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alchimie

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Yves Bourquin PrésenteQuand la Lune et leSoleil Faisaientl'AmourSéminaire sur le masculin et le féminindans l'<strong>alchimie</strong> européenne.Pour le séminaire de Mme M. Burger sur la polarité masculin-féminin.Eté 2003, Unil.y1z


Figure de la page de garde: Le laboratoire de l'alchimiste par Peter Bruegel l'Ancien(hommes et femmes travaillent pour le Grand Œuvre dans le chaos le plus total; une femmemontant sa bourse vide, prouve que l'Opus a visiblement plus coûté qu'il n'a rapporté eten arrière plan il y a une vision du futur dans laquelle, tout ce beau monde finira à l'asiledes pauvres.)y2z


O lune, mon étreinte et mon suave amourTe rendent, comme moi, forte et belle à ton tour.O Soleil, lumineux par-dessus tous les êtres.Je te manque pourtant comme la poule ][au coq son maître.(Rosarium Philosophorum)Table des MatièresQu'est-ce que l'Alchimie 5La Cosmologie 5Le Grand Œuvre 7La Sexualisation de l'Œuvre 8Généralités 8Le Roi et la Reine 9L'Hermaphrodite 13Nota Bene 14C.G. Jung et M. Eliade pour la Dialectique Masculin-Féminin dans l'Œuvre 15Avertissements 15L'Androgyne d'Eliade 16Jung et Mysterium Conjunctionis 17Le Parallèle Lapis-Christ 19L'Alchimie Fut-elle une Histoire d'Homme? 20L'Alchimiste et sa Femme 20Sorcellerie et Alchimie 22Alchimie et Tantrisme 23Conclusion 24Bibliographie 25y3z


Androgyne alchimique tenant le plat, symbole de l'or et l'œuf cosmique, symbole de lamatière première.y4z


1Chapitre PremierQu'est-ce que l'Alchimie?La Cosmologieour bien comprendrePl'<strong>alchimie</strong>, il faut toutd'abord se transporterquelques siècles enarrière, au temps oùla chimie et laphysique modernen'avait pas encore toute son empriseautoritative sur la nature. Le monde étaitalors considéré comme émanant de quatreéléments: l'eau, le feu, l'air et la terre.D'après certaines considérations grecquesun cinquième leur était ajouté, il s'agissaitde l'éther, sorte de quintessence 1(cinquième essence), d'esprit subtile del'univers, de matière première (materiaprima), dans laquelle les autres élémentsn'avaient cesse d'évoluer et de secombiner. Mis à part ces quatre, voirecinq, éléments (en considération del'éther), quatre qualités régissaient l'ordrecosmique de manière absolue: le sec,1 Les alchimistes médiévaux croyaient que l'éther,cette quintessence, lorsqu'il s'était réduit à l'état dematière terrestre, s'étaient transformé en les quatreéléments classiques (air, eau, feu et terre).Toutefois, une partie de la quintessence était restéeintacte à l'intérieur de chacun des éléments formantla matière terrestre. L'éther pouvait donc êtreidentifié à la materia prima. Tout au long de leursexpériences, les alchimistes tentèrent d'extraire laquintessence de divers matériaux au moyend'appareils distillateurs, hauts-fourneaux, athanorset cornues connus depuis l'antiquité.l'humide, le froid et le chaud. Cesdernières qualités étaient intimement liéesaux éléments en ce sens qu'ils formaientleur raison d'être. Ainsi pour obtenirl'eau, il fallait unir le froid et l'humide.Pour obtenir le feu, il fallait unir le sec etle chaud. Pour l'air, le sec et le froid etpour la terre, le chaud et l'humidedevaient être combinés. Somme toute,l'entière nature était ainsi régie de cesqualités couplées deux par deux, le toutévoluant dans cette sombre matrice queformait l'éther, en-soi composé de riend'autre que d'elle-même. Comme unpoète inscrit ses vers sur du papier, lanature inscrit ses substances, faites desquatre éléments, sur l'éther qui est, ensomme, le papier de la Nature.Le feu et l'air étaient considérés commevolatiles et constituaient l'anima mundi.En revanche l'eau et la terre étaient vuscomme fixes et de la sorte constituaient lecorpus mundi.Ce qui fut dit ci-dessus constituait donc laconnaissance des alchimistes en ce quiconcerne l'ordre du monde. Cinqéléments et quatre principes.Lorsque Dieu créa le monde autemps des temps, il avait sortit la matièredu tohu bohu, du chaos originel et l'avaitorganisé, créant en six jours l'entier del'univers. Suite à son Œuvre, tout étaity5z


parfait 2 . Les créatures étaient immortelles,l'or était le seul métal 3 , l'ensemble dela création était faite de pureté etd'excellence. Le couple primordial, Adamet Eve, vivait dans la félicité absolue…Jusqu'à la chute.En effet, le péché originel, non seulementcorrompit la nature de l'homme, lerendant mortel et soumis à la douleur, luiouvrant les yeux sur ce qu'il ne devait pasvoir c'est-à-dire la connaissance dumonde ou (dans l'esprit de C.G. Jung laconscience), mais corrompit l'ensemble dela nature, insérant dans cette création siparfaite une pollution cosmique, rendanttoutes choses corruptibles et impures. Onvit ainsi apparaître la corruption en toutêtre, dans les trois règnes: le minéral, levégétal et l'animal. Les plantes et lesanimaux étaient voués à une mortcertaine et les métaux vils, qui tousétaient originellement d'or faits, apparurent.Le péché humain avait donc eu,selon les alchimistes, une répercussion auniveau cosmique.Cette immonde corruption avaitentraîné la scission de la matière première(materia prima), c'est-à-dire de ce substratque les Grecs nommaient éther, en troisconstituants: Le sel, le mercure et lesoufre. Ces trois constituants, à la baseinexistants, s'étaient formés du deséquilbrede la materia prima. Cedéséquilibre, dû au péché originel, étaitlui la cause de la déflagration de l'orprimordial en autant de vils métaux.Ainsi étaient apparus dans l'ordre: leplomb, le fer, l'étain, le cuivre, le vifargent(mercure) et dans une moindremesure l'argent 4 . Leurs qualitésdépendaient de la proportion de soufre et2 Je parle ici de la conception qu'avaient lesalchimistes médiévaux. Leur cosmologie étaitévidemment tintée d'autorité chrétienne, leurréférence étant les premiers chapitres de la Genèse.3 Cela n'est dit nulle part dans la Bible.4 Bien de alchimistes considéraient l'argent commeéquivalent en pureté que l'or.Figure 1. Représentation cosmologiquealchimique. Tiré de la Toison d'Or deSalomon Trismosin.de mercure (vif-argent) 5 qu'ils comportaient;l'égalité étant l'optimum.Egalité si puissante que lorsqu'ellesurvenait, elle opérait une conjonctionentre le soufre et le mercure revenantinstantanément au métal parfait qu'étaitl'or originel. Cette conjonction nepouvait se faire sans l'apport d'un sel quiavait pour fonction d'unir le soufre et lemercure 6 .5 A ce propos, il me semble bon de citer un passagetiré du dictionnaire Mythico-Hermétique de Pernety(1758) "Lorsque les Philosophes parlent deleur soufre, il ne faut pas s'imaginer qu'ilsparlent du soufre commun dont on fait lapoudre à canon et les allumettes, ni aucunautre soufre séparé et distinct de leurmercure. Quoiqu'ils disent qu'il faut prendreun soufre, un sel et un mercure, ces troischoses se trouvent à la vérité dans leurmatière, mais elles n'y sont pas sensiblementdistinctes. Leur soufre est artificiel, leurmercure l'est aussi, et l'art manifeste leur sel.Mais tout cela ne fait qu'une chose qui lesrenferme toutes trois."6 Au début, l'<strong>alchimie</strong> occidentale ignora ou presquele concept d'un constituant salin. Ce n'est qu'auxalentours des XIVe et XVe siècles que son principese répandit. C'est Paracelse qui l'imposa presque demanière définitive.y6z


