12.07.2015 Views

Le Génie Celtique et le monde invisible

Le Génie Celtique et le monde invisible

Le Génie Celtique et le monde invisible

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

LEON DENIS________LE GENIE CELTIQUEETLE MONDE INVISIBLE« <strong>Le</strong> passé ne meurt jamais complètement pourl'homme. L'homme peut bien l'oublier mais il <strong>le</strong>garde toujours en lui. Car tel qu'il est lui-mêmeà chaque époque, il est <strong>le</strong> produit <strong>et</strong> <strong>le</strong> résumé d<strong>et</strong>outes <strong>le</strong>s époques antérieures. »FUSTEL DE COULANGES(La Cité antique.)_______NOUVELLE EDITIONCONFORME A L'EDITION DE 1927UNION SPIRITE FRANÇAISE ETFRANCOPHONELE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LE GENIE CELTIQUEETLE MONDE INVISIBLE_______INTRODUCTION_______Au milieu de la crise que nous subissons, la pensée s'inquiète, el<strong>le</strong>s'interroge ; el<strong>le</strong> recherche <strong>le</strong>s causes profondes du mal qui atteint toutes<strong>le</strong>s formes de notre vie socia<strong>le</strong>, politique, économique, mora<strong>le</strong>. <strong>Le</strong>scourants d'idées, de sentiments, d'intérêts se heurtent vio<strong>le</strong>mment, <strong>et</strong> de<strong>le</strong>urs chocs résulte un état de troub<strong>le</strong>, de confusion, de désordre, quiparalyse toute initiative <strong>et</strong> se traduit en une impuissance à trouver <strong>le</strong>remède. Il semb<strong>le</strong> que la France ait perdu conscience d'el<strong>le</strong>-même, deson origine, de son génie, de son rô<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> <strong>monde</strong>.Tandis que d'autres races, essentiel<strong>le</strong>ment réalistes, poursuivent un butd'autant plus précis, d'autant mieux déterminé qu'il est plus matériel, laFrance a toujours hésité, au cours de son histoire, entre deux conceptionsopposées. Et, par là, s'explique <strong>le</strong> caractère intermittent de son action.Tantôt el<strong>le</strong> se dit celtique <strong>et</strong> alors el<strong>le</strong> fait appel à c<strong>et</strong> esprit de liberté,de droiture, de justice qui caractérise l'âme de la Gau<strong>le</strong>. C'est àl'intervention de cel<strong>le</strong>-ci, au réveil de son génie, qu'il faut attribuerl'institution des communes au moyen âge <strong>et</strong> l'oeuvre de la Révolution.Tantôt el<strong>le</strong> se croit latine <strong>et</strong>, dès lors, vont reparaître toutes <strong>le</strong>s formes del'oppression monarchique ou théocratique, la centralisationbureaucratique <strong>et</strong> administrative, imitée des Romains, avec <strong>le</strong>s habil<strong>et</strong>és,<strong>le</strong>s subterfuges de <strong>le</strong>ur politique <strong>et</strong> <strong>le</strong>s vices, la corruption des peup<strong>le</strong>svieillis.Ajoutez en dehors de ces conceptions l'indifférence des masses, <strong>le</strong>urignorance des traditions, la perte de tout idéal. C'est aux alternances deces deux courants qu'il faut attribuer <strong>le</strong> flottement de la pensée française,<strong>le</strong>s ressauts, <strong>le</strong>s brusques revirements de son action à travers l'histoire.Pour r<strong>et</strong>rouver l'unité mora<strong>le</strong>, la conscience d'el<strong>le</strong>-même, <strong>le</strong> sensprofond de son rô<strong>le</strong> <strong>et</strong> de son destin, c'est-à-dire tout ce qui fait <strong>le</strong>sLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


INTRODUCTION. 2nations fortes, il suffirait à la France d'écarter <strong>le</strong>s théories erronées, <strong>le</strong>ssophismes par <strong>le</strong>squels on a faussé son jugement, obscurci sa voie, <strong>et</strong> derevenir à sa propre nature, à ses origines <strong>et</strong>hniques, à son génie primitif,en un mot à la tradition celtique, enrichie du travail <strong>et</strong> du progrès dessièc<strong>le</strong>s.Car la France est celtique, il n'y a pas de doute possib<strong>le</strong> sur ce point.Nos plus éminents historiens l'attestent <strong>et</strong>, avec eux, nombre d'écrivains<strong>et</strong> de penseurs parmi <strong>le</strong>squels <strong>le</strong>s deux Thierry, Henri Martin, J.Michel<strong>et</strong>, Ed. Quin<strong>et</strong>, Jean Reynaud, Renan, Emi<strong>le</strong> Fagu<strong>et</strong> <strong>et</strong> tantd'autres. Si nous sommes Latins, ont-ils dit, par l'éducation <strong>et</strong> la culture,nous sommes Celtes par <strong>le</strong> sang, par la race.D'Arbois de Jubainvil<strong>le</strong> nous l'a répété souvent, dans ses cours duCollège de France, comme dans ses livres : « Il y a 90 p. 100 de sanggaulois dans <strong>le</strong>s veines des Français. » En eff<strong>et</strong>, si nous ouvronsl'histoire, nous y verrons qu'après la chute de l'Empire, <strong>le</strong>s Romains enmasse repassèrent <strong>le</strong>s Alpes <strong>et</strong> il en resta très peu en Gau<strong>le</strong>. <strong>Le</strong>sinvasions germaniques passèrent comme des trombes sur notre pays ;seuls <strong>le</strong>s Francs, <strong>le</strong>s Wisigoths, <strong>le</strong>s Burgondes s'y fixèrent assezlongtemps pour se fondre avec <strong>le</strong>s éléments autochtones. Encore, <strong>le</strong>sFrancs n'étaient-ils que trente-huit mil<strong>le</strong> alors que la Gau<strong>le</strong> comptait prèsde cinquante millions d'habitants.On peut se demander comment une si vaste contrée a pu être conquiseavec de si faib<strong>le</strong>s moyens. Cela M. Ed. Haraucourt, de l'Académiefrançaise, nous l'explique dans un substantiel artic<strong>le</strong> publié dans la revuela Lumière, du 15 janvier 1926, <strong>et</strong> dont nous par<strong>le</strong>rons plus loin.Tous ceux qui ont gardé au coeur <strong>le</strong> souvenir de nos origines aiment àr<strong>et</strong>racer <strong>le</strong>s gloires <strong>et</strong> <strong>le</strong>s revers de c<strong>et</strong>te race remuante, aventureuse,qu'est la nôtre, à rappe<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s malheurs <strong>et</strong> <strong>le</strong>s épreuves qui lui ont attirétant de sympathies. A toutes ces pages célèbres, écrites sur ce suj<strong>et</strong>, jen'aurais pas songé à ajouter quoi que ce soit si je n'avais eu un élémentnouveau à offrir au <strong>le</strong>cteur pour élucider <strong>le</strong> problème de nos origines,c'est-à-dire la collaboration du <strong>monde</strong> invisib<strong>le</strong>. En eff<strong>et</strong>, c'est àl'instigation de l'esprit d'Allan Kardec que j'ai réalisé ce travail. On ytrouvera la série des messages qu'il nous a dictés par incorporation, endes conditions qui excluent toute supercherie. Au cours de cesentr<strong>et</strong>iens, des Esprits, libérés de la vie terrestre, nous ont apporté <strong>le</strong>ursconseils <strong>et</strong> <strong>le</strong>urs enseignements.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


INTRODUCTION. 3Ainsi qu'on <strong>le</strong> verra dans ses messages, Allan Kardec a vécu en Gau<strong>le</strong>,au temps de l'indépendance <strong>et</strong> il y fut druide. <strong>Le</strong> dolmen qui, par savolonté, s'élève sur sa tombe au Père-Lachaise, a par là un sens précis.La doctrine spirite que <strong>le</strong> grand initiateur a condensée, résumée en sesoeuvres au moyen des communications d'Esprits, obtenues sur tous <strong>le</strong>spoints du globe, coïncide, dans ses grandes lignes, avec <strong>le</strong> druidisme <strong>et</strong>constitue un r<strong>et</strong>our à nos véritab<strong>le</strong>s traditions <strong>et</strong>hniques, amplifiées desprogrès de la pensée <strong>et</strong> de la science <strong>et</strong> confirmées par <strong>le</strong>s voix del'espace. C<strong>et</strong>te révélation marque une des phases <strong>le</strong>s plus hautes del'évolution humaine, une ère féconde de pénétration de l'invisib<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>visib<strong>le</strong>, la participation de deux <strong>monde</strong>s dans une oeuvre grandiosed'éducation mora<strong>le</strong> <strong>et</strong> de refonte socia<strong>le</strong>.A ce point de vue ses conséquences sont incalculab<strong>le</strong>s. El<strong>le</strong> offre à laconnaissance un champ d'études sans bornes sur la vie universel<strong>le</strong>. Parl'enchaînement de nos existences successives <strong>et</strong> la solidarité qui <strong>le</strong>s relie,el<strong>le</strong> rend plus claire, plus rigoureuse la notion des devoirs <strong>et</strong> desresponsabilités. El<strong>le</strong> montre que la justice n'est pas un vain mot <strong>et</strong> quel'ordre <strong>et</strong> l'harmonie règnent dans <strong>le</strong> Cosmos.A quoi dois-je attribuer c<strong>et</strong>te grande faveur d'avoir été aidé, inspiré,dirigé par <strong>le</strong>s Esprits des grands Celtisants de l'espace ? A ce que, m'a ditAllan Kardec, j'ai vécu moi-même, dans l'ouest des Gau<strong>le</strong>s mes troispremières existences humaines <strong>et</strong> j'ai toujours conservé en moi <strong>le</strong>simpressions des premiers âges. C'est pourquoi, lorsque dans la vieactuel<strong>le</strong>, à dix-huit ans, j'ai lu <strong>le</strong> Livre des Esprits d'Allan Kardec, j'ai eul'intuition irrésistib<strong>le</strong> de la vérité. Il me semblait entendre des voixlointaines ou intérieures me parlant de mil<strong>le</strong> choses oubliées. Tout unpassé ressuscitait avec une intensité presque douloureuse. Et tout ce quej'ai vu, observé, appris depuis lors, n'a fait que confirmer c<strong>et</strong>teimpression première.Ce livre peut donc être considéré, en grande partie, comme uneémanation de c<strong>et</strong> Au-delà où je vais bientôt r<strong>et</strong>ourner. A tous ceux qui <strong>le</strong>liront puisse-t-il apporter une radiation de notre pensée <strong>et</strong> de notre foicommune, un rayon d'en-haut qui fortifie <strong>le</strong>s consciences, conso<strong>le</strong> <strong>le</strong>safflictions <strong>et</strong> élève <strong>le</strong>s âmes vers c<strong>et</strong>te source éternel<strong>le</strong> de toute vérité, d<strong>et</strong>oute sagesse <strong>et</strong> de tout amour qui est Dieu._______LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


PREMIERE PARTIE-LES PAYS CELTIQUES._______CHAPITRE PREMIER-ORIGINE DES CELTES. - GUERRES DES GAULOIS. -DECADENCE ET CHUTE. - LONGUE NUIT ; LEREVEIL. - LE MOUVEMENT PANCELTIQUE.Aux premières lueurs de l'Histoire nous trouvons <strong>le</strong>s Celtes établis surune grande moitié de l'Europe. D'où venaient-ils ? Quel fut <strong>le</strong> lieu de<strong>le</strong>ur origine ? Certains historiens placent <strong>le</strong> berceau de <strong>le</strong>ur race dans <strong>le</strong>smontagnes du Taurus, au centre de l'Asie Mineure, dans <strong>le</strong> voisinage desChaldéens. Devenus nombreux, ils auraient franchi <strong>le</strong> Pont-Euxin (merNoire) <strong>et</strong> pénétré jusqu'au coeur de l'Europe. Mais, de nos jours, c<strong>et</strong>t<strong>et</strong>héorie paraît être tombée en désuétude en même temps que l'hypothèsedes Aryens.M. Camil<strong>le</strong> Jullian, du Collège de France, dans son plus récentouvrage sur l'Histoire de la Gau<strong>le</strong>, se contente de fixer à six ou huitcents ans avant notre ère l'arrivée en Gau<strong>le</strong> des Kymris, branche la plusmoderne des Celtes. Ils venaient, croit-il, des bouches de l'Elbe <strong>et</strong> descôtes du Jutland, chassés par un puissant raz de marée qui <strong>le</strong>s avaitcontraints d'émigrer vers <strong>le</strong> Sud.Parvenus en Gau<strong>le</strong>, ils rencontrèrent une branche des Celtes plusancienne, <strong>le</strong>s Gaëls, qui s'y trouvaient fixés depuis longtemps <strong>et</strong> quiétaient de plus p<strong>et</strong>ite tail<strong>le</strong>, <strong>et</strong> généra<strong>le</strong>ment bruns, alors que <strong>le</strong>s Kymrisétaient grands <strong>et</strong> blonds. Ces différences sont encore sensib<strong>le</strong>s dansl'Armorique, où <strong>le</strong>s côtes de l'Océan, dans <strong>le</strong> Morbihan, sont peupléesd'hommes p<strong>et</strong>its <strong>et</strong> bruns, mélangés d'éléments étrangers, atlantes oubasques, qui se sont fondus avec <strong>le</strong>s populations primitives, tandis quecel<strong>le</strong>s des Côtes-du-Nord ou de la Manche possèdent des habitants deplus haute stature auxquels sont venus se joindre <strong>le</strong>s Celtes br<strong>et</strong>onschassés de la grande î<strong>le</strong> par <strong>le</strong>s invasions anglo-saxonnes.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


ORIGINE DES CELTES. 6<strong>Le</strong>s vues de M. C. Jullian se trouvent confirmées par la parenté deslangues celtiques <strong>et</strong> germaniques, semblab<strong>le</strong>s par <strong>le</strong>ur structure, <strong>le</strong>ursguttura<strong>le</strong>s, l'abus des l<strong>et</strong>tres dures, comme <strong>le</strong> K, <strong>le</strong> W, <strong>et</strong>c. Au milieu descourants migrateurs, qui se croisent <strong>et</strong> s'entrecroisent dans la nuitpréhistorique, la science trouve un procédé plus sûr dans <strong>le</strong>s étudeslinguistiques pour reconstituer la filiation des races humaines 1 .Nous ne r<strong>et</strong>racerons qu'à grands traits l'histoire des Gaulois. On saitque nos ancêtres ont, pendant des sièc<strong>le</strong>s, rempli <strong>le</strong> <strong>monde</strong> du bruit de<strong>le</strong>urs armes. Avides d'aventures, de gloire <strong>et</strong> de combats, ils nepouvaient se résigner à une vie effacée <strong>et</strong> tranquil<strong>le</strong>, <strong>et</strong> ils allaient à lamort comme à une fête, tant était grande <strong>le</strong>ur certitude de l'au-delà.On connaît <strong>le</strong>urs nombreuses incursions en Italie, en Espagne, enGermanie <strong>et</strong> jusqu'en Orient. Ils envahissaient <strong>le</strong>urs voisins <strong>et</strong>, de par laloi du choc en r<strong>et</strong>our, ils furent envahis par la suite <strong>et</strong> réduits àl'impuissance.L'âme de la Gau<strong>le</strong> se trouve dans ses institutions druidiques <strong>et</strong>bardiques. <strong>Le</strong>s druides n'étaient pas seu<strong>le</strong>ment des prêtres, mais aussides philosophes, des savants, des éducateurs de la jeunesse. <strong>Le</strong>s ovatesprésidaient aux cérémonies du culte, <strong>et</strong> <strong>le</strong>s bardes se consacraient à lapoésie <strong>et</strong> à la musique. Nous exposerons plus loin ce qu'était l'oeuvre <strong>et</strong><strong>le</strong> véritab<strong>le</strong> caractère du druidisme.Au commencement de notre ère <strong>le</strong>s Romains avaient déjà pénétré enGau<strong>le</strong>, remonté la vallée du Rhône <strong>et</strong>, après avoir occupé Lyon, ilss'avançaient jusqu'au coeur du pays.<strong>Le</strong>s Gaulois résistèrent avec énergie <strong>et</strong> firent subir parfois de rudeséchecs à <strong>le</strong>urs ennemis ; cependant ils étaient divisés <strong>et</strong> n'offraientsouvent que des résistances loca<strong>le</strong>s. <strong>Le</strong>ur courage, poussé jusqu'à latémérité, <strong>le</strong>ur mépris des ruses guerrières <strong>et</strong> de la mort tournaient à <strong>le</strong>urdésavantage. Ils combattaient en désordre, nus jusqu'à la ceinture, avecdes armes mal trempées, contre des adversaires couverts de fer,astucieux <strong>et</strong> perfides, fortement disciplinés <strong>et</strong> pourvus d'un matérielconsidérab<strong>le</strong> pour l'époque.Vercingétorix, <strong>le</strong> grand chef arverne, soutenu par la puissance desdruides, réussit un moment à sou<strong>le</strong>ver la Gau<strong>le</strong> entière contre César, <strong>et</strong>1 M. d'Arbois de Jubainvil<strong>le</strong>, dans ses cours du Collège de France, se livrait parfois à unedémonstration sur <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au noir afin d'établir la parenté des langues indo-européennes. Ilprenait un mot qu'il traduisait en gaëlique, en al<strong>le</strong>mand, en russe, en sanscrit, en grec, enlatin, <strong>et</strong> il se trouvait que, sous ces différentes traductions, ce mot avait une même racine.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


ORIGINE DES CELTES. 7une lutte grandiose s'engagea. E<strong>le</strong>vé par <strong>le</strong>s bardes, Vercingétorix avaiten partage <strong>le</strong>s qualités qui s'imposent à l'admiration des hommes, <strong>et</strong> qui<strong>le</strong>ur commandent l'obéissance, <strong>le</strong> respect. Son amour de la Gau<strong>le</strong>grandissait avec <strong>le</strong> progrès croissant des armées romaines.Quel<strong>le</strong> différence entre Vercingétorix <strong>et</strong> César ! <strong>Le</strong> héros gaulois,p<strong>le</strong>in de foi dans la puissance invisib<strong>le</strong> qui gouverne <strong>le</strong>s <strong>monde</strong>s,soutenu par sa croyance aux vies futures, avait pour règ<strong>le</strong> de conduite <strong>le</strong>devoir, pour idéal la grandeur <strong>et</strong> la liberté de son pays.César, lui, profondément sceptique, ne croyait qu'à la fortune. Tout enc<strong>et</strong> homme était ruse <strong>et</strong> calcul ; une soif immense de domination <strong>le</strong>dévorait. Après une existence de débauches, criblé de d<strong>et</strong>tes, il venait enGau<strong>le</strong> chercher dans la guerre <strong>le</strong>s moyens de re<strong>le</strong>ver son crédit. Ilconvoitait de préférence <strong>le</strong>s vil<strong>le</strong>s riches, <strong>et</strong> après <strong>le</strong>s avoir livrées aupillage, on voyait chaque fois de longs convois s'acheminer vers l'Italie<strong>et</strong> porter l'or gaulois aux créanciers de César.Est-il besoin de rappe<strong>le</strong>r qu'en fait de patriotisme, César, parjure,anéantit <strong>le</strong>s libertés romaines <strong>et</strong> opprima son pays. Certes, nous nenierons pas <strong>le</strong> génie politique <strong>et</strong> militaire de César, mais nous devons àla vérité de rappe<strong>le</strong>r que ce génie était terni par des vices honteux.Et c'est dans <strong>le</strong>s écrits de c<strong>et</strong> ennemi de la Gau<strong>le</strong> que l'on va souventchercher la vérité historique ! C'est dans ses Commentaires, écrits sousl'inspiration de la haine, avec l'intention évidente de se rehausser auxyeux de ses concitoyens, que l'on étudie l'histoire de la guerre desGau<strong>le</strong>s. Mais deux auteurs romains, Pollion <strong>et</strong> Suétone, avouent euxmêmesque c<strong>et</strong>te oeuvre fourmil<strong>le</strong> d'inexactitudes, d'erreurs volontaires.En résumé, <strong>le</strong>s Gaulois, ardents, enthousiastes, impressionnab<strong>le</strong>s,avaient bénéficié du courant celtique, de ce grand courant, véhicu<strong>le</strong> deshautes inspirations qui, dès <strong>le</strong>s premiers âges, avait régné sur tout <strong>le</strong>nord-ouest de l'Europe. Ils s'étaient imprégnés des effluves magnétiquesdu sol, de ces éléments qui, dans toutes <strong>le</strong>s régions de la terre,caractérisent <strong>et</strong> différencient <strong>le</strong>s races humaines 2 .Mais <strong>le</strong>ur fougue juvéni<strong>le</strong>, <strong>le</strong>ur passion pour <strong>le</strong>s armes <strong>et</strong> <strong>le</strong>s combats<strong>le</strong>s avaient menés trop loin, <strong>et</strong> <strong>le</strong>s perturbations causées à l'ordre <strong>et</strong> à lamarche régulière des choses r<strong>et</strong>ombèrent lourdement sur eux en vertu dec<strong>et</strong>te loi souveraine qui ramène, sur <strong>le</strong>s individus comme sur <strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>s,toutes <strong>le</strong>s conséquences des oeuvres qu'ils ont accomplies. Car tout ce2 Voir à la fin de l'ouvrage <strong>le</strong>s messages d'Allan Kardec, n° 5 <strong>et</strong> 6 sur <strong>le</strong>s courants celtiques,chap. XIII.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


ORIGINE DES CELTES. 8que nous faisons r<strong>et</strong>ombe sur nous à travers <strong>le</strong>s temps en pluies ou enrayons, en joies ou en dou<strong>le</strong>urs, <strong>et</strong> la dou<strong>le</strong>ur n'est pas l'agent <strong>le</strong> moinsefficace de l'éducation des âmes <strong>et</strong> de l'évolution des sociétés.** *<strong>Le</strong> druidisme s'attachait surtout à développer la personnalité humaineen vue de l'évolution qui lui est assignée. Il en cultivait <strong>le</strong>s qualitésactives, l'esprit d'initiative, l'énergie, <strong>le</strong> courage ; tout ce qui perm<strong>et</strong>d'affronter <strong>le</strong>s épreuves, l'adversité, la mort avec une ferme assurance.C<strong>et</strong> enseignement développait au plus haut degré chez l'homme <strong>le</strong>sentiment du droit, de l'indépendance <strong>et</strong> de la liberté.Par contre, on lui a reproché d'avoir trop négligé <strong>le</strong>s qualités passives<strong>et</strong> <strong>le</strong>s sentiments affectifs. <strong>Le</strong>s Gaulois se savaient égaux <strong>et</strong> libres, maisils n'avaient pas une conscience suffisante de c<strong>et</strong>te fraternité nationa<strong>le</strong>qui assure l'unité d'un grand pays <strong>et</strong> constitue sa sauvegarde à l'heure dudanger.<strong>Le</strong> druidisme avait besoin de ce complément que <strong>le</strong> christianisme deJésus lui a apporté. Nous parlons du christianisme primitif, non encorealtéré par l'action des temps, <strong>et</strong> qui, dans <strong>le</strong>s premiers sièc<strong>le</strong>s, présentaittant d'analogie avec <strong>le</strong>s croyances celtiques puisqu'il reconnaissait l'unitéde Dieu, la succession des vies de l'âme <strong>et</strong> la pluralité des <strong>monde</strong>s 3 . C'estpourquoi <strong>le</strong>s Celtes l'adoptèrent avec d'autant plus d'empressement qu'ilsy étaient mieux préparés par <strong>le</strong>urs propres aspirations. Encore au IV°sièc<strong>le</strong>, on peut voir par la controverse de saint Jérôme avec <strong>le</strong> GauloisVigilancius, de saint Bertrand de Comminges, que la grande majoritédes chrétiens de c<strong>et</strong>te époque adm<strong>et</strong>taient la pluralité des existences del'âme.Pénétrés de l'idée qu'ils étaient animés d'un principe impérissab<strong>le</strong>, touségaux dans <strong>le</strong>urs origines, dans <strong>le</strong>urs destinées, nos pères ne pouvaientsupporter aucune oppression. Aussi <strong>le</strong>urs institutions politiques <strong>et</strong>socia<strong>le</strong>s étaient éminemment républicaines, démocratiques. Et c'est enel<strong>le</strong>s qu'il faut rechercher la source de ces aspirations égalitaires,libéra<strong>le</strong>s, qui sont un des côtés de notre caractère national.Tous <strong>le</strong>s Gaulois prenaient part à l'é<strong>le</strong>ction du Sénat, qui avait missiond'établir <strong>le</strong>s lois. Chaque république élisait ses chefs temporaires, civils<strong>et</strong> militaires. Nos pères n'ont pas connu <strong>le</strong>s différences de caste. Ils3 Voir mon ouvrage Christianisme <strong>et</strong> Spiritisme.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


ORIGINE DES CELTES. 9faisaient décou<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s droits des hommes de <strong>le</strong>ur nature même, de <strong>le</strong>urimmortalité qui <strong>le</strong>s rendaient égaux en principe. Ils n'auraient passouffert qu'un guerrier, qu'un héros même, pût s'emparer du pouvoir <strong>et</strong>s'imposer au peup<strong>le</strong>. <strong>Le</strong>s lois gauloises déclaraient qu'une nation esttoujours au-dessus d'un homme.Au moment où César pénétra en Gau<strong>le</strong>, grâce à l'action des druides <strong>et</strong>du peup<strong>le</strong> des vil<strong>le</strong>s, l'unité nationa<strong>le</strong> se préparait. Si la paix avait permisl'accomplissement de ces grands proj<strong>et</strong>s, <strong>le</strong>s républiques gauloises, uniespar des liens fédératifs, comme <strong>le</strong>s cantons suisses ou <strong>le</strong>s Etats-Unisd'Amérique, eussent formé, dès ces âges lointains, une puissante nation.Mais <strong>le</strong>s dissensions, <strong>le</strong>s rivalités des c<strong>le</strong>fs, compromirent tout. Unearistocratie s'était formée peu à peu dans <strong>le</strong>s tribus. Grâce à <strong>le</strong>ursrichesses, certains chefs gaulois avaient su se créer des suitesnombreuses de serviteurs, de partisans, à l'aide desquels ils pesaient sur<strong>le</strong>s é<strong>le</strong>ctions <strong>et</strong> troublaient l'ordre public. Des partis s'étaient constitués.Pour triompher de <strong>le</strong>urs rivaux, quelques-uns s'appuyaient sur l'étranger,de là <strong>le</strong> déchirement de la Gau<strong>le</strong>, puis son asservissement.On fait souvent ressortir à nos yeux qu'en échange de sonindépendance perdue, la Gau<strong>le</strong> recueillit de grands avantages de ladomination romaine. Oui, sans doute, Rome apporta à nos pères certainsprogrès matériels <strong>et</strong> intel<strong>le</strong>ctuels. Sous son impulsion des routess'ouvrirent, des monuments s'é<strong>le</strong>vèrent, de grandes cités se bâtirent.Mais tout cela se serait probab<strong>le</strong>ment créé par la suite, sans Rome, <strong>et</strong>tout cela ne remplaçait pas la liberté perdue.Quand la guerre prit fin, deux millions de Gaulois avaient succombésur <strong>le</strong>s champs de batail<strong>le</strong>. Rome imposa un tribut annuel de 40 millionsde sesterces. La Gau<strong>le</strong>, épuisée d'hommes <strong>et</strong> d'argent, se coucha,agonisante, sous la hache des licteurs.Puis, quand de nouvel<strong>le</strong>s générations eurent grandi, quand la Gau<strong>le</strong>eut pansé ses plaies sanglantes, l'astre de Rome commença à pâlir. Dufond des bois <strong>et</strong> des marais de l'Al<strong>le</strong>magne, semblab<strong>le</strong>s à des bandes deloups affamés, <strong>le</strong>s Francs accoururent à la curée. Qu'était-ce donc enréalité que ces Francs qui ont donné <strong>le</strong>ur nom à la Gau<strong>le</strong> ? Des barbares,comme c<strong>et</strong> Arioviste qui se vantait d'être resté quatorze ans sans couchersous un toit. <strong>Le</strong>s Francs formaient une tribu de race germanique <strong>et</strong>n'étaient que trente-huit mil<strong>le</strong>. Mais, au lieu de communiquer à la Gau<strong>le</strong><strong>le</strong>ur barbarie, ils se fondirent en el<strong>le</strong>. Pourtant, <strong>le</strong>s Gaulois n'ont fait quechanger d'oppresseurs. <strong>Le</strong>s Francs se sont partagé la terre <strong>et</strong> ont implantéLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


ORIGINE DES CELTES. 10chez nous la féodalité. Ces rois fainéants <strong>et</strong> cruels, ces nob<strong>le</strong>s seigneursdu moyen âge, ducs, comtes <strong>et</strong> barons, étaient pour la plupart des Francsou des Burgondes, <strong>et</strong> <strong>le</strong>urs rudes instincts rappelaient <strong>le</strong>ur origine.Si la domination romaine, qui dura quatre sièc<strong>le</strong>s, apporta à la Gau<strong>le</strong>quelques bienfaits, d'autre part, son administration rapace consomma saruine en détruisant toute sa force de résistance.C'est ce que M. Ed. Haraucourt, de l'Académie française, nousexplique dans un artic<strong>le</strong> auquel nous empruntons <strong>le</strong>s lignes suivantespubliées dans une de nos grandes revues 4 :« C'est par eux (<strong>le</strong>s Romains) <strong>et</strong> non par <strong>le</strong>s barbares que la Gau<strong>le</strong> est morte. El<strong>le</strong> est morte deson organisation intérieure qui fut une désorganisation systématique, el<strong>le</strong> a péri rongée par <strong>le</strong>fonctionnarisme <strong>et</strong> par l'impôt, anémiée par des lois qui pompaient sa richesse, supprimaient sontravail <strong>et</strong> ruinaient sa production. <strong>Le</strong>s envahisseurs ne sont venus qu'ensuite pour acheverl'oeuvre des législateurs. »Quand on avance devant nous que nos pères furent <strong>le</strong>s Romains ou <strong>le</strong>sFrancs, protestons de toute notre âme. Tous <strong>le</strong>s grands <strong>et</strong> nob<strong>le</strong>s côtés ducaractère national, nous <strong>le</strong>s tenons des Gaulois. La générosité, lasympathie pour <strong>le</strong>s faib<strong>le</strong>s <strong>et</strong> <strong>le</strong>s opprimés, nous viennent d'eux. C<strong>et</strong>teforce qui nous fait lutter <strong>et</strong> souffrir pour <strong>le</strong>s causes justes, sans espoir der<strong>et</strong>our, ce désintéressement qui nous porte à soutenir <strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>s asservisdans <strong>le</strong>urs revendications, ces tendances qu'on ne r<strong>et</strong>rouve à titre égalchez aucun autre peup<strong>le</strong>, tout cela nous vient de nos pères héroïques.Malgré la longue occupation romaine, malgré l'invasion des barbares duNord, notre caractère national est encore imprégné du vieil espritceltique. <strong>Le</strong> génie de la Gau<strong>le</strong> veil<strong>le</strong> toujours sur notre pays.** *Pendant la longue nuit du moyen âge, l'idéal celtique put paraîtreoublié, mais il subsistait <strong>et</strong> sommeillait dans la conscience populaire.<strong>Le</strong>s druides, <strong>le</strong>s bardes ont été chassés de la terre des Gau<strong>le</strong>s <strong>et</strong> sontpassés dans l'î<strong>le</strong> de Br<strong>et</strong>agne. Chez nous, <strong>le</strong>s nob<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s seigneurs sontdivisés en partis rivaux <strong>et</strong> s'épuisent en luttes intestines. <strong>Le</strong> pauvrepeup<strong>le</strong> des vil<strong>le</strong>s <strong>et</strong> des campagnes est courbé sous une lourde tâche,absorbé par <strong>le</strong>s soucis matériels, <strong>et</strong> souvent souffre de la faim <strong>et</strong> de lamisère.4 Reproduit en Brail<strong>le</strong> dans la Lumière du 15 janvier 1926. C<strong>et</strong> artic<strong>le</strong> est inspiré par <strong>le</strong>stémoignages du temps, <strong>et</strong> surtout de l'écrivain Lactance.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


ORIGINE DES CELTES. 11Pourtant, <strong>le</strong> christianisme ayant pénétré en Gau<strong>le</strong> a, dans une certainemesure, adouci ces maux. Il représentait un bienfait, un progrès ; lareligion de Jésus s'adaptait bien à la faib<strong>le</strong>sse humaine ; si la loi d'amour<strong>et</strong> de sacrifice qu'el<strong>le</strong> apportait avait trouvé son application, el<strong>le</strong> pouvaitsuffire au salut des âmes <strong>et</strong> à la rédemption de l'humanité.Dans un but de perfectionnement moral la religion chrétiennecomprimait la volonté, la passion, <strong>le</strong> désir, tout ce qui constitue <strong>le</strong> moi,<strong>le</strong> centre même de la personnalité. La doctrine celtique, au contraire,s'appliquait à donner à l'être toute sa puissance de rayonnement,s'inspirant de c<strong>et</strong>te loi d'évolution qui n'a pas de terme, l'ascension del'âme étant infinie. L'âme chrétienne aspire au repos, à la béatitude dans<strong>le</strong> sein de Dieu, l'âme celtique s'attache à développer ses puissancesintimes afin de participer dans une mesure grandissante, de cerc<strong>le</strong>s encerc<strong>le</strong>s, à la vie <strong>et</strong> à l'oeuvre universel<strong>le</strong>s.L'âme chrétienne est plus aimante, l'âme celtique est plus viri<strong>le</strong>. L'unecherche à gagner <strong>le</strong> ciel par la pratique des vertus, par l'abnégation <strong>et</strong> <strong>le</strong>renoncement ; l'autre veut conquérir gwynfyd par la mise en action desforces qui dorment en el<strong>le</strong>. Mais toutes deux ont soif d'infini, d'éternité,d'absolu. L'âme celtique y ajoute <strong>le</strong> sens de l'invisib<strong>le</strong>, la certitude del'au-delà <strong>et</strong> <strong>le</strong> culte fervent de la nature.Mais souvent ces deux âmes coexistent ou plutôt se superposent dans<strong>le</strong>s mêmes êtres. C'est <strong>le</strong> cas pour beaucoup de nos compatriotes ; chezeux ces deux âmes s'ignorent encore, mais fusionneront un jour.Faut-il rappe<strong>le</strong>r que la doctrine du Christ, el<strong>le</strong> aussi, avait perdu surbien des points son sens primitif ? La France s'est trouvée en face d'unenseignement théologique qui avait restreint toutes choses, réduisant <strong>le</strong>sproportions de la vie à une seu<strong>le</strong> existence terrestre, très inéga<strong>le</strong>, suivant<strong>le</strong>s individus, pour <strong>le</strong>s fixer ensuite dans une immobilité éternel<strong>le</strong>. <strong>Le</strong>sperspectives de l'enfer rendirent la mort plus redoutab<strong>le</strong>. El<strong>le</strong>s firent deDieu un juge cruel qui, ayant créé l'homme imparfait, <strong>le</strong> punissait dec<strong>et</strong>te imperfection sans réparation possib<strong>le</strong>. Et de là <strong>le</strong>s progrès del'athéisme, du matérialisme qui, à la longue, ont fait de la France unenation en majorité sceptique, dépourvue de ressort moral, de c<strong>et</strong>te foirobuste <strong>et</strong> éclairée qui rend <strong>le</strong> devoir faci<strong>le</strong>, l'épreuve supportab<strong>le</strong> <strong>et</strong>assigne à la vie un but pratique d'évolution <strong>et</strong> de perfectionnement.<strong>Le</strong> joug féodal <strong>et</strong> théocratique a longtemps pesé sur el<strong>le</strong>, puis, l'heureest venue où el<strong>le</strong> a repris sa liberté de penser <strong>et</strong> de croire. Alors on avoulu passer au crib<strong>le</strong> toute l'oeuvre des sièc<strong>le</strong>s <strong>et</strong>, sans faire la part deLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


ORIGINE DES CELTES. 12ce qui était bon <strong>et</strong> beau, sous prétexte de critique <strong>et</strong> d'analyse, on s'estlivré à un travail acharné de désagrégation. A un moment donné, on nevoyait plus dans <strong>le</strong> domaine de la pensée que des décombres, rien nerestait debout de ce qui avait fait la grandeur du passé, <strong>et</strong> nous nepossédions plus que la poussière des idées.Des écrivains de mérite, des penseurs consciencieux se sont bienappliqués dans <strong>le</strong>urs oeuvres à faire ressortir la va<strong>le</strong>ur <strong>et</strong> <strong>le</strong> prestige dudruidisme, mais <strong>le</strong> fruit de <strong>le</strong>urs travaux n'a pas pénétré dans <strong>le</strong>s couchesprofondes de la nation. Nous avons même eu l'étonnement de voir desuniversitaires, des membres distingués de l'enseignement, faire causecommune avec <strong>le</strong>s théologiens pour dénigrer, travestir <strong>le</strong>s croyances denos pères. <strong>Le</strong> travail séculaire de destruction a été si compl<strong>et</strong>, la nuit aété si profonde sur <strong>le</strong>urs conceptions que rares étaient devenus ceux quien goûtaient encore la puissance <strong>et</strong> la beauté.Ce serait une grande cause de faib<strong>le</strong>sse, <strong>et</strong> par conséquent un malheurpour la France, de rester dépourvue de notions précises sur la vie <strong>et</strong> surla mort conformes aux lois de la nature <strong>et</strong> aux intuitions profondes de laconscience. Pendant des sièc<strong>le</strong>s el<strong>le</strong> avait oublié ses traditionsnationa<strong>le</strong>s, perdu de vue <strong>le</strong> génie de sa race, ainsi que <strong>le</strong>s révélationsdonnées à ses aïeux pour diriger sa marche vers un but é<strong>le</strong>vé.El<strong>le</strong> affirmait, c<strong>et</strong>te révélation, que <strong>le</strong> principe de la vie dans l'hommeest indestructib<strong>le</strong>, que <strong>le</strong>s forces, <strong>le</strong>s énergies qui s'agitent en nous nepeuvent être condamnées à l'inaction, que la personnalité humaine estappelée à se développer à travers <strong>le</strong> temps <strong>et</strong> l'espace pour acquérir <strong>le</strong>squalités, <strong>le</strong>s puissances nouvel<strong>le</strong>s qui lui perm<strong>et</strong>tront de jouer un rôl<strong>et</strong>oujours plus important dans l'univers.Et voici que c<strong>et</strong>te révélation se répète, se renouvel<strong>le</strong>. Comme aux âgesceltiques, <strong>le</strong> <strong>monde</strong> invisib<strong>le</strong> intervient. Depuis près d'un sièc<strong>le</strong>, la voixdes Esprits se fait entendre sur toute la surface de la terre. El<strong>le</strong> démontreque, d'une façon généra<strong>le</strong>, nos pères n'avaient pas été trompés. <strong>Le</strong>urscroyances se trouvent confirmées par <strong>le</strong>s enseignements d'outre-tombeen tout ce qui concerne la vie future, l'évolution, la justice divine, en unmot, sur l'ensemb<strong>le</strong> des règ<strong>le</strong>s <strong>et</strong> des lois qui régissent la vie universel<strong>le</strong>.Grâce à c<strong>et</strong>te lumière, l'infini s'est ouvert pour nous jusque dans sesintimes profondeurs. Au lieu d'un paradis béat <strong>et</strong> d'un enfer ridicu<strong>le</strong>,nous avons entrevu l'immense cortège des <strong>monde</strong>s, qui sont autant destations que l'âme parcourt dans son long pè<strong>le</strong>rinage, dans son ascensionvers Dieu, construisant <strong>et</strong> possédant en el<strong>le</strong>-même sa félicité <strong>et</strong> saLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


ORIGINE DES CELTES. 13grandeur par <strong>le</strong>s mérites acquis. A la place de la fantaisie ou del'arbitraire, partout se montrent l'ordre, la sagesse <strong>et</strong> l'harmonie.Et c'est pourquoi aux générations qui se lèvent <strong>et</strong> cherchent un idéalsusceptib<strong>le</strong> de remplacer <strong>le</strong>s lourdes théories scolastiques nous dirons :remontez avec nous à ces deux sources, qui n'en font qu'une, seconfondant dans <strong>le</strong>ur identité ; remontez aux sources pures où nosancêtres ont trempé <strong>le</strong>ur pensée <strong>et</strong> <strong>le</strong>ur âme. Vous y puiserez la forcemora<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s qualités viri<strong>le</strong>s, l'idéal é<strong>le</strong>vé sans <strong>le</strong>squels la France seraitvouée à une décadence irrémédiab<strong>le</strong>, à la ruine <strong>et</strong> à la mort !** *Pendant des sièc<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s Celtes ont occupé dans l'occident de l'Europela même situation. Refoulés par <strong>le</strong>s bandes germaniques sur <strong>le</strong> continent,dans <strong>le</strong>s î<strong>le</strong>s britanniques par <strong>le</strong>s invasions anglo-saxonnes, ils avaientperdu <strong>le</strong>ur unité mais non pas <strong>le</strong>ur foi dans l'avenir. La Gau<strong>le</strong> étaitdevenue la France, <strong>et</strong> l'on ne parlait plus sa langue originel<strong>le</strong> que dans lapéninsu<strong>le</strong> armoricaine. Quant aux î<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s Celtes s'y trouvaient répartisen quatre peup<strong>le</strong>s ou groupes différents, séparés par des bras de mer oude larges estuaires : ce sont l'Irlande, la haute Ecosse, <strong>le</strong> Pays de Gal<strong>le</strong>s<strong>et</strong> la Cornouail<strong>le</strong>.Quel<strong>le</strong> force mora<strong>le</strong>, quel<strong>le</strong> volonté opiniâtre n'a-t-il pas fallu à c<strong>et</strong>terace celtique pour maintenir sa langue, ses traditions, son caractèrepropre ! L'histoire des persécutions subies par l'Irlande pendant dixsièc<strong>le</strong>s est impressionnante. L'usage du gaëlique était interdit <strong>et</strong> chaqueenfant qui en prononçait un seul mot à l'éco<strong>le</strong> était frappé de la peine dufou<strong>et</strong>.Et cependant l'Irlande, par sa ténacité, a triomphé de l'oppressionanglaise. Aujourd'hui, l'Irlande a reconstitué sa langue primitive. El<strong>le</strong> est<strong>le</strong> seul pays où ses accents r<strong>et</strong>entissent comme langage officiel. <strong>Le</strong>sCeltes d'outre-Manche <strong>et</strong> nous, n'avons plus <strong>le</strong> même verbe, mais nousavons la même pensée ; sans nous par<strong>le</strong>r nous nous comprenonstoujours.Dans la Br<strong>et</strong>agne française la persécution fut plutôt mora<strong>le</strong> <strong>et</strong>religieuse. A tous <strong>le</strong>s emblèmes du druidisme, à tous <strong>le</strong>s noms sacrés desanciens Celtes on a substitué des symbo<strong>le</strong>s catholiques <strong>et</strong> des noms desaints. <strong>Le</strong>s moindres souvenirs du culte ancestral ont été minutieusementexpurgés.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


PANCELTISME. 14Dans <strong>le</strong>s temps modernes, c'est aux Gallois que revient <strong>le</strong> mérited'avoir provoqué <strong>le</strong> réveil de l'âme celtique, c'est-à-dire d'avoir donnél'impulsion à un courant d'opinion qui, en rapprochant <strong>le</strong>s tronçons éparsde la race, à rétabli <strong>le</strong> contact entre eux.<strong>Le</strong> mouvement panceltique, qui tend à faire converger vers un butcommun <strong>le</strong>s ressources <strong>et</strong> <strong>le</strong>s forces des cinq groupes celtiques, a prisnaissance dans <strong>le</strong> pays de Gal<strong>le</strong>s vers 1850. Il s'est développérapidement <strong>et</strong> ses conséquences prom<strong>et</strong>tent d'être vastes <strong>et</strong> profondes.Déjà depuis 50 ans, malgré la guerre mondia<strong>le</strong>, la situation des Celtesa bien changé. L'Irlande a reconquis son indépendance ; la principautéde Gal<strong>le</strong>s <strong>et</strong> l'î<strong>le</strong> de Man possèdent <strong>le</strong>ur p<strong>le</strong>ine autonomie ; l'Ecoss<strong>et</strong>ravail<strong>le</strong> efficacement à réaliser la sienne ; la Br<strong>et</strong>agne française seu<strong>le</strong>est restée stationnaire.<strong>Le</strong> premier but à atteindre était la sauvegarde des langues celtiques,palladium de la race entière. L'Irlande y a réussi ; <strong>le</strong>s autres dia<strong>le</strong>ctesreprennent aussi force <strong>et</strong> vigueur dans <strong>le</strong>urs milieux respectifs. <strong>Le</strong>sinstituteurs qui <strong>le</strong>s enseignent sont subventionnés par la Ligue <strong>Celtique</strong>.Cel<strong>le</strong>-ci suscite une unité d'impulsion d'abord littéraire <strong>et</strong> artistique maisqui, par la suite, devient peu à peu philosophique <strong>et</strong> religieuse.Dès 1570 une assemblée so<strong>le</strong>nnel<strong>le</strong>, dite Eisteddfod, fut présidée parWilliam Herbert, comte de Pembroke, <strong>le</strong> grand patron de la littératuregalloise <strong>et</strong> <strong>le</strong> même qui fonda la célèbre bibliothèque de néo-gallois duchâteau de Rhaglan, détruite plus tard par Cromwell. Dans une autreréunion, tenue à Bowpyr, en 1681, sous la direction de Sir RichardBass<strong>et</strong>, <strong>le</strong>s membres du Congrès procédèrent à une révision complètedes anciens textes bardiques : Lois <strong>et</strong> Triades. <strong>Le</strong>s Eisteddfodau se sontsuccédé régulièrement depuis 1819. <strong>Le</strong> Gorsedd qui <strong>le</strong>s prépare, <strong>le</strong>sorganise <strong>et</strong> en assure la direction est un libre institut recruté dans toutes<strong>le</strong>s classes de la société 5 . Il fut dans <strong>le</strong> principe une cour de justice tenuepar <strong>le</strong>s druides. Malgré <strong>le</strong>s éclipses temporaires <strong>et</strong> <strong>le</strong>s persécutions ils'est maintenu à travers <strong>le</strong>s sièc<strong>le</strong>s <strong>et</strong> c'est encore lui, à l'heure actuel<strong>le</strong>,qui préside au mouvement général panceltique. Au sièc<strong>le</strong> dernier cemouvement s'accentuait, <strong>le</strong>s Eisteddfodau d'Abergavenny, de Caer-Marthen réunissaient de nombreux représentants des cinq grandesfamil<strong>le</strong>s celtiques. Lamartine y envoyait son adhésion sous la forme d'unpoème dont voici la première strophe :« Et puis nous vous disons : « O fils des mêmes plages !5 D'après LE GOFFIC, l'Ame br<strong>et</strong>onne, t. I, p. 370. Champion, éditeur.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


« Nous sommes un tronçon du vieux glaive vainqueur ;« Regardez-nous aux yeux, aux cheveux, aux visages ;« Nous reconnaissez-vous à la trempe du coeur ? »LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.frPANCELTISME. 15Puis vint <strong>le</strong> Congrès de Saint-Brieuc, réuni sous la convocationd'Henri Martin, d'H. de la Vil<strong>le</strong>marqué <strong>et</strong> d'un comité de celtisantsrenommés. D'autres délégations celtiques passèrent la Manche pourfraterniser avec <strong>le</strong>s Br<strong>et</strong>ons français.En r<strong>et</strong>our, <strong>le</strong> Congrès de Cardiff reçut la visite de vingt <strong>et</strong> un de noscompatriotes. En 1897 des délégués gallois furent envoyés à Dublinpour participer à la restauration du Feiz-Céoil. A l'hôtel de vil<strong>le</strong> deDublin, sous la présidence du lord-maire Sir James Henderson, LordCastl<strong>et</strong>own, descendant des anciens rois celtes, fit entendre ces paro<strong>le</strong>s :« La Ligue panceltique, qui a pris l'initiative du Congrès, se propose uniquement de réunir desreprésentants des Celtes de toutes <strong>le</strong>s parties du <strong>monde</strong>, pour manifester aux yeux de l'univers<strong>le</strong>ur désir de préserver <strong>le</strong>ur nationalité <strong>et</strong> de coopérer à garder <strong>et</strong> à développer <strong>le</strong>s trésors delangue, de littérature <strong>et</strong> d'art que <strong>le</strong>ur léguèrent <strong>le</strong>urs communs ancêtres. »Des associations celtiques se fondaient en France, l'enseignementsupérieur faisait une place à l'histoire <strong>et</strong> à la littérature celtiques. Deschaires spécia<strong>le</strong>s étaient fondées à la Sorbonne, au Collège de France, en1870 à Rennes <strong>et</strong> à Poitiers.La Revue celtique fut créée <strong>et</strong> n'a pas cessé de paraître, à Paris, sous lahaute direction de Gaidoz <strong>et</strong> de d'Arbois de Jubainvil<strong>le</strong>. Après lapublication des oeuvres célèbres d'Henri Martin, Jean Reynaud, A.Thierry, un marin illustre, l'amiral Réveillère, pouvait écrire :« Il est dans l'ordre des choses que <strong>le</strong>s Celtes, un jour ou l'autre, se groupent suivant <strong>le</strong>ursaffinités, se constituent en fédérations pour la défense de <strong>le</strong>urs frontières naturel<strong>le</strong>s <strong>et</strong> pour lapropagation de <strong>le</strong>urs principes. Il faut que <strong>le</strong> panceltisme devienne une religion, une foi...L'oeuvre de notre époque est doub<strong>le</strong>. C'est d'abord <strong>le</strong> renouvel<strong>le</strong>ment de la foi chrétienne entéesur la doctrine celtique de la transmigration des âmes, doctrine seu<strong>le</strong> capab<strong>le</strong> de satisfairel'intelligence par la croyance en la perfectibilité indéfinie de l'âme humaine dans une séried'existences successives. La seconde est la restauration de la patrie celtique <strong>et</strong> la réunion en unseul corps de ses membres aujourd'hui séparés. »La France a envoyé parfois à ces Eisteddfodau d'illustresreprésentants. On y a vu successivement MM. Henri Martin, Luzel, H.de la Vil<strong>le</strong>marqué, de Blois, de Boisrouvray, Rio de Franchevil<strong>le</strong> <strong>et</strong>, plusrécemment, MM. <strong>Le</strong> Braz, <strong>Le</strong> Goffic, <strong>et</strong>c. Partout, <strong>le</strong>s délégationsfrançaises furent reçues en grand honneur, logées en des châteaux ou ende riches maisons bourgeoises. Lorsqu'el<strong>le</strong>s défilaient dans <strong>le</strong>s rues desantiques cités galloises ou à l'entrée des Eisteddfodau, ses sonneurs debiniou en tête jouant l'air national gallois la Marche des hommes deHar<strong>le</strong>ch, <strong>le</strong>s fou<strong>le</strong>s <strong>le</strong>ur faisaient ovation. Pourtant, quel contraste avec


PANCELTISME. 16ces délégations écossaises, composées de ces higdlanders de hautestature, avec <strong>le</strong>urs puissantes cornemuses, <strong>et</strong> comme près d'el<strong>le</strong>s nosbinious avaient piètre mine !A propos de c<strong>et</strong>te Marche des hommes de Har<strong>le</strong>ch M. <strong>Le</strong> Gofficrappel<strong>le</strong> un fait historique assez touchant. A la batail<strong>le</strong> de Saint-Cast,lorsque l'armée anglaise débarquait sur <strong>le</strong>s côtes de Br<strong>et</strong>agne, unecompagnie de fusiliers gallois s'avançait à la rencontre des hommes duduc d'Aiguillon qui défendaient <strong>le</strong> sol national. Des rangs de ceux-ci unchant s'é<strong>le</strong>va dans <strong>le</strong>quel <strong>le</strong>s Gallois reconnurent l'hymne celtique.Aussitôt, ils s'arrêtèrent hésitants, étonnés. L'officier anglais qui <strong>le</strong>scommandait <strong>le</strong>s interpella rudement, <strong>le</strong>ur disant : « Avez-vous peur ? » -« Non, répondirent-ils, mais à l'air que chantent ces gens nous avonsreconnu des hommes de notre race. Nous aussi, nous sommesBr<strong>et</strong>ons 6 ! »La musique celtique, d'une mélancolie pénétrante, est riche <strong>et</strong> variée ;ses hymnes, ses mélodies, ses chants populaires sont fort anciens <strong>et</strong> M.<strong>Le</strong> Goffic est porté à croire que <strong>le</strong>s grands compositeurs al<strong>le</strong>mands y ontfait de notab<strong>le</strong>s emprunts. Il est certain que Haendel a habité longtempsl'Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> a connu <strong>le</strong>s mélodies populaires galloises <strong>et</strong> écossaises.Certains morceaux de Haydn <strong>et</strong> de Mozart ressemb<strong>le</strong>nt de très près à desairs anciens remontant à deux ou trois sièc<strong>le</strong>s.Ces Eisteddfodau, par <strong>le</strong>ur cérémonial, ont pu paraître surannées <strong>et</strong>susciter <strong>le</strong>s rail<strong>le</strong>ries de certains critiques ignorants, mais voici cequ'écrit à ce suj<strong>et</strong> un témoin oculaire 7 :« Ceux qui ont vu dans <strong>le</strong> cerc<strong>le</strong> de pierres sacrées se <strong>le</strong>ver l'archidruide, grand vieillard blanc aupectoral d'or massif, la tête ceinte d'un feuillage de chêne bronzé, <strong>et</strong> qui l'ont entendu psalmodiersur la fou<strong>le</strong>, inclinée <strong>et</strong> découverte, la prière so<strong>le</strong>nnel<strong>le</strong> du Gorsedd, ceux qui ont fait attentionsurtout à l'émotion religieuse de c<strong>et</strong>te fou<strong>le</strong>, au vaste sanglot qui la secouait, quand <strong>le</strong> héraultdéroulait la liste funèbre des bardes décédés, puis l'enthousiasme qui la redressait <strong>et</strong> l'illuminaittoute, quand ce même hérault entonnait l'air national gallois : la Terre des Ancêtres, repris àl'unisson par un choeur formidab<strong>le</strong> de vingt mil<strong>le</strong> voix, ceux-là n'ont plus souri du spectac<strong>le</strong> <strong>et</strong>ont compris la magie puissante, la fascination mystérieuse qu'il continue d'exercer sur l'âmeimpressionnab<strong>le</strong> des Gallois. »Depuis la grande guerre la propagande celtique a pris un nouvel essor.La Ligue celtique irlandaise organisa des fêtes <strong>et</strong> des réunionsso<strong>le</strong>nnel<strong>le</strong>s périodiques, d'abord à Dublin, puis dans chacune des vil<strong>le</strong>sd'Irlande. Dans <strong>le</strong> pays de Gal<strong>le</strong>s, plusieurs Eisteddfodau se sont6 Voir LE GOFFIC, l'Ame br<strong>et</strong>onne, t. II, p. 289.7 LE GOFFIC, l'Ame br<strong>et</strong>onne, t. I, p. 371.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


PANCELTISME. 17succédé. Cel<strong>le</strong> de 1923 fut présidée par l'archidruide de Gal<strong>le</strong>s assistéd'un archidruide australien <strong>et</strong> d'un autre de la Nouvel<strong>le</strong>-Zélande.Ces détails nous démontrent que <strong>le</strong> mouvement celtique s'est propagéjusqu'aux antipodes. Partout <strong>le</strong>s fou<strong>le</strong>s celtiques se portent avec passionà ces assemblées où on se livre à des joutes poétiques <strong>et</strong> musica<strong>le</strong>s, à desimprovisations oratoires. Et par ces manifestations se renouvel<strong>le</strong>nt <strong>et</strong>s'affirment sans cesse la vitalité de la race, sa volonté de rester unie dansune pensée haute <strong>et</strong> grave, unie dans un idéal commun !Ainsi se réalise <strong>le</strong> réveil celtique prévu par <strong>le</strong>s bardes. A travers <strong>le</strong>sdures vicissitudes de son histoire, la race celtique a toujours affirmé savolonté de vivre, sa foi inébranlab<strong>le</strong> en el<strong>le</strong>-même <strong>et</strong> dans son avenir <strong>et</strong>cela surtout aux heures où tout semblait perdu. Mais son oeuvre estpurement pacifique. Ce qui s'agite au fond de son âme, ce n'est pas unbesoin de puissance matériel<strong>le</strong>, c'est seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> sentiment de sa nob<strong>le</strong>origine <strong>et</strong> celui de ses droits.Ainsi que l'a dit Lord Castl<strong>et</strong>own : « L'idée celtique est une idée deconcorde <strong>et</strong> de fraternité <strong>et</strong> cela est écrit partout dans <strong>le</strong>s légendes <strong>et</strong> <strong>le</strong>sdogmes philosophiques de la race. »Tous <strong>le</strong>s initiés savent que <strong>le</strong> Celtisme rénovateur apportera à l'Europece complément de la science <strong>et</strong> de la religion qui lui fait défaut, c'est-àdireune connaissance plus haute du <strong>monde</strong> invisib<strong>le</strong>, de la vieuniversel<strong>le</strong> <strong>et</strong> de ses lois. C'est là, en eff<strong>et</strong>, <strong>le</strong> seul moyen d'atténuer <strong>le</strong>déclin des races blanches en orientant <strong>le</strong>ur évolution vers un but plusé<strong>le</strong>vé <strong>et</strong> de meil<strong>le</strong>urs destins.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


CHAPITRE II-L'IRLANDE.L'histoire de l'Irlande à travers <strong>le</strong>s sièc<strong>le</strong>s n'a été qu'un longmartyrologe. <strong>Le</strong>s persécutions subies obligèrent la moitié de lapopulation à s'expatrier, à quitter pour des terres lointaines l'î<strong>le</strong>verdoyante si chère aux coeurs celtiques. En moins d'un sièc<strong>le</strong> ell<strong>et</strong>omba de huit millions à quatre millions d'habitants. C'est depuis lorsque l'on rencontre des Celtes dans toutes <strong>le</strong>s parties du <strong>monde</strong>.C<strong>et</strong>te î<strong>le</strong> est cependant, nous l'avons vu, <strong>le</strong> seul pays où la langueceltique ait revêtu un caractère <strong>et</strong> une forme officiel<strong>le</strong>, Riche, soup<strong>le</strong>,variée dans ses expressions, c<strong>et</strong>te langue a donné naissance à unelittérature abondante en laquel<strong>le</strong> se reflète toute l'âme irlandaise, mobi<strong>le</strong>,impressionnab<strong>le</strong>, sensib<strong>le</strong> à l'excès, passionnée pour toutes <strong>le</strong>s grandescauses.J'ai suivi pendant quelque temps, au Collège de France, <strong>le</strong> cours delittérature celtique de d'Arbois de Jubainvil<strong>le</strong>. Il y avait parmi nousplusieurs Irlandais qui écoutaient avec avidité <strong>le</strong> récit des exploits de<strong>le</strong>ur héros national Couhoulainn. Nous suivions <strong>le</strong> texte gaëlique sur unlivre al<strong>le</strong>mand, car il n'existait pas de traduction française <strong>et</strong> c<strong>et</strong>tepénurie ne se rencontre pas seu<strong>le</strong>ment - faut-il l'avouer à notre honte ? -dans c<strong>et</strong> ordre d'études.<strong>Le</strong> professeur nous enseignait que <strong>le</strong>s manuscrits en langue gaëliqueremontent jusqu'au V° sièc<strong>le</strong>, <strong>et</strong> si l'on énumère tous ceux qui ont étépubliés jusqu'au XV° on constate qu'ils représentent la matière d'unmillier de volumes.De c<strong>et</strong>te oeuvre touffue se dégagent deux grandes sourcesd'inspiration auxquel<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s écrivains irlandais ont eu souvent recours.D'abord, ce sont <strong>le</strong>s Epopées primitives, recueil de faits héroïquesrelatifs à la lutte, longue <strong>et</strong> émouvante, des insulaires contre <strong>le</strong>s Saxonsenvahisseurs <strong>et</strong> oppresseurs. C'est là que <strong>le</strong>s combattants de la dernièreguerre d'indépendance puisaient <strong>le</strong>s exemp<strong>le</strong>s <strong>et</strong> <strong>le</strong> souvenir quienflammaient <strong>le</strong>ur courage, entr<strong>et</strong>enaient <strong>le</strong>ur enthousiasme patriotique.Puis, c'est l'Histoire légendaire des bardes <strong>et</strong> <strong>le</strong>s Triades qui, dansl'ordre philosophique <strong>et</strong> religieux, sont comme une sorte de Bib<strong>le</strong> pour <strong>le</strong><strong>monde</strong> celtique <strong>et</strong> dont la paternité est commune à l'Irlande <strong>et</strong> au pays deLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


L'IRLANDE. 19Gal<strong>le</strong>s. El<strong>le</strong> ne fut fixée par l'écriture qu'au VIII° sièc<strong>le</strong>, ou du moins onne possède pas de manuscrits plus anciens. Mais il est établi que ceschants <strong>et</strong> ces Triades étaient transmis ora<strong>le</strong>ment de bouche en bouche,depuis des sièc<strong>le</strong>s, <strong>et</strong> que <strong>le</strong>ur origine se perd dans la nuit des temps ; onsait que l'enseignement ésotérique des Druides était réservé aux seulsinitiés <strong>et</strong> qu'on ne pouvait <strong>le</strong> transcrire que sous la forme d'une écriturevégéta<strong>le</strong>, symbolique, dont <strong>le</strong> secr<strong>et</strong> n'était communiqué qu'aux adeptes.Ce fut seu<strong>le</strong>ment lorsque <strong>le</strong> pouvoir des druides eut pris fin <strong>et</strong> que <strong>le</strong>sbardes furent persécutés qu'on songea à recueillir c<strong>et</strong> enseignement <strong>et</strong> à<strong>le</strong> livrer à la publicité.** *On r<strong>et</strong>rouve la trace de ces hautes inspirations dans toute l'oeuvrelittéraire de l'Irlande, jointe à ce culte ardent de la nature qui est une desformes du génie celtique. Sa riche poésie reflète <strong>le</strong> charme pénétrant dec<strong>et</strong>te î<strong>le</strong> verdoyante avec ses forêts profondes, ses lacs sombres, seshorizons brumeux <strong>et</strong> <strong>le</strong>s côtes abruptes, déchiqu<strong>et</strong>ées, où <strong>le</strong> flot j<strong>et</strong>te saplainte éternel<strong>le</strong>.Partout flottent des essaims d'âmes : lutins, gnomes, farfad<strong>et</strong>s, géniestutélaires ou malfaisants auxquels se mê<strong>le</strong>nt <strong>le</strong>s âmes des morts, <strong>le</strong>sesprits des défunts que <strong>le</strong>ur fluide matériel, <strong>le</strong>urs passions, <strong>le</strong>urs haines,<strong>le</strong>urs amours enchaînent à la terre <strong>et</strong> qui errent dans l'attente d'uneréincarnation nouvel<strong>le</strong>, car, sur ce point, <strong>le</strong>s textes sont formels, l'Irlandecroyait à la pluralité des existences humaines.A toutes <strong>le</strong>s époques, <strong>et</strong> plus peut-être qu'aucun autre pays, l'Irlande adonc eu l'intuition, <strong>le</strong> sens intime <strong>et</strong> profond de la vie invisib<strong>le</strong>, du<strong>monde</strong> occulte, de c<strong>et</strong> océan de forces <strong>et</strong> de vie, peuplé de fou<strong>le</strong>sinnombrab<strong>le</strong>s dont l'influence s'étend sur nous <strong>et</strong>, selon nos dispositionspsychiques, nous protège ou nous accab<strong>le</strong>, nous attriste ou nous ravit.C'est pourquoi, dans l'histoire de l'Irlande - comme en Ecosse - <strong>le</strong>ssorcières jouent un grand rô<strong>le</strong>. <strong>Le</strong>s saints eux-mêmes possèdent despouvoirs mystérieux qu'on pourrait assimi<strong>le</strong>r au magnétisme <strong>et</strong> au donde la médiumnité. Pour s'en convaincre, on peut lire <strong>le</strong>s biographies desaint Patrich <strong>et</strong> de saint Colomban, patrons de l'î<strong>le</strong>.Deux bel<strong>le</strong>s <strong>et</strong> nob<strong>le</strong>s figures se détachent de la fou<strong>le</strong> des écrivains <strong>et</strong>des poètes irlandais contemporains. Car c'est une véritab<strong>le</strong> fou<strong>le</strong> qu'unLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


L'IRLANDE. 20subtil écrivain : S. Téry, passe en revue dans sa consciencieuse <strong>et</strong>captivante étude sur <strong>le</strong> mouvement littéraire dans l'î<strong>le</strong> 8 .De ces deux grandes figures l'une est cel<strong>le</strong> de W. B. Yeats qui estconsidéré comme <strong>le</strong> chef de la renaissance des l<strong>et</strong>tres irlandaises <strong>et</strong> <strong>le</strong>plus grand des poètes de langue anglaise de notre temps. « Pénétréd'influences gaëliques, il puise son inspiration aux antiques sourcesnationa<strong>le</strong>s, exprime l'âme nostalgique <strong>et</strong> passionnée de l'Irlande. »Etant entré dans l'intimité du grand poète, S. Téry <strong>le</strong> définit d'unefaçon origina<strong>le</strong> : « Yeats <strong>et</strong> sa femme, comme tant d'Irlandais, sont desadeptes des sciences occultes, ces gens-là s'entr<strong>et</strong>iennent d'esprits <strong>et</strong> defantômes comme ils feraient de vieil<strong>le</strong>s connaissances, ils se penchentcurieusement sur <strong>le</strong>s abîmes de l'inconnu, ils se meuvent avecravissement au milieu des phénomènes mystérieux desquels nous nousdétournons, parce que nous frissonnons de ce que nous ne comprenonspas. Sa muse, parce qu'el<strong>le</strong> est celte, aime à s'envelopper de voi<strong>le</strong>s.Toute l'oeuvre de Yeats est pénétrée d'un vague mysticisme, el<strong>le</strong> seressent de l'intérêt que lui ont inspiré la théosophie, <strong>le</strong>s sciencesoccultes. »Un autre écrivain d'un haut ta<strong>le</strong>nt exerce une influence non moinsconsidérab<strong>le</strong> sur son pays ; c'est Georges Russell, considéré comme « laconscience de l'Irlande ». S. Téry nous <strong>le</strong> présente en ces termes :« Par l'ascendant d'une personnalité magnétique, d'une vie pure, d'une âme parfaite, il a réuniautour de lui tout ce qu'il y avait d'intelligent <strong>et</strong> de nob<strong>le</strong> en Irlande, il a multiplié l'inspiration d<strong>et</strong>ous, il <strong>le</strong>ur a communiqué sa flamme.«<strong>Le</strong> mysticisme de Yeats est plutôt poétique, instinctif, celui de Russell est conscient, réfléchi.Des vagues aspirations sentimenta<strong>le</strong>s de la race celte vers l'inconnu, <strong>le</strong> mystère du <strong>monde</strong>,Russell a fait une philosophie, un principe d'action. Lui aussi est un adepte des sciences occultes,mais, chaque fois qu'on l'interroge sur ses rapports avec l'invisib<strong>le</strong>, il se montre p<strong>le</strong>in dediscrétion. Lorsqu'on <strong>le</strong> presse, il dit seu<strong>le</strong>ment : « Ce que je sais est peu de chose, j'ai découvertque la conscience peut exister en dehors du corps, qu'on peut parfois voir des gens qui sont trèsloin, qu'on peut même <strong>le</strong>ur par<strong>le</strong>r à des centaines de kilomètres : on m'a parlé à moi-même dec<strong>et</strong>te façon. Je sais par expérience que des êtres sans corps physiques peuvent agir sur nousprofondément. L'un d'eux a versé de la vie en moi, <strong>et</strong> tant que cela a duré, il me semblait êtrefou<strong>et</strong>té d'é<strong>le</strong>ctricité. Je suis convaincu que je me souviens de vies passées, <strong>et</strong> j'en ai causé avecdes amis qui s'en souvenaient éga<strong>le</strong>ment : nous avons même parlé ensemb<strong>le</strong> des endroits où nousavions vécu. Et j'ai vu aussi des êtres élémentaires, <strong>et</strong> je <strong>le</strong>s ai regardés avec ceux qui étaient mescompagnons de découverte 9 ... »L'oeuvre de Russell est riche en échappées sur l'Infini <strong>et</strong> sur l'Au-delà.C'est ainsi qu'il écrit en tête de son premier livre, Vers la Patrie : « Je8 S. TERY, l'I<strong>le</strong> des Bardes. Flammarion, éditeur.9 S. TERY, l'I<strong>le</strong> des Bardes, p. 113.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


