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etude theorique et experimentale du transport electronique ... - Ief

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REMERCIEMENTSC<strong>et</strong>te étude a été menée en parallèle au Laboratoire d'Electronique <strong>et</strong> des Technologies del’Information (LETI), à STMicroelectronics au sein de l’alliance Crolles 2 <strong>et</strong> à l’Institut d’électroniqueFondamentale (IEF) de l’université d’Orsay Paris XI.Mes premiers remerciements vont à Monsieur Philippe Dollfus qui a accepté de me diriger dans c<strong>et</strong>ravail de recherche. Il a su me faire bénéficier de son expérience <strong>et</strong> de sa compétence. Je le remerciepour son soutien <strong>et</strong> sa disponibilité constante.Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à Monsieur Gilles Lecarval spécialiste de la simulationnumérique pour sa confiance <strong>et</strong> ses précieux conseils.Je remercie tout particulièrement Monsieur Hervé Jaouen qui m’a accueilli su sein <strong>du</strong> laboratoireTCAD à ST, dont l’aide technique m’a été très utile.Je ne saurais oublier de remercier Monsieur Sylvain Barraud <strong>et</strong> Monsieur Etienne Robilliart pourles discussions fructueuses <strong>et</strong> leurs aides incomparables <strong>et</strong> quotidiennes.J'exprime ma plus profonde gratitude à Madame Sylvie R<strong>et</strong>ailleau, professeur à l’IEF, qui me faitl'honneur de présider la commission d'examen.Bien enten<strong>du</strong>, je n'oublie pas Jean Luc Autran, chercheur au L2MP, <strong>et</strong> Emmanuel Dubois,chercheur à l’ISEN, qui ont bien voulu examiner ce travail <strong>et</strong> pour leur présence dans le jury.Je remercie aussi Monsieur Alain Ponc<strong>et</strong> pour sa présence dans le jury <strong>et</strong> pour son intérêt porté àmes travaux.Merci à Monsieur André Juge, responsable de la TCAD dans l’alliance Crolles 2 <strong>et</strong> lahiérarchie de STMicroelectronics, Monsieur Mortini <strong>et</strong> Monsieur Labruny de m'avoir accueilli au seinde leur département.Merci à Monsieur François De Crécy <strong>et</strong> Monsieur Fabien Boulanger, de m'avoir accueilli ausein de leur département au LETI.Au jour le jour, j’ai pu compter sur le soutien sans faille de Monsieur Davy Villanueva <strong>et</strong>Monsieur Frédéric Salv<strong>et</strong>ti. Par nos discussions riches <strong>et</strong> variées, ma réflexion fut facilitée. Merci.Bien enten<strong>du</strong>, je n'oublie pas Monsieur Thomas Skotnicki, qui m’a accordé sa confiance pourm<strong>et</strong>tre en œuvre mes travaux dans le logiciel MASTAR <strong>et</strong> qui a permis de travailler en lien étroit avecson équipe.Mon travail sur la modélisation compacte ne serait rien sans l’informaticien Laurent Gay<strong>et</strong>. Il a,grâce à son important travail, donner à mes travaux une interface riche <strong>et</strong> des bases solides nécessairesaux futures améliorations. Merci encore.


J'exprime ma plus profonde gratitude à Frédéric Bœuf qui m’a aidé à m<strong>et</strong>tre en place la fabricationdes diodes <strong>et</strong> qui m’a donné certaines de ses plaques pour leurs réalisations.Je remercie tout particulièrement Arnaud Pouydebasque <strong>et</strong> Fabrice Pay<strong>et</strong> pour nos discussionsfructueuses sur les modèles de résistances d’accès <strong>et</strong> sur la modélisation compacte.J'exprime ma plus profonde gratitude à Nicolas Planes qui m’a effectué les caractérisationssystématiques des diodes.Je remercie tout particulièrement Cyril Laviron qui a effectué les implantations tiltés au LETI.Bien enten<strong>du</strong>, je n'oublie pas Denis Mariolles pour les révélations chimiques <strong>et</strong> Frédéric Laugierpour les mesures SIMS. Ils ont permis de donner un visage à ces diodes.Enfin, dans le cadre de l’étude sur les diodes, je tiens à remercier David Roy <strong>et</strong> le Olivier pour leurcontribution aux mesures C(V).De même, Alexandre Dray, Alexandre Martin, Jérôme Bonnouvrier, Florian Cacho, ArdéchirPakfar, Raphaël Hude, David Fraboul<strong>et</strong>, Xavier <strong>et</strong> Blandine Renard m’ont aidé de temps en temps <strong>et</strong>ont permis que ces trois années à STMicroelectronics se déroulent parfaitement.Dans le même esprit, mais <strong>du</strong> côté <strong>du</strong> LETI, je remercie Jean Charles Barbe, François Charles,Olga Cu<strong>et</strong>o, Philippe Blaise, François, Julie <strong>et</strong> Olivier <strong>et</strong> les stagiaires <strong>et</strong> Post Doc rencontrés pour leurbonne humeur <strong>et</strong> leur aide.Une mention particulière pour Marianne <strong>et</strong> Cyril <strong>et</strong> Cyril, mes collègues thésards pour leur soutiende tous les jours.Je remercie aussi tous les membres de l’équipe Mo<strong>du</strong>le Avancé pour leur bonne humeur.Mes premiers remerciements vont aussi à toute l’équipe de l’IEF, qui m’a beaucoup aidé même sil’on s’est peu vu. Merci à Arnaud, Sylvie, Valérie, Johan, Eric <strong>et</strong> Jérôme. Merci à Hugues pour sacourbe <strong>du</strong> <strong>transport</strong> en dynamique.Mes remerciements ne sauraient oublier Corinne, Myriam <strong>et</strong> Nicole pour leur aide dans lestâches administratives.J'ai apprécié les discussions interminables avec mes amis pingouins (eux aussi en thèse☺) quim’ont permis de relativiser mes difficultés lorsqu’elles survenaient. Je les remercie pour leur écoute.Enfin, j'ai une pensée toute particulière pour ma famille <strong>et</strong> ma chérie Magali, dont le soutienne m'a jamais fait défaut. Ils ont su contribuer à leur façon à l'aboutissement de ce travail que je leurdédie aujourd'hui.


Tables des matièresTABLE DES MATIERESTABLE DES MATIERES....................................................................................................... 1INTRODUCTION ................................................................................................................... 5Contexte <strong>et</strong> motivation de la thèse ..................................................................................................5Présentation <strong>du</strong> manuscrit................................................................................................................6Références ........................................................................................................................................7CHAPITRE I :INTRODUCTION AU TRANSPORT ELECTRONIQUE .................................................. 91.EVOLUTION DE LA MICROELECTRONIQUE.....................................................................92.LES EFFETS NON STATIONNAIRES ...................................................................................102.1.Transport stationnaire.................................................................................................102.2.Transport non stationnaire..........................................................................................112.3.Les eff<strong>et</strong>s quasi-balistiques ........................................................................................132.4.Conclusion ..................................................................................................................143.NOTIONS FONDAMENTALES DU TRANSPORT ELECTRONIQUE..............................143.1.La structure de bande <strong>du</strong> silicium ..............................................................................153.2.Les interactions dans le silicium à 300K ...................................................................184.L’EQUATION DE TRANSPORT DE BOLTZMANN ...........................................................284.1.La fonction de distribution .........................................................................................284.2.L’équation fondamentale <strong>du</strong> <strong>transport</strong> .......................................................................294.3.Intégrale de collision ..................................................................................................304.4.Domaine de validité de l’équation de <strong>transport</strong> de Boltzmann .................................305.LA NOTION DE MOBILITE....................................................................................................315.1.Intro<strong>du</strong>ction.................................................................................................................315.2.L’approximation de la Maxwellienne déplacée.........................................................315.3.L’approximation <strong>du</strong> temps de relaxation ...................................................................335.4.Calcul de la vitesse <strong>et</strong> de la mobilité sous un champ E .............................................345.5.Notion de masse effective de con<strong>du</strong>ction ..................................................................355.6.Approximation de la règle de Mathiessen .................................................................355.7.La mobilité dans un gaz 2D........................................................................................375.8.Conclusion ..................................................................................................................376.LES EFFETS NON STATIONNAIRES ET QUASI BALLISTIQUES VUE SOUS L’ANGLEDE LA FONCTION DE DISTRIBUTION ..................................................................................386.1.Transport stationnaire.................................................................................................386.2.Transport non stationnaire..........................................................................................396.3.Transport balistique ....................................................................................................407.CONCLUSION...........................................................................................................................418.REFERENCES ...........................................................................................................................41- 1 -


Tables des matièresCHAPITRE II :LES DIFFERENTS NIVEAUX DE LA MODELISATION............................................... 451. INTRODUCTION .....................................................................................................................452. SIMULATIONS NUMERIQUES CONVENTIONNELLES .................................................462.1. Méthode des moments : modèle de Bløtekjaer.........................................................462.2. Modèle de Stratton ....................................................................................................502.3. Modèle Dérive-Diffusion ..........................................................................................512.4. Critiques des modèles hydrodynamiques. ................................................................522.5. Bilan...........................................................................................................................542.6. Insertion des eff<strong>et</strong>s quantiques ..................................................................................552.7. Conclusion .................................................................................................................573. SIMULATION NUMERIQUE POUR LES DISPOSITIFS ULTIMES.................................583.1. Monte Carlo...............................................................................................................583.2. Fonctions de Green....................................................................................................614. MODELES ANALYTIQUES ET COMPACTS......................................................................634.1. Intro<strong>du</strong>ction................................................................................................................634.2. Modèles stationnaires................................................................................................634.3. Modèles non stationnaires.........................................................................................644.4. Approche de Landauer ..............................................................................................654.5. Modèle compact SPICE ............................................................................................715. SAVOIR SE SITUER SUR L’EVENTAIL DE LA MODELISATION.................................725.1. Intro<strong>du</strong>ction................................................................................................................725.2. Prédictions <strong>et</strong> précisions............................................................................................725.3. Compromis en TCAD ...............................................................................................725.4. Bilan d’un point de vue <strong>transport</strong>..............................................................................736. NOTRE CONTRIBUTION.......................................................................................................756.1. Analyse expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnaires.................................................756.2. Réalisation d’un modèle analytique physique pour MOSFET. ...............................757. REFERENCES ..........................................................................................................................76CHAPITRE III :ETUDE EXPERIMENTALE DES EFFETS NON STATIONNAIRES............................ 831. INTRODUCTION .....................................................................................................................832. INTERETS DES DIODES........................................................................................................833. LES DIODES EXPERIMENTALES N+/N/N+ ETUDIEES ..................................................844. LA TECHNIQUE DE FABRICATION...................................................................................864.1. Choix de la technologie de fabrication .....................................................................864.2. Les différentes variantes de diodes ...........................................................................885. MISE EN EVIDENCE DU TRANSPORT NON STATIONNAIRE .....................................895.1. Méthodologies de calibrage ......................................................................................895.2. Vérification des hypothèses de <strong>transport</strong> 1D sans eff<strong>et</strong> parasite..............................945.3. Etude en dispersion....................................................................................................955.4. Comparaison entre les modèles.................................................................................966. COMPARAISON EXPERIMENTALE ...................................................................................98- 2 -


Tables des matières6.1. Comparaison entre Dérive-Diffusion <strong>et</strong> les caractérisations....................................986.2. Comparaison entre les modèles hydrodynamiques <strong>et</strong> les caractérisations...............996.3. Comparaison entre MONTE CARLO <strong>et</strong> les caractérisations ................................1017. ANALYSE QUALITATIVE DES DIODES..........................................................................1027.1. Analyse des diodes symétriques .............................................................................1027.2. Analyse des diodes asymétriques............................................................................1048. INFLUENCE DE LA TEMPERATURE ...............................................................................1068.1. But de l’expérience..................................................................................................1068.2. Résultats...................................................................................................................1079. BILAN .....................................................................................................................................10810. MISE EN EVIDENCE DU TRANSPORT QUASI-BALISTIQUE ...................................11010.1. Intro<strong>du</strong>ction ...........................................................................................................11010.2. Analyse <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi-balistique avec les fonctions de distribution............11010.3. Les différents régimes de <strong>transport</strong>.......................................................................11310.4. Spectroscopie des interactions ..............................................................................11610.5. Notion de classes de porteurs................................................................................11711. ANALYSE THEORIQUE POUR CHOIX DE MODELE..................................................12111.1. Intro<strong>du</strong>ction ...........................................................................................................12111.2. Les eff<strong>et</strong>s non stationnaires...................................................................................12111.3. Les eff<strong>et</strong>s quasi balistiques....................................................................................12311.4. Relation entre α NSE <strong>et</strong> α BAL ..................................................................................12411.5. Quels modèles utiliser ? ........................................................................................12412. CONCLUSION......................................................................................................................12613. REFERENCES ......................................................................................................................128CHAPITRE IV :MODELISATION ANALYTIQUE DU TRANSPORT QUASI BALISTIQUE............. 1311. INTRODUCTION ...................................................................................................................1312. L’APPROCHE DE LANDAUER...........................................................................................1312.1. Rappels <strong>et</strong> cadre de l’étude......................................................................................1312.2. Limitations <strong>du</strong> modèle compact standard ...............................................................1323. NOUVEAU MODELE DE RETRO-DIFFUSION................................................................1333.1. Intro<strong>du</strong>ction..............................................................................................................1333.2. Modèle .....................................................................................................................1343.3. Analyse spectroscopique.........................................................................................1464. MODELISATION ANALYTIQUE DU COURANT............................................................1474.1. Modélisation <strong>du</strong> courant..........................................................................................1474.2. Mise en conformité avec la mobilité universelle....................................................1484.3. Analyse spectroscopique.........................................................................................1534.4. Calcul de la charge en haut de la barrière...............................................................1545. MODELISATION DES EFFETS DE QUANTIFICATION.................................................1595.1. Intro<strong>du</strong>ction..............................................................................................................1595.2. Modélisation de la quantification............................................................................1595.3. Conclusion ...............................................................................................................1616. MODELISATION DE LA VITESSE DANS LE CANAL ...................................................162- 3 -


Tables des matières6.1. Intro<strong>du</strong>ction..............................................................................................................1626.2. Principe de modélisation .........................................................................................1626.3. Modélisation de la balisticité...................................................................................1656.4. Modélisation de la fonction de distribution ............................................................1657. MODELISATION DE LA SPECTROSCOPIE DE PORTEURS ........................................1677.1. La fonction SPEC(i): Régime QB Fort <strong>et</strong> QB faible..............................................1677.2. Calcul de .........................................................................................................1687.3. Calcul de N(1)..........................................................................................................1698. MODELISATION DU TRANSPORT DANS LE SILICUM CONTRAINT ......................1718.1. Intro<strong>du</strong>ction..............................................................................................................1718.2. Influence de la contrainte sur les grandeurs physiques ..........................................1728.3. Modélisation de l’eff<strong>et</strong> de la contrainte sur la charge.............................................1758.4. Modélisation de l’eff<strong>et</strong> de la contrainte sur la vitesse d’injection..........................1768.5. Application à la contrainte in<strong>du</strong>ite par le Contact Edge Stop Layer......................1798.6. Conclusion ...............................................................................................................1819. FEUILLE DE ROUTE DE L’ITRS ........................................................................................18110. CONCLUSION ET PERSPECTIVES..................................................................................18011. REFERENCES ......................................................................................................................182CONCLUSION .................................................................................................................... 187Le travail effectué ........................................................................................................................187Les perspectives ...........................................................................................................................189- 4 -


Intro<strong>du</strong>ctionINTRODUCTIONCONTEXTE ET MOTIVATION DE LA THESEDepuis les années 1960, l’in<strong>du</strong>strie de la micro-électronique connaît une évolution rapide baséeessentiellement sur les progrès technologiques qui ont permis un accroissement considérable de ladensité d'intégration des transistors MOS. Alors que le premier circuit intégré comprenait en 1962 uneporte "inverseur" à deux transistors, les microprocesseurs les plus performants actuellement sontconstitués de plusieurs dizaines de millions de transistors MOS. Décrite par la « loi » empirique deMoore [1], la ré<strong>du</strong>ction des dimensions des transistors CMOS sur substrat massif, qui a assuré c<strong>et</strong>teévolution rapide, devrait perm<strong>et</strong>tre de prolonger l’augmentation des performances des circuits intégrésjusqu’en 2015 environ. A c<strong>et</strong>te date, les feuilles de route de l’ITRS 2004 prédisent des transistors MOSde longueur physique de 9nm [2]. De nombreux problèmes tant économiques (coût des usines <strong>et</strong> desoutils) que techniques (matériaux, procédés, architecture) vont devoir être résolus pour espérer atteindrec<strong>et</strong> objectif.Ainsi, il est nécessaire que les acteurs de chaque domaine de la microélectronique adaptent leursconnaissances <strong>et</strong> leur expertise technique. C<strong>et</strong>te thèse s’inscrit dans c<strong>et</strong> élan, <strong>du</strong> point de vue de lasimulation électrique TCAD (« Technological Computer Aided Design »). En eff<strong>et</strong>, la simulation TCADdoit perm<strong>et</strong>tre d’effectuer des ré<strong>du</strong>ctions de coûts de développement de 35% environ [2]. Parconséquent, il est très important pour les ingénieurs en simulation de connaître parfaitement la physique<strong>du</strong> <strong>transport</strong> (<strong>et</strong> des procédés) <strong>et</strong> d'adapter leurs outils d'investigation à la réalité des enjeux.Cependant, c<strong>et</strong> exercice est difficile. En eff<strong>et</strong>, comme dans d’autres domaines de la nanoélectronique, laré<strong>du</strong>ction de taille amène à se reposer des questions sur les lois macroscopiques de la physiquecommodément utilisées jusqu'à présent. Dans le cadre <strong>du</strong> <strong>transport</strong> électronique, c’est la notionmacroscopique de mobilité qui perd p<strong>et</strong>it à p<strong>et</strong>it de son sens <strong>et</strong> de sa pertinence. En eff<strong>et</strong>, dans les p<strong>et</strong>itsdispositifs, la vitesse moyenne augmente notablement <strong>du</strong> fait de l’apparition des eff<strong>et</strong>s non stationnaires<strong>et</strong> quasi-balistiques. Pour comprendre ces eff<strong>et</strong>s <strong>et</strong> leur influence sur le fonctionnement <strong>du</strong> MOSFET, ilest nécessaire de revoir les notions fondamentales <strong>du</strong> <strong>transport</strong> électronique. L’objectif de c<strong>et</strong>te thèse estdonc d’apporter un éclairage sur le <strong>transport</strong> électronique dans les nanotransistors pour aider, à l'avenir,les acteurs de la recherche/développement à choisir les types de simulation les plus pertinents.Notre démarche a d'abord consisté à améliorer notre connaissance <strong>du</strong> <strong>transport</strong>, notamment grâce à descomparaisons expérimentales m<strong>et</strong>tant en évidence les eff<strong>et</strong>s non stationnaires, <strong>et</strong> grâce aussi, au moyende simulations Monte Carlo <strong>et</strong> d’une analyse spectroscopique des interactions. Ces observations nous ontcon<strong>du</strong>it à la mise au point d'un modèle quasi-analytique <strong>du</strong> courant donnant une description <strong>du</strong> <strong>transport</strong>électronique dans les dispositifs ultimes.- 5 -


Intro<strong>du</strong>ctionPRESENTATION DU MANUSCRITLe Chapitre I a pour obj<strong>et</strong> la présentation des phénomènes physiques de <strong>transport</strong> qui interviennent dansle fonctionnement des transistors. Après une explication phénoménologique des eff<strong>et</strong>s non stationnaires<strong>et</strong> quasi-balistiques, la physique de base nécessaire à la compréhension <strong>du</strong> <strong>transport</strong> est détaillée : notionde masse effective, calcul des fréquences d’interaction. Ensuite, la fonction de distribution est intro<strong>du</strong>itepour développer l’équation fondamentale <strong>du</strong> <strong>transport</strong> de Boltzmann. C<strong>et</strong>te équation perm<strong>et</strong> notammentde définir la notion de mobilité dont la validité sera discutée dans ce mémoire. Enfin, le chapitre s<strong>et</strong>ermine par l’illustration des eff<strong>et</strong>s non stationnaires <strong>et</strong> quasi-balistiques en terme de fonction dedistribution.Le Chapitre II présente, quant à lui, un état de l’art de la simulation des dispositifs MOSFETS ultimes.Les différents niveaux de modélisation y sont décrits. Cela commencera par le rappel des modèlesDérive-Diffusion <strong>et</strong> Hydrodynamiques <strong>et</strong> de leurs limites. Ensuite, la technique de simulation MonteCarlo est détaillée car elle constitue notre référence dans ce travail de thèse avec le logiciel MONACO[3]. Les méthodes de simulation prenant en compte les eff<strong>et</strong>s quantiques sont alors détaillées. Puis, lesmodèles analytiques, <strong>du</strong> <strong>transport</strong> stationnaire au <strong>transport</strong> balistique, sont rappelés, notammentl’approche de type "Landauer" utilisée ensuite dans notre travail de modélisation compacte. Enfin, cechapitre se termine par le bilan des avantages <strong>et</strong> inconvénients de chacune des approches <strong>et</strong> par uneréflexion sur l’utilisation <strong>du</strong> modèle adéquat face à un problème donné.Les deux chapitres suivants correspondent spécifiquement au travail de thèse.Dans le Chapitre III, les eff<strong>et</strong>s non stationnaires sont étudiés expérimentalement.Par la réalisation <strong>et</strong> la caractérisation de diodes n+/n/n+, ces eff<strong>et</strong>s sont mis en évidence. De plus, parcomparaison entre les modèles Dérive-Diffusion, Hydrodynamiques <strong>et</strong> Monte Carlo, des analysesoriginales sont effectuées pour m<strong>et</strong>tre en exergue les limites de ces modèles. Ensuite, l'étude de laspectroscopie en vitesse des porteurs <strong>et</strong> des mesures en température perm<strong>et</strong> d’affiner la compréhension<strong>du</strong> <strong>transport</strong>. Enfin, deux calculs théoriques tentent de définir de façon appropriée les différents régimesde <strong>transport</strong>, stationnaire, non stationnaire <strong>et</strong> quasi-balistique, <strong>et</strong> de proposer pour chacun d'eux l’emploi<strong>du</strong> modèle adéquat.Le Chapitre IV présente le développement d’un nouveau modèle de rétro-diffusion pour déterminer lavitesse d’injection dans le canal d'un transistor par l’approche de type "Landauer". Ce modèle, destiné àla modélisation compacte, est validé par des spectroscopies de porteurs résultant de simulation MonteCarlo. De plus, ce modèle est inclus dans un modèle de courant lui-même mis en œuvre dans le logicielMASTAR QUASI BALLISTIC. Il est ensuite éten<strong>du</strong> à l'évaluation de la vitesse des porteurs le long <strong>du</strong>canal <strong>et</strong> de la contribution des porteurs balistiques au courant. La courbe de spectroscopie en vitesse desporteurs est ensuite modélisée pour donner un nouvel éclairage sur le <strong>transport</strong> quasi-balistique par lebiais d'une approche quasi-analytique. Enfin, ce modèle est éten<strong>du</strong> à l’étude de l’influence de lacontrainte in<strong>du</strong>ite par les techniques de fabrication.- 6 -


Intro<strong>du</strong>ctionREFERENCES[1] “Cramming More Components Onto Integrated Circuits”, Gordon Moore, Electronics, April 19,1965. Disponible sur: http://www.intel.com/technology/mooreslaw/index.htm[2] “International Technology Road Map for Semicon<strong>du</strong>ctors”, 2004 Edition, Semicon<strong>du</strong>ctor in<strong>du</strong>stryAssociation, http://www.itrs.n<strong>et</strong>.[3] “Etudes théoriques de structures pour l’électronique rapide <strong>et</strong> contribution au développement d’unsimulateur particulaire Monte Carlo”, P. Dollfus, Habilitation à diriger les recherches, n°363, 1999.- 7 -


Intro<strong>du</strong>ction- 8 -


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électroniqueCHAPITRE I :INTRODUCTION AU TRANSPORTELECTRONIQUE1. EVOLUTION DE LA MICROELECTRONIQUEDepuis les années 1970, la course intense à la miniaturisation des transistors n’a pas cessée (FigureI-1). Aujourd’hui les MOSFETs pro<strong>du</strong>its ont une longueur de grille quelques dizaines de nanomètres(Figure I-2). C<strong>et</strong>te ré<strong>du</strong>ction d’échelle nécessite d’intro<strong>du</strong>ire de nombreux eff<strong>et</strong>s correctifs sur lesmodèles usuels de fonctionnement <strong>du</strong> MOSFET [1]. L’un d’entre eux est l’augmentation de la vitessedes porteurs dans les p<strong>et</strong>its dispositifs <strong>du</strong>e à l’apparition des eff<strong>et</strong>s non stationnaires <strong>et</strong> récemment deseff<strong>et</strong>s quasi-balistiques qui en sont un cas particulier. Pour comprendre ces eff<strong>et</strong>s <strong>et</strong> leur influence surle fonctionnement <strong>du</strong> MOSFET, il est nécessaire de revoir les notions fondamentales <strong>du</strong> <strong>transport</strong>électronique. En eff<strong>et</strong>, si ces notions sont assez anciennes <strong>et</strong> solidement fondées, elles restentnéanmoins à l’heure actuelle peu utilisées dans le domaine de l'aide au développement technologiquedes composants MOS. Tant que les grandeurs macroscopiques, comme la mobilité, suffisaient à ladescription <strong>et</strong> à l’analyse des performances des transistors, l’intérêt pour la physique sous-jacente nes’est pas fait sentir. Mais l’apparition des eff<strong>et</strong>s non stationnaires avec le développement desgénérations sub-200nm a dévoilé les premières difficultés liées à la compréhension <strong>du</strong> <strong>transport</strong>. Ceseff<strong>et</strong>s ont cependant été maîtrisés d’un point de vue TCAD (Technological Computer Aided Design),avec l’apparition <strong>du</strong> modèle hydrodynamique [2] <strong>et</strong> d’un point de vue SPICE (Software ProcessImprovement and Capability dEtermination) par correction de la vitesse de saturation <strong>et</strong> de lamobilité [3]. Mais aujourd’hui, la génération des transistors MOS à longueur de grille inférieure à45nm <strong>et</strong> la diversité des architectures imposent de revoir la notion macroscopique de mobilité. L<strong>et</strong>ransport électronique quasi-balistique [4], le confinement des porteurs dans les couches minces [5], <strong>et</strong>la déformation de la structure de bande <strong>du</strong> silicium liée aux contraintes in<strong>du</strong>ites par les techniques defabrication [6] amènent à réétudier les notions fondamentales <strong>du</strong> <strong>transport</strong> pour définir des grandeursplus pertinentes pour l’étude des transistors. Tous ces eff<strong>et</strong>s prenant de plus en plus d’importance avecla ré<strong>du</strong>ction dimensions des des transistors, il est important, pour chaque ingénieur <strong>et</strong> chercheur enmicroélectronique de connaître les notions de base <strong>et</strong> les différentes approximations de la physique <strong>du</strong><strong>transport</strong> électronique.Dans ce premier chapitre, nous intro<strong>du</strong>irons d'abord phénoménologiquement les eff<strong>et</strong>s nonstationnaires <strong>et</strong> quasi-balistiques. Ensuite, les concepts <strong>du</strong> <strong>transport</strong> électronique (masse effective,équation de <strong>transport</strong> de Boltzmann…) nécessaires pour l’étude <strong>du</strong> <strong>transport</strong> seront rappelés. Enfin, cechapitre se terminera par la visualisation des eff<strong>et</strong>s non stationnaires <strong>et</strong> quasi-balistiques avec lafonction de distribution.- 9 -