Il y avait donc deux principes enaction dans la matière. Le premier, lesoufre, était actif, solaire, fixe et masculin.Le deuxième, le mercure, était passif,lunaire, volatile et féminin. Ces deuxprincipes correspondaient respectivementau Yin (=mercure) et au Yang (=soufre)du Taoïsme chinois. La répartition de cesdeux principes se faisait, comme on l'adit, par l'action du sel.Une fois cette conceptioncosmologique assimilée, il nous sera facilede comprendre en quoi l'Œuvrealchimique consistait. Si par le péché,l'ordre cosmique avait été bouleversé, unart secret, sorte de gnose, devait êtrecapable de restaurer le stade de puretéoriginelle. Et c'était bien cela le GrandŒuvre.Le Grand ŒuvreLe Grand Œuvre visait àla restauration de l'excellenceoriginelle de lanature. C'est pourquoi ilpoursuivait deux butsqui en vérité n'en étaientqu'un: d'une part, ilespérait par des procédés pseudochimiques, extraire la materia primacontenue à l'intérieur des corps. Sonextraction puis sa purification entraîneraitla fulmination de la Pierre des Philosophes(Lapis Philosophorum); objet premier de larecherche hermétique (=alchimique).Cette Pierre, constituée donc de l'essencela plus pure de la materia prima, était aussiappelée Poudre de Projection (proiectionispulver) car sa projection sur n'importequel métal le teignait 7 en or. D'autre part,et là le procédé est plus obscur, l'<strong>alchimie</strong>visait à obtenir l'Eau ardente (AquaArdens) ou Eau-de-vie (Aqua Vitae). CetteEau était qualifié d'or potable et jaillissaitde la fontaine de jouvence (fons iuvenis).Il y avait deux remèdes donc pourrestaurer la Nature, l'un pour la matière(la pierre de la projection), l'autre pourl'âme ou la vie (l'élixir d'immortalité).Le Grand Œuvre constituait doncles nombreuses étapes du processuspsychico-chimique par lequel on extrayaità partir de la matière vile (minerai), laquintessence (materia prima) et par lequelon la purifiait ensuite, de manière àobtenir le Lapis Philosophorum. Le nombredes étapes du processus a sensiblementvarié d'un traité à l'autre. La plupart dutemps on compte sept ou douze étapes (ouopérations). Si l'on suit la série de douze,on a dans l'ordre: 1. Calcination 2.Solution 3. Séparation 4. Conjonction 5.Putréfaction 6. Coagulation 7. Nutrition8. Sublimation 9. Fermentation 10.Exaltation 11. Multiplication 12.Projection. Ces opérations, bien qu'ellesne suscitent pas grand intérêt en tant que7 On appelle en effet teinture la projection de laPierre sur les métaux vils visant à les transmuter enor fin.y7zFigure 2. Quelques opérations du GrandŒuvre. Homme et femme y participaient.Tiré du Mutus Liber.


telles, furent le principal objetd'inspiration des xylograveurs hermétistes.En effet l'<strong>alchimie</strong> produisit unnombre immense de manuscrits et decodex, tous richement enluminés et écritsla plupart du temps en latin, ce qui leurdonnait un prestige certain. Cependant,les maîtres de l'Art prenaient bien garde àne pas révéler trop de leur savoir. Lestextes sont donc souvent incompréhensibleset les illustrations regorgentde symboles. Seul une personne initiée auGrand Œuvre pouvait pénétrer ces livresobscurs car, sans initiation, ces ouvragesfascinaient quelques instants de par leursymbolique, puis étaient automatiquementrejetés, considérés commetotalement fantasques et absurdes.En ce qui concerne l'objet proprede notre travail, c'est-à-dire de montrer ladualité masculin-féminin dans l'Œuvre,c'est justement dans ces représentationssymboliques, tant textuelles quepicturales, que nous allons découvrir leschoses les plus édifiantes. Car leprocessus hermétique a été, si l'on veutbien, sexualisé. Et c'est justement cettesexualisation que nous allons observerplus en détail dans le second chapitre cidessous.2Chapitre deuxièmeLa Sexualisation de L'ŒuvreGénéralitésomme nous l'avons ditprécédemment, les alchimistesconcevait leurCunivers sur deux principesfondamentalementopposés: le Soufre et leMercure. Il va sans direque ces deux principessont philosophico-matériels et n'ont de cefait rien à voir avec le mercure et le soufreque nous connaissons. Lorsqu'il y a,dans un système, deux principesantagonistes mais néanmoins interdépendants,l'analogie avec l'oppositionmasculin-féminin semble découlernaturellement. La femme et l'homme sontde nature opposée mais néanmoins sontinséparables et indispensables pour le Plannaturel qu'est la reproduction. En<strong>alchimie</strong>, il en est de même: le Soufre estde nature diamétralement opposée auMercure, cependant pour sonder lamateria prima et y redonner sa perfectiond'antan, il est nécessaire de conjuguer cesdeux principes de manière à obtenir ceque les hermétistes appelait le Rebis, c'està-dire,l'enfant androgyne, progéniture duSoufre et du Mercure, symbole de lay8z


vagin de la Vierge. Le vagin de la Viergeétant peut-être une analogie pour lescreusets, cornues et autres vases dulaboratoire.Quoi qu'il en soit, les alchimistes,dans leur souci de conserver secret leurArt, ont très souvent représenté lesphases du Grand Œuvre sous les traits dumariage incestueux, de l'union sexuellepuis de la mort du Roi-Soleil et de laReine-Lune. Et c'est ce que nous allonsvoir maintenant grâce aux très explicitesxylogravures du Rosarium Philosophorum,texte anonyme de 1550.Le Roi et La ReineFigure 3. Le couple alchimique, Roi etReine, Frère et Sœur. Tiré de La Toisond'Or de Salomon Trismosinréussite de l'Œuvre. En raison del'opposition Soufre-Mercure, l'<strong>alchimie</strong>dans ses représentations a abondammentrepris la thématique sexuelle. Le Soufreest, comme nous l'avons esquissé est leprincipe masculin, le Mercure, le principeféminin. Ils sont tantôt figurés comme Roiet Reine qui sont en même temps frère etsoeur, tantôt comme Soleil et Lune, ouencore comme Or et Argent.En plus de cela, la conceptionmême de tout le processus naturel a étéentièrement sexualisée par la philosophiedu Grand Œuvre. Les métaux sont, parexemple, mûris dans la mine, donc ausein de la Terre (in matrice terrae), commel'embryon animal dans le ventre de samère. La conception de métaux se fait àpartir de l'union sexuelle du Soleil et de laLune et comme les deux astres sont frèreet sœur, cette conception est appeléeinceste philosophal 8 . On trouve aussi l'idéeque la Pierre philosophale doit surgir duous avons évoqué cidessusles douze étapesNdu processus alchimique(le nombred'étapes varie d'untraité à l'autre). Nousallons maintenantnous préoccuper de lareprésentation sexualisée de ce processus.Par la série de gravures qui vont suivre etqui seront, à chaque fois, succinctementcommentées, nous verrons le Roi-Soufre-Soleil et la Reine-Mercure-Lune dansleurs amours symbolisants la Conjonctionde la materia prima.8 Les deux principes Mercure et Soufre, procèdenttous deux de la même source, la materia prima. Ilssont donc comme un frère et sa sœur, de sexesopposés mais de même origine.Figure 4. Le bain du roi et de la reine3 ème phase de la conjonction.y9z


