amont, variant <strong>de</strong> 2,5 à 4,3 m selon les tronçons.10-58 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 10-29 : Bief <strong>Rupert</strong> amont – Évolution <strong>de</strong>s niveaux en hiver – Limite amont <strong>de</strong> la<strong>dérivation</strong> (PK 110,0)306,8306,6306,4306,2306,6 m1961-2003306,0305,8max800 m 3 /smoyen392 m 3 /sNiveau (m)305,6305,4305,2305,0304,8304,6min80 m 3 /s304,4304,1 m304,2304,0303,8oct. nov. déc. janv. févr. mars avr. mai juin juill.6675_cm_101_F10_29_041116.FH9m 3 /smax = débit maximalmoyen = débit moyenmin = débit minimalEnveloppe <strong>de</strong>s maximums<strong>et</strong> <strong>de</strong>s minimumsNiveau moyenNiveau en eau libre pour un débitdonnéFigure 10-30 : Bief <strong>Rupert</strong> amont – Évolution <strong>de</strong>s niveaux en hiver au lac Des Champs (PK 73,1)Niveau (m)306,4306,2306,0305,8305,6305,4305,2305,0304,8Profon<strong>de</strong>ur (m)021961-200346810max12800 m 3 /s14161820579moyen392 m 3 /s11 13 15 17Température <strong>de</strong> l’eau (ºC)19306,1 m21304,6LAC RP042 (PK min 101 <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>)304,4080 m 3 /s304,2304,0303,82468304,0 moct.10nov.12déc. janv. févr. mars avr. mai juin juill.Enveloppe <strong>de</strong>s maximums14max = débit maximal<strong>et</strong> <strong>de</strong>s minimums16moyen = débit moyenNiveau moyenm18/smin = débit minimalNiveau en eau libre pour un débit20donné5 7 9 11 13 15 17 19 21Profon<strong>de</strong>ur (m)6675_cm_101_F10_30_041116.FH9Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-59


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 10-31 : Bief <strong>Rupert</strong> aval – Évolution <strong>de</strong>s niveaux en hiver au lac Arques (PK 62,0)299,5299,01961-2003299,1 m298,5298,0max800 m 3 /s297,5Niveau (m)297,0296,5296,0295,5295,0294,5294,0293,5minmoyen80 m 3 /s392 m 3 /s294,8 moct. nov. déc. janv. févr. mars avr. mai juin juill.6675_cm_101_F10_31_041116.FH9m 3 /smax = débit maximalmoyen = débit moyenmin = débit minimalEnveloppe <strong>de</strong>s maximums<strong>et</strong> <strong>de</strong>s minimumsNiveau moyenNiveau en eau libre pour un débitdonnéFigure 10-32 : Bief <strong>Rupert</strong> aval – Évolution <strong>de</strong>s niveaux en hiver en amont du barrage<strong>de</strong> la Nemiscau-1 (PK 31,0)297,0296,51961-2003296,6 m296,0295,5max800 m 3 /sNiveau (m)295,0294,5294,0293,5293,0min80 m 3 /smoyen293,5 m392 m 3 /soct. nov. déc. janv. févr. mars avr. mai juin juill.6675_cm_101_F10_32_041116.FH9m 3 /smax = débit maximalmoyen = débit moyenmin = débit minimalEnveloppe <strong>de</strong>s maximums<strong>et</strong> <strong>de</strong>s minimumsNiveau moyenNiveau en eau libre pour un débitdonné10-60 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 10-14 : Biefs <strong>Rupert</strong> – Niveaux maximal <strong>et</strong> minimal hivernaux <strong>et</strong> niveau d’eau libre sous un débit <strong>de</strong> 800 m 3 /sEmplacementPKNiveauminimal(m)Couverture <strong>de</strong> glace Eau libre RehaussementdûNiveauVariation Vitesse Niveaumaximalaux glaces(m) (m/s) (m)(m)(m)Bief <strong>Rupert</strong> aval :• Limite aval du bief• Amont du canal C• Barrage <strong>de</strong> la Nemiscau-1• Barrage <strong>de</strong> la Nemiscau-2• Lac Arques• Sortie du tunnel <strong>de</strong> transfert20,029,331,047,962,064,0283,1293,4293,5294,7294,8295,9286,0295,9296,6298,3299,1299,72,92,53,13,64,33,80,900,730,940,080,661,26283,7294,8294,8296,7297,2297,72,31,11,81,61,92,0Bief <strong>Rupert</strong> amont :• Lac Deschamps• Aval du canal S73-4• Jonction avec la rivière <strong>Rupert</strong>73,188,2110,0304,0304,0304,1306,1306,2306,62,12,22,50,030,260,02306,1306,1306,40,00,10,210.4.3.3 Accessibilité <strong>de</strong>s couvertures <strong>de</strong> glaceLes résultats <strong>de</strong> la modélisation numérique <strong>de</strong>s conditions hydrauliques hivernalesont servi à caractériser l’accessibilité <strong>de</strong>s couvertures <strong>de</strong> glace pour les motoneigistesdans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>. La couverture <strong>de</strong> glace est considéréecomme accessible lorsqu’elle satisfait aux trois critères suivants :• La section transversale est entièrement couverte <strong>de</strong> glace.• L’épaisseur <strong>de</strong> la couverture thermique est au moins égale à 0,2 m, soit lavaleur correspondant à une capacité portante suffisante.• L’accumulation <strong>de</strong> frasil sous la couverture thermique ne dépasse pas 5,0 m,parce que la surface présente souvent un aspect bombé <strong>et</strong> hummocké dans lecas contraire.Les figures 10-33 <strong>et</strong> 10-34 présentent l’accessibilité pour les motoneigistes <strong>de</strong>splans d’eau compris dans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>, calculée selon ce principe.On distingue pour une même section transversale une pério<strong>de</strong> pendant laquelle lacouverture <strong>de</strong> glace est toujours accessible quelle que soit l’année, une pério<strong>de</strong>pendant laquelle elle ne l’est jamais <strong>et</strong> <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transition pendantlesquelles on peut accé<strong>de</strong>r ou non à la glace, selon les années.La majeure partie du bief amont gèle <strong>et</strong> dégèle au même rythme que les lacs <strong>de</strong> larégion, avec une couverture <strong>de</strong> glace d’épaisseur semblable pouvant être utiliséepar les motoneigistes aux mêmes pério<strong>de</strong>s, soit <strong>de</strong> la première quinzaine <strong>de</strong>décembre à la mi-mai. Seule exception : le secteur <strong>de</strong>s canaux S73, entre les PK 90<strong>et</strong> 105, où la prise <strong>de</strong>s glaces est plus tardive (voir la figure 10-33).Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-61


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 10-33 : Bief <strong>Rupert</strong> amont – Accessibilité à la couverture <strong>de</strong> glace pour les motoneigistesjuill.juinmaiMoisavr.marsfévr.InaccessibleAccessible certains hiversAccessible tous les hiversjanv.déc.nov.oct.68 7480 86 92 98 1041106675_cm_101_F10_33_041116.FH9Point kilométrique <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> (PK)Note :Les dates indiquées constituent <strong>de</strong>s estimations <strong>et</strong> sont susceptibles <strong>de</strong> varier d'une année à l'autre selon les conditions hydrométéorologiques.Figure 10-34 : Bief <strong>Rupert</strong> aval – Accessibilité à la couverture <strong>de</strong> glace pour les motoneigistesjuill.juinMoismaiavr.marsfévr.InaccessibleAccessible certains hiversAccessible tous les hiversjanv.déc.nov.oct.8 13 18 23 28 33 38 4 3 4 8 53 58636675_cm_101_F10_34_041116.FH9Point kilométrique <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> (PK)Note :Les dates indiquées constituent <strong>de</strong>s estimations <strong>et</strong> sont susceptibles <strong>de</strong> varier d'une année à l'autre selon les conditions hydrométéorologiques.10-62 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Dans le bief aval, la couverture <strong>de</strong> glace est accessible un peu plus tôt, à partir <strong>de</strong> lafin <strong>de</strong> novembre, <strong>et</strong> un peu plus tard, jusqu’au début <strong>de</strong> juin (voir la figure 10-34).On note toutefois que la sortie du lac Arques (PK 51 à 54, canaux 4 <strong>et</strong> 5) <strong>et</strong> surtoutle canal C (PK 28,5) <strong>et</strong> le ruisseau Caché, jusqu’à l’entrée du réservoir Eastmain 1,sont plus rarement accessibles <strong>et</strong> présentent certains tronçons libres <strong>de</strong> glace toutl’hiver.Enfin, le tronçon <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> compris entre le barrage <strong>et</strong> le point <strong>de</strong><strong>dérivation</strong> (PK 314,0-324,5) sera aussi accessible aux motoneigistes que le sont leslacs naturels voisins.10.4.4 Évaluation <strong>de</strong> la modificationPendant le remplissage <strong>et</strong> l’exploitation <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>, les conditions <strong>de</strong> glaceseront très différentes <strong>de</strong>s conditions actuelles. La modification est d’intensitéforte, d’étendue locale <strong>et</strong> <strong>de</strong> longue durée.10.5 Dynamique sédimentaireC<strong>et</strong>te section traite du régime sédimentaire le long du parcours <strong>de</strong>s eaux dans lesbiefs amont <strong>et</strong> aval créés par la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong>, <strong>de</strong>puis la rivière <strong>Rupert</strong> jusqu’auréservoir Eastmain 1 (soit du PK 110 au PK 0 <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>).Le régime sédimentaire <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>, y compris la partie située dans leslimites du bief amont, est traité dans le chapitre 11.La métho<strong>de</strong> se rapportant à la dynamique sédimentaire (métho<strong>de</strong> M8) estprésentée dans le volume 6.10.5.1 Conditions actuellesDans les conditions actuelles, le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> ne connaît pasd’écoulement <strong>de</strong> surface notable. Ce parcours est caractérisé par la présence <strong>de</strong>nombreux lacs <strong>et</strong> <strong>de</strong> p<strong>et</strong>its cours d’eau créés par le ruissellement naturel <strong>de</strong>sbassins versants.L’examen <strong>de</strong> la cartographie <strong>de</strong> surface <strong>et</strong> <strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong> sol prélevés dans cesecteur montre la prédominance d’une couche <strong>de</strong> till <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 2 m d’épaisseuravec <strong>de</strong>s affleurements rocheux <strong>et</strong> la présence <strong>de</strong> dépôts <strong>de</strong> sable ou <strong>de</strong> sable <strong>et</strong>gravier <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 2 m d’épaisseur.Compte tenu <strong>de</strong> la faiblesse <strong>de</strong>s écoulements, l’activité sédimentaire est forcémentréduite.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-63


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.5.2 Modifications prévues pendant la constructionC’est au cours <strong>de</strong> la mise en eau <strong>de</strong>s biefs que s’amorceront les processusd’érosion sédimentaire résultant <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong>s débits <strong>et</strong> <strong>de</strong>s vitessesd’écoulement. Comme la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> mise en eau est très courte (environ un mois),ces processus agiront surtout pendant l’exploitation, c’est pourquoi les modificationsqui en résultent sont traitées avec celles <strong>de</strong> l’exploitation.10.5.3 Conditions prévues pendant l’exploitationDe façon générale, le bief <strong>Rupert</strong> amont présentera <strong>de</strong>s vitesses d’écoulementrelativement faibles après la <strong>dérivation</strong>. À la mise en eau, c’est entre lescanaux S73-1 <strong>et</strong> S73-4, sur une distance d’environ 10 km, que la vitesse sera laplus élevée. On a donc étudié plus particulièrement les zones suivantes :• Aux environs du PK 98 (canal S73-1), le volume <strong>de</strong> matériaux érodés, évalué àenviron 40 000 m 3 , se déposera directement en aval dans une zone où lesvitesses calculées sont inférieures à 0,3 m/s.• Aux environs du PK 97,6 (aval du canal S73-1), le volume <strong>de</strong> matériauxérodés, évalué à environ 170 000 m 3 , se déposera dans le tronçon aval, où lesvitesses calculées sont inférieures à 0,5 m/s.• En aval du canal S73-4, le volume <strong>de</strong> matériaux érodés, évalué à environ1 000 000 m 3 , se déposera dans les lacs Goul<strong>de</strong> <strong>et</strong> Des Champs.Les niveaux d’eau prévus dans le bief amont ne seront pas véritablement modifiéspar l’érosion.Le bief <strong>Rupert</strong> aval est caractérisé par <strong>de</strong>s vitesses d’écoulement plus élevées quele bief amont. Le canal 15, situé à la sortie du tunnel <strong>de</strong> transfert, est conçu commeles autres canaux du bief aval, avec une vitesse <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1,5 m/s <strong>et</strong> uneprotection <strong>de</strong>s pentes latérales. Aucune érosion n’est prévue dans ce canal, qui seraexcavé en gran<strong>de</strong> partie dans le roc. Les vitesses maximales dans le lac Arquessont trop faibles pour y causer une érosion significative.Le canal 4, excavé dans le till, subira une érosion estimée à environ 125 000 m 3 .Les matériaux érodés se déposeront dans le lac situé entre les canaux 4 <strong>et</strong> 5. Lesvolumes érodés dans le canal 5, également excavé dans le till, ont été évalués à165 000 m 3 , qui se déposeront en aval aux environs du PK 50,4. En aval <strong>de</strong> cepoint, <strong>de</strong>s phénomènes d’érosion <strong>et</strong> <strong>de</strong> dépôt se produiront en alternance. Lesquantités <strong>de</strong> matériaux érodés sont évalués à environ 11 100 000 m 3 , dont5 000 000 en aval du canal C, le long du ruisseau Caché. De ce total, environ3 800 000 m 3 se déposeront dans les zones <strong>de</strong> vitesse réduite le long du parcours<strong>de</strong>s eaux dans les biefs, <strong>et</strong> le reste, soit environ 7 300 000 m 3 , sera transportéjusqu’au réservoir Eastmain 1. On constate donc que l’érosion du lit du cours10-64 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004principal du bief amont est n<strong>et</strong>tement plus élevée que celle <strong>de</strong>s berges (voir lasection 10.1).Les vitesses d’écoulement dans le canal C augmenteront à la suite <strong>de</strong> l’érosion <strong>de</strong>scours d’eau en aval. Le canal C étant excavé en partie dans le roc <strong>et</strong> protégé par <strong>de</strong>l’enrochement, aucune érosion n’est prévue à c<strong>et</strong> endroit.Les calculs <strong>de</strong> courbes <strong>de</strong> remous, qui tiennent compte <strong>de</strong>s sections érodées,montrent qu’un abaissement maximal <strong>de</strong>s plans d’eau <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1 m est àprévoir le long du bief aval, au débit <strong>de</strong> conception. En particulier, l’abaissementestimé en amont <strong>de</strong>s trois ouvrages <strong>de</strong> restitution <strong>de</strong> débits réservés est d’environ0,4 m (barrage <strong>de</strong> la Nemiscau-1), 0,8 m (barrage <strong>de</strong> la Nemiscau-2) <strong>et</strong> 0,7 m(digue du Ruisseau-Arques).Comme indiqué à la section 10.1.2.3, l’érosion ne touchera qu’un faiblepourcentage <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong>s biefs <strong>et</strong> se traduira principalement par un approfondissementdu cours principal.Le processus d’érosion dans les biefs amont <strong>et</strong> aval aura une durée variable quidépend <strong>de</strong>s conditions hydrologiques après la mise en eau. Les volumes d’érosionmentionnés ci-<strong>de</strong>ssus correspon<strong>de</strong>nt à la situation où le débit dérivé aura atteint savaleur <strong>de</strong> conception, après quoi les volumes érodés seront faibles.Enfin, la création <strong>de</strong> larges plans d’eau dans les biefs amont <strong>et</strong> aval favorisera laproduction par le vent <strong>de</strong> vagues qui causeront une érosion <strong>de</strong>s berges constituées<strong>de</strong> sédiments. Les matériaux ainsi érodés se déposeront à l’intérieur <strong>de</strong> ces plansd’eau.10.5.4 Évaluation <strong>de</strong> la modificationLes modifications <strong>de</strong> nature sédimentaire sont liées à l’érosion, au transport <strong>et</strong> audépôt subséquent <strong>de</strong> matériaux provenant du lit <strong>de</strong>s biefs ainsi qu’aux changements<strong>de</strong> niveaux qui en résultent.Dans le bief amont, l’érosion ne touche que quelques endroits <strong>et</strong> les volumes <strong>de</strong>sédiments érodés sont peu élevés. L’intensité <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te modification est faible,l’étendue ponctuelle <strong>et</strong> la durée courte. Dans le bief aval, le transport sédimentairesera plus accentué <strong>et</strong> touchera une bonne partie <strong>de</strong> son cours principal. Il s’agitd’une modification d’intensité moyenne, d’étendue locale <strong>et</strong> <strong>de</strong> courte durée. Dansles <strong>de</strong>ux cas, les processus d’érosion sédimentaire seront davantage actifs au cours<strong>de</strong>s premières années suivant la mise en exploitation <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>.L’érosion sédimentaire, plus marquée dans le bief aval, occasionnera un abaissementdu plan d’eau <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1 m. C<strong>et</strong>te modification est d’intensitémoyenne, d’étendue locale <strong>et</strong> <strong>de</strong> longue durée.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-65


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.6 Qualité <strong>de</strong> l’eauLa métho<strong>de</strong> se rapportant à la qualité <strong>de</strong> l’eau (métho<strong>de</strong> M9) est présentée dans levolume 6.10.6.1 Conditions actuellesLa qualité <strong>de</strong> l’eau du secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> a été évaluée à partir <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>SOMER (1994) réalisée dans le contexte du proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> la Nottaway-Broadback-<strong>Rupert</strong>, qui touchait un territoire beaucoup plus grand à c<strong>et</strong> égard que le secteur<strong>de</strong>s biefs.L’étu<strong>de</strong> est basée sur <strong>de</strong>s échantillons prélevés à six moments <strong>de</strong> l’année 1991 :étiage hivernal, crue printanière, pério<strong>de</strong> estivale (trois prélèvements, y comprispendant l’étiage) <strong>et</strong> crue automnale. Des analyses <strong>de</strong> groupements <strong>et</strong> <strong>de</strong>s analysesen composantes principales ont permis <strong>de</strong> diviser les eaux du territoire NBR encinq types, selon une typologie spatiale :• Le type A regroupe le lac Mistassini <strong>et</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>.• Le type B regroupe les eaux <strong>de</strong>s affluents <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>.• Le type C regroupe les rivières Broadback <strong>et</strong> Maicasagi.• Le type D regroupe les plans d’eau du bassin <strong>de</strong> la rivière Nottaway.• Le type E regroupe les plans d’eau du sous-bassin <strong>de</strong> la rivière Allard.En général, on observe un accroissement, du type A au type E, du contenu enmatière organique <strong>et</strong> en éléments nutritifs ainsi que <strong>de</strong> la turbidité. Quant au <strong>de</strong>gré<strong>de</strong> minéralisation <strong>et</strong> au pouvoir tampon, le gradient suit la séquence B, A, C, D<strong>et</strong> E.Selon l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> SOMER (1994), les eaux du secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> sont <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxtypes, soit le type A en ce qui concerne le cours principal <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> le type Bpour tous les autres plans d’eau compris à l’intérieur <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong>s biefs.Le type d’eau A est caractérisé par <strong>de</strong>s eaux pauvres en phosphore <strong>et</strong> en matièreorganique (eaux oligotrophes), peu turbi<strong>de</strong>s <strong>et</strong> très transparentes, au pH neutre <strong>et</strong>au pouvoir tampon moyen <strong>et</strong> à la conductivité faible. Comme la majeure partie <strong>de</strong>seaux <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> provient du lac Mistassini, les concentrations en calcium<strong>et</strong> en magnésium reflètent un long temps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong>s eaux dans le lac Mistassini<strong>et</strong> une influence <strong>de</strong>s roches carbonatées qui le ceinturent. Ainsi, les rochescalcaires <strong>et</strong> carbonatées <strong>de</strong> la région du lac Mistassini confèrent aux eaux <strong>de</strong> la<strong>Rupert</strong> un caractère particulier qu’elles conservent jusqu’à l’embouchure, malgréla dilution par ses tributaires, dont l’eau est d’une qualité différente.Le type d’eau B comprend <strong>de</strong>s eaux pauvres en éléments nutritifs, peu turbi<strong>de</strong>s <strong>et</strong>assez transparentes. Le pH est plutôt aci<strong>de</strong>, mais variable, <strong>et</strong> le pouvoir tampon est10-66 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004très faible. Les eaux sont très faiblement minéralisées <strong>et</strong> contiennent relativementpeu <strong>de</strong> matière organique. Elles traduisent l’eff<strong>et</strong> marqué du milieu qu’ellesdrainent, soit une zone <strong>de</strong> basses collines dominée par <strong>de</strong>s affleurements rocheux<strong>et</strong> <strong>de</strong>s matériaux meubles peu érodables <strong>et</strong> grossiers, issus <strong>de</strong> roches granitiquesaci<strong>de</strong>s <strong>et</strong> peu solubles.Les tourbières occupent moins <strong>de</strong> 20 % <strong>de</strong> la superficie drainée par les eaux <strong>de</strong>type B.Le tableau 10-15 présente les moyennes estivales (pério<strong>de</strong>s d’eau libre <strong>de</strong> glace) <strong>et</strong>hivernales <strong>de</strong>s variables <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> l’eau dans la zone photique (dix premiersmètres <strong>de</strong> la colonne d’eau) pour les types d’eau A <strong>et</strong> B.10.6.1.1 Variables optiquesLes <strong>de</strong>ux types d’eau ont une transparence élevée d’environ 2,5 m. Cela s’expliquepar leur faible turbidité (environ 1,0 UTN) <strong>et</strong> leur faible contenu en matières ensuspension (voir le tableau 10-15). Les faibles valeurs <strong>de</strong> turbidité s’expliquent parla nature <strong>de</strong>s matériaux drainés ; peu érodables <strong>et</strong> grossiers, ils se déposentrapi<strong>de</strong>ment.Quant à la couleur vraie, elle est représentative <strong>de</strong> la décomposition <strong>de</strong> la matièreorganique allochtone provenant du bassin versant, laquelle est liée aux concentrationsd’aci<strong>de</strong>s humiques <strong>et</strong> fulviques. Les eaux <strong>de</strong> drainage <strong>de</strong>s tourbières, parexemple, contiennent <strong>de</strong>s concentrations relativement élevées <strong>de</strong> ces aci<strong>de</strong>s.Le tableau 10-15 indique que les eaux <strong>de</strong> type B ont, en été, une couleur vraielégèrement plus accentuée (39 UCV) que celles <strong>de</strong> type A (31 UCV) <strong>et</strong> un contenuplus élevé <strong>de</strong> matière organique présente sous forme <strong>de</strong> tanins (1,2 mg/l contre0,9 mg/l) <strong>et</strong> <strong>de</strong> carbone organique dissous (4,5 mg C/l contre 3,8 mg C/l).Pour les <strong>de</strong>ux types d’eau, il y a une diminution marquée <strong>de</strong> la turbidité sous lacouverture <strong>de</strong> glace, ce qui s’explique par l’absence d’érosion <strong>de</strong>s berges <strong>et</strong> <strong>de</strong>ruissellement <strong>de</strong> surface. La valeur <strong>de</strong> couleur vraie en hiver est comparable à celle<strong>de</strong> l’été en ce qui concerne le type d’eau A, mais elle est plus élevée pour le typed’eau B.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-67


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 10-15 : Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Moyennes estivale <strong>et</strong> hivernale <strong>de</strong>s variables <strong>de</strong> la qualité<strong>de</strong> l’eau dans la zone photique <strong>de</strong>s plans d’eau selon la saison <strong>et</strong> le type d’eauVariableVariables optiques :• Couleur vraie (UCV)• Matières en suspension (mg/l)• Transparence (m)• Turbidité (UTN)Variables physicochimiques :• Saturation en oxygène dissous (%)• Oxygène dissous (mg O 2 /l)• Température (°C)Variables <strong>de</strong> minéralisation :• pH• Alcalinité (mg CaCO 3 /l)• Bicarbonates (mg HCO 3 /l)• Dur<strong>et</strong>é totale calculée (mg CaCO 3 /l)• Conductivité (µS/l)• Calcium (mg Ca/l)• Chlorures (mg Cl/l)• Fer (mg Fe/l)• Magnésium (mg Mg/l)• Manganèse (mg Mn/l)• Potassium (mg K/l)• Sélénium (mg Se/l)• Sodium (mg Na/l)• Sulfates (mg SO 4 /l)Éléments nutritifs :• Azote ammoniacal (mg N/l)• Carbone inorganique total (mg C/l)• Nitrates <strong>et</strong> nitrites (mg N/l)• Orthophosphates (mg P/l)• Phosphore hydrolysable (mg P/l)• Phosphore total (mg P/l)• Silicates (mg SiO 2 /l)Seston (charge organique) :• Azote total Kjeldahl (mg N/l)• Carbone organique dissous (mg C/l)• Carbone organique total (mg C/l)• Tanins (mg/l)• Chlorophylle (µg/l)• Phéopigments (µg/l)Cours principal <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>(type d’eau A)Autres plans d’eau(type d’eau B)Été Hiver Été Hiver31,0 a1,62,61,099,410,313,47,17,69,412,323,03,30,30,111,0


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.6.1.2 Variables physicochimiquesEn 1991, la température estivale <strong>de</strong> l’eau dans la zone photique a atteint 13,5 °C enmoyenne dans les <strong>de</strong>ux types d’eau (A <strong>et</strong> B). Les eaux <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux types sont généralementbien oxygénées, le pourcentage estival moyen <strong>de</strong> saturation en oxygènedissous étant égal ou supérieur à 94 % (voir le tableau 10-15). Ces fortes valeurstraduisent, dans les lacs, une faible <strong>de</strong>man<strong>de</strong> biologique en oxygène <strong>et</strong> donc unefaible productivité.Les eaux <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> sont faiblement minéralisées <strong>et</strong> moyennement tamponnées,tandis que celles <strong>de</strong> ses affluents, qui appartiennent au type B, sont encore plusfaiblement minéralisées <strong>et</strong> très peu tamponnées. Cela s’exprime <strong>de</strong> plusieursfaçons :• Le pH est neutre <strong>et</strong> plus stable dans les eaux <strong>de</strong> type A ; celles <strong>de</strong> type B sontlégèrement aci<strong>de</strong>s, ont un très faible pouvoir tampon (alcalinité <strong>de</strong>2,0 mg CaCO 3 /l, comparativement à 7,6 mg CaCO 3 /l pour le type A) <strong>et</strong>seraient davantage vulnérables à l’acidification.• Plusieurs <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> minéralisation (bicarbonates, calcium <strong>et</strong>magnésium) sont plus élevés dans les eaux <strong>de</strong> type A.• La conductivité, un paramètre intégrateur reflétant le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> minéralisation<strong>de</strong>s eaux, est environ <strong>de</strong>ux fois plus élevée dans les eaux <strong>de</strong> type A que danscelles <strong>de</strong> type B.Ces différences dans le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> minéralisation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux types d’eau, détailléesdans le tableau 10-15, reflètent directement la géologie du socle rocheux <strong>et</strong> lanature <strong>de</strong>s dépôts <strong>de</strong> surface.En hiver, les eaux <strong>de</strong>s types A <strong>et</strong> B <strong>de</strong>meurent bien oxygénées, avec une saturationminimale en oxygène dissous <strong>de</strong> 84,4 % (SOMER, 1994). La décomposition <strong>de</strong> lamatière organique en profon<strong>de</strong>ur <strong>et</strong> le temps <strong>de</strong> renouvellement plus long en hiverexpliquent les plus faibles valeurs en eaux profon<strong>de</strong>s ; <strong>de</strong> même, la couverture <strong>de</strong>glace limite les apports en oxygène, principalement dans les lacs.De plus, on constate que les concentrations <strong>de</strong>s ions majeurs sont généralementplus élevées en hiver qu’en pério<strong>de</strong> d’eau libre. Les raisons en sont un plus faibledébit, un contact plus long entre l’eau <strong>et</strong> les sédiments, <strong>et</strong> un apport proportionnellementplus élevé <strong>de</strong>s eaux souterraines.Malgré la légère augmentation en bicarbonates <strong>et</strong> en ions majeurs, les <strong>de</strong>ux typesd’eau sont plus aci<strong>de</strong>s en hiver. Cela s’expliquerait par la présence du gaz carboniqueissu <strong>de</strong> la décomposition <strong>de</strong> la matière organique, qui <strong>de</strong>meure emprisonnésous la glace (SOMER, 1994).Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-69


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.6.1.3 Éléments nutritifsEn règle générale, les eaux <strong>de</strong>s types A <strong>et</strong> B sont pauvres en éléments nutritifs <strong>et</strong> ilexiste peu <strong>de</strong> différences entre eux dans les concentrations <strong>de</strong>s principaux éléments(voir le tableau 10-15).Les principales distinctions se traduisent par une concentration légèrement plusélevée <strong>de</strong> carbone inorganique dans les eaux <strong>de</strong> type A due aux roches carbonatées<strong>de</strong> la région du lac Mistassini <strong>et</strong>, à l’inverse, par une valeur plus élevée <strong>de</strong>ssilicates dans les eaux <strong>de</strong> type B. Les silicates proviennent essentiellement <strong>de</strong> ladissolution <strong>de</strong>s oxy<strong>de</strong>s <strong>de</strong> silicium contenus dans la roche du Bouclier canadien(socle rocheux sous-jacent <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> type B).10.6.1.4 Charge organiqueLa charge organique <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux types d’eau est faible. Les concentrations enchlorophylle <strong>et</strong> en phéopigments, qui sont indicatrices <strong>de</strong> la biomasse phytoplanctonique,sont faibles (voir le tableau 10-15). C<strong>et</strong>te faible production phytoplanctoniqueest attribuable à la pauvr<strong>et</strong>é <strong>de</strong>s eaux en éléments nutritifs.Les faibles valeurs mesurées pour les autres variables représentatives <strong>de</strong> la chargeorganique (carbone organique dissous, azote Kjeldahl <strong>et</strong> tanins) sont autantd’indices <strong>de</strong> la faible productivité primaire <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong>s types A <strong>et</strong> B. En hiver, laproduction primaire diminue en raison <strong>de</strong> la diminution <strong>de</strong> l’intensité lumineuse <strong>et</strong>du refroidissement <strong>de</strong>s eaux (voir le tableau 10-15). Quant aux apports organiquesallochtones, ils sont plus faibles en hiver, car le ruissellement est considérablementréduit <strong>et</strong> le sol est gelé.10.6.1.5 Variabilité saisonnièrePlusieurs paramètres <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>s rivières changent habituellementavec les saisons, en fonction du régime hydraulique. Ainsi, les valeurs <strong>de</strong>sparamètres liés au lessivage du milieu terrestre varient généralement dans le sens<strong>de</strong>s débits. C’est le cas <strong>de</strong> la couleur vraie, <strong>de</strong> la turbidité, <strong>de</strong>s matières ensuspension <strong>et</strong> du carbone organique, qui affichent <strong>de</strong>s valeurs plus élevées enpério<strong>de</strong> libre <strong>de</strong> glace, lorsque les débits sont plus élevés. Les valeurs <strong>de</strong> cesparamètres <strong>de</strong>meurent quand même faibles.En rivière, les valeurs <strong>de</strong>s paramètres liés au temps <strong>de</strong> contact avec les matériaux<strong>de</strong> surface <strong>et</strong> aux apports en eaux souterraines, plus chargées en minéraux <strong>et</strong> enions, évoluent habituellement à l’inverse <strong>de</strong>s débits. En hiver, la dilution est réduiteen raison <strong>de</strong>s faibles débits, ce qui fait augmenter les concentrations. Durant c<strong>et</strong>tesaison, les teneurs en bicarbonates, en silice réactive <strong>et</strong> en ions majeurs (anions <strong>et</strong>cations) <strong>de</strong> même que l’alcalinité <strong>et</strong> la conductivité sont supérieures à ce qu’on10-70 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004observe en pério<strong>de</strong> libre <strong>de</strong> glace. Toutefois, en règle générale, les eaux <strong>de</strong> cesmilieux sont faiblement minéralisées <strong>et</strong> peu conductrices.Le tableau 10-15 ne reflète pas n<strong>et</strong>tement la variabilité saisonnière ni les tendancesévoquées dans les <strong>de</strong>ux paragraphes précé<strong>de</strong>nts, car les valeurs estivales représententune moyenne <strong>de</strong>s cinq échantillonnages réalisés en pério<strong>de</strong> libre <strong>de</strong> glace,correspondant à <strong>de</strong>s débits différents.Enfin, les analyses effectuées par SOMER (1994) indiquent que la variabilitéspatiale <strong>de</strong> presque tous les paramètres est plus marquée que la variabilité temporelle,ce qui est en accord avec la définition <strong>de</strong>s types d’eau.10.6.1.6 Qualité <strong>de</strong> l’eau en fonction <strong>de</strong>s critères d’usageDe façon générale, la qualité <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>s types A <strong>et</strong> B respecte les recommandationsdu Conseil consultatif <strong>de</strong>s ministres <strong>de</strong> l’Environnement [1] (CCME, 2002) <strong>et</strong>les critères établis par le ministère <strong>de</strong> l’Environnement du Québec (MENV, 2003).Ces critères <strong>et</strong> recommandations visent la protection <strong>de</strong> divers usages. Laprotection <strong>de</strong> la vie aquatique, les activités récréatives <strong>et</strong> l’eau potable sont lescritères d’usage r<strong>et</strong>enus dans la présente étu<strong>de</strong>.La quasi-totalité <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong>s types d’eau A <strong>et</strong> B sont conformes auxcritères <strong>et</strong> recommandations gouvernementaux. Seuls <strong>de</strong>ux paramètres s’écartent<strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la vie aquatique (pH <strong>et</strong> fer). En ce qui concerne le pH,la moyenne estivale <strong>de</strong> 6,3 (type d’eau B) est en <strong>de</strong>çà du critère <strong>de</strong> 6,5. Ce critèreest particulièrement restrictif car la nocivité est improbable pour <strong>de</strong>s pH supérieursà 5,0 (CCMRE, 1987).Le fer dépasse occasionnellement le critère <strong>de</strong> qualité gouvernemental, commec’est le cas dans la plupart <strong>de</strong>s lacs du Bouclier canadien, influencés par laroche-mère riche en certains métaux, dont le fer.10.6.2 Modifications prévues pendant la construction <strong>et</strong> mesuresd’atténuationPendant la construction, les principales sources <strong>de</strong> modification <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>l’eau seront les travaux en eau, la construction <strong>de</strong>s ouvrages <strong>et</strong> la mise en eau <strong>de</strong>sbiefs <strong>Rupert</strong>.Comme la mise en eau <strong>de</strong>s biefs se fera très rapi<strong>de</strong>ment (environ un mois), lesmodifications qu’elle entraînera sur la qualité <strong>de</strong> l’eau sont analysées dans lasection 10.6.3 traitant <strong>de</strong> l’exploitation.[1] Le Conseil canadien <strong>de</strong>s ministres <strong>de</strong>s Ressources <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Environnement (CCMRE) est <strong>de</strong>venu le Conseil consultatif<strong>de</strong>s ministres <strong>de</strong> l’Environnement (CCME).Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-71


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Grâce à l’exécution <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s travaux à sec, à l’abri <strong>de</strong> batar<strong>de</strong>aux, ainsiqu’à la mise en œuvre <strong>de</strong>s mesures d’atténuation courantes relatives aux diversesactivités à proximité <strong>de</strong>s plans d’eau, les travaux occasionneront tout au plus unefaible augmentation ponctuelle <strong>de</strong> la turbidité <strong>et</strong> <strong>de</strong>s matières en suspension sur <strong>de</strong>courtes pério<strong>de</strong>s, notamment au moment <strong>de</strong> la mise en place <strong>et</strong> du r<strong>et</strong>rait <strong>de</strong>s batar<strong>de</strong>aux.Les autres activités <strong>de</strong> construction pourraient avoir <strong>de</strong>s répercussions ponctuelles<strong>et</strong> immédiates sur la qualité <strong>de</strong> l’eau en cas <strong>de</strong> problème d’érosion ou <strong>de</strong> déversementacci<strong>de</strong>ntel <strong>de</strong> contaminant. Toutefois, les cours d’eau feront l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong>mesures <strong>de</strong> protection visant à éviter l’érosion <strong>de</strong>s rives. La mise en œuvre <strong>de</strong>mesures d’atténuation courantes réduira les risques <strong>de</strong> déversement acci<strong>de</strong>ntel <strong>et</strong><strong>de</strong> contamination.Un programme <strong>de</strong> surveillance sera en vigueur pendant toute la durée <strong>de</strong>s travaux.Il perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> s’assurer <strong>de</strong> l’application <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> l’environnement<strong>et</strong> <strong>de</strong> la stabilisation <strong>de</strong>s zones d’érosion potentielle.Mesures d’atténuationLes travaux près <strong>de</strong>s cours d’eau feront l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong>s mesures d’atténuationcourantes (voir les clauses environnementales normalisées n os 2, 5, 6, 8, 9, 11, 12<strong>et</strong> 15 à l’annexe J dans le volume 5).10.6.3 Modifications prévues pendant l’exploitation <strong>et</strong> mesuresd’atténuationLa création <strong>et</strong> la gestion hydraulique <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> constituent les <strong>de</strong>ux principalessources <strong>de</strong> modification <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau pendant l’exploitation.Les enseignements du Réseau <strong>de</strong> suivi environnemental (RSE) du complexeLa Gran<strong>de</strong> perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> préciser les principaux mécanismes <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> laqualité <strong>de</strong> l’eau à la suite du remplissage <strong>de</strong>s réservoirs. Ces connaissances ai<strong>de</strong>nt àétablir le lien entre ces mécanismes, les caractéristiques physiques du milieu <strong>et</strong> lesprincipaux paramètres pouvant influer sur la productivité biologique (Sch<strong>et</strong>agne,1990 ; Hydro-Québec, 1993).Les mécanismes qui ont modifié la qualité <strong>de</strong> l’eau dans les réservoirs ducomplexe La Gran<strong>de</strong> à la suite <strong>de</strong> leur mise en eau auront un eff<strong>et</strong> semblable dansles biefs <strong>Rupert</strong>. L’ampleur <strong>de</strong>s modifications variera, entre autres, en fonction <strong>de</strong>la quantité <strong>de</strong> matières organiques décomposables, du volume d’eau <strong>de</strong>s biefs <strong>et</strong> dutemps <strong>de</strong> renouvellement <strong>de</strong>s eaux.10-72 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Les quatre principaux mécanismes qui peuvent modifier la qualité <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>sbiefs <strong>Rupert</strong> sont :• le mélange d’eaux <strong>de</strong> qualités différentes ;• le lessivage <strong>de</strong>s sols ennoyés ;• la décomposition <strong>de</strong> la matière organique submergée ;• l’augmentation <strong>de</strong> la biomasse phytoplanctonique.Le mélange <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> types A <strong>et</strong> B constitue, à long terme <strong>et</strong> <strong>de</strong> façon permanente,le principal mécanisme <strong>de</strong> modification <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>s biefs<strong>Rupert</strong>. Compte tenu <strong>de</strong>s apports d’eau <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, plus élevés (débit moyenannuel d’environ 450 m 3 /s) que ceux <strong>de</strong>s principaux tributaires (Misticawissich :15,9 m 3 /s ; Lemare : 16,2 m 3 /s ; Nemiscau : 15,9 m 3 /s), le cours principal <strong>de</strong>s biefs<strong>Rupert</strong> sera caractérisé par une eau <strong>de</strong> type A à environ 90 % <strong>et</strong> par une eau <strong>de</strong>type B à environ 10 %. Comme il est expliqué dans la métho<strong>de</strong> M9 du volume 6,les calculs ont été effectués à partir d’un mélange <strong>de</strong>s types d’eau, dans uneproportion <strong>de</strong> 80 % d’eau <strong>de</strong> type A <strong>et</strong> <strong>de</strong> 20 % d’eau <strong>de</strong> type B, dans le butd’accentuer plutôt que <strong>de</strong> minimiser les modifications prévues. Cependant, dans lapartie du bief amont correspondant à la vallée ennoyée <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, l’eau restera<strong>de</strong> type A puis qu’il n’y aura pas d’apport significatif d’eau <strong>de</strong> type B.Le passage d’une eau <strong>de</strong> type B à une eau composée à 80 % d’eau <strong>de</strong> type A sefera surtout sentir sur les paramètres décrivant la matière organique (couleur,carbone organique total <strong>et</strong> dissous, tanins <strong>et</strong> azote Kjeldahl) <strong>et</strong> sur les paramètres<strong>de</strong> la minéralisation (pH, alcalinité, bicarbonates, carbone inorganique total, ionsmajeurs <strong>et</strong> silicates).La moyenne estivale <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> la matière organique diminuera : la couleurpassera <strong>de</strong> 39 à 32 UCV, le carbone organique total <strong>de</strong> 5,3 à 4,7 mg C/l, le carboneorganique dissous <strong>de</strong> 4,5 à 3,9 mg/l <strong>et</strong> l’azote Kjeldahl <strong>de</strong> 0,17 à 0,15 mg N/l (voirle tableau 10-15). Au contraire, les paramètres représentatifs du <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> minéralisationaugmenteront. En été, les eaux seront moins aci<strong>de</strong>s (pH <strong>de</strong> 6,8 contre 6,3 enconditions naturelles), plus alcalines (6,5 mg CaCO 3 /l au lieu <strong>de</strong> 2,0 mg CaCO 3 /l)<strong>et</strong> auront une concentration plus élevée en bicarbonates (8,0 mg HCO 3 /l au lieu <strong>de</strong>2,5 mg HCO 3 /l) <strong>et</strong> en carbone inorganique (2,1 mg C/l au lieu <strong>de</strong> 1,1 mg C/l) (voirle tableau 10-15). Selon les hypothèses <strong>de</strong> calcul, la conductivité à long terme <strong>de</strong>seaux du bief amont passera <strong>de</strong> 23 à 22 µS/cm <strong>et</strong> celles du bief aval, <strong>de</strong> 13 µS/cm à22 µS/cm. Pour le cours principal <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>, l’ensemble <strong>de</strong> cesmodifications se traduiront par <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> meilleure qualité, moins colorées,moins aci<strong>de</strong>s, plus minéralisées <strong>et</strong> plus productives.Dans les gran<strong>de</strong>s baies situées à une certaine distance à l’est du cours principal <strong>de</strong>seaux <strong>de</strong>s biefs, notamment à proximité <strong>de</strong>s exutoires <strong>de</strong>s tributairesMisticawissich, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau, l’eau restera <strong>de</strong> type B car elle ne seDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-73


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004mélangera pas ou peu à l’eau <strong>de</strong> type A <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. La qualité <strong>de</strong> l’eau y seradonc inchangée par rapport aux conditions actuelles.À court terme, les trois autres mécanismes auront également une inci<strong>de</strong>nce, maistemporaire, sur la qualité <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>. Pour prévoir les conditionsfutures dans les biefs pendant la pério<strong>de</strong> suivant la mise en eau, on a utilisé <strong>de</strong>sindices <strong>de</strong> modification qui m<strong>et</strong>tent en relation les caractéristiques physiques <strong>de</strong>sréservoirs avec les changements mesurés dans le réservoir Robert-Bourassa, utilisécomme plan d’eau <strong>de</strong> référence (voir la métho<strong>de</strong> M9 dans le volume 6). Lesrésultats fournissent essentiellement <strong>de</strong>s indications sur la nature <strong>et</strong> l’ordre <strong>de</strong>gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s changements qui se produiront. Cependant, les modificationsvarieront localement selon les caractéristiques du milieu. Elles seront maximalesaux endroits peu profonds, où la superficie terrestre ennoyée est gran<strong>de</strong>, où levolume d’eau est p<strong>et</strong>it <strong>et</strong> où le temps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong>s eaux est plus long.L’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s modifications à court terme est proportionnel au rapportentre la superficie ennoyée <strong>et</strong> le volume d’eau annuel transitant dans les plansd’eau considérés, qui constitue un bon indice du potentiel <strong>de</strong> modification <strong>de</strong> laqualité <strong>de</strong> l’eau d’un réservoir (Sch<strong>et</strong>agne, 1994). En eff<strong>et</strong>, ce rapport est <strong>de</strong> 49pour le réservoir Robert-Bourassa, <strong>de</strong> 6,3 pour le bief <strong>Rupert</strong> amont <strong>et</strong> <strong>de</strong> 4,1 pourle bief <strong>Rupert</strong> aval (voir la métho<strong>de</strong> M9). Les indices obtenus pour les biefs <strong>Rupert</strong>indiquent que les modifications à court terme seront <strong>de</strong> très faible amplitu<strong>de</strong> ; eneff<strong>et</strong>, bien qu’ayant un indice beaucoup plus élevé, le réservoir Robert-Bourassan’a subi que <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong> faible amplitu<strong>de</strong> dans la zone photique, où lesconditions physicochimiques ont toujours été favorables au maintien <strong>de</strong>sorganismes aquatiques.Le tableau 10-16 résume les modifications <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau du secteur <strong>de</strong>sbiefs à la suite <strong>de</strong> leur mise en eau. On a r<strong>et</strong>enu les principales variables <strong>de</strong> qualitéhabituellement modifiées par ce genre d’aménagement.Comme on prévoit très peu d’érosion <strong>de</strong>s rives dans les biefs <strong>Rupert</strong>, les eaux<strong>de</strong>meureront peu chargées <strong>de</strong> matières en suspension. En pério<strong>de</strong> d’eau libre, laturbidité <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s biefs <strong>de</strong>meurera inférieure ou égale à 1,0 UTN, unevaleur comparable aux conditions actuelles (voir le tableau 10-15).Selon les hypothèses <strong>de</strong> calcul, les teneurs en oxygène dissous diminueront trèspeu <strong>et</strong> resteront toujours suffisantes pour le maintien <strong>de</strong> la vie aquatique. Enpério<strong>de</strong> d’eau libre, le pourcentage <strong>de</strong> saturation en oxygène dissous passerait <strong>de</strong>94-99 % à 85-90 % dans le bief amont <strong>et</strong> <strong>de</strong> 94 % à 82-91 % dans le bief aval. Enhiver, ce taux sera le même qu’en été dans les <strong>de</strong>ux biefs (voir le tableau 10-16).10-74 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-75Tableau 10-16 : Biefs <strong>Rupert</strong> – Modifications maximales à court terme <strong>de</strong>s principaux paramètres <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau aBiefActuelle(UTN)TurbiditéPrévue(UTN)Actuelle(%)ÉtéSaturation en oxygènePrévue(%)Actuelle(%)HiverPrévue(%)Actuel(unité)pHPhosphor<strong>et</strong>otalChlorophylle Couleur vraieBief <strong>Rupert</strong>amont 1,0 1,0 94-99 85-90 92-97 84-89 6,3-7,1 7,0 0,004 10 1,3-1,8 1,6-3,3 31-39 34Bief <strong>Rupert</strong>aval 0,9 1,0 94 82-91 92 81-89 6,3 6,9-7,0 0,005 17 1,3-1,8 1,6-4,4 31-39 36a. À l’exception <strong>de</strong> la saturation en oxygène, les valeurs correspon<strong>de</strong>nt à la pério<strong>de</strong> d’eau libre.Prévu(unité)Actuel(µg/l)Prévu(µg/l)Actuelle(µg/l)Prévue(µg/l)Actuelle(UCV)Prévure(UCV)<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Vers la fin <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> glace, la proportion maximale du volume <strong>de</strong>s biefsprésentant un taux <strong>de</strong> saturation en oxygène dissous inférieur à 50 % serad’environ 8 % dans le bief amont <strong>et</strong> <strong>de</strong> 3-11 % dans le bief aval. La plage <strong>de</strong>valeurs prévues pour le bief aval correspond à <strong>de</strong>s hypothèses <strong>de</strong> calcul quitiennent compte <strong>de</strong> la réoxygénation <strong>de</strong>s eaux dans les portions <strong>de</strong>s biefs libres <strong>de</strong>glace. Par conséquent, les conditions d’oxygène dissous <strong>de</strong>meureront plusqu’adéquates pour les organismes aquatiques dans au moins 90 % du volumehivernal <strong>de</strong>s biefs.Selon les hypothèses <strong>de</strong> calcul (voir la métho<strong>de</strong> M9), il n’y aura que peu ou pas <strong>de</strong>diminution du pH (baisse maximale <strong>de</strong> 0,1 unité <strong>de</strong> pH dans le bief aval) induitepar la décomposition <strong>de</strong> la matière organique ennoyée <strong>et</strong> le lessivage <strong>de</strong>s solsennoyés. Le pH <strong>de</strong>s biefs sera donc semblable à celui <strong>de</strong>s eaux du type A (voir l<strong>et</strong>ableau 10-15), tant en été qu’en hiver.Puisqu’un pH entre 6,0 <strong>et</strong> 6,5 n’est nocif pour aucune espèce <strong>de</strong> poisson, le pHprévu dans les biefs sera toujours très convenable pour les organismes aquatiques.En pério<strong>de</strong> libre <strong>de</strong> glace, la teneur en phosphore total du bief amont passerait <strong>de</strong>4 µg/l en conditions actuelles à un maximum <strong>de</strong> 10 µg/l dès la première annéeaprès la mise en eau, pour re<strong>de</strong>scendre à 7 µg/l après trois ans <strong>et</strong> à 5 µg/l après cinqans. Dans le bief aval, l’augmentation du phosphore total sera plus élevée (<strong>de</strong> 5à 17 µg/l la première année), car en plus <strong>de</strong> refléter la décomposition sur place <strong>de</strong>la matière organique ce bief recevra <strong>de</strong>s apports du bief amont, plus chargés enphosphore total. La teneur en phosphore sera re<strong>de</strong>scendue à 8 µg/l après quatre ans<strong>et</strong> à 5 µg/l après sept ans (voir la métho<strong>de</strong> M9).Les teneurs maximales en phosphore total atteintes dans les biefs <strong>Rupert</strong> n’entraînerontaucune prolifération d’algues, en raison <strong>de</strong>s conditions climatiques <strong>et</strong>surtout du renouvellement très rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s eaux (moins <strong>de</strong> 1 mois).Plusieurs facteurs peuvent influer sur les organismes phytoplanctoniques <strong>et</strong>, parvoie <strong>de</strong> conséquence, sur les concentrations <strong>de</strong> chlorophylle , considérées commeune mesure <strong>de</strong> la biomasse phytoplanctonique. Le suivi <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau dansle réservoir Robert-Bourassa a montré que les plus actifs <strong>de</strong>s éléments nutritifsayant joué un rôle dans l’évolution <strong>de</strong> la biomasse phytoplanctonique sont lephosphore <strong>et</strong> la silice. Compte tenu <strong>de</strong>s indices calculés, la concentration <strong>de</strong>chlorophylle passera d’environ 1-2 µg/l en conditions actuelles à 1,6-3,3 µg/ldans le bief amont <strong>et</strong> à 1,6-4,4 µg/l dans le bief aval. La gran<strong>de</strong> plage <strong>de</strong> valeursprévues correspond aux hypothèses r<strong>et</strong>enues concernant les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong>courant relativement élevées qui auront cours dans plusieurs secteurs <strong>de</strong>s biefs.Dans les milieux où la vitesse du courant est supérieure à 0,2 m/s, il n’y a pasd’établissement <strong>de</strong> populations phytoplanctoniques typiques <strong>de</strong>s lacs. Dans lesrivières <strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong>, la teneur moyenne estivale en chlorophylle dépasserarement 1,6 µg/l. Les valeurs maximales prévues correspon<strong>de</strong>nt aux teneurs10-76 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004susceptibles d’être observées en milieu lacustre selon les teneurs prévues enphosphore. La concentration <strong>de</strong> silice dans le milieu est suffisamment élevée pourne pas limiter la production phytoplanctonique.Comme les principaux paramètres ne seront que légèrement modifiés sansvéritable conséquence biologique, si ce n’est une augmentation temporaire <strong>de</strong> laproductivité biologique, on estime qu’il en sera <strong>de</strong> même pour les autresparamètres <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau. C<strong>et</strong>te prévision est appuyée par le fait quel’indice global du potentiel <strong>de</strong> modification <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>est très inférieur à celui du réservoir Robert-Bourassa.Pour l’ensemble <strong>de</strong> ces paramètres, les valeurs prévues à court terme correspon<strong>de</strong>ntaux modifications susceptibles d’être observées durant les <strong>de</strong>ux ou troispremières années après la création <strong>de</strong>s biefs. Par la suite, les valeurs tendrontrapi<strong>de</strong>ment vers celles du milieu naturel, compte tenu du mélange <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux typesd’eau, pour les atteindre entre cinq <strong>et</strong> huit ans après la mise en eau.Les modifications <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau durant l’exploitation ne changeront rien àla situation actuelle en ce qui a trait aux divers usages <strong>de</strong> l’eau.Mesures d’atténuationAucune mesure d’atténuation n’est prévue.10.6.4 Évaluation <strong>de</strong> la modificationLes modifications <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau associées à la construction serontlargement réduites par les mesures d’atténuation courantes. Les modifications àcourt terme qui surviendront dans les biefs <strong>Rupert</strong> après leur mise en eau sont <strong>de</strong>faible ampleur <strong>et</strong> n’empêcheront pas le maintien <strong>de</strong> la vie aquatique. Ces <strong>de</strong>uxtypes <strong>de</strong> modifications sont d’intensité faible, d’étendue locale <strong>et</strong> <strong>de</strong> courte durée.En exploitation, le passage d’une eau <strong>de</strong> type B à une eau se rapprochant du type Asera bénéfique aux organismes aquatiques, car l’eau <strong>de</strong> type A est légèrement plusminéralisée. Il s’agit d’un impact positif d’intensité faible, d’étendue locale <strong>et</strong> <strong>de</strong>longue durée.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-77


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.7 Gaz à eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> serre10.7.1 Conditions actuellesLes gaz à eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> serre (GES) regroupent l’ensemble <strong>de</strong>s gaz qui absorbent lerayonnement infrarouge émis par la terre <strong>et</strong> qui contribuent au réchauffement <strong>de</strong>celle-ci. Les principaux GES sont le gaz carbonique (CO 2 ), le méthane (CH 4 ) <strong>et</strong>l’oxy<strong>de</strong> nitreux (N 2 O).L’émission <strong>de</strong>s gaz à eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> serre <strong>de</strong>s milieux aquatiques <strong>et</strong> terrestres du secteur<strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> a été évaluée à partir d’une revue <strong>de</strong> la documentation <strong>et</strong> <strong>de</strong>sdonnées recueillies par Hydro-Québec dans d’autres régions du Québec (Therrien,2003 ; Blais <strong>et</strong> coll., 2003).10.7.1.1 Milieux aquatiquesEn général, les milieux aquatiques naturels (lacs, rivières, estuaires, marécages,étangs <strong>de</strong> castors <strong>et</strong> océans) produisent <strong>de</strong>s quantités élevées <strong>de</strong> gaz à eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>serre. Les flux moyens bruts <strong>de</strong>s lacs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s rivières du Québec varient <strong>de</strong> 600 à2 600 mg par mètre carré <strong>et</strong> par jour (mg/m 2 /j) pour le CO 2 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 1 à 15 mg/m 2 /jpour le CH 4 . Les flux d’oxy<strong>de</strong> nitreux sont négligeables dans les milieuxaquatiques naturels du Québec.Afin d’évaluer l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s GES d’un milieu donné, il faut exprimerleurs émissions respectives à l’ai<strong>de</strong> d’une même unité <strong>de</strong> mesure, soit l’équivalentCO 2 (CO 2 -éq.). On utilise à c<strong>et</strong>te fin un facteur <strong>de</strong> réchauffement global pourchacun <strong>de</strong>s gaz :• 23 pour le CH 4 ;• 300 pour le N 2 O.Ainsi, une molécule <strong>de</strong> CH 4 r<strong>et</strong>iendra 23 fois plus <strong>de</strong> chaleur qu’une molécule <strong>de</strong>CO 2 ; l’émission <strong>de</strong> 1 g <strong>de</strong> CH 4 représentera donc 23 g d’équivalent CO 2 .Dans les conditions actuelles, les biefs <strong>Rupert</strong> comprennent 158 km 2 <strong>de</strong> plansd’eau naturels. En considérant les flux bruts moyens mesurés à la surface <strong>de</strong> lacsnaturels du Québec <strong>et</strong> une pério<strong>de</strong> libre <strong>de</strong> glace <strong>de</strong> 150 jours, les émissions brutes<strong>de</strong> CO 2 <strong>et</strong> <strong>de</strong> CH 4 <strong>de</strong>s plans d’eau naturels <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> sont <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>15 000 à 70 000 t <strong>de</strong> CO 2 -éq. par an.10-78 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.7.1.2 Milieux terrestresLes émissions <strong>de</strong> GES <strong>de</strong>s milieux terrestres varient selon les milieux <strong>et</strong> lespério<strong>de</strong>s considérées. En général, l’émission <strong>et</strong> la fixation <strong>de</strong> GES par les forêtsboréales matures sont à peu près à l’équilibre. Toutefois, selon l’échelle temporelle<strong>et</strong> spatiale considérée, les milieux forestiers peuvent être <strong>de</strong>s puits (flux négatif) ou<strong>de</strong>s sources (flux positif) <strong>de</strong> GES. Par exemple, les sols seraient <strong>de</strong>s puits <strong>de</strong>méthane, avec une fixation annuelle estimée à environ 5 % du volume émis àl’échelle planétaire. En contrepartie, les milieux humi<strong>de</strong>s seraient responsables <strong>de</strong>21 % du méthane rej<strong>et</strong>é annuellement dans l’atmosphère. De plus, les sols contribueraientà hauteur <strong>de</strong> 65 % à l’émission annuelle globale <strong>de</strong> N 2 O. On note parailleurs que les jeunes milieux forestiers (moins <strong>de</strong> 50 ans) dont la croissance estrapi<strong>de</strong> seraient le plus souvent <strong>de</strong>s puits <strong>de</strong> GES. Les flux moyens bruts <strong>de</strong>s forêts<strong>et</strong> <strong>de</strong>s tourbières boréales canadiennes varient <strong>de</strong> -1 500 à -500 mg/m 2 /j pour leCO 2 , <strong>de</strong> -0,5 à 30 mg/m 2 /j pour le CH 4 <strong>et</strong> <strong>de</strong> -0,01 à 0,5 mg/m 2 /j pour le N 2 O.Une partie (188 km 2 ) <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> est constituée <strong>de</strong> forêts, <strong>de</strong> brûlis <strong>et</strong> <strong>de</strong>tourbières. En considérant les flux bruts moyens mesurés dans <strong>de</strong>s forêts <strong>et</strong> <strong>de</strong>stourbières boréales canadiennes ainsi qu’une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> 180 jours,les émissions brutes <strong>de</strong> CO 2 , <strong>de</strong> CH 4 <strong>et</strong> <strong>de</strong> N 2 O <strong>de</strong> ces milieux dans les biefs<strong>Rupert</strong> sont <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> -51 000 à 11 000 t <strong>de</strong> CO 2 -éq. par an.10.7.1.3 Bilan <strong>de</strong>s milieux naturelsLe bilan <strong>de</strong>s émissions brutes <strong>de</strong> GES <strong>de</strong>s milieux naturels (aquatiques <strong>et</strong>terrestres) <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> -36 000 à 81 000 t <strong>de</strong> CO 2 -éq. par an,ce qui démontre qu’ils peuvent être <strong>de</strong>s sources notables <strong>de</strong> GES. Par ailleurs, cesbilans ne tiennent pas compte <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> GES, parfois très élevées, quisurviennent en cas <strong>de</strong> perturbations naturelles, comme les incendies <strong>de</strong> forêt <strong>et</strong> lesdéfoliations causées par les insectes. Par exemple, le grand incendie <strong>de</strong> la région<strong>de</strong> Nemiscau, en 2002, a représenté une émission <strong>de</strong> GES équivalente à plusieursdécennies d’accumulation <strong>de</strong> carbone. La forêt boréale canadienne a un cycle <strong>de</strong>sfeux <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 75 à 125 ans.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-79


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.7.2 Modifications pendant l’exploitation <strong>et</strong> mesures d’atténuationDans les réservoirs, on observe en général une augmentation rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s émissionsbrutes <strong>de</strong> CO 2 <strong>et</strong> <strong>de</strong> CH 4 après la mise en eau. Elles atteignent un maximum entre<strong>de</strong>ux <strong>et</strong> quatre ans après le remplissage <strong>et</strong> sont généralement <strong>de</strong> quatre à cinq foisplus élevées que les émissions <strong>de</strong>s lacs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s rivières. Par la suite, il y a une baissegraduelle <strong>de</strong>s émissions <strong>et</strong> un r<strong>et</strong>our au niveau <strong>de</strong> celles <strong>de</strong>s lacs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s rivières, àl’intérieur d’une dizaine d’années pour le CO 2 <strong>et</strong> <strong>de</strong> cinq ans pour le CH 4 (voir lafigure 10-35). Les flux bruts [1] moyens mesurés à la surface <strong>de</strong>s réservoirs duQuébec âgés d’au moins dix ans varient <strong>de</strong> 600 à 3 000 mg/m 2 /j pour le CO 2 <strong>et</strong>entre 1 <strong>et</strong> 13 mg/m 2 /j pour le CH 4 . Les flux d’oxy<strong>de</strong> nitreux sont négligeables dansles réservoirs du Québec.Figure 10-35 : Émissions <strong>de</strong> gaz carbonique selon l’âge <strong>de</strong>s réservoirs du QuébecCO 2 (mg/m 2 /jour)8 0006 0004 000Étendue <strong>de</strong>s valeurs mesuréesen lacs <strong>et</strong> en rivières au Québec6675_GE_023_INSB_f10-35_041130.fh103 4402 0000400 10 20 30 0 50 60 70 80Âge du réservoir (ans)Durant les premières années qui suivent la mise en eau, une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>sémissions <strong>de</strong> GES <strong>de</strong>s réservoirs serait liée à la décomposition <strong>de</strong> la fraction labile<strong>de</strong> la matière organique ennoyée. Puisque les flux <strong>de</strong> GES <strong>de</strong>s réservoirs âgés d’aumoins dix ans sont semblables à ceux <strong>de</strong>s milieux naturels, les processus qui ensont responsables seraient similaires à ceux qui ont lieu dans les lacs naturels : lamatière organique proviendrait <strong>de</strong>s apports du bassin versant dans les <strong>de</strong>ux cas.Les données recueillies par Hydro-Québec <strong>et</strong> ses partenaires (Université duQuébec à Montréal, Université Laval <strong>et</strong> British Columbia Hydro) démontrent que,pour les GES, il n’y a pas d’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> casca<strong>de</strong> d’un réservoir à l’autre dans lescomplexes hydroélectriques (ex. : complexe La Gran<strong>de</strong>). Ces données montrent[1] Flux brut : Flux mesuré à la surface <strong>de</strong>s réservoirs ou <strong>de</strong>s lacs considérés. Les émissions n<strong>et</strong>tes <strong>de</strong> la création d’unnouveau plan d’eau sont inférieures aux émissions brutes, puisqu’il faut soustraire <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières les émissions avantla mise en eau ainsi que les émissions qui sont évitées en aval en raison du piégeage du carbone dans le réservoir.10-80 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004également que les différences <strong>de</strong> type <strong>de</strong> sol ou <strong>de</strong> végétation submergée nesemblent pas faire varier les émissions <strong>de</strong> GES dans les réservoirs boréaux.La superficie terrestre ennoyée, le volume d’eau ainsi que le temps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong>l’eau en réservoir sont quelques-uns <strong>de</strong>s paramètres qui influent sur les émissionsglobales <strong>de</strong> GES. Quant aux flux bruts <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong> référence (lacs, rivières,forêts, milieux humi<strong>de</strong>s, incendies <strong>de</strong> forêt, <strong>et</strong>c.), ils doivent être pris en comptedans le bilan n<strong>et</strong> <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> GES <strong>de</strong>s réservoirs, puisque après la mise en eaules échanges <strong>de</strong> GES entre la forêt, les tourbières <strong>et</strong> les lacs, d’une part, <strong>et</strong> l’atmosphère,d’autre part, font place aux échanges entre le réservoir <strong>et</strong> l’atmosphère. Lavariabilité liée aux estimations <strong>de</strong>s flux est ainsi réduite. Le calcul <strong>de</strong> ce bilan serévèle complexe, car l’estimation est liée aux conditions environnementales dumilieu <strong>et</strong> est contrôlée par <strong>de</strong>s facteurs d’échelle spatio-temporelle variables. Bienque les flux bruts conduisent à <strong>de</strong>s bilans surestimés, ce sont <strong>de</strong> bons indicateurs<strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> GES (Tremblay <strong>et</strong> coll., 2005).La faible superficie terrestre ennoyée (188 km 2 ) <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> le temps <strong>de</strong>séjour <strong>de</strong> l’eau relativement court (une vingtaine <strong>de</strong> jours) favorisent une faibleémission <strong>de</strong> GES. En considérant une superficie maximale <strong>de</strong>s biefs <strong>de</strong> 346 km 2 ,les flux bruts moyens <strong>de</strong> CO 2 mesurés à la surface <strong>de</strong>s réservoirs du Québec <strong>et</strong> unepério<strong>de</strong> libre <strong>de</strong> glace <strong>de</strong> 150 jours, on prévoit <strong>de</strong>s émissions brutes <strong>de</strong> CO 2 <strong>et</strong> <strong>de</strong>CH 4 <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 128 000 à 685 000 t <strong>de</strong> CO 2 -éq. par an au moment où lemaximum sera atteint. Après environ dix ans, les émissions auront diminuéjusqu’à atteindre une plage <strong>de</strong> 32 000 t à 171 000 t, ce qui est du même ordre <strong>de</strong>gran<strong>de</strong>ur que les émissions du milieu naturel.Avec une production d’énergie <strong>de</strong> 8,5 TWh, le proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A–<strong>Rupert</strong>sera un <strong>de</strong>s aménagements hydroélectriques du Québec qui produira le moinsd’émissions brutes <strong>de</strong> CO 2 (<strong>de</strong> 3 700 à 20 000 t) par térawattheure, ce qui en faitun proj<strong>et</strong> dont les émissions <strong>de</strong> GES sont très faibles. En comparaison, unecentrale au gaz naturel à cycle combiné faisant appel aux meilleures technologiesdisponibles ém<strong>et</strong>trait environ 350 000 t <strong>de</strong> CO2-éq. par térawattheure.D’ailleurs, le Québec est la province qui produit le moins d’émissions <strong>de</strong> GES parhabitant, avec une moyenne <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 12 t/ha, soit 50 % <strong>de</strong> moins que lamoyenne canadienne. La filière hydroélectrique y est pour beaucoup. En eff<strong>et</strong>, lesecteur <strong>de</strong> la production d’électricité ne représente que 0,4 % <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong>GES du Québec, contre 30 à 40 % dans les autres provinces canadiennes, quirecourent plus largement à la production thermique à partir <strong>de</strong> combustiblesfossiles.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-81


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.7.3 Évaluation <strong>de</strong> la modificationDeux à quatre ans après la mise en eau, les émissions brutes <strong>de</strong> CO 2 <strong>et</strong> <strong>de</strong> CH 4seront <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 128 000 t à 685 000 t <strong>de</strong> CO 2 -éq. par an, alors qu’elles sesituent actuellement entre -36 000 t <strong>et</strong> 81 000 t <strong>de</strong> CO 2 -éq. par an, soit uneaugmentation temporaire <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 47 000 t à 721 000 t par an. Après environdix ans, les émissions reviendront à un même ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur que les émissionsdu milieu naturel. Les biefs <strong>Rupert</strong> auront donc, en exploitation, une influencelimitée sur le cycle du carbone <strong>de</strong> la région. C<strong>et</strong>te modification est d’intensitéfaible, d’étendue locale <strong>et</strong> <strong>de</strong> durée moyenne.10.8 PoissonsLa métho<strong>de</strong> M10, dans le volume 6, détaille la façon dont la caractérisation <strong>de</strong>scommunautés <strong>de</strong> poissons <strong>et</strong> <strong>de</strong> leurs habitats ainsi que les prévisions <strong>de</strong> leurévolution dans les milieux influencés par le proj<strong>et</strong> ont été effectués.10.8.1 Conditions actuellesLes données sur les poissons, sur leurs habitats <strong>et</strong> sur leur production dans lesecteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> sont présentées en fonction <strong>de</strong> trois types <strong>de</strong> milieux : leslacs, les grands cours d’eau <strong>et</strong> les p<strong>et</strong>its cours d’eau (tributaires).Le savoir traditionnel cri, obtenu en partie <strong>de</strong>s enquêtes auprès <strong>de</strong>s communautéscries touchées par le proj<strong>et</strong>, a permis <strong>de</strong> compléter l’information scientifiquerelative aux frayères (en particulier celles <strong>de</strong> l’esturgeon jaune) <strong>et</strong> aux aires <strong>de</strong>concentration <strong>de</strong> diverses espèces, révélées par les lieux <strong>de</strong> pêche cris. Ce savoirtraditionnel a été très utile à l’élaboration du programme d’échantillonnage.À l’étape <strong>de</strong> la planification <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> terrain, les maîtres <strong>de</strong> trappage cris ontégalement participé au survol héliporté à basse altitu<strong>de</strong> d’environ 200 frayèrespotentielles, afin <strong>de</strong> déterminer si elles possédaient les caractéristiques appropriéesà la reproduction <strong>de</strong>s espèces étudiées. On a pu ainsi préciser les emplacements <strong>de</strong>sfrayères potentielles <strong>et</strong> rej<strong>et</strong>er les lieux sans intérêt.Le savoir traditionnel cri a été d’une ai<strong>de</strong> précieuse pour le choix <strong>de</strong>s lacs à échantillonner,en particulier ceux qui renferment <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> touladis.Enfin, les Cris intégrés aux équipes <strong>de</strong> pêche ont fourni <strong>de</strong> judicieux conseils sur lapose <strong>de</strong>s engins.10-82 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.8.1.1 LacsPour décrire la communauté <strong>de</strong> poissons <strong>de</strong>s lacs <strong>et</strong> leurs habitats, on a sélectionnésept lacs représentatifs <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> en fonction <strong>de</strong> leur place dans le réseauhydrographique, <strong>de</strong> leur superficie <strong>et</strong> du rehaussement prévu <strong>de</strong> leur niveau (voir l<strong>et</strong>ableau 10-17.Tableau 10-17 : Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Lacs sélectionnés pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s poissons <strong>et</strong> <strong>de</strong> leurs habitatsSuperficie <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 1 km 2 Superficie <strong>de</strong> 1 à 10 km 2 Superficie <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 10 km 2SecteurN br<strong>et</strong>otalSuperfici<strong>et</strong>otale a(km 2 )Lacssélectionnés(km 2 )N br<strong>et</strong>otalSuperfici<strong>et</strong>otale a(km 2 )Lacssélectionnés(km 2 )N br<strong>et</strong>otalSuperfici<strong>et</strong>otale a(km 2 )Lacssélectionnés(km 2 )Bief <strong>Rupert</strong> amont :• Bassin <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>• Bassin <strong>de</strong> la LemareTotal partiel – biefamont1421623049,615,625,20,3(RP042) b0,9(RP066)1,28122017,537,955,44,0(RP062)—4,0—11—11,511,5—11,5(RP020)11,5Bief <strong>Rupert</strong> aval :• Bassin <strong>de</strong> laNemiscau1388,4—723,33,6(EM354)9,5(RU107)117,7—• Bassin du ruisseauCachéTotal partiel – bief aval481863,311,70,6(EM259)0,6181,224,5—13,1—1—17,7—0,0Total 490 36,9 1,8 28 79,9 17,1 2 29,2 11,5a. Superficie <strong>de</strong>s plans d’eau à l’intérieur <strong>de</strong>s limites d’inondation maximale <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>.b. Co<strong>de</strong> d’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s lacs attribué par Hydro-Québec.Communauté <strong>de</strong> poissonsTreize espèces <strong>de</strong> poissons sont établies dans les lacs du bief <strong>Rupert</strong> amont. Lesplus abondantes sont, dans l’ordre, le doré jaune, le cisco <strong>de</strong> lac, le meunier noir, legrand corégone, le grand broch<strong>et</strong>, le meunier rouge <strong>et</strong> le touladi (voir l<strong>et</strong>ableau 10-18). Un seul esturgeon jaune a été capturé. Il provient d’un élargissement(lac) <strong>de</strong> la rivière Misticawissich, principal affluent <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> dans lesecteur <strong>de</strong>s biefs, ce qui suggère que l’espèce fréquente presque exclusivement lesmilieux fluviaux dans le bief <strong>Rupert</strong> amont. L’omble <strong>de</strong> fontaine, peu abondant, estprésent dans seulement quelques plans d’eau, associé généralement au touladi. Ona effectué <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s génétiques pour vérifier si les ombles <strong>de</strong> fontaine présentsdans les milieux influencés par le proj<strong>et</strong> étaient distincts ou apparentés à laDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-83


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004« souche <strong>Rupert</strong> », connue pour sa croissance rapi<strong>de</strong>. Les ombles analysésprovenant du secteur <strong>de</strong>s biefs sont effectivement <strong>de</strong> souche <strong>Rupert</strong>.Tableau 10-18 : Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Captures par unité d’effort (CPUE), abondance relative <strong>et</strong> biomasse<strong>de</strong> poissons dans les lacs – 2002EspèceCPUE(poissonspar fil<strong>et</strong>-jour)Bief <strong>Rupert</strong> amontAbondancerelative(%)Biomasse(kg/ha)CPUE(poissonspar fil<strong>et</strong>-jour)Bief <strong>Rupert</strong> avalAbondancerelative(%)Chabot tach<strong>et</strong>é 0,01 0,04 < 0,01 — — —Biomasse(kg/ha)Cisco <strong>de</strong> lac 3,85 19,41 0,37 3,62 21,76 0,59Doré jaune 8,85 44,62 25,61 5,50 33,07 17,56Esturgeon jaune 0,01 0,04 0,15 — — —Grand broch<strong>et</strong> 0,72 3,61 7,28 1,05 6,30 10,93Grand corégone 2,02 10,17 6,38 4,38 26,34 21,98Lotte — — — 0,08 0,50 0,26Méné <strong>de</strong> lac 0,18 0,92 0,01 — — —Ménomini rond 0,02 0,08 0,07 — — —Meunier noir 2,60 13,11 11,37 1,76 10,59 11,39Meunier rouge 0,59 2,98 2,79 — — —Omble <strong>de</strong> fontaine 0,17 0,84 0,61 — — —Omisco — — — 0,01 0,07 < 0,01Perchau<strong>de</strong> 0,31 1,55 0,02 0,14 0,86 0,01Touladi 0,52 2,61 3,09 0,08 0,50 1,49Total 19,83 100,00 57,75 16,63 100,00 64,21Neuf espèces <strong>de</strong> poissons ont été capturées dans les lacs du bief aval. Le doré jaunedomine toujours la communauté <strong>de</strong> poissons, suivi du grand corégone, du cisco <strong>de</strong>lac, du meunier noir <strong>et</strong> du grand broch<strong>et</strong>. On note également la présence <strong>de</strong> lotte <strong>et</strong>d’omisco <strong>et</strong> l’absence d’esturgeon jaune, <strong>de</strong> meunier rouge <strong>et</strong> d’omble <strong>de</strong> fontainedans les captures. Le touladi se trouve seulement dans le lac Arques.Les données recueillies sur les poissons ont permis <strong>de</strong> décrire les principales caractéristiquesbiologiques <strong>de</strong>s populations. Contrairement aux espèces <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ite taillecomme le méné <strong>de</strong> lac <strong>et</strong> la perchau<strong>de</strong>, on note chez les autres espèces unedominance <strong>de</strong>s grands poissons par rapport aux juvéniles (voir les figures 10-36<strong>et</strong> 10-37). La majorité <strong>de</strong>s espèces vivent longtemps, notamment le grand corégone<strong>et</strong> le touladi, dont l’âge <strong>de</strong>s spécimens capturés atteint respectivement 33 <strong>et</strong> 31 ansdans les lacs du bief amont, <strong>et</strong> 40 <strong>et</strong> 37 ans dans ceux du bief aval (voir l<strong>et</strong>ableau 10-19). Dans l’ensemble, les poissons ont une croissance lente, à10-84 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004l’exception <strong>de</strong> l’omble <strong>de</strong> fontaine <strong>et</strong> du grand broch<strong>et</strong>, qui affichent <strong>de</strong> bons taux<strong>de</strong> croissance (voir la figure 10-38). Les ciscos <strong>de</strong> lac sont en général p<strong>et</strong>its,mesurant moins <strong>de</strong> 250 mm, <strong>et</strong> peu âgés. La présence <strong>de</strong> populations sympatriques<strong>de</strong> grands corégones nains <strong>et</strong> normaux dans un même plan d’eau est un phénomènebien connu dans le nord du Québec. Selon les résultats <strong>de</strong>s pêches, seule la formenormale est présente dans la zone d’étu<strong>de</strong>.Tableau 10-19 : Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Caractéristiques biologiques <strong>de</strong>s poissons dans les lacs – 2002EspèceN bre<strong>de</strong>capturesLongueurtotale a(mm)Bief <strong>Rupert</strong> amontMasse a(g)Coefficient<strong>de</strong>condition aÂgemax. bN bre<strong>de</strong>capturesLongueurtotale a(mm)Bief <strong>Rupert</strong> avalMasse a(g)Coefficient<strong>de</strong>condition aChabot tach<strong>et</strong>é 1 95 7 0,82 — — — — — —Cisco <strong>de</strong> lac 462 142 26 0,75 27 (131) 304 152 33 0,85 7 (78)Doré jaune 1 062 429 772 0,85 29 (186) 462 391 636 0,80 29 (66)Esturgeon jaune 1 940 4 700 0,57 — — — — — —Grand broch<strong>et</strong> 86 753 2 707 0,57 14 (86) 88 699 2 077 0,55 19 (53)Âgemax. bGrand corégone 242 422 844 0,97 33 (101) 368 456 999 0,99 40 (104)Lotte — — — — — 7 443 617 0,65 —Méné <strong>de</strong> lac 22 116 17 1,06 — — — — — —Ménomini rond 2 463 1 090 1,03 — — — — — —Meunier noir 312 428 1 166 1,17 25 (153) 148 461 1 287 1,19 16 (51)Meunier rouge 71 482 1 256 1,07 — — — — — —Omble <strong>de</strong>fontaine 20 410 984 1,13 6 (20) — — — — —Omisco — — — — — 1 117 14 0,87 —Perchau<strong>de</strong> 37 115 17 1,08 — 12 107 13 1,03 —Touladi 62 529 1 596 0,81 31 (62) 7 727 3 551 0,80 37 (4)a. Valeur moyenne.b. Le nombre <strong>de</strong> poissons dont l’âge a été déterminé est entre parenthèses.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-85


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 10-36 : Bief <strong>Rupert</strong> amont – Distribution <strong>de</strong>s classes <strong>de</strong> longueur <strong>de</strong>s poissons capturésdans les lacs du bief60Cisco <strong>de</strong> lac66,70 %60Omble <strong>de</strong> fontaine50n = 45950n = 22404030302020101000 250 500 750 1 00000 250 500 750 1 0006050Doré jaune60Méné <strong>de</strong> lac60Perchau<strong>de</strong>95,50 % 78,40 %n = 1 04050n = 2250n = 37404040302030203020Fréquence (%)10060500 250 500 750 1 00010000 250 500 750 1 000 0 250 500 750 1 000Grand broch<strong>et</strong> Meunier noir Touladi6060n = 8650n = 31250n = 6810404040302030203020101010000 250 500 750 1 000 0 250 500 750 1 00000 250 500 750 1 00060Grand corégone60Meunier rouge50n = 241 n = 71504040303020201010000 250 500 750 1 000 0 250 500 750 1 0006675_GE_023_INSB_f10-36_041116.fh10Longueur totale (mm)10-86 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 10-37 : Bief <strong>Rupert</strong> aval – Distribution <strong>de</strong>s classes <strong>de</strong> longueur <strong>de</strong>s poissons capturésdans les lacs du bief60Cisco <strong>de</strong> lac60Lotte5040n = 282 50n = 74030203020101000 250 500 750 1 00000 250 500 750 1 00060Doré jaune60Perchau<strong>de</strong>100 %50n = 32550n = 11404030302020Fréquence (%)106000 250 500 750 1 000Grand broch<strong>et</strong> Meunier noir Touladi60601000 250 500 750 1 00050n = 54n50= 11350n = 54040403020302030201010100000 250 500 750 1 000 0 250 500 750 1 000 0 250 500 750 1 00060Grand corégone50n = 2684030201000 250 500 750 1 0006675_GE_025_INSB_f10-37_041116.fh10Longueur totale (mm)Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-87


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 10-38 : Biefs <strong>Rupert</strong> – Croissance en longueur <strong>de</strong>s principales espèces <strong>de</strong> poissonsdans les lacs <strong>de</strong>s biefs1 000750BIEF AMONTGrand corégoneCisco <strong>de</strong> lacMeunier noirGrand broch<strong>et</strong>Omble <strong>de</strong> fontaineTouladiDoré jauneLongueur totale (mm)500250005 10 15 20 25 30 35Âge (ans)1 000750BIEF AVALGrand corégoneCisco <strong>de</strong> lacMeunier noirGrand broch<strong>et</strong>Doré jauneLongueur totale (mm)500250005 10 15 20 25 30 356675_GE_026_INSB_f10-38_041116.fh10Âge (ans)10-88 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Savoir traditionnel criLe savoir traditionnel cri complète le portrait <strong>de</strong>s communautés <strong>de</strong> poissons établijusqu’ici. À c<strong>et</strong> égard, <strong>de</strong>s enquêtes ont été menées sous l’égi<strong>de</strong> d’Hydro-Québecauprès <strong>de</strong>s communautés cries <strong>de</strong> Waskaganish, <strong>de</strong> Nemaska <strong>et</strong> <strong>de</strong> Mistissini.L’information recueillie pour le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> a été consignée sur lacarte 5 (volume 7). On y montre les emplacements <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> pêche traditionnels,le nom <strong>de</strong>s espèces pêchées ainsi que leur abondance approximative, quiest désignée par une cote allant <strong>de</strong> 0 à 3.Dans les biefs <strong>de</strong> <strong>dérivation</strong>, les Cris pratiquent leurs activités <strong>de</strong> subsistance dansune quarantaine <strong>de</strong> lieux <strong>de</strong> pêche traditionnels, regroupés dans quatorze secteursqui correspon<strong>de</strong>nt souvent à <strong>de</strong>s lacs <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille (par exemple, les lacsDes Champs, Goul<strong>de</strong>, Arques <strong>et</strong> Du Glas). Dix <strong>de</strong> ces secteurs se trouvent dans lebief amont <strong>et</strong> quatre dans le bief aval (voir la carte 5 dans le volume 7).Dans le bief amont, les Cris mentionnent que les poissons les plus abondants sontle grand broch<strong>et</strong> <strong>et</strong> les meuniers (rouge <strong>et</strong> noir). Viennent ensuite le grandcorégone, le doré jaune, l’omble <strong>de</strong> fontaine <strong>et</strong> le touladi. Ce <strong>de</strong>rnier se trouvenotamment dans les lacs Des Champs, Goul<strong>de</strong>, Cabot, RP062 <strong>et</strong> Hore ainsi quedans un autre lac situé juste au nord <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier. Enfin, l’esturgeon jaune figuredans les prises, mais uniquement dans celles provenant du tronçon <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>compris entre le PK 314 <strong>et</strong> le lac Mesgouez.Dans le bief aval, les espèces les plus nombreuses, selon l’appréciation <strong>de</strong>s Cris,sont le doré jaune, le meunier noir, le grand corégone <strong>et</strong> le grand broch<strong>et</strong>. Suiventle meunier rouge, le touladi <strong>et</strong> l’omble <strong>de</strong> fontaine. Le touladi n’est rapporté quedans les lacs Arques <strong>et</strong> Du Glas. Par ailleurs, l’esturgeon jaune ne figure pas dansles prises <strong>de</strong>s Cris, ce qui corrobore les résultats <strong>de</strong>s pêches effectuées dans lecadre <strong>de</strong> la présente étu<strong>de</strong>.L’omble <strong>de</strong> fontaine, présent dans les <strong>de</strong>ux biefs, est souvent capturé à la lignedans les tributaires.HabitatsÀ l’intérieur <strong>de</strong>s limites d’ennoiement prévues, les lacs <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> amont(325 lacs) <strong>et</strong> aval (195 lacs) couvrent respectivement une superficie totale <strong>de</strong>92,1 km 2 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 53,9 km 2 (voir le tableau 10-17 <strong>et</strong> la carte 5 dans le volume 7). Lesp<strong>et</strong>its lacs (moins <strong>de</strong> 1 km 2 ) sont les plus nombreux (490), alors qu’il n’y a que<strong>de</strong>ux grands lacs (plus <strong>de</strong> 10 km 2 ).Les lacs étudiés ont une profon<strong>de</strong>ur moyenne variant <strong>de</strong> 2,1 à 5,9 m <strong>et</strong> uneprofon<strong>de</strong>ur maximale variant <strong>de</strong> 7,2 à 24,5 m. Les faibles valeurs moyennes <strong>de</strong>Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-89


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004conductivité (12,2 µS/cm), <strong>de</strong> chlorophylle (2,1 µg/l) <strong>et</strong> <strong>de</strong> soli<strong>de</strong>s totauxdissous (23,8 mg/l) traduisent leur faible productivité.Les berges <strong>de</strong>s lacs sont surtout caractérisées par un substrat grossier dans lequeldominent les blocs, les gal<strong>et</strong>s <strong>et</strong> les cailloux. Les herbiers aquatiques, réputés plusproductifs pour la faune aquatique, n’occupent qu’une très faible superficie <strong>de</strong>slacs <strong>de</strong>s biefs amont (0,22 %) <strong>et</strong> aval (0,24 %).L’inventaire <strong>de</strong>s frayères révèle que le grand broch<strong>et</strong> se reproduit surtout dans lesarbustaies riveraines inondées au printemps <strong>et</strong> dans les quelques herbiers riverains.Les dorés jaunes <strong>et</strong> les meuniers fraient au printemps dans les rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s tributaires<strong>de</strong>s lacs, où ils partagent souvent les mêmes frayères. En lac, le doré jaunefraie sur <strong>de</strong>s hauts-fonds <strong>de</strong> blocs <strong>et</strong> <strong>de</strong> gravier grossier, <strong>et</strong> les frayères à meuniernoir sont situées en eau peu profon<strong>de</strong> sur fond <strong>de</strong> gravier (Scott <strong>et</strong>Crossman, 1974).Le grand corégone fraie à l’automne le long <strong>de</strong>s berges ou sur les hauts-fondstapissés <strong>de</strong> gal<strong>et</strong>s, <strong>de</strong> blocs <strong>et</strong> <strong>de</strong> cailloux. Il partage quelquefois ses frayères avecle touladi, qui dépose ses œufs sur <strong>de</strong>s substrats similaires, un peu plus tôt enautomne. Le cisco <strong>de</strong> lac <strong>et</strong> la lotte sont <strong>de</strong>ux espèces qui se reproduisent dans lazone pélagique <strong>de</strong>s lacs: le cisco <strong>de</strong> lac fraie tard en automne <strong>et</strong> juste avant la prise<strong>de</strong>s glaces, alors que la lotte fraie sous la couverture <strong>de</strong> glace en hiver. L’omble <strong>de</strong>fontaine préfère se reproduire dans les p<strong>et</strong>its cours d’eau. Ses frayères ne sont pasconnues dans les lacs échantillonnés, mais ce poisson peut frayer sur <strong>de</strong>shauts-fonds graveleux, particulièrement où il y a une remontée d’eau souterraine,ou encore sur <strong>de</strong>s lits <strong>de</strong> gravier situés en eau peu profon<strong>de</strong> près <strong>de</strong>s rives (Scott <strong>et</strong>Crossman, 1974).Le touladi n’est présent que dans les plans d’eau dont la profon<strong>de</strong>ur dépasse 10 m.Quatre <strong>de</strong>s sept lacs (voir le tableau 10-17) qui ont fait l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> pêches <strong>de</strong> caractérisationà l’intérieur <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong>s biefs abritent du touladi. L’espèce est aussiprésente dans le lac Bourier, à l’extérieur <strong>de</strong> la limite <strong>de</strong>s biefs.L’inventaire <strong>de</strong> 99 aires présentant un potentiel <strong>de</strong> fraie pour le touladi a permis <strong>de</strong>confirmer la présence <strong>de</strong> 15 frayères dans trois lacs du bief amont <strong>et</strong> un lac du biefaval. Selon les observations, le touladi dans ces lacs semble privilégier le pourtour<strong>de</strong>s îles, les hauts-fonds <strong>et</strong> les pointes où les substrats dominants sont composés <strong>de</strong>gal<strong>et</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong> cailloux. Bien que l’espèce peut frayer à une profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> 0,2 à 12 m(Fondation <strong>de</strong> la faune du Québec, 1996), toutes les frayères trouvées étaientsituées entre 0,5 <strong>et</strong> 2,0 m, le substrat étant inadéquat à <strong>de</strong> plus gran<strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urs.10-90 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004BiomasseLa biomasse <strong>de</strong> poissons, aussi bien en lacs que dans les grands <strong>et</strong> les p<strong>et</strong>its coursd’eau, a été évaluée selon la métho<strong>de</strong> M10 dans le volume 6.La croissance lente <strong>de</strong>s poissons est un indicateur <strong>de</strong> la faible productivité <strong>de</strong>smilieux lacustres dans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>. Les lacs renferment quandmême une bonne biomasse <strong>de</strong> poissons, évaluée à 58 kg/ha dans le bief amont <strong>et</strong> à64 kg/ha dans le bief aval (voir le tableau 10-18). C<strong>et</strong>te biomasse présente durantla saison estivale provient principalement du doré jaune, du meunier noir, du grandcorégone <strong>et</strong> du grand broch<strong>et</strong>. Bien qu’abondant, le cisco <strong>de</strong> lac contribue peu à labiomasse <strong>de</strong> poissons dans les lacs.10.8.1.2 Grands cours d’eauLes données utilisées pour décrire la communauté <strong>de</strong> poissons dans les grandscours d’eau du bief <strong>Rupert</strong> amont proviennent <strong>de</strong> plusieurs stations d’échantillonnagesituées dans les rivières <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Lemare à proximité <strong>de</strong> la limite <strong>de</strong>sbiefs. Pour les grands cours d’eau du bief aval, les observations proviennent <strong>de</strong>stations <strong>de</strong> pêche situées à proximité <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> coupure <strong>de</strong> la Nemiscau (voir lamétho<strong>de</strong> M10 dans le volume 6).Communauté <strong>de</strong> poissonsDix-huit espèces <strong>de</strong> poissons fréquentent les grands cours d’eau <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>(voir le tableau 10-20). Les espèces les plus abondantes dans les pêches au fil<strong>et</strong>sont, dans l’ordre, le doré jaune, le grand broch<strong>et</strong> <strong>et</strong> le meunier noir dans le biefamont, alors qu’il s’agit du doré jaune, du grand corégone <strong>et</strong> du grand broch<strong>et</strong> dansle bief aval. Les pêches à la seine révèlent également la présence d’une gran<strong>de</strong>quantité <strong>de</strong> ouitouche, <strong>de</strong> naseux noir, <strong>de</strong> perchau<strong>de</strong>, <strong>de</strong> queue à tache noire <strong>et</strong> <strong>de</strong>méné <strong>de</strong> lac dans le bief amont. La ouitouche <strong>et</strong> le queue à tache noire, présentsdans les rivières <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Lemare (bief amont), sont absents <strong>de</strong>s lacs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>itscours d’eau <strong>de</strong> ce secteur.L’esturgeon jaune a accès à un domaine relativement restreint dans les biefs<strong>Rupert</strong>, limité à un tronçon <strong>de</strong> 20 km <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> compris entre <strong>de</strong>uxobstacles infranchissables (PK 309 <strong>et</strong> 329) ainsi qu’à un tronçon d’environ 36 km<strong>de</strong> la rivière Misticawissich, soit une superficie totale <strong>de</strong> 18 km 2 . En moyenne, lesspécimens <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te espèce mesurent 1 115 mm <strong>et</strong> pèsent 8,5 kg dans le bief amont.L’espèce serait absente <strong>de</strong>s grands cours d’eau du bief aval.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-91


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 10-20 : Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Nombre <strong>de</strong> captures <strong>et</strong> abondance relative <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong> poissons capturésau fil<strong>et</strong> <strong>et</strong> à la seine dans les grands cours d’eau – 2002 <strong>et</strong> 2003EspèceBief <strong>Rupert</strong> amontBief <strong>Rupert</strong> avalRivière <strong>Rupert</strong> (2002) Rivière Lemare (2002) Rivière Nemiscau (2003)Fil<strong>et</strong> Seine Fil<strong>et</strong> Seine Fil<strong>et</strong> SeineN bre % N bre % N bre % N bre % N bre % N bre %Chabot tach<strong>et</strong>é — — 10 0,9 — — 30 19,1 — — 8 2,2Cisco <strong>de</strong> lac — — — — 1 1,1 — — 7 4,1 — —Doré jaune 41 46,1 63 5,9 48 51,1 — — 82 48,2 2 0,5Épinoche à cinq épines — — 4 0,4 — — 2 1,3 — — — —Épinoche à neuf épines — — 82 7,7 — — 6 3,8 — — — —Épinoche sp. a — — 126 11,9 — — — — — — — —Esturgeon jaune 7 7,9 — — 3 3,2 — — — — — —Fouille-roche zébré — — 29 2,7 — — 5 3,2 — — 29 7,9Grand broch<strong>et</strong> 13 14,6 7 0,7 17 18,1 13 8,3 28 16,5 — —Grand corégone — — — — 8 8,5 — — 42 24,7 1 0,3Lotte — — — — — — 1 0,6 — — — —Méné <strong>de</strong> lac — — — — — — — — — — 35 9,6Ménomini rond — — — — 1 1,1 — — — — — —Meunier noir 17 19,1 48 4,5 9 9,6 — — — — — —Meunier rouge 4 4,5 39 3,7 2 2,1 — — — — — —Meuniers sp. b — — 22 2,1 — — 22 14,0 — — — —Ouitouche 2 2,2 202 19,0 1 1,1 15 9,6 — — — —Perchau<strong>de</strong> 5 5,6 119 11,2 2 2,1 37 23,6 11 6,5 291 79,5Naseux noir — — 193 18,1 — — 7 4,5 — — — —Queue à tache noire — — 121 11,4 2 2,1 19 12,1 — — — —Total 89 100,0 1 065 100,0 94 100,0 157 100,0 170 100,0 366 100,0a. Espèce indéterminée.b. Meunier rouge <strong>et</strong> meunier noir.On a fait <strong>de</strong>s analyses génétiques pour vérifier s’il existe une structurationgénétique <strong>de</strong> l’esturgeon jaune dans le bassin <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> ou, en d’autres mots, s’ilexiste plus d’une population. Trois populations légèrement différenciées ont étéi<strong>de</strong>ntifiées :• la population Mesgouez – bief <strong>Rupert</strong> amont ;• la population associée aux frayères <strong>de</strong>s PK 290 <strong>et</strong> 278 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> ;• la population répartie entre la frayère du PK 213 <strong>et</strong> l’embouchure <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.10-92 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Ainsi, les esturgeons jaunes présents dans le bief amont ne diffèrent pas génétiquement<strong>de</strong> ceux qui sont présents dans le lac Mesgouez.Les caractéristiques biologiques <strong>de</strong>s principales espèces <strong>de</strong> poissons <strong>de</strong>s grandscours d’eau, notamment l’esturgeon jaune, sont décrites à la section 11.7.1.1, quiporte sur les rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau.HabitatsLes superficies présentées ont été calculées en considérant la limite <strong>de</strong> la zoned’ennoiement maximale <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> (voir la métho<strong>de</strong> M10 dans le volume 6).Dans le bief amont, la superficie totale <strong>de</strong>s habitats aquatiques dans les grandscours d’eau (rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Misticawissich) est <strong>de</strong> 7,3 km 2 , répartie enordre décroissant dans les habitats types suivants : chenal 2 (56,3 %), chenal 3(24,2 %), rapi<strong>de</strong> 1 (5,0 %), chenal 1 (4,6 %), bassin 2 (2,9 %), rapi<strong>de</strong> 2 (2,3 %),bassin 1 (2,2 %), seuil 2 (1,2 %), chute (0,7 %), seuil 3 (0,4 %) <strong>et</strong> seuil 1 (0,3 %).Les grands cours d’eau du bief aval (rivière Nemiscau <strong>et</strong> ruisseau Caché), couvrentune superficie <strong>de</strong> 2,1 km 2 répartie comme suit : chenal 2 (74,4 %), chenal 3(22,2 %), seuil 3 (1,0 %), bassin 1 (0,8 %), rapi<strong>de</strong> 2 (0,5 %), chenal 1 (0,5 %),seuil 2 (0,2 %), bassin 2 (0,2 %), rapi<strong>de</strong> 1 (0,1 %), seuil 1 (0,1 %) <strong>et</strong> chutes(0,1 %).Les milieux aquatiques <strong>de</strong> type lentique (bassins 1 <strong>et</strong> 2, chenaux 2 <strong>et</strong> 3) dominent.Ils représentent respectivement 85,6 % <strong>de</strong>s habitats du poisson dans les grandscours d’eau du bief amont <strong>et</strong> 97,6 % dans ceux du bief aval.Deux frayères à esturgeon jaune ont été localisées en bordure <strong>de</strong> gros rapi<strong>de</strong>s dansle bief amont (voir la carte 5 dans le volume 7). La première se trouve au PK 325du cours principal <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> la secon<strong>de</strong>, au PK 14 <strong>de</strong> la rivièreMisticawissich. Quelques frayères à doré jaune <strong>et</strong> à meuniers ont été trouvées dansles grands cours d’eau <strong>de</strong>s biefs proj<strong>et</strong>és. Les observations indiquent que les dorésjaunes <strong>et</strong> les meuniers partagent fréquemment les mêmes frayères au printemps,soit les zones d’eau vive où il y a un substrat <strong>de</strong> gal<strong>et</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong> cailloux avec blocs.Quelques frayères à grand broch<strong>et</strong> ont aussi été repérées le long <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong>sgrands cours d’eau ; on les trouve invariablement dans les herbiers riverains oudans les arbustaies riveraines inondées au printemps <strong>et</strong> situées dans les tronçons àécoulement lent. Plus d’une vingtaine <strong>de</strong> frayères à grand corégone ont étérecensées dans les principaux cours d’eau <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>. Le grand corégonefraie au pied <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s sur <strong>de</strong>s substrats variés allant du sable aux blocs. Aucunefrayère à cisco <strong>de</strong> lac, à omble <strong>de</strong> fontaine ou à touladi n’a été répertoriée dans lesgrands cours d’eau <strong>de</strong>s biefs.Des données <strong>de</strong> télémétrie recueillies dans le secteur <strong>de</strong>s biefs sur 17 esturgeonsadultes (voir la métho<strong>de</strong> M10) munis d’un ém<strong>et</strong>teur montrent qu’ils ont surtoutDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-93


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004effectué <strong>de</strong>s déplacements locaux dans un bassin situé au pied <strong>de</strong> la frayère duPK 325 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>de</strong> même qu’à l’embouchure <strong>de</strong> la rivière Misticawissich.Plusieurs esturgeons ont exploré ce tributaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> sur environ 20 km. Lesaires d’utilisation hivernale <strong>de</strong> l’esturgeon jaune sont principalement situées dansc<strong>et</strong>te rivière, notamment dans l’élargissement situé en aval <strong>de</strong> la frayère du PK 14,où cinq adultes se sont rassemblés.BiomasseLa biomasse <strong>de</strong> poissons capturés par unité d’effort <strong>de</strong> pêche (BPUE) a été utiliséepour estimer la production <strong>de</strong> biomasse <strong>de</strong> poissons dans ces milieux fluviaux(voir le tableau 10-21 <strong>et</strong> la métho<strong>de</strong> M10).Dans le bief amont, la biomasse <strong>de</strong>s poissons capturés dans la rivière <strong>Rupert</strong>(4,72 kg par fil<strong>et</strong>-jour) est fortement dominée par le doré jaune (1,72 kg parfil<strong>et</strong>-jour), suivi du grand broch<strong>et</strong> (1,23 kg par fil<strong>et</strong>-jour), du meunier noir (0,96 kgpar fil<strong>et</strong>-jour) <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’esturgeon jaune (0,5 kg par fil<strong>et</strong>-jour). La répartition <strong>de</strong> labiomasse au sein <strong>de</strong> la communauté <strong>de</strong> poissons dans la Lemare est semblable àcelle <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, hormis le fait que le grand corégone (0,38 kg par fil<strong>et</strong>-jour),absent <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, y occupe c<strong>et</strong>te fois le quatrième rang.Dans le secteur du bief aval, la biomasse globale <strong>de</strong>s poissons capturés dans larivière Nemiscau est <strong>de</strong> 7,13 kg par fil<strong>et</strong>-jour. Le doré jaune est toujours l’espèce laplus abondante en poids (3,00 kg par fil<strong>et</strong>-jour), encore suivi du grand broch<strong>et</strong>(2,31 kg par fil<strong>et</strong>-jour) puis du grand corégone (1,77 kg par fil<strong>et</strong>-jour). On notedonc une gran<strong>de</strong> similitu<strong>de</strong> dans la répartition <strong>de</strong> la biomasse entre les espècesdans les communautés <strong>de</strong> poissons <strong>de</strong>s biefs amont <strong>et</strong> aval.10-94 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-95Tableau 10-21 : Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Captures <strong>et</strong> biomasse par unité d’effort <strong>et</strong> abondance relative <strong>de</strong>s poissons dans les grands cours d’eau – 2002 <strong>et</strong> 2003EspèceCPUE a(poissonspar fil<strong>et</strong>-jour)Bief <strong>Rupert</strong> amontBief <strong>Rupert</strong> avalRivière <strong>Rupert</strong> (2002) Rivière Lemare (2002) Rivière Nemiscau (2003)Abondancerelative(%)BPUE b(kg parfil<strong>et</strong>-jour)CPUE a(poissonspar fil<strong>et</strong>-jour)Abondancerelative(%)BPUE b(kg parfil<strong>et</strong>-jour)CPUE a(poissonspar fil<strong>et</strong>-jour)Abondancerelative(%)BPUE b(kgpar fil<strong>et</strong>-jour)Cisco <strong>de</strong> lac — — — 0,07 1,1 < 0,01 0,44 4,14 0,03Doré jaune 2,93 46,1 1,72 3,43 51,1 2,01 5,13 48,26 3,00Esturgeonjaune 0,50 7,9 0,50 0,17 3,2 0,17 — — —Grand broch<strong>et</strong> 0,93 14,6 1,23 1,21 18,1 1,60 1,75 16,46 2,31Grandcorégone — — — 0,57 8,5 0,38 2,63 24,74 1,77Ménomini rond — — — 0,07 1,1 0,08 — — —Meunier noir 1,21 19,1 0,96 0,64 9,6 0,51 — — —Meunier rouge 0,29 4,5 0,29 0,14 2,1 0,15 — — —Perchau<strong>de</strong> 0,36 5,6 0,01 0,14 2,1 < 0,01 0,69 6,49 0,02Ouitouche 0,14 2,2 0,03 0,07 1,1 0,01 — — —Queue à tachenoire — — — 0,14 2,1 < 0,01 — — —Total 6,36 100,0 4,72 6,71 100,0 4,96 10,63 100,00 7,13a. CPUE : captures par unité d’effort.b. BPUE : biomasse par unité d’effort.<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.8.1.3 P<strong>et</strong>its cours d’eauAfin <strong>de</strong> décrire leur communauté <strong>de</strong> poissons, on a sélectionné plus d’une trentaine<strong>de</strong> p<strong>et</strong>its cours d’eau qui se j<strong>et</strong>tent dans les lacs <strong>et</strong> les principales rivières dusecteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> (20 dans le bief amont <strong>et</strong> 13 dans le bief aval) en fonction<strong>de</strong> la superficie <strong>de</strong> leur bassin, <strong>de</strong> leurs caractéristiques physiques <strong>et</strong> <strong>de</strong> leur placedans le réseau hydrographique (voir la métho<strong>de</strong> M10).Communauté <strong>de</strong> poissonsAu total, seize espèces <strong>de</strong> poissons habitent les p<strong>et</strong>its cours d’eau du secteur <strong>de</strong>sbiefs <strong>Rupert</strong> (voir le tableau 10-22). La communauté <strong>de</strong> poissons <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>its coursd’eau est différente <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s lacs. Des espèces <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ite taille comme le chabottach<strong>et</strong>é, l’épinoche à cinq épines, le fouille-roche zébré, le méné <strong>de</strong> lac, l’omisco,le naseux <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s <strong>et</strong> le naseux noir sont caractéristiques <strong>de</strong> ces milieux. À cesespèces s’ajoutent la perchau<strong>de</strong> — une espèce <strong>de</strong> taille intermédiaire — <strong>de</strong> mêmeque l’omble <strong>de</strong> fontaine, le doré jaune, le grand broch<strong>et</strong>, le grand corégone, la lotte,le meunier noir <strong>et</strong> le meunier rouge.Dans les p<strong>et</strong>its cours d’eau du bief amont, l’espèce la plus abondante est le méné<strong>de</strong> lac, suivi du chabot tach<strong>et</strong>é, du naseux <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’épinoche à cinqépines. L’omble <strong>de</strong> fontaine domine chez les espèces <strong>de</strong> plus gran<strong>de</strong> taille.Comme c’est le cas dans les lacs, la diversité spécifique est moins gran<strong>de</strong> dans lesp<strong>et</strong>its cours d’eau du bief aval, qui compte seulement neuf espèces, que dans ceuxdu bief amont, qui en compte quinze. Les espèces dominantes <strong>de</strong>meurent le chabottach<strong>et</strong>é <strong>et</strong> les meuniers, suivis du naseux <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> la lotte <strong>et</strong> du méné <strong>de</strong> lac.L’omble <strong>de</strong> fontaine est absent <strong>de</strong>s captures effectuées dans les p<strong>et</strong>its cours d’eaudu bief aval.La longueur <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ite taille n’excè<strong>de</strong> généralement pas 125 mm (voirles figures 10-39 <strong>et</strong> 10-40). Les perchau<strong>de</strong>s pêchées sont <strong>de</strong> jeunes poissonsmesurant moins <strong>de</strong> 100 mm. De même, la plupart <strong>de</strong>s dorés jaunes, <strong>de</strong>s grandscorégones, <strong>de</strong>s lottes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s meuniers noirs sont jeunes <strong>et</strong> d’une longueur inférieureà 250 mm. La taille <strong>de</strong>s ombles <strong>de</strong> fontaine capturés dans les p<strong>et</strong>its cours d’eau dubief amont varie <strong>de</strong> 25 à 515 mm (voir la figure 10-39), <strong>et</strong> le plus vieux spécimenest âgé <strong>de</strong> 7 ans ; l’omble <strong>de</strong> fontaine possè<strong>de</strong> une bonne croissance dans les p<strong>et</strong>itscours d’eau (voir la figure 10-41). Le tableau 10-23 présente les caractéristiquesbiologiques <strong>de</strong>s poissons capturés dans les p<strong>et</strong>its cours d’eau <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>.10-96 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 10-22 : Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Densité absolue, <strong>de</strong>nsité relative <strong>et</strong> biomasse <strong>de</strong> poissonsdans les p<strong>et</strong>its cours d’eau – 2002 <strong>et</strong> 2003EspèceDensitéabsolue(poissonspar 100 m 2 )Bief <strong>Rupert</strong> amontDensitérelative(%)Biomasse(kg/ha)Densitéabsolue(poissonspar 100 m 2 )Bief <strong>Rupert</strong> avalDensitérelative(%)Biomasse(kg/ha)Chabot à tête plate 0,04 0,08 0,01 — — —Chabot tach<strong>et</strong>é 12,42 25,08 3,96 12,97 31,30 4,03Doré jaune 0,09 0,18 1,73 — — —Épinoche à cinq épines 5,37 10,84 0,22 — — —Fouille-roche zébré 1,26 2,54 0,75 1,28 3,09 0,72Grand broch<strong>et</strong> 0,17 0,34 1,96 0,46 1,11 5,12Grand corégone 0,02 0,04 0,01 — — —Lotte 2,88 5,82 6,86 5,45 13,15 14,23Méné <strong>de</strong> lac 12,69 25,63 7,74 5,01 12,09 3,07Meunier sp. a 3,01 6,08 5,38 8,34 20,13 14,96Omble <strong>de</strong> fontaine 3,21 6,48 12,20 — — —Omisco 0,06 0,12 0,03 — — —Perchau<strong>de</strong> 0,42 0,85 0,23 0,53 1,28 0,43Naseux <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s 7,80 15,75 3,71 7,34 17,71 3,62Naseux noir 0,08 0,16 0,01 0,06 0,14 0,01Total 49,52 100,00 44,76 41,44 100,00 46,19a. Meunier rouge <strong>et</strong> meunier noir.La présence <strong>de</strong> jeunes poissons prédateurs dans les p<strong>et</strong>its cours d’eau, tels le doréjaune, le grand broch<strong>et</strong> <strong>et</strong> la lotte, s’explique par l’abondance <strong>de</strong>s proies <strong>de</strong> p<strong>et</strong>it<strong>et</strong>aille. Les jeunes meuniers sont également abondants. Les meuniers noirs privilégientles p<strong>et</strong>its cours d’eau pour se reproduire. Il semble qu’ils adoptent c<strong>et</strong>testratégie pour s’alimenter <strong>et</strong> grandir, tout en évitant la prédation par les prédateurs<strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille dans les grands cours d’eau <strong>et</strong> les lacs durant les premières années<strong>de</strong> leur vie.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-97


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 10-39 : Bief <strong>Rupert</strong> amont – Distribution <strong>de</strong>s classes <strong>de</strong> longueur <strong>de</strong>s poissons capturésdans les p<strong>et</strong>its cours d’eau6050Chabot tach<strong>et</strong>é66,70 %n = 4246050LotteOmble <strong>de</strong> fontaine60n = 75 50n = 2164040403030302020201010100000 100 200 300 400 500 600 700 800 0 100 200 300 400 500 600 700 800 0 100 200 300 400 500 600 700 8006050Épinoche à cinq épines Méné <strong>de</strong> lac Perchau<strong>de</strong>6060n = 131 50n = 651 50n = 15404040302030203020101010Fréquence (%)0000 100 200 300 400 500 600 700 800 0 100 200 300 400 500 600 700 800 0 100 200 300 400 500 600 700 80060Fouille-roche zébré60Meunier noir50n = 4350n = 1504040302010302010000 100 200 300 400 500 600 700 800 0 100 200 300 400 500 600 700 80060Grand broch<strong>et</strong>60Naseux <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s5040n = 2350n = 2814030201000 100 200 300 400 500 600 700 80030201000 100 200 300 400 500 600 700 800Longueur totale (mm)6675_GE_029_INSB_f10-39_041116.fh1010-98 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 10-40 : Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Distribution <strong>de</strong>s classes <strong>de</strong> longueur <strong>de</strong>s poissons capturésdans les p<strong>et</strong>its cours d’eau6050Chabot tach<strong>et</strong>é71,70 %n = 1846050Lotten = 1104040303020201010000 100 200 300 400 500 600 700 800 0 100 200 300 400 500 600 700 80060Méné <strong>de</strong> lac60Perchau<strong>de</strong>5040n =114n 50= 240302010302010Fréquence (%)6050Fouille-roche zébré000 100 200 300 400 500 600 700 800 0 100 200 300 400 500 600 700 80060Meunier noir80,30 %n = 3050n = 3044040303020201010000 100 200 300 400 500 600 700 800 0 100 200 300 400 500 600 700 80060Grand broch<strong>et</strong>60Naseux <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s50n = 2350n = 74404030201000 100 200 300 400 500 600 700 80030201000 100 200 300 400 500 600 700 800Longueur totale (mm)6675_GE_027_INSB_f10-40_041116.fh10Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-99


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 10-41 : Biefs <strong>Rupert</strong> amont – Croissance en longueur <strong>de</strong> l’omble <strong>de</strong> fontaine dans les p<strong>et</strong>itscours d’eau500OMBLE DE FONTAINE400Longueur totale (mm)30020010000 1 2 3 4 5 6 76675_GE_027_INSB_f10-41_041116.fh10Âge (ans)10-100 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 10-23 : Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Caractéristiques biologiques <strong>de</strong>s poissons dans les p<strong>et</strong>its cours d’eau –2002 <strong>et</strong> 2003EspèceN bre<strong>de</strong>capturesLongueurtotale a(mm)Bief <strong>Rupert</strong> amontMasse a(g)Coefficientd’embonpoint aÂgemax. bN bre<strong>de</strong>capturesLongueurtotale a(mm)Bief <strong>Rupert</strong> avalMasse a(g)Coefficientd’embonpoint aChabot tach<strong>et</strong>é 809 59,3 3,1 1,26 304 64,6 3,6 1,28Doré jaune 8 199,4 10,1 0,61 — — — — —Épinoche à cinqépines 308 36,5 0,4 1,48 — — — — —Fouille-roche zébré 66 73,6 5,5 1,12 — 39 85,0 6,2 0,89Grand broch<strong>et</strong> 21 216,0 27,8 0,58 — 32 327,6 321,3 0,56Grand corégone 1 83,0 — — — — — — —Lotte 228 137,0 22,0 0,72 — 160 140,0 24,2 0,62Méné <strong>de</strong> lac 1 099 66,7 6,4 1,41 — 154 82,0 5,5 0,81Meunier noir 240 84,4 21,6 1,07 — 352 59,0 15,3 0,95Meunier rouge 4 146,5 40,1 0,98 — — — — —Omble <strong>de</strong> fontaine 463 129,7 50,9 1,02 7 (48) — — — —Omisco 6 89,0 5,1 0,86 — — — — —Perchau<strong>de</strong> 34 83,6 6,6 0,81 — 11 84,0 7,8 1,02Naseux <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s 499 76,7 5,1 1,11 — 167 66,3 3,4 1,11Naseux noir 4 59,0 — — — 8 48,1 1,3 0,99a. Valeur moyenne.b. Le nombre <strong>de</strong> poissons dont l’âge a été déterminé est entre parenthèses.HabitatsLe secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> renferme 382 p<strong>et</strong>its cours d’eau, soit 231 dans lesecteur du bief amont <strong>et</strong> 151 dans celui du bief aval. La majorité (89 %) ont unbassin versant d’une superficie inférieure à 5 km 2 .Comme pour les grands cours d’eau, les superficies présentées ont été calculées enconsidérant la limite maximale <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>.Dans le bief amont, leur superficie totale est <strong>de</strong> 2,1 km 2 , répartie dans les habitatstypes suivants : chenal 3 (72,2 %), chenal 2 (18,5 %), seuil 3 (4,8 %), bassin 1(1,6 %), rapi<strong>de</strong> 2 (0,8 %), seuil 2 (0,7 %), chenal 1 (0,3 %), rapi<strong>de</strong> 1 (0,1 %),chutes (0,1 %) <strong>et</strong> seuil 1 (moins <strong>de</strong> 0,1 %).Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-101


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Les p<strong>et</strong>its cours d’eau du bief aval couvrent une superficie <strong>de</strong> 0,8 km 2 répartiecomme suit : chenal 3, 72,2 % ; chenal 2, 17,9 % ; bassin 1, 3,3 % ; seuil 3, 3,1 % ;rapi<strong>de</strong> 2, 1,5 % ; bassin 2, 0,7 % ; chenal 1, 0,5 % ; seuil 2, 0,5 % ; rapi<strong>de</strong> 1,0,3 %.Par conséquent, les habitats aquatiques sont principalement <strong>de</strong> type lentique(bassins 1 <strong>et</strong> 2, chenaux 2 <strong>et</strong> 3, lac). Les milieux lentiques représentent 92,9 % <strong>de</strong>shabitats du poisson dans le bief amont <strong>et</strong> 94,1 % dans le bief aval.L’absence d’omble <strong>de</strong> fontaine dans le bief aval serait la conséquence <strong>de</strong> la tropfaible représentation (5,7 %) <strong>de</strong>s habitats <strong>de</strong> type lotique (chenal 1, seuils 1, 2 <strong>et</strong> 3,rapi<strong>de</strong>s 1 <strong>et</strong> 2).Quelques frayères à doré jaune <strong>et</strong> à meuniers ont été trouvées dans les zones d’eauvive <strong>de</strong>s nombreux tributaires qui alimentent les lacs compris dans le secteur <strong>de</strong>sbiefs <strong>Rupert</strong>. La majorité sont utilisées par ces <strong>de</strong>ux espèces au printemps, étantdonné que leurs exigences pour la reproduction sont très semblables. Nombre <strong>de</strong>frayères à grand broch<strong>et</strong> sont également situées dans les p<strong>et</strong>its cours d’eau, àproximité <strong>de</strong> leur embouchure, là où se trouvent <strong>de</strong>s herbiers inondés auprintemps. Les frayères à grand corégone en milieu fluvial sont quasi absentes <strong>de</strong>sp<strong>et</strong>its cours d’eau, à l’exception d’une frayère située à l’emplacement <strong>de</strong> la diguedu Ruisseau-Arques. Aucune frayère à cisco <strong>de</strong> lac n’a été trouvée dans les p<strong>et</strong>itscours d’eau. On a recensé seulement <strong>de</strong>ux frayères à omble <strong>de</strong> fontaine, l’une dansun tributaire majeur du bassin <strong>de</strong> la rivière Lemare (bief amont), l’autre dans leruisseau Arques (bief aval). L’omble <strong>de</strong> fontaine est une espèce opportuniste, dontles frayères sont souvent diffuses <strong>et</strong> difficiles à repérer dans les p<strong>et</strong>its cours d’eau.BiomasseLa biomasse <strong>de</strong> poisson par unité <strong>de</strong> surface dans les p<strong>et</strong>its cours d’eau est presquei<strong>de</strong>ntique dans les <strong>de</strong>ux biefs, soit 45 kg/ha dans le bief amont <strong>et</strong> 46 kg/ha dans lebief aval (voir le tableau 10-22). L’omble <strong>de</strong> fontaine, le méné <strong>de</strong> lac <strong>et</strong> la lottesont les espèces qui contribuent le plus à la biomasse totale <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>its cours d’eaudans le bief amont. Elles sont suivies du naseux <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s, du chabot tach<strong>et</strong>é, dunaseux noir <strong>et</strong> <strong>de</strong> neuf autres espèces.Sur le plan <strong>de</strong> la biomasse, les principales espèces dans les p<strong>et</strong>its cours d’eau dubief aval sont les meuniers <strong>et</strong> la lotte. Suivent le grand broch<strong>et</strong>, le chabot tach<strong>et</strong>é, lenaseux <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s, le méné <strong>de</strong> lac, le fouille-roche zébré, la perchau<strong>de</strong> <strong>et</strong> le naseuxnoir.10-102 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.8.1.4 Espèces à statut particulierL’esturgeon jaune est la seule espèce à statut perticulier qui ait été trouvée dans lesbiefs <strong>Rupert</strong>. C<strong>et</strong>te espèce, particulièrement prisée par les Cris, est surtout présentedans le bassin <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, en particulier sur son cours principal, où se trouve laplus gran<strong>de</strong> concentration <strong>de</strong> frayères. Selon le Comité sur la situation <strong>de</strong>s espècesen péril au Canada (COSEPAC), l’espèce n’est pas en péril, mais elle est classéecomme susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable par le Centre <strong>de</strong>données sur le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ). Toutefois, c<strong>et</strong> organismeprécise qu’il existe trop peu d’information pour perm<strong>et</strong>tre d’évaluer précisément lasituation <strong>de</strong>s populations d’esturgeons jaunes du nord du Québec.10.8.2 Impacts prévus pendant la construction <strong>et</strong> mesures d’atténuationEn pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> construction, les sources d’impact sur le poisson <strong>et</strong> sur son habitatsont les suivantes :• construction <strong>de</strong>s ouvrages (barrages, digues, batar<strong>de</strong>aux <strong>et</strong> canaux) ;• présence <strong>de</strong> travailleurs ;• mise en eau <strong>de</strong>s biefs.Les impacts causés par la construction <strong>de</strong>s ouvrages sont la perte d’habitat dupoisson à l’emplacement <strong>de</strong>s ouvrages, l’obstruction à la libre circulation dupoisson causée par ces mêmes ouvrages, l’augmentation <strong>de</strong>s matières ensuspension dans l’eau provoquée par les travaux en eau <strong>et</strong> le bruit (on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc)causé par le dynamitage dans les plans d’eau.Pertes d’habitat du poissonLes superficies d’habitat perdues par la mise en place <strong>de</strong>s ouvrages totalisent10,4 ha, dont 7,5 ha dans le bief amont <strong>et</strong> 2,9 ha dans le bief aval. Il s’agit d’uneperte permanente. Selon les résultats d’inventaire, ces pertes touchent uniquementquelques frayères à grand broch<strong>et</strong> près du point <strong>de</strong> coupure <strong>de</strong> la rivière Lemareainsi qu’une frayère à grand corégone située à l’emplacement <strong>de</strong> la digue duRuisseau-Arques. Aucune frayère à esturgeon jaune ou à touladi n’est touchées parles travaux. La plupart <strong>de</strong>s habitats perdus sont associés à <strong>de</strong>s fonctions d’alimentation,d’élevage ou <strong>de</strong> repos <strong>de</strong>s espèces qui peupleront les biefs <strong>Rupert</strong>.L’expansion du milieu aquatique dans les biefs compensera largement les pertes <strong>de</strong>fonctions causées par la mise en place <strong>de</strong>s ouvrages.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-103


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Augmentation <strong>de</strong>s matières en suspension dans l’eauUne augmentation temporaire <strong>de</strong>s matières en suspension dans l’eau pourrasurvenir <strong>de</strong> façon ponctuelle <strong>et</strong> sur une courte durée pendant la construction.L’application <strong>de</strong>s mesures d’atténuation courantes relatives aux travaux en eauperm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> réduire c<strong>et</strong> impact au minimum.Bruit (on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc) causé par le dynamitageDes dynamitages dans les plans d’eau seront nécessaires durant les travaux. Ilspeuvent entraîner <strong>de</strong> la mortalité chez les poissons circulant à proximité. L’application<strong>de</strong> la mesure d’atténuation courante n o 23 associée aux travaux <strong>de</strong>dynamitage en eau (voir l’annexe J dans le volume 5) perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> réduire c<strong>et</strong>impact au minimum.Obstruction à la libre circulation du poissonLa mise en place <strong>de</strong>s digues bloquera la libre circulation <strong>de</strong>s poissons dansplusieurs p<strong>et</strong>its cours d’eau. Toutefois, c<strong>et</strong> impact peut être considéré commemineur, car les populations <strong>de</strong> poissons vivant dans ce type <strong>de</strong> milieu ne sont pasproprement migratrices ; leurs déplacements sont essentiellement locaux. De plus,les inventaires sur le terrain indiquent qu’il restera suffisamment d’habitats enamont ou en aval <strong>de</strong>s digues, selon le cas, pour que les poissons puissent accomplirleurs activités biologiques vitales (reproduction, alimentation <strong>et</strong> repos).Par ailleurs, les barrages sur les rivières <strong>Rupert</strong>, Nemiscau <strong>et</strong> Lemare n’aurontaucun impact sur les déplacements <strong>de</strong>s poissons, car les canaux <strong>de</strong> <strong>dérivation</strong>temporaires prévus à chaque ouvrage perm<strong>et</strong>tront leur libre passage.Augmentation <strong>de</strong> la pression <strong>de</strong> pêcheLa pêche pratiquée par les travailleurs aura peu d’impacts sur la population <strong>de</strong>poissons <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau ainsi que <strong>de</strong>s plans d’eau situésà proximité <strong>de</strong>s campements <strong>et</strong> <strong>de</strong>s chemins d’accès, car la majorité <strong>de</strong>s plansd’eau ont <strong>de</strong>s restrictions <strong>de</strong> pêche. En eff<strong>et</strong>, dans le secteur <strong>de</strong> laWeh-Sees Indohoun, les activités <strong>de</strong> pêche sportive sont réglementées <strong>de</strong> façonparticulière <strong>et</strong>, sur les terres <strong>de</strong> catégorie II, la pêche est réservée aux Cris. De plus,les horaires <strong>de</strong> travail chargés laissent généralement peu <strong>de</strong> temps aux travailleurspour ce type d’activité.Mise en eau <strong>de</strong>s biefsComme la mise en eau <strong>de</strong>s biefs est très courte (moins d’un mois), les impactsassociés à c<strong>et</strong>te activité sont traités avec les impacts liés à l’exploitation.10-104 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Mesures d’atténuationL’application <strong>de</strong> mesures d’atténuation courantes réduira au minimum la mise ensuspension <strong>de</strong>s sédiments <strong>et</strong> préviendra les impacts sur le poisson <strong>et</strong> sur son habitat(voir les clauses environnementales normalisées n os 2, 5, 6, 8, 9, 11, 12 <strong>et</strong> 15 àl’annexe J). Grâce à la clause environnementale normalisée n o 23, l’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> chocassociée au dynamitage aura un eff<strong>et</strong> négligeable sur le poisson.Pour remplacer la frayère à grand corégone perdue à l’emplacement <strong>de</strong> la digue duRuisseau-Arques, on aménagera une frayère multispécifique d’eau vive en aval <strong>de</strong>la digue.10.8.3 Impacts prévus pendant l’exploitation <strong>et</strong> mesures d’atténuationLes principales sources potentielles d’impact sur le poisson <strong>et</strong> sur son habitatpendant l’exploitation <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> sont associées à la présence <strong>et</strong> à la gestionhydraulique <strong>de</strong>s biefs, à l’érosion <strong>de</strong>s berges ainsi qu’à la modification <strong>de</strong> ladynamique sédimentaire, du régime thermique <strong>et</strong> <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau.Comme il y a très peu <strong>de</strong> berges sensibles à l’érosion sur le pourtour <strong>de</strong>s biefs (voirla section 10.1.2), on ne prévoit aucun impact notable sur le poisson <strong>et</strong> sur sonhabitat en ce qui a trait à l’érosion <strong>de</strong>s berges. Quant aux modifications <strong>de</strong> ladynamique sédimentaire, elles sont <strong>de</strong> courte durée <strong>et</strong> sont concentrées dans lecours principal <strong>de</strong>s biefs. Ce réajustement <strong>de</strong>s sédiments est plutôt bénéfique pourles poissons, car il fournit, tôt après la mise en eau, <strong>de</strong> nouveaux habitats qui serontrapi<strong>de</strong>ment exploités par la faune benthique. Ce phénomène s’est produit dans lesvoies <strong>de</strong> <strong>dérivation</strong> du complexe La Gran<strong>de</strong> <strong>et</strong> n’a pas eu d’eff<strong>et</strong> négatif sur lespoissons. Enfin, en ce qui concerne la qualité <strong>de</strong> l’eau prévue dans les biefs (voir lasection 10.6), elle sera toujours adéquate pour le maintien <strong>de</strong>s organismesaquatiques, comme cela a été le cas dans tous les milieux modifiés au complexeLa Gran<strong>de</strong>.En pério<strong>de</strong> d’exploitation, les impacts potentiels sur le poisson <strong>et</strong> sur son habitatsont donc essentiellement liés à la présence <strong>et</strong> à la gestion <strong>de</strong>s biefs. Il s’agit <strong>de</strong>simpacts suivants :• modification <strong>de</strong>s communautés <strong>de</strong> poissons ;• modification <strong>de</strong>s habitats ;• perte <strong>de</strong> frayères à esturgeon jaune, à touladi <strong>et</strong> à omble <strong>de</strong> fontaine ;• obstacles à la libre circulation <strong>de</strong>s poissons ;• changement dans les biomasses.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-105


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Modification <strong>de</strong>s communautés <strong>de</strong> poissonsDans le bief <strong>Rupert</strong> amont, sous un débit <strong>de</strong> 500 m 3 /s, la superficie totale en eaupassera <strong>de</strong> 97,4 km 2 (88,3 km 2 <strong>de</strong> lacs, 7,2 km 2 <strong>de</strong> grands cours d’eau <strong>et</strong> 1,9 km 2<strong>de</strong> p<strong>et</strong>its cours d’eau) à 208,1 km 2 . Le niveau d’eau augmentera <strong>de</strong> 18 m à l’amontdu barrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> 8,0 m au lac Des Champs. Les vitesses d’écoulementvarieront passablement dans la voie d’écoulement principale <strong>et</strong> <strong>de</strong> part <strong>et</strong> d’autre<strong>de</strong> celle-ci (voir le tableau 10-24). En eau libre, le marnage se situera entre 1,2 <strong>et</strong>1,4 m selon les endroits, alors que l’hiver le marnage maximal variera <strong>de</strong> 2,1 à2,5 m.Dans le bief <strong>Rupert</strong> aval, sous un débit <strong>de</strong> 500 m 3 /s, la superficie en eau passera <strong>de</strong>31,5 km 2 (29,8 km 2 <strong>de</strong> lacs, 1,2 km 2 <strong>de</strong> grands cours d’eau <strong>et</strong> 0,5 km 2 <strong>de</strong> p<strong>et</strong>itscours d’eau) à 56,1 km 2 . Le niveau du lac Arques augmentera <strong>de</strong> 4,2 m dans le biefaval <strong>et</strong> d’environ 3,0 m ailleurs en aval. Les vitesses d’écoulement serontn<strong>et</strong>tement plus élevées que dans le bief amont, en particulier dans le coursprincipal (surtout les canaux) <strong>et</strong> dans le ruisseau Caché (voir le tableau 10-24). Eneau libre, le marnage se situera entre 0,9 <strong>et</strong> 2,0 m selon les endroits, alors quel’hiver le marnage maximal variera <strong>de</strong> 2,5 à 4,3 m.Tableau 10-24 : Biefs <strong>Rupert</strong> – Vitesses d’écoulement moyennes prévues dans les biefs amont <strong>et</strong> avalEndroitBief <strong>Rupert</strong> amontVitesse d’écoulement moyenne a(m/s)Bief <strong>Rupert</strong> avalDébit <strong>de</strong> 800 m 3 /s Débit <strong>de</strong> 500 m 3 /s Débit <strong>de</strong> 800 m 3 /s Débit <strong>de</strong> 500 m 3 /sCours principal b 0,40 (0,04-1,50) 0,30 (0,02-1,1) 1,36 (0,05-6,88) c 1,10 (0,03-6,00) cRive gauche 0,16 (0,01-1,01) 0,11 (0,00-0,71) 0,30 (0,01-1,70) 0,17 (0,00-1,22)Rive droite 0,15 (0,01-0,97) 0,10 (0,00-0,68) 0,29 (0,00-1,97) 0,16 (0,00-1,29)a. Entre parenthèses : vitesses d’écoulement minimale <strong>et</strong> maximale.b. Dans le cours principal, les vitesses maximales seront atteintes dans les canaux (voir les figures 10-8 <strong>et</strong> 10-13).c. La vitesse maximale sera atteinte dans le ruisseau Caché.Après la mise en eau, le bief <strong>Rupert</strong> amont ressemblera beaucoup au lacMesgouez, qui constitue un vaste élargissement naturel (58 km 2 ) <strong>de</strong> la rivière<strong>Rupert</strong> à partir du PK 336,5. La géologie <strong>et</strong> les dépôts meubles associés aux <strong>de</strong>uxplans d’eau sont comparables <strong>et</strong> leurs écoulements se ressemblent : ils sont caractériséspar <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s masses d’eau entrecoupées <strong>de</strong> passages étroits àl’écoulement plus rapi<strong>de</strong>, par un périmètre découpé ainsi que par la présence d’unchenal d’écoulement principal <strong>et</strong> <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s baies. Le lac Mesgouez présenteégalement <strong>de</strong>s fluctuations annuelles <strong>de</strong> niveau semblables à celles <strong>de</strong>s futursbiefs. À moyen terme, la communauté <strong>de</strong> poissons du bief <strong>Rupert</strong> amont ressembleradonc à celle du lac Mesgouez, dont la composition spécifique a été déterminéepar les pêches effectuées en 1990 <strong>et</strong> en 1991 dans le contexte du proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> la10-106 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Nottaway-Broadback-<strong>Rupert</strong> (Consortium groupe <strong>de</strong> recherche SEEEQ <strong>et</strong>Environnement Illimité, 1991).Le tableau 10-25 présente les CPUE <strong>et</strong> l’abondance relative <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong>poissons dans les lacs présents à l’intérieur <strong>de</strong>s limites du bief amont ainsi quedans le lac Mesgouez. On les compare aux valeurs <strong>de</strong> ces mêmes paramètres pourla <strong>Rupert</strong>.Tableau 10-25 : Lacs du bief amont, lac Mesgouez <strong>et</strong> rivière <strong>Rupert</strong> – CPUE <strong>et</strong> abondance<strong>de</strong>s poissons capturés au fil<strong>et</strong> – Conditions naturellesEspèceLacs du bief amon Lac Mesgouez Rivière <strong>Rupert</strong>CPUE(poissonsparfil<strong>et</strong>-jour)Abondancerelative(%)CPUE(poissonsparfil<strong>et</strong>-jour)Abondancerelative(%)CPUE(poissonsparfil<strong>et</strong>-jour)Abondancerelative(%)Esturgeon jaune 0,01 < 0,1 0,58 3,42 0,53 10,3Meunier rouge 0,59 3,0 0,27 1,57 0,46 9,0Meunier noir 2,60 13,1 2,02 11,92 0,36 7,0Cisco <strong>de</strong> lac 3,85 19,4 2,19 12,94 0,02 0,4Chabot tach<strong>et</strong>é 0,01


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004bief amont (doré jaune, cisco <strong>de</strong> lac, meunier noir, grand corégone, grand broch<strong>et</strong>)le sont également dans le lac Mesgouez, avec <strong>de</strong>s abondances relatives semblables.Les principaux changements prévus dans l’abondance relative <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong>poissons du bief amont sont associés à l’esturgeon jaune, au touladi <strong>et</strong> à l’omble <strong>de</strong>fontaine, qui font l’obj<strong>et</strong> plus loin <strong>de</strong> paragraphes distincts.Après la mise en exploitation <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>, on prévoit une augmentation <strong>de</strong> ladiversité spécifique dans le bief <strong>Rupert</strong> aval, qui abrite actuellement neuf espèces<strong>de</strong> poissons. Peu <strong>de</strong> temps après la mise en eau s’ajouteront les espèces <strong>de</strong> p<strong>et</strong>it<strong>et</strong>aille provenant <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, comme les épinoches à cinq <strong>et</strong> à neuf épines, laouitouche, le naseux noir <strong>et</strong> le queue à tache noire. Le méné <strong>de</strong> lac, déjà présentdans les limites du bief aval, verra son abondance relative augmenter dans lacommunauté <strong>de</strong> poissons.Avec le temps, il faut s’attendre à ce que l’esturgeon jaune, le meunier rouge,l’omble <strong>de</strong> fontaine <strong>et</strong> le ménomini rond apparaissent dans le bief aval. On neconnaît pas précisément la durée nécessaire pour que la diversité spécifique <strong>de</strong>s<strong>de</strong>ux biefs <strong>de</strong>vienne homogène. De façon globale, on trouvera dans le bief aval lesmêmes espèces que dans le bief amont, <strong>et</strong> les plus gran<strong>de</strong>s vitesses d’écoulement<strong>de</strong>vraient favoriser les espèces d’eau vive (ex. : salmonidés).Immédiatement après la mise en eau <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>, les populations <strong>de</strong> poissonsseront diluées dans une très gran<strong>de</strong> masse d’eau. C<strong>et</strong>te situation, déjà observée lorsdu remplissage <strong>de</strong> réservoirs, entraîne une brève diminution <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>pêche.En revanche, dès les premières années <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>, les populations <strong>de</strong>poissons profiteront <strong>de</strong> l’explosion trophique produite par la décomposition <strong>de</strong> lamatière organique ennoyée. C<strong>et</strong>te situation se reflétera dans les ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>pêche, qui augmentereront <strong>de</strong> façon notable. Une telle augmentation est survenuepeu <strong>de</strong> temps après la <strong>dérivation</strong> Eastmain-Opinaca-La Gran<strong>de</strong>, où les poissons sesont bien adaptés à la hausse <strong>de</strong> niveau. Selon les <strong>de</strong>rniers relevés, les ren<strong>de</strong>ments<strong>de</strong> pêche s’y maintiennent à un niveau élevé.Les tronçons aval <strong>de</strong>s rivières Misticawissich <strong>et</strong> Lemare seront touchés par lacréation du bief amont ; il en sera <strong>de</strong> même <strong>de</strong> la Nemiscau dans le bief <strong>Rupert</strong>aval. Les milieux possédant un écoulement rapi<strong>de</strong> évolueront vers un écoulementlent, <strong>de</strong> type chenal. Les principales espèces <strong>de</strong> poissons associées à ces grandscours d’eau sont le doré jaune, le grand broch<strong>et</strong>, l’esturgeon jaune, le grandcorégone, le meunier rouge <strong>et</strong> le meunier noir, dont les abondances relatives<strong>de</strong>viendront semblables à celles <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>.Après la création <strong>de</strong>s biefs, les caractéristiques biologiques (masse, longueur,coefficient <strong>de</strong> condition <strong>et</strong> croissance) <strong>de</strong>s principales populations <strong>de</strong> poissons10-108 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004<strong>de</strong>vraient évoluer comme celles <strong>de</strong> leurs congénères du parcours Boyd-Sakami.Les enseignements du complexe La Gran<strong>de</strong> fournissent les indications suivantesen ce qui concerne le parcours Boyd-Sakami :• La structure <strong>de</strong> taille <strong>de</strong>s principales espèces a peu évolué <strong>de</strong>puis la modificationdu milieu en 1980, sauf pour le doré jaune. Ce <strong>de</strong>rnier semble avoiréprouvé <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> recrutement immédiatement après la <strong>dérivation</strong>,en 1980 <strong>et</strong> en 1981, puisque peu <strong>de</strong> p<strong>et</strong>its spécimens avaient été capturés.En 1996, toutefois, il y a eu une recru<strong>de</strong>scence <strong>de</strong> dorés jaunes, indice d’unmeilleur recrutement. Depuis, l’espèce domine largement la communauté <strong>de</strong>poissons du parcours Boyd-Sakami.• Le coefficient <strong>de</strong> condition du doré jaune <strong>et</strong> celui du meunier rouge ontaugmenté immédiatement après la <strong>dérivation</strong>, mais avec une ampleur <strong>et</strong> unedurée plus faibles que dans le réservoir Robert-Bourassa. En 1996, il étaitlégèrement inférieur à la valeur en conditions naturelles chez presque toutes lesespèces.• La croissance <strong>de</strong>s principales espèces présente une hausse consécutive à lamodification du milieu, puis un r<strong>et</strong>our graduel au niveau <strong>de</strong>s conditionsnaturelles. C<strong>et</strong>te hausse initiale n’est pas survenue chez le doré jaune, dont lacroissance s’est toujours maintenue à un niveau comparable, sinon légèrementsupérieur, à celui du milieu naturel.En conséquence, on ne prévoit pas <strong>de</strong> modification significative à long terme <strong>de</strong>scaractéristiques biologiques <strong>de</strong>s principales populations <strong>de</strong> poissons <strong>de</strong>s biefs<strong>Rupert</strong>.Quant aux impacts <strong>de</strong> l’augmentation temporaire du débit <strong>de</strong> 500 à 800 m 3 /s, ilssont jugés négligeables pour les raisons suivantes : d’une part, ces événementsseront occasionnels <strong>et</strong> temporaires ; d’autre part, même s’ils surviennent durant lasaison <strong>de</strong> croissance, la faune benthique n’aura pas le temps <strong>de</strong> s’installer dans lesnouveaux habitats <strong>et</strong> aucune explosion trophique attribuable à la décomposition <strong>de</strong>la matière organique ennoyée ne surviendra. Par conséquent, ces événementsauront très peu d’eff<strong>et</strong>s (négatifs ou positifs) sur la composition <strong>de</strong> la communauté<strong>de</strong> poissons <strong>et</strong> sur sa biomasse.Enfin, les changements mineurs prévus (1 à 2 °C) dans la température <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>sbiefs par rapport à celle <strong>de</strong>s lacs du secteur (voir la section 10.3.4) sont jugés sanseff<strong>et</strong> notable sur les poissons. Par ailleurs, les calculs montrent qu’il ne <strong>de</strong>vrait pasy avoir <strong>de</strong> stratification thermique dans le cours principal <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>. Parcontre, les lacs situés à l’écart du cours principal (par exemple, les lacs Cabot <strong>et</strong>Hore dans le bief amont <strong>et</strong> le lac Du Glas dans le bief aval) présenteront une stratificationthermique en conditions futures semblable à celle <strong>de</strong>s conditionsnaturelles.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-109


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004La plupart <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong> poissons <strong>de</strong>vraient s’adapter assez facilement auxmodifications prévues <strong>de</strong> la stratification thermique. Le touladi est sans doutel’espèce qui pourrait en souffrir. Dans les lacs situés à l’écart du cours principal,où le touladi est présent, l’abondance <strong>de</strong> l’espèce sera comparable en conditionsnaturelles <strong>et</strong> futures. Dans les lacs Goul<strong>de</strong>, Des Champs <strong>et</strong> RP060, il n’est pasexclu que le touladi puisse trouver quand même quelques endroits en <strong>de</strong>hors ducours principal où les conditions thermiques estivales lui conviennent. Ces conditionshydrologiques <strong>et</strong> hydrauliques moins favorables ne sont pas étrangères au faitque la biomasse <strong>de</strong> touladi prévue en conditions futures passera <strong>de</strong> 3,09 kg/ha à1,55 kg/ha dans le bief amont <strong>et</strong> <strong>de</strong> 1,49 kg/ha à 1,06 kg/ha dans le bief aval.Modification <strong>de</strong>s communautés <strong>de</strong> poissons : esturgeon jauneLa répartition <strong>de</strong> l’esturgeon jaune dans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> est limitée à untronçon compris entre <strong>de</strong>ux obstacles infranchissables situés aux PK 309 <strong>et</strong> 329 <strong>de</strong>la <strong>Rupert</strong> ainsi qu’aux premiers 36 km <strong>de</strong> la rivière Misticawissich. C<strong>et</strong> habitatdisponible totalise 18 km 2 .Avec la création du bief amont, c<strong>et</strong> habitat sera transformé en milieu lacustre. Il nesubsistera que quelques tronçons lotiques, à l’intérieur <strong>et</strong> à proximité <strong>de</strong>s canauxS73-1, S73-3 <strong>et</strong> S73-4 situés dans le cours principal (voir la carte 10-3). Commel’esturgeon jaune vit à la fois en lac <strong>et</strong> en rivière, la création du bief amont luiperm<strong>et</strong>tra d’accé<strong>de</strong>r à un grand plan d’eau (208 km 2 ) aux caractéristiques d’habitatsemblables à celles du lac Mesgouez, où se trouve déjà une abondante populationd’esturgeons jaunes. Le rehaussement du niveau d’eau éliminera l’obstacle infranchissabledu PK 329 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, qui empêche actuellement les esturgeons jaunesd’accé<strong>de</strong>r au lac Mesgouez. Le potentiel du bief amont en tant qu’habitatd’alimentation est jugé élevé. On y aménagera <strong>de</strong>ux frayères à esturgeon en amont<strong>de</strong>s frayères actuelles (voir le paragraphe « Mesures d’atténuation »). Compte tenudu potentiel <strong>de</strong>s frayères résiduelles <strong>et</strong> aménagées ainsi que <strong>de</strong> la contribution <strong>de</strong> ladérive <strong>de</strong> juvéniles <strong>et</strong> d’adultes en provenance du lac Mesgouez, l’abondancerelative <strong>de</strong> l’esturgeon jaune <strong>de</strong>vrait augmenter vers <strong>de</strong>s valeurs semblables àcelles qu’on observe actuellement au lac Mesgouez.Sur le plan génétique, la création du bief amont n’aura pas d’influence sur lespopulations d’esturgeons jaunes, apparentées à celle du lac Mesgouez.Le bief aval présentera également <strong>de</strong>s caractéristiques favorables à l’esturgeonjaune. On peut s’attendre à long terme à ce qu’une dévalaison, même faible,provenant du bief amont perm<strong>et</strong>te le peuplement du bief aval. Ce phénomène estdéjà en cours dans le lac Boyd, où une population d’esturgeons jaunes provenantdu réservoir Opinaca s’implante avec succès. Afin <strong>de</strong> faciliter l’établissementd’une population dans le bief aval, une frayère multispécifique y sera aménagée(voir plus loin les mesures <strong>de</strong> compensation).10-110 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Modification <strong>de</strong>s communautés <strong>de</strong> poissons : touladiLe rehaussement du niveau d’eau associé à la création <strong>de</strong>s biefs variera selonl’altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s lacs où le touladi est présent. Ce rehaussement occasionnera la perte<strong>de</strong>s frayères là où il sera maximal <strong>et</strong> pourrait être sans eff<strong>et</strong> sur la reproduction dutouladi là où il sera minimal. Comme cela a été démontré au complexe La Gran<strong>de</strong><strong>et</strong> ailleurs, le touladi a <strong>de</strong> la difficulté à maintenir son recrutement en réservoir enraison du marnage hivernal pouvant exon<strong>de</strong>r les frayères (Legault <strong>et</strong> coll., 2004).Dans les biefs <strong>Rupert</strong>, c<strong>et</strong>te difficulté pourrait être moindre, car les marnageshivernaux y sont moins prononcés qu’en réservoir. Le faible marnage <strong>de</strong>s biefsperm<strong>et</strong>tra d’ailleurs d’y aménager <strong>de</strong>s frayères (voir plus loin les mesuresd’atténuation <strong>et</strong> <strong>de</strong> compensation) <strong>et</strong> d’assurer à tout le moins le maintien <strong>de</strong>l’espèce.Modification <strong>de</strong>s communautés <strong>de</strong> poissons : omble <strong>de</strong> fontainePeu abondant dans les lacs du bief amont, l’omble <strong>de</strong> fontaine est absent <strong>de</strong>s lacsdu bief aval en raison du manque d’habitats propices dans les p<strong>et</strong>its cours d’eau,dont l’écoulement est généralement lentique.Compte tenu d’une faible abondance relative dans les biefs, l’espèce profitera tout<strong>de</strong> même <strong>de</strong> l’expansion du domaine aquatique. Les zones d’écoulement rapi<strong>de</strong>dans les <strong>de</strong>ux biefs <strong>et</strong> dans leurs tributaires seront <strong>de</strong> nature à favoriser l’espèce.Considérant l’appartenance à la souche <strong>Rupert</strong> <strong>de</strong> tous les ombles <strong>de</strong> fontaineanalysés dans ce secteur, la création du bief amont n’entraînera pas d’augmentation<strong>de</strong> la mixité génétique <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te souche.Modifications <strong>de</strong>s habitatsLa <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> occasionnera une expansion du domaine aquatique <strong>et</strong> un<strong>et</strong>ransformation <strong>de</strong>s différents milieux aquatiques compris à l’intérieur <strong>de</strong>s biefs.Les grands <strong>et</strong> les p<strong>et</strong>its cours d’eau ainsi que les lacs seront modifiés en unécosystème présentant les caractéristiques d’un grand lac. Toutefois, le caractèredéjà lentique à l’état initial, même dans les p<strong>et</strong>its <strong>et</strong> les grands cours d’eau, ainsique les écoulements <strong>de</strong> type fluvial dans le cours principal <strong>de</strong>s biefs amenuiserontc<strong>et</strong>te transformation.À l’extrémité nord du bief aval, les eaux dérivées empruntent l’étroite vallée duruisseau Caché avant <strong>de</strong> rejoindre le réservoir Eastmain 1. L’écoulement y serasemblable au tronçon rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la rivière Boyd, dans le parcours Boyd-Sakami(voir la photo 10-5). Les eaux formeront <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s sur une dénivelée <strong>de</strong> 10 m, oùles vitesses d’écoulement dépasseront 5 m/s. Compte tenu <strong>de</strong> ces vitessesd’écoulement très élevées, ce tronçon du ruisseau Caché ne sera plus considérécomme un habitat propice aux poissons <strong>et</strong> il <strong>de</strong>vrait agir comme une barrière auDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-111


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004déplacement <strong>de</strong>s poissons du réservoir Eastmain 1 vers le bief aval. L<strong>et</strong>ableau 10-26 présente le bilan <strong>de</strong>s superficies <strong>de</strong>s eaux avant <strong>et</strong> après la mise eneau <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>.Photo 10-5 : PK 92 <strong>de</strong> la rivière BoydPour un débit <strong>de</strong> 500 m 3 /s, la superficie totale du bief amont sera <strong>de</strong> 208 km 2 <strong>et</strong>celle du bief aval <strong>de</strong> 56 km 2 , ce qui représente un gain n<strong>et</strong> <strong>de</strong> 135 km 2 , soit111 km 2 au bief amont <strong>et</strong> 24 km 2 au bief aval.Les habitats types qui caractérisent respectivement les grands cours d’eau <strong>et</strong> lesp<strong>et</strong>its cours d’eau qui seront ennoyés par les biefs sont décrits auxsections 10.8.1.2 <strong>et</strong> 10.8.1.3.Malgré les fluctuations <strong>de</strong> niveau d’eau prévues, la plupart <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong> poissonscontinueront <strong>de</strong> se reproduire sans difficulté, comme cela a été le cas dans tous lesréservoirs <strong>et</strong> les voies <strong>de</strong> <strong>dérivation</strong> du complexe La Gran<strong>de</strong> (Therrien <strong>et</strong> coll.,2002).10-112 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 10-26 : Biefs <strong>Rupert</strong> – Superficie <strong>de</strong>s milieux aquatiques – Avant <strong>et</strong> après <strong>dérivation</strong>Milieu aquatiqueBief <strong>Rupert</strong> amont :• Bassin <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>• Bassin <strong>de</strong> la Misticawissich• Bassin <strong>de</strong> la LemareTotal partiel – bief amontBief <strong>Rupert</strong> aval :• Bassin <strong>de</strong> la Nemiscau(bras sud)• Bassin <strong>de</strong> la Nemiscau(bras nord)• Bassin du ruisseau CachéTotal partiel – bief avalTotalGrands coursd’eau5,201,100,907,200,031,130,051,21Avant <strong>dérivation</strong>P<strong>et</strong>itscours d’eau0,780,011,121,910,290,150,060,50Superficie a(km 2 )Lacs19,116,5462,6288,2620,646,123,0429,80Après <strong>dérivation</strong>Biefs <strong>Rupert</strong>———208,1———56,18,41 b 2,41 b 118,06 b 264,2Bilan (gain) 135,31128,88 264,2a. Superficie calculée à partir du périmètre <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> correspondant à un débit <strong>de</strong> 500 m 3 /s.b. Les totaux peuvent être différents <strong>de</strong> la somme <strong>de</strong>s valeurs en raison <strong>de</strong>s arrondis.Perte <strong>de</strong> frayères à esturgeon jaune, à touladi <strong>et</strong> à omble <strong>de</strong> fontaineLa création <strong>de</strong>s biefs entraînera une répercussion négative à court terme sur lerecrutement <strong>de</strong> l’esturgeon jaune <strong>et</strong> du touladi. Ces espèces sont considéréescomme relativement fidèles à leurs lieux <strong>de</strong> fraie.Les <strong>de</strong>ux frayères à esturgeon jaune (au PK 325 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> au PK 14 <strong>de</strong> laMisticawissich) seront ennoyées sous plusieurs mètres d’eau. Comme il existe unpotentiel d’aménagement <strong>de</strong> nouvelles frayères <strong>de</strong> superficie équivalente en amont<strong>de</strong>s frayères existantes sur ces rivières, aucun impact négatif n’est prévu à longterme sur les populations d’esturgeon jaune du bief amont.Dans le bief amont, les frayères à touladi du lac RP062 (neuf frayères totalisant3 100 m 2 ) <strong>et</strong> du lac Des Champs (une frayère <strong>de</strong> 60 m 2 ) seront perdues par suite <strong>de</strong>leur ennoiement sous plusieurs mètres d’eau. En revanche, les <strong>de</strong>ux frayères dulac RP030, d’une superficie totale <strong>de</strong> 310 m 2 , seront peu ou pas altérées, car lerehaussement du niveau d’eau n’y sera que <strong>de</strong> 3 m.Comme il existe un potentiel d’aménagement <strong>de</strong> nouvelles frayères dans le bief<strong>Rupert</strong> amont d’une superficie équivalente à celle <strong>de</strong>s frayères perdues, aucunDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-113


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004impact négatif n’est prévu à long terme sur les populations <strong>de</strong> touladis du biefamont.Dans le bief aval, la seule frayère à touladi confirmée (150 m 2 ) se trouve dans lelac Arques <strong>et</strong> le faible rehaussement prévu (<strong>de</strong> 1 à 2 m) ne <strong>de</strong>vrait pas modifier safonction <strong>de</strong> reproduction.Malgré la perte <strong>de</strong> ses habitats <strong>de</strong> fraie dans les plans d’eau existants, l’omble <strong>de</strong>fontaine parviendra à se reproduire dans les biefs, car il s’agit d’une espèce opportunistequi utilisera les tronçons résiduels <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>its cours d’eau <strong>et</strong> les zones peuprofon<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s biefs où le substrat est propice à la fraie.Les mesures présentées plus loin précisent les aménagements qui perm<strong>et</strong>tront <strong>de</strong>compenser les pertes <strong>de</strong> frayères à esturgeon jaune <strong>et</strong> à touladi.Obstacles à la libre circulation <strong>de</strong>s poissonsUn total <strong>de</strong> 102 obstacles à la libre circulation <strong>de</strong>s poissons existent dans lesgrands cours d’eau <strong>et</strong> les principaux p<strong>et</strong>its cours d’eau photointerprétés du secteur<strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>, dont 63 dans le bief amont <strong>et</strong> 39 dans le bief aval. La plupart sontclassés infranchissables ou infranchissables avec réserve pour les poissons (voir lamétho<strong>de</strong> M10 dans le volume 6), soit 47 dans le bief amont <strong>et</strong> 25 dans le bief aval.Dans les p<strong>et</strong>its cours d’eau, la plupart <strong>de</strong>s obstacles sont <strong>de</strong>s barrages <strong>de</strong> castors(26 dans le bief amont <strong>et</strong> 24 dans le bief aval) ou <strong>de</strong>s champs <strong>de</strong> blocs à la tête <strong>de</strong>scours d’eau (12 dans le bief amont <strong>et</strong> 1 dans le bief aval).Après la <strong>dérivation</strong>, tous les obstacles du cours principal <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>,Misticawissich, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau, du ruisseau Caché ainsi que <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>its coursd’eau qui seront ennoyés par les biefs pourront être franchis par les poissons. Lesrésultats <strong>de</strong> la photointerprétation <strong>de</strong>s obstacles montrent que, dans les portionsrésiduelles <strong>de</strong>s tributaires <strong>de</strong>s biefs, l’accessibilité pour les poissons ne sera pasmodifiée par le proj<strong>et</strong>.Avec l’expansion du domaine aquatique résultant <strong>de</strong> la création <strong>de</strong>s biefs, aucunimpact négatif n’est prévu sur la libre circulation du poisson.Avec la création <strong>de</strong>s biefs, l’accès <strong>de</strong>s poissons aux portions résiduelles <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>itscours d’eau sera maintenu. La construction <strong>de</strong>s barrages <strong>et</strong> <strong>de</strong>s digues, même sielle créera <strong>de</strong>s obstacles à la libre circulation <strong>de</strong>s poissons, sera sans conséquencebiologique. En eff<strong>et</strong>, il n’existe aucune espèce proprement migratrice <strong>et</strong> il y aurasuffisamment d’habitats (reproduction, alimentation, alevinage <strong>et</strong> autres) <strong>de</strong> part <strong>et</strong>d’autres <strong>de</strong>s ouvrages pour assurer la pérennité <strong>de</strong>s espèces présentes. De plus,aucune frayère n’a été repérée aux emplacements <strong>de</strong>s ouvrages, mis à part troisfrayères à broch<strong>et</strong> situées près du barrage <strong>de</strong> la Lemare ainsi qu’une frayère àgrand corégone à l’emplacement <strong>de</strong> la digue du Ruisseau-Arques. Des frayères10-114 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004multispécifiques seront aménagées en aval <strong>de</strong>s trois barrages (Lemare,Nemiscau-1 <strong>et</strong> Nemiscau-2) <strong>et</strong> <strong>de</strong> la digue du Ruisseau-Arques.Confiné actuellement à un habitat restreint, l’esturgeon jaune aura accès à latotalité <strong>de</strong>s biefs. Malgré la persistance d’obstacles difficiles à franchir (PK 333 <strong>de</strong>la <strong>Rupert</strong>), il est possible qu’une circulation limitée puisse se faire vers le lacMesgouez.Le tunnel <strong>de</strong> transfert ne constitue pas un nouvel obstacle pour les poissons du biefaval car, en conditions naturelles, la répartition <strong>de</strong> ces poissons est limitée ausous-bassin versant <strong>de</strong> la Nemiscau. Il agira comme frein aux déplacements versl’amont.Enfin, les rapi<strong>de</strong>s du ruisseau Caché agiront comme une barrière, empêchant lespoissons du réservoir Eastmain 1 <strong>de</strong> pénétrer dans les biefs. En conditionsnaturelles, la même situation prévaut, car les poissons du bassin <strong>de</strong> l’Eastmain nese mêlent pas à ceux du bassin <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.Changement dans les biomassesSelon les hypothèses <strong>de</strong> calcul utilisées (voir la métho<strong>de</strong> M10), la biomasse <strong>de</strong>poissons produite en conditions naturelles dans les lacs, les grands cours d’eau <strong>et</strong>les p<strong>et</strong>its cours d’eau du bief <strong>Rupert</strong> amont à un débit <strong>de</strong> 500 m 3 /s est <strong>de</strong> 548 t (voirle tableau 10-27).Selon l’hypothèse <strong>de</strong> calcul r<strong>et</strong>enue, la biomasse <strong>de</strong> poissons du bief amont sera <strong>de</strong>1 000,4 t (voir le tableau 10-27). Le bilan pour le bief amont se traduit donc par ungain n<strong>et</strong> <strong>de</strong> 452,7 t <strong>de</strong> poissons, surtout répartis entre les espèces dominantes : doréjaune, meunier noir, grand broch<strong>et</strong> <strong>et</strong> grand corégone.La biomasse <strong>de</strong> poissons produite en conditions naturelles dans les lacs, les grandscours d’eau <strong>et</strong> les p<strong>et</strong>its cours d’eau situés dans les limites du bief <strong>Rupert</strong> aval est<strong>de</strong> 199,2 t, à un débit <strong>de</strong> 500 m 3 /s (voir le tableau 10-28).Selon les hypothèses <strong>de</strong> calcul, la biomasse <strong>de</strong> poissons du bief aval, après la<strong>dérivation</strong>, sera <strong>de</strong> 255,6 t (voir le tableau 10-28), ce qui signifie une augmentation<strong>de</strong> 56,4 t <strong>de</strong> poissons réparties principalement chez les quatre mêmes espèces quedans le bief amont. La création <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> l’expansion du domaineaquatique qui en découle se traduiront par un gain n<strong>et</strong> <strong>de</strong> biomasse <strong>de</strong> 509 t <strong>de</strong>poissons.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-115


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 10-27 : Bief <strong>Rupert</strong> amont – Biomasse <strong>de</strong> poissons – Avant <strong>et</strong> après <strong>dérivation</strong>EspèceLacsAvant <strong>dérivation</strong>Grandscours d’eauBiomasse(t)P<strong>et</strong>itscours d’eauAprès <strong>dérivation</strong>Bief <strong>Rupert</strong> amontEsturgeon jaune 1,3 2,2 — 37,9Meunier rouge 24,6 1,3 — 32,7Meunier noir 100,3 4,5 1,0 173,9Cisco <strong>de</strong> lac 3,3 < 0,1 — 10,5Chabot tach<strong>et</strong>é < 0,1 — 0,8 0,1Grand corégone 56,3 1,2 < 0,1 101,7Méné <strong>de</strong> lac 0,1 — 1,5 0,2Corégone sp. — — — 0,1Grand broch<strong>et</strong> 64,2 8,6 0,4 165,4Lotte — — 1,3 3,0Queue à tache noire — < 0,1 — 0,1Perchau<strong>de</strong> 0,2 < 0,1 < 0,1 0,8Ménomini rond 0,6 0,2 — 1,9Omble <strong>de</strong> fontaine 5,4 — 2,3 17,1Touladi 27,3 — — 32,2Ouitouche 0,0 0,1 — 0,1Doré jaune 226,1 11,3 0,3 422,8Autres espèces — — 0,9 —Total509,7 29,5 8,5 1 000,4Bilan (gain) 452,7547,7 1 000,410-116 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 10-28 : Bief <strong>Rupert</strong> aval – Biomasse <strong>de</strong> poissons – Avant <strong>et</strong> après <strong>dérivation</strong>EspèceLacsAvant <strong>dérivation</strong>Grandscours d’eauBiomasse(t)P<strong>et</strong>itscours d’eauAprès <strong>dérivation</strong>Bief <strong>Rupert</strong> avalMeunier noir 33,9 — 0,8 45,3Cisco <strong>de</strong> lac 1,8 0,02 — 2,4Grand corégone 65,5 1,37 — 87,5Grand broch<strong>et</strong> 32,6 1,8 0,3 43,5Lotte 0,8 — 0,7 1,0Perchau<strong>de</strong> < 0,1 < 0,1 < 0,1 < 0,1Touladi 4,4 — — 5,9Doré jaune 52,3 2,3 — 69,9Autres espèces < 0,1 — 0,6 < 0,1Total191,3 5,5 2,4 255,6Bilan (gain) 56,4199,2 255,6Mesures d’atténuationDes mesures seront prises pour atténuer la perte d’une frayère à grand corégone, <strong>de</strong><strong>de</strong>ux frayères à esturgeon jaune <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux frayères à touladi. Ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnièresespèces sont reconnues pour être fidèles à leurs lieux <strong>de</strong> fraie (voir la carte 10-5).Dans le cas <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières espèces, la création <strong>de</strong> frayères s’accompagnerad’une récolte d’œufs à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> dispositifs conçus à c<strong>et</strong>te fin <strong>et</strong> installés pendant lafraie sur <strong>de</strong>s frayères utilisées. Ces dispositifs sont implantés par la suite dans lesfrayères aménagées afin d’amorcer le processus <strong>de</strong> fidélité au site. C<strong>et</strong>te activitédoit être répétée quelques années pour être efficace.Mesures relatives au grand corégoneLa frayère perdue au site <strong>de</strong> la digue du Ruisseau-Arques sera remplacée par unefrayère multispécifique en aval <strong>de</strong> l’ouvrage <strong>de</strong> restitution <strong>de</strong>s débits réservés.Mesures relatives à l’esturgeon jauneDeux frayères seront aménagées dans le bief <strong>Rupert</strong> amont pour remplacer lesfrayères du PK 325 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> du PK 14 <strong>de</strong> la Misticawissish (voir laDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-117


