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Vrai Dieu, vrai homme. - Diocèse d'Avignon

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FOIEucharistie à Lourdes,célébrée par Mgr Perrierpossèdent en eux et dans leur vie detous les jours le « lieu » pour vivre dece mystère : leur foi en <strong>Dieu</strong> et leuramour mutuel.De même que lors de la présentationde Jésus au Temple on chante que « levieillard portait l’enfant mais l’enfantdirigeait le vieillard », de même il fautvoir une éducation de Marie et Josephpar Jésus, qui reçoit tout d’eux et dumonde ambiant au plan de l’éducationhumaine, mais leur donne tout auplan de leur foi en <strong>Dieu</strong> et de leurparticipation à la réalisation de savolonté.Jésus ne leur explique pas leMystère de sa personne ; un mystèrene s’explique pas, cela se vit, del’intérieur. Par contre, par son amourinfi ni il les envahit et les conduit,d’instant en instant, à la plénitude dela foi en Lui, plénitude que Josephvivra d’abord dans la lumière cachée,et que Marie vivra au cœur de l’Eglisenaissante dans l’accomplissement dela mise au monde du Corps du Christqui est l’Eglise.En naissant spirituellement deMarie dans l’Eglise de <strong>Dieu</strong>, (c’estla vie baptismale) nous participonsdès maintenant à la divinité par lacommunion à l’humanité ressuscitéede Jésus, dans l’Eucharistie.C’est donc dans le Mystèreeucharistique vécu chaque dimancheavec nos frères que nous entronsdans la vie du Mystère même deJésus, <strong>vrai</strong> <strong>Dieu</strong> et <strong>vrai</strong> <strong>homme</strong>, et quedès maintenant, par l’action de l’EspritSaint, fruit de la Pâque de Jésus,nous sommes transfi gurés, allant degloire en gloire, par le Seigneur quiest Esprit. (2Co 3,18)C’est pourquoi le Seigneur Jésus estle parfait et unique médiateur entre<strong>Dieu</strong> et les <strong>homme</strong>s, pleinement<strong>homme</strong>, (1Tim 2,5) dira st Paul, entout semblable à nous sauf le péché(Heb 4,15)Nous ne pouvons donc pas aller à<strong>Dieu</strong> sans passer par Lui, mais nonpas comme quelqu’un qui serait endehors de <strong>Dieu</strong>, à côté de <strong>Dieu</strong>… ouque sais-je encore ; puisqu’il nous a dit :« le Père et moi nous sommes UN ».L’alliance établie par Jésus en sonsang (le sang de l’alliance, nouvelleet éternelle) est donc non seulementdéfi nitive mais elle nous introduit dansla vie divine. Elle est notre lieu dedivinisation. Jésus est LE chemin : ilne se contente pas de nous le montreren nous disant : « Suis-moi », il nousdit de le suivre en Lui. Et pour nous,ce chemin c’est la communion au Filsbien-aimé, dans le Saint Esprit.Relisons les paroles du prophèteBaruch que nous entendons la nuitpascale : (Bar.4,2-4)« Reviens, marche vers la splendeurà sa lumière ; ne cède pas ta gloire àun autre ! Heureux sommes- nous, cequi plaît à <strong>Dieu</strong> nous a été révélé »car, nous dit st Paul : « Il nous a faitconnaître le mystère de sa volonté,ce dessein bienveillant formé en luipar avance, pour le réaliser quandles temps seraient accomplis (c’est àdire par l’incarnation rédemptrice duFils), ramener toute chose sous unseul chef, le Christ, les êtres célestescomme les terrestres. » (Eph 1,9-10)Que ce temps de l’Avent et ces fêtesde la « Manifestation dans le chair duFils Unique de <strong>Dieu</strong> » comme dit laliturgie byzantine, soient pour noustous moment de croissance dans lafoi et la communion au Christ Jésus,<strong>vrai</strong> <strong>Dieu</strong> et <strong>vrai</strong> <strong>homme</strong>, le Sauveurdu genre humain. ■7


ation et mystère de l’incarnationplus importante désormais que la première :– dimension de mémoire, de mémorial, de lapremière venue du Seigneur : il y a 2000 ans leFils de <strong>Dieu</strong> est né, <strong>Dieu</strong> s’est fait <strong>homme</strong> dansun enfant ;– dimension d’espérance et d’attente de son ultimevenue à la fi n des temps. C’est cela qui est leplus essentiel ! Nous ne fêtons pas Noël pour« revenir en arrière » mais plutôt pour « aller del’avant ». Saint Paul résume cela dans sa lettreà Tite : « La grâce de <strong>Dieu</strong> s’est manifestée pourle salut de tous les <strong>homme</strong>s (hier). C’est elle quinous apprend à rejeter le péché et les passionsd’ici-bas pour vivre dans le monde présenten <strong>homme</strong>s raisonnables, justes et religieux(aujourd’hui), et pour attendre le bonheur quenous espérons avoir quand se manifesterala gloire de Jésus-Christ, notre grand <strong>Dieu</strong> etSauveur (demain) ».Enzo Bianchi, prieur de la communautémonastique de Bose (Italie) écrit ceci : « Pourde nombreux chrétiens, l’Avent n’est-il pasdevenu une simple préparation à Noël, commesi l’on attendait encore la venue de Jésus dansla chair de notre humanité et dans la pauvreté deBethléem ? Naïve régression dévote qui appauvritl’espérance chrétienne. Le chrétien, en vérité, aconscience que s’il n’y a pas la venue du Seigneurdans la gloire, il est le plus à plaindre de tousles misérables de la terre. S’il n’y a pas de futurcaractérisé par la nouveauté que le Seigneur peutinstaurer, le cheminement à la suite du Seigneurdans l’aujourd’hui historique devient insoutenable.Un temps dépourvu de direction et d’orientation,quel sens peut-il avoir et quelle espérance peut-ilouvrir ? »Comment le temps de l’Avent et le temps deNoël vont se dire, se voir, se manifester, sechanter, se célébrer, se fêter, chez nous et autourde nous ? Allons-nous continuer simplementà « infantiliser » Noël et son « petit Jésus », àrégresser spirituellement, ou bien sommes-nousprêts à redécouvrir le sens que l’Eglise donne dela célébration de Noël pour ensuite évangéliserle cœur de l’<strong>homme</strong> et qu’il ouvre les yeux sur le<strong>vrai</strong> mystère de Noël en le dépouillant de ce quile déshonore ?Allons-nous commencer à entrer dans untemps de « refus » de ce qui dénature le sensde Noël : refus de débauche d’argent et de luxe,refus d’accepter passivement ce que j’appellele calendrier des supermarchés qui veulentnous imposer leur conception du temps (desgalettes des rois sont déjà en rayon !!!) et de lafête de Noël (cela s’est fait pour Halloween où lapression catho a complètement éliminé cette fêtepaïenne ; alors pourquoi pas la même chose pourNoël ?), refus d’aller faire ses courses de Noëlles dimanches de l’Avent, refus d’abandonner lessignes chrétiens au profi t de signes païens, etc.N’est ce pas cela aussi la « nouvelleévangélisation » de l’Avent et de Noël ? ■Père Jean PHILIBERT9


