dimensionnement du poste de conduite des petits engins - Lara

MA11992DIMENSIONNEMENTDU POSTEDE CONDUITEDES PETITS ENGINSM. TISSERANDM.ENGLERTF. HELLASection Ergonomie des Postes de TravailService Ergonomie et Psychologie IndustrielleINSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SECURITESIEGE SOCIAL :30, RUE OLIVIER-NOYER, 75680 PARIS CEDEX 14CENTRE DE RECHERCHE :AVENUE DE BOURGOGNE, 54501 VANDŒUVRE CEDEX

PREMIERE PARTIEPRESENTATION DE L'ETUDE ET DES RESULTATS GENERAUX

1 - INTRODUCTIONDes progrès considérables ont été accomplis par les fabricants sur la plupart desaménagements ergonomiques des postes de conduite des engins de chantier et des engins demanutention de taille normale. En revanche, il apparaît que certains engins de petitecapacité présentent des postes de travail très exigus, ce qui nécessite quelquefois desélectionner les conducteurs sur des critères anthropométriques. Or, du fait de lamécanisation des tâches secondaires autrefois effectuées manuellement, ces enginsconnaissent une forte expansion non seulement pour les tâches traditionnelles(terrassements, manutentions), mais aussi dans de nouvelles applications, notamment pourles travaux de nettoyage et d'entretien.Deux demandes d'études (de la CNAM sur les chariots pour allées étroites et de la DDEde la Sarthe pour les petits engins de chantier) soulèvent directement le problème dudimensionnement du poste de conduite de ces engins. Depuis l'inscription de la présenteétude au Programme Etudes et Recherches de PINRS, deux accidents mortels consécutifs audépassement de la tête hors du périmètre de protection ont été signalés, l'un par la CRAM Ilede France, l'autre par la CRAM Alsace Moselle.Cette étude a donc été menée dans un double objectif de prévention de risquesd'accidents et de prévention de nuisances posturales.Les risques d'accidents sont liés à l'augmentation de la possibilité de déclenchementintempestif des commandes, à la diminution des possibilités gestuelles, aux chocs etcisaillements lorsque le corps n'est pas totalement protégé par l'habitacle, à la diminutiondes capacités de détection visuelle du fait de l'immobilisation du buste : la Directive de laCEE [1] sur la visibilité au poste de conduite des chariots admet une liberté de déplacementlatéral de la tête de 225 mm.La nuisance posturale est notable si le poste de conduite est utilisé longuement, c'està-dires'il constitue le poste de travail principal. Dans ce cas, il est indispensable depouvoir'modifier la posture afin d'alterner les contraintes mécaniques dans les tissus etrétablir la circulation sanguine locale. La préjudice dû à cette nuisance posturale estfortement diminué, voire supprimé, si l'engin n'est utilisé qu'occasionnellement par chaqueconducteur.L'objectif opérationnel immédiat de cette étude a été de constituer un canevas completdes dimensions anthropométriques et, en conséquence, des dimensions fonctionnellescorrespondant aux principaux types de postes de conduite.L'objectif final est d'instruire les projets de normes ou les modifications de normesrelatives aux caractéristiques dimensionnelles de ces véhicules avec une bonne connaissancedes véhicules existants.

2 - L'ETUDE2.1 - La préparation de l'étude a consisté en des entretiens avec les spécialistes dela sécurité des engins de chantier et de manutention et des analyses des documentstechniques et scientifiques relatifs à l'aménagement des postes de conduite.Il en est résulté le choix des types d'engins à prendre en compte :- mini engins de chantier : chargeuses, compacteurs, pelles hydrauliques ;- petits engins de manutention : chariot à poste longitudinal (chariots élévateursclassiques) ou à poste transversal (transpalettes, chariots élévateurs à mâtrétractable), ces engins étant choisis avec les charges utiles les plus faibles ;- engins divers, essentiellement les engins de nettoyage.2.2 - Il était alors nécessaire d'obtenir l'accord des fabricants et importateurs, cequi nécessita les étapes suivantes :- envoi de 134 lettres de demande de documentation ; 61 réponses mais absence decertaines firmes qui ont une position essentielle sur le marché ;- deuxième demande de documentation à 74 firmes, d'où 40 réponses nouvelles ;- sur la totalité des 101 réponses, sélection de 12 entreprises constituant un échantilloncorrect et surdimensionné ; mais le taux de réponse 5/12 a été inférieur auxprévisions ;- une nouvelle circulaire a permis de parvenir à 7 entreprises correspondant à unéchantillon de vingt engins, bien conforme au plan expérimental prévu.Cet échantillon comprend : - 5 mini engins de chantier,- 7 petits engins de manutention,- 8 engins divers, dont 6 de nettoyage.Parallèlement, les syndicats de fabricants concernés ont été informés de notredémarche et l'ont approuvée.2.3 - Les mesures suivantes ont été réalisées sur chaque engin :- Mesure des dimensions intérieures de la cabine.- Mise en place du mannequin anthropométrique pesant, successivement réglé aux deuxtailles extrêmes (sujets 5 % et 95 %). Il permet de mesurer les angles articulairesposturaux, l'espacement entre l'enveloppe corporelle et les éléments du poste.- Photographies des fractions les plus importantes du champ de vision périphériquesuivant la méthode mise au point lors de l'étude A.3/1.05, intitulée "Visibilité au postede conduite des pelles hydrauliques" [2].Des entretiens avec les techniciens de l'entreprise étaient destinés à préciser lesconditions d'utilisation de chaque engin, les spécificités du poste et des commandes, lesexigences du constructeur en matière de sécurité et d'ergonomie.