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électroniqueFigure I-1 : Evolution <strong>du</strong> nombre de transistors sur unepuce depuis les années 1970. Le nombre de transistorsdouble tous les 18 mois environ.Figure I-2 : Image d’un transistor STMicroelectronics delongueur de grille 67 nm par photo TEM.2. LES EFFETS NON STATIONNAIRES2.1. Transport stationnaireDans les transistors de longueur de grille supérieure à 1µm environ, le <strong>transport</strong> est stationnaire <strong>et</strong> legaz électronique vérifie les lois de mobilité. Le courant est alors décrit comme la somme de deuxcomposantes, une composante de dérive <strong>du</strong>e au champ électrique E <strong>et</strong> un terme de diffusion dû augradient de la densité de porteurs. C’est le modèle Dérive-Diffusion. Ainsi pour les électrons :( n E + D n)J = q µ ∇0 n I- 1Où µ est la mobilité des porteurs <strong>et</strong> D n le coefficient de diffusion <strong>du</strong> gaz électronique. Dans c<strong>et</strong>teapproche le gaz électronique est supposé à l’équilibre <strong>et</strong> la température <strong>du</strong> gaz égale à la température<strong>du</strong> réseau [7]. En régime stationnaire, la vitesse moyenne des porteurs dans le canal est régie par lamobilité µ qui représente la faculté des porteurs de se mouvoir dans le silicium sous un champélectrique E. Pour la définir, il est nécessaire que le <strong>transport</strong> se fasse à faible champ <strong>et</strong> que le nombred’interactions soit important. Lorsque c’est le cas, c<strong>et</strong>te grandeur peut être déterminéeexpérimentalement en fonction <strong>du</strong> dopage, comme illustré sur la Figure I-3 <strong>et</strong> <strong>du</strong> champ effectif deconfinement [8]. Dans les années 1970, des chercheurs italiens ont mesuré précisément la vitesse dedérive <strong>et</strong> observé la saturation de c<strong>et</strong>te vitesse [9] à partir d’un champ critique E c d’environ3×10 4 V/cm à 300K, comme on peut le voir sur la Figure I-4. La vitesse n’est alors plus proportionnelleau champ. Deux configurations sont alors possibles :-Lorsque E


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électroniquel’hypothèse d’un phonon prédominant d’énergie h ω , la vitesse de saturation est donnée par la relationI- 2 [10]:vsathω≈ I- 2m*coù m c la masse effective de con<strong>du</strong>ction. Dans ces conditions de saturation en vitesse, l’énergie dedérive reste constante <strong>et</strong> l’énergie supplémentaire in<strong>du</strong>ite par le champ électrique apparaît dans lacomposante thermique, 3/2kT C . Dans ce régime de <strong>transport</strong>, la température <strong>du</strong> gaz électronique T Caugmente telle que [10] :22 q⎛2⎛ E ⎞ ⎞TC = TL + τwµ0E = TL1+ 3 k⎜⎜ ⎟BE ⎟⎝ ⎝ C ⎠ ⎠où τ w est le temps de relaxation de l’énergie. Sans dopage dans le silicum, la mobilité en fonction de latempérature électronique s’écrit [10]:I- 3( )Tµµ =⎛⎜ ⎛ E1+⎜⎜⎝ ⎝ E CL0µ TC= µ01/ 2T2C⎞⎟⎠⎞⎟⎟⎠I- 4Figure I-3 : Mobilité des électrons en fonction de la densitéde dopants donneurs à différentes températures[11]Figure I-4 : Mobilité des électrons en fonction <strong>du</strong> champélectrique. A faible champ, la vitesse est proportionnelle auchamp. Ensuite elle sature lorsque le champ dépasse3.10 4 V/cm environ En ligne continue, direction <strong>et</strong> enligne pointillée [12]2.2. Transport non stationnaireSuite à la ré<strong>du</strong>ction d’échelle, pour les transistors de longueurs de grille inférieure à 200nm environ, lechamp varie rapidement dans le canal. C<strong>et</strong>te variation <strong>du</strong> champ engendre alors une augmentationconstante de l’énergie transmise au gaz. Dans le même temps, les phonons ne peuvent absorberinstantanément c<strong>et</strong> excès d’énergie par rapport à l’énergie d’équilibre. Ce phénomène se tra<strong>du</strong>it parl’équation (I- 5) [13]. Elle définit les eff<strong>et</strong>s non stationnaires lorsque le gain d’énergie dans le tempsin<strong>du</strong>it par le champ est plus grand que la puissance que peut dissiper le réseau par l’intermédiaire desphonons inter-vallées.- 11 -


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électroniquedεω> h I- 5dt τwOù ε est l’énergie <strong>du</strong> gaz électronique, hωl’énergie moyenne des phonons <strong>et</strong> τ w le tempscaractéristique qu’il faut aux phonons pour absorber un excès d’énergie <strong>du</strong> gaz électronique.L’expression I- 5 indique un phénomène temporel. Sur la Figure I-5 est tracée l’évolution dans l<strong>et</strong>emps de la vitesse <strong>et</strong> de l’énergie moyenne <strong>du</strong> gaz électronique sous l’eff<strong>et</strong> d’un champ électrique àt=0 (simulation Monte Carlo). Sous l’eff<strong>et</strong> <strong>du</strong> champ, la vitesse augmente rapidement. Lorsque lesporteurs sont hautement énergétiques, leur probabilité d’interaction avec les phonons inter-valléesaugmente fortement. La vitesse revient alors à l’équilibre <strong>et</strong> l’excès d’énergie est transféré dans lacomposante thermique de l’énergie. Ainsi, à environ 0.1ps, la vitesse décroît <strong>et</strong> tend vers la vitesse desaturation. Dans le même temps, l’énergie des porteurs sature à 3/2kT C , où T C vérifie l’équation I- 3.Ces simulations m<strong>et</strong>tent en évidence deux temps de relaxation différents : un temps de relaxation moyen de l’énergie τ w , qui vaut 0.32ps. C’est le temps de réponse <strong>du</strong>gaz électronique pour ajuster son énergie. un temps de relaxation moyen de la vitesse τ m , qui vaut 0.029ps pour un dopage de10 17 at/cm3. C’est le temps réponse <strong>du</strong> gaz électronique pour ajuster sa vitesse. Cependant, lavitesse <strong>et</strong> l’énergie étant corrélées, la mise à l’équilibre complète de la vitesse en stationnaireest liée aussi au temps de relaxation τ w , comme illustré sur la Figure I-5.Expérimentalement, ce temps de relaxation de l’énergie a été déterminé à 1ps, par Hess <strong>et</strong> Seeger, dansle silicium à 300K. [15]. Cependant, d’un point de vue théorique, les simulations Monte Carlo à fortschamps donnent une valeur d’environ 0.3ps [16]. Ce temps de relaxation de l’énergie est représentatifdes interactions inélastiques qui ém<strong>et</strong>tent ou qui absorbent de l’énergie, <strong>et</strong> qui par là même, fontévoluer les vitesses des porteurs pour tendre vers la saturation.Pars ailleurs, ce phénomène temporel peut se tra<strong>du</strong>ire spatialement. En eff<strong>et</strong>, les eff<strong>et</strong>s nonstationnaires peuvent apparaître lorsque le champ varie rapidement spatialement <strong>et</strong> que la distanceentre deux interactions inélastiques est trop grande pour absorber l’excès d’énergie acquise pendantc<strong>et</strong>te distance.vitesse(cm/s)energie(ev)2 10 7 00,25vitesse(cm/s)1,5 10 7110 7510 60,20,150,10,05energie(ev)00 0,5 1 1,5 2temps(ps)Figure I-5 : Evolution de la vitesse <strong>et</strong> de l’énergiemoyenne des porteurs sous l’eff<strong>et</strong> d’un échelon de champélectrique. Ce comportement est bien analysé dans [14]Figure I-6 : Vitesse moyenne des porteurs dans unnMOSFET de 25nm de longueur électrique à V DS =V GS =0.8V- 12 -


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électroniqueLorsque l’apparition des eff<strong>et</strong>s non stationnaires est <strong>du</strong>e à une augmentation spatiale <strong>du</strong> champélectrique, les grandeurs les plus pertinentes sont alors les longueurs de relaxation de la vitesse <strong>et</strong> del’énergie. Elles sont définies via la vitesse thermique v therm par [17] :LLmw= v= vthermthermττmw= 1.105= 32nm( m / s)µ 0m×q*c≈ 3nm à 1017at / cmLorsque le gain d’énergie dû au champ sur la distance L w est plus grand que l’énergie d’absorptionmoyenne des phonons, alors le gaz d’électrons n’est alors plus en équilibre avec le champ <strong>et</strong> lesporteurs acquièrent une vitesse de dérive supérieure à la vitesse de saturation, comme illustré sur laFigure I-6. Les eff<strong>et</strong>s non stationnaires apparaissent alors lorsque les interactions inélastiques sont ennombre insuffisant. Mais que se passe t-il lorsque c’est l’ensemble des interactions qui sont en nombreinsuffisant ? Le <strong>transport</strong> électronique rentre alors dans le régime quasi-balistique.3I- 62.3. Les eff<strong>et</strong>s quasi-balistiquesDans ce régime de <strong>transport</strong>, les eff<strong>et</strong>s temporels ne sont pas seulement liés à l’énergie mais aussi à lavitesse (Figure I-5). Le temps caractéristique le plus pertinent est alors le temps moyen entre deuxinteractions τ. Lorsque ce temps est <strong>du</strong> même ordre de grandeur que le temps que m<strong>et</strong> un électron pourpasser de source à drain, il n’y a pas assez d’interactions pour définir la notion statistique de mobilité.Ce sont les eff<strong>et</strong>s quasi-balistiques. Le <strong>transport</strong> peut être considéré comme quasi-balistique lorsque lalongueur <strong>du</strong> canal est <strong>du</strong> même ordre que le libre parcours moyen lpm qui représente la distancemoyenne que parcours l’électron entre deux interactions successives.v thermτ lpm = I- 7Il y a alors dans ce cas un pourcentage non nul de porteurs qui atteignent le drain sans subird’interaction. Cela sera calculé dans le chapitre IV. Par exemple, pour un MOSFET sur substrat massifde longueur de grille L ch =25nm dopé à 5,7×10 18 at.cm -3 , le lpm est alors d’environ 1.5nm d'après (I-7).Dans c<strong>et</strong>te configuration, un nombre non négligeable de porteurs, 6%, traversent le canal sans subird’interaction ; le <strong>transport</strong> peut être qualifié de quasi-balistique. La statistique des porteurs en est alorsfortement modifiée <strong>et</strong> la notion statistique de mobilité perd son sens. Par là même, la notion d<strong>et</strong>empérature, qui est liée à de l’agitation in<strong>du</strong>ite par les interactions, est moins pertinente. Il est doncnécessaire de définir des grandeurs plus adéquates pour analyser ce régime de <strong>transport</strong>. Pour cela,Natori a développé un modèle (décrit dans le chapitre II) perm<strong>et</strong>tant de calculer le courant dans uneconfiguration totalement balistique de source à drain [18]. En se plaçant à 77K (peu d’interactionsavec les phonons), Natori a montré que le <strong>transport</strong> était proche de sa limite balistique [19]. De plus,Lundstrom <strong>et</strong> ses collaborateurs ont analysé la fonction de distribution en haut de la barrière depotentiel pour caractériser le <strong>transport</strong> quasi-balistique. En eff<strong>et</strong> en ce point la rétro-diffusion estaisément identifiable <strong>et</strong> caractérise la nature balistique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> par l’intermédiaire d’un coefficientde rétro-diffusion R C [20] [22] perm<strong>et</strong>tant de calculer la vitesse d’injection <strong>et</strong> le courant.Expérimentalement, Chen <strong>et</strong> son équipe [21] ont développé une méthodologie pour mesurer cecoefficient caractéristique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi-balistique <strong>et</strong> ont montré que les transistors d’aujourd’huiont déjà atteint ce régime de <strong>transport</strong>, à environ 50% de leur limite balistique.- 13 -


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électronique2.4. ConclusionC<strong>et</strong>te première analyse fait apparaître 3 temps caractéristiques utile pour l’analyse <strong>du</strong> <strong>transport</strong> : lestemps de relaxation de la vitesse τ m <strong>et</strong> de l’énergie τ w <strong>et</strong> le temps entre deux interactions τ.. Le chapitreIII décrira précisément l’apparition des différents régimes de <strong>transport</strong>, <strong>du</strong> <strong>transport</strong> stationnaire au<strong>transport</strong> quasi-balistique en fonction des paramètres <strong>du</strong> MOSFET <strong>et</strong> de ces temps de relaxation. Maisauparavant, il est nécessaire de revenir sur les notions fondamentales <strong>du</strong> <strong>transport</strong>.3. NOTIONS FONDAMENTALES DU TRANSPORTELECTRONIQUEThéoriquement, l’analyse parfaite d’un dispositif demande le calcul des états propres <strong>et</strong> des fonctionsd’onde, solutions de l’équation de Schrödinger (I- 8) pour l’ensemble des électrons <strong>et</strong> des atomes <strong>du</strong>dispositif. [10] :ih2∂Ψ h= −∂t2mo∇2Ψ +[ E ( r)+ U ( r ) + U ( r,t)] Ψ(r,t)C0rIl est évident que c<strong>et</strong>te option est impossible pour des raisons de temps de calculs. Il est doncnécessaire de faire des simplifications. Trois énergies potentielles apparaissent dans l’équation I- 8. Lepremier terme E C0 , décrit le potentiel appliqué au composant. Le second est le potentiel <strong>du</strong> cristal U C ,qui décrit le potentiel électrostatique dû aux atomes. Enfin, U S est le potentiel d’interaction dû auximpur<strong>et</strong>és dopantes <strong>et</strong> aux phonons.L’analyse des dispositifs, c'est-à-dire le calcul des grandeurs macroscopiques (densité, vitesse…) estbasée sur un traitement semi-classique de l’équation de <strong>transport</strong> de Boltzmann, équation décrite dansla partie 4. Cela signifie que :- Les électrons sont considérés comme des particules <strong>et</strong> que leur mouvement est traité avec leslois de la mécanique classique (Newton) en intro<strong>du</strong>isant le concept de masse effective.- L’influence des interactions (impur<strong>et</strong>és dopantes, phonons…) est traitée avec la mécaniquequantique à partir <strong>du</strong> potentiel d’interaction U S perm<strong>et</strong>tant de calculer les différentes évolutionspossibles de l’état <strong>du</strong> gaz électronique résultant des interactions.Ce chapitre expose les notions fondamentales <strong>du</strong> <strong>transport</strong> électronique dans le cadre del’approximation semi-classique. Dans un premier temps, le concept de masse effective <strong>et</strong> seslimitations seront expliqués. Ensuite, les interactions dans le silicium à 300K seront décrites <strong>et</strong> lestemps de relaxation seront intro<strong>du</strong>its pour l’analyse <strong>du</strong> <strong>transport</strong> électronique. Ces rappels perm<strong>et</strong>trontalors d’intro<strong>du</strong>ire l’équation de <strong>transport</strong> de Boltzmann, équation fondamentale <strong>du</strong> <strong>transport</strong>électronique.CrSrrI- 8- 14 -


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électronique3.1. La structure de bande <strong>du</strong> silicium3.1.1. La notion de masse effectivePour évaluer l’influence <strong>du</strong> potentiel <strong>du</strong> cristal, il faut déterminer les fonctions d’onde <strong>du</strong> potentielélectrostatique périodique <strong>du</strong> silicium U C (r) [10], solution de l’équation (I- 9). En 1D sans interactionni force extérieure, I- 8 devient [10] :2 2⎡ h d ⎤⎢− + U ( z)( z) E ( z)2 C ⎥ = Ψ2m0dzΨI- 9⎣⎦Les solutions de c<strong>et</strong>te équation sont les fonctions d’ondes de l’électron dans un réseau périodiqueappelées ondes de Bloch [23]-[24]. Leur spécificité réside dans le fait que leur amplitude a lapériodicité <strong>du</strong> réseau. Pour déterminer les solutions de l’équation (I- 9), il faut déterminer pour chaquevaleur de k les énergies valeurs propres ε(k) <strong>et</strong> les vecteurs propres u k des ondes de Bloch. Lessolutions de l’équation (I- 9) montrent que ε(k) est périodique <strong>et</strong> que toutes les informationsnécessaires à la compréhension <strong>du</strong> <strong>transport</strong> peuvent être obtenues dans la zone de Brillouin (ZB,Figure I-7) [23]. La structure de bande <strong>du</strong> silicium s’obtient alors en calculant pour tous les vecteursd’onde possibles les solutions de l’équation d’onde (I- 9) (Figure I-8). Au minimum de la bande decon<strong>du</strong>ction, ε(k) peut être approché mathématiquement par une série de Taylor (I- 10) [10]:2( k ) 1 ∂ ε ( k )∂ε2ε ( k ) = ε ( 0)+ k +k + ...I- 102∂k∂kk = 02La dérivée première étant nulle, on obtient à l’ordre 2 :22k = 0h kε ( k) = EC+I- 11*2mFigure I-7 : Zone de Brillouin.Figure I-8 : Structure de bande <strong>du</strong> silicium.Avec m * , la masse effective définie par l’équation (I- 12) :2( k) .1 1 ∂ ε=I- 12m * 2h ∂k2La masse effective contient en quelque sorte l’inertie additionnelle que donne à l’électron le potentielcristallin, c’est à dire l’eff<strong>et</strong> global <strong>du</strong> potentiel cristallin sur l’électron. Ainsi, l’électron au voisinage<strong>du</strong> minimum de la bande de con<strong>du</strong>ction se comporte comme un électron libre de masse m*. Dans la- 15 -


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électroniquemesure où la courbure de bande de con<strong>du</strong>ction varie peu au voisinage <strong>du</strong> minimum, c<strong>et</strong>te masseeffective est constante ; ε(k) varie quadratiquement avec le vecteur d’onde k. C<strong>et</strong>te loi de variationconstitue ce que l’on appelle l’approximation des bandes paraboliques. Les équations précédentes ontété obtenues en 1D. Mais pour le silicium, semi-con<strong>du</strong>cteur à gap indirect, il apparaît 6 minima sur lastructure de bande de con<strong>du</strong>ction. Ces 6 vallées ellipsoïdales sont situées le long des axes ∆ auvoisinage des points X de la Zone de Brillouin. La réponse électronique au champ appliqué dépendalors de l’orientation cristallographique. Les calculs montrent que pour chaque vallée <strong>du</strong>silicium [10] :( k − k )22 2h ⎡k ⎤l 0 tε ( k)= ⎢ + ⎥.I- 132 ⎢⎣mlmt⎥⎦Où k 0 correspond au minimum d’une des vallées <strong>et</strong> k l la composante portée par l’axe de révolution <strong>et</strong> k tcomposante portée par le plan perpendiculaire à l’ellipse. L’équation (I- 13) décrit les surfacesd’énergie constante <strong>du</strong> silicium représentées sur la Figure I-9. Le tenseur de masse comprend ainsideux valeurs de masses différentes : la masse effective longitudinale m * l = 0.916m o la masse transverse m * t =0.19m o.Et le tenseur de masse est le suivant pour chacune des 6 vallées, souvent appelées vallées ∆:⎡mt⎢⎢0⎢⎣00m0t0 ⎤0⎥⎥m ⎥l ⎦A partir de ces masses, les grandeurs caractéristiques <strong>du</strong> <strong>transport</strong>, telle la masse effective decon<strong>du</strong>ction, seront déterminées.I- 14Figure I-9 : Surfaces iso-énergétiques calculées à partir del’équation I- 13, pour les 6 vallées <strong>du</strong> silicium.Figure I-10 : Evolution énergétique d’un porteur balistiquedans un potentiel donné.3.1.2. Transport classiqueLa notion de masse effective ayant été intro<strong>du</strong>ite, le mouvement de l’électron dans le cadre de lamécanique classique peut être calculé. Ceci est possible car dans les dispositifs conventionnels, lepotentiel appliqué <strong>et</strong> in<strong>du</strong>it par le dopage varie lentement en comparaison <strong>du</strong> potentiel cristallin. Parconséquent, les phénomènes on<strong>du</strong>latoires tels que les réflexions quantiques <strong>et</strong> les transferts tunnelssont absents. Les trajectoires électroniques peuvent être alors décrites de manière classique selon les- 16 -


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électroniqueéquations de Newton. Ainsi, lorsque le potentiel varie lentement, l’énergie <strong>du</strong> porteur est simplementla somme de l’énergie de la bande de con<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> de son énergie de cinétique (I- 15) [10]. Dans lecas d’une bande parabolique (i.e. la masse est constante) on a :ε( k, z) = E ( z) + ε ( k)C1I- 15* 2ε ( k, z) = EC( z) + m v2C<strong>et</strong>te équation est illustrée sur la Figure I-10. Lorsque un électron est injecté dans le canal sans subird’interaction, l’énergie totale de l’électron est constante. Le mouvement <strong>du</strong> porteur dans un champélectrique E dans les espaces réel <strong>et</strong> réciproque est alors défini en appliquant les lois de la dynamique :∂ k dk 1drdt=1h( )ε∂k<strong>et</strong>= qEI- 16dt hL’évolution de l’énergie cinétique <strong>du</strong> porteur correspond alors à la chute <strong>du</strong> potentiel, c'est-à-dire autravail <strong>du</strong> champ.La notion de masse effective perm<strong>et</strong> de prendre en compte le déplacement de l’électron dans le cadrede l’approximation de bande parabolique. Analysons maintenant les limites de c<strong>et</strong>te approximation.3.1.3. Limitation de la masse effectiveDans les MOSFET nanométriques, le nombre d’interactions dans le canal est faible. Par conséquent,une proportion non nulle d’électrons (celle-ci sera calculée dans le chapitre IV) traversent le canal dela source vers le drain de manière balistique. Si l’on applique une tension de 1V sur un transistornanométrique où existent des porteurs balistiques, ces derniers possèderont une énergie cinétique audrain d’environ 1eV. Si l’on observe la bande de con<strong>du</strong>ction, on s’aperçoit que l’approximation de labande parabolique est valable jusqu’à 0,5eV environ. Par conséquent, il est clair que c<strong>et</strong>teapproximation devient fausse pour les porteurs balistiques. De même si l’on considère, l’énergiecinétique moyenne <strong>du</strong> gaz électronique, celle-ci peut atteindre plusieurs 100meV avec les eff<strong>et</strong>s desurvitesse : les électrons s’éloignent <strong>du</strong> bas de la bande de con<strong>du</strong>ction E C <strong>et</strong> l’approximation desbandes paraboliques devient inexacte. En d'autres termes, les termes supplémentaires de la série deTaylor (I- 10) ne peuvent alors être ignorés. Pour remédier à cela, un facteur de non parabolicité estintro<strong>du</strong>it [10] L’énergie s’écrit alors :2 2 2h ⎛ k k ⎞ε I- 17( + t l1 αε ) = ⎜+⎟ *2 ⎝ m*tml⎠Où α=0.5 est le facteur de non parabolicité. C<strong>et</strong>te approximation est valable lorsque l’on reste à deslongueurs de grille de quelques dizaines de nanomètres. Mais elle ne perm<strong>et</strong> pas de traiter les porteurshautement énergétiques. Dans ce cas, il est nécessaire de prendre en compte toute la structure de bandede manière tabulée. Pour quantifier l’influence de ces approximations sur le courant, considérons troisgénérations de transistors à V DS =1V :• Transistor de 1 micron : Le champ moyen appliqué est de 10kV/cm (Figure I-11). L’énergie<strong>du</strong> gaz électronique reste aux alentours d’une dizaine de meV. Et il n’y a aucun porteurbalistique.• Transistor de 100nm : Le champ moyen appliqué est de 100kV/cm (Figure I-11). L’énergiedes porteurs devient importante, il est nécessaire d’utiliser la correction de non parabolicitépour représenter correctement les porteurs très énergétiques.- 17 -


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électronique• Transistor de 10nm : Le champ moyen est de 1000kV/cm (Figure I-11). Les porteurs nevérifient plus I- 17 <strong>et</strong>, s'il y en a, les interactions subies par les porteurs peuvent redistribuerceux-ci dans d’autres vallées que les vallées ∆. L’approximation des bandes paraboliquesdevient alors inexacte. Il faut prendre en compte la structure de bande complète pourreprésenter correctement le <strong>transport</strong> électronique. Pour cela, des tables d’énergie ε (k) <strong>et</strong> dedensité d’états sont pré-calculées. Pour quantifier l’erreur, Bufler <strong>et</strong> ses collaborateurs [25] ontcomparé le courant I ON d’un MOSFET massif de 40nm simulé avec un Monte Carlo avec lacorrection de non parabolicité <strong>et</strong> un Monte Carlo Full-Band. Le Monte Carlo analytique nonparabolique sous-estimant la densité d’état en dessous de 100meV (Figure I-12) la possibilitéqu’un électron subisse une interaction est plus faible (la probabilité d’interaction estproportionnelle à la densité d’état). Par conséquent, le gaz électronique à une vitesse moyenneplus élevée. La simulation donne ainsi un courant I on-NP supérieur d'environ 14%.L’analyse de ces trois dispositifs types a révélé que la validité de l’approximation de la masse effectivedépend fortement des paramètres <strong>du</strong> MOSFET. En fait, tout dépend de ce que l’on cherche à étudier <strong>et</strong><strong>du</strong> degré de précision que l’on recherche. Par exemple, dans les MOSFET long, il y a des phénomèneshautement énergétiques (ionisation par impact) qui nécessitent en principe une description Full-Band.Cependant, on peut décrire de façon simplifiée la structure de bande pour le calcul <strong>du</strong> courant, sanscomm<strong>et</strong>tre d’erreur notable. La notion de masse effective ayant été rappelée, étudions l’autrephénomène physique qui perm<strong>et</strong> ensuite de définir la mobilité : les interactions.Figure I-11 : Distribution électronique dans l’espaceréciproque <strong>du</strong> silicium pour trois champs moyens (10keV/cm100keV/cm <strong>et</strong> 1000keV/cm) [10]Figure I-12 : Comparaison des densités d’état pour lesbandes de con<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> silicium dans l’approximationbande parabolique, non parabolique <strong>et</strong> Full-Band [10]3.2. Les interactions dans le silicium à 300KLorsque les électrons se propagent dans le réseau cristallin, ils peuvent subir des interactions avec lesquantum de vibration <strong>du</strong> réseau appelés phonons, les impur<strong>et</strong>és dopantes <strong>et</strong> les défauts de l’interfaceSi-SiO 2 <strong>et</strong> <strong>du</strong> réseau. Lorsque l’électron subit une de ces interactions, la direction <strong>et</strong> l’énergie <strong>du</strong>porteur peuvent changer (Figure I-13). La connaissance des différentes fréquences d’interactions1/τ(ε) <strong>et</strong> les conséquences sur la direction <strong>du</strong> vecteur d’onde <strong>et</strong> l’énergie de l’électron sont doncnécessaires pour comprendre le <strong>transport</strong> électronique <strong>et</strong> déterminer proprement les grandeurs- 18 -