Dans la Fontaine Mercurielle, quisymbolise le creuset des alchimistes, sontintroduits le Soufre et le Mercure. L'eaude la fontaine symbolise l'élément fixe,alors qu'une colombe que l'on voitpiquant du nez en direction de lafontaine, représente l'élément volatile.Tous les opposés doivent donc être réunispour la conjonction 9 ."Là s'effectue la conjonction des deux corps,elle est indispensable pour notre magistère. Etsi l'un des deux corps seulement manquait ànotre Pierre, elle ne fournirait de teinture enaucune manière" 10Figure 5 LA CONJONCTION OU COÏTLa conjonction du Roi et de la Reine.O lune, mon étreinte et mon suave amourTe rendent, comme moi, forte et belle à ton tour.O Soleil, lumineux par-dessus tous les êtres.Je te manque pourtant comme la poule au][coq son maître."Unis donc ton fils Gabricus, qui t'est pluscher que tous les autres fils avec sa sœur Beyaqui est une enfant radieuse, douce et tendre.9 La conjonction est la partie la plus importante duGrand Œuvre, c'est là que non seulement seréuniront les deux principes, mais aussi que cesderniers seront en tant qu'antagonistes, à jamaisdétruits, laissant place au Rebis hermaphrodite.Celui-ci représente la parfaite conjonction danslaquelle il n'existe plus ni masculin, ni féminin, niSoufre, ni Mercure, ni Soleil, ni Lune, ni Fixe, niVolatile, ni Roi, ni Reine.10Tiré du Rosaire des Philosophes, cité enbibliographie, p 18.Gabricus est mâle et Beya est femme et ellelui donne tout ce qui vient d'elle.O tu est bénie, et bénie est ton opération,parce que de l'imparfait, tu réalises leparfait. […] Unis donc notre esclave et sasœur parfumée, et ils engendreront tous deuxun fils qui ne sera pas comparable à sesparents. […] l'union de Gabricus et de Beyaa provoqué la mort sur-le-champ. Beya montaen effet sur Gabricus, l'enferma dans sonventre, si bien que l'on ne put plus rien voirde lui. Et elle étreignit Gabricus avec unamour si grand qu'elle le conçut tout entierdans sa nature et le divisa en partieindivisible" 11A ce niveau, il est bon de faire unpetit parallèle avec la mythologie grecque:Un jour le fils d'Hermès et d'Aphrodite sepromenait dans un jardin, dans lequel il yavait un étang. Il s'y baigna et fut observépar une nymphe du nom de Salmacis quitomba follement amoureuse de la beautédu dieu. Elle courut vers lui tout ensouhaitant ne former plus qu'un avecl'objet de son amour. Ce vœu lui futaccordé. Ainsi Salmacis et le dieu sefondirent l'un dans l'autre et devinrentl'Hermaphrodite. De plus l'eau de l'étangdevint magique et permettait à quiconques'y baignait de recevoir les deux sexesconjointement. On remarque assez viteque ce mythe nous concerne directement.Gabricus et Beya, les deux amants duGrand Œuvre s'unissent dans l'eau, carmême si l'image est floue, on peutclairement distinguer les ondes autourd'eux, tout comme, dans le mythe, notredieu et Salmacis. De plus l'eau de l'étangdans le mythe, garde depuis cette étrangeunion le pouvoir de rendre à chacun sonsexe opposé. Il en serait de même pourl'Eau mercurielle (Pierre Philosophale) quirendrait, depuis la conjonction de Gabricuset de Beya, à n'importe quel métal sapureté d'origine. On nous dit encore que11 Tiré de la Vision de Arislée. Cité dans le Rosairedes philosophes, lui-même cité en bibliographie.y10z


Salmacis engloba en quelque sorte le dieupar son vœu, il en est de même pour lecouple alchimique. Beya dans son amourengloba Gabricus dans son ventre et de làsurgit un fils incomparable à ses parents.Ce fils c'est bien le Rebis, l'androgynealchimique.On voit donc bien le parallélismeexistant entre le mythe de l'hermaphroditeet la vision d'Arislée rapportéedans le Rosaire des Philosophes.L'obtention du Lapis, suite à laconjonction (figure 5), se caractérise par lepassage de trois couleurs: Le noir, le blancet le rouge nommé Nigredo, Albedo etRubedo. Avec la putréfaction 13 , on entredans la Nigredo. Ces couleurs sontcensées apparaître dans la cornue del'alchimiste après que la conjonction duSoufre et du Mercure a eu lieu. C'estseulement sur les corps putréfiés quel'Artiste va pouvoir extraire pardistillation, l'âme de la matière surlaquelle, dès lors il oeuvrera. C'est ce quenous allons voir de suite avec la figure 7.Figure 6. LA CONCEPTION OU PUTREFACTIONLa putréfaction ou mortIci repose et le roi et la reineLeur âme se sépare à grand'douleur et peine.Il semble à priori, bien étrange decoupler en une image commune, laputréfaction et la conception. Il faut donctoujours lire cette illustration en souvenirde l'histoire de Gabricus et de Beya. Lesdeux souverains sont morts dans leursébats amoureux, mais un fils nouveaudoit néanmoins en naître. Si l'on regardeattentivement la figure 6, on se rendcompte que leurs corps se sont déjàfondus l'un dans l'autre. Ainsi l'on voitpoindre le Rebis, qui est rappelons lel'équivalent symbolique de la PierrePhilosophale 12 .12"L'hermaphrodite noir, quand il est dansl'obscurité de sa putréfaction et de sa noirceur, abesoin du feu de minuit pour y gagner la blancheuret en même temps la vie." Tiré de "L'EnfantFigure 7. L'EXTRACTION DE L'AMEL'extraction de l'âmeIci se partagent les quatre éléments:L'âme alors se sépare du corps promptementDonc dans la Nigredo symbolisépar le tombeau où gît le corps du futurandrogyne, il faut extraire l'âme de lamatière, qui, comme le dit le texte,consiste en le partage des quatre éléments.Ce qui est représenté dans la figure par leHermaphrodite du Soleil et de la Lune" de Northon,cité en bibliographie, p 3113 La Putréfaction alchimique est une putréfactionsymbolique, elle ne consiste pas en pourriture maisplutôt justement en le retour à la Nature, donc à laprima materia.y11z