DossierPère Régis DoumasSt Paulchez les Pères de l’EgliseTertullien, plus paulinien que Paul !Tertullien, Africain du début du III° siècle, estbien connu pour ses « excès ». De fait, sesdons de polémiste l’ont conduit plus d’unefois à l’outrance. Cependant, il n’y a pas de texte,dans toute son oeuvre, qui égale le De carneChristi. Dans ce traité Tertullien dénonce Marcion,et d’autres, qui nient la réalité de l’incarnation ;selon eux, la chair du Christ ne serait qu’apparence.Et Tertullien, littéralement, se déchaîne.Si je vous propose d’en lire un passage, c’estparce que, manifestement, Tertullien écrit ens’inspirant de Paul. Je cite, d’abord, le débutdu chapitre IV, qui, à ma connaissance, n’a pasd’équivalent dans la littérature chrétienne.« Si tu ne refuses à <strong>Dieu</strong> l’incarnation ni parceque tu l’estimerais impossible ni parce que tu l’estimeraispérilleuse pour lui, il reste que tu la rejetteset que tu la dénonces comme indigne de lui.Exposant dès l’exorde ta haine de la naissance,allons, pérore maintenant sur cette ordure qu’ontmis dans le ventre les éléments génitaux, sur ceshideux caillots de sang et d’eau, sur cette chairqui doit, pendant neuf mois, tirer sa nourriturede ce fumier. Décris-nous donc ce ventre, plusmonstrueux de jour en jour, alourdi, tourmenté etjamais en repos, même dans le sommeil, sollicitéde part et d’autre par les caprices de l’appétit etdu dégoût. Déchaîne-toi maintenant contre lesorganes indécents de la femme en travail, quil’honorent cependant par le danger qu’elle courtet qui sont naturellement sacrés. Apparemment ilte fait peur, cet enfant rejeté avec armes et bagageset que tu le dédaignes encore une fois débarbouillé,parce qu’il faut le maintenir dans des langes,le pétrir de pommades et le faire rire pardes caresses ! Tu méprises, Marcion, cet objetnaturel de vénération : et comment es-tu né ? Tuhais la naissance de l’<strong>homme</strong> : comment peuxtudonc aimer quelqu’un ? Toi, en tout cas, tu net’es guère aimé toi-même quand tu t’es retiré del’Eglise et de la foi au Christ ! »Si étonnant soit-il, ce passage n’est qu’un prélude.Car, après la naissance, il y a la mort. Tertullienécrit : « Il est d’autres folies aussi folles quecelles-là, qui concernent les outrages que <strong>Dieu</strong>souffrit dans sa Passion. Si ce n’est pas <strong>vrai</strong>,qu’on appelle sagesse un <strong>Dieu</strong> crucifi é ! Supprimecela aussi, Marcion ! Que dis-je ? Cela depréférence. Qu’y a-t-il de plus indigne d’un <strong>Dieu</strong>et dont il doive plus rougir ? Est-ce de naître oude mourir ? De porter la chair ou la croix ? De sefaire circoncire ou de se faire clouer ? De se fairenourrir ou ensevelir ? D’être couché dans unecrèche ou déposé dans un tombeau ? Tu serasencore plus sage si tu refuses aussi de croire àces folies. Mais tu ne saurais être sage si tu n’espas fou en ce monde, en croyant aux folies de<strong>Dieu</strong> ! »Dans ce passage, la référence à Paul se fait presquelittérale. Mais Tertullien continue : « <strong>Dieu</strong> n’at-ilpas été réellement crucifi é ? N’est-il pas mortaussi réellement qu’il a été réellement crucifi é ?N’est-il pas aussi réellement ressuscité qu’il était,cela va de soi, réellement mort ? Serait-ce faussementque Paul a décrété parmi nous qu’il nesavait rien d’autre que Jésus crucifi é ? Serait-cefaussement qu’il l’a mis au tombeau, faussementqu’il nous a enseigné sa résurrection ? Dans cecas notre foi est également fausse et rien ne seraque fantôme dans tout ce que nous espérons duChrist. Ô le plus scélérat des <strong>homme</strong>s, toi quimets hors de cause les meurtriers de <strong>Dieu</strong> ! Carle Christ n’a rien souffert de leurs mains si rien deses souffrances n’était réel. De grâce, épargnel’unique espérance de l’univers ! »Enfi n, surenchérissant sur les paradoxes de Paul,Tertullien poursuit : « Le Fils de <strong>Dieu</strong> a été crucifié ? Je n’ai pas honte puisqu’il faut avoir honte.Le Fils de <strong>Dieu</strong> est mort ? Il faut croire puisquec’est absurde. Il a été enseveli, il est ressuscité :cela est certain puisque c’est impossible. »Peut-être, et même certainement, les spécialistesde Paul me reprocheront-ils de parler de « paulinisme» à propos de ces textes de Tertullien.Non sans raison. Mais il me semble que l’on peutparler d’hyper-paulinisme. ■10


Année de grâceGa 4, 1-7.Il y eut donc un changement d’époquepour Paul. Et ce changement d’époquea consisté dans l’incarnation duFils, né d’une femme sous la Loi.Voilà le retournement auquel Paul nes’attendait pas. Jusque là, il considéraitJésus le crucifi é comme un transgresseurmaudit de <strong>Dieu</strong>, selon lesmots de l’Écriture (Dt 21, 23 qu’il citeexpressément en Ga 3, 13 « Maudit -par <strong>Dieu</strong> - celui qui pend au gibet »).Mais par l’incarnation le Fils est venusauver ceux qui étaient sous le régimede la Loi pour nous introduirepar l’adoption fi liale. Or voici que ceJésus crucifi é lui est révélé comme« le Fils », ce qui suppose à la foisrelation intime et parfaite obéissance,le contraire de la transgression et dela malédiction.En parlant de la femme (V4), Paul nefait pas de théologie mariale mais ilinsiste sur l’incarnation.L’Esprit crie Abba, expression araméenneutilisée par Jésus pours’adresser à <strong>Dieu</strong>. Ce terme correspondà une appellation familière :« père ». L’incarnation nous donned’être frère de Jésus et donc fi ls dePère.Pistes de travailLire Rm 8.Ga 5, 13-26.Paul emploie souvent le terme« chair », (Sarx), qui reprend le termeHébreu « Basar ». Ce terme désigne,sous l’angle biologique, la fragilité humainequi est soumise à la mort, lanature humane touchée par le péché.L’esprit transforme la chair lui donnantde porter du fruit. Rm 1, 3-4 et Ga 5,22Paul emploie le terme « corps » (lesoma), dans un sens différent maisne lui donne pas le sens qu’il peutavoir dans le monde grec où il désignele cadavre. Le corps chez Pauldésigne toute la personne prise avecson corps.La conséquence est importante, il n’ya pas un gnosticisme naissant, il n’y apas un refus de l’incarnation. Le corpsn’est pas mauvais en soi, lui qui estappelé à ressusciter.Après avoir explicité le rapport de fi liationqui les unit à <strong>Dieu</strong>, Paul exhorteles chrétiens à entrer dans cette viede Fils en opposant les œuvres de lachair et les fruits de l’Esprit.Seule compte la Foi. C’est le Christqui vit en lui ! ■Ga 5, 1-6.La nouveauté de l’Evangile fait entrerdans la perspectice du <strong>Dieu</strong> véritable.Il y a une rupture avec la conceptionancienne. Habité par l’Esprit, il renonceà sa mentalité ancienne. Il estdevenu Fils et donc libre.Pour Paul, le premier fruit de la fi liationc’est la liberté. L’Esprit d’adoption, ennous rendant libres, nous établit dansune relation strictement personnelleavec <strong>Dieu</strong> et avec les autres. La fi liationpromeut la personne humaine. Ils’agit maintenant de vivre selon cetteliberté jamais totalement acquise etde se l’approprier.13