3 - RESULTATSCes résultats se présentent sous forme de schémas cotés qui sont reproduits, enginpar engin, dans la deuxième partie de cette note (Recueil des fiches de poste).3.1 - Dimensions intérieures utilesIl s'agit de renseignements élémentaires mais essentiels quant à l'objectif de l'étudepuisqu'ils traduisent en partie le risque de blessure par heurt, par exemple, lorsqu'unepartie du corps dépasse de l'enveloppe de sécurité, le cisaillement entre un montant de lacabine et un élément extérieur fixe. Ces cotes sont également déterminantes pourl'ergonomie puisqu'elles traduisent l'espace intérieur disponible pour la morphologie, pourles gestes nécessités par les commandes, et pour les mouvements du corps destinés à éviterles masques visuels.Le tableau 1 rassemble les cotes intérieures les plus importantes :- I = largeur disponible au niveau des coudes,- L = longueur disponible (des pieds au dos),- Hs = hauteur disponible entre le siège affaissé et le toit.Les premières lignes «valeur minimale souhaitable» traduisent les dimensions quinous semblent recommandâmes dans l'état actuel de l'étude. L'analyse posturalesystématique et une analyse approfondie de la tâche pourraient moduler légèrement cesvaleurs.Ces valeurs recommandées sont déduites de la compilation :- de la bibliographie spécialisée,- des normes existantes,- de nos propres constructions et propositions.3.1.1 - Largeur aux coudesLes références les plus marquantes concernant la valeur minimale de la largeur aucoude sont les suivantes :- Directive CEE 86/663 du 31/12/86 sur les chariots automoteurs [3] : 450 mm (cotenon explicitée et déduite d'autres exigences dimensionnelles).- Norme DIN n° 15.182 ; chariots automoteurs [4] : 500 mm.- Norme ISO n° 3411/NF E 58.058 ; espace-enveloppe minimal pour engins deterrassement [5] : 750 mm (920 mm souhaités).- Norme ISO n° 3164/NF E 58.057 ; espace de survie pour engins de terrassement^ ^(protection au retournement) [6] : 515 mm.

- Norme ISO DP 6095 ; moissonneuses agricoles, dimensions du poste de conduite [7] :900 mm.- Norme ISO DIS 3463 ; tracteur agricole, espace de survie [8] : 500 mm.- Règlement routier St VZO, RFA [9] : 700 mm.- Règlement concernant les tracteurs agricoles, RFA [9] : 700 mm.- Abaques "Human Scale" du MIT, USA [10] : minimum admissible : 635 mm, minimumsouhaité : 711 mm.- Handbuch der Ergonomie, RFA [11] : minimum anthropométrique : 542 mm.- REBIFFE (Renault-Peugeot) [12] : maximum anthropométrique, coudes non serrés :603 mm.- COBLENTZ (Laboratoire d'Anthropologie) [13] : minimum anthropométrique : 547 mm.DiscussionNous avons recherché le supplément d'espace latéral à ajouter à la largeur corporelleau niveau des coudes pour pouvoir, en position assise, manipuler un volant de 380 mm dediamètre. Il est nécessaire de rajouter 20 mm pour permettre le mouvement dans desconditions malaisées, et 70 mm pour permettre une manipulation confortable.En conséquence, en se référant aux données anthropométriques et ergonomiques quiprécèdent, il est possible de recommander les valeurs suivantes :- Largeur minimale admissible pour une utilisation non continue 560 mm- Largeur minimale admissible pour une utilisation continue 610 mm- Largeur minimale souhaitable 700 mmIl n'est certes pas inutile d'aller au-delà, mais les 900 mm proposés par l'ISO [5] et[7] et les 1.016 mm proposés par le MIT [10] concernent des engins lourds et peuvent êtredifficilement exigés sur les mini-engins qui nous intéressent ici.Les normes actuelles pour le contrôle de la visibilité au poste de conduite des enginsreposent sur une méthode de contrôle expérimentale. Il s'agit d'éclairer les obstaclesvisuels éventuels avec une rampe lumineuse (cf. figure 2) et d'analyser les ombresprojetées sur un écran (chariots automoteurs) ou sur un cercle périphérique tracé au sol(engins de terrassement). La rampe lumineuse est censée représenter les mouvementslatéraux de la tête acceptables. Mais ces mouvements nécessitent une certaine liberté auxcoudes, car si la tête est capable d'une légère rotation dans le plan latéral lorsque le busteest bloqué, les largeurs de rampe lumineuse admises dans ces textes officiels sont bien plusgrands :- Directive CEE 89/240 sur les chariots automoteurs [1] : 300 mm.- Norme ISO DIS 5.006-1 sur les engins de terrassement [14] : 405 mm.