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004carte 10-5). Une aire <strong>de</strong> fraie sera aménagée dans la Misticawissish en amont <strong>de</strong> lafrayère existante <strong>et</strong> une secon<strong>de</strong> sera aménagée au PK 332 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.Mesures relatives au touladiDans les lacs RP062 <strong>et</strong> Des Champs, les frayères à touladi i<strong>de</strong>ntifiées totalisentrespectivement 3 100 m 2 <strong>et</strong> 60 m 2 . Ces aires <strong>de</strong> fraie seront remplacées parl’aménagement <strong>de</strong> nouvelles frayères dans les lacs RP062 <strong>et</strong> Des Champs. Il existedans ces <strong>de</strong>ux lacs un potentiel d’aménagement <strong>de</strong> 4 800 m 2 ; il est prévu d’yaménager une superficie <strong>de</strong> 3 160 m 2 , jugée suffisante pour compenser les pertes.Le lac RP030 présente un potentiel d’aménagement <strong>de</strong> frayères <strong>de</strong> 2 700 m 2 , soitune superficie neuf fois plus élevée que celle <strong>de</strong>s frayères existantes. On pourradonc m<strong>et</strong>tre en valeur ce potentiel si le suivi <strong>de</strong>s frayères à touladi du lac RP030révèle <strong>de</strong>s problèmes d’utilisation.10.8.4 Évaluation <strong>de</strong> l’impact résiduelLa création <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> représente un impact globalement positif pour lepoisson, tant en superficie d’habitat qu’en potentiel <strong>de</strong> production <strong>de</strong> biomasse. Latransformation <strong>de</strong>s lacs, <strong>de</strong>s grands cours d’eau <strong>et</strong> <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>its cours d’eau en unvaste écosystème fluviolacustre cause peu d’impact négatif sur les communautés<strong>de</strong> poissons <strong>et</strong> sur leurs caractéristiques biologiques. De même, les fonctionsd’habitat (reproduction, alimentation, repos, <strong>et</strong>c.) seront maintenues dans le nouvelenvironnement en raison <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> capacité d’adaptation <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>sespèces <strong>et</strong> <strong>de</strong>s mesures d’atténuation proposées.L’impact résiduel est donc positif sur le poisson <strong>et</strong> sur son habitat, qui constituent<strong>de</strong>s éléments valorisés par les Cris, les pêcheurs sportifs <strong>et</strong> la communauté scientifique.L’impact est jugé <strong>de</strong> forte intensité, d’étendue locale <strong>et</strong> <strong>de</strong> longue durée, cequi se traduit par une importance majeure.10.8.5 Mesures <strong>de</strong> compensationIl est proposé <strong>de</strong> tirer profit <strong>de</strong>s écoulements rapi<strong>de</strong>s immédiatement en aval <strong>de</strong>souvrages <strong>de</strong> restitution <strong>de</strong>s débits réservés <strong>de</strong> la Lemare, <strong>de</strong> la Nemiscau-1 <strong>et</strong> <strong>de</strong> laNemiscau-2, <strong>et</strong> d’y aménager <strong>de</strong>s frayères multispécifiques d’eau vive. On réussiraainsi à optimiser ces aires pour la reproduction <strong>de</strong>s poissons.De plus, dans le bief amont, une frayère multispécifique sera aménagée à la sortiedu canal S73-3. C<strong>et</strong>te frayère pourra être utilisée entre autres par l’esturgeon jaune.Dans le bief aval, une frayère multispécifique sera créée à l’aval immédiat ducanal 15.10-118 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.9 Mercure dans la chair <strong>de</strong>s poissons10.9.1 État <strong>de</strong>s connaissances sur le mercure10.9.1.1 Le mercure dans le milieu naturelLe mercure est un métal lourd largement répandu dans l’environnement, autant enmilieu nordique éloigné qu’en milieu urbain ou industriel. Les principales sourcesnaturelles <strong>de</strong> mercure sont l’altération <strong>de</strong>s roches <strong>et</strong> <strong>de</strong> la croûte terrestre, lesvolcans, les incendies <strong>de</strong> forêt <strong>et</strong> l’évaporation océanique. Il provient également <strong>de</strong>sources anthropiques, principalement d’émissions <strong>de</strong> la combustion <strong>de</strong> charbon <strong>et</strong><strong>de</strong> produits pétroliers, <strong>de</strong> l’incinération <strong>de</strong> déch<strong>et</strong>s, du raffinage <strong>de</strong> métaux, <strong>de</strong>certains procédés industriels (usine <strong>de</strong> chlore-alcali) ou <strong>de</strong>s activités minières. Àl’échelle <strong>de</strong> la planète, les émissions <strong>de</strong> mercure d’origine naturelle <strong>et</strong> anthropiquessont à peu près équivalentes, soit approximativement 4 000 t/a(Nriagu, 1989). Le mercure parvient aux régions éloignées <strong>de</strong> toute activitéhumaine par les vents dominants.Apports anthropiquesLa proportion relative <strong>de</strong>s apports naturels <strong>et</strong> anthropiques varie d’une région àl’autre. Selon Lockhart (1996), les apports anthropiques seraient plus élevés queles apports géologiques dans le sud <strong>et</strong> l’est du Canada, y compris le territoire <strong>de</strong> laBaie-James, alors que les apports géologiques seraient relativement plus élevésdans le nord <strong>et</strong> l’ouest.Des étu<strong>de</strong>s montrent un enrichissement récent en mercure anthropique dans leNord québécois (Lucotte <strong>et</strong> coll., 1995). Les concentrations <strong>de</strong> mercure total dansles sédiments <strong>de</strong> lacs naturels ont augmenté graduellement <strong>de</strong>puis 1940 <strong>et</strong> atteindraienten moyenne aujourd’hui 2,3 fois les niveaux préindustriels.Formes <strong>de</strong> mercureLe mercure existe dans l’environnement sous plusieurs formes chimiques, dont lesplus répandues sont le mercure métallique ou élémentaire (Hg 0 ), le mercureinorganique (Hg 2+ ) — soit le sulfure mercurique <strong>et</strong> le chlorure mercurique — <strong>et</strong> lemercure organique, dont la principale forme est le méthylmercure (CH 3 Hg + )(ATSDR, 1994). C’est surtout sous forme métallique ou inorganique que lemercure est libéré dans l’environnement, bien que <strong>de</strong>s quantités non négligeables<strong>de</strong> méthylmercure puissent être présentes dans l’atmosphère <strong>et</strong> les précipitations<strong>et</strong>, par conséquent, se déposer dans les écosystèmes aquatiques <strong>et</strong> terrestres(Munthe <strong>et</strong> coll., 1995).Dans l’environnement, le mercure métallique peut être transformé en mercureinorganique par <strong>de</strong>s processus chimiques, alors que le mercure inorganique peutDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-119


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004être transformé en méthylmercure par l’action <strong>de</strong> micro-organismes. Ce processusbactérien <strong>de</strong> méthylation se produit surtout en milieu aquatique, où il est étroitementassocié aux processus naturels <strong>de</strong> décomposition organique. Contrairementau mercure inorganique, le méthylmercure est facilement assimilé par lesorganismes aquatiques. Ces <strong>de</strong>rniers accumulent donc beaucoup plus <strong>de</strong> mercureque les animaux terrestres. Le méthylmercure n’est cependant pas stable en milieuaquatique <strong>et</strong> peut subir une dégradation en mercure inorganique. La nature bactérienne<strong>de</strong> ce processus <strong>de</strong> déméthylation est généralement reconnue, mais <strong>de</strong>sétu<strong>de</strong>s récentes effectuées dans le nord-ouest <strong>de</strong> l’Ontario démontrent qu’il existeégalement un processus <strong>de</strong> photodégradation du méthymercure dans les lacs,même à <strong>de</strong>s concentrations très faibles dans l’eau (Sellers <strong>et</strong> coll., 1996).Sources <strong>de</strong> méthylmercureLes recherches récentes ont permis <strong>de</strong> déterminer trois sources <strong>de</strong> méthylmercuredans les écosystèmes d’eau douce, dont la principale est la méthylation du mercureinorganique dans les sédiments lacustres <strong>et</strong> la colonne d’eau. Les autres sourcessont le lessivage <strong>de</strong> méthylmercure à partir du bassin versant <strong>et</strong> les dépôts atmosphériques<strong>de</strong> méthylmercure directement sur le plan d’eau (Rudd, 1995).Mercure dans la chaîne trophiqueSurtout <strong>de</strong>puis l’utilisation récente <strong>de</strong> la chromatographie en phase gazeuse à bass<strong>et</strong>empérature avec fluorescence atomique en vapeur froi<strong>de</strong> (Bloom, 1989), on peutmesurer <strong>de</strong> façon fiable les concentrations <strong>de</strong> mercure <strong>et</strong> <strong>de</strong> méthylmercure dansles différentes composantes <strong>de</strong> l’environnement, telles que l’eau [1] <strong>et</strong> le plancton [2] .Au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années, plusieurs auteurs ont d’ailleurs mesuré <strong>de</strong>s concentrations<strong>de</strong> mercure <strong>et</strong> <strong>de</strong> méthylmercure dans différentes composantes du milieu.Dans l’air, <strong>de</strong>s mesures effectuées en 1990 au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> l’océan Atlantiquerévèlent <strong>de</strong>s concentrations <strong>de</strong> mercure total gazeux qui augmentent avec lalatitu<strong>de</strong> dans l’hémisphère Nord, pour atteindre 5 ng/m 3 à 60 o N. (Fitzgerald,1995).Dans les sols forestiers du Nord québécois, le mercure se concentre surtout dansles horizons organiques <strong>de</strong> surface (L, F <strong>et</strong> H) à <strong>de</strong>s teneurs variant <strong>de</strong> 100 à 300 ngpar gramme <strong>de</strong> sol (poids sec). Lorsqu’il existe <strong>de</strong>s couches minéralessous-jacentes (ex. : horizon B podzolique), le mercure y atteint <strong>de</strong>s teneursd’environ 50 ng/g (poids sec) (Lucotte <strong>et</strong> coll., 1999).Dans les tourbières ombrotrophes du Nord québécois, le mercure se concentre à<strong>de</strong>ux endroits : immédiatement sous la couche muscinale vivante (<strong>de</strong> 40[1] En parties par billion (10 -12 ) ou ppt.[2] En parties par milliard (10 -9 ) ou ppb.10-120 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004à 150 ng/g, poids sec) <strong>de</strong> même qu’en profon<strong>de</strong>ur, juste au-<strong>de</strong>ssus du roc (<strong>de</strong> 40à 90 ng/g, poids sec) (Lucotte <strong>et</strong> coll., 1999).Dans les eaux <strong>de</strong> surface, les concentrations mesurées dans les échantillons filtréssont toujours très faibles, variant généralement <strong>de</strong> 0,5 à 5 ng/l pour le mercure total<strong>et</strong> <strong>de</strong> 0,02 à 0,5 ng/l pour le méthylmercure (Verta <strong>et</strong> Matilainen, 1995 ;Montgomery <strong>et</strong> coll., 1995 ; St-Louis <strong>et</strong> coll., 1994 ; Langlois <strong>et</strong> coll., 1995 ;Lucotte <strong>et</strong> coll., 1999).Dans les sédiments <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s lacs naturels non soumis à <strong>de</strong>s sourcesponctuelles <strong>de</strong> mercure, les teneurs mesurées varient généralement <strong>de</strong> 50 à500 ng/g (poids sec) pour le mercure total (Johansson <strong>et</strong> coll., 1995 ; Verta <strong>et</strong>Matilainen, 1995 ; Lucotte <strong>et</strong> coll., 1995 ; SOMER, 1993 ; Caron, 1997). Laproportion <strong>de</strong> méthylmercure dans les sédiments est généralement inférieure à 2 %<strong>et</strong> les concentrations excè<strong>de</strong>nt rarement 8 ng/g (poids sec).Le méthylmercure, étant hydrophobe, se lie facilement aux particules minérales <strong>et</strong>au plancton en suspension dans la colonne d’eau ainsi qu’au périphyton <strong>et</strong> auxinsectes qui vivent à l’interface eau-sédiment. Par le biais du phénomène d’amplificationbiologique, sa concentration augmente ensuite à chaque niveau trophique<strong>de</strong> la chaîne alimentaire. Les concentrations <strong>de</strong> mercure mesurées dans les invertébrésd’une vingtaine <strong>de</strong> lacs du nord du Québec sont très variables. Dans leplancton, elles varient <strong>de</strong> 25 à 575 ng/g (poids sec) <strong>et</strong> <strong>de</strong> 31 à 790 ng/g (poids sec)dans les larves d’insectes. La proportion <strong>de</strong> mercure sous forme méthyliqueaugmente le long <strong>de</strong> la chaîne alimentaire <strong>de</strong>s invertébrés <strong>et</strong> <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> bioamplificationd’environ 3 sont mesurés d’un niveau trophique à l’autre.Le tableau 10-29 présente certaines valeurs <strong>de</strong> mercure total <strong>et</strong> <strong>de</strong> méthylmercuremesurées dans la fraction dissoute dans l’eau, dans les matières en suspension,dans le plancton <strong>et</strong> dans le benthos, selon les types d’eau A <strong>et</strong> B du secteur <strong>de</strong>sbiefs <strong>Rupert</strong>, décrits à la section 10.6.Les concentrations <strong>de</strong> mercure total mesurées dans la chair <strong>de</strong>s poissons <strong>de</strong> plus<strong>de</strong> 180 stations d’échantillonnage, réparties dans <strong>de</strong>s lacs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s rivières du nord duQuébec, sont relativement élevées par rapport à celles d’autres régions <strong>de</strong>l’Amérique du Nord. La variabilité <strong>de</strong>s teneurs dans les lacs d’une même régionest élevée pour toutes les espèces <strong>de</strong> poissons. Les concentrations moyennes dansles poissons non piscivores <strong>de</strong> 400 mm <strong>de</strong> longueur varient <strong>de</strong> 0,05 à 0,30 mg <strong>de</strong>mercure par kilogramme <strong>de</strong> chair (poids humi<strong>de</strong>). Les concentrations moyennes<strong>de</strong>s espèces piscivores comme le doré jaune <strong>de</strong> 400 mm <strong>et</strong> le grand broch<strong>et</strong> <strong>de</strong>700 mm passent <strong>de</strong> 0,30 à 1,41 mg/kg (poids humi<strong>de</strong>) d’un lac à l’autre. Lespoissons piscivores accumulent ainsi davantage <strong>de</strong> méthylmercure que lespoissons insectivores ou planctonivores. Par ailleurs, les concentrations varient enfonction <strong>de</strong> la taille, <strong>de</strong> l’âge <strong>et</strong> du taux <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong>s poissons (Lindqvist,1991).Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-121


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 10-29 : Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau –Teneurs en mercure total <strong>et</strong> en méthylmercure dans certaines composantes aquatiquesComposanteSecteurs <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong><strong>et</strong> <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>,Lemare <strong>et</strong> NemiscauComplexe La Gran<strong>de</strong>Type d’eau A aType d’eau B aMercure total (ng/g, poids sec) :• Eau• MPS ( 5,3 µm) b• Plancton (53-100 µm)• Plancton (101-202 µm)• Plancton (203-500 µm)• Plancton (> 500 µm)• Plancton (vrac)• Benthos (trichoptères)• Benthos (diptères)• Benthos (éphéméroptères)1,22 0,25 (3) c240 132 (3)87 38 (5)96 68 (5)138 99 (5)197 201 (5)87 46 (3)———1,95 0,74 (14)143 66 (18)72 26 (25)53 18 (29)71 16 (31)85 17 (41)90 24 (25)10173871,51 0,06 (70)330 148——165 37—80 à 350232 75 (4) à 305 98 (12)403 100 (2) à 495 260 (15)207 133 (5) à 275 108 (2)Méthylmercure (ng/g, poids sec) :• Eau• MPS ( 5,3 µm) b• Plancton (53-100 µm)• Plancton (101-202 µm)• Plancton (203-500 µm)• Plancton (> 500 µm)• Plancton (vrac)• Benthos (trichoptères)• Benthos (diptères)• Benthos (éphéméroptères)0,01 0,01 (3)5 1 (3)28 27 (5)27 24 (5)31 18 (5)54 28 (5)43 32 (3)———0,04 0,03 (14)7 2 (18)15 7 (25)20 9 (31)39 12 (33)56 18 (40)52 ± 15 (25)8345600,05 0,004 (30)15 45 à 25—99 33—56 à 196153 63 (4) à 214 70 (13)101 36 (18) à 175 75 (2)185 145 (5) à 205 144 (5)Source : Tremblay (1999) pour le benthos (1997-1999) <strong>et</strong> Cartier (2001) pour les autres composantes (1998) <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> ; Doyon<strong>et</strong> Tremblay (1997) pour le réservoir Opinaca (1996), <strong>et</strong> Lucotte <strong>et</strong> coll. (1993).a. Type d’eau défini à la section 10.6.b. Matières particulaires en suspension.c. ± l’écart-type (nombre d’échantillons).Les concentrations les plus élevées pour toutes les espèces étudiées proviennent <strong>de</strong>plans d’eau à la teneur organique élevée, qu’on mesure par le biais <strong>de</strong> la couleur,<strong>de</strong>s teneurs en carbone organique total <strong>et</strong> dissous ainsi que <strong>de</strong>s teneurs en tanins(Sch<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> Verdon, 1999). La biodisponibilité du mercure à la base <strong>de</strong> la chaînealimentaire serait plus élevée dans ces milieux. De 80 % à plus <strong>de</strong> 99 % dumercure dans la chair <strong>de</strong>s poissons d’eau douce est sous forme <strong>de</strong> méthylmercure(Watras <strong>et</strong> coll., 1994 ; Lasorsa <strong>et</strong> Allen-Gil, 1995 ; Lindqvist, 1991).Au Nouveau-Québec, Langlois <strong>et</strong> Langis (1995) rapportent <strong>de</strong>s concentrationsélevées <strong>de</strong> mercure dans le tissu musculaire <strong>de</strong> plusieurs espèces animales piscivoresprélevées dans le milieu naturel, avec en moyenne 1,41 mg/kg chez le grandharle <strong>et</strong> 2,60 mg/kg chez le béluga. Il a d’ailleurs été démontré que le transfert dumercure <strong>de</strong>s milieux aquatiques aux oiseaux <strong>et</strong> aux mammifères carnivores passeprincipalement par les poissons (Rodgers, 1994).10-122 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Ce lien entre les teneurs en mercure dans la chair <strong>et</strong> le niveau trophique s’observepour plusieurs groupes fauniques du territoire <strong>de</strong> la Baie-James (Langis <strong>et</strong> coll.,1999) :• Chez les oiseaux aquatiques, les teneurs passent d’environ 0,05 mg/kg chezles espèces herbivores (bernache du Canada) à 0,16-0,21 mg/kg chez lesespèces benthophages (canard noir, canard pil<strong>et</strong>, canard colvert, sarcelled’hiver, macreuse noire <strong>et</strong> macreuse à front blanc) <strong>et</strong> à 0,8-1,6 mg/kg chez lesespèces partiellement ou strictement piscivores (sterne arctique <strong>et</strong> autressternes, goéland argenté, grand harle, harle huppé <strong>et</strong> plongeon huard).• Chez les mammifères terrestres ou semi-aquatiques, les teneurs passent <strong>de</strong>0,02-0,07 mg/kg chez les herbivores (lièvre d’Amérique <strong>et</strong> caribou) à0,15-0,21 mg/kg chez les espèces omnivores (hermine, martre d’Amérique <strong>et</strong>renard roux) <strong>et</strong> à 2,4 mg/kg chez le vison d’Amérique, principalementpiscivore.• Chez les mammifères marins, les teneurs passent <strong>de</strong> 0,1-0,7 mg/kg pour lesespèces benthophages ou partiellement piscivores (phoque annelé ou barbu) à0,9-6,2 mg/kg chez les bélugas, principalement piscivores.10.9.1.2 Mercure <strong>et</strong> aménagements hydroélectriquesDepuis le début <strong>de</strong>s années 1980, plusieurs étu<strong>de</strong>s rapportent que la création <strong>de</strong>réservoirs entraîne une augmentation rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s teneurs en mercure dans la chair<strong>de</strong>s poissons (Bodaly <strong>et</strong> coll., 1984 ; Brouard <strong>et</strong> coll., 1990).Production <strong>de</strong> méthylmercureLa création d’un réservoir entraîne la submersion d’une forte quantité <strong>de</strong> matièreorganique terrestre (végétation <strong>et</strong> horizons organiques <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s sols). Aucours <strong>de</strong>s premières années d’existence du réservoir, c<strong>et</strong>te matière organique estsoumise à une décomposition bactérienne accélérée qui transforme le mercureinorganique qu’elle contient en méthylmercure. Il ne s’agit donc pas d’unenouvelle source <strong>de</strong> mercure apportée par les réservoirs, mais plutôt d’une transformationdu mercure inorganique déjà présent dans le milieu terrestre ennoyé.La production <strong>de</strong> méthylmercure est régie en gran<strong>de</strong> partie par la quantité <strong>et</strong> lanature <strong>de</strong>s matériaux organiques submergés ainsi que par les facteurs abiotiques <strong>et</strong>biotiques tels que l’activité bactérienne <strong>et</strong> la physicochimie <strong>de</strong> l’eau (pH, oxygènedissous, potentiel d’oxydoréduction, aci<strong>de</strong>s humiques <strong>et</strong> fulviques, sulfures, <strong>et</strong>c.).Parmi ces facteurs, c’est la quantité <strong>de</strong> matières organiques submergées qui influele plus sur la production <strong>de</strong> méthylmercure à la suite d’une mise en eau.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-123


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Transfert <strong>de</strong> méthylmercureUne partie du méthylmercure produit à partir <strong>de</strong> la végétation <strong>et</strong> <strong>de</strong>s sols ennoyésest rapi<strong>de</strong>ment transférée aux organismes vivants <strong>de</strong>s réservoirs. Ce transfert seproduit par les mécanismes suivants :• La diffusion du méthylmercure dans la colonne d’eau, couplée à sonadsorption rapi<strong>de</strong> aux particules en suspension (Morrison <strong>et</strong> Thérien, 1991).• L’érosion par les vagues <strong>de</strong>s rives <strong>de</strong>s réservoirs récents <strong>et</strong> la mise ensuspension <strong>de</strong>s matières érodées (Grondin <strong>et</strong> coll., 1995 ; Mucci <strong>et</strong> coll.,1995). Les plus grosses particules se déposent rapi<strong>de</strong>ment au fond. Par contre,les fines particules organiques, riches en mercure, se maintiennent dans lacolonne d’eau pendant un certain temps. Elles peuvent être filtrées par lezooplancton <strong>et</strong> transférées aux poissons ou se déposer à la surface <strong>de</strong>s solsennoyés un peu plus profonds, où elles constituent une nourriture riche enméthylmercure pour les organismes benthiques (vivant près <strong>de</strong>s sédiments, à lasurface <strong>de</strong>s sédiments ou dans les sédiments).• Le transfert biologique actif, aux poissons, du mercure contenu dans les solsennoyés peu profonds par le périphyton <strong>et</strong> les insectes aquatiques(Tremblay, 1996). La libération d’éléments nutritifs résultant <strong>de</strong> la décompositionbactérienne <strong>de</strong> la matière organique submergée stimule la croissance dupériphyton, un ensemble <strong>de</strong> bactéries <strong>et</strong> d’algues riches en mercure. En étantprésent dans la nourriture du zooplancton <strong>et</strong> <strong>de</strong>s larves d’insectes, le mercurequ’ils contiennent peut également être transféré aux poissons.Ampleur <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong> la teneur en mercure dans la chair <strong>de</strong>s poissonsFacteurs déterminantsL’ampleur <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong>s teneurs en mercure chez les poissons <strong>de</strong>s réservoirsdépend <strong>de</strong> certaines caractéristiques physiques <strong>et</strong> hydrauliques : la superfici<strong>et</strong>errestre ennoyée, le volume d’eau annuel transitant dans le réservoir, la durée <strong>de</strong>la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> remplissage, la proportion <strong>de</strong> la superficie ennoyée située dans lazone <strong>de</strong> marnage, la température <strong>de</strong> l’eau, la <strong>de</strong>nsité <strong>et</strong> la nature <strong>de</strong>s matièresorganiques submergées ainsi que le régime alimentaire <strong>de</strong>s espèces piscivores.Le rapport entre la superficie ennoyée <strong>et</strong> le volume d’eau annuel transitant dans leréservoir (rapport S/V) serait un bon indicateur du potentiel d’augmentation <strong>de</strong>steneurs en mercure dans les poissons. La superficie terrestre ennoyée est un indice<strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> matière organique stimulant la méthylation bactérienne dumercure ainsi que <strong>de</strong> son transfert passif ou actif vers les poissons (Jones <strong>et</strong> coll.,1986 ; Johnston <strong>et</strong> coll., 1991 ; Verdon <strong>et</strong> coll., 1991 ; Kelly <strong>et</strong> coll., 1997). Levolume d’eau annuel transitant dans le réservoir est également un facteur clé, car ilindique la dilution du mercure libéré dans la colonne d’eau ; il joue un rôle dans le<strong>de</strong>gré d’épuisement en oxygène dissous, qui influence le taux <strong>de</strong> méthylation du10-124 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004mercure (Gilmour <strong>et</strong> Henry, 1991) ; il indique aussi l’importance du mercureexporté vers l’aval, que ce soit dans la fraction dissoute ou par l’intermédiaire <strong>de</strong>sparticules en suspension dans l’eau (Sch<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> coll., 2000).Le rapport S/V a été proposé par Sch<strong>et</strong>agne (1994) comme un bon indicateur dupotentiel <strong>de</strong> modification <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>s réservoirs, qui, comme lamodification <strong>de</strong>s teneurs en mercure dans les poissons, est un eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> la décompositionbactérienne <strong>de</strong>s matières organiques submergées. Plus ce rapport est grand,plus forte serait la libération du mercure, moins gran<strong>de</strong>s seraient la dilution dumercure <strong>et</strong> son exportation vers l’aval <strong>et</strong>, donc, plus élevées seraient les teneurs enmercure dans les poissons.Le temps nécessaire au remplissage est un autre facteur important qui influe sur lesteneurs maximales dans la chair <strong>de</strong>s poissons, car la libération du mercure dans lacolonne d’eau est très rapi<strong>de</strong> à la suite <strong>de</strong> la submersion <strong>de</strong>s matières organiques<strong>de</strong>s sols <strong>et</strong> <strong>de</strong> la végétation (Morrison <strong>et</strong> Thérien, 1991 ; Kelly <strong>et</strong> coll., 1997).Chartrand <strong>et</strong> coll. (1994) ont montré que les modifications <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau<strong>de</strong>s réservoirs du complexe La Gran<strong>de</strong>, qui correspon<strong>de</strong>nt à la décompositionbactérienne <strong>de</strong>s matières submergées (dont la libération <strong>de</strong> mercure), ont atteint unpic après <strong>de</strong>ux à trois ans d’ennoiement pour les réservoirs remplis en un an oumoins, mais après six à dix ans au réservoir Caniapiscau, dont le remplissage anécessité 35 mois. Ainsi, une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> remplissage plus longue entraîne un pic<strong>de</strong>s teneurs moins élevé, mais prolonge la pério<strong>de</strong> d’augmentation <strong>de</strong>s teneurs.La proportion <strong>de</strong> la superficie terrestre ennoyée située dans la zone <strong>de</strong> marnage estégalement un facteur déterminant, car elle est un indicateur du transfert actif duméthylmercure aux poissons par le périphyton <strong>et</strong> les organismes benthiques. Eneff<strong>et</strong>, ce transfert peut se prolonger sur plus <strong>de</strong> quatorze ans dans les zones peuprofon<strong>de</strong>s, riches en matières organiques ennoyées <strong>et</strong> protégées <strong>de</strong> l’action <strong>de</strong>svagues (Tremblay <strong>et</strong> Lucotte, 1997). Au complexe La Gran<strong>de</strong>, les sols forestierssont généralement très minces, <strong>de</strong> sorte que l’action <strong>de</strong>s vagues le long <strong>de</strong>s rivesexposées <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> marnage entraîne l’érosion rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la matière organiqueprésente <strong>et</strong> son dépôt dans les zones plus profon<strong>de</strong>s, plus froi<strong>de</strong>s <strong>et</strong> moins propicesà la méthylation. C<strong>et</strong>te érosion a pour eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> réduire considérablement la superficie<strong>de</strong>s sols ennoyés présentant encore <strong>de</strong>s matières organiques colonisées par lesorganismes benthiques, responsables d’une bonne partie du transfert du méthylmercurevers les poissons. Ainsi, plus la proportion <strong>de</strong> la superficie terrestreennoyée située dans la zone <strong>de</strong> marnage d’un réservoir est gran<strong>de</strong>, plus faiblesseraient l’ampleur <strong>et</strong> la durée <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong>s teneurs en mercure dans lachair <strong>de</strong>s poissons.Des eaux plus froi<strong>de</strong>s ainsi qu’une végétation <strong>et</strong> <strong>de</strong>s couvre-sols moins riches enmatières organiques décomposables contribueraient également à atténuerl’augmentation <strong>de</strong>s teneurs dans les poissons (Sch<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> coll., 2002). Àl’inverse, l’adoption d’un comportement alimentaire <strong>de</strong> « superprédateur »,Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-125


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004c’est-à-dire la consommation régulière <strong>de</strong> poissons piscivores par les poissonspiscivores, aura pour eff<strong>et</strong> d’amplifier l’augmentation <strong>de</strong> leurs teneurs en mercure(Sch<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> coll., 2002).Dans les lacs naturels du complexe La Gran<strong>de</strong>, les corégoninés (cisco <strong>de</strong> lac <strong>et</strong>grand corégone) <strong>et</strong> les espèces <strong>de</strong> poissons <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ite taille sont les principalesproies <strong>de</strong>s poissons piscivores. Par contre, dans le réservoir Robert-Bourassa, laconsommation <strong>de</strong> poissons piscivores (dorés jaunes, lottes <strong>et</strong> grands broch<strong>et</strong>s <strong>de</strong>p<strong>et</strong>ite ou moyenne taille) peut représenter jusqu’à 80 % du régime alimentaire <strong>de</strong>sgrands broch<strong>et</strong>s (Doyon <strong>et</strong> coll., 1996 ; Doyon <strong>et</strong> Sch<strong>et</strong>agne, 2000). Ce type <strong>de</strong>prédation augmente avec la taille <strong>de</strong>s espèces piscivores <strong>et</strong> se traduit par une forteaugmentation <strong>de</strong>s teneurs en mercure en ajoutant un maillon à la chaîne alimentaire.Augmentations observées au complexe La Gran<strong>de</strong>Dans les réservoirs du complexe La Gran<strong>de</strong>, le programme <strong>de</strong> suivi en cours<strong>de</strong>puis 1978 indique que les concentrations maximales <strong>de</strong> mercure chez lespoissons <strong>de</strong> longueur standardisée ont augmenté pour atteindre trois à sept fois lesteneurs mesurées dans les milieux naturels (Brouard <strong>et</strong> coll., 1990 ; Sch<strong>et</strong>agne <strong>et</strong>coll., 1996, 2002 ; Sch<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> Verdon, 1999). Les teneurs maximales chez lesespèces non piscivores sont atteintes quatre à onze ans après la mise en eau, puisreviennent graduellement aux teneurs du milieu naturel. Chez les espèces piscivores,les teneurs maximales sont atteintes plus tardivement, entre dix <strong>et</strong> treize ansaprès la mise en eau, <strong>et</strong> diminuent significativement par la suite. Ce schémad’évolution est le refl<strong>et</strong> d’une situation particulière : les premières cohortes <strong>de</strong>poissons qui naissent après la mise en eau colonisent les réservoirs au moment oùl’activité bactérienne <strong>de</strong> décomposition, la méthylation <strong>et</strong> la biodisponibilité dumercure sont toutes maximales. Par conséquent, leur taux d’accumulation <strong>de</strong>mercure est également maximal. À l’inverse, les cohortes <strong>de</strong> poissons qui naissentune dizaine d’années après la mise en eau arrivent dans les réservoirs au momentoù le taux <strong>de</strong> méthylation du mercure <strong>et</strong> sa biodisponibilité sont re<strong>de</strong>venus équivalentsà ceux <strong>de</strong>s lacs naturels. Il s’ensuit que leurs teneurs en mercure sont plusfaibles <strong>et</strong> équivalentes à celles <strong>de</strong>s poissons du milieu naturel.Durée du phénomèneLe suivi <strong>de</strong>s teneurs en mercure <strong>de</strong>s poissons <strong>de</strong>s réservoirs du complexeLa Gran<strong>de</strong> montre que le r<strong>et</strong>our à <strong>de</strong>s teneurs représentatives du milieu naturel seproduit habituellement 10 à 20 ans après l’ennoiement chez les espèces non piscivores.Chez les espèces piscivores, la diminution <strong>de</strong>s teneurs qu’on observe engénéral 15 ans après la mise en eau suggère fortement que le r<strong>et</strong>our se produiraaprès 20 à 30 ans. C<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> temps nécessaire à la résorption du phénomèneest en accord avec les résultats obtenus pour d’autres réservoirs du Québec, du10-126 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Manitoba <strong>et</strong> du Labrador ainsi que <strong>de</strong> la Finlan<strong>de</strong> (Sch<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> coll., 1996 ;Strange <strong>et</strong> Bodaly, 1999 ; Verta <strong>et</strong> coll., 1986).Le phénomène est temporaire parce que les principaux mécanismes <strong>de</strong> production<strong>et</strong> <strong>de</strong> transfert du méthylmercure aux poissons sont intenses peu <strong>de</strong> temps après lacréation <strong>de</strong>s réservoirs, mais sont gran<strong>de</strong>ment diminués cinq à huit ans après lamise en eau (Sch<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> coll., 2002). Ces mécanismes sont les suivants :• la méthylation bactérienne <strong>et</strong> la diffusion passive <strong>de</strong> mercure dans la colonned’eau (la diminution survient après quelques années par suite <strong>de</strong> l’épuisement<strong>de</strong>s composantes labiles <strong>de</strong> la végétation <strong>et</strong> <strong>de</strong>s sols ennoyés) ;• la libération d’éléments nutritifs stimulant la production autotrophe, dont lesmatières organiques résultantes, particulièrement labiles, favorisent uneméthylation additionnelle <strong>de</strong> mercure (la diminution est causée parl’épuisement <strong>de</strong>s matières terrigènes facilement décomposables) ;• l’érosion <strong>de</strong> la matière organique ennoyée dans la zone <strong>de</strong> marnage, qui renddisponible, pour les organismes aquatiques filtreurs, <strong>de</strong> fines particulesorganiques riches en mercure ; c<strong>et</strong>te érosion est complète après quelquescycles <strong>de</strong> fluctuation <strong>de</strong>s niveaux ;• le transfert actif du mercure par les insectes aquatiques qui fouissent les solsennoyés, riches en méthylmercure ;• le développement du périphyton sur les sols <strong>et</strong> la végétation ennoyés, quifavorise la méthylation du mercure <strong>et</strong> son transfert actif par les insectesaquatiques <strong>et</strong> le zooplancton qui s’y nourrissent (la diminution est causée parl’épuisement <strong>de</strong>s matières terrigènes facilement décomposables).Exportation du mercure en aval <strong>de</strong>s réservoirsLe suivi <strong>de</strong>s teneurs en mercure <strong>de</strong>s poissons du complexe La Gran<strong>de</strong> révèle aussique le mercure est exporté en aval <strong>de</strong>s réservoirs par les eaux turbinées, évacuéesou dérivées (Doyon, 1998 ; Sch<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> coll., 2000). C<strong>et</strong>te exportation peutentraîner, chez les poissons qui vivent en aval, <strong>de</strong>s augmentations <strong>de</strong> concentrations<strong>de</strong> mercure aussi fortes que dans les réservoirs eux-mêmes.Les principales composantes <strong>de</strong> la colonne d’eau par lesquelles le méthylmercureest exporté en aval <strong>de</strong>s réservoirs sont la phase dissoute (particules <strong>de</strong> moins <strong>de</strong>0,45 µm <strong>de</strong> diamètre) <strong>et</strong> les matières en suspension (<strong>de</strong> 0,45 à 50 µm), contribuantrespectivement à 64 <strong>et</strong> à 33 % du total exporté. En raison <strong>de</strong> leur faible masserelative, comparativement au volume d’eau turbiné, les débris végétaux, le phytoplancton,le zooplancton, le benthos <strong>et</strong> les poissons contribuent peu à c<strong>et</strong>te exportation(seulement 3 %). Par contre, il a été démontré que les poissons accumulentle mercure surtout par la nourriture qu’ils ingèrent <strong>et</strong> très peu par l’eau (Hall <strong>et</strong>coll., 1997). Aussi, le méthylmercure exporté en aval <strong>de</strong>s réservoirs par la fractiondissoute <strong>et</strong> les matières en suspension <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 50 µm <strong>de</strong> diamètre n’est pasdirectement transféré aux poissons. En considérant uniquement le méthylmercureDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-127


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004directement transférable aux poissons en aval — c’est-à-dire contenu dans lesgroupes d’organismes consommés par les poissons —, le zooplancton représenteplus <strong>de</strong> 90 % du total exporté, comme cela a été établi par l’analyse <strong>de</strong>s contenusstomacaux <strong>de</strong>s poissons capturés en aval <strong>de</strong> la centrale Brisay (Sch<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> coll.,2000).Les étu<strong>de</strong>s réalisées au complexe La Gran<strong>de</strong> suggèrent que l’ampleur <strong>de</strong>l’augmentation <strong>de</strong>s teneurs en mercure dans la chair <strong>de</strong>s poissons en aval <strong>de</strong>s réservoirs,sa durée ainsi que la distance en aval sur laquelle elle peut se faire sentirseraient principalement déterminées par les <strong>de</strong>ux facteurs suivants (Sch<strong>et</strong>agne <strong>et</strong>coll., 2002) :• La diminution vers l’aval <strong>de</strong> la proportion relative <strong>de</strong>s organismes provenant<strong>de</strong>s réservoirs (surtout le zooplancton) par lesquels le méthylmercure estexporté : en apportant <strong>de</strong>s organismes moins riches en méthylmercure, lestributaires du bassin versant résiduel en aval ont un eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> dilution.• La présence <strong>de</strong> grands plans d’eau favorise la sédimentation du mercure fixéaux particules en suspension provenant du réservoir en amont <strong>et</strong> crée <strong>de</strong>sconditions lentiques qui réduisent gran<strong>de</strong>ment la dévalaison plus loin en avaldu zooplancton <strong>et</strong> <strong>de</strong>s autres organismes provenant du réservoir.Ces <strong>de</strong>ux facteurs limiteraient fortement l’exportation du mercure plus loin enaval.De plus, le suivi <strong>de</strong>s teneurs en mercure <strong>de</strong>s poissons du complexe La Gran<strong>de</strong>montre qu’il n’y a pas d’augmentation cumulative <strong>de</strong>s teneurs en mercure dans lachair <strong>de</strong>s poissons lorsqu’une série <strong>de</strong> réservoirs sont aménagés sur un mêmeparcours <strong>de</strong>s eaux. En eff<strong>et</strong>, l’influence d’un réservoir donné se limite au premierréservoir situé immédiatement en aval (Sch<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> coll., 2002).L’aménagement <strong>de</strong>s réservoirs du complexe La Gran<strong>de</strong> n’a eu que peu d’eff<strong>et</strong> surla teneur en mercure <strong>de</strong>s poissons <strong>de</strong> la côte est <strong>de</strong> la baie James. En eff<strong>et</strong>,l’augmentation <strong>de</strong>s teneurs a été observée seulement dans la zone d’influence <strong>de</strong>seaux douces, limitée à environ 10 à 15 km <strong>de</strong> part <strong>et</strong> d’autre <strong>de</strong> l’embouchure <strong>de</strong> laGran<strong>de</strong> Rivière (Sch<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> Verdon, 1999). La très gran<strong>de</strong> dilution par les eaux<strong>de</strong> la baie James <strong>de</strong>s eaux chargées <strong>de</strong> mercure <strong>de</strong>s réservoirs ainsi que lesréactions physicochimiques <strong>de</strong> contact entre les eaux salées <strong>et</strong> les eaux douces, quise sol<strong>de</strong>nt par la précipitation <strong>de</strong>s matières organiques auxquelles est adsorbé lemercure, limiteraient l’augmentation <strong>de</strong>s teneurs en mercure dans les poissons <strong>de</strong>la baie James (Hydro-Québec, 1993).10-128 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.9.1.3 Toxicité du mercure pour les poissons <strong>et</strong> la faune piscivorePoissonsSelon les revues effectuées par Wiener <strong>et</strong> Spry (1996) <strong>et</strong> Wiener <strong>et</strong> coll. (2003), lesteneurs en mercure total considérées comme toxiques, qui se traduisent par unedétérioration <strong>de</strong> l’état général du poisson (aspect émacié, faible taux <strong>de</strong> gras,malnutrition) ou sa mort, peuvent être résumées ainsi :• 6-20 mg/kg dans la chair ;• 3-7 mg/kg dans le cerveau ;• 5-10 mg/kg pour le poisson entier (salmonidé).Ces auteurs précisent que les teneurs auxquelles aucun signe <strong>de</strong> toxicité aiguë n’estobservé sont <strong>de</strong> 5 mg/kg pour le cerveau ou la chair <strong>et</strong> <strong>de</strong> 3 mg/kg pour le poissonentier chez les salmonidés.Au complexe La Gran<strong>de</strong>, les teneurs moyennes mesurées dans la chair <strong>de</strong>spoissons <strong>de</strong> longueur standardisée, correspondant à la longueur moyenne <strong>de</strong>scaptures aux fil<strong>et</strong>s expérimentaux effectuées dans le contexte du réseau <strong>de</strong> suivienvironnemental (RSE), sont toujours inférieures à ces concentrations toxiques(<strong>de</strong> 5 à 20 mg/kg). Par ailleurs, le nombre <strong>de</strong> poissons prédateurs <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> tailledont la concentration dans la chair peut atteindre 5 mg/kg est relativement faible.On a aussi mesuré <strong>de</strong>s teneurs s’approchant <strong>de</strong> 10 mg/kg dans la chair <strong>de</strong> quelquesgrands broch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille qui ne présentaient pas <strong>de</strong> signes <strong>de</strong> détérioration<strong>de</strong> leur état <strong>de</strong> santé.Il faut préciser que les teneurs dans la chair <strong>de</strong>s poissons sont toujours plus élevéesque dans les gona<strong>de</strong>s, les viscères ou le poisson entier.Selon Wiener <strong>et</strong> Spry (1996), le mercure pourrait avoir <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s indirects sur lespoissons, <strong>et</strong> le principal serait une diminution du succès reproducteur. Toutefois,les étu<strong>de</strong>s faites à ce jour ne perm<strong>et</strong>tent pas <strong>de</strong> déterminer une teneur minimaleuniverselle engendrant <strong>de</strong> tels eff<strong>et</strong>s. Par exemple, une étu<strong>de</strong> récente suggèrequ’une alimentation contenant <strong>de</strong>s teneurs <strong>de</strong> 0,1 mg/kg (poids humi<strong>de</strong>) engendrerait<strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s significatifs sur le développement <strong>de</strong>s gona<strong>de</strong>s du doré jaune, s<strong>et</strong>raduisant par une diminution <strong>de</strong> la taille, du poids <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’indice gonadosomatiqueainsi que par une atrophie <strong>de</strong>s testicules (Friedman <strong>et</strong> coll., 1996). Par contre, lapopulation <strong>de</strong> doré jaune du réservoir Opinaca a augmenté à la suite <strong>de</strong> la mise eneau, alors que <strong>de</strong>s teneurs atteignant 0,45 mg/kg ont été mesurées dans certaines <strong>de</strong>ses principales proies.Le succès reproducteur <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> poissons du complexe La Gran<strong>de</strong> n’apas montré <strong>de</strong> diminution à la suite <strong>de</strong> la création <strong>de</strong>s réservoirs, sauf pour l<strong>et</strong>ouladi <strong>et</strong> l’esturgeon jaune, mais c’est la perte <strong>de</strong> lieux <strong>de</strong> reproduction, <strong>et</strong> nonDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-129


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004l’exposition au mercure, qui en est la cause (Therrien <strong>et</strong> coll., 2002). De plus, lateneur en mercure dans la chair <strong>de</strong> l’esturgeon jaune, espèce non piscivore, dépasserarement 1,0 mg/kg.Le suivi <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> poissons <strong>de</strong>s réservoirs du complexe La Gran<strong>de</strong>démontre clairement qu’elles ne sont pas altérées par l’augmentation <strong>de</strong>s teneursen mercure dans leur chair. En eff<strong>et</strong> dans tous les réservoirs <strong>de</strong> la phase I ducomplexe, le taux <strong>de</strong> croissance <strong>et</strong> le facteur <strong>de</strong> condition <strong>de</strong>s espèces suivies ontaugmenté <strong>de</strong> façon significative, malgré <strong>de</strong>s hausses <strong>de</strong>s teneurs en mercure <strong>de</strong>l’ordre <strong>de</strong> trois à sept fois les valeurs initiales (Deslan<strong>de</strong>s <strong>et</strong> coll., 1995 ; Therrien<strong>et</strong> coll., 2002 ; Sch<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> coll., 2002). De plus, le recrutement <strong>de</strong>s principalesespèces a été suffisant pour perm<strong>et</strong>tre une augmentation <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> pêchepour la majorité <strong>de</strong>s espèces.On peut conclure que les communautés <strong>de</strong> poissons ont pu profiter <strong>de</strong> l’enrichissement<strong>de</strong>s eaux malgré la hausse <strong>de</strong>s teneurs en mercure.OiseauxChez les oiseaux, ce sont uniquement les espèces piscivores qui sont à risque, car,comme chez l’homme, il n’y a que la consommation <strong>de</strong> poissons qui peut mener àune exposition élevée au mercure.Chez les oiseaux, il est impossible <strong>de</strong> déterminer les seuils critiques nonéquivoques en raison <strong>de</strong> plusieurs facteurs énumérés dans Wiener <strong>et</strong> coll. (2003),notamment :• la gran<strong>de</strong> variabilité <strong>de</strong>s données recueillies (<strong>de</strong>s teneurs peuvent être jugéestoxiques en laboratoire <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tre néanmoins le maintien <strong>de</strong> populationsabondantes en milieu naturel) ;• les causes extérieures à l’exposition au mercure (autres polluants, nourrituredisponible <strong>et</strong> stress), qui ont aussi <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s sur la survie ou le comportementreproducteur ;• l’excrétion du mercure par les plumes ou les œufs ;• le phénomène <strong>de</strong> déméthylation, qui atténue la toxicité du mercure ;• chez les espèces marines, la présence d’une glan<strong>de</strong> nasale qui serviraitégalement au processus d’excrétion (Laperle, 1999).Laperle (1999) propose une explication en ce qui concerne la gran<strong>de</strong> variabilité<strong>de</strong>s données recueillies lorsque <strong>de</strong>s mesures in vivo <strong>et</strong> in vitro sont comparées. Enlaboratoire, l’alimentation est contrôlée <strong>et</strong>, généralement, seule la substance testée— le méthylmercure — est ajoutée à <strong>de</strong>s aliments neutres. Toutefois, en milieunaturel, l’exposition au mercure est souvent associée à une exposition à d’autreséléments qui peuvent atténuer les eff<strong>et</strong>s du premier. Le sélénium illustre bien cephénomène : il réagit avec le méthylmercure pour former un complexe protéinique10-130 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Hg-Se, ce qui contribue à la déméthylation du mercure <strong>et</strong> à l’atténuation <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>snocifs d’une exposition à ce métal (Scheuhammer, 1995 ; Evers <strong>et</strong> coll., 1998 ;plusieurs auteurs cités par Laperle, 1999). Malgré <strong>de</strong>s régimes alimentairesprésumés similaires, les eff<strong>et</strong>s toxiques du mercure en milieu naturel peuvent êtresensiblement diminués lorsqu’il y a du sélénium dans la nourriture.Les oiseaux ont la capacité d’accumuler le mercure dans leurs plumes, celles-cipouvant contenir jusqu’à 86 % <strong>de</strong> la charge corporelle totale en mercure (Honda <strong>et</strong>coll., 1985 <strong>et</strong> 1986, cité par Monteiro <strong>et</strong> Furness, 1995 ; Langis <strong>et</strong> coll., 1999 ;Desgranges <strong>et</strong> coll., 1999). Ils peuvent donc se débarrasser d’une gran<strong>de</strong> quantité<strong>de</strong> mercure à chaque mue.Le succès <strong>de</strong> reproduction chez les balbuzards pêcheurs nichant à proximité <strong>de</strong>sréservoirs du complexe La Gran<strong>de</strong> a fait l’obj<strong>et</strong> d’une étu<strong>de</strong>, car c<strong>et</strong>te espèceconstitue un excellent modèle pour évaluer les eff<strong>et</strong>s potentiels sur l’avifaune <strong>de</strong>l’augmentation <strong>de</strong>s teneurs en mercure <strong>de</strong>s poissons (Lucotte <strong>et</strong> coll., 1999). Lebalbuzard pêcheur, essentiellement piscivore, compte sur une vision <strong>et</strong> une coordinationneuromotrice extrêmement efficaces pour nourrir sa progéniture, <strong>et</strong> cesfonctions sont particulièrement sensibles à l’intoxication au mercure. Àl’exception <strong>de</strong>s œufs, qui sont habituellement pondus lorsque les réservoirs sontencore recouverts <strong>de</strong> glace, les teneurs en mercure total <strong>de</strong> tous les tissus prélevéschez les adultes <strong>et</strong> les aiglons étaient considérablement plus élevées chez lesbalbuzards nichant près <strong>de</strong>s réservoirs que chez ceux qui habitent près <strong>de</strong>s milieuxaquatiques naturels.Les plumes <strong>de</strong>s oiseaux adultes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s oisillons recueillies à proximité <strong>de</strong>s réservoirscontenaient respectivement 3,5 <strong>et</strong> 5 fois plus <strong>de</strong> mercure total que celles <strong>de</strong>soiseaux provenant d’habitats naturels. En moyenne, les plumes contenaient16,5 mg/kg (poids humi<strong>de</strong>) <strong>de</strong> mercure total chez les balbuzards pêcheurs adultes<strong>de</strong>s habitats naturels, contre 58,1 mg/kg chez ceux <strong>de</strong>s réservoirs avoisinants. Un<strong>et</strong>endance semblable a été observée dans le plumage <strong>de</strong>s aiglons âgés <strong>de</strong> 35 à45 jours : <strong>de</strong>s concentrations moyennes <strong>de</strong> 7,0 mg/kg ont été obtenues chez lesspécimens élevés en habitat naturel, par rapport à 37,4 mg/kg à proximité <strong>de</strong>sréservoirs.Malgré une exposition au mercure total n<strong>et</strong>tement plus élevée chez les balbuzardspêcheurs qui s’alimentent dans les réservoirs, le nombre d’œufs pondus ainsi quele nombre <strong>de</strong> jeunes élevés jusqu’à l’âge où ils quittent le nid n’étaient pas statistiquementdifférents, à proximité <strong>de</strong>s réservoirs, <strong>de</strong> ce qu’on a dénombré près <strong>de</strong>slacs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s rivières naturelles. Ces résultats indiquent que l’augmentation <strong>de</strong>steneurs en mercure <strong>de</strong>s poissons <strong>de</strong>s réservoirs du complexe La Gran<strong>de</strong> n’a pasaltéré le potentiel reproducteur <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> balbuzards pêcheurs <strong>de</strong> larégion (Lucotte <strong>et</strong> coll., 1999).Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-131


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Les résultats rapportés par Lucotte <strong>et</strong> coll. (1999) indiquent que la croissance <strong>de</strong>splumes, tant chez les oiseaux adultes en mue que chez les oisillons, constitue unbon mécanisme d’excrétion du mercure. En eff<strong>et</strong>, le plumage <strong>de</strong>s jeunes âgés <strong>de</strong>cinq à sept semaines contient environ 86 % <strong>de</strong> la charge corporelle totale <strong>de</strong>mercure. On ne tient pas compte <strong>de</strong>s autres tissus qui contiennent <strong>de</strong> la kératine,comme le bec <strong>et</strong> les griffes, pour lesquels la teneur en mercure total n’a pas étémesurée. Pour le balbuzard pêcheur, <strong>de</strong> même que pour toutes les autres espècesd’oiseaux, la pério<strong>de</strong> critique d’exposition au mercure se situe entre la ponte <strong>et</strong> lapousse <strong>de</strong>s plumes. La pousse <strong>de</strong>s plumes perm<strong>et</strong> aux oiseaux <strong>de</strong> réduire considérablementleur exposition au mercure. Le succès <strong>de</strong> reproduction <strong>de</strong>s balbuzardspêcheurs qui font leur nid à proximité <strong>de</strong>s réservoirs, malgré une forte hausse <strong>de</strong>steneurs en mercure dans leurs tissus, ne peut s’expliquer uniquement par la muepartielle que subissent les oiseaux adultes durant l’été. Plusieurs étu<strong>de</strong>s démontrentque la déméthylation du méthylmercure constitue un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> désintoxicationimportant chez les oiseaux <strong>de</strong> proie, notamment chez le pygargue à tête blanche, lebalbuzard pêcheur <strong>et</strong> le plongeon huard (Barr, 1986 ; Scheuhammer, 1995 ;Laperle, 1999).L’utilisation que fait le plongeon huard <strong>de</strong>s milieux nordiques rendrait c<strong>et</strong>te espèceplus vulnérable à l’augmentation <strong>de</strong>s teneurs en mercure dans les poissons. Eneff<strong>et</strong>, une migration hâtive <strong>et</strong> une ponte tardive perm<strong>et</strong>traient un plus grandtransfert du mercure vers les œufs (Laperle, 1999). Par contre, il est peu probableque l’accumulation <strong>de</strong> mercure dans certains niveaux <strong>de</strong>s chaînes trophiques <strong>de</strong>sréservoirs m<strong>et</strong>te en danger les populations <strong>de</strong> plongeons huards. Premièrement, lesréservoirs ne constituent pas <strong>de</strong> bons habitats pour c<strong>et</strong>te espèce, en raison <strong>de</strong>sgran<strong>de</strong>s fluctuations <strong>de</strong> leur niveau. Les proies consommées par ce plongeon sontgénéralement beaucoup plus p<strong>et</strong>ites que celles du balbuzard pêcheur <strong>et</strong> présententdonc <strong>de</strong>s teneurs plus faibles en mercure. De plus, selon Laperle (1999), quis’appuie surtout sur la synthèse d’Evers <strong>et</strong> coll. (1998), le plongeon huard possè<strong>de</strong>un mécanisme <strong>de</strong> déméthylation : il accumule le mercure sous une forme nontoxique dans le foie <strong>et</strong> les reins. Par ailleurs, c<strong>et</strong>te espèce fréquente le milieu marinenviron six mois par an, ce qui lui perm<strong>et</strong> d’ingérer du sélénium <strong>et</strong> <strong>de</strong> favoriserainsi la réduction <strong>de</strong>s teneurs en méthylmercure dans ses organes. Enfin, lesteneurs en mercure chez les jeunes sont similaires aux valeurs mesurées chez lesaiglons du balbuzard pêcheur, <strong>et</strong> <strong>de</strong>s observations indiquent qu’il y aurait untransfert efficace du mercure vers le plumage.Quatre autres espèces d’oiseaux ont également été considérées par Laperle (1999).On pressent toutefois à leur suj<strong>et</strong> une absence d’eff<strong>et</strong>s néfastes en raison <strong>de</strong> leurscaractéristiques éthologiques, comme une utilisation trop brève <strong>de</strong>s réservoirs ouune utilisation pendant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> mue, laquelle perm<strong>et</strong> une excrétion élevée dumercure bioaccumulé. Ces espèces sont le goéland argenté, la sterne arctique, legrand harle <strong>et</strong> le harle huppé. Les <strong>de</strong>ux premières ont été étudiées en 2000(Laperle, 2001). Les résultats montrent une forte excrétion du mercure, les teneursdans le plumage étant au moins 10 fois plus élevées que dans le foie ou les reins <strong>et</strong>10-132 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200430 fois plus élevées que dans le cerveau, les muscles ou l’estomac. Ils indiquentégalement que ces <strong>de</strong>ux espèces peuvent nicher avec succès près <strong>de</strong>s réservoirshydroélectriques récents, comme le balbuzard pêcheur, <strong>et</strong> que leur régime alimentairecontient moins <strong>de</strong> mercure que celui du balbuzard, ce qui témoigne d’unealimentation omnivore chez le goéland <strong>et</strong> d’une recherche <strong>de</strong> proies plus p<strong>et</strong>iteschez la sterne.Ces résultats <strong>et</strong> ceux <strong>de</strong>s autres étu<strong>de</strong>s précitées suggèrent que, pour l’ensemble<strong>de</strong>s espèces d’oiseaux piscivores fréquentant le complexe La Gran<strong>de</strong>, l’augmentationdu mercure dans les poissons après la création <strong>de</strong>s réservoirs n’a pasd’impact sur le maintien <strong>de</strong>s populations.MammifèresChez les mammifères comme chez les oiseaux, seuls les piscivores peuvent êtreexposés <strong>de</strong> façon marquée au méthylmercure. Au nord du Québec, il n’y a que lesvisons <strong>et</strong> loutres <strong>de</strong> rivière qui peuvent consommer régulièrement <strong>de</strong>s poissons <strong>de</strong>milieux aménagés, c’est pourquoi ces <strong>de</strong>ux mammifères sont les plus étudiés sur leplan <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s toxiques du mercure. Les visons <strong>et</strong> les loutres <strong>de</strong> rivière sont <strong>de</strong>bons bioindicateurs, puisqu’ils sont principalement ou partiellement piscivores,ont un domaine vital relativement restreint <strong>et</strong> vivent près <strong>de</strong> milieux aquatiques(Wise <strong>et</strong> coll., 1981 ; Gilbert <strong>et</strong> Nancekivell, 1982 ; Foley <strong>et</strong> coll., 1988). Chez cesespèces, les teneurs toxiques seraient <strong>de</strong> 20-100 mg/kg dans le foie <strong>et</strong> <strong>de</strong> plus <strong>de</strong>10 mg/kg dans le cerveau (Wiener <strong>et</strong> coll., 2003).Dans une expérience menée en laboratoire, trois groupes <strong>de</strong> visons ont été exposésà <strong>de</strong>s doses quotidiennes <strong>de</strong> 0,1, <strong>de</strong> 0,5 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 1,0 g <strong>de</strong> mercure par gramme <strong>de</strong>nourriture ingérée (µg/g), principalement ingéré sous forme <strong>de</strong> méthylmercure.Aucun eff<strong>et</strong> n’a pu être observé chez les <strong>de</strong>ux premiers groupes. Par contre, unediminution du taux <strong>de</strong> fertilité <strong>et</strong> une mortalité élevée (touchant <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>sanimaux), combinées à <strong>de</strong>s signes <strong>de</strong> toxicité neurologique, ont été observéesaprès trois mois ou plus d’exposition à une dose quotidienne <strong>de</strong> 1,0 g/g.Puisque les concentrations moyennes <strong>de</strong> mercure enregistrées dans tous les tissus<strong>de</strong>s visons sauvages capturés dans le nord du Québec (foie : 7,9 mg/kg ; reins :2,45 mg/kg ; cerveau : 0,9 mg/kg) sont bien inférieures aux valeurs correspondantesmesurées dans les tissus du groupe <strong>de</strong> visons semi-domestiques exposés àune ingestion quotidienne <strong>de</strong> mercure <strong>de</strong> 0,1 g/g (foie : 48,4 mg/kg ; reins :30,1 mg/kg ; cerveau : 13,3 mg/kg), on peut déduire que la dose <strong>de</strong> mercureingérée par les visons sauvages <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te région est elle-même très inférieure à0,1 g/g. Le risque que présente le méthylmercure pour les populations <strong>de</strong> visonshabitant les milieux naturels du nord du Québec est donc très faible, malgrél’augmentation <strong>de</strong> la charge <strong>de</strong> mercure dans l’environnement <strong>de</strong>puis les60 <strong>de</strong>rnières années.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-133


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Pour les populations <strong>de</strong> visons vivant à proximité <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong>s réservoirs ducomplexe La Gran<strong>de</strong>, le risque semble également faible, puisque ces grands plansd’eau, aux fluctuations <strong>de</strong> niveau élevées <strong>et</strong> différentes <strong>de</strong>s cycles saisonniersnaturels, offrent peu <strong>de</strong> possibilités au vison adulte territorial d’y trouver un habitatpermanent convenable. En revanche, les berges le long <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> <strong>dérivation</strong> ou<strong>de</strong>s milieux à débit augmenté pourraient offrir au vison un habitat plus approprié,n’étant pas soumises à d’aussi fortes variations du niveau <strong>de</strong>s eaux.Les teneurs moyennes en mercure <strong>de</strong>s poissons capturés le long du parcoursBoyd-Sakami sont en moyenne cinq fois plus élevées que dans les poissons <strong>de</strong>slacs naturels <strong>de</strong> la région. En supposant que les concentrations dans le régimealimentaire <strong>de</strong>s visons vivant en bordure du parcours Boyd-Sakami augmententproportionnellement à celles <strong>de</strong>s poissons <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te région, les teneurs en mercuredans les proies <strong>de</strong>s visons sauvages <strong>de</strong>meureraient inférieures à 0,5 mg/kg. Lesrisques pour les populations <strong>de</strong> visons sauvages habitant à proximité du parcoursBoyd-Sakami seraient donc faibles, puisque aucun eff<strong>et</strong> n’a été observé chez lesvisons exposés à une ingestion quotidienne <strong>de</strong> 0,5 mg/kg <strong>de</strong> mercure. De plus, lesteneurs en mercure estimées dans les proies <strong>de</strong>s visons sauvages <strong>de</strong> ce secteur sontégalement n<strong>et</strong>tement en <strong>de</strong>çà <strong>de</strong> la dose <strong>de</strong> 1,0 mg/kg <strong>de</strong> mercure à laquelle <strong>de</strong>seff<strong>et</strong>s ont été observés. C<strong>et</strong>te évaluation du risque pour les visons sauvages duparcours Boyd-Sakami <strong>de</strong>meure pru<strong>de</strong>nte ; en eff<strong>et</strong>, dans le cas <strong>de</strong> visons capturésen bordure <strong>de</strong> la voie <strong>de</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>de</strong> la rivière Churchill, au Manitoba, les teneursen mercure avaient moins augmenté que celles <strong>de</strong>s poissons qui leur servaient <strong>de</strong>proies. De nombreux facteurs biologiques, écologiques <strong>et</strong> environnementauxauraient contribué à réduire l’exposition <strong>de</strong>s visons sauvages au mercure.Enfin, on peut considérer que les poissons <strong>de</strong> réservoir qui remontent dans lestronçons accessibles <strong>de</strong> leurs tributaires pour se reproduire constituent une sourcesupplémentaire d’exposition au méthylmercure pour les visons établis à proximité<strong>de</strong> ces cours d’eau. Toutefois, les poissons qui proviennent du réservoir se mêlentaux espèces vivant dans ces cours d’eau, perdant ainsi <strong>de</strong> leur <strong>de</strong>nsité relative. Deplus, les poissons <strong>de</strong> réservoir ne séjournent dans ces milieux que durant leurpério<strong>de</strong> <strong>de</strong> reproduction, au printemps ou à l’automne. Le risque d’eff<strong>et</strong> toxique dûau mercure chez les visons fréquentant ces tributaires serait donc moindre quechez ceux du parcours Boyd-Sakami.Des mortalités <strong>de</strong> loutres ont été observées pour <strong>de</strong>s expositions à <strong>de</strong>s doses <strong>de</strong>2 mg <strong>de</strong> mercure pour 1 kg d’aliments consommés (O’Connor <strong>et</strong> Nielsen, 1981).Les teneurs mesurées alors dans la chair <strong>de</strong>s loutres étaient <strong>de</strong> 8 à 16 foissupérieures à ce qu’elles étaient chez <strong>de</strong>s loutres du Nord-Ouest québécois(Laperle, 1999) <strong>et</strong> <strong>de</strong> 4 à 9 fois supérieures à celles <strong>de</strong> loutres capturées en bordure<strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> Churchill-Nelson, au Manitoba (Kucera, 1986).Des données récentes recueillies sur <strong>de</strong>s visons <strong>et</strong> sur <strong>de</strong>s loutres, capturéségalement au complexe La Gran<strong>de</strong>, montrent <strong>de</strong>s teneurs en mercure total plus10-134 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004élevées dans la fourrure (30,1 mg/kg pour le vison <strong>et</strong> 20,7 mg/kg pour la loutre)que dans le cerveau (0,96 <strong>et</strong> 0,80 mg/kg), alors que le foie (4,4 <strong>et</strong> 3,7 mg/kg), lesreins (2,2 <strong>et</strong> 3,2 mg/kg) <strong>et</strong> les muscles (2,1 <strong>et</strong> 1,3 mg/kg) ont <strong>de</strong>s teneurs intermédiaires(Fortin <strong>et</strong> coll., 2001). Il s’agissait d’animaux nés durant ou après le pic <strong>de</strong>steneurs en mercure dans la chair <strong>de</strong>s poissons <strong>de</strong> réservoir. Ces teneurs sont toutesn<strong>et</strong>tement inférieures aux niveaux toxiques. Il n’y a, par ailleurs, aucun lien entreles teneurs mesurées <strong>et</strong> la proximité d’un réservoir, les teneurs étant même plusélevées dans les carcasses <strong>de</strong> visons provenant d’habitats éloignés <strong>de</strong>s réservoirs(5,1 au lieu <strong>de</strong> 4,1 mg/kg).Une étu<strong>de</strong> effectuée sur la Côte-Nord compare la fréquentation <strong>de</strong>s milieuxnaturels (lacs <strong>et</strong> rivières) par la loutre à sa fréquentation <strong>de</strong> milieux aménagés<strong>de</strong>puis au moins 5 ans jusqu’à 20 ans <strong>et</strong> plus (réservoirs à différents âges <strong>et</strong> rivièresen aval). Selon c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong>, la loutre <strong>de</strong> rivière fréquente indifféremment chacun <strong>de</strong>ces milieux (Perreault, 2004). Les résultats <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> ne laissent supposeraucun eff<strong>et</strong> du proj<strong>et</strong> sur les populations <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te espèce piscivore.10.9.2 Conditions actuelles10.9.2.1 Mercure dans la chair <strong>de</strong>s poissonsLes données mises à contribution pour la détermination <strong>de</strong>s teneurs actuelles dansla chair <strong>de</strong>s poissons du secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> proviennent <strong>de</strong>s pêches effectuées<strong>de</strong> 1976 à 2003 dans plusieurs plans d’eau <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong>s rivières Eastmain <strong>et</strong><strong>Rupert</strong>. La métho<strong>de</strong> M11, dans le volume 6, fournit le détail concernant cesdonnées, les espèces cibles par type <strong>de</strong> milieu, les longueurs standardisées <strong>et</strong> à laconsommation considérées, les analyses du mercure ainsi que le traitement <strong>de</strong>sdonnées.Le tableau 10-30 présente les teneurs moyennes <strong>de</strong> mercure à la longueur standardiséepour les dix espèces <strong>de</strong> poissons considérées dans les milieux naturels dusecteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>. À titre comparatif, il présente aussi les valeurs obtenuesdans les milieux naturels du complexe La Gran<strong>de</strong>, qui se révèlent très proches.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-135


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 10-30 : Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau, <strong>et</strong> secteurs ouest <strong>et</strong> estdu complexe La Gran<strong>de</strong> – Teneurs moyennes en mercure <strong>de</strong>s principales espèces <strong>de</strong> poissons en milieu naturelEspèce(longueurstandardisée)Cisco <strong>de</strong> lac(200 mm)Doré jaune(400 mm)Esturgeonjaune(900 mm)Grand broch<strong>et</strong>(700 mm)Grandcorégone(400 mm)Meunier noir(400 mm)Meunier rouge(400 mm)Omble <strong>de</strong>fontaine(300 mm)Perchau<strong>de</strong>(150 mm)Touladi(600 mm)Secteurs <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>srivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong>NemiscauNombre<strong>de</strong>poissons b254(255)866(868)123(124)522(543)511(513)540(541)63(63)90(90)69(69)106(115)Nombre<strong>de</strong>milieuxTeneurmoyenne<strong>et</strong> étendue c(mg/kg)12 0,14(0,10 - 0,18)28 0,57(0,29 - 1,04)4 0,18(0,17 - 0,19)21 0,61(0,34 - 0,73)20 0,11(0,07 - 0,22)19 0,11(0,07 - 0,22)4 0,14(0,10 - 0,29)3 0, 13(0,12 - 0,14)3 0,09(0,08 - 0,11)7 0,69(0,66 – 0,74)Milieux naturels du secteur ouestdu complexe La Gran<strong>de</strong> aNombre<strong>de</strong>poissonsNombre<strong>de</strong>milieuxTeneurmoyenne<strong>et</strong> étendue c(mg/kg)89 2 0,11 d(0,08 - 0,30)353 13 0,60(0,30 - 1,02)186 11 0,25 e(0,03 - 0,40)373 18 0,59(0,30 - 0,93)503 21 0,11(0,05 - 0,20)Milieux naturels du secteur est ducomplexe La Gran<strong>de</strong> aNombre<strong>de</strong>poissonsNombre<strong>de</strong>milieuxTeneurmoyenne<strong>et</strong> étendue c(mg/kg)— — —— — —— — —120 4 0,55(0,36 - 0,92)187 8 0,17(0,10 - 0,30)— — — — — —182 7 0,12(0,12 - 0,22)246 9 0,12(0,06 - 0,20)— — — — — —— — — — — —131 7 0,57(0,23 - 0,89)254 10 0,74(0,52 - 1,11)a. Valeurs tirées <strong>de</strong> Sch<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> coll. (2002).b. Nombre <strong>de</strong> poissons dans l’intervalle <strong>de</strong> taille standardisée <strong>et</strong> utilisé pour le calcul <strong>de</strong> la teneur moyenne. Entre parenthèses, nombre total <strong>de</strong> poissons.c. Teneur moyenne pour l’ensemble <strong>de</strong>s milieux. Entre parenthèses, étendue <strong>de</strong>s teneurs moyennes à la longueur standardisée dans chaque milieu.d. Longueur standardisée <strong>de</strong> 150 mm.e. Longueur standardisée <strong>de</strong> 700 mm.10-136 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.9.2.2 Répartition du mercure dans les diverses parties du poissonLes nombreuses données disponibles sur les teneurs en mercure <strong>de</strong>s poissons duterritoire <strong>de</strong> la Baie-James ne concernent que la chair, ce qui correspond à la partiehabituellement consommée par les Cris <strong>et</strong> les pêcheurs sportifs. S’il a déjà étédémontré que les teneurs mesurées dans le fil<strong>et</strong> ne varient pas <strong>de</strong> façon significativeavec le lieu <strong>de</strong> prélèvement <strong>de</strong> l’échantillon (Brouard <strong>et</strong> coll., 1990), lesteneurs en mercure <strong>de</strong>s autres parties du poisson n’avaient jamais été analyséesavant 2003.Or, un sondage réalisé auprès <strong>de</strong>s membres cris du comité technique <strong>de</strong>Boumhounan révèle que les Cris consomment aussi, en m<strong>et</strong>s séparés, le poissonentier, les œufs (gona<strong>de</strong>s) <strong>et</strong> les entrailles (toutes à l’exception du foie). En ce quiconcerne les entrailles, seules celles <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s espèces, comme le grand broch<strong>et</strong>,l’esturgeon jaune ou le touladi, sont consommées en m<strong>et</strong>s séparés. Pour les autresespèces, les entrailles (sans le foie) sont consommées avec le poisson entierécaillé. Le foie n’est généralement pas consommé par les Cris, sauf occasionnellementcelui <strong>de</strong> la lotte.En 2003, on a analysé les teneurs en mercure <strong>de</strong> diverses parties du poisson(gona<strong>de</strong>s, viscères <strong>et</strong> poissons entiers) dans le but <strong>de</strong> vérifier si les teneurs <strong>de</strong>sautres parties <strong>de</strong> poisson pouvant être consommées par les Cris sont sous-estiméespar rapport à celles <strong>de</strong> la chair. On voulait aussi savoir si les recommandations <strong>de</strong>consommation, basées sur les teneurs en mercure dans la chair, sont valables pourles autres parties du poisson.Les résultats démontrent que les teneurs sont toujours plus élevées dans la chairque dans toutes les autres parties du poisson qui ont été étudiées. De plus, à uneexception près, les relations entre les teneurs <strong>de</strong> la chair <strong>et</strong> <strong>de</strong>s autres parties dupoisson sont toutes très significatives (p < 0,0001). Une proportion généralementtrès élevée <strong>de</strong> la variance est expliquée par ces relations, les coefficients <strong>de</strong> détermination(R2) étant majoritairement supérieurs à 0,6. L’exception concerne larelation entre la chair <strong>et</strong> les gona<strong>de</strong>s chez l’omble <strong>de</strong> fontaine (p = 0,250) : ellen’est pas significative, en raison <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> plusieurs spécimens dont lateneur en mercure dans les gona<strong>de</strong>s correspond à la limite <strong>de</strong> la détection(0,05 mg/kg). C<strong>et</strong> ensemble <strong>de</strong> données démontre, d’une part, que l’évaluation <strong>de</strong>steneurs moyennes dans la chair peut être utilisée pour estimer les teneurs dansd’autres parties <strong>de</strong>s poissons <strong>et</strong>, d’autre part, que c<strong>et</strong>te évaluation est pru<strong>de</strong>nte ; eneff<strong>et</strong>, en basant <strong>de</strong>s recommandations <strong>de</strong> consommation sur les teneurs <strong>de</strong> la chair,il n’y aura pas <strong>de</strong> risque supplémentaire à consommer d’autres parties du poisson,car leurs teneurs seront toujours plus faibles.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-137


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.9.2.3 Teneurs en mercure <strong>et</strong> en méthylmercureUne comparaison <strong>de</strong>s teneurs en mercure total <strong>et</strong> en méthylmercure a été effectuéesur un sous-échantillon <strong>de</strong> diverses parties <strong>de</strong> poisson (chair, gona<strong>de</strong>s, viscères <strong>et</strong>poisson entier) pour obtenir une base <strong>de</strong> données couvrant la région à l’étu<strong>de</strong> <strong>et</strong>pour vérifier si les résultats obtenus ailleurs (Lindqvist, 1991 ; Watras <strong>et</strong> coll.,1994 ; Lasorsa <strong>et</strong> Allen-Gil, 1995) sont valables pour le territoire <strong>de</strong> laBaie-James. Ces auteurs rapportent que le mercure dans la chair <strong>de</strong>s poissons estsurtout présent sous forme <strong>de</strong> méthylmercure (<strong>de</strong> 80 à 90 % pour les poissons nonpiscivores <strong>et</strong> <strong>de</strong> 90 à 99 % pour les piscivores). Pour les recommandations <strong>de</strong>consommation, il est considéré que, dans la chair, le mercure est à 100 % sousforme <strong>de</strong> méthylmercure. C<strong>et</strong>te approche est plus sécuritaire, car c’est le méthylmercurequi est facilement assimilé par l’homme <strong>et</strong> les animaux.Le tableau 10-31 présente les proportions <strong>de</strong> méthylmercure dans les teneurs enmercure total <strong>de</strong>s parties <strong>de</strong> poisson analysées. Les erreurs relatives associées auxmétho<strong>de</strong>s d’analyse du mercure <strong>et</strong> du méthylmercure peuvent, lorsque cumulées,atteindre 20 % <strong>et</strong> donner <strong>de</strong>s valeurs totales supérieures à 100 %. Les valeurstotales supérieures à 120 % ont été jugées douteuses, l’erreur provenant vraisemblablementd’une déshydratation <strong>de</strong>s échantillons, qui accroît la teneur en méthylmercurecalculée en fonction d’un poids sec puis exprimée pour un poids humi<strong>de</strong>.Tableau 10-31 : Bassins <strong>de</strong>s rivières Eastmain <strong>et</strong> <strong>Rupert</strong> – Proportion <strong>de</strong> méthylmercuredans les teneurs en mercure total mesurées dans la chair <strong>et</strong> d’autres parties du poissonpour les principales espècesEspèce Nombre Partie du poissonProportion <strong>de</strong>méthylmercure(%)IC a(%)Étendue <strong>de</strong>sproportionsindividuelles(%)Doré jaune 14 Chair 100 2 106-120Doré jaune 21 Gona<strong>de</strong>s 97 6 66-117Doré jaune 10 Poisson entier 100 4 101-120Grand broch<strong>et</strong> 29 Viscères 97 6 59-119Grand corégone 17 Chair 100 5 87-120Grand corégone 29 Gona<strong>de</strong>s 81 6 51-110Grand corégone 6 Poisson entier 100 8 98-120Touladi 15 Viscères 99 8 68-117a. IC = intervalle <strong>de</strong> confiance (


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Les résultats résumés dans les sections 10.9.2.2 <strong>et</strong> 10.9.2.3 démontrent, d’unepart, que les teneurs moyennes <strong>de</strong> mercure total dans la chair peuvent être utiliséespour estimer <strong>de</strong> manière pru<strong>de</strong>nte celles d’autres parties <strong>de</strong> poisson <strong>et</strong>, d’autre part,que la proportion <strong>de</strong> méthylmercure dans la chair <strong>et</strong> les autres parties du poisson,au complexe La Gran<strong>de</strong>, est similaire à la fourch<strong>et</strong>te <strong>de</strong> valeurs (80-99 %)obtenues dans les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> référence à c<strong>et</strong> égard (Lindqvist, 1991 ; Watras <strong>et</strong> coll.,1994 ; Lasorsa <strong>et</strong> Allen-Gil, 1995).10.9.3 Impacts prévus pendant la constructionComme la mise en eau <strong>de</strong>s biefs ne durera qu’environ un mois, l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> laconstruction <strong>de</strong>s biefs sur le mercure dans la chair <strong>de</strong>s poissons est traité dans lasection 10.9.4, qui porte sur l’exploitation.10.9.4 Impacts prévus pendant l’exploitationLes prévisions <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s teneurs en mercure dans la chair <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong>poisson considérées, effectuées à partir d’un modèle semi-empirique, sontprésentées à la figure 10-42 <strong>et</strong> au tableau 10-32.Pour toutes les espèces <strong>de</strong> poissons, les facteurs maximaux d’augmentation prévussont légèrement plus élevés dans le bief <strong>Rupert</strong> aval malgré une moins gran<strong>de</strong>quantité <strong>de</strong> matière organique ennoyée <strong>et</strong> un renouvellement <strong>de</strong>s eaux beaucoupplus rapi<strong>de</strong> que dans le bief amont. Cela s’explique par le fait que les apports <strong>de</strong>mercure en provenance du bief amont s’ajoutent au mercure issu <strong>de</strong> la décomposition<strong>de</strong> la matière organique ennoyée dans le bief aval.Parmi les espèces étudiées, la facteur d’augmentation sera le plus faible chez l<strong>et</strong>ouladi (facteurs maximaux d’augmentation <strong>de</strong> 2,7 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 3,1 selon les biefs), suividu grand corégone (facteurs maximaux <strong>de</strong> 3,5 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 4,0). C’est chez le grandbroch<strong>et</strong> que ce facteur sera le plus élevé (voir le tableau 10-32).Il faudra environ 11 ans pour que la teneur en mercure <strong>de</strong>s grands corégones <strong>de</strong>longueur standardisée revienne à <strong>de</strong>s valeurs comprises à l’intérieur <strong>de</strong>s plages <strong>de</strong>variation du milieu naturel. Chez les espèces piscivores, c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our estplus longue, variant <strong>de</strong> 19 à 29 ans (voir le tableau 10-32). Par contre, dans le casdu touladi, c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our n’est que <strong>de</strong> 20 à 21 ans, si on considèreégalement la plage <strong>de</strong>s valeurs naturelles du secteur ouest du complexe La Gran<strong>de</strong>.C<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our paraît davantage valable, car la plage <strong>de</strong>s valeurs naturellesobtenues pour le secteur ouest du complexe La Gran<strong>de</strong>, le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong><strong>et</strong> le secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau provient <strong>de</strong> 14 milieux plutôtque <strong>de</strong> 7 (voir le tableau 10-30). Comme le précise la métho<strong>de</strong> M11 dans levolume 6, la teneur en mercure <strong>de</strong>s esturgeons jaunes est comparable à celle <strong>de</strong>sgrands corégones.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-139


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 10-42 : Biefs <strong>Rupert</strong> – Évolution <strong>de</strong>s teneurs en mercure prévues du grand corégone,du doré jaune, du grand broch<strong>et</strong> <strong>et</strong> du touladi <strong>de</strong> longueur standardisée0,5Grand corégone (400 mm)Mercure total (mg/kg)0,40,30,20,10,220,0700 5 10 15 20 25 30Âge <strong>de</strong>s biefs (ans)Doré jaune (400 mm)3,0Mercure total (mg/kg)2,52,01,51,00,501,040,290 5 10 15 20 25 30Âge <strong>de</strong>s biefs (ans)Grand broch<strong>et</strong> (700 mm)4,03,5Mercure total (mg/kg)3,02,52,01,51,00,500 5 10 15 20 25 30Âge <strong>de</strong>s biefs (ans)0,730,34Mercure total (mg/kg)3,02,52,01,51,00,50Touladi (600 mm)0 5 10 15 20 25 30Âge <strong>de</strong>s biefs (ans)6675_GE_030_INSB_f10-42_041130.fh100,740,660,89Secteur ouest ducomplexe La Gran<strong>de</strong>0,23Bief avalBief amontÉtendue <strong>de</strong>s teneurs moyennes obtenues en conditions naturellespour une longueur standardisée, dans le bassin <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>Étendue <strong>de</strong>s teneurs moyennes obtenues en conditions naturellespour une longueur standardisée, dans le secteur ouest du complexe La Gran<strong>de</strong>10-140 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 10-32 : Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Prévisions <strong>de</strong>s teneurs maximales <strong>de</strong> mercure total<strong>de</strong>s principales espèces <strong>de</strong> poissonsParamètreGrand corégone a Grand broch<strong>et</strong> Doré jaune Touladi(400 mm) b (700 mm) b (400 mm) b (600 mm) bBiefamontBiefavalBiefamontBiefavalBiefamontBiefavalBiefamontValeur initiale (mg/kg) 0,11 0,11 0,61 0,61 0,57 0,57 0,69 0,69Valeur maximale (mg/kg) 0,38 0,44 2,52 3,08 2,25 2,42 1,89 2,15Facteur d’augmentationmaximal 3,5 4,0 4,1 5,0 3,9 4,2 2,7 3,1Temps pour atteindre la valeurmaximale (années) 3 3 10 10 10 10 7 6Temps <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our à l’intérieur <strong>de</strong>la plage <strong>de</strong>s valeurs naturelles(années) 11 11 26 26 20 19Biefaval29 27(21) c (20) ca. Les prévisions pour le grand corégone sont valables pour l’esturgeon jaune.b. Longueur standardisée.c. Entre parenthèses : temps <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our à l’intérieur <strong>de</strong> la plage <strong>de</strong> variation <strong>de</strong>s valeurs naturelles du secteur ouest du complexeLa Gran<strong>de</strong> (en années).Selon les enseignements du complexe La Gran<strong>de</strong> (Sch<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> coll., 2002),l’augmentation <strong>de</strong>s teneurs en mercure dans la chair <strong>de</strong>s poissons n’est pas toxiquepour ces <strong>de</strong>rniers. En eff<strong>et</strong>, le suivi <strong>de</strong>s communautés <strong>de</strong> poissons (Therrien<strong>et</strong> coll., 2002) indique l’absence d’impact sur la longueur, sur la masse, sur lacroissance, sur le coefficient <strong>de</strong> condition <strong>et</strong> sur le recrutement <strong>de</strong>s principalesespèces <strong>de</strong> poissons <strong>de</strong>s réservoirs.En conséquence, il n’y aura aucun impact négatif sur les poissons <strong>de</strong>s biefsoccasionné par l’augmentation <strong>de</strong> la teneur en mercure dans leur chair. Par contre,c<strong>et</strong>te augmentation amènera à faire certaines recommandations <strong>de</strong> consommation.Ces recommandations sont traitées dans la section <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> d’impact qui portesur la santé publique <strong>et</strong> le mercure (voir la section 16.3).Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-141


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.10 Faune parasitaire <strong>de</strong>s poissons10.10.1 Conditions actuellesLa caractérisation <strong>de</strong> la faune parasitaire provient <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong> 203 grandscorégones, <strong>de</strong> 207 ciscos <strong>de</strong> lac, <strong>de</strong> 74 grands broch<strong>et</strong>s, <strong>de</strong> 284 dorés jaunes, <strong>de</strong>194 meuniers noirs, <strong>de</strong> 39 meuniers rouges, <strong>de</strong> 43 touladis <strong>et</strong> <strong>de</strong> 26 ombles <strong>de</strong>fontaine capturés en août <strong>et</strong> en septembre 2002 dans 8 lacs inclus dans les biefs<strong>Rupert</strong> proj<strong>et</strong>és (Curtis, 2003 ; voir également la métho<strong>de</strong> M10 dans le volume 6).On a dénombré 33 espèces <strong>de</strong> parasites <strong>de</strong>s poissons en 2002. Si on les regroupeavec les 38 espèces déjà i<strong>de</strong>ntifiées en 1991 (Le Consortium Groupe <strong>de</strong> RechercheSEEEQ <strong>et</strong> Environnement Illimité, 1993), cela porte à 50 le nombre <strong>de</strong> parasitespour la région <strong>de</strong> la Nottaway-Broadback-<strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> (voir l<strong>et</strong>ableau 10-33). Ils appartiennent à huit ordres : Monogenea, Digenea, Cestoi<strong>de</strong>a,Nematoda, Hirudinoi<strong>de</strong>a, Acanthocephala, Crustacea <strong>et</strong> Pelecypoda. Les donnéesquantitatives <strong>de</strong>s principales espèces sont détaillées au tableau 10-34.Dans une large mesure, les résultats <strong>de</strong> 2002 sont très proches <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong> 1991.MonogeneaQuatre espèces <strong>de</strong> trémato<strong>de</strong>s (Monogenea) parasitent les branchies <strong>de</strong>s poissons.Discocotyle sagittata (cisco <strong>de</strong> lac <strong>et</strong> grand corégone), Urocleidus aculeatus (doréjaune) <strong>et</strong> T<strong>et</strong>raonchus monenteron (grand broch<strong>et</strong>) apparaissent sporadiquementchez 10 à 40 % <strong>de</strong>s poissons analysés, selon les espèces. Quelques spécimensd’Octomacrum lanceatum ont été trouvés sur les branchies d’un meunier noir <strong>et</strong>d’un meunier rouge.DigeneaLes trémato<strong>de</strong>s <strong>de</strong> c<strong>et</strong> ordre ne sont pas communs dans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>.Leur occurrence spécifique (le nombre <strong>de</strong> poissons infectés par rapport au nombre<strong>de</strong> poissons examinés) est inférieure ou égale à 10 %, à l’exception <strong>de</strong> quelquesstations où elle est plus élevée chez l’omble <strong>de</strong> fontaine. Les principales espècesappartiennent aux genres Crepidostomum, Phyllodistomum <strong>et</strong> Buno<strong>de</strong>ra.La forme adulte <strong>de</strong> Crepidostomum farionis infeste les intestins du grand corégone<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’omble <strong>de</strong> fontaine, tandis que la forme juvénile peut être présente dans lavessie <strong>de</strong> ses hôtes.Phyllodistomum parasite sporadiquement le système excréteur <strong>de</strong> ses hôtes, enparticulier le tract urinaire. Il s’agit <strong>de</strong> P. coregoni chez le grand corégone <strong>et</strong> lecisco <strong>de</strong> lac, <strong>de</strong> P. superbum chez le doré jaune <strong>et</strong> <strong>de</strong> P. lysteri chez le meunier noir<strong>et</strong> le meunier rouge.10-142 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 10-33 : Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> région <strong>de</strong> la Nottaway-Broadback-<strong>Rupert</strong> – Fauneparasitaire <strong>de</strong>s poissons (1 sur 2)TaxonMonogenea :• Discocotyle sagittata• T<strong>et</strong>raonchus monenteron• Urocleidus aculeatus• Octomacrum lanceatumDigenea :• Crepidostomum farionis• Buno<strong>de</strong>ra luciopercae• Phyllodistomum coregoni• Phyllodistomum superbum• Phyllodistomum lysteri• Centrovarium lobotes• Prosorhynchoi<strong>de</strong>s pusilla• Diplostomum scheuringi• Diplostomum spathaceum• Posthodiplostomum minimum• T<strong>et</strong>racotyle sp.Cestoi<strong>de</strong>a :• Triaenophorus crassus• Diphyllobothrium latum• Cyathocephalus truncatus• Botriocephalus cuspidatus• Ligula intestinalis• Proteocephalus tumidocollus• Proteocephalus ambloplitis• Proteocephalus stizost<strong>et</strong>hi• Proteocephalus pinguis• Glaridacris catostomi• Triaenophorus nodulosus• Diphyllobothrium ditremum• Diphyllobothrium <strong>de</strong>ndriticum• Eubothrium salvelini• Triaenophorus stizostedionis• Eubothrium crassum• Schistocephalus solidus• Proteocephalus exiguus• Proteocephalus larueiNematoda :• Cystidicola farionis• Capillaria salvelini• Spinitectus gracilis• Raphidascaris acus• Cucullanellus sp.• Philonema sp.• Cystidicoloi<strong>de</strong>s tenuissima• Thynnascaris brachyuraHirudinoi<strong>de</strong>a :Espèce indéterminéeSecteurs <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> a(2002)Région <strong>de</strong> laNottaway-Broadback-<strong>Rupert</strong> b(1991)Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-143


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 10-33 : Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> région <strong>de</strong> la Nottaway-Broadback-<strong>Rupert</strong> – Fauneparasitaire <strong>de</strong>s poissons (2 sur 2)Acanthocephala :• Pomphorhynchus bulbocolli• Echinorhynchus salveliniCrustacea :• Ergasilus luciopercarum• Salmincola edwardsii• Salmincola corpulentus• Salmincola extensusPelecypoda :Espèce indéterminéeTotalTaxonSecteurs <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> a(2002)33 3850Région <strong>de</strong> laNottaway-Broadback-<strong>Rupert</strong> b(1991)a. Source : Curtis, 2003.b. Source : Le Consortium Groupe <strong>de</strong> Recherche SEEEQ <strong>et</strong> Environnement Illimité, 1993.Buno<strong>de</strong>ra luciopercae apparaît occasionnellement dans le p<strong>et</strong>it intestin <strong>de</strong>smeuniers, du cisco <strong>de</strong> lac, du grand corégone <strong>et</strong> du doré jaune.Cestoi<strong>de</strong>aLe genre Proteocephalus est le plus répandu <strong>de</strong>s cesto<strong>de</strong>s <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ite taille dans lesecteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>. Il est présent dans les intestins <strong>et</strong> les caeca pyloriques <strong>de</strong>six <strong>de</strong>s huit espèces <strong>de</strong> poissons analysées. Plus <strong>de</strong> 1 000 juvéniles <strong>de</strong> ce ver ontété trouvés dans les touladis <strong>et</strong> les dorés jaunes les plus infestés. Habituellement,les hôtes sont parasités par une combinaison <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ou plusieurs <strong>de</strong>s espècessuivantes : P. tumidocollus, P. ambloplitis, P. pinguis <strong>et</strong> P. stizost<strong>et</strong>hi.Botriocephalus cuspidatus est le cesto<strong>de</strong> <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille le plus commun trouvédans les intestins du doré jaune. Il parasite occasionnellement le grand corégone, legrand broch<strong>et</strong>, l’omble <strong>de</strong> fontaine <strong>et</strong> le touladi.10-144 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-145Tableau 10-34 : Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Fréquence d’occurrence <strong>et</strong> abondance <strong>de</strong> la faune parasitaire <strong>de</strong>s poissons (1 sur 3)Discocotyle sagittataT<strong>et</strong>raonchus monenteronUrocleidus aculeatusCrepidostomum farionisPhyllodistomum spp.Autres espèces bMeunier rougeMeunier noirGrandcorégoneCisco <strong>de</strong> lac Grand broch<strong>et</strong> Doré jauneOmble <strong>de</strong>fontaineTouladiO a A I O A I O A I O A I O A I O A I O A I O A I002,9011,85,900 0,100,20,2001,001,82,500002,13,600006,224,400003,06,714,8004,43,52,530,10015,312,342,9Monogenea2,0003,43,617,411,100,5Digenea001,022,701,0001,52,002,0001,51,443,800002,7906,900002,020,700000024,000,40,400188,000,70,4007,802,01,000050,0015,40004119,20146,200082,409,52,400002,44,8000019,12,000008,0<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004


10-146 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>Tableau 10-34 : Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Fréquence d’occurrence <strong>et</strong> abondance <strong>de</strong> la faune parasitaire <strong>de</strong>s poissons (2 sur 3)Proteocephalus spp.Bothriocephalus cuspidatusTriaenophorus crassus(plérocercoï<strong>de</strong>s)Triaenophorus spp. (adultes)Eubothrium salveliniCyathocephalus truncatusGlaridacris catostomiPomphorhynchus bulbocolliMeunier rouge00—0000000—0000000—0000000—00033,788,1Meunier noir00—000144,05 946,600—0004,367,511,83,521,5002,000Grandcorégone116,35,40,90048,300Cestoi<strong>de</strong>a9,81,64,10024,5062,30—0000480,70—0000Acanthocephala00Cisco <strong>de</strong> lac Grand broch<strong>et</strong> Doré jaune07,70—0000038,49,6—28,80000305,534,3—406,900008,03,6—14,1000090,186,6—17,700001884,11 449,4—179,9000020,916,7—10,2000019,23,9—050,0000Omble <strong>de</strong>fontaine457,73,9—07 396,200023,81,0—0147,900078,67,1—097,62,42,40TouladiO a A I O A I O A I O A I O A I O A I O A I O A I78 558,1128,6—03 183,352,44,7801000,218,0—031,622,02,00<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004


Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-147Tableau 10-34 : Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Fréquence d’occurrence <strong>et</strong> abondance <strong>de</strong> la faune parasitaire <strong>de</strong>s poissons (3 sur 3)Cystidicola farionisSpinitectus gracilisAutres némato<strong>de</strong>s intestinaux cErgasilus luciopercarumSalmincola edwardsiiMeunier rouge0035,300002,200006,300006,70,50Meunier noir0016,61,00002,52,0019,22,07,902,0Grandcorégone157,647,347,802,0Nematoda8,224,06,1000Crustacea01,000Cisco <strong>de</strong> lac Grand broch<strong>et</strong> Doré jaune00000000000054,81,4000283,61,40005,21,00005,767,80007,11 822,60001,326,90026,934,6030,8Omble <strong>de</strong>fontainea. O : pourcentage d’occurrence (nombre <strong>de</strong> poissons parasités/nombre <strong>de</strong> poissons examinés x 100) ; A : abondance moyenne (nombre total <strong>de</strong> parasites/nombre <strong>de</strong> poissons examinés) ; I : intensité moyenne(nombre total <strong>de</strong> parasites/nombre <strong>de</strong> poissons parasités).b. Surtout Buno<strong>de</strong>ra luciopercae.c. Voir le tableau 10-33.0838,5530,80334,6031,115,3010,973,8016,700TouladiO a A I O A I O A I O A I O A I O A I O A I O A I24 678,60621,400334,4037,300<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Dans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>, Triaenophorus crassus apparaît à l’état adultedans les intestins du grand broch<strong>et</strong> <strong>et</strong> du doré jaune, <strong>et</strong> à l’état larvaire dans la chairdu grand corégone. La présence <strong>de</strong> la larve (plérocercoï<strong>de</strong>) chez le grand corégoneest préoccupante car, si on la trouve en abondance, la chair du poisson est alorsimpropre à la consommation humaine. En outre, même si l’espèce n’est pas infectieusepour l’homme, la vue <strong>de</strong> larves enkystées dans la chair empêche toute formed’exploitation commerciale du grand corégone dans les lacs où le <strong>de</strong>gré d’infestationest élevé. Dans les lacs échantillonnés, l’infestation est jugée modérée. Untel <strong>de</strong>gré d’infestation est probablement incompatible avec l’exploitation commercialedu grand corégone, mais il ne pose aucun problème à la consommationhumaine.Les autres espèces <strong>de</strong> cesto<strong>de</strong>s (voir le tableau 10-33) apparaissent sporadiquement<strong>et</strong> en faible abondance, y compris Diphyllobothrium latum, dont l’hôtefinal est l’homme. Ce parasite était présent dans 24 % <strong>de</strong>s poissons examinés(surtout le grand broch<strong>et</strong> <strong>et</strong> le doré jaune).NematodaParmi les espèces <strong>de</strong> némato<strong>de</strong>s, Cystidicola farionis était présent dans la vessienatatoire <strong>de</strong> plusieurs grands corégones <strong>et</strong> touladis. Quelques poissons étaientinfestés par plus d’un millier <strong>de</strong> ces vers, sans manifestation d’eff<strong>et</strong>s pathogènes.Le grand corégone, le grand broch<strong>et</strong> <strong>et</strong> le doré jaune sont les principales espècesinfestées par <strong>de</strong> p<strong>et</strong>its némato<strong>de</strong>s intestinaux <strong>de</strong> l’une ou l’autre <strong>de</strong>s espècessuivantes : Spinitectus gracilis, Raphidascaris acus, Capillaria salvelini <strong>et</strong>Cucullanellus sp.CrustaceaSeules <strong>de</strong>ux espèces <strong>de</strong> copépo<strong>de</strong>s parasites ont été trouvées sur les branchies <strong>de</strong>spoissons examinés. Ergasilus luciopercarum est le plus répandu, ayant été détectéchez 50 à 100 % <strong>de</strong>s dorés jaunes, selon les stations. On a trouvé Salmincolaedwardsii chez le grand corégone <strong>et</strong> l’omble <strong>de</strong> fontaine. Aucun n’est problématiquepour l’homme.Analyses histologiquesUn sous-échantillon <strong>de</strong>s poissons examinés a été expédié au Fish PathologyLaboratory <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> Guelph pour <strong>de</strong>s analyses histologiques (voir lamétho<strong>de</strong> M10 dans le volume 6).Plusieurs lésions <strong>et</strong> kystes ont été décelés, surtout sur la membrane intestinale maiségalement sur certains organes <strong>et</strong> viscères : le cœur, le foie, l’estomac, le rein <strong>et</strong> lestissus pancréatiques. Les lésions sont typiques <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> poissons10-148 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004nordiques. Des sta<strong>de</strong>s « spore » <strong>et</strong> « préspore » <strong>de</strong> myxosporidies (protozoaire)étaient présents dans les vaisseaux <strong>et</strong> l’épithélium <strong>de</strong>s branchies.Des points noirs (black spots) ont été décelés sur plusieurs poissons, traduisantl’enkystement d’un parasite sous la peau ou dans les muscles. Ces parasites sont<strong>de</strong>s formes immatures qui, pour <strong>de</strong>venir adulte ou mature, doivent terminer leurcycle <strong>de</strong> vie chez un oiseau.On n’a trouvé aucun agent viral ni agent bactérien dans les coupes histologiquesexaminées, bien que <strong>de</strong> tels agents existent dans les populations <strong>de</strong> poissonsnordiques.10.10.2 Impacts prévus pendant la constructionComme la mise en eau <strong>de</strong>s biefs ne durera qu’environ un mois, l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> laconstruction <strong>de</strong>s biefs sur la faune parasitaire <strong>de</strong>s poissons est traité dans lasection 10.10.3, qui porte sur l’exploitation.10.10.3 Impacts prévus pendant l’exploitationC<strong>et</strong>te section abor<strong>de</strong> les modifications potentielles <strong>de</strong> la faune parasitaire <strong>de</strong>spoissons associées à la création <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>. Il s’agit <strong>de</strong> déterminer si lepassage <strong>de</strong> plans d’eau naturels à <strong>de</strong>ux grands biefs peut entraîner <strong>de</strong>s changementsdans la faune parasitaire <strong>de</strong>s poissons, <strong>et</strong> causer ainsi <strong>de</strong>s impacts négatifsaux poissons ou aux humains. La problématique du transfert interbassin <strong>de</strong>parasites est évoquée à la section 13.9.La faune parasitaire <strong>de</strong>s poissons est utile pour mesurer les changements causéspar la création <strong>de</strong> réservoirs. Comme les parasites sont transmis le long <strong>de</strong> lachaîne alimentaire par divers hôtes intermédiaires ingérés par les poissons, toutchangement dans la composition <strong>de</strong> la faune parasitaire — tel que la disparition oul’apparition d’un ou <strong>de</strong> plusieurs hôtes intermédiaires — peut être indicateur <strong>de</strong>modifications dans la chaîne trophique <strong>et</strong> dans les communautés <strong>de</strong> poissons.Les modifications <strong>de</strong> la faune parasitaire <strong>de</strong>s poissons en réservoir à la suite <strong>de</strong> lamise en eau sont bien connues. Immédiatement après la mise en eau, les populations<strong>de</strong> poissons sont moins <strong>de</strong>nses en raison <strong>de</strong> l’augmentation du volume d’eau<strong>et</strong>, par conséquent, la faune parasitaire n’est pas abondante. Par la suite,l’explosion trophique qui survient au cours <strong>de</strong>s premières années, résultant <strong>de</strong> ladécomposition <strong>de</strong> la matière organique noyée, peut occasionner, par exemple, uneaugmentation <strong>de</strong>s cesto<strong>de</strong>s transmis par les copépo<strong>de</strong>s. En Russie, Ligulaintestinalis a déjà proliféré dans les réservoirs <strong>et</strong> causé <strong>de</strong>s mortalités <strong>de</strong> poissons.Par ailleurs, la zone <strong>de</strong> marnage est réputée pauvre en organismes après plusieursannées d’exploitation ; cela peut conduire certaines espèces <strong>de</strong> poissons à senourrir <strong>de</strong> zooplancton en milieu pélagique plutôt que <strong>de</strong> benthos en milieu littoral.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-149


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004De fait, les poissons <strong>de</strong> certains réservoirs <strong>de</strong> Russie sont plus infestés par lescesto<strong>de</strong>s que ceux <strong>de</strong>s lacs naturels.En analysant l’information disponible sur la faune parasitaire <strong>de</strong>s poissons aucomplexe La Gran<strong>de</strong>, Curtis (2003) tire les conclusions suivantes :• D’une façon générale, les pourcentages d’occurrence <strong>de</strong>s parasites dans lesréservoirs <strong>et</strong> les lacs naturels ne présentent pas <strong>de</strong> différence significative. Lavariabilité <strong>de</strong> la faune parasitaire observée entre les réservoirs <strong>et</strong> les lacsnaturels n’est pas plus élevée que celle qu’on observe d’une station d’échantillonnageà l’autre en réservoir.• La seule différence significative observée est un pourcentage d’occurrence <strong>de</strong>Diplostomum <strong>et</strong> <strong>de</strong> T<strong>et</strong>racotyle qui est moins élevé en réservoir qu’en milieunaturel. Cela s’expliquerait par une abondance moindre d’hôtes intermédiaires(mollusques) près <strong>de</strong>s rives <strong>de</strong>s réservoirs.Par ailleurs, il n’y a jamais eu d’épizootie d’origine parasitaire dans aucun <strong>de</strong>sréservoirs du complexe La Gran<strong>de</strong>, dont le plus ancien (Robert-Bourassa) a plus<strong>de</strong> 20 ans.L’analyse <strong>de</strong> la faune parasitaire <strong>de</strong>s réservoirs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s lacs naturels du complexeLa Gran<strong>de</strong> indique que l’abondance du cesto<strong>de</strong> Triaenophorus crassus ne s’est pasaccrue en réservoir. Son abondance est très variable, tant dans les lacs naturels quedans les réservoirs. L’abondance <strong>de</strong> ce cesto<strong>de</strong> a augmenté dans certains réservoirsscandinaves <strong>et</strong> russes à la suite <strong>de</strong> l’ingestion accrue <strong>de</strong> plancton par les corégonidés.Une telle situation n’a jamais été constatée dans les réservoirs du complexeLa Gran<strong>de</strong> ni dans le reste <strong>de</strong> l’Amérique du Nord.On note par ailleurs que les grands corégones sont moins infestés par T. crassus làoù le cisco <strong>de</strong> lac est abondant. Cela s’expliquerait par une meilleure capacitéd’ingérer le zooplancton chez le cisco <strong>de</strong> lac que chez le grand corégone, ce<strong>de</strong>rnier ingérant moins <strong>de</strong> copépo<strong>de</strong>s vecteurs du parasite.Le suivi du parasitisme <strong>de</strong>s poissons du réservoir Robertson, enMinganie–Basse-Côte-Nord (Therrien <strong>et</strong> Dussault, 2002 ; Fréch<strong>et</strong>te, 2002 ; GDGEnvironnement, 1993) montre que l’omble <strong>de</strong> fontaine affiche <strong>de</strong>s augmentationsmarquées (<strong>de</strong> 58 à 81 %) <strong>de</strong> l’occurrence d’adhérences, causées parDiphyllobothrium spp., <strong>de</strong>s cesto<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’intestin (<strong>de</strong> 60 à 85 %) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s copépo<strong>de</strong>sparasites (<strong>de</strong> 21 à 88 %) entre 1993 (avant la mise en eau) <strong>et</strong> 2001 (six ans après lamise en eau).Ces changements, plus prononcés chez les ombles <strong>de</strong> fontaine du réservoirRobertson que chez ceux <strong>de</strong>s lacs témoins, s’expliqueraient par un régime alimentairedavantage piscivore (éperlan surtout). Il convient toutefois <strong>de</strong> mentionner queles infestations graves <strong>de</strong> Diphyllobothrium sont typiques <strong>de</strong>s plans d’eau10-150 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004nordiques, surtout <strong>de</strong>s lacs à ombles chevaliers comme le réservoir Robertson. Deplus, les infestations étaient déjà très fortes avant la mise en eau, une caractéristiqueassociée aux populations planctonophages <strong>et</strong> piscivores ayant accès à unefaune benthique peu abondante. Il s’agit donc d’un cas particulier. Un r<strong>et</strong>our à un<strong>de</strong>gré d’infestation similaire aux conditions naturelles est prévu pour l’omble <strong>de</strong>fontaine du réservoir Robertson, avec un r<strong>et</strong>our à une alimentation davantagebenthophage.La disparition <strong>de</strong>s trémato<strong>de</strong>s chez l’omble <strong>de</strong> fontaine ainsi que chez les autressalmonidés dans le réservoir Robertson pourrait être attribuable à la disparitiond’un <strong>de</strong>s hôtes intermédiaires.La création <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> causera une certaine adaptation <strong>de</strong> la faune parasitaire<strong>de</strong>s poissons, induite par la prolifération, la diminution ou la disparition <strong>de</strong> certainshôtes intermédiaires nécessaires au cycle <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s parasites <strong>de</strong> même que parcertains changements dans le régime alimentaire <strong>de</strong>s poissons (ex. : alimentationdavantage planctonique que benthique).C<strong>et</strong>te adaptation se produit dans tous les réservoirs à la suite <strong>de</strong> la mise en eau.Au Québec, elle n’a jamais causé :• <strong>de</strong> mortalités massives <strong>de</strong> poissons ;• d’eff<strong>et</strong>s pathogènes pour l’homme ;• <strong>de</strong> r<strong>et</strong>ards <strong>de</strong> croissance, chez l’une ou l’autre <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong> poissons suivies,en particulier au complexe La Gran<strong>de</strong> (Therrien <strong>et</strong> coll., 2002).On peut donc conclure que la création <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> n’occasionnera pas <strong>de</strong>modification majeure <strong>de</strong> la faune parasitaire <strong>de</strong>s poissons. Sur ce plan, la situationrestera semblable à celle <strong>de</strong>s lacs naturels (voir la section 10.10.1), malgréquelques ajustements <strong>de</strong> pourcentage d’occurrence, d’abondance moyenne <strong>et</strong>d’intensité. Aucun impact négatif n’est donc prévu sur les poissons ni sur leshumains.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-151


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.11 VégétationLa métho<strong>de</strong> se rapportant à la végétation (métho<strong>de</strong> M12) est présentée dans levolume 6.10.11.1 Conditions actuellesLa zone considérée pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la végétation du secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>englobe les biefs proj<strong>et</strong>és <strong>et</strong> une ban<strong>de</strong> périphérique <strong>de</strong> 5 km. Elle est caractériséepar la présence d’une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> lacs aux dimensions variées, entourés <strong>de</strong>peuplements à dominance résineuse, <strong>de</strong> peuplements en régénération après feu, <strong>de</strong>brûlis plus ou moins récents, <strong>de</strong> tourbières <strong>et</strong>, plus rarement, <strong>de</strong> peuplementsmélangés ou feuillus (voir la carte 6 dans le volume 7 ainsi que le tableau 10-35).Tableau 10-35 : Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Végétation <strong>et</strong> autres éléments du milieu (1 sur 2)Peuplements résineux :• Pessière noire à mousses• Pessière noire à lichens• Pinè<strong>de</strong> grisePeuplementsPeuplements mélangés :• Peuplement mélangé à dominance résineuse• Peuplement mélangé à dominance feuillueMilieux terrestresSuperficie(ha)65 33346 47317 351150928 50515 79312 712Proportion(%)Peuplements feuillus 1 101 0,5Régénération :• Régénération arbustive à dominance résineuse• Régénération arbustive à dominance feuillue• Régénération arbustive ouverteBrûlis :• Brûlis récent ou non régénéré <strong>et</strong> débris ligneux• Espace dénudé <strong>et</strong> éricacéesAutres :• Espace dénudé sec (élément anthropique, sableou affleurement rocheux)• Non classifié42 283729510 11024 87822 39010 28312 107481481—30,021,38,00,713,07,25,819,43,44,611,4Total partiel – milieux terrestres 160 093 73,310,24,75,50,20,2—10-152 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 10-35 : Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Végétation <strong>et</strong> autres éléments du milieu (2 sur 2)PeuplementsTourbières :• Tourbière ombrotrophe (bog)• Tourbière minérotrophe (fen)• Matière organique morteMilieux humi<strong>de</strong>s21 30619 8101432641Milieux riverains :• Eaux peu profon<strong>de</strong>s a —• Marécage1• Marais—9,89,10,7


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Photo 10-6 : Pessière noire à moussesLes brûlis, notamment ceux qui résultent <strong>de</strong>s incendies <strong>de</strong> 2002, s’éten<strong>de</strong>nt sur <strong>de</strong>gran<strong>de</strong>s étendues (22 390 ha), surtout à l’extrémité sud du secteur. Les formationsarbustives régénérées à la suite <strong>de</strong>s incendies couvrent également <strong>de</strong> vastesespaces (42 283 ha), notamment au centre du bief <strong>Rupert</strong> amont <strong>et</strong> dans la partienord du bief aval. On trouve ainsi beaucoup <strong>de</strong> jeunes peuplements en régénération,résineux ou mélangés à dominance résineuse ainsi que <strong>de</strong> jeunes bétulaiesblanches <strong>et</strong> <strong>de</strong>s peupleraies faux-trembles. Entre 15 <strong>et</strong> 20 ans après un incendie, larégénération atteint un recouvrement moyen variant entre 25 <strong>et</strong> 75 % selon lerelief. Entre 25 <strong>et</strong> 50 ans, la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s peuplements en régénération s’accroît <strong>et</strong>les essences résineuses dominent <strong>de</strong> plus en plus. Après 50 ans, le paysage <strong>de</strong>vientn<strong>et</strong>tement forestier.10.11.1.2 Milieux humi<strong>de</strong>sTourbièresDes tourbières <strong>de</strong> toutes tailles sont disséminées partout dans le secteur <strong>de</strong>s biefs<strong>Rupert</strong>. Il s’agit principalement <strong>de</strong> tourbières ombrotrophes (bogs) uniformesboisées ou arbustives, <strong>de</strong> tourbières ombrotrophes ridées <strong>et</strong> <strong>de</strong> tourbières ombrotrophesà mares (voir la photo 10-7). Les plus gran<strong>de</strong>s tourbières se trouvent àl’ouest du lac Arques, à l’est du lac Lamothe, aux environs du barrage <strong>de</strong> laNemiscau-1 proj<strong>et</strong>é <strong>et</strong> au sud-est du lac Mistapeu Pachituwakan.10-154 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Photo 10-7 : Tourbière ombrotrophe à mareLes tourbières recouvrent près <strong>de</strong> 10 % du secteur <strong>de</strong>s biefs, soit 21 306 ha,comprenant 64 ha <strong>de</strong> matière organique morte. Le type le plus courant est un vastecomplexe <strong>de</strong> tourbières ombrotrophes uniformes, ridées <strong>et</strong> à mares (voir laphoto 10-7 <strong>et</strong> la figure 10-43). De la périphérie <strong>de</strong> la tourbière ombrotrophe versson centre se succè<strong>de</strong>nt généralement la pessière noire à sphaignes, la pessièrenoire ouverte à éricacées <strong>et</strong> à sphaignes, puis les formations arbustives ouherbacées dominées par les éricacées ou les cypéracées. Ce milieu est formé d’unplateau tapissé d’un groupement d’éricacées, <strong>de</strong> ronce p<strong>et</strong>it-mûrier <strong>et</strong> <strong>de</strong>sphaignes, <strong>de</strong> buttes couvertes d’éricacées, d’épin<strong>et</strong>te noire, <strong>de</strong> sphaignes <strong>et</strong> <strong>de</strong>lichens, <strong>de</strong> dépressions emplies <strong>de</strong> scirpe gazonnant, <strong>de</strong> cassandre caliculé <strong>et</strong> <strong>de</strong>sphaignes avec parfois <strong>de</strong> l’andromè<strong>de</strong> glauque ainsi que, au centre <strong>de</strong> la tourbière,<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s mares où croît un herbier <strong>de</strong> nénuphar à fleurs panachées.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-155


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 10-43 : Biefs <strong>Rupert</strong> – Hydrosère représentative <strong>de</strong>s tourbières ombrotrophes6675_fo_f10-37_040823.fh101 2 3-4 5 6 5 7 5 7 5 3-4 6 5 3-4 1Matériau finMatière organique1 Plateau : pessière noire à éricacées <strong>et</strong> à sphaignes2 Plateau : groupement d’éricacées, <strong>de</strong> ronce p<strong>et</strong>it-mûrier <strong>et</strong> <strong>de</strong> sphaignes3 Butte : groupement d’éricacées, d’épin<strong>et</strong>te noire, <strong>de</strong> sphaignes <strong>et</strong> <strong>de</strong> lichens4 Dépression : groupement <strong>de</strong> scirpe gazonnant, <strong>de</strong> cassandre caliculé <strong>et</strong> <strong>de</strong> sphaignes5 Platière : groupement <strong>de</strong> carex oligosperme, d’éricacées <strong>et</strong> <strong>de</strong> sphaignes6 Dépression : groupement <strong>de</strong> scirpe gazonnant, <strong>de</strong> cassandre caliculé, d’andromè<strong>de</strong> glauque <strong>et</strong> <strong>de</strong> sphaignes7 Mare : groupement <strong>de</strong> nénuphar à fleurs panachéesVégétation riveraineLes milieux riverains sont peu développés sur le pourtour <strong>de</strong>s nombreux lacs dusecteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> en raison <strong>de</strong> l’abondance <strong>de</strong>s dépôts grossiers <strong>et</strong> <strong>de</strong>sfaibles fluctuations <strong>de</strong>s niveaux d’eau. Sur la plupart <strong>de</strong>s rives, on ne trouve qued’étroits groupements <strong>de</strong> myrique baumier <strong>et</strong> <strong>de</strong> cassandre caliculé. En quelquesendroits, <strong>et</strong> particulièrement à l’embouchure <strong>de</strong>s tributaires <strong>de</strong>s lacs, on observequelques milieux riverains plus importants (voir la photo 10-8). Un étroitmarécage <strong>de</strong> myrique baumier <strong>et</strong> <strong>de</strong> cassandre caliculé précè<strong>de</strong> alors un hautmarais <strong>de</strong> carex, un bas marais d’éléochari<strong>de</strong> palustre <strong>et</strong> un herbier <strong>de</strong> nénuphar àfleurs panachées, d’ériocaulon aquatique <strong>et</strong> <strong>de</strong> rubanier à feuilles étroites.Les marais, les marécages <strong>et</strong> les herbiers aquatiques du secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>sont trop p<strong>et</strong>its pour être illustrés sur la carte 6 dans le volume 7. Le seul marécageassez grand (1 ha) pour être illustré <strong>et</strong> compilé dans ce secteur est situé en bordure<strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, en aval du barrage.10-156 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Photo 10-8 : Habitat riverain du lac Des ChampsFonctions <strong>et</strong> valeurs <strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>sLes fonctions <strong>et</strong> valeurs <strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>s du secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> sont lessuivantes :• Fonctions hydrologiques : Les milieux humi<strong>de</strong>s du secteur <strong>de</strong>s biefs, principalementcomposés <strong>de</strong> tourbières, atténuent les fluctuations <strong>de</strong>s niveaux d’eau<strong>et</strong> réduisent les risques d’inondations.• Fonctions biogéochimiques : Les milieux humi<strong>de</strong>s participent à la stabilisation<strong>de</strong>s sédiments.• Fonctions <strong>de</strong> l’habitat terrestre <strong>et</strong> aquatique :– Les milieux riverains sont utilisés par le grand broch<strong>et</strong> comme aire <strong>de</strong>reproduction en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crue <strong>et</strong> comme aire d’alevinage <strong>et</strong> d’alimentation.– Les milieux humi<strong>de</strong>s sont propices à la reproduction <strong>et</strong> à l’alimentation <strong>de</strong>samphibiens ; on a observé dans le secteur la grenouille <strong>de</strong>s bois, lagrenouille léopard, le crapaud d’Amérique <strong>et</strong> la rain<strong>et</strong>te crucifère.– La sauvagine fréquente les milieux humi<strong>de</strong>s pour la reproduction <strong>et</strong>l’élevage <strong>de</strong>s couvées ou comme halte migratoire. Les tourbières sont <strong>de</strong>bons habitats pour les limicoles <strong>et</strong> le hibou moyen-duc, <strong>et</strong> plusieurs espècesd’oiseaux sont associées aux arbustaies riveraines <strong>et</strong> aux groupementsarbustifs <strong>de</strong>s tourbières : le bruant <strong>de</strong>s marais, le bruant <strong>de</strong> Lincoln <strong>et</strong> lebruant à gorge blanche.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-157


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004– Les milieux riverains sont utilisés par le castor, le lièvre, l’hermine, le ratmusqué <strong>et</strong> le lagopè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s saules. La tourbière est fréquentée par l’écureuilroux.– Quatre espèces fauniques à statut particulier sont associées aux milieuxhumi<strong>de</strong>s : le caribou forestier, la musaraigne pygmée, la mou<strong>et</strong>te <strong>de</strong>Bonaparte <strong>et</strong> le hibou <strong>de</strong>s marais.• Fonctions écologiques : Les milieux humi<strong>de</strong>s font partie intégrante du réseau<strong>de</strong> drainage aquatique. Ils sont composés principalement <strong>de</strong> tourbières qui neprésentent pas <strong>de</strong> caractère d’unicité ou <strong>de</strong> rar<strong>et</strong>é puisqu’elles sont abondantesdans la région.• Valeurs sociales <strong>et</strong> culturelles : Les sites archéologiques sont fortementassociés aux rivages <strong>de</strong>s différents plans d’eau. Le secteur <strong>de</strong>s biefs fait partied’une zone d’utilisation traditionnelle <strong>de</strong> la communauté crie <strong>de</strong> Mistissini.10.11.1.3 Espèces floristiques à statut particulierL’ensemble <strong>de</strong>s renseignements recueillis sur les espèces floristiques à statut particulierne révèle la présence d’aucune <strong>de</strong> ces espèces dans le secteur <strong>de</strong>s biefs<strong>Rupert</strong>. Par ailleurs, aucune <strong>de</strong>s espèces d’intérêt susceptibles <strong>de</strong> se trouver dans lazone d’étu<strong>de</strong> n’a été recensée dans le secteur <strong>de</strong>s biefs au cours <strong>de</strong>s inventaireseffectués en 2002 <strong>et</strong> en 2003.10.11.1.4 Plantes vasculaires <strong>et</strong> connaissances traditionnelles <strong>de</strong>s CrisSelon les renseignements fournis par les membres <strong>de</strong>s communautés cries en 2002<strong>et</strong> en 2003, il y aurait dans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 40 plantes vasculaires pourlesquelles un usage traditionnel médicinal, alimentaire ou autre serait connu. Cesplantes peuvent être réparties en trois groupes : les arbres, les arbustes <strong>et</strong> lesplantes herbacées (voir le tableau 10-36). La plupart <strong>de</strong> ces plantes sont fréquentesdans le secteur <strong>de</strong>s biefs. On les trouve <strong>de</strong> façon régulière, principalement en forêtou dans les brûlis, dans les tourbières <strong>et</strong> sur les rivages. À l’exception <strong>de</strong> certainsmilieux riverains, tous ces habitats sont bien représentés. La diversité du secteur<strong>de</strong>s biefs en espèces médicinales est considérée comme moyenne.10-158 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 10-36 : Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Fréquence <strong>de</strong>s plantes à usage traditionnel (1 sur 2)Nom français Nom populaire Nom anglais Nom latinBouleau blancÉpin<strong>et</strong>te noireMélèze laricinPin grisPeuplier faux-trembleSapin baumierBouleau blancÉpin<strong>et</strong>te noireÉpin<strong>et</strong>te rougeCyprèsTrembleSapinArbresWhite birchBlack spruceTamarackJack pineQuaking aspenBalsam firArbustesB<strong>et</strong>ula papyriferaPicea marianaLarix laricinaPinus banksianaPopulus tremuloi<strong>de</strong>sAbies balsameaAndromè<strong>de</strong> glauque Andromè<strong>de</strong> Bog rosemary Andromeda polifolia var.glaucophyllaAulne crispéAulne rugueuxAirelle à feuilles étroitesAirelle <strong>de</strong>s marécagesAulne vertVerneBleu<strong>et</strong>Bleu<strong>et</strong>Mountain al<strong>de</strong>rSpeckled al<strong>de</strong>rSwe<strong>et</strong> blueberryAlpine bilberryAlnus viridis ssp. crispaAlnus incana ssp. rugosaVaccinium angustifoliumVaccinium uliginosumCassandre caliculé Faux bleu<strong>et</strong> Leatherleaf ChamaedaphnecalyculataCerisier <strong>de</strong> PennsylvanieCornouiller stolonifèreGa<strong>de</strong>llier glanduleuxGroseillier hérisséGa<strong>de</strong>llier lacustreKalmia à feuillesd’andromè<strong>de</strong>Kalmia à feuilles étroitesP<strong>et</strong>it atocaGaulthérie hispi<strong>de</strong>Viorne comestibleSaule <strong>de</strong> BebbSaule brillantSaule à feuille <strong>de</strong> poirierSaule humbleSaule pédicelléSaule à feuilles planesSaule satinéSorbier d’AmériqueSorbier plaisantRhodo<strong>de</strong>ndron duGroenlandP<strong>et</strong>it merisierHart rougeGa<strong>de</strong>llierFausse-épineGa<strong>de</strong>llierPin cherryRed osierSkunk-currantCanada gooseberrySwamp black currantPrunus pensylvanicaCornus sericeaRibes glandulosumRibes hirtellumRibes lacustreFréquence a(%)Kalmia Swamp laurel Kalmia polifolia 31Crevard <strong>de</strong> moutonsAtocaP<strong>et</strong>it thé <strong>de</strong>s boisPimbinaChatonSauleSauleSauleSauleSauleSauleCormierCormierLambkillCranberryCreeping snowberryMooseberryLong-beaked willowShining willowBalsam willowBush willowBog willowWillowSilky willowAmerican mountain ashMountain ashKalmia angustifoliaOxycoccus microcarpusGaultheria hispidulaViburnum eduleSalix bebbianaSalix lucidaSalix pyrifoliaSalix humilisSalix pedicellarisSalix planifoliaSalix pellitaSorbus americanaSorbus <strong>de</strong>coraThé du Labrador Labrador tea Rhodo<strong>de</strong>ndron groenlandicum30733752151393840502548242115726224131915323281513811656Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-159


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 10-36 : Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Fréquence <strong>de</strong>s plantes à usage traditionnel (2 sur 2)Nom français Nom populaire Nom anglais Nom latinRonce pubescenteBerce très gran<strong>de</strong>Menthe <strong>de</strong>s champsPigamon pubescentCornouiller du CanadaTypha à feuilles largesSarracénie pourpreMényanthe trifoliéCatherin<strong>et</strong>teGran<strong>de</strong> berceMenthePigamonQuatre-tempsQuenouilleP<strong>et</strong>its cochonsTrèfle d’eauPlantes herbacéesDwarf raspberryCow parsnipCommon mintMeadow rueBunchberryCommon CattailPitcher plantBuckbeanRubus pubescensHeracleum lanatumMentha arvensisThalictrum pubescensCornus cana<strong>de</strong>nsisTypha latifoliaSarracenia purpureaMenyanthes trifoliataFréquence a(%)17132052124812a. La fréquence est établie en fonction du nombre <strong>de</strong> points d’échantillonnage (n = 107).10.11.1.5 Peuplements forestiers <strong>de</strong> la zone ennoyéeLes biefs <strong>Rupert</strong> couvriront une superficie <strong>de</strong> 34 621 ha, dont près <strong>de</strong> 55 % sontcomposés <strong>de</strong> terrains forestiers contenant un volume <strong>de</strong> tiges ayant un diamètresupérieur à 10 cm à 1,3 m au-<strong>de</strong>ssus du sol <strong>de</strong> 330 000 m3 <strong>et</strong> le reste (environ45 %) <strong>de</strong> plans d’eau. Les terrains forestiers comprennent 12 474 ha <strong>de</strong> terrainsproductifs (y compris les brûlis) <strong>et</strong> 6 291 ha <strong>de</strong> terrains improductifs.Composés à plus <strong>de</strong> 95 % d’essences résineuses, les terrains forestiers productifssont occupés par la pessière noire (1 468 ha), la pessière noire à pin gris(2 127 ha), la pinè<strong>de</strong> grise à épin<strong>et</strong>te noire (1 875 ha), les groupements résineux enrégénération <strong>et</strong> les brûlis issus <strong>de</strong>s incendies récents <strong>de</strong> 1996 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 2002 (7 004 ha).Les cartes 9 <strong>et</strong> 10 dans le volume 7, montrent l’ensemble <strong>de</strong>s peuplements touchéspar la création <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> (voir le tableau 10-37).L’ensemble <strong>de</strong>s peuplements non perturbés par les incendies ont atteint leurmaturité. La pessière noire est constituée <strong>de</strong> peuplements <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 90 ans, lapessière noire à pin gris, <strong>de</strong> peuplements <strong>de</strong> 70 ans, <strong>de</strong> 90 ans <strong>et</strong> <strong>de</strong> 120 ans, <strong>et</strong> lapinè<strong>de</strong> grise à épin<strong>et</strong>te noire, <strong>de</strong> peuplements <strong>de</strong> 70 ans <strong>et</strong> <strong>de</strong> 90 ans. Malgré leurâge, ces peuplements sont en général clairsemés <strong>et</strong> la hauteur <strong>de</strong>s arbres y estrelativement peu élevée : leur <strong>de</strong>nsité est toujours inférieure à 60 % <strong>et</strong>, dans laplupart <strong>de</strong>s cas, inférieure à 40 %, <strong>et</strong> la majorité <strong>de</strong>s arbres ne dépassent pas 12 m<strong>de</strong> hauteur.Les grands incendies constituent les principales perturbations naturelles <strong>de</strong> c<strong>et</strong>tepartie <strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong>. Le territoire est, dans une forte proportion, couvert <strong>de</strong>brûlis <strong>de</strong> différents âges, dont les plus importants datent <strong>de</strong> 1996 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 2002. Lesbrûlis <strong>de</strong> 1996 occupent 1 908 ha, principalement au nord <strong>de</strong>s biefs, <strong>et</strong> ceux<strong>de</strong> 2002 couvrent 2 133 ha à l’extrémité sud-est <strong>de</strong>s biefs. Les brûlis partiels datant<strong>de</strong> l’incendie <strong>de</strong> 2002 sont davantage concentrés à proximité <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>.10-160 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-161Tableau 10-37 : Biefs <strong>Rupert</strong> – Superficies <strong>et</strong> volumes <strong>de</strong> bois submergés par les biefs (1 sur 2)Pessière noire :• C4 90• D3 120Pessière noire à pin gris :• C4 90• D3 120Superficie Volume <strong>de</strong>Strate regroupée a bois b(ha) (%) (m 3 /ha)283178169469Total(m 3 )BOP(m 3 )Terrain forestier productif (volume moyen > 50 m 3 /ha)0,80,50,51,468,368,451,349,5Répartition du volume <strong>de</strong> bois b par essence cPessière noire (brûlis partiel <strong>de</strong> 2002) :C3 90 531 1,5 57,9 30 759 513 23 558 32 6 655Total partiel – terrain forestier productif (> 50 m 3 /ha) 1 630 4,7 — 94 167 1 534 63 504 222 402 28 449 5419 31612 163867823 2514164838114Terrain forestier productif (volume moyen < 50 m 3 /ha)Pessière noire :D4 120 476 1,4 26,4 12 567 34 11 037 1 496Pessière noire à pin gris :• C4 70• D4 70Pinè<strong>de</strong> grise à épin<strong>et</strong>te noire :• C4 70• D4 705429474977861,62,71,42,341,930,836,433,6Pinè<strong>de</strong> grise à épin<strong>et</strong>te noire (brûlis partiel <strong>de</strong> 2002) :D4 90 592 1,7 40,8 24 146 49 — 15 182 170 134 8 611 —Total partiel – terrain forestier productif (< 50 m 3 /ha) 3 840 11,1 — 133 111 325 81 712 269 134 50 67122 74829 12918 09326 428—19151—EPB(m 3 )————————EPN(m 3 )17 86310 0913 6698 32317 38620 6067 16810 333MEL(m 3 )190———90—9—PET(m 3 )—402——————PIG(m 3 )7931 1865 00214 8135 2728 33210 86616 094SAB(m 3 )54———————<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004


10-162 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>Tableau 10-37 : Biefs <strong>Rupert</strong> – Superficies <strong>et</strong> volumes <strong>de</strong> bois submergés par les biefs (2 sur 2)Brûlis :• 6 10• C5 50• D5 50Superficie Volume <strong>de</strong>Strate regroupée a bois b(ha) (%) (m 3 /ha)142950810264,11,53,05,511,915,7BrûlisBrûlis 1996 1 908 5,5 0,4 694 — — 617 — — 77 —Brûlis 2002 2 133 6,1 6,7 14 386 60 — 9 818 — 25 4 483 —Total partiel – brûlis 7 004 20,23 — 45153 212 558 30 496 109 25 13 7527883603216 158Terrain forestier improductifAulnaie 305 0,9 35,7 10 892 170 — 7 678 104 2 839 101 —Espace dénudé humi<strong>de</strong> 5 986 17,2 7,8 46 691 — — 29 152 335 — 17 204 —Total partiel – terrain forestier improductif 6291 18,1 — 57583 170 — 36 830 439 2839 17 305 —Terrain non forestierSablières 1 0,0 — — — — — — — — —Emprise <strong>de</strong> ligne <strong>de</strong> transport d’énergie électrique 43 0,1 — — — — — — — — —Total partiel – terrain non forestier 44 0,1 — — — — — — — — —EauTotal partiel – eau 15 812 45,8 — — — — — — — — —Total 34 621 100 — 330 014 2 241 558 212 542 1 039 3 400 110 176 54Source : Groupe McNeil, d’après les résultats <strong>de</strong> l’inventaire forestier <strong>de</strong> l’automne 2002.a. Signification du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité-hauteur :- Densité du couvert forestier <strong>de</strong>s arbres dominants <strong>et</strong> codominants : A : 80 % <strong>et</strong> plus ; B : 60 à 80 % ; C : 40 à 60 % ; D : 20 à 40 %.- Hauteur : 1 : 22 m <strong>et</strong> plus ; 2 : <strong>de</strong> 17 à 22 m ; 3 : <strong>de</strong> 12 à 17 m ; 4 : <strong>de</strong> 7 à 12 m ; 5 : <strong>de</strong> 4 à 7 m ; 6 : <strong>de</strong> 1,5 à 4 m.b. Volume <strong>de</strong>s tiges ayant un diamètre supérieur à 10 cm à 1,3 m au-<strong>de</strong>ssus du sol.c. BOP : Bouleau à papier. EPB : Épin<strong>et</strong>te blanche. EPN : Épin<strong>et</strong>te noire. MEL : Mélèze laricin. PET : Peuplier faux-tremble. PIG : Pin gris. SAB : Sapin baumier.Total(m 3 )BOP(m 3 )64—88Répartition du volume <strong>de</strong> bois b par essence cEPB(m 3 )558——EPN(m 3 )4 1614 20111 699MEL(m 3 )37—72PET(m 3 )———PIG(m 3 )3 0631 8314 298SAB(m 3 )———<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Enfin, on trouve les peuplements en régénération après feu principalement aucentre du bief amont.Les autres types <strong>de</strong> peuplements forestiers productifs sont répartis plutôt uniformémentdans les biefs. Cependant, la pessière noire à pin gris <strong>de</strong> 70 ans se trouvedavantage dans la partie est, près <strong>de</strong> la limite entre les <strong>de</strong>ux biefs.Les terrains improductifs, soit les aulnaies <strong>et</strong> les espaces dénudés humi<strong>de</strong>s, s<strong>et</strong>rouvent partout dans les biefs, mais l’extrémité nord du bief aval est particulièrementriche en espaces dénudés humi<strong>de</strong>s.Valeur commerciale du boisLa valeur commerciale <strong>de</strong>s bois présents à l’emplacement <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>proj<strong>et</strong>és est relativement faible. En eff<strong>et</strong>, la situation géographique du secteuramoindrit l’intérêt <strong>de</strong>s industriels forestiers québécois pour la matière ligneuse quis’y trouve. De plus, la présence <strong>de</strong> nombreux cours d’eau rend l’exploitation forestièr<strong>et</strong>rès difficile <strong>et</strong> augmente énormément les coûts <strong>de</strong> construction <strong>de</strong> chemins.À ces contraintes d’ordre physique, il faut ajouter le fait que le faible volume àl’hectare <strong>de</strong>s peuplements forestiers (entre 0,4 <strong>et</strong> 68,4 m 3 ) <strong>de</strong> même que leur faiblevolume par tige (moyenne <strong>de</strong> 75 dm 3 ) sont susceptibles <strong>de</strong> freiner les efforts <strong>de</strong>récupération <strong>de</strong>s tiges ayant un diamètre supérieur à 10 cm à 1,3 m au-<strong>de</strong>ssus dusol. En comparaison, les industriels forestiers œuvrant dans la région <strong>de</strong>s biefsproj<strong>et</strong>és exploitent généralement les peuplements qui présentent un volume moyenpar tige <strong>de</strong> 110 dm 3 , avec un minimum <strong>de</strong> 85 dm 3 . Ils s’intéressent également auxpeuplements présentant un volume à l’hectare supérieur à 50 m 3 , avec unemoyenne <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 100 m 3 . L’ensemble <strong>de</strong>s peuplements forestiers dont levolume à l’hectare est supérieur à 50 m 3 ne représente que 5 % <strong>de</strong> la superfici<strong>et</strong>otale <strong>de</strong>s biefs. C’est donc dire que la matière ligneuse contenue à l’intérieur <strong>de</strong>sbiefs proj<strong>et</strong>és ne présente que peu d’intérêt pour les exploitants.10.11.2 Impacts prévus pendant la construction <strong>et</strong> mesures d’atténuationPendant les travaux <strong>de</strong> construction, les sources d’impact sur la végétation sont ledéboisement à l’intérieur <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> à l’emplacement <strong>de</strong>souvrages, les activités <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s ouvrages <strong>et</strong> la mise en eau <strong>de</strong>s biefs [1] .10.11.2.1 Milieux terrestresLe déboisement à l’intérieur <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong>s biefs entraînera une perte <strong>de</strong>couverture arborescente <strong>de</strong> 5 113 ha. Il inclut le déboisement nécessaire à l’aménagement<strong>de</strong>s bancs d’emprunt (23 ha) ainsi que le déboisement prévu pour les[1] Le déboisement à l’extérieur <strong>de</strong>s biefs lié aux routes d’accès <strong>et</strong> aux campements est traité au chapitre 15.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-163


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004couloirs <strong>de</strong> navigation, les aires multifonctionnelles <strong>et</strong> l’écoulement <strong>de</strong> l’eau(environ 5 090 ha). Ces superficies regroupent surtout <strong>de</strong>s brûlis récents ainsi que<strong>de</strong>s tourbières ombrotrophes boisées, qui font plutôt partie <strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>s.Par ailleurs, le déboisement à l’emplacement <strong>de</strong>s ouvrages <strong>et</strong> dans les zones <strong>de</strong>travaux occasionnera la perte <strong>de</strong> 128,8 ha <strong>de</strong> milieux terrestres.La mise en eau <strong>de</strong>s biefs entraînera la perte <strong>de</strong> 15 904 ha <strong>de</strong> milieux terrestres, cequi représente 9,9 % <strong>de</strong>s milieux terrestres totaux du secteur d’étu<strong>de</strong> [1] (voir l<strong>et</strong>ableau 10-38). Les pertes sont principalement associées à la pessière noire àmousses, aux peuplements en régénération <strong>et</strong> à la pessière noire à lichens. Lespeuplements feuillus touchés couvrent une superficie totale <strong>de</strong> seulement 16 ha.Tableau 10-38 : Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Végétation <strong>et</strong> autres éléments du milieu touchéspar les biefs (1 sur 2)Peuplements résineux :• Pessière à mousses• Pessière à lichens• Pinè<strong>de</strong> grisePeuplementsPeuplements mélangés :• Peuplement mélangé à dominance résineuse• Peuplement mélangé à dominance feuillueSuperficie(ha)Milieux terrestres66554401207517924521738714Proportion <strong>de</strong>s biefs(%)19,212,76,00,5Proportion <strong>de</strong>s pertesdans le secteur d’étu<strong>de</strong> a(%)Peuplements feuillus 16 0,1 1,4Régénération :• Régénération arbustive à dominancerésineuse• Régénération arbustive à dominance feuillue• Régénération arbustive ouverteBrûlis :• Brûlis récent ou non régénéré <strong>et</strong> débrisligneux• Espace dénudé <strong>et</strong> éricacéesAutres :• Espace dénudé sec (élément anthropique,sable ou affleurement rocheux)• Non classifié368187253822713072203910337,15,02,110,62,51,56,68,95,93,010,29,512,011,98,611,05,68,712,05,39,113,719,8Total partiel – milieux terrestres 15 904 46,0 9,9282800,10,10,08,55,85,80,0[1] Le secteur d’étu<strong>de</strong> correspond aux biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> à une ban<strong>de</strong> périphérique <strong>de</strong> 5 km.10-164 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 10-38 : Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Végétation <strong>et</strong> autres éléments du milieu touchéspar les biefs (2 sur 2)PeuplementsTourbières :• Tourbière ombrotrophe (bog)• Tourbière minérotrophe (fen)• Matière organique morteSuperficie(ha)Milieux humi<strong>de</strong>s290526722330—Milieux riverains :• Eaux peu profon<strong>de</strong>s b —• Marécage—• Marais—Total partiel – milieux humi<strong>de</strong>s 2 905 8,4 13,6EauProportion <strong>de</strong>s biefs(%)Total partiel – eau 15 812 45,7 42,8Total 34 621 100,0 15,8a. Le secteur d’étu<strong>de</strong> correspond aux biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> à une ban<strong>de</strong> périphérique <strong>de</strong> 5 km.b. Les eaux peu profon<strong>de</strong>s correspon<strong>de</strong>nt aux herbiers aquatiques.8,47,70,70,0————Proportion <strong>de</strong>s pertesdans le secteur d’étu<strong>de</strong> a(%)13,613,516,20,0————Ainsi, la réalisation <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> entraînera <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> milieux terrestres <strong>de</strong>16 032,8 ha, soit 15 904 ha dans les biefs <strong>et</strong> 128,8 ha à l’emplacement <strong>de</strong>souvrages.Mesures d’atténuationÀ la fin <strong>de</strong> la construction, certaines aires déboisées seront végétalisées par suite<strong>de</strong> la mise en œuvre <strong>de</strong>s mesures d’atténuation courantes visant à protéger les sols<strong>et</strong> à restaurer les zones <strong>de</strong> travaux. Par ailleurs, les mesures relatives au déboisement,aux engins <strong>de</strong> chantier <strong>et</strong> à la circulation, à l’excavation <strong>et</strong> au terrassement,au forage <strong>et</strong> aux sondages, au franchissement <strong>de</strong>s cours d’eau ainsi qu’à la remiseen état perm<strong>et</strong>tront <strong>de</strong> réduire les impacts sur le milieu terrestre (voir les clausesenvironnementales normalisées n os 1, 4, 5, 12, 13, 14, 15, 16 <strong>et</strong> 20 à l’annexe Jdans le volume 5).10.11.2.2 Milieux humi<strong>de</strong>sLa construction <strong>de</strong>s différents ouvrages touchera certaines rives <strong>de</strong> la rivière<strong>Rupert</strong>, <strong>de</strong>s rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau, du ruisseau Arques <strong>et</strong> <strong>de</strong> certains lacsainsi que <strong>de</strong>s portions <strong>de</strong> tourbières, particulièrement dans le bief aval.Dans les limites <strong>de</strong>s biefs, l’aménagement <strong>de</strong>s accès aux ouvrages <strong>et</strong> aux bancsd’emprunt provoquera la perte d’habitats riverains en bordure <strong>de</strong>s cours d’eau.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-165


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Toutefois, les impacts les plus importants résulteront <strong>de</strong> la création <strong>de</strong>s biefseux-mêmes. Leur remplissage touchera au maximum 2 905 ha <strong>de</strong> tourbières, soit2 672 ha <strong>de</strong> tourbières ombrotrophes <strong>et</strong> 233 ha <strong>de</strong> tourbières minérotrophes, ce quicorrespond à 13,6 % <strong>de</strong>s tourbières du secteur d’étu<strong>de</strong> (voir le tableau 10-38 ainsique les cartes 7 <strong>et</strong> 8 dans le volume 7). La création <strong>de</strong>s biefs aura égalementcomme conséquence la perte d’environ 1 917 km <strong>de</strong> rivages <strong>et</strong> <strong>de</strong> quelquesmilieux riverains trop p<strong>et</strong>its pour que leur superficie puisse être estimée.Mesures d’atténuationLes mesures d’atténuation courantes visant le déboisement, les engins <strong>de</strong> chantier<strong>et</strong> la circulation, l’excavation <strong>et</strong> le terrassement, le forage <strong>et</strong> les sondages, lefranchissement <strong>de</strong>s cours d’eau <strong>et</strong> la remise en état perm<strong>et</strong>tront <strong>de</strong> réduire lesimpacts sur les milieux humi<strong>de</strong>s (voir les clauses environnementales normaliséesn os 1, 5, 12, 13, 14, 15 <strong>et</strong> 20 à l’annexe J).Les étangs creusés dans une tourbière à proximité d’un <strong>de</strong>s barrages <strong>de</strong> la rivièreNemiscau perm<strong>et</strong>tront d’améliorer la fonction d’habitat faunique <strong>de</strong> ce milieuhumi<strong>de</strong> (voir la section 10.13.3.1).10.11.2.3 Espèces vasculaires particulièresAucun impact n’est prévu sur les espèces floristiques à statut particulier, puisqueaucune <strong>de</strong> ces plantes n’a été répertoriée dans le secteur <strong>de</strong>s biefs. Quant auxespèces vasculaires traditionnellement utilisées par les Cris, il s’agit <strong>de</strong> plantescommunes dans ce secteur. Ces plantes seront toujours aussi faciles à trouver aprèsla réalisation du proj<strong>et</strong>.10.11.2.4 Peuplements forestiersLe déboisement entraînera la perte <strong>de</strong> 657 ha <strong>de</strong> peuplements qui respectent leseuil minimal d’exploitabilité, soit un volume <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 50 m 3 /ha <strong>de</strong> tiges ayantun diamètre supérieur à 10 cm à 1,3 m au-<strong>de</strong>ssus du sol. Le volume <strong>de</strong>s bois <strong>de</strong> cespeuplements est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 36 000 m 3 . La récupération <strong>de</strong> ces bois à <strong>de</strong>s finscommerciales n’est pas envisagée en raison <strong>de</strong> la faible valeur commerciale <strong>de</strong>speuplements concernés. Les arbres seront mis en tas <strong>et</strong> brûlés sur place.La superficie ennoyée qui n’aura pas été préalablement déboisée contiendra, quantà elle, 973 ha <strong>de</strong> peuplements forestiers répondant au critère minimal d’exploitabilité.Le volume <strong>de</strong> bois contenu dans ces peuplements est évalué à 58 000 m 3 .Au total, la création <strong>de</strong>s biefs entraînera la perte <strong>de</strong> 1 630 ha <strong>de</strong> peuplements quirespectent le seuil minimal d’exploitabilité (volume <strong>de</strong> bois d’environ 94 000 m 3 ).10-166 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Au cours du remplissage <strong>de</strong>s biefs, <strong>de</strong>s débris ligneux flottants, principalementissus <strong>de</strong>s tiges mortes, apparaîtront à la surface. Ces débris pourront se déplacersur les plans d’eau <strong>et</strong> s’accumuler sur les berges, dans le fond <strong>de</strong>s baies <strong>et</strong> dans lespassages étroits entre <strong>de</strong>ux rives.Mesures d’atténuationUn certain volume <strong>de</strong> bois sera récupéré à <strong>de</strong>s fins domestiques <strong>et</strong> mis à la disposition<strong>de</strong>s Cris.10.11.3 Impacts prévus pendant l’exploitation <strong>et</strong> mesures d’atténuationPendant l’exploitation <strong>de</strong>s ouvrages, les sources d’impact sur la végétation sont laprésence <strong>et</strong> la gestion hydraulique <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>.10.11.3.1 Milieux terrestresLa présence <strong>et</strong> l’exploitation <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> ne créeront pas d’impact sur lesmilieux terrestres. Tous les impacts sur c<strong>et</strong> élément du milieu sont liés à la mise eneau <strong>de</strong>s biefs, qui aura lieu à l’étape <strong>de</strong> la construction (voir la section 10.11.2).10.11.3.2 Milieux humi<strong>de</strong>sÀ moyen terme, <strong>de</strong> nouveaux milieux riverains se développeront en bordure <strong>de</strong>sbiefs. Selon la nature <strong>de</strong>s matériaux <strong>et</strong> la pente, le potentiel d’établissement <strong>de</strong> lavégétation riveraine sera plus ou moins élevé (voir le tableau 10-39). Certainesrives <strong>de</strong> faible pente, constituées <strong>de</strong> dépôts organiques <strong>et</strong> à l’écart <strong>de</strong>s agentsd’érosion, offrent <strong>de</strong> bonnes conditions, d’où leur potentiel élevé. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> lanature <strong>et</strong> <strong>de</strong> la pente <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong>s biefs proj<strong>et</strong>és révèle que 4 % (79 km) <strong>de</strong> rivesappartiennent à c<strong>et</strong>te classe. Les dépôts sableux <strong>de</strong> faible pente, qui représentent7 % (141 km) <strong>de</strong>s nouvelles rives, ont un potentiel moyen <strong>de</strong> reconstitutiond’habitats riverains. Les dépôts sableux <strong>de</strong> pente moyenne <strong>et</strong> les dépôts grossiers<strong>de</strong> faible pente possè<strong>de</strong>nt un potentiel faible ; ces <strong>de</strong>rniers composent 58 % <strong>de</strong>snouvelles rives (1 098 km). Enfin, les rives rocheuses, les dépôts grossiers <strong>de</strong>pente moyenne <strong>et</strong> forte ainsi que les dépôts sableux <strong>de</strong> forte pente affichent unpotentiel nul ; elles représentent 31 % (589 km) <strong>de</strong>s rives <strong>de</strong>s biefs.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-167


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 10-39 : Biefs <strong>Rupert</strong> – Potentiel <strong>de</strong> reconstitution <strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>s le long <strong>de</strong>s rives<strong>de</strong>s biefsPotentiel <strong>de</strong> reconstitution<strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>sLongueur <strong>de</strong> rives(km)Proportion <strong>de</strong> la longueur totale<strong>de</strong> rives(%)Élevé 79 4Moyen 141 7Faible 1 098 58Nul 589 31Total 1 907 100Une autre contrainte au développement <strong>de</strong> la végétation riveraine en marge d’unplan d’eau concerne le profil <strong>de</strong> fluctuation <strong>de</strong>s niveaux d’eau. Selon le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong>gestion prévu, les niveaux <strong>de</strong>s biefs varieront peu durant la saison <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong>la végétation. Le marnage moyen <strong>de</strong> juin à septembre est estimé à environ 0,6 mdans le bief amont, tandis qu’il varie <strong>de</strong> 0,5 m à 0,8 m dans le bief aval. On croitque la végétation riveraine qui s’installera formera <strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>s relativementétroits, mais tout <strong>de</strong> même plus larges que les milieux riverains perdus. Eneff<strong>et</strong>, les fluctuations prévues seront plus importantes que celles <strong>de</strong>s plans d’eauactuels. En attribuant <strong>de</strong>s largeurs moyennes aux rives dont le potentiel <strong>de</strong> reconstitutionest moyen ou élevé, on estime que 223 ha <strong>de</strong> marais <strong>et</strong> <strong>de</strong> marécages sereconstitueront, soit 138 ha sur les rives <strong>de</strong> potentiel élevé <strong>et</strong> 85 ha sur les rives <strong>de</strong>potentiel moyen. La majorité <strong>de</strong> ces marais <strong>et</strong> <strong>de</strong> ces marécages se trouveront dansla portion nord du bief aval, où les rives constituées <strong>de</strong> dépôts organiques sontabondantes. Les rives <strong>de</strong> potentiel faible <strong>et</strong> nul, qui totalisent 1 687 km, constitueront<strong>de</strong>s rivages, c’est-à-dire <strong>de</strong>s rives supportant <strong>de</strong>s habitats riverains peudéveloppés. Dans l’ensemble <strong>de</strong>s biefs, on observera aussi un gain appréciable <strong>de</strong>superficies d’eaux peu profon<strong>de</strong>s en raison <strong>de</strong> l’extension du milieu aquatique.De plus, le déboisement d’une partie <strong>de</strong>s rives <strong>de</strong>s biefs pour y aménager <strong>de</strong>s airesmultifonctionnelles <strong>et</strong> pour faciliter l’écoulement perm<strong>et</strong>tra d’atténuer certainsimpacts sur les milieux humi<strong>de</strong>s en favorisant une colonisation végétale plusrapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s nouvelles rives. Ce déboisement sera effectué sur 359,4 km, ce quicorrespond à 18,8 % <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong>s biefs. Le suivi <strong>de</strong> la végétation riveraine <strong>et</strong>aquatique du complexe La Gran<strong>de</strong> a démontré que le déboisement accélérait lacolonisation végétale <strong>de</strong>s zones riveraines <strong>de</strong>s réservoirs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s lacs (Bouchard <strong>et</strong>coll., 2001).Dans le bief aval, les milieux humi<strong>de</strong>s touchés par le remplissage incluent <strong>de</strong>szones qui ne seront ennoyées qu’en hiver. Le niveau maximal d’hiver, soit leniveau d’eau correspondant à un débit <strong>de</strong> 800 m 3 /s avec glace, <strong>de</strong>vrait être atteint àpeu près 4 fois au cours d’une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 100 ans. Toutefois, le rehaussement <strong>de</strong>sniveaux d’eau <strong>de</strong>vrait se produire presque tous les hivers sans nécessairement10-168 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004atteindre la cote maximale. Ces zones ennoyées en hiver seulement comprennent707 ha <strong>de</strong> tourbières, qui se trouvent principalement dans la portion nord du biefaval. Ces milieux humi<strong>de</strong>s ne constituent donc pas une perte, puisqu’ils seronttoujours disponibles en été. La récurrence <strong>de</strong>s niveaux d’hiver <strong>de</strong>vrait entraîner àlong terme la perte d’arbres, le rabattement périodique <strong>de</strong>s arbustes <strong>et</strong> la créationd’ouvertures <strong>et</strong> <strong>de</strong> dépressions qui favoriseront l’installation d’herbacées <strong>et</strong> ladiversification <strong>de</strong> ces habitats tourbeux riverains. Le rehaussement <strong>de</strong>s niveauxd’eau en présence <strong>de</strong> glace touchera aussi 1 982 ha <strong>de</strong> milieux terrestres du biefaval actuellement boisés ou en régénération. À long terme, il y aura une réductiondu couvert arborescent, un rabattement <strong>de</strong>s arbustes <strong>et</strong> l’apparition d’herbacées.Ces superficies terrestres évolueront donc lentement vers <strong>de</strong>s milieux riverainssans arbres <strong>et</strong> colonisés par <strong>de</strong>s arbustes bas <strong>et</strong> <strong>de</strong>s espèces herbacées qui offrirontune plus gran<strong>de</strong> diversité végétale.Dans le bief amont, le même phénomène <strong>de</strong> rehaussement <strong>de</strong>s niveaux maximauxd’hiver en présence <strong>de</strong> glace sera observé, mais la différence entre les niveauxmaximaux d’hiver <strong>et</strong> d’été y sera très faible <strong>et</strong> ne portera que sur <strong>de</strong> très faiblessuperficies.Par ailleurs, certaines tourbières pourraient se soulever à la suite <strong>de</strong> la mise en eau<strong>de</strong>s biefs. Les suivis environnementaux du complexe La Gran<strong>de</strong> ont montré que lacréation <strong>de</strong> tourbières flottantes contribue à augmenter le potentiel faunique d’unréservoir, notamment pour la sauvagine (Bouchard <strong>et</strong> coll., 2001). Quatreprincipaux paramètres déterminent le potentiel <strong>de</strong> soulèvement d’une tourbière. Cesont, par ordre d’importance, l’épaisseur <strong>de</strong> la couche fibrique <strong>de</strong> surface, le <strong>de</strong>gré<strong>de</strong> décomposition <strong>de</strong> la tourbe, sa <strong>de</strong>nsité <strong>et</strong> la proportion <strong>de</strong> sphaignes qu’ellecontient. On a mesuré ces paramètres dans un large échantillon <strong>de</strong>s tourbièressusceptibles <strong>de</strong> se soulever dans les biefs, puis classé les différents types <strong>de</strong>tourbières en fonction <strong>de</strong> leur potentiel <strong>de</strong> soulèvement. Les unités <strong>de</strong> tourbières dusecteur d’étu<strong>de</strong> qui ont un bon potentiel <strong>de</strong> soulèvement appartiennent à <strong>de</strong>s typesmorphologiques très peu fréquents <strong>et</strong> sont <strong>de</strong> faible superficie. Par conséquent, lesoulèvement que provoquera l’ennoiement ne touchera que <strong>de</strong> très faibles superficies<strong>de</strong> tourbières.Les biefs <strong>Rupert</strong> compteront 1 687 km <strong>de</strong> rivages ; c<strong>et</strong>te longueur est du mêmeordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur que celle <strong>de</strong>s rivages du milieu naturel. Un total <strong>de</strong> 2 905 ha <strong>de</strong>tourbières seront touchés par les biefs. De ce nombre, 707 ha ne seront ennoyésqu’en hiver <strong>et</strong> resteront disponibles en été. La diminution est donc <strong>de</strong> 2 198 ha, cequi représente 10,3 % <strong>de</strong>s tourbières du secteur d’étu<strong>de</strong> <strong>et</strong> un très faiblepourcentage <strong>de</strong>s tourbières du bassin versant <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.C<strong>et</strong> impact sera atténué en moins <strong>de</strong> dix ans par la reconstitution naturelle <strong>de</strong>223 ha <strong>de</strong> marais <strong>et</strong> <strong>de</strong> marécages <strong>et</strong> par la transformation à l’intérieur <strong>de</strong>s zonesennoyées l’hiver <strong>de</strong> 1 982 ha <strong>de</strong> milieux terrestres en milieux riverains constituésessentiellement <strong>de</strong> marécages. Les milieux riverains reconstitués totaliseront doncDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-169


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 20042 205 ha. Ainsi, les gains (2 205 ha) <strong>et</strong> les pertes (2 198 ha) <strong>de</strong> superficies <strong>de</strong>milieux humi<strong>de</strong>s sont équivalents. Pour les milieux riverains, qui offrent unmeilleur potentiel d’habitat faunique que les tourbières, il s’agit d’un importantgain.Mesures d’atténuationPendant l’exploitation <strong>de</strong>s ouvrages, aucune mesure d’atténuation n’est prévuepour la végétation terrestre <strong>et</strong> les milieux humi<strong>de</strong>s.10.11.3.3 Espèces vasculaires particulièresAucune espèce vasculaire à statut particulier n’étant présente dans le secteurd’étu<strong>de</strong>, il ne peut y avoir d’impact sur c<strong>et</strong>te composante. De plus, la présence <strong>de</strong>sbiefs ne réduira pas la disponibilité <strong>de</strong>s plantes d’utilisation traditionnelle.10.11.3.4 Peuplements forestiersAprès le remplissage <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>, une gran<strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> bois <strong>de</strong>bout seratotalement ou partiellement submergée. En saison hivernale, au moment <strong>de</strong> la prise<strong>de</strong>s glaces, celles-ci se sou<strong>de</strong>ront aux troncs <strong>de</strong>s arbres partiellement submergés.Les arbres soutiendront alors, tels <strong>de</strong>s colonnes, le champ <strong>de</strong> glace nouvellementcréé. Lorsque le niveau d’eau diminuera, le poids <strong>de</strong> la glace, couplé à la vitessed’abaissement du niveau d’eau, appliquera aux arbres une force suffisante pourbriser les troncs.Au cours <strong>de</strong> l’exploitation, l’action <strong>de</strong> la glace comme agent naturel <strong>de</strong> déboisementtouchera environ 13 000 ha à différents <strong>de</strong>grés. On évalue à 9 500 ha lessuperficies où plus <strong>de</strong> 75 % <strong>de</strong>s tiges seront brisées par la glace, à 1 700 ha lessuperficies comportant <strong>de</strong> 50 % à 75 % <strong>de</strong> tiges brisées <strong>et</strong> à 700 ha les superficiesayant <strong>de</strong> 25 % à 50 % <strong>de</strong> tiges brisées. Dans le reste <strong>de</strong>s terrains soumis à cephénomène, soit 1 100 ha, moins <strong>de</strong> 25 % <strong>de</strong>s tiges seront touchées. Le déboisementpar les glaces se fera sentir plus particulièrement durant les <strong>de</strong>ux premièresannées d’exploitation.L’action <strong>de</strong> la glace pourra donc faire augmenter la quantité <strong>de</strong> débris ligneuxflottants. Ces débris risquent <strong>de</strong> se déplacer sur les plans d’eau <strong>et</strong> <strong>de</strong> s’accumulersur les berges, dans le fond <strong>de</strong>s baies <strong>et</strong> dans les passages étroits entre <strong>de</strong>ux rives.Cependant, à moyen <strong>et</strong> à long terme, la majorité <strong>de</strong>s débris ligneux flottants <strong>de</strong>vraitse déposer au fond <strong>de</strong>s biefs.10-170 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Mesures d’atténuationAdvenant qu’une importante accumulation <strong>de</strong> débris ligneux nuise à la circulationdans les couloirs <strong>de</strong> navigation ou à proximité <strong>de</strong>s équipements, Hydro-Québecprocé<strong>de</strong>ra au n<strong>et</strong>toyage <strong>de</strong> ces sites afin d’en assurer un usage sécuritaire.10.11.4 Évaluation <strong>de</strong> l’impact résiduel10.11.4.1 Milieux terrestresL’impact <strong>de</strong> la création <strong>de</strong>s biefs touchera au maximum 16 032,8 ha <strong>de</strong> milieuxterrestres, ce qui représente environ 10 % du secteur d’étu<strong>de</strong>. L’intensité <strong>de</strong>l’impact est faible, puisque les peuplements touchés sont peu valorisés <strong>et</strong> que leurrépartition générale dans la zone d’étu<strong>de</strong> sera peu modifiée. L’étendue <strong>de</strong> l’impactest locale, car il touche l’ensemble <strong>de</strong>s milieux terrestres qui seront ennoyés par lesbiefs ou occupés par les ouvrages <strong>de</strong> r<strong>et</strong>enue. La durée <strong>de</strong> l’impact est longue,puisque la perte <strong>de</strong> végétation terrestre sera permanente. L’impact résiduel duproj<strong>et</strong> sur la végétation terrestre est d’importance moyenne.10.11.4.2 Milieux humi<strong>de</strong>sLes milieux humi<strong>de</strong>s constituent une préoccupation importante <strong>de</strong>s milieux scientifiques.Dans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>, la création <strong>de</strong>s biefs entraînera une perte<strong>de</strong> 2 198 ha <strong>de</strong> tourbières, contre un gain <strong>de</strong> 1 982 ha <strong>de</strong> milieux riverainsmarécageux <strong>et</strong> <strong>de</strong> 223 ha <strong>de</strong> marais <strong>et</strong> <strong>de</strong> marécages. Globalement, les gains <strong>et</strong> lespertes <strong>de</strong> milieux humi<strong>de</strong>s s’équivalent. Ainsi, l’intensité <strong>de</strong> l’impact sur lesmilieux humi<strong>de</strong>s est jugée faible. L’étendue <strong>de</strong> l’impact est ponctuelle, car lestourbières ennoyées occupent une superficie relativement faible <strong>de</strong>s biefs, <strong>et</strong> sadurée est longue, car les modifications <strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>s seront définitives.L’impact résiduel <strong>de</strong> la réalisation du proj<strong>et</strong> sur les milieux humi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la zoned’étu<strong>de</strong> est d’importance mineure.10.11.4.3 Espèces vasculaires particulièresUne certaine quantité <strong>de</strong> plantes à usage traditionnel seront ennoyées. Toutefois,l’impact sera négligeable, puisqu’elles seront aussi faciles à trouver après la réalisationdu proj<strong>et</strong>.Aucun impact résiduel n’est appréhendé sur les espèces vasculaires à statut particulier.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-171


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.11.4.4 Peuplements forestiersLa réalisation du proj<strong>et</strong> entraînera une perte <strong>de</strong> 1 630 ha (94 000 m 3 ) <strong>de</strong> peuplementsforestiers qui répon<strong>de</strong>nt au critère minimal d’exploitation. L’intensité <strong>de</strong>l’impact résiduel est considérée comme faible en raison <strong>de</strong> la faible proportion <strong>de</strong>sbiefs occupée par <strong>de</strong>s peuplements forestiers productifs, <strong>de</strong> la faible valeurcommerciale <strong>de</strong> la ressource dans ce secteur <strong>et</strong> du faible volume <strong>de</strong> bois en cause.La durée <strong>de</strong> l’impact est longue <strong>et</strong> son étendue est ponctuelle, puisqu’il ne touchequ’une partie <strong>de</strong>s biefs. Globalement, l’importance <strong>de</strong> l’impact sur la végétationforestière est mineure.10.12 Faune terrestre <strong>et</strong> semi-aquatiqueLa zone considérée pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la faune terrestre qui fréquente le secteur <strong>de</strong>sbiefs varie selon les espèces. Par ailleurs, pour chaque groupe d’espèces, lesdonnées relatives au secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> sont comparées à celles <strong>de</strong> zonesd’inventaire plus vastes qui englobent l’ensemble <strong>de</strong>s secteurs étudiés ainsi que leszones limitrophes, ce qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> relativiser les résultats obtenus. Ces zonesd’inventaire sont présentées sur la carte 11 dans le volume 7. C<strong>et</strong>te carte montre lesréseaux <strong>de</strong> pistes d’orignaux <strong>et</strong> <strong>de</strong> caribous, l’emplacement <strong>de</strong>s colonies <strong>de</strong> castorsainsi que les indices <strong>de</strong> richesse pour les animaux à fourrure dans l’ensemble <strong>de</strong>ssecteurs étudiés. Tous les inventaires ont été réalisés en collaboration avec lesmaîtres <strong>de</strong> trappage ou leurs représentants.La métho<strong>de</strong> se rapportant à la faune terrestre <strong>et</strong> semi-aquatique (métho<strong>de</strong> M13) estprésentée dans le volume 6.10.12.1 Conditions actuelles10.12.1.1 Gran<strong>de</strong> faunePour la gran<strong>de</strong> faune, la zone considérée dans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>correspond aux biefs proj<strong>et</strong>és <strong>et</strong> à une ban<strong>de</strong> périphérique <strong>de</strong> 5 km.OrignalAbondanceLes quatorze réseaux <strong>de</strong> pistes d’orignaux inventoriés dans le secteur <strong>de</strong>s biefs<strong>Rupert</strong> sont tous situés au nord <strong>et</strong> au sud <strong>de</strong>s biefs, dans la ban<strong>de</strong> périphérique <strong>de</strong>5 km. Aucun réseau <strong>de</strong> pistes n’a été vu à l’intérieur <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong>s biefs proj<strong>et</strong>és.La <strong>de</strong>nsité d’orignaux estimée dans ce secteur est très faible, avec 0,13 orignal par10 km 2 , soit environ trois fois moins que dans l’ensemble <strong>de</strong> la zone d’inventaire(0,35 orignal par 10 km 2 ). Les <strong>de</strong>nsités obtenues dans les limites <strong>de</strong>s biefs <strong>et</strong> dans10-172 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004la ban<strong>de</strong> périphérique sont respectivement <strong>de</strong> 0,0 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 0,16 orignal par 10 km 2 , cequi représente 24 bêtes au total (voir le tableau 10-40).Tableau 10-40 : Densités d’orignaux <strong>et</strong> <strong>de</strong> caribous dans les biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> la zone d’inventaireen 2002 <strong>et</strong> dans diverses parties du QuébecTerritoire inventoriéSecteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> (2 189 km 2 ):• Biefs <strong>Rupert</strong> (395 km 2 )• Ban<strong>de</strong> périphérique <strong>de</strong> 5 km (1 794 km 2 )Annéed’inventaire200220022002Densité(nombre par 10 km 2 )Orignaux0,130,000,16CaribousZone d’inventaire (6 871 km 2 ) 2002 0,35 0,39Territoire <strong>de</strong> la Baie-James :• Sud <strong>de</strong> la Baie-James• Sud <strong>de</strong> la Baie-James• Sud <strong>de</strong> la Baie-James• Sud <strong>de</strong> la Baie-James• Complexe La Gran<strong>de</strong>• Bassin <strong>de</strong> la rivière Eastmain• Bassin <strong>de</strong> la rivière Eastmain• Bassins <strong>de</strong>s rivières Nottaway, Broadback <strong>et</strong><strong>Rupert</strong>• Zone <strong>de</strong> chasse 17• Zone <strong>de</strong> chasse 22• Sud-ouest <strong>de</strong> la Baie-JamesCôte-Nord :• Zone <strong>de</strong> chasse 19• Bassin <strong>de</strong> la rivière Romainea. Densité non corrigée par un facteur <strong>de</strong> visibilité.19741975197619791980198319911992199319932002199320000,14 a0,31 a0,20 a0,31 a0,21 a0,20 a0,310,200,290,26——0,160,130,220,11——————1,10 a0,14 a——0,35 a0,14 a0,12 aComparativement à d’autres inventaires effectués dans la région <strong>de</strong> la Baie-James,les <strong>de</strong>nsités d’orignaux estimées dans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> sont parmi lesplus faibles (voir le tableau 10-41). Elles sont toutefois caractéristiques <strong>de</strong>s<strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> la taïga québécoise.Au Québec, trois facteurs jouent un rôle prépondérant dans la régulation <strong>de</strong>spopulations d’ongulés : la prédation, la disponibilité <strong>de</strong> nourriture en hiver <strong>et</strong> lachasse. La faible abondance <strong>de</strong>s orignaux dans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> dansles régions boréales du Québec en général est, en gran<strong>de</strong> partie, la conséquenced’un milieu peu productif. Dans le secteur <strong>de</strong>s biefs, les pessières noires à lichens<strong>et</strong> à mousses ainsi que les brûlis récents <strong>et</strong> les espaces dénudés représentent 48 %<strong>de</strong> la superficie totale <strong>de</strong>s groupements végétaux disponibles. Ces peuplementssont considérés comme peu productifs pour l’orignal, alors que les peuplementsoffrant une certaine qualité <strong>et</strong> quantité <strong>de</strong> brouts, tels que les peuplementsmélangés <strong>et</strong> les peuplements feuillus (bouleau, peuplier <strong>et</strong> saule), ne représententque 39 % <strong>de</strong> la superficie considérée.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-173