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électroniqueassociées au <strong>transport</strong> telles que la mobilité µ, la vitesse de saturation v sat <strong>et</strong> les temps de relaxation <strong>du</strong>moment τ m (vitesse) <strong>et</strong> de l’énergie τ w . [10]Figure I-13 : Déviation d’un électron sous l’influence d’union Arsenic.Figure I-14 : τ, temps moyen entre 2 interactions.Pour mieux appréhender les fréquences d’interactions, les étapes de calculs seront brièvement décritesainsi que les temps de relaxation nécessaires à la compréhension des eff<strong>et</strong>s non stationnaires <strong>et</strong> quasibalistiques.3.2.1. La règle d’or de FermiPour obtenir les fréquences d’interaction, il est nécessaire de définir un potentiel de perturbation U Sassocié à une interaction. A partir de ce potentiel de perturbation <strong>et</strong> des fonctions d’ondes ψ del’électron non perturbé, les éléments de la matrice <strong>du</strong> potentiel d’interaction entre l’état initial p o <strong>et</strong>l’état final p’ sont calculés : (I- 18) [10]-[14]H1 *( t)= ( z)US( z,t)' dzpopN∫ ψI- 18'ψp0, pVOù N est le nombre de cellules unitaires de Wigner-Seitz <strong>et</strong> V le volume <strong>du</strong> cristal [10] [14]. Si l’onsuppose que la perturbation est faible, c'est-à-dire que les fonctions d’onde non perturbées sontvoisines des fonctions d’onde perturbées <strong>et</strong> que le temps entre deux collisions est grand devant l<strong>et</strong>emps d’interaction, la probabilité par unité de temps (I- 19) qu’un électron passe d’un état initial p o àun état final p’ sous l’influence d’une perturbation U S est donnée par [10] :2' 2π'S( p0, p ) = H ' δ ( E(p ) − E(p ) − ∆E)p , p0I- 190hOù δ exprime simplement la conservation de l’énergie : Le changement d'énergie ∆E est nul pour uneinteraction élastique <strong>et</strong> égal à l'énergie d'un phonon lors d'une interaction intervallée (émission ouabsorption).C<strong>et</strong>te expression I-19 est connue sous le nom de règle d’or de Fermi. Pour appliquer la règle d’or deFermi, le potentiel d’interaction U S doit être identifié <strong>et</strong> les éléments de l’opérateur Hamiltoniendoivent être évalués.- 19 -


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électronique3.2.2. Définition des temps de relaxationFréquence d’interactionsSi l’on considère un électron à l’état p o , son taux d’interaction est la somme sur tous les états possiblesdes densités de probabilité de transition S pondérés par la probabilité de trouver un état final inoccupé[10] :1rτ( p )0r r= ∑ S(p , p') −rp'0r[ 1 f ( p')]Pour un semi-con<strong>du</strong>cteur non dégénéré, il y a une forte probabilité qu’il y ait peu d’état p’ occupés,par conséquent l’équation précédente devient :1τ= p'r( ) ∑p r0rS ( p0r, p')A partir de la moyenne de ces fréquences d'interaction, on peut obtenir le temps moyen entre deuxcollisions (Figure I-14).Fréquence d’interaction liée à la relaxation en vitesseDe nombreuses interactions ne sont pas isotropes. Certaines trajectoires après interaction ont tendanceà garder en mémoire leur trajectoire initiale (ex : La trajectoire d’un électron légèrement déviée auvoisinage d’une impur<strong>et</strong>é). Sous l’eff<strong>et</strong> d’un champ électrique il est donc intéressant d’estimer l<strong>et</strong>emps que m<strong>et</strong>tent les porteurs pour revenir au moment initial : le temps de relaxation <strong>du</strong> moment.Pour cela, il faut procéder de la même manière que précédemment en pondérant chaque collision par leratio des moments [10] :τm( p )I- 20I- 211r rr = ∑ S ( p 0 , p ' ) (1 − ( p ' / p 0 ) cos α )rI- 220p 'Fréquence d’interaction liée à la relaxation en énergiePour étudier les eff<strong>et</strong>s non stationnaires, il est nécessaire de connaître le temps que m<strong>et</strong>tent les porteursà relaxer leur énergie. C<strong>et</strong>te mesure se fait de la même manière que précédemment en pondérant lestaux de transitions par le rapport des énergies finale <strong>et</strong> initiale [10] :τW1r( p )0= ∑rp 'rS ( p0,rp' ) (1r− E ( p' )r/ E ( pLa connaissance de ces trois temps de relaxation perm<strong>et</strong> d’analyser le <strong>transport</strong>. Par conséquent pourles interactions principales <strong>du</strong> silicium à 300K, ces temps caractéristiques vont être évalués.0))I- 233.2.3. Les fréquences d’interaction <strong>du</strong> MOSFET massif silicium à 300KLes principales interactions qui ont lieu dans le silicium à 300K <strong>et</strong> qui ont un impact direct sur l<strong>et</strong>ransport sont :- les échanges de phonons acoustiques intra-vallée.- Les échanges de phonons inter-vallée d’ordre 0 <strong>et</strong> d’ordre 1.- La diffusion sur les impur<strong>et</strong>és ionisées.- La diffusion sur la rugosité de la surface Si-SiO 2 .- 20 -


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électroniquePour calculer les fréquences d’interaction, il convient de déterminer la matrice <strong>du</strong> potentield’interaction à partir d’un potentiel perturbateur, puis d’intégrer la densité de probabilité d’interactionsur l’ensemble des états d’arrivées possibles.Les phonons acoustiques intra-valléeLa structure de bandes est déterminée par le potentiel cristallin. Or celle-ci évolue sous l’influence desvibrations <strong>du</strong> réseau, c'est-à-dire des phonons. Etant donné que le niveau énergétique des électrons estlié à leur position sur la bande de con<strong>du</strong>ction, les vibrations <strong>du</strong> réseau engendrent une variationénergétique des électrons. Le potentiel d’interaction des phonons acoustiques est proportionnel à ladéformation <strong>du</strong> cristal <strong>du</strong>e aux phonons ∂u ∂x<strong>et</strong> au potentiel de déformation D ac qui décrit le décalagede la bande de con<strong>du</strong>ction par unité de déformation [10] :∂uU ac = DacI- 24∂xEn reprenant les calculs de la règle d’or de Fermi <strong>et</strong> en intégrant les taux de transitions sur tous lesétats possibles (ie sur l’énergie) [28] on obtient la fréquence d’interaction des phonons acoustiquespour une bande parabolique I- 25 illustrée sur la Figure I-15 :1 2kTmdDac= εac 2I- 25τ πhρu( ε )3/ 2Ces interactions avec les phonons acoustiques n’échangeant que très peu d’énergie avec le réseau ellessont souvent considérées comme élastiques à 300K. De plus, dans le silicium elles sont isotropes,donc l’intégration <strong>du</strong> cosinus dans (I- 22) sur tout l’espace est nulle. A final, on a :ττacmacWac( ε) = τ ( ε)( ε) = ∞2I- 26F réq en ce d 'in teractio naco u stiq u e(1/s)1.0E+141.0E+131.0E+121.0E+110 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5Energie (eV)Fréqence d'interactionabsorption intervallée(1/s)1.0E+141.0E+131.0E+121.0E+110 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5Energie (eV)Figure I-15 : Fréquence d’interaction des phonons intravallée acoustiques dans le silicium à 300K.Figure I-16 : Fréquence d’interaction des absorptions desphonons inter vallée dans le silicium à 300K.Les phonons inter-valléePour le silicium, les 6 vallées ∆ sont énergétiquement équivalentes. Deux types d’interactions intervalléesont possibles : les interactions de types « g », qui font passer l’électron de sa vallée à celleopposée sur le même axe ; <strong>et</strong> les interactions de type « f » qui font passer les électrons d’une vallée àune autre vallée perpendiculaire. Ces interactions pro<strong>du</strong>isent un fort changement <strong>du</strong> moment. Ellespeuvent être de soit d’ordre 0, soit d’ordre 1. Le potentiel d’interaction des phonons inter-vallée- 21 -


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électroniqued’ordre 1 est proportionnel au déplacement des atomes u <strong>et</strong> au potentiel de déformation inter-valléeD if , qui caractérise la force qu’il faut pour faire passer un électron de la vallée i à la vallée f. Pour lesinteractions inter-vallée d’ordre 0, le potentiel de déformation vaut :U= D uI- 27if if −0Où u est le déplacement <strong>du</strong> cristal dû au phonon. En reprenant les calculs de la règle d’or de Fermi <strong>et</strong>en intégrant les taux de transitions sur tous les états possibles la fréquence d’interaction inter-valléed’ordre 0 pour une bande parabolique vaut [10] :τ1ifop( ε)q=3 / 2Zifm3 / 2dD22πhρhω2if −0if⎡⎢N⎣p+1 1⎤±2 2⎥⎦ε ± hωOù Z if est le nombre de vallées d’arrivée (1 pour les transitions de type « g » <strong>et</strong> 4 pour les transitions d<strong>et</strong>ype « f »), m d la masse de densité d’états des vallées,ifI- 28hωifl’énergie <strong>du</strong> phonon mise en jeu, N p ladensité de phonons.De la même manière, pour les interactions inter-vallée d’ordre 1, avec un potentiel perturbateursemblable à I- 24, on obtient les fréquences d’interactions d’ordre 1 [10] avec:5 / 2 5 / 2 21 2qZifmdDif−1⎡ 1 1⎤=Npε ± ωif ifif+τ ( ε)π ρ ω ⎢+ ±⎥h4h h ⎣ 2 2⎦1if[( ε ± hω) ε]Le signe « + » («- ») des équations I- 28 <strong>et</strong> I- 29 correspond à une absorption de phonon inter-vallée(émission) comme illustré sur la Figure I-16 <strong>et</strong> Figure I-17. Les interactions sont plus probables à fort<strong>et</strong>empérature <strong>et</strong> à forte énergie électronique. A forte énergie, elles sont prédominantes <strong>et</strong> contribuent àla relaxation de l’énergie <strong>du</strong> gaz électronique.I- 29Fréqence d'interaction emissionintervallée(1/s)1.0E+141.0E+131.0E+121.0E+111.0E+101.0E+090 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5Energie (eV)Figure I-17 : Fréquence d’interaction des émissions desphonons inter vallée dans le silicium à 300K.Fréqence d'interactionphonon(1/s)1.0E+141.0E+131.0E+121.0E+110 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5Energie (eV)Figure I-18 : Fréquence totale des interactions phonons dansle silicium à 300K.Il existe au total 3 interactions de types « f » <strong>et</strong> 3 de types « g ». Les valeurs des potentielsd’interactions D if <strong>et</strong> les énergies des phonons associées sont récapitulées dans le Tableau I- 1 <strong>et</strong> leTableau I-2 . La somme de toutes les fréquences d’interactions inter-vallées est tracée sur la FigureI-18.- 22 -


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électroniqueDistance inter atomique (A) 5.431Densité r (g/cm3) 2.329Vitesse <strong>du</strong> son longitudinal u l(cm/s)Vitesse <strong>du</strong> son transverse u t(cm/s)9.0 10 55.4 10 5Constante diélectrique 11.7Potentiel de DéformationAcoustique (eV)6.6Tableau I- 1 :Tableau des constantes pour le calcul desphonons intravallée accoustiques. Valeurs utilisées dansle simulateur Monte Carlo MONACO.[27]Energie <strong>du</strong>phononhw (meV)Potentiel dedéformationD0(eV/cm)D1(eV)Moded’interactionType f ou g11.4 3.0 TA (g1)18.8 3.0 LA (g2)63.2 3.4 10 8 LO (g3)21.9 3.0 TA (f1)46.3 3.4 10 8 LA (f2)59.1 3.4 10 8 TO (f3)Tableau I-2 : Tableau des constantes pour le calcul desfréquences d’interaction des phonons inter-vallée. Valeursutilisées dans le simulateur Monte Carlo MONACO.[27]Pour les phonons, le temps de relaxation de la vitesse est toujours égal au temps être deux chocs. Enrevanche pour le calcul <strong>du</strong> temps de relaxation de l’énergie, le calcul, à partir des équations I- 23 <strong>et</strong> I-29 pour les porteurs très énergétiques où l’émission excède l’absorption, donne un temps derelaxation de l’énergie fonction <strong>du</strong> temps de relaxation <strong>du</strong> moment [10-page 84] :⎛if ε ⎞τw( ε ) = τ ( ε⎜)hω⎟⎝ if ⎠L’équation précédente montre que pour relaxer l’énergie d’un porteur il fauttemps de relaxation de l’énergie étant proportionnel au temps entre deux interactions.I- 30ε h ω interactions. LeLes impur<strong>et</strong>és ioniséesLorsqu’un électron se propage dans le silicium au voisinage d’un dopant ionisé, il est soumis aupotentiel Coulombien <strong>du</strong> dopant [10] :UII2q( r)= 4πκε rI- 31Cependant, si l’on se place dans le cas d’une impur<strong>et</strong>é ionisée positive, par exemple A S + , tous lesélectrons au voisinage de l’impur<strong>et</strong>é se regroupent autour d’elle <strong>et</strong> créent un potentiel d’écrantage.Habituellement, pour un semi-con<strong>du</strong>cteur dopé on considère que la quantité de porteurs pouvantécranter est égale à la densité d’impur<strong>et</strong>és N B . La longueur caractéristique d’écrantage est alorslongueur de Debye [7] :LSκ ε kT- 23 -0S 0 LD≡2I- 32q NBCependant dans la couche d’inversion d’un canal de MOSFET, l’approximation de la densité deporteur égale à N B est inexacte car la densité de porteurs est gouvernée par la capacité MOS <strong>et</strong> doncpeut varier en fonction de la polarisation de grille. En prenant en compte l’écrantage, le potentield’interaction devient [10] :


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électroniqueUIIS( r)2q ⎡ rexp⎢−4πκSε0r⎣ L= DEn reprenant les calculs de la règle d’or de Fermi <strong>et</strong> en intégrant les taux de transitions sur tous lesétats possibles la fréquence d’interaction avec les impur<strong>et</strong>és ionisées vaut :2*2L D⎤⎥⎦* 2 2 2−1πκSε⎡02 γ ⎤3/ 2ln(1 )4 ⎢2 ⎥B1+γimp 16 2mτ ( ε ) = + γ − εN q ⎣ ⎦2Avecγ = 8m ε h . Ces fréquences d’interaction sont tracées sur la Figure I-19 pour différentsdopages canal <strong>et</strong> sur la Figure I-20 pour un dopage de 10 18 at/cm 3 avec un écrantage variable.I- 33I- 34Fréqence d'interactionim pur<strong>et</strong>é(1/s)1.0E+151.0E+141.0E+131.0E+121.0E+111.0E+101e15 at/cm31e17 at/cm31e19 at/cm31e16 at/cm31e18 at/cm3Fréqence d'interactionimpur<strong>et</strong>é(1/s)1.0E+151.0E+141.0E+131.0E+12Nécrant=1e15 at/cm3Nécrant=1e16 at/cm3Nécrant=1e17 at/cm3Nécrant=1e18 at/cm3Nécrant=1e19 at/cm31.0E+090 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5Energie (eV)Figure I-19 : Fréquences d’interactions impur<strong>et</strong>és pourdifférents dopages canal dans le silicium à 300K.1.0E+110 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5Energie (eV)Figure I-20 : Fréquence d’interaction impur<strong>et</strong>és ionisées pourun dopage canal de 10 18 at.cm -3 pour différentes valeurs dedensité électronique d’écrantage dans le silicium à 300K.Plus l’énergie des électrons est importante plus la fréquence d’interaction diminue. En eff<strong>et</strong>, plus lesélectrons ont une vitesse importante moins ils ressentent l’influence <strong>du</strong> potentiel des impur<strong>et</strong>ésionisées. Par conséquent, l’influence des interactions avec impur<strong>et</strong>és décroît à fort champ. De plus,lorsque le nombre de porteurs "écrantant" augmente (en augmentant la charge d’inversion parpolarisation de la grille), les fréquences d’interaction diminuent. L’interaction impur<strong>et</strong>é/électron étantélastique c<strong>et</strong>te interaction ne peut dissiper de l’énergie. Par conséquent, le temps de relaxation del’énergie liée à c<strong>et</strong>te interaction sera considéré par la suite comme infini.τ imp( ε) = ∞WI- 35L’interaction impur<strong>et</strong>é/électron n’étant pas isotrope, l’intégration <strong>du</strong> cosinus dans (I- 22) n’est pasnulle (la probabilité est la plus élevée est en π/2). Le temps de relaxation <strong>du</strong> moment est n’est donc paségal au temps entre interaction. Ces interactions dissipent fortement la vitesse.impimp( ε ) τ ( ε )τ m ≠ I- 36La rugosité de l’interface Si/SiO2Lorsque les électrons sont confinés dans la zone de forte inversion, ils subissent les interactionsprésentées précédemment, mais aussi des interactions <strong>du</strong>es à la rugosité de l’interface Si-SiO 2 (FigureI-21). Ces fluctuations géométriques de l’interface engendrent des fluctuations <strong>du</strong> potentiel àl’interface <strong>et</strong> crée ainsi un potentiel de perturbation qui se tra<strong>du</strong>it par des interactions. Ces variationssont d’autant plus importantes que le potentiel de la grille augmente. Pour évaluer le taux d’interaction- 24 -


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électroniquerelatif aux interactions de surface, il faut identifier le potentiel perturbé. Une fluctuation de la couched’oxyde pro<strong>du</strong>it une variation <strong>du</strong> potentiel [10] donnée par :V[ z δ ( ρ )] = V ( z) + δ ( ρ )( z)dV+ I- 37dzoù ρ est le vecteur normal de l’interface Si-SiO 2 <strong>et</strong> δ( ρ ) l’amplitude des fluctuations de l’interface. Lepotentiel perturbateur vaut :U =SRqEzδ ( ρ )I- 38Figure I-21 : Image de la couche d’oxyde (entre les 2lignes rouges) <strong>et</strong> des défauts de c<strong>et</strong>te interface (en vert).Figure I-22 : Représentation schématique de la couche d’oxyde<strong>et</strong> de ses défauts d’interface caractérisés par deux grandeurscaractéristiques : D l’amplitude des défauts <strong>et</strong> L la distance« moyenne » entre ces défauts.En reprenant les calculs de la règle d’or de Fermi <strong>et</strong> en intégrant les taux de transitions sur tous lesétats possibles on obtient la fréquence d’interaction de rugosité de surface pour un gaz 2D :* 2 2 2π1 m ( E Lq ∆)1τSRε ε θavg=3 2( ) 2h∫2 2Si 0 ( 1+k L cos( / 2) )Où ε si E avg =Q dep +0.5Q inv. [7] <strong>et</strong> L la longueur moyenne entre les défauts <strong>et</strong> D l’amplitude de ces défautscomme décrit en [13] <strong>et</strong> illustré sur la Figure I-22. La fréquence d'interaction augmente lorsque lapolarisation de la grille <strong>du</strong> fait de l’augmentation de champ moyen de confinement E avg . Par ailleurs,l’interaction de rugosité de surface étant élastique, on a :3.2.4. Autres interactionsττSRmSRWSR( ε) ≠ τ ( ε)( ε) ≈ ∞Les interactions présentées précédemment sont celles qui sont principalement mises en jeu dans l<strong>et</strong>ransport électronique des MOSFETs à 300 K. Cependant il existe de nombreuses autres interactionsqui peuvent devenir non négligeables suivant le problème que l’on souhaite étudier. Des phonons inter-vallée vers la vallée L peuvent apparaître à forte énergie [28] D’autres phonons peuvent entrer en jeu à d’autres températures [28] Des interactions électrons-électrons: Lorsque la densité de porteurs est importante, lescollisions électrons-électrons ne sont plus négligeable. Il y a deux types d’interactions :- 25 -3/ 2dθI- 39I- 40


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électroniqueSoit le porteur interagit avec un autre porteur, soit l’électron interagit avec le gazélectronique (plasmon). Ces interactions électrons-électrons ne dissipent ni le moment nil’énergie mais influence la forme de la fonction de distribution, en tendant à la maintenirde type Maxwellienne déplacée (C<strong>et</strong>te notion sera exposée à la fin <strong>du</strong> chapitre I) Des dopants peuvent diffuser dans l’oxyde de grille ou les espaceurs <strong>et</strong> peuvent jouer lerôle d’impur<strong>et</strong>és ionisées distantes [29] Impur<strong>et</strong>és neutres [28] Défauts <strong>du</strong> cristal [28]Pour chaque condition de température, de champ <strong>et</strong> de densité électronique, il convient de s’assurer dela pertinence des mécanismes d'interaction mis en jeu. Pour couvrir une large gamme de températureou de polarisation de MOSFET ou pour étudier d’autres matériaux innovants (Germanium, high k…),il convient de refaire le point sur les interactions prédominantes <strong>et</strong> sur ce que l’on souhaite observer.3.2.5. Les interactions dans un gaz 2DD’après l’équation I- 20, les fréquences d’interaction s’obtiennent par intégration des densités deprobabilité de transitions S sur tous les états énergétiques possibles. Un calcul théorique à partir d’unpotentiel perturbateur de type Dirac montre que les fréquences d’interaction sont proportionnelles à ladensité d’états 3D [30] :*m 2mEg3D= I- 412πhπhOr dans le canal <strong>du</strong> MOSFET la forte courbure de potentiel engendre une quantification des niveauxd'énergie. Par conséquent la densité d’états dans le canal <strong>du</strong> transistor est dans une configuration 2D.Le calcul des fréquences d’interaction doit donc s’effectuer, rigoureusement, en prenant en compte ladensité d’états 2D [30] (Figure I-23) :*mdg2D= I- 422π hEn recalculant les éléments de la matrice d’interaction en avec les fonctions d’onde calculées par unPoisson/Schrödinger ou par la formulation d’Airy <strong>et</strong> en intégrant sur tous les états possibles en 2D[10], on obtient le taux de transition :S 22 D ' 2'( p 0, p π) = H ' δ ( E ( p //) − E ( p 0//) − ∆ E ) I ( )p// , pfiβI- 430 //hEn ayant la même démarche que dans un système 3D, les fréquences d’interactions avec les phononsacoustiques deviennent [31] :( )*21 kTDac2 2= m3 2 xmy ψacf ( z) ψi ( z)dzτ ε 2π h ρu∫ I- 44fiEt les fréquences d’interactions inter-vallée d’ordre 0 deviennent [32] :1 Z D 1 1= N + ± m m ( z) ψ ( z)dzτ ε 2hρ ω 2 2if0( )2if if _ 0 ⎡ ⎤2 22 2 p x yψf ih ⎢ ⎥ ∫if ⎣ ⎦où l’intégrale est simplement une intégrale de recouvrement des fonctions d’onde. Plus elles se« recouvrent » (2 niveaux voisins par exemple) plus la probabilité de transition augmente. Cesfréquences d’interactions absorption <strong>et</strong> émission inter-vallée sont tracées sur Figure I-24 pour les trois- 26 -I- 45


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électroniqueconfigurations possibles 1D, 2D, 3D. On note la discontinuité de la fréquence d’interaction en 2D <strong>et</strong>en 1D. Ceci est dû à la discontinuité de la densité d’état. Par exemple, lorsque l’électron à une énergiesuffisante pour pouvoir passer sur le niveau supérieur alors la transition est possibleFigure I-23 : Densité électronique fonction de l’énergiepour les 3 degrés de liberté d’un système électronique.Figure I-24 : Fréquences d’interaction des phonons fonction del’énergie à 77K pour les 3 degrés de liberté possibles. [32]L’étude des fréquences d’interactions impur<strong>et</strong>és est largement développée avec <strong>et</strong> sans écrantage. Lelecteur pourra les consulter dans [32] <strong>et</strong> [30]. De plus, des résultats expérimentaux <strong>et</strong> des discussionssur W fi sont y exposés [32]. Pour l’analyse générale des interactions dans un gaz 2D, Ando donne descalculs compl<strong>et</strong>s dans [30].3.2.6. Correction de non parabolicitéDans le paragraphe 3.1.3, l’influence d’une modélisation incorrecte de la structure de bande a ététraitée. Il est important de traiter correctement le calcul de la densité d'états. De même qu’une erreursur la masse engendre une erreur sur le mouvement des électrons, une erreur sur la densité engendreune erreur sur les fréquences d’interactions. De la même manière que l’on recalcule l’énergie enfonction de son vecteur d’onde, la densité peut être déterminée en prenant en compte la nonparabolicité en remplaçant la densité classique I- 41 par une densité d’état corrigée [33] :*m m εg3 _=1 + ε ( 1 + 2αε)I- 46D np 2πhπhMalgré tout, tout comme la masse effective, cela peut ne pas suffire [25]. Ainsi, une autre possibilitéest de tabuler c<strong>et</strong>te densité où de calculer la densité par une série de Taylor en fonction l’énergie.Dans la suite de ce travail, la modélisation sera de type non parabolique <strong>et</strong> avec des calculs defréquences d’interactions 3D.2 *- 27 -


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électronique4. L’EQUATION DE TRANSPORT DE BOLTZMANN4.1. La fonction de distributionL’étude <strong>du</strong> <strong>transport</strong> classique consiste à déterminer l’évolution temporelle de l’état des porteurs dansle dispositif. On définit la fonction f(r, p, t) qui représente la probabilité de trouver à un instant t, unporteur de moment p positionné en r. C<strong>et</strong>te fonction est appelée fonction de distribution. Pour unestructure au repos (sans force appliquée), f se résume à la fonction de distribution de Fermi-Dirac [23]comme illustrée sur la Figure I-25; ici pour une bande parabolique :r r1f 0 (, p)=⎡2⎛ r p1 + exp⎢⎜Ec() + − E*⎢⎣⎝ 2mF⎞⎟⎠⎤k BTL⎥⎥⎦Où E F est le niveau de Fermi <strong>et</strong> T L la température <strong>du</strong> réseau.Dans le cas d’un gaz de porteurs non dégénéré <strong>et</strong> faiblement énergétique, un développement limité dela fonction de distribution donne la fonction de distribution de Boltzmann (Figure I-26) ici pour unebande parabolique :r rf (, p ) = e0rC F / k BT2L( E ( r ) −E)2⎡− p / mexp⎢⎣ kBTLLa connaissance de la fonction de distribution perm<strong>et</strong> de dé<strong>du</strong>ire toutes les grandeurs électriques <strong>et</strong>physiques à travers le dispositif, telles que [10] : La concentration des porteurs n:r 1∑r rn( , t)= f ( , p,t)I- 49Ω rpSomme de tous les états sur la première zone de Brillouin où Ω est le volume de la zone de Brillouin. Le courant J :Somme de tous les états pondérés par leur vitesse. L’énergie des porteurs W :*⎤⎥⎦I- 47I- 48r 1∑ − r r rJ ( , t)= e.v( p) . f ( , p,t)I- 50Ω r(*pp∑2r 1 p rW, t)= . fΩ r 2mSomme de tous les états pondérés par leur énergie.r( r,p,t)I- 51- 28 -


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électroniqueFigure I-25 : La fonction de distribution Fermi-Dirac àl’équilibre <strong>et</strong> sa dérivée en fonction de l’énergie (pointillée)pour 0