Pour estimer les mouvements aux coudes qui résultent de ces largeurs de rampe, ilconvient de soustraire :- l'écart interpupillaire moyen, soit environ 65 mm,- le mouvement de translation résultant de la rotation tête-buste admissible.En pratique, on peut considérer que les mouvements aux coudes qui résultent desmouvements des yeux admis dans ces normes sont en moyenne de l'ordre de 150 mm. Ilconvient donc d'ajouter cette valeur à l'exigence anthropométrique (550 mm). Enconséquence, dans le cas où il existe une gêne visuelle frontale sensible, nous proposons lesvaleurs suivantes:- largeur minimale admissible : 700 mm,- largeur minimale souhaitable : 800 mm.Dans le tableau de la figure 1 sont reportées les largeurs mesurées pour chaque enginau niveau des coudes. Les valeurs minimales auxquelles elles sont comparées sont celles dela situation générale (sans gêne visuelle sensible dans l'axe du poste), soit 560 et 610 mm.Ces deux largeurs figurent donc en tête du tableau de la figure 1. Dans ce tableau, lesvaleurs ont été soulignées d'un trait lorsqu'elles sont inférieures à un minimum etimprimées en caractères gras lorsqu'elles sont inférieures aux deux minima.En conclusion de cette première analyse, il se confirme que les engins de manutentionà poste transversal présentent tous des largeurs au coude insuffisantes, mais, à uneexception près, conformes à la législation européenne. Même si l'on considère que ces enginsne nécessitent pas des mouvements latéraux de la tête notables, soit parce qu'ils nepossèdent pas de mât (transpalettes à conducteur porté), soit parce que le déplacement sefait naturellement en marche arrière^), il est néanmoins souhaitable de prévoir la largeurminimale de 560 mm ; or, la valeur la plus faible mesurée s'établit à environ 400 mm(donc inférieure à la valeur de 450 mm prévue par la Directive CEE). Celle-ci s'avèreinsuffisante et devrait être révisée en conséquence.Le poste de conduite étant transversal, l'arrière de l'engin est le côté du poste.

3.1.2 - Longueur du posteCette dimension est plus difficile à déterminer. Elle dépend en effet de toute laposture, donc des exigences visuelles, des angles articulaires aux genoux et à la hanche,ainsi que des gestes nécessités par les actions sur les commandes et enfin de tout ledimensionnement du siège. Comme pour la dimension précédente, nous évaluerons lalongueur totale nécessaire, c'est-à-dire de l'extrémité des orteils jusqu'à la face arrière dudossier. L'épaisseur de ce dernier est estimée à 70 mm. Le plus souvent, les dimensions quivont être citées ne sont pas directement explicitées dans les documents mais s'en déduisentpar une construction élémentaire :- Norme ISO 4.532 - Tracteurs agricoles [15]Dos vertical L = 835 mmDos incliné à 10° L = 905 mm (souhaitable)- Norme ISO 6.682 - Engins de terrassement - Zones d'atteinte [16]Dos vertical L = 880 mmDos incliné à 10° L = 950 mm- Norme ISO 3.411 - Engins de terrassement - Espace enveloppe [5]L = 975 mm- Norme ISO DIS 3.164 - Engins de terrassement - Espace de survie [6]Dos vertical L = 845 mm- Norme DIN 33.402 - Anthropométrie [17]Dos vertical L = 903 mmDos incliné à 10° L = 973 mm- Handbuch der Ergonomie - RFA [11]a) Sujet homme 95 %Dos vertical L = 966 mmDos incliné à 10° L = 1.036 mmb ) Sujet homme 99 %Dos vertical L = 999 mmDos incliné à 10° L = 1.069 mm- Enquête anthropométrique - REBIFFE - France [12]a) Sujet homme 95 %Dos vertical L = 893 mmDos incliné à 10° L = 963 mmb ) Sujet homme 99 %Dos vertical L = 928 mmDos incliné à 10° L = 998 mm- INRS - Rapport interne 87/03 - N/EPIDos incliné à 10° L = 1.100 mm- Abaque "Human Scale M du MIT - USA [10]Dos incliné à 10° L = 1.268 mm