L'IRLANDE. 21sais que je suis un Esprit <strong>et</strong> que je suis parti autrefois du Moi ancestralvers des tâches non encore achevées, mais toujours rempli de lanostalgie du pays natal. » Et il affirme <strong>le</strong>s existences successives « quisont autant d'étapes conduisant vers la sagesse, la purification dansl'essence divine ».A ces deux noms d'écrivains, Yeats <strong>et</strong> G. Russell, justement célèbres,nous pourrions en ajouter un grand nombre d'autres moins connus, car lalittérature de l'Irlande est une des plus riches de l'Europe par la variété <strong>et</strong>la va<strong>le</strong>ur des ouvrages qui la composent. El<strong>le</strong> exprime avec unesensibilité exquise, en même temps qu'une grande force, <strong>le</strong>s aspirations,<strong>le</strong>s rêves, <strong>le</strong>s joies <strong>et</strong> <strong>le</strong>s angoisses de l'âme celtique.A travers l'histoire dramatique de c<strong>et</strong>te î<strong>le</strong> qui a su, par ses seulsmoyens, <strong>et</strong> sans aucun secours du dehors, reconquérir son indépendance,on r<strong>et</strong>rouve, sous la plume de ses écrivains, ce même goût des mystèresde l'Au-delà, du sens caché des choses, de ce sentiment profond del'occulte qui caractérise c<strong>et</strong>te race.Sous <strong>le</strong>s voi<strong>le</strong>s du Christianisme paraît l'âme primitive des anciensCeltes. El<strong>le</strong> vibre dans la poésie gaëlique comme <strong>le</strong>s cordes de la harped'Ossian. <strong>Le</strong> <strong>monde</strong> invisib<strong>le</strong> est pour ses bardes une réalité vivante, <strong>et</strong>s'il <strong>le</strong>ur arrive parfois de lui prêter des noms <strong>et</strong> des formes fantaisistes,ils ne reconnaissent pas moins, sous ses aspects divers <strong>et</strong> changeants, lasurvie <strong>et</strong> l'immortalité de l'âme humaine.Pourtant, de nos jours, <strong>le</strong> sentiment de l'occulte a pris en Irlande descontours plus n<strong>et</strong>s <strong>et</strong> plus précis. Il a revêtu une forme expérimenta<strong>le</strong> endevenant une science, une méthode qui a ses règ<strong>le</strong>s <strong>et</strong> ses lois. Dans cepays, comme dans tout l'Occident, <strong>le</strong>s phénomènes d'outre-tombe sontmaintenant observés, étudiés par des techniciens familiarisés avec <strong>le</strong>sprocédés de laboratoire, <strong>et</strong> qui poursuivent ces expériences dans unrigoureux esprit de contrô<strong>le</strong> avec une attention scrupu<strong>le</strong>use.<strong>Le</strong>s résultats obtenus par <strong>le</strong> professeur Crawford de Belfast, avec MissGoligher, ont eu un grand r<strong>et</strong>entissement. Mais l'oeuvre la plusimportante dans c<strong>et</strong> ordre de faits est certainement cel<strong>le</strong> de Sir W.Barr<strong>et</strong>t, professeur à l'Université de Dublin, membre de l'Académieroya<strong>le</strong> des sciences, <strong>et</strong> l'un des fondateurs de la Société des recherchespsychiques de Londres, dont il fut président honoraire. Son livre AuSeuil de l'Invisib<strong>le</strong>, traduit en français <strong>et</strong> publié en 1923, est l'un des plusLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


L'IRLANDE. 22remarquab<strong>le</strong>s qui ait été écrit sur ce vaste suj<strong>et</strong> 10 . Il résume, sous uneforme claire <strong>et</strong> avec une grande profondeur de vues, <strong>le</strong>s fruits d'un demisièc<strong>le</strong>d'observations <strong>et</strong> d'expériences. Nous ne saurions trop enrecommander la <strong>le</strong>cture, tout en nous bornant à en citer <strong>le</strong>s bel<strong>le</strong>sconclusions :« <strong>Le</strong> changement <strong>le</strong> plus radical de la pensée depuis l'ère chrétienne suivra probab<strong>le</strong>mentl'acceptation par la science de l'immanence du <strong>monde</strong> spirituel. La foi cessera de chance<strong>le</strong>r ens'efforçant de concevoir la vie de l'invisib<strong>le</strong>, la mort dépouil<strong>le</strong>ra la terreur qu'el<strong>le</strong> inspire auxcoeurs chrétiens eux-mêmes, <strong>le</strong>s mirac<strong>le</strong>s ne paraîtront plus <strong>le</strong>s reliques superstitieuses d'un âgebarbare. Au contraire, si comme je <strong>le</strong> crois, la télépathie est indiscutab<strong>le</strong>, si <strong>le</strong>s êtres de lacréation s'impressionnent l'un l'autre sans la voix ni la paro<strong>le</strong>, l'Esprit Infini dont l'ombre nouscouvre se sera sans doute révélé au cours des sièc<strong>le</strong>s aux coeurs humains capab<strong>le</strong>s de luirépondre.« A quelques âmes privilégiées furent données l'ouïe intérieure, la clairvoyance, la paro<strong>le</strong>inspirée, mais tous nous percevons parfois une voix au-dedans de nous-mêmes, faib<strong>le</strong> écho dec<strong>et</strong>te vie plus large que l'humanité exprime <strong>le</strong>ntement, mais sûrement, à mesure que <strong>le</strong>s sièc<strong>le</strong>ss'écou<strong>le</strong>nt. Pour ceux mêmes qui étudieront ces phénomènes au seul point de vue scientifique, <strong>le</strong>gain sera immense en rendant plus évidente la solidarité humaine, l'immanence de l'invisib<strong>le</strong>, ladomination de la pensée <strong>et</strong> de l'esprit, en un mot, l'unité transcendante <strong>et</strong> la continuité de la vie.« Nous ne sommes pas séparés du Cosmos ni perdus en lui : la lumière des so<strong>le</strong>ils <strong>et</strong> des étoi<strong>le</strong>snous arrive, la force mystérieuse de la gravitation unit <strong>le</strong>s différentes parties de l'univers matérie<strong>le</strong>n un tout organique ; la plus p<strong>et</strong>ite molécu<strong>le</strong> <strong>et</strong> la trajectoire la plus lointaine sont assuj<strong>et</strong>ties aumême milieu. Mais au-dessus <strong>et</strong> au-delà de ces liens matériels est la solidarité de l'esprit. Demême que la signification essentiel<strong>le</strong> <strong>et</strong> l'unité d'un rayon de miel ne sont pas dans la cire descellu<strong>le</strong>s, mais dans la vie <strong>et</strong> <strong>le</strong> but commun de <strong>le</strong>urs constructeurs, de même <strong>le</strong> vrai sens de lanature n'est pas dans <strong>le</strong> <strong>monde</strong> matériel, mais dans l'esprit qui lui donne son interprétation, quisupporte <strong>et</strong> unit, qui dépasse <strong>et</strong> crée <strong>le</strong> <strong>monde</strong> phénoménal à travers <strong>le</strong>quel chacun de nous passeun instant. »10 Librairie Payot, 106, bou<strong>le</strong>vard Saint-Germain, <strong>et</strong> aux Editions Jean Meyer, 8, rue Copernic,Paris.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


CHAPITRE III-LE PAYS DE GALLES. L'ECOSSE. L'OEUVRE DESBARDES.C'était une terre grave, austère, imposante que ce pays de Gal<strong>le</strong>s avantque l'industrie moderne l'ait hérissé de cheminées d'usines, perforéd'innombrab<strong>le</strong>s trous de mines, ait obscurci son ciel d'épaisses fumées.Aujourd'hui encore on peut suivre <strong>le</strong>s traces de l'action des forcessouterraines qui ont sculpté ses collines, sou<strong>le</strong>vé ses montagnes commece Snowdon, ce mont Sacré qui domine toute la région, dépasse mil<strong>le</strong>mètres d'altitude <strong>et</strong> dont l'origine volcanique est évidente.Partout <strong>le</strong>s coulées de laves <strong>et</strong> de porphyre alternent avec des roches <strong>et</strong>des terrains éruptifs <strong>et</strong> forment ces couches bou<strong>le</strong>versées que la géologiedésigne par <strong>le</strong> nom de cambriens qui fut <strong>le</strong> nom primitif de la région.Au relief de <strong>le</strong>urs montagnes <strong>le</strong>s Gal<strong>le</strong>s du Nord joignent la grâce desvallées <strong>et</strong> l'abondance des torrents.L'Ecosse el<strong>le</strong> aussi a connu <strong>et</strong> conservé la trace des manifestations dec<strong>et</strong>te puissance qui a sou<strong>le</strong>vé ces cimes abruptes. C'est el<strong>le</strong> qui a dresséces murail<strong>le</strong>s de granit, de basalte, de porphyre qui bordent <strong>le</strong> canalcalédonien <strong>et</strong> se prolongent jusqu'à la côte d'Irlande sous la forme d'unecolonnade immense connue sous <strong>le</strong> nom de « Chaussée des géants ».L'Ecosse a de plus la poésie, la beauté triste <strong>et</strong> sévère de ses lacs, deses landes <strong>et</strong> de ses plateaux solitaires, parsemés de bruyères roses <strong>et</strong> demousses de toutes cou<strong>le</strong>urs. La partie septentriona<strong>le</strong> est hérissée de pics,souvent enveloppés de brume, mais si imposants lorsqu'ils s'éclairent dela pourpre du couchant ou des rayons blafards de la lune.Ajoutons <strong>le</strong>s péninsu<strong>le</strong>s escarpées qui se prolongent au loin dans lamer, <strong>le</strong>s promontoires sans cesse battus des vagues <strong>et</strong> on aura une idéede c<strong>et</strong>te nature formidab<strong>le</strong> où se ramifie la chaîne maîtresse qui sert decolonne vertébra<strong>le</strong> à la Grande-Br<strong>et</strong>agne. Une longue guirlande d'î<strong>le</strong>senserre <strong>le</strong>s « Hautes Terres » d'Ecosse, l'une d'el<strong>le</strong>s, Staffa, possède lacélèbre grotte de Fingall, semblab<strong>le</strong> à un temp<strong>le</strong> <strong>et</strong> où chaque jour lamarée montante fait entendre sa mélopée plaintive.La race soup<strong>le</strong> <strong>et</strong> forte qui s'est adaptée à ces pays semb<strong>le</strong> avoir puiséen eux, dans <strong>le</strong>ur nature grandiose, <strong>le</strong>s qualités viri<strong>le</strong>s qui la distinguent<strong>et</strong> par-dessus tout c<strong>et</strong>te volonté inébranlab<strong>le</strong> qui, à travers <strong>le</strong>s tempsLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LE PAYS DE GALLES, L'ECOSSE. 25que <strong>le</strong>s tribunaux se séparent souvent sans avoir d'accusés <strong>et</strong> decoupab<strong>le</strong>s à juger. L'alcoolisme, ce fléau des pays celtiques, y est aussien décroissance. On r<strong>et</strong>rouve ces mêmes faits en Ecosse à un moindredegré.** *<strong>Le</strong>s Gallois, en général, croient fermement au <strong>monde</strong> des Esprits <strong>et</strong> à<strong>le</strong>urs manifestations. Ils <strong>le</strong>ur prêtent parfois des noms <strong>et</strong> des formesassez fantaisistes. <strong>Le</strong>urs récits laissent une large place à l'imagination.Cependant, de l'ensemb<strong>le</strong> des faits relatés se dégage une série d<strong>et</strong>émoignages qu'on ne saurait récuser.Par exemp<strong>le</strong> en ce qui concerne <strong>le</strong>s « esprits frappeurs de la mine »ces êtres invisib<strong>le</strong>s qui, par <strong>le</strong>urs coups sourds, prolongés, répétés,encouragent <strong>le</strong>s mineurs <strong>et</strong> dirigent <strong>le</strong>urs recherches vers <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>ursfilons ; voici <strong>le</strong> rapport rédigé à ce suj<strong>et</strong> par l'ingénieur Merris, hommegrandement estimé pour son savoir <strong>et</strong> sa probité, publié sur la revueGent<strong>le</strong>man's Magazine 12 :« Des personnes qui ne connaissent pas <strong>le</strong>s arts <strong>et</strong> <strong>le</strong>s sciences ou <strong>le</strong> pouvoir secr<strong>et</strong> de la nature semoqueront de nous autres, mineurs du Cardigan, qui soutenons l'existence des Frappeurs. C'estune espèce de génies bons mais insaisissab<strong>le</strong>s qu'on ne voit pas, mais qu'on entend <strong>et</strong> qui noussemb<strong>le</strong>nt travail<strong>le</strong>r dans <strong>le</strong>s mines, c'est-à-dire que <strong>le</strong> Frappeur est <strong>le</strong> type ou <strong>le</strong> précurseur dutravail dans <strong>le</strong>s mines comme <strong>le</strong>s rêves <strong>le</strong> sont de certains accidents qui nous arrivent : Quand futdécouverte la mine de Esgair y Myn, <strong>le</strong>s Frappeurs y travaillaient vigoureusement nuit <strong>et</strong> jour <strong>et</strong>un grand nombre de personnes <strong>le</strong>s ont entendus. Mais après la découverte de la grande mine onne <strong>le</strong>s entendit plus. Lorsque je commençai à fouil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s mines d'Elwyn-Elwyd <strong>le</strong>s Frappeurstravaillèrent si fort pendant un temps qu'ils effrayèrent de jeunes ouvriers. C'était lorsque nouspoussions des niveaux <strong>et</strong> avant d'arriver au minerai que <strong>le</strong>s bruits avaient <strong>le</strong> plus de consistance :ils cessèrent quand nous atteignîmes <strong>le</strong> minerai. Et sans doute on discutera nos assertions.J'affirme cependant que <strong>le</strong>s faits sont réels quoique je ne puisse ni ne prétende <strong>le</strong>s expliquer. <strong>Le</strong>ssceptiques peuvent sourire ; pour nous mineurs nous n'en continuerons pas moins de nous réjouir<strong>et</strong> de remercier <strong>le</strong>s Frappeurs ou plutôt Dieu qui nous envoie <strong>le</strong>urs avertissements. »<strong>Le</strong>s phénomènes de hantise ne sont pas rares dans <strong>le</strong> pays de Gal<strong>le</strong>s.On cite volontiers tel<strong>le</strong> maison, tel château qui <strong>le</strong>s ont connus <strong>et</strong> subis.M. <strong>Le</strong> Goffic, dans son voyage à Cardiff comme délégué br<strong>et</strong>on à lagrande Eisteddfodd de 1899, a recueilli toute une série de récits de cegenre qu'il a publiés dans son livre sur l'Ame br<strong>et</strong>onne.La plupart de ces récits nous semb<strong>le</strong>nt très entachés de superstition.Pourtant nous croyons devoir re<strong>le</strong>ver un témoignage sérieux, celui de12 LE GOFFIC, l'Ame br<strong>et</strong>onne, 2° série, p. 273.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LE PAYS DE GALLES, L'ECOSSE. 26Lady Herbert, l'illustre patriote galloise, descendante des anciens roisKymris, qui recevait la délégation dans son château de Llanover.M. <strong>le</strong> Goffic cite l'entr<strong>et</strong>ien qu'il eut sur ce suj<strong>et</strong> avec c<strong>et</strong>te grandedame :« L'exemp<strong>le</strong> vient de haut. Ne dit-on point en Angl<strong>et</strong>erre que la reine el<strong>le</strong>-même a son spectrequi rôde dans <strong>le</strong>s appartements de Windsor ? Et ce spectre drapé de noir n'est autre que celui dela grande Elisab<strong>et</strong>h.« <strong>Le</strong> lieutenant Glynn, de faction dans la bibliothèque, l'aperçut comme <strong>le</strong> fantôme pénétrait dansla pièce attenante. Or c<strong>et</strong>te pièce n'a plus de sortie, mais el<strong>le</strong> en avait une autrefois du vivantd'Elisab<strong>et</strong>h <strong>et</strong> qui a été condamnée depuis. <strong>Le</strong> lieutenant courut après <strong>le</strong> fantôme <strong>et</strong> arriva juste àtemps pour <strong>le</strong> voir s'enfoncer dans la boiserie. <strong>Le</strong> fait se reproduisit à diverses reprises <strong>et</strong> lafrayeur fut si grande à Windsor qu'on dut doub<strong>le</strong>r la garde de nuit.« Windsor a sa dame noire, mon château de Cold Brooks a sa dame blanche. Vous demandez àquoi riment ces apparitions ? Tantôt, comme l'Eglise nous l'explique, ce sont des âmes en peinequi sollicitent la pitié des vivants oublieux. Tels autres de ces spectres font <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> d'avertisseurs.C'est <strong>le</strong> cas, je crois, pour la dame noire de Windsor : sa présence annonce toujours quelquegrave événement, une guerre, une catastrophe prochaine.« <strong>Le</strong>s avertissements, ou, comme vous dites en Br<strong>et</strong>agne, <strong>le</strong>s intersignes revêtent toutes <strong>le</strong>sformes. Quelquefois ces formes sont spécia<strong>le</strong>s à certaines famil<strong>le</strong>s. <strong>Le</strong>s Grey de Ruthwen sontavertis de la mort de <strong>le</strong>urs membres par l'apparition d'une voiture à quatre chevaux noirs. Lafamil<strong>le</strong> Airl, quand un des siens est sur <strong>le</strong> point de mourir, entend un rou<strong>le</strong>ment de tambour.Dans un dîner auquel assistait un de ces Airl on demandait par passe-temps : « Quel est doncl'intersigne de votre famil<strong>le</strong> ? » - « <strong>Le</strong> tambour. » Et comme pour attester <strong>le</strong> fait, un rou<strong>le</strong>mentsourd <strong>et</strong> voilé gronda dans <strong>le</strong> lointain, Lord Airl pâlit : quelques instants après, un messagervenait lui annoncer qu'un des membres de sa famil<strong>le</strong> était mort. « <strong>Le</strong>s Mac-Gwenlyne,descendants du célèbre clan de ce nom, possèdent depuis des sièc<strong>le</strong>s, dans <strong>le</strong> Nord de l'Ecosse, <strong>le</strong>vieux manoir de Fairdhu : une grande voûte cintrée y donne accès <strong>et</strong> l'on prétend que la pierrequi sert de c<strong>le</strong>f à c<strong>et</strong>te voûte se m<strong>et</strong> à tremb<strong>le</strong>r quand un Mac-Gwenlyne va mourir 13 ... »<strong>Le</strong>s cas de châteaux <strong>et</strong> de lieux hantés sont si nombreux en Ecosse quenous renonçons à <strong>le</strong>s citer tous. On sait que ce pays est la terre classiquedes voyants, des fantômes, des esprits familiers. L'aspect mélancoliquede ses sites voilés de brume <strong>et</strong> de ses ruines se prêtent aux visions <strong>et</strong> auxévocations.Encore de nos jours, l'ombre de Marie Stuart n'apparut-el<strong>le</strong> pas à LadyCaithness, duchesse de Pomar, dans la chapel<strong>le</strong> roya<strong>le</strong> de Holy-Rood oùs'alignent <strong>le</strong>s tombes des rois d'Ecosse ? Dans sa somptueuse demeurede la rue Brémontier, à Paris, <strong>le</strong>s jours de séances psychiques, laduchesse se plaisait à nous raconter son entr<strong>et</strong>ien nocturne avec la reineinfortunée 14 .** *13 LE GOFFIC, l'Ame br<strong>et</strong>onne, p. 203.14 Voir sa brochure : Une Visite nocturne à Holy-Rood.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LE PAYS DE GALLES, L'ECOSSE. 27L'I<strong>le</strong> de Man nous offre aussi un bel exemp<strong>le</strong> de résurrection celtique.El<strong>le</strong> possède un par<strong>le</strong>ment autonome, une société préservatrice dulangage Manx, des journaux, des services religieux de Manx, des éco<strong>le</strong>s,<strong>et</strong>c.Quant à la Cornouail<strong>le</strong> anglaise, son dia<strong>le</strong>cte, <strong>le</strong> cornique, n'est pasaussi éteint qu'on <strong>le</strong> prétend, nombre de famil<strong>le</strong>s <strong>le</strong> par<strong>le</strong>nt encore.« <strong>Le</strong> Cornubien, écrit <strong>Le</strong> Goffic, comme <strong>le</strong> Br<strong>et</strong>on de France, qu'ilrappel<strong>le</strong> si étrangement, est resté en communication permanente avecl'Au-delà. Il vit comme lui dans une sorte de familiarité douloureuseavec <strong>le</strong>s esprits des morts, il <strong>le</strong>s consulte, il <strong>le</strong>s entend <strong>et</strong> il <strong>le</strong>scomprend. »** *<strong>Le</strong> pays de Gal<strong>le</strong>s est considéré comme <strong>le</strong> plus ancien <strong>et</strong> <strong>le</strong> plusimportant des foyers ou éco<strong>le</strong>s du bardisme. Voici ce qu'écrit à ce suj<strong>et</strong>Jean Reynaud dans son bel ouvrage l'Esprit de la Gau<strong>le</strong> (p. 310) :« On peut dire que <strong>le</strong>s Druides, tout en se convertissant au Christianisme, ne se sont pas éteintstota<strong>le</strong>ment dans <strong>le</strong> pays de Gal<strong>le</strong>s, comme dans notre Br<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> dans <strong>le</strong>s autres pays de sanggaulois. Ils ont eu pour suite immédiate une société très solidement constituée, vouéeprincipa<strong>le</strong>ment, en apparence, au culte de la poésie nationa<strong>le</strong>, mais qui sous <strong>le</strong> manteau poétiquea conservé avec fidélité l'héritage intel<strong>le</strong>ctuel de l'ancienne Gau<strong>le</strong> : c'est la Société bardique dupays de Gal<strong>le</strong>s, qui s'est maintenue comme société tantôt secrète, tantôt patente, depuis laconquête normande, <strong>et</strong>, après avoir primitivement transmis par voie ora<strong>le</strong> sa doctrine à l'imitationde la pratique des druides, s'est décidée dans <strong>le</strong> courant du moyen âge à confier secrètement àl'écriture <strong>le</strong>s parties <strong>le</strong>s plus essentiel<strong>le</strong>s de c<strong>et</strong> héritage. »En réalité <strong>le</strong> barde est un poète, un orateur inspiré. On peut l'assimi<strong>le</strong>raux prophètes de l'Orient, à ces grands prédestinés sur qui passe <strong>le</strong>souff<strong>le</strong> de l'invisib<strong>le</strong>.A notre époque <strong>le</strong> titre de barde a perdu de son prestige, par suite del'abus qu'on en a fait, mais, si l'on remonte au sens primitif du terme onse trouve en présence de fortes personnalités tel<strong>le</strong>s que Talièsin,Aneurin, Llywarch-Hen, <strong>et</strong>c. Après tant de sièc<strong>le</strong>s <strong>le</strong>urs mâ<strong>le</strong>s accents,lorsqu'ils affirment <strong>le</strong>ur patriotisme <strong>et</strong> <strong>le</strong>ur foi, font encore vibrer <strong>le</strong>sâmes celtiques.Il ne faut pas voir dans l'oeuvre des anciens bardes un simp<strong>le</strong> exercicede la pensée, un jeu de l'esprit, une musique de mots. <strong>Le</strong>urs vers, <strong>le</strong>urschants, sont tout un commentaire <strong>et</strong> un développement des Triades, unenseignement, un art qui ouvre des perspectives immenses aux destinéesLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LE PAYS DE GALLES, L'ECOSSE. 28de l'âme en l'é<strong>le</strong>vant vers Dieu. Il confère à ses interprètes une sorted'auréo<strong>le</strong> <strong>et</strong> d'apostolat.C<strong>et</strong> enseignement est en avance considérab<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s temps qui vontsuivre. Prenons par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong> Chant du <strong>monde</strong>, de Talièsin 15 : « Grandvoyageur est <strong>le</strong> <strong>monde</strong>, dit ce barde, tandis qu'il glisse sans repos, ildemeure toujours dans sa voie <strong>et</strong> combien la forme de c<strong>et</strong>te voie estadmirab<strong>le</strong> pour que <strong>le</strong> <strong>monde</strong> n'en sorte jamais ! » Il décrit la course duglobe à travers l'espace longtemps avant <strong>le</strong>s découvertes de Galilée quimirent fin à l'antique préjugé biblique de l'immobilité de la terre.Quel<strong>le</strong>s que soient <strong>le</strong>s contestations qui se sont é<strong>le</strong>vées sur la dateexacte de ces oeuvres, on ne peut douter qu'el<strong>le</strong>s ne soient de beaucoupantérieures à la science du moyen âge <strong>et</strong> il en est de même de l'ensemb<strong>le</strong>des Triades affirmant la nature spirituel<strong>le</strong> de l'être humain, l'évolution del'âme par étapes successives à travers des vies renaissantes, vérité que lascience actuel<strong>le</strong> commence seu<strong>le</strong>ment à entrevoir.Ces inspirés étaient aussi des voyants. <strong>Le</strong>urs facultés psychiques <strong>le</strong>urperm<strong>et</strong>taient de plonger dans l'avenir <strong>et</strong> d'y lire <strong>le</strong>s vicissitudes, <strong>le</strong>srevers, <strong>le</strong>s épreuves douloureuses qui attendaient <strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>s celtes.Mais ils savaient que l'idéal gravé en eux ne peut périr : Ils savaient quela souffrance trempe <strong>le</strong>s âmes <strong>et</strong> que plus tard ces peup<strong>le</strong>s rendraient auxcivilisations perverties par <strong>le</strong>s excès du matérialisme, <strong>le</strong> concept é<strong>le</strong>véqui fait toute la va<strong>le</strong>ur de la vie <strong>et</strong> montre à l'homme la voie droite <strong>et</strong>sûre.<strong>Le</strong>s grands ancêtres sont revenus plus d'une fois sur la terre, soit enAngl<strong>et</strong>erre, soit en France, en des corps nouveaux. Ils ont porté desnoms illustres que nous pourrions citer. Mais on a tant abusé des nomscélèbres que nous préférons laisser aux chercheurs <strong>le</strong> soin de <strong>le</strong>sreconnaître parmi ceux qui ont porté bien haut, à travers <strong>le</strong>s sièc<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>flambeau de l'art poétique <strong>et</strong> de la pensée radiante.15 Barddas cad. Goddeu.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.frCHAPITRE IV-LA BRETAGNE FRANÇAISE. - SOUVENIRSDRUIDIQUES.Notre Br<strong>et</strong>agne a été trop souvent décrite pour que je m'attarde àévoquer ses paysages. Terre de granit, avec ses forêts profondes, seslandes immenses, ses côtes déchiqu<strong>et</strong>ées que <strong>le</strong> flot rongeincessamment, l'Armorique a été longtemps en Gau<strong>le</strong> <strong>le</strong> refuge desDruides, la citadel<strong>le</strong> du Celtisme indépendant. Puis, <strong>le</strong> Christianisme y apénétré, mais, de même que <strong>le</strong>s couches géologiques se superposent sansse détruire, ainsi <strong>le</strong> fond primitif a persisté, sous <strong>le</strong>s apports du cultenouveau. Sous mil<strong>le</strong> formes, la tradition <strong>et</strong>hnique reparaît sous <strong>le</strong>s voi<strong>le</strong>sd'une religion importée de l'Orient.Car sur c<strong>et</strong>te terre d'é<strong>le</strong>ction, aux époques <strong>le</strong>s plus diverses <strong>et</strong> sous <strong>le</strong>sformes <strong>le</strong>s plus variées, c'est toujours la même pensée grave <strong>et</strong>so<strong>le</strong>nnel<strong>le</strong> qui se dérou<strong>le</strong>. Depuis <strong>le</strong>s pierres mégalithiques de Carnac,menhirs <strong>et</strong> dolmens, jusqu'aux ossuaires <strong>et</strong> calvaires, églises gothiques <strong>et</strong>clochers à jours, c'est toujours <strong>le</strong> même symbo<strong>le</strong> d'immortalité quis'affirme, la même aspiration de ce qui passe vers ce qui demeure, en unmot de l'âme humaine vers l'infini.Plus qu'aucune autre partie de l'ancienne Gau<strong>le</strong>, la Br<strong>et</strong>agne aconservé la ferme croyance à l'Au-delà, à sa vie invisib<strong>le</strong>, à la présence<strong>et</strong> aux manifestations des défunts. Si <strong>le</strong> scepticisme <strong>et</strong> l'esprit critique sesont glissés dans certaines vil<strong>le</strong>s, par contre <strong>le</strong>s campagnes <strong>et</strong> <strong>le</strong>s î<strong>le</strong>s ontgardé <strong>le</strong> sentiment d'une intense spiritualité. Lorsque la rumeur del'Océan s'élève <strong>et</strong> gronde, dans <strong>le</strong>s replis de la côte, lorsque <strong>le</strong> vent passeen gémissant sur la lande, agitant <strong>le</strong>s genêts <strong>et</strong> <strong>le</strong>s ramures, l'âmebr<strong>et</strong>onne, au fond des chaumières, croit entendre la voix des mortsp<strong>le</strong>urant sur <strong>le</strong>ur passé.A l'époque où je parcourais en touriste <strong>le</strong>s campagnes du Finistère,j'avais pris un homme du pays pour guide, ou plutôt pour interprète, carje ne connaissais qu'imparfaitement <strong>le</strong> dia<strong>le</strong>cte alors fort en usage dansc<strong>et</strong>te région reculée. Or, un jour, nous rendant à Kergreven, je m'étaisengagé dans un chemin creux bordé de chênes nains, comme étant <strong>le</strong>plus court, d'après la carte d'état-major que j'avais toujours sur moi. Maismon guide m'arrêta brusquement <strong>et</strong> me dit avec une sorte d'effroi qu'on


LA BRETAGNE FRANÇAISE. 30ne passait plus depuis deux ans dans ce chemin, qu'il fallait faire ungrand détour. J'eus beaucoup de peine à obtenir de lui des explicationsclaires <strong>et</strong> enfin il finit par m'avouer qu'un cordonnier de Lampaul s'étantpendu dans ce chemin, son esprit hantait encore <strong>le</strong>s passants <strong>et</strong> que l'onavait renoncé à utiliser c<strong>et</strong>te voie. Je passais outre en lui demandant deme désigner l'arbre du suicide, il <strong>le</strong> fit avec force signes de croix <strong>et</strong>gestes d'inquiétude.M. <strong>Le</strong> Braz, dans son livre la Légende de la mort chez <strong>le</strong>s Br<strong>et</strong>onsArmoricains, cite <strong>le</strong> cas d'un fossoyeur qui, ayant par ordre du curé dePenvéman, violé la sépulture d'un mort avant <strong>le</strong> terme légal, reçut lavisite nocturne <strong>et</strong> <strong>le</strong>s reproches de l'esprit du défunt qui ne cessa sahantise que sous bénéfice de prières prononcées à son intention. Malgréc<strong>et</strong>te réparation <strong>le</strong> curé mourut quelques jours après <strong>et</strong> l'opinion publiqueen attribua la cause à la vindicte du mort.Autre fait signalé par <strong>le</strong> même auteur : Marie Gouriou, du village deMin-Guenn près Paimpol, s'était couchée un soir après avoir placé prèsde son lit <strong>le</strong> berceau où dormait son enfant. Réveillée dans la nuit pardes p<strong>le</strong>urs, el<strong>le</strong> vit sa chambre éclairée d'une lumière étrange <strong>et</strong> unhomme penché sur l'enfant, <strong>le</strong> berçait doucement en lui chantant à mivoixun refrain de matelot.El<strong>le</strong> reconnut son mari, parti depuis un mois pour la pêche en Islande,<strong>et</strong> remarqua que ses vêtements ruisselaient d'eau de mer. « Comment,s'écria-t-el<strong>le</strong>, tu es déjà de r<strong>et</strong>our, prends donc garde, tu vas mouil<strong>le</strong>rl'enfant... Attends je vais me <strong>le</strong>ver pour allumer du feu. » Mais lalumière s'étant évanouie, quand el<strong>le</strong> eut allumé el<strong>le</strong> constata que sonmari avait disparu.El<strong>le</strong> ne devait plus <strong>le</strong> revoir. <strong>Le</strong> premier bâtiment revenant d'Islandelui apprit que <strong>le</strong> navire où il s'était embarqué avait péri corps <strong>et</strong> biens, lanuit même où Gouriou lui était apparu penché sur <strong>le</strong> berceau de son fils.On trouve dans <strong>le</strong>s différents ouvrages de M. <strong>Le</strong> Braz, professeur à laFaculté des l<strong>et</strong>tres de Rennes, nombre de phénomènes du même ordre.Voici comment il s'exprime à ce suj<strong>et</strong> dans la préface du livre cité : « Ladistinction entre <strong>le</strong> naturel <strong>et</strong> <strong>le</strong> surnaturel n'existe pas pour <strong>le</strong>s Br<strong>et</strong>ons,<strong>le</strong>s vivants <strong>et</strong> <strong>le</strong>s morts sont au même titre des habitants du <strong>monde</strong> <strong>et</strong> ilsvivent en perpétuel<strong>le</strong> relation <strong>le</strong>s uns avec <strong>le</strong>s autres. On ne s'étonne pasplus d'entendre bruire <strong>le</strong>s âmes dans <strong>le</strong>s ajoncs que d'entendre <strong>le</strong>soiseaux chanteurs chanter dans <strong>le</strong>s haies <strong>le</strong>urs appels d'amour. »LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA BRETAGNE FRANÇAISE. 31Il est vrai que <strong>le</strong>s récits de ce genre sont très communs en Br<strong>et</strong>agne,mais il faut ajouter que l'imagination populaire mê<strong>le</strong> trop souvent au<strong>monde</strong> réel des esprits, des créations fantastiques. Non seu<strong>le</strong>ment pourel<strong>le</strong>, ce sont <strong>le</strong>s âmes des morts mais aussi des lutins, Korigans, Folliked,<strong>et</strong>c., qui fréquentent <strong>le</strong>s demeures des hommes ainsi que <strong>le</strong>s landes, <strong>le</strong>sgrèves <strong>et</strong> <strong>le</strong>s bois, de tel<strong>le</strong> sorte qu'il est parfois très diffici<strong>le</strong> de faire lapart de la vérité dans tous <strong>le</strong>s récits que l'on échange à la veillée au coinde l'âtre.Ce n'est pas seu<strong>le</strong>ment dans l'expression des vues <strong>et</strong> des sentimentspopulaires, mélangés de vérités <strong>et</strong> d'illusions, qu'il faut chercher lapensée maîtresse de la Br<strong>et</strong>agne. C'est surtout dans <strong>le</strong>s oeuvres de sesécrivains, de ses poètes, de ses bardes. El<strong>le</strong> vibre dans <strong>le</strong>urs chants, el<strong>le</strong>frémit, palpite dans <strong>le</strong>s pages qu'ils ont écrites.En eff<strong>et</strong>, sous la variété des caractères, des ta<strong>le</strong>nts <strong>et</strong> <strong>le</strong>s différences depoints de vue on r<strong>et</strong>rouve <strong>le</strong> même fond commun, <strong>le</strong> respect d'un<strong>et</strong>radition qui se perpétue d'âge en âge <strong>et</strong> qui est comme l'âme même de larace.Ajoutez chez <strong>le</strong>s grands écrivains comme Chateaubriand, Lamennais,Renan, Brizeux <strong>et</strong> quelques autres <strong>le</strong> tourment des grands problèmes,l'anxiété des énigmes de la destinée, l'aspiration vers l'infini, versl'absolu. Ils portent en eux, sur <strong>le</strong>ur front, <strong>le</strong> signe auguste de tous ceuxqui ont cherché à sonder <strong>le</strong> mystère de la vie universel<strong>le</strong>.Au-dessous des grands écrivains que nous venons de nommer, <strong>le</strong>sbardes tiennent encore une place honorab<strong>le</strong>, car <strong>le</strong>ur race n'est paséteinte au pays de Br<strong>et</strong>agne, on en trouve encore des spécimensremarquab<strong>le</strong>s. Sans doute ils ne prétendent pas éga<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s bardes ancienspar <strong>le</strong>ur ta<strong>le</strong>nt ou <strong>le</strong>ur génie, mais ils s'inspirent de <strong>le</strong>ur idéal ; ils ont <strong>le</strong>smêmes mobi<strong>le</strong>s : <strong>le</strong> patriotisme <strong>et</strong> la foi. C<strong>et</strong>te foi, il est vrai, paraîtplutôt catholique que celtique, mais, sous <strong>le</strong>urs opinions religieusesvivaces, l'étincel<strong>le</strong> celtique sommeil<strong>le</strong> <strong>et</strong> il suffirait d'un appel, d'unressouvenir pour la ranimer.Au cours de mes fréquents voyages en Br<strong>et</strong>agne, dans mes entr<strong>et</strong>iensavec des gens du peup<strong>le</strong>, des artisans, des bourgeois, j'ai pu remarquerque la notion des vies antérieures subsistait au fond des intelligences, àdemi voilée. Il ne saurait en être autrement chez <strong>le</strong>s bardes modernes quireprésentent une élite intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong>. Ils ne sont pas exclusivementtournés vers <strong>le</strong> passé mais ils se plaisent aussi à contemp<strong>le</strong>r l'avenir.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA BRETAGNE FRANÇAISE. 32Ils rêvent pour la Br<strong>et</strong>agne d'une autonomie semblab<strong>le</strong> à cel<strong>le</strong> dontjouit <strong>le</strong> pays de Gal<strong>le</strong>s, avec sa langue, sa littérature, ses journaux. Ilsrêvent de la famil<strong>le</strong> forte, de moeurs plus pures basées sur la tradition !Ils rêvent d'une union étroite avec <strong>le</strong>s pays d'outre-mer d'origine celtiquealliés dans <strong>le</strong> sentiment d'une destinée commune. Ils conservent au fonddu coeur une confiance inaltérab<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s destinées de la race, dans l<strong>et</strong>riomphe final du celtisme <strong>et</strong> de ses principes supérieurs : liberté, justice,progrès.C'est là ce qui <strong>le</strong>ur fait croire à une mission sacrée, à un rô<strong>le</strong> socialrégénérateur. C'est là ce qui communique à <strong>le</strong>urs strophes ces accentsqui font parfois vibrer l'âme populaire. <strong>Le</strong>ur verbe enflammé suffira-t-ilà secouer l'indifférence <strong>et</strong> à galvaniser <strong>le</strong>s fou<strong>le</strong>s ? Non certes, car ilfaudra pour cela l'aide puissante de l'Au-delà, <strong>le</strong> concours actif du<strong>monde</strong> invisib<strong>le</strong>.Remarquons que ce mouvement d'opinion en faveur du régionalismen'est pas spécial aux bardes. <strong>Le</strong>s intel<strong>le</strong>ctuels de toutes <strong>le</strong>s classes, d<strong>et</strong>ous <strong>le</strong>s partis s'y associent. Ils réclament c<strong>et</strong>te décentralisation promisepar la Révolution <strong>et</strong> qui ne s'est pas encore réalisée. En Br<strong>et</strong>agne, <strong>le</strong>patriotisme local n'est pas exclusif. Tout en respectant <strong>le</strong>s liens quil'unissent étroitement à la France, el<strong>le</strong> veut une place spécia<strong>le</strong> à la p<strong>et</strong>itepatrie dans la grande <strong>et</strong> <strong>le</strong> maintien de c<strong>et</strong>te langue celtique qui estcomme <strong>le</strong> palladium de la race br<strong>et</strong>onne.<strong>Le</strong> mouvement panceltique n'a donc pas en Br<strong>et</strong>agne <strong>le</strong> caractèreséparatiste dont certains critiques l'ont accusé. C'est à peine si, auCongrès de Quimper, en 1924, une infime minorité de congressistes enavaient conçu la vague idée. La devise généra<strong>le</strong> était : Français d'abord,Br<strong>et</strong>ons ensuite 16 !<strong>Le</strong> but des dirigeants est de régénérer la race par un idéalisme é<strong>le</strong>véfait à la fois d'un christianisme épuré <strong>et</strong> d'un r<strong>et</strong>our aux traditionsceltiques dans ce qu'el<strong>le</strong>s ont de plus nob<strong>le</strong> <strong>et</strong> de plus grand. C'est dansce sens que tous <strong>le</strong>s celtisants de France <strong>et</strong> d'ail<strong>le</strong>urs sympathisent avecce mouvement.L'oeuvre des bardes br<strong>et</strong>ons présente des éclipses <strong>et</strong> des inégalités.Parfois el<strong>le</strong> se confine dans la pénombre des gwerz <strong>et</strong> des gwerziou,champs populaires que d'obscurs improvisateurs vont colporter devillage en village, de pardon en pardon, mais parfois aussi el<strong>le</strong> éclate enstrophes vibrantes par la voix de ce barde aveug<strong>le</strong> : Yann-ar-Gwenn, qui16 Voir revue la Br<strong>et</strong>agne touristique, n° du 15 octobre 1924.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA BRETAGNE FRANÇAISE. 33en 1792, dans <strong>le</strong>s rues <strong>et</strong> places de Quimper, ranimait la flamme desenthousiasmes patriotiques chez <strong>le</strong>s plus indifférents 17 .Par<strong>le</strong>rons-nous d'un contemporain, de Quellien, qui se disaitironiquement « <strong>le</strong> dernier des bardes » <strong>et</strong> dont la verve intarissab<strong>le</strong>égayait <strong>le</strong>s cafés littéraires <strong>et</strong> <strong>le</strong>s sal<strong>le</strong>s de rédaction de Paris ? Aprèsavoir créé <strong>le</strong>s « dîners celtiques » qui réunissaient tous <strong>le</strong>s ans <strong>le</strong>sBr<strong>et</strong>ons l<strong>et</strong>trés de la capita<strong>le</strong> <strong>et</strong> dont Renan fut <strong>le</strong> plus bel ornement, ilmourut écrasé par une automobi<strong>le</strong>, en laissant après lui une oeuvr<strong>et</strong>ouffue, dont deux pièces de théâtre rythmées dans <strong>le</strong> dia<strong>le</strong>cte du pays deTréguier, intitulées : Annaïk <strong>et</strong> Perrinaïk, qu'il espérait faire jouer danssa chère Br<strong>et</strong>agne.Chose étrange, il semb<strong>le</strong> avoir prévu sa fin tragique, car il écrivait dèsla préface de sa Br<strong>et</strong>agne Armoricaine : « J'ai <strong>le</strong> pressentiment que <strong>le</strong>sorages de la vie m'auront déraciné avant <strong>le</strong> temps. » Certains ont vu dansc<strong>et</strong>te mort accidentel<strong>le</strong> une punition d'avoir égaré <strong>le</strong> bardisme dans <strong>le</strong>scabar<strong>et</strong>s de la butte Montmartre.M. H. de la Vil<strong>le</strong>marqué a publié en 1903 un recueil considérab<strong>le</strong> depoèmes <strong>et</strong> chants populaires de la Basse-Br<strong>et</strong>agne qui a été l'obj<strong>et</strong> decontestations <strong>et</strong> de critiques interminab<strong>le</strong>s ; il s'y trouve cependant deschoses fort intéressantes, nombre de pièces gracieuses <strong>et</strong> touchantes, debeaux rythmes <strong>et</strong> de suggestives évocations, en un mot l'expression desjoies <strong>et</strong> des dou<strong>le</strong>urs de tout un peup<strong>le</strong>.Il n'entre pas dans mes vues de rappe<strong>le</strong>r ici <strong>le</strong>s polémiques ardentessurvenues à propos, des supercheries littéraires attribuées à certainsécrivains celtisants, encore moins d'y prendre part. Ces débats <strong>et</strong>discussions font ressortir tout <strong>le</strong> parti pris <strong>et</strong> la passion que des intérêtspolitiques ou religieux peuvent m<strong>et</strong>tre en jeu pour étouffer une grandeidée qui <strong>le</strong>s gêne.Par exemp<strong>le</strong>, il importe peu à notre suj<strong>et</strong> que l'épopée du roi Arthur <strong>et</strong><strong>le</strong>s romans de la Tab<strong>le</strong> ronde aient été embellis par l'imagination. Peuimporte aussi que <strong>le</strong> manuscrit des poèmes d'Ossian soit l'oeuvre del'avocat Mac-pherson ou que MM. Luzel <strong>et</strong> de la Vil<strong>le</strong>marqué aientremanié <strong>et</strong> amplifié <strong>le</strong>s chants populaires de la Br<strong>et</strong>agne.Notre but est tout autre. Il ne s'agit pas pour nous de faire de lacritique littéraire, mais de montrer toute la beauté <strong>et</strong> la grandeur de ladoctrine des druides que l'on a amoindrie à plaisir. Pour cela, il nous17 Voir LE GOFFIC, l'Ame br<strong>et</strong>onne, vol. I, p. 4 <strong>et</strong> suiv. Champion, éditeur, <strong>et</strong> H. DE LAVILLEMARQUE, <strong>le</strong> Barzaz-Breiz, Perrin <strong>et</strong> Cie, éditeurs.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA BRETAGNE FRANÇAISE. 34suffira de nous é<strong>le</strong>ver au-dessus des contestations, plus haut que <strong>le</strong>srivalités d'éco<strong>le</strong>s pour nous en rapporter au témoignage des historiensimpartiaux qui ont vécu à l'époque même des druides <strong>et</strong> <strong>le</strong>s ont mieuxconnus. C'est ce que nous ferons au cours des chapitres suivants.Il est vrai que la légende de Merlin l'enchanteur aurait pu r<strong>et</strong>enir notreattention, car tels penseurs éminents la considèrent comme <strong>le</strong> poème oùse reflètent <strong>le</strong> plus brillamment <strong>le</strong>s qualités <strong>et</strong> <strong>le</strong>s défauts de l'âmeceltique. Cependant un examen attentif de tout ce qui a été écrit sur cesuj<strong>et</strong>, nous a démontré que la part de fiction y est considérab<strong>le</strong> <strong>et</strong> nouspréférons laisser à notre ami Gaston Luce, poète inspiré qui prépare surce thème un drame lyrique d'une grande envolée, <strong>le</strong> soin d'en faireressortir tout l'intérêt. Nous nous bornerons à reproduire ces lignes ducélèbre écrivain Ed. Schuré tirées de son volume : <strong>le</strong>s Grandes légendesde France <strong>et</strong> dans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s il résume « la longue, l'héroïque lutte desCeltes contre l'étranger ».« Arthur devint pour tout <strong>le</strong> moyen âge <strong>le</strong> type du parfait chevalier.Revanche à laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s Br<strong>et</strong>ons n'avaient pas pensé, mais non moinsglorieuse <strong>et</strong> féconde. Quant à Merlin, il personnifie <strong>le</strong> génie poétique <strong>et</strong>prophétique de la race, <strong>et</strong> s'il est resté incompris du moyen âge aussibien que des temps modernes, c'est d'abord parce que la portée duprophète dépasse de beaucoup cel<strong>le</strong> du héros ; c'est ensuite parce que lalégende de Merlin <strong>et</strong> <strong>le</strong> bardisme tout entier confinent à un ordre de faitspsychiques où l'esprit moderne ne commence à pénétrerqu'aujourd'hui. »** *Quand, sous l'inspiration de mon guide, j'explore <strong>le</strong>s couchesprofondes de ma mémoire pour reconstituer l'enchaînement de mes viespassées, si je remonte aux origines, j'y r<strong>et</strong>rouve, non sans émotion, <strong>le</strong>straces de mes trois premières existences vécues sur la planète Terre,dans l'Ouest de la Gau<strong>le</strong> indépendante.Par <strong>le</strong> souvenir, je revois c<strong>et</strong>te nature encore vierge, à demi sauvage,tout imprégnée de mystère <strong>et</strong> de poésie <strong>et</strong> que l'homme, malgré saprétention de l'embellir, n'a réussi qu'à muti<strong>le</strong>r <strong>et</strong> à dépouil<strong>le</strong>r. Je revoisces hauts promontoires battus des tempêtes, qui se dressent devant <strong>le</strong>shorizons infinis de la mer <strong>et</strong> du ciel. Je crois encore entendre ces grandesvoix de l'Océan, tantôt plaintives, tantôt menaçantes, <strong>et</strong> <strong>le</strong> bruissementLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA BRETAGNE FRANÇAISE. 35de la vague qui va mourir au fond des anses solitaires en traçant sur lagrève son ourl<strong>et</strong> d'écume. La vague berceuse n'est-el<strong>le</strong> pas l'image de lapensée humaine, toujours inquiète, toujours frémissante <strong>et</strong> agitée ?Je revois la forêt profonde toute p<strong>le</strong>ine des murmures d'une vieinvisib<strong>le</strong>, la forêt hantée par <strong>le</strong>s Esprits des Ancêtres qu'attirent <strong>le</strong>ssanctuaires où s'accomplissent <strong>le</strong>s sacrifices <strong>et</strong> <strong>le</strong>s rites sacrés. El<strong>le</strong> étaitsi vaste, la forêt celtique, qu'il fallait des mois entiers pour la traverser ;el<strong>le</strong> était si épaisse, si touffue, que l'été il faisait sombre en p<strong>le</strong>in midisous ses voûtes de verdure, imposantes comme des nefs de cathédra<strong>le</strong>.Tout Celte garde au coeur l'amour ardent, impérissab<strong>le</strong>, de la forêt.El<strong>le</strong> est pour lui un symbo<strong>le</strong> de force <strong>et</strong> de vie immortel<strong>le</strong>. Après la mortde l'hiver, ne renaît-el<strong>le</strong> pas au printemps, de même que l'âme, après untemps de repos, revient sur terre manifester <strong>le</strong>s puissances de vie quisont en el<strong>le</strong> ? Sur ce point, comme sur tant d'autres, l'enseignement desdruides s'inspirait des spectac<strong>le</strong>s de la nature. Dans l'étude de ses lois, ilstrouvaient une source abondante de <strong>le</strong>çons toujours vivantes <strong>et</strong> parlantes,toujours à la portée des hommes <strong>et</strong> qui offraient une base solide, uneforce incomparab<strong>le</strong> à <strong>le</strong>urs convictions, De là aucun doute, nul<strong>le</strong>hésitation puisque, pensaient-ils, la nature n'est qu'une émanation de lavolonté divine. C'est pour s'être éloigné d'el<strong>le</strong> <strong>et</strong> avoir méconnu ses loisque, depuis, l'homme a glissé dans <strong>le</strong> scepticisme <strong>et</strong> la négation. Maisalors une foi fraîche <strong>et</strong> pure montait des âmes comme la source limpidejaillit du sol sous la ramure des grands bois. Esprit fougueux <strong>et</strong> ardent, jem'en imprégnais à tel point que, malgré <strong>le</strong>s vicissitudes de nombreusesexistences, j'en garde encore l'empreinte profonde.J'aimais à pénétrer dans <strong>le</strong>s cerc<strong>le</strong>s de pierre (crom<strong>le</strong>chs) où l'onévoquait <strong>le</strong>s esprits des défunts. J'écoutais avec avidité <strong>le</strong>s <strong>le</strong>çons dudruide nous entr<strong>et</strong>enant des luttes de l'âme dans Abred pour conquérir lascience <strong>et</strong> la sagesse <strong>et</strong> sa plénitude de vie dans gwynfyd, en possessionde la vertu, du génie <strong>et</strong> de l'amour. Sur l'indication du maître jem'appliquais à apprendre <strong>et</strong> à réciter <strong>le</strong>s innombrab<strong>le</strong>s vers quiconstituaient l'enseignement sacré.Par ces exercices répétés, j'arrivais à donner à ma mémoire lasoup<strong>le</strong>sse <strong>et</strong> l'étendue qui en firent <strong>le</strong> précieux instrument d'étude <strong>et</strong> d<strong>et</strong>ravail qui m'a suivi dans toutes mes existences ultérieures.Au cours de ma vie actuel<strong>le</strong> j'ai voulu revoir <strong>le</strong>s sites grandioses qui,dans ces temps lointains, à l'aide de mes premières existences terrestresm'avaient si fortement impressionné. J'ai suivi en détail <strong>le</strong>s découpuresLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA BRETAGNE FRANÇAISE. 36de la côte br<strong>et</strong>onne, j'ai vu <strong>le</strong>s débris des grands promontoires que <strong>le</strong>sassauts de la tempête réduisent de sièc<strong>le</strong> en sièc<strong>le</strong>. Dans c<strong>et</strong>te luttegigantesque l'Océan a <strong>le</strong> dessus <strong>et</strong> <strong>le</strong> continent recu<strong>le</strong>. L'hommeimpuissant se résigne, mais comme il se venge sur la forêt !A la place des sanctuaires druidiques, lieux augustes <strong>et</strong> sacrés, on nevoit plus que des broussail<strong>le</strong>s informes sans charme <strong>et</strong> sans beauté. J'aivoulu parcourir Brocéliande, la forêt enchantée où Merlin <strong>et</strong> Vivianeabritaient <strong>le</strong>ur passion <strong>et</strong> <strong>le</strong>urs rêves. Je n'ai trouvé qu'une forêt dévastéepar la hache, avec de grandes surfaces dénudées semblab<strong>le</strong>s à des tacheslépreuses sur un sol appauvri. La fontaine de Baranton aux eauxmagiques n'est plus qu'un cloaque où s'agitent de vagues batraciens.<strong>Le</strong>s noms mêmes ont changé, Brocéliande est devenue la forêt dePainpont, propriété de l'évêque de Nantes qui fait procéder à desabattages fréquents. Et il en est de même partout où s'étendait la forêtceltique. Où sont ces voûtes de verdure que <strong>le</strong>s rayons du so<strong>le</strong>ilperçaient à grand-peine pour al<strong>le</strong>r se jouer sur <strong>le</strong>s mousses <strong>et</strong> <strong>le</strong>sfougères ?Mais lorsque la terre aura perdu sa parure, sera devenue chauve <strong>et</strong> nue,lorsque <strong>le</strong>s eaux pluvia<strong>le</strong>s rou<strong>le</strong>ront en torrents dévastateurs où doncl'homme tournera-t-il ses regards pour jouir du spectac<strong>le</strong> de l'univers ?Un de nos politiciens éminents n'a-t-il pas déclaré avoir éteint <strong>le</strong>slumières du ciel ? Mais non, Viviani est mort <strong>et</strong> <strong>le</strong>s étoi<strong>le</strong>s bril<strong>le</strong>ntencore au sein des nuits profondes. El<strong>le</strong>s nous par<strong>le</strong>nt de la puissance, dela sagesse, de la bonté du Créateur ! El<strong>le</strong>s seront toujours un symbo<strong>le</strong>d'éternel<strong>le</strong> espérance pour l'humanité !LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


CHAPITRE V-L'AUVERGNE. VERCINGETORIX, GERGOVIE ETALESIA.Comme une citadel<strong>le</strong> couronnant quelques cimes de ses tours <strong>et</strong> de sesbastions, l'Auvergne dresse la chaîne de ses puys au-dessus des plaines<strong>et</strong> des vallées de la France centra<strong>le</strong>.Des hauts plateaux <strong>et</strong> des contreforts descendent <strong>et</strong> rou<strong>le</strong>nt <strong>le</strong>storrents, <strong>le</strong>s rivières, qui deviendront plus loin <strong>le</strong>s grands f<strong>le</strong>uves dont<strong>le</strong>s bassins, tournés vers trois mers, donnent à la Gau<strong>le</strong> c<strong>et</strong> aspectrégulier, c<strong>et</strong>te forme prédestinée qui semb<strong>le</strong>, disait Strabon, l'oeuvre d'undieu.<strong>Le</strong> pays des Arvernes était pour ses habitants comme une terre sacrée.Des génies invisib<strong>le</strong>s planaient sur ses forêts <strong>et</strong> ses Montagnes. De sonsol jaillissaient en abondance des sources chaudes, des vapeursbienfaisantes, manifestation d'une puissance souterraine qui inspirait àces peup<strong>le</strong>s primitifs une sorte de crainte religieuse.<strong>Le</strong> Puy de Dôme, qui domine toute la contrée de sa haute stature, étaitl'autel gigantesque d'où la prière des druides montait vers <strong>le</strong> ciel, l<strong>et</strong>emp<strong>le</strong> naturel du dieu Teutatès, ou plutôt de l'esprit protecteur quisymbolise la force <strong>et</strong> la bravoure des Arvernes.<strong>Le</strong> panorama des monts éveil<strong>le</strong> dans l'âme une impression presqueaussi vive que la vue des nuits étoilées. C<strong>et</strong>te impression ne s'exprimeguère par des paro<strong>le</strong>s, mais <strong>le</strong> plus souvent par une contemplationsi<strong>le</strong>ncieuse, par une admiration d'autant plus vive que l'âme possède plusprofondément <strong>le</strong> sens de l'harmonie <strong>et</strong> de la beauté. El<strong>le</strong> s'accroît encoreen Auvergne, des traces laissées par l'action du feu central qui, dans soneffort pour parvenir à la surface, a bou<strong>le</strong>versé <strong>le</strong>s couches terrestres. Si,du somm<strong>et</strong> du Puy de Dôme, on observe la longue chaîne de cratères quise succèdent du nord au sud en ligne droite, si l'on reconstitue, enimagination, la période d'activité où tous ces volcans vomissaient descourants de laves, dont on peut suivre encore <strong>le</strong>s traces pendant deslieues entières, <strong>et</strong> que <strong>le</strong>s gens du pays appel<strong>le</strong>nt des cheires, on a lavision grandiose du dynamisme qui secouait <strong>le</strong> globe aux tempsquaternaires.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


L'AUVERGNE. 38<strong>Le</strong> sol de l'Auvergne, aussi bien dans la région des monts Dôme quedans cel<strong>le</strong> des monts Dore <strong>et</strong> du Cantal, est crevassé, criblé de cratèreséteints, envahis depuis par <strong>le</strong>s eaux. <strong>Le</strong> plus remarquab<strong>le</strong> est <strong>le</strong> lacPavin, coupe vaste <strong>et</strong> profonde, aux parois de porphyre que couronne uncerc<strong>le</strong> de forêts. Par la brèche où s'écoulaient autrefois <strong>le</strong>s laves,s'épanchent aujourd'hui <strong>le</strong>s eaux limpides de la rivière la Couze. Par <strong>le</strong>sentier qui contourne <strong>le</strong> lac, à travers la forêt ombreuse, j'ai atteint <strong>le</strong>plateau é<strong>le</strong>vé que dominent plusieurs cratères, entre autres celui de laMoncineire, ou montagne de cendres. C'est là un des sites <strong>le</strong>s plusmerveil<strong>le</strong>ux de notre pays. La nature farouche des premiers âges de laterre s'y révè<strong>le</strong> encore sous la parure changeante des eaux <strong>et</strong> des bois.Par <strong>le</strong>s émanations sulfureuses <strong>et</strong> <strong>le</strong>s boues chaudes que l'on rencontreen quelques points de l'Auvergne, on peut croire que l'activitésouterraine n'a pas entièrement cessé <strong>et</strong> qu'un réveil des forcesplutoniennes est toujours possib<strong>le</strong>.<strong>Le</strong> contact de c<strong>et</strong>te nature agreste avait communiqué aux populationsprimitives ces qualités rudes <strong>et</strong> fortes qui caractérisent presque tous <strong>le</strong>smontagnards.Si <strong>le</strong> sentiment qu'avaient <strong>le</strong>s Gaulois de <strong>le</strong>ur origine commune, de<strong>le</strong>ur parenté de race, si l'unité mora<strong>le</strong> <strong>et</strong> religieuse qui en résultait s'étaitchangée en unité politique, <strong>le</strong>s Arvernes auraient été <strong>le</strong>s premiers à enprofiter. <strong>Le</strong>ur pays n'était-il pas <strong>le</strong> noyau attractif <strong>et</strong> en même temps laprincipa<strong>le</strong> force matériel<strong>le</strong> de la Gau<strong>le</strong> ?<strong>Le</strong> Puy de Dôme était <strong>le</strong> plus grand sanctuaire. On y venait enpè<strong>le</strong>rinage de tous <strong>le</strong>s points ; Gergovie était la plus forte place, <strong>et</strong>Vichy, situé alors en pays arverne, attirait déjà par la vertu de ses eauxdes fou<strong>le</strong>s de malades <strong>et</strong> de b<strong>le</strong>ssés.<strong>Le</strong> roi Bituit avait mobilisé deux cent mil<strong>le</strong> combattants contre <strong>le</strong>sRomains <strong>et</strong> la cava<strong>le</strong>rie arverne était considérée comme la meil<strong>le</strong>ure d<strong>et</strong>outes. Mais Bituit fut vaincu <strong>et</strong> l'empire arverne s'éclipsa pour un temps.Cependant de vastes groupements politiques se formaient ail<strong>le</strong>urs, lafédération armoricaine à l'ouest, la fédération belge au nord de la Marne.Cel<strong>le</strong> des Arvernes se reconstitua, embrassant tous <strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>s desCévennes. Mais la rivalité jalouse des Eduens compromit tout. Ils firentappel à César dont <strong>le</strong>s légions pénétraient peu à peu en Gau<strong>le</strong>, <strong>et</strong> firentalliance avec lui. L'influence du perfide proconsul s'accrut rapidement <strong>et</strong>devint bientôt menaçante pour l'indépendance gauloise.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


L'AUVERGNE. 39C'est alors que la grande <strong>et</strong> nob<strong>le</strong> figure de Vercingétorix apparut.E<strong>le</strong>vé par <strong>le</strong>s Druides, c'est dans <strong>le</strong>ur éducation qu'il avait puisé ces raresqualités, c<strong>et</strong>te élévation du caractère qui <strong>le</strong> distinguaient. La mort cruel<strong>le</strong>de son père, Celtil, brûlé vif par jugement du Sénat pour avoir aspiré à lacouronne, j<strong>et</strong>a une ombre sur sa jeunesse <strong>et</strong> contribua à <strong>le</strong> rendre debonne heure grave, méditatif, songeur. Il éprouvait, dit-on, la sensationdu <strong>monde</strong> invisib<strong>le</strong>, ces intuitions inexprimab<strong>le</strong>s qui sont peut-êtreautant de réminiscences, de souvenirs antérieurs, tout un ensemb<strong>le</strong> dechoses enfouies dans la subconscience profonde <strong>et</strong> qui tendent à revivre,à s'épanouir en p<strong>le</strong>ine lumière.Camil<strong>le</strong> Jullian, si réservé en ces matières, n'hésite pas à nousapprendre que Vercingétorix, envoyé de bonne heure à l'éco<strong>le</strong> desDruides, vivait dans la familiarité respectueuse de ces prêtres. Il apprendd'eux qu'il a une âme immortel<strong>le</strong> <strong>et</strong> que la mort est un simp<strong>le</strong>changement d'état. Ils lui enseignent que <strong>le</strong> <strong>monde</strong> est une choseimmense <strong>et</strong> que l'humanité s'étend au loin, bien en dehors des terrespaternel<strong>le</strong>s <strong>et</strong> des sentiers de chasse ou de guerre. Ainsi <strong>le</strong> jeune hommes'imaginait peu à peu la grandeur du <strong>monde</strong>, l'éternité de l'âme, l'unité dunom gaulois.Tout en Vercingétorix <strong>le</strong> prédisposait au commandement ; son corpshaut <strong>et</strong> superbe, dit C. Jullian, <strong>le</strong> désignait à l'admiration des fou<strong>le</strong>s. Ilavait la supériorité physique <strong>et</strong> intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong> qui donne à la volonté uneassurance nouvel<strong>le</strong>, <strong>et</strong> <strong>le</strong>s Arvernes pouvaient se demander si Luern ouBituit, <strong>le</strong>s chefs encore célèbres de la Gau<strong>le</strong> triomphante, ne revenaientpas sous la forme juvéni<strong>le</strong> du dernier de <strong>le</strong>urs successeurs. Instruit <strong>et</strong>aimé par <strong>le</strong>s bardes, il était devenu barde lui-même <strong>et</strong> savait s'exprimeren vers <strong>et</strong> donner à ses discours c<strong>et</strong>te allure entraînante qui impressionn<strong>et</strong>oujours <strong>le</strong>s Celtes. A ce suj<strong>et</strong>, rappelons la citation suivante deMommsen, <strong>le</strong> grand historien al<strong>le</strong>mand, qui démontre que nos ancêtresn'étaient pas aussi barbares qu'on l'a prétendu : « <strong>Le</strong> <strong>monde</strong> celtique serattache plus étroitement à l'esprit moderne qu'à la pensée grécoromaine18 . »Et M. Camil<strong>le</strong> Jullian insiste sur ce fait que : « Vercingétorix n'étaitpas pour cela fermé <strong>et</strong> hosti<strong>le</strong> à la civilisation gréco-latine. Il luiemprunta nombre de principes de la guerre savante, <strong>et</strong> il eût accepté unecertaine suprématie intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong> des deux grands peup<strong>le</strong>s voisins. »18 Voir Vercingétorix, de CAMILLE JULLIAN, p. 93, chez Hach<strong>et</strong>te <strong>et</strong> Cie.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


