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La restauration Métiers passionMétiers passion - Marine et Marins

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Cuisinier n’est pas un métierque l’on fait par hasard. Il estsouvent inscrit profondémentdans les racines, dansles souvenirs d’une enfance.C’est le cas de Miguel Zo<strong>et</strong>e,second maître à bord duCharles de Gaulle <strong>et</strong> cuisinierdu commandant.Dès qu’il a su parler, ses premiersmots ont été pour samère. Excellente cuisinière,Mme Zo<strong>et</strong>e passait sesmoments de liberté devantles fourneaux. Non pas pardevoir, mais par envie dedonner le meilleur d’elle-même dans la préparation des assi<strong>et</strong>tesfamiliales. Ainsi, quand Miguel pénétrait dans la cuisine avec son cartabled’écolier, il n’avait qu’une idée en tête. Savoir ce que mamanpréparait pour le dîner <strong>et</strong> l’aider à élaborer les plats qu’elle a choisis.Comme tous les p<strong>et</strong>its garçons, Miguel aimait les desserts <strong>et</strong>rêvait d’être pâtissier. Mais être cuisinier n’exclut pas d’être aussipâtissier. Alors il passe un CAP-BEP cuisine <strong>et</strong> un Bac pro « hôtellerie<strong>restauration</strong>», avec une mention complémentaire de traiteur.Né fin 1977, il a 19 ans quand il devient bachelier, à Argenton-sur-Creuse. Le service militaire, encore obligatoire en 1997, l’attend. Pargoût des voyages, il demande à passer ces 12 mois dans la <strong>Marine</strong>nationale, pour « voir du pays ». Il est affecté comme maître d’hôtel(Motel) à bord de la Somme, au service de l’amiral, chef d’état-majorAlindien en Océan Indien. Au début, Miguel n’est pas conscient del’honneur qu’il a de servir un personnage aussi haut gradé... <strong>La</strong>déception de ne pas être cuisinier s’estompe vite. En un an, Miguelfait escale dans 23 pays !<strong>La</strong> formation à Rochefort n’est qu’une formalité <strong>et</strong> il sort premierde sa promotion. Son certificat d’aptitude technique (CAT) enpoche, il choisit les cuisines de la base navale de Port-des-Gal<strong>et</strong>s, àla Réunion. En plus des 150 à 200 personnes à nourrir, il assure lesbuff<strong>et</strong>s lors des réceptions. Moins il y a d’invités, plus Miguel peutexprimer ses talents. Le soir, il peut enfin profiter de ce pays de rêve.C’est là qu’il rencontre sa future épouse.En juill<strong>et</strong> 2004, Miguel est affecté sur le Charles de Gaulle pour troisans. D’abord affecté à la cuisine de collectivité, où 2 000 bouchessont à nourrir, il doit s’adapter <strong>et</strong> rêve d’une cuisine plus intime.Aussi, quand le cuisinier du commandant quitte son poste en 2005,il se porte volontaire. Seuls deux bâtiments de la <strong>Marine</strong> ont unecuisine spéciale pour le commandant : la Jeanne-d’Arc <strong>et</strong> le porteavions.Depuis, règnant sur ce carré privilégié, il fait découvrir aucommandant <strong>et</strong> à ses invités la cuisine créole, sa grande spécialitéhéritée de son voyage lointain.Aujourd’hui, Miguel est un homme heureux. Il sait maintenant combienil peut être fier d’être en charge de la cuisine du commandant,<strong>et</strong> apprécie d’être son propre patron. Les horaires sont élastiques,mais il se rend compte qu’il passe finalement plus de temps avec safamille qu’au temps d’Issoudun. Après ? Il a demandé à être affectésur une unité de p<strong>et</strong>ite taille. Et après, quand l’heure de la r<strong>et</strong>raitesonnera, ce sera pour prendre la direction de la Réunion, où ilcompte ouvrir son propre restaurant.De r<strong>et</strong>our en France <strong>et</strong> démobilisé, Miguel trouve du travail commechef de cuisine dans un restaurant gastronomique d’Issoudun, enplein coeur de la France profonde. Il aime son travail, mais aux journéesde 15 heures succèdent d’autres journées de 15 heures <strong>et</strong> lanostalgie des 12 mois passés en mer est de plus en plus présente.Au bout d’un an, Miguel n’en peut plus. Il veut r<strong>et</strong>rouver ce mondequi lui a apporté tant de plaisirs. Il veut s’engager dans la <strong>Marine</strong>.C’est là qu’il pourra vraiment s’épanouir. Ainsi, c’est en 1999 qu’ilsigne son engagement initial de longue durée (EILD).

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