DiscussionLa longueur du poste influence notablement le confort postural, tout en étantcependant moins déterminante que la largeur.Si Ton se donne un dossier légèrement incliné, des jambes inclinées de telle façon queles pieds se trouvent en avant par rapport au niveau des genoux, et si l'on prévoit en outrequelques centimètres pour éviter que les pieds et la nuque des sujets très grands ne soienten contact permanent avec les parois, la dimension intérieure souhaitable est de 1.200 mm.En supprimant les marges décrites et en redressant un peu la posture, il est encorepossible d'obtenir un confort correct dans un espace confiné pour la plupart des personnesavec une longueur de 1.000 mm.Enfin, dans le cas de contraintes techniques très exigeantes, en redressantcomplètement la posture, il est possible de respecter les exigences anthropométriques dessujets Homme 95 % avec un poste limité à 900 mm. Mais il est souhaitable qu'un tel postene soit pas à utilisation permanente (conduite périodiquement interrompue par d'autrestâches), et de durée totale journalière très limitée.Il faut souligner que ces propositions de dimensions ne concernent que les exigencesrelatives aux anthropométries d'encombrement et fonctionnelles. D'autres mesures peuventêtre à prendre pour éviter les blessures occasionnées par l'engagement d'éléments du corpsen dehors du périmètre de protection.En conclusion, les dimensions minimales suivantes seront recommandées :Utilisation discontinueUtilisation continueL = 900 mmL = 1.000 mmPour certains engins divers, l'absence de carrosserie derrière le dossier ôte toutesignification à cette cote, ce qui est signalé par le sigle NS dans le tableau 1.Pour les 15 autres engins, 12 ont une longueur supérieure à 900 mm, dont 7 ont unelongueur supérieure à 1.000 mm. Dans l'ensemble, ce résultat apparaît donc satisfaisant.Parmi les 3 engins dont la longueur est insuffisante se trouvent deux petits chariotsélévateurs (référencés E 1 et E 2 ). L'engin D4, qui est un simple transpalette (sans mât)prouve qu'il est possible, même sur un engin très sommaire, d'assurer une longueur(980 mm) proche de la dimension souhaitable pour une utilisation continue (1.000 mm),avec une dimension extérieure hors-tout de l'engin limitée à 1.000 mm.

3.1.3 - Hauteur du posteCette étude sera faite uniquement sur la hauteur entre le siège affaissé (point A desconstructions ergonomiques), et la face interne du toit.La recherche documentaire fait apparaître les valeurs suivantes :- Directive CEE - Chariots automoteurs du 22-12-86 [3]1.000 mm- Norme ISO 3.411 - Engins de terrassement - Espace enveloppe [5]1.147 mm- Norme ISO DIS 3.164 - Engins de terrassement - Espace de survie [6]1.020 mm- Abaque "Human Scale" du MIT - USA [10]1.006 mm avec casque- Handbuch der Ergonomie - RFA [11]1.041 mm avec casque- Enquête anthropométrique - REBIFFE - France [12]1.028 mm avec casque- Norme DIN 33.402 - Anthropométrie [17]1.020 mm avec casqueDiscussionCette cote n'introduit pas des gênes gestuelles, voire visuelles équivalentes à cellesentraînées par les largeurs insuffisantes. En revanche, une hauteur insuffisante peutcontraindre le conducteur de grande taille à adopter une posture qui ne lui est pas naturellece qui peut diminuer le confort postural, voire devenir très gênant au niveau lombaire. Parailleurs, s'il y a contact permanent de la tête avec le plafond de la cabine ou le protège-têtedu chariot élévateur, les mouvements entraîneront des frictions ou des chocs réguliers trèsdésagréables. Enfin, il paraît difficile d'adopter une valeur inférieure à la cote de survie dela norme ISO 3.164 [6] relative aux engins de chantier, soit 1.020 mm.En conclusion, il apparaît souhaitable d'amener le minimum admissible à 1.050 mm.le minimum souhaitable se situant vers 1.150 mm.Le tableau 1 montre que la valeur de 1.150 mm souhaitable n'est jamais atteinte,bien qu'approchée une seule fois par un chariot élévateur à poste transversal (1.135 mm).Sur 10 engins concernés (les autres n'ont pas de toit), la cote minimale souhaitée de1.050 mm n'est dépassée que quatre fois.Cette exigence anthropométrique apparaît donc peu respectée sur les engins actuels.Ceci provient d'une forte exigence technique pour une hauteur hors-tout minimale, afin depouvoir passer sous un maximum de superstructures (linteaux de portes, poutres...).

