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Modélisation du transport classique et quantique dans les ... - Ief

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N ◦ D’ORDRE :Présentée par : HUU NHA NGUYENSuj<strong>et</strong> :MODELISATION DU TRANSPORT CLASSIQUE ET QUANTIQUEDANS LES TRANSISTORS A NANOTUBE DE CARBONESoutenue le 31 mars, 2010 devant <strong>les</strong> membres <strong>du</strong> jury :


Table des matièresIntro<strong>du</strong>ction 11 Modélisation des dispositifs 51.1 Simulation Monte Carlo des dispositifs . . . . . . . . . . . . . . . . . 71.1.1 L’équation de Boltzmann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71.1.2 Le simulateur particulaire MONACO : principe <strong>et</strong> algorithme 91.1.3 Le simulateur de dispositifs MONACO : l’équation de Poisson<strong>dans</strong> le système cylindrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111.1.4 Le principe de Pauli <strong>dans</strong> la simulation Monte Carlo . . . . . 151.1.5 Le formalisme de Wigner pour <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>quantique</strong>s . . . . . . 181.2 Modélisation des nanotubes de carbone . . . . . . . . . . . . . . . . . 271.2.1 La structure de bande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271.2.2 Les phonons <strong>dans</strong> le NTC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 351.2.3 Les fréquences d’intéraction électron - phonon . . . . . . . . . 391.3 Modélisation des contacts Schottky . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 451.3.1 Approximation WKB . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 451.3.2 La formule de Landauer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 481.3.3 Premiers résultats obtenus par simulation Monte Carlo . . . . 49


2 Simulation des transistors à contacts Schottky 552.1 Performances statiques des transistors à contacts Schottky . . . . . . 572.1.1 Les caractéristiques I-V des transistors Schottky :conséquences de l’ambipolarité <strong>du</strong> <strong>transport</strong> . . . . . . . . . . 592.1.2 Influence des paramètres matériaux Φ B <strong>et</strong> géométriques (L G ,diamètre <strong>du</strong> tube) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 682.2 Performances dynamiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 802.2.1 Influence de la hauteur de barrière Schottky . . . . . . . . . . 802.2.2 Influence de l’épaisseur d’oxyde équivalente EOT . . . . . . . 812.2.3 Influence de la longueur de la grille . . . . . . . . . . . . . . . 822.2.4 Influence <strong>du</strong> diamètre <strong>du</strong> nanotube . . . . . . . . . . . . . . . 832.3 Comparaison ohmique - Schottky . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 853 Analyse de <strong>transport</strong> - <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>quantique</strong>s 893.1 Le <strong>transport</strong> <strong>classique</strong> balistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 913.1.1 Simulation dynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 913.1.2 Libre parcours moyen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 933.1.3 Balisticité <strong>dans</strong> un transistor à nanotube de carbone . . . . . 943.2 Le <strong>transport</strong> <strong>quantique</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1013.2.1 Comparaison des grandeurs microscopiques . . . . . . . . . . . 1013.2.2 Comparaison des grandeurs macroscopiques . . . . . . . . . . 104Conclusion 107A Résolution de l’équation de Poisson en 2D cylindrique 111B La structure de bande <strong>du</strong> graphène 115


C Le spectre de phonons <strong>du</strong> graphène 121D L’approximation non parabolique pour le NTC zig-zag 125


Intro<strong>du</strong>ctionLa stratégie « top-down » de ré<strong>du</strong>ction de taille des composants CMOS traditionnels,cruciale <strong>dans</strong> la recherche des performances ultimes des dispositifs, approche <strong>les</strong>limites atomistiques <strong>et</strong> <strong>quantique</strong>s susceptib<strong>les</strong> de la rendre ca<strong>du</strong>que. Par exemple,l’ITRS prévoit que la longueur de grille effective d’une technologie CMOS devrait atteindre6 nm en 2020 [1], mais il est loin d’être acquis, au-delà des démonstrations delaboratoires, que <strong>les</strong> difficultés techniques qui s’y opposent trouveront leur solutionau niveau in<strong>du</strong>striel.Le développement des technologies des semicon<strong>du</strong>cteurs requiert des investissementsà long terme <strong>et</strong> une forte relation avec le domaine de la recherche pour proposerde nouvel<strong>les</strong> architectures de composants <strong>et</strong> explorer <strong>les</strong> propriétés de nouveauxmatériaux. Par rapport aux dispositifs sur substrat massif, une première voie exploréepour l’amélioration <strong>du</strong> contrôle électrostatique consiste à élaborer <strong>les</strong> transistorsà film mince sur substrat SOI (Silison on Insulator) ou SON (Silicon onNothing)[2], [3]. L’utilisation de différentes techniques d’ingénierie de contraintes <strong>dans</strong>le matériau <strong>du</strong> canal perm<strong>et</strong> d’améliorer la vitesse des porteurs <strong>et</strong> donc le courantdélivré par le transistor sans en changer <strong>les</strong> dimensions [4], [5], [6], [7]. De nouvel<strong>les</strong>architectures de dispositif, comme <strong>les</strong> différentes structures multi-grille sontégalement proposées pour bien maîtriser <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s de canal court [8], [9], [10]. Uneévolution historique importante consiste également à remplacer l’oxyde de siliciumpar un empilement d’oxydes à haute permittivité afin de réaliser un isolant de gril<strong>les</strong>uffisamment épais pour limiter le courant de fuite par eff<strong>et</strong> tunnel sans dégrader lecontrôle électrostatique [7], [11].Étant donné, d’une part, la complexité <strong>et</strong> <strong>les</strong> coûts technologique de c<strong>et</strong>te stratégiede miniaturisation « top-down », <strong>et</strong>, d’autre part, <strong>les</strong> limites physiques vers <strong>les</strong>quel<strong>les</strong>


2elle tend à se heurter, <strong>les</strong> stratégies alternatives « bottom-up » sont appelées à devenirde plus en plus crédib<strong>les</strong> malgré leur caractère révolutionnaire. Parmi cel<strong>les</strong>-ci, ledéveloppement de nouveaux dispositifs électroniques exploitant des nano-matériauxà base de carbone (graphène, nanorubans, nanotubes) ouvre des perspectives trèsattrayantes qui ont donné lieu ces dernières années à une explosion des activités derecherches, à la fois fondamenta<strong>les</strong> <strong>et</strong> appliquées [12], [13], [14], [15], [16]. La plupartde ces dispositifs, essentiellement des transistors à eff<strong>et</strong> de champ, restent basés surle principe de fonctionnement des dispositifs <strong>classique</strong>s en remplaçant le canal pardes matériaux comme <strong>les</strong> nanotubes de carbone unidimensionnels ou des couches degraphène à deux dimensions, qui présentent des propriétés de <strong>transport</strong> n<strong>et</strong>tementsupérieures à cel<strong>les</strong> <strong>du</strong> silicium.Pour <strong>les</strong> deux approches citées ci-dessus, <strong>les</strong> techniques de simulation, à la fois <strong>classique</strong>s<strong>et</strong> très avancées, sont des outils essentiels qui aident à diminuer le cycle <strong>et</strong>le coût de développement. Par exemple, même pour des transistors s’approchantd’un régime de fonctionnement quasi-balistique, la simulation de la mobilité resteun facteur de mérite crucial <strong>dans</strong> la conception de dispositifs afin d’évaluer <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>sde contrainte sur le <strong>transport</strong> <strong>dans</strong> le silicium. Mais il est tout aussi importantd’évaluer correctement l’impact <strong>du</strong> <strong>transport</strong> partiellement balistique ainsi quel’influence croissante des eff<strong>et</strong>s <strong>quantique</strong>s, en gardant une description réaliste desphénomènes d’interaction. Cela nécessite des outils de simulation spécifiques <strong>et</strong> appropriés.La méthode Monte Carlo particulaire, non seulement <strong>dans</strong> sa version <strong>classique</strong>,mais aussi grâce à son extension au <strong>transport</strong> <strong>quantique</strong>, a ainsi beaucoupd’atouts.Dans ce manuscrit, j’étudie le comportement <strong>et</strong> <strong>les</strong> performances de transistors àeff<strong>et</strong> de champ à nanotube de carbone par la méthode particulaire de type MonteCarlo. Dans un premier temps, j’utilise le formalisme de Boltzmann pour modéliserun <strong>transport</strong> <strong>classique</strong> <strong>dans</strong> des transistors de longueur de grille suffisamment longue,avant d’étudier l’influence <strong>du</strong> <strong>transport</strong> <strong>quantique</strong> sur <strong>les</strong> performances des transistorsgrâce à l’application <strong>du</strong> formalisme de Wigner.La structure de la thèse s’organise comme suit :• Le premier chapitre présente <strong>les</strong> principes de base de la simulation <strong>du</strong> <strong>transport</strong>de particu<strong>les</strong> par la méthode Monte Carlo qui consiste en une résolution statis-


3tique de l’équation de <strong>transport</strong> semi-<strong>classique</strong> de Boltzmann ou en une résolutionstatistique de l’équation de <strong>transport</strong> <strong>quantique</strong> de Wigner.Deux points importants ont été améliorés <strong>dans</strong> la modélisation par MONACO destransistors à nanotube : la prise en compte <strong>du</strong> principe d’exclusion de Pauli <strong>dans</strong>la statistique d’occupation des états électroniques <strong>et</strong> le couplage de la résolutionde l’équation de Boltzmann avec une résolution 2D cylindrique de l’équation dePoisson.Au niveau de la description des nanotubes de carbone semi-con<strong>du</strong>cteurs, <strong>les</strong>principa<strong>les</strong> caractéristiques des modè<strong>les</strong> utilisés sont exposées en précisant <strong>les</strong>hypothèses sur <strong>les</strong>quels ils sont basés. En particulier, après comparaison avecd’autres méthodes, nous présentons <strong>et</strong> validons l’approche « zone-folding » r<strong>et</strong>enuepour décrire la structure de bande de ces nano-obj<strong>et</strong>s. Les modes de phononsconsidérés comme dominants <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mécanismes d’interactions électronsphononssont définis avant de conclure sur la théorie <strong>et</strong> la détermination desfréquences d’interactions qui y sont associées.Enfin, afin de pouvoir simuler tous types de transistors à nanotube de carbone <strong>et</strong>en particulier ceux à contacts source/drain de type Schottky, j’ai intro<strong>du</strong>it <strong>dans</strong>le logiciel Monte Carlo particulaire MONACO, le modèle perm<strong>et</strong>tant de prendreen compte la nature Schottky des contacts métal/nanotube.• Le deuxième chapitre présente <strong>les</strong> résultats de simulation des CNTFET à contactsSchottky en considérant un <strong>transport</strong> <strong>classique</strong> <strong>dans</strong> le canal. Les performancesstatiques <strong>et</strong> dynamiques sont étudiées en fonction des paramètres matériaux <strong>et</strong>géométriques de la structure comme la hauteur de la barrière Schottky à l’interfacemétal-nanotube, la longueur de la grille, l’épaisseur de l’oxyde de grille,le diamètre <strong>du</strong> nanotube. Le caractère ambipolaire des transistors à contactsSchottky, intéressant pour de nouvel<strong>les</strong> architectures mais pénalisant au niveaudes performances, est particulièrement détaillé.Une comparaison des performances entre transistors à contacts ohmiques <strong>et</strong> ceuxà contacts Schottky est présentée.• Le troisième chapitre est centré sur une analyse fine <strong>du</strong> <strong>transport</strong> <strong>dans</strong> le canal destransistors à nanotube de carbone. Dans un premier temps, une forte balisticité estmise en exergue à partir de simulations <strong>classique</strong>s <strong>du</strong> <strong>transport</strong> ce qui nous con<strong>du</strong>ittout naturellement à étudier, <strong>dans</strong> une seconde partie, l’influence <strong>du</strong> <strong>transport</strong>


4<strong>quantique</strong> sur le comportement microscopique <strong>et</strong> macroscopique <strong>du</strong> transistor.Pour c<strong>et</strong>te seconde partie, j’ai adapté le formalisme de Wigner, précédemmentdéveloppé par Damien Querlioz, à la modélisation de transistors à nanotube decarbone.


Chapitre 1Modélisation des dispositifsAfin de positionner nos travaux par rapport au contexte général, nous proposonsde faire un p<strong>et</strong>it tour d’horizon des différentes méthodes utilisées pour modéliser <strong>les</strong>transistors à nanotube de carbone (NTC).En raison de l’unidimensionnalité de ce matériau <strong>et</strong> des mobilités très élevées observées,on a très vite pensé que le <strong>transport</strong> balistique y était accessible. C’estdonc très naturellement que <strong>les</strong> premiers modè<strong>les</strong> de transistor à NTC développésont été basés sur ces considérations. En général, un nanotube de carbone peut êtrevu comme un con<strong>du</strong>cteur « quasi » parfait entouré de deux réservoirs métalliquesd’électrons à l’équilibre. Pour l’étude <strong>du</strong> <strong>transport</strong> électronique <strong>dans</strong> ce type desystème mésoscopique, le formalisme de Landauer est particulièrement adapté. Dansc<strong>et</strong>te approche, le courant circulant <strong>dans</strong> con<strong>du</strong>cteur est exprimé en terme de probabilitéqu’un porteur puisse le traverser. On peut calculer la transmission par leformalisme des fonctions de Green hors équilibre (NEGF) [17]. C<strong>et</strong>te approche amontré l’intérêt d’utiliser ce matériau particulièrement en régime de <strong>transport</strong> balistique<strong>et</strong> de capacité <strong>quantique</strong> [18].Une autre approche est le formalisme statistique pour résoudre l’équation de la fonctionde distribution : le formalisme de Boltzmann [19], pour un traitement <strong>classique</strong><strong>du</strong> <strong>transport</strong> ; le formalisme de Wigner [20] pour un traitement <strong>quantique</strong>. Nous neparlerons pas ici des modè<strong>les</strong> compacts qui perm<strong>et</strong>tent une description électriquedes circuits à base de transistors à nanotube [21], [22], [23].


6La simulation d’un CNTFET par la méthode Monte Carlo est très peu répan<strong>du</strong>e<strong>dans</strong> la littérature. Le principal avantage de la méthode Monte Carlo par rapportaux NEGF est la possibilité de pouvoir « facilement » prendre en compte<strong>les</strong> phénomènes d’interaction électron-phonon intra <strong>et</strong> inter-sous-bandes à partir demodè<strong>les</strong> possédant un degré de précision beaucoup plus important que la majoritédes autres simulateurs, <strong>dans</strong> l’état de l’art actuel.Un autre avantage est de pouvoir simuler avec la même méthode <strong>et</strong> <strong>dans</strong> un mêmedispositif des zones <strong>dans</strong> <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>quantique</strong>s sur le <strong>transport</strong> sont ré<strong>du</strong>its<strong>et</strong> <strong>les</strong> processus d’interactions sont importants (Boltzmann) <strong>et</strong> des zones <strong>dans</strong> <strong>les</strong>quel<strong>les</strong>le <strong>transport</strong> <strong>quantique</strong> domine (Wigner).Cependant, des eff<strong>et</strong>s propres au <strong>transport</strong> <strong>quantique</strong> tel que l’eff<strong>et</strong> tunnel interbandes, très important <strong>dans</strong> un CNTFET, sont difficilement accessib<strong>les</strong> par c<strong>et</strong>teapproche.Dans ce chapitre, je vais exposer <strong>les</strong> différents modè<strong>les</strong> utilisés <strong>dans</strong> c<strong>et</strong>te thèse pourrésoudre <strong>les</strong> équations de Boltzmann <strong>et</strong> de Wigner par méthode Monte Carlo. Jedécrirai ensuite la modélisation des nanotubes de carbone, en particulier au niveaude sa structure de bandes <strong>et</strong> des phénomènes de collisions nécessaires à la description<strong>du</strong> <strong>transport</strong>. Je terminerai ce chapitre par la présentation <strong>du</strong> modèle de contactSchottky que j’ai dû développer pour réaliser une étude complète des transistors àNTC car contrairement aux transistors silicium, ce type de contact est très présent<strong>dans</strong> <strong>les</strong> différents types de transistors à NTC [24], [25].


Chapitre 1. Modélisation des dispositifs 71.1 Simulation Monte Carlo des dispositifs1.1.1 L’équation de BoltzmannDu point de vue de la physique <strong>classique</strong> statistique, <strong>les</strong> quantités physiques associéesà un système de particu<strong>les</strong> sont déterminées par la fonction de distribution, qui donnela probabilité de trouver des particu<strong>les</strong> à la position r, avec l’impulsion p au tempst.A partir de la fonction de distribution, on définit <strong>les</strong> probabilités de présence departicu<strong>les</strong> à la position r ou ayant l’impulsion p par :P (p) = ∫ f (r,p,t) drP (r) = ∫ f (r,p,t)(1.1)dp(2π) 3La valeur moyenne d’une grandeur décrite par la fonction h(r,p) est∫dp〈h〉 = f(r,p,t)h(r,p)dr(2π) 3 (1.2)En l’absence d’interactions, on a la propriété suivante de la fonction de distribution[26]f(r ′ ,p ′ ,t ′ )dr ′ dp ′ = f(r,p,t)drdp (1.3)où⎧⎪ ⎨⎪ ⎩r ′ = r + drp ′ = p + dpt ′ = t + dt(1.4)en utilisant la propriété :dr ′ dp ′ = |J| drdp (1.5)où J = ¯1 + ϑ(dt 2 ). L’approximation J = 1 est correcte jusqu’à l’ordre 1 en dtainsi que <strong>dans</strong> l’intervalle de temps infinitésimal dt. L’équation (1.3) devient alorssimplementf(r + dr,p + dp,t + dt) = f(r,p,t) (1.6)C<strong>et</strong>te propriété peut être démontrée en utilisant le théorème de Liouville, en écrivantque la fonction de distribution ne change pas si l’on suit le chemin des particu<strong>les</strong> <strong>dans</strong>


8 1.1. Simulation Monte Carlo des dispositifsl’espace des phases. En exprimant l’équation (1.6) en termes des dérivées partiel<strong>les</strong>,on obtient :∂f+ ∇ ∂t rf · ∂r + ∇ ∂t pf · ∂p = 0 ∂t∂f+ ∇ ∂t rf · p + ∇ (1.7)m pf · F ext = 0En présence d’interactions, le nombre de particu<strong>les</strong> <strong>dans</strong> le volume drdp peut changer.En eff<strong>et</strong>, des particu<strong>les</strong> ayant une position <strong>et</strong> une quantité de mouvement n’appartenantpas au volume drdp peuvent entrer <strong>dans</strong> ce volume après une interaction.Inversement, des particu<strong>les</strong> appartenant à ce volume peuvent en sortir. Il faut inclure<strong>dans</strong> (1.7) un terme qui correspond à l’augmentation n<strong>et</strong>te par unité de temps<strong>du</strong> nombre de particu<strong>les</strong> <strong>dans</strong> le volume drdp issue de l’interaction. L’équation (1.7)se réécrit comme∂f∂t + ∇ rf · p( ) ∂fm + ∇ pf · F ext =(1.8)∂tcollDans le traitement semi-<strong>classique</strong>, on remplace l’impulsion par multipliée par levecteur d’onde (p = k) <strong>et</strong> le terme de collision est écrit comme un opérateur sur lafonction de distribution ( )∂f= S ∂t coll collf(r,p,t). L’équation de Boltzmann pour desélectrons s’écrit donc :∂f∂t + ∇ rf · k m − e ∇ kf · E(r) = S coll f (1.9)De façon générale, le terme de collision peut s’écrire sous la forme [27] :S coll f = ∑ k ′− ∑ kS(k ′ ,k)f(r,k ′ ,t)[1 − f(r,k,t)]S(k,k ′ )f(r,k,t)[1 − f(r,k ′ ,t)](1.10)Le premier terme décrit l’augmentation de f(r,k,t) <strong>du</strong>e à la transition de l’étatinitial k ′ vers l’état final k, pour laquelle la densité de probabilité par unité de tempsest donnée par S(k ′ ,k). Le second terme décrit la situation inverse. Le principed’exclusion de Pauli est pris en compte par <strong>les</strong> facteurs 1 − f entre croch<strong>et</strong>s quilimitent <strong>les</strong> transitions aux états d’arrivée non occupés.Dans le traitement <strong>quantique</strong> des interactions, <strong>les</strong> densités de probabilité de transitionS(k ′ ,k) sont évaluées en utilisant la règle d’or de Fermi (voir en détail <strong>dans</strong> lapartie 1.2.3 pour l’interaction électron - phonon).On peut résoudre l’équation de Boltzmann directement en utilisant une approximationanalytique pour la fonction de distribution ou statistiquement par la méthode deMonte Carlo [27]. C<strong>et</strong>te dernière est très bien adaptée à la simulation de dispositifs.


Chapitre 1. Modélisation des dispositifs 91.1.2 Le simulateur particulaire MONACO : principe <strong>et</strong> algorithmeDans ce paragraphe, je présente le principe de la méthode Monte Carlo <strong>dans</strong> <strong>les</strong>imulateur particulaire MONACO, qui est développé <strong>dans</strong> notre équipe [28], [29],[30], [31], [32], [33], [34], [35], [36].Dans un semicon<strong>du</strong>cteur, <strong>les</strong> électrons se déplacent <strong>dans</strong> un réseau d’atomes quioscillent autour leur position d’équilibre. En première approximation, on considèreque <strong>les</strong> atomes sont fixés à leur position d’équilibre. Le potentiel périodique <strong>du</strong> réseaud’atomes fait alors apparaître des bandes d’énergie permises séparées par des bandesd’énergie interdites. Les électrons circulent <strong>dans</strong> la bande de con<strong>du</strong>ction, <strong>les</strong> trouscirculent <strong>dans</strong> la bande de valence. Dans un tel potentiel périodique, <strong>les</strong> fonctionsd’onde électronique sont des ondes de Bloch, c’est-à-dire des ondes planes mo<strong>du</strong>léespar une fonction ayant la périodicité <strong>du</strong> réseau <strong>dans</strong> l’espace réel.A faible énergie, près <strong>du</strong> minimum de la bande de con<strong>du</strong>ction, l’énergie des électronspeut souvent être approchée par une relation parabolique :ε µ (k) ≈ 2 k 22m ∗ (1.11)où m ∗ est la masse effective, <strong>et</strong> µ est l’indice de la sous-bande <strong>dans</strong> le cas d’ungaz d’électrons confiné (<strong>dans</strong> un nanotube, par exemple). C<strong>et</strong>te masse effective estsimplement dé<strong>du</strong>ite de la relation de dispersion1m ∗ = 1 2 ∂ 2 ε µ∂k 2 (1.12)Une meilleure approximation de (1.11) consiste à intro<strong>du</strong>ire un coefficient de nonparabolicité α, c’est-à-dire :(1 + αε µ ) ε µ = 2 k 22m ∗ (1.13)Dans une approche <strong>classique</strong> <strong>du</strong> <strong>transport</strong>, on associe le paqu<strong>et</strong> d’ondes de Bloch àune particule de masse effective m ∗ se déplaçant à la vitesse de groupe v g <strong>du</strong> paqu<strong>et</strong>d’ondes centré en k. La vitesse de groupe <strong>du</strong> paqu<strong>et</strong> d’ondes associé est déterminéedepuis la relation de dispersion [37] :v g (k) = 1 ∂ε µ (k) ∂k(1.14)


10 1.1. Simulation Monte Carlo des dispositifsSi l’on utilise l’approximation (1.11), on a la relation entre la vitesse de groupe <strong>du</strong>paqu<strong>et</strong> d’ondes <strong>et</strong> le vecteur d’onde :v g (k) = km ∗ (1.15)Dans la simulation Monte Carlo, on simule un ensemble de particu<strong>les</strong> indivi<strong>du</strong>ellementdont la vitesse est la vitesse de groupe <strong>du</strong> paqu<strong>et</strong> d’ondes <strong>dans</strong> l’espaceréel. L’équation (1.14) est la liaison entre l’espace réel <strong>et</strong> l’espace réciproque. Danschaque maille, <strong>les</strong> particu<strong>les</strong> se déplacent <strong>dans</strong> l’espace réel à champ constant <strong>et</strong>l’eff<strong>et</strong> des interactions se manifeste instantanément <strong>dans</strong> l’espace réciproque sous laforme d’une déviation <strong>du</strong> vecteur d’onde.La trajectoire de chaque particule sous un champ électrique E entre deux collisionsest déterminée par l’équation fondamentale de la dynamique pour une particuled’impulsion k <strong>et</strong> à la position r [38] :ṙ = v g (k) = 1 ∂ε µ(k) ∂k˙k = −qE(1.16)Dans la méthode Monte Carlo, la <strong>du</strong>rée t v d’un vol libre sous le champ électriqueconstant est déterminée par un nombre aléatoire 0 < r < 1 <strong>et</strong> la somme totale d<strong>et</strong>outes <strong>les</strong> fréquences d’interaction λ 0 à une énergie donnée. On peut considérer λ 0comme constant en intro<strong>du</strong>isant une interaction fictive dite de « self-scattering » quiest sans eff<strong>et</strong> sur <strong>les</strong> particu<strong>les</strong> [31]. Le temps de vol libre est alors simplement donnépar :t v = − ln rλ 0(1.17)Après chaque vol libre, la particule subit une interaction. On tire au sort pourdéterminer le type d’interaction subie <strong>et</strong> son eff<strong>et</strong> <strong>dans</strong> l’espace réciproque [34].On calcule l’amplitude <strong>et</strong> la direction <strong>du</strong> vecteur d’onde final. On suppose que leprocessus d’interaction est instantané, ce qui est valide lorsque la <strong>du</strong>rée d’interactionest très faible comparée à la <strong>du</strong>rée des vols libres. Après l’interaction, on r<strong>et</strong>ournefaire un déplacement de la particule <strong>dans</strong> <strong>les</strong> espaces réel <strong>et</strong> réciproque (figure 1.1a).Dans le cas unidimensionnel (par exemple <strong>dans</strong> un nanotube de carbone ou un nanofiloù l’énergie est quantifiée en sous-bandes), il n’y a que deux sens de propagationpossib<strong>les</strong>, tant <strong>dans</strong> l’espace réciproque que l’espace réel (figure 1.1b).


Chapitre 1. Modélisation des dispositifs 11t v1 1k 0 ( t 0 )k ( )1t0 + tv 1t v3e f -a)e i -Ft v22k( t + t + t )2 0 v v1 2( )k k1 t0 + tv 1e i -b)( t )0 0t v11 2Fe f -t v2t v ( )3k2t0 + tv + t1v2Fig. 1.1 – Schéma de principe montrant l’évolution d’une particule <strong>dans</strong> ungaz 2D (a) ou un gaz 1D (b) selon l’algorithme Monte-Carlo sous l’influenced’une force F appliquée.Ce processus est répété jusqu’à ce que soit atteint un état stationnaire, sauf si l’ons’intéresse au comportement transitoire <strong>du</strong> composant. Des grandeurs <strong>du</strong> systèmeobtenues de façon statistique à partir d’un grand nombre de particu<strong>les</strong> perm<strong>et</strong>tentune bonne reconstitution des fonctions de distribution.1.1.3 Le simulateur de dispositifs MONACO : l’équation dePoisson <strong>dans</strong> le système cylindriqueLes particu<strong>les</strong> se déplacent <strong>dans</strong> un réseau d’ions fixes en accord avec leur relationde dispersion. Mais el<strong>les</strong> interagissent aussi entre el<strong>les</strong>-mêmes. Une particule doitsentir l’eff<strong>et</strong> de la présence des autres particu<strong>les</strong> <strong>dans</strong> le système. Autrement dit,une particule se déplace <strong>dans</strong> un champ moyen créé par <strong>les</strong> autres particu<strong>les</strong>. Dansl’approximation de Hartree, on détermine le champ effectif moyen généré par l’ensembledes particu<strong>les</strong> grâce à l’équation de Poisson qui détermine le potentiel entous points de l’espace :∆V (r) = − q(p(r,t) − n(r,t) + N D(r) − N A (r))ε 0 ε(r)(1.18)


12 1.1. Simulation Monte Carlo des dispositifs1 2E4 3∆x∆yFig. 1.2 – Champ <strong>dans</strong> une maille 2D par la simulation Monte Carlo.où p(r,t) <strong>et</strong> n(r,t) sont la concentration de trous <strong>et</strong> d’électrons, respectivement,à la position r au temps t, N D (r) <strong>et</strong> N A (r) sont la concentration de donneurs <strong>et</strong>d’accepteurs, ε(r) est la permittivité <strong>du</strong> matériau.Le champ défini par E = −∇V (r) est à l’origine d’une force motrice des porteurs.Dans le système 2D, on calcule le champ <strong>dans</strong> chaque maille en fonction <strong>du</strong> potentielaux quatre coins (figure 1.2) par :E x = 12∆x (V 2 − V 1 + V 3 − V 4 )E y = 12∆y (V 1 − V 4 + V 2 − V 3 )(1.19)On simule un ensemble de particu<strong>les</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> champs fixés pendant chaque pas surle temps t p . Après t p , on recalcule la concentration de porteurs <strong>et</strong> on m<strong>et</strong> à jour ladistribution de potentiel en résolvant l’équation de Poisson. C<strong>et</strong>te procé<strong>du</strong>re con<strong>du</strong>ità une simulation auto-cohérente entre le <strong>transport</strong> <strong>et</strong> le potentiel <strong>du</strong> système. DansMONACO, l’équation de Poisson a été développée pour le système 1D, 2D, 3D avecun maillage rectangulaire [31].Afin de décrire fidèlement la géométrie d’un transistor à NTC à grille cylindrique(Gate All Around : GAA), j’ai développé une résolution de l’équation de Poisson2D cylindrique. En eff<strong>et</strong>, la résolution 3D précédente de l’équation de Poisson imposaitde décrire le transistor GAA à partir de mail<strong>les</strong> de section rectangulaire, cequi con<strong>du</strong>isait à considérer un nanotube <strong>et</strong> une grille de section carrée. En exploitantla symétrie cylindrique de la structure, la nouvelle résolution 2D de l’équationde Poisson perm<strong>et</strong> d’étudier un transistor GAA réaliste, avec notamment une commandeélectrostatique par la grille rigoureuse. De plus, pour un nombre de particu<strong>les</strong>donné, le temps de calcul nécessaire pour une simulation couplée à la version 2Dde l’équation de Poisson est maintenant 3 fois inférieur à celui nécessaire pour unesimulation en 3D. La résolution de l’équation de Poisson 2D cylindrique est décriteen détail en annexe A de ce manuscrit.


Chapitre 1. Modélisation des dispositifs 13Une comparaison des résultats obtenus à partir des deux types de simulation a étéréalisée sur des transistors à nanotube de carbone zigzag (19, 0) GAA de géométriesimilaire, à contacts ohmiques ou à contacts Schottky. Sauf mention contraire, l<strong>et</strong>ransistor simulé a une longueur de grille L G = 100 nm, un oxyde de grille d’épaisseurt ox = 3 nm <strong>et</strong> de permittivité diélectrique relative ε ox = 3. Dans le cas des contactsSchottky, la hauteur de barrière est Φ B = 0.275 eV <strong>et</strong> l’interface métal/nanotube estsituée directement à l’aplomb de la grille.Contacts ohmiquesNous comparons ici des simulations 3D (section carrée) <strong>et</strong> 2D cylindrique (sectioncirculaire) pour des transistors à contacts source <strong>et</strong> drain ohmiques sur des extensionsfortement dopées de 20 nm. La comparaison confirme la pertinence de la résolution2D pour simuler un transistor GAA. Comme le montre la figure 1.3, un courant àl’état passant I ON un peu plus fort <strong>et</strong> une meilleure pente sous le seuil sont obtenusà partir de simulations 2D cylindrique qu’à partir de simulations 3D.Cela est dû aux eff<strong>et</strong>s capacitifs différents entre la structure carrée issue de la description3D <strong>et</strong> la structure cylindrique plus réaliste issue de la description 2D. La figure1.4 montre la meilleure commande obtenue à partir de la simulation 2D cylindriqueavec une capacité un peu plus forte que celle déterminée à partir des simulations 3D.C<strong>et</strong>te différence explique l’amélioration de I ON <strong>et</strong> de la pente sous le seuil quand onFig. 1.3 – Comparaison des caractéristiques de transfert I D (V GS ) à V DS =0.4 V entre <strong>les</strong> deux types de résolution de l’équation de Poisson pour descontacts ohmiques : a) en linéaire, b) en semi log.