corps qui monte vers le ciel. Ce qui futautrefois composé de deux principes,masculin et féminin, tend à disparaîtredéfinitivement, à être totalement détruit.Avec l'extraction de l'âme, on obtient lematériau de base de la Pierre desPhilosophes. "Sache mon fils, que cettepierre, la nôtre, qui possède mille noms et descouleurs variées, est ordonnée et composée àl'aide des quatre éléments. Il nous faut lamortifier et la démembrer, l'enfermerrigoureusement, mortifier ses parties et lachanger en la nature qui est en elle." 14terre noire et la blanchir à feu vif. C'estpourquoi Hali déclare: Prends ce qui descendau fond du vase et lave-le bien à l'aide d'unfeu vif jusqu'à ce que sa noirceur soit ôtée etque son épaisseur s'en aille, et fait que ceshumidités en supplément s'envolent de luijusqu'à ce qu'il devient une chaux trèsblanche dans laquelle il n'y aura pas detache." 15 Avec la nouvelle naissance onSuite à l'extraction de l'âme, onSort de la Nigredo. Et la premièreopération qu'il va falloir effectuer,consistera à purifier l'anima materiae.Si l'on sort de la Nigredo, celaveut dire que l'on entre dans l'Albedo. Lebut étant bien de rendre blanc ce qui futnoir. Car c'est seulement ainsi quel'hermaphrodite né des noces de Gabricuset de Beya, du Soufre et du Mercure,pourra renaître. "Il te faut alors laver la14Figure 8 L'ABLUTION DES PHILOSOPHESL'ablutionLe ciel fait ici pleuvoir sa rosée:Du corps noir au tombeau est lavée.Le roi Hermès cité dans le Rosaire desPhilosophes, lui-même cité en bibliographie, p 31Figure 9 LA NOUVELLE NAISSANCELa nouvelle naissanceL'âme s'élance ici vers le bas, le sépulcreElle vient rafraîchir le corps devenu pur.touche à la perfection du Rebis. L'êtrenouveau va bientôt pouvoir sortir dutombeau 16 . L'âme qui s'élance vers le basmontre que l'élément volatile est devenufixe car elle tombe comme une pierre.Tout comme les oiseaux cloués au sol ensont également une allégorie.Il reste encore quelques opérationsavant la grande glorification del'Androgyne. Cependant elles neconstituent pas un grand enrichissementpour notre propos. Il me parait donc15 Alphidius cité dans le Rosaire des Philosophes,lui-même cité en bibliographie, p.3816 Il est bon de remarquer la similitude avec lasymbolique de la résurrection christique. Nous enparlerons quelque peu plus tard.y12z


judicieux de nous en tenir là en ce quiconcerne la transmutation du Roi et de laReine, afin de nous concentrer quelquesinstants sur la figure centrale del'androgyne philosophique, nommé leRebis.L'HermaphroditeL'hermaphrodite, représentela perfection duGrand Œuvre, sonaboutissement. Il est lesymbole de la PierrePhilosophale car il réunitles couples contraires. Iln'a donc pas de sexe ou mieux encore illes a les deux. "Baignant dans le Soufre et leMercure. Je suis sauvage, mortel, rude etvénéneux, fixe, volatil, stable et aérien. […]Mercure des Sages est mon nom. Je n'aiqu'une racine, et deux troncs. Tout le mondeme méprise parce que je n'ai pas bonne alluredans mon vieil habit gris; Je suis pourtant lameilleure ruche, qui nous donne là le meilleurmiel pour les potentats, les princes et les rois,pour les nobles, les pauvres et aussi les riches,chacun d'eux, il est vrai, compte autant pourmoi. 17 "Il faut le rappeler, l'<strong>alchimie</strong> vise àrestaurer la perfection de la natureprélapsaire. En ces temps de perfection,Eve était encore en puissance dans la côted'Adam. Ils ne formaient qu'un. Adamétait donc un androgyne, si l'on veutbien. "Nous avons trouvé et regardé lesupérieur et l'inférieur d'Hermès, l'Hermaphroditeen une chose unique, l'Adamphilosophique, qui avait encore en lui-mêmesa côte, ou son Eve, mais qui doit désormais,afin de pouvoir engendrer des enfants, voir safemme à ses côtés. 18 "Pour illustrer cette figure, ôcombien emblématique, nous avonschoisi ces deux citations tirées d'unouvrage clé de l'hermétisme médiéval;l'Enfant Hermaphrodite du Soleil et de laLune d'un certain Northon, duquel on nesait pas grand-chose. Mais égalementd'une célèbre figure tirée encore duRosarium Philosophorum qui illustre àmerveille l'état de gloire dans lequel estreprésenter l'Androgyne.Figure 9 TABLEAU DE LAPERFECTION ENIGME DU ROILe succès couronne la perfectionde l'Œuvre "au rouge".Soufre et Mercure – fixe etvolatile – sont indissolublementunis et ne forment plus qu'unseul corps androgyne. L'hydredans la coupe symbolise efficacementl'Elixir et sa tripledénomination des triples règnesde la nature. Le dragontricéphale rappelle que laréussite de l'Œuvre repose surune triple solution. (légendetiré de S. Klossowski de Rola,Florilège de l'Art SecretAlchimie, cité en bibliographie.)17 Tiré de l'Enfant Hermaphrodite du Soleil et de laLune de Northon, Cité en bibliographie, pp 10-1118 Idem p 9y13z


"La Pierre au rouge 19 ou Pierresolaire. Ici est né le roi digne de tout honneur,rien dans ce monde n'excède sa grandeur, dece qui naît de l'art ou bien de la natureparmi toutes les vivantes créatures. Lesphilosophes l'on nommé leur fils: tout cequ'ils font, c'est lui qui l'accomplit. Il donneà l'homme tout ce qu'il désire: la santé, lavigueur de la vie, l'or, l'argent, les pierresprécieuses, une jeunesse forte, belle et joyeuse.Il dissipe colère, pauvreté, maladie:bienheureux celui à qui Dieu l'accorde. Ici estnée la belle et riche reine: les philosophesl'égalent à leur fille. Elle s'augmente, enfantedes fils sans nombre qui sont immortels etpurs. Elle détruit la mort, hait la misère,donne richesse, honneurs, biens et santé,surpassant l'or, l'argent, les pierres précieuseset toute médecine grande et petite. Nuln'approche de sa richesse et nous en rendonsgrâce à Dieu dans son royaume." Ceci est lalégende accompagnant, dans le Rosaire,l'illustration ci-dessus.Nota Benee m'en suis tenu jusqu'àJprésent à montrer ladialectique masculin-féminindans le GrandŒuvre sans me préoccuperdes analyses qu'on pu faire,dans la modernité, certainssavants. J'ai sciemment voulu m'en teniraux textes et aux illustrations de latradition hermétique afin de montrercomment les alchimistes eux-mêmesusaient de cette dialectique pour expliciterleurs expériences sur la materia prima.Les développements ultérieurs,sont d'une grande importance quant à lacompréhension du mystère caché derrièrecette pseudoscience qui à première vue19 Nous avons parlé des trois couleurs. Après laNigredo et l'Albedo, nous entrons dans la Rubedo.La couleur rouge est symbole de la Pierre qui estdécrite comme rouge et par là même de laperfection de l'Œuvre.semble totalement illusoire (la chimie l'aprouvé, transmuter du plomb en or estpossible, mais cela demande unappareillage scientifique totalement impensablepour les alchimistes médiévaux.)Pour que cette pseudosciencedemeure si vivante pendant plus de milleans, sa raison d'être devait se trouver àun autre niveau que celui de la simpletransmutation métallique. Car, il semblecertain (certains partisans de l'<strong>alchimie</strong>diront sans doute le contraire), qu'en plusde mille ans aucun hermétiste n'a jamaisconçu de l'or à partir du plomb.L'<strong>alchimie</strong> devait donc avoir unesymbolique plus profonde. Elle constituaitsans doute une forme de gnose car si latransmutation avait matériellement existé,en mille ans, il s'en serait trouvéquelqu'un qui nous aurait expliquécomment y parvenir de manière clair etintelligible.Pourquoi tant de mystère au seindes manuscrits? Bien sûr certains dirontqu'il s'agit du secret de maître à disciplecomme cela est l'usage dans les sociétésrosicruciennes ou franc-maçonniques.Mais ce qui est étrange c'est que lesalchimistes ont prit grand soin de fairetransparaître dans leurs traités, leurs plusintéressantes découvertes. En effet si l'onsait lire entre les lignes, on découvre unnombre immense de jeux de mots,d'anagrammes, et autres contrepèterie,que l'on croit être des fautes d'éditionmais qui sont significative de par leurendroit et leurs occurrences.Il fallait bien pouvoir communiquerd'un alchimiste à l'autre. Sepasser mutuellement ses découvertes.L'informatique a permis de déchiffrer laplupart de ces jeux de mots. Mais choseétrange rien est dit sur le mystère de laPierre. De plus, tous les alchimistesparlent d'une obscure matière initiale,y14z