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électroniqueEt dans un cas général [10]-[14] :∂f∂f∂f∂f+ v + F =∂t∂r∂p∂tcoll+ s∂fr r ∂fr r+ v∇ rf + F∇ rpf = + s( , p, t)∂t∂tLe premier terme correspond à la variation de f dans le temps. Le second terme prend en compte lesvariations de f dû au gradient de concentration. Le troisième terme correspond à l’eff<strong>et</strong> de la forceappliquée (électrique dans ce cas) au gaz électronique. Enfin le dernier terme correspond, à l’influencedes interactions sur f.collI- 56I- 574.3. Intégrale de collisionPour calculer f dans un cas simple, il est d’abord nécessaire de déterminer le terme de collision. Pourun moment donné p, la variation de f <strong>du</strong>e aux interactions, est la somme des probabilités d’interactionsde l’état p vers l’état p’ moins la somme des probabilités qu’un électron à l’état p’ subisse uneinteraction vers l’état p :∂ftcollr r r r r r= S( p ', p) f ( p ') − S( p, p ') f ( p)∂∑ ∑rp 'La difficulté dans la détermination de la fonction de distribution à travers la résolution déterministe del’équation de <strong>transport</strong> de Boltzmann réside dans la capacité à exprimer de manière simple les eff<strong>et</strong>sdes interactions sur la variation de f. Une manière simple est d’exprimer le terme de collision estl’approximation <strong>du</strong> temps de relaxation (RTA) développée le paragraphe « Notion de mobilité ».rp 'I- 584.4. Domaine de validité de l’équation de <strong>transport</strong> de BoltzmannIl est important de comprendre les limitations de l’équation de <strong>transport</strong> de Boltzmann appliquée àl’étude <strong>du</strong> comportement d’un système d’électrons dans un cristal. C<strong>et</strong>te approche constitue uneapproximation semi-classique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> de particules indivi<strong>du</strong>elles dont on néglige les propriétéson<strong>du</strong>latoires. La mécanique quantique n’est utilisée que pour décrire la structure de bande <strong>et</strong> lescollisions. Le potentiel cristallin est supposé variant très rapidement devant le potentiel appliqué. Deplus, les collisions sont supposées « instantanées », c’est-à-dire de <strong>du</strong>rée beaucoup plus courte que l<strong>et</strong>emps entre deux collisions.Pour déterminer l’état <strong>et</strong> l’évolution d’un ensemble d’électrons en mouvement, l’équation de <strong>transport</strong>de Boltzmann se place donc sous la double hypothèse suivante [26] : Chaque électron est un corpuscule classique (parfaitement localisé) qui obéit aux lois de ladynamique de Newton : il se déplace à une vitesse égale à la vitesse de groupe <strong>du</strong> paqu<strong>et</strong>d’ondes constituant sa fonction d’onde réelle. Le système d’électrons libres <strong>et</strong> entièrement décrit par la fonction de distribution f. Ce conceptest purement classique car il sous-entend notamment que la position <strong>et</strong> le vecteur d’onde dechaque particule sont parfaitement connus à l’instant t, ce qui est incompatible avec le principed’incertitude de Heisenberg. Dans un système quantique, c<strong>et</strong>te simple fonction ne suffit plus :il faut de plus spécifier la relation de phase entre les différents états possibles.- 30 -


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électroniqueCes hypothèses semi-classiques ne sont valables que lorsque l’énergie des électrons n’est pasquantifiée dans la direction <strong>du</strong> <strong>transport</strong>, ce qui suppose que les dimensions caractéristiques <strong>du</strong>dispositif soient supérieures à la longueur d’onde typique de l’électron. Celle-ci vaut environ 14nmpour les porteurs à masse transverse <strong>et</strong> 6,5nm pour ceux à masse longitudinale. De plus, il n’y a pas deréflexion possible sur une barrière d’énergie inférieure à l’énergie cinétique de l’électron. C<strong>et</strong>teapproximation est justifiée si le potentiel vu par l’électron ne varie pas trop fortement sur une distanceinférieure à la longueur d’onde, c’est-à-dire si le profil de potentiel peut être assimilé à une successiond’un grand nombre de marches, de telle sorte que les p<strong>et</strong>ites réflexions aux interfaces interfèrent defaçon destructive. Il n’y a pas alors de réflexion globale. En corollaire, il n’y a pas de réflexioninstantanée sur une barrière de hauteur supérieure à l’énergie cinétique. Les phénomènesd’interférence deviennent négligeables lorsque le dispositif est plus grand que la longueur derelaxation de la phase à 300K, environ 13nm. La validité de l’approche semi-classique de Boltzmannest donc essentiellement liée aux dimensions <strong>du</strong> système considéré par rapport à deux longueurscaractéristiques : la longueur d’onde des électrons, qui est liée à leur énergie cinétique, <strong>et</strong> la longueurde relaxation de phase, qui est la longueur sur laquelle peut se déplacer un électron sans quel’information sur la phase initiale de sa fonction d’onde ne soit détruite. Ces deux grandeurs dépendentdes matériaux considérés <strong>et</strong> varient fortement avec la température. Dans le cadre de c<strong>et</strong>te étude, cespoints montrent qu’il faut rester prudent lorsque les résultats sont extrapolés aux MOSFETs delongueur inférieure à 15nm [26]5. LA NOTION DE MOBILITE5.1. Intro<strong>du</strong>ctionL’équation de <strong>transport</strong> de Boltzmann perm<strong>et</strong> de déterminer la fonction de distribution f dans unenvironnement quelconque vérifiant les hypothèses semi-classiques. Pour donner une premièreexploitation de l’équation de <strong>transport</strong> de Boltzmann dans un cas très simple, f est soumise à une p<strong>et</strong>iteperturbation <strong>du</strong> champ électrique. A partir de la solution de ce problème, les grandeursmacroscopiques sont calculées. De plus, cela perm<strong>et</strong> alors de définir la notion de mobilité qui relie lavitesse moyenne <strong>du</strong> gaz électronique au champ appliqué. Pour obtenir ce résultat, les approximationsde la maxwellienne déplacée <strong>et</strong> <strong>du</strong> temps de relaxation seront intro<strong>du</strong>its. Enfin, ces résultats serontétudiés dans le cadre <strong>du</strong> fonctionnement <strong>du</strong> MOSFET (masse effective de con<strong>du</strong>ction, gaz 2D.)5.2. L’approximation de la Maxwellienne déplacéeA l’équilibre, sans champ appliqué, la fonction de distribution est symétrique comme illustré surla Figure I-27. Par contre, lorsque les porteurs sont soumis à un faible champ électrique statique <strong>et</strong> queles interactions sont nombreuses, la fonction de distribution est supposée translatée de la vitessemoyenne <strong>du</strong> gaz électronique v d appelée vitesse de dérive (Figure I-28) : c’est l’approximation de laMaxwellienne déplacée [10] (ici pour une bande parabolique) :r rf v e e − −* 2( ( ) F ) B L 1/ 2 m v vd / k BTL, Ec r=− E k Tr r( )- 31 -I- 59


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électroniqueFigure I-27 : Fonction de distribution à l’équilibre. Larépartition des vitesses provient la statistique de Boltzmann.La vitesse moyenne est nulle, bien que la vitesseindivi<strong>du</strong>elle des porteurs ne soit pas nulle. La moyenne de lavaleur absolue des vitesses est représentative de l’agitationthermique donc de la température.Figure I-28 : Fonction de distribution dans l’approximationde la Maxwellienne déplacée. Le nombre d’interactions esttelle que la fonction est presque à l’équilibre. Elle est just<strong>et</strong>ranslatée de la vitesse de dérive v d. sous l’influence <strong>du</strong> champE.Avec l’approximation de la Maxwellienne déplacée (I- 59) les grandeurs macroscopiques moyennestelles que la densité, la vitesse <strong>et</strong> l’énergie sont facilement calculables à partir de I- 49, I- 50 <strong>et</strong> I- 51dans le cadre de l’approximation parabolique. Elles sont regroupées dans le Tableau I- 3 :Tableau I- 3 : Calcul des principales grandeurs dans l’approximation maxwellienne où T c est la température <strong>du</strong> porteur.Dans le Tableau I- 3 la notion de température a été intro<strong>du</strong>ite dans le calcul de l’énergie moyenne W.C<strong>et</strong>te grandeur joue un rôle primordial dans les eff<strong>et</strong>s non stationnaires. A partir de l’équation I- 51, lavaleur de l’énergie moyenne vaut :- 32 -


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électronique∞* 2∫1 2m v f ( ε ) dε0*I- 60W = = 1 2m vvf dε( ε )Pour intro<strong>du</strong>ire la notion de température, la vitesse des porteurs est décomposée en une partiesymétrique c où < c >= 0 <strong>et</strong> une partie antisymétrique v où < v >= vd<strong>et</strong> v = v + dc . La densitéd’énergie cinétique s’écrit, en prenant en compte l’approximation de la masse effective :* rr * r r 2 * r 2 r r r2W = 1/ 2m < vv >= 1/ 2 m < ( v + c) >= 1/ 2 m ( < v > + 2 < v >< c > + < c > )d d dOr =0 par définition d’où [10] :1 * 1 * 2W = nm vd + nm < c >I- 622 2Le premier terme désigne l’énergie de dérive, <strong>et</strong> le second terme, l’énergie <strong>du</strong>e au mouvementaléatoire des porteurs, c'est-à-dire à l’agitation thermique. A l’équilibre, c<strong>et</strong>te énergie d’agitation estreprésentative de la quantité de phonons <strong>et</strong> donc de la température <strong>du</strong> réseau :1 * 2 3Wtherm= nm < c >= nkTcI- 632 2Par contre, à fort champ, l’agitation augmente <strong>et</strong> la température T C dépasse la température <strong>du</strong> réseau.La température électronique est alors une grandeur pertinente pour l’étude de la saturation en vitesse <strong>et</strong>des eff<strong>et</strong>s non stationnaires. Au final, l’énergie totale des porteurs est donc égale à la somme d’unecomposante de dérive liée au champ électrique <strong>et</strong> d’une composante liée à l’agitation thermique.Les grandeurs macroscopiques ayant été calculées sous l’approximation de la maxwellienne déplacée,la vitesse moyenne v d peut être déterminée en fonction <strong>du</strong> champ électrique. Pour cela l’approximation<strong>du</strong> temps de relaxation RTA va être explicitée ("Relaxation Time Approximation" dans la littérature).C<strong>et</strong>te approximation perm<strong>et</strong> de calculer de façon simple le terme de collision dans l’ETB.I- 615.3. L’approximation <strong>du</strong> temps de relaxationSi l’on considère f comme maxwellienne déplacée, f peut se décomposer en 2 composantes, unesymétrique f S égale à f 0 à l’équilibre <strong>et</strong> une f A antisymétrique telle que [10] :r r r r r rf ( , p, t) = f ( , p, t) + f ( , p, t)I- 64Soù la composante symétrique est supposée grande devant la composante antisymétrique. Il estimportant de souligner que la composante symétrique, bien que la plus importante, n’est pas la source<strong>du</strong> courant. A l’équilibre, fS= fo<strong>et</strong> fA= 0 . En dehors de l’équilibre, l’hypothèse est de supposer quef S est de la même forme que f 0 . En utilisant (I- 64), le terme de collision donne :∂f∂tcoll∂fS=∂tcoll∂f+∂tPour le premier terme, à l’équilibre ou à faible champ, la variation de la partie symétrique de f estconsidérée comme constante car la température électronique reste constante <strong>et</strong> égale à la température<strong>du</strong> réseau. Pour le deuxième terme, antisymétrique, une forme possible est [10] :r r∂fAfA(, p,t)= − r rI- 66∂tτ (, p,t)collf- 33 -AAcollI- 65


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électroniqueOù τ f est la somme des temps caractéristiques qui décrivent le temps nécessaire à f pour revenir versson état d’équilibre. Pour les faibles champs, on a donc :r r∂ffA(, p,t)= − r rI- 67∂tτ (, p,t)collfEt comme la perturbation est faible, f symétrique est approximée par f à l’équilibre,r r r rf ( , p, t) ≈ f ( , p, t), d’où:So∂f∂tcollf −= −τC<strong>et</strong>te approximation RTA est la base des calculs macroscopiques décrits dans les prochains chapitres.ffoI- 685.4. Calcul de la vitesse <strong>et</strong> de la mobilité sous un champ ELes approximations de la maxwellienne déplacée <strong>et</strong> de la RTA ayant été intro<strong>du</strong>ites, f peut êtrecalculée pour une p<strong>et</strong>ite perturbation de champ électrique dans le cas d’un semi-con<strong>du</strong>cteur n uniforme(pour négliger le <strong>transport</strong> diffusif) <strong>et</strong> suffisamment long pour pouvoir négliger les eff<strong>et</strong>s nonstationnaires. Sous ces conditions, d’après l’équation de <strong>transport</strong> de Boltzmann <strong>et</strong> (I- 68) [10] :Si l’on suppose que ∇pf par ∇pf0facilement [10] :ffA− qEr ∇Pf = −I- 69τf<strong>et</strong> que le champ appliqué est selon la direction (Oz), on a∂fo= fo+ fA= fo+ qτ fEzI- 70∂pzÉquation qui peut être interprétée comme le développement en série de Taylor à l’ordre 1 de f 0 (p x , p y ,p z +qτE z ) lorsque le champ E z est p<strong>et</strong>it. Cela correspond à l’équation de distribution à l’équilibr<strong>et</strong>ranslatée de qτE Z dans la direction opposée au champ. Dans ce cas simple, la fonction de distributionest déterminée. Les grandeurs macroscopiques en découlent. Avec I- 50 <strong>et</strong> I- 70, on peut écrire selon ladirection (Oz) que :Jnz= ( −q)n vCe qui donne après quelques calculs :Et on peut définir la mobilité avec [10] :µ ≡nqvzτf*mzavecvz=∑rp∑v ( frpz( f( ε) E00+ f )AA+ f )I- 71q ε × τ f= −I- 72m* ετf( ε)ε × τ f= I- 73εLa quantité perm<strong>et</strong> d’intro<strong>du</strong>ire la dépendance en énergie dans la notion de mobilité <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>de calculer la vitesse de saturation. L’approximation RTA est valide seulement pour des champs- 34 -


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électroniqueélectriques faibles où la température électronique reste constante <strong>et</strong> égale à celle <strong>du</strong> réseau. A partir dec<strong>et</strong>te approximation on peut calculer la mobilité pour le silicium. Et le courant devient :qτfJnz= qnµ nEzavec µn≡I- 74*mA faible champ le courant est directement proportionnel au champ électrique. De c<strong>et</strong>te équationdécoule la loi d’Ohm. L'expression bien connue de la mobilité indique bien, conformément àl'intuition, qu’une forte mobilité provient d'un temps de relaxation long <strong>et</strong>/ou d’une masse faible.5.5. Notion de masse effective de con<strong>du</strong>ctionLes calculs précédents ont été effectués avec une seule masse. Cependant le silicium possède 6minima de bande de con<strong>du</strong>ction avec 2 masses différentes. Proche de l’équilibre thermique, lesporteurs sont distribués également dans chaque ellipsoïde. Le courant électronique macroscopiquerésulte alors de la somme des courants <strong>transport</strong>és par les électrons de chacune des vallées. Si l’onsuppose un champ électrique appliqué suivant X, les électrons des 2 vallées X sont caractérisés par unemasse longitudinale <strong>et</strong> les porteurs des 4 vallées Z <strong>et</strong> Y sont caractérisés par une masse transverse. Lecourant global est la somme de chacune des composantes <strong>du</strong> courant [7] :J = J + J + JI- 75XComme les six fréquences d’interaction sont identiques dans les six vallées == , en utilisant l’équation I- 73, on a:J =n ⎡ q τq ⎢2*6 ⎢⎣mlYq τ+ 2*mtZq τ+ 2*mtE⎥ ⎥ ⎤⎦Et donc finalement la masse effective de con<strong>du</strong>ction est intro<strong>du</strong>ite avec :q τ 1 2 / 6 4 / 6J = qn E avec = +m m m m*C*CCe calcul simple développé pour un champ électrique dirigé suivant l’axe principal d’un ellipsoïdepeut être éten<strong>du</strong> sans difficulté au cas d’un champ de direction quelconque [35]. Par contre lorsque lesilicium est contraint, le temps de relaxation est propre à chaque ellipsoïde <strong>et</strong> il est nécessaire dedéterminer le courant global en sommant de façon séparée les contributions de chaque vallée.*l*tI- 76I- 775.6. Approximation de la règle de MathiessenDans la plupart des calculs de propriétés de <strong>transport</strong>, il est nécessaire de considérer plusieursmécanismes d’interaction. Si les mécanismes d’interaction sont indépendants, les éléments de lamatrice d’interactions peuvent s’ajouter <strong>et</strong> on obtient le taux d’interaction total. Dans l’approximation<strong>du</strong> temps de relaxation, cela est équivalent à additionner l’inverse des temps de relaxation de chaqueinteraction i:1τtot= ∑i1τLa mobilité totale s’obtient alors en insérant I- 78 dans I- 73. C<strong>et</strong>te formulation perm<strong>et</strong> de définirproprement <strong>et</strong> rigoureusement la mobilité à faible champ. Mais ce calcul est long <strong>et</strong> ne perm<strong>et</strong> pas dei- 35 -I- 78


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électroniquediscriminer facilement les contributions de chacune des interactions en terme de mobilité. Afin demanipuler la mobilité plus facilement, il est possible de simplifier les calculs pour obtenir la règle deMathiessen. C<strong>et</strong>te règle comporte un certains nombres d’approximations, elles vont être détaillées cidessous.Le rappel sur les fréquences d’interaction a montré que les fréquences d’interaction pouvaient sem<strong>et</strong>trent sous la forme suivante :f0[ / k T ] Sτ ( ε ) = τ εI- 79où τ 0 est une constante <strong>et</strong> s la puissance de l’énergie liée à l’interaction . En utilisant I- 79 avec I- 73,le temps de relaxation moyen devient [10] :Γ( 5 / 2 + s)τ f = τ oI- 80Γ 5 / 2BL( )Où Γ est la fonction Gamma utilisée habituellement en mathématique. En considérant plusieursinteractions (dans le calcul τ 1 <strong>et</strong> τ 2 ), d’après I- 78 <strong>et</strong> I- 67 <strong>et</strong> si l’on suppose que τ 1 <strong>et</strong> τ 2 peuvent sem<strong>et</strong>tre sous la forme I- 80 <strong>et</strong> qu’ils possèdent la même dépendance en énergie (ie s 1 =s 2 ) alors :( S + 5 / 2)Γ( 5 / 2)q ⎡ τ 01τ02⎤ Γ1µ = ⎢ ⎥<strong>et</strong> doncm ⎣τ01 + τ 02 ⎦µ1µ11+µ= I- 81D’après les calculs précédents, la loi de Mathiessen est valable lorsque les interactions sontindépendantes les une des autres <strong>et</strong> que leur dépendance en énergie est identique, ce qui n'estgénéralement pas le cas ! Malgré ces approximations délicates, c<strong>et</strong>te règle est utilisée couramment carelle est très pratique <strong>et</strong> efficace. Ainsi, à partir de c<strong>et</strong>te loi de Mathiessen, en sommant toutes lescontributions à la mobilité : phonons, impur<strong>et</strong>és <strong>et</strong> rugosité de surface, on obtient les courbes demobilité dans le canal <strong>du</strong> MOSFET en fonction <strong>du</strong> champ effectif de confinement (Figure I-29) <strong>et</strong> dela température (Figure I-30). Toutes les composantes sont largement détaillées dans les guidesd’utilisations des simulateurs[36] :2Figure I-29 : Illustration de la dépendance <strong>du</strong> champnormal sur la mobilité de la couche d’inversion [10]Figure I-30 : Mobilité des électrons en fonctions de ladensité d’impur<strong>et</strong>és donneuses pour différentes températures.[37]- 36 -


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électronique5.7. La mobilité dans un gaz 2DDe la même manière que pour le calcul en 3D, le calcul de la mobilité dans un gaz 2D s’effectue parun calcul de mobilité sur chacun des niveaux d'énergie E i∞∫i( E − Ei) τ ( E)f ( E)dEq Eiµi≡I- 82* ∞m( E − E ) f ( E)dE∫EiiC<strong>et</strong>te équation est la même que I- 73, à la différence près que E C est remplacé par E i <strong>et</strong> que le tempsd’interaction total est remplacé par le temps d’interaction total associée au niveau i. Pour obtenir lamobilité globale dans le gaz 2D, chacune des mobilités associées à un niveau donné est pondérée parla quantité de porteurs sur son niveau respectif.∑iµ Niiµ =NI- 83∑iA partir de ces fréquences d’interactions 2D, Takagi a calculé la mobilité sur chaque niveau commeillustré sur Figure I-32. De plus Gamiz est ses collaborateurs [39] ont montré que la ré<strong>du</strong>ction del’épaisseur <strong>du</strong> film mince (<strong>et</strong> l’accroissement <strong>du</strong> champ effectif dans les MOSFET à substrat massif)engendrait une ré<strong>du</strong>ction de la mobilité des porteurs. De plus, leur étude a mis en évidence que pourdes épaisseurs supérieures à 50nm la mobilité ne dépend plus de T Si (Figure I-31). Malgré, ladépendance notable de la mobilité en fonction <strong>du</strong> confinement, les fréquences d’interaction utiliséesdans la suite <strong>du</strong> travail seront celle <strong>du</strong> gaz 3D.iFigure I-31 : Mobilité des électrons dans un MOSFETSOI à température ambiante où les interactions phonons <strong>et</strong>rugosité de surface sont prise en compte. La simulation aété menée pour différentes épaisseurs T Si de film silicium[39]Figure I-32 : Mobilité calculée sur chaque niveau énergétiqueen séparant la mobilité lié aux interactions intra <strong>et</strong> inter vallée[38]5.8. ConclusionL’utilisation de l’approximation de la maxwellienne déplacée a permis d’intro<strong>du</strong>ire la notion demobilité <strong>et</strong> de donner une analyse <strong>du</strong> <strong>transport</strong> à champ faible. Lorsque le champ est fort <strong>et</strong> non- 37 -


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électroniqueuniforme, les eff<strong>et</strong>s non stationnaires apparaissent <strong>et</strong> il est nécessaire de résoudre numériquementl’équation de <strong>transport</strong> de Boltzmann. La résolution la plus répan<strong>du</strong>e est la méthode des moments quiperm<strong>et</strong> d’obtenir le modèle Dérive-Diffusion <strong>et</strong> les modèles Hydrodynamiques. Celle-ci sera exposéedans le chapitre suivant. Par contre, lorsque le <strong>transport</strong> à lieu à faible champ, la notion de mobilité estcorrecte. Des calibrages de différents modèles de mobilité avec la règle de Mathiessen sur la mobilitéexpérimentale perm<strong>et</strong>tent alors de représenter fidèlement le <strong>transport</strong> dans le canal. Les eff<strong>et</strong>s dequantification, de rugosité de surface sont intégrés avec les termes de calibrage. Mais depuis lesgénérations sub-200nm, <strong>et</strong> surtout depuis l’apparition des eff<strong>et</strong>s quasi-balistiques, le calibrage de lamobilité à faible champ ne perm<strong>et</strong> plus une étude pertinente à fort champ. Il est maintenant nécessaired’intro<strong>du</strong>ire de nouvelles grandeurs <strong>et</strong> de travailler directement avec les fréquences d’interaction pourappréhender correctement la nature balistique ou quasi-balistique <strong>du</strong> <strong>transport</strong>.6. LES EFFETS NON STATIONNAIRES ET QUASIBALLISTIQUES VUS SOUS L’ANGLE DE LA FONCTIONDE DISTRIBUTIONLes eff<strong>et</strong>s non stationnaires <strong>et</strong> quasi-balistiques ont été expliqués au premier paragraphe, mais leurinterprétation en terme de fonction de distribution f, très utile pour l’analyse <strong>du</strong> <strong>transport</strong>, ne l’a pasété. L’obj<strong>et</strong> de c<strong>et</strong>te partie est donc de décrire la fonction de distribution f <strong>du</strong> <strong>transport</strong> stationnaire au<strong>transport</strong> balistique.6.1. Transport stationnaireA faible champ, le courant, décrit par l’équation I- 1, est la somme d’un courant de dérive <strong>et</strong> d’uncourant de diffusion. Le courant de dérive perm<strong>et</strong> de définir la notion de mobilité avec I- 73. Si l’onsuppose que le gradient de concentration est nul, la fonction de distribution à la forme d’unemaxwellienne déplacée dont la vitesse moyenne, vitesse de dérive, est reliée à la mobilité par larelation I- 84. Ce <strong>transport</strong> est illustré par la Figure I-33.J= qnv = qn EI- 84dérive Dérive µDans la barrière de potentiel de l'entrée de canal d’un MOSFET, le courant est uniquement dû à uncourant de diffusion <strong>et</strong> la fonction de distribution au point x à la forme de la Figure I-34. Le gradientde concentration implique un nombre de porteurs ayant une vitesse positive n + en x-dx supérieur aunombre de porteurs n - ayant une vitesse négative en x-dx. La vitesse moyenne des flux positif <strong>et</strong>négatif est égale à la vitesse thermique. On peut ainsi écrire le courant sous les formes suivantes :dn1 − n / nJ diff = qDn= qnvinj= qnvthermI- 85− +dx1 + n / nLorsque le champ est faible <strong>et</strong> que les interactions sont en nombre suffisant pour maintenir fmaxwellienne déplacée tout le long <strong>du</strong> dispositif, la formulation <strong>du</strong> courant Dérive-Diffusion est alorscorrecte.−+- 38 -


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électroniqueFigure I-33 : Fonction de distribution liée à un courant dedérive pur. Le nombre d’interaction est telle que la fonctionest presque à l’équilibre.Figure I-34 : Fonction de distribution liée à un courant dediffusion dans la barrière de potentiel. La forme de f estasymétrique. Elle est gouvernée par le gradient de porteur.6.2. Transport non stationnaireLorsque le champ est constant spatialement <strong>et</strong> qu’il dépasse E C la vitesse sature <strong>et</strong> la température <strong>du</strong>gaz électronique dépasse 300K, comme illustré sur la Figure I-35 en orange. Cela se tra<strong>du</strong>it par unélargissement de la fonction de distribution <strong>et</strong> un décalage en vitesse jusqu’à la vitesse de saturation.Lorsque le champ croit spatialement <strong>et</strong> que les phonons n’arrivent pas à dissiper l’énergie acquise parles porteurs, le gaz n’est plus en équilibre avec le champ, les eff<strong>et</strong>s non stationnaires sont présents. Lasurvitesse apparaît. Ce mode de <strong>transport</strong> est illustré sur la Figure I-35 en rouge. C<strong>et</strong>te augmentationde la température peut engendrer alors un gradient de température qui crée une nouvelle composanteau courant, une composante de gradient de température décrite par l’équation I- 86. C<strong>et</strong>te composanteau point x se tra<strong>du</strong>it sous la forme d’un maxwellienne centrée en zéro asymétrique dont la partie lesporteurs venant de x-dx ont une température T + supérieure à celle T - venant x+dx. Cela se tra<strong>du</strong>it pardeux températures différentes au sein de la même fonction de distribution. Le courant est lié au faitqu’il y a deux vitesses thermiques moyennes différentes (I- 86) :− 1 + ⎤( T ) − v ( T ) ⎥⎦dT⎡1J GradTemp = qDT= qnvTemp= qn⎢vthermthermI- 86dx⎣22C<strong>et</strong>te configuration est illustrée sur la Figure I-36. Elle reste toutefois à confirmer par des simulationsappropriées.Grandeurs caractéristiques :Pour le <strong>transport</strong> non stationnaire, les grandeurs caractéristiques sont les longueurs de relaxation de lavitesse <strong>et</strong> de l’énergie à l’équilibre, obtenues à partir des temps de relaxation moyen < τ m > <strong>et</strong> .Ces temps sont calculés avec la méthode des moments. Ils seront expliqués dans le chapitre suivant.τm=3h k × f ( k) τ ( k)d kε × f ( k) τ ( k)∫ ×B∫ hk×Bm( f − f )0d3k∫ × w d kBτ w =I- 873∫ ε × ( f − f ) d kOn peut ainsi définir les longueurs de relaxation de la vitesse L m <strong>et</strong> de l’énergie L w par :L ×m = τmvthermL w τ w × vthermB0= I- 883- 39 -