Au cœur du diocèseLE DOYENNE DE PERTUISVALREASpar exemple pour le CPM 1 , l’aumônerie, le groupeœcuménique, la pastorale de la santé, les formationssont programmées au niveau du doyenné. Même choseau niveau de temps forts comme le pèlerinage deSt Elzear et la Bienheureuse Delphine ou les confi r-mations.GRANDAVIGNONBOLLENEORANGEAVIGNONVAISONLA ROMAINECAVAILLONCARPENTRASISLE SURLA SORGUEAPTPERTUISInterview du Père Marc Langello, doyen ici vivementremercié, par Pascal Rousseau.Le doyenné de Pertuis est constitué des paroissesde :• Pertuis : Père Marc Langello (curé), PèreSébastien Montagard (vicaire) et Michel Jallade,Bernard Mussotte, Jean Mathiot, diacres.• La Tour d’Aigues, La Bastidonne, La Motted’Aigues, Peypin-d’Aigues et St-Martin-de-la-Brasque : Père Emmanuel Berger (curé).• Villelaure, Ansouis, Sannes : Père ChristianBartès (curé), et Alain Fournier (diacre).• Beaumont de Pertuis, La Bastide-des-Jourdans,Grambois, Mirabeau, Vitrolles-en-Luberon : PèreChristian Michel (curé).• Cadenet, Cucuron, Cabrières-d’Aigues, Lourmarin,Puyvert, Vaugines, Lauris, Mérindol, Puget :Père Jozef Kordek (curé in solidum) et Père MarcinPlonka (curé in solidum).Le rôle du doyen est de coordonner la pastorale dudiocèse sur une zone géographique. En quoi celaconsiste-t-il ? Et quelle est votre vision du travaildu doyen ?C’est un travail de proximité avec les prêtres au niveaupersonnel car chacun a sa manière d’interpréter ce quiest demandé ou souhaité ; les réalités des paroissesentre la grosse ville qu’est devenue Pertuis et un villagecomme La Tour d’Aigues sont bien différentes.La plupart des petites communes continuent à avoir,en partie, un esprit de village, tandis que Pertuis estdevenue comme une ville nouvelle compte tenu deson développement économique. Mon rôle est detransmettre et d’expliquer les orientations du diocèse,tel que ce grand chantier sur la confi rmation, et égalementfaire remonter l’information qui vient des paroissesvers l’évêché.Concrètement avec mes frères prêtres, nous essayonsd’unir nos forces pour faire des choses en commun :Quelles sont les particularités du doyenné de Pertuispar rapport à sa population, son activité économique,les grands projets (développement économique,ITER) et les activités pastorales ?….Dans les villages, l’économie est encore très importantedans le domaine de l’agriculture et de la viticulture.Pour Pertuis, c’est une ville où l’activité se développedans différents secteurs et notamment les services. Untribunal d’Instance doit s’implanter dans notre ville. Ilfaut aussi rappeler que la ville fait partie de la Communautéd’Agglomération de Communes d’Aix-en-Provence.Donc naturellement Pertuis a un fort pouvoird’attraction.ITER 2 est en cours de construction. Un grand nombred’entreprises arrivent et Pertuis voit sa zone industriellese développer. Cela va automatiquement générerune arrivée importante de familles qui seront pour certainesde langues et de cultures différentes.Les gens sont habitués à faire beaucoup de kilomètrespour travailler. Beaucoup de paroissiens travaillent surAix et sur Marseille et la remise en service de la ligneSNCF Pertuis/Marseille facilitera les transports.Nos paroissiens sont à la fois constitués de Provençauxde souche, de personnes qui sont en Provencedepuis plus de trente ans, et d’autres arrivés plusrécemment. Beaucoup ont un désir d’approfondir leurfoi, et certains viennent avec des sensibilités liées auxcommunautés nouvelles. C’est une grande richesse,car nos églises sont plus ouvertes au Saint Esprit dufait de cette complémentarité qui nous permet d’avanceret de travailler ensemble. Enfi n quelques personnesoccasionnellement, peuvent venir dans nosassemblées alors qu’elles habitent juste derrière laDurance (diocèse d’Aix).Je voudrais ajouter que la paroisse protestante, quiest dirigée par le Pasteur Marc Muller, recouvre toutle doyenné de Pertuis et jusqu’aux portes d’Aix, d’oùla nécessité de prendre contact avec les prêtres quisont dans la vallée de la Durance (Venelles, Peyrolles,Meyrargues…).Le doyenné de Pertuis est le plus éloigné d’Avignon.Comment gérez-vous cette distance ? L’attiranceavec le diocèse d’Aix, sous l’angle pastoral,vous cause-t-elle une sorte de concurrence ?1 Centre de Préparation au Mariage2 Projet international ayant pour but de construire un réacteurexpérimental à fusion à Cadarache14