que l'on trouve dans la nature, quicontient les opposés (Lune-Soleil, Soufr-Mercure…) mais non encore joints (sansconjonction) et à partir de laquelle il fautcommencer le Grand Œuvre. Elle estnommée Sujet de Sages. Cependant, pourune matière si importante, on s'attendraitau moins à trouver dans ces anagrammescachées, quelques précieuses indications.Il n'en est rien.Alors si le Grand Œuvre n'est pasmatériel (vu que la transmutation sembleimpossible) serait-il spirituel? C'est ce quenous allons discuter maintenant, toujoursen gardant comme toile de fondl'opposition masculin-féminin, par l'étudede deux savants bien connus: CarlGustav Jung et Mircea Eliade.3Chapitre troisièmeC. G. Jung et M. Eliade pourla Dialectique Masculin-Féminin dans l'Œuvre.Avertissementarl Gustav Jung et MirceaCEliade, sont deux auteursfondamentaux pour touteétude religieuse. Leursœuvres sont pionnièrestant dans le domainepsychique en ce quiconcerne Jung que dans le domaine dessciences religieuses pour ce qui estd'Eliade. Ces deux grands savants sont àrévérer pour leur érudition ainsi que pourl'ampleur de leurs travaux et pour lamasse de documents qu'ils ont étudiée etrépertoriée. Leur autorité dans cedomaine ne peut être mise en question.Cependant, on leur a reproché à bien desreprises, surtout dans leurs oeuvrestardives, d'une part de se laisser aller tropfacilement à la conjecture et d'autre partde n'utiliser que des documentssusceptibles de prouver leurs théories,rejetant de la sorte les élémentscontradictoires. Il est de notre devoir,donc, d'informer nos lecteurs que lesexemples de C. G. Jung et de M. Eliadeont été choisis car ils concernentdirectement notre propos mais que leursanalyses ne doivent en aucun cas êtreprises pour d'absolues vérités.Tout le monde connaît l'immenseimportance que Jung accorda à l'<strong>alchimie</strong>et au mystère de la conjonction (du Soleilet de la Lune alchimique), mysteriumconjunctionis, pour le développement deson processus d'individuation. De même,les travaux de M. Eliade sur la figure dey15z


l'androgyne sont bien connus du public.Mais de plus en plus, on a tendance àreprocher – et cela de manière biensubtile – à Jung que si l'alchimisteprojetait les secrets de sa psyché sur sonoeuvre, Jung avait projeté les secrets de sapsychologie analytique sur l'<strong>alchimie</strong>.Pour ce qui est d'Eliade, ses critiquesl'accusent d'outrancière généralisation.Néanmoins, leurs analyses sont, pournotre propos, des plus intéressantes. Il estdonc impératif que nous les regardions deplus près.L'Androgyne d'Eliadeliade voit dans la figure deEl'androgyne, une image del'absolu divin. Par l'analysede multiples mythesdont le personnage centralest androgyne, Eliadeen conclut que c'est, ensomme, une donnée de base de l'universcréé d'être duel. Il est constitué d'unensemble d'opposés, par exemple: cielterre,homme-femme, bien-mal, ténébreslumière...En elle-même, la création estandrogyne car elle contient en elle tousles opposés, mais l'homme lui ne l'est pasvu qu'il tient en lui l'opposition hommefemmeet l'opposition bien-mal. Eliademontre que l'androgynie était le butsuprême à atteindre dans bien des sociétéstraditionnelles 20 et un grand nombre demythes d'origine mettent en scène desdivinités hermaphrodites. Notre auteurmet en parallèle deux figures emblématiquesde ce qu'il appelle la coincidentiaoppositorum: d'une part l'androgyne en cequ'il conjugue ce qui est mâle et ce qui estfemelle et d'autre part Méphistophélès carle héro de Goethe symbolise l'union dubien et du mal. Pour Eliade le but ultime20Androgynie spirituelle et non androgyniephysique. Un enfant naissant avec des signesd'hermaphrodisme était aussitôt mis à mort chez lesGrecs, nous dit Eliade dans Méphistophélès etl'Androgyne, cité en bibliographie p. 144.de la plupart des religions est detranscender les oppositions de sorte qu'iln'y ait plus d'opposés. Le tantrismeindien – dont nous parlerons un peu, à lafin de ce séminaire – est pour Eliadel'exemple typique car, prenant l'exempledu yoga de la Kualînî, il nous montrecomment le principe féminin, la Çâkti,représenté sous la forme du serpentKualînî, s'éveille par le yoga puis monteautour de la colonne vertébrale, pourenfin s'unir au principe mâle, Çiva, ausommet du crâne, réalisant ainsi laconjonction des contraires. Les yogin dela Kualînî réalisent, lors de leursamâdhi, (réalisation de l'union entreÇiva et Çakti) l'union des contraires.Figure 10 L'Androgyne alchimiquetenant l'œuf cosmique symbole du tempsoriginel où les opposés étaient réunis.Tiré de la Toison d'or de SalomonTrismosin. Cité en bibliographie.Pour Eliade donc, et c'est ce quiest important ici, la figure androgyniquereprésente une figure au sein de laquelleles contraires ont été abolis ou mieuxconfondus, comme cela était à l'origineavant la séparation du ciel et de la terrepar Dieu, avant la chute de l'ange, doncavant qu'il y ait le bien et le mal, avanty16z