L'AUVERGNE. 40** *Dans une oeuvre récente intitulée : l'Initiation de Vercingétorix 19 , M.André <strong>Le</strong>bey nous fournit des détails fort intéressants sur l'éducationreligieuse <strong>et</strong> politique du jeune chef arverne. D'abord, il nous fait assisterà plusieurs scènes vivantes <strong>et</strong> colorées où <strong>le</strong>s nob<strong>le</strong>s, dits « colliersd'or », responsab<strong>le</strong>s de la mort tragique de Celtil, se livrent à ce genred'intrigue qui a perdu la Gau<strong>le</strong>, surveillant avec une haine jalouse <strong>le</strong>sprogrès du jeune homme dans la crainte de représail<strong>le</strong>s. Puis, c'est <strong>le</strong>voyage de Vercingétorix, traversant <strong>le</strong>s vastes solitudes sylvestres quiséparent <strong>le</strong>s tribus, visitant la forêt sacrée des Carnutes, où il participe àla grande cérémonie annuel<strong>le</strong> présidée par l'archidruide <strong>et</strong> par la grandeprêtresse de l'î<strong>le</strong> de Sein, sa visite à Carnac, où il accomplit d'autresrites. Là. aux heures du crépuscu<strong>le</strong>, il écoute <strong>le</strong>s chants du barde,affirmant <strong>le</strong> Dieu suprême : « Je crois à un Dieu unique, éternel, qu'onne sait pas, qu'on ne saura sans doute jamais. Je crois à celui qui est, àcelui qui sera, puisque c'est <strong>le</strong> même, à celui qui devient <strong>et</strong> fut toujours,puisque c'est <strong>le</strong> même encore. <strong>Le</strong> chemin qui mène à son inconnucommence au sacrifice volontaire. »Sous la direction d'un druide, guide tutélaire <strong>et</strong> familier, il va recueillirdans <strong>le</strong>s sanctuaires la connaissance de c<strong>et</strong>te grande doctrine, au suj<strong>et</strong> delaquel<strong>le</strong> Dom Martin a pu dire « qu'el<strong>le</strong> n'était empruntée à aucun autrepeup<strong>le</strong> ». Sans doute, dans ces récits, il faut faire la part de la fantaisie,mais <strong>le</strong>s principaux faits n'en reposent pas moins sur une base historique.Ce qu'il y a de plus remarquab<strong>le</strong> dans c<strong>et</strong> ouvrage, ce sont <strong>le</strong>s pagesconsacrées à l'entr<strong>et</strong>ien so<strong>le</strong>nnel <strong>et</strong> secr<strong>et</strong> des deux druides sur la grèvebr<strong>et</strong>onne en face des î<strong>le</strong>s sacrées. L'un, Divitiac, est l'admirateur <strong>et</strong> l'alliédes Romains, l'autre Macarven, précepteur de Vercingétorix, n'a en vueque l'avenir <strong>et</strong> la grandeur de la Gau<strong>le</strong>, <strong>le</strong> développement de son libregénie en dehors de toute ingérence étrangère.Divitiac revient d'un voyage à la vil<strong>le</strong> éternel<strong>le</strong>, ébloui par la gloirepolitique <strong>et</strong> la sp<strong>le</strong>ndeur monumenta<strong>le</strong> de Rome. Il rêve d'une alliancequ'il juge nécessaire pour compléter la puissance de la Gau<strong>le</strong> <strong>et</strong> assurerson rô<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> <strong>monde</strong>.Macarven rappel<strong>le</strong> à son interlocuteur la corruption <strong>et</strong> <strong>le</strong> scepticismedes Romains, <strong>le</strong>ur rapacité, <strong>le</strong>ur soif de domination <strong>et</strong> surtout l'astuce <strong>et</strong>19 Albin Michel, éditeur, 22, rue Huyghens, Paris.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


L'AUVERGNE. 41<strong>le</strong>s ruses dont ils sont coutumiers. Confiant dans la religion <strong>et</strong> la patriequ'il aime, il m<strong>et</strong> tout son espoir dans une Gau<strong>le</strong> indépendante.« Ma foi, dit-il à Divitiac, est plus clairvoyante que la tienne. Pourvaincre tout à fait, il vaudrait mieux qu'el<strong>le</strong> périsse <strong>le</strong>s armes à la main,au nom de sa supériorité ! <strong>Le</strong> triomphe passager de la matière sur l'espritne peut anéantir la vie de l'esprit, el<strong>le</strong> la consacre plutôt <strong>et</strong> la faitrésurrectionner éternel<strong>le</strong>ment au-dessus de la victoire momentanée del'ennemi. Au contraire, en acceptant, même par ruse, <strong>le</strong> conquérant qui ladomine, el<strong>le</strong> s'humilie peu à peu, el<strong>le</strong> se livre. La défaite nob<strong>le</strong> vaudraitmieux par sa résistance légitime, que la victoire bruta<strong>le</strong> du nombre <strong>et</strong> dela force seu<strong>le</strong>. Je n'ai confiance que dans la route perpétuel<strong>le</strong>, obstinée dela conscience. Parce qu'el<strong>le</strong> est droite, supérieure, décisive parmi tous <strong>le</strong>sautres méandres el<strong>le</strong> va, el<strong>le</strong> mène plus loin. La quitter, l'abdiquer c'estse perdre, peut-être mourir <strong>et</strong> de la mort dont on ne se relève pas. C<strong>et</strong>temort-là engloutit tout, si lourde qu'el<strong>le</strong> y entraîne l'âme écrasée sous <strong>le</strong>poids de son néant » (p. 163).Poursuivant son voyage, Vercingétorix va consulter <strong>le</strong>s druidesses del'î<strong>le</strong> de Sein. « Tu es venu, lui disent-el<strong>le</strong>s, nous interroger sur l'énigmedu <strong>monde</strong>. Nous <strong>et</strong> nos prêtres, nous t'avons répondu. Tu es arrivé,comme nous, à la connaissance de la migration des âmes <strong>et</strong> des lois de lavie universel<strong>le</strong>. Maintenant, une autre tâche te sera imposée, il te fautdésormais penser à Rome. Si tout ce que tu as vu de l'Empire gaulois t'afait l'aimer, si tu tiens à notre religion, forte <strong>et</strong> douce, naturel<strong>le</strong> <strong>et</strong> divine,où <strong>le</strong> mal inévitab<strong>le</strong> de la vie s'éclaire <strong>et</strong> se rachète par <strong>le</strong> sacrifice, puisatteint au sublime véritab<strong>le</strong> par <strong>le</strong> culte équilibré de l'esprit ; si tu terends compte que dans la froide cité sur laquel<strong>le</strong> veil<strong>le</strong> <strong>le</strong> Capito<strong>le</strong>,malgré la douceur du climat <strong>et</strong> la beauté des crêtes apennines, vaincu, turegr<strong>et</strong>terais à en mourir l'air salubre de Gergovie, la <strong>le</strong>çon vivante duPuy majestueux, la profondeur apaisante de tes forêts, alors prépare-toidès maintenant ! Dresse-toi pour sauver ton pays <strong>et</strong> sa religion unique au<strong>monde</strong>, ton pays aux eaux claires, aux coeurs querel<strong>le</strong>urs mais bons <strong>et</strong>chauds. Crois-moi, crois mes soeurs, crois nos prêtres ; c<strong>et</strong>te vertuparticulière à notre sol où la race celte atteint son plus justeépanouissement n'existe pas ail<strong>le</strong>urs. »Plus tard, la grande druidesse conduit <strong>le</strong> chef arverne sur <strong>le</strong>promontoire qui domine la mer d'épouvante, en face de l'î<strong>le</strong> sacrée dansce tumulte des vagues, qui donnait à ses paro<strong>le</strong>s une sorte de so<strong>le</strong>nnitéfatidique, el<strong>le</strong> lui j<strong>et</strong>a ces mots d'une voix impérieuse : « Elu de tous, tuLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


L'AUVERGNE. 42seras Roi <strong>et</strong> tu nous appartiens. Sur ce glaive étincelant, au-dessus del'abîme, symbo<strong>le</strong> de la Volonté, par-delà toutes <strong>le</strong>s agitations humaines,jure de vouer toutes <strong>le</strong>s minutes de ta vie, ta vie, ta mort, tout ce quicompose ton corps périssab<strong>le</strong>, aussi bien que tout ce qui y prépare tonâme immortel<strong>le</strong> à l'accomplissement de la délivrance.Tu es ici au bout du <strong>monde</strong>. Si ton serment est sincère, <strong>le</strong>s dieux quiveil<strong>le</strong>nt autour de nous <strong>et</strong> dans <strong>le</strong>s î<strong>le</strong>s, aux confins du sanctuaire de tous<strong>le</strong>s sanctuaires, t'exauceront 20 ! » Et dans <strong>le</strong> vent <strong>et</strong> la tempête, au bruitdes vagues mugissantes, sur <strong>le</strong> glaive ensanglanté, Vercingétorix jura !** *C'est en l'an 53 avant notre ère que, douloureusement affecté par lasituation de la Gau<strong>le</strong>, Vercingétorix prit la résolution de se consacrer ausalut de son pays. César venait de battre séparément <strong>le</strong>s Eburons, <strong>le</strong>sTrévires, <strong>le</strong>s Sénones, puis était r<strong>et</strong>ourné en Italie en laissant ses dixlégions dispersées dans <strong>le</strong> Nord <strong>et</strong> l'Est. Profitant des circonstances,Vercingétorix, en p<strong>le</strong>in hiver, parcourut <strong>le</strong>s tribus préparant unsoulèvement général <strong>et</strong>, par sa mâ<strong>le</strong>, éloquence, ranima <strong>le</strong>s ardeurspatriotiques <strong>et</strong> re<strong>le</strong>va <strong>le</strong>s courages abattus.Une assemblée so<strong>le</strong>nnel<strong>le</strong> de tous <strong>le</strong>s chefs gaulois eut lieu dans laforêt sacrée des Carnutes. Là, sous <strong>le</strong>s étendards des tribus réunis enfaisceaux, <strong>le</strong>s chefs firent <strong>le</strong> serment de s'unir contre <strong>le</strong>s Romains <strong>et</strong>proclamèrent Vercingétorix chef suprême. Ils rêvaient d'une patriecol<strong>le</strong>ctive, d'une grande Gau<strong>le</strong> libre <strong>et</strong> fédérée, réalisation de c<strong>et</strong>tefraternité celtique conçue par <strong>le</strong>s druides. Vercingétorix s'ingénia àintroduire plus d'ordre <strong>et</strong> de méthode dans l'organisation militaire <strong>et</strong> dans<strong>le</strong>s mouvements de l'armée gauloise. Il montra tant d'habil<strong>et</strong>é <strong>et</strong> deprécision qu'il provoqua c<strong>et</strong> éloge peu banal de son ennemi : « Il futaussi actif que sévère dans son commandement. » (Commentaires.)On peut se demander où <strong>le</strong> grand chef arverne, encore jeune, avaitpuisé ses aptitudes, son savoir-faire. Il semb<strong>le</strong> que <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> qu'on doitattribuer au <strong>monde</strong> invisib<strong>le</strong> dans l'histoire commence à sortir dudomaine exclusif des religions pour pénétrer peu à peu dans la science.Ce rô<strong>le</strong> M. C. Jullian <strong>le</strong> reconnaît ou plutôt <strong>le</strong> discerne dans la vie de sonhéros, <strong>et</strong> il <strong>le</strong> rattache à d'autres exemp<strong>le</strong>s célèbres. Ceux de Sartorius <strong>et</strong>Marius qui eurent <strong>le</strong>urs prophétesses comme Civilis aura Vel<strong>le</strong>da.20 L'Initiation de Vercingétorix, par ANDRE LEBEY, p. 191, 201-205.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


L'AUVERGNE. 43« Vercingétorix, dit-il, a eu près de lui des agents qui <strong>le</strong> m<strong>et</strong>taient enrapport avec <strong>le</strong> ciel. » (Ouvrage cité, p. 133.)Mais <strong>le</strong> terrib<strong>le</strong> proconsul, en apprenant <strong>le</strong> soulèvement de la Gau<strong>le</strong>,quitta brusquement Ravenne <strong>et</strong>, après une course rapide, accomplit unacte qu'on croyait irréalisab<strong>le</strong> en p<strong>le</strong>in hiver. Il franchit <strong>le</strong>s Cévennes pardes sentiers abrupts <strong>et</strong> six pieds de neige <strong>et</strong> fondit avec sa p<strong>et</strong>ite arméesur <strong>le</strong> pays arverne, obligeant ainsi Vercingétorix à diriger ses forcesvers <strong>le</strong> Sud <strong>et</strong> à dégager <strong>le</strong>s légions encerclées. Après c<strong>et</strong>te diversionhabi<strong>le</strong>, César descendit la vallée de la Loire <strong>et</strong> rejoignit en hâte <strong>le</strong> grosdes légions afin d'être en mesure de faire face aux événements.N'est-il pas surprenant de r<strong>et</strong>rouver, à dix-huit sièc<strong>le</strong>s de distance, desfaits analogues dans c<strong>et</strong>te autre existence du même homme de génie quifut successivement Ju<strong>le</strong>s César <strong>et</strong> Napoléon Bonaparte ? <strong>Le</strong> passage desCévennes n'a-t-il pas pour pendant celui du Grand Saint-Bernard <strong>et</strong> <strong>le</strong> 18brumaire ne rappel<strong>le</strong>-t-il pas <strong>le</strong> passage du Rubicon ?Quelques mois après, <strong>le</strong> siège de Bourges par <strong>le</strong>s Romains,héroïquement soutenu par ses habitants, montra toute l'utilité desréformes de Vercingétorix. Pour faire <strong>le</strong> désert devant l'armée Romaine,<strong>le</strong>s Bituriges livrent aux flammes, par son ordre, vingt de <strong>le</strong>urs vil<strong>le</strong>s.César remonte alors jusqu'en Auvergne avec ses légions <strong>et</strong> attaqueGergovie, foyer de l'indépendance gauloise ; il est repoussé, forcé de<strong>le</strong>ver son camp <strong>et</strong> de battre en r<strong>et</strong>raite pendant la nuit.<strong>Le</strong> général romain, qui manquait de cava<strong>le</strong>rie, n'hésita pas à faire venird'outre-Rhin <strong>et</strong> à enrô<strong>le</strong>r des bandes de cavaliers germaniques à demisauvages. Et c'est ainsi qu'après avoir proclamé plusieurs fois hautementqu'il ne venait en Gau<strong>le</strong> que pour la défendre contre <strong>le</strong>s Germains, ce futlui-même qui ouvrit la voie aux invasions. A la batail<strong>le</strong> de Dijon <strong>le</strong>slourds escadrons germaniques rompirent la cava<strong>le</strong>rie gauloise <strong>et</strong>Vercingétorix, réduit à sa seu<strong>le</strong> infanterie, dut s'enfermer dans Alésia.Enfin, vint <strong>le</strong> siège mémorab<strong>le</strong> de c<strong>et</strong>te vil<strong>le</strong> par <strong>le</strong>s Romains, <strong>le</strong>stravaux gigantesques des légions pour investir la place <strong>et</strong> l'arrivée del'armée de secours, c'est-à-dire presque toute la Gau<strong>le</strong> en armes. C<strong>et</strong>tearmée avait été <strong>le</strong>nte à se réunir, <strong>le</strong>s chefs s'assemblèrent d'abord àBibrac, en conseil général, pour discuter <strong>le</strong>s plans de Vercingétorix. S'ily avait parmi eux des hommes dévoués sans réserve à la liberté de laGau<strong>le</strong>, il y avait aussi des ambitieux à doub<strong>le</strong> face, comme <strong>le</strong>s deuxjeunes Eduens Viridomar <strong>et</strong> Eporédorix, décidés tous deux à favoriser ensecr<strong>et</strong> <strong>le</strong>s desseins de César.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


L'AUVERGNE. 44Dans une lutte effrayante de trois jours, l'élan furieux des Arvernesenfonce <strong>le</strong>s lignes romaines, mais la trahison des Eduens annihi<strong>le</strong> <strong>le</strong>ursefforts <strong>et</strong> l'armée gauloise se disperse, abandonnant <strong>le</strong>s défenseursd'Alésia à <strong>le</strong>ur sort.Vercingétorix vaincu aurait pu fuir, mais il préféra s'offrir en victimeexpiatoire afin d'épargner la vie de ses compagnons d'armes. César étantassis sur un tribunal au milieu de ses officiers, on vit <strong>le</strong>s portes d'Alésias'ouvrir. Un cavalier de haute tail<strong>le</strong> couvert d'une magnifique armure ensort au galop, fait décrire trois cerc<strong>le</strong>s à son cheval autour du tribunal <strong>et</strong>,d'un air fier <strong>et</strong> grave, j<strong>et</strong>te son épée aux pieds du proconsul. C'était <strong>le</strong>chef arverne qui se livrait lui-même à son ennemi. <strong>Le</strong>s Romainsimpressionnés s'écartent avec respect, mais César, montrant par là labassesse de son caractère, l'accab<strong>le</strong> d'injures, <strong>le</strong> fait charger de chaînes,conduire à Rome <strong>et</strong> j<strong>et</strong>er dans la prison Mamertine, cachot sombre oùl'on ne pénétrait que par la voûte. Après six ans d'une affreuse captivitéil en fut r<strong>et</strong>iré pour figurer au triomphe de César, après quoi il fut livréau bourreau.Un jour, à la suite des temps, ces deux hommes se rencontrèrent denouveau servant une même cause, sous un même étendard. Césars'appelait alors Napoléon Bonaparte <strong>et</strong> Vercingétorix était devenir <strong>le</strong>général Desaix. A Marengo, lorsque la batail<strong>le</strong> semblait perdue pour <strong>le</strong>sFrançais, ce dernier arriva juste à point avec sa division pour sauver sonancien ennemi, <strong>et</strong> ce fut là toute sa vengeance !Ed. Schuré écrit au suj<strong>et</strong> de Desaix, après avoir rappelé ses hautsfaits 21 : « Il fut la modestie dans la force, l'énergie dans l'abnégation. Ilrechercha toujours <strong>le</strong> second rang <strong>et</strong> s'y conduisit comme au premier.Frappé mortel<strong>le</strong>ment à Marengo dans c<strong>et</strong>te grande batail<strong>le</strong> qu'il fitgagner au premier Consul <strong>et</strong> craignant que sa mort ne décourageât <strong>le</strong>ssiens, il dit simp<strong>le</strong>ment à ceux qui l'emportaient : « N'en dites rien. »Dans ces détails historiques, ne trouve-t-on pas une confirmation de ceque nous ont dit nos instructeurs de l'espace sur l'identité de ces deuxpersonnages : Vercingétorix <strong>et</strong> Desaix, animés par un même esprit aucours des sièc<strong>le</strong>s ? Il en fut ainsi de César <strong>et</strong> de Napoléon <strong>et</strong> de beaucoupd'autres cas semblab<strong>le</strong>s.Si <strong>le</strong> regard de l'homme pouvait sonder <strong>le</strong> passé <strong>et</strong> reconstituer <strong>le</strong> lienqui unit ses vies successives, bien des surprises lui seraient réservées,mais aussi que de mauvais souvenirs <strong>et</strong> d'angoisses viendraient se mê<strong>le</strong>r21 Ed. SCHURE, <strong>le</strong>s Grandes Légendes de France, p. 65.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


L'AUVERGNE. 45aux difficultés de la vie présente <strong>et</strong> <strong>le</strong>s aggraver ! C'est pourquoi l'oublilui est donné pendant <strong>le</strong> passage du gué, c'est-à-dire durant <strong>le</strong> séjourterrestre. Mais dans <strong>le</strong> dégagement corporel, aux heures de sommeil, <strong>et</strong>surtout après la mort, l'esprit évolué ressaisit l'enchaînement de sesexistences écoulées <strong>et</strong>, dans la loi des causes <strong>et</strong> des eff<strong>et</strong>s, au lieu de viesisolées, incohérentes, sans précédents <strong>et</strong> sans suite, il contemp<strong>le</strong>l'ensemb<strong>le</strong> logique <strong>et</strong> harmonieux de sa destinée.** *De même que pédestrement j'ai visité avec un sentiment de respect <strong>le</strong>sanctuaire celtique de la Br<strong>et</strong>agne, j'ai cru devoir faire <strong>le</strong> pè<strong>le</strong>rinage deGergovie <strong>et</strong> d'Alésia. J'ai gravi <strong>le</strong>s escarpements de l'Acropo<strong>le</strong> arverne,puis plus tard j'ai monté la pente adoucie qui de la station des Laumesmène à Alise. Une brume froide <strong>et</strong> pénétrante enveloppait la plaine,tandis qu'à l'horizon <strong>le</strong> disque rougeâtre du so<strong>le</strong>il semblait faire effortpour percer <strong>le</strong> brouillard.En parcourant <strong>le</strong>s rues du village j'aperçus avec surprise une statueéquestre avec c<strong>et</strong>te inscription : « A Jeanne d'Arc, la Bourgogne. » Estcedonc là un monument expiatoire ? Poursuivant mon ascension,j'atteignis <strong>le</strong> plateau où se dresse la statue gigantesque du grand ancêtre.Là, seul, j'ai pensé longtemps, j'ai rêvé tristement à tout ce qu'il faut deluttes, de sang <strong>et</strong> de larmes pour assurer l'évolution humaine.La grande <strong>et</strong> nob<strong>le</strong> figure de Vercingétorix se dégage de l'ombre destemps comme un sublime exemp<strong>le</strong> de sacrifice <strong>et</strong> d'abnégation. Il avaitcru à la patrie gauloise, à son avenir, à sa grandeur, <strong>et</strong> c'est pour c<strong>et</strong>tepatrie qu'il a lutté, souffert <strong>et</strong> qu'il est mort. Il s'était souvenu à l'heuresuprême du serment prononcé à la face du ciel, sur <strong>le</strong> promontoirebr<strong>et</strong>on, au milieu des vagues en fureur.En s'offrant en holocauste pour sauver ses compagnons d'armes, ils'inspirait aussi de ce que lui avaient enseigné <strong>le</strong>s druides : c'est parl'oubli de soi-même, par l'immolation du moi au profit des autres quel'on parvient à Gwynfyd.Par <strong>le</strong> souvenir de ce héros, Gergovie <strong>et</strong> Alésia restent à jamais deslieux sacrés où l'âme celtique aime à se recueillir pour méditer <strong>et</strong> pourprier.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.frCHAPITRE VI-LA LORRAINE ET LES VOSGES.JEANNE D'ARC, AME CELTIQUE.Pourquoi ces pages sur la Lorraine ? me demande-t-on. Ce pays,éloigné de tous <strong>le</strong>s grands foyers celtiques, peut-il donc figurer à <strong>le</strong>ursuite ? Oui, certes, car la Lorraine a toujours été <strong>le</strong> bou<strong>le</strong>vard de défensedu <strong>monde</strong> celtique contre <strong>le</strong>s Germains.De plus, on me fait remarquer qu'il existe une lacune dans presqu<strong>et</strong>ous <strong>le</strong>s ouvrages similaires. On y par<strong>le</strong> beaucoup de la Br<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> onpasse sous si<strong>le</strong>nce <strong>le</strong>s autres régions celtiques. Or, pour faciliter enFrance <strong>le</strong> réveil de l'âme celte, la ramener à ses traditions, lui rendre lafierté de ses origines, il faut rappe<strong>le</strong>r <strong>le</strong>ur ascendance aux autresprovinces intéressées <strong>et</strong> <strong>le</strong>s débarrasser ainsi de c<strong>et</strong>te emprise latine qui,depuis tant de sièc<strong>le</strong>s, masque <strong>le</strong>ur propre individualité.La Lorraine fut constamment la route d'invasion des peup<strong>le</strong>s du Nordattirés par <strong>le</strong>s effluves des régions chaudes ou tempérées. Depuis <strong>le</strong>spremiers temps de notre histoire, longue serait la liste des hordesétrangères qui ont foulé son sol, dévasté ses campagnes. Toute monenfance a été bercée par <strong>le</strong> récit des déprédations causées par <strong>le</strong>s arméesennemies. A <strong>le</strong>ur approche, <strong>le</strong>s habitants des villages, emportant ce qu'ilsavaient de plus précieux, s'enfuyaient dans la profondeur des bois où l'oné<strong>le</strong>vait des baraquements à la hâte. Aussi, tandis que dans <strong>le</strong> Centre <strong>et</strong>l'Ouest <strong>le</strong>s fermes, <strong>le</strong>s habitations sont disséminées un peu partout,suivant <strong>le</strong>s besoins de la culture, il est remarquab<strong>le</strong> de voir dans l'Est <strong>le</strong>spopulations groupées en de gros villages ; <strong>le</strong>s maisons isolées y sontrares. De tous ces flux <strong>et</strong> reflux d'armées, de ces sièges <strong>et</strong> chocssanglants, la Lorraine a plus souffert qu'aucune autre province française.De là un patriotisme ardent qui persiste à travers <strong>le</strong>s sièc<strong>le</strong>s.La chaîne des Vosges se dresse comme un rempart dont <strong>le</strong> Rhinsemb<strong>le</strong> être <strong>le</strong> fossé. La plaine d'Alsace est mêlée d'éléments gaulois <strong>et</strong>germains, mais partout <strong>le</strong>s souvenirs celtiques dominent. Il en est demême de quelques autres points de la Lorraine.Comme un poste avancé couvrant la ligne des monts, l'Odilienbergélève bien haut au-dessus de c<strong>et</strong>te plaine son camp r<strong>et</strong>ranché formé deblocs cyclopéens, vaste enceinte qui pouvait servir de refuge <strong>et</strong> de


LA LORRAINE ET LES VOSGES. 47défense à une tribu entière avec toutes ses ressources en grains,fourrages <strong>et</strong> bétail.Sur deux éminences, occupées aujourd'hui par des chapel<strong>le</strong>s, s<strong>et</strong>rouvaient <strong>le</strong>s temp<strong>le</strong>s d'Hésus <strong>et</strong> de Bel<strong>le</strong>na. <strong>Le</strong> Donon, comme <strong>le</strong> Puyde Dôme, était une montagne consacrée aux dieux <strong>et</strong>, sur presque tous<strong>le</strong>s somm<strong>et</strong>s des Vosges on r<strong>et</strong>rouve des vestiges d'autels druidiques.J'ai erré souvent sur ces crêtes <strong>et</strong> ces plateaux hérissés de chênes, dehêtres <strong>et</strong> de noirs sapins parmi <strong>le</strong>s rochers de grès rouge <strong>et</strong> <strong>le</strong>s ruines desvieux burgs, posés comme des nids d'aig<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s hautes cimes.A quel<strong>le</strong> époque remonte <strong>le</strong> vaste système de défense qui, sous <strong>le</strong> nomde mur païen, embrasse <strong>le</strong>s hauteurs de Sainte-Odi<strong>le</strong>, la Bloss <strong>et</strong> <strong>le</strong>Menelstein ? Evidemment à l'époque des premières invasionsgermaniques qu'il avait pour but d'arrêter ou de r<strong>et</strong>arder. Cesr<strong>et</strong>ranchements appartiennent donc bien à la période celtique.Maurice Barrès écrivait à ce suj<strong>et</strong> : « Sur c<strong>et</strong>te montagne, dès <strong>le</strong> IV°ou III° sièc<strong>le</strong> avant J.-C., <strong>le</strong>s Celtes avaient construit <strong>le</strong> mur païen. Ontrouve sur ce somm<strong>et</strong> <strong>le</strong>s traces d'un appidum gaulois <strong>et</strong> probab<strong>le</strong>mentun collège sacerdotal druidique 22 . »« <strong>Le</strong>s tumuli trouvés dans l'enceinte, écrit de son côté Ed. Schuré, <strong>le</strong>smenhirs postés sur <strong>le</strong>s flancs, <strong>le</strong>s dolmens <strong>et</strong> <strong>le</strong>s pierres de sacrifice quiparsèment la montagne <strong>et</strong> <strong>le</strong>s vallées environnantes, <strong>le</strong>s noms mêmes decertaines localités, tout prouve que la montagne Sainte-Odi<strong>le</strong> fut dans <strong>le</strong>stemps celtiques <strong>le</strong> siège d'un grand culte 23 . »C<strong>et</strong> auteur considère donc ce prodigieux assemblage de ruines comme<strong>le</strong>s restes d'un des plus grands sanctuaires de la Gau<strong>le</strong>. Il place sur <strong>le</strong>promontoire de Landsberg, <strong>le</strong> temp<strong>le</strong> du So<strong>le</strong>il desservi par <strong>le</strong>s Druides.De là <strong>le</strong> panorama est immense, s'étendant en arrière sur <strong>le</strong>s vastes forêts<strong>et</strong> <strong>le</strong>s vallées encaissées qui couvrent <strong>le</strong>s pentes des Vosges <strong>et</strong> de l'autre,sur toute la plaine d'Alsace. Au loin, <strong>le</strong> ruban d'argent du Rhin sedérou<strong>le</strong> ; enfin, à l'horizon, par-dessus <strong>le</strong>s croupes sombres de la Forêt-Noire, la vue s'étend jusqu'aux cimes des Alpes, éblouissantes sous <strong>le</strong>urcouronne de glaciers.On peut remarquer, comme nous l'avons fait au suj<strong>et</strong> de la Br<strong>et</strong>agne,que la plupart des grands sanctuaires chrétiens ont été adaptés, onpourrait dire greffés sur des cultes antérieurs. <strong>Le</strong>s terrains consacrés par22 Maurice BARRES, Au service de l'Al<strong>le</strong>magne, chap. VI.23 <strong>Le</strong>s Grandes Légendes de France. Perrin, éditeur.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LORRAINE ET LES VOSGES. 48<strong>le</strong>s Druides pendant des sièc<strong>le</strong>s ont vu s'é<strong>le</strong>ver plus tard <strong>le</strong> monastère deSainte-Odi<strong>le</strong>, patronne de l'Alsace.Malgré <strong>le</strong> changement de religion, depuis deux mil<strong>le</strong> ans, <strong>le</strong>s longuesfi<strong>le</strong>s de pè<strong>le</strong>rins s'acheminaient vers la « montagne du so<strong>le</strong>il » pour yrechercher un secours moral. Sous des noms <strong>et</strong> des formu<strong>le</strong>s variés <strong>le</strong>urfoi, <strong>le</strong>urs prières y attiraient, y accumulaient ces forces psychiques dontla science commence seu<strong>le</strong>ment à mesurer la puissance <strong>et</strong> l'étendue. Ilscréaient ainsi une ambiance fluidique <strong>et</strong> magnétique perm<strong>et</strong>tant au<strong>monde</strong> invisib<strong>le</strong> de se rapprocher du <strong>monde</strong> terrestre <strong>et</strong> d'agir sur lui. Delà ces manifestations <strong>et</strong> surtout ces cures merveil<strong>le</strong>uses qui se sontproduites dans <strong>le</strong>s lieux sacrés de tous <strong>le</strong>s temps, de tous <strong>le</strong>s pays, d<strong>et</strong>outes <strong>le</strong>s religions.Au milieu de ces sites grandioses, la pensée s'élève avec plus de force,communie avec plus d'intensité avec l'au-delà supérieur, car Dieu estpartout où la nature par<strong>le</strong> au coeur de l'homme. Lorsqu'un frisson passesur <strong>le</strong>s masses de verdure <strong>et</strong> fait ondu<strong>le</strong>r la cime des grands arbres de laforêt, lorsque la voix des torrents <strong>et</strong> des cascades monte du fond desvallées, l'âme initiée comprend mieux la beauté éternel<strong>le</strong>, la suprêmeharmonie des choses <strong>et</strong> vibre à l'unisson de la vie universel<strong>le</strong>. C'est ceque j'ai ressenti non seu<strong>le</strong>ment sur <strong>le</strong>s hauteurs de Sainte-Odi<strong>le</strong>, maisaussi sur la plupart des somm<strong>et</strong>s des Vosges <strong>et</strong> notamment sur <strong>le</strong>Hohneck, d'où <strong>le</strong> regard embrasse toute la plaine jusqu'au Rhin,jusqu'aux Alpes lointaines.Un jour viendra où <strong>le</strong>s hommes, faisant abstraction des vieil<strong>le</strong>s formesreligieuses, s'uniront dans une pensée commune d'adoration <strong>et</strong> d'amour.Comme au temps des Druides, la nature redeviendra <strong>le</strong> temp<strong>le</strong> auguste,ce sera alors la religion de l'Esprit, conscient de lui-même <strong>et</strong> de sadestinée, qui est d'évoluer de vies en vies, de <strong>monde</strong>s en <strong>monde</strong>s vers <strong>le</strong>foyer éternel de toute lumière, de toute sagesse, de toute vérité. Et ainsi,l'unité religieuse de la terre <strong>et</strong> de l'espace, de deux humanités, visib<strong>le</strong> <strong>et</strong>invisib<strong>le</strong>s sera fondée.** *<strong>Le</strong>s hautes vallées de la Meurthe, de la Mosel<strong>le</strong> <strong>et</strong> de la Volognepossèdent encore de nombreux monuments mégalithiques : menhirs,dolmens, peulvens.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LORRAINE ET LES VOSGES. 49D'après Charton (<strong>le</strong>s Vosges pittoresques), l'autel trouvé à Lamerey,<strong>le</strong>s tumuli de Bouzemont, de Dommartin-<strong>le</strong>z-Remiremont, de Martignysont autant d'antiquités celtiques. <strong>Le</strong> val d'Ajol, <strong>le</strong>s environs de Darneyrappel<strong>le</strong>nt des souvenirs du même ordre. La montagne des Deux-Jumeaux présente, sur <strong>le</strong> Piton Nord, des cavités circulaires <strong>et</strong>caractéristiques où <strong>le</strong>s Druides recueillaient directement <strong>le</strong>s eauxpluvia<strong>le</strong>s, comme plus pures pour la célébration de <strong>le</strong>urs rites religieux.Sur <strong>le</strong> Piton Sud, <strong>le</strong> Grand-Jumeau, on relève <strong>le</strong>s traces d'un oppidumgaulois.Personnel<strong>le</strong>ment j'ai pu observer en Lorraine plusieurs de ces rochesaménagées en autels, aux cavités circulaires, sortes de « bénitiers »druidiques, en particulier au Grand-Rougimont, dans la vallée de laHaute Vezouse. De même sur la montagne, près d'Epinal, appelée « Têtedes Cuveaux » pour ce motif. On trouve une excavation semblab<strong>le</strong>appelée <strong>le</strong> Chaudron des Fées sur la Montagne de Répy, entre Raonl'Etape<strong>et</strong> Etival.Près de Saint-Dié d'autres vestiges celtiques se rencontrent jusquedans la forêt des Molières, en dehors de tout sentier ; sur la crête dumont d'Ormont, on peut suivre <strong>le</strong>s traces d'alignements de pierres <strong>le</strong>vées.Plus près de Nancy, on connaît l'oppidum de Sainte-Geneviève, celuide Champigneul<strong>le</strong>s dans la forêt de la Fourasse, <strong>et</strong> surtout l'importantouvrage, au-dessus de Ludres, appelé faussement camp romain <strong>et</strong> qui estceltique de l'âge de fer. <strong>Le</strong>s fouil<strong>le</strong>s pratiquées dans ces milieux ontdonné des résultats significatifs conservés au Musée Lorrain. Combiend'autres vestiges celtiques sont considérés, par ignorance, comme galloromains!A ces souvenirs trop souvent profanes, nous préférons <strong>le</strong>s vieux autelsen p<strong>le</strong>ine forêt où <strong>le</strong>s Romains ne pénétraient jamais, restant dans <strong>le</strong>svil<strong>le</strong>s <strong>et</strong> <strong>le</strong>s larges vallées ouvertes aux routes commercia<strong>le</strong>s. J'aime <strong>le</strong>srocs ancestraux dans la forêt profonde où nous nous sentons mieux cheznous, Celtes.<strong>Le</strong>s mégalithes, on <strong>le</strong> voit, sont nombreux en Lorraine comme danstout <strong>le</strong> reste de la Gau<strong>le</strong>. Menhirs ou pierres debout, dolmens ou tab<strong>le</strong>sde pierre, crom<strong>le</strong>chs ou cerc<strong>le</strong>s de même nature s'y rencontrentfréquemment, toujours à l'état fruste <strong>et</strong> qu'on pourrait appe<strong>le</strong>r à just<strong>et</strong>itre : pierres vierges.Si la simplicité des formes <strong>et</strong> l'absence complète d'esthétiquepouvaient être considérées comme <strong>le</strong>s indices d'une antiquité reculée, onLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LORRAINE ET LES VOSGES. 50pourrait faire remonter l'origine des mégalithes aux premiers âges del'histoire.Cependant, nous voyons que <strong>le</strong>s Celtes en faisaient encore usage aucours de notre ère alors qu'ils montraient un art raffiné dans lafabrication des armes, bijoux, vêtements, <strong>et</strong>c. Il y avait donc là, dansc<strong>et</strong>te simplicité voulue, une intention profonde, un sentiment religieux,que M. Jean Reynaud, professeur de l'Université de Paris, nous expliqueen ces termes dans son beau livre : l'Esprit de la Gau<strong>le</strong>.« On ne peut trouver d'autre origine à c<strong>et</strong>te architecture primitive que<strong>le</strong> respect superstitieux dont <strong>le</strong>s premiers hommes durent se sentirpénétrés envers la majesté de la terre. Ils devaient naturel<strong>le</strong>mentappréhender de comm<strong>et</strong>tre un sacrilège en se hasardant à modifier lafigure de ces blocs aux formes inexplicab<strong>le</strong>s... C<strong>et</strong>te architecturesymbolise l'époque où l'homme veut déjà ériger des monuments <strong>et</strong> où iln'ose pas encore soum<strong>et</strong>tre aux outrages du marteau la face auguste de laterre. »<strong>Le</strong>s côtes de la Mosel<strong>le</strong> <strong>et</strong> <strong>le</strong>s « hauts de Meuse », c'est-à-dire <strong>le</strong>s deuxchaînes de collines qui bordent ces rivières étaient pour la plupartcouronnées d'oppida <strong>et</strong> même de monuments consacrés aux dieux <strong>et</strong>déesses locaux : Teutatés, Taran, Be<strong>le</strong>n, Rosmerta, Serona, déesse deseaux, qui n'étaient en réalité que des génies tutélaires, esprits protecteursdes tribus. Tous ces vestiges proviennent de deux grandes tribusceltiques, <strong>le</strong>s Médiomatriques qui avaient pour capita<strong>le</strong> M<strong>et</strong>z(Divorentum) <strong>et</strong> <strong>le</strong>s <strong>Le</strong>uques dont <strong>le</strong> principal centre était Toul 24 . <strong>Le</strong>sMédiomatriques avaient envoyé six mil<strong>le</strong> hommes pour débloquerAlésia pendant que <strong>le</strong>s <strong>Le</strong>uques, alliés aux Trévires, tenaient tête auxGermains.Saint Jérôme disait au IV° sièc<strong>le</strong> que <strong>le</strong> langage celtique était encoreen usage à Verdun <strong>et</strong> Toul où il entrava <strong>le</strong>s progrès du Christianisme.** *Revenons au versant lorrain des Vosges. Il faut avoir fréquentélongtemps ces régions, visité ces lacs, ces torrents, ces cascades, tout cequi égaye ou varie à chaque pas <strong>le</strong> paysage, pour comprendre <strong>et</strong> sentir <strong>le</strong>charme pénétrant, la douce magie qui se dégage de c<strong>et</strong>te contrée <strong>et</strong>prédispose l'âme au recueil<strong>le</strong>ment <strong>et</strong> à la rêverie.24 Voir PARISOT, Histoire de Lorraine.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LORRAINE ET LES VOSGES. 51J'aimais à causer avec <strong>le</strong>s bûcherons <strong>et</strong> <strong>le</strong>s charbonniers de la forêtvosgienne <strong>et</strong> j'ai constaté qu'on r<strong>et</strong>rouve chez eux tout ce qui caractérisela race celtique, la haute stature, la gai<strong>et</strong>é, l'hospitalité, l'amour del'indépendance. Bismarck ne disait-il pas des Lorrains après 1871 : « Ceséléments sont très indigestes ! » Ceci me rappel<strong>le</strong> une discussion quej'eus à la Schlucht, avec des Al<strong>le</strong>mands, au <strong>le</strong>ndemain de l'annexion del'Alsace à <strong>le</strong>ur empire. Comme la dispute s'échauffait <strong>et</strong> que j'étais seulFrançais, je fus surpris de voir tout à coup sortir du bois, des hommes dehaute tail<strong>le</strong>, à face noire. C'étaient des charbonniers lorrains qui avaienttout entendu <strong>et</strong> venaient au moment opportun me prêter main-forte.Mais c'est surtout la vallée de la Meuse qui rappel<strong>le</strong> mes souvenirs <strong>et</strong>mes affections. Mon bourg natal, <strong>le</strong> lieu de ma dernière naissance, n'estséparé de Vaucou<strong>le</strong>urs que par une forêt ; mes excursions à Domrémy <strong>et</strong>dans ses environs ne se comptent plus. Une attraction puissante m'yramène. La colline de Bermont, avec ses bosqu<strong>et</strong>s touffus, ses fontainessacrées, la vieil<strong>le</strong> chapel<strong>le</strong> où Jeanne allait souvent prier, a conservé toutson charme poétique. <strong>Le</strong> bois Chenu est plus dévasté mais la fontainedes Groseilliers fait toujours entendre son doux murmure. Lasomptueuse basilique moderne, malgré son faste, n'éclipse pas l'humb<strong>le</strong>église de village où Jeanne lut baptisée.Sur toute la vallée plane une atmosphère de mysticisme quiimpressionne l'âme pensive <strong>et</strong> recueillie. Des Esprits flottent dans l'air,inspirant <strong>le</strong>s écrivains <strong>le</strong>s plus réfractaires, c'est ainsi que MauriceBarrès, qui ne fut pas toujours tendre pour <strong>le</strong>s spirites, mais si bonLorrain par <strong>le</strong> coeur, écrivait ce qui suit :« En Jeanne nous voyons agir, à son insu, <strong>le</strong>s vieil<strong>le</strong>s imaginationsceltiques. <strong>Le</strong> paganisme supporte <strong>et</strong> entoure c<strong>et</strong>te sainte chrétienne. LaPucel<strong>le</strong> honore <strong>le</strong>s saints, mais d'instinct el<strong>le</strong> préfère ceux qui abritentsous <strong>le</strong>urs vocab<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s fontaines fées. <strong>Le</strong>s diverses puissancesreligieuses éparses dans c<strong>et</strong>te vallée meusienne à la fois celtique, latine<strong>et</strong> catholique, Jeanne <strong>le</strong>s ramasse <strong>et</strong> <strong>le</strong>s accorde, dût-el<strong>le</strong> en mourir parun eff<strong>et</strong> de sa nob<strong>le</strong>sse naturel<strong>le</strong>... Fontaines druidiques, ruines latines <strong>et</strong>vieil<strong>le</strong>s églises romanes forment un concert. Toute c<strong>et</strong>te nature écartéeranime en nous l'amour d'une cause perdue dont Jeanne est <strong>le</strong> typeidéal... Autant que nous aurons un coeur celtique <strong>et</strong> chrétien, nous necesserons d'aimer c<strong>et</strong>te fée dont nous avons fait une sainte 25 . »25 M. BARRES, <strong>le</strong> Mystère en p<strong>le</strong>ine lumière, pp. 189-190.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LORRAINE ET LES VOSGES. 52Merlin l'enchanteur a-t-il prophétisé sa venue, comme on l'assure ? Lachose est possib<strong>le</strong>, mais el<strong>le</strong> a été très contestée <strong>et</strong> nous n'insisterons passur ce point. Ce qui est certain : « C'est qu'el<strong>le</strong> fut annoncée, désirée,attendue, prévue du fond même d'une race qui toujours m<strong>et</strong> son espoir <strong>et</strong>sa foi dans <strong>le</strong> regard inspiré des vierges. » (P. 200.)Et Maurice Barrès va jusqu'à attribuer aux influences celtiques quiilluminent l'enfance de Jeanne une des causes de sa condamnation.Comme Jeanne, j'aimais à visiter <strong>le</strong>s bois, <strong>le</strong>s fontaines sacrées, <strong>le</strong>sarbres séculaires autour desquels se déroulait la « ronde des fées ».Qu'était-ce donc que ces fées dont il est question un peu partout enLorraine ? Sans doute un vague <strong>et</strong> lointain souvenir des druidesses auxrobes blanches, célébrant <strong>le</strong>ur culte sous <strong>le</strong>s rayons argentés de la lune.Ed. Schuré, dans son beau livre sur <strong>le</strong>s Grandes Légendes de France,écrit 26 : « <strong>Le</strong>s druidesses étaient aussi appelées des fées, c'est-à-dire desêtres semi-divins, capab<strong>le</strong>s de révé<strong>le</strong>r l'avenir 27 ...« L'origine des druides remonte dans la nuit des temps, à l'aubecrépusculaire de la race blanche. <strong>Le</strong>s druidesses sont peut-être plusanciennes encore s'il faut en croire Aristote qui fait venir <strong>le</strong> culted'Apollon à Délos, de prêtresses hyperboréennes. <strong>Le</strong>s druidesses furentd'abord <strong>le</strong>s libres inspirées, <strong>le</strong>s pythonisses de la forêt. <strong>Le</strong>s druides s'enservirent originairement comme de suj<strong>et</strong>s sensib<strong>le</strong>s, aptes à laclairvoyance, à la divination. Avec <strong>le</strong> temps el<strong>le</strong>s s'émancipèrent, seconstituèrent en collèges féminins <strong>et</strong>, quoique soumiseshiérarchiquement à l'autorité des druides, el<strong>le</strong>s agissaient de <strong>le</strong>ur propremouvement. »Il en résulta certains abus de pouvoir particulièrement en ce quiconcernait <strong>le</strong>s sacrifices humains, mais Ed. Schuré considère la questionde haut <strong>et</strong> ajoute :« L'action est à l'origine de tout. L'idée de la voyante, de la visionspirituel<strong>le</strong> de l'âme qui voit <strong>et</strong> possède <strong>le</strong> <strong>monde</strong> intérieur, supérieur à laréalité visib<strong>le</strong>, domine toute la légende, y j<strong>et</strong>te comme des rais delumière. »Jeanne d'Arc était donc par excel<strong>le</strong>nce une âme celtique <strong>et</strong> comme uneimage de ces êtres prédestinés dès l'aurore de l'histoire aux formes <strong>le</strong>splus é<strong>le</strong>vées du sacerdoce féminin <strong>et</strong> de la divination. N'était-el<strong>le</strong> pas en26 <strong>Le</strong>s Grandes Légendes de France. Perrin, éditeur.27 <strong>Le</strong>s druidesses, dit Dupiney de Vorepierre, prédirent l'avenir à Aurélien, à A<strong>le</strong>xandre Sévère<strong>et</strong> à Dioclétien.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LORRAINE ET LES VOSGES. 54affection vous est acquise. Je suis venue ici, travail<strong>le</strong>r avec vous, j'aipensé <strong>et</strong> prié avec vous.« Je désire que Dieu bénisse votre oeuvre <strong>et</strong> qu'el<strong>le</strong> fasse du bien auxFrançais <strong>et</strong> Françaises épris du celtisme, du souvenir de la race. C<strong>et</strong>terace française inviolab<strong>le</strong> dans son essence, toujours imprégnée del'étincel<strong>le</strong> divine, ne peut pas périr ! C'est par de bons écrits que vous laferez aimer.« Unissons la pensée de Dieu à la France pour qu'Il envoie ses volutesd'amour, afin de régénérer nos frères <strong>et</strong> soeurs qui ignorent encore toutde Dieu. Vous vou<strong>le</strong>z associer la bergère lorraine à votre ouvrage.Pendant toute ma vie terrestre, j'ai été imprégnée de l'étincel<strong>le</strong> celtique.El<strong>le</strong> a entr<strong>et</strong>enu en moi la flamme de l'idéal patriotique, ainsi que <strong>le</strong>sgermes de la foi transmis par <strong>le</strong> premier druide. Je <strong>le</strong>s ressentais sous laforme d'une vitalité particulière faite du culte de la tradition <strong>et</strong> du refl<strong>et</strong>des lois immuab<strong>le</strong>s, puisés aux sources de la vie universel<strong>le</strong>.« J'ai été <strong>le</strong> modeste instrument vibratoire qui recevait l'inspiration deDieu. De c<strong>et</strong>te terre lorraine, que vous aimez, j'ai porté à travers laFrance des radiations attachées par <strong>le</strong>s sièc<strong>le</strong>s, <strong>et</strong> ce fut un honneur pourmoi de pouvoir rallier <strong>le</strong>s âmes égarées <strong>et</strong> <strong>le</strong>s volontés chancelantes.« Si votre coeur vous dicte de par<strong>le</strong>r de la Lorraine, de ses émanationsceltiques, dites que Jeanne, la pauvre bergère de Domrémy, fut <strong>le</strong> doci<strong>le</strong>instrument qui entendit <strong>le</strong>s voix des Esprits bien-aimés, preuve que <strong>le</strong>rayon celtique n'était pas éteint sur <strong>le</strong> sol de France.« L'amour de Dieu, celui du pays <strong>et</strong> du prochain, sont <strong>le</strong>s essences <strong>le</strong>splus suaves, <strong>le</strong>s plus lumineuses, transmises par <strong>le</strong> rayon reçu jadis par<strong>le</strong>s druides. El<strong>le</strong>s s'étendaient <strong>et</strong> s'épanchaient de la Br<strong>et</strong>agne à laLorraine, en s'irradiant de l'ouest à l'est.« Si ce chapitre vous donne joie à écrire, c'est qu'il vous sera inspirépar vos bons guides <strong>et</strong> par votre coeur. Jeanne vous remercie de <strong>le</strong> faire.En échange el<strong>le</strong> demandera à Dieu d'entr<strong>et</strong>enir dans l'âme de ceux quiliront votre oeuvre <strong>le</strong> culte de la foi en Dieu, tout-puissant <strong>et</strong> bon,l'amour du pays, du sol qui reçut <strong>le</strong>s effluves cé<strong>le</strong>stes, ce qui donne aucoeur la douce joie d'aimer dans <strong>le</strong> réconfort <strong>et</strong> l'espérance. »LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


DEUXIEME PARTIE-LE DRUIDISME._______CHAPITRE VII-SYNTHESE DES DRUIDES. LES TRIADES.OBJECTIONS ET COMMENTAIRES.Du fond des âges la synthèse des Druides se dresse comme un desplus hauts somm<strong>et</strong>s que la pensée philosophique ait pu atteindre,Quoique enseignée en secr<strong>et</strong>, el<strong>le</strong> se traduisait assez n<strong>et</strong>tement dans <strong>le</strong>spropos <strong>et</strong> <strong>le</strong>s actes des initiés gaulois, <strong>et</strong> surtout dans <strong>le</strong>s chantsbardiques, pour provoquer chez <strong>le</strong>s auteurs grecs <strong>et</strong> latins des sentimentsd'admiration <strong>et</strong> de respect.En eff<strong>et</strong>, Aristote n'a-t-il pas écrit dans son livre du Magique « que laphilosophie avait pris naissance chez <strong>le</strong>s Celtes, <strong>et</strong> qu'avant d'êtreconnue des Grecs, el<strong>le</strong> avait été cultivée chez <strong>le</strong>s Gaulois par ceux qu'onappelait Druides <strong>et</strong> semnothées » ? Ce dernier terme avait pour <strong>le</strong>s Grecs<strong>le</strong> sens d'« adorateurs de Dieu ».Diodore de Sici<strong>le</strong> disait qu'il y avait chez <strong>le</strong>s Gaulois des philosophes<strong>et</strong> des théologiens « jugés dignes des plus grands honneurs ». Etienne deByzance, Suidas <strong>et</strong> Sotion décernent éga<strong>le</strong>ment aux Druides <strong>le</strong> titre dephilosophes. Diogène Laërte <strong>et</strong> Polyhistor soutenaient que la philosophieavait existé hors de la Grèce avant de f<strong>le</strong>urir dans ses éco<strong>le</strong>s, <strong>et</strong> citaientcomme preuve <strong>le</strong>s Druides dont ils faisaient de la sorte <strong>le</strong>s prédécesseursdes philosophes proprement dits. Lucain va jusqu'à dire que <strong>le</strong>s Druidesétaient <strong>le</strong>s seuls qui connussent la vraie nature des dieux.Parlant des analogies qui existent entre la philosophie des Druides <strong>et</strong>l'éco<strong>le</strong> de Pythagore, Jean Reynaud s'exprime ainsi 29 : « Non seu<strong>le</strong>mentl'antiquité n'hésite point à rapprocher <strong>le</strong>s Druides de l'éco<strong>le</strong> dePythagore, mais el<strong>le</strong> <strong>le</strong>s y incorpore tout à fait. » Jamblique, sa Vie dePythagore, nous apprend que <strong>le</strong> philosophe passait pour s'être instruit29 JEAN REYNAUD, l'Esprit de la Gau<strong>le</strong>, p. 13 <strong>et</strong> 14.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


SYNTHESE DES DRUIDES. 56chez <strong>le</strong>s Celtes. Polyhistor, qui est une des plus grandes autoritéshistoriques des anciens, rapporte dans son livre des Symbo<strong>le</strong>s quePythagore avait voyagé aussi bien chez <strong>le</strong>s Druides que chez <strong>le</strong>sBrahmes. Saint Clément, qui nous a transmis l'opinion de c<strong>et</strong> historien,s'y rangeait sans difficulté tant il la jugeait justifiée par la ressemblancedes doctrines. Valère Maxime déclare que « <strong>le</strong>s Gaulois avec <strong>le</strong>urs braiespensaient la même chose que <strong>le</strong> philosophe Pythagore avec sonmanteau ».Au premier rang des auteurs latins, nous trouvons César lui-même, cegrand ennemi de notre race. Malgré son intention évidente de serehausser aux yeux de la postérité, malgré l'esprit de dénigrement quil'inspirait, n'a-t-il pas, dans ses Commentaires de la guerre des Gau<strong>le</strong>s,affirmé que <strong>le</strong>s Druides enseignaient beaucoup de choses sur l'univers <strong>et</strong>ses lois, sur <strong>le</strong>s formes, <strong>le</strong>s dimensions de la terre <strong>et</strong> <strong>le</strong> mouvement desastres, sur la destinée des âmes, <strong>le</strong>urs renaissances en d'autres corpshumains 30 ?Horace, Florus <strong>et</strong> plusieurs autres écrivains, on <strong>le</strong> sait, portenttémoignage de la haute science <strong>et</strong> de la philosophie des Druides, de laprofondeur de <strong>le</strong>urs enseignements. Faut-il rappe<strong>le</strong>r aussi <strong>le</strong>s jugementsdes écrivains chrétiens de ces temps : Cyril<strong>le</strong>, Clément d'A<strong>le</strong>xandrie,Origène <strong>et</strong> certains Pères de l'Eglise, distinguent avec soin <strong>le</strong>s Druides« de la fou<strong>le</strong> des idolâtres » <strong>et</strong> <strong>le</strong>ur décernent aussi la qualité dephilosophes. C'est à tous ces titres que <strong>le</strong>s Triades, qui sont un résuméde la synthèse des Druides, nous apparaissent comme un monumentdigne de toute notre attention <strong>et</strong> non pas comme une oeuvre imaginaire,ainsi que la considèrent tant de critiques superficiels.<strong>Le</strong> druidisme, comme toutes <strong>le</strong>s grandes doctrines, avait deux faces,deux aspects. L'un extérieur, tout de figures, d'images <strong>et</strong> de symbo<strong>le</strong>s.C'était la religion populaire à la portée des fou<strong>le</strong>s ; l'autre, profond <strong>et</strong>caché, était la doctrine révélatrice des hautes vérités <strong>et</strong> des loissupérieures, réservée à ceux que <strong>le</strong>ur degré d'évolution rendait aptes à encomprendre <strong>et</strong> à en apprécier la beauté. Par là, c<strong>et</strong>te doctrine se relie auxautres grandes révélations, bouddhiste <strong>et</strong> chrétienne, toutes provenantdans <strong>le</strong>ur essence d'une même source unique <strong>et</strong> grandiose 31 . Dans <strong>le</strong>spays celtiques, el<strong>le</strong> n'était pas transcrite en langue vulgaire, car c'eût étéla livrer à tous, cependant <strong>le</strong>s Druides possédaient une écriture30 V. CESAR, Commentaires, t. VI, chap. XIV.31 Voir Message de l'Esprit d'Allan Kardec à la fin du volume.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


SYNTHESE DES DRUIDES. 57symbolique végéta<strong>le</strong>, appelée l'écriture ogham, <strong>et</strong> ils en faisaient usage,mais <strong>le</strong>s initiés seuls en avaient la c<strong>le</strong>f. Il en reste des traces en Irlande <strong>et</strong>en Gal<strong>le</strong>s.L'enseignement était surtout oral, transmis de bouche en bouche, sousla forme de strophes, en des vers innombrab<strong>le</strong>s, <strong>et</strong> fut plus tard livré à lapublicité par <strong>le</strong>s Bardes qui étaient des initiés.A l'époque où <strong>le</strong>s triades ont pris <strong>le</strong>ur forme scriptura<strong>le</strong>, <strong>le</strong>christianisme avait pénétré en Gau<strong>le</strong>. Il est possib<strong>le</strong>, comme <strong>le</strong> supposentcertains critiques, que <strong>le</strong>ur rédaction en ait ressenti l'influence surquelques points. Dans son ensemb<strong>le</strong>, ce chef-d'oeuvre n'en garde pasmoins sa puissante originalité, surtout dans <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au qu'il offre del'ascension vita<strong>le</strong> depuis <strong>le</strong> fond de l'abîme, anoufn, jusqu'aux hauteurssublimes de gwynfyd. <strong>Le</strong> christianisme est resté mu<strong>et</strong> sur c<strong>et</strong>te évolutiondes êtres inférieurs <strong>et</strong> sur tout ce qui concerne la vie rudimentaire à tous<strong>le</strong>s degrés au-dessous de l'homme, <strong>et</strong> c'est là une lacune considérab<strong>le</strong>dans l'explication des lois de la vie.On objecte que <strong>le</strong>s Triades n'ont été traduites <strong>et</strong> publiées en françaisqu'au cours du dernier sièc<strong>le</strong>. Cela ne prouve rien contre <strong>le</strong>ur antiquité <strong>et</strong>démontre seu<strong>le</strong>ment l'indifférence des Français à l'endroit de nosvéritab<strong>le</strong>s origines, car il est faux que nous soyons des Latins. Nouscomprenons qu'on se soit épris chez nous de la magnifique floraison delittérature <strong>et</strong> d'art gréco-latine qui a beaucoup contribué à adoucir larudesse des Celtes, sinon à <strong>le</strong>s corrompre. Nous reconnaissons la partgrande <strong>et</strong> légitime qui lui revient dans la constitution de notre langue,bien que cel<strong>le</strong>-ci contienne encore beaucoup d'éléments celtiques. Mais,ce ne sont pas là des raisons pour renier nos pères qui étaient meil<strong>le</strong>ursque <strong>le</strong>s Grecs <strong>et</strong> <strong>le</strong>s Romains, <strong>et</strong> en savaient davantage touchant ce qu'ily a de plus essentiel à connaître ici-bas, <strong>le</strong>s hautes lois spirituel<strong>le</strong>s <strong>et</strong> <strong>le</strong>svéritab<strong>le</strong>s destinées de l'être.Alors qu'on attache toute l'importance méritée aux traditions grecques<strong>et</strong> latines, on peut s'étonner de l'insouciance universitaire à l'égard destextes celtiques. Dans <strong>le</strong>s cours que nous suivions au Collège de France<strong>et</strong> à la Sorbonne, MM. d'Arbois de Jubainvil<strong>le</strong> <strong>et</strong> Gaidoz se plaignaientamèrement d'être dans la nécessité de nous faire suivre <strong>le</strong>urs explicationssur des livres al<strong>le</strong>mands reproduisant l'original celtique, vu l'absenced'ouvrages français, alors que <strong>le</strong>s traductions anglaises des Triades <strong>et</strong> desLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


SYNTHESE DES DRUIDES. 58chants bardiques existent depuis plus d'un millier d'années 32 . La pénuriede documents pourrait bien n'être qu'une pénurie d'initiative <strong>et</strong> de bonvouloir.<strong>Le</strong>s Triades, par <strong>le</strong>ur originalité profonde, par <strong>le</strong>ur contraste frappantavec toutes <strong>le</strong>s formes du paganisme, portent en el<strong>le</strong>s-mêmes <strong>le</strong>ursgaranties d'authenticité. On déplore souvent, avec raison, la destructionde la bibliothèque d'A<strong>le</strong>xandrie, brûlée par l'ordre du calife Omar <strong>et</strong> laperte de tant de documents précieux concernant l'antiquité orienta<strong>le</strong>.Mais pourquoi <strong>le</strong>s critiques passent-ils sous si<strong>le</strong>nce un événementparallè<strong>le</strong>, la destruction, par l'ordre de Cromwell, de la bibliothèqueceltique fondée par <strong>le</strong> comte de Pembroke dans <strong>le</strong> château de Rhaglan(Pays de Gal<strong>le</strong>s) <strong>et</strong> si riche en manuscrits relatifs à l'époque bardique ?Quant aux analogies constatées entre la doctrine des Druides, cel<strong>le</strong> desBrahmes <strong>et</strong> cel<strong>le</strong> de Pythagore, l'explication que l'on en donne par <strong>le</strong>svoyages de ce dernier dans <strong>le</strong>s Gau<strong>le</strong>s <strong>et</strong> dans l'Inde nous paraît peuvraisemblab<strong>le</strong> à ces époques lointaines où <strong>le</strong>s déplacements présentaienttant de difficultés. Il est plus simp<strong>le</strong>, plus logique, d'attribuer cesressemblances à des révélations identiques venant du <strong>monde</strong> invisib<strong>le</strong>.En eff<strong>et</strong>, Pythagore avait son médium Théocléa qu'il épousa dans savieil<strong>le</strong>sse. <strong>Le</strong>s druides possédaient <strong>le</strong>urs voyantes, <strong>le</strong>urs prophétesses, <strong>et</strong>recevaient eux-mêmes des inspirations ainsi que l'atteste Allan Kardec 33 .De <strong>le</strong>ur côté <strong>le</strong>s Brahmes connaissaient tous <strong>le</strong>s moyens decommuniquer avec <strong>le</strong>s Pitris (Esprits).<strong>Le</strong>s deux <strong>monde</strong>s, visib<strong>le</strong> <strong>et</strong> invisib<strong>le</strong>, ont toujours correspondu entreeux, <strong>et</strong>, à c<strong>et</strong>te époque de foi ardente <strong>et</strong> de pensée recueillie, dans <strong>le</strong>ssanctuaires de la nature la communion était plus faci<strong>le</strong>, plus intense, plusprofonde. C'est seu<strong>le</strong>ment au moyen âge que l'Inquisition, <strong>le</strong> fanatismecatholique, en dressant <strong>le</strong>s bûchers <strong>et</strong> en condamnant au feu, sousprétexte de sorcel<strong>le</strong>rie, <strong>le</strong>s médiums <strong>et</strong> <strong>le</strong>s voyants, a rompu <strong>le</strong> lien entreces deux <strong>monde</strong>s. Il s'est reformé de nos jours, <strong>et</strong> nous savons par nousmêmeque de grands enseignements peuvent décou<strong>le</strong>r des sphèressupérieures sur l'humanité.32 Il en était de même en bien d'autres matières, par exemp<strong>le</strong> pour l'américanisme ou histoirede l'Amérique avant Christophe Colomb.33 Un cas semblab<strong>le</strong> est celui de Socrate qui était médium <strong>et</strong> recevait directement la grandedoctrine sans recourir à des voyages, comme il <strong>le</strong> déclare lui-même à la fin du Gorgias,d'après Platon.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


SYNTHESE DES DRUIDES. 59Un des caractères distinctifs du druidisme se trouve dans saconnaissance anticipée <strong>et</strong> approfondie de ce <strong>monde</strong> invisib<strong>le</strong> ainsi quedes forces cachées de la nature, de ces puissances secrètes par <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>sse révè<strong>le</strong> <strong>le</strong> dynamisme divin. Ce que nous savons maintenant, grâce auxEsprits, des grands courants d'ondes qui parcourent l'univers <strong>et</strong> sontcomme <strong>le</strong>s artères de la vie universel<strong>le</strong>, courant d'où dérivent <strong>le</strong>s forcesfluidiques <strong>et</strong> magnétiques, <strong>le</strong>s druides <strong>le</strong> tenaient des mêmes sources,tout en réservant <strong>le</strong>ur usage au domaine psychique. Notre faib<strong>le</strong> sciencecommence à en découvrir la portée <strong>et</strong> <strong>le</strong>s applications dans l'ordreindustriel, sans prévoir <strong>le</strong>s conséquences morbides <strong>et</strong> <strong>le</strong>s eff<strong>et</strong>sdestructifs qu'el<strong>le</strong>s peuvent amener entre <strong>le</strong>s mains d'une humanité troppeu évoluée.Une connaissance plus précise de l'être, de sa nature <strong>et</strong> de sa destinéese rattachait à ces conceptions d'ordre général. Selon <strong>le</strong>s Triades il y atrois phases ou cerc<strong>le</strong>s de vie : dans Annoufn, ou cerc<strong>le</strong> de la nécessité,l'être commence sous la forme la plus rudimentaire. Dans Abred il sedéveloppe de vies en vies au sein des humanités <strong>et</strong> acquiert laconscience <strong>et</strong> <strong>le</strong> libre arbitre. Enfin dans Gwynfyd il jouit de la plénitudede l'existence <strong>et</strong> de tous ses attributs, affranchi des formes matériel<strong>le</strong>s <strong>et</strong>de la mort, il s'élève vers la perfection la plus haute <strong>et</strong> atteint <strong>le</strong> cerc<strong>le</strong> defélicité.<strong>Le</strong>s Triades 12, 13 <strong>et</strong> 14 s'expriment ainsi :12.- Trois cerc<strong>le</strong>s de vie :<strong>Le</strong> Cerc<strong>le</strong> de Ceugant où il n'y a nul autre que Dieu, ni vivant, ni mort,<strong>et</strong> il n'est personne autre que Dieu qui puisse <strong>le</strong> traverser ;<strong>Le</strong> Cerc<strong>le</strong> d'Abred (cerc<strong>le</strong> des transmigrations), où chaque état germede la mort, <strong>et</strong> l'homme <strong>le</strong> traverse présentement ;<strong>Le</strong> Cerc<strong>le</strong> de Gwynfyd, où chaque état germe de la vie <strong>et</strong> l'homme yvoyagera dans <strong>le</strong> ciel.13.- Trois états des vivants :L'état de nécessité dans Annoufn (l'abîme ou profondeur obscure).L'état de liberté dans l'humanité. L'état d'amour ou Gwynfyd, dans <strong>le</strong>Ciel.14.- Trois nécessités de toute existence dans la vie : <strong>Le</strong>commencement dans Annoufn, la traversée d'Abred, la plénitude dansGwynfyd, <strong>et</strong> sans ces trois nécessités nul ne peut être, excepté Dieu.<strong>Le</strong>s naissances ne sont donc pas un eff<strong>et</strong> du hasard, mais autant deformes de la grande loi d'évolution. La vie actuel<strong>le</strong> est pour chaque êtreLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