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 10-41 : Indice d’abondance cumulé <strong>de</strong> la p<strong>et</strong>ite faune dans les biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> la zoned’inventaire – 2002EspèceBiefs <strong>Rupert</strong>Indice d’abondance cumulé a(nombre <strong>de</strong> pistes par 1 300 m)Zone d’inventaireLièvre d’Amérique 0,219 1,057Martre d’Amérique 0,165 0,281Loutre <strong>de</strong> rivière 0,050 0,060Vison d’Amérique 0,042 0,094P<strong>et</strong>its mustélidés (hermine <strong>et</strong> bel<strong>et</strong>te) 0,037 0,029Renard roux 0,005 0,111Lynx du Canada 0,005 0,004Écureuils 0,131 0,564Porc-épic d’Amérique 0,008 0,008Tétraoninés b :• Tétras• Lagopè<strong>de</strong>sa. Indice calculé à partir <strong>de</strong> l’inventaire aérien <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’inventaire au sol.b. Indice pondéré calculé uniquement à partir <strong>de</strong> l’inventaire au sol.1,5140,1021,38811,5481,2759,979La mortalité attribuable à la prédation naturelle <strong>et</strong> à la chasse dans le territoire <strong>de</strong> laBaie-James est difficile à évaluer. On sait néanmoins que la limitation <strong>de</strong>s populationsd’orignaux est rarement due à la prédation par les loups, surtout si ces<strong>de</strong>nsités sont initialement faibles. Lors <strong>de</strong>s inventaires <strong>de</strong> 2002, la présence duloup était plutôt sporadique. Quant à la chasse sportive, aucun orignal n’a étéabattu dans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> entre 1992 <strong>et</strong> 2001. Pour ce qui est <strong>de</strong> lachasse faite par les Cris, le nombre d’orignaux abattus au cours <strong>de</strong> la mêmepério<strong>de</strong> dans les différents terrains <strong>de</strong> trappage touchés par la création <strong>de</strong>s biefs estévalué à moins <strong>de</strong> cinq par année. Aussi, il est peu probable que la prédation <strong>et</strong> lachasse soient les facteurs qui limitent la population d’orignaux dans le secteur.Par ailleurs, la productivité calculée pour la population d’orignaux du secteur <strong>de</strong>sbiefs est <strong>de</strong> 70 faons pour 100 femelles. Ce rapport est supérieur à celui <strong>de</strong>srégions limitrophes, qui varie <strong>de</strong> 35 à 57 faons pour 100 femelles. Ainsi, en dépit<strong>de</strong>s faibles <strong>de</strong>nsités d’orignaux observées, l’indice <strong>de</strong> productivité <strong>de</strong>s femelles estrelativement élevé dans le secteur d’étu<strong>de</strong>. L’indice <strong>de</strong> productivité est généralementconsidéré comme un indicateur <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’habitat <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’inci<strong>de</strong>nce<strong>de</strong> conditions hivernales rigoureuses. C<strong>et</strong>te bonne productivité semble tenir à laprésence <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites étendues offrant un habitat <strong>de</strong> qualité pour l’orignal <strong>et</strong> à lafaible couverture <strong>de</strong> neige qui caractérise la région.10-174 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004HabitatOn a inventorié quatorze réseaux <strong>de</strong> pistes d’orignaux dans le secteur <strong>de</strong>s biefs<strong>Rupert</strong>. Le meilleur potentiel d’abri <strong>de</strong> ce secteur est offert par les pessières <strong>et</strong> lespinè<strong>de</strong>s <strong>de</strong>nses. Ces formations végétales représentent 21 % <strong>de</strong> la superficie totale<strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong> pistes. Les peuplements feuillus, les peuplements mélangés enrégénération <strong>et</strong>, dans une moindre mesure, les bétulaies composent les stratesd’alimentation. Ces peuplements, qui représentent un bon potentiel <strong>de</strong> nourriture,occupent 26 % <strong>de</strong> la superficie totale <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong> pistes. Le reste <strong>de</strong>s peuplementsmontrent un potentiel <strong>de</strong> nul à moyen <strong>et</strong> sont moins utilisés par l’orignal.Les habitats <strong>de</strong> potentiel élevé couvrent 21 % <strong>de</strong> la superficie <strong>de</strong>s biefs <strong>et</strong> représentent32 % <strong>de</strong> la superficie <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> périphérique. Les habitats <strong>de</strong> bonnequalité se trouvent principalement <strong>de</strong> part <strong>et</strong> d’autre <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> dans lebief amont. Les habitats <strong>de</strong> potentiel faible ou nul couvrent 55 % <strong>de</strong> la superficiedu secteur.CaribouSelon la nomenclature actuelle, tous les caribous du Québec appartiennent à lasous-espèce du caribou <strong>de</strong>s bois. Toutefois, au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années, leschercheurs ont défini trois écotypes : le montagnard, établi au sud du Québec, l<strong>et</strong>oundrique, qui m<strong>et</strong> bas dans la toundra, <strong>et</strong> le forestier, qui vit toute l’année dans laforêt boréale. La péninsule Québec-Labrador accueillerait <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ces écotypes :• L’écotype toundrique est représenté par <strong>de</strong>ux grands troupeaux migrateurs,celui <strong>de</strong> la rivière George <strong>et</strong> celui <strong>de</strong> la rivière aux Feuilles, présents au nord du54 e parallèle Nord.• L’écotype forestier se compose <strong>de</strong> har<strong>de</strong>s isolées, sé<strong>de</strong>ntaires <strong>et</strong> peunombreuses qui vivent plus au sud, dans la forêt boréale.L’écotype forestier serait présent dans le territoire <strong>de</strong> la Baie-James jusqu’à la merdu Labrador. Selon <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s récentes, la répartition du caribou forestier seraitdiscontinue. À la Baie-James, il serait presque absent au sud du 52 e parallèle.L’aire <strong>de</strong> répartition du caribou forestier se limiterait à trois p<strong>et</strong>ites zones isoléesutilisées par les har<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Charlevoix, <strong>de</strong> Val-d’Or <strong>et</strong> <strong>de</strong> La Sarre ainsi qu’à unegran<strong>de</strong> aire plus ou moins continue, au nord du fjord du Saguenay jusqu’à la pointeouest du Labrador. Par ailleurs, la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> caribous forestiers n’est jamaisélevée ; le plus souvent, elle est inférieure à 0,20 caribou par 10 km 2 .AbondanceDans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>, on dénombre huit réseaux <strong>de</strong> pistes, dont <strong>de</strong>ux àl’intérieur <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> six dans la ban<strong>de</strong> périphérique <strong>de</strong> 5 km.On a compté 8 caribous à l’intérieur <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>, pour une <strong>de</strong>nsitéDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-175


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0,22 caribou par 10 km 2 , <strong>et</strong> 18 dans la ban<strong>de</strong> périphérique, pour une<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> 0,11 caribou par 10 km 2 (voir le tableau 10-40).À titre <strong>de</strong> comparaison, la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> caribous dans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> esttrois fois plus faible que celle <strong>de</strong> la zone d’inventaire. Par ailleurs, la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>caribous est généralement plus élevée dans l’ensemble <strong>de</strong> la zone d’inventaire(0,39 caribou par 10 km 2 ) que dans les autres territoires fréquentés par <strong>de</strong>scaribous forestiers.Des 37 groupes <strong>de</strong> caribous inventoriés en 2002 dans la zone d’inventaire,13 n’étaient constitués que <strong>de</strong> mâles. L’analyse <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> populationmontre que le rapport <strong>de</strong>s sexes est <strong>de</strong> 163 mâles pour 100 femelles dans la zoned’inventaire <strong>et</strong> même <strong>de</strong> 280 mâles pour 100 femelles dans le secteur <strong>de</strong>s biefs<strong>Rupert</strong>. Selon <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s réalisées au complexe La Gran<strong>de</strong> au cours <strong>de</strong>sannées 1980, les groupes <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille présents en mars au sud du 54 e parallèle<strong>et</strong> composés principalement <strong>de</strong> mâles appartiendraient aux troupeaux <strong>de</strong> caribousmigrateurs. En eff<strong>et</strong>, les femelles amorcent plus précocement leur r<strong>et</strong>our vers lesterrains <strong>de</strong> mise bas, qui se trouvent à environ 800 km au nord <strong>de</strong> la zone d’inventaire.La proportion <strong>de</strong> faons observée dans la zone d’inventaire est une <strong>de</strong>s plus élevéesdu Québec, avec 65 faons pour 100 femelles. Dans le secteur <strong>de</strong>s biefs, laproportion est d’un faon par femelle. C<strong>et</strong>te proportion est bien supérieure à laproductivité observée sur la Côte-Nord en 1993 (27 faons pour 100 femelles) <strong>et</strong>dans le bassin <strong>de</strong> la Romaine en 2000 (17 faons pour 100 femelles). Les étu<strong>de</strong>sréalisées à la Baie-James au cours <strong>de</strong>s vingt <strong>de</strong>rnières années n’ont jamais révélé<strong>de</strong> productivité aussi élevée ; les proportions <strong>de</strong> faons rapportées variaient <strong>de</strong> 15 à53 faons pour 100 femelles. La productivité élevée dans la zone d’inventaire <strong>et</strong>dans le secteur <strong>de</strong>s biefs peut également être liée à la présence d’une proportionrelativement forte <strong>de</strong> caribous migrateurs femelles démontrant une forte productivité.La prédation du caribou par le loup serait négligeable. En eff<strong>et</strong>, l’abondance duloup dans les biefs <strong>Rupert</strong> est relativement faible (0,007 piste par 1 300 m). Il estdonc peu probable que la prédation exercée par le loup dans ce secteur soit unfacteur déterminant <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> la population <strong>de</strong> caribous. La chasse sportiven’est pas permise dans le secteur <strong>de</strong>s biefs, alors que selon les données <strong>de</strong> l’ARC lenombre <strong>de</strong> caribous tués dans les terrains <strong>de</strong> trappage du secteur <strong>de</strong>s biefs est <strong>de</strong>moins <strong>de</strong> trois par an entre 1992 <strong>et</strong> 2001.À la Baie-James, les grands troupeaux migrateurs du nord se mélangentfréquemment aux troupeaux <strong>de</strong> caribous forestiers jusqu’au 52 e parallèle durant lapério<strong>de</strong> hivernale. En eff<strong>et</strong>, à partir <strong>de</strong>s années 1980, le suivi télémétrique <strong>de</strong>stroupeaux migrateurs <strong>de</strong> la rivière George <strong>et</strong> <strong>de</strong> la rivière aux Feuilles indique queles déplacements hivernaux vers le sud du territoire <strong>de</strong> la Baie-James sont <strong>de</strong> plus10-176 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004en plus fréquents. Au cours <strong>de</strong> l’hiver 1983, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s ont mentionné la présence<strong>de</strong> nombreux migrateurs appartenant aux troupeaux <strong>de</strong> l’écotype toundrique dansle secteur du complexe La Gran<strong>de</strong>. Les résultats d’un programme <strong>de</strong> suivi télémétriqueréalisé par la Société <strong>de</strong> la faune <strong>et</strong> <strong>de</strong>s parcs du Québec (FAPAQ) au cours<strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière décennie ont confirmé la progression <strong>de</strong>s déplacements hivernaux<strong>de</strong>s caribous vers le sud <strong>de</strong> la Baie-James. Durant les hivers <strong>de</strong> 1991 à 2003, <strong>de</strong>scaribous migrateurs ont été observés aux environs <strong>de</strong>s lacs Boyd <strong>et</strong> Sakami, duréservoir Opinaca <strong>et</strong> <strong>de</strong> la rivière Eastmain. Par ailleurs, en décembre 2003,plusieurs dizaines <strong>de</strong> milliers <strong>de</strong> caribous ont envahi la région <strong>de</strong> l’Eastmain. Plus<strong>de</strong> 10 000 caribous ont été vus à moins <strong>de</strong> 10 km du bief <strong>Rupert</strong> aval.À la Baie-James, c<strong>et</strong>te cohabitation empêche d’évaluer sans biais les effectifs <strong>de</strong>caribous forestiers, le caribou forestier <strong>et</strong> le toundrique étant morphologiquementsemblables (Courtois <strong>et</strong> coll., 1996). Par contre, tant les <strong>de</strong>nsités que la productivitésont comparables à celles <strong>de</strong>s troupeaux nordiques. La présence <strong>de</strong> caribousprovenant <strong>de</strong>s troupeaux nordiques explique les <strong>de</strong>nsités <strong>et</strong> la productivité élevéesobservées dans la zone d’inventaire <strong>et</strong> le fort rapport <strong>de</strong>s sexes en faveur <strong>de</strong>smâles. Par contre, la présence <strong>de</strong> caribous au printemps indiquerait que la régionest aussi utilisée par le caribou forestier.HabitatLes habitats d’hiver <strong>et</strong> <strong>de</strong> mise bas sont limitants pour le caribou. Ce cervidé utilise<strong>de</strong>s habitats d’hiver offrant un couvert <strong>de</strong> protection contre les prédateurs <strong>et</strong>s’alimente <strong>de</strong> lichens surtout terrestres <strong>et</strong>, dans une moindre mesure, arboricoles.Les huit réseaux <strong>de</strong> pistes <strong>de</strong> caribous du secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> sont caractériséspar la présence <strong>de</strong> pessières à mousses ouvertes <strong>et</strong> <strong>de</strong>nses, <strong>de</strong> pessières à cladonies,<strong>de</strong> pinè<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> peuplements mélangés en régénération à dominance résineuse, <strong>de</strong>tourbières <strong>et</strong> <strong>de</strong> lan<strong>de</strong>s boisées à cladonies. Ces groupements forestiers couvrentplus <strong>de</strong> 50 % <strong>de</strong> la superficie <strong>de</strong>s huit réseaux <strong>de</strong> pistes inventoriés.Les peuplements résineux disponibles dans le secteur <strong>de</strong>s biefs sont <strong>de</strong> bonshabitats d’alimentation, car ils présentent une biomasse <strong>de</strong> lichens terrestrescomparable, sinon supérieure, à ce qui est disponible dans le nord du Québec, enplus <strong>de</strong> fournir <strong>de</strong>s quantités appréciables <strong>de</strong> lichens arboricoles. Ces peuplementsreprésentent environ 46 % <strong>de</strong> la superficie terrestre <strong>de</strong> la zone considérée.Les caribous montrent une légère préférence pour les plans d’eau. En hiver, lesplans d’eau gelés sont généralement utilisés pour le repos <strong>et</strong> la fuite face à <strong>de</strong>sprédateurs. Les déplacements y sont facilités en raison du balayage <strong>de</strong> la neige parle vent <strong>et</strong> <strong>de</strong> la compaction <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong> neige.Globalement, le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> recèle <strong>de</strong> bons habitats hivernaux pour lescaribous. Les habitats ayant un potentiel élevé représentent 53 % <strong>de</strong> la superficieDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-177


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004<strong>de</strong>s biefs <strong>et</strong> 37 % <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> périphérique <strong>de</strong> 5 km. Les habitats <strong>de</strong> potentiel élevésont principalement regroupés dans le sud du bief aval (lacs Du Glas <strong>et</strong> Arques) <strong>et</strong>dans la partie nord du bief amont (lacs Des Champs <strong>et</strong> Goul<strong>de</strong>).Au printemps, les caribous forestiers se r<strong>et</strong>rouvent dans les tourbières, considéréescomme <strong>de</strong>s milieux propices à la mise bas <strong>et</strong> à l’alimentation. Les peuplementsrésineux à mousses comprenant <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites tourbières ainsi que les îles <strong>et</strong>presqu’îles <strong>de</strong>s plans d’eau sont également considérés comme favorables à la misebas <strong>de</strong>s caribous. Le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> ne constitue pas un milieu trèsfavorable à la mise bas du caribou. En eff<strong>et</strong>, 57 % <strong>de</strong> sa superficie offre <strong>de</strong>shabitats <strong>de</strong> faible potentiel. Les habitats <strong>de</strong> potentiel élevé ne représentent que 8 %<strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> 5 % <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> périphérique ; on les trouve principalementdans la partie centrale <strong>de</strong>s biefs, entre les lacs Du Glas <strong>et</strong> Cabot.LoupAbondanceOn a relevé 98 pistes <strong>de</strong> loup dans l’ensemble <strong>de</strong> la zone d’inventaire <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong>faune. Au cours <strong>de</strong> l’inventaire <strong>de</strong> la p<strong>et</strong>ite faune, <strong>de</strong>s pistes <strong>de</strong> loup ont étéobservées dans seulement 2 % <strong>de</strong>s transects. Ces résultats témoignent <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsitéstrès faibles dans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>, soit 0,007 piste par tronçon <strong>de</strong>1 300 m, comparativement à 0,013 piste dans l’ensemble <strong>de</strong> la zone d’inventaire.Dans le secteur <strong>de</strong>s biefs, les pistes sont concentrées au sud du lac Goul<strong>de</strong>, au suddu bief amont <strong>et</strong> au nord-est <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> périphérique <strong>de</strong> 5 km du bief aval. Cessignes <strong>de</strong> présence <strong>de</strong> loups ont été observés principalement à proximité <strong>de</strong>sréseaux <strong>de</strong> pistes <strong>de</strong> caribous <strong>et</strong> d’orignaux.Lors <strong>de</strong>s inventaires aériens réalisés dans le territoire <strong>de</strong> la Baie-James au cours<strong>de</strong>s dix <strong>de</strong>rnières années, l’abondance du loup était variable d’une région à uneautre <strong>et</strong> selon les milieux inventoriés. Au cours <strong>de</strong>s inventaires <strong>de</strong> pistes <strong>de</strong> loupseffectués au début <strong>de</strong>s années 1990 dans le secteur du lac Guillaume-Delisle, enpériphérie du lac Bienville <strong>et</strong> dans le bassin versant <strong>de</strong> la Nastapoka, les <strong>de</strong>nsitésvariaient <strong>de</strong> 0,01 à 0,30 piste par transect. Dans la région <strong>de</strong> la rivière Eastmain, les<strong>de</strong>nsités atteignaient 0,13 piste par transect au cours <strong>de</strong> l’hiver 1990 <strong>et</strong> 0,003 pistepar transect au cours <strong>de</strong> l’hiver 2002.HabitatComme la plupart <strong>de</strong>s grands prédateurs, le loup n’est pas lié à un type d’habitatparticulier. On le trouve dans les milieux fréquentés par ses proies, notammentl’orignal <strong>et</strong> le caribou, qu’il suit pendant leurs déplacements.10-178 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Ours noirAbondanceL’ours noir est présent dans tout le Québec, à l’exception <strong>de</strong>s régions situées àl’extrémité nord. C<strong>et</strong>te espèce est relativement commune dans le territoire <strong>de</strong> laBaie-James.L’abondance <strong>et</strong> la répartition <strong>de</strong> l’ours noir dans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> sontpeu documentées. Par contre, les nombreuses observations ponctuelles, les informationssur les aires <strong>de</strong> chasse provenant <strong>de</strong>s maîtres <strong>de</strong> trappage <strong>et</strong> les statistiques<strong>de</strong> chasse fournies par l’Administration régionale crie (ARC, 2002) indiquent quel’ours noir y est présent. D’après les données <strong>de</strong> récolte <strong>de</strong> 1992 à 2001, il sembleque le nombre d’ours tués sur les terrains <strong>de</strong> trappage touchant au secteur <strong>de</strong>s biefsest relativement constant d’une année à l’autre (environ 1 ours par an).Au Québec, la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> l’ours varie <strong>de</strong> 4 ours par 10 km 2 dans la partie sud duQuébec, à 2 ours par 10 km 2 dans la partie centrale <strong>et</strong> à 1 ours par 10 km 2 dans lenord du Québec. Dans le cadre <strong>de</strong> l’élaboration du plan <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> l’ours noir auQuébec (1998-2002), les auteurs (Lamontagne <strong>et</strong> coll., 1999) en ont estimé la<strong>de</strong>nsité probable à 0,2 ours par 10 km 2 dans le territoire <strong>de</strong> la Baie-James.Selon c<strong>et</strong>te évaluation, le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> supporterait une populationd’environ 44 ours, soit 8 ours dans les biefs <strong>et</strong> 36 dans la ban<strong>de</strong> périphérique.HabitatL’ours noir est un mammifère qui fréquente surtout la forêt, qui lui procurenourriture <strong>et</strong> couvert. Généralement, le meilleur habitat est une forêt en régénérationou mélangée renfermant une gran<strong>de</strong> variété d’arbres <strong>et</strong> d’arbustes <strong>de</strong> différentsâges. Les peuplements feuillus <strong>et</strong> mélangés ainsi que les milieux riverainssont également appréciés par ce mammifère. Le régime alimentaire <strong>de</strong> l’ours noirest fonction <strong>de</strong> la disponibilité <strong>de</strong> la nourriture, qui varie avec les saisons.L’analyse <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> chasse désignées par les maîtres <strong>de</strong> trappage a mis enévi<strong>de</strong>nce une gran<strong>de</strong> hétérogénéité dans l’habitat potentiellement fréquenté par lesours. Ces zones <strong>de</strong> chasse sont caractérisées principalement par <strong>de</strong>s arbustaies(22 %), <strong>de</strong>s peuplements mélangés en régénération (12 %), <strong>de</strong>s pessières à lichensouvertes (11 %), <strong>de</strong>s pessières à mousses ouvertes (10 %) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s peuplementsmélangés (10 %).Les habitats qui ont un potentiel élevé pour l’ours noir représentent 52 % dusecteur <strong>de</strong>s biefs <strong>et</strong> sont concentrés dans la partie sud du bief amont. Ces milieuxcaractérisent 64 % <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> 50 % <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> périphérique.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-179


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.12.1.2 P<strong>et</strong>ite faunePour le castor, la zone considérée dans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> couvre les biefsproj<strong>et</strong>és <strong>et</strong> une ban<strong>de</strong> périphérique <strong>de</strong> 2 km. Les inventaires <strong>de</strong>s autres animaux àfourrure <strong>et</strong> <strong>de</strong>s tétraoninés ont couvert essentiellement les biefs proj<strong>et</strong>és. Toutefois,le calcul du potentiel <strong>de</strong>s habitats qu’englobe le secteur <strong>de</strong>s biefs a été effectuépour tout le territoire couvert par les biefs <strong>et</strong> la ban<strong>de</strong> périphérique tant pour lecastor que pour le lièvre, la martre <strong>et</strong> le lagopè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s saules.CastorAbondanceL’inventaire <strong>de</strong>s colonies <strong>de</strong> castors dans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> a permisd’estimer leur nombre à 186, dont 61 dans les limites <strong>de</strong>s biefs <strong>et</strong> 125 dans laban<strong>de</strong> périphérique. La <strong>de</strong>nsité est évaluée à 1,36 colonie par 10 km 2 dans lesecteur <strong>de</strong>s biefs, soit 1,55 colonie dans les biefs <strong>et</strong> 1,28 colonie dans la ban<strong>de</strong>périphérique. La population <strong>de</strong> castors du secteur <strong>de</strong>s biefs s’élèverait à744 castors, soit 244 dans les biefs <strong>et</strong> 500 dans la ban<strong>de</strong> périphérique. La concentration<strong>de</strong> colonies <strong>de</strong> castors est plus importante dans la portion nord du bief aval<strong>et</strong> dans la portion sud du bief amont.La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> colonies <strong>de</strong> castors dans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> est comparableaux <strong>de</strong>nsités calculées dans la zone d’inventaire (1,05 colonie par 10 km 2 ) <strong>et</strong> dansles régions limitrophes lors d’étu<strong>de</strong>s antérieures. En eff<strong>et</strong>, les étu<strong>de</strong>s réalisées entre1964 <strong>et</strong> 2002 montrent <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités variant <strong>de</strong> 0,71 à 2,12 colonies par 10 km 2 .Parmi les facteurs qui influencent la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> castors figurent la composition ducouvert forestier, l’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fluctuations du niveau d’eau, la prédation <strong>et</strong> l<strong>et</strong>rappage. Le secteur <strong>de</strong>s biefs comporte <strong>de</strong>s milieux riverains relativement peudéveloppés <strong>et</strong> peu diversifiés en raison <strong>de</strong> l’abondance <strong>de</strong>s dépôts grossiers <strong>et</strong> <strong>de</strong>sfaibles fluctuations <strong>de</strong>s niveaux d’eau. Par conséquent, la disponibilité <strong>de</strong>nourriture <strong>de</strong> qualité pourrait être un <strong>de</strong>s principaux facteurs qui limitel’abondance du castor dans ce secteur.En eff<strong>et</strong>, il est peu probable que la prédation <strong>et</strong> le prélèvement <strong>de</strong> la ressource aientune influence importante sur les <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> castors dans le secteur <strong>de</strong>s biefs<strong>Rupert</strong>. Le loup <strong>et</strong> l’ours noir, qui sont les principaux prédateurs du castor, sontprésents en <strong>de</strong>nsité relativement faible. En ce qui a trait aux captures, les statistiques<strong>de</strong> l’ARC (2002) font état d’environ 45 castors piégés par année entre 1992<strong>et</strong> 2001 sur les terrains <strong>de</strong> trappage dont une portion est comprise dans le secteur<strong>de</strong>s biefs. Il est donc peu probable que les captures influencent les <strong>de</strong>nsités.10-180 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004HabitatLa qualité d’un habitat pour le castor est liée à <strong>de</strong>s facteurs physiques <strong>et</strong> biologiques.L’ensemble <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s réalisées sur le castor <strong>de</strong>puis les 25 <strong>de</strong>rnières annéesdans le territoire <strong>de</strong> la Baie-James montre que ce mammifère peut s’accommo<strong>de</strong>r<strong>de</strong> milieux pauvres en nourriture, mais qu’il s’installe plus difficilement dans <strong>de</strong>sendroits aux conditions physiques moins propices, comme <strong>de</strong>s lacs <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>superficie ou <strong>de</strong>s rivières à fort débit.L’inventaire réalisé dans les biefs <strong>Rupert</strong> montre que les caractéristiques physiques<strong>de</strong>s lieux inventoriés sont en général propices à l’établissement du castor. En eff<strong>et</strong>,les colonies sont généralement installées au bord <strong>de</strong> lacs d’une superficie <strong>de</strong> moins<strong>de</strong> 25 ha, à l’abri <strong>de</strong>s vents dominants <strong>et</strong> sur <strong>de</strong>s rives constituées <strong>de</strong> dépôtsorganiques aux pentes douces à modérées.La végétation riveraine à proximité <strong>de</strong>s colonies a une largeur inférieure à 5 m <strong>et</strong>est principalement constituée <strong>de</strong> saule, d’aulne <strong>et</strong> d’éricacées. Le couvert forestieradjacent est essentiellement composé <strong>de</strong> peuplements <strong>de</strong> résineux matures <strong>et</strong> enrégénération. Les peuplements qui comprennent <strong>de</strong>s espèces végétales recherchéespar le castor, comme le bouleau <strong>et</strong> le tremble, sont peu abondants dans le secteur<strong>de</strong>s biefs (37 %) <strong>et</strong> ils sont souvent éloignés — jusqu’à 300 m — <strong>de</strong>s colonies. Lacomposition <strong>de</strong>s amas <strong>de</strong> nourriture est variable, mais la majeure partie d’entre euxcomporte principalement <strong>de</strong> l’aulne <strong>et</strong> du saule. Ces caractéristiques démontrentque la disponibilité <strong>de</strong> la nourriture pourrait être le principal facteur qui limitel’abondance du castor dans le secteur.Dans les biefs <strong>et</strong> la ban<strong>de</strong> périphérique <strong>de</strong> 2 km, les habitats <strong>de</strong> potentiel faible <strong>et</strong>nul représentent près <strong>de</strong> 65 % <strong>de</strong> la superficie. Les habitats <strong>de</strong> potentiel élevéforment près <strong>de</strong> 24 % du secteur, plus exactement 17 % <strong>de</strong>s biefs <strong>et</strong> 27 % <strong>de</strong> laban<strong>de</strong> périphérique ; ils sont concentrés sur les rives <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> dans le bief aval.Autres animaux à fourrureDes pistes d’animaux à fourrure ont été observées le long <strong>de</strong> 113 transects lors <strong>de</strong>l’inventaire au sol <strong>et</strong> le long <strong>de</strong> 106 transects riverains lors <strong>de</strong> l’inventaire aérien.On a noté la présence <strong>de</strong> pistes dans la moitié <strong>de</strong>s transects.Le calcul d’un indice <strong>de</strong> richesse pour les animaux à fourrure a permis <strong>de</strong> cernerles zones présentant une biodiversité <strong>et</strong> une abondance plus gran<strong>de</strong>s. Le quart <strong>de</strong> lasuperficie <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> possè<strong>de</strong> un indice <strong>de</strong> richesse élevé. Les abords <strong>de</strong> larivière <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> du lac Cabot dans le bief amont ainsi que ceux du lac Lamothedans le bief aval sont les principaux endroits caractérisés par un tel indice.Les espèces inventoriées sont le lièvre d’Amérique, la martre d’Amérique, laloutre <strong>de</strong> rivière, le vison d’Amérique, les p<strong>et</strong>its mustélidés (hermine <strong>et</strong> bel<strong>et</strong>teDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-181


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004pygmée), le renard roux, le lynx du Canada <strong>et</strong> les écureuils (écureuil roux <strong>et</strong> grandpolatouche).Les résultats combinés <strong>de</strong> l’inventaire aérien <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’inventaire au sol effectuésdans le secteur <strong>de</strong>s biefs montrent que le lièvre d’Amérique, la martre d’Amérique<strong>et</strong> l’écureuil roux sont les plus abondants. Les <strong>de</strong>nsités calculées dans les biefs sonttoutefois inférieures à celles <strong>de</strong> la zone d’inventaire (voir le tableau 10-41).Lièvre d’AmériqueDes pistes <strong>de</strong> lièvre d’Amérique ont été observées dans moins <strong>de</strong> 15 % <strong>de</strong>stransects inventoriés. Bien que réparties dans l’ensemble <strong>de</strong>s biefs, elles seconcentraient dans la portion sud du bief aval. L’abondance du lièvre mesuréeen 2002 est généralement plus faible que lors <strong>de</strong>s inventaires réalisés en 1990 <strong>et</strong>en 1991 à la Baie-James (voir le tableau 10-42). Ces différences peuvent refléterles fluctuations naturelles <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité du lièvre. En eff<strong>et</strong>, il est possible que laprésente étu<strong>de</strong> s’inscrive dans une phase <strong>de</strong> décroissance <strong>de</strong> la population <strong>de</strong>lièvres consécutive à un pic d’abondance survenu il y a quelques années.Tableau 10-42 : Indices d’abondance <strong>de</strong> la p<strong>et</strong>ite faune dans les biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> dans le territoire<strong>de</strong> la Baie-James – 1990, 1991 <strong>et</strong> 2002EspèceBiefs <strong>Rupert</strong>Indice d’abondance a(nombre <strong>de</strong> pistes par 1 000 m)Bassins <strong>de</strong>s rivièresNottaway, Broadback <strong>et</strong> <strong>Rupert</strong>Bassin <strong>de</strong> larivière Eastmain2002 1990 1991 1990Lièvre d’Amérique 0,017 1,088-1,989 0,490 0,200-2,164Loutre <strong>de</strong> rivière 0,128 0,00-0,096 0,60 0,103-0,600Renard roux 0,0005 0,091-0,494 0,180 0,273-0,800Lynx du Canada 0,000 0,00-0,182 0,040 0,000-0,012Tétraoninés 0,091 0,193-2,545 0,120-4,180 0,204-5,000a. Indice calculé à partir d’inventaires aériens.Un habitat <strong>de</strong> qualité pour le lièvre doit lui offrir un bon compromis entre la disponibilité<strong>de</strong> la nourriture <strong>et</strong> celle du couvert <strong>de</strong> protection. Dans le secteur <strong>de</strong>s biefs<strong>Rupert</strong>, le lièvre d’Amérique montre, en milieu forestier, une préférence pour lespeuplements mélangés (matures <strong>et</strong> en régénération) dominés par les résineux <strong>de</strong>même que pour les peuplements <strong>de</strong>nses <strong>de</strong> résineux matures. En milieu riverain, lelièvre abon<strong>de</strong> dans les peuplements d’aulnaies.L’évaluation <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’habitat du lièvre d’Amérique montre que le secteur<strong>de</strong>s biefs est favorable au maintien <strong>de</strong>s populations. En eff<strong>et</strong>, les habitats <strong>de</strong>10-182 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004potentiel moyen ou élevé compris dans les biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> la ban<strong>de</strong> périphérique <strong>de</strong>2 km représentent près <strong>de</strong> 65 % <strong>de</strong> la superficie.Martre d’AmériqueDes pistes <strong>de</strong> martre d’Amérique ont été vues dans 24 % <strong>de</strong>s transects inventoriés.L’abondance y est inférieure à celle <strong>de</strong> la zone d’inventaire (voir le tableau 10-41).Les pistes sont plus fréquentes dans le sud du bief amont.La martre d’Amérique sélectionne les peuplements résineux <strong>de</strong>nses, ouverts ou enrégénération, les peuplements mélangés dominés par les résineux en régénération,les peuplements feuillus matures <strong>de</strong> même que les peuplements mélangés dominéspar les feuillus matures.Des étu<strong>de</strong>s récentes démontrent que la martre recherche <strong>de</strong>s espaces comportant<strong>de</strong>s arbres morts, <strong>de</strong>s branches, <strong>de</strong>s racines ou encore <strong>de</strong>s tas <strong>de</strong> pierres. Ces structurespeuvent offrir <strong>de</strong>s abris à la martre ou encore lui perm<strong>et</strong>tre d’accé<strong>de</strong>r plusfacilement à la couverture nivale pour capturer ses proies. Par ailleurs, la disponibilité<strong>de</strong>s proies est un paramètre prépondérant dans la sélection d’habitat chez lamartre d’Amérique. Sur ce plan, les peuplements mélangés constituent <strong>de</strong>s habitats<strong>de</strong> potentiel élevé pour plusieurs types <strong>de</strong> proies tels que les lièvres ou les micromammifères.L’évaluation <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’habitat montre que près <strong>de</strong> 60 % <strong>de</strong> la superficie <strong>de</strong>sbiefs <strong>et</strong> <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> périphérique <strong>de</strong> 2 km offre un potentiel moyen à élevé.Loutre <strong>de</strong> rivière <strong>et</strong> vison d’AmériqueDes pistes <strong>de</strong> loutre <strong>de</strong> rivière ont été observées dans 10 % <strong>de</strong>s transects inventoriésdans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>. L’habitat terrestre n’est pas déterminantpour la loutre <strong>de</strong> rivière. C’est davantage la présence <strong>de</strong> proies <strong>et</strong> d’eau libre <strong>de</strong>glace qui influencerait la sélection d’habitat <strong>de</strong> ce mustélidé dont le régimealimentaire est principalement à base <strong>de</strong> poissons <strong>et</strong> d’invertébrés aquatiques.Des pistes <strong>de</strong> vison d’Amérique ont été notées dans 7 % <strong>de</strong>s transects inventoriés.Bien qu’il puisse consommer <strong>de</strong>s proies terrestres (lièvres, p<strong>et</strong>its rongeurs,oiseaux), le vison est foncièrement associé au milieu aquatique.Pour ces <strong>de</strong>ux espèces, l’indice d’abondance calculé dans le secteur <strong>de</strong>s biefsproj<strong>et</strong>és est inférieur à celui <strong>de</strong> la zone d’inventaire (voir le tableau 10-41). Lacomposition du couvert forestier n’aurait qu’une influence négligeable sur larépartition <strong>de</strong> la loutre <strong>de</strong> rivière <strong>et</strong> du vison d’Amérique.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-183


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Hermine <strong>et</strong> bel<strong>et</strong>te pygméeOn a relevé <strong>de</strong>s pistes d’hermine <strong>et</strong> <strong>de</strong> bel<strong>et</strong>te pygmée dans 3 % <strong>de</strong>s transects.L’indice d’abondance calculé pour le secteur <strong>de</strong>s biefs est supérieur à celui <strong>de</strong> lazone d’inventaire (voir le tableau 10-41).Ces <strong>de</strong>ux espèces préfèrent les peuplements mélangés matures dominés par <strong>de</strong>srésineux. Elles utilisent aussi les pessières ouvertes, les pinè<strong>de</strong>s, les milieuxriverains <strong>et</strong> les tourbières boisées. Ces milieux représentent près <strong>de</strong> 70 % <strong>de</strong>sgroupements végétaux du secteur <strong>de</strong>s biefs. Ils sont fréquentés par plusieurs <strong>de</strong>sespèces qui composent le régime alimentaire <strong>de</strong> l’hermine <strong>et</strong> <strong>de</strong> la bel<strong>et</strong>te pygmée.Renard roux <strong>et</strong> lynx du CanadaDes pistes <strong>de</strong> renard roux ont été observées dans 2 % <strong>de</strong>s transects inventoriés.L’abondance du renard dans le secteur <strong>de</strong>s biefs est inférieure à celle <strong>de</strong> la zoned’inventaire (voir le tableau 10-41). Les pistes sont principalement situées entreles lacs Cramoisy <strong>et</strong> Arques. L’indice d’abondance du renard roux obtenu en 2002est inférieur a celui du territoire <strong>de</strong> la Baie-James établi en 1990 <strong>et</strong> en 1991 (voir l<strong>et</strong>ableau 10-42).Des pistes <strong>de</strong> lynx du Canada ont été observées dans seulement 1 % <strong>de</strong>s transectsinventoriés. L’indice d’abondance dans les biefs est équivalent à celui <strong>de</strong> la zoned’inventaire (voir le tableau 10-41). Les pistes se trouvent principalement au suddu bief amont, en bordure <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>. La présence du lynx du Canada aété rarement constatée au cours <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s réalisées dans les bassins <strong>de</strong>s rivièresadjacentes en 1990 <strong>et</strong> en 1991 (voir le tableau 10-42).Le renard roux <strong>et</strong> le lynx ne sont pas associés à <strong>de</strong>s milieux particuliers puisqu’ilssuivent leurs proies. Dans les biefs, l’abondance du renard roux est liée à celle <strong>de</strong>slagopè<strong>de</strong>s. C<strong>et</strong>te relation a également été rapportée dans <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s similairesmenées dans les régions <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> rivière <strong>de</strong> la Baleine, <strong>de</strong> la P<strong>et</strong>ite rivière <strong>de</strong> laBaleine <strong>et</strong> <strong>de</strong> la rivière Eastmain. Par ailleurs, il existe une corrélation entre lelièvre d’Amérique <strong>et</strong> le lynx du Canada, car le lynx fréquente habituellement leshabitats du lièvre, sa principale proie.ÉcureuilsDes pistes d’écureuils (écureuil roux <strong>et</strong> grand polatouche) ont été vues dans 12 %<strong>de</strong>s transects inventoriés. L’indice d’abondance dans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> estinférieur à celui <strong>de</strong> la zone d’inventaire (voir le tableau 10-41).Les écureuils utilisent <strong>de</strong> façon hétérogène les habitats disponibles dans les biefs.Ils préfèrent les peuplements résineux ouverts, <strong>de</strong>nses ou en régénération.Cependant, ils utilisent également les peuplements mélangés dominés par les10-184 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004résineux <strong>et</strong> les tourbières boisées. L’ensemble <strong>de</strong> ces peuplements constitue près <strong>de</strong>55 % <strong>de</strong> la superficie <strong>de</strong>s biefs <strong>et</strong> <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> périphérique <strong>de</strong> 2 km.Rat musquéAucune étu<strong>de</strong> spécifique n’a été réalisée sur le rat musqué dans le secteur <strong>de</strong>s biefs<strong>Rupert</strong>. Toutefois, les données <strong>de</strong> captures fournies par l’ARC (2002) indiquentque le rat musqué y est présent. Il semble que le nombre annuel <strong>de</strong> rats musquéscapturés dans ce secteur, évalué à douze, est relativement constant d’une année àl’autre.Les milieux généralement favorables au rat musqué sont les herbiers aquatiques.Ceux-ci sont peu nombreux dans le secteur <strong>de</strong>s biefs.Porc-épic d’AmériqueDes pistes <strong>de</strong> porc-épic d’Amérique ont été recensées dans environ 3 % <strong>de</strong>stransects inventoriés. L’indice d’abondance calculé dans le secteur <strong>de</strong>s biefs<strong>Rupert</strong> est semblable à celui <strong>de</strong> la zone d’inventaire (voir le tableau 10-41).Les inventaires en milieux forestier <strong>et</strong> riverain montrent que les peuplements lesplus utilisés par le porc-épic sont les peuplements résineux matures <strong>de</strong>nses <strong>et</strong>ouverts, qui représentent plus <strong>de</strong> 70 % <strong>de</strong> la superficie <strong>de</strong>s biefs <strong>et</strong> <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong>périphérique <strong>de</strong> 2 km. Cependant, le porc-épic ne serait pas sélectif dans le choix<strong>de</strong>s espèces ligneuses, qui sont consommées selon leur disponibilité.TétraoninésComme pour les animaux à fourrure, l’inventaire au sol <strong>de</strong>s tétraoninés a porté sur113 transects <strong>et</strong> l’inventaire aérien, sur 106 transects. Les espèces ciblées étaient lagélinotte huppée, le tétras du Canada, le tétras à queue fine, le lagopè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s saules<strong>et</strong> le lagopè<strong>de</strong> alpin.AbondanceDes pistes <strong>de</strong> tétraoninés ont été observées dans environ 40 % <strong>de</strong>s transects,répartis dans l’ensemble du secteur <strong>de</strong>s biefs. Les tétraoninés sont les espèces lesplus abondantes rencontrées lors <strong>de</strong>s inventaires <strong>de</strong> la p<strong>et</strong>ite faune, à la fois dans lesecteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> la zone d’inventaire. L’indice d’abondance dans lesbiefs est toutefois inférieur à celui <strong>de</strong> la zone d’inventaire (voir le tableau 10-41).L’inventaire au sol montre que le lagopè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s saules est l’espèce la plusabondante. Son indice d’abondance est <strong>de</strong> 1,388 piste par tronçon <strong>de</strong> 1 300 m. Onrencontre ce lagopè<strong>de</strong> près <strong>de</strong>s rives <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> à proximité du lacDes Champs ainsi que dans le bief aval, aux environs <strong>de</strong>s lacs Du Glas <strong>et</strong> Lamothe.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-185


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Les étu<strong>de</strong>s réalisées à la Baie-James montrent <strong>de</strong>s indices d’abondance <strong>de</strong>s tétraoninésplus élevés que dans le secteur <strong>de</strong>s biefs (voir le tableau 10-42).HabitatLes inventaires indiquent que le lagopè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s saules utilise davantage les milieuxriverains <strong>de</strong>s cours d’eau. Les peuplements mélangés en régénération sont aussiattrayants pour c<strong>et</strong>te espèce.La qualité <strong>de</strong> l’habitat pour les lagopè<strong>de</strong>s est généralement faible dans le secteur<strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>. En eff<strong>et</strong>, près <strong>de</strong> 73 % <strong>de</strong> la superficie <strong>de</strong>s biefs <strong>et</strong> <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong>périphérique <strong>de</strong> 2 km est caractérisée par un faible potentiel. Les habitats <strong>de</strong>potentiel élevé représentent 11 % <strong>de</strong>s biefs proj<strong>et</strong>és, comparativement à 17 % dansla ban<strong>de</strong> périphérique. La partie sud du bief amont est caractérisée par <strong>de</strong>s habitats<strong>de</strong> potentiel élevé.10.12.1.3 Espèces fauniques à statut particulierLes espèces à statut particulier dont la présence est possible, probable ouconfirmée dans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> sont la bel<strong>et</strong>te pygmée, lecampagnol-lemming <strong>de</strong> Cooper, le carcajou, le caribou forestier, le lynx duCanada, le monarque <strong>et</strong> la musaraigne pygmée.Aucun carcajou n’a été observé au cours <strong>de</strong>s travaux relatifs au proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> lacentrale <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong>, <strong>et</strong> aucun inventaire <strong>de</strong> c<strong>et</strong>teespèce n’a été réalisé. Un carcajou aurait été observé par <strong>de</strong>s Cris, il y a six ou septans, dans la région <strong>de</strong> Mistissini. On ne dispose toutefois d’aucune informationprécise sur la <strong>de</strong>nsité <strong>et</strong> l’habitat <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te espèce au Québec <strong>et</strong> aucune étu<strong>de</strong> neperm<strong>et</strong> <strong>de</strong> confirmer sa présence dans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>. Quant aumonarque, il a été observé à <strong>de</strong>s latitu<strong>de</strong>s similaires dans le secteur <strong>de</strong> l’estuaire <strong>de</strong>la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, mais il se rend rarement dans c<strong>et</strong>te région (Handfield, 1999). Laplante hôte du monarque, l’asclépia<strong>de</strong>, est d’ailleurs absente <strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong>.Aucun campagnol-lemming <strong>de</strong> Cooper n’a été observé dans le secteur <strong>de</strong>s biefs<strong>Rupert</strong>. Toutefois, sa présence a été confirmée au nord du secteur au cours <strong>de</strong> laprésente étu<strong>de</strong> ainsi qu’au sud selon l’Atlas <strong>de</strong>s micromammifères du Québec(Desrosiers <strong>et</strong> coll., 2002). L’espèce est donc probablement présente dans lesmilieux humi<strong>de</strong>s du secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>. Quant à la bel<strong>et</strong>te pygmée, aucuninventaire <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te espèce n’a été effectué. Sa présence dans le secteur <strong>de</strong>s biefs estcependant probable puisque l’aire <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong> l’espèce chevauche ce secteurd’étu<strong>de</strong> <strong>et</strong> que son habitat y est relativement abondant. La sélection d’habitat <strong>de</strong> label<strong>et</strong>te pygmée est déterminée par la répartition locale <strong>de</strong>s micromammifères, qui,dans la zone d’étu<strong>de</strong>, est principalement associée aux milieux riverains.10-186 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Les espèces fauniques à statut particulier dont la présence est confirmée dans lesecteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> sont le caribou forestier, le lynx du Canada <strong>et</strong> lamusaraigne pygmée. La présence du lynx du Canada a été confirmée au cours d’uninventaire <strong>de</strong> pistes ; l’espèce était cependant peu abondante dans ce secteur. Uncaribou adulte y a été observé dans une tourbière ombrotrophe située près du lacGoul<strong>de</strong>, le 12 juin 2002, au cours d’inventaires relatifs à d’autres espèces. Laprésence <strong>de</strong> caribous au printemps perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> supposer qu’il s’agit <strong>de</strong> caribousforestiers, car les caribous toundriques ont déjà rejoint les aires <strong>de</strong> mise bas, quisont situées beaucoup plus au nord. Quant à la musaraigne pygmée, elle a étécapturée dans <strong>de</strong>ux stations du bief amont, soit une pessière <strong>et</strong> une arbustaieriveraine. L’abondance <strong>de</strong> ces espèces dans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> n’est pasconnue.10.12.2 Impacts prévus pendant la construction <strong>et</strong> mesures d’atténuationEn pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> construction, les sources d’impact sur la faune terrestre <strong>et</strong>semi-aquatique sont liées au déboisement à l’intérieur <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong>s biefs <strong>et</strong> auxemplacements <strong>de</strong>s ouvrages, aux activités <strong>de</strong> construction, à la présence <strong>de</strong>stravailleurs <strong>et</strong> à la mise en eau <strong>de</strong>s biefs.Le déboisement entraînera la perte <strong>de</strong> 52,4 km 2 <strong>de</strong> végétation terrestre, ce quireprésente environ 33 % <strong>de</strong>s milieux terrestres ennoyés par les biefs.La mise en eau <strong>de</strong>s biefs s’amorcera au début <strong>de</strong> décembre. Dans le bief amont, laremontée du niveau d’eau progressera au rythme <strong>de</strong> 0,8 m par jour pour les dixpremiers jours, puis passera au rythme <strong>de</strong> 0,15 m par jour pendant les dix jourssuivants. Pour le reste du mois, le taux <strong>de</strong> remontée du niveau <strong>de</strong>viendra inférieur à0,05 m par jour. Dans le bief aval, l’augmentation <strong>de</strong>s débits dérivés sera trèsprogressive <strong>et</strong> se traduira par un taux moyen <strong>de</strong> remontée du niveau <strong>de</strong> 0,08 m parjour sur environ un mois. La création <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> entraînera une perte <strong>de</strong>188,1 km 2 (18 809 ha) <strong>de</strong> milieux terrestres <strong>et</strong> humi<strong>de</strong>s. La mise en eau feraégalement disparaître environ 1 917 km <strong>de</strong> rives réparties dans les plans d’eaurehaussés.10.12.2.1 Gran<strong>de</strong> fauneLe déboisement modifiera en partie les habitats fauniques présents dans les biefs,ce qui occasionnera le déplacement d’un certain nombre d’animaux. Ils sedirigeront vers <strong>de</strong>s milieux moins perturbés <strong>et</strong> plus propices. Les activités liées à laconstruction <strong>de</strong>s ouvrages occasionneront également le déplacement <strong>de</strong>s animauxen périphérie <strong>de</strong>s emplacements <strong>de</strong>s ouvrages <strong>et</strong> <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> travaux.Les activités <strong>de</strong> chasse pratiquées par les travailleurs auront peu d’impacts sur lagran<strong>de</strong> faune. Le secteur <strong>de</strong>s biefs se trouve dans la zone spéciale <strong>de</strong> chasse <strong>et</strong> <strong>de</strong>pêche Weh-Sees Indohoun, dans laquelle les activités <strong>de</strong> chasse sportive sontDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-187


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004régies par une entente entre la FAPAQ, Hydro-Québec <strong>et</strong> la Société d’énergie <strong>de</strong> laBaie James (SEBJ) (annexe 1 <strong>de</strong> la Convention Nadoshtin). En raison <strong>de</strong>scontraintes d’horaires, la chasse par les travailleurs <strong>de</strong>vrait être très restreinte dansle secteur <strong>de</strong>s biefs, comme ce fut le cas dans le cadre du proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1,où les activités <strong>de</strong> chasse sportive au gros gibier ont été marginales : seulementquatre orignaux ont été abattus en 2002 <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux en 2003. Par ailleurs, la chassesportive au caribou est interdite dans la zone spéciale <strong>de</strong> chasse <strong>et</strong> <strong>de</strong> pêcheWeh-Sees Indohoun. Enfin, les prélèvements <strong>de</strong> loups <strong>et</strong> d’ours noirs sont réservésaux Cris.À la mise en eau, les animaux qui se trouveront toujours dans les biefs <strong>de</strong>vront sedéplacer à l’extérieur <strong>de</strong>s zones ennoyées. La gran<strong>de</strong> faune est très mobile <strong>et</strong> laplupart <strong>de</strong>s espèces pourront se déplacer au rythme <strong>de</strong> la montée <strong>de</strong>s eaux.Les enseignements du complexe La Gran<strong>de</strong> montrent que toutes les espècesfauniques suivies durant le remplissage <strong>de</strong>s différents réservoirs étaient aptes à sedéplacer au rythme <strong>de</strong> la montée <strong>de</strong>s eaux en pério<strong>de</strong> automnale <strong>et</strong> hivernale.L’abondance <strong>et</strong> la variété <strong>de</strong>s pistes ont témoigné <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong>s déplacements.Les difficultés rencontrées en hiver par la faune étaient principalement liéesà la disponibilité d’habitats favorables ainsi qu’à la présence <strong>de</strong> prédateurs (Nault,1980 ; SEBJ, 1987 ; SEBJ, 1996 ; Hydro-Québec, 2001).OrignalHabitatLa création <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> entraînera la perte <strong>de</strong> 43 km 2 d’habitats <strong>de</strong> potentielélevé pour l’orignal (voir le tableau 10-43). Toutefois, la capacité <strong>de</strong> support dumilieu pour c<strong>et</strong>te espèce sera peu altérée, car ces habitats représentent seulement10 % <strong>de</strong>s milieux terrestres du secteur <strong>de</strong>s biefs. Bien que l’utilisation spatiale parl’orignal du secteur adjacent aux biefs soit modifiée, la perte d’habitat ne risquepas <strong>de</strong> perturber les populations locales : aucun ravage ou animal isolé n’a étérecensé dans les limites <strong>de</strong>s biefs en 2002. Les ravages inventoriés étaient tousdans la ban<strong>de</strong> périphérique <strong>de</strong> 5 km autour <strong>de</strong>s biefs proj<strong>et</strong>és. De plus, les donnéesdu suivi réalisé dans le cadre du proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> la Sainte-Marguerite-3 montrent que lafidélité à l’aire d’hivernage est variable d’un orignal à l’autre. La distancemoyenne séparant les aires d’hivernage variait <strong>de</strong> 9 à 10 km d’une année à l’autre(Leblanc, 2002).10-188 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 10-43 : Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Habitats <strong>de</strong> potentiel élevé pour la faune terrestreEspèceGran<strong>de</strong> faune :• Orignal• Caribou hiver• Ours noirP<strong>et</strong>ite faune :• Castor• Martre d’Amérique• Lièvre d’Amérique• Lagopè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s saulesBiefs <strong>Rupert</strong>Habitat <strong>de</strong> potentiel élevéHabitat <strong>de</strong>potentiel élevéSecteur <strong>de</strong>s biefs aProportion <strong>de</strong>shabitats <strong>de</strong>potentiel élevéperduskm 2b % km 2b %4395124472635281839521911151141056369025619622115810171818131618a. Le secteur <strong>de</strong>s biefs comprend la zone ennoyée <strong>et</strong> la ban<strong>de</strong> périphérique définie pour chacune <strong>de</strong>s espèces (5 km pour la gran<strong>de</strong>faune <strong>et</strong> 2 km pour les autres espèces). Aux fins du calcul du potentiel d’habitat, ce secteur a une superficie <strong>de</strong> 1 821 km 2 pour lagran<strong>de</strong> faune <strong>et</strong> <strong>de</strong> 1 125 km 2 pour les autres espèces, à l’exclusion <strong>de</strong>s lacs, <strong>de</strong>s ruisseaux <strong>et</strong> <strong>de</strong>s rivières.b. Un kilomètre carré (km 2 ) équivaut à 100 ha.PopulationAucun animal ne <strong>de</strong>vrait être touché directement par la mise en eau <strong>de</strong>s biefs<strong>Rupert</strong>. La <strong>de</strong>nsité d’orignaux du secteur <strong>de</strong>s biefs était très faible durantl’hiver 2002, soit 0,13 bête/10 km 2 . Aucun orignal n’a été observé à l’intérieur <strong>de</strong>sbiefs proj<strong>et</strong>és.Si <strong>de</strong>s orignaux se trouvent à l’intérieur <strong>de</strong>s biefs au moment <strong>de</strong> la mise en eau, ilsse déplaceront vers la ban<strong>de</strong> périphérique, comme on a pu l’observer lors <strong>de</strong> lacréation du réservoir Sainte-Marguerite 3 (Leblanc, 2002). En raison <strong>de</strong>s faibles<strong>de</strong>nsités d’orignaux dans le secteur, la compétition intraspécifique causée par ledéplacement éventuel <strong>de</strong> bêtes sera limitée. On ne s’attend à aucune mortalité.CaribouHabitatLa création <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> occasionnera la perte <strong>de</strong> 95 km 2 d’habitats hivernaux<strong>de</strong> potentiel élevé pour les caribous migrateurs (écotype toundrique), ce qui représente17 % du secteur <strong>de</strong>s biefs (voir le tableau 10-43). Dans la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> 5 km quibor<strong>de</strong> les biefs, on trouve 468 km 2 d’habitats hivernaux <strong>de</strong> potentiel élevé.Le secteur <strong>de</strong>s biefs présente aussi <strong>de</strong>s peuplements forestiers qui constituent uncouvert d’alimentation pour le caribou migrateur. En eff<strong>et</strong>, 80 % <strong>de</strong>s peuplementsforestiers, ou 43 km 2 , sont susceptibles <strong>de</strong> contenir du lichen. D’ailleurs, quelquesDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-189


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004dizaines <strong>de</strong> milliers <strong>de</strong> caribous ont traversé le secteur en décembre 2003, <strong>et</strong> on ena dénombré plus <strong>de</strong> 15 000 durant l’hiver 2004.Aucune perte d’aire <strong>de</strong> mise bas n’est prévue pour les caribous migrateurs, car ilsne fréquentent pas le secteur <strong>de</strong>s biefs au printemps.PopulationEn 2002, seulement huit caribous ont été dénombrés dans les limites <strong>de</strong>s biefsproj<strong>et</strong>és. En 2003 <strong>et</strong> en 2004, quelques milliers d’entre eux ont fréquenté le secteur<strong>de</strong>s biefs. Ces gran<strong>de</strong>s variations du nombre <strong>de</strong> caribous dans le secteur neperm<strong>et</strong>tent pas d’établir le nombre <strong>de</strong> bêtes qui pourraient être touchées par la miseen eau. Cependant, comme ils sont très mobiles, ces animaux pourront contournerou traverser les zones ennoyées. On ne s’attend à aucune mortalité.Ours noirHabitatLa création <strong>de</strong>s biefs provoquera la perte d’environ 124 km 2 d’habitats <strong>de</strong> potentielélevé pour l’ours noir, ce qui représente une perte <strong>de</strong> 18 % <strong>de</strong> ces milieux terrestresdans le secteur <strong>de</strong>s biefs. Dans la ban<strong>de</strong> périphérique <strong>de</strong> 5 km, on trouve 566 km 2d’habitats <strong>de</strong> potentiel élevé. Par conséquent, le potentiel du secteur <strong>de</strong>s biefs seratrès peu modifié par le rehaussement <strong>de</strong>s eaux.PopulationLa <strong>de</strong>nsité d’ours noirs dans le secteur <strong>de</strong>s biefs est estimée à 0,2 bête/10 km 2 , cequi porterait à environ huit bêtes le nombre d’ours possiblement touchés par lacréation <strong>de</strong>s biefs. Ces animaux entrent en dormance quand la couche <strong>de</strong> neige<strong>de</strong>vient permanente ; comme la mise en eau débutera en décembre, les oursprésents dans les limites <strong>de</strong>s biefs risquent d’être noyés par suite <strong>de</strong> la montée <strong>de</strong>seaux. Aussi, au cours <strong>de</strong> l’année précédant le remplissage, les Cris seront incités àprélever les animaux qu’ils auront repérés.LoupLa présence du loup n’est pas liée à l’habitat mais plutôt à la présence <strong>de</strong> sesproies. Au cours <strong>de</strong> la mise en eau, le loup se déplacera au même rythme que sesproies <strong>et</strong> profitera <strong>de</strong> la concentration ponctuelle <strong>de</strong> certaines espèces occasionnéepar la montée <strong>de</strong>s eaux (Nault, 1980 ; SEBJ, 1987 <strong>et</strong> 1996 ; Hydro-Québec, 2001).10-190 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Mesures d’atténuationL’application <strong>de</strong> mesures d’atténuation courantes relatives au déboisement, auxengins <strong>de</strong> chantier <strong>et</strong> à la circulation perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> limiter ces activités aux zones <strong>de</strong>travaux <strong>et</strong> <strong>de</strong> protéger les milieux riverains <strong>et</strong> aquatiques, qui sont <strong>de</strong>s composantesimportantes <strong>de</strong> l’habitat pour différentes espèces animales (voir les clausesenvironnementales normalisées n os 1, 4, 5, 12, 13, 14, 15, 16 <strong>et</strong> 20 à annexe J dansle volume 5).La présence d’agents <strong>de</strong> la protection <strong>de</strong> la faune sur les chantiers <strong>de</strong> construction,le respect par les travailleurs <strong>de</strong> la réglementation concernant la chasse <strong>et</strong> lagestion <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> chasse dans le secteur Weh-Sees Indohoun contribueront àune exploitation durable <strong>de</strong>s ressources.Avant la mise en eau, on réalisera une campagne <strong>de</strong> capture ou <strong>de</strong> relocalisation<strong>de</strong>s ours, <strong>de</strong> concert avec les maîtres <strong>de</strong> trappage.Durant la mise en eau, un programme <strong>de</strong> surveillance <strong>de</strong> la faune, mis en oeuvre encollaboration avec les Cris, perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> repérer les animaux mis en péril par lamontée <strong>de</strong>s eaux <strong>et</strong>, le cas échéant, <strong>de</strong> les déplacer ou <strong>de</strong> les piéger.10.12.2.2 P<strong>et</strong>ite fauneLe déboisement modifiera en partie les habitats fauniques présents dans les biefs,ce qui occasionnera le déplacement d’un certain nombre <strong>de</strong> p<strong>et</strong>its animaux vers<strong>de</strong>s milieux plus propices à l’intérieur ou à l’extérieur <strong>de</strong>s biefs. Les activités liéesà la construction <strong>de</strong>s ouvrages occasionneront également le déplacement <strong>de</strong> lap<strong>et</strong>ite faune vers <strong>de</strong>s habitats moins perturbés en périphérie <strong>de</strong>s ouvrages <strong>et</strong> <strong>de</strong>szones <strong>de</strong> travaux.La chasse pratiquée par les travailleurs aura peu d’impact sur la p<strong>et</strong>ite faune. Lesecteur <strong>de</strong>s biefs se trouve dans la zone spéciale <strong>de</strong> chasse <strong>et</strong> <strong>de</strong> pêche Weh-SeesIndohoun, dans laquelle les activités <strong>de</strong> chasse sportive sont réglementées. Parcontre, aucune donnée n’est disponible sur la chasse au p<strong>et</strong>it gibier dans le cadredu proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1. Les étu<strong>de</strong>s réalisées au complexe La Gran<strong>de</strong> montrentque la chasse sportive <strong>de</strong>meure une activité marginale. Seulement 1 % <strong>de</strong>stravailleurs pratiquaient exclusivement la chasse <strong>et</strong> 6 % pratiquaient la chasse <strong>et</strong> lapêche, la pêche <strong>de</strong>meurant la plus gran<strong>de</strong> activité <strong>de</strong> prélèvement.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-191


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004CastorHabitatLa création <strong>de</strong>s biefs entraînera la perte d’environ 47 km 2 d’habitats <strong>de</strong> potentielélevé pour le castor, soit 18 % <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> milieux présents dans le secteur <strong>de</strong>sbiefs (voir le tableau 10-43). Toutefois, c<strong>et</strong>te perte d’habitat ne <strong>de</strong>vrait pascomprom<strong>et</strong>tre la survie <strong>de</strong> la population <strong>de</strong> castors du secteur. Les habitats <strong>de</strong>qualité, tels que les peuplements feuillus <strong>et</strong> mélangés ainsi que les arbustaiesriveraines, sont disponibles à moins <strong>de</strong> 2 km <strong>de</strong>s biefs.PopulationEnviron 245 castors seront potentiellement touchés par la mise en eau. En 2002, la<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> castors était <strong>de</strong> 1,36 colonie par 10 km 2 dans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>et</strong> <strong>de</strong>1,55 colonie par 10 km 2 dans les limites <strong>de</strong>s biefs eux-mêmes. Toutefois, aumoment <strong>de</strong> la mise en eau, les travaux <strong>de</strong> déboisement auront déjà contribué audéplacement <strong>de</strong> certains animaux vers <strong>de</strong>s milieux plus propices, en partie àl’extérieur <strong>de</strong>s biefs. Par ailleurs, un programme <strong>de</strong> trappage intensif ou <strong>de</strong> déplacement<strong>de</strong>s castors par les maîtres <strong>de</strong> trappage sera mis en œuvre. Il contribuera àune diminution <strong>de</strong> la ressource dans les limites <strong>de</strong>s biefs <strong>et</strong> réduira au minimum lesrisques <strong>de</strong> mortalité du castor par suite <strong>de</strong> la montée <strong>de</strong>s eaux. Dans le territoire <strong>de</strong>la Baie-James, les maîtres <strong>de</strong> trappage ont toujours privilégié la capture <strong>de</strong>s castorsdans les portions <strong>de</strong>s terrains <strong>de</strong> trappage qui <strong>de</strong>vaient faire partie d’un réservoir.Autres animaux à fourrureHabitatLes pertes d’habitat pour les animaux à fourrure (lièvre d’Amérique, écureuils,renard roux, loup, hermine, bel<strong>et</strong>te pygmée, martre d’Amérique, vison d’Amérique<strong>et</strong> loutre <strong>de</strong> rivière) qui découleront <strong>de</strong> la mise en eau seront relativement faibles.Pour les espèces associées aux milieux aquatiques (loutre <strong>et</strong> vison), 10 % <strong>de</strong>s rivesdont l’indice <strong>de</strong> richesse est élevé seront perdues. Pour les animaux à fourrureassociés aux milieux terrestres, les pertes d’habitat représentent environ 24 % <strong>de</strong>srives à l’indice <strong>de</strong> richesse élevé. Pour <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s espèces les plus abondantes, soitle lièvre d’Amérique <strong>et</strong> la martre d’Amérique, les pertes d’habitat <strong>de</strong> potentielélevé représentent respectivement 16 % <strong>et</strong> 13 % <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong> ce type présentsdans l’ensemble du secteur (voir le tableau 10-43). Ces espèces pourront trouver<strong>de</strong>s habitats <strong>de</strong> qualité en abondance à moins <strong>de</strong> 2 km <strong>de</strong>s nouveaux plans d’eau.10-192 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004PopulationAu moment <strong>de</strong> la mise en eau, les travaux <strong>de</strong> déboisement auront déjà contribué àla diminution <strong>de</strong>s ressources alimentaires <strong>et</strong> <strong>de</strong>s peuplements d’abri. C<strong>et</strong>tediminution aura déjà entraîné le déplacement <strong>de</strong> certains animaux vers <strong>de</strong>s milieuxplus propices.Durant la mise en eau, les animaux toujours présents dans les biefs serontcontraints <strong>de</strong> se déplacer. Les déplacements <strong>de</strong>s espèces dont le domaine vital estrestreint rendront certains animaux plus vulnérables à la prédation <strong>et</strong> augmenterontleur dépense énergétique, ce qui diminuera leur taux <strong>de</strong> survie. Ces mouvements s<strong>et</strong>raduiront par une mortalité accrue chez les espèces qui n’ont pas la capacité <strong>de</strong> sedéplacer facilement ou dont la survie est fortement liée au couvert d’abri. Lesespèces utilisant <strong>de</strong>s terriers ou <strong>de</strong>s nids sont les plus susceptibles d’être touchéespar la montée <strong>de</strong>s eaux (Nault, 1980 ; Hydro-Québec, 2001).La perte potentielle d’animaux ne m<strong>et</strong>tra pas en péril les populations. En eff<strong>et</strong>, laplupart <strong>de</strong>s espèces considérées sont caractérisées par une forte capacité à serétablir à la suite d’un changement dans le milieu. De plus, les espèces présentesdans le secteur <strong>de</strong>s biefs sont communes dans le territoire <strong>de</strong> la Baie-James.Quant au renard, il est peu abondant dans le secteur <strong>de</strong>s biefs. Comme toutes lesespèces prédatrices, il adaptera son domaine vital <strong>et</strong> ses déplacements àl’abondance <strong>de</strong> ses proies. Le suivi <strong>de</strong> la mise en eau au complexe La Gran<strong>de</strong> amontré que les espèces prédatrices étaient favorisées par l’abondance <strong>de</strong> leursproies en périphérie <strong>de</strong>s zones ennoyées pendant le remplissage (Nault, 1980 ;Hydro-Québec, 2001).TétraoninésHabitatLe lagopè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s saules est le tétraoniné le plus abondant dans le secteur <strong>de</strong>s biefs.La création <strong>de</strong>s plans d’eau proj<strong>et</strong>és entraînera la perte <strong>de</strong> 28 km 2 d’habitats <strong>de</strong>potentiel élevé pour c<strong>et</strong>te espèce, ce qui représente 18 % <strong>de</strong>s habitats <strong>de</strong> ce typedans le secteur d’étu<strong>de</strong>.En ce qui a trait au tétras du Canada <strong>et</strong> au tétras à queue fine, la perte <strong>de</strong>s peuplementsqu’ils utilisent généralement, soit les pessières, les peuplements mélangés,les arbustaies <strong>et</strong> les tourbières, représentent moins <strong>de</strong> 10 % du secteur <strong>de</strong>s biefs. Lelagopè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s saules <strong>et</strong> les autres tétraoninés pourront trouver <strong>de</strong>s habitats propicesen abondance à moins <strong>de</strong> 2 km <strong>de</strong>s biefs.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-193


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004PopulationDurant l’hiver 2002, les tétraoninés étaient relativement peu abondants dans leslimites <strong>de</strong>s biefs proj<strong>et</strong>és. Les activités <strong>de</strong> déboisement avant la mise en eau provoquerontle déplacement <strong>de</strong> plusieurs <strong>de</strong> ces oiseaux à l’extérieur <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong>travaux <strong>et</strong> peut-être en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong>s biefs. Au cours du remplissage <strong>de</strong>sbiefs, les tétraoninés toujours présents seront en mesure <strong>de</strong> se déplacer <strong>et</strong> on nes’attend à aucune mortalité directe. Par contre, ces déplacements pourront faireaugmenter leurs dépenses énergétiques <strong>et</strong> les rendre plus vulnérables à laprédation, ce qui diminuera leur taux <strong>de</strong> survie. Toutefois, la perte potentielled’individus ne m<strong>et</strong>tra pas en péril les populations, car les tétraoninés présents dansle secteur <strong>de</strong>s biefs sont <strong>de</strong>s espèces communes dans le territoire <strong>de</strong> la Baie-James.Mesures d’atténuationL’application <strong>de</strong> mesures d’atténuation courantes perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> limiter le déboisement<strong>et</strong> la circulation aux zones <strong>de</strong> travaux ainsi que <strong>de</strong> protéger les milieuxriverains <strong>et</strong> forestiers, qui sont <strong>de</strong>s composantes importantes <strong>de</strong> l’habitat <strong>de</strong> lap<strong>et</strong>ite faune (voir les clauses environnementales normalisées n os 1, 4, 5, 12, 13, 14,15, 16 <strong>et</strong> 20 à l’annexe J dans le volume 5).Un programme <strong>de</strong> trappage intensif ou <strong>de</strong> relocalisation <strong>de</strong>s castors par les maîtres<strong>de</strong> trappage sera mis en œuvre. Durant la mise en eau, un programme <strong>de</strong>surveillance <strong>de</strong> la faune perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> repérer les animaux mis en péril par lamontée <strong>de</strong>s eaux <strong>et</strong>, le cas échéant, <strong>de</strong> les déplacer ou <strong>de</strong> les piéger.10.12.2.3 Espèces à statut particulierLa présence <strong>de</strong> trois espèces à statut particulier a été confirmée dans le secteur <strong>de</strong>sbiefs <strong>Rupert</strong>. Une quatrième, non confirmée, a également été considérée, puisqu’ilest presque certain qu’elle fréquente ce secteur.Caribou forestierAu cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> construction, les caribous <strong>de</strong> l’écotype forestiers’éloigneront probablement <strong>de</strong>s zones qui feront l’obj<strong>et</strong> d’un déboisement.Pendant le remplissage <strong>de</strong>s biefs, ils se déplaceront en périphérie au fur <strong>et</strong> à mesure<strong>de</strong> la montée <strong>de</strong>s eaux. Une étu<strong>de</strong> relative au suivi d’une population <strong>de</strong> caribousapparentés à l’écotype forestier dans le secteur du réservoir Caniapiscau, dont lasuperficie représente plus <strong>de</strong> dix fois celle <strong>de</strong>s biefs proj<strong>et</strong>és, n’a jamais révélé laprésence <strong>de</strong> caribous en difficulté à cause du remplissage <strong>de</strong> ce réservoir, qu’il y aitou non une couverture <strong>de</strong> glace (Paré, 1987).La présence <strong>de</strong>s travailleurs ne sera pas une source d’impact sur le caribouforestier, car il n’y a pas <strong>de</strong> chasse sportive au caribou dans le secteur <strong>de</strong>s biefs.10-194 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004La création <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> occasionnera la perte d’environ 95 km 2 d’habitatsd’hiver <strong>de</strong> potentiel élevé pouvant être utilisés par les caribous forestiers (voir l<strong>et</strong>ableau 10-43). Toutefois, la ban<strong>de</strong> périphérique <strong>de</strong> 5 km qui bor<strong>de</strong> les biefscontient <strong>de</strong> nombreux peuplements où le caribou pourra trouver <strong>de</strong>s lichens. Aussi,la perte d’habitat à lichens ne <strong>de</strong>vrait pas nuire outre mesure au caribou forestierpuisqu’elle ne représente qu’une faible proportion <strong>de</strong>s milieux disponibles (17 %)à l’échelle du secteur. Par ailleurs, l’abondance <strong>de</strong>s lichens terrestres ne semble pasêtre un facteur limitatif pour les caribous du Moyen Nord (Groupe Boréal, 1992 ;COSEPAC, 2002b ; Courtois, 2003).Près <strong>de</strong> 51 km 2 <strong>de</strong> peuplements végétaux propices à la mise bas <strong>de</strong>s caribous <strong>de</strong>l’écotype forestier seront perdus à la création <strong>de</strong>s biefs. Toutefois, l’ennoiementd’habitats <strong>de</strong> mise bas semble avoir peu d’eff<strong>et</strong>s directs sur la survie <strong>de</strong>s faons. Eneff<strong>et</strong>, dans la région <strong>de</strong> Caniapiscau (Paré, 1987), le suivi <strong>de</strong> femelles munies d’uncollier ém<strong>et</strong>teur pendant le remplissage du réservoir a permis <strong>de</strong> montrer que plus<strong>de</strong> 80 % d’entre elles étaient revenues à moins <strong>de</strong> 20 km du lieu <strong>de</strong> leur précé<strong>de</strong>ntemise bas. Il est donc peu probable que la création <strong>de</strong>s biefs entraîne <strong>de</strong>s modificationsnotables <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> mise bas chez les caribous forestiers <strong>et</strong> qu’elle m<strong>et</strong>tel’espèce en péril dans le secteur <strong>de</strong>s biefs. Les habitats <strong>de</strong> mise bas qui serontperdus représentent environ 10 % <strong>de</strong>s milieux semblables qui sont disponibles àl’échelle du secteur.Lynx du CanadaLes inventaires réalisés durant l’hiver 2002 ont montré que le lynx du Canada étaitrare dans le secteur <strong>de</strong>s biefs (0,005 piste par 1 300 m). Par ailleurs, selon lesinventaires réalisés à la Baie-James au cours <strong>de</strong>s 20 <strong>de</strong>rnières années, le lynx duCanada y a rarement été détecté. Au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> construction, les lynxprésents dans le secteur <strong>de</strong>s biefs pourraient être touchés par le déplacement <strong>de</strong>leurs proies. Toutefois, compte tenu du fait que leur domaine vital est grand, leslynx l’adapteront aux déplacements <strong>de</strong> leurs proies. Comme les proies sont plusvulnérables à la prédation quand elles sont concentrées dans les secteurslimitrophes <strong>de</strong>s zones ennoyées, les lynx, qui sont en <strong>de</strong>nsité relativement faible,bénéficieront du remplissage <strong>de</strong>s biefs.Musaraigne pygméeLa musaraigne pygmée est généralement présente en faible <strong>de</strong>nsité, <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>0,52 musaraigne par hectare (Manville, 1949, cité par Long, 1974). Comme elleest ubiquiste, on peut la trouver dans presque tous les milieux terrestres <strong>de</strong>s biefsproj<strong>et</strong>és, qui totalisent 159,0 km 2 .La création <strong>de</strong>s biefs <strong>de</strong>vrait entraîner une perte d’habitat pour la musaraignepygmée, le déplacement <strong>de</strong>s individus qui vivent dans le secteur ennoyé, puis lamort probable <strong>de</strong> la plupart d’entre eux (An<strong>de</strong>rsen <strong>et</strong> coll., 2000) ; puisque la miseDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-195


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004en eau <strong>de</strong>s biefs a lieu en hiver, leurs chances <strong>de</strong> survie seront presque nulles. Àl’échelle du secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>, le proj<strong>et</strong> n’entraînera qu’un changementlimité dans l’abondance <strong>de</strong> la musaraigne pygmée. Les milieux terrestres ennoyésn’occupent en eff<strong>et</strong> que 9,9 % <strong>de</strong> la superficie totale <strong>de</strong>s milieux terrestres <strong>de</strong>l’espace considéré.Campagnol-lemming <strong>de</strong> CooperBien qu’aucun campagnol-lemming <strong>de</strong> Cooper n’ait été capturé dans le secteur <strong>de</strong>sbiefs <strong>Rupert</strong> au cours <strong>de</strong> l’inventaire <strong>de</strong> 2002, sa présence y est probable. C<strong>et</strong>teespèce est généralement présente en faible <strong>de</strong>nsité (4 campagnols par hectare ;Linzey, 1983), bien que <strong>de</strong>s pics d’abondance sont parfois observés (Linzey, 1983 ;Fortin <strong>et</strong> Douc<strong>et</strong>, 2003). Dans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>, 2 905 ha <strong>de</strong> tourbières,qui constituent <strong>de</strong>s habitats propices à c<strong>et</strong>te espèce, seront ennoyés.La création <strong>de</strong>s biefs <strong>de</strong>vrait entraîner le déplacement <strong>de</strong>s campagnols-lemmings<strong>de</strong> Cooper qui vivent dans le secteur ennoyé, puis la mort probable <strong>de</strong> la plupartd’entre eux (An<strong>de</strong>rsen <strong>et</strong> coll., 2000) ; puisque la mise en eau <strong>de</strong>s biefs a lieu enhiver, leurs chances <strong>de</strong> survie sont presque nulles. À l’échelle du secteur, le proj<strong>et</strong>n’entraînera qu’un changement limité dans l’abondance <strong>de</strong> l’espèce. En eff<strong>et</strong>, lestourbières qui seront touchées ne représentent que 13,6 % du total <strong>de</strong>s tourbièresprésentes dans le secteur.Mesures d’atténuationL’application <strong>de</strong> mesures d’atténuation courantes perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> limiter le déboisement<strong>et</strong> la circulation aux zones <strong>de</strong> travaux ainsi que <strong>de</strong> protéger les milieuxriverains <strong>et</strong> forestiers, qui sont <strong>de</strong>s composantes importantes <strong>de</strong> l’habitat <strong>de</strong>plusieurs espèces (voir les clauses environnementales normalisées n os 1, 4, 5, 12,13, 14, 15, 16 <strong>et</strong> 20 à l’annexe J dans le volume 5).10.12.3 Impacts prévus pendant l’exploitation <strong>et</strong> mesures d’atténuationLes sources d’impact sur la faune terrestre pendant l’exploitation <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>seront la présence <strong>et</strong> la gestion hydraulique <strong>de</strong>s biefs. La présence <strong>de</strong> ces plansd’eau modifiera l’utilisation spatiale du secteur par la gran<strong>de</strong> <strong>et</strong> la p<strong>et</strong>ite faune.La gestion hydraulique <strong>de</strong>s biefs influera sur l’utilisation <strong>de</strong>s milieux riverains parla faune. Depuis le début <strong>de</strong>s années 1990, plusieurs observations faites au coursd’inventaires aériens <strong>et</strong> terrestres en bordure <strong>de</strong>s réservoirs du complexeLa Gran<strong>de</strong> attestent que les zones périphériques <strong>de</strong>s réservoirs sont utilisées par lafaune (SEBJ, 1987 ; Hydro-Québec, 2001).Les différents inventaires effectués durant l’hiver 2002 en bordure du réservoirOpinaca <strong>et</strong> <strong>de</strong>s lacs Boyd <strong>et</strong> Sakami montrent que les rives <strong>de</strong> ces plans d’eau sont10-196 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004fortement utilisées par certaines espèces <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> la p<strong>et</strong>ite faune, mêmeaprès plus <strong>de</strong> 20 ans d’exploitation. Une étu<strong>de</strong> comparative <strong>de</strong> la biodiversitébiologique <strong>de</strong>s îles du réservoir La Gran<strong>de</strong> 3, onze ans après la création <strong>de</strong> ceréservoir, <strong>et</strong> <strong>de</strong>s îles <strong>de</strong> grands lacs naturels voisins a démontré qu’il n’existaitaucune différence notable entre les <strong>de</strong>ux groupes d’îles. La diversité, la richesse <strong>et</strong>la composition spécifiques étaient semblables. On <strong>de</strong>vrait faire les mêmes constatsdans les biefs <strong>Rupert</strong>.10.12.3.1 Gran<strong>de</strong> fauneOrignalEn périphérie <strong>de</strong>s biefs, les habitats <strong>de</strong> potentiel élevé sont abondants. Ils représentent366,6 km 2 . Dans la ban<strong>de</strong> périphérique, 92 % <strong>de</strong> la superficie est couverte<strong>de</strong> peuplements feuillus ou mélangés en régénération issus d’incendies <strong>de</strong> forêt.Ces peuplements constituent <strong>de</strong> bons habitats d’alimentation. On trouve aussi <strong>de</strong>gran<strong>de</strong>s superficies <strong>de</strong> brûlis qui, à moyen terme, offriront aux orignaux <strong>de</strong>shabitats d’alimentation <strong>de</strong> qualité. Dans l’ensemble, les habitats résiduels perm<strong>et</strong>tront<strong>de</strong> maintenir une biomasse végétale élevée <strong>et</strong> la productivité <strong>de</strong> la populationd’orignaux du secteur.Ce phénomène a été observé dans le secteur spécial <strong>de</strong> chasse Eastmain (voir lacarte 11 dans le volume 7), où la <strong>de</strong>nsité d’orignaux est supérieure à1,1 bête/10 km 2 . Ces données indiquent que la périphérie <strong>de</strong>s biefs, avec0,16 bête/km 2 , pourrait soutenir <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités d’orignaux plus élevées.La présence <strong>de</strong>s biefs ne <strong>de</strong>vrait pas modifier les couloirs <strong>de</strong> déplacement <strong>de</strong>sorignaux. En pério<strong>de</strong> libre <strong>de</strong> glace, les orignaux pourront nager d’une rive àl’autre <strong>et</strong>, en hiver, les biefs offriront une couverture <strong>de</strong> glace qui perm<strong>et</strong>tra lesdéplacements d’est en ouest.CaribouEn périphérie <strong>de</strong>s biefs, les habitats <strong>de</strong> potentiel élevé sont abondants. Ils représentent468,4 km 2 . De plus, en hiver, la présence <strong>de</strong>s biefs perm<strong>et</strong>tra au cariboud’avoir facilement accès à <strong>de</strong>s peuplements d’alimentation situés en bordure <strong>de</strong>snouveaux plans d’eau, comme on l’a observé au réservoir Caniapiscau (Paré,1987).La création <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> favorisera l’extension vers le sud <strong>de</strong>s territoiresutilisés par les caribous migrateurs en hiver grâce à l’orientation nord-sud <strong>de</strong>splans d’eau. On constate en eff<strong>et</strong> que, <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong>s années 1980, <strong>de</strong>s milliers<strong>de</strong> caribous fréquentent, en hiver, les réservoirs du complexe La Gran<strong>de</strong>.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-197


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Ours noirLa perte <strong>de</strong> 124 km 2 d’habitat <strong>de</strong> potentiel élevé <strong>et</strong> <strong>de</strong> quelques bêtes capturées parles Cris avant ou pendant le remplissage <strong>de</strong>s biefs ne touchera pas la populationd’ours noirs. Dans la ban<strong>de</strong> en périphérie <strong>de</strong>s biefs proj<strong>et</strong>és, la survie <strong>et</strong> la productivité<strong>de</strong>s ours noirs seront peu modifiées. Les bêtes dont le domaine vital aura ététouché pourront trouver <strong>de</strong>s habitats propices à proximité. De plus, les vastesbrûlis <strong>de</strong> 2002 au nord-ouest <strong>de</strong>s biefs constitueront <strong>de</strong>s habitats d’alimentation <strong>de</strong>qualité à moyen terme.LoupLe loup a un domaine vital très étendu. Il sera en mesure <strong>de</strong> l’adapter auxnouvelles conditions du milieu.Mesures d’atténuationEn pério<strong>de</strong> d’exploitation, aucune mesure d’atténuation n’est prévue pour lagran<strong>de</strong> faune.10.12.3.2 P<strong>et</strong>ite fauneCastorLes faibles fluctuations du niveau d’eau <strong>et</strong> la présence d’un bon couvert d’alimentation,constitué <strong>de</strong> peuplements feuillus <strong>et</strong> mixtes, <strong>et</strong> rendu accessible par lamontée <strong>de</strong>s eaux, perm<strong>et</strong>tront l’établissement <strong>de</strong>s colonies <strong>de</strong> castors en bordure<strong>de</strong>s biefs. Le suivi dans les réservoirs du complexe La Gran<strong>de</strong> a permis <strong>de</strong>constater que les castors peuvent utiliser les secteurs feuillus après plusieursannées d’exploitation (Nault, 1980 ; SEBJ <strong>et</strong> SOTRAC, 1983 ; Hydro-Québec,2001). En eff<strong>et</strong>, <strong>de</strong>s castors utilisent encore les rives du réservoir Opinaca aprèsplus <strong>de</strong> 20 années d’exploitation. Les castors s’installent en bordure du réservoiren automne <strong>et</strong> le quittent au printemps pour s’établir dans les lacs ou les coursd’eau en périphérie du réservoir.Autres animaux à fourrure <strong>et</strong> tétraoninésLes nouveaux milieux riverains constitueront <strong>de</strong>s habitats propices aux tétraoninés<strong>et</strong> aux animaux à fourrure. La présence du réservoir ne <strong>de</strong>vrait pas avoir <strong>de</strong> conséquencessur la productivité <strong>et</strong> la survie <strong>de</strong> ces espèces.Mesures d’atténuationEn pério<strong>de</strong> d’exploitation, aucune mesure d’atténuation n’est prévue pour la p<strong>et</strong>itefaune.10-198 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.12.3.3 Espèces à statut particulierCaribou forestierLa présence <strong>de</strong>s biefs ne <strong>de</strong>vrait pas modifier outre mesure l’utilisation spatiale dusecteur <strong>de</strong>s biefs par le caribou forestier <strong>et</strong> ne <strong>de</strong>vrait pas comprom<strong>et</strong>tre la survie <strong>et</strong>la productivité <strong>de</strong>s populations en cause. La création <strong>de</strong>s biefs facilitera, en hiver,les déplacements <strong>de</strong>s caribous ou la fuite <strong>de</strong>vant les prédateurs. De plus, laprésence <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s nappes d’eau gelées perm<strong>et</strong>tra aux caribous d’accé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>sgroupements végétaux à lichens <strong>de</strong>venus disponibles en bordure <strong>de</strong>s biefs (Hayeur<strong>et</strong> Douc<strong>et</strong>, 1992). L’analyse <strong>de</strong>s habitats en périphérie <strong>de</strong>s biefs montre que lesmilieux adjacents sont <strong>de</strong> qualité <strong>et</strong> suffisamment abondants pour répondre auxexigences du caribou forestier.Lynx du CanadaLa présence <strong>de</strong>s biefs ne <strong>de</strong>vrait pas nuire à la population <strong>de</strong> lynx. En eff<strong>et</strong>, lesproies du lynx se seront établies dans <strong>de</strong>s habitats disponibles en périphérie <strong>et</strong> cefélin adaptera son domaine vital aux nouvelles conditions du milieu.Musaraigne pygmée <strong>et</strong> campagnol-lemming <strong>de</strong> CooperPendant l’exploitation <strong>de</strong>s biefs, les populations touchées par les pertes d’habitatpourront trouver <strong>de</strong>s milieux propices à leur développement dans la ban<strong>de</strong> périphérique<strong>de</strong>s nouveaux plans d’eau.Mesures d’atténuationPendant l’exploitation <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>, aucune mesure d’atténuation n’est prévuepour les espèces à statut particulier.10.12.4 Évaluation <strong>de</strong> l’impact résiduel10.12.4.1 Gran<strong>de</strong> fauneLes différentes espèces <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> faune (orignal, caribou, ours noir <strong>et</strong> loup) sont<strong>de</strong>s composantes valorisées par les Cris, les chasseurs sportifs <strong>et</strong> le grand public.Les travaux liés à la création <strong>de</strong>s biefs causeront une perte permanente d’habitatspour la gran<strong>de</strong> faune, mais ne risquent pas <strong>de</strong> comprom<strong>et</strong>tre la pérennité <strong>de</strong>sespèces dans le secteur. L’intensité <strong>de</strong> l’impact est donc faible.L’étendue <strong>de</strong> l’impact est locale, car les pertes d’habitat seront circonscrites à uneportion limitée du secteur d’étu<strong>de</strong> <strong>et</strong> ne toucheront que peu d’animaux. Bien que laperte d’habitat à l’intérieur <strong>de</strong>s biefs soit permanente, son eff<strong>et</strong> sur les populationsest quand même jugée <strong>de</strong> moyenne durée, puisque la perturbation ne se fera sentirDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-199


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004que pendant le déboisement <strong>et</strong> seulement quelques années après la mise en eau. Parconséquent, l’importance <strong>de</strong> l’impact résiduel <strong>de</strong> la création <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> surla gran<strong>de</strong> faune est mineure.Pour le caribou migrateur, en revanche, on prévoit un impact positif d’importancemineure. La création <strong>de</strong>s biefs facilitera sa migration vers le sud <strong>et</strong> lui donneraainsi accès à <strong>de</strong>s aires d’alimentation supplémentaires.10.12.4.2 P<strong>et</strong>ite fauneCastorLe castor est une ressource importante pour les Cris, ce qui lui confère une valeurélevée. Les travaux <strong>de</strong> construction <strong>et</strong> principalement le déboisement provoquerontle déplacement <strong>de</strong> plusieurs castors. Les colonies toujours présentes dansles biefs avant la mise en eau seront prélevées par les Cris ou déplacées. En exploitation,les faibles fluctuations du niveau <strong>de</strong>s biefs <strong>et</strong> la présence d’habitatsfavorables <strong>de</strong>vraient favoriser l’implantation <strong>de</strong>s castors. L’impact est jugé <strong>de</strong>faible intensité.L’étendue <strong>de</strong> l’impact sur la population <strong>de</strong> castors est locale, puisqu’elle selimitera aux biefs <strong>et</strong> à une portion <strong>de</strong> la population, <strong>et</strong> la durée est moyenne,puisque la perturbation ne se fera sentir que pendant le déboisement <strong>et</strong> la mise eneau. Par conséquent, l’impact résiduel <strong>de</strong> la création <strong>de</strong>s biefs sur les populations<strong>de</strong> castors est d’importance mineure.Autres animaux à fourrure <strong>et</strong> tétraoninésLes tétraoninés <strong>et</strong> les animaux à fourrure comme le renard roux, le lièvred’Amérique <strong>et</strong> les mustélidés constituent <strong>de</strong>s ressources valorisées par les Cris.La création <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> entraînera <strong>de</strong>s déplacements, <strong>de</strong> la mortalité <strong>et</strong> <strong>de</strong>spertes d’habitat pour les animaux à fourrure <strong>et</strong> les tétraoninés. Toutefois, lesespèces qui seront touchées sont généralement en faible <strong>de</strong>nsité dans le secteur <strong>de</strong>sbiefs. La survie <strong>de</strong>s populations dans le secteur ne sera donc pas compromise par leproj<strong>et</strong>. L’intensité <strong>de</strong> l’impact est jugée faible.L’étendue <strong>de</strong> l’impact sur les populations est locale, puisqu’elle se limite aux biefs<strong>et</strong> à une portion <strong>de</strong> la population, <strong>et</strong> la durée est moyenne, puisque la perturbationne se fera sentir que pendant le déboisement <strong>et</strong> la mise en eau. L’impact résiduel <strong>de</strong>la création <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> sur les animaux à fourrure <strong>et</strong> les tétraoninés estd’importance mineure.10-200 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.12.4.3 Espèces à statut particulierAu moins quatre espèces fauniques à statut particulier risquent <strong>de</strong> subir un impactpendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>.Caribou forestierLe caribou forestier sera touché localement par la construction <strong>de</strong>s ouvrages <strong>et</strong>l’exploitation <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>, notamment par l’ennoiement d’habitats d’hiver(pessières à lichens) <strong>et</strong> <strong>de</strong> lieux <strong>de</strong> mise bas. Ces pertes ne paraissent pas significativespour le caribou forestier.L’espèce est valorisée en raison <strong>de</strong> son statut d’espèce menacée au Canada.Toutefois, étant donné que les caribous forestiers sont généralement présents enfaible <strong>de</strong>nsité <strong>et</strong> qu’il y a une gran<strong>de</strong> disponibilité d’habitats en périphérie <strong>de</strong>sbiefs, l’intensité <strong>de</strong> l’impact du proj<strong>et</strong> sur le caribou forestier est qualifiée <strong>de</strong>faible.L’étendue <strong>de</strong> l’impact est locale, puisqu’elle se limite aux biefs. Bien que la perted’habitat à l’intérieur <strong>de</strong>s biefs soit permanente, la durée <strong>de</strong> la répercussion sur lapopulation <strong>de</strong> caribou forestier est quand même jugée moyenne, car la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>dérangement <strong>de</strong>s populations se fera sentir pendant le déboisement <strong>et</strong> quelquesannées après la mise en eau <strong>de</strong>s biefs. L’importance <strong>de</strong> l’impact résiduel estmineure.Lynx du CanadaCertaines proies du lynx perdront <strong>de</strong>s habitats par suite <strong>de</strong> la création <strong>de</strong>s biefs,mais elles en r<strong>et</strong>rouveront d’autres en périphérie <strong>de</strong> ceux-ci. Grâce à leur granddomaine vital, les lynx pourront se déplacer <strong>et</strong> suivre leurs proies.Ni la productivité du lynx ni sa survie ne seront compromises au cours <strong>de</strong> lapério<strong>de</strong> <strong>de</strong> construction <strong>et</strong> d’exploitation <strong>de</strong>s biefs. L’intensité <strong>de</strong> l’impact est doncfaible, même si le lynx est valorisé à titre d’espèce susceptible d’être désignéemenacée ou vulnérable au Québec.La durée <strong>de</strong> la répercussion sur la population <strong>de</strong> lynx est moyenne, car la pério<strong>de</strong><strong>de</strong> dérangement <strong>de</strong>s animaux se fera sentir durant le déboisement <strong>et</strong> la mise en eau.Compte tenu <strong>de</strong> l’étendue locale <strong>de</strong> l’impact par rapport au domaine vital du lynx,l’importance <strong>de</strong> l’impact résiduel est mineure. Par ailleurs, l’espèce est considéréecomme possédant une large répartition, <strong>et</strong> sa stabilité à l’échelle du Québecest démontrée.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-201


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Musaraigne pygméeLa musaraigne pygmée, qui est valorisée à titre d’espèce susceptible d’êtredésignée menacée ou vulnérable au Québec, peut se r<strong>et</strong>rouver dans divers milieux.Elle subira une perte d’habitat liée au remplissage <strong>et</strong> à l’exploitation <strong>de</strong>s biefs<strong>Rupert</strong>. Bien que certains milieux seront généralement exondés durant la pério<strong>de</strong>d’exploitation, l’intensité <strong>de</strong> l’impact est jugée moyenne.L’étendue <strong>de</strong> l’impact est locale, puisque l’espèce fréquente tous les milieuxterrestres du secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>. Bien que la perte d’habitat soit permanente,la durée <strong>de</strong>s répercussions est quand même considérée comme moyenne, puisquela population ne sera perturbée que pendant le déboisement <strong>et</strong> la mise en eau <strong>de</strong>sbiefs. Aucune mesure d’atténuation ne pouvant être appliquée, l’importance <strong>de</strong>l’impact résiduel est moyenne.Campagnol-lemming <strong>de</strong> CooperComme la musaraigne pygmée, le campagnol-lemming <strong>de</strong> Cooper est valorisé enraison <strong>de</strong> son statut d’espèce susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable auQuébec. Il sera surtout touché par la perte <strong>de</strong> tourbières, qui constituent sonprincipal habitat <strong>de</strong> prédilection dans le secteur étudié. Bien que certaines <strong>de</strong> cestourbières seront la plupart du temps exondées au cours <strong>de</strong> l’exploitation <strong>de</strong>souvrages, l’intensité <strong>de</strong> l’impact est considérée comme moyenne. L’étendue <strong>de</strong>l’impact est ponctuelle, puisqu’elle se limite aux tourbières <strong>et</strong> à une partie <strong>de</strong> lapopulation du secteur. Bien que la perte d’habitat soit permanente, la durée <strong>de</strong>l’impact est quand même considérée comme moyenne, car les répercussions sur lapopulation ne se feront sentir que durant le déboisement <strong>et</strong> la mise en eau <strong>de</strong>s biefs.Aucune mesure d’atténuation ne pouvant être considérée, l’importance <strong>de</strong>l’impact résiduel est moyenne.10-202 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.13 OiseauxLa métho<strong>de</strong> se rapportant aux oiseaux (métho<strong>de</strong> M14) est présentée dans levolume 6.10.13.1 Conditions actuellesL’étendue <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> sur l’avifaune qui fréquente les biefs <strong>Rupert</strong> varie selon legroupe d’espèces. Pour la sauvagine, les oiseaux <strong>de</strong> proie <strong>et</strong> les limicoles nicheurs,on a r<strong>et</strong>enu une zone d’inventaire qui comprend les biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> une zon<strong>et</strong>émoin périphérique d’environ 48 000 km 2 . Pour les oiseaux forestiers <strong>et</strong> lesespèces à statut particulier, les inventaires ont couvert les superficies qui serontennoyées, auxquelles s’ajoutent quelques tourbières témoins en périphérie <strong>de</strong>sbiefs qui ont été visitées uniquement pour les espèces à statut particulier.La carte 12, dans le volume 7, illustre les gran<strong>de</strong>s aires <strong>de</strong>s secteurs d’inventairequi sont utilisées par les principales espèces. Pour la sauvagine, la carte présenteles gran<strong>de</strong>s concentrations <strong>de</strong> migrateurs printaniers, <strong>de</strong> couples nicheurs <strong>et</strong> <strong>de</strong>couvées ainsi que les zones <strong>de</strong> concentration <strong>de</strong> bernaches en mue. Pour leslimicoles migrateurs, elle montre les zones <strong>de</strong> concentration <strong>de</strong> migrationd’automne. Pour les oiseaux <strong>de</strong> proie, elle indique l’emplacement <strong>de</strong>s nidsproductifs ou occupés <strong>de</strong> balbuzards pêcheurs, alors que pour les espèces à statutparticulier, elle affiche l’ensemble <strong>de</strong>s informations pertinentes pour chacune <strong>de</strong>sespèces.10.13.1.1 Sauvagine <strong>et</strong> autres oiseaux aquatiquesLes inventaires <strong>de</strong> 2002 ont permis <strong>de</strong> répertorier 17 espèces <strong>de</strong> sauvagine dans lesecteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>. Les plus abondantes étaient la bernache du Canada, lecanard noir, le grand harle <strong>et</strong> la sarcelle d’hiver (voir le tableau 10-44).Les zones <strong>de</strong> concentration <strong>de</strong> la sauvagine indiquées par les Cris (saisons indéterminées)correspon<strong>de</strong>nt généralement aux zones <strong>de</strong> concentration <strong>de</strong> la sauvagineobservées lors <strong>de</strong>s inventaires aériens.Couples nicheurs <strong>et</strong> couvéesEn mai 2002, le nombre <strong>de</strong> couples nicheurs estimé (équivalents-couples) dans lesmilieux aquatiques <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> proj<strong>et</strong>és s’élevait à 577 (voir l<strong>et</strong>ableau 10-44). De ces couples, 25 % étaient <strong>de</strong>s canards noirs, 21 % <strong>de</strong>s grandsharles, 11 % <strong>de</strong>s bernaches du Canada <strong>et</strong> 9 % <strong>de</strong>s sarcelles d’hiver. Certainesespèces, comme la bernache du Canada, la sarcelle d’hiver <strong>et</strong> certains plongeurs,comptaient un faible nombre <strong>de</strong> couples nicheurs comparativement au nombred’oiseaux (<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> 10,0 oiseaux par 10 km <strong>de</strong> rive, voir le tableau 10-45). Cesobservations correspon<strong>de</strong>nt probablement à <strong>de</strong> grands groupes <strong>de</strong> migrateursDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-203


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004printaniers. Les couples <strong>de</strong> canards noirs ont surtout été vus en périphérie <strong>de</strong>s lacsGoul<strong>de</strong> <strong>et</strong> Des Champs <strong>de</strong> même que dans la partie nord du bief aval, tandis queles couples <strong>de</strong> bernaches du Canada étaient répartis plus uniformément dans tout lesecteur. Les couples <strong>de</strong> grands harles ont surtout été dénombrés dans les tronçons<strong>de</strong> rivières qui feront partie <strong>de</strong>s biefs <strong>et</strong> autour <strong>de</strong>s lacs Goul<strong>de</strong> <strong>et</strong> Des Champs.Tableau 10-44 : Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Nombre estimé d’oiseaux, d’équivalents-couples, <strong>de</strong> couvées <strong>et</strong> d’adultessans couvée sur les plans d’eau – 2002EspèceBiefs<strong>Rupert</strong>Oiseaux Équivalents-couples CouvéesZon<strong>et</strong>émoinBiefs<strong>Rupert</strong>Zon<strong>et</strong>émoinBiefs<strong>Rupert</strong>Zon<strong>et</strong>émoinPlongeon huard 46 16 37 12 3 1 71Bernache du Canada 781 597 66 32 7 9 101Barboteurs :• Sarcelle d’hiver• Canard colvert• Canard noir• Hybri<strong>de</strong> canard noir <strong>et</strong> colvert• Canard pil<strong>et</strong>• Barboteur sp.Total partielPlongeurs :• Fuligule à collier• Fuligule milouinan• P<strong>et</strong>it fuligule• Fuligule (p<strong>et</strong>it ou milouinan)• Harel<strong>de</strong> kakawi• Macreuse noire• Macreuse à front blanc• P<strong>et</strong>it garrot• Garrot à œil d’or• Garrot sp.• Harle couronné• Harle huppé• Grand harle• Harle sp.• Plongeur sp.Total partiel152523702354224386972112135721714621811266211810163050296405257436272512140682410965497Canard sp. 3 0 1 0 0 0 0Total 1914 1406 577 336 112 54 468525144112021417697030123127801082312200026AdultessanscouvéeNombre d’espèces 17 17 17 15 11 10 11934517119225081912450259171201201194601414700016930010010001212002051020010100080018Biefs<strong>Rupert</strong>014700048104056003018025474391524810-204 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-205Tableau 10-45 : Secteurs <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau – Densité d’oiseaux, d’équivalents-couples <strong>et</strong> <strong>de</strong> couvées par 10 km<strong>de</strong> rive – 2002EspèceLemareOiseaux en migration printanière Équivalents-couples CouvéesRivière<strong>Rupert</strong>Biefs<strong>Rupert</strong> aZon<strong>et</strong>émoinLemareRivière<strong>Rupert</strong>Biefs<strong>Rupert</strong> aPlongeonhuard 0,3 0,2 0,1 0,2 0,2 0,2 0,1 < 0,1 0,2Bernache duCanada 4,8 0,2 30,8 4,1 6,4 0,3 0,1 0,4 0,3Zon<strong>et</strong>émoinLemareRivièreNemiscauNemiscauNemiscau<strong>Rupert</strong>Biefs<strong>Rupert</strong> a0,1± 0,1 0,0 < 0, 1 0,0 < 0,10,4± 0,3 0,2 0,1 0,0 < 0,1Barboteurs 0,2 1,7 3,9 2,2 3,3 0,2 0,8 1,7 1,1 1,3 0,9 0,6 0,2 0,4 0,3Plongeurs 1,2 14,0 9,8 3,5 5,2 0,8 1,8 2,2 1,4 1,6 0,3 0,2 0,3 0,1 0,2Total 6,5 16,5 45,0 10,0 15,1 1,5 2,8 4,3 3,03,4± 1,8 1,4 0,9 0,5 0,6Nombred’espèces 10 18 23 17 17 10 16 21 17 15 4 10 4 11 10a. Longueur <strong>de</strong> rive utilisée pour les biefs : 1 917 km (selon la cartographie à l’échelle <strong>de</strong> 1 : 20 000).Zon<strong>et</strong>émoin< 0,1± 0,10,1± 0,20,6± 0,4<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Au moins onze espèces ont été confirmées comme nicheuses dans les biefsproj<strong>et</strong>és. Durant l’été 2002, 112 couvées y ont été dénombrées, dont 70 % étaient<strong>de</strong>s couvées <strong>de</strong> canards noirs. Elles étaient concentrées autour <strong>de</strong>s lacs Goul<strong>de</strong> <strong>et</strong>Des Champs ainsi que dans la partie septentrionale du bief aval. On a aussi trouvé,à divers endroits du secteur d’étu<strong>de</strong>, sept couvées <strong>de</strong> bernaches du Canada <strong>et</strong> douzecouvées <strong>de</strong> grands harles.Selon les rétrodatations du début <strong>de</strong> la ponte, les nicheurs les plus hâtifs auprintemps 2002 auraient été la bernache du Canada, le canard colvert, le canardnoir <strong>et</strong> le garrot à œil d’or. Ces espèces auraient ainsi débuté leur nidification versla mi-avril, la ponte se serait déroulée en avril <strong>et</strong> en mai, la couvaison en mai <strong>et</strong> enjuin <strong>et</strong> l’éclosion en juin <strong>et</strong> en juill<strong>et</strong>. Les nicheurs tardifs seraient la macreuse àfront blanc, le fuligule à collier <strong>et</strong> le fuligule (p<strong>et</strong>it ou milouinan). Chez la plupart<strong>de</strong> ces espèces, la ponte aurait commencé au plus tard durant les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnièressemaines <strong>de</strong> juin. Dans le cas du garrot à œil d’or <strong>et</strong> du harle huppé, elle auraitcommencé, au plus tard, à la fin <strong>de</strong> mai. Le 18 juill<strong>et</strong>, l’éclosion <strong>de</strong>s œufs étaitterminée pour la majorité <strong>de</strong>s nids.Habitat <strong>de</strong> reproductionLes plans d’eau inclus dans les biefs <strong>Rupert</strong> ne semblent pas offrir d’habitats <strong>de</strong>reproduction particuliers. Pour les espèces <strong>de</strong> sauvagine observées, les <strong>de</strong>nsitésd’équivalents-couples <strong>et</strong> <strong>de</strong> couvées par 10 km <strong>de</strong> rive sont semblables dans lesbiefs <strong>et</strong> dans la zone témoin périphérique. Au total, on a dénombré3,0 équivalents-couples <strong>de</strong> sauvagine par 10 km <strong>de</strong> rive dans les biefs <strong>Rupert</strong>, alorsqu’il y avait 3,4 ± 1,8 équivalents-couples <strong>de</strong> sauvagine par 10 km <strong>de</strong> rive dans lazone témoin. La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> couvées s’élevait à 0,6 couvée par 10 km <strong>de</strong> rive, alorsqu’elle a été estimée à 0,6 ± 0,4 couvée dans la zone témoin (voir l<strong>et</strong>ableau 10-45).Autres oiseaux aquatiquesTrois espèces d’oiseaux aquatiques ont été répertoriées : le grand héron, la mou<strong>et</strong>te<strong>de</strong> Bonaparte <strong>et</strong> le goéland argenté. Deux nids <strong>de</strong> grand héron abritant neuf jeunesont été observés en août 2002.10.13.1.2 Limicoles nicheursUne dizaine d’espèces <strong>de</strong> limicoles utilisent les plans d’eau <strong>et</strong> les milieux humi<strong>de</strong>sdu secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>. En raison du printemps froid <strong>et</strong> tardif qui prévalait enmai 2002, seulement 163 limicoles ont été observés ; aucun nid ni confirmation <strong>de</strong>nidification n’ont été signalés. Il s’agissait surtout <strong>de</strong>s bécasseaux minuscules(41 %) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s grands chevaliers (19 %). Six espèces sont considérées comme <strong>de</strong>snicheurs possibles ou probables : le grand chevalier (6,5 couples selon un inventaire<strong>de</strong> 30 stations en 2002), la bécassine <strong>de</strong> Wilson (6), le bécasseau10-206 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004minuscule (6), le chevalier grivelé (2), le chevalier solitaire (0,5) <strong>et</strong> le bécassinroux (0,5). Le statut <strong>de</strong> nidification du bécassin roux doit cependant être considéréavec pru<strong>de</strong>nce car, même si ce <strong>de</strong>rnier a été aperçu à six reprises, il serait à lalimite sud ou à l’extérieur <strong>de</strong> son aire <strong>de</strong> répartition en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> reproduction.Les autres espèces relevées sont <strong>de</strong>s migrateurs : le pluvier semipalmé(8 observations), le bécasseau semipalmé (3), le bécasseau variable (2) <strong>et</strong> le p<strong>et</strong>itchevalier (1). Le pluvier kildir, un oiseau commun dans le sud du Québec <strong>et</strong> déjàsignalé dans la région, pourrait aussi fréquenter ce secteur.Les milieux inventoriés ne sont pas particulièrement riches <strong>et</strong> abritent peud’espèces <strong>de</strong> limicoles. Les tourbières minérotrophes possè<strong>de</strong>nt la richesse spécifiquela plus élevée (5 espèces), par rapport aux tourbières minérotrophesriveraines (4 espèces) <strong>et</strong> aux tourbières ombrotrophes (3 espèces). Le nombremoyen <strong>de</strong> couples nicheurs par station pour l’ensemble <strong>de</strong>s espèces est le plusélevé dans les tourbières minérotrophes, avec 3,0 couples par station dans celles <strong>de</strong>10 ha <strong>et</strong> moins <strong>et</strong> 1,8 couple par station dans celles <strong>de</strong> 10 ha <strong>et</strong> plus. La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>scouples est semblable dans les différentes portions du secteur <strong>de</strong>s biefs. On peutvoir la bécassine <strong>de</strong> Wilson dans tous les types <strong>de</strong> milieux humi<strong>de</strong>s, mais en plusgran<strong>de</strong> abondance dans les tourbières minérotrophes. Le grand chevalier utilis<strong>et</strong>ypiquement les tourbières ombrotrophes, même s’il fréquente les autres milieuxhumi<strong>de</strong>s, alors que le bécasseau minuscule sélectionne les tourbières minérotrophes.Par ailleurs, le chevalier grivelé est observé avec régularité dans lestourbières minérotrophes riveraines.La <strong>de</strong>nsité moyenne <strong>de</strong>s couples nicheurs varie beaucoup selon les milieux. Dansles tourbières minérotrophes, la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> bécassine <strong>de</strong> Wilson est estimée à0,26 oiseau par hectare, tandis que pour le grand chevalier elle atteint 0,16 oiseaupar hectare dans les tourbières ombrotrophes. La faible taille <strong>de</strong>s stations échantillonnéesdans chaque catégorie <strong>de</strong> milieux humi<strong>de</strong>s rend difficile l’estimation <strong>de</strong>l’abondance <strong>de</strong>s populations nicheuses du secteur <strong>de</strong>s biefs.De façon générale, les populations canadiennes <strong>de</strong>s espèces limicoles qui nichentdans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> sont considérées comme modérément préoccupantes,selon la classification <strong>de</strong>s priorités figurant au Plan <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>soiseaux <strong>de</strong> rivage du Canada ; certaines espèces seraient toutefois en déclin(Donaldson <strong>et</strong> coll., 2000).10.13.1.3 Oiseaux <strong>de</strong> proieDix espèces d’oiseaux <strong>de</strong> proie ont été observées dans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> :le balbuzard pêcheur, le pygargue à tête blanche, le busard Saint-Martin, la buse àqueue rousse, la buse pattue, le faucon émerillon, le grand-duc d’Amérique, lachou<strong>et</strong>te épervière, le hibou moyen-duc <strong>et</strong> le hibou <strong>de</strong>s marais (voir lasection 10.13.1.5).Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-207


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Le balbuzard pêcheur est l’espèce la plus abondante, particulièrement autour <strong>de</strong>sgrands plans d’eau. On a observé plus d’une trentaine <strong>de</strong> balbuzards pêcheursdurant les inventaires d’oiseaux <strong>de</strong> proie. À l’intérieur <strong>de</strong>s biefs, on a relevé quatrenids <strong>et</strong> trois couples nicheurs (<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> 0,61 couple nicheur par 100 km <strong>de</strong> rive).Dans les parcelles témoins, cinq nids <strong>et</strong> quatre couples nicheurs (<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>0,73 couple nicheur par 100 km <strong>de</strong> rive) ont été observés. On a dénombré dixjeunes en tout, pour une moyenne <strong>de</strong> 1,4 jeune par couple nicheur. Tous les nidsétaient construits au somm<strong>et</strong> d’épin<strong>et</strong>tes noires.Plusieurs observations <strong>de</strong> buse à queue rousse <strong>et</strong> <strong>de</strong> busard Saint-Martin ont eu lieudans le secteur <strong>de</strong>s biefs, mais aucun nid <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux espèces n’a été repéré. Il enest <strong>de</strong> même du pygargue à tête blanche, bien qu’on soupçonne qu’il puisse nicherdans ce secteur.Le balbuzard pêcheur, le hibou moyen-duc, le hibou <strong>de</strong>s marais (voir lasection 10.13.1.5) <strong>et</strong> le faucon émerillon ont été confirmés comme nicheursen 2002 ou en 2003 dans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>. Un nid <strong>de</strong> hibou moyen-duccontenant cinq œufs a été découvert dans une tourbière boisée du bief aval. Il s’agit<strong>de</strong> la mention la plus septentrionale <strong>de</strong> nidification pour c<strong>et</strong>te espèce au Québec.Dans la zone témoin, un faucon émerillon a été observé <strong>et</strong> un nid a été signalé surune falaise.Outre la buse pattue, qui niche plutôt en milieu subarctique ou arctique (Gauthier<strong>et</strong> Aubry, 1995), les autres espèces sont <strong>de</strong>s nicheurs probables dans le secteur <strong>de</strong>sbiefs. Elles sont confirmées comme nicheuses ailleurs dans la zone d’étu<strong>de</strong>(Consortium Gauthier & Guillem<strong>et</strong>te – GREBE, 1992a).10.13.1.4 Oiseaux forestiersLes oiseaux forestiers du secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> ont été inventoriés au cours <strong>de</strong>l’été 2003. Les 133 stations d’écoute étaient réparties dans 7 biotopes forestiers :brûlis récent, brûlis ancien, régénération arbustive, tourbière, peuplement feuillu,pessière <strong>et</strong> pinè<strong>de</strong>. La métho<strong>de</strong> du dénombrement à rayon limité (DRL) a permis<strong>de</strong> détecter 37 espèces, alors que 50 espèces ont été i<strong>de</strong>ntifiées à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> lamétho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s indices ponctuels d’abondance (IPA). On a dénombré 280 couplesnicheurs pour une <strong>de</strong>nsité moyenne <strong>de</strong> 2,7 couples par hectare. Les espèces lesplus fréquemment entendues dans les stations étaient le bruant à gorge blanche, lejunco ardoisé, le bruant <strong>de</strong> Lincoln <strong>et</strong> la paruline à couronne rousse.Certaines <strong>de</strong>s espèces observées dans les biotopes inventoriés présentent <strong>de</strong>sdéclins significatifs (p 0,1) <strong>de</strong> leur population dans la forêt coniférienne boréaleau Canada. Ces espèces sont le moucherolle tchébec, le viréo à tête bleue, lemésangeai du Canada, la paruline rayée, le bruant chanteur, le bruant <strong>de</strong> Lincoln <strong>et</strong>le quiscale rouilleux (Downes <strong>et</strong> Collins, 2003). Parmi ces espèces, les populations<strong>de</strong> moucherolle tchébec, <strong>de</strong> bruant chanteur <strong>et</strong> <strong>de</strong> bruant <strong>de</strong> Lincoln ont été particu-10-208 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004lièrement en déclin au cours <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière décennie (1991-2000). À l’exception duquiscale rouilleux, les six autres espèces sont assez communes dans la zoned’étu<strong>de</strong>.Le merle bleu <strong>de</strong> l’Est a été vu dans quatre stations <strong>de</strong> type brûlis. C’est lapremière fois que c<strong>et</strong>te espèce, en expansion au Québec (Robert, 1989), estobservée en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> nidification dans ce secteur.On estime à environ 43 000 le nombre <strong>de</strong> couples nicheurs qui habitent lesbiotopes forestiers du secteur <strong>de</strong>s biefs (voir le tableau 10-46). Certaines espècesont <strong>de</strong>s populations estimées à plusieurs milliers <strong>de</strong> couples nicheurs : le juncoardoisé, le bruant à gorge blanche, la paruline à couronne rousse, le bruant <strong>de</strong>Lincoln, le roitel<strong>et</strong> à couronne rubis <strong>et</strong> la paruline à croupion jaune. Dans les biefs,le nombre moyen d’espèces <strong>et</strong> <strong>de</strong> couples par station ne diffère pas d’un biotopeforestier à l’autre. Compte tenu <strong>de</strong> leur fréquence dans le secteur, les pessières <strong>et</strong>les brûlis sont les milieux qui abritent le plus grand nombre <strong>de</strong> couples nicheurs.Les nombres estimés <strong>de</strong> couples nicheurs pour ces biotopes s’élèvent respectivementà 17 800 <strong>et</strong> à 11 500 couples. Toutefois, dans les pessières, la richessemoyenne (nombre d’espèces) <strong>et</strong> la <strong>de</strong>nsité moyenne <strong>de</strong>s couples sont n<strong>et</strong>tementinférieures aux valeurs obtenues au cours d’autres étu<strong>de</strong>s réalisées dans <strong>de</strong>srégions limitrophes (proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> la Nottaway-Broadback-<strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> aménagement <strong>de</strong>l’Eastmain-1). Des différences dans les métho<strong>de</strong>s d’inventaire, les fluctuationsinterannuelles <strong>de</strong> l’abondance <strong>de</strong>s insectes ainsi que la fragmentation <strong>de</strong>s pessièrespar d’importants incendies <strong>de</strong> forêt survenus en 2002 pourraient expliquer enpartie les faibles richesses <strong>et</strong> les faibles <strong>de</strong>nsités observées dans les biefs <strong>Rupert</strong>en 2003.Tableau 10-46 : Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> – Nombre estimé <strong>de</strong> couples nicheurs par biotope forestierBiotope forestierNombre<strong>de</strong> stationsinventoriéesSuperficie(ha)Densité(nombre <strong>de</strong> couplespar hectare)Nombre <strong>de</strong> couplesestimé ± intervalle<strong>de</strong> confiance (95 %)Brûlis 40 4 317 2,66 ± 1,68 11 474 ± 2 452Régénération arbustive 22 1 473 2,92 ± 1,59 4 306 ± 1 181Tourbière 33 3 197 2,89 ± 1,94 9 251 ± 2 086Pessière 26 7 899 2,25 ± 2,02 17 794 ± 5 136Pinè<strong>de</strong> 11 183 2,55 ± 1,61 465 ± 190Total 132 17 069 2,67 ± 1,79 43 290 ± 6 931Les biotopes riverains ne sont pas fréquents dans le secteur <strong>de</strong>s biefs. Seulementquinze stations, principalement <strong>de</strong>s arbustaies basses <strong>et</strong> <strong>de</strong>s arbustaies basses <strong>de</strong>tourbières, ont été inventoriées. Douze espèces ont été recensées par la métho<strong>de</strong> duDRL <strong>et</strong> 31 espèces, avec celle <strong>de</strong>s IPA. On a observé un total <strong>de</strong> 30 couples, pourDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-209


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> 5,2 couples par hectare. Les principales espèces sont le bruant <strong>de</strong>smarais, le bruant <strong>de</strong> Lincoln <strong>et</strong> le bruant à gorge blanche.De façon générale, les biotopes riverains <strong>et</strong> forestiers du secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>ont <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> couples à l’hectare (respectivement 2,7 couples <strong>et</strong> 5,2 couples)inférieures à celles <strong>de</strong>s biotopes riverains <strong>de</strong>s autres plans d’eau <strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong>.En eff<strong>et</strong>, ces <strong>de</strong>nsités atteignent 12,4 couples au réservoir Opinaca, 11,9 couples àla rivière Eastmain, 11 couples au lac Nemiscau, 9,2 couples à la rivière Lemare,respectivement 8,8 <strong>et</strong> 8,4 couples aux lacs Boyd <strong>et</strong> Sakami, <strong>et</strong> 8,2 couples à larivière <strong>Rupert</strong>.10.13.1.5 Espèces à statut particulierQuatre espèces à statut particulier ont été observées dans le secteur <strong>de</strong>s biefs<strong>Rupert</strong> au cours <strong>de</strong>s inventaires : la grue du Canada, le hibou <strong>de</strong>s marais, lamou<strong>et</strong>te <strong>de</strong> Bonaparte <strong>et</strong> le pygargue à tête blanche. Bien que la chou<strong>et</strong>te laponen’ait pas été vue dans les biefs <strong>Rupert</strong> au cours <strong>de</strong>s inventaires <strong>de</strong> 2002 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 2003,elle fréquente probablement ce lieu : en 1990, lors d’un inventaire <strong>de</strong> couplesnicheurs d’anatidés, il y a eu trois observations <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te espèce dans le voisinage<strong>de</strong>s biefs proj<strong>et</strong>és. Deux <strong>de</strong> ces observations ont été effectuées au nord du lacMesgouez, à quelques kilomètres à peine du bief <strong>Rupert</strong> amont, les 30 <strong>et</strong>31 mai 1990. La <strong>de</strong>rnière a eu lieu non loin <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>, à la hauteur duPK 300, le 1 er juin 1990 (Consortium Gauthier & Guillem<strong>et</strong>te – GREBE, 1992b).Son abondance n’est cependant probablement pas très élevée <strong>et</strong> ne <strong>de</strong>vrait pasdépasser quelques couples nicheurs.La grue du Canada ne niche pas dans les biefs proj<strong>et</strong>és. Si <strong>de</strong>s nids y avaient étéconstruits, ils auraient été repérés, puisque l’inventaire a eu lieu dans toutes lestourbières <strong>de</strong>s biefs durant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> nidification. L’espèce fréquente cependantle secteur à l’occasion, car elle a été observée dans une tourbière témoin àproximité du bief amont. Une secon<strong>de</strong> grue du Canada a été entendue dans un<strong>et</strong>ourbière voisine <strong>de</strong>s biefs, mais n’a pu être localisée ; l’oiseau pouvait crier envol, ce qui semble fréquent (Létourneau <strong>et</strong> Morrier, 1995).Aucun nid <strong>de</strong> pygargue à tête blanche n’a été repéré dans le secteur <strong>de</strong>s biefs, mais<strong>de</strong>ux adultes ont été aperçus. C<strong>et</strong>te observation suggère la présence d’un coupledans la partie nord <strong>de</strong> la zone ennoyée par le bief aval. Toutefois, ce couple nicheprobablement à l’extérieur du bief, car les efforts portés dans ce secteur au cours<strong>de</strong>s inventaires auraient permis d’y détecter la présence d’un nid. De plus, il esttoujours délicat d’évaluer l’abondance <strong>de</strong>s couples nicheurs <strong>de</strong> pygargues à têteblanche à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s seules observations d’adultes, puisque ceux-ci peuventoccuper un lieu sans s’y reproduire (Gerrard <strong>et</strong> coll., 1983). Enfin, <strong>de</strong>s adultes nonreproducteurs peuvent se rassembler au même endroit pour se nourrir. Des adultespeuvent aussi se nourrir sur un lac <strong>et</strong> avoir leur nid à quelques kilomètres <strong>de</strong> là(Bortolotti, 1987). C’est pourquoi le dénombrement fiable <strong>de</strong>s couples reproduc-10-210 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004teurs <strong>de</strong> pygargues à tête blanche repose sur le décompte <strong>de</strong>s nids occupés, commec’est le cas <strong>de</strong>s autres espèces d’oiseaux <strong>de</strong> proie (Kochert, 1986).Le hibou <strong>de</strong>s marais a été observé dans <strong>de</strong>ux tourbières situées dans la partie norddu bief aval. La première, une tourbière ouverte (ombrotrophe) <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 100 ha,abritait un mâle <strong>et</strong> une femelle. On n’y a remarqué aucun comportement indiquantla présence d’un nid, mais il se peut que le nid ait été détruit par un prédateur, sesoit trouvé à l’extérieur <strong>de</strong> la tourbière ou ait contenu <strong>de</strong>s jeunes assez âgés pour neplus être couvés. La secon<strong>de</strong> tourbière abritait un nid contenant six œufs. La superficie<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te tourbière boisée (ombrotrophe) couvrait moins <strong>de</strong> 50 ha, mais elleétait située à proximité d’autres tourbières. Le hibou <strong>de</strong>s marais est un prédateurnoma<strong>de</strong>. La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> sa population en un lieu dépend fortement <strong>de</strong> l’abondance<strong>de</strong> campagnols. Comme, en 2003, la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> campagnols semblait <strong>de</strong> faible àmodérée dans le secteur <strong>de</strong>s biefs, le nombre <strong>de</strong> couples nicheurs pourrait,certaines années, être supérieur au nombre observé pendant l’inventaire. Malgré laprésence <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 3 000 ha <strong>de</strong> tourbières dans le secteur <strong>de</strong>s biefs, l’abondancemaximale <strong>de</strong> l’espèce est difficile à estimer, en raison notamment <strong>de</strong> la répartitionen mosaïque <strong>de</strong>s tourbières. Toutefois, comme la plupart <strong>de</strong> ces tourbières necouvrent pas 50 ha, il est probable que l’abondance maximale ne dépasse jamaisune douzaine <strong>de</strong> couples.La mou<strong>et</strong>te <strong>de</strong> Bonaparte n’est pas très abondante dans les biefs proj<strong>et</strong>és. Ellefréquente principalement la partie septentrionale du bief aval, où on a aperçudouze <strong>de</strong>s quatorze adultes inventoriés <strong>et</strong> découvert sept nids. Dans les biefs<strong>Rupert</strong>, les <strong>de</strong>ux tourbières qui présentaient les caractéristiques <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> nidification<strong>de</strong> la mou<strong>et</strong>te <strong>de</strong> Bonaparte étaient occupées par l’espèce. Les nids s<strong>et</strong>rouvaient en eff<strong>et</strong> dans <strong>de</strong>ux tourbières ouvertes <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 100 ha, à proximitéd’un étang. Ils étaient construits sur <strong>de</strong>s épin<strong>et</strong>tes noires dont la hauteur variait <strong>de</strong>2 m à 6 m. Selon <strong>de</strong>s inventaires effectués en 1990, la majeure partie <strong>de</strong> l’aire <strong>de</strong>reproduction <strong>de</strong> l’espèce dans les bassins versants <strong>de</strong>s rivières Nottaway,Broadback <strong>et</strong> <strong>Rupert</strong> se trouve dans les basses-terres <strong>de</strong> la baie James <strong>et</strong> coïnci<strong>de</strong>avec les dépôts <strong>de</strong> surface argileux (Consortium Gauthier & Guillem<strong>et</strong>te –GREBE, 1992c). Dans les hautes-terres, il n’en existe que <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites enclaves, cequi explique en partie la rar<strong>et</strong>é <strong>de</strong> l’espèce dans les biefs proj<strong>et</strong>és.Ainsi, les trois espèces à statut particulier qui habitent le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>fréquentent essentiellement une p<strong>et</strong>ite superficie dans la partie nord du bief aval.C<strong>et</strong> endroit est donc important pour l’avifaune.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-211


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.13.2 Impacts prévus pendant la construction <strong>et</strong> mesures d’atténuationPendant la construction, les sources d’impact sur l’avifaune seront le déboisement,la construction <strong>de</strong>s ouvrages, l’aménagement <strong>de</strong> chemins d’accès temporaires dansles biefs <strong>et</strong> la mise en eau <strong>de</strong>s biefs.10.13.2.1 Sauvagine <strong>et</strong> autres oiseaux aquatiquesHabitatLe déboisement prévu à l’intérieur <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong>s biefs, entre mai <strong>et</strong> octobre <strong>de</strong>uxannées avant la mise en eau, entraînera l’abattage <strong>de</strong>s arbres creux dont les cavitésservent ou peuvent servir à la nidification <strong>de</strong> certaines espèces d’anatidés. Il estcependant probable que moins du tiers <strong>de</strong>s arbres creux seront touchés par cestravaux puisque l’aire <strong>de</strong> déboisement couvrira moins du tiers (52,4 km 2 sur188,1 km 2 ) <strong>de</strong> la superficie terrestre <strong>de</strong>s biefs (milieux terrestres <strong>et</strong> humi<strong>de</strong>s). Lesarbres servant <strong>de</strong> support aux nids <strong>de</strong> grands hérons ne seront pas touchés par ledéboisement. Ce <strong>de</strong>rnier épargnera également les habitats <strong>de</strong> nidification <strong>de</strong>sautres espèces d’oiseaux aquatiques, à savoir le plongeon huard, le goéland argenté<strong>et</strong> la sterne sp., puisque ces oiseaux nichent au sol, sur la rive ou sur <strong>de</strong>s rochers ou<strong>de</strong>s îlots dénudés situés dans <strong>de</strong>s lacs (Gauthier <strong>et</strong> Aubry, 1995).Le dynamitage à ciel ouvert nécessaire pour excaver le roc aux emplacements <strong>de</strong>quelques canaux ainsi que le dynamitage sous-marin aux canaux S73-3 <strong>et</strong> S73-4pourraient faire fuir plusieurs anatidés. Les conséquences <strong>de</strong> ces dérangementssont principalement une réduction du temps consacré à l’alimentation <strong>et</strong> unedépense énergétique accrue causée par les déplacements (Bélanger <strong>et</strong> Bédard,1989).La mise en eau entraînera la modification <strong>de</strong>s habitats <strong>de</strong>s anatidés <strong>et</strong> <strong>de</strong>s autresoiseaux aquatiques. Il y aura réduction du nombre <strong>de</strong> plans d’eau : la centaine <strong>de</strong>sp<strong>et</strong>its plans d’eau existants (voir le tableau 10-47) seront transformés en <strong>de</strong>uxgrands plans d’eau, les biefs aval <strong>et</strong> amont. De plus, la profon<strong>de</strong>ur moyenne <strong>de</strong>l’eau augmentera. De nombreux arbres seront brisés par les glaces. Les arbres quisupportaient les <strong>de</strong>ux nids <strong>de</strong> grands hérons situés sur une île du lac Des Champs,en 2002, seront vraisemblablement submergés en partie. La plupart <strong>de</strong>s aires <strong>de</strong>nidification <strong>de</strong>s anatidés <strong>et</strong> <strong>de</strong>s autres oiseaux aquatiques comprises dans leslimites <strong>de</strong>s biefs seront submergées, mais ces espèces peuvent avoir leur nid àl’extérieur <strong>de</strong>s biefs.10-212 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 10-47 : Biefs <strong>Rupert</strong> – Abondance <strong>et</strong> fréquentation par les anatidés <strong>de</strong>s plans d’eaudans les limites <strong>de</strong>s biefs – 2002Type <strong>de</strong> plan d’eauEnsemble <strong>de</strong>s plans d’eauNombre <strong>de</strong> plans d’eauutilisés par les anatidésNombreSuperficie totale(ha)Équivalents-couples CouvéesÉtang a 43 12,7 1 0Étang dans une tourbière 49 22,9 8 1Lac <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 10 ha 375 812,4 77 9Lac <strong>de</strong> 10 à 100 ha 83 2 575,7 49 11Lac <strong>de</strong> 100 à 500 ha 18 3 320,9 14 6Lac <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 500 ha 7 6 508,0 7 6Tronçon <strong>de</strong> rivière 45 2 524,5 19 9Ruisseau b 740 — 15 10a. Exclut les étangs situés dans <strong>de</strong>s tourbières.b. Les ruisseaux correspon<strong>de</strong>nt aux cours d’eau illustrés par une ligne simple dans la Base <strong>de</strong> données topographiques du Québec(1 : 20 000), alors que les rivières correspon<strong>de</strong>nt aux cours d’eau illustrés par leurs <strong>de</strong>ux rives <strong>et</strong> constituant <strong>de</strong>s surfaces.PopulationLa perte d’arbres creux entraînée par le déboisement touchera principalement legrand harle, le harle couronné, le p<strong>et</strong>it garrot <strong>et</strong> le garrot à œil d’or, en supposantqu’ils nichent dans ces structures comme ils le font plus au sud (Gauthier <strong>et</strong> Aubry,1995). Quelques pontes <strong>de</strong> ces espèces seront probablement détruites, car le déboisementse déroulera en partie pendant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> nidification. De plus, plusieurscouples perdront un emplacement propice à la nidification. Une baisse du succès<strong>de</strong> nidification est appréhendée pour ces oiseaux pendant les <strong>de</strong>ux années <strong>de</strong>déboisement. Il est à noter qu’en 1940, à la suite d’une coupe totale précédant laconstruction d’un réservoir en URSS, 21 <strong>de</strong>s 53 nids <strong>de</strong> garrots à œil d’or <strong>de</strong> lazone à l’étu<strong>de</strong> ont été découverts dans <strong>de</strong>s endroits inhabituels : au sol, dans unenchevêtrement <strong>de</strong> racines ; dans <strong>de</strong>s troncs reposant sur le sol ; dans <strong>de</strong>s souches<strong>et</strong> <strong>de</strong>s troncs cassés ; dans <strong>de</strong>s piles d’arbres abattus ; <strong>et</strong>c. (Dement’ev <strong>et</strong> Gladkov,1952, cités par Bordage, 1995). Le changement <strong>de</strong> site <strong>de</strong> nidification chez c<strong>et</strong>teespèce entraîne une réduction du succès <strong>de</strong> reproduction (Bordage, 1995). Il estprobable que moins du tiers <strong>de</strong>s équivalents-couples présents dans les biefs seronttouchés, soit au plus 8 couples <strong>de</strong> garrot à œil d’or, 2 couples <strong>de</strong> harle couronné,41 couples <strong>de</strong> grand harle <strong>et</strong> peut-être 1 couple <strong>de</strong> p<strong>et</strong>it garrot. Ces effectifs représentent11 % du nombre total <strong>de</strong>s équivalent-couples d’anatidés dans les biefs.Il n’y aura aucune perte directe <strong>de</strong> nids ou <strong>de</strong> couvées due à la mise en eau <strong>de</strong>sbiefs <strong>Rupert</strong>, puisqu’elle se déroulera entre les mois <strong>de</strong> décembre <strong>et</strong> janvier alorsque les anatidés <strong>et</strong> les autres oiseaux aquatiques sont absents <strong>de</strong> la région.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-213


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Mesures d’atténuationLes aires <strong>de</strong> travaux seront végétalisées à la fin <strong>de</strong> la construction, par suite <strong>de</strong>l’application <strong>de</strong>s mesures d’atténuation courantes visant à protéger les sols <strong>et</strong> àrestaurer les aires perturbées. Par ailleurs, les mesures courantes relatives audéboisement ainsi qu’aux engins <strong>de</strong> chantier <strong>et</strong> à la circulation perm<strong>et</strong>tront <strong>de</strong>limiter le déboisement <strong>et</strong> la circulation aux chantiers <strong>et</strong> <strong>de</strong> protéger le milieu (voirles clauses environnementales normalisées n os 1, 3, 4, 5, 12, 13, 14, 15, 16 <strong>et</strong> 20 àl’annexe J dans le volume 5).En ce qui concerne les <strong>de</strong>ux nids <strong>de</strong> hérons, <strong>de</strong>s vérifications <strong>de</strong> l’ennoiement <strong>de</strong>sarbres porteurs <strong>de</strong> nids <strong>et</strong> les possibilités <strong>de</strong> leur déplacement seront examinéesavant la mise en eau. Si la situation l’exige, <strong>de</strong>s structures artificielles serontérigées à proximité. De telles structures ont été employées avec succès pour legrand héron dans le Vermont (Walsh <strong>et</strong> Elton, 2003).Les aires <strong>de</strong> nidification <strong>de</strong> la mou<strong>et</strong>te <strong>de</strong> Bonaparte qui se trouvent dans les zones<strong>de</strong> déboisement seront protégées <strong>de</strong> la coupe. Une zone tampon sera préservéeautour <strong>de</strong> ces aires là où c’est possible.10.13.2.2 Limicoles nicheursHabitatLe déboisement aura peu d’eff<strong>et</strong> sur les habitats <strong>de</strong>s limicoles nicheurs, puisqueces oiseaux habitent les tourbières non boisées ou peu boisées <strong>et</strong> les rives <strong>de</strong>certains plans d’eau. La construction <strong>de</strong>s digues <strong>et</strong> <strong>de</strong>s autres ouvrages risque, auplus, <strong>de</strong> détruire l’habitat <strong>de</strong> quelques couples nicheurs, compte tenu <strong>de</strong> leur faible<strong>de</strong>nsité <strong>et</strong> <strong>de</strong> la superficie limitée d’habitat qui sera perdue dans les tourbières(0,3 km 2 ). La mise en eau <strong>de</strong>s biefs touchera 29,1 km 2 <strong>de</strong> tourbières boisées ou nonboisées <strong>et</strong> 1 917 km <strong>de</strong> rives. Les limicoles nicheurs habitent une partie <strong>de</strong> cestourbières, tandis que seule une faible fraction <strong>de</strong>s rivages présente <strong>de</strong>s habitatspropices (tourbières minérotrophes riveraines, rivage sablonneux ou dénudé) à cesoiseaux.PopulationEn pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> construction, le dérangement <strong>et</strong> la perte d’habitats associés à laconstruction <strong>de</strong>s ouvrages pourront entraîner l’échec <strong>de</strong> la reproduction <strong>de</strong>quelques couples <strong>de</strong> limicoles nicheurs. La mise en eau <strong>de</strong>s biefs n’aura pas d’eff<strong>et</strong>direct sur ces oiseaux, car il se déroulera à une pério<strong>de</strong> où ils ne sont pas présents àc<strong>et</strong> endroit. La perte d’habitats entraînée par le remplissage touchera en revanchele grand chevalier, la bécassine <strong>de</strong> Wilson, le bécasseau minuscule, le chevaliersolitaire <strong>et</strong> le chevalier grivelé. Le bécassin roux n’a pas été observé dans les biefs<strong>et</strong> ne niche sans doute pas dans la région. L’abondance <strong>de</strong>s limicoles nicheurs dans10-214 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004les biefs n’est pas connue, mais elle est sans doute inférieure, au total, à unecentaine <strong>de</strong> couples nicheurs, car la majorité <strong>de</strong>s tourbières sont boisées <strong>et</strong> nonpropices à ces oiseaux. Par exemple, le chevalier solitaire, l’espèce la moinsabondante, a fait l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> quatre observations lors <strong>de</strong>s inventaires. La perte entourbières couvre une très faible fraction <strong>de</strong>s superficies présentes dans les bassinsversants <strong>de</strong> la Baie-James.Mesures d’atténuationLes aires <strong>de</strong> travaux seront végétalisées à la fin <strong>de</strong> la construction, par suite <strong>de</strong>l’application <strong>de</strong>s mesures d’atténuation courantes visant à protéger les sols <strong>et</strong> àrestaurer les aires perturbées. Par ailleurs, les mesures courantes relatives audéboisement ainsi qu’aux engins <strong>de</strong> chantier <strong>et</strong> à la circulation perm<strong>et</strong>tront <strong>de</strong>limiter le déboisement <strong>et</strong> la circulation aux chantiers <strong>et</strong> <strong>de</strong> protéger le milieu (voirles clauses environnementales normalisées n os 1, 3, 4, 5, 12, 13, 14, 15, 16 <strong>et</strong> 20 àl’annexe J dans le volume 5).10.13.2.3 Oiseaux <strong>de</strong> proieHabitatDans les limites <strong>de</strong>s biefs, le déboisement nécessaire à l’ensemble <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong>construction perturbera 52,4 km <strong>de</strong> biotopes habités par les oiseaux <strong>de</strong> proie.Le déboisement augmentera temporairement la superficie d’habitats <strong>de</strong> chassepropices au busard Saint-Martin, à la buse pattue <strong>et</strong> au hibou moyen-duc, car cesespèces habitent les biotopes ouverts, notamment les tourbières (Gauthier <strong>et</strong>Aubry, 1995). Il réduira le nombre <strong>de</strong> supports potentiels <strong>de</strong> nids <strong>de</strong> buse à queuerousse <strong>et</strong> risque <strong>de</strong> détruire quelques nids <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te espèce, car elle niche habituellementdans les plus grands arbres (Chagnon <strong>et</strong> Bombardier, 1995). Il pourrait enaller <strong>de</strong> même <strong>de</strong> la chou<strong>et</strong>te épervière. En 2002, il y avait un seul nid <strong>de</strong> balbuzardpêcheur dans les zones qui seront déboisées <strong>et</strong> il était occupé par un couplenicheur. Il est probable que le grand-duc d’Amérique habite dans les limites <strong>de</strong>sbiefs même s’il n’y a pas été aperçu. En eff<strong>et</strong>, l’inventaire <strong>de</strong>s oiseaux <strong>de</strong> proies’est déroulé à un moment où la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> lièvre d’Amérique, sa principale proie(Boutin <strong>et</strong> coll., 1995), était faible. Le cas échéant, le déboisement risque <strong>de</strong>détruire quelques supports potentiels <strong>de</strong> nids ; il est à noter que c<strong>et</strong>te espèce neconstruit pas <strong>de</strong> nid, mais s’empare <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s espèces d’oiseaux(Langevin <strong>et</strong> Bombardier, 1995).La mise en eau ennoiera les biotopes <strong>de</strong> tous les oiseaux <strong>de</strong> proie présents dans lesbiefs, soit 188,1 km 2 <strong>de</strong> biotopes terrestres, qui comprennent les tourbières, <strong>et</strong>158,1 km 2 <strong>de</strong> plans d’eau. Deux nids <strong>de</strong> balbuzard pêcheur seront partiellementsubmergés, y compris celui qui aura été soustrait au déboisement.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-215


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004PopulationComme le déboisement sera principalement réalisé entre mai <strong>et</strong> octobre, la couped’arbres servant <strong>de</strong> supports <strong>de</strong> nidification aux oiseaux <strong>de</strong> proie pourra entraînerl’échec <strong>de</strong> la reproduction <strong>de</strong> quelques couples nicheurs. La buse pattue <strong>et</strong> lebusard Saint-Martin ne seront pas touchés parce que ces espèces chassent dans lesbiotopes ouverts <strong>et</strong> ne nichent probablement pas dans les limites <strong>de</strong>s biefs proj<strong>et</strong>és.Il est en eff<strong>et</strong> peu vraisemblable que la buse pattue se reproduise dans les limites<strong>de</strong>s biefs, car l’espèce a fait l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> seulement <strong>de</strong>ux observations, malgré sagran<strong>de</strong> visibilité, <strong>et</strong> que les biefs se trouvent au sud <strong>de</strong> son aire <strong>de</strong> reproductionconnue ; le nid le plus méridional a été découvert dans la paroi <strong>de</strong> l’évacuateur <strong>de</strong>crues Robert-Bourassa (Hen<strong>de</strong>rson <strong>et</strong> Bird, 1995). Pour sa part, le busardSaint-Martin, qui est aussi très visible, a été observé une seule fois dans les biefs,en juill<strong>et</strong> 2003.Le seul nid <strong>de</strong> hibou moyen-duc découvert dans les biefs en 2003 ne se trouvaitpas dans les zones à déboiser. Il est cependant probable que l’abondance <strong>de</strong> c<strong>et</strong>teespèce comprenne plus d’un couple nicheur, car ce hibou est l’un <strong>de</strong>s oiseaux lesplus difficiles à repérer (Hen<strong>de</strong>rson <strong>et</strong> Barnhurst, 1995). Des couples pourraientnicher en forêt ou dans les tourbières boisées, soit au sol, comme celui qui a étédécouvert, soit dans les arbres. Le cas échéant, les opérations <strong>de</strong> déboisementpourront perturber les activités reproductrices <strong>et</strong> même causer l’abandon <strong>de</strong> nids.Les espèces qui risquent le plus d’être touchées par le déboisement sont la buse àqueue rousse <strong>et</strong> la chou<strong>et</strong>te épervière, en raison <strong>de</strong> leur abondance <strong>et</strong> parce qu’ellesnichent dans les arbres. L’abondance <strong>de</strong> la buse à queue rousse n’est pas connue,mais l’espèce a fait l’obj<strong>et</strong> d’une vingtaine d’observations au total en 2002 <strong>et</strong>en 2003, ce qui indique l’existence d’au moins quelques couples. Pour sa part, lachou<strong>et</strong>te épervière était représentée par au moins trois couples en 2003. Le déboisementpourrait donc détruire <strong>de</strong>s nichées ou causer l’abandon <strong>de</strong> nids, en particulierchez la buse à queue rousse, qui est sensible au dérangement. Dans lamesure du possible, les nids <strong>de</strong> balbuzard seront protégés du déboisement par unezone tampon.Le dérangement occasionné par la construction <strong>de</strong>s ouvrages aura pour eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>chasser les espèces d’oiseaux <strong>de</strong> proie les plus sensibles, comme la buse à queuerousse, <strong>de</strong>s environs <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> travaux. Cela ne <strong>de</strong>vrait cependant pas nuire àleur reproduction, car ces aires occupent <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites superficies en comparaison <strong>de</strong>svastes domaines vitaux <strong>de</strong> ces oiseaux (Gauthier <strong>et</strong> Aubry, 1995).La mise en eau ne détruira aucune couvée d’oiseaux <strong>de</strong> proie, car elle se dérouleraen <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la saison <strong>de</strong> reproduction <strong>de</strong>s espèces concernées. La plupart <strong>de</strong>sespèces sont migratrices <strong>et</strong> absentes <strong>de</strong> la région en hiver, sauf probablement legrand-duc d’Amérique <strong>et</strong> la chou<strong>et</strong>te épervière. Ces <strong>de</strong>ux espèces seront progressivementchassées par la montée <strong>de</strong>s eaux. Les oiseaux qui se trouveront dans les10-216 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004biefs pourront profiter <strong>de</strong> la disponibilité <strong>de</strong>s proies causée par la montée <strong>de</strong>s eaux,comme cela a été observé en 2000 au réservoir Sainte-Marguerite 3 pour la buse àqueue rousse (Morneau, 2000). Néanmoins, c<strong>et</strong>te manne sera <strong>de</strong> courte durée <strong>et</strong> lasurvie <strong>de</strong>s oiseaux touchés pourra être compromise après la mise en eau par larigueur du climat <strong>et</strong> la recherche d’un nouvel habitat.Mesures d’atténuationLes aires <strong>de</strong> travaux seront végétalisées à la fin <strong>de</strong> la construction, par suite <strong>de</strong>l’application <strong>de</strong>s mesures d’atténuation courantes visant à protéger les sols <strong>et</strong> àrestaurer les aires perturbées. Par ailleurs, les mesures courantes relatives audéboisement ainsi qu’aux engins <strong>de</strong> chantier <strong>et</strong> à la circulation perm<strong>et</strong>tront <strong>de</strong>limiter le déboisement <strong>et</strong> la circulation aux chantiers <strong>et</strong> <strong>de</strong> protéger le milieu (voirles clauses environnementales normalisées n os 1, 3, 4, 5, 12, 13, 14, 15, 16 <strong>et</strong> 20 àl’annexe J dans le volume 5). Dans la mesure du possible, l’arbre porteur du nid <strong>de</strong>balbuzard pêcheur situé dans les zones <strong>de</strong> déboisement sera protégé <strong>de</strong> la coupe.10.13.2.4 Oiseaux forestiersHabitatLe déboisement supprimera les arbres sur une superficie <strong>de</strong> 52,4 km 2 d’habitats <strong>de</strong>passereaux. La construction <strong>de</strong>s ouvrages <strong>et</strong> l’exploitation <strong>de</strong> bancs d’empruntdétruiront <strong>de</strong>s biotopes <strong>de</strong> passereaux sur 1,28 km 2 . Enfin, la mise en eau ennoiera188,1 km <strong>de</strong> superficie terrestre <strong>et</strong> <strong>de</strong> tourbières, qui constituent <strong>de</strong>s biotopes pourles passereaux.PopulationComme le déboisement chevauchera la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> reproduction <strong>de</strong>s passereaux(juin <strong>et</strong> juill<strong>et</strong>), <strong>de</strong>s nids seront détruits ou abandonnés. Les pertes pourraients’élever à plus d’un millier <strong>de</strong> nids, car environ le tiers du déboisement pourraitavoir lieu au moment <strong>de</strong> la reproduction <strong>de</strong>s passereaux. Par ailleurs, une partieimportante <strong>de</strong>s superficies à déboiser comprennent <strong>de</strong>s biotopes ouverts, commeles brûlis ou les tourbières, où la plupart <strong>de</strong>s oiseaux nichent au sol. Les espèces lesplus touchées, en raison <strong>de</strong> leur abondance, sont le roitel<strong>et</strong> à couronne rubis, laparuline à croupion jaune <strong>et</strong> la paruline à couronne rousse. Pour les oiseauxtouchés, la reproduction annuelle sera probablement compromise. En hiver, lesarbres coupés recouverts <strong>de</strong> neige rendront inaccessibles les caches <strong>de</strong> nourrituredu mésangeai du Canada (Strickland, 1995), ce qui aura pour eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> réduire lasurvie <strong>de</strong> plusieurs <strong>de</strong> ces oiseaux.La perte d’habitat attribuable à la construction <strong>de</strong>s digues <strong>et</strong> <strong>de</strong>s autres ouvragestouchera quelques centaines <strong>de</strong> couples <strong>de</strong> passereaux <strong>et</strong> <strong>de</strong> pics. Les forages ainsique le dérangement associé à la construction en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> reproduction pertur-Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-217


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004beront les passereaux aux alentours <strong>et</strong> causeront l’abandon <strong>de</strong> plusieurs nids. Enhiver, le dérangement lié aux travaux <strong>et</strong> à la circulation aura peu d’impacts sur lespassereaux en raison <strong>de</strong> leur faible <strong>de</strong>nsité en c<strong>et</strong>te saison <strong>et</strong> du nomadisme <strong>de</strong>certaines espèces. Quelques oiseaux éviteront probablement les secteurs proches<strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> travaux.La mise en eau ne détruira aucune nichée <strong>de</strong> passereaux, car elle aura lieu en<strong>de</strong>hors <strong>de</strong> leur saison <strong>de</strong> reproduction. Toutefois, elle chassera plusieurs espèceshivernantes, dont le mésangeai du Canada <strong>et</strong> la mésange à tête brune. La survie <strong>de</strong>ces oiseaux sera forcément réduite, surtout celle du mésangeai du Canada.La perte d’habitats entraînée par la mise en eau touchera environ 43 000 couples<strong>de</strong> passereaux nicheurs. En raison <strong>de</strong> leur plus gran<strong>de</strong> abondance, le junco ardoisé,le bruant à gorge blanche, la paruline à couronne rousse, le bruant <strong>de</strong> Lincoln, leroitel<strong>et</strong> à couronne rubis <strong>et</strong> la paruline à croupion jaune seront les espèces les plustouchées.Mesures d’atténuationLes aires <strong>de</strong> travaux seront végétalisées à la fin <strong>de</strong> la construction, par suite <strong>de</strong>l’application <strong>de</strong>s mesures d’atténuation courantes visant à protéger les sols <strong>et</strong> àrestaurer les aires perturbées. Par ailleurs, les mesures courantes relatives audéboisement ainsi qu’aux engins <strong>de</strong> chantier <strong>et</strong> à la circulation perm<strong>et</strong>tront <strong>de</strong>limiter le déboisement <strong>et</strong> la circulation aux chantiers <strong>et</strong> <strong>de</strong> protéger le milieu (voirles clauses environnementales normalisées n os 1, 3, 4, 5, 12, 13, 14, 15, 16 <strong>et</strong> 20 àl’annexe J). Le déboisement aura lieu pendant les <strong>de</strong>ux années précédant leremplissage, <strong>de</strong> préférence entre mai <strong>et</strong> octobre pour satisfaire aux critères <strong>de</strong>qualité <strong>de</strong> déboisement fixés <strong>et</strong> favoriser l’emploi <strong>de</strong> la main-d’œuvre crie. Pources raisons, une partie du déboisement sera effectuée pendant la saison <strong>de</strong> reproduction<strong>de</strong>s passereaux, soit en juin <strong>et</strong> en juill<strong>et</strong>.10.13.2.5 Espèces à statut particulierHabitatLe déboisement augmentera la superficie d’habitats propices au hibou <strong>de</strong>s marais,puisque c<strong>et</strong>te espèce niche au sol <strong>et</strong> chasse à découvert, notamment dans lestourbières. Les boqu<strong>et</strong>eaux d’épin<strong>et</strong>tes noires qui servent <strong>de</strong> support <strong>de</strong> nidificationà la mou<strong>et</strong>te <strong>de</strong> Bonaparte seront protégés du déboisement dans les <strong>de</strong>uxtourbières qu’habite c<strong>et</strong>te espèce. Le déboisement touchera plusieurs grands arbressitués en bordure <strong>de</strong> lacs <strong>et</strong> servant probablement <strong>de</strong> perchoirs occasionnels aupygargue à tête blanche. Il est probable aussi que <strong>de</strong>s arbres servant <strong>de</strong> supports à<strong>de</strong>s nids potentiels <strong>de</strong> la chou<strong>et</strong>te lapone soient coupés. De plus, les travauxdétruiront <strong>de</strong> nombreux perchoirs utilisés potentiellement par la chou<strong>et</strong>te laponepour la chasse à l’affût (Morneau, 1995).10-218 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004La construction <strong>de</strong> la digue PV-2, dans le bief aval, détruira une p<strong>et</strong>ite partie d’un<strong>et</strong>ourbière employée pour la nidification par la mou<strong>et</strong>te <strong>de</strong> Bonaparte <strong>et</strong> le hibou <strong>de</strong>smarais.La création <strong>de</strong>s biefs ennoiera 29,1 km 2 <strong>de</strong> tourbières. Il est probable que seule unepartie <strong>de</strong> celles-ci constitue <strong>de</strong>s habitats <strong>de</strong> chasse <strong>et</strong> <strong>de</strong> nidification du hibou <strong>de</strong>smarais. Une tourbière occupée par un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux couples nicheurs i<strong>de</strong>ntifiés en 2003sera en gran<strong>de</strong> partie épargnée, mais l’autre sera recouverte d’eau. Selon lesconnaissances actuelles, le hibou <strong>de</strong>s marais habiterait surtout <strong>de</strong>s tourbières <strong>de</strong>plus <strong>de</strong> 50 ha. Or, les tourbières <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 50 ha couvrent une superficie <strong>de</strong>4,9 km 2 dans les biefs.La mise en eau submergera quelques plans d’eau où s’alimentent la mou<strong>et</strong>te <strong>de</strong>Bonaparte <strong>et</strong> le pygargue à tête blanche. Elle recouvrira les habitats potentiels <strong>de</strong>chasse <strong>de</strong> la chou<strong>et</strong>te lapone, notamment <strong>de</strong>s tourbières <strong>de</strong> préférence boisées <strong>et</strong><strong>de</strong>s herbaçaies le long <strong>de</strong> ruisseaux (Osborne, 1987 ; Servos, 1987).PopulationLe déboisement ainsi que la construction du canal C, <strong>de</strong> la digue PV-2 <strong>et</strong> d’autresdigues dans le nord du bief aval pourraient déranger les espèces à statut particulier.Cela ne <strong>de</strong>vrait causer aucun préjudice au hibou <strong>de</strong>s marais, puisque c<strong>et</strong>te espècehabite, au sud, près <strong>de</strong>s lieux habités <strong>et</strong> notamment autour <strong>de</strong>s aéroports (Nappi,2002). Chez la mou<strong>et</strong>te <strong>de</strong> Bonaparte, le dérangement pourra réduire le succès <strong>de</strong>reproduction d’un ou <strong>de</strong>ux couples. Enfin, selon les connaissances actuelles, lepygargue à tête blanche diminuera son utilisation du secteur, à cause notammentdu dérangement <strong>et</strong> <strong>de</strong> la réduction du nombre <strong>de</strong> perchoirs voisins <strong>de</strong> plans d’eau(McGarigal <strong>et</strong> coll., 1991). Cela ne <strong>de</strong>vrait toutefois pas nuire à sa reproductionparce qu’il n’y a eu, au cours <strong>de</strong>s inventaires, qu’une seule observation d’unpygargue adulte près d’une aire <strong>de</strong> coupe <strong>et</strong> <strong>de</strong> travaux proj<strong>et</strong>és, aux environs duPK 31 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. La perte <strong>de</strong> supports potentiels <strong>de</strong> nidification <strong>et</strong> <strong>de</strong> perchoirspourra réduire le succès <strong>de</strong> reproduction <strong>de</strong> la chou<strong>et</strong>te lapone. L’abondance <strong>de</strong> lapopulation <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te espèce dans les biefs <strong>Rupert</strong> n’est toutefois pas connue.La mise en eau, prévue pour décembre, n’aura pas d’eff<strong>et</strong> immédiat sur les espècesà statut particulier, car elle aura lieu à un moment où ces oiseaux migrateurs sontabsents, sauf peut-être la chou<strong>et</strong>te lapone. Les répercussions potentielles pour lachou<strong>et</strong>te lapone seront les mêmes que pour la chou<strong>et</strong>te épervière (voir lasection 10.13.2.3).Un <strong>de</strong>s sites occupés par les <strong>de</strong>ux couples <strong>de</strong> hiboux <strong>de</strong>s marais dénombrésen 2003 sera touché par la création <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>. On estime toutefois que lesbiefs ont une capacité <strong>de</strong> support probablement supérieure à l’abondance <strong>de</strong> c<strong>et</strong>teespèce : elle pourrait atteindre près d’une dizaine <strong>de</strong> couples nicheurs certainesDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-219


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004années (voir la section 10.13.1.5). Le nombre <strong>de</strong> couples touchés pourrait doncêtre supérieur à un.La mise en eau ne <strong>de</strong>vrait guère perturber le pygargue, qui ne niche pas dans leslimites <strong>de</strong>s biefs <strong>et</strong> le fréquente apparemment peu. Aussi, les impacts en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>construction se limitent au dérangement <strong>de</strong> l’espèce.Mesures d’atténuationLes aires <strong>de</strong> travaux seront végétalisées à la fin <strong>de</strong> la construction, par suite <strong>de</strong>l’application <strong>de</strong>s mesures d’atténuation courantes visant à protéger les sols <strong>et</strong> àrestaurer les aires perturbées. Par ailleurs, les mesures courantes relatives audéboisement ainsi qu’aux engins <strong>de</strong> chantier <strong>et</strong> à la circulation perm<strong>et</strong>tront <strong>de</strong>limiter le déboisement <strong>et</strong> la circulation aux chantiers <strong>et</strong> <strong>de</strong> protéger le milieu (voirles clauses environnementales normalisées n os 1, 3, 4, 5, 12, 13, 14, 15, 16 <strong>et</strong> 20 àl’annexe J dans le volume 5). Dans la mesure du possible, les aires <strong>de</strong> nidification<strong>de</strong> la mou<strong>et</strong>te <strong>de</strong> Bonaparte qui se trouvent dans les zones à déboiser serontprotégées <strong>de</strong> la coupe par une zone tampon.10.13.3 Impacts prévus pendant l’exploitation <strong>et</strong> mesures d’atténuationEn pério<strong>de</strong> d’exploitation, les sources d’impact sur l’avifaune se résument à laprésence <strong>et</strong> à la gestion hydraulique <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>.Dans les biefs, 26,9 km 2 <strong>de</strong> biotopes terrestres <strong>et</strong> <strong>de</strong> tourbières ne seront touchésqu’en cas <strong>de</strong> forts débits sous couverture <strong>de</strong> glace. Les oiseaux pourront doncutiliser ces habitats la plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> l’année <strong>et</strong> souvent toute l’année. Leschangements prévus sont la perte d’arbres, concentrée dans la partie inférieure <strong>de</strong>la zone correspondant aux débits <strong>de</strong> 500 à 800 m 3 /s, le rabattement périodique <strong>de</strong>sarbustes ainsi que la formation d’ouvertures <strong>et</strong> <strong>de</strong> dépressions qui favoriserontl’implantation d’herbacées. L’action <strong>de</strong>s glaces pourrait aussi créer <strong>de</strong>s marellessur ces platières. Avec le temps, une partie <strong>de</strong>s biotopes terrestres <strong>de</strong>viendront <strong>de</strong>smilieux humi<strong>de</strong>s, en majorité <strong>de</strong>s marécages (arbustaies). Ces platières serontessentiellement situées dans le bief aval <strong>et</strong> notamment dans sa partie septentrionale.De plus, 2,23 km 2 d’habitats riverains (marais <strong>et</strong> marécages) se développeront surles nouvelles berges. Compte tenu du fait que les superficies <strong>de</strong> milieux humi<strong>de</strong>s(tourbières <strong>et</strong> biotopes riverains) qui seront créés ou modifiés (22,05 km 2 ) égalentplus ou moins les superficies <strong>de</strong> milieux humi<strong>de</strong>s ennoyées (21,98 km 2 ), il y auraune faible perte n<strong>et</strong>te <strong>de</strong> ces biotopes.10-220 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.13.3.1 Sauvagine <strong>et</strong> autres oiseaux aquatiquesHabitatEn pério<strong>de</strong> d’exploitation, les conditions hydrologiques <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> serontsemblables à celles <strong>de</strong> grands lacs naturels, c’est-à-dire qu’il y aura généralementune hausse du niveau <strong>de</strong>s eaux au printemps, suivie <strong>de</strong> fluctuations estivales <strong>et</strong>automnales <strong>et</strong> <strong>de</strong> bas niveaux au courant <strong>de</strong> l’hiver. Ces conditions hydrologiquesperm<strong>et</strong>tent la formation <strong>et</strong> le maintien <strong>de</strong> milieux humi<strong>de</strong>s riverains propices auxanatidés. Les nouveaux biotopes riverains (223 ha) profiteront aux anatidés <strong>et</strong>particulièrement à la bernache du Canada <strong>et</strong> aux canards barboteurs. Les tourbières(707 ha) qui seront modifiées par le débit maximal d’hiver ne seront pas perdues,puisqu’elles seront disponibles durant la majeure partie <strong>de</strong> l’année. De plus, lesmodifications <strong>et</strong> la diversification attendues <strong>de</strong> ces milieux <strong>de</strong>vraient les rendreplus propices aux anatidés qu’avant la mise en eau. De même, les 1 982 ha <strong>de</strong>milieux terrestres modifiés par le débit maximal d’hiver dans le bief aval <strong>de</strong>vraientperm<strong>et</strong>tre localement la création <strong>de</strong> milieux favorables aux anatidés. Ailleurs dansles biefs, il y aura <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s superficies <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur adéquate pour l’alimentation<strong>de</strong>s différentes espèces d’anatidés. Les biefs seront très réticulés <strong>et</strong> leurlargeur sera faible, le rapport périmètre/surface étant élevé. Enfin, les p<strong>et</strong>itessuperficies <strong>de</strong> tourbières soulevées pourront servir d’aires <strong>de</strong> nidification auxanatidés.PopulationAu début <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> d’exploitation, le succès <strong>de</strong> reproduction d’une proportioninconnue <strong>de</strong>s couples d’anatidés qui nichent dans les limites <strong>de</strong>s biefs sera réduitpour quelques années, puisqu’une partie <strong>de</strong>s anciens habitats <strong>de</strong> reproduction neseront plus disponibles. Une proportion <strong>de</strong>s couples nicheurs touchés s’établiraprobablement ailleurs, dans les biefs ou à l’extérieur, comme l’a fait la bernache duCanada à la suite <strong>de</strong> la création du réservoir Laforge 1 (Drya<strong>de</strong>, 1996). Les canardsbarboteurs seront probablement moins touchés que les canards plongeurs, car ilssont adaptés aux conditions environnementales variables qui déterminentl’abondance <strong>et</strong> la répartition <strong>de</strong>s plans d’eau au moment <strong>de</strong> la reproduction, telqu’on l’a observé dans les prairies canadiennes (Johnson <strong>et</strong> Grier, 1988).Des anatidés s’établiront dans les biefs pour nicher dès la première année après lamise en eau. Toutefois, ce n’est qu’après quelques années, notamment lorsque lesbiotopes riverains seront développés, que leur abondance sera la plus élevée.Comme les biefs ressembleront aux grands lacs naturels existants à c<strong>et</strong> endroit, lesrésultats <strong>de</strong>s inventaires réalisés en 2002 sur ces plans d’eau <strong>et</strong> aux lacs Boyd <strong>et</strong>Sakami perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> déterminer les espèces d’anatidés qui habiteront les biefs.Les espèces les plus abondantes, en termes d’équivalents-couples <strong>et</strong> <strong>de</strong> couvées,sur les lacs <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 500 ha sont la bernache du Canada, le canard noir <strong>et</strong> le grandharle (voir le tableau 10-48). À l’inverse, le canard colvert, le p<strong>et</strong>it garrot, le harleDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-221


