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Données générales espaces forestiers - Parc National des Cévennes

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les données thématiques118Élaboration de la charte du parc national <strong>des</strong> cévennesÉléments d’états <strong>des</strong> lieux pour les groupes de travail


les données thématiques3Une histoire complexeLes <strong>espaces</strong> <strong>forestiers</strong>Si majestueuses soient-elles par endroits, les forêts cévenoles sont pour la plupart relativement jeunes.Surexploitées pendant <strong>des</strong> siècles pour les besoins en chauffage, charbon ou bois d’œuvre, les forêts étaientréduites à quelques lambeaux il y a plus d’un siècle.Les forêts « anciennes » : réservoirs de biodiversitéLes recherches sur les cartes historiques ou sur la toponymie fontressortir un taux de couverture forestière situé aux alentours de13% au milieu du 19ème siècle. Ces forêts sont pour la plupart restéesà l’état boisé jusqu’à aujourd’hui : elles sont dénommées « forêtsanciennes », c’est à dire <strong>des</strong> forêts dont la continuité de l’état boisé aété préservée lors <strong>des</strong> 150 dernières années. Les recherches en coursen écologie forestière montrent l’impact majeur <strong>des</strong> changementsanciens de l’occupation du sol sur le fonctionnement actuel <strong>des</strong> écosystèmes<strong>forestiers</strong>. La fertilité <strong>des</strong> sols, la productivité <strong>des</strong> peuplements<strong>forestiers</strong> et la biodiversité sont modifiées de façon pérenne parl’agriculture ancienne. De nombreuses espèces végétales ou animalesne peuvent recoloniser les forêts récentes et restent cantonnées auxforêts anciennes. Ces peuplements <strong>forestiers</strong> accueillent ainsi unecomposante originale de la biodiversité et représentent de véritablesréservoirs, constituant ainsi un enjeu majeur de préservation.La comparaison <strong>des</strong> cartes d’Etat major de 1830 (en haut) et IGN couleur de 2006 (en bas) montreque les forêts anciennes constituent une faible part <strong>des</strong> forêts actuelles.1860 – 1930 : La période <strong>des</strong> grands reboisementsAu milieu du 19ème siècle, les problèmes liés à l’érosion causée parles défrichements sont énormes. Cela conduit l’État à mener unepolitique d’acquisition de terrains pour y réaliser <strong>des</strong> plantationsdans le cadre de la Restauration <strong>des</strong> terrains de montagnes (RTM).Celle-ci a d’abord visé à reboiser les zones en pente, particulièrementsensibles à l’érosion. Puis, elle s’est étendue à tous les types de terre,<strong>des</strong> pentes plus douces aux plateaux et aux bas-fonds humi<strong>des</strong>. Dansl’Aigoual les premiers reboisements ont lieu en 1860, dans la forêtdomaniale de Mende en 1873 et sur le Mont Lozère à partir de 1890.L’importante couverture <strong>des</strong> forêts domaniales dans les <strong>Cévennes</strong>est la résultante de cette politique. Nombre de ces plantations arriventaujourd’hui à terme et doivent être renouvelées. Au regard <strong>des</strong>surfaces concernées, la définition de leur avenir et de leur mode derégénération constitue un véritable enjeu pour le territoire.La progression de la surface forestière sur le Causse Méjean est particulièrement illustrative del’histoire <strong>des</strong> forêts du parc national. Les zones de déprise pastorale et le changement <strong>des</strong> pratiques ontont engendrer une colonisation du pin sylvestre ou du pin noir à partir <strong>des</strong> plantations de protectionprésentes dans les Gorges du Tarn. Les plantations de pin noir dans le cadre du fond forestier nationaldans les années 1960 ont complété cette progression.122Élaboration de la charte du parc national <strong>des</strong> cévennesÉléments d’états <strong>des</strong> lieux pour les groupes de travail