La législation tient compte le plus souvent de cette exigence d'utilisation puisque les1.000 mm traditionnels pour les chariots automoteurs apparaissent sous-évalués. Maisceci résulte également de la croissance des tailles qui se répercute directement sur cettehauteur minimale.En 1958, ZISMAN et al. [18] mesuraient sur un échantillon de 1.062 travailleursmasculins une taille de 1.800 mm pour le sujet 95 %. En 1980, REBIFFE [12] trouvaitune taille équivalente de 1.858 mm à partir d'un échantillon de 1.500 hommes, ce quitraduit une croissance de 26 mm par décennie confirmée par tous les auteurs. Il semble quecette croissance ralentisse, mais demeure notable. On peut donc estimer la taille du sujet95 % homme à environ 1.880 mm dans la période actuelle, soit une augmentation de 80 mmdepuis 1958. En première approximation, il pourrait en résulter, pour la cote considérée,une augmentation de l'ordre de 45 mm. Il est donc logique que l'exigence de 1.000 mm entrele siège et le toit se traduise maintenant par une exigence de 1.050 mm, indépendamment detout autre facteur.3.2 - Angles articulaires posturauxCes mesures traduisent une part majeure du confort postural. Elles doivent bienentendu être analysées distinctement pour les sujets Grand (95 %) et Petit (5 %) et pourchacun des membres inférieurs (Gauche, Droit).Les valeurs mesurées expérimentalement avec le mannequin anthropométrique sontprésentées dans le tableau 2 et sont précédées des valeurs recommandées par l'INRS. Cesrecommandations résultent de l'analyse bibliographique, principalement des travaux deREBIFFE [19] (ergonomie des véhicules), KEEGAN [20] (radiographie), ANDERSSON etÛRTEGREN [21] (électromyographie et pression discale), ainsi que des études INRS sur lespostes de conduite.Les valeurs angulaires situées en dehors des plages recommandées ont été soulignées.Mais les conséquences de ces dépassements sont très inégales. Ainsi, les angles à la hanchesupérieurs à 120° ne constituent pas à proprement parler des défauts et n'ont pas étésoulignés. De même, des angles au genou inférieurs de quelques degrés à la valeur minimalede 95° constituent des défauts mineurs. Une telle marge est d'ailleurs de l'ordre del'incertitude de la mesure. En revanche, les angles à la cheville situés en dehors de la plagerecommandée de 90° à 110° constituent une gêne majeure du fait de la difficulté de lesmaintenir pendant des temps prolongés. Il est très probable que le conducteur cherchera àcompenser cet écart en modifiant la position du pied ou en avançant son siège, ou sa positionsur le siège, transposant ainsi le défaut à un autre point du système pour qu'il soit mieuxsupportable.

3.3 Autres facteursD'autres résultats dont l'analyse n'est pas synthétisable ici ont été obtenus. Ilsconcernent surtout le positionnement des commandes par rapport aux zones fonctionnellesd'activité des mains et des pieds.Il est souhaitable que les commandes dont l'utilisation est permanente (volant,accélérateur, manipulateurs de commande de l'outil...) se situent au mieux des zonesfonctionnelles représentées par des surfaces limitées par des arcs de cercle en pointillés.Le lecteur intéressé trouvera des renseignements plus complets dans les ouvragesspécialisés, ou dans les publications INRS suivantes :- Le poste de conduite de la pelle hydraulique - Tiré à part de Travail et Sécurité defévrier 1976 - Edition INRS n° 1095 [22].- Dimensionnement des postes de travail - Note Documentaire INRS n° 1389-108-82 du3ème trimestre 1982 [23].En tant qu'autres facteurs de nuisance, il faut encore citer :- le contact éventuel des genoux contre des éléments du poste,- les conditions d'accès difficiles,- les sièges insuffisants : dossiers symboliques, ou mal maintenus,- les réglages de sièges inutilisables : glissières bloquées parce que trop simplistes,- les commandes mal conçues : préhension difficile, décours anti-biomécanique, forceexcessive, parois trop proches...- risques spécifiques, en particulier risques de cisaillement dûs aux mécanismes et auxéquipements de travail.4 - DISCUSSIONRappelons que cette étude est menée dans le double objectif de :- prévenir les accidents, souvent graves, qui résultent du cisaillement d'un segmentcorporel entre un élément de la cabine de conduite et une superstructure extérieurefixe,- prévenir les nuisances posturales qui sont occasionnées par les postes exigus.L'analyse de ce second risque ne laisse guère d'alternative quant à sa prévention : ilfaut amener les dimensions intérieures des engins aux minima proposés, voire au-delàchaque fois que cela est possible. Il ne semble pas y avoir de contrepartie négative sur lesconditions de travail. Les conséquences se situent ailleurs : le dimensionnement insuffisant"