SYNTHESE DES DRUIDES. 60la résultante de ses vies antérieures <strong>et</strong> la préparation de ses vies à venir ;il y recueil<strong>le</strong> <strong>le</strong>s fruits bons ou mauvais du passé <strong>et</strong>, selon ses mérites ouses démérites, monte ou descend sur la voie d'ascension. Sa destinée esttoujours en harmonie avec sa va<strong>le</strong>ur mora<strong>le</strong> <strong>et</strong> son degré d'avancement.Renan, dans ses artic<strong>le</strong>s de la Revue des deux Mondes sur la Poésieceltique, fait ressortir la distinction à faire entre <strong>le</strong>s deux doctrinesceltique <strong>et</strong> romaine. D'après <strong>le</strong>s Druides, l'être individuel possède en luimêmeson principe d'indépendance <strong>et</strong> de liberté, son génie propre, sesforces évolutives. Avec <strong>le</strong> catholicisme c'est surtout par la grâce, c'est-àdirepar une faveur d'en haut, que l'être se perfectionne <strong>et</strong> s'élève.Mais ces doctrines ne sont pas inconciliab<strong>le</strong>s, car <strong>le</strong> celte connaît <strong>le</strong>lien étroit qui l'unit au <strong>monde</strong> invisib<strong>le</strong> <strong>et</strong> aux êtres qui <strong>le</strong> peup<strong>le</strong>nt. Delà, pour lui, <strong>le</strong> culte des esprits des ancêtres <strong>et</strong>, par extension, <strong>le</strong>sentiment d'une solidarité qui <strong>le</strong> relie à la chaîne immense de vie qui sedérou<strong>le</strong> depuis <strong>le</strong>s profondeurs d'Annoufn, l'abîme, jusqu'aux hauteursprestigieuses de Gwynfyd.La doctrine celtique s'adresse surtout aux âmes vaillantes qui fonteffort pour gravir <strong>le</strong>s hauts somm<strong>et</strong>s, à toutes cel<strong>le</strong>s qui voient dans lavie une lutte constante contre <strong>le</strong>s bas instincts, considèrent l'épreuvecomme une purification <strong>et</strong> évoluent vers la lumière, vers la suprêmebeauté.<strong>Le</strong> Christianisme, lui, c'est l'esprit bienveillant qui se penche sur lasouffrance humaine, c'est la Providence qui conso<strong>le</strong>, soutient, relève, lamain tutélaire qui guide la brebis égarée <strong>et</strong> la ramène au bercail. Cesdeux doctrines se complètent l'une par l'autre <strong>et</strong> s'harmonisent pourformer un mobi<strong>le</strong> de perfection.Car, tout ce qui vient de Dieu est parfait, <strong>et</strong> c'est pourquoi <strong>le</strong>s troisgrandes révélations : orienta<strong>le</strong>, chrétienne <strong>et</strong> celtique, sont identiquesdans <strong>le</strong>ur source mais el<strong>le</strong>s se diffusent, se différencient <strong>et</strong> parfois sedénaturent par l'oeuvre des hommes 34 .Ce qui frappe chez <strong>le</strong>s adeptes du druidisme, c'est <strong>le</strong>ur foi profonde,<strong>le</strong>ur confiance absolue dans un avenir sans bornes. Au-dessus descontingences humaines, plus haut que notre libre arbitre, source à la foisde notre misère <strong>et</strong> de notre grandeur ; ils croient, ils savent qu'une loi desagesse <strong>et</strong> d'harmonie règne sur <strong>le</strong> <strong>monde</strong> <strong>et</strong> que fina<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> bientriomphera du mal. C'est là ce qu'expriment <strong>le</strong>s Triades 43 <strong>et</strong> 44.34 Voir Message n° 1, chap. XIII.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


SYNTHESE DES DRUIDES. 61« Trois choses se renforceront de jour en jour, la tendance vers el<strong>le</strong>sdevenant toujours plus grande : l'amour, la science, la justice.« Trois choses s'affaibliront de jour en jour, l'opposition contre el<strong>le</strong>scroissant de plus en plus : la haine, l'injustice, l'ignorance 35 .De c<strong>et</strong>te certitude découlaient, pour nos pères, c<strong>et</strong>te ferm<strong>et</strong>é dans <strong>le</strong>sépreuves, ce courage dans <strong>le</strong>s combats qui <strong>le</strong>s rendaient légendaires <strong>et</strong><strong>le</strong>s faisaient marcher au danger <strong>et</strong> à la mort comme à une fête.Ces qualités viri<strong>le</strong>s de notre race se sont bien affaiblies aujourd'huisous <strong>le</strong>s souff<strong>le</strong>s délétères <strong>et</strong> persistants du matérialisme. Pourtant, on <strong>le</strong>sa vues reparaître aux heures mémorab<strong>le</strong>s de la Marne <strong>et</strong> de Verdun. <strong>Le</strong>nouveau spiritualisme vient <strong>le</strong>s ranimer en nos âmes dans la mesurecompatib<strong>le</strong> avec notre degré de civilisation.** *On a pu remarquer depuis longtemps que <strong>le</strong> mouvement de la pensée<strong>et</strong> de la science, <strong>le</strong>s découvertes astronomiques <strong>et</strong> tout ce qui a trait à laphysique du globe vient confirmer la conception celtique sur l'Univers <strong>et</strong>sur Dieu.<strong>Le</strong>s chants bardiques de Taliésin sur <strong>le</strong>s <strong>monde</strong>s <strong>et</strong> l'évolution de la viequi remontent au V° sièc<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s témoignages des auteurs anciens sur lascience profonde des Druides en font foi. <strong>Le</strong>s Triades, el<strong>le</strong>s-mêmes, endes temps plus lointains, après avoir annoncé, prévu <strong>le</strong>s conquêtesfutures de la science, lui ont ouvert d'autres horizons qu'el<strong>le</strong> ne faitencore qu'entrevoir <strong>et</strong> hésite à aborder.A mesure que la connaissance de l'Univers s'étend, l'idée de Dieugrandit <strong>et</strong> <strong>le</strong>s conceptions théologiques du moyen âge s'estompent. Enmême temps la notion de la force <strong>et</strong> de la pensée souveraine devient plusimposante <strong>et</strong> plus bel<strong>le</strong>, el<strong>le</strong> s'augmente de cel<strong>le</strong> d'infini <strong>et</strong> d'absolu.Ici, se dresse une difficulté contre laquel<strong>le</strong> se sont heurtées toutes <strong>le</strong>sphilosophies spiritualistes. Nous ne pouvons, disent-el<strong>le</strong>s, connaîtrel'être en soi, mais seu<strong>le</strong>ment par <strong>le</strong>s rapports que nous avons avec lui.Or, quel rapport peut-il y avoir entre l'homme fini <strong>et</strong> relatif <strong>et</strong> l'Etreinfini <strong>et</strong> absolu ? N'y a-t-il pas là antinomie ?C<strong>et</strong> écueil, qu'aucune philosophie moderne n'a pu éviter, <strong>le</strong>s Druidesl'avaient écarté dès <strong>le</strong> principe <strong>et</strong> nous trouvons dans ce fait la35 Traduction de Llvelyne Sion.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


SYNTHESE DES DRUIDES. 62manifestation d'une intervention surhumaine. En eff<strong>et</strong>, la Triade 46s'exprime ainsi :« Trois nécessités de Dieu : Etre infini en lui-même, être fini parrapport aux êtres finis, être en rapport avec chaque état d'existences dans<strong>le</strong> cerc<strong>le</strong> de Gwynfyd.Sur ce dernier point nous possédons des moyens de contrô<strong>le</strong>suffisants.Tous <strong>le</strong>s Esprits é<strong>le</strong>vés, qui se sont communiqués dans nos séancesd'étude, affirment qu'ils perçoivent <strong>le</strong>s radiations de la pensée <strong>et</strong> de laforce divine.<strong>Le</strong>s plus purs - en très p<strong>et</strong>it nombre - perçoivent la lumière du foyerdivin <strong>et</strong> <strong>le</strong>s puissantes harmonies qui s'en dégagent. Ils reçoivent desordres, des instructions, ayant trait aux missions à remplir, aux tâches àréaliser. On pourrait même al<strong>le</strong>r plus loin <strong>et</strong> dire que, sur <strong>le</strong> planterrestre, <strong>le</strong>s hommes <strong>le</strong>s plus évolués ressentent <strong>le</strong>s radiations divines,non plus directement, mais comme un refl<strong>et</strong> qui vient éclairer <strong>le</strong>urconscience.En résumé, Dieu est la cause suprême, la source éternel<strong>le</strong> de la vie.C'est sa pensée, sa volonté qui meuvent l'univers, el<strong>le</strong>s proj<strong>et</strong>tent sanscesse à travers l'espace des flots de molécu<strong>le</strong>s, des gerbes d'étincel<strong>le</strong>svita<strong>le</strong>s que <strong>le</strong>s grands courants d'ondes transportent <strong>et</strong> tissent sur <strong>le</strong>s<strong>monde</strong>s. De là, ces étincel<strong>le</strong>s de vie remontent à travers <strong>le</strong> cyc<strong>le</strong>immense des temps vers la source suprême en revêtant <strong>le</strong>s formesrudimentaires de la nature.Parvenues à l'état humain el<strong>le</strong>s devront acquérir, par <strong>le</strong>urs travaux <strong>et</strong><strong>le</strong>urs efforts, tous <strong>le</strong>s attributs divins : conscience, sagesse, amour,participant de plus en plus à la vie, à l'oeuvre éternel<strong>le</strong> dans unaccroissement graduel de rayonnement, de puissance <strong>et</strong> de félicité.Pour rendre la conception druidique complète <strong>et</strong> parfaite il suffirait d'yajouter la notion de la solidarité des êtres par la paternité de Dieu, lacommunion universel<strong>le</strong> où chacun travail<strong>le</strong> à l'élévation de tous dans lasuccession des existences, depuis l'infiniment p<strong>et</strong>it jusqu'aux hauteursdivines, jusqu'à la possession des attributs qui constituent la perfection.Mais c'est par excel<strong>le</strong>nce une doctrine d'évolution, de progrès <strong>et</strong> deliberté. Au lieu de la vision d'une immobilité béate <strong>et</strong> stéri<strong>le</strong>, c'est unevie d'activité, de développement des facultés <strong>et</strong> des qualités mora<strong>le</strong>s.C'est <strong>le</strong> bonheur de se donner à tous <strong>et</strong> d'é<strong>le</strong>ver <strong>le</strong>s autres en s'é<strong>le</strong>vantsoi-même.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


SYNTHESE DES DRUIDES. 63L'être évolué est plus heureux de donner que de recevoir <strong>et</strong> par là nouspouvons comprendre la félicité de Dieu à répandre sa propre substancesur son oeuvre au profit de ses créatures <strong>et</strong> dans la mesure de <strong>le</strong>ursefforts <strong>et</strong> de <strong>le</strong>urs mérites.L'idée capita<strong>le</strong> du Druidisme c'est donc l'idée de Dieu, unique, éternel,infini. La première Triade est formel<strong>le</strong> <strong>et</strong> la notion de Dieu se développedans <strong>le</strong>s Triades suivantes :1° Il y a trois unités primitives, <strong>et</strong> de chacune il ne saurait y avoir qu'une seu<strong>le</strong> : un Dieu ; unevérité <strong>et</strong> un point de liberté, c'est-à-dire <strong>le</strong> point où se trouve l'équilibre de toute opposition ;2° Trois choses procèdent de trois unités primitives : toute vie, tout bien <strong>et</strong> toute puissance ;3° Dieu est nécessairement trois choses, savoir : la plus grande part de la vie, la plus grande partde la science <strong>et</strong> la plus grande part de puissance ; <strong>et</strong> il ne saurait y avoir plus d'une grande part dechaque chose ;4° Trois choses que Dieu ne peut pas ne pas être : ce qui doit constituer <strong>le</strong> bien parfait, ce quidoit vouloir <strong>le</strong> bien parfait, ce qui doit accomplir <strong>le</strong> bien parfait ;5° Trois garanties de ce que Dieu fait <strong>et</strong> fera : sa puissance infinie, sa sagesse infinie <strong>et</strong> sonamour infini ; car il n'y a rien qui ne puisse être effectué qui ne puisse devenir vrai <strong>et</strong> qui nepuisse être voulu par ces attributs ;6° Trois fins principa<strong>le</strong>s de l'oeuvre de Dieu : comme créateur de toutes choses : amoindrir <strong>le</strong>mal, renforcer <strong>le</strong> bien, <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tre en lumière toute différence, de tel<strong>le</strong> sorte que l'on puisse savoirce qui doit être ou, au contraire, ce qui ne doit pas être ;7° Trois choses que Dieu ne peut pas ne pas accomplir : ce qu'il y a de plus avantageux, ce qu'il ya de plus nécessaire <strong>et</strong> ce qu'il y a de plus beau pour chaque chose ;8° Trois puissances de l'existence : ne pas pouvoir être mieux par la conception divine, <strong>et</strong> c'est encela qu'est la perfection de toute chose ;9° Trois choses prévaudront nécessairement : la suprême puissance, la suprême intelligence <strong>et</strong> <strong>le</strong>suprême amour de Dieu ;10° <strong>Le</strong>s trois grandeurs de Dieu : vie parfaite, science parfaite <strong>et</strong> puissance parfaite ;11° Trois causes originel<strong>le</strong>s des êtres vivants : l'amour divin en accord avec la suprêmeintelligence, la sagesse suprême par la connaissance parfaite de tous <strong>le</strong>s moyens, <strong>et</strong> la puissancedivine en accord avec la suprême volonté, l'amour <strong>et</strong> la sagesse de Dieu.Lorsqu'on avance que <strong>le</strong>s Juifs ont été <strong>le</strong>s premiers dans <strong>le</strong> <strong>monde</strong> àaffirmer l'unité de Dieu, on oublie trop que <strong>le</strong>s Druides l'enseignaientbien avant eux. Mais tandis que la Bib<strong>le</strong> nous présente un Dieuanthropomorphique, c'est-à-dire semblab<strong>le</strong> à l'homme par certainesimperfections, <strong>le</strong> Dieu des Druides plane bien haut au-dessus desmisères humaines.Voici comment Jean Reynaud s'exprime dans son oeuvremagistra<strong>le</strong> 36 :« Relativement à la connaissance de Dieu, la Gau<strong>le</strong> ne relève au fond que d'el<strong>le</strong>-même, n'ayantjamais eu besoin de recourir à autrui pour ce qui fait l'essence <strong>et</strong> <strong>le</strong> fond de la vie. Au lieu d'avoirété obligée de venir se greffer sur la souche vivante, comme <strong>le</strong> dit saint Paul des Gentils, el<strong>le</strong>était éga<strong>le</strong>ment souche vivante. »36 JEAN REYNAUD, l'Esprit de la Gau<strong>le</strong>, p. 45.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


SYNTHESE DES DRUIDES. 64** *En résumé, disions-nous, la doctrine des Druides repose sur troisprincipes fondamentaux : éternité de Dieu, perpétuité de l'univers,immortalité des âmes. A <strong>le</strong>urs yeux, l'univers était <strong>le</strong> vaste champ où sedérou<strong>le</strong> la destinée des êtres. La pluralité des <strong>monde</strong>s était <strong>le</strong>complément nécessaire de la succession des existences, l'échel<strong>le</strong>d'ascension qui s'élève jusqu'à Dieu.Une des choses qui frappaient <strong>le</strong> plus <strong>le</strong>s auteurs anciens, c'était <strong>le</strong>savoir des Druides en matière d'astronomie. <strong>Le</strong> contraste était profondsur ce point avec la plupart des doctrines de l'Orient. Sur ce savoir <strong>le</strong>stémoignages abondent. César lui-même, nous l'avons vu, nous apprenaitdans ses Commentaires que <strong>le</strong>s Druides enseignaient beaucoup dechoses touchant la forme <strong>et</strong> la dimension de la terre, la grandeur <strong>et</strong> <strong>le</strong>sdispositions des diverses parties du ciel, <strong>le</strong> mouvement des astres.Hécate, Plutarque <strong>et</strong> d'autres disent que des î<strong>le</strong>s britanniques, <strong>le</strong>s Druidesobservaient attentivement <strong>le</strong>s montagnes <strong>et</strong> <strong>le</strong>s volcans de la lune <strong>et</strong> tout<strong>le</strong> relief de ce p<strong>et</strong>it globe.C'est en Gau<strong>le</strong>, dit Jean Reynaud, que l'on s'est avisé de faire desastres <strong>le</strong> siège de la résurrection. <strong>Le</strong> paradis, au lieu de se réduire à uneconception mystique, formait une réalité sensib<strong>le</strong> offertecontinuel<strong>le</strong>ment en spectac<strong>le</strong> aux yeux des hommes 37 .Quant à la perpétuité de l'Univers, el<strong>le</strong> ressortait de ce passage deStrabon : « <strong>Le</strong>s Druides enseignaient que l'âme est exempte de mortaussi bien que <strong>le</strong> <strong>monde</strong>. » L'immortalité découlait de c<strong>et</strong>te idée que lagrandeur inhérente à l'individu est au-dessus de toutes <strong>le</strong>s puissancesmatériel<strong>le</strong>s.« Tout ce qui dépend du <strong>monde</strong> périt, <strong>le</strong>s institutions, <strong>le</strong>s monuments,<strong>le</strong>s empires, mais au milieu de tous ces obj<strong>et</strong>s précaires, il se trouve unêtre qui n'est de ce <strong>monde</strong> que passagèrement, <strong>et</strong> qui, supérieur par sonimmortalité aux réalités périssab<strong>le</strong>s au sein desquel<strong>le</strong>s il s'est développé,s'élève jusque dans <strong>le</strong> ciel avec une sublimité dont la terre, malgré sonfaste, n'approche point 38 . »Quand on compare la tradition celtique tel<strong>le</strong> qu'el<strong>le</strong> s'exprime dans <strong>le</strong>schants des Bardes avec <strong>le</strong>s théories du moyen âge, avant Galilée, on est37 JEAN REYNAUD, l'Esprit de la Gau<strong>le</strong>, p. 96 <strong>et</strong> 100.38 JEAN REYNAUD, l'Esprit de la Gau<strong>le</strong>, p. 96 <strong>et</strong> 100.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


SYNTHESE DES DRUIDES. 65frappé de la science profonde de nos pères. Rappelons seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>chant du <strong>monde</strong> de Taliésin qui remonte au IV° sièc<strong>le</strong> de notre ère 39 :« Je demanderai aux bardes, <strong>et</strong> pourquoi <strong>le</strong>s bardes ne répondraient-ilspas ? Je <strong>le</strong>ur demanderai ce qui soutient <strong>le</strong> <strong>monde</strong>, pour que, privé desupport, <strong>le</strong> <strong>monde</strong> ne tombe pas. Mais qui pourrait lui servir de support ?Grand voyageur est <strong>le</strong> <strong>monde</strong> ! tandis qu'il glisse sans repos, il demeur<strong>et</strong>oujours dans sa voie, <strong>et</strong> combien la forme de c<strong>et</strong>te voie est admirab<strong>le</strong>,pour que <strong>le</strong> <strong>monde</strong> n'en sorte jamais ! »« Encore de nos jours, conclut Jean Reynaud, l'astronomie classique seborne à étudier <strong>le</strong> mécanisme matériel de l'univers <strong>et</strong> se trouve bienéloignée encore de la vérité mora<strong>le</strong>, incapab<strong>le</strong> qu'el<strong>le</strong> est de vivifier <strong>le</strong>mouvement des astres par la circulation des existences ; el<strong>le</strong> se perd dansla multiplicité des étoi<strong>le</strong>s comme dans une vaine poussière 40 ... »39 Barddas, cad. Goddeu. Traduction gaëlique.40 l'Esprit de la Gau<strong>le</strong>, p. 61.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


CHAPITRE VIII-PALINGENESIE : PREEXISTENCES ET VIESSUCCESSIVES. LA LOI DES REINCARNATIONS.Dans <strong>le</strong>ur enseignement, <strong>le</strong>s Druides ne séparaient pas la notiond'immortalité de cel<strong>le</strong> des vies successives de l'âme. En eff<strong>et</strong>, parmi <strong>le</strong>sgrandes lois qui règ<strong>le</strong>nt l'évolution dans êtres, il n'en est pas de plusimportante, de plus nécessaire à connaître pour l'homme - après cel<strong>le</strong> dela survivance de l'âme dans son enveloppe fluidique - que cel<strong>le</strong> desréincarnations. <strong>Le</strong>s clartés qu'el<strong>le</strong> proj<strong>et</strong>te sur la route de la vie endissipent <strong>le</strong>s ombres, <strong>le</strong>s contradictions apparentes <strong>et</strong> en révè<strong>le</strong>nt <strong>le</strong> sensprofond. El<strong>le</strong> fait l'ordre <strong>et</strong> l'harmonie à la place du désordre <strong>et</strong> de laconfusion.Comment se fait-il que c<strong>et</strong>te grande loi qui, en réalité, devrait être labase <strong>et</strong> <strong>le</strong> ciment de toutes <strong>le</strong>s doctrines spiritualistes, soit encore ignoréede la plupart des hommes de notre temps ? N'est-el<strong>le</strong> pas l'essence mêmede la tradition celtique inscrite au plus profond de l'âme de notre race <strong>et</strong>consignée dans <strong>le</strong>s Triades <strong>et</strong> <strong>le</strong>s Chants bardiques ?<strong>Le</strong> Christ, dans ses deux incarnations connues, cel<strong>le</strong> de l'Inde <strong>et</strong> cel<strong>le</strong>de Judée, sous ces deux noms presque identiques : Krishna <strong>et</strong> Christ, n'at-ilpas enseigné c<strong>et</strong>te même doctrine aussi bien dans l'Evangi<strong>le</strong> que dansla Bhagavad-Gita 41 ?Toute l'antiquité a été illuminée des rayons de c<strong>et</strong>te même loi par <strong>le</strong>senseignements de Pythagore, de Platon <strong>et</strong> ceux de l'éco<strong>le</strong> d'A<strong>le</strong>xandrie.Dans <strong>le</strong>s premiers temps du Christianisme 42 , des hommes telsqu'Origène, saint Clément <strong>et</strong> presque tous <strong>le</strong>s Pères grecs, la professèrenthautement, <strong>et</strong>, au IV° sièc<strong>le</strong>, saint Jérôme, secrétaire du pape Damase <strong>et</strong>auteur de la Vulgate, dans sa controverse avec Vigi<strong>le</strong>ntius <strong>le</strong> Gaulois,41 Voir mon livre Christianisme <strong>et</strong> Spiritisme, consulter l'index. Voir aussi <strong>le</strong> Problème del'Etre <strong>et</strong> de la Destinée, p. 321. D'après la Bhagavad-Gita (traduction d'Emi<strong>le</strong> Burnouf, C.Sch<strong>le</strong>gel <strong>et</strong> Wilkins), Krishna s'exprime ainsi : « Moi <strong>et</strong> vous nous avons eu plusieursnaissances. <strong>Le</strong>s miennes ne sont connues que de moi, mais vous ne connaissez même pas <strong>le</strong>svôtres. Quoique je ne sois plus par ma nature suj<strong>et</strong> à naître ou à mourir, toutes <strong>le</strong>s fois que lavertu décline dans <strong>le</strong> <strong>monde</strong> <strong>et</strong> que <strong>le</strong> vice <strong>et</strong> l'injustice l'emportent, alors je me rends visib<strong>le</strong>,<strong>et</strong> ainsi je me montre d'âge en âge pour <strong>le</strong> salut du juste, <strong>le</strong> châtiment du méchant <strong>et</strong> <strong>le</strong>rétablissement de la Vertu. »42 Voir mon Problème de l'Etre <strong>et</strong> de la Destinée, chap. XVII.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LOI DES REINCARNATIONS. 67devait encore reconnaître qu'el<strong>le</strong> était la croyance de la majorité deschrétiens de son temps.Mais <strong>le</strong> voi<strong>le</strong> j<strong>et</strong>é depuis par <strong>le</strong>s Eglises sur c<strong>et</strong>te grande lumière, a faitl'obscurité profonde pour tout ce qui touche au problème de la destinéehumaine. En limitant dans <strong>le</strong> cerc<strong>le</strong> étroit d'une vie unique <strong>le</strong> passage del'âme sur la terre, Rome a-t-el<strong>le</strong> simp<strong>le</strong>ment voulu adapter sonenseignement à la compréhension médiéva<strong>le</strong>, c'est-à-dire au degré deculture de peup<strong>le</strong>s encore barbares, ou bien a-t-el<strong>le</strong> songé à assurer sonempire par la conception d'une vie aboutissant à un paradis ou à un enferéternels dont el<strong>le</strong> affirmait détenir <strong>le</strong>s clés ? <strong>Le</strong>s deux points de vueparaissent admissib<strong>le</strong>s.De tel<strong>le</strong>s conceptions ont engendré des conséquences funestes pour <strong>le</strong>génie civilisateur comme pour l'esprit religieux des Occidentaux,qu'el<strong>le</strong>s ont faussés dans <strong>le</strong>ur principe, dans <strong>le</strong>ur essence même. Car <strong>le</strong>but véritab<strong>le</strong> de l'existence, c'est-à-dire <strong>le</strong> perfectionnement de l'âme, sonéducation, sa préparation à de plus hauts degrés de l'échel<strong>le</strong> d'ascension,étant devenus presque nuls dans la plupart des cas, <strong>le</strong> plan général de lavie s'est trouvé altéré.Chez <strong>le</strong>s croyants, la préoccupation constante du salut personnel, lacrainte des châtiments sans fin, ont paralysé l'initiative, éteint touteindépendance d'esprit, affaibli <strong>le</strong> libre arbitre. Chez <strong>le</strong>s autres,l'impossibilité de concilier dans <strong>le</strong> cerc<strong>le</strong> d'une vie unique la variétéinfinie des conditions, des aptitudes <strong>et</strong> des caractères humains avec lajustice de Dieu, a engendré <strong>le</strong> scepticisme, <strong>le</strong> matérialisme <strong>et</strong> la négationde tout idéal é<strong>le</strong>vé. De c<strong>et</strong> état de choses nous pouvons, à l'heureprésente, constater autour de nous <strong>le</strong>s fruits amers.Comment s'étonner, après tant de sièc<strong>le</strong>s d'erreur <strong>et</strong> d'oubli, que la nuitse soit faite dans <strong>le</strong>s cerveaux <strong>le</strong>s mieux doués ! N'avons-nous pas vudes philosophes éminents, dont <strong>le</strong>s oeuvres, <strong>le</strong>s systèmesmerveil<strong>le</strong>usement échafaudés sont restés stéri<strong>le</strong>s, parce qu'il <strong>le</strong>urmanquait la notion essentiel<strong>le</strong>, la clé d'or de tous <strong>le</strong>s problèmes : la loid'évolution par <strong>le</strong>s renaissances ?** *L'être, disaient <strong>le</strong>s Druides, s'élève de l'abîme de vie <strong>et</strong> monte par desétapes innombrab<strong>le</strong>s vers la perfection ; il s'incarne au sein deshumanités sur <strong>le</strong>s <strong>monde</strong>s de la matière, qui sont autant de stations deLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LOI DES REINCARNATIONS. 68son long pè<strong>le</strong>rinage. C<strong>et</strong>te doctrine est confirmée sur bien des points partoutes <strong>le</strong>s grandes religions <strong>et</strong> <strong>le</strong>s plus hautes philosophies anciennes. Onlit dans <strong>le</strong>s Triades 43 :19°- Trois conditions indispensab<strong>le</strong>s pour arriver à la plénitude de lascience : transmigrer dans Abred (la terre), transmigrer dans Gwynfyd (<strong>le</strong>ciel) <strong>et</strong> se ressouvenir de toutes <strong>le</strong>s choses passées jusque dans Annoufn(l'abîme).25°- Par trois choses l'homme tombe sous la nécessité d'Abred (ou dela transmigration) : par l'absence d'effort vers la connaissance, par <strong>le</strong>détachement du bien <strong>et</strong> par l'attachement au mal ; en conséquence de ceschoses, il descend dans Abred jusqu'à son analogue, <strong>et</strong> il recommence <strong>le</strong>cours de ses transmigrations.26°- <strong>Le</strong>s trois puissances (fondements) de la science : latransmigration complète par tous <strong>le</strong>s états des êtres, <strong>le</strong> souvenir dechaque transmigration <strong>et</strong> de ses incidents ; <strong>le</strong> pouvoir de passer à volontéde nouveau par un état quelconque en vue de l'expérience <strong>et</strong> dujugement. Et cela sera obtenu dans <strong>le</strong> cerc<strong>le</strong> de Gwynfyd.<strong>Le</strong>s chants bardiques ne sont pas moins affirmatifs. Nous citeronsseu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> plus célèbre, celui de Taliésin, qui remonte au IV° sièc<strong>le</strong> denotre ère 44 :« Existant de toute ancienn<strong>et</strong>é au sein des vastes océans, je ne suispoint né d'un père <strong>et</strong> d'une mère, mais des formes élémentaires de laNature, des rameaux du bou<strong>le</strong>au, du fruit des fruits, des f<strong>le</strong>urs de lamontagne. J'ai joué dans la nuit, j'ai dormi dans l'aurore ; j'ai été poissondans <strong>le</strong> lac, aig<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s cimes, loup cervier dans la forêt. Puis, marquépar Gwyon (Esprit divin), par <strong>le</strong> sage des sages, j'ai acquis l'immortalité.Il s'est écoulé bien du temps depuis que j'étais pasteur. J'ai longtempserré sur la Terre avant de devenir habi<strong>le</strong> dans la science. Enfin j'ai brilléparmi <strong>le</strong>s chefs supérieurs ; revêtu des habits sacrés, j'ai tenu la coupedes sacrifices. J'ai vécu dans cent <strong>monde</strong>s, je me suis agité dans centcerc<strong>le</strong>s. »Soulignons en passant l'analogie frappante qui apparaît entre cedocument venu des âges lointains <strong>et</strong> <strong>le</strong>s découvertes récentes de lascience sur <strong>le</strong>s propriétés vita<strong>le</strong>s de l'eau de mer. <strong>Le</strong> texte dit : « Existantau sein des vastes océans, je suis né des formes élémentaires de lanature. » Il convient de lire à ce suj<strong>et</strong> dans la Revue de biologie43 Traduction de ED. WILLIAMS, d'après l'original gallois.44 Traduction gaëlique du Cad. Goddeu.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LOI DES REINCARNATIONS. 69appliquée, 1926, <strong>le</strong>s expériences poursuivies dans <strong>le</strong> laboratoire duCollège de France par <strong>le</strong>s docteurs L. Hallion <strong>et</strong> Carrion établissant quela vie anima<strong>le</strong> a eu dans la mer ses premiers représentants sous la formede cellu<strong>le</strong>s isolées. Consulter éga<strong>le</strong>ment l'ouvrage récent du docteurQuinton intitulé : l'Eau de mer milieu organique. Constance du milieumarin originel comme milieu vital des cellu<strong>le</strong>s à travers la sérieanima<strong>le</strong> : « <strong>Le</strong> règne animal, dit-il, est tout entier d'origine aquatique <strong>et</strong>,qui plus est, d'origine marine. »N'y a-t-il pas là une série de témoignages concluant en faveur de lahaute inspiration <strong>et</strong> de la va<strong>le</strong>ur des doctrines celtiques qui enseignaient,il y a quinze-cents ans <strong>et</strong> plus, ce que nos savants viennent seu<strong>le</strong>ment dedécouvrir ?La littérature celtique relate de nombreux cas de réincarnation. C'estainsi que d'Arbois de Jubainvil<strong>le</strong>, qui occupa longtemps la chaire deceltisme au Collège de France, a pu écrire au suj<strong>et</strong> des traditionsirlandaises 45 :« C'est la foi à c<strong>et</strong>te universel<strong>le</strong> métamorphose des humains qui a inspiré la croyance auxmétamorphoses de Tûan mac Cairill <strong>et</strong> de Taliésin. Ce ne sont pas du reste <strong>le</strong>s seuls personnagesdont l'âme ait en Irlande revêtu successivement deux corps d'homme <strong>et</strong> qui soient nés plusieursfois. Mongân, roi d'Ulster au commencement du VI° sièc<strong>le</strong>, était identique au célèbre Find, mortdeux sièc<strong>le</strong>s avant la naissance de Mongân : l'âme de l'illustre défunt était revenue du pays desmorts animer en ce <strong>monde</strong> un corps nouveau.« Ainsi la survivance de l'âme au corps <strong>et</strong> la possibilité que l'âme d'un mort prenne derechef uncorps en ce <strong>monde</strong> sont des croyances celtiques. »Depuis quelque temps <strong>le</strong>s Esprits des ancêtres, jugeant que l'heure desgrandes rénovations est venue, proj<strong>et</strong>tent avec plus d'intensité <strong>le</strong>sradiations de <strong>le</strong>urs pensées vers la terre de France. Voici ce que nousdictait l'Esprit d'Allan Kardec <strong>le</strong> 25 Novembre 1925 par voied'incorporation :« Nous voudrions inspirer à nos hommes politiques l'esprit de la tradition celtique, del'honnêt<strong>et</strong>é, afin que des hommes nouveaux puissent arriver à régénérer notre pays. Nous voyonsclairement <strong>le</strong>s pensées entrelacées qui forment comme des bigarrures aux cou<strong>le</strong>urs multip<strong>le</strong>s. <strong>Le</strong>spassions entravent la formation des pensées é<strong>le</strong>vées. <strong>Le</strong> matérialisme est inhérent à unegénération qui n'a puisé dans sa précédente existence que des jouissances basses, <strong>et</strong> qui, en astral,est restée dans des sphères d'une densité très épaisse. El<strong>le</strong> est revenue à la vie avec des appétitsmal assouvis.« J'ai pensé que je devais puiser, dans ma conscience profonde, l'étincel<strong>le</strong> de foi ardente, delumière pure, qui m'a été léguée par mon existence celtique, pour essayer de j<strong>et</strong>er sur certainshumains un rayon inspirateur.45 <strong>Le</strong> Cyc<strong>le</strong> mythologique irlandais <strong>et</strong> la Mythologie celtique. Voir aussi dans <strong>le</strong>s Anna<strong>le</strong>s deTigernach publiées par WHITLEY STOKES d'autres cas de réincarnation, <strong>et</strong> <strong>le</strong> Cours delittérature <strong>Celtique</strong> de D'A. DE JUBAINVILLE.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.frLA LOI DES REINCARNATIONS. 70« Comme nous avons la facilité, dans l'espace, de nous remémorer nos existences, lorsque noussommes dans une sphère de densité moyenne, nous nous groupons spirituel<strong>le</strong>ment, de même quedans notre vie terrestre <strong>le</strong>s passions <strong>et</strong> <strong>le</strong>s aspirations se groupent suivant <strong>le</strong>urs affinités. D'uncôté <strong>le</strong>s grands philosophes de l'antiquité, <strong>le</strong>s initiés des vieil<strong>le</strong>s religions, lorsqu'ils sont der<strong>et</strong>our à l'espace, nous aident. <strong>Le</strong>s ascètes, <strong>le</strong>s bouddhistes, sont des agents puissants pour aider àdissocier la matière qui pèse sur <strong>le</strong>s êtres charnels de vos régions. Vous savez que certains d'entreeux avaient un pouvoir de rayonnement étendu.« <strong>Le</strong>s Druides ont laissé dans l'âme des générations primitives qui ont habité votre sol uneétincel<strong>le</strong> qui est restée latente au fond de chaque conscience. Cela fait que tout espoir n'est pasperdu de raviver une flamme qui sommeil<strong>le</strong> chez certains d'entre vous.« Nous avons comme mission de grouper <strong>le</strong>s véritab<strong>le</strong>s Celtes qui sont l'essence même de laFrance. Je puis vous en par<strong>le</strong>r, car moi-même j'ai vécu en Br<strong>et</strong>agne, j'étais Druide à Huelgoat.Plus tard, au bord de la mer, par une faveur insigne, j'ai ressenti <strong>le</strong>s forces émanées du cerc<strong>le</strong>supérieur <strong>et</strong> ma foi est restée vivante <strong>et</strong> forte, el<strong>le</strong> m'a suivi dans mes existences ultérieures,jusqu'à cel<strong>le</strong> où vous m'avez connu.« Je fus récompensé, puisque <strong>le</strong>s intuitions entr<strong>et</strong>inrent suffisamment la p<strong>et</strong>ite flamme intérieure<strong>et</strong>, me souvenant des lois de la vie universel<strong>le</strong>, je crus devoir répandre la doctrine que vousconnaissez <strong>et</strong> qui était restée inscrite au fond de mon super-esprit. »Ce message nous démontre que <strong>le</strong> spiritualisme moderne n'est, enréalité, qu'un éveil du génie celtique qui sommeillait depuis des sièc<strong>le</strong>s<strong>et</strong> qui reparaît dans tout son éclat sous des formes appropriées auxbesoins de l'évolution humaine.Il se trouve analogue, d'ail<strong>le</strong>urs, sur bien des points, au Christianismeésotérique, car <strong>le</strong>s hautes vérités émanent toutes d'une source uniquepour se diffuser en cou<strong>le</strong>urs diverses, suivant <strong>le</strong>s temps <strong>et</strong> <strong>le</strong>s milieux,comme <strong>le</strong>s rayons du prisme.** *Après un temps de séjour <strong>et</strong> de repos dans l'espace, l'âme, nous disent<strong>le</strong>s Esprits, doit renaître dans la condition humaine. El<strong>le</strong> apporte avecel<strong>le</strong> tout l'héritage du passé bon ou mauvais <strong>et</strong> revient pour acquérir denouvel<strong>le</strong>s puissances, de nouveaux mérites qui faciliteront sonascension, sa marche en avant. Et ainsi, de renaissances en renaissancesl'esprit progresse, s'élève, monte vers c<strong>et</strong> idéal de perfection qui est <strong>le</strong>but de toute l'évolution universel<strong>le</strong>.La Terre est un <strong>monde</strong> d'épreuves <strong>et</strong> de réparation où <strong>le</strong>s âmes sepréparent à une vie plus haute. Il n'est pas d'initiation sans épreuves, pasde réparation sans la dou<strong>le</strong>ur. El<strong>le</strong>s seu<strong>le</strong>s peuvent purifier l'âme, lasacrer, la rendre digne de pénétrer dans <strong>le</strong>s <strong>monde</strong>s heureux. Ces<strong>monde</strong>s, ou systèmes de <strong>monde</strong>s, sont disposés dans l'univers en plansou degrés successifs ; <strong>le</strong>s conditions de la vie y sont d'autant plusparfaites <strong>et</strong> plus harmoniques que l'évolution des êtres qui <strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>nt


LA LOI DES REINCARNATIONS. 71est plus accentuée. On ne s'élève à un degré supérieur que lorsqu'on aacquis, sur <strong>le</strong> degré qui précède, <strong>le</strong>s perfections inhérentes à ce milieu.Or, la variété presque infinie <strong>et</strong> l'inégalité des conditions d'existencesur la Terre, ne perm<strong>et</strong>tent pas de croire qu'on puisse y acquérir <strong>le</strong>squalités nécessaires au cours d'une seu<strong>le</strong> existence. Il faut à l'immensemajorité des humains toute une succession de vies bien remplies pourréaliser c<strong>et</strong> état de subtilité fluidique <strong>et</strong> de maturité mora<strong>le</strong> qui <strong>le</strong>urperm<strong>et</strong>tront de pénétrer parmi <strong>le</strong>s sociétés plus avancées.Il en résulte que si toutes <strong>le</strong>s âmes terrestres étaient indistinctementappelées à renaître au sein de sociétés supérieures, cel<strong>le</strong>s-ci en seraientcontaminées, <strong>et</strong> <strong>le</strong> plan général de l'évolution se trouverait altéré,entièrement faussé.C<strong>et</strong>te manière de voir, ce jugement est confirmé par <strong>le</strong>s attestations denombreux parents <strong>et</strong> amis défunts avec <strong>le</strong>squels il m'a été donné dem'entr<strong>et</strong>enir au cours de ma longue carrière.On nous objecte qu'il n'en est pas de même ainsi partout. EnAngl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> dans l'Amérique du Nord, dit-on, certains esprits ém<strong>et</strong>tentdes doutes <strong>et</strong> nient la nécessité des renaissances terrestres. C<strong>et</strong>tecontradiction apparente est <strong>le</strong> principal argument des adversaires duspiritisme kardéciste.Si nous examinons la question de près, un fait apparaîtra tout d'abord,c'est que tous ces esprits opposés à l'idée de réincarnation appartenaient,sur terre, au culte protestant. On sait que c<strong>et</strong>te forme du christianismedonne à ses adeptes une éducation religieuse particulièrement forte <strong>et</strong>intense, une foi robuste dont <strong>le</strong>s tendances <strong>et</strong> <strong>le</strong>s vues se prolongent avecténacité dans la vie de l'Au-delà. <strong>Le</strong> protestantisme enseigne qu'à la mortl'âme est jugée d'une façon définitive <strong>et</strong> fixée pour l'éternité au paradisou dans l'enfer.<strong>Le</strong> protestant ne prie pas pour <strong>le</strong>s âmes des défunts, <strong>le</strong>ur sort étantirrévocab<strong>le</strong>. Doctrine rigide qui enlève à l'âme coupab<strong>le</strong> toute possibilitéde réparation <strong>et</strong> ôte à Dieu <strong>le</strong> prestige sublime de la miséricorde <strong>et</strong> dupardon. Avec el<strong>le</strong>, aucun moyen de r<strong>et</strong>our sur la terre. <strong>Le</strong> catholicisme,lui, au moins, par la notion du purgatoire, ouvre une issue au rachatpossib<strong>le</strong>, <strong>et</strong> certains prêtres voient dans c<strong>et</strong>te théorie un rapprochementéventuel avec <strong>le</strong> spiritisme, si l'Eglise arrive jamais à atténuer sonintransigeance <strong>et</strong> à reconnaître que <strong>le</strong> purgatoire, ce lieu de réparation,c'est la terre el<strong>le</strong>-même, par <strong>le</strong> procédé des renaissances.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LOI DES REINCARNATIONS. 72On peut donc expliquer par des préjugés dogmatiques invétérésl'opposition de certains esprits, dans <strong>le</strong>s milieux protestants, à la loi desréincarnations.Mais, dira-t-on, puisque tout <strong>le</strong> passé est écrit en nous, dans notreconscience profonde, ainsi que <strong>le</strong> démontrent <strong>le</strong>s expériencesd'extériorisation - la mort étant l'extériorisation complète <strong>et</strong> persistante -comment ces esprits peuvent-ils se tromper sur la nature de ce passé <strong>et</strong> laforme de <strong>le</strong>ur avenir ?Oui, sans doute, tout <strong>le</strong> passé est écrit en nous, comme dans un livre,dans <strong>le</strong>s replis cachés de la mémoire subconsciente. Mais de même quepour lire dans un livre il faut tout d'abord l'ouvrir, puis vouloir <strong>et</strong> savoiry lire, pour explorer <strong>le</strong>s profondeurs de l'être, il faut un acte de lavolonté. C'est par ce procédé que l'hypnotiseur obtient du suj<strong>et</strong> lareconstitution de ses existences passées. Ne nous arrive-t-il pas à nousmêmesd'être obligés de faire un effort mental, effort répété <strong>et</strong> prolongé,pour ressaisir dans la vie actuel<strong>le</strong> des souvenirs endormis ?Beaucoup de gens se figurent que la mort est comme un voi<strong>le</strong> qui sedéchire <strong>et</strong> qu'une vive lumière se fait aussitôt sur tous <strong>le</strong>s problèmes quila concernent. Erreur grave, car c'est <strong>le</strong>ntement, par tout un travailintérieur, par des observations, des comparaisons répétées que l'âmedéfunte se libère peu à peu des routines, des préjugés, des faussesnotions, que l'éducation terrestre a accumulés en el<strong>le</strong>. Encore faut-il pourcela l'assistance, <strong>le</strong> concours d'esprits plus avancés.Mais, comme nous <strong>le</strong> dit Allan Kardec, l'esprit, à son r<strong>et</strong>our dansl'espace, y recherche <strong>le</strong>s groupements d'âmes en vibration harmoniqueavec ses propres vues <strong>et</strong> ses sentiments, il s'associe à <strong>le</strong>ur vie spirituel<strong>le</strong><strong>et</strong>, dès lors, confiné dans c<strong>et</strong>te ambiance particulière, il peut persisterlongtemps dans des erreurs <strong>et</strong> des habitudes communes. Tous <strong>le</strong>s spiritesconnaissent c<strong>et</strong> état d'âme qui se révè<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s communicationsd'outre-tombe, <strong>et</strong> <strong>le</strong>ur procure parfois des preuves origina<strong>le</strong>s d'identitéqui ne sont pas sans intérêt <strong>et</strong> sans profit au point de vue de ladémonstration de la survivance.Au cours de mes expériences, j'ai rencontré parfois des esprits de c<strong>et</strong>tenature qui ne se souvenaient pas d'avoir vécu plusieurs fois sur notreglobe, <strong>et</strong> qui niaient volontiers <strong>le</strong> principe des existences successives. Je<strong>le</strong>s invitais alors à fouil<strong>le</strong>r dans <strong>le</strong>s replis cachés de <strong>le</strong>ur subconscience <strong>et</strong>à rechercher <strong>le</strong>s traces de <strong>le</strong>urs vies antérieures. Aux séances suivantesils venaient me déclarer qu'ils avaient r<strong>et</strong>rouvé ces traces <strong>et</strong> pouvaientLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.frLA LOI DES REINCARNATIONS. 73ressaisir <strong>le</strong> fil de <strong>le</strong>urs multip<strong>le</strong>s renaissances. J'ai remarqué que cesesprits étaient surtout d'ordre inférieur. <strong>Le</strong>urs antécédents peu brillantsse résumaient en séries d'existences de passion, de vio<strong>le</strong>nce, de désordre,sources d'amers regr<strong>et</strong>s dans l'Au-delà.Loin de moi la pensée d'assimi<strong>le</strong>r à ces esprits arriérés ceux d'origineanglo-saxonne, dont j'ai parlé plus haut. Ceux-là possèdent peut-être desrichesses cachées, intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong>s <strong>et</strong> mora<strong>le</strong>s, dont ils ignorentl'importance. J'engage nos amis d'outre-mer à provoquer chez eux desrecherches méthodiques, une analyse approfondie de <strong>le</strong>urs facultés <strong>et</strong> de<strong>le</strong>urs souvenirs. Alors l'enchaînement de <strong>le</strong>urs existences terrestres sereconstituera, <strong>et</strong> nous arriverons ainsi à l'unité de vues susceptib<strong>le</strong> dedonner à la doctrine des vies successives toute son autorité, toute sonamp<strong>le</strong>ur. Pour cela, il suffira de m<strong>et</strong>tre en action ce <strong>le</strong>vier incomparab<strong>le</strong> :la volonté !Remarquons d'ail<strong>le</strong>urs que, depuis un demi-sièc<strong>le</strong>, la croyance à lapluralité des existences de l'âme sur la terre n'a cessé de progresser auxEtats-Unis <strong>et</strong> en Angl<strong>et</strong>erre. El<strong>le</strong> ne comptait, il y a une trentained'années, que quelques représentants isolés, tandis qu'aujourd'hui, del'avis même des spirites anglais, une bonne moitié d'entre eux adm<strong>et</strong>tent<strong>le</strong> r<strong>et</strong>our possib<strong>le</strong>, parfois nécessaire, de l'âme sur la terre.Voici, sur ce suj<strong>et</strong>, l'opinion de deux des représentants, <strong>le</strong>s plusautorisés <strong>et</strong> <strong>le</strong>s plus illustres, de la pensée spiritualiste britanniqueformulée en des ouvrages récents.<strong>Le</strong> professeur Sir W. Barr<strong>et</strong>t, de l'Université de Dublin, écrivait dansson livre : Au seuil de l'invisib<strong>le</strong>, pages 214 <strong>et</strong> 215 :« On a opposé à l'idée de réincarnation l'oubli total de nos existences passées, mais ceci peutn'être qu'une éclipse temporaire. Il est possib<strong>le</strong> que <strong>le</strong> souvenir de nos vies antérieures nousrevienne peu à peu au cours de nos progrès spirituels, à mesure que nous arrivons à une vie pluslarge, à une conscience plus étendue. »Et il ajoute une citation de M. Massey, affirmative <strong>et</strong> explicative ausuj<strong>et</strong> de la réincarnation sur la terre : « La raison de la réincarnation a sasource dans l'attirance qu'exerce notre <strong>monde</strong>. Ce qui nous a amené icibasune fois, nous ramènera sans doute encore tant que <strong>le</strong> mobi<strong>le</strong> quinous y pousse n'aura pas changé. La régénération, c'est-à-dire <strong>le</strong>renouvel<strong>le</strong>ment de notre nature, nous exempte seu<strong>le</strong> de laréincarnation. »Dans ses études sur <strong>le</strong>s aspects multip<strong>le</strong>s de la personnalité humaine,Sir Barr<strong>et</strong>t disait aussi (p. 110) :« <strong>Le</strong>s cas d'invasion psychique rendent compréhensib<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s réincarnations charnel<strong>le</strong>s. »