lopper ce mode de rencontre avec une organisation quiréponde aux besoins des parents qui ont des enfants.Une autre richesse, c’est la coordination au niveau dudoyenné des aumôneries des paroisses qui est faitepar le Père Sébastien Montagard. Cela donne desoccasions pour les jeunes de se rencontrer. Plutôt qued’être deux ou trois, ils se retrouvent en nombre et celales renforce.COMMUNAUTÉ CATHOLIQUEPALAVRA VIVAPour la formation des catéchistes et les sessions pourl’aumônerie de l’hôpital, il est plus simple de le fairesur Aix. Les déplacements sur Avignon pour des réunionsle soir obligeraient les bénévoles à rentrer trèstard. Peut-être qu’un jour le diocèse trouvera le moyende décentraliser ces réunions. Pour l’IDF 3 l’investissementtemps est plus simple car c’est sur un week-end.Les paroisses participent à la prise en charge des fraisde déplacement ce qui représente un certain budget.C’est <strong>vrai</strong> qu’il n’est pas facile de maintenir le lien avecAvignon.Être près d’Aix n’est pas source de concurrence, maisau contraire c’est une proximité géographique quinous enrichit de rapports fraternels. C’est le mêmetype de lien entre Villeneuve-lès-Avignon et Avignon.Les forces vives des paroisses gardent comme pointd’attache leur lieu d’habitation, sauf lors des vacancesscolaires.Les réalités paroissiales, entre leurs richesses etleurs pauvretés : quels sont les signes d’espérance,de croissance, perceptibles ?Une de nos pauvretés, comme pour de nombreusesparoisses, vient du fait que beaucoup de personnesont plusieurs responsabilités. Mais je me réjouis devoir dans la paroisse de Pertuis une quarantaine defamilles avec leurs enfants. Certaines sont en marchevers une vie spirituelle, ecclésiale et sacramentelleplus régulière. Les autres paroisses n’ont pas forcémentautant de familles, car une seule famille sur uneparoisse se sent seule et elle a besoin d’être en contactavec d’autres.Nous commençons timidement à organiser des sessionsde formations, de récollection lors de week-end.Pour permettre aux familles de venir nous organisonsl’accueil des enfants. Nous comptons <strong>vrai</strong>ment déve-3 Institut Diocésain de Formation“Catholiques annonçant Jésus au monde.”“Catholiques annonçant Jésus au monde, enévangélisant surtout les jeunes et les familles, enretrouvant le sacré dans l’Eglise et dans le cœurde l’<strong>homme</strong> et de la femme, en défendantfermement le dépôt de la foi, en totale obéissanceà l’Eglise Locale,au Magistère de l’Eglise et au Saint Père, PasteurSuprême.”(Objectif Général de la Communauté CatholiquePalavra Viva)Le 6 août 1995, Fête de la Transfi guration du Seigneur,a été fondée à Curvelo, dans l`Archidiocèse deDiamantina – Minas Gerais au Brésil la CommunautéCatholique Palavra Viva par Alysson Norberto da Costa,une nouvelle fondation de Droit Diocésain.Nous sommes inspirés par le modèle de vie, de sainteté,de don de soi et d’apostolat de nos parents spirituels– saint François d’Assise et sainte Thérèse del’Enfant Jésus - la Communauté Catholique PalavraViva cherche à enrichir et à étayer son charisme dansune spiritualité fondée sur :• L’adoration à Jésus Eucharistie• La récitation et la méditation quotidienne du SaintRosaire• La méditation et la prière du temps présent• La participation quotidienne au sacrifi ce de la SainteMesseNous cherchons par la prière à expérimenter et à vivrel’amour de <strong>Dieu</strong> dans notre vie consacrée, afi n d’êtreun Evangile vivant et des fi dèles propagateurs de cetamour et de cette grâce qui nous poussent à un but>15


Au cœur du diocèse>et un objectif unique : appartenir à <strong>Dieu</strong> et amener denombreuses personnes à Lui en construisant ici -basla civilisation de l’amour.En regardant le modèle de vie de nos parents spirituels(saint François d’Assise et sainte Thérèse de l’EnfantJésus) nous portons dans le cœur le désir d’annoncerJésus, le Verbe Incarné.La Communauté Catholique Palavra Viva est forméede jeunes, de célibataires, de couples, de consacréset de consacrées qui portent dans leur cœur un désirardent avec amour, autorité et conviction, d’annoncerla personne de Jésus. Elle a pour objectif de Le faireconnaître et aimer avec de nouvelles méthodes, etavec de nouvelles ardeurs qui vont permettre à <strong>Dieu</strong>de nous utiliser comme des “instruments insuffi sants”,afi n que Sa Parole soit annoncée, diffusée et qu’Ellearrive à tous les peuples ; obéissant en cela au commandementdu Seigneur d’aller par le monde et deprêcher l’Evangile à toute créature.La Communauté Catholique Palavra Viva désirerévéler le Verbe incarné du Père à tous les peuples,les races, les langues et les nations. Pour cela, ellecompte aussi sur des personnes qui portent dans leurcoeur le désir d‘être Eglise et de la servir pour diffuserl‘amour et la miséricorde de <strong>Dieu</strong>, des personnes quin‘ont pas reçu un appel plus radical du don de soi, etqui cependant vivent une expérience forte de l‘amourde <strong>Dieu</strong>, et qui ont envie également d‘annoncer Jésusdans leur vie quotidienneActuellement, la Communauté, après treize ans d‘existence,compte plus d‘une cinquantaine de noyauxd‘alliance, présents dans plus de dix diocèses et archidiocèsesdans tout le Brésil et également en Europe,au total presque sept cents vocations en comptant lesjeunes, les couples, les universitaires, les professionslibérales, enfin des centaines de chrétiens catholiques,qui par le charisme Palavra Viva, évangéliseront etannonceront Jésus dans leur vie quotidienne.Une nouvelle fondation, un nouveau charisme pourannoncer la bonne nouvelle du Saint Evangile toujoursnouveau et actuel. Malgré notre simplicité, nos limiteset notre petitesse, nous nous rendons disponibles afi nque l‘amour que nous avons goûté puisse être vécu etexpérimenté par toutes les personnes aux endroits oùle Seigneur veut nous envoyer.Mission au Sanctuaire de Saint Gens –Diocèse d’AvignonNous sommes là pour accueillir les pèlerins que passent,mais surtout pour montrer à tous que <strong>Dieu</strong> lesaime et ensemble pouvoir rendre grâce pour la SaintePrésence de Jésus dans ce Sanctuaire.Le bâtiment de la confrérie est prêt pour recevoir 80personnes pour des conférences, des pique-niques oudes réunions de catéchèse, de jeunes et de familles.Nos horaires - Pendant l’hiver :MESSESLundi - 9h30 - Père Joseph DAVIUMercredi - 18h00 - Père Alain BONJOURVendredi - 18h00 - Père Pierre MARINToujours les messes sont précédéesd’une demi-heure pour la prière du chapelet.DIMANCHEAdoration de 15h00 à 16h15Le Chapelet de la Divine Miséricorde, la louange et lepartage de la Parole de <strong>Dieu</strong>Messe à 16h30Le troisième dimanche de chaque moisOUVERTURE ET FERMETURE DU SANCTUAIRELundi - 9h00 à 18h30Mardi - 9h00 à 17h30Mercredi - 9h00 à 18h30Jeudi - 9h00 à 17h30Vendredi - 9h00 à 18h30Samedi - 9h00 à 17h30Dimanche - 9h00 à 18h30MAGASINPendante l’hiver : DIMANCHE de 14h30 à 18h00Pendante la semaine, vous pouvez sonner à la maisonde la Communauté en facede 10h00 à 12h00 et de 14h30 à 16h45.Les horaires du magasin et du Sanctuaire pourrontchanger selon les besoins missionnaires de la communauté.Nous vous attendons avec grande joie pour prier avecnous au Sanctuaire de Saint-Gens. Jésus veut verser16