Des forêts en forte progressionà la fin du XXième siècleUn siècle plus tard, la création du Fonds forestier national amène uneseconde période de reboisement, <strong>des</strong> années 1960 à 1980, dans unobjectif de diversification économique en période de déprise agricole.L’État a subventionné dans ce cadre de nombreuses plantations derésineux, notamment le pin noir, principale essence du reboisementsur les Causses et dans les Gorges du Tarn. Ces forêts sont encorejeunes et homogènes à l’échelle de la propriété. La diversification deces peuplements constitue un véritable enjeu, motivé tant pour <strong>des</strong>raisons sylvicoles que liées à la biodiversité ou aux paysages.L’exode rural, à partir de la première guerre mondiale, amplifie l’abandon<strong>des</strong> grands <strong>espaces</strong> montagnards, ce qui engendre une progressionnaturelle de la couverture forestière, dominée majoritairement par lepin sylvestre. Les vergers de châtaigniers délaissés se sont eux progressivementrefermés et ont été attaqués par l’encre et le chancre. Cettetendance a <strong>des</strong> répercutions récentes sur le <strong>Parc</strong> national. Depuis sacréation, les boisements ont gagné plus de 25 000 ha dans le cœur.Ces terrains, qui peuvent recouvrir <strong>des</strong> enjeux pour la biodiversité et laprotection de la ressource en eau, sont perçus comme une perte de terrainpar le monde agricole et comme une ressource potentielle par lesacteurs <strong>forestiers</strong>. Leur gestion est ainsi complexe et devra faire l’objetd’une discussion et d’une vision partagée entre les différents acteurs duterritoire.Élaboration de la charte du parc national <strong>des</strong> cévennesÉléments d’états <strong>des</strong> lieux pour les groupes de travail123


les données thématiques4Des forêts d’une grande richesseLes <strong>espaces</strong> <strong>forestiers</strong>La variété <strong>des</strong> types de forêts du <strong>Parc</strong> national offre <strong>des</strong> conditions qui permettent à de nombreusesespèces animales et végétales de s’exprimer. Pour une grande part d’origine artificielle, ces forêts secomplexifient de plus en plus et retrouvent un fonctionnement naturel. L’ensemble <strong>des</strong> caractéristiques<strong>des</strong> écosystèmes <strong>forestiers</strong> naturels retrouvent progressivement leur place.Par exemple, le vieillissement et la maturation <strong>des</strong> forêts a permisla reconstitution <strong>des</strong> sols qui a lui même facilité l’arrivée d’espècesd’arbres compagnes dans les plantations. La régénération naturelle apermis une structuration complexe <strong>des</strong> forêts. Petit à petit les forêtscévenoles gagnent en naturalité, ce qui a <strong>des</strong> conséquences positivessur la biodiversité.Cette évolution a entraîné le retour ou favorisé le développementde différentes espèces animales. C’est le cas du Pic noir ou dela Chouette de Tengmalm, dont la présence est aujourd’hui régulière.Les forêts cévenoles accueillent parmi les plus belles populations derapaces <strong>forestiers</strong>, tels l’Aigle royal ou le Circaète Jean-le-blanc, quitrouvent les conditions idéales pour y installer leur nid et assurerleur reproduction.RAPACES ET GESTION FORESTIÈRECertaines espèces ont fait l’objet d’une politiquespécifique de protection par le <strong>Parc</strong> national <strong>des</strong> <strong>Cévennes</strong>.C’est pour les rapaces que ces actions ont été les plusmarquées. Les arbres portant <strong>des</strong> aires <strong>des</strong> espèces lesplus rares ont été inventoriés et préservés. Par ailleurs, enlien et en concertation avec les gestionnaires <strong>forestiers</strong>,les interventions sylvicoles sont différées hors <strong>des</strong> pério<strong>des</strong>sensibles, au sein d’un périmètre établi par le PNC autourdu nid, appelé périmètre de quiétude.Une faune et une flore forestières richesEnfin, ces <strong>espaces</strong> ont fait l’objet d’une politique de réintroduction- par les <strong>forestiers</strong> et par le <strong>Parc</strong> national - d’espèces liées à l’écosystèmeforestier : chevreuils, cerfs, grand tétras.Les plantes ne sont pas en reste : Arabette <strong>des</strong> <strong>Cévennes</strong>, Botrycheà feuille de matricaire et Gagée jaune figurent parmi les nombreusesplantes patrimoniales qui peuplent ces massifs.Le retour de la chouette de Tengmalm, non observée il y a une trentaine d’années,témoigne de la bonne santé <strong>des</strong> forêts cévenolesPlusieurs statuts propres aux <strong>espaces</strong> naturels soulignent la richesse<strong>des</strong> forêts et, pour certains d’entre eux, permettent leur protectionréglementaire. Les ZNIEFF, sites Natura 2000 et RéservesBiologiques Intégrales (RBI) concernent de nombreuses forêts del’espace <strong>Parc</strong> national.La diversification <strong>des</strong> peuplements créés à l’époque du fonds forestier national est unvéritable enjeu pour le parc national <strong>des</strong> <strong>Cévennes</strong>Le territoire accueille une <strong>des</strong> plus belles populations françaises de Circaète Jean-le-blanc124Élaboration de la charte du parc national <strong>des</strong> cévennesÉléments d’états <strong>des</strong> lieux pour les groupes de travail


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les données thématiques5Certains milieux <strong>forestiers</strong> particulièrement remarquablesLes <strong>espaces</strong> <strong>forestiers</strong>Les différentes types de forêts sont distingués en fonction <strong>des</strong> espèces qu’ils accueillent et <strong>des</strong>conditions écologiques dont ils bénéficient. Ces types de forêt sont appelés « habitats <strong>forestiers</strong> ». Leshabitats <strong>forestiers</strong> cévenols sont très hétérogènes tant du point de vue de leur aspect que de leur valeurpatrimoniale.Des habitats <strong>forestiers</strong> diversifiésAu sein du cœur, une étude réalisée en 2009 a permis de déterminerla valeur patrimoniale <strong>des</strong> habitats <strong>forestiers</strong>. Sont pris en comptel’intérêt communautaire, la présence d’espèces végétales d’intérêtpatrimonial, l’aire de distribution et la rareté à l’échelle du Massifcentral, l’indigénat de l’espèce d’arbre structurante du peuplement,ainsi que l’origine (naturelle ou artificielle) du peuplement.Intitulé de l’habitat forestierCodeNatura 2000ValeurpatrimonialeChênaies pubescentes acidiphiles 5Chênaies mixtes acidiphiles 4Chênaies vertes 9340 4Chênaies sessiliflores neutroclines 3Chênaies pubescentes calcicoles 3Hêtraies d’altitude 9140 5Hêtraies neutroclines 4Hêtraies-sapinières et hêtraies-chênaies acidiphiles9120 4Hêtraies calcicoles 9150 4Aulnaies-frênaies (ripisylves) 92AO/*91EO 5Tillaies de ravins *9180 4Frênaies 3Châtaigneraies 3Boisements de feuillus pionniers 3Forêts de pin sylvestre 2Boisements lâches de pin sylvestre 2Plantations de sapins 2Futaies résineuses d’essences introduites 1Boisements lâches de résineux introduits 1La situation <strong>des</strong> forêts est donc très contrastée et recouvre <strong>des</strong> enjeuxvariés en fonction <strong>des</strong> types d’habitat rencontrés. Il est ainsi probablequ’en fonction de leur type ou de leur localisation, les forêts nécessitentune approche différenciée dans le cadre de la politique du parcnational <strong>des</strong> <strong>Cévennes</strong> et de la rédaction de sa charte.Les peuplements âgés : une composante essentiellede la biodiversitéLes rares peuplements âgés sont également extrêmement favorablesà plusieurs espèces liées pour la plupart au bois mort et aux arbres àcavités. Au sein <strong>des</strong> forêts naturelles de la zone tempérée, la proportiond’espèces liées aux phases de sénescence dépasse les 30%, soitplusieurs milliers d’espèces. Cependant, les quantités de bois mortdans les forêts exploitées sont souvent insuffisantes pour assurer laconservation à long terme de certaines de ces espèces.La préservation de vieilles forêts au sein <strong>des</strong>quelles les coupes ne sontplus effectuées et où les arbres mourront et se décomposeront permetde rétablir une dynamique