l'extraction d'Eve de la côte d'Adam,donc quand il y avait ni mâle, ni femelle.Bien qu'il n'en parle pasexplicitement, Eliade analyserait l'<strong>alchimie</strong>de la même manière. Faisant analogieentre les phases du Grand Œuvre et leréveil de la Kualînî puis entrel'hermaphrodite alchimique (Rebis) et lesamâdhi. L'androgyne est donc, selon lui,une représentation des plus typiques dudivin.Jung et mysterium conjunctionisarl Gustav Jung aCconsacré trois ouvrages àl'<strong>alchimie</strong>. Psychologie etAlchimie et les deuxvolumes de MysteriumConjunctionis. 21 Suite àses nombreuses études surles rêves, il avaitremarqué d'étroites correspondancesentre la symbolique alchimique etl'imagerie onirique de ses patients. Cesflagrantes analogies le poussèrent àétudier très profondément les traitésalchimiques, lesquels sont très riches enfigures symboliques. "Comme on le sait,j'ai montré dans mon livre publié en 1944sous le titre de Psychologie et Alchimiecomment certains thèmes archétypiquesfréquents dans l'<strong>alchimie</strong> se rencontrent aussidans les songes d'hommes modernes qui n'ontaucune connaissance de cet ordre. […] C'estque mon premier objectif était d'apporter lapreuve que le monde des symbolesalchimiques n'appartient pas définitivement,loin de là, aux décombres du passé, mais que,bien au contraire, il est relié de la façon laplus vivante, aux expériences et auxdécouvertes les plus récentes de la psychologiede l'inconscient. Il s'est avéré non seulementque la psychologie moderne livre la clé dusecret de l'<strong>alchimie</strong>. Mais qu'inversementcette dernière fournit à la science nouvelle21 Ces deux ouvrages se trouvent en bibliographie.une base historique riche de signification 22 "Donc, par ses recherches Jung eut tôt faitde remarquer que l'essentiel des allégorieshermétiques étaient parallèles auxarchétypes de l'inconscient collectif qu'ilavait lui-même mis à jour par l'étudeempirique de la symbolique des rêves.L'<strong>alchimie</strong> consiste, on l'a vu, enla conjonction des opposés, Soufre etMercure, Soleil et Lune… en vued'obtenir l'androgyne Philosophal, symbolede la Pierre du même nom. Dans sonesprit comparatiste, le psychiatre suisseremarqua que la structure alchimiquevisant à l'unification des opposés, seretrouvait dans bien des système religieux(tantrique, taoïste, bouddhiste…), commel'avait déjà montré Eliade, et répondait àl'image du maala en tant quereprésentation de la totalité du Soi. Eneffet l'<strong>alchimie</strong> tente de conjuguer nonseulement les opposés deux par deux maisquatre par quatre. Si le Soufre est fixe,cela veut dire qu'il est composé deséléments fixes eau et terre. Respectivementsi le Mercure est volatile, celaveut dire qu'il est composé des élémentsvolatiles air et feu. Mais cela va plus loincar chaque éléments conjuguent encoredeux qualités (en effet; air=froid+sec,feu=chaud+sec, eau=froid+humide, terre=chaud+humide).Jung considérait que lesalchimistes projetaient sur leursexpérimentations matérielles le contenude leur inconscient. Le Grand Œuvreconstituait donc, selon lui, le processusd'individuation de l'alchimiste. Lasuccession des couleurs hermétiques étantson principal argument: La nigredosymbolise le chaos de l'inconscient,l'albedo la prise de conscience del'inconscient et la rubedo semble êtrepour Jung une phase inatteignable dans22 C.G. Jung, Mysterium Conjunctionis, tome 1, citéen bibliographie, pp 19-20.y17z


laquelle l'inconscient se conjuguerait avecla conscience; on approcherait alors del'omniscience divine. "L'union psychologiquedes contraires 23 est une idée intuitivequi comprend en elle la phénoménologie de ceprocessus. Elle ne constitue pas une hypothèseexplicative de ce qui, par définition, dépassenotre capacité de compréhension. Car lorsquenous disons que la conscience et l'inconscients'unissent, nous déclarons en même tempsqu'il s'agit d'un processus impossible àconcevoir. L'inconscient est en effetinconscient; il ne peut être ni saisi, ni conçu.L'union des opposés est un événement quitranscende la conscience et échappe parprincipe aux prises de l'explicationscientifique." 24Contrairement à ce que l'onpourrait croire, le couple alchimiqueGabricus-Soleil et Beya-Lune n'est pasune représentation d'animus-anima. Caranimus-anima sont tous deux des figuresde l'inconscient; la première se rencontreplutôt chez les femmes car elle constitue lapart masculine de l'inconscient féminin etréciproquement, l'amina se retrouveplutôt chez les hommes car il constitue lapart féminine de l'inconscient masculin.Or selon Jung, dans le processusalchimique ne sont représentés que desfigures émanant de l'inconscient masculin(les alchimistes étant quasi tous – nous leverrons – des hommes). La Lunereprésente en effet l'anima, en tant quepersonnalisation féminine de l'inconscientmais le Soleil représente la conscience quiillumine cet inconscient comme le soleilrend lumineuse la lune. "Nous savonspertinemment que l'inconscient se présentesous une forme personnifiée: le plusfréquemment c'est l'anima sous une formeunique ou multiple qui signifie l'inconscient23 Rappelons que la phase de l'union des contrairesse nomme rubedo dans le processus alchimique. Cetexte est donc juste en rapport avec ce qui est ditdroit au-dessus.24 C.G. Jung, Mysterium Conjunctionis, tome 2, citéen bibliographie, p.153collectif. L'inconscient personnel estpersonnifié par l'ombre. […] (Je ne parle icique de la psychologie masculine qui, seule,peut être comparée à celle des alchimistes) 25 "La conscience a une ombre. Cetteombre c'est – comme il le dit –l'inconscient personnel. Si le Soleilalchimique est un symbole de laconscience, où se trouve donc l'ombre dece Soleil? L'<strong>alchimie</strong> connaît en effetfréquemment une représentation d'unsoleil de couleur noir (sol niger) etgénéralement lorsque le soleil est noir, lalune est plus que blanche. Les opposés setrouvent donc à même les astresalchimiques dans une sorte d'éternelcombat. "Psychologiquement, ces parolessignifient que l'union de la conscience (sol)avec sa contrepartie féminine, l'inconscient(luna), a d'abord un résultat indésirable. […]Les premiers enfants 26 du mariage desluminaires (matrimonium luminarium) nesont donc guère réjouissants. Mais cela nepeut provenir que de la présence chez les deuxparents d'une obscurité mauvaise qui est miseen lumière dans les enfants…" 27Grâce à ces divers exemples, onvoit comment celui que beaucoupnommèrent le charlatan du Burghölzliexplique la conjonction comme lareprésentation de l'unité du Soi. Jungrepris, comme on peut le lire ci-dessus, leparallélisme démontré par Eliade entreMéphistophélès (comme image du mal) etl'Androgyne montrant que dans ladualité masculin-féminin se trouvaitencore la dualité du bien et du mal.Les développements jungiens ausujet de l'art alchimique sont immenses et25 C.G. Jung, Mysterium Conjunctionis, tome 1, citéen bibliographie, p.14926 On a vu que l'androgyne est l'enfant parfait ducouple alchimique. Cependant avant d'atteindrecette perfection. Le couple a d'autres enfants quivont du pire au meilleur.27 C.G. Jung, Mysterium Conjunctionis, tome 1, citéen bibliographie, p.191y18z