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004couronné, le fuligule à collier, le garrot à œil d’or <strong>et</strong> la macreuse à front blancseront rares ou absents <strong>de</strong>s biefs proj<strong>et</strong>és parce qu’ils habitent généralement <strong>de</strong>p<strong>et</strong>its lacs ou parce qu’ils étaient rares en 2002. La sarcelle d’hiver, le canard pil<strong>et</strong><strong>et</strong> le harle huppé atteindront une abondance intermédiaire. La bernache du Canadapourra nicher sur les quelques tourbières flottantes, car un nid <strong>de</strong> c<strong>et</strong> oiseau a étédécouvert dans une telle situation en 2002 sur le réservoir Sainte-Marguerite 3,malgré la rar<strong>et</strong>é <strong>de</strong>s tourbières flottantes sur ce plan d’eau (Morneau, 2002).Tableau 10-48 : Biefs <strong>Rupert</strong> – Répartition selon le type <strong>de</strong> plan d’eau <strong>de</strong>s couples nicheurs (équivalents-couples)<strong>et</strong> <strong>de</strong>s couvées – 2002 (1 sur 2)Espèce Étang a dans uneÉtangtourbièreMoins<strong>de</strong> 10 haDe 10à 100 haLacDe 100à 500 haPlus <strong>de</strong>500 haTronçon<strong>de</strong> rivièreRuisseau bTotalPlongeon huard :• Nombre d’équivalents-couples• Nombre <strong>de</strong> couvées————3—111517111———373Bernache du Canada :• Nombre d’équivalents-couples• Nombre <strong>de</strong> couvées——2—1011428—831915—667Sarcelle d’hiver :• Nombre d’équivalents-couples• Nombre <strong>de</strong> couvées1—5—15117—1—4—6—3—521Canard colvert :• Nombre d’équivalents-couples• Nombre <strong>de</strong> couvées————114————————152Canard noir :• Nombre d’équivalents-couples• Nombre <strong>de</strong> couvées——2—49,5338,5961214252419101014478Hybri<strong>de</strong> canard noir <strong>et</strong> colvert :• Nombre d’équivalents-couples• Nombre <strong>de</strong> couvées——————1—————————10Canard pil<strong>et</strong> :• Nombre d’équivalents-couples• Nombre <strong>de</strong> couvées————4—4—1—2—1——1121Fuligule à collier :• Nombre d’équivalents-couples• Nombre <strong>de</strong> couvées———1425—————————93Macreuse à front blanc :• Nombre d’équivalents-couples• Nombre <strong>de</strong> couvées————514—————————91P<strong>et</strong>it garrot :• Nombre d’équivalents-couples• Nombre <strong>de</strong> couvées————2———————————20Garrot à œil d’or :• Nombre d’équivalents-couples• Nombre <strong>de</strong> couvées————5—17—3———————25010-222 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 10-48 : Biefs <strong>Rupert</strong> – Répartition selon le type <strong>de</strong> plan d’eau <strong>de</strong>s couples nicheurs (équivalents-couples)<strong>et</strong> <strong>de</strong>s couvées – 2002 (2 sur 2)Espèce Étang a dans uneÉtangtourbièreHarle couronné :• Nombre d’équivalents-couples• Nombre <strong>de</strong> couvéesHarle huppé :• Nombre d’équivalents-couples• Nombre <strong>de</strong> couvéesGrand harle :• Nombre d’équivalents-couples• Nombre <strong>de</strong> couvéesHarle sp. :• Nombre d’équivalents-couples• Nombre <strong>de</strong> couvéesCanard sp. :• Nombre d’équivalents-couples• Nombre <strong>de</strong> couvées——————————2—————1———Moins<strong>de</strong> 10 ha2—5—201————De 10à 100 haNombre total d’équivalents-couplesc 1 12 122,5 155,5 42 60 70 19 482Nombre total <strong>de</strong> couvées c — 1 10 11 13 36 25 12 108a. Exclut les étangs situés dans <strong>de</strong>s tourbières.b. Les ruisseaux correspon<strong>de</strong>nt aux cours d’eau illustrés par une ligne simple dans la Base <strong>de</strong> données topographiques du Québec (1 : 20 000), alors que lesrivières correspon<strong>de</strong>nt aux cours d’eau illustrés par leurs <strong>de</strong>ux rives <strong>et</strong> constituant <strong>de</strong>s surfaces.c. Total <strong>de</strong>s anatidés sans le plongeon huard.3—6—40—1—1—LacDe 100à 500 ha1—3—191————Plus <strong>de</strong>500 ha——212773———Tronçon<strong>de</strong> rivière—131173————Ruisseau b————1—————Total81192124125010On peut déterminer l’abondance approximative <strong>de</strong>s principales espèces nicheusesd’anatidés qui fréquenteront les biefs en pério<strong>de</strong> d’exploitation en s’appuyant surles valeurs <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité (nombre d’équivalents-couples par 100 ha) observées sur leslacs <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 500 ha dans les limites <strong>de</strong>s biefs (voir le tableau 10-49) <strong>et</strong> sur lasuperficie <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers. En 2002, 60 équivalents-couples ont été dénombrés sursept lacs <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 500 ha, pour une superficie totale <strong>de</strong> 6 508 ha (voir l<strong>et</strong>ableau 10-48). Comme les biefs <strong>Rupert</strong> occuperont une superficie <strong>de</strong> 34 500 ha,on estime qu’ils <strong>de</strong>vraient abriter environ 300 couples nicheurs d’anatidés enconditions futures, alors qu’on y a relevé 482 équivalents-couples en 2002.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-223


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 10-49 : Biefs <strong>Rupert</strong> – Sol<strong>de</strong> <strong>de</strong>s gains <strong>et</strong> <strong>de</strong>s pertes d’anatidés (équivalents-couples)en pério<strong>de</strong> d’exploitationEspèceLacs <strong>de</strong> 500 ha <strong>et</strong> plusdans les limites <strong>de</strong>s biefsen 2002Nombrepar 100 haNombr<strong>et</strong>otalNombre total d’équivalents-couplesdans les limites <strong>de</strong>s biefs2002Pério<strong>de</strong>d’exploitationBernache du Canada 0,123 8 66 44 -22Sarcelle d’hiver 0,061 4 52 22 -30Canard noir 0,215 14 144 77 -67Canard pil<strong>et</strong> 0,031 2 12 11 -1Garrot à œil d’or 0,000 0 25 0 -25Harle huppé 0,031 2 19 11 -8Grand harle <strong>et</strong> harle sp. 0,461 30 129 164 35Autres espèces (n = 5) a 0,000 0 35 0 -35Total — 60 482 329 -153a. Autres espèces : canard colvert, fuligule à collier, macreuse à front blanc, p<strong>et</strong>it garrot <strong>et</strong> harle couronné. Le fuligule milouinan <strong>et</strong> lamacreuse noire ne sont pas considérés comme <strong>de</strong>s nicheurs car leur aire <strong>de</strong> reproduction connue est située au-<strong>de</strong>là du 53 e parallèle.ÉcartL’abondance <strong>de</strong>s anatidés en mue <strong>de</strong>vrait augmenter en pério<strong>de</strong> d’exploitationdans les biefs. Il s’agit surtout <strong>de</strong> la bernache du Canada, mais aussi, dans unemoindre mesure, du canard noir <strong>et</strong> <strong>de</strong> la sarcelle d’hiver. En 1999, la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> labernache du Canada sur le réservoir Caniapiscau était beaucoup plus élevée enjuill<strong>et</strong> qu’en mai ; elle était également plus élevée dans le réservoir que dans lazone témoin qui lui était adjacente (Morneau, 1999). Les inventaires réalisésen 2002 révèlent que la <strong>de</strong>nsité (nombre d’oiseaux par 10 km <strong>de</strong> rive) <strong>de</strong> labernache du Canada, du canard noir <strong>et</strong> <strong>de</strong> la sarcelle d’hiver était beaucoup plusélevée sur le réservoir Opinaca <strong>et</strong> sur les lacs Boyd <strong>et</strong> Sakami que dans les limites<strong>de</strong>s biefs proj<strong>et</strong>és. Un programme <strong>de</strong> baguage <strong>de</strong> la bernache du Canada réaliséen 2002 <strong>et</strong> en 2003 aux réservoirs Laforge 1, Laforge 2, Caniapiscau <strong>et</strong> Opinacarévèle que la plupart <strong>de</strong>s bernaches du Canada baguées (<strong>de</strong> 88 à 91 %) appartiennentà la population rési<strong>de</strong>nte, soit celles qui sont nées ou qui ont niché au suddu 48 e parallèle aux États-Unis <strong>et</strong> dans le sud du Canada (Brousseau <strong>et</strong> Lamothe,2003 ; Brousseau <strong>et</strong> Gagnon, 2004). Il est cependant probable que l’augmentation<strong>de</strong> la fréquentation <strong>de</strong> la bernache sera mo<strong>de</strong>ste car le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>smilieux humi<strong>de</strong>s riverains dans les biefs n’atteindra pas celui du réservoirOpinaca, par exemple.En pério<strong>de</strong> d’exploitation, on prévoit une augmentation <strong>de</strong> la fréquentation <strong>de</strong>sbiefs <strong>Rupert</strong> par les migrateurs printaniers, essentiellement la bernache du Canada.En plus <strong>de</strong> l’abondance <strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong> leur superficie, la situationgéographique <strong>de</strong>s biefs aura vraisemblablement une inci<strong>de</strong>nce positive sur la10-224 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004fréquentation <strong>de</strong>s anatidés en migration. En eff<strong>et</strong>, l’importante fréquentation auprintemps <strong>de</strong>s lacs Boyd <strong>et</strong> Sakami <strong>et</strong> du réservoir Opinaca par les bernaches duCanada semble indiquer qu’une proportion <strong>de</strong>s populations ont récemment changéleur route migratrice afin <strong>de</strong> suivre l’axe nord-sud <strong>de</strong>s grands plans d’eau créés parHydro-Québec dans la région <strong>de</strong> la Baie-James (voir la section 12.12.1.1). Lesbiefs <strong>Rupert</strong>, avec le réservoir Eastmain 1 créé en 2005, prolongeront c<strong>et</strong>te chaîne<strong>de</strong> plans d’eau propices aux haltes migratoires. Par conséquent, il est probable quela fréquentation <strong>de</strong>s biefs par la bernache du Canada augmente au printemps.Aucune augmentation notable <strong>de</strong> la fréquentation <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te espèce n’est prévue enautomne puisqu’en 2002 le corridor Opinaca-Boyd-Sakami était beaucoup moinssuivi qu’au printemps (voir la section 12.12.1.1).L’abondance du goéland argenté <strong>de</strong>vrait se maintenir <strong>et</strong> probablement augmenterdans les biefs en pério<strong>de</strong> d’exploitation en raison <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong> la biomasse<strong>de</strong> poissons <strong>et</strong> <strong>de</strong> la présence d’îles propices à la nidification. C<strong>et</strong>te espècefréquente en eff<strong>et</strong> les réservoirs <strong>et</strong> les lacs <strong>de</strong> <strong>dérivation</strong> tels que les lacs Boyd <strong>et</strong>Sakami. De plus, l’abondance du goéland argenté a augmenté à la suite <strong>de</strong> lacréation du réservoir Sainte-Marguerite 3 (Morneau, 2002). Le plongeon huardhabite les réservoirs <strong>et</strong> les lacs <strong>de</strong> <strong>dérivation</strong>. Toutefois, il ne se reproduit généralementpas ou sans grand succès sur plusieurs réservoirs à cause <strong>de</strong> la fluctuationdu niveau d’eau (Barr, 1986). Comme la variation <strong>de</strong> niveau sera minime en étédans les biefs <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> qu’elle suivra un cycle naturel, le plongeon huard <strong>de</strong>vraits’y reproduire. Sa nidification sera favorisée par les îles <strong>et</strong> les quelques tourbièresflottantes qui seront créées. L’augmentation attendue <strong>de</strong> la biomasse <strong>de</strong> poissons<strong>de</strong>vrait théoriquement favoriser une plus gran<strong>de</strong> abondance <strong>de</strong>s couples nicheurs.Mesures d’atténuationQuelques étangs seront creusés dans une tourbière du bief aval, à proximité d’un<strong>de</strong>s barrages <strong>de</strong> la rivière Nemiscau, à côté d’un p<strong>et</strong>it bois <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s épin<strong>et</strong>tesnoires pour perm<strong>et</strong>tre l’établissement <strong>de</strong> quelques couples <strong>de</strong> mou<strong>et</strong>tes <strong>de</strong>Bonaparte. C<strong>et</strong>te mesure <strong>de</strong>vrait également profiter aux anatidés.10.13.3.2 Limicoles nicheursHabitatLes transformations <strong>de</strong> biotopes terrestres en milieux humi<strong>de</strong>s, les tourbièresmodifiées <strong>et</strong> les nouveaux rivages seront profitables aux limicoles nicheurs.PopulationEn pério<strong>de</strong> d’exploitation, les tourbières modifiées, les nouveaux milieux humi<strong>de</strong>s<strong>et</strong> les rives <strong>de</strong>s biefs <strong>de</strong>vraient accueillir davantage <strong>de</strong> chevaliers grivelés qu’enconditions naturelles, d’après les étu<strong>de</strong>s réalisées aux réservoirs Laforge 1 <strong>et</strong>Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-225


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Caniapiscau (Cotter <strong>et</strong> coll., 2002 <strong>et</strong> 2003). Toujours selon ces étu<strong>de</strong>s, le nombre<strong>de</strong> grands chevaliers <strong>et</strong> <strong>de</strong> bécasseaux minuscules qui habiteront les tourbièresmodifiées <strong>de</strong>vrait être semblable aux populations <strong>de</strong>s tourbières naturelles <strong>de</strong>même superficie ; ces oiseaux <strong>de</strong>vraient aussi s’établir dans les nouveaux milieuxhumi<strong>de</strong>s. Enfin, les effectifs du chevalier solitaire <strong>et</strong> <strong>de</strong> la bécassine <strong>de</strong> Wilsonpourraient être plus faibles dans les tourbières modifiées (Cotter <strong>et</strong> coll., 2002 <strong>et</strong>2003). Toutefois, ces <strong>de</strong>ux espèces profiteront <strong>de</strong>s nouveaux milieux humi<strong>de</strong>s <strong>et</strong>probablement aussi d’une p<strong>et</strong>ite partie <strong>de</strong>s nouveaux rivages. Sauf pour lechevalier grivelé, il est probable que les tourbières modifiées, les nouveauxmilieux humi<strong>de</strong>s <strong>et</strong> les nouveaux rivages ne pourront compenser complètement lespertes en tourbières résultant <strong>de</strong> la création <strong>de</strong>s biefs.Mesures d’atténuationAucune mesure d’atténuation n’est envisagée.10.13.3.3 Oiseaux <strong>de</strong> proieHabitatDans les biefs, les modifications <strong>de</strong>s biotopes dans la zone touchée par le niveaumaximal d’hiver <strong>de</strong>vraient favoriser les oiseaux <strong>de</strong> proie qui habitent les milieuxhumi<strong>de</strong>s.En pério<strong>de</strong> d’exploitation, la faible profon<strong>de</strong>ur d’eau, la présence <strong>de</strong> plusieursbaies <strong>et</strong> l’augmentation <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> poissons <strong>de</strong>vraient être bénéfiques aubalbuzard pêcheur, à l’instar <strong>de</strong> ce qui a été observé au réservoir Opinaca <strong>et</strong> àd’autres réservoirs. Toutefois, le faible nombre d’arbres offrant <strong>de</strong>s supports <strong>de</strong>nidification pourrait jouer un rôle limitatif, parce que les berges <strong>de</strong>s biefs serontessentiellement couvertes <strong>de</strong> jeunes forêts, <strong>de</strong> brûlis <strong>et</strong> <strong>de</strong> milieux humi<strong>de</strong>s.PopulationEn pério<strong>de</strong> d’exploitation, la transformation <strong>de</strong> biotopes terrestres en milieuxhumi<strong>de</strong>s <strong>de</strong>vrait favoriser le hibou moyen-duc <strong>et</strong> le busard Saint-Martin, puisqueles milieux humi<strong>de</strong>s constituent les principaux habitats <strong>de</strong> chasse <strong>de</strong> ces espèces.La modification <strong>de</strong>vrait aussi profiter, mais dans une moindre mesure, à lachou<strong>et</strong>te épervière. En ce qui concerne la buse à queue rousse <strong>et</strong> le grand-ducd’Amérique, les nouveaux milieux humi<strong>de</strong>s ne pourront probablement pascompenser les milieux terrestres perdus, car ces espèces chassent dans la plupart<strong>de</strong>s biotopes terrestres, notamment les brûlis (Gauthier <strong>et</strong> Aubry, 1995).Après la mise en eau, la dilution <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> poissons <strong>et</strong> la submersionpartielle <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux supports <strong>de</strong> nids risquent <strong>de</strong> réduire le succès <strong>de</strong> reproduction <strong>de</strong>quelques couples nicheurs <strong>de</strong> balbuzards pêcheurs pendant au moins une saison <strong>de</strong>10-226 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004reproduction. Au réservoir Opinaca, toutefois, un nid dans la zone ennoyée étaitoccupé par un couple <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te espèce en 2003. Trois couples nicheurs occupaient<strong>de</strong>s nids dans les limites <strong>de</strong>s biefs en 2002, mais le nombre élevé d’adultesobservés au cours <strong>de</strong>s inventaires semble indiquer que le nombre <strong>de</strong> couples quifréquentent ce lieu est plus élevé. Compte tenu que les conditions dans les biefsproj<strong>et</strong>és seront profitables à c<strong>et</strong> oiseau, on prévoit un accroissement <strong>de</strong> son effectifou <strong>de</strong> sa fréquentation à moyen terme. En fonction <strong>de</strong>s résultats du suivi, <strong>de</strong>s plateformes<strong>de</strong> nidification pourraient être installées en bordure <strong>de</strong>s biefs.Mesures d’atténuationUn suivi sera fait afin d’évaluer les effectifs nicheurs fréquentant les biefs. Aubesoin, <strong>de</strong>s plateformes <strong>de</strong> nidification seront érigées en bordure <strong>de</strong>s biefs pour lebalbuzard pêcheur <strong>et</strong> le pygargue à tête blanche. Une plateforme était utilisée parla <strong>de</strong>rnière espèce en 2002 au réservoir Caniapiscau (Cotter <strong>et</strong> coll., 2003). Desplateformes artificielles seront aussi installées pour la chou<strong>et</strong>te lapone sur <strong>de</strong>sarbres en bordure <strong>de</strong>s plus grands milieux humi<strong>de</strong>s, notamment dans la portionnord du bief aval. C<strong>et</strong>te espèce utilise spontanément <strong>de</strong> telles structures mises à sadisposition (Nero, 1980 ; Hildén <strong>et</strong> Solonen, 1987 ; Osborne, 1987 ; Franklin,1988).10.13.3.4 Oiseaux forestiersHabitatLes tourbières modifiées, les nouveaux milieux humi<strong>de</strong>s, les rivages <strong>de</strong>s biefs <strong>et</strong>les aires végétalisées seront profitables aux passereaux.PopulationAprès la mise en eau, les passereaux qui auront perdu leur habitat <strong>de</strong>vront enchercher un autre. La saturation <strong>de</strong>s habitats due à la compétition pourrait faireobstacle à l’établissement <strong>de</strong>s couples reproducteurs déplacés. Plusieurs étu<strong>de</strong>sindiquent l’existence d’un surplus d’oiseaux non reproducteurs chez <strong>de</strong>nombreuses espèces forestières (Steward <strong>et</strong> Aldrich, 1951 ; Hensley <strong>et</strong> Cope,1951), même en milieu boréal (Mönkkönen, 1990). Elles appuient l’idée que leshabitats pourraient être saturés, au moins certaines années, pour un nombre donnéd’espèces, ce qui pourrait faire diminuer la population <strong>de</strong> plusieurs espèces. Defaçon certaine, la capacité <strong>de</strong> support potentielle sera réduite pour les passereaux.En pério<strong>de</strong> d’exploitation, les biotopes modifiés dans la zone <strong>de</strong> débit maximald’hiver ainsi que les nouveaux milieux riverains dans les biefs entraîneront uneaugmentation <strong>de</strong>s effectifs globaux <strong>de</strong> passereaux. En eff<strong>et</strong>, une partie <strong>de</strong> cesbiotopes sera couverte d’arbustaies qui supportent une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> passereaux <strong>de</strong><strong>de</strong>ux à cinq fois supérieure à celle <strong>de</strong>s biotopes non riverains ; il s’agit en outre duDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-227


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004milieu qui supporte le plus d’espèces. Toutefois, les espèces associées aux biotopesnon riverains déclineront au profit <strong>de</strong>s espèces apparentées aux milieux humi<strong>de</strong>s.Ainsi, selon les connaissances actuelles, l’hiron<strong>de</strong>lle <strong>de</strong> rivage n’est pas présentedans les limites <strong>de</strong>s biefs, mais elle pourrait s’y établir car une colonie <strong>de</strong> cesoiseaux a été observée au réservoir Caniapiscau (Cotter <strong>et</strong> coll., 2003). De même,le martin-pêcheur d’Amérique pourra nicher dans certains bancs d’emprunt enbordure <strong>de</strong>s biefs <strong>et</strong> dans les berges en érosion, <strong>et</strong> augmenter son effectif. Plusieursespèces profiteront <strong>de</strong>s nouveaux biotopes riverains, notamment le moucherolle<strong>de</strong>s aulnes, la paruline à calotte noire, la paruline masquée <strong>et</strong> la paruline jaune, quiabon<strong>de</strong>nt dans les arbustaies. Il y aura par contre une diminution <strong>de</strong> la population<strong>de</strong> certaines espèces forestières ou qui habitent les brûlis, comme la grive solitaire<strong>et</strong> le roitel<strong>et</strong> à couronne rubis.À long terme, les passereaux forestiers <strong>de</strong>vraient être favorisés sur les îles <strong>de</strong>sbiefs, parce que les forêts pourront s’y développer relativement à l’abri <strong>de</strong>sincendies. Les aires végétalisées profiteront surtout aux espèces <strong>de</strong> milieuxouverts.Mesures d’atténuationAucune mesure d’atténuation n’est envisagée.10.13.3.5 Espèces à statut particulierHabitatEn 2003, on dénombrait quatre nids <strong>de</strong> mou<strong>et</strong>te <strong>de</strong> Bonaparte dans les tourbièresqui seront modifiées. La diminution graduelle <strong>de</strong>s arbres dans ces zones risque <strong>de</strong>toucher les supports <strong>de</strong> nidification. De plus, les étangs risquent <strong>de</strong> perdre leurintégrité lorsqu’ils communiqueront temporairement avec le reste <strong>de</strong>s biefs. Lesétangs qui seront créés dans le bief aval perm<strong>et</strong>tront l’établissement <strong>de</strong> quelquescouples.Les tourbières modifiées <strong>et</strong> les nouveaux milieux humi<strong>de</strong>s seront propices auhibou <strong>de</strong>s marais <strong>et</strong> à la chou<strong>et</strong>te lapone. En eff<strong>et</strong>, bon nombre <strong>de</strong> ces nouveauxbiotopes <strong>de</strong>vraient être suffisamment ouverts pour le hibou <strong>de</strong>s marais <strong>et</strong> contenirassez <strong>de</strong> perchoirs, dans leur partie supérieure du moins, pour la chou<strong>et</strong>te lapone.La présence <strong>de</strong> zones d’eau libre <strong>de</strong> glace en hiver <strong>et</strong> surtout au printemps,l’existence <strong>de</strong> nombreuses baies peu profon<strong>de</strong>s (moins <strong>de</strong> 2 m), la présence <strong>de</strong>plusieurs îles, l’augmentation <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> poissons <strong>et</strong> l’accroissementprobable <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> sauvagine pendant la mue <strong>et</strong> les migrations <strong>de</strong>vraientfavoriser le pygargue à tête blanche. C<strong>et</strong>te espèce habite les réservoirs <strong>et</strong> les lacs <strong>de</strong>détournement du complexe La Gran<strong>de</strong>.10-228 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004PopulationEn pério<strong>de</strong> d’exploitation, quatre couples <strong>de</strong> mou<strong>et</strong>tes <strong>de</strong> Bonaparte risquent <strong>de</strong>perdre leur habitat <strong>de</strong> nidification dans les tourbières modifiées par suite <strong>de</strong> laperte <strong>de</strong>s arbres <strong>et</strong> <strong>de</strong> la modification <strong>de</strong>s étangs situés dans les tourbières. Il estpossible qu’une partie <strong>de</strong> ces oiseaux, le cas échéant, puisse s’établir dans leshabitats propices en périphérie <strong>de</strong>s biefs. Toutefois, la probabilité <strong>de</strong>meure quel’insuffisance <strong>de</strong>s habitats <strong>de</strong> nidification limite la population. En conséquence, lapopulation pourrait diminuer à moyen terme. En 1991, le nombre <strong>de</strong> mou<strong>et</strong>tes <strong>de</strong>Bonaparte a été estimé à près <strong>de</strong> 2 000 dans les bassins versants <strong>de</strong>s rivièresNottaway, Broadback <strong>et</strong> <strong>Rupert</strong> (Consortium Gauthier & Guillem<strong>et</strong>te – GREBE,1992c). Le pourcentage d’oiseaux touchés pourrait atteindre une p<strong>et</strong>ite fraction <strong>de</strong>1 % <strong>de</strong> la population, quoique celle-ci s’avère forcément sous-estimée puisquel’inventaire ne visait pas la mou<strong>et</strong>te <strong>de</strong> Bonaparte mais la sauvagine.Après la mise en eau, les hiboux <strong>de</strong>s marais qui auront perdu leur habitat ne serontprobablement pas affectés. Ces oiseaux sont noma<strong>de</strong>s <strong>et</strong> semblent peu fidèles àleur lieu <strong>de</strong> reproduction. Dans le Montana, aucune <strong>de</strong>s 28 femelles baguéesentre 1987 <strong>et</strong> 1993 n’a été recapturée (Holt <strong>et</strong> Leasure, 1993). Compte tenu <strong>de</strong>simportantes fluctuations d’abondance <strong>de</strong> l’espèce, il est difficile <strong>de</strong> déterminer si leproj<strong>et</strong> entraînera une baisse <strong>de</strong> population du hibou <strong>de</strong>s marais à court terme. Enpério<strong>de</strong> d’exploitation, la transformation <strong>de</strong> biotopes terrestres en milieux humi<strong>de</strong>saccroîtra la capacité <strong>de</strong> support pour c<strong>et</strong>te espèce. L’effectif pourrait atteindre unniveau voisin <strong>de</strong> celui qu’il avait avant la mise en eau. Il pourrait en aller <strong>de</strong> même<strong>de</strong> la chou<strong>et</strong>te lapone.Le couple <strong>de</strong> pygargues à tête blanche observé dans les biefs <strong>de</strong>vrait augmenter safréquentation en pério<strong>de</strong> d’exploitation <strong>et</strong> un autre couple pourrait même s’yétablir, notamment dans la partie nord du bief aval, qui offre les meilleures conditions.Mesures d’atténuationUn suivi sera fait afin d’évaluer les effectifs nicheurs fréquentant les biefs. Aubesoin, <strong>de</strong>s plateformes <strong>de</strong> nidification seront érigées en bordure <strong>de</strong>s biefs pour lepygargue à tête blanche. Il est à noter qu’en 2002 le pygargue a utilisé une <strong>de</strong> cesplateformes au réservoir Caniapiscau (Cotter <strong>et</strong> coll., 2003). Des plateformesseront aussi installées pour la chou<strong>et</strong>te lapone sur <strong>de</strong>s arbres en bordure <strong>de</strong>s plusgrands milieux humi<strong>de</strong>s, notamment dans la portion nord du bief aval.Quelques étangs seront creusés dans une tourbière du bief aval à proximité d’un<strong>de</strong>s barrages <strong>de</strong> la Nemiscau, à côté d’un p<strong>et</strong>it bois <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s épin<strong>et</strong>tes noirespour perm<strong>et</strong>tre l’établissement <strong>de</strong> quelques couples <strong>de</strong> mou<strong>et</strong>tes <strong>de</strong> Bonaparte.C<strong>et</strong>te mesure <strong>de</strong>vrait également profiter aux anatidés.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-229


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200410.13.4 Évaluation <strong>de</strong> l’impact résiduelL’évaluation <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> l’impact résiduel tient compte <strong>de</strong> la valorisation<strong>de</strong> la composante analysée. Les espèces <strong>de</strong> sauvagine, <strong>de</strong> limicoles, <strong>de</strong> pics <strong>et</strong> <strong>de</strong>passereaux migrateurs ainsi que les espèces à statut particulier sont très valoriséesen vertu du statut <strong>de</strong> protection que leur confère la Loi sur la Convention sur lesoiseaux migrateurs. Les espèces d’oiseaux <strong>de</strong> proie sont valorisées en vertu dustatut que leur confère la Loi sur la mise en valeur <strong>et</strong> la conservation <strong>de</strong> la faune.L’intensité <strong>de</strong> l’impact <strong>et</strong> les mesures d’atténuation déjà proposées tiennent compte<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te valorisation.Sauvagine <strong>et</strong> autres oiseaux aquatiquesLes mesures d’atténuation <strong>et</strong> les nouveaux milieux humi<strong>de</strong>s perm<strong>et</strong>tront <strong>de</strong> réduireune partie <strong>de</strong>s pertes d’habitat entraînées par le déboisement <strong>et</strong> la mise en eau <strong>de</strong>sbiefs. Il est à noter que les étangs <strong>de</strong> tourbières supportent très peu d’anatidés dansles limites <strong>de</strong>s biefs. En 2002, les 29,05 km 2 <strong>de</strong> tourbières présentes dans leslimites <strong>de</strong>s biefs proj<strong>et</strong>és abritent seulement douze couples <strong>et</strong> une couvéed’anatidés.L’abondance <strong>de</strong>s anatidés qui est attendue dans les biefs <strong>de</strong>vrait être inférieured’environ 150 couples nicheurs à l’abondance actuelle, soit une diminutiond’environ 33 % (voir le tableau 10-49). Les espèces les plus touchées sont lecanard noir, la sarcelle d’hiver, le garrot à œil d’or <strong>et</strong> la bernache du Canada. Uneaugmentation <strong>de</strong> l’effectif du grand harle est prévue, mais elle pourrait être limitéepar un nombre moins grand <strong>de</strong> cavités propices à la nidification ; en eff<strong>et</strong>, lapériphérie <strong>de</strong>s biefs sera en gran<strong>de</strong> partie occupée par <strong>de</strong>s biotopes ouverts. Àl’inverse, quelques couples nicheurs appartenant aux six autres espèces touchéesqui ne fréquentaient pas, en 2002, les lacs plus grands que 500 ha pourront habiter<strong>et</strong> se reproduire dans les biefs. Ainsi, les pertes appréhendées représentent probablementmoins <strong>de</strong> 200 couples nicheurs d’anatidés. Après la création du réservoirSainte-Marguerite 3, un plan d’eau beaucoup moins propice aux anatidés que lesbiefs proj<strong>et</strong>és, l’abondance <strong>de</strong>s couples nicheurs avait diminué <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 25 %.Dans le Québec méridional, les populations <strong>de</strong>s principales espèces d’anatidéstouchées par le proj<strong>et</strong> ne sont pas préoccupantes puisqu’elles sont à la hausse<strong>de</strong>puis 1998 (Bordage <strong>et</strong> coll., 2003). Toutefois, la population continentale <strong>de</strong>canards noirs <strong>de</strong>meure encore inférieure à ce qu’elle était dans les années 1950(Canadian Wildlife Service Waterfowl Committee, 2002). La réduction d’environ200 couples d’anatidés entraînée par la mise en eau <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> représentemoins <strong>de</strong> 0,04 % <strong>de</strong> la population nicheuse d’anatidés du Québec méridional, selonles estimations du Service canadien <strong>de</strong> la faune faites en 2003 (Bordage <strong>et</strong> coll.,2003).10-230 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004L’intensité <strong>de</strong> l’impact résiduel sur la sauvagine est faible, car la perte d’habitattouchera probablement moins <strong>de</strong> 200 couples nicheurs, soit un très faible nombrepar rapport aux populations du Québec méridional. Par ailleurs, on prévoit uneaugmentation <strong>de</strong>s migrateurs printaniers <strong>et</strong> <strong>de</strong>s oiseaux qui viennent pour la mue.L’étendue <strong>de</strong> l’impact est locale puisqu’elle est limitée à la superficie <strong>de</strong>s biefs<strong>Rupert</strong>. L’impact est <strong>de</strong> longue durée. L’importance <strong>de</strong> l’impact résiduel sur lesanatidés est donc moyenne.Les mesures d’atténuation perm<strong>et</strong>tront d’éviter l’impact sur le grand héron. Enfin,puisque les effectifs <strong>de</strong> plongeon huard <strong>et</strong> <strong>de</strong> goéland argenté <strong>de</strong>vraient semaintenir, voire augmenter, aucun impact négatif sur les oiseaux aquatiques ne<strong>de</strong>vrait résulter <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong>.Limicoles nicheursGlobalement, en pério<strong>de</strong> d’exploitation, l’abondance <strong>de</strong>s limicoles nicheurs<strong>de</strong>vrait atteindre un niveau comparable à celui d’avant la mise en eau. Toutefois, ily aura probablement <strong>de</strong>s différences sur le plan spécifique : on prévoit uneaugmentation <strong>de</strong> l’abondance du chevalier grivelé, mais pour les autres espèces,notamment le chevalier solitaire, il pourrait y avoir une baisse <strong>de</strong>s effectifs. Aussi,l’intensité <strong>de</strong> l’impact résiduel est jugée faible.Comme il touche une très faible partie <strong>de</strong> la population <strong>de</strong>s limicoles nicheurs àl’échelle <strong>de</strong>s bassins versants <strong>de</strong> la Baie-James, l’étendue <strong>de</strong> l’impact estponctuelle. Sa durée est longue. Cela se traduit par un impact résiduel d’importancemineure sur les limicoles.Oiseaux <strong>de</strong> proieDans le cas du hibou moyen-duc <strong>et</strong> du busard Saint-Martin, la modification <strong>de</strong>tourbières <strong>et</strong> la transformation <strong>de</strong> biotopes terrestres en milieux humi<strong>de</strong>s dans lazone touchée par le débit maximal d’hiver <strong>de</strong>vraient compenser en partie les pertesen tourbières entraînées par la mise en eau. Le bilan sera positif pour le balbuzardpêcheur, qui connaîtra un gain d’habitat <strong>et</strong> une augmentation <strong>de</strong> l’effectif.Toutefois, pour les autres espèces, la perte n<strong>et</strong>te d’habitat se traduira probablementpar une baisse <strong>de</strong> la capacité <strong>de</strong> support, même si les milieux humi<strong>de</strong>s sont plusproductifs que les biotopes terrestres pour les proies. Globalement, on prévoit unelégère baisse <strong>de</strong>s populations d’oiseaux <strong>de</strong> proie. En conséquence, l’intensité <strong>de</strong>l’impact est faible.L’étendue est ponctuelle à l’échelle <strong>de</strong>s bassins versants <strong>de</strong> la Baie-James. Commela durée sera longue, l’importance <strong>de</strong> l’impact résiduel est mineure pour cegroupe d’oiseaux.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> 10-231


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Oiseaux forestiersDans les biefs, même si la zone touchée par le débit maximal d’hiver supporteraplus <strong>de</strong> passereaux qu’en conditions naturelles, la perte <strong>de</strong>s biotopes terrestres <strong>et</strong><strong>de</strong>s tourbières consécutive à la mise en eau ne sera pas compensée. L’intensité <strong>de</strong>l’impact est jugée faible, compte tenu que les pertes <strong>de</strong> biotopes ne représenterontqu’une infime fraction <strong>de</strong> la superficie qu’ils couvrent dans les bassins versants <strong>de</strong>la Baie-James.L’étendue est locale, car les pertes d’habitat touchent une bonne partie <strong>de</strong>s biefs.Enfin la durée est longue, ce qui correspond à une importance moyenne <strong>de</strong>l’impact résiduel sur les passereaux <strong>et</strong> sur les pics.Espèces à statut particulierLes mesures d’atténuation <strong>de</strong>vraient compenser largement les pertes d’habitat <strong>de</strong> lamou<strong>et</strong>te <strong>de</strong> Bonaparte. En conséquence, l’impact est jugé nul sur c<strong>et</strong>te espèce.Il ne <strong>de</strong>vrait pas y avoir <strong>de</strong> perte d’habitat pour le hibou <strong>de</strong>s marais <strong>et</strong> la chou<strong>et</strong>telapone, d’autant que les nouveaux milieux seront plus productifs que les tourbièresperdues. L’impact résiduel est donc nul sur ces espèces.En ce qui concerne le pygargue à tête blanche, comme on prévoit une augmentation<strong>de</strong> la fréquentation, l’impact est positif bien que d’intensité faible. L’étendueest ponctuelle, car elle concerne surtout le bief aval. La durée est longue, ce qui s<strong>et</strong>raduit par un impact résiduel positif d’importance mineure.10-232 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411 Description du milieu naturel<strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts –Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare<strong>et</strong> Nemiscau11.1 GéomorphologieLa <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s conditions actuelles <strong>et</strong> l’évaluation <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong> naturegéomorphologique sont fondées sur la métho<strong>de</strong> M3 (volume 6).11.1.1 Conditions actuelles11.1.1.1 Rivière <strong>Rupert</strong>Le segment <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> qui s’allonge en aval <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> proj<strong>et</strong>ée a étédivisé en quatre tronçons principaux nommés tronçon aval, tronçon central,tronçon du lac Nemiscau <strong>et</strong> tronçon amont. Ces tronçons ont été délimités enfonction <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s matériaux encaissants, <strong>de</strong> la composition <strong>et</strong> <strong>de</strong> la morphologie<strong>de</strong> leurs berges, ainsi que <strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong> l’érosion qu’ils subissent (voir l<strong>et</strong>ableau 11-1.• Le tronçon aval (du PK 3 au PK 107,3) recoupe les basses-terres. La rivières’est entaillée dans <strong>de</strong>s sédiments silto-argileux épais qui composent 60 % <strong>de</strong>ses berges (voir les feuill<strong>et</strong>s 1 <strong>et</strong> 2 <strong>de</strong> la carte 13 dans le volume 7). Les talussilto-argileux atteignent régulièrement plusieurs dizaines <strong>de</strong> mètres <strong>de</strong> hauteur.Ils subissent une forte érosion par éboulements <strong>et</strong> glissements (voir lesphotos 11-1 <strong>et</strong> 11-2) <strong>et</strong> portent, en aval du PK 15, les cicatrices <strong>de</strong> quelquescoulées boueuses relativement récentes. Au total, l’érosion agit sur 12 % <strong>de</strong>stalus riverains. Elle est particulièrement forte dans les hauts talus compris entreles PK 3 <strong>et</strong> 7 (en rive gauche) ainsi qu’entre les PK 53 <strong>et</strong> 80, où <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong>recul atteignant <strong>de</strong> 0,3 à 0,7 m par an ont été mesurés en comparant <strong>de</strong>s photographiesaériennes prises à une trentaine d’années d’intervalle (en 1968 <strong>et</strong>en 2002). Les matériaux résistants à l’érosion (roc, cailloux <strong>et</strong> blocs, sable <strong>et</strong>gravier), qui composent plus du tiers <strong>de</strong>s berges (37 %), se concentrent au droit<strong>de</strong>s nombreux rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ce tronçon (voir la photo 11-3).Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-1


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Photo 11-1 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Talus silto-argileux fortement érodé <strong>de</strong> 20 à 25 m <strong>de</strong> hauteur – Rivegauche, vue vers l’aval, PK 4 à 4,5Photo 11-2 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Cicatrice d’un glissement <strong>de</strong> terrain récent dans la portion supérieured’un talus silto-argileux – Rive gauche, PK 78,511-2 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Photo 11-3 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Rapi<strong>de</strong> bordé <strong>de</strong> berges composées principalement <strong>de</strong> roc<strong>et</strong> <strong>de</strong> matériaux grossiers résistants à l’érosion – Vue vers l’aval, PK 83 à 85• Le tronçon central (du PK 107,3 au PK 170) s’étend immédiatement en aval dulac Nemiscau (voir le feuill<strong>et</strong> 2 <strong>de</strong> la carte 13). Le till <strong>et</strong> la roche composentenviron la moitié <strong>de</strong>s matériaux encaissants <strong>et</strong> les sédiments fins colmatent laplupart <strong>de</strong>s points bas, bien que leur épaisseur <strong>de</strong>meure inférieure à 10 m. Lamoitié <strong>de</strong>s berges sont constituées <strong>de</strong> matériaux résistants à l’érosion, l’autre,<strong>de</strong> matériaux sensibles (sable, silt <strong>et</strong> argile). L’érosion touche moins <strong>de</strong> 4 % <strong>de</strong>stalus riverains <strong>et</strong> ceux-ci semblent évoluer assez lentement. La contribution <strong>de</strong>ce tronçon au bilan sédimentaire <strong>de</strong> la rivière est faible.• Le tronçon du lac Nemiscau [1] (du PK 170 au PK 194) s’inscrit dans unpaysage <strong>de</strong> basses collines rocheuses portant un till d’épaisseur variable, à lalimite ouest <strong>de</strong>s hautes-terres (voir le feuill<strong>et</strong> 2 <strong>de</strong> la carte 13). Ses berges sontlargement dominées par un pavage naturel <strong>de</strong> cailloux <strong>et</strong> <strong>de</strong> blocs résultant <strong>de</strong>l’évacuation par les vagues <strong>de</strong> la fraction <strong>de</strong> particules fines <strong>et</strong> <strong>de</strong> sable quicomposaient le till. L’érosion y est très réduite, ne touchant que 400 m <strong>de</strong> talussableux. Ce vaste plan d’eau r<strong>et</strong>ient la plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s faibles volumesd’alluvions en provenance du tronçon amont <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> larivière Nemiscau.[1] Dans l’étu<strong>de</strong> géomorphologique, le bras du lac Nemiscau compris entre les PK 194 <strong>et</strong> 215 a été considéré comme unsegment fluvial.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-3


11-4 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> NemiscauTableau 11-1 : Composition <strong>et</strong> longueur <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> NemiscauTronçonRivière <strong>Rupert</strong> :• Tronçon aval(du PK 3,0 au PK 107,3)• Tronçon central(du PK 107,3 au PK 170)• Tronçon du lac Nemiscau(du PK 170 au PK 194,0)• Tronçon amont(du PK 194,0 au PK 314,0)Longueur totale (km)Composition <strong>et</strong> longueurLongueur <strong>de</strong>sLongueurMatériauxberges enRoctotale agrossiers b Sable <strong>et</strong> gravier Sable Sédiments fins Tourbeérosionkmkm % km % km % km % km % km % km %22,017,024,939,4103,38,79,114,68,59,666,869,399,6101,4337,126,537,058,321,931,45,58,05,518,037,02,24,33,13,93,4Rivière Lemare :Du PK0 au PK 48 11,1 8,2 60,4 44,6 20,8 15,3 43,3 31,9 — — — — 135,6 1,7 1,3Rivière Nemiscau :Du PK 0 au PK 150 57,1 9,0 314,3 49,3 52,9 8,3 187,2 29,4 24,0 3,8 1,0 0,2 636,5 3,5 0,5a. Y compris les berges <strong>de</strong>s îles.b. Matériaux grossiers : cailloux <strong>et</strong> (ou) blocs.6,525,237,7289,5358,92,613,422,162,533,5151,567,9—2,2221,660,036,2—0,520,6——3,212,715,9——1,92,71,5252,3187,4170,9463,21 073,829,47,20,413,950,911,73,80,23,04,7<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004• Le tronçon amont (du PK 194 au PK 314) traverse les hautes-terres (voir lesfeuill<strong>et</strong>s 2 <strong>et</strong> 3 <strong>de</strong> la carte 13). Il recoupe un territoire dominé par la roche, lesmatériaux glaciaires <strong>et</strong>, en aval du PK 270, d’abondantes alluvions sableusesprovenant, entre autres, <strong>de</strong> l’érosion <strong>de</strong> la moraine <strong>de</strong> Sakami (voir laphoto 11-4). Les berges sont formées à plus <strong>de</strong> 60 % <strong>de</strong> sédiments sableuxsensibles à l’érosion, mais ne sont actives que sur 3 % <strong>de</strong> leur longueur totale.Photo 11-4 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Zone d’îles <strong>et</strong> <strong>de</strong> hauts-fonds sableux – Vue vers l’aval<strong>de</strong>puis le PK 205Une analyse plus fine, qui tient compte du profil en long <strong>de</strong> la rivière, a permis <strong>de</strong>subdiviser les quatre tronçons <strong>de</strong> la rivière en 21 zones homogènes sur le planmorpho-sédimentologique. Le tronçon aval comprend à lui seul 12 zoneshomogènes, les zones 1 à 12. Ce nombre élevé s’explique par l’alternance <strong>de</strong>segments à écoulement lent, dominés par <strong>de</strong>s berges silto-argileuses sensibles àl’érosion, <strong>et</strong> <strong>de</strong> segments à écoulement rapi<strong>de</strong>, caractérisés par <strong>de</strong>s berges résistantesformées surtout <strong>de</strong> roche <strong>et</strong> <strong>de</strong> till (voir la photo 11-3). Le tronçon centraln’englobe que trois zones homogènes, les zones 13 à 15. Le tronçon du lacNemiscau constitue la zone homogène 16, tandis que le tronçon amont regroupeles zones 17 à 21. Le tableau 11-48 présente les gran<strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>chacune <strong>de</strong> ces zones <strong>et</strong> la carte 13, dans le volume 7, montre leurs limites.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-5


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.1.1.2 Rivière LemareLa rivière Lemare s’allonge sur quelque 48 km en aval du point <strong>de</strong> coupureproj<strong>et</strong>é, dans un paysage dominé par le roc <strong>et</strong> les sédiments glaciaires (voir lefeuill<strong>et</strong> 3 <strong>de</strong> la carte 13 <strong>et</strong> le tableau 11-1). Ses berges se composent surtout <strong>de</strong>matériaux grossiers (45 %) <strong>et</strong> <strong>de</strong> sédiments sableux <strong>et</strong> sablo-graveleux (47 %). Destalus riverains développés dans <strong>de</strong>s matériaux sableux ou sablo-graveleux sont enérosion sur une longueur <strong>de</strong> 1,7 km, ce qui représente moins <strong>de</strong> 1,5 % <strong>de</strong> lalongueur totale <strong>de</strong> ses rives.En aval du PK 2, la rivière Lemare est encaissée dans d’épaisses accumulations <strong>de</strong>matériaux granulaires. Ses berges sont largement dominées par <strong>de</strong>s sédimentssableux (89 %). Un peu moins <strong>de</strong> 8 % <strong>de</strong>s talus riverains subissent une certaineérosion. L’absence <strong>de</strong> <strong>de</strong>lta à son embouchure laisse croire que les alluvionssableuses <strong>de</strong> la Lemare sont prises en charge par la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> redistribuées non loinà l’aval <strong>de</strong> la confluence.11.1.1.3 Rivière NemiscauLa rivière Nemiscau s’étire sur environ 150 km en aval <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>, suivantun axe nord-est–sud-ouest. Elle se sépare en <strong>de</strong>ux bras à l’extrémité amont <strong>de</strong> c<strong>et</strong>ronçon, entre le lac Cramoisy <strong>et</strong> les points <strong>de</strong> coupure proj<strong>et</strong>és. Entre le lacCramoisy <strong>et</strong> le PK 95, elle recoupe une suite presque ininterrompue <strong>de</strong> lacs <strong>et</strong> sontracé est mal défini. Plus en aval (du PK 30 au PK 95), son parcours est caractérisépar une alternance <strong>de</strong> segments fluviaux plus ou moins longs <strong>et</strong> <strong>de</strong> plans d’eau (lac<strong>de</strong>s Montagnes, lac Valiqu<strong>et</strong>te <strong>et</strong> lac Caumont). Les trente <strong>de</strong>rniers kilomètres <strong>de</strong>son cours correspon<strong>de</strong>nt à un long bras du lac Nemiscau, qui comporte quelquesresserrements marqués.La rivière traverse <strong>de</strong> hautes-terres formées <strong>de</strong> collines rocheuses, d’accumulations<strong>de</strong> till <strong>et</strong> <strong>de</strong> sédiments fluvioglaciaires, pour rejoindre la <strong>Rupert</strong> dans la zone <strong>de</strong>transition entre les hautes-terres <strong>et</strong> les basses-terres (voir le feuill<strong>et</strong> 2 <strong>de</strong> la carte 13<strong>et</strong> le tableau 11-1). Ses berges sont formées à près <strong>de</strong> 50 % <strong>de</strong> matériaux grossiers<strong>et</strong> à un peu moins <strong>de</strong> 30 % <strong>de</strong> sable. L’érosion y est très réduite, n’agissant que sur0,5 % <strong>de</strong>s berges.La rivière Nemiscau franchit un <strong>de</strong>rnier seuil rocheux au PK 24,3, où elle forme <strong>de</strong>p<strong>et</strong>its rapi<strong>de</strong>s. Plus en aval, dans ce qui constitue en fait un bras du lac Nemiscau,ses berges sont majoritairement formées <strong>de</strong> matériaux grossiers (53 %) <strong>et</strong> <strong>de</strong>roc (12 %) <strong>et</strong> ne subissent aucune érosion perceptible. La faible érosion <strong>de</strong>s talussilto-argileux situés plus en amont, vers les PK 41 à 54, ne fournit au lac que <strong>de</strong>faibles volumes d’alluvions fines.11-6 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.1.2 Modifications prévues pendant la constructionLes seules modifications prévues pendant la construction se produiront dans l<strong>et</strong>ronçon à débit réduit <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> puisque les portions aval <strong>de</strong>s rivièresLemare <strong>et</strong> Nemiscau ne <strong>de</strong>vraient pas être touchées.Les travaux <strong>de</strong> construction <strong>de</strong> huit ouvrages hydrauliques sur le cours aval <strong>de</strong> la<strong>Rupert</strong> seront réalisés en gran<strong>de</strong> partie durant la première année qui suivra la<strong>dérivation</strong> <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>. Des structures temporaires sont toutefoisenvisagées à l’emplacement <strong>de</strong> ces ouvrages, certaines dès le premier hiver suivantla <strong>dérivation</strong> <strong>et</strong> les autres après le passage <strong>de</strong> la crue <strong>de</strong> printemps. Elles perm<strong>et</strong>tront<strong>de</strong> maintenir les niveaux d’eau près <strong>de</strong>s valeurs actuelles dans les zonesd’influence <strong>de</strong>s ouvrages, avant que la construction <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers ne soitterminée.Grâce à la mise en place d’un régime <strong>de</strong> débits réservés dans la <strong>Rupert</strong> dès lepremier hiver <strong>de</strong>s travaux, il n’y aura pas d’eff<strong>et</strong>s notables sur la dynamique <strong>de</strong>sberges, car les agents d’érosion sont peu actifs durant c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong>. La seulemodification attendue sera un encaissement mineur (en raison <strong>de</strong>s faibles débitsd’hiver) <strong>de</strong>s tributaires qui coulent dans les matériaux sableux. C<strong>et</strong>te évolutiontouchera surtout les cours d’eau du tronçon compris entre le lac Nemiscau <strong>et</strong> lesenvirons du PK 290, où la rivière est bordée <strong>de</strong> larges terrasses d’alluvionssableuses. Les matériaux érodés s’accumuleront à l’embouchure <strong>de</strong>s tributaires.Par la suite, durant la pério<strong>de</strong> d’achèvement <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques, lesmodifications géomorphologiques découlant <strong>de</strong> la gestion hydraulique <strong>de</strong> la rivièreseront les mêmes que pendant l’exploitation. Elles seront liées à la réduction <strong>de</strong>sdébits <strong>et</strong> à l’abaissement <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> la rivière. Ces modifications sont décritesen détail à la section 11.1.3.Mesures d’atténuationL’application <strong>de</strong>s mesures d’atténuation courantes liées aux activités <strong>de</strong>construction en milieu aquatique perm<strong>et</strong>tra d’assurer la stabilité <strong>de</strong>s rives <strong>et</strong> <strong>de</strong>réduire au minimum la mise en eau <strong>de</strong> particules fines (voir les clauses environnementalesnormalisées n os 2, 5, 9, 11, 12, 13, 14, 20 à l’annexe J dans le volume 5).11.1.3 Modifications prévues pendant l’exploitationLa principale source <strong>de</strong> modifications pendant l’exploitation est liée à la gestionhydraulique <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> qui se traduira par la réduction <strong>de</strong>s débits <strong>et</strong> parl’abaissement <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> la rivière.On ne prévoit que très peu <strong>de</strong> modifications <strong>de</strong> nature géomorphologique dans l<strong>et</strong>ronçon <strong>de</strong> la rivière Lemare compris entre le point <strong>de</strong> coupure <strong>et</strong> le PK 2 grâce auDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-7


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004régime hydraulique moyen <strong>de</strong> la Lemare, qui reste inchangé, <strong>et</strong> au seuil naturelprésent au PK 2. Dans le tronçon compris entre le PK 2 <strong>et</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>, il yaura un abaissement d’environ 1,3 m du niveau <strong>de</strong> la Lemare. C<strong>et</strong> abaissementn’entraînera pas d’érosion régressive notable puisqu’un seul p<strong>et</strong>it tributaire à débitpermanent rejoint la <strong>Rupert</strong> dans ce secteur.De même, aucune modification <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong> la rivière Nemiscaun’est prévue en aval du point <strong>de</strong> coupure car, comme pour la rivière Lemare, <strong>de</strong>souvrages <strong>de</strong> restitution <strong>de</strong> débit réservé perm<strong>et</strong>tront d’y reproduire l’hydrogrammemoyen annuel. L’ouvrage hydraulique qui sera aménagé à l’exutoire du lacNemiscau maintiendra les niveaux le long du cours aval <strong>de</strong> la rivière, soit du PK 0au PK 24,3, où se trouve un premier seuil naturel.Les prévisions <strong>de</strong>s modifications qui pourraient survenir le long <strong>de</strong> la rivière<strong>Rupert</strong> tiennent compte <strong>de</strong>s enseignements du suivi <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong>s berges(<strong>de</strong> 1980 à 1984), réalisé le long du cours aval <strong>de</strong>s rivières Eastmain <strong>et</strong> Opinaca <strong>et</strong><strong>de</strong> la P<strong>et</strong>ite rivière Opinaca à la suite <strong>de</strong> leur <strong>dérivation</strong> vers la Gran<strong>de</strong> Rivière(Sogeam, 1985 ; SEBJ, 1985), où aucun débit réservé n’a été restitué en aval <strong>de</strong>spoints <strong>de</strong> coupure.Enseignements du suivi <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong> la rivière EastmainLe suivi <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong> la rivière Eastmain fournit <strong>de</strong>s renseignementstrès utiles pour l’évaluation <strong>de</strong>s modifications qui pourraient survenir lelong du tronçon aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, puisque les <strong>de</strong>ux rivières recoupent le long <strong>de</strong>leur cours aval <strong>de</strong>s terrains <strong>de</strong> composition <strong>et</strong> <strong>de</strong> morphologie très semblables. Ledébit moyen annuel à l’embouchure <strong>de</strong> la rivière Eastmain en conditions naturelles(980 m 3 /s) était légèrement supérieur à celui <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> (875 m 3 /s). Comme c<strong>et</strong>te<strong>de</strong>rnière, l’Eastmain est encaissée dans <strong>de</strong>s sédiments silto-argileux épais <strong>et</strong>sensibles aux mouvements <strong>de</strong> masse (éboulements, glissements, coulées) <strong>et</strong> sesberges subissent une érosion assez forte. Les matériaux sableux sont cependantplus fréquents sur ses rives, principalement dans le segment situé immédiatementen aval du point <strong>de</strong> coupure.Contrairement à ce qui est proj<strong>et</strong>é pour la <strong>Rupert</strong>, où un débit réservé seramaintenu, la rivière Eastmain a été entièrement dérivée <strong>et</strong> son débit moyen annuelà l’embouchure est passé <strong>de</strong> 980 à 95 m 3 /s. Ses débits <strong>de</strong> crue <strong>et</strong> d’étiage ne représentent,selon les secteurs, que <strong>de</strong> 3 à 10 % <strong>de</strong> ce qu’ils étaient en conditionsnaturelles. Cela s’est traduit par <strong>de</strong>s baisses <strong>de</strong> niveau <strong>de</strong> 1 à 4 m <strong>et</strong> parl’exondation d’environ 36 km 2 <strong>de</strong> terrain, comparativement à seulement 4 à 5 km 2(proj<strong>et</strong>és) dans le tronçon aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.Le suivi m<strong>et</strong> en évi<strong>de</strong>nce une érosion marquée <strong>de</strong>s nouvelles berges <strong>et</strong> <strong>de</strong>s surfacesexondées <strong>de</strong> la rivière Eastmain dans la première année <strong>et</strong> <strong>de</strong>mie qui a suivi la<strong>dérivation</strong>. C<strong>et</strong>te érosion s’est concentrée au droit <strong>de</strong>s segments à écoulement lent11-8 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004sous l’influence <strong>de</strong> biefs naturels. Il est important <strong>de</strong> souligner qu’aucun aménagement(seuil) ou programme correcteur (ensemencement <strong>et</strong> plantation) n’avaitalors été réalisé. À la suite <strong>de</strong> la coupure, l’érosion a été forte dans les segmentscomposés <strong>de</strong> sédiments fins, <strong>et</strong> le secteur sableux situé en aval du point <strong>de</strong><strong>dérivation</strong>, jusqu’alors relativement stable, est <strong>de</strong>venu très actif. En 1981, lesvolumes totaux érodés en aval du point <strong>de</strong> coupure ont été <strong>de</strong> 75 000 m 3 . Lesapement <strong>de</strong>s nouvelles berges expliquait à lui seul 58 % <strong>de</strong> ce total. L’encaissement<strong>de</strong>s tributaires, le ravinement <strong>et</strong> le ruissellement <strong>de</strong> surface étaient responsablesrespectivement <strong>de</strong> 17, 15 <strong>et</strong> 10 % <strong>de</strong> ce volume. C<strong>et</strong>te érosion a entraîné uneforte augmentation <strong>de</strong> la turbidité <strong>de</strong>s eaux, <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 200 à 700 %. L’augmentation<strong>de</strong> la turbidité s’explique aussi par le fait que la <strong>dérivation</strong> a privé la rivière<strong>de</strong>s apports d’eau « claire » provenant <strong>de</strong> la partie supérieure <strong>de</strong> son bassin,laquelle est composée <strong>de</strong> roc <strong>et</strong> <strong>de</strong> matériaux glaciaires grossiers. En aval du point<strong>de</strong> coupure, les eaux <strong>de</strong> l’Eastmain ne proviennent désormais que <strong>de</strong> son bassinrésiduel, composé en gran<strong>de</strong> partie d’argiles marines.En 1981-1982, l’aménagement <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux seuils sur la rivière Eastmain a permis <strong>de</strong>rétablir les niveaux moyens naturels dans les segments subissant la plus forteérosion, soit sur environ 60 km (40 % <strong>de</strong> la longueur du tronçon touché). Cestravaux correcteurs ont entraîné une diminution marquée <strong>et</strong> très rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>l’érosion. Dès 1982, les volumes érodés étaient en baisse <strong>de</strong> 34 %. En 1984, aprèscinq ans d’évolution, <strong>de</strong>s conditions d’équilibre semblaient atteintes. Le volum<strong>et</strong>otal érodé avait diminué d’un facteur <strong>de</strong> 10, pour se situer à moins <strong>de</strong>10 000 m 3 /a. Grâce en partie à l’ensemencement <strong>et</strong> à la plantation d’arbustesréalisés sur les surfaces exondées, le ruissellement <strong>et</strong> le ravinement étaient <strong>de</strong>venusinsignifiants. Seul le sapement <strong>de</strong>s berges, responsable <strong>de</strong> 83 % <strong>de</strong> l’érosion,<strong>de</strong>meurait significatif.Les observations tirées du suivi mené sur la rivière Eastmain ne peuvent être appliquéesdirectement à la <strong>Rupert</strong>, car il est question dans le premier cas d’une coupurecomplète <strong>de</strong>s débits avec réduction considérable <strong>de</strong>s vitesses d’écoulement <strong>et</strong>, dansle second cas, d’une <strong>dérivation</strong> avec maintien d’un régime <strong>de</strong> débits réservésécologiques. La sollicitation <strong>de</strong>s berges par les courants <strong>de</strong>meurera relativementélevée sur la <strong>Rupert</strong>. Par contre, en raison <strong>de</strong> l’étendue n<strong>et</strong>tement plus faible <strong>de</strong>ssurfaces exondées <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’abaissement moins prononcé <strong>de</strong>s niveaux d’eau, lesprocessus <strong>de</strong> ruissellement, <strong>de</strong> ravinement <strong>et</strong> d’encaissement <strong>de</strong>s tributaires yseront certainement moins actifs. Il est tout <strong>de</strong> même possible <strong>de</strong> tirer du suivid’Eastmain certains enseignements :• En l’absence <strong>de</strong> maintien <strong>de</strong>s niveaux d’eau, l’érosion <strong>de</strong>s berges nouvellementexondées est temporairement forte dans les segments à écoulement lentcomposés <strong>de</strong> sédiments fins ou <strong>de</strong> sable. Les matériaux sableux sont plussusceptibles d’être déstabilisés <strong>et</strong> ils le sont plus rapi<strong>de</strong>ment que les sédimentsfins cohésifs.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-9


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004• L’aménagement <strong>de</strong> seuils perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> maintenir les niveaux d’eau qui prévalaienten conditions naturelles prévient l’exondation <strong>de</strong> platières composées <strong>de</strong>matériaux sensibles <strong>et</strong>, conséquemment, empêche l’érosion.• Le sapement est le principal processus responsable <strong>de</strong> l’érosion <strong>de</strong>s nouvellesberges, aussi bien à court qu’à moyen terme. L’érosion <strong>de</strong>s surfaces exondéespar ruissellement <strong>et</strong> ravinement <strong>de</strong>vient non significative après seulement 2 ou3 ans, grâce à la reprise <strong>de</strong> la végétation. De même, l’encaissement <strong>de</strong>s tributairessurvient au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux ou trois premières années <strong>et</strong> ne contribueensuite que mo<strong>de</strong>stement à la dynamique sédimentaire.• Des mesures correctrices appliquées rapi<strong>de</strong>ment après la <strong>dérivation</strong>, comme ilest prévu <strong>de</strong> le faire sur la <strong>Rupert</strong>, <strong>de</strong>vraient perm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> réduire au minimumles modifications à la dynamique <strong>de</strong>s berges <strong>et</strong> <strong>de</strong> réduire le délai avantl’atteinte <strong>de</strong> nouvelles conditions d’équilibre.Processus d’érosionComme dans le cas <strong>de</strong>s berges actuelles, les futures berges seront soumises avanttout à l’action <strong>de</strong>s courants fluviaux. Ceux-ci auront cependant une capacitéd’érosion moindre, puisque les vitesses d’écoulement seront plus faibles, en particulierdans les zones d’influence <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques. Dans ces <strong>de</strong>rnierssecteurs, en raison <strong>de</strong>s courants plus faibles, les vagues pourraient jouer un rôleplus important que celui qu’elles jouent dans les conditions actuelles. C<strong>et</strong>te actionse fera surtout sentir sur les berges exposées aux vents dominants <strong>de</strong> composanteouest, le long <strong>de</strong> segments où la rivière est suffisamment large (plus <strong>de</strong> 500 m)pour perm<strong>et</strong>tre la formation <strong>de</strong> vagues capables d’entraîner une certaine érosion.Sur le pourtour du lac Nemiscau, les vagues <strong>de</strong>meureront le principal agentd’érosion. En conditions futures, dans les segments à écoulement lent, la prise plushâtive <strong>de</strong> la couverture <strong>de</strong> glace <strong>et</strong> sa disparition plus tardive entraîneront uneréduction <strong>de</strong> la durée <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> d’eau libre, au cours <strong>de</strong> laquelle les processusd’érosion sont les plus actifs.Les modifications <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong>s berges qui découleront <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>seront dans l’ensemble mineures. Elles surviendront principalement au droit <strong>de</strong>ssegments à écoulement lent où aucun maintien <strong>de</strong>s niveaux d’eau ne sera assuré.Les berges les plus sensibles seront celles composées <strong>de</strong> sable ou <strong>de</strong> sédimentsfins. L’érosion <strong>de</strong>s rives plus résistantes composées <strong>de</strong> till <strong>et</strong> <strong>de</strong> matériauxsablo-graveleux sera très lente <strong>et</strong> ne contribuera pas <strong>de</strong> façon significative à ladynamique sédimentaire. Le pavage résistant <strong>de</strong> matériaux grossiers qui protègeactuellement ces berges se prolonge dans le lit <strong>de</strong> la rivière <strong>et</strong> composera aussi lesfutures berges (voir la figure 11-1).11-10 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 11-1 :Rivière <strong>Rupert</strong> – Berges avec pavage <strong>de</strong> matériaux grossiersTillTalus riverainAccumulation <strong>de</strong>matériaux grossiersBerge actuelleFuture bergeNiveau moyen actuelNiveau moyen après <strong>dérivation</strong>Roc6675_no_107_f11-1_040817.fh10L’érosion <strong>de</strong>s futures berges surviendra surtout au cours <strong>de</strong>s premières années quisuivront la <strong>dérivation</strong>, alors que les terrains riverains exondés, temporairementdénudés, seront exposés aux agents d’érosion <strong>et</strong> <strong>de</strong>vront s’adapter à la nouvelledynamique. Le sapement sera le processus prédominant. Les courants fluviaux <strong>et</strong>les vagues (plus localement) agiront sur les futures berges, ce qui entraînera laformation d’éboulements <strong>de</strong> faible hauteur.Les surfaces nouvellement exondées seront exposées au ruissellement <strong>et</strong> auravinement <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> surface. Comme ces terrains présenteront généralement <strong>de</strong>faibles pentes, les eaux <strong>de</strong> ruissellement n’y auront pas la compétence pour éro<strong>de</strong>rles matériaux grossiers (gravier, cailloux, blocs). Les surfaces composées <strong>de</strong>sédiments fins sont les plus susceptibles d’être ainsi érodées. Le ruissellement aurapeu d’eff<strong>et</strong>s sur les surfaces composées principalement <strong>de</strong> sable, en raison <strong>de</strong> leurperméabilité. Comme les terrains exondés ne s’élèveront en général que <strong>de</strong> 1 à 2 mau-<strong>de</strong>ssus du niveau moyen <strong>de</strong> la rivière, le ravinement sera limité <strong>et</strong> peu profond.Après 2 à 3 ans, lorsque la végétation se sera implantée sur les terrains exondés, ceprocessus ne fournira plus que <strong>de</strong> très faibles volumes d’alluvions au cours d’eau.Les surfaces exondées composées <strong>de</strong> sable fin à moyen pourraient localement êtrele lieu d’une certaine érosion éolienne. Les risques d’éolisation touchent surtout l<strong>et</strong>ronçon s’allongeant entre le lac Nemiscau <strong>et</strong> les environs du PK 280, où lessurfaces exondées, relativement gran<strong>de</strong>s, seront principalement sableuses. Dansces secteurs, la présence <strong>de</strong> dunes actives le long <strong>de</strong>s rives indique déjà unecertaine activité éolienne. L’érosion éolienne aura cependant peu d’eff<strong>et</strong>s sur lacharge sédimentaire du cours d’eau.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-11


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004La baisse <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> contribuera à accentuer le profil longitudinal<strong>de</strong>s tributaires à leur confluence, ce qui favorisera, dans les matériauxsableux ou sablo-silteux plus facilement érodables, un encaissement par érosionrégressive (voir la figure 11-2). L’encaissement sera très rapi<strong>de</strong> dans les sables,mais beaucoup plus lent dans les silts argileux plus cohésifs. Il se poursuivrajusqu’à l’atteinte d’un profil d’équilibre ou jusqu’à ce qu’un seuil <strong>de</strong> roc ou <strong>de</strong>matériaux grossiers ne soit rejoint. Dans les tronçons d’eau vive, où la <strong>Rupert</strong>coule sur le roc ou le till, les tributaires ne pourront s’encaisser. Le long <strong>de</strong>ssegments à écoulement lent, la présence relativement fréquente <strong>de</strong> seuils naturels àl’embouchure freinera l’érosion régressive <strong>et</strong> le tributaire ne pourra s’encaisser quedans les surfaces exondées <strong>de</strong> l’ancien lit.Figure 11-2 :Rivière <strong>Rupert</strong> – Encaissement <strong>de</strong>s tributairesSeuil rocheuxTributaireEncaissementdu tributaireTalus riverainBerge actuelleFuture bergeTillRocSilt argileuxTalusriverainEaux turbi<strong>de</strong>sNiveau moyen après <strong>dérivation</strong>6675_no_108_f11-2_040817.fh10Un décompte <strong>de</strong> tous les tributaires à débit permanent <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>, entrel’embouchure <strong>et</strong> le PK 314, a été réalisé (voir le tableau 11-2). Sur les 260 coursd’eau recensés, 157 (60 %) rejoindront la <strong>Rupert</strong> dans les zones d’influence <strong>de</strong>souvrages hydrauliques ou le long <strong>de</strong> segments <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s, où les risques d’encaissementsont faibles ou inexistants. Les 103 autres cours d’eau à débit permanentconfluent avec la <strong>Rupert</strong> dans les tronçons qui subiront une baisse <strong>de</strong> niveau. Desseuils naturels ont cependant été observés à l’embouchure <strong>de</strong> 39 d’entre eux, sibien que seulement 64 <strong>de</strong>s 260 tributaires à débit permanent présentent un risqued’encaissement : 38 en aval du lac Nemiscau (PK 3-170) <strong>et</strong> 26 en amont <strong>de</strong> sonexutoire (PK 170-314). Certains autres tributaires qui rejoignent la <strong>Rupert</strong> dans lapartie amont <strong>de</strong>s zones d’influence <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques <strong>de</strong>vront s’ajuster à<strong>de</strong> légères baisses <strong>de</strong> niveau. Leur encaissement sera mineur <strong>et</strong>, sauf exception, nefournira que <strong>de</strong> très faibles volumes <strong>de</strong> matériaux.11-12 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 11-2 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Tributaires à débit permanent a <strong>de</strong> la rivière en aval du PK 314Portion <strong>de</strong> la rivièreNombre total<strong>de</strong> tributairesTributaires <strong>de</strong>la <strong>Rupert</strong> dansles zonesd’influence<strong>de</strong>s ouvrageshydrauliquesaménagés ouau droit <strong>de</strong>segments <strong>de</strong>rapi<strong>de</strong>sTributaires <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> le long<strong>de</strong> segments où le niveau <strong>de</strong> larivière ne sera pas influencéAvec seuilnaturel à laconfluenceSans seuilnaturel à laconfluenceTronçon en aval du lac Nemiscau (PK 3 à170,3) :• Rive droite• Rive gaucheTotal partiel – 2 rivesTronçon en amont <strong>de</strong> l’exutoire du lacNemiscau (PK 170,3 à 314) :• Rive droite• Rive gaucheTotal partiel – 2 rives7857135606512552 (67%)29 (51%)81 (60%)40 (66%)36 (55%)76 (61%)8 (10%)8 (14%)16 (12%)10 (17%)13 (20%)23 (18%)18 (23%)20 (25%)38 (28%)10 (17%)16 (25%)26 (21%)Total 260 157 (60%) 39 (15%) 64 (25%)a. ll s’agit <strong>de</strong> tous les cours d’eau à débit permanent mentionnés sur les cartes topographiques <strong>de</strong> base à l’échelle <strong>de</strong> 1: 50 000 dugouvernement fédéral.Évolution prévue <strong>de</strong>s futures berges <strong>et</strong> <strong>de</strong>s zones exondéesTronçon aval (PK 3 à 107,3)Le tronçon aval <strong>de</strong> la rivière est le plus sensible à l’érosion, car la rivière y estsouvent profondément encaissée dans <strong>de</strong>s argiles marines suj<strong>et</strong>tes aux éboulements<strong>et</strong> aux glissements <strong>de</strong> terrain. Les berges <strong>de</strong> ce tronçon seront en érosion sur 12 %<strong>de</strong> leur longueur. Environ 30 % du volume érodé proviendraient <strong>de</strong>s talus riverainssitués en rive gauche, entre les PK 3 <strong>et</strong> 15 (zones homogènes 1 <strong>et</strong> 2), <strong>et</strong> plus <strong>de</strong>60 % proviendraient <strong>de</strong>s berges du tronçon compris entre les PK 50 <strong>et</strong> 80, plusspécifiquement <strong>de</strong> celles <strong>de</strong>s zones homogènes 7 <strong>et</strong> 9 (voir la carte 13 dans levolume 7).Les segments influencés par un ouvrage hydraulique correspon<strong>de</strong>nt à une longueurd’environ 44 km, ce qui représente 40 % <strong>de</strong> la longueur du tronçon aval. Lesniveaux d’eau y seront maintenus près <strong>de</strong>s valeurs actuelles. Les baisses <strong>de</strong> niveaumaximales prévues dans les zones d’influence <strong>de</strong> ces ouvrages sont <strong>de</strong> 0,4 m, sibien que très peu <strong>de</strong> modifications y sont attendues. Tout au plus, la diminution <strong>de</strong>svitesses d’écoulement pourrait favoriser une stabilisation <strong>de</strong>s berges actuellementen érosion. C<strong>et</strong>te diminution <strong>de</strong> l’activité se fera surtout sentir dans la zoned’influence du seuil du PK 49 (zone homogène 7), longue <strong>de</strong> 15 km, qui fournitactuellement près <strong>de</strong> 20 % <strong>de</strong>s volumes <strong>de</strong> matériaux livrés à la rivière. LaDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-13


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004réduction <strong>de</strong>s vitesses d’écoulement s’y traduira par une plus faible sollicitation dupied <strong>de</strong>s talus <strong>et</strong>, à moyen terme (moins <strong>de</strong> cinq ans), par une diminution <strong>de</strong>l’activité <strong>et</strong> <strong>de</strong>s volumes <strong>de</strong> matériaux fournis à la rivière. La même conclusions’applique aux autres segments sous l’influence d’un ouvrage hydraulique, le long<strong>de</strong>squels l’érosion est cependant beaucoup plus faible.Dans les segments non influencés par un ouvrage, aucune modification notable nesurviendra le long <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s segments <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s, qui s’allongentau total sur une quinzaine <strong>de</strong> kilomètres, car les berges, rocheuses ou caillouteuses,y sont très résistantes. Ces segments correspon<strong>de</strong>nt principalement aux zoneshomogènes 6, 8 <strong>et</strong> 10, ainsi qu’à la plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> la zone homogène 4.Par contre, <strong>de</strong>s modifications à la dynamique <strong>de</strong>s berges toucheront les segments àécoulement lent compris entre les PK 5,5 à 20,4, 26,5 à 29,5, 67 à 79 <strong>et</strong> 95,7 à107,3 ainsi qu’un court segment <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s situé à l’extrémité aval du tronçon, enrive gauche (PK 3 à 5,5). Comme le lit <strong>de</strong> la rivière y est dans l’ensemble trèsencaissé, les superficies exondées seront faibles, au total d’environ 5 km 2 . Ellesseront surtout observées le long <strong>de</strong> la rive droite, entre les PK 3 à 15(zones homogènes 1 <strong>et</strong> 2) <strong>et</strong> 26,5 à 29,5 (portion centrale <strong>de</strong> la zone homogène 4),où le lit est formé <strong>de</strong> matériaux grossiers, peu susceptibles <strong>de</strong> donner lieu à uneérosion par ruissellement ou ravinement. La seule zone exondée relativementétendue (0,5 km 2 ) composée <strong>de</strong> sédiments plus sensibles (silto-argileux) se situeen rive gauche, vers le PK 107. Des ensemencements <strong>de</strong> graminées sont cependantprévus pour y accélérer la végétalisation <strong>et</strong> ainsi réduire l’érosion.L’activité <strong>de</strong>meurera relativement forte dans les segments où un profond chenallonge le pied <strong>de</strong> hauts talus argileux (20 à 55 m) subissant déjà une forte érosion,soit vers les PK 3 à 14, en rive gauche (zones homogènes 1 <strong>et</strong> 2) <strong>et</strong> les PK 67 à 79,sur les <strong>de</strong>ux rives (zone homogène 9). Les talus <strong>de</strong> ces secteurs fournissentactuellement 70 % <strong>de</strong>s volumes <strong>de</strong> matériaux érodés sur les rives du tronçon aval.Sauf localement, où l’érosion fluviale a formé <strong>de</strong>s avant-plages relativement larges(plus <strong>de</strong> 10 ou 20 m), les futures berges se développeront en contrebas <strong>de</strong>s bergesactuelles, mais toujours en contact avec les talus actuels ou à faible distance <strong>de</strong>ceux-ci (voir la figure 11-3). Le sapement du pied du talus, même à un niveauinférieur aux conditions actuelles, sera susceptible <strong>de</strong> provoquer, comme avant,<strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong> masse (éboulements, glissements) qui modifieront l’ensembledu talus. Toutefois, en raison <strong>de</strong> la diminution <strong>de</strong>s débits <strong>et</strong> <strong>de</strong>s vitessesd’écoulement, les talus instables en conditions actuelles <strong>de</strong>vraient <strong>de</strong>venir moinsactifs <strong>et</strong> fournir <strong>de</strong> plus faibles volumes <strong>de</strong> matériaux au cours d’eau.11-14 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 11-3 :Rivière <strong>Rupert</strong> – Futures berges à proximité <strong>de</strong>s talus actuelsCicatrices <strong>de</strong> glissement <strong>de</strong> terrainTalus riverain en érosion(> 8-10 m)Silt argileuxBerge actuelleFuture Future bergeAvant-plage étroite(< 10 m)Niveau moyen actuelNiveau moyen après <strong>dérivation</strong>6675_no_109_f11-3_040817.fh10Les rives <strong>de</strong>s autres segments <strong>de</strong> la rivière touchés par <strong>de</strong>s baisses <strong>de</strong> niveauprésentent localement une morphologie comparable, mais les talus riverainsargileux y sont moins élevés (en <strong>de</strong>çà <strong>de</strong> 10 à 15 m), souvent discontinus <strong>et</strong> nesubissent qu’une faible érosion. Les berges argileuses y alternent souvent avec <strong>de</strong>sberges <strong>de</strong> roc, <strong>de</strong> gravier ou <strong>de</strong> matériaux grossiers. Le sapement <strong>de</strong>s futuresberges dénudées pourrait déstabiliser localement les talus argileux, mais, globalement,l’érosion n’y augmentera pas. Dans les secteurs où le lit <strong>de</strong> la rivière estévasé, les futures berges se développeront à une certaine distance <strong>de</strong>s talus actuels(voir la figure 11-4) <strong>et</strong> leur sapement éventuel n’agira que sur <strong>de</strong> faibles volumes<strong>de</strong> matériaux, puisque la hauteur <strong>de</strong>s nouveaux talus sera mo<strong>de</strong>ste, correspondanttout au plus à l’abaissement du plan d’eau (moins <strong>de</strong> 2 m).Les tributaires qui coulent dans les matériaux meubles risquent <strong>de</strong> s’encaisser parérosion régressive <strong>et</strong> <strong>de</strong> fournir un certain volume d’alluvions fines à la rivière.C<strong>et</strong>te évolution ne concerne cependant que le quart <strong>de</strong>s tributaires à débitpermanent <strong>de</strong> ce tronçon (environ 20 cours d’eau). Le profil d’équilibre <strong>de</strong> cesquelque vingt tributaires <strong>de</strong>vra s’adapter à <strong>de</strong>s baisses <strong>de</strong> niveau qui atteindront, enconditions d’étiage estival, <strong>de</strong> 0,8 à 1,9 m. Les volumes en cause seront faiblespuisque la plupart <strong>de</strong> ces cours d’eau drainent <strong>de</strong>s bassins peu étendus <strong>et</strong> que laprésence <strong>de</strong> seuils naturels près <strong>de</strong> leur embouchure limitera gran<strong>de</strong>ment les possibilitésd’encaissement. C’est le cas <strong>de</strong> tous les principaux tributaires <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>en aval du PK 100. Toutefois, en rive gauche <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, dans un segment oùl’abaissement du plan d’eau sera <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1,5 m, on a repéré <strong>de</strong>ux tributaires(au PK 101,5 <strong>et</strong> au PK 107) qui sont susceptibles <strong>de</strong> contribuer à la chargesédimentaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> à long terme (plus <strong>de</strong> 10 ans). Aucun seuil naturel n’a puêtre observé à proximité <strong>de</strong> l’embouchure <strong>de</strong> ces cours d’eau relativement impor-Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-15


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004tants, qui drainent <strong>de</strong>s bassins composées en gran<strong>de</strong> partie d’épaisses accumulationsd’argiles marines <strong>de</strong>nsément ravinées. Leur encaissement pourrait entraînerl’érosion régressive, beaucoup plus lente, <strong>de</strong> leurs nombreux p<strong>et</strong>its affluents. Unsuivi <strong>de</strong> l’érosion <strong>de</strong> ces tributaires perm<strong>et</strong>tra d’évaluer la pertinence <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre enplace <strong>de</strong>s mesures correctrices.Figure 11-4 :Rivière <strong>Rupert</strong> – Futures berges à une certaine distance <strong>de</strong>s talus actuelsSableTalus riverain actuel (5-10 m)Avant-plage large (> 50 m)Berge actuelleNiveau moyen actuelNiveau moyen après <strong>dérivation</strong>Future berge6675_no_110_f11-4_040817.fh10Ainsi, dans le tronçon aval, la réduction <strong>de</strong>s débits moyens annuels, <strong>de</strong>s débits <strong>de</strong>crue <strong>et</strong> <strong>de</strong>s vitesses d’écoulement entraînera une diminution <strong>de</strong> l’érosion <strong>et</strong> <strong>de</strong>svolumes <strong>de</strong> matériaux livrés à la rivière <strong>Rupert</strong> dans le tronçon aval. Les milieuxriverains <strong>de</strong>vront néanmoins s’ajuster à la nouvelle dynamique <strong>et</strong> une certaineérosion surviendra, surtout dans les premières années suivant la <strong>dérivation</strong>, principalementpar sapement <strong>de</strong>s futures berges dénudées <strong>et</strong> par encaissement <strong>de</strong>s tributaires.Après <strong>de</strong>ux ou trois ans, l’érosion commencera à diminuer. La végétation, qui seradéjà bien implantée dans les zones exondées, freinera les processus <strong>de</strong> ruissellement<strong>et</strong> <strong>de</strong> ravinement, <strong>et</strong> l’encaissement <strong>de</strong>s tributaires ne <strong>de</strong>vrait plus fournirque <strong>de</strong> faibles volumes d’alluvions. Les talus instables situés le long <strong>de</strong>s zonesd’influence <strong>de</strong>s ouvrages, qui fournissent actuellement environ 25 % <strong>de</strong>s volumes<strong>de</strong> matériaux livrés à la rivière, auront commencé à se stabiliser. L’érosion <strong>de</strong>vraitégalement diminuer, mais à plus long terme, au droit <strong>de</strong>s segments subissant <strong>de</strong>sbaisses <strong>de</strong> niveau d’eau.11-16 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tronçon central (PK 107,3-170)Le tronçon central <strong>de</strong> la rivière offre une gran<strong>de</strong> diversité dans la composition <strong>de</strong>ses berges <strong>et</strong> <strong>de</strong> ses talus riverains. Les sédiments fins <strong>et</strong> les sables, susceptiblesd’être le plus touchés par la réduction <strong>de</strong>s débits, y composent environ le tiers <strong>de</strong>smatériaux encaissants <strong>et</strong> la moitié <strong>de</strong>s berges. La rivière coule surtout sur lesmatériaux grossiers <strong>et</strong> le roc en amont du PK 150 <strong>et</strong> en aval du PK 110, alors quele lit est plutôt sableux ou sablo-silteux entre les PK 110 <strong>et</strong> 150. La faible érosionqui touche actuellement 4 % <strong>de</strong>s talus riverains livrerait moins <strong>de</strong> 500 m 3d’alluvions à la rivière par année.Un ouvrage hydraulique aménagé au PK 110,3, en amont <strong>de</strong> gros rapi<strong>de</strong>s,perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> maintenir les niveaux d’eau près <strong>de</strong>s valeurs actuelles jusqu’auxenvirons du PK 125. En pério<strong>de</strong> d’étiage estival, <strong>de</strong>s baisses <strong>de</strong> niveau <strong>de</strong> 0,3 mseront tout <strong>de</strong> même enregistrées entre les PK 120 <strong>et</strong> 125. Des baisses <strong>de</strong> niveauplus marquées, atteignant 1 m, surviendront en amont du PK 125. En étiageestival, les surfaces exondées atteindront 4,8 km 2 (par rapport au niveau moyenactuel). Elles correspondront aux avant-plages peu profon<strong>de</strong>s <strong>et</strong> relativementétroites longeant les rives actuelles.Le segment compris entre les PK 150 <strong>et</strong> 170 (zone homogène 15), qui subira lesplus fortes baisses <strong>de</strong> niveau (<strong>de</strong> 1 à 2,7 m), est caractérisé par une succession <strong>de</strong>rapi<strong>de</strong>s. La réduction <strong>de</strong>s débits n’y aura que très peu d’eff<strong>et</strong>s puisque les berges <strong>et</strong>les zones exondées seront composées surtout <strong>de</strong> matériaux grossiers <strong>et</strong> <strong>de</strong> roc. Unseul tributaire relativement important, qui rejoint la <strong>Rupert</strong> en rive droite vers lePK 162,8, présente un risque d’encaissement. Il draine le long <strong>de</strong> son cours aval<strong>de</strong>s terrains composés en gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> matériaux sablo-silteux. Son bassinversant couvre environ 60 km 2 . Des seuils naturels sont présents à l’embouchure<strong>de</strong> tous les autres tributaires à débit permanent <strong>de</strong> ce segment, y compris l’exutoiresecondaire du lac Nemiscau, qui conflue avec la <strong>Rupert</strong> vers le PK 152 (rivegauche).Des modifications mineures surviendront entre les PK 125 <strong>et</strong> 150 (zonehomogène 14), où plusieurs segments <strong>de</strong> rive sont développés dans <strong>de</strong>s sédimentsfins silto-sableux ou silto-argileux <strong>et</strong> où le lit <strong>de</strong> la rivière est composé surtout <strong>de</strong>sable, <strong>de</strong> sable silteux <strong>et</strong> <strong>de</strong> gravier. Les futures berges seront basses, car elles sedévelopperont le plus souvent en r<strong>et</strong>rait <strong>de</strong>s talus riverains actuels, à la marge <strong>de</strong>platières exondées. Ces berges pourraient localement être sapées par les courants<strong>et</strong> évoluer par p<strong>et</strong>its éboulements successifs. La plupart <strong>de</strong>s talus riverains actuellementen érosion ne seront sollicités qu’en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crue <strong>et</strong> <strong>de</strong>vraient lentementse stabiliser. Une quinzaine <strong>de</strong> tributaires à débit permanent s’encaisseront le long<strong>de</strong> ce segment. Les volumes <strong>de</strong> matériaux impliqués seront toutefois mo<strong>de</strong>stes, carles cours d’eau drainent <strong>de</strong> p<strong>et</strong>its bassins versants <strong>et</strong> <strong>de</strong>s seuils naturels sontgénéralement présents à moins <strong>de</strong> 1 km <strong>de</strong> leur embouchure. Seul un tributairedont le confluent avec la <strong>Rupert</strong> est situé vers le PK 142 (en rive gauche) pourraitDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-17


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004fournir, en s’encaissant, <strong>de</strong>s volumes appréciables <strong>de</strong> sédiments. L’encaissement<strong>de</strong> la rivière Jolli<strong>et</strong> (PK 129) sera limité, puisque l’abaissement du niveau <strong>de</strong> la<strong>Rupert</strong> à son embouchure ne sera que <strong>de</strong> 0,4 m. Enfin, le ruissellement en surface<strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s riveraines exondées composées <strong>de</strong> sédiments fins pourrait fournir <strong>de</strong>faibles volumes d’alluvions durant les premières années qui suivront la <strong>dérivation</strong>.Plus en aval, entre les PK 120 <strong>et</strong> 125 (zone homogène 14), dans la portion amont<strong>de</strong> la zone d’influence du seuil du PK 110,3, l’abaissement <strong>de</strong>s niveaux sera faible(0,3 m en conditions d’étiage estival) <strong>et</strong> les superficies exondées seront trop peuétendues pour donner prise à une érosion significative. Les vitesses moyennesd’écoulement, environ <strong>de</strong>ux fois plus faibles qu’en conditions actuelles, serontinsuffisantes pour éro<strong>de</strong>r les berges sensibles qui sont surtout composées <strong>de</strong>sédiments fins. Quelques courts segments <strong>de</strong> berges sableuses pourraientlocalement être déstabilisés en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crue. Un faible encaissement <strong>de</strong>s tributairesrisque aussi <strong>de</strong> survenir.En bref, les modifications à la dynamique <strong>de</strong>s berges surviendront essentiellemententre les PK 125 <strong>et</strong> 150. Au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux ou trois années qui suivront laréduction <strong>de</strong>s débits, on y observera une faible érosion par sapement <strong>de</strong>s futuresberges, encaissement <strong>de</strong>s tributaires <strong>et</strong>, dans une moindre mesure, ruissellementsur les surfaces exondées. Par la suite, seul le processus <strong>de</strong> sapement <strong>de</strong>meurera(localement) significatif, mais il ne fournira que <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>stes volumes d’alluvionsà la rivière, vu la faible hauteur <strong>de</strong>s nouveaux talus riverains.Tronçon du lac Nemiscau (PK 170-194)La construction d’un ouvrage hydraulique à l’exutoire du lac Nemiscau (PK 170)perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> maintenir le niveau du plan d’eau très près <strong>de</strong>s valeurs actuelles, sibien qu’aucune modification <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong> ses berges n’est attendue. L<strong>et</strong>emps <strong>de</strong> renouvellement <strong>de</strong>s eaux passera <strong>de</strong> 3 à 9 jours environ <strong>et</strong> le lac continuerad’intercepter, encore plus efficacement que dans les conditions actuelles, lesalluvions principalement sableuses provenant du tronçon amont.Tronçon amont (PK 194-314)Le tronçon amont <strong>de</strong> la rivière sera sensible aux modifications qui découleront <strong>de</strong>la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong>, en raison <strong>de</strong> la nature sableuse d’une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> sesberges <strong>et</strong> <strong>de</strong> son lit. Les berges du tronçon ne subissent actuellement qu’une faibleérosion, sur 3 % <strong>de</strong> leur longueur totale, <strong>et</strong> elles livreraient au cours d’eau moins<strong>de</strong> 500 m 3 /a d’alluvions. La construction <strong>de</strong> trois ouvrages perm<strong>et</strong>tra d’y maintenirles niveaux d’eau sur une longueur d’un peu plus <strong>de</strong> 63 km, soit <strong>de</strong>s PK 194 à 214,<strong>de</strong>s PK 223 à 263 <strong>et</strong> <strong>de</strong>s PK 290 à 293. Avec les zones <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s, qui totalisentenviron 10 km, ces segments occupent 60 % <strong>de</strong> la longueur du tronçon.11-18 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Le segment <strong>de</strong> la rivière qui s’allonge entre le PK 293 <strong>et</strong> le barrageproj<strong>et</strong>é (PK 314) subira les plus fortes baisses <strong>de</strong> débit <strong>et</strong> <strong>de</strong> niveau (<strong>de</strong> 1 à 2,5 m).Toutefois, comme la rivière <strong>et</strong> ses tributaires y coulent sur un substrat résistant,composé surtout <strong>de</strong> till <strong>et</strong> <strong>de</strong> roc, ces changements auront très peu d’eff<strong>et</strong>s sur ladynamique <strong>de</strong>s berges <strong>et</strong> <strong>de</strong>s zones riveraines exondées.Des modifications surviendront au droit <strong>de</strong>s segments principalement sableux lelong <strong>de</strong>squels les niveaux d’eau ne seront pas maintenus, soit <strong>de</strong>s PK 219 à 223 <strong>et</strong>263 à 290 (zones homogènes 19 <strong>et</strong> 20). En raison <strong>de</strong> la morphologie du lit (largesavant-plages peu profon<strong>de</strong>s, nombreux hauts-fonds), les baisses <strong>de</strong> niveau (<strong>de</strong> 1 à2 m) y entraîneront l’exondation <strong>de</strong> terrains couvrant environ 4,5 km 2 . Lessurfaces exondées seront d’environ 8,5 km 2 dans la portion amont <strong>de</strong> la zoned’influence du seuil du PK 223 (PK 240 à 263), malgré <strong>de</strong>s baisses <strong>de</strong> niveau nedépassant pas 0,4 m.Bien que la plupart <strong>de</strong>s surfaces exondées seront composées <strong>de</strong> sable ou <strong>de</strong> sablesilteux, elles ne subiront qu’une faible érosion, en raison <strong>de</strong> leur hauteurréduite (moins <strong>de</strong> 2 m), <strong>de</strong> leur pente douce (voir la figure 11-4) <strong>et</strong> <strong>de</strong> la réductionsignificative <strong>de</strong>s vitesses d’écoulement. Certaines berges plus exposées pourraientêtre sapées <strong>et</strong> évoluer pendant un certain temps par micro-éboulements. Dansl’ensemble, toutefois, les berges ne seront que lentement réaménagées par lescourants fluviaux <strong>et</strong>, plus localement, par les vagues. Les sables érodés sedéposeront à faible distance le long du rivage ou dans les parties profon<strong>de</strong>s du lit.Les talus riverains qui étaient instables en conditions actuelles <strong>de</strong>vraient lentementse stabiliser.Le long <strong>de</strong>s segments qui subiront <strong>de</strong>s baisses <strong>de</strong> niveau, les tributaires qui coulentdans <strong>de</strong>s matériaux sableux ou graveleux vont s’encaisser très rapi<strong>de</strong>ment, à moinsque <strong>de</strong>s seuils résistants ne soient présents à leur embouchure. Ce phénomène, quisurviendra dès le premier printemps, touchera essentiellement les cours d’eaucompris entre les PK 219 à 223 <strong>et</strong> 263 à 290. L’encaissement se manifestera surune trentaine <strong>de</strong> tributaires à débit permanent, drainant pour la plupart <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>stesbassins versants. Il sera très souvent limité par la présence <strong>de</strong> seuils naturels àmoins <strong>de</strong> 1 km <strong>de</strong> l’embouchure. Les tributaires s’encaisseront également dans lesban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> terrain riveraines exondées. Les matériaux érodés s’accumuleront à laconfluence avec la <strong>Rupert</strong>, où ils formeront <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites zones d’îles <strong>et</strong> <strong>de</strong>hauts-fonds. Les niveaux d’eau seront maintenus à l’embouchure <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxprincipaux tributaires <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> dans ce tronçon, soit les rivières Lemare <strong>et</strong> à laMarte.La nature sableuse <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s zones exondées favorisera l’infiltration rapi<strong>de</strong><strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> pluie, si bien que le ruissellement <strong>de</strong> surface y sera limité <strong>et</strong> ne <strong>de</strong>vraitpas contribuer significativement à l’érosion <strong>de</strong>s nouveaux milieux riverains.L’exondation <strong>de</strong> larges hauts-fonds sableux <strong>et</strong> sablo-silteux compris entre lesPK 240 <strong>et</strong> 280 pourrait par contre favoriser une certaine activité éolienne. Celle-ciDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-19


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004surviendrait surtout en conditions d’étiage estival, lorsque le niveau <strong>de</strong> la rivièresera à son plus bas <strong>et</strong> que les matériaux seront secs.Dans l’ensemble, le sapement <strong>de</strong>s futures berges du tronçon amont, le réaménagementpar les courants <strong>de</strong>s surfaces exondées <strong>et</strong> l’encaissement <strong>de</strong>s tributaireslivreront à la rivière <strong>de</strong>s volumes <strong>de</strong> matériaux qui pourraient atteindre quelquesmilliers <strong>de</strong> mètres cubes par année au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux ou trois premières années quisuivront la <strong>dérivation</strong>. En raison <strong>de</strong> la diminution <strong>de</strong>s vitesses d’écoulement, lacapacité <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> la rivière sera toutefois considérablement réduite, <strong>et</strong> lessables continueront <strong>de</strong> s’accumuler à proximité <strong>de</strong>s sites où ils auront été érodés,surtout en aval du PK 290.Mesures d’atténuationEn plus du maintien <strong>de</strong> débits réservés <strong>et</strong> <strong>de</strong> la présence d’ouvrages hydrauliques,<strong>de</strong>s mesures d’atténuation particulières perm<strong>et</strong>tront <strong>de</strong> prévenir l’érosion danscertains segments <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>.Pour réduire l’érosion <strong>de</strong>s berges exondées <strong>et</strong> favoriser leur utilisation par la faune,on procé<strong>de</strong>ra à <strong>de</strong>s ensemencements <strong>de</strong> graminées dans certains <strong>de</strong>s tronçons <strong>de</strong> larivière. Ces ensemencements accéléreront la végétalisation <strong>de</strong>s zones dénudées.Une telle mesure d’atténuation a déjà été appliquée avec succès sur les dépôts <strong>de</strong>matériaux fins exondés <strong>de</strong>s rivières Eastmain <strong>et</strong> Opinaca, lors <strong>de</strong> la réalisation <strong>de</strong>la phase I du complexe La Gran<strong>de</strong> (Bouchard <strong>et</strong> coll., 2001). Cinq tronçons <strong>de</strong> larivière <strong>Rupert</strong>, qui totalisent près <strong>de</strong> 1 500 ha <strong>de</strong> berges exondées, sont considéréscomme propices à l’ensemencement aérien :• un tronçon compris entre les PK 27 <strong>et</strong> 30, qui présentera près <strong>de</strong> 50 ha <strong>de</strong>berges exondées constituées <strong>de</strong> matériaux fins ;• une platière située au fond d’une baie au PK 107 <strong>de</strong> la rivière, qui sera recouverte<strong>de</strong> près <strong>de</strong> 50 ha <strong>de</strong> matériaux fins exondés ;• un tronçon compris entre les PK 120 <strong>et</strong> 155, qui présentera près <strong>de</strong> 300 ha <strong>de</strong>berges exondées constituées <strong>de</strong> matériaux fins ;• un tronçon situé entre les PK 205 <strong>et</strong> 223, où on trouvera près <strong>de</strong> 200 ha <strong>de</strong>larges platières sableuses ;• un tronçon compris entre les PK 235 <strong>et</strong> 290, qui comptera près <strong>de</strong> 900 ha <strong>de</strong>berges sableuses exondées.Pour l’ensemencement, on choisira <strong>de</strong>s mélanges commerciaux d’espèces adaptéesaux différents types <strong>de</strong> dépôts <strong>et</strong> aux conditions qui prévaudront.De plus, une attention particulière sera portée aux <strong>de</strong>ux tributaires qui rejoignent la<strong>Rupert</strong> aux PK 101,5 <strong>et</strong> 107. Un suivi <strong>de</strong> l’érosion perm<strong>et</strong>tra d’évaluer la pertinence<strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en place <strong>de</strong>s mesures correctrices afin d’atténuer l’érosionrégressive <strong>de</strong> ces tributaires <strong>et</strong> <strong>de</strong> favoriser la libre circulation <strong>de</strong>s poissons.11-20 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.1.4 Évaluation <strong>de</strong> la modification résiduelleLes mesures d’atténuation déjà intégrées à la conception du proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> prévues sur l<strong>et</strong>ronçon à débit réduit <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> perm<strong>et</strong>tront <strong>de</strong> réduire les phénomènesd’érosion <strong>de</strong>s rives <strong>et</strong> d’encaissement <strong>de</strong>s tributaires. De plus, on effectuera unsuivi <strong>de</strong> l’érosion régressive <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux tributaires susceptibles <strong>de</strong> fournir, ens’encaissant, <strong>de</strong>s volumes considérables d’alluvions fines.Le long <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, les modifications à la dynamique <strong>de</strong>s berges surviendrontprincipalement dans les segments non influencés par <strong>de</strong>s ouvrages. Les berges yseront réaménagées par sapement, encaissement <strong>de</strong>s tributaires <strong>et</strong> ruissellement surles surfaces exondées. Les modifications qui toucheront les nouveaux terrainsriverains seront <strong>de</strong> faible intensité. Leur étendue sera locale <strong>et</strong> leur durée moyenne.Elles surviendront surtout au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux ou trois premières années qui suivrontla <strong>dérivation</strong>, alors que les futures berges seront directement exposées aux agentsd’érosion <strong>et</strong> que l’encaissement <strong>de</strong>s tributaires sera le plus marqué. Ces modificationsse produiront durant la mise en eau <strong>et</strong> les premières années <strong>de</strong> l’exploitation.Globalement, la rivière aura cependant une plus faible capacité d’érosion <strong>et</strong>plusieurs <strong>de</strong>s talus riverains actuellement instables <strong>de</strong>vraient lentement se stabiliser,<strong>de</strong> sorte que les volumes <strong>de</strong> matériaux issus <strong>de</strong> l’érosion <strong>de</strong>s rives serontsensiblement plus faibles que dans les conditions actuelles. C<strong>et</strong>te diminution <strong>de</strong>l’érosion sur les rives <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> représente une modification positive <strong>de</strong> faibleintensité, d’étendue locale <strong>et</strong> <strong>de</strong> longue durée.11.2 Hydrologie <strong>et</strong> hydrauliqueLes métho<strong>de</strong>s se rapportant à l’hydrologie <strong>et</strong> à l’hydraulique (métho<strong>de</strong>s M4 <strong>et</strong> M5)sont présentées dans le volume 6.11.2.1 Conditions actuelles11.2.1.1 Bassins versants <strong>et</strong> réseau hydrographiqueLes bassins versants <strong>et</strong> le réseau hydrographique <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> sont décrits àla section 10.2.1.1 <strong>et</strong> illustrés sur la carte 10-1. Les principales particularités <strong>de</strong> ceréseau naturel sont les suivantes :• Exutoire secondaire du lac Nemiscau : Les jaugeages réalisés <strong>de</strong>puis 2002 ontpermis <strong>de</strong> préciser la relation niveau-débit <strong>de</strong> c<strong>et</strong> exutoire. Son débit est négligeableen hiver (nul ou inférieur à 1 m 3 /s), mais il atteint 60 m 3 /s quand ledébit est <strong>de</strong> 1 200 m 3 /s à l’exutoire principal (soit 5 %).Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-21


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004• Vallée reliant la rivière <strong>Rupert</strong> (PK 243) au lac Caumont : Les relevés topographiques<strong>et</strong> bathymétriques ainsi que les mesures du niveau d’eau indiquent quele point haut <strong>de</strong> la vallée se situe à 247 m <strong>et</strong> que le plan d’eau n’atteint ceniveau que lorsque le débit dans la rivière <strong>Rupert</strong> au PK 243 dépasse1 100 m 3 /s, une valeur qui correspond à un débit dépassé 5 % du temps.• Exutoire secondaire du lac Caumont : Ce site avait fait l’obj<strong>et</strong> d’un imposantprogramme <strong>de</strong> relevés topographiques, bathymétriques <strong>et</strong> hydrométriques lors<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s du proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> la Nottaway-Broadback-<strong>Rupert</strong>. Un nouveauprogramme <strong>de</strong> relevés a été réalisé en 2002. Les étu<strong>de</strong>s indiquent que, sur lapério<strong>de</strong> <strong>de</strong> référence allant <strong>de</strong> 1960 à 2003, environ 19 % du débit provenant<strong>de</strong> la rivière Nemiscau sont transférés vers le bassin <strong>de</strong> la rivière Pontax, enpassant par le lac Champion, soit un volume annuel <strong>de</strong> 325 hm³ <strong>et</strong> un débitmoyen <strong>de</strong> 10,3 m 3 /s.• Exutoires <strong>de</strong> la rivière Nemiscau aux points <strong>de</strong> coupure : Les jaugeageseffectués <strong>de</strong>puis 2002 indiquent, qu’en moyenne, le débit <strong>de</strong> la rivièreNemiscau se répartit ainsi : 85 % par le bras nord (C-76) <strong>et</strong> 15 % par le brassud (C-108).11.2.1.2 Régime hydrologiqueLes données utilisées pour reconstituer les débits d’apport <strong>et</strong> <strong>de</strong> crue aux différentspoints d’intérêt <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> sont précisées à la section 10.2.1.2. Les débitsmoyens annuels résultants sont mentionnés dans le tableau 11-3 <strong>et</strong> les hydrogrammessont illustrés sur la carte 10-1.Le tableau 11-3 regroupe certaines caractéristiques du régime hydrologique qui ontété utilisées pour l’analyse <strong>de</strong>s modifications du cours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> pour laconception <strong>de</strong>s ouvrages. Ces données sont, pour chaque point d’intérêt :• le débit moyen d’été (août-septembre) <strong>et</strong> le niveau d’eau correspondant ;• le débit <strong>de</strong> crue dépassé 10 % du temps <strong>et</strong> le niveau d’eau correspondant ;• le débit <strong>de</strong> pointe <strong>de</strong> la crue centennale <strong>et</strong> le niveau d’eau correspondant.La carte 11-1 présente l’emplacement <strong>de</strong> chaque ouvrage hydraulique ainsi que leprofil en long <strong>de</strong> la rivière, entre l’exutoire du lac Mesgouez <strong>et</strong> son embouchure.11-22 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-23Tableau 11-3 : Critères <strong>de</strong> conception <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques du cours aval <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>Ouvragehydraulique(PK)Zoned’influencesur la<strong>Rupert</strong>Sectioncible(PK)Débit a(m³/s)ConditionsactuellesConditionsfuturesPendant laconstructionÉté Printemps Crue centennale Été Printemps Crue vicennaleNiveau(m)Débit b(m³/s)Niveau(m)20,4 d 3,3 — 976 15,4 1 470 — 2 100 16,9 372 15,4 1 300 d 16,9 1 065 16,933,0 15,0 47,80 972 53,7 1 450 54,5 2 090 55,4 368 53,7 863 54,5 1 055 55,449,0 15,1 52,60 969 63,2 1 440 63,9 2 085 64,6 365 63,2 858 63,9 1 050 64,685,0 10,8 86,40 961 168,7 1 430 169,6 2 060 170,7 358 168,7 844 169,6 1 030 170,7110,3 14,7 117,50 956 203,7 1 420 204,5 2 045 205,4 352 203,7 834 204,5 1 015 205,4170,0 e 44,9(<strong>Rupert</strong>)24,0(Nemiscau)Débit(m³/s)Niveau(m)187,00 931 230,6 1 400 — 2 005 232,0 333 230,6 1 205 e 232,0 980 232,0223,0 47,3 243,00 865 246,4 1 270 247,6 1 800 249,0 268 246,4 668 247,6 795 249,0290,0 3 (<strong>Rupert</strong>)2 (Lemare)291,65 762 253,9 1 090 254,5 1 500 255,2 165 253,9 478 254,5 555 255,2a. Le débit d’été est le débit moyen d’août <strong>et</strong> <strong>de</strong> septembre <strong>de</strong> 1961 à 2003.b. Le débit <strong>de</strong> crue est le débit dépassé 10 % du temps en conditions printanières, du 15 avril au 15 juill<strong>et</strong> <strong>de</strong>s années 1961 à 2003.c. La crue <strong>de</strong> conception <strong>de</strong>s <strong>dérivation</strong>s provisoires est la crue vicennale annuelle avec <strong>dérivation</strong>.d. Le débit <strong>de</strong> crue est la crue annuelle centennale (protection contre l’inondation du site <strong>de</strong> Gravel Pit au PK 21,3). Le débit printanier dépassé 10 % du temps est <strong>de</strong> 869 m 3 /s.e. Le débit <strong>de</strong> crue est la crue annuelle centennale (protection contre l’inondation du site <strong>de</strong> Vieux-Nemaska au PK 187). Le débit printanier dépassé 10 % du temps est <strong>de</strong> 778 m 3 /s.Débit a(m³/s)Niveau(m)Débit b(m³/s)Niveau(m)Débit c(m³/s)Niveau(m)<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Les courbes <strong>de</strong>s débits classés <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> à l’emplacement du barrageproj<strong>et</strong>é (PK 314), à l’exutoire du lac Nemiscau (PK 170) <strong>et</strong> à l’embouchure <strong>de</strong> la<strong>Rupert</strong> (PK 0) sont montrées aux figures 11-5, 11-6 <strong>et</strong> 11-7 respectivement. Demême, les courbes <strong>de</strong>s débits classés <strong>de</strong>s rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau à leurconfluent avec la rivière <strong>Rupert</strong> sont montrées aux figures 11-8 <strong>et</strong> 11-9 respectivement.Ces courbes correspon<strong>de</strong>nt à la pério<strong>de</strong> allant du 1 er janvier au31 décembre <strong>de</strong>s années 1961 à 2003.Figure 11-5 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Débits classés au barrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> (PK 314)2 2002 0001 8001 6001961-2003Conditions actuellesConditions futures1 400Débit (m³/s)1 2001 00080060040020000 10 20 30 4 0 50 60 70 80 90 1006675_cm_101_F11_5_041118.FH9Durée <strong>de</strong> dépassement (%)11-24 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 11-6 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Débits classés à l’exutoire du lac Nemiscau (PK 170)2 2002 0001 8001 6001961-2003Conditions actuellesConditions futures1 400Débit (m³/s)1 2001 00080060040020000 10 20 30 4 0 50 60 70 80 90 1006675_cm_101_F11_6_041118.FH9Durée <strong>de</strong> dépassement (%)Figure 11-7 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Débits classés à l’embouchure (PK 0)2 2002 0001 8001 6001961-2003Conditions actuellesConditions futures1 400Débit (m³/s)1 2001 00080060040020000 10 20 30 4 0 50 60 70 80 90 1006675_cm_101_F11_7_041118.FH9Durée <strong>de</strong> dépassement (%)Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-25


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 11-8 : Rivière Lemare – Débits classés à l’embouchure (PK 0)1601401201961-2003Conditions actuellesConditions futuresDébit (m³/s)1008060402000 10 20 30 40 50 60 70 80 90 1006675_cm_101_F11_8_041118.FH9Durée <strong>de</strong> dépassement (%)Figure 11-9 : Rivière Nemiscau – Débits classés à l’embouchure (PK 0)2802401961-2003Conditions actuellesConditions futures200Débit (m³/s)160120804000 10 20 30 4 0 50 60 70 80 90 1006675_cm_101_F11_9_041118.FH9Durée <strong>de</strong> dépassement (%)11-26 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.2.1.3 Régime hydrauliqueLe cours aval <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> s’étire sur près <strong>de</strong> 308 km <strong>de</strong> longueur, <strong>de</strong>puisl’emplacement du barrage proj<strong>et</strong>é (PK 314) jusqu’au secteur <strong>de</strong> la prise d’eau <strong>de</strong>Waskaganish (PK 5,7) en aval. Comme le montre la carte 11-1, la ligne d’eaurelevée les 23, 27 <strong>et</strong> 28 août 2002 par laser aéroporté présente un profil en escalierdont les principales cassures sont situées aux rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Smokey Hill au PK 24,5(22 m) (voir la carte 11-2), aux rapi<strong>de</strong>s Plum Pudding au PK 33 (15 m), auxrapi<strong>de</strong>s The Bear au PK 49 (10 m), aux rapi<strong>de</strong>s The Cat au PK 69 (32 m), auxrapi<strong>de</strong>s The Fours au PK 85 (73 m), aux rapi<strong>de</strong>s Oatmeal au PK 108 (34 m), àl’exutoire principal du lac Nemiscau au PK 170 (7 m), aux rapi<strong>de</strong>s à la tête du lacNemiscau au PK 218 (15 m) <strong>et</strong> aux rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la Gorge au PK 300 (7 m). Ces neufcassures représentent près <strong>de</strong> 77 % <strong>de</strong> la dénivelée totale <strong>de</strong> 280 m du cours aval<strong>de</strong> la rivière.Plusieurs sites d’intérêt se trouvent sur le cours aval <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>,notamment la prise d’eau <strong>de</strong> Waskaganish au PK 5,7, le site <strong>de</strong> Gravel Pit auPK 21,3, la baie Kapeshi Eputupeyach au PK 48 <strong>et</strong> le site <strong>de</strong> Vieux-Nemaska enrive gauche du lac Nemiscau (PK 187). La rivière comporte aussi <strong>de</strong>s secteursparticulièrement importants pour les Cris qui les fréquentent : les frayères àesturgeon jaune aux PK 215, 218 <strong>et</strong> 281, le site <strong>de</strong> pêche traditionnelle à l’épuis<strong>et</strong>teau pied <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Smokey Hill (PK 24) ainsi que la rivières à la Marte, larivière Lemare <strong>et</strong> le bras du Nord, dont les confluents avec la <strong>Rupert</strong> sont auxPK 229, 292 <strong>et</strong> 304 respectivement.BathymétrieLa forme du lit <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> est décrite par près <strong>de</strong> 300 sections bathymétriques,dont 133 <strong>et</strong> 114 proviennent respectivement <strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong> 1990 <strong>et</strong><strong>de</strong> 2002. La plupart <strong>de</strong>s autres sections sont tirées <strong>de</strong>s relevés bathymétriquesdétaillés réalisés en 2002 <strong>et</strong> en 2003 dans les secteurs <strong>de</strong>s PK 13, 20, 33, 49, 69,85, 110, 223 <strong>et</strong> 290.Niveaux d’eau <strong>et</strong> vitesses d’écoulementLe profil <strong>de</strong> la ligne d’eau du cours aval <strong>de</strong> la rivière a été obtenu par laseraéroporté les 23, 27 <strong>et</strong> 28 août 2002. La <strong>de</strong>nsité élevée <strong>de</strong>s points composant c<strong>et</strong>teligne d’eau continue perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> situer avec précision les bris <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> l’eauà l’entrée <strong>et</strong> à la sortie <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s.D’autre part, <strong>de</strong>s stations limnimétriques ont été installées dès l’été 2002 à22 endroits le long du cours aval <strong>de</strong> la rivière (voir la carte 11-1). Ces stationsenregistrent les niveaux d’eau immédiatement en amont <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s, près <strong>de</strong>sconfluents <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>s rivières Nemiscau, à la Marte <strong>et</strong> Lemare ainsi qu’auxenvirons <strong>de</strong>s trois frayères à esturgeon (PK 215, 218 <strong>et</strong> 281). Ces enregistrementsDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-27


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004ont été associés à <strong>de</strong>s jaugeages pour établir <strong>de</strong>s relations entre les niveaux <strong>et</strong> lesdébits dans la rivière pour une gamme <strong>de</strong> débits variant généralement entre 660 <strong>et</strong>1 100 m 3 /s.Modèles numériquesDes modèles numériques ont été mis en œuvre pour prédire les niveaux d’eau dansles tronçons à écoulement fluvial <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> à surface libre. Ces modèlesont été étalonnés d’après la ligne d’eau d’août 2002 <strong>et</strong> validés à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s relationsniveau-débit aux stations limnimétriques.Les modèles numériques perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> calculer les niveaux d’eau <strong>et</strong> les vitessesmoyennes d’écoulement dans les sections bathymétriques disponibles.La <strong>de</strong>scription du régime hydraulique du cours aval <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> utilise lesniveaux <strong>et</strong> les profon<strong>de</strong>urs d’eau, les vitesses d’écoulement, les largeurs <strong>de</strong> larivière à la surface <strong>de</strong> l’eau (le miroir) <strong>et</strong> à 1 m sous c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière [1] , ainsi que lesdistances d’exondation en rives gauche <strong>et</strong> droite pour <strong>de</strong>s conditions d’étiageestival <strong>et</strong> <strong>de</strong> crue printanière. La reconstitution <strong>de</strong>s niveaux historiques à différentsendroits <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> constitue aussi un élément <strong>de</strong> la <strong>de</strong>scription du régimehydraulique <strong>de</strong> la rivière.Pour les besoins <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> hydraulique, le cours aval <strong>de</strong> la rivière est découpé enneuf tronçons (PK approximatifs) (voir la carte 11-1) :• tronçon 1 : <strong>de</strong> la prise d’eau <strong>de</strong> Waskaganish jusqu’à l’amont immédiat <strong>de</strong>srapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Smokey Hill (du PK 5 au PK 24,5) ;• tronçon 2 : <strong>de</strong> la tête <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s Plum Pudding jusqu’au pied <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>sThe Cat (du PK 33 au PK 65) ;• tronçon 3 : <strong>de</strong> la tête <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s The Cat jusqu’au pied <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s The Fours(du PK 66 au PK 77) ;• tronçon 4 : <strong>de</strong> la tête <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s The Fours jusqu’au pied <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s Oatmeal(du PK 85 au PK 107) ;• tronçon 5 : <strong>de</strong> la tête <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s Oatmeal jusqu’en aval du confluent <strong>de</strong>l’exutoire secondaire du lac Nemiscau (du PK 109 au PK 149) ;• tronçon 6 : le lac Nemiscau (du PK 170 au PK 215) [2] ;• tronçon 7 : les zones humi<strong>de</strong>s (du PK 218 au PK 282) ;• tronçon 8 : du confluent <strong>de</strong> la rivière Lemare jusqu’à l’emplacement dubarrage proj<strong>et</strong>é sur la <strong>Rupert</strong> (du PK 288 au PK 314) ;• tronçon 9 : le bras du Nord.[1] La profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> 1 m est la profon<strong>de</strong>ur minimale requise pour la navigation, convenue avec les Cris.[2] D’un point <strong>de</strong> vue hydraulique, le lac Nemiscau s’étend vers l’amont jusqu’au PK 215.11-28 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Les neuf tronçons <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s caractéristiques hydrauliquesrelativement semblables. De façon très générale, l’eau <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> coule en été àune vitesse moyenne <strong>de</strong> 0,6 à 0,8 m/s, sa profon<strong>de</strong>ur moyenne est <strong>de</strong> 6,0 à 9,0 m <strong>et</strong>sa largeur moyenne au miroir <strong>de</strong> 350 m.Il y a toutefois <strong>de</strong>ux exceptions à souligner. Le tronçon le moins profond (4,7 m enmoyenne) <strong>et</strong> où la vitesse d’écoulement est la plus rapi<strong>de</strong> (1,4 m/s en moyenne) estcelui compris entre l’amont <strong>de</strong> la prise d’eau <strong>de</strong> Waskaganish (PK 5,7) <strong>et</strong> le pied<strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Smokey Hill au PK 24. Le tronçon le plus large (1 km en moyenne)<strong>et</strong> où la vitesse d’écoulement est la plus lente (0,08 m/s par endroit) est celui du lacNemiscau.Tronçon 1 – du PK 5 au PK 25En été, à un débit moyen <strong>de</strong> 976 m 3 /s, du pied <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Smokey Hill jusqu’àla prise d’eau <strong>de</strong> Waskaganish, l’eau <strong>de</strong> la rivière coule à une vitesse moyenne <strong>de</strong>1,3 à 1,5 m/s <strong>et</strong> à une profon<strong>de</strong>ur moyenne <strong>de</strong> 4,4 à 4,9 m. La pente <strong>de</strong> la ligned’eau est <strong>de</strong> 0,56 m/km sur 18,5 km <strong>de</strong> longueur (voir la figure 11-10). La largeurmoyenne <strong>de</strong> la rivière dans ce tronçon est <strong>de</strong> 360 m en été. Sa partie la plus étroiteest située à la hauteur du PK 20,4 <strong>et</strong> fait 200 m <strong>de</strong> largeur. À 1 m sous la surface <strong>de</strong>l’eau, la rivière fait en moyenne 284 m <strong>de</strong> largeur. La rivière offre donc un pland’eau <strong>de</strong> largeur moyenne variant <strong>de</strong> 150 à 560 m pour le déplacement <strong>de</strong>s embarcationsnécessitant une profon<strong>de</strong>ur d’eau inférieure ou égale à 1 m.La crue printanière (1 470 m 3 /s) rehausse la ligne d’eau <strong>de</strong> 0,5 à 0,7 m maischange peu sa pente moyenne (0,57 m/km) <strong>et</strong> la vitesse moyenne <strong>de</strong> l’écoulement(<strong>de</strong> 1,3 à 1,7 m/s). La largeur <strong>de</strong> la rivière est en moyenne <strong>de</strong> 389 m au miroir <strong>et</strong> <strong>de</strong>351 m à 1 m sous la surface <strong>de</strong> l’eau.Le lit <strong>de</strong> la rivière aux alentours <strong>de</strong> la prise d’eau <strong>et</strong> sur un tronçon d’environ500 m en amont est pratiquement horizontal <strong>et</strong> se trouve au niveau <strong>de</strong> 4 m. Lesniveaux <strong>de</strong>s plafonds <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux conduites <strong>de</strong> la prise d’eau sont à 5,5 <strong>et</strong> 4,8 m. Lesprofon<strong>de</strong>urs d’eau à la prise d’eau en été <strong>et</strong> au printemps sont respectivement <strong>de</strong>2,6 <strong>et</strong> 3,1 m, ce qui laisse une hauteur <strong>de</strong> submersion minimale <strong>de</strong> 1,1 m sur laconduite horizontale dont le plafond est à 5,5 m.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-29


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 11-10 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Régime hydraulique en conditions actuelles <strong>et</strong> futures – PK 5 à 2519Été – Conditions actuellesÉté – Conditions futuresPrintemps – Conditions actuellesPrintemps – Conditions futures1715Niveau (m)1311Zone <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s9755 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25Point kilométrique (PK)6675_cm_101_F11_10_040817.FH9Tronçon 2 – du PK 33 au PK 65Entre les PK 37 <strong>et</strong> 33, la rivière contourne une île <strong>de</strong> forme allongée située trèsprès <strong>de</strong> la rive droite (voir la carte 11-3). Une voie <strong>de</strong> contournement <strong>de</strong> la tête <strong>de</strong>srapi<strong>de</strong>s The Cat du PK 33 s’ouvre sur la rive gauche à la hauteur du PK 33,9. C<strong>et</strong>tevoie est désignée comme étant le bras sud sur la carte 11-3.Le tronçon <strong>de</strong> rivière en aval <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s du PK 49, entre les PK 48,2 <strong>et</strong> 33, a unepente moyenne en été (débit <strong>de</strong> 972 m 3 /s) <strong>de</strong> 0,10 m/km (voir la figure 11-11). Lavitesse moyenne <strong>de</strong> l’écoulement est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0,89 m/s <strong>et</strong> la profon<strong>de</strong>ur d’eaumoyenne est <strong>de</strong> 8,0 m. Les largeurs moyennes au miroir <strong>et</strong> à 1 m sous la surface <strong>de</strong>l’eau sont respectivement <strong>de</strong> 464 m <strong>et</strong> <strong>de</strong> 414 m. Au printemps (débit <strong>de</strong>1 450 m 3 /s), la ligne d’eau a une pente moyenne <strong>de</strong> 0,12 m/km tandis que laprofon<strong>de</strong>ur d’eau moyenne atteint 8,7 m. La vitesse moyenne du courant changepeu à 0,90 m/s. La largeur <strong>de</strong> la rivière passe à 561 m au miroir <strong>et</strong> à 455 m à 1 msous la surface <strong>de</strong> l’eau.En amont <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s du PK 49, entre les PK 49,2 <strong>et</strong> 64,5, l’écoulement se fait àune vitesse moyenne <strong>de</strong> 0,65 m/s en été, pour un débit <strong>de</strong> 969 m 3 /s. La pente <strong>de</strong> laligne d’eau est <strong>de</strong> 0,05 m/km <strong>et</strong> la profon<strong>de</strong>ur moyenne est <strong>de</strong> 11,7 m. Les largeursmoyennes <strong>de</strong> la rivière au miroir <strong>et</strong> à 1 m sous la surface <strong>de</strong> l’eau sont respectivement<strong>de</strong> 291 m <strong>et</strong> <strong>de</strong> 262 m. Au printemps (débit <strong>de</strong> 1 440 m 3 /s), la vitesse <strong>de</strong>l’écoulement dans ce tronçon <strong>de</strong> 15,3 km <strong>de</strong> longueur augmente à 0,73 m/s. La11-30 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004pente <strong>de</strong> la ligne d’eau s’incline alors à un rythme <strong>de</strong> 0,07 m/km <strong>et</strong> la profon<strong>de</strong>urmoyenne atteint 12,7 m. La largeur <strong>de</strong> la rivière varie <strong>de</strong> 320 m au miroir à 292 mà 1 m sous la surface <strong>de</strong> l’eau.Figure 11-11 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Régime hydraulique en conditions actuelles <strong>et</strong> futures – PK 33 à 6566Été – Conditions actuellesÉté – Conditions futuresPrintemps – Conditions actuellesPrintemps – Conditions futures6462Zone <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>sNiveau (m)605856545233 35 37439 41 3 45 7 49 51 53 55 57 59 61 63 656675_cm_101_F11_11_040817.FH9Point kilométrique (PK)Tronçon 3 – du PK 66 au PK 77De l’entrée <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s The Cat au PK 67 jusqu’au pied <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s The Fours auPK 76,6, la rivière <strong>Rupert</strong> coule à 0,77 m/s en moyenne en été. La pente <strong>de</strong> la ligned’eau est <strong>de</strong> 0,07 m/km <strong>et</strong> la profon<strong>de</strong>ur moyenne est <strong>de</strong> 10,4 m (voir lafigure 11-12). La rivière fait en moyenne 257 m <strong>de</strong> largeur au miroir <strong>et</strong> 225 m <strong>de</strong>largeur à 1 m sous la surface <strong>de</strong> l’eau. Au printemps, la vitesse moyenne <strong>de</strong>l’écoulement <strong>et</strong> la profon<strong>de</strong>ur d’eau augmentent respectivement à 0,98 m/s <strong>et</strong> à11,2 m. La pente moyenne <strong>de</strong> la ligne d’eau est alors <strong>de</strong> 0,10 m/km. Les largeursmoyennes <strong>de</strong> la rivière au miroir <strong>et</strong> à 1 m sous la surface sont respectivement <strong>de</strong>269 m <strong>et</strong> <strong>de</strong> 252 m.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-31


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 11-12 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Régime hydraulique en conditions actuelles <strong>et</strong> futures – PK 66 à 7798Été – Conditions actuellesÉté – Conditions futuresPrintemps – Conditions actuellesPrintemps – Conditions futures9796Niveau (m)9594939266 67 68 69 70 71 72 73 747775 766675_cm_101_F11_12_040817.FH9Point kilométrique (PK)Tronçon 4 – du PK 85 au PK 107Comme le montre la figure 11-13, le tronçon allant <strong>de</strong>s PK 85 à 107 est divisé entrois secteurs.Du PK 95,6 jusqu’en amont <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s The Fours au PK 86,3, le plan d’eau <strong>de</strong> larivière <strong>Rupert</strong> a, en été, une pente moyenne <strong>de</strong> 0,02 m/km <strong>et</strong> une profon<strong>de</strong>ur d’eaumoyenne <strong>de</strong> 8,6 m (débit <strong>de</strong> 961 m 3 /s). La vitesse moyenne <strong>de</strong> l’écoulement est <strong>de</strong>0,8 m/s sur ce tronçon dont la largeur au miroir fait 351 m (325 m <strong>de</strong> largeur à 1 msous la surface <strong>de</strong> l’eau). Dans sa partie la plus étroite au PK 85, la rivière faitenviron 133 m <strong>de</strong> largeur. En amont du PK 95,6, il y a <strong>de</strong>ux secteurs <strong>de</strong> 5 <strong>et</strong> <strong>de</strong>2,7 km (entre les PK 96 <strong>et</strong> 101 <strong>et</strong> entre les PK 104,2 <strong>et</strong> 106,9) qui présentent <strong>de</strong>spentes moyennes <strong>de</strong> 0,01 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 0,04 m/km <strong>et</strong> <strong>de</strong>s vitesses d’écoulement <strong>de</strong> 0,8 <strong>et</strong> <strong>de</strong>0,6 m/s. Les profon<strong>de</strong>urs d’eau moyennes sont respectivement <strong>de</strong> 11,3 m <strong>et</strong>14,2 m. Les largeurs moyennes au miroir <strong>et</strong> à 1 m sous la surface <strong>de</strong> l’eau sontrespectivement <strong>de</strong> 362 m <strong>et</strong> 351 m ainsi que 325 m <strong>et</strong> 337 m.Au printemps (débit <strong>de</strong> 1 430 m 3 /s), les écoulements dans chacun <strong>de</strong>s trois secteurspossè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s pentes moyennes <strong>de</strong> 0,01, 0,02 <strong>et</strong> 0,06 m/km <strong>et</strong> <strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>ursd’eau moyennes <strong>de</strong> 9,9, 12,3 <strong>et</strong> 15,3 m. Les vitesses moyennes d’écoulement ysont respectivement <strong>de</strong> 0,99, 0,89 <strong>et</strong> 0,72 m/s. Les largeurs moyennes au miroirdans ces trois tronçons sont semblables, soit 391, 376 <strong>et</strong> 367 m. Il en va <strong>de</strong> mêmepour celles à 1 m sous la surface <strong>de</strong> l’eau (374, 363 <strong>et</strong> 353 m).11-32 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 11-13 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Régime hydraulique en conditions actuelles <strong>et</strong> futures – PK 85 à 107183181Été – Conditions actuellesÉté – Conditions futuresPrintemps – Conditions actuellesPrintemps – Conditions futures179177Zones <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>sNiveau (m)17517317116916716585 87 89 91 93 95 97 99 101 103 105 1076675_cm_101_F11_13_040817.FH9Point kilométrique (PK)Tronçon 5 – du PK 109 au PK 149Dans ce tronçon <strong>de</strong> 40 km, la rivière <strong>Rupert</strong> se divise en <strong>de</strong>ux bras entre lesPK 125 <strong>et</strong> 133 <strong>et</strong> en trois bras entre les PK 111,5 <strong>et</strong> 120. Elle reçoit les apports <strong>de</strong>la rivière Jolli<strong>et</strong> à la hauteur du PK 129. En moyenne en été (débit <strong>de</strong> 956 m 3 /s), lapente <strong>de</strong> la ligne d’eau fait 0,14 m/km (voir la figure 11-14). La vitesse moyenne<strong>de</strong> l’écoulement <strong>et</strong> la profon<strong>de</strong>ur d’eau sont estimées à 0,62 m/s <strong>et</strong> à 8,4 m. Lalargeur moyenne <strong>de</strong> la rivière est <strong>de</strong> 374 m, mais elle peut varier <strong>de</strong> 177 m auPK 110,2 à 681 m au PK 146. À 1 m sous la surface <strong>de</strong> l’eau, la rivière a unelargeur moyenne <strong>de</strong> 304 m.Au printemps (débit <strong>de</strong> 1 420 m 3 /s), la largeur moyenne <strong>de</strong> la rivière atteint 434 m,avec <strong>de</strong>s extrêmes variant entre 192 <strong>et</strong> 1 100 m. À 1 m sous la surface <strong>de</strong> l’eau, lalargeur moyenne est <strong>de</strong> 375 m. La profon<strong>de</strong>ur d’eau <strong>et</strong> la vitesse d’écoulement sontrespectivement <strong>de</strong> 9,3 m <strong>et</strong> <strong>de</strong> 0,83 m/s. La pente moyenne <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> l’eauest <strong>de</strong> 0,10 m/km.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-33


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 11-14 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Régime hydraulique en conditions actuelles <strong>et</strong> futures – PK 109 à 149209Été – Conditions actuellesÉté – Conditions futuresPrintemps – Conditions actuellesPrintemps – Conditions futures208207Niveau (m)206205204203202109 113 117 121 125 129 133 137 141 145 149Point kilométrique (PK)6675_cm_101_F11_14_040817.FH9Tronçon 6 – du PK 170 au PK 215L’exutoire principal du lac Nemiscau est situé au PK 170, à 1 km en aval duconfluent avec la rivière Nemiscau. C<strong>et</strong>te section influence le niveau <strong>de</strong> larivière Nemiscau sur près <strong>de</strong> 24 km <strong>et</strong> celui <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> sur environ 45 km.Les lignes d’eau <strong>de</strong> printemps <strong>et</strong> d’été au lac Nemiscau sont représentées à lafigure 11-15. La présence <strong>de</strong> plusieurs zones étroites entre l’exutoire du lac <strong>et</strong> lePK 185 relève le niveau d’environ 50 cm dans la partie aval du lac.Le lac a une largeur moyenne <strong>de</strong> 1,03 km <strong>et</strong> une profon<strong>de</strong>ur d’eau moyenne <strong>de</strong>8,5 m, qui peut atteindre 12 m à certains endroits. Sa superficie, calculée entre lepied <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s, aux PK 214,8 sur la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> 24,5 sur la Nemiscau, <strong>et</strong> sonexutoire, au PK 170, est <strong>de</strong> 139 km 2 , alors que son périmètre est <strong>de</strong> 344 km. Lasuperficie cumulée <strong>de</strong>s nombreuses îles présentes dans ce plan d’eau est <strong>de</strong> l’ordre<strong>de</strong> 10,2 km 2 . Entre les PK 177,2 <strong>et</strong> 194, la vitesse moyenne est <strong>de</strong> 0,29 m/s. Lavitesse la plus faible est estimée à 0,08 m/s au PK 206,5. Le niveau moyen du pland’eau en face du site <strong>de</strong> Vieux-Nemaska (PK 187) est <strong>de</strong> 230,9 m.11-34 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 11-15 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Régime hydraulique en conditions actuelles <strong>et</strong> futures – PK 170 à 215233,0232,5Été – Conditions actuellesÉté – Conditions futuresPrintemps – Conditions actuellesPrintemps – Conditions futures232,0Niveau (m)231,5231,0230,5230,0229,5229,0170 175 180 185 190 195 200 205 210 215Point kilométrique (PK)6675_cm_101_F11_15_040817.FH9Au printemps (débit <strong>de</strong> 1 400 m 3 /s), le courant moyen entre les PK 177,2 <strong>et</strong> 194diminue à 0,25 m/s. Entre les PK 177,2 <strong>et</strong> 213,7, la vitesse moyenne, qui estestimée à 0,34 m/s en été, augmente à 0,47 m/s au printemps. Le niveau d’eau enface du site <strong>de</strong> Vieux-Nemaska atteint 231,62 m. La largeur moyenne du lac auprintemps est <strong>de</strong> 1,04 km.Tronçon 7 – du PK 218 au PK 282Le rapi<strong>de</strong> du PK 223,5 est situé à 6 km en aval du confluent <strong>de</strong> la rivière à la Marte<strong>et</strong> <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>. Ce rapi<strong>de</strong> maintient la ligne d’eau <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>jusqu’au pied du rapi<strong>de</strong> du PK 271 (voir la figure 11-16). Dans ce tronçon, larivière serpente à travers <strong>de</strong> nombreux herbiers.La figure 11-17 présente l’historique <strong>de</strong>s débits journaliers qui passent au PK 223pour la pério<strong>de</strong> allant du 1 er janvier 1961 au 31 décembre 2003. Les courbes« Maximum » <strong>et</strong> « Minimum » sont les courbes enveloppes <strong>de</strong>s débits journaliersmaximal <strong>et</strong> minimal <strong>de</strong> la série <strong>de</strong> 43 années. Les courbes « 33 % » <strong>et</strong> « 67 % »délimitent la plage où il est normal <strong>de</strong> r<strong>et</strong>rouver le débit à une journée donnée <strong>de</strong>l’année. En été, c’est-à-dire en août <strong>et</strong> en septembre, il est normal <strong>de</strong> r<strong>et</strong>rouver <strong>de</strong>sdébits se situant entre <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> 750 <strong>et</strong> 950 m 3 /s (voir la figure 11-17).Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-35


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 11-16 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Régime hydraulique en conditions actuelles <strong>et</strong> futures – PK 218 à 282250Été – Conditions actuellesÉté – Conditions futuresPrintemps – Conditions actuellesPrintemps – Conditions futures249248Niveau (m)247246245244Zone <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s243218 222 226 230 234238 242 246 250 254258 262 266 270 274278 282Point kilométrique (PK)6675_cm_101_F11_16_040818.FH9Figure 11-17 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Régime <strong>de</strong>s débits en conditions actuelles – PK 2232 2002 0001 8001 600MaximumDépassé 33 % du tempsDépassé 67 % du tempsMinimum1 400Débit (m³/s)1 2001 0008006004002000janv. févr. mars avr. mai juin juill. août sept. oct. nov. déc.6675_cm_101_F11_17_041114.FH9Pério<strong>de</strong> 1961-200311-36 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Comme le montre la figure 11-18, il est normal que le niveau d’eau en été auPK 243 se trouve entre 245,9 <strong>et</strong> 246,4 m.Figure 11-18 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Régime <strong>de</strong>s niveaux d’eau en conditions actuelles – PK 243248,0247,5247,0MaximumDépassé 33 % du tempsDépassé 67 % du tempsMinimumNiveau (m)246,5246,0245,5245,0244,5janv. févr. mars avr. mai juin juill. août sept. oct. nov. déc.6675_cm_101_F11_18_041114.FH9Pério<strong>de</strong> 1961-2003En été (débit <strong>de</strong> 865 m 3 /s), entre les PK 223,5 <strong>et</strong> 271,3, la pente <strong>de</strong> la ligne d’eauest <strong>de</strong> 0,03 m/km. La profon<strong>de</strong>ur d’eau moyenne est <strong>de</strong> 9,3 m. Les vitessesd’écoulement varient en général entre 0,40 <strong>et</strong> 0,61 m/s <strong>et</strong> sont bien regroupéesautour <strong>de</strong> la valeur moyenne <strong>de</strong> 0,51 m/s. La largeur moyenne au miroir fait 396 mtandis que celle à 1 m sous la surface <strong>de</strong> l’eau est <strong>de</strong> 283 m. Ces valeurs fontressortir la faible inclinaison générale <strong>de</strong>s rives dans ce tronçon <strong>de</strong> la rivière.Au printemps (débit <strong>de</strong> 1 270 m 3 /s), dans ce tronçon <strong>de</strong> 47,8 km, la pente <strong>de</strong> laligne d’eau <strong>de</strong>meure à 0,03 m/km. La vitesse moyenne <strong>de</strong> l’écoulement <strong>et</strong> laprofon<strong>de</strong>ur d’eau moyenne sont respectivement <strong>de</strong> 0,61 m/s <strong>et</strong> <strong>de</strong> 10,2 m. Lesvitesses d’écoulement varient entre 0,45 <strong>et</strong> 0,78 m/s. La largeur moyenne au miroirest <strong>de</strong> 445 m, tandis que celle à 1 m sous la surface <strong>de</strong> l’eau fait 375 m.Tronçon 8 – du PK 288 au PK 314La rivière Lemare rejoint la rivière <strong>Rupert</strong> à la hauteur du PK 292. La section auPK 290 influence le niveau d’eau sur 3 km <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> sur 2 km <strong>de</strong> larivière Lemare.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-37


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Dans ce tronçon <strong>de</strong> 25 km, le profil <strong>de</strong> la ligne d’eau s’abaisse <strong>de</strong> 33,5 m environ(voir la figure 11-19). Les vitesses d’écoulement en été (débit <strong>de</strong> 762 m 3 /s) variententre 0,3 <strong>et</strong> 1,0 m/s dans les courts secteurs calmes <strong>et</strong> peuvent atteindre 4,7 m/sdans les secteurs d’écoulement plus rapi<strong>de</strong>. À l’amont du PK 295,1, en moyenne,les vitesses d’écoulement sont <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1,92 m/s. Les sondages disponibles ysuggèrent une profon<strong>de</strong>ur d’eau moyenne <strong>de</strong> 6,4 m, bien qu’à certains endroits,<strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urs d’eau <strong>de</strong> 2,0 <strong>et</strong> 11,3 m ont été observées.Figure 11-19 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Régime hydraulique en conditions actuelles <strong>et</strong> futures – PK 288 à 314290285Été – Conditions actuellesÉté – Conditions futuresPrintemps – Conditions actuellesPrintemps – Conditions futures280Zones <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>sNiveau (m)275270265260255250288290 292 294296 298 300 302 304306 308 310 3123146675_cm_101_F11_19_040817.FH9Point kilométrique (PK)Tronçon 9 – bras du NordLe bras du Nord rejoint la rivière <strong>Rupert</strong> à la hauteur du PK 304 (voir lacarte 11-1). De ce point <strong>de</strong> confluence jusqu’à 1,25 km en amont <strong>de</strong> la traversée<strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong> transport d’énergie, soit sur une distance <strong>de</strong> 3,45 km, le niveau d’eaudans ce bras est pratiquement égal à celui <strong>de</strong> son point <strong>de</strong> confluence avec la<strong>Rupert</strong>.11-38 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.2.2 Modifications prévues pendant la constructionPendant la construction <strong>de</strong>s ouvrages <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>, mis à part l’aval immédiat<strong>de</strong>s points <strong>de</strong> coupure (voir le tableau 11-4), il n’y aura pas <strong>de</strong> modification <strong>de</strong>srégimes hydrologique <strong>et</strong> hydraulique sur le cours aval <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare<strong>et</strong> Nemiscau, grâce à la présence d’ouvrages <strong>de</strong> <strong>dérivation</strong> provisoire à chacun <strong>de</strong>ssites. Les seules modifications seront locales <strong>et</strong> limitées à l’aval immédiat <strong>de</strong>certains ouvrages <strong>de</strong> r<strong>et</strong>enue. La plupart d’entre elles seront permanentes <strong>et</strong>s’appliqueront pendant l’exploitation (voir le tableau 11-4).Tableau 11-4 : Modification <strong>de</strong>s conditions hydrauliques en aval immédiat du barrage <strong>de</strong> la Nemiscau-1, <strong>de</strong> la diguedu Ruisseau-Arques <strong>et</strong> du barrage <strong>de</strong> la LemareOuvrageTronçon <strong>de</strong> rivièreLongueurdutronçon(m)Type <strong>de</strong> modificationDurée <strong>de</strong> lamodificationBarrage <strong>de</strong> la Nemiscau-1Rivière Nemiscau entre la sortiedu canal <strong>de</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>et</strong> lebarrage500 Écoulement fluvial transformé enécoulement lacustre aPendant laconstructionDigue du Ruisseau-ArquesRuisseau Arques entre la sortie<strong>de</strong> l’ouvrage <strong>de</strong> restitution <strong>de</strong>débits réservés <strong>et</strong> la digue300 Écoulement fluvial transformé enécoulement lacustrePendant laconstruction <strong>et</strong>l’exploitationBaie en rive gauche du ruisseauArques où est restitué le débitréservé200 Écoulement lacustre transforméen écoulement fluvialPendant laconstruction <strong>et</strong>l’exploitationBarrage <strong>de</strong> la LemareRivière Lemare entre le lacLemare <strong>et</strong> le barrage700 Écoulement fluvial transformé enécoulement lacustrePendant laconstruction <strong>et</strong>l’exploitationBaie en rive droite <strong>de</strong> la rivièreLemare où est restitué le débitréservé700 Écoulement lacustre transforméen écoulement fluvialPendant laconstruction <strong>et</strong>l’exploitationa. Sans modification significative du niveau d’eau.Le remplissage <strong>de</strong>s biefs marquera donc l’origine <strong>de</strong>s nouveaux régimes hydrologique<strong>et</strong> hydraulique sur le cours aval puisqu’il se fera en respectant le régime <strong>de</strong>débits réservés prévus sur les trois rivières pendant l’exploitation <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong><strong>Rupert</strong>. Le régime hydrologique <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong> ces rivières pendant la construction<strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques sur le cours aval <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> sera semblable àcelui qui prévaudra pendant l’exploitation (voir la section 11.2.3).Sur le cours aval <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>, les travaux <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s ouvrageshydrauliques débuteront avant le remplissage <strong>de</strong>s biefs <strong>et</strong> se poursuivront après lamise en exploitation <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>. Tel que l’indiquent la section 4.10 <strong>et</strong> l<strong>et</strong>ableau 4-3, <strong>de</strong>s ouvrages temporaires seront mis en place pour assurer, pendant lesDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-39


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004travaux, <strong>de</strong>s niveaux d’eau proches <strong>de</strong> ceux qui seront maintenus en exploitation.Ces ouvrages seront fonctionnels aux moments suivants :• ouvrages <strong>de</strong>s PK 20,4, 33, 170 <strong>et</strong> 223 : dès la mise en exploitation <strong>de</strong> la<strong>dérivation</strong> ;• ouvrages du PK 110,3 : au plus tard au début <strong>de</strong> la crue <strong>de</strong> printemps qui suit lamise en eau <strong>de</strong>s biefs (fin avril) ;• ouvrages <strong>de</strong>s PK 49 <strong>et</strong> 85 : au moment <strong>de</strong> l’abaissement du débit réservé <strong>de</strong>printemps qui suit la mise en eau <strong>de</strong>s biefs, au plus tard à la fin <strong>de</strong> juin.De plus, l’ouvrage permanent du PK 290 sera terminé à la fin <strong>de</strong> l’automne qui suitla mise en eau <strong>de</strong>s biefs.Pendant la construction <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques, les modifications sur le coursaval <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> seront semblables aux modifications prévues pendantl’exploitation (voir la section 11.2.3).11.2.3 Modifications prévues pendant l’exploitation11.2.3.1 Bassins versants <strong>et</strong> réseau hydrographiqueLe réseau hydrographique qui sera présent après la réalisation <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong><strong>Rupert</strong> est montré à la carte 10-2 <strong>et</strong> les bassins versants aux différents pointsd’intérêt au tableau 11-5. Le cours aval <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> représente en superficie27,3 % du bassin versant total.En ce qui concerne les particularités du réseau hydrographique indiquées à lasection 10.2.1.1, les conditions hydrologiques futures présenteront les caractéristiquessuivantes :• Exutoire secondaire du lac Nemiscau : La construction d’un seuil au PK 170perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> maintenir le niveau moyen du lac Nemiscau sensiblement égal auniveau moyen actuel d’été, en été comme en hiver. L’exutoire secondaire nesera donc plus asséché en hiver <strong>et</strong> son nouveau régime hydrologiques’apparentera à celui <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> au PK 170.• Vallée reliant la rivière <strong>Rupert</strong> (PK 243) au lac Caumont : La vallée <strong>de</strong> larivière <strong>Rupert</strong> au PK 243 sera à l’intérieur <strong>de</strong> la zone d’influence du seuil auPK 223. Le niveau d’eau moyen en été à c<strong>et</strong> endroit <strong>de</strong>meurera en pratique lemême. Le plan d’eau <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> atteindra un niveau <strong>de</strong> 247 m aupassage d’un débit <strong>de</strong> 500 m 3 /s après la <strong>dérivation</strong>. La probabilité <strong>de</strong> déversement<strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> vers le lac Caumont passera <strong>de</strong> 5 % (conditionsactuelles) à 2,8 % (conditions futures).11-40 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004• Exutoire secondaire du lac Caumont : Si on adopte l’hydrogramme r<strong>et</strong>enu pourla restitution du débit réservé dans la Nemiscau, le volume d’eau moyen annueldétourné vers le lac Champion sera réduit <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 3 %, ce qui n’entraînerapas <strong>de</strong> différence sensible sur l’apport au lac <strong>et</strong> sur le niveau du lac.Tableau 11-5 : Débits <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau – Conditions actuelles <strong>et</strong> futuresRivière Nemiscau :• Barrage C-108, C-76 <strong>et</strong> digue C-104 a• Lac Caumont (PK 24)• Embouchure (PK 0)Rivière Lemare :• Barrage 21A• Embouchure (PK 0)Rivière <strong>Rupert</strong> :• Barrage C-1 (PK 314)• Aval du confluent avec la rivière Lemare (PK 290)• Aval du confluent avec la rivière à la Marte (PK 223)• Exutoire du lac Nemiscau (PK 170)• Station 081002 au PK 157• Amont du pont <strong>de</strong> la route <strong>de</strong> la Baie-James (PK 110)• PK 85• PK 49• PK 33• PK 18• Prise d’eau <strong>de</strong> Waskaganish (PK 5)• Embouchure (PK 0)Bassin versant(km 2 )Débit moyen annuel(m 3 /s)DébitrésiduelActuel Futur Actuel Futur (%)9052 6553 015925129029 60031 21537 07040 76540 88041 91042 22042 65542 81543 03543 20043 26001 7502 110036506906 5459 3359 45010 48010 79011 23011 39011 60511 77011 83015,946,053,016,223,063766576783183385185686486787187487515,946,053,016,223,0185213315378381399404412415419422423100,0100,0100,0100,0100,029,032,041,145,545,746,947,247,747,948,148,348,3a. Bassin total inclus dans la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong>, y compris le ruisseau Arques, dont le bassin est <strong>de</strong> 130 km 2 <strong>et</strong> le débit moyen annuel est évalué à 2,3 m 3 /s.11.2.3.2 Régime hydrologiqueComme l’indique la section 10.2.3, l’exploitation <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> a étésimulée sur une base journalière pour la pério<strong>de</strong> 1961-2003, ce qui a permis <strong>de</strong>reconstituer l’historique <strong>de</strong>s débits à l’emplacement <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s barragesproj<strong>et</strong>és. Ces débits ont ensuite été propagés le long du cours aval en yadditionnant l’apport <strong>de</strong>s bassins versants intermédiaires.Pour les simulations, trois considérations sont r<strong>et</strong>enues. En premier lieu, aubarrage C-1 au PK 314 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, <strong>de</strong>s valeurs cibles <strong>de</strong> 127, 267 <strong>et</strong> 416 m 3 /ssont associées aux débits réservés d’été <strong>et</strong> d’hiver, d’automne <strong>et</strong> <strong>de</strong> printempsrespectivement. Ensuite, les débits à l’aval <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> coupure sur les rivièresLemare <strong>et</strong> Nemiscau suivent l’hydrogramme moyen actuel ajusté avec la formemoyenne <strong>de</strong> la crue printanière à ces endroits. Enfin, le débit maximal dérivé versle réservoir Eastmain 1 est limité à 800 m 3 /s.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-41


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004On a ainsi déterminé les hydrogrammes journaliers aux différents points d’intérêtle long du cours aval <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>. À titre illustratif, ces hydrogrammes sontmontrés sur la carte 10-2 aux PK 314, 170 <strong>et</strong> 0. Les hydrogrammes sont influencéspar la forme <strong>de</strong> l’hydrogramme du débit réservé au PK 314, mais c<strong>et</strong>te influenceva en s’atténuant vers l’aval, à mesure que les apports naturels <strong>de</strong>s bassins versantsintermédiaires viennent s’ajouter au débit réservé.Le tableau 11-5 précise les débits moyens annuels en différents points d’intérêt enconditions actuelles <strong>et</strong> en conditions futures. Les rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau nesubissent aucune réduction <strong>de</strong> ce débit.Au PK 314 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, le débit moyen annuel futur (débits réservé <strong>et</strong> évacué)représentera environ 29 % <strong>de</strong> la valeur du débit moyen annuel en conditionsactuelles. Les apports intermédiaires contribueront à limiter la réduction <strong>de</strong> débitsur le cours aval. Ainsi, le débit moyen annuel futur sera d’environ 41 % <strong>de</strong> savaleur en conditions actuelles au PK 223 (aval <strong>de</strong> la confluence avec la rivière à laMarte) <strong>et</strong> d’environ 45 % au PK 170 (lac Nemiscau). Avec l’ajout du débit réservéaux barrages C-1 sur la <strong>Rupert</strong>, C-21A sur la Lemare, C-108 <strong>et</strong> C-76 sur laNemiscau ainsi qu’à la digue C-104 sur la Nemiscau, le débit moyen annuel àl’embouchure du cours aval <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> représentera 48,3 % du débitmoyen annuel actuel malgré une superficie résiduelle <strong>de</strong> 27,3 % <strong>de</strong> son bassinversant.Les figures 11-5 à 11-9 comparent les courbes <strong>de</strong>s débits classés en conditionsactuelles <strong>et</strong> futures pour la pério<strong>de</strong> allant du 1 er janvier 1961 au 31 décembre 2003aux PK 0, 170 <strong>et</strong> 314 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, ainsi qu’aux confluents <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>avec la rivière Lemare <strong>et</strong> avec la rivière Nemiscau.Comme le montre la figure 11-5 (PK 314), les débits réservés d’été <strong>et</strong> d’hiver,d’automne <strong>et</strong> <strong>de</strong> printemps sont maintenus en moyenne 248 jours par année (68 %du temps), 37 jours par année (10 % du temps) <strong>et</strong> 44 jours par année (12 % dutemps) respectivement. L’influence du régime <strong>de</strong> débits réservés au PK 314 surl’allure <strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong>s débits classés s’atténue vers l’aval avec l’arrivée graduelle<strong>de</strong>s apports du bassin versant du cours aval <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>s débitsréservés aux barrages <strong>de</strong>s rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau ainsi qu’à la digue duRuisseau-Arques (voir les figures 11-6 <strong>et</strong> 11-7).Le débit <strong>de</strong> la rivière Lemare en conditions futures est légèrement supérieur ouégal à sa valeur observée en conditions actuelles pendant 256 jours par année enmoyenne (70 % du temps, voir la figure 11-8). Le régime r<strong>et</strong>enu pour le débitréservé conduit à un soutien <strong>de</strong>s débits d’étiage.Le débit <strong>de</strong> la rivière Nemiscau en conditions futures est légèrement supérieur ouégal à sa valeur observée en conditions actuelles pendant 266 jours par année enmoyenne (73 % du temps, voir la figure 11-9). Comme dans le cas <strong>de</strong> la rivière11-42 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Lemare, le régime r<strong>et</strong>enu pour le débit réservé entraîne un soutien <strong>de</strong>s débitsd’étiage.Les débits caractéristiques utilisés pour la conception <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliquesdu cours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> sont le débit d’été <strong>et</strong> le débit en crue printanière dépassé10 % du temps. La crue centennale est aussi prise en compte pour assurer lastabilité <strong>de</strong>s ouvrages (crue <strong>de</strong> sécurité) <strong>et</strong> la protection <strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> Gravel Pit <strong>et</strong> <strong>de</strong>Vieux-Nemaska contre l’inondation. Ces débits caractéristiques sont présentésdans le tableau 11-3. Le débit d’été, établi comme étant la moyenne <strong>de</strong>s débits àlong terme <strong>de</strong>s mois d’août <strong>et</strong> <strong>de</strong> septembre, s’établira aux environs <strong>de</strong> 350 m 3 /s enaval du PK 170, alors qu’il est voisin <strong>de</strong> 950 m 3 /s en conditions actuelles.Le tableau 11-6 présente le débit <strong>de</strong> pointe <strong>de</strong> la crue centennale. On note que, surla rivière <strong>Rupert</strong>, le débit <strong>de</strong> pointe en conditions futures sera diminué <strong>de</strong> 800 m 3 /s.C<strong>et</strong>te valeur correspond à la capacité maximale <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>. Sur les rivièresLemare <strong>et</strong> Nemiscau, le débit <strong>de</strong> pointe en aval <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> coupure est lui aussiréduit, puisque le débit réservé maximal au printemps est toujours limité à lavaleur <strong>de</strong> la pointe moyenne qui est <strong>de</strong> 88 m 3 /s sur la Lemare <strong>et</strong> 86 m 3 /s au total surla Nemiscau.Tableau 11-6 : Débits <strong>de</strong> la crue centennaleRivièreSiteConditionsactuelles(m 3 /s)Crue centennaleConditionsfutures(m 3 /s)<strong>Rupert</strong> PK 290, en aval du confluent avec la rivière Lemare 1 500 700PK 223, en aval du confluent avec la rivière à la Marte 1 800 1 000PK 170, à l’exutoire du lac Nemiscau 2 005 1 205PK 110, en amont du pont <strong>de</strong> la route <strong>de</strong> la Baie-James 2 045 1 245PK 85 2 060 1 260PK 49 2 085 1 285PK 33 2 090 1 290PK 18 2 100 1 300PK 5, à la prise d’eau <strong>de</strong> Waskaganish 2 110 1 310Lemare Barrage C-R-21A 180 87,4Embouchure 243 143Nemiscau Ouvrages C-105, C-104 <strong>et</strong> C-76 178 85,8Embouchure 503 455Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-43


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.2.3.3 Régime hydrauliqueLa <strong>dérivation</strong> partielle <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>, le débit réservé <strong>et</strong> la présence <strong>de</strong>s huitouvrages hydrauliques proposés sur son cours aval caractérisent le régime hydraulique<strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> en conditions futures. Le régime hydrologique en conditionsfutures est décrit dans la section 11.2.3.2 ainsi qu’au chapitre 4. L’emplacement<strong>de</strong>s huit ouvrages proposés est montré sur la carte 11-3 <strong>et</strong> leurs principalescaractéristiques sont données au tableau 11-7.Tableau 11-7 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Caractéristiques préliminaires <strong>de</strong>s ouvrages proposéssur le cours avalPKOuvrageNiveau(m)CrêteLongueur(m)20,4 Tapis en enrochement — 15033 Seuil 52,9 18149 Seuil 62,0 20085 Seuil 167,8 228110,3 Seuil 203,6 184170 Seuil 230,0 300223 Seuil 245,7 190290 Épi — 130Comme le montre le tableau 11-3, les ouvrages proposés sont conçus pourmaintenir, après la <strong>dérivation</strong>, les niveaux observés en été en conditions actuellesdans <strong>de</strong>s sections cibles situées en amont <strong>de</strong>s ouvrages. Par exemple, les ouvrages<strong>de</strong>s PK 20,4 <strong>et</strong> 170 assureront respectivement le maintien du niveau actueld’inondation aux sites <strong>de</strong> Gravel Pit (PK 21,5) <strong>et</strong> <strong>de</strong> Vieux-Nemaska (PK 187).La présence <strong>de</strong>s ouvrages influe sur le régime hydraulique <strong>de</strong> quatre façons :• Les ouvrages hydrauliques sont conçus pour r<strong>et</strong>rouver approximativement leniveau naturel à un endroit donné (section cible) <strong>de</strong> la rivière (voir lafigure 11-20). Entre l’ouvrage <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te section cible, le niveau s’élève au-<strong>de</strong>ssus<strong>de</strong> ce qu’il était en conditions naturelles, alors qu’en amont <strong>de</strong> la section ciblel’ouvrage contribue à atténuer l’abaissement du niveau. En moyenne, lesprofon<strong>de</strong>urs d’eau actuelles <strong>et</strong> futures varient peu en été dans les tronçons viséspar <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques.11-44 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 11-20 : Principe <strong>de</strong> fonctionnement d’un seuilLigne d’eau en conditions actuellesLigne d’eau en conditions futuresThalwegCrête du seuilSection cibleLimite <strong>de</strong> lazone d’influenceSens <strong>de</strong> l’écoulement6675_cm_101_F11_20_041124.FH9• Les vitesses d’écoulement dans les tronçons influencés par les ouvrageshydrauliques diminuent <strong>de</strong> 50 à 75 % pour atteindre, immédiatement en amont<strong>de</strong>s ouvrages, <strong>de</strong>s valeurs proches <strong>de</strong> celles qui caractérisent l’écoulement dansles lacs (inférieures à 0,10 m/s).• Après la <strong>dérivation</strong>, les débits en hiver ont <strong>de</strong>s valeurs légèrement inférieures àcelles <strong>de</strong>s débits d’été. Par conséquent, les ouvrages hydrauliques maintiennenten hiver les plans d’eau à <strong>de</strong>s niveaux plus élevés qu’en conditions actuelles.• La plage <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong>s niveaux d’eau est réduite en conditions futures. Auprintemps, le niveau d’eau dans la rivière <strong>Rupert</strong> est en eff<strong>et</strong> voisin du niveaud’eau observé en été en conditions actuelles.Dans les secteurs non influencés par <strong>de</strong>s ouvrages, l’abaissement moyen <strong>de</strong>sniveaux d’eau après la <strong>dérivation</strong> est <strong>de</strong> 1,5 m en général par rapport aux niveauxen conditions actuelles, mais il peut varier localement <strong>de</strong> 0,5 à 1,7 m. La réduction<strong>de</strong>s vitesses d’écoulement varie entre 30 <strong>et</strong> 50 % <strong>et</strong> les vitesses les plus faibles sontaussi observées dans les secteurs immédiatement en amont <strong>de</strong>s sections quiagissent sur l’écoulement.Les tableaux 11-8 <strong>et</strong> 11-9 présentent la comparaison <strong>de</strong>s régimes hydrauliquesd’été <strong>et</strong> <strong>de</strong> printemps à 18 points d’intérêt sur la rivière <strong>Rupert</strong>. Les conditionshydrauliques le long <strong>de</strong>s neuf tronçons r<strong>et</strong>enus sont décrites dans les sections quisuivent.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-45


11-46 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> NemiscauTableau 11-8 : Comparaison <strong>de</strong>s régimes hydrauliques d’été <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> en conditions actuelles <strong>et</strong> futuresPKDébitaprès<strong>dérivation</strong>(m 3 /s)Variationdu débit(m 3 /s)Profon<strong>de</strong>urd’eau authalwegaprès<strong>dérivation</strong>(m)Variationdu niveaud’eau(m)Vitessed’écoulementaprès<strong>dérivation</strong>(m/s)Variation<strong>de</strong> lavitessed’écoulement(m/s)Largeur duplan d’eauà 1 m sousla surfaceaprès<strong>dérivation</strong>(m)Largeur aumiroiraprès<strong>dérivation</strong>(m)TotaleLargeur exondée(m)Rivegauche10,00 372 -604 4,94 -1,37 0,28 -0,17 423 504 166 59 57 5021,35 372 -604 6,3 0,01 0,20 -0,34 428 460 0 0 0 024,15 372 -604 4,21 -1,05 0,78 -0,48 183 258 36 2 3 3147,80 368 -604 19,45 -0,01 0,25 -0,54 1 068 1 114 0 0 0 048,15 368 -604 5,67 0,02 0,46 -0,93 273 312 0 0 0 052,60 365 -604 12,54 -0,08 0,19 -0,31 206 235 0 0 0 086,40 358 -603 11,86 0,03 0,16 -0,28 273 292 -1 0 0 0106,85 358 -603 19,43 -1,94 0,04 -0,05 865 875 50 36 13 0108,90 352 -604 7,19 -1,38 0,34 -0,94 200 256 16 1 15 0111,00 352 -604 8,34 0,91 0,13 -0,30 495 503 -7 -2 -5 0136,10 352 -604 7,16 -0,83 0,27 -0,31 310 386 7 4 3 0144,28 352 -604 7,17 -1,15 0,18 -0,20 416 429 82 36 45 0187,00 267 -600 8,22 -0,09 0,04 -0,08 2 320 2 324 0 0 0 0206,55 267 -600 8,67 -0,10 0,14 0,06 261 709 5 1 3243,00 189 -597 12,81 0,03 0,10 -0,32 406 532 -1 -1 0 0256,00 164 -598 8,49 -0,14 0,11 -0,39 278 378 10 3 3 3280,00 164 -598 11,96 -1,69 0,02 -0,05 1 388 1 417 52 35 16 0RivedroiteExondation<strong>de</strong>hauts-fonds(m)291,00 164 -598 9,87 -1,39 0,14 -0,28 310 381 118 32 14 72<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004


Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-47Tableau 11-9 : Comparaison <strong>de</strong>s régimes hydrauliques <strong>de</strong> printemps <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> en conditions actuelles <strong>et</strong> futuresPKDébitaprès<strong>dérivation</strong>(m 3 /s)Variationdu débit(m 3 /s)Profon<strong>de</strong>urd’eau authalwegaprès<strong>dérivation</strong>(m)Variationdu niveaud’eau(m)Vitessed’écoulementaprès<strong>dérivation</strong>(m/s)Variation<strong>de</strong> lavitessed’écoulement(m/s)Largeur duplan d’eauà 1 m sousla surfaceaprès<strong>dérivation</strong>(m)Largeur aumiroiraprès<strong>dérivation</strong>(m)TotaleLargeur exondée(m)Rivegauche10,0 869 -601 6,10 -0,85 0,43 -0,14 522 664 13 6 7 021,4 869 -601 6,68 -0,24 0,30 -0,40 440 473 9 5 4 024,2 869 -601 4,73 -1,24 0,97 -0,52 222 292 11 4 6 047,8 863 -587 20,28 0,02 0,32 -0,22 1 112 1 122 0 0 0 048,2 863 -587 6,52 0,02 1,00 -0,93 309 328 0 0 0 052,6 858 -582 13,44 0,20 0,40 -0,29 234 240 -1 -1 0 086,4 844 -586 12,66 -0,02 0,35 -0,24 288 304 0 0 0 0106,9 844 -586 21,04 -1,54 0,08 -0,04 889 915 43 33 11 0108,9 834 -586 8,34 -1,07 0,63 -0,24 257 271 4 1 3 0111,0 834 -586 9,21 1,02 0,27 -0,28 501 511 -10 -2 -8 0136,1 834 -586 7,99 -0,64 0,51 -0,24 385 393 4 3 1 0144,3 834 -586 8,22 -0,88 0,19 -0,20 430 503 136 93 43 0187,0 778 -542 9,02 0,04 0,09 -0,06 2 323 2 327 0 0 0 0206,6 778 -542 9,47 0,02 0,32 -0,20 697 839 -3 0 -3 0243,0 762 -368 13,64 0,03 0,22 -0,27 526 540 0 0 0 0256,0 478 -612 9,36 -0,14 0,26 -0,32 348 415 5 3 2 0280,0 478 -612 13,26 -1,34 0,05 -0,04 1 420 1 457 27 18 9 0RivedroiteExondation<strong>de</strong>hauts-fonds(m)291,0 478 -612 10,99 -0,90 0,28 -0,23 401 494 13 5 7 0<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tronçon 1 – du PK 5 au PK 25En été (débit <strong>de</strong> 372 m 3 /s), <strong>de</strong> la tête <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s du PK 5,7 au site <strong>de</strong> l’ouvrageproposé au PK 20,4, les rives s’exon<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> 79 m. L’exondation se fait principalementsur la rive droite (58 m). La profon<strong>de</strong>ur d’eau moyenne dans ce tronçon estestimée à 3,8 m (voir la figure 11-10) <strong>et</strong> la largeur moyenne <strong>de</strong> la rivière à 1 msous la surface <strong>de</strong> l’eau est estimée à 216 m. Des hauts-fonds apparaissent auxabords <strong>de</strong>s PK 10,0, 12,6, 14,0 <strong>et</strong> 14,8. Au printemps (débit <strong>de</strong> 869 m 3 /s), leshauts-fonds disparaissent <strong>et</strong> la rivière r<strong>et</strong>rouve, à 1 m sous la surface <strong>de</strong> l’eau, unelargeur moyenne <strong>de</strong> 310 m. C<strong>et</strong>te largeur est comparable à la largeur moyenne <strong>de</strong>292 m calculée en été pour ce tronçon en aval du PK 20,4 en conditions actuelles.À la prise d’eau <strong>de</strong> Waskaganish, les profon<strong>de</strong>urs d’eau en été <strong>et</strong> au printempsseront <strong>de</strong> 1,8 m <strong>et</strong> <strong>de</strong> 2,6 m, soit <strong>de</strong>s abaissements respectifs <strong>de</strong> 0,76 m <strong>et</strong> <strong>de</strong>0,48 m. La submersion minimale <strong>de</strong> la conduite horizontale <strong>de</strong>vient 0,3 m enconditions futures.Un tapis en enrochement est proposé au PK 20,4 (voir la carte 11-3). Le plan d’eauinfluencé par c<strong>et</strong> ouvrage s’étire du PK 20,4 au PK 23,8 (voir la figure 11-10). L<strong>et</strong>apis perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> maintenir les niveaux d’eau, <strong>de</strong> protéger contre l’inondationcentennale le quai <strong>de</strong> Gravel Pit au PK 21,3, <strong>de</strong> préserver autant que possible lesactivités <strong>de</strong> pêche traditionnelle à l’épuis<strong>et</strong>te à Smokey Hill, d’assurer lanavigation <strong>et</strong> le libre passage du poisson au PK 20,4, <strong>de</strong> maintenir l’aspect visuel<strong>de</strong> la rivière dans ce secteur <strong>et</strong> <strong>de</strong> diminuer le risque <strong>de</strong> gel <strong>de</strong>s aires <strong>de</strong> fraie enhiver.Comme le montrent la figure 11-10 <strong>et</strong> le tableau 11-8, le tapis perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> r<strong>et</strong>rouveren été, après la <strong>dérivation</strong>, le niveau d’eau observé en conditions actuelles auPK 21,3.Tronçon 2 – du PK 33 au PK 65En conditions futures, <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques seront implantés aux PK 33 <strong>et</strong> 49<strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> (voir la carte 11-3). L’ouvrage au PK 33 perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> r<strong>et</strong>rouverle niveau d’eau actuel d’été à la baie Kapeshi Eputupeyach située à la hauteur duPK 47,8 <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> (voir le tableau 11-8 <strong>et</strong> la figure 11-11). L’inondation<strong>de</strong>s berges du tronçon occupe en moyenne une largeur <strong>de</strong> 3 m en été <strong>et</strong> le rehaussementmoyen du plan d’eau est <strong>de</strong> 0,15 m. L’inondation maximale est <strong>de</strong> 0,35 mimmédiatement en amont du seuil. Au printemps, la pente abrupte <strong>de</strong>s berges <strong>et</strong> lalongueur du seuil perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> limiter à 3 m en moyenne l’inondation <strong>de</strong>s rives.Le niveau d’eau est rehaussé <strong>de</strong> 0,46 m en amont du seuil <strong>et</strong> <strong>de</strong> 0,02 m à la baieKapeshi Eputupeyach.Le seuil au PK 49 occupera tout l’espace disponible au site <strong>de</strong> construction.Toutefois, pour éviter d’intervenir dans le bras sud <strong>de</strong> la rivière à c<strong>et</strong> endroit, le11-48 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004niveau d’eau cible au PK 52,6 en été en conditions futures sera <strong>de</strong> 8 cm plus basque celui observé en conditions actuelles (voir le tableau 11-8). Néanmoins, leniveau obtenu correspondra à la limite inférieure <strong>de</strong> la plage où il est normal <strong>de</strong>trouver le niveau moyen d’été en conditions actuelles. Au printemps en conditionsfutures, le niveau d’eau sera <strong>de</strong> 20 cm supérieur à celui observé en conditionsactuelles (voir le tableau 11-9).En été, la ligne d’eau sera rehaussée <strong>de</strong> 5 cm au droit du seuil <strong>et</strong> abaissée <strong>de</strong> 42 cmà l’extrémité amont <strong>de</strong> la zone d’influence (PK 64,5). Au printemps, la ligne d’eausera rehaussée <strong>de</strong> 37 cm au droit du seuil <strong>et</strong> abaissée <strong>de</strong> 23 cm au PK 64,5.Tronçon 3 – du PK 66 au PK 77Dans ce tronçon, le niveau d’eau moyen d’été s’abaissera <strong>de</strong> 1,5 m par rapport auniveau prévalant en conditions actuelles (voir la figure 11-12). En conditionsfutures estivales, les vitesses d’écoulement seront réduites <strong>de</strong> moitié par rapportaux vitesses en conditions actuelles <strong>et</strong> leur valeur moyenne sera <strong>de</strong> 0,36 m/s.Au printemps, la ligne d’eau <strong>de</strong>meurera sous le niveau observé en conditionsactuelles (entre -0,84 <strong>et</strong> -1,27 m). Les vitesses moyennes d’écoulement seront <strong>de</strong>0,71 m/s au lieu <strong>de</strong> 0,98 m/s.Tronçon 4 – du PK 85 au PK 107Le seuil proposé au PK 85 (voir la carte 11-3) perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> r<strong>et</strong>rouver en été leniveau d’eau moyen au PK 86,4 (voir le tableau 11-8). Les lignes d’eau d’été <strong>et</strong> <strong>de</strong>printemps avant <strong>et</strong> après la <strong>dérivation</strong> sont montrées à la figure 11-13. Dans lazone d’influence du seuil, le niveau d’eau en été sera maintenu à 0,05 m près <strong>de</strong>sniveaux actuels, sauf au seuil, où l’abaissement sera <strong>de</strong> 0,28 m. Au printemps, leseuil perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> maintenir le plan d’eau à 0,10 m près <strong>de</strong>s niveaux actuels, saufau seuil, où l’abaissement sera <strong>de</strong> 0,62 m.L’abaissement <strong>de</strong>s niveaux d’eau sera plus marqué dans les secteurs non influencéspar le seuil du PK 85. Entre les PK 96 <strong>et</strong> 103, le niveau d’eau sera abaissé <strong>de</strong> 1 à2,5 m en été <strong>et</strong> <strong>de</strong> 1 à 2,0 m au printemps. Au pied <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s Oatmeal (PK 107)<strong>et</strong> jusqu’à 3 km vers l’aval (PK 104), le niveau d’eau s’abaissera <strong>de</strong> 1,9 m en été <strong>et</strong><strong>de</strong> 1,5 m au printemps.Tronçon 5 – du PK 109 au PK 149À la tête <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s Oatmeal (PK 108,9), la profon<strong>de</strong>ur d’eau en été restera à7,2 m même avec un abaissement du niveau d’eau <strong>de</strong> 1,4 m. C<strong>et</strong> abaissements’accompagnera d’une exondation <strong>de</strong> 15 m sur la rive droite <strong>et</strong> <strong>de</strong> 1 m sur la rivegauche plus abrupte. La vitesse d’écoulement sera <strong>de</strong> 0,34 m/s en conditionsfutures, ce qui représente une réduction <strong>de</strong> 73 % par rapport à la vitesse <strong>de</strong> 1,3 m/sDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-49


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004estimée en conditions actuelles à c<strong>et</strong> endroit (voir le tableau 11-8). Au printemps,la rivière reprendra le volume qu’elle possè<strong>de</strong> en été en conditions actuelles (voirle tableau 11-9).Comme le montre la figure 11-14, la ligne d’eau en présence du seuil proposé auPK 110,3 (voir la carte 11-3) atteindra le niveau cible d’été à la hauteur duPK 117,5. L’inondation en été est <strong>de</strong> 0,91 m au PK 111 <strong>et</strong> l’exondation est <strong>de</strong>0,37 m au PK 129,5, près du confluent <strong>de</strong> la rivière Jolli<strong>et</strong>. La largeur moyenne <strong>de</strong>la rivière dans le secteur influencé par le seuil est <strong>de</strong> 399 m en été (322 m à 1 msous la surface <strong>de</strong> l’eau). Au printemps, l’inondation atteint 1 m au seuil <strong>et</strong>l’exondation est <strong>de</strong> 0,14 m au PK 129,5.En amont <strong>de</strong> la zone d’influence du seuil, les vitesses d’écoulement sont enmoyenne <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0,2 m/s en été <strong>et</strong> l’exondation moyenne sur les berges est <strong>de</strong>57 m, également distribuée sur les rives gauche <strong>et</strong> droite. L’abaissement moyen duniveau d’eau est <strong>de</strong> 0,96 m.Tronçon 6 – du PK 170 au PK 215Le seuil proposé est situé à l’exutoire principal du lac Nemiscau au PK 170 (voir lacarte 11-3).Comme le montrent le tableau 11-8 <strong>et</strong> la figure 11-15, le niveau d’eau d’été en facedu site <strong>de</strong> Vieux-Nemaska (PK 187) sera <strong>de</strong> 9 cm plus bas que le niveau cible.Néanmoins, le niveau <strong>de</strong> 230,86 m correspondra à la limite inférieure <strong>de</strong> la plageoù il est normal <strong>de</strong> r<strong>et</strong>rouver le niveau du lac Nemiscau en été. Au printemps, leniveau du lac atteindra 231,66 m, soit 4 cm au-<strong>de</strong>ssus du niveau atteint en conditionsactuelles. Au passage <strong>de</strong> la crue centennale, le lac Nemiscau sera au niveaulimite d’inondation <strong>de</strong>s installations du site <strong>de</strong> Vieux-Nemaska (232,0 m).À l’extrémité amont du lac Nemiscau (PK 215), les niveaux d’eau sont en été <strong>et</strong> auprintemps <strong>de</strong> 0,64 m <strong>et</strong> <strong>de</strong> 0,36 m plus bas qu’en conditions actuelles (voir lafigure 11-15). Le seuil rehausse <strong>de</strong> 0,45 m le niveau d’eau à l’extrémité aval dulac, entraînant l’ennoiement <strong>de</strong>s rives sur 1 à 4 m jusqu’au PK 185.Tronçon 7 – du PK 218 au PK 282Le maintien du niveau d’eau par un seuil au PK 223 (voir la carte 11-3) perm<strong>et</strong>tra<strong>de</strong> préserver les usages du tronçon <strong>de</strong> 48 km en amont (navigation, habitats dupoisson, végétation, confluent <strong>de</strong>s tributaires). Le seuil maintiendra aussi partiellementla ligne d’eau sur une dizaine <strong>de</strong> kilomètres <strong>de</strong> rivière en amont du PK 270(voir la figure 11-16).11-50 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004La figure 11-21 montre la variation <strong>de</strong>s débits au PK 223 en conditions futures. Ensoustrayant les apports <strong>de</strong> la rivière à la Marte (PK 229), le débit d’été passera <strong>de</strong>268 m 3 /s au PK 223 à 189 m 3 /s au PK 243. Comme le montre la figure 11-22, lavariation <strong>de</strong>s niveaux d’eau suit une courbe analogue à celle <strong>de</strong>s débits. Encomparant la figure 11-18 <strong>et</strong> la figure 11-22, on observe que la plage où il estnormal <strong>de</strong> r<strong>et</strong>rouver les niveaux d’eau s’est écrasée sur elle-même à cause principalement<strong>de</strong> la régularité du débit réservé. La présence du seuil perm<strong>et</strong> <strong>de</strong>maintenir les niveaux d’eau d’hiver près <strong>de</strong>s niveaux d’eau d’été. Ces modificationsau régime hydraulique (écrasement <strong>de</strong> la plage <strong>de</strong> variation <strong>de</strong>s niveauxd’eau <strong>et</strong> niveaux d’eau d’été sensiblement égaux aux niveaux d’hiver) ser<strong>et</strong>rouvent sur tout le cours <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.En été, l’inondation au seuil atteint 0,36 m <strong>et</strong> l’exondation au pied <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s duPK 271 est estimée à 0,67 m (voir la figure 11-16). La ligne d’eau d’été provoqueune inondation moyenne <strong>de</strong>s rives <strong>de</strong> 5 m, du seuil jusqu’au PK 243, <strong>et</strong> uneexondation moyenne <strong>de</strong> 18 m, du PK 243 jusqu’au pied <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s au PK 271.Au printemps, l’inondation au seuil <strong>et</strong> l’exondation au PK 271 sont respectivement<strong>de</strong> 0,41 m <strong>et</strong> <strong>de</strong> 0,59 m. Pour c<strong>et</strong>te condition, les rives s’inon<strong>de</strong>nt sur 5 m entre leseuil <strong>et</strong> le PK 243 <strong>et</strong> s’exon<strong>de</strong>nt sur 6 m entre le PK 243 <strong>et</strong> le PK 271.Au PK 280, le niveau d’eau s’abaisse <strong>de</strong> 1,69 m en été <strong>et</strong> <strong>de</strong> 1,34 m au printemps(voir les tableaux 11-8 <strong>et</strong> 11-9). Les exondations <strong>de</strong>s rives gauche <strong>et</strong> droite sont <strong>de</strong>35 m <strong>et</strong> <strong>de</strong> 16 m en été <strong>et</strong> <strong>de</strong> 18 m <strong>et</strong> <strong>de</strong> 9 m au printemps.Tronçon 8 – du PK 288 au PK 314L’épi prévu au PK 290 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> aura une influence sur un tronçon <strong>de</strong> 3 km <strong>de</strong>la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> sur un tronçon <strong>de</strong> 2 km <strong>de</strong> la Lemare. Au PK 291, le plan d’eaus’abaissera en été <strong>de</strong> 1,39 m. En amont du PK 295,9 jusqu’au PK 314, les abaissements<strong>de</strong>s niveaux d’eau seront en moyenne <strong>de</strong> 2 m, avec <strong>de</strong>s extrêmes allant <strong>de</strong>1,2 à 2,6 m (voir la figure 11-19). La vitesse moyenne dans ce parcours diminuera<strong>de</strong> moitié par rapport aux conditions actuelles.Tronçon 9 – bras du NordLe niveau d’eau du bras du Nord, sur le tronçon <strong>de</strong> 3,45 km mesuré <strong>de</strong>puis sonconfluent jusqu’à 1,25 km en amont <strong>de</strong> la traversée <strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong> transport, estinférieur en été <strong>de</strong> quelque 2,3 m au niveau en conditions actuelles. Au printemps,l’abaissement est estimé à 1,4 m environ.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-51


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 11-21 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Régime <strong>de</strong>s débits en conditions futures – PK 2232 2002 0001 8001 6001 400MaximumDépassé 33 % du tempsDépassé 67 % du tempsMinimumDébit (m³/s)1 2001 0008006004002000janv. févr. mars avr. mai juin juill. août sept. oct. nov. déc.6675_cm_101_F11_21_041101.FH9Pério<strong>de</strong> 1961-2003Figure 11-22 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Régime <strong>de</strong>s niveaux d’eau en conditions futures (avec seuil) – PK 243248,0247,5247,0Niveau Niveau (m) (m)246,5246,0245,5MaximumDépassé 33 33 % du du temps245,0Dépassé 67 67 % du du tempsMinimum244,5janv. févr. févr. mars avr. avr. mai mai juin juin juill. juill. août sept. oct. oct. nov. nov. déc. déc.6675_cm_101_F11_22_041114.FH96675_cm_101_F11_22_041114.FH9Pério<strong>de</strong> 1961-200311-52 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.2.4 Évaluation <strong>de</strong> la modificationLa <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> aura pour eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> modifier sensiblement les caractéristiqueshydrologiques <strong>et</strong> hydrauliques <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>. Les modifications seront pratiquementles mêmes pendant la construction <strong>et</strong> pendant l’exploitation.En ce qui concerne l’hydrologie, la réduction du débit, après la mise en place d’unrégime <strong>de</strong> débits réservés écologiques, sera <strong>de</strong> 71,0 % au barrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>51,7 % à l’embouchure <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. Il s’agit d’une modification d’intensité forte,d’étendue locale <strong>et</strong> <strong>de</strong> longue durée.En ce qui concerne l’hydraulique, les modifications prévues sont <strong>de</strong> moindreintensité. En conditions actuelles, la <strong>Rupert</strong> présente un profil en escalier où leseaux sont tumultueuses dans les rapi<strong>de</strong>s abrupts <strong>et</strong> dans les chutes, alors que dansles autres tronçons la rivière coule à une vitesse moyenne <strong>de</strong> 0,6 à 0,8 m/s, laprofon<strong>de</strong>ur d’eau moyenne est <strong>de</strong> 6,0 à 9,0 m <strong>et</strong> la largeur au miroir moyenne est<strong>de</strong> 350 m.Après la <strong>dérivation</strong>, la rivière présentera le profil en escalier qu’elle possè<strong>de</strong> enconditions actuelles. Dans les tronçons soumis à l’influence d’un ouvrage hydraulique,la vitesse moyenne d’écoulement sera réduite <strong>de</strong> moitié, tandis que laprofon<strong>de</strong>ur moyenne <strong>et</strong> la largeur au miroir moyenne resteront sensiblement lesmêmes. Dans les tronçons non influencés par un ouvrage, l’abaissement du niveaumoyen sera <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1,5 m, la vitesse sera réduite <strong>de</strong> 30 à 50 % <strong>et</strong> la largeur aumiroir sera réduite <strong>de</strong> 0 <strong>et</strong> 20 % selon les endroits. Les modifications hydrauliquessont jugées d’intensité moyenne, d’étendue locale <strong>et</strong> <strong>de</strong> longue durée.L’abaissement du niveau d’eau à l’entrée <strong>de</strong> la prise d’eau <strong>de</strong> Waskaganish enconditions futures réduit à environ 0,3 m la submersion minimale <strong>de</strong> la conduitehorizontale. C<strong>et</strong>te submersion ne présente pas <strong>de</strong> risque pour l’exploitation <strong>de</strong> laprise d’eau.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-53


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.3 Régime thermiqueLa métho<strong>de</strong> se rapportant au régime thermique (métho<strong>de</strong> M6) est présentée dans levolume 6.11.3.1 Conditions actuellesLa partie <strong>de</strong> la Rivière <strong>Rupert</strong> située en aval du PK 314 se situe entièrement dans lecours inférieur <strong>de</strong> la rivière (voir la section 10.3.1), où l’influence du lacMistassini ne se fait pratiquement plus sentir sur le régime thermique. Les mesureseffectuées indiquent que la température <strong>de</strong> l’eau est relativement homogène dansce tronçon <strong>et</strong> qu’elle varie principalement en fonction <strong>de</strong> l’équilibre dynamiqueavec les systèmes régionaux <strong>de</strong> circulation atmosphérique (voir la figure 10-22).À environ 100 km en aval du PK 314, la <strong>Rupert</strong> entre dans le lac Nemiscau, dont l<strong>et</strong>emps <strong>de</strong> renouvellement <strong>de</strong>s eaux en été est d’environ trois jours. De brefsépiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> stratification thermique peuvent s’y produire pendant l’été, mais lastratification y est faible ou nulle la plupart du temps.Le cours aval <strong>de</strong>s rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau a également fait l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> relevés<strong>de</strong> température en continu à <strong>de</strong>s points fixes en 2002 <strong>et</strong> en 2003, <strong>et</strong> quelques-uns<strong>de</strong>s plans d’eau ont fait l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> profil vertical <strong>de</strong> la température <strong>de</strong>l’eau (voir les figures 10-22 à 10-25). Les régimes thermiques <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, <strong>de</strong> laLemare <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Nemiscau aux ouvrages <strong>de</strong> restitution <strong>de</strong> débits réservés se ressemblentétroitement (voir la section 10.3). À l’aval <strong>de</strong>s emplacements <strong>de</strong>s barragesproj<strong>et</strong>és, la Lemare <strong>et</strong> la Nemiscau traversent une série <strong>de</strong> lacs qui présentent unestratification thermique estivale là où leur profon<strong>de</strong>ur dépasse 5 à 10 m. Les profils<strong>de</strong> stratification ressemblent à ceux qui sont montrés sur les figures 10-24 <strong>et</strong> 10-25pour d’autres lacs. La température en surface est semblable à celle <strong>de</strong>s rivières,alors que la température au fond varie d’un lac à l’autre, tout en étant généralementplus basse en été <strong>et</strong> plus élevée en hiver que celle <strong>de</strong> l’eau superficielle.11.3.2 Modifications prévues pendant la constructionDurant la construction <strong>de</strong>s ouvrages <strong>de</strong> <strong>dérivation</strong>, le débit <strong>et</strong> la température <strong>de</strong>l’eau aux ouvrages <strong>de</strong> restitution seront les mêmes qu’en conditions actuelles (voirla section 10.3.2). À l’aval, les régimes thermiques seront i<strong>de</strong>ntiques à ceux <strong>de</strong> lasituation actuelle. Durant le remplissage <strong>de</strong>s biefs, la température <strong>de</strong> l’eau seradéjà voisine du point <strong>de</strong> congélation sur toute la rivière, puisque c<strong>et</strong>te opération sedéroule en décembre. La température <strong>de</strong> l’eau sera donc la même avant <strong>et</strong> après lamise en exploitation <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>.11-54 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.3.3 Modifications prévues pendant l’exploitationLes régimes hydrologique <strong>et</strong> hydraulique moyens actuels <strong>de</strong>s rivières Lemare <strong>et</strong>Nemiscau ne sont pratiquement pas modifiés par le proj<strong>et</strong>.Rivière <strong>Rupert</strong>À l’aval immédiat du barrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, la mise en exploitation <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>se traduit par un abaissement <strong>de</strong> la température <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1 °C auprintemps <strong>et</strong> <strong>de</strong> 0,3 °C en été <strong>et</strong> en automne (voir la section 10.3.3).Plus loin en aval, l’écart entre les températures actuelles <strong>et</strong> futures diminue àmesure qu’on s’éloigne du barrage. Après un parcours <strong>de</strong> 30 à 100 km, l’eau <strong>de</strong> la<strong>Rupert</strong> r<strong>et</strong>rouve la température qu’elle aurait eue en l’absence <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>.Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 100 km, le refroidissement noté au PK 314 <strong>de</strong>vient imperceptible.La <strong>Rupert</strong> passe par le lac Nemiscau. Le niveau du lac est maintenu à sa valeurestivale actuelle par un seuil construit à son exutoire, au PK 170 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. Pourun débit égal à l’apport moyen estival, le temps <strong>de</strong> renouvellement <strong>de</strong>s eaux du lacNemiscau en été passe <strong>de</strong> trois jours actuellement à neuf jours après la <strong>dérivation</strong>.De ce fait, les épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> stratification thermique estivale sont plus fréquents <strong>et</strong>plus durables que dans les conditions actuelles, tout en <strong>de</strong>meurant occasionnels.Durant ces épiso<strong>de</strong>s, la température <strong>de</strong> l’eau au fond du lac, dans sa partieprofon<strong>de</strong>, peut être inférieure d’environ 3 à 6 °C à celle <strong>de</strong> la surface. En surface,la température <strong>de</strong> l’eau est la même qu’ailleurs sur la rivière.Les autres ouvrages hydrauliques proj<strong>et</strong>és sur le cours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> n’ont pasd’eff<strong>et</strong> significatif sur la température, sauf en amont <strong>de</strong> l’ouvrage du PK 223. À c<strong>et</strong>endroit, l’allongement du temps que prend l’eau pour <strong>de</strong>scendre la rivière estestimé à un jour. Ainsi, la température <strong>de</strong> l’eau restituée au PK 314 peut r<strong>et</strong>rouverl’équilibre avec les conditions ambiantes après une distance un peu plus courte ques’il n’y avait pas d’ouvrage.En conclusion, la modification du régime thermique du cours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>occasionnée par la <strong>dérivation</strong> est négligeable.Rivière LemareLe débit restitué dans la rivière Lemare est puisé à même l’eau du bief <strong>Rupert</strong>amont (dans le bassin nord ; voir la section 10.3.3) par l’ouvrage <strong>de</strong> la digueC-R-22, qui est manœuvré <strong>de</strong> façon à reproduire l’hydrogramme moyen annuel dudébit <strong>de</strong> la Lemare. Le bassin nord présentant peu ou pas <strong>de</strong> stratificationthermique, l’eau restituée a la même température que celle du bassin nord. L’écart<strong>de</strong> température avec la situation actuelle est montré à la figure 10-28. L’eaurestituée vers la Lemare est d’environ 2 °C plus froi<strong>de</strong> en mai <strong>et</strong> au début <strong>de</strong> juin,Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-55


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004d’environ 0,3 °C plus froi<strong>de</strong> en été (<strong>de</strong> la mi-juin à la mi-septembre) <strong>et</strong> d’environ1 °C plus froi<strong>de</strong> en automne (<strong>de</strong> la mi-septembre à la fin d’octobre). À partir dudébut <strong>de</strong> novembre, la température <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>vient voisine du point <strong>de</strong> congélation<strong>et</strong> reste légèrement positive tout l’hiver.Dans le lac Lemare (à l’aval immédiat <strong>de</strong> l’ouvrage <strong>de</strong> restitution), le refroidissementprintanier <strong>et</strong> automnal <strong>de</strong> l’eau restituée entraîne un léger r<strong>et</strong>ard dans laformation <strong>de</strong> la thermocline d’été, un léger enfoncement <strong>de</strong> celle-ci <strong>et</strong> un léger<strong>de</strong>vancement <strong>de</strong> son enfoncement automnal. Dans les passages étroits du lacLemare <strong>et</strong> <strong>de</strong> son exutoire, <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites éclaircies peuvent subsister en hiver.L’écart <strong>de</strong> température <strong>de</strong> l’eau entre les conditions actuelles <strong>et</strong> futures se résorbevers l’aval à mesure qu’on s’éloigne <strong>de</strong> l’ouvrage <strong>de</strong> restitution. Au printemps, enété <strong>et</strong> en automne, comme l’écart est déjà faible à l’ouvrage <strong>de</strong> restitution, il<strong>de</strong>vient imperceptible au-<strong>de</strong>là d’environ 20 km en aval. On ne prévoit pas d’autremodification du régime thermique sur le cours aval <strong>de</strong> la rivière Lemare.Rivière NemiscauLe débit dans la Nemiscau est restitué par trois ouvrages du bief aval : le barrage<strong>de</strong> la Nemiscau-1, le barrage <strong>de</strong> la Nemiscau-2 <strong>et</strong> la digue du Ruisseau-Arques.Aux trois exutoires, la température <strong>de</strong> l’eau est celle du bief aval, qui est à peu prèségale à celle du bassin nord du bief amont (voir la figure 10-28). La température <strong>de</strong>l’eau dans la Nemiscau change à peu près <strong>de</strong> la même manière que dans la Lemare.Par rapport aux conditions actuelles, l’eau restituée dans la Nemiscau est d’environ2 °C plus froi<strong>de</strong> en mai <strong>et</strong> au début <strong>de</strong> juin, d’environ 0,3 °C plus froi<strong>de</strong> en été (<strong>de</strong>la mi-juin à la mi-septembre) <strong>et</strong> d’environ 1 °C plus froi<strong>de</strong> en automne (<strong>de</strong> lami-septembre à la fin d’octobre). À partir du début <strong>de</strong> novembre, la température <strong>de</strong>l’eau <strong>de</strong>vient voisine du point <strong>de</strong> congélation <strong>et</strong> <strong>de</strong>meure légèrement positive toutl’hiver.Dans le lac Cramoisy (en aval <strong>de</strong>s barrages <strong>de</strong> la Nemiscau), le refroidissementprintanier <strong>et</strong> automnal <strong>de</strong> l’eau entraîne un léger r<strong>et</strong>ard dans la formation <strong>de</strong> lathermocline d’été, un léger enfoncement <strong>de</strong> celle-ci <strong>et</strong> un léger <strong>de</strong>vancement <strong>de</strong>son enfoncement automnal. En hiver, une p<strong>et</strong>ite éclaircie subsistera dans lacouverture <strong>de</strong> glace à l’aval immédiat <strong>de</strong>s trois ouvrages <strong>de</strong> restitution <strong>et</strong> auxendroits où l’écoulement sera le plus rapi<strong>de</strong> sur un ou <strong>de</strong>ux kilomètres. Pour le lacTeilhard, le seul eff<strong>et</strong> éventuel sur le régime thermique est limité à la baie duPK 126 <strong>de</strong> la Nemiscau ; le lac est très ramifié <strong>et</strong> le reste du lac, qui est en <strong>de</strong>horsdu cours principal <strong>de</strong> la Nemiscau, ne présente pas <strong>de</strong> changement du régim<strong>et</strong>hermique.Comme dans la Lemare, l’écart <strong>de</strong> température <strong>de</strong> l’eau entre la situation actuelle<strong>et</strong> la situation future se résorbe vers l’aval à mesure qu’on s’éloigne <strong>de</strong>s ouvrages<strong>de</strong> restitution. Au printemps, en été <strong>et</strong> en automne, comme l’écart est déjà faible11-56 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004aux ouvrages <strong>de</strong> restitution, il <strong>de</strong>vient imperceptible au-<strong>de</strong>là du lac Biggar en aval<strong>de</strong>s barrages <strong>de</strong> la Nemiscau <strong>et</strong> au-<strong>de</strong>là d’environ 20 km en aval <strong>de</strong> la digue duRuisseau-Arques. Aucune autre modification notable du régime thermique n’estprévue sur le cours aval <strong>de</strong> la rivière Nemiscau.11.3.4 Évaluation <strong>de</strong> la modificationSur la rivière <strong>Rupert</strong>, à l’aval immédiat du barrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, la mise en exploitation<strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> se traduit par un abaissement <strong>de</strong> la température <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>l’ordre <strong>de</strong> 1 °C au printemps <strong>et</strong> <strong>de</strong> 0,3 °C en été <strong>et</strong> en automne. Les écarts <strong>de</strong>température au printemps <strong>et</strong> à l’automne sont un peu plus marqués aux ouvrages<strong>de</strong> restitution <strong>de</strong> débits réservés sur les rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau (abaissement<strong>de</strong> 2 °C au printemps <strong>et</strong> <strong>de</strong> 1 °C à l’automne). Cependant, ces différencess’atténuent le long du cours aval <strong>de</strong> ces trois rivières.Ces nouvelles conditions du régime thermique reflètent une modificationd’intensité faible, d’étendue locale <strong>et</strong> <strong>de</strong> longue durée.11.4 Régime <strong>de</strong>s glacesLa métho<strong>de</strong> se rapportant au régime <strong>de</strong>s glaces (métho<strong>de</strong> M7) est présentée dans levolume 6.La présente section traite du tronçon <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> situé entre l’embouchure (PK 0)<strong>et</strong> l’emplacement du barrage proj<strong>et</strong>é (PK 314). Le cas <strong>de</strong>s rivières Lemare <strong>et</strong>Nemiscau n’y est pas abordé, car le modèle <strong>de</strong> débit réservé proposé sur ces <strong>de</strong>uxrivières ne modifiera pas le régime <strong>de</strong>s glaces. En particulier, l’accessibilité auxsentiers <strong>de</strong> motoneige qui sillonnent le cours <strong>de</strong> la Nemiscau (voir lasection 11.4.1.3) <strong>de</strong>meurera inchangée.11.4.1 Conditions actuellesLes conditions d’écoulement dans la rivière <strong>Rupert</strong> en présence <strong>de</strong> glace ont étédécrites lors <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s relatives aux proj<strong>et</strong>s Nottaway-Broadback-<strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> la<strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong>. La première campagne date <strong>de</strong> l’hiver 1980-1981, au cours <strong>de</strong>laquelle la couverture <strong>de</strong> glace a été cartographiée à sept reprises.Des survols ont également été effectués en février <strong>et</strong> en mars 2003 ainsi qu’enavril 2004. De plus, <strong>de</strong>s sondages ponctuels au cours <strong>de</strong> l’hiver 2002-2003 ontpermis <strong>de</strong> préciser la qualité <strong>et</strong> l’épaisseur <strong>de</strong> la couverture <strong>de</strong> glace à proximité <strong>de</strong>la prise d’eau <strong>de</strong> Waskaganish <strong>et</strong> entre les PK 14 <strong>et</strong> 23. L’hiver 2002-2003 estreprésentatif <strong>de</strong>s hivers moyens <strong>de</strong> la région en termes <strong>de</strong> durée, <strong>de</strong> froidure <strong>et</strong> <strong>de</strong>rigueur.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-57


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.4.1.1 Prise <strong>et</strong> départ <strong>de</strong>s glacesLes dates <strong>de</strong> prise <strong>et</strong> <strong>de</strong> départ <strong>de</strong>s glaces au cours <strong>de</strong> l’hiver 2002-2003 sontmontrées au tableau 11-10. Les premières glaces apparaissent en général à la fin <strong>de</strong>novembre, <strong>et</strong> la couverture <strong>de</strong> glace est à son extension maximale <strong>de</strong> la mi-janvierà la fin <strong>de</strong> mars. Le départ <strong>de</strong>s glaces se fait en mai, bien que certains tronçonspuissent êtres libérés plus tôt, comme au PK 20, où subsiste même une p<strong>et</strong>iteéclaircie pendant tout l’hiver.Tableau 11-10 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Prise <strong>et</strong> départ <strong>de</strong>s glaces – Hiver 2002-2003Station Position Date <strong>de</strong> prise Date <strong>de</strong> départRUPE0739 PK 2,5 5 décembre 2002 —RUPE0742 PK 5,7 24 décembre 2002 10 mai 2003RUPE0743 PK 18,45 24 décembre 2002 6 mai 2003RUPE0807 PK 20 15 janvier 1003 8 avril 2003RUPE0809 PK 213,8 26 novembre 2002 —RUPE0794 PK 218,4 28 novembre 2002 27 mai 2003RUPE0810 PK 280,9 28 novembre 2002 16 mai 2003RUPE0750 PK 290,7 26 novembre 2002 27 mai 2003La <strong>Rupert</strong> présente une succession <strong>de</strong> sections d’écoulement lent qui se couvrent<strong>de</strong> glace <strong>et</strong> <strong>de</strong> sections <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s qui restent à surface libre, dont les principalessont situées autour <strong>de</strong>s PK 5, 25, 33, 50, 68, 80, 110, 165, 170, 217 <strong>et</strong> 285. Laphoto 11-5 illustre une <strong>de</strong>s zones qui restent à découvert.Photo 11-5 : Rivière <strong>Rupert</strong> – État <strong>de</strong> la couverture <strong>de</strong> glace au PK 85 – Mars 200311-58 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.4.1.2 Niveaux d’eauLes zones à découvert engendrent <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong> frasil, qui se déposedans <strong>de</strong>s fosses au pied <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s <strong>et</strong> contribue à y former <strong>de</strong>s barrages suspendus.La formation <strong>de</strong> ces barrages relève les niveaux d’eau en rivière. En raison <strong>de</strong>senjeux environnementaux, ce phénomène a fait l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> relevés <strong>et</strong> d’analyses auxendroits suivants :• prise d’eau <strong>de</strong> Waskaganish, au PK 5,7 ;• frayères situées à l’amont du PK 13,8 <strong>et</strong> aux PK 216 <strong>et</strong> 281.Prise d’eau <strong>de</strong> WaskaganishLa prise d’eau <strong>de</strong> Waskaganish est située sur la rive gauche <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, à lahauteur du PK 5,7. Selon les observations <strong>de</strong> l’hiver 2002-2003 <strong>et</strong> les témoignages<strong>de</strong> l’exploitant, une éclaircie subsiste généralement <strong>de</strong>vant la prise d’eau (voir laphoto 11-6) <strong>et</strong> ne se ferme qu’exceptionnellement quelques jours à la fin <strong>de</strong> l’hiver.Aucune difficulté d’exploitation due aux glaces n’a été rapportée. La prise d’eauest située à l’amont immédiat d’un rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1,9 km <strong>de</strong> longueur entre les PK 5,7<strong>et</strong> 3,8, d’une dénivelée <strong>de</strong> 6 m.Photo 11-6 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Éclaircie dans la couverture <strong>de</strong> glace <strong>de</strong>vant la prise d’eau<strong>de</strong> Waskaganish – Mars 2003Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-59


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Au début <strong>de</strong> l’hiver, les rapi<strong>de</strong>s du PK 5 <strong>et</strong> ceux qui sont compris entre les PK 24<strong>et</strong> 33 engendrent les premières glaces qui dérivent vers l’estuaire. Celles-ci, ens’accumulant dans l’estuaire avec le frasil, forment <strong>de</strong>s ponts <strong>de</strong> glace qui forcentla progression <strong>de</strong> la couverture <strong>de</strong> glace vers l’amont, jusqu’au pied <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s duPK 5. À partir du début <strong>de</strong> décembre, l’accumulation <strong>de</strong> glaces dans l’estuaireinflue sur les niveaux à la prise d’eau, mais il faut attendre la fin du mois pour quela prise <strong>de</strong>s glaces soit définitive à c<strong>et</strong> endroit. Le rehaussement du niveau d’eauatteint alors 2 m, malgré un débit pratiquement invariable.Pour l’hiver 2002-2003, on estime que le volume <strong>de</strong> glace <strong>et</strong> <strong>de</strong> frasil emmagasinédans l’estuaire est <strong>de</strong> 12,7 hm 3 , pour une capacité totale <strong>de</strong> stockage <strong>de</strong> 15,8 hm 3 .À lui seul, le volume <strong>de</strong> frasil produit par le rapi<strong>de</strong> du PK 5 est <strong>de</strong> 10,5 hm 3 .Frayère <strong>de</strong> Smokey HillLa frayère à cisco <strong>de</strong> lac située à l’aval <strong>de</strong> Smokey Hill se trouve entre les PK 13,5<strong>et</strong> 23 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. Comme on l’indique plus haut, vers la fin <strong>de</strong> décembre, lerapi<strong>de</strong> du PK 5 est ennoyé par suite <strong>de</strong> l’accumulation <strong>de</strong>s glaces à l’aval. Enraison du rehaussement <strong>de</strong> niveau, les vitesses dans le tronçon délimité par lesPK 5 <strong>et</strong> 13,5 diminuent significativement, <strong>et</strong> ce tronçon commence à accumuler lesglaces engendrées par le rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> Smokey Hill. La quantité <strong>de</strong> glaces produitesdurant l’hiver 2002-2003 est estimée à 19,6 hm 3 . De ce total, un volume <strong>de</strong>5,6 hm 3 s’est accumulé dans l’estuaire avant la prise définitive <strong>de</strong>s glaces auPK 5,7.Dans le tronçon <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> occupé par la frayère, seule une courte zone situéeautour du PK 20,4 <strong>de</strong>meure libre <strong>de</strong> glace. Ailleurs, l’épaisseur moyenne <strong>de</strong> laglace est <strong>de</strong> 57 cm. Les dépôts <strong>de</strong> frasil sont fréquents sous la couverture <strong>de</strong> glace<strong>et</strong> entraînent <strong>de</strong>s rehaussements du plan d’eau. Le rehaussement est d’environ 1 mà la station RUPE0743 (PK 18,45). Ce tronçon semble peu propice à l’hivernation<strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> poissons compte tenu <strong>de</strong> l’épaisseur <strong>de</strong> frasil <strong>et</strong> <strong>de</strong> la faibleprofon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la zone d’écoulement en eau libre au PK 20,4.Frayère du PK 216La <strong>Rupert</strong> se j<strong>et</strong>te dans le lac Nemiscau au PK 213,75 par un rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> 4,6 km <strong>de</strong>long dont la dénivelée est <strong>de</strong> 14 m. La frayère du PK 216 se trouve sur un palier durapi<strong>de</strong>. Les observations faites au cours <strong>de</strong>s hivers 2003 <strong>et</strong> 2004 montrent que lafrayère reste à découvert tout l’hiver, la glace <strong>de</strong> rive occupant néanmoins 40 % <strong>de</strong>la largeur <strong>de</strong> la rivière.La caractérisation <strong>de</strong> la frayère est basée sur la différence <strong>de</strong> niveau d’eau entre laponte <strong>de</strong>s œufs à l’automne <strong>et</strong> la fin <strong>de</strong> l’incubation en mars. C<strong>et</strong>te différence, quicorrespond à la profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> fraie, est en moyenne <strong>de</strong> 0,55 m dans les conditionsactuelles.11-60 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Frayère du PK 281La frayère du PK 281 est située au pied d’un rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> 3,6 m <strong>de</strong> dénivelée entre lesPK 282,6 <strong>et</strong> 280,9. Au début <strong>de</strong> l’hiver, le rapi<strong>de</strong> reste à découvert <strong>et</strong> produit unequantité <strong>de</strong> frasil suffisante pour faire remonter notablement le niveau d’eau aupied du rapi<strong>de</strong> <strong>et</strong> entraîner ensuite son ennoiement. À la prise définitive <strong>de</strong>s glaces(survenue le 13 décembre en 2003), le rapi<strong>de</strong> est alors complètement recouvert parla glace <strong>et</strong> le rehaussement <strong>de</strong> niveau est d’environ 1,2 m par rapport au début <strong>de</strong> laprise <strong>de</strong>s glaces (29 novembre, en 2003). Le volume <strong>de</strong> glace engendré par lerapi<strong>de</strong> au cours <strong>de</strong> l’hiver 2002-2003 est estimé à 5 hm 3 .Le rehaussement du plan d’eau au PK 281 au cours <strong>de</strong> l’hiver 2002-2003 estillustré à la figure 11-23. Celle-ci montre l’enregistrement du niveau d’eau à lastation RUPE0810 (PK 280,9) <strong>et</strong> le débit à la station RUPE0793 (PK 85), où lacourbe <strong>de</strong> tarage n’est pas influencée par la glace. La formation du barragesuspendu au pied du rapi<strong>de</strong>, entre décembre <strong>et</strong> le début <strong>de</strong> janvier, s’accompagned’instabilités qui se traduisent par <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s <strong>et</strong> importantes fluctuations du niveaud’eau. Le niveau se stabilise à partir <strong>de</strong> la mi-janvier <strong>et</strong> <strong>de</strong>meure relativementconstant malgré la récession hivernale <strong>de</strong>s débits. Alors que le débit en rivière estinférieur ou égal à 400 m 3 /s, le niveau à la station RUPE0810 est le même quecelui qui serait atteint lors du passage d’un débit <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1 200 m 3 /s en eaulibre. L’arrivée <strong>de</strong> la crue <strong>de</strong> printemps éro<strong>de</strong> le barrage suspendu <strong>et</strong> entraîne unebaisse du niveau d’eau.11.4.1.3 Accessibilité <strong>de</strong>s couvertures <strong>de</strong> glaceSelon les inventaires <strong>de</strong> sentiers <strong>de</strong> motoneige, les accès en hiver à la rivière<strong>Rupert</strong> se font dans les secteurs présentés au tableau 11-11. En conditionsactuelles, la couverture <strong>de</strong> glace recouvre environ 200 km <strong>de</strong> tronçons àécoulement lent (vitesse inférieure à 0,6 m/s).La couverture <strong>de</strong> glace <strong>de</strong> la rivière Nemiscau est utilisée sur toute sa longueur<strong>de</strong>puis la confluence avec la <strong>Rupert</strong> dans le lac Nemiscau jusqu’au lac Devoyau,soit sur un tronçon d’environ 95 km <strong>de</strong> longueur. De plus, une boucle <strong>de</strong> ceinturerelie le lac Ukau, situé en rive droite à la hauteur du PK 243 <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>, aulac Caumont (PK 39 <strong>de</strong> la Nemiscau).Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-61


6675_cm_101_F11_23_041101.FH9<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 11-23 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Conditions hydrauliques à la frayère du PK 280,9 – Hiver 2002-2003252174251Station RUP0810 (PK 280,9)Station RUP0793 (PK 85)173250172Niveau au PK 280,9 (m)249248247246171170169168Niveau au PK 85 (m)245167244166nov. déc. janv. févr. mars avr. mai juin2002 20031 4001 200Station RUP0793 (PK 85)1 000Débit (m³/s)8006004002000nov. déc. janv. févr. mars avr. mai juin2002 200311-62 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-63Tableau 11-11 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Description <strong>et</strong> quantification <strong>de</strong>s sentiers <strong>de</strong> motoneigeSection <strong>de</strong> sentierDu PK 0 au PK 3Description <strong>de</strong>s lieuxTraversée <strong>de</strong> l’estuaire <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> <strong>de</strong>puis Waskaganish en rivegauche au PK 0 jusqu’à la rive droite au PK 3Longueur sur couverture <strong>de</strong> glace pour un hiver moyen (km)Conditions actuellesConditions futures3,0 3,0Du PK 3 au PK 5,7 Franchissement du rapi<strong>de</strong> le long <strong>de</strong> la berge en rive droite 0 0Du PK 5,7 au PK 11,5 Circulation sur la berge en rive droite 0 0Au PK 21,6 Traversée <strong>de</strong> la rivière d’une rive à l’autre (Gravel Pit) Possible sur 1,6 Possible sur 2,3Du PK 45 au PK 64,5 • Traversées <strong>de</strong> la rivière d’une rive à l’autre aux PK 45,5 <strong>et</strong> 54• Suivi <strong>de</strong> la berge en rive gauche du PK 45,5 au PK 54• Suivi <strong>de</strong> la berge en rive droite du PK 54 au PK 64,5Du PK 111 au PK 121,3 • Suivi <strong>de</strong> la rive droite avec traversée à l’île Peat <strong>de</strong>puis le PK 111• Traversée du bras central <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> suivi <strong>de</strong> la rive gauche <strong>de</strong>ce bras du PK 112,6 au PK 120• Traversée vers la rive droite <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> suivi <strong>de</strong> la rive droite duPK 120 au PK 121,3Du PK 168 au PK 258,2Du PK 276 au PK 280,5Suivi général <strong>de</strong> la berge en rive droite <strong>de</strong> la rivière <strong>et</strong> contournement par laterre ferme <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s au PK 170, entre les PK 212,7 <strong>et</strong> 218, <strong>et</strong> entre lesPK 223 <strong>et</strong> 225Traversée <strong>de</strong> la rivière au PK 276 <strong>et</strong> suivi <strong>de</strong> la berge en rive gauche jusqu’auPK 280,518,2 18,410,3 10,375,7 82,01,2 4,5Au PK 293,2 Traversée <strong>de</strong> la rivière d’une rive à l’autre Possible sur 2,2 Possible sur 2,2<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.4.2 Modifications prévues pendant la constructionLa gestion <strong>de</strong>s débits réservés dans les rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscaudébutera dès le remplissage <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>. Ainsi, le régime <strong>de</strong>s glaces pendantla construction <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques sur le cours aval sera i<strong>de</strong>ntique à celuiqui existera pendant l’exploitation sur tous les tronçons fluviaux non aménagés(voir la section 11.4.3). En ce qui concerne les tronçons où <strong>de</strong>s ouvrages sontenvisagés, les <strong>de</strong>ux cas suivants se présentent :• Sites où <strong>de</strong>s ouvrages temporaires seront mis en place dès la mise en eau <strong>de</strong>sbiefs <strong>Rupert</strong> : à plusieurs <strong>de</strong> ces lieux d’intervention (PK 20,4, 33, 170 <strong>et</strong> 223),les ouvrages temporaires perm<strong>et</strong>tront d’atteindre au cours du premier hiver <strong>de</strong>sniveaux d’eau proches <strong>de</strong>s niveaux prévus en exploitation. Le régime <strong>de</strong>sglaces le long <strong>de</strong>s tronçons influencés par ces ouvrages sera semblable à cequ’il sera pendant l’exploitation.• Sites où le niveau d’eau ne sera pas maintenu au cours du premier hiver : auxPK 49, 85, 110,3 <strong>et</strong> 290, aucun ouvrage temporaire en rivière n’est envisagé aucours du premier hiver. Le régime <strong>de</strong>s glaces dans ces tronçons sera alorssemblable au régime en vigueur le long <strong>de</strong>s divers tronçons non aménagés.11.4.3 Modifications prévues pendant l’exploitationLa réduction <strong>de</strong>s débits <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, le maintien d’un débit réservé constantpendant l’hiver <strong>et</strong> la construction <strong>de</strong> huit ouvrages hydrauliques sur le cours avalchangeront le profil d’écoulement <strong>de</strong> la rivière en hiver. D’une façon généralecependant, le régime <strong>de</strong>s glaces ne sera pas fondamentalement modifié par rapportaux conditions actuelles pour les raisons suivantes :• Les zones <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s continueront <strong>de</strong> couler à surface libre <strong>et</strong> engendreront dufrasil qui se déposera au pied <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s. À cause <strong>de</strong> la réduction <strong>de</strong>s surfacesgénératrices, le volume <strong>de</strong> frasil produit diminuera, ce qui tendra à r<strong>et</strong>ar<strong>de</strong>rl’ennoiement du pied <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s <strong>et</strong> le rehaussement <strong>de</strong>s plans d’eau influencéspar la présence <strong>de</strong>s barrages suspendus.• Dans les tronçons fluviaux non aménagés, les vitesses d’écoulement serontplus lentes <strong>et</strong> plus stables que les vitesses actuelles, ce qui favorisera laformation plus hâtive <strong>de</strong> la couverture <strong>de</strong> glace <strong>et</strong> son départ plus tardif. Lacouverture <strong>de</strong> glace se formera à un niveau plus bas, qui variera en moyenne<strong>de</strong> 0,5 à 1,5 m.• Dans les tronçons aménagés, la présence <strong>de</strong>s ouvrages <strong>et</strong> le débit réservémaintiendront les plans d’eau à <strong>de</strong>s niveaux voisins <strong>de</strong>s niveaux estivauxactuels <strong>et</strong> réduiront davantage les vitesses d’écoulement, ce qui accéléreraencore plus la formation hâtive <strong>de</strong>s couvertures <strong>de</strong> glace.Les analyses conduites dans les secteurs comportant <strong>de</strong>s enjeux environnementauxparticuliers ont mené aux conclusions suivantes.11-64 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Prise d’eau <strong>de</strong> WaskaganishEn conditions hivernales moyennes, le chenal d’hiver dans la <strong>Rupert</strong> semaintiendra en rive gauche, au droit <strong>de</strong> la prise d’eau <strong>de</strong> Waskaganish, <strong>et</strong> on continuerad’observer l’ennoiement <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s par suite du rehaussement du niveaud’eau dû aux glaces. Les résultats indiquent que ce rehaussement se produiraprobablement entre le 31 décembre <strong>et</strong> le 31 janvier, avec un r<strong>et</strong>ard d’une dizaine <strong>de</strong>jours par rapport aux conditions actuelles. Le r<strong>et</strong>ard est causé par la réduction duvolume <strong>de</strong> frasil produit dans les rapi<strong>de</strong>s <strong>et</strong> par la réduction <strong>de</strong> la capacitéd’emmagasinement dans l’estuaire consécutive à l’abaissement du niveau moyen.Une quantité supplémentaire <strong>de</strong> glace doit donc être produite avant que les rapi<strong>de</strong>ssoient ennoyés.En raison du r<strong>et</strong>ard attendu dans l’ennoiement <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s au début <strong>de</strong> l’hiver, lahauteur minimale <strong>de</strong> submersion <strong>de</strong> la conduite horizontale <strong>de</strong> la prise d’eau sera<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0,2 m en hiver (pour un débit minimal <strong>de</strong> janvier après la <strong>dérivation</strong>estimé à 193 m 3 /s). C<strong>et</strong>te submersion ne présente pas <strong>de</strong> risque pour l’exploitation<strong>de</strong> la prise d’eau.Frayère <strong>de</strong> Smokey HillEn conditions hivernales moyennes, la quantité <strong>de</strong> glace qui sera produite par lesrapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Smokey Hill est estimée à 16 hm 3 , alors qu’elle est <strong>de</strong> 19,6 hm 3 actuellement.L’abaissement <strong>de</strong>s niveaux d’eau entraîne une réduction du volume disponiblepour l’emmagasinement <strong>de</strong> la glace. Cependant, c<strong>et</strong>te réduction est proportionnellementmoins élevée que la réduction du volume <strong>de</strong> glace à cause <strong>de</strong> laprésence <strong>de</strong> l’ouvrage prévu au PK 20,4 qui procure un volume d’emmagasinement<strong>de</strong> 1,3 hm 3 . Le risque <strong>de</strong> gel <strong>de</strong> la partie amont (PK 21,5 au PK 23) <strong>de</strong> lafrayère à cisco <strong>de</strong> lac, où se concentrent ses activités <strong>de</strong> reproduction (voir lasection 11.7.1.4), sera diminué, puisque la glace <strong>et</strong> le frasil occuperont une moinsgran<strong>de</strong> part <strong>de</strong> l’aire d’écoulement. Comme actuellement, l’éclaircie autour duPK 20,4 se maintiendra pendant tout l’hiver.Frayère du PK 216À la frayère du PK 216, dans <strong>de</strong>s conditions hydrologiques <strong>et</strong> hivernalesmoyennes, l’abaissement du niveau d’eau entre le moment <strong>de</strong> la ponte <strong>et</strong> la fin <strong>de</strong>l’hiver est actuellement <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0,55 m, soit l’épaisseur minimale <strong>de</strong> la lamed’eau utilisée par les géniteurs (voir la figure 4-7). Après la <strong>dérivation</strong> <strong>et</strong> dans lesmêmes conditions, le débit réservé d’hiver perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> conserver ou <strong>de</strong> diminuerc<strong>et</strong> abaissement. Comme actuellement, le site <strong>de</strong> la frayère ne sera pas couvert <strong>de</strong>glace.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-65


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Frayère du PK 281La production moyenne <strong>de</strong> frasil par le rapi<strong>de</strong> situé à l’amont du PK 281 seraréduite à 3,3 hm 3 , alors qu’elle est <strong>de</strong> 5 hm 3 actuellement. L’espace disponible àl’aval pour accumuler c<strong>et</strong>te production augmentera, car certains secteurs qui ontactuellement un écoulement rapi<strong>de</strong> auront un écoulement lent après la <strong>dérivation</strong>.De ce fait, la glace recouvrira les rapi<strong>de</strong>s à l’amont <strong>de</strong> la frayère avec presque unmois <strong>de</strong> r<strong>et</strong>ard par rapport aux conditions actuelles. Le rehaussement dû aux glaces<strong>de</strong>vrait toutefois <strong>de</strong>meurer du même ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur après la <strong>dérivation</strong>.Sentiers <strong>de</strong> motoneigeEn recoupant les informations issues <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>s lignesd’eau (niveau d’eau <strong>et</strong> vitesse d’écoulement en un endroit donné <strong>de</strong> la rivière) avecles résultats <strong>de</strong> l’inventaire <strong>de</strong>s sentiers <strong>de</strong> motoneige actuellement fréquentés, onprévoit, après la <strong>dérivation</strong> <strong>et</strong> dans <strong>de</strong>s conditions hivernales moyennes, uneaugmentation notable <strong>de</strong> la couverture <strong>de</strong> glace dans <strong>de</strong>ux tronçons <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> :du PK 168 au PK 258,2 <strong>et</strong> du PK 276 au PK 280,5 (voir le tableau 11-11). Lesouvrages hydrauliques prévus <strong>et</strong> la constance du débit réservé d’hiver favoriserontl’établissement d’une couverture <strong>de</strong> glace plus stable le long <strong>de</strong>s sentiers repertoriés.11.4.4 Évaluation <strong>de</strong> la modificationLes modifications prévues du régime <strong>de</strong>s glaces <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> sont les mêmespendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation.La réduction du débit, le maintien d’un régime <strong>de</strong> débits réservés <strong>et</strong> la présence <strong>de</strong>huit ouvrages hydrauliques sur le cours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> auront pour eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>favoriser la formation plus hâtive <strong>et</strong> le r<strong>et</strong>rait plus tardif <strong>de</strong> la couverture <strong>de</strong> glace.De plus, la couverture <strong>de</strong> glace sera plus stable qu’en conditions actuelles par suite<strong>de</strong> la réduction <strong>de</strong>s vitesses d’écoulement.Par ailleurs, le proj<strong>et</strong> entraînera une augmentation notable <strong>de</strong> l’étendue <strong>de</strong> lacouverture <strong>de</strong> glace entre les PK 168 <strong>et</strong> 258,2 <strong>de</strong> même qu’entre les PK 276<strong>et</strong> 280,5.Ces modifications sont d’intensité forte, d’étendue locale <strong>et</strong> <strong>de</strong> longue durée.11-66 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.5 Dynamique sédimentaireLa métho<strong>de</strong> se rapportant à la dynamique sédimentaire (métho<strong>de</strong> M8) estprésentée dans le volume 6.11.5.1 Conditions actuellesDonnées disponiblesLe transport soli<strong>de</strong> dans une rivière se fait par suspension dans l’écoulement, pourles particules fines, <strong>et</strong> par charriage sur le fond, pour les particules plus grossières.Le transport par suspension est estimé à partir <strong>de</strong> la concentration <strong>de</strong> matièressoli<strong>de</strong>s, qui est mesurée sur <strong>de</strong>s échantillons d’eau prélevés dans la rivière. Lecharriage est difficile à mesurer ; généralement, on en fait l’estimation au moyen<strong>de</strong> formules <strong>de</strong> transport soli<strong>de</strong> qui tiennent compte <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong>s matériauxconstituant le lit <strong>et</strong> <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> l’écoulement (vitesse <strong>et</strong> contrainte <strong>de</strong>cisaillement sur le fond).Des campagnes étendues <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> la concentration <strong>de</strong> sédiments ensuspension ont eu lieu au cours <strong>de</strong>s années 1970 dans le cadre du proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> laNottaway-Broadback-<strong>Rupert</strong>. On a également procédé à quelques mesures <strong>de</strong>vérification en 2003. Le tableau 11-12 résume les diverses campagnes d’échantillonnage,dont les résultats ont permis d’établir les relations entre les débitssoli<strong>de</strong>s en suspension <strong>et</strong> les débits liqui<strong>de</strong>s.Tableau 11-12 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Campagnes d’échantillonnage <strong>de</strong>s sédiments en suspensionAnnée Emplacement Caractéristiques1976 PK 108,5 9 échantillons en septembre1977 PK 108,5 Échantillonnage journalier entre le 15 avril <strong>et</strong> le 15 juinPK 16,5Échantillonnage journalier entre le 15 avril <strong>et</strong> le 15 juin1979 PK 108,5 Échantillonnage régulier du 1 er mai à la mi-juinPK 49PK 82003 PK 314 5 échantillonsPK 8,7Échantillonnage régulier du 1 er mai à la mi-juinÉchantillonnage régulier du 1 er mai à la mi-juin8 échantillonsDes échantillons <strong>de</strong> matériaux <strong>de</strong> fond ont été prélevés dans la <strong>Rupert</strong> au cours <strong>de</strong>scampagnes <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> 1976 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 1977. Environ 80 analyses granulométriquescomplètes ont alors été effectuées. Enfin, <strong>de</strong>s échantillonnages par benne du lit <strong>de</strong>la <strong>Rupert</strong>, entre les PK 314 <strong>et</strong> 0, ont été faits durant les étés 2002 <strong>et</strong> 2003 à unefréquence moyenne <strong>de</strong> un par kilomètre.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-67


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Bilan sédimentaire <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>Le bilan sédimentaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> a été établi en utilisant les données hydrologiques<strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> 1961-2003, les relations entre le débit soli<strong>de</strong> <strong>et</strong> le débit liqui<strong>de</strong>ainsi que les caractéristiques <strong>de</strong> l’écoulement le long du cours aval. L<strong>et</strong>ableau 11-13 résume les résultats <strong>de</strong>s analyses <strong>et</strong> <strong>de</strong>s calculs, en précisant lesapports soli<strong>de</strong>s passant en trois endroits, soit à l’emplacement du barrage <strong>de</strong> la<strong>Rupert</strong> (PK 314), dans le tronçon central du cours aval (PK 108,5) <strong>et</strong> à l’embouchure(PK 0). Ces résultats conduisent aux conclusions suivantes :• Le transport en suspension est en moyenne <strong>de</strong> 88 000 t/a au PK 314 <strong>et</strong> <strong>de</strong>125 000 t/a au PK 108,5, ce qui correspond à <strong>de</strong>s concentrations moyennes trèssemblables aux <strong>de</strong>ux endroits, respectivement 4,4 <strong>et</strong> 4,7 mg/l. À l’embouchure,par contre, le transport en suspension atteint 210 000 t/a, soit une concentrationmoyenne n<strong>et</strong>tement supérieure qui monte à 7,6 mg/l.• C<strong>et</strong>te augmentation <strong>de</strong> la concentration en aval du PK 108,5 s’explique par lefait que c’est sur le tronçon inférieur <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> que se concentrent lessecteurs où l’activité <strong>de</strong>s berges est moyenne ou forte (voir la section 11.1). Lerecul <strong>de</strong>s berges sensibles à l’érosion alimente la rivière en sédiments ; <strong>de</strong> cefait, il contribue à augmenter le transport soli<strong>de</strong> <strong>et</strong>, par conséquent, la concentration<strong>de</strong> sédiments. En revanche, l’activité <strong>de</strong>s berges est toujours faible outrès faible en amont du PK 108,5 <strong>et</strong> ne contribue pas à l’apport soli<strong>de</strong>. Ainsi, lacontribution <strong>de</strong>s berges est quasi nulle en amont du PK 108,5, alors qu’ellereprésente environ 30 % du transport en suspension à l’embouchure.• Les concentrations <strong>de</strong> sédiments sont, à débit égal, plus gran<strong>de</strong>s à la montée <strong>de</strong>la crue qu’à la décrue. Ainsi, pour un débit <strong>de</strong> 1 000 m 3 /s, la concentrationmoyenne mesurée à l’embouchure est <strong>de</strong> 14,6 mg/l à la montée <strong>de</strong> l’hydrogramme<strong>et</strong> <strong>de</strong> 10,8 mg/l à la décrue. La même tendance est notée au PK 108,5.• La répartition saisonnière <strong>de</strong>s apports soli<strong>de</strong>s en suspension transportés par larivière <strong>Rupert</strong> jusqu’à la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> est <strong>de</strong> 13 % en hiver (du 15 novembreau 14 avril), <strong>de</strong> 47 % au printemps (du 15 avril au 15 juill<strong>et</strong>) <strong>et</strong> <strong>de</strong> 40 % enété-automne (du 16 juill<strong>et</strong> au 14 novembre).• À l’embouchure, le charriage représente environ 22 % du transport ensuspension. Il est par contre négligeable aux PK 314 <strong>et</strong> 108,5, car les matériauxgrossiers y sont interceptés respectivement par les lacs Mesgouez <strong>et</strong> Nemiscau.• Enfin, 302 glissements <strong>de</strong> terrain ont été recensés <strong>de</strong>puis 20 ans le long <strong>de</strong>srives du tronçon aval. Leur contribution totale à l’apport sédimentaire estestimée à 30 000 t/a, quantité qui provient exclusivement du tronçon <strong>de</strong> rivièreà l’aval du PK 107. Bien que ces événements soient imprévisibles <strong>et</strong> ponctuels,leur apport en sédiments n’est pas négligeable. En moyenne, il représente 26 %<strong>de</strong>s apports en suspension transportés au PK 0 <strong>de</strong>puis le PK 107 <strong>et</strong> 17 % <strong>de</strong>sapports soli<strong>de</strong>s charriés au PK 0. C<strong>et</strong> apport n’est pas pris en compte dans lebilan du tableau 11-13.11-68 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 11-13 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Bilan sédimentairePKTransportensuspension(t/a)Conditions actuellesAucune mesure <strong>de</strong> concentration <strong>de</strong> sédiments n’a été effectuée sur ces <strong>de</strong>uxrivières. Les relevés géomorphologiques indiquent que les berges ont une activitéfaible ou très faible (voir la section 11.1). Il est donc raisonnable d’estimer que laconcentration moyenne en sédiments dans la Lemare <strong>et</strong> la Nemiscau est du mêmeordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur que dans la <strong>Rupert</strong> aux PK 108,5 <strong>et</strong> 314. La charge sédimentaireen suspension a donc été estimée en r<strong>et</strong>enant une valeur <strong>de</strong> 4,5 mg/l (voir lesrésultats au tableau 11-14). Quant au charriage, il est considéré comme négligeable.Concentrationmoyenne(mg/l)Charriage(t/a)Transportsédimentair<strong>et</strong>otal(t/a)Transportensuspension(t/a)Conditions futuresConcentrationmoyenne(mg/l)Charriage(t/a)Transportsédimentair<strong>et</strong>otal(t/a)314 88 000 4,4 0 88 000 0 0,0 0 0108,5 125 000 4,7 0 125 000 37 000 3,0 0 37 0000 210 000 7,6 46 000 256 000 80 000 6,0 11 000 91 000Rivières Lemare <strong>et</strong> NemiscauTableau 11-14 : Rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau – Transport en suspensionRivièreEmplacementTransport en suspensionConditions actuelles(t/a)Conditions futures(t/a)Lemare PK 48 (barrage C-R-21A) 2 300 0PK 0 (embouchure) 3 200 900Nemiscau PK 150 (barrages C-76 <strong>et</strong> C-108, digue C-104) 2 200 0PK 0 (embouchure) 7 500 5 30011.5.2 Modifications prévues pendant la constructionLes modifications <strong>de</strong> la dynamique sédimentaire pendant la construction sontsemblables à celles qui seront observées pendant l’exploitation (voir lasection 11.5.3).Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-69


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.5.3 Modifications prévues pendant l’exploitationRivière <strong>Rupert</strong>Le bilan sédimentaire à long terme sur le cours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, après la mise enexploitation <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>, a été établi à partir <strong>de</strong>s considérations suivantes :• À cause du ralentissement <strong>de</strong> la vitesse d’écoulement, le bief <strong>Rupert</strong> amontinterceptera toute la charge sédimentaire provenant <strong>de</strong> l’amont du PK 314. Levolume qui sera accumulé au bout <strong>de</strong> 100 ans est estimé à 12 hm 3 , environ 1 %du volume total du bief amont. L’ensablement du bief sera donc imperceptible.• Les ouvrages hydrauliques prévus sur le cours aval perm<strong>et</strong>tront, malgré laréduction du débit, <strong>de</strong> r<strong>et</strong>rouver en août <strong>et</strong> en septembre les niveaux moyensobservés en conditions actuelles dans près <strong>de</strong> 154 km <strong>de</strong> tronçons <strong>de</strong> rivière àécoulement fluvial, sur un total <strong>de</strong> 273 km. Le complément du cours aval estconstitué d’une quarantaine <strong>de</strong> kilomètres <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong> chutes dont lesberges <strong>et</strong> le lit sont naturellement protégés contre l’érosion.• La réduction du débit <strong>et</strong> <strong>de</strong>s fluctuations journalières <strong>de</strong>s niveaux d’eau, aprèsla <strong>dérivation</strong>, sera la cause principale <strong>de</strong> la réduction <strong>de</strong>s apports soli<strong>de</strong>s enprovenance <strong>de</strong>s berges. En eff<strong>et</strong>, la réduction <strong>de</strong> débit abaissera le niveau d’eaud’environ 1 m dans les tronçons <strong>de</strong> rivière où le niveau ne sera pas influencépar un ouvrage. La rivière sapera le pied <strong>de</strong>s talus <strong>et</strong> <strong>de</strong>s berges à une hauteuroù les matériaux qui les composent sont plus résistants à l’érosion <strong>de</strong> par leurnature <strong>et</strong> leur origine géologique.• Le lessivage du bassin versant intermédiaire sous l’action du ruissellement nesera pas modifié par la mise en exploitation <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> <strong>et</strong> contribuera à lacharge en suspension <strong>de</strong> la rivière.Les résultats <strong>de</strong>s analyses <strong>et</strong> calculs sont présentés au tableau 11-13. Le transportsédimentaire total à l’embouchure est estimé à 91 000 t/a en conditions futures,alors qu’il est <strong>de</strong> 256 000 t/a en conditions actuelles, soit une réduction <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxtiers. La concentration moyenne <strong>de</strong> particules en suspension sera réduite à 6 mg/l,alors qu’elle est <strong>de</strong> 7,6 mg/l actuellement. La répartition saisonnière <strong>de</strong>s apportssoli<strong>de</strong>s en suspension pénétrant dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> ne sera pas modifiée par la<strong>dérivation</strong>.Les résultats précé<strong>de</strong>nts sont valables à long terme. À court terme toutefois, <strong>et</strong>selon ce qui a été observé après la <strong>dérivation</strong> <strong>de</strong>s rivières Eastmain <strong>et</strong> Opinaca, ilfaut s’attendre à une augmentation temporaire <strong>et</strong> locale <strong>de</strong> la concentration <strong>de</strong>matières en suspension dans la <strong>Rupert</strong>. Celle-ci sera causée par l’abaissement duniveau d’eau, qui entraînera <strong>de</strong>s érosions par encaissement <strong>de</strong> certains tributairesdans les matériaux meubles pour rejoindre le lit <strong>de</strong> la rivière <strong>et</strong> par ruissellementsur les berges exondées. Dans quelques secteurs influencés par <strong>de</strong>s ouvrageshydrauliques, ces érosions ne se produiront qu’avant la construction <strong>de</strong> ceux-ci.Dans les secteurs sans ouvrage hydraulique, ces érosions pourront être observées11-70 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004pendant <strong>de</strong>ux ou trois ans. Cependant, les érosions prévues <strong>et</strong> l’augmentation <strong>de</strong> lacharge sédimentaire qui en résultera n’auront pas la même ampleur que sur lesrivières Eastmain <strong>et</strong> Opinaca. En eff<strong>et</strong>, la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> se distingue <strong>de</strong>s<strong>dérivation</strong>s précé<strong>de</strong>ntes par la conservation d’un débit réservé, par la présence <strong>de</strong>plusieurs ouvrages hydrauliques dont la construction suivra rapi<strong>de</strong>ment la mise enexploitation <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> ainsi que par l’ensemencement <strong>de</strong> 1 500 ha <strong>de</strong> bergesexondées à la suite <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>. Ces ouvrages perm<strong>et</strong>tront <strong>de</strong> maintenir lesplans d’eau <strong>et</strong> <strong>de</strong> maîtriser l’érosion sur près <strong>de</strong> 154 <strong>de</strong>s 273 km <strong>de</strong> tronçons <strong>de</strong>rivière à écoulement fluvial. Par ailleurs, à plusieurs endroits où <strong>de</strong>s ouvrageshydrauliques sont prévus (PK 20,4, 33, 49, 170, 223), <strong>de</strong>s batar<strong>de</strong>aux seront mis enplace avant la crue <strong>de</strong> printemps qui suivra la mise en eau <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> ; ilslimiteront l’abaissement du plan d’eau <strong>et</strong> le risque d’érosion. Enfin, <strong>de</strong>s mesuresd’atténuation seront mises en œuvre à l’embouchure <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux tributaires qui rejoignentla rivière <strong>Rupert</strong> dans <strong>de</strong>s tronçons non influencés par un ouvrage.Rivières Lemare <strong>et</strong> NemiscauL’évaluation du transport soli<strong>de</strong> <strong>de</strong>s rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau en conditionsfutures a été faite en considérant les points suivants :• Le bief <strong>Rupert</strong> amont interceptera l’apport sédimentaire <strong>de</strong> la Lemare.• L’eau qui transitera par les trois ouvrages <strong>de</strong> restitution <strong>de</strong> débit réservé prévussur la Nemiscau <strong>de</strong>vrait être relativement libre <strong>de</strong> sédiments, puisque lamajorité <strong>de</strong> l’écoulement se dirigera vers l’Eastmain <strong>et</strong> que les vitesses serontlentes <strong>de</strong>vant les ouvrages, favorisant ainsi la décantation <strong>de</strong>s matières ensuspension.• La restitution <strong>de</strong>s débits réservés dans les rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau serafaite selon un hydrogramme qui respectera la pointe <strong>de</strong> crue moyenne actuelle.L’activité sédimentaire ayant principalement lieu au printemps, elle seraconservée.• Les <strong>de</strong>ux rivières rejoignent la <strong>Rupert</strong> dans <strong>de</strong>s tronçons influencés par unouvrage hydraulique (épi du PK 290 dans le cas <strong>de</strong> la Lemare <strong>et</strong> seuil duPK 170 dans le cas <strong>de</strong> la Nemiscau), assurant ainsi le maintien du plan d’eau àla confluence.Comme on le voit au tableau 11-14, la mise en exploitation <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> s<strong>et</strong>raduira par une réduction <strong>de</strong> la charge sédimentaire à l’embouchure <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxrivières dans la <strong>Rupert</strong>. La réduction est plus sensible sur la Lemare, où elle est <strong>de</strong>l’ordre <strong>de</strong> 70 %, que sur la Nemiscau, où elle est <strong>de</strong> 30 %. Les quantités en jeu sontcependant p<strong>et</strong>ites <strong>et</strong> n’auront pas d’eff<strong>et</strong> sensible sur la <strong>Rupert</strong>.Enfin, grâce au maintien d’un débit réservé qui correspond au débit moyen actuel<strong>et</strong> reproduit la forme <strong>de</strong> l’hydrogramme moyen actuel, les rivières Lemare <strong>et</strong>Nemiscau ne subiront pas d’abaissement significatif <strong>de</strong>s plans d’eau, <strong>et</strong> il n’y a pasDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-71


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004<strong>de</strong> risque d’augmentation temporaire <strong>de</strong> la charge sédimentaire causée parl’encaissement <strong>de</strong>s tributaires ou le ruissellement sur <strong>de</strong>s berges exondées.11.5.4 Évaluation <strong>de</strong> la modificationLa <strong>dérivation</strong> entraînera la réduction <strong>de</strong> 7,6 à 6,0 mg/l <strong>de</strong> la concentrationmoyenne <strong>de</strong> matières soli<strong>de</strong>s dans l’eau à l’embouchure <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>. C<strong>et</strong>temodification est d’intensité faible, d’étendue locale <strong>et</strong> <strong>de</strong> longue durée.11.6 Qualité <strong>de</strong> l’eauLa métho<strong>de</strong> se rapportant à la qualité <strong>de</strong> l’eau (métho<strong>de</strong> M9) est présentée dans levolume 6.11.6.1 Conditions actuellesRivière <strong>Rupert</strong>La qualité <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> tout le cours principal <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> est <strong>de</strong> type A (voir lescaractéristiques <strong>de</strong>s types A <strong>et</strong> B à la section 10.6). Elle est conforme aux critères<strong>et</strong> recommandations gouvernementaux visant la protection <strong>de</strong> divers usages.Selon SOMER (1994), il existe <strong>de</strong>ux masses d’eau distinctes dans le lacNemiscau, l’une dans sa partie sud, influencée directement par la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> donc<strong>de</strong> type A, l’autre occupant le nord-est du lac <strong>et</strong> apparentée au type B, ce quitraduit l’apport <strong>de</strong> la rivière Nemiscau.Dans les eaux <strong>de</strong> type A, SOMER (1994) constate un léger gradient <strong>de</strong> turbiditéamont-aval. En eff<strong>et</strong>, la présence <strong>de</strong>s matériaux fins déposés par la mer <strong>de</strong> Tyrrelldans les basses-terres, combinée à l’augmentation du débit, contribue à élever lacharge <strong>de</strong>s particules fines, surtout en aval du lac Nemiscau.Les échantillonnages effectués en 2003 au PK 158 (aval immédiat du lacNemiscau) <strong>et</strong> au PK 5,7 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> illustrent bien ce constat (voir l<strong>et</strong>ableau 11-15). Par exemple, du PK 158 au PK 5,7, la turbidité estivale passe <strong>de</strong>0,67 à 3,0 UTN <strong>et</strong> la couleur vraie, <strong>de</strong> 27 à 38 UCV, alors que les concentrations <strong>de</strong>calcium <strong>et</strong> <strong>de</strong> sodium passent respectivement <strong>de</strong> 2,4 à 3,0 mg/l <strong>et</strong> <strong>de</strong> 0,62 à0,81 mg/l. De même, la conductivité, les chlorures <strong>et</strong> la dur<strong>et</strong>é totale calculée sontlégèrement plus élevés au PK 5,7 qu’au PK 158.Entre le lac Nemiscau <strong>et</strong> l’embouchure <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, le débit moyen annuel passe<strong>de</strong> 831 m 3 /s à 875 m 3 /s. La différence correspond aux apports <strong>de</strong>s tributaires,soit 5 % du débit à l’embouchure. Ce faible apport <strong>de</strong>s tributaires est néanmoinsresponsable d’une augmentation <strong>de</strong> 40 % <strong>de</strong> la couleur vraie (<strong>de</strong> 27 à 38 UCV)entre le lac Nemiscau <strong>et</strong> l’embouchure.11-72 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 11-15 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Qualité <strong>de</strong> l’eau mesurée aux PK 5,7 <strong>et</strong> 158 – 2003VariableVariables optiques :• Couleur vraie (UCV)• Soli<strong>de</strong>s dissous totaux (mg/l)• Soli<strong>de</strong>s totaux (mg/l)• TurbiditéPK 5,7 PK 158Avril Mai Août Oct. Avril Mai Août Oct.4424222,14422314,0Variable physicochimique :Température (°C) a 1 12,5 20 3,6 0 12,0 20,5 2,6Variables <strong>de</strong> minéralisation :• pH b• Alcalinité (mg CaCO 3 /l) b• Bicarbonates (mg HCO 3 /l) b• Dur<strong>et</strong>é totale calculée(mg CaCO 3 /l)• Conductivité (S/cm)• Calcium (mg/l)• Chlorures (mg Cl/l)• Fer (mg Fe/l)• Magnésium (mg Mg/l)• Manganèse (mg Mn/l)• Sélénium (mg Se/l)• Sodium (mg Na/l)• Sulfates (mg SO 4 /l)Éléments nutritifs :• Azote ammoniacal (mg N/l)• Nitrates (mg N/l)• Nitrites (mg N/l)Charge organique :• Azote total Kjeldahl (mg N/l)• Carbone organique dissous(mg C/l)• Carbone organique total (mg C/l)Source :Lalumière <strong>et</strong> Dussault (2003).a. Mesure in situ.b. Mesure au laboratoire <strong>de</strong> terrain.6,810,312,616324,20,490,111,20,004< 0,0010,911,60,020,12< 0,020,74,75,16,86,07,38,6222,30,320,170,710,005< 0,0010,871,2


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004<strong>et</strong> 10-15). Les données <strong>de</strong> 1991 perm<strong>et</strong>tent donc d’établir <strong>de</strong> façon adéquate l’état<strong>de</strong> référence du proj<strong>et</strong>.Rivières Lemare <strong>et</strong> NemiscauLes eaux <strong>de</strong>s rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau, en aval <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> coupure, sont <strong>de</strong>type B. Elles ont donc <strong>de</strong>s caractéristiques i<strong>de</strong>ntiques à celles qui sont décrites à lasection 10.6 <strong>et</strong> respectent les critères d’usage.11.6.2 Modifications prévues pendant la construction <strong>et</strong> mesuresd’atténuationEn pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> construction, les principales sources <strong>de</strong> modification <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>l’eau du cours aval <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau seront les travaux eneau pendant la construction <strong>de</strong>s ouvrages nécessaires à la création <strong>et</strong> à la gestion<strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> <strong>de</strong> même que pendant la construction <strong>de</strong>s ouvrageshydrauliques sur le cours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. Ces travaux en eau pourraient avoir<strong>de</strong>s répercussions locales <strong>et</strong> immédiates sur la qualité <strong>de</strong> l’eau en cas <strong>de</strong> problèmed’érosion ou <strong>de</strong> déversement acci<strong>de</strong>ntel <strong>de</strong> contaminant.Grâce à l’exécution <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s travaux à sec, à l’abri <strong>de</strong> batar<strong>de</strong>aux, <strong>et</strong> à lamise en œuvre <strong>de</strong>s mesures d’atténuation courantes relatives aux activités àproximité <strong>de</strong>s plans d’eau, la construction <strong>de</strong>s ouvrages entraînera tout au plus unefaible augmentation ponctuelle <strong>de</strong> la turbidité <strong>et</strong> <strong>de</strong>s matières en suspension sur <strong>de</strong>courtes pério<strong>de</strong>s, notamment au moment <strong>de</strong> la mise en place <strong>et</strong> du r<strong>et</strong>rait <strong>de</strong>s batar<strong>de</strong>aux.Mesures d’atténuationLes travaux en eau <strong>et</strong> à proximité <strong>de</strong>s cours d’eau feront l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong>s mesuresd’atténuation courantes (voir les clauses environnementales normalisées n os 2, 5,6, 8, 9, 11, 12 <strong>et</strong> 15 à l’annexe J, dans le volume 5).11-74 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.6.3 Modifications prévues pendant l’exploitation <strong>et</strong> mesuresd’atténuationLa prévision <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong>Nemiscau tient compte <strong>de</strong>s enseignements du suivi réalisé au complexeLa Gran<strong>de</strong>, notamment sur le parcours <strong>de</strong> la rivière Eastmain <strong>et</strong> <strong>de</strong> la rivièreOpinaca. Les tronçons <strong>de</strong> ces rivières situés en aval <strong>de</strong>s barrages traversent <strong>de</strong>smatériaux <strong>de</strong> surface semblables à ceux <strong>de</strong>s basses-terres <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. Lesprincipaux facteurs qui peuvent agir sur la qualité <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>s tronçons à débitréduit <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau sont les suivants :• le mélange <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong>s biefs avec celles <strong>de</strong>s tributaires du bassin versant enaval <strong>de</strong>s biefs ;• les zones <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s en raison <strong>de</strong>s échanges accrus avec l’atmosphère qui y ontlieu ;• l’érosion <strong>de</strong>s berges exposées <strong>et</strong> l’érosion régressive du cours inférieur <strong>de</strong>stributaires dues à l’abaissement du niveau d’eau ;• la réduction du débit <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>, qui peut entraîner une diminution <strong>de</strong>la turbulence <strong>de</strong>s eaux <strong>et</strong> une augmentation <strong>de</strong> leur temps <strong>de</strong> séjour, notammentdans certains lacs.Le tableau 11-16 fournit les valeurs <strong>de</strong>s principaux paramètres <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> l’eaudans les conditions actuelles (valeurs initiales), pendant les premières annéessuivant la mise en eau <strong>de</strong>s biefs <strong>et</strong> à long terme pour différents points représentatifs<strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> ainsi que pour la Lemare <strong>et</strong> la Nemiscau. Le tableau 11-17 résume lesprévisions <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s eaux du lac Champion <strong>et</strong> le tableau 11-18 résume lesprévisions concernant les concentrations en phosphore.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-75


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 11-16 : Rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau – Modifications prévues <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau en aval <strong>de</strong>s biefsParamètreTurbidité (UTN) :• Initiale• Maximale <strong>et</strong> long termeCouleur vraie (UCV) :• Initiale• Maximale• Long termeCarbone organique total(mg C/l) :• Initial• Maximal• Long termeAzote Kjeldahl total (mg N/l) :• Initial• Maximal• Long termeEntrele bief amont<strong>et</strong> la Lemare113132314,54,64,50,140,140,14Entre laLemare <strong>et</strong> lelac Nemiscau113133-3531-344,54,7-4,94,5-4,80,140,14-0,150,14-0,15Rivière <strong>Rupert</strong>LacNemiscau< 1< 13135354,54,94,90,140,150,15En avaldu lacNemiscauRivièreLemareentre lebief amont<strong>et</strong> la <strong>Rupert</strong>2,815 à 10 a 13945444,55,55,50,160,170,163934-3532-345,34,8-4,94,6-4,80,170,15-0,160,14-0,15RivièreNemiscauentre le biefaval <strong>et</strong> le lacNemiscau113936-3832-375,35,1-5,24,6-5,00,170,16-0,170,14-0,16Saturation en oxygènedissous (%) :Initiale, maximale <strong>et</strong> longterme 97-100 97-100 97-100 97-100 97-100 97-100Conductivité (µS/cm) :• Initiale• Long termepH (unités) :• Initial• Maximal• Long termePhosphore total (µg/l) :• Initial• Maximal• Long termeChlorophylle (µg/l) :• Initiale• Maximale• Long terme23237,17,17,14641,31,6-2,11,32319-227,16,6-7,06,6-7,046 à 741,31,6-2,21,3a. Valeurs <strong>de</strong> turbidité prévues dans le cours principal <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> à son embouchure.19197,06,66,64641,31,6-1,91,322197,16,56,54751,31,6-1,81,31319-226,36,6-6,86,6-6,859 à 1041,31,6-3,31,31316-226,36,4-6,76,4-6,859 à 1751,31,6-4,31,311-76 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 11-17 : Lac Champion – Prévision <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau – Valeurs moyennes estivales<strong>de</strong> la zone photiqueCouleur (UCV)• Initiale• Long termeParamètreCarbone organique total (mg C/l) :• Initial• Long termeAzote Kjeldahl total (mg N/l) :• Initial• Long termeConductivité (µS/cm) :• Initiale• Long termepH (unités) :• Initial• Long termePhosphore total (µg/l) :• Initial• Maximal• Long termeChlorophylle a (µg/l) :• Initiale• Maximale• Long termeLac Championà la traversée39355,34,90,170,1513186,36,651341,33,41,3Lac Championà l’exutoire a39365,35,00,170,1613176,36,551151,32,81,3a. Comme on l’indique à la section 11.2.1.1, le lac Champion reçoit, en moyenne annuelle, 10,3 m 3 /s d’eau provenant <strong>de</strong> la Nemiscau.Le reste <strong>de</strong>s apports proviennent du bassin versant propre au lac Champion. Ces apports supplémentaires représenteront, enmoyenne annuelle, 4,6 m 3 /s dans le bassin principal du lac, en amont <strong>de</strong> la traversée <strong>de</strong> la route <strong>de</strong> l’aéroport, <strong>et</strong> 9,5 m 3 /s à l’exutoirecompte tenu <strong>de</strong>s apports <strong>de</strong>s tributaires qui se j<strong>et</strong>tent dans la baie s’étendant au nord du pont.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-77


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 11-18 : Rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau – Évolution <strong>de</strong>s teneurs en phosphor<strong>et</strong>otal (µg/l) <strong>de</strong>s eaux en fonction <strong>de</strong> l’âge <strong>de</strong>s biefsÂge<strong>de</strong>sbiefsEntrele bief amont<strong>et</strong> la LemareEntrela Lemare <strong>et</strong>le lacNemiscauRivière <strong>Rupert</strong>LacNemiscauRivière<strong>Rupert</strong>en aval dulac NemiscauRivièreLemareentre le biefamont <strong>et</strong> la<strong>Rupert</strong>RivièreNemiscauentre le biefaval <strong>et</strong> le lacNemiscau0 4 4 4 4 5 51 6 6 à 7 6 7 9 à 10 9 à 172 6 6 6 6 7 à 8 8 à 143 5 5 5 6 6 à 7 7 à 114 5 5 5 5 6 6 à 95 4 4 à 5 5 5 5 6 à 86 4 4 à 5 5 5 5 6 à 77 4 4 à 5 5 5 5 5 à 68 4 4 à 5 5 5 5 5 à 69 4 4 4 5 4 5 à 610 4 4 4 5 4 5Comme indiqué dans la section 10.6.3, le remplissage <strong>et</strong> la gestion hydraulique <strong>de</strong>sbiefs <strong>Rupert</strong> constituent les <strong>de</strong>ux principales sources <strong>de</strong> modification <strong>de</strong> la qualité<strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>s biefs durant l’exploitation. Le remplissage <strong>de</strong>s biefs mélangera leseaux <strong>de</strong> type A <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> avec les eaux <strong>de</strong> type B <strong>de</strong>s rivières Lemare <strong>et</strong>Nemiscau, <strong>et</strong> il ennoiera <strong>de</strong>s sols forestiers <strong>et</strong> <strong>de</strong> la végétation, qui seront alorssoumis à une décomposition accélérée. Selon les débits respectifs <strong>de</strong>s rivières quise j<strong>et</strong>teront dans les biefs, les eaux résultantes seront à environ 80 % <strong>de</strong> type A <strong>et</strong>20 % <strong>de</strong> type B dans le cours principal <strong>de</strong>s biefs (voir la métho<strong>de</strong> M9) dans levolume 6). La décomposition <strong>de</strong>s matières organiques <strong>de</strong>s sols <strong>et</strong> <strong>de</strong> la végétationennoyés induira, <strong>de</strong> façon temporaire, une consommation d’oxygène dissous <strong>et</strong>une libération d’éléments nutritifs, d’ions <strong>et</strong> <strong>de</strong> matières organiques. En revanche,la superficie terrestre ennoyée sera trop faible, par rapport au volume d’eau quitransitera annuellement dans les biefs <strong>et</strong> qui diluera les produits libérés, pourmodifier significativement la qualité <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>s biefs. Tout au plus notera-t-onune légère diminution temporaire <strong>de</strong>s teneurs en oxygène dissous <strong>et</strong> du pH ainsiqu’une hausse, également temporaire, <strong>de</strong>s teneurs en phosphore <strong>et</strong> enchlorophylle . De plus, les zones <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s dans les rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong>Nemiscau en aval <strong>de</strong>s biefs perm<strong>et</strong>tront une réoxygénation <strong>de</strong>s eaux <strong>et</strong> uneexpulsion du CO 2 , qui perm<strong>et</strong>tra le rehaussement du pH, annulant partiellementl’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> la décomposition dans les biefs. Il ne subsistera donc, en aval <strong>de</strong>sbarrages proj<strong>et</strong>és, que la légère hausse temporaire <strong>de</strong>s teneurs en phosphore <strong>et</strong> enchlorophylle .11-78 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004La gestion hydraulique <strong>de</strong>s biefs modifiera la proportion <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> types A <strong>et</strong> Bdans les tronçons à débit réduit <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau. Les eaux<strong>de</strong>s rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau immédiatement en aval <strong>de</strong>s biefs passeront dutype B à un mélange <strong>de</strong> 80 % <strong>de</strong> type A <strong>et</strong> <strong>de</strong> 20 % <strong>de</strong> type B, puis seront graduellementdiluées par les tributaires du bassin versant résiduel, qui sont <strong>de</strong> type B.Quant au tronçon à débit réduit <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, ses eaux <strong>de</strong>meureront essentiellement<strong>de</strong> type A, mais la dilution par les tributaires du bassin versant résiduel (type B)sera légèrement augmentée.Puisque l’équivalent <strong>de</strong> la totalité du débit <strong>de</strong>s rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau serarestitué, il n’y aura pas <strong>de</strong> réduction du niveau ou <strong>de</strong> la turbulence <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> ces<strong>de</strong>ux rivières ni d’augmentation <strong>de</strong> l’érosion ou du temps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong>s eaux.Avec un débit restitué <strong>de</strong> 29 %, la <strong>Rupert</strong> conservera un faciès <strong>de</strong> rivière, <strong>de</strong> sorteque les modifications <strong>de</strong> turbulence <strong>et</strong> <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong>s eaux n’auront pratiquementpas d’influence sur la qualité <strong>de</strong>s eaux. En revanche, dans le coursinférieur <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, l’érosion <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong> la rivière <strong>et</strong> <strong>de</strong> ses tributaires quiseront exposées par la baisse du niveau d’eau entraînera une hausse <strong>de</strong> la turbidité.C<strong>et</strong>te hausse est attribuable au fait que la <strong>Rupert</strong> draine <strong>de</strong>s basses-terres d’argile <strong>et</strong><strong>de</strong> silt dans c<strong>et</strong>te région, un phénomène qu’on peut également observer dans lecours inférieur <strong>de</strong>s rivières Opinaca <strong>et</strong> Eastmain. C<strong>et</strong>te hausse sera toutefoismoindre que dans les rivières Opinaca <strong>et</strong> Eastmain pour <strong>de</strong>ux raisons :• À cause du débit réservé <strong>et</strong> <strong>de</strong> la construction d’ouvrages hydrauliques, labaisse <strong>de</strong> niveau sera moins marquée <strong>et</strong> les apports <strong>de</strong> turbidité du bassinrésiduel seront dilués par l’eau restituée.• Contrairement aux rivières Opinaca <strong>et</strong> Eastmain, dont la <strong>dérivation</strong> a été totale,la <strong>Rupert</strong> conservera une capacité <strong>de</strong> transport vers l’aval, <strong>de</strong> sorte que lesmatériaux fins issus <strong>de</strong> l’érosion seront transportés jusqu’à la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>.Même si les eaux <strong>de</strong> ces cours d’eau passeront du type B à un type proche dutype A, le proj<strong>et</strong> n’aura que peu d’eff<strong>et</strong>s sur la qualité <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>s rivières Lemare<strong>et</strong> Nemiscau. Leurs eaux <strong>de</strong>meureront saturées en oxygène dissous <strong>et</strong> les modificationsprévues à court <strong>et</strong> à long terme pour la majorité <strong>de</strong>s paramètres ne dépasserontpas les variations mesurées d’une année à l’autre dans les rivières <strong>de</strong> larégion, comme l’Eastmain <strong>et</strong> l’Opinaca avant l’aménagement du complexe LaGran<strong>de</strong>. Seules les teneurs en phosphore <strong>et</strong> en chlorophylle pourront être plusélevées pendant les cinq à huit années qui suivront la mise en eau. C<strong>et</strong> enrichissementstimulera la productivité biologique.À long terme, l’eau <strong>de</strong>s rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau <strong>de</strong>meurera légèrement plusminéralisée qu’elle ne l’était avant la <strong>dérivation</strong>, mais légèrement moins colorée <strong>et</strong>moins riche en matières organiques. Par exemple, à partir d’un pH moyen estivalinitial <strong>de</strong> 6,3 unités, la Nemiscau après la <strong>dérivation</strong> atteindra 6,8 unités immédiatementen aval du bief <strong>Rupert</strong> aval, puis <strong>de</strong>scendra à 6,6 unités à son embouchureDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-79


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004dans le lac Nemiscau ; <strong>de</strong> la même façon, la conductivité moyenne estivale <strong>de</strong> laLemare passera <strong>de</strong> 13 à 22 µS/cm immédiatement en aval du bief amont, puisr<strong>et</strong>ombera à 19 µS/cm à son embouchure dans la <strong>Rupert</strong>. Ces modificationsn’auront que peu ou pas <strong>de</strong> répercussions biologiques.Le long du parcours <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, <strong>de</strong>puis le bief amont jusqu’à son embouchuredans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, la qualité <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>meurera presque inchangée par la<strong>dérivation</strong>. Pour la plupart <strong>de</strong>s paramètres, les modifications prévues ne dépasserontpas les variations observées d’une année à l’autre dans les rivières naturelles<strong>de</strong> la même région. Les modifications à long terme seront maximales à l’embouchure<strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, mais <strong>de</strong>meureront tout <strong>de</strong> même faibles : les eaux serontlégèrement moins minéralisées <strong>et</strong> légèrement plus riches en matières organiques.Ainsi, le pH moyen estival diminuera <strong>de</strong> 7,1 à 6,5 unités <strong>et</strong> la conductivité baissera<strong>de</strong> 22 à 19 µS/cm, alors que la couleur vraie <strong>et</strong> le carbone organique total augmenterontrespectivement <strong>de</strong> 39 à 44 UCV <strong>et</strong> <strong>de</strong> 4,5 à 5,5 mg/l. Ces modificationsn’auront pratiquement pas d’eff<strong>et</strong> sur la productivité biologique.Même si sur l’ensemble du parcours <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> les processus d’érosion<strong>de</strong>s berges (éboulements <strong>et</strong> glissements) seront sensiblements diminués, en raison<strong>de</strong> la réduction du débit <strong>et</strong> <strong>de</strong> la vitesse d’écoulement, <strong>et</strong> que le transport sédimentaireà l’embouchure sera réduit <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux tiers pour la même raison, une augmentationmoyenne <strong>de</strong> la turbidité à long terme est quand même prévue entre l’embouchure<strong>et</strong> le lac Nemiscau. C<strong>et</strong>te turbidité résultera <strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’action <strong>de</strong>s vaguessur les berges <strong>et</strong> du ruissellement <strong>de</strong> surface sur les berges argilo-silteusesexondées, comme cela s’est produit le long <strong>de</strong>s rivières Eastmain <strong>et</strong> Opinaca enaval <strong>de</strong> leurs points <strong>de</strong> coupure respectifs.La turbidité moyenne à long terme dans le cours principal <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> augmenteragraduellement <strong>de</strong>puis l’aval du lac Nemiscau pour atteindre 5 à 10 UTN àl’embouchure, alors que la valeur moyenne actuelle est d’environ 3 UTN. Le long<strong>de</strong>s berges d’argile <strong>et</strong> <strong>de</strong> silt exposées par la baisse <strong>de</strong>s eaux, la turbidité pourra,par moments, atteindre <strong>de</strong>s valeurs beaucoup plus élevées sous l’action <strong>de</strong>s vagues(<strong>de</strong> 10 à 20 UTN), comme on l’observe dans les rivières Eastmain <strong>et</strong> Opinaca. Cestraînées argileuses seront sur les bords <strong>et</strong> graduellement diluées par les eaux moinschargées du cours principal <strong>de</strong> la rivière, <strong>et</strong> les particules fines seront rapi<strong>de</strong>menttransportées jusqu’à la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>. Les charges totales exportées vers c<strong>et</strong>te baieseront toutefois moindres que dans les conditions actuelles. Les valeurs <strong>de</strong>turbidité à long terme <strong>de</strong>vraient être semblables à celles qui caractérisent actuellementle tronçon inférieur <strong>de</strong> la rivière Broadback <strong>et</strong> moindres que dans le coursinférieur <strong>de</strong> la Nottaway. C<strong>et</strong>te hausse <strong>de</strong> la turbidité s’accompagnera d’uneaugmentation <strong>de</strong>s teneurs en phosphore près <strong>de</strong> l’embouchure, sans eff<strong>et</strong> marquésur la production planctonique.Comme le lac Champion est alimenté en partie par la rivière Nemiscau, leschangements <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s eaux qui se produiront dans la Nemiscau en aval <strong>de</strong>s11-80 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004biefs se feront sentir dans le lac Champion. Cependant, les changements dans lelac seront encore moins marqués que dans la Nemiscau puisque les apports d’eauen provenance <strong>de</strong>s biefs y seront dilués par ceux <strong>de</strong>s tributaires du lac, comme lemontrent au tableau 11-17 les résultats <strong>de</strong>s calculs <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong>qualité <strong>de</strong>s eaux dans le lac Champion.Mesures d’atténuationL’ensemencement <strong>de</strong> graminées sur près <strong>de</strong> 1 500 ha <strong>de</strong> berges exondées freinerala mise en eau <strong>de</strong>s sédiments pendant l’exploitation (voir la section 11.1.3).Localement, la stabilisation <strong>de</strong>s berges à proximité <strong>de</strong> la prise d’eau <strong>de</strong> Waskaganishréduira également la mise en suspension <strong>de</strong> particules fines.Bien qu’il ne réduira pas la turbidité à la source, l’aménagement d’une nouvelleusine <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> l’eau potable conforme aux normes en vigueur perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong>maintenir, voire d’améliorer, la qualité <strong>de</strong> l’eau potable <strong>de</strong> Waskaganish.11.6.4 Évaluation <strong>de</strong> la modificationQue ce soit pendant la construction ou l’exploitation, la qualité <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>srivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau en aval <strong>de</strong>s biefs proj<strong>et</strong>és <strong>et</strong> dans le lacChampion ne sera que légèrement modifiée. Cela tient aux raisons suivantes :• Les apports en eaux provenant <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> n’entraîneront qu’une légèrehausse temporaire <strong>de</strong>s teneurs en phosphore <strong>et</strong> en chlorophylle .• Ces apports seront dilués par les tributaires du bassin versant en aval <strong>de</strong>s biefs.• Les zones <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s dans les rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau annuleront,en réoxygénant les eaux <strong>et</strong> en redressant le pH, l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> la décompositionorganique dans les biefs.• Des mesures d’atténuation courantes seront mises en œuvre dans toutes leszones <strong>de</strong> travaux en eau.• La présence d’ouvrages hydrauliques sur le cours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> lesmesures d’atténuation particulières (voir la section 11.1.3) freineront les eff<strong>et</strong>s<strong>de</strong> nature géomorphologique comme l’érosion <strong>de</strong>s berges <strong>et</strong> l’érosionrégressive <strong>de</strong>s tributaires.• Un débit réservé maintiendra la capacité <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>de</strong> transporter vers l’avalles particules fines en suspension.Dans les rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau, il ne subsistera donc, à long terme, que <strong>de</strong>seaux légèrement plus minéralisées, légèrement moins colorées <strong>et</strong> moins riches enmatière organique.Dans la <strong>Rupert</strong>, la qualité <strong>de</strong> l’eau sera à toutes fins pratiques inchangée. Dans lecours inférieur (PK 0-170), les eaux seront légèrement moins minéralisées <strong>et</strong>légèrement plus riches en matière organique. La turbidité moyenne en aval du lacDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-81


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Nemiscau augmentera après la <strong>dérivation</strong>. C<strong>et</strong>te augmentation <strong>de</strong>vrait être visuellementperceptible à long terme.L’ensemble <strong>de</strong> ces modifications sont sans conséquence biologique.Il s’agit globalement d’une modification d’intensité faible, d’étendue locale <strong>et</strong> <strong>de</strong>longue durée.11.7 PoissonsLa métho<strong>de</strong> M10, dans le volume 6, détaille la façon dont la caractérisation <strong>de</strong>scommunautés <strong>de</strong> poissons <strong>et</strong> <strong>de</strong> leurs habitats a été effectuée.11.7.1 Conditions actuellesOn trouvera dans la présente section une <strong>de</strong>scription générale <strong>de</strong>s communautés <strong>de</strong>poissons, <strong>de</strong>s habitats présents <strong>et</strong> <strong>de</strong> la biomasse piscicole du secteur <strong>de</strong>s rivières<strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau. L’esturgeon jaune <strong>et</strong> le cisco <strong>de</strong> lac, espèces particulièrementprisées par les Cris, y font l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> sous-sections distinctes.11.7.1.1 Communauté <strong>de</strong> poissonsDiversité <strong>et</strong> abondance relativeLa <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> la communauté <strong>de</strong> poissons du secteur repose principalement surles pêches effectuées dans les rivières <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Lemare en 2002 dans le contexte<strong>de</strong> la présente étu<strong>de</strong> d’impact. Elle repose également sur les pêches menées dansles mêmes cours d’eau en 1990 <strong>et</strong> en 1991 par le Consortium Groupe <strong>de</strong>Recherche SEEEQ <strong>et</strong> Environnement Illimité (1993) dans le cadre du proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> laNottaway-Broadback-<strong>Rupert</strong>. La communauté <strong>de</strong> poissons <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong>Lemare comprend 22 espèces, dont l’abondance relative <strong>et</strong> les ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>pêche au fil<strong>et</strong> expérimental <strong>et</strong> à la seine sont présentés au tableau 11-19.L’espèce la plus abondante dans les prises au fil<strong>et</strong> est, <strong>de</strong> loin, le doré jaune (41 %),suivie du grand broch<strong>et</strong> (19 %), <strong>de</strong> l’esturgeon jaune (10 %), du grand corégone(9 %), du meunier rouge (9 %) <strong>et</strong> du meunier noir (7 %). Les autres espèces représententmoins <strong>de</strong> 1,5 % <strong>de</strong>s prises. Ce portrait <strong>de</strong> la communauté <strong>de</strong> poissons serapproche <strong>de</strong> celui qu’en a fait le Consortium Groupe <strong>de</strong> Recherche SEEEQ <strong>et</strong>Environnement Illimité (1993), dont les prises étaient également dominées par ledoré jaune à hauteur <strong>de</strong> 47,8 % (voir le tableau 11-20).11-82 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 11-19 : Rivières <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Lemare – Abondance relative, captures par unité d’effort (CPUE)<strong>et</strong> biomasse par unité d’effort (BPUE) <strong>de</strong>s poissons pêchés au fil<strong>et</strong> expérimental <strong>et</strong> à la seine – 2002EspèceN breAbondancerelative(%)Fil<strong>et</strong> expérimentalCPUE(poissonspar fil<strong>et</strong>-jour)BPUE(kg parfil<strong>et</strong>-jour)N breSeineAbondancerelative(%)Doré jaune 209 40,7 2,09 1,23 240 a 8,4Grand broch<strong>et</strong> 99 19,3 0,99 1,31 129 a 4,5Esturgeon jaune 53 10,3 0,53 0,53 0 0,0Grand corégone 47 9,2 0,47 0,32 0 0,0Meunier rouge 46 9,0 0,46 0,47 — —Meunier noir 36 7,0 0,36 0,28 — —Meuniers sp. 0 0,0 0,0 0,0 466 a 16,2Perchau<strong>de</strong> 7 1,4 0,07 < 0,01 190 6,6Ouitouche 5 1,0 0,05 < 0,01 503 17,5Lotte 3 0,6 0,03 0,04 3 0,1Queue à tache noire 2 0,4 0,02 < 0,01 508 17,7Cisco <strong>de</strong> lac 2 0,4 0,02 < 0,01 1 < 0,01Ménomini rond 2 0,4 0,02 0,02 1 < 0,1Omisco 1 0,2 0,01 < 0,01 18 0,6Omble <strong>de</strong> fontaine 1 0,2 0,01 0,01 0 0,0Naseux noir 0 0,0 0,0 0,0 248 8,6Épinoche à cinq épines 0 0,0 0,0 0,0 176 6,1Épinoche à neuf épines 0 0,0 0,0 0,0 142 4,9Épinoche sp. 0 0,0 0,0 0,0 126 4,4Chabot tach<strong>et</strong>é 0 0,0 0,0 0,0 76 2,7Chabot sp. 0 0,0 0,0 0,0 1 < 0,1Fouille-roche zébré 0 0,0 0,0 0,0 41 1,4Méné <strong>de</strong> lac 0 0,0 0,0 0,0 2 < 0,1Épinoche à trois épines 0 0,0 0,0 0,0 1 < 0,1Naseux <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s b — 0,0 0,0 0,0 — 0,0Total 513 100,0 5,13 4,21 2 872 100,0a. Principalement <strong>de</strong>s spécimens juvéniles.b. Espèce pêchée à l’électricité.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-83


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 11-20 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Abondance relative, captures par unité d’effort (CPUE) <strong>et</strong> biomassepar unité d’effort (BPUE) <strong>de</strong>s poissons capturés – 1990 aEspèceCPUE(poissons par fil<strong>et</strong>-jour)Abondance relative(%)BPUE(kg par fil<strong>et</strong>-jour)Esturgeon jaune 1,15 22,50 1,26Meunier rouge 0,21 4,11 0,14Meunier noir 0,42 8,12 0,26Cisco <strong>de</strong> lac 0,41 7,93 0,02Grand corégone 0,66 12,82 0,26Méné <strong>de</strong> lac 0,07 1,37 0,00Grand broch<strong>et</strong> 0,49 9,59 1,36Lotte 0,05 0,98 0,00Perchau<strong>de</strong> 0,03 0,59 0,00Omisco 0,03 0,49 0,00Ménomini rond 0,00 0,00 0,00Omble <strong>de</strong> fontaine 0,00 0,00 0,00Ouitouche 0,24 4,70 0,06Doré jaune 1,37 26,81 0,88Total 5,11 100,00 4,24a. Pêches effectuées par le Consortium Groupe <strong>de</strong> Recherche SEEEQ <strong>et</strong> Environnement Illimité aux stations RP008, RU029, RU030,RU032, RU033, RU034, RU038, RU039 (effort total <strong>de</strong> 46 fil<strong>et</strong>s-jours).Dans les prises à la seine, le queue à tache noire, la ouitouche <strong>et</strong> les meuniers sontles poissons les plus abondants, puisqu’ils totalisent respectivement 17,7 %,17,5 % <strong>et</strong> 16,2 % <strong>de</strong>s captures. Viennent ensuite le naseux noir, le doré jaune, laperchau<strong>de</strong>, l’épinoche à cinq épines <strong>et</strong> plusieurs autres espèces qui représententchacune moins <strong>de</strong> 5 % du total <strong>de</strong>s prises.Le naseux <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s n’apparaît pas dans les prises au fil<strong>et</strong> ni dans les prises à laseine. Sa présence a été signalée dans les captures <strong>de</strong> pêche à l’électricité,pratiquée sporadiquement dans la <strong>Rupert</strong> en 2002 <strong>et</strong> en 2003.Le lac Nemiscau abrite une communauté <strong>de</strong> poissons dont la structure estlégèrement différente <strong>de</strong> celles <strong>de</strong>s communautés <strong>de</strong>s tronçons proprementfluviaux <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Lemare. Selon les résultats <strong>de</strong> pêches <strong>de</strong> 1991 (voir l<strong>et</strong>ableau 11-21), l’espèce prédominante y est, comme en rivière, le doré jaune(38 %). Toutefois, ce <strong>de</strong>rnier est suivi par <strong>de</strong>ux corégoninés, soit le grand corégone(21 %) <strong>et</strong> le cisco <strong>de</strong> lac (11,4 %), dont l’abondance est plus élevée que dans lestronçons fluviaux. Viennent ensuite le grand broch<strong>et</strong> (9,3 %), le meunier noir(7,2 %), la perchau<strong>de</strong> (5,6 %), le meunier rouge (3,1 %) <strong>et</strong> l’esturgeon jaune11-84 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004(2,3 %). Viennent ensuite quatre autres espèces, qui ne représentent pas plus <strong>de</strong>1,0 % <strong>de</strong>s prises chacune.Tableau 11-21 : Lac Nemiscau – Abondance relative, captures par unité d’effort (CPUE) <strong>et</strong> biomassepar unité d’effort (BPUE) <strong>de</strong>s poissons capturés – 1991 aEspèceCPUE(poissons par fil<strong>et</strong>-jour)Abondance relative(%)BPUE(kg par fil<strong>et</strong>-jour)Esturgeon jaune 0,25 2,33 0,29Meunier rouge 0,33 3,10 0,44Meunier noir 0,77 7,17 0,62Cisco <strong>de</strong> lac 1,23 11,43 0,08Grand corégone 2,29 21,32 1,25Grand broch<strong>et</strong> 1,00 9,30 3,32Lotte 0,02 0,19 0,03Queue à tache noire 0,02 0,19 < 0,01Perchau<strong>de</strong> 0,60 5,62 0,03Ménomini rond 0,04 0,39 0,02Omble <strong>de</strong> fontaine 0,08 0,78 0,21Doré jaune 4,10 38,18 2,42Total 10,73 100,00 8,71a. Pêches effectuées par le Consortium Groupe <strong>de</strong> Recherche SEEEQ <strong>et</strong> Environnement Illimité dans le lac Nemiscau (28 fil<strong>et</strong>s-jour à lastation RU013) <strong>et</strong> le bras nord <strong>de</strong> la rivière Nemiscau (20 fil<strong>et</strong>s-jour à la station RU014) en 1991.Ce portrait <strong>de</strong> la communauté <strong>de</strong> poissons du lac Nemiscau ressemble à celui qui aété fait en 1990-1991 dans les autres lacs du bassin <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> par le ConsortiumGroupe <strong>de</strong> Recherche SEEEQ <strong>et</strong> Environnement Illimité (1993) ainsi qu’auportrait établi en 2002-2003 dans les lacs <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>. La communauté <strong>de</strong>poissons du lac Nemiscau peut donc être considérée comme typique <strong>de</strong> celles <strong>de</strong>slacs avoisinants plutôt que <strong>de</strong> celles qui vivent dans le cours <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.Dans les p<strong>et</strong>its tributaires <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Lemare, une dizaine <strong>de</strong> taxons <strong>de</strong>poissons ont été dénombrés au moyen <strong>de</strong>s pêches à l’électricité (voir l<strong>et</strong>ableau 11-22). Les plus abondants sont, par ordre décroissant, le méné <strong>de</strong> lac(28,1 %), le chabot tach<strong>et</strong>é (25 %) <strong>et</strong> l’omble <strong>de</strong> fontaine (18,4 %), qui représententensemble plus <strong>de</strong> 70 % <strong>de</strong>s captures.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-85


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 11-22 : Rivières <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Lemare – Densité absolue, <strong>de</strong>nsité relative <strong>et</strong> biomasse<strong>de</strong> poissons dans les tributaires en aval <strong>de</strong>s barrages proj<strong>et</strong>és – 2002EspèceDensité absolue(poissons par 100m 2 )Densité relative(%)Biomasse(kg/ha)Meuniers a 1,10 4,33 2,00Chabot tach<strong>et</strong>é 6,36 25,01 1,87Méné <strong>de</strong> lac 7,15 28,12 3,99Épinoche à cinq épines 1,01 3,97 0,04Grand broch<strong>et</strong> 0,32 1,26 0,88Lotte 0,97 3,81 2,81Perchau<strong>de</strong> 0,18 0,71 0,04Naseux <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s 3,65 14,35 1,53Omble <strong>de</strong> fontaine 4,69 18,44 21,50Total 25,43 100,00 34,66a. Meunier rouge <strong>et</strong> meunier noir.L’abondance élevée <strong>de</strong> l’omble <strong>de</strong> fontaine <strong>et</strong> du méné <strong>de</strong> lac dans les tributairescontraste avec les prises n<strong>et</strong>tement plus faibles <strong>et</strong> marginales notées dans le coursprincipal <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Lemare <strong>et</strong> dans le lac Nemiscau (voir lestableaux 11-19, 11-20 <strong>et</strong> 11-21). Selon toute vraisemblance, ces <strong>de</strong>ux espèces nepeuvent prendre <strong>de</strong> l’expansion en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s tributaires en raison <strong>de</strong> la prédationpar les espèces piscivores (doré jaune <strong>et</strong> grand broch<strong>et</strong>).Caractéristiques biologiquesLe tableau 11-23 livre les informations relatives à la longueur, au poids <strong>et</strong> aucoefficient <strong>de</strong> condition <strong>de</strong>s principales espèces capturées durant l’été 2002 dansles rivières <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Lemare, sauf pour l’esturgeon jaune <strong>et</strong> le cisco <strong>de</strong> lac, traitésà la section 11.7.1.3.Par ailleurs, la croissance <strong>de</strong> quelques espèces <strong>de</strong> poissons dans le lac Nemiscau aété étudiée en 1990-1991 (Consortium Groupe <strong>de</strong> Recherche SEEEQ <strong>et</strong> EnvironnementIllimité, 1993). On sait ainsi que le grand corégone montre une croissanceplus rapi<strong>de</strong> dans ce plan d’eau que dans le lac Jolli<strong>et</strong> (bassin <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>) <strong>et</strong>d’autres lacs plus méridionaux (lacs Evans <strong>et</strong> Matagami ouest). La croissance <strong>de</strong>sgrands broch<strong>et</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong>s dorés jaunes y est généralement comparable à celle <strong>de</strong>plusieurs lacs <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, <strong>de</strong> la Broadback <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Nottaway.11-86 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 11-23 : Rivières <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Lemare – Caractéristiques biologiques <strong>de</strong>s principales espèces <strong>de</strong>poissons – 2002EspèceLongueur totale(mm)Masse(g)N bre b Moyenne c N bre b Moyenne cCoefficient<strong>de</strong> condition aMeunier rouge 38 439 (119-602) 37 1 040 (12-2 500) 0,9510Meunier noir 24 357 (187-600) 24 685 (61-2 800) 1,0899Grand corégone 39 350 (116-562) 36 608 (16-2 250) 0,8976Grand broch<strong>et</strong> 82 559 (125-1 110) 81 1 241 (28-8 900) 0,6333Doré jaune 161 404 (102-565) 161 288 (12-1 480) 0,7814a. Coefficient <strong>de</strong> condition K <strong>de</strong> Fulton.b. Sous-échantillon du nombre total <strong>de</strong> poissons capturés au fil<strong>et</strong> expérimental (voir le tableau 11-19). Les poissons en mauvais étatn’ont pas été considérés.c. Les valeurs minimale <strong>et</strong> maximale sont données entre parenthèses.Pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> reproductionLa plupart <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong> poissons <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau sereproduisent au printemps. C’est le cas, entre autres, <strong>de</strong> l’esturgeon jaune, du doréjaune, <strong>de</strong>s meuniers, du grand broch<strong>et</strong> ainsi que <strong>de</strong> plusieurs espèces <strong>de</strong> p<strong>et</strong>it<strong>et</strong>aille, comme la perchau<strong>de</strong> <strong>et</strong> les cyprinidés. Les relevés effectués sur les frayèresen 2002 indiquent que ces espèces se reproduisent entre le 15 mai <strong>et</strong> le 30 juin,pério<strong>de</strong> qui comprend le rassemblement <strong>de</strong>s géniteurs dans les aires <strong>de</strong> reproductionainsi que la ponte, l’incubation <strong>et</strong> l’éclosion <strong>de</strong>s œufs.Le dépôt <strong>de</strong>s œufs <strong>et</strong> l’émergence <strong>de</strong>s larves d’esturgeon jaune ont été suivis étroitementen 2002-2003. Le pic <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> reproduction a lieu dans une pério<strong>de</strong>comprise entre la toute fin <strong>de</strong> mai <strong>et</strong> les <strong>de</strong>ux premières semaines <strong>de</strong> juin, aumoment où la température <strong>de</strong> l’eau atteint 9 à 13 °C. Le développement <strong>de</strong>s œufs,qui englobe la pério<strong>de</strong> allant du début <strong>de</strong> la ponte jusqu’à la fin <strong>de</strong> l’émergence <strong>de</strong>slarves, dure 33 jours.Les espèces qui se reproduisent à l’automne sont essentiellement <strong>de</strong>s salmonidés,soit le grand corégone, le cisco <strong>de</strong> lac, le ménomini rond <strong>et</strong> l’omble <strong>de</strong> fontaine. Legrand corégone se reproduit entre le 5 octobre <strong>et</strong> le 5 novembre, tandis que le cisco<strong>de</strong> lac le fait entre la mi-octobre <strong>et</strong> la mi-novembre. Il y a très peu <strong>de</strong> données ausuj<strong>et</strong> <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> reproduction <strong>de</strong> l’omble <strong>de</strong> fontaine <strong>et</strong> du ménomini ronddans ce secteur. L’omble <strong>de</strong> fontaine <strong>de</strong>vrait se reproduire entre la mi-septembre <strong>et</strong>la mi-octobre <strong>et</strong> le ménomini rond, en octobre.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-87


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Savoir traditionnel criLe savoir traditionnel cri complète le portrait <strong>de</strong>s communautés <strong>de</strong> poissons établijusqu’ici. À c<strong>et</strong> égard, <strong>de</strong>s enquêtes ont été menées sous l’égi<strong>de</strong> d’Hydro-Québecauprès <strong>de</strong>s communautés cries <strong>de</strong> Waskaganish, <strong>de</strong> Nemaska <strong>et</strong> <strong>de</strong> Mistissini.L’information recueillie a été consignée sur une série <strong>de</strong> cartes à l’échelle <strong>de</strong>1 : 50 000, sur lesquelles apparaissent les emplacements <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> pêche traditionnels,le nom <strong>de</strong>s espèces pêchées ainsi que leur abondance approximative,laquelle est désignée par une cote allant <strong>de</strong> 0 à 3. C<strong>et</strong>te information est montrée surla carte 14 dans le volume 7.Il faut préciser que les Cris pratiquent une pêche <strong>de</strong> subsistance qui les amèneforcément à choisir <strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> pêche où les ren<strong>de</strong>ments sont élevés (exemple :Smokey Hill) <strong>et</strong> à sélectionner les espèces ayant une valeur intéressante pour laconsommation (exemple : esturgeon jaune, grand corégone). Leur pêche n’a doncpas la même finalité que celle qui est pratiquée dans le cadre d’une étu<strong>de</strong> d’impact.Par ailleurs, les fil<strong>et</strong>s maillants <strong>de</strong>s Cris n’ont pas les mêmes caractéristiques queceux qui sont employés normalement sur le territoire <strong>de</strong> la Baie-James dans lecontexte <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s d’impact <strong>et</strong> <strong>de</strong>s suivis environnementaux. Les Cris pêchenthabituellement avec <strong>de</strong>s fil<strong>et</strong>s aux mailles uniformes <strong>de</strong> 3 ou 4 po (7,6 cm <strong>et</strong>10,2 cm), dont la longueur peut varier <strong>de</strong> 30 à 50 m <strong>et</strong> la hauteur, <strong>de</strong> 1,0 à 2,4 m.Les fil<strong>et</strong>s utilisés pour caractériser les populations <strong>de</strong> poissons dans le cadre <strong>de</strong>l’étu<strong>de</strong> d’impact ont plusieurs tailles <strong>de</strong> mailles, soit 2,5, 3,8, 5,1, 6,4, 7,6<strong>et</strong> 10,2 cm. Leur longueur est <strong>de</strong> 150 m <strong>et</strong> leur hauteur, <strong>de</strong> 1,2 m ou <strong>de</strong> 2,4 m.Dans la <strong>Rupert</strong> (lac Nemiscau exclu), l’abondance <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong> poissons selonl’appréciation <strong>de</strong>s Cris est, par ordre décroissant, le grand broch<strong>et</strong>, le meunier noir,le doré jaune, l’esturgeon jaune, le meunier rouge, le grand corégone, l’omble <strong>de</strong>fontaine <strong>et</strong> le touladi. C’est quelque peu différent <strong>de</strong>s prises effectuéesen 2002-2003, dans lesquelles le doré figure, <strong>de</strong> loin, en tête <strong>de</strong> liste, suivi dugrand broch<strong>et</strong>, <strong>de</strong> l’esturgeon jaune, du grand corégone, du meunier rouge <strong>et</strong> dumeunier noir. Toutefois, le touladi est signalé par les Cris, alors qu’il est absent <strong>de</strong>scaptures rapportées en 2002-2003 <strong>et</strong> en 1990-1991 par le Consortium Groupe <strong>de</strong>Recherche SEEEQ <strong>et</strong> Environnement Illimité (1993).Dans le lac Nemiscau aussi, l’abondance <strong>de</strong>s espèces selon les Cris diffère sensiblementdu portrait établi par les pêches scientifiques <strong>de</strong> 1990-1991. Ainsi, lesespèces les plus abondantes sont, par ordre décroissant, le grand corégone, le grandbroch<strong>et</strong>, le meunier rouge, le meunier noir, l’esturgeon jaune <strong>et</strong> le touladi. Celacontraste avec les résultats <strong>de</strong>s pêches <strong>de</strong> 1990-1991 (Consortium Groupe <strong>de</strong>Recherche SEEEQ <strong>et</strong> Environnement Illimité, 1993), qui indiquaient la prédominancedu doré jaune, suivi du grand corégone <strong>et</strong> du cisco <strong>de</strong> lac. Par ailleurs, ce<strong>de</strong>rnier <strong>de</strong> même que l’omble <strong>de</strong> fontaine ne sont pas mentionnés par les Cris, bienque leur présence ait été signalée dans le lac en 1990-1991. À l’inverse, le touladiest présent selon les Cris, mais n’a pas été capturé en 1990-1991. Il est utile <strong>de</strong>11-88 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.7.1.2 Habitatsrappeler que la communauté <strong>de</strong> poissons du lac Nemiscau est considérée comm<strong>et</strong>ypique <strong>de</strong> celles <strong>de</strong>s lacs avoisinants plutôt que <strong>de</strong> celles qui vivent ailleurs dansle cours <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.Dans la rivière Nemiscau, les Cris rapportent que les poissons prédominants dansles prises sont le grand broch<strong>et</strong>, le doré jaune, le grand corégone <strong>et</strong> les meuniersrouge <strong>et</strong> noir. Viennent ensuite le touladi <strong>et</strong> l’omble <strong>de</strong> fontaine, puis, en <strong>de</strong>rnierlieu, l’esturgeon jaune. Selon les informations disponibles, celui-ci n’est signaléqu’à un seul site <strong>de</strong> pêche traditionnel, soit dans le lac Caumont, qui constitue unélargissement <strong>de</strong> la rivière Nemiscau, aux environs du PK 40.Enfin, dans la rivière Lemare, la structure <strong>de</strong> la communauté <strong>de</strong> poissons, selon lespêcheurs cris, est quelque peu différente <strong>de</strong> la Nemiscau <strong>et</strong> <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. En eff<strong>et</strong>,l’omble <strong>de</strong> fontaine y est le poisson le plus abondant <strong>et</strong> semble omniprésent dans larivière, ce qui contraste avec la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> la Nemiscau, où il est l’un <strong>de</strong>s moinsabondants. Par ailleurs, les autres espèces signalées dans la Lemare sont par ordredécroissant d’abondance, le grand broch<strong>et</strong>, les meuniers rouge <strong>et</strong> noir, le grandcorégone <strong>et</strong> le touladi.Répartition <strong>de</strong>s habitats typesLe cours principal <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau a fait l’obj<strong>et</strong> d’unephotointerprétation pour dresser l’inventaire <strong>de</strong>s habitats types <strong>de</strong>s poissons. Aunombre <strong>de</strong> treize, ces habitats types se distinguent par le faciès d’écoulement <strong>et</strong> lesubstrat. Leur répartition dans les trois cours d’eau est donnée au tableau 11-24.La <strong>Rupert</strong>, la Lemare <strong>et</strong> la Nemiscau sont constituées d’une très gran<strong>de</strong> majoritéd’habitats où l’écoulement est lent. C<strong>et</strong>te catégorie d’habitats comprend les lacs,les bassins <strong>et</strong> les chenaux, qui occupent respectivement 93,4 %, 97,3 % <strong>et</strong> 99,6 %<strong>de</strong> la superficie totale <strong>de</strong> chaque rivière. Le reste correspond à <strong>de</strong>s habitatslotiques, qui comprennent les seuils naturels, les rapi<strong>de</strong>s, les chutes <strong>et</strong> les casca<strong>de</strong>s.Les milieux lotiques sont confinés à quelques courts tronçons <strong>de</strong> rivière. Les seuilsnaturels <strong>et</strong> les rapi<strong>de</strong>s ne constituent pas plus <strong>de</strong> 2,4 % <strong>de</strong> la superficie d’habitatdans les trois cours d’eau.L’habitat type le mieux représenté dans les trois cours d’eau est le lac, notammentdans la rivière Nemiscau, où il représente 95,3 % <strong>de</strong> la superficie totale <strong>de</strong>shabitats. Ces cours d’eau présentent en eff<strong>et</strong> plusieurs grands élargissementscomparables à <strong>de</strong>s lacs. L’exemple le plus éloquent est le lac Nemiscau.Viennent ensuite les chenaux <strong>de</strong> types 2 <strong>et</strong> 3, c’est-à-dire <strong>de</strong>s chenaux à lit <strong>de</strong>cailloux-gal<strong>et</strong>s ou <strong>de</strong> sable-gravier. Ces habitats sont particulièrement abondantsdans la partie supérieure <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> (du PK 195 au PK 314).Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-89


11-90 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> NemiscauTableau 11-24 : Rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau – Superficie (km 2 ) <strong>de</strong>s habitats types <strong>de</strong>s poissonsCours d’eau<strong>Rupert</strong> (PK 5-314)• km 2• %Lemare (PK 0-49)• km 2• %Nemiscau (PK 0-149)• km 2• %LentiqueBa1 Ba2 La b Ch2 Ch32,921,20,050,40,180,28,093,20,00,00,370,3118,3246,59,7081,1108,0595,349,5219,51,129,41,711,558,2922,90,776,42,612,3Habitat type aLotiqueTotalpartiel c Ct Ca Ra1 Ra2 Ch1 Se1 Se2 Se3237,1493,411,6497,3112,9299,60,370,2


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004En règle générale, les rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau sont bien pourvues <strong>de</strong>végétation riveraine arbustive, mais comptent peu <strong>de</strong> végétation riveraine <strong>de</strong> typemarais <strong>et</strong> herbiers en eaux peu profon<strong>de</strong>s. Les grands herbiers aquatiques situésentre les PK 195 <strong>et</strong> 265 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> se distinguent n<strong>et</strong>tement à c<strong>et</strong> égard. Dans c<strong>et</strong>ronçon, le cours d’eau se subdivise souvent en multiples chenaux où l’écoulementest lent <strong>et</strong> relativement peu profond, ce qui favorise le développement d’herbiers.Le tableau 11-25 présente la superficie <strong>de</strong>s herbiers aquatiques dans les divershabitats types <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. Ils sont situés essentiellement dans les chenaux <strong>de</strong>type 3, les sections lacustres <strong>et</strong> les bassins <strong>de</strong> type 2. Ils sont absents <strong>de</strong>s habitatslotiques que sont les seuils, les rapi<strong>de</strong>s, les casca<strong>de</strong>s <strong>et</strong> les chutes.Tableau 11-25 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Superficies <strong>de</strong>s herbiers aquatiques a dans les habitats typesHabitat typeSuperficie avec herbiers(km 2 )Superficie sans herbiers(km 2 )Bassin 1 0,01 2,91Bassin 2 0,16 7,93Chenal 1 0,02 8,88Chenal 2 0,15 49,37Chenal 3 4,73 53,56Lac 0,52 117,80Total 5,59 240,45a. Regroupent les marais <strong>et</strong> les herbiers en eaux peu profon<strong>de</strong>s.Habitats <strong>de</strong> reproductionTant en 2002-2003 qu’en 1990-1991, <strong>de</strong>s recherches ont été entreprises afin <strong>de</strong>recenser les frayères <strong>de</strong>s principales espèces <strong>de</strong> poissons. Ces recherches ont portéprincipalement sur les rivières <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Lemare.Près <strong>de</strong> 190 aires <strong>de</strong> dépôt d’œufs ont été recensées. Leur répartition par espèces <strong>et</strong>par cours d’eau est donnée au tableau 11-26, <strong>et</strong> leur emplacement est indiqué sur lacarte 14 dans le volume 7. Compte tenu <strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong> recherche considérables,surtout en 2002-2003, le dénombrement n’est pas exhaustif mais est jugé représentatif<strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong>.Des données <strong>de</strong>scriptives ont été recueillies sur bon nombre <strong>de</strong> frayères, ce qui apermis <strong>de</strong> les caractériser. Ainsi, le grand broch<strong>et</strong> dépose ses œufs principalementsur la végétation herbacée (cypéracées, joncacées, graminées, <strong>et</strong>c.) qui a résisté àl’hiver ou encore sur les arbustes inondés (surtout <strong>de</strong>s éricacées). La profon<strong>de</strong>urmoyenne <strong>de</strong> ses frayères est <strong>de</strong> 53 cm, les extrêmes étant <strong>de</strong> 5 cm <strong>et</strong> <strong>de</strong> 133 cm.L’écoulement y est nul ou très faible (moins <strong>de</strong> 1 cm/s).Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-91


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 11-26 : Rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau – Frayères recensées – 2002-2003 <strong>et</strong> 1990-1991RivièreEsturgeonjauneDoréjauneMeuniers aGrandbroch<strong>et</strong>Omble <strong>de</strong>fontaineGrandcorégoneCisco<strong>de</strong> lac<strong>Rupert</strong> (PK 5-314) 11 48 52 26 2 18 9 166Lemare (PK 0-49) — 6 5 8 0 1 0 20Nemiscau (PK 0-149) b — 1 1 0 — — 1 3Total 11 55 58 34 2 19 10 189a. Meunier noir <strong>et</strong> meunier rouge.b. L’inventaire <strong>de</strong>s frayères s’est limité aux premiers rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ce cours d’eau (PK 24) en 2002. Il a été effectué sur tout le cours <strong>de</strong> la rivière en 1990-1991 parle Consortium Groupe <strong>de</strong> Recherche SEEEQ <strong>et</strong> Environnement Illimité (1993).TotalLe doré jaune <strong>et</strong> les meuniers partagent très souvent les mêmes aires <strong>de</strong> reproduction,qui sont associées aux zones d’eau vive. Elles se caractérisent par unsubstrat dominé par le gal<strong>et</strong> <strong>et</strong> le caillou, par une vitesse d’écoulement variant <strong>de</strong> 0à 1,7 m/s <strong>et</strong> par une profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> 0,1 à 3,0 m.Les frayères à grand corégone se situent aux abords <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s ouimmédiatement à leur pied. Les classes <strong>de</strong> substrat les plus fréquemmentr<strong>et</strong>rouvées sont le bloc, le gal<strong>et</strong>, le caillou <strong>et</strong> le gravier. La vitesse d’écoulementvarie <strong>de</strong> 0,04 à 2,0 m/s <strong>et</strong> la profon<strong>de</strong>ur, <strong>de</strong> 0,25 à 8,0 m.Les frayères à esturgeon jaune, au nombre <strong>de</strong> onze, sont réparties à la hauteur <strong>de</strong>sPK 24, 48, 150, 216, 281 <strong>et</strong> 290 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, dans les zones d’eau vive, au pied <strong>de</strong>rapi<strong>de</strong>s souvent infranchissables par les poissons. Elles sont associées à laprésence d’un haut-fond, habituellement situé près <strong>de</strong> la rive <strong>et</strong> susceptible d’êtreexondé durant l’étiage estival, ce qui favorise un n<strong>et</strong>toyage <strong>de</strong>s algues <strong>et</strong> <strong>de</strong>sdépôts <strong>de</strong> matières organiques. Leur lit est surtout constitué <strong>de</strong> blocs (<strong>de</strong> 20 à70 %) <strong>et</strong> <strong>de</strong> gal<strong>et</strong>s (<strong>de</strong> 25 à 60 %) avec un peu <strong>de</strong> gravier (moins <strong>de</strong> 5 %). Les particulesfines (sable <strong>et</strong> limon) sont absentes. La vitesse d’écoulement varie <strong>de</strong> 0,1 à1,7 m/s (l’optimum étant entre 0,2 <strong>et</strong> 1,1 m/s) <strong>et</strong> la profon<strong>de</strong>ur, <strong>de</strong> 0,2 à 4,0 m(optimum entre 0,4 <strong>et</strong> 1,25 m).Dix frayères à cisco <strong>de</strong> lac ont été répertoriées, dont une au PK 24 <strong>de</strong> la Nemiscau<strong>et</strong> les neuf autres dans la <strong>Rupert</strong>, réparties dans <strong>de</strong>s sites se trouvant aux PK 5, 13,5à 23, 32, 49, 65 <strong>et</strong> 80. La frayère la plus considérable en ce qui a trait à la superficie<strong>et</strong> au nombre d’œufs capturés se situe dans une zone <strong>de</strong> chenaux entre lesPK 13,5 <strong>et</strong> 23 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. De fait, il s’agit d’une vaste aire <strong>de</strong> dépôt d’œufs,plutôt diffuse, où la profon<strong>de</strong>ur moyenne est <strong>de</strong> 5,7 m (extrêmes <strong>de</strong> 2,25 m <strong>et</strong> <strong>de</strong>8,5 m) <strong>et</strong> la vitesse d’écoulement moyenne <strong>de</strong> 0,53 m/s (0,2 m/s <strong>et</strong> 1,4 m/s). Lesubstrat est constitué d’un mélange <strong>de</strong> cailloux, <strong>de</strong> gal<strong>et</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong> gravier. C<strong>et</strong>tefrayère est utilisée par la population <strong>de</strong> ciscos <strong>de</strong> lac anadromes qui fréquente lapartie intérieure <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> (voir la section 11.7.1.3).11-92 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Une analyse a été effectuée pour établir la concordance entre la position <strong>de</strong>sfrayères recensées <strong>et</strong> les habitats types dans lesquels elles se r<strong>et</strong>rouvent. Il enrésulte les constats suivants :• L’esturgeon jaune préfère les rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> types 1 <strong>et</strong> 2 ainsi que les bassins <strong>de</strong>type 1.• Le doré jaune s’accommo<strong>de</strong> <strong>de</strong> plusieurs habitats types pour le dépôt <strong>de</strong> sesœufs (bassin 1, chenaux 1, 2 <strong>et</strong> 3, rapi<strong>de</strong>s 1 <strong>et</strong> 2, seuils 1 <strong>et</strong> 2).• Le cisco <strong>de</strong> lac préfère n<strong>et</strong>tement les chenaux <strong>de</strong> types 1, 2 <strong>et</strong> 3.• Le grand corégone dépose le plus souvent ses œufs dans <strong>de</strong>s bassins, <strong>de</strong>schenaux <strong>et</strong> <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s, tous <strong>de</strong> type 1.• La préférence <strong>de</strong>s meuniers va n<strong>et</strong>tement aux seuils <strong>de</strong> types 1 <strong>et</strong> 2 ainsiqu’aux chenaux <strong>de</strong> type 1.• Le grand broch<strong>et</strong> se reproduit principalement dans les chenaux <strong>de</strong> type 3 <strong>et</strong>,dans une moindre mesure, dans les chenaux <strong>de</strong> type 2 <strong>et</strong> les bassins <strong>de</strong> type 2.Globalement, la plupart <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong> poissons préfèrent se reproduire dans leshabitats lotiques, à l’exception du grand broch<strong>et</strong>. De fait, la plupart <strong>de</strong>s zonesd’eau vive, notamment celles qui sont situées en amont <strong>de</strong> longs tronçonslentiques, constituent <strong>de</strong>s frayères potentielles.Habitat d’alimentationLes observations effectuées en 2002-2003 suggèrent que le lac, le chenal 3, lechenal 1 <strong>et</strong> le bassin 1 sont les habitats d’alimentation les plus attrayants pour laplupart <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong> poissons. Ce sont les endroits où le nombre <strong>et</strong> l’abondance<strong>de</strong>s espèces sont les plus élevés (voir le tableau 11-27). Selon les chiffres dutableau 11-24, ces quatre habitats types occupent 81,7 % <strong>de</strong> la superficie totaledisponible dans le secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau.À l’inverse, les rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> types 1 <strong>et</strong> 2 <strong>et</strong> les seuils <strong>de</strong> types 1, 2 <strong>et</strong> 3 sont moinsattrayants pour l’alimentation estivale <strong>de</strong>s poissons. Pour la plupart <strong>de</strong>s espèces,les ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> pêche au fil<strong>et</strong> maillant <strong>et</strong> à la seine y sont n<strong>et</strong>tement moinsélevés que dans les chenaux <strong>de</strong> type 3 <strong>et</strong> les lacs, sauf chez les corégonidés,l’omble <strong>de</strong> fontaine <strong>et</strong> certaines espèces <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ite taille (ex. : chabot tach<strong>et</strong>é).Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-93


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 11-27 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Biomasse par unité d’effort <strong>de</strong>s poissons (BPUE) capturés au fil<strong>et</strong> selon les habitatstypes – 2002EspèceBPUE (kg par fil<strong>et</strong>-jour) par habitat type aBassin 1 Bassin 2 Chenal 1 Chenal 2 Chenal 3 Lac Rapi<strong>de</strong> 1 Seuil 1Cisco <strong>de</strong> lac — — — 0,01 — — — —Doré jaune 1,39 1,07 0,26 1,17 1,32 2,43 0,59 0,59Esturgeon jaune 0,50 — 0,11 0,12 0,99 — — 0,99Grand broch<strong>et</strong> 1,07 1,10 1,47 0,83 1,54 2,26 0,66 —Grand corégone 0,21 — 0,37 0,13 0,54 0,10 — —Lotte — — — — 0,07 — — —Ménomini rond — — — — 0,03 — 0,55 —Meunier noir — — — 0,45 0,12 1,92 — —Meunier rouge 0,32 0,17 1,81 0,06 0,40 — — 1,02Omble <strong>de</strong> fontaine — — — — — 0,49 —Omisco


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004309 ; 309 <strong>et</strong> 314. Une circulation <strong>de</strong> l’amont vers l’aval <strong>de</strong>s poissons se produitd’un tronçon à l’autre, mais l’inverse est fort probablement impossible.Tableau 11-28 : Rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau – Obstacles à la libre circulation <strong>de</strong>s poissonsTyped’obstacleCatégoried’obstacle aNombre d’obstaclesRivière <strong>Rupert</strong> Rivière Lemare Rivière NemiscauChute FR 3 3 8 14FR? 3 1 2 6INF 14 0 1 15INF? 5 1 0 6Casca<strong>de</strong> FR 0 0 0 0FR? 5 1 0 6INF 1 0 1 2INF? 3 0 0 3Total 34 6 12 52a. FR : Franchissable. FR? : Franchissable avec réserve. INF : Infranchissable. INF? : Infranchissable avec réserve. Ces classes <strong>de</strong>franchissabilité sont définies dans la métho<strong>de</strong> M10.Total11.7.1.3 Production piscicoleLa production piscicole a été estimée pour la <strong>Rupert</strong> mais pas pour les rivièresLemare <strong>et</strong> Nemiscau, qui ne subiront pas <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> débit. Afin <strong>de</strong> mieuxcerner la capacité <strong>de</strong> production dans ce grand système ouvert qu’est la <strong>Rupert</strong>,<strong>de</strong>ux indicateurs ont été utilisés : la biomasse, déjà décrite au chapitre 10, <strong>et</strong>l’indice <strong>de</strong> production pondéré.BiomasseLa biomasse totale <strong>de</strong> poissons en conditions actuelles dans la <strong>Rupert</strong> est estiméeau moyen d’une approche fondée sur la biomasse obtenue pour quatre lacs du bief<strong>Rupert</strong> amont à l’ai<strong>de</strong> du modèle <strong>de</strong> Gulland (1971). Ces lacs, mentionnés à lasection 10.8.1.1, ont servi à caractériser la communauté <strong>de</strong> poissons du secteur. Labiomasse <strong>de</strong> poissons évaluée pour ces lacs est extrapolée à la <strong>Rupert</strong>, lacNemiscau compris, en y appliquant un facteur <strong>de</strong> correction <strong>de</strong> 0,71, pour tenircompte du fait que la biomasse piscicole dans les grands cours d’eau <strong>de</strong> laBaie-James est moins élevée que dans les lacs (Lévesque <strong>et</strong> coll., 1996).Ainsi, la biomasse <strong>de</strong> poissons dans la <strong>Rupert</strong>, en aval du PK 314, est estimée à41,0 kg/ha, toutes espèces confondues (voir le tableau 11-29). Ce chiffre peut êtrefractionné selon les espèces en utilisant leur biomasse relative respective, établie àl’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s pêches effectuées dans la <strong>Rupert</strong>. Un fractionnement distinct a été faitpour les tronçons proprement fluviaux, d’une part, <strong>et</strong> pour le lac Nemiscau, d’autreDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-95


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004part, parce que les communautés <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux milieux sont différentes (voir lasection 11.7.1.1). C<strong>et</strong>te distinction se justifie également par le fait que le lacNemiscau, qui couvre une superficie <strong>de</strong> 114,2 km 2 (mesurée jusqu’au PK 195),représente près <strong>de</strong> 45 % <strong>de</strong> la superficie aquatique totale <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> en aval duPK 314, qui est <strong>de</strong> 254 km 2 .Tableau 11-29 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Biomasse <strong>de</strong> poissons – 2002EspèceRivière <strong>Rupert</strong> aBiomasseLac NemiscauBiomassekg/ha % kg/ha %Esturgeon jaune 5,12 12,5 1,37 3,3Meunier rouge 4,56 11,1 2,05 5,0Meunier noir 2,78 6,8 2,90 7,1Cisco <strong>de</strong> lac 0,01 < 0,1 0,40 1,0Grand corégone 3,08 7,5 5,86 14,3Grand broch<strong>et</strong> 12,73 31,0 15,61 38,1Lotte 0,39 0,9 0,14 0,3Queue à tache noire < 0,01 < 0,1 < 0,01 < 0,1Perchau<strong>de</strong> 0,02 < 0,1 0,14 0,4Omisco < 0,01 < 0,1 < 0,01 < 0,1Ménomini rond 0,21 0,5 0,12 0,3Omble <strong>de</strong> fontaine 0,09 0,2 1,01 2,5Ouitouche 0,08 0,2 < 0,01 < 0,1Doré jaune 11,93 29,1 11,40 27,8Total 41,00 100,0 41,00 100,0a. Lac Nemiscau exclu.Ainsi, dans les tronçons fluviaux <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> (voir le tableau 11-29), les espècesqui dominent en biomasse sont le grand broch<strong>et</strong> (31,0 %) <strong>et</strong> le doré jaune (29,1 %).Suivent l’esturgeon jaune (12,5 %), le meunier rouge (11,1 %), le meunier noir(6,8 %) <strong>et</strong> le grand corégone (7,5 %). Les autres espèces <strong>de</strong> poissons représententmoins <strong>de</strong> 1 % chacune <strong>de</strong> la biomasse.Dans le lac Nemiscau (voir le tableau 11-29), le grand broch<strong>et</strong> (38,1 %) <strong>et</strong> le doréjaune (27,8 %) dominent également en biomasse, après quoi viennent le grandcorégone (14,3 %), le meunier noir (7,1 %), le meunier rouge (5,0 %), l’esturgeonjaune (3,3 %), l’omble <strong>de</strong> fontaine ( 2,5 %) <strong>et</strong> six autres espèces qui comptent pourmoins <strong>de</strong> 1 % chacune.11-96 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Indice <strong>de</strong> production pondéréUn indice <strong>de</strong> production pondéré a été évalué pour les diverses espèces <strong>de</strong> poissons<strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> capturées au fil<strong>et</strong> maillant. C<strong>et</strong> indice s’inspire largement du concept<strong>de</strong>s aires pondéréres utiles développé par Minns <strong>et</strong> ses collaborateurs (1996). Pourune espèce en particulier, l’indice prend en considération son utilisation <strong>de</strong>sgran<strong>de</strong>s catégories d’habitats (une catégorie d’habitat comprend un ou plusieurs<strong>de</strong>s habitats types i<strong>de</strong>ntifiés au tableau 11-24) ainsi que la superficie occupée parchaque catégorie d’habitat. L’utilisation <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s catégories d’habitat par lespoissons est établie à partir <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> pêche pondéraux qu’on y a obtenus.Les résultats <strong>de</strong> ces calculs sont livrés au tableau 11-30. Comme pour l’approchepar biomasse, l’indice <strong>de</strong> production pondéré a été calculé pour l’ensemble <strong>de</strong> la<strong>Rupert</strong>, en excluant le lac Nemiscau. Contrairement à l’approche par biomasse,aucun indice <strong>de</strong> production pondéré n’a été calculé pour le lac Nemiscau.L’intérêt <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te approche consiste principalement à comparer, pour chaqueespèce, les indices <strong>de</strong> production pondérés entre les conditions actuelles <strong>et</strong> lesconditions futures. Les détails sont présentés dans la section relative aux impactsen pério<strong>de</strong> d’exploitation (voir la section 11.7.3).C<strong>et</strong>te approche perm<strong>et</strong> également <strong>de</strong> chiffrer, pour chaque espèce, le potentiel <strong>de</strong>production <strong>de</strong> chaque catégorie d’habitat. Ainsi, le tableau 11-30 perm<strong>et</strong> <strong>de</strong>constater les faits suivants :• Les habitats lentiques sans herbiers (bassins, chenaux 2 <strong>et</strong> chenaux 3 <strong>et</strong>seuils 3) assurent l’essentiel <strong>de</strong> la production d’esturgeon jaune, <strong>de</strong> meunierrouge, <strong>de</strong> grand corégone, <strong>de</strong> cisco <strong>de</strong> lac, d’omisco <strong>et</strong> <strong>de</strong> ouitouche ;• Dans le cas <strong>de</strong> la perchau<strong>de</strong>, ce sont les habitats <strong>de</strong> type lac <strong>et</strong> dans celui <strong>de</strong> lalotte <strong>et</strong> du queue à tache noire, ce sont les habitats lentiques avec herbiers ;• Le potentiel <strong>de</strong> production du doré jaune <strong>et</strong> du grand broch<strong>et</strong>, les principauxprédateurs <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, provient surtout <strong>de</strong>s habitats lentiques sans herbiers<strong>et</strong>, dans une moindre mesure, <strong>de</strong>s habitats <strong>de</strong> type lac ; il en va <strong>de</strong> même pour lemeunier noir ;• Enfin, pour l’omble <strong>de</strong> fontaine <strong>et</strong> le ménomini rond, le potentiel <strong>de</strong> productionrepose presque essentiellement sur les habitats lotiques (rapi<strong>de</strong>s 1 <strong>et</strong> rapi<strong>de</strong>s 2).Les indices pondérés totaux obtenus pour les diverses espèces ne peuvent pas êtrecomparés d’une espèce à l’autre, parce qu’ils sont basés sur un indice <strong>de</strong> préférenced’habitat normalisé. L’indice <strong>de</strong> production ne perm<strong>et</strong> donc pas d’évaluer lacontribution relative <strong>de</strong>s diverses espèces <strong>de</strong> poissons à la production piscicoleglobale, bien qu’il distingue la contribution relative <strong>de</strong> chaque catégorie d’habitat.En ce sens, l’approche par indice complète l’approche par biomasse, car c<strong>et</strong>te<strong>de</strong>rnière ne peut pas distinguer la contribution relative <strong>de</strong>s diverses catégoriesd’habitat, mais perm<strong>et</strong> d’évaluer celle <strong>de</strong> chaque espèce.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-97


11-98 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> NemiscauTableau 11-30 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Indice <strong>de</strong> production pondéré <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong> poissons par catégorie d’habitat avant la <strong>dérivation</strong>Lac aLacavec herbierLentique(bassins,chenal 2,chenal 3 <strong>et</strong>seuil 3)Indice <strong>de</strong> production pondéré par catégorie d’habitatsLentiqueavec herbierTransitoire(chenal 1,seuil 1 <strong>et</strong>seuil 2)Transitoireavec herbierLotique(rapi<strong>de</strong>s)Casca<strong>de</strong><strong>et</strong> chuteTotal<strong>de</strong>s indices<strong>de</strong> productionpondérésSuperficies (km 2 ) 4,1 0,0 114,0 5,1 10,6 < 0,01 5,6 0,7 140,0Espèces• Esturgeon jaune• Meunier rouge• Meunier noir• Cisco <strong>de</strong> lac• Grand corégone• Lotte• Queue à tachenoire• Grand broch<strong>et</strong>• Perchau<strong>de</strong>• Omisco• Ménomini rond• Omble <strong>de</strong>fontaine• Ouitouche• Doré jauneTotala. Lac Nemiscau exclu.20,40,0407,50,00,00,00,0203,7407,50,00,00,00,0407,51 446,60,00,00,00,00,00,00,00,00,00,00,00,00,00,00,011 398,4571,7818,511 398,42 182,70,00,03 233,6291,011 398,40,00,011 398,45 471,258 162,30,040,635,60,0246,5505,6505,6189,619,00,063,20,0185,7299,62 090,9126,696,90,00,00,00,00,0200,90,00,00,00,00,036,2460,50,02,20,00,02,20,00,01,40,00,00,00,00,00,76,427,90,00,00,00,00,00,046,50,00,0558,2558,20,067,01 257,80,00,00,00,00,00,00,00,00,00,00,00,00,00,00,011 573,2711,31 261,511 398,42 431,3505,6505,63 875,8717,511 398,4621,4558,211 584,16 282,163 424,4<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.7.1.4 Espèces d’intérêt particulierLe secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau renferme <strong>de</strong>ux espècesd’intérêt, l’esturgeon jaune <strong>et</strong> le cisco <strong>de</strong> lac. Ces <strong>de</strong>ux poissons sont hautementvalorisés par les communautés cries <strong>et</strong> font l’obj<strong>et</strong> d’une pêche traditionnelle. Cesespèces ont été étudiées <strong>de</strong> façon plus approfondie par le biais <strong>de</strong> relevés particulierssur place.Esturgeon jauneComme l’indique le tableau 11-29, l’esturgeon jaune constitue la troisième espèceen importance numérique <strong>et</strong> pondérale dans la <strong>Rupert</strong>. En général, ce poisson peutvivre jusqu’à 70 ans. L’âge <strong>de</strong> la première reproduction est d’environ 18 à 20 anschez les mâles <strong>et</strong> d’environ 20 à 30 ans chez les femelles. La fréquence <strong>de</strong> reproductionest <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans pour les mâles <strong>et</strong> <strong>de</strong> quatre à six ans pour les femelles.La figure 11-24 illustre la répartition <strong>de</strong>s fréquences <strong>de</strong> longueur <strong>de</strong>s poissonscapturés en 2002-2003 dans la <strong>Rupert</strong> avec <strong>de</strong>s fil<strong>et</strong>s à p<strong>et</strong>ites mailles (<strong>de</strong> 2,5 à10,2 cm) <strong>et</strong> à gran<strong>de</strong>s mailles (<strong>de</strong> 20,3 à 24,1 cm).Figure 11-24 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Classes <strong>de</strong> longueur <strong>de</strong>s esturgeons jaunes capturés – 2002-20036050Mailles <strong>de</strong> 20,3 à 24,1 cm (2002) – n = 189Mailles <strong>de</strong> 20,3 à 24,1 cm (2003) – n = 32Mailles <strong>de</strong> 2,5 à 10,2 cm (2002) – n = 203FRÉQUENCE (%)4030201000 à 99100 à 199200 à 299300 à 399400 à 499500 à 599600 à 699700 à 799800 à 899LONGUEUR TOTALE (mm)900 à 9991 000 à 1 0991 100 à 1 1991 200 à 1 2991 300 à 1 3996675_GE_037_INRLN11-24_041123.fh10Source : Environnement illimité (2003).Selon Fortin <strong>et</strong> ses collaborateurs (1992), la croissance <strong>de</strong>s esturgeons jaunes <strong>de</strong> la<strong>Rupert</strong> est plus rapi<strong>de</strong> que celle <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> l’Eastmain <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong>Rivière. Elle est comparable à celle <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> la Nottaway <strong>et</strong> du bassinsupérieur <strong>de</strong> l’Outaouais, plus au sud.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-99


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Les suivis télémétriques effectués en 2002-2003 révèlent que les plus fortes<strong>de</strong>nsités d’esturgeons jaunes se trouvent dans le lac Nemiscau <strong>et</strong> dans le tronçoncompris entre les PK 200 <strong>et</strong> 290. Son abondance est faible entre l’embouchure <strong>de</strong>la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> le lac Nemiscau. Les étu<strong>de</strong>s télémétriques indiquent égalementqu’après sa reproduction l’esturgeon jaune peut se déplacer sur <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>sdistances (moyenne <strong>de</strong> 15 à 20 km par mois ; extrême <strong>de</strong> 62 km) pour gagner sesaires d’alimentation. Les déplacements sont plus restreints durant l’été <strong>et</strong>l’automne, entre 2 <strong>et</strong> 8 km par mois, <strong>et</strong> ils le sont encore plus en hiver (moyenne <strong>de</strong>3 km par mois). Les juvéniles, c’est-à-dire les spécimens dont la longueur estinférieure à 600 mm, sont habituellement moins mobiles que les adultes : leursdéplacements sont <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 5 km par mois en été <strong>et</strong> d’environ 0,5 km par moisen hiver.En aval <strong>de</strong> l’emplacement du barrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> (PK 314), les étu<strong>de</strong>s génétiquessuggèrent la présence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux sous-populations légèrement différentes <strong>de</strong> celle quivit plus en amont. La première, établie entre les rapi<strong>de</strong>s infranchissables <strong>de</strong>sPK 308 <strong>et</strong> 217, se reproduit dans les frayères <strong>de</strong>s PK 290 <strong>et</strong> 281, tandis que lasecon<strong>de</strong>, provenant principalement <strong>de</strong> la frayère du PK 216, est répandue dans toutle tronçon inférieur <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, lac Nemiscau compris, jusqu’au rapi<strong>de</strong> infranchissableavec réserve du PK 24,5. Rappelons à ce suj<strong>et</strong> que l’habitat est naturellementfragmenté, ce qui perm<strong>et</strong> la dévalaison mais empêche le r<strong>et</strong>our vers l’amontdu PK 216.Comme on l’indique à la section 11.7.1.3, les habitats <strong>de</strong> reproduction <strong>de</strong>l’esturgeon jaune dans la <strong>Rupert</strong> sont étroitement associés aux zones <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s.Pour l’alimentation, les adultes préfèrent les tronçons fluviaux lentiques <strong>et</strong> lesélargissements <strong>de</strong> type lacustre. Les habitats d’été <strong>et</strong> d’automne sont généralementcaractérisés par une profon<strong>de</strong>ur inférieure à 8 m (le plus souvent entre 2 <strong>et</strong> 4 m),une vitesse d’écoulement inférieure à 0,4 m/s <strong>et</strong> un substrat dominé par le limon(50 %) <strong>et</strong> le sable (30 %), avec d’autres classes granulométriques <strong>et</strong> une présenceoccasionnelle <strong>de</strong> végétation. En hiver, les esturgeons se dirigent vers <strong>de</strong>s milieuxplus profonds (en moyenne 7 m, avec <strong>de</strong>s extrêmes <strong>de</strong> 2 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 16 m), où la vitessed’écoulement est moins rapi<strong>de</strong> (moins <strong>de</strong> 0,2 m/s) <strong>et</strong> où le substrat est un mélange<strong>de</strong> limon (60 %), <strong>de</strong> sable (30 %) <strong>et</strong> <strong>de</strong> gravier (10 %).L’habitat d’alimentation <strong>de</strong>s juvéniles est plus profond (<strong>de</strong> 4 à 16 m) que celui <strong>de</strong>sadultes <strong>et</strong> la vitesse d’écoulement y est plus gran<strong>de</strong> (jusqu’à 1,0 m/s). Le substratest composé <strong>de</strong> sable (60 %), <strong>de</strong> limon (30 %) <strong>et</strong> <strong>de</strong> gravier (10 %). L’habitatd’hiver <strong>de</strong>s juvéniles a <strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urs similaires à celui <strong>de</strong>s adultes. Toutefois, lavitesse d’écoulement y est plus élevée (le plus souvent supérieure à 0,50 m/s), <strong>et</strong> lesubstrat est dominé par le sable <strong>et</strong> le limon.Le potentiel d’exploitation <strong>de</strong>s populations d’esturgeons jaunes <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>,c’est-à-dire le ren<strong>de</strong>ment maximal soutenable, est évalué à 2 731 kg/a, dont1 300 kg/a dans le lac Nemiscau. Ce potentiel a été établi en considérant un prélè-11-100 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004vement <strong>de</strong> 0,1 kg/ha, qui perm<strong>et</strong> un ren<strong>de</strong>ment maximal soutenu à long terme chezles populations nordiques d’esturgeons jaunes (Fortin <strong>et</strong> coll., 1992).Cisco <strong>de</strong> lacLe cisco <strong>de</strong> lac est peu abondant dans la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> la Lemare. Dans les pêches<strong>de</strong> 2002, il ne représente que 0,4 % <strong>de</strong>s prises au fil<strong>et</strong>, ce qui en fait l’une <strong>de</strong>sespèces les moins nombreuses (voir le tableau 11-19). Dans les pêches<strong>de</strong> 1990-1991 (Consortium Groupe <strong>de</strong> Recherche SEEEQ <strong>et</strong> EnvironnementIllimité, 1993), son importance numérique dans les prises est plus élevée, soit <strong>de</strong>7,9 %. C<strong>et</strong> écart s’explique vraisemblablement par <strong>de</strong>s différences dans la position<strong>de</strong>s stations <strong>de</strong> pêche <strong>et</strong> la pério<strong>de</strong> d’échantillonnage.Toutefois, l’ensemble <strong>de</strong>s informations disponibles perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> constater que lesplus gran<strong>de</strong>s concentrations <strong>de</strong> cisco <strong>de</strong> lac se trouvent à <strong>de</strong>ux endroits, soit le lacNemiscau, où il est la troisième espèce en importance (Consortium Groupe <strong>de</strong>Recherche SEEEQ <strong>et</strong> Environnement Illimité, 1993), <strong>et</strong> la partie inférieure <strong>de</strong> la<strong>Rupert</strong> (en aval du PK 24,5), lorsque la population anadrome y effectue sonincursion annuelle pour se reproduire.C<strong>et</strong>te population anadrome <strong>de</strong> ciscos <strong>de</strong> lac s’alimente dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> labaie James durant le printemps <strong>et</strong> une bonne partie <strong>de</strong> l’été. Elle remonte la partieinférieure <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> en août <strong>et</strong> en septembre, mais ne dépasse pas le PK 24,5,qui correspond aux rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Smokey Hill, considérés comme infranchissablesavec réserve (voir le tableau 11-37) pour les poissons.Des échosondages effectués entre le 29 septembre <strong>et</strong> le 4 octobre 2002 ont permis<strong>de</strong> constater que les géniteurs se rassemblent en grand nombre entre les PK 13,5<strong>et</strong> 24,3, notamment entre les PK 18 <strong>et</strong> 23, où les plus fortes <strong>de</strong>nsités ont étéobservées.Les ciscos <strong>de</strong> lac atten<strong>de</strong>nt sur place environ <strong>de</strong>ux mois avant la reproduction, quia lieu entre la mi-octobre <strong>et</strong> la mi-novembre. C<strong>et</strong> intermè<strong>de</strong> serait attribuable à uneoptimisation <strong>de</strong>s dépenses énergétiques liées à la montaison. En eff<strong>et</strong>, selonBernatchez <strong>et</strong> Dodson (1985), les ciscos migrent au moment où la température <strong>de</strong>l’eau avoisine 15 °C. Leurs dépenses énergétiques sont ainsi moins élevées ques’ils migraient plus tard à l’automne, à <strong>de</strong>s températures se situant autour <strong>de</strong> 5 °C.Durant leur pério<strong>de</strong> d’attente, les ciscos <strong>de</strong> lac font l’obj<strong>et</strong> d’une pêche traditionnelleà l’épuis<strong>et</strong>te au site <strong>de</strong> Smokey Hill (PK 24,3), en rive droite <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>,juste au pied <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s infranchissables. Les ciscos longent <strong>de</strong> très près c<strong>et</strong>te rive<strong>et</strong> s’aventurent dans <strong>de</strong>s zones peu profon<strong>de</strong>s (moins <strong>de</strong> 50 cm), ce qui les rendaccessibles aux pêcheurs cris. Pour favoriser la concentration <strong>de</strong>s poissons <strong>et</strong>faciliter la pêche, ceux-ci m<strong>et</strong>tent en place <strong>de</strong> p<strong>et</strong>its épis faits <strong>de</strong> gal<strong>et</strong>s, <strong>de</strong> cailloux<strong>et</strong> <strong>de</strong> blocs.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-101


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004La population anadrome <strong>de</strong> ciscos <strong>de</strong> lac dépose ses œufs dans <strong>de</strong>s chenauxprofonds situés entre les PK 13,5 <strong>et</strong> 23,0 <strong>de</strong> la rivière. Il semble que les activités <strong>de</strong>reproduction soient plus concentrées dans le tronçon délimité par les PK 21,5<strong>et</strong> 23, où la majeure partie <strong>de</strong>s œufs a été recueillie.À ce jour, aucune étu<strong>de</strong> basée sur <strong>de</strong>s inventaires au terrain ne perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> quantifierle nombre <strong>de</strong> géniteurs <strong>de</strong> cisco <strong>de</strong> lac qui se rassemblent annuellement dans lapartie inférieure <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. Toutefois, on sait que les Cris, <strong>de</strong>puis longtemps, encapturent annuellement près <strong>de</strong> 10 000 à Smokey Hill, apparemment sans eff<strong>et</strong>néfaste sur la population. Cela donne à penser que la population se chiffre à aumoins plusieurs dizaines <strong>de</strong> milliers <strong>de</strong> spécimens, voire à quelques centaines <strong>de</strong>milliers. Par ailleurs, les tableaux 12-8 à 12-10 livrent quelques statistiques<strong>de</strong>scriptives <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te population <strong>et</strong> les comparent à celles <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong>rivières avoisinantes.On est peu renseigné sur les déplacements <strong>de</strong>s ciscos <strong>de</strong> lac après la fraie. Selon lespêches au fil<strong>et</strong> pratiquées à trois stations en mars 2003 entre les PK 17 <strong>et</strong> 23,l’espèce est absente à c<strong>et</strong>te époque <strong>de</strong> l’année. Le savoir traditionnel cri confirmeque le cisco <strong>de</strong> lac est effectivement absent <strong>de</strong> ce tronçon <strong>de</strong> rivière en hiver.L’hypothèse la plus plausible quant à son comportement post-fraie serait qu’ilhiverne, avec les immatures, dans la zone fluviale <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> près <strong>de</strong>sembouchures <strong>de</strong> ses principaux tributaires. C<strong>et</strong>te hypothèse est partagée par lesCris <strong>de</strong> Waskaganish interrogés lors <strong>de</strong>s inventaires.Les œufs déposés à l’automne incubent durant tout l’hiver <strong>et</strong> éclosent en mai. Ladévalaison <strong>de</strong>s larves se produit en juin. Celles-ci se rassemblent en grand nombrele long <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong> la rivière, notamment dans la végétation inondée, <strong>et</strong> sedirigent vraisemblablement vers la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> pour s’y alimenter durant l’été(voir la section 12.8.1.4).11.7.1.5 Espèce à statut particulierLa seule espèce à statut particulier dans le secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong>Nemiscau est l’esturgeon jaune. Selon le Comité sur la situation <strong>de</strong>s espèces enpéril au Canada (COSEPAC), l’espèce n’est pas en péril, mais elle est classéecomme susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable par le Centre <strong>de</strong>données sur le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ).11-102 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.7.2 Impacts prévus pendant la construction <strong>et</strong> mesures d’atténuationEn pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> construction, les sources d’impact sur le poisson <strong>et</strong> sur son habitatsont les suivantes :• construction <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques sur le cours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> ;• présence <strong>de</strong>s travailleurs pendant la construction.Les impacts sur le poisson <strong>et</strong> son habitat engendrés par la construction <strong>de</strong>souvrages <strong>de</strong> r<strong>et</strong>enue sur les rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau ainsi que sur leruisseau Arques sont traités au chapitre 10.Pendant les travaux, le débit <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> sera le même que le débit natureljusqu’à la mise en eau <strong>de</strong>s biefs. Pendant la mise en eau, la réduction du débit serala même que pendant l’exploitation. Dès que le remplissage <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> seraamorcé, le régime <strong>de</strong> débits réservés sera appliqué, soit le même qu’en exploitation.Pendant la construction <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques aux PK 20,4, 33, 170 <strong>et</strong> 223,qui sont considérés comme stratégiques, <strong>de</strong>s ouvrages temporaires seront mis enplace avant la mise en eau <strong>de</strong>s biefs. Ils assureront le maintien <strong>de</strong>s niveaux enamont à <strong>de</strong>s cotes comparables à celles <strong>de</strong>s conditions naturelles. Dans ces cas, lesimpacts sur le poisson <strong>et</strong> son habitat causés par la réduction du débit sont lesmêmes que pendant l’exploitation <strong>et</strong> sont décrits à la section 11.7.3.Aucun ouvrage temporaire ne sera mis en place au droit <strong>de</strong>s PK 49, 85 <strong>et</strong> 110,3, <strong>de</strong>sorte que le niveau d’eau s’abaissera temporairement entre le moment <strong>de</strong> la<strong>dérivation</strong> <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> (décembre) <strong>et</strong> la fin <strong>de</strong> la construction <strong>de</strong>s ouvrageshydrauliques prévus à ces endroits. C<strong>et</strong>te situation prévaudra pendant 7 mois dansle cas <strong>de</strong>s tronçons en amont <strong>de</strong>s PK 49 <strong>et</strong> 85 (soit jusqu’à la fin <strong>de</strong> juin) <strong>et</strong> pendant5 mois dans celui du tronçon en amont du PK 110,3 (soit jusqu’à la fin d’avril).Au PK 290, l’épi sera construit durant l’automne qui suivra la <strong>dérivation</strong> <strong>de</strong> la<strong>Rupert</strong>. Il rehaussera le niveau d’eau en amont d’environ 0,2 m, à une coteinférieure à celle <strong>de</strong>s conditions naturelles. Il y aura donc une perte d’habitat,traitée à la section 11.7.3.Dans les rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau, les débits en aval <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> coupurependant la construction seront semblables aux débits en conditions naturelles. Eneff<strong>et</strong>, <strong>de</strong>s canaux <strong>de</strong> <strong>dérivation</strong> assureront le libre passage <strong>de</strong> l’eau à ces quatrepoints. Il n’y aura donc à c<strong>et</strong> égard aucun impact notable sur le poisson ni sur sonhabitat dans ces <strong>de</strong>ux cours d’eau.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-103