naturelle. L’intérêt d’une forêt pour lesespèces liées au stade terminal forestier est bien sûr en fonction de laquantité de bois mort : les forêts gérées présentant un faible volumede bois mort (entre 10 et 20 m3/ha) accueillent les espèces les plusubiquistes, alors que les forêts gérées assez riches en bois mort (entre20 et 40 m3/ha) peuvent accueillir la majorité <strong>des</strong> espèces saproxyliques.D’autres critères entrent cependant en ligne de compte, commele caractère naturel de l’habitat forestier, et la continuité de l’étatboisé au cours <strong>des</strong> derniers siècles.Cet intérêt particulier a fait l’objet d’une politique de préservationessentiellement dans les forêts domaniales. Certaines forêts sontclassées en réserves biologiques intégrales, mises en place en forêtdomaniale par l’Office national <strong>des</strong> forêts. 5 réserves sont actuellementà l’étude pour une surface de 930 ha en cœur, comprenant <strong>des</strong>forêts à grande valeur écologique et forte naturalité. Il faut égalementtenir compte <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> surfaces de forêts publiques non exploitées(3 000 ha en forêt publique), et qui de fait évoluent de manièrenaturelle. Par exemple, en forêt domaniale de Ramponenche, 370 hade hêtraie-chênaie ont été classés dans l’aménagement forestier en« série d’intérêt écologique général ». Par ailleurs plus de 10 000 hade forêts privées ne font l’objet d’aucune intervention pour <strong>des</strong> raisonsd’accessibilité ou de morcellement de la propriété. Ces surfaces,souvent trop isolées les unes <strong>des</strong> autres, ne répondent cependant pasaux impératifs de connectivité écologique pour le bois mort en tantque milieu de vie <strong>des</strong> espèces saproxyliques. Deux autres dispositifsviennent compléter ce réseau afin de faciliter la dispersion <strong>des</strong> individus: les îlots de sénescence et la préservation d’une trame d’arbresd’intérêt écologique ou arbres-habitats.Ces deux concepts sont complémentaires aux réserves et opèrent à<strong>des</strong> échelles spatiales différentes :• les veilles forêts sans intervention ou réserves forestières couvrentchacune plus d’une centaine d’hectares et permettent une préservationà l’échelle de la forêt ;• les îlots de sénescence couvrent <strong>des</strong> surfaces de 1 à 7 ha et permettentde préserver <strong>des</strong> types de peuplement ;• les arbres d’intérêt écologique dispersés dans l’ensemble <strong>des</strong> forêtspermettent de préserver un intérêt à l’échelle de l’arbre.Ces relais améliorent la connectivité entre les habitats <strong>des</strong> espècesdépendantes du bois mort et <strong>des</strong> vieux arbres. Les îlots de sénescenceservent de traits d’union entre les réserves et les arbres-habitats. Ladispersion <strong>des</strong> espèces est ainsi garantie. Aujourd’hui ces îlots ontété mis en œuvre uniquement dans les forêts domaniales du cœur :350 îlots pour un total de 964 ha.Dans l’idéal, les phases de sénescence <strong>des</strong> peuplements <strong>forestiers</strong> devraient s’organiser autour detrois niveaux : les massifs ou réserves, les îlots et les arbres. Ce réseau a pour but d’organiser uneconnectivité satisfaisante pour la préservation <strong>des</strong> espèces concernées.126Élaboration de la charte du parc national <strong>des</strong> cévennesÉléments d’états <strong>des</strong> lieux pour les groupes de travail