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électroniqueCes longueurs caractéristiques perm<strong>et</strong>tent de préciser l’apparition des différents régimes de <strong>transport</strong>.Cela sera développé au chapitre III.Figure I-35 : Evolution de la fonction de distribution dansun régime non stationnaire.Figure I-36 : Fonction de distribution liée à un courant dediffusion pur.6.3. Transport balistiqueLorsque le champ varie très rapidement <strong>et</strong> que les interactions sont peu nombreuses, le <strong>transport</strong> estquasi-balistique. Une partie de ces porteurs peuvent traverser le canal sans subir d’interaction. Leur<strong>transport</strong> est newtonien suivant l’expression I- 16. En considérant théoriquement la partie positived’une fonction de distribution à l’équilibre sans champ, c<strong>et</strong>te fonction de distribution se décompose en2 parties distinctes représentatives de la distribution des porteurs dans la zone de Brillouin (FigureI-37) en une fonction de distribution « transverse » f t (en vert) <strong>et</strong> une fonction de distribution« longitudinale » f l (en rouge) deux fois plus p<strong>et</strong>ite (relié au ratio 66% versus 33%). Dans le cadre d’un<strong>transport</strong> balistique, sous l’eff<strong>et</strong> d’un champ électrique, (à t=0, f l f t sont au même point), les deux demifonctions de distribution se translatent d’une vitesse v bal(t ;l) calculée à partir de leur masse <strong>et</strong> suivant lamécanique classique. De plus, c<strong>et</strong> accroissement de la vitesse « rétrécit » la forme des fonctions dedistributions pour au final former deux pics quasi-monocinétiques de porteurs balistiques, commeillustré sur la Figure I-37. Pour ces porteurs, la notion de température est alors ca<strong>du</strong>que car ils n’ontpas subit d’interactions.Les cas exposés précédemment, <strong>du</strong> <strong>transport</strong> stationnaire au <strong>transport</strong> balistique, sont des casthéoriques. Dans la « réalité » d’un dispositif, toutes ces configurations apparaissent ensemble. Lafonction de distribution est alors une combinaison des cas théoriques. Par exemple, la Figure I-38présente la fonction de distribution au milieu d’un canal de transistor quasi-balistique à l’état passant.On observe les pics de <strong>transport</strong> balistiques <strong>et</strong> on « devine » une fonction de distributionmaxwellienne déplacée représentative des porteurs ayant subi de nombreuses interactions.Grandeur caractéristique :Dans ce régime de <strong>transport</strong>, il est nécessaire d’intro<strong>du</strong>ire le libre parcours moyen lpm (ou « mean freepath » en anglais (mfp)) [17] par :lpm = τ ×I- 89v therm- 40 -


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électroniqueC<strong>et</strong>te longueur représente la distance moyenne à l’équilibre que parcourt un électron entre deuxinteractions.Figure I-37 : Fonction de distribution dans uneconfiguration totalement balistique. En vert : fonction dedistribution des porteurs à masses transverse. En rouge :fonction de distribution des porteurs à masse longitudinale.Figure I-38 : Fonction de distribution au milieu <strong>du</strong> canald’un transistor de longueur électrique 25nm à V DS =1V(simulation Monte Carlo).7. CONCLUSIONCe chapitre a intro<strong>du</strong>it les eff<strong>et</strong>s non stationnaires <strong>et</strong> quasi-balistiques dans le cadre <strong>du</strong> fonctionnementdes MOSFETS nanométriques. Le rappel des concepts essentiels <strong>du</strong> <strong>transport</strong> électronique,accompagné de l’analyse des différentes approximations donne les clefs d’une bonne compréhension<strong>du</strong> <strong>transport</strong> électronique. Maintenant, les différents modèles de simulation numérique résolvantl’équation de <strong>transport</strong> de Boltzmann <strong>et</strong> les différents modèles analytiques <strong>et</strong> compacts vont êtreprésentés. Par un tour d’horizon de la modélisation, le chapitre II est un état de l’art général, mais nonexhaustif, pour m<strong>et</strong>tre en lumière le travail effectué <strong>du</strong>rant c<strong>et</strong>te thèse.8. REFERENCES[1] “Transistor MOS <strong>et</strong> sa technologie de fabrication”, T. Skotnicki, Encyclopédie Techniques del’ingénieur, Traité d’électronique, Cahier E 2340, février 2000.[2] “Influence of Hydrodynamic Models on the Prediction of Sub microm<strong>et</strong>er DeviceCharacteristics », M. Iong and T. Tang, IEEE Trans. Elec. Dev., vol.44, n° 12, Dec. 1997, pp:2242-2250.[3] “BSIM 4.1.0 MOSFET Model User’s Manual”, C.Hu and al, Department of ElectricalEngineering and computer sciences, University of California, Berkley, 2000.[4] “Essential Physics of Carrier Transport in Nanoscale MOSFETs”, M.S. Lundstrom and Z.Ren, IEEE Trans. Electron Devices, vol. 49, 2002, pp: 131-141.- 41 -


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électronique[5] “Electron mobility in extremely thin single gate silicon on insulator inversion layer”, F.Gamiz, J. B. Roldan, P. Cartujo-Casseniello, J. E. Carceller, J.A. Lopez-Villanueva and S.Rodriguez, Journal of Applied Physics, vol. 86, n°11, 1999, pp: 6269-6275.[6] “A novel Local Strain Scheme with Strong 45nm CMOS Performance for BroadApplications”, C.T. Huang and al, IEDM 2004.[7] “Physique des semicon<strong>du</strong>cteurs <strong>et</strong> des composants électronique”, 5 ème édition, H. Mathieu,Edition Dunot, 2001.[8] “On the universality of the inversion layer mobility in Si MOSFET’s : Part I- Effects ofsubstrate impurity concentration”, S. Takagi, A. Toriumi, M. Iwase, H. Tango, IEEE Trans.Electron Dev., vol. 41, 1994, pp: 2357-2362.[9] “A review of Some Charge Transport Properties of silicon”, C. Jacoboni, C. Canali, G.Ottavaniani and A. Quaranta, Solid-State Electronics, vol. 20, 1977, pp: 77-89.[10] “Fundamental of carrier <strong>transport</strong>”, M.S. Lundstrom, Cambridge University Press, 2001[11] Li, S. S. and W. R. Thurber, Solid State Electron. 20, 7 (1977), pp: 609-616.[12] Jacoboni, C., C. Canali, G. Ottaviani, and A. A. Quaranta, Solid State Electron. 20, 2(1977)77-89[13] “Semicon<strong>du</strong>ctor Transport”, D.K. Ferry, New York: Taylor and Francis, 2000.[14] “Semicon<strong>du</strong>ctor Physics, an intro<strong>du</strong>ction” K. Seeger, Springer Serie, Solids State Sciences n°40, 1982.[15] K. Hess and K. Seeger, Z. Physik, vol. 218, 1968, pp: 431[16] “G. Baccarani, C. Jacoboni and M. Mazzone, Solid-State Electron., vol. 20, 5, 1977.[17] “Ballistic Transport in Silicon MOSFET’s”, L. Chang, Physics 250 Term Paper, 2000.[18] “Ballistic m<strong>et</strong>al oxide semicon<strong>du</strong>ctor field effect transistor”, K. Natori, J. App. Phys., vol. 76,n°8, 1994, pp: 4879- 4890.[19] “Ballistic MOSFET Repro<strong>du</strong>ces Current-Voltage Characteristics of an Experimental Device”,K. Natori, IEEE Elec. Dev. L<strong>et</strong>ters, vol. 23, 2002, pp: 655-657.[20] “A Landauer Approach to Nanoscale MOSFETs”, M.S. Lundstrom, Journal of ComputationalElectronics, vol. 1, 2002, pp: 481-489.[21] “Temperature Dependent Channel Backscattering Coefficients in Nanoscale MOSFETs”, M.Chen <strong>et</strong> al, Electron Devices Me<strong>et</strong>ing, IEDM 2002. Digest. International, pp: 39-42.[22] “On the ballistic <strong>transport</strong> in nanom<strong>et</strong>er-scaled DG MOSFETs”, J. Martin, A. Bournel, P.Dollfus, Electron Devices, IEEE Trans. Electron Devices, vol. 51, Issue: 7, 2004, pp: 1148-1155.[23] “Physique de l’état solide”, C. Kittel, Edition <strong>du</strong>not, 1998, 7 e édition.[24] “Quantum Phénoména », S. Datta, vol. 3 of the Mo<strong>du</strong>lar Series on solids State Devices,Addison-Weesley, Reading, Mass., 1989.[25] “Monte Carlo Simulation and Measurement of Nanoscale n-MOSFETs”, F.M. Bufler, Y.Asahi, H. Yoshimura, C. Zechner, A. Schenk and W. Fichtner, ETH, Technical Report, April2003.[26] “Electronic Transport in Mesoscopic Systems”, S. Datta, Cambridge University Press, 1995.[27] “Etudes théoriques de structures pour l’électronique rapide <strong>et</strong> contribution au développementd’un simulateur particulaire Monte Carlo”, Philippe Dollfus, HDR, n°363, Université Paris-Sud, 1999.- 42 -


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électronique[28] “The Monte Carlo m<strong>et</strong>hod for the solution of charge <strong>transport</strong> in semicon<strong>du</strong>ctors withapplications to covalent materials, C. Jacoboni, Reviews of modern Physics, vol 55, n° 5,1983.[29] “Monte Carlo simulation of remote Coulomb scattering limited mobility in the m<strong>et</strong>al oxidesemicon<strong>du</strong>ctor transistors” F. Gamiz, J.B. Roldan, J.E. Carceller and P. Cartujo, Appl. Phys.L<strong>et</strong>t., vol 82, 2003, pp: 3251-3253.[30] “Electronic properties of two dimensional systems”, T. Ando, A. Fowler and F. Stern, Reviewof modern Physics, vol.54, n°2, 1982. pp: 437-672.[31] “Electron <strong>transport</strong> in Si/SiGe mo<strong>du</strong>lation doped h<strong>et</strong>erostructures using Monte CarloSimulation”, F. Monsef, P. Dollfus, S. Galdin-R<strong>et</strong>ailleau, H-J. Herzog, T. Hackbarth, JAP,vol.95, n°7, April 2004, pp: 3587-3593.[32] “First order intervalley scattering in low dimensional systems”, Physical Review B, F.Monsef, P.Dollfus, S.Galdin, A.Bournel, vol. 65, 2002, pp: 212304- 04.[33] “Characterization of the hot electron distribution function using six moments”, T. Grasser, H.Kosina, C. Heitzinger and S. Selberherr, Journal of Applied Physics, vol. 91, n°6, 2002,pp:3869-3879.[34] “Physical Properties of Semicon<strong>du</strong>ctors”, C. Wolfe, N. Holonyak, G. Stillman, Prentrice Hall,Englewood Cliffs, New Jersey, 1989.[35] “Generalized Effective Mass Approach for Cubic Semicon<strong>du</strong>ctor n-MOSFETS on ArbitrarilyOriented Wafers”, A. Rahman, M. Lundstrom and A. Ghosh, Submitted for publicationhttp://falcon.ecn.pur<strong>du</strong>e.e<strong>du</strong>:8080/publications[36] “DESSIS”, ISE, vol. 4a, 8.0, 2002.[37] www.ioffe.rssi.ru/ SVA/NSM/Semicond/.[38] “Comparative study of phonon limited mobility of two dimensional electrons in strained an<strong>du</strong>nstrained Si m<strong>et</strong>al-oxide-semicon<strong>du</strong>ctor field effect transistor”, S. Takagi, J. Hoyt, J. Welserand J. Gibbons, J. Appl. Phys., vol. 80, 1996, pp: 1567-1577.[39] “Electron mobility in extremely thin single-gate silicon on insulator inversion layers”, F.Gamiz, J.B. Roldan, P. Cartujo-Cassinello, J.E. Carceller, J.A. Lopez-Villanueva and S.Rodirguez, Journal of Appl. Phys., vol.86, n°11, 1999, pp:6269-6275.- 43 -


Chapitre I : Intro<strong>du</strong>ction au <strong>transport</strong> électronique- 44 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisationCHAPITRE II :LES DIFFERENTS NIVEAUX DE LAMODELISATION1. INTRODUCTIONAfin de situer le travail effectué <strong>du</strong>rant c<strong>et</strong>te thèse, ce chapitre a pour but de décrire l’éventail destechniques de simulation <strong>et</strong> de modélisation des MOSFETs des plus fondamentales aux plus pragmatiques(Tableau II- 1). Premièrement, une analyse des modèles de simulations numériques conventionnelles seraeffectuée. Dans c<strong>et</strong>te catégorie, le modèle historique le plus répan<strong>du</strong> est le modèle Dérive-Diffusion (DD)[1]. Celui-ci a permis d’obtenir de très bons résultats sur les transistors longs. Mais ce modèle ne perm<strong>et</strong>plus depuis quelques années de représenter fidèlement les caractéristiques électriques car il ignore leseff<strong>et</strong>s non stationnaires <strong>et</strong> quasi-balistiques. Le courant à l’état passant <strong>et</strong> la transcon<strong>du</strong>ctance sont alorslargement sous-estimés sur les p<strong>et</strong>its dispositifs. Pour continuer à utiliser ce type de modélisation, leschercheurs en simulation ont utilisé les travaux de Bløtekjaer (1970) [2] <strong>et</strong> de Stratton (1962) [3] pourdévelopper les modèles hydrodynamiques [4] perm<strong>et</strong>tant de prendre en compte les eff<strong>et</strong>s nonstationnaires. Cependant, l’émergence actuelle des tailles nanométriques impose de prendre en compte leseff<strong>et</strong>s quasi-balistiques <strong>et</strong> balistiques [5], eff<strong>et</strong>s qui ne peuvent être modélisés par les modèleshydrodynamiques classiques. Ainsi, dans le cadre d’une description classique <strong>du</strong> <strong>transport</strong>, seules lessimulations particulaires Monte Carlo (MC) [6] y parviennent.Par ailleurs, pour prendre en compte les eff<strong>et</strong>s de confinement quantique, une première approche fut dedévelopper des modèles de correction quantique [7] <strong>et</strong> une seconde d’ajouter un couplage Poisson-Schrödinger [8] dans les simulateurs Dérive-Diffusion <strong>et</strong> Monte Carlo. Cependant, à l’approche de la taillecritique où le <strong>transport</strong> semi-classique n’est plus valable, les chercheurs développent actuellement dessimulateurs quantiques basés sur les fonctions de Green [9] ou sur l’équation de <strong>transport</strong> de Wigner [10]perm<strong>et</strong>tant de prendre en compte simultanément les eff<strong>et</strong>s de quantification <strong>et</strong> de <strong>transport</strong>. Dans c<strong>et</strong>tepremière partie, l’ensemble de ces approches sera décrite en se focalisant davantage sur les modèleshydrodynamiques <strong>et</strong> Monte Carlo classique.La deuxième partie décrira les modèles analytiques 1 <strong>et</strong> compacts. Il en existe un grand nombre, chacunayant ses propres approximations <strong>et</strong> son utilité. Ces principaux modèles, <strong>du</strong> <strong>transport</strong> stationnaire [11] au<strong>transport</strong> balistique [12] y seront analysés. Cela perm<strong>et</strong>tra de donner un éclairage au travail de1 Les modèles analytiques sont définit ainsi : système simple d’équations pouvant maintenant inclure une résolution numériquelégère <strong>et</strong> destinée éventuellement à de la modélisation compacte.- 45 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisationmodélisation décrit au chapitre IV. De plus, une analyse de ces différents niveaux de modélisation seraeffectuée pour donner au lecteur les clefs d’une utilisation pertinente des modèles. L’analyse portera alorssur le compromis à trouver entre temps de calcul <strong>et</strong> précision. Enfin, nous situerons nos travaux dans c<strong>et</strong>éventail de la modélisation.MODELESModeles Compacts de type SPICE (SPICE)Modèles Analytiques (MA)Dérive Diffusion (DD) TCADHydrodynamique (HYD) TCAD : Energy BalanceModel (EBM) ou Hydrodynamic model (HDM)DD ou HYD avec Corrections Quantiques(DD-CQ) (HYD-CQ)Monte Carlo résolvant Boltzmann (MC-B)Monte Carlo avec Corrections Quantiques(MC-B-CQ)Monte Carlo avec Couplage Poisson Schrödinger(MC-B-PS)Monte Carlo résolvant Wigner (MC-W)Fonction de Green sans interactions (FG-B)Fonction de Green avec interactions (FG-S)INTERETModèles utilisés par les concepteurs.Modèles utilisés pour simuler des transistorsspécifiques ou des phénomènes précis.Simulations des dispositifs de longueur de grillesupérieure à environ 500nm.Simulations des dispositifs de longueur de grillesupérieure à environ 200nm <strong>et</strong> simulation des eff<strong>et</strong>sliés aux porteurs chauds.Simulations <strong>du</strong> décalage <strong>du</strong> centre de charge dans laconfiguration DD ou HYD.Simulation des dispositifs de longueur de grillesupérieure à environ 10nm.Simulations <strong>du</strong> décalage <strong>du</strong> centre de charge dans laconfiguration MC-B.Simulations <strong>du</strong> décalage <strong>du</strong> centre de charge <strong>et</strong> laquantification dans le sens <strong>du</strong> confinement dans laconfiguration MC-B.Simulation de tous les dispositifs : prise en comptedes eff<strong>et</strong>s de quantification, d’interférence <strong>et</strong> d<strong>et</strong>ransport.Simulation de tous les dispositifs dans uneconfiguration balistique.Simulation de tous les dispositifs : prise en comptedes eff<strong>et</strong>s de quantifications, d’interférences <strong>et</strong> d<strong>et</strong>ransport.Tableau II- 1: Les différents niveaux de modélisation: des modèles compacts de type SPICE à la simulation atomistique.Plus l’on descend dans le tableau, plus les résultats sont précis (si l’on raisonne sans calibrage), mais les simulationsrequièrent un temps de simulation plus long.2. SIMULATIONS NUMERIQUES CONVENTIONNELLES2.1. Méthode des moments : modèle de Bløtekjaer2.1.1. PrincipeL’approche de Bløtekjaer [2] est basée sur la méthode des moments. C<strong>et</strong>te méthode, bien expliquée parRudan dans [4], consiste à calculer, à partir de l’Equation de Transport de Boltzmann (ETB), les équationsde conservation pour:- 46 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisation La densité moyenne des porteurs n( r , t) La densité moyenne des moments p( r , t) La densité moyenne de l’énergie W ( r , t)Pour calculer ces équations de conservation, il suffit, moyennant un certain nombre d’approximations,d’intégrer sur la première zone de Brillouin l’équation de <strong>transport</strong> de Boltzmann :r∂fr F ∂f+ u∇rf + ∇pf =II- 1∂th ∂ten la multipliant par une fonction h(k) [4] [13], où h(k) vaut respectivement : 1 (moment d’ordre 0) pour la conservation des porteurs h k (moment d’ordre 1) pour la conservation de la vitesse ε (k)(moment d’ordre 2) pour la conservation de l’énergie∫∂f r q v∂f( ) + − r = ( )3 3h k .[ u. gradrf E. grad f ] d k h k .[ ] d kk∂t h ∂tBBcollL’intégration sur la zone de Brillouin perm<strong>et</strong> d’obtenir les équations de conservation des grandeursmacroscopiques densité, vitesse <strong>et</strong> énergie. Le développement de ces calculs est long <strong>et</strong> fastidieux. Dansce chapitre, seul l’esprit de la méthode <strong>et</strong> les principales approximations nécessaires à la compréhension<strong>du</strong> <strong>transport</strong> électronique seront expliqués.coll∫II- 22.1.2. Calcul au moment 0Pour obtenir la conservation de la densité de porteurs, l’ETB est intégrée avec h(k)=1. Dans ce calcul, lepremier terme de l’intégrale représente la variation de la densité de porteurs dans le temps. Commel’objectif est de calculer le courant en statique, f est considérée comme constante dans le temps en toutpoint <strong>du</strong> dispositif. Ces termes temporels seront donc considérés comme nuls dans la résolution <strong>du</strong>système. Pour le second terme de l’intégrale, en utilisant u.grad r f = div r (fu), on obtient la divergence <strong>du</strong>courant div r (nv), où v est la vitesse moyenne. Le troisème terme est nul. Enfin le terme de collisionn’influe pas sur la densité d’électron . On a donc [4] :∂n1 − divr( Jn) = 0∂tqSans génération ni recombinaison, la variation temporelle de la charge est égale à la divergence <strong>du</strong> flux decourant. Equation bien connue qui peut aussi être obtenue par dérivation de l’équation de MaxwellAmpère [14].Avec h(k)=2.1.3. Calcul au moment 1hkle premier terme de l’intégrale représente la variation <strong>du</strong> moment P=nmv dans le temps.Le deuxième terme donne ( n ku )On définit pour cela l’énergie par WII- 3div rh qui correspond à la divergence de l’énergie <strong>du</strong> gaz électronique.= 1/2nhku. Le troisème terme donne –qnE par développementpar partie de l’intégrale. Pour calculer le terme de collision il est nécessaire alors d’intro<strong>du</strong>ire la fonctionde distribution à l’équilibre. Sans approximation sur la forme de f, on a [13]:- 47 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisationτm( k) τ ( k)∫ hk× f ×B=∫ hk×Bm( f − f )Il est important de noter que 1/τ m est la fréquence d’interaction <strong>du</strong> moment pour une énergie donnée tandisque est la fréquence moyenne d’interaction <strong>du</strong> moment pondérée par la distribution liée à lavitesse. Avec c<strong>et</strong>te notation, aucune approximation sur le calcul de la fréquence d’interaction n’esteffectuée (pour l’instant). L’équation devient [4] :r∂Pt1 r+ 2div( W ) + nqE = − PII- 5∂tτSans génération ni recombinaison <strong>et</strong> en statique (dP/dt=0), la variation saptialle de l’énergie est égale à laforce appliquée au gaz plus la force de friction <strong>du</strong>e aux interactions. En écrivant l’énergie en terme d<strong>et</strong>empérature électronique <strong>et</strong> en multipliant par le temps de relaxation <strong>du</strong> moment, la mobilité <strong>et</strong> lecoefficient de diffusion apparaîssent pour obtenir l’équation Dérive-Diffusion. Elle perm<strong>et</strong> de calculer lalongueur de relaxation de la vitesse.2.1.4. Calcul au moment 2Avec la même méthode on obtient la conservation de l’énergie en définisssant le flux d’énergie par :F W =n <strong>et</strong> le temps de relaxation de l’énergie définie par :0d( k) τ ( k )3dkm3kII- 4∫ ε × f × w d kBτ w =II- 63∫ ε × ( f − f ) d kOn obtient alors l’équation de conservation de l’énergie [4] :t∂Wr r 1+ divrFW− JE = − W −W∂tτB0w3( )Sans génération ni recombinaison <strong>et</strong> en statique (dW/dt=0), la puissance apportée par le champ est égale àla puissance dissipée par les interactions avec les phonons intervallée plus la diffusion <strong>du</strong> flux d’énergie.0II- 72.1.5. Relation de ferm<strong>et</strong>ure <strong>et</strong> approximationsDe la même manière que précédemment la méthode peut continuer jusqu’aux moments 3 (flux d’énergie),4, 5. La résolution numérique en sera d’autant plus compliquée <strong>et</strong> longue. Si l’on souhaite s’arrêter aumoment 2, pour résoudre le système des équations de conservation {II- 3, II- 5, II- 7}, il est nécessaire d<strong>et</strong>ronquer le système. Celui-ci ayant une inconnue en plus, le flux d’énergie F W , il est nécessaire d’exprimerc<strong>et</strong>te grandeur à partir des grandeurs précédentes, densité, vitesse <strong>et</strong> énergie. Dans un cas général à néquations, la troncature exprime l’inconnue n+1 avec les grandeurs précédentes. Ces troncaturesperm<strong>et</strong>tent alors de r<strong>et</strong>rouver les modèles suivants : Lorsque la relation de ferm<strong>et</strong>ure <strong>du</strong> système est à l’ordre 2, le flux de chaleur est exprimé enfonction de l’énergie <strong>et</strong> de la température. On obtiendra alors le modèle de Bløtekjaer ou appeléaussi « Hydrodynamic Model » (HDM), car similaire dans la forme avec les équations del’analyse des fluides.- 48 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisation Lorsque l’on tronque le système à l’ordre 1 (II- 5), l’approximation est de considérer l’énergie desporteurs comme constante <strong>et</strong> égale à l’énergie <strong>du</strong> réseau W=3/2kT L . On obtiendra alors le modèleDérive-Diffusion, modèle ne perm<strong>et</strong>tant pas de prendre en compte les eff<strong>et</strong>s non stationnaires.Pour tronquer le système, ici à l’ordre 2, il est nécessaire d’exprimer le flux F W par la vitesse v z <strong>et</strong>l’énergie W ou par la température électronique T c , ce qui est similaire <strong>du</strong> fait de l’équation suivantedéveloppée au chapitre I :1 * 2 3W = nm vz+ nkTII- 82 2En procédant de la même manière que pour l’énergie W ; en décomposant le flux d’énergie de l’équationII- 7 en ses différentes composantes [13], on a:r r r t rF W= v W + v nk T + QII- 9Où le flux est égale à la densité d’énergie multipliée par la vitesse de dérive plus la vitesse de dérivemultipliée par la pression <strong>du</strong> gaz électronique plus la perte d’énergie de ce volume dû au flux de chaleurQ, calculée avec la composante aléatoire de la vitesse. L’équation II- 9 n’est pas encore assez simplifiéecar il faut évaluer Q avec la température. Il est donc nécessaire de mener d’autres approximations. La première est de considérer le tenseur température comme diagonal. Dans ce cas, la divergence<strong>du</strong> tenseur température devient:∇T t = ∇T CII- 10 La deuxième approximation est consiste à évaluer phénoménologiquement Q par la loi deFourrier. Q étant lié au gradient de température, on pose [13]:rQ = −κT C∇TII- 11( )Coù κ est la con<strong>du</strong>ctivité thermique <strong>et</strong> déterminée avec de la loi de Wiedermann-Franz [13]:κ5 ⎛ kq⎟ ⎞= ⎜II- 12⎝ ⎠( T C) ( / 2 + s) ⎜ qµnTCOù le facteur s provient d’une hypothèse sur la dépendance en énergie des fréquences d’interaction:2−s⎛ ε ⎞τ ( ε ) = τ 0 ⎜ ⎟II- 13⎝ kT ⎠2.1.6. Le système simplifiéA partir de ces approximations, le système composé des trois premières équations de conservation peutêtre résolu. Lorsque les variations spatiales sont dans une direction donnée {Oz} <strong>et</strong> qu’il n’y a pas desource de porteurs on obtient le modèle de Bløtekjaer :∂n1− div z( J n) = 0∂tqII- 14∂P∂tz+ 2divz* 21( nm vz+ nkTc) + nqE = − PzτmII- 15- 49 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisation∂W∂t+ divr( v W + v nkT − κ∇T) − J E = − ( W −W)zzccnzrz1τw0II- 16Dans ce système, les inconnues sont : La densité de porteurs n La vitesse des porteurs v La température électronique T C Le potentiel dans la structure ψCe système est couplé à l’équation de Poisson II- 17 qui perm<strong>et</strong> de recalculer le potentiel <strong>et</strong> le champauquel est soumis le gaz d’électrons.∇ Ψ =( − N − n + p )q NDε 0AεSiII- 17Avec c<strong>et</strong>te résolution numérique, les grandeurs macroscopiques peuvent être déterminées dans ledispositif comme illustré sur les Figure II-1 <strong>et</strong> Figure II- 2 sur une diode n+/n/n+. La vitesse y dépasse lavitesse de saturation <strong>et</strong> la température électronique y dépasse 300K.Figure II-1: Profile de vitesse <strong>et</strong> densité des porteurs dansune diode n+/n/n+ de 200nm à 1.5V. [20]Figure II- 2: Tenseur de la température électronique fonctionde la position. T ZZ se réfère à la direction <strong>du</strong> <strong>transport</strong> <strong>et</strong> T XXT YY se réfèrent aux directions perpendiculaires. [20]A partir de c<strong>et</strong>te modélisation globale, plusieurs modèles sont apparus, chacun avec leurs approximations,notamment sur la troncature <strong>et</strong> sur le calcul de II- 4 <strong>et</strong> II- 6. Cependant, avant les années 70, Stratton adéveloppé des équations similaires basées sur l’approximation de la RTA. Etudions les.2.2. Modèle de Stratton2.2.1. PrincipeL’approche de Stratton [3]-[13], appelée aussi Energy Balance Model (EBM), est basée surl’approximation <strong>du</strong> temps de relaxation (RTA). Pour obtenir les équations de conservation, Strattondécompose la fonction de distribution en une composante symétrique <strong>et</strong> antisymétrique :r r rf ( p)= f ( p)+ f ( p)II- 18SA- 50 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisationDans le cas où les interactions sont élastiques ou isotropes <strong>et</strong> en supposant la maxwellienne déplacée, lepremier terme de collision symétrique est nul <strong>et</strong> le terme de collision s’écrit:∂f∂tcoll∂fS=∂tcoll∂f+∂tAcoll∂f≈∂tAcollf=τAfII- 19Utilisant l’approximation <strong>du</strong> temps de relaxation <strong>et</strong> en approximant f à sa composante symétrique,l’équation de <strong>transport</strong> de Boltzmann 1D en régime permanent peut s’écrire :∂f∂f− vzτ f+ qEzτf= fAII- 20∂z∂pEn supposant que f est une maxwellienne déplacée, donc en intégrant f A avec la vitesse on obtient [1] :Jnz⎛ k ∂nk ∂TC( ) ⎟ ⎞ TC∂µn ∂ ln µ n= qµ n⎜nE+ TC+ n 1 + ν n où ν n = =II- 21⎝ q ∂zq ∂z⎠ µ n ∂TC∂ ln TCoù le flux est calculé comme précédemment avec le terme asymétrique :FW( nµT )2⎛ k ∂ n C⎞= −( 5 / 2 + s)⎜⎟µ nnEkT+II- 22⎝ q ∂z⎠Où ν n est considéré comme un terme de calibrage.Dans c<strong>et</strong>te approche, les approximations sont les suivantes : Approximation RTA : interactions élastiques <strong>et</strong> isotropes : équations II- 18 <strong>et</strong> II- 19. Expression <strong>du</strong> temps de relaxation dépendant de l’énergie dans II- 21. La partie asymétrique est supposée négligeable devant f 0 dans II- 20. f est une maxwellienne déplacée (pour le calcul des dérivées de f) dans II- 21.La différence principale entre les deux modèles est que dans l’approche de Stratton le terme de mobilitéest basé sur la RTA tandis que dans l’approche de Bløtekjaer, la mobilité est basée sur la méthode <strong>du</strong>moment. Le calcul des mobilités est différent Ainsi, dans l’équation de conservation <strong>du</strong> flux, la mobilitéde Stratton est à l’intérieur <strong>du</strong> gradient représentatif de la diffusion tandis que la mobilité de Bløtekjaer estdevant le gradient. L’analyse de ces différences est largement expliqués dans [15] [16]. Par ailleurs, lesdeux approches furent comparées dans [17] [18] [19] dans des diodes <strong>et</strong> des transistors.2.3. Modèle Dérive DiffusionDans l’équation II- 15 le tenseur W contient une composante de dérive <strong>du</strong>e au champ <strong>et</strong> une composanted’agitation thermique. Pour simplifier l’équation précédente, on suppose que la composante de dérive esttrès faible devant la composante d’agitation thermique <strong>et</strong> que le tenseur est diagonal. On a donc:nJ n = nqµ n E + 2µ∇ kTcII- 232L’équation précédente paraît similaire à l’équation Dérive-Diffusion, mais cependant elle rappelle que ladiffusion est associée au gradient de densité d’énergie cinétique résultant d’un gradient de porteur <strong>et</strong> /oud’un gradient d’énergie par porteur. Cependant si l’on explicite davantage le gradient on obtient :Jn= nqµ E + qD ∇n+ qD ∇TII- 24nnTC- 51 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisationavec deux nouveaux paramètres, le coefficient de diffusion D n =µkT/q [1] <strong>et</strong> le coefficient de diffusionthermique D T =nµk/q [1]. Lorsque l’on considère que les gradients de température sont faibles, c'est-à-direqu’il n’y a pas d’eff<strong>et</strong> non stationnaire, on obtient l’équation bien connue <strong>du</strong> modèle Dérive-Diffusion:Jn= nqµ E + qD ∇nII- 25nn2.4. Critiques des modèles hydrodynamiques.De nombreux modèles hydrodynamiques ont été développés depuis celui de Bløtekjaer en 1970. Tous cesmodèles comportent un certains nombres d’approximations qui sont résumés ci-dessous.2.4.1. Structure de bande <strong>et</strong> dégénérescenceDans les dispositifs quasi-balistiques, certains porteurs sont dits chauds car très énergétiques. Leur masseeffective n’est plus celle <strong>du</strong> bas de la bande de con<strong>du</strong>ction. Pour prendre en compte ses eff<strong>et</strong>s, Bordelon[24] a reformulé le modèle hydrodynamique avec la correction de non parabolicité. De plus, enintro<strong>du</strong>isant un facteur « kurtosis » β(Tc) dépendant de l’énergie tabulée sur la structure de bande, Grassera intro<strong>du</strong>it la structure de bande complète [29]. Cependant, l’utilisation d’une structure de bande réalisterajoute de sévères complications dans la résolution. De plus, le modèle de Smith <strong>et</strong> Brennan [30] intègre lastatistique de Fermi-Dirac pour observer les eff<strong>et</strong>s de dégénérescence.2.4.2. Relation de ferm<strong>et</strong>ureTypiquement les modèles hydrodynamiques sont tronqués à la conservation de l’énergie ou <strong>du</strong> fluxd’énergie. Comme il est nécessaire de mener des approximations pour tronquer le système, une troncatureà l’ordre n+1 est plus précise qu’à l’ordre n pour décrire le <strong>transport</strong>. Les troncatures s’effectuent enfaisant des hypothèses sur la forme de la fonction de distribution. Elle est supposée maxwelliennedéplacée [15] ou peut prendre des formes plus compliquées : combinaisons linéaire de fonctionsexponentielle [29]. Grasser <strong>et</strong> ses collaborateurs ont étudié les modèles jusqu’au moment 6 <strong>et</strong> montrent,par comparaison avec Monte Carlo, l’impossibilité de représenter correctement le <strong>transport</strong> dans lesMOSFETs ultimes où le <strong>transport</strong> est caractérisé par une forte contribution balistique (L ch