sur nous tous une pluie de grâces par l’intercession desaint Gens et de la Vierge Marie.La Communauté Catholique Palavra Viva vit aussi dansle Diocèse d’Avignon, l’évangélisation des jeunes etdes familles dans d’autres paroisses où nous mettonsen pratique notre charisme d’«Annoncer Jésus » deplusieurs façons et méthodes nouvelles de manière àmontrer à tous qu’une vie avec <strong>Dieu</strong> est surtout vécuedans la joie, même si nous avons des diffi cultés.JEUDI À 20H00Nous nous retrouvons aussi pour un moment de partageet de prière avec des jeunes et des familles.Ce moment se passe à la Maison de la Communautéà Monteux.Adresse : 22, rue du Commandante Pellegrin(à côté d’Ecole Notre Dame de Bon Accueilli), Nos coordonnés au Sanctuaire de Saint GensCOMMUNAUTÉ CATHOLIQUE PALAVRA VIVA84210 – Le BeaucetTél. : 04 90 34 07 54 – mail : avignon@palavraviva.comSite : www.palavraviva.comLA CRÈCHE FAIT BON MENAGEAVEC LE MARCHÉEn Provence quand arrive le temps de l’Avent, chaqueparoisse ou chaque famille se pare de ses plus beauxatours pour faire de ces fêtes de Noël un momentexceptionnel où foi, convivialité, partage, joie et lumièresoccupent l’essentiel de notre temps. Nos crèchesparoissiales participent pleinement à cette dimensionde fête.Alors, quand une belle crèche paroissiale rencontre unévénement local comme un marché de Noël qui déploieses étals juste devant l’église, elle attire les badauds,les chalands, les croyants et les « incroyants », lesfamilles, petits et grands, les personnes de traditionchrétienne comme les autres. Tous devant un tel ‘spectacle’ouvrentbien grand leurs yeux, émerveillés par tantde belles choses, par ces traditions provençales, parce que représente la crèche dans le chemin de foi desgens de nos paroisses. Ainsi, depuis de nombreusesannées, ce sont des dizaines, des centaines de famillesqui se pressaient ce jour-là pour venir rendre visite à lacrèche où Jésus n’était pas encore, mais où sa placeétait bien visible. Des questions ont été posées sur lesens de tel ou tel détail, de telle ou telle présence. C’estainsi que naquit dans l’esprit du curé cette certitude :« Là il y a quelque chose à vivre et à faire découvrir ».Pour Noël 2007, une équipe se mit en place pour proposerune animation autour de l’inauguration de la crèchele jour du Marché de Noël. Nous voulions profiter de lavisite de la crèche paroissiale pour accueillir tous ceuxqui franchiraient le seuil de notre église, leur proposantde la musique et des chants, un lieu de prière, des livresà acheter, des boissons chaudes… mais surtout restantdisponibles pour apporter quelques explications ourépondre à des questions sur le sens de Noël aux visiteursqui en exprimeraient le désir.La préparation comme la journée elle-même furent pournous une occasion formidable qui nous était donnéede vivre un temps spécifique en Eglise au service del’évangélisation, mettant ainsi en pratique cette convictionde l’Eglise qu’il existe une véritable co-responsabilitéentre prêtres et laïcs dans l’Annonce de l’Evangile.Nous appliquions ce que réclame l’Eglise dans de nombreuxtextes ou sermons : témoigner, aller à la rencontrede l’autre, scruter les signes des temps, rejoindre l’humanitédans ce qu’elle vit pour lui apporter la lumière deJésus Christ…Au terme de cette première journée d’expérience, cesont plus de 2 800 personnes qui ont pu être touchéespar le message de Noël que l’Eglise propose au monde.Et si, de manière presque unanime, les « visiteurs » ontdit leur joie d’avoir vécu ce moment de fête, le mêmeenthousiasme a gagné l’équipe de paroissiens qui,autour du curé, a pu expérimenter sur le terrain à la foisla complexité de l’annonce de l’Evangile dans un mondeoù les symboles chrétiens ne sont pas toujours comprisdans leur sens le plus plénier, et en même tempsl’impérieux besoin du monde d’aujourd’hui de redonnerdu sens à sa vie, à la vie. Nous avons ainsi constatécombien de familles sont en recherche de spirituel etcombien nous avons du mal à les rejoindre. La crècheest à n’en pas douter un lieu exceptionnel pour que leurdemande rejoigne notre Mission.Cet événement aura été à l’évidence porteur de grâcespour la communauté paroissiale, comme pour les visiteurset aura permis en outre de faire découvrir à certainsune Eglise ouverte, accueillante et qui sait rejoindreles gens dans ce qu’ils vivent. Ce jour-là, à l’imagedu Christ qui a marché avec les Pèlerins d’Emmaüspour mieux les aider à ouvrir les yeux sur la Vérité, nousaussi, nous avons « marché » avec les gens de notretemps pour les aider à redécouvrir la Vérité du Messagede Noël.Aussi sommes-nous prêts aujourd’hui à revivre cetteexpérience qui de<strong>vrai</strong>t permettre à notre communautéparoissiale de partager avec le monde cette merveilleusenouvelle « <strong>Dieu</strong> est parmi nous » ! …Père Pierre Marin17


TémoignagesChrétiens au milieu des musulmansMgr Henri Coudray interrogépar Jean MalleinFin septembre, Mgr Henri Coudray,préfet apostolique du futurdiocèse de Mongo, un territoiregrand comme la France dans l’Estdu Tchad, faisait un bref passage àAvignon. Venant de l’Institut Notre-Dame de Vie dont fait partie l’un deses prêtres et qui intéresse l’un deses professeurs de collège, il venaitvoir Mgr Cattenoz qu’il avait connuMusulmans et Chrétiens et leurLivre Saint (photo site eglisemongo.org)au séminaire de N’Djanema, avantde poursuivre son voyage en Europepour parler de la mission en Belgiqueet en Allemagne, au titre d’évêque desréfugiés. Ils sont, en effet, 230 000dans sa préfecture, venus du Darfourvoisin, tous musulmans.Sa demande, qu’il devait faireégalement à d’autres évêques : uneaide fi nancière pour construire sacathédrale, « une église de 800 placesqui soit digne, assez grande pour desrassemblements plus importants etqui puisse inscrire, dans un milieu trèsislamisé, la présence chrétienne ».C’est pour relayer cette demandedans la feuille « Alléluia » 1 queje devais le rencontrer, en mêmetemps qu’une autre personne, pourRCF. Cette dernière ayant du retard,Mgr Cattenoz me laissa seul unmoment avec son invité, occasionpour moi d’être saisi par le solidealliage de simplicité fraternelle et defoi qui émanait de lui.Car, si ce jésuite d’origine savoyardeaime à se défi nir comme « un ordinairesans caractère » (un « ordinaire » dulieu, comme un évêque en son diocèse,mais à qui manque le « caractère » del’ordination épiscopale), il ne manquaitpas pour autant de caractère, àmoins qu’il ne faille l’avoir mauvais1 Voir la feuille Alléluia-service N°973 du 12octobre 2008, consultable sur le site www.diocese-avignon.frpour qu’on en parle. Or, alors qu’ilm’expliquait non sans humour cequ’était un préfet apostolique, je mesuis surpris à le tutoyer, une familiaritéqui ne l’a nullement gêné, que j’airéprimée comme inconvenante, maisqui me fi t goûter quelque chose de lafraternité chrétienne qui vient du cœuret qui donne confi ance.Et j’ai également rencontré un <strong>homme</strong>de foi dont je vais retranscrire ici quelquespropos.« Une Eglise desfrontières »C’est le titre que l’on peut lire sur lesite http://eglisemongo.org ouvert enseptembre dernier : « Entre désert etplaines herbeuses ; entre populationsnomades et sédentaires ; entre ethniesarabes et négro africaines ; entreIslam, Animisme et Christianisme ;entre chrétiens du Nord du pays etchrétiens du Sud ». Les six petits diocèsesdu sud du Tchad, le cinquièmeou le sixième du territoire du pays,où vit la moitié de sa population, sontmajoritairement chrétiens, alors que lapréfecture apostolique, prise en 2001sur la partie Est de l’immense archidiocèsede N’Djaména et qui compte1 700 000 habitants, est musulmaneà 95 %. Les chrétiens déclarés, plusdu double de ceux qui sont enregistrésdans les paroisses, catholiqueset protestants réunis, ne représententque 1 % de cette population. Réfl exiond’un chrétien du Sud : ‘Dans le Sud,c’est évident, tout le monde veut êtrechrétien. Dans le Nord, si vous êteschrétiens, c’est par choix, et nousavons besoin de votre témoignageparce que ça nous encourage beaucoupà être chrétien, surtout avecl’avancée de l’Islam ’.« Dans la préfecture, poursuitMgr Coudray, il y a un tiers d’autochtoneset les autres chrétiens sont desallogènes venus du sud, chrétiensou en route vers le christianisme, quiservent là comme militaires ou fonctionnairespour 8, 15 ans ou plus…Il y viennent en traînant les pieds,18