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Comme la qualité <strong>de</strong> l’eau en provenance <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>, pendant la mise en eau,sera quasi inchangée par rapport à celle qui existe en conditions naturelles, aucunimpact notable n’est prévu sur le poisson relativement à c<strong>et</strong> aspect.Les impacts potentiels causés par la construction <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques sur lecours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> sont les suivants :• perturbation du poisson <strong>et</strong> <strong>de</strong> son habitat par les travaux dans l’eau ou àproximité <strong>de</strong> celle-ci ;• perturbation temporaire <strong>de</strong> l’habitat du poisson dans la zone d’influence <strong>de</strong>souvrages hydrauliques <strong>de</strong>s PK 49, 85 <strong>et</strong> 110,3 ;• perte d’habitat au droit <strong>de</strong>s ouvrages <strong>et</strong> perte <strong>de</strong> production <strong>de</strong> poissons qui luiest associée ;• obstruction à la libre circulation <strong>de</strong>s poissons.Perturbation du poisson <strong>et</strong> <strong>de</strong> son habitatUne augmentation temporaire <strong>de</strong>s matières en suspension dans l’eau pourrasurvenir <strong>de</strong> façon ponctuelle <strong>et</strong> sur une courte pério<strong>de</strong> pendant la construction. Deplus, malgré les précautions qui seront prises, il subsistera un risque que la circulation<strong>de</strong>s véhicules <strong>et</strong> <strong>de</strong>s engins <strong>de</strong> chantier près <strong>de</strong> l’eau cause un déversementacci<strong>de</strong>ntel <strong>de</strong> contaminants. Enfin, le bruit lié à la construction <strong>et</strong> au dynamitage(bouchons <strong>de</strong>s canaux <strong>de</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>de</strong>s PK 110 <strong>et</strong> 170) entraîne le dérangement<strong>de</strong>s poissons à proximité <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> travaux en eau.L’application <strong>de</strong>s mesures d’atténuation courantes relatives aux travaux en eauréduira ces impacts au minimum.Pertes d’habitat du poissonLes pertes d’habitat liées à la construction <strong>de</strong>s barrages sur les rivières <strong>Rupert</strong>,Lemare <strong>et</strong> Nemiscau ainsi que <strong>de</strong> la digue du Ruisseau-Arques ont été traitées à lasection 10.8.2.Les pertes d’habitat associées à la construction <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques sur lecours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> sont <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types : temporaires <strong>et</strong> permanentes (voir l<strong>et</strong>ableau 11-31).11-104 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 11-31 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Pertes d’habitat du poisson causées par la construction<strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques sur le cours aval <strong>de</strong> la rivièreEmplacement <strong>de</strong> l’ouvrage(PK)Temporaire bPerte d’habitat a(ha)20,45 4,0 0Permanente c33 12,6 0,749 20,7 0,385 3,6 0,3110,3 2,1 0,3170 3,0 0,3223 4,7 0,3290 0,9 0,3Total 51,6 2,5a. Valeurs approximatives à réviser à l’étape <strong>de</strong> l’ingénierie détaillée.b. Les pertes temporaires correspon<strong>de</strong>nt généralement aux superficies occupées par les batar<strong>de</strong>aux <strong>et</strong> par les enceintes <strong>de</strong> travail.c. Les pertes permanentes correspon<strong>de</strong>nt principalement aux superficies occupées par les ouvrages hydrauliques.Les pertes temporaires, évaluées à environ 52 ha, tiennent à la mise en eau <strong>et</strong> aur<strong>et</strong>rait partiel <strong>de</strong>s batar<strong>de</strong>aux <strong>et</strong> <strong>de</strong>s ouvrages temporaires <strong>de</strong>stinés à maintenir lesniveaux d’eau pendant la construction <strong>de</strong>s ouvrages permanents. Aucun <strong>de</strong> cesouvrages temporaires ne sera en place plus d’une année. Après leur r<strong>et</strong>rait, le lit <strong>de</strong>la rivière sera restauré. Les pertes temporaires comprennent la superficie occupéepar les ouvrages temporaires <strong>et</strong> les batar<strong>de</strong>aux, <strong>de</strong> même que les enceintes <strong>de</strong>travail circonscrites par ces <strong>de</strong>rniers.Les pertes permanentes, évaluées à environ 2,5 ha, sont liées principalement auxemplacements <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques sur le cours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.Au PK 20,4, la pose d’un tapis en enrochement causera la modification (<strong>et</strong> non laperte) d’environ 4 ha d’habitats. En eff<strong>et</strong>, ce site qui correspond actuellement à uneaire d’eau vive, <strong>de</strong>meurera toujours une aire d’eau vive, mais dont le lit sera plusgrossier. Il sera donc encore utilisé par le poisson. Ce tapis se trouve dans l<strong>et</strong>ronçon <strong>de</strong> rivière utilisé par le cisco <strong>de</strong> lac pour la reproduction (voir lasection 11.7.1.4), compris entre les PK 13,5 <strong>et</strong> 23. Toutefois, l’emplacement mêmedu tapis n’est pas considéré comme une frayère parce qu’il s’agit d’un seuil naturelqui n’est pas utilisé pas le cisco <strong>de</strong> lac. Ce seuil naturel est relativement court(environ 1 km <strong>de</strong> longueur), la profon<strong>de</strong>ur y est peu élevée (environ 1 à 3 m) <strong>et</strong> lavitesse d’écoulement y est forte (environ 2 à 4 m/s). Le cisco <strong>de</strong> lac dépose plutôtses œufs dans <strong>de</strong>s chenaux où l’écoulement est plus modéré (moins <strong>de</strong> 1 m/s), à<strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urs variant entre 3 <strong>et</strong> 8 m. De tels chenaux sont présents en amont <strong>et</strong>aval du seuil naturel.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-105


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Dans les tronçons influencés par les ouvrages hydrauliques <strong>de</strong>s PK 49, 85 <strong>et</strong> 110,3,l’abaissement du niveau d’eau se produira surtout pendant la saison froi<strong>de</strong>, alorsque les poissons s’alimentent peu. Par conséquent, il n’y aura pas <strong>de</strong> perted’habitat d’alimentation ni <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> production.Toutefois, dans le cas <strong>de</strong>s tronçons influencés par les ouvrages <strong>de</strong>s PK 49 <strong>et</strong> 85, il yaura une exondation <strong>de</strong>s frayères habituellement utilisées par le grand broch<strong>et</strong>pendant la reproduction, puisque le niveau sera rétabli seulement à la mi-juin. Celaoccasionnera vraisemblablement une baisse du succès <strong>de</strong> reproduction <strong>de</strong> l’espècependant l’année <strong>de</strong> la construction <strong>de</strong>s ouvrages. Néanmoins, les conséquencessont jugées mineures. D’abord, l’impact ne se produira que pendant un printemps,car le niveau d’eau sera rétabli dès la mi-juin. D’autre part, le grand broch<strong>et</strong>, quiest reconnu comme une espèce opportuniste, pourra trouver <strong>de</strong>s habitats <strong>de</strong>remplacement pour la déposition <strong>de</strong> ses œufs. Les populations <strong>de</strong> grands broch<strong>et</strong>spourront donc se maintenir dans les tronçons influencés par les ouvrages <strong>de</strong>sPK 49 <strong>et</strong> 85.Aux PK 110,3 <strong>et</strong> 170, les canaux <strong>de</strong> <strong>dérivation</strong> temporaires seront excavés à sec,sans causer d’impact sur le poisson ni sur son habitat. Tout au plus, l’excavation <strong>de</strong>leurs extrémités, au moment <strong>de</strong> leur mise en eau, pourra causer une légère mise ensuspension <strong>de</strong> sédiments, sans conséquence biologique. Pendant que l’eautransitera par les canaux, ces <strong>de</strong>rniers ne seront pas considérés comme <strong>de</strong>s habitatsdu poisson en raison <strong>de</strong>s vitesses d’écoulement élevées <strong>et</strong> parce que le fond <strong>et</strong> lesparois seront surtout en enrochement.Enfin, l’implantation <strong>de</strong> l’épi au PK 290, en rive droite, pourrait modifierlégèrement les conditions d’écoulement sur une frayère à esturgeon jaune. Cesmodifications mineures, voire négligeables, ne <strong>de</strong>vraient pas perturber la fraie àc<strong>et</strong> endroit. Un suivi <strong>de</strong> la frayère sera réalisé afin <strong>de</strong> vérifier que les conditionspropices à la fraie se maintiennent. Au besoin, <strong>de</strong>s aménagements compensatoiresseront mis en place.Les inventaires effectués aux emplacements <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques sur lecours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> indiquent qu’aucun lieu <strong>de</strong> pêche cri ne sera touché. Parcontre, une frayère à doré d’une superficie <strong>de</strong> 2 100 m 2 sera détruite par la mise enplace du seuil du PK 170. La perte <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te frayère sera compensée par l’agrandissementd’une autre frayère à doré située en aval du seuil. Aucune autre aire <strong>de</strong>reproduction du poisson ne sera touchée par les ouvrages hydrauliques.Perte <strong>de</strong> production <strong>de</strong> poissonsLes biomasses <strong>de</strong> poissons correspondantes aux pertes temporaires d’habitatcausées par la mise en place <strong>de</strong>s batar<strong>de</strong>aux <strong>et</strong> <strong>de</strong>s j<strong>et</strong>ées sont évaluées à 2,12 t(voir la métho<strong>de</strong> M10), comme le montre le tableau 11-32. Les pertes permanentesd’habitat au droit <strong>de</strong>s ouvrages entraînent une diminution <strong>de</strong> 0,1 t.11-106 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 11-32 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Pertes en biomasse <strong>de</strong> poissons causées par la construction<strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques sur le cours aval <strong>de</strong> la rivièreEspèceTemporairePerte <strong>de</strong> biomasse (t)PermanenteEsturgeon jaune 0,07 0,01Meunier rouge 0,11 0,01Meunier noir 0,15 0,01Cisco <strong>de</strong> lac 0,02 < 0,01Grand corégone 0,30 0,01Méné <strong>de</strong> lac < 0,01 < 0,01Grand broch<strong>et</strong> 0,81 0,03Lotte 0,01 < 0,01Queue à tache noire < 0,01 < 0,01Perchau<strong>de</strong> 0,01 < 0,01Omisco < 0,01 < 0,01Ménomini rond 0, 01 < 0,01Omble <strong>de</strong> fontaine 0,05 < 0,01Ouitouche < 0,01 < 0,01Doré jaune 0,59 0,03Total a 2,12 0,10a. Les totaux peuvent être différents <strong>de</strong> la somme <strong>de</strong>s valeurs en raison <strong>de</strong>s arrondis.Les pertes les plus élevées sont donc temporaires <strong>et</strong> touchent, dans l’ordre, legrand broch<strong>et</strong>, le doré jaune, l’esturgeon jaune, le meunier rouge, le grandcorégone <strong>et</strong> le meunier noir. Les pertes permanentes sont négligeables (voir l<strong>et</strong>ableau 11-32).La diminution <strong>de</strong> biomasse associée aux pertes d’habitat temporaires <strong>et</strong> permanentesreprésente moins <strong>de</strong> 1 % <strong>de</strong> la biomasse totale <strong>de</strong> poissons produite par la<strong>Rupert</strong> en conditions naturelles.Obstacle à la libre circulation du poissonLes impacts <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques sur la libre circulation du poisson dans la<strong>Rupert</strong> sont les mêmes durant la construction <strong>et</strong> l’exploitation. Ils sont donc traitésà la section 11.7.3.2.4.Toutefois, une précision doit être apportée relativement à la construction du tapisen enrochement au PK 20,4. En eff<strong>et</strong>, une j<strong>et</strong>ée sera mise en place dès la mise enDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-107


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004exploitation <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>. La j<strong>et</strong>ée sera installée en décembre <strong>et</strong> r<strong>et</strong>irée <strong>de</strong> larivière avant la crue.Les vitesses d’écoulement entre l’extrémité <strong>de</strong> la j<strong>et</strong>ée <strong>et</strong> la rive droite serontvraisemblablement élevées <strong>et</strong> peut-être contraignantes pour la libre circulation dupoisson. Cependant, c<strong>et</strong>te contrainte est jugée sans conséquence sur la libre circulationdu poisson, car les travaux se dérouleront en hiver, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong>déplacement <strong>de</strong>s poissons aux fins <strong>de</strong> reproduction.Augmentation <strong>de</strong> la pression <strong>de</strong> pêcheLes accès aménagés pour la construction <strong>de</strong>s barrages <strong>et</strong> <strong>de</strong>s ouvrageshydrauliques sur le cours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> favoriseront la pêche sportive par lestravailleurs du chantier. C<strong>et</strong>te pêche aura peu d’impact sur les populations <strong>de</strong>poissons, car la portion la plus à l’est du secteur <strong>de</strong>s rivières se trouve en partiedans la zone spéciale <strong>de</strong> chasse <strong>et</strong> <strong>de</strong> pêche Weh-Sees Indohoun, dans laquelle lesactivités <strong>de</strong> pêche sportive sont réglementées. De plus, en raison <strong>de</strong>s contraintesd’horaires, <strong>de</strong> la p<strong>et</strong>ite taille <strong>de</strong>s campements <strong>et</strong> <strong>de</strong> la durée limitée <strong>de</strong> la présence<strong>de</strong>s travailleurs, la pêche par ces <strong>de</strong>rniers <strong>de</strong>vrait être très restreinte dans le secteur,comme pendant la construction <strong>de</strong> l’aménagement <strong>de</strong> l’Eastmain-1. Le reste dusecteur se trouve dans les terres <strong>de</strong> catégorie I <strong>et</strong> II <strong>de</strong> la communauté <strong>de</strong>Waskaganish <strong>et</strong> en terres <strong>de</strong> catégorie III <strong>de</strong>s communautés <strong>de</strong> Waskaganish <strong>et</strong> <strong>de</strong>Nemaska.Mesures d’atténuationLes mesures prévues pendant la construction sont celles qu’Hydro-Québec m<strong>et</strong> enapplication couramment dans le cadre <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s hydroélectriques afin d’atténuerles impacts causés par la construction d’ouvrages en milieu aquatique. Cesmesures courantes sont relatives au déboisement <strong>et</strong> au drainage à proximité <strong>de</strong>scours d’eau, au décapage au moyen <strong>de</strong> j<strong>et</strong> d’eau ou d’abrasif, à l’installation <strong>et</strong> aur<strong>et</strong>rait <strong>de</strong>s batar<strong>de</strong>aux ainsi qu’à l’usage d’explosifs (voir les clauses environnementalesnormalisées n os 2, 5, 6, 8, 9, 12, 15, 20, 21, 22, <strong>et</strong> 23 à l’annexe J). En cequi a trait aux batar<strong>de</strong>aux, elles comprennent la capture <strong>de</strong>s poissons vivantsemprisonnés dans la zone asséchée <strong>et</strong> leur transfert en eau libre.11.7.3 Impacts pendant l’exploitation <strong>et</strong> mesures d’atténuation11.7.3.1 Mise en contexte à partir <strong>de</strong> milieux comparablesPour mieux prévoir les impacts sur le poisson <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, il convient <strong>de</strong> rappelerau préalable les observations faites dans le cadre du suivi environnemental <strong>de</strong>srivières Eastmain <strong>et</strong> Opinaca, qui ont subi une coupure complète <strong>de</strong> débit. Il estutile également <strong>de</strong> renvoyer à l’expérience norvégienne en matière d’aménagement<strong>de</strong> seuils dans les cours d’eau régularisés.11-108 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Enseignements du suivi environnemental <strong>de</strong>s rivières Eastmain <strong>et</strong> OpinacaLe rappel du cas <strong>de</strong>s rivières Eastmain <strong>et</strong> Opinaca est particulièrement approprié àla présente étu<strong>de</strong> d’impact, parce que ces cours d’eau partagent plusieurs pointscommuns avec la <strong>Rupert</strong>. D’abord, ils sont situés tout près d’elle, soit à unecinquantaine <strong>de</strong> kilomètres au nord, sont soumis au même climat <strong>et</strong> coulent sur <strong>de</strong>smatériaux similaires. Par ailleurs, ils abritent <strong>de</strong>s communautés <strong>de</strong> poissons trèssemblables, dominées par le doré jaune, le grand broch<strong>et</strong>, le grand corégone <strong>et</strong>l’esturgeon jaune. De plus, l’Eastmain avait, en conditions naturelles, un gabaritcomparable à celui <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> (débit module à l’embouchure <strong>de</strong> 980 m 3 /s, contre875 m 3 /s pour la <strong>Rupert</strong>).La <strong>dérivation</strong> <strong>de</strong>s rivières Eastmain <strong>et</strong> Opinaca, qui a eu lieu en 1980, a été totale,<strong>de</strong> sorte que leur débit à l’embouchure a chuté respectivement <strong>de</strong> 90 % <strong>et</strong> <strong>de</strong> 87 %.Or, la <strong>dérivation</strong> <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> ne sera que partielle, ce qui constitue une différencemajeure qui doit être prise en compte dans la prévision <strong>de</strong>s impacts sur les communautés<strong>de</strong> ce cours d’eau.La réduction du débit a provoqué un abaissement <strong>de</strong> 1 à 4 m du niveau d’eau surles 160 km <strong>de</strong> l’Eastmain <strong>et</strong> sur les 110 km <strong>de</strong> l’Opinaca avant la construction <strong>de</strong>sseuils (Hayeur, 2001). Étant donné la faible pente <strong>de</strong>s berges, la baisse <strong>de</strong>s eaux aprovoqué l’exondation <strong>de</strong>s rives <strong>et</strong> la réduction <strong>de</strong>s superficies aquatiques. Desphénomènes d’érosion par ruissellement <strong>et</strong> par ravinement <strong>de</strong>s lits exondés sontsurvenus <strong>et</strong> <strong>de</strong>s processus d’encaissement <strong>de</strong>s tributaires se sont mis en branlependant quelques années. Il en a résulté une forte augmentation <strong>de</strong> la turbidité <strong>de</strong>seaux.Afin <strong>de</strong> réduire ces impacts, cinq ouvrages hydrauliques ont été installés sur cescours d’eau après les <strong>de</strong>ux premières années qui ont suivi la <strong>dérivation</strong>, soit <strong>de</strong>uxseuils sur l’Eastmain (voir la photo 11-7), <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux autres seuils <strong>et</strong> un épi enenrochement sur l’Opinaca. Ces ouvrages ont permis <strong>de</strong> reconstituer <strong>de</strong>s étenduesd’eau sur une distance <strong>de</strong> 90 km, soit le tiers <strong>de</strong> la partie exondée <strong>de</strong>s rivières(Hayeur, 2001).Un suivi <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> poissons, effectué entre 1977 <strong>et</strong> 1998, fait ressortir quela plupart <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> poissons dans les <strong>de</strong>ux rivières ont bien toléré leschangements causés par la forte réduction du débit (Doyon <strong>et</strong> Belzile, 2000).Toutes les espèces capturées avant la <strong>dérivation</strong> l’ont également été en 1998,<strong>de</strong>rnière année du suivi, soit près <strong>de</strong> 20 ans après c<strong>et</strong> événement, ce qui témoigne<strong>de</strong> leur capacité d’adaptation.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-109


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Photo 11-7 : Seuil n o 5 sur la rivière Eastmain à débit réduitEn 1998, l’abondance relative <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s espèces était comparable à cequ’elle était en conditions naturelles, à l’exception <strong>de</strong> celles du meunier noir <strong>et</strong> ducisco <strong>de</strong> lac, qui étaient plus élevées, <strong>et</strong> <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> l’esturgeon jaune, qui a diminué<strong>de</strong>puis la <strong>dérivation</strong>. Le doré jaune <strong>et</strong> le grand broch<strong>et</strong> figurent toujours parmi lesespèces dominantes en nombre, auxquelles s’ajoute maintenant le meunier noir,qui était une espèce secondaire dans l’Opinaca <strong>et</strong> marginale dans l’Eastmain enconditions naturelles.Pour la plupart <strong>de</strong>s espèces, les ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> pêche se situent actuellement à <strong>de</strong>svaleurs équivalentes au double, environ, <strong>de</strong> ce qu’elles étaient en conditionsnaturelles. De fait, on a constaté qu’au cours <strong>de</strong>s toutes premières années suivant la<strong>dérivation</strong> les ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> pêche ont connu une hausse marquée, attribuable à ladiminution du volume d’eau <strong>et</strong> à la hausse <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> poissons qui a suivi. Lesren<strong>de</strong>ments ont par la suite baissé graduellement, mais <strong>de</strong>meurent encoresupérieurs à ceux qui ont été enregistrés avant la réduction du débit.Le suivi révèle également que la condition <strong>de</strong>s principales espèces <strong>de</strong> poissonss’est maintenue au fil <strong>de</strong>s années, malgré la réduction du débit. Les coefficients <strong>de</strong>condition sont comparables à ceux d’avant la <strong>dérivation</strong>. La croissance <strong>de</strong>s grandscorégones, <strong>de</strong>s grands broch<strong>et</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong>s dorés jaunes est semblable à celle <strong>de</strong> cesespèces dans le lac Rond-<strong>de</strong>-Poêle, un plan d’eau voisin utilisé comme milieutémoin au cours du suivi. L’analyse <strong>de</strong>s fréquences d’âge <strong>et</strong> <strong>de</strong> taille <strong>de</strong>s principalesespèces <strong>de</strong> poissons indique que leur recrutement se maintient <strong>de</strong>puis la<strong>dérivation</strong>.11-110 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004La construction <strong>de</strong>s seuils sur les rivières Eastmain <strong>et</strong> Opinaca a eu pour eff<strong>et</strong>d’accentuer le caractère lacustre <strong>de</strong> ces cours d’eau, qui se <strong>de</strong>ssinait déjà avec laréduction du débit. Les tronçons influencés par ces ouvrages se sont révéléspropices aux poissons grâce au rehaussement du niveau d’eau <strong>et</strong> à l’agrandissement<strong>de</strong> l’espace habitable. La diversité spécifique, le recrutement <strong>et</strong> lacondition <strong>de</strong>s poissons s’y sont maintenus <strong>et</strong> les ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> pêche, améliorés.Contrairement à la plupart <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong> poissons qui se sont bien maintenuesdans le nouveau milieu, l’esturgeon jaune a vu son abondance diminuer. Sa taillemoyenne a augmenté notablement, ce qui témoigne d’un recrutement déficient.Les difficultés <strong>de</strong> l’espèce dans le nouveau milieu sont attribuées au rétrécissement<strong>de</strong> son habitat, à la perte d’aires <strong>de</strong> reproduction ou à la difficulté d’y accé<strong>de</strong>r <strong>et</strong> àla pêche pratiquée par les Cris. De plus, l’emplacement <strong>de</strong>s seuils a peut-être étédéfavorable à l’espèce en restreignant ses déplacements <strong>et</strong> en ennoyant certainssites <strong>de</strong> reproduction — aucune étu<strong>de</strong> approfondie n’a été faite à c<strong>et</strong> égard. Il fautsouligner que les ouvrages hydrauliques prévus sur le cours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> sontconçus <strong>et</strong> positionnés <strong>de</strong> façon à ne pas occasionner d’entrave à la libre circulation<strong>de</strong>s poissons ni d’inondation <strong>de</strong> frayères.Expérience norvégienne sur les seuilsEn Norvège, les seuils sont considérés comme une mesure d’atténuation efficace<strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 25 ans dans les rivières régularisées à <strong>de</strong>s fins hydroélectriques(Brittain, 2003). Leurs eff<strong>et</strong>s biologiques ont fait l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> plusieurs recherchesscientifiques, dont une synthèse est donnée par Nillson <strong>et</strong> Brittain (1996),L’Abbée-Lund <strong>et</strong> Brittain (1997) <strong>et</strong> Brittain (2003).Ces recherches ont montré que les seuils ont <strong>de</strong> nombreux eff<strong>et</strong>s positifs sur lafaune <strong>et</strong> sur la flore <strong>de</strong>s cours d’eau. En maintenant le périmètre mouillé <strong>et</strong> levolume d’eau dans les tronçons <strong>de</strong> rivière qu’ils régissent, ils favorisent lavégétation aquatique, augmentent la biomasse <strong>de</strong> la faune benthique <strong>et</strong> améliorentle recrutement <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> poissons <strong>de</strong> même que leur croissance, leursurvie en hiver <strong>et</strong> leur coefficient <strong>de</strong> condition. De plus, ils corrigent l’esthétique<strong>de</strong>s rivières à débit réduit, servent <strong>de</strong> trappes à sédiments dans les cours d’eau àcharge élevée <strong>et</strong> stabilisent les niveaux d’eau souterrains.Ils peuvent toutefois avoir certains eff<strong>et</strong>s négatifs : augmentation <strong>de</strong> la sédimentationimmédiatement en amont <strong>de</strong>s ouvrages, réduction <strong>de</strong> l’abondance <strong>de</strong>certaines espèces <strong>de</strong> poissons au profit d’autres, croissance excessive <strong>de</strong>s macrophytes<strong>et</strong> barrière à la libre circulation du poisson. Cependant, ces eff<strong>et</strong>s négatifspeuvent être minimisés ou éliminés par une conception adéquate <strong>et</strong> une bonnestratégie d’implantation <strong>de</strong>s seuils.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-111


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Ces recherches démontrent le bien-fondé <strong>et</strong> les eff<strong>et</strong>s bénéfiques <strong>de</strong>s seuils dans lesrivières à débit régularisé, dans la mesure où ils sont conçus <strong>et</strong> construits correctement.11.7.3.2 Impacts <strong>et</strong> mesures d’atténuationLes sources d’impact sur le poisson <strong>et</strong> sur son habitat pendant l’exploitation sontassociées à la modification du régime hydrologique <strong>et</strong> <strong>de</strong>s conditions hydrauliquesdans la <strong>Rupert</strong> (réduction du débit, diminution <strong>de</strong>s fluctuations <strong>de</strong> débits,diminution <strong>de</strong> la vitesse d’écoulement, stabilisation <strong>de</strong>s niveaux d’eau) <strong>et</strong> à laprésence <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques sur le cours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.En pério<strong>de</strong> d’exploitation, les impacts sur le poisson <strong>et</strong> son habitat peuvent être lessuivants :• modification <strong>de</strong>s communautés <strong>de</strong> poissons ;• modification <strong>de</strong>s habitats ;• perte <strong>de</strong> production piscicole ;• obstacles à la migration <strong>et</strong> à la libre circulation du poisson.Les modifications prévues sur les plans sédimentaire <strong>et</strong> géomorphologique ainsique sur le régime thermique <strong>et</strong> sur la qualité <strong>de</strong> l’eau auront peu <strong>de</strong> conséquencessur le poisson <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> son habitat pour les raisons suivantes :• La réduction du débit affaiblira la capacité <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre enmouvement les sédiments <strong>et</strong> <strong>de</strong> les transporter. Par conséquent, le volume <strong>de</strong>sédiments charriés annuellement diminuera <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong> sa valeuractuelle.• Par ailleurs, durant les <strong>de</strong>ux ou trois premières années après la réduction dudébit, <strong>de</strong>s phénomènes d’érosion <strong>de</strong>s rives <strong>et</strong> d’encaissement <strong>de</strong>s tributairessurviendront <strong>de</strong> façon temporaire. L’intensité <strong>de</strong> ce phénomène est toutefoisjugée faible (voir la section 11.1). À moyen <strong>et</strong> à long terme, l’érosion sera plusfaible qu’en conditions actuelles en raison <strong>de</strong> la stabilisation <strong>de</strong>s berges <strong>et</strong> <strong>de</strong> ladiminution <strong>de</strong> la capacité d’érosion <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.• Dans les zones lotiques <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, où se trouvent la plupart <strong>de</strong>s frayères <strong>de</strong>sespèces <strong>de</strong> poissons, la rivière va conserver sa capacité <strong>de</strong> transporter les particulesfines, en raison notamment <strong>de</strong>s débits réservés relativement élevésprévus au printemps <strong>et</strong> en automne. Il y aura donc peu <strong>de</strong> colmatage <strong>de</strong>s sites<strong>de</strong> reproduction par ces particules.• Les régimes thermiques <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> avant <strong>et</strong> après la <strong>dérivation</strong> seront quasii<strong>de</strong>ntiques.• La qualité <strong>de</strong> l’eau après la <strong>dérivation</strong> sera presque inchangée <strong>et</strong> <strong>de</strong>meurera entout temps plus qu’adéquate pour le maintien <strong>de</strong>s organismes aquatiques.11-112 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Aucun impact n’est appréhendé sur les communautés <strong>de</strong> poissons <strong>de</strong>s rivièresLemare <strong>et</strong> Nemiscau car les régimes hydrologique moyen, thermique <strong>et</strong> sédimentaire<strong>de</strong> ces rivières ne subiront que <strong>de</strong>s modifications négligeables.11.7.3.2.1 Modification <strong>de</strong>s communautés <strong>de</strong> poissonsComme les communautés <strong>de</strong> poissons <strong>de</strong>s rivières Eastmain <strong>et</strong> Opinaca, qui sesont maintenues à long terme après une coupure totale <strong>de</strong> débit, les communautés<strong>de</strong> poissons <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> vont se maintenir dans les conditions futures, d’autantplus que la <strong>dérivation</strong> est partielle <strong>et</strong> qu’on m<strong>et</strong>tra en place un régime <strong>de</strong> débitsréservés <strong>de</strong> même que huit ouvrages hydrauliques sur le cours aval <strong>de</strong> la rivière.Le régime <strong>de</strong> débits réservés va assurer le maintien <strong>de</strong>s frayères <strong>et</strong> le bon déroulement<strong>de</strong> la reproduction, tant au printemps qu’à l’automne. Il faut rappeler que,pour la plupart <strong>de</strong>s espèces, les frayères se trouvent dans les zones lotiques <strong>de</strong> la<strong>Rupert</strong>. Par ailleurs, les ouvrages hydrauliques perm<strong>et</strong>tront le maintien dupérimètre mouillé <strong>et</strong> <strong>de</strong>s superficies aquatiques dans plusieurs longs tronçonslentiques, où s’alimentent <strong>et</strong> s’abritent la plupart <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong> poissons.Les ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> pêche, qui constituent un indice <strong>de</strong> l’abondance <strong>de</strong>s poissonsdans le milieu, vont vraisemblablement augmenter durant les toutes premièresannées après la <strong>dérivation</strong> en raison <strong>de</strong> la diminution du volume d’eau. Ils<strong>de</strong>vraient ensuite baisser <strong>et</strong> se maintenir à un niveau au moins équivalent à cequ’ils sont actuellement. La hausse prévue <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments immédiatement après laréduction du débit <strong>de</strong>vrait toutefois être moins marquée que celle qui s’est produitedans l’Eastmain <strong>et</strong> l’Opinaca, parce qu’il ne s’agit pas d’une coupure totale <strong>de</strong>débit <strong>et</strong> que <strong>de</strong>s ouvrages temporaires aux endroits stratégiques seront fonctionnelsen même temps que la <strong>dérivation</strong> ou très peu <strong>de</strong> temps après.La diminution <strong>de</strong> l’abondance <strong>de</strong> l’esturgeon jaune observée dans l’Eastmain <strong>et</strong>l’Opinaca ne <strong>de</strong>vrait pas se produire dans la <strong>Rupert</strong> en raison <strong>de</strong>s mesures prisespour conserver son habitat (ouvrages maintenant les niveaux d’eau dans les longstronçons lentiques combinés au régime <strong>de</strong> débits réservés). Pour confirmer c<strong>et</strong>teprévision, un suivi <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te espèce sera effectué, en particulier en ce qui a trait àl’utilisation <strong>de</strong>s frayères. De plus, un programme <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> l’exploitation <strong>de</strong>l’esturgeon jaune par les Cris sera mis en œuvre, <strong>de</strong> concert avec ces <strong>de</strong>rniers.Dans les tronçons influencés par un ouvrage hydraulique, il y aura un ralentissement<strong>de</strong>s vitesses d’écoulement, une augmentation du temps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong>s eaux<strong>et</strong>, par conséquent, un renforcement du caractère lentique du cours d’eau. Labiomasse zooplanctonique <strong>et</strong> benthique <strong>de</strong>vrait augmenter, comme cela a étéobservé dans l’Eastmain <strong>et</strong> l’Opinaca, <strong>de</strong> même qu’en Norvège. La structure <strong>de</strong>scommunautés <strong>de</strong> poissons changera peu ; on s’attend à un accroissement léger <strong>de</strong>l’abondance <strong>de</strong>s espèces à caractère lentique, tels le grand broch<strong>et</strong>, le meunier noir<strong>et</strong> le cisco <strong>de</strong> lac. En amont <strong>de</strong>s zones d’influence <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques, <strong>de</strong>sDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-113


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004pertes d’habitat seront enregistrées <strong>et</strong> causeront une perte <strong>de</strong> biomasse (voir lasection 11.7.3.2.3).Dans le lac Nemiscau, dont la communauté est semblable à celle <strong>de</strong>s lacs avoisinants,on ne prévoit aucun changement notable, car le seuil du PK 170 maintiendrale niveau <strong>de</strong> ce plan d’eau.Dans les tronçons sans ouvrage hydraulique, la rivière verra sa sectiond’écoulement diminuer, mais conservera son caractère fluvial. Il s’agit <strong>de</strong> tronçons<strong>de</strong> rivière relativement courts, compris entre <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s souvent infranchissablespar les poissons. Les communautés <strong>de</strong> poissons se maintiendront <strong>et</strong> leurstructure ne <strong>de</strong>vrait pas être modifiée <strong>de</strong> façon notable. La diversité spécifique <strong>et</strong>l’abondance relative <strong>de</strong>vraient être, à long terme, à peu près les mêmes qu’actuellement,quoique <strong>de</strong>s variations temporaires pourront se produire à court ou àmoyen terme. Immédiatement (un ou <strong>de</strong>ux ans) après la <strong>dérivation</strong> partielle, lesren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> pêche augmenteront sans doute <strong>de</strong> façon plus marquée que dans lestronçons influencés par un ouvrage, en raison <strong>de</strong> la diminution plus gran<strong>de</strong> duvolume d’eau <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s poissons. Ils diminuerontgraduellement <strong>et</strong> se stabiliseront sur un horizon d’une dizaine d’années à un niveauvoisin ou légèrement supérieur au niveau actuel.Pour ce qui est <strong>de</strong> l’esturgeon jaune, sa productivité diminuera en fonction <strong>de</strong> labaisse <strong>de</strong> superficie <strong>de</strong>s zones lentiques. Dans les p<strong>et</strong>its tronçons segmentés par<strong>de</strong>s obstacles infranchissables ou difficilement franchissables, le recrutementprovient principalement <strong>de</strong> la dérive d’alevins ou <strong>de</strong> juvéniles issus <strong>de</strong> l’amont,phénomène qui se poursuivra. Le principal impact du proj<strong>et</strong> dans les tronçons sansouvrage hydraulique sera causé par la diminution du périmètre mouillé <strong>et</strong> duvolume d’eau, qui entraînera <strong>de</strong>s pertes notables d’habitat <strong>et</strong> <strong>de</strong> biomasse piscicole(voir les sections 11.7.3.2.2 <strong>et</strong> 11.7.3.2.3).En résumé, malgré <strong>de</strong>s pertes d’habitat dans certains tronçons <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, lescommunautés <strong>de</strong> poissons vont se maintenir à court, à moyen <strong>et</strong> à long terme aprèsla réduction du débit, compte tenu du fait qu’un régime <strong>de</strong> débits réservés <strong>et</strong> <strong>de</strong>souvrages hydrauliques seront mis en place. Elles pourront toutefois connaître <strong>de</strong>sajustements mineurs, tel un léger accroissement <strong>de</strong>s espèces à caractère lentique.La diversité spécifique <strong>de</strong>s communautés, leur recrutement <strong>et</strong> la condition <strong>de</strong>spoissons vont également se maintenir.En ce qui a trait à la génétique, les <strong>de</strong>ux sous-populations d’esturgeons jauneslégèrement différenciées dont on fait état à la section 11.7.1.5 <strong>de</strong>vraient semaintenir, étant donné que les frayères associées à ces sous-populations sontconservées <strong>et</strong> que la fragmentation entre les milieux <strong>de</strong>meure la même.11-114 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.7.3.2.2 Modification <strong>de</strong>s habitatsLa <strong>Rupert</strong> verra sa superficie mouillée diminuer malgré la mise en place <strong>de</strong>souvrages hydrauliques sur le cours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> du régime <strong>de</strong> débitsréservés. Par conséquent, les habitats du poisson subiront <strong>de</strong>s pertes ou <strong>de</strong>s modifications.Le calcul <strong>de</strong>s pertes d’habitat a nécessité la définition d’un état « avant la<strong>dérivation</strong> » <strong>et</strong> d’un état « après la <strong>dérivation</strong> ». L’état « avant la <strong>dérivation</strong> » a étédéfini comme étant l’étiage estival moyen en conditions naturelles, lequelcorrespond au 7Q2, c’est-à-dire au débit minimal observé pendant sept joursconsécutifs, avec une récurrence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans. Au barrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> (PK 314),ce débit est <strong>de</strong> 644 m 3 /s. L’état « après la <strong>dérivation</strong> » correspond au débit réservéétabli pour la pério<strong>de</strong> d’alimentation estivale, soit 127 m 3 /s au PK 314, avec laprésence <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques.La superficie <strong>de</strong>s habitats du poisson dans la <strong>Rupert</strong> passera ainsi <strong>de</strong> 254,2 km 2avant la <strong>dérivation</strong> à 232,7 km 2 après la réduction du débit, soit une perte n<strong>et</strong>te <strong>de</strong>21,5 km 2 , ce qui représente une diminution <strong>de</strong> 8 % (voir le tableau 11-33). De fait,la perte totale d’habitats s’élévera à 22,5 km 2 <strong>et</strong> sera répartie <strong>de</strong> façon inégale entresa partie amont (13,6 km 2 ) <strong>et</strong> sa partie aval (8,9 km 2 ). Elle sera légèrementcompensée par un gain d’environ 1 km 2 dans le lac Nemiscau, dont la superficiepassera <strong>de</strong> 114,2 à 115,2 km 2 . Le bilan global prévu est donc une perte n<strong>et</strong>te <strong>de</strong>21,5 km 2 .Les pertes seront moins prononcées dans les tronçons sous l’influence d’ouvrageshydrauliques (9,2 km 2 ) que dans ceux qui ne le sont pas (12,2 km 2 ), m<strong>et</strong>tant ainsien évi<strong>de</strong>nce l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> ces ouvrages. Par ailleurs, les habitats avec <strong>de</strong>s herbiersaquatiques subiront une perte <strong>de</strong> superficie <strong>de</strong> 2,5 km 2 , contre 18,9 km 2 <strong>de</strong> perted’habitats sans herbiers.Les habitats lotiques (soit les rapi<strong>de</strong>s, les seuils, les chutes <strong>et</strong> les casca<strong>de</strong>s) serontplus touchés par la réduction <strong>de</strong> débit que les habitats lentiques (les chenaux, lesbassins <strong>et</strong> les lacs). En proportion, la perte atteindra 57,4 % chez les premiers <strong>et</strong>4,9 % chez les seconds (voir le tableau 11-34). Cela s’explique par la plus gran<strong>de</strong>vulnérabilité <strong>de</strong>s habitats lotiques à la réduction du débit <strong>et</strong> au fait qu’ils ne sontpas influencés par les ouvrages hydrauliques. À c<strong>et</strong> égard, il est utile <strong>de</strong> rappelerque les habitats lotiques, qui servent <strong>de</strong> frayères à plusieurs espèces, serontprotégés par <strong>de</strong>s débits réservés appropriés durant les pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> reproductionprintanière <strong>et</strong> automnale.Les changements d’habitats (voir le tableau 11-34) s’expliquent essentiellementpar la réduction <strong>de</strong>s vitesses d’écoulement, qui fait en sorte que plusieurschenaux 1 <strong>et</strong> chenaux 2 se transformeront en chenaux 3, <strong>de</strong> la même façon que lesseuils 1 <strong>et</strong> les seuils 2 se changeront en seuils 3.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-115


11-116 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> NemiscauTableau 11-33 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Superficie par secteur <strong>de</strong>s habitats du poisson avant <strong>et</strong> après <strong>dérivation</strong>Secteur<strong>Rupert</strong> aval (PK 3,5-170) :• Tronçons influencés d• Tronçons non influencés eTotal partielLac Nemiscau (PK 170-195) :• Tronçons influencés• Tronçons non influencésTotal partiel<strong>Rupert</strong> amont (PK 195-314) :• Tronçons influencés• Tronçons non influencésTotal partielEnsemble :• Tronçons influencés• Tronçons non influencésTotalHabitatsavec herbier(km 2 )0,70,51,20,500,52,90,93,94,21,45,6Avant <strong>dérivation</strong> a Après <strong>dérivation</strong> b BilanHabitatssans herbier(km 2 )26,043,569,6113,70113,743,921,465,4183,765,0248,6Total c(km 2 )26,744,070,8114,20114,246,822,469,2187,866,4254,2Habitatsavec herbier(km 2 )0,60,10,70,600,6Habitatssans herbier(km 2 )25,036,161,2114,70114,7Total c(km 2 )25,736,261,9115,20115,2Habitatsavec herbier(km 2 )a. L’état « avant <strong>dérivation</strong> » correspond au débit minimal observé 7 jours consécutifs, avec une récurrence <strong>de</strong> 2 ans.b. L’état « après <strong>dérivation</strong> » correspond au débit réservé établi pour la pério<strong>de</strong> estivale, qui est <strong>de</strong> 127 m 3 /s au point <strong>de</strong> coupure (soit 20 % du débit moyen annuel).c. Les totaux peuvent être différents <strong>de</strong> la somme <strong>de</strong>s valeurs en raison <strong>de</strong>s arrondis.d. Tronçons influencés : soumis à l’eff<strong>et</strong> d’un ouvrage hydraulique.e. Tronçons non influencés : non soumis à l’eff<strong>et</strong> d’un ouvrage hydraulique.1,70,11,82,90,13,136,017,853,8175,754,0229,637,717,955,6178,654,1232,7-0,1-0,4-0,5


Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-117c.Tableau 11-34 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Superficie <strong>de</strong>s habitats types du poisson avant <strong>et</strong> après la <strong>dérivation</strong>ÉtatAvant<strong>dérivation</strong> dAprès<strong>dérivation</strong> eZoneBassin 1Bassin 2Lac bLentiqueChenal 2Chenal 3Total partiel cSuperficie d’habitat type a (km 2 )ChuteCasca<strong>de</strong>Sansherbier 2,90 7,93 117,80 49,37 53,56 231,6 0,37 0,35 8,88 2,57 3,01 0,79 0,87 0,22 17,1 248,6Avecherbier 0,01 0,16 0,52 0,15 4,74 5,6 0,00 0,00 0,02 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Les ouvrages hydrauliques prévus sur le cours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> causeront unefaible perte permanente d’habitat. Comme celle-ci surviendra au moment <strong>de</strong> laconstruction, c<strong>et</strong>te perte a été déclarée à la section 11.7.2. Par ailleurs, les changements<strong>de</strong>s conditions d’écoulement à proximité <strong>de</strong>s ouvrages peuvent égalemententraîner <strong>de</strong>s modifications permanentes d’habitat. Deux aires <strong>de</strong> fraie du doréjaune <strong>et</strong> <strong>de</strong>s meuniers, immédiatement en aval du barrage prévu au PK 314 <strong>de</strong> la<strong>Rupert</strong>, seront considérablement perturbées en raison <strong>de</strong> la modification <strong>de</strong>s conditionsd’écoulement causée par le canal <strong>de</strong> <strong>dérivation</strong>. Ces aires couvrent une superficied’environ 500 m 2 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 350 m 2 <strong>et</strong> se trouvent en rive droite <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, l’uneà environ 100 m en aval du barrage proj<strong>et</strong>é, l’autre à 300 m.L’aménagement d’une frayère dans ce secteur compensera la perte <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux aires<strong>de</strong> fraie. La mise en place <strong>de</strong> l’ouvrage hydraulique au PK 290 pourrait égalementaltérer une aire <strong>de</strong> fraie d’esturgeon jaune, en raison <strong>de</strong>s modifications locales <strong>de</strong>l’écoulement. Un suivi <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong> c<strong>et</strong> habitat sera effectué, <strong>et</strong> <strong>de</strong>saménagements compensatoires pourraient être réalisés au besoin.Les conditions d’écoulement en aval <strong>de</strong>s barrages <strong>de</strong> la Lemare <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Nemiscauseront également modifiées sur une certaine distance (<strong>de</strong> 200 à 700 m). Aucunefrayère recensée ne sera touchée par ces modifications. Par ailleurs, comme lesniveaux d’eau resteront inchangés, l’habitat du poisson n’y sera pas modifié <strong>de</strong>façon notable.11.7.3.2.3 Perte <strong>de</strong> production piscicoleLes pertes d’habitat se traduisent par une diminution <strong>de</strong> la capacité <strong>de</strong> productionpiscicole, évaluée ici à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux indicateurs : la biomasse <strong>et</strong> l’indice <strong>de</strong>production pondéré.Approche par biomasseLa biomasse totale <strong>de</strong> poissons dans la <strong>Rupert</strong> est évaluée à 1 042 t à l’état actuel,dont près <strong>de</strong> la moitié (468 t) se concentrerait dans le lac Nemiscau (voir l<strong>et</strong>ableau 11-35). Après la <strong>dérivation</strong>, les pertes d’habitat occasionneront une chute<strong>de</strong> 8,5 % (environ 88 t) <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te biomasse, qui s’établira alors à environ 954 t.Les pertes <strong>de</strong> biomasse se produiront essentiellement dans les tronçons fluviaux <strong>de</strong>la <strong>Rupert</strong>, à l’exclusion du lac Nemiscau. De 574 t, la biomasse piscicole <strong>de</strong> cestronçons passera à 481,7 t, soit une diminution <strong>de</strong> 16,1 %. À l’opposé, il y aura ungain dans le lac Nemiscau en raison <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong> la superficie d’habitatdans ce plan d’eau. Alors qu’elle y est d’environ 468 t à l’état actuel, la biomassesera d’environ 472 t après la <strong>dérivation</strong>, soit une augmentation d’environ 0,9 %.11-118 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 11-35 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Biomasse <strong>de</strong> poissons avant <strong>et</strong> après la <strong>dérivation</strong>EspèceAvant(t)Lac Nemiscau a Rivière <strong>Rupert</strong> b EnsembleAprès(t)Bilan(t)Avant(t)Esturgeon jaune 15,6 15,8 + 0,1 71,6 60,1 -11,5 87,2 75,9 -11,3Meunier rouge 23,4 23,6 + 0,2 63,8 53,6 -10,3 87,3 77,2 -10,1Meunier noir 33,2 33,5 + 0,3 38,9 32,6 -6,3 72,0 64,7 -6,0Cisco <strong>de</strong> lac 4,6 4,6 < 0,1 0,2 0,1 < 0,1 4,7 4,7 < 0,1Grand corégone 67,0 67,5 + 0,5 43,1 36,2 -6,9 110,1 103,7 -6,4Grand broch<strong>et</strong> 178,31 179,8 + 1,5 178,2 149,5 -28,6 356,5 329,4 -27,1Lotte 1,6 1,6 < 0,1 5,4 4,5 -0,9 7,0 6,1 -0,9Queue à tache noire 0,02 0,02 < 0,1 0,06 0,05 < 0,1 0,07 0,07 < -0,1Perchau<strong>de</strong> 1,6 1,7 < 0,1 0,2 0,2 < 0,1 1,9 1,8 < -0,1Omisco — — — 0,05 0,05 < 0,1 0,05 0,05 < -0,1Ménomini rond 1,3 1,3 < 0,1 3,0 2,5 -0,5 4,3 3,8 -0,5Omble <strong>de</strong> fontaine 11,5 11,6 + 0,1 1,3 1,1 -0,2 12,8 12,7 -0,1Ouitouche — — — 1,2 1,0 -0,3 1,2 1,0 -0,2Doré jaune 130,3 131,4 + 1,1 167,0 140,2 -26,8 297,3 271,6 -25,9Totala. Du PK 170 au PK 195b. Lac Nemiscau exclu.468,4 472,4Après(t)+ 4,0[0,85%] 574,0 481,7Bilan(t)Avant(t)Après(t)-92,3[16,1%] 1 042,4 954,1Bilan(t)-88,3[8,5%]Approche par indice <strong>de</strong> production pondéréLe tableau 11-36 donne les indices <strong>de</strong> production pondérés <strong>de</strong> chaque espèce dansla <strong>Rupert</strong>, avant <strong>et</strong> après la <strong>dérivation</strong>. Il s’en dégage que, globalement, le potentiel<strong>de</strong> production diminuera <strong>de</strong> 10,7 % à la suite <strong>de</strong> la réduction du débit. Il fautpréciser que le calcul <strong>de</strong>s indices <strong>de</strong> production ne considère pas le lac Nemiscau.La diminution <strong>de</strong>s indices va survenir chez toutes les espèces. Elle sera vraisemblablementpeu marquée (moins <strong>de</strong> 10 %) pour l’esturgeon jaune, le meunier noir,le cisco <strong>de</strong> lac, l’omisco, la perchau<strong>de</strong> <strong>et</strong> la ouitouche. Elle sera plus forte (plus <strong>de</strong>20 %) chez le meunier rouge, la lotte, le ménomini rond, l’omble <strong>de</strong> fontaine <strong>et</strong> lequeue à tache noire. Pour les autres espèces, la baisse <strong>de</strong>s indices se situe entre10 % <strong>et</strong> 20 %.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-119


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 11-36 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Indice <strong>de</strong> production <strong>de</strong>s diverses espèces <strong>de</strong> poissons avant<strong>et</strong> après la <strong>dérivation</strong>EspèceIndice <strong>de</strong> production aAvant <strong>dérivation</strong> Après <strong>dérivation</strong> BilanEsturgeon jaune 11 573,2 10 488,4 -1 084,8 (-9,4 %)Meunier rouge 711,3 562,1 -149,2 (-21,0 %)Meunier noir 1 261,2 1 155,4 -105,8(< -8,4 %)Cisco <strong>de</strong> lac 11 398,4 10 422,9 -975,5 (-8,6 %)Grand corégone 2 431,3 2 118,0 -313,3 (-12,9 %)Grand broch<strong>et</strong> 3875,8 3 320,2 -555,6 (-14,3 %)Lotte 505,6 250,6 -255,0 (-50,4 %)Queue à tache noire 505,6 250,6 -255,0 (-50,4%)Perchau<strong>de</strong> 717,5 664,8 - 52,7 (-7,3 %)Omisco 11 398,4 10 422,9 -975,5 (-8,6 %)Ménomini rond 621,4 449,9 -171,5 (-27,6 %)Omble <strong>de</strong> fontaine 558,2 418,5 -139,7 (-25,0 %)Ouitouche 11 584,1 10 514,9 -1 069,2 (-9,2%)Doré jaune 6 282,1 5 598,2 - 683,9 (-10,9%)Total 63 424,4 56 637,30 - 6 787,1 (-10,7 %)a. Lac Nemiscau exclu.De fait, l’approche par indice <strong>de</strong> production pondéré montre que les espèces quiseront vraisemblablement désavantagées par la <strong>dérivation</strong> sont celles qui affectionnentles milieux à écoulement rapi<strong>de</strong>, soit l’omble <strong>de</strong> fontaine, le ménominirond <strong>et</strong>, dans une certaine mesure, le meunier rouge. Les espèces généralementassociées aux eaux lentes (esturgeon jaune, perchau<strong>de</strong>, grand broch<strong>et</strong>, grandcorégone, ouitouche <strong>et</strong> meunier noir) subiront moins d’eff<strong>et</strong>s quant à leur potentiel<strong>de</strong> production.Des <strong>de</strong>ux indicateurs <strong>de</strong> production utilisés, l’approche par biomasse montre unécart avant <strong>et</strong> après <strong>dérivation</strong> plus élevé que l’écart calculé par le biais <strong>de</strong>s indices<strong>de</strong> production pondérés, soit 16,1 % contre 10,7 % (en ne considérant pas le lacNemiscau). L’approche par biomasse semble donc une métho<strong>de</strong> plus pessimistedans l’expression du bilan global. Il faut mentionner qu’en considérant le lacNemiscau, la perte en biomasse est moins élevée (soit 8,5 %).11-120 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.7.3.2.4 Obstacles à la migration <strong>et</strong> à la libre circulation du poissonLes sources d’impact potentiel sur la libre circulation du poisson dans la <strong>Rupert</strong>sont liées :• à la présence <strong>de</strong> huit ouvrages hydrauliques sur le cours principal <strong>de</strong> la rivière ;• à la présence d’obstacles naturels sur le cours principal <strong>de</strong> la rivière qui sontactuellement franchissables <strong>et</strong> qui pourraient <strong>de</strong>venir infranchissables après la<strong>dérivation</strong> ;• au phénomène d’érosion régressive <strong>et</strong> d’encaissement dans la partie inférieure<strong>de</strong>s tributaires qui pourrait faire apparaître <strong>de</strong>s obstacles.Le PK 314, situé en amont, constitue déjà un obstacle infranchissable <strong>et</strong> ne perm<strong>et</strong>pas la dévalaison.Ouvrages hydrauliques prévus sur le cours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>Les caractéristiques <strong>et</strong> l’emplacement <strong>de</strong>s huit ouvrages hydrauliques ont étédéterminés <strong>de</strong> façon à ne pas nuire à la libre circulation du poisson. Les seuils auxPK 49, 85, 110,3 <strong>et</strong> 170 seront construits à proximité d’obstacles infranchissablespour le poisson.Quant aux autres ouvrages (PK 20,4, 33, 223 <strong>et</strong> 290), ils sont conçus <strong>de</strong> façon àperm<strong>et</strong>tre la libre circulation du poisson. Aux PK 33 <strong>et</strong> 290, <strong>de</strong>s bras secondairesresteront libres <strong>de</strong> toute structure <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tront aux poissons <strong>de</strong> se déplacer. AuPK 223, où un seuil à crête déversante est prévu, les vitesses d’écoulement au droit<strong>de</strong> l’ouvrage <strong>de</strong>meureront acceptables pour le poisson.Enfin, au PK 20,4, la conception <strong>de</strong> l’ouvrage tient compte du fait qu’il est situédans un couloir <strong>de</strong> migration stratégique entre la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> le rapi<strong>de</strong> duPK 24,5, utilisé notamment par le cisco <strong>de</strong> lac. C’est pourquoi on a opté pour untapis en enrochement, qui sera mis en place dans la partie centrale <strong>de</strong> la rivière <strong>et</strong>qui laissera <strong>de</strong>ux corridors libres <strong>de</strong> matériaux le long <strong>de</strong> chaque rive. Les dimensions<strong>et</strong> l’épaisseur <strong>de</strong> ce tapis ont été conçues pour que les vitesses d’écoulementau droit <strong>de</strong> l’ouvrage perm<strong>et</strong>tent la libre circulation <strong>de</strong>s poissons. Après aménagement,le site aura l’allure d’une section rapi<strong>de</strong> où les contraintes à la montaisonseront moins élevées que celles du rapi<strong>de</strong> du PK 5, que les poissons franchissentchaque année. Par conséquent, la mise en place <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques sur lecours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> n’aura aucun impact notable sur la libre circulation dupoisson.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-121


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Obstacles naturels sur la <strong>Rupert</strong>Comme on l’indique à la section 11.7.1.3, l’habitat du poisson dans la <strong>Rupert</strong> estnaturellement fragmenté. Il y a actuellement 34 chutes <strong>et</strong> casca<strong>de</strong>s qui constituentautant d’obstacles naturels à la libre circulation du poisson entre le PK 24,5 <strong>et</strong> lePK 314 (voir le tableau 11-37). Onze d’entre elles sont classées franchissablesavec certitu<strong>de</strong> ou avec réserve, tandis que les vingt-trois autres sont définiesinfranchissables avec certitu<strong>de</strong> ou avec réserve.Tableau 11-37 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Emplacement <strong>et</strong> franchissabilité <strong>de</strong>s obstacles avant <strong>et</strong> aprèsla <strong>dérivation</strong> (1 sur 2)Emplacement(PK)Faciès aHauteur(m)AvantFranchissabilité b24,5 Ct 7 Inf? Inf?25,58 Ca — Fr? Fr?Après25,6 (bras nord) Ct 2 Inf Inf (à sec)25,66 Ct 5 Inf Inf48,0 Ct 2,5 Inf Inf49,0 Ct 4 Inf? Fr65,4 Ca — Inf? Inf?65,7 Ct 6 Inf Inf65,9 (rive gauche) Ca — Fr? Fr66,1 (bras nord) Ca — Fr? Fr?66,0 Ct 4 Inf Inf77,0 Ct 1,5 Fr? Fr81,0 Ct 7 Inf Inf82,5 Ca 10 Inf Inf83,0 Ct 15 Inf Inf84,5 Ct 15 c Inf Inf103,0 Ct 5 Inf? Fr?108,1 (rive droite) Ct 8 Inf Inf108,4 (rive gauche) Ca 8 Inf? Inf?116,0 (bras nord) Ct 1 Fr Fr156,0 Ct 5 Inf? Fr?164,5 Ct 1,5 Fr? Fr169,9 (bras est) Ct 3 Inf Inf169,9 (bras ouest) Ct 5 Inf Inf217,3 Ca — Fr? Fr?11-122 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 11-37 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Emplacement <strong>et</strong> franchissabilité <strong>de</strong>s obstacles avant <strong>et</strong> aprèsla <strong>dérivation</strong> (2 sur 2)Emplacement(PK)Faciès aHauteur(m)AvantFranchissabilité b217,06 Ct 4 Inf Inf223,5 Ct 2 Fr Fr d300,0 Ct 10 c Inf? Inf?305,5 (rive droite) Ct 3 Fr Fr308,5 Ct 3 Fr? Fr309,0 Ca — Inf? Fr?309,5 Ct 10 Inf Inf310,0 Ca — Fr? Fr314,0 (barrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>) Ct 2 Inf Infa. Ct = chute ; Ca = casca<strong>de</strong>.b. Fr = franchissable ; Fr ? = franchissable avec réserve ; Inf ? = infranchissable avec réserve ; Inf = infranchissable.c. Un seuil franchissable par les poissons sera mis en place à c<strong>et</strong> endroit.d. Obstacle en escalier.AprèsTous les obstacles actuellement franchissables (avec ou sans réserve) le <strong>de</strong>meurerontaprès la <strong>dérivation</strong>. De fait, cinq obstacles franchissables avec réserve(PK 65,9, PK 77, PK 164,5, PK 308,5 <strong>et</strong> PK 310) <strong>de</strong>viendront franchissables sansréserve après la <strong>dérivation</strong>, ce qui signifie que la circulation du poisson seraaméliorée.Par ailleurs, la plupart <strong>de</strong>s obstacles classés infranchissables le <strong>de</strong>meurerontégalement après la réduction du débit. Seulement quatre chutes, situées aux PK 49,103, 156 <strong>et</strong> 309 passeront d’infranchissables avec réserve à franchissables oufranchissables avec réserve. Il s’agit encore une fois d’une amélioration <strong>de</strong> lacirculation du poisson.En aucun cas un obstacle actuellement franchissable ne <strong>de</strong>viendra infranchissableaprès la <strong>dérivation</strong>.Tributaires <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>La réduction du débit dans la <strong>Rupert</strong> occasionnera, dans les tronçons sans ouvragehydraulique, une baisse du niveau d’eau variant entre 0,8 <strong>et</strong> 2,6 m en été selon lesendroits. La baisse sera évi<strong>de</strong>mment plus marquée près du barrage <strong>et</strong> s’amenuiseragraduellement vers l’embouchure. La partie inférieure <strong>de</strong>s tributaires qui se j<strong>et</strong>tentdans ces tronçons pourrait être soumise à une érosion régressive, notamment chezceux qui coulent sur <strong>de</strong>s matériaux fins (sable, silt, argile). Ces tributaires peuventainsi s’encaisser jusqu’à ce qu’un profil d’équilibre soit atteint ou qu’un seuil <strong>de</strong>Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-123


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004roche ou <strong>de</strong> matériaux grossiers apparaisse <strong>et</strong> stoppe le processus. Parmi les260 tributaires à écoulement permanent qui se déversent dans la <strong>Rupert</strong>,64 présentent un tel risque d’encaissement.Or, ce phénomène d’encaissement peut causer l’apparition d’obstacles qui peuventempêcher la libre circulation <strong>de</strong>s poissons en augmentant la hauteur <strong>de</strong> seuilsexistants. Après une visite sur place <strong>et</strong> un examen <strong>de</strong>s photos aériennes <strong>de</strong> hauterésolution, on estime que seulement 6 <strong>de</strong>s 64 tributaires à risque pourraient <strong>de</strong>venirinaccessibles aux poissons, soit ceux dont l’embouchure est à la hauteur <strong>de</strong>sPK 74,5, 101,5, 107, 136,5, 254,3 <strong>et</strong> 299,5. Ces cours d’eau seront suivis pour yévaluer l’ampleur <strong>de</strong> l’encaissement <strong>de</strong> même que la nature <strong>et</strong> la hauteur <strong>de</strong>sobstacles qui pourraient apparaître. Ce suivi perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> préciser le type <strong>de</strong> besoin<strong>et</strong> s’il y a lieu <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s mesures pour garantir la libre circulation <strong>de</strong>spoissons.Mesures d’atténuationLes frayères à doré jaune <strong>et</strong> à meuniers qui seront perdues à l’aval immédiat dubarrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> (PK 314) seront remplacées par une nouvelle frayèreaménagée en aval du canal d’évacuation (voir la section 10.8.3). C<strong>et</strong>te frayère auraune vocation multispécifique, <strong>et</strong> son emplacement sera déterminé en fonction <strong>de</strong>sconditions d’écoulement qui régneront après la <strong>dérivation</strong>. On r<strong>et</strong>iendra l’endroitoù les conditions sont les plus propices à un tel aménagement.La frayère à doré jaune qui sera perdue au droit du seuil implanté au PK 170 seraremplacée par l’agrandissement d’une autre frayère à doré jaune existante à l’aval<strong>de</strong> c<strong>et</strong> ouvrage. Les frayères existantes en aval du seuil du PK 170 seront éventuellementréaménagées en tenant compte <strong>de</strong> la nouvelle répartition du débit dans lesbras <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> à c<strong>et</strong> endroit, si le suivi révèle une diminution sensible <strong>de</strong> leurutilisation par les poissons.Les frayères à esturgeon jaune <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, aux PK 216 <strong>et</strong> 281, feront l’obj<strong>et</strong> d’unsuivi pour vérifier le succès <strong>de</strong> reproduction <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te espèce. Au besoin, un réaménagementaura lieu dans les frayères où ce poisson éprouverait <strong>de</strong>s difficultés àdéposer ses œufs. L’implantation d’un épi en rive droite <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> (PK 290)pourrait, en modifiant les conditions d’écoulement, perturber une aire <strong>de</strong> fraied’esturgeon jaune située vers le centre <strong>de</strong> la rivière. Un suivi perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> vérifierle maintien <strong>de</strong> conditions propices sera réalisé <strong>et</strong> <strong>de</strong>s mesures d’atténuation serontmises en œuvre au besoin.Selon les résultats du suivi, <strong>de</strong>s correctifs pourraient être apportés dans les sixtributaires <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> (PK 74,5, 101,5, 107, 136,5, 254,3 <strong>et</strong> 299,5) où pourraientapparaître <strong>de</strong>s obstacles à la libre circulation du poisson après la réduction dudébit.11-124 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.7.4 Évaluation <strong>de</strong> l’impact résiduelConstructionDans les rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau, aucun impact significatif n’est prévupendant la construction, qui consiste essentiellement à ériger <strong>de</strong>s barrages <strong>et</strong> <strong>de</strong>souvrages <strong>de</strong> restitution <strong>de</strong> débits réservés aux points <strong>de</strong> coupure. Des canaux <strong>de</strong><strong>dérivation</strong> assureront le passage <strong>de</strong> l’eau <strong>et</strong> le maintien <strong>de</strong>s fluctuations naturelles<strong>de</strong> débit en aval. Les impacts occasionnés par ces travaux sont décrits à lasection 10.8.Dans la <strong>Rupert</strong>, les impacts causés par la construction du barrage sont égalementprésentés à la section 10.8.2. Par ailleurs, la mise en place <strong>de</strong>s huit ouvrageshydrauliques sur le cours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> entraînera <strong>de</strong>s pertes d’habitat temporaires(0,72 km 2 ) <strong>et</strong> permanentes (< 0,01 km 2 ). Chacune <strong>de</strong>s pertes temporaires nedépassera pas un an en durée. Les pertes permanentes sont négligeables par rapportà la superficie d’habitat disponible <strong>et</strong> seront entièrement compensées par les gainsréalisés dans les biefs <strong>Rupert</strong>. De plus, elles ne touchent qu’une frayère à doréjaune au PK 170 ; c<strong>et</strong>te perte sera atténuée par l’agrandissement d’une frayèreexistante <strong>de</strong> la même espèce.La libre circulation du poisson dans la <strong>Rupert</strong> ne sera pas touchée, puisque lesouvrages seront construits en amont d’obstacles déjà infranchissables en conditionsnaturelles ou que les ouvrages perm<strong>et</strong>tront les déplacements. Dans le cas dutapis en enrochement au PK 20,4, les travaux se dérouleront en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>spério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> reproduction, notamment celle du cisco <strong>de</strong> lac anadrome.La qualité <strong>de</strong> l’eau sera peu touchée par les travaux. En eff<strong>et</strong>, l’augmentation <strong>de</strong>smatières en suspension (MES) causée par les travaux en eau ou à proximité (déboisement<strong>et</strong> décapage <strong>de</strong>s rives, mise en place <strong>et</strong> r<strong>et</strong>rait <strong>de</strong>s ouvrages temporaires,<strong>et</strong>c.) sera minimale grâce à la mise en œuvre <strong>de</strong>s mesures d’atténuation courantes.ExploitationEn regard <strong>de</strong>s enseignements issus du complexe La Gran<strong>de</strong>, d’une part, <strong>et</strong> <strong>de</strong> lamise en place d’ouvrages hydrauliques <strong>et</strong> d’un régime <strong>de</strong> débits réservés, d’autrepart, il est prévu que la structure, la diversité spécifique <strong>et</strong> les caractéristiquesbiologiques (condition <strong>et</strong> croissance) <strong>de</strong>s communautés <strong>de</strong> poissons <strong>de</strong> la rivière<strong>Rupert</strong> se maintiendront sans difficulté à court, à moyen <strong>et</strong> à long terme.L’esturgeon jaune, une espèce particulièrement prisée par les Cris, se maintiendraégalement en raison <strong>de</strong>s mesures prises pour sauvegar<strong>de</strong>r ses habitats <strong>de</strong> reproduction<strong>et</strong> d’alimentation.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-125


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Les seuls changements prévus dans les communautés <strong>de</strong> poissons <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong><strong>de</strong>vraient être une légère augmentation <strong>de</strong> l’importance relative <strong>de</strong>s espècesassociées aux eaux lentes <strong>et</strong> une diminution <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s espèces d’eau vive.Malgré la mise en place d’ouvrages hydrauliques <strong>et</strong> d’un régime <strong>de</strong> débitsréservés, il y aura une perte d’habitat du poisson évaluée à 21,5 km 2 , ce qui représente9 % <strong>de</strong> la superficie totale disponible en conditions naturelles dans la <strong>Rupert</strong>durant l’étiage estival. Il y aura également une perte <strong>de</strong> 9 % <strong>de</strong> la biomasse totale,soit 88 t <strong>de</strong> poisson, toutes espèces confondues. Ces pertes d’habitat <strong>et</strong> <strong>de</strong>biomasse se produiront principalement dans la partie supérieure <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, soitentre le lac Nemiscau <strong>et</strong> le PK 314.Le proj<strong>et</strong> n’aura aucun impact notable sur la libre circulation du poisson. Aucunobstacle actuellement franchissable ne <strong>de</strong>viendra infranchissable après la<strong>dérivation</strong>. De fait, certains obstacles franchissables avec réserve <strong>de</strong>viendrontfranchissables sans réserve. Les ouvrages hydrauliques sur le cours aval <strong>de</strong> la<strong>Rupert</strong> ne causeront pas <strong>de</strong> difficultés aux déplacements <strong>de</strong>s poissons, car ilsseront soit placés au droit d’obstacles déjà infranchissables, soit conçus <strong>de</strong> façon àêtre franchissables par le poisson. Les tributaires <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>de</strong>meureront accessiblesau poisson, à l’exception <strong>de</strong> quatre, où <strong>de</strong>s travaux pourraient être effectuéspour qu’ils le <strong>de</strong>meurent.En définitive, malgré une perte d’habitat <strong>et</strong> une diminution <strong>de</strong> la biomasse totale <strong>et</strong>du potentiel <strong>de</strong> production piscicole, les communautés <strong>de</strong> poissons vont semaintenir après la réduction du débit <strong>et</strong> ne subiront que <strong>de</strong>s ajustements mineurs enraison <strong>de</strong> la mise en place d’ouvrages hydrauliques, d’un régime <strong>de</strong> débits réservés<strong>et</strong> <strong>de</strong> diverses mesures d’atténuation tant pendant la construction qu’en exploitation.En raison <strong>de</strong> la présence d’espèces valorisées (esturgeon jaune <strong>et</strong> cisco <strong>de</strong>lac), l’intensité <strong>de</strong> l’impact du proj<strong>et</strong> sur le poisson <strong>et</strong> sur son habitat dans lesecteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau est jugée moyenne. Compte tenu<strong>de</strong> son étendue locale <strong>et</strong> <strong>de</strong> sa durée longue, l’importance <strong>de</strong> l’impact estmoyenne.Dans les rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau, il n’y aura aucun impact sur le poisson nisur son habitat, car ces <strong>de</strong>rniers ne subiront que <strong>de</strong>s modifications mineures, voirenégligeables, sur les plans tant hydrologique que thermique ou sédimentaire. Deplus, la qualité <strong>de</strong> l’eau, bien qu’elle changera légèrement, y <strong>de</strong>meurera tout à faitadéquate pour la vie aquatique.11-126 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.7.5 Mesures <strong>de</strong> compensationHydro-Québec veillera à m<strong>et</strong>tre en valeur <strong>et</strong> à optimiser la production piscicoledans le milieu modifié après la réduction du débit au moyen <strong>de</strong>s mesuressuivantes :• Des frayères multispécifiques seront également aménagées en aval <strong>de</strong>s seuils<strong>de</strong>s PK 110,3 <strong>et</strong> 223 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.• Les tributaires <strong>de</strong>s PK 41, 191 <strong>et</strong> 311 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> seront réaménagés <strong>de</strong> façonà rehausser leur potentiel pour l’omble <strong>de</strong> fontaine. La superficie <strong>de</strong>s aires <strong>de</strong>fraie potentielles sera augmentée, <strong>et</strong> la qualité <strong>de</strong> certaines aires d’élevage seraaméliorée par <strong>de</strong>s interventions appropriées (ex. : mise en place d’épis pourcréer <strong>de</strong>s fosses).• Des ensemencements d’esturgeons jaunes seront effectués pour soutenir c<strong>et</strong>teespèce dans la <strong>Rupert</strong>, notamment dans le tronçon compris entre les PK 110 <strong>et</strong>170, où a déjà vécu une population abondante.11.8 Mercure dans la chair <strong>de</strong>s poissonsLa métho<strong>de</strong> se rapportant au mercure dans la chair <strong>de</strong>s poissons (métho<strong>de</strong> M11)est présentée dans le volume 6.11.8.1 Conditions actuellesL’état <strong>de</strong> référence concernant les teneurs en mercure dans la chair <strong>de</strong>s poissons<strong>de</strong>s milieux naturels du secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau est lemême que celui du secteur <strong>de</strong>s biefs. Les données concernant les teneurs actuellesen mercure dans les poissons, la répartition du mercure entre les organes <strong>de</strong>spoissons <strong>et</strong> la proportion du mercure contenu dans la chair <strong>de</strong>s poissons se trouvantsous forme <strong>de</strong> méthylmercure qui ont été présentées à la section 10.9 sont doncapplicables.Il faut rappeler que le tableau 10-30 présente les teneurs moyennes en mercure à lalongueur standardisée pour les dix espèces <strong>de</strong> poissons considérées pour le secteur<strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>. Chez les poissons <strong>de</strong> longueur standardisée, les teneursmoyennes <strong>de</strong>s principales espèces sont les suivantes : 0,11 mg/kg pour le grandcorégone, 0,18 mg/kg pour l’esturgeon jaune, 0,61 mg/kg pour le grand broch<strong>et</strong> <strong>et</strong>0,57 mg/kg pour le doré jaune. Ces valeurs sont très proches <strong>de</strong> celles <strong>de</strong>s lacsnaturels du complexe La Gran<strong>de</strong>.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-127


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.8.2 Impacts prévus pendant la constructionLes activités <strong>de</strong> construction proprement dites n’auront pas d’eff<strong>et</strong> sur les teneursen mercure <strong>de</strong>s poissons. D’autre part, comme la mise en eau <strong>de</strong>s biefs ne dureraqu’un mois <strong>et</strong> aura <strong>de</strong>s impacts <strong>de</strong> même nature que ceux <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> d’exploitation,ces impacts sont traités avec ceux <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> d’exploitation dans lasection 11.8.3.11.8.3 Impacts prévus pendant l’exploitationAprès la réalisation du proj<strong>et</strong>, les teneurs en mercure <strong>de</strong>s poissons <strong>de</strong>s rivières<strong>Rupert</strong>, Lemare, <strong>et</strong> Nemiscau en aval <strong>de</strong>s biefs augmenteront du fait qu’une partiedu mercure libéré <strong>de</strong> la matière organique submergée dans les biefs sera exportéevers l’aval. Comme dans le cas <strong>de</strong>s biefs, les teneurs en mercure passeront par unmaximum quelques années après la mise en eau <strong>et</strong> re<strong>de</strong>scendront ensuite vers lesniveaux actuels.Les teneurs en mercure <strong>de</strong>s poissons <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau, enaval <strong>de</strong>s barrages, ont été modélisées en tenant compte du régime <strong>de</strong> débitsréservés. Elles prennent également en considération la diminution, lorsqu’ons’éloigne <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> coupure en suivant la rivière vers l’embouchure, <strong>de</strong> laproportion relative <strong>de</strong>s organismes provenant <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> (surtout lezooplancton) par lesquels le méthylmercure est exporté vers l’aval. C<strong>et</strong>tediminution résulte <strong>de</strong> l’apport d’organismes moins riches en méthylmercure enprovenance <strong>de</strong>s tributaires. Par conséquent, durant l’exploitation, les teneurs enmercure <strong>de</strong>s poissons augmenteront à l’aval immédiat <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> coupure <strong>de</strong>srivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau. Toutefois, c<strong>et</strong>te augmentation s’atténuerad’amont en aval. Les résultats présentés au tableau 11-38 illustrent ce gradientamont-aval.Rivière <strong>Rupert</strong>Selon les prévisions, le proj<strong>et</strong> n’entraînera que <strong>de</strong> faibles augmentations <strong>de</strong>steneurs en mercure dans les poissons <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> en aval <strong>de</strong>s biefs. Lesteneurs maximales en mercure total prévues pour les espèces considéréess’inscrivent dans la plage <strong>de</strong> variation <strong>de</strong>s teneurs moyennes <strong>de</strong>s lacs naturels ducomplexe La Gran<strong>de</strong> (voir la figure 11-25).11-128 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 11-25 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Évolution <strong>de</strong>s teneurs en mercure prévues du grand corégone,du doré jaune, du grand broch<strong>et</strong> <strong>et</strong> du touladi <strong>de</strong> longueur standardiséeGrand corégone (400 mm)0,5Mercure total (mg/kg)0,40,30,20,100 5 10 15 20 25 30Âge <strong>de</strong>s biefs (ans)Doré jaune (400 mm)3,00,220,07Mercure total (mg/kg)2,52,01,51,01,040,50,2900 5 10 15 20 25 30Âge <strong>de</strong>s biefs (ans)Grand broch<strong>et</strong> (700 mm)4,0Mercure total (mg/kg)Mercure total (mg/kg)3,53,02,52,01,51,00,730,50,3400 5 10 15 20 25 30Âge <strong>de</strong>s biefs (ans)2,42,22,01,81,61,41,21,00,80,60,40,20Touladi (600 mm)0 5 10 15 20 25 30Âge <strong>de</strong>s biefs (ans)6675_GE_036_INRLN_f11-25_041130.fh100,890,740,66 Secteur ouest duComplexe La Gran<strong>de</strong>0,23Aval immédiat <strong>de</strong> laconfluence avec la LemareLac NemiscauAval du lac NemiscauÉtendue <strong>de</strong>s teneurs moyennes obtenues en conditionsnaturelles pour une longueur standardisée, dans le bassin<strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>Étendue <strong>de</strong>s teneurs moyennes obtenues en conditionsnaturelles pour une longueur standardisée, dans le secteurouest du complexe La Gran<strong>de</strong>Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-129


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Pour le grand corégone <strong>de</strong> longueur standardisée, les teneurs maximales prévuesvarieront peu <strong>de</strong> l’amont jusqu’à l’embouchure, soit <strong>de</strong> 0,17 mg/kg à l’avalimmédiat du barrage <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> à 0,15 mg/kg entre le lac Nemiscau <strong>et</strong> l’embouchure(voir le tableau 11-38). Le facteur d’augmentation maximal pour c<strong>et</strong>teespèce est faible (1,5 en moyenne) <strong>et</strong>, quel que soit le point kilométrique, la teneurmaximale prévue (<strong>de</strong> 0,15 à 0,17 mg/kg) <strong>de</strong>meure dans la moyenne (<strong>de</strong> 0,07 à0,22 mg/kg) <strong>de</strong>s milieux naturels <strong>de</strong> la région. Comme le mentionne lamétho<strong>de</strong> M11, la teneur en mercure <strong>de</strong>s esturgeons jaunes est comparable à celle<strong>de</strong>s grands corégones.Chez les trois espèces piscivores considérées, soit le grand broch<strong>et</strong>, le doré jaune <strong>et</strong>le touladi, les facteurs d’augmentation sont également faibles (<strong>de</strong> 1,3 à 1,4). Lesteneurs maximales prévues varient <strong>de</strong> 0,73 à 0,97 mg/kg selon l’espèce <strong>et</strong> l<strong>et</strong>ronçon <strong>de</strong> rivière considérés (voir le tableau 11-38). Pour le doré jaune, les teneursmaximales prévues s’inscrivent dans la plage <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong>s milieux naturels <strong>de</strong> larégion. Pour le grand broch<strong>et</strong>, le temps <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our dans la plage <strong>de</strong>s valeursnaturelles <strong>de</strong> la région sera <strong>de</strong> 11 à 13 ans selon les tronçons <strong>de</strong> rivière considérés.Pour le touladi, le temps <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our dans la plage <strong>de</strong>s valeurs naturelles du secteurouest du complexe La Gran<strong>de</strong> sera <strong>de</strong> 0 à 11 ans selon les tronçons <strong>de</strong> rivièreconsidérés.Rivières Lemare <strong>et</strong> NemiscauEn aval <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> coupure <strong>de</strong>s rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau, la réalisation duproj<strong>et</strong> entraînera <strong>de</strong>s augmentations sensibles <strong>de</strong>s teneurs en mercure dans la chair<strong>de</strong>s poissons. Dans ces <strong>de</strong>ux rivières, les poissons connaîtront <strong>de</strong>s teneursmaximales plus élevées à l’aval immédiat <strong>de</strong>s barrages que près <strong>de</strong> leur embouchuredans la <strong>Rupert</strong> (voir le tableau 11-38 ainsi que les figures 11-26 <strong>et</strong> 11-27).Les teneurs maximales prévues pour toutes les espèces à l’aval immédiat <strong>de</strong>spoints <strong>de</strong> coupure seront plus élevées dans la Nemiscau que dans la Lemare, lesapports du bief <strong>Rupert</strong> aval étant plus concentrés en mercure que ceux du bief<strong>Rupert</strong> amont.Pour le grand corégone, les teneurs maximales prévues seraient atteintes trois ansaprès la création <strong>de</strong>s biefs ; elles varieront <strong>de</strong> 0,22 à 0,42 mg/kg dans la Nemiscau<strong>et</strong> <strong>de</strong> 0,22 à 0,26 mg/kg dans la Lemare. Ces valeurs correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s facteursd’augmentation <strong>de</strong> 2 à 2,4 pour la Lemare <strong>et</strong> <strong>de</strong> 2 à près <strong>de</strong> 4 pour la Nemiscau.Ainsi, le r<strong>et</strong>our à <strong>de</strong>s teneurs en mercure situées dans la plage <strong>de</strong>s valeurs du milieunaturel sera plus rapi<strong>de</strong> dans la Lemare (<strong>de</strong> 0 à 6 ans) que dans la Nemiscau (<strong>de</strong> 0 à9ans).11-130 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 11-26 : Rivière Lemare – Évolution <strong>de</strong>s teneurs en mercure prévues du grand corégone,du doré jaune, du grand broch<strong>et</strong> <strong>et</strong> du touladi <strong>de</strong> longueur standardiséeGrand corégone (400 mm)0,5Mercure total (mg/kg)0,40,30,20,100 5 10 15 20 25 30Âge <strong>de</strong>s biefs (ans)Doré jaune (400 mm)3,00,220,07Mercure total (mg/kg)2,52,01,51,01,040,50,2900 5 10 15 20 25 30Âge <strong>de</strong>s biefs (ans)Grand broch<strong>et</strong> (700 mm)4,03,5Mercure total (mg/kg)Mercure total (mg/kg)3,02,52,01,51,00,730,50,3400 5 10 15 20 25 30Âge <strong>de</strong>s biefs (ans)Touladi (600 mm)2,42,22,01,81,61,41,21,00,80,60,40,200 5 10 15 20 25 30Âge <strong>de</strong>s biefs (ans)6675_GE_038_INRLN_f11-26_041130.fh100,740,660,89Secteur ouest ducomplexe La Gran<strong>de</strong>0,23Aval immédiat du point<strong>de</strong> coupureAmont immédiat <strong>de</strong> laconfluence avec la<strong>Rupert</strong>Étendue <strong>de</strong>s teneurs moyennes obtenues en conditionsnaturelles pour une longueur standardisée, dans lebassin <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>Étendue <strong>de</strong>s teneurs moyennes obtenues en conditionsnaturelles pour une longueur standardisée, dans lesecteur ouest du complexe La Gran<strong>de</strong>Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-131


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 11-27 : Rivière Nemiscau – Évolution <strong>de</strong>s teneurs en mercure prévues du grand corégone,du doré jaune, du grand broch<strong>et</strong> <strong>et</strong> du touladi <strong>de</strong> longueur standardiséeGrand corégone (400 mm)0,5Mercure total (mg/kg)0,40,30,20,10,220,0700 5 10 15 20 25 30Âge <strong>de</strong>s biefs (ans)Doré jaune (400 mm)3,0Mercure total (mg/kg)2,52,01,51,00,501,040,290 5 10 15 20 25 30Âge <strong>de</strong>s biefs (ans)Grand broch<strong>et</strong> (700 mm)4,0Mercure total (mg/kg)3,53,02,52,01,51,00,500,730,340 5 10 15 20 25 30Âge <strong>de</strong>s biefs (ans)Mercure total (mg/kg)Touladi (600 mm)2,52,01,51,00,56675_GE_039_INRLN_f11-27_041129.fh100,740,660,89Secteur ouest duComplexe La Gran<strong>de</strong>00 5 10 15 20 25 30Âge <strong>de</strong>s biefs (ans)0,23Aval immédiat du point <strong>de</strong>coupureAmont immédiat <strong>de</strong> la confluenceavec la <strong>Rupert</strong>Étendue <strong>de</strong>s teneurs moyennes obtenues en conditions naturellespour une longueur standardisée, dans le bassin <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>Étendue <strong>de</strong>s teneurs moyennes obtenues en conditions naturellespour une longueur standardisée, dans le secteur ouest du complexeLa Gran<strong>de</strong>11-132 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-133Tableau 11-38 : Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau – Teneurs maximales en mercure total prévues dans la chair <strong>de</strong>s principales espèces<strong>de</strong> poissons – Pério<strong>de</strong> d’exploitation (1 sur 2)Espèce aGrandcorégoneGrandbroch<strong>et</strong>DonnéesDu PK 314à laLemareRivière <strong>Rupert</strong>De laLemareau lacNemiscauLacNemiscauAvaldu lacNemiscauRivièreLemare enaval dupoint <strong>de</strong>coupureRivièreNemiscauen aval dupoint <strong>de</strong>coupureValeur initiale (mg/kg) 0,11 0,11 0,11 0,11 0,11 0,11 0,11Valeur maximale (mg/kg) 0,17 0,15-0,17 0,16 0,15 0,22-0,26 0,22-0,42 0,15Facteur d’augmentation maximal 1,5 1,4-1,5 1,5 1,4 2,0-2,4 2,0-3,8 1,40Temps pour atteindre la valeur maximale (années) 3 4 3 4 3 3 2Temps <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our à l’intérieur <strong>de</strong> la plage <strong>de</strong>s valeurs naturelles b(années) 0 0 0 0 0-6 0-9 0Valeur initiale (mg/kg) 0,61 0,61 0,61 0,61 0,61 0,61 0,61Valeur maximale (mg/kg) 0,84 0,78-0,86 0,80 0,78 1,03-1,19 1,04-1,84 0,76Facteur d’augmentation maximal 1,4 1,3-1,4 1,3 1,3 1,7-2,0 1,7-3,0 1,2LacChampionTemps pour atteindre la valeur maximale (années) 6 6 6 6 6 6 5Temps <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our à l’intérieur <strong>de</strong> la plage <strong>de</strong>s valeurs naturelles b(années) 13 11-13 12 11 17-18 17-22 10Doré jaune Valeur initiale (mg/kg) 0,57 0,57 0,57 0,57 0,57 0,57 0,57Valeur maximale (mg/kg) 0,79 0,73-0,8 0,74 0,73 0,96-1,11 0,97-1,71 0,71Facteur d’augmentation maximal 1,4 1,3-1,4 1,3 1,3 1,7-1,9 1,7-3,0 1,2Temps pour atteindre la valeur maximale (années) 6 6 6 6 6 6 5Temps <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our à l’intérieur <strong>de</strong> la plage <strong>de</strong>s valeurs naturelles b(années) 0 0 0 0 0-9 0-15 0<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004


11-134 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> NemiscauTableau 11-38 : Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau – Teneurs maximales en mercure total prévues dans la chair <strong>de</strong>s principales espèces<strong>de</strong> poissons – Pério<strong>de</strong> d’exploitation (2 sur 2)Espèce aDonnéesDu PK 314à laLemareTouladi Valeur initiale (mg/kg) 0,69 0,69 0,69 0,69 0,69 0,69 0,69Valeur maximale (mg/kg) 0,95 0,88-0,97 0,90 0,89 1,17-1,35 1,18-2,08 0,86Facteur d’augmentation maximal 1,4 1,3-1,4 1,3 1,3 1,7-2,0 1,7-3,0 1,2Temps pour atteindre la valeur maximale (années) 5 5-6 6 6 6 6 6Temps <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our à l’intérieur <strong>de</strong> la plage <strong>de</strong>s valeurs naturelles b(années) 19 17-19 17 17 21-23 22-23 16Temps <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our à l’intérieur <strong>de</strong> la plage <strong>de</strong>s valeurs naturelles ducomplexe La Gran<strong>de</strong> (années) 10 0-11 8 0 14-16 15-20 0a. Pour une longueur standardisée.b. Valeurs naturelles mesurées dans les plans d’eau <strong>de</strong> types A <strong>et</strong> B (voir la métho<strong>de</strong> M11 dans le volume 6).Rivière <strong>Rupert</strong>De laLemareau lacNemiscauLacNemiscauAvaldu lacNemiscauRivièreLemare enaval dupoint <strong>de</strong>coupureRivièreNemiscauen aval dupoint <strong>de</strong>coupureLacChampion<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Une plus gran<strong>de</strong> dilution <strong>de</strong>s eaux entre le point <strong>de</strong> coupure <strong>et</strong> la confluence avecla <strong>Rupert</strong> explique que la baisse vers l’aval <strong>de</strong>s teneurs maximales prévues soitplus marquée dans la Nemiscau (PK 149-0) que dans la Lemare (PK 49-0) (voir l<strong>et</strong>ableau 11-38).Pour le doré jaune, les teneurs maximales prévues seraient atteintes six ans après lacréation <strong>de</strong>s biefs <strong>et</strong> varieraient <strong>de</strong> 0,97 à 1,71 mg/kg dans la Nemiscau <strong>et</strong> <strong>de</strong> 0,96 à1,11 mg/kg dans la Lemare. Ces valeurs correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s facteurs d’augmentationd’environ 2 pour la Lemare <strong>et</strong> d’environ 2 à 3 pour la Nemiscau. Commedans le cas du grand corégone, le r<strong>et</strong>our à <strong>de</strong>s teneurs en mercure situées dans laplage <strong>de</strong>s valeurs du milieu naturel sera plus rapi<strong>de</strong> dans la Lemare (<strong>de</strong> 0 à 9 ans)que dans la Nemiscau (<strong>de</strong> 0 à 15 ans).Chez le grand broch<strong>et</strong>, les teneurs maximales prévues seraient également atteintessix ans après la mise en eau ; elles varieraient <strong>de</strong> 1,04 à 1,84 mg/kg dans laNemiscau <strong>et</strong> <strong>de</strong> 1,03 à 1,19 mg/kg dans la Lemare. Ces valeurs correspon<strong>de</strong>nt à<strong>de</strong>s facteurs d’augmentation d’environ 2 pour la Lemare <strong>et</strong> d’environ 2 à 3 pour laNemiscau. Comme pour les <strong>de</strong>ux autres espèces étudiées, le r<strong>et</strong>our dans la plage<strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> mercure comparables à celles du milieu naturel sera plus rapi<strong>de</strong>dans la Lemare (<strong>de</strong> 17 à 18 ans) que dans la Nemiscau (<strong>de</strong> 18 à 22 ans).Pour le touladi, les teneurs maximales prévues seraient atteintes après 6 ans <strong>et</strong>varieraient <strong>de</strong> 1,18 à 2,08 mg/kg dans la Nemiscau <strong>et</strong> <strong>de</strong> 1,17 à 1,35 mg/kg dans laLemare. Ces valeurs correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s facteurs d’augmentation d’environ 2pour la Lemare <strong>et</strong> d’environ 2 à 3 pour la Nemiscau. Le temps <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our dans laplage <strong>de</strong>s valeurs naturelles du secteur ouest du complexe La Gran<strong>de</strong> sera <strong>de</strong> 15 à20 ans pour la Nemiscau <strong>et</strong> <strong>de</strong> 14 à 16 ans pour la Lemare.Lac ChampionComme le lac Champion est alimenté en partie par la Nemiscau (voir lasection 11.2.1.1 <strong>et</strong> la note du tableau 11-17), on y observera également <strong>de</strong>saugmentations <strong>de</strong>s teneurs en mercure dans les poissons. Ces augmentations serontcependant atténuées par le fait que l’eau en provenance <strong>de</strong> la Nemiscau (10,3 m 3 /s)est diluée par celle <strong>de</strong>s tributaires du lac (4,6 m 3 /s dans le bassin principal).Les teneurs en mercure prévues dans les poissons du lac Champion figurent dansle tableau 11-38. On constate que, quelle que soit l’espèce considérée, le facteurmaximal d’augmentation ne dépasse pas 1,4. Dans le grand corégone <strong>de</strong> longueurstandardisée, la teneur maximale (0,15 mg/kg) <strong>de</strong>meure dans la plage (<strong>de</strong> 0,07 à0,22 mg/kg) <strong>de</strong>s teneurs dans les plans d’eau naturels <strong>de</strong> la région.Chez les trois espèces piscivores considérées (grand broch<strong>et</strong>, doré jaune <strong>et</strong>touladi), les teneurs maximales varient <strong>de</strong> 0,71 à 0,86 mg/kg. Dans le cas du doréjaune, ce maximum reste cependant à l’intérieur <strong>de</strong> la plage <strong>de</strong>s valeurs naturellesDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-135


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004<strong>de</strong> la région (<strong>de</strong> 0,29 à 1,04 mg/kg). Pour le grand broch<strong>et</strong>, le temps <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our dansla plage <strong>de</strong>s valeurs naturelles <strong>de</strong> la région est <strong>de</strong> 5 ans. Pour le touladi, ce r<strong>et</strong>ourprendra 16 ans, mais les teneurs resteront toujours comprises à l’intérieur <strong>de</strong> laplage <strong>de</strong>s valeurs observées dans les plans d’eau naturels du secteur ouest ducomplexe La Gran<strong>de</strong>.En conclusion, il faut r<strong>et</strong>enir que les augmentations prévues <strong>de</strong>s teneurs enmercure dans la chair <strong>de</strong>s poissons n’auront pas d’impact négatif <strong>de</strong> nature toxicologiquesur les poissons <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau en aval <strong>de</strong>spoints <strong>de</strong> coupure <strong>et</strong> <strong>de</strong>s lacs reliés à ces cours d’eau. Les répercussions sur laconsommation <strong>de</strong> poissons <strong>de</strong>s augmentations prévues <strong>de</strong>s teneurs en mercure <strong>de</strong>squatre espèces considérées sont traitées au chapitre 16.11.9 VégétationLa métho<strong>de</strong> se rapportant à la végétation (métho<strong>de</strong> M12) est présentée dans levolume 6.11.9.1 Conditions actuellesLa zone considérée pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la végétation s’étend sur une largeur <strong>de</strong> 2 km<strong>de</strong> part <strong>et</strong> d’autre <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>. Pour ce qui est <strong>de</strong>s rivières Lemare <strong>et</strong>Nemiscau, le maintien <strong>de</strong>s niveaux d’eau moyens actuels n’entraînera aucunemodification <strong>de</strong> la végétation riveraine.Le secteur <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> se divise en <strong>de</strong>ux tronçons distincts. Le tronçoncompris entre le barrage (PK 314) <strong>et</strong> la route <strong>de</strong> la Baie-James (PK 108) ressembleau secteur <strong>de</strong>s biefs. Il est surtout caractérisé par l’abondance <strong>de</strong> brûlis <strong>et</strong> par <strong>de</strong> larégénération arbustive issue <strong>de</strong> brûlis plus ou moins âgés. Dans le tronçon comprisentre le PK 108 <strong>et</strong> le PK 5, les brûlis sont plus rares <strong>et</strong> la forêt est principalementconstituée <strong>de</strong> pessières noires (voir la carte 15 dans le volume 7, <strong>et</strong> l<strong>et</strong>ableau 11-39).11-136 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 11-39 : Secteur <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> – Végétation <strong>et</strong> autres éléments du milieu en aval duPK 314Peuplements résineux :• Pessière noire à mousses• Pessière noire à lichens• Pinè<strong>de</strong> grisePeuplementsPeuplements mélangés :• Peuplement mélangé à dominance résineuse• Peuplement mélangé à dominance feuillueMilieux terrestresSuperficie a(ha)36 48129 2666 57863713 7687 9685 800Proportion(%)Peuplements feuillus 769 0,5Régénération :• Régénération arbustive à dominance résineuse• Régénération arbustive à dominance feuillue• Régénération arbustive ouverteBrûlis :• Brûlis récent ou non régénéré <strong>et</strong> débris ligneux• Espace dénudé <strong>et</strong> éricacéesAutres :• Espace dénudé sec (élément anthropique, sable ouaffleurement rocheux)• Non classifié26 8753 8136 16516 89718 0898 7259 364Total partiel – milieux terrestres 96 947 62,0Tourbières :• Tourbière ombrotrophe• Tourbière minérotrophe• Matière organique morteMilieux humi<strong>de</strong>s—96596532 44827 2305 184342 383Milieux riverains ;• Eaux peu profon<strong>de</strong>s b 624• Marécage1 305• Marais45423,318,74,20,48,85,13,717,22,43,910,911,65,66,00,60,6—20,717,43,3 0,1Total partiel – milieux humi<strong>de</strong>s 34 831 22,3Total partiel – eau 24 467 15,7Total 156 245 100,0Eaua. À l’intérieur d’une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> 2 km <strong>de</strong> part <strong>et</strong> d’autre <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>.b. Les eaux peu profon<strong>de</strong>s correspon<strong>de</strong>nt aux herbiers aquatiques.1,50,80,30,4Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-137


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.9.1.1 Milieux terrestresLes peuplements résineux, qui occupent 36 481 ha ou 23,3 % <strong>de</strong> la superficieconsidérée, sont les plus abondants dans le secteur <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>. Ils secomposent surtout <strong>de</strong> pessières noires à mousses <strong>et</strong> <strong>de</strong> pessières noires à lichens.Les formations en régénération <strong>et</strong> les brûlis récents occupent respectivement26 875 ha <strong>et</strong> 18 089 ha, soit 17,2 % <strong>et</strong> 11,6 % <strong>de</strong> la superficie.Le long <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, entre le barrage proj<strong>et</strong>é, situé au PK 314, <strong>et</strong> le PK 285, laplus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s milieux terrestres environnants sont occupés par <strong>de</strong>sarbustes en régénération. Plus à l’aval, jusqu’à proximité du lac Nemiscau(PK 210), les versants sud <strong>de</strong> la rivière sont principalement couverts <strong>de</strong> brûlisrécents <strong>et</strong> <strong>de</strong> peuplements en régénération, alors que les versants nord accueillent<strong>de</strong>s tourbières ou <strong>de</strong>s pessières noires. Autour du lac Nemiscau <strong>et</strong> jusqu’à la route<strong>de</strong> la Baie-James (PK 108), ce sont les pessières à mousses associées auxtourbières <strong>et</strong> les peuplements en régénération qui dominent le paysage.Depuis la route <strong>de</strong> la Baie-James jusqu’à l’embouchure (PK 5), les talus <strong>de</strong> larivière <strong>Rupert</strong> sont généralement occupés par <strong>de</strong>s forêts feuillues, surtout <strong>de</strong>speupleraies faux-trembles. Les terrasses qui surplombent ces versants sontponctuées d’une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s tourbières entourées <strong>de</strong> pessières noires àmousses <strong>et</strong> <strong>de</strong> formations résineuses en régénération.11.9.1.2 Milieux humi<strong>de</strong>sTourbièresLes tourbières sont abondantes dans l’ensemble du secteur <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>, enparticulier dans les basses-terres, à l’ouest du PK 108 <strong>de</strong> la rivière. Elles secomposent surtout <strong>de</strong> vastes complexes <strong>de</strong> tourbières ombrotrophes uniformes,ridés <strong>et</strong> à mares, mais on y rencontre aussi <strong>de</strong>s tourbières minérotrophes uniformes<strong>et</strong> structurées ainsi que <strong>de</strong>s tourbières pennées. Les tourbières ombrotrophes <strong>et</strong>minérotrophes totalisent respectivement 27 230 ha <strong>et</strong> 5 184 ha, soit 17,4 % <strong>et</strong>3,3 % <strong>de</strong> la superficie à l’étu<strong>de</strong>.Végétation riveraineLes marécages, les marais <strong>et</strong> les herbiers aquatiques (eaux peu profon<strong>de</strong>s) dusecteur <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> couvrent 2 383 ha <strong>et</strong> représentent 1,5 % <strong>de</strong> la superficie.Dans le tronçon compris entre le barrage proj<strong>et</strong>é <strong>et</strong> le PK 270, les rives sontrocheuses ou constituées <strong>de</strong> dépôts grossiers. Les habitats riverains y sont doncpeu développés. On y voit surtout <strong>de</strong>s berges recouvertes d’étroits groupements <strong>de</strong>myrique baumier <strong>et</strong> <strong>de</strong> cassandre caliculé. Entre le PK 270 <strong>et</strong> le lac Nemiscau, lecours <strong>de</strong> la rivière est ralenti ; apparaissent alors <strong>de</strong> nombreuses îles formées <strong>de</strong>dépôts sableux colonisés par <strong>de</strong> vastes ensembles <strong>de</strong> végétation riveraine. Du point11-138 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004le plus élevé <strong>de</strong> ces îles vers le plan d’eau se succè<strong>de</strong>nt, généralement, unmarécage d’aulne rugueux, un marécage <strong>de</strong> myrique baumier, un haut marais <strong>de</strong>jonc filiforme <strong>et</strong> <strong>de</strong> millepertuis elliptique, un bas marais <strong>de</strong> carex rostré, un basmarais d’éléochari<strong>de</strong> palustre, un herbier <strong>de</strong> glycérie boréale <strong>et</strong>, jusqu’à plus <strong>de</strong>1 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, un herbier <strong>de</strong> rubanier à feuilles étroites (voir la photo 11-8 <strong>et</strong>la figure 11-28).Photo 11-8 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Habitat riverain situé au PK 245Autour du lac Nemiscau, les habitats riverains sont relativement peu abondants.Certaines baies abritées, surtout celles dont les rives sont formées <strong>de</strong> dépôtsorganiques, recèlent <strong>de</strong>s milieux riverains bien développés, composés <strong>de</strong>marécages d’aulne rugueux <strong>et</strong> <strong>de</strong> myrique baumier auxquels succè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s marais<strong>de</strong> carex oligosperme, <strong>de</strong> jonc filiforme <strong>et</strong> d’éléochari<strong>de</strong> palustre ainsi que <strong>de</strong>sherbiers <strong>de</strong> glycérie boréale <strong>et</strong> <strong>de</strong> rubanier à feuilles étroites (voir la figure 11-28).En aval du lac Nemiscau (PK 170), la rivière <strong>de</strong>vient plutôt rectiligne. Les habitatsriverains sont donc relativement étroits, quoique omniprésents, sauf dans lessections <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s. Entre le marécage d’aulne rugueux <strong>et</strong> le marécage <strong>de</strong> myriquebaumier apparaît souvent un marécage <strong>de</strong> saule satiné, en raison <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong>dépôts argileux dans ce tronçon <strong>de</strong> la rivière.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-139


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 11-28 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Toposéquence <strong>de</strong> la végétation riveraine6675_fo_F11-28_041123.fh108 7 6 5 4 3 2 18 1 2 3 4 1 1Matériau fin1 Marécage d’aulne rugueux2 Marécage <strong>de</strong> myrique baumier3 Haut marais <strong>de</strong> jonc filiforme <strong>et</strong> <strong>de</strong> millepertuis elliptique4 Bas marais <strong>de</strong> carex rostré5 Bas marais d’éléochari<strong>de</strong> palustre6 Herbier <strong>de</strong> glycérie boréale7 Herbier <strong>de</strong> rubanier à feuilles étroites8 RiveFonctions <strong>et</strong> valeurs <strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>sLes fonctions <strong>et</strong> les valeurs <strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>s du secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>,Lemare <strong>et</strong> Nemiscau sont les suivantes :• Fonctions hydrologiques : Les milieux humi<strong>de</strong>s du secteur <strong>de</strong> la rivière<strong>Rupert</strong> atténuent les fluctuations naturelles <strong>de</strong>s niveaux d’eau <strong>et</strong> réduisent lesrisques d’inondation <strong>et</strong> d’érosion <strong>de</strong> certaines rives. Ces milieux contribuent àalimenter les nappes phréatiques régionales <strong>et</strong> à filtrer les eaux <strong>de</strong> surface.L’eau <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> est utilisée pour l’approvisionnement <strong>de</strong> Waskaganish eneau potable.• Fonctions biogéochimiques : Les milieux humi<strong>de</strong>s participent à la stabilisation<strong>de</strong>s sédiments.• Fonctions <strong>de</strong> l’habitat terrestre <strong>et</strong> aquatique :– Les milieux riverains sont utilisés comme aire <strong>de</strong> reproduction par le grandbroch<strong>et</strong> en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crue <strong>et</strong> comme aire d’alevinage <strong>et</strong> d’alimentation.– Les milieux humi<strong>de</strong>s sont propices à la reproduction <strong>et</strong> à l’alimentation <strong>de</strong>samphibiens : la grenouille <strong>de</strong>s bois, la grenouille verte, le crapaudd’Amérique, la rain<strong>et</strong>te crucifère <strong>et</strong> la salamandre à points bleus ont été vusdans le secteur.11-140 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004– Les milieux humi<strong>de</strong>s riverains sont utilisés par la sauvagine <strong>et</strong> principalementpar la bernache du Canada lors <strong>de</strong>s migrations printanières, <strong>et</strong> par lecanard noir pour la nidification. Les herbiers aquatiques sont d’ailleurs <strong>de</strong>smilieux particulièrement recherchés par la sauvagine au printemps. Desoiseaux aquatiques, tels le grand héron <strong>et</strong> le butor d’Amérique, utilisentégalement les milieux humi<strong>de</strong>s riverains. Les tourbières sont aussi considéréescomme <strong>de</strong> bons habitats pour les limicoles. En outre, le busardSaint-Martin a été signalé régulièrement dans les marais <strong>et</strong> les marécages<strong>de</strong>s îles <strong>et</strong> <strong>de</strong>s haut-fonds présents sur la <strong>Rupert</strong>. Chez les oiseaux forestiers,le bruant <strong>de</strong>s marais <strong>et</strong> la paruline jaune sont les principales espècesassociées aux milieux riverains dans le secteur.– Les milieux riverains sont utilisés par le castor <strong>et</strong> le lièvre ainsi que par lelagopè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s saules en hiver. Les écureuils fréquentent plutôt les tourbièresboisées.– Deux espèces floristiques susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérablesau Québec ont été trouvées sur les rivages <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, à savoir lagratiole dorée <strong>et</strong> l’épervière <strong>de</strong> Robinson.– Plusieurs espèces fauniques à statut particulier sont associées aux milieuxhumi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ce secteur, dont le caribou forestier, qui utilise les tourbièrespour la mise bas <strong>et</strong> l’alimentation au printemps, ainsi que la grue duCanada, la mou<strong>et</strong>te <strong>de</strong> Bonaparte, le hibou <strong>de</strong>s marais <strong>et</strong> le bruant <strong>de</strong>Nelson.• Fonctions écologiques : Les milieux humi<strong>de</strong>s font partie intégrante du réseau<strong>de</strong> drainage aquatique. Ils présentent une diversité biologique d’intérêt. Lesmilieux humi<strong>de</strong>s du secteur <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> possè<strong>de</strong>nt un caractère d’unicité <strong>et</strong> <strong>de</strong>rar<strong>et</strong>é. Ils comprennent d’excellentes représentations <strong>de</strong> milieux riverainsdéveloppés sur <strong>de</strong>s îles <strong>et</strong> <strong>de</strong>s hauts-fonds ainsi que <strong>de</strong> tourbières pennées, untype <strong>de</strong> tourbière mixte unique à la région <strong>de</strong>s basses-terres <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong> au Québec.• Valeurs sociales <strong>et</strong> culturelles :– La <strong>Rupert</strong> est <strong>de</strong>puis longtemps un important axe <strong>de</strong> circulation. Elle figureparmi les grands circuits qui perm<strong>et</strong>taient <strong>de</strong> relier le bassin duSaint-Laurent à celui <strong>de</strong> la baie James. C<strong>et</strong>te rivière fut une voie <strong>de</strong>navigation majeure pour l’approvisionnement <strong>de</strong>s postes <strong>de</strong> traite <strong>de</strong> laCompagnie <strong>de</strong> la Baie d’Hudson situés à l’intérieur <strong>de</strong>s terres.– Les sites archéologiques <strong>et</strong> à potentiel archéologique du secteur ne s<strong>et</strong>rouvent pas directement dans <strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>s, mais ils <strong>de</strong>meurentfortement associés aux rivages <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-141


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004– Le secteur fait partie d’une zone d’utilisation traditionnelle <strong>de</strong>s communautéscries <strong>de</strong> Waskaganish <strong>et</strong> <strong>de</strong> Nemaska. De nombreux milieuxhumi<strong>de</strong>s riverains <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> sont d’ailleurs répertoriés comme airestraditionnelles <strong>de</strong> chasse à la sauvagine. Le site <strong>de</strong> Smokey Hill, sur la<strong>Rupert</strong>, est un lieu <strong>de</strong> pêche fortement valorisé par la communauté <strong>de</strong>Waskaganish. Le Vieux-Nemaska, situé en bordure du lac Nemiscau, estdéclaré site historique par les Cris ; il est toujours utilisé comme lieu <strong>de</strong>rassemblement communautaire. On trouve aussi, sur les rives du lacNemiscau, le site rupestre algonquien le plus septentrional du Québec <strong>et</strong> leseul connu en territoire cri.– Le secteur abrite plusieurs espèces <strong>de</strong> plantes vasculaires d’usage traditionnel.• Valeurs esthétiques <strong>et</strong> récréatives : Pour les personnes qui pratiquent lanavigation, la pêche ou la chasse sportive dans le secteur, les milieux humi<strong>de</strong>scontribuent à la diversité du paysage.11.9.1.3 Espèces floristiques à statut particulierLes inventaires effectués dans la zone d’étu<strong>de</strong> en 2002 <strong>et</strong> en 2003 ont confirmé laprésence <strong>de</strong> quatre plantes susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérablesau Québec dans la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> 2 km bordant la rivière <strong>Rupert</strong>. Leurs caractéristiquessont les suivantes :• Gratiola aurea f. pusilla est une p<strong>et</strong>ite plante <strong>de</strong> quelques centimètres <strong>de</strong>hauteur qui croît généralement en eau très peu profon<strong>de</strong> ou en terrainlégèrement exondé. Habituellement en populations <strong>de</strong> plusieurs centaines àplusieurs milliers d’individus, on la rencontre sur à peu près tous les types <strong>de</strong>substrats, sauf l’argile. Au Québec, la gratiole dorée n’a été aperçue qu’enbordure <strong>de</strong>s rivières à la Marte <strong>et</strong> <strong>Rupert</strong>. Sa répartition y est plus ou moinscontinue <strong>de</strong>puis le lac Ponc<strong>et</strong>, le long <strong>de</strong> la rivière à la Marte, jusqu’au PK 33<strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. Les plus gran<strong>de</strong>s populations, composées <strong>de</strong> plusieurs dizaines <strong>de</strong>milliers d’individus, ont été observées au lac Nemiscau. Ailleurs au Canada,c<strong>et</strong>te plante n’a été répertoriée que dans l’est ontarien, soit dans les régions dulac Nipissing <strong>et</strong> <strong>de</strong> Mattawa.• Hieracium robinsonii croît sur les rivages rocheux. Les populations connues necomprennent généralement que quelques individus. C<strong>et</strong>te épervière n’a été vuequ’à <strong>de</strong>ux endroits sur la <strong>Rupert</strong>, soit à la hauteur du PK 80 <strong>et</strong> du PK 84.Ailleurs au Québec, la plante n’a été trouvée qu’à une dizaine d’endroitsrépartis principalement au Saguenay <strong>et</strong> le long <strong>de</strong> la côte <strong>de</strong> la baie James. Laplupart <strong>de</strong> ces mentions sont historiques, c’est-à-dire que la plante n’y a pas étérevue <strong>de</strong>puis au moins 25 ans.11-142 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004• Hudsonia tomentosa est exclusive aux dunes. De par son mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> croissanceen coussin<strong>et</strong>s serrés, l’hudsonie tomenteuse est considérée comme une bonnefixatrice <strong>de</strong>s sables éoliens. La seule population trouvée le long <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>occupe une superficie <strong>de</strong> quelques centaines <strong>de</strong> mètres carrés. Ailleurs auQuébec, la plante a été inventoriée notamment dans les régions <strong>de</strong> l’Abitibi, duLac-Saint-Jean, <strong>de</strong> la Côte-Nord <strong>et</strong> <strong>de</strong>s Îles-<strong>de</strong>-la-Ma<strong>de</strong>leine.• Canadanthus mo<strong>de</strong>stus (syn. Aster mo<strong>de</strong>stus) est une plante associée auxmilieux humi<strong>de</strong>s plus ou moins ouverts. Jusqu’à maintenant, c<strong>et</strong>te plante <strong>de</strong>l’Ouest nord-américain n’avait été vue que dans la région du lac Abitibi. Laseule population trouvée le long <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> compte une dizaine d’individusen marge d’un sentier <strong>de</strong> portage dans une peupleraie boréale.11.9.1.4 Plantes vasculaires <strong>et</strong> connaissances traditionnelles <strong>de</strong>s CrisSelon les renseignements fournis par les membres <strong>de</strong>s communautés cries en 2002<strong>et</strong> en 2003 ou tirés <strong>de</strong> la documentation pertinente, il y aurait dans le secteur <strong>de</strong> larivière <strong>Rupert</strong> 49 plantes vasculaires faisant l’obj<strong>et</strong> d’un usage traditionnelmédicinal, alimentaire ou autre (voir le tableau 11-40). Ces plantes peuvent êtreréparties en trois groupes : les arbres, les arbustes <strong>et</strong> les plantes herbacées. Lamajorité <strong>de</strong> ces plantes sont fréquentes dans le secteur <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>,puisqu’on les rencontre régulièrement soit en forêt ou dans les brûlis, soit sur lesrivages ou le long <strong>de</strong>s cours d’eau, soit dans les tourbières. Tous ces grandséléments du paysage sont très bien représentés dans le secteur <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>,qui recèle une gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong> plantes médicinales ou alimentaires en raison <strong>de</strong> labonne diversité <strong>de</strong>s milieux qui s’y trouvent.Tableau 11-40 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Fréquence <strong>de</strong>s plantes à usage traditionnel (1 sur 2)Nom français Nom populaire Nom anglais Nom latinBouleau blancÉpin<strong>et</strong>te noireMélèze laricinPin grisPeuplier faux-trembleThuya occi<strong>de</strong>ntalÉpin<strong>et</strong>te blanchePeuplier baumierSapin baumierBouleau blancÉpin<strong>et</strong>te noireÉpin<strong>et</strong>te rougeCyprèsTrembleCèdreÉpin<strong>et</strong>te blancheLiardSapinArbresWhite birchBlack spruceTamarackJack pineQuaking aspenWhite cedarWhite spruceBalsam poplarBalsam firB<strong>et</strong>ula papyriferaPicea marianaLarix laricinaPinus banksianaPopulus tremuloi<strong>de</strong>sThuja occi<strong>de</strong>ntalisPicea glaucaPopulus balsamiferaAbies balsameaFréquence a(%)26491833151129Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-143


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 11-40 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Fréquence <strong>de</strong>s plantes à usage traditionnel (2 sur 2)Nom français Nom populaire Nom anglais Nom latinArbustesAndromè<strong>de</strong> glauque Andromè<strong>de</strong> Bog rosemary Andromeda polifolia var.glaucophyllaAulne crispéAulne rugueuxAirelle à feuilles étroitesAirelle <strong>de</strong>s marécagesAulne vertVerneBleu<strong>et</strong>Bleu<strong>et</strong>Mountain al<strong>de</strong>rSpeckled al<strong>de</strong>rSwe<strong>et</strong> blueberryAlpine bilberryAlnus viridis ssp. crispaAlnus incana ssp. rugosaVaccinium angustifoliumVaccinium uliginosumCassandre caliculé Faux bleu<strong>et</strong> Leatherleaf ChamaedaphnecalyculataCerisier <strong>de</strong> PennsylvanieCerisier <strong>de</strong> VirginieCornouiller stolonifèreGa<strong>de</strong>llier glanduleuxGroseillier hérisséGa<strong>de</strong>llier lacustreKalmia à feuillesd’andromè<strong>de</strong>Kalmia à feuilles étroitesP<strong>et</strong>it atocaGaulthérie hispi<strong>de</strong>Viorne comestibleSaule <strong>de</strong> BebbSaule brillantSaule à feuille <strong>de</strong> poirierSaule humbleSaule pédicelléSaule à feuilles planesSaule satinéSorbier d’AmériqueSorbier plaisantRhodo<strong>de</strong>ndron duGroenlandBenoîte <strong>de</strong>s ruisseauxRonce pubescenteFraisier <strong>de</strong> VirginieRonce du mont IdaBerce très gran<strong>de</strong>Lycopo<strong>de</strong> innovantMenthe <strong>de</strong>s champsPigamon pubescentCornouiller du CanadaTypha à feuilles largesAralie à tige nueSarracénie pourpreMényanthe trifoliéP<strong>et</strong>it merisierCerisier à grappesHart rougeGa<strong>de</strong>llierFausse-épineGa<strong>de</strong>llierPin cherryChoke cherryRed osierSkunk-currantCanada gooseberrySwamp black currantPrunus pensylvanicaPrunus virginianaCornus sericeaRibes glandulosumRibes hirtellumRibes lacustreKalmia Swamp laurel Kalmia polifolia 14Crevard <strong>de</strong> moutonsAtocaP<strong>et</strong>it thé <strong>de</strong>s boisPimbinaChatonSauleSauleSauleSauleSauleSauleCormierCormierLambkillCranberryCreeping snowberryMooseberryLong-beaked willowShining willowBalsam willowBush willowBog willowWillowSilky willowAmerican mountain ashMountain ashKalmia angustifoliaOxycoccus microcarpusGaultheria hispidulaViburnum eduleSalix bebbianaSalix lucidaSalix pyrifoliaSalix humilisSalix pedicellarisSalix planifoliaSalix pellitaSorbus americanaSorbus <strong>de</strong>coraThé du Labrador Labrador tea Rhodo<strong>de</strong>ndron groenlandicumBenoîteCatherin<strong>et</strong>teFraisier <strong>de</strong>s champsFramboisierGran<strong>de</strong> berceCourants vertsMenthePigamonQuatre-tempsQuenouilleSalsepareilleP<strong>et</strong>its cochonsTrèfle d’eauPlantes herbacéesPurple avensDwarf raspberryStrawberryRed raspberryCow parsnipStiff club mossCommon mintMeadow rueBunchberryCommon cattailWild sarsaparillaPitcher plantBuckbeana. La fréquence est établie en fonction du nombre <strong>de</strong> points d’échantillonnage (n = 177).Geum rivaleRubus pubescensFragaria virginianaRubus idaeusHeracleum lanatumLycopodium annotinumMentha arvensisThalictrum pubescensCornus cana<strong>de</strong>nsisTypha latifoliaAralia nudicaulisSarracenia purpureaMenyanthes trifoliataFréquence a(%)162628351924151191042287111916418207121921637114510119614281102311-144 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.9.2 Impacts prévus pendant la construction <strong>et</strong> mesures d’atténuationPendant la construction <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques sur le cours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>,les sources d’impact sur la végétation sont liées aux activités <strong>de</strong> construction <strong>et</strong> àl’abaissement <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> la rivière. Par ailleurs, la construction <strong>de</strong>s ouvrageshydrauliques amènera un rehaussement du niveau d’eau dans certaines portions <strong>de</strong>la rivière. Les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> ce rehaussement sur la végétation terrestre, qui se ferontsentir dès la construction <strong>de</strong>s ouvrages <strong>et</strong> se poursuivront pendant l’exploitation,sont traités à la section 11.9.3.11.9.2.1 Milieux terrestresLes zones <strong>de</strong> travaux pour la construction <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques n’occuperontque <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites superficies <strong>de</strong> milieu terrestre.Mesures d’atténuationÀ la fin <strong>de</strong> la construction, certaines aires déboisées seront végétalisées, par suite<strong>de</strong> la mise en œuvre <strong>de</strong>s mesures d’atténuation courantes visant à protéger les sols<strong>et</strong> à restaurer les zones <strong>de</strong> travaux. Par ailleurs, les mesures relatives au déboisement,aux engins <strong>de</strong> chantier <strong>et</strong> à la circulation, à l’excavation <strong>et</strong> au terrassement,au forage <strong>et</strong> aux sondages, au franchissement <strong>de</strong>s cours d’eau ainsi qu’à la remiseen état perm<strong>et</strong>tront <strong>de</strong> réduire les impacts sur le milieu terrestre (voir les clausesenvironnementales normalisées n os 1, 4, 5, 12, 13, 14, 15 <strong>et</strong> 20 à l’annexe J).11.9.2.2 Milieux humi<strong>de</strong>sLes activités <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques sur le cours aval <strong>de</strong> la<strong>Rupert</strong> toucheront <strong>de</strong> façon ponctuelle certains rivages <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>.L’abaissement <strong>de</strong>s niveaux d’eau <strong>de</strong> la rivière modifiera la végétation riveraine <strong>et</strong>aquatique existante. En eff<strong>et</strong>, dans les tronçons non influencés par un ouvrage,l’abaissement <strong>de</strong>s niveaux exon<strong>de</strong>ra 2 152,8 ha <strong>de</strong> berges, dont 131,5 ha d’herbiersaquatiques (eaux peu profon<strong>de</strong>s). Les espèces aquatiques présentes <strong>de</strong>vraientsurvivre durant la première saison d’exondation, alors que les espèces végétales dubas marais commenceront à coloniser le milieu.Les sédiments <strong>de</strong>s berges exondées, non protégés par la végétation, se trouverontexposés aux phénomènes d’érosion.Mesures d’atténuationLes mesures d’atténuation courantes visant le déboisement, les engins <strong>de</strong> chantier<strong>et</strong> la circulation, l’excavation <strong>et</strong> le terrassement, le forage <strong>et</strong> les sondages, lefranchissement <strong>de</strong>s cours d’eau <strong>et</strong> la remise en état perm<strong>et</strong>tront <strong>de</strong> réduire lesDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-145


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004impacts sur les milieux humi<strong>de</strong>s (voir les clauses environnementales normaliséesn os 1, 5, 12, 13, 14, 15 <strong>et</strong> 20 à l’annexe J).Par ailleurs, l’ensemencement <strong>de</strong> graminées dans cinq tronçons <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>accélérera la reconstitution du couvert végétal sur près <strong>de</strong> 1 500 ha <strong>de</strong> bergesexondées (voir la section 11.1).11.9.2.3 Espèces vasculaires particulièresUne population <strong>de</strong> trois individus <strong>de</strong> Gratiola aurea, une espèce susceptible d’êtredésignée menacée ou vulnérable au Québec, sera probablement touchée par laconstruction du seuil au PK 33 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. Il s’agit <strong>de</strong> la plus p<strong>et</strong>ite <strong>de</strong>s30 populations répertoriées le long <strong>de</strong> la rivière.Aucun impact n’est appréhendé sur les espèces vasculaires traditionnellementutilisées par les Cris, puisqu’il s’agit <strong>de</strong> plantes communes dans le secteur.11.9.3 Impacts prévus pendant l’exploitation <strong>et</strong> mesures d’atténuationLa présence <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques sur le cours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> la gestionhydraulique <strong>de</strong> la rivière constituent les seules sources d’impact sur la végétationpendant l’exploitation.11.9.3.1 Milieux terrestresLe rehaussement du niveau d’eau à l’amont <strong>de</strong>s seuils du PK 33 <strong>et</strong> du PK 110,3 <strong>de</strong>la <strong>Rupert</strong> entraînera la perte <strong>de</strong> 10,2 ha <strong>de</strong> milieux terrestres. Ces superficies sontprincipalement constituées <strong>de</strong> pessières noires à mousses <strong>et</strong> <strong>de</strong> brûlis plus oumoins récents. La gestion <strong>de</strong>s débits <strong>de</strong> la rivière ne créera pas d’impactadditionnel sur c<strong>et</strong>te composante du milieu.11.9.3.2 Milieux humi<strong>de</strong>sDans les tronçons <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> soumis à l’influence d’un ouvrage hydraulique, <strong>de</strong>faibles pertes résulteront <strong>de</strong> l’ennoiement <strong>de</strong> marécages (3,7 ha), immédiatement àl’amont <strong>de</strong> certains ouvrages. Les superficies existantes <strong>de</strong> végétation riveraine <strong>et</strong>aquatique <strong>de</strong>vraient y <strong>de</strong>meurer à peu près inchangées. Toutefois, la réduction <strong>de</strong>l’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s variations annuelles <strong>de</strong>s niveaux d’eau entraînera une réorganisation<strong>de</strong> la végétation riveraine.11-146 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Les enseignements du suivi <strong>de</strong> la végétation riveraine <strong>et</strong> aquatique <strong>de</strong>s rivièresEastmain <strong>et</strong> Opinaca perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> prévoir le développement <strong>de</strong> la végétation surles berges du tronçon à débit réduit <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> (Bouchard <strong>et</strong> Ouzilleau,2004) :• Les herbiers exondés disparaîtront peu à peu <strong>et</strong> <strong>de</strong> nouveaux se développerontà moyen terme dans le nouveau plan d’eau. Les superficies <strong>de</strong> nouveauxherbiers seront moindres qu’en conditions naturelles à cause <strong>de</strong> la réduction<strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> niveau.• Le marais envahira les superficies exondées à court terme, mais à moyen termela majeure partie <strong>de</strong> ces superficies <strong>de</strong>viendront du marécage. Les superficies<strong>de</strong> nouveaux marais, comme celles <strong>de</strong> nouveaux herbiers, seront moindresqu’en conditions naturelles à cause <strong>de</strong> la réduction <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> niveaud’eau.Le tableau 11-41 fait le bilan à long terme <strong>de</strong>s superficies occupées par lavégétation riveraine <strong>et</strong> aquatique <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>. Dans les tronçons influencéspar un ouvrage hydraulique, on a soustrait les superficies <strong>de</strong> marécages ennoyés <strong>et</strong>on a ajouté les superficies exondées au total <strong>de</strong>s marais <strong>et</strong> <strong>de</strong>s marécages, puis on aréduit <strong>de</strong> moitié les proportions <strong>de</strong> marais pour tenir compte <strong>de</strong>s plus faibles variationsdu niveau d’eau. Les superficies d’herbiers (eaux peu profon<strong>de</strong>s) ont étéconservées. Dans les tronçons sans ouvrage hydraulique, les superficies exondéesont été ajoutées aux milieux riverains <strong>et</strong> la proportion <strong>de</strong> marais a été corrigée à labaisse comme précé<strong>de</strong>mment, puis les superficies d’herbiers ont été réduites <strong>de</strong>moitié.On obtiendra donc <strong>de</strong>s gains <strong>de</strong> marécages dans la plupart <strong>de</strong>s tronçons <strong>de</strong> larivière <strong>et</strong> particulièrement dans les tronçons sans ouvrage hydraulique. Surl’ensemble <strong>de</strong> la rivière, les marécages atteindront 3 204,0 ha, soit à peu près l<strong>et</strong>riple <strong>de</strong>s superficies existantes (988 ha). Il en résultera un gain n<strong>et</strong> <strong>de</strong> 2 216,0 ha<strong>de</strong> marécages. Par ailleurs, les superficies <strong>de</strong> marais <strong>et</strong> d’herbiers aquatiques serontlégèrement réduites. On évalue la perte n<strong>et</strong>te <strong>de</strong> marais à 21,5 ha, ce quicorrespond à 4,4 % <strong>de</strong>s marais du secteur <strong>de</strong>s rivières, <strong>et</strong> celle d’herbiers à 75,6 ha,soit 11,3 % <strong>de</strong>s herbiers du secteur.En ce qui concerne les rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau, il n’y aura pas d’impact surleurs milieux humi<strong>de</strong>s, car les cycles <strong>de</strong> fluctuation naturelle du niveau d’eauseront maintenus.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-147


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 11-41 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Superficies <strong>de</strong> végétation aquatique <strong>et</strong> riveraine par tronçon <strong>de</strong> rivière – Avant <strong>et</strong> après<strong>dérivation</strong>Début(PK)TronçonFin(PK)Longueur(km)Influenced’unouvragehydrauliqueMarécage(ha)Conditions naturelles aMarais(ha)Eaux peuprofon<strong>de</strong>s b(ha)À long terme après <strong>dérivation</strong> aMarécage(ha)Marais(ha)Eaux peuprofon<strong>de</strong>s b(ha)5,00 20,45 15,45 — 57,0 0,0 5,2 262,8 0,0 2,620,45 23,75 3,30 Tapis 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,023,75 33,10 9,35 10,3 3,3 2,9 71,4 9,7 1,533,10 48,15 15,05 Seuil 10,1 0,0 10,7 8,5 0,0 10,748,15 49,40 1,25 0,0 0,0 0,0 3,5 0,0 0,049,40 64,50 15,10 Seuil 19,2 0,0 1,6 62,6 0,0 1,664,50 84,85 20,35 13,4 0,0 5,4 95,7 0,0 2,784,85 95,60 10,75 Seuil 8,7 0,0 21,9 25,8 0,0 21,995,60 110,20 14,60 8,5 2,0 11,1 96,6 9,5 5,6110,20 124,85 14,65 Seuil 17,3 0,0 52,0 108,6 0,0 52,0124,85 170,00 45,15 40,2 2,4 26,0 355,6 11,0 13,0170,00 214,85 44,85 Seuil 231,3 188,5 208,6 410,0 115,7 208,6214,85 224,00 9,15 24,2 15,9 99,8 131,7 32,9 49,9224,00 271,30 47,30 Seuil 529,9 269,2 222,7 1 230,7 252,1 222,7271,30 290,00 18,70 13,1 5,0 1,1 208,0 33,9 0,6290,00 293,00 3,00 Épi 0,0 0,0 0,0 24,7 0,0 0,0293,00 314,00 21,00 — 4,8 0,0 0,0 107,8 0,0 0,0Total — 309,00 — 988,0 486,3 669,0 3 204,0 464,8 593,4a. À l’exclusion <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> 2 km <strong>de</strong> part <strong>et</strong> d’autre <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.b. Les eaux peu profon<strong>de</strong>s correspon<strong>de</strong>nt aux herbiers aquatiques.Mesures d’atténuationAucune mesure d’atténuation n’est prévue.11.9.3.3 Espèces vasculaires particulièresPendant l’exploitation, <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s quatre espèces susceptibles d’être désignéesmenacées ou vulnérables inventoriées dans ce secteur risquent d’être touchées.Une <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux espèces (Gratiola aurea) est présente dans les tronçons influencéspar un ouvrage hydraulique, où on a inventorié seize populations réunissant plus<strong>de</strong> 97 % <strong>de</strong>s effectifs <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te espèce. Toutefois, aucun impact sur Gratiola aurean’est prévu dans ces tronçons puisque les niveaux d’eau y seront maintenus.11-148 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Dans les milieux riverains <strong>de</strong>s tronçons sans ouvrage hydraulique, on a inventorié<strong>de</strong>ux populations <strong>de</strong> Hieracium robinsonii <strong>et</strong> quatorze populations <strong>de</strong> Gratiolaaurea.Les populations <strong>de</strong> Hieracium robinsonii comptent moins <strong>de</strong> dix individus <strong>et</strong>occupent la partie supérieure <strong>de</strong> rivages dénudés rocheux ou graveleux bordant <strong>de</strong>ssections <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s. Comme on l’a observé au cours du suivi <strong>de</strong> la végétationriveraine <strong>et</strong> aquatique <strong>de</strong>s rivières Eastmain <strong>et</strong> Opinaca, la réduction du débitentraînera un accroissement <strong>de</strong>s superficies dénudées, qui <strong>de</strong>vraient <strong>de</strong>meurerdégarnies un certain temps en raison <strong>de</strong> la nature grossière <strong>de</strong>s substrats. À longterme, on peut prévoir la persistance <strong>de</strong> ces populations avec, possiblement, leurdéplacement vers les nouveaux rivages.Quant aux populations <strong>de</strong> Gratiola aurea répertoriées dans les tronçons sansouvrage hydraulique, elles comptent actuellement environ 25 000 individus, ce quireprésente 3 % <strong>de</strong>s effectifs connus au Québec. La position riveraine optimale <strong>de</strong>c<strong>et</strong>te plante correspond au niveau d’étiage estival moyen. Les individus croissentgénéralement dans quelques centimètres d’eau, occasionnellement en positionlégèrement exondée. Malgré la réduction du débit, on prévoit que ces populations<strong>de</strong>vraient se maintenir grâce à une migration naturelle vers les nouveaux rivages.En eff<strong>et</strong>, c<strong>et</strong>te p<strong>et</strong>ite plante essentiellement végétative semble se reproduire assezfacilement par marcottage naturel. De plus, sa dissémination le long <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>est possiblement assurée par les glaces au printemps <strong>et</strong> non par la faune (aucun<strong>et</strong>race <strong>de</strong> broutement n’a été observée).En ce qui concerne les plantes d’utilisation traditionnelle, la gestion hydraulique<strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> la présence d’ouvrages hydrauliques sur son cours aval ne réduirontpas leur disponibilité. Aucune d’elles ne sera plus difficile à trouver une fois leproj<strong>et</strong> réalisé.Un suivi effectué après la mise en exploitation perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> surveiller le maintien<strong>de</strong>s populations.11.9.4 Évaluation <strong>de</strong> l’impact résiduel11.9.4.1 Milieux terrestresDans le secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau, les modifications durégime <strong>de</strong>s rivières <strong>et</strong> la mise en place <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques toucheront unesuperficie d’un peu plus <strong>de</strong> 10,2 ha <strong>de</strong> milieux terrestres, ce qui représente uneinfime portion <strong>de</strong>s milieux terrestres <strong>de</strong> ce secteur. L’impact résiduel sur cesmilieux est donc considéré comme négligeable.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-149


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.9.4.2 Milieux humi<strong>de</strong>sGlobalement, on observera un gain appréciable <strong>de</strong> marécages sur la rivière <strong>Rupert</strong>,tandis que les superficies <strong>de</strong> marais <strong>et</strong> d’herbiers resteront à peu près inchangées.Les milieux humi<strong>de</strong>s constituent une préoccupation <strong>de</strong>s milieux scientifiques enraison notamment <strong>de</strong> leur valeur écologique. On considère qu’il y aura un impactpositif d’intensité moyenne sur les milieux humi<strong>de</strong>s, en raison <strong>de</strong> la plus gran<strong>de</strong>abondance <strong>de</strong> marécages le long <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.L’étendue <strong>de</strong> l’impact est locale, puisque les gains <strong>de</strong> marécages seront répartisdans tout le tronçon à débit réduit <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. La durée <strong>de</strong> l’impact est longue,car ces milieux humi<strong>de</strong>s se maintiendront à long terme. Il y aura donc un impactpositif d’importance moyenne sur les milieux humi<strong>de</strong>s du secteur.Par ailleurs, le proj<strong>et</strong> n’occasionnera aucun impact significatif sur les fonctions <strong>et</strong>les valeurs <strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>s.11.9.4.3 Espèces vasculaires particulièresUne loi provinciale <strong>et</strong> une loi fédérale visent la sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong> la diversité biologique.Elles i<strong>de</strong>ntifient les plantes vasculaires à statut particulier qui doivent fairel’obj<strong>et</strong> d’une attention particulière. Toutefois, la perte d’une p<strong>et</strong>ite population(trois plantes) <strong>de</strong> gratiole dorée est considérée comme négligeable par rapport autrès grand nombre d’individus inventoriés dans le secteur <strong>de</strong>s rivières. C’estpourquoi l’impact résiduel est négligeable.11.10 Faune terrestre <strong>et</strong> semi-aquatiqueLa métho<strong>de</strong> se rapportant à la faune terrestre <strong>et</strong> semi-aquatique (métho<strong>de</strong> M13) estprésentée dans le volume 6.11.10.1 Conditions actuellesComme dans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>, la zone considérée pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> lafaune terrestre <strong>et</strong> semi-aquatique varie selon les groupes d’espèces. Par ailleurs,pour la p<strong>et</strong>ite faune, les données relatives au secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong>Nemiscau sont comparées à celles d’une zone d’inventaire plus vaste, qui englobel’ensemble <strong>de</strong>s secteurs étudiés ainsi que <strong>de</strong>s zones limitrophes, ce qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong>relativiser les résultats obtenus. Tous les inventaires ont été réalisés en collaborationavec les maîtres <strong>de</strong> trappage ou leurs représentants.La carte 11, dans le volume 7, illustre les principaux résultats <strong>de</strong>s inventaires.11-150 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.10.1.1 Gran<strong>de</strong> fauneLe maintien <strong>de</strong>s niveaux d’eau actuels dans les rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscaun’entraînera aucune modification <strong>de</strong>s habitats fauniques terrestres. La baisse <strong>de</strong>niveau d’eau dans la rivière <strong>Rupert</strong> pourra entraîner <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong> l’habitatriverain, mais ces modifications seront négligeables à l’échelle du domaine vital <strong>de</strong>la gran<strong>de</strong> faune. Les résultats <strong>de</strong> l’inventaire <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> faune le long <strong>de</strong> cesrivières ne sont donc pas présentés dans l’étu<strong>de</strong> d’impact, mais dans le document<strong>de</strong> Del Degan, Massé <strong>et</strong> Associés (2004).11.10.1.2 P<strong>et</strong>ite faunePour les animaux à fourrure <strong>et</strong> les tétraoninés, <strong>de</strong>s inventaires terrestres <strong>et</strong> aériensont couvert l’ensemble <strong>de</strong>s rives <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau. Pour lecastor, l’inventaire a été restreint aux rives <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Lemare.Toutefois, seules les données relatives à la rivière <strong>Rupert</strong> sont présentées. En eff<strong>et</strong>,les seuls habitats qui risquent d’être modifiés par la <strong>dérivation</strong> partielle <strong>de</strong> la<strong>Rupert</strong> sont les milieux riverains <strong>de</strong> c<strong>et</strong> écosystème aquatique. Les résultats <strong>de</strong>sinventaires effectués sur les rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau figurent néanmoins dansle document <strong>de</strong> Del Degan, Massé <strong>et</strong> Associés (2004).CastorAbondanceLe survol <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> a permis <strong>de</strong> compter 53 colonies actives sur unelongueur <strong>de</strong> rive inventoriée <strong>de</strong> 1 352 km, ce qui représente une <strong>de</strong>nsité globale <strong>de</strong>0,39 colonie par 10 km <strong>de</strong> rive. Compte tenu du nombre moyen <strong>de</strong> castors parcolonie, on estime la population <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te rivière à 212 bêtes.Le tronçon <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> situé en aval du lac Nemiscau possè<strong>de</strong> une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>0,64 colonie par 10 km <strong>de</strong> rive, soit 2,5 fois plus que le tronçon situé en amont dumême lac, où la <strong>de</strong>nsité est <strong>de</strong> 0,26 colonie par 10 km <strong>de</strong> rive. Quant à la <strong>de</strong>nsité enbordure du lac Nemiscau, elle est encore plus faible avec 0,21 colonie par 10 km.La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> colonies <strong>de</strong> castors dans la <strong>Rupert</strong> en 2002 est similaire aux <strong>de</strong>nsitéscalculées en 1990 pour ce même cours d’eau (0,30 colonie par 10 km) <strong>et</strong> pour larivière à l’Eau Claire (0,40 colonie par 10 km), un tributaire <strong>de</strong> la rivière Eastmainsitué au nord <strong>de</strong>s biefs proj<strong>et</strong>és. En revanche, les rivières Pontax (0,70 colonie par10 km), Broadback (0,70 colonie par 10 km) <strong>et</strong> Harricana (1,1 colonie par 10 km),dont les bassins versants sont adjacents à celui <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, présentaient en 1990<strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités plus élevées que celles <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> en 2002.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-151


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004HabitatLa majeure partie <strong>de</strong>s colonies sont établies dans <strong>de</strong>s habitats au relief plat <strong>et</strong> auxberges en pente douce. Les matériaux caractérisant les berges sont constituésprincipalement <strong>de</strong> matières organiques.Les milieux riverains où <strong>de</strong>s colonies <strong>de</strong> castors ont été recensées étaient, dansl’ensemble, bien développés. Ils étaient composés <strong>de</strong> marais, d’herbiers ainsi que<strong>de</strong> marécages <strong>de</strong> saule, d’aulne rugueux <strong>et</strong> <strong>de</strong> myrique baumier.Dans un rayon <strong>de</strong> 200 m autour <strong>de</strong>s colonies, le couvert forestier est surtoutconstitué <strong>de</strong> peuplements <strong>de</strong> résineux matures ou en régénération, comme dans lesecteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong>. On y trouve <strong>de</strong>s peuplements feuillus à moins <strong>de</strong> 100 m<strong>de</strong>s colonies, <strong>et</strong> en plus grand nombre que dans le reste <strong>de</strong> la zone d’inventaire. Lesamas <strong>de</strong> nourriture sont principalement composés d’aulne <strong>et</strong> <strong>de</strong> saule, comme dansles biefs.Autres animaux à fourrureAbondanceOn a fait l’inventaire aérien <strong>et</strong> au sol <strong>de</strong>s pistes d’animaux à fourrure sur un total<strong>de</strong> 106 transects le long <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. Des pistes ont été observées dans 84 % <strong>de</strong>ces transects. Le tiers <strong>de</strong>s rives <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> sont caractérisées par une diversité <strong>et</strong>une abondance élevées <strong>de</strong>s différents animaux à fourrure. L’indice <strong>de</strong> richesseélevé se r<strong>et</strong>rouve sur environ 100 km <strong>de</strong> rives entre les PK 75 <strong>et</strong> 124, les PK 150 <strong>et</strong>176, <strong>et</strong> les PK 250 <strong>et</strong> 300 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.Les espèces les plus abondantes le long <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> sont le lièvre d’Amérique <strong>et</strong>les écureuils, comme dans la zone d’inventaire (voir le tableau 11-42). Pour laloutre <strong>de</strong> rivière, la martre d’Amérique, l’hermine <strong>et</strong> la bel<strong>et</strong>te, l’indiced’abondance est inférieur à celui <strong>de</strong> la zone d’inventaire, alors que pour le visond’Amérique l’indice est supérieur. Des pistes <strong>de</strong> renard roux <strong>et</strong> <strong>de</strong> lynx du Canadaont également été notées le long <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, mais en faible abondance, toutcomme dans la zone d’inventaire. Les inventaires aériens <strong>de</strong> 1990 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 1991 dansles bassins <strong>de</strong>s rivières limitrophes montrent <strong>de</strong>s indices d’abondance supérieurs àceux <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> en 2002 (voir le tableau 11-43).11-152 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 11-42 : Rivière <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> zone d’inventaire – Indices d’abondance cumulés <strong>de</strong> la p<strong>et</strong>ite fauneEspèceRivière <strong>Rupert</strong>Indice d’abondance cumulé a(nombre <strong>de</strong> pistes par 1 300 m)Zone d’inventaireLièvre d’Amérique 0,990 1,057Martre d’Amérique 0,149 0,281Loutre <strong>de</strong> rivière 0,046 0,060Vison d’Amérique 0,267 0,094P<strong>et</strong>its mustélidés (bel<strong>et</strong>te <strong>et</strong> hermine) 0,005 0,029Renard roux 0,115 0,111Lynx du Canada 0,005 0,004Écureuils 0,768 0,564Porc-épic d’Amérique 0,000 0,008Tétraoninés b :• Tétras• Lagopè<strong>de</strong>sa. Indice calculé à partir <strong>de</strong> l’inventaire aérien <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’inventaire au sol.b. Indice pondéré calculé uniquement à partir <strong>de</strong> l’inventaire au sol.3,1740,1962,05511,5481,2759,979Tableau 11-43 : Rivière <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Baie-James – Indices d’abondance <strong>de</strong> la p<strong>et</strong>ite faune –1990, 1991 <strong>et</strong> 2002EspèceRivière <strong>Rupert</strong>Indice d’abondance a(nombre <strong>de</strong> pistes par 1 000 m)Bassins <strong>de</strong>s rivièresNottaway, Broadback <strong>et</strong> <strong>Rupert</strong>Bassin <strong>de</strong> larivière Eastmain2002 1990 1991 1990Lièvre d’Amérique – 0,034 1,088-1,989 0,490 0,200-2,164Loutre <strong>de</strong> rivière – 0,060 0,00-0,096 0,60 0,103-0,600Renard roux – 0,068 0,091-0,494 0,180 0,273-0,800Lynx du Canada – 0,003 0,00-0,182 0,040 0,000-0,012Tétraoninés – 0,087 0,193-2,545 0,120-4,180 0,204-5,000a. Indice calculé à partir d’inventaires aériens.HabitatLes habitats utilisés par les animaux à fourrure le long <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> nediffèrent pas <strong>de</strong>s habitats décrits dans le secteur <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> (voir lasection 10.12.1.2).Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-153


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Les peuplements à dominance résineuse forment généralement plus <strong>de</strong> 75 % <strong>de</strong> lacomposition du couvert forestier où les différentes espèces d’animaux à fourrureont été recensées, alors que les aulnaies <strong>et</strong> les arbustaies, associées aux habitatsriverains, sont très peu utilisées.TétraoninésAbondanceDes pistes <strong>de</strong> tétraoninés ont été observées dans environ 43 % <strong>de</strong>s transects inventoriésle long <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> durant l’hiver 2002. La majeure partie d’entre elles sont<strong>de</strong>s pistes <strong>de</strong> lagopè<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s saules. L’indice d’abondance <strong>de</strong>s lagopè<strong>de</strong>s calculépour la <strong>Rupert</strong> est moins élevé que celui <strong>de</strong> la zone d’inventaire (voir l<strong>et</strong>ableau 11-42). Un indice <strong>de</strong> richesse élevé pour les lagopè<strong>de</strong>s caractérise 16 %<strong>de</strong>s rives <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. Les tronçons qui présentent un indice élevé se trouvententre les PK 175 <strong>et</strong> 200 <strong>et</strong> les PK 275 <strong>et</strong> 300.HabitatLes inventaires indiquent que les habitats riverains <strong>de</strong>s cours d’eau sont lesmilieux les plus utilisés par le lagopè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s saules. Ces habitats riverainscomposés <strong>de</strong> marais, d’herbiers <strong>et</strong> <strong>de</strong> marécages sont dans l’ensemble biendéveloppés. Cependant, les peuplements mélangés en régénération, qui représententmoins <strong>de</strong> 23 % <strong>de</strong>s rives <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, constituent également un attrait pourc<strong>et</strong>te espèce.11.10.1.3 Espèces fauniques à statut particulierLes espèces à statut particulier dont la présence est possible, probable ouconfirmée en bordure <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau sont la bel<strong>et</strong>tepygmée, le campagnol-lemming <strong>de</strong> Cooper, le carcajou, le caribou forestier, lelynx du Canada, le monarque <strong>et</strong> la musaraigne pygmée.Handfield (1999) rapporte une mention du monarque à <strong>Rupert</strong> House (Waskaganish),mais il précise que le monarque se rend très rarement dans c<strong>et</strong>te région.Ces papillons pourraient fréquenter le secteur durant leurs migrations mais ne sereproduiraient pas dans la zone d’étu<strong>de</strong>. La plante-hôte du monarque, l’asclépia<strong>de</strong>,est d’ailleurs absente <strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong>.Aucun spécimen <strong>de</strong> campagnol-lemming <strong>de</strong> Cooper ni <strong>de</strong> musaraigne pygmée n’aété observé dans le secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau. Toutefois,leur présence est confirmée au sud <strong>de</strong> ce secteur selon l’Atlas <strong>de</strong>s micromammifèresdu Québec (Desrosiers <strong>et</strong> coll., 2002) ainsi qu’au nord du même secteur par laprésente étu<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>s mentions <strong>de</strong> l’Atlas. Ces espèces sont donc probablementprésentes dans le secteur <strong>de</strong>s rivières. Quant à la bel<strong>et</strong>te pygmée, aucun inventaire11-154 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004spécifique n’a été réalisé. Sa présence dans le secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare<strong>et</strong> Nemiscau est cependant probable puisque l’aire <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong> l’espècechevauche ce secteur d’étu<strong>de</strong> <strong>et</strong> que son habitat potentiel y est présent. La sélectiond’habitat <strong>de</strong> la bel<strong>et</strong>te pygmée est déterminée par la répartition locale <strong>de</strong>s micromammifères,qui, dans la zone d’étu<strong>de</strong>, est principalement associée aux milieuxriverains.Les espèces fauniques à statut particulier dont la présence est confirmée dans lesecteur <strong>de</strong>s rivières sont le carcajou, le caribou forestier <strong>et</strong> le lynx du Canada. Laprésence du lynx du Canada a été confirmée au cours d’un inventaire <strong>de</strong> pistesdans la neige effectué le long <strong>de</strong> transects ; l’espèce était cependant peu abondantedans ce secteur. Aucun carcajou n’a été observé au cours <strong>de</strong>s inventaires relatifs auproj<strong>et</strong> <strong>de</strong> la centrale <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong>, <strong>et</strong> aucun inventairespécifique n’a été effectué. Le CDPNQ rapporte cependant l’observation d’uncarcajou à partir d’un hélicoptère pendant trois à quatre minutes le long <strong>de</strong> larivière <strong>Rupert</strong> en 1999. Selon les Cris, l’espèce serait actuellement présente sur l<strong>et</strong>erritoire <strong>de</strong> Waskaganish. On ne dispose d’aucune information précise sur la<strong>de</strong>nsité <strong>et</strong> l’habitat <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te espèce au Québec. Un caribou forestier adulte a étéobservé le 2 juin 2003 dans une tourbière minérotrophe à proximité <strong>de</strong> la rivière<strong>Rupert</strong> (PK 37) lors d’inventaires visant d’autres espèces. Enfin, l’abondance ducarcajou <strong>et</strong> du caribou forestier dans le secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong>Nemiscau n’est pas connue.11.10.2 Impacts prévus pendant la construction <strong>et</strong> mesures d’atténuationPendant la durée <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques sur lecours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, les sources d’impact sur la faune terrestre <strong>et</strong>semi-aquatique sont liées aux activités <strong>de</strong> construction, à l’abaissement du niveaudans certains tronçons <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> à la présence <strong>de</strong>s travailleurs.Le déboisement nécessaire à la construction <strong>de</strong>s ouvrages ne touchera que <strong>de</strong>p<strong>et</strong>ites superficies <strong>de</strong> milieux terrestres dans les différentes zones <strong>de</strong> travaux. Dansles tronçons <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> qui ne seront pas influencés par un ouvrage, l’abaissementdu niveau moyen sera <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1,5 m. Comme les rives ont une penterelativement douce, l’abaissement du niveau d’eau se traduira par l’apparition <strong>de</strong>larges zones exondées, dont environ 1,3 km 2 d’herbiers aquatiques (eaux peuprofon<strong>de</strong>s).La chasse par les travailleurs aura peu d’impact sur la faune. En eff<strong>et</strong>, sur les terres<strong>de</strong> catégorie I <strong>et</strong> II, la chasse est réservée aux Cris alors que dans la zone spéciale<strong>de</strong> chasse <strong>et</strong> <strong>de</strong> pêche Weh-Sees Indohoun les activités <strong>de</strong> chasse sportive sontsurveillées. La partie est du secteur est la plus susceptible d’être fréquentée par lestravailleurs mais la durée <strong>de</strong>s travaux <strong>et</strong> le nombre <strong>de</strong> travailleurs y est restreint.De plus, en raison <strong>de</strong>s contraintes d’horaires, la chasse par les travailleurs <strong>de</strong>vraitDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-155


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004être très restreinte dans le secteur, comme pendant la construction <strong>de</strong> l’aménagement<strong>de</strong> l’Eastmain-1.11.10.2.1 P<strong>et</strong>ite fauneCastorLa réduction du débit <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> touchera les 53 colonies <strong>de</strong> castorsinventoriées sur les rives <strong>de</strong> ce tronçon (voir le tableau 11-44). La majeure partie<strong>de</strong> ces colonies se trouvent entre l’embouchure <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> l’aval du lacNemiscau.Le suivi <strong>de</strong>s castors établis en bordure <strong>de</strong> réservoirs du complexe La Gran<strong>de</strong> arévélé une certaine tolérance <strong>de</strong> l’espèce aux abaissements du niveau <strong>de</strong>s réservoirsau cours <strong>de</strong> l’hiver. Au printemps, dès la fonte <strong>de</strong> la glace, les castors quittentle réservoir <strong>et</strong> s’établissent dans <strong>de</strong>s milieux aquatiques voisins. C<strong>et</strong>te migrations’effectue généralement sur <strong>de</strong> courtes distances <strong>et</strong> avant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> mise bas.Toutefois, ces nombreux déplacements ren<strong>de</strong>nt les castors plus vulnérables à laprédation (SEBJ, 1987 ; Hydro-Québec, 2001). On prévoit que les castorsadopteront un comportement semblable en réaction à la baisse du niveau <strong>de</strong> la<strong>Rupert</strong>. Ils <strong>de</strong>vraient se déplacer vers la zone <strong>de</strong> marnage <strong>et</strong> exploiter les espacesvi<strong>de</strong>s formés sous la glace.L’automne suivant, <strong>de</strong>s colonies <strong>de</strong> castors pourront s’installer dans les secteurs lesmoins exondés situés à proximité <strong>de</strong> peuplements d’alimentation. Le suivi relatifaux rivières Eastmain <strong>et</strong> Opinaca montre que les nouvelles conditions hydrologiquesperm<strong>et</strong>tent aux castors <strong>de</strong> construire leur hutte <strong>et</strong> d’amasser la nourriture.Cependant, si l’arbustaie riveraine <strong>et</strong> les peuplements <strong>de</strong> feuillus se trouvent tropdistants du plan d’eau résiduel, les castors migrent dans <strong>de</strong>s milieux plus propices(SEBJ, 1987 ; Hydro-Québec, 2001).11-156 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 11-44 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Colonies <strong>de</strong> castors touchées par la réduction <strong>de</strong> débitTronçon <strong>de</strong> rivière(PK)Longueur(km)Influence d’un ouvragehydrauliqueNombre <strong>de</strong>colonies touchées5,00-20,45 15,45 220,45-23,75 3,30 Tapis 023,75-33,10 9,35 133,10-48,15 15,05 Seuil 448,15-49,40 1,25 049,40-64,50 15,10 Seuil 364,50-84,85 20,35 484,85-95,60 10,75 Seuil 395,60-110,20 14,60 2110,20-124,85 14,65 Seuil 5124,85-170,00 45,15 8170,00-214,85 44,85 Seuil 10214,85-224,00 9,15 1224,00-271,30 47,30 Seuil 5271,30-290,00 18,70 2290,00-293,00 3,00 Épi 1293,00-314,00 21,00 2Total 309,00 53Autres animaux à fourrureLa réduction du débit <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> n’aura pas d’eff<strong>et</strong> significatif sur lesespèces associées aux milieux terrestre <strong>et</strong> riverain, car très peu d’habitats terrestresseront touchés. Les espèces fauniques qui dépen<strong>de</strong>nt principalement <strong>de</strong> l’arbustaie<strong>et</strong> <strong>de</strong> la végétation forestière adjacente <strong>de</strong>vraient continuer d’utiliser la rivière <strong>de</strong> lamême façon <strong>et</strong> avec la même intensité.Au cours <strong>de</strong> la construction <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques, 1,3 km 2 d’herbiersaquatiques seront touchés par l’abaissement du niveau d’eau. C<strong>et</strong>te modificationréduira l’habitat <strong>de</strong>s espèces associées aux herbiers aquatiques, comme le ratmusqué. Les rats musqués <strong>de</strong>vraient <strong>de</strong>meurer à proximité <strong>de</strong> leur terrier ou <strong>de</strong> leurhutte jusqu’au printemps suivant la réduction du débit, ce qui les rendra plusvulnérables à la prédation. Par la suite, ils <strong>de</strong>vraient se déplacer vers <strong>de</strong>s habitatsplus propices, comme on l’a observé sur les rivières Eastmain <strong>et</strong> Opinaca (SEBJ,1987).Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-157


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004L’accès au milieu aquatique est essentiel à l’alimentation <strong>de</strong> la loutre <strong>et</strong> du visond’Amérique. L’abaissement du niveau entraînera une diminution <strong>de</strong>s superficiesd’eau libre en aval <strong>de</strong> certains ouvrages, alors qu’en amont du seuil du PK 110,3trois rapi<strong>de</strong>s seront perdus. Les modifications <strong>de</strong> ces tronçons, utilisés pour lachasse par ces <strong>de</strong>ux mustélidés, pourraient entraîner <strong>de</strong>s déplacements accrus(SOMER, 1984).TétraoninésLa réduction <strong>de</strong> débit <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> n’occasionnera ni déplacement <strong>de</strong> lagopè<strong>de</strong>s nimortalités induites par prédation. Le programme <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> la faune <strong>de</strong>s rivièresEastmain <strong>et</strong> Opinaca montre que le taux d’utilisation <strong>de</strong> ces milieux par leslagopè<strong>de</strong>s est resté comparable à celui qui précédait la réduction <strong>de</strong>s débits. Deplus, les secteurs les plus utilisés sont <strong>de</strong>meurés les mêmes (SEBJ, 1987).Les tétraoninés qui dépen<strong>de</strong>nt principalement <strong>de</strong> l’arbustaie (lagopè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s saules)<strong>et</strong> <strong>de</strong> la végétation forestière (tétras du Canada <strong>et</strong> tétras à queue fine) continuerontd’utiliser <strong>de</strong> la même façon <strong>et</strong> avec la même intensité les rives <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.Mesures d’atténuationL’application <strong>de</strong>s mesures d’atténuation courantes relatives au déboisement, auxengins <strong>de</strong> chantier <strong>et</strong> à la circulation perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> limiter ces activités aux zones <strong>de</strong>travaux <strong>et</strong> <strong>de</strong> protéger les milieux riverains <strong>et</strong> aquatiques, qui sont <strong>de</strong>s composantesimportantes <strong>de</strong> l’habitat pour différentes espèces animales (voir les clausesenvironnementales normalisées n os 1, 4, 5, 12, 13, 14, 15, 16 <strong>et</strong> 20 à l’annexe J).Pour réduire l’érosion <strong>de</strong>s berges exondées <strong>et</strong> favoriser leur utilisation par la faune,on procé<strong>de</strong>ra à <strong>de</strong>s ensemencements <strong>de</strong> graminées dans certains <strong>de</strong>s tronçons <strong>de</strong> la<strong>Rupert</strong>. Ces ensemencements accéléreront la reconstitution du couvert végétal surprès <strong>de</strong> 1 500 ha <strong>de</strong> berges exondées (voir la section 11.1). À la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s utilisateurs,un programme <strong>de</strong> trappage intensif ou <strong>de</strong> relocalisation <strong>de</strong>s castors par lesmaîtres <strong>de</strong> trappage sera mis en œuvre dans les secteurs non influencés par <strong>de</strong>souvrages hydrauliques.11.10.2.2 Espèces à statut particulierLa présence <strong>de</strong> trois espèces à statut particulier a été confirmée dans le secteur <strong>de</strong>srivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau. Deux autres espèces, dont la présence n’estpas confirmée, ont également été considérées, puisqu’il est presque certainqu’elles fréquentent ce secteur.11-158 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Caribou forestier, lynx du Canada <strong>et</strong> carcajouLes modifications <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> n’entraîneront pas d’eff<strong>et</strong>ssensibles pour le caribou forestier, le lynx du Canada <strong>et</strong> le carcajou. Les superficiestouchées sont négligeables à l’échelle du domaine vital <strong>de</strong> ces espèces.Musaraigne pygmée <strong>et</strong> campagnol-lemming <strong>de</strong> CooperAucun impact significatif n’est prévu sur ces espèces, compte tenu <strong>de</strong> la faiblesuperficie <strong>de</strong>s habitats riverains touchés.Mesures d’atténuationLes zones <strong>de</strong> travaux seront végétalisées à la fin <strong>de</strong> la construction, par suite <strong>de</strong>l’application <strong>de</strong>s mesures d’atténuation courantes visant à protéger les sols <strong>et</strong> àrestaurer les aires perturbées. Par ailleurs, les mesures courantes relatives audéboisement ainsi qu’aux engins <strong>de</strong> chantier <strong>et</strong> à la circulation perm<strong>et</strong>tront <strong>de</strong>limiter le déboisement <strong>et</strong> la circulation aux zones <strong>de</strong> travaux <strong>et</strong> <strong>de</strong> protéger lemilieu (voir les clauses environnementales normalisées n os 1, 3, 4, 5, 12, 13, 14,15, 20 <strong>et</strong> 23 à l’annexe J).11.10.3 Impacts prévus pendant l’exploitation <strong>et</strong> mesures d’atténuationLa présence <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques <strong>et</strong> la gestion hydraulique <strong>de</strong> la rivière<strong>Rupert</strong> constitueront les sources d’impact sur la faune terrestre <strong>et</strong> semi-aquatiquependant l’exploitation.Le rehaussement du niveau d’eau à l’amont <strong>de</strong> certains ouvrages entraînera laperte <strong>de</strong> 0,1 km 2 <strong>de</strong> milieux terrestres. La gestion hydraulique diminuera les variations<strong>de</strong> niveau <strong>et</strong> entraînera un gain <strong>de</strong> 22,16 km <strong>de</strong> marécages.11.10.3.1 P<strong>et</strong>ite fauneCastorEn exploitation, environ 30 colonies (57 % <strong>de</strong>s effectifs) pourraient r<strong>et</strong>rouver, dansles tronçons <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> influencés par un ouvrage hydraulique, <strong>de</strong>s conditionsfavorables à leur maintien (voir le tableau 11-44). D’autres tronçons qui ne sontpas sous l’influence d’un ouvrage pourraient également être colonisés par lescastors si les conditions du milieu le perm<strong>et</strong>tent. Le suivi <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong>srivières à débit réduit Eastmain <strong>et</strong> Opinaca révèle une augmentation régulière <strong>de</strong>sindices <strong>de</strong> présence du castor après la construction <strong>de</strong> seuils. Sept ans après laréduction du débit, le nombre <strong>de</strong> huttes occupées est passé <strong>de</strong> 9 à 32. Ces observationsmontrent que le castor tire profit <strong>de</strong> la réduction du débit <strong>et</strong> <strong>de</strong> la présenced’une végétation arbustive sur les platières exondées. À ces endroits, les plansDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-159