LA LOI DES REINCARNATIONS. 74De son côté, Sir Oliver Lodge, recteur de l'Université de Birmingham,écrit dans son Evolution biologique <strong>et</strong> spirituel<strong>le</strong> de l'homme, page 157 :« On peut adm<strong>et</strong>tre, dans certains cas, la possibilité des incarnations, non seu<strong>le</strong>ment d'unesuccession d'individus ordinaires, mais aussi de véritab<strong>le</strong>s grands hommes. »Il croit à la réincarnation fragmentaire qui lui semb<strong>le</strong> applicab<strong>le</strong> au casdu Christ.Déjà Stainton Moses, alias Oxon, professeur à l'Université d'Oxford,qui fut un des instigateurs <strong>le</strong>s plus estimés de l'idée spiritualiste dans sonpays, écrivait dans ses Enseignements spiritualistes, page 51, <strong>le</strong>s lignessuivantes, obtenues par sa propre médiumnité :« L'enfant (l'être humain) ne peut acquérir l'amour <strong>et</strong> la science que par l'éducation acquise parune nouvel<strong>le</strong> vie terrestre. Une tel<strong>le</strong> expérience est nécessaire <strong>et</strong> de nombreux esprits choisissentun r<strong>et</strong>our à la terre afin de gagner ce qui <strong>le</strong>ur manque. »Frédéric Myers, dans son magistral ouvrage : Human Personality,chapitre X, exprime la même opinion, <strong>et</strong> dit, page 329 :« La doctrine de la réincarnation ne renferme rien qui soit contraire à la meil<strong>le</strong>ure raison <strong>et</strong> auxinstincts <strong>le</strong>s plus é<strong>le</strong>vés de l'homme. »Il revient encore (p. 407) sur l'évolution graduel<strong>le</strong> (des âmes) ànombreuses étapes, « à laquel<strong>le</strong> il est impossib<strong>le</strong> d'assigner une limite ».Quant à l'Amérique du Nord, nous pourrions citer nombre d'ouvragesédités en ce pays, qui démontrent que l'idée réincarnationiste y fait aussison chemin, <strong>et</strong> que <strong>le</strong>s messages d'Esprits affirmant <strong>le</strong>s renaissancesterrestres y sont de plus en plus fréquents, ainsi qu'on peut <strong>le</strong> voir dans laplupart des revues spiritualistes de langue anglaise. <strong>Le</strong> mêmemouvement d'opinion ressort de l'accueil fait à la traduction de monlivre : <strong>le</strong> Problème de l'Etre <strong>et</strong> de la Destinée par Mrs Vilcox sous l<strong>et</strong>itre Life and Destiny, édité à la fois à Londres <strong>et</strong> à New-York 46 .Il est évident que c<strong>et</strong>te grande vérité a été longtemps effacée par <strong>le</strong><strong>le</strong>nt <strong>et</strong> sourd travail des sièc<strong>le</strong>s, car chaque fois que nous l'affirmonsnous nous heurtons à des objections qui dénotent un oubli compl<strong>et</strong>.Cependant, il ne faut pas perdre de vue que c<strong>et</strong>te doctrine est toujoursvivante en Orient. A l'heure présente, des Indes au Japon, huit centsmillions d'Asiatiques connaissent <strong>et</strong> acceptent la loi des renaissances.Brahmanistes, Bouddhistes, Shintoïstes partagent c<strong>et</strong>te même croyance,ce qui <strong>le</strong>ur assure une certaine supériorité de vues. <strong>Le</strong> Coran, dansplusieurs surates, affirme aussi la réincarnation possib<strong>le</strong> sur terre demaint adepte du Prophète.46 New-York, chez B. Donan Company ; à Londres, chez Gay, à Hancock.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LOI DES REINCARNATIONS. 75Et sans chercher si loin, chez nous-mêmes <strong>et</strong> de nos jours, longueserait la liste des hommes illustres qui ont partagé c<strong>et</strong>te croyance, depuisVictor Hugo, Ch. Bonn<strong>et</strong>, Pierre <strong>Le</strong>roux, Jean Reynaud, jusqu'à Mazzini<strong>et</strong> Flammarion. La plupart n'ont pas eu besoin de preuvesexpérimenta<strong>le</strong>s. L'usage de <strong>le</strong>ur raison, affranchie des routines d'éco<strong>le</strong> <strong>et</strong>des sophismes, <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au de la vie se déroulant autour d'eux, <strong>le</strong>ur ontsuffi pour en discerner <strong>le</strong>s lois. Ils ont été séduits par la beauté <strong>et</strong> lagrandeur de c<strong>et</strong>te évolution qui fait de l'être l'artisan de ses propresdestinées. L'âme, pensaient-ils, édifie el<strong>le</strong>-même son avenir au moyendes vies renaissantes, el<strong>le</strong> développe ses facultés, sa conscience par l<strong>et</strong>ravail, par l'épreuve, par la dou<strong>le</strong>ur, ciseau divin qui lui prête ses plusbel<strong>le</strong>s formes. El<strong>le</strong> s'épure, s'élève, se pénètre des sp<strong>le</strong>ndeurs del'univers, s'initie à ses lois <strong>et</strong> participe, dans la mesure de sa puissancegrandissante, à l'ordre <strong>et</strong> à l'harmonie universel<strong>le</strong>.Pour ces précurseurs, comme pour nous, spirites, c<strong>et</strong>te révélation, soitintuitive, soit venue d'en-haut, a dissipé comme un brouillard <strong>le</strong>shypothèses fantaisistes <strong>et</strong> <strong>le</strong>s négations stéri<strong>le</strong>s. La vie <strong>et</strong> la mort ontchangé d'aspect ; cel<strong>le</strong>-ci n'est plus que la transition nécessaire entre <strong>le</strong>sdeux formes alternantes de notre existence, visib<strong>le</strong> <strong>et</strong> invisib<strong>le</strong>. La vieest la conquête des richesses impérissab<strong>le</strong>s de l'âme, des forces radiantes<strong>et</strong> des qualités mora<strong>le</strong>s qui assureront sa situation dans l'Au-delà, <strong>et</strong> luiprépareront des réincarnations meil<strong>le</strong>ures sur la terre <strong>et</strong> <strong>le</strong>s autres<strong>monde</strong>s. Par là, <strong>le</strong> sombre pessimisme s'évanouit pour faire place à laconfiance, à la joie de vivre dans la tâche bien remplie, la satisfaction dudevoir accompli avec <strong>le</strong>s perspectives d'un avenir sans bornes <strong>et</strong>l'ascension graduée <strong>et</strong> radieuse de cerc<strong>le</strong>s en cerc<strong>le</strong>s, de sphères ensphères vers <strong>le</strong> foyer divin.Or, ce que tant de religions ont enseigné <strong>et</strong> enseignent encore, ce qu<strong>et</strong>ant de penseurs anciens <strong>et</strong> modernes ont discerné au moyen de laréf<strong>le</strong>xion profonde, <strong>le</strong> spiritisme vient <strong>le</strong> démontrer expérimenta<strong>le</strong>ment.Non seu<strong>le</strong>ment il a pour lui <strong>le</strong> témoignage universel du <strong>monde</strong> desEsprits, qui s'élève de tous <strong>le</strong>s points du globe <strong>et</strong> sur <strong>le</strong>quel nousreviendrons plus loin, mais il a déjà réuni tout un faisceau de faitsprobants dont nous allons citer quelques-uns. Remarquons d'abord quechez un être suffisamment évolué, lorsque l'état normal conscient <strong>et</strong>l'état subconscient sont en équilibre, c'est-à-dire parvenus à une stabilitéparfaite, quand <strong>le</strong>dit être se dégage des ambiances matériel<strong>le</strong>s, il peut seLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LOI DES REINCARNATIONS. 76souvenir de ses antériorités <strong>et</strong> percevoir en intuitions profondes,suscitées par des esprits désincarnés, la forme de ses vies passées.De là <strong>le</strong>s réminiscences de certains hommes célèbres, lareconnaissance des lieux où ils ont vécu. Par exemp<strong>le</strong>, ce fut <strong>le</strong> cas deLamartine dans son voyage en Orient, de Mery pour l'Inde <strong>et</strong> la Floride,<strong>et</strong> tant d'autres phénomènes analogues qu'on pourrait rappe<strong>le</strong>r.Mentionnons <strong>le</strong>s témoignages publiés par certaines revues anglaisesrelatifs à des enfants indous qui, pendant la période de croissance, aucours de laquel<strong>le</strong> l'incorporation de l'âme n'étant pas complète,conservent l'usage de <strong>le</strong>ur mémoire subconsciente <strong>et</strong> <strong>le</strong> souvenir de <strong>le</strong>ursantériorités 47 . Des cas analogues ne sont pas rares en Occident, mais onn'y prête que peu d'attention, considérant souvent à tort <strong>le</strong>s récits desenfants comme imaginaires.On m'a parfois demandé de faire connaître mes raisons de croire à mesvies antérieures <strong>et</strong> <strong>le</strong>s preuves personnel<strong>le</strong>s que j'en possède. Pour cela,il me suffit de descendre en moi-même, <strong>et</strong>, aux heures de calme <strong>et</strong> desi<strong>le</strong>nce, d'interroger <strong>le</strong>s couches profondes de ma mémoire pour yr<strong>et</strong>rouver certaines traces de mon passé. Si je me livre à une analysesévère, rigoureuse, de mon caractère, de mes goûts, de mes facultés, jereconstitue l'enchaînement des causes <strong>et</strong> des eff<strong>et</strong>s au moyen desquelss'est édifiée ma personnalité, mon moi conscient à travers <strong>le</strong>s âges.<strong>Le</strong> détail des événements m'a été communiqué par mes guides, maclairvoyance n'allant pas jusque là. C'est précisément ce sévère examenintérieur qui sert de vérification <strong>et</strong> de contrô<strong>le</strong>, car j'y r<strong>et</strong>rouve laconfirmation <strong>et</strong> la preuve de l'exactitude des révélations faites <strong>et</strong> quicomportent des noms, des dates, des identités, recueillis dans mesrecherches bibliographiques.Dans c<strong>et</strong> ordre d'études, ce que l'on ne peut obtenir à l'état de veil<strong>le</strong>,on peut <strong>le</strong> provoquer par l'extériorisation complète du moi dans l'étathypnotique, c'est ce que j'ai souvent pu réaliser avec mon excel<strong>le</strong>ntmédium Mme Forj<strong>et</strong>. Sous l'influence magnétique du guide, el<strong>le</strong>reconstituait ses personnalités antérieures avec des attitudes, un langage,tout un ensemb<strong>le</strong> de détails qu'il lui aurait été impossib<strong>le</strong> d'imaginer. Ilfaut remarquer cependant que <strong>le</strong>s résultats obtenus, par <strong>le</strong>ur nature47 Voir, entre autres, l'enquête ordonnée par <strong>le</strong> Maharadjah de Bhartpur <strong>et</strong> confiée au docteurRao Bahadur qui l'a conduite avec une parfaite conscience scientifique. La revue Kàlpakapublie 4 cas circonstanciés <strong>et</strong> détaillés de réminiscences de vies passées chez de jeunesenfants (d'après la Revue métapsychique de Paris, juill<strong>et</strong>-août 1924).LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LOI DES REINCARNATIONS. 77intime, ne peuvent guère intéresser <strong>et</strong> convaincre que <strong>le</strong>sexpérimentateurs.Mais rares sont <strong>le</strong>s hommes de notre temps qui se livrent à cesexamens. <strong>Le</strong>ur vie est tout extérieure, <strong>et</strong> ils ignorent <strong>le</strong>s ressourcescachées de l'âme. Il y a là toute une psychologie mystérieuse qu'il fautexplorer avec une extrême prudence, <strong>et</strong> qui réserve aux chercheursavisés de grandes surprises.<strong>Le</strong>s expériences poursuivies par <strong>le</strong> colonel de Rochas, administrateurde l'Eco<strong>le</strong> Polytechnique, <strong>et</strong> relatées dans son livre : <strong>le</strong>s Vies successives,ont été contestées ; cependant on aurait tort de <strong>le</strong>s rej<strong>et</strong>er en bloc, car, sidans certains cas la supercherie fut évidente, d'autres présentaient un réelaspect de sincérité. Tel paraît être <strong>le</strong> cas de Joséphine, jeune femme deVoiron (Isère) qui, endormie par <strong>le</strong> Colonel, se r<strong>et</strong>rouvait dans sapersonnalité antérieure de Claude Bourdon, habitant jadis un village dudépartement de l'Ain, où <strong>le</strong> suj<strong>et</strong> n'était jamais allé. On y r<strong>et</strong>rouva l'actede naissance dans <strong>le</strong> registre de la paroisse. Ce fait était agrémenté d'unefou<strong>le</strong> de détails curieux constituant dans <strong>le</strong>ur ensemb<strong>le</strong> de bons élémentsd'authenticité.On peut joindre à ce cas celui de Mayo, jeune fil<strong>le</strong> d'Aix-en-Provencequi, en se muant dans ses personnalités d'autrefois, revivait des scènestragiques de ses existences. Par exemp<strong>le</strong>, l'état de grossesse <strong>et</strong> l'asphyxiepar immersion furent constatés par <strong>le</strong> docteur Bertrand, maire d'Aix,convaincu que ces états ne pouvaient être simulés par une personne de18 ans. Faut-il voir là, comme certains <strong>le</strong> pensent, la révélation d'une loiphysiologique peu connue, une corrélation du physique <strong>et</strong> du mental quiouvre la voie à des investigations d'un ordre nouveau, à des découvertesbiologiques d'une haute importance ? Quoi qu'il en soit, ces faitsviennent confirmer nos assertions au suj<strong>et</strong> du pouvoir de la pensée sur<strong>le</strong>s fluides <strong>et</strong> sur la matière concrète el<strong>le</strong>-même.Un phénomène plus comp<strong>le</strong>xe encore par la variété des formes qu'ilrevêt, c'est la réincarnation, dans la même famil<strong>le</strong>, de la p<strong>et</strong>iteA<strong>le</strong>xandrine, fil<strong>le</strong> du docteur Samona de Pa<strong>le</strong>rme, revenue une secondefois après une mort prématurée. On r<strong>et</strong>rouve en el<strong>le</strong> toutes <strong>le</strong>sparticularités mora<strong>le</strong>s <strong>et</strong> physiques très caractéristiques de sa courte vieprécédente. A<strong>le</strong>xandrine raconte plusieurs souvenirs de c<strong>et</strong>te existence,par exemp<strong>le</strong> une excursion à Montréal, où el<strong>le</strong> a rencontré des prêtresgrecs habillés de rouge, ce qui est peu commun en Sici<strong>le</strong>.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LOI DES REINCARNATIONS. 78C<strong>et</strong>te deuxième naissance annoncée à l'avance par des manifestationsd'esprits, quoique considérée par <strong>le</strong>s parents comme impossib<strong>le</strong> pour descauses pathologiques, se réalisa à jour fixe. Ces faits s'appuient sur touteune série d'attestations de témoins <strong>et</strong> d'amis relatant toutes <strong>le</strong>s phases dece phénomène.Aujourd'hui, A<strong>le</strong>xandrine a 13 ans, écrit G. Delanne dans son dernierouvrage 48 <strong>et</strong> on peut suivre en el<strong>le</strong> tout <strong>le</strong> développement des prémicesindiquées par <strong>le</strong>s Esprits.Nous ne pouvons énumérer ici tous <strong>le</strong>s cas de réincarnation annoncésà l'avance, tous <strong>le</strong>s phénomènes de réminiscence des vies antérieureschez <strong>le</strong>s enfants <strong>et</strong> <strong>le</strong>s adultes, <strong>et</strong> ceux se rattachant à la régressionhypnotique des souvenirs.Mais indépendamment des faits d'ordre expérimental, autour de nous,que d'anomalies ne s'expliquent que par la notion des antériorités ; surbien des visages nous pourrions en lire la démonstration. Ces femmes deformes lourdes, aux gestes masculins, ces hommes aux manièresefféminées, comme nous en connaissons tous, ne sont-ils pas des espritsqui ont changé de sexe en se réincarnant ? Au sein du peup<strong>le</strong>, en dépit dela loi d'hérédité, toutes ces intelligences, ces ta<strong>le</strong>nts, voire ce génie, quisurgissent parmi des famil<strong>le</strong>s, plutôt matériel<strong>le</strong>s <strong>et</strong> grossières, ne sont-ilspas la manifestation de travaux <strong>et</strong> d'aptitudes antérieurs ? <strong>Le</strong> mêmeproblème s'attache à ces natures délicates <strong>et</strong> affinées, issues d'êtresfrustes <strong>et</strong> involués.Par contre, chez tels anarchistes, fauteurs de grèves, avides debou<strong>le</strong>versement <strong>et</strong> de désordre, ne reconnaît-on pas d'anciens bourgeoiségoïstes, condamnés à renaître parmi ceux qu'ils exploitaient jadis <strong>et</strong> àqui un vague instinct rend <strong>le</strong>ur situation nouvel<strong>le</strong> insupportab<strong>le</strong> ? Etcombien d'autres contrastes, de bizarreries inexplicab<strong>le</strong>s en apparence,s'éclairent par la loi des renaissances. On peut r<strong>et</strong>rouver César dansNapoléon, Virgi<strong>le</strong> dans Lamartine, Vercingétorix en Desaix. CertainsEsprits ajoutent même : Pompée dans Mussolini. Il est des individualitésqui reparaissent à la suite des sièc<strong>le</strong>s de tel<strong>le</strong> façon qu'on peut <strong>le</strong>sreconnaître par l'originalité de caractères qui se dessinent avec la n<strong>et</strong>t<strong>et</strong>éd'une effigie, comme <strong>le</strong> profil d'une médail<strong>le</strong> antique.Mais n'insistons pas, car ces comparaisons pourraient être la source denombreux abus. Etant donnée c<strong>et</strong>te hypertrophie du moi, qui est une48 Voir G. DELANNE, Documents pour servir à l'étude de la réincarnation.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LOI DES REINCARNATIONS. 79maladie si répandue, trop de gens seraient tentés de voir en eux laréincarnation de quelque célébrité d'autrefois.A chaque renaissance, <strong>le</strong> voi<strong>le</strong> de la chair r<strong>et</strong>ombe sur la mémoiresubconsciente, l'amas des souvenirs replonge au plus profond de l'être. Iln'y a d'exception que pour certains cas d'enfants <strong>et</strong> de personnagesévolués qui peuvent extérioriser <strong>le</strong>urs facultés psychiques, comme nousl'avons vu précédemment. Mais pour la généralité des humains, l'oublides vies antérieures est une règ<strong>le</strong>, <strong>et</strong> c'est peut-être un bienfait de lanature, car, dans <strong>le</strong>s <strong>monde</strong>s inférieurs <strong>et</strong> arriérés comme celui que noushabitons, <strong>le</strong> panorama des vies primaires est loin d'être réconfortant pourl'âme, trop mêlé d'angoisses, d'impressions douloureuses <strong>et</strong> humiliantes,de regr<strong>et</strong>s superflus dont l'intensité paralyserait souvent notre action,affaiblirait notre initiative alors que nous sommes revenus ici-bas pourréparer <strong>et</strong> pour évoluer. <strong>Le</strong> détail des événements devient inuti<strong>le</strong> <strong>et</strong> cequi importe c'est de connaître la grande loi qui relie toutes nos existences<strong>et</strong> <strong>le</strong>s rend solidaires <strong>le</strong>s unes des autres.C<strong>et</strong>te conception palingénésique nous paraît offrir <strong>le</strong> remèdeindispensab<strong>le</strong> à l'état d'esprit de beaucoup de nos contemporains. Eneff<strong>et</strong>, un vent de pessimisme souff<strong>le</strong> à certains moments sur notre pays.On va jusqu'à douter de l'avenir de la France, de la possibilité de sonrelèvement, semant ainsi <strong>le</strong> découragement dans <strong>le</strong>s âmes. Cepessimisme est <strong>le</strong> fruit morbide du scepticisme matérialiste qui ronge,depuis un sièc<strong>le</strong>, la société contemporaine. Notre littérature en porte enpartie la responsabilité. On écrit beaucoup à notre époque, mais, parmi<strong>le</strong>s auteurs, la plupart ne sentent pas que c'est un redoutab<strong>le</strong> honneur depar<strong>le</strong>r aux fou<strong>le</strong>s ignorantes <strong>et</strong> impressionnab<strong>le</strong>s. Ces écrivains nesemb<strong>le</strong>nt rien connaître de ce vaste <strong>monde</strong> invisib<strong>le</strong> qui nous enveloppe<strong>et</strong> nous domine, rien de ces immenses réserves de forces <strong>et</strong> d'âmes qui,par la réincarnation, viennent sans cesse alimenter, entr<strong>et</strong>enir <strong>et</strong>renouve<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s courants de la vie humaine. C'est pourquoi c<strong>et</strong>te étude dela Réincarnation s'impose, car sans el<strong>le</strong>, on ne peut résoudre aucun desproblèmes qui touchent à l'existence <strong>et</strong> à l'évolution des êtres <strong>et</strong> dessociétés.Suivant <strong>le</strong>s éléments que la réincarnation nous apporte, <strong>le</strong> niveaumoral s'abaisse ou s'élève. Quand el<strong>le</strong> amène sur notre globe <strong>le</strong>scontingents des <strong>monde</strong>s inférieurs, <strong>le</strong> troub<strong>le</strong> s'accentue <strong>et</strong> l'humanitésemb<strong>le</strong> recu<strong>le</strong>r. Mais, par el<strong>le</strong> aussi, aux heures de détresse, desLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LOI DES REINCARNATIONS. 80individualités puissantes peuvent surgir pour diriger dans des voies plussûres <strong>le</strong>s pas hésitants de la caravane en marche.C'est là ce qui se produit en ce moment dans notre pays. Des espritsévolués <strong>et</strong> d'autres d'un ordre é<strong>le</strong>vé viennent y prendre place, au moyendes renaissances, dans un but de régénération. Ce mouvement va sepoursuivre, disent nos Instructeurs invisib<strong>le</strong>s, <strong>et</strong>, dans une vingtained'années, on pourra assister à une oeuvre de relèvement des peup<strong>le</strong>sOccidentaux <strong>et</strong> particulièrement de la France.Rien n'est donc désespéré. <strong>Le</strong>s sombres pronostics, <strong>le</strong>s jugementspessimistes, <strong>le</strong>s craintes, <strong>le</strong>s alarmes proviennent d'une conceptioninsuffisante de l'existence à laquel<strong>le</strong> une science routinière impose <strong>le</strong>sbornes restreintes de notre courte durée <strong>et</strong> de notre p<strong>et</strong>it globe, tandisqu'en réalité, la vie possède des ressources infinies, puisqu'el<strong>le</strong> sedérou<strong>le</strong> au sein des espaces d'où el<strong>le</strong> inspire, stimu<strong>le</strong> <strong>et</strong> féconde la vi<strong>et</strong>errestre.Si notre littérature, notre philosophie, notre politique, continuaient às'inspirer des règ<strong>le</strong>s d'une science étroite <strong>et</strong> vieillie, si unecompréhension généra<strong>le</strong> de la vie évolutive <strong>et</strong> de ses lois ne venaitpénétrer, imprégner, transformer l'âme humaine, il y aurait moinsd'espoir de voir changer la situation mora<strong>le</strong> <strong>et</strong> socia<strong>le</strong> de notre pays.C'est surtout la notion d'une vie unique qui a tout altéré, tout obscurci, <strong>et</strong>rendu incompréhensib<strong>le</strong>s l'évolution de l'être <strong>et</strong> la justice de Dieu. Si lavie terrestre était aussi restreinte, nos études, nos progrès seraientperdus, <strong>et</strong> pour l'individu <strong>et</strong> pour l'humanité, tandis que, par laréincarnation, tout se perpétue, tout se renouvel<strong>le</strong>. Nous travaillons pourtous, <strong>et</strong> en travaillant pour tous nous travaillons pour nous-mêmes.Ainsi, rien ne se perd, <strong>le</strong>s individus <strong>et</strong> <strong>le</strong>s générations sont solidairesentre eux, solidaires à travers <strong>le</strong>s sièc<strong>le</strong>s.** *Par l'exposé qui précède, on peut voir que tous <strong>le</strong>s grands courants dela pensée antique philosophique <strong>et</strong> religieuse, touchant <strong>le</strong>s hautesdestinées de l'âme, après des vicissitudes séculaires se réveil<strong>le</strong>nt, sesynthétisent <strong>et</strong> fusionnent dans <strong>le</strong> spiritualisme moderne sous la formede la loi d'évolution par <strong>le</strong>s vies renaissantes.Toutes <strong>le</strong>s grandes religions de l'Orient, y compris <strong>le</strong> christianismeésotérique, la philosophie platonicienne <strong>et</strong> <strong>le</strong>s principes de l'éco<strong>le</strong>LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LOI DES REINCARNATIONS. 81d'A<strong>le</strong>xandrie se r<strong>et</strong>rouvent en lui pour y rejoindre la tradition sacrée del'Occident, cel<strong>le</strong> de nos pères, <strong>le</strong>s Celtes. Une grande oeuvre s'accomplitpar-dessus nos têtes dont nous ne pouvons mesurer l'importance, maisdont <strong>le</strong>s eff<strong>et</strong>s vont se répercuter à travers <strong>le</strong>s sièc<strong>le</strong>s. C<strong>et</strong>te oeuvre desynthèse, qui représente la foi é<strong>le</strong>vée, la foi supérieure de l'humanité enmarche, ne pouvait se réaliser au sein des religions actuel<strong>le</strong>s, maisseu<strong>le</strong>ment en dehors d'el<strong>le</strong>s <strong>et</strong> par la science.<strong>Le</strong> Catholicisme a perdu de vue sa mission salvatrice <strong>et</strong> régénératrice.Par des interprétations spécieuses, il a dénaturé la pure doctrine duChrist, surtout en ce qui touche l'avenir de l'homme <strong>et</strong> la justice de Dieu.Et cependant, c'est parmi ses adeptes que se répand plus faci<strong>le</strong>ment lanotion de la pluralité des existences. Car on l'a vu, <strong>le</strong> purgatoire, bienmal défini par l'Eglise, pourrait très bien se concilier avec <strong>le</strong> rachat desfautes du passé au moyen des vies d'épreuves. <strong>Le</strong> protestantisme, de soncôté, en supprimant la notion du purgatoire, avait fermé toute issue auprincipe des vies renaissantes.N'était-ce pas une chose douloureuse, effrayante même à certainségards, que c<strong>et</strong>te constatation : après tant de sièc<strong>le</strong>s de civilisation,l'incertitude pesant encore sur <strong>le</strong> problème de la destinée humaine ? Lalumière qui a brillé dès <strong>le</strong>s premiers temps de notre histoire, s'étaitévanouie. Il semblait que l'homme, en s'éloignant de la nature <strong>et</strong> de sesorigines, allait s'enfoncer dans la nuit. C'est seu<strong>le</strong>ment aujourd'hui, grâceaux travaux de quelques penseurs ardents, que <strong>le</strong>s premières lueurs d'uneaube nouvel<strong>le</strong> viennent eff<strong>le</strong>urer l'âme celtique endormie.Pour tous ceux qui considéraient la variété <strong>et</strong> l'inégalité des conditionshumaines, soit au point de vue des différences de races, de culture, decivilisation, soit en ce qui concerne la durée des existences, l'énigme dela vie restait indéchiffrab<strong>le</strong> ; mais voici que, par la succession desexistences de l'âme, tout s'enchaîne <strong>et</strong> s'harmonise dans une rigoureuselogique.<strong>Le</strong> terrib<strong>le</strong> problème de la dou<strong>le</strong>ur trouve là aussi sa solution, <strong>et</strong> l'ons'explique mieux que certains êtres connaissent la souffrance dès <strong>le</strong>berceau <strong>et</strong> la subissent jusqu'à la tombe.Toutes ces vies obscures, tourmentées, douloureuses, sont autant decreus<strong>et</strong>s où l'âme se dégage de ses impur<strong>et</strong>és, où <strong>le</strong> fiel se consume, où<strong>le</strong>s passions du mal, par une divine alchimie, se transmuent peu à peu enpassions du bien.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LOI DES REINCARNATIONS. 82Sans doute, <strong>le</strong> progrès n'est pas toujours sensib<strong>le</strong>, <strong>et</strong> l'âme souvent serévolte devant la souffrance, mais quand <strong>le</strong> temps d'épreuve est passé, onconstate qu'il n'a pas été stéri<strong>le</strong> <strong>et</strong> que l'âme en a bénéficié.Il en est de même du problème du mal qui dans son ensemb<strong>le</strong> n'estqu'un des aspects de la même question. Ce problème qui a suscité tant dediscussions stéri<strong>le</strong>s était faci<strong>le</strong>ment résolu par <strong>le</strong>s Druides : Dieu donne àl'homme une part de liberté proportionnel<strong>le</strong> à son degré d'évolution, <strong>et</strong> laliberté humaine a enfanté <strong>le</strong> mal. La première Triade énonce parmi <strong>le</strong>strois unités primitives « <strong>le</strong> point de liberté où s'équilibrent toutes <strong>le</strong>soppositions ».Dieu n'aurait pu supprimer <strong>le</strong> mal sans supprimer la liberté, ce quiaurait entièrement faussé la loi d'évolution, <strong>et</strong> avec el<strong>le</strong> <strong>le</strong> principe vital,la raison même de l'univers. <strong>Le</strong> libre arbitre seul assure <strong>le</strong> libre jeu del'initiative, de la volonté d'où décou<strong>le</strong>nt <strong>le</strong>s mérites nécessaires pouracquérir <strong>le</strong>s biens spirituels, but suprême de l'évolution. L'être par sesefforts doit conquérir à la suite des temps la sagesse, la science, <strong>le</strong> génie,<strong>et</strong> par eux <strong>le</strong> bonheur, la félicité, c'est-à-dire tout ce qui fait la grandeur,la beauté de la vie, car on n'apprécie vraiment, on ne goûte que ce quel'on acquiert par soi-même.Si <strong>le</strong> mal semb<strong>le</strong> dominer sur la terre, c'est que cel<strong>le</strong>-ci constitue undegré intérieur de l'échel<strong>le</strong> des <strong>monde</strong>s, <strong>et</strong> que la plupart de ses habitantssont des esprits jeunes, encore ignorants, enclins aux passions. Mais àmesure qu'on s'élève sur la grande échel<strong>le</strong> cosmique, <strong>le</strong> mal s'atténue peuà peu, puis s'évanouit, <strong>et</strong> <strong>le</strong> bien se réalise en vertu même de la loigénéra<strong>le</strong> d'évolution.C<strong>et</strong>te loi, nous allons en exposer <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s <strong>et</strong> <strong>le</strong> but au moyen desTriades sous <strong>le</strong>ur forme concise en ce qui est relatif à Abred <strong>le</strong> cerc<strong>le</strong> destransmigrations, <strong>et</strong> Gwynfyd <strong>le</strong> cerc<strong>le</strong> des vies cé<strong>le</strong>stes. <strong>Le</strong>s Triades 1 à14 étaient reproduites au chapitre V, cel<strong>le</strong>s qui suivent, de 15 à 45, ensont <strong>le</strong> complément. <strong>Le</strong>s Triades manquantes figurent aux pointsessentiels de c<strong>et</strong>te oeuvre, où el<strong>le</strong>s trouvent <strong>le</strong>ur application.Abred : 15. Trois sortes de nécessités dans Abred : <strong>le</strong> moindre de toutevie, <strong>et</strong> de là <strong>le</strong> commencement. La substance de chaque chose, <strong>et</strong> de là lacroissance, laquel<strong>le</strong> ne peut s'opérer dans un état autre. La formation dechaque chose de la mort, <strong>et</strong> de là la débilité de la vie.16. Trois choses qu'on ne peut exécuter que par la justice de Dieu :Tout souffrir en Abred, car sans cela on ne peut acquérir une sciencecomplète d'aucune chose. Obtenir une part en l'amour de Dieu. AboutirLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LOI DES REINCARNATIONS. 83par <strong>le</strong> pouvoir de Dieu à l'accomplissement de ce qui est <strong>le</strong> plus juste <strong>et</strong>miséricordieux.17. Trois causes principa<strong>le</strong>s de la nécessité d'Abred : Recueillir lasubstance de toute chose. Recueillir la connaissance de toute chose.Recueillir la force mora<strong>le</strong> pour triompher de toute adversité <strong>et</strong> duprincipe de destruction <strong>et</strong> pour se dépouil<strong>le</strong>r du mal. Et sans el<strong>le</strong>s, dansla traversée de chaque état de vie, il n'y a ni vivant ni forme qui puisseparvenir à la plénitude.20. Trois nécessités d'Abred : <strong>Le</strong> dérèg<strong>le</strong>ment, car il n'en peut êtreautrement. L'affranchissement par la mort devant <strong>le</strong> mal <strong>et</strong> la corruption.L'accroissement de la vie <strong>et</strong> du bien par <strong>le</strong> dépouil<strong>le</strong>ment du mal ens'affranchissant de la mort. Et cela par l'amour de Dieu concernant toutechose.21. Trois moyens de Dieu dans Abred pour triompher du mal <strong>et</strong> duprincipe de destruction en s'évadant devant eux en Gwynfyd : Lanécessité, l'oubli, la mort.22. Trois premières choses simultanément créées : L'homme, laliberté, la lumière.23. Trois nécessités de l'homme : souffrir, se renouve<strong>le</strong>r (progresser),choisir. Et par <strong>le</strong> pouvoir que donne la dernière, on ne peut connaître <strong>le</strong>sdeux autres avant <strong>le</strong>ur échéance.24. Trois alternatives de l'homme : Abred <strong>et</strong> Gwynfyd, nécessité <strong>et</strong>liberté, mal <strong>et</strong> bien, toutes choses étant en équilibre <strong>et</strong> l'homme ayant <strong>le</strong>pouvoir de s'attacher à l'un ou l'autre, suivant sa volonté.26. Par trois choses l'on tombe en Abred, nécessairement, bien que parail<strong>le</strong>urs l'on soit attaché à ce qui est bon : Par l'orgueil, <strong>le</strong> longd'Annoufn. Par la fauss<strong>et</strong>é, <strong>le</strong> long de Gabien. Par la cruauté, <strong>le</strong> long deKenmil, <strong>et</strong> l'on r<strong>et</strong>ourne de nouveau à l'humanité comme auparavant.27. Trois causes justificatives de l'état d'humanité : Acquérir d'abord lascience, l'amour <strong>et</strong> la force mora<strong>le</strong> avant que la mort ne survienne. Etl'on ne peut <strong>le</strong> faire que par la liberté <strong>et</strong> <strong>le</strong> choix, donc pas avant l'étatd'humanité. Ces trois choses sont nommées <strong>le</strong>s trois victoires.28. Trois victoires sur <strong>le</strong> mal <strong>et</strong> sur l'esprit mauvais : science, amour,pouvoir, car la vérité, la volonté <strong>et</strong> la puissance accomplissent parl'union de <strong>le</strong>ur force tout ce qu'el<strong>le</strong>s désirent, el<strong>le</strong>s commencent dansl'état d'humanité <strong>et</strong> durent ensuite toujours.29. Trois privilèges de l'état d'humanité : l'équilibre du mal <strong>et</strong> du bien,<strong>et</strong> de là la comparaison. La liberté du choix, <strong>et</strong> de là <strong>le</strong> jugement <strong>et</strong> laLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LOI DES REINCARNATIONS. 84préférence. <strong>Le</strong> commencement de puissance qui dérive du jugement <strong>et</strong>du choix, <strong>et</strong> ils sont nécessaires avant d'accomplir quoi que ce soit.Gwynfyd : 30. Trois différences nécessaires entre l'homme, toute autrecréature <strong>et</strong> Dieu : La limite de l'homme alors qu'on n'en saurait trouver àDieu. <strong>Le</strong> commencement de l'homme alors qu'on n'en saurait trouver àDieu. <strong>Le</strong>s renouvel<strong>le</strong>ments (progrès) nécessaires de l'homme dans <strong>le</strong>cerc<strong>le</strong> de Gwynfyd, du fait qu'il ne peut supporter l'éternité de Ceugantalors que Dieu supporte tout état avec félicité.31. Trois formes suprêmes de l'état de Gwynfyd : Sans mal, sansbesoin, sans fin.32. Trois restitutions du cerc<strong>le</strong> de Gwynfyd : <strong>Le</strong> génie primitif.L'amour primitif. La mémoire primitive, car sans cela il n'y a point defélicité.33. Trois différences entre tout vivant <strong>et</strong> <strong>le</strong>s autres vivants : <strong>Le</strong> génie.La mémoire. La connaissance, c'est-à-dire que tous trois sont p<strong>le</strong>ins enchacun <strong>et</strong> ne peuvent lui être commun avec un autre vivant, chacun à samesure, <strong>et</strong> il ne peut y avoir deux plénitudes de nul<strong>le</strong> chose.34. Trois dons de Dieu à tout vivant : La plénitude de sa race. Laconscience de son humanité. <strong>Le</strong> dégagement de son génie primitif parrapport à tout autre, <strong>et</strong> par là chacun diffère des autres.35. Par la compréhension de trois choses l'on diminue <strong>le</strong> mal <strong>et</strong> la mort<strong>et</strong> l'on triomphe : Cel<strong>le</strong> de <strong>le</strong>ur nature. Cel<strong>le</strong> de <strong>le</strong>ur cause. Cel<strong>le</strong> de <strong>le</strong>uraction. Et on <strong>le</strong>s trouve au Gwynfyd.36. Trois fondements de la science : <strong>le</strong> renouvel<strong>le</strong>ment de la traverséede chaque état de vie. <strong>Le</strong> souvenir de chaque transmigration <strong>et</strong> de sesincidents. <strong>Le</strong> pouvoir de traverser chaque état de vie pour expérience <strong>et</strong>jugement, <strong>et</strong> cela se trouve au cerc<strong>le</strong> de Gwynfyd.37. Trois distinctions de tout vivant dans <strong>le</strong> cerc<strong>le</strong> de Gwynfyd :L'inclination (ou vocation). La possession (ou privilège), <strong>et</strong> <strong>le</strong> génie, <strong>et</strong>deux vivants ne peuvent être primitivement semblab<strong>le</strong>s en rien, carchacun est comb<strong>le</strong> en ce qui <strong>le</strong> distingue <strong>et</strong> rien n'est comb<strong>le</strong> sans qu'iln'eût sa mesure entière.38. Trois choses impossib<strong>le</strong>s, sauf à Dieu : Supporter l'éternité deCeugant. Participer à toute condition sans se renouve<strong>le</strong>r. Améliorer <strong>et</strong>renouve<strong>le</strong>r toute chose sans <strong>le</strong> faire avec perte (à ses dépens).39. Trois choses qui ne disparaîtront jamais à cause de la nécessité de<strong>le</strong>ur puissance : La forme de l'être. La substance de l'être. La va<strong>le</strong>ur del'être, car par l'affranchissement du mal el<strong>le</strong>s seront éternel<strong>le</strong>ment soitLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LOI DES REINCARNATIONS. 85vivantes, soit inanimées, dans <strong>le</strong>s divers états du beau <strong>et</strong> du bien dans <strong>le</strong>cerc<strong>le</strong> de Gwynfyd.40. Trois biens suprêmes résultant des renouvel<strong>le</strong>ments de la conditionhumaine dans <strong>le</strong> Gwynfyd : L'instruction. La beauté. <strong>Le</strong> repos par soninaptitude à supporter Ceugant <strong>et</strong> son éternité.41. Trois choses en croissance : <strong>Le</strong> feu ou la lumière. L'intelligence(ou la conscience) ou la vérité. L'âme ou la vie. El<strong>le</strong>s triomphent de tout<strong>et</strong> de là la fin d'Abred.42. Trois choses en décroissance : L'obscurité. <strong>Le</strong> mensonge. La mort.43. Trois choses se renforcent de jour en jour, car la plus grandesomme d'efforts va sans cesse vers el<strong>le</strong>s : L'amour. La science. LaToute-justice.44. Trois choses s'affaiblissent chaque jour, car la plus grande sommed'efforts va contre el<strong>le</strong>s : La haine. La déloyauté. L'ignorance !45. <strong>Le</strong>s trois plénitudes du bonheur de Gwynfyd : Participer de toutequalité avec une perfection principa<strong>le</strong>. Posséder toute espèce de génieavec un génie prééminent. Embrasser tous <strong>le</strong>s êtres dans un même amouravec un amour en première ligne, savoir l'amour de Dieu, <strong>et</strong> c'est en celaque consiste la plénitude du ciel <strong>et</strong> de Gwynfyd.(Traduction du gaëlique de L<strong>le</strong>velyn Sion.)On <strong>le</strong> voit, par <strong>le</strong>ur forme concise <strong>et</strong> <strong>le</strong>ur sens profond, ces Triadesconstituent une oeuvre origina<strong>le</strong> <strong>et</strong> puissante qui ne peut être considéréecomme l'invention de penseurs isolés, mais plutôt comme l'expressionsynthétique du génie d'une race entière. El<strong>le</strong>s se rattachent à des véritésd'ordre éternel, <strong>et</strong> peut-être fallait-il l'incubation des sièc<strong>le</strong>s pour en fairecomprendre toute la portée. El<strong>le</strong>s surgissent de l'ombre à une heurehistorique où l'idéal s'affaiblit pour rendre à notre pays sa foi en luimême,la confiance en sa destinée, <strong>et</strong> devenir ainsi l'instrument d'unecivilisation plus haute, plus nob<strong>le</strong>, plus digne.** *La loi des réincarnations, ce r<strong>et</strong>our des âmes sur la terre, suscite desobjections auxquel<strong>le</strong>s il est nécessaire de répondre, des craintes qu'ilimporte de dissiper. Parmi ceux qui interrogent, <strong>le</strong>s uns redoutent de neplus r<strong>et</strong>rouver dans l'au-delà <strong>le</strong>s êtres qu'ils ont aimés ici-bas. On sedemande si, en vertu de c<strong>et</strong>te loi, nous serons séparés des membresactuels de nos famil<strong>le</strong>s <strong>et</strong> obligés de poursuivre isolément notre <strong>le</strong>nte <strong>et</strong>LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LOI DES REINCARNATIONS. 86pénib<strong>le</strong> évolution. D'autres sont effrayés à la perspective de reprendre latâche terrestre, après une vie laborieuse semée d'épreuves <strong>et</strong> de maux.Hâtons-nous de <strong>le</strong>s rassurer !La réincarnation est rapide, <strong>le</strong> séjour de l'esprit dans l'espace de courtedurée, seu<strong>le</strong>ment dans <strong>le</strong>s cas d'enfants morts en bas âge. <strong>Le</strong>ur tentativepour reparaître sur la scène terrestre ayant échoué - presque toujourspour des causes physiologiques dues à la mère - c<strong>et</strong>te tentative serarenouvelée dès que <strong>le</strong>s conditions favorab<strong>le</strong>s se présenteront dans <strong>le</strong>même milieu. Au cas contraire, l'esprit se réincarnera à proximité de cemilieu, c'est-à-dire chez des parents ou amis, de façon à rester enrapports avec ceux qu'il avait choisis en vertu d'une attirance résultant deliens antérieurs, de forces affectives constituant une certaine affinitéfluidique.<strong>Le</strong>s Esprits forment des famil<strong>le</strong>s nombreuses dont <strong>le</strong>s membres sesuivent à travers <strong>le</strong>urs multip<strong>le</strong>s réincarnations. Tandis que <strong>le</strong>s unspoursuivent sur <strong>le</strong> plan matériel <strong>le</strong>ur éducation, <strong>le</strong>ur évolution, <strong>le</strong>s autresrestent dans l'espace pour <strong>le</strong>s protéger dans la mesure de <strong>le</strong>urs moyens,<strong>le</strong>s soutenir, <strong>le</strong>s inspirer, <strong>le</strong>s attendre, afin de <strong>le</strong>s recevoir à l'issue de lavie terrestre. Plus tard, ceux-ci renaîtront à la vie humaine <strong>et</strong>, à <strong>le</strong>ur tour,de protecteurs redeviendront protégés. La durée du séjour dans l'espaceest très variab<strong>le</strong>, <strong>et</strong>, suivant <strong>le</strong> degré d'évolution, peut embrasserplusieurs sièc<strong>le</strong>s ou durer seu<strong>le</strong>ment quelques dizaines d'années pour <strong>le</strong>sEsprits ambitieux de progresser.Il y a toujours corrélation entre la vie terrestre <strong>et</strong> cel<strong>le</strong> de l'espace. Lafamil<strong>le</strong> visib<strong>le</strong> est toujours liée à la famil<strong>le</strong> invisib<strong>le</strong>, même à son insu.<strong>Le</strong>s affections, <strong>le</strong>s sentiments provenant de liens établis au cours desexistences successives, se transm<strong>et</strong>tent d'un plan à l'autre avec d'autantplus d'intensité que l'état vibratoire des êtres qui composent ces famil<strong>le</strong>sest plus subtil. L'union parfaite qui règne dans certaines famil<strong>le</strong>ss'explique par de nombreuses vies communes. <strong>Le</strong>urs membres ont étérapprochés par une attraction spirituel<strong>le</strong>, une adaptation de penséeidentique, des goûts <strong>et</strong> des aspirations de même ordre <strong>et</strong> cela à desdegrés divers.Il est faci<strong>le</strong> de reconnaître dans une famil<strong>le</strong> celui qui s'y incarne parexception <strong>et</strong> pour la première fois, soit pour s'y perfectionnerintel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong>ment <strong>et</strong> mora<strong>le</strong>ment au contact d'êtres plus avancés, soit, aucontraire, pour servir d'exemp<strong>le</strong>, de modè<strong>le</strong>, d'entraîneur à des espritsarriérés, <strong>et</strong>, en même temps, pour <strong>le</strong>s aider à supporter <strong>le</strong>s épreuves queLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LOI DES REINCARNATIONS. 87la destinée <strong>le</strong>ur réserve, ce qui devient une mission, une tâche méritoire.Dans certains cas, <strong>le</strong> contraste est si frappant entre <strong>le</strong>s caractères, lamanière de penser <strong>et</strong> d'agir, si frappant que des personnes non initiées enviennent à proférer ce jugement : Celui-là n'est pas de la famil<strong>le</strong>, onpourrait croire qu'il a été changé en nourrice !Dès la vie de l'espace, des engagements sont pris entre certains Espritsde se réincarner dans <strong>le</strong>s mêmes milieux pour y poursuivre uneévolution commune. D'autres âmes évoluées acceptent <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> pénib<strong>le</strong> dedescendre dans <strong>le</strong>s foyers matériels pour y dissiper, par <strong>le</strong>urs radiations,<strong>le</strong>s éléments grossiers qui dominent dans ces milieux, <strong>et</strong> c<strong>et</strong> acted'abnégation sera pour el<strong>le</strong>s un nouveau mobi<strong>le</strong> d'avancement.On nous interroge sur <strong>le</strong>s différences de races <strong>et</strong> <strong>le</strong>urs rapports avecl'évolution. <strong>Le</strong>s Esprits disent, à ce suj<strong>et</strong>, que chaque région du globeattire de l'espace, des fluides en harmonie avec <strong>le</strong>s effluves qui sedégagent du sol. Il en résulte que <strong>le</strong>s Esprits qui renaissent dans cesrégions auront des goûts, des aspirations différents. Par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>snoirs recevront des fluides propres à développer <strong>le</strong>ur vitalité physique,car <strong>le</strong>ur esprit primitif a besoin de se sentir dans une enveloppe solide.Chez <strong>le</strong>s Orientaux, <strong>le</strong>s Japonais par exemp<strong>le</strong>, l'évolution terrestre estplus achevée, <strong>le</strong>s corps sont p<strong>et</strong>its, la sensibilité plus développée, laperception de l'au-delà plus n<strong>et</strong>te. <strong>Le</strong> mysticisme est né. <strong>Le</strong> périsprit duJaponais, d'une grande subtilité, vibrera plus puissamment que celui duSénégalais.Chez <strong>le</strong>s Occidentaux, en général, l'évolution n'a pas toujours étéuniforme. El<strong>le</strong> a varié suivant <strong>le</strong>s pays. <strong>Le</strong>s montagnards <strong>et</strong> <strong>le</strong>s marins,sous des formes plus rudes, ont gardé un certain fond d'idéalisme ou unesprit religieux. Ce sont là deux types humains dont <strong>le</strong>s aspirations seportent plus directement vers <strong>le</strong> <strong>monde</strong> supérieur, parce qu'ilscommunient avec la nature.Il ne faut pas s'étonner si un Esprit, dans sa courte évolution, éprouveparfois <strong>le</strong> besoin de changer de milieu pour acquérir <strong>le</strong>s qualités ou <strong>le</strong>sconnaissances qui lui manquent encore. Mais, ces mêmes êtres, revenusdans l'espace, y r<strong>et</strong>rouvent aussitôt <strong>le</strong>s éléments spirituels dont ilss'étaient éloignés pour un temps <strong>et</strong> dont ils avaient gardé <strong>le</strong> souvenir.Déjà, dans <strong>le</strong> sommeil, l'être incarné se rapproche de ses amis del'espace <strong>et</strong> revit quelques instants <strong>le</strong>ur vie passée, mais, au réveil, c<strong>et</strong>teimpression s'efface, car el<strong>le</strong> serait de nature à <strong>le</strong> troub<strong>le</strong>r <strong>et</strong> à diminuerson libre arbitre.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LOI DES REINCARNATIONS. 88Si l'on s'écarte, pour un temps, de sa famil<strong>le</strong> terrestre, on n'abandonnejamais sa famil<strong>le</strong> spirituel<strong>le</strong>, <strong>et</strong>, lorsque la famil<strong>le</strong> humaine a évolué <strong>et</strong>qu'el<strong>le</strong> est parvenue à un plan fluidique supérieur, l'action inverse seproduira, <strong>et</strong>, c'est el<strong>le</strong> à son tour, qui attirera dans l'espace l'esprit moinsavancé. La loi d'évolution de l'être à travers ses vies renaissantes estadmirab<strong>le</strong>, mais l'intelligence humaine n'en peut entrevoir qu'un pâ<strong>le</strong>refl<strong>et</strong>.<strong>Le</strong>s enseignements contenus dans ces pages ne sont pas une oeuvred'imagination. Ils émanent de messages d'esprits obtenus par tous <strong>le</strong>sprocédés médiumniques <strong>et</strong> recueillis en tous pays. Jusqu'ici, nousn'avions sur <strong>le</strong>s conditions de la vie dans l'au-delà que des hypothèseshumaines, soit philosophiques, soit religieuses. Aujourd'hui, ceux quivivent c<strong>et</strong>te vie nous la décrivent eux-mêmes <strong>et</strong> nous entr<strong>et</strong>iennent deslois de la réincarnation. En eff<strong>et</strong>, que sont <strong>le</strong>s quelques exceptionssignalées dans <strong>le</strong>s milieux anglo-saxons, <strong>et</strong> dont <strong>le</strong> nombre se restreintchaque jour en présence de la masse énorme de documents, d<strong>et</strong>émoignages concordants recueillis depuis l'Amérique du Sud jusqu'auxIndes <strong>et</strong> au Japon ?Ce n'est plus, comme dans <strong>le</strong> passé, un penseur isolé ou même ungroupe de penseurs, qui vient montrer à l'humanité la route qu'il croitvraie ; c'est <strong>le</strong> <strong>monde</strong> invisib<strong>le</strong> tout entier qui s'ébran<strong>le</strong> <strong>et</strong> fait effort pourarracher la pensée humaine à ses routines, à ses erreurs, <strong>et</strong> lui révè<strong>le</strong>,comme au temps des druides, la loi divine d'évolution. Ce sont nospropres parents <strong>et</strong> amis décédés qui nous exposent <strong>le</strong>ur situation, bonneou mauvaise, <strong>et</strong> la conséquence de <strong>le</strong>urs actes au cours d'entr<strong>et</strong>iensriches en preuves d'identités.Je possède sept gros volumes de communications reçues dans <strong>le</strong>groupe que j'ai longtemps dirigé <strong>et</strong> qui répondent à toutes <strong>le</strong>s questionsque l'inquiétude humaine pose à la sagesse des invisib<strong>le</strong>s. <strong>Le</strong>s Espritsguides nous instruisaient au moyen de médiums divers qui ne seconnaissaient pas toujours entre eux, <strong>et</strong> surtout par des dames peul<strong>et</strong>trées, bourrées de préjugés catholiques <strong>et</strong> peu portées vers la doctrinedes réincarnations. Or, tous ceux qui, depuis, ont consulté ces archives,ont été frappés par la beauté du sty<strong>le</strong>, ainsi que par la profondeur desidées émises.Peut-être ces messages seront-ils publiés un jour. Alors, on verra que,dans mes oeuvres, je ne me suis pas inspiré seu<strong>le</strong>ment de mes propresvues, mais surtout de cel<strong>le</strong>s de l'au-delà. On reconnaîtra, sous la variétéLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LOI DES REINCARNATIONS. 89des formes, une grande unité de principes <strong>et</strong> une parfaite analogie avec<strong>le</strong>s enseignements obtenus des Esprits guides en tous milieux, <strong>et</strong> dontAllan Kardec s'est inspiré pour tracer <strong>le</strong>s grandes lignes de sa doctrine.Depuis la guerre, nos Instructeurs ont continué à se manifester pardifférents médiums. A travers ces organismes divers, la personnalité dechacun d'eux s'est affirmée par son caractère propre, par une originalitétranchée, en un mot, de façon à écarter toute possibilité de simulation.On peut suivre d'année en année, dans la Revue spirite, la quintessencedes enseignements qui nous furent donnés sur des suj<strong>et</strong>s toujourssubstantiels <strong>et</strong> é<strong>le</strong>vés.Puis, aux approches du Congrès de 1925, ce fut <strong>le</strong> grand Initiateur luimêmequi vint nous assurer de son concours <strong>et</strong> nous éclairer de sesconseils. Aujourd'hui encore c'est lui, c'est Allan Kardec qui nous inciteà publier c<strong>et</strong>te étude sur la Réincarnation.** *Jusqu'ici nous n'avons pas beaucoup insisté sur <strong>le</strong> principal argumentque l'on évoque contre la doctrine des préexistences, c'est-à-dire l'oublides vies antérieures. C<strong>et</strong> argument a été réfuté en détail dans presqu<strong>et</strong>ous nos ouvrages 49 . C<strong>et</strong> oubli, nous l'avons vu, n'est pas aussi généralqu'on <strong>le</strong> prétend <strong>et</strong> si la plupart des hommes se livraient à une étudeattentive de <strong>le</strong>ur propre psychologie, ils y trouveraient faci<strong>le</strong>ment destraces de <strong>le</strong>urs vies passées.Ainsi que <strong>le</strong> démontre M. Bergson dans son beau livre l'Evolutioncréatrice, c<strong>et</strong> argument n'est pas concluant. Dès la vie actuel<strong>le</strong>, <strong>et</strong> surtoutdans l'état somnambulique, opposé à l'état normal, il se produit deséclipses de mémoire qui rendent compréhensib<strong>le</strong> l'effacement dessouvenirs lointains. Tous <strong>le</strong>s spirites savent que c<strong>et</strong> oubli de notre passén'est que temporaire <strong>et</strong> accidentel.Pour peu que l'esprit soit évolué, <strong>le</strong> souvenir intégral se reconstitueradans l'au-delà <strong>et</strong> même au cours de c<strong>et</strong>te existence, pendant <strong>le</strong> sommeil.A l'état de dégagement il pourra ressaisir l'enchaînement des causes <strong>et</strong>des eff<strong>et</strong>s qui forme la trame de sa destinée. C'est seu<strong>le</strong>ment dans lapériode de lutte matériel<strong>le</strong> que <strong>le</strong> souvenir s'efface, précisément pournous laisser la plénitude de notre libre arbitre, indispensab<strong>le</strong> pour49 Voir entre autres : Après la Mort, Christianisme <strong>et</strong> Spiritisme, <strong>et</strong> <strong>le</strong> Problème de l'Etre.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LOI DES REINCARNATIONS. 90surmonter <strong>le</strong>s difficultés, <strong>le</strong>s épreuves terrestres <strong>et</strong> en recueillir tous <strong>le</strong>sfruits.En somme, l'oubli des vies passées doit être considéré comme unbienfait pour la majorité des âmes humaines au point peu é<strong>le</strong>vé de <strong>le</strong>urévolution. <strong>Le</strong> souvenir serait souvent pour el<strong>le</strong> inséparab<strong>le</strong> de révélationshumiliantes <strong>et</strong> de regr<strong>et</strong>s cuisants comme des brûlures. Au lieu des'hypnotiser sur un mauvais passé, c'est vers l'avenir qu'il convient defixer <strong>le</strong> but de nos efforts <strong>et</strong> l'élan de nos facultés.<strong>Le</strong> proverbe ne dit-il pas qu'en m<strong>et</strong>tant la main à la charrue on ne doitpas regarder en arrière ? En eff<strong>et</strong>, pour tracer bien droit son sillon, c'està-direpour affronter <strong>et</strong> poursuivre <strong>le</strong> combat de la vie avec quelqueavantage, il ne faut pas être obsédé par <strong>le</strong> cortège des mauvais souvenirs.C'est plus tard seu<strong>le</strong>ment, dans la vie de l'espace, <strong>et</strong> surtout sur <strong>le</strong>splans supérieurs de l'évolution, que l'âme humaine, affranchie du joug dela chair, délivrée du lourd capuchon de matière qui restreint sesperceptions, peut embrasser sans défaillance, sans vertige, <strong>le</strong> vastepanorama de ses existences planétaires. Alors el<strong>le</strong> a acquis la maturiténécessaire pour discerner, par sa raison <strong>et</strong> son savoir, <strong>le</strong> lien qui <strong>le</strong>s reli<strong>et</strong>outes, <strong>le</strong>s résultats recueillis, en dégager <strong>le</strong>s enseignements qu'ilscomportent. C'est ce que dit la Triade 19 :Il y a trois premières nécessités avant de parvenir à la plénitude de lascience : Traverser Abred, traverser Gwynfyd, se souvenir de toute chosejusque dans Annoufn.Tel est <strong>le</strong> jugement particulier, l'inventaire moral de l'âme évoluée qui,à l'issue de ses existences, passe en revue la longue suite de ses étapes àtravers <strong>le</strong>s <strong>monde</strong>s. Dans sa sensibilité accrue, dans son expérience, sasagesse, sa raison agrandies, el<strong>le</strong> juge de haut toutes choses. Et dans sessouvenirs, suivant <strong>le</strong>ur nature, el<strong>le</strong> r<strong>et</strong>rouve des causes de joie, ou desouffrance. Sa conscience affinée scrute <strong>le</strong>s moindres replis de samémoire profonde. Devenue l'arbitre infaillib<strong>le</strong>, el<strong>le</strong> prononce sansappel, approuve ou condamne, <strong>et</strong> parfois, à titre de réparation, sousl'inspiration divine, el<strong>le</strong> décide <strong>et</strong> s'impose <strong>le</strong>s renaissances sur <strong>le</strong>s<strong>monde</strong>s de la matière <strong>et</strong> de la dou<strong>le</strong>ur, c'est ce qu'atteste la Triade 18 :Trois calamités primitives d'Abred : la nécessité, l'oubli, la mort.** *LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LOI DES REINCARNATIONS. 91En terminant ce chapitre nous insisterons encore sur l'importance dumouvement spiritualiste actuel qui n'est en réalité qu'un réveil destraditions de notre race celtique. Pour rendre sa vie p<strong>le</strong>ine, entière,féconde, tout homme doit en comprendre <strong>le</strong> sens profond <strong>et</strong> en discerner<strong>le</strong> but, car, soit par la réf<strong>le</strong>xion, soit par une sorte d'instinct, c'est l'idéequ'il s'en fait qui domine toute son existence, inspire ses actes, <strong>le</strong>soriente vers des objectifs bas ou é<strong>le</strong>vés.Il en résulte que c<strong>et</strong>te notion essentiel<strong>le</strong> devrait prendre place danstoute éducation humaine, mais ni l'éco<strong>le</strong>, ni l'Eglise, ne nous donnent surce suj<strong>et</strong> capital des indications n<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> précises. De là, en grande partie,<strong>le</strong> troub<strong>le</strong> moral <strong>et</strong> la confusion d'idées qui règnent dans notre société.Si nous connaissions tous la règ<strong>le</strong> souveraine des êtres <strong>et</strong> des choses,la loi <strong>et</strong> la conséquence des actes, <strong>le</strong>ur répercussion sur la destinée, sinous savions que l'on récolte toujours ce que l'on a semé, <strong>le</strong>s réformessocia<strong>le</strong>s seraient plus faci<strong>le</strong>s <strong>et</strong> la face du <strong>monde</strong> serait vite changée.Mais la plupart des hommes absorbés par des tâches, par despréoccupations matériel<strong>le</strong>s, privés des loisirs nécessaires pour cultiver<strong>le</strong>ur intelligence <strong>et</strong> <strong>le</strong>ur coeur, parcourent la vie comme à travers unbrouillard. La mort n'est à <strong>le</strong>urs yeux qu'un épouvantail, dont ils écartentavec effroi la pensée importune. Aussi quand viennent <strong>le</strong>s joursd'épreuves, si <strong>le</strong> vent souff<strong>le</strong> en tempête, ils se trouvent vite désemparés.C'est ce qui se produit à notre époque. Pour arracher l'homme auxlourdes influences matériel<strong>le</strong>s qui l'oppriment il fallait de gravesévénements, des crises douloureuses, qui en lui montrant <strong>le</strong> caractèreprécaire, instab<strong>le</strong> de la vie terrestre, devaient abattre son orgueil <strong>et</strong>l'obliger à porter plus loin ses regards, à fixer plus haut ses buts. Ceserait tout profit pour l'humanité, si <strong>le</strong>s temps d'épreuves que traverseactuel<strong>le</strong>ment notre civilisation devaient l'éclairer sur ses tares <strong>et</strong> sesvices <strong>et</strong> lui apprendre à <strong>le</strong>s guérir.N'est-ce pas une coïncidence frappante, qu'au moment même où <strong>le</strong>scroyances religieuses pâlissent de plus en plus, où <strong>le</strong> matérialisme éta<strong>le</strong>sous nos yeux ses eff<strong>et</strong>s destructeurs, une révélation d'en haut se répandesur <strong>le</strong> globe par des milliers de voix, offrant une doctrine, unenseignement rationnel <strong>et</strong> consolateur à tous <strong>le</strong>s chercheurs de bonnefoi ?<strong>Le</strong> spiritisme est <strong>le</strong> plus grand <strong>et</strong> so<strong>le</strong>nnel mouvement de la pensée quise soit produit depuis l'apparition du Christianisme. Non seu<strong>le</strong>ment, parl'ensemb<strong>le</strong> de ses phénomènes, il nous apporte la preuve de laLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LOI DES REINCARNATIONS. 92survivance, mais, au point de vue philosophique, ses conséquences sontnon moins vastes. Avec lui, l'horizon s'éclaire, <strong>le</strong> but de la vie se précise,la conception de l'univers <strong>et</strong> de ses lois s'élargit, <strong>le</strong> sombre pessimismes'évanouit pour faire place à la confiance, à la foi en des destinéesmeil<strong>le</strong>ures.<strong>Le</strong> spiritisme peut donc révolutionner tous <strong>le</strong>s domaines de la pensée<strong>et</strong> de la connaissance. Au lieu des compartiments étroits où ils s<strong>et</strong>rouvaient confinés, il <strong>le</strong>ur ouvre de larges issues vers l'inconnu, versl'inexploré. Par l'étude de l'être dans son moi profond, dans ce <strong>monde</strong>interne où s'accumu<strong>le</strong>nt tant d'impressions <strong>et</strong> de souvenirs, <strong>le</strong> spiritismecrée une psychologie nouvel<strong>le</strong> autrement large <strong>et</strong> variée que lapsychologie classique.Jusqu'ici, nous ne connaissions que la partie la plus grossière, la plussuperficiel<strong>le</strong> de notre être. <strong>Le</strong> spiritisme nous <strong>le</strong> montre comme unréservoir de forces cachées, de facultés en germe que chacun de nous estappelé à m<strong>et</strong>tre en va<strong>le</strong>ur, à développer à travers <strong>le</strong>s temps. Par <strong>le</strong>sméthodes hypnotiques ou magnétiques il deviendra possib<strong>le</strong> de remonterjusqu'aux origines de l'être en reconstituant l'enchaînement desexistences <strong>et</strong> des souvenirs, la série des causes <strong>et</strong> des eff<strong>et</strong>s qui sontcomme la trame de notre propre histoire. Nous apprendrons que l'êtrecrée lui-même sa personnalité, sa conscience au cours d'une évolutionqui <strong>le</strong> porte de vie en vie vers des états meil<strong>le</strong>urs. Et par là s'affirmenotre liberté qui grandit avec notre élévation <strong>et</strong> fixe <strong>le</strong>s causesdéterminantes de notre destinée, heureuse ou malheureuse, suivant nosmérites. Dès lors, plus de ces débats stéri<strong>le</strong>s auxquels nous assistonsdepuis longtemps, <strong>et</strong> qui proviennent de l'insuffisance de nos vues <strong>et</strong> duchamp trop restreint de nos observations dans c<strong>et</strong>te vie fugitive <strong>et</strong> sur ce<strong>monde</strong> chétif, parcel<strong>le</strong> infinie du Grand Tout.En un mot, l'être nous apparaît sous des aspects plus nob<strong>le</strong>s <strong>et</strong> plusbeaux portant en lui tout <strong>le</strong> secr<strong>et</strong> de sa grandeur future <strong>et</strong> de sapuissance radiante. Avec la culture de c<strong>et</strong>te science, un jour viendra oùtout homme pourra lire clairement en lui-même la règ<strong>le</strong> souveraine de savie <strong>et</strong> de son avenir. Et de là décou<strong>le</strong>ront de vastes conséquencessocia<strong>le</strong>s. La notion des devoirs <strong>et</strong> des responsabilités se précisera. A laplace des doutes, des incertitudes <strong>et</strong> du pessimisme actuels, l'espérancese dégagera de la connaissance de notre nature impérissab<strong>le</strong> <strong>et</strong> de nosdestinées sans fin.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LA LOI DES REINCARNATIONS. 93On peut donc dire que l'oeuvre du spiritisme est doub<strong>le</strong> : sur <strong>le</strong> planterrestre el<strong>le</strong> tend à réunir <strong>et</strong> à fondre dans une synthèse grandiose toutes<strong>le</strong>s formes, jusqu'ici disparates <strong>et</strong> souvent contradictoires, de la pensée <strong>et</strong>de la science. Sur un plan plus large il unit <strong>le</strong> visib<strong>le</strong> à l'invisib<strong>le</strong>, cesdeux formes de la vie, qui, en réalité, se pénètrent <strong>et</strong> se complètentdepuis <strong>le</strong> principe des choses. Dans ce but il démontre que notre <strong>monde</strong><strong>et</strong> l'Au-delà ne sont pas séparés, mais sont l'un dans l'autre, constituantainsi un tout harmonique.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


CHAPITRE IX-RELIGION DES CELTES, LE CULTE, LES SACRIFICES,L'IDEE DE LA MORT.L'oeuvre des Druides, dont nous venons de tracer <strong>le</strong>s grandes lignes,démontre déjà toute l'étendue de <strong>le</strong>ur science, de <strong>le</strong>ur érudition. Mais cen'est pas seu<strong>le</strong>ment dans <strong>le</strong>ur doctrine que court <strong>le</strong> souff<strong>le</strong> puissant del'inspiration, c'est aussi <strong>le</strong>ur religion, <strong>le</strong>ur culte qui révè<strong>le</strong> un sensprofond du <strong>monde</strong> invisib<strong>le</strong> <strong>et</strong> des choses divines. A ce point de vue ilimporte de réfuter <strong>le</strong>s critiques <strong>et</strong> <strong>le</strong>s erreurs sous <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s on a voulusubmerger <strong>le</strong> druidisme.Comme l'attestent des historiens tels que A. Thierry, Henri Martin,Jean Reynaud, toute la grandeur du génie celtique se montre dans c<strong>et</strong>teoeuvre. A la base de l'institution druidique on r<strong>et</strong>rouve ces deuxprincipes qui rayonnent sur la société gauloise <strong>et</strong> en font mouvoir tous<strong>le</strong>s rouages : l'égalité, <strong>le</strong> droit é<strong>le</strong>ctoral.Tout Gaulois pouvait devenir druide, la naissance ne donnait aucundroit à ce titre - car l'ancienne Gau<strong>le</strong> n'a jamais connu l'hérédité. - Pourl'acquérir, pour obtenir l'initiation, il fallait justifier de méritespersonnels <strong>et</strong> de <strong>le</strong>ntes <strong>et</strong> patientes études, car <strong>le</strong>s Celtes plaçaientl'instruction au premier rang social <strong>et</strong> cela seul suffirait à écarterl'accusation de barbarie que l'on adresse si légèrement à nos ancêtres.<strong>Le</strong>s renseignements que nous donnons sur l'organisation du Druidismeproviennent en grande partie des auteurs latins <strong>et</strong> grecs au nombre dedix-huit, soit philosophes, historiens, soit géographes <strong>et</strong> poètes.En dehors de César, dont nous avons déjà parlé, citons Aristote <strong>et</strong>Cétion, Diogène Laërce, Posidonius, Cicéron, vers l'an 44 50 , Diodore deSici<strong>le</strong> (en 30), Timogène vers l'an 14 dans une Histoire de la Gau<strong>le</strong> dontAmmien Marcellin nous a conservé un extrait. Strabon 20 ans aprèsJésus-Christ ; Pomponius Mela, 20 ans plus tard ; Lucain entre 60 <strong>et</strong> 64 ;Pline <strong>le</strong> naturaliste vers l'an 77 ; Tacite vers 95 ; Suétone, fin du I°sièc<strong>le</strong> ; Dion Chrysostome, au commencement du II°. Nouscompléterons par <strong>le</strong>s indications de ceux de nos guides spirituels qui ontvécu à l'époque celtique.50 Dans ses écrits, Cicéron loue la science profonde de Divitiac, <strong>le</strong> seul druide qui soit allé àRome.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


RELIGION DES CELTES. 95<strong>Le</strong> chef des Druides était élu par la corporation entière <strong>et</strong> investi d'unpouvoir absolu. C'est lui qui tranchait <strong>le</strong>s différends entre <strong>le</strong>s tribusturbu<strong>le</strong>ntes, agitées, souvent prêtes à recourir aux armes. Au-dessus desrivalités de clans c<strong>et</strong>te institution représentait la véritab<strong>le</strong> unité de laGau<strong>le</strong>. Toute l'élite juvéni<strong>le</strong> de la nation se groupait autour de cesphilosophes, avide de recevoir <strong>le</strong>urs enseignements qui se donnaient loindes vil<strong>le</strong>s, au sein des enceintes sacrées.Non seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s Druides rendaient la justice dans <strong>le</strong>s tribus, mais ilsprononçaient encore sur <strong>le</strong>s causes graves dans une assemblée so<strong>le</strong>nnel<strong>le</strong>qui se réunissait tous <strong>le</strong>s ans au pays de Chartres. C<strong>et</strong>te assemblée avaiten même temps un caractère politique. Chaque république gauloise yenvoyait ses délégués.<strong>Le</strong> génie religieux des Celtes avait établi trois formes superposées decroyances <strong>et</strong> de culte en rapport avec <strong>le</strong> degré d'aptitude <strong>et</strong> decompréhension des Gaulois. C'était d'abord <strong>le</strong> culte des Esprits desmorts, à la portée de tous <strong>et</strong> que tous pratiquaient, car <strong>le</strong>s voyants <strong>et</strong>médiums étaient nombreux à c<strong>et</strong>te époque. Puis <strong>le</strong> culte populaire desdemi-dieux ou esprits protecteurs des tribus, symbo<strong>le</strong>s des forces de lanature ou des facultés de l'esprit, ce culte avait surtout un caractère local.Enfin <strong>le</strong> culte de l'esprit divin, source <strong>et</strong> créateur de la vie universel<strong>le</strong> quidomine <strong>et</strong> régit toutes choses, <strong>et</strong> dont <strong>le</strong>s oeuvres sont <strong>le</strong> principal obj<strong>et</strong>des études <strong>et</strong> recherches des Druides <strong>et</strong> des initiés.En réalité, <strong>le</strong> polythéisme gaulois, qu'on <strong>le</strong>ur reproche comme uneidolâtrie, n'était que la représentation d'esprits tutélaires, guides,protecteurs des famil<strong>le</strong>s <strong>et</strong> des nations dont nous pouvons constateraujourd'hui, par des faits, l'existence <strong>et</strong> l'intervention aux heuresnécessaires. Il en fut de même dans toutes <strong>le</strong>s religions antiques <strong>et</strong> <strong>le</strong>scroyances des peup<strong>le</strong>s qui plaçaient au rang des dieux <strong>le</strong>s esprits de ceuxqui s'étaient distingués par <strong>le</strong>urs mérites <strong>et</strong> <strong>le</strong>urs vertus. La fou<strong>le</strong> abesoin de croire à des intermédiaires entre el<strong>le</strong> <strong>et</strong> <strong>le</strong> Dieu infini <strong>et</strong> éternelqu'el<strong>le</strong> se figure bien éloigné, alors que nous sommes tous plongés enLui, suivant la paro<strong>le</strong> de saint Paul. En tous pays, d'innombrab<strong>le</strong>s êtressymboliques enfantés par l'imagination des premiers hommes sont, sousdes formes matériel<strong>le</strong>s, gracieuses ou terrib<strong>le</strong>s, l'expression vivante de<strong>le</strong>urs craintes <strong>et</strong> de <strong>le</strong>urs espérances.<strong>Le</strong>s druides, disions-nous, enseignaient l'unité de Dieu. <strong>Le</strong>s Romains,pervertis en ces choses, ont confondu <strong>le</strong>s personnages secondaires duciel gaulois, <strong>le</strong>s personnifications symboliques des puissances naturel<strong>le</strong>sLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


RELIGION DES CELTES. 96<strong>et</strong> mora<strong>le</strong>s avec <strong>le</strong>urs propres dieux. <strong>Le</strong> Panthéon gaulois présente plusde fraîcheur <strong>et</strong> de beauté que <strong>le</strong>s dieux fanés de l'Olympe. <strong>Le</strong> Teutatèsgaulois n'était qu'une représentation des forces supérieures. Gwyon,cel<strong>le</strong> de la science <strong>et</strong> des arts ; Esus, <strong>le</strong> symbo<strong>le</strong> de la vie <strong>et</strong> de lalumière. D'autres, comme Hu-Kaddarn, chef de la grande migrationKymris, n'étaient que des héros glorifiés. Mais dans ce Panthéon on nerencontrait pas <strong>le</strong>s dieux du mal, <strong>le</strong>s ido<strong>le</strong>s d'Egypte <strong>et</strong> de Rome. On n'yvoyait pas de dieux infâmes, de Jupiter adultère, de Vénus impudique,de Mercure corrompu. On n'y rencontrait point ce cortège im<strong>monde</strong> desBacchus, des Priape, c'est-à-dire des vices déifiés. On n'y connaissaitque la sagesse, la vertu, la justice. Et plus haut, au-dessus de ces forcesintel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong>s <strong>et</strong> mora<strong>le</strong>s, resp<strong>le</strong>ndissait <strong>le</strong> foyer d'où el<strong>le</strong>s émanenttoutes, la puissance infinie <strong>et</strong> mystérieuse que <strong>le</strong>s Druides adoraient aupied des monuments de granit dans la solitude des forêts. Ils disaient quel'ordonnateur de l'immense univers ne saurait être enfermé entre <strong>le</strong>smurail<strong>le</strong>s d'un temp<strong>le</strong>, que <strong>le</strong> seul culte digne de lui devait s'accomplirdans <strong>le</strong>s sanctuaires de la nature, sous <strong>le</strong>s voûtes sombres des grandschênes, au bord des vastes océans. Ils affirmaient que Dieu était tropgrand pour être représenté par des images, sous des formes façonnéespar la main de l'homme. C'est pourquoi ils ne lui consacraient que desmonuments de pierre brute, ajoutant que toute pierre taillée était unepierre souillée.Ainsi, tous <strong>le</strong>s symbo<strong>le</strong>s religieux des Druides étaient empruntés à lanature vierge, libre. <strong>Le</strong> chêne était l'arbre sacré, son tronc colossal, sespuissants rameaux en faisaient l'emblème de la force <strong>et</strong> de la vie. <strong>Le</strong> gui,que l'on en détachait avec pompe, <strong>le</strong> gui, toujours vert, même quand lanature sommeil<strong>le</strong>, lorsque <strong>le</strong>s végétaux semb<strong>le</strong>nt morts, <strong>le</strong> gui était à<strong>le</strong>urs yeux l'emblème de l'immortalité <strong>et</strong> en même temps un principerégénérateur <strong>et</strong> curatif.Ces rites du Druidisme, ce culte sobre <strong>et</strong> grand n'avaient-ils pasquelque chose d'imposant ? <strong>Le</strong>s hautes futaies de chênes, <strong>le</strong> guirenaissant sur <strong>le</strong>s troncs vermoulus, <strong>le</strong>s grands rocs debout au bord del'Océan étaient autant de symbo<strong>le</strong>s de l'éternité des temps <strong>et</strong> de l'infinides espaces.<strong>Le</strong> catholicisme semb<strong>le</strong> avoir emprunté au culte druidique ce qu'il a deplus nob<strong>le</strong> <strong>et</strong> de plus beau. <strong>Le</strong>s piliers <strong>et</strong> <strong>le</strong>s nefs des cathédra<strong>le</strong>sgothiques sont l'imitation des troncs élancés <strong>et</strong> des rameaux des géantsde la forêt ; l'orgue, par ses sons, rappel<strong>le</strong> <strong>le</strong> bruit du vent dans <strong>le</strong>LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


RELIGION DES CELTES. 97feuillage ; l'encens c'est la vapeur qui s'élève des plaines <strong>et</strong> des bois auxpremiers rayons du so<strong>le</strong>il.<strong>Le</strong> druidisme était <strong>le</strong> culte de l'immuab<strong>le</strong>, de ce qui demeure, en unmot <strong>le</strong> culte de la Nature infinie, de c<strong>et</strong>te nature féconde dans <strong>le</strong> sein delaquel<strong>le</strong> tout esprit se r<strong>et</strong>rempe, se virilise, r<strong>et</strong>rouve des forces nouvel<strong>le</strong>s.Pour nous, comme pour nos pères, <strong>le</strong>s spectac<strong>le</strong>s qu'el<strong>le</strong> offre sontautant de sources de méditations salutaires, d'enseignements par <strong>le</strong>squelsse révè<strong>le</strong> <strong>le</strong> Dieu immense, éternel, que <strong>le</strong>s Celtes ont adoré, Dieu, âmedu Monde, Moi conscient de l'Univers, foyer suprême vers quiconvergent tous <strong>le</strong>s rapports <strong>et</strong> d'où rayonnent à travers <strong>le</strong>s espaces sanslimites <strong>et</strong> <strong>le</strong>s temps sans bornes toutes <strong>le</strong>s puissances mora<strong>le</strong>s : l'Amour,la Justice, la Vérité, l'infinie Bonté !** *Pourtant, une ombre s'étend sur <strong>le</strong> druidisme. L'histoire nous apprendque des sacrifices humains s'accomplissaient sous <strong>le</strong>s grands chênes, <strong>le</strong>sang coulait sur <strong>le</strong>s tab<strong>le</strong>s de pierre. Peut-être est-ce là l'erreur capita<strong>le</strong>,<strong>le</strong> côté imparfait de ce culte, si grand à d'autres points de vue. N'oublionspas cependant que toutes <strong>le</strong>s religions, à <strong>le</strong>ur origine, tous <strong>le</strong>s cultesprimitifs trempent dans <strong>le</strong> sang.Encore aujourd'hui, chaque matin <strong>et</strong> sur tous <strong>le</strong>s points du <strong>monde</strong>catholique, est-ce que <strong>le</strong> sang du Christ ne jaillit pas sur l'autel à la voixdu prêtre ? En eff<strong>et</strong>, aux yeux des croyants, ce n'est pas là une simp<strong>le</strong>image, c'est <strong>le</strong> corps même <strong>et</strong> <strong>le</strong> sang du grand crucifié qui <strong>le</strong>ur sontofferts. <strong>Le</strong> dogme de la présence réel<strong>le</strong> est pour eux absolu. Si quelquedoute subsiste dans certains esprits, méditons ces paro<strong>le</strong>s de Bossu<strong>et</strong> :« Pourquoi <strong>le</strong>s Chrétiens ne connaissent-ils plus la sainte frayeur donton était saisi autrefois à la vue du sacrifice ? Est-ce qu'il a cessé d'êtr<strong>et</strong>errib<strong>le</strong> ? Est-ce que <strong>le</strong> sang de notre victime n'y cou<strong>le</strong> pas encore aussivéritab<strong>le</strong>ment que sur <strong>le</strong> Calvaire 51 ? »En dehors du sanglant sacrifice de la messe, faut-il rappe<strong>le</strong>r aussi <strong>le</strong>ssupplices <strong>et</strong> <strong>le</strong>s bûchers de l'Inquisition, toutes ces immolations qui nesont pas seu<strong>le</strong>ment des attentats à la vie, mais aussi des outrages à laconscience ?Ces sacrifices ne sont-ils pas plus odieux que ceux des Druides où nefiguraient que des criminels <strong>et</strong> des victimes volontaires ? Il faut se51 Cité par J. REYNAUD, l'Esprit de la Gau<strong>le</strong>, p. 50.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


RELIGION DES CELTES. 98rappe<strong>le</strong>r que <strong>le</strong>s Druides étaient à la fois magistrats <strong>et</strong> justiciers. <strong>Le</strong>scondamnés à mort, <strong>le</strong>s meurtriers étaient offerts en holocaustes à Celuiqui était pour eux la source de la justice.C'était un acte sacré <strong>et</strong>, pour <strong>le</strong> rendre plus so<strong>le</strong>nnel, pour perm<strong>et</strong>tre aucondamné de rentrer en lui-même <strong>et</strong> de s'y préparer par <strong>le</strong> repentir, ilslaissaient toujours un interval<strong>le</strong> de cinq ans entre la sentence <strong>et</strong>l'exécution. Ces cérémonies expiatoires n'étaient-el<strong>le</strong>s pas plus dignesque <strong>le</strong>s exécutions de nos jours où nous voyons un peup<strong>le</strong> qui se prétendcivilisé passer <strong>le</strong>s nuits autour des échafauds, attiré par l'appât d'unspectac<strong>le</strong> hideux <strong>et</strong> d'impressions malsaines ?<strong>Le</strong>s sacrifices volontaires chez <strong>le</strong>s Gaulois revêtaient aussi uncaractère religieux. <strong>Le</strong>urs sentiments profonds de l'immortalité <strong>le</strong>srendaient faci<strong>le</strong>s à nos pères. L'homme s'y offrait comme une vivantehostie pour la famil<strong>le</strong>, pour <strong>le</strong> pays, pour <strong>le</strong> salut de tous. Mais tous cessacrifices étaient tombés en désuétude <strong>et</strong> devenus bien rares au temps deVercingétorix. On se contentait au lieu de donner la mort de tirerquelques gouttes de sang aux fidè<strong>le</strong>s étendus sur la pierre des dolmens.** *Une des caractéristiques de la philosophie celtique, c'est l'insouciancede la mort. A ce point de vue, la Gau<strong>le</strong> était un obj<strong>et</strong> d'étonnement pour<strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>s païens, <strong>le</strong>squels ne possédaient pas au même degré la notionde l'immortalité. Nos pères, ne redoutant pas la mort, assurés de revivreau-delà du tombeau, étaient affranchis de toute crainte.Dans aucune croyance, on ne trouve un sentiment aussi intense del'invisib<strong>le</strong> <strong>et</strong> de la solidarité qui relie <strong>le</strong> <strong>monde</strong> des vivants à celui desesprits. Tous ceux qui quittaient la terre étaient chargés de messagesdestinés à des défunts. Diodore de Sici<strong>le</strong> nous a conservé ce traitprécieux : « Dans <strong>le</strong>s funérail<strong>le</strong>s ils déposent des l<strong>et</strong>tres écrites aux mortspar <strong>le</strong>urs parents afin qu'el<strong>le</strong>s <strong>le</strong>ur soient transmises. » Lacommunication des deux <strong>monde</strong>s était chose courante. Pomponius Méla,Valère Maxime <strong>et</strong> tous <strong>le</strong>s auteurs latins que nous avons cités disent quechez <strong>le</strong>s Gaulois « on se prêtait de l'argent à se rembourser dans l'autre<strong>monde</strong> ».Si, à l'exemp<strong>le</strong> de nos ancêtres, nous considérions la mort comme unvoi<strong>le</strong>, un simp<strong>le</strong> rideau qui descend sur la route que nous parcourons,voi<strong>le</strong> d'un grand eff<strong>et</strong> pour notre regard qu'il arrête, mais impuissant àLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


RELIGION DES CELTES. 99suspendre notre marche qui continue toujours, si nous comprenions qu'ilne s'agit que d'abandonner ce corps usé pour nous r<strong>et</strong>rouver dans notreenveloppe fluidique permanente, c<strong>et</strong>te mort, si redoutab<strong>le</strong> pour ceux quivoient en el<strong>le</strong> <strong>le</strong> néant, n'aurait plus rien d'effrayant pour nous.<strong>Le</strong>s Druides, disions-nous, avaient une connaissance étendue de lapluralité des <strong>monde</strong>s. <strong>Le</strong>ur foi en l'immortalité <strong>le</strong>ur montrait <strong>le</strong>s âmes,délivrées des liens terrestres, parcourant <strong>le</strong>s espaces, rejoignant <strong>le</strong>s amis,<strong>le</strong>s parents partis avant el<strong>le</strong>s, visitant avec eux <strong>le</strong>s archipels stellaires, <strong>le</strong>ssphères sans nombre où s'épanouissent la vie, la lumière, la félicité.Quels spectac<strong>le</strong>s, quel<strong>le</strong>s merveil<strong>le</strong>s, s'offrent à la vue sur ces <strong>monde</strong>slointains, quel<strong>le</strong>s variétés de sensations à recueillir dans ces Univers ! Etces âmes poursuivent <strong>le</strong>ur voyage dans l'immensité, jusqu'à ce que,soumises à l'éternel<strong>le</strong> loi, reprenant des organes nouveaux, el<strong>le</strong>s se fixentsur un de ces <strong>monde</strong>s pour coopérer par <strong>le</strong> travail à son avancement, àses progrès. En face de ces horizons immenses, comme notre terre serap<strong>et</strong>isse, <strong>et</strong> peut-on redouter la mort devant de tel<strong>le</strong>s perspectives ?<strong>Le</strong>s Gaulois ne connaissaient donc pas <strong>le</strong>s enfers sinistres, ni <strong>le</strong>sparadis tout d'immobilité. <strong>Le</strong>s vies d'outre-tombe étaient pour euxp<strong>le</strong>ines d'activité, fécondées par un constant labeur, des vies où lapersonnalité, la liberté de l'être se développaient <strong>et</strong> se perfectionnaientsans cesse.C'est ce que dit Lucain aux Druides, dans <strong>le</strong> premier chant de laPharsa<strong>le</strong> : « Pour vous <strong>le</strong>s ombres ne s'ensevelissent pas dans <strong>le</strong>ssombres royaumes de Pluton, mais l'âme s'envo<strong>le</strong> animer d'autresmembres dans des <strong>monde</strong>s nouveaux. La mort n'est que <strong>le</strong> milieu d'unelongue vie. Heureux <strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>s qui ne connaissent pas la crainte dutrépas. De là <strong>le</strong>ur héroïsme au milieu des sanglantes mêlées <strong>et</strong> <strong>le</strong>urmépris de la mort. »Horace définissait la Gau<strong>le</strong> en ces termes : « La terre où l'on n'éprouvepas la terreur de la mort. »N'y a-t-il pas un contraste frappant entre c<strong>et</strong>te mâ<strong>le</strong> <strong>et</strong> fortifiantecroyance <strong>et</strong> l'idée de l'éternité des supplices ou cel<strong>le</strong> non moinsaccablante de l'anéantissement absolu ? La foi en la survivance étaitl'essence même du druidisme, <strong>et</strong> de c<strong>et</strong>te vue découlait tout un ordresocial <strong>et</strong> politique fondé sur <strong>le</strong>s principes d'égalité, de liberté mora<strong>le</strong>.C<strong>et</strong>te même foi inspirait aussi des pratiques, des cérémonies funérairesassez différentes des nôtres. Nous, modernes, nous avons pour notrecorps une complaisance infinie ; <strong>le</strong>s Gaulois, eux, considéraient <strong>le</strong>sLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.frRELIGION DES CELTES. 100cadavres comme des outils brisés, s'empressaient de <strong>le</strong>s faire disparaître.Souvent ils brûlaient <strong>le</strong>s corps, en recueillaient la cendre dans des urnes.Nous poussons la crédulité jusqu'à croire avec <strong>le</strong> catholicisme que notreâme est liée à ces résidus <strong>et</strong> qu'un jour el<strong>le</strong> ressuscitera avec eux !Mais <strong>le</strong> temps se rit de notre aveug<strong>le</strong>ment, que nos restes soientensevelis sous <strong>le</strong> marbre ou sous la pierre, il arrive toujours une heure oùpoussière ils r<strong>et</strong>ournent à la poussière, où la grande loi circulaire endisperse <strong>le</strong>s atomes.Un jour prochain, mieux éclairés sur nos destinées, nous nesupporterons plus c<strong>et</strong> appareil <strong>et</strong> ces chants lugubres, toutes cesmanifestations d'un culte qui répond si peu à la réalité des choses.Pénétrés comme nos pères de l'idée que notre vie est infinie, qu'el<strong>le</strong> serenouvel<strong>le</strong> sans cesse dans des milieux divers, nous ne verrons dans lamort qu'une transformation nécessaire, une des phases de l'existenceprogressive.C'est des Gaulois que nous vient la commémoration des morts, c<strong>et</strong>tefête du 2 novembre qui caractérise notre peup<strong>le</strong> entre tous. Seu<strong>le</strong>ment,au lieu de la célébrer comme nous dans <strong>le</strong>s champs funèbres, parmi <strong>le</strong>stombes, c'était au foyer domestique qu'ils rappelaient <strong>le</strong>s souvenirs desamis éloignés, mais non perdus, qu'ils évoquaient la mémoire des espritsaimés qui, parfois même, se manifestaient par l'intermédiaire desDruidesses <strong>et</strong> des Bardes inspirés.Henri Martin, dans son Histoire de France, tome I, page 71, s'exprimeainsi :« Tout ce qui se rapporte à la doctrine de la mort <strong>et</strong> de la renaissance périodique du <strong>monde</strong> <strong>et</strong> d<strong>et</strong>ous <strong>le</strong>s êtres paraît être concentré dans la croyance <strong>et</strong> <strong>le</strong>s rites du 1° novembre.« Nuit p<strong>le</strong>ine de mystères que <strong>le</strong> Druidisme a léguée au Christianisme <strong>et</strong> que <strong>le</strong> glas des mortsannonce encore aujourd'hui à tous <strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>s catholiques oublieux des origines de c<strong>et</strong>te antiquecommémoration. Chacune des grandes régions du <strong>monde</strong> gallo-kimrique avait un centre oumilieu sacré auquel ressortissaient toutes <strong>le</strong>s parties du territoire confédéré. Dans ce centrebrûlait un feu perpétuel qu'on nommait <strong>le</strong> père feu. La nuit du 1° novembre, selon <strong>le</strong>s traditionsirlandaises, <strong>le</strong>s Druides se rassemblaient autour du père feu gardé par un pontife forgeron <strong>et</strong>l'éteignaient. A ce signal, de proche en proche s'éteignaient tous <strong>le</strong>s feux ; partout régnait unsi<strong>le</strong>nce de mort, la nature entière semblait replongée dans une nuit primitive. Tout à coup <strong>le</strong> feujaillissait de nouveau sur la montagne sainte <strong>et</strong> des cris d'allégresse éclataient de toutes parts. Laflamme empruntée au père feu courait de foyer en foyer d'un bout à l'autre <strong>et</strong> ranimait partout lavie. »** *A la question du culte des morts chez <strong>le</strong>s Celtes, se rattache <strong>le</strong>souvenir de Carnac avec ses monuments mégalithiques.


RELIGION DES CELTES. 101Tous <strong>le</strong>s celtisants connaissent c<strong>et</strong>te immense nécropo<strong>le</strong> qui s'étendaitsur plusieurs lieues de longueur depuis lockmariaker jusqu'à Erdeven.<strong>Le</strong>s alignements de menhirs, aujourd'hui en partie détruits, comptaientencore des milliers de pierres <strong>le</strong>vées au moyen âge. Faut-il voir dans ceslongues fi<strong>le</strong>s sombres autant de monuments funéraires ? On en a douté,car, dans <strong>le</strong>s fouil<strong>le</strong>s pratiquées au pied des menhirs, on n'a trouvé quede rares fossi<strong>le</strong>s humains. L'esprit d'Allan Kardec nous assure qu'enfouillant plus profondément on aurait r<strong>et</strong>rouvé beaucoup plusd'ossements. <strong>Le</strong>s grottes sépulcra<strong>le</strong>s de Lockmariaker, <strong>le</strong>s dolmensd'Erdeven <strong>et</strong> autres lieux, ne laissent aucun doute sur la destination de cevaste champ funèbre. <strong>Le</strong>s menhirs étaient autant de tombes de chefspolitiques ou religieux, tandis que <strong>le</strong>s grottes <strong>et</strong> <strong>le</strong>s dolmens recevaient<strong>le</strong>s restes de personnages moins é<strong>le</strong>vés dans l'ordre social.Dans son Histoire de 1a Gau<strong>le</strong>, Camil<strong>le</strong> Jullian écrit que des convoismortuaires s'acheminaient vers c<strong>et</strong>te région de tous <strong>le</strong>s points de laGau<strong>le</strong>.Quel<strong>le</strong> était donc la pensée maîtresse qui groupait tous ces morts àl'extrémité du continent ? Beaucoup d'écrivains ont cherché à ladiscerner sans y réussir. Cependant l'explication paraît être la suivante :Devant <strong>le</strong>s horizons infinis de la mer <strong>et</strong> du ciel, on croyait alors quel'envol des âmes était plus faci<strong>le</strong> vers ces <strong>monde</strong>s qui bril<strong>le</strong>nt là-haut, ausein des nuits, ou bien vers ceux qui s'estompent au large <strong>le</strong> soir dans <strong>le</strong>sbrumes du couchant ; ces plages balayées par <strong>le</strong>s flots, ces frontièresd'un vaste inconnu avaient pour nos ancêtres un caractère mystérieux <strong>et</strong>sacré.Camil<strong>le</strong> Jullian <strong>et</strong> d'autres historiens attribuent l'érection desmonuments mégalithiques à des peup<strong>le</strong>s antérieurs aux Celtes <strong>et</strong>particulièrement aux Ligures, peup<strong>le</strong> méridional aux cheveux bruns <strong>et</strong> dep<strong>et</strong>ite stature. Or, ces écrivains oublient que ces monuments s'élèventdans tout l'occident de l'Europe jusque dans <strong>le</strong>s î<strong>le</strong>s Orcades <strong>et</strong> Sh<strong>et</strong>land,situées à la pointe extrême de l'Ecosse, dans <strong>le</strong>s brumes de la mer duNord. On en compte 145 dans tout l'archipel. La groupe de Stonehenge,en Cambrie, comprend 144 pierres <strong>le</strong>vées formant un ensemb<strong>le</strong> quiparaît être <strong>le</strong> pendant des alignements de Carnac.On pourrait signa<strong>le</strong>r aussi « <strong>le</strong> tombeau de Taliésin », situé à la basedu massif du Plynlimmon, <strong>et</strong> entouré de deux cerc<strong>le</strong>s de pierres. <strong>Le</strong>grand dolmen de la péninsu<strong>le</strong> de Gower, dans <strong>le</strong> Pays de Gal<strong>le</strong>s. Al'entrée de la Clyde tous <strong>le</strong>s somm<strong>et</strong>s sont couronnés par des mégalithes.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


RELIGION DES CELTES. 102Mentionnons encore ceux de l'Ecosse appelés « Maison des Pictes ». Eten Irlande, dans <strong>le</strong> Donegal, 67 pierres <strong>le</strong>vées forment un groupecomparab<strong>le</strong> à celui de Stonehenge.Dans ces sépultures : dolmens, grottes funéraires <strong>et</strong> tumulus de toutesdimensions, on r<strong>et</strong>rouve des obj<strong>et</strong>s divers mêlés à des restes humainscalcinés ou à des squel<strong>et</strong>tes entiers. Ce sont des si<strong>le</strong>x bruts ou polis, desurnes, des armes <strong>et</strong> jusqu'à des faucil<strong>le</strong>s d'or servant au culte. Ces obj<strong>et</strong>sappartiennent donc à toutes <strong>le</strong>s époques depuis <strong>le</strong>s temps <strong>le</strong>s plusreculés : paléolithiques, néolithiques, âges du bronze <strong>et</strong> du fer. Il fautdonc attribuer ces vestiges aux Celtes plutôt qu'aux Ligures ou Pélages,peup<strong>le</strong>s peu connus, dont on ignore la langue <strong>et</strong> même l'emplacementexact. Croire que ces monuments sont <strong>le</strong>ur oeuvre serait prétendre que<strong>le</strong>s Gaulois, si industrieux <strong>et</strong> ingénieux en d'autres matières n'ont laisséaucune trace dans <strong>le</strong> pays qu'ils habitèrent pendant des sièc<strong>le</strong>s.<strong>Le</strong>s mégalithes ne consistent pas seu<strong>le</strong>ment en sépultures, mais aussien monuments consacrés au culte. <strong>Le</strong>s plus importants sont <strong>le</strong>scrom<strong>le</strong>chs ou cerc<strong>le</strong>s de pierres au centre desquels s'é<strong>le</strong>vaitgénéra<strong>le</strong>ment un grand menhir. Quelques-uns sont doub<strong>le</strong>s <strong>et</strong> trip<strong>le</strong>s <strong>et</strong>représentent alors <strong>le</strong>s trois cerc<strong>le</strong>s de la vie universel<strong>le</strong> suivantl'indication des Triades. Dans ces enceintes, on pratiquait <strong>le</strong>s rites divins<strong>et</strong> l'on évoquait <strong>le</strong>s âmes des défunts.Parmi ces pierres, certaines jouaient <strong>le</strong> même rô<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s tab<strong>le</strong>sparlantes de nos jours <strong>et</strong> répondaient par <strong>le</strong>urs mouvements auxquestions des assistants. Ainsi, <strong>le</strong> Manuel pour servir à l'étude del'antiquité celtique, page 253, par<strong>le</strong> de la pierre parlante cloch labhraisqui donnait des réponses comme la <strong>le</strong>ch lavar des Gallois.Ajoutons pour mémoire que <strong>le</strong>s auteurs anciens attribuaient auxDruides une puissance magique complètement perdue de nos jours <strong>et</strong>dont on r<strong>et</strong>rouve à peine la trace dans <strong>le</strong>s pratiques de l'hypnotisme, dumagnétisme <strong>et</strong> du fakirisme. Pline appelait <strong>le</strong>s Druides des Magi, nomqui <strong>le</strong>ur est constamment donné dans <strong>le</strong>s textes latins <strong>et</strong> irlandais, ditDom Gougaud, bénédictin anglais, dans son livre <strong>le</strong>s Chrétientésceltiques 52 . D'après c<strong>et</strong> auteur, <strong>le</strong>s Druides jouissaient des pouvoirssuivants : « condensations de brouillard, précipitations atmosphériques,tempêtes sur mer <strong>et</strong> sur terre, <strong>et</strong>c. ». Il ajoute que « <strong>le</strong> druide FraechanMac Tenuisain protégea l'armée du roi d'Irlande, Diarmait Mac Cerbaill,contre l'ennemi par une barrière magique (airbe druad) qu'il traça en52 Gabalda, édit., Paris.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


RELIGION DES CELTES. 103avant d'el<strong>le</strong>. Tous ceux qui franchissaient ce rempart fluidique étaientfrappés de mort. Tous <strong>le</strong>s vieux textes irlandais sont remplis de faitssemblab<strong>le</strong>s ».Presque toujours, <strong>le</strong>s cerc<strong>le</strong>s de pierres dont nous venons de par<strong>le</strong>rétaient disposés dans <strong>le</strong>s clairières des forêts, car, en matière religieuse,la forêt garde toujours pour <strong>le</strong>s Celtes son prestige auguste <strong>et</strong> sacré.A l'époque druidique la nature n'était pas encore altérée par l'influencenocive, par <strong>le</strong> courant destructeur des passions. El<strong>le</strong> était comme <strong>le</strong>grand médium, l'intermédiaire puissant entre <strong>le</strong> ciel <strong>et</strong> la terre. <strong>Le</strong>sDruides, sous la voûte des arbres séculaires, dont <strong>le</strong>s cimes étaient autantd'antennes qui attiraient <strong>le</strong>s radiations de l'espace, recevaient plusfaci<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s intuitions, <strong>le</strong>s inspirations, <strong>le</strong>s enseignements d'en haut.Encore aujourd'hui, malgré tant de ravages subis, la forêt ne nousprocure-t-el<strong>le</strong> pas une impression salutaire <strong>et</strong> réconfortante par seseffluves, une sorte de dilatation de l'âme ? C'est du moins ce que j'aiéprouvé moi-même tant de fois.Certaines personnes, privées de facultés médiatrices, me demandentparfois comment s'y prendre pour entrer en rapport avec l'invisib<strong>le</strong>. Ac<strong>et</strong>te question, je réponds : « Eloignez-vous du bruit des vil<strong>le</strong>s,enfoncez-vous dans la forêt, c'est dans la solitude des grands bois quel'on juge mieux la vanité des choses humaines <strong>et</strong> la folie des passions. Aces heures de recueil<strong>le</strong>ment, il semb<strong>le</strong> qu'un dialogue intérieur s'établisseentre l'âme humaine <strong>et</strong> <strong>le</strong>s puissances de l'Au-delà. Toutes <strong>le</strong>s voix de lanature s'unissent, <strong>le</strong>s murmures que la terre <strong>et</strong> l'espace chuchotent àl'oreil<strong>le</strong> attentive, tout nous par<strong>le</strong> des choses divines, nous éclaire desconseils de la sagesse <strong>et</strong> nous enseigne <strong>le</strong> devoir. C'est ce que disaitJeanne d'Arc à ses interrogateurs de Rouen lui demandant si el<strong>le</strong>entendait toujours ses voix : « <strong>Le</strong> bruit des prisons m'empêche de <strong>le</strong>spercevoir, mais si on me conduisait dans quelque forêt je <strong>le</strong>s entendraisbien. »Il en est de même de la science des <strong>monde</strong>s ; c'est une sourceincomparab<strong>le</strong> d'élévation, car el<strong>le</strong> nous révè<strong>le</strong> tout <strong>le</strong> génie du Créateur.Au sein des enceintes sacrées, <strong>le</strong>s Druides se livraient à des observationsattentives <strong>et</strong> dans ce but possédaient des moyens qui faisaientl'étonnement des anciens.Il est vrai que <strong>le</strong> défilé imposant des astres pendant <strong>le</strong>s claires nuitsd'hiver est un des spectac<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s plus impressionnants que l'âme puissegoûter. Une paix sereine descend des espaces, on se sent comme dans unLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


RELIGION DES CELTES. 104temp<strong>le</strong> immense, la pensée s'élève alors d'un élan plus rapide vers cesrégions supérieures, el<strong>le</strong> interroge ces milliers de <strong>monde</strong>s, il lui semb<strong>le</strong>que <strong>le</strong>urs subti<strong>le</strong>s radiations répondent à ses appels. L'application desforces radiantes aux usages terrestres perm<strong>et</strong> de croire qu'un<strong>et</strong>ransmission, même physique, n'est pas impossib<strong>le</strong> à travers <strong>le</strong>s abîmesde l'espace.<strong>Le</strong>s voies de la destinée qui nous sont ouvertes nous lient étroitementà ce sp<strong>le</strong>ndide univers dont nous sommes comme esprits un élémentimpérissab<strong>le</strong>, son avenir est <strong>le</strong> nôtre, nous poursuivrons avec lui <strong>et</strong> en luinotre évolution, nous participerons à son oeuvre, à sa vie, dans unemesure toujours grandissante.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


CHAPITRE X-CONSIDERATIONS POLITIQUES ET SOCIALES. ROLEDE LA FEMME. L'INFLUENCE CELTIQUE. LES ARTS.LIBERTE ET LIBRE ARBITRE.Au début de c<strong>et</strong> ouvrage, nous avons esquissé à grands traitsl'organisation socia<strong>le</strong> de la Gau<strong>le</strong>. Nous avons souligné <strong>le</strong>s empiétementsde l'aristocratie, la division des chefs, la rivalité des tribus, <strong>le</strong>s causesdiverses qui amenèrent la perte de l'indépendance.<strong>Le</strong>s Druides qui, nous l'avons vu, vivaient loin des vil<strong>le</strong>s bruyantes,dans <strong>le</strong>s sanctuaires de la nature, avaient, par cela même, plus de facilitéd'entrer en rapport avec <strong>le</strong> <strong>monde</strong> occulte <strong>et</strong> d'en recevoir <strong>le</strong>sinspirations. C'est ce qui <strong>le</strong>ur faisait dire que ce ne sont pas <strong>le</strong>s chosesvisib<strong>le</strong>s qui nous mènent, mais plutôt <strong>le</strong>s choses invisib<strong>le</strong>s. Mais par celamême qu'ils recherchaient cel<strong>le</strong>s-ci, ils s'éloignaient parfois du <strong>monde</strong>réel <strong>et</strong> des contingences humaines. <strong>Le</strong>ur influence ne suffisait pastoujours à comprimer la fougue des passions chez c<strong>et</strong>te race gauloise,jeune, ardente, dénuée d'expérience, emportée par l'excès même de savitalité.La liberté <strong>et</strong> <strong>le</strong> droit é<strong>le</strong>ctoral étaient pourtant <strong>le</strong>s bases mêmes del'ordre social, mais <strong>le</strong>s chefs élus s'entouraient d'une clientè<strong>le</strong> d'hommesarmés, chevaliers, écuyers, qui s'attachaient à <strong>le</strong>ur fortune <strong>et</strong>, s'ils étaienttués, mouraient avec eux. Grâce à c<strong>et</strong>te force, l'aristocratie jouissaitd'une autorité qui dégénérait parfois en oppression sur <strong>le</strong>s classespopulaires. Nous avons vu plus haut comment la discorde, l'indiscipline,amenèrent la chute de la Gau<strong>le</strong> <strong>et</strong> nous n'y reviendrons pas. Il nous resteà par<strong>le</strong>r de la femme <strong>et</strong> de son rô<strong>le</strong> social qui était grand.El<strong>le</strong> était honorée, respectée chez <strong>le</strong>s Gaulois ; considérée commel'éga<strong>le</strong> de l'homme, el<strong>le</strong> pouvait choisir son époux <strong>et</strong> jouissait de lamoitié des biens communs. L'éducation des enfants lui était confiéejusqu'à ce que ceux-ci fussent en âge de porter <strong>le</strong>s armes. Parfois,chargée de fonctions officiel<strong>le</strong>s, el<strong>le</strong> faisait oeuvre de diplomatie <strong>et</strong>parvenait à résoudre des problèmes ardus, à rég<strong>le</strong>r de graves conflits,comme l'histoire se plaît à <strong>le</strong> relater. <strong>Le</strong>ur chast<strong>et</strong>é égalait <strong>le</strong>ur courage ;on sait que <strong>le</strong>s femmes gauloises n'hésitèrent pas à se donner la mortLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LIBRE ARBITRE. 106après la défaite des Kimris à Pourrières afin de ne pas tomber aux mainsdes soldats de Marius <strong>et</strong> devenir victimes de <strong>le</strong>urs débauches.Mais ce qui donne toute la mesure du respect dont la femme étaitentourée en Gau<strong>le</strong>, c'est la part qui lui était faite dans <strong>le</strong> sacerdoce. <strong>Le</strong>sDruidesses rendaient des orac<strong>le</strong>s <strong>et</strong> présidaient aux cérémonies du culte.Tandis que tel<strong>le</strong> autre religion, par <strong>le</strong> dogme du péché original, a flétri lafemme pendant des sièc<strong>le</strong>s, en la rendant responsab<strong>le</strong> de la déchéance dugenre humain, <strong>le</strong>s Druides voyaient en el<strong>le</strong> ses dons de divination <strong>et</strong> enfaisaient l'interprète naturel du <strong>monde</strong> des Esprits 53 .<strong>Le</strong>s î<strong>le</strong>s de l'Océan étaient autant de sanctuaires où se pratiquaitl'évocation des morts. Il a fallu de longs sièc<strong>le</strong>s pour réhabiliter lafemme <strong>et</strong> la rendre à son rô<strong>le</strong> prédestiné ; Jeanne d'Arc <strong>et</strong> tant d'autresillustres inspirées ont dû monter sur <strong>le</strong> bûcher pour avoir reçu <strong>le</strong>s donsdu ciel. Il appartenait au spiritualisme moderne de reconnaître <strong>le</strong>sfacultés psychiques de la femme <strong>et</strong> - malgré certains abus inhérents auxchoses humaines - la mission qu'el<strong>le</strong> peut remplir dans <strong>le</strong> domaineexpérimental <strong>et</strong> <strong>le</strong>s révélations du <strong>monde</strong> invisib<strong>le</strong>.** *Il serait puéril d'assigner à l'influence celtique <strong>le</strong>s limites desterritoires habités par des hommes de c<strong>et</strong>te race. La question de lafrontière n'a rien à faire ici, car il s'agit du rayonnement d'une grandepensée à travers <strong>le</strong> <strong>monde</strong> sous des formes diverses, d'une collaborationefficace à l'oeuvre généra<strong>le</strong> de civilisation <strong>et</strong> de progrès.D'abord c'est une doctrine puissante susceptib<strong>le</strong> de régénérer toute laphilosophie en résolvant <strong>le</strong>s problèmes ardus de la vie <strong>et</strong> de la mort <strong>et</strong> enouvrant à l'âme <strong>le</strong>s perspectives d'un avenir sans bornes. Mais <strong>le</strong> génieceltique se manifeste aussi sous <strong>le</strong>s formes de l'art <strong>et</strong> surtout dans lapoésie <strong>et</strong> la musique. Dans ce dernier domaine <strong>le</strong>s étrangers, <strong>et</strong> surtout<strong>le</strong>s Al<strong>le</strong>mands, lui ont fait de nombreux emprunts, comme l'a établi M.<strong>Le</strong> Goffic.La musique galloise exprime un sentiment profond de la nature. El<strong>le</strong>est empreinte d'une mélancolie pénétrante qui lui donne une originalité,une saveur particulière. Quant à la poésie, on n'a qu'à consulter l'oeuvre53 Voir à ce suj<strong>et</strong> <strong>le</strong>s attestations de Tacite, Diodore de Sici<strong>le</strong>, Pomponius Méla, Strabon,Aristote, <strong>et</strong>c., citées par JEAN REYNAUD dans l'Esprit de la Gau<strong>le</strong>.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LIBRE ARBITRE. 107touffue de M. H. de la Vil<strong>le</strong>marqué 54 pour se rendre compte de sarichesse <strong>et</strong> de sa variété. En ce moment, il règne outre-Manche toute unefloraison d'art celtique qui a ses répercussions sur <strong>le</strong> continent.En poésie, <strong>le</strong>s Gaulois paraissent avoir été <strong>le</strong>s inventeurs de la rime, sil'on s'en rapporte aux témoignages irlandais. <strong>Le</strong>urs chants de guerre <strong>et</strong>d'amour sont empreints d'une mâ<strong>le</strong> grandeur.Bosc <strong>et</strong> Bonnemère, dans <strong>le</strong>ur Histoire des Gaulois, énumèrent <strong>le</strong>soeuvres théâtra<strong>le</strong>s <strong>et</strong> lyriques qui doivent <strong>le</strong>ur être attribuées. <strong>Le</strong>urspoteries, <strong>le</strong>urs armes, <strong>le</strong>urs bijoux constituent un art réel. On en a eu lapreuve dans <strong>le</strong> résultat des fouil<strong>le</strong>s <strong>et</strong> recherches faites dans <strong>le</strong>s dolmens<strong>et</strong> tumulus qui ont révélé un grand nombre d'obj<strong>et</strong>s d'un travail délicat.Lorsqu'on voudra faire la part du celtisme dans tout ce qui a illustrél'Angl<strong>et</strong>erre aussi bien dans <strong>le</strong> domaine de la pensée que dans celui del'action, on sera surpris de l'importance des apports venus de ce côté.Parmi <strong>le</strong>s Anglais célèbres, beaucoup n'ont pas eu d'autre origine. Onassure que son plus grand génie, Shakespeare, était fortement imprégnéde celtisme, étant né <strong>et</strong> ayant vécu longtemps à Strafford-sur-Avon,c'est-à-dire sur <strong>le</strong>s confins de la Cambrie (pays de Gal<strong>le</strong>s).Si, malgré toutes <strong>le</strong>s oppressions <strong>et</strong> <strong>le</strong>s persécutions subies, <strong>le</strong> génieceltique a pu s'épanouir en tant d'oeuvres fortes ou gracieuses, que nedoit-on pas attendre de lui lorsque, ayant recouvré sa p<strong>le</strong>ineindépendance, il pourra donner un libre essor à ses espérances <strong>et</strong> à sesrêves ?La plus grande gloire du Celtisme sera, après avoir gardési<strong>le</strong>ncieusement, pendant des sièc<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> contact avec <strong>le</strong> <strong>monde</strong> invisib<strong>le</strong>,de révé<strong>le</strong>r à nos sociétés décadentes l'existence de c<strong>et</strong> immense réservoirde force <strong>et</strong> de vie qui nous entoure <strong>et</strong> <strong>le</strong>s moyens d'y puiser avec sagesse<strong>et</strong> mesure. Car c'est seu<strong>le</strong>ment par la mise en commun des ressources,des puissances des deux <strong>monde</strong>s, <strong>le</strong> visib<strong>le</strong> <strong>et</strong> l'invisib<strong>le</strong>, que s'ouvriraune ère nouvel<strong>le</strong> <strong>et</strong> qu'une civilisation plus haute <strong>et</strong> plus bel<strong>le</strong> luira pourl'humanité !** *Nos pères, disions-nous, avaient fait du principe de liberté la base de<strong>le</strong>urs institutions socia<strong>le</strong>s <strong>et</strong>, en même temps, <strong>le</strong> couronnement de <strong>le</strong>urphilosophie, car la liberté socia<strong>le</strong> entraîne logiquement la liberté mora<strong>le</strong>,54 Barzaz-Breiz. Chants populaires de la Br<strong>et</strong>agne. Perrin éditeur.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LIBRE ARBITRE. 108cel<strong>le</strong> de l'âme sur la terre <strong>et</strong> dans l'espace. Ici se pose la question, sicontroversée, de la liberté <strong>et</strong> du libre arbitre, deux mots pour une mêmeidée, car <strong>le</strong> libre arbitre n'est que l'application individuel<strong>le</strong> du principe deliberté.La liberté est la condition essentiel<strong>le</strong> du développement, du progrès,de l'évolution de l'homme. La loi d'évolution, en nous laissant <strong>le</strong> soind'édifier nous-mêmes, à travers <strong>le</strong>s temps, notre personnalité, notreconscience <strong>et</strong> par suite notre destinée, doit nous en fournir <strong>le</strong>s moyens enassurant l'exercice de notre libre choix entre <strong>le</strong> bien <strong>et</strong> <strong>le</strong> mal, puisque <strong>le</strong>smérites acquis sont <strong>le</strong> prix de notre élévation.Il en est de même de la conséquence des actes, de l'enchaînement descauses <strong>et</strong> des eff<strong>et</strong>s r<strong>et</strong>ombant sur nous. De là notre responsabilitéinséparab<strong>le</strong> de notre libre arbitre sans <strong>le</strong>quel l'être ne serait plus qu'unjou<strong>et</strong>, une sorte de marionn<strong>et</strong>te aux mains d'une puissance extérieure, parconséquent un être dépourvu d'originalité <strong>et</strong> sans grandeur.En vue de l'immense trajectoire que l'âme doit effectuer à travers l<strong>et</strong>emps <strong>et</strong> l'espace, el<strong>le</strong> doit posséder <strong>le</strong> libre exercice de ses facultés,l'entière disposition des énergies que Dieu a placées en el<strong>le</strong>, avec <strong>le</strong>smoyens de <strong>le</strong>s développer. Quel<strong>le</strong> confiance pourrions-nous avoir dansl'avenir, si nous nous sentions <strong>le</strong>s jou<strong>et</strong>s aveug<strong>le</strong>s d'une force inconnue,sans volonté, sans ressort moral ?C'est pourquoi <strong>le</strong>s Druides affirmaient <strong>le</strong> principe de liberté dès lapremière Triade <strong>et</strong>, plus explicitement, dans <strong>le</strong>s Triades 22, 23 <strong>et</strong> 24 :Trois premières choses simultanément créées, l'homme, la liberté, lalumière.Trois nécessités de l'homme, souffrir, se renouve<strong>le</strong>r (progresser),choisir.Trois alternatives de l'homme : Abred <strong>et</strong> Gwynfyd, nécessité <strong>et</strong> liberté,mal <strong>et</strong> bien, toutes choses étant en équilibre <strong>et</strong> l'homme ayant <strong>le</strong> pouvoirde s'attacher à l'un ou à l'autre suivant sa volonté.On m'objectera, sans doute, la diversité chez des êtres humains desfacultés, des volontés, des caractères, la force mora<strong>le</strong> des uns <strong>et</strong> lafaib<strong>le</strong>sse des autres. En face d'un acte déloyal mais avantageux, ou biendevant l'entraînement des passions tel homme se laissera séduire tandisqu'un autre restera ferme, inébranlab<strong>le</strong>. Comment mesurer la part deliberté attribuée à chacun, comment concilier <strong>le</strong> problème du librearbitre avec <strong>le</strong>s théories du déterminisme ?LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LIBRE ARBITRE. 109En c<strong>et</strong>te matière comme pour tout ce qui touche à la nature intime del'être, il faut s'é<strong>le</strong>ver au-dessus des horizons étroits de la vie présente <strong>et</strong>considérer <strong>le</strong>s vastes perspectives de l'évolution de l'âme. C'est ce que<strong>le</strong>s Druides avaient su faire par <strong>le</strong>ur doctrine <strong>et</strong> c'est ce que redisent à<strong>le</strong>ur exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong>s spiritualistes modernes, du moins ceux de l'éco<strong>le</strong>d'Allan Kardec.<strong>Le</strong> cerc<strong>le</strong> étroit des connaissances, l'exiguïté de notre champd'observation, l'ignorance généra<strong>le</strong> des origines <strong>et</strong> des fins, sont autantd'obstac<strong>le</strong>s à la solution des grands problèmes. Il faut, pour <strong>le</strong>s résoudre,s'é<strong>le</strong>ver assez haut par la pensée <strong>et</strong> considérer l'ensemb<strong>le</strong> des existencesde l'âme, sa <strong>le</strong>nte ascension à travers <strong>le</strong>s sièc<strong>le</strong>s ; alors tout ce quiparaissait confus, obscur, inexplicab<strong>le</strong>, s'éclaire, se fond.Nous comprendrons comment notre personnalité s'accroît peu à peupar <strong>le</strong>s rapports successifs de nos vies, comment l'expérience <strong>et</strong> <strong>le</strong>jugement se développent, <strong>et</strong> comment notre liberté s'affirme de plus enplus à mesure que notre évolution s'accentue <strong>et</strong> que nous participonsplus intimement à la communion universel<strong>le</strong>.Au début de son immense trajectoire, l'être ignorant, inexpérimenté,est soumis étroitement aux lois universel<strong>le</strong>s qui compriment <strong>et</strong> limitentson action. C'est la période inférieure. Mais, à mesure qu'il s'élève surl'échel<strong>le</strong> des <strong>monde</strong>s, son libre arbitre prend une amp<strong>le</strong>ur toujours plusgrande jusqu'à ce que, ayant atteint <strong>le</strong>s hauteurs cé<strong>le</strong>stes, sa pensée, savolonté, ses vibrations fluidiques se trouvent en harmonie parfaite, c'està-dire,ce qu'on appel<strong>le</strong> en synchronisme avec la pensée <strong>et</strong> la volontédivines ; son libre arbitre est définitif, car il ne peut plus faillir.A ceux qui exigent des axiomes ou formu<strong>le</strong>s scientifiques on pourraitdire : <strong>le</strong> libre arbitre est pour chacun de nous en rapport direct avec <strong>le</strong>sperfections conquises, <strong>le</strong> déterminisme est en raison inverse du progrèsd'évolution.On nous oppose la prévision de l'avenir chez certains suj<strong>et</strong>s. Enplongeant jusqu'aux causes du passé, il est possib<strong>le</strong> de déduire l'avenir <strong>et</strong>de prédire <strong>le</strong>s événements futurs dans la mesure où ils sont la résultantelogique des actes librement accomplis, <strong>le</strong> faisceau des faits antérieurs sedéroulant à travers <strong>le</strong>s temps dans <strong>le</strong>ur logique implacab<strong>le</strong>. Or, lareconstitution du passé peut être obtenue dans <strong>le</strong>s phénomènesd'extériorisation 55 ainsi que par <strong>le</strong>s révélations des Esprits assez évolués55 Voir mon ouvrage <strong>le</strong> Problème de l'Etre <strong>et</strong> de la Destinée, chap. XIV.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LIBRE ARBITRE. 110pour r<strong>et</strong>rouver dans la mémoire subconsciente des suj<strong>et</strong>s, l'enchaînementde <strong>le</strong>urs vies antérieures.C'est ainsi que <strong>le</strong> spiritualisme expérimental nous démontre par desfaits l'existence du libre arbitre <strong>et</strong> la preuve que, sur ce point comme surtant d'autres, nos ancêtres ne se sont pas trompés.Il faut reconnaître, cependant, que notre planète, occupant un degrépeu é<strong>le</strong>vé de l'échel<strong>le</strong> d'évolution, l'être humain, tout en jouissant d'unepart de liberté suffisante pour entraîner la responsabilité de ses actes, n'ysaurait posséder un libre arbitre absolu. C'est ce que <strong>le</strong>s Druidesdéfinissaient en ces termes dès la première Triade en faisant figurerparmi <strong>le</strong>s trois unités primitives : « Un point de liberté où s'équilibrenttoutes <strong>le</strong>s oppositions. »C<strong>et</strong>te formu<strong>le</strong> exprime l'action des lois universel<strong>le</strong>s qui compriment <strong>et</strong>restreignent nos moyens d'action. Aucun être n'est abandonné à luimême,l'influence providentiel<strong>le</strong> agit sur lui de deux manières ; par laconscience el<strong>le</strong> nous communique <strong>le</strong>s inspirations, <strong>le</strong>s intuitionsnécessaires d'autant plus claires <strong>et</strong> précises que nous sommes plus aptesà <strong>le</strong>s recevoir par l'orientation de notre pensée <strong>et</strong> de notre vie. Puis, c'estl'action des invisib<strong>le</strong>s qui s'étend sur nous assez intense parfois pourqu'on ait pu dire que ce sont <strong>le</strong>s morts qui gouvernent <strong>le</strong>s vivants.Chacun de nous appartient à un groupe spirituel, à une famil<strong>le</strong> d'âmesdont tous <strong>le</strong>s membres sont solidaires <strong>et</strong> évoluent en commun. Tous cesesprits, incarnés ou désincarnés, jouent, <strong>le</strong>s uns vis-à-vis des autres,alternativement <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> de protecteurs ou celui de protégés. Ceux qui sontrestés dans l'espace aident, inspirent, soutiennent ceux qui vivent, <strong>et</strong>souffrent sur la terre. Si <strong>le</strong>s hommes savaient quel<strong>le</strong> assistance <strong>le</strong>ur vientd'en haut <strong>et</strong> quel<strong>le</strong> douce sollicitude <strong>le</strong>s enveloppe, ils auraient plusd'assurance, plus de confiance dans la loi supérieure de justice <strong>et</strong>d'harmonie qui régit <strong>le</strong>s êtres <strong>et</strong> <strong>le</strong>s <strong>monde</strong>s. Ils prêteraient plusd'attention aux suggestions bienfaisantes dont ils sont l'obj<strong>et</strong> au lieu d'yrester insensib<strong>le</strong>s <strong>et</strong> indifférents par l'eff<strong>et</strong> d'une liberté mal employée.Ces suggestions ont été tel<strong>le</strong>s que l'on a pu affirmer que par <strong>le</strong> fond denotre conscience nous touchons aux choses divines.Chaque groupe d'âmes est dirigé, inspiré par un ou plusieurs espritséminents que <strong>le</strong>urs mérites ont fait parvenir aux hauteurs cé<strong>le</strong>stes, aucerc<strong>le</strong> de Gwynfyd d'où <strong>le</strong> rayonnement de <strong>le</strong>ur sagesse <strong>et</strong> de <strong>le</strong>urexpérience s'étend à travers <strong>le</strong>s distances jusqu'aux membres de <strong>le</strong>urfamil<strong>le</strong> encore attardés sur <strong>le</strong>s <strong>monde</strong>s de la matière.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LIBRE ARBITRE. 111Nous avons décrit ail<strong>le</strong>urs, d'après <strong>le</strong>s enseignements de nos guides,<strong>le</strong>s conditions de la vie cé<strong>le</strong>ste, <strong>le</strong>s grandes tâches, <strong>le</strong>s nob<strong>le</strong>s missionsqu'el<strong>le</strong> comporte, l'accroissement graduel des perceptions <strong>et</strong> dessensations, la participation toujours plus intense à l'oeuvre éternel<strong>le</strong> depuissance <strong>et</strong> de beauté qu'est l'univers <strong>et</strong> <strong>le</strong>s félicités obtenues au prix denombreuses existences de travail, d'études <strong>et</strong> d'épreuves.Dieu, disent <strong>le</strong>s Triades, attribue à chaque âme nouvel<strong>le</strong> l'Awen,parcel<strong>le</strong> de génie qu'el<strong>le</strong> est appelée à développer à la suite des temps defaçon à faire peu à peu de c<strong>et</strong>te étincel<strong>le</strong> primitive un foyer radiant quidote l'esprit d'une lumière impérissab<strong>le</strong>.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


TROISIEME PARTIE-LE MONDE INVISIBLE._______CHAPITRE XI-L'EXPERIMENTATION SPIRITE.Nous avons vu que <strong>le</strong>s Druides n'accordaient l'initiation qu'à desélèves choisis, soumis à un entraînement intel<strong>le</strong>ctuel <strong>et</strong> moral prolongé.Ces études pouvaient embrasser plusieurs années, si l'on en croit <strong>le</strong>sassertions d'auteurs anciens, disant qu'el<strong>le</strong>s comportaient la connaissancede 20.000 vers. En eff<strong>et</strong>, <strong>le</strong> vers, par son rythme, se fixe plus faci<strong>le</strong>mentdans la mémoire, mieux que la prose il échappe aux altérations, auxdéformations <strong>et</strong> garde plus longtemps son sens exact, son originalitépremière.C'était donc seu<strong>le</strong>ment après une longue <strong>et</strong> patiente préparation que <strong>le</strong>sdiscip<strong>le</strong>s étaient admis à participer aux rites sacrés, <strong>le</strong>squels n'étaient aufond que la communication avec <strong>le</strong>s Esprits supérieurs <strong>et</strong> la pratique de<strong>le</strong>urs enseignements. Ceux-ci étaient transmis au peup<strong>le</strong> sous une forme,plus concrète <strong>et</strong> parfois imagée, toujours acceptée avec respect, car <strong>le</strong>Druide était l'obj<strong>et</strong> d'une grande vénération.Aujourd'hui, il en est tout autrement, <strong>le</strong>s premiers venus sanspréparation, sans études, sans précautions, croient pouvoir entrer enrapport avec <strong>le</strong>s êtres invisib<strong>le</strong>s qui <strong>le</strong>s entourent. On ne craint pas des'aventurer sans guide, sans bousso<strong>le</strong> sur c<strong>et</strong> océan de forces <strong>et</strong> de viequi nous enveloppe. On ignore trop qu'une fou<strong>le</strong> d'esprits inférieursplane dans l'ambiance terrestre à laquel<strong>le</strong> el<strong>le</strong> est liée par ses fluidesmatériels. Ce sont eux qui répondent plus volontiers aux appels deshumains dans un but de divertissement <strong>et</strong> dès lors il y a peu à attendre dec<strong>et</strong> élément où règnent <strong>le</strong>s influences <strong>le</strong>s plus diverses, parfoismauvaises comme cel<strong>le</strong>s trop connues des mystificateurs <strong>et</strong> desobsesseurs. Et de là <strong>le</strong> discrédit qui rejaillit en certains cas sur despratiques dépourvues de règ<strong>le</strong>, de méthode, de gravité.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


L'EXPERIMENTATION SPIRITE. 114Sans doute on ne doit pas rester indifférent aux appels mystérieux, auxbruits, aux coups qui se font souvent entendre la nuit dans nos demeures<strong>et</strong> qui semb<strong>le</strong>nt être autant de promesses d'une assistance, d'uneprotection parfois bien nécessaires. Oui, nous devons nous prêter auxinvitations de ce genre, car el<strong>le</strong>s peuvent émaner d'amis invisib<strong>le</strong>s quinous demandent secours, ou bien être <strong>le</strong> prélude de conseils, derévélations, d'enseignements précieux dans <strong>le</strong>s temps d'épreuves où nousvivons. Mais, aussitôt que nous avons trouvé un moyen decommunication s'adaptant à nos possibilités psychiques, nous ne devonspas hésiter à exiger des manifestants des preuves formel<strong>le</strong>s d'identité <strong>et</strong>apporter dans tous nos rapports avec l'Au-delà ce rigoureux esprit decontrô<strong>le</strong> <strong>et</strong> d'examen scrupu<strong>le</strong>ux qui ne laisse aucune place auxsupercheries des esprits légers 56 .<strong>Le</strong>s spirites ont en garde une idée régénératrice bel<strong>le</strong> <strong>et</strong> féconde qu'ilsne doivent pas laisser voi<strong>le</strong>r, déprécier sous l'accusation de crédulité qui<strong>le</strong>ur est prodiguée. <strong>Le</strong>s hautes vérités ne s'acquièrent pas sans peine.C'est par nos efforts répétés pour nous dégager des incertitudes, desténèbres que <strong>le</strong>s rideaux de la matière se soulèvent <strong>et</strong> que des issuess'ouvrent sur la vie spirituel<strong>le</strong>, la vie infinie !<strong>Le</strong> spiritisme, après trois quarts de sièc<strong>le</strong> d'expérimentation <strong>et</strong> d<strong>et</strong>ravaux, est devenu une source de lumière <strong>et</strong> d'enseignement. Sa doctrinerésulte de messages d'esprits obtenus par tous <strong>le</strong>s procédésmédiumniques en tous pays <strong>et</strong> se complétant, se contrôlant <strong>le</strong>s uns par<strong>le</strong>s autres. Jusqu'ici <strong>le</strong>s religions <strong>et</strong> <strong>le</strong>s philosophies ne nous donnaientsur <strong>le</strong>s conditions de la vie dans l'au-delà, que de simp<strong>le</strong>s hypothèses.Aujourd'hui ceux qui vivent c<strong>et</strong>te vie nous la décrivent eux-mêmes <strong>et</strong>nous entr<strong>et</strong>iennent des lois de la réincarnation. En eff<strong>et</strong>, que sont <strong>le</strong>squelques exceptions signalées dans <strong>le</strong>s milieux anglo-saxons, <strong>et</strong> dont <strong>le</strong>nombre se restreint chaque jour, en présence de la masse énorme dedocuments, de témoignages concordants recueillis depuis l'Amérique duSud, jusqu'aux Indes <strong>et</strong> au Japon ?Ce n'est plus, comme dans <strong>le</strong> passé, un penseur isolé, ou même ungroupe de penseurs, qui vient montrer à l'humanité la route qu'il croitvraie ; c'est <strong>le</strong> <strong>monde</strong> invisib<strong>le</strong> tout entier qui s'ébran<strong>le</strong> <strong>et</strong> fait effort pourarracher la pensée humaine à ses routines, à ses erreurs <strong>et</strong> lui révé<strong>le</strong>r,comme au temps des Druides, la loi divine d'évolution. Ce sont nospropres parents <strong>et</strong> amis décédés qui nous exposent <strong>le</strong>ur situation bonne56 Voir mon livre Dans l'Invisib<strong>le</strong> (spiritisme <strong>et</strong> médiumnité) passim.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


L'EXPERIMENTATION SPIRITE. 115ou mauvaise, <strong>et</strong> la conséquence de <strong>le</strong>urs actes, au cours d'entr<strong>et</strong>iensriches en preuves d'identité.On reproche souvent aux spirites de donner plus d'importance à lathéorie qu'à la pratique expérimenta<strong>le</strong>. Au Congrès officiel depsychologie de 1900, un savant nous objectait : <strong>Le</strong> spiritisme n'est pasune science, c'est une doctrine. Certes nous considérons toujours <strong>le</strong> faitcomme étant la base, <strong>le</strong> fondement même du spiritisme.Nous savons que la science voit dans l'expérimentation <strong>le</strong> plus sûrmoyen de parvenir à la connaissance des causes <strong>et</strong> des lois ; mais cel<strong>le</strong>scirestent obscures, inaccessib<strong>le</strong>s dans beaucoup de cas, sans une théoriequi <strong>le</strong>s éclaire <strong>et</strong> <strong>le</strong>s précise. Combien d'expérimentateurs se sont égarésdans <strong>le</strong> déda<strong>le</strong> des faits, perdus dans <strong>le</strong> labyrinthe des phénomènes <strong>et</strong> ontfini par se rebuter <strong>et</strong> renoncer à toutes recherches, faute d'une donnéegénéra<strong>le</strong> qui relie <strong>et</strong> explique ces faits. L'éminent Ch. Rich<strong>et</strong>, après avoirexpérimenté toute sa vie, a consigné <strong>le</strong>s résultats de ses recherches dansun gros volume, sans aboutir à aucune conclusion.Pourrait-on arriver, par l'étude des infiniment p<strong>et</strong>its, à une conceptiongénéra<strong>le</strong> de l'univers ? Pourrait-on, par des manipulations de laboratoire,parvenir à la compréhension de l'unité substance ? Si Newton n'avait eul'idée préalab<strong>le</strong> de la gravitation, aurait-il attaché quelque importance àla chute d'une pomme ? Si Galilée n'avait eu l'intuition du mouvementde la terre, aurait-il prêté quelque attention aux oscillations de la lampede bronze de la cathédra<strong>le</strong> de Pise ? La théorie nous semb<strong>le</strong> inséparab<strong>le</strong>de l'expérience, el<strong>le</strong> doit même la précéder, afin de guider l'observateurpour qui l'expérience servira de contrô<strong>le</strong>.On nous reproche de conclure trop hâtivement ! Or, voici desphénomènes qui se produisent depuis <strong>le</strong>s premiers sièc<strong>le</strong>s de l'histoire.On <strong>le</strong>s constate expérimenta<strong>le</strong>ment <strong>et</strong> scientifiquement depuis près decent ans <strong>et</strong> l'on trouve nos conclusions prématurées ! Mais dans mil<strong>le</strong>ans, il y aura encore des attardés qui trouveront qu'il est trop tôt pourconclure. Or, l'humanité éprouve un besoin impérieux de savoir <strong>et</strong> <strong>le</strong>désordre moral qui sévit à notre époque est dû, en grande partie, àl'incertitude qui plane encore sur c<strong>et</strong>te question essentiel<strong>le</strong> de lasurvivance.Lorsque, dans ma lointaine jeunesse, je vis un jour, à l'étalage d'unelibrairie, <strong>le</strong>s deux premiers ouvrages d'Allan Kardec, j'en fis aussitôtl'acquisition <strong>et</strong> en absorbai <strong>le</strong> contenu ; j'y trouvai une solution claire,complète, logique, du problème universel, ma conviction fut assurée.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


L'EXPERIMENTATION SPIRITE. 116Cependant, malgré ma jeunesse, j'étais déjà passé par <strong>le</strong>s alternativesde la croyance catholique <strong>et</strong> du scepticisme matérialiste, mais nul<strong>le</strong> partje n'avais trouvé la clé du mystère de la vie. La théorie spirite dissipamon indifférence <strong>et</strong> mes doutes. Comme tant d'autres, je recherchai despreuves, des faits précis, venant appuyer ma foi ; mais ces faits furentlongs à venir. D'abord insignifiants, contradictoires, mêlés desupercheries <strong>et</strong> de mystifications, ils furent loin de me satisfaire <strong>et</strong>j'aurais renoncé plus d'une fois à toute investigation si je n'avais étésoutenu par une théorie solide <strong>et</strong> des principes é<strong>le</strong>vés.Il semb<strong>le</strong>, en eff<strong>et</strong>, que l'invisib<strong>le</strong> veuil<strong>le</strong> nous éprouver, mesurer notredegré de persévérance, exiger une certaine maturité d'esprit, avant denous livrer ses secr<strong>et</strong>s. Tout bien moral, toute conquête de l'âme <strong>et</strong> ducoeur semb<strong>le</strong>nt devoir être précédés d'une initiation douloureuse. Enfin,<strong>le</strong>s phénomènes sont venus, probants, éclatants. Ce furent desapparitions matérialisées, en présence de plusieurs témoins, dont <strong>le</strong>ssensations concordaient ; des apports d'écriture directe, en p<strong>le</strong>inelumière, tombant dans <strong>le</strong> vide hors de la portée des assistants <strong>et</strong> quicontenaient des prédictions qui se sont, depuis lors, réalisées.Puis, ce furent des Entités de va<strong>le</strong>ur qui se manifestèrent par tous <strong>le</strong>smoyens à <strong>le</strong>ur disposition, par la tab<strong>le</strong> d'abord, par l'écritureautomatique, enfin <strong>et</strong> surtout par des incorporations, procédé à l'aideduquel je m'entr<strong>et</strong>iens avec mes guides spirituels, comme avec des êtreshumains. <strong>Le</strong>ur collaboration m'a été précieuse pour la rédaction de mesouvrages, par <strong>le</strong>s renseignements recueillis sur <strong>le</strong>s conditions de la viedans l'Au-delà <strong>et</strong> sur tous <strong>le</strong>s problèmes que j'ai abordés.Ces Esprits se sont communiqués par différents médiums, qui ne seconnaissaient pas. Quel que fût l'intermédiaire choisi, ils présentaienttoujours des caractères personnels très tranchés, quelques-uns d'uneoriginalité frappante, quoique d'une grande élévation, avec des détailspsychologiques, des preuves d'identité constituant <strong>le</strong> critérium decertitude <strong>le</strong> plus absolu. Comment ces médiums, qui s'ignoraient <strong>le</strong>s uns<strong>le</strong>s autres, ou bien <strong>le</strong>urs subconscients, auraient-ils pu s'entendre pourimiter <strong>et</strong> reproduire des caractères aussi distincts <strong>et</strong> pourtant toujoursidentiques à eux-mêmes, avec une constance, une fidélité qui persistentdepuis cinquante années ? Car voilà près d'un demi-sièc<strong>le</strong> que cesphénomènes se dérou<strong>le</strong>nt autour de moi avec une régularitémathématique, sauf quelques lacunes, par exemp<strong>le</strong> lorsqu'un desLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


L'EXPERIMENTATION SPIRITE. 117médiums vient à disparaître <strong>et</strong> qu'il faut un certain temps pour r<strong>et</strong>rouverun autre suj<strong>et</strong> approprié.Je possède sept gros volumes de communications reçues dans <strong>le</strong>groupe que j'ai longtemps dirigé, <strong>et</strong> qui répondent à toutes <strong>le</strong>s questionsque l'inquiétude humaine pose à la sagesse des Invisib<strong>le</strong>s. Or, tous ceuxqui, depuis, ont consulté ces archives, ont été frappés par la beauté dusty<strong>le</strong> ainsi que par la profondeur des idées émises. Peut-être cesmessages seront-ils publiés un jour. Alors, on verra que dans mesoeuvres, je ne me suis pas inspiré seu<strong>le</strong>ment de mes propres vues, maissurtout de cel<strong>le</strong>s de l'Au-delà. On reconnaîtra, sous la variété des formes,une grande unité de principes <strong>et</strong> une parfaite analogie avec <strong>le</strong>senseignements obtenus des Esprits guides en tous milieux <strong>et</strong> dont AllanKardec s'est inspiré pour tracer <strong>le</strong>s grandes lignes de sa doctrine.Depuis la guerre nos Instructeurs ont continué à se manifester pardifférents médiums. A travers ces organismes divers la personnalité dechacun d'eux s'est affirmée par son caractère propre de façon à écartertoute possibilité de simulation. On peut suivre d'année en année, dans laRevue Spirite, la quintessence des enseignements qui nous furent donnéssur des suj<strong>et</strong>s toujours substantiels <strong>et</strong> é<strong>le</strong>vés.Puis, aux approches du Congrès de 1925 ce fut <strong>le</strong> grand Initiateur luimêmequi vint nous assurer de son concours <strong>et</strong> nous éclairer de sesconseils. Aujourd'hui encore, c'est lui, c'est Allan Kardec, qui nous inciteà publier c<strong>et</strong>te étude sur <strong>le</strong> génie celtique <strong>et</strong> la réincarnation, ainsi qu'on<strong>le</strong> verra par <strong>le</strong>s messages publiés plus loin.Je m'excuse auprès des <strong>le</strong>cteurs de faire intervenir aussi longtemps mapropre personnalité, mais comment pourrais-je me livrer à une analysede c<strong>et</strong>te nature, si ce n'est sur moi-même <strong>et</strong> sur mes travaux.J'en suis arrivé maintenant à vivre avec <strong>le</strong>s Esprits presque autantqu'avec <strong>le</strong>s humains, à ressentir <strong>le</strong>ur influence, à distinguer <strong>le</strong>ur présencepar <strong>le</strong>s sensations fluidiques éprouvées. Je sais que ces âmes constituentma famil<strong>le</strong> spirituel<strong>le</strong>. Des liens bien anciens m'unissent à el<strong>le</strong>s, liens quise fortifient tous <strong>le</strong>s jours, par la protection qu'el<strong>le</strong>s m'accordent <strong>et</strong> lareconnaissance que je <strong>le</strong>ur ai vouée.<strong>Le</strong> poids des ans se fait sentir <strong>et</strong> ma tête blanche se penche vers latombe, mais je sais que la mort n'est qu'une issue qui s'ouvre sur la vieinfinie. En franchissant ce seuil, je suis certain de r<strong>et</strong>rouver ces chèresâmes protectrices, ainsi que <strong>le</strong>s nombreux amis avec <strong>le</strong>squels j'ai luttéici-bas pour une cause sacrée. Nous irons ensemb<strong>le</strong> visiter ces <strong>monde</strong>sLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


L'EXPERIMENTATION SPIRITE. 118merveil<strong>le</strong>ux, que j'ai contemplés, admirés si souvent dans <strong>le</strong> si<strong>le</strong>nce desnuits <strong>et</strong> qui sont pour moi autant de témoignages de la puissance, de lasagesse <strong>et</strong> du génie du Créateur.Dans son Evolution biologique <strong>et</strong> spirituel<strong>le</strong> de l'homme (p. 126),Oliver Lodge par<strong>le</strong> avec enthousiasme de « ces étoi<strong>le</strong>s géantes qui sontun million de fois plus grandes que <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il, théâtres de phénomènesprodigieux ».Plus tard, nous revivrons ensemb<strong>le</strong> sur ces <strong>monde</strong>s, afin de poursuivrenos travaux, notre ascension commune vers <strong>le</strong>s régions sereines de lapaix <strong>et</strong> de la lumière.Et quand je repasse en moi-même toutes <strong>le</strong>s beautés de c<strong>et</strong>terévélation, toutes <strong>le</strong>s promesses d'un avenir sans fin, je me sens envahipar une immense pitié pour tous ceux qui, dans <strong>le</strong>urs épreuves, ne sontpas soutenus par la perspective des vies futures, <strong>et</strong> dont l'étroit horizonse borne à notre <strong>monde</strong> de sang, de boue <strong>et</strong> de larmes.** *Doit-on s'étonner si <strong>le</strong> nombre des savants officiels qui adm<strong>et</strong>tent laréalité des faits spirites est restreint ? Non, si l'on considère que <strong>le</strong> partipris <strong>et</strong> l'esprit de routine tiennent une grande place chez la plupartd'entre eux. Tous ceux qui ont su s'en affranchir ont reconnul'intervention des esprits dans <strong>le</strong>s phénomènes <strong>et</strong> l'existence d'un <strong>monde</strong>invisib<strong>le</strong>. Tels William Crookes, Russell Wallace, Myers, Oliver Lodge,<strong>le</strong> professeur Barr<strong>et</strong>t, Lombroso, <strong>et</strong>c.<strong>Le</strong>s spirites non scientifiques possèdent un précieux avantage sur <strong>le</strong>ssavants de carrière. S'ils sont parfois dépourvus de connaissancestechniques, en revanche ils ont gardé c<strong>et</strong>te liberté de pensée, c<strong>et</strong>teindépendance d'esprit si nécessaires dans l'interprétation des faits. Carces faits, ils <strong>le</strong>s considèrent en eux-mêmes <strong>et</strong> non à la lueur diffuse d<strong>et</strong>héories préconçues. S'ils ont éprouvé quelques déceptions dans <strong>le</strong>ursrecherches, c'est de ces déceptions que <strong>le</strong>ur expérience s'est formée. Onne peut méconnaître <strong>le</strong>ur mérite d'avoir, dès <strong>le</strong> principe, exploré desdomaines de la vie que d'autres, bourrés de formu<strong>le</strong>s <strong>et</strong> de théories,déclaraient inexistants. Par là ils ouvraient la voie à des découvertes quiamènent une véritab<strong>le</strong> révolution dans toutes <strong>le</strong>s régions de la science.Lorsque l'histoire recherchera <strong>le</strong>s origines du mouvement spirite, aprèsavoir glorifié <strong>le</strong>s savants dont nous citons <strong>le</strong>s noms avec respect, el<strong>le</strong>LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


L'EXPERIMENTATION SPIRITE. 119rendra justice à c<strong>et</strong>te fou<strong>le</strong> anonyme, à ces chercheurs obscurs qui, dans<strong>le</strong> <strong>monde</strong> entier, ont exploré <strong>le</strong>s sentiers de la vie invisib<strong>le</strong> <strong>et</strong> rétabli <strong>le</strong>contact entre deux humanités, contact qui était perdu depuis des sièc<strong>le</strong>s.C'est <strong>le</strong> travail patient <strong>et</strong> désintéressé de ces observateurs inconnus, qui acontraint <strong>le</strong>s officiels à s'occuper d'une question aussi capita<strong>le</strong> que lapreuve de la survivance <strong>et</strong> la collaboration du visib<strong>le</strong> <strong>et</strong> de l'invisib<strong>le</strong>. Cesont eux qui procurent aux techniciens <strong>le</strong>s intermédiaires nécessaires,médiums <strong>et</strong> suj<strong>et</strong>s, sans <strong>le</strong>squels ils ne pourraient rien, car ce n'est guèreparmi eux que l'on trouve <strong>le</strong>s facultés psychiques, <strong>le</strong>s sens spéciaux quiouvrent ces vastes domaines à nos investigations.On comprendra nos réserves au suj<strong>et</strong> du mouvement psychiste officie<strong>le</strong>n France. Après des années de tâtonnements <strong>et</strong> la création de centres,d'instituts spéciaux, nous devons constater la médiocrité des résultatsobtenus. Nous ne pouvons encore citer à l'heure actuel<strong>le</strong>, dans notrepays, un seul nom de savant officiel qui ne soit rallié aux hautes véritéspsychiques, tandis qu'en Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> en Amérique on <strong>le</strong>s compte pardizaines.Certains psychistes <strong>et</strong> métapsychistes s'évertuent à ramener l'ensemb<strong>le</strong>des phénomènes spirites à une extension anorma<strong>le</strong> des facultésmédianimiques. C'est là une explication arbitraire, aussi abusive que lathéorie spirite qui consisterait à attribuer tous <strong>le</strong>s faits d'ordre occulte àl'intervention des Esprits. Il y a exagération d'un côté comme de l'autre<strong>et</strong> la vérité se trouve dans un terme moyen. Pour tous ceux qui ontapprofondi la question, <strong>le</strong>s faits d'animisme, aussi bien que <strong>le</strong>smanifestations des défunts, se relient <strong>et</strong> se complètent <strong>le</strong>s uns par <strong>le</strong>sautres <strong>et</strong> j<strong>et</strong>tent une lumière éga<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s côtés obscurs <strong>et</strong> mystérieux dela nature humaine.La théorie de la subconscience, dont on a tant usé <strong>et</strong> abusé danscertains milieux, n'est pas autre chose qu'un domaine plus vaste de lamémoire, embrassant <strong>le</strong>s souvenirs des antériorités de l'âme <strong>et</strong> <strong>le</strong>sacquisitions de ses vies passées, ainsi que nous l'avons démontréamp<strong>le</strong>ment en d'autres pages 57 .Au cours des sièc<strong>le</strong>s, la science s'est longtemps inspirée des principessupérieurs de la connaissance qui la dominaient <strong>et</strong> la dirigeaient. <strong>Le</strong>scontingences ne l'intéressaient que dans la mesure où el<strong>le</strong>s venaientconfirmer ces principes. Aujourd'hui, la science préfère étudier <strong>le</strong>phénomène en lui-même d'une façon toute terre à terre <strong>et</strong> matériel<strong>le</strong>. Ce57 Voir Dans l'Invisib<strong>le</strong> (Spiritisme <strong>et</strong> Médiumnité), ch. XXIII.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


L'EXPERIMENTATION SPIRITE. 120n'est plus par <strong>le</strong>s hautes facultés de l'être qu'el<strong>le</strong> cherche à acquérir lavérité, c'est-à-dire par ce qu'il y a de plus nob<strong>le</strong> en nous : la raison,l'intuition, <strong>le</strong> jugement, mais par <strong>le</strong> témoignage des sens, c'est-à-dire parce qu'il y a de plus inférieur, car <strong>le</strong> témoignage des sens est trompeur,comme l'ont prouvé tant de découvertes du génie.** *La force du spiritisme est à la fois dans son enseignement <strong>et</strong> dans <strong>le</strong>spreuves qui lui servent d'appui. Il montre à tous <strong>le</strong>s hommes <strong>le</strong> but de lavie terrestre, <strong>le</strong>s moyens de préparer la vie spirituel<strong>le</strong> qui en est la suite.Ce but, ces moyens sont communs à tous <strong>le</strong>s habitants de la terre <strong>et</strong> cesera là un nouveau lien qui <strong>le</strong>s unira, lien plus puissant que tous <strong>le</strong>sautres, car la solidarité, la paix <strong>et</strong> l'harmonie entre <strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>s nepourront s'établir que par la solidarité des idées, des croyances, desaspirations. <strong>Le</strong>s hommes, avant tout, sont esprits <strong>et</strong> <strong>le</strong> spiritisme seul <strong>le</strong>urrévè<strong>le</strong> <strong>le</strong>s lois supérieures de l'esprit : son enseignement résume <strong>le</strong>sprincipes essentiels de toutes <strong>le</strong>s religions, <strong>le</strong>s éclaire, <strong>le</strong>s complète <strong>et</strong> <strong>le</strong>sadapte aux besoins des temps modernes.Par la coopération du <strong>monde</strong> invisib<strong>le</strong> qui se manifeste par toute laterre, il offre une base mora<strong>le</strong>, une base commune à l'éducationuniversel<strong>le</strong>. La Société des Nations est qualifiée pour poser <strong>le</strong>s premiersjalons de c<strong>et</strong>te rénovation immense. El<strong>le</strong> a créé sous <strong>le</strong> nom de Bureaude la coopération intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong> internationa<strong>le</strong>, une oeuvre tout indiquéepour la réalisation de ce vaste programme, oeuvre que dirigent ou ontdirigé des spiritualistes éminents comme MM. Bergson, de Jouvenel <strong>et</strong>Mme Curie.Si pour des raisons politiques ces deux institutions ne pouvaient ou nevoulaient s'attacher à c<strong>et</strong>te oeuvre grandiose de relèvement moral, cequ'el<strong>le</strong>s ne réussiraient pas à faire, <strong>le</strong>s spirites sauraient l'accomplir.Un Congrès spirite international composé d'un millier de personnesreprésentant <strong>le</strong>s nombreux groupes <strong>et</strong> sociétés parmi <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>sdélégués d'une trentaine de nations étrangères, s'est réuni à Paris, en1925, du 6 au 12 septembre, sal<strong>le</strong> des Sociétés savantes, pour constituerla Fédération spirite <strong>et</strong> spiritualiste internationa<strong>le</strong>. Cel<strong>le</strong>-ci, qui possèdedes représentants sur tous <strong>le</strong>s points du globe, est déjà une organisationqui se développera avec <strong>le</strong> temps <strong>et</strong> deviendra un <strong>le</strong>vier capab<strong>le</strong> desou<strong>le</strong>ver <strong>le</strong> <strong>monde</strong> de la pensée <strong>et</strong> de la science.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


L'EXPERIMENTATION SPIRITE. 121C'était un spectac<strong>le</strong> impressionnant que de voir défi<strong>le</strong>r à la tribune deshommes de toutes races <strong>et</strong> de toutes cou<strong>le</strong>urs : des Indous en turban, desnoirs, dont l'un était docteur en droit, des Anglais, porte-paro<strong>le</strong>s d'unecentaine d'assistants de <strong>le</strong>ur nation ; des Américains du Nord <strong>et</strong> du Sud,représentant des associations spiritualistes qui comptent des centaines demil<strong>le</strong> adhérents, des Espagnols, des Grecs, des Roumains, <strong>et</strong>c. Tousvenaient affirmer en des langues diverses, la même foi en la survivance<strong>et</strong> dans l'évolution indéfinie de l'être, dans l'existence d'une causesuprême dont la pensée radiante anime l'univers. Des hommes éminentsdans <strong>le</strong>s sciences <strong>et</strong> dans <strong>le</strong>s l<strong>et</strong>tres tels que sir Oliver Lodge, sir ConanDoy<strong>le</strong>, <strong>le</strong> procureur général Maxwell, ont ajouté <strong>le</strong>urs adhésionsformel<strong>le</strong>s aux vibrants discours des orateurs. On sentait passer surl'assistance <strong>le</strong> souff<strong>le</strong> inspirateur d'une fou<strong>le</strong> invisib<strong>le</strong>, <strong>et</strong> <strong>le</strong>s voyantsattestaient la présence de défunts illustres qui prenaient une part active àl'élaboration d'une grande oeuvre.C<strong>et</strong>te coopération occulte devient généra<strong>le</strong>. Même dans <strong>le</strong>s milieux <strong>le</strong>splus réfractaires, <strong>le</strong> <strong>monde</strong> invisib<strong>le</strong> est à l'oeuvre. Malgré <strong>le</strong> soin quel'on m<strong>et</strong> au Vatican à étouffer <strong>le</strong> bruit que font <strong>le</strong>s apparitions de Pie X,<strong>le</strong>s indiscrétions des ecclésiastiques démontrent que ces phénomènesn'ont pas cessé. L'Eglise reviendra-t-el<strong>le</strong> à c<strong>et</strong>te conception plus juste dela médiumnité qui lui faisait placer, en p<strong>le</strong>ine chapel<strong>le</strong> sixtine, <strong>le</strong>ssibyl<strong>le</strong>s au même rang que <strong>le</strong>s prophètes sous <strong>le</strong> pinceau prestigieux deMichel-Ange ? Un grand écrivain catholique : Maurice Barrès, disait :« <strong>Le</strong>s sibyl<strong>le</strong>s vivent encore, car el<strong>le</strong>s représentent la faculté éternel<strong>le</strong> <strong>et</strong>méconnue d'atteindre l'invisib<strong>le</strong> <strong>et</strong> de nous unir à lui 58 . »Partout, l'idée est en marche <strong>et</strong> la communion se resserre peu à peuentre <strong>le</strong>s deux <strong>monde</strong>s, entre <strong>le</strong>s deux humanités : cel<strong>le</strong> de la terre <strong>et</strong>cel<strong>le</strong> de l'espace. Un jour viendra où <strong>le</strong>s intelligences <strong>et</strong> <strong>le</strong>s coeursvibreront sous l'action d'une foi commune. <strong>Le</strong>s trois grands courants dela pensée supérieure répandus sur la terre : bouddhisme, christianisme,druidisme, vont se rencontrer <strong>et</strong> se fondre au sein du spiritualismemoderne.Alors seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> flot des passions <strong>et</strong> des intérêts matériels seracomprimé, une ligue de fraternité s'établira entre <strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>s. La paix <strong>et</strong>l'harmonie régneront sans partage sur la terre régénérée.58 Voir <strong>le</strong> Mystère en p<strong>le</strong>ine lumière, p. 21, oeuvre posthume. Librairie Plon.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


CHAPITRE XII-RESUME ET CONCLUSION.En résumé on peut dire que, sous son doub<strong>le</strong> aspect philosophique <strong>et</strong>expérimental, <strong>le</strong> spiritisme ou spiritualisme répond aux deux tendancesqui caractérisent l'homme moderne : idéalisme ou réalisme. <strong>Le</strong>s uns,c'est-à-dire tous ceux qui savent que <strong>le</strong> but de la vie est l'amélioration, <strong>le</strong>perfectionnement de l'être, s'attachent de préférence à la doctrine, carel<strong>le</strong> <strong>le</strong>ur apporte consolations, espérance <strong>et</strong> force mora<strong>le</strong>. <strong>Le</strong>s autrespréfèrent l'expérimentation ; mais cel<strong>le</strong>-ci, on l'a vu, nécessite desconditions multip<strong>le</strong>s <strong>et</strong> des qualités rares : c'est-à-dire une ambiancefluidique favorab<strong>le</strong>, la patience <strong>et</strong> la persévérance, l'habitude du contrô<strong>le</strong><strong>et</strong> surtout une connaissance anticipée des forces <strong>et</strong> des causes en actiondans <strong>le</strong>s phénomènes ; connaissance qui ne s'acquiert qu'au moyend'études sérieuses <strong>et</strong> approfondies.Par ces études, une grande clarté se fait sur <strong>le</strong>s conditions del'existence dans l'au-delà. La certitude s'établit que l'être humain n'estpas seu<strong>le</strong>ment un agrégat d'atomes qui se dispersent à la mort, maissurtout un esprit immortel pourvu d'une forme invisib<strong>le</strong> à nos sens, d'uneenveloppe fluidique qui est <strong>le</strong> canevas du corps matériel appelé àévoluer <strong>et</strong> à se perfectionner à travers ses vies successives <strong>et</strong>renaissantes. L'enseignement des Esprits, en élargissant nos horizons,nous amène à comprendre l'ordre <strong>et</strong> l'équilibre parfaits qui règnent entoutes choses. La vie visib<strong>le</strong> <strong>et</strong> la vie invisib<strong>le</strong> forment un toutinséparab<strong>le</strong> <strong>et</strong> l'une ne s'explique pas sans l'autre. La révélation nouvel<strong>le</strong>apporte donc un élément puissant, une extension illimitée dans <strong>le</strong>domaine des connaissances humaines. Tous <strong>le</strong>s penseurs qui voudrontbien réfléchir en sentiront l'importance <strong>et</strong> la nécessité.Dans l'ordre expérimental on n'obtient des résultats importants qu'avecl'assistance <strong>et</strong> la protection d'Esprits é<strong>le</strong>vés. Or, ceux-ci n'interviennentqu'à bon escient <strong>et</strong> seu<strong>le</strong>ment lorsque nous <strong>le</strong>ur présentons desdispositions qui <strong>le</strong>ur conviennent.Il est démontré maintenant 59 , que chacun de nous est enveloppé d'uneatmosphère fluidique formée par <strong>le</strong>s radiations de nos pensées <strong>et</strong> denotre volonté <strong>et</strong> qui varie de nature <strong>et</strong> d'éclat de façon à représenter59 Voir mon livre, Dans l'Invisib<strong>le</strong> (spiritisme <strong>et</strong> médiumnité), passim.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


RESUME ET CONCLUSION. 123exactement notre degré d'évolution <strong>et</strong> notre va<strong>le</strong>ur d'âme. Ces radiationséchappent à nos sens, mais <strong>le</strong>s voyants <strong>le</strong>s perçoivent <strong>et</strong> la photographieen reproduit <strong>le</strong>s effluves.La communication ne devient possib<strong>le</strong> <strong>et</strong> l'action des Esprits n'estréalisab<strong>le</strong> que dans la mesure où notre état fluidique vibre en harmonieavec celui des manifestants invisib<strong>le</strong>s.Il faut un entraînement spirituel, un long <strong>et</strong> persévérant effort devolonté, pour m<strong>et</strong>tre nos radiations psychiques dans des conditions desynchronisme perm<strong>et</strong>tant d'entrer en rapports avec <strong>le</strong>s Entités d'uncertain ordre <strong>et</strong> d'obtenir <strong>le</strong>s phénomènes intel<strong>le</strong>ctuels qui sont laquintessence du spiritisme.Ce fut <strong>le</strong> cas pour <strong>le</strong>s druides, <strong>le</strong>s druidesses, <strong>le</strong>s bardes dont la foiardente facilitait <strong>le</strong>s relations avec <strong>le</strong>s <strong>monde</strong>s supérieurs <strong>et</strong> <strong>le</strong>urprocurait des révélations qui servaient de base à <strong>le</strong>urs enseignements.De nos jours, il n'en est plus de même. Des sièc<strong>le</strong>s de criticisme, descepticisme, ont ôté à la pensée sa puissance de rayonnement. La fois'est repliée sur el<strong>le</strong>-même. Au milieu du chaos des idées <strong>et</strong> descontradictions, il est devenu plus diffici<strong>le</strong> de trouver un point d'appui àtoute croyance.La plupart des psychistes ne semb<strong>le</strong>nt pas se douter que <strong>le</strong>ur étatd'esprit, souvent imprégné de scepticisme, de méfiance, de négation estune cause majeure de stérilité dans <strong>le</strong>s expériences. Commentobtiendraient-ils l'assistance, la protection des Invisib<strong>le</strong>s s'ilscommencent par nier <strong>le</strong>ur existence <strong>et</strong> se livrent à <strong>le</strong>ur égard à descritiques peu opportunes ?Sans doute il ne faut pas négliger <strong>le</strong>s phénomènes d'ordre inférieur,rien de ce qui concourt à établir la réalité de la survivance <strong>et</strong> <strong>le</strong>sconditions variées de la vie dans l'au-delà ; nous devons encouragertoutes <strong>le</strong>s recherches faites dans ce but.Dans la confusion des théories <strong>et</strong> des systèmes qui règne à notreépoque, <strong>le</strong> fait reste aux yeux de beaucoup de chercheurs la seu<strong>le</strong> basesolide de toute certitude.** *Parvenu au terme de c<strong>et</strong> ouvrage, nous en rappel<strong>le</strong>rons l'objectifessentiel. Depuis la guerre, la pensée française explore l'horizonintel<strong>le</strong>ctuel, <strong>le</strong> plus souvent el<strong>le</strong> ne voit qu'incertitudes, obscurité,LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


RESUME ET CONCLUSION. 124contradictions, <strong>et</strong>, dans son angoisse, el<strong>le</strong> s'est demandé d'où viendra lalumière qui doit éclairer <strong>le</strong> chemin <strong>et</strong> montrer <strong>le</strong> but de la vie ? Qui doncnous donnera la foi é<strong>le</strong>vée qui soutient, conso<strong>le</strong> <strong>et</strong> relève, la force d'âmequi fait supporter avec courage <strong>le</strong>s épreuves <strong>et</strong> <strong>le</strong>s maux, <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> d<strong>et</strong>riompher dans la lutte de l'existence ?Ni la culture universitaire, ni l'Eglise ne sont parvenues jusqu'ici àdonner à la France la p<strong>le</strong>ine conscience de son rô<strong>le</strong> <strong>et</strong> de son destin,l'idéal moral qui offre un but aux efforts de tous. En bien des cas el<strong>le</strong>sont arrêté son essor, comprimé son génie. Notre nation devra-t-el<strong>le</strong>sombrer dans l'anarchie <strong>et</strong> la confusion ? Non ! ce que <strong>le</strong>s vivants n'ontpu faire, <strong>le</strong>s soi-disant morts l'accompliront. <strong>Le</strong>urs voix s'élèvent d<strong>et</strong>outes parts pour nous rappe<strong>le</strong>r au sentiment de nos origines, de nostraditions sacrées.<strong>Le</strong>s Esprits des anciens Druides, Allan Kardec en tête, viennent nousaffirmer que <strong>le</strong> spiritisme n'est qu'une résurrection de <strong>le</strong>urs doctrines <strong>et</strong>qu'ils vont travail<strong>le</strong>r à <strong>le</strong>s répandre dans tous <strong>le</strong>s milieux, <strong>et</strong> ils ajoutentque, dans <strong>le</strong>ur intervention, ils seront suivis par toutes <strong>le</strong>s grandes <strong>et</strong>nob<strong>le</strong>s âmes qui, à travers <strong>le</strong>s sièc<strong>le</strong>s, dans la littérature ont réussi à enperpétuer l'idée afin qu'el<strong>le</strong> ne périsse pas entièrement.De ce qui précède il ne faudrait pas déduire que nous abandonnons <strong>le</strong>sprincipes du Christ <strong>et</strong> renonçons à notre titre de Chrétiens. Non, certes,ainsi que nous l'assure Allan Kardec, <strong>le</strong>s trois grandes révélations :orienta<strong>le</strong>, chrétienne <strong>et</strong> druidique émanent d'une même source <strong>et</strong> serejoignent dans <strong>le</strong>ur foyer initial.L'enseignement de Jésus a été plus ou moins voilé <strong>et</strong> dénaturé par <strong>le</strong>shommes <strong>et</strong>, en <strong>le</strong> reconstituant dans son essence pure, on <strong>le</strong> r<strong>et</strong>rouveidentique aux doctrines des Druides, avec plus de douceur <strong>et</strong> de charité.<strong>Le</strong>ur ressemblance ne peut nous étonner quand nous savons qu'ils ontune commune origine surhumaine ; mais aujourd'hui, pour <strong>le</strong> relèvementde notre pays, <strong>le</strong>s douceurs de l'Evangi<strong>le</strong> ne suffisent plus, <strong>et</strong> il faut yjoindre la virilité celtique.Tout en respectant <strong>le</strong>s doctrines orienta<strong>le</strong>, bouddhique <strong>et</strong> chrétienne, <strong>et</strong>en nous appropriant ce qu'el<strong>le</strong>s ont de beau <strong>et</strong> de grand, nous devonsnous attacher de préférence à nos véritab<strong>le</strong>s traditions nationa<strong>le</strong>s, carel<strong>le</strong>s répondent à notre nature, à notre caractère, à nos besoinsintel<strong>le</strong>ctuels. El<strong>le</strong>s ont inspiré tout ce que notre race a enfanté de nob<strong>le</strong> <strong>et</strong>de généreux dans <strong>le</strong> passé <strong>et</strong> el<strong>le</strong>s restent <strong>le</strong> mobi<strong>le</strong> essentiel de notreévolution dans l'avenir. C'est en y revenant que nous r<strong>et</strong>rouverons laLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


RESUME ET CONCLUSION. 125p<strong>le</strong>ine conscience de nous-mêmes, notre équilibre moral, la joie de noussentir dans la voie véritab<strong>le</strong> que nous tracent <strong>le</strong>s lois supérieures.Après <strong>le</strong>s terrib<strong>le</strong>s épreuves de la guerre, au milieu du déchaînementdes passions <strong>et</strong> des intérêts, la voix des ancêtres se fait entendre <strong>et</strong> lavérité sort de l'ombre. El<strong>le</strong> nous dit : « Meurs pour renaître, renais pourgrandir, pour t'é<strong>le</strong>ver par la lutte <strong>et</strong> la souffrance. La mort doit cesserd'être un obj<strong>et</strong> d'épouvante, car derrière el<strong>le</strong> nous voyons l'ascensiondans la lumière. »De même qu'au-dessus de la couche sombre des nuées quienveloppent parfois la terre <strong>le</strong> ciel reste éternel<strong>le</strong>ment b<strong>le</strong>u, de même audelàdes vies terrestres agitées, douloureuses, règne la vie calme <strong>et</strong>sereine de Gwynfyd, la vie rayonnante de l'espace.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


CHAPITRE XIII-MESSAGES DUS AUX INVISIBLES.Nous publions ci-après la série des messages dictés au moyen del'incorporation médiumnique par <strong>le</strong>s grands <strong>et</strong> généreux Esprits qui ontbien voulu collaborer à notre oeuvre. L'authenticité de ces documentsréside non seu<strong>le</strong>ment en eux-mêmes, par <strong>le</strong> fait qu'ils dépassent sur biendes points la portée des intelligences humaines, mais aussi dans <strong>le</strong>spreuves d'identité qui s'y rattachent. C'est ainsi qu'au cours de nosentr<strong>et</strong>iens avec l'Esprit d'Allan Kardec, celui-ci est entré dans certainsdétails précis sur sa succession <strong>et</strong> <strong>le</strong>s différends qui ont surgi, à ce suj<strong>et</strong>,entre deux famil<strong>le</strong>s spirites, avec des particularités que <strong>le</strong> médium nepouvait absolument pas connaître, n'étant alors qu'un p<strong>et</strong>it enfant issu deparents, ignorant tout du spiritisme. Ces détails s'étaient effacés de mapropre mémoire <strong>et</strong> je n'ai pu <strong>le</strong>s reconstituer qu'après recherches <strong>et</strong>enquête.Quant à <strong>le</strong>ur va<strong>le</strong>ur scientifique <strong>et</strong> mora<strong>le</strong>, on verra que <strong>le</strong>s suj<strong>et</strong>straités dans ces messages atteignent <strong>le</strong> plus haut degré de lacompréhension humaine actuel<strong>le</strong>. Ils <strong>le</strong> dépassent même dans certainscas, mais nous perm<strong>et</strong>tent cependant d'entrevoir la genèse de la vieuniversel<strong>le</strong>. En considérant c<strong>et</strong>te oeuvre à <strong>le</strong>ur point de vue, <strong>le</strong>s auteursnous disent qu'on pourra y puiser une orientation nouvel<strong>le</strong> qui, au staded'évolution où nous sommes parvenus, est seu<strong>le</strong> compatib<strong>le</strong> « avec <strong>le</strong>degré de compréhension <strong>et</strong> de résistance du cerveau humain ».Rappelons cependant à ceux qui l'auraient oublié, que <strong>le</strong>s Espritséprouvent parfois de grandes difficultés à exprimer par un organisme, uncerveau étranger, des notions, des idées peu familières à ce dernier. Or,c'est précisément <strong>le</strong> cas en ce qui concerne notre médium <strong>et</strong> la questionceltique. Allan Kardec l'a constaté lui-même au cours de ses messages,comme on <strong>le</strong> verra par la suite. Il faut des efforts persistants de lavolonté, pour créer, dans <strong>le</strong> cerveau d'un médium, des expressions, desimages inusitées. Ceci explique <strong>le</strong>s critiques qui ont pu être adressées àcertains défunts célèbres à propos des différences de sty<strong>le</strong> re<strong>le</strong>vées dans<strong>le</strong>urs communications.Une autre objection consiste à prétendre qu'Allan Kardec est réincarnéau Havre depuis 1897. Il serait donc arrivé à la trentième année de saLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


MESSAGES. 127nouvel<strong>le</strong> existence terrestre. Or, peut-on adm<strong>et</strong>tre qu'un esprit de c<strong>et</strong>teva<strong>le</strong>ur ait attendu aussi longtemps pour se révé<strong>le</strong>r par des oeuvres ou desactions adéquates ? D'ail<strong>le</strong>urs, Allan Kardec ne se communique passeu<strong>le</strong>ment à Tours, mais éga<strong>le</strong>ment dans plusieurs autres cerc<strong>le</strong>s spiritesde France <strong>et</strong> de Belgique. Dans tous ces milieux il s'affirme par l'autoritéde sa paro<strong>le</strong> <strong>et</strong> la sagesse de ses vues.Voici tout d'abord la présentation de l'Esprit d'Allan Kardec par <strong>le</strong>Guide directeur de notre groupe.« Je vous annonce la visite de l'Esprit d'Allan Kardec. J'ai constatél'ambiance pure <strong>et</strong> la bel<strong>le</strong> cou<strong>le</strong>ur fluidique qui entourent c<strong>et</strong> Esprit,l'éclat de sa foi en la force divine supérieure. C'est ce qui lui a permis, aucours de ses existences, de poursuivre une évolution qui lui donne, àchaque passage, des connaissances, des intuitions plus précises sur <strong>le</strong>sformes <strong>et</strong> <strong>le</strong>s lois de la vie universel<strong>le</strong>.Il s'est attaché particulièrement à la France <strong>et</strong> la flamme celtique,autrement dit la foi première naturel<strong>le</strong>, a toujours brillé en lui.Allan Kardec s'emploie à ranimer c<strong>et</strong>te foi dans la conscience <strong>et</strong> lasubconscience des Français, afin de <strong>le</strong>s aider à é<strong>le</strong>ver <strong>le</strong>ur esprit <strong>et</strong> à serapprocher du rayon celte.<strong>Le</strong> médium, ignorant complètement la question celtique, nous offreune garantie parfaite contre l'auto-suggestion.<strong>Le</strong> celtisme représente la foi ardente émanée des courants supérieurs<strong>et</strong> transmise dans votre région par une radiation qui a aidé puissammentau développement de la conscience française. C'est une des attaches <strong>le</strong>splus vivaces au culte divin, au culte de la survie <strong>et</strong> à celui de la patrie.Ainsi dans vos prières, la p<strong>et</strong>ite flamme celte qui éclaire vos consciencesde Français, s'élève, jaillit au fur <strong>et</strong> à mesure que la sincérité s'exalte.Vous devez, dans votre ouvrage, faire appel aux réminiscencesceltiques pour ranimer c<strong>et</strong>te foi ardente en la divinité qui provoque surnotre <strong>monde</strong> l'envoi de courants générateurs <strong>et</strong> bienfaisants. C<strong>et</strong>te hauteaspiration, <strong>le</strong>s coeurs purs la possèdent. Comme autrefois <strong>le</strong>s Celtes, <strong>le</strong>sâmes qui ont soif d'idéal cherchent aux sources de la nature c<strong>et</strong>te lumièrebienfaisante qui symbolise la grandeur divine. Allan Kardec vous diracomment <strong>et</strong> pourquoi ce rayon celtique s'était attaché au sol armoricain.Si j'étais encore sur terre je me servirais de ce thème pour démontrerque c'est à l'étincel<strong>le</strong> transmise par <strong>le</strong>s Celtes que nous devons, à desdegrés divers, <strong>le</strong> besoin de croyance en l'Au-delà, la satisfaction dansLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.frMESSAGES. 128l'épanouissement de l'âme, <strong>et</strong> la perception de la lumière spirituel<strong>le</strong> quinous prouve que toutes <strong>le</strong>s créatures sont l'oeuvre de Dieu.Je conclus en vous affirmant que <strong>le</strong> rayon celtique est <strong>le</strong> guide quivous dirige vers <strong>le</strong> loyer suprême de lumière. C'est par c<strong>et</strong>te lumière quevous arriverez à comprendre la marche de la vie universel<strong>le</strong>. Dans vosvies, à mesure que vous monterez vers Dieu, vous vous abreuverez à cessources puissantes, vous apprendrez à connaître <strong>le</strong>s forcesinsoupçonnées de l'éther, <strong>le</strong>s vibrations créatrices qui démontrentl'existence du foyer divin.15 janvier 1926.N° 1. - SOURCE UNIQUE DES TROIS GRANDESREVELATIONS : BOUDDHIQUE, CHRETIENNE ETCELTIOUE.Je suis heureux de descendre près de vous, car j'éprouve unesatisfaction mora<strong>le</strong>, un plaisir réel, à me sentir bien adapté à des êtresqui développent des radiations sensib<strong>le</strong>ment identiques à cel<strong>le</strong>s de monpéri-esprit. Ceci nous montre qu'il faut l'adaptation fluidique pourpouvoir se comprendre, échanger ses pensées <strong>et</strong> ses vues suivant <strong>le</strong>smilieux dans <strong>le</strong>squels on veut descendre. Chaque individu proj<strong>et</strong>te unrayonnement en rapport avec <strong>le</strong> nombre de ses existences ; <strong>et</strong> la richessemoléculaire des fluides qui composent son moi psychique est éga<strong>le</strong>menten raison directe des travaux, des épreuves subies, de l'effort poursuivi àtravers ses existences, soit sur un <strong>monde</strong>, soit dans l'espace. J'ajoute qu'ilm'est particulièrement agréab<strong>le</strong> de descendre dans ce pays de France,que j'ai aimé, habité matériel<strong>le</strong>ment depuis l'Armorique jusqu'à laMaurienne.Chaque terroir a développé en moi des vues qui ne se perdront jamais.Celte, je me suis imprégné de c<strong>et</strong>te mystique que j'avais apportée toutfrémissant de l'espace. Puis, dans mon avant-dernière existence, enSavoie, j'ai acquis une endurance mora<strong>le</strong> qui me fut nécessaire pourprêcher la doctrine que vous connaissez. Mais d'abord, parlons del'existence par laquel<strong>le</strong> j'ai pris pied en Br<strong>et</strong>agne, <strong>et</strong> qui a été commel'existence initiatrice en proj<strong>et</strong>ant dans mon être l'étincel<strong>le</strong> de la vieuniversel<strong>le</strong>. C<strong>et</strong>te étincel<strong>le</strong> a brillé plus ou moins à travers mesdifférentes vies, suivant que je cherchais à acquérir tel<strong>le</strong> ou tel<strong>le</strong> qualitése rapprochant, plus ou moins, de la matière ou de l'esprit.Il y a des êtres qui ne peuvent adm<strong>et</strong>tre <strong>le</strong>s existences successives.Chez eux, l'étincel<strong>le</strong> initiatrice reste voilée, car la lutte matériel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s


MESSAGES. 129absorbe tout entiers. Il y a des existences de foi, il y a des existences d<strong>et</strong>ravail, car c'est une loi immuab<strong>le</strong>, un des principes fondamentaux quel'être se développe à travers des alternatives pour recueillir <strong>le</strong>s germesbienfaisants qui doivent l'aider à progresser dans <strong>le</strong>s espaces.Dieu a proj<strong>et</strong>é la parcel<strong>le</strong> de lumière qu'est l'âme, <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te radiation depensée divine doit arriver, par des transformations <strong>et</strong> des accroissementssuccessifs, à former un foyer radiant qui contribuera à l'entr<strong>et</strong>ien <strong>et</strong> àl'équilibre de l'atmosphère des <strong>monde</strong>s. C'est là un précepte d'ordregénéral qui indique la nécessité de la pluralité des vies.<strong>Le</strong>s premières sociétés humaines qui peuplèrent votre terre apportèrentl'ébauche des civilisations futures ; sur certains points, l'initiationspirituel<strong>le</strong> fut assez avancée, <strong>le</strong>s Egyptiens, <strong>le</strong>s Celtes, <strong>le</strong>s Grecs, parexemp<strong>le</strong>, portaient en eux des foyers radiants qui paralysaient <strong>le</strong>s forcesmatériel<strong>le</strong>s. Des éléments de progrès étaient déjà, par eux, établis survotre globe. <strong>Le</strong> va-<strong>et</strong>-vient des êtres qui vivront alternativement à sasurface, puis dans l'espace, pourra dès lors se poursuivre avec régularité.<strong>Le</strong>s nouveaux venus, suivant <strong>le</strong>ur degré d'évolution, proviendront degroupes appartenant à des <strong>monde</strong>s inférieurs, soit existants, soitdisparus. Ces considérations d'ordre général étaient nécessaires avant depar<strong>le</strong>r plus particulièrement de la France, de son influence fluidique <strong>et</strong>de son rayonnement dans <strong>le</strong> <strong>monde</strong>.L'idée celtique en est l'essence même, el<strong>le</strong> émane du foyer divin <strong>et</strong>représente l'esprit de pur<strong>et</strong>é dans la race, el<strong>le</strong> doit éclairer, à travers <strong>le</strong>ssièc<strong>le</strong>s, l'âme nationa<strong>le</strong>. C'est l'essor vers <strong>le</strong>s sphères supérieures, laconnaissance initia<strong>le</strong> du foyer divin, la survie de la pensée, la corrélationdes âmes <strong>et</strong> des <strong>monde</strong>s, l'orientation vers un but qui doit s'éclairer <strong>et</strong> sepréciser au fur <strong>et</strong> à mesure de notre évolution.<strong>Le</strong> celtisme est <strong>le</strong> rayon qui montre la voie aux études psychiquesfutures. C'est sur lui que s'est greffée, dans votre pays, la pensée duchristianisme, comme <strong>le</strong> christianisme lui-même s'était imprégné de c<strong>et</strong>autre rayon, <strong>le</strong> mysticisme oriental.Il existe sur votre <strong>monde</strong> certains points privilégiés fluidiquement quisont comme des miroirs, condensateurs <strong>et</strong> réf<strong>le</strong>cteurs de fluides, destinésà faire vibrer <strong>le</strong>s cerveaux <strong>et</strong> <strong>le</strong>s coeurs des peup<strong>le</strong>s de la planète. Sur cespoints, trois foyers se sont allumés : <strong>le</strong> foyer oriental dans <strong>le</strong>s Indes ; <strong>le</strong>foyer chrétien en Pa<strong>le</strong>stine ; <strong>le</strong> foyer celtique en Occident <strong>et</strong> dans <strong>le</strong>Nord.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


MESSAGES. 130Si on étudie la genèse des phénomènes qui ont concrétisé <strong>le</strong>sdoctrines, on voit que la cause supérieure est toujours la même <strong>et</strong> quevotre planète est touchée par ces courants, ou faisceaux d'ondessupérieures, qui sont <strong>le</strong>s véritab<strong>le</strong>s artères de la vie universel<strong>le</strong>.Par votre évolution, il se produit maintenant un nouveau foyer radiantde pensée qui montrera à l'humanité toute la beauté, la grandeur, lapuissance de l'oeuvre divine.ALLAN KARDEC.12 juin 1926.N° 2.- EVOLUTION DE LA PENSEE A TRAVERS LES SIECLES.Dans notre dernier entr<strong>et</strong>ien je vous ai parlé des trois grands foyersspiritualistes allumés sur la terre pour éclairer la marche de l'humanité.<strong>Le</strong> foyer oriental fut mis en action par des Esprits des sphèressupérieures dont la mission était de choisir des êtres se rapprochant <strong>le</strong>plus de la nature. Ils voulaient démontrer que l'être charnel, ens'affranchissant des passions, pouvait entrer en rapport direct avec <strong>le</strong>sgrands courants supérieurs qui doivent aider à l'évolution des sociétésterrestres. Vous en auriez la preuve dans l'étude de l'existence des grandsprêtres Indous, des Lamas qui prenaient Bouddha pour exemp<strong>le</strong> <strong>et</strong>cherchaient, avant tout, à s'immuniser contre <strong>le</strong>s fluides matériels quiparcouraient la terre.<strong>Le</strong>s Esprits supérieurs avaient agi sur une région où l'humanité estmoins assuj<strong>et</strong>tie aux désirs de la passion. Je veux par<strong>le</strong>r des moines duTib<strong>et</strong>, puis de certains êtres de l'Inde. Voici donc un point acquis : l'êtrehumain, dans certaines conditions d'iso<strong>le</strong>ment, d'ascétisme <strong>et</strong>d'aspirations é<strong>le</strong>vées, peut se sentir en constante relation avec <strong>le</strong>s<strong>monde</strong>s supérieurs. <strong>Le</strong>s ancêtres des médiums sont là ; ils arriveront àfaire connaître <strong>le</strong>ur existence à l'humanité, mais ils ne devront pas sediviser, gaspil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>urs forces, c'est pour cela qu'ils resteront dans <strong>le</strong>cerc<strong>le</strong> oriental.Pour que la pensée humaine soit frappée d'une façon plus concrète, il afallu la venue du Christ qui, lui, se mêla intimement aux fou<strong>le</strong>s. <strong>Le</strong>Christ, comme <strong>le</strong>s initiés de l'Inde, portait en lui de nombreusesétincel<strong>le</strong>s de la force divine. C<strong>et</strong>te force divine se transm<strong>et</strong>tait par saparo<strong>le</strong> <strong>et</strong> par l'action des apôtres. Mais sur certains points de la terre, <strong>et</strong>particulièrement dans votre Gau<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s prêtres celtes, <strong>le</strong>s druidestransm<strong>et</strong>taient éga<strong>le</strong>ment eux-mêmes <strong>le</strong>s rayonnements du foyer divin enLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


MESSAGES. 131<strong>le</strong>s symbolisant à <strong>le</strong>ur façon, c'est-à-dire en s'inspirant plusparticulièrement de la nature.<strong>Le</strong> Druide, comme <strong>le</strong> Lama, puisait aux sources génératrices del'espace <strong>le</strong>s forces qui éveillaient sa foi <strong>et</strong> l'attiraient vers <strong>le</strong> foyersupérieur. <strong>Le</strong>s formes peuvent varier, mais dans <strong>le</strong> cerc<strong>le</strong> de l'Orient,dans <strong>le</strong> christianisme <strong>et</strong> chez <strong>le</strong>s Druides, il y a un point absolumentidentique : c'est que l'être humain, lorsqu'il sait se détacher desattractions matériel<strong>le</strong>s, vibre suffisamment pour percevoir <strong>le</strong>s émissionsdes grands foyers cé<strong>le</strong>stes. <strong>Le</strong>s prêtres de l'Orient, <strong>le</strong> Christ <strong>et</strong> <strong>le</strong>sDruides étaient imprégnés de ces ondes puissantes <strong>et</strong>, par suite,pouvaient produire des phénomènes qui impressionnaient <strong>le</strong>s fou<strong>le</strong>s.Dans vos temps modernes, <strong>le</strong> magnétisme, qui est une des formes dudynamisme universel, joue un rô<strong>le</strong> important chez tous ceux quiconstituent des pô<strong>le</strong>s attractifs <strong>et</strong> savent user de la prière.Il faut reconnaître que chez <strong>le</strong>s Druides, il se produisait des exactions,par exemp<strong>le</strong> des sacrifices humains, derniers vestiges d'une grossièrebarbarie <strong>et</strong> destinés à frapper <strong>le</strong>s masses.Depuis l'origine de ces trois grands foyers de diffusion spiritualiste, lafoi <strong>et</strong> l'idéal ont subi alternativement des arrêts <strong>et</strong> des r<strong>et</strong>ours ; l'élan dumysticisme s'est réveillé çà <strong>et</strong> là, sous l'action des vagues correspondantà l'état d'évolution de notre humanité.D'autre part, la science positive a marché voilant la foi. <strong>Le</strong> jour où unfoyer nouveau s'allumera sur la terre il suscitera une curiosité biennaturel<strong>le</strong>. A l'heure présente, <strong>le</strong>s centres semb<strong>le</strong>nt se déplacer. Je ne seraipas surpris de voir un jour, en Amérique, se constituer un pô<strong>le</strong> capab<strong>le</strong>d'enrayer <strong>le</strong> positivisme du peup<strong>le</strong> américain. Ce peup<strong>le</strong> est, comme sacomposition <strong>et</strong>hnique, assez bigarré, au point de vue idéal. C'est du côtéde l'Inde qu'il faut s'attendre à voir jaillir un jour des phénomènes quivous intéresseront au plus haut degré. C<strong>et</strong>te région de la terre esttoujours imprégnée de mysticisme comme, en France, votre Br<strong>et</strong>agneconserve toujours une foi ardente dans l'esprit de l'Au-delà.Récemment, des expériences ont eu lieu avec <strong>le</strong> concours d'un être quiparaissait posséder de bel<strong>le</strong>s qualités de transmission fluidique ; mais i<strong>le</strong>st entouré d'apôtres trop réalistes, néanmoins il y a là une indication,une direction, un simp<strong>le</strong> fil d'attache qui se relie aux faisceaux spirituels.C'est un être évolué, mais non comparab<strong>le</strong> à Bouddha <strong>et</strong> au Christ !La spiritualité doit évoluer, <strong>et</strong> à certaines époques raviver la foi qui senoierait dans <strong>le</strong> matérialisme. Bouddha, <strong>le</strong> Christ <strong>et</strong> <strong>le</strong>s Esprits desLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.frMESSAGES. 132Druides représentent des forces supérieures rattachées au foyer divin <strong>et</strong>ils travail<strong>le</strong>nt à maintenir la terre à un degré d'équilibre nécessaire pourpoursuivre son évolution, car, si la spiritualité s'éteignait sur votreplanète la matière l'envahirait <strong>et</strong> finirait par la ronger <strong>et</strong> la dissoudre. Lamatière doit être tenue en suspension par l'action supérieure de l'esprit.En réalité, el<strong>le</strong> n'est que l'écran sur <strong>le</strong>quel vient se refléter <strong>le</strong> rayon de lavie universel<strong>le</strong>.ALLAN KARDEC.12 mars 1926.N° 3. - MEME SUJET.J'ai déjà parlé des trois foyers : bouddhiste, chrétien <strong>et</strong> druidique.Vous savez que <strong>le</strong> foyer chrétien qui, somme toute, est une émanationdes doctrines orienta<strong>le</strong>s, s'est répandu en avançant vers l'Italie, puis s'estheurté à une sphère indépendante qui représentait un pô<strong>le</strong> attractif égal,constitué par <strong>le</strong> <strong>monde</strong> celtique. Même à des époques éloignées il s'estcréé de grands foyers attractifs, des êtres sont venus en mission aprèsavoir habité des planètes plus avancées, plus âgées que la vôtre, afin d'yj<strong>et</strong>er, à côté du travail matériel, la semence qui alimentait la flamme desconsciences humaines.<strong>Le</strong> temps n'existe pas ; la destinée <strong>et</strong> la vie universel<strong>le</strong> se développentéternel<strong>le</strong>ment. Lorsque <strong>le</strong>s molécu<strong>le</strong>s gazeuses de cha<strong>le</strong>ur, de vapeur <strong>et</strong>d'eau qui ont formé votre terre se sont condensées pour former <strong>le</strong>protoplasma de la matière, il fallait que chez <strong>le</strong>s êtres qui devaientpeup<strong>le</strong>r ce nouveau <strong>monde</strong>, des initiés supérieurs vinssent transm<strong>et</strong>treaux consciences bien primitives l'acceptation d'une loi d'ordre supérieur.C'est pour cela qu'en Orient, en Pa<strong>le</strong>stine <strong>et</strong> en Gau<strong>le</strong> des foyersattractifs ont été formés. Si <strong>le</strong> principe fondamental qui <strong>le</strong>s inspirait était<strong>le</strong> même, la forme a pu varier dans ses applications ; mais en analysantces principes on voit que la thèse de la survie éternel<strong>le</strong> y est éga<strong>le</strong>mentacceptée. <strong>Le</strong>s druides, eux, établis sur <strong>le</strong>s côtes, se sont inspirés deséléments directs extérieurs par la conception des trois cerc<strong>le</strong>ssynthétisant <strong>le</strong>s forces naturel<strong>le</strong>s <strong>et</strong> mora<strong>le</strong>s. Il existait une initiation àplusieurs degrés <strong>et</strong> on la r<strong>et</strong>rouve dans <strong>le</strong>s formes du culte, c'est dans <strong>le</strong>christianisme que l'initiation a été la moins fouillée. J'estime que ladoctrine du Christ était plus pure que d'autres, parce que plus simp<strong>le</strong>.<strong>Le</strong>s druides étaient d'autant plus initiés que <strong>le</strong>ur degré personnel demédiumnité était plus accentué. Chez eux, <strong>le</strong> prêtre, la prêtresse vivantau milieu de la nature, recevaient l'initiation par l'intuition d'une façon


MESSAGES. 133plus directe que dans <strong>le</strong> culte chrétien. Si on analyse <strong>le</strong> druidisme on yr<strong>et</strong>rouve un enseignement ésotérique très développé. Cependant <strong>le</strong>christianisme lui est supérieur au point de vue humain car il s'adapte plusparticulièrement aux faib<strong>le</strong>sses humaines, tandis que <strong>le</strong> druidisme avecses doctrines d'ordre é<strong>le</strong>vé, considérait la race humaine commeinférieure. Son enseignement, mieux compris par <strong>le</strong>s privilégiés,aboutissait pour la masse à certaines superstitions.En résumé, dans <strong>le</strong> celtisme il ne faut r<strong>et</strong>enir que <strong>le</strong> principe initial ;ses prêtres, vivant en contact avec la nature, communiaient intimementavec <strong>le</strong>s forces invisib<strong>le</strong>s, mais, ayant conservé malgré tout desmolécu<strong>le</strong>s matériel<strong>le</strong>s il en résultait que la transmission de <strong>le</strong>urenseignement se déformait, négligeant trop <strong>le</strong>s notions de justice <strong>et</strong>d'amour, au sein d'une population encore barbare à c<strong>et</strong>te époque.On voit par là que <strong>le</strong>s trois foyers bouddhiste, chrétien <strong>et</strong> druidique secomplètent. Jésus-Christ personnifie la lumière des sphères presquedivines, lumière qui, par ses ondes bienfaisantes, doit éclairer, vivifier laconscience. <strong>Le</strong> druidisme, puisant aux sources vives de la nature,percevait <strong>le</strong>s vibrations des <strong>monde</strong>s <strong>et</strong> <strong>le</strong>s émanations de la vieuniversel<strong>le</strong>. Ce que <strong>le</strong> Christ recevait directement des êtres supérieurs, <strong>le</strong>druide l'obtenait au moyen des courants transm<strong>et</strong>teurs de la pensée desêtres désincarnés.Il se produit à l'heure actuel<strong>le</strong> de nouveaux groupements fluidiques,qui ne se condensent pas encore, mais destinés à former un foyerattractif qui sera <strong>le</strong> quatrième cyc<strong>le</strong>. Celui-ci acceptera la réalité de la viesupérieure susceptib<strong>le</strong>, dans certaines conditions, de communiquer avec<strong>le</strong>s êtres humains doués de connaissances scientifiques alliées à un idéalé<strong>le</strong>vé. <strong>Le</strong>urs convictions aideront à rétablir l'équilibre nécessaire entrel'existence matériel<strong>le</strong> <strong>et</strong> l'inspiration spirituel<strong>le</strong>.ALLAN KARDEC.23 avril 1926.N° 4. - CELTES ET ATLANTES.Votre groupe est immunisé parce qu'il reste en dehors des passionshumaines. Vous êtes bien Celtes grâce à votre volonté de rester dans laconscience primitive de votre race.Une des formes du celtisme pur est l'amour de la nature. Cel<strong>le</strong>-ci n'estel<strong>le</strong>pas <strong>le</strong> refl<strong>et</strong> de la beauté <strong>et</strong> de la grandeur divine ? El<strong>le</strong> procure auxhumains <strong>le</strong>s plus pures joies de l'esprit <strong>et</strong> des sens ; el<strong>le</strong> établit uneLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.frMESSAGES. 134communication à travers <strong>le</strong>s sphères d'azur <strong>et</strong> <strong>le</strong>s courantsextraterrestres.<strong>Le</strong> celtisme, c'est encore l'amour de la famil<strong>le</strong>, la connaissanceintuitive des antériorités <strong>et</strong> des affinités ; l'attachement au sol dont <strong>le</strong>sradiations géologiques s'assimi<strong>le</strong>nt aux radiations individuel<strong>le</strong>s.Question. - Y a-t-il, comme certains <strong>le</strong> prétendent, une différenceentre Celtes <strong>et</strong> Gaulois.Réponse. - Il y chez <strong>le</strong> Celte au point de vue humain deux origines :l'origine normande <strong>et</strong> anglo-normande.Il existe en Br<strong>et</strong>agne des individus de race plus bronzée, au pigmentplus rouge, peut-être viendraient-ils de l'Atlantide, mais ce sont desspécimens isolés <strong>et</strong> rares.Il paraît qu'il y aurait eu entre l'Atlantide <strong>et</strong> la Br<strong>et</strong>agne française uneî<strong>le</strong> sur laquel<strong>le</strong> auraient vécu ces peuplades. Du pays de Gascogne unecolonie aurait émigré dans l'î<strong>le</strong> d'Oléron.Rappe<strong>le</strong>z-vous que l'étincel<strong>le</strong> celtique est l'élément primordial qui doitentr<strong>et</strong>enir <strong>le</strong> nationalisme français actuel, car l'étincel<strong>le</strong> vita<strong>le</strong> de laconscience du Français est sortie du Celte.ALLAN KARDEC.22 mai 1926.N° 5. - SUR L'ORIGINE DU COURANT CELTIQUE.La vie des planètes, comme cel<strong>le</strong> des individus, doit subir des phasessuccessives, <strong>et</strong>, suivant ces phases, l'homogénéité des fluides est plus oumoins détruite ou respectée. Votre Terre est entrée dans sa course encontact avec un des grands courants qui constitue <strong>le</strong>s artères de la vieuniversel<strong>le</strong>. Ce courant est extrêmement puissant <strong>et</strong> va produire deseff<strong>et</strong>s différents suivant la nature des êtres. <strong>Le</strong>s Esprits d'ordre inférieurqui séjournent entre votre planète <strong>et</strong> ce courant ne peuvent supporterl'attraction fluidique qui s'en dégage, d'où révulsion automatique de cesêtres vers la matière. <strong>Le</strong>ur influence amènera une recrudescence desbasses passions.Quant aux terriens qui se complaisent dans la méditation <strong>et</strong> font appelaux forces, aux aspirations supérieures, <strong>le</strong>s effluves de ce courant <strong>le</strong>satteindront <strong>et</strong> c'est par là qu'ils recevront des intuitions <strong>et</strong> descommunications.J'ajouterai que ce courant vital a la propriété d'entr<strong>et</strong>enir dans l'espacela vie périspirita<strong>le</strong> <strong>et</strong> spirituel<strong>le</strong>, <strong>et</strong> sur la terre d'éclairer <strong>le</strong>s consciencesévoluées.


MESSAGES. 135Vous pouvez donc constater sur votre terre, au moment actuel, d'unepart, un affaissement de toutes croyances é<strong>le</strong>vées, <strong>et</strong> d'autre part unafflux de mysticisme. C'est pourquoi votre étude sur <strong>le</strong> celtisme vient àson heure <strong>et</strong> j'estime que <strong>le</strong> courant dont je par<strong>le</strong> peut aider, en ranimant<strong>le</strong>s consciences, à faire bril<strong>le</strong>r l'étincel<strong>le</strong> des antériorités.Vous savez qu'un des principaux éléments de votre race est <strong>le</strong>celtisme, qui s'est formé lors de la constitution de la terre, lorsque <strong>le</strong>spremiers êtres humains y sont apparus. <strong>Le</strong> celtisme est en réalité uneprojection d'étincel<strong>le</strong>s provenant d'un des faisceaux de la vie universel<strong>le</strong>.Chaque race est influencée par un faisceau différent, faisceau dont <strong>le</strong>sradiations s'adaptent à certaines parties du sol suivant <strong>le</strong>ur nature.Lorsque votre planète était encore à l'état de formation ses différentescouches étaient déjà en relation directe, par vibrations, avec certainsfaisceaux des artères qui animent <strong>le</strong> grand Tout.C'est pourquoi chaque race a conservé au fond de sa subconsciencel'étincel<strong>le</strong> génératrice qui anima <strong>le</strong>s premières manifestations de la vie.Chaque race possède donc des qualités différentes. L'être doit <strong>le</strong>sacquérir toutes à la suite des temps, dans un ordre successif <strong>et</strong>, pour cela,il doit passer par <strong>le</strong>s milieux dominés par tel<strong>le</strong> vertu, ou tel<strong>le</strong> passion.Remarquons que la passion n'est plus une vertu <strong>et</strong> que la vertu s'altère,lorsque <strong>le</strong> j<strong>et</strong> fluidique est souillé d'ondes qui peuvent en ternir l'éclat.Je ne vous par<strong>le</strong>rai pas de la composition chimique des ondes qui ontengendré l'étincel<strong>le</strong> primaire qui anime chaque peup<strong>le</strong> <strong>et</strong> chaqueindividu. La France a toujours gardé son étincel<strong>le</strong> primitive. D'aprèsl'étude de votre histoire <strong>et</strong> de votre préhistoire la France, malgrécertaines déformations, a vu persister à travers <strong>le</strong>s sièc<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s vertus dela race. Ce sont :1° Activité cérébra<strong>le</strong> soutenue ; 2° conscience chez l'individu de sonautomatisme intégral ; 3° besoin de mysticisme <strong>et</strong> d'idéal, même lorsquela conscience de l'individu a dévié ; 4° lutte constante entre la passion <strong>et</strong>l'idéal. Tel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s caractéristiques de votre race. Sur tout <strong>le</strong> territoireon r<strong>et</strong>rouve ces qualités fondamenta<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s passions y sont à peu prèsidentiques. A l'origine ce furent des radiations venues de l'ouest quiaffectèrent votre pays.Si, de l'espace, vous aviez suivi la genèse d'un <strong>monde</strong>, vous verriezqu'avant qu'il soit livré à lui-même, une sorte de fil<strong>et</strong> fluidique luiportant <strong>le</strong> suc nourricier l'entourait. <strong>Le</strong> pô<strong>le</strong> vibratoire qui nourrit votrerace s'est attaché à votre planète au sud de la Br<strong>et</strong>agne. A c<strong>et</strong>te époque ilLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.frMESSAGES. 136est vrai, il n'y avait ni Br<strong>et</strong>agne, ni Gau<strong>le</strong>, mais seu<strong>le</strong>ment une nappegazeuse homogène, <strong>le</strong>s vibrations s'étendirent du sud au nord en formed'éventail, <strong>et</strong> prirent contact dans c<strong>et</strong>te direction avec la nappe gazeuse.C<strong>et</strong> état de choses dura pendant toute la période de transformation del'écorce, <strong>et</strong>, quand <strong>le</strong>s premiers êtres humains apparurent ils furentimprégnés de ces radiations.C<strong>et</strong>te radiation primaire qui toucha votre pays s'est transmise à travers<strong>le</strong>s générations <strong>et</strong> <strong>le</strong>s existences, car chaque être emporte avec lui dansson subconscient l'étincel<strong>le</strong> vita<strong>le</strong> produite par la première propulsion.Que ce soit de nos jours, en Br<strong>et</strong>agne ou sur <strong>le</strong>s côtes anglaises dusud-ouest, on r<strong>et</strong>rouve <strong>le</strong>s mêmes caractéristiques d'aspirations,d'attachement au sol, qui prouvent que <strong>le</strong>s vibrations ont été <strong>le</strong>s mêmesdans toute c<strong>et</strong>te région, tandis que plus on s'éloigne du centre-ouest, pluson constate que la pur<strong>et</strong>é du sentiment celtique s'affaiblit.En résumé, <strong>le</strong> celtisme correspond donc au point d'arrivée d'uncourant, puisé aux artères de la vie universel<strong>le</strong>, <strong>et</strong> qui a pénétrél'enveloppe terrestre dès sa formation, juste au centre-ouest. De là <strong>le</strong>sétincel<strong>le</strong>s vita<strong>le</strong>s qui sommeil<strong>le</strong>nt toujours dans la conscience française.ALLAN KARDEC.4 juin 1926.N° 6. - LE COURANT CELTIQUE ET LE CARACTEREFRANÇAIS.La race celtique qui, d'une façon généra<strong>le</strong>, avait pris pied sur votreglobe à l'ouest de la France, avec prolongement vers <strong>le</strong> nord-ouest,profita des radiations transmises par <strong>le</strong> faisceau vibratoire dont il a étéparlé. Tout Celte pur devait donc être imprégné des vertus <strong>et</strong> pensées,venant directement des foyers supérieurs. El<strong>le</strong>s se traduisaient, chez <strong>le</strong>sinspirés, druides <strong>et</strong> bardes, par un élan <strong>et</strong> un r<strong>et</strong>our vers la lumière del'espace en un jaillissement d'amour, de reconnaissance des joieséprouvées dans <strong>le</strong>s sphères vibratoires de l'astral.A mesure qu'on s'éloigne du point d'attache de ce rayon vibratoire, <strong>le</strong>svertus primaires transmises par ce rayon s'affaiblissent ; mais <strong>le</strong>s êtresqui vont se succéder sur l'écorce terrestre continueront à recevoir, pardes faisceaux complémentaires <strong>et</strong> intermittents, quoique avec moinsd'intensité, <strong>le</strong>s radiations de la pensée supérieure.Plus l'être humain se sera dégagé de l'emprise matériel<strong>le</strong>, au point devue vibratoire, plus sa compréhension se rapprochera intuitivement de lavie extraterrestre. Essayons de reconnaître ce qui reste à travers <strong>le</strong>s


MESSAGES. 137sièc<strong>le</strong>s de l'étincel<strong>le</strong> primitive, transmise par réf<strong>le</strong>xe lors de la créationde votre globe.Dans votre race française <strong>le</strong> mysticisme est dérivé de l'étincel<strong>le</strong>celtique avec la générosité particulière à c<strong>et</strong>te race ; puis, à mesure qu'onremonte du midi vers <strong>le</strong> nord, il prend un sens de plus en plus réfléchi,plus tempéré.A travers <strong>le</strong>s sièc<strong>le</strong>s, ces diverses qualités se sont fondues pour formervotre race française. En l'analysant de près, c<strong>et</strong>te race a des subdivisions<strong>et</strong>, si vous pouviez voir au microscope ce qui reste de l'étincel<strong>le</strong>individuel<strong>le</strong>, d'essence divine, vous pourriez constater que, ce dont el<strong>le</strong>est restée <strong>le</strong> plus fortement imprégnée, c'est <strong>le</strong> mysticisme.Il y a des causes <strong>et</strong> des lois qui régissent chaque individu. Tout êtrehumain doit posséder ses qualités propres, ses vibrations particulières,afin de recevoir <strong>et</strong> d'échanger <strong>le</strong>s intuitions avec <strong>le</strong>s <strong>monde</strong>s supérieurs.Si vous lisiez dans l'âme d'un Br<strong>et</strong>on, lorsqu'il est en prière, vous verriezla p<strong>et</strong>ite étincel<strong>le</strong> de sa conscience vibrer d'une façon intense sous l'eff<strong>et</strong>des rayons réfractés du sol <strong>et</strong> qui doivent entr<strong>et</strong>enir la croyancemystique.Si ce Br<strong>et</strong>on, sorti de son ambiance, est mis en contact avec unmédium sincère, son éducation ésotérique deviendra faci<strong>le</strong> <strong>et</strong> <strong>le</strong> plusgrand nombre r<strong>et</strong>rouverait en peu de temps dans sa subconscience lacroyance pure des existences passées.ALLAN KARDEC.25 juin 1926.N° 7. - ANALOGIE DE L'IDEAL JAPONAIS AVEC LECELTISME.Mon pays est loin du vôtre. J'ai écrit dans ma langue maternel<strong>le</strong>menthumaine. Vous ne m'avez pas compris, <strong>le</strong>s caractères étaient de haut enbas, ils sont phonétiques. (L'esprit avant de par<strong>le</strong>r avait tracé sur la tab<strong>le</strong>des signes incompréhensib<strong>le</strong>s pour nous.) Cela va vous dire un peu monorigine. Je suis envoyé par Allan Kardec pour vous dire que l'essencespirituel<strong>le</strong> qui anime <strong>le</strong> peup<strong>le</strong> japonais est identique à cel<strong>le</strong> quiimpressionna <strong>le</strong>s premiers Celtes. La spiritualité est puisée aux sourcesmêmes de la lumière de l'espace. De même que vous avez reçu un rayonqui a joint la planète en Br<strong>et</strong>agne, comme on vous l'a expliqué, un rayonde même essence s'est attaché sur la partie du globe comprenant <strong>le</strong> Japon<strong>et</strong> s'irradiant jusqu'en Mandchourie. Nous, Japonais, nous avons acquisLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.frMESSAGES. 138de ce fait l'impression ineffaçab<strong>le</strong> de la vie de l'espace. La vie terrestreest un rêve, <strong>et</strong> la grande, haute, lumineuse vie est au sein de l'éther.<strong>Le</strong> Japonais, qui a souci de son élévation mora<strong>le</strong>, conserve toujoursdans <strong>le</strong> fond de sa conscience la souvenance intime du lien qui l'attacheà la vie supérieure. De là, notre culte pour Dieu <strong>et</strong> <strong>le</strong>s êtres évolués quipeup<strong>le</strong>nt l'univers sous des formes différentes. De là, notre culte de lapensée, en hommage aux désincarnés qui ont, de près ou de loin, forménotre famil<strong>le</strong> spirituel<strong>le</strong> <strong>et</strong> humaine.Lorsque l'esprit va directement, <strong>et</strong> sans arrière-pensée vers <strong>le</strong>s foyerséminemment spiritualisés, il ressent en r<strong>et</strong>our d'autres pensées qui sontl'échange de vues qui doivent engendrer l'évolution mora<strong>le</strong>, <strong>et</strong> préserverde l'emprise du matérialisme. C'est pour cela que <strong>le</strong>s Orientaux ontconservé <strong>le</strong> culte des morts. C'est pour cela que, de votre côté, <strong>le</strong>sdruides évoquaient toujours, dans <strong>le</strong>s cerc<strong>le</strong>s de pierre, <strong>le</strong>s êtres vivantsur des plans divers. De là instinctivement <strong>le</strong> courage devant la mort,l'esprit de sacrifice <strong>et</strong> l'amour de la nature.La nature japonaise semb<strong>le</strong>, à l'heure actuel<strong>le</strong>, avoir perdu de laflamme mystique des sièc<strong>le</strong>s passés. Cela tient aux ténèbres quienveloppent votre terre. Comme à l'origine, <strong>le</strong>s grands courantsfrappaient la nébu<strong>le</strong>use à sa formation, à l'heure présente, c<strong>et</strong>te terre, quin'est plus nébu<strong>le</strong>use, fait écran aux radiations de l'espace <strong>et</strong>, par suite,laisse prise à la matérialité sur l'initiation <strong>et</strong> la foi mystique. Voilà ce quim'est permis de vous dire aujourd'hui pour votre documentationpersonnel<strong>le</strong>. J'ai de la peine à donner ma pensée, car je ne connais pasvotre langue. Il a fallu l'aide d'un esprit assistant pour que mes formespenséesse r<strong>et</strong>rouvent claires dans <strong>le</strong> cerveau du médium <strong>et</strong> soienttraduites par lui.Je r<strong>et</strong>ourne dans l'espace libre <strong>et</strong> satisfait d'avoir pu revenir sur la terrepour vous communiquer une pensée qui puisse éclairer la f<strong>le</strong>ur dont <strong>le</strong>parfum va se répandre à travers <strong>le</strong>s feuill<strong>et</strong>s de votre futur livre.KASULI.Ancien précepteur à la Cour impéria<strong>le</strong> de Japon.25 juin 1926.N° 8. - PROCEDES SPIRITUELS DES DRUIDES.Il était intéressant de vous faire connaître <strong>le</strong> point de contact <strong>et</strong> <strong>le</strong>sdifférences qui existent entre <strong>le</strong>s religions orienta<strong>le</strong>s <strong>et</strong> <strong>le</strong> celtisme. Onr<strong>et</strong>rouve au Japon <strong>le</strong>s points fondamentaux identiques aux courantsvibratoires lancés en Br<strong>et</strong>agne.


MESSAGES. 139Vous avez des notions précises sur <strong>le</strong> celtisme <strong>et</strong> vous savez que <strong>le</strong>sDruides <strong>et</strong> certains initiés ressentaient ces vibrations qui, moinsanalysées qu'aujourd'hui, se traduisaient chez eux par de simp<strong>le</strong>sintuitions.Au cours des cérémonies druidiques, <strong>le</strong>s prêtres <strong>et</strong> <strong>le</strong>s prêtressestombaient dans l'état extatique. La druidesse était <strong>le</strong> médium des druides,mieux préservée, habitant au milieu de la nature. En général el<strong>le</strong> étaitchaste.<strong>Le</strong>s populations de c<strong>et</strong>te époque étaient à l'abri du matérialisme <strong>et</strong> c'estpourquoi il fallait frapper <strong>le</strong>ur imagination par des sacrifices. <strong>Le</strong>ssacrifices, soit d'êtres humains, soit d'animaux, faisaient la base descérémonies druidiques, <strong>et</strong> étaient précédés de chants qui constituaientautant d'appels vibratoires propres à faciliter <strong>le</strong>s intuitions. Certainsdruides avaient <strong>le</strong> pouvoir de provoquer l'extériorisation des suj<strong>et</strong>s defaçon que ceux-ci, sous l'influence du sommeil magnétique, marchaientvolontairement à la mort.L'atmosphère terrestre à c<strong>et</strong>te époque <strong>et</strong> dans ce coin de France, sous<strong>le</strong> rayonnement vibratoire dont je vous ai parlé, était plus fluide quel'atmosphère de nos jours.Des vibrations plus fortes sont venues toucher votre terre, à mesureque sa carapace s'épaississait la nature des vibrations s'est transformée.Nous ne pouvons pas toujours, au point de vue vibratoire, agir sur <strong>le</strong> solcomme on <strong>le</strong> faisait du temps des Druides, nous devons nous borner àinfluencer certains tempéraments susceptib<strong>le</strong>s d'emmagasiner des forcesfluidiques véhicu<strong>le</strong>s de la pensée. En suivant l'évolution de votre planètevous constaterez que <strong>le</strong>s effluves perdent de <strong>le</strong>ur caractère volatil pouremprunter plus de forces vibratoires <strong>et</strong> c'est par là que <strong>le</strong> cerveau humainarrivera, par adaptation scientifique, à découvrir <strong>le</strong>s sources de l'âmeuniversel<strong>le</strong>.Je dis l'adaptation scientifique, <strong>et</strong> non la science pure seu<strong>le</strong>, car lascience doit m<strong>et</strong>tre sur <strong>le</strong> chemin de l'orientation spiritualiste, <strong>et</strong> c'est laconscience, éclairée par la foi, qui la guidera vers une connaissance plushaute <strong>et</strong> plus étendue.Pour en revenir aux Druides, ils recouraient aux invocations à lanature pour se m<strong>et</strong>tre dans un état d'équilibre, capab<strong>le</strong> de <strong>le</strong>ur faireressentir <strong>le</strong>s vibrations des pensées supérieures. Il en résultait pour euxque <strong>le</strong> souff<strong>le</strong> supérieur existe, que la terre est entourée de forcescréatrices, <strong>et</strong> que la vie ne s'arrêtait pas aux limites des forêts br<strong>et</strong>onnes.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


MESSAGES. 140Certes, ces forces ne développaient pas dans <strong>le</strong>s cerveaux des habitantsd'alors de génia<strong>le</strong>s inventions qui auraient pu amener une civilisationmatériel<strong>le</strong> presque spontanée. Mais ce que <strong>le</strong>s Druides enseignaient déjà,c'est que la terre est une station qui s'est formée fluidiquement <strong>et</strong> qui doitévoluer, puis disparaître.<strong>Le</strong>s pensées des Esprits qui touchaient <strong>le</strong>s Druides étaient cel<strong>le</strong>s desindividualités habitant soit l'espace, soit des <strong>monde</strong>s déjà formés.Lorsqu'une terre est en formation <strong>et</strong> que des êtres conscients doivent lapeup<strong>le</strong>r <strong>le</strong> premier afflux qu'ils reçoivent est celui qui <strong>le</strong>ur donnera defaçon impérissab<strong>le</strong> la croyance en la vie supérieure <strong>et</strong> invisib<strong>le</strong>. C<strong>et</strong>tecroyance doit transm<strong>et</strong>tre à travers <strong>le</strong>s générations la lumière de laconscience qui, au point de vue charnel, est nécessaire pour l'évolution<strong>et</strong> <strong>le</strong> transfert dans la pluralité des existences.Nous voici amenés à par<strong>le</strong>r des races. Nous laissons <strong>le</strong> druide procéderà l'initiation toute spirituel<strong>le</strong> des habitants d'une partie de la France. <strong>Le</strong>paysan br<strong>et</strong>on de c<strong>et</strong>te époque est naturel<strong>le</strong>ment un primitif au point devue de la civilisation humaine. A travers l'histoire nous <strong>le</strong> r<strong>et</strong>rouvons,toujours immuab<strong>le</strong>ment soudé à trois grands principes : amour dusurnaturel, amour de sa terre, amour de sa race. L'amour du surnaturellui est venu par c<strong>et</strong> afflux des radiations transmis par <strong>le</strong>s médiums desdruides, qui, au point de vue humain, a imprégné la matière charnel<strong>le</strong>d'un mysticisme entr<strong>et</strong>enu par une imagination religieuse <strong>et</strong> une foiardente pour tout ce qui est occulte. De là une crainte de la vie future encas d'impiété envers <strong>le</strong> Créateur. De là dérivent la naïv<strong>et</strong>é mystique desfou<strong>le</strong>s <strong>et</strong> aussi l'élévation sincère qui inspire l'abnégation chez <strong>le</strong>s marins<strong>et</strong> la résignation de presque tous <strong>le</strong>s habitants de la presqu'î<strong>le</strong> d'Armor.La piété est pour <strong>le</strong> Br<strong>et</strong>on <strong>le</strong> viatique qui soutient <strong>le</strong> maillon de lachaîne des vies. L'enveloppe charnel<strong>le</strong> du Br<strong>et</strong>on aspire <strong>le</strong>s effluvesnourriciers transmis par <strong>le</strong> sol. Si dans sa conscience il conserve toujours<strong>le</strong> mysticisme <strong>et</strong> la confiance dans la force divine il éprouve une sorte dejouissance à se pénétrer de l'ambiance qui se dégage du sol de saBr<strong>et</strong>agne. Ce phénomène lui donnera l'équilibre en <strong>le</strong> forçantinstinctivement à rester sur ce sol. La nature de son terroir ressemb<strong>le</strong> auxbras d'une mère tendre, dont <strong>le</strong> coeur est représenté par la foi mystiqu<strong>et</strong>ransmise par <strong>le</strong>s rayons de l'espace.En résumé, l'amour du surnaturel <strong>et</strong> l'amour du sol natal sont <strong>le</strong>s deuxprincipaux facteurs qui forment la race br<strong>et</strong>onne. Dans ce milieu au solLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.frMESSAGES. 141ardent <strong>et</strong> mystérieux, encadré par la mer, l'habitant acquerra des qualitéssupérieures au point de vue sensibilité mystique.La race br<strong>et</strong>onne est à la fois sensib<strong>le</strong> <strong>et</strong> robuste. La sensibilitévibratoire lui est venue de l'esprit <strong>et</strong> c'est de son sol que lui viennent uneardeur <strong>et</strong> un point de sauvagerie qui se refléteront dans sontempérament.La nature armoricaine entr<strong>et</strong>ient dans son imagination <strong>le</strong> culte de lalégende, celui des anciens rites <strong>et</strong>, malgré <strong>le</strong>s existences successives <strong>et</strong><strong>le</strong>s déformations inhérentes à la civilisation, quand vient la mort, <strong>le</strong>désincarné br<strong>et</strong>on emporte avec lui <strong>le</strong>s mêmes stigmates imprimés il y ades sièc<strong>le</strong>s.L'empreinte du celtisme a donc frappé la race br<strong>et</strong>onne, comme je l'aidit, par capillarité à travers <strong>le</strong> sol <strong>et</strong>, à travers <strong>le</strong>s migrations humaines,l'étincel<strong>le</strong> celtique est, <strong>et</strong> restera l'un des foyers qui anime <strong>et</strong> éclaire laFrance tout entière.ALLAN KARDEC.9 juill<strong>et</strong> 1926.N° 9. - VARIETE DES RACES HUMAINES.<strong>Le</strong>s Celtes forent <strong>le</strong>s premiers pères de la spiritualité. Ce sont <strong>le</strong>sparo<strong>le</strong>s d'un des grands dignitaires de l'Eglise, de Léon XIII, que j'ai eul'occasion de rencontrer dans l'espace <strong>et</strong> qui m'a communiqué c<strong>et</strong>tepensée ; j'attache beaucoup d'importance à c<strong>et</strong>te paro<strong>le</strong>, el<strong>le</strong> prouve quela vision de l'espace est plus claire que cel<strong>le</strong> de la terre.Au suj<strong>et</strong> des prétendues origines orienta<strong>le</strong>s des Celtes, certainshistoriens se sont trompés. Je vous ai dit qu'un rayon fluidique avaitfrappé l'Occident dans <strong>le</strong> voisinage de la Br<strong>et</strong>agne, lors de la formationde la terre, rayon transm<strong>et</strong>tant <strong>le</strong>s éléments nécessaires de la vieuniversel<strong>le</strong>. Plus d'un rayon semblab<strong>le</strong> frappe votre planète.Plusieurs de ces courants avaient des fondamenta<strong>le</strong>s distinctes quoiquela vitesse des vibrations fût la même. Remarquez que, si du côtéoccidental a lui la bel<strong>le</strong> lumière spirituel<strong>le</strong> celtique, il ne faut pasnégliger de constater qu'en Orient, <strong>et</strong> même en Extrême-Orient, il existeun mysticisme très é<strong>le</strong>vé qui peut s'apparenter chez <strong>le</strong>s Japonais, parexemp<strong>le</strong>, à certaines croyances celtiques.Au point de vue de la race vous avez des éléments terrestres qui serattachent à ceux de la Br<strong>et</strong>agne. Par suite d'un doub<strong>le</strong> phénomène deradiations, des êtres humains, éga<strong>le</strong>ment touchés par <strong>le</strong>s radiations del'espace <strong>et</strong> par cel<strong>le</strong>s de <strong>le</strong>ur sol natal, peuvent présenter <strong>le</strong>s mêmes