parfois, à mes yeux, presque autantobscures que l'<strong>alchimie</strong> elle-même. C'estpourquoi, nous n'allons pas nous étendreinfiniment sur ce sujet mais il est bon deretenir que les analyses de Jungproduisirent un tollé général chez lesalchimistes contemporains notammentchez Fulcanelli qui reprochait aupsychiatre de réduire l'Art millénaire à unpur fantasme de la psyché. Il n'empêcheque l'analyse de Jung est la seule quiréhabilite l'<strong>alchimie</strong> et la met en rapportavec d'autres grands systèmes religieux.Car ce qui fut pris pendant des sièclespour une simple ruée vers l'or, semble serévéler bien plus profond; preuve en est lenombre de manuscrits richementenluminés.Le psychiatre considérait que sil'oiseau-batisseur, où qu'il se trouvât,bâtissait son nid de la même façon depuisdes générations et des générations,l'homme, où qu'il fût, devait fonctionnerde la même façon depuis le temps destemps et donc avoir en Chine, en Europe,en Amérique ou n'importe où, les mêmescontenus inconscients.Le Parallèle Lapis-Christans vouloir d'aucuneSfaçon m'étendre sur cesujet, il me semblenéanmoins juste et bon dementionner le parallèleentre la Pierre philosophaleet le Christ, au sujetduquel C.G. Jung s'est prolixementétendu.Si la Pierre des philosophes estcommunément représentée par une figureandrogyne, elle semble aussi devenir uneimago Christi (image du Christ). Leprocessus alchimique semble suivre leschéma de la Passion répété dans lesacrifice de la Messe 28 . Le Christ, commela Pierre est une figure double, homme etDieu, consubstantiel au Père mais néd'une femme, elle-même vierge. 29 Lavierge est donc le lieu d'origine du Christ,comme la materia prima, qui est vierge parnature, est le lieu d'origine de la Pierre.Le divin et l'humain se rencontrent doncen Jésus, le divin étant volatil, l'humainétant, bien sûr, fixe. Mais l'on sait quepour que la parfaite conjonction desopposés puisse avoir lieu, il faut que lesopposés justement meurent puisrenaissent dans un corps nouveau nommétantôt rebis, lapis… Jésus possède, on l'avu, deux opposés en lui, mais pour qu'ildevienne le Christ, il doit mourir etressusciter (comme dans le processusalchimique). Selon la tradition, après samort, Jésus descend au enfers – celacorrespond à la nigredo – puis en remonte– cela correspond à l'albedo – et enfinsort du tombeau – ce qui correspondévidemment à la rubedo en tant quesummum bonum de l'Œuvre alchimique.Avec le parallèle Lapis-Christ, onsort, à proprement parler, de l'étudegenre. Cependant il est certainementintéressant de noter que si le premierhomme, Adam, était vu par lesalchimistes comme un hermaphroditepuisqu'en lui était la femme (Eve étantnée de sa côte), le Christ, symbole de lanouvelle alliance, est lui aussi unréunificateur d'opposés. Par conséquent sile but de l'<strong>alchimie</strong> est de restaurer letemps parfait de la création, en Christ,elle le restaure !28A ce propos voir le traité de MelchiorreCibinensis, vers 1526, qui explique tout lesymbolisme de la Messe dans une optiquealchimique.29La materia prima de l'<strong>alchimie</strong> est appelée"vierge" et l'eau de la fontaine de jouvence estsouvent comparée au lait de vierge (chosephysiquement impossible et qui montre bien qu'ilest question d'un aspect plus spirituel que matérielde l'Œuvre.y19z


4Chapitre quatrièmeL'Alchimie Fut-elle une Histoired'Hommes?L'Alchimiste et sa Femmeur les centaines de traitésSexistant en <strong>alchimie</strong>médiévale, pas un seul nesemble avoir été écrit parune femme. Néanmoins,grâce aux nombreusesgravures qui illustrent ledéroulement concret de l'Opusalchimique, on peut affirmer que biensouvent la recherche de la Pierre s'opéraiten famille ou tout au moins en couple.point qu'elle aurait été capable del'accomplir toute seule" 30D'ailleurs, le plus célèbrealchimiste de tous les temps, NicolasFlamel, dont la biographie historique estinséparable de la légende, sur la page degarde de son traité Les Figureshiéroglyphiques (vers 1390), mentionne safemme Pernelle. De plus il affirme que lelundi 17 janvier 1382, il effectue sapremière projection en présence dePernelle seule, près d'une demi livre demercure est mutée en argent pur. "Flamelaffirme alors avoir accompli trois fois la projectionde la Pierre Rouge, avec l'aide de sa compagne,tout aussi éclairée que lui à ce sujet car elle avaitparticipé aux projections précédentes, à telFigure 11. Illustration du Mutus Liber où l'onpeut voir un alchimiste et sa femme opérer leGrand Œuvre.30 Phrase citée dans: De Pascalis A., Histoireillustrée de l'<strong>alchimie</strong>, p. 111y20z


Figure 12 Illustration tirée des Figures Hiéroglyphiques de Nicolas Flamel où l'on peut le voir avec sa femme àgenoux en priant devant le Christ, St-Pierre et St-Jean. Les figures 12, 13 et 14 sont tirées du Mutus Liber.y21z


Ainsi, ces illustrations semblentquand même bien prouver que l'<strong>alchimie</strong>pouvait se pratiquer en couple, car mêmesi la biographie de Nicolas Flamel semblecontroversée, il reste les nombreusesillustrations du Mutus Liber qui montrentvéritablement un couple d'alchimistesoeuvrant pour la Pierre.Sorcellerie et Alchimiel semble bien claire queIl'<strong>alchimie</strong> a, tout au longdu Moyen Age, frisél'hérésie. On sait que suiteaux grandes épidémies etfamines qui survinrent auxalentours de l'an Mil, lesfemmes furent les premières accusées. Leseul mot FEMINA devait, selon lesinquisiteurs, signifier leur appartenanceaux forces du Démon car le mot FEMINAétait, selon eux, composé par les mot FE(foi) et MINA (en moins). La naturediabolique des femmes semblait donc êtreévidente pour ces messieurs del'inquisition. On vit donc se multiplier lestraités de contre-sorcellerie, d'exorcismeet de démonologie afin de pouvoirreconnaître les sorcières et les empêcherde nuire. Dans les multiplesdéveloppements de ses traités, il estévidemment question de l'<strong>alchimie</strong> quisemble toujours être sur la corde raide.D'une part l'<strong>alchimie</strong> jouissaitd'un certain prestige, car dans ce MoyenAge de pauvreté, l'appât de l'or attiraitplus d'un. Nombre de seigneurs étaientdonc alchimistes ou avaient desalchimistes à leur cour. D'autre partl'<strong>alchimie</strong> restait néanmoins unepseudoscience naturelle, utilisant ce quela nature lui fournissait sans faire appelaux forces démoniaques. Mais cettecondition de science naturelle étaitcontestée de par son aspect ésotérique etsecret et nombre d'inquisiteurssoupçonnaient les alchimistes de pactiseravec Belzébuth pour que l'Opus aille bontrain. A ce propos suite à Paracelse,l'<strong>alchimie</strong> à manqué de peu son adhésioncomme discipline scientifique dans lesgrandes universités européennesmédiévales, et c'est justement son côtéhermétique et ésotérique qui en empêchapour finir l'accès. Dans les nombreuxtraités de l'inquisition, certainscondamnent l'<strong>alchimie</strong> comme hérésie etd'autres non.Cependant, dans les faits, en cestemps obscurs, si une femme pratiquaitl'<strong>alchimie</strong>, elle était aussitôt taxée desorcière et toute occasion semblait bonnepour éliminer de la surface de la terre,toute créature féminine. J'exagère sansdoute un peu mais si on lit le MalleusMaleficarum, 31 on remarque que pour cesmessieurs de l'inquisition, si l'on était unefemme non vierge et non au couvent etque par malheur l'inquisition s'intéressaità nous, nous étions bonne pour le bûché.Car là même où il n'y avait pas depreuve, l'inquisition en voyait une. Unefemme trop sainte était nécessairementl'objet du Diable.Pourtant, le Malleus Maleficarumn'est pas très sévère avec l'<strong>alchimie</strong>:"Concernant la dernière objection, qui estfondée sur l'argument que l'or est fait par lesalchimistes, nous pouvons proposer l'opinionde Saint Thomas quand il discute lapuissance du Diable et la façon dont iltravaille: Bien que certaines formes ayant unesubstance puissent être provoquées par Art, lapuissance d'un agent normal, par exemple lefeu est provoqué par action sur le bois:néanmoins, ceci ne peut pas être faituniversellement, parce que l'art ne peut pastoujours trouver ou mélanger ensemble lesproportions appropriées, mais il peut produire31 Le Malleus Maleficarum est un traité de contresorcelleriedes plus violent qui soit. Il fut rédigé pardeux dominicains; Jakob Sprenger et HeinrichInstitor en 1487 à la demande du Pape Innocent VI.y22z