parce que pour eux, c’est une terreennemie, où, disent-ils, leurs parentsont été massacrés, ce qui n’est pasfaux, sauf qu’ils ne l’ont pas été à titrede chrétiens, mais, comme on dit auTchad, à titre de sudistes, commemembres des ethnies qui étaient dansla situation dominante au moment oùa éclaté la guerre civile. Ces gens duSud arrivent effarouchés. Avant 2001,l’église d’Abéché était administréedepuis N’Djaména, à 950 km, sansautoroute ! Maintenant, ils se sententsoutenus, on les visite plus souvent etle fait de trouver d’autres chrétiens quivivent sans complexe avec des musulmans,cela les met à l’aise, malgré lefanatisme quotidien dont ils souffrent.Par exemple, quand tout le monde serassemble dans les rues et s’inclineau moment de la prière, pour ne pass’incliner avec les autres, il faut êtrefort ».Et puis, l’identité de l’évêque estimportante.Un missionnaire qui afait l’église buissonnière« J’ai un parcours très atypique. J’aifait l’Eglise buissonnière. J’avais unevocation missionnaire, mais de l’extrême: je suis toujours allé plus loin etmaintenant l’Eglise me demande decréer un diocèse ! Si vous m’aviez dit,il y a dix ans, que je de<strong>vrai</strong>s construireune cathédrale, j’aurais été complètementstupéfait et maintenant ça meparaît évident ».« C’est la 32 e année de ma vie queje passe au Tchad… J’ai commencéen étant professeur d’arabe au lycéed’Abéché, la capitale arabo-islamiquedu pays. Pendant dix ans, ma« lune de miel » de prêtre jésuite, j’aiété coopérant. Oui, un français pourenseigner l’arabe, c’est peu banal ! Etaprès, j’allais dans l’église d’Abéché,porte ouverte, célébrer l’eucharistieavec les religieuses libanaises. Lesgens savaient très bien qui j’étais etj’ai noué là des liens très importantsavec des collègues et des élèves quiont pris des responsabilités dans lepays.Il y a 15 ans, les Français étaient trèsmal vus, puis ils ont réussi à se faireaimer. Mais, depuis deux ans, à causedu soutien inconditionnel de la Franceau pouvoir d’Idriss Déby, qui est honnidans le Nord et dans le Sud, il n’estpas confortable d’être Français…Je peux très bien me faire fl inguer,mais ce qui me donne confi ance,c’est que je n’ai jamais eu de problèmedepuis le début. J’ai, <strong>Dieu</strong> m’adonné, un don : j’aime ces <strong>homme</strong>set ces femmes, même si j’ai du mal àsupporter ceux qui sont au service durégime actuel et qui sont particulièrementarrogants, mais lorsque je saiscomment ils en sont venus là, quelle aété leur éducation, je leur pardonne.Ces <strong>homme</strong>s vivent dans un milieuparticulièrement hostile, à la fois àcause du désert et de la vendetta.Les enfants sont éduqués à l’agressivité.Entre Faya et Koro Toro, il y aun puits qu’il ne faut absolument pasmanquer… Des gens arrivés en voituretrouvent au puits un enfant de10 ans, seul. Comment tu t’appelles ?Mon nom ne t’intéresse pas. Qu’est-ceque tu fais là ? Ca ne te concerne pas.L’enfant n’en a pas dit plus. Il n’avaitpas peur. On a appris plus tard qu’ilrepérait les chameaux à acheter…Donc, quand ils voient que tu n’as paspeur, que tu les estimes, que tu parlesleur langue, si tu as les cheveuxblancs, si tu parles sans agressivité…En 1979, à l’occasion d’un court cessez-le-feuaprès 23h de combats terribles,les militaires français sont venusnous demander si nous voulions venirchez eux. Nous avions les enfants del’internat, il y avait la famille du gardien…On leur a dit : ‘On part pas, onreste’.Trois semaines après, la famille dugardien venait prendre des nouvelles.J’étais dans le garage, à côté, et j’aientendu quelque chose qui m’a renvoyéaux paroles <strong>vrai</strong>ment dites par leChrist : ‘Les Pères ont dit : non, on neveut pas partir, ce sont nos enfants etnos frères. S’ils meurent, on va mouriravec eux et s’ils vivent, on va vivreavec eux’. On n’a pas dit ça, maisle fond est <strong>vrai</strong> et on n’avait pas lechoix ».Comparaison avec l’Eglise qui esten France« Dans certains endroits, on sent uneEglise nouvelle qui naît, ailleurs uneEglise qui est en train de faire sa mue,pour moi c’est le terme positif pour direqui est en train de mourir dans le senschrétien de mourir, pour donner, pourrenaître… Pour moi qui viens d’uneEglise hyper minoritaire ce n’est pasen nombre de fi dèles que je calcule,c’est en capacité de se mobiliser pourfaire que l’Eglise naisse. Or, dans lescommunautés qui sont réparties danscet immense territoire, il y en a environ90 (pour seulement 10 prêtres, moiétant le dixième !), je viens comme lepasteur pour apporter l’encouragementet l’interpellation de l’Evangile,les sacrements évidemment, mais laplupart du temps c’est moi qui suisévangélisé par la présence de ceschrétiens qui tiennent tout seuls ». ■Chrétiennes et musulmanes ausecours des réfugiés(photo site eglisemongo.org)19