MESSAGES. 142caractéristiques, à des degrés différents que cel<strong>le</strong>s d'autres races. C'estainsi qu'il existe entre <strong>le</strong> paysan br<strong>et</strong>on <strong>et</strong> <strong>le</strong> paysan du Sud de la Russie,en Ukraine, par exemp<strong>le</strong>, des caractéristiques analogues. Vénération dela nature, attachement au sol, confiance native dans <strong>le</strong> surnaturel. Il n'y adonc rien de surprenant à ce que certains écrivains, ne connaissant pas<strong>le</strong>s phénomènes de la vie magnétique <strong>et</strong> extraterrestre, aient étésimp<strong>le</strong>ment frappés par ces analogies <strong>et</strong> amenés à ranger plusieurs racesdans un type unique.Mais il peut arriver qu'entre deux rayons é<strong>le</strong>vés il y ait naissanced'êtres presque sauvages ou rudimentairement organisés. Vous en avezune preuve par la présence de races sauvages, comme <strong>le</strong>s Huns fixés enHongrie ; plus au nord, <strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>s germaniques, au début ces peupladesse trouvant placées à éga<strong>le</strong> distance du rayon celte <strong>et</strong> du rayon oriental.Chaque race évoluée se trouve sous l'action du rayon régénérateur, puiss'étend en ondes humaines autour de ce rayon jusqu'à ce que celui-cirencontre <strong>le</strong>s ondes venues d'un autre rayon. Et cela explique <strong>le</strong>sdifférences de races, car <strong>le</strong> rayon celtique (je <strong>le</strong> cite parce qu'il est plusprès de vous) étant d'un ordre spirituel très é<strong>le</strong>vé, <strong>et</strong> <strong>le</strong> rayon orientall'étant éga<strong>le</strong>ment, il est en dehors d'eux, d'autres rayons, ayant unecaractéristique tout autre, dont la luminosité est riche en nombre decou<strong>le</strong>urs <strong>et</strong> dont <strong>le</strong>s vibrations sont plus rudes. Ces rayons représentent<strong>le</strong> courage brutal, la force dominatrice, vous en avez <strong>le</strong> témoignage chez<strong>le</strong>s Germains <strong>et</strong> <strong>le</strong>s Hongrois. De là des chocs entre <strong>le</strong>s courants <strong>et</strong> parsuite des luttes de race. Ces courants existent toujours, mais s<strong>et</strong>ransforment au cours des sièc<strong>le</strong>s, ils donnent aux humains l'aliment <strong>et</strong>l'assimilation de la pensée suivant <strong>le</strong>ur degré d'évolution <strong>et</strong> la nature de<strong>le</strong>ur sol. Certainement des êtres humains placés entre deux rayonssupérieurs peuvent arriver, soit individuel<strong>le</strong>ment, soit en groupe às'affirmer, <strong>et</strong> à s'assimi<strong>le</strong>r plus d'éléments vibratoires supérieurs qu'audébut. C'est une question de conscience dans <strong>le</strong> sens absolu du mot <strong>et</strong>aussi d'élévation personnel<strong>le</strong>. La nature des rayons a beaucoup évoluédepuis <strong>le</strong>s débuts de la vie autonome de votre planète. <strong>Le</strong>s grands rayonsspirituels é<strong>le</strong>vés n'ont plus la force régénératrice d'antan <strong>et</strong> de même <strong>le</strong>srayons primaires moins spiritualisés se sont transformés ; de là desfluctuations dans chaque race. Vous trouvez dans chaque peup<strong>le</strong> des èresd'élévation spirituel<strong>le</strong> alternant avec des périodes d'emprises matériel<strong>le</strong>s.C'est la loi du travail absolu <strong>et</strong> sans contrainte.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


MESSAGES. 143La France actuel<strong>le</strong>ment nous paraît, de l'espace, toujours enveloppéede rayons venant des sphères très é<strong>le</strong>vées, mais qui semb<strong>le</strong>nt voilésd'une sorte de vapeur provenant des émanations terrestres matériel<strong>le</strong>s.C'est pourquoi vous avez, à l'heure actuel<strong>le</strong>, dans votre pays, des chocsqui ne se produisaient pas chez <strong>le</strong>s Celtes qui s'imprégnaient <strong>et</strong> puisaient<strong>le</strong>urs directives aux sources mêmes de la nature. <strong>Le</strong>s deux grandsrayons, dont j'ai parlé, continuent à envoyer <strong>le</strong>urs fluides vitaux quidoivent entr<strong>et</strong>enir dans <strong>le</strong>s consciences humaines la croyance dansl'invisib<strong>le</strong>, dans la survivance <strong>et</strong> aussi dans la force divine créatrice de lagrande vie.En Angl<strong>et</strong>erre, il existe un doub<strong>le</strong> courant qui nous indique toujours laproximité du rayon qui a engendré <strong>le</strong> celtisme.1° Confiance de la société cultivée dans l'existence de l'être invisib<strong>le</strong> ;2° mysticisme dans la classe populaire. <strong>Le</strong>s êtres réfractaires à ce doub<strong>le</strong>courant restent attachés aux jouissances matériel<strong>le</strong>s <strong>et</strong> rej<strong>et</strong>tent ladoctrine supérieure.J'ai trouvé dernièrement en Angl<strong>et</strong>erre des famil<strong>le</strong>s possédant encoreune foi sincère <strong>et</strong> profonde dans la bonté divine, acceptant la surviesupérieure <strong>et</strong> priant dans <strong>le</strong> si<strong>le</strong>nce de la nature. C<strong>et</strong>te famil<strong>le</strong> avaitencore vivace la flamme celtique, non souillée par <strong>le</strong>s générations. J'aiété vivement impressionné par <strong>le</strong>s Esprits venus autour de ces personnespour entr<strong>et</strong>enir la flamme de <strong>le</strong>ur conscience. En Br<strong>et</strong>agne française, lap<strong>et</strong>ite flamme existe aussi, mais el<strong>le</strong> est plus vacillante, car l'ambiancedes radiations avoisinantes gène son essor vers l'azur. Dans <strong>le</strong> Centre dela France subsistent chez vos paysans des parcel<strong>le</strong>s de la foi celtique,incrustées dans <strong>le</strong> subconscient ; el<strong>le</strong>s se révè<strong>le</strong>nt chez certains suj<strong>et</strong>s parune expression de candeur <strong>et</strong> de sincérité dans la prière, seul élément quisoit resté des radiations celtiques. Dans vos vil<strong>le</strong>s c<strong>et</strong> élément a disparudu fait de l'influence matérialiste.<strong>Le</strong> rayon celte <strong>et</strong> <strong>le</strong> rayon oriental ne sont pas <strong>le</strong>s seuls rayons é<strong>le</strong>vésqui doivent transm<strong>et</strong>tre la haute spiritualité aux humains. Il y a un trèsbeau rayon en Scandinavie, un autre en Egypte, venant du golfePersique, <strong>et</strong> qui se prolonge dans <strong>le</strong> Nord de l'Afrique jusqu'àl'Atlantique. <strong>Le</strong>s rayons celte, scandinave <strong>et</strong> oriental sont <strong>le</strong>s plus purs.<strong>Le</strong> rayon celte est plus éthéré mais <strong>le</strong> rayon scandinave possède plus decou<strong>le</strong>ur. <strong>Le</strong> rayon oriental est à la fois composé de la cou<strong>le</strong>ur azuréecelte <strong>et</strong> du so<strong>le</strong>il d'or représentant la force dans la croyance mystique.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.frMESSAGES. 144Vos philosophes, vos historiens ont été frappés par des analogies quiexistent entre <strong>le</strong>s influences des divers courants <strong>et</strong> ont placé <strong>le</strong> berceaudes Celtes en différents points.ALLAN KARDEC.23 juill<strong>et</strong> 1926.N° 10. - LE RAYON CELTIOUE. (Suite.)<strong>Le</strong> rayon celtique dont je vous ai parlé s'est conservé à travers <strong>le</strong>s âgesdans votre conscience française sous la forme de l'amour du sol. <strong>Le</strong>sDruides possédaient à un haut degré ce rayonnement qui faisait d'euxautant de pô<strong>le</strong>s magnétiques qui, par réfraction pouvaient transm<strong>et</strong>treaux êtres environnants la flamme mystique <strong>et</strong> supérieure qu'ils avaientreçue. <strong>Le</strong>ur pouvoir sur <strong>le</strong>s masses ignorantes fut grand. A un momentdonné, par intuition, un certain nombre de Druides reçurent la missiond'al<strong>le</strong>r plus avant dans <strong>le</strong>s terres. Munis de pouvoirs occultes ilsimpressionnèrent <strong>le</strong>s barbares <strong>et</strong> transmirent <strong>le</strong>ur magnétisme par <strong>le</strong>urincantation sous la forme du culte, <strong>et</strong>, de ce fait, la nappe fluidiques'étendit plus avant sur la Gau<strong>le</strong>.<strong>Le</strong> passage des Druides est incontestab<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> Centre de la France<strong>et</strong> en Lorraine. On peut dire que <strong>le</strong> celtisme est <strong>le</strong> foyer radiant d'où estsortie la race nationa<strong>le</strong> gauloise. Sous l'action des rites celtiquesl'homme s'imprégna de mysticisme, son corps s'assouplit <strong>et</strong> put recevoircertaines vibrations de l'espace. Ces vibrations ne purent se développergraduel<strong>le</strong>ment, car <strong>le</strong>s générations ne possédaient pas toutes <strong>le</strong>s qualitésd'absorption nécessaire à l'assimilation des fluides.<strong>Le</strong>s vibrations primaires celtiques sont restées imprimées dans <strong>le</strong>sâmes. Endormies pendant la vie des uns el<strong>le</strong>s se réveillaient chez <strong>le</strong>sdescendants suivant <strong>le</strong>urs aptitudes.C'est pourquoi vous avez pu constater dans votre histoire des élans oudes reculs se traduisant par la montée vers l'idéal ou la descente vers lamatière.Des êtres parvenus au même degré d'évolution ayant emmagasiné cemême nombre de vibrations celtiques ne <strong>le</strong>s ont pas extériorisées aumême moment, aux mêmes lieux. Un Br<strong>et</strong>on ayant reçu directement desDruides, dans <strong>le</strong> pays natal, l'étincel<strong>le</strong> celtique la transm<strong>et</strong>tra à sesenfants qui la conserveront en état d'ignition jusqu'au moment où el<strong>le</strong> serallumera sous la forme d'une flamme insoupçonnée.Ce moment approche. Bientôt vous al<strong>le</strong>z constater un mouvement despiritualité constant <strong>et</strong> durab<strong>le</strong>. Dieu a des proj<strong>et</strong>s sur la terre. Nous


MESSAGES. 145pressentons de grandes choses, car <strong>le</strong> spirituel doit faire évoluerl'humanité.ALLAN KARDEC.20 août 1926N° 11. - METHODE DE COMMUNICATION ENTRE ESPRITSET HUMAINS.Depuis notre dernier entr<strong>et</strong>ien il m'a fallu rechercher la méthode laplus faci<strong>le</strong> pour infuser à un cerveau de médium <strong>et</strong> à des êtres humainsla solution des problèmes que vous me demandez. Je suis entré encontact avec des Esprits des sphères supérieures qui m'ont parlé de latransmigration des êtres depuis <strong>le</strong>ur origine.Dans l'espace nous nous stabilisons dans une sphère de moyennedensité <strong>et</strong>, de là nous appelons <strong>le</strong>s êtres supérieurs. Ils ne viennent pastoujours parce que <strong>le</strong>ur rayon ne peut pas être soutenu par nous, mais<strong>le</strong>ur pensée nous frappe comme <strong>le</strong>s ondes de la terre frappent <strong>le</strong>résonateur téléphonique.Lorsque l'appel a été entendu <strong>et</strong> que <strong>le</strong>s deux êtres désincarnés sont enrapport, <strong>le</strong>s pensées s'échangent sous la forme de cou<strong>le</strong>urs transmises pardes vibrations. Mais, lorsqu'on demande des solutions de problèmesd'une élévation supérieure à la compréhension des humains, nous,désincarnés, nous sommes assimilés à des incarnés correspondant audernier plan de <strong>le</strong>ur évolution terrestre.Sur la terre, prenez deux individus d'intelligence <strong>et</strong> de compréhensiondifférentes <strong>et</strong> abordez une question inconnue d'eux. El<strong>le</strong> sera compriseimmédiatement par l'un <strong>et</strong> non par l'autre <strong>et</strong> un effort d'adaptationdeviendra nécessaire. Il en est de même dans l'espace. Donc j'ai résolu <strong>le</strong>problème de la vie psychique au point de vue des réincarnations, lacorrélation entre la vie humaine planétaire <strong>et</strong> la vie des incarnés.Mais, ce que vous demandez, c'est <strong>le</strong> plus de précision possib<strong>le</strong> sur lamolécu<strong>le</strong> primaire, c'est-à-dire <strong>le</strong> point initial de la vie. Maintenant ilfaut que j'amène à vous <strong>le</strong> rayon supérieur qui enseigne <strong>le</strong> mystère.Quand ce rayon sera parvenu jusqu'à vous j'aurai la possibilité de vousrenseigner.<strong>Le</strong>s mystères de la création ne peuvent être dévoilés à toute créaturehumaine. Pour cela <strong>le</strong>s êtres doivent se m<strong>et</strong>tre dans des dispositionsspécia<strong>le</strong>s afin que <strong>le</strong>urs vibrations s'accordent avec <strong>le</strong>s vibrationssupérieures.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.frMESSAGES. 146Il faudra vous réunir dans une chambre close, <strong>le</strong>s vol<strong>et</strong>s fermés.Prendre <strong>le</strong>s instructions à la lueur d'une lampe abritée d'un paravent.Avant la séance vous baignerez <strong>le</strong> front du médium avec de l'ouateimbibée d'un peu d'eau fraîche. En pénétrant dans <strong>le</strong> médium jemagnétiserai la couche d'eau <strong>et</strong> cela servira de fluide amortisseur.Je recevrai alors de l'espace des vibrations qui me feront comprendre<strong>le</strong>s problèmes. Je vous ai promis une aide sérieuse de l'espace, vousaurez la documentation que vous désirez, à vous de réunir <strong>le</strong>s moyenspour cela. Puisque vous avez consacré votre vie à la diffusion d'unecroyance ainsi que je l'ai fait moi-même, vous êtes resté moncollaborateur sur la terre. Je vous donne toute ma personnalité fluidiquepour obtenir la clé d'un problème mystérieux. Mais, pour cela, il faut que<strong>le</strong>s rayons des grandes sphères viennent vous toucher directement.L'humanité ne doit pas transgresser au point de vue évolutif <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>sposées comme bases de la vie universel<strong>le</strong>. Pour comprendre la moindrepartie de c<strong>et</strong>te vie universel<strong>le</strong> il faut développer sa volonté, son désir des'é<strong>le</strong>ver vers l'idéal, se pénétrer d'un bain fluidique pur <strong>et</strong> régénérateur.Il est de grands Esprits qui sont incapab<strong>le</strong>s de comprendre d'où <strong>et</strong>comment ils sont venus <strong>et</strong> où ils vont. Même, s'ils <strong>le</strong> comprennent dansl'espace, ils l'oublieraient en s'incorporant dans un médium <strong>et</strong> à plusforte raison en se réincarnant sur la terre pour une nouvel<strong>le</strong> vie.Lorsque je pense <strong>et</strong> réfléchis dans l'espace, <strong>le</strong>s vibrations psychiquesde tout mon être peuvent réaliser la plénitude de mes facultés, mais, dèsque je pénètre dans <strong>le</strong> médium, ces vibrations s'amoindrissent <strong>et</strong> monpouvoir perd beaucoup de son étendue. Il est des <strong>monde</strong>s fluidiques oùla compréhension est plus n<strong>et</strong>te que chez vous. A mesure que la matièreperd de son pouvoir, l'état psychique devient plus subtil <strong>et</strong> s'imprègneplus faci<strong>le</strong>ment des radiations de la vie universel<strong>le</strong>.Dans sa période de formation, votre terre a été imprégnée de grandscourants dont je vous ai parlé, <strong>et</strong>, si <strong>le</strong>s Celtes <strong>et</strong> <strong>le</strong>s Druides en ont perçu<strong>le</strong>s vibrations directes, c'est que votre planète était encore toute vibranted'une action supérieure qui est allée s'atténuant au cours des âges.ALLAN KARDEC.3 septembre 1926.N° 12. - ORIGINE ET EVOLUTION DE LA VIE UNIVERSELLE.Vous avez demandé des éclaircissements sur certains points obscursde la doctrine Druidique. Dans ce but je me suis mis en rapport avec <strong>le</strong>ssphères é<strong>le</strong>vées afin d'obtenir quelques indices sur <strong>le</strong> foyer supérieur


MESSAGES. 147régénérateur de vie <strong>et</strong> d'amour. Trois cerc<strong>le</strong>s, vous <strong>le</strong> savez, forment <strong>le</strong>sbases de la doctrine <strong>Celtique</strong> par conséquent <strong>le</strong> plus é<strong>le</strong>vé correspond aufoyer divin.Des explications fournies par <strong>le</strong>s Esprits supérieurs il résulte quel'intelligence humaine ne doit pas connaître <strong>le</strong> secr<strong>et</strong> de la sourcesuprême de la vie. Voici ce que je puis en dire d'après <strong>le</strong>s radiations quime parviennent. Il existe au-delà des plans formés par <strong>le</strong>s créatures, aufur <strong>et</strong> à mesure de <strong>le</strong>ur évolution à travers <strong>le</strong>ur vie propre, il existe unesphère toute vibratoire, sans bornes, qui plonge dans l'immensité del'univers, mais qui n'est ressentie qu'à partir d'une certaine évolution.C<strong>et</strong>te sphère vibre <strong>et</strong> la créature terrestre qui en est sortie la perçoitencore sous la forme de vibrations de la conscience dans <strong>le</strong> moiintérieur.<strong>Le</strong>s vibrations du grand foyer sont en communion avec la conscience,<strong>et</strong>, lorsque cel<strong>le</strong>-ci est développée, <strong>le</strong> sens mystique l'est éga<strong>le</strong>ment. I<strong>le</strong>st en raison directe de l'évolution de la conscience.<strong>Le</strong> grand foyer vibratoire anime tout l'univers <strong>et</strong> de degré en degréchaque être reçoit <strong>le</strong>s inspirations <strong>et</strong> <strong>le</strong>s impressions directes du foyerque vous appe<strong>le</strong>z Dieu sur la terre.Vous aurez un jour la définition exacte du mot Eternel <strong>et</strong> vouscomprendrez la cellu<strong>le</strong> vivante initia<strong>le</strong> de ce grand cerc<strong>le</strong> supérieurvibratoire. Mais votre cerveau humain éclaterait si la clé du mystère yétait introduite. Maintenant voici <strong>le</strong> point posé sur <strong>le</strong> but <strong>et</strong> l'admissiondu grand cerc<strong>le</strong> supérieur en qui réside la puissance créatrice. <strong>Le</strong>smolécu<strong>le</strong>s qui en émanent se répandent à travers l'espace comme unbouqu<strong>et</strong> de feu d'artifice. El<strong>le</strong>s se répandent en ondes qui vont former <strong>le</strong>sétincel<strong>le</strong>s créatrices des êtres. Autour de ces molécu<strong>le</strong>s fondamenta<strong>le</strong>scircu<strong>le</strong>nt des vibrations qui vont former <strong>le</strong>s foyers représentant <strong>le</strong>s<strong>monde</strong>s. Il en est créé constamment de nouveaux.Tout système créé a sa vie propre <strong>et</strong> se subdivise lui-même en systèmeparticulier. <strong>Le</strong>s planètes ont <strong>le</strong>ur vie, <strong>le</strong>urs transformations. <strong>Le</strong>s so<strong>le</strong>ilsém<strong>et</strong>tent à <strong>le</strong>ur tour des ondes. <strong>Le</strong> système gazeux se forme d'abord, puis<strong>le</strong> minéral, <strong>le</strong> végétal, pour arriver à la créature humaine. Cel<strong>le</strong>-ci, êtrepensant, est mue par l'étincel<strong>le</strong> venue du grand foyer tandis que <strong>le</strong>ssystèmes minéraux <strong>et</strong> végétaux sont créés par des réf<strong>le</strong>xes de générationsecondaire.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


MESSAGES. 148Tel<strong>le</strong> est l'évolution de la matière aboutissant à l'enveloppe charnel<strong>le</strong>,à laquel<strong>le</strong> s'adaptera la vibration initia<strong>le</strong> de la conscience en connexiondirecte avec l'étincel<strong>le</strong> suprême. C'est ainsi que la projection s'établit.<strong>Le</strong>s vibrations du grand Tout ne sont pas spécia<strong>le</strong>s à une régioncomme on <strong>le</strong> croit généra<strong>le</strong>ment, mais remplissent toutes <strong>le</strong>s régions del'univers. El<strong>le</strong>s ne sont perceptib<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong>s êtres que dans la mesure del'accroissement de <strong>le</strong>ur sensibilité. <strong>Le</strong>s religions, dans <strong>le</strong>urs conceptionsde Paradis <strong>et</strong> de régions cé<strong>le</strong>stes, ne présentent que des images, tandisqu'il est certain que <strong>le</strong>s vibrations de la pensée divine animent toutl'univers.<strong>Le</strong>s Esprits ne sont pas tous en état de pénétrer dans l'azur vibratoirecar il faut un degré suffisant de perfectionnement pour percevoir <strong>et</strong>apprécier la beauté <strong>et</strong> la grandeur de la vie supérieure. Chaque systèmeplanétaire a son degré d'élévation <strong>et</strong>, il arrive un moment où <strong>le</strong>s êtresévolués, vivant sur des planètes en voie de progrès, sont plongés plusdirectement dans l'azur. <strong>Le</strong>s Esprits ordinaires frô<strong>le</strong>nt <strong>le</strong>s Espritslumineux sans <strong>le</strong>s voir ; mais dans certaines conditions <strong>le</strong>s Espritssupérieurs peuvent se rendre visib<strong>le</strong>s afin d'éclairer <strong>le</strong>s Esprits moinsévolués.Lorsque l'esprit en voie d'évolution peut, par ses mérites, entrer enrapport avec <strong>le</strong> <strong>monde</strong> supérieur <strong>et</strong> recevoir la lumière vibratoire dugrand foyer, il reçoit une impression de force, de puissance, <strong>et</strong> aussitôtque l'impulsion cesse, il reste avec la perception de la lumière quis'attache à son degré d'évolution. C<strong>et</strong>te lumière se traduit par desmillions d'étincel<strong>le</strong>s vibratoires douées d'une radiation intraduisib<strong>le</strong> auxsens humains <strong>et</strong> qui enrichissent son périsprit.** *Revenons à la molécu<strong>le</strong> vibratoire issue du cerc<strong>le</strong> de Ceugant,créatrice de vie. El<strong>le</strong> est toute pur<strong>et</strong>é <strong>et</strong> lumière, el<strong>le</strong> est la source descréations inférieures, l'animatrice des vies successives, tels sont <strong>le</strong>séléments qui constituent la vie supérieure.<strong>Le</strong>s Druides ont été placés sur votre globe pour y apporter <strong>le</strong> pluspossib<strong>le</strong> de lumière de ce plan supérieur que reflétait <strong>le</strong>ur conscience.Dans <strong>le</strong>s premiers temps l'initiation fut directe puisque la dite conscienceétait pure.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


MESSAGES. 149Ce mot conscience signifie pour nous, centre vibratoire encore nonsouillé <strong>et</strong> pouvant communiquer avec <strong>le</strong> plan divin. C'est pourquoi, dansl'étude de vos semblab<strong>le</strong>s, quoique <strong>le</strong>urs actes vous paraissentrépréhensib<strong>le</strong>s, si <strong>le</strong>ur conscience n'est pas détruite, il reste en eux unp<strong>et</strong>it centre vibratoire susceptib<strong>le</strong> de relèvement.Au début de <strong>le</strong>ur religion, <strong>le</strong>s Druides ont joui des bienfaits d'unecommunion vibratoire très intense, ce qui valait <strong>le</strong> titre d'Initiés. Mais,au contact de la matière, par réfraction, <strong>le</strong>s enseignements druidiques ontété déformés par <strong>le</strong>s hommes. <strong>Le</strong>s consciences se sont obscurcies <strong>et</strong> <strong>le</strong>sintuitions se sont voilées, <strong>le</strong>s initiations se sont fermées.Donc, à des degrés divers, la conscience humaine est très imprégnéede divin. Conservera-t-el<strong>le</strong> ce patrimoine ? A la désincarnation, l'âmehumaine se place dans la lumière qu'el<strong>le</strong> peut s'assimi<strong>le</strong>r, suivant sondegré de réception <strong>et</strong> de conservation des vibrations divines.Si, à l'issue d'une vie terrestre, la molécu<strong>le</strong> divine est paralysée par lamatière, la progression est suspendue, <strong>le</strong> souvenir des passionsmatériel<strong>le</strong>s troub<strong>le</strong> la conscience <strong>et</strong> apporte une sorte d'engourdissementde l'être spirituel. C'est ce que <strong>le</strong>s Druides appelaient <strong>le</strong> principe dedestruction, puisque l'évolution est arrêtée.Pour que l'évolution reprenne son cours, il faut que des Espritslumineux dissolvent c<strong>et</strong>te sorte de coque passionnel<strong>le</strong> fluidique pourraviver l'étincel<strong>le</strong> consciente, <strong>et</strong>, l'être spirituel ranimé, reprendra samarche à travers ses existences. Nombreux sont <strong>le</strong>s esprits désincarnésqui se trouvent arrêtés dans <strong>le</strong>ur évolution.De même que l'étincel<strong>le</strong> perd sa flamme lorsqu'el<strong>le</strong> est recouverte decendre, la conscience spirituel<strong>le</strong> rentre dans <strong>le</strong> néant lorsqu'el<strong>le</strong> est tropchargée de matière, cel<strong>le</strong>-ci n'étant au point de vue vital que <strong>le</strong> supportde l'essence spirituel<strong>le</strong>.Vous savez que c<strong>et</strong>te matière est produite par la vitesse plus ou moinsgrande des vibrations entre <strong>le</strong>s différentes couches d'ondes émanant d'unpoint vibratoire. Lorsqu'il émane de ce point des ondes spirituel<strong>le</strong>s pourla formation d'un <strong>monde</strong> qui devra contenir des étincel<strong>le</strong>s conscientes, ilfaut comme conséquence, que <strong>le</strong>s molécu<strong>le</strong>s vibratoires plus lourdes, s<strong>et</strong>ransforment en matière.Au cours de l'évolution, il arrive un moment où la molécu<strong>le</strong> matériel<strong>le</strong>s'affine suffisamment pour devenir à son tour une molécu<strong>le</strong> vita<strong>le</strong>consciente, <strong>et</strong> cela se produit lorsque c<strong>et</strong>te matière se dégage d'un <strong>monde</strong>inférieur pour r<strong>et</strong>ourner dans l'espace, s'attacher aux molécu<strong>le</strong>s vita<strong>le</strong>s deLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


MESSAGES. 150lumière. <strong>Le</strong>s Druides en avaient l'intuition puisqu'ils ont voué un culte àcertains obj<strong>et</strong>s matériels.Je terminerai en disant que l'étincel<strong>le</strong> vita<strong>le</strong> consciente, une fois lancéedans l'immense arène, doit parcourir un cyc<strong>le</strong> d'existences successives àtravers des <strong>monde</strong>s <strong>et</strong> des espaces variés car, tout ce qui change deforme, change de milieu. La marche de son évolution est en raisondirecte de la conservation <strong>et</strong> du développement de la molécu<strong>le</strong> vita<strong>le</strong>consciente. Lorsque cel<strong>le</strong>-ci a fourni un certain nombre d'étapes dans unsystème planétaire, el<strong>le</strong> s'est affinée <strong>et</strong> continue à monter dans l'échel<strong>le</strong>des <strong>monde</strong>s en parallè<strong>le</strong> avec <strong>le</strong>s autres étincel<strong>le</strong>s vita<strong>le</strong>s conscientes.Il y a donc deux créations parallè<strong>le</strong>s. La création de l'étincel<strong>le</strong> vita<strong>le</strong>consciente, qui correspond à l'être humain, <strong>et</strong> l'évolution de la matièreconstitutive des <strong>monde</strong>s.ALLAN KARDEC.15 octobre 1926.N° 13. - LES FORCES RADIANTES DE L'ESPACE ; LE CHAMPMAGNETIQUE VIBRATOIRE.A propos d'une question au suj<strong>et</strong> d'un artic<strong>le</strong> du Matin (3 octobre1926) annonçant la découverte de certaines radiations de l'espace.C<strong>et</strong>te découverte ou expérience n'est qu'une orientation, car vousdevez, au point de vue psychique, recevoir des enseignements graduésafin de n'en être pas troublés.Déjà <strong>le</strong>s Druides connaissaient ces ondes. Au milieu de la nature <strong>le</strong>spassions matériel<strong>le</strong>s n'exerçaient pas une influence parasitaire.<strong>Le</strong> Druide était initié en vue de laisser à l'histoire future desdocuments qui se rapprocheraient un jour des doctrines scientifiques. Ilspouvaient ainsi servir à l'élaboration de formu<strong>le</strong>s, constituant dans <strong>le</strong>urensemb<strong>le</strong>, un enseignement supérieur idéaliste (allusion aux Triades).<strong>Le</strong> Druide recevait intuitivement des effluves venant d'êtres <strong>et</strong> defoyers supérieurs, <strong>et</strong> cela par la voie des ondes. Mais il fallait des sièc<strong>le</strong>spour que l'être humain, par son travail personnel, par son adaptationscientifique, pût s'assimi<strong>le</strong>r toutes <strong>le</strong>s conséquences de phénomènes quin'auraient pu être admises à l'époque druidique. Il fallait néanmoins quela pure doctrine fait enregistrée par l'être humain vivant à c<strong>et</strong>te époqueau milieu de la nature, <strong>et</strong> conservée à travers <strong>le</strong>s âges, afin, qu'à uncertain moment, en comparant la doctrine idéo-celtique <strong>et</strong> la doctrineidéo-scientifique moderne il y eût entre el<strong>le</strong>s un lien impérissab<strong>le</strong>.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


MESSAGES. 151Bientôt on verra se produire des phénomènes extrêmement curieuxpour <strong>le</strong>s non-initiés <strong>et</strong> captivants pour <strong>le</strong>s initiés. Si <strong>le</strong>s différents cyc<strong>le</strong>sde la doctrine <strong>Celtique</strong> représentent différents échelons dans l'ascensionde la vie spirituel<strong>le</strong>, la découverte des diverses sortes d'ondes vousconcrétisera la composition des différents milieux <strong>et</strong> il arrivera un jouroù vous recevrez, par un langage convenu, des gammes de cou<strong>le</strong>ursressemblant à des pensées.Plus <strong>le</strong> milieu vibratoire sera étudié <strong>et</strong> analysé, plus vous aurez lapossibilité de connaître <strong>et</strong> de capter <strong>le</strong>s forces extérieures à votre globe.Nous-mêmes, qui sommes dans l'espace, nous concevons la marche dela vie d'une façon toute différente de la vôtre. Nous savons que desvibrations vous sont transmises, que votre être humain en reçoit, enemmagasine certaines, mais que vos sens particuliers sont trop inférieurspour vous perm<strong>et</strong>tre de <strong>le</strong>s extérioriser. <strong>Le</strong> champ magnétique vibratoireva se révé<strong>le</strong>r à vous peu à peu. Il ne faut pas que vous cherchiez à saisirla clé du problème d'un seul coup, car votre cerveau physique sedésagrégerait. <strong>Le</strong> Druide, immunisé dans une certaine mesure, était enrelation presque directe avec <strong>le</strong>s forces supérieures qui, à c<strong>et</strong>te époque,avaient un afflux plus grand qu'aux temps modernes. Il fallait qu'à cemoment la vie fût simp<strong>le</strong>, rustique <strong>et</strong> que la base spirituel<strong>le</strong> s'établissesolidement afin que graduel<strong>le</strong>ment l'art <strong>et</strong> la science vinssent vous aiderà développer <strong>le</strong> cliché qui vous montre quelques côtés de l'organisationuniversel<strong>le</strong>.La science ne pouvait avoir de raison d'être sans que l'étincel<strong>le</strong>génératrice tombât d'en haut puisque tout problème artistique ouscientifique, a comme base une part d'intuition, cel<strong>le</strong>-ci étant d'ordredivin.<strong>Le</strong> Druide a respiré l'atmosphère pure au milieu de la forêt, la cimedes arbres attirait <strong>le</strong>s nappes vibratoires qui entouraient <strong>et</strong> entourenttoujours votre planète. En regard de la forêt, il avait la mer qui servait deconducteur à l'autre pô<strong>le</strong> magnétique, c'est-à-dire au point de vuepsychique pour renforcer <strong>et</strong> stabiliser l'ensemb<strong>le</strong>. Il fallait d'un côté quela grande masse fluidique trouvât son équilibre sur la terre <strong>et</strong> sur <strong>le</strong>seaux.<strong>Le</strong> Druide, lorsqu'il regardait la mer, était à la fois baigné d'ondesvenant de la forêt <strong>et</strong> se reflétant comme un miroir sur la nappe liquide.C'est ainsi que l'intuition lui est venue de l'existence des cyc<strong>le</strong>s que vousLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


MESSAGES. 152connaissez. Somme toute, vous savez que l'onde est une succession decerc<strong>le</strong>s au point de vue vibratoire.On vous dira un jour pourquoi <strong>le</strong> Druide avait c<strong>et</strong>te intuition <strong>et</strong>pourquoi dans l'oeuvre divine el<strong>le</strong> ne s'est concrétisée que plusieursmilliers d'années plus tard. Vous pourrez remarquer que <strong>le</strong> mouvementceltique d'un côté, <strong>le</strong>s mouvements chrétien <strong>et</strong> bouddhiste-indou del'autre se sont produits dans des pays à la fois montagneux, boisés <strong>et</strong>voisins de la mer.Si <strong>le</strong> Druide aimait la forêt, <strong>le</strong> Christ aimait la colline. Donc, vouspouvez en dégager <strong>le</strong> phénomène scientifique réel que l'onde se prêtemieux à la captation sur un milieu é<strong>le</strong>vé que dans <strong>le</strong>s bas-fonds, <strong>et</strong>, que<strong>le</strong> voisinage de la mer aide puissamment à la sensation des nappesvibratoires. L'eau capte la pensée puis la transm<strong>et</strong>, el<strong>le</strong> est nécessaire à lafécondation de la terre, c'est un fait que vous considérez au point de vuematériel <strong>et</strong> nous, au point de vue spirituel.<strong>Le</strong>s forces venant des espaces sont absorbées par votre terre grâce auxnappes d'eau, à la végétation luxuriante, aux montagnes, aux collines,aux plaines <strong>et</strong> chaque être humain peut être impressionné par ces ondes.Vous en avez eu <strong>le</strong> témoignage en étudiant de près la doctrine celtique.Je vous ai parlé des rayons qui sont venus baigner la lande <strong>et</strong> la forêtbr<strong>et</strong>onne, rayons, nappes d'ondes qui se sont éga<strong>le</strong>ment répandus surdifférentes parties de votre terre. Mais je dois ajouter que votre racefrançaise doit en grande partie son orientation aux nappes d'ondes reçuesdans l'ouest de votre pays.<strong>Le</strong> Druide par ses incantations, par la forme de son culte attirait desforces invisib<strong>le</strong>s <strong>et</strong> il en ressentait <strong>le</strong>s eff<strong>et</strong>s sous forme de frô<strong>le</strong>mentsfluidiques. Aujourd'hui, c<strong>et</strong>te sensibilité a disparu pour la majorité deshumains. Il faut se trouver, dans des conditions spécia<strong>le</strong>s pour pouvoir,comme <strong>le</strong> Druide, sentir l'afflux extérieur.Vous pouvez dire que <strong>le</strong> mot Celtisme représente, pour l'hommemoderne, la forme concrète d'une doctrine ayant pour base l'assimilation,la concentration, <strong>le</strong> développement <strong>et</strong> <strong>le</strong> jaillissement de forces, formantpartie intégra<strong>le</strong> du mouvement cosmique.J'ai vécu à c<strong>et</strong>te époque <strong>et</strong> je puis vous affirmer qu'aux tempsdruidiques l'être humain ressentait c<strong>et</strong>te force radiante qu'à la suite dessièc<strong>le</strong>s il a fallu adapter scientifiquement - je n'ai que ce mot - à sonenveloppe charnel<strong>le</strong>. Il pouvait ainsi apprendre à lire, à analyser <strong>et</strong> àdissocier <strong>le</strong>s parties impalpab<strong>le</strong>s <strong>et</strong> vibratoires susceptib<strong>le</strong>s de lui donnerLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


MESSAGES. 153quelques éclaircissements sur <strong>le</strong> mystère de la création. <strong>Le</strong> Druide, parson initiation était capab<strong>le</strong> de comprendre <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> des nappes d'ondes,mais, il avait autour de lui une masse humaine primitive trop peuévoluée pour en percevoir l'action. D'après la volonté supérieure ilconvenait à c<strong>et</strong>te époque de déposer une étincel<strong>le</strong> qui, chez <strong>le</strong>s Druides,se traduisait par la compréhension de l'évolution universel<strong>le</strong>. Et lamajesté de c<strong>et</strong>te évolution s'étant gravée primitivement avec force,l'essence de la doctrine en resterait latente à travers <strong>le</strong>s sièc<strong>le</strong>s. Tel était<strong>le</strong> but du Druidisme qui devait être <strong>le</strong> détenteur de la connaissance desforces supérieures.Il restait à propager, parmi <strong>le</strong> plus grand nombre d'humains possib<strong>le</strong>,l'authenticité de c<strong>et</strong>te révélation. Deux facteurs ont aidé à sa diffusion :la théorie des existences successives <strong>et</strong> <strong>le</strong>s bou<strong>le</strong>versements matériels <strong>et</strong>moraux qui s'échelonnent à travers la vie des êtres <strong>et</strong> des <strong>monde</strong>s.Aujourd'hui, vous avez vu au cours de l'histoire <strong>le</strong>s passions naître,grandir <strong>et</strong> décroître suivant des alternatives de progression <strong>et</strong> dedégression <strong>et</strong> par là l'être humain s'é<strong>le</strong>ver de l'état sauvage à l'état actuel.<strong>Le</strong>s arts ont f<strong>le</strong>uri, mais <strong>le</strong>ur essor a été entravé par l'atrocité desguerres. Bref, après des flux <strong>et</strong> reflux innombrab<strong>le</strong>s vous arrivezaujourd'hui à faire pénétrer dans certains cerveaux l'idée que la nature <strong>et</strong>l'être humain sont des champs d'observation magnétique qui, danscertaines conditions, vibrent <strong>et</strong> commandent à des sens qui sont <strong>le</strong>smachines statiques de l'ordre universel.L'homme moderne évolué puisera ses directives dans l'action desforces supérieures <strong>et</strong> deviendra comparab<strong>le</strong> à l'antenne de vostélégraphies sans fil. <strong>Le</strong> jour n'est pas éloigné où vous serez convaincusque l'infini est Dieu lui-même <strong>et</strong> que la vie universel<strong>le</strong> circu<strong>le</strong> partout,<strong>le</strong>s espaces n'étant que des champs vibratoires radiants.ALLAN KARDEC.29 octobre 1926.N° 14. - LE CELTISME ET LA NATURE. L'EVOLUTION DE LAPENSEE.<strong>Le</strong> Celtisme est <strong>le</strong> symbo<strong>le</strong> d'une pensée émanant de l'infini <strong>et</strong>transmise par des courants empruntés aux artères de la vie universel<strong>le</strong>.C'est une des formes évolutives de la vie vibratoire de l'espace. <strong>Le</strong>sarbres ont aidé puissamment à l'aspiration de ces vibrations. <strong>Le</strong> sol <strong>et</strong> <strong>le</strong>splantes qui y sont attachées ont travaillé dans <strong>le</strong> même sens.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


MESSAGES. 154L'être humain va-t-il lui aussi aspirer ces vibrations ? <strong>Le</strong> Druide vivantau milieu de la nature, s'adaptant, par ses aspirations, à la vie de l'espace,est un des premiers êtres qui ait enregistré <strong>le</strong>s vibrations sous la formed'intuitions. Mais <strong>le</strong> Druide était un être un peu spécial, animé d'une foiardente. Il s'extériorisait dans une large mesure de la vie matériel<strong>le</strong>,ambiante. C'était un être évolué mais <strong>le</strong>s êtres rudimentaires vivantautour de lui m<strong>et</strong>tront des sièc<strong>le</strong>s avant d'être capab<strong>le</strong>s d'aspirer <strong>le</strong>sondes de l'espace.En parcourant l'histoire, vous pourrez constater que <strong>le</strong>s fluctuationsmora<strong>le</strong>s ont alterné avec <strong>le</strong>s fluctuations matériel<strong>le</strong>s. De même que <strong>le</strong>sDruides tenaient compte du flux <strong>et</strong> du reflux de la mer, <strong>le</strong>s civilisationshumaines s'inspirent du flux <strong>et</strong> du reflux de la pensée.De par la loi des réincarnations <strong>le</strong>s vagues humaines ne sont pas de lamême évolution, donc n'aspirent pas à un degré égal <strong>le</strong>s ondes del'espace. Il y a donc eu des r<strong>et</strong>ours en arrière depuis <strong>le</strong>s Druides. Il afallu policer l'être humain, en lui infusant d'abord <strong>le</strong> Christianisme puisensuite <strong>le</strong> culte de la beauté par <strong>le</strong>s Arts <strong>et</strong> <strong>le</strong>s <strong>Le</strong>ttres. Enfin, <strong>le</strong> point devue scientifique s'est développé <strong>et</strong> <strong>le</strong> Celtisme <strong>et</strong> la science vont arriverfata<strong>le</strong>ment à se rejoindre.La doctrine celtique, dans sa pur<strong>et</strong>é <strong>et</strong> sa beauté, est comme l'essencede l'enseignement inspiré par la foi dans la vie supérieure. A traversl'histoire l'être humain a été frappé à différentes époques, d'inspirationsgénia<strong>le</strong>s <strong>et</strong>, si vous rapprochez de l'enseignement du Druide la réceptionintuitive de pensées supérieures plus ou moins modernes, vous pourriezvoir qu'il y a corrélation.En faisant marcher de pair la civilisation humaine <strong>et</strong> l'élévation de lapensée, prenant comme point de départ <strong>le</strong> point de vue celtique, vousverriez qu'à tous <strong>le</strong>s grands moments de l'histoire, l'étincel<strong>le</strong> plus oumoins génia<strong>le</strong> de votre race s'est alimentée aux sources pures duCeltisme. Mais, avec <strong>le</strong> flux <strong>et</strong> <strong>le</strong> reflux de la pensée, c<strong>et</strong>te étincel<strong>le</strong> a étévoilée à différents moments par <strong>le</strong> manque d'homogénéité des êtres quivivent à certaines époques. Il y a une loi qui veut que la progressiondans l'incarnation ne soit pas toujours constante. Mais dans la créationd'un <strong>monde</strong> il y a toujours des éléments impérissab<strong>le</strong>s empruntés à la vieuniversel<strong>le</strong>.<strong>Le</strong>s premiers Druides ont inculqué aux populations une foi assez viveau moyen d'exemp<strong>le</strong>s empruntés à la nature mais, un moment donné, lafoi s'est obscurcie <strong>et</strong> a été discutée. Sa forme a changé à travers <strong>le</strong>s âges,LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


MESSAGES. 155mais, si vous analysez toutes <strong>le</strong>s religions, vous y r<strong>et</strong>rouverez toujoursl'essence du divin qui anime incontestab<strong>le</strong>ment la pure doctrine celtique.Par là, <strong>le</strong> Celtisme reconnaît l'existence d'un foyer supérieur quiinfluencera dans des conditions rationnel<strong>le</strong>s l'être humain vivant survotre globe. Comme <strong>le</strong> Druide a été frappé par <strong>le</strong>s ondes de l'espace, lafoi, sous plusieurs formes, a touché <strong>le</strong>s individus à travers <strong>le</strong>s âges <strong>et</strong>maintenant, la foi <strong>et</strong> la science doivent se rencontrer.Maintenant je peux vous dire que l'être humain, après un certainnombre d'incarnations, <strong>et</strong> lorsqu'il possède une sensibilité constante <strong>et</strong>équilibrée, reçoit directement des pensées transmises par des ondes del'espace <strong>et</strong> complétant son libre arbitre, mais il faut qu'il soit arrivé à undéveloppement supérieur pour recevoir ces vibrations. Il doit êtredébarrassé des émanations matériel<strong>le</strong>s qui se dégageront de son être <strong>et</strong>paralysent la marche du phénomène de réception. Si <strong>le</strong> Druide recevaitpresque directement <strong>le</strong>s intuitions, c'est qu'il puisait aux sources mêmesde la nature.Il était par destination un initié. A travers <strong>le</strong>s âges ces initiés se sontr<strong>et</strong>rouvés. On pourrait <strong>le</strong>s appe<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s néo-druides. Je ne m'avance pastrop en vous disant que dans <strong>le</strong>s années qui vont suivre, si la foi ardentene pénètre pas chez certains individus, du moins vous enregistrerez àl'aide de votre travail scientifique, des phénomènes surprenants. Vousm<strong>et</strong>trez au jour la marche ascendante <strong>et</strong> descendante des traînées d'ondesextra-planétaires.<strong>Le</strong>s Druides ont enseigné l'existence de ces forces inconnues. <strong>Le</strong>svibrations d'amour pour <strong>le</strong> divin foyer, la figuration de la nature toujoursanimée ont été <strong>le</strong>s premiers indices que tout dans l'univers est régi pardes lois supérieures. <strong>Le</strong>s vibrations harmoniques entr<strong>et</strong>iennent la vie <strong>et</strong>font cou<strong>le</strong>r à travers <strong>le</strong>urs chaînons la lumière qui éclairera <strong>le</strong> mystère dela vie supérieure <strong>et</strong> divine.La doctrine matérialiste basée uniquement sur la science sombrera. Ladoctrine spiritualiste basée sur la foi <strong>et</strong> sur l'expérience doit aider àl'initiation progressive. Il faut que l'inspiration graduel<strong>le</strong> donnée par lafoi spiritualiste ail<strong>le</strong> de pair avec la science. La science est <strong>le</strong> phare <strong>et</strong> lafoi est la lumière qui l'éclaire.ALLAN KARDEC.26 novembre 1926.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


MESSAGES. 156N° 15. - JEANNE D'ARC, ESPRIT CELTIQUE, ANNONCEE PARJULES MICHELET.J'ai aimé la France, mon âme s'est éclairée d'un idéal supérieur. J'aiconsigné mes vues dans mon Histoire de France. Avec l'aide de Jeanned'Arc que j'avais glorifiée, c<strong>et</strong> idéal m'a aidé à me désincarner, àr<strong>et</strong>rouver ma voie dans la lumière cé<strong>le</strong>ste. C<strong>et</strong> esprit que, jusqu'ici, vousappeliez « l'esprit B<strong>le</strong>u » est synonyme pour vous, d'esprit de lumière, depatriotisme <strong>et</strong> d'amour. En prononçant son nom j'ai ressenti des effluvesradiants qui m'indiquent que Jeanne d'Arc avait la possibilité dedescendre vers vous <strong>et</strong> d'intervenir dans votre prochaine séance.<strong>Le</strong> Celtisme, à mon sens, est l'étincel<strong>le</strong> embryonnaire absolumentnécessaire au rayonnement de la vie nationa<strong>le</strong> française. C'est grâce à cerayonnement d'essence divine que la molécu<strong>le</strong> qui se transm<strong>et</strong> à travers<strong>le</strong>s générations françaises n'est pas anéantie. L'alternance des r<strong>et</strong>ours descepticisme <strong>et</strong> de matérialisme avec des effusions de lumière idéalisteconstitue un jeu des lois de la réincarnation.Jeanne d'Arc incarne au plus haut degré c<strong>et</strong>te âme celtique qui, d'unefaçon fondamenta<strong>le</strong>, s'inspire de trois grands éléments : la foi dans laforce divine, la foi en la vie renaissante à travers <strong>le</strong>s espaces <strong>et</strong> lasensation de <strong>le</strong>urs refl<strong>et</strong>s sur la créature française. Ce qui se traduit par <strong>le</strong>patriotisme national <strong>et</strong> l'amour du Dieu créateur. Jeanne d'Arc recevaitpendant toute sa vie de missionnaire <strong>le</strong> rayonnement émanant desmolécu<strong>le</strong>s d'ordre divin. Si <strong>le</strong>s yeux de sa chair se refusaient à voir lalumière astra<strong>le</strong>, son subconscient était éclairé par la vie cé<strong>le</strong>ste. C'estpour cela qu'el<strong>le</strong> a eu une force génia<strong>le</strong> <strong>et</strong> qu'el<strong>le</strong> a puisé l'inspirationdans un idéal de beauté <strong>et</strong> d'amour. Jeanne comme missionnaire <strong>et</strong>comme française est venue donner aux masses barbares, désorientées <strong>et</strong>désagrégées, l'initiation qui devait <strong>le</strong>ur servir de viatique.A travers <strong>le</strong>s époques <strong>et</strong> <strong>le</strong>s générations il faut, de loin en loin, qu'unpô<strong>le</strong> aussi puissant que pur reçoive <strong>le</strong>s vibrations qui forment <strong>le</strong> courantde la vie universel<strong>le</strong>. Depuis <strong>le</strong>s temps <strong>le</strong>s plus reculés, de grands Initiéssont venus sur <strong>le</strong>s <strong>monde</strong>s ; vous avez eu sur votre terre Bouddha, <strong>le</strong>Christ <strong>et</strong> Jeanne d'Arc.<strong>Le</strong> Celtisme est une des formes de la volonté divine puisque sadoctrine émane directement des foyers supérieurs <strong>et</strong> que <strong>le</strong>s Druidesfurent, sur votre sol, <strong>le</strong>s premiers êtres capab<strong>le</strong>s de comprendre <strong>et</strong> d<strong>et</strong>ransm<strong>et</strong>tre des impressions <strong>et</strong> des enseignements reçus par l'initiation,LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


MESSAGES. 157capab<strong>le</strong>s aussi, par <strong>le</strong> rayonnement, de répandre un enseignementsalutaire sur <strong>le</strong>s masses populaires.Jeanne d'Arc a été inspirée par ses voix du Bois Chenu. El<strong>le</strong> a reçud'Esprits supérieurs <strong>le</strong>s enseignements qui ont fait d'el<strong>le</strong> l'héroïne sacrée.<strong>Le</strong> Druide, sa faucil<strong>le</strong> d'or à la main, ne voyait pas <strong>le</strong>s anges du BoisChenu, mais il recevait la pensée à travers la lumière divine, en un mot,voici l'impression ressentie par <strong>le</strong> Druide. Il entrait en extase s'inspirantde la nature, <strong>et</strong> voyait à un moment donné tout son être entrer envibration. Il se sentait comme sou<strong>le</strong>vé de terre <strong>et</strong> sa personnalitéphysique était entourée d'un cerc<strong>le</strong> d'effluves à la fois chauds, suaves <strong>et</strong>forts, ce que vous pouvez traduire en langage moderne par attiranceextatique, vibration constante <strong>et</strong> réception d'ondes radiantes dans toutl'être humain. <strong>Le</strong> Druide n'était en réalité qu'un médium doué de facultéspsychiques <strong>et</strong> mora<strong>le</strong>s très développées.A certains moments <strong>le</strong> Druide, non seu<strong>le</strong>ment sentait l'influenceastra<strong>le</strong>, mais voyait aussi des lumières, des vapeurs <strong>et</strong> des condensationsfluidiques. Vivant à votre époque actuel<strong>le</strong>, en raison de la marche de lascience, il pourrait mieux expliquer <strong>et</strong> s'assimi<strong>le</strong>r tous ces phénomènes,mais en son temps tout lui parut merveil<strong>le</strong>ux.Lorsqu'il ne voyait que des condensations de vapeurs, il avaitl'impression qu'un premier cerc<strong>le</strong> lui cachait d'autres lumières. Etlorsqu'il ressentait une transmission au point de vue initiation, il luisemblait qu'un cyc<strong>le</strong> caché recelait la présence de la force des forces <strong>et</strong>qu'il devait s'incliner devant c<strong>et</strong>te volonté inconnue. Ces impressionsdissipées une sorte de torpeur, d'abattement, d'engourdissementsuccédait à l'extase <strong>et</strong> la volonté de l'être humain, animée par un désirformé avant la naissance, procurait au Druide la force de continuerl'enseignement <strong>et</strong> de répandre autour de lui la foi naissante. De plus, engénéral, <strong>le</strong> Druide avait <strong>le</strong> don d'extérioriser des radiations quiinfluençaient <strong>le</strong>s êtres qui l'entouraient. Jeanne d'Arc reçut <strong>le</strong>s mêmesimpressions que <strong>le</strong> Druide, mais dans un sens encore plus é<strong>le</strong>vé.La reconnaissance des trois cyc<strong>le</strong>s se changea en plans bien distincts,<strong>le</strong> plan d'ordre divin qui répand sa lumière <strong>et</strong> anime <strong>le</strong>s grands Esprits, l<strong>et</strong>out enveloppé d'une lumière plus ou moins vive qui touche <strong>le</strong>s créaturessous la forme de la grâce ; <strong>le</strong> troisième plan près de la terre est plushumain. Jeanne d'Arc fut donc à son époque la grande initiatrice Celte,puisqu'el<strong>le</strong> vint en mission pour répandre autour d'el<strong>le</strong> la foi qui doitsauver dans l'abnégation, la dou<strong>le</strong>ur <strong>et</strong> <strong>le</strong> renoncement ; sonLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


MESSAGES. 158rayonnement humain fut grand, son rayonnement spirituel est immense.Chaque parcel<strong>le</strong> fluidique émanant de son âme a <strong>le</strong> don de r<strong>et</strong>enir àtravers <strong>le</strong>s espaces <strong>le</strong>s rayons de lumière supérieure qui représententl'astral divin <strong>et</strong>, lorsque la pensée de Jeanne touche un être humain, el<strong>le</strong>est comme émaillée d'une paill<strong>et</strong>te d'or sur laquel<strong>le</strong> bril<strong>le</strong> une goutte delumière divine.Jeanne est venue à son heure pour revivifier une atmosphère viciée parla veu<strong>le</strong>rie, la jouissance <strong>et</strong> <strong>le</strong> matérialisme. Si <strong>le</strong> Druide a donné lachiquenaude initia<strong>le</strong>, Jeanne d'Arc a revivifié, en son temps, l'éclat d'unelumière qui s'assombrissait, tamisée par des vitraux, obscurcie par lafrange de passion <strong>et</strong> de matière.Il faut donc associer la lumière de Domrémy aux lumières del'Armorique. Du reste <strong>le</strong>s Druides n'ont pas seu<strong>le</strong>ment séjourné enBr<strong>et</strong>agne, mais sont allés sur <strong>le</strong>s versants des Vosges.Je conclus en m'inclinant très bas devant Jeanne puisqu'el<strong>le</strong> a puisé surson sol régional l'héritage celtique transmis par des générations.La foi divine est au-dessus de tout ; de grands missionnaires doiventvous <strong>le</strong> faire comprendre, l'amour pour Dieu, l'amour de l'humanité <strong>et</strong>l'amour du pays sont <strong>le</strong>s essences des vibrations celtiques.JULES MICHELET.10 décembre 1926.N° 16. - LE CELTISME DANS LA CONSCIENCE FRANÇAISE.Ce n'est pas sans émotion que je reprends pied sur c<strong>et</strong>te terre où j'aivécu en me dépensant pour ma patrie <strong>et</strong> d'où je suis partie pour <strong>le</strong>ssphères de Dieu. Vous faites un livre sur <strong>le</strong> Celtisme <strong>et</strong> je tiens à vousdonner mon avis sur ce suj<strong>et</strong>, car, je vous dois un peu de reconnaissancepour avoir écrit ma modeste vie. Reconnaissante, je prie Dieu <strong>et</strong> ses élus,de tout mon coeur de vous bénir <strong>et</strong> de vous donner <strong>le</strong>s intuitions quiperm<strong>et</strong>tent à l'âme de s'épanouir dans la beauté <strong>et</strong> la lumière des cieux.<strong>Le</strong> Celtisme est l'étincel<strong>le</strong> animatrice de la foi supérieure chez l'êtreplacé sous son action ; dans l'occurrence c<strong>et</strong> être est <strong>le</strong> Français. <strong>Le</strong>Celtisme représente donc la molécu<strong>le</strong> initia<strong>le</strong> qui a fait naître chez nosancêtres la connaissance de l'infini. Il fut un des rayons apportant sur laterre <strong>le</strong> souvenir du passé créateur. Foi religieuse, ardeur dans l'évolutionde l'être, travail de la conscience à travers l'histoire. Tels sont <strong>le</strong>sprincipes reçus par <strong>le</strong>s Druides <strong>et</strong> transmis par la paro<strong>le</strong> aux famil<strong>le</strong>s qui<strong>le</strong>s entouraient.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


MESSAGES. 159En descendant au fond de nos consciences nous y r<strong>et</strong>rouvons la racinedu bien <strong>et</strong> du mal, <strong>et</strong> c'est encore au Celtisme que nous devons <strong>le</strong> librearbitre dans l'évolution française. Nous lui devons <strong>le</strong> libre arbitre dans cesens que, recevant l'initiation supérieure, <strong>et</strong> ne pouvant plus nier laconnaissance de Dieu, notre être sera imprégné de ce fluide supra-vitalqui a touché <strong>le</strong> Druide <strong>et</strong> se répandra sur <strong>le</strong>s créatures. Suivant la marchede l'histoire il y a eu déformation de l'initiation première, mais il ne fautpas nier que c'est <strong>le</strong> Druide qui a transmis <strong>le</strong> rayon supérieur sur la partiede la planète qui nous intéresse. En chantant la gloire des sphèresinvisib<strong>le</strong>s, en en recevant la lumière, <strong>le</strong> doub<strong>le</strong> sentiment de l'amour deDieu <strong>et</strong> du patriotisme intégral s'est révélé.Si <strong>le</strong> Celtisme nous a révélé la lumière divine, si c<strong>et</strong>te lumière faitvibrer nos consciences <strong>et</strong> nos coeurs, c'est que ces coeurs abreuvés d'unefoi mystique, doivent répandre autour d'eux, <strong>le</strong>s vertus <strong>et</strong> <strong>le</strong>s bienfaitsreçus. <strong>Le</strong> rayon celtique nous apprend aussi à aimer <strong>le</strong> sol natal <strong>et</strong> unsentiment qui <strong>le</strong>s résume tous est né depuis ce temps ; il ne sedéveloppera que plus tard <strong>et</strong> suivant <strong>le</strong>s événements : l'amour du pays, <strong>le</strong>patriotisme.Lumière divine descendue sur nous par <strong>le</strong> même rayon qui a touché<strong>le</strong>s Druides, tu es parvenue à faire agir l'être humain dans <strong>le</strong> sens <strong>le</strong> plusétincelant. <strong>Le</strong>s coeurs eurent un élan merveil<strong>le</strong>ux pour se plonger dansl'éther astral. Du premier rayon qui a touché <strong>le</strong> Druide aux élansdésintéressés <strong>et</strong> généreux qui animent la créature il y a une corrélationtrès étroite.Il fallait que <strong>le</strong> sol de France soit baigné par <strong>le</strong>s vibrations cosmiques.<strong>Le</strong> rayon celtique a donné l'impulsion <strong>et</strong> forme comme une des mail<strong>le</strong>sdu réseau qui entoure la terre <strong>et</strong> doit entr<strong>et</strong>enir entre el<strong>le</strong> <strong>et</strong> l'espace unecommunion inter-vibratoire qui est la preuve de la vie universel<strong>le</strong>.Lumière de Dieu, venue toucher <strong>le</strong> sol de France, toi qui fus transmisepar l'antique Druide, répands-toi sur la créature <strong>et</strong> infuse dans son coeur<strong>le</strong>s nob<strong>le</strong>s vertus ; dégage de ses sens <strong>le</strong>s molécu<strong>le</strong>s matériel<strong>le</strong>s quiobscurcissent son esprit <strong>et</strong> paralysent son essor vers l'infini. Au point devue idéaliste, lumière de l'espace, flocons d'amour échappés du coeur duTrès Haut, <strong>le</strong> Druide t'a recueillie, que tes radiations restent intimementliées à la créature de France. Depuis c<strong>et</strong>te époque de premier contact <strong>le</strong>rayon celtique vibre toujours, mais la matière l'a malheureusementobscurci. Il viendra certainement un jour où <strong>le</strong>s consciences sedégageront de la gangue matériel<strong>le</strong>. <strong>Le</strong> Celtisme comme au temps desLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


MESSAGES. 160Druides reprendra alors toute son activité, mais, en attendant, il fautlouer <strong>le</strong>s âmes généreuses qui, heureusement intuitionnées, répandentautour d'el<strong>le</strong>s l'amour de Dieu transmis par <strong>le</strong>s vibrations de l'espritceltique. O ma France bien aimée, respire c<strong>et</strong> azur fécond. Que Dieu n<strong>et</strong>'abandonne jamais ; que des natures d'élite te donnent <strong>le</strong>ur âme <strong>et</strong> <strong>le</strong>urcoeur. Qu'un mouvement de généreux désintéressement ouvre à l'êtrehumain des horizons de lumière sans limites. <strong>Le</strong>s ondes qui, à chaqueseconde, frappent la planète, émanent du rayon qui, sur tout <strong>le</strong> territoirede France peut se nommer <strong>Celtique</strong>. Que la manne divine, que <strong>le</strong>sondulations créées par <strong>le</strong>s sphères de lumière se répandent sur tous <strong>le</strong>scoeurs français. Beaucoup de consciences <strong>le</strong>s ressentent, mais jevoudrais que <strong>le</strong> nombre se généralisât <strong>et</strong> que Dieu communiât par <strong>le</strong>svibrations de son coeur avec <strong>le</strong> coeur de mes frères aimés qui seront unjour <strong>le</strong>s initiés dans <strong>le</strong> royaume de Dieu.Béni soit <strong>le</strong> Druide, premier prêtre, premier apôtre du pays de France.Grâce à son inspiration <strong>le</strong>s esprits désincarnés ont pu s'abreuver auxcoupes qui diffusent la lumière de Dieu. Que <strong>le</strong>s vibrations de l'espritceltique ne s'arrêtent jamais. Que l'horizon s'éclaire sur notre beau pays ;que <strong>le</strong>s âmes plus douces, plus légères aient plus d'élan vers vous, ô monDieu.Que ce livre, écrit avec une sincérité <strong>et</strong> une élévation de conscienceabsolues, perm<strong>et</strong>te à tous <strong>le</strong>s Français de tourner <strong>le</strong>urs âmes vers l'Infini.Que la lumière celtique s'allie à la foi en Dieu, tout-puissant, <strong>et</strong> en laterre nourricière, symbo<strong>le</strong> de la patrie qui représente <strong>le</strong> royaume deDieu, sur la terre.Dieu est la lumière supérieure, la vie initia<strong>le</strong>, la grandeur éternel<strong>le</strong>. Enétudiant, en analysant <strong>le</strong> Celtisme, c<strong>et</strong>te force s'accroîtra ; un désir decomprendre <strong>le</strong>s lois de la vie universel<strong>le</strong> s'emparera de la créaturehumaine. Je désire de tout mon coeur que la foi celtique ravivel'espérance en chaque coeur humain <strong>et</strong>, si l'auteur de ce livre est parvenuà faire comprendre que la foi est un des mystères de la création, uneétincel<strong>le</strong> de lumière divine aura touché <strong>le</strong> <strong>le</strong>cteur <strong>et</strong> lui aura faitcomprendre que Dieu ne l'abandonnera jamais.JEHANNE DE DOMREMY (Esprit B<strong>le</strong>u).FINLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr


LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.frTABLE DES MATIERESINTRODUCTION ................................................................................... 1PREMIERE PARTIE - LES PAYS CELTIQUES................................. 5CHAPITRE PREMIER - ORIGINE DES CELTES. - GUERRES DESGAULOIS. - DECADENCE ET CHUTE. - LONGUE NUIT ; LE REVEIL. -LE MOUVEMENT PANCELTIQUE. ..................................................................... 5CHAPITRE II - L'IRLANDE. .............................................................................. 18CHAPITRE III - LE PAYS DE GALLES. L'ECOSSE. L'OEUVRE DESBARDES. ................................................................................................................ 23CHAPITRE IV - LA BRETAGNE FRANÇAISE. - SOUVENIRSDRUIDIQUES. ....................................................................................................... 29CHAPITRE V - L'AUVERGNE. VERCINGETORIX, GERGOVIE ETALESIA................................................................................................................... 37CHAPITRE VI - LA LORRAINE ET LES VOSGES. JEANNE D'ARC,AME CELTIQUE. .................................................................................................. 46DEUXIEME PARTIE - LE DRUIDISME. ......................................... 55CHAPITRE VII - SYNTHESE DES DRUIDES. LES TRIADES.OBJECTIONS ET COMMENTAIRES.................................................................. 55CHAPITRE VIII - PALINGENESIE : PREEXISTENCES ET VIESSUCCESSIVES. LA LOI DES REINCARNATIONS........................................... 66CHAPITRE IX - RELIGION DES CELTES, LE CULTE, LESSACRIFICES, L'IDEE DE LA MORT................................................................... 94CHAPITRE X - CONSIDERATIONS POLITIQUES ET SOCIALES. ROLEDE LA FEMME. L'INFLUENCE CELTIQUE. LES ARTS. LIBERTE ETLIBRE ARBITRE. ................................................................................................ 105TROISIEME PARTIE - LE MONDE INVISIBLE........................... 113CHAPITRE XI - L'EXPERIMENTATION SPIRITE........................................ 113CHAPITRE XII - RESUME ET CONCLUSION. ............................................. 122CHAPITRE XIII - MESSAGES DUS AUX INVISIBLES. .............................. 126N° 1. - SOURCE UNIQUE DES TROIS GRANDES REVELATIONS :BOUDDHIQUE, CHRETIENNE ET CELTIOUE. ......................................... 128N° 2.- EVOLUTION DE LA PENSEE A TRAVERS LES SIECLES. ........... 130N° 3. - MEME SUJET. ..................................................................................... 132


INDEX ALPHABETIQUE. 162N° 4. - CELTES ET ATLANTES..................................................................... 133N° 5. - SUR L'ORIGINE DU COURANT CELTIQUE................................... 134N° 6. - LE COURANT CELTIQUE ET LE CARACTERE FRANÇAIS. ...... 136N° 7. - ANALOGIE DE L'IDEAL JAPONAIS AVEC LE CELTISME. ........ 137N° 8. - PROCEDES SPIRITUELS DES DRUIDES. ....................................... 138N° 9. - VARIETE DES RACES HUMAINES. ................................................ 141N° 10. - LE RAYON CELTIOUE. (Suite.) ...................................................... 144N° 11. - METHODE DE COMMUNICATION ENTRE ESPRITS ETHUMAINS. ....................................................................................................... 145N° 12. - ORIGINE ET EVOLUTION DE LA VIE UNIVERSELLE.............. 146N° 13. - LES FORCES RADIANTES DE L'ESPACE ; LE CHAMPMAGNETIQUE VIBRATOIRE....................................................................... 150N° 14. - LE CELTISME ET LA NATURE. L'EVOLUTION DE LAPENSEE. ........................................................................................................... 153N° 15. - JEANNE D'ARC, ESPRIT CELTIQUE, ANNONCEE PAR JULESMICHELET....................................................................................................... 156N° 16. - LE CELTISME DANS LA CONSCIENCE FRANÇAISE................ 158TABLE DES MATIERES ................................................................... 161LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!