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004d’eau se r<strong>et</strong>rouvent en contact avec la végétation riveraine dont dépend le castor, <strong>et</strong>les tronçons <strong>de</strong> rivière influencés par un seuil subissent <strong>de</strong>s fluctuations moinsgran<strong>de</strong>s <strong>de</strong> niveau (SEBJ, 1987).Autres animaux à fourrureDans le cadre du suivi <strong>de</strong>s rivières Eastmain <strong>et</strong> Opinaca, on observe que lesespèces associées à l’habitat riverain <strong>et</strong> au milieu forestier continuent d’utiliser cesmilieux <strong>de</strong> la même manière. Par exemple, cinq ans après la réduction <strong>de</strong> débit, lesarbustaies riveraines sont toujours propices à la faune <strong>et</strong> l’utilisation <strong>de</strong> ces milieuxpar la p<strong>et</strong>ite faune est semblable à ce qu’elle était avant (SEBJ, 1987). On prévoitqu’il en sera <strong>de</strong> même sur la rivière <strong>Rupert</strong>.Dans les tronçons sans ouvrage hydraulique, la majeure partie <strong>de</strong> la superficieexondée <strong>de</strong>viendra à moyen terme du marécage. Le suivi <strong>de</strong> la faune dans lesrivières Eastmain <strong>et</strong> Opinaca montre que l’envahissement progressif du terrainexondé par les arbustes augmente le potentiel d’habitat <strong>de</strong>s nouvelles rives pour lap<strong>et</strong>ite faune (Hydro-Québec, 2001). Aussi, à moyen <strong>et</strong> à long terme, les espèces àfourrure enregistreront un gain d’habitat <strong>et</strong> <strong>de</strong> population sur la rivière <strong>Rupert</strong>.Le rat musqué pourra également bénéficier <strong>de</strong>s conditions créées par les ouvrageshydrauliques. Le suivi <strong>de</strong>s rivières Eastmain <strong>et</strong> Opinaca indique que les ratsmusqués ont repris possession <strong>de</strong>s secteurs où <strong>de</strong>s seuils avaient été aménagés(SEBJ, 1987).La loutre <strong>et</strong> le vison pourront tirer profit <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong> la biomasse <strong>de</strong> lacommunauté piscicole dans les secteurs influencés par un ouvrage hydraulique.En se basant sur l’expérience liée aux rivières Opinaca <strong>et</strong> Eastmain, on peutprédire que la valeur écologique du tronçon à débit réduit <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> pour lesanimaux à fourrure ne sera pas diminuée.TétraoninésLes tétraoninés, <strong>et</strong> plus particulièrement les lagopè<strong>de</strong>s, seront favorisés à longterme, puisque les marécages prendront <strong>de</strong> l’expansion. Ce phénomène est observésur les rivières à débit réduit Eastmain <strong>et</strong> Opinaca (SEBJ, 1987).Mesures d’atténuationLes ensemencements <strong>de</strong> graminées prévus sur 1 500 ha contribueront à augmenterle potentiel du milieu pour la p<strong>et</strong>ite faune pendant l’exploitation.11-160 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.10.3.2 Espèces à statut particulierLa réduction du débit <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> en aval du PK 314 entraînera un gain <strong>de</strong>marécages <strong>de</strong> 22,16 km 2 au total, répartis dans la plupart <strong>de</strong>s tronçons <strong>de</strong> la rivière,en particulier dans les tronçons sans ouvrage hydraulique. Ce gain constitue unimpact positif pour le campagnol-lemming <strong>de</strong> Cooper, qui profitera <strong>de</strong> l’augmentation<strong>de</strong>s milieux arbustifs (Linzey, 1983). On n’entrevoit aucun impact notablesur la musaraigne pygmée.Mesures d’atténuationAucune mesure d’atténuation n’est envisagée pour les espèces fauniques à statutparticulier du secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau pendant l’exploitation.11.10.4 Évaluation <strong>de</strong> l’impact résiduel11.10.4.1 P<strong>et</strong>ite fauneCastorLa réduction <strong>de</strong>s débits <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> touchera environ 53 colonies <strong>de</strong>castors. Le castor est une ressource importante pour les Cris, ce qui lui confère unevaleur élevée. L’abaissement du niveau <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> provoquera le déplacement <strong>de</strong>certains castors. En exploitation, la présence <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques <strong>de</strong>vraitfavoriser la recolonisation <strong>de</strong>s rives <strong>de</strong> certains secteurs <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> par c<strong>et</strong>teespèce. L’impact est donc <strong>de</strong> faible intensité.L’étendue <strong>de</strong> l’impact est locale, puisqu’elle se limite au tronçon à débit réduit <strong>et</strong> àune portion <strong>de</strong> la population <strong>de</strong> castors, <strong>et</strong> sa durée est moyenne. Par conséquent,l’importance <strong>de</strong> l’impact résiduel du proj<strong>et</strong> sur le castor est mineure.Autres animaux à fourrure <strong>et</strong> tétraoninésLes tétraoninés <strong>et</strong> les animaux à fourrure comme le lièvre d’Amérique <strong>et</strong> lesmustélidés constituent <strong>de</strong>s ressources valorisées par les Cris.La réduction <strong>de</strong> débit <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> entraînera <strong>de</strong>s déplacements <strong>de</strong> la loutre <strong>et</strong> duvison pendant la construction. L’utilisation <strong>de</strong>s rives <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> par les espècesassociées au milieu terrestre pourrait s’accentuer à moyen <strong>et</strong> à long terme avecl’expansion <strong>de</strong>s marécages. Aussi, la survie <strong>de</strong>s populations d’animaux à fourrure<strong>et</strong> <strong>de</strong> tétraoninés dans le secteur ne sera pas compromise par le proj<strong>et</strong>. L’intensité<strong>de</strong> l’impact est jugée faible. L’impact est d’étendue locale, puisqu’il se limite autronçon à débit réduit <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> à une portion <strong>de</strong>s populations, <strong>et</strong> sa durée estmoyenne.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-161


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Pour la loutre <strong>et</strong> le vison, l’impact résiduel est négatif <strong>et</strong> d’importance mineureen raison <strong>de</strong>s pertes d’habitat. À l’inverse, l’impact résiduel d’importancemineure sur les autres animaux à fourrure <strong>et</strong> sur les tétraoninés est jugé positif,compte tenu <strong>de</strong> l’expansion prévue <strong>de</strong>s marécages.11.10.4.2 Espèces à statut particulierCampagnol-lemming <strong>de</strong> CooperLes marécages qui se développeront dans les zones exondées constitueront <strong>de</strong>nouveaux habitats potentiels pour le campagnol-lemming <strong>de</strong> Cooper. On considèreque l’impact positif sur c<strong>et</strong>te espèce est d’intensité faible. Son étendue estponctuelle, car il touchera seulement une partie <strong>de</strong>s rives <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> ; toutefois, ladurée <strong>de</strong> c<strong>et</strong> impact permanent est longue. L’importance <strong>de</strong> l’impact positif sur lecampagnol-lemming <strong>de</strong> Cooper est donc mineure.11.11 OiseauxLa métho<strong>de</strong> se rapportant aux oiseaux (métho<strong>de</strong> M14) est présentée dans levolume 6.11.11.1 Conditions actuellesDans le secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau, la zone inventoriée pourl’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’avifaune varie selon le groupe d’espèces. Pour la sauvagine <strong>et</strong> lesoiseaux <strong>de</strong> proie, on a survolé les rives <strong>et</strong> les îles <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong>Nemiscau, alors que les inventaires <strong>de</strong>s oiseaux forestiers ont couvert certainshabitats riverains <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Lemare ainsi que <strong>de</strong>s rivières Eastmain <strong>et</strong>Opinaca. Quant aux espèces à statut particulier, elles n’ont pas fait l’obj<strong>et</strong> d’inventairesparticuliers dans le secteur <strong>de</strong>s rivières, sauf le pygargue à tête blanche, maiselles ont été répertoriées durant les inventaires <strong>de</strong>s différentes autres espèces.Toutefois, seule la rivière <strong>Rupert</strong> est considérée pour l’analyse <strong>de</strong>s impacts. Lesdonnées <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> référence concernant les autres rivières ne sont utilisées qu’àtitre comparatif, car leur débit ne sera pas modifié par le proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> les habitatsriverains qui les bor<strong>de</strong>nt ne sont pas susceptibles d’être touchés.La carte 12 dans le volume 7, illustre les principales observations faites au cours<strong>de</strong>s inventaires.11.11.1.1 Sauvagine <strong>et</strong> autres oiseaux aquatiquesOn a observé au total 26 espèces <strong>de</strong> sauvagine dans les secteurs <strong>de</strong>s rivières<strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau en 2002. Les plus abondantes étaient la bernache duCanada, le canard noir <strong>et</strong> le grand harle.11-162 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Les zones <strong>de</strong> concentration <strong>de</strong> sauvagine désignées par les Cris correspon<strong>de</strong>ntgénéralement aux zones <strong>de</strong> concentration <strong>de</strong> sauvagine observées pendant lesinventaires aériens.Migrateurs printaniersDeux inventaires printaniers, effectués les 6 <strong>et</strong> 12 mai 2002 entre les PK 0 <strong>et</strong> 143<strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>, ont permis <strong>de</strong> dénombrer respectivement 1 946 <strong>et</strong>2 137 anatidés appartenant à au moins seize espèces différentes. Près <strong>de</strong> 70 % <strong>de</strong>ces oiseaux étaient <strong>de</strong>s bernaches du Canada (voir le tableau 11-45). Durantl’inventaire <strong>de</strong>s couples nicheurs (du 18 au 24 mai), un total <strong>de</strong> 6 887 migrateurs(68 % <strong>de</strong> bernaches <strong>et</strong> 22 % <strong>de</strong> plongeurs) a été dénombré entre l’embouchure <strong>et</strong> lePK 314 <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>. La plupart <strong>de</strong> ces oiseaux sont considérés commeétant en migration vers <strong>de</strong>s aires <strong>de</strong> reproduction plus nordiques ou d’autres plansd’eau. Les groupes <strong>de</strong> bernaches du Canada étaient surtout concentrés entre lesPK 220 <strong>et</strong> 270 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, tandis que les canards noirs fréquentaient le lacNemiscau, la rivière <strong>Rupert</strong> (PK 220-250) <strong>et</strong> l’embouchure (PK 0-10). Les grandsharles se trouvaient principalement au lac Nemiscau, sur la rivière <strong>Rupert</strong> entre lesPK 250 <strong>et</strong> 310 ainsi que sur les lacs Teilhard <strong>et</strong> Biggar.Les rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau n’ont pas été survolées au début du printempsafin <strong>de</strong> respecter la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> chasse à l’oie <strong>de</strong>s Cris. Plusieurs individus recenséssur ces <strong>de</strong>ux rivières au cours <strong>de</strong> l’inventaire <strong>de</strong> couples nicheurs ont cependant étéconsidérés comme <strong>de</strong>s migrateurs printaniers. La rivière Lemare accueillait alors124 oiseaux, dont 96 bernaches du Canada, tandis que la Nemiscau comptait1 694 oiseaux, dont 84 % étaient <strong>de</strong>s plongeurs.En excluant la bernache du Canada, les <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> migrateurs par 10 km <strong>de</strong> rivesont similaires pour les rivières <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Nemiscau. La rivière Lemare présenteune <strong>de</strong>nsité par 10 km <strong>de</strong> rive inférieure aux <strong>de</strong>ux autres rivières (voir l<strong>et</strong>ableau 10-45 à la section 10.13.1 ).Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-163


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 11-45 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Nombre <strong>de</strong> migrateurs printaniers, d’oiseaux observés durant l’inventaire<strong>de</strong>s couples nicheurs, d’équivalents-couples, <strong>de</strong> couvées <strong>et</strong> <strong>de</strong> migrateurs automnaux – 2002EspèceMigrateurs printaniersEffectifobservé(6 mai)Effectifobservé(12 mai)OiseauxEffectifobservé(18-24 mai)ÉquivalentscouplesEffectifestiméCouvéesEffectifobservéMigrateurs automnauxEffectifestimé(sept.)Effectifestimé(oct.)Plongeon huard 0 2 5 4 0 3,2 3,0Oies :• Oie <strong>de</strong>s neiges• Bernache du Canada• Bernache cravantTotal partielBarboteurs :• Canard d’Amérique• Canard chipeau• Sarcelle d’hiver• Canard colvert• Canard noir• Canard pil<strong>et</strong>• Sarcelle à ailes bleues• Canard souch<strong>et</strong>Total partielPlongeurs :• Fuligule à collier• Fuligule milouinan• P<strong>et</strong>it fuligule• Fuligule (p<strong>et</strong>it ou milouinan)• Harel<strong>de</strong> kakawi• Macreuse noire• Macreuse à front blanc• Macreuse brune• P<strong>et</strong>it garrot• Garrot à œil d’or• Harle couronné• Harle huppé• Grand harleTotal partiel01 17901 1791301323258148003831858630340001142036538401 65001 65080221042132121091641043400011172008537614 70074 70822111025350860259824621072614257216711519433081 505Total 1 946 2 137 6 887 628,5 75 1 438,9 919,20611621111318176,52601246,51531100121024547917431600000010320003300000000080031410,0409,30,0409,30,00,00,00,0358,10,00,00,0358,1105,50,00,019,20,00,00,00,00,0105,535,20,0399,7668,3Nombre d’espèces 14 15 23 21 4 7 130,0156,20,0156,20,00,015,09,087,10,00,00,0111,118,00,00,00,00,00,042,10,0201,3210,348,115,072,1636,9Couples nicheursLes couples nicheurs observés dans le secteur <strong>de</strong>s rivières appartenaient à21 espèces. On a estimé à près <strong>de</strong> 630 le nombre d’équivalents-couples sur larivière <strong>Rupert</strong> entre son embouchure <strong>et</strong> le PK 314 (voir le tableau 11-45). Lecanard noir <strong>et</strong> le grand harle représentaient chacun 28 % <strong>de</strong> c<strong>et</strong> effectif <strong>et</strong> labernache du Canada, 10 %. Il faut aussi noter la présence dans le même tronçon <strong>de</strong>54 équivalents-couples <strong>de</strong> garrots à œil d’or.11-164 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Pour l’ensemble <strong>de</strong>s espèces, les tronçons <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> les plus fréquentéssont les PK 0-15, les PK 105-120, les PK 170-215 (lac Nemiscau), les PK 225-265<strong>et</strong> les PK 285-310. Les couples <strong>de</strong> bernaches ont surtout été vus entre les PK 50 <strong>et</strong>100 <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>, tandis que les couples <strong>de</strong> canards noirs ont été observéssur toute la rivière mais plus particulièrement au lac Nemiscau <strong>et</strong> entre les PK 220<strong>et</strong> 270.On a compté un total <strong>de</strong> 21 équivalents-couples sur la rivière Lemare, dont5 couples <strong>de</strong> grands harles <strong>et</strong> un couple d’arlequins plongeurs. Un effectif total <strong>de</strong>303,5 équivalents-couples a été obtenu pour la rivière Nemiscau entre la rivière<strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> la limite aval <strong>de</strong>s biefs. De ce nombre, 24 % étaient <strong>de</strong>s canards noirs <strong>et</strong>21 % <strong>de</strong>s grands harles. Le secteur du PK 40 <strong>de</strong> la rivière Nemiscau <strong>et</strong> du lacBiggar était très utilisé.Il faut noter le faible nombre d’équivalents-couples <strong>de</strong> certaines espèces comme labernache du Canada, la sarcelle d’hiver, la macreuse noire <strong>et</strong> le harel<strong>de</strong> kakawi parrapport au nombre d’oiseaux observés lors <strong>de</strong> l’inventaire (voir le tableau 11-45).Ces couples appartenaient probablement à <strong>de</strong> larges groupes <strong>de</strong> migrateurs plutôtqu’à <strong>de</strong>s communautés <strong>de</strong> nicheurs locaux. Il est d’ailleurs reconnu que le harel<strong>de</strong>kakawi <strong>et</strong> la macreuse noire nichent beaucoup plus au nord. Toutes espècesconfondues, la rivière <strong>Rupert</strong> présente une <strong>de</strong>nsité d’équivalents-couples par10 km <strong>de</strong> rive supérieure à celle <strong>de</strong>s rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau (voir l<strong>et</strong>ableau 10-45 à la section 10.13.1). Douze espèces ou groupes d’espèces <strong>de</strong>sauvagine, notamment le grand harle, le canard noir, le garrot à œil d’or <strong>et</strong> labernache du Canada, y présentent <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités supérieures à celles <strong>de</strong>s autresrivières. Toutefois, quatre espèces, notamment le harle huppé <strong>et</strong> la macreuse noire,affichent <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités d’équivalents-couples par 10 km <strong>de</strong> rive plus élevées sur larivière Nemiscau. La rivière Lemare était généralement peu fréquentée par lescouples.Les herbiers aquatiques sont généralement les milieux préférés <strong>de</strong> la sauvagine quifréquente la rivière <strong>Rupert</strong> au printemps. Ces herbiers contiennent probablementun mélange <strong>de</strong> racines, <strong>de</strong> bulbes, <strong>de</strong> graines <strong>et</strong> d’invertébrés qui peut êtrefacilement exploité par ces espèces. Seules les bernaches fréquentent d’autresmilieux au printemps. Elles préfèrent probablement les marais comme halte migratoire,car elles peuvent se reposer au sol tout en évitant que les prédateurs puissentles approcher sans être vus, alors qu’elles passent peu <strong>de</strong> temps à s’alimenter(Consortium Gauthier & Guillem<strong>et</strong>te – GREBE, 1992d). Durant l’été, la préférencepour les marais dans le cas <strong>de</strong>s canards noirs <strong>et</strong> <strong>de</strong> leurs couvées est probablementliée à leur régime alimentaire <strong>et</strong> à leur mo<strong>de</strong> d’alimentation, qui limite laprofon<strong>de</strong>ur qu’ils peuvent exploiter.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-165


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004CouvéesDix espèces ont été confirmées comme nicheuses dans le secteur <strong>de</strong>s rivières lors<strong>de</strong> l’inventaire <strong>de</strong>s couvées, dont quatre sur la rivière <strong>Rupert</strong>. Ce cours d’eauaccueillait 75 couvées, dont 32 couvées <strong>de</strong> canards noirs <strong>et</strong> 31 couvées <strong>de</strong> grandsharles. Les couvées <strong>de</strong> canard noir <strong>et</strong> <strong>de</strong> grand harle se trouvaient surtout au lacNemiscau <strong>et</strong> dans les environs du PK 250 <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>. Parmi les autresespèces, il faut noter la présence <strong>de</strong> huit couvées <strong>de</strong> garrots à œil d’or en aval dulac Nemiscau. Aucune couvée <strong>de</strong> bernaches du Canada n’a été observée le long <strong>de</strong>la rivière <strong>Rupert</strong> (voir le tableau 11-45).Un effectif <strong>de</strong> 91 couvées a été dénombré sur la rivière Nemiscau. Parmi celles-ci,on compte 60 couvées <strong>de</strong> canards noirs <strong>et</strong> 15 couvées <strong>de</strong> grands harles. Les autrescouvées dénombrées étaient <strong>de</strong>s plongeons huards, <strong>de</strong>s bernaches du Canada, <strong>de</strong>scanards colverts, <strong>de</strong>s canards pil<strong>et</strong>s, <strong>de</strong>s sarcelles d’hiver, <strong>de</strong>s fuligules à collier,<strong>de</strong>s macreuses à front blanc <strong>et</strong> <strong>de</strong>s harles huppés. Seulement quatre espèces ontniché sur la rivière Lemare : le canard noir (15 couvées), le grand harle (5), labernache du Canada (3) <strong>et</strong> le canard colvert (1).La rivière <strong>Rupert</strong> présente une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> couvées par 10 km <strong>de</strong> rive inférieure àcelle <strong>de</strong>s rivières Lemare <strong>et</strong> Nemiscau <strong>et</strong> à celle du secteur <strong>de</strong>s biefs (voir l<strong>et</strong>ableau 10-45 à la section 10.13.1).Adultes sans couvéeLes adultes sans couvée observés durant l’été 2002 dans le secteur <strong>de</strong>s rivièresappartenaient à quinze différentes espèces <strong>et</strong> étaient surtout <strong>de</strong>s oiseaux en mue.Un effectif total <strong>de</strong> 483 adultes sans couvée a été dénombré sur la rivière <strong>Rupert</strong>.De ceux-ci, 35 % étaient <strong>de</strong>s harles, 23 % <strong>de</strong>s canards noirs <strong>et</strong> 20 % <strong>de</strong>s bernachesdu Canada. Il faut aussi noter la présence <strong>de</strong> 42 garrots à œil d’or. La rivièreLemare comptait 55 adultes sans couvée, dont 56 % étaient <strong>de</strong>s canards noirs. Surla rivière Nemiscau, 311 adultes sans couvée ont été dénombrés, dont 38 % <strong>de</strong>harles, 28 % <strong>de</strong> bernaches du Canada <strong>et</strong> 19 % <strong>de</strong> canards noirs. On a aussi observé30 plongeons huards.Migrateurs automnauxAu cours <strong>de</strong>s inventaires automnaux, on a estimé la population <strong>de</strong> migrateurs <strong>de</strong> larivière <strong>Rupert</strong> à 1 439 oiseaux (voir le tableau 11-45). Les espèces les plusabondantes étaient la bernache du Canada, le grand harle, le canard noir, le garrot àœil d’or <strong>et</strong> le fuligule à collier. La population <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong> ces espèces adiminué en octobre, sauf celles du garrot à œil d’or <strong>et</strong> du harle couronné. Parailleurs, certaines espèces qui étaient absentes en septembre ont été observées enoctobre. Les espèces les plus abondantes étaient alors le garrot à œil d’or, le p<strong>et</strong>itgarrot <strong>et</strong> la bernache du Canada.11-166 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004En septembre, un effectif <strong>de</strong> 195 oiseaux a été estimé sur la rivière Lemare. Lesespèces les plus abondantes étaient le canard noir, la bernache du Canada, lefuligule à collier <strong>et</strong> le grand harle. La population <strong>de</strong> sauvagine y a considérablementdiminué entre septembre <strong>et</strong> octobre. Les espèces les plus abondantesétaient alors le fuligule à collier, le grand harle <strong>et</strong> le harle huppé.Quant à la rivière Nemiscau, on a estimé sa population <strong>de</strong> migrateurs automnaux à793 individus. Les espèces les plus nombreuses étaient le canard noir, la bernachedu Canada, le grand harle <strong>et</strong> le garrot à œil d’or.Autres oiseaux aquatiquesQuatre autres espèces d’oiseaux aquatiques ont été notées sur les rivières <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong>Nemiscau. Il s’agit du grand héron, du butor d’Amérique, <strong>de</strong> la mou<strong>et</strong>te <strong>de</strong>Bonaparte <strong>et</strong> du goéland argenté. Une héronnière constituée <strong>de</strong> trois nids a étérépertoriée en bordure du lac Nemiscau, mais n’était pas fréquentée. Aucuneespèce d’oiseaux aquatiques n’a été observée sur la rivière Lemare.11.11.1.2 Oiseaux <strong>de</strong> proieDix espèces d’oiseaux <strong>de</strong> proie ont été observées dans le secteur <strong>de</strong>s rivières. Ils’agit du balbuzard pêcheur, du pygargue à tête blanche, du busard St-Martin, <strong>de</strong>l’épervier brun, <strong>de</strong> la buse à queue rousse, <strong>de</strong> la buse pattue, du faucon émerillon,<strong>de</strong> la crécerelle d’Amérique, du grand-duc d’Amérique <strong>et</strong> du hibou <strong>de</strong>s marais(voir la section 11.11.1.4).Les observations les plus fréquentes se rapportent au balbuzard pêcheur, dont30 individus ont été vus durant l’inventaire <strong>de</strong>s oiseaux <strong>de</strong> proie <strong>de</strong> mai 2002.Treize nids ont été observés le long <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>, dont <strong>de</strong>ux au lacNemiscau, <strong>et</strong> trois nids se trouvaient en bordure <strong>de</strong> la rivière Nemiscau. Aucun nidn’a été repéré sur la rivière Lemare. Plus <strong>de</strong> 80 % <strong>de</strong>s nids étaient occupés par uncouple <strong>et</strong> 67 % avaient produit <strong>de</strong>s aiglons. Les nids étaient construits au somm<strong>et</strong>d’épin<strong>et</strong>tes noires ou blanches.Dix couples nicheurs ont été inventoriés en marge <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>, ce quicorrespond à une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> 1,3 couple nicheur par 100 km <strong>de</strong> rive, alors que <strong>de</strong>uxcouples nicheurs ont fréquenté la rivière Nemiscau, soit une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> 0,34 couplenicheur par 100 km <strong>de</strong> rive. On a dénombré un total <strong>de</strong> 15 jeunes, ce qui équivaut àune moyenne <strong>de</strong> 1,2 jeune par couple nicheur. Le nombre <strong>de</strong> couples fréquentant larivière <strong>Rupert</strong> a cependant pu être sous-estimé. En eff<strong>et</strong>, il est possible que certainscouples qui fréquentent les rivières pour s’alimenter utilisent <strong>de</strong>s nids qui s<strong>et</strong>rouvent à l’extérieur <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> 200 m inventoriée en marge <strong>de</strong>s rivières. La<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> nids présents sur les rives <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> est similaire à celled’autres rivières telles que la rivière Opinaca (DesGranges <strong>et</strong> coll., 1994).Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-167


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Le pygargue à tête blanche a été observé avec régularité autour du lac Nemiscau.Les observations laissent croire que le secteur <strong>de</strong>s rivières, <strong>et</strong> plus particulièrementle lac Nemiscau, est une aire <strong>de</strong> nidification du pygargue à tête blanche. Laprésence probable <strong>de</strong> plusieurs pygargues autour <strong>de</strong> ce plan d’eau pourrait aussis’expliquer par une plus gran<strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s proies qu’ailleurs sur la rivière oupar la présence <strong>de</strong> perchoirs pour la chasse. Le cisco <strong>de</strong> lac, qui est l’une <strong>de</strong>s proiesfavorites du pygargue à tête blanche dans le nord <strong>de</strong> la Saskatchewan (Dzus <strong>et</strong>Gerrard, 1993), est présent sur tout le cours <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>. La présence <strong>de</strong>hauts-fonds attribuable à la faible vitesse <strong>de</strong> l’eau, notamment autour <strong>de</strong>s îles <strong>et</strong><strong>de</strong>s hauts-fonds présents à la tête du lac Nemiscau, pourrait également contribuer àl’occurrence du pygargue (Gen<strong>de</strong> <strong>et</strong> coll., 1997).La buse à queue rousse a été notée un peu partout dans le secteur <strong>de</strong>s rivières, toutcomme la crécerelle d’Amérique. Le busard Saint-Martin a été signalé régulièrementdans les marais <strong>et</strong> les marécages <strong>de</strong>s îles <strong>et</strong> <strong>de</strong>s hauts-fonds <strong>de</strong> la rivière<strong>Rupert</strong> (PK 195-205). La buse pattue, qui niche dans <strong>de</strong>s régions plus nordiques, aété observée surtout à l’amont du lac Nemiscau. La seule mention d’épervier brun,une espèce qui niche généralement plus au sud, se rapporte à la rivière Nemiscau.Le balbuzard pêcheur, le faucon émerillon <strong>et</strong> le hibou <strong>de</strong>s marais (voir lasection 11.11.4) ont été confirmés comme nicheurs en 2002 ou en 2003 dans lesecteur <strong>de</strong>s rivières. On a observé <strong>de</strong>ux nids <strong>de</strong> faucon émerillon construits dans<strong>de</strong>s arbres le long <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> près <strong>de</strong> Waskaganish. Quatre jeunes fauconsaperçus près du village en août 2002 laissent supposer qu’un <strong>de</strong>s nids a étéproductif.À l’exception <strong>de</strong> la buse pattue, qui niche plutôt en milieu subarctique ou arctique,les autres espèces d’oiseaux <strong>de</strong> proie sont <strong>de</strong>s nicheurs probables dans le secteur<strong>de</strong>s rivières. Elles sont confirmées comme nicheuses ailleurs dans la zone d’étu<strong>de</strong>(Consortium Gauthier & Guillem<strong>et</strong>te – GREBE, 1992a).11.11.1.3 Oiseaux forestiers <strong>de</strong>s habitats riverainsLes oiseaux forestiers <strong>de</strong>s biotopes riverains <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Lemare ont étéinventoriés en 2002. Sur la rivière <strong>Rupert</strong>, 48 stations d’écoute ont été répartiesdans 7 types <strong>de</strong> biotopes riverains. La métho<strong>de</strong> du dénombrement à rayon limité(DRL) a permis <strong>de</strong> détecter la présence <strong>de</strong> 34 espèces <strong>et</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s indicesponctuels d’abondance (IPA), <strong>de</strong> 45 espèces. On a dénombré 1 060 couplesnicheurs pour une <strong>de</strong>nsité moyenne <strong>de</strong> 8,2 couples par hectare. Les couples lesplus nombreux étaient formés <strong>de</strong> bruants <strong>de</strong>s marais <strong>et</strong> <strong>de</strong> parulines jaunes.Sur la rivière Lemare, huit stations d’écoute ont été réparties dans les arbustaiesbasses <strong>et</strong> les arbustaies hautes. La métho<strong>de</strong> du DRL a permis <strong>de</strong> détecter12 espèces <strong>et</strong> celle <strong>de</strong>s IPA, 22 espèces. La <strong>de</strong>nsité moyenne s’élevait à 9,2 couplespar hectare.11-168 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004En 2003, les dénombrements <strong>de</strong>s 14 stations <strong>de</strong>s biotopes riverains du lacNemiscau ont permis <strong>de</strong> détecter 5 espèces (le bruant <strong>de</strong>s marais, la paruline jaune,la paruline masquée, le bruant <strong>de</strong>s prés <strong>et</strong> le moucherolle <strong>de</strong>s aulnes) par lamétho<strong>de</strong> du DRL <strong>et</strong> 22 espèces par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’IPA. Malgré le faible nombred’espèces, un total <strong>de</strong> 60 couples a été relevé pour une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> 11 couples parhectare, soit une <strong>de</strong>nsité plus élevée que dans les autres tronçons <strong>de</strong> la rivière<strong>Rupert</strong>.Parmi les biotopes riverains, l’arbustaie haute se distingue <strong>de</strong> l’arbustaie basse parsa plus gran<strong>de</strong> richesse cumulée <strong>et</strong> par l’abondance moyenne <strong>de</strong>s espèces parstation plus élevée.11.11.1.4 Espèces à statut particulierSept espèces à statut particulier fréquentent le secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare<strong>et</strong> Nemiscau, principalement la rivière <strong>Rupert</strong>. Ce sont l’arlequin plongeur, lebruant <strong>de</strong> Nelson, le faucon pèlerin, la grue du Canada, le hibou <strong>de</strong>s marais, lamou<strong>et</strong>te <strong>de</strong> Bonaparte <strong>et</strong> le pygargue à tête blanche.Le faucon pèlerin, la grue du Canada <strong>et</strong> la mou<strong>et</strong>te <strong>de</strong> Bonaparte fréquentent lesecteur, mais aucun indice <strong>de</strong> nidification n’y a été observé. La présence d’uncouple d’arlequins plongeurs a été signalée sur la rivière Lemare le 21 mai 2002,mais ce couple a été considéré comme étant en migration printanière puisqueaucun oiseau n’a été repéré lors <strong>de</strong>s inventaires subséquents <strong>de</strong> 2002 <strong>et</strong> lors d’unsurvol en 2003, <strong>de</strong> part <strong>et</strong> d’autre <strong>de</strong> c<strong>et</strong> emplacement. La limite sud <strong>de</strong> l’aire <strong>de</strong>reproduction <strong>de</strong> l’espèce dans l’ouest du Québec n’est pas bien connue, mais elleest probablement située au nord <strong>de</strong>s secteurs d’inventaire (Morneau <strong>et</strong> coll., 2004).Le bruant <strong>de</strong> Nelson <strong>et</strong> le pygargue à tête blanche sont présumés nicheurs dans leshabitats riverains du secteur <strong>de</strong>s rivières. Le bruant <strong>de</strong> Nelson y est peu fréquent,mais un mâle a été aperçu en bordure <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> dans une arbustaie bassesituée à l’est du lac Nemiscau, au fond d’une baie profon<strong>de</strong>. Il a été considérécomme un nicheur probable, car il affichait un comportement agité indiquant laprésence d’un nid ou <strong>de</strong> jeunes à proximité.Deux pygargues à tête blanche ont été aperçus au lac Nemiscau en juill<strong>et</strong> 2002. Aucours d’un inventaire effectué en 1990 <strong>et</strong> en 1991, <strong>de</strong>ux couples présumés nicheurs<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te espèce ont été i<strong>de</strong>ntifiés dans le bassin versant <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>(Consortium Gauthier & Guillem<strong>et</strong>te – GREBE, 1992e), l’un au lac Nemiscau <strong>et</strong>l’autre à la hauteur <strong>de</strong> la rivière à la Marte. En 2002 <strong>et</strong> en 2003, on a i<strong>de</strong>ntifié <strong>de</strong>scouples présumés nicheurs aux mêmes endroits ou tout près en ce qui concerne larivière à la Marte. C<strong>et</strong>te zone est donc possiblement fréquentée par <strong>de</strong>s couplesreproducteurs. Cependant, les nids se trouveraient probablement à l’extérieur <strong>de</strong> laban<strong>de</strong> riveraine <strong>de</strong> 200 m qui a fait l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’inventaire <strong>de</strong>s oiseaux <strong>de</strong> proie.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-169


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Dans le secteur <strong>de</strong>s rivières, le hibou <strong>de</strong>s marais est la seule espèce à statut particulierpour laquelle la nidification a été confirmée. Le nid découvert au lacNemiscau indique que l’espèce niche <strong>et</strong> chasse dans les habitats riverains, ce quiétait connu (Holt <strong>et</strong> Leasure, 1993). Même si, en raison <strong>de</strong> son exiguïté, ce type <strong>de</strong>biotope paraît peu propice à l’espèce, il semble que les plus vastes habitatsriverains, notamment s’ils sont bordés <strong>de</strong> tourbières, s’avèrent probablement <strong>de</strong>smilieux intéressants. De plus, la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> population <strong>de</strong> campagnols peut êtreplus élevée sur <strong>de</strong>s îles que sur la terre ferme (Phelan <strong>et</strong> Robertson, 1978).Ainsi, trois <strong>de</strong>s espèces à statut particulier inventoriées dans ce secteur sont <strong>de</strong>snicheurs probables ou confirmés au lac Nemiscau : le bruant <strong>de</strong> Nelson, le hibou<strong>de</strong>s marais <strong>et</strong> le pygargue à tête blanche. Ce plan d’eau constitue donc un lieud’importance pour ce groupe d’oiseaux.11.11.2 Impacts prévus pendant la construction <strong>et</strong> mesures d’atténuationPendant les travaux <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques sur le cours aval <strong>de</strong>la <strong>Rupert</strong>, les sources d’impact sont liées aux activités <strong>de</strong> construction <strong>et</strong> à l’abaissementdu niveau <strong>de</strong> certains secteurs <strong>de</strong> la rivière.11.11.2.1 Sauvagine <strong>et</strong> oiseaux aquatiquesHabitatUn <strong>de</strong>s critères qui a permis <strong>de</strong> déterminer l’emplacement <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliquessur le cours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> est l’abondance d’anatidés. Ainsi, les troistronçons où l’abondance <strong>de</strong> ces oiseaux était la plus gran<strong>de</strong> lors <strong>de</strong>s inventaires<strong>de</strong> 2002 (PK 110,2, PK 170,0 <strong>et</strong> PK 224,0) seront dotés d’un seuil. La baisse duniveau <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> exon<strong>de</strong>ra 1,3 km 2 <strong>de</strong> zones d’eaux peu profon<strong>de</strong>s (herbiersaquatiques) dans les neuf tronçons sans ouvrage hydraulique. Les marais persisterontpendant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> construction <strong>et</strong> seront disponibles pour les anatidés.Les aires <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s ouvrages ne touchent que <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites superficies <strong>de</strong>milieux terrestres.PopulationPendant les travaux, la bernache du Canada ne sera probablement pas touchée parla réduction <strong>de</strong> débit, puisqu’elle aura accès aux marais exondés. La perte <strong>de</strong>superficie d’herbiers aquatiques — qui constituent <strong>de</strong>s habitats d’alimentation —touchera les canards barboteurs <strong>et</strong> les canards plongeurs. À l’inverse, l’accroissement<strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> poissons entraîné par la baisse du niveau d’eau <strong>de</strong>vraitfavoriser le grand harle <strong>et</strong> le harle huppé.Il y avait en 2002 un total <strong>de</strong> 95 équivalents-couples <strong>de</strong> canards barboteurs <strong>et</strong> <strong>de</strong>canards plongeurs dans les neuf tronçons <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> qui ne sont pas influencés11-170 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004par un ouvrage hydraulique. En présumant que ces anatidés sont touchés dans lamême proportion que les herbiers aquatiques exondés, 82 équivalents-couples, soit13,3 % <strong>de</strong>s nicheurs sur la rivière, pourraient éviter ce cours d’eau en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>construction. Il s’agit là d’un maximum qui suppose que la capacité <strong>de</strong> support dumilieu est atteinte, ce qui est peu probable compte tenu <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong>spopulations au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années dans le Québec méridional (Bordage <strong>et</strong>coll., 2003). En réalité, les proportions d’oiseaux touchés seront probablementbeaucoup plus faibles. Les espèces les plus susceptibles d’être touchéescomprennent le canard noir <strong>et</strong> le garrot à œil d’or.Les migrateurs ne sont pas concernés par l’exondation, parce que plusieurs espècesne s’arrêtent que pour se reposer. De plus, les haltes migratoires présentent uncaractère inconstant : les oiseaux ne se posent pas toujours au même endroitchaque année ni avec la même abondance. Enfin, 47 canards barboteurs ouplongeurs, non accompagnés d’une couvée, fréquentaient en juill<strong>et</strong> la <strong>Rupert</strong>,vraisemblablement pour la mue. Ces oiseaux seront faiblement touchés parl’exondation, car la plupart se trouvaient dans <strong>de</strong>s tronçons qui comptent très peu<strong>de</strong> zones d’eaux peu profon<strong>de</strong>s.Les pertes <strong>de</strong> biotopes terrestres à l’emplacement <strong>de</strong>s ouvrages ne toucheront pasles anatidés qui migrent ou qui fréquentent la <strong>Rupert</strong> pour la mue <strong>et</strong> ne nuiront pasaux nicheurs. Le plongeon huard ne fréquentait en 2002 que les tronçons où seraconstruit un ouvrage hydraulique. Pendant la mue, dix <strong>de</strong> ces oiseaux ont étéobservés dans les tronçons sans ouvrage. Compte tenu <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te faible abondance, ilest peu probable qu’une baisse <strong>de</strong> fréquentation survienne en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>construction. Il en va <strong>de</strong> même du goéland argenté, <strong>de</strong>s sternes <strong>et</strong> du grand héron.En eff<strong>et</strong>, un seul grand héron a été observé sur la rivière en 2002.Mesures d’atténuationLes zones <strong>de</strong> travaux seront végétalisées à la fin <strong>de</strong> la construction, par suite <strong>de</strong>l’application <strong>de</strong>s mesures d’atténuation courantes visant à protéger les sols <strong>et</strong> àrestaurer les aires perturbées. Par ailleurs, les mesures courantes relatives audéboisement ainsi qu’aux engins <strong>de</strong> chantier <strong>et</strong> à la circulation perm<strong>et</strong>tront <strong>de</strong>limiter le déboisement <strong>et</strong> la circulation aux chantiers <strong>et</strong> <strong>de</strong> protéger le milieu (voirles clauses environnementales normalisées n os 1, 3, 4, 5, 12, 13, 14, 15, 16 <strong>et</strong> 20 àl’annexe J).L’ensemencement <strong>de</strong> graminées sur près <strong>de</strong> 1 500 ha <strong>de</strong> berges exondéesfavorisera l’alimentation <strong>de</strong>s anatidés en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> mue <strong>et</strong> d’élevage <strong>de</strong>s couvées,notamment la bernache du Canada <strong>et</strong> les canards barboteurs.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-171


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.11.2.2 Oiseaux <strong>de</strong> proieHabitatEn pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> construction, <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites superficies <strong>de</strong> biotopes terrestres serontperdues par suite <strong>de</strong> l’aménagement <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> travaux. Par ailleurs, les superficiesexondées représenteront un gain <strong>de</strong> milieux terrestres ou humi<strong>de</strong>s <strong>de</strong>2 118,9 ha. À l’exception <strong>de</strong>s marais, ces zones seront peu fréquentées par lesoiseaux <strong>de</strong> proie, car la plupart seront dénudées <strong>et</strong> abriteront donc peu <strong>de</strong> proies.Les zones d’eaux peu profon<strong>de</strong>s (herbiers aquatiques) constituent un habitat <strong>de</strong>pêche important pour le balbuzard pêcheur. Il y aura perte <strong>de</strong> 75,6 ha <strong>de</strong> cesmilieux dans les tronçons sans ouvrage hydraulique.PopulationLa perte <strong>de</strong> biotopes terrestres, répartie en p<strong>et</strong>ites superficies, touchera peu lesoiseaux <strong>de</strong> proie, qui disposent <strong>de</strong> vastes domaines vitaux (Gauthier <strong>et</strong> Aubry,1995). Les superficies exondées favoriseront les espèces qui recherchent lesmilieux ouverts, à savoir le busard Saint-Martin, la buse à queue rousse <strong>et</strong> le hibou<strong>de</strong>s marais.Le balbuzard pêcheur ne sera pas touché dans les tronçons pourvus d’un ouvragehydraulique. Dans les autres tronçons, la perte <strong>de</strong> zones d’eaux peu profon<strong>de</strong>s seracompensée par l’augmentation <strong>de</strong> la concentration <strong>de</strong>s poissons causée par labaisse du niveau d’eau. C<strong>et</strong>te espèce ne subira donc aucun impact en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>construction.Le dérangement lié aux activités <strong>de</strong> chantier pourrait éloigner temporairement lesoiseaux <strong>de</strong> proie.Mesures d’atténuationLes zones <strong>de</strong> travaux seront végétalisées à la fin <strong>de</strong> la construction, par suite <strong>de</strong>l’application <strong>de</strong>s mesures d’atténuation courantes visant à protéger les sols <strong>et</strong> àrestaurer les aires perturbées. Par ailleurs, les mesures courantes relatives audéboisement ainsi qu’aux engins <strong>de</strong> chantier <strong>et</strong> à la circulation perm<strong>et</strong>tront <strong>de</strong>limiter le déboisement <strong>et</strong> la circulation aux chantiers <strong>et</strong> <strong>de</strong> protéger le milieu (voirles clauses environnementales normalisées n os 1, 3, 4, 5, 12, 13, 14, 15, 16 <strong>et</strong> 20 àl’annexe J).L’ensemencement <strong>de</strong> graminées sur près <strong>de</strong> 1 500 ha <strong>de</strong> berges exondées profiteraaux oiseaux <strong>de</strong> proie.11-172 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200411.11.2.3 Oiseaux forestiersHabitatLa perte <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites superficies <strong>de</strong> biotopes terrestres à l’emplacement <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong>travaux pendant la construction n’a pas d’inci<strong>de</strong>nce sur les oiseaux forestiers.Quant aux zones exondées, elles constituent un gain d’habitat considérable.Cependant, à l’exception <strong>de</strong>s marais existants, les zones exondées seront dénudéespendant la plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> construction.PopulationPeu <strong>de</strong> nids ou <strong>de</strong> couvées d’oiseaux terrestres risquent d’être détruits par laconstruction <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques sur le cours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, en raison<strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites superficies en cause. Très peu d’oiseaux terrestres s’établiront dans leszones exondées pendant la construction, car l’ensemencement prévu ne <strong>de</strong>viendraprofitable qu’en juin, soit après l’occupation <strong>de</strong>s territoires <strong>de</strong> reproduction par cesoiseaux, <strong>et</strong> ne le sera pleinement qu’en pério<strong>de</strong> d’exploitation.Mesures d’atténuationDans la mesure du possible, on déboisera <strong>et</strong> aménagera les zones <strong>de</strong> travaux enautomne ou en hiver. Ces zones seront végétalisées à la fin <strong>de</strong> la construction, parsuite <strong>de</strong> l’application <strong>de</strong>s mesures d’atténuation courantes visant à protéger les sols<strong>et</strong> à restaurer les aires perturbées. Par ailleurs, les mesures courantes relatives audéboisement ainsi qu’aux engins <strong>de</strong> chantier <strong>et</strong> à la circulation perm<strong>et</strong>tront <strong>de</strong>limiter le déboisement <strong>et</strong> la circulation aux chantiers <strong>et</strong> <strong>de</strong> protéger le milieu (voirles clauses environnementales normalisées n os 1, 3, 4, 5, 12, 13, 14, 15, 16 <strong>et</strong> 20 àl’annexe J).L’ensemencement <strong>de</strong> graminées sur près <strong>de</strong> 1 500 ha <strong>de</strong> berges exondées profiteraaux oiseaux forestiers.11.11.2.4 Espèces à statut particulierHabitatSelon les données existantes, le lac Nemiscau constitue le seul tronçon <strong>de</strong> la<strong>Rupert</strong> où nichent <strong>de</strong>s espèces à statut particulier. Les ouvrages <strong>de</strong> <strong>dérivation</strong>provisoire seront conçus pour maintenir substantiellement le niveau d’eau actuelpendant la construction du seuil du PK 170.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-173


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004PopulationLe pygargue à tête blanche, le hibou <strong>de</strong>s marais <strong>et</strong> le bruant <strong>de</strong> Nelson, qui nichentau lac Nemiscau, ne seront pas touchés en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> construction, car il n’y auraaucune modification <strong>de</strong>s habitats <strong>de</strong> ce tronçon.Mesures d’atténuationL’application <strong>de</strong> mesures d’atténuation courantes perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> restreindre le déboisement<strong>et</strong> la circulation aux zones <strong>de</strong> travaux, <strong>de</strong> protéger les milieux humi<strong>de</strong>s enbordure <strong>de</strong>s chantiers <strong>et</strong> <strong>de</strong> limiter les travaux <strong>de</strong> terrassement qui pourraientaltérer les habitats (voir les clauses environnementales normalisées n os 1, 5, 12, 13,14, 15, 16 <strong>et</strong> 20 à l’annexe J).L’ensemencement <strong>de</strong> graminées sur près <strong>de</strong> 1 500 ha <strong>de</strong> berges exondées profiteraau hibou <strong>de</strong>s marais <strong>et</strong> peut-être au bruant <strong>de</strong> Nelson.11.11.3 Impacts prévus pendant l’exploitation <strong>et</strong> mesures d’atténuationLa présence <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques <strong>et</strong> la gestion hydraulique <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> sontles seules sources d’impact sur l’avifaune pendant l’exploitation.11.11.3.1 Sauvagine <strong>et</strong> autres oiseaux aquatiquesHabitatEn pério<strong>de</strong> d’exploitation, le rehaussement du niveau d’eau à l’amont <strong>de</strong>s seuils duPK 33 <strong>et</strong> du PK 110,3 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> ennoiera 10,2 ha <strong>de</strong> biotopes terrestres. À longterme, il y aura le long <strong>de</strong> la rivière :• un gain n<strong>et</strong> <strong>de</strong> 2 216 ha <strong>de</strong> marécages ;• une perte n<strong>et</strong>te <strong>de</strong> 21,5 ha <strong>de</strong> marais, soit 4,4 % <strong>de</strong> la superficie totale <strong>de</strong>smarais <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> ;• une perte n<strong>et</strong>te <strong>de</strong> 75,6 ha <strong>de</strong> zones d’eaux peu profon<strong>de</strong>s (herbiersaquatiques), soit 11,3 % <strong>de</strong> la superficie totale <strong>de</strong> ces zones dans la <strong>Rupert</strong>.La perte <strong>de</strong> marais se produira dans <strong>de</strong>ux tronçons <strong>de</strong> la rivière. Dans les autrestronçons, il y a soit une augmentation <strong>de</strong> la superficie <strong>de</strong> ce biotope, soit aucuneperte. Le lac Nemiscau est le plus touché ; la perte appréhendée est <strong>de</strong> 72,8 ha, soit38,6 % <strong>de</strong> la superficie <strong>de</strong> ce biotope dans ce tronçon. L’autre tronçon est situéentre les PK 224,0 <strong>et</strong> 271,3 : la perte <strong>de</strong> marais y atteint 17,1 ha. Les pertes <strong>de</strong>marais seront généralement linéaires le long <strong>de</strong>s berges.11-174 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Les pertes <strong>de</strong> zones d’eaux peu profon<strong>de</strong>s touchent essentiellement <strong>de</strong>ux tronçons<strong>de</strong> la rivière, entre les PK 214,8 <strong>et</strong> 224,0 (49,9 ha <strong>et</strong> 66,0 % <strong>de</strong>s pertes totales) <strong>et</strong>entre les PK 124,8 <strong>et</strong> 170,0 (13 ha <strong>et</strong> 17,2 % <strong>de</strong>s pertes totales).Il y aura donc un gain d’habitat pour les anatidés ou, du moins, aucune perte significativedans 13 <strong>de</strong>s 17 tronçons <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>. Les pertes surviendrontessentiellement dans quatre tronçons, dont celui du lac Nemiscau.PopulationLes estimations <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s populations d’oiseaux ont été faites à partir <strong>de</strong>smodifications prévues <strong>de</strong>s habitats. En pério<strong>de</strong> d’exploitation, à court terme,l’abondance <strong>de</strong>s couples nicheurs d’anatidés — notamment la bernache du Canada<strong>et</strong> le canard noir — augmentera sur la <strong>Rupert</strong>, comme cela a été observé sur lesrivières Eastmain <strong>et</strong> Opinaca après leur <strong>dérivation</strong> (Consultants SOGEAM, 1989).À long terme, l’abondance <strong>de</strong>s anatidés <strong>de</strong>meurera stable ou augmenteralégèrement par rapport à 2002 (état <strong>de</strong> référence) dans les treize tronçons peu oupas touchés par <strong>de</strong>s changements d’habitat. L’abondance <strong>de</strong> la bernache du Canadaaugmentera quelque peu sur l’ensemble <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, malgré une perte <strong>de</strong> maraisdans le tronçon du lac Nemiscau. En eff<strong>et</strong>, la superficie résiduelle <strong>de</strong> marais<strong>de</strong>meurera importante sur ce lac (115,7 ha), alors que seulement cinq couplesnicheurs habitaient ce tronçon en 2002. Pour les mêmes raisons, on ne prévoitaucune baisse <strong>de</strong> fréquentation <strong>de</strong>s canards barboteurs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s canards plongeurs quiserait due à la perte <strong>de</strong> marais le long <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.Les pertes <strong>de</strong> zones d’eaux peu profon<strong>de</strong>s toucheront tous les couples nicheursd’anatidés, sauf ceux <strong>de</strong> la bernache du Canada. En supposant une réduction <strong>de</strong>fréquentation <strong>de</strong> ces oiseaux qui soit proportionnelle à la perte <strong>de</strong> zones d’eaux peuprofon<strong>de</strong>s dans chacun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux tronçons touchés, la réduction d’abondanceatteindra 41 couples nicheurs, soit 6,6 % <strong>de</strong> l’effectif estimé en 2002 (voir l<strong>et</strong>ableau 11-46). Cependant, le nombre réel <strong>de</strong> couples nicheurs sera probablementinférieur à c<strong>et</strong>te estimation, car plusieurs couples utilisent la rivière comme lieu <strong>de</strong>rencontre pendant la ponte. En outre, leur domaine vital peut englober <strong>de</strong>stourbières environnantes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>its lacs. Par exemple, 25 couples nicheurs <strong>de</strong>canard pil<strong>et</strong> ont été vus sur la rivière en mai, mais aucune couvée n’y a été aperçueen juill<strong>et</strong>. En comparaison, le rapport du nombre <strong>de</strong> couvées sur celui <strong>de</strong>s couplesatteint 17 % chez le canard noir. La perte <strong>de</strong> capacité <strong>de</strong> support est donc inférieureà la réduction <strong>de</strong> fréquentation attendue. Les espèces les plus touchées sont lecanard noir, le grand harle <strong>et</strong> le canard colvert.Le même raisonnement a été appliqué à l’abondance <strong>de</strong>s adultes sans couvée, dontla plupart effectuent sans doute leur mue sur la rivière. En pério<strong>de</strong> d’exploitation,une réduction <strong>de</strong> 27 adultes, soit 5,3 % <strong>de</strong> l’abondance <strong>de</strong> 2002, est attendue à longterme dans les <strong>de</strong>ux tronçons où il y a perte <strong>de</strong> zones d’eaux peu profon<strong>de</strong>s (voir l<strong>et</strong>ableau 11-47).Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-175


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 11-46 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Abondance <strong>de</strong>s équivalents-couples d’anatidés – Avant <strong>et</strong> après <strong>dérivation</strong>Abondance en 2002 (avant <strong>dérivation</strong>) Abondance à long terme (après <strong>dérivation</strong>)Espèce a PK 124,8- PK 214,8- AutresPK 124,8- PK 214,8- AutresTotalTotal170,0 224,0 tronçons170,0 224,0 tronçonsBernache du Canada 5 3 50 58 5 3 50 58Canard d’Amérique 0 0 11 11 0 0 11 11Canard chipeau 0 0 1 1 0 0 1 1Sarcelle d’hiver 0 4 10 14 0 2 10 12Canard colvert 1 2 18 21 0 1 18 19Canard noir 9,5 16 173,5 199 5 8 173,5 186,5Canard pil<strong>et</strong> 1 5 19 25 0 2 19 21Canard souch<strong>et</strong> 0 0 1 1 0 0 1 1Canard barboteur 0 0 1 1 0 0 1 1Fuligule à collier 0 2 6 8 0 1 6 7P<strong>et</strong>it fuligule 0 0 2 2 0 0 2 2Fuligule (p<strong>et</strong>it ou milouinan) 0 1 17 18 0 0 17 17P<strong>et</strong>it garrot 0 0 5 5 0 0 5 5Garrot à œil d’or 2 1 45 48 1 0 45 46Harle couronné 0 0 9 9 0 0 9 9Harle huppé 4 0 17 21 2 0 17 19Grand harle 21 4 130 155 10 2 130 142Harle sp. 1 0 19 20 0 0 19 19Total 44,5 38 534,5 617 23 19 534,5 576,5a. La bernache cravant, le fuligule milouinan <strong>et</strong> la macreuse noire ont été exclus, malgré la présence d’au moins un équivalent-couple, parce que leur aire <strong>de</strong>reproduction est située plus au nord <strong>et</strong> qu’aucune couvée n’a été observée. La macreuse à front blanc a été exclue parce qu’elle ne niche habituellement passur les rivières.Pour les mêmes raisons qu’en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> construction, les migrateurs ne serontsans doute pas touchés par les pertes <strong>de</strong> zones d’eaux peu profon<strong>de</strong>s. Il fautd’ailleurs noter qu’en 2002 la plupart <strong>de</strong>s migrateurs fréquentaient les tronçons <strong>de</strong>la <strong>Rupert</strong> dont le niveau d’eau sera influencé par un ouvrage hydraulique.Les pertes <strong>de</strong> biotopes terrestres n’auront pas <strong>de</strong> répercussion sur les anatidés quimigrent ou qui fréquentent la <strong>Rupert</strong> pour la mue. Compte tenu <strong>de</strong>s faibles superficiesperdues <strong>de</strong> biotopes terrestres <strong>et</strong> <strong>de</strong> la faible abondance <strong>de</strong>s oiseaux nicheurssur la rivière, il est peu probable qu’il y ait <strong>de</strong>s changements dans la disponibilité<strong>de</strong>s habitats <strong>de</strong> nidification.11-176 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 11-47 : Rivière <strong>Rupert</strong> – Abondance a <strong>de</strong>s anatidés en mue (oiseaux non accompagnés d’une couvée) – Avant<strong>et</strong> après <strong>dérivation</strong>EspèceAbondance en 2002 (avant <strong>dérivation</strong>)PK 124,8-170,0PK 214,8-224,0AutrestronçonsTotalAbondance à long terme (après <strong>dérivation</strong>)PK 124,8-170,0PK 214,8-224,0AutrestronçonsTotalBernache du Canada 14 39 50 103 14 39 50 103Canard d’Amérique 0 0 0 0 0 0 0 0Canard chipeau 0 0 0 0 0 0 0 0Sarcelle d’hiver 0 0 1 1 0 0 1 1Canard colvert 0 0 4 4 0 0 4 4Canard noir 6 0 121 127 2 0 121 123Canard pil<strong>et</strong> 0 0 1 1 0 0 1 1Canard souch<strong>et</strong> 0 0 0 0 0 0 0 0Canard barboteur 0 0 0 0 0 0 0 0Fuligule à collier 3 0 8 11 1 0 8 9Fuligule milouinan 0 0 7 7 0 0 7 7P<strong>et</strong>it fuligule 0 0 2 2 0 0 2 2Fuligule (p<strong>et</strong>it ou milouinan) 4 0 6 10 2 0 6 8Macreuse noire 0 0 1 1 0 0 1 1Macreuse à front blanc 0 0 2 2 0 0 2 2P<strong>et</strong>it garrot 0 0 0 0 0 0 0 0Garrot à œil d’or 0 0 42 42 0 0 42 42Harle couronné 1 0 18 19 0 0 18 18Harle huppé 0 0 2 2 0 0 2 2Grand harle 3 2 56 61 1 1 56 58Harle sp. 23 1 97 121 9 0 97 106Total 54 42 418 514 29 40 418 487a. L’inventaire printanier n’a pas couvert la portion <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> située en amont du PK 170.En 2002, le plongeon huard ne fréquentait, sauf en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> mue, que lestronçons qui seront pourvus d’un ouvrage hydraulique. Dix <strong>de</strong> ces oiseaux ont étéobservés dans les tronçons sans ouvrage. Il pourrait y avoir une baisse <strong>de</strong> fréquentation<strong>de</strong> ces oiseaux, mais cela est peu probable car ils habitaient les tronçons où iln’y aura aucune perte <strong>de</strong> zones d’eaux peu profon<strong>de</strong>s. Les autres espèces d’oiseauxaquatiques étaient plutôt rares sur la <strong>Rupert</strong> durant l’été <strong>de</strong> 2002 : 1 grand héron,18 goélands <strong>et</strong> 24 sternes. Leur fréquentation ne <strong>de</strong>vrait donc pas diminuer.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-177


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Mesures d’atténuationLes ensemencements <strong>de</strong> graminées prévus sur 1 500 ha contribueront à augmenterle potentiel d’habitat pour la sauvagine <strong>et</strong> les autres oiseaux aquatiques pendantl’exploitation.11.11.3.2 Oiseaux <strong>de</strong> proieHabitatEn pério<strong>de</strong> d’exploitation, on s’attend à perdre 10,2 ha <strong>de</strong> biotopes terrestres àl’amont <strong>de</strong> certains ouvrages hydrauliques prévus sur le cours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.En revanche, les superficies exondées représenteront un gain <strong>de</strong> 2 118,9 ha <strong>de</strong>biotopes terrestres ou humi<strong>de</strong>s. Le gain n<strong>et</strong> d’habitat sera donc <strong>de</strong> 2 108,7 ha. Leszones exondées seront d’abord colonisées par <strong>de</strong>s plantes herbacées puis, à longterme, elles <strong>de</strong>viendront <strong>de</strong>s marécages. Ces biotopes constituent <strong>de</strong>s habitats pourles oiseaux <strong>de</strong> proie. La perte <strong>de</strong> zones d’eaux peu profon<strong>de</strong>s, qui constituent <strong>de</strong>saires <strong>de</strong> pêche pour le balbuzard pêcheur, sera effective en pério<strong>de</strong> d’exploitation.Environ les <strong>de</strong>ux tiers (66 %) <strong>de</strong> la perte totale (75,6 ha) <strong>de</strong> ces biotopes aurontlieu dans le tronçon compris entre les PK 214,8 <strong>et</strong> 224,0 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. Celacorrespond à 50 % <strong>de</strong> la superficie <strong>de</strong> ces milieux dans ce tronçon. Il y aura uneperte non négligeable <strong>de</strong> zones d’eaux peu profon<strong>de</strong>s dans <strong>de</strong>ux autres tronçons ;elle sera cependant disséminée sur une gran<strong>de</strong> longueur <strong>de</strong> la rivière, entre lesPK 95,6 <strong>et</strong> 110,2 (5,5 ha) <strong>et</strong> entre les PK 124,8 <strong>et</strong> 170,0 (13 ha).PopulationEn pério<strong>de</strong> d’exploitation, à court terme, les zones exondées seront utilisées par lesoiseaux <strong>de</strong> proie qui chassent à découvert comme le busard Saint-Martin, la buse àqueue rousse <strong>et</strong> le hibou <strong>de</strong>s marais. À mesure que les marécages prendront placedans les zones exondées, d’autres espèces s’ajouteront à c<strong>et</strong>te liste, tels legrand-duc d’Amérique <strong>et</strong> l’autour <strong>de</strong>s palombes, qui chassent notamment dans lesarbustaies (Gauthier <strong>et</strong> Aubry, 1995). Le gain <strong>de</strong> biotopes terrestres <strong>et</strong> humi<strong>de</strong>s<strong>de</strong>vrait favoriser l’établissement <strong>de</strong> quelques autres couples nicheurs d’oiseaux <strong>de</strong>proie le long <strong>de</strong> la rivière.Compte tenu <strong>de</strong> leur agencement en p<strong>et</strong>ites superficies, la perte <strong>de</strong>s espaces forestiers<strong>et</strong> <strong>de</strong>s autres biotopes terrestres auront peu d’eff<strong>et</strong> sur les oiseaux <strong>de</strong> proie, quiont <strong>de</strong> vastes domaines vitaux (Gauthier <strong>et</strong> Aubry, 1995).L’abondance du balbuzard pêcheur ne changera pas dans les tronçons influencéspar un ouvrage hydraulique, car il n’y aura pas <strong>de</strong> modification notable <strong>de</strong> leurhabitat. À preuve, les nids <strong>de</strong> balbuzard observés en 1999 sur la rivière Vincelotteétaient situés dans les tronçons pourvus d’un ouvrage (Morneau, 1999). Dans <strong>de</strong>ux<strong>de</strong>s tronçons sans ouvrage hydraulique <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, il pourrait y avoir une baisse11-178 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004<strong>de</strong> la fréquentation <strong>de</strong> l’espèce à cause <strong>de</strong> la perte <strong>de</strong> zones d’eaux peu profon<strong>de</strong>s.Enfin, le couple qui nichait en 2002 près du tronçon délimité par les PK 214,8 <strong>et</strong>224,0 pourrait s’établir ailleurs en raison <strong>de</strong> la perte élevée <strong>de</strong> son habitat <strong>de</strong> pêchedans ce tronçon.Mesures d’atténuationAucune mesure d’atténuation n’est envisagée.11.11.3.3 Oiseaux forestiersHabitatEn pério<strong>de</strong> d’exploitation, l’ennoiement <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites superficies en amont <strong>de</strong> certainsouvrages hydrauliques causera la perte <strong>de</strong> 10,2 ha <strong>de</strong> biotopes terrestres quiservent aux oiseaux forestiers. On enregistrera toutefois un gain <strong>de</strong> 2 216,0 ha <strong>de</strong>marécages <strong>et</strong> une perte <strong>de</strong> 21,5 ha <strong>de</strong> marais. Ces biotopes sont également <strong>de</strong>shabitats pour les oiseaux terrestres.PopulationQuelques dizaines <strong>de</strong> couples d’oiseaux forestiers perdront leur habitat à la suite<strong>de</strong> l’ennoiement causé par le rehaussement du niveau d’eau. Les espèces les plustouchées en nombre sont le roitel<strong>et</strong> à couronne rubis <strong>et</strong> la paruline à croupionjaune.Les marécages (arbustaies) sont les biotopes qui abritent la <strong>de</strong>nsité la plus élevée<strong>de</strong> passereaux dans la région. Aussi, le gain n<strong>et</strong> <strong>de</strong> ces biotopes perm<strong>et</strong>tra à environ18 000 couples d’oiseaux forestiers <strong>de</strong> s’établir dans les nouveaux milieux. Lesespèces qui en bénéficieront le plus, à long terme, sont notamment le moucherolle<strong>de</strong>s aulnes, la paruline à calotte noire, la paruline masquée <strong>et</strong> la paruline jaune, quiabon<strong>de</strong>nt dans les arbustaies.Mesures d’atténuationAucune mesure d’atténuation n’est envisagée.11.11.3.4 Espèces à statut particulierHabitatSelon les inventaires, il semble que le lac Nemiscau abrite les quelques aires <strong>de</strong>nidification <strong>de</strong>s espèces aviaires à statut particulier présentes le long <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.En pério<strong>de</strong> d’exploitation, les modifications consistent en une perte <strong>de</strong> 38,6 %(72,8 ha) <strong>de</strong> marais <strong>et</strong> en un gain <strong>de</strong> 178,7 ha <strong>de</strong> marécages. De plus, on prévoitDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-179


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004une perte <strong>de</strong> 50 ha <strong>de</strong> zones d’eaux peu profon<strong>de</strong>s dans le tronçon (du PK 214,8 auPK 224,0) situé en amont <strong>de</strong> la zone d’influence du seuil du PK 170.PopulationTrois espèces à statut particulier nichaient au lac Nemiscau ou autour <strong>de</strong> ce pland’eau en 2002 ou en 2003 : le pygargue à tête blanche, le hibou <strong>de</strong>s marais <strong>et</strong> lebruant <strong>de</strong> Nelson.En 2002, <strong>de</strong>s pygargues à tête blanche immatures ont été aperçus en amont du lacNemiscau <strong>et</strong> entre les PK 271 <strong>et</strong> 290 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. Les oiseaux <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te classe d’âgene sont pas territoriaux. Aucune perte notable d’habitat <strong>de</strong> pêche n’est prévue dansc<strong>et</strong>te portion <strong>de</strong> <strong>de</strong> la rivière. On ne s’attend donc à aucune réduction <strong>de</strong>l’abondance du pygargue à tête blanche sur la <strong>Rupert</strong>.Le hibou <strong>de</strong>s marais chasse dans les marais <strong>et</strong> les marécages. Il y aura un gain n<strong>et</strong><strong>de</strong> ces types <strong>de</strong> milieux, ce qui <strong>de</strong>vrait profiter à l’espèce.Enfin, seul un mâle <strong>de</strong> bruant <strong>de</strong> Nelson a été vu en 2002 ; en 2003, l’emplacementn’était pas occupé. La réduction <strong>de</strong> la superficie <strong>de</strong> marais diminuera l’attraitexercé par ce secteur sur l’espèce. Il restera toutefois suffisamment d’habitat pourabriter le couple qui habitait le tronçon en 2002.Mesures d’atténuationAucune mesure d’atténuation n’est envisagée.11.11.4 Évaluation <strong>de</strong> l’impact résiduelL’évaluation <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> l’impact résiduel tient compte <strong>de</strong> la valorisation<strong>de</strong> la composante analysée. La sauvagine, les pics <strong>et</strong> les passereaux migrateursainsi que les espèces à statut particulier sont très valorisées en raison <strong>de</strong> laprotection que leur accor<strong>de</strong> la Loi sur la Convention sur les oiseaux migrateurs.Quant aux oiseaux <strong>de</strong> proie, ils sont valorisés en vertu du statut que leur confère laLoi sur la mise en valeur <strong>et</strong> la conservation <strong>de</strong> la faune. On a considéré c<strong>et</strong>tevalorisation dans la détermination <strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong> l’impact <strong>et</strong> <strong>de</strong>s mesuresd’atténuation.SauvagineLa mise en place <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques sur le cours aval <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> réduiraconsidérablement les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> la réduction du niveau d’eau sur les anatidés.L’intensité <strong>de</strong> l’impact sur la sauvagine est jugée faible, car la perte n<strong>et</strong>te d’habitattouchera probablement moins <strong>de</strong> 40 couples nicheurs, soit un très faible effectif encomparaison <strong>de</strong> la population du Québec méridional. Par ailleurs, on ne prévoit11-180 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004aucun impact sur la population <strong>de</strong> sauvagine qui utilise le secteur au cours <strong>de</strong> sesmigrations, mis à part <strong>de</strong>s impacts <strong>de</strong> faible intensité sur les oiseaux en mue.L’étendue <strong>de</strong> l’impact est ponctuelle, puisqu’elle se limite essentiellement à <strong>de</strong>uxtronçons <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, <strong>et</strong> la durée est longue. L’importance <strong>de</strong> l’impact <strong>de</strong> la<strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> sur la sauvagine est donc mineure.Oiseaux <strong>de</strong> proieLa <strong>dérivation</strong> <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> risque d’entraîner une légère diminution <strong>de</strong> la fréquentationdu secteur par le balbuzard pêcheur. Toutefois, pour plusieurs autres espècesd’oiseaux <strong>de</strong> proie, la <strong>dérivation</strong> se traduira par un important gain d’habitat quiperm<strong>et</strong>tra l’établissement <strong>de</strong> quelques autres couples. Globalement, il y aura unelégère augmentation du nombre d’oiseaux <strong>de</strong> proie nicheurs. En conséquence,l’intensité <strong>de</strong> l’impact résiduel est faible.L’étendue est ponctuelle, car le gain d’habitat sera concentré dans quelquestronçons <strong>de</strong> la rivière. Comme la durée est longue, l’importance <strong>de</strong> l’impact estmineure <strong>et</strong> positive pour ce groupe d’oiseaux.Oiseaux forestiersL’intensité <strong>de</strong> l’impact résiduel sur les oiseaux forestiers est jugée moyenne,puisqu’on prévoit un accroissement marqué <strong>de</strong> l’abondance <strong>de</strong> ces oiseaux enraison <strong>de</strong>s gains <strong>de</strong> superficie <strong>de</strong>s marécages. L’étendue est ponctuelle, car lesgains sont concentrés dans quelques tronçons <strong>de</strong> la rivière, <strong>et</strong> la durée est longue.Ainsi, l’impact résiduel du proj<strong>et</strong> sur les passereaux du secteur à débit augmentéest positif <strong>et</strong> d’importance moyenne.Espèces à statut particulierLe gain d’habitat riverain en bordure <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>, dans les secteurs noninfluencés par un ouvrage hydraulique, sera favorable au hibou <strong>de</strong>s marais <strong>et</strong> aubruant <strong>de</strong> Nelson. Cela se traduira par un impact positif d’importance mineure(intensité faible, étendue ponctuelle <strong>et</strong> longue durée). Au lac Nemiscau, il n’y aurapas d’impact sur les espèces à statut particulier, car les modifications d’habitatn’auront pas <strong>de</strong> répercussion sur les oiseaux reproducteurs.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong>s rivières <strong>Rupert</strong>, Lemare <strong>et</strong> Nemiscau 11-181


Tableau 11-48 : Description <strong>de</strong>s zones homogènes <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>Tronçon avalZone 1 (du PK 3 au PK 5,6)Lit fluvial large <strong>et</strong> sinueux encaissé dans <strong>de</strong>s sédiments silto-argileux épais ; pente longitudinale forte <strong>et</strong> présence <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s ; la rivière rejoint le till, qui forme<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s îles <strong>de</strong> cailloux <strong>et</strong> <strong>de</strong> blocs ; berges formées majoritairement <strong>de</strong> matériaux grossiers (cailloux <strong>et</strong> blocs) ; écoulement concentré le long <strong>de</strong> la rivegauche, au pied <strong>de</strong> talus silto-argileux <strong>de</strong> 20 à 25 m <strong>de</strong> hauteur subissant une forte érosion par éboulements, glissements <strong>et</strong> coulées, <strong>et</strong> où <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> recul<strong>de</strong> 0,3 à 0,7 m par an ont été mesurés.Zone 2 (du PK 5,6 au PK 15)Lit fluvial linéaire <strong>et</strong> relativement large entaillé dans <strong>de</strong>s sédiments silto-argileux épais ; profil en long peu accentué ; berges essentiellement formées <strong>de</strong>sédiments fins ; érosion continue par éboulements <strong>et</strong> glissements dans <strong>de</strong> hauts talus silto-argileux (25 m) en rive gauche, sur une longueur <strong>de</strong> 6,8 km ; rivedroite basse <strong>et</strong> stable.Zone 3 (du PK 15 au PK 23)Lit légèrement sinueux encaissé dans <strong>de</strong>s sédiments silto-argileux formant <strong>de</strong> basses terrasses (moins <strong>de</strong> 10 m) ; présence <strong>de</strong> quelques pointes formées <strong>de</strong>till plus résistant ; vitesses d’écoulement faibles à moyennes ; berges composées essentiellement <strong>de</strong> sédiments fins (87 %) <strong>et</strong> <strong>de</strong> matériaux grossiers (13 %) ;talus instables sur une longueur <strong>de</strong> 2,3 km, surtout en rive droite.Zone 4 (du PK 23 au PK 33,2)Segment <strong>de</strong> rivière <strong>de</strong> largeur variable, développé dans du till portant une couverture discontinue <strong>de</strong> sédiments fins ; dénivelée d’environ 36 m franchie enune série <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s séparés par un segment à écoulement lent (du PK 27 au PK 29,5) ; berges formées surtout <strong>de</strong> matériaux grossiers (61 %), <strong>de</strong> sédimentsfins (26 %) <strong>et</strong>, au droit <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> roc (8 %) ; érosion limitée touchant environ 2 % <strong>de</strong> talus riverains.Zone 5 (du PK 33,2 au PK 48)Lit relativement large <strong>et</strong> linéaire encaissé <strong>de</strong> 4 à 15 m dans les silts argileux ; vitesses d’écoulement faibles, présence d’une gran<strong>de</strong> île entre les PK 33 <strong>et</strong> 37 ;berges largement dominées par les sédiments fins (95 %), portant localement une mince couche <strong>de</strong> sable ; érosion touchant 12 % <strong>de</strong>s talus riverains, surtouten rive droite.Zone 6 (du PK 48 au PK 49,4)Court segment le long duquel la rivière, entaillée jusqu’au till <strong>et</strong> au roc, forme <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s ; présence d’une île séparant l’écoulement en <strong>de</strong>ux chenauxinégaux, le principal longeant la rive droite ; berges dominées par <strong>de</strong>s matériaux grossiers (61 %) <strong>et</strong> du roc (24 %) ; aucune érosion perceptible.Zone 7 (du PK 49,4 au PK 64,5)Lit entaillé dans <strong>de</strong>s sédiments silto-argileux épais <strong>et</strong> ravinés ; vitesses d’écoulement faibles ; présence <strong>de</strong> hauts talus silto-argileux (plus <strong>de</strong> 25 m) subissantune érosion par éboulements <strong>et</strong> glissements sur une longueur <strong>de</strong> 4,8 km au total (14 % <strong>de</strong>s rives), en rive droite (du PK 53 au PK 60) <strong>et</strong> en rive gauche (duPK 58 au PK 64) ; berges composées principalement <strong>de</strong> sédiments fins (83 %) ; matériaux grossiers formant 15 % <strong>de</strong>s berges, surtout en amont du PK 61,en rive droite, où la rivière rejoint le till.Zone 8 (du PK 64,5 au PK 67)Court segment <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s le long duquel la rivière franchit une dénivelée <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 30 m ; lit encaissé dans <strong>de</strong>s silts argileux épais, jusqu’au roc <strong>et</strong> au till ;matériaux grossiers <strong>et</strong> roc composant 95 % <strong>de</strong>s berges ; présence d’une île rocheuse au centre du cours d’eau ; aucune érosion perceptible.Zone 9 (du PK 67 au PK 78,7)Lit profondément encaissé dans une épaisse couverture <strong>de</strong> sédiments silto-argileux <strong>de</strong>nsément ravinée ; vitesses d’écoulement faibles, sauf au droit <strong>de</strong> p<strong>et</strong>itsrapi<strong>de</strong>s, vers le PK 76,5 ; talus riverains silto-argileux <strong>de</strong> 30 à 60 m <strong>de</strong> hauteur subissant une forte érosion par éboulements <strong>et</strong> glissements, principalement enrive gauche, en amont du PK 75 (l’érosion touche 22 % <strong>de</strong>s rives) ; berges composées surtout <strong>de</strong> sédiments fins.Zone 10 (du PK 78,7 au PK 85)Lit <strong>de</strong> largeur variable au tracé très sinueux, entaillé à travers <strong>de</strong>s sédiments fins jusqu’au roc ou au till ; la rivière franchit une succession <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s <strong>et</strong>enregistre une dénivelée d’environ 70 m ; berges composées à 90 % <strong>de</strong> matériaux résistants à l’érosion (cailloux <strong>et</strong> blocs, roc, sable <strong>et</strong> gravier) ; faibleérosion influant sur 800 m <strong>de</strong> talus riverains développés dans le till, le sable <strong>et</strong> gravier <strong>et</strong> les silts argileux.Zone 11 (du PK 85 au PK 101,7)Segment linéaire entaillé dans une couverture <strong>de</strong> sédiments silto-argileux laissant percer assez régulièrement le substrat rocheux en rive gauche ; lit <strong>de</strong>largeur moyenne (300 m) s’élargissant considérablement vers les PK 94 <strong>et</strong> 100 ; vitesses d’écoulement faibles, augmentant au droit <strong>de</strong> p<strong>et</strong>its rapi<strong>de</strong>s(PK 95,5) ; berges formées surtout <strong>de</strong> sédiments fins (54 %), <strong>de</strong> matériaux grossiers (20 %) <strong>et</strong> <strong>de</strong> roc (11 %) ; très peu d’érosion perceptible.Zone 12 (du PK 101,7 au PK 107,3)Segment au tracé irrégulier encaissé dans <strong>de</strong>s sédiments silto-argileux, jusqu’au roc dans la moitié aval <strong>de</strong> la zone ; vitesses d’écoulement faibles,augmentant considérablement en aval du PK 103, où se trouvent <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s ; berges dominées par les silts argileux en amont du PK 104 <strong>et</strong> par lesmatériaux grossiers <strong>et</strong> le roc plus en aval ; érosion touchant environ 700 m <strong>de</strong> talus silto-argileux <strong>et</strong> sablo-graveleux.Tronçon centralZone 13 (du PK 107,3 au PK 108,7)Zone <strong>de</strong> transition entre la plaine argileuse, à l’ouest, <strong>et</strong> le paysage dominé par le till <strong>et</strong> le roc, à l’est ; lit entaillé dans le till <strong>et</strong> les matériaux sablo-graveleux,jusqu’au roc en début <strong>de</strong> tronçon ; le cours d’eau enregistre une dénivelée d’environ 22 m <strong>et</strong> forme <strong>de</strong> puissants rapi<strong>de</strong>s ; présence <strong>de</strong> quelques îlesrocheuses ; berges composées à parts égales <strong>de</strong> roc <strong>et</strong> <strong>de</strong> matériaux grossiers ; peu d’érosion perceptible.Zone 14 (du PK 108,7 au PK 149,7)Lit s’inscrivant dans un relief <strong>de</strong> basses collines rocheuses portant un till d’épaisseur variable, séparées <strong>de</strong> larges dépressions colmatées <strong>de</strong> sédiments fins ;vitesses d’écoulement faibles s’accentuant au droit <strong>de</strong> quelques p<strong>et</strong>its rapi<strong>de</strong>s ; présence <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s îles séparant l’écoulement en 2 ou 3 chenaux en avaldu PK 133 ; berges composées <strong>de</strong> sédiments fins (50 %), <strong>de</strong> matériaux grossiers (31 %), <strong>de</strong> sable (12 %), <strong>de</strong> roc (5 %) <strong>et</strong> <strong>de</strong> sable <strong>et</strong> gravier (2 %) ; faibleérosion touchant 5,3 km <strong>de</strong> rive, principalement dans les sédiments fins.Zone 15 (du PK 149,7 au PK 170)Lit fluvial relativement étroit caractérisé par une alternance <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong> segments à écoulement lent ; la rivière traverse un relief faiblement ondulé formésurtout <strong>de</strong> roc <strong>et</strong> <strong>de</strong> crêtes profilées <strong>de</strong> till, ces <strong>de</strong>rnières formant quelques pointes dans le cours d’eau ; berges constituées <strong>de</strong> matériaux grossiers (53 %), <strong>de</strong>sable (18 %), <strong>de</strong> roc (16 %) <strong>et</strong>, accessoirement, <strong>de</strong> sable <strong>et</strong> gravier, <strong>de</strong> sédiments fins <strong>et</strong> <strong>de</strong> tourbe ; faible érosion touchant 1,8 km <strong>de</strong> talus <strong>de</strong> till ou <strong>de</strong>matériaux sablo-graveleux.Tronçon du lac NemiscauZone 16 (du PK 170,4 au PK 194)Vaste plan d’eau entouré <strong>de</strong> collines rocheuses portant une couverture discontinue <strong>de</strong> till ; niveau du lac influencé par un seuil rocheux au PK 170 ; bergesrésistantes à l’érosion, formées à 58 % d’un pavage grossier <strong>de</strong> cailloux <strong>et</strong> <strong>de</strong> blocs, à 22 % <strong>de</strong> sable, à 15 % <strong>de</strong> roc, à 3 % <strong>de</strong> sable <strong>et</strong> gravier <strong>et</strong> à 2 % <strong>de</strong>tourbe ; talus riverains instables sur 400 m.Tronçon amontZone 17 (du PK 194 au PK 212)Segment fluvial s’inscrivant dans un relief formé <strong>de</strong> longues crêtes évasées <strong>de</strong> till <strong>et</strong> <strong>de</strong> larges terrasses d’alluvions sableuses anciennes ; écoulementsubdivisé en plusieurs chenaux par <strong>de</strong> multiples îles <strong>et</strong> hauts-fonds sableux, que forme la rivière lorsqu’elle atteint le lac Nemiscau ; pente longitudinale trèsfaible ; berges principalement sableuses (73 %) ; faible érosion touchant environ 2 % <strong>de</strong>s talus riverains, essentiellement en rive droite, dans la tourbeaccumulée sur le sable.Zone 18 (du PK 212 au PK 219)Lit étroit développé entre <strong>de</strong>s collines rocheuses portant une couverture discontinue <strong>de</strong> till ; vitesses d’écoulement élevées, diminuant vers l’aval ; bergesmajoritairement résistantes à l’érosion, formées à plus <strong>de</strong> 85 % <strong>de</strong> matériaux grossiers <strong>et</strong> <strong>de</strong> roc ; faible érosion ne touchant que 300 m <strong>de</strong> talus sableux, enrive gauche.Zone 19 (du PK 219 au PK 271)Lit légèrement sinueux s’inscrivant entre <strong>de</strong>s alignements <strong>de</strong> basses collines rocheuses masquées <strong>de</strong> till, <strong>de</strong> dépôts fluvioglaciaires <strong>et</strong>, dans les points bas,<strong>de</strong> basses terrasses d’alluvions sableuses ; vitesses d’écoulement faibles ; nombreuses îles <strong>et</strong> hauts-fonds <strong>de</strong> sable ; plaine alluviale atteignant localementplus <strong>de</strong> 1,5 km <strong>de</strong> largeur ; confluence avec la rivière à la Marte vers le PK 230 ; berges très majoritairement (82 %) sableuses ; érosion touchant moins <strong>de</strong>4 % <strong>de</strong>s talus riverains, surtout dans les sables.Zone 20 (du PK 271 au PK 295)Lit <strong>de</strong> largeur très variable (<strong>de</strong> 100 m à près <strong>de</strong> 1,5 km), encaissé dans <strong>de</strong>s sédiments sableux <strong>et</strong> sablo-graveleux associés à la moraine <strong>de</strong> Sakami ; vitessesd’écoulement assez faibles, s’accélérant au droit <strong>de</strong> quelques p<strong>et</strong>its rapi<strong>de</strong>s, vers les PK 281, 284 <strong>et</strong> 290 ; confluence avec la rivière Lemare vers le PK 292 ;berges composées <strong>de</strong> sable (43 %), <strong>de</strong> sable <strong>et</strong> gravier (13 %), <strong>de</strong> matériaux grossiers (32 %) <strong>et</strong> <strong>de</strong> roc (12 %) ; talus riverains instables sur une longueur <strong>de</strong>2,8 km (4 % <strong>de</strong>s rives).Zone 21 (du PK 295 au PK 314)Lit <strong>de</strong> largeur très variable s’inscrivant entre <strong>de</strong>s collines rocheuses qui portent un till souvent très épais (plus <strong>de</strong> 10 m) ; alternance <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong>segments à écoulement lent, pour une dénivelée globale <strong>de</strong> 32 m ; présence, entre les PK 297 <strong>et</strong> 303, <strong>de</strong> nombreuses îles <strong>et</strong> hauts-fonds <strong>de</strong> roc, <strong>de</strong> till <strong>et</strong> <strong>de</strong>sable <strong>et</strong> gravier ; berges dominées par <strong>de</strong>s matériaux grossiers (53 %) <strong>et</strong> du roc (27 %) ; très faible érosion touchant 400 m <strong>de</strong> talus sableux <strong>et</strong> sablograveleux


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200412 Description du milieu naturel<strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts –Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>Ce chapitre décrit les composantes physiques <strong>et</strong> biologiques du secteur <strong>de</strong> la baie<strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> ainsi que les modifications <strong>et</strong> les impacts prévus sur ces composantesdurant les pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> construction <strong>et</strong> d’exploitation du proj<strong>et</strong>. Il est à noter que lerégime <strong>de</strong> débits réservés écologiques qui sera appliqué dès le début duremplissage <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> sera maintenu pendant l’exploitation. En conséquence,les modifications physiques prévues dans l’estuaire <strong>et</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>pendant la construction seront les mêmes que pendant l’exploitation.C<strong>et</strong>te constatation s’applique à toutes les modifications physiques <strong>et</strong> à tous lesimpacts sur le milieu biologique du secteur <strong>de</strong> l’estuaire <strong>et</strong> <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>. Onprésente donc dans ce chapitre une seule évaluation <strong>de</strong>s impacts couvrant les <strong>de</strong>uxpério<strong>de</strong>s du proj<strong>et</strong>.12.1 GéomorphologieLa métho<strong>de</strong> d’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la géomorphologique (métho<strong>de</strong> M3) est présentée dans levolume 6.12.1.1 Conditions actuelles12.1.1.1 Contexte géomorphologiqueLe contexte géomorphologique <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> résulte en gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>sévénements postglaciaires qui ont accompagné <strong>et</strong> suivi la <strong>de</strong>rnière déglaciation.Environ 8 400 ans avant aujourd’hui, la moraine d’Harricana s’est mise en place àl’ouest <strong>de</strong> la baie en laissant une imposante accumulation <strong>de</strong> matériaux glaciairessur plusieurs centaines <strong>de</strong> kilomètres. Les épiso<strong>de</strong>s lacustre <strong>et</strong> marin qui ont suiviont fortement marqué la géomorphologie <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> la baieBoatswain. Les sédiments fins qui se sont déposés dans le lac glaciaire Ojibway,puis dans la mer <strong>de</strong> Tyrrell, ont formé la plaine d’argile qui compose aujourd’hui lamajeure partie du pourtour <strong>de</strong>s baies.Le relèvement isostatique qui a suivi le r<strong>et</strong>rait du glacier a provoqué l’exondation<strong>de</strong>s basses-terres à un rythme très rapi<strong>de</strong> (<strong>de</strong> 6 à 8 m par siècle). Toutefois, aucours <strong>de</strong>s quatre <strong>de</strong>rniers millénaires, le rythme a été inférieur à 0,9 m par siècle(soit 9 mm/a). Les données récentes indiquent que l’exondation se poursuit encoreaujourd’hui à un taux variant <strong>de</strong> 4 à 9 mm/a (Barn<strong>et</strong>t, 1970 ; Martini, 1982 ;Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-1


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200412.1.1.2 LittoralTushingham, 1992). Pour les besoins <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>, elle a été fixée à 5 mm/a pour lesecteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>. Le relèvement isostatique postglaciaire est un facteurmajeur dans la dynamique littorale (passée <strong>et</strong> actuelle) <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> labaie Boatswain.La baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> constitue un vestige <strong>de</strong> la mer <strong>de</strong> Tyrrell. En supposant que l<strong>et</strong>aux d’exondation qui prévaut actuellement <strong>de</strong>meure le même, la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>pourrait disparaître d’ici environ 1 000 ans <strong>et</strong> les baies Cabbage Willows <strong>et</strong>Boatswain, dans moins <strong>de</strong> 500 ans.La baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> la baie Boatswain s’inscrivent dans ce relief <strong>de</strong> basses-terres.Leurs côtes, principalement argileuses, présentent une topographie très planelégèrement inclinée vers l’ouest. Quelques collines rocheuses percent la plainecôtière à l’est <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, dont la colline Sherrick qui s’élève à 165 md’altitu<strong>de</strong>, près <strong>de</strong> l’extrémité nord-est du plan d’eau. À l’ouest, <strong>de</strong>s buttescomposées <strong>de</strong> dépôts sablo-graveleux associés à la moraine d’Harricana s’élèvent<strong>de</strong> quelques dizaines <strong>de</strong> mètres au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la plaine <strong>et</strong> forment les caps quis’avancent dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> (pointes Saouayane, <strong>de</strong> la Consolation <strong>et</strong> àl’Ours Noir).Le littoral <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> s’allonge sur près <strong>de</strong> 225 km. Sa configurationvariable crée divers types <strong>de</strong> côtes qui contribuent à la diversité <strong>de</strong>s habitatsfauniques présents. La ligne <strong>de</strong> rivage, assez régulière dans l’ensemble, estponctuée <strong>de</strong> quelques caps, soit les pointes Saouayane, <strong>de</strong> la Consolation <strong>et</strong> àl’Ours Noir en rive ouest, <strong>et</strong> Goyeau, Bossard, Upemuew, du Bois Brûlé <strong>et</strong> duPeuplier en rive est (voir la carte 12-1). Ces pointes sont toutes liées à la présence<strong>de</strong> roche ou <strong>de</strong> matériaux glaciaires (till ou sable <strong>et</strong> gravier <strong>de</strong> contact glaciaire).Entre les pointes, le littoral présente <strong>de</strong>s rentrants <strong>de</strong> dimensions variables. En riveouest, la baie Cabbage Willows, qui mesure 12 km <strong>de</strong> longueur sur 7 km <strong>de</strong>largeur, constitue un élément marquant du paysage. La rivière Novi<strong>de</strong> est leprincipal tributaire <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te baie, dont les rives présentent une très faible pente(0,05 %). Sur la rive opposée, les anses, beaucoup plus p<strong>et</strong>ites, se concentrentsurtout vers l’embouchure (anses Mall<strong>et</strong> <strong>et</strong> Hall).Dans la partie centrale <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, les rives ont généralement une pent<strong>et</strong>rès douce (moins <strong>de</strong> 0,5 %) <strong>et</strong> présentent peu <strong>de</strong> dénivelée. Dans la partie sudcependant, les rives situées à l’embouchure <strong>de</strong>s rivières Nottaway <strong>et</strong> Broadbackforment <strong>de</strong>s falaises argileuses <strong>de</strong> 10 à 25 m <strong>de</strong> hauteur. À l’extrémité aval <strong>de</strong> labaie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, les rives sont constituées <strong>de</strong> matériaux résistants à l’érosion <strong>et</strong> lapente est plus prononcée (jusqu’à 5 %). À ces endroits, la présence <strong>de</strong> matériauxgrossiers a permis le développement <strong>de</strong> crêtes <strong>de</strong> plage <strong>et</strong> <strong>de</strong> cordons littoraux.12-2 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004L’embouchure <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> regroupe <strong>de</strong>ux zones : l’estuaire, entre le PK 5<strong>et</strong> le PK 0, <strong>et</strong> la zone <strong>de</strong> l’embouchure proprement dite, qui s’étend du PK 0 auPK -5. Sur le pourtour <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux zones, <strong>de</strong>s talus en pente rai<strong>de</strong>, dont la hauteurvarie <strong>de</strong> 15 m à 25 m en rive gauche <strong>et</strong> <strong>de</strong> 2 m à 10 m sur la rive opposée,surplombent généralement le rivage. Les rives sont généralement stables, saufdans un secteur situé à proximité du PK 4,5, où se produisent <strong>de</strong>s éboulements <strong>et</strong><strong>de</strong>s glissements, ainsi qu’au droit <strong>de</strong> Waskaganish, où il y a eu une stabilisation <strong>de</strong>berges. La zone <strong>de</strong> l’estuaire, large <strong>de</strong> 150 m en moyenne, comprend quelques îles<strong>et</strong> d’étroits hauts-fonds rocheux ou sablo-silteux. Plus en aval, la zone <strong>de</strong> l’embouchures’élargit rapi<strong>de</strong>ment <strong>et</strong> forme <strong>de</strong> vastes hauts-fonds composés <strong>de</strong> sédimentsargileux <strong>de</strong> la mer <strong>de</strong> Tyrrell. Notons que ces hauts-fonds ne résultent pas <strong>de</strong>l’accumulation successive <strong>de</strong>s sédiments apportés par la rivière (ne constituantdonc pas un <strong>de</strong>lta) mais se sont plutôt formés par l’érosion <strong>de</strong> chenaux dans lesmatériaux encaissants.Quant à la baie Boatswain, elle est complètement séparée <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong>bor<strong>de</strong> plutôt la baie James. Elle mesure une douzaine <strong>de</strong> kilomètres <strong>de</strong> longueursur cinq <strong>de</strong> largeur <strong>et</strong> sa pente est très faible. Son rivage, assez régulier, forme unrentrant entre <strong>de</strong>s pointes rocheuses supportant une mince couverture <strong>de</strong> till.12.1.1.3 Évolution <strong>de</strong>s estransL’analyse <strong>de</strong>s caractéristiques morphologiques <strong>de</strong>s estrans (largeur <strong>et</strong> pente)perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> les regrouper en quatre gran<strong>de</strong>s catégories (voir la carte 12-1) :• Les larges estrans à pente très douce, comme ceux <strong>de</strong>s baies Boatswain <strong>et</strong>Cabbage Willows.• Les estrans <strong>de</strong> largeur moyenne à pente douce, situés entre l’île Draul<strong>et</strong>te <strong>et</strong> lapointe du Peuplier, entre les rivières <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Broadback <strong>et</strong>, sur la rive ouest,<strong>de</strong> la pointe à l’Ours Noir à la rive qui fait face à la rivière Broadback.• Les estrans étroits à pente plus prononcée, où se sont souvent construites <strong>de</strong>splages, présents à l’embouchure <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, entre l’extrémitésud-ouest <strong>de</strong> la baie Boatswain <strong>et</strong> l’île Draul<strong>et</strong>te <strong>et</strong> entre la pointe <strong>de</strong> la Consolation<strong>et</strong> la pointe Saouayane.• Les estrans très étroits, situés aux embouchures <strong>de</strong>s rivières Nottaway,Broadback, <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Pontax. En ce qui concerne l’estuaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>,l’estran est généralement assez étroit (moins <strong>de</strong> 250 m) en amont <strong>de</strong>Waskaganish mais, plus en aval, il s’élargit considérablement pour atteindre<strong>de</strong> 1,5 à 2,5 km en rive gauche, alors qu’il est étroit en rive droite.L’évolution <strong>de</strong>s estrans du secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> a été étudiée à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>photographies aériennes prises sur une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 40 à 50 ans (voir la métho<strong>de</strong> M3dans le volume 6). Les résultats <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> indiquent qu’environ 50 km durivage <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> (soit 25 % <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s rives) sont en régressionDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-3


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004<strong>de</strong>puis une quarantaine d’années. Ces rivages actifs se concentrent principalementaux embouchures <strong>de</strong>s rivières Nottaway, Broadback, <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Pontax.Les autres estrans <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> la baie Boatswain, soit, au total, plusou moins 175 km <strong>de</strong> rivages, montrent cependant une certaine progression <strong>de</strong>puisune quarantaine d’années. En général, les changements survenus <strong>de</strong>puis environdix ans sont peu significatifs, alors que ceux qui ont été enregistrés sur une pluslongue pério<strong>de</strong> (<strong>de</strong> 35 à 50 ans) sont marqués.Les estrans en progression se classent en trois grands groupes (voir la carte 12-2) :• Les estrans en forte progression, soit ceux <strong>de</strong>s baies Boastwain <strong>et</strong> CabbageWillows, qui se sont avancés <strong>de</strong> 300 m à 800-900 m sur une quarantained’années.• Les estrans en progression moyenne, qui se sont étendus <strong>de</strong> 100 m à450-500 m sur une pério<strong>de</strong> équivalente.• Les estrans en faible progression, dont l’extension n’a varié que <strong>de</strong> 50 à 200 mpour la même pério<strong>de</strong>.La colonisation <strong>de</strong>s estrans par une végétation qui tolère <strong>de</strong> moins en moins lasubmersion témoigne d’une exondation progressive <strong>de</strong>s hauts-fonds. Les calculseffectués à partir <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> la progression <strong>de</strong> la végétation indiquent que laplupart <strong>de</strong>s estrans se relèvent à un rythme <strong>de</strong> 5 à 20 mm/a. Cependant, à l’embouchure<strong>de</strong>s rivières ainsi qu’à la sortie <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, le relèvement estinférieur à 5 mm/a.Bien que le taux du relèvement isostatique actuel ne soit pas connu avec précision(il a été fixé à 5 mm/a pour les besoins <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>), ce phénomène est très certainementdéterminant dans la progression rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la végétation sur les estrans <strong>et</strong>dans la réduction <strong>de</strong> la superficie <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>. La différence entre le tauxd’exondation observé localement <strong>et</strong> le relèvement isostatique s’explique par lasédimentation ou par l’érosion, selon le cas, à la surface <strong>de</strong>s estrans.Les sédiments en suspension dans l’eau, transportés jusqu’à l’estran par lescourants <strong>de</strong> marée, les vagues <strong>et</strong> les glaces sont piégés par la végétation <strong>et</strong> s’yaccumulent en couches successives. Le tableau 12-1 présente les volumes <strong>de</strong>sédiments déposés ou érodés dans les estrans <strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong> (voir lamétho<strong>de</strong> M3). Les résultats indiquent que :• Le volume <strong>de</strong>s sédiments captés dans les estrans <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> est faible(environ 5 000 m 3 /a) <strong>et</strong> représente moins <strong>de</strong> 1 % <strong>de</strong>s apports soli<strong>de</strong>s annuels<strong>de</strong>s rivières à la baie.• La sédimentation survient principalement dans les estrans qui occupent lapartie centrale <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> ainsi que dans ceux <strong>de</strong> la baie Boatswain.12-4 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 12-1 : Baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> – Estimation <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> sédiments captés ou perdus annuellementdans les estrans aZone homogèneLargeur totale<strong>de</strong>s estransen progression(km)Taux moyen<strong>de</strong> progression(m/a)Taux moyend’exondation(mm/a)Taux <strong>de</strong>relèvementisostatique(mm/a)Taux moyen <strong>de</strong>sédimentation(ou d’érosion)(mm/a)Quantité totale<strong>de</strong> sédiments b(m 3 /a)1 21 16 14 5 9 30242 15 4 4 5 -1 -603 18 6 9 5 4 4324a 11 2 1 5 -4 -884b 11 n/a n/a n/a n/d n/d5 8 3 11 5 6 1446a 11 s.o. s.o. s.o. n.d. n.d.6b 7 6 4 5 -1 -427 11 7 8 5 3 2318a 8 s.o. s.o. s.o. n.d. n.d.8b 3 2 1 5 -4 -249a 5 4 3 5 -2 -409b 22 s.o. s.o. s.o. n.d. n.d.9c 15 4 7 5 2 1209d 8 s.o. s.o. s.o. n.d. n.d.10 7 2 2 5 -3 -4211 12 7 13 5 8 67212 23 20 12 5 7 3 20013 9 4 4 5 -1 -36Total –progression dueau relèvementisostatique 57 -332Total –progression dueau relèvementisostatique <strong>et</strong>aux apports2187Baie Boatswain (zone homogène 1)Baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> (zones homogènes 3, 5, 7, 9c, 11 <strong>et</strong> 12)3 024 (4 300 t/a)4 819 (6 400 t/a)Total –régression 60 n.d.Total 225 7511Source : Poly-Géo (2003).a. Gras : progression due à l’eff<strong>et</strong> combiné du relèvement isostatique <strong>et</strong> <strong>de</strong>s apports <strong>de</strong> sédiments sur l’estran.Italique : progression due à l’eff<strong>et</strong> du relèvement isostatique (sans apports <strong>de</strong> sédiments).b. Valeur positive : sédiments captés. Valeur négative : sédiments perdus.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-5


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Les estrans en progression situés dans les estuaires <strong>de</strong>s rivières Nottaway,Broadback, <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Pontax ainsi qu’à l’embouchure <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> nesubiraient pas d’apports <strong>de</strong> sédiments.Même si le littoral ne capte qu’une très p<strong>et</strong>ite partie <strong>de</strong>s particules qui transitentdans la baie, ces particules contribuent néanmoins à la progression <strong>de</strong>s schorres.La contribution <strong>de</strong>s rivières à l’engraissement <strong>de</strong>s hauts-fonds <strong>et</strong> <strong>de</strong>s estrans estfaible.L’évolution <strong>de</strong>s estrans <strong>de</strong> l’estuaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> a été analysée <strong>de</strong> façon détaillée(voir la métho<strong>de</strong> M3). Il s’en dégage les conclusions suivantes :• La configuration <strong>de</strong>s hauts-fonds, <strong>de</strong>s îles <strong>et</strong> <strong>de</strong>s chenaux a relativement peuchangé <strong>de</strong>puis une cinquantaine d’années. Les hauts-fonds sont <strong>de</strong> dimensionssemblables.• La morphologie <strong>et</strong> l’emplacement <strong>de</strong>s chenaux <strong>et</strong> <strong>de</strong>s îles sont similaires.• La comparaison <strong>de</strong> photographies <strong>de</strong> 1953 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 2002 montre une progressionmarquée <strong>de</strong> la végétation (alors que c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière aurait peu progressé <strong>de</strong> 1990à 2002). Au cours <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong>, la superficie occupée par la végétation <strong>de</strong>sestrans aurait augmenté <strong>de</strong> 485 ha (40 ha pour le schorre supérieur, 160 hapour le schorre moyen <strong>et</strong> 285 ha pour la végétation aquatique ; le taux moyenannuel <strong>de</strong> progression est <strong>de</strong> 10 ha).• La progression <strong>de</strong> la végétation s’est faite au détriment <strong>de</strong> la slikke, dont lasuperficie est passée <strong>de</strong> 770 à 320 ha entre 1953 <strong>et</strong> 2002 (voir les cartes 12-3<strong>et</strong> 12-4).Les hauts-fonds <strong>de</strong> l’embouchure <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> ne sont pas engraissés par lesapports <strong>de</strong> sédiments <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. Il sont émergents en raison du relèvementisostatique.À l’évi<strong>de</strong>nce, l’ensemble du secteur <strong>de</strong> l’estuaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong> est un milieu dynamique, ce qui se reflète à plus ou moins long terme surles habitats <strong>et</strong> sur les ressources qui les utilisent.12-6 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200412.1.2 Modifications prévues pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitationBaie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>Après la <strong>dérivation</strong> partielle <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>, il n’y aura, dans la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong>, aucune variation perceptible <strong>de</strong>s niveaux d’eau, <strong>de</strong>s vitesses du courant <strong>et</strong>du régime <strong>de</strong>s glaces. Les seules sources <strong>de</strong> modification <strong>de</strong>s estrans <strong>et</strong> <strong>de</strong>s talusriverains <strong>de</strong> la baie qui sont associées à la réduction du débit <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> seront lessuivantes :• le léger déplacement vers le nord-est <strong>de</strong>s couloirs d’écoulement <strong>de</strong>s rivièresNottaway, Broadback <strong>et</strong> <strong>Rupert</strong> (voir la section 12.2.3) ;• la diminution <strong>de</strong> 65 % <strong>de</strong>s apports <strong>de</strong> sédiments en provenance <strong>de</strong> la rivière<strong>Rupert</strong> (voir la section 12.5).Ces phénomènes n’auront que peu d’eff<strong>et</strong> sur la dynamique <strong>de</strong>s estrans <strong>et</strong> <strong>de</strong>s talusriverains <strong>de</strong> la baie. L’exondation actuelle <strong>de</strong>s estrans résulte surtout du relèvementisostatique <strong>et</strong> très peu <strong>de</strong>s apports <strong>de</strong> sédiments. C<strong>et</strong>te exondation conservera sonrythme après la <strong>dérivation</strong>.Le volume total <strong>de</strong> sédiments interceptés annuellement sur le pourtour <strong>de</strong> la baie<strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 6 400 t/a (voir le tableau 12-1), ce qui représente moins<strong>de</strong> 1 % <strong>de</strong> la charge sédimentaire totale provenant <strong>de</strong>s tributaires <strong>et</strong> moins <strong>de</strong> 3 %<strong>de</strong> celle provenant <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.De plus, les sédiments captés peuvent provenir du remaniement <strong>de</strong>s matériaux enplace, du délestage par les glaces, <strong>de</strong> l’érosion du fond <strong>de</strong> la baie ou encore <strong>de</strong>sapports <strong>de</strong>s rivières. La contribution <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong> ces sources <strong>de</strong> sédiments estdifficile à préciser, mais on peut penser que la <strong>Rupert</strong>, qui ne fournit qu’environ30 % <strong>de</strong>s sédiments à la baie, contribue très peu à l’engraissement <strong>de</strong>s estrans.Selon les évaluations effectuées (voir la section 12.5), les volumes <strong>de</strong> sédimentsfournis par la <strong>Rupert</strong> seront réduits <strong>de</strong> 65 % après la <strong>dérivation</strong>, ce qui aurait poureff<strong>et</strong> d’abaisser d’au plus 19 % la charge totale <strong>de</strong> sédiments apportés par les tributairesdans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>.Ainsi, la réduction <strong>de</strong>s apports <strong>de</strong> sédiments à la baie occasionnée par la <strong>dérivation</strong>ne se fera sentir que <strong>de</strong> façon très minime (non quantifiable) sur les estrans,notamment sur ceux situés <strong>de</strong> part <strong>et</strong> d’autre <strong>de</strong> l’embouchure <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. Ilrestera toujours un apport <strong>de</strong> sédiments suffisant pour entr<strong>et</strong>enir la dynamiqueactuelle <strong>de</strong>s estrans.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-7


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Estuaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> hauts-fonds <strong>de</strong> l’embouchureLes seules sources <strong>de</strong> modification <strong>de</strong>s estrans <strong>et</strong> <strong>de</strong>s talus riverains <strong>de</strong> l’estuaire<strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> qui sont associées à la réduction du débit <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, seront lessuivantes :• la diminution <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> basse mer (<strong>de</strong> 60 à 70 cm) en amont <strong>de</strong>Waskaganish ;• la diminution <strong>de</strong>s vitesses du courant (<strong>de</strong> 30 à 40 cm/s) en amont <strong>de</strong> Waskaganish.Ces diminutions s’amenuiseront graduellement à partir <strong>de</strong> la tête <strong>de</strong> l’estuaire(PK 5), jusqu’à <strong>de</strong>venir imperceptibles vis-à-vis <strong>de</strong> la pointe du Peuplier.À la suite <strong>de</strong> l’abaissement <strong>de</strong>s niveaux d’eau, certains hauts-fonds (surtout entrele PK 1 <strong>et</strong> le PK 4 <strong>de</strong> l’estuaire) qui sont la plupart du temps inondés en conditionsactuelles seront exondés plus souvent à marée basse, en particulier pendant lesétiages. C<strong>et</strong>te exondation prolongée <strong>de</strong>s bas estrans les rendra plus propices à lacolonisation végétale.L’abaissement <strong>de</strong>s niveaux à marée basse <strong>et</strong> la réduction <strong>de</strong>s débits en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>crue auront pour eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> ralentir légèrement l’érosion du schorre <strong>et</strong> <strong>de</strong>s talus enbordure <strong>de</strong> l’estuaire (en rive droite). La pério<strong>de</strong> sous couverture <strong>de</strong> glace sera pluslongue, ce qui procurera une protection additionnelle aux rivages. À marée haute,l’érosion se poursuivra comme en conditions actuelles <strong>et</strong> les rivages <strong>de</strong>meureronttout aussi actifs après la <strong>dérivation</strong>.La baisse <strong>de</strong>s apports sédimentaires aura peu <strong>de</strong> répercussions sur la dynamique<strong>de</strong>s estrans dans l’estuaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. Les vérifications réalisées sur le terrainindiquent qu’en conditions actuelles, il semble y avoir très peu <strong>de</strong> sédimentationsur les estrans <strong>de</strong> l’estuaire, ce qui signifie que la plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s apportssoli<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la rivière sont évacués vers la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> la baie James. Laprogression <strong>de</strong>s estrans à l’embouchure <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> est davantage liée aurelèvement isostatique qu’à l’engraissement par <strong>de</strong>s sédiments. La réduction <strong>de</strong>sapports <strong>de</strong> sédiments ne modifiera pas la dynamique <strong>de</strong>s estrans <strong>de</strong> l’estuaire.Enfin, rappelons que l’évolution <strong>de</strong>s hauts-fonds <strong>de</strong> l’embouchure <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>n’est pas influencée par les apports sédimentaires <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te rivière <strong>et</strong> qu’en conséquence,la diminution <strong>de</strong> 65 % <strong>de</strong> ces apports ne causera, à toutes fins utiles,aucune modification mesurable.12-8 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200412.1.3 Évaluation <strong>de</strong> la modificationLa <strong>dérivation</strong> partielle <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> modifiera légèrement la dynamiqued’engraissement <strong>de</strong>s estrans <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, une modification qui est difficileà quantifier <strong>et</strong> même à distinguer <strong>de</strong> celle causée par le relèvement isostatique.C<strong>et</strong>te modification, résultant <strong>de</strong> la réduction <strong>de</strong>s apports sédimentaires à la baie,est jugée <strong>de</strong> faible intensité, d’étendue locale <strong>et</strong> <strong>de</strong> longue durée.Dans l’estuaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, la <strong>dérivation</strong> se traduira par un ralentissement <strong>de</strong>sprocessus d’érosion, ce qui représente un impact positif <strong>de</strong> faible intensité,d’étendue ponctuelle <strong>et</strong> <strong>de</strong> longue durée.12.2 Hydrologie <strong>et</strong> hydrauliqueLa baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> est un vaste domaine estuarien. D’une largeur approximative<strong>de</strong> 16 à 20 km <strong>et</strong> d’une longueur d’environ 45 km, elle couvre une superficie <strong>de</strong>825 km 2 . En raison <strong>de</strong> son étendue, <strong>de</strong> sa faible profon<strong>de</strong>ur <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’influencecombinée <strong>de</strong> la marée, <strong>de</strong>s conditions météorologiques <strong>et</strong> <strong>de</strong>s apports d’eau douce<strong>de</strong> ses quatre tributaires majeurs, la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> se caractérise par <strong>de</strong>s conditionshydrodynamiques complexes.La <strong>dérivation</strong> partielle <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> se traduira par une diminution <strong>de</strong>l’apport d’eau douce dans la baie, ce qui engendrera un nouvel équilibre. Laconnaissance du régime hydrodynamique <strong>de</strong> la baie s’avère donc essentielle pourd’abord brosser le tableau <strong>de</strong>s conditions actuelles <strong>et</strong> pour ensuite évaluer quelsseront les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong>.L’analyse approfondie du régime hydrodynamique <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, en conditionsactuelles <strong>et</strong> en conditions futures, s’appuie sur plusieurs campagnes <strong>de</strong>mesures réalisées sur le terrain <strong>et</strong> sur une modélisation numérique réalisée avec lemodèle Mike21 HD MD du Danish Hydraulic Institute (voir les métho<strong>de</strong>s M4 <strong>et</strong> M5dans le volume 6).L’utilisation d’un modèle bidimensionnel (2D) avec équations intégrées sur laverticale est justifiée, parce que la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> est peu profon<strong>de</strong> <strong>et</strong> que lesétu<strong>de</strong>s antérieures <strong>et</strong> les mesures <strong>de</strong> terrain montrent que le domaine est peustratifié. De plus, les valeurs utilisées dans la modélisation <strong>de</strong>s conditions actuellessont les valeurs réelles <strong>de</strong>s niveaux d’eau enregistrées sur une pério<strong>de</strong> d’au moins<strong>de</strong>ux mois. La simulation inclut non seulement l’influence <strong>de</strong> la marée, mais aussiune gran<strong>de</strong> part <strong>de</strong> l’influence <strong>de</strong>s perturbations météorologiques <strong>et</strong> <strong>de</strong>s apportsd’eau douce réels.C<strong>et</strong>te analyse s’est également effectuée sous l’éclairage <strong>de</strong>s résultats <strong>et</strong> <strong>de</strong>s interprétationsproposés par plusieurs scientifiques qui ont étudié la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> parle passé. Certains travaux ont été particulièrement utiles pour éclairer <strong>et</strong> pourDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-9


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004consoli<strong>de</strong>r les résultats obtenus à l’ai<strong>de</strong> du modèle numérique (Ingram, 1977 ;Koutitonsky <strong>et</strong> Côté, 1992 ; Long <strong>et</strong> coll., 1992).12.2.1 Conditions actuelles12.2.1.1 HydrologieLa baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> reçoit les eaux <strong>de</strong> quatre tributaires majeurs, les rivièresNottaway, Broadback, <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Pontax, <strong>et</strong> <strong>de</strong> trois cours d’eau <strong>de</strong> moindreenvergure, les rivières Novi<strong>de</strong>, Octave <strong>et</strong> à la Truite (voir la carte 12-1).Les débits d’apport reconstitués à la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> (voir les métho<strong>de</strong>s M4 <strong>et</strong> M5dans le volume 6) <strong>de</strong> 1961 à 2003 sont présentés au tableau 12-2. L’hydrogramme<strong>de</strong>s débits d’apport <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> à son embouchure (au PK 0) est montré à lafigure 12-1. La carte 12-5 résume la contribution <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s rivières à l’apporttotal d’eau douce dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>.Tableau 12-2 : Apports annuels moyens d’eau douce à la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> – Conditions actuellesRivièreBassin versant à l’embouchure(km 2 )Débit moyen annuel(m 3 /s)Nottaway 65 785 1 161 a(863 – 1 626) bBroadback 20 850 379(218 – 530)<strong>Rupert</strong> 43 260 875(612 – 1 157)Pontax 8 135 133(85 – 191)À la Truite, Novi<strong>de</strong> <strong>et</strong> Octave 1 435 25(16 – 36)Total 139 465 2 573(1 794 – 3 484)a. Moyenne <strong>de</strong>s débits moyens annuels <strong>de</strong> 1961 à 2003.b. Entre parenthèses : débit moyen annuel minimal survenu en 1963 <strong>et</strong> débit moyen annuel maximal survenu en 1979.12-10 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 12-1 : Hydrogramme <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> au PK 0 en conditions actuelles2 2002 0001 800Apports journaliers (m 3 /s)1 6001 4001 2001 00080060040020001961-2003janv. févr. mars avr. mai juin juill. août sept. oct. nov. déc.6675_cm_101_F12_1_041119.FH9Courbe enveloppe <strong>de</strong>s maximumsQuartile supérieurCourbe médianeQuartile inférieurCourbe enveloppe <strong>de</strong>s minimums12.2.1.2 Hydraulique12.2.1.2.1 BathymétrieLa bathymétrie <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> (voir les figures 12-2 <strong>et</strong> 12-3), établie durantles campagnes estivales 2002 <strong>et</strong> 2003, perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> dégager les informationssuivantes.• Dans son ensemble, la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> est peu profon<strong>de</strong> ; le fond se situe entre 3<strong>et</strong> 5 m sous le niveau géodésique (0 m), lequel correspond approximativementau niveau moyen <strong>de</strong>s mers au rocher Stag.• Les échanges d’eau entre les principaux tributaires <strong>et</strong> la baie James s’effectuentcomme suit :– En amont du rocher Stag, les eaux n’empruntent pas <strong>de</strong> chenaux biendéfinis.– En aval du rocher Stag se <strong>de</strong>ssinent <strong>de</strong>ux chenaux d’orientationnord-ouest–sud-est, <strong>de</strong> part <strong>et</strong> d’autre <strong>de</strong> l’île Stag, dont la profon<strong>de</strong>urpasse <strong>de</strong> 5 m à 20 m vers l’aval. Ils rejoignent les chenaux Inenew, Emelia<strong>et</strong> Boat, qui assurent les principaux échanges entre la baie James <strong>et</strong> la baie<strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>. Le chenal Boat, à l’est <strong>de</strong> l’île Stag, atteint 22 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-11


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004– Le chenal situé au sud <strong>de</strong> l’île Stag, qui rejoint le chenal Emelia, bifurqueégalement vers le chenal Inenew, lequel assure le remplissage <strong>et</strong> la vidange<strong>de</strong> la baie Cabbage Willows.Figure 12-2 : Bathymétrie <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> – Vue en plan620 000 m E. 640 000 m E.CharltonIslandDanbyIsland5 750 000 m N.5 710 000 m N.0 12 kmBaieJamesJacobIslandPointeSaouayane Pointe<strong>de</strong> laConsolationÎleTentBaieCabbageWillowsÎleStagPointe àl’Ours NoirBaieBoatswainPointeGoyeauAnse Mall<strong>et</strong>Baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong>ÎleLavoieAnse HallPointe duBois BrûléRivièrePontaxRivière<strong>Rupert</strong>WaskaganishRivièreBroadbackÎleLemoineRivièreNottaway5 750 000 m N. 5 710 000 m N.Élévation(m)9,008,007,006,005,004,003,002,001,000,00-1,00-2,00-3,00-4,00-5,00-6,00-7,00-8,00-9,00-10,00-11,00-12,00-13,00-14,00-15,00-16,00-17,00-18,00-19,00-20,00-21,00-22,00-23,00-24,00-25,00-26,00-27,00-28,00-29,00-30,00620 000 m E. 640 000 m E.6675_cm_122_F12_2_040909.FH912-12 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 12-3 : Bathymétrie <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> – Vue vers le sudRivière NottawayProfon<strong>de</strong>ur (m)Rivière BroadbackRivière <strong>Rupert</strong>Baie Boatswain6675_GE_035_INBR_f12-3_0411130.fh10SOENRocher StagBaie Cabbage WillowsÎle StagChenal InenewChenal EmeliaChenal Boat0,501,001,502,002,503,003,504,004,505,005,506,006,507,007,508,008,509,009,5010,0010,5011,0011,5012,0012,5013,0013,5014,0014,5015,0015,5016,00La partie sud <strong>de</strong> la baie est parsemée <strong>de</strong> hauts-fonds <strong>et</strong> d’îles composés essentiellement<strong>de</strong> sédiments meubles. Les îles Lavoie <strong>et</strong> Lemoine, situées respectivementaux embouchures <strong>de</strong>s rivières Nottaway <strong>et</strong> Broadback, sont parmi les plus gran<strong>de</strong>s.De vastes hauts-fonds se sont développés à l’embouchure <strong>de</strong>s principaux tributaires,notamment dans l’estuaire <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>. Dans la partie nord <strong>de</strong> labaie, les hauts-fonds se font plus rares <strong>et</strong> les îles, principalement rocheuses, seconcentrent surtout à son extrémité nord-est. Outre le rocher <strong>et</strong> l’île Stag, situés aucentre du plan d’eau, plusieurs p<strong>et</strong>ites îles sont présentes à l’embouchure <strong>de</strong> la baie(Draul<strong>et</strong>te, Moore, Proph<strong>et</strong>, Wau, Kaispapiskach, Dixon, Bossard, rochersBarboteau, Hallé, Nicolson, McNab <strong>et</strong> autres). L’isobathe <strong>de</strong> -2 m correspond àpeu près à la limite inférieure <strong>de</strong> l’estran.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-13


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004La bathymétrie <strong>de</strong> l’estuaire <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> (voir la figure 12-4) faitégalement ressortir certaines caractéristiques :• En aval <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s du PK 5, les eaux <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> s’écoulent d’aborddans <strong>de</strong>ux p<strong>et</strong>its chenaux qui ceinturent un groupe d’îlots, puis se rejoignentpour former un seul chenal principal jusqu’à une distance <strong>de</strong> 1 à 2 km à l’ouest<strong>de</strong> Waskaganish. Les eaux se divisent ensuite <strong>de</strong> part <strong>et</strong> d’autre <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux vasteshauts-fonds qui occupent l’embouchure <strong>de</strong> l’estuaire. D’autres chenaux secondairessont probablement empruntés en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> pleine mer supérieure ou <strong>de</strong>crue.• La profon<strong>de</strong>ur du lit <strong>de</strong> la rivière n’atteint que quelques mètres dans le secteursitué immédiatement en aval <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s du PK 5 ainsi qu’entre les hauts-fondsprésents à l’extrémité ouest <strong>de</strong> l’estuaire. Dans sa portion centrale, le lit <strong>de</strong> larivière forme un chenal <strong>de</strong> 5 à 6 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, plutôt étroit (<strong>de</strong> 100 à200 m).Figure 12-4 : Bathymétrie <strong>de</strong> l’estuaire <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> – Vue en planÉlévation (m)1,505 701 000 m N. 5 703 000 m N. 5 705 000 m N. 5 707 000 m N. 5 709 000 m N.Baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong>ChenalnavigableEstuaire <strong>de</strong> larivière <strong>Rupert</strong>0 1Longitu<strong>de</strong>–Latitu<strong>de</strong>, NAD83647 000 m E. 649 000 m E. 651 000 m E. 653 000 m E. 655 000 m E. 657 000 m E. 659 000 m E. 661 000 m E.PK 0PK 1 PK 2Waskaganish2 km1,000,500,00-0,50-1,00-1,50-2,00-2,50-3,00-3,50-4,00-4,50-5,00-5,50-6,00-6,50-7,00-7,50-8,00Fichier : 6675_GE_009_INBR_f12-4_041111.fh10La bathymétrie joue un rôle marqué dans la propagation <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> marée. Dansun milieu peu profond comme la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, la célérité <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> maréediffère sensiblement entre les chenaux <strong>et</strong> les gran<strong>de</strong>s battures à pente très faible.12-14 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Cela explique que, durant le montant, le niveau d’eau est plus élevé dans leschenaux que sur les hauts-fonds <strong>et</strong> ces <strong>de</strong>rniers se remplissent par le débor<strong>de</strong>ment<strong>de</strong>s eaux en provenance <strong>de</strong>s chenaux. Le contraire se produit au jusant. Leschenaux se vidangent plus rapi<strong>de</strong>ment <strong>et</strong> les estrans se drainent vers les chenaux encréant un réseau <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites rigoles.12.2.1.2.2 HydrodynamiqueLe déplacement <strong>de</strong>s masses d’eau dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> résulte principalement <strong>de</strong>l’action combinée <strong>de</strong>s marées, <strong>de</strong>s conditions météorologiques <strong>et</strong> <strong>de</strong>s débits d’eaudouce provenant <strong>de</strong> ses tributaires majeurs.En eau libreÀ la hauteur <strong>de</strong> Waskaganish, les niveaux d’eau <strong>et</strong> les vitesses d’écoulement sontinfluencés par les apports d’eau douce <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>. Plus les niveaux d’eaudans la baie sont bas, plus le niveau d’eau à Waskaganish est influencé par le débit<strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>. De même, en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crue fluviale, les apports d’eau doucesoutiennent, plus que la marée, les hauts niveaux d’eau à Waskaganish. En <strong>de</strong>hors<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong>, le niveau d’eau à Waskaganish dépend <strong>de</strong> la marée dans la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong>.La baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> s’ouvre sur la baie James <strong>et</strong> subit l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> la marée, <strong>de</strong> typesemi-diurne, dont la hauteur (écart entre la crête <strong>et</strong> le creux <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong>) peut varierentre 1,0 <strong>et</strong> 2,5 m.La marée est le principal facteur qui explique les variations <strong>de</strong>s niveaux d’eau dansla baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>. Son eff<strong>et</strong> sur les niveaux se fait sentir jusqu’aux premiersrapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s tributaires. Les niveaux extrêmes dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> varient entre-2,0 <strong>et</strong> 2,5 m <strong>et</strong>, en général, le niveau se situe entre -1 <strong>et</strong> +1 m (voir la figure 12-5).En pério<strong>de</strong> d’eau libre, les conditions météorologiques exercent également leurinfluence sur le niveau <strong>de</strong> l’eau. En eff<strong>et</strong>, le vent <strong>et</strong> la pression atmosphériquepeuvent entraîner <strong>de</strong>s variations marquées du niveau, surtout au cours <strong>de</strong>stempêtes. Par exemple, le 22 août 2003, sous <strong>de</strong>s vents <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 100 km/h, leniveau a atteint 4,0 m dans la baie <strong>et</strong> dans l’estuaire.Le frottement sur le fond <strong>et</strong> les apports d’eau douce provenant <strong>de</strong> l’amontdéforment l’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> marée à mesure qu’elle se propage vers l’amont <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong>. La marée <strong>de</strong>vient alors <strong>de</strong> plus en plus asymétrique, induisant uneaugmentation <strong>de</strong> la durée du jusant.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-15


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 12-5 : Niveaux classés à la station RUP0455 du rocher Stag3,02,52,0Conditions <strong>de</strong> référence1,5Niveau (m)1,00,50,0-0,5-1,0-1,5-2,00 10 20 30 4 0 50 60 70 80 90 1006675_cm_101_F12_5_040730.fh9Durée <strong>de</strong> dépassement (%)Note : Pour la pério<strong>de</strong> allant du 9 juill<strong>et</strong> 2002 à 22 h 00 au 10 novembre 2002 à 14 h 15.Les vagues agissent localement en provoquant un déplacement cyclique <strong>de</strong>s particulesd’eau dans la colonne d’eau. Cela induit un brassage suffisant pour rem<strong>et</strong>treen suspension <strong>de</strong>s sédiments fins, ce qui explique la turbidité élevée <strong>de</strong> la baie. Lesmesures effectuées en 2002 <strong>et</strong> en 2003 indiquent que la vague atteint fréquemment<strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> 0,5 m <strong>et</strong> même <strong>de</strong> 1,4 m lorsque le vent est fort <strong>et</strong> soutenu.La marée, les vagues <strong>et</strong> les apports d’eau douce sont les principales forces quifaçonnent l’évolution temporelle <strong>de</strong>s courants dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>. L’on<strong>de</strong> <strong>de</strong>marée pénètre surtout par les chenaux Boat <strong>et</strong> Emelia <strong>et</strong> les vitesses du courant ydépassent le mètre par secon<strong>de</strong>. Les mesures réalisées en 2002 indiquent que cesvitesses diminuent en progressant vers l’intérieur <strong>de</strong> la baie. Les vitessesmaximales dans les chenaux près <strong>de</strong> l’île Stag sont supérieures à celles qui ont étéobservées <strong>de</strong> part <strong>et</strong> d’autre du rocher Stag.Les résultats <strong>de</strong> la modélisation numérique servent à simuler le parcours que suitun flotteur virtuel provenant <strong>de</strong>s tributaires majeurs. C<strong>et</strong>te approche perm<strong>et</strong> <strong>de</strong>bien saisir l’évolution <strong>de</strong>s courants dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> la répartition <strong>de</strong>sdébits provenant <strong>de</strong>s tributaires (voir la figure 12-6). Les tracés révèlent laprésence d’une composante transversale par rapport à l’axe principal <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong>. C<strong>et</strong>te composante s’explique par l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> j<strong>et</strong> <strong>de</strong>s rivières situées en riveest (<strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Pontax), qui est associé au mouvement induit par le déphasage entre12-16 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004les signaux <strong>de</strong> marée à l’île Strutton <strong>et</strong> à la pointe Mésaconane. Les particulesdérivent vers l’ouest sous c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> piston.Figure 12-6 : Trajectoires <strong>de</strong>s particules issues <strong>de</strong>s rivières Nottaway, Broadback, <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Pontaxen conditions actuelles620 000 m E. 640 000 m E.StruttonIslandsCharltonIslandDanbyIsland5 750 000 m N.5 710 000 m N.PointeMésaconaneBaieJamesJacobIslandPointeSaouayane Pointe<strong>de</strong> laConsolationÎleTentBaieCabbageWillowsÎleStagPointe àl’Ours NoirBaieBoatswainPointeGoyeauAnse Mall<strong>et</strong>Baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong>Anse HallPointe duBois BrûléRivièrePontaxRivière<strong>Rupert</strong>5 750 000 m N. 5 710 000 m N.ParticulesRivière PontaxRivière <strong>Rupert</strong> – rive droiteRivière <strong>Rupert</strong> – rive gaucheRivière NottawayRivière Broadback0 12 kmÎleLavoieWaskaganishRivièreBroadbackÎleLemoineRivièreNottaway620 000 m E. 640 000 m E.6675_cm_122_F12_6_041112.FH9Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-17


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004La particule issue <strong>de</strong> la Nottaway longe rapi<strong>de</strong>ment l’île Lemoine <strong>et</strong> prend ladirection nord. Elle bifurque vers l’ouest, sous l’action combinée <strong>de</strong> la marée <strong>et</strong> <strong>de</strong>la pression exercée par l’écoulement <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. Elle s’oriente ensuite vers lenord-ouest <strong>et</strong> séjourne environ cinq jours dans la zone <strong>de</strong> mélange située en amont<strong>de</strong> l’île Stag. Deux jours plus tard, elle quitte la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>.La particule issue <strong>de</strong> la rivière Broadback suit un traj<strong>et</strong> semblable, mais à l’est <strong>de</strong>celui <strong>de</strong> la particule provenant <strong>de</strong> la Nottaway.La particule issue du chenal droit <strong>de</strong> l’estuaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> bifurque vers la sortie<strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> en suivant une trajectoire passant près <strong>de</strong> l’île Stag, endirection <strong>de</strong> l’île Jacob.La particule provenant du chenal gauche <strong>de</strong> l’estuaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> se dirige versles estrans <strong>de</strong> l’interfluve <strong>Rupert</strong>-Broadback avant d’emprunter un parcourssemblable à celui <strong>de</strong>s particules issues <strong>de</strong>s rivières Nottaway <strong>et</strong> Broadback.Enfin, la particule sortant <strong>de</strong> la Pontax <strong>de</strong>meure longtemps plaquée en rive estavant d’être expulsée <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>.Toutes les particules issues <strong>de</strong>s tributaires séjournent environ sept jours en amont<strong>de</strong> l’île Stag.Sous couverture <strong>de</strong> glaceDe janvier à mai, la totalité <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> est recouverte <strong>de</strong> glace soli<strong>de</strong> (voirla section 12.4). La hauteur <strong>de</strong> la marée diminue alors <strong>de</strong> 40 à 60 % selon lesendroits à cause du frottement sur la couverture <strong>de</strong> glace, <strong>de</strong> la diminution <strong>de</strong> l’aire<strong>de</strong>s sections d’écoulement <strong>et</strong> <strong>de</strong> la réduction <strong>de</strong>s apports d’eau douce.Dans ces conditions, les vitesses du courant sont inférieures à celles qui semanifestent en eau libre. Les courants sont davantage orientés suivant l’axeprincipal <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>. Le temps que prend une particule pour atteindre l’îleStag est d’environ trois semaines — plutôt que sept jours — <strong>et</strong> le déplacementlatéral (<strong>de</strong> la rive est vers la rive ouest <strong>de</strong> la baie) est n<strong>et</strong>tement moins marqué. Il ya forcément moins <strong>de</strong> mélange entre les eaux <strong>de</strong>s tributaires dans la zone <strong>de</strong>mélange.12-18 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200412.2.1.2.3 SalinitéDes étu<strong>de</strong>s antérieures réalisées dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> ont permis <strong>de</strong> distinguertrois zones océanographiques correspondant à <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> salinité différents. Leslimites <strong>de</strong> ces zones varient quelque peu d’un auteur à l’autre, mais tous les auteursconviennent <strong>de</strong> l’existence <strong>de</strong>s zones suivantes :• Une zone fluviale, qui couvre la partie amont <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> qui reçoitles eaux <strong>de</strong> ses quatre principaux tributaires. Son eau est douce en permanence.• Une zone maritime, qui correspond à la partie aval <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>(l’embouchure) <strong>et</strong> aux eaux côtières proximales <strong>de</strong> la baie James, <strong>et</strong> dont leseaux sont salées en permanence (10 à 20 ‰).• Une zone <strong>de</strong> mélange, entre les <strong>de</strong>ux zones précé<strong>de</strong>ntes, où les eaux douces <strong>de</strong>la zone fluviale <strong>et</strong> les eaux salées <strong>de</strong> la zone maritime se mélangent.Les résultats <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s antérieures portant sur les poissons, sur la qualité <strong>de</strong> l’eau<strong>et</strong> sur la production primaire sont exprimés en fonction <strong>de</strong> ces trois zones <strong>et</strong> lesprotocoles d’échantillonnage <strong>de</strong>s inventaires réalisés en 2002 <strong>et</strong> en 2003 sontbasés sur ces zones.Les observations faites <strong>de</strong> la fin août à la mi-septembre 2003 à l’est <strong>de</strong> l’île Stag <strong>et</strong>à l’est <strong>et</strong> à l’ouest du rocher Stag montrent que, sauf dans le cas d’événementsépisodiques, il n’y a, en général, qu’une faible variation <strong>de</strong> la salinité sur lacolonne d’eau (moins <strong>de</strong> 0,5 ‰).À l’ouest <strong>de</strong> l’île Stag, dans les endroits où la profon<strong>de</strong>ur d’eau atteint ou dépasse10 m, il y a occasionnellement une augmentation notable <strong>de</strong> la salinité dans lescouches profon<strong>de</strong>s. Pour <strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urs d’eau inférieures à 8 m, la variation <strong>de</strong> lasalinité sur la verticale se situe généralement à l’intérieur d’une partie par mille.Compte tenu du fait que la profon<strong>de</strong>ur d’une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélange<strong>de</strong>s eaux douces <strong>et</strong> salées est inférieure à 8 m, le profil vertical <strong>de</strong> la salinité dans labaie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> est considéré comme uniforme <strong>et</strong> peu stratifié.Des mesures <strong>de</strong> la salinité réalisées en 2002 <strong>et</strong> en 2003 sous la couverture <strong>de</strong> glace<strong>et</strong> en pério<strong>de</strong> d’eau libre ont permis <strong>de</strong> situer les limites <strong>de</strong> l’intrusion saline dansla baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> en prenant 0,5 ‰ comme valeur <strong>de</strong> la concentration frontièreentre l’eau douce <strong>et</strong> l’eau salée [1] (voir la métho<strong>de</strong> M5 dans le volume 6). Lacarte 12-7 montre ces limites ainsi que les endroits où la salinité est supérieure à0,5 ‰ durant 6 h (un <strong>de</strong>mi-cycle <strong>de</strong> marée) entre 0 <strong>et</strong> 30 % du temps, entre 31 <strong>et</strong>60 % du temps <strong>et</strong> entre 61 <strong>et</strong> 100 % du temps. Ces valeurs ont été obtenues dumodèle hydrodynamique calibré à partir <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> salinité réalisées en 2003(voir les métho<strong>de</strong>s M4 <strong>et</strong> M5 dans le volume 6). Elles intègrent l’influence <strong>de</strong> lamarée, <strong>de</strong>s conditions météorologiques <strong>et</strong> <strong>de</strong>s apports d’eau douce <strong>de</strong>s tributaires.[1] La valeur <strong>de</strong> 0,5 ‰ est la limite habituellement reconnue entre les eaux douces <strong>et</strong> les eaux saumâtres.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-19


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004En eau libre, la limite <strong>de</strong> l’intrusion saline se trouve, vers l’amont, à mi-distanceentre la pointe à l’Ours Noir <strong>et</strong> l’embouchure <strong>de</strong> la rivière Octave, en rive ouest, <strong>et</strong>vis-à-vis <strong>de</strong> l’embouchure <strong>de</strong> la rivière Pontax, en rive est. Vers l’aval, la limiteextrême correspond à l’île Stag.En conditions actuelles, les superficies <strong>de</strong>s plages correspondant aux différentespério<strong>de</strong>s d’occurrence <strong>de</strong> salinité sont respectivement <strong>de</strong> 79, <strong>de</strong> 53 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 124 km 2 ,couvrant une distance linéaire d’environ 15 km.Sous couverture <strong>de</strong> glace, la distance couverte par l’intrusion saline est bieninférieure à celle observée durant l’été <strong>et</strong> elle est incluse dans la zone déterminéepour les conditions d’eau libre. Cela s’explique par l’amortissement <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> <strong>de</strong>marée causé par le frottement avec la glace <strong>et</strong> par la réduction <strong>de</strong>s sectionsd’écoulement sous couverture <strong>de</strong> glace, <strong>et</strong> ce, malgré les faibles débits d’apportd’eau douce.12.2.2 Modifications prévues pendant la construction <strong>et</strong> pendantl’exploitationAprès la <strong>dérivation</strong> partielle <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>, la seule source <strong>de</strong> modification <strong>de</strong>l’hydrologie <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’hydraulique <strong>de</strong> l’estuaire <strong>et</strong> <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> sera ladiminution <strong>de</strong> l’apport d’eau douce <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.12.2.2.1 HydrologieDès la mise en eau <strong>de</strong>s biefs, un régime <strong>de</strong> débits réservés écologiques seraappliqué dans la <strong>Rupert</strong>. Le débit moyen annuel à l’embouchure passera alors <strong>de</strong>875 m 3 /s à 423 m 3 /s. Le tableau 12-3 présente les débits à l’embouchure <strong>de</strong> la<strong>Rupert</strong> (PK 0) selon les différentes pério<strong>de</strong>s biologiques considérées, dans lesconditions actuelles <strong>et</strong> futures. La forme <strong>de</strong> l’hydrogramme <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> au PK 0,en conditions futures, se rapprochera davantage <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> l’hydrogramme correspondantaux conditions naturelles (voir les cartes 12-5 <strong>et</strong> 12-6)Tableau 12-3 : Débits au PK 0 <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> – Conditions actuelles <strong>et</strong> futuresPério<strong>de</strong>Débit réservéau PK 314<strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>(m 3 /s)ConditionsactuellesDébit au PK 0(m 3 /s)ConditionsfuturesDiminution(%)Mi-mai – fin juin 416 1 210 782 35Début juill<strong>et</strong> – fin septembre 127 1 020 411 59Début octobre – mi-novembre 267 1 060 530 50Mi-novembre – mi-mai 127 667 309 53Débit moyen annuel 875 423 Environ 5112-20 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004En conditions futures, le débit moyen annuel d’eau douce total (<strong>de</strong> tous les tributaires)dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> passera <strong>de</strong> 2 573 à 2 121 m 3 /s, soit une réduction <strong>de</strong>18 % (voir la carte 12-6).12.2.2.2 HydrauliqueBaie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>La diminution du débit d’eau douce provenant <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> se traduira par unrééquilibrage <strong>de</strong>s conditions hydrodynamiques à l’intérieur <strong>de</strong> la baie. Deuxprincipales modifications en résulteront.La première modification sera l’affaiblissement <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> j<strong>et</strong> <strong>de</strong> la rivière<strong>Rupert</strong>, qui exerce une pression latérale sur les écoulements <strong>de</strong>s rivières Nottaway<strong>et</strong> Broadback. Ce phénomène perm<strong>et</strong>tra aux rivières Nottaway <strong>et</strong> Broadback <strong>de</strong>s’écouler plus facilement en direction nord (voir les figures 12-7 <strong>et</strong> 12-8). Il y auradonc un glissement <strong>de</strong> la circulation vers le nord-est après la <strong>dérivation</strong> partielle <strong>de</strong>la <strong>Rupert</strong>.C<strong>et</strong> affaiblissement <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> j<strong>et</strong> <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> occasionnera également unelégère augmentation du temps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong> l’eau dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> (<strong>de</strong> un à<strong>de</strong>ux jours), en amont <strong>de</strong> l’île Stag.La secon<strong>de</strong> modification sera la remontée du front salin vers l’amont <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong> (voir la carte 12-7). La zone où il est normal <strong>de</strong> r<strong>et</strong>rouver la limite amont <strong>de</strong>l’intrusion saline (limites <strong>de</strong> 31 à 60 % du temps) se déplace vers l’amont <strong>de</strong> 4 km.Les plages associées à <strong>de</strong>s durées <strong>de</strong> salinité supérieure à 0,5 ‰ entre 0 <strong>et</strong> 30 % dutemps, entre 31 <strong>et</strong> 60 % du temps <strong>et</strong> entre 61 <strong>et</strong> 100 % du temps auront une superficielégèrement inférieure (-6,9 %) à celle existant en conditions actuelles :-10,3 % par rapport à la plage <strong>de</strong> 0 à 30 % du temps, -9,2 % pour la plage <strong>de</strong> 31 à60 % du temps <strong>et</strong> -3,4 % pour la plage supérieure à 61 % du temps.C<strong>et</strong>te remontée repoussera d’environ 5 km la limite <strong>de</strong> la zone fluviale, c’est-à-direla zone où les eaux sont douces en permanence. Sous couverture <strong>de</strong> glace, ce reculsera moindre.Dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, les différences <strong>de</strong> niveau après la <strong>dérivation</strong> seront <strong>de</strong>l’ordre du millimètre près du rocher Stag, ce qui est négligeable, considérant que lahauteur <strong>de</strong> la marée est <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 1,0 m à c<strong>et</strong> endroit.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-21


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 12-7 : Trajectoires <strong>de</strong>s particules issues <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> en conditions actuelles <strong>et</strong> futures620 000 m E. 640 000 m E.StruttonIslandsCharltonIslandDanbyIsland5 750 000 m N.5 710 000 m N.PointeMésaconaneBaieJamesJacobIslandPointeSaouayane Pointe<strong>de</strong> laConsolationÎleTentBaieCabbageWillowsÎleStagPointe àl’Ours NoirBaieBoatswainPointeGoyeauAnse Mall<strong>et</strong>Baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong>Anse HallPointe duBois BrûléRivièrePontaxRivière<strong>Rupert</strong>5 750 000 m N. 5 710 000 m N.ParticulesRive gauche enconditions actuellesRive gauche enconditions futures0 12 kmÎleLavoieWaskaganishRivièreBroadbackÎleLemoineRivièreNottaway620 000 m E. 640 000 m E.6675_cm_122_F12_7_041112.FH912-22 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 12-8 : Trajectoires <strong>de</strong>s particules issues <strong>de</strong> la rivière Nottaway en conditions actuelles<strong>et</strong> futures620 000 m E. 640 000 m E.StruttonIslandsCharltonIslandDanbyIsland5 750 000 m N.5 710 000 m N.PointeMésaconaneBaieJamesJacobIslandPointeSaouayane Pointe<strong>de</strong> laConsolationÎleTentBaieCabbageWillowsÎleStagPointe àl’Ours NoirBaieBoatswainPointeGoyeauAnse Mall<strong>et</strong>Baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong>Anse HallPointe duBois BrûléRivièrePontaxRivière<strong>Rupert</strong>5 750 000 m N. 5 710 000 m N.ParticulesConditions actuellesConditions futuresWaskaganish0 12 kmÎleLavoieRivièreBroadbackÎleLemoineRivièreNottaway620 000 m E. 640 000 m E.6675_cm_122_F12_8_041112.FH9Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-23


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Quant aux vitesses du courant, la réduction du débit <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> se traduira parune diminution <strong>de</strong> quelques centimètres par secon<strong>de</strong> vis-à-vis <strong>de</strong>s hauts-fonds <strong>de</strong>l’embouchure <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> quelques millimètres par secon<strong>de</strong> dans la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong>. Ces changements <strong>de</strong> la vitesse résiduelle seront imperceptibles pour l’utilisateur.Cependant, bien qu’occultés par les forts courants <strong>de</strong> marée, ils serontresponsables <strong>de</strong> la diminution <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> j<strong>et</strong> <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> ses eff<strong>et</strong>s sur laréorientation <strong>de</strong> la circulation générale <strong>et</strong> sur l’augmentation du temps <strong>de</strong> séjour<strong>de</strong>s eaux. Seule la modélisation a permis <strong>de</strong> les m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce.Estuaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>Les résultats <strong>de</strong>s modélisations numériques montrent que les différences <strong>de</strong> lavitesse du courant <strong>et</strong> du niveau d’eau seront surtout marquées à la sortie <strong>de</strong>l’estuaire <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>, au début du montant. La marée y combattra alors uncourant <strong>de</strong> plus faible intensité au cours <strong>de</strong> sa propagation dans l’estuaire.À marée haute, le niveau <strong>de</strong> l’estuaire restera influencé par celui <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong>. L’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> ne sera donc apparent que durant la marée basse.À marée basse, la diminution du débit <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> se traduira par <strong>de</strong>s niveauxd’eau plus bas <strong>de</strong> 60 à 70 cm en amont <strong>de</strong> Waskaganish. C<strong>et</strong>te réductions’amenuisera graduellement vers les hauts-fonds <strong>de</strong> l’embouchure <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>,pour y <strong>de</strong>venir imperceptible.La diminution du débit <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> ne causera pas d’inversion <strong>de</strong> courant aumontant, un phénomène qui n’est pas non plus observé en conditions actuelles.Cependant, la vitesse du courant diminuera partout dans l’estuaire. Elle seraréduite d’environ 30 à 40 cm/s en amont <strong>de</strong> Waskaganish <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te réductions’amenuisera au droit <strong>de</strong>s chenaux nord <strong>et</strong> sud <strong>de</strong> l’embouchure <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.12.2.3 Évaluation <strong>de</strong> la modificationLa <strong>dérivation</strong> partielle <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> aura les conséquences suivantes :• Diminuer l’apport total d’eau douce dans la baie <strong>de</strong> 18 %.• Déplacer légèrement vers le nord-est les couloirs d’écoulement <strong>de</strong>s rivièresNottaway, Broadback <strong>et</strong> <strong>Rupert</strong>.• Augmenter le temps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong>s eaux douces d’une journée ou <strong>de</strong>ux dans lazone fluviale en pério<strong>de</strong> d’eau libre.• Déplacer la limite d’intrusion saline d’environ 5 km vers l’amont,occasionnant un léger recul <strong>de</strong> la zone fluviale <strong>et</strong> une légère augmentation <strong>de</strong> lasalinité (2 ‰ entre le rocher <strong>et</strong> l’île Stag <strong>et</strong> <strong>de</strong> 0,5 à 1,0 ‰ près du rocher Stag).12-24 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004• Diminuer, dans l’estuaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, les niveaux d’eau durant les bassesmers seulement <strong>et</strong> les vitesses du courant pendant tout le cycle <strong>de</strong> la marée. Enamont <strong>de</strong> Waskaganish, la réduction du niveau d’eau atteindra <strong>de</strong> 60 à 70 cm <strong>et</strong>la diminution <strong>de</strong> la vitesse d’écoulement sera <strong>de</strong> 30 à 40 cm/s. Ces modificationss’estomperont vers l’aval jusqu’à <strong>de</strong>venir imperceptibles à la hauteur <strong>de</strong>shauts-fonds <strong>de</strong> l’embouchure <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.Il n’y aura aucune variation perceptible <strong>de</strong>s niveaux d’eau <strong>et</strong> <strong>de</strong>s vitesses ducourant dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>.Les modifications prévues doivent être considérées dans une perspective évolutive<strong>et</strong> non statique. En eff<strong>et</strong>, elles surviendront dans un milieu qui évolue déjà sousl’eff<strong>et</strong> du relèvement isostatique. En conséquence, les modifications hydrologiques<strong>et</strong> hydrauliques qui seront causées par la <strong>dérivation</strong> partielle <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>sont jugées <strong>de</strong> faible intensité, d’étendue locale <strong>et</strong> <strong>de</strong> longue durée.12.3 Régime thermiqueLa métho<strong>de</strong> d’étu<strong>de</strong> du régime thermique (métho<strong>de</strong> M6) est présentée dans levolume 6.12.3.1 Conditions actuellesZone fluvialeLe régime thermique <strong>de</strong> la zone fluviale <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> ressemble en bonnepartie à celui <strong>de</strong>s principaux tributaires <strong>de</strong> la baie. À l’arrivée dans la zone fluviale,la température <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>s tributaires est déjà en équilibre avec la température <strong>de</strong>l’air.En 2003, la température moyenne mensuelle <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> était <strong>de</strong> 3,6 o Cen mai, <strong>de</strong> 15,2 o C en juin, <strong>de</strong> 18,1 o C en juill<strong>et</strong>, <strong>de</strong> 19,0 o C en août <strong>et</strong> <strong>de</strong> 0,5 o C ennovembre. La température <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>s autres tributaires majeurs <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong> était semblable à celle <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.La faible profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la zone fluviale (environ <strong>de</strong> 3 à 5 m) <strong>et</strong> le temps <strong>de</strong> séjour<strong>de</strong>s eaux qui y transitent (7 jours) sont à l’origine d’un réchauffement occasionnel<strong>de</strong>s eaux. La température <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> la zone fluviale peut alors atteindre quelques<strong>de</strong>grés <strong>de</strong> plus que celle <strong>de</strong> ses tributaires (voir la section 12.6).Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-25


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Zone <strong>de</strong> mélangeDans la zone <strong>de</strong> mélange <strong>de</strong>s eaux douces <strong>et</strong> <strong>de</strong>s eaux salées, la température <strong>de</strong>l’eau varie entre celle <strong>de</strong> l’eau douce <strong>et</strong> celle <strong>de</strong> l’eau salée, dans la mêmeproportion que la salinité. Pour chaque augmentation <strong>de</strong> 1 ‰ <strong>de</strong> la salinité, latempérature <strong>de</strong> l’eau baisse <strong>de</strong> 0,1 à 1,0 °C.La salinité <strong>de</strong>s eaux côtières <strong>de</strong> la baie James est d’environ 20 ‰ <strong>et</strong> leur températureen surface est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 °C en juill<strong>et</strong> <strong>et</strong> en août. À l’inverse, la salinité<strong>de</strong> la zone fluviale est <strong>de</strong> 0 ‰ <strong>et</strong> sa température estivale avoisine 20 °C. En conséquence,la température <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélange oscille toujours entre 10 <strong>et</strong>20 °C en été, selon l’état <strong>de</strong> la marée <strong>et</strong> les conditions météorologiques.Zone maritimeLa température en surface <strong>de</strong>s eaux côtières <strong>de</strong> la baie James atteint environ 10 °Cen été.12.3.2 Modifications prévues pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitationLa seule source <strong>de</strong> modification du régime thermique <strong>de</strong> la baie <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’estuaire <strong>de</strong>la <strong>Rupert</strong> est la réduction du débit <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>, qui se traduit par un déplacementvers l’amont <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélange.Zone fluvialeAprès la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong>, il n’y aura aucune modification perceptible du régim<strong>et</strong>hermique <strong>de</strong> la zone fluviale <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> ni <strong>de</strong> l’estuaire. Le temps <strong>de</strong>séjour <strong>de</strong>s eaux dans la zone fluviale sera augmenté <strong>de</strong> un jour (passant <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux àtrois jours en moyenne), ce qui perm<strong>et</strong>tra, tout comme dans les conditionsactuelles, un réchauffement occasionnel <strong>de</strong>s eaux.Zone <strong>de</strong> mélangeLe temps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong>s eaux dans la zone <strong>de</strong> mélange sera augmenté <strong>de</strong> 1 à 2 jours(passant <strong>de</strong> 5 jours à 6-7 jours en moyenne). Mis à part la migration vers l’amont<strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélange, aucune modification <strong>de</strong> la salinité n’est prévue dans lesecteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>. Il n’y aura donc pas <strong>de</strong> changement perceptible durégime thermique <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélange.Zone maritimeMis à part la migration vers l’amont <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélange, aucune modificationnotable du régime thermique <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> la zone maritime n’est prévue.12-26 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200412.4 Régime <strong>de</strong>s glacesLa métho<strong>de</strong> se rapportant au régime <strong>de</strong>s glaces (métho<strong>de</strong> M7) est présentée dans levolume 6.12.4.1 Conditions actuellesFormation <strong>de</strong> la couverture <strong>de</strong> glaceL’examen <strong>de</strong> nombreuses photographies aériennes <strong>et</strong> images satellites montre quela prise <strong>de</strong>s glaces dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> se produit <strong>de</strong> la même façon d’un hiver àl’autre. Vers la mi-novembre, la glace apparaît sur les estrans <strong>de</strong> la baie ainsiqu’autour <strong>de</strong>s îles Stag, Tent <strong>et</strong> Jacob. La glace <strong>de</strong> rive se forme <strong>de</strong> l’amont versl’aval <strong>de</strong> la baie, <strong>de</strong> la mi-novembre jusqu’à la mi-décembre. Elle recouvre toute lasurface mouillée où la profon<strong>de</strong>ur d’eau est inférieure à 5 m.Pendant ce temps, les glaçons formés dans la baie James <strong>et</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> sedéplacent au gré <strong>de</strong>s vents <strong>et</strong> <strong>de</strong>s marées dans les chenaux Inenew, Emelia <strong>et</strong> Boat.L’accumulation <strong>de</strong> ces glaces dérivantes dans la partie sud <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> yfavorise la formation d’une couverture <strong>de</strong> glace uniforme <strong>et</strong> peu hummockée.Par la suite, les chenaux se ferment progressivement. Le chenal Emelia est lepremier à se couvrir <strong>de</strong> glace, puis les chenaux Boat <strong>et</strong> Inenew se ferment, généralementau moment où la couverture <strong>de</strong> glace au sud <strong>de</strong> l’île Charlton rejoint l’îleJacob. Le manque <strong>de</strong> place pour la dérive <strong>de</strong>s glaces <strong>et</strong> les températures froi<strong>de</strong>s <strong>de</strong>janvier favorisent alors la prise complète <strong>de</strong> la couverture <strong>de</strong> glace dans la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> les eaux proximales <strong>de</strong> la baie James.Les différents affluents <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> produisent la première glace <strong>de</strong>l’hiver. Celle-ci, en s’accumulant dans les estuaires avec le frasil, forme <strong>de</strong>s ponts<strong>de</strong> glace qui forcent la progression <strong>de</strong> la couverture vers l’amont <strong>de</strong>s rivières. Laprise <strong>de</strong>s glaces en estuaire s’effectue avant celle <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>.Dans l’estuaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, <strong>de</strong>s ponts <strong>de</strong> glace se forment sur les hauts-fonds <strong>et</strong>dans les zones <strong>de</strong> ralentissement <strong>de</strong>s courants. Ces ponts r<strong>et</strong>iennent les glaces <strong>de</strong>dérive apportées par la rivière pour former la première couverture <strong>de</strong> glace. Les<strong>de</strong>rnières ouvertures à se couvrir <strong>de</strong> glace sont les endroits où le courant est plusrapi<strong>de</strong>, comme au pied <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s au PK 5 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> dans les chenaux enface <strong>de</strong> Waskaganish.L’estuaire r<strong>et</strong>ient <strong>et</strong> accumule le frasil engendré principalement par le tronçon <strong>de</strong>s28 premiers kilomètres <strong>de</strong> la rivière. Le frasil se dépose sous la glace <strong>de</strong> l’estuaire<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’embouchure <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. L’accumulation graduelle <strong>de</strong> frasil dans l’estuaireentraîne une surélévation du niveau d’eau au pied <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s du PK 5 <strong>de</strong> la<strong>Rupert</strong>, facilitant la progression <strong>de</strong> la couverture <strong>de</strong> glace dans la zone <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>sDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-27


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004<strong>et</strong> sa ferm<strong>et</strong>ure éventuelle. Une fois que les rapi<strong>de</strong>s du PK 5 sont sous couverture<strong>de</strong> glace, l’accumulation <strong>de</strong> frasil dans l’estuaire s’interrompt ou est considérablementréduite.Départ <strong>de</strong>s glacesLa fonte <strong>de</strong>s glaces dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> suit également une séquence qui revientd’un hiver à l’autre. Le réchauffement <strong>de</strong>s températures <strong>de</strong> l’air, <strong>de</strong> la mi-avril audébut <strong>de</strong> mai, amorce la fonte <strong>de</strong> la neige, dont les eaux <strong>de</strong> fonte ruissellent vers lestributaires <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>. Ces apports d’eau libèrent l’embouchure <strong>de</strong>s tributaires.Le réchauffement <strong>de</strong> l’air fait fondre localement la couverture <strong>de</strong> glace sur lesestrans <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> : les flaques d’eau se transforment en mares <strong>et</strong> <strong>de</strong>nombreux chenaux se créent progressivement jusqu’à la mi-mai.L’ouverture <strong>de</strong>s chenaux Inenew, Emelia <strong>et</strong> Boat perm<strong>et</strong> l’évacuation <strong>de</strong>s glacesflottantes <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> vers la baie James. Seules la glace soudée auxhauts-fonds <strong>et</strong> les crêtes <strong>de</strong> pression formées sur les estrans fon<strong>de</strong>nt sur place (finmai) sans être évacuées <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>.La glace est habituellement disparue après le 10 juin.Capacité portanteLe rythme d’épaississement <strong>de</strong> la couverture <strong>de</strong> glace, entre sa formation <strong>et</strong>l’atteinte d’une épaisseur sécuritaire pour les motoneigistes, est surtout lié à latempérature <strong>de</strong> l’air <strong>et</strong> moins aux débits <strong>de</strong>s tributaires <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>. Il enest <strong>de</strong> même du rythme <strong>de</strong> fonte <strong>de</strong> la couverture <strong>de</strong> glace, sauf dans les embouchures<strong>de</strong>s tributaires <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, où l’augmentation <strong>de</strong>s débits <strong>de</strong> cruesaccélère l’érosion thermique <strong>de</strong> la glace au printemps.12.4.2 Modifications prévues pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitationLa réduction du débit <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> n’altérera pas les processus <strong>de</strong>formation, d’épaississement, <strong>de</strong> maintien <strong>et</strong> <strong>de</strong> départ <strong>de</strong>s glaces dans la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong> ni dans les estuaires <strong>de</strong> ses autres tributaires. En eff<strong>et</strong>, les principauxfacteurs qui gouvernent le régime <strong>de</strong>s glaces sont, dans l’ordre, la température <strong>de</strong>l’air, la marée <strong>et</strong> les vents.En outre, le rôle qu’exerce la salinité <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> surface sur la formation <strong>et</strong> ledépart <strong>de</strong>s glaces est mineur, comme cela a été démontré pour la baie James. Lesaugmentations mineures <strong>de</strong> la salinité dans la zone <strong>de</strong> mélange n’auront donc pasd’eff<strong>et</strong> notable sur les dates <strong>de</strong> formation <strong>et</strong> <strong>de</strong> départ <strong>de</strong>s glaces.12-28 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Cependant, dans l’estuaire <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>, la réduction <strong>de</strong>s apports fluviauxen hiver aura pour eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>vancer <strong>de</strong> quelques jours la prise <strong>de</strong>s glaces <strong>et</strong>l’atteinte d’une capacité portante suffisante pour les motoneigistes, à cause <strong>de</strong> laréduction conséquente <strong>de</strong>s niveaux d’eau <strong>et</strong> <strong>de</strong>s vitesses d’écoulement. Elle n’aurapas d’eff<strong>et</strong> sur le moment du départ <strong>de</strong>s glaces, qui dépend du réchauffement <strong>de</strong> latempérature <strong>de</strong> l’air, <strong>de</strong> la marée <strong>et</strong> <strong>de</strong>s vents. Toutefois, la diminution du volume<strong>de</strong> frasil produit par la <strong>Rupert</strong> en amont du PK 5 r<strong>et</strong>ar<strong>de</strong>ra le moment où lacouverture <strong>de</strong> glace <strong>de</strong> l’estuaire recouvrira la zone <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s du PK 5.En résumé, il n’y aura pas <strong>de</strong> modification du régime <strong>de</strong>s glaces dans la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong>. Dans l’estuaire, il y aura un <strong>de</strong>vancement <strong>de</strong> quelques jours <strong>de</strong> la prise <strong>de</strong>sglace <strong>et</strong> un r<strong>et</strong>ard <strong>de</strong> celle-ci au PK 5 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> ; il s’agit d’une modification <strong>de</strong>faible intensité, d’étendue locale <strong>et</strong> <strong>de</strong> longue durée.12.5 Dynamique sédimentaireLa métho<strong>de</strong> se rapportant à la dynamique sédimentaire (métho<strong>de</strong> M8) estprésentée dans le volume 6.12.5.1 Conditions actuellesEn conditions actuelles <strong>et</strong> en négligeant les apports <strong>de</strong>s tributaires comme lesrivières Pontax, Novi<strong>de</strong>, à la Truite <strong>et</strong> Octave, les apports soli<strong>de</strong>s provenant <strong>de</strong> larivière <strong>Rupert</strong> représentent 30 % <strong>de</strong>s apports totaux dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>. Lebilan sédimentaire à la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> (voir la métho<strong>de</strong> M8 dans le volume 6),montré au tableau 12-4, ne tient pas compte <strong>de</strong>s apports soli<strong>de</strong>s provenant <strong>de</strong>sglissements <strong>de</strong> terrain sur les rives <strong>de</strong>s trois rivières considérées.Tableau 12-4 : Baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> – Apports soli<strong>de</strong>s moyens annuels (suspension <strong>et</strong> charriage) – Avant <strong>et</strong> aprèsla <strong>dérivation</strong>Débit soli<strong>de</strong> moyenApports soli<strong>de</strong>s moyens annuels(t/a)Rivière Nottaway Rivière Broadback Rivière <strong>Rupert</strong> TotalAvant Après Avant Après Avant Après Avant AprèsSuspension(sable, silt, argile <strong>et</strong> matièreorganique) 403 000 403 000 149 000 149 000 210 000 80 000 762 000 632 000Charriage(sable <strong>et</strong> gravier fin) 40 000 40 000 15 000 15 000 46 000 11 000 101 000 66 000Total 443 000 443 000 164 000 164 000 256 000 91 000 863 000 698 000Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-29


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200412.5.2 Modifications prévues pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitationSelon le bilan prévu <strong>de</strong>s apports soli<strong>de</strong>s après la <strong>dérivation</strong> (voir la métho<strong>de</strong> M8)montré au tableau 12-4, la rivière <strong>Rupert</strong> livrera 13 % <strong>de</strong>s apports totaux dans labaie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, comparativement à 30 % en conditions naturelles.Bien que les apports soli<strong>de</strong>s totaux <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> transportés dans la baiediminuent <strong>de</strong> 65 %, la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> ne diminuera que <strong>de</strong> 19 % les quantitéstotales <strong>de</strong> sédiments transportés dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> par ses trois tributairesmajeurs. Il est à noter que la plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> ces sédiments est exportée dansles eaux côtières <strong>de</strong> la baie James.12.5.3 Évaluation <strong>de</strong> la modificationLa <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> causera la diminution <strong>de</strong> 65 % <strong>de</strong>s apports <strong>de</strong> sédiments <strong>de</strong> la<strong>Rupert</strong> dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, ce qui représente une baisse <strong>de</strong> 19 % <strong>de</strong>s apports <strong>de</strong>sédiments combinés <strong>de</strong>s rivières Nottaway, Broadback <strong>et</strong> <strong>Rupert</strong>.Il s’agit d’une modification d’intensité moyenne, d’étendue locale <strong>et</strong> <strong>de</strong> longuedurée.12.6 Qualité <strong>de</strong> l’eau12.6.1 Conditions actuellesLa caractérisation <strong>de</strong>s eaux du secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> a été effectuée à <strong>de</strong>uxreprises, durant l’été 1991 <strong>et</strong> l’été 2002. Les détails relatifs aux prélèvementsd’eau <strong>et</strong> aux analyses sont présentés à la métho<strong>de</strong> M9 dans le volume 6. Selon uneétu<strong>de</strong> récente menée sur la Côte-Nord (Environnement Illimité, 2002), lesmétho<strong>de</strong>s d’analyse généralement utilisées pour l’eau <strong>de</strong> mer sont parfois inadéquatesen eau légèrement saumâtre ou douce (salinité inférieure à 15 ‰). Cesmétho<strong>de</strong>s automatisées, préconisées par Strickland <strong>et</strong> Parsons (1972), ont étéutilisées pour l’analyse <strong>de</strong>s éléments nutritifs <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> en 1991 (GroupeEnvironnement Littoral, 1993). Les paramètres qui varient le plus selon lestechniques analytiques sont les pigments chlorophylliens, l’azote ammoniacal, lesorthophosphates <strong>et</strong> la silice réactive (Roy, 2000, cité par Environnement Illimité,2002). En conséquence, pour certains paramètres, une certaine pru<strong>de</strong>nce s’imposedans la comparaison <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s échantillonnages antérieurs avec ceux quiont été faits au cours <strong>de</strong> la présente étu<strong>de</strong> en utilisant <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s mieux adaptéesaux eaux saumâtres.L’examen <strong>de</strong>s apports <strong>de</strong>s rivières Nottaway, Broadback <strong>et</strong> <strong>Rupert</strong> perm<strong>et</strong>d’évaluer la qualité <strong>de</strong>s eaux qui pénètrent dans la zone fluviale <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong>. C’est la Nottaway qui déverse la plus gran<strong>de</strong> quantité d’eau sur une année,12-30 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004avec un débit moyen annuel à l’embouchure <strong>de</strong> 1 161 m 3 /s, comparativement à la<strong>Rupert</strong> (875 m 3 /s) <strong>et</strong> à la Broadback (379 m 3 /s).Les eaux <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> sont les plus pauvres en éléments nutritifs, les moinsturbi<strong>de</strong>s <strong>et</strong> les plus transparentes ; elles sont faiblement minéralisées <strong>et</strong> ont un bilanionique dominé par le calcium <strong>et</strong> les bicarbonates (voir le tableau 12-5).En comparaison, les eaux <strong>de</strong> la Broadback sont plus riches en éléments nutritifs <strong>et</strong>en matière organique, plus colorées, plus turbi<strong>de</strong>s <strong>et</strong> moins transparentes. Ellesreflètent l’influence combinée <strong>de</strong>s matériaux qu’elles traversent successivementavant <strong>de</strong> se j<strong>et</strong>er dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, soit du till, <strong>de</strong>s dépôts fluvioglaciairesainsi que <strong>de</strong>s dépôts glacio-lacustres limoneux-argileux <strong>et</strong> tourbeux (voir l<strong>et</strong>ableau 12-5).Enfin, les eaux <strong>de</strong> la Nottaway sont plus riches en éléments nutritifs, en matièreorganique <strong>et</strong> en minéraux que les précé<strong>de</strong>ntes. Elles sont turbi<strong>de</strong>s <strong>et</strong> peu transparentes,<strong>et</strong> leur qualité est fortement influencée par la présence <strong>de</strong> tourbières <strong>et</strong> <strong>de</strong>dépôts marins (voir le tableau 12-5).La qualité <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> la zone fluviale (voir le tableau 12-6) n’est pas déterminéeseulement par le mélange <strong>de</strong>s eaux provenant <strong>de</strong> ses trois tributaires. On note toutd’abord que la zone fluviale est homogène <strong>et</strong> ne présente aucune stratificationthermique <strong>de</strong> par sa faible profon<strong>de</strong>ur. Pour c<strong>et</strong>te même raison, elle connaît unréchauffement rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s eaux au début <strong>de</strong> l’été : en juill<strong>et</strong>-août, la températureatteint fréquemment 20 °C dans c<strong>et</strong>te zone, tandis que les eaux <strong>de</strong>s tributaires<strong>de</strong>meurent souvent inférieures à 15 °C (en moyenne) en pério<strong>de</strong> d’eau libre,comme le montre le tableau 12-5.Les eaux <strong>de</strong> la zone fluviale <strong>et</strong> celles <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélange sont très turbi<strong>de</strong>s <strong>et</strong>beaucoup plus chargées <strong>de</strong> matières en suspension (MES) que les eaux <strong>de</strong>s tributaires(voir les tableaux 12-5 <strong>et</strong> 12-6). Cela résulte <strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong> combiné <strong>de</strong> la faibleprofon<strong>de</strong>ur, du brassage régulier <strong>de</strong>s argiles silteuses du fond par les vagues <strong>et</strong> lemouvement <strong>de</strong>s marées ainsi que <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> précipitation résultant ducontact d’eaux <strong>de</strong> salinité différente.La zone fluviale est n<strong>et</strong>tement plus productive que les eaux <strong>de</strong>s rivières quil’alimentent. On y trouve <strong>de</strong>s concentrations plus élevées <strong>de</strong> nitrates, d’orthophosphates,<strong>de</strong> silicates <strong>et</strong> <strong>de</strong> chlorophylle , un indicateur <strong>de</strong> la biomasse phytoplanctonique(voir les tableaux 12-5 <strong>et</strong> 12-6).Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-31