exigus. La réglementation, et en particulier la normalisation des dimensions minimales despostes de conduite pour chaque type de véhicule protégera les constructeurs vis-à-vis deces exigences commerciales, lorsqu'elles s'avèrent excessives. Il est cependant nécessairede prévoir des délais d'application relativement longs pour de telles mesures, afin depermettre une transformation progressive des engins à l'occasion de l'étude des nouveauxmodèles, donc sans conséquence sensible sur les coûts.L'analyse du premier de ces deux risques (le plus grave) fait apparaître un schémarisque-prévention bien plus complexe qui peut être décrit de la façon suivante :a) Les premières réalisations de mini-engins d'un type déterminé comportent souvent uneplate-forme de conduite peu ou pas protégée des chocs du fait de l'absence d'une cabinecomplète. Ceci se trouve encore actuellement pour les engins qui évoluent dans desenvironnements peu hostiles : engins de nettoyage, de jardinage, transporteurspolyvalents... La pratique, voire la réglementation^1), l'interdit sur les mini-engins dechantier puisque la cabine fermée résistante aux chocs est pratiquement la règle...b ) L'absence de cabine complète laisse, à situation semblable, plus de probabilité de chocsavec des éléments extérieurs. En revanche, l'environnement moins difficile feradiminuer cette probabilité. D'autre part, si les chocs corporels sont plus fréquents enl'absence de cabine, il est possible qu'ils s'avèrent en moyenne moins graves puisqu'ilsne s'accompagnent pas d'un cisaillement (situation bien plus sévère que le choc direct)pour la partie supérieure du corps. Enfin, il est fréquent que les engins sans cabinesoient des engins très lents : engins de nettoyage, petits tracteurs.Il apparaît donc que plusieurs facteurs de l'accidentabilité varient simultanément, cequi interdit une comparaison des caractéristiques générales des engins (présence d'unecabine, vitesse maximale...) au travers des fréquences d'accidents par heure defonctionnement de chaque type d'engin.En conséquence, il n'est pas possible de tirer de cette approche une conclusion nette etsystématisable de l'intérêt préventif d'une cabine. En revanche, lorsque le choix de laprésence d'une cabine a été décidé, il est possible de formuler les recommandationssuivantes :- Une éventuelle cabine doit être bien fermée pour éviter la possibilité de laisserdépasser un élément du corps. Ceci est particulièrement impérieux lorsque la paroise trouve très proche de la position centrale du corps dans le poste.- Le dimensionnement d'une cabine complète doit satisfaire les exigencesanthropométriques, gestuelles et visuelles, qui résultent de l'impossibilité de seplacer ou de se mouvoir en dehors de l'enveloppe interne de la cabine.H) Le décret 90.489 du 15/06/90 impose une structure anti-retournement pour les enginsde terrassement de puissance supérieure à 15 KW (soit 20 Chevaux).

c) Dans les environnements hostiles : bâtiment et travaux publics, ateliers dans lesquelsdes^bjets^volumineux et de formes variées sont souvent déplacés (ce qui crée desgabarits de passage très variables), il est souhaitable que les engins mobiles soientdotés d'une cabine complète.d) Les engins sans cabine laissent apparaître un facteur potentiel d'accident lié à lapossibilité de choc entre le corps du conducteur et des éléments extérieurs. Ceci estparticulièrement sensible pour les engins dont le poste de conduite n'est pas protégédans la direction principale de déplacement. Les vitesses de déplacement de ces enginsdoivent donc être plus faibles et limitées en conséquence par construction.e) S'il est souhaitable que les petits engins à poste de commande sommaire soient amélioréset voient leurs conditions d'utilisation réglementées, il serait injuste et erroné de leurapporter un discrédit général.En effet, ils se substituent le plus souvent à d'autres engins bien plus frustes, donc pluspénibles et plus dangereux. Par exemple, les transpalettes à conducteur porté conçusavec un poste de conduite sommaire et exigu se substituent souvent à des transpalettes àconducteur accompagnant qui sont vraisemblablement plus dangereux, surtout lorsqueles conducteurs sont tentés de se faire transporter par leurs engins dans des conditionstrès acrobatiques car non prévues.

Référence INRS I L HsValeur minimale souhaitableUtilisationdiscontinueUtilisation continue560610900100010501150Engins de chantierChargeuses A.1 1115 995 1030B.1 645 985 1030B.2 821 1098 1080Compacteur A.2 720 825 NSPelle C.1 700 900 1060Engins de manutentionPoste longitudinal D1 860 1430 940D2 700 1060 1035Poste transversal E1 483 820 1010E2 396 800 NSB3 477 1120 1030D3 5 1 0 1150 1135D4 440 980 NSEngins diversEngins de nettoyage F1 863 NS NSF2 490 • NS NSF3 860 1180 1080G1 970 NS NSG2 615 1146 NS- G3 640 1050 NSEngins agricoles C2 830 NS NSC3 522 NS NSTableau 1 - Dimensions intérieures utilesI = largeur aux coudesL « longueur (axe sagittal)Hs = hauteur disponible siège affaissé-toitValeur soulignées : entre les deux minimaValeurs en caractère gras : inférieures aux deux minima

Figure 2 - Rampe lumineuse du dispositif de test de la visibilité des chariots automoteursDirective CEE 86/663 du 31/12/86

ANGLES GRAND PETITARTICULAIRESPlages angulaires Hanche Genou Cheville Hanche Genou Chevilleadmises 90°- 120° 95°- 135° 90 e - 110° 90 e - 120° 95 e - 135° 90°- 110°Engins dechantierG D G D G D G D G D G DChargeuses A1 91 91 94 92 87 85 98 98 104 106 91 88B1 103 102 95 94 84 81 110 109 93 93 72 72B2 106 1 06 101 100 82 84 114 113 99 100 75 74Compacteur A2 105 94 95 87 94 96 1 09 105 95 95 d) 96Pelle C1 106 103 93 87 105 94 112 106 99 97 1 04 103Engins demanutentionPoste 98 96 91 88 93 85* 105 103 100 97* 94 84*longitudinalD194 90 1 04 98 101 82 1 02 98 105 1 02 97 83*D2107 1 06 75 74 75 - 115 114 90 88 83 -Postetransversal E1 118 1 1 8 103 105 94- - - - - - -(2)E2 110 110 116 1 1 1 84 119 118 117 112 82 7887B3 1 04 1 04 103 1 05 92* 114 1 14 113 110 92* 92*92*D3 119 117 102 96 1 03 1 28 1 28 107 1 03 1 02 74*90 *D4G2 110 107 1 06 105Engins divers 125 125 95 93133 135 112 114 85 827272Engins nettoyage 1 1 1 102 1 29 115114 105 120 105 98 87110101FI 99 105 98 100105 113 103 105 97 80F2 107 100 112 107 1 00 85119 115 114 110 112 92F3 106 107 98 1001 05 97117 120 106 1 1 1 76 94106 79 1 1 1 1 09 106 93 103 90G1 72831 04 95 96 83 1 02 95 95 92 X 81G3 100 90*99 95 95 92- - -*Engins agricoles55C2 89C3* : Travail / (1 ) : Dans le vide / (2) : Avec cale / Caractère italique : Hors plageTableau 3 - Angles articulaires posturaux mesurés sur le mannequin anthropométrique