quelque chose de semblable. Et les alchimistesrendent ainsi quelque chose de semblable àl'or. […] Ils ne font pas de l'or vrai, parceque la substance de l'or n'est pas constituéepar la chaleur du feu que les alchimistesemploient, mais par la chaleur du soleil,agissant et réagissant sur une certaine tâchedans laquelle la puissance minérale estconcentrée et amassée, et donc un tel or estsimilaire mais n'est néanmoins pas de lamême substance que l'or normal. Et le mêmeargument s'applique à toutes leurs autresopérations. 32 "Les inquisiteurs du MalleusMaleficarum ne voyaient donc enl'<strong>alchimie</strong> qu'une sorte de prestidigitationqui tentait illusoirement d'imiter lanature, sans bien sûr y arriver. Maiscomme nous l'avons vu dans la citationci-dessus aucune allusion au Malin, n'yétait faite.Donc, pour conclure, l'<strong>alchimie</strong>put échapper à l'inquisition grâce àl'intérêt qu'y portèrent les grandsseigneurs, rois et papes. Car leurs caissesétaient désespérément vides et l'appel del'or était grand. On tolérait doncl'<strong>alchimie</strong>, car elle était, croyait-on, trèsutile. Mais quant aux femmes alchimistes,pour autant qu'il y en eût, elles furentsans doute brûlées au Moyen AgeCar le pas entre <strong>alchimie</strong> et sorcelleriepouvait être vite franchit d'après lesinquisiteurs, surtout si on était unefemme.Alchimie et Tantrismel est très difficile de savoirIsi l'<strong>alchimie</strong> latine eut unebranche visant à lasublimation des énergiesvitales et sexuelles ducorps. Bien que, commenous l'avons vu précédement,Jung et Eliade aient montré lessimilitudes existant entre le tantrisme etl'<strong>alchimie</strong>, rien ne peut être prouvé.Quant à l'existence au sein de l'<strong>alchimie</strong>,à quelque chose de semblable autantrisme de la main gauche, c'est-à-dire,à la recherche de la Pierre par lespratiques sexuelles, rien n'est moins sûr.Cependant cela n'est pas impossible carcomme on l'a vu souvent l'imageriealchimique met en scène des couples, tantconcrets (l'alchimiste et sa femme)qu'abstraits (la Lune et le Soleil). Quoiqu'il en soit l'<strong>alchimie</strong> a tant de visagesqu'en exclure la possibilité d'unecorrespondance avec le tantrisme serait,en soi, se livrer à une conjecture.32 Passage tiré du Malleus Maleficarum, premièrepartie, question 1, cité en bibliographie.y23z


ConclusionArrivés au terme de notreétude, nous avons puanalyser de quelle manièrese conjuguent les principesféminin-masculin et, dansune moindre mesure, lesprincipes bien-mal qui leursont conjoints. Il est bon de retenir doncque l'<strong>alchimie</strong>, dans ses représentations,voyait le monde comme un ensemble dedualité qu'il fallait conjoindre et que danscette conjonction justement se trouvait lesummum bonum, le lapis philosophal.Cette idée d'une dualité à conjoindredonna naissance à une foule d'allégoriesqui pour la plupart montraient un couple(Roi-Reine, Soleil-Lune, Gabricus-Beya)s'unissant dans une union sexuelle siintense qu'elle menait les amants jusqu'àla mort. C'est qu'après sa mort que lecouple donnait naissance à l'enfanthermaphrodite, symbole de la Pierre,enfant parfait réunissant en lui laplénitude de la nature.certain panache malgré les affres del'inquisition médiévale. L'<strong>alchimie</strong>, si ellen'avait pas été une histoire d'hommes,aurait eu le même sort que la sorcellerie,condamnée comme science satanique.Histoire d'hommes, certes, mais pour quil'aide des femmes sembla précieuse à enjuger les nombreux manuscrits montrantun couple d'alchimiste affairé autour desalambiques, athanors et autres vaisseaux.L'<strong>alchimie</strong>, pour conclure, est décidémentla plus sexuée de toutes les pseudosciencesmédiévales. Par le fait même qu'elle visel'union des contraires, il est bien normalqu'elle se pratique en couple carjustement, si l'on en croit Jung,l'alchimiste, projetant son inconscient surson œuvre, devait sans doute avoir besoind'une présence féminine pour que laconjonction ait lieu.FINSur un plan plus psychologique, C.G.Jung, psychiatre suisse, perçut dans leprocessus alchimique une allégorie duprocessus d'individuation, dont il avaitexposé la théorie quelques années plustôt.Le processus d'individuation visant larecherche du soi, il conclut que leshermétistes, par leurs expériences pseudochimiques,projetaient leur inconscientsur la matière, tentant, de la sorte,d'effectuer le processus d'individuation demanière inconsciente avec l'aide del'expérimentation matérielle.Enfin, nous avons vu les aléas quipermirent à l'<strong>alchimie</strong> de garder uny24z


BibliographieOuvrages généraux sur l'<strong>alchimie</strong>:De Pascalis, Andrea; Histoire Illustrée de l'Alchimie; Gremese; Rome; 1995Klossowski de Rola, Stanislas; Florilège de l'Art Alchimique; Seuil; Paris; 1974Ouvrages de sciences humaines ayant trait à l'<strong>alchimie</strong>:Jung, Carl Gustav; Psychologie et Alchimie; Buchet/Chastel; Paris; 1970Jung, Carl Gustav; Mysterium Conjunctionis; tome 1 & 2; Albin Michel; Paris; 1982Eliade, Mircea; Méphistophélès et l'Androgyne; Gallimard; Paris; 1962Traités alchimiques médiévaux et autres sources:Textes tirés du site internet: http://perso.wanadoo.fr/chrysopee/somalc.htmNorthon, L'Enfant Hermaphrodite du Soleil et de la Lune, 1752Flamel, Les Figures Hiéroglyphiques, 1390Hermès Trismégiste, Tabula Smaragdina, (date inconnue)Trismousin Salomon, La toison d'Or, (date inconnue)(Anonyme), Le Rosarium Philosophorum, (date inconnue mais autour de 1500)(Anonyme), Le Mutus Liber, 1677Pernety, Dictionnaire Mytho-Hermétique, 1758(Ceci est un petit aperçu des manuscrits disponibles, ce site est une mine d'or)Texte tiré du site:http://members.xoom.virgilio.it/ikthys/Libri_elettr/Malleus_mal/Malleus%20Maleficarum%20-%20Index.htmlSpenser & Institor, Malleus Maleficarum, 1487y25z

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