Parole d’EgliseP. Lucien AurardComment se célèbreNoël dans la musiquedepuis les origines ?Je suis allé le demander à l’ange qui, dansl’Evangile de saint Luc, annonce aux bergersla naissance du Sauveur. Il m’a conduit dansla maison de Zacharie. J’ai entendu Elisabeth. Ellechantait « Je te salue Marie, tu es bénie plus quetoutes les femmes et béni aussi le Seigneur quetu portes en ton sein ». Marie chantait avec elle :« Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit exulteen <strong>Dieu</strong> mon Sauveur. » Zacharie tenait la troisièmevoix : « Béni soit le Seigneur, le <strong>Dieu</strong> d’Israël,parce qu’il a visité son peuple et nous a suscitéune force de salut dans la maison de David, sonserviteur. » J’écoutais cette hymne à trois voix qui,comme le veut la tradition, est toujours un chantde louange désintéressé et je pensais : voilà lepremier Noël de l’histoire de la musique. L’Evangiledit que ce sont les anges qui ont ensuite chantéNoël et, nous le croyons, leurs chants n’ont cesséde résonner dans le cœur de tous les <strong>homme</strong>sde bonne volonté. Lorsqu’en 354, le 25 décembredevient, en Occident, la date de la célébration dela naissance de Jésus, les chants de Noël sontuniquement les chants de la liturgie.A partir du XII e siècle, la célébration religieuses’accompagne aussi de drames liturgiques, lesmystères. Divers tableaux mettent en scènel’adoration des bergers ou la procession desmages. Ces drames se jouent primitivement dansles églises, puis gagnent les parvis et même larue. De partout, dans les villes et les villages, dansles châteaux et les chaumières, riches et pauvreschantent et dansent. Ces chants, rythmés pardes rondes joyeuses, s’appellent « des Noëls »,en Angleterre des « Christmas Carols ». Leursauteurs sont souvent anonymes. Les paroles,émaillées de mots de patois, s’apprennent par lebouche à oreille qui les transforme bien sûr degénération en génération.Au XVI e siècle naît « l’oratorio ». Comme sonnom l’indique, il doit son origine à l’ordre religieuxitalien des Oratoriens. Les musiciens, aux 17 eet XVIII e siècles, vont écrire des oratorios pourla fête de Noël. Heinrich Schütz, le plus grandcompositeur allemand avant J.S. Bach, écrit, en1664, l’Histoire de la Nativité. Jean Sébastien Bachécrit, en 1734, l’oratorio de Noël, un ensemblede six cantates. Les trois premières sont écritespour les fêtes de Noël, la quatrième pour la fêtede la circoncision de Jésus, la cinquième pour lepremier dimanche de l’année et la sixième pourla fête de l’Epiphanie. Haendel, en 1742, écrit leMessie, un oratorio pour le temps de Pâques, mais,depuis la mort du compositeur, il est de traditionde jouer, pendant le temps de l’Avent, la premièresection du Messie qui parle de la venue et de lanaissance du Christ et de terminer par le chœur del’Alleluia. Cette période est aussi celle des Noëlsà l’orgue. Une originalité typiquement françaiseautour de l’improvisation et des variations sur desairs de Noëls populaires. Nicolas Lebègue, JeanFrançois d’Andrieu, Balbastre, Michel Corrette,Louis Claude d’Aquin et tant d’autres ! Ils ont suattirer les foules venues admirer leur virtuosité etécouter des Noëls venus de toutes les régions deFrance.Nos chants traditionnels aussi ont tous une bellehistoire. Il est né le divin enfant vient de Lorraine. Samélodie est celle d’un air de chasse du XVII e siècle,la tête bizarde. On le trouve pour la premièrefois dans un recueil d’Airs de Noëls rassembléspar l’organiste de la cathédrale de Saint-Dié, R.Grosjean. Les anges dans nos campagnes est uncantique du Languedoc. On pense qu’il date duXVI e siècle. Adeste fi deles qui s’écrit en françaisPeuple fi dèle est traditionnellement attribué àsaint Bonaventure (XIII e siècle). Stille Nacht,heilige Nacht, en français : Douce nuit, sainte nuit,a été chanté pour la première fois le 24 décembre1818 dans l’église Saint-Nicolas d’Oberndorf, enAutriche.Chez nous en Provence, les Noëls de Saboly sontencore chantés dans toutes nos églises. NicolasSaboly est né à Monteux en 1614. En 1639, il estorganiste à Carpentras et en 1643, il est maîtrede chapelle à l’église Saint Pierre d’Avignon.Ses premiers Noëls sont publiés en 1669. LesNoëls de Notre-Dame des Doms remontent auXVI e siècle. Pure merveille de la musique populaireprovençale, ils sont les chants de Noël de l’écoleavignonnaise. Quant à Minuit, chrétiens, c’est unebelle histoire que seuls les gens de Roquemauresavent bien raconter.Je choisis La Pastorale d’Arifon, la plus simple,la plus « pauvrette », pour représenter toutes lespastorales jouées dans nos villages par les gensdu village, et pour préparer notre cœur à accueillirle sourire de <strong>Dieu</strong>. ■20


…<strong>Dieu</strong>, clin d’œilA vous partagerEst-il passé inaperçu ?François GuezDans le cosmos, un grandfait eut lieu : une étoilenouvelle apparut. Desmages dans des pays lointainsla virent. Après en avoir perçula signification, ils se mirent enroute et cherchèrent… « Où estle roi des Juifs qui vient de naître? »… Ils le trouvèrent à Bethléem,non dans un palais, maisdans une grotte, Ce petit boutd’<strong>homme</strong> était entouré des bergersprévenus par des anges.Ses parents lui donnèrent le nomde Jésus : « Celui qui sauve. »Ce fut peut-être un événementcosmique qui passa presqueinaperçu, mais qui n’échappapoint à Hérode, roi des Juifs, quifi t massacrer les nouveaux nésde Bethléem… C’est ainsi quele Mal s’en prit dès le début auRoyaume du Père de Jésus.Jésus mène la vie de tout unchacun, parle sans doute peu,regarde, écoute, contemple etpartage les joies et les angoissesdes villageois. Un jour à lasynagogue, enfi n, Il déclare :« Aujourd’hui s’accomplit cepassage de l’Ecriture : L’Espritdu Seigneur est sur moi » (Lc4,18-21)Il quitte Nazareth, il enseigne,il donne la preuve de l’Amourde son Père pour l‘humanitéen nourrissant, en guérissant,en consolant, en enseignant,mais il e veut pas être reconnu; Il veut révéler seulementson Père. Son heure n’est pasencore venue… Il part dans lamontagne pour prier. Pierre luidéclare : « Tu es le Christ, le fi lsdu <strong>Dieu</strong> vivant… » (Mt 16, 16)et « Il ordonna aux disciples dene dire à personne qu’il était leChrist. » (Mt16, 20)Les « craignants » pour leur nom,leur bien, leur pouvoir, se rejoignentpour mettre à mort Celuiqui veut un royaume d’amouret d’amitié. Un royaume om lespuissants sont renversés de leurtrône, où les affamés sont comblés,om les riches sont renvoyésles mains vides. Il doit mourir etnous laisser vivre dans notremonde d’orgueil et de jalousie.L’Esprit qui l’unit à son Père etqui l’anime sans cesse va semblerdisparaître Il criera du hautde la croix d’où il voit le mondes’entredévorer : « Pourquoi,Père, m’as-tu abandonné ? » Il ales bras ouverts comme dans lacrèche pour enserrer ce mondeplein de souffrances. Le rideaudu temple se déchire, le ciel etla terre se rejoignent. Père pardonneleur et le Père a pardonnéla folie des <strong>homme</strong>s. Trois joursaprès sa mort, Il se fi t reconnaîtreà ses disciples. IL est vivant.Jésus nous lègue, après nousen avoir donné l’exemple leplus grand des commandements: « Aimez-vous les unsles autres COMME je vous aiaimés. »? ■ABONNEZ-VOUSREABONNEZ-VOUSJe m’abonne 35 € Je me réabonne 35 € Abonnement de soutien à partir de 40 €M., Mme, Mlle.............................................................................................Adresse.......................................................................................................Code PostalVille.........................................................Tél.: .............................................mél : ......................................................A........................................ le...........................SignatureAbonnement pour 1 an - 10 numérosRèglementpar chèque bancaire ou CCPà l’ordre deSecrétariat de l’Archevêchéà adresser à :Eglise d’Avignon Service Abonnement31, rue Paul Manivet - BP 4005084005 Avignon cedex 1


