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Avril 2012 - N°6

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LA CULTURE JUDOMA AI : La mangouste et le Serpent« Gardez la bonne distance ! ». C’est un conseil qu’on reçoit dans bien des circonstances de la vie auquotidien.En Judo lorsque le pratiquant maîtrise suffisamment « ukemi » (réception de chute) et qu’il a acquis uneconnaissance suffisante des « waza » (techniques), l’esprit de comparaison aidant, il cherche à s’évaluer.Pour cela il teste son efficacité en pratiquant le « randori » (exercice libre). Ensuite il va se mesurer àdifférents adversaires en « shiai » (compétitions) afin d’apprécier son niveau. Par la même occasion iltestera l’efficacité de son « Tokui waza » (technique spéciale). Selon le résultat obtenu il aura, avec l’aidede son professeur ou de son entraîneur, à faire évoluer les différentes variables qui lui permettront deprogresser.L’une de ces variables « ma ai » se réfère à l’espace crée entre deux adversaires au combat : la distanced’engagement. Ce concept prend en compte l’intervalle linéaire « ma » entre les deux combattants et aussi« ai » la relation qui s’instaure entre eux par la position, le temps de réaction (timing) et l’état d’éveil(feeling) de chacun.En Judo où les deux adversaires sont proches l’un de l’autre on parlera cependant de « To-ma » (grandedistance) lorsque l’on veut s’éloigner du partenaire et « Chika-ma » (petite distance) lorsque l’on veut s’enrapprocher.Lors de l’attaque ou de la défense, selon la morphologie des opposants et selon leurs « Tokui waza »(Techniques spéciales), savoir créer « ma ai » est essentiel pour être efficace tout en restant en sécurité.D’où la nécessité pour le judoka d’adapter sa distance d’attaque tout en se déplaçant à bon escient avecl’esprit en éveil au moment adéquat.« Avez-vous déjà observé une mangouste (Originaire d’Asie, la mangouste est un petit animal très rapidecapable de s’attaquer aux serpents) en présence d’un serpent ? » demandait un professeur japonais. C’estaprès avoir vu une de ces rencontres qu’il a compris la nécessité de travailler la distance avec l’adversaireet la rapidité d’action.Lors de la rencontre entre un serpent et une mangouste cette dernière se tient en face de son adversairesouvent bien plus grand qu’elle. D’abord son déplacement est calqué sur celui du reptile. S’il fait mined’avancer elle s’éloigne d’autant mais pas plus qu’il ne faut, tout en, restant concentrée et vigilante. Ladétente d’un serpent lors d’une attaque est toujours très rapide mais pas autant que l’esquive de lamangouste. Avant que son adversaire lancé en ligne droite puisse l’atteindre, en une fraction de seconde lapetite bête esquive, et en « sen no sen » (attaque dans l’attaque) elle plante ses dents à l’arrière de la têtedu reptile. Alors elle ne lâche plus sa prise et terrasse son adversaire. Même si le serpent tente encore des’enrouler autour d’elle ce n’est que pour quelques courts instants. Il perd vite ses forces et elle ne craintplus rien de lui.Ce qui est acquis chez la mangouste ne l’est généralement pas chez la plupart des judokas qui doiventtravailler beaucoup pour acquérir l’éclair de conscience qui permet d’effectuer le bon geste au bonmoment. Les champions en savent quelque chose….- 20 -

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