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les données thématiques7Une filière fragile qui reste à structurer au niveau localLes <strong>espaces</strong> <strong>forestiers</strong>Une ressource participant fortementà l’approvisionnement de la filière-boisà l’échelle régionaleLe nord de la région Languedoc-Roussillon concentre une grandepartie de la ressource bois régionale (Lozère : 35% de la récoltebois régionale en 2004). Si une part importante du volume exploitéprovient de la Margeride, et que les conditions d’exploitation dansle <strong>Parc</strong> national sont souvent plus difficiles qu’ailleurs, les forêts ausein de l’espace <strong>Parc</strong> représentent ainsi une ressource importantealimentant la filière-bois régionale et interrégionale, notamment àl’échelle du Massif central.Un peu plus de la moitié de la récolte est constituée de bois d’œuvre,à forte dominante de résineux (plus de 90%). Il s’agit essentiellementde bois de qualité menuiserie, charpente, caisserie, coffrage. Le boisd’œuvre feuillu est surtout constitué de châtaignier, vendu à uneéchelle locale.Le bois d’industrie représente 30 à 40% <strong>des</strong> ventes et alimente principalementdeux grosses unités de transformation en pâte à papiersituées en dehors de la région : à Tarascon (13) et Saint-Gaudens(31). La part de feuillus est plus importante que pour le bois d’œuvremais reste minoritaire (20 à 30%).Enfin la ressource exploitée pour alimenter la filière bois-énergieest actuellement faible (mois de 10% du volume exploité en 2004),mais tend à augmenter avec le développement <strong>des</strong> installations dechaufferies bois. Depuis 2002, l’installation de 126 chaufferies boisa été financée en Gard et en Lozère par la mission bois énergie.Par ailleurs, la construction d’une usine de cogénération à Mendeengendrera une consommation annuelle estimée à 65 000 tonnes deplaquettes par an.Sur les cantons concernés par le <strong>Parc</strong> national et limitrophes, lafilière bois amont regroupe 343 entreprises et concerne 552 emplois(données 2007, hors emploi ONF). Il s’agit <strong>des</strong> entreprises d’exploitationforestière et de travaux sylvicoles, et <strong>des</strong> scieries intervenanten première transformation. La majorité de l’exploitation est menéepar <strong>des</strong> entreprises locales intervenant soit pour leur propre compte(exploitant <strong>forestiers</strong>, scieries-exploitant), soit en sous-traitance. Lesunités de sciage transforment essentiellement du bois d’œuvre résineux(sapin, épicéa et secondairement pin sylvestre) issu en partie<strong>des</strong> forêts locales, mais achètent également du bois en dehors de larégion, essentiellement dans les départements limitrophes (bassind’approvisionnement du massif central). Par exemple en Lozère, en2008, les scieries ont entré 290 milliers de m3 de bois rond pour unerécolte départementale de bois d’œuvre de 168 milliers de m3. Cedéficit d’approvisionnement local est important pour le bois d’œuvrefeuillu, notamment pour le châtaignier, comparativement à la ressource.Cette essence souffre d’un déficit de qualité et l’essentiel de laressource se situe en petite propriété sans gestion sylvicole.Toujours sur les cantons concernés par le <strong>Parc</strong> national et limitrophes,on compte 293 entreprises de deuxième transformation,représentant 629 emplois (données 2007). Il s’agit d’entreprises defabrication de meubles et de bois construction, essentiellement artisanales.La filière bois-énergie tend à se développer et se structurer localement,sous l’impulsion notamment d’une politique publique incitativevisant à favoriser l’exploitation d’une ressource locale et ledéveloppement d’une filière économique régionale, pour une énergierenouvelable. Àl’échelle du <strong>Parc</strong> national, 2 plans d’approvisionnementterritoriaux (PAT)sont en projet : le PAT du pays viganais etle PAT du Pays <strong>Cévennes</strong> dans le cadre de la charte forestière deterritoire. Ces plans ont pour objectif de faire un état <strong>des</strong> lieux de laressource disponible. Sous réserve d’intégrer une approche multicritères,ils sont une opportunité pour guider le développement d’unefilière économique locale en cohérence avec les enjeux écologiques etsociaux.Une filière bois source d’emplois importante130Élaboration de la charte du parc national <strong>des</strong> cévennesÉléments d’états <strong>des</strong> lieux pour les groupes de travail


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les données thématiques8De nombreux services rendusLes <strong>espaces</strong> <strong>forestiers</strong>Les enjeux de conservation <strong>des</strong> forêts dépassent de loin la seule conservation de la biodiversité : lesforêts produisent du bois, de l’énergie, accueillent du gibier et <strong>des</strong> plantes comestibles, régulent le climat,améliorent la qualité de l’eau et contribuent grandement à la qualité paysagère <strong>des</strong> territoires.Bois et énergie : une ressource durable à ne pasépuiser...La forêt a longtemps été vue comme une source de bois et d’énergieconsidérée à tort comme inépuisable. Les siècles de coupe pour lecharbon, la verrerie, le bois d’œuvre et le bois de chauffage ont euraison de nombreuses forêts. L’exploitation <strong>des</strong> énergies fossiles afourni un répit salvateur qui a permis la reconstitution <strong>des</strong> forêts.Aujourd’hui, le développement <strong>des</strong> énergies renouvelables relancel’exploitation du bois-énergie.Cueillette et chasseLes forêts cévenoles sont réputées pour leur gibier et leurs champignons,et sont de ce fait par endroit très fréquentées aux pério<strong>des</strong>concernées. Certains secteurs <strong>des</strong> massifs de l’Aigoual ou du Bougèssont en effet parcourus intensément à l’automne.Des forêts plantées pour leur rôle de protectionLes forêts cévenoles, plantées ou spontanées, ont joué un grand rôledepuis la fin du XIXe siècle dans la protection et la restauration<strong>des</strong> sols mis à mal par une activité pastorale intensive. Cet enjeu esttoujours présent aujourd’hui. Une mise à nu <strong>des</strong> sols sur les fortespentes pourrait encore engendrer, via les pluies torrentielles fréquentesen climat méditerranéen, une érosion <strong>des</strong> terres et du sol.Le feuillage <strong>des</strong> arbres arrête la plus grande partie <strong>des</strong> pluies, casseles gouttes et évite l’impact et le ruissellement sur le sol. Dans lesmassifs granitiques, les arènes sableuses sont très sensibles à l’érosionmême sur pente moyenne (supérieure à 20%). Les sols qui sedéveloppent sur schistes sont également sensibles dès que la pente estforte (supérieure à 40%). Les sols <strong>des</strong> rebords <strong>des</strong> causses développéssur calcaires sont aussi sensibles à l’érosion quand ils sont situés surde fortes pentes (supérieures à 40%).Outre leurs qualités vis-à-vis de la protection physique, les forêts ontégalement un rôle positif vis-à-vis de la qualité de l’eau, notammentgrâce au rôle épurateur <strong>des</strong> ripisylves naturelles constituées d’aulneset de frênes.Une fonction régulatrice du climatPourvoyeurs de matériaux de substitution aux énergies fossiles etassimilateurs de CO2 grâce à la photosynthèse, les <strong>espaces</strong> <strong>forestiers</strong>contribuent pour partie à la réduction <strong>des</strong> émissions de gaz à effet <strong>des</strong>erre. Par ailleurs les étu<strong>des</strong> menées sur la station météo de l’Aigoualmontrent que les écosystèmes <strong>forestiers</strong> participent significativementà la stabilisation du climat local par le biais de l’évapo-transpiration<strong>des</strong> arbres qui engendre humidité atmosphérique et précipitations.Un élément essentiel du paysageL’ensemble du <strong>Parc</strong> national est concerné par <strong>des</strong> paysages à hautevaleur patrimoniale. Les <strong>espaces</strong> <strong>forestiers</strong> y participent grandement,que ce soit à grande échelle (paysage perçu) ou à petite échelle (paysagevécu). L’action du forestier est donc susceptible d’interagir fortementavec ces paysages.132Élaboration de la charte du parc national <strong>des</strong> cévennesÉléments d’états <strong>des</strong> lieux pour les groupes de travail


La variété <strong>des</strong> paysages <strong>forestiers</strong> et l’influence de la gestion forestière.Élaboration de la charte du parc national <strong>des</strong> cévennesÉléments d’états <strong>des</strong> lieux pour les groupes de travail133

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