èves • brèves • brèves • brèves • brèvesAU THÉÂTRE DU BALCONLes 5 dec à 20h et 6 dec à 18h : «Les4 Saisons de la Femme», pièce enpartenariat avec RCF Lumières, de JeanReboul60E ANNIVERSAIREDE LA DÉCLARATIONUNIVERSELLE DES DROITSDE L’HOMMELe 10 décembreNOËL AUTREMENTPour le temps de l’Avent, Pax Christipropose comme chaque année un dossierd’animation. Cette année : « Sur toute laterre, faire la paix ».Toutes les paroisses de Francerecevront un seul exemplaire du dossier.Il est possible d’en obtenird’autres en téléchargeant sur le siteinternet dePax Christi : http://paxchristi.cef.frpour éviter de gros frais d’expédition.Dans l’exemplaire gratuitde chaque paroisse fi gure un bonde commande qui permet d’obtenirles affi ches, des cartes et imagesreprésentant le triptyque de l’affi che decette campagne 2008, et bien sûr lespublications diverses. Merci à tous.INAUGURATION DE LAMAISON DIOCÉSAINELe 24 octobre 2008, l’inauguration de laMaison Diocésaine a offi cialisé l’ouverturede ce lieu central de la vie de l’Églisecatholique pour le diocèse d’Avignon.Monseigneur Jean-Pierre Cattenoz aaccueilli à cette occasion les différentespersonnalités de la Préfecture, de laMairie d’Avignon, du Conseil Généralet d’autres administrations. Etaientégalement présents des représentantsdes paroisses de notre diocèse.SUR VOS AGENDASjournée des fiancés 2009 : Dimanche 22mars 2009, Avignon.Vous préparez votre mariage ?Mgr Jean-Pierre Cattenoz, Archevêqued’Avignon, vous inviteavec tous les couples du diocèse quirecevront le sacrement de mariage dansl’année.Cette journée, complémentaire auxpréparations au mariage effectuées enparoisse, aura lieuDimanche 22 mars 2009de 9h30 à 17h30Collège Champfl eury88 route de Tarascon, AvignonDes couples animeront cette journéeet vous partageront combien le Christtransforme et fortifi e, pour la vie, leuramour consacré par le sacrement demariage.La journée se clôturera par la messe etune bénédiction de chaque couple.Merci de vous inscrire auprès de• Jean-Louis et Françoise : 09 61 00 79 86• ou Alex et Maud : 06 07 63 44 24 - 04 9032 88 78PASTORALE DE LAFAMILLEEvénements de l’année 2008-2009:Dimanche 22 février 2009 : Journée derencontre avec les veuves15 février 2009 : Journée avec lesdivorcés ou séparés22 mars 2009 : journée des fi ancés aucollège Champfl eury28 décembre avec Mgr Cattenoz : 10hcélébration de l’Eucharistie à Notre-Damedes Doms pour les enfants non nés dansl’annéeCommunion et Evangélisation : 18-19avril 2009 à ToulonJournée de la mère et de l’enfant : quêtele jour de la fête des mèresL’ANNÉE OLIVIERMESSIAENElle se termine bientôt. N’oubliez pasd’aller voir sur le site du diocèse www.diocese-avignon.fr le calendrier desdernières manifestations.OLIVIER MESSIAEN,UN HOMMEDE FOIUne œuvre inspiréepar sa foi catholiqueAvignon 1908-2008Centenaire de la naissance d’Olivier Messiaen22


PublicitésBonnesadressesCierges, bougies, veilleuses,vin de messe et articlesreligieuxToute commande sera livréepar notre représentant localZI Nantes Carquefou - Rue des Petites IndustriesCase Postale 6202 - 44477 CARQUEFOU cedexTéléphone 0240301532 - Télécopie 0240300341Jean-Marc CHLOUP - Le Clos - Rue du Colombier - 84810 AUBIGNANTél/Fax 04 90 62 76 65 - Portable 06 86 43 22 77AGENCE TRAVAUX - AVIGNONÉTANCHÉITÉCOUVERTURE BARDAGEDÉSENFUMAGE125 rue des Quatre Gendarmes d’Ouvéa 84000 AVIGNONTél. 04 90 14 89 20 - Fax 04 90 27 08 07• Alarme anti-intrusion • Alarmeet détection incendie • Appelmalade • Câblage informatique• Contrôle d’accès • Distributionde l’heure • Interphone • Opérateurtéléphonique • Portier •Recherche de personne • Sonorisation• Téléphone • Télévision •C O U R A N T S F A I B L E SRobert ABBES19 boulevard FérigouleBP 2096884093 AVIGNON Cedex 9Port. : 06 60 84 92 22Tél. : 04 90 888 120Fax : 04 90 888 121Mail : sarl.arcom@wanadoo.frABONNEZ-VOUSREABONNEZ-VOUSJe m’abonne à EDA 35 € Je me réabonne à EDA 35 € Abonnement de soutien à partir de 40 €M., Mme, Mlle.............................................................................................Adresse.......................................................................................................Code PostalVille.........................................................Tél.: .............................................mél : ...................................................... A........................................ le...........................SignatureAbonnement pour 1 an à la revue Eglise d’Avignon (EDA) - 10 numérosRèglementpar chèque bancaire ou CCPà l’ordre deSecrétariat de l’Archevêchéà adresser à :Eglise d’Avignon Service Abonnement31, rue Paul Manivet - BP 4005084005 Avignon cedex 123


La Vierge aujourd’huimet au monde l’Eternel !Et la terre offre une grotte à l’Inaccessible!Les anges et les pasteurs le louent,et les Mages avec l’étoile s’avancent,car tu es né pour nous,Petit Enfant, <strong>Dieu</strong> éternel.(Liturgie Byzantine)

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