14 1.1. Simulation Monte Carlo des dispositifsCapacité de grille (aF)(nF)1082D63D4200 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5Tension V GSV (V) GS (V)Fig. 1.4 – Comparaison des eff<strong>et</strong>s capacitifs issus des simulations 3D (rouge)<strong>et</strong> 2D cylindrique (bleu.)passe d’une simulation 3D à 2D cylindrique.Soulignons que ces comparaisons sont effectuées à épaisseur d’isolant de grille constante(t ox = 3 nm), ce qui con<strong>du</strong>it, en raison de géométries différentes, à des capacitésd’oxyde C ox différentes.Contacts source <strong>et</strong> drain de type SchottkyPour ε ox = 3 <strong>et</strong> une épaisseur t ox fixée à 3 nm nous comparons ici <strong>les</strong> résultats obtenusen 3D <strong>et</strong> en 2D cylindrique (figure 1.5). Dans ces simulations, seuls <strong>les</strong> électrons sontpris en compte. On n’observe donc aucun eff<strong>et</strong> ambipolaire. C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> sera pris encompte ultérieurement. Il est frappant de constater que <strong>les</strong> résultats sous le seuil(<strong>transport</strong> en régime diffusif) sont identiques, avec une pente sous le seuil idéale de60 mV/dec, mais très différents au dessus <strong>du</strong> seuil (injection essentiellement par eff<strong>et</strong>tunnel à travers la barrière Schottky de source). Le courant à l’état passant I ON (àV GS = 0.8 V) est ainsi presque 20 fois plus fort en 2D qu’en 3D. Cela vient <strong>du</strong> faitque la différence de capacité de grille entre <strong>les</strong> deux cas donne lieu, au dessus <strong>du</strong>seuil, à des formes de barrière Schottky de source sensiblement différentes, forme àlaquelle le coefficient de transmission tunnel est très sensible.Ainsi, si l’approximation d’une section carrée est acceptable <strong>dans</strong> le cas de contactsohmiques éloignés de la grille (comme nous l’avons vu ci-dessus), elle l’est beaucoupmoins <strong>dans</strong> le cas de contacts Schottky positionnés à l’aplomb de la grille (autoalignement).


Chapitre 1. Modélisation des dispositifs 15Fig. 1.5 – Caractéristiques I D -V GS <strong>du</strong> transistor à NTC à contacts Schottkyen géométrie 2D <strong>et</strong> 3D, V DS = 0.4 V.1.1.4 Le principe de Pauli <strong>dans</strong> la simulation Monte CarloLorsqu’on étudie le <strong>transport</strong> <strong>dans</strong> des matériaux fortement dégénérés, <strong>les</strong> particu<strong>les</strong>ne peuvent être considérées indépendamment <strong>les</strong> unes des autres <strong>et</strong> l’impact de lacorrélation des porteurs sur la fonction de distribution doit être pris en compte. Lesélectrons sont des fermions <strong>et</strong> doivent ainsi obéir au principe d’exclusion de Pauli quiinterdit à deux électrons de même spin d’occuper le même état. La technique la pluscouramment utilisée <strong>dans</strong> <strong>les</strong> simulateurs particulaires Monte Carlo pour prendre encompte ce phénomène est la méthode de rejection. Elle a été proposée la premièrefois par Bosi <strong>et</strong> Jacoboni [39] pour un simulateur à une seule particule <strong>et</strong> a par lasuite été adaptée à la simulation de N particu<strong>les</strong> par Lugli <strong>et</strong> Ferry [40]. Dans ceparagraphe, je vais présenter l’algorithme que nous avons développé pour intégrer leprincipe de Pauli <strong>dans</strong> la simulation d’un système 1D, sur la base de la méthode deLugli <strong>et</strong> Ferry.Le point important de ce traitement concerne la normalisation de la fonction dedistribution f(k). Pour le NTC, on a une dimension <strong>dans</strong> l’espace des vecteursd’onde (direction k z ) <strong>et</strong> trois dimensions <strong>dans</strong> l’espace réel. La densité d’état <strong>dans</strong>l’espace réciproque est donnée par :DOS = L z2π(1.20)où L z est la longueur <strong>du</strong> système suivant z. Le nombre d’états <strong>dans</strong> le volume ∆k z


16 1.1. Simulation Monte Carlo des dispositifsest :N c = 2(pour spin) × L z2π × ∆k z (1.21)Le nombre d’états <strong>dans</strong> un volume ∆V (∆x, ∆y, ∆z) de l’espace réel <strong>et</strong> <strong>dans</strong> unvolume ∆k z de l’espace des vecteurs d’onde est :N max = N c × ∆VV= 2 × Lz2π × ∆k z × ∆x.∆y.∆zL xL yL z= ∆kz.∆zπ× ∆x.∆yL xL y(1.22)avec L x ,L y ,L z <strong>les</strong> dimensions <strong>du</strong> système. Dans la simulation Monte Carlo, oncompte le nombre de particu<strong>les</strong> N(r,k z ) <strong>dans</strong> le volume (r,r+∆r) <strong>et</strong> (k z ,k z +∆k z ).Finalement, on obtient la fonction de distribution des particu<strong>les</strong> :f(r,k z ) = N(r,k z)N max=∆k z.∆zπN(r,k z )× ∆x.∆yL xL y(1.23)Si l’on calcule la valeur moyenne <strong>dans</strong> une tranche, on doit considérer ∆x = L x , ∆y =L y . La fonction de distribution est alors la même pour toutes <strong>les</strong> mail<strong>les</strong> de la tranche.Si l’on distingue <strong>les</strong> mail<strong>les</strong> <strong>dans</strong> une tranche, on doit garder le terme ∆x.∆yL xL y. Dansle cas d’une symétrie cylindrique, le maillage en x,y disparaît <strong>et</strong> il faut considérer∆x = L x , ∆y = L y <strong>dans</strong> l’expression (1.23).Dans la simulation Monte Carlo, le principe d’exclusion de Pauli intervient à deuxniveaux : à l’injection des particu<strong>les</strong> aux contacts ohmiques <strong>et</strong> <strong>dans</strong> le traitementd’un processus d’interaction. Dans le cas des contacts ohmiques, la procé<strong>du</strong>re d’injectionconsiste à injecter une particule d’un réservoir métallique idéal à l’équilibr<strong>et</strong>hermique vers un semi con<strong>du</strong>cteur dégénéré. Le nombre de particu<strong>les</strong> injectées àchaque pas sur le temps est choisi par la condition de neutralité de charge <strong>dans</strong> lapremière maille à côté <strong>du</strong> contact. La vitesse de la particule (ou le vecteur d’ondeéquivalent) qui est obtenue par tirage au sort ne doit être acceptée que si la fonctionde distribution f(z,k) finale est inférieure à 1. Si non, il faut tirer au sort un nouvelétat.Lors d’un processus d’interaction, on tire au sort pour décider <strong>du</strong> vecteur d’ondefinal après interaction. A cause <strong>du</strong> principe d’exclusion de Pauli, la probabilité d<strong>et</strong>ransition (1.10) dépend aussi de la fonction de distribution de l’état final f(z,k ′ ).Il faut tenir compte <strong>du</strong> fait que la probabilité de transition est proportionnelle à la


Chapitre 1. Modélisation des dispositifs 17probabilité (1 − f(z,k ′ )) pour que l’état final soit libre. Dans la simulation MonteCarlo, un nombre aléatoire r est comparé avec f(z,k ′ ). Si r > f(z,k ′ ), l’interactionest acceptée. Si non, elle est rej<strong>et</strong>ée.Après chaque injection ou chaque interaction, <strong>les</strong> fonctions de distribution sont misesà jour <strong>et</strong> el<strong>les</strong> sont remises à jour à chaque itération de simulation.Le principe de Pauli a un eff<strong>et</strong> important <strong>dans</strong> <strong>les</strong> régions <strong>du</strong> dispositif où la concentrationde porteurs est très forte. C’est la raison pour laquelle on ne considère pas lacondition <strong>du</strong> principe de Pauli pour injecter des particu<strong>les</strong> <strong>dans</strong> le cas des contactsSchottky parce que la concentration de porteurs est assez faible au niveau <strong>du</strong> contact.Néanmoins le principe de Pauli est appliqué <strong>dans</strong> la simulation <strong>du</strong> <strong>transport</strong> (traitementdes interactions) <strong>dans</strong> le CNTFET à contacts Schottky.Les résultats obtenus ont été validés <strong>et</strong> la fonction de distribution reste bien enmoyenne inférieure à 1 comme on peut le voir sur la figure 1.6, montrant <strong>les</strong> résultatsde simulations sous champ constant (0.1 kV/cm) d’un simple barreau de matériaunanotube modérément dopé. Nous verrons <strong>dans</strong> le chapitre 3 que la fonction dedistribution ainsi obtenue reste bien inférieure à 1 <strong>dans</strong> tout le dispositif CNTFET.Fig. 1.6 – Evolution de la fonction d’occupation en fonction <strong>du</strong> vecteurd’onde k <strong>dans</strong> un barreau de matériau nanotube dopé à 1.5 × 10 8 m −1 <strong>et</strong>sous un champ de 0.1 kV/cm.


18 1.1. Simulation Monte Carlo des dispositifs1.1.5 Le formalisme de Wigner pour <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>quantique</strong>sA ce stade, il est important de rappeler que la diminution de la taille des composantsn’est pas sans conséquence sur le régime de <strong>transport</strong>. En eff<strong>et</strong>, en ré<strong>du</strong>isantl’espace de propagation des électrons à des dimensions de l’ordre voir inférieures à lalongueur d’onde des électrons (longueur d’onde de de Broglie), <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>quantique</strong>s<strong>et</strong> le caractère on<strong>du</strong>latoire des particu<strong>les</strong> deviennent prédominants, ce qui requiertde traiter le <strong>transport</strong> de charge par une approche <strong>quantique</strong>. Il existe un certainnombre de modè<strong>les</strong> perm<strong>et</strong>tant de traiter le <strong>transport</strong> <strong>quantique</strong> avec différentsdegrés d’approximation <strong>et</strong> de complexité.Pour décrire certains eff<strong>et</strong>s <strong>quantique</strong>s (confinement, en particulier), on peut aussiutiliser des modè<strong>les</strong> hydrodynamiques <strong>et</strong> Monte-Carlo pour <strong>les</strong>quels des corrections<strong>quantique</strong>s tel<strong>les</strong> que l’approche de pseudo-potentiel sont ajoutées au modèle <strong>classique</strong>[41], [42]A ce jour, le formalisme des fonctions de Green est certainement la méthode la plusutilisée <strong>dans</strong> le traitement <strong>quantique</strong> <strong>du</strong> <strong>transport</strong> [43]. Au début limité à l’étude destructures 1D tel<strong>les</strong> que <strong>les</strong> diodes à eff<strong>et</strong> tunnel résonnant (RTD), en raison de sonimportante complexité <strong>et</strong> de sa difficulté de mise en œuvre, elle est depuis largementutilisée pour l’étude de systèmes de dimensions ré<strong>du</strong>ites <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> de tenir compte« efficacement », depuis peu, des différents processus dissipatifs (phonons, impur<strong>et</strong>és,...) d’un système [44]. Le lecteur intéressé trouvera davantage d’informations sur cesdifférentes méthodes, <strong>dans</strong> c<strong>et</strong>te liste d’ouvrages traitant <strong>du</strong> suj<strong>et</strong> [45], [46], [47].Dans ce paragraphe, je vais décrire le formalisme de Wigner-Boltzmann [48] quej’utiliserai <strong>dans</strong> ce travail pour étudier <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>du</strong> <strong>transport</strong> <strong>quantique</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong>transistors à NTC.La matrice densitéUn système quelconque peut être décrit par une matrice densité ρ. Dans une baseorthonormée complète |i〉 elle s’écrit sous la forme (en utilisant <strong>les</strong> notations deDirac) [49]ρ = ∑ w i |i〉 〈i| (1.24)i


Chapitre 1. Modélisation des dispositifs 19où w i est la probabilité pour que le système soit <strong>dans</strong> l’état i. Les w i satisfont <strong>les</strong>conditions w i ≥ 0 <strong>et</strong> ∑ w i = 1. La valeur moyenne d’une observable décrite paril’opérateur B est〈B〉 = TrρB = ∑ w i 〈i|B |i〉 (1.25)iSi tous <strong>les</strong> w i sauf un sont nuls, on dit que le système est <strong>dans</strong> un état pur, sinon i<strong>les</strong>t <strong>dans</strong> un état mélangé. Dans la représentation r, on réécrit (1.24)ρ(r ′ ,r) = 〈r ′ | ρ |r〉= ∑ iw i i(r ′ )i ∗ (r)(1.26)On peut prouver que la probabilité pour que le système se trouve <strong>dans</strong> l’état |χ〉 estP = ∑ w i |〈i| χ〉| 2i= 〈χ|ρ|χ〉(1.27)La probabilité pour une particule de se trouver <strong>dans</strong> l’état |r 0 〉 est donc donnée parρ(r 0 ,r 0 ). Pour un état pur |ψ〉 on a donc :ρ(r 0 ,r 0 ) = |ψ(r 0 )| 2 (1.28)Dans un système à l’équilibre, quand |ϕ n 〉 est un k<strong>et</strong> propre <strong>et</strong> E n est la valeur proprecorrespondante de l’Hamiltonien H <strong>du</strong> système, la probabilité pour que le systèmesoit <strong>dans</strong> l’état |ϕ n 〉 est w n = e −βEn /Q, avec Q une constante de normalisation, <strong>et</strong>la matrice densité estρ = ∑ w n |φ n 〉 〈φ n | (1.29)nOn considère maintenant l’équation d’évolution de la matrice densité en fonction <strong>du</strong>temps, on peut prouver [49] (en supposant que <strong>les</strong> w i sont constants)˙ρ(t) = − i [Hρ(t) − ρ(t)H] (1.30)En représentation r, l’équation (1.30) peut s’écrire commei ∂ 〈r| ρ ∂t |r′ 〉 = 〈r| Hρ − ρH |r ′ 〉(i ∂ ∂t ρ(r,r′ ) = 〈r| H ∑ w i |i〉 〈i| − ∑ )w i |i〉 〈i|H |r ′ 〉ii∑∑= H r w i i(r)i ∗ (r ′ ) − H r ′ w i i(r)i ∗ (r ′ )ii ∂ ∂t ρ(r,r′ ) = H(∇ r ,r)ρ(r,r ′ ) − H(∇ r ′,r ′ )ρ(r,r ′ )i(1.31)


20 1.1. Simulation Monte Carlo des dispositifsLa fonction de WignerEn mécanique <strong>quantique</strong>, on peut construire une fonction qui satisfait le même typed’équation que (1.1) pour la fonction de distribution. C’est la fonction de Wignerf W (r,p), définie par∫f W (r,p) =(ρ r + η 2 ,r − η )2e − i pηdη(2π) 3 (1.32)C<strong>et</strong>te fonction est donc construite en considérant ρ(r,r ′ ) comme une fonction de(r + r ′ )/2 <strong>et</strong> (r − r ′ )/2, en remplaçant r par (r + r ′ )/2 <strong>et</strong> en faisant la transforméede Fourier par rapport à (r − r ′ )/2. On peut facilement prouver que la probabilitéde trouver la particule à la position r ou ayant une impulsion p est, comme <strong>dans</strong> lecas <strong>classique</strong> :P(p) = ∫ f W (r,p)drP(r) = ∫ (1.33)f W (r,p) dp 3De même, si h(r,p) est soit une fonction de p soit une fonction de r, alors∫〈h(r,p)〉 = f W (r,p)h(r,p)dr dp(1.34) 3Bien que la fonction de Wigner f W (r,p) satisfasse l’équation (1.33), on ne peut pasla considérer comme la probabilité de trouver une particule à la position r avecl’impulsion p, parce que f W (r,p) peut s’avérer négative pour quelques valeurs de p<strong>et</strong> r. C’est un outil mathématique qui perm<strong>et</strong> de déterminer <strong>les</strong> différentes grandeurscaractéristiques d’un système.Dans l’équation (1.32), on dé<strong>du</strong>it la fonction de Wigner de la matrice densité. Onpeut faire l’inverse :∫ρ(r,r ′ ) =( ) r + r′f W ,p e i p(r−r′ ) dp(1.35)2 3Donc la fonction de Wigner f W (r,p) <strong>et</strong> la matrice densité ρ(r,r ′ ) contiennent lamême information.L’équation <strong>du</strong> <strong>transport</strong> de Wigner pour des électrons balistiquesLa dynamique des électrons <strong>dans</strong> la bande de con<strong>du</strong>ction peut être décrite parl’équation de Schrödinger effective en l’absence de champ magnétique (l’énergie est


Chapitre 1. Modélisation des dispositifs 21considérée par rapport au minimum de la bande de con<strong>du</strong>ction E c ) :Dans ce cas, l’équation (1.31) s’écriti ∂ []∂t ψ(r,t) = − 22m ∗ ∇2 r + U(r) ψ(r,t) (1.36)i ∂ ∂t ρ(r 1,r 2 ) = − 22m ∗ (∇2r1− ∇ 2 r 2)ρ(r1 ,r 2 ) + [U(r 1 ) − U(r 2 )] ρ(r 1 ,r 2 ) (1.37)En faisant le changement de variab<strong>les</strong> r 1 = r + r ′ /2, r 2 = r − r ′ /2 <strong>et</strong> en utilisant laformule suivante∇ r1 · ∇ r1 = ( ∇ r + 1 2 ∇ r ′ )(∇r + 1 2 ∇ r ′ )= ∆r + 1 4 ∆ r ′ + ∇ r · ∇ r ′∇ r2 · ∇ r2 = ( ∇ r − 1 2 ∇ r ′ )(∇r − 1 2 ∇ r ′ )= ∆r + 1 4 ∆ r ′ − ∇ r · ∇ r(1.38)l’équation (1.37) devienti ∂ ∂t ρ ( r + r′2)r′,r −2 = − 2(2∇2m ∗ r · ∇ r ′) ρ ( )r + r′ r′,r −2 2 +) ( )] (− U r −r ′ρ r +r ′+ [ U ( r + r′222,r −r′2) (1.39)On utilise la même définition de la fonction Wigner (1.32) en intro<strong>du</strong>isant le vecteurd’onde k = p/ au lieu de l’impulsion p,f W (r,k) = 1(2π) 3 ∫)dr ′ e −ik.r′ ρ(r + r′ r′,r −2 2On prend la transformée de Fourier différentielle de (1.39) <strong>et</strong> on obtient∂f W (r,k,t)∂t∫= − 2 1im ∗ (2π) dr ′ e 3 −ik.r′ (∇ r · ∇ r ′)ρ ( )r + r′ r′,r −2 2∫ ( ( ) ( )) (+ 1i(2π) dr ′ e 3 −ik.r′ U r +r ′2 − U r −r ′2 ρ r +r ′2(1.40))r′,r −2(1.41)Traitons séparément <strong>les</strong> deux termes de droite, on effectue une intégration par partiesur le premier terme en supposant que la densité est nulle à l’infini :∫− 2 1m ∗ i (2π) dr ′ e 3 −ik.r′ (∇ r · ∇ r ′)ρ ( )r + r′ r′,r −2 2= − 2 1∇m ∗ i (2π) 3 r · ∫ dr ′ e −ik.r′ ∇ r ′ρ ( )r + r′ r′,r −2 2= − 2 1∇m ∗ i (2π) 3 r · ∫ dr ′ ike −ik.r′ ρ ( )r + r′ r′,r −2 2= − r · ∇m ∗ r f W (r,k,t)(1.42)


22 1.1. Simulation Monte Carlo des dispositifsEn réintro<strong>du</strong>isant la transformée inverse de la définition de la fonction de Wigner(1.40) <strong>dans</strong> le second terme, on obtient∫ ( ( ) ( )) ( )1i(2π) dr ′ e 3 −ik.r′ U r +r ′2 − U r −r ′2 ρ r +r ′ r′,r −2 2∫ ∫= 1i(2π) dr ′ e 3 −ik.r′ dk ′ e ik′ r ′ f W (r,k ′ ) ( U ( ) ( ))r + r′2 − U r −r ′2∫= 1i(2π) dk ′ f 3 W (r,k ′ ) ∫ ( ( ) ( ))dr ′ e ik′ r ′ e −ik.r′ U r +r ′2 − U r −r ′2= ∫ ∫ ( ( ) ( ))dk ′ f W (r,k ′ 1)i(2π) dr ′ e 3 −i(k−k′ )r ′ U r +r ′2 − U r −r ′2= ∫ dk ′ f W (r,k ′ )V W (r,k − k ′ )= Qf W (r,k)(1.43)où l’énergie potentielle de Wigner est∫V W (r,k − k ′ 1) =i(2π) 3 dr ′ e −i(k−k′ )r(U′) (r + r′− U2)) (r − r′2(1.44)Donc l’équation (1.41) se réécrit∂f W (r,k,t)∂t= − m ∗k · ∇ rf W (r,k,t) + Qf W (r,k,t) (1.45)C’est l’équation d’évolution de Wigner. Dans le cas particulier où l’énergie potentielleU est linéaire ou quadratique, l’équation (1.44) devientV W (r,k − k ′ ) = 1i(2π) 3 ∇ r U(r) · ∫ e −i(k−k′ )r ′ r ′ dr ′= 1 ∇ rU(r) · ∇ k δ(k ′ − k)(1.46)On peut facilement montrer que l’équation (1.45) est alors exactement l’équation deBoltzmann (1.7) en réécrivant le terme d’évolution <strong>quantique</strong> Qf W (r,k,t)Qf W (r,k) = ∫ dk ′ f W (r,k ′ ) ( 1 ∇ rU(r) · ∇ k δ(k ′ − k) )= 1 ∇ rU(r) · ∇ k∫dk ′ f W (r,k ′ )δ(k ′ − k)= 1 ∇ rU(r) · ∇ k f W (r,k)(1.47)Il apparaît donc que l’équation de Boltzmann est une limite <strong>classique</strong> de l’équationde Wigner qui s’applique <strong>dans</strong> le cas d’un potentiel lentement variable.L’équation <strong>du</strong> <strong>transport</strong> de Wigner pour le système électron - phononMaintenant, on considère un système constitué d’un électron <strong>et</strong> d’un mode de phononsq. On peut construire un ensemble de base |φ〉 = |i〉 |n〉 où |i〉 est la fonction


Chapitre 1. Modélisation des dispositifs 23d’onde de l’électron <strong>et</strong> n est le nombre de phonons <strong>dans</strong> le mode q. La matricedensité est définie commeρ = ∑ φ= ∑ iw φ |φ〉 〈φ|w i,n |i〉 |n〉 〈n| 〈i|(1.48)où en représentation rρ(r,r ′ ,n,n ′ ,t) = 〈r,n| ρ(t) |r ′ ,n ′ 〉 (1.49)<strong>et</strong> la fonction de Wigner est définie de même façon que <strong>dans</strong> l’équation (1.40)f W (r,k,n,n ′ ,t) = 1(2π) 3 ∫)dr ′ e −ikr′ ρ(r + r′ r′,r −2 2 ,n,n′ ,tL’Hamiltonien <strong>du</strong> système s’écrit comme la somme de trois termes(1.50)H = H e + H p + V e−p= − 2 ∇ 2 r2m ∗ + U(r) + ω 0(a+q a q + 1 2)+ iF(q)[e iqr a q − e −iqr a + q] (1.51)où a + q <strong>et</strong> a q sont <strong>les</strong> opérateurs création <strong>et</strong> annihilation d’un phonon de mode q <strong>et</strong>F(q) dépend <strong>du</strong> type de couplage électron-phonon. Par des calculs similaires à ceuxde la partie précédente, on peut trouver [36] :[ ∂∂t + m ∗k · ∇ r + iω 0 (n − n ′ ) − Q]f W (r,k,n,n ′ ,t) = Cf W (r,k,n,n ′ ,t) (1.52)où Qf W est similaire à l’équation (1.43) <strong>et</strong> Cf W s’écritCf W (r,k,n,n ′ ,t)= F(q) [ e (√ ( iqr n + 1.f W r,k −q,n + 2 1,n′ ,t ) − √ (n ′ f W r,k +q2 ,n,n′ − 1,t ))+ e (√ ( −iqr n ′ + 1f W r,k −q2 ,n,n′ + 1,t ) − √ (n.f W r,k +q,n − 2 1,n′ ,t ))](1.53)Si le couplage avec le mode de phonon est faible, on néglige <strong>les</strong> processus d’interactionsà plusieurs phonons, c’est-à-dire f W (r,k,n,n ′ ,t) = 0 si |n ′ − n| > 1 ;on a donc n ′ = n,n ± 1. De plus, on suppose que l’interaction électron - phononest rapide vis-à-vis des autres phénomènes mis en jeux (la dépendance <strong>du</strong> tempsde la fonction de Wigner, le <strong>transport</strong> <strong>du</strong> porteur le long <strong>du</strong> dispositif). On peuttrouver l’équation pour la fonction de Wigner diagonale sur le nombre de phonons


24 1.1. Simulation Monte Carlo des dispositifsf W (r,k,n,n ′ ,t) = f W (r,k,n,t)[ ∂∂t + m ∗ k · ∇ r − Q ] f W (r,k,n,t) =+2πF 2 (q)(n + 1).δ [E 0 − E(k) + E(k − q)] [f W (r,k − q,n + 1,t) − f W (r,k,n,t)]+2πF 2 (q)n.δ [E 0 + E(k) − E(k + q)] [f W (r,k + q,n − 1,t) − f W (r,k,n,t)](1.54)Maintenant on considère le mode de phonons à l’équilibre thermique malgré lecouplage avec <strong>les</strong> électrons, donc <strong>dans</strong> l’équation (1.48) on a w i,n = w i .w n , <strong>et</strong>w n = Ae −nω/k BT est la probabilité de trouver n phonons de mode q <strong>et</strong> satisfaitla condition ∑ w n = 1. Pour satisfaire la condition de normalisation, on anA −1 1= = ¯n + 1 <strong>et</strong>1−e −ω/k B T∑n.w n = ∑ (n + 1).w n+1 = ¯nn n∑n.w n−1 = ∑ (n + 1).w n = ¯n + 1nn(1.55)où ¯n = ( e ω/k BT − 1 ) −1est la fonction de distribution de Bose-Einstein. On peutréécrire l’équation (1.49) pour le cas n = n ′ρ(r,r ′ ,n) = ∑ w i w n 〈r,n| |i〉 |n〉 〈n| 〈i| |r ′ ,n〉i∑= w n w i i(r)i ∗ (r ′ )(1.56)i= ρ(r,r ′ )w n<strong>et</strong> la fonction de Wigner correspondante estf W (r,k,n,t) = f W (r,k,t).w n (1.57)où f W (r,k,t) = ∑ f W (r,k,n,t). Maintenant, on remplace (1.57) <strong>dans</strong> (1.54) <strong>et</strong> onnsomme sur n en utilisant <strong>les</strong> équations (1.55)[ ∂∂t + m ∗ k · ∇ r − Q ] f W (r,k,t) =+2πF 2 (q)δ [E 0 − E(k) + E(k − q)] [¯nf W (r,k − q,t) − (¯n + 1)f W (r,k,t)]+2πF 2 (q)δ [E 0 + E(k) − E(k + q)] [(¯n + 1)f W (r,k + q,t) − ¯nf W (r,k,t)](1.58)Si l’on prend k ′ = k − q pour s 1 (k,k ′ ) (la probabilité de transition depuis l’état kvers l’état k ′ correspondant à l’émission d’un phonon) <strong>et</strong> k ′ = k + q pour s 2 (k,k ′ )


Chapitre 1. Modélisation des dispositifs 25(la probabilité correspondant à l’absorption d’un phonon), on a :s 1 (k ′ ,k) = 2πF 2 (q)¯nδ [E(k ′ ) − E(k) + E 0 ]s 1 (k,k ′ ) = 2πF 2 (q) (¯n + 1)δ [E(k ′ ) − E(k) + E 0 ]s 2 (k ′ ,k) = 2πF 2 (q) (¯n + 1)δ [E(k ′ ) − E(k) − E 0 ]s 2 (k,k ′ ) = 2πF 2 (q)¯nδ [E(k ′ ) − E(k) − E 0 ](1.59)On m<strong>et</strong> (1.59) <strong>dans</strong> (1.58) <strong>et</strong> la somme sur q est remplacée par la somme sur k ′ ensupposant la présence de plusieurs modes de phonons q[ ∂∂t + m ∗ k · ∇ r − Q ] f W (r,k,n,t) =+ ∑ k ′ [s 1 (k ′ ,k)f W (r,k ′ ,t) − s 1 (k,k ′ )f W (r,k,t)]+ ∑ k ′ [s 2 (k ′ ,k)f W (r,k ′ ,t) − s 2 (k,k ′ )f W (r,k,t)](1.60)Le terme d’interaction <strong>dans</strong> l’équation (1.60) est similaire à l’équation (1.10) pourl’équation de <strong>transport</strong> de Boltzmann. On montre ainsi que l’on peut modéliser <strong>les</strong>collisions de manière analogue aux modè<strong>les</strong> semi-<strong>classique</strong>s. L’équation de <strong>transport</strong>obtenue est parfois appelée de « Wigner-Boltzmann » [20].Simulation Monte Carlo <strong>dans</strong> le formalisme de WignerDans c<strong>et</strong>te partie, on va présenter brièvement la technique de simulation MonteCarlo développée par Damien Querlioz [36] <strong>dans</strong> l’équipe pour simuler le <strong>transport</strong><strong>quantique</strong>. Les détails se trouvent <strong>dans</strong> la thèse de Querlioz [36]. Le système simuléest un gaz de porteurs unidimensionnel suivant l’axe z <strong>du</strong> nanotube. Donc <strong>les</strong> formu<strong>les</strong>pour le formalisme de Wigner se présentent <strong>dans</strong> une dimension de l’espaceréel <strong>et</strong> une dimension de l’espace réciproque.La méthode ressemble beaucoup à la méthode Monte Carlo de résolution de l’équationde Boltzmann présentée <strong>dans</strong> la partie 1.1.2. Mais la fonction de Wigner est échantillonnéeavec une somme d’excitations localisées de type Diracf(z,k,t) = ∑ iA i δ(z − z i (t))δ(k − k i (t)) (1.61)où la somme sur i est la sommation sur toutes <strong>les</strong> particu<strong>les</strong>, z i <strong>et</strong> k i sont la position<strong>et</strong> le vecteur d’onde de la ième particule <strong>dans</strong> le système, l’amplitude A i est l’affinité


26 1.1. Simulation Monte Carlo des dispositifsde la ième particule [50]. C<strong>et</strong>te amplitude, spécifique au formalisme de Wigner, est unnouveau paramètre indispensable pour reconstruire la fonction de Wigner qui peutavoir des valeurs négatives. Elle va contenir toute l’information sur l’état <strong>quantique</strong><strong>du</strong> système.On utilise l’approche inspirée de travaux de Shifren pour résoudre l’équation Wigner-Boltzmann. Dans c<strong>et</strong>te approche, le terme d’évolution <strong>quantique</strong> (1.43) est interprétécomme le terme agissant sur l’affinité des particu<strong>les</strong> à chaque pas de temps. Lerôle <strong>du</strong> terme de collision reste le même que <strong>dans</strong> la méthode MC semi-<strong>classique</strong>.La méthode ressemble donc beaucoup à la méthode Monte Carlo de résolution del’équation de Boltzmann. A la fin de chaque pas de temps, <strong>dans</strong> chaque maille del’espace des phases M(z,k), l’affinité des particu<strong>les</strong> est mise à jour selon l’équation∑i∈M(z,k)dA idt= Qf W (z,k) (1.62)La technique de base est : <strong>du</strong>rant un pas de temps, toutes <strong>les</strong> particu<strong>les</strong> sont traitéesde manière <strong>classique</strong> par l’équation (1.16) concernant le changement de la positionr. A la fin de chaque pas de temps, on résout l’équation de Poisson <strong>et</strong> on m<strong>et</strong> àjour <strong>les</strong> affinités des particu<strong>les</strong> avec le terme d’évolution <strong>quantique</strong> par l’équation(1.62). Il est important de noter que <strong>dans</strong> c<strong>et</strong>te approche, le potentiel n’agit quesur <strong>les</strong> affinités des particu<strong>les</strong>, via (1.62), <strong>et</strong> reste sans eff<strong>et</strong> sur le vecteur d’onde(contrairement au cas <strong>classique</strong>) qui ne peut changer que lors d’une interaction.


