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Prototype du kilogramme et constante physique fondamentale : la ...

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d’équivalence, qui postule que le rapport de <strong>la</strong> masse inertielleà <strong>la</strong> masse gravitationnelle d’un corps est égal à 1.Pour les métrologues, <strong>la</strong> masse est une grandeur <strong>physique</strong>mesurable, sca<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> additive ; <strong>la</strong> définition del’unité associée à <strong>la</strong> masse, le <strong>kilogramme</strong>, fait l’obj<strong>et</strong>d’un intérêt tout particulier, en raison des singu<strong>la</strong>rités dec<strong>et</strong>te définition. En eff<strong>et</strong>, le <strong>kilogramme</strong> est <strong>la</strong> seule dessept unités de base <strong>du</strong> Système international d’unités (SI)qui soit encore directement définie par un étalon matériel: le prototype international <strong>du</strong> <strong>kilogramme</strong>.C<strong>et</strong> étalon est un cylindre dont le diamètre est égalà sa hauteur (39 mm, ce qui minimise sa surface extérieure).Il est fait de p<strong>la</strong>tine allié à de l’iridium pour10 % de <strong>la</strong> masse. Depuis plus d’un siècle, il est conservédans l’air sous une triple cloche, dans un caveau <strong>du</strong> Bureauinternational des poids <strong>et</strong> mesures (BIPM) à Sèvres(France) ; par définition sa masse vaut un <strong>kilogramme</strong>exactement.Nous allons d’abord rappeler l’origine de <strong>la</strong> définitionactuelle de l’unité de masse qui correspond également àsa « mise en pratique » (Sect. 2), puis décrire <strong>la</strong> structurede <strong>la</strong> chaîne nationale d’étalonnage (Sect. 3), avantd’examiner <strong>la</strong> problématique in<strong>du</strong>ite par c<strong>et</strong>te définition.Ensuite, nous présenterons le principe des deux principalesexpériences (monocristal de silicium <strong>et</strong> ba<strong>la</strong>nce <strong>du</strong>watt) (Sect. 4) dont le but est d’aboutir à une nouvelledéfinition de l’unité de masse par l’établissement d’unere<strong>la</strong>tion entre le <strong>kilogramme</strong> <strong>et</strong> une <strong>constante</strong> <strong>physique</strong><strong>fondamentale</strong>, en l’occurrence <strong>la</strong> <strong>constante</strong> d’Avogadro<strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>constante</strong> de P<strong>la</strong>nck. La métrologie française s’estengagée dans une de ces expériences perm<strong>et</strong>tant de relier<strong>la</strong> <strong>constante</strong> de P<strong>la</strong>nck à l’étalon de masse.Nous décrirons ensuite les préa<strong>la</strong>bles à satisfaireavant d’adopter une nouvelle définition de l’unité demasse basée sur une <strong>constante</strong> <strong>fondamentale</strong>, ainsi queles conséquences d’une telle définition pour <strong>la</strong> « mise enpratique » de l’unité (Sect. 5).Enfin, nous examinerons les implications d’un telchangement de définition pour les futurs étalons de transfert<strong>et</strong> pour <strong>la</strong> traçabilité dans <strong>la</strong> dissémination de l’unitéde masse (Sect. 6).2. Un peu d’histoire2.1. Les prémices de systèmes nationaux d’unitésde « poids » [1]En Europe <strong>et</strong> autour <strong>du</strong> bassin méditerranéen, l’empireromain d’occident intro<strong>du</strong>isit comme unité de« poids » <strong>la</strong> « libra » (livre romaine va<strong>la</strong>nt environ 327 g),appartenant à l’un des premiers systèmes non décimauxd’unités communs à plusieurs peuples. Mais, après l’effondrementde c<strong>et</strong> empire, de multiples systèmes locauxde poids <strong>et</strong> mesures resurgirent <strong>et</strong> per<strong>du</strong>rèrent. Au 9 esiècle, Charlemagne tenta d’unifier par <strong>la</strong> loi tous les systèmesexistant dans l’empire sur lequel il régnait, maiscelle-ci ne fut pas réellement appliquée.Fig. 1. – Une pile de Charlemagne <strong>et</strong> le <strong>kilogramme</strong> en p<strong>la</strong>tinede l’an 7 (1799).C’est avec le développement <strong>du</strong> commerce entre lesgrands royaumes des 15 e <strong>et</strong> 16 e siècles qu’apparurent <strong>la</strong>nécessité <strong>et</strong> une réelle volonté de définir des systèmes depoids <strong>et</strong> mesures utilisables dans une contrée éten<strong>du</strong>e.En France, à <strong>la</strong> fin <strong>du</strong> 15 e siècle, apparut <strong>la</strong> « pile »dite « de Charlemagne » (Fig. 1) (elle aurait été fabriquéeà partir d’étalons remontant à Charlemagne). Elle définissait<strong>la</strong> livre appelée « poids de marc » (environ 490 g)<strong>et</strong> ses sous-multiples non décimaux : <strong>la</strong> livre des poids demarc se subdivisait en 2 marcs, le marc en 8 onces, l’onceen 8 gros, le gros en 3 deniers <strong>et</strong> le denier en 24 grains.En Angl<strong>et</strong>erre, à <strong>la</strong> fin <strong>du</strong> 16 e siècle, <strong>la</strong> reine Elizab<strong>et</strong>h 1 rechoisit comme unité de « poids » <strong>la</strong> livre appelée « averdepois» (nom provenant de l’expression française « avoir<strong>du</strong> poids », environ 453 g), divisée en 16 onces. Ces systèmesroyaux ne furent utilisés que pour le commerce desmatières précieuses, souvent liées aux monnaies.À partir <strong>du</strong> 17 e <strong>et</strong> surtout <strong>du</strong> 18 e siècle, alors qu’ilexistait dans un même pays une multitude d’unités de mesuredifférentes selon le lieu, ou même <strong>la</strong> nature de <strong>la</strong> denréeconsidérée, des savants commencèrent à rechercherun système d’unités plus homogène <strong>et</strong> universel, en raison<strong>du</strong> développement <strong>du</strong> commerce, de l’in<strong>du</strong>strie, maisaussi des sciences.2.2. Naissance <strong>du</strong> système métrique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>kilogramme</strong>C’est en 1791 en France, dans l’é<strong>la</strong>n révolutionnaire,que l’Assemblée nationale vota le principe d’un systèmedécimal de poids <strong>et</strong> mesures basé sur une unité de longueur.On opta rapidement pour lier c<strong>et</strong>te unité à <strong>la</strong> longueur<strong>du</strong> méridien terrestre, plutôt qu’à celle <strong>du</strong> pen<strong>du</strong>lebattant <strong>la</strong> seconde.En 1792, on donna le nom de « mètre » à <strong>la</strong> futureunité de longueur, tandis que De<strong>la</strong>mbre <strong>et</strong> Méchain commençaientles mesures par triangu<strong>la</strong>tion <strong>du</strong> méridien deDunkerque à Barcelone pour déterminer sa valeur. Leurstravaux ne furent achevés qu’en 1798.CNAM4 REVUE FRANÇAISE DE MÉTROLOGIE n o 22, Volume 2010-2

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