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 12-5 : Baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> – Moyenne estivale <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau<strong>de</strong>s principaux tributaires – 1991ParamètreVariables optiques :• Couleur vraie (UCV)• Matières en suspension (mg/l)• Transparence (m)• Turbidité (UTN)Variables physicochimiques :• Saturation en oxygène dissous (%)• Oxygène dissous (mg O 2 /l)• Température (°C)Variables <strong>de</strong> minéralisation :• pH• Alcalinité (mg CaCO 3 /l)• Bicarbonates (mg HCO 3 /l)• Dur<strong>et</strong>é totale calculée (mg CaCO 3 /l)• Conductivité (µS/cm)• Calcium (mg Ca/l)• Chlorures (mg Cl/l)• Fer (mg Fe/l)• Magnésium (mg Mg/l)• Manganèse (mg Mn/l)• Potassium (mg K/l)• Sélénium (mg Se/l)• Sodium (mg Na/l)• Sulfates (mg SO 4 /l)Éléments nutritifs :• Azote ammoniacal (mg N/l)• Carbone inorganique (mg C/l)• Nitrates <strong>et</strong> nitrites (mg N/l)• Orthophosphates (mg (P/l)• Phosphore hydrolysable (mg P/l)• Phosphore total (mg P/l)• Silicates (mg SiO 2 /l)Charge organique :• Azote total Kjeldahl (mg N/l)• Carbone organique dissous (mg C/l)• Carbone organique total (mg C/l)• Tanins (mg/l)• Chlorophylle (µg/l)• Phéopigments (µg/l)RivièreRivière <strong>Rupert</strong>Rivière Nottaway(875 m 3 /s) a Broadback(379 m 3 /s) a (1 161 m 3 /s) a395,51,32,810110,613,97,17,49,013,0223,520,40,220,96


Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-33Tableau 12-6 : Baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> – Valeurs moyennes <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau a – Août 1991 <strong>et</strong> 2002Année b N c E d Température c(°C)Salinité c(‰)MES c(mg/l)Nitrates c(mg N/l)Embouchure <strong>de</strong>s tributairesAmmoniac c(mg N/l)Orthophosphates c(mg P/l)Silicates c(mg Si0 2 /l)Chlorophylle c(µg/l)1991 4 12 17 (16-18) 0,0 11,1 (7,8-14,0) 0,01 (0,01-0,01) 0,09 (0,05-0,13) 0,003 (0,003-0,004) 1,58 (1,15-2,37) 1,34 (0,83-2,21)2002 T1 : 4T2 : 4121220 (19-21)20 (18,5-21,6)< 0,1 (


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Le temps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong>s eaux dans la zone fluviale serait le facteur déterminant à c<strong>et</strong>égard (De Sève, 1993). Lorsque les débits <strong>de</strong>s rivières sont réduits, <strong>de</strong> juill<strong>et</strong> àseptembre, le temps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong>s eaux, calculé par le modèle hydrodynamique(voir la section 12.2), est <strong>de</strong> sept jours au sud <strong>de</strong> l’île Stag, une durée suffisantepour soutenir une production planctonique relativement élevée (voir lasection 12.7).12.6.2 Modifications prévues pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitationEstuaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>Les principales sources potentielles <strong>de</strong> modifications <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>l’estuaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> sont :• la modification <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> entre le PK 5 <strong>et</strong> le PK 170(voir la section 11.6) ;• les modifications hydrologiques <strong>et</strong> hydrauliques associées à la <strong>dérivation</strong> <strong>et</strong> aumaintien d’un régime <strong>de</strong> débits réservés écologiques ;• la mise en suspension <strong>de</strong> particules fines résultant <strong>de</strong> l’érosion <strong>de</strong>s berges dansla partie aval <strong>de</strong> la rivière (du PK 5 au PK 170) (voir la section 11.1) ;Comme on le démontre à la section 11.6, la qualité <strong>de</strong> l’eau arrivant à l’estuaire <strong>de</strong>la <strong>Rupert</strong> après la <strong>dérivation</strong> aura très peu changé par rapport aux conditionsactuelles. Les eaux seront légèrement plus turbi<strong>de</strong>s, un peu moins minéralisées <strong>et</strong>légèrement plus riches en matières organiques.Les eaux <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> se j<strong>et</strong>tent dans un milieu estuarien beaucoup plus turbi<strong>de</strong>,plus riche en éléments nutritifs <strong>et</strong> en matières organiques. Les modifications <strong>de</strong> laqualité <strong>de</strong> l’eau attribuables à la <strong>dérivation</strong> seront minimes <strong>et</strong> auront peu d’eff<strong>et</strong> surla qualité <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> l’estuaire, quel que soit l’état <strong>de</strong> la marée.Quant à la réduction du débit <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, elle causera une diminution du niveau<strong>de</strong> l’eau dans l’estuaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> seulement à marée basse. C<strong>et</strong>te diminutionmaximale <strong>de</strong> 60 à 70 cm surviendra durant tout au plus quelques heures à chaquecycle <strong>de</strong> marée <strong>et</strong> n’est pas suffisante pour modifier les principaux paramètres <strong>de</strong> laqualité <strong>de</strong> l’eau.Enfin, la diminution du débit <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> du niveau d’eau dans l’estuaire aucours <strong>de</strong>s marées basses n’est pas <strong>de</strong> nature à accentuer l’érosion <strong>de</strong>s quelquesberges déjà en état d’érosion dans l’estuaire. Par conséquent, le volume <strong>de</strong> particulesfines provenant <strong>de</strong> l’érosion <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong> l’estuaire n’augmentera pas <strong>et</strong> laqualité <strong>de</strong> l’eau n’en sera pas altérée.La <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> n’occasionnera donc qu’un impact négligeable sur la qualité<strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> l’estuaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.12-34 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>Comme on ne prévoit aucune modification <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau dans l’estuaire <strong>de</strong>la <strong>Rupert</strong>, la qualité <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> sera inchangée, quelle que soit lazone considérée (fluviale, <strong>de</strong> mélange ou maritime).Toutefois, la prolongation <strong>de</strong> quelques jours du temps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong>s eaux dans lazone fluviale aura une inci<strong>de</strong>nce sur la production primaire ; il en est question à lasection 12.7.Enfin, le mouvement <strong>de</strong> la limite <strong>de</strong> l’incursion saline vers l’amont <strong>de</strong> la baie (voirla carte 12-7) n’entraîne pas <strong>de</strong> modification notable <strong>de</strong>s autres paramètres <strong>de</strong> laqualité <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>s zones fluviale <strong>et</strong> <strong>de</strong> mélange, puisqu’il s’agit d’un simpledéplacement.12.6.3 Évaluation <strong>de</strong> la modificationAucune modification notable <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau n’est prévue en ce qui concernel’estuaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, mis à part le déplacement vers l’amont<strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélange qui constitue une modification <strong>de</strong> faible intensité, d’étenduelocale <strong>et</strong> <strong>de</strong> longue durée (voir la section 12.2.3).12.7 Communautés planctoniques12.7.1 Conditions actuellesLes données historiques relatives au plancton du secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>proviennent essentiellement d’un échantillonnage effectué en 1976 (Simard <strong>et</strong>Legendre, 1977 ; Legendre <strong>et</strong> Simard, 1978) <strong>et</strong> d’un autre datant <strong>de</strong> l’été 1991(Groupe Environnement Littoral, 1993 ; De Sève, 1993). Ce <strong>de</strong>rnier a fait appelaux mêmes stations d’échantillonnage que la caractérisation <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eaueffectuée en 1991 (voir la section 12.6).Durant l’été 2002, un échantillonnage supplémentaire du phytoplancton a eu lieuaux embouchures <strong>de</strong>s principaux tributaires (4 stations), dans la zone fluviale <strong>de</strong> labaie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> (11 stations) <strong>et</strong> dans la zone <strong>de</strong> mélange (3 stations). C<strong>et</strong> échantillonnage,dont le détail est livré à la métho<strong>de</strong> M12 dans le volume 6, avait pourobjectif <strong>de</strong> préciser les conclusions du Groupe Environnement Littoral (1993), quisont basées sur un trop faible nombre <strong>de</strong> stations (3) en zone fluviale.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-35


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200412.7.1.1 PhytoplanctonÉtu<strong>de</strong>s antérieures à 2002Les résultats <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> 1976 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 1991 sont comparables <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong>dégager les enseignements suivants :• La composition spécifique <strong>de</strong>s communautés phytoplanctoniques est similairedans les estuaires <strong>de</strong>s rivières Nottaway, Broadback <strong>et</strong> <strong>Rupert</strong>, où les flagellés<strong>et</strong> les diatomées dominent. Le phytoplancton <strong>de</strong> l’estuaire <strong>de</strong> la Pontax diffèrepar la prédominance d’espèces benthiques <strong>et</strong> tolérantes à <strong>de</strong> faibles salinités.• La zone fluviale <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> est considérée comme la plus productive.Cyclotella meneghiniana, une espèce benthique, est n<strong>et</strong>tement dominante.Dyploneis smithii <strong>et</strong> Navicula lanceolata viennent respectivement en <strong>de</strong>uxième<strong>et</strong> en troisième position, avec <strong>de</strong>s abondances n<strong>et</strong>tement moindres.• La production phytoplanctonique est plutôt réduite dans la zone <strong>de</strong> mélange.• La zone marine est pauvre en chlorophylle .• L’apport d’éléments nutritifs par les rivières ou par l’eau <strong>de</strong> la baie James necontribue pas <strong>de</strong> façon sensible à l’enrichissement <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> enparticulier <strong>de</strong> sa zone fluviale. Les éléments nutritifs utilisés par le phytoplanctonproviennent plutôt <strong>de</strong> la dissolution <strong>de</strong>s diatomées <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’enrichissementen ammoniac par processus d’excrétion du zooplancton.Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 2002On a dénombré un total <strong>de</strong> 37 taxons, y compris les zooflagellés (tintinni<strong>de</strong>s), dansles échantillons d’eau prélevés au cours <strong>de</strong> l’été 2002. Les diatomées (bacillariophycées)sont les mieux représentées en variété (27 taxons) <strong>et</strong> en abondance. Lafigure 12-9 montre la position <strong>de</strong>s stations d’échantillonnage aux embouchures <strong>de</strong>sprincipaux tributaires, dans la zone fluviale <strong>et</strong> dans la zone <strong>de</strong> mélange.12-36 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 12-9 : Stations d’échantillonnage du phytoplancton – Août 20025 690 000 m N. 5 710 000 m N. 5 730 000 m N. 5 750 000 m N. 5 770 000 m N.0 5Longitu<strong>de</strong>–Latitu<strong>de</strong>, NAD8310 kmZone maritime10Zone <strong>de</strong>mélange98Baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong>2825Zonefluviale7265627231424222123Élévation(m)1,751,501,251,000,750,500,250,00-0,25-0,50-0,75-1,00-1,25-1,50-1,75-2,00-2,25-2,50-2,75-3,00-3,25-3,50-4,75-4,00-4,25-4,50-4,75-5,00-5,25-5,50-5,75-6,00-6,25-6,50-6,75-7,00-7,25-7,50-7,75-8,00-8,25-8,50-8,75-9,00-9,25-9,50-9,75-10,00Stationd’échantillonnageFichier : 6675_GE_007_INBR_f12-9_040810.fh10620 000 m E. 640 000 m E.Embouchure <strong>de</strong>s tributairesÀ l’embouchure <strong>de</strong>s rivières, le phytoplancton est relativement pauvre en espèces<strong>et</strong> en nombre, avec <strong>de</strong>s valeurs inférieures, en moyenne, à 50 000 cellules par litre.La composition spécifique est semblable dans les rivières Nottaway, Broadback <strong>et</strong><strong>Rupert</strong>, où dominent surtout Asterionella formosa, Aulacoseira spp. <strong>et</strong> Cyclotellameneghiniana, <strong>de</strong>s espèces en majorité pélagiques <strong>et</strong> d’eau douce.Le phytoplancton à l’embouchure <strong>de</strong> la rivière Pontax diffère quelque peu <strong>de</strong> celui<strong>de</strong>s autres embouchures, avec une dominance d’espèces benthiques <strong>et</strong> tolérantes àla salinité, comme Diploneis smithii, Navicula lanceolata <strong>et</strong> Surirella spp. C<strong>et</strong>teDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-37


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004distinction s’explique par la proximité <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te embouchure <strong>et</strong> <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong>mélange <strong>de</strong>s eaux douces <strong>et</strong> salées.Zone fluvialeC’est dans la zone fluviale que le phytoplancton est le plus abondant, en particulieraux stations 21, 5, 25 <strong>et</strong> 26, où les valeurs dépassent 500 000 cellules par litre,surtout lors <strong>de</strong> la première tournée d’échantillonnage. Les valeurs diminuent à lastation 23 (250 000 cellules par litre) <strong>et</strong> sont inférieures à 250 000 cellules par litreaux stations 22, 24 <strong>et</strong> 27 (voir la figure 12-9).Le phytoplancton <strong>de</strong>s stations 21, 5, 25, 23 <strong>et</strong> 26 est composé presque exclusivement<strong>de</strong> C. meneghiniana. Il est plus diversifié aux stations 22, 24 <strong>et</strong> 27, oùs’ajoutent <strong>de</strong>s espèces telles que D. smithii, N. lanceolata, Nitzchia spp. <strong>et</strong>Surirella spp.Zone <strong>de</strong> mélangeDans la zone <strong>de</strong> mélange, le nombre <strong>de</strong> cellules par litre diminue à moins <strong>de</strong>50 000. C. meneghiniana est encore l’espèce dominante, accompagnée <strong>de</strong>s mêmesespèces qu’en zone fluviale, soit D. smithii, N. lanceolata, Nitzchia spp. <strong>et</strong>Surirella spp.À la limite entre la zone fluviale <strong>et</strong> la zone <strong>de</strong> mélange (stations 28 <strong>et</strong> 7), le phytoplanctonest encore relativement abondant, avec environ 500 000 cellules par litre.L’analyse du phytoplancton <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> en 1991 avait révélé la présenced’un enrichissement (bloom) à la station 5 (Groupe Environnement Littoral, 1993 ;De Sève, 1993), avec <strong>de</strong>s maximums <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 1 000 000 cellules par litre. Lesrésultats <strong>de</strong> 2002 perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> mieux circonscrire ce lieu d’enrichissement, quisemble couvrir tout le centre <strong>et</strong> l’ouest <strong>de</strong> la zone fluviale (stations 5, 21, 23, 25<strong>et</strong> 26). En comparaison, le phytoplancton est peu abondant dans la partie est <strong>de</strong> lazone fluviale (stations 22, 24 <strong>et</strong> 27).C. meneghiniana est responsable <strong>de</strong>s enrichissements observés aussi bien en 1991qu’en 2002. Il s’agit d’une espèce d’eau douce pouvant tolérer <strong>de</strong> faibles salinités ;elle est aussi tychoplanctonique, c’est-à-dire qu’elle vit essentiellement dans lacolonne d’eau, mais également sur le fond.Différents facteurs peuvent expliquer c<strong>et</strong> enrichissement localisé dans les partiescentre <strong>et</strong> ouest <strong>de</strong> la zone fluviale, mais un plus long temps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong>s eaux,évalué à sept jours (voir la section 12.2.1.2.2), serait l’élément déterminant.Ce temps plus long perm<strong>et</strong> probablement un réchauffement plus marqué <strong>de</strong>s eaux,qui occasionnerait une meilleure production phytoplanctonique. Les quelques12-38 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004mesures <strong>de</strong> température effectuées au cours <strong>de</strong> l’été 2002 ne perm<strong>et</strong>tent pas <strong>de</strong>conclure à c<strong>et</strong> égard, mais indiquent tout <strong>de</strong> même un écart notable entre lesstations (ex. : 22 °C à la station 5 <strong>et</strong> 17,5 °C à la station 21 en août 2002), ce quitend à appuyer c<strong>et</strong>te hypothèse.Il apparaît donc que les eaux <strong>de</strong>s principaux tributaires <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> sontpeu chargées en cellules phytoplanctoniques <strong>et</strong> qu’elles contribuent peu àl’enrichissement noté dans la zone fluviale (voir la section 12.6).12.7.1.2 ZooplanctonLes informations sur le zooplancton proviennent essentiellement <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong><strong>de</strong> 1991 (Groupe Environnement Littoral, 1993). On peut les résumer ainsi :• La <strong>de</strong>nsité du zooplancton <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> est généralement faible <strong>et</strong>décroît vers l’aval.• La zone <strong>de</strong> mélange est particulièrement riche en tintinni<strong>de</strong>s microplanctoniques(moins <strong>de</strong> 150 µm), surtout en septembre.• Le zooplancton <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ite (<strong>de</strong> 150 à 500 µm) <strong>et</strong> <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille (plus<strong>de</strong> 500 µm) domine surtout dans la zone maritime, mais il est égalementabondant dans la zone <strong>de</strong> mélange. On note, comme pour le microzooplancton,une <strong>de</strong>nsité accrue en août <strong>et</strong> en septembre.• Les <strong>de</strong>nsités du zooplancton <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille (plus <strong>de</strong> 500 µm) augmentent <strong>de</strong>juin à septembre, <strong>et</strong> les maximums se situent dans la zone fluviale en juill<strong>et</strong>,dans la zone maritime en août <strong>et</strong> dans les zones <strong>de</strong> mélange <strong>et</strong> maritime enseptembre.12.7.1.3 Liens trophiquesL’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1991 a permis <strong>de</strong> dégager quelques liens trophiques entre les productionsphytoplanctonique <strong>et</strong> zooplanctonique <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>. Ces lienss’établissent <strong>de</strong> façon horizontale en raison du transport <strong>de</strong> la production phytoplanctonique<strong>de</strong> la zone fluviale vers la zone <strong>de</strong> mélange.Ainsi, les diatomées (C. meneghiniana) qui composent le phytoplancton <strong>de</strong> la zonefluviale sont transportées dans la zone <strong>de</strong> mélange, où elles sont dégradées <strong>et</strong>broutées par les tintinni<strong>de</strong>s (Tintinnopsis spp.), qui sont à leur tour consommés parles mysidacés (Mysis littoralis) dans la zone <strong>de</strong> mélange <strong>et</strong> par les copépo<strong>de</strong>s(Acartia clausii <strong>et</strong> Pseudocalanus minutus) dans la zone maritime. Un tel lien adéjà été établi aux îles Belcher, dans la baie d’Hudson (Grainger, 1982).Un second lien trophique est observable dans la zone fluviale, où les diatoméessont directement broutées par les cyclopoï<strong>de</strong>s (Paracyclops poppei) d’eau douce<strong>de</strong> type benthique <strong>et</strong> par le copépo<strong>de</strong> Eurytemora sp., qui se nourrit directement duphytoplancton (Boak <strong>et</strong> Goul<strong>de</strong>r, 1983).Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-39


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Contrairement aux autres écosystèmes estuariens <strong>et</strong> côtiers <strong>de</strong> la baie James <strong>et</strong> <strong>de</strong>la baie d’Hudson, qui sont pauvres (Groupe Environnement Littoral, 1990),l’écosystème <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> est relativement riche. Cela tient à sa situationplus méridionale, à sa gran<strong>de</strong> superficie, à la faible profon<strong>de</strong>ur qui favorise leréchauffement <strong>de</strong>s eaux ainsi qu’à la présence d’eaux douces <strong>et</strong> d’eaux saumâtres.Sa zone fluviale est la plus productive, <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te production résulte <strong>de</strong>s conditionsin situ plutôt que <strong>de</strong> l’influence directe <strong>de</strong>s tributaires qui l’alimentent.12.7.2 Impacts prévus pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitationLes <strong>de</strong>ux seules sources d’impact sur les communautés planctoniques <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong> sont :1. l’augmentation du temps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong>s eaux, en particulier dans la zonefluviale (voir la section 12.2) ;2. le déplacement <strong>de</strong> l’incursion saline vers l’amont, consécutive à la réductiondu débit <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> (voir la section 12.2).Comme l’indique la section 12.2, le temps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong>s eaux dans la zone fluviale<strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> augmentera <strong>de</strong> 1 à 2 jours, passant ainsi d’environ 7 jours à8-9 jours.Or, le temps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong>s eaux est l’élément déterminant qui explique la meilleureproduction phytoplanctonique observée dans les parties centre <strong>et</strong> ouest <strong>de</strong> la zonefluviale. Une légère augmentation du temps <strong>de</strong> séjour se traduira, après la<strong>dérivation</strong>, par un léger enrichissement phytoplanctonique dans c<strong>et</strong>te zone.La diatomée Cyclotella meneghiniana est responsable <strong>de</strong> l’enrichissement phytoplanctoniquedans la zone fluviale. Il s’agit d’une espèce d’eau douce pouvanttolérer une faible salinité, comme le confirme sa dominance à quelques stationséchantillonnées dans la zone <strong>de</strong> mélange, où la salinité est toujours égale ousupérieure à 0,5 ‰.Le déplacement <strong>de</strong> l’isohaline <strong>de</strong> 0,5 ‰ vers l’amont <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> aura unimpact limité sur la répartition spatiale du phytoplancton, lequel se déplace avecles masses d’eau. On s’attend à une légère diminution <strong>de</strong> la superficie <strong>de</strong> la zonefluviale qui sera compensée par l’augmentation <strong>de</strong> la production phytoplanctoniquerésultant du prolongement du temps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong>s eaux.L’enrichissement phytoplanctonique profitera au zooplancton <strong>de</strong>s zones fluviale <strong>et</strong><strong>de</strong> mélange.12-40 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200412.7.3 Évaluation <strong>de</strong> l’impactComme le recul <strong>de</strong> la zone fluviale sera probablement compensé par l’augmentation<strong>de</strong> sa production planctonique, aucun impact significatif n’est prévu sur lescommunautés planctoniques <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>.12.8 PoissonsLa métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> caractérisation <strong>de</strong>s poissons <strong>et</strong> <strong>de</strong> leur habitat (métho<strong>de</strong> M10) estprésentée dans le volume 6.12.8.1 Conditions actuellesLe contenu <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te section s’inspire largement du bilan <strong>de</strong>s connaissances surl’ichtyofaune <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>s estuaires <strong>de</strong> ses principaux tributairesproduit par le Groupe Environnement Littoral (1993). Ce bilan intègre les donnéesprovenant <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s antérieures ainsi que d’un échantillonnage exhaustif effectuéentre le début <strong>de</strong> juin <strong>et</strong> la fin d’octobre 1991. S’ajoutent les informations issues<strong>de</strong>s pêches exploratoires effectuées en 2002 <strong>et</strong> en 2003 relativement à ladévalaison <strong>de</strong> l’ichtyoplancton dans la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> aux habitats qu’il fréquente àproximité <strong>de</strong> son embouchure. Comme les résultats <strong>de</strong> 1991 sont cohérents avecceux <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s antérieures, il a été jugé inutile <strong>de</strong> refaire un échantillonnageexhaustif en 2002, car le milieu a peu changé <strong>de</strong>puis 1991.Au cours d’étu<strong>de</strong>s antérieures, le Groupe interinstitutionnel <strong>de</strong> recherches océanographiquesdu Québec (GIROQ) a divisé la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> en trois zones océanographiquesdistinctes correspondant à différents <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> salinité (Simard <strong>et</strong>Legendre, 1977 ; Talbot <strong>et</strong> Legendre, 1977 ; Lacroix, 1980). Les résultats relatifsaux poissons sont exprimés en fonction <strong>de</strong> ces zones :• La zone fluviale couvre la moitié sud <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, <strong>de</strong> la pointe àl’Ours Noir jusqu’à la pointe du Bois Brûlé, <strong>et</strong> reçoit les eaux <strong>de</strong>s quatreprincipaux affluents. Elle correspond à un estuaire fluvial à caractère continental,où se trouvent, en tout temps <strong>et</strong> à toute profon<strong>de</strong>ur, <strong>de</strong>s eaux douces.• La zone <strong>de</strong> mélange est formée <strong>de</strong> la moitié nord <strong>de</strong> la baie <strong>et</strong> s’étend <strong>de</strong> lazone fluviale jusqu’à un trait joignant les pointes Saouayane <strong>et</strong> Goyeau. C’estune zone <strong>de</strong> mélange <strong>de</strong>s eaux douces continentales <strong>et</strong> <strong>de</strong>s eaux marines <strong>de</strong> labaie James.• La zone maritime est constituée <strong>de</strong>s eaux côtières <strong>de</strong> la baie James, toujourssalées.La zone fluviale <strong>et</strong> la zone <strong>de</strong> mélange définies par le GIROQ ne correspon<strong>de</strong>ntpas tout à fait aux zones fluviale <strong>et</strong> <strong>de</strong> mélange décrites à la section 12.2, dont leslimites, établies par <strong>de</strong>s mesures exhaustives au terrain <strong>et</strong> par modélisation, sontjugées plus précises.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-41


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Quant aux tronçons aval <strong>de</strong>s principaux tributaires, ils sont compris entre leurembouchure <strong>et</strong> les premiers rapi<strong>de</strong>s rencontrés.12.8.1.1 Communautés <strong>de</strong> poissonsRépartition <strong>et</strong> abondanceQuarante espèces <strong>de</strong> poissons appartenant à seize familles fréquentent la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong> en plus ou moins grand nombre. Sur la base d’une analyse factorielle <strong>de</strong>scorrespondances, le Groupe Environnement Littoral (1993) a établi leur répartitionspatiale en fonction <strong>de</strong>s zones océanographiques du GIROQ, auxquelles s’ajoute l<strong>et</strong>ronçon aval <strong>de</strong>s tributaires (<strong>de</strong> l’embouchure aux premiers rapi<strong>de</strong>s ; voir l<strong>et</strong>ableau 12-7). Il est donc possible d’associer à ces zones, à divers <strong>de</strong>grés, certainesespèces <strong>de</strong> poissons ou communautés d’espèces.Il n’est pas surprenant que les premiers rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s tributaires soient exclusivementfréquentés par <strong>de</strong>s espèces purement dulcicoles comme le grand broch<strong>et</strong>, laperchau<strong>de</strong>, le fouille-roche, la laquaiche aux yeux d’or, la ouitouche <strong>et</strong> le meuniernoir. À l’inverse, les espèces d’eau saumâtre <strong>et</strong> marine comme les chaboisseaux,l’ogac ou la poule <strong>de</strong> mer sont confinées dans la zone <strong>de</strong> mélange <strong>et</strong> la zonemaritime. Un groupe d’espèces ubiquistes, capables <strong>de</strong> tolérer les eaux douces ousaumâtres, sont présentes partout dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> dans les embouchures<strong>de</strong>s tributaires (voir le tableau 12-7).Tableau 12-7 : Baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> – Répartition <strong>de</strong>s poissons capturés au fil<strong>et</strong> expérimental <strong>et</strong> à la seine (mailles<strong>de</strong> 13 mm) – 1991 (1 sur 2)EspècesPremiersrapi<strong>de</strong>s<strong>de</strong>stributaires aEmbouchures<strong>de</strong>stributairesZonefluvialeZone<strong>de</strong> mélangeZonemaritimeEspèces exclusivement d’eau douce bGrand broch<strong>et</strong>Perchau<strong>de</strong>Doré noirOuitoucheFouille-roche zébréChabot tach<strong>et</strong>éMéné <strong>de</strong> lacQueue à tache noireRaseux-<strong>de</strong>-terre noirMéné émerau<strong>de</strong>Laquaiche argentéeLaquaiche aux yeux d’orLotteEsturgeon jauneÉpinoche à cinq épinesEsox luciusPerca flavescensSan<strong>de</strong>r cana<strong>de</strong>nsisSemotilus corporalisPercina capro<strong>de</strong>sCottus bairdiCouesius plumbeusNotropis hudsoniusEtheostoma nigrumNotropis atharinoi<strong>de</strong>sHiodon tergisusHiodon alosoi<strong>de</strong>sLota lotaAcipenser fulvescensCulea inconstans12-42 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 12-7 : Baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> – Répartition <strong>de</strong>s poissons capturés au fil<strong>et</strong> expérimental <strong>et</strong> à la seine (mailles<strong>de</strong> 13 mm) – 1991 (2 sur 2)EspècesPremiersrapi<strong>de</strong>s<strong>de</strong>stributaires aEmbouchures<strong>de</strong>stributairesZonefluvialeZone<strong>de</strong> mélangeZonemaritimeMeunier noirOmiscoDoré jauneMeunier rougeChabot visqueuxChabot à tête plateÉpinoche à trois épinesÉpinoche à neuf épinesOmble <strong>de</strong> fontaineCisco <strong>de</strong> lacGrand corégoneSaïda francLompénie élancéeOgacCapelanChaboisseau à quatrecornesChaboisseau à épinescourtesChaboisseau arctiquePoule <strong>de</strong> merCatostomus commersoniPercopsis omiscomaycusSan<strong>de</strong>r vitreusCatostomus catostomusCottus cognatusCottus riceiGasterosteus aculeatusPungitius pungitiusSalvelinus fontinalisCoregonus artediCoregonus clupeaformisBoreogadus saidaLumpenus fabriciiGadus ogacMallotus villosusMyoxocephalus quadricornisMyoxocephalus scorpiusMyoxocephalus scorpioi<strong>de</strong>sCyclopterus lumpusL’abondance relative <strong>de</strong>s diverses espèces <strong>de</strong> poissons capturées en 1991 au fil<strong>et</strong>expérimental <strong>et</strong> à la seine à l’intérieur <strong>de</strong> chaque type <strong>de</strong> milieu perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> dégagerles enseignements qui suivent.Premiers rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s tributairesEspèces d’eau douce à légèrement saumâtreEspèces ubiquistesLes prises au fil<strong>et</strong> dans c<strong>et</strong>te portion <strong>de</strong>s tributaires sont dominées par le doréjaune (48,3 %), suivi du grand corégone (10,7 %), du cisco <strong>de</strong> lac (9,9 %), dumeunier rouge (9,1 %) <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’esturgeon jaune (8,8 %), dont les abondancesrelatives sont comparables d’un tributaire à l’autre. L’abondance <strong>de</strong>s autresespèces capturées par fil<strong>et</strong> est très faible.Espèces d’eau saumâtre <strong>et</strong> marineTotal 22 15 11 18 12Source : Groupe Environnement Littoral (1993).a. Rivières Nottaway, Broadback, <strong>Rupert</strong>, Pontax, Novi<strong>de</strong> <strong>et</strong> Octave.b. Ce tableau n’inclut que les espèces capturées par le Groupe Environnement Littoral (1993). S’ajoutent les espèces rapportées par d’autres auteurs cités par leGroupe Environnement Littoral : naseux <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s (Rhinichtys cataractæ) <strong>et</strong> mul<strong>et</strong> perlé (Semotilus margarita) en eau douce ; lompénie tach<strong>et</strong>ée (Leptinoclinusmaculatus), lançons d’Amérique <strong>et</strong> du Nord (Ammodytes americanus <strong>et</strong> A. dubius) <strong>et</strong> sigouine rubanée (Pholis fasciata) en eaux saumâtres.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-43


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Les prises à la seine fournissent une information complémentaire en ce quiconcerne les espèces <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ite taille. Elles sont dominées par le méné émerau<strong>de</strong>(38,0 %) <strong>et</strong> l’omisco (35,5 %).Embouchures <strong>de</strong>s tributairesLe meunier rouge (46,5 %) <strong>et</strong> le doré jaune (38,0 %) dominent largement lescaptures effectuées au fil<strong>et</strong> expérimental aux embouchures <strong>de</strong>s tributaires. À laseine, l’épinoche à trois épines présente l’abondance relative la plus élevée(33,5 %), suivie <strong>de</strong> l’omisco (28,7 %).Zone fluvialeLa zone fluviale est incontestablement le lieu <strong>de</strong> prédilection du meunier rouge,qui domine largement les captures au fil<strong>et</strong> (84,6 %). Le doré jaune vient loin<strong>de</strong>rrière (9,5 %), alors que l’abondance relative <strong>de</strong>s autres espèces est marginale.Les captures à la seine dans c<strong>et</strong>te zone indiquent également une bonne abondancerelative du meunier rouge (36,8 %) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s cottidés (50,2 %).La zone fluviale <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> est utilisée comme habitat d’alimentation parl’esturgeon jaune. Parmi les douze esturgeons adultes capturés au site <strong>de</strong>Smokey Hill dans la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> marqués en 2003, six ont séjourné dans la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong> jusqu’à la rive ouest <strong>de</strong> la zone fluviale <strong>et</strong> jusqu’à la hauteur du rocher Stagvers l’aval, indiquant que l’espèce utilise la totalité <strong>de</strong> la zone fluviale. Les esturgeonsjaunes ont été repérés à <strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urs variant entre 2 <strong>et</strong> 5 m, sur unsubstrat <strong>de</strong> limon ou d’argile. Durant l’hiver, ces poissons semblent quitter la baie<strong>et</strong> entrer dans les principaux tributaires. Trois <strong>de</strong>s six esturgeons jaunes marquéssont entrés dans la Nottaway <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux, dans la Broadback. Bien que fragmentaires,ces résultats indiquent que la population d’esturgeons jaunes <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>contribue à la population globale <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>. L’importance <strong>de</strong> la contribution<strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s rivières à la population qui fréquente la zone fluviale n’estpas connue, pas plus que l’importance <strong>de</strong>s interrelations <strong>de</strong>s esturgeons jaunesissus <strong>de</strong>s principaux tributaires <strong>de</strong> la baie.Au total, le potentiel d’exploitation pour l’ensemble <strong>de</strong> la zone fluviale (335 km 2 )<strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> est <strong>de</strong> 3 350 kg/a avec un quota <strong>de</strong> pêche d’esturgeons jaunes<strong>de</strong> 0,1 kg/ha, lequel perm<strong>et</strong> un ren<strong>de</strong>ment maximal soutenu pour les populationsnordiques d’esturgeons jaunes (Fortin <strong>et</strong> coll., 1992).12-44 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Zone <strong>de</strong> mélangeLe meunier rouge (41,1 %) domine également les prises au fil<strong>et</strong> <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong>mélange. Le chaboisseau à quatre cornes, absent <strong>de</strong> la zone fluviale, a uneprésence marquée dans les captures avec une abondance relative <strong>de</strong> 29,5 %. Parailleurs, le cisco <strong>de</strong> lac <strong>et</strong> le grand corégone apparaissent régulièrement dans lesprises effectuées dans la zone <strong>de</strong> mélange. Les captures <strong>de</strong> poissons <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ite taillesont dominées par l’épinoche à trois épines (50,7 %).Zone maritimeDans les eaux saumâtres <strong>de</strong> la baie James, le chaboisseau à quatre cornes(42,7 %) <strong>et</strong> le cisco <strong>de</strong> lac (31,9 %) ont surtout été capturés au fil<strong>et</strong> expérimental,alors que la seine fait une large place à l’épinoche à trois épines (59,1 %) <strong>et</strong> auchaboisseau à quatre cornes (21,0 %).Ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> pêcheMême si la zone fluviale est la moins diversifiée, c’est elle qui fournit les meilleursren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> pêche (29 poissons par fil<strong>et</strong>-jour), traduisant l’abondance dumeunier rouge dans les captures.Les ren<strong>de</strong>ments obtenus dans la zone <strong>de</strong> mélange (20,6 poissons par fil<strong>et</strong>-jour) <strong>et</strong>dans les embouchures <strong>de</strong>s tributaires (24,7 poissons par fil<strong>et</strong>-jour) sont du mêmeordre. Dans la zone <strong>de</strong> mélange, ce ren<strong>de</strong>ment est surtout attribuable au meunierrouge <strong>et</strong> au chaboisseau à quatre cornes, alors que dans les embouchures il est lefait du meunier rouge <strong>et</strong> du doré jaune.La comparaison <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> pêche <strong>de</strong>s principales espèces capturées dansles embouchures montre que plusieurs d’entre elles ten<strong>de</strong>nt à être associées à untributaire particulier :• Les meuniers rouges <strong>et</strong> noirs capturés présentent <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments plus élevésdans les p<strong>et</strong>its tributaires (rivières Novi<strong>de</strong> <strong>et</strong> à la Truite) que dans les grands.• C’est dans la rivière Nottaway qu’on observe les plus hauts ren<strong>de</strong>ments pourl’esturgeon jaune <strong>et</strong> le grand broch<strong>et</strong>. Les ren<strong>de</strong>ments y sont au moins <strong>de</strong>uxfois plus élevés que dans les autres tributaires dans le cas du grand broch<strong>et</strong> <strong>et</strong>sept fois plus élevés dans le cas <strong>de</strong> l’esturgeon jaune.• La rivière Pontax est celle qui affiche les meilleurs ren<strong>de</strong>ments pour le doréjaune, quoique celui-ci soit abondant dans tous les tributaires.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-45


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200412.8.1.2 Caractéristiques biologiquesL’analyse <strong>de</strong>s caractéristiques biologiques <strong>de</strong>s principales espèces <strong>de</strong> poissonscapturées en 1991 perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> tirer les conclusions suivantes.Longueur <strong>et</strong> relation longueur-poids• Les longueurs <strong>de</strong>s poissons diminuent à mesure qu’on s’éloigne <strong>de</strong>s premiersrapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s tributaires en direction <strong>de</strong> la zone maritime dans le cas <strong>de</strong>s espècessuivantes : meunier noir, meunier rouge, doré jaune <strong>et</strong> cisco <strong>de</strong> lac.• Il y a séparation spatiale entre les gros <strong>et</strong> les p<strong>et</strong>its spécimens <strong>de</strong> plusieursespèces.• La relation longueur-poids <strong>de</strong>s principales espèces varie très peu entre lesdivers milieux échantillonnés.Croissance• La croissance <strong>de</strong>s salmonidés <strong>et</strong> <strong>de</strong>s dorés jaunes capturés en 1991 dans la baie<strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> n’est guère différente <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> 1976 (Morin <strong>et</strong> coll., 1982).• Les longueurs selon l’âge <strong>de</strong>s poissons <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> sont comparablesaux valeurs observées dans d’autres estuaires <strong>de</strong> la baie James, quoique leslongueurs <strong>de</strong>s grands corégones <strong>et</strong> <strong>de</strong>s ciscos <strong>de</strong> lac <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>paraissent légèrement supérieures, pour les premières années <strong>de</strong> croissance, àcelles qu’on trouve dans les autres tributaires <strong>de</strong> la baie James (Eastmain,Gran<strong>de</strong> Rivière).• La comparaison <strong>de</strong> la croissance <strong>de</strong>s ciscos <strong>de</strong> lac <strong>et</strong> <strong>de</strong>s grands corégonesprovenant <strong>de</strong>s divers tributaires <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> (voir le tableau 12-8)montre qu’il existe quelques différences significatives (analyse <strong>de</strong> variance <strong>de</strong>Kruskal-Wallis, p < 0,05) entre les rivières pour ce qui est <strong>de</strong>s classes d’âge 2<strong>et</strong> 3, mais ces différences ne suivent aucune tendance particulière <strong>et</strong> n’ont pas<strong>de</strong> signification écologique.12-46 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 12-8 : Rivières <strong>Rupert</strong>, Broadback, Nottaway <strong>et</strong> Pontax – Longueur totale moyenneen fonction <strong>de</strong> l’âge <strong>de</strong>s ciscos <strong>de</strong> lac <strong>et</strong> <strong>de</strong>s grands corégones capturés – Automne 1991Âge a (ans)1234567823456789Rivière <strong>Rupert</strong> Rivière Broadback Rivière Nottaway Rivière PontaxN b L b N L N L N L2162616613242152221925121072134245284300317334354338285313338359391402391419Cisco <strong>de</strong> lac2519452264—218272300307325342349—Grand corégone5327119466272308240374403404421444213512378325402597——246281306326352354349295309338347379394——31642251121929242394——271290298321341328328243278323343379404——Source : Groupe Environnement Littoral,1993.a. Aucun grand corégone d’âge 1+ n’a été capturé dans les tributaires.b. N : Taille <strong>de</strong> l’échantillon. L : longueur totale moyenne (mm).Âge à maturité <strong>et</strong> rapport <strong>de</strong>s sexes• Plus <strong>de</strong> 50 % <strong>de</strong>s ciscos <strong>de</strong> lac (mâles <strong>et</strong> femelles regroupés) capturés étaientmatures. Les mâles sont matures à 3 ans <strong>et</strong> les femelles à 4 ans.• La plupart <strong>de</strong>s ciscos <strong>de</strong> lac âgés <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 5 ans se reproduiraient annuellement.• Chez le grand corégone, aucune cohorte annuelle ne présente plus <strong>de</strong> 50 % <strong>de</strong>spécimens matures. Il y a tout <strong>de</strong> même une augmentation graduelle <strong>de</strong> laproportion <strong>de</strong> spécimens matures avec l’âge : <strong>de</strong> 0 % à 3 ans, elle passe àenviron 40 % à 8 ans.• Comparativement à d’autres populations <strong>de</strong> grands corégones <strong>de</strong> la baie James,celle <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> est la seule à être constituée d’une majorité <strong>de</strong>spécimens immatures à tous les âges.• L’absence <strong>de</strong> capture d’une proportion élevée <strong>de</strong> géniteurs matures du grandcorégone appartenant aux vieilles classes d’âge laisse supposer qu’ils s<strong>et</strong>rouveraient ailleurs que dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>.• Chez la plupart <strong>de</strong>s espèces, les <strong>de</strong>ux sexes sont représentés en nombre égal.Toutefois, les esturgeons jaunes mâles dominent très largement les capturesaux premiers rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s tributaires.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-47


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Fécondité• Il existe une relation linéaire positive <strong>et</strong> significative entre le poids n<strong>et</strong> <strong>et</strong> lafécondité <strong>de</strong>s ciscos <strong>de</strong> lac. Le tableau 12-9 montre qu’il n’existe pas <strong>de</strong> différencesignificative <strong>de</strong> fécondité entre les échantillons <strong>de</strong> ciscos <strong>de</strong> lac <strong>de</strong>srivières Nottaway, Broadback <strong>et</strong> <strong>Rupert</strong> (analyse <strong>de</strong> covariance, p > 0,05), niavec ceux <strong>de</strong> l’Eastmain <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Rivière.Tableau 12-9 : Rivières Nottaway, Broadback <strong>et</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> autres estuaires <strong>de</strong> la baie James –Fécondité en fonction du poids n<strong>et</strong> <strong>de</strong>s ciscos <strong>de</strong> lac – Automne 1991Fécondité b selon le poids n<strong>et</strong> c (g)Rivière N a 200 300 400SourceNottaway 26 7 763 10 203 12 643 Groupe Environnement Littoral (1993)Broadback 27 7 750 9 811 11 871 Groupe Environnement Littoral (1993)<strong>Rupert</strong> 26 6 641 9 831 13 021 Groupe Environnement Littoral (1993)Eastmain 11 7 109 8 398 9 688 Morin <strong>et</strong> coll., 1982La Gran<strong>de</strong> Rivière 25 6 890 8 979 11 070 Morin <strong>et</strong> coll., 1982a. Taille <strong>de</strong> l’échantillon.b. Nombre total d’œufs par femelle estimé par l’équation <strong>de</strong> la régression linéaire.c. Poids n<strong>et</strong> : poids corporel moins poids <strong>de</strong>s gona<strong>de</strong>s.AlimentationLes résultats <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong>s contenus stomacaux <strong>de</strong> quelques espèces <strong>de</strong> poissonsétudiées en 1991 montrent que :• La proportion d’insectes aquatiques <strong>et</strong> leur fréquence moyenne <strong>de</strong> présencesont relativement élevées dans les estomacs <strong>de</strong>s meuniers rouges, <strong>de</strong>s grandscorégones <strong>et</strong> <strong>de</strong>s ciscos <strong>de</strong> lac capturés aux premiers rapi<strong>de</strong>s <strong>et</strong> aux embouchures<strong>de</strong>s tributaires ainsi que dans la zone fluviale. Dans la zone <strong>de</strong> mélange,ces valeurs diminuent <strong>de</strong> façon notable chez ces mêmes espèces.• Les diptères, les chironomidés, les trichoptères <strong>et</strong> les hémiptères sont lesgroupes d’insectes les mieux représentés.• Chez les crustacés, la tendance est l’inverse <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s insectes aquatiques,c’est-à-dire que leur proportion <strong>et</strong> leur fréquence moyenne augmentent endirection <strong>de</strong> la zone maritime. Ce groupe d’organismes est surtout ingéré parles ciscos <strong>de</strong> lac <strong>et</strong> les grands corégones.• Les mysidacés <strong>et</strong> les amphipo<strong>de</strong>s sont les crustacés dominants dans lescontenus stomacaux où ils sont présents.12-48 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004• Les mollusques sont en proportion variable dans les estomacs examinés sansqu’aucune véritable tendance ne s’exprime. Les pélécypo<strong>de</strong>s sont surtoutassociés aux contenus stomacaux provenant <strong>de</strong>s tronçons aval <strong>de</strong>s tributaires <strong>et</strong><strong>de</strong> la zone fluviale, alors que les gastéropo<strong>de</strong>s <strong>et</strong> les pélécypo<strong>de</strong>s s’affirmentdans les zones <strong>de</strong> mélange <strong>et</strong> maritime.• Les autres groupes d’organismes (œufs, poissons, annéli<strong>de</strong>s, arthropo<strong>de</strong>sterrestres <strong>et</strong> végétaux) figurent beaucoup moins souvent dans les estomacs,quoique leur fréquence moyenne soit élevée à l’occasion.• Les poissons apparaissent avec régularité dans les estomacs <strong>de</strong>s dorés jaunes <strong>et</strong>témoignent <strong>de</strong> leur régime alimentaire piscivore. Les cottidés <strong>et</strong> les meunierssont les proies les plus fréquentes.• À l’automne, les œufs <strong>de</strong> ciscos sont régulièrement trouvés dans les estomacs<strong>de</strong>s dorés jaunes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s ciscos <strong>de</strong> lac.Comparaison avec d’autres estuairesAfin <strong>de</strong> situer les résultats <strong>de</strong> son étu<strong>de</strong> dans un contexte géographique élargi, leGroupe Environnement Littoral (1993) les a comparés avec ceux d’autres estuairesnordiques afin <strong>de</strong> faire ressortir, le cas échéant, certaines particularités <strong>de</strong> la baie<strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>. Les principales constatations à c<strong>et</strong> égard sont les suivantes.Diversité spécifiqueLa baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> supporte une plus gran<strong>de</strong> diversité spécifique que les autresestuaires nordiques. Les causes probables seraient :• la présence <strong>de</strong> quelques espèces dont la limite nord <strong>de</strong> l’aire <strong>de</strong> répartition s<strong>et</strong>rouve à la latitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> (doré noir, laquaiches <strong>et</strong>fouille-roche) ;• la situation géographique propice à un climat moins rigoureux qu’ailleurs ;comme la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> est le plus méridional <strong>de</strong>s estuaires <strong>de</strong> la côte est <strong>de</strong>sbaies James <strong>et</strong> d’Hudson, la pério<strong>de</strong> d’eau libre y débute plus tôt <strong>et</strong> la saison <strong>de</strong>croissance y est plus longue que dans les autres estuaires ;• la plus gran<strong>de</strong> superficie d’eau douce dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, qui offredavantage d’habitat aux espèces dulcicoles, alors que celle <strong>de</strong>s estuaires situésplus au nord est beaucoup plus faible ;• la meilleure implantation post-glaciaire <strong>de</strong>s espèces d’eau douce sténohalinesdans les estuaires du sud par rapport à ceux du nord.Caractéristiques biologiquesL’analyse <strong>de</strong>s captures au fil<strong>et</strong> <strong>de</strong> 1991 montre que la taille moyenne <strong>de</strong>s meuniers,<strong>de</strong>s dorés jaunes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s ciscos <strong>de</strong> lac diminue du sud au nord, indiquant que la baie<strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> est surtout utilisée comme aire d’alimentation estivale par les premièresclasses d’âge. C’est la première fois qu’on constate une utilisation privilégiée d’unDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-49


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004estuaire <strong>de</strong> la côte <strong>de</strong>s baies James <strong>et</strong> d’Hudson par les jeunes classes d’âged’autres espèces d’eau douce que les corégoninés. Chez le grand corégone <strong>et</strong> lecisco <strong>de</strong> lac, ce phénomène a déjà été rapporté dans l’estuaire <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Rivière(Morin <strong>et</strong> coll., 1992). Ce rôle <strong>de</strong> pouponnière <strong>de</strong>s estuaires (nursery area) a étésignalé par plusieurs auteurs pour <strong>de</strong>s estuaires plus méridionaux (voir Deegan <strong>et</strong>coll., 1989, pour une revue).L’utilisation <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> par les juvéniles (0+ <strong>et</strong> autres) d’espèces dulcicoles<strong>et</strong> anadromes s’explique par plusieurs facteurs biotiques <strong>et</strong> abiotiques. Lesfaibles salinités, le réchauffement <strong>de</strong> la colonne d’eau dû à la faible profon<strong>de</strong>ur <strong>et</strong>la turbidité élevée (qui réduit la prédation) expliquent en gran<strong>de</strong> partie la concentration<strong>de</strong>s jeunes classes d’âge à c<strong>et</strong> endroit.Les résultats <strong>de</strong>s pêches visant les poissons adultes ont également montré que lesprédateurs d’eau douce, en l’occurrence le doré jaune <strong>et</strong> le grand broch<strong>et</strong>, seconcentrent presque exclusivement dans les biefs aval <strong>de</strong>s tributaires. Cela estattribuable aux nombreuses proies <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ite taille (omiscos <strong>et</strong> cyprins) r<strong>et</strong>rouvésdans ce milieu ainsi qu’à la dérive <strong>de</strong> nombreux invertébrés benthiques, unphénomène observé dans les fil<strong>et</strong>s à plancton.Les longueurs selon l’âge <strong>de</strong>s dorés jaunes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s salmonidés capturés dans la baie<strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> en 1991 sont semblables aux valeurs rapportées pour les mêmes espècesdans d’autres estuaires <strong>de</strong> la baie James. C<strong>et</strong>te ressemblance <strong>de</strong> croissance n’estpas surprenante en ce qui concerne les salmonidés, puisque leur aire d’alimentationrecouvre l’ensemble <strong>de</strong>s eaux côtières <strong>de</strong> la baie James. Par ailleurs, dansces eaux côtières, le régime alimentaire <strong>de</strong>s salmonidés est constitué <strong>de</strong>s mêmesproies principales : épinoches, lançons <strong>et</strong> amphipo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> même que <strong>de</strong>smysidacés.12.8.1.3 Mouvements saisonniers entre la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> ses tributairesC<strong>et</strong>te section décrit les déplacements saisonniers entre la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> sestributaires <strong>de</strong> quelques espèces <strong>de</strong> poissons, soit les salmonidés (cisco <strong>de</strong> lac,grand corégone <strong>et</strong> omble <strong>de</strong> fontaine), le meunier rouge <strong>et</strong> le doré jaune, tels qu’ilsont été étudiés par le Groupe Environnement Littoral (1993).Cisco <strong>de</strong> lacIl y a un r<strong>et</strong>our automnal <strong>de</strong>s géniteurs <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille du cisco <strong>de</strong> lac dans lestributaires <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> pour frayer, alors que les jeunes restent encore dansles zones <strong>de</strong> mélange <strong>et</strong> maritime.Deux pics <strong>de</strong> montaison s’observent dans les tributaires fréquentés par le cisco <strong>de</strong>lac, le premier <strong>de</strong> la fin d’août au début <strong>de</strong> septembre <strong>et</strong> le second en octobre. Lepremier pic est le fait <strong>de</strong> géniteurs dont les gona<strong>de</strong>s sont en maturation (sta<strong>de</strong>s 312-50 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004<strong>et</strong> 4) <strong>et</strong> le second est associé à <strong>de</strong>s géniteurs en fraie (sta<strong>de</strong>s 5, 6 <strong>et</strong> 7). Seulsquelques poissons immatures (environ 6 % <strong>de</strong>s captures en 1991) ont alors étécapturés dans les tributaires. Dans l’ensemble, les rivières Octave <strong>et</strong> Novi<strong>de</strong>seraient très peu utilisées par c<strong>et</strong>te espèce pour sa reproduction.Comme le montre le tableau 12-10, la longueur moyenne (<strong>de</strong> 306 à 313 mm) <strong>et</strong>l’âge moyen (<strong>de</strong> 4,1 à 4,7 ans) <strong>de</strong>s ciscos <strong>de</strong> lac en montaison sont très semblablesd’une rivière à l’autre, sauf dans la Novi<strong>de</strong> où elle est significativement plus p<strong>et</strong>ite(test <strong>de</strong> t, p < 0,05). Le rapport <strong>de</strong>s sexes est proche <strong>de</strong> 1 dans l’ensemble <strong>de</strong>s tributaires.Tableau 12-10 : Baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> – Caractéristiques biologiques <strong>de</strong>s ciscos <strong>de</strong> lac capturés au fil<strong>et</strong>expérimental dans les tributaires – Automne 1991StationLongueur totale(mm)Âge(ans)Moyenne a N Moyenne a NRapport<strong>de</strong>s sexes(mâles : femelles)Proportion<strong>de</strong> poissonsmatures(%)Premiers rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> larivière <strong>Rupert</strong> (PK 4,5-5) 308 (29) 631 4,5 (1,1) 402 1,4 : 1 95,8Rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Smokey Hill(rivière <strong>Rupert</strong>) (PK 24,5) 306 (25) 526 4,7 (0,9) 140 1,3 : 1 99,8Premiers rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> larivière Broadback 310 (28) 130 4,1 (1,2) 103 1 : 1,4 82,6Premiers rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> larivière Nottaway 313 (30) 163 4,5 (1,2) 107 1 : 1,3 96,3Premiers rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> larivière Pontax 310 (26) 136 4,4 (1,1) 100 1 : 1,1 82,3Rivière à la Truite 307 (21) 45 4,5 (0,7) 32 1,4 : 1 93,6Rivière Novi<strong>de</strong> 280 (39) 13 — 0 5 : 1 15,4Source : Groupe Environnement Littoral, 1993.a. Les écarts types sont indiqués entre parenthèses.Il y a présence <strong>de</strong> géniteurs <strong>et</strong> d’œufs du cisco <strong>de</strong> lac au pied <strong>de</strong>s premiers rapi<strong>de</strong>s<strong>de</strong>s quatre principaux tributaires <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> (voir le tableau 12-11). Lesren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> pêche <strong>de</strong> géniteurs <strong>et</strong> <strong>de</strong> capture d’œufs en dérive ont été beaucoupplus faibles dans les rivières Nottaway, Broadback <strong>et</strong> Pontax qu’aux stations <strong>de</strong>pêche situées dans la <strong>Rupert</strong>.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-51


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 12-11 : Ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> pêche <strong>de</strong> géniteurs <strong>et</strong> <strong>de</strong> capture d’œufs en dérive pour le cisco<strong>de</strong> lac <strong>et</strong> le grand corégone – Du 18 octobre au 6 novembre 1991StationCisco <strong>de</strong> lacGrand corégoneGéniteurs a Œufs en dérive b Géniteurs Œufs en dérivePremiers rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> larivière <strong>Rupert</strong> 9,3 98,0 0,09 0,3Rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Smokey Hill 11,1 11,0 4,88 51,0Premiers rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> larivière Broadback 1,9 2,0 0,6 0,3Premiers rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> larivière Nottaway 2,8 1,9 0,00 0,00Premiers rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> larivière Pontax 3,0 0,7 0,08 0,00a. Nombre <strong>de</strong> poissons par fil<strong>et</strong>-jour.b. Nombre d’œufs par fil<strong>et</strong>-jour.Les ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> géniteurs <strong>et</strong> d’œufs aux stations <strong>de</strong> pêche <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> sontrespectivement <strong>de</strong> 3 à 6 fois <strong>et</strong> <strong>de</strong> 5 à 100 fois supérieurs à ceux <strong>de</strong>s stations échantillonnéesdans les autres tributaires. La <strong>Rupert</strong> serait donc la plus utilisée par lecisco pour sa reproduction annuelle.Le site majeur <strong>de</strong> reproduction du cisco <strong>de</strong> lac dans la rivière <strong>Rupert</strong> est situé àl’aval <strong>de</strong> Smokey Hill (du PK 13,5 au PK 23).L’importance réelle <strong>de</strong> la frayère <strong>de</strong> Smokey Hill par rapport aux autres frayères àcisco <strong>de</strong> lac le long <strong>de</strong> la côte est <strong>de</strong> la baie James n’est pas connue.Lemieux (1996) a démontré l’entrée massive <strong>de</strong> ciscos <strong>de</strong> lac adultes non reproducteursdans la portion aval <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Rivière <strong>et</strong> la présence, en nombrebeaucoup moins élevé, d’adultes reproducteurs à l’aval immédiat <strong>de</strong> la centraleLa Gran<strong>de</strong>-1. L’espèce fraie probablement à c<strong>et</strong> endroit, mais l’emplacement <strong>et</strong>l’importance <strong>de</strong> la frayère <strong>de</strong>meurent inconnus.Quant à la rivière Eastmain, les données les plus récentes (Groupe EnvironnementShooner, 1993) indiquent que, douze ans après sa <strong>dérivation</strong>, les immatures <strong>de</strong>ciscos <strong>de</strong> lac hivernent entre les PK 24 <strong>et</strong> 27 du cours principal, alors qu’unemontaison <strong>de</strong> reproducteurs a été détectée à l’embouchure <strong>de</strong>s rivières la Pêche <strong>et</strong>à l’Eau Froi<strong>de</strong>, <strong>de</strong>ux tributaires <strong>de</strong> l’Eastmain. L’importance <strong>de</strong>s frayères situéesdans ces tributaires est inconnue.Considérant que les autres tributaires <strong>de</strong> la côte est <strong>de</strong> la baie James sontd’envergure beaucoup plus faible que la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> qu’il est improbable qu’ilsrenferment <strong>de</strong>s frayères majeures <strong>de</strong> cisco <strong>de</strong> lac, il y a lieu <strong>de</strong> croire que celle <strong>de</strong>12-52 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Smokey Hill serait la plus importante frayère <strong>de</strong> l’espèce sur la côte est <strong>de</strong> labaie James.Grand corégoneÀ l’instar du cisco <strong>de</strong> lac, le grand corégone se déplace vers les tributaires <strong>de</strong> labaie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> à l’automne. La chronologie <strong>de</strong> la montaison est similaire dans lesrivières <strong>Rupert</strong>, Pontax <strong>et</strong> Broadback, soit un faible pic à la fin d’août, constitué <strong>de</strong>géniteurs anadromes en maturation, <strong>et</strong> un pic d’amplitu<strong>de</strong> plus marquée à la find’octobre. Ce <strong>de</strong>rnier est composé presque uniquement d’immatures, dont lamontaison en rivière est plus tardive que celle <strong>de</strong>s géniteurs. Ces <strong>de</strong>rniers seconcentrent davantage à l’embouchure <strong>de</strong>s tributaires.La chronologie <strong>de</strong> montaison <strong>de</strong>s grands corégones matures est semblable dans lesp<strong>et</strong>its tributaires (rivières Novi<strong>de</strong> <strong>et</strong> à la Truite), mais celle <strong>de</strong>s grands corégonesimmatures varie selon la taille <strong>de</strong>s tributaires. Le fait que la montaison se produiseun mois plus tôt dans les p<strong>et</strong>its tributaires pourrait être attribuable à un régim<strong>et</strong>hermique différent. Le refroidissement automnal <strong>et</strong> le gel <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites rivières seproduiraient quelques semaines plus tôt. Les températures mesurées en 1991 lors<strong>de</strong> la pose <strong>de</strong>s fil<strong>et</strong>s aux stations <strong>de</strong> pêche <strong>de</strong>s tributaires étayent c<strong>et</strong>te assertion(le 12 septembre, 7 °C dans l’Octave <strong>et</strong> 12 °C dans la Broadback <strong>et</strong> la Nottaway ;le 13 octobre, 2 °C dans la rivière à la Truite <strong>et</strong> 6 °C dans la Nottaway). On acapturé très peu <strong>de</strong> géniteurs en fraie à la fin d’octobre aux premiers rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong>sgrands tributaires. L’aval immédiat <strong>de</strong> Smokey Hill présente la particularité d’êtrele seul endroit où <strong>de</strong>s géniteurs ont été capturés en grand nombre à la fin d’octobre.Toutefois, selon les évaluations effectuées en 2003 <strong>et</strong> les Cris <strong>de</strong> Waskaganish, lesconcentrations <strong>de</strong> corégoninés à l’aval <strong>de</strong> Smokey Hill montrent les proportionssuivantes : cisco <strong>de</strong> lac, 95 % <strong>et</strong> grand corégone, 5 %. C<strong>et</strong> endroit sert donc avanttout à la reproduction du cisco <strong>de</strong> lac.Il y a une similarité dans la longueur moyenne (<strong>de</strong> 349 à 367 mm) <strong>et</strong> dans l’âgemoyen (<strong>de</strong> 4,8 à 5,7 ans) <strong>de</strong>s grands corégones capturés aux premiers rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong>srivières <strong>Rupert</strong>, Broadback, Nottaway, Pontax <strong>et</strong> à la Truite. Ces paramètres sontsignificativement plus p<strong>et</strong>its pour les grands corégones capturés dans la rivièreNovi<strong>de</strong> (longueur moyenne : 319 mm ; âge moyen : 4,1 ans) <strong>et</strong> significativementplus élevés pour les spécimens capturés à l’aval <strong>de</strong> Smokey Hill (399 mm <strong>et</strong>7,2 ans).Le rapport <strong>de</strong>s sexes est semblable partout.Les résultats présentés au tableau 12-11 indiquent une rar<strong>et</strong>é <strong>de</strong> géniteurs <strong>et</strong> d’œufsen dérive du grand corégone aux premiers rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> tous les grands tributaires <strong>de</strong>la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>. Smokey Hill est le seul endroit où <strong>de</strong>s géniteurs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s œufs endérive ont été capturés en grand nombre. Les grands corégones utilisent donc trèspeu les premiers rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s principaux tributaires à <strong>de</strong>s fins <strong>de</strong> reproduction.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-53


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Omble <strong>de</strong> fontaineLe faible nombre <strong>de</strong> captures d’ombles <strong>de</strong> fontaine en 1991 comman<strong>de</strong> lapru<strong>de</strong>nce dans l’interprétation <strong>de</strong>s résultats. Il existerait certains indices <strong>de</strong> mouvementssaisonniers <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te espèce <strong>de</strong> la baie James vers les tributaires <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong>. La variabilité temporelle <strong>de</strong>s captures d’ombles matures <strong>et</strong> immaturessuggère un r<strong>et</strong>our en rivière <strong>de</strong> géniteurs en août pour la reproduction <strong>et</strong> unerentrée <strong>de</strong>s immatures plus tard en automne pour l’hivernation. Des mouvements<strong>de</strong> même nature ont déjà été observés dans un p<strong>et</strong>it tributaire <strong>de</strong> la côte nord-est <strong>de</strong>la baie James (Doyon <strong>et</strong> coll., 1991).Meunier rouge <strong>et</strong> doré jauneL’étu<strong>de</strong> du Groupe Environnement Littoral (1993) révèle, pour les jeunes classesd’âge du meunier rouge <strong>et</strong> du doré jaune, plusieurs indices <strong>de</strong> déplacementssaisonniers <strong>de</strong>s tributaires vers la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>. Ces espèces ont été capturées àl’état larvaire principalement à l’embouchure <strong>de</strong>s tributaires <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>,au printemps, alors que plus tard en saison les plus grands nombres <strong>de</strong> juvénilesd’âge 0+ ont été capturés dans la zone <strong>de</strong> mélange. Par ailleurs, les pêches au fil<strong>et</strong>ont révélé que la taille <strong>de</strong>s meuniers rouges <strong>et</strong> <strong>de</strong>s dorés jaunes diminuent <strong>de</strong>l’amont vers l’aval <strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong> <strong>et</strong> que les spécimens <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ite taille (moins<strong>de</strong> 200 mm) sont plus nombreux dans la portion aval qu’en amont pour les <strong>de</strong>uxespèces. Ces jeunes classes d’âge <strong>de</strong> poissons reviendraient hiverner à l’embouchure<strong>de</strong>s tributaires très tard en saison. C<strong>et</strong>te hypothèse est renforcée par le faitqu’on n’a pas capturé <strong>de</strong> jeunes aux premiers rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s tributaires au cours <strong>de</strong>spêches hebdomadaires <strong>de</strong> l’automne (d’août à novembre), alors qu’on a capturéplusieurs spécimens d’âge 0+ dans la zone <strong>de</strong> mélange en octobre.À l’état adulte, les dorés jaunes séjourneraient principalement dans les biefs aval<strong>de</strong>s grands tributaires durant l’été, alors que les meuniers rouges, au cours <strong>de</strong> c<strong>et</strong>tesaison, effectueraient <strong>de</strong>s incursions surtout dans la zone fluviale <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong>. Les adultes <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux espèces hiverneraient à l’embouchure <strong>de</strong>s tributaires.À l’appui <strong>de</strong> ces assertions, on note le faible taux <strong>de</strong> capture au fil<strong>et</strong> <strong>de</strong> dorésjaunes <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 300 mm <strong>de</strong> longueur dans les zones fluviale <strong>et</strong> <strong>de</strong> mélange, lefaible taux <strong>de</strong> capture <strong>de</strong>s meuniers rouges <strong>de</strong> même taille dans la zone <strong>de</strong>mélange, contrairement aux autres zones, ainsi que l’absence manifeste d’unr<strong>et</strong>our <strong>de</strong>s adultes <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux espèces aux premiers rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s tributaires, constatéedurant les pêches hebdomadaires du début d’août au début <strong>de</strong> novembre 1991.12-54 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200412.8.1.4 IchtyoplanctonÉtu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1991Les résultats du Groupe Environnement Littoral (1993) démontrent que la répartitionspatiale <strong>de</strong>s larves <strong>de</strong> poissons est largement influencée par la salinité <strong>de</strong>seaux. La zone fluviale, où les eaux sont toujours douces, est fréquentéeuniquement par <strong>de</strong>s espèces qui se reproduisent en eaux douces, comme lesmeuniers, les percidés, l’omisco, les cyprins, les chabots <strong>et</strong> les laquaiches, tandisque la zone maritime est occupée exclusivement par <strong>de</strong>s espèces marines, dont leslançons <strong>et</strong> le capelan. Par ailleurs, dans la zone <strong>de</strong> transition entre ces <strong>de</strong>ux milieux— c’est-à-dire la zone <strong>de</strong> mélange —, on rencontre à la fois <strong>de</strong>s espèces marines <strong>et</strong><strong>de</strong>s espèces dulcicoles pouvant tolérer les eaux saumâtres, comme les meuniers, lecisco <strong>de</strong> lac, les lançons, le chabot à tête plate <strong>et</strong> les épinoches.Chez les espèces d’eau douce, les meuniers <strong>et</strong> la lotte constituent les principauxreprésentants larvaires capturés à l’embouchure <strong>de</strong>s grands tributaires auprintemps (Ochman <strong>et</strong> Dodson, 1982 ; Drol<strong>et</strong> <strong>et</strong> coll., 1991). Les principalescaptures <strong>de</strong> larves <strong>de</strong> meuniers dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> ont été enregistrées àl’embouchure <strong>de</strong> tributaires, ce qui est semblable aux résultats observés pourl’Eastmain (Ochman <strong>et</strong> Dodson, 1982). L’absence <strong>de</strong> larves <strong>de</strong> lotte dans la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong> en 1991 la distingue <strong>de</strong>s autres estuaires nordiques. Cela peut être attribuableaux températures élevées <strong>de</strong> l’eau (jusqu’à 22 °C) dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>durant l’été dues à sa faible profon<strong>de</strong>ur, car la lotte est un poisson qui affectionneles eaux courantes froi<strong>de</strong>s (Bernatchez, 1991). C<strong>et</strong>te préférence expliqueraitégalement le faible nombre <strong>de</strong> lottes adultes capturées dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>,lesquelles provenaient uniquement <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s.Étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> 2002 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 2003Les pêches exhaustives <strong>de</strong> 2002 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 2003 (voir la métho<strong>de</strong> M10 dans levolume 6) perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> dégager un portrait assez juste <strong>de</strong> la dévalaison <strong>de</strong>s larves<strong>de</strong> plusieurs groupes d’espèces dans la <strong>Rupert</strong>. Pour toutes les espèces, c’est latempérature <strong>de</strong> l’eau qui déclenche l’émergence <strong>de</strong>s alevins.CorégonidésLes larves <strong>de</strong> corégonidés dévalent au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premières semaines <strong>de</strong> juin.À l’émergence, une partie <strong>de</strong>s larves peut se r<strong>et</strong>rouver rapi<strong>de</strong>ment dans l’estuaire,après avoir été transportée par le courant principal <strong>de</strong> la rivière. Les larves sontaussi présentes dans la végétation riveraine, un peu partout le long <strong>de</strong> la rivièreentre l’embouchure <strong>et</strong> Smokey Hill. C’est au sein <strong>de</strong> la végétation riveraine qu’ona obtenu les plus gran<strong>de</strong>s concentrations <strong>de</strong> larves, au moyen <strong>de</strong>s fil<strong>et</strong>s troubleau <strong>et</strong>coniques, comparativement aux captures faites dans le chenal principal au moyen<strong>de</strong> fil<strong>et</strong>s <strong>de</strong> dérive.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-55


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Ces résultats démontrent que les larves ne quittent pas rapi<strong>de</strong>ment <strong>et</strong> massivementla <strong>Rupert</strong>. La dévalaison s’échelonne sur une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> quelques semainespouvant être caractérisée par quelques pics d’abondance.Même s’il est difficile <strong>de</strong> distinguer les larves <strong>de</strong> grand corégone <strong>et</strong> <strong>de</strong> cisco <strong>de</strong> lac,on peut avancer que la majeure partie <strong>de</strong>s larves récoltées serait <strong>de</strong>s ciscos <strong>de</strong> lac.C<strong>et</strong>te affirmation s’appuie sur le fait qu’aucune larve n’a été capturée dans lazone 1 (principale aire <strong>de</strong> fraie du grand corégone) du 3 au 15 juin 2003, alors quela zone 2 (frayère à cisco <strong>de</strong> lac <strong>de</strong> Smokey Hill) fournissait déjà <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>squantités <strong>de</strong> larves, fort probablement du cisco <strong>de</strong> lac (voir la carte 12-8).Les larves <strong>de</strong> corégonidés proviennent surtout <strong>de</strong> l’aire <strong>de</strong> fraie <strong>de</strong> Smokey Hill(du PK 14 au PK 23,5) <strong>et</strong> beaucoup moins <strong>de</strong> la frayère du PK 5.Les larves qui atteignent la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> sont soumises à l’hydrodynamique qui yprévaut. Elles se r<strong>et</strong>rouvent d’abord dans la zone fluviale. Dans c<strong>et</strong>te zone, lesrésultats <strong>de</strong>s pêches montrent que les herbiers littoraux <strong>et</strong> ceux <strong>de</strong>s hauts-fonds <strong>de</strong>l’embouchure <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> sont utilisés par les corégonidés juvéniles, lorsque l’état<strong>de</strong> la marée le perm<strong>et</strong>. Ces herbiers servent probablement d’aires d’alimentation <strong>et</strong>d’abris contre les prédateurs. Plus tard, les juvéniles utilisent les herbiers littoraux<strong>de</strong>s interfluves <strong>Rupert</strong>-Broadback <strong>et</strong> <strong>Rupert</strong>-Pontax.Les quelques larves capturées dans les trois premières zones <strong>de</strong> pêche à la fin <strong>de</strong>juin <strong>et</strong> en juill<strong>et</strong> pourraient correspondre à une dérive en provenance <strong>de</strong> l’amont <strong>de</strong>Smokey Hill, où le réchauffement <strong>de</strong> l’eau est probablement plus tardif. Il s’agiraitsurtout <strong>de</strong> larves <strong>de</strong> grand corégone, car le cisco est peu présent dans la <strong>Rupert</strong> enamont <strong>de</strong> Smokey Hill.PercidésLe doré jaune fraie surtout au PK 5 <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong>, dans une moindremesure, immédiatement à l’aval <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Smokey Hill (PK 24). À l’éclosion,survenant surtout pendant les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières semaines <strong>de</strong> juin, les larves ser<strong>et</strong>rouvent rapi<strong>de</strong>ment à la hauteur <strong>de</strong> l’estuaire <strong>et</strong> <strong>de</strong>s hauts-fonds <strong>de</strong> l’embouchure<strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>de</strong> même que le long <strong>de</strong>s interfluves <strong>Rupert</strong>-Broadback <strong>et</strong><strong>Rupert</strong>-Pontax. En compagnie <strong>de</strong>s larves <strong>de</strong> doré jaune provenant <strong>de</strong>s autres tributairesmajeurs <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, elles utilisent toute la zone fluviale <strong>de</strong> la baiecomme aire d’alimentation.12-56 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004CatostomidésLes résultats <strong>de</strong> 2002 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 2003 indiquent que les meuniers fraient non seulementau PK 5 <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>, mais également à l’aval <strong>de</strong> Smokey Hill. Ladévalaison s’est échelonnée du début juin jusqu’à la fin <strong>de</strong> juill<strong>et</strong>, mais le principalpic est survenu dans la secon<strong>de</strong> moitié <strong>de</strong> juin. Les pêches entre le PK 5 <strong>et</strong>Smokey Hill ont fourni <strong>de</strong> très gran<strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong> larves.Comme les larves du doré jaune, les larves <strong>de</strong>s meuniers se r<strong>et</strong>rouvent partout dansla zone fluviale <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, qu’elles utilisent également comme aired’alimentation <strong>et</strong> d’élevage. Les herbiers <strong>de</strong>s interfluves <strong>Rupert</strong>-Broadback <strong>et</strong><strong>Rupert</strong>-Pontax constituent <strong>de</strong>s habitats recherchés par les jeunes meuniers.CottidésLes larves <strong>de</strong> cottidés sont surtout associées aux herbiers <strong>de</strong> l’estuaire <strong>et</strong> <strong>de</strong>shauts-fonds <strong>de</strong> l’embouchure <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, où ils se reproduisent. Les captures aufil<strong>et</strong> <strong>de</strong> dérive indiquent que les cottidés fraient également, mais dans une moindremesure, dans les herbiers compris entre les PK 5 <strong>et</strong> 24 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>.CyprinidésLa majeure partie <strong>de</strong>s larves <strong>de</strong> ménés, qui appartiennent surtout au genreNotropis, dévalent à la fin <strong>de</strong> juin <strong>et</strong> au début <strong>de</strong> juill<strong>et</strong>. On trouve ces cyprinidésau bord <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>de</strong>puis son embouchure jusqu’au PK 24.ConclusionLa zone fluviale <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> reçoit annuellement <strong>de</strong>s larves <strong>de</strong> plusieursespèces <strong>de</strong> poissons en provenance <strong>de</strong> ses principaux tributaires. C<strong>et</strong>te dérives’échelonne du début <strong>de</strong> juin à la fin <strong>de</strong> juill<strong>et</strong>, selon les espèces. Mis à part le cisco<strong>de</strong> lac (voir la section 12.8.1.3), il est impossible d’évaluer, sur la base <strong>de</strong>s donnéesexistantes, la contribution <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> sur ce plan par rapport à celle <strong>de</strong>s rivièresNottaway, Broadback <strong>et</strong> Pontax.12.8.2 Impacts prévus pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitationEstuaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>La principale source d’impact sur le poisson <strong>et</strong> sur son habitat dans l’estuaire <strong>de</strong> la<strong>Rupert</strong> est la réduction du débit dans c<strong>et</strong>te rivière. Or, le régime <strong>de</strong> débits réservésécologiques assure le maintien <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> l’habitat du poisson entre lebarrage proj<strong>et</strong>é (PK 314) <strong>et</strong> le PK 5 <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. Aucun impact sur la fonction <strong>de</strong>reproduction n’est donc prévu aux premiers rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. Au printemps, ledébit atteindra 869 m 3 /s, alors qu’à l’automne il sera <strong>de</strong> 372 m 3 /s. Il faut rappelerDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-57


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004que plusieurs espèces <strong>de</strong> poissons se reproduisent aux premiers rapi<strong>de</strong>s auprintemps <strong>et</strong> à l’automne. Toutes ces espèces fréquentent l’estuaire <strong>et</strong> la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong>.Entre les premiers rapi<strong>de</strong>s <strong>et</strong> l’embouchure <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, la principale modificationdu milieu est la baisse du niveau d’eau à marée basse seulement <strong>et</strong> <strong>de</strong>s vitessesmaximales sur tout le cycle <strong>de</strong> marée. À marée haute, les niveaux d’eau seront lesmêmes qu’en conditions naturelles (voir la section 12.2) <strong>et</strong>, comme aujourd’hui, iln’y aura jamais d’incursion saline dans l’estuaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> ni d’inversion <strong>de</strong>courant au montant.La baisse du niveau d’eau <strong>et</strong> le ralentissement du courant entraîneront ponctuellementl’extension <strong>de</strong> certains bas marais <strong>et</strong> herbiers aquatiques submergés, ce quiconstitue un impact positif pour toutes les fonctions d’habitat du poisson.En outre, les modifications physiques causées par la <strong>dérivation</strong> ne créeront aucunobstacle à la migration <strong>de</strong>s poissons (montaison <strong>et</strong> dévalaison) ni à leur libre circulation,quels que soient leur taille <strong>et</strong> leur sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> maturité.Quant à la réduction prévue <strong>de</strong> l’accumulation du frasil dans l’estuaire (voir lasection 12.4), elle <strong>de</strong>vrait être bénéfique pour l’hivernage du poisson enaugmentant le domaine aquatique disponible.Enfin, la qualité <strong>de</strong> l’eau après la <strong>dérivation</strong> <strong>de</strong>meurera toujours excellente pour lemaintien <strong>de</strong> la vie aquatique (voir la section 12.6).En conclusion, on ne prévoit aucun impact négatif sur le poisson ni sur son habitatdans l’estuaire <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> après la <strong>dérivation</strong>. Au contraire, l’expansion<strong>de</strong>s marais <strong>et</strong> <strong>de</strong>s herbiers aquatiques submergés dans l’estuaire est perçue commebénéfique pour les poissons.Baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>L’avancée <strong>de</strong> l’incursion saline, combinée à la constriction <strong>de</strong> la zone fluviale quien découle, constitue la principale source d’impact sur le poisson <strong>et</strong> sur sonhabitat.C<strong>et</strong>te constriction <strong>de</strong> la zone fluviale réduira le domaine aquatique <strong>de</strong>s espècesexclusivement dulcicoles (voir le tableau 12-7) qui la fréquentent, soit le ménéémerau<strong>de</strong>, la lotte <strong>et</strong> l’esturgeon jaune. C<strong>et</strong>te réduction d’habitat ne <strong>de</strong>vrait pascauser d’impact négatif notable sur ces trois espèces pour les raisons suivantes :• La lotte préfère les eaux plus froi<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s embouchures <strong>de</strong>s tributaires, <strong>et</strong> saprésence dans la zone fluviale est marginale.12-58 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004• Le méné émerau<strong>de</strong> est déjà une espèce marginale dans les captures effectuéesdans la zone fluviale.• L’esturgeon jaune, même s’il est considéré comme strictement dulcicole, tolèrequand même <strong>de</strong> faibles salinités.Toutes les autres espèces <strong>de</strong> poissons qui fréquentent la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> sonttolérantes à la salinité, <strong>et</strong> en conséquence, le déplacement <strong>de</strong> l’incursion saline versl’amont <strong>de</strong> la baie ne <strong>de</strong>vrait pas les toucher <strong>de</strong> façon significative.Enfin, le léger enrichissement planctonique prévu, consécutif à l’augmentation dutemps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong>s eaux dans la zone fluviale, ne pourra être que bénéfique pourtous les sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong>s poissons qui s’y alimentent.En résumé, la réduction <strong>de</strong> débit ne causera qu’un impact négatif <strong>de</strong> faible intensitésur le poisson <strong>et</strong> sur son habitat dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>. Il s’agit d’un impactd’étendue locale <strong>et</strong> <strong>de</strong> longue durée. Son importance est donc mineure.12.9 VégétationLa métho<strong>de</strong> se rapportant à la végétation (métho<strong>de</strong> M12) est présentée dans levolume 6.12.9.1 Conditions actuellesC<strong>et</strong>te section résume l’état <strong>de</strong>s connaissances relatives à la végétation du secteur<strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>. L’information est livrée en sept vol<strong>et</strong>s traitantrespectivement :• <strong>de</strong> la végétation terrestre <strong>et</strong> <strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>s ;• <strong>de</strong> la végétation submergée <strong>de</strong> l’estuaire <strong>et</strong> <strong>de</strong>s hauts-fonds <strong>de</strong> l’embouchure <strong>de</strong>la rivière <strong>Rupert</strong> ;• <strong>de</strong> la zostère marine ;• <strong>de</strong>s algues médiolittorales <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> ;• <strong>de</strong>s fonctions <strong>et</strong> valeurs <strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>s ;• <strong>de</strong>s espèces floristiques à statut particulier ;• <strong>de</strong>s plantes vasculaires <strong>et</strong> <strong>de</strong>s connaissances traditionnelles.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-59


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200412.9.1.1 Végétation terrestre <strong>et</strong> milieux humi<strong>de</strong>sLe secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> fait partie du domaine bioclimatique <strong>de</strong> la pessièreà mousses <strong>de</strong> l’ouest (Saucier <strong>et</strong> coll., 2001). Les paysages forestiers qui ceinturentla baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, assez uniformes, sont dominés par l’épin<strong>et</strong>te noire, qui forme<strong>de</strong>s peuplements monospécifiques, <strong>et</strong> quelques feuillus.Les milieux humi<strong>de</strong>s littoraux <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> sont particulièrement biendéveloppés en raison <strong>de</strong>s dépôts argileux <strong>et</strong> du faible relief. Ils sont particulièrementvastes dans la baie Cabbage Willows (à l’intérieur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>)ainsi que dans la baie Boatswain, ouverte sur la baie James. Depuis la terre fermejusqu’à l’eau libre, ils se présentent comme une succession <strong>de</strong> marécages, <strong>de</strong> hautsmarais <strong>et</strong> <strong>de</strong> bas marais (voir la figure 12-10). Plusieurs facteurs influencent leurrépartition <strong>et</strong> contribuent à leur diversité.La marée entraîne quotidiennement l’immersion <strong>et</strong> l’exondation d’une portion dulittoral. La durée d’immersion varie <strong>de</strong> l’étage moyen à l’étage supérieur <strong>et</strong>détermine la répartition <strong>de</strong> la végétation en communautés parallèles au rivage.L’étage supérieur du littoral, comprenant le marécage, le haut marais <strong>et</strong> lestourbières minérotrophes (fens), est très rarement noyé dans une année ; il n’estsoumis qu’aux marées <strong>de</strong> tempête <strong>et</strong> d’équinoxe. L’altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la pleine mermoyenne correspond à la limite entre l’étage supérieur <strong>et</strong> l’étage moyen, occupépar le bas marais. Le relevé topographique <strong>de</strong> certains transects a permis d’estimerl’élévation <strong>de</strong>s différentes communautés végétales. La limite supérieure dumarécage est à une altitu<strong>de</strong> moyenne <strong>de</strong> 3,5 m <strong>et</strong> sa limite inférieure, à 2,3 m. Lalimite inférieure du haut marais, correspondant théoriquement au niveau <strong>de</strong> lapleine mer moyenne, est à environ 1,5 m. Le bas marais, noyé quotidiennement,s’étend jusqu’à la cote moyenne <strong>de</strong> -0,2 m.La présence d’un gradient <strong>de</strong> salinité croissant <strong>de</strong> l’amont vers l’aval <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong> se traduit par <strong>de</strong>s modifications floristiques au sein du marais, alors que lesmarécages <strong>de</strong> l’étage supérieur ont une composition floristique semblable dansl’ensemble <strong>de</strong> la baie. Ainsi, on distingue trois groupes d’espèces dans les marais :les espèces associées à l’eau douce, aux rivages estuariens <strong>et</strong> aux rivagesmaritimes.Les espèces du groupe dulcicole sont établies aux embouchures <strong>de</strong>s rivières,comme l’éléochari<strong>de</strong> palustre (Eleocharis palustris), ou à proximité, tellesl’éléochari<strong>de</strong> aciculaire (E. acicularis) <strong>et</strong> la sagittaire latifoliée (Sagittarialatifolia). La sagittaire cunéaire (S. cuneata) <strong>et</strong> le rubanier à gros fruits(Sparganium eurycarpum) se r<strong>et</strong>rouvent vers le nord à peu près jusqu’à la pointe àl’Ours Noir, en rive ouest, <strong>et</strong> à la pointe du Bois Brûlé, en rive est.12-60 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Figure 12-10 : Toposéquence <strong>de</strong> la végétation littoraleZone fluviale <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>EPMS1 Groupement <strong>de</strong> saules2 Groupement <strong>de</strong> calamagrosti<strong>de</strong> négligé3 Groupement <strong>de</strong> carex paléacé4 Groupement d’éléochari<strong>de</strong> halophile5 Groupement <strong>de</strong> scirpe américainPMM1Marécage2Hautmarais34Bas marais5Étage supérieurÉtage moyenBaie Cabbage WillowsEPMS1 Groupement <strong>de</strong> saules2 Groupement <strong>de</strong> ményanthe trifolié, <strong>de</strong> carex <strong>de</strong>s bourbiers <strong>et</strong> <strong>de</strong> comar<strong>et</strong> palustre3 Groupement <strong>de</strong> calamagrosti<strong>de</strong> négligé4 Groupement <strong>de</strong> fétuque rouge <strong>et</strong> <strong>de</strong> hiérochloé odorante5 Groupement <strong>de</strong> carex paléacé6 Groupement d’éléochari<strong>de</strong> halophile <strong>et</strong> <strong>de</strong> scirpe maritime7 Groupement d’hippuri<strong>de</strong> tétraphyllePMM1Marécage2Tourbièreminérotrophe34 5Haut marais6 7Bas maraisÉtage supérieurÉtage moyenBaie BoatswainEPMS1 Groupement <strong>de</strong> saules, <strong>de</strong> carex <strong>de</strong>s bourbiers <strong>et</strong> <strong>de</strong> comar<strong>et</strong> palustre2 Groupement <strong>de</strong> ményanthe trifolié, <strong>de</strong> carex <strong>de</strong>s bourbiers <strong>et</strong> <strong>de</strong> comar<strong>et</strong> palustre3 Groupement <strong>de</strong> calamagrosti<strong>de</strong> négligé <strong>et</strong> <strong>de</strong> carex paléacé4 Groupement <strong>de</strong> carex paléacé <strong>et</strong> d’argentine ansérine5 Groupement <strong>de</strong> carex paléacé <strong>et</strong> <strong>de</strong> carex salin6 Groupement <strong>de</strong> puccinellie fausse-phryganePMM1 2MarécageTourbièreminérotropheÉtage supérieur3Haut marais4 5 6Bas maraisÉtage moyen6675_GE_004_INBR_f12-10_040909.fh10BlocMatériau finPMM : Pleine mer moyenne théoriqueEPMS : Extrême <strong>de</strong> pleine mer supérieure théoriqueMatière organiqueDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-61


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004La plupart <strong>de</strong>s espèces du groupe associé aux rivages estuariens, soit l’éléochari<strong>de</strong>halophile (E. halophila), le jonc <strong>de</strong> la Baltique (Juncus arcticus var. balticus) <strong>et</strong> l<strong>et</strong>roscart maritime (Triglochin maritima) sont présentes partout. Le scirpe américain(Schœnoplectus pungens), une espèce caractéristique <strong>de</strong> l’estuaire duSaint-Laurent, est absent <strong>de</strong> toute la portion nord <strong>de</strong> la baie Cabbage Willows <strong>et</strong> <strong>de</strong>la baie Boatswain.La plupart <strong>de</strong>s espèces associées aux rivages maritimes ne sont présentes que dansla baie Boatswain, tels le carex salin (Carex salina), le plantain maritime(Plantago maritima var. juncoi<strong>de</strong>s), la puccinellie fausse-phrygane (Puccinelliaphrygano<strong>de</strong>s), la salicorne déprimée (Salicornia <strong>de</strong>pressa), la spergulaire duCanada (Spergularia cana<strong>de</strong>nsis) <strong>et</strong> la suéda maritime (Suaeda maritima).D’autres espèces <strong>de</strong> ce groupe se r<strong>et</strong>rouvent aussi dans la baie Cabbage Willows :l’arroche glabriuscule (Atriplex glabriuscula), l’éléochari<strong>de</strong> naine (Eleocharisparvula), le scirpe maritime (Bolboschœnus maritimus) <strong>et</strong> la livêche écossaise(Ligusticum scotichum). D’autres espèces halophiles, comme le glaux maritime(Glaux maritima) <strong>et</strong> le scirpe roux (Blysmus rufus), pénètrent également dans labaie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> jusqu’à la hauteur <strong>de</strong> l’anse Hall, en rive est.Le gradient <strong>de</strong> salinité influe sur la répartition <strong>de</strong>s communautés végétales dumarais. Les communautés végétales dominées par le scirpe aigu (Schœnoplectusacutus) sont principalement établies aux embouchures <strong>de</strong>s rivières Nottaway,Broadback <strong>et</strong> <strong>Rupert</strong>. Les communautés <strong>de</strong> scirpe américain ne sont présentesqu’au sud <strong>de</strong> la pointe à l’Ours Noir <strong>et</strong> <strong>de</strong> la pointe Goyeau. Les communautésvégétales qui incluent <strong>de</strong>s espèces maritimes sont absentes du sud <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong>. Les communautés d’hippuri<strong>de</strong> à quatre feuilles (Hippuris t<strong>et</strong>raphylla) sontpratiquement limitées à la baie Cabbage Willows ; elles ne dépassent pas, vers lesud, l’embouchure <strong>de</strong> la rivière Octave. Les communautés <strong>de</strong> fétuque rouge(Festuca rubra) se r<strong>et</strong>rouvent aussi au nord <strong>de</strong> la rivière Octave, sur la rive ouest,<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’anse Hall, sur la rive est. Par ailleurs, les communautés <strong>de</strong> puccinelliefausse-phrygane <strong>et</strong> <strong>de</strong> carex salin sont exclusives à la baie Boatswain.En résumé, l’analyse <strong>de</strong> la répartition <strong>de</strong> la flore <strong>et</strong> <strong>de</strong>s communautés végétalesperm<strong>et</strong> d’établir que les zones <strong>de</strong> transition entre les milieux d’eau douce <strong>et</strong> lesmilieux saumâtres sont situées, sur la côte occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, entrel’embouchure <strong>de</strong> la rivière Octave <strong>et</strong> la pointe à l’Ours Noir <strong>et</strong>, sur la côteorientale, à la hauteur <strong>de</strong> la pointe du Bois Brûlé. Ces limites concor<strong>de</strong>nt très bienavec les limites mesurées en rives sur le terrain.Le relèvement isostatique <strong>et</strong> la sédimentation sont responsables <strong>de</strong> la migrationprogressive <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s parallèles <strong>de</strong> communautés végétales vers la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>(voir la section 12.1). La comparaison <strong>de</strong> photographies aériennes <strong>de</strong> 1976,<strong>de</strong> 1992 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 2002 a permis <strong>de</strong> calculer <strong>de</strong>s avancées d’une quarantaine <strong>de</strong> mètrespar an sur la côte sud <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, entre l’île Middl<strong>et</strong>on <strong>et</strong> Waskaganish,ainsi que dans les baies Cabbage Willows <strong>et</strong> Boatswain. Dans les rentrants <strong>de</strong> la12-62 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004côte est <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, au nord <strong>de</strong> l’embouchure <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, la progressionatteindrait une vingtaine <strong>de</strong> mètres par année. Un taux semblable <strong>de</strong> progression aaussi été observé localement sur la côte occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> àl’embouchure <strong>de</strong> la rivière Nottaway, notamment sur les hauts-fonds situés àl’embouchure <strong>de</strong> la rivière Octave <strong>et</strong> à la confluence <strong>de</strong>s rivières Nottaway <strong>et</strong>Broadback.12.9.1.2 Végétation submergée <strong>de</strong> l’estuaire <strong>et</strong> <strong>de</strong>s hauts-fonds <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong>La cartographie <strong>de</strong> la végétation submergée <strong>de</strong> l’estuaire <strong>et</strong> <strong>de</strong>s hauts-fonds <strong>de</strong>l’embouchure <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, effectuée en 2002-2003 (voir la carte 12-9), montreque le chenal principal <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> est pratiquement dépourvu <strong>de</strong>végétation submergée. Les vérifications effectuées par l’équipe <strong>de</strong> plongeurs cris<strong>de</strong> Wemindji, au cours <strong>de</strong> l’été 2002, <strong>et</strong> les survols héliportés <strong>de</strong> l’été 2003indiquent que le substrat du chenal principal est dénudé <strong>de</strong> toute végétationsubmergée. La vitesse élevée du courant à c<strong>et</strong> endroit est l’un <strong>de</strong>s principauxfacteurs qui limitent l’implantation <strong>de</strong> la végétation.Dans les chenaux secondaires, par contre, le fond <strong>de</strong> la rivière est en partie occupépar une végétation submergée composée surtout <strong>de</strong> potamot <strong>de</strong> Richardson(Potamog<strong>et</strong>on richardsonii) <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’algue verte Nitella sp. Quelques colonies <strong>de</strong>rubanier flottant (Sparganium fluctuans) apparaissent ici <strong>et</strong> là à une faibleprofon<strong>de</strong>ur.Sur les hauts-fonds <strong>de</strong> l’embouchure <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, les espèces présentes sont lepotamot perfolié (Potamog<strong>et</strong>on perfoliatus) <strong>et</strong> le potamot <strong>de</strong> Richardson. Dep<strong>et</strong>ites colonies <strong>de</strong> scirpe aigu commencent à poindre par endroits <strong>et</strong> pourraients’accroître sous l’eff<strong>et</strong> du relèvement isostatique.Enfin, lors <strong>de</strong>s plongées exploratoires autour <strong>de</strong> l’île Stag, à la recherche <strong>de</strong> zostèremarine, les plongeurs cris ont récolté <strong>de</strong>s plants <strong>de</strong> potamot <strong>de</strong> Richardson le long<strong>de</strong> sa faça<strong>de</strong> maritime. Il s’agissait d’une p<strong>et</strong>ite colonie isolée.12.9.1.3 Zostère marineLa zostère marine (Zostera marina L.), une plante à fleurs, forme <strong>de</strong> vastesherbiers submergés le long <strong>de</strong> la côte est <strong>de</strong> la baie James. La valeur écologiqueélevée <strong>de</strong> c<strong>et</strong> habitat a été largement démontrée dans la documentation scientifique,tant pour les poissons que pour les oiseaux <strong>et</strong> les invertébrés.La répartition <strong>de</strong>s zostéraies dans la région <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> a été cartographiéepour la première fois en 1990-1991, plus précisément <strong>de</strong>puis la baie Hannahjusqu’à la rivière au Castor, dans le contexte <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s relatives au proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> laNottaway-Broadback-<strong>Rupert</strong>.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-63


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Les <strong>de</strong>rniers grands herbiers <strong>de</strong> zostère submergés <strong>de</strong> la côte est <strong>de</strong> la baie Jamesétaient situés dans la partie supérieure <strong>de</strong> la baie Boatswain <strong>et</strong>, plus au sud,l’espèce ne formait que <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s étroites plus ou moins discontinues en zoneintertidale, colonisant les cuv<strong>et</strong>tes où l’eau subsiste à marée basse. L’espèce étaitcomplètement absente <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>.Au printemps 1999, les Cris <strong>de</strong> Chisasibi ont signalé une diminution marquée <strong>de</strong> lazostère marine le long <strong>de</strong> la côte est <strong>de</strong> la baie James. Le suivi réalisé parHydro-Québec au cours <strong>de</strong> l’été 1999, dans le contexte du complexe La Gran<strong>de</strong>, amontré que la zostère avait décru fortement, tant sur le plan <strong>de</strong> sa répartition quesur celui <strong>de</strong> son abondance (Lemieux <strong>et</strong> coll., 1999), <strong>de</strong>puis la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>jusqu’au passage <strong>de</strong> Manitounuk (baie d’Hudson).En raison <strong>de</strong> sa rapidité <strong>et</strong> <strong>de</strong> son échelle, le déclin généralisé <strong>de</strong> la zostère seraitattribuable à la maladie du dépérissement (wasting disease) (Lalumière <strong>et</strong>Lemieux, 2002).La cartographie <strong>de</strong> la zostère marine faite en août 2002 dans la zone d’étu<strong>de</strong>perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> constater sa répartition cinq ans après son dépérissement, en utilisant lamême métho<strong>de</strong> qu’en 1990-1991. Tout le littoral <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, à l’aval <strong>de</strong>l’île Stag (eaux saumâtres), a été inventorié <strong>et</strong> <strong>de</strong>s plongées exploratoires ont étéeffectuées par <strong>de</strong>ux Cris <strong>de</strong> Wemindji en périphérie <strong>de</strong> l’île Stag.La carte 12-10 illustre la répartition <strong>de</strong>s zostéraies à l’été 2002. Tous les herbiersintertidaux (autour <strong>de</strong>s îles Charlton, Carey, Danby, Strutton, <strong>et</strong>c.) ont pratiquementdisparu, tandis que la répartition <strong>et</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s herbiers submergésentre la baie Boatswain <strong>et</strong> l’embouchure <strong>de</strong> la rivière Jolicœur ont sensiblementdiminué.Deux causes expliquent c<strong>et</strong>te situation, soit l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> la maladie du dépérissement<strong>et</strong> celui du relèvement isostatique, particulièrement en faible profon<strong>de</strong>ur.La prise <strong>de</strong> photographies aériennes en noir <strong>et</strong> blanc à l’échelle <strong>de</strong> 1 : 10 000pendant l’été 2002 a permis d’effectuer une comparaison avec celles <strong>de</strong> 1990,prises à la même échelle. La carte 12-11 montre clairement l’étendue <strong>de</strong>s zostéraiesavant (1990) <strong>et</strong> cinq ans après le dépérissement (2002) à l’extrémité est <strong>de</strong>l’île Jacob.Tous les efforts <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong> zostère à l’intérieur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> sont restésvains <strong>et</strong> il faut en conclure que l’espèce en est absente ou n’y forme que <strong>de</strong> p<strong>et</strong>itsherbiers épars sans signification écologique. Elle est toutefois absente en amont durocher Stag, où les eaux sont douces en permanence <strong>et</strong> où l’hydrodynamiquecôtière n’est pas favorable à sa croissance.12-64 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200412.9.1.4 Algues médiolittorales <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>La seule information existante concernant les algues <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> provient<strong>de</strong> l’inventaire effectué par Cardinal (1977) <strong>et</strong> publié par Br<strong>et</strong>on-Provencher <strong>et</strong>Cardinal (1978), uniquement dans l’étage médiolittoral.Ces auteurs concluent que la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> représente un milieu très pauvrementpeuplé par les algues benthiques. La faible salinité, un substrat meuble <strong>et</strong> unegran<strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> sédiments en suspension en seraient responsables.Des 23 stations relevées, situées surtout à l’embouchure <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>,seulement 7 se trouvent véritablement dans la baie. Parmi les quelque 30 espècesi<strong>de</strong>ntifiées, seulement 7 se trouvaient dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, où elles doiventdémontrer une gran<strong>de</strong> tolérance aux variations <strong>de</strong> salinité. Il s’agit <strong>de</strong> quatreespèces <strong>de</strong> chlorophytes (Acrosiphonia arcta, Cladophora sp., Enteromorpha spp.<strong>et</strong> Ulva lactuca) <strong>et</strong> <strong>de</strong> trois espèces <strong>de</strong> phæophytes (Ectocarpus siliculosus, Fucusdistichus var. e<strong>de</strong>ntatus <strong>et</strong> Pilayella littoralis).12.9.1.5 Fonctions <strong>et</strong> valeurs <strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>sLes fonctions <strong>et</strong> valeurs <strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>s du secteur <strong>de</strong> l’estuaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong><strong>et</strong> <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> ont été déterminées à l’ai<strong>de</strong> du Gui<strong>de</strong> d’évaluation <strong>de</strong>sterres humi<strong>de</strong>s (Bond <strong>et</strong> coll., 1992) <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Directive pour les évaluationsenvironnementales relatives aux milieux humi<strong>de</strong>s (Milko, 1998). Ces fonctions <strong>et</strong>valeurs sont les suivantes :• Fonctions hydrologiques : La présence <strong>de</strong> vastes milieux humi<strong>de</strong>s littorauxdans le secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> réduit les impacts <strong>de</strong>s marées, protègecontre les inondations <strong>et</strong> limite l’érosion <strong>de</strong>s rives.• Fonctions biogéochimiques : Les milieux humi<strong>de</strong>s participent localement à lastabilisation <strong>de</strong>s sédiments <strong>et</strong> la teneur élevée en éléments nutritifs <strong>de</strong>s vastesmarais littoraux attire d’importantes populations aviaires.• Fonctions <strong>de</strong> l’habitat terrestre <strong>et</strong> aquatique :– La zone intertidale est relativement riche en benthos composé <strong>de</strong> larvesd’insectes, d’annéli<strong>de</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong> mollusques.– Le grand broch<strong>et</strong> utilise <strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s embouchures <strong>de</strong> rivièrecomme aire <strong>de</strong> reproduction en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crue.– Les milieux humi<strong>de</strong>s littoraux sont propices à la reproduction <strong>et</strong> à l’alimentation<strong>de</strong>s amphibiens. La présence confirmée <strong>de</strong> la grenouille <strong>de</strong>s bois, <strong>de</strong>la grenouille du Nord, <strong>de</strong> la grenouille verte, du crapaud d’Amérique, <strong>de</strong> larain<strong>et</strong>te crucifère, <strong>de</strong> la rain<strong>et</strong>te faux-grillon boréale <strong>et</strong> <strong>de</strong> la salamandre àpoints bleus dans le secteur est associée aux milieux humi<strong>de</strong>s présents.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-65


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004– Plusieurs espèces végétales à statut particulier ont été observées dans lesecteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> 17 <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières sont directementassociées aux milieux humi<strong>de</strong>s littoraux. Ce groupe <strong>de</strong> 17 espècescomprend surtout <strong>de</strong>s espèces floristiques susceptibles d’être désignéesmenacées ou vulnérables au Québec, mais également une espèce désignéemenacée au Québec (Gentianopsis procera ssp. macounii) <strong>et</strong> une espèceconsidérée comme rare au Canada (Ranunculus pallasii).– La baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> est située dans un axe <strong>de</strong> migration printanière <strong>et</strong>automnale pour la sauvagine. Les milieux humi<strong>de</strong>s présents servent d’aires<strong>de</strong> repos, d’alimentation ou <strong>de</strong> mue pour l’oie <strong>de</strong>s neiges, la bernachecravant, la bernache du Canada, le canard pil<strong>et</strong> <strong>et</strong> la sarcelle d’hiver. On ytrouve également <strong>de</strong>s habitats propices à la nidification <strong>et</strong> aux haltes migratoires<strong>de</strong> la grue du Canada, une espèce rare au Québec, <strong>et</strong> d’importantsgroupes <strong>de</strong> limicoles s’y arrêtent l’automne, dont les espèces les plusabondantes sont le bécasseau à croupion blanc, le grand chevalier <strong>et</strong> lebécasseau semipalmé. La baie Boatswain possè<strong>de</strong> d’ailleurs un statut <strong>de</strong>refuge d’oiseaux migrateurs.– Le castor fréquente les milieux humi<strong>de</strong>s littoraux <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> yutilise l’étage <strong>de</strong> végétation supérieur.– Plusieurs espèces fauniques à statut particulier sont associées aux milieuxhumi<strong>de</strong>s du secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> : la rain<strong>et</strong>te faux-grillon boréale <strong>et</strong>dix espèces d’oiseaux, soit la barge marbrée, le bruant <strong>de</strong> Nelson, le bruant<strong>de</strong> Le Conte, le faucon pèlerin, la guif<strong>et</strong>te noire, la grue du Canada, lehibou <strong>de</strong>s marais, le phalarope <strong>de</strong> Wilson, la mou<strong>et</strong>te pygmée <strong>et</strong> le râlejaune.• Fonctions écologiques : Les milieux humi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> forment unimportant complexe <strong>de</strong> systèmes tourbeux <strong>et</strong> marégraphiques représentatifs <strong>de</strong>sconditions écologiques régionales. Ils présentent une diversité biologiqued’intérêt. Deux proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> réserve <strong>de</strong> biodiversité portent d’ailleurs sur <strong>de</strong>sparties distinctes <strong>de</strong> la baie, soit la réserve <strong>de</strong> biodiversité <strong>de</strong> la Baie-Boatswain<strong>et</strong> la réserve <strong>de</strong> biodiversité <strong>de</strong> la Péninsule-Ministikawatin, dans laquelle s<strong>et</strong>rouve la baie Cabbage Willows. Les milieux humi<strong>de</strong>s du secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong> possè<strong>de</strong>nt un caractère d’unicité <strong>et</strong> <strong>de</strong> rar<strong>et</strong>é <strong>et</strong> doivent être considéréscomme un exemple classique <strong>de</strong> milieu estuarien en forêt boréale.• Valeurs sociales <strong>et</strong> culturelles : L’embouchure <strong>de</strong> la rivière <strong>Rupert</strong> dans labaie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> est le site d’un <strong>de</strong>s premiers postes <strong>de</strong> traite <strong>de</strong> la Compagnie <strong>de</strong>la Baie d’Hudson, connu sous le nom <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> House. Il s’agit d’un lieud’intérêt du patrimoine national. Les autres sites archéologiques ou à potentielarchéologique du secteur ne se trouvent pas directement dans <strong>de</strong>s milieuxhumi<strong>de</strong>s, mais ils restent fortement associés aux rives. Le secteur fait aussipartie d’une zone d’utilisation traditionnelle <strong>de</strong> la communauté crie <strong>de</strong>Waskaganish.12-66 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004• Valeurs esthétiques <strong>et</strong> récréatives : Une très faible partie <strong>de</strong>s vastes milieuxhumi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> est visible <strong>de</strong> Waskaganish.• Valeurs d’éducation : Les milieux humi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> servent<strong>de</strong>puis longtemps à la recherche scientifique.12.9.1.6 Espèces floristiques à statut particulierLes inventaires effectués en 2002 <strong>et</strong> en 2003 ont confirmé la présence, dans lesecteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, <strong>de</strong> 20 plantes susceptibles d’être désignées menacéesou vulnérables au Québec. Ces plantes d’intérêt se répartissent en six groupesselon la nature <strong>de</strong> leur habitat préféré. Selon un gradient altitudinal, sur substratbien drainé, on distingue les terrasses sablo-graveleuses supralittorales <strong>et</strong> lapessière à épin<strong>et</strong>te blanche <strong>de</strong> la côte <strong>et</strong> <strong>de</strong>s îles <strong>de</strong>s baies <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Boatswain.En milieu mal drainé, on note les marais d’eau douce, les marécages <strong>et</strong> les gran<strong>de</strong>stourbières ombrotrophes. À ces cinq types d’habitat s’ajoutent les rivages calcaires<strong>de</strong> quelques rivières (Nottaway <strong>et</strong> Mississicabi). Aucune plante d’intérêt n’a étésignalée dans les habitats <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong>s marées. Les espèces répertoriées danschacun <strong>de</strong>s habitats sont les suivantes :• terrasses sablo-graveleuses supralittorales : Antennaria leuchippi, Artemisiatilesii ssp. elatior, Eleagnus commutata, Erigeron lonchophyllus, Lactucatatarica var. pulchella <strong>et</strong> Ribes oxyacanthoi<strong>de</strong>s ssp. oxyacanthoi<strong>de</strong>s ; àl’exception d’Antennaria leuchippi, qui n’a pas été observée lors <strong>de</strong>s inventaires<strong>de</strong> 1991, <strong>de</strong> 2002 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 2003, toutes ces plantes sont relativementcommunes ou même localement abondantes le long <strong>de</strong>s rivages ;• pessière à épin<strong>et</strong>te blanche : l’orchidée Cypripedium passerinum est la seuleplante d’intérêt r<strong>et</strong>rouvée en sous-bois <strong>et</strong> elle y est très rare ;• marais d’eau douce : Carex prairea, C. sartwellii <strong>et</strong> Ranunculus pallasii ;• marécage : Lycopus asper, Gentianopsis procera ssp. macounii (var.macounii), Salix pseudomonticola <strong>et</strong> Thalictrum dasycarpum ;• gran<strong>de</strong> tourbière : Ar<strong>et</strong>husa bulbosa (tourbière à mares), Drosera linearis(tourbière pennée) <strong>et</strong> Salix maccalliana (tourbière boisée) ;• rivage calcaire : Muhlenbergia richardsonis, Juncus ensifolius <strong>et</strong> J. longistylis.12.9.1.7 Plantes vasculaires <strong>et</strong> connaissances traditionnelles <strong>de</strong>s CrisSelon les renseignements fournis par les membres <strong>de</strong>s communautés cries en 2002<strong>et</strong> en 2003 ou tirés <strong>de</strong> la documentation scientifique, il y aurait dans le secteur49 plantes vasculaires pour lesquelles un usage traditionnel médicinal, alimentaireou autre est connu (voir le tableau 12-12).Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-67


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 12-12 : Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> – Fréquence <strong>de</strong>s plantes à usage traditionnel (1 sur 2)Nom français Nom populaire Nom anglais Nom latinBouleau blancÉpin<strong>et</strong>te blancheÉpin<strong>et</strong>te noireMélèze laricinPeuplier beaumierPeuplier faux-tremblePin grisSapin baumierThuya occi<strong>de</strong>ntalBouleau blancÉpin<strong>et</strong>te blancheÉpin<strong>et</strong>te noireÉpin<strong>et</strong>te rougeLiardTrembleCyprèsSapinCèdreArbresWhite birchWhite spruceBlack spruceTamarackBalsam poplarQuaking aspenJack pineBalsam firWhite cedarArbustesB<strong>et</strong>ula papyriferaPicea glaucaPicea marianaLarix laricinaPopulus balsamiferaPopulus tremuloi<strong>de</strong>sPinus banksianaAbies balsameaThuya occi<strong>de</strong>ntalisAndromè<strong>de</strong> glauque Andromè<strong>de</strong> Bog rosemary Andromeda polifolia var.glaucophyllaAulne crispéAulne rugueuxAirelle à feuilles étroitesAirelle <strong>de</strong>s marécagesAulne vertVerneBleu<strong>et</strong>Bleu<strong>et</strong>Mountain al<strong>de</strong>rSpeckled al<strong>de</strong>rSwe<strong>et</strong> blueberryAlpine bilberryAlnus viridis ssp. crispaAlnus incana ssp. rugosaVaccinium angustifoliumVaccinium uliginosumCassandre caliculé Faux bleu<strong>et</strong> Leatherleaf ChamaedaphnecalyculataCerisier <strong>de</strong> PennsylvanieCerisier <strong>de</strong> VirginieCornouiller stolonifèreGa<strong>de</strong>llier glanduleuxGa<strong>de</strong>llier lacustreGaulthérie hispi<strong>de</strong>Groseillier hérisséKalmia à feuillesd’andromè<strong>de</strong>Kalmia à feuilles étroitesP<strong>et</strong>it atocaSaule <strong>de</strong> BebbSaule brillantSaule à feuille <strong>de</strong> poirierSaule à feuilles planesSaule humbleSaule pédicelléSaule satinéSorbier d’AmériqueSorbier plaisantRhodo<strong>de</strong>ndron duGroenlandP<strong>et</strong>it merisierCerisier à grappesHart rougeGa<strong>de</strong>llierGa<strong>de</strong>llierP<strong>et</strong>it thé <strong>de</strong>s boisFausse-épinePin cherryChokecherryRed osierSkunk-currantSwamp black currantCreeping snowberryCanada gooseberryPrunus pensylvanicaPrunus virginianaCornus sericeaRibes glandulosumRibes lacustreGaultheria hispidulaRibes hirtellumFréquence a(%)Kalmia Swamp laurel Kalmia polifolia 9Crevard <strong>de</strong> moutonsAtocaChatonSauleSauleSauleSauleSauleSauleCormierCormierLambkillCranberryLong-beaked willowShining willowBalsam willowWillowBush willowBog willowSilky willowAmerican mountain ashMountain ashKalmia angustifoliaOxycoccus microcarpusSalix bebbianaSalix lucidaSalix pyrifoliaSalix planifoliaSalix humilisSalix pedicellarisSalix pellitaSorbus americanaSorbus <strong>de</strong>coraThé du Labrador Labrador tea Rhodo<strong>de</strong>ndron groenlandicumViorne comestible Pimbina Mooseberry Viburnum edule 1349191354132116101489421762134613126213< 110131121712-68 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 12-12 : Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> – Fréquence <strong>de</strong>s plantes à usage traditionnel (2 sur 2)Nom français Nom populaire Nom anglais Nom latinAil civ<strong>et</strong>teAralie à tige nueBenoîte <strong>de</strong>s ruisseauxBerce très gran<strong>de</strong>Cornouiller du CanadaFraisier <strong>de</strong> VirginieLycopo<strong>de</strong> innovantMenthe <strong>de</strong>s champsMényanthe trifoliéPigamon pubescentRonce du mont IdaRonce pubescenteSarracénie pourpreTypha à feuilles largesCiboul<strong>et</strong>teSalsepareilleBenoîteGran<strong>de</strong> berceQuatre-tempsFraisier <strong>de</strong>s champsCourants vertsMentheTrèfle d’eauPigamonFramboisierCatherin<strong>et</strong>teP<strong>et</strong>its cochonsQuenouillePlantes herbacéesChivesWild sarsaparillaPurple avensCow-parsnipBunchberryStrawberryStiff club-mossCommon mintBuckbeanMeadow rueRed raspberryDwarf raspberryPitcher plantCommon cattailAllium schoenoprasumAralia nudicaulisGeum rivaleHeracleum lanatumCornus cana<strong>de</strong>nsisFragaria virginianaLycopodium annotinumMentha arvensisMenyanthes trifoliataThalictrum pubescensRubus idaeusRubus pubescensSarracenia purpureaTypha latifoliaFréquence a(%)328111510781211815610a. La fréquence est établie en fonction du nombre <strong>de</strong> points d’échantillonnage (n = 252).Ces plantes peuvent être réparties en trois groupes : les arbres, les arbustes <strong>et</strong> lesplantes herbacées. La plupart <strong>de</strong> ces plantes sont fréquentes dans le secteur <strong>de</strong> labaie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>. On les trouve <strong>de</strong> façon régulière, principalement en forêt ou dansles brûlis, dans les tourbières <strong>et</strong> sur les rivages <strong>de</strong> lacs ou le long <strong>de</strong>s cours d’eau.Tous ces habitats sont présents dans le secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, les tourbièresétant les plus répandues. En raison <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> diversité d’habitat qui s’y trouve,ce secteur regroupe le plus <strong>de</strong> plantes médicinales ou alimentaires. On y trouveégalement quelques plantes situées à la limite nord <strong>de</strong> leur aire <strong>de</strong> répartition(thuya occi<strong>de</strong>ntal <strong>et</strong> ail civ<strong>et</strong>te) ou restreintes aux basses-terres (berce très gran<strong>de</strong><strong>et</strong> typha à feuilles larges).12.9.2 Impacts prévus pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation12.9.2.1 Estuaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>La principale source d’impact sur la végétation riveraine <strong>et</strong> aquatique <strong>de</strong> l’estuaire<strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> est la réduction à marée basse du niveau d’eau <strong>et</strong> <strong>de</strong>s vitessesd’écoulement (voir la section 12.2).Il en résultera une extension ponctuelle <strong>de</strong> la végétation du bas marais <strong>et</strong>, selon labathymétrie, <strong>de</strong>s herbiers aquatiques submergés. On ne peut quantifier la superficie<strong>de</strong> ces avancées <strong>de</strong> végétation, qui représentent un impact positif.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-69


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200412.9.2.2 Baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>L’extension <strong>de</strong> l’incursion saline vers l’amont <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> constitue laseule source d’impact susceptible <strong>de</strong> modifier la végétation littorale située sous leniveau <strong>de</strong> la pleine mer moyenne supérieure, soit la végétation du bas marais.Aucun impact n’est prévu sur la végétation du haut marais <strong>et</strong> <strong>de</strong>s marécages situéssur le pourtour <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, puisqu’ils ne sont soumis qu’à l’influence <strong>de</strong>smarées hautes <strong>de</strong> tempête <strong>et</strong> d’équinoxe.Sur la rive occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, la zone <strong>de</strong> transition entre les milieuxd’eau douce <strong>et</strong> les milieux d’eau saumâtre est située entre la pointe à l’Ours Noir <strong>et</strong>la rivière Octave. Après la <strong>dérivation</strong>, les limites amont <strong>et</strong> aval <strong>de</strong> l’isohaline <strong>de</strong>0,5 ‰ se situeront encore dans c<strong>et</strong>te zone <strong>de</strong> transition, c’est pourquoi aucunimpact significatif sur sa composition floristique n’est prévu (voir la section 12.2).Sur la rive orientale, la situation est légèrement différente. La zone <strong>de</strong> transitionentre les communautés végétales d’eau douce <strong>et</strong> d’eau saumâtre est davantagemarquée <strong>et</strong> est située à la hauteur <strong>de</strong> la pointe du Bois Brûlé. Après la <strong>dérivation</strong>,les limites amont <strong>et</strong> aval <strong>de</strong> l’isohaline <strong>de</strong> 0,5 ‰ seront légèrement plus au sud <strong>de</strong>la zone <strong>de</strong> transition <strong>de</strong>s communautés végétales d’eau douce <strong>et</strong> d’eau saumâtre.On s’attend donc à <strong>de</strong>s modifications mineures <strong>de</strong> la répartition <strong>de</strong> quelquesespèces floristiques. Il importe <strong>de</strong> noter qu’aucun changement n’est prévu chezl’espèce dominante, le scirpe américain, car il croît à la fois en eau douce <strong>et</strong>légèrement saumâtre. Ce sont surtout les espèces compagnes comme le troscartmaritime <strong>et</strong> l’éléochari<strong>de</strong> halophile, caractéristiques <strong>de</strong>s eaux saumâtres, quipourront accroître leur répartition vers l’amont.Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la pointe à l’Ours Noir, en rive ouest, <strong>et</strong> <strong>de</strong> la pointe du Bois Brûlé, enrive est, les eff<strong>et</strong>s physiques <strong>de</strong> la <strong>dérivation</strong> seront imperceptibles <strong>et</strong> peu significatifssur le plan biologique. Aucun eff<strong>et</strong> négatif n’est donc prévu sur les maraiscôtiers, comme ceux <strong>de</strong>s baies Cabbage Willows <strong>et</strong> Boatswain, sur les alguesmédiolittorales ni sur les herbiers <strong>de</strong> zostère marine.12.9.2.3 Espèces vasculaires particulièresAucune population <strong>de</strong> plantes à statut particulier n’a été observée dans les milieuxhumi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’estuaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>. On ne connaît pas non plus <strong>de</strong> populations <strong>de</strong>plantes à statut particulier dans les marais <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> transition entre les milieuxd’eau douce <strong>et</strong> les milieux saumâtres <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>. De même, aucun impactn’est prévu sur les espèces vasculaires à usage traditionnel quant à la taille <strong>de</strong> leurspopulations ou à leur disponibilité.12-70 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200412.9.3 Évaluation <strong>de</strong> l’impact résiduelLa <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> occasionnera quelques avancées du bas marais <strong>et</strong> <strong>de</strong>s herbierssubmergés dans l’estuaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, ce qui constitue un impact positif <strong>de</strong> faibleintensité, d’étendue ponctuelle <strong>et</strong> <strong>de</strong> longue durée.Aucun impact n’est prévu sur la végétation riveraine <strong>et</strong> aquatique <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> la côte avoisinante <strong>de</strong> la baie James.12.10 OiseauxLa métho<strong>de</strong> se rapportant aux oiseaux (métho<strong>de</strong> M14) est présentée dans levolume 6.12.10.1 Conditions actuellesLa zone considérée pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’avifaune qui fréquente le secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong> comprend la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, la baie Cabbage Willows, la baie Boatswainainsi que les îles <strong>et</strong> les récifs au large <strong>de</strong> la baie Boatswain.La carte 12, dans le volume 7, illustre les principales observations faites au cours<strong>de</strong>s inventaires.12.10.1.1 Sauvagine <strong>et</strong> autres oiseaux aquatiquesItinéraires <strong>de</strong> migration connusLa côte <strong>de</strong> la baie James est reconnue comme un couloir important <strong>de</strong> migrationprintanière <strong>et</strong> automnale <strong>de</strong> la sauvagine (Bourg<strong>et</strong>, 1973 ; Curtis <strong>et</strong> Allen, 1976 ;Benoit <strong>et</strong> coll., 1992, 1994 <strong>et</strong> 1996). Ce couloir <strong>de</strong> migration est parsemé <strong>de</strong>nombreuses aires <strong>de</strong> repos, d’alimentation <strong>et</strong> <strong>de</strong> mue utilisées par les barboteurs <strong>et</strong>les plongeurs. Certaines espèces, comme la p<strong>et</strong>ite oie <strong>de</strong>s neiges <strong>et</strong> la bernachecravant, se trouvent presque uniquement le long <strong>de</strong> la côte <strong>de</strong> la baie James aucours <strong>de</strong>s migrations <strong>de</strong> printemps <strong>et</strong> d’automne. La bernache du Canada utilise enrevanche un corridor beaucoup plus large, qui englobe le réservoir Opinaca <strong>et</strong> leslacs Boyd <strong>et</strong> Sakami, à l’ouest, ainsi que les réservoirs Laforge <strong>et</strong> Caniapiscau, àl’est. L’utilisation d’un axe plutôt qu’un autre est liée à l’emplacement <strong>de</strong>s airesd’hivernage <strong>et</strong> <strong>de</strong>s aires <strong>de</strong> reproduction.Deux races <strong>de</strong> bernaches du Canada fréquentent le territoire du complexe LaGran<strong>de</strong> pendant leur migration ou durant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> mue. La population <strong>de</strong> larace dite migratrice (Branta cana<strong>de</strong>nsis interior) s’est largement rétablie <strong>de</strong>puis1995, année où elle a atteint son niveau le plus bas. C<strong>et</strong>te race, qui se reproduitprincipalement dans le nord du Québec, est <strong>de</strong>ux fois plus nombreuse du côté <strong>de</strong> laDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-71


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004baie d’Hudson que du côté <strong>de</strong> la baie d’Ungava (Comité sur la sauvagine duService canadien <strong>de</strong> la faune, 2003). Dans le territoire <strong>de</strong> la Baie-James, samigration printanière s’échelonne généralement <strong>de</strong> la fin d’avril à la fin <strong>de</strong> mai,avec un pic migratoire vers la mi-mai. Les observations printanières <strong>de</strong> 2002montrent que les plans d’eau du corridor Opinaca-Boyd-Sakami sont très utilisésau printemps par c<strong>et</strong>te race. Il faut toutefois être pru<strong>de</strong>nt si on veut comparerl’utilisation par c<strong>et</strong> oiseau du milieu côtier <strong>et</strong> du corridor Opinaca-Boyd-Sakami.Au printemps 2002, on a observé 59 514 bernaches du Canada dans le corridorOpinaca-Boyd-Sakami, soit une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> 116,5 oiseaux par 10 km <strong>de</strong> rive, tandisqu’ils étaient 16 733 sur le pourtour <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, pour une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>430,3 bernaches par 10 km <strong>de</strong> rive. Cependant, les observations se limitent à labaie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> pour c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong>, compte tenu <strong>de</strong> l’interdiction d’effectuer <strong>de</strong>sinventaires aériens plus au nord le long <strong>de</strong> la côte <strong>de</strong> la baie James. Les <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong>bernache du Canada observées durant la même pério<strong>de</strong> printanière sur les plansd’eau compris dans les biefs proj<strong>et</strong>és sont <strong>de</strong> 5,2 bernaches par 10 km <strong>de</strong> rive, soitbeaucoup moins que dans le corridor Opinaca-Boyd-Sakami. Il faut souligner queles biefs <strong>Rupert</strong> comprennent <strong>de</strong>s milieux semblables à ceux qui ont été ennoyéspar le réservoir Opinaca.Les inventaires <strong>de</strong> 2002 montrent qu’au printemps la bernache du Canada utilise<strong>de</strong>ux axes migratoires dans la zone d’étu<strong>de</strong>, soit le long <strong>de</strong> la côte <strong>de</strong> la baie James<strong>et</strong> du corridor Opinaca-Boyd-Sakami. La majorité <strong>de</strong>s bernaches migratrices quiutilisent ces axes nichent généralement plus au nord, principalement le long <strong>de</strong> lacôte <strong>de</strong> la baie d’Hudson (SCF, 2002). Ces populations utilisent un axe qui lesamène à migrer à l’intérieur d’un corridor qui englobe l’est du lac Ontario <strong>et</strong>l’ouest <strong>de</strong> l’État <strong>de</strong> New York. Dans le cadre <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s d’avant-proj<strong>et</strong> ducomplexe Gran<strong>de</strong>-Baleine à la fin <strong>de</strong>s années 1970, on a pu établir l’existence d’unautre axe migratoire plus à l’est. Ce <strong>de</strong>rnier est utilisé par la population <strong>de</strong>bernaches du Canada migratrices qui se reproduit principalement dans le secteur<strong>de</strong> la baie d’Ungava, <strong>de</strong>uxième en importance pour c<strong>et</strong>te race. Ces bernacheshivernent le long <strong>de</strong> l’Atlantique jusque dans la péninsule Delmarva (Delaware,Maryland <strong>et</strong> Virginie) ; au printemps, elles suivent la vallée du Saint-Laurent avant<strong>de</strong> bifurquer vers la baie d’Ungava, ce qui les amène à survoler les réservoirsLaforge <strong>et</strong> Caniapiscau. Quant à la migration automnale <strong>de</strong> la bernache du Canada,elle a été étudiée le long du corridor Opinaca-Boyd-Sakami seulement, en raison<strong>de</strong>s restrictions <strong>de</strong> vol le long <strong>de</strong> la côte <strong>de</strong> la baie James <strong>et</strong> <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>pendant la chasse d’automne. Il est donc impossible <strong>de</strong> comparer l’utilisation <strong>de</strong>ces <strong>de</strong>ux axes. Le corridor Opinaca-Boyd-Sakami est beaucoup moins utilisé àl’automne (<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> 3,4 bernaches par 10 km <strong>de</strong> rive) qu’au printemps (jusqu’à116,5 bernaches par 10 km <strong>de</strong> rive).L’influence <strong>de</strong>s réservoirs du secteur est du complexe La Gran<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>s plans d’eaudu corridor Opinaca-Boyd-Sakami sur la migration <strong>de</strong> mue a été étudiée pourcertaines espèces <strong>de</strong> barboteurs <strong>et</strong> pour la bernache du Canada. La population <strong>de</strong>bernaches dite rési<strong>de</strong>nte (Branta cana<strong>de</strong>nsis maxima), qui niche dans le sud, a12-72 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004augmenté <strong>de</strong> 20 000 à 400 000 entre 1977 <strong>et</strong> 2000, à la suite du rétablissement <strong>de</strong>spopulations dans le sud <strong>de</strong> l’Ontario (Dennis <strong>et</strong> coll., 2000). Nombreuses sontcelles qui, <strong>de</strong> nos jours, migrent aussi loin au nord que la baie James ou la baied’Hudson pour muer. Un nombre croissant <strong>de</strong> bernaches en mue fréquentent lecomplexe La Gran<strong>de</strong> en juill<strong>et</strong> ; parmi les 841 bernaches du Canada capturées auréservoir Opinaca en 2003, 88 % appartenaient à la population rési<strong>de</strong>nte(Brousseau <strong>et</strong> Gagnon, 2004).Un programme <strong>de</strong> baguage intensif <strong>de</strong> bernaches rési<strong>de</strong>ntes en mue, mené tantdans le secteur du réservoir Opinaca (Brousseau <strong>et</strong> Gagnon, 2004) que dans lesecteur du réservoir Caniapiscau (Brousseau <strong>et</strong> Lamothe, 2003), a permis <strong>de</strong> mieuxdéfinir les mouvements migratoires automnaux dans ces <strong>de</strong>ux entités géographiques.À l’automne, les 8 000 bernaches rési<strong>de</strong>ntes qui muent dans le secteur estdu complexe La Gran<strong>de</strong> (Morneau, 1999) empruntent un couloir <strong>de</strong> migration quiles entraîne dans la vallée du Saint-Laurent, puis vers les États <strong>de</strong> l’est <strong>de</strong>sÉtats-Unis jusqu’à la baie <strong>de</strong> Chesapeake. Les bernaches qui muent au réservoirOpinaca (près <strong>de</strong> 4 800 en 2002) utilisent un couloir situé beaucoup plus à l’ouest,qui les mène dans la vallée <strong>de</strong> l’Outaouais <strong>et</strong> dans le secteur est du lac Ontario,jusqu’en Pennsylvanie <strong>et</strong> dans les Carolines.Plusieurs espèces <strong>de</strong> barboteurs migrent aussi bien dans le couloir est que dans lecouloir ouest. Comme pour la bernache du Canada, plusieurs nichent dans le territoiredu complexe La Gran<strong>de</strong>, alors que d’autres migrent pour se reproduire plusau nord. Lors <strong>de</strong>s migrations printanières, la côte <strong>de</strong> la baie James accueille uneplus gran<strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> canards pil<strong>et</strong>s, <strong>de</strong> sarcelles d’hiver <strong>et</strong> <strong>de</strong> canards noirs que lecorridor Opinaca-Boyd-Sakami. Ce <strong>de</strong>rnier supporte cependant <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong><strong>de</strong>ux à trois fois plus gran<strong>de</strong>s que les plans d’eau <strong>de</strong>s biefs <strong>Rupert</strong> proj<strong>et</strong>és. Pourles plongeurs, les observations printanières <strong>et</strong> automnales ne perm<strong>et</strong>tent pasd’affirmer que le corridor Opinaca-Boyd-Sakami soit particulièrement attrayantpour ces espèces.Pendant la migration pour la mue, la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, l’ensembleOpinaca-Boyd-Sakami <strong>et</strong> les réservoirs Laforge <strong>et</strong> Caniapiscau accueillent <strong>de</strong>seffectifs importants <strong>de</strong> barboteurs. Les réservoirs sont utilisés principalement parle canard noir <strong>et</strong> la sarcelle d’hiver, alors qu’il y a beaucoup plus d’espèces quiutilisent la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>. La <strong>de</strong>nsité y est aussi plus élevée.Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> sauvagine réalisées au complexe La Gran<strong>de</strong>montrent qu’au printemps le corridor Opinaca-Boyd-Sakami est principalementutilisé par la bernache du Canada (race migratrice) pour le repos <strong>et</strong> l’attente <strong>de</strong>conditions favorables à la nidification dans les aires <strong>de</strong> reproduction situées plusau nord. À l’automne, les arrêts migratoires sont moins fréquents <strong>et</strong> les réservoirssont moins utilisés qu’au printemps par les bernaches en provenance du nord. Lenombre important <strong>de</strong> bernaches du Canada (race rési<strong>de</strong>nte) qui muent sur les réservoirsdu complexe La Gran<strong>de</strong> est un phénomène nouveau. Les bernachesDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-73


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004rési<strong>de</strong>ntes semblent utiliser davantage les grands plans d’eau que constituent lesréservoirs que les plans d’eau plus p<strong>et</strong>its du milieu naturel. La comparaison <strong>de</strong>l’utilisation du corridor Opinaca-Boyd-Sakami <strong>et</strong> <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s milieux non encoreaménagés que sont les biefs proj<strong>et</strong>és renforce ces affirmations.Migration printanièreLes inventaires aériens <strong>de</strong> sauvagine effectués dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> en mai 2002ont permis <strong>de</strong> recenser 65 612 oiseaux regroupant 25 espèces. Les plus abondantesétaient la bernache cravant, la bernache du Canada, le canard pil<strong>et</strong> <strong>et</strong> la sarcelled’hiver (voir le tableau 12-13). Ces quatre espèces représentent plus <strong>de</strong> 90 % <strong>de</strong>toute la sauvagine dénombrée.Tableau 12-13 : Baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> – Effectif <strong>de</strong> sauvagine observé pendant la migration printanière –2002EspèceNombre d’oiseaux6 mai 12 mai 16 mai 22 maiOie <strong>de</strong>s neiges 361 15 698 1 020Bernache du Canada 1 555 16 733 15 422 3 731Bernache cravant 7 374 33 455 35 702 49 729Sarcelle d’hiver a 3 032 2 170 2 992 4 010Canard pil<strong>et</strong> a 9 639 9 628 8 027 2 431Barboteurs b 14 386 12 790 12 361 8 217Plongeurs c 372 1 364 1 423 1 325Total 24 052 64 357 65 612 64 026Nombre d’espèces 18 17 20 18a. Le nombre <strong>de</strong> sarcelles d’hiver <strong>et</strong> <strong>de</strong> canards pil<strong>et</strong>s est inclus dans le nombre <strong>de</strong> barboteurs.b. Barboteurs : canard d’Amérique, sarcelle d’hiver, canard colvert, canard noir, canard pil<strong>et</strong>, sarcelle à ailes bleues <strong>et</strong> canard souch<strong>et</strong>.c. Plongeurs : fuligule à tête rouge, fuligule à collier, fuligule milouinan, p<strong>et</strong>it fuligule, harel<strong>de</strong> kakawi, macreuse noire, macreuse à frontblanc, macreuse brune, p<strong>et</strong>it garrot, garrot à œil d’or, harle couronné, harle huppé <strong>et</strong> grand harle.La bernache du Canada a été observée principalement dans la baie Boatswain,près <strong>de</strong> la rivière Octave ainsi qu’entre les rivières <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Pontax. Quant auximportants effectifs printaniers <strong>de</strong> bernaches cravant observés, ils occupaientprincipalement la rive <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, entre la rivière <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> la rivièreBroadback, ainsi que le haut-fond situé à l’embouchure <strong>de</strong> la rivière Octave. Lesprincipaux groupes <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites oies <strong>de</strong>s neiges répertoriés se trouvaient principalementdans la baie Cabbage Willows. Les sarcelles d’hiver s’étaient plutôtregroupées dans les baies Cabbage Willows <strong>et</strong> Boatswain. Les canards pil<strong>et</strong>sfréquentaient les mêmes endroits que les sarcelles d’hiver, en plus <strong>de</strong> la rivièreNovi<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>s canaux qui s’y rattachent. Par ailleurs, un certain nombre <strong>de</strong> canardsnoirs ont été vus à l’embouchure <strong>de</strong> la rivière Nottaway, dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>.12-74 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Les milieux côtiers <strong>de</strong> la baie James <strong>et</strong> <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, plus particulièrementles estrans vaseux <strong>et</strong> les marais, constituent toute l’année <strong>de</strong>s habitats importantspour la sauvagine (Benoit <strong>et</strong> coll., 1992 ; Consortium Gauthier & Guillem<strong>et</strong>te –GREBE, 1992d). Les observations <strong>de</strong> 2002 dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> m<strong>et</strong>tent enévi<strong>de</strong>nce l’importance du bas marais pour toutes les espèces <strong>et</strong> du haut marais pourles barboteurs au printemps.La comparaison du régime alimentaire <strong>de</strong> la sauvagine capturée dans la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong> lors <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> 1991 (Consortium Gauthier & Guillem<strong>et</strong>te – GREBE,1992f) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s espèces végétales présentes dans les différentes strates analysées aucours <strong>de</strong> la présente étu<strong>de</strong> confirme la forte association entre la sauvagine <strong>et</strong> le basmarais. La sauvagine s’alimente principalement <strong>de</strong> graines <strong>et</strong> <strong>de</strong> parties végétales<strong>de</strong> cypéracées (Carex spp., Scirpus spp., Eleocharis spp.), <strong>de</strong> joncaginacées(Triglochin spp.) <strong>et</strong> <strong>de</strong> ményanthacées (Menyanthes trifoliata) dans la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong>. Toutefois selon le même auteur, la bernache cravant <strong>et</strong> le canard siffleur senourrissent aussi <strong>de</strong> potamot (Potamog<strong>et</strong>on filiformis), <strong>de</strong> puccinellie (Puccinelliaphrygano<strong>de</strong>s) <strong>et</strong> <strong>de</strong> zostère marine (Zostera marina). Ces végétaux constituent lesprincipales espèces du bas marais, sauf la zostère marine, qui est absente <strong>de</strong> la baie<strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>.12.10.1.2 Limicoles migrateursLes côtes <strong>de</strong> la baie d’Hudson <strong>et</strong> <strong>de</strong> la baie James sont reconnues comme uncouloir <strong>de</strong> migration important pour les limicoles qui nichent dans l’Arctiquecanadien (Morrison <strong>et</strong> Myers, 1987). Les rivages <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, notammentceux <strong>de</strong> la baie Cabbage Willows <strong>et</strong> <strong>de</strong> la baie Boatswain, constituent <strong>de</strong>s haltesmigratoires automnales très fréquentées par ces oiseaux, car elles répon<strong>de</strong>nt à leursexigences écologiques en matière d’alimentation <strong>et</strong> <strong>de</strong> repos. Pour une gran<strong>de</strong>partie <strong>de</strong> la population <strong>de</strong> quelques espèces limicoles, ces rivages sont la seuleescale entre les aires <strong>de</strong> reproduction plus au nord <strong>et</strong> les quartiers d’hiver plus ausud. Ces oiseaux fréquentent les estrans dénudés <strong>et</strong> les bas marais.Les dénombrements <strong>de</strong> l’été <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’automne 2002 ont permis <strong>de</strong> déceler laprésence <strong>de</strong> 26 espèces limicoles. Le bécasseau roussâtre, le bécasseau <strong>de</strong> Baird, lebécasseau viol<strong>et</strong> <strong>et</strong> le phalarope à bec étroit n’étaient pas mentionnés dans lesétu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> 1991 (Consortium Gauthier & Guillem<strong>et</strong>te – GREBE, 1992g). Parcontre, le chevalier semipalmé <strong>et</strong> le bécasseau à échasses, observés en 1991, n’ontpas été revus en 2002. Les <strong>de</strong>ux étu<strong>de</strong>s portent donc à 28 le nombre d’espèceslimicoles connues qui fréquentent la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>.Treize <strong>de</strong>s espèces répertoriées sont considérées comme <strong>de</strong>s nicheurs arctiques,tandis que six autres sont classées comme <strong>de</strong>s migrateurs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s nicheurs <strong>de</strong> larégion (forêt boréale ou taïga). La barge hudsonienne, le bécasseau roussâtre <strong>et</strong> lebécasseau <strong>de</strong> Baird sont considérés comme <strong>de</strong>s migrateurs <strong>de</strong> passage rares auQuébec. La barge marbrée, confirmée comme nicheuse à la baie Cabbage WillowsDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-75


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004en 2003, niche surtout dans les Prairies, ainsi que la barge hudsonienne <strong>et</strong> lephalarope <strong>de</strong> Wilson. Parmi les espèces répertoriées en 2002, 19 sont considéréescomme étant en déclin à l’échelle canadienne (Donaldson <strong>et</strong> coll., 2000) <strong>et</strong> 9 parmices 19 espèces sont en fort déclin à l’échelle québécoise (Aubry <strong>et</strong> Cotter, 2002).Huit espèces sont considérées, à l’échelle canadienne, comme très préoccupantesselon la classification <strong>de</strong>s priorités relatives aux oiseaux <strong>de</strong> rivage.AbondanceL’estimation <strong>de</strong> l’abondance <strong>de</strong>s limicoles <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> résulte <strong>de</strong>l’intégration <strong>de</strong> dénombrements au sol <strong>et</strong> d’inventaires aériens réalisés en juill<strong>et</strong>,en août <strong>et</strong> en octobre. Pour estimer les populations migratrices qui fréquentent labaie au cours <strong>de</strong> toute la pério<strong>de</strong> automnale, on a utilisé une durée <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong> dixjours.Le tableau 12-14 présente le nombre d’oiseaux observés lors <strong>de</strong>s dénombrementsau sol <strong>et</strong> <strong>de</strong>s inventaires aériens. Environ 100 000 individus auraient fréquenté labaie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> en 2002.Le bécasseau à croupion blanc, le grand chevalier <strong>et</strong> le bécasseau semipalmé sontles trois espèces limicoles les plus abondantes en 2002 au cours <strong>de</strong> la migrationautomnale dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> la baie Boatswain, avec <strong>de</strong>s estimations spécifiquesdépassant 10 000 oiseaux. Un <strong>de</strong>uxième contingent d’espèces, formé dup<strong>et</strong>it chevalier, du bécasseau maubèche, du pluvier semipalmé, <strong>de</strong> la barge hudsonienne,du bécasseau minuscule <strong>et</strong> du bécasseau à poitrine cendrée, avait <strong>de</strong>seffectifs spécifiques estimés à quelques milliers d’oiseaux. Quoique <strong>de</strong> moindreimportance en nombre absolu, l’effectif <strong>de</strong> la barge hudsonienne qui utilise la zoneinventoriée au cours <strong>de</strong> l’automne, soit plus <strong>de</strong> 3 000 oiseaux, représentenéanmoins 6 % <strong>de</strong> la population canadienne.Le tournepierre à collier, le courlis corlieu, le pluvier argenté, le bécasseau variable<strong>et</strong> le bécasseau san<strong>de</strong>rling forment en abondance un troisième contingentd’espèces avec <strong>de</strong>s effectifs spécifiques estimés variant <strong>de</strong> 100 à 1 000 oiseaux.Les autres espèces ont <strong>de</strong>s effectifs estimés inférieurs à 100 oiseaux.Les grands limicoles fréquentent en plus gran<strong>de</strong> abondance les baies Boatswain <strong>et</strong>Cabbage Willows. Les moyens limicoles ont été observés un peu partout dans lesecteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> sans zone <strong>de</strong> concentration apparente, probablementparce que ce groupe englobe un plus grand nombre d’espèces aux exigences écologiquesdiverses. Toutefois, les zones comprises entre les pointes à l’Ours Noir <strong>et</strong>Saouayane, sur la rive ouest <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, <strong>et</strong> entre les pointes Upemuew <strong>et</strong>Goyeau, sur la rive est, semblent être moins fréquentées par les moyens limicoles.Les p<strong>et</strong>its limicoles sont présents en plus grand nombre dans la baie Boatswainainsi que sur les îles situées au large <strong>de</strong>s baies <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> Boatswain. À une seuleoccasion au cours d’un inventaire effectué à marée haute à la fin du mois12-76 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004d’août 2002, les p<strong>et</strong>its limicoles ont été dénombrés en plus grand nombre dans laportion amont <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>.Tableau 12-14 : Baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> – Nombre maximal <strong>de</strong> limicoles observés <strong>et</strong> estimation<strong>de</strong>s populations spécifiques – Mi-juill<strong>et</strong> à mi-septembreEspèceGrands limicoles :• Barge hudsonienne• Barge marbrée• Courlis corlieu• Autres grands limicolesMoyens limicoles :• Bécassine <strong>de</strong> Wilson• Bécasseau maubèche• Bécassin roux• P<strong>et</strong>it <strong>et</strong> grand chevalier• Grand chevalier• P<strong>et</strong>it chevalier• Phalarope <strong>de</strong> Wilson• Pluvier argenté• Pluvier bronzé• Pluvier kildir• Tournepierre à collier• Chevalier solitaire• Autres moyens limicolesP<strong>et</strong>its limicoles :• Bécasseau <strong>de</strong> Baird• Bécasseau à croupion blanc• Bécasseau minuscule• Bécasseau à poitrine cendrée• Bécasseau san<strong>de</strong>rling• Bécasseau semipalmé• Bécasseau variable• Pluvier semipalmé• Chevalier grivelé• Autres p<strong>et</strong>its limicolesNombre maximalobservé lors <strong>de</strong>sdénombrements au sol424469—61716—1 1816453352540—14 61024325121 38720414—Nombre maximalobservé lors <strong>de</strong>sinventaires aériens4813190128581513 939———111362161219—3 160—56———651110 879Estimation <strong>de</strong> lapopulation fréquentantla baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>3 022,218,9680,6—27,94 033,37,0—15 217,35 020,41,0355,29,230,41 069,03,0—23,538 523,72 455,01 975,2113,115 113,2121,13 607,450,3—Total — — 91 478Selon Morrison <strong>et</strong> Gaston (1986) <strong>et</strong> Morrison (1983), la répartition <strong>de</strong>s limicolessur la côte ouest <strong>de</strong> la baie James est liée à l’abondance <strong>de</strong>s proies à l’échelle tantrégionale que locale. Il est raisonnable <strong>de</strong> penser que c’est aussi le cas sur la côteest <strong>de</strong> la baie James. Les effectifs observés <strong>et</strong> leur répartition dans la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong> seraient en relation avec l’abondance <strong>de</strong>s ressources alimentaires. Commeles <strong>de</strong>nsités d’invertébrés benthiques dans la baie Boatswain sont parmi les plusélevées du secteur d’étu<strong>de</strong> (Groupe Environnement Littoral, 1993), il n’est pasétonnant qu’on dénombre dans c<strong>et</strong>te baie les plus gran<strong>de</strong>s concentrations <strong>de</strong>limicoles.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-77


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004ConservationLe gouvernement canadien, en association avec les gouvernements américain <strong>et</strong>mexicain, a mis en œuvre une politique conjointe <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s oiseauxconnue sous le nom <strong>de</strong> l’Initiative <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s oiseaux <strong>de</strong> l’Amérique duNord (ICOAN) (Bélanger <strong>et</strong> coll., 2003). Le Plan canadien <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>soiseaux <strong>de</strong> rivage (PCCOR) vise, entre autres, la conservation <strong>de</strong>s systèmes intercontinentaux<strong>de</strong> migration pour les oiseaux <strong>de</strong> rivage (Donaldson <strong>et</strong> coll., 2000),car les recherches ont montré que <strong>de</strong> nombreuses espèces limicoles sont en déclin,probablement à cause <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> milieux humi<strong>de</strong>s (Morrison <strong>et</strong> coll., 2001).Trois <strong>de</strong>s espèces abondantes ou moyennement abondantes dans le secteur d’étu<strong>de</strong>occupent un rang très élevé dans le système <strong>de</strong> classification <strong>de</strong>s priorités <strong>de</strong>conservation au Canada. Il s’agit <strong>de</strong> la barge hudsonienne, du bécasseau maubèche<strong>et</strong> du courlis corlieu.Le Réseau <strong>de</strong> réserves pour les oiseaux <strong>de</strong> rivage <strong>de</strong> l’hémisphère occi<strong>de</strong>ntal(RRORHO), qui comprend quatre catégories <strong>de</strong> sites (hémisphérique, international,régional ou pour espèces menacées), est essentiel au maintien <strong>de</strong>s populationsen migration (Morrison <strong>et</strong> coll., 1995). La baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> la baie Boatswainpeuvent être considérées comme un site d’importance internationale pour laconservation <strong>de</strong>s oiseaux <strong>de</strong> rivage, car les populations qui y séjournent dépassentle minimum requis (100 000 oiseaux) pour une telle classification dans leRRORHO. Ces <strong>de</strong>ux baies pourraient se qualifier comme site régional pour labarge hudsonienne <strong>et</strong> comme site international pour le grand chevalier ; toutefois,ces milieux ne font actuellement pas partie du RRORHO.12.10.1.3 Espèces à statut particulierTreize espèces à statut particulier ont été répertoriées dans le secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong>. Ce sont la barge marbrée, le bruant <strong>de</strong> Nelson, le bruant <strong>de</strong> Le Conte, lefaucon pèlerin, la guif<strong>et</strong>te noire, la grue du Canada, le hibou <strong>de</strong>s marais, lephalarope <strong>de</strong> Wilson, la mou<strong>et</strong>te pygmée, la mou<strong>et</strong>te <strong>de</strong> Bonaparte, le pygargue àtête blanche, le râle jaune <strong>et</strong> la sterne caspienne. Sept <strong>de</strong> ces espèces ont étéobservées essentiellement dans le secteur <strong>de</strong> la baie.La mou<strong>et</strong>te <strong>de</strong> Bonaparte fréquente la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, alors que la sternecaspienne, rare au Québec, a été aperçue à la rivière Novi<strong>de</strong>. Quant au fauconpèlerin, les observations confirment que la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> la baie Boatswainconstituent une halte migratoire pour l’espèce.La majorité <strong>de</strong>s espèces observées sont considérées comme <strong>de</strong>s nicheursprobables. Le bruant <strong>de</strong> Le Conte est abondant, particulièrement dans les baiesBoatswain <strong>et</strong> Cabbage Willows. Ces lieux pourraient d’ailleurs abriter les populationsles plus importantes du Québec. De même, la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> la baie12-78 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Boatswain pourraient accueillir la majorité <strong>de</strong> la population québécoise <strong>de</strong> bruants<strong>de</strong> Nelson.La guif<strong>et</strong>te noire n’a été observée qu’une fois. Cependant, <strong>de</strong>s observationsantérieures, <strong>de</strong>s preuves <strong>de</strong> nidification plus à l’ouest <strong>et</strong> la présence <strong>de</strong> son habitatpotentiel <strong>de</strong> nidification dans le haut marais <strong>de</strong> la baie Boatswain laissent croirequ’il est probable qu’elle s’y reproduise.En 2002, le hibou <strong>de</strong>s marais a été signalé à 39 reprises dans le secteur, principalementdans la baie Cabbage Willows. En revanche, il n’a été observé qu’une seulefois en 2003. Il est donc possible que l’abondance du hibou <strong>de</strong>s marais ait atteintun pic en 2002. Aucun nid n’a été découvert, mais il est possible que <strong>de</strong>s hibouxnichent dans les vastes tourbières voisines.La mou<strong>et</strong>te pygmée a été observée à neuf reprises, uniquement dans la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong>. Plusieurs observations ont été faites à proximité <strong>de</strong> l’île Lavoie, <strong>et</strong>certaines comptaient <strong>de</strong>s juvéniles. Le comportement <strong>de</strong> certains adultes semblaitindiquer la présence d’un nid, mais on n’en a repéré aucun.Le phalarope <strong>de</strong> Wilson est signalé <strong>de</strong>puis 1943 dans la baie Boatswain (Todd,1963). Aucun nid n’y a été découvert, mais la nidification y est considérée commeprobable compte tenu <strong>de</strong> la constance <strong>de</strong>s observations <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’abondance <strong>de</strong>scouples nicheurs sur la côte ouest <strong>de</strong> la baie James, en Ontario (Cadman, 1987).Le pygargue à tête blanche a été vu à plusieurs reprises dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>,notamment près <strong>de</strong> l’île Lavoie. Par ailleurs, plus <strong>de</strong> 200 râles jaunes ont étédénombrés dans les baies Cabbage Willows <strong>et</strong> Boatswain ainsi que dans l’anseHall. Ces endroits servent probablement à la reproduction, mais ils pourraientégalement servir d’aires <strong>de</strong> repos pendant la mue pour d’autres râles jaunes. Selonles connaissances actuelles, l’effectif total <strong>de</strong> râles jaunes au Québec s’élèveapproximativement à 500 oiseaux (Robert, 2002). La baie Boatswain, l’anse Hall<strong>et</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> abritent donc une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s effectifs <strong>de</strong> râles jaunes duQuébec.Les différents inventaires réalisés dans le secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> ont permis<strong>de</strong> confirmer la nidification <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux espèces : la grue du Canada <strong>et</strong> la bargemarbrée. La baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> abrite probablement la plus gran<strong>de</strong> concentration <strong>de</strong>grues du Canada au Québec. La première mention <strong>de</strong> nidification au Québecprovient d’ailleurs <strong>de</strong> l’anse Hall (Létourneau <strong>et</strong> Morrier, 1995) ; elle a étéconfirmée en 1991, quand trois couvées ont été aperçues dans ce secteur(Consortium Gauthier & Guillem<strong>et</strong>te – GREBE, 1992h). Au cours <strong>de</strong>s inventaires<strong>de</strong> 2002, 287 grues ont été observées.La nidification <strong>de</strong> la barge marbrée a été confirmée en 2003 par la découverte <strong>de</strong><strong>de</strong>ux nids contenant <strong>de</strong>s œufs dans le haut marais <strong>de</strong> la baie Cabbage Willows. CesDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-79


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004<strong>de</strong>ux observations constituent les premières mentions <strong>de</strong> nidification certaine auQuébec. En plus <strong>de</strong>s barges marbrées associées aux nids, un autre individu a étéobservé dans le haut marais <strong>de</strong> Cabbage Willows. De plus, au moins quatre bargesmarbrées ont été entendues <strong>et</strong> vues en train d’accomplir leur para<strong>de</strong> aérienneau-<strong>de</strong>ssus du bas marais. L’effectif québécois est estimé à au moins 6 couplesnicheurs.12.10.2 Impacts prévus pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitationComme la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> ne causera aucun impact négatif notable surl’évolution <strong>de</strong>s estrans ni sur la végétation riveraine <strong>de</strong> l’estuaire <strong>et</strong> <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong> (voir la section 12.9), elle ne modifiera pas <strong>de</strong> façon mesurable les habitats<strong>de</strong>s anatidés, <strong>de</strong>s oiseaux limicoles <strong>et</strong> <strong>de</strong>s autres espèces d’oiseaux.12.11 Reptiles <strong>et</strong> amphibiens12.11.1 Conditions actuellesIl n’y a pas eu d’inventaire systématique <strong>de</strong> l’herpétofaune. Toutefois, au cours <strong>de</strong>sinventaires <strong>de</strong> la rain<strong>et</strong>te faux-grillon boréale effectués en 2002-2003 (voir laphoto 12-1), on a observé ou rapporté sept espèces d’amphibiens <strong>et</strong> une espèce <strong>de</strong>reptile dans le secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>. Il s’agit <strong>de</strong> la couleuvre rayée, ducrapaud d’Amérique, <strong>de</strong> la grenouille <strong>de</strong>s bois, <strong>de</strong> la grenouille du Nord, <strong>de</strong> lagrenouille verte, <strong>de</strong> la rain<strong>et</strong>te crucifère, <strong>de</strong> la rain<strong>et</strong>te faux-grillon boréale <strong>et</strong> <strong>de</strong> lasalamandre à points bleus.Photo 12-1 : Rain<strong>et</strong>te faux-grillon boréale12-80 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Le crapaud d’Amérique, la grenouille <strong>de</strong>s bois <strong>et</strong> la rain<strong>et</strong>te crucifère sontabondants dans le secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>. On les rencontre notamment dansles marais, les marécages <strong>et</strong> les tourbières minérotrophes. Il n’est pas possibled’évaluer l’abondance relative <strong>de</strong>s autres espèces, car les pério<strong>de</strong>s d’inventaire <strong>et</strong>les techniques utilisées visaient principalement la rain<strong>et</strong>te faux-grillon boréale. Cesespèces sont généralement jugées communes ou abondantes à l’intérieur <strong>de</strong> leursaires <strong>de</strong> répartition.La rain<strong>et</strong>te faux-grillon boréale, dont la présence au Québec a été confirmée pourla toute première fois au cours <strong>de</strong> la présente étu<strong>de</strong>, a été entendue <strong>et</strong> capturée dansles baies Cabbage Willows <strong>et</strong> Boatswain en 2002-2003 ; elle semble relativementcommune à ces endroits. Elle a également été entendue près <strong>de</strong> l’île Middl<strong>et</strong>on,en 2002 seulement.Les marais littoraux seraient un <strong>de</strong>s habitats <strong>de</strong> prédilection <strong>de</strong> la rain<strong>et</strong>tefaux-grillon boréale dans le secteur d’étu<strong>de</strong>. Les populations observées dans lesbaies Cabbage Willows <strong>et</strong> Boatswain sont associées à <strong>de</strong>s groupements végétauxdominés par <strong>de</strong>s graminées <strong>et</strong> <strong>de</strong>s cypéracées, dont le carex paléacé. Ces groupementssont situés en marge ou non loin <strong>de</strong> saulaies ouvertes. Les marelles représententun <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong> reproduction <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te rain<strong>et</strong>te ; ces dépressions superficiellessont présentes en grand nombre, en particulier dans la baie Boatswain. Lesmarelles occupées par les rain<strong>et</strong>tes sont réparties dans le littoral supérieur.L’autre mention <strong>de</strong> la rain<strong>et</strong>te faux-grillon boréale, près <strong>de</strong> l’île Middl<strong>et</strong>on, estassociée à une tourbière minérotrophe. Dans c<strong>et</strong> habitat très humi<strong>de</strong>, on remarquedifférentes espèces <strong>de</strong> carex <strong>de</strong> même que le ményanthe trifolié. Ce milieu est situéen r<strong>et</strong>rait d’un cordon littoral sur lequel croît un marécage <strong>de</strong> saules <strong>et</strong> d’aulnes.Selon les données actuelles, la rain<strong>et</strong>te faux-grillon boréale semble limitée, auQuébec, à la côte orientale <strong>de</strong> la baie James. Comme ce batracien est bien adaptéaux milieux ouverts, sa présence le long du littoral <strong>de</strong> la côte méridionale <strong>de</strong> la baieJames s’explique bien. Les inventaires ont probablement été réalisés après le pic<strong>de</strong> chant <strong>de</strong> l’espèce, à un moment où seuls quelques individus chantent sporadiquement.Ainsi, l’absence <strong>de</strong> chant dans une station donnée était peut-être liée aufait que la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> reproduction <strong>de</strong> la rain<strong>et</strong>te faux-grillon boréale était toutsimplement terminée à c<strong>et</strong> endroit. L’espèce pourrait donc être plus abondantequ’on l’a estimé en 2002-2003.Un <strong>de</strong>s Cris interrogés à Waskaganish connaît la rain<strong>et</strong>te faux-grillon boréale pourl’avoir vue en périphérie <strong>de</strong> la baie, ce qui concor<strong>de</strong> avec l’aire <strong>de</strong> répartitionactuellement connue au Québec.Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-81


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 200412.11.2 Impacts prévus pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitationComme la <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> ne causera pas d’impact négatif sur la végétationriveraine <strong>de</strong> l’estuaire ni aucun impact sur les hauts marais <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>(voir la section 12.9), elle ne modifiera pas non plus l’habitat <strong>de</strong>s reptiles <strong>et</strong> <strong>de</strong>samphibiens, notamment celui <strong>de</strong> la rain<strong>et</strong>te faux-grillon boréale.12.12 Mammifères marins12.12.1 Conditions actuellesLa revue <strong>de</strong> l’information existante concernant les mammifères marins (GroupeEnvironnement Littoral, 1993 ; Kingsley, 2000 ; savoir traditionnel cri) perm<strong>et</strong>d’établir la liste <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong> mammifères marins susceptibles <strong>de</strong> fréquenter labaie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> (voir le tableau 12-15).Tableau 12-15 : Baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> – Espèces <strong>de</strong> mammifères marins susceptibles <strong>de</strong> fréquenter la baieNom françaisBélugaPhoque anneléPhoque communPhoque barbuPhoque du GroenlandOurs polaireNom scientifiqueDelphinapterus leucasPhoca hispidaPhoca vitulinaErignathus barbatusPhoca groenlandicaUrsus maritimus12.12.1.1 BélugaLa carte 12-12 illustre la répartition <strong>de</strong>s bélugas observés dans le secteur <strong>de</strong> la baie<strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> à proximité, telle qu’établie par divers auteurs.Lors <strong>de</strong> survols aériens effectués en 1985 dans la baie James, à l’extérieur <strong>de</strong> labaie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>, Smith <strong>et</strong> Hammill (1986) ont observé un p<strong>et</strong>it groupe <strong>de</strong> bélugas(moins <strong>de</strong> 5) au large <strong>de</strong> la pointe Saouayane <strong>et</strong> d’autres près <strong>de</strong> l’île Charlton (voirla carte 12-12).De la fin juin à la mi-octobre 1991, un p<strong>et</strong>it nombre <strong>de</strong> bélugas ont été observésdans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> (voir le tableau 12-16). Les inventaires réalisés en 1993 parKingsley (2000) démontrent que le béluga fréquente surtout la côte ouest <strong>de</strong> labaie James <strong>et</strong> très peu la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>.12-82 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004Tableau 12-16 : Bélugas observés dans la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> autour <strong>de</strong>s îles adjacentes – 1991Numéro a Lieu Date Nombre Remarques1 Île Charlton Fin juin 252 Île Charlton Juill<strong>et</strong> 2 1 adulte <strong>et</strong> 1 jeune.3 Rocher Stag Mi-juill<strong>et</strong> 14 Sud <strong>de</strong>s îles Strutton 6 août 35 Est <strong>de</strong> l’île Jacob 9 août 36 Chenal Emelia 12 août 17 Nord <strong>de</strong> l’île Charlton Mi-août 1 À environ 100 m du rivage.8 Près <strong>de</strong> l’embouchure <strong>de</strong> la rivièreNottaway 21 août 2À marée haute. Les bélugasnageaient vers la Nottaway.9 Près <strong>de</strong> l’embouchure <strong>de</strong> la rivièreOctave 28 août 1 Les bélugas nageaient vers l’aval.10 Près <strong>de</strong> l’embouchure <strong>de</strong> la rivière<strong>Rupert</strong> 13 octobre 1Source : Groupe Environnement Littoral, 1993.a. Les numéros correspon<strong>de</strong>nt aux lieux d’observation <strong>de</strong>s bélugas indiqués sur la carte 12-12.12.12.1.2 PhoquesCes données indiquent que la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> n’est qu’occasionnellementfréquentée par le béluga <strong>et</strong> toujours en p<strong>et</strong>it nombre. Il s’agit souvent <strong>de</strong> bêtesisolées. Par ailleurs, un gui<strong>de</strong> cri <strong>de</strong> Waskaganish confirme que le béluga fréquent<strong>et</strong>rès peu la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> que l’espèce est rarement observée jusque dansl’estuaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong>, à proximité <strong>de</strong> Waskaganish. On n’y voit qu’une ou <strong>de</strong>uxbêtes à la fois <strong>et</strong> en <strong>de</strong> rares occasions.L’estuaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> ne constitue donc pas une aire <strong>de</strong> concentration annuelle <strong>de</strong>bélugas comme ceux <strong>de</strong> la P<strong>et</strong>ite rivière <strong>de</strong> la Baleine <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Nastapoka(baie d’Hudson), où on peut compter plus <strong>de</strong> 200 bêtes à la fois (Caron <strong>et</strong> Smith,1990 ; Hydro-Québec, 1993).Il est à noter que la population <strong>de</strong> bélugas <strong>de</strong> la baie James était estimée à3 141 bêtes en 1993 (Kingsley, 2000). À c<strong>et</strong> égard, aucun béluga n’a été observélors <strong>de</strong>s inventaires <strong>de</strong> 2002-2003.Il n’existe aucune estimation <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité saisonnière d’utilisation <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong><strong>Rupert</strong> par les diverses espèces <strong>de</strong> phoques susceptibles <strong>de</strong> la fréquenter.Les observations <strong>de</strong> phoques effectuées dans la baie d’août à octobre 1991,rapportées par le Groupe Environnement Littoral (1993), font mention <strong>de</strong> un ouDescription du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> 12-83


<strong>Centrale</strong> <strong>de</strong> l’Eastmain-1-A <strong>et</strong> <strong>dérivation</strong> <strong>Rupert</strong> – Étu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementVolume 2 : Chapitres 10 à 12 – Décembre 2004<strong>de</strong>ux phoques (espèce non i<strong>de</strong>ntifiée) à proximité <strong>de</strong> l’embouchure <strong>de</strong>s principalesrivières (Nottaway, <strong>Rupert</strong>, Pontax, Novi<strong>de</strong>).Les Cris chassent peu les mammifères marins <strong>et</strong> il n’existe aucune donnéed’exploitation récente perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> mieux connaître la fréquentation actuelle <strong>de</strong>la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> par les phoques. Toutefois, une dizaine <strong>de</strong> phoques ont étéabattus annuellement par les Cris <strong>de</strong> Waskaganish entre 1941 <strong>et</strong> 1977, mais leslieux <strong>de</strong> chasse <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te époque sont inconnus (Groupe Environnement Littoral,1993).12.12.2 Impacts prévus pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitationÉtant donné que l’estuaire <strong>de</strong> la <strong>Rupert</strong> <strong>et</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong> sont vraisemblablementpeu fréquentés par les bélugas <strong>et</strong> les phoques, <strong>et</strong> que la <strong>dérivation</strong>occasionnera <strong>de</strong> faibles modifications physiques <strong>de</strong> ces espaces, il est raisonnable<strong>de</strong> croire que le proj<strong>et</strong> n’aura pas d’impact notable sur les mammifères marins dusecteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>.12-84 Description du milieu naturel <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong>s impacts – Secteur <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> <strong>Rupert</strong>

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