Chapitre 1. Modélisation des dispositifs 271.2 Modélisation des nanotubes de carboneDans la partie précédente, j’ai exposé <strong>les</strong> notions de base de la simulation par laméthode Monte Carlo <strong>et</strong> présenté <strong>les</strong> équations physiques régissant l’évolution desparticu<strong>les</strong> quelle que soit la nature <strong>du</strong> <strong>transport</strong>, <strong>classique</strong> ou <strong>quantique</strong>. Les paramètresd’entrée sont au nombre de trois :• la structure de bande <strong>du</strong> matériau (relation énergie-vecteur d’onde E(k))• le spectre de phonons (relations de dispersion E ph (q) suivant le mode de phononconsidéré)• <strong>les</strong> fréquences d’interactionsDans c<strong>et</strong>te partie, je détaillerai <strong>les</strong> modè<strong>les</strong> utilisés pour déterminer ces trois grandeurs<strong>dans</strong> le cas des nanotubes de carbone zig-zag. Je commencerai par une présentationde la méthode de « zone-folding » perm<strong>et</strong>tant d’obtenir la structure de banded’un nanotube de carbone à partir de laquelle sont calculés <strong>les</strong> paramètres relatifsaux matériaux tels que <strong>les</strong> masses effectives, <strong>les</strong> largeurs de bande interdite, <strong>les</strong> densitésd’états. Cela nous perm<strong>et</strong>tra ensuite de valider le modèle r<strong>et</strong>enu. J’effectueraiune étude quasi similaire appliquée aux phonons <strong>dans</strong> <strong>les</strong> NTC. Enfin, je présenteraiquelques bases théoriques <strong>du</strong> calcul des fréquences d’interaction par la théorie desperturbations.1.2.1 La structure de bandeDepuis sa découverte officielle par Iijima [51], une intense activité de recherche s’estdéveloppée autour de c<strong>et</strong>te famille d’obj<strong>et</strong>s, caractérisés par de multip<strong>les</strong> propriétésphysiques remarquab<strong>les</strong> [52], [53]. Idéalement, un nanotube de carbone peut être vucomme un plan de graphène enroulé sur lui-même de manière à former un tube. Lespropriétés physiques des nanotubes dépendent étroitement de la façon dont le plande graphène est « enroulé ».Pour déterminer la structure de bandes des nanotubes, l’approche la plus simpleconsiste à calculer d’abord la structure de bandes d’un plan de graphène [54], quiest infini <strong>dans</strong> deux dimensions. Celle <strong>du</strong> nanotube se dé<strong>du</strong>it en appliquant la conditionpériodique convenable. Le calcul de la structure de bandes <strong>du</strong> graphène par laméthode des liaisons fortes est présenté en annexe B.


28 1.2. Modélisation des nanotubes de carboneDans le cas le plus simple, ce calcul donne la relation de dispersion suivante pour lastructure électronique d’une couche de graphène [54] :√√3kx aE 2D (k x ,k y ) ≈ ±t 1 + 4 cos cos k ya2 2 + 4cos2k ya2(1.63)où t est l’élément de matrice de couplage entre <strong>les</strong> orbita<strong>les</strong> π de deux atomes <strong>les</strong>plus proches par l’Hamiltonien <strong>du</strong> système, a est la distance entre ces deux atomes<strong>et</strong> (k x ,k y ) représente <strong>les</strong> coordonnées <strong>du</strong> vecteur d’onde.Soient a 1 <strong>et</strong> a 2 <strong>les</strong> vecteurs primitifs <strong>du</strong> réseau hexagonal <strong>du</strong> graphène, commeillustré sur la figure 1.7a. Un nanotube est entièrement défini par son vecteur chiralC dont <strong>les</strong> deux extrémités se rejoignent pour former l’enroulement. Il déterminedonc l’hélicité <strong>du</strong> nanotube sous la formeC = na 1 + ma 2 (1.64)où n <strong>et</strong> m sont des nombres entiers. La donnée <strong>du</strong> couple d’indices (n,m) caractérisedonc entièrement le NTC. Nous ne nous intéresserons ici qu’uniquement aux nanotubesde type (n, 0), dits « zigzag ». En eff<strong>et</strong>, comme nous allons le voir, 2/3 d’entreeux sont semi-con<strong>du</strong>cteurs. Ils nous intéressent donc particulièrement en vue d’applicationstransistor. Au contraire, <strong>les</strong> nanotubes de type (n,n), dits « armchairs »,sont tous métalliques [54]. Les autres, tel que n ≠ m, sont d’un moindre intérêt.Le vecteur C des nanotubes zigzag (n, 0) est donc de la formeC = na 1 (1.65)a) b)yxk yk xb 12nK 1TCK 2ΓKMa 1b 2a 2Fig. 1.7 – Le réseau réel (a) <strong>et</strong> le réseau réciproque (b) pour le NTC (n, 0).La longueur <strong>du</strong> vecteur C <strong>et</strong> le nombre de traits rouges <strong>dans</strong> b) sont pourNTC (4, 0).


Chapitre 1. Modélisation des dispositifs 29<strong>et</strong> la circonférence <strong>du</strong> cylindre est simplement |C| = |n · a 1 | = n.a.Le vecteur de translation T forme avec le vecteur C une cellule unité <strong>du</strong> NTC (n, 0).Il est parallèle à l’axe <strong>du</strong> nanotube <strong>et</strong> perpendiculaire au vecteur chiral C. Sur lafigure 1.7a, on voit facilement que la longueur de T pour un NTC (n, 0) est toujours3a C C <strong>et</strong>T = a 1 − 2a 2 (1.66)Chaque cellule unité <strong>du</strong> NTC (n, 0) contient 2n hexagones, c’est-à-dire 4n atomesde carbone. La densité d’atomes de carbone <strong>dans</strong> NTC est donc égale à :ρ = 2 × 2n3a C C=4n3 × 1.44 A ◦ (1.67)Par exemple, pour le NTC (19, 0) on a une concentration d’atomes de carbone de17.59 × 10 10 carbone/m ou 3.5 × 10 −15 kg/m. Si l’on dope le NTC avec une concentrationde dopants de 5 × 10 6 cm −1 , on a une espèce dopante pour 350 atomes decarbone.Nous allons maintenant déterminer la zone de Brillouin <strong>du</strong> NTC (n, 0). Les vecteurs<strong>du</strong> réseau réciproque K 1 (<strong>dans</strong> la circonférence) <strong>et</strong> K 2 (le long de l’axe <strong>du</strong> NTC)sont obtenus par <strong>les</strong> relations suivantes :C · K 1 = 2π ; C · K 2 = 0T · K 1 = 0; T · K 2 = 2π(1.68)A partir des équations (1.65), (1.66), (1.68) <strong>et</strong> des conditions a i · b j = 2πδ ij , ontrouveK 1 = 1 (2b (√ )2n 1 + b 2 ) = 2πa.2n 3, 1( )K 2 = − 1b (1.69)−π2 2 =√3a, π aComme le montre la figure 1.7b, K 1 est orienté suivant la direction ΓK <strong>et</strong> K 2 a lamême direction que b 2 . La longueur <strong>du</strong> vecteur 2nK 1 , dont <strong>les</strong> deux extrémités sontdeux points <strong>du</strong> réseau réciproque, est fixée <strong>et</strong> égale à :|2nK 1 | = |2b 1 + b 2 | = 3ΓK = 4π a(1.70)<strong>et</strong> celle <strong>du</strong> vecteur K 2 est égale à :|K 2 | = 1 2 |b 2| = 2π √3a= 2π|T|(1.71)


30 1.2. Modélisation des nanotubes de carboneLes conditions aux limites périodiques le long de la circonférence imposentC · k = µ 2π, c’est-à-dire k ⊥ = µ 2πna = µK 1 (1.72)où µ est un nombre entier. Les vecteurs k sont donc quantifiés suivant la directionde la circonférence (la direction <strong>du</strong> vecteur K 1 ). Le pas des valeurs quantifiées estexactement la longueur <strong>du</strong> vecteur K 1 . Puisque 2n fois le vecteur K 1 donne un autrepoint <strong>du</strong> réseau réciproque, on ne va considérer que 2n valeurs de la composante <strong>du</strong>vecteur d’onde suivant la direction de la circonférence (on compte depuis 0).Les vecteurs d’onde prennent des valeurs continues <strong>dans</strong> la direction de l’axe <strong>du</strong>nanotube (K 2 ) pour un nanotube de longueur infinie. Pour un tube de longueur L,la composante <strong>du</strong> vecteur d’onde le long de l’axe <strong>du</strong> tube est quantifiée <strong>et</strong> espacéede 2π/L. Donc pour le NTC (n, 0) le vecteur d’onde s’écrit finalement :k = k K 2|K 2 | + µK 1 (1.73)Le principe de la méthode de « zone-folding » (ZF) est de considérer que la structurede bandes d’un nanotube peut être obtenue à partir d’une série de coupes de lastructure de bande <strong>du</strong> graphène effectuées selon <strong>les</strong> différentes valeurs permises <strong>du</strong>vecteur d’onde k <strong>du</strong> nanotube. A partir de la relation E(k) <strong>du</strong> graphène on obtientau final 2n sous-bandes pour le nanotube zigzag tel que :( )Eµ NTC (k) = E 2D k K 2+ µK −π|K 2 | 1 ; µ = 0,.., 2n − 1 ; √3a< k ≤()= E 2D k x = − k + µ2π√ 3,k 2 2na y = k√ 3+ µ2π2 2na√= ±t 3 + 4 cos √ 3kacos µπ 2µπ+ 2 cos2 n nπ √3a(1.74)La figure 1.8 montre la structure de bandes pour NTC (5, 0) calculée par la formule(1.74). Pour le NTC (5, 0) on voit que <strong>les</strong> bandes correspondant à µ = n+1,..., 2n−1sont dégénérées avec <strong>les</strong> bandes correspondant à µ = n − 1,..., 1. On a au final 2nsous-bandes de valence <strong>et</strong> 2n sous-bandes de con<strong>du</strong>ction dont n−1 sont doublementdégénérées pour un NTC (n, 0).Quand le diamètre <strong>du</strong> NTC est très p<strong>et</strong>it (inférieure à 1 nm), il faut prendre encompte la courbure <strong>du</strong> NTC car <strong>les</strong> orbita<strong>les</strong> p z ne sont pas parallè<strong>les</strong>. Il faut modifierla méthode de liaison forte utilisée ci-dessus en tenant compte de la courbure [55], [56]ou bien utiliser la méthode ab-initio pour calculer la structure de bandes [57].


Chapitre 1. Modélisation des dispositifs 31Fig. 1.8 – Les bandes de con<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> NTC (5, 0).Si, pour un nanotube donné, une des lignes de la zone de Brillouin <strong>du</strong> nanotubepasse par un point K de la zone de Brillouin 2D <strong>du</strong> graphène, la structure de bandeest à gap nul. Le nanotube est métallique. Si aucune ne passe par un point K, on aalors un gap non nul <strong>et</strong> le NTC est semicon<strong>du</strong>cteur.Le point K est situé à 2n/3K 1 <strong>du</strong> point Γ (figure 1.7b). A partir de l’équation (1.74)on obtient <strong>les</strong> minimums des sous-bandes <strong>du</strong> NTC (k = 0)E µ min = t √3 + 4 cos µπ n2µπ∣ ∣∣1+ 2 cosn = t µπ+ 2 cos ∣ (1.75)nL’indice de la sous-bande la plus basse qui détermine la valeur <strong>du</strong> band-gap est lenombre entier le plus proche de 2n/3. C’est la condition 3µ − 2n = ±1 (le signedétermine le µ entier). En développant l’équation (1.75) en série de Taylor en fonctionde 1/n, on peut avoir la formule de band-gap (à l’ordre 2).E 1 = t ∣ ∣1 + 2 cos [ π(2n ± 1)]∣ ∣3n ) (1.76)= √ tπ3n(1 ∓ π6 √ 3nLe premier terme (à l’ordre 1) est souvent utilisé pour estimer la largeur de la bande


32 1.2. Modélisation des nanotubes de carboneinterdite :E NTCg= 2tπ √3n= 2ta C Cd t(1.77)où d t = n.a/π est le diamètre <strong>du</strong> nanotube <strong>et</strong> a C C = a/ √ 3 est la distance entredeux atomes de carbone voisins. La valeur de t est fixée par la formule (1.77) à partirde résultats expérimentaux à 2.7 ± 0.1 eV <strong>dans</strong> [58] <strong>et</strong> 2.45 eV <strong>dans</strong> [59]. Depuis lecalcul ab-initio, on a t = 2.53 eV [57].Nous allons maintenant déterminer la densité d’états (DOS) <strong>du</strong> NTC. Pour <strong>les</strong>ystème 1D, le nombre total d’états N(k) de vecteur d’onde inférieur à une valeurmaximum k est donné parN(k) =2k2π/L = kL π(1.78)En utilisant la relation de dispersion, on peut convertir N(k) en N(E) qui donne lenombre d’états d’énergie inférieure à E. On calcule alors la dérivée de c<strong>et</strong>te fonctionpar rapport à l’énergie, ce qui donne la densité d’états à l’énergie E :DOS(E) = d dN dkN(E) = (1.79)dE dk dEDepuis <strong>les</strong> équations (1.74) <strong>et</strong> (1.75) en posant b = t ( ) 2 3 + 2 cos 2µπn , l’expression dela densité d’états de NTC devient :DOS(E µ ) = L πdkdE µ =E µ4Lπ √ √3a ( ) 2 ((E µ min )2 − b − (Eµ ) 2 − b ) 2(1.80)Attention, pour chaque sous-bande, la formule (1.80) est appliquée <strong>dans</strong> le domained’énergie de c<strong>et</strong>te sous-bande. On voit sur la figure 1.9 <strong>les</strong> bandes de con<strong>du</strong>ction <strong>et</strong>la densité d’états <strong>du</strong> NTC (10, 0). Puisque <strong>les</strong> énergies des bandes de con<strong>du</strong>ctionsont comprises entre 0.176 eV <strong>et</strong> 3 eV, la densité d’états est nulle en dehors de cedomaine d’énergie.Dans le cas limite des faib<strong>les</strong> énergies, on r<strong>et</strong>rouve facilement une forme de DOSvariant en 1 /√ E − E min caractéristique des systèmes 1D (où E min est l’énergie <strong>du</strong>bas de la sous-bande). La densité d’état <strong>du</strong> NTC a été calculée numériquement àpartir de la relation de dispersion par la méthode des liaisons fortes [54].Dans la simulation Monte Carlo, on ne considère que <strong>les</strong> 3 premières sous-bandes,<strong>et</strong> on utilise une relation de dispersion quasi-parabolique pour décrire la structure


Chapitre 1. Modélisation des dispositifs 33Fig. 1.9 – a) Les bandes de con<strong>du</strong>ction ; b) La densité d’états <strong>du</strong> NTC(10, 0).de bandes <strong>du</strong> NTC, en incluant un coefficient de non parabolicité pour une bonnedescription des sous-bandes jusqu’à des énergies d’au moins 1 eV :E(1 + αE) = 2 k 2(1.81)2m ∗La masse effective <strong>et</strong> le coefficient α sont dé<strong>du</strong>its des calculs de la structure de bandesde NTC utilisant <strong>les</strong> 4 orbita<strong>les</strong> de l’atome de carbone [60], [34]. Les résultats ainsiobtenus sont très proches des calculs analytiques présentés ci-dessus pour <strong>les</strong> troispremières sous-bandes. Depuis l’équation (1.74), en procédant à des développementslimités, on a obtenu <strong>les</strong> minimums, <strong>les</strong> masses effectives <strong>et</strong> <strong>les</strong> coefficients de non parabolicitédes 3 premières sous-bandes pour l’approximation non parabolique (1.81)(tableau 1.1). Les calculs détaillés sont présentés en annexe D.La vitesse de groupe correspondante est :v g = 1 ∂E ∂k = k 1m ∗ (1 + 2αE)(1.82)Si la longueur <strong>du</strong> NTC est finie, le vecteur d’onde le long l’axe <strong>du</strong> NTC est quantifié.Mais avec une bonne approximation, la structure de bandes (ou la densité d’états)


34 1.2. Modélisation des nanotubes de carbone(E 1 = E 0|3µ 1 − 2n| = 1α 1 = 1E 0 = √ tπ2E 13n m ∗ 1 = 82 ·3a 2 t 2|3µ 2 − 2n| = 2|3µ 3 − 2n| = 4)1 ∓ π6 √ 3nE 12± √ 2π − π23n)E 2 = 2E 0(1 ∓ π3 √ 3nα 2 = 12E 2m ∗ 2 = 829n 2 ∓ π327 √ 3n 3E 23a 2 t 2 2± √ 4π − 4π23n 9n 2 ∓ 8π327 √ 3n 3)E 3 = 4E 0(1 ∓ 2π3 √ 3nα 3 = 12E 3m ∗ 3 = 82E 33a 2 t 2 2± √ 4π − 16π23n 9n 2 ∓ 64π327 √ 3n 3Tab. 1.1 – L’approximation non-parabolique pour la structure de bande deNTC (n, 0).<strong>du</strong> nanotube de longueur finie ressemble à celle <strong>du</strong> nanotube infini quand la longueurest supérieure à quelques nanomètres [61] ou à plus de 10 nm [62]. On peut doncutiliser, pour la détermination de la structure de bandes, <strong>les</strong> paramètres <strong>du</strong> NTCinfini <strong>dans</strong> nos simulations Monte Carlo.La validation de l’approximation de la masse effective est considérée <strong>dans</strong> l’article[63] où l’on utilise trois modè<strong>les</strong> de la structure de bandes pour simuler un CNT-FET à contacts ohmiques : méthode de Hückel éten<strong>du</strong>e, méthode de liaison forte,approximation de la masse effective parabolique. Ces auteurs valident égalementl’approximation de la masse effective pour <strong>les</strong> tensions appliquées en pratique <strong>dans</strong>le CNTFET.Expérimentalement, le NTC est classifié comme métallique ou semicon<strong>du</strong>cteur suivantla dépendance de la résistance en fonction de la tension de grille [64]. Les tubesmétalliques ont une caractéristique courant-tension linéaire <strong>et</strong> indépendantes de latension de grille (V GS ). Au contraire, la caractéristique non linéaire à températureambiante <strong>et</strong> la dépendance asymétrique de la con<strong>du</strong>ctance sur la tension de grilleindiquent que le tube est semicon<strong>du</strong>cteur [65].


Chapitre 1. Modélisation des dispositifs 351.2.2 Les phonons <strong>dans</strong> le NTCDans le paragraphe précédent, on a présenté la structure de bandes <strong>du</strong> NTC en imposantla condition que <strong>les</strong> atomes de carbone sont fixés à leur position d’équilibre.En réalité, ils oscillent autour de c<strong>et</strong>te position. Ces vibrations ont une grande importance<strong>dans</strong> l’étude des propriétés de <strong>transport</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> solides car el<strong>les</strong> modifientle potentiel <strong>du</strong> réseau cristallin <strong>et</strong> perturbent en conséquence le mouvement des porteurs.C’est d’ailleurs par ce mécanisme de perturbation que <strong>les</strong> porteurs échangentde l’énergie avec le réseau.On appelle un mode <strong>dans</strong> lequel chaque élément d’un réseau vibre à la mêmefréquence un mode normal. Les modes normaux de vibrations perm<strong>et</strong>tent de présenterun caractère particulaire à des quasi-particu<strong>les</strong> nommées phonons. Un traitement<strong>quantique</strong> est nécessaire afin d’évaluer le couplage entre un ensemble de porteurs <strong>et</strong>le réseau, ou le couplage électron-phonon.On décrit ici succinctement le spectre des phonons <strong>du</strong> NTC issu de celui <strong>du</strong> graphèneen utilisant le modèle de forces constantes (présenté en détail en annexe C). La figure1.10 présente le spectre de phonons <strong>du</strong> graphène.On peut noter que la polarisation des phonons suivant la direction ΓM est pure. Onpeut donc parler des modes longitudinaux (L), transverses (T) <strong>et</strong> perpendiculairesFig. 1.10 – La dispersion des phonons pour le graphène.


36 1.2. Modélisation des nanotubes de carbone(Z). Les phonons acoustiques correspondent au cas où deux atomes voisins vibrenten phase. Les phonons optiques correspondent au cas où <strong>les</strong> deux atomes vibrenten opposition de phase. Les modes de phonons <strong>dans</strong> le plan <strong>du</strong> graphène (L <strong>et</strong> T)sont indépendants de ceux hors <strong>du</strong> plan (Z). Le calcul des vecteurs propres montreque suivant la direction MK ou KΓ, <strong>les</strong> modes de phonons <strong>dans</strong> le plan sont lemélange des polarisations fondamenta<strong>les</strong> L <strong>et</strong> T. Les modes hors <strong>du</strong> plan Z sontencore indépendants des autres.Pour calculer le spectre de phonons <strong>du</strong> NTC (n, 0), on utilise la même techniqueque celle pour la détermination la relation de dispersion électronique. On utilise laformule (1.74) pour le spectre de phonons :( )ωµ NTC (k) = ω 2D k K 2+ µK −π|K 2 | 1 ; µ = 0,.., 2n − 1 ; √3a< k ≤ √ π() 3a= ω 2D k x = − k + µ2π√ 3,k (1.83)2 2na y = k√ 3+ µ2π2 2naEn procédant comme pour la relation E(k) , la relation de dispersion d’un tube (n, 0)est obtenue en faisant des coupes de la relation de dispersion 2D <strong>du</strong> graphène selon2n valeurs <strong>dans</strong> la direction ΓK. Chacune des six branches de phonon <strong>du</strong> graphène,3 acoustiques <strong>et</strong> 3 optiques, est ainsi décomposée en 2n sous-branches dont n − 1sont doublement dégénérées.Dans la figure 1.11 on montre le spectre de phonons <strong>du</strong> NTC (10, 0) calculé parl’équation (1.83) pour la moitié de la zone de Brillouin. Comme pour la structurede bandes, le spectre de phonons est dégénéré pour µ = n + 1,..., 2n − 1 avecµ = n − 1,..., 1.Il faut remarquer que la méthode de zone folding ne donne pas une relation parfaitementcorrecte de la dispersion des phonons pour un NTC, spécialement <strong>dans</strong> larégion de basse fréquence [54]. Dans un nanotube, en réalité le mode acoustique hors<strong>du</strong> plan <strong>du</strong> graphène ZA devrait donner une fréquence non nulle au point Γ (k = 0)quand le plan <strong>du</strong> graphène se roule pour former un nanotube (figure 1.12). On l’appellele mode de respiration radial (RBM, pour « radial breathing mode ») parce qu<strong>et</strong>ous <strong>les</strong> atomes vibrent radialement en même phase. On voit sur la figure 1.13 que laméthode de zone folding ne peut pas décrire ce mode. Pour bien calculer <strong>les</strong> modes<strong>du</strong> NTC, il faut utiliser <strong>les</strong> coordonnées cylindriques afin de prendre en compte lacourbure <strong>du</strong> NTC [66].


Chapitre 1. Modélisation des dispositifs 37Fig. 1.11 – Le spectre de phonons pour NTC (10, 0) calculé par l’équation(1.83).zyxFig. 1.12 – Illustration de mode hors <strong>du</strong> plan Z <strong>du</strong> graphène (à gauche) <strong>et</strong>le mode de respiration radial correspondant (RBM) pour le NTC.Pour tous <strong>les</strong> NTC (n, 0), si l’on considère <strong>les</strong> modes de phonons pour µ = 0 (on<strong>les</strong> appelle des modes de zone centrale ou zone-center phonons), on voit que <strong>les</strong>polarisations fondamenta<strong>les</strong> sont pures au point Γ (k = 0). On peut donc parler demodes longitudinaux (L), transverses (T) <strong>et</strong> radiaux (R). Mais l’examen des vecteurspropres montre que, près <strong>du</strong> point K, <strong>les</strong> modes sont un mélange des polarisationsfondamenta<strong>les</strong> (on <strong>les</strong> appelle <strong>les</strong> modes de bord de zone ou zone-boundary phonons).Normalement, toutes <strong>les</strong> interactions avec <strong>les</strong> électrons sont <strong>du</strong>es aux phonons correspondantaux p<strong>et</strong>ites régions près des points Γ <strong>et</strong> K de la zone de Brillouin 2D<strong>du</strong> graphène [67]. A faible énergie, des électrons ont des interactions avec des phononsacoustiques <strong>et</strong> des phonons RBM près <strong>du</strong> point Γ. Les deux interactions <strong>les</strong>plus fortes sont <strong>du</strong>es aux phonons optiques longitudinaux près des points Γ <strong>et</strong> K à


38 1.2. Modélisation des nanotubes de carboneFig. 1.13 – Le spectre de phonons de NTC (10, 0) pour µ = 0 (traversantle point Γ) calculé par la méthode de zone folding.forte énergie. On <strong>les</strong> appelle <strong>les</strong> modes K LO <strong>et</strong> Γ LO . Nous allons préciser l’énergie desphonons dont l’interaction avec <strong>les</strong> électrons est importante <strong>dans</strong> la section suivante.


Chapitre 1. Modélisation des dispositifs 391.2.3 Les fréquences d’intéraction électron - phononThéorie de baseDans tout ce qui précède, <strong>les</strong> électrons étant considérés comme des ondes de Blochse propagent sans interaction <strong>dans</strong> un réseau cristallin parfait. Mais à cause desvibrations <strong>du</strong> réseau, le mouvement des porteurs est modifié. L’interaction entreélectrons <strong>et</strong> atomes <strong>du</strong> réseau, ou interaction électron - phonon, est traitée commeune perturbation qui ne modifie pas la structure de bande des électrons.Dans la théorie <strong>quantique</strong> des perturbations <strong>du</strong> premier ordre, on peut prouver quela densité de probabilité pour qu’un paqu<strong>et</strong> d’ondes d’un électron initialement centréen k avec une énergie E puisse se r<strong>et</strong>rouver centré en k ′ à l’énergie E ′ à cause <strong>du</strong>potentiel de perturbation V s’écrit [37], [46] :S(k,k ′ ) = 2π |V k ′ k| 2 δ(E ′ − E) (1.84)où l’élément de matrice de transition V kk ′ entre l’état Bloch k ′ <strong>et</strong> k s’écrit :V k ′ k =∫L/2ψ ∗ k ′(z)V (z)ψ k(z)dz (1.85)−L/2en supposant que <strong>les</strong> fonctions de Bloch se normalisent sur la longueur L <strong>du</strong> système1D suivant la direction z. L’équation (1.84) est connue comme la règle d’or de Fermi.L’état standard de Bloch s’écrit :ψ k (z) = 1 √NΩϕ k (z) exp(ikz) (1.86)où ϕ k (z) est la fonction périodique <strong>dans</strong> le réseau, N Ω est le nombre de valeurs <strong>du</strong>vecteur d’onde k <strong>dans</strong> la première zone de Brillouin. En utilisant la définition de lafonction Bloch <strong>et</strong> en passant <strong>dans</strong> l’espace réciproque par transformée de Fourier,on aV k ′ k = 1 ∫L/2N Ω−L/2ϕ ∗ k ′(z)e−ik′ z( ∑qV q e iqz )ϕ k (z)e ikz dz (1.87)Par le changement de variable z ′ = z − R où R est un vecteur <strong>du</strong> réseau réel, <strong>et</strong> en


40 1.2. Modélisation des nanotubes de carboneutilisant la condition d’orthogonalité <strong>dans</strong> l’espace réciproque [27], on aV k ′ k = 1∑N Ωq∑= 1N Ωq= V k ′ −k × ∫L/2∫= 1 L−L/2V q × e −i(k′ −k−q)RV q × ∑ RcellL/2∫−L/2∫e −i(k′ −k−q)R} {{ }N Ω .δ q,k ′ −kϕ ∗ k ′(z)ϕ k(z)dzV (z)e −i(k′ −k)z dz × ∫cellcellϕ ∗ k ′(z′ )ϕ k (z ′ )e −i(k′ −k−q)z ′ dz ′ϕ ∗ k ′(z)ϕ k(z)e −i(k′ −k−q)z dzϕ ∗ k ′(z)ϕ k(z)dz(1.88)En intégrant la densité de probabilité (1.84) sur l’ensemble des états finaux, onobtient la fréquence d’interaction∫λ(k) = S(k,k ′ )[1 − f(k ′ )]ρ k ′dk ′ (1.89)où f(k ′ ) est la fonction de distribution <strong>dans</strong> l’état k ′ , ρ k ′qui est égale à L/2π pour le cas unidimensionnel.désigne la densité d’étatsL’interaction électron - phonon acoustique pour le NTCPar convention, <strong>dans</strong> c<strong>et</strong>te partie la composante <strong>du</strong> vecteur d’onde le long <strong>du</strong> NTC(n, 0) est placée suivant l’axe z, alors que la direction suivant la circonférence s’appelleθ. L’équation (1.73) pour le vecteur d’onde k se réécrit alors (l’accent circonflexesymbolise le vecteur unité) :k = k z .ẑ + 2µ ˆθ (1.90)d toù d t = n.a/π est la diamètre <strong>du</strong> NTC. La fonction d’onde des électrons, cohérenteavec <strong>les</strong> résultats de la méthode zone folding (1.74), est de la forme :|k〉 = √ 1 ∑e i(kzz+µθ/2dt) φ kz,µ(z,θ) (1.91)2πLk z,µoù L est la longueur <strong>du</strong> NTC, ϕ est la fonction des orbita<strong>les</strong> <strong>du</strong> graphène normaliséesur la cellule unité <strong>du</strong> graphène. De façon similaire, le décalage <strong>du</strong> réseau à la position<strong>du</strong> tube r = zẑ + θˆθ est [68] :u(r) = ∑ q√ [aq .e iqr + c.c. ] (1.92)2Mω q


Chapitre 1. Modélisation des dispositifs 41La somme est sur <strong>les</strong> vecteurs d’onde des phonons q = q z .ẑ + 2µqd tˆθ qui présententla même forme que <strong>les</strong> vecteurs d’onde des électrons (1.90). L’amplitude de chaquevecteur propre dépend de la masse des atomes <strong>du</strong> réseau M, de la fréquence de sousbrancheω q , des opérateurs de création <strong>et</strong> d’annihilation des phonons a + ,a. Dans lecas de NTC, la masse <strong>du</strong> réseau est M = ρ.L où L est la longueur <strong>du</strong> NTC, ρ est lamasse linéique <strong>du</strong> NTC déterminée par l’équation (1.67).On va utiliser la théorie <strong>du</strong> potentiel de déformation qui décrit l’interaction entreélectrons <strong>et</strong> phonons par le décalage d’énergie dû aux vibrations des atomes. Pourl’interaction avec <strong>les</strong> phonons acoustiques (vibrations des atomes en phase), le potentield’interaction H AP est proportionnel au déplacement différentiel des atomes [69].On a donc :H e−pAP = D AP ∂u(r)∂r∑√= D APq2ρLω q[iq.a q .e iq·r + c.c.](1.93)Le potentiel de déformation D AP est homogène à une énergie. Pour un nanotubezig-zag, D AP est approximativement égal à 9 eV [70]. Koswatta utilise la valeur <strong>du</strong>potentiel déformation D AP = 8.57 eV <strong>dans</strong> [44] <strong>et</strong> D AP = 9 eV <strong>dans</strong> [71].L’élément de matrice de transition associé à c<strong>et</strong>te interaction s’écrit :√〈k ′ |H e−pAP |k〉 = D ∑ AP〈k ′ | [ iq.a q .e i(qz+2µqθ/d) + c.c. ] |k〉 (1.94)2ρLω qqEn considérant la symétrie <strong>du</strong> NTC, on peut prouver que le terme exponentiel donnela règle de sélection [70]〈k ′ | e i(qz+2µqθ/d) |k〉 = δ kz−k ′ z,q z.δ µ ′ −µ,µ q(1.95)Du fait que l’équation (1.94) contient <strong>les</strong> deux opérateurs a <strong>et</strong> a + , il n’y a que deuxtermes non nuls :∣∣〈k ′ ,N p ± 1|H e−pAP |k,N p〉 ∣ 2 = 2 (D AP ) 2 q[N 2p + 1 2ρLE p 2 ± 1 ]2(1.96)où N p est le nombre de phonons <strong>dans</strong> le système avant l’interaction, donné parla distribution de Bose-Einstein N p = ( e Ep/k BT − 1 ) −1, le signe en haut (+) estpour l’émission de phonon <strong>et</strong> le signe en bas (-) est pour l’absorption de phonon,E p = ω q est l’énergie <strong>du</strong> phonon, le vecteur d’onde q <strong>du</strong> phonon est défini par) 2.q 2 = qz 2 +(2µqd


42 1.2. Modélisation des nanotubes de carboneOn considère maintenant l’interaction intra-vallée avec des phonons acoustiques.Les phonons en jeu étant de faible énergie, <strong>les</strong> interactions sont considérées commeélastiques, <strong>et</strong> l’expression de la fonction d’occupation des phonons acoustiques devient:N p = ( e Ep/k BT − 1 ) −1≈k B TE p− 1 2(1.97)où l’énergie de phonon acoustique est E p = ω q = v s .q avec v s la vitesse <strong>du</strong> sonde ce mode. Sa valeur est 20 km/s <strong>dans</strong> [70], 21.1 km/s <strong>dans</strong> [71], 19 km/s <strong>dans</strong> [72].Dans notre simulation, nous utilisons la valeur 20.35 km/s [54].La densité de probabilité de transition pour la somme de deux processus, émission<strong>et</strong> absorption, estS(k ′ ,k) = 2π 2 (D AP ) 2 q 2= 2π 2 (D AP ) 2 q 2 2ρL.v sq= 2π.k BT(D AP ) 2Lρ.vs22ρLE p[2N p + 1] δ(E ′ − E)· 2k BTv δ(E′ sq− E)δ(E ′ − E)(1.98)En prenant en compte la non parabolicité de la structure de bande (1.81) <strong>et</strong> ensupposant que <strong>les</strong> états finaux sont peu occupés, c’est-à-dire f(k ′ ) ≪ 1, on peutcalculer la fréquence d’interaction à partir de l’équation (1.89), on a pour chaquesous-bande [34]λ intraAP (k) = ∫ S(k,k ′ )ρ k ′dk ′= L · 2π.k BT(D AP ) 22π Lρ.vs2= k BT(D AP ) 2 +∞ ∫2ρ.vs2+∞ ∫−∞δ(E ′ − E)dk ′ zδ(E ′ − E) √ (1.99)m(1+2αE ′ ) 2E0′ (1+αE ′ ) dE′√E(1+αE)= k BT(D AP ) 2√ 2m(1+2αE)ρ.v 2 sPour l’interaction inter-vallée avec des phonons acoustiques, l’énergie de phonon E pégale à la différence d’énergie entre deux vallées ou deux sous-bandes <strong>et</strong> on la supposeconstante (voir le tableau des valeurs de E p <strong>dans</strong> [70]. La densité de probabilité estalorsS(k ′ ,k) = 2π 2 (D AP ) 2 q 2[Np2ρLE p+ 1 ± 1 2 2]δ(E ′ − E ∓ E p )) ] 2· [Np + 1 ± 1 2 2]δ(E ′ − E ∓ E p )= π(D AP) 2ρL.E p[q 2 z +(2µqd(1.100)


Chapitre 1. Modélisation des dispositifs 43<strong>et</strong> la fréquence d’interaction est (avec la condition de l’équation 1.95) [34]λ interAP (k) = ∫ S(k,k ′ )ρ k ′dk ′= L · π(D AP) 22π ρL.E p· [Np + 1 ± 1 2 2] ∞∫.2= (D AP) 22ρE p[Np + 1 2 ± 1 20] +∞ ∫[q 2 z +−∞[2mE(1+αE)( ) ] 2 2µqδ(E ′ − E ∓ Edp )dk ′ z+ 2m′ E ′ (1+α ′ E ′ ) 2 2√×δ(E ′ − E ∓ E p ) · √ m ′ (1+2α ′ E ′ ) 2E ′ (1+α ′ E ′ ) dE′[= (D √ AP) 2√Np2ρEp+ 1 ± 1 2 2]×m ′ [1+2α ′ (E±E√ p)]×(E±Ep)[1+α ′ (E±E p)]×[2mE(1+αE) 2+ 2m′ (E±E p)[1+α ′ (E±E p)] 2]+ 4µ2 qd 2+ 4µ2 qd 2 ]×(1.101)L’interaction électron - phonon optique <strong>et</strong> le mode RBM pour le NTCPour <strong>les</strong> phonons optiques, <strong>du</strong> fait que <strong>les</strong> atomes vibrent en opposition de phase,le changement d’énergie est directement lié au déplacement des atomes [69]. Lepotentiel de couplage correspondant s’écrit doncH e−pOP = D OP · u(r)∑√= D OP 2ρLω q[a q .e iq·r + c.c.]q(1.102)Le potentiel de déformation D OP est ici homogène à une énergie par unité de longueur(J/m). C<strong>et</strong>te formule s’applique également au mode RBM, parce que <strong>les</strong> atomesvibrent radialement. De façon similaire, on peut calculer la fréquence d’interactionavec la même règle de sélection que <strong>dans</strong> l’équation (1.95), mais il n’y a pas de termeq 2 <strong>dans</strong> l’équation. L’énergie des phonons optiques <strong>et</strong> RBM est considérée commeconstante [44]. La densité de probabilité s’écrit : 2 (D OP/RBM) 2[S(k ′ ,k) = 2π Np 2ρLE p+ 1 ± 1 2 2]δ(E ′ − E ∓ E p )= π(D OP/RBM) 2ρL.E p· [Np + 1 ± 1 2 2]δ(E ′ − E ∓ E p )(1.103)


44 1.2. Modélisation des nanotubes de carboneLa fréquence d’interaction pour des phonons optiques <strong>et</strong> RBM s’écrit [34] :λ OP/RBM (k) = ∫ S(k,k ′ )ρ k ′dk ′= L · π(D OP/RBM) 22π ρL.E p· [Np + 1 ± ] 1 +∞ ∫δ(E ′ − E ∓ E2 2p )dk ′ z−∞= (D OP/RBM) 2 [Np2ρE p+ 1 ± ] ∞∫1 √2 2 .2 δ(E ′ − E ∓ E p ) · √ m ′ (1+2α ′ E ′ ) 2E0′ (1+α ′ E ′ ) dE′= (D OP/RBM) 2 [ √√ Np 2ρEp+ 1 ± 1 2 2]×m ′ [1+2α ′ (E±E√ p)](E±Ep)[1+α ′ (E±E p)](1.104)Le mode optique intra-vallée m<strong>et</strong> en jeu <strong>les</strong> phonons <strong>du</strong> centre de la zone de Brillouin,on l’appelle le mode Γ LO . De plus, le mode K LO correspond à l’interaction inter-valléepar des phonons de bord de zone. Pour <strong>les</strong> énergies des modes K LO <strong>et</strong> Γ LO , nousutilisons respectivement 180 meV [44] <strong>et</strong> 200 meV [73]. Ces valeurs sont proches decel<strong>les</strong> utilisées par d’autres auteurs [71], [74], [72], [75].Pour le potentiel déformation D OP , on utilise la valeur D K OP = 25 eV/A◦ pour lemode K LO . C’est presque la valeur 24.67 eV/A ◦ utilisée <strong>dans</strong> [71] <strong>et</strong> 25.6 eV/A ◦pour le NTC métallique <strong>dans</strong> [76], mais plus fort que la valeur 15.9 eV/A ◦ <strong>dans</strong>[72] <strong>et</strong> 17.86 eV/A ◦ <strong>dans</strong> [44]. Quant au mode Γ LO <strong>du</strong> NTC, on utilise la valeurD Γ OP = 12.8 eV/A◦ , comparée avec la valeur 13 eV/A ◦ <strong>dans</strong> [44] ou 11.75 eV/A ◦<strong>dans</strong> [72].Lazzeri [75] a confirmé que pour des NTC de diamètre ≥ 0.8 nm, la courbure n’affectepas le couplage électron-phonon.L’énergie <strong>du</strong> mode RBM a été déterminée par des calculs ab-initio [77], [78] pour leNTC (n, 0) est EpRBM = C 1 /d t , où d t est le diamètre <strong>du</strong> NTC, C 1 = 27.9 meV.nm.La force de l’interaction électron - mode RBM dépend également de l’indice n. Onutilise la valeur D RBM = 0.65 eV/A ◦ <strong>et</strong> 1.28 eV/A ◦ pour NTC (19, 0) <strong>et</strong> (10, 0)respectivement [78], [77].


Chapitre 1. Modélisation des dispositifs 451.3 Modélisation des contacts SchottkyAfin de modéliser ces SB-CNFET à partir <strong>du</strong> simulateur particulaire Monte Carlodécrit précédemment, j’ai développé un modèle qui perm<strong>et</strong> de décrire <strong>les</strong> contactsSchottky source <strong>et</strong> drain de ces transistors. Tout d’abord, je vais présenter la théoriede base de l’approximation Wentzel-Kramers-Brillouin (WKB) qui est utilisée pourdéterminer le coefficient de transmission <strong>dans</strong> la simulation Monte Carlo. Pour calculerle courant, c’est-à-dire le nombre de particu<strong>les</strong> injectées aux contacts Schottky,j’utiliserai la formule de Landauer.1.3.1 Approximation WKBOn considère l’équation de Schrödinger indépendante <strong>du</strong> temps <strong>et</strong> unidimensionnelle− 2∂ 22m ∂z2Ψ(z) + V (z)Ψ(z) = EΨ(z) (1.105)Quand l’énergie des particu<strong>les</strong> est inférieure à la hauteur de la barrière de potentiel,on peut prouver que la probabilité de transmission est non nulle. C’est l’eff<strong>et</strong>tunnel. Pour un profil de potentiel quelconque, on peut utiliser la méthodeWKB (Wentzel-Kramers-Brillouin) pour calculer le coefficient de transmission. C<strong>et</strong>teméthode perm<strong>et</strong> d’obtenir des solutions approximatives de l’équation de Schrödingerindépendante <strong>du</strong> temps à une dimension. Dans notre simulateur elle est utiliséepour calculer le coefficient de transmission à travers <strong>les</strong> contacts Schottky.L’idée essentielle est d’imaginer qu’une particule d’énergie E se déplace <strong>dans</strong> unerégion où le potentiel V (z) est constant [79]. Si E > V , la fonction d’onde est de laforme :Ψ(z) = Ae ±ipz/ , p = 2m √ E − V (1.106)La fonction d’onde est sous une forme d’onde plane oscillante, avec une longueurd’onde λ = 2π/p <strong>et</strong> une amplitude constante A. Maintenant, si l’on considère queV (z) n’est pas constant, mais varie lentement sur la longueur λ, il est raisonnablede supposer que Ψ reste de forme sinusoïdale, avec une longueur d’onde <strong>et</strong> uneamplitude qui changent lentement avec z. On peut réécrire l’équation de Schrödingerd 2 Ψdz = 2 −p2 2Ψ (1.107)


46 1.3. Modélisation des contacts Schottkyoù p(z) = 2m √ E − V (z) est la formule <strong>classique</strong> de l’impulsion. En général, Ψ estla fonction complexe que l’on peut exprimer par l’amplitude A(z) <strong>et</strong> la phase ϕ(z)qui sont tous <strong>les</strong> deux réels.Ψ(z) = A(z)e iϕ(z) (1.108)En utilisant l’exposant prime pour noter la dérivée par rapport à z, on trouvedΨdz = (A′ + iAϕ ′ )e iϕ (1.109)d 2 Ψdz 2 = (A′′ + 2iA ′ ϕ ′ + iAϕ ′′ − Aϕ ′2 )e iϕ (1.110)En m<strong>et</strong>tant <strong>les</strong> équations (1.109, 1.110) <strong>dans</strong> (1.107), on obtientA ′′ + 2iA ′ ϕ ′ + iAϕ ′′ − A(ϕ ′ ) 2 = − p22A (1.111)On obtient alors deux équations réel<strong>les</strong> en séparant la partie réelle <strong>et</strong> la partieimaginaire]A ′′ = A[(ϕ ′ ) 2 − p2 2(1.112)(A 2 ϕ ′ ) ′ = 0 (1.113)Jusqu’ici, <strong>les</strong> deux équations sont entièrement équivalentes à l’équation originale deSchrödinger. La deuxième équation est facilement résolue à partir deA 2 ϕ ′ = K 2 ou A = K √ ϕ′(1.114)où K est une constante réelle. Par contre, on ne peut pas résoudre la premièreéquation sans approximation : on suppose que l’amplitude A varie lentement, tel quele terme A ′′ est négligeable. Plus précisément, on suppose que A ′′ /A est négligeabledevant (φ ′ ) 2 <strong>et</strong> p 2 / 2 . Dans ce cas, on peut supprimer la partie gauche de l’équation(1.112) <strong>et</strong> on a :<strong>et</strong> alorsLa fonction d’onde devient(ϕ ′ ) 2 = p2 dϕou2 dz = ±p ϕ(z) = ± 1 Ψ(z) ∼ =∫(1.115)p(z)dz (1.116)√ K e ± i ∫ p(z)dz (1.117)p(z)


Chapitre 1. Modélisation des dispositifs 47où K est maintenant une constante complexe. Jusqu’à maintenant, on suppose queE > V tel que p(z) est réel. Mais on peut écrire facilement le résultat correspondantà la région non <strong>classique</strong> (E < V ) avec p(z) imaginaire <strong>et</strong> la fonction d’onde réelleΨ(z) ∼ =K√ e ± 1 ∫ |p(z)|dz (1.118)|p(z)|Maintenant, on considère le cas où une particule traverse une barrière de potentielpar eff<strong>et</strong> tunnel (figure 1.14). A gauche de la barrière (z < 0)ψ(z) = Ae ikz + Be −ikz (1.119)où A est l’amplitude de l’onde incidente <strong>et</strong> B est l’amplitude de l’onde réfléchie <strong>et</strong>k = √ 2mE/ . A droite de la barrière (z > z 0 ),ψ(z) = Fe ikz (1.120)où F est l’amplitude de l’onde transmise. La probabilité tunnel est donnée par :T =|F |2|A| 2 (1.121)Dans la barrière de potentiel (0 < z < z 0 ), l’approximation WKB donneψ(z) ∼ =C√ e|p(z)|z∫ 1|p(z ′ )|dz ′0 +D√|p(z)|e − 1 z∫0|p(z ′ )|dz ′ (1.122)Le coefficient C doit être p<strong>et</strong>it parce que la fonction augmente exponentiellement(il devrait être nul si la barrière était infiniment large). Le rapport des amplitudesV(z)ABEFz0 z 0Fig. 1.14 – L’illustration <strong>du</strong> cas tunnel où l’énergie de la particule estinférieure à la barrière <strong>du</strong> potentiel.


48 1.3. Modélisation des contacts Schottkydes ondes incidentes <strong>et</strong> transmises est déterminé essentiellement par la diminutionde l’exponentielle traversant la région non <strong>classique</strong> :|F ||A| ≈ e− 1 a∫0|p(z ′ )|dz ′ (1.123)Ce qui donneT ∼ = e −2γ avec γ ≡ 1 ∫ a|p(z)| dz (1.124)Attention, l’approximation WKB est valable pour une barrière de potentiel suffisammentlarge. Au point de r<strong>et</strong>our <strong>classique</strong>, si la barrière <strong>du</strong> potentiel est verticale,la fonction d’onde donnée par WKB (l’équation 1.118) n’a pas de sens, parce quep(z) = 0. Une technique spécifique doit alors être appliquée pour traiter le voisinage<strong>du</strong> point de r<strong>et</strong>our <strong>classique</strong> (par exemple <strong>dans</strong> [79]). Mais l’expression <strong>du</strong> coefficientde transmission (1.124) reste valable.01.3.2 La formule de LandauerLe courant injecté par un contact <strong>dans</strong> un système balistique 1D peut être donnépar la formule de Landauer [45], [21]I = 2e ∫T(E)M(E)f(E)dE (1.125)hoù h est la constante de Planck, T(E) est le coefficient de transmission (calculé parexemple par la méthode WKB, voir paragraphe précédent), M(E) est le nombre desous-bandes <strong>du</strong> con<strong>du</strong>cteur, f(E) = ((E −E F )/k B T +1) −1 est la fonction de Fermi-Dirac correspondant au niveau de Fermi au contact. C<strong>et</strong>te formule est appliquée pourle cas où il y a un nombre infini de modes d’énergie <strong>dans</strong> le contact, <strong>et</strong> quelquesmodes <strong>dans</strong> le con<strong>du</strong>cteur. Elle ne prend en compte ici que la composante <strong>du</strong> courant<strong>du</strong>e aux électrons injectés <strong>du</strong> contact vers le canal.Dans la simulation Monte Carlo, on ne considère que la première sous-bande pourinjecter <strong>les</strong> particu<strong>les</strong>, puis M(E) = 2 en prenant en compte la dégénérescence despin. On utilise la formule (1.125) pour calculer le nombre de particu<strong>les</strong> entrant auxcontacts après chaque pas sur le temps (temps au bout <strong>du</strong>quel on m<strong>et</strong> à jour le


Chapitre 1. Modélisation des dispositifs 49E maxEEE minzFig. 1.15 – Forme de la barrière Schottky.potentiel <strong>du</strong> système en résolvant l’équation de Poisson.) L’énergie des particu<strong>les</strong>injectées est tirée au sort à partir d’un nombre aléatoire r 1 :E∫T(E ′ )f(E ′ )dE ′Er 1 =min(1.126)+∞ ∫T(E ′ )f(E ′ )dE ′E minoù E min est l’énergie de la bande de con<strong>du</strong>ction <strong>dans</strong> le canal (figure 1.15). Quan<strong>du</strong>ne particule <strong>dans</strong> le canal approche la barrière Schottky, deux cas sont à considérerpour la faire sortir. Si l’énergie de la particule est inférieure à l’énergie E max , onva comparer le coefficient de transmission T(E) avec un nombre aléatoire r 2 : sir 2 < T(E), la particule sort par eff<strong>et</strong> tunnel, si r 2 > T(E) la particule est réfléchie<strong>dans</strong> le canal. Dans le cas où l’énergie de la particule est supérieure à l’énergie E max ,elle sort normalement comme <strong>dans</strong> le cas d’un contact ohmique.1.3.3 Premiers résultats obtenus par simulation Monte CarloDans c<strong>et</strong>te partie, nous avons simulé une diode Schottky. La figure 1.16 décrit lagéométrie de la diode à contact Schottky unique simulée avec <strong>les</strong> électrodes de métalattachées directement au nanotube. On utilise deux métaux différents afin d’obtenirdeux contacts de nature différente : d’un côté, une barrière Schottky avec le nanotube<strong>et</strong> de l’autre, un contact ohmique. Quelques expériences montrent que la résistancede contacts est faible comme <strong>dans</strong> <strong>les</strong> MOSFET traditionnels [80], [81], [65], [82].De nombreuses équipes ont montré que le <strong>transport</strong> est dominé par l’injection desporteurs au niveau des barrières Schottky [83], [84], [85], [86].


50 1.3. Modélisation des contacts SchottkyFig. 1.16 – Schéma de la structure de la diode Schottky simulée.Le phénomène de « Fermi-level pinning » joue un mineur rôle à l’interface NTCsemicon<strong>du</strong>cteur - métal [87]. Donc le type de métal a une forte influence sur <strong>les</strong>propriétés de contacts [88].J’ai utilisé le logiciel MONACO pour simuler c<strong>et</strong>te diode <strong>dans</strong> lequel j’ai intégréle modèle d’injection aux contacts Schottky métal-NTC (partie 1.3). Le coefficientde transmission tunnel à travers la barrière Schottky formée est donc calculé grâceà l’approximation WKB (Wentzel-Kramers-Brillouin). La figure 1.17a montre sonévolution suivant l’énergie des porteurs pour différentes tensions de polarisation dela diode. Ce coefficient perm<strong>et</strong> de calculer, d’une part, la probabilité pour qu’uneparticule présente <strong>dans</strong> le nanotube soit collectée par le métal à travers la barrièreSchottky par eff<strong>et</strong> tunnel, d’autre part, le nombre de particu<strong>les</strong> à injecter depuisFig. 1.17 – a) Evolution <strong>du</strong> coefficient de transmission par rapport àl’énergie des porteurs calculée par la méthode ; b) WKB allure de la bandede con<strong>du</strong>ction le long <strong>du</strong> NTC à différentes tensions de polarisation avecune barrière Schottky Φ B = 0.3 eV.


Chapitre 1. Modélisation des dispositifs 51Fig. 1.18 – Caractéristique I-V de la structure à un contact Schottky pourune hauteur de barrière Schottky Φ B = 0.3 eV <strong>et</strong> un dopage N D = 10 5 m −1 .le métal au cours d’un pas sur le temps entre deux résolutions de l’équation dePoisson <strong>dans</strong> l’algorithme Monte Carlo qui donne l’évolution <strong>du</strong> potentiel le longde la structure (figure 1.17b). Le courant lié à l’injection <strong>du</strong> métal vers le nanotubeest obtenu par la formule de Landauer-Büttiker [45]. Pour le <strong>transport</strong> des porteurs<strong>dans</strong> le canal, il est tenu compte <strong>du</strong> principe de Pauli (voir paragraphe 1.1.4).Sur la figure 1.18 on montre <strong>les</strong> courbes I-V issues de la simulation d’un NTC zigzag(16, 0) dopé N de longueur 400 nm pour une structure mixte avec un contactSchottky <strong>et</strong> un contact ohmique (figure 1.16). On voit bien qu’en régime inverse <strong>et</strong>en régime faiblement direct le courant est dominé par le courant tunnel à traversla barrière Schottky. Quand la tension appliquée est forte, le courant thermoïoniquedomine le courant total. De plus, l’allure de la courbe <strong>et</strong> l’ordre de grandeur <strong>du</strong>courant sont satisfaisants par comparaison avec des résultats expérimentaux [89]présentés sur la figure 1.19 qui montre la caractéristique I-V AK d’une diode p-n àNTC avec Pd (5.1 eV) <strong>et</strong> Ca (2.9 eV). Des résultats expérimentaux similaires ont étéobtenues par [90].J’ai ensuite étudié l’influence de la hauteur de barrière Schottky Φ B . Comme prévu,le courant augmente quand on diminue la hauteur de la barrière Schottky Φ B (figure1.20). Quand on augmente le dopage N D , le courant augmente (figure 1.21). En eff<strong>et</strong>,la barrière Schottky devient de plus en plus fine <strong>et</strong> donc transparente au fur <strong>et</strong> àmesure que le dopage augmente.La figure 1.22 présente <strong>les</strong> résultats obtenus pour des structures à un <strong>et</strong> deux contacts


52 1.3. Modélisation des contacts SchottkyFig. 1.19 – Courbe expérimentale I-V d’une structure avec un contactSchottky d’après la référence [89].Fig. 1.20 – Caractéristique I-V de la structure à un contact Schottky pourdifférentes hauteurs de barrières Schottky Φ B avec un dopage N D = 10 5 m −1 .Fig. 1.21 – Caractéristique I-V de la structure à un contact Schottky pourune hauteur de barrière Schottky de Φ B = 0.3 eV <strong>et</strong> différents dopages N D .


Chapitre 1. Modélisation des dispositifs 53Fig. 1.22 – Comparaison des caractéristiques I-V d’une diode Schottky ànanotube de longueur 400 nm contacté avec des contacts ohmiques <strong>et</strong>/ouSchottky, Φ B = 0.3 eV, N D = 10 5 m −1 .Schottky en comparaison avec une structure à deux contacts ohmiques <strong>dans</strong> laquellele courant est comme atten<strong>du</strong> plus grand <strong>et</strong> la caractéristique est linéaire. Il est clairque <strong>les</strong> contacts ohmiques favorisent l’obtention de courants plus grands à l’étatpassant <strong>du</strong> transistor.Dans c<strong>et</strong>te simulation, on considère des jonctions Schottky idéa<strong>les</strong> caractérisées parune hauteur de barrière Schottky Φ B , sans tenir compte de la nature chimique descontacts.Nous avons donc testé la validité de l’approximation WKB utilisée <strong>dans</strong> nos simulationsprécédentes pour le calcul <strong>du</strong> coefficient de transmission. Pour cela, nous avonsutilisé <strong>dans</strong> nos simulations un coefficient de transmission issu d’un calcul exact parfonction de Green <strong>dans</strong> le cadre de la masse effective, effectué par François Triozon(CEA, résultat non publié).Pour c<strong>et</strong>te première tentative en simulation fonction Green, la barrière Schottky estformée au niveau d’un contact nanotube-nanotube alors que le contact considéréen WKB est de type métal-nanotube. C<strong>et</strong>te différence, au niveau de la nature <strong>du</strong>contact, limite <strong>les</strong> possibilités de comparaison à faib<strong>les</strong> tensions de polarisation <strong>et</strong>explique la différence de courant à partir de V GS = 0.5 V.Dans la gamme de tension considérée, ces deux modè<strong>les</strong> donnent des résultats tout àfait comparab<strong>les</strong>, mais afin de pouvoir conclure il faudrait adapter le modèle fonction


54 1.3. Modélisation des contacts SchottkyFig. 1.23 – Comparaison des résultats issus de calculs WKB <strong>et</strong> fonction deGreen, V DS = 0.2 V.de Green pour pouvoir se placer <strong>dans</strong> des situations parfaitement comparab<strong>les</strong>.


Chapitre 2Simulation des transistors àcontacts SchottkyLe transistor à nanotube de carbone à eff<strong>et</strong> de champ (CNTFET) a été réalisépour la première fois par le groupe de l’Université Delft [65] puis par le grouped’IBM [82]. Le <strong>transport</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> premiers CNTFETs était de type p (<strong>les</strong> trousétaient <strong>les</strong> porteurs majoritaires). Depuis la première démonstration expérimentale,de nombreuses études ont porté, d’une part, sur la compréhension des mécanismesde <strong>transport</strong> <strong>dans</strong> le canal de CNTFET <strong>et</strong>, d’autre part, sur <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s des différentsparamètres matériaux <strong>et</strong> géométriques sur <strong>les</strong> performances des transistors. Le fortpotentiel des NTC à être utilisés <strong>dans</strong> des circuits en tant que canal de con<strong>du</strong>ction<strong>dans</strong> <strong>les</strong> transistors à eff<strong>et</strong> de champ a déjà été démontré en exploitant, d’une part laforte mobilité intrinsèque des porteurs [91] <strong>et</strong>, d’autre part, le caractère sensiblementbalistique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> lié à l’unidimensionnalité de ce matériau [92].Au niveau fabrication, différentes géométries de grille, ont été réalisées : à grilleunique arrière (back gate) [93] ou avant (top gate) [94], à double grille [95], [96].L’utilisation d’oxyde à forte permittivité perm<strong>et</strong> de renforcer le contrôle de la gril<strong>les</strong>ur le canal de CNTFET [97]. Un des points <strong>les</strong> plus importants est la nature de lajonction métal - nanotube aux contacts de CNTFET. L’observation d’une barrièreénergétique pour l’injection des électrons <strong>et</strong> des trous à l’interface métal - nanotubeest rapportée pour la première fois par Zhou <strong>et</strong> al. pour des contacts nickel [98].Les auteurs montrent que la résistance de transistor diminue quand on augmente la


56température, c’est-à-dire que le courant est amélioré par le courant thermoïonique.C’est la signature d’une barrière Schottky.Les caractéristiques de CNTFET avec des métaux de travail de sortie différentpeuvent être expliquées par le modèle de la barrière Schottky aux contacts [99], [84],la contribution <strong>du</strong> courant tunnel <strong>et</strong> de courant thermionique <strong>dans</strong> la caractéristiquede CNTFET [93].C’est pourquoi, en complément de la thèse de Hugues Cazin [34] <strong>dans</strong> laquelle seuls<strong>les</strong> CNTFET à contacts ohmiques sont étudiés, je présente, <strong>dans</strong> ce chapitre, l’étuded’un transistor à grande longueur de grille (Boltzmann) à contacts Schottky parsimulation Monte-Carlo.Dans un premier temps, je présente <strong>les</strong> résultats de caractéristiques statiques destransistors à contacts Schottky. Nous nous intéressons tout d’abord à l’étude de cescaractéristiques au travers des différents régimes de fonctionnement d’un CNTFET.Nous basons pour cela nos observations sur l’étude des différents résultats microscopiquesaccessib<strong>les</strong> avec notre simulateur MONACO. Nous nous intéressons ensuite àl’influence sur <strong>les</strong> performances statiques de la hauteur de barrière Schottky <strong>et</strong> desparamètres géométriques comme la longueur de grille <strong>et</strong> le diamètre <strong>du</strong> nanotube.Puis, je présenterai <strong>les</strong> performances haute fréquence (HF) des CNTFET simulésau travers de l’évolution de la fréquence de transition f T en fonction des différentsparamètres géométriques <strong>du</strong> transistor CNTFET à barrière Schottky.Pour finir, une comparaison de l’ensemble des performances statiques <strong>et</strong> dynamiquessera menée avec un transistor de géométrie similaire à contacts ohmiques.


Chapitre 2. Simulation des transistors à contacts Schottky 572.1 Performances statiques des transistors à contactsSchottkyNTCoxydeMétalEOT =épaisseur d’oxydeéquivalente en SiO 2Fig. 2.1 – Modèle de transistor à contacts Schottky avec la grille cylindrique.La structure (figure 2.1) correspond à deux contacts métalliques reliés à un nanotubesemi-con<strong>du</strong>cteur. Une troisième électrode, la grille (G), est autour <strong>du</strong> canal <strong>et</strong>isolée <strong>du</strong> canal semi-con<strong>du</strong>cteur par un film diélectrique d’épaisseur t ox <strong>et</strong> de permittivitédiélectrique ε ox . La géométrie coaxiale des dispositifs est considérée commeoptimale pour <strong>les</strong> dispositifs [100] vis-à-vis <strong>du</strong> contrôle de la grille. Comme le nomSB-CNTFET l’indique, <strong>les</strong> deux contacts métal/tube source (S) <strong>et</strong> drain (D) sontde nature Schottky.Ce type de structure cylindrique a été considérée théoriquement par quelques auteurscomme référence au niveau performances [83], [19]. La première réalisationexpérimentale d’un tel transistor a donné des résultats prom<strong>et</strong>teurs [12].L’électrostatique d’une telle structure est décrite par la résolution de l’équationde Poisson 2D cylindrique (partie 1.1.2). Le <strong>transport</strong> est simulé par la résolutionparticulaire Monte Carlo de l’équation de Boltzmann (méthode décrite <strong>dans</strong> la partie1.1) couplée de façon auto cohérente avec l’équation de Poisson cylindrique, ce quinous a permis de simuler un nanotube réellement cylindrique <strong>et</strong> non rectangulaire,comme <strong>dans</strong> la thèse précédente d’Hugues Cazin <strong>dans</strong> laquelle ce modèle de Poisson2D à symétrie cylindrique n’avait pas été développé. Le modèle de contact Schottky(décrit <strong>dans</strong> la partie 1.3), initialement développé pour des structures unipolaires,est éten<strong>du</strong> aux cas <strong>du</strong> <strong>transport</strong> ambipolaire <strong>dans</strong> <strong>les</strong> CNTFET.Sauf mention contraire, nous considérons <strong>dans</strong> ce travail un nanotube semicon<strong>du</strong>cteurde chiralité zigzag (19, 0), ce qui correspond à la famille de chiralité (3p + 1, 0)offrant <strong>les</strong> meilleures performances, comme le montre la variation de la mobilité


58 2.1. Performances statiques des transistors à contacts SchottkyFig. 2.2 – Mobilité des électrons <strong>et</strong> masse effective m ∗ 1 de la première sousbandeen fonction de l’indice n pour <strong>les</strong> chiralités (3p + 1, 0) <strong>et</strong> (3p + 2, 0) ;<strong>les</strong> valeurs de mobilité <strong>du</strong> silicium <strong>et</strong> de matériaux III-V sont reportées (à300 K) [34].sur la figure 2.2 directement liée à celle de la masse effective de la première sousbande[34]. Son diamètre est de 1.5 nm <strong>et</strong> il possède un gap en énergie E G = 0.55 eV,avec comme masse effective <strong>dans</strong> <strong>les</strong> trois premières sous-bandes respectivement0.0476m 0 , 0.129m 0 , 0.133m 0 où m 0 est la masse de l’électron libre [34].Nous considérons que le canal intrinsèque (non dopé) d’une longueur de 100 nmest entouré de 3 nm d’oxyde de forte permittivité <strong>et</strong> d’une épaisseur arbitraire demétal (Pd). En considérant que modifier l’épaisseur d’une couche d’oxyde équivautà changer la valeur de sa permittivité pour une valeur de capacité C ox donnée, nousparlerons <strong>dans</strong> la suite de ce manuscrit en terme de valeur de capacité d’oxydeC ox ou d’épaisseur d’oxyde SiO 2 équivalente (EOT). Les EOT considérées sont <strong>les</strong>épaisseurs d’oxyde équivalentes obtenues à partir de l’expression analytique de lacapacité par unité de longueur de deux con<strong>du</strong>cteurs coaxiaux [101] :C ox =2πε ox 2πε( ) = ( SiO2)rln NTC +t ox rr NTCln NTC +EOTr NTCoù r NTC est le rayon <strong>du</strong> nanotube, t ox l’épaisseur réelle <strong>du</strong> diélectrique, EOT l’épaisseuréquivalente en SiO 2 , ε ox <strong>et</strong> ε SiO2 sont respectivement <strong>les</strong> permittivités <strong>du</strong> diélectriqueconsidéré <strong>et</strong> <strong>du</strong> SiO 2 (ε SiO2 = 3.9).Dans un premier temps, nous allons considérer un EOT de 5.3 nm, correspondant


Chapitre 2. Simulation des transistors à contacts Schottky 592.144.4254.72.5662.2850.553.165Métal HfO 2 NTC (19,0)Fig. 2.3 – Diagramme de bandes de la structure métal - oxyde - NTC utilisé<strong>dans</strong> la simulation.à une permittivité de 3 <strong>et</strong> un oxyde d’épaisseur de 3 nm. La hauteur de la barrièreSchottky sera égale à 0.275 eV (mid-gap), avant d’être utilisée comme un paramètrevariable.Ci-dessus sur la figure 2.3 est représenté le diagramme de bandes de la structuremétal - oxyde - NTC <strong>du</strong> transistor CNTFET. Le travail de sortie <strong>du</strong> NTC non dopéest défini comme la différence entre l’énergie <strong>du</strong> vide <strong>et</strong> le milieu de la bande interdite<strong>et</strong> ne dépend quasiment pas <strong>du</strong> type de NT, c’est-à-dire 4.7 eV, valeur déterminéepar la méthode ab-initio [102]. Le travail de sortie <strong>du</strong> métal de grille est choisi égalà 4.7 eV pour que la bande de con<strong>du</strong>ction <strong>dans</strong> le canal soit plate pour une tensionde grille nulle.2.1.1 Les caractéristiques I-V des transistors Schottky :conséquences de l’ambipolarité <strong>du</strong> <strong>transport</strong>Caractéristique I D -V GSLe <strong>transport</strong> ambipolaire a été mis en avant au travers de nombreux dispositifsexpérimentaux [86], [84], [103] ou théoriques [104].La figure 2.4 présente <strong>les</strong> caractéristiques de transfert I D (V GS ) d’un SB-CNTFETavec un EOT de 5.3 nm, une longueur de canal de 100 nm <strong>et</strong> une hauteur de barrièreSchottky « mid-gap » égale à 0.275 eV, pour V DS positive <strong>dans</strong> le cas a) <strong>et</strong> V DS


60 2.1. Performances statiques des transistors à contacts SchottkyFig. 2.4 – Caractéristiques de transfert <strong>du</strong> SB-CNTFET avec un EOT =5.3 nm <strong>et</strong> une longueur de canal de 100 nm, Φ B = 0.275 eV : a) <strong>transport</strong> ppour V DS positive, b) <strong>transport</strong> n pour V DS négative.négative <strong>dans</strong> le cas b) variant en valeur absolue de 0.1 V à 0.4 V. Comme on peut levoir en comparant <strong>les</strong> figures 2.4a) <strong>et</strong> 2.4b), la symétrie entre <strong>les</strong> bandes de con<strong>du</strong>ction<strong>et</strong> <strong>les</strong> bandes de valence <strong>du</strong> NTC con<strong>du</strong>it à des caractéristiques de CNTFETsymétriques pour des tensions de drain négatives <strong>et</strong> positives. Dans la suite de c<strong>et</strong>tepartie, on ne considère que la gamme de tensions de drain positives. L’analyse <strong>du</strong>courant de la figure 2.4a) montre que la branche de courant <strong>du</strong> côté gauche (respectivement<strong>du</strong> côté droit) par rapport au courant minimal I OFF est constituée par uncourant de trous <strong>et</strong> appelée branche p (respectivement par un courant d’électrons<strong>et</strong> appelée branche n). Au niveau <strong>du</strong> courant minimal, le courant de trous est égalà celui des électrons.A forte tension de grille V GS , le courant total est essentiellement celui des électronsinjectés de la source vers le drain. Au contraire, à faible tension de grille, des troussont injectés à travers la barrière Schottky de drain <strong>et</strong> contribuent au courant total.La figure 2.5 présente la structure de bandes le long <strong>du</strong> nanotube, entre la source <strong>et</strong> ledrain, <strong>dans</strong> <strong>les</strong> deux cas d’un <strong>transport</strong> majoritairement de trous (V GS = −0.2 V) <strong>et</strong>majoritairement d’électrons (V GS = 0.2 V) pour illustrer la contribution des électrons<strong>et</strong> des trous au courant total.A faible tension de grille (la figure 2.5a), la courbure de bande de con<strong>du</strong>ction s’opposeà l’injection des électrons de la source. En revanche, la barrière Schottky de drainest suffisamment basse <strong>et</strong> fine pour perm<strong>et</strong>tre l’injection des trous. Le courant tota<strong>les</strong>t donc essentiellement dû à la contribution des trous <strong>du</strong> drain vers la source.


Chapitre 2. Simulation des transistors à contacts Schottky 61Fig. 2.5 – Profils de bandes de con<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> de valence, V DS = 0.2 V : a)pour une faible tension de grille V GS = −0.2 V, b) pour une forte tension degrille V GS = 0.2 V.Au contraire, à forte tension de grille (la figure 2.5b)), la bande de con<strong>du</strong>ction estabaissée côté source <strong>et</strong> la barrière Schottky devient partiellement transparente pour<strong>les</strong> électrons qui contribuent alors fortement au courant total.La part <strong>du</strong> courant tunnel <strong>dans</strong> ces transistors est dominante [93]. Elle l’est d’autantplus que le contrôle électrostatique <strong>du</strong> canal par la grille est efficace [105] <strong>et</strong> que lamasse effective des électrons <strong>dans</strong> le nanotube est faible.Le caractère quasi-balistique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> sera analysé en détail <strong>dans</strong> le chapitre 3.Nous pouvons d’ores <strong>et</strong> déjà signaler le champ quasi nul qui règne <strong>dans</strong> le canal <strong>du</strong>transistor (bande de con<strong>du</strong>ction plate de la figure 2.5) ce qui est associé à un fort<strong>transport</strong> balistique [92], [106].Nous pouvons définir <strong>les</strong> paramètres importants qui caractérisent <strong>les</strong> différents régimesd’utilisation <strong>du</strong> transistor :• Le courant de drain I ON : il est défini comme le courant débité par le transistorlorsque V GS = V DS = V DD , où V DD correspond à la tension d’alimentation. Il doitêtre le plus élevé possible, notamment pour améliorer la vitesse de commutationdes portes en logique CMOS.• Le courant de drain I OFF : <strong>dans</strong> un transistor MOSFET <strong>classique</strong>, il est définicomme le courant à l’état bloqué <strong>du</strong> transistor lorsque V DS = V DD <strong>et</strong> V GS = 0 V.Pour un transistor SB-CNTFET, I OFF est le courant minimal correspondant àV DS = V DD . I OFF doit être le plus faible possible afin de limiter la consommationstatique P s = V DD .I OFF dissipée par le transistor. Dans ce travail, on définira un


62 2.1. Performances statiques des transistors à contacts SchottkyI OFF à chaque V DS , correspondant à des tensions d’alimentation différentes. Ondéfinira le régime sous le seuil, par analogie avec le transistor MOSFET conventionnel,comme étant le régime de faible courant proche de I OFF , contrôlé exponentiellementpar la tension de grille.• La pente sous le seuil S : elle définit la pente d’évolution <strong>du</strong> courant en régimesous le seuil. Elle correspond à la tension V GS à appliquer pour augmenter I D d’unedécade <strong>et</strong> est définie par : S = (∂ log (I D )/∂V GS ) −1 . Dans le cas des transistorsMOSFET <strong>classique</strong>, une pente sous le seuil S est supérieure ou égale à la valeurlimite théorique bien connue de 60 mV/dec. Le but est d’atteindre c<strong>et</strong>te limiteafin d’augmenter la rapidité de commutation entre l’état bloqué <strong>et</strong> l’état passant<strong>du</strong> transistor sur une faible plage de tension, ce qui peut s’avérer particulièrementintéressant <strong>et</strong> nécessaire pour des circuits basse consommation.• La transcon<strong>du</strong>ctance g m : c’est la réponse en courant <strong>du</strong> transistor(à l’augmentationde la charge <strong>du</strong> canal in<strong>du</strong>ite par V GS . Elle est définie par : g m = DS ∂I∂V GS.)V DS =c steLe transistor est d’autant « meilleur » que la transcon<strong>du</strong>ctance g m est élevée.Nous allons maintenant analyser l’eff<strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transport</strong> ambipolaire sur le courant sousle seuil à tension de grille donnée (V GS = 0.1 V) en changeant la tension source-drainpositive (fig. 2.4a). Comme le montre la figure 2.6, <strong>dans</strong> c<strong>et</strong>te configuration le potentiel<strong>dans</strong> le canal est fixé par la tension de grille ; ainsi la tension de drain ne mo<strong>du</strong>leque la transparence de la barrière Schottky au niveau <strong>du</strong> drain. A V DS = 0.1 V, labarrière Schottky pour <strong>les</strong> électrons à la source est plus transparente que celle pour<strong>les</strong> trous au drain. Comme on le voit sur <strong>les</strong> zooms des bandes de con<strong>du</strong>ction côtésource <strong>et</strong> de valence côté drain de la figure 2.6b), à V DS = 0.2 V, <strong>les</strong> deux barrièressont équivalentes, alors qu’à V DS = 0.3 V, c’est l’injection des trous qui est favorisée.L’abaissement de la barrière Schottky au drain augmente la contribution destrous <strong>dans</strong> le courant total, comme le montre la caractéristique de la figure 2.4a). Labranche p est donc beaucoup plus dépendante de V DS que la branche n <strong>et</strong> con<strong>du</strong>it àun décalage <strong>du</strong> courant minimal suivant V DS [96].On a donc montré que la condition d’obtention <strong>du</strong> courant minimal I OFF est que labarrière Schottky à la source <strong>et</strong> au drain soient identiques (le courant d’électronségale au courant de trous). La condition qui correspond à l’obtention de I OFF estV GS = V DS /2, cas d’une bande de con<strong>du</strong>ction plate pour V GS = 0 [107].Dans le cas d’une configuration à peu près symétrique de potentiel <strong>dans</strong> la structure


Chapitre 2. Simulation des transistors à contacts Schottky 63Fig. 2.6 – a) Profils de bande de con<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> de valence pour V GS = 0.1 V<strong>et</strong> pour différentes tensions de drain appliquées (V DS = 0.1, 0.2, 0.3 V) ; b)zoom sur <strong>les</strong> bandes de con<strong>du</strong>ction côté source <strong>et</strong> de valence côté drain.(V GS = 0.1 V, V DS = 0.2 V), <strong>les</strong> figures 2.7 <strong>et</strong> 2.8 présentent respectivement <strong>les</strong> profilsde densité <strong>et</strong> de vitesse des électrons <strong>et</strong> des trous le long de l’axe source-drain. Cesprofils présentent la même symétrie <strong>et</strong> justifient que l’on soit à un point d’équilibredes courants d’électrons <strong>et</strong> de trous, c’est-à-dire à un minimum <strong>du</strong> courant total (fig.2.4a).Dans le canal <strong>du</strong> transistor, le champ est quasi nul con<strong>du</strong>isant à un <strong>transport</strong> purementdiffusif caractérisé par des profils de concentration <strong>et</strong> de vitesse linéaires.Il est clair que la prise en compte <strong>du</strong> <strong>transport</strong> ambipolaire avec la contributiondes trous <strong>dans</strong> le courant con<strong>du</strong>it à une diminution drastique <strong>du</strong> rapport I ON /I OFFquand on augmente la tension de drain V DS <strong>du</strong> fait d’une forte augmentation deI OFF . La présence d’un nombre équivalent d’électrons <strong>et</strong> de trous <strong>dans</strong> le canal d’untransistor peut être favorable pour des dispositifs d’émission de lumière [108], [53].


64 2.1. Performances statiques des transistors à contacts SchottkyFig. 2.7 – Densité d’électrons <strong>et</strong> de trous le long <strong>du</strong> canal à V GS = 0.1 V,V DS = 0.2 V.Fig. 2.8 – Vitesse des électrons <strong>et</strong> des trous le long <strong>du</strong> canal à V GS = 0.1 V,V DS = 0.2 V.Mais <strong>dans</strong> l’application de MOSFET, particulièrement en électronique numérique, cepoint est très défavorable. Il faut donc choisir V DS suffisamment faible pour obtenirun rapport I ON /I OFF acceptable [107].Les caractéristiques I D − V DSNous proposons à présent de nous intéresser aux caractéristiques de sortie des transistorsCNTFET simulés. Dans un premier temps, nous nous intéressons à la composante<strong>du</strong> courant <strong>du</strong>e aux électrons. Sur la figure 2.9 on trace le courant tunnel<strong>et</strong> le courant total d’électrons à la source. On voit que le comportement tunnel est


Chapitre 2. Simulation des transistors à contacts Schottky 65Fig. 2.9 – Courant tunnel <strong>et</strong> courant total d’électrons injectés par la source ;L = 100 nm, EOT = 5.3 nm.dominant <strong>dans</strong> le cas d’un courant d’électrons injectés par la source <strong>dans</strong> le canal.La composante tunnel <strong>du</strong> courant à travers la barrière Schottky peut être ré<strong>du</strong>iteou éliminée en dopant <strong>les</strong> zones de contact pour leur donner un caractère ohmique<strong>et</strong> rendre le dispositif unipolaire [109], [96], [110].Une autre solution serait de jouer sur l’architecture de l’oxyde : un oxyde asymétriquepeut éliminer le courant I OFF [111]. Sur la figure 2.10 l’oxyde de grille est de 2 nmà la source <strong>et</strong> de 100 nm au drain avec <strong>les</strong> traits de contours pour le potentielélectrostatique. Une très fine épaisseur d’oxyde à la source in<strong>du</strong>it un champ trèsfort <strong>et</strong> favorise alors le courant tunnel d’électrons. Au contraire, l’oxyde très épaisau drain con<strong>du</strong>it à un faible champ qui minimise l’eff<strong>et</strong> tunnel pour <strong>les</strong> trous. C<strong>et</strong>teFig. 2.10 – Structure asymétrique de l’oxyde de grille de CNTFET : 2nmcôté source <strong>et</strong> 100 nm côté drain.


66 2.1. Performances statiques des transistors à contacts Schottkystructure perm<strong>et</strong>trait donc de supprimer le courant de trous au drain, mais elle n’estmalheureusement pas réaliste à l’heure actuelle.Nous allons maintenant étudier l’allure de la caractéristique de sortie I D (V DS ) <strong>du</strong> SB-CNTFET <strong>et</strong> l’influence <strong>du</strong> <strong>transport</strong> ambipolaire. On analyse le courant d’électrons<strong>et</strong> de trous séparément <strong>dans</strong> une large gamme de tension de grille V GS , respectivementsur <strong>les</strong> figures 2.11a) <strong>et</strong> 2.11b).Sur la figure 2.11a), on remarque qu’à fort V GS , le courant d’électrons I DS saturesur une gamme de valeurs de V DS limitées, comme <strong>dans</strong> le MOSFET traditionnel,puis il augmente à fort V DS parce que la contribution des trous modifie la bandede con<strong>du</strong>ction <strong>dans</strong> le canal. En eff<strong>et</strong>, on peut voir sur la figure 2.12, qui montre leprofil de bandes pour la tension de grille V GS = 0.2 V, avec différentes tensions dedrain V DS de 0.5 V à 0.8 V, qu’à fort V DS , le courant de trous abaisse <strong>les</strong> bandes <strong>dans</strong>Fig. 2.11 – Caractéristique I D -V DS <strong>du</strong> SB-CNFET pour différentes tensionsde grille V GS , L = 100 nm, EOT = 5.3 nm : a) courant d’électrons, b) courantde trous, c) courant total.


Chapitre 2. Simulation des transistors à contacts Schottky 67Fig. 2.12 – Le profil de bandes pour V GS = 0.2 V,V DS = 0.5 − 0.8 V pour lalongueur L = 100 nm, EOT = 5.3 nm.le canal, ce qui fait aussi augmenter le courant d’électrons à la source. En revanche,au drain, le décalage <strong>du</strong> niveau de Fermi en fonction de V DS est plus rapide que ledécalage de la bande de valence <strong>et</strong> c’est pourquoi le courant de trous augmente trèsvite, presque linéairement en fonction de la tension de drain (figure 2.11b).Le courant total I DS est la somme des courants d’électrons <strong>et</strong> de trous. La figure2.11c) montre qu’à faible V GS , la caractéristique I DS -V DS est celle des trous (figure2.11b) <strong>et</strong> à fort V GS , elle est plus proche de celle des électrons (figure 2.11a). Commele montre la figure 2.13, l’allure de c<strong>et</strong>te caractéristique de courant total est cohérenteavec l’expérience [112], [107].Fig. 2.13 – Des résultats expérimentaux sur la caractéristique ambipolairede SB-CNTFET [107] (à gauche) <strong>et</strong> [112] (à droite.)


68 2.1. Performances statiques des transistors à contacts Schottky2.1.2 Influence des paramètres matériaux Φ B <strong>et</strong> géométriques(L G , diamètre <strong>du</strong> tube)Influence de la hauteur de la barrièreBien que <strong>les</strong> premiers CNTFET montraient préférentiellement un <strong>transport</strong> de typep, la caractéristique électronique de type p n’est pas une propriété intrinsèque destransistors à nanotube. Il a été montré pour la première fois en 2001 qu’un recuit<strong>dans</strong> le vide perm<strong>et</strong>tait d’obtenir un <strong>transport</strong> de type n [113]. On a pensé <strong>dans</strong> unpremier temps que l’oxygène <strong>dans</strong> l’air con<strong>du</strong>isait à un dopage de type p <strong>dans</strong> lecanal de NTC [114] ou [115], mais il a été montré [85] que l’eff<strong>et</strong> de l’oxygène étaiten fait de modifier le travail de sortie <strong>du</strong> métal <strong>et</strong> donc de changer la hauteur de labarrière aux contacts en favorisant le <strong>transport</strong> des trous <strong>dans</strong> ce cas. Cependant,l’eff<strong>et</strong> de l’oxygène est moins marqué <strong>dans</strong> le cas de l’utilisation d’électrodes desource <strong>et</strong> drain en gadolinium Gd [116]. Les mesures effectuées sous vide <strong>et</strong> aprèsexposition à l’air pendant 2 mois montrent une modification des caractéristiquesélectriques mais cel<strong>les</strong>-ci restent de type n.En général, le travail de sortie <strong>du</strong> métal d’électrodes, la préparation de surface, <strong>les</strong>conditions de recuit sont connus comme <strong>les</strong> principaux paramètres qui influencentla hauteur de la barrière Schottky [92], [109], [96], [110].Il est montré qu’avec des contacts de palladium (fort travail de sortie), on peutobtenir des hauteurs de barrière Schottky nul<strong>les</strong> ou légèrement négatives par rapportà la bande de valence <strong>du</strong> nanotube semi-con<strong>du</strong>cteur (diamètres de NTC d t > 2 nm)[92]. Des contacts de type ohmique entre le NTC <strong>et</strong> l’or ont été démontrés [117].Alors que <strong>les</strong> hauteurs de barrière Schottky sur <strong>les</strong> semicon<strong>du</strong>cteurs usuels sontgénéralement contrôlées par le phénomène de blocage <strong>du</strong> niveau de Fermi en surface,c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> s’avère très faible <strong>dans</strong> le cas des nanotubes de carbone [87]. Ainsi, la hauteurde la barrière Schottky dépend vraiment de la différence de travail de sortie entre leNTC <strong>et</strong> le métal [90] (en supposant que <strong>les</strong> autres conditions expérimenta<strong>les</strong> soientparfaites.) Des contacts avec des métaux de travail de sortie élevé (Pd, Ti) donnentlieu à un <strong>transport</strong> de type p, alors que des contacts avec des métaux de très faibl<strong>et</strong>ravail de sortie (Ca) con<strong>du</strong>isent à un <strong>transport</strong> de type n. Pour des métaux de


Chapitre 2. Simulation des transistors à contacts Schottky 69travail de sortie moyen, on obtient un régime de <strong>transport</strong> au caractère fortementambipolaire.Dans ce qui suit, on va étudier l’eff<strong>et</strong> de la hauteur de la barrière Schottky sur lacaractéristique de CNTFET en particulier sur le courant I OFF <strong>du</strong> transistor <strong>et</strong> lerapport I ON /I OFF .Sur la figure 2.14, nous montrons la dissymétrie de la caractéristique I D -V GS résultantde la dissymétrie des barrières Schottky pour <strong>les</strong> électrons <strong>et</strong> pour <strong>les</strong> trous. Eneff<strong>et</strong>, l’abaissement de la barrière vue par <strong>les</strong> électrons côté source (Φ B = 0.1 eV<strong>et</strong> Φ B = 0 eV) entraîne une augmentation de l’injection des électrons par la sourceau détriment de l’injection des trous par le drain, comparé à la situation mid-gap(Φ B = 0.275 eV) avec une barrière d’injection identique pour <strong>les</strong> électrons <strong>et</strong> <strong>les</strong>trous.En conséquence, lorsque la hauteur de barrière vue par <strong>les</strong> électrons diminue, lecourant minimal se déplace légèrement vers des tensions de grille plus faib<strong>les</strong>.Le profil de bande de con<strong>du</strong>ction des figures 2.15a) <strong>et</strong> 2.15b) illustre l’eff<strong>et</strong> de labarrière Schottky sur le <strong>transport</strong>. On peut voir que la barrière Schottky la plusfaible favorise l’injection des électrons côté source (figure 2.15a) <strong>et</strong> bloque celle destrous côté drain (figure 2.15b).De façon symétrique, la situation inverse (forte injection de trous côté drain <strong>et</strong> faibleinjection d’électrons côté source) est observée pour des V GS négatives.Fig. 2.14 – Caractéristiques I D -V GS pour trois valeurs de la hauteur debarrière Schottky aux contacts (Φ B = 0.275, 0.1 <strong>et</strong> 0 eV) en échelle logarithmique: a) à V DS = 0.1 V, b) à V DS = 0.4 V. L = 100 nm, EOT = 5.3 nm.


70 2.1. Performances statiques des transistors à contacts SchottkyFig. 2.15 – Profil de bande de con<strong>du</strong>ction le long de canal pour trois valeursde hauteur de barrière Schottky (0.275, 0.1 <strong>et</strong> 0 eV) aux contacts : a)zoom côté source, b) zoom côté drain. L = 100 nm, EOT = 5.3 nm,V GS =0.3 V,V DS = 0.1 V.Ces résultats sont cohérents avec des résultats expérimentaux [99] <strong>et</strong> des résultatsthéoriques issus d’un modèle simplifié [83]. Dans [99] <strong>les</strong> auteurs considèrent descontacts entre différents métaux <strong>et</strong> différents NTC puisque la hauteur de la barrièreSchottky dépend <strong>du</strong> diamètre <strong>du</strong> NTC <strong>et</strong> de la nature <strong>du</strong> contact. Ils concluent que<strong>les</strong> meilleures performances de p-CNTFET sont obtenues pour des NTC de diamètresupérieur à 1.4 nm avec des contacts de palladium Pd (Pd a un fort travail de sortie<strong>et</strong> forme une barrière Schottky faible avec la bande de valence <strong>du</strong> NTC). Dans [83] <strong>les</strong>auteurs montrent que la modification de la concentration d’oxygène absorbé peutêtre répercutée sur la caractéristique I D -V GS d’un SB-CNTFET, obtenue par unmodèle simplifié, par l’ajustement de la hauteur de la barrière Schottky.La compréhension <strong>du</strong> comportement <strong>du</strong> courant par rapport à la hauteur de labarrière Schottky est importante pour <strong>les</strong> applications <strong>du</strong> CNFET. Nous voyonsainsi que le <strong>transport</strong> ambipolaire peut être partiellement ré<strong>du</strong>it par ajustementde la hauteur de la barrière Schottky. La dissymétrie des barrières Schottky entreélectrons <strong>et</strong> trous perm<strong>et</strong> visiblement (voir figure 2.14) de diminuer le courant I OFFtout en augmentant le courant I ON <strong>et</strong> donc le rapport I ON /I OFF .La transcon<strong>du</strong>ctance (g m ) <strong>et</strong> la pente sous le seuil (S), qui caractérisent <strong>les</strong> performancesstatiques <strong>du</strong> transistor, sont extraites de la caractéristique I D = f(V GS ) <strong>et</strong>tracées sur la figure 2.16. Comme prévu, la diminution de la hauteur de barrièreSchottky améliore à la fois g m <strong>et</strong> S.


Chapitre 2. Simulation des transistors à contacts Schottky 71Au niveau de la caractéristique I D -V DS (figure 2.17), la diminution de la hauteurde barrière Schottky con<strong>du</strong>it à une n<strong>et</strong>te amélioration de la saturation <strong>du</strong> courantavec l’existence d’une zone de fonctionnement linéaire nécessaire à une utilisationen analogique. Pour une très faible hauteur de barrière Schottky, le comportement<strong>du</strong> SB-CNTFET se rapproche de celui d’un CNTFET à contacts ohmiques avec unefaible influence de V DS sur le courant I DS saturé.Fig. 2.16 – La transcon<strong>du</strong>ctance en fonction de la tension de grille (a) <strong>et</strong>la pente sous le seuil en fonction de V GS (b) pour trois hauteurs de barrièreSchottky. L = 100 nm, EOT = 5.3 nm.Fig. 2.17 – Caractéristique I D -V DS pour deux hauteurs de barrière Schottky,L = 100 nm, EOT = 5.3 nm.


72 2.1. Performances statiques des transistors à contacts SchottkyInfluence de EOT sur la barrière SchottkyDans c<strong>et</strong>te partie, on discute l’influence de l’épaisseur d’oxyde de grille <strong>et</strong> de la permittivitésur la largeur maximale de barrière Schottky aux contacts. La compréhensionde la forme de barrière Schottky est importante si l’on veut l’approximer par uneforme simplifiée, par exemple <strong>dans</strong> un modèle compact.Il est souvent écrit que la largeur maximale de la barrière Schottky aux contactsne dépend que de l’épaisseur d’oxyde de grille, mais pas de la permittivité de lagrille [118], [119], [120]. C<strong>et</strong>te assertion est assez largement fausse, comme illustrésur la figure 2.18 qui présente des profils de bande de con<strong>du</strong>ction pour trois valeursde EOT différentes, obtenues en combinant deux valeurs de tox <strong>et</strong> deux valeurs depermittivité.On voit en eff<strong>et</strong>, sur la figure 2.18b) que l’épaisseur de la barrière ne dépend niuniquement de t ox ni uniquement de ε. Elle dépend en fait essentiellement de ladensité de porteurs <strong>dans</strong> le canal. On voit par ailleurs, sur la figure 2.18a), que EOTconditionne la position de la bande de con<strong>du</strong>ction <strong>dans</strong> le canal, via l’efficacité de lacommande électrostatique par la grille. On peut donc bien considérer EOT commele paramètre pertinent qui détermine le contrôle électrostatique <strong>du</strong> transistor. Il estclair que la barrière Schottky est d’autant plus fine que la permittivité est forte ouque l’épaisseur de l’oxyde est fine.Fig. 2.18 – a) Profil de bandes de con<strong>du</strong>ction pour trois valeurs de EOTdifférentes : EOT = 92 nm (t ox = 30 nm,ε = 3), EOT = 5.3 nm (t ox =3 nm,ε = 3), EOT = 0.4 nm (t ox = 3 nm,ε = 15) à V GS = 0.4 V,V DS =0.1 V ; b) Zoom sur la barrière Schottky côté source.


Chapitre 2. Simulation des transistors à contacts Schottky 73Influence de EOT sur <strong>les</strong> caractéristiques I-V :Beaucoup de travaux ont tenté d’améliorer <strong>les</strong> performances de CNTFET en utilisantdes oxydes de forte permittivité <strong>et</strong> de faible épaisseur : (ZrO 2 = 25) [97], (HfO 2 =11) [84], (Al 2 O 3 = 5) [121], (SrTiO 3 = 175) [122]. L’utilisation d’un isolant deforte permittivité vise à augmenter la transcon<strong>du</strong>ctance, d’une part par un contrôleélectrostatique plus efficace <strong>du</strong> potentiel <strong>dans</strong> le canal <strong>et</strong>, d’autre part, <strong>du</strong> fait, àtension de grille constante, d’une barrière tunnel plus fine à énergie donnée (figure2.18b) [122].Pour étudier l’influence de EOT sur <strong>les</strong> caractéristiques I-V , on utilise la mêmestructure que précédemment pour trois valeurs de EOT obtenues en changeant soitla permittivité de 3 à 15 pour t ox = 3 nm (ce qui correspond à EOT de 5.3 nm à0.4 nm), soit l’épaisseur de l’oxyde de 3 nm à 30 nm avec une permittivité de 3 (cequi donne un EOT de 5.3 nm à 92 nm). Sur <strong>les</strong> figures 2.19, lorsque EOT diminue,on remarque qu’à forte tension de grille, le courant d’électrons augmente <strong>et</strong> qu’àfaible tension de grille, le courant de trous augmente. Le courant minimal I OFF esttoujours à V GS = V DS /2, mais sa valeur augmente lorsque EOT diminue.Le courant maximal I ON <strong>et</strong> la pente sous le seuil S sont visiblement améliorés pourEOT plus faible.Le bon contrôle de la grille est illustré par <strong>les</strong> variations des bandes de con<strong>du</strong>ction<strong>et</strong> de valence sur <strong>les</strong> figures 2.20.Fig. 2.19 – a) Comparaison avec <strong>les</strong> cas EOT = 0.4 nm, 5.3 nm, 92 nm pourV DS = 0.1 V ; b) Comparaison avec <strong>les</strong> cas EOT = 0.4 nm, 5.3 nm, 92 nmpour V DS = 0.4 V.


74 2.1. Performances statiques des transistors à contacts SchottkyLes figures 2.20a), b) <strong>et</strong> c) sont tracées pour V DS = 0.1 V <strong>et</strong> correspondent aux pointsA, B <strong>et</strong> C indiqués sur la figure 2.19a). Les figures 2.20d), e) <strong>et</strong> f) sont tracées pourV DS = 0.4 V <strong>et</strong> correspondent aux points D, E <strong>et</strong> F indiqués sur la figure 2.19b).A fort V GS , la bande de con<strong>du</strong>ction est plus basse pour EOT plus faible <strong>et</strong> donnedonc un courant d’électrons plus fort (figures 2.20a <strong>et</strong> d). Au contraire, à faible V GS ,la bande de valence est plus haute pour EOT plus faible <strong>et</strong> favorise donc l’injectiondes trous (figures 2.20b <strong>et</strong> e). Ceci corrobore l’augmentation <strong>du</strong> courant au dessus<strong>du</strong> seuil constatée sur la figure 2.19 <strong>et</strong> donc l’amélioration de I ON .Les diagrammes de bandes des figures 2.20c) <strong>et</strong> 2.20f) correspondent à la tensioncaractéristique V GS = V DS /2 c’est-à-dire au courant minimal I OFF . A faible V DS , onremarque que ces diagrammes de bande sont sensiblement identiques, ce qui con<strong>du</strong>ità l’obtention d’un I OFF très proche. Le potentiel ne change pas beaucoup parce qu’iln’y a pas beaucoup de charge in<strong>du</strong>ite sur le nanotube.A fort V DS , <strong>les</strong> courants I OFF sont plus élevés <strong>et</strong> correspondent à une densité deporteurs <strong>dans</strong> le canal plus forte lorsque l’on diminue EOT. La variation de lalargeur de la barrière Schottky en fonction de EOT est donc plus importante <strong>et</strong> aun impact plus fort sur le courant. Ceci explique la plus forte influence de EOT surI OFF à fort V DS : I OFF est légèrement dégradé par la diminution de EOT.Globalement, comme on le voit sur <strong>les</strong> figures 2.21 <strong>et</strong> 2.22, l’amélioration de lacommande via l’épaisseur équivalente d’oxyde EOT perm<strong>et</strong> d’améliorer le rapportI ON /I OFF ainsi que <strong>les</strong> performances statiques des transistors à NTC : g m <strong>et</strong> S.Dans le CNTFET, l’eff<strong>et</strong> tunnel bande à bande (band-to-band tunneling, BTBT)doit apparaître à très fort V GS (pour des trous) <strong>et</strong> à très faible V GS (pour desélectrons) lorsque V DS est très fort. Le BTBT des électrons côté drain intervientalors que le courant de trous est déjà fort. Il en est de même pour <strong>les</strong> trous côtésource. La contribution de BTBT sur le courant global est donc relativement faible<strong>du</strong> fait <strong>du</strong> caractère naturellement ambipolaire <strong>du</strong> <strong>transport</strong> si l’on compare avec destransistors à contacts ohmiques, où BTBT dégrade beaucoup le courant sous le seuilen particulier lorsque l’eff<strong>et</strong> tunnel est assisté par <strong>les</strong> phonons optiques [123], [74].L’eff<strong>et</strong> de BTBT est surtout important, bien sûr, pour des dispositifs à NTC defaible bande interdite [21].


Chapitre 2. Simulation des transistors à contacts Schottky 75Fig. 2.20 – Le profils de bandes pour trois cas EOT = 92 nm, 5.3 nm <strong>et</strong>0.4 nm, L = 100 nm, Φ B = 0.275 eV ; a) V GS = 0.4 V,V DS = 0.1 V ; b) V GS =−0.2 V,V DS = 0.1 V ; c) V GS = 0.05 V,V DS = 0.1 V ; d) V GS = 0.6 V,V DS =0.4 V ; e) V GS = −0.2 V,V DS = 0.4 V ; f) V GS = 0.2 V,V DS = 0.4 V.


76 2.1. Performances statiques des transistors à contacts SchottkyFig. 2.21 – Variation de I ON /I OFF à V DS = 0.4 V en fonction de EOT.Fig. 2.22 – Transcon<strong>du</strong>ctance maximale <strong>et</strong> pente sous le seuil en fonctionde EOT à V DS = 0.4 V.


Chapitre 2. Simulation des transistors à contacts Schottky 77Influence de la longueur de la grilleMaintenant, on considère l’influence de la longueur de grille L G sur <strong>les</strong> performancesstatiques. On compare <strong>les</strong> performances <strong>du</strong> SB-CNTFET pour deux longueurs degrille : L G = 25 nm <strong>et</strong> L G = 100 nm toujours avec une hauteur de la barrière Schottkymid-gap Φ B = 0.275 eV. Sur la figure 2.23, on voit que <strong>les</strong> caractéristiques I D -V GS nesont pas très différentes. Cela est lié à la nature fortement balistique <strong>du</strong> <strong>transport</strong><strong>dans</strong> <strong>les</strong> nanotubes, ce qui sera discuté en détail au chapitre 3. Ainsi il est confirméque ce n’est pas la mo<strong>du</strong>lation de la con<strong>du</strong>ctance <strong>du</strong> canal qui contrôle le courantmais plutôt la résistance de contact [111], [84], [25].Ainsi, en cas de <strong>transport</strong> balistique, la caractéristique ne dépend pas de la longueurde canal. Mais quand la longueur de canal est inférieure à 15nm, l’eff<strong>et</strong> tunnelrésonant entre <strong>les</strong> deux barrières Schottky accroît le courant <strong>dans</strong> certaines plagesde tension [104]. Dans notre simulateur Monte Carlo, on ne peut pas prendre encompte l’eff<strong>et</strong> tunnel résonant <strong>dans</strong> le canal.Alors que la longueur de grille modifie peu <strong>les</strong> performances statiques, nous verrons<strong>dans</strong> le paragraphe suivant qu’elle a un impact important sur <strong>les</strong> performancesdynamiques via <strong>les</strong> variations de la capacité de grille.Fig. 2.23 – Comparaison entre L G = 100 nm (traits continus) <strong>et</strong> L G =25 nm (traits pointillés) pour V DS = 0.1 V, 0.2 V, 0.3 V (rouge, vert, bleu).EOT = 5.3 nm, Φ B = 0.275 eV.


78 2.1. Performances statiques des transistors à contacts SchottkyInfluence <strong>du</strong> diamètre <strong>du</strong> nanotubeOn a déjà vu que la hauteur de barrière des contacts Schottky est ré<strong>du</strong>ite pour desNTC de grand diamètre, c’est-à-dire de faible bande interdite [92], [117], [124], [122].Dans c<strong>et</strong>te partie, on étudie l’influence <strong>du</strong> diamètre <strong>du</strong> nanotube sur <strong>les</strong> performancesstatiques <strong>du</strong> SB-CNFET. On compare <strong>les</strong> caractéristiques associées à deux indicesde NTC : (19, 0) <strong>et</strong> (10, 0), avec une longueur de grille de 100 nm, un EOT de 5.3 nm<strong>et</strong> une barrière Schottky mid-gap (Φ B = 0.275 eV pour (19, 0) <strong>et</strong> Φ B = 0.55 eV pour(10, 0)). La figure 2.24 montre que l’augmentation de la largeur de la bande interditeentraîne une diminution <strong>du</strong> courant d’électrons <strong>et</strong> de trous.Le diagramme de bandes, représenté sur la figure 2.25, montre une bande de con<strong>du</strong>ctionpour le NTC (10, 0) plus haute que celle <strong>du</strong> NTC (19, 0), ce qui correspond àun courant d’électrons plus faible. La bande de valence <strong>du</strong> NTC (10, 0) est alorsd’autant plus basse que le gap est grand, ce qui con<strong>du</strong>it à un courant I OFF d’autantplus faible que le gap <strong>du</strong> NTC est large.L’évolution <strong>du</strong> rapport I ON /I OFF , figure de mérite pour des circuits digitaux, enfonction <strong>du</strong> diamètre <strong>du</strong> nanotube est tracée sur la figure 2.26. L’amélioration dece rapport lorsque le diamètre diminue est d’autant plus remarquable qu’elle restevraie pour des tensions d’alimentation (V DS = 0.8 V) qui perm<strong>et</strong>tent une exploitationFig. 2.24 – Comparaison des caractéristiques d’un SB-CNFET pour deuxNTC : (10, 0) (Φ B = 0.55 eV) en bleu <strong>et</strong> (19, 0) (Φ B = 0.275 eV) en rougepour V DS = 0.1 V, 0.4 V <strong>et</strong> 0.8 V. L G = 100 nm, EOT = 5.3 nm.


Chapitre 2. Simulation des transistors à contacts Schottky 79Fig. 2.25 – Diagramme des bandes pour deux NTC (19, 0) <strong>et</strong> (10, 0) pourV GS = 0.4 V,V DS = 0.1 V. L = 100 nm, EOT = 5.3 nm.Fig. 2.26 – Rapport I ON /I OFF en fonction <strong>du</strong> diamètre de NTC à V DS = 0.4<strong>et</strong> 0.8 V. L = 100 nm, EOT = 5.3 nm.<strong>classique</strong> en numérique avec un I ON défini au dessus <strong>du</strong> seuil. De plus, ce résultatest cohérent avec <strong>les</strong> résultats de [125] <strong>et</strong> de [104].


80 2.2. Performances dynamiques2.2 Performances dynamiquesLa fréquence de transition f T est une des figures de mérite qui caractérisent <strong>les</strong> performancesen haute fréquence d’un transistor. On calcule f T <strong>du</strong> transistor intrinsèqueà partir de l’expression :f T = 1 ∣g m∣∣∣VDS2π C g =V DDoù g m est la transcon<strong>du</strong>ctance, C g est la capacité intrinsèque de grille. Comme pour<strong>les</strong> performances statiques on va étudier l’influence des paramètres géométriques <strong>et</strong>matériaux sur f T .2.2.1 Influence de la hauteur de barrière SchottkyOn étudie <strong>dans</strong> un premier temps l’influence de la hauteur de barrière Schottky surf T .Les variations de la fréquence de transition en fonction de la tension de grille sonttracées sur la figure 2.27 pour deux hauteurs de barrière Schottky Φ B = 0.275 eV <strong>et</strong>0 eV.La dépendance de f T en fonction de la tension de drain est totalement liée à laqualité de la saturation de la caractéristique I DS -V DS (figure 2.17 <strong>du</strong> paragrapheFig. 2.27 – Variation de f T en fonction de la tension de grille pour deuxhauteurs de la barrière Schottky 0.275 eV <strong>et</strong> 0 eV. L = 100 nm, EOT =5.3 nm.


Chapitre 2. Simulation des transistors à contacts Schottky 812.1.2) : <strong>dans</strong> le cas d’une barrière Schottky élevée (Φ B = 0.275 eV), la mauvaisesaturation <strong>du</strong> courant con<strong>du</strong>it à une forte dépendance de f T en fonction de V DS ,contrairement au cas d’une faible barrière Schottky ( Φ B = 0 eV). Ce dernier présenteune fréquence de transition légèrement meilleure <strong>et</strong> son comportement, proche <strong>du</strong>comportement <strong>du</strong> CNFET à contacts ohmiques, perm<strong>et</strong> d’envisager une utilisationpour des applications analogiques.2.2.2 Influence de l’épaisseur d’oxyde équivalente EOTPour chaque courbe de f T (figure 2.28), en considérant la valeur maximale obtenue,qui se situe entre V GS = 0.3 V <strong>et</strong> V GS = 0.4 V, on peut extraire la valeur maximalef Tmax que nous avons reportée sur la figure 2.29b) en fonction de EOT. C<strong>et</strong>te courbepeut être divisée en deux parties. Pour <strong>les</strong> faib<strong>les</strong> EOT (EOT est inférieur à quelquesnm), à mesure que l’on augmente EOT, on observe une légère amélioration de f TmaxFig. 2.28 – Variation de la fréquence de transition en fonction de V GS poura) EOT = 0.4 nm, b) EOT = 5.3 nm, c) EOT = 92 nm. L = 100 nm, Φ B =0.275 eV.


82 2.2. Performances dynamiquesFig. 2.29 – a) Variation de la transcon<strong>du</strong>ctance <strong>et</strong> de la capacité normaliséescorrespondant à f Tmax ; b) Variation de la fréquence de transition maximaleen fonction de EOT à V DS = 0.4 V.qui tend à saturer pour <strong>les</strong> plus fortes valeurs de EOT. Ce comportement particulierpeut être expliqué à partir de l’évolution de la transcon<strong>du</strong>ctance g m <strong>et</strong> de la capacitéC g , toutes deux également représentées sur la figure 2.29a) en fonction de EOT.En régime de capacité <strong>quantique</strong> (faible EOT), g m décroît plus lentement que C gen augmentant EOT ce qui in<strong>du</strong>it l’augmentation de f T constatée précédemment.Ainsi, à partir d’une certaine valeur de EOT, diminuer l’épaisseur d’oxyde n’amélioreplus le courant qui sature vers sa limite balistique.Pour <strong>les</strong> fortes valeurs de EOT, <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s de la capacité <strong>quantique</strong> sont négligeab<strong>les</strong>,le contrôle de grille est moins efficace <strong>et</strong> <strong>les</strong> interactions nombreuses dégradent à lafois g m <strong>et</strong> C g qui décroissent en parallèle. Cela explique la saturation de la fréquencef Tmax .D’après ces résultats, il ne semble donc pas pertinent de trop fortement ré<strong>du</strong>irel’épaisseur de l’oxyde de grille <strong>dans</strong> le but d’améliorer <strong>les</strong> performances en fréquence<strong>et</strong> une valeur de capacité de grille de l’ordre de la dizaine d’attofarads semble êtreoptimale. De plus, nous pouvons noter que sur toute la gamme de EOT considérée,l’écart entre <strong>les</strong> f Tmax demeure inférieur à 10%.2.2.3 Influence de la longueur de la grilleLa figure 2.30a), correspondant à une longueur de grille de 25nm, comparée àla figure 2.30b) correspondant à une longueur de grille de 100nm, montre que la


Chapitre 2. Simulation des transistors à contacts Schottky 83Fig. 2.30 – Variation de la fréquence de transition en fonction de V GS pour :a) L G = 25 nm, EOT = 5.3 nm <strong>et</strong> Φ B = 0.275 eV ; b) L G = 100 nm, EOT =5.3 nm <strong>et</strong> Φ B = 0.275 eV.fréquence de transition est n<strong>et</strong>tement améliorée par une diminution de la longueurde grille. C<strong>et</strong>te dépendance de f T en fonction de L G est principalement <strong>du</strong>e à la variationde la capacité de grille, puisque, comme nous l’avons vu au paragraphe 2.1.2,<strong>du</strong> fait d’un <strong>transport</strong> fortement balistique <strong>dans</strong> le canal (ce qui sera discuté <strong>dans</strong> lechapitre III), ce n’est pas la mo<strong>du</strong>lation de la con<strong>du</strong>ctance <strong>du</strong> canal qui contrôle lecourant. Lorsque la longueur de grille diminue, la capacité de grille diminue ce quicon<strong>du</strong>it à une augmentation de f T .2.2.4 Influence <strong>du</strong> diamètre <strong>du</strong> nanotubeDans ce paragraphe, nous étudions l’influence <strong>du</strong> diamètre <strong>du</strong> nanotube sur lafréquence de transition des transistors. Contrairement aux performances statiques,au niveau de la fréquence de transition (f T ), <strong>les</strong> meilleures performances sont obtenuespour des NTC de forts diamètres (figure 2.31). Comme le montrent <strong>les</strong> figures2.32, la faible transcon<strong>du</strong>ctance obtenue avec le NTC de faible diamètre (10, 0) n’estpas compensée par la capacité de grille qui est peu dépendante <strong>du</strong> diamètre. Mêmeen augmentant la tension d’alimentation à 0.8 V, <strong>dans</strong> le cas <strong>du</strong> CNT (10, 0), le f Tmaxn’atteint que 540 GHz contre plus de 800 GHz pour une tension d’alimentation de0.4 V <strong>dans</strong> le cas <strong>du</strong> CNT (19, 0).Au niveau <strong>du</strong> choix <strong>du</strong> diamètre <strong>du</strong> NTC un compromis devra être trouvé afind’assurer <strong>les</strong> meilleures performances statiques <strong>et</strong> dynamiques. Un fort diamètre


84 2.2. Performances dynamiquessera préféré en analogique favorisant une fréquence de transition élevée <strong>et</strong> un faiblediamètre sera choisi en numérique afin d’assurer le meilleur rapport I ON /I OFF [126].Fig. 2.31 – Variation de la fréquence de transition en fonction de V GS (L =100 nm, EOT = 5.3 nm) : a) pour NTC (19, 0) ; b) pour NTC (10, 0).Fig. 2.32 – Evolution de la transcon<strong>du</strong>ctance (en haut) <strong>et</strong> de la capacité (enbas) en fonction de V GS pour NTC (19, 0) <strong>et</strong> (10, 0) (L = 100 nm, EOT =5.3 nm.)


Chapitre 2. Simulation des transistors à contacts Schottky 852.3 Comparaison ohmique - SchottkyDans c<strong>et</strong>te partie, nous allons comparer le comportement d’un transistor à contactSchottky à celui d’un transistor à contact ohmique (modèle sur la figure 2.33). Pourobtenir des contacts ohmiques, on utilise des zones d’accès dopées <strong>dans</strong> <strong>les</strong> régionssource <strong>et</strong> drain.oxydeNTClongueur de grille LN-typedopéFig. 2.33 – Modèle de transistor à contacts ohmiques.Un NTC zigzag (19, 0) est toujours considéré avec une largeur de bande interditede 0.55 eV. L’épaisseur de l’oxyde de grille équivalente (EOT) est de 5.3 nm. Lalongueur de la grille est de 100 nm. Dans ce transistor à contact ohmique, <strong>les</strong> zonesd’accès source <strong>et</strong> drain ont une longueur de 20 nm <strong>et</strong> sont dopées N à 0.34 nm −1 avecun dopage supposé de nature électrostatique.Tout d’abord, ces extensions servent de réservoirs à électrons libres comme celaest le cas <strong>dans</strong> un MOSFET traditionnel. Ensuite, el<strong>les</strong> perm<strong>et</strong>tent de modéliser lasituation expérimentale où le dopage électrostatique est réalisé par l’intermédiaired’une grille supplémentaire ou par adsorption d’espèces dopantes ou de molécu<strong>les</strong>.Dans notre modèle, le dopage n’a donc aucun autre eff<strong>et</strong> que d’augmenter la densitéde porteurs <strong>et</strong> de décaler en conséquence le niveau de Fermi <strong>dans</strong> la bande decon<strong>du</strong>ction (car le transistor est de type n) par rapport à sa position d’équilibre quicorrespond au milieu de la bande interdite <strong>dans</strong> un matériau non dopé. Ici <strong>les</strong> extensionssont uniformément dopées à 0.34 nm −1 ce qui correspond à la contributiond’environ une espèce dopante pour 517 atomes de carbone. Ce niveau de dopagecorrespond à un niveau de Fermi de 0.06 eV au dessus de la 1ère sous-bande.Expérimentalement, le nombre de dispositifs CNTFET à contacts ohmiques réalisésest de loin inférieur à celui de son « cousin » à barrière Schottky. Cela s’expliqueprincipalement par le fait qu’il n’est en quelque sorte qu’une évolution <strong>du</strong> SBFET :


86 2.3. Comparaison ohmique - Schottkyil exploite donc la théorie <strong>et</strong> <strong>les</strong> techniques de conception <strong>et</strong> d’optimisation desperformances développées à partir de ce dernier <strong>et</strong> est également plus difficile àréaliser [127], [109], [128].Nous allons par la suite comparer leurs performances en expliquant leurs différencesde fonctionnement interne.La figure 2.34 compare la caractéristique de transfert d’un CNTFET à contactsSchottky avec celui à contacts ohmiques. Dans ce cas, la hauteur de la barrière estla moitié de la largeur de bande interdite, i.e. Φ B = 0.275 eV, ce qui mène à lacondition symétrique d’injection des électrons <strong>et</strong> des trous (paragraphe 2.1.1). Afort V GS , le courant est principalement dû aux électrons injectés par la source, alorsqu’à faible tension de grille, <strong>les</strong> trous injectés au drain contribuent principalementau courant total. En particulier, ce <strong>transport</strong> ambipolaire dégrade la caractéristiquesous le seuil : pour V DS = 0.3 V, la pente sous le seuil est d’environ 95 mV/dec aulieu de 70 mV/dec <strong>dans</strong> des transistors à contacts ohmiques, comme on peut le voirsur la figure 2.34a). Les contacts Schottky nuisent également au courant à l’étatON. La transcon<strong>du</strong>ctance est limitée à environ 20µS <strong>dans</strong> des dispositifs à contactSchottky au lieu de 32µS <strong>dans</strong> ceux à contacts ohmiques, comme le montre la figure2.34b).Sur la figure 2.35, on montre <strong>les</strong> profils de bande de con<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> de vitesse desFig. 2.34 – Caractéristique I D -V GS de CNFET à contacts ohmique <strong>et</strong>Schottky pour une longueur de canal de 100 nm <strong>et</strong> un EOT de 5.3 nm.La hauteur de la barrière Schottky source - drain est Φ B = 0.275 eV ; a)en échelle logarithmique : comparaison en dessous <strong>du</strong> seuil ; b) en échellelinéaire : comparaison au-dessus <strong>du</strong> seuil.


Chapitre 2. Simulation des transistors à contacts Schottky 87Fig. 2.35 – Bande de con<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> profils de vitesse pour des CNTFET àcontacts Schottky (V GS = 0.4 V) <strong>et</strong> ohmique (V GS = 0.18 V) à V DS = 0.1 V<strong>et</strong> I D = 1µA.électrons à V DS = 0.1 V pour une valeur de courant donnée de I D ≈ 1µA, quicorrespond pour <strong>les</strong> dispositifs à contacts Schottky <strong>et</strong> ohmique à V GS = 0.4 V <strong>et</strong>V GS = 0.18 V respectivement.Pour le transistor à contacts ohmiques, <strong>les</strong> porteurs sont accélérés par un champélectrique non nul <strong>et</strong> dont la valeur correspond à de faib<strong>les</strong> taux d’interactions <strong>dans</strong>le canal : <strong>les</strong> porteurs atteignent donc des vitesses relativement élevées. Pour l<strong>et</strong>ransistor à contacts Schottky, la très bonne commande électrostatique de la grillecon<strong>du</strong>it à un champ électrique très faible <strong>dans</strong> le canal <strong>et</strong> donc une accélérationpratiquement inexistante.Des courants identiques sont donc atteints pour <strong>les</strong> 2 types de transistors avecune polarisation de grille plus faible <strong>dans</strong> le cas des contacts ohmiques, c’est-à-direune concentration de porteurs <strong>dans</strong> le canal plus faible compensée par une vitessemoyenne des porteurs plus élevées.Sur la figure 2.36, on compare la fréquence de transition maximale pour des transistorsà contacts ohmique <strong>et</strong> Schottky pour différentes longueurs de grille à V DS =0.4 V, i.e. quand la saturation de courant est obtenue. Malgré <strong>les</strong> désavantages <strong>du</strong><strong>transport</strong> ambipolaire <strong>dans</strong> <strong>les</strong> SB-FET, la fréquence de transition maximale est,comme le montre la figure 2.36a), similaire à celle obtenue avec <strong>les</strong> transistors àcontacts ohmiques. En eff<strong>et</strong>, on peut voir sur la figure 2.36b) que la dégradation dela transcon<strong>du</strong>ctance <strong>dans</strong> le cas <strong>du</strong> transistor à contacts Schottky est contrebalancéepar une plus faible capacité de grille.


88 2.3. Comparaison ohmique - SchottkyFig. 2.36 – a) Evolution de la fréquence maximale f Tmax en fonction de lalongueur de grille pour <strong>les</strong> transistors à contacts ohmique <strong>et</strong> Schottky (Φ B =0.275 eV), EOT = 5.3 nm,V DS = 0.4 V ; b) Evolution de la transcon<strong>du</strong>ctance<strong>et</strong> de la capacité de grille correspondant au f Tmax en fonction de la longueurde grille pour <strong>les</strong> transistors à contacts ohmique <strong>et</strong> Schottky.Mais, comme on l’a vu au paragraphe 2.2.1, la zone d’utilisation en zone source decourant pour des applications analogiques est beaucoup plus limitée <strong>dans</strong> le cas destransistors à contacts Schottky qui présentent une mauvaise saturation <strong>du</strong> courant(figure 2.17 <strong>du</strong> paragraphe 2.1.2).Si l’on considère <strong>les</strong> performances statiques <strong>et</strong> dynamiques pour des applications<strong>classique</strong>s, en électronique numérique <strong>et</strong> analogique, il est clair que <strong>les</strong> transistors àcontacts ohmiques présentent des avantages indéniab<strong>les</strong> par rapport aux transistorsà contacts Schottky : ils perm<strong>et</strong>tent d’obtenir un meilleur rapport I ON /I OFF pourdes performances dynamiques pratiquement équivalentes. Mais le caractère ambipolairedes transistors à contacts Schottky ouvre des perspectives origina<strong>les</strong> pour laconception d’architectures alternatives [120], [129].Pour tous <strong>les</strong> types de contacts, nous avons obtenu des valeurs de fréquence de transitionf T très prom<strong>et</strong>teuses de l’ordre <strong>du</strong> THz dès que l’on descend à des longueursde canal de 50 nm. Ces fréquences sont d’autant plus élevées que la longueur decanal décroît. De plus, nous avons constaté, une fois de plus [34], qu’en raison <strong>du</strong>caractère unidimensionnel <strong>du</strong> <strong>transport</strong> de charges <strong>dans</strong> <strong>les</strong> nanotubes de carbone,<strong>les</strong> CNTFET ne nécessitent pas d’effort particulier de dimensionnement de l’oxydede grille.


Chapitre 3Analyse de <strong>transport</strong> - <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s<strong>quantique</strong>sLe <strong>transport</strong> semi-<strong>classique</strong> est bien adapté à la description <strong>du</strong> <strong>transport</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong>composants conventionnels, tels que <strong>les</strong> transistors avec des longueurs de grille del’ordre de 100 nm ou plus, selon le matériau <strong>et</strong> la température. Pour ces technologies,la longueur de cohérence de phase <strong>dans</strong> le silicium (de l’ordre de 10 nm) estbien inférieure aux dimensions caractéristiques <strong>du</strong> dispositif. Ainsi, il est justifié deconsidérer <strong>les</strong> électrons comme des particu<strong>les</strong> subissant beaucoup d’interactions.Le régime semi<strong>classique</strong> des dispositifs électroniques traditionnels est donc aujourd’huiglobalement bien compris, <strong>et</strong> on connaît bien <strong>les</strong> mécanismes de collision (avec<strong>les</strong> phonons, <strong>les</strong> défauts, <strong>les</strong> interfaces ...) qu’y subissent <strong>les</strong> électrons.A l’autre extrême, on commence également à bien comprendre le régime de <strong>transport</strong><strong>quantique</strong>, <strong>dans</strong> <strong>les</strong> situations où <strong>les</strong> électrons sont balistiques (c’est-à-direne subissent pas de collisions), notamment grâce aux études réalisées en physiquemésoscopique. En eff<strong>et</strong>, à très basse température, la longueur de phase est supérieureau µm <strong>et</strong> la réalisation de dispositifs de longueur caractéristique très inférieure à c<strong>et</strong>tedistance ne pose aucun problème : c’est le cas, par exemple, d’un anneau d’Ahranov- Bohm (voir figure 3.1) <strong>dans</strong> lequel le <strong>transport</strong> est fondamentalement <strong>quantique</strong><strong>et</strong> <strong>les</strong> électrons se comportent comme des ondes [130].Le régime intermédiaire, où le <strong>transport</strong> est loin d’être balistique, mais où le <strong>transport</strong><strong>quantique</strong> commence pourtant à faire sentir ses eff<strong>et</strong>s, est en revanche très mal


90Fig. 3.1 – Anneau d’Ahranov - Bohm.compris. Actuellement à T = 300 K, on se trouve <strong>dans</strong> des situations intermédiairesoù <strong>les</strong> phénomènes <strong>quantique</strong>s on<strong>du</strong>latoires apparaissent puisque <strong>les</strong> dimensions desdispositifs sont <strong>du</strong> même ordre de grandeur que la cohérence de phase mais avectoujours de nombreuses interactions, notamment avec <strong>les</strong> phonons, qui détruisent apriori la cohérence de phase.Afin de comprendre comment se comportent <strong>les</strong> électrons <strong>dans</strong> ces situations intermédiairesdes modè<strong>les</strong> physiques doivent être développés afin de tenir compted’un régime de <strong>transport</strong> qui n’est plus <strong>classique</strong> mais toujours pas purement <strong>quantique</strong>.Dans ce chapitre, nous allons donc comparer <strong>les</strong> résultats de simulation semi<strong>classique</strong><strong>du</strong> <strong>transport</strong> à ceux issus de simulation <strong>quantique</strong> <strong>du</strong> <strong>transport</strong> pour destransistors à nanotube de carbone à faible longueur de grille (< 25 nm) <strong>dans</strong> <strong>les</strong>quelsnous montrerons <strong>dans</strong> un premier temps l’importance <strong>du</strong> <strong>transport</strong> balistiqueen régime semi-<strong>classique</strong> <strong>et</strong> donc la nécessité de s’intéresser aux eff<strong>et</strong>s <strong>du</strong> <strong>transport</strong><strong>quantique</strong>.Dans <strong>les</strong> deux cas, l’utilisation d’un simulateur physique de type Monte Carlonous perm<strong>et</strong>tra de comparer à la fois <strong>les</strong> résultats macroscopiques, comme <strong>les</strong> caractéristiquescourant-tension, <strong>et</strong> <strong>les</strong> résultats microscopiques comme <strong>les</strong> profils deconcentration des porteurs, de potentiel le long <strong>du</strong> dispositif, ainsi que <strong>les</strong> cartographiesdes fonctions de distribution de Boltzmann ou de Wigner.


Chapitre 3. Analyse de <strong>transport</strong> - <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>quantique</strong>s 913.1 Le <strong>transport</strong> <strong>classique</strong> balistiqueJe vais présenter <strong>dans</strong> un premier temps une étude sur la balisticité <strong>dans</strong> un NTCintrinsèque. Afin d’étudier <strong>les</strong> propriétés de <strong>transport</strong> intrinsèque des nanotubes decarbone, des simulations à champ constant ont été réalisées. Pour ce type d’étude, onse limite à l’espace réciproque en négligeant <strong>dans</strong> un premier temps la dimension spatiale.Une simulation à champ constant <strong>dans</strong> notre simulateur MONCAO, consistedonc à suivre l’évolution d’une population d’électrons <strong>dans</strong> l’espace réciproque, sousla seule influence d’un champ électrique de valeur fixée <strong>dans</strong> le temps <strong>et</strong> des processusd’interactions.Lorsque l’on applique un champ électrique constant sur un gaz électronique initialementau repos, le système se place d’abord en régime de déséquilibre pendant lequell’état moyen des porteurs (vitesse, énergie ...) évolue en fonction <strong>du</strong> temps : c’est lerégime transitoire. Au cours <strong>du</strong> temps, <strong>les</strong> phénomènes diffusifs (interactions) compensentprogressivement l’action <strong>du</strong> champ électrique jusqu’à ce que <strong>les</strong> grandeurs<strong>du</strong> système n’évoluent plus avec le temps : c’est le régime stationnaire.3.1.1 Simulation dynamiqueNous nous intéressons à un gaz d’électrons initialement à l’équilibre sous champnul, auquel on applique un échelon de champ de valeur E c au temps <strong>et</strong> nous regardonscomment évoluent <strong>les</strong> porteurs en réponse à c<strong>et</strong>te excitation. Nous utilisonségalement la possibilité de suivre l’évolution des porteurs circulant entre une positionz = 0 <strong>et</strong> z = L <strong>et</strong> ainsi de compter le nombre de processus d’interactions subies entreces deux positions. Cela nous perm<strong>et</strong>tra d’extraire la spectroscopie des interactionsen fonction de différents paramètres tels que le champ, le diamètre, la longueur <strong>et</strong>ainsi obtenir des valeurs de libre parcours moyen suivant le type d’interaction subie.Nous avons la possibilité, en ajoutant la dimension spatiale, de nous intéresser auxlongueurs de relaxation <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tre en avant <strong>les</strong> différents régimes de <strong>transport</strong> énoncésauparavant.Sur la figure 3.2, nous avons reporté le nombre de porteurs strictement balistiquesen fonction de la longueur de tube L pour différents diamètres <strong>et</strong> suite à une per-


92 3.1. Le <strong>transport</strong> <strong>classique</strong> balistiqueFig. 3.2 – Pourcentage de porteurs balistiques en fonction la longueur <strong>du</strong>NTC <strong>et</strong> pour différents tubes (E = 8 kV/cm.)turbation d’amplitude E = 8 kV/cm. Dans ce régime de champ faible, le processusd’interaction dominant correspond au mode élastique intra vallée. Les courbes diminuentplus lentement pour <strong>les</strong> tubes larges (n > 22) avec 50% d’électrons encorebalistiques pour une longueur d’environ 250 nm. Pour <strong>les</strong> tubes étroits, le pourcentagede porteurs balistiques décroît rapidement sur <strong>les</strong> 100 premiers nanomètres.La probabilité d’avoir des porteurs balistiques est donc d’autant plus grande que l<strong>et</strong>ube est large. Cela est une fois de plus étroitement lié à l’évolution inverse de lamasse effective de la 1ère sous-bande, donc de la densité d’états, avec le diamètre.L’influence <strong>du</strong> champ électrique sur le <strong>transport</strong> balistique est illustrée sur la figure3.3 où nous avons tracé le pourcentage de porteurs balistiques pour un tube n = 34.Si l’on considère la longueur pour laquelle ce pourcentage est de 50%, on trouveenviron 270 nm pour un champ appliqué de 6 kV/cm <strong>et</strong> seulement de 90 nm pour unchamp de 30 kV/cm. Pour chaque courbe, on remarque une chute abrupte <strong>du</strong> pourcentagede balisticité. La longueur L F à laquelle c<strong>et</strong>te chute intervient correspondà la distance nécessaire à un électron balistique pour acquérir l’énergie cinétiquesuffisante pour ém<strong>et</strong>tre un phonon de forte énergie inter-vallées (ω = 160 meV <strong>et</strong>ω = 180 meV ). Ainsi, on peut définir L F par l’expression k B ×T/2+E ×L F ≈ ω.Aussitôt que le seuil d’émission de ce phonon est atteint, le taux associé est tellementélevé que la population de porteurs balistiques chute rapidement. Un faible champfavorise donc un <strong>transport</strong> fortement balistique sur une grande plage de longueur degrille.


Chapitre 3. Analyse de <strong>transport</strong> - <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>quantique</strong>s 93Fig. 3.3 – Pourcentage de porteurs balistiques en fonction de la longueur<strong>du</strong> NTC pour n = 34 pour plusieurs valeurs de champ électrique.3.1.2 Libre parcours moyenLe libre parcours moyen (LPM) est une grandeur très importante car elle perm<strong>et</strong> decaractériser <strong>les</strong> différents régimes de <strong>transport</strong> d’un système <strong>et</strong> de donner une gammede longueur pour laquelle le <strong>transport</strong> des électrons est balistique. Un <strong>transport</strong>balistique perm<strong>et</strong> de maximiser <strong>les</strong> propriétés de <strong>transport</strong> <strong>et</strong> ainsi accroître <strong>les</strong>performances <strong>du</strong> dispositif. De plus, la nature 1D <strong>du</strong> <strong>transport</strong> des électrons <strong>dans</strong><strong>les</strong> nanotubes de carbone simplifie la détermination <strong>du</strong> libre parcours moyen <strong>et</strong> rendd’autant plus pertinente c<strong>et</strong>te grandeur pour distinguer <strong>les</strong> différents régimes de<strong>transport</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> NTC.Sur la figure 3.4, nous présentons en fonction <strong>du</strong> champ <strong>les</strong> LPM obtenus pour 3diamètres (n = 22,n = 34,n = 49) [34], pour <strong>les</strong> deux processus d’interactions dominants<strong>dans</strong> <strong>les</strong> NTC ainsi que la vitesse des porteurs. Les processus d’interactionsconsidérés sont le mode acoustique élastique <strong>et</strong> la réunion des modes acoustique(E = 160 meV) <strong>et</strong> optique (E = 180 meV) inter-vallées de forte énergie. Pour cedernier, le LPM a été obtenu en considérant le nombre d’interactions subies parchaque porteur entre deux interactions inter-vallées quel que soit le phonon mis enjeu.C<strong>et</strong>te figure prépare à l’étude des transistors en donnant <strong>les</strong> éléments caractéristiquesd’un <strong>transport</strong> balistique <strong>dans</strong> un canal de transistor. On voit qu’à faible champ,c’est-à-dire entre 1 kV/cm <strong>et</strong> 10 kV/cm, le <strong>transport</strong> va être majoritairement limité


94 3.1. Le <strong>transport</strong> <strong>classique</strong> balistiqueFig. 3.4 – Libre parcours moyen des électrons pour <strong>les</strong> interactions avec desphonons acoustiques <strong>et</strong> phonons intervallées <strong>et</strong> vitesse moyenne des électronsen fonction <strong>du</strong> champ électrique pour <strong>les</strong> NTC n = 22, 34, 58 obtenus parsimulation Monte Carlo [34].par <strong>les</strong> phonons acoustiques élastiques (ou considérés comme tel à 300 K, voir section1.2.3) avec <strong>du</strong> <strong>transport</strong> balistique sur quelques centaines de nanomètre suivant lediamètre considéré. Dans des zones où le champ excède la dizaine de kV/cm, le<strong>transport</strong> va être balistique sur quelques dizaines de nanomètre, en étant limité par<strong>les</strong> phonons inter-vallées de forte énergie <strong>et</strong> de forte fréquence d’interaction. Enfin,c<strong>et</strong>te figure montre clairement que la zone de croisement des deux mécanismes dediffusion correspond à la zone de saturation de la vitesse. En eff<strong>et</strong>, la saturation <strong>et</strong>la valeur maximale de vitesse sont atteintes lorsque <strong>les</strong> transferts inter-vallées intersous-bandes,par <strong>les</strong> phonons de forte énergie, deviennent possib<strong>les</strong>. Ce phénomène apour eff<strong>et</strong> d’accroître la population d’électrons <strong>dans</strong> la deuxième sous-bande à masseplus forte ainsi que de relaxer la vitesse des porteurs <strong>dans</strong> la première sous-bande.Au final, ces résultats démontrent clairement l’intérêt d’utiliser <strong>les</strong> NTC <strong>dans</strong> lazone de faible champ afin de bénéficier <strong>du</strong> caractère balistique <strong>du</strong> <strong>transport</strong>.3.1.3 Balisticité <strong>dans</strong> un transistor à nanotube de carboneOn étudie à présent le <strong>transport</strong> <strong>dans</strong> le canal d’un CNTFET à contacts ohmiques.Dans un premier temps, nous allons étudier le <strong>transport</strong> pour ces 2 épaisseursd’oxyde en analysant <strong>les</strong> grandeurs microscopiques tel<strong>les</strong> que l’évolution de la vitesse<strong>et</strong> de la bande de con<strong>du</strong>ction le long <strong>du</strong> dispositif <strong>et</strong> le spectre en énergie des


Chapitre 3. Analyse de <strong>transport</strong> - <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>quantique</strong>s 95porteurs. Enfin, nous présenterons <strong>les</strong> résultats sur la balisticité des transistors àNTC suivant la longueur de grille <strong>et</strong> l’épaisseur de l’oxyde de grille.Faible épaisseur d’oxyde (EOT = 0.4 nm)Les figures 3.5a, b <strong>et</strong> c représentent respectivement l’évolution de la bande de con<strong>du</strong>ction<strong>et</strong> de la vitesse le long <strong>du</strong> dispositif <strong>et</strong> le spectre en énergie des porteurs pourune tension de drain faible (V DS = 0.2 V). On remarque une bande de con<strong>du</strong>ctionquasiment plate <strong>dans</strong> le canal correspondant à une très bonne commande de la grille(en régime de capacité <strong>quantique</strong>) <strong>et</strong> con<strong>du</strong>isant à un faible champ <strong>dans</strong> le canal. Laplus grande partie de la chute de potentiel −qV DS est encaissée sur une très courtedistance, essentiellement au-delà de z = L. Ce profil de potentiel caractéristique,Fig. 3.5 – a) Profils de l’énergie potentielle de la 1ère sous-bande ; b) Profilsde la vitesse des porteurs ; c) Spectre en énergie des porteurs le long <strong>du</strong>dispositif à faible épaisseur d’oxyde ; pour V GS = 0.2 V <strong>et</strong> V DS = 0.2 V,EOT = 0.4 nm, z est la distance depuis le début <strong>du</strong> canal.


96 3.1. Le <strong>transport</strong> <strong>classique</strong> balistiqueassez différent de celui d’un MOSFET Si où l’eff<strong>et</strong> de la capacité <strong>quantique</strong> estbien moindre, se répercute sur le profil de vitesse : malgré un faible champ sousla grille, la vitesse y est tout de même assez élevée en raison d’un <strong>transport</strong> fortementbalistique avec uniquement quelques interactions élastiques (voir figure 3.4),<strong>et</strong> elle subit un fort <strong>et</strong> brutal accroissement <strong>dans</strong> la zone de fort champ au-delà dela grille. Le spectre en énergie ne fait apparaître qu’un seul pic correspondant à desénergies inférieures au seuil nécessaire pour l’interaction électron - phonon optique(180 meV).Les figures 3.6a, b <strong>et</strong> c représentent respectivement l’évolution de la bande de con<strong>du</strong>ction<strong>et</strong> de la vitesse le long <strong>du</strong> dispositif <strong>et</strong> le spectre en énergie des porteurs pour un<strong>et</strong>ension de drain élevée (V DS = 0.4 V). La forte tension drain con<strong>du</strong>it à un champ plusFig. 3.6 – a) Profils de l’énergie potentielle de la 1ère sous-bande ; b) Profilsde la vitesse des porteurs ; c) Spectre en énergie des porteurs le long <strong>du</strong>dispositif à faible épaisseur d’oxyde ; pour V GS = 0.2 V <strong>et</strong> V DS = 0.4 V,EOT = 0.4 nm, z est la distance depuis le début <strong>du</strong> canal.


Chapitre 3. Analyse de <strong>transport</strong> - <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>quantique</strong>s 97fort en bout <strong>du</strong> canal côté drain avec une forte accélération des porteurs. Comme lemontre le spectre en énergie, <strong>les</strong> porteurs atteignent une énergie suffisante, supérieureau seuil de 180 meV, pour subir des interactions intervallées avec <strong>les</strong> phonons optiques.L’eff<strong>et</strong> de ces interactions est visible, d’une part, sur l’évolution des vitessesle long <strong>du</strong> dispositif avec un ralentissement brutal des porteurs apparaissant en boutde canal, <strong>et</strong>, d’autre part, sur le spectre en énergie des porteurs avec l’apparitiond’un second pic centré sur une énergie inférieure de 180 meV par rapport au picprincipal centré sur <strong>les</strong> énergies <strong>les</strong> plus élevées. Il est à noter que c<strong>et</strong>te émission dephonons n’intervient qu’au-delà de la sortie de grille, c’est-à-dire z > 10 nm pourL = 10 nm (figure 3.6c). Le ralentissement brutal des électrons consécutif à c<strong>et</strong>teémission massive de phonons vers z = 10.04 nm se manifeste par un creux <strong>dans</strong> leprofil de vitesse, suivi d’un pic lié à la ré-accélération des électrons ayant émis unphonon <strong>dans</strong> une zone ou le champ est encore élevé.La figure 3.7 montre la proportion d’électrons en fonction <strong>du</strong> nombre d’interactionssubies <strong>dans</strong> le canal. On peut voir que <strong>dans</strong> le canal <strong>du</strong> NTC, la proportiond’électrons sans interactions est très élevée, comparé à celle relevée <strong>dans</strong> le canald’un MOSFET Si. La proportion des électrons balistiques est de 89% pour une longueurde grille L = 25 nm <strong>et</strong> atteint 95% pour L = 10 nm. En comparaison, elle estseulement de 31% <strong>dans</strong> un MOSFET silicium double-grille de longueur de grille de25 nm.On constate donc une forte balisticité <strong>dans</strong> le canal d’un transistor à NTC mais avecFig. 3.7 – Proportion d’électrons en fonction <strong>du</strong> nombre d’interactions subies<strong>dans</strong> le canal pour CNTFET <strong>et</strong> MOSFET silicium, mesurée à la positionx = L, V GS = 0.2 V <strong>et</strong> V DS = 0.4 V.


98 3.1. Le <strong>transport</strong> <strong>classique</strong> balistiqueFig. 3.8 – Caractéristique de transfert de transistors à NTC pour différenteslongueurs de grille, V DS = 0.4 V, EOT = 0.4 nm.la présence de processus d’interaction électron-phonon dont il faut tenir compte. Eneff<strong>et</strong>, comme le montre la figure 3.8, l’évolution <strong>du</strong> courant en fonction de V GS dépendde la longueur de la grille, conséquence de la présence d’interactions subies par <strong>les</strong>porteurs, mais ceci d’autant moins que la longueur de grille diminue.Forte épaisseur d’oxyde (EOT = 5.3nm)La forte épaisseur d’oxyde con<strong>du</strong>it à une dégradation de la commande de la gril<strong>les</strong>ur le potentiel <strong>du</strong> canal <strong>et</strong> donc à l’apparition d’un champ le long <strong>du</strong> canal (figure3.9a) sensiblement plus élevé que <strong>dans</strong> le cas précédent. La vitesse atteinte<strong>dans</strong> le canal est donc n<strong>et</strong>tement plus élevée (figure 3.9b). Comme le montre la figure3.9c, ils acquièrent <strong>dans</strong> le canal des valeurs en énergie supérieures à 180 meV(seuil de l’interaction avec <strong>les</strong> phonons optiques) <strong>et</strong> peuvent donc y subir des interactionsintervallées. Les deux pics en énergie présents sur le spectre en énergiedes porteurs de la figure 3.9c <strong>et</strong> séparés de 180 meV m<strong>et</strong>tent en évidence l’existencede c<strong>et</strong>te interaction, qui se pro<strong>du</strong>it avant la sortie de grille (dès z = 9.7 nm pourL = 10 nm), contrairement au cas précédent. C’est la conséquence d’une plus fortechute de potentiel <strong>dans</strong> le canal (la partie <strong>du</strong> tube couverte par la grille).Sur la figure 3.10, on peut voir que la balisticité est plus faible pour une épaisseurd’oxyde plus élevée (comparé à la figure 3.7) mais reste importante. Cela est cohérentavec <strong>les</strong> spectres d’énergie qui montre que l’émission de phonons intervallées com-


Chapitre 3. Analyse de <strong>transport</strong> - <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>quantique</strong>s 99Fig. 3.9 – a) Profils de l’énergie potentielle de la 1ère sous-bande ; b) Profilsde la vitesse des porteurs ; c) Spectre en énergie des porteurs le long <strong>du</strong> dispositifà forte épaisseur d’oxyde ; pour V GS = 0.3 V <strong>et</strong> V DS = 0.4 V, EOT =5.3 nm, z est la distance depuis le début <strong>du</strong> canal.Fig. 3.10 – Proportion d’électrons en fonction <strong>du</strong> nombre d’interactionssubies <strong>dans</strong> le canal pour CNTFET, mesurée à la position x = L,V GS =0.3 V,V DS = 0.4 V, EOT = 5.3 nm.


100 3.1. Le <strong>transport</strong> <strong>classique</strong> balistiquemence à se pro<strong>du</strong>ire avant la fin de la grille.Ce paragraphe nous a permis de m<strong>et</strong>tre en évidence la forte balisticité des transistorsà NTC quelle que soit sa longueur de grille <strong>et</strong> son épaisseur d’oxyde. A partir<strong>du</strong> moment où <strong>les</strong> électrons ont peu ou pas d’interactions qui peuvent détruire lacohérence de phase des fonctions d’onde, on peut se poser la question de la validitéde l’approximation semi<strong>classique</strong> <strong>dans</strong> le <strong>transport</strong> avec beaucoup d’électronsbalistiques. Y a-t-il des eff<strong>et</strong>s de <strong>transport</strong> cohérent important, des possibilités d’eff<strong>et</strong>tunnel, de réflexions <strong>quantique</strong>s ... qui sont associés à la nature on<strong>du</strong>latoire desélectrons ?Afin d’étudier <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>du</strong> <strong>transport</strong> <strong>quantique</strong> <strong>et</strong> cohérent sur le comportement d’unCNTFET, j’ai adapté la simulation MC Wigner, développé par Damien Querlioz lorsde sa thèse [36] à la modélisation de dispositifs CNTFET à contacts ohmiques.


Chapitre 3. Analyse de <strong>transport</strong> - <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>quantique</strong>s 1013.2 Le <strong>transport</strong> <strong>quantique</strong>Dans c<strong>et</strong>te partie, on étudie le transistor à NTC à grille cylindrique <strong>et</strong> à contactsohmiques décrit <strong>dans</strong> le chapitre 2 (figure 2.19) à l’aide des deux modè<strong>les</strong> présentés<strong>dans</strong> le chapitre 1 : d’une part, le simulateur Monte Carlo basé sur le formalisme deWigner qui modélise le <strong>transport</strong> <strong>quantique</strong>, <strong>et</strong>, d’autre part, le simulateur MonteCarlo semi-<strong>classique</strong> basé sur la résolution de l’équation de Boltzman.Les paramètres <strong>du</strong> dispositif utilisé pour la simulation sont <strong>les</strong> suivants : la longueurde grille est de 25 nm, 10 nm ou 6 nm avec une épaisseur d’oxyde équivalente de0.4 nm, <strong>les</strong> régions de zones d’accès source - drain sont de 30 nm avec un dopage N+de 0.34 nm −1 <strong>et</strong> des contacts ohmiques. Le nanotube zigzag semicon<strong>du</strong>cteur (19, 0)est considéré.3.2.1 Comparaison des grandeurs microscopiquesOn considère, <strong>dans</strong> un premier temps, l’état ON <strong>du</strong> transistor, c’est-à-dire un pointde polarisation V GS = 0.2 V,V DS = 0.4 V. Sur <strong>les</strong> figures 3.11 <strong>et</strong> 3.12, on a tracé <strong>les</strong>cartographies <strong>dans</strong> l’espace des phases la fonction de distribution issues de Boltzmanf B <strong>et</strong> la fonction de Wigner f W <strong>dans</strong> la 1ere sous-bande pour <strong>les</strong> deux longueurs degrille 25 nm <strong>et</strong> 6 nm respectivement. Pour ces deux longueurs, ces fonctions semblenttrès différentes, beaucoup plus différentes que <strong>dans</strong> le cas de MOSFET-DG de 6 nm[131].Dans le cas semi-<strong>classique</strong>, <strong>les</strong> porteurs sont fortement accélérés par le champ électriquelocalement très élevé en bout de canal côté drain. Par contre, <strong>dans</strong> le cas <strong>du</strong> <strong>transport</strong><strong>quantique</strong>, l’accélération est beaucoup plus progressive tout au long <strong>du</strong> canalce qui est cohérent avec l’idée de la délocalisation des électrons associée à l’extensionfinie de leurs fonctions d’onde <strong>et</strong> de l’eff<strong>et</strong> non local <strong>du</strong> potentiel.De plus, <strong>les</strong> oscillations alternativement positives <strong>et</strong> négatives de la fonction deWigner en bout de canal côté drain sont la signature d’un <strong>transport</strong> fortementcohérent. La cohérence <strong>quantique</strong> entre <strong>les</strong> électrons incidents <strong>et</strong> réfléchis apparaît<strong>dans</strong> <strong>les</strong> oscillations autour de k = 0.


102 3.2. Le <strong>transport</strong> <strong>quantique</strong>Fig. 3.11 – Cartographie de la fonction de Boltzmann (a) <strong>et</strong> de Wigner (b)issues de la simulation MC semi<strong>classique</strong> <strong>et</strong> Wigner de CNTFET, respectivement,à V GS = 0.2 V,V DS = 0.4 V,L = 25 nm, EOT = 0.4 nm.Fig. 3.12 – Cartographie de la fonction de Boltzmann (a) <strong>et</strong> de Wigner (b)issues de la simulation MC semi<strong>classique</strong> <strong>et</strong> Wigner de CNTFET, respectivement,à V GS = 0.2 V,V DS = 0.4 V,L = 6 nm, EOT = 0.4 nm.Sur la figure 3.13a), on a tracé la bande de con<strong>du</strong>ction pour L = 25 nm <strong>et</strong> V GS =0.2 V. La différence principale entre <strong>les</strong> simulations de Wigner <strong>et</strong> de Boltzmannest l’apparition d’un p<strong>et</strong>it pic côté source <strong>dans</strong> le cas Wigner. Outre l’eff<strong>et</strong> tunnelpossible à travers ce pic, l’eff<strong>et</strong> principal est l’injection plus faible des électrons<strong>dans</strong> le canal, comme illustré par le profil de la densité de porteurs sur la figure3.13b). Pour la longueur L = 25 nm, le tunnel direct source - drain est donc toujoursnégligeable <strong>et</strong> l’eff<strong>et</strong> <strong>quantique</strong> principal est la réflexion sur la barrière côté drain,comme déjà observé <strong>dans</strong> <strong>les</strong> nano-MOSFET [131].La bande de con<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> la densité d’électrons sont tracées également pour L =


Chapitre 3. Analyse de <strong>transport</strong> - <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>quantique</strong>s 103Fig. 3.13 – Bande de con<strong>du</strong>ction (a) <strong>et</strong> densité d’électrons (b) obtenuesà partir des simulations Wigner <strong>et</strong> Boltzmann pour L = 25 nm (V GS =0.2 V,V DS = 0.4 V.)Fig. 3.14 – Bande de con<strong>du</strong>ction (a) <strong>et</strong> densité d’électrons (b) obtenuesà partir des simulations Wigner <strong>et</strong> Boltzmann pour L = 6 nm (V GS =0.2 V,V DS = 0.4 V).6 nm sur la figure 3.14. Bien que plus p<strong>et</strong>it, le pic est toujours présent <strong>dans</strong> lecas de Wigner. Du fait d’une barrière de canal plus mince, l’eff<strong>et</strong> tunnel sourcedrainest alors possible. Il tend à augmenter le courant de drain par rapport au cassemi<strong>classique</strong>, ce qui con<strong>du</strong>it à une différence plus faible entre <strong>les</strong> courants issus deWigner <strong>et</strong> Boltzmann par rapport au cas <strong>du</strong> 25 nm.Le comportement global <strong>du</strong> CNTFET démontre l’importance de l’auto-cohérence<strong>dans</strong> la simulation de ce type de dispositif, qui diminue la différence entre desrésultats <strong>quantique</strong> <strong>et</strong> semi-<strong>classique</strong>, malgré la différence plus forte au niveau microscopique.


104 3.2. Le <strong>transport</strong> <strong>quantique</strong>Fig. 3.15 – Cartographie des fonctions de Wigner pour la longueur de grillede 25 nm (a) <strong>et</strong> de 6 nm (b) à V GS = 0.05 V,V DS = 0.4 V.La présence de l’eff<strong>et</strong> tunnel source-drain <strong>dans</strong> le canal de 6 nm est illustrée sur lafigure 3.15 où est tracée la cartographie des fonctions de Wigner pour deux longueursde grille <strong>dans</strong> l’état OFF (V GS = 0.05 V). Pendant que la fonction de Wigner prenddes valeurs très faib<strong>les</strong> <strong>dans</strong> le canal pour L = 25 nm, des oscillations significativessont visib<strong>les</strong> pour L = 6 nm aussi bien pour des valeurs positives que négatives<strong>du</strong> vecteur d’onde, qui est la manifestation de la persistance de l’eff<strong>et</strong> tunnel <strong>et</strong> deréflexions <strong>quantique</strong>s.3.2.2 Comparaison des grandeurs macroscopiquesMalgré ces fortes différentes observées au niveau microscopique, <strong>les</strong> caractéristiquesélectriques, présentées sur la figure 3.16 <strong>et</strong> obtenues par <strong>les</strong> deux approches semi<strong>classique</strong> <strong>et</strong> <strong>quantique</strong>, sont très proches pour <strong>les</strong> deux longueurs de grille L = 25 nm<strong>et</strong> L = 6 nm. Le courant est faiblement dépendant de la longueur de grille ce quicaractérise bien un <strong>transport</strong> fortement balistique <strong>dans</strong> le canal.Quelle que soit la tension de grille, le courant de Wigner est systématiquement plusp<strong>et</strong>it que le courant de Boltzmann. Comme le montre la figure 3.17, la différencerelative <strong>du</strong> courant de drain entre la simulation Wigner <strong>et</strong> Boltzmann est toujourstrès faible au dessus <strong>du</strong> seuil (moins de 10%) <strong>et</strong> peut atteindre 60% au dessous <strong>du</strong>seuil.C<strong>et</strong>te différence est d’autant plus faible que la longueur de grille diminue, alors que


Chapitre 3. Analyse de <strong>transport</strong> - <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>quantique</strong>s 105Fig. 3.16 – Caractéristiques I D -V GS obtenues par simulation de type Boltzmann(en pointillé) <strong>et</strong> de type Wigner (en ligne continue) pour des longueursde grille de 25 nm <strong>et</strong> 10 nm à V DS = 0.4 V.Fig. 3.17 – Différence relative <strong>du</strong> courant entre la simulation de Wigner <strong>et</strong>de Boltzmann pour trois longueurs de grille différentes (V DS = 0.4 V.)<strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>quantique</strong>s sont plus importants. Pour 25 nm, l’eff<strong>et</strong> tunnel est toujoursnégligeable <strong>et</strong> le seul eff<strong>et</strong> <strong>quantique</strong> possible est la réflexion <strong>quantique</strong> au bout <strong>du</strong>canal, ce qui con<strong>du</strong>it à un courant plus p<strong>et</strong>it <strong>dans</strong> le cas de la simulation Wignerque <strong>dans</strong> la simulation semi <strong>classique</strong>. Pour L = 6 nm, l’eff<strong>et</strong> tunnel devient possible<strong>et</strong> compense en partie <strong>les</strong> réflexions <strong>quantique</strong>s. Les courants <strong>classique</strong> <strong>et</strong> <strong>quantique</strong>sont alors proches.Ainsi, <strong>du</strong> point de vue de l’évaluation <strong>du</strong> courant <strong>dans</strong> le CNTFET, l’approchesemi-<strong>classique</strong> semble acceptable bien au-delà de son domaine de validité théorique.


106


ConclusionLa microélectronique, puis la nanoélectronique, ne cesse, depuis ses débuts, de surmonterdes obstac<strong>les</strong> considérés initialement comme infranchissab<strong>les</strong>. En eff<strong>et</strong>, desruptures technologiques <strong>et</strong> l’apport de nouveaux matériaux ont jusque là permisune progression quasi-continue. Les nanotubes de carbone ont déjà pu démontrerleur fort potentiel à être utilisés comme blocs de base <strong>dans</strong> des circuits logiques <strong>et</strong>plus particulièrement en tant que canal de con<strong>du</strong>ction <strong>dans</strong> <strong>les</strong> transistors à eff<strong>et</strong> dechamp. Ces nouveaux matériaux pourraient ainsi devenir des briques de base d’unenouvelle profonde évolution <strong>dans</strong> <strong>les</strong> technologies de l’électronique.Nous avons précédemment étudié <strong>dans</strong> l’équipe <strong>les</strong> transistors à nanotube de carboneà contacts ohmiques [34], ce qui nous a permis de m<strong>et</strong>tre au point <strong>les</strong> modè<strong>les</strong> d’interaction<strong>dans</strong> <strong>les</strong> nanotubes afin de décrire finement le <strong>transport</strong> de charges <strong>dans</strong> lecanal <strong>du</strong> transistor <strong>et</strong> d’établir des résultats important au niveau des performancesde ces transistors, notamment sur l’influence de l’épaisseur de l’oxyde de grille sur<strong>les</strong> performances en fréquence de ces transistors. Dans une optique d’intégration dece type de transistors <strong>dans</strong> des dispositifs <strong>du</strong> futur, il semble nécessaire de comprendrele fonctionnement de transistors à contacts Schottky qui par leur caractèreambipolaire autorisent un degré de liberté supplémentaire pour <strong>les</strong> concepteurs decircuits qui peut être mis à profit <strong>dans</strong> le développement d’architectures innovantes.De plus, l’évaluation des conséquences réel<strong>les</strong> de la nature <strong>quantique</strong> <strong>du</strong> <strong>transport</strong>sur <strong>les</strong> caractéristiques électriques est un aspect important <strong>et</strong> jusque là peu étudiéde la compréhension <strong>du</strong> fonctionnement de ce transistor. Une telle évaluation peutnotamment fournir des informations uti<strong>les</strong> au développement de modè<strong>les</strong> compactsde ce type de transistors qui doivent reposer sur des bases physiques solides.C’est <strong>dans</strong> ce contexte que s’est situé ce travail de thèse qui est basé sur un ensemble


108de simulations physiques de type Monte Carlo de transistors à nanotube de carbone.Le premier chapitre est essentiellement axé sur la présentation des modè<strong>les</strong> de <strong>transport</strong>ainsi que ceux utilisés pour la structure des nanotubes de carbone (électrons <strong>et</strong>phonons).La principale innovation apportée au niveau de la modélisation <strong>du</strong> <strong>transport</strong> a étél’adaptation <strong>du</strong> formalisme de Wigner pour l’étude <strong>du</strong> <strong>transport</strong> <strong>quantique</strong> <strong>dans</strong> desNTC à courte longueur de grille.Il existe un certain nombre de modè<strong>les</strong> perm<strong>et</strong>tant de traiter le <strong>transport</strong> <strong>quantique</strong>avec différents degrés d’approximation <strong>et</strong> de complexité. Le formalisme des fonctionsde Green est certainement la méthode la plus utilisée <strong>dans</strong> le traitement <strong>quantique</strong> <strong>du</strong><strong>transport</strong> [43], mais elle reste limitée aux composants semi-con<strong>du</strong>cteurs de faib<strong>les</strong>dimensions en raison de son importante complexité <strong>et</strong> de sa difficulté de mise enœuvre. L’atout majeur <strong>du</strong> formalisme de Wigner est sa forte analogie avec le formalismesemi-<strong>classique</strong> de Boltzmann, lui perm<strong>et</strong>tant d’être traité par une méthodeMonte Carlo prenant en compte <strong>les</strong> mécanismes d’interaction sans plus de difficultéque <strong>dans</strong> le cas <strong>classique</strong>. L’équation de Boltzmann correspond en fait au cas limite<strong>classique</strong> de l’équation de Wigner.Le second point important au niveau de la modélisation est l’intro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> modèleperm<strong>et</strong>tant de prendre en compte la nature Schottky des contacts métal-nanotube decarbone. Le coefficient de transmission tunnel à travers la barrière formée <strong>dans</strong> le nanotubeà l’interface avec le métal est calculé grâce à l’approximation WKB (Wentzel-Kramers-Brillouin). Une première perspective est l’amélioration de ce modèle. Afinde tester l’approximation WKB utilisée <strong>dans</strong> nos simulations, nous avons utilisé uncoefficient de transmission issu d’un calcul exact par fonction de Green <strong>dans</strong> le cadrede la masse effective, effectué par François Triozon <strong>du</strong> CEA .Pour c<strong>et</strong>te première tentative en simulation fonction Green, la barrière Schottky estformée au niveau d’un contact nanotube-nanotube alors que le contact considéréen WKB est de type métal/nanotube. C<strong>et</strong>te différence, au niveau de la nature <strong>du</strong>contact, limite <strong>les</strong> possibilités de comparaison à de faib<strong>les</strong> tensions de polarisation<strong>et</strong> explique la différence de courant à partir de V GS = 0.5 V, comme on l’a vu <strong>dans</strong>la figure 1.23 <strong>du</strong> chapitre 1.


109Dans la gamme de tension considérée, ces deux modè<strong>les</strong> donnent des résultats toutà fait comparab<strong>les</strong>. Ce travail pourrait se poursuivre en adaptant le modèle fonctionde Green afin de pouvoir se placer <strong>dans</strong> des situations parfaitement comparab<strong>les</strong>.Le deuxième chapitre présente <strong>les</strong> résultats de simulation des CNTFET à contactsSchottky en considérant un <strong>transport</strong> <strong>classique</strong> <strong>dans</strong> le canal avec, d’une part, <strong>les</strong>caractéristiques électriques <strong>et</strong> <strong>les</strong> paramètres clés associés à ce régime (I ON , I OFF , S,g m , g d ) <strong>et</strong>, d’autre part, l’évolution des grandeurs microscopiques (vitesse, potentiel,champ, concentration, énergie ...) caractérisant le <strong>transport</strong> de charges <strong>dans</strong> le canalde con<strong>du</strong>ction.Les performances dynamiques <strong>du</strong> transistor à nanotube sont aussi évaluées à partirde facteurs de mérite pertinents définis, d’une part, pour des applications numériques<strong>et</strong>, d’autre part, pour des applications analogiques haute fréquence. L’influence desdifférents paramètres matériaux <strong>et</strong> géométriques de la structure comme la hauteur dela barrière Schottky à l’interface métal-nanotube, la longueur de la grille, l’épaisseurde l’oxyde de grille, le diamètre <strong>du</strong> nanotube, montre que, le plus souvent, un compromisdoit être trouvé afin d’assurer <strong>les</strong> meilleures performances statiques <strong>et</strong> dynamiques.Une comparaison des performances entre transistors à contacts ohmiques <strong>et</strong>ceux à contacts Schottky montre que <strong>les</strong> transistors à contacts ohmiques présententdes avantages indéniab<strong>les</strong> par rapport aux transistors à contacts Schottky : ilsperm<strong>et</strong>tent d’obtenir un meilleur rapport I ON /I OFF pour des performances dynamiquespratiquement équivalentes. Mais il ne faut pas négliger l’intérêt particulierdes transistors à contacts Schottky pour de nouvel<strong>les</strong> architectures exploitant le caractèreambipolaire <strong>du</strong> <strong>transport</strong> de charge <strong>et</strong> <strong>les</strong> caractéristiques électriques qui endécoulent.Le troisième chapitre est une étude détaillée <strong>du</strong> <strong>transport</strong> <strong>dans</strong> le canal des CNT-FET. Après avoir montré l’importance <strong>du</strong> <strong>transport</strong> balistique par une analyse fine<strong>du</strong> <strong>transport</strong> <strong>classique</strong> <strong>dans</strong> le canal des transistors à nanotube de carbone, j’ai intro<strong>du</strong>itle formalisme de Wigner afin d’étudier l’influence <strong>du</strong> <strong>transport</strong> <strong>quantique</strong> surle comportement microscopique <strong>et</strong> macroscopique <strong>du</strong> transistor. La comparaison desrésultats issus <strong>du</strong> <strong>transport</strong> <strong>classique</strong> par le formalisme de Boltzmann <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transport</strong><strong>quantique</strong> par le formalisme de Wigner montre qu’au niveau microscopique, leformalisme de Wigner m<strong>et</strong> en évidence l’existence <strong>dans</strong> le CNTFET de phénomènesde cohérence très marqués qui, de façon assez surprenante a priori, ne se répercutent


110qu’assez faiblement au niveau <strong>du</strong> courant de drain.Nous disposons maintenant de l’ensemble des modè<strong>les</strong> qui peuvent perm<strong>et</strong>tre d’étudiertous types de transistors à nanotube de carbone, voir même des circuits élémentairesconstituées en particulier de transistors à contacts Schottky afin de mieuxcomprendre leur potentialité.


Annexe ARésolution de l’équation dePoisson en 2D cylindriqueDans c<strong>et</strong>te annexe, je présente la méthode des différences finies utilisée pour résoudrel’équation de Poisson en 2D cylindrique. Sur la figure A.1, on peut voir que chaqueanneau est représenté par un carré, <strong>et</strong> on divise la direction le long <strong>du</strong> nanotube entranche.L’équation de Poisson s’écrit :∇(ε∇V ) = −ρ(A.1)On peut utiliser le théorème Gauss sous la forme intégrale de l’équation ou l’onk+1k123k-14l-1 l l+1Fig. A.1 – Le maillage cylindrique <strong>et</strong> son équivalent 2D.


112calcule l’intégrale directement comme cela est fait ci-dessous∇(ε∇V ) = −ρ∫ ∫∇.(−εE)rdrdzdφ = − ρrdrdzdφ∫ ( )1r drdz = ∫ ρrdrdz∂(rεE r)r ∂r∫ ∂(εEz)+ ∂(εEz)∂zdz r dr + ∫ ∂(rεE r)drdz = ∫ ρrdrdz∂z ∂r∫ ∣(εzk E z | 2− ε zk−1 E ∣4 z )rdr + ∫ (rε rl E r | 3− rε rl−1 E r | 1)dz = ∫ ρrdrdz( )(ε l−1,k E z | 2− ε l−1,k−1 E z | 4) r l−1 + DR l−1 DRl−1+ (ε2 2 l,k E z | 2− ε l,k−1 E z | 4) (r l ) DR l∫(rε l,k−1 E r | 3− rε l−1,k−1 E r | 1) DZ k−1+ (rε2 l,k E r | 3− rε l−1,k E r | 1) DZ k=22 +ρrdrdz} {{ }charge(A.2)Attention, r = ∑ ir i DR i()E z | 2ε l−1,k(r l−1 + DR l−1)DR2 l−1 + ε l,k (r l )DR l −() )E z | 4ε l−1,k−1(r l−1 + DR l−1DR l−1 + ε l,k−1 (r l )DR l +2rE r | 3(ε l,k−1 DZ k−1 + ε l,k DZ k ) − rE r | 1(ε l−1,k−1 DZ k−1 + ε l−1,k DZ k ) = 2 ∫ ρrdrdz(A.3)Si l’on calcule la charge <strong>dans</strong> le terme à droite, où CN(r) est la concentration desporteurs <strong>dans</strong> une maille, on a()E z | 2 ·(ε l−1,k r l−1 + DR l−1)DR2 l−1 + ε l,k (r l )DR l −( ) )E z | 4 ·(ε l−1,k−1 r l−1 + DR l−1DR2 l−1 + ε l,k−1 (r l )DR l +( )E r | 3 rl + DR l (εl,k−1 DZ2k−1 + ε l,k DZ k ) −)E r | 1(r l−1 + DR l−1(ε2 l−1,k−1 DZ k−1 + ε l−1,k DZ k ) =( )2(CN l−1,k−1 r l−1 + DR l−1 DRl−1 DZ k−1+ CN2 2 2 l,k−1 (r l DR l2) )CN l−1,k(r l−1 + DR l−1 DRl−1 DZ k+ CN2 2 2 l,k (r l ) DR l DZ k2 2DZ k−12+(A.4)Le champ <strong>dans</strong> une maille suivant chaque direction (z <strong>et</strong> r) est calculé à partir <strong>du</strong>


113potentiel aux deux points de la maille.( ) )2 V l,k+1−V l,kDZ k·(ε l−1,k r l−1 + DR l−1DR2 l−1 + ε l,k (r l ) DR l −( ) )2 V l,k−V l,k−1DZ k−1·(ε l−1,k−1 r l−1 + DR l−1DR2 l−1 + ε l,k−1 (r l ) DR l +2 V l+1,k−V l,kDR l· (r )l + DR l (εl,k−1 DZ2k−1 + ε l,k DZ k ) −( )2 V l,k−V l−1,kDR l−1· r l−1 + DR l−1(ε2 l−1,k−1 DZ k−1 + ε l−1,k DZ k ) =( )−(CN l−1,k−1 r l−1 + DR l−1DR2 l−1 DZ k−1 + CN l,k−1 (r l )DR l DZ k−1 +)CN l−1,k(r l−1 + DR l−1)DR2 l−1 DZ k + CN l,k (r l )DR l DZ k(A.5)Attention, r| 3 est la distance de l’origine au milieu de la maille. Puis si on utiliser l = RFM(l) comme la longueur jusqu’à l’interface entre la maille l−1 <strong>et</strong> la maille l,il faut ajouter DR l /2 à r l pour avoir r| 3 . Similaire à r| 1 . Puis on calcule le coefficientpour chaque terme <strong>du</strong> potentiel :() )V l,k−1 → 2DZ k−1ε l−1,k−1(r l−1 + DR l−1DR2 l−1 + ε l,k−1 (r l ) DR l( )V l−1,k → 2DR l−1r l−1 + DR l−1(ε2 l−1,k−1 DZ k−1 + ε l−1,k DZ k )V l,k → − ∑ coefficients de tous <strong>les</strong> autres potentiels( )V l+1,k → 2 rlDR l+ DR l (εl,k−1 DZ2k−1 + ε l,k DZ k )() )V l,k+1 → 2DZ kε l−1,k(r l−1 + DR l−1DR2 l−1 + ε l,k (r l ) DR l(A.6)On a maintenant la matrice avec 5 diagonaux [132]. On peut m<strong>et</strong>tre m = l + (k −1)LM pour changer la matrice V l,k en vecteur U m afin d’économiser la mémoire.V l,k−1 → U m−LMV l−1,kV l,k→ U m→ U m−1(A.7)V l+1,k → U m+1V l,k+1 → U m+LMLa résolution de l’équation de Poisson est la valeur propre de la matrice V , qui estrésolue par la méthode LU. Pour la condition aux limites aux contacts, on fixe lavaleur <strong>du</strong> potentiel (la condition Dirichl<strong>et</strong>), <strong>et</strong> au bord <strong>du</strong> dispositif, on fixe le champperpendiculaire égal à zéro (la condition Neunman).


114


Annexe BLa structure de bande <strong>du</strong>graphèneDans la figure B.1a), on montre la cellule unité où a 1 <strong>et</strong> a 2 sont <strong>les</strong> vecteurs unité<strong>dans</strong> l’espace réela 1 =(√ ) (√ )3a2 , a 3a, a 2 =2 2 , −a 2(B.1)On a |a 1 | = |a 2 | = a = a C C√3 = 1.42√3 = 2.46 A ◦ . Les vecteurs b 1 <strong>et</strong> b 2 formentle réseau réciproque <strong>et</strong> satisfont la condition a i b j = 2πδ ij( 2πb 1 = √ , 2π ) ( 2π, b 2 = √ , − 2π 3a a 3a a)(B.2)<strong>et</strong> |b 1 | = |b 2 | = 4π √3a. La zone de Brillouin est l’aire formée par <strong>les</strong> médiatrices desvecteurs <strong>du</strong> réseau réciproque comme on voit l’hexagone en couleur <strong>dans</strong> la figureB.1b).a)yxb)ABΓb 1KMa 1a 2k yk xb 2Fig. B.1 – a) La cellule unité <strong>dans</strong> l’espace réel <strong>et</strong> b) la zone Brillouin d’uncouche de graphite.


116Pour chaque atome carbone, on a quatre orbitaux (s,p x ,p y ,p z ). L’orbital p z estsuffisant parce que la bande d’énergie concernant l’orbital p z (on l’appelle la bandeπ) est covalente <strong>et</strong> largement séparée des bandes concernant <strong>les</strong> autres orbitaux. Lesbandes <strong>du</strong>es aux orbitaux s,p x ,p y (on <strong>les</strong> appelle <strong>les</strong> bandes σ) sont soit bien en bassoit bien en haut par rapport au niveau de Fermi <strong>et</strong> donc ne sont pas importantespour le <strong>transport</strong> des porteurs.On ne considère que <strong>les</strong> bandes d’énergie π pour le graphite 2D. Chaque cellule unitécontient 2 atomes A <strong>et</strong> B <strong>et</strong> chaque atome a un électron π. Dans la théorie de laliaison forte, <strong>les</strong> fonctions de Bloch, construites depuis <strong>les</strong> orbitaux atomiques pour<strong>les</strong> atomes <strong>dans</strong> la cellule unité, font <strong>les</strong> fonctions de base pour le réseau.Φ j (k,r) = √ 1 ∑ Ne ikR φ j (r − R) (j = 1,...,n)NR(B.3)Où φ j signifie la fonction d’onde atomique <strong>dans</strong> l’état j <strong>dans</strong> la cellule unité, n estle nombre des fonctions d’onde atomique <strong>dans</strong> la cellule d’unité. R est le vecteur <strong>du</strong>réseau réel de l’atome ayant l’état j. N est le nombre de cellu<strong>les</strong> unité. La sommeest prise sur tous <strong>les</strong> vecteurs <strong>du</strong> réseau R équivalents à l’atome de l’état j d’unsystème entier. C’est clair que <strong>les</strong> fonctions de l’équation (B.3) satisfont le théorèmede Bloch.T ai Φ j (k,r) = Φ j (k,r + a i )N∑= √ 1NRe ikR φ j (r + a i − R)N∑= e ika i √1Ne ik(R−ai) φ j (r + a i − R)R−a i= e ika iΦ j (k,r)(B.4)où a i est un vecteur <strong>du</strong> réseau. Les fonctions propres <strong>du</strong> système sont la combinaisonlinéaire des fonctions Bloch comme ci-dessous :n∑Ψ(k,r) = C j Φ j (k,r)j(B.5)Pour calculer <strong>les</strong> fonctions propres (c’est-à-dire <strong>les</strong> coefficients C j <strong>dans</strong> l’équationB.5) <strong>et</strong> <strong>les</strong> valeurs propres de l’Hamiltonien H, depuis l’équation de Schrödinger, onfait en utilisant la représentation de bra-k<strong>et</strong> de Dirac :H |Ψ〉 = E |Ψ〉n∑ ∑C j H |Φ j 〉 = E n C j |Φ j 〉jj(B.6)


117Maintenant, on multiplie deux membres de l’équation (B.6) par chaque fonction deBlochn∑∑C j 〈Φ j ′|H |Φ j 〉 − E n C j 〈Φ j ′ |Φ j 〉 = 0jn∑(H j ′ j − ES j ′ j) C j = 0 ;j ′ = 1..nj=1j(B.7)H j ′ j = 〈Φ j ′| H |Φ j 〉 sont appelés <strong>les</strong> matrices d’interaction, S j ′ j = 〈Φ j ′ |Φ j 〉 sont <strong>les</strong>matrices de recouvrement. Pour une valeur <strong>du</strong> vecteur d’onde donnée k, on a uneéquation de matrice n × n(H − ES) · C = 0 (B.8)Les fonctions propres <strong>du</strong> système ne existent qu’avec la conditiond<strong>et</strong>[H − ES] = 0(B.9)où (B.9) est appelé l’équation séculaire. La solution de l’équation (B.9) donne nvaleurs propres de E pour un vecteur d’onde k donné.Dans le cas de graphène, n est égal à 2 correspondant à deux atomes de carbone A<strong>et</strong> B <strong>dans</strong> la cellule unité, φ j est la fonction d’onde de l’orbitale p z de chaque atome.Maintenant, on calcule la matrice H jj ′ pour le cas de graphène.∑H AA = 1 e ik(R−R′) 〈φNA (r − R ′ )| H |φ A (r − R)〉R,R∑′= 1 〈φN A (r − R)|H |φ A (r − R)〉R=R∑′ e ±ika 〈φ A (r − R ∓ a)|H |φ A (r − R)〉+ 1 NR=R ′ ±a(B.10)+Termes égaux ou plus loin que R = R ′ ± 2a∑= 1 εN 2p + Termes égaux ou plus loin que R = R ′ ± aR=R ′≈ ε 2pDans l’équation (B.10) la contribution maximale à l’élément de la matrice H AA vientde R = R ′ <strong>et</strong> cela donne l’énergie orbitale <strong>du</strong> niveau 2p,ε 2p . De façon similaire,H BB = ε 2p(B.11)On va calculer l’élément de matrice H AB . La contribution la plus large vient quanddes atomes A <strong>et</strong> B sont des voisins <strong>les</strong> plus proches. On va considérer, par exemple,


118B 2R1a,03k yA B 1R2= −aa, 2k xB 3R2 3a a= − , −2 3 2¡ =¢ £¥ ¡3£¥¡ ¢ £ ¤ ¥Fig. B.2 – Les atomes <strong>les</strong> plus proches de l’atome A <strong>dans</strong> graphène.trois atomes B <strong>les</strong> plus proches par rapport à un atome A, qui se signifient par <strong>les</strong>vecteurs R 1 ,R 2 ,R 3 (figure B.2).∑H AB = 1 e ik·(R−R′) 〈φNA (r − R ′ )|H |φ B (r − R)〉R,R∑′= 1 e ik·R 1〈φNA (r − R ′ )| H |φ B (r − R ′ + R 1 )〉R=R ′ +R∑1+ 1 e ik·R 2〈φNA (r − R ′ )| H |φ B (r − R ′ + R 2 )〉R=R ′ +R∑2+ 1 e ik·R 3〈φNA (r − R ′ )|H |φ B (r − R ′ + R 3 )〉R=R ′ +R 3= t ( )e ik·R 1+ e ik·R 2+ e ik·R 3= t · g(k)où t est défini comme(B.12)t = 〈φ A (r − R)|H |φ B (r − R + R i )〉(B.13)On constate que t ne dépend pas de la direction de vecteur R i . g(k) est la fonctionde la somme des facteurs de phase. Par utiliser <strong>les</strong> coordonnées r <strong>et</strong> k <strong>dans</strong> la figureB.2, on a(g(k) = e ikx √ a i 3 + e−k xa √3 +k ya2)+ e i ()a−k x √3a−k y 2( )= e ikx √ a a−ik 3 + 2ex2 √ 3 cos kya(B.14)Parce que g(k) est une fonction complexe <strong>et</strong> l’Hamiltonien forme une matrice Hermitien,on aH BA = H ∗ AB = t.g ∗ (k)Utiliser l’équation (B.14) la matrice de recouvrement est donnés par2(B.15)S AA = S BB = 1S AB = S ∗ BA = s.g(k)(B.16)


119où s est déterminé pars = 〈φ A (r − R) |φ B (r − R + R i )〉 , i = 1, 2, 3La forme explicit pour H <strong>et</strong> S peut être écrite comme( ) (ε2p t.g(k)1 s.g(k)H =; S =t.g ∗ (k) ε 2p s.g ∗ (k) 1)(B.17)(B.18)Résoudre l’équation séculaire d<strong>et</strong>[H − ES] = 0, la valeur propre E(k) est obtenuecomme une fonction de k x ,k y :E(k) = ε 2p±t.ω(k)√1±s.ω(k)ω(k) = |g(k)| 2 =√1 + 4 cos √ 3k xacos kya kya+ 4cos22 2 2(B.19)Des paramètres sont <strong>dans</strong> [54] : ε 2p = 0,t = −3.033 eV,s = 0.129 pour repro<strong>du</strong>ire lastructure de bande <strong>du</strong> graphène (figure B.3). On a quelques directions importantesde la zone Brillouin sur la figure B.1b) :Γ → M : k x = 0.. 2π √3a,k y = 0M → K : k x = √ 2π3a,k y = 0.. 2π3aΓ → K : k x = 0.. √ 2π3a,k y = √ kx3(B.20)La relation de dispersion <strong>dans</strong> le cas s = 0 est utilisée comme une approximationsimple pour la structure électronique d’une couche de graphène.√√3kx aE 2D (k x ,k y ) ≈ ±t 1 + 4 cos cos k ya2 2 + 4cos2k ya2(B.21)Fig. B.3 – La structure de bande de graphène <strong>dans</strong> la zone de Brillouin.


120La méthode peut être développée par utilisant <strong>les</strong> orbitaux atomiques s,p x ,p y entenant compte des trois liaisons σ en plus des liaisons π [133], [54].


Annexe CLe spectre de phonons <strong>du</strong>graphèneDans l’annexe B, on a calculé la structure de bande <strong>du</strong> graphène avec la conditionque <strong>les</strong> atomes carbones soient fixés à la position équilibre. En fait, ils oscillentautour de c<strong>et</strong>te position <strong>et</strong> ils effectuent aussi le mouvement des particu<strong>les</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong>ystème. Les particu<strong>les</strong> <strong>quantique</strong>s des oscillations des atomes <strong>du</strong> réseau s’appellentphonons. On commence par considérer le modèle de forces constantes, où <strong>les</strong> forcesinter-atomes sont présentées par une constante d’élasticité. On ne considère queN atomes <strong>dans</strong> la cellule unité (N = 2 pour le graphène), dont la coordonnée dedéplacement de l’atome ième (par rapport à sa position équilibre R i ) soitM i ü i = ∑ K ij′′ (u j ′′ − u i ) , i = 1..N (C.1)j ′′où K ij ′′représente le tenseur de forces constantes 3 × 3 entre l’atome i <strong>et</strong> l’atomej ′′ . La somme sur j ′′ <strong>dans</strong> l’équation (C.1) est normalement prise sur des voisins <strong>les</strong>plus proches de l’atome i. On prend le transforme Fourier de u iu i = √ 1 ∑e −i(k·Ri−ωt) u i kNΩk(C.2)où la somme est sur N Ω valeurs <strong>du</strong> vecteur d’onde k <strong>dans</strong> la première zone deBrillouin (N Ω est égal au nombre de cellu<strong>les</strong> unité N <strong>dans</strong> le réseau réel [134] <strong>et</strong>R i signifie le position équilibre de l’atome ième . Quand on assume que N atomes


122oscillent avec la même fréquence ω, c’est-à-dire ü i = −ω 2 u i , en utilisant la conditiond’orthogonalité <strong>dans</strong> l’espace réciproque ∑ R ie i(k−k′ )·R i= N Ω δ k,k ′, on a( ∑j ′′ K ij′′ − M i ω 2 I)u i k − ∑ j ′′K ij′′ e ik·∆R ij ′′ u j′′k = 0(C.3)Noter encore un fois que <strong>les</strong> valeurs de i <strong>et</strong> de j ′′ sont différentes. i est l’indice pourN atomes <strong>dans</strong> la cellule unité, cependant j ′′ est l’indice pour des atomes <strong>les</strong> plusproches autour de l’atome i, (qui égale à 18 jusqu’aux 4ème voisins <strong>les</strong> plus proches<strong>dans</strong> le graphène). Mais <strong>dans</strong> l’équation (C.3) pour l’atome j ′′ qui ne sont pas <strong>dans</strong>la cellule unité, on a u j′′k= u j′k où j′ est un site <strong>dans</strong> la cellule unité <strong>et</strong> équivalentà j ′′ (R j ′′ <strong>et</strong> R j ′ sont différents par un vecteur <strong>du</strong> réseau réel), grâce à la propriétéde la transforme de Fourier (C.2). Puis <strong>dans</strong> l’équation (C.3) on n’a que N vecteursinconnus u i k pour une valeur de k donnée, <strong>et</strong> l’eff<strong>et</strong> des voisins est pris <strong>dans</strong> le terme∆R ij ′′. On réécrit (C.3) <strong>dans</strong> la forme de matriceD(k) · u k = 0u k = ( u 1 k ,u2 k ,...,uN k) tD ij (k) =(∑j ′′ K ij′′ − M i ω 2 I)δ ij − ∑ j ′ K ij′ e ik·∆R ij ′ (C.4)D est décomposé par <strong>les</strong> matrices 3 × 3D ij . Dans l’équation (C.4) i,j est l’indicepour N atomes <strong>dans</strong> la cellule unité ; j ′′ est l’indice pour des atomes <strong>les</strong> plus prochesde l’atome i ; j ′ est l’indice pour des atomes <strong>les</strong> plus proches de l’atome i qui sontéquivalents à l’atome j. Pour obtenir <strong>les</strong> valeur propres ω 2 (k) <strong>et</strong> <strong>les</strong> vecteurs propresu k ≠ 0, on résout l’équation séculaired<strong>et</strong>D(k) = 0(C.5)Dans le graphène, on a deux atomes <strong>dans</strong> une cellule unité (figure B.1), puis lamatrice D a la formeD =( )D AA D ABD BA D BB(C.6)La résolution de l’équation (C.5) donne 6 valeurs propres de ω à un vecteur d’ondedonné. Dans la cellule unité, pour l’atome A (figure C.1), on considère ses 4ème voisins<strong>les</strong> plus proches <strong>dans</strong> <strong>les</strong>quels il y a 6 atomes équivalents à l’atome A, 12 atomes


123Fig. C.1 – Les voisins <strong>les</strong> plus proches de l’atome A <strong>dans</strong> le graphène.équivalents à l’atome B. On présente aussi des distances entre des atomes <strong>dans</strong> lafigure C.1. C’est pareil pour l’atome B <strong>dans</strong> la cellule unité. Par utiliser l’équation(C.4) avec des paramètres comme <strong>dans</strong> [54] on peut tracer le spectre des phononspour le graphène (figure C.2), suivant quelques directions symétriques présentées<strong>dans</strong> (B.20).Fig. C.2 – La dispersion des phonons pour le graphène.


124


Annexe DL’approximation non paraboliquepour le NTC zig-zagA partir <strong>du</strong> calcul de liaison forte, on obtient la formule de la structure de bande deNTC zig-zagE µ NTC√3 = ±t + 4 cos √ 3kacos µπ 2 n−πµ = 0,.., 2n − 1 ; √3< ka ≤ √ π 3+ 2 cos2µπn(D.1)Le minimum des sous-bandes se trouve à k = 0 <strong>et</strong> égale√E µ min = t 3 + 4 cos µπ 2µπ∣ ∣∣1+ 2 cosn n = t µπ+ 2 cos ∣n(D.2)La première sous-bande correspond au µ qui est le plus proche de la valeur 2n/3,donc 3µ − 2n = ±1 (on choisit le signe pour que µ soit entier). On peut trouver leminimum de la première sous-bande E 1 en développant l’équation (D.2) en série deTaylor à l’ordre 2 en fonction de 1/n en remplaçant µ = 2n/3 ± 1/3 :E 1 = t ∣ ∣1 + 2 cos [ π(2n ± 1)]∣ ∣3n= t ∣ ∣1 − cos π ∓ √ 3 sin π ∣( 3n ) 3n∣= t∣1 − 1 − 1 π 2∓ √ 3 π 2 9n 2 3n∣∣ = t∣ π2 ∓π18n 2 √ ∣∣3n)= √ tπ3n(1 ∓ π6 √ 3n)= E 0(1 ∓ π6 √ 3n(D.3)


126où E 0 = tπ √3n. Pour la deuxième sous-bande, on voit bien que cela correspond aucas où |3µ − 2n| = 2. En replaçant µ = 2(n ± 1)/3 <strong>dans</strong> (D.2), on obtient :E 2 = t ∣ ∣1 + 2 cos [ 2π(n ± 1)]∣ ∣3n= t ∣ 1 − cos2π∓ √ 3 sin 2π ∣( 3n 3n∣= t∣1 − 1 − 2( 1 2π) ) 2∓ √ 3 2π3n 3n∣)= t √ 2π3n(1 ∓ π3 √ 3n)= 2E 0(1 ∓ π3 √ 3n(D.4)Pour le minimum de la troisième sous-bande, on a |3µ−2n| = 4 (attention, |3µ−2n|n’est pas égale à 3 quand n n’est pas un multiple de 3). En remplaçant µ = (2n±4)/3<strong>dans</strong> (D.2), on obtient :E 3 = t ∣ ∣1 + 2 cos [ π(2n ± 4)]∣ ∣3n= t ∣ ∣1 − cos 4π ∓ √ 3 sin 4π ∣( 3n ) 3n∣= t∣1 − 1 − 1 × 16π2 ∓ √ 3 4π2 9n 2 3n∣)= 4 √ tπ3n(1 ∓ 2π3 √ 3n)= 4E 0(1 ∓ 2π3 √ 3n(D.5)Pour déterminer la masse effective <strong>et</strong> le coefficient α par l’approximation nonparabolique,on considère d’abord la formule(E − E 1 )[1 + α 1 (E − E 1 )] = 2 k 22m ∗ 1α 1 E 2 + (1 − 2α 1 E 1 )E + α 1 E 2 1 − E 1 = 2 k 22m ∗ 1(D.6)Comme <strong>dans</strong> (D.2), il n’y a pas de terme E, on pose1 − 2α 1 E 1 = 0α 1 = 112E 1= ( )2E 0 1∓π6 √ 3n(D.7)En réinjectant (D.7) <strong>dans</strong> l’équation (D.6), on a :12E 1E 2 + 12E 1E1 2 − E 1 = 2 k 22m ∗ 1E 2 + E1 2 − 2E1 2 = 2 k 22E2m ∗ 11E 2 = E1 2 + 2 E 1k 2m ∗ 1(D.8)


127Maintenant, on considère la structure de bande (D.1) pour la première sous-bandeavec 3µ − 2n = ±1 <strong>et</strong> on développe en série de Taylor en fonction de 1/n :E 2 = t[3 2 + 4 cos √ (3kacos π 2n±1) (2 n 3 + 2 cos2π 2n±1) ]n 3= t[3 2 + 4 cos √ (3ka −1cos π ∓ √ ) (3sin π −1 2π+ 2 cos ∓ −√ 32 2 3n 2 3n 2 3n= t[3 2 + 4 cos √ ( ()3ka −11 − 1 · π2 + 1 · π 4∓ √ (3 · π− 1 · π 32 2 2 9n 2 24 81n 4 2 3n 6( () ( ))]−1+2 1 − 1 · 4π2 + 1 · 16π4 ∓ −√ 3 2π· − 1 · 8π32 2 9n 2 24 81n 4 2 3n 6 27n 3= t[3 2 + cos √ (3ka−2 + π2 −π4 ∓ 2π2 9n 2 12×81n 4 √3n±−1 + 2π29n 2 −8π4 ± 2π12×81n 4 √3n∓]4π327 √ 3n 3On fait ensuite une série de Taylor pour k, on a[( ) (E 2 = t 2 1 − 1 · 3a22 4 k2 −2 + π2 −9n 2= t 2 (+2 + 2π29n 2 −π 2−3n(2= t2 π 23n 2≈ E 2 1 +8π4 ± 2π12×81n 4 √3n∓)9 √ +3n 3π4 ∓ π312×9n 4)1 ∓ π3 √ − π2 +3n 36n(2 2 ± √ 2π3n− π2 ∓9n 2 2 E 1m ∗ 1π4 ∓ 2π12×81n 4 √3n±]4π327 √ 3n 3(2 − π29n 2 +)π327 √ 3n 3)π327 √ 3n 3π4 ± 2π12×81n 4 √3n∓)]sin 2π2 3n))27n 3)π327 √ · 3a2 t 2k 23n 3 8(D.9)()2 ± √ 2π3n− π2 ∓π39n 2 27 √ + π4 · 3a2 t 2k 23n 3 12×81n 4 8)π327 √ + π4 · 3a2 t 2k 2 3n 3 12×81n 4 8(D.10)En comparant l’équation (D.10) avec l’équation (D.8), on a(= 2 ± √ 2π3n− π2 ∓9n 2m ∗ 1 = 823a 2 t 2 ·2± 2π √3n− π2)π327 √ + π4 3a 2 t 23n 3 12×81n 4 89n 2 ∓ π327 √ 3n 3 + π412×81n 4E 1(D.11)De la même façon, on a pour la deuxième sous-bande (avec 3µ − 2n = ±2)α 2 = 1m ∗ 2 = 8212E 2= ( )4E 0 1∓π3 √ 3n<strong>et</strong> la troisième sous-bande (3µ − 2n = ±4)α 3 = 1m ∗ 3 = 82(D.12)E 23a 2 t 2 2± √ 4π − 4π23n 9n 2 ∓ 8π327 √ 3n 3 + 4π43×3 4 n 412E 3= ( )8E 0 1∓2π3 √ 3n(D.13)E 33a 2 t 2 2± √ 4π − 16π23n 9n 2 ∓ 64π327 √ 3n 3 + 64π43×3 4 n 4Comparé aux résultats de Pennington [70], nos résultats sont meilleurs.


128


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