BIBLIOGRAPHIE[1] CEE - Directive de la Commission du 16/12/88 portant adaptation au progrèstechnique de la Directive 86/663. J.O. n° L 100 du 12/04/89. Référence 89/240.[2] HELLA F. et al. - A new method for checking the driving visibility on hydraulicsexcavators. International Journal of Industrial Ergonomics, 8 (1991), 135-143.[3] CEE - Directive du Conseil du 22/12/86 concernant le rapprochement deslégislations des Etats membres relatives aux chariots de manutention automoteurs.J.O. n° L 384 du 31/12/86. Référence 86/663.[4] DIN - Kraftbetriebene Flurförderzeuge ; Fahrerplätze ; Grenzmasse,Mindestanforderungen. Norme 15182 du 09/1979.[ 5 ] ISO/AFNOR - Engins de terrassement. Dimensions ergonomiques des conducteurs etespace enveloppe minimal. Norme ISO 3411/AFNOR E 58.058,1975 - NF EN23.411,1988.[6] ISO/AFNOR - Engins de terrassement. Spécifications pour le volume limite dedéformation. Norme ISO 3164/AFNOR NF E 58.057,1985.[7] ISO - Machines agricoles. Moissonneuses batteuses automotrices. Ergonomie etespace de conduite. DP 6095,1980.[8] ISO/AFNOR - Tracteurs agricoles et forestiers à roues. Structures de protection.Méthodes d'essais dynamiques. Norme ISO 3463/AFNOR U 0249,1990.[9] DKF - Strassenverkehrehrs Zulassungs-Ordnung (St VZO). 6 30 : Führerhaus -Richtlinien, RFA, 1975.I 0]II ]DIFFRIENT N.. TILLER A., BARDAGJY J. - Humanscale, Cambridge, MIT Press,1978.SCHMIDTKE H., JÜRGENS H. - Handbuch der Ergonomie mit ergonomischenKonstruktionrichtlinien - Coblence, Carl HANSER Verlag, Munich, 1975.12] REBIFFE R., GUILLIEN J., PASQUET P. - Enquête anthropométrique sur lesconducteurs français. Rueil-Malmaison, Association Peugeot-Renault, 1981.1 3] COBLENTZ A. et coll. - Etude anthropométrique des personnels militaires. Doc A.A50/73, Laboratoire d'Anthropologie Appliquée de la Faculté de Médecine de Paris.14] ISO - Engins de terrassement. Visibilité du conducteur. Norme 5.006-1, 1990.15] ISO - Tracteurs agricoles. Poste de conduite pour conducteur assis. Dimensions.Norme 4.523, 1977.1 6] ISO - Engins de terrassement. Zones de confort et d'accessibilité des commandes.Norme 6.682, 1982.17] DIN - Körpermasse des Menschen. Norme 33.402, 1986.18] ZISMANN H., FAUTREL D., GUIGUET B. - Mensurations fonctionnelles pourl'adaptation de la machine à l'homme. Bulletin du CERP, 1960, IX, 2, 123-151.

[19] REBIFFE R. - Le siège du conducteur. In "Sitting posture". Londres, Taylor andFrancis, 1969, 132-147.[2 0] KEEGAN J.J. - Alterations of the lumbar curve related to posture and seating. Thejournal of bone and joint surgery, juillet 1953, Vol. 35 A, 3, 589-603.[21] ANDERSSON B., ÖRTENGREN R. - Lumbar disc pressure and myoelectric backmuscle activity during sitting. Scandinavian Journal of Rehabilitation Medicine,1974, 6, 104-135.[22] TISSERAND M., RAGU M., SCHOULLER J.F. - Le poste de conduite de la pellehydraulique. Travail et Sécurité, février 1976, édition INRS n° 1095.[23] TISSERAND M., SAULNIER H. - Dimensionnement des postes de travail.2. Conception du poste. Cahiers de Notes Documentaires n° 108, 3ème trimestre1982, Note n° 1389.

DEUXIEME PARTIERECUEIL DES FICHES DE POSTE

LISTE ET CODE DES ENGINSEngins de chantierChargeuses A.1B.1B.2Compacteur A.2Pelle C.1Engins de manutentionPoste longitudinalPoste transversalD1D2E1E2B3D3D4Engins diversEngins de nettoyageF1F2F3G1G2G3Engins agricolesC2C3

SUJET CHAUSSESUJET OECHAUSSECODIFICATION DES SCHEMAS

Hs=1030!••iHa»3801••1=1115-l: largeur disponible-L: longueur disponible-Ha: hauteur assise-Hs: hauteur assise-toit

L«9êS: »515-l: largeur disponible-L: longueur disponible-Ha: hauteur assise-Hs: hauteur assise-toit

1 /yj•l: largeur disponible-L: longueur disponible-Ha: hauteur assiseCOMPACTEUR

1=620-l: largeur disponiblt-L: longueur disponiblt-Ha: hauteur assise-Hs: haureur assise-roirMINI-PELLE

CHARIOT ELEVATEUR D 1

L.1160-I: largeur disponible-L: longueur disponible-Ha: hauteur assise-Hs: hauteur assise-roit660CHARIOT ELEVATEUR

1tHs.1010и_ГяHa.430(....-U largtur disponible-L: longueur disponible-Ha: hauteur assise-Hs: hauteur assise-toitTRANSPALETTE

6*1-l: largeur disponible-L: longueur disponible-Ha: hauteur assise1*396L-615eooTRANSPALETTE

CHARIOT RETRACTB

Hi.113SL»1150>l: largeur disponible-L: longueur disponible-Ha: hauteur assise-Hs: hauteur assise-toitCHARIOT RETRACT

o-#-o-l: largeur disponible-L: longueur disponible-Hi: hauteur assiseк1*420620* íTRANSPALETTE

BALAYEUSEF

BALAYEUSEF3

BALAYEUSEG1

HOMME PETIT(5 %)

BALAYFUSE

MINI-TRACTEURC2

HOMME GRAND(95 %)

•l: largeur disponible-L: longueur disponible-Ha: hauteur assiseTRANSPORTEUR