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisationLundstrom <strong>et</strong> son équipe, dans [20] <strong>et</strong> [26], ont montré que l’énergie cinétique pouvait être <strong>du</strong> mêmeordre de grandeur que l’énergie thermique. Plus le dispositif est p<strong>et</strong>it, plus c<strong>et</strong>te approximation estcritique. L’erreur <strong>du</strong> ratio 1/2mv²/ peut atteindre 30% sur une diode de 50nm au début <strong>du</strong> canal où l<strong>et</strong>ransport est le plus critique. Ce point est illustré sur la Figure II- 3 sur une diode de 400mn.Figure II- 3: Ratio de l’énergie de dérive <strong>et</strong> de l’énergi<strong>et</strong>otale [20].Figure II- 4: Le flux d’énergie cinétique Q, <strong>et</strong> le flux d’énergi<strong>et</strong>otale S fonction de la position. Le profil de température T ZZ estaussi visualiser ainsi que la composante T e J S [20].2.4.5. Analyse <strong>du</strong> flux de chaleurPour modéliser correctement le flux d’énergie illustré sur la Figure II- 4 il est nécessaire d’étudier toutesces composantes (II- 9). Or la modélisation <strong>du</strong> flux de chaleur par les lois de Fourrier <strong>et</strong> de Widemann-Franz ne perm<strong>et</strong> pas de représenter correctement les phénomènes observés par les simulations MonteCarlo. La nature <strong>du</strong> <strong>transport</strong> n’est pas la même à la source <strong>et</strong> au drain (Figure II- 5). Pour obtenir lesmêmes résultats que par simulation Monte Carlo, il est nécessaire de calibrer ν n , valeur décrite par II- 21.En améliorant les expressions, décrites dans [20], des résultats sensiblement meilleurs peuvent êtreobtenus comme suggéré sur les Figure II- 5 <strong>et</strong> Figure II- 6.Figure II- 5: Comparaison <strong>du</strong> flux de chaleur entre unesimulation Monte Carlo <strong>et</strong> la loi de Fourrier pour deuxvaleurs de s=0 <strong>et</strong> s=-2.1 dans la loi de Wiedemann-Franz.[20].Figure II- 6: Comparaison <strong>du</strong> flux d’énergie entre unesimulation Monte Carlo <strong>et</strong> l’expression (II- 22) [20]- 53 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisation2.4.6. Modélisation des temps de relaxationPour effectuer un calcul le plus précis possible sur un système tronqué à l’ordre n, il est nécessaire deconnaître la valeur des n-1 temps de relaxations avec les expressions II- 4 <strong>et</strong> II- 6 <strong>et</strong>c... Classiquement,pour les modèles hydrodynamiques conventionnels, il faut déterminer la mobilité (temps de relaxation <strong>du</strong>moment) <strong>et</strong> le temps de relaxation de l’énergie en tout point <strong>du</strong> dispositif. Pour cela, plusieurs modèlesτ p (T C ) <strong>et</strong> τ W (T C ) dépendants de la température T CBaccarani [28] avec :02satont été développés, notamment par Hänsh [38] ou*3 µ k TCTLmcµ 0TC Lτ w = +II- 272 qv( TC+ TL) 2q TLCependant ces modèles ne perm<strong>et</strong>tent pas de représenter fidèlement la mobilité issue d’une simulationMonte Carlo [27] car les calculs menés pour obtenir des formes simplifiées de II- 4 sont basés surl’approximation de la Maxwellienne déplacée. Or dans les dispositifs, des « porteurs chauds » (oubalistiques) peuvent coexister avec des « porteurs froids » (injection de porteurs au drain, par exemple).Fort de c<strong>et</strong>te constatation, Tang [25] a modélisé la mobilité en la séparant en deux composantes, unehomogène <strong>et</strong> une autre dépendant <strong>du</strong> gradient de l’énergie <strong>et</strong> en calculant le temps de relaxation dépendantde l’énergie. Les coefficients sont alors déterminés à l’aide des simulations Monte Carlo. De même,Thomas calibre τ p (T C ) <strong>et</strong> τ W (T C ) dans [23] pour obtenir des résultats très intéressants. De plus, dans lemême esprit, le calcul <strong>du</strong> flux de chaleur <strong>et</strong> des temps de relaxation étant lié à la forme de la fonction dedistribution f, de nombreux chercheurs ont développé f suivant différentes formes, polynomiale, pro<strong>du</strong>it defonctions. Elles sont résumées <strong>et</strong> analysés par Grasser dans [29]2.5. BilanPour résumer, il est nécessaire de définir des ordres de grandeurs à partir desquelles les modèles ne sontplus pertinents <strong>et</strong> peuvent donner des tendances inexactes. Ainsi, la modélisation macroscopique Dérive-Diffusion perm<strong>et</strong> de modéliser tous types de dispositifs dès lors que les distances caractéristiques sont trèsgrandes devant le libre parcours moyen <strong>du</strong> porteur <strong>et</strong> que la variation <strong>du</strong> champ électrique est faible. Pourdonner un ordre de grandeur, le modèle Dérive-Diffusion perm<strong>et</strong> de modéliser les MOSFETs dont lalongueur est supérieure à environ 500nm. Ensuite les eff<strong>et</strong>s non stationnaires apparaissent <strong>et</strong> il estnécessaire d’utiliser les modèles hydrodynamiques. Dans toute la zoologie de la modélisationhydrodynamique, il n’existe pas de longueur caractéristique précise à partir de laquelle la modélisation estinadaptée. C<strong>et</strong>te grandeur dépend <strong>du</strong> degré d’approximations effectuées <strong>et</strong> des paramètres <strong>du</strong> MOSFET.De nombreuses analyses ont été menées, dans [20], [22] <strong>et</strong> [21], pour connaître l’influence de chacune deses approximations <strong>et</strong> leurs domaines de validités respectifs (Tableau II- 2). Cependant, sans calibration, lamodélisation hydrodynamique est inadaptée pour les longueurs inférieures à environ 200nm. Mais, avecun calibrage sur des valeurs Monte Carlo, les résultats peuvent être très corrects jusqu’à des longueursultimes [25]. La modélisation hydrodynamique reste nécessaire dès lors que l’on s’intéresse aux électronschauds <strong>et</strong> à leur influence sur les caractéristiques <strong>du</strong> courant de ionisation par impact [32][33][34] <strong>du</strong>courant substrat [35][36]<strong>et</strong> <strong>du</strong> courant tunnel vers la grille [37]. En conclusion, ces modèles sont trèsintéressants <strong>et</strong> utiles mais il faut rester prudent quant à leur utilisation lorsque l’on atteint les longueursnanométriques.- 54 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisation1. Approximation de la masse effective2. Approximations des bandes paraboliques <strong>et</strong> sphériques (pour la notion de mobilité)3. Règle d’or de Fermi (des temps de relaxation, <strong>et</strong> donc pour le calcul de la mobilité)4. Approximation des temps de relaxation (interactions isotropes, porteurs non dégénérés)5. Approximation de la maxwellienne déplacée6. Approximation <strong>du</strong> flux de chaleur avec la loi de Fourrier de la loi de Wiedmann Franz7. L’énergie de dérive est faible devant l’énergie thermique.8. Le tenseur de température ou d’énergie est diagonal.9. Le gradient de température est constant ou est supposé égale à celle <strong>du</strong> réseau. 1, 2 <strong>et</strong> 3 sont les approximations <strong>du</strong> <strong>transport</strong> semi-classique & 4, 5 <strong>et</strong> 6 sont les approximations des modèles Hydrodynamiques & 7, 8 <strong>et</strong> 9 les approximations spécifiques au modèle Dérive-Diffusion.Tableau II- 2: Liste des approximations les plus utilisées dans le cadre de la modélisation par la méthode des moments. Suivantchaque modèle, certaines approximations peuvent ou non être prise en compte.2.6. Insertion des eff<strong>et</strong>s quantiquesLes différents modèles de simulation rapide de la TCAD ayant été décrits, il est nécessaire maintenantd’évoquer les corrections quantiques effectuées pour prendre en compte le décalage de centre de charge <strong>et</strong>la quantification. Dans un premier temps, nous allons décrire le modèle Density Gradient (DG) puis laméthode <strong>du</strong> couplage Poisson/Schrödinger.2.6.1. Le modèle Dérive Diffusion Quantique ou Density GradientLe modèle Density Gradient, correction quantique <strong>du</strong> modèle Dérive Diffusion, perm<strong>et</strong> de prendre encompte l’eff<strong>et</strong> <strong>du</strong> décalage <strong>du</strong> centre de charge à l’interface Si-SiO 2 avec les équations <strong>du</strong> <strong>transport</strong> semiclassique.C<strong>et</strong>te méthode est basée sur la même résolution que celle utilisées par le modèle Dérive-Diffusion. La différence tient au fait que l’équation de <strong>transport</strong> à résoudre n’est plus l’équation d<strong>et</strong>ransport de Boltzmann, mais l’équation plus générale de <strong>transport</strong> de Wigner [39] [40], dérivée del’équation fondamentale de Liouville Von Neumann,( r k,t) hk∂ρ( r,k,t)( r,k t)∂ ρ , ∂ρ++ θ ( ρ( r,k,t)) =,∂tm ∂r∂tcollII- 28où f est remplacée par la matrice de densité ρ [61] dont les éléments diagonaux ρ nn représentent laprobabilité de présence à l’état ψ n <strong>et</strong> les éléments non diagonaux ρ mn les interférences entre les états ψ n <strong>et</strong>ψ m . L’autre différence avec l’équation de <strong>transport</strong> de Boltzmann est l’apparition d’un troisième termeappelé potentiel quantique de Wigner:θ( ρ( r, k,t)) −iVW ( r,k − k') ρ( r,k',t) dk'=∫ II- 29avec :V W[ V ( r + 1/ 2z)− V ( r −1/2z)] ( − ikz)dz1=∫exp2πII- 30- 55 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisationoù V est l’énergie potentielle. Afin de faire le lien avec l’équation de <strong>transport</strong> de Boltzmann, undéveloppement possible pour l’équation fondamentale de <strong>transport</strong> de Wigner est [42]:( r p,t)∂ ∞2ifW, pi ⎛ h ⎞ 1 2i+1+ ∇ r fW( r,p,t) + qE∇p fW( r,p,t) − ∑ ( −1)⎜ ⎟ ∇ r V p∂tmi ⎝ ⎠ ( i + )+ 1= 12 2 1 !2i( r) ∇ f ( r,p,t)W∂f=W( r,p,t)∂tcollII- 31Ainsi que lorsque h tend vers 0, l’équation de Wigner est similaire à l’équation de <strong>transport</strong> deBoltzmann. C<strong>et</strong>te équation ne comporte aucune approximation hormis celle de la masse effective. Ellefournit un terme supplémentaire qui caractérise les eff<strong>et</strong>s quantiques. En prenant le premier terme de lasérie de Taylor <strong>et</strong> en effectuant un grand nombre d’approximations décrites dans [44] <strong>et</strong> en suivant lamême démarche que dans la méthode des moments, le nouveau système est identique à celui <strong>du</strong> modèleDérive-Diffusion mais le potentiel utilisé est corrigé d’un potentiel quantique:ψ = ψ DD+ ψ QMavecψQM2γh=6m*n⎛ ∇⎜⎝2n ⎞⎟n⎠II- 32Où le paramètre γ perm<strong>et</strong> d’obtenir des résultats proche d’une simulation Poisson/Schrödinger. Ancona estses collaborateurs [44] ont étudié l’influence de ce terme d’ajustement sur des MOSFETs Double Grilles.Ils ont montré que le modèle est moins prédictif lorsque la masse moyenne diminuait, que la températuredécroit <strong>et</strong> que l’épaisseur <strong>du</strong> film mince est faible. De nombreux autres auteurs [47] ont étudiés ce modèlesur des diodes double barrières tunnel pour analyser les limites <strong>du</strong> modèles.Figure II- 7: Comparaison de C(V) entre l’expérience (endiamant) <strong>et</strong> la courbe calculée avec DD (en pointillée) <strong>et</strong> avecDensity gradient (en trait plein). [45]Figure II- 8: Expérimental (symbole) <strong>et</strong> simulations (traits) decaractéristiques IV de courant de grille, pour un nMOSFETs à3 épaisseurs d’oxyde de grille différente. [44]En résumé, le modèle Density Gradient perm<strong>et</strong> de prendre en compte le décalage de charge à l’interfaceSi-SiO 2 <strong>et</strong> dans une certaine mesure le courant tunnel source drain par abaissement de la barrière <strong>du</strong> fait dela forte variation de charge en ce point [43]. En aucun cas, ce modèle ne peut modéliser l’influence de laquantification <strong>et</strong> les phénomènes d’interférence autre que le courant tunnel.2.6.2. Couplage avec une résolution Poisson SchrödingerPour obtenir une description plus rigoureuse des eff<strong>et</strong>s quantiques sur le <strong>transport</strong>, une des alternatives estde procéder à une simulation classique, couplée à une simulation Poisson/Schrödinger 1D dans ladirection <strong>du</strong> confinement. Cela perm<strong>et</strong> de prendre en compte l’influence de la quantification sur le- 56 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisation<strong>transport</strong>. Dans le cadre d’une approche Dérive Diffusion, on effectue un calcul de mobilité pour chaquesous bande [48] avec :<strong>et</strong> le coefficient de diffusion associé [48] avec:**( x, y) × µ ( x, y) Ψi( x, y)**Ψ ( x, y) Ψ ( x, y)∫ Ψi×µ i =II- 33∫ ×Dniii∂EF= µ niniII- 34∂nC<strong>et</strong>te modélisation perm<strong>et</strong> de donner de bons résultats avec un couplage Dérive-Diffusion comme illustrésur la Figure II- 9 <strong>et</strong> développé dans [49]. En faisant de même avec une modélisation balistique <strong>et</strong> encomparant avec les résultats expérimentaux (Figure II- 10), on peut observer qu’un transistor massif de25nm fonctionne à 50% de sa limite balistique. [48]iFigure II- 9: Comparaison entre la simulation Dérivediffusion avec couplage Poisson Schrödinger <strong>et</strong> descaractéristiques expérimentale d’un MOSFET de 64nm à300K [49].Figure II- 10: Comparaison entre une simulation balistique <strong>et</strong>des caractéristiques expérimentales pour un MOSFET massifde 25nm à 300K [49].2.7. ConclusionLes modèles les plus utilisés en TCAD sont donc les modèles Dérive-Diffusion <strong>et</strong> Hydrodynamiques <strong>et</strong>leurs « cousins » intégrant des corrections quantiques. Cependant, ils existent d’autres types demodélisations très peut utilisés. L’équipe de Pur<strong>du</strong>e a développé en 1D, la méthode de matrice dediffusion qui perm<strong>et</strong> de modéliser « assez correctement » la vitesse dans le canal [50] à [55].Malheureusement, aucun résultat n’est sortit en 2D pour l’instant. Une autre méthode est la modélisationpar Harmoniques Sphériques [13] qui perm<strong>et</strong> d’obtenir elle aussi des résultats intéressants. Cependant,aucune de ces modélisations n’a prouvé son efficacité pour les dispositifs de longueur de grille inférieure à50nm. Or aujourd’hui (2005), les MOSFET en phase de pro<strong>du</strong>ction ont une longueur de canal de 45nmenviron. Il est donc nécessaire de se pencher sur les modélisations avancées telles la modélisation MonteCarlo.- 57 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisation3. SIMULATION NUMERIQUE POUR LES DISPOSITIFSULTIMES3.1. Monte Carlo3.1.1. Intro<strong>du</strong>ctionDans les précédents chapitres, la méthode des moments a montré ses limites pour les dispositifs où l<strong>et</strong>ransport est de nature quasi-balistique. Pour prendre en compte ce type de <strong>transport</strong>, la simulation MonteCarlo est la meilleure alternative. En eff<strong>et</strong>, elle consiste à résoudre statistiquement l’équation de <strong>transport</strong>de Boltzmann en simulant le comportement de chacun des porteurs dans le dispositif, sans aucuneapproximation macroscopique. Pour chaque électron, la position <strong>et</strong> le vecteur d’onde à chaque instant sontcalculés en fonction <strong>du</strong> potentiel dans le dispositif. Les interactions, considérées comme des événementsinstantanés qui peuvent modifier l’énergie <strong>et</strong> la vitesse <strong>du</strong> porteur, sont tirées au sort à la fin de chaque vollibre à partir des fréquences d’interaction. Le nom Monte Carlo vient <strong>du</strong> fait que chaque temps de vol libre∆t, type d’interaction <strong>et</strong> nouvelle direction sont tirées au sort. C<strong>et</strong>te méthode est aujourd’hui la plusprécise des techniques de simulation <strong>du</strong> <strong>transport</strong>, mais elle est aussi la plus coûteuse en temps CPU(« Central Processor Unit ») <strong>et</strong> n’est donc guère utilisée lors d’étude d’optimisation de composant. Nousexposerons brièvement le principe de fonctionnement des simulateurs Monte Carlo [56] <strong>et</strong> les différentesaméliorations perm<strong>et</strong>tant de prendre en compte les eff<strong>et</strong>s quantiques.3.1.2. Monte Carlo ClassiqueLe calcul <strong>du</strong> mouvement sous l’influence <strong>du</strong> champ électrique, necessite la connaissance de la relation del’énergie ε vecteur d’onde k représentant la structure de bande, soit dans le cadre de l’approximation nonparabolique pour les vallées ∆ <strong>du</strong> silicium [56] :2 ⎛ 2 2 2h⎞( ) ⎜k kx y k zε 1 + αε = + + ⎟II- 35⎜ * * *2⎟⎝mtmtml⎠Durant un vol libre, le mouvement <strong>du</strong> porteur dans un champ électrique E dans les espaces réel <strong>et</strong>réciproque est défini en appliquant les lois de la dynamique, c'est-à-dire [56]:( k )dr 1 ∂εdk 1== qEII- 36dt h ∂kdt hDu point de vue des interactions, les électrons ont une probabilité d’interagir avec des impur<strong>et</strong>és <strong>et</strong> lesphonons, probabilité déterminée à partir de la loi de Poisson II- 37, loi qui relie le nombre de porteursdiffusants avec le taux global d’interaction [56]:dn= −Γ( hk)nII- 37dtOù ce taux global d’interaction est calculé en sommant toutes les fréquences d’interaction fonction del’énergie <strong>du</strong> porteur (y compris l’interaction self-scattering) [56]:Γ( k)1= ∑τ( h )i i kII- 38- 58 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisationPour simuler, un vol libre <strong>et</strong> une interaction, une séquence de 4 nombres r 1 , r 2 , r 3 <strong>et</strong> r 4 est tirée au sort. Apartir de ces nombres aléatoires, le calcul de vol libre commence en suivant la procé<strong>du</strong>re suivante,illustrée sur la Figure II- 11 :i. La première étape consiste tiré au sort un temps de vol libre ∆t à partir de r 1 avec :ii.iii.iv.1∆t= − ln( r1)II- 39ΓEnsuite, à partir des conditions initiales, on calcule l’énergie <strong>et</strong> la vitesse <strong>du</strong> porteur à la fin <strong>du</strong> vollibre [57]. Le porteur a une trajectoire balistique pendant ce temps ∆t.La troisième étape consiste à déterminer l’interaction à partir de l’énergie de la fin <strong>du</strong> vol libre.Un nombre r 2 est tiré aléatoirement pour identifier le type d’interaction à partir de la loi desélection suivante :i=l−1i=l11∑ ( ) ∑i=1τ i hki=1τ i( hk)II- 40≤ r2≤l = 1,2,3...p+ 1ΓΓOù l est l’interaction que subit le porteurs <strong>et</strong> p le nombre d’interaction totaleAprès l’interaction, on détermine la nouvelle vitesse <strong>et</strong> la nouvelle énergie. Celle-ci a variée(phonons inter vallée) ou est restée constante (impur<strong>et</strong>é) suivant l’interaction tirée. De même, levecteur vitesse a évolué. Par conséquent, deux nouveaux nombres r 3 <strong>et</strong> r 4 sont générésaléatoirement pour déterminer les angles polaire β <strong>et</strong> azimutal α <strong>du</strong> nouveau vecteur vitesse dansle cas d’une interaction isotrope :β = 2π× rcos3( α ) = 1−2×r4II- 41On recommence ceci pour chacun des électrons.La méthode de génération des vols libres plus interactions étant définie, intéressons nous à l’applicationaux dispositifs. Deux approches existent, la première « Ensemble Monte Carlo » [57]-[58] suit lemouvement de chaque porteur en parallèle dans le temps <strong>et</strong> la seconde, méthode « Flux incident » suit leporteurs jusqu’à ce qui celui-ci soit absorbé par un contact [59]. Nous allons décrire ici la méthodeensemble Monte Carlo, qui est la méthode mise en oeuvre dans le code Monte Carlo MONACO del’Institut d’Electronique Fondamentale (IEF). Il sera notre référence tout au long de la thèse. Pour simulerun MOSFET en 2D, un maillage adapté doit être réalisé afin que chaque maille soit peuplée de particules.Classiquement, 50000 particules sont utilisées, <strong>et</strong> sont considérées comme des super électrons dont lacharge Q vaut –qN charge /N particules . La simulation commence à l’équilibre thermodynamique où la solutionest connue. Chaque maille ainsi peuplée en porteurs, la vitesse <strong>et</strong> la position de chacun d’entre eux sontconnues <strong>et</strong> enregistrées lorsque ceux-ci se déplacent de maille en maille sous l’influence <strong>du</strong> champ <strong>et</strong> desinteractions. On peut ainsi effectuer des spectroscopies de porteurs qui perm<strong>et</strong>tent de connaîtreprécisément l’historique de chaque porteur, <strong>et</strong> d’analyser puis de comprendre le <strong>transport</strong> dans lesdispositifs [60].Lorsque les étapes temps de vol libre <strong>et</strong> les interactions ont été effectuées sur un temps pas de t 0 les étapessuivantes ont lieu:i. Détermination de toutes les nouvelles positions <strong>et</strong> énergies de porteurs. A la fin de chaque pas surle temps, on calcule le nombre de porteurs collectés aux contacts <strong>et</strong> de nouveaux porteurs sontinjectés aux contacts ohmiques pour maintenir la neutralité électronique si nécessaire. Les- 59 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisationsurfaces non contactées sont considérées comme des surfaces réfléchissantes, <strong>et</strong> l’interface Si-SiO 2 a un traitement particulier. Une fraction des porteurs arrivant à l’interface est réfléchie, uneautre diffusée. C’est le levier des simulations Monte Carlo pour obtenir les points de la courbeuniverselle de mobilité.ii. Calcul <strong>du</strong> nouveau potentiel dans la structure : résolution de l’équation de Poisson avec lanouvelle distribution de porteur dans la structure. On en dé<strong>du</strong>it le nouveau potentiel <strong>et</strong> le champélectrique.On recommence avec les nouvelles positions <strong>et</strong> le nouveau potentiel de la structure. A la fin de chaque passur le temps, la vitesse <strong>et</strong> l’énergie de chaque porteur sont connues. Lorsqu’il y a convergence <strong>du</strong> courant,la simulation est finie.Figure II- 11: Principe de la modélisation Monte Carlo pourle calcul <strong>du</strong> temps de vol libre <strong>et</strong> de l’interaction [13].Figure II- 12: Principe de base de la simulation Monte Carlo[13].3.1.3. Monte Carlo avec corrections QuantiquesLa simulation Monte Carlo perm<strong>et</strong>tant de prendre en compte les eff<strong>et</strong>s non stationnaires <strong>et</strong> quasibalistiques,les chercheurs tentent aujourd’hui d’y inclure les eff<strong>et</strong>s quantiques pour améliorer laprédiction des simulations. La première voie de travail consiste à résoudre l’équation de <strong>transport</strong> deWigner. En eff<strong>et</strong>, c<strong>et</strong>te équation ayant les mêmes propriétés mathématiques que l’Equation de Transportde Boltzmann, la résolution est facilement transposable. Les eff<strong>et</strong>s d’interférences quantiques y sont inclusdans le terme de potentiel non local de l’équation II- 28 [62]. Pour résoudre c<strong>et</strong>te équation, plusieursméthodes ont été développées. La première, développée par l’équipe de Ferry repose sur la notiond’affinité électronique qui consiste à assigner à la particule une propriété supplémentaire, un poids entre -1<strong>et</strong> 1 à sa charge pour prendre en compte les probabilités de présences <strong>et</strong> les interférences [63]. Ladeuxième méthode consiste à considérer le potentiel quantique comme un terme de collision additionnelle[64] en le faisant passer de l’autre coté de l’égalité le terme de potentiel quantique <strong>et</strong> en l’écrivant enterme de temps de relaxation. Lorsque l’électron subit une interaction quantique, deux nouveaux états sontgénérés entraînant le changement de signe <strong>du</strong> poids statistique de la particule. Ces deux méthodes ontpermis de traiter correctement le cas de barrière tunnel, mais aucun résultat pour l’instant n’est apparu en2D sur des MOSFETs. Cependant, la voie est prom<strong>et</strong>teuse malgré la difficulté de gérer un grand nombrede porteurs <strong>et</strong> de tableaux avec ce type de simulation. Pour obtenir des résultats plus rapides, des méthodes- 60 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisationplus simples ont été développées. Elles consistent à incorporer dans le simulateur un terme de correctionquantique qui vient corriger le potentiel électrostatique classique vu par les particules. Ces approches nesont pas des résolutions complètes de l’équation de <strong>transport</strong> de Wigner, mais elles y sont cependant trèsfortement corrélées car les origines <strong>du</strong> potentiel corrigé proviennent de l’équation de <strong>transport</strong> de Wigner.Deux expressions <strong>du</strong> potentiel de correction ont été identifiées, une obtenue à partir <strong>du</strong> développement aupremier ordre de l’équation de <strong>transport</strong> de Wigner [65] <strong>et</strong> l’autre par détermination d’un potentiel effectif[66] décrit par :2⎛ ⎞⎜ r − r'V = ⎟effectif ∫V( r') expII- 42⎜ 22α⎟⎝ ⎠Où α est la « taille de l’électron ». Pour obtenir c<strong>et</strong>te correction, une des principales approximations est desupposer nuls les termes non diagonaux de la matrice ρ. Par conséquent, les interférences <strong>et</strong> laquantification des porteurs ne peuvent être modélisées. C<strong>et</strong>te modélisation perm<strong>et</strong> cependant de prendreen compte le décalage <strong>du</strong> centre de charge <strong>du</strong>e à la quantification <strong>et</strong> le courant tunnel source drain parabaissement de la barrière de potentiel [43]. Pour simuler les films minces, une approche plus rigoureuseest employée. Elle consiste à découpler l’étude en une résolution Monte Carlo dans le sens <strong>du</strong> <strong>transport</strong> oùles eff<strong>et</strong>s quantiques <strong>et</strong> d’interférences jouent peu <strong>et</strong> une résolution Poisson/Schrödinger dans le sens <strong>du</strong>confinement où le <strong>transport</strong> selon c<strong>et</strong>te direction peut être négligé. La quantification résolue dans chaqu<strong>et</strong>ranche <strong>du</strong> dispositif par une résolution Poisson/Schrödinger; les fréquences d’interactions sontdéterminées pour chaque niveau d’énergie E i dans le cadre d’une configuration gaz 2D, ainsi que lacoexistence entre les gaz 2D/3D [57]. Le point critique est l’injection <strong>et</strong> la collection des porteurs lors destransitions de gaz 2D à 3D qui nécessite une description rigoureuse des probabilités de passage entre lesgaz 2D <strong>et</strong> 3D. C<strong>et</strong>te approche perm<strong>et</strong> de prendre en compte le décalage de centre de charge <strong>et</strong> l’influencede la quantification des porteurs sur le <strong>transport</strong>.3.1.4. ConclusionCes approches sont basées sur une résolution Monte Carlo, méthode qui a prouvé son efficacité pourdécrire les eff<strong>et</strong>s non stationnaires <strong>et</strong> quasi-balistiques. De plus, la prise en compte des eff<strong>et</strong>s quantiquespar la résolution complète de l’équation de Wigner n’a pas encore atteint un niveau de maturité suffisante.Par ailleurs, les chercheurs ont développé, une autre méthode perm<strong>et</strong>tant de résoudre le système en serapprochant de la physique fondamentale. Elle consiste à calculer les fonctions d’ondes en chaque point<strong>du</strong> dispositif pour un système au cristal de NxN atomes de silicium. Pour résoudre, ce problème, on utilisele formalisme des fonctions de Green. C’est l’obj<strong>et</strong> <strong>du</strong> paragraphe suivant.3.2. Fonctions de GreenDans les modélisations semi-classiques, le lien entre le courant <strong>et</strong> la fonction de transmission a été établidans le cadre d’un <strong>transport</strong> où la longueur de la longueur de phase est inférieure à celle <strong>du</strong> dispositif.Lorsque ce n’est plus le cas, le <strong>transport</strong> est cohérent <strong>et</strong> il est nécessaire de résoudre le système endéveloppant les fonctions d’onde des électrons en ses différentes composantes pour calculer la matrice dedensité d’état ρ. Pour les dispositifs de longueur inférieure à 10nm, le décalage <strong>du</strong> centre de charge, laquantification, les eff<strong>et</strong>s tunnels à la barrière source canal [67] ne peuvent plus être considérés comme des- 61 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisationeff<strong>et</strong>s correctifs. Une résolution semi-classique n’est plus envisageable. Pour déterminer la matrice sur unp<strong>et</strong>it cristal de silicium, on utilise le formalisme des fonctions de Green qui perm<strong>et</strong> de calculer la réponsede l’équation fondamentale de Schrödinger, à une impulsion donnée, en tout point <strong>du</strong> cristal. Ceformalisme est très bien décrit par Datta dans [9] <strong>et</strong> dans [68], il y développe la méthodologie sur unexemple simple, une diode n+/n/n+. Pour prendre en compte les interactions, on utilise un modèle d<strong>et</strong>emps relaxation de l’énergie. En chaque maille <strong>du</strong> dispositif, un potentiel d’interaction U est placé quidissipe l’énergie. Une résolution complète en 2D sur des MOSFET double grille [69] a été effectué, ainsique des études sur des multi-grilles [70] [71]. Les résultats <strong>du</strong> groupe de Pur<strong>du</strong>e sont illustrés sur lesFigure II- 13 <strong>et</strong> Figure II- 14Figure II- 13: Représentation de la charge locale dans le casd’une résolution avec fonction de Green dans une configurationtotalement balistique. [69]Figure II- 14: Représentation de la charge locale dans le casd’une résolution avec fonction de Green avec le modèled’interaction de relaxation de l’énergie. [69]Dans la configuration balistique (Figure II- 13), les interférences sont visibles au niveau de la barrière depotentiel au drain. De plus, les porteurs sont balistiques. En eff<strong>et</strong>, en provenance de la source ils gardentleur énergie constante. Et enfin, le courant tunnel source drain est caractérisé par l’existence d’une densiténon nulle « dans » la barrière de potentiel source drain. Lorsque les interactions sont incorporées lesinterférences sont atténuées <strong>et</strong> la chute <strong>du</strong> potentiel dans les accès est visible (Figure II- 14). Lacomparaison en terme de courant entre les deux configurations, montre que les dispositifs ultimes sont à55% de la limite balistique (Figure II- 15).Figure II- 15: Caractéristiques I DS (V DS ) pour un <strong>transport</strong>balistique <strong>et</strong> un <strong>transport</strong> prenant en compte les interactions.[69]Figure II- 16: Ecart entre les simulations Green 2D <strong>et</strong> lasimulation Green avec un couplage avec une résolution dePoisson/Schrödinger. [72]- 62 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisationLundstrom ses collaborateurs [69] montrent que c’est au début <strong>du</strong> canal près de la source que lesinteractions jouent un rôle important pour la détermination <strong>du</strong> courant en comparant une configuration oules interactions sont dans la première moitié <strong>du</strong> canal <strong>et</strong> une autre dans la deuxième moitié. De plus pourgagner en temps de calcul, ils ont comparé une résolution complète 2D (où les phénomènes d’interférencepeuvent avoir lieu dans le sens <strong>du</strong> confinement <strong>et</strong> le sens <strong>du</strong> <strong>transport</strong>) <strong>et</strong> une méthode mixte [72] où lesfonctions de Green sont résolues dans le sens <strong>du</strong> <strong>transport</strong> <strong>et</strong> une simulation Poisson/Schrödinger estrésolue pour la quantification de la charge. Le gain CPU est très important (1h30 contre 40s) mais l’écartentre les deux modèles n’est cependant pas négligeable à l’état ON comme illustré sur la Figure II- 16.Le formalisme des fonctions de Green semble prom<strong>et</strong>teur pour la modélisation des dispositifs ultimes <strong>et</strong>des dispositifs originaux, comme les transistors moléculaires. Un calcul ab-initio de la structure de bandepuis un calcul <strong>du</strong> courant par le formalisme des fonctions de Green perm<strong>et</strong> de déterminer le courant den’importe quelle structure. Cependant, il est encore peu utilisé car très coûteux en temps CPU <strong>et</strong> la priseen compte des interactions n’est pas encore aussi rigoureuse que dans les simulations Monte Carlo.4. MODELES ANALYTIQUES ET COMPACTS4.1. Intro<strong>du</strong>ctionDepuis le début de la microélectronique, les chercheurs ont développé, suivant leur besoin, des modèlesanalytiques plus ou moins perfectionnés pour modéliser diverses architectures de MOSFET <strong>et</strong>/oudifférents phénomènes physiques. L’obj<strong>et</strong> de c<strong>et</strong>te partie est de faire un état de l’art non exhaustif desmodèles analytiques, en commençant par la modélisation classique en <strong>transport</strong> stationnaire. Ensuite, lescorrections effectuées pour prendre en compte les eff<strong>et</strong>s non stationnaires seront explicitées. Enfin, nousterminerons par le modèle balistique de Natori [86] <strong>et</strong> sa généralisation au <strong>transport</strong> quasi-balistiquedéveloppée par Lundstrom [93], qui constitue le point de départ <strong>du</strong> modèle développé dans le chapitre IV.4.2. Modèles stationnairesLes modèles traditionnels macroscopiques sont basés sur la notion de mobilité. Les hypothèses d’unnombre important d’interactions <strong>et</strong> d’un champ faible sont valables dans les dispositifs de longueursupérieure à environ 500nm. De plus, l’extraction expérimentale rapide de la mobilité a contribué audéveloppement de c<strong>et</strong>te modélisation. Le courant est alors déterminé en régime linéaire [11] par:VDSID= WCox( VG−VTh) µII- 43LEt en régime saturé [11] par:VDSATI Dsat = WCox( VG− VTh) µII- 442LPour obtenir des résultats fiables, chacun des paramètres des équations II- 43 <strong>et</strong> II- 44 a subi descorrections pour prendre en compte les eff<strong>et</strong>s apparaissant suite aux ré<strong>du</strong>ctions d’échelle. Enumérons cesprincipales corrections:- 63 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisation La correction de l’épaisseur d’oxyde <strong>du</strong>e au décalage de la charge sous l’interface <strong>et</strong> à la polydéplétionperm<strong>et</strong> de déterminer l’épaisseur d’oxyde équivalente [73]. Correction de la tension de seuil V th pour prendre en compte les eff<strong>et</strong>s canaux courts <strong>et</strong> l’eff<strong>et</strong> despoches. Les tensions correctives sont déterminées par la méthode « Voltage DopingTransformation» [74] ou par une analyse géométrique des longueurs des zones de charge espace[75] Correction de la longueur électrique en calculant la longueur de la zone de pincement λ [74]-[73]. Calcul des résistances d’accès [76] pour déterminer la tension effective aux bornes <strong>du</strong> canal.Ensuite, de nombreux eff<strong>et</strong>s physiques (courant de grille, le courant de fuite <strong>du</strong> substrat) <strong>et</strong> eff<strong>et</strong>scorrectifs (eff<strong>et</strong>s en largeur de grille W) <strong>et</strong> les liens entre les différents régimes (accumulation, forteinversion…) peuvent être ajoutés pour tendre vers de la modélisation de type SPICE.Il est important de noter que même si dans le cadre de c<strong>et</strong>te thèse sur le <strong>transport</strong> électronique, la notionde mobilité est le point central, il est nécessaire de connaître <strong>et</strong> de comprendre les évolutions de la chargepour en dé<strong>du</strong>ire, suite à une possible analyse <strong>du</strong> courant, les évolutions propres à la vitesse moyenne desporteurs ou à la mobilité. Dans les transistors de grandes longueurs de grilles, les eff<strong>et</strong>s correctifs sontnégligeables <strong>et</strong> le <strong>transport</strong> en est régime stationnaire. Comme rappelé au chapitre I, la mobilité estmodélisée par:µ oµ =α1 / α⎡ ⎛ µ o VDS⎞ ⎤II- 45⎢1+⎥⎢⎜vsatL⎟⎣ ⎝ ⎠ ⎥⎦où α un terme de calibrage. Lors <strong>du</strong> passage des MOSFET à longueur de grille inférieure à 500nm, leseff<strong>et</strong>s non stationnaires sont apparus. Il a fallu prendre en compte les eff<strong>et</strong>s de survitesse.4.3. Modèles non stationnairesPour prendre en compte c<strong>et</strong>te survitesse, une approche grossière consiste à multiplier la vitesse desaturation par une constante [110] [73]. Cependant, une méthode compacte plus proche de la réalité a étédéveloppée par Baccarani [77] <strong>et</strong> repris par Sim [78] [79]. Elle consiste à utiliser la théorie des momentspour obtenir des équations de mobilité dépendant de la température électronique. En négligeant lacomposante cinétique <strong>et</strong> la composante de diffusion thermique, l’équation de conservation de l’énergies’écrit [77] :dTCdxTC+2vth− T<strong>et</strong> la mobilité des électrons est définie par [77] :oùτLw= −12qkB( T T )C0E( x)II- 46µ oµ n =II- 471 + β −2k Bµoβ = II- 48q2v τ vthwsat- 64 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisationEn intégrant le long <strong>du</strong> canal pour obtenir la mobilité moyenne, on obtient une mobilité dépendant de latension V DS <strong>et</strong> <strong>du</strong> temps de relaxation de l’énergie.µ oµ ENS = II- 491 + γ VOùγENSENSDSµ 0 1= II- 50v Lsat( 1 + 4v τ / L)thLa différence avec II- 45 provient de la pondération par un coefficient dépendant <strong>du</strong> ratio entre la longueurcaractéristique de la relaxation de l’énergie <strong>et</strong> la longueur électrique L (II- 50). Ainsi, lorsque L est trèsgrande devant le libre parcours moyen associé au temps de relaxation de l’énergie, on obtient l’équationII- 45. C<strong>et</strong>te modélisation, assez simple, perm<strong>et</strong> de prendre en compte les eff<strong>et</strong>s non stationnaires dans ledomaine où les approximations de la méthode des moments sont valables. D’autres équipes ontdéveloppés des modèles similaires. Gamiz [80],[81] <strong>et</strong> Chen [82] <strong>et</strong> Vivek [83] ajoutent une composanteau courant évaluée à partir d’une longueur caractéristique phénoménologique qui caractérise le degré dedépendance de la vitesse de l’électron avec la variation <strong>du</strong> champ dans le canal. Ces modélisations sontvalidées par des simulations Monte Carlo. Les modèles développés ci-dessus sont basés sur les équationsdes modèles hydrodynamiques <strong>et</strong> sont donc à ce titre, soumise aux mêmes approximations ; plus cellespropres à la modélisation compacte. Pour preuve, les chercheurs qui ont développé ces modèles ne lesvalident que pour des MOSFETs de longueur supérieure à 50nm. En dessous de c<strong>et</strong>te longueur, l<strong>et</strong>ransport rentre dans un régime quasi-balistique. Il est alors nécessaire d’étudier la modélisation <strong>du</strong><strong>transport</strong> électronique avec de nouvelles grandeurs.w4.4. Approche de Landauer4.4.1. Modèles balistiquesSelon l’ITRS 2004, en 2016 la longueur de grille des transistors est prévue de mesurer 9 nm. A c<strong>et</strong>tedimension le <strong>transport</strong> sera très fortement balistique. Dans c<strong>et</strong>te configuration, où les interactions jouentun rôle négligeable, il est pertinent de calculer les fonctions d’onde des électrons dans la direction <strong>du</strong>confinement <strong>et</strong> de remplacer la résolution des fonctions d’onde dans le sens <strong>du</strong> <strong>transport</strong> par un calcul deflux de porteurs. En eff<strong>et</strong>, dans les dispositifs balistiques, les contacts « injectent » des fonctions d’ondesqui se propagent dans le dispositif. Ce dernier peut alors être représenté par un diagramme énergétiquecomme illustré sur la Figure II- 17 . Les contacts sont très dopés, <strong>et</strong> E C y est uniforme, ils sont supposésproche de l’équilibre thermodynamique. Ainsi, chacun d’entre eux est décrit par son niveau de Fermi <strong>et</strong> lecourant peut être évalué à travers le dispositif avec :− q=Ω∑⎧⎨ f⎩⎛ hk⎝ m⎞⎛ hk⎝ mzz( k) ⎜ ⎟T( k ) − f ( k) ⎜ ⎟T( k )JL * LR R *k⎠⎞⎠RL⎫⎬⎭II- 51*Dans c<strong>et</strong>te équation, h k / m est la vitesse des porteurs injectés des contacts, <strong>et</strong> f L <strong>et</strong> f R sont les niveaux dezFermi associés aux contacts source(S) <strong>et</strong> drain (D) respectivement <strong>et</strong> T LR <strong>et</strong> T RL sont les coefficients d<strong>et</strong>ransmissions <strong>du</strong> courant SD <strong>et</strong> DS, égaux à 1 pour le cas balistique.- 65 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisationFigure II- 17: Vision schématique de l’approche de Landauer.Dans le cadre d’un Si nMOSFET de longueur électrique L <strong>et</strong> sans confinement dans le sens de la largeurde grille W, Natori a calculé le courant avec c<strong>et</strong>te approche [5] en sommant les contributions des flux dechaque vallée <strong>et</strong> de chaque niveau énergétique. Ceci pour le drain <strong>et</strong> la source. L’expression théorique <strong>du</strong>courant est alors :I = W2q( kT )2π h23 / 2∑∑valley nzmz⎡⎢F⎣1/ 2⎛ Φ⎜⎝FS− EkTC max −i⎞⎟ −⎠F1/ 2⎛ Φ⎜⎝FS− EC max −ikT− qVD⎞⎤⎟⎥ ⎠ ⎦II- 52Où F 1/2 est l’intégrale de Fermi-Dirac [13]. En réécrivant la charge en terme de capacité <strong>et</strong> de tension deseuil <strong>et</strong> en calculant le décalage <strong>du</strong> centre de charge <strong>et</strong> moyennant quelques approximations décrites dans[5], Natori obtient un modèle compact. Dans ce modèle le courant est gouverné par le « bottle neck » à lasource. En ce point, la vitesse est la vitesse thermique. Natori a comparé ce modèle avec des résultatsexpérimentaux à 77K. A c<strong>et</strong>te température les interactions avec les phonons sont peu importantes, le libreparcours moyen est grand <strong>et</strong> le <strong>transport</strong> se rapproche de sa limite balistique comme illustré sur les FigureII- 18 <strong>et</strong> Figure II- 19. [86]Figure II- 18: Caractéristique I(V) d’un MOSFET balistique(ligne pointillée) comparée au modèle de Natori avec lepremier niveau énergétique. (ligne continue) [86]Figure II- 19: Caractéristique I (V) d’un MOSFET balistique(ligne pointillée) comparée au modèle de Natori avec tous lesniveaux énergétiques. (ligne continue) [86]A faible V DS les résultats expérimentaux <strong>et</strong> la simulation sont différents car les porteurs ne sont pas attirésrapidement vers le drain <strong>et</strong> subissent un nombre plus important d’interactions. Par contre à fort V DS , les- 66 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisationporteurs injectés traversent rapidement le canal <strong>et</strong> la rétro-diffusion diminue. La comparaison des FigureII- 18 <strong>et</strong> Figure II- 19 révèlent aussi l’importance de prendre en compte toutes les bandes d’énergie <strong>du</strong>esau confinement. Pour étudier l’influence de la quantification, Jiménez <strong>et</strong> ses collaborateurs [87] ont étudiéla transcon<strong>du</strong>ctance de ce type de modèle compact à 40K <strong>et</strong> 300K comme illustrée sur les Figure II- 20 <strong>et</strong>Figure II- 21. L’apparition de ces pics provient de la succession des flux injectés dans le canal par chaqueniveau énergétique. Cela est expliqué en détails dans [88]. De plus c<strong>et</strong>te modélisation perm<strong>et</strong> facilementl’étude de MOSFET double Grille <strong>et</strong> à grille enrobante. Il faut pour cela calculer les fonctions d’onde dansle plan perpendiculaire au <strong>transport</strong> <strong>et</strong> utiliser ensuite la méthode des flux. Des travaux similaires ont étéeffectués par Likarev est ses collaborateurs [89] [90] [91] avec une simulation complète <strong>du</strong> dispositif en2D pour étudier les eff<strong>et</strong>s canaux courts <strong>et</strong> DIBL. Ils ont montré que les eff<strong>et</strong>s canaux courts sont critiquespour les dispositifs de longueur inférieurs à environ 10nm <strong>du</strong>s aux fortes fluctuations de tension de seuil.Un autre eff<strong>et</strong> très important à prendre en compte dans l’étude <strong>du</strong> <strong>transport</strong> balistique est l’eff<strong>et</strong> tunnel carl’étalement des fonctions d’ondes source <strong>et</strong> drain peut se recouvrir <strong>et</strong> engendrer une probabilité non nullede passage source à drain. Le groupe de Pur<strong>du</strong>e [92] a estimé avec un modèle compact (validé par dessimulations avec les fonctions de Green) que sur un MOSFET de 5 nm, 80% <strong>du</strong> courant I OFF <strong>et</strong> 20% <strong>du</strong>courant I ON est dû au courant tunnel.Figure II- 20: Transcon<strong>du</strong>ctance à 40K en fonction de V GSsur un double grille totalement balistique [87]Figure II- 21: Transcon<strong>du</strong>ctance à 300K en fonction de V GSsur un double grille totalement balistique [87]Par ailleurs, Lundstrom a réécrit le modèle de Natori dans une version simplifiée en vue de le généraliserau <strong>transport</strong> quasi-balistique [93]-[96]. Au dessus de c<strong>et</strong>te tension, la grille impose la charge en haut de labarrière de potentiel par la capacité de l’oxyde. Par ailleurs, c<strong>et</strong>te charge correspond dans le même temps àla contribution <strong>du</strong> flux positif <strong>et</strong> <strong>du</strong> flux négatif, donc:COX+−( V − V ) ≈ n ( E ) + n ( E − qV )GSthFSFSDSII- 53L’équation précédente détermine donc le niveau de Fermi en fonction des polarisations de grille <strong>et</strong> dedrain. Ayant déterminé le niveau de Fermi, les flux positif <strong>et</strong> négatif peuvent évalués en intégrant sur toutela population source <strong>et</strong> drain pour obtenir le courant [9]:ID= I+−( E ) − I ( E − qV )De plus, la densité de porteur en haut de la barrière de potentiel est donné par :SFSFSDS− +( 1 + n n )+ − += 0) = nS+ nS= nSS SII- 54n ( x/II- 55- 67 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisationEn ce point, la vitesse à considérer est la vitesse moyenne des porteurs ayant un vecteur d’onde positif,c’est-à-dire la vitesse thermique développée au chapitre I. Par conséquent, le courant balistique est portépar la moitié de la fonction de distribution f <strong>et</strong> est donné par:I + qWn += S v thermII- 56Avec une équation similaire pour I - , <strong>et</strong> en utilisant II- 56 <strong>et</strong> II- 55, on obtient [96]:Or dans le cas non dégénéré,n+SI = W qn[ 0) ]*⎛ mCkT ⎞ ( EFS)/kT= 2⎜⎟e22⎝ πh ⎠S+ −⎡1− n ⎤S/ nS( vtherm⎢ + − ⎥II- 57⎣1+ nS/ nS⎦n−S*⎛ mCkT ⎞ ( EFS−qVDS)/kT= 2⎜⎟e22⎝ πh ⎠II- 58D’où avec II- 53, II- 59, II- 58, II- 57, on obtient l’équation de la caractéristique I(V) pour un <strong>transport</strong>balistique à partir <strong>du</strong> somm<strong>et</strong> de la barrière [96]:−qV⎡DS / kT1 − e ⎤( V − V ) v⎥⎦I = WCoxGS th therm ⎢II- 59−qVDS/ kT⎣1+ eEn pratique il est plus précis d’utiliser la statistique de Fermi-Dirac pour intro<strong>du</strong>ire l’eff<strong>et</strong> de ladégénérescence des porteurs, illustré sur la Figure II- 22. Avec c<strong>et</strong>te statistique, les expressions sontsimilaires [96]:I= WCAvec η ( − ε ) kTF E FS /ox( V − V )GSthvFDtherm⎡1− F1/⎢⎣ 1 + F20( η F − U DS)/F1/2( η F)( η − U )/F ( η )FDS0F⎤⎥⎦II- 60= <strong>et</strong> U = qV kT <strong>et</strong> F 0 <strong>et</strong> F 1/2 sont les intégrales des Fermi-Dirac à l’ordre 0DS DS /<strong>et</strong> 1. De plus, en prenant toutes les sous bandes, la vitesse est le ratio <strong>du</strong> flux injecté sur la charge totale[95]. Ce calcul est donne la moyenne des contributions de chaque vitesse thermique associée à son niveauénergétique pondérée par sa population. C<strong>et</strong>te vitesse est illustrée sur la Figure II- 23.vFDtherm1 ⎡= ∑ ⎢nn i ⎢⎣i*ci*di2kTmπmF1 /F02 (( EF− εi)/kT )(( E − ε )/kT )Fi⎤⎥⎥⎦II- 61Figure II- 22: Fonction de distribution en haut de la barrièrede potentiel pour différentes polarisations de drain. [96]Figure II- 23: Vitesse thermique dans un gaz 2D en prenanten compte l’ensemble des porteurs (trait pointillé) ou juste lapremière bande énergétique (trait plein) [94]- 68 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisation4.4.2. Modèles quasi balistiquesEn pratique, les MOSFETs nanométriques ne sont pas purement balistiques <strong>et</strong> le courant apparaît àenviron 50% de sa limite balistique pour les MOSFETs actuels. En présence d’interactions, le courant estexprimé en fonction d’un coefficient de transmission T=1-R C . Pour le <strong>transport</strong> quasi-balistique, unedérivation similaire au cas balistique perm<strong>et</strong> de déterminer le courant. Par la méthode des flux on peutdéfinir la densité de porteurs en haut de la barrière de potentiel par [96] :++ − II InS( x = 0) = nS+ nS= + (1 − T ) + TII- 62WqvWqv WqvthermOù le premier terme correspond au flux injecté identique au cas balistique. Le second correspond à lapartie rétro-diffusée <strong>et</strong> le troisième correspond aux porteurs injectés par le drain. Pour cela, la vitesse estsupposée identique <strong>et</strong> égale à v therm <strong>et</strong> la transmission Drain Source est égale à celle Source Drain. Par uncalcul similaire au cas balistique on obtient l’équation II- 63 qui généralise l’équation II- 59 :I= WCox( V − V )GSthvtherm⎛1− R⎜⎝1+ RCC+therm⎡⎢⎞⎢1 − e⎟⎢⎠ ⎛1− R⎢1+⎢⎜⎣ ⎝1+ R−qVDS/ kTCC⎞⎟e⎠−−qVDS/ kTtherm⎤⎥⎥⎥⎥⎥⎦II- 63Pour évaluer le courant I ON (ie V DS >>kT), le terme entre croch<strong>et</strong>s représentant l’injection <strong>du</strong> drain sesimplifie <strong>et</strong> le courant est donné par [98]:I= WCox⎛1− RC( V − ) ⎜+ ⎟ GS Vthvtherm1 RC⎠⎝⎞II- 64C<strong>et</strong>te expression est différente de celle calculées par la méthode des moments où le courant est le pro<strong>du</strong>itde la vitesse moyenne dans le canal définie par µE <strong>et</strong> par la charge moyenne dans le canal. Parconservation <strong>du</strong> courant, les deux approches illustrées sur la Figure II- 24 sont identiques. L’une calcule lavitesse <strong>et</strong> la charge moyenne dans le canal, l’autre détermine la vitesse <strong>et</strong> la charge en un point, au somm<strong>et</strong>de la barrière de potentiel. C<strong>et</strong>te dernière approche est plus pertinente pour l’étude <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasibalistiquecar elle perm<strong>et</strong> de faire le lien, de façon très aisée, entre le <strong>transport</strong> purement diffusif <strong>et</strong> l<strong>et</strong>ransport purement balistique comme illustré sur la Figure II- 25.Figure II- 24: Illustration de la zone critique pour le calcul<strong>du</strong> courant dans l’approche de Landauer.Figure II- 25: Illustration de la fonction de distribution en hautde la barrière de potentiel dans le cadre d’un régime d<strong>et</strong>ransport quasi-balistique.- 69 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisationDans c<strong>et</strong>te approche, le courant est le pro<strong>du</strong>it de la charge de la capacité MOS <strong>et</strong> de la vitessed’injection [97] définie par:vinj= vtherm⎛1− R⎜⎝1+ RCC⎞⎟⎠II- 65L’expression précédente est le pro<strong>du</strong>it de deux termes qu’il est nécessaire de bien maîtriser pour évaluercorrectement la vitesse d’injection. Le premier terme est la vitesse thermique définie au chapitre I. C<strong>et</strong>tevitesse correspond à l’agitation thermique des porteurs. (Figure II- 26). Lorsqu’une partie de ces porteurssont arrivés en haut de la barrière par diffusion, ils sont injectés dans le canal, <strong>et</strong> une partie revient parrétro-diffusion. Dans l’expression II- 65, la difficulté est d’estimer correctement ce coefficient de rétrodiffusionR C :+−− fR C = II- 66fDes simulations Monte Carlo ont montré qualitativement [99] que lorsque les porteurs pénètrent dans lecanal sur une distance supérieure à la distance où le potentiel chute de kT/q, les porteurs ont très peu dechance de revenir vers la source. La transmission source à drain peut alors se représenter par latransmission sur la première couche de silicium de longueur l, appelé la « kT layer » définie sur la FigureII- 27. D’après ces travaux <strong>et</strong> la théorie des matrices d’interactions, on peut donc estimer le coefficient derétro-diffusion R C par [99]:R l≈ C lpm +II- 67lPar ailleurs, un calcul théorique par une dérivation de l’équation de <strong>transport</strong> de Boltzmann perm<strong>et</strong>d’obtenir une forme analytique de la fonction de distribution sur une diode n+/n/n+ par Sano dans [100] <strong>et</strong>[101]. De plus, l’approche de Landauer <strong>et</strong> la version quasi-balistique ont été validées expérimentalementpar plusieurs groupes [102] par la détermination <strong>du</strong> coefficient de rétro-diffusion R C . En analysant lesévolutions des grandeurs de II- 67 <strong>et</strong> de la vitesse thermique en fonction de la température, uneexploitation des mesures expérimentales en température perm<strong>et</strong> de déterminer R C . Il a été montré [103]que ce coefficient était de l’ordre de 0.4 à 0.6 pour les dispositifs d’environ 50nm. Ce qui signifie que l<strong>et</strong>ransport est à environ 50% de sa limite balistique.Figure II- 26: Illustration de la vitesse thermique, <strong>et</strong> desfonctions de distribution dans les accès <strong>et</strong> dans la barrièreFigure II- 27: Illustration de la « kT layer » dans le cadre <strong>du</strong>calcul <strong>du</strong> coefficient de rétro-diffusion R C .- 70 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisationCe modèle est très intéressant, mais le chapitre IV m<strong>et</strong>tra en évidence les limites <strong>et</strong> les approximations dece modèle. Ensuite, un nouveau modèle de rétro-diffusion, basé sur les mêmes principes mais perm<strong>et</strong>tantde mieux prendre en compte le <strong>transport</strong> dans les MOSFET quasi-balistiques y sera développé.4.5. Modèle compact SPICEUn modèle compact regroupe un ensemble d’équations <strong>et</strong> de paramètres qui décrivent les comportementsstatique <strong>et</strong> dynamique <strong>du</strong> transistor. Les équations de courant <strong>et</strong> les dérivées <strong>du</strong> premier ordre doivent êtrecontinues sur l’ensemble des plages de polarisation. Un modèle SPICE est utilisé par les technologuespour optimiser le dispositif <strong>et</strong> par les concepteurs pour commencer l’étude des prototypes dans la phase depré-in<strong>du</strong>strialisation. Aussi les paramètres doivent avoir une signification pour les deux métiers. De plus,le jeu de paramètres doit être unique car il décrit une technologie donnée. Concernant les équations, ellesrésultent <strong>du</strong> compromis entre une approche semi-empirique pour minimiser le temps de calcul <strong>et</strong> uneapproche physique pour représenter correctement une génération de transistors <strong>et</strong> pour pouvoir donneravec précision les tendances en cas de dérive de la technologie. Les modèles les plus utilisés sont BSIM4[110] <strong>et</strong> MM11 [73]. A l’origine BSIM4 est basé sur des formules analytiques, mais la volonté de suivreau plus près les courbes expérimentales a ren<strong>du</strong> le modèle fortement empirique avec un grand nombre deparamètres de calibrage. Plus d’une centaine de paramètres accompagnent ces équations en régimecontinu. A cela, il faut ajouter une quinzaine de paramètres technologique en dynamique. L’augmentationconstante <strong>du</strong> nombre de paramètres de calibrage est délicate. En eff<strong>et</strong>, au-delà de la perte <strong>du</strong> sens physiquedes formules <strong>du</strong> modèle, l’acquisition des paramètres devient de plus en plus délicate à con<strong>du</strong>ire car ungrand nombre d’entre eux agit de la même manière sur les caractéristiques électriques. La corrélation desparamètres s’amplifie avec le risque d’obtenir un jeu de paramètres repro<strong>du</strong>isant un même comportementélectrique mais fournissant des prédictions divergentes. Pour mener à bien le calibrage d’une technologiedonnée, il est nécessaire de faire des choix sur les paramètres les plus influents à conserver <strong>et</strong> mener uneextraction sur ces paramètres. Afin d’obtenir des paramètres ayant un sens physique, il faut les extrairelocalement c'est-à-dire dans des conditions de polarisation correspondant à un mécanisme dominant. Unefois les paramètres de premier ordre acquis, les suivants sont alors optimisés dans une autre région. Lastratégie s’achève par une dernière optimisation de l’ensemble des paramètres pour prendre en compteleurs interactions <strong>et</strong> leurs influences éventuelles dans les régions où ils n’ont pas été extraits. Lesparamètres déterminés ont ainsi une signification physique satisfaisante pour la simulation de circuits.Pour mener à bien ce travail, une stratégie ordonnée d’extraction est mise au point. De la même manièrequ’une calibration en TCAD, il est important de commencer l’extraction sur les dispositifs longs <strong>et</strong> largespour connaître, en autre, l’empilement de la grille <strong>et</strong> déterminer ainsi l’épaisseur d’oxyde <strong>et</strong> le dopagecanal <strong>et</strong> poly-silicium. Ensuite par mesure I DS (V GS ) à faible V DS avec différents V BS , la mobilité <strong>et</strong> la tensionde seuil peuvent alors être extraites. Après, en s’intéressant aux dispositifs plus p<strong>et</strong>its, les paramètres deseff<strong>et</strong>s canaux courts <strong>et</strong> de mobilité à forts champs <strong>et</strong> résistances d’accès sont évalués. A partir de c<strong>et</strong>teextraction, un jeu de paramètres est défini pour modéliser une technologie. Actuellement, il est nécessaired’augmenter le nombre de paramètres pour pouvoir décrire correctement le comportement <strong>du</strong> MOSFET.Plusieurs voies de recherches sont à l’étude. L’équipe de Berkeley (BSIM) expose les défis <strong>et</strong> lespossibilités de modélisations des génération sub-100nm dans [107]. Actuellement, le compact Model- 71 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisationCouncil souhaite choisir un seul modèle pour la modélisation des transistors futurs. On s’oriente vers lesmodèles plus physiques, comme PSP, un modèle mixte entre MM11 <strong>et</strong> le modèle de l’université dePennsylvanie.5. SAVOIR SE SITUER SUR L’EVENTAIL DE LAMODELISATION5.1. Intro<strong>du</strong>ctionAprès plusieurs années de recherche <strong>et</strong> de développement, la TCAD a permis de simuler les procédés defabrication <strong>et</strong> le comportement électrique des dispositifs avec une précision raisonnable. Aujourd’hui, denouveaux challenges se dressent suite à la diminution des longueurs de grilles. En atteignant l’échellenanométrique, le développement <strong>et</strong> l’optimisation des MOSFETs sont plus ar<strong>du</strong>s. Les possibilités dechaque modèle doivent être correctement évaluées pour ne pas comm<strong>et</strong>tre d’erreur sur l’interprétation desrésultats. L’obj<strong>et</strong> de c<strong>et</strong>te partie est donc de donner des éclairages qui nous semblent pertinents pour lechoix de la modélisation adéquate.5.2. Prédictions <strong>et</strong> précisionsLa prédiction <strong>et</strong> la précision de la TCAD sont des problèmes qu’il est nécessaire de soulever. En eff<strong>et</strong>,que penser lorsqu’une simulation d’une caractéristique I(V) représente parfaitement les mesuresexpérimentales ? Est-ce dû à une modélisation excellente, où à un simple calibrage. Il y a alors risqueimportant de se méprendre sur la pertinence de la modélisation si le calibrage n’est pas expliqué ainsi qu<strong>et</strong>outes les approximations physiques sous-jacentes. Ainsi, la qualité de la réponse dépend de la précisionque vous souhaitez <strong>et</strong> de la gamme de validité de la solution. Les questions à se poser sont donc [104]:• Quelle est la modélisation appropriée face à mon problème ?• Quelles sont les approximations possibles que je peux effectuer ?• Quelle est la précision souhaitée?• Quelle est la gamme de validité de ma réponse ?Par conséquent, il est nécessaire de connaître les compromis, les avantages <strong>et</strong> inconvénients de chaquemodélisation.5.3. Compromis en TCADLes outils TCAD possèdent une interface <strong>et</strong> des outils adaptés à l’exploitation des résultats. L’utilisateurpeut créer son plan d’expérience <strong>et</strong> obtenir la surface de réponse associée pour optimiser une technologie.Traditionnellement un plan d’expérience est réalisé avec le modèle Dérive-Diffusion sur les implantationssource drain <strong>et</strong> extensions pour optimiser le I ON /I OFF en gardant un bon contrôle <strong>du</strong> DIBL (


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisationLe compromis vitesse/précision est le plus important dans la recherche en simulation, spécialement enTCAD où le temps de calcul est fortement lié au maillage. Il faut s’assurer que la précision requise pourun problème donné peut se faire dans un temps raisonnable.Par ailleurs, il est nécessaire lorsque l’on simule un dispositif, de s’assurer qu’il possède les bonnescaractéristiques morphologiques, de dopage, de contraintes <strong>et</strong>c… La simulation de la technique defabrication doit être aussi précise que la simulation électrique. Les deux versants de la TCAD doiventavancer de pair. C’est pourquoi, il est très important de rester très critique sur l’exploitation <strong>et</strong> lescomparaisons entre les résultats de simulations les données expérimentales.5.4. Bilan d’un point de vue <strong>transport</strong>5.4.1. Bilan TCADAfin de mieux cerner les différences entre les modèles de simulation, elles sont récapitulées dans leTableau II- 3. Ce tableau présente les principales approches dans l’étude <strong>du</strong> <strong>transport</strong>, ainsi que leurslimites <strong>et</strong> leurs avantages.Modèles TCAD Transport Limites Avantages CPU REFDérive Diffusion Eff<strong>et</strong> stationnaire Eff<strong>et</strong> non stat.Hydrodynamique Eff<strong>et</strong> non stat. Eff<strong>et</strong> Quasi BalistiqueMonte CarloBalistiqueMonte Carlo WignerFonction de Greenssans interactions Balistique Quasi Balistique Eff<strong>et</strong>s non stat. Balistique Quasi-Balistique Eff<strong>et</strong>s non stat. Courant tunnel Interférence Balistique Courant tunnel Interférence Courant tunnel Eff<strong>et</strong> quantique Interférence Pas de calibrationpossible sur les mesures Masse effective Mise en oeuvre Cas limite balistique P<strong>et</strong>its dispositif Peu souple Souple Robuste Souple Robuste Robuste Dynamique1[1]1.5 [4]100 [6] C’est 1 référence 1 [48] Tout est pris encompte Balistique Courant tunnel Interférence100 [63]10 [68]Fonction de Greensavec interactions Quasi Balistique Eff<strong>et</strong>s non stat. Courant tunnel Interférence P<strong>et</strong>it dispositifs Peu souple Masse effective Tout est pris encompte100 [69]Tableau II- 3 : Tableau récapitulatif des modèles de simulations d’un point de vue <strong>transport</strong>. Les limites, les avantages, l<strong>et</strong>emps CPU caractéristique relatif au modèle Dérive Diffusion est noté. De plus, une publication référence est proposée.Enfin, pour donner une vue d’ensemble, le Tableau II- 4, perm<strong>et</strong> de rappeler les principaux liens entre lesmodèles afin de donner un éclairage d’ensemble sur la modélisation.- 73 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisationTableau II- 4 : Tableau récapitulatif des modèles de simulations d’un point de vue physique. Les principales approximations <strong>et</strong>les grandeurs caractéristiques y sont rappelées.5.4.2. Bilan des modèles compactsLe travail effectué précédemment pour les modèles de simulation peut s’effectuer aussi pour les modèlesanalytiques <strong>et</strong> compacts. Les avantages <strong>et</strong> les inconvénients sont listés dans le Tableau II- 5.Modèles compactsTransportLimitesAvantagesREFStationnaire Eff<strong>et</strong> stat. Eff<strong>et</strong> non stat. Cas d’école [74]Non Stationnaire Eff<strong>et</strong> non stat. Eff<strong>et</strong> Quasi Balistique Eff<strong>et</strong> non stat. [78]Approche de Quasi Balistique Continuité entre QuantificationLandauer Eff<strong>et</strong>s non stat.le Station. <strong>et</strong> le Bal[96]Balistique Balistique Pas de calibration C’est 1 référence [86]Compact modelSPICE Quasi Balistique Eff<strong>et</strong>s non stat.possible sur les mesures Physique <strong>du</strong> <strong>transport</strong>approximative Tous les régimes RapideTableau II- 5 : Tableau récapitulatif des modèles compacts. Les limites, les avantages De plus, une des publicationsréférences associé au modèle est proposée.[110]Les différents modèles, avec leurs limitations, ayant été rappelés, nous allons situer notre travail dansl’éventail de la modélisation- 74 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisation6. NOTRE CONTRIBUTION6.1. Analyse expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesLes études <strong>du</strong> <strong>transport</strong> électronique sur les MOSFET nanométriques sont délicates en raison <strong>du</strong> grandnombre d’eff<strong>et</strong>s parasites qui apparaissent sur les dispositifs nanométriques. Pour étudier de manièrerigoureuse les eff<strong>et</strong>s non stationnaires, des diodes n+/n/n+ seront fabriquées puis analysées parcomparaison des résultats expérimentaux <strong>et</strong> de simulations. Ce chapitre perm<strong>et</strong>tra de cerner, de manièreoriginale, les limitations des modèles Dérive-Diffusion, Hydrodynamique <strong>et</strong> Monte Carlo en lesconfrontant à l’expérience. A c<strong>et</strong>te étude, s’ajoutera une étude de spectroscopie de porteurs m<strong>et</strong>tant enévidence les limites des modèles Dérive-Diffusion <strong>et</strong> Hydrodynamique à l’aide des fonctions dedistribution. Enfin, deux calculs théoriques perm<strong>et</strong>tront de définir les différents régimes de <strong>transport</strong> pourl’utilisation <strong>du</strong> modèle adéquat.6.2. Réalisation d’un modèle analytique physique pour MOSFETDans le chapitre IV, des simulations Monte Carlo perm<strong>et</strong>tront de comprendre précisément la nature <strong>du</strong><strong>transport</strong> dans les dispositifs ultimes. A partir de c<strong>et</strong>te étude, la théorie de Landauer sera utilisée pourdévelopper un nouveau modèle compact basé sur l’analyse fine de la spectroscopie de porteurs.L’architecture <strong>du</strong> nouveau modèle sera centrée sur le développement d’un nouveau modèle de rétrodiffusionbasé sur la détermination des probabilités de porteurs balistiques <strong>et</strong> de rétro-diffusion le long <strong>du</strong>canal. Ce modèle est implémenté dans le modèle compact MASTAR QUASI BALLISTIC. L’objectif dece modèle analytique est de décrire le plus fidèlement possible la physique des dispositifs. La référencesera le simulateur Monte Carlo MONACO résolvant l’équation de <strong>transport</strong> de Boltzmann (gaz 3D,Statistique de Boltzmann) [60]. Le but est de se « placer entre la TCAD <strong>et</strong> les modèles compacts »comme illustrée sur la Figure II- 28 où sont représentés les différents compromis de la modélisation.Suivant la démarche souhaitée dans [105] où la TCAD perm<strong>et</strong> d’améliorer les modèles compacts,l’objectif est de développer un modèle perm<strong>et</strong>tant de refléter la physique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> <strong>et</strong> assez flexiblepour pouvoir y inclure ensuite les phénomènes absents pour le moment des simulations Monte Carlocomme l’influence de la quantification.M ASTAR QUASI BALLISTICSIMPLE5COM PACTS MODELESSIMPLE5T CADSIMPLE5444EXTENSIBLE3UNIVERSALEXTENSIBLE3UNIVERSALEXTENSIBLE3UNIVERSAL222111000EMPIRICALPHYSICALEMPIRICALPHYSICALEMPIRICALPHYSICALN°PARAMETERSACCURATEN°PARAMETERSACCURATEN°PARAMETERSACCURATEFigure II- 28 : Le compromis difficile des modèles SPICE (rouge) <strong>et</strong> des simulateurs TCAD (en vert). Le travail se situe entreles deux. Le but étant de faire un modèle (en bleu) qui soit basées sur des simulateurs TCAD <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tant de faire de l’analysede type « SPICE » sur le courant I ON . Remarque : la notation est collégiale.- 75 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisation7. REFERENCES[1] “A Review of Hydrodynamic and Energy–Transport Models for Semicon<strong>du</strong>ctor DeviceSimulation”, T. Grasser, T.W. Tang, H. Kosina, S. Selberherr, Proceeding of IEEE, vol. 91, 2003,pp: 251-273.[2] “Transport equations for electrons in two valley semicon<strong>du</strong>ctors”, Blotekjaer, IEEE Trans. ElectronDevices, vol. 17, 1970, pp: 38-47.[3] “Diffusion of hot and cold electron in semicon<strong>du</strong>ctor barriers”, Stratton, Physical Review, 126(6),1962, pp: 2002-2013.[4] “The hydrodynamic Model in Semicon<strong>du</strong>ctors; Coefficients calculations for the con<strong>du</strong>ction bandof silicon”, M. Rudan, Pitman Res. Notes, Laugman Edition, 1994.[5] “Ballistic m<strong>et</strong>al oxide semicon<strong>du</strong>ctor field effect transistor”, K. Natori, J. App. Phys., vol. 76, n°8,1994, pp: 4879- 4890.[6] “The Monte Carlo m<strong>et</strong>hod for the solution of charge <strong>transport</strong> in semicon<strong>du</strong>ctors with applicationsto covalent materials”, C. Jacoboni and L. Reggiani, Reviews of Modern Physics, vol. 55, n°3,1983.[7] “Density gradient Analysis of MOS Tunnelling”, M.G. Ancona, Z. Yu, R. Dutton, P.J. VanVoorde, M.Cao and D. Vook, IEEE Trans. Electron Devices, vol. 47, n°12, 2000, pp:2310-2319.[8] “Device simulation requirements for sub-30nm CMOS”, Gilberto Curatola, Seminaire ST Crolles,24/02/2005[9] “Electronic Transport in Mesoscopic Systems”, S. Datta, Cambridge University Press, 1995.[10] “Modeling of Quantum <strong>transport</strong>”, D.K. Ferry, Solid State Physics, vol. 49, 1995, pp: 283-284.[11] “Physique des semi-con<strong>du</strong>cteurs <strong>et</strong> des composants électronique”, 5 ème édition, H. Mathieu, EditionDunot, 2001.[12] “The ballistic Nanotransistor: A simulation Study”, R. Ren, R. Venugopal, S. Datta and M.Lundstrom, invited paper IEDM, 2004.[13] “Fundamental of carrier <strong>transport</strong>”, M.S. Lundstrom, Cambridge University Press, 2001.[14] http://www.sciences.univ-nantes.fr/physique/perso/blanqu<strong>et</strong>/synophys/25emaxw/25emaxw.htm[15] “An Improved Hydrodynamic Transport Model for Silicon”, T-W. Tang, S. Ramaswamy and J.Nam, IEEE Trans. Electron Devices, vol.40, n°8, 1993, pp: 1469-1477[16] “Two Formulation of semicon<strong>du</strong>ctor Transport Equation based on spherical Harmonic expansionof the Boltzmann Transport equation”, T-W. Tang, S. and H. Gan, IEEE Trans. Electron Devices,vol.47, n°9, 2000, pp: 1726-1732.[17] “Steady State and Transient Analysis of Submicron Devices using Energy Balance and SimplifiedHydrodynamic Models”, Y. Apanovich, A. Lyumkis, B. polsky, A. Shur and P. Balkey, Trans.Computer Aided Designed of Integrated Circuits and Systems, vol.13, n°6, 1994, pp: 702 -70[18] “Generalized energy Transport Models for Semicon<strong>du</strong>ctor Device Simulation”, M.C. Vecchi andL.G. Reyna, Solid State Electronics, vol.37, n°10, 1994, pp: 1705-1716.[19] “Comparison of Semicon<strong>du</strong>ctor Transport Models Using a Monte Carlo Consistency Test”, S.Ramaswamy and T. Tang, IEEE Trans. Electron Devices, vol. 41, 1994, pp: 76-83- 76 -


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Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisation[95] “Achieving the ballistic limit current in Si MOSFETs”, K.Kim, J.G. Fossum, Solid StateElectronics, vol. 47, 2003, pp: 721-726.[96] “A Landauer Approach to Nanoscale MOSFETs”, M.S. Lundstrom, Journal of ComputationalElectronics, vol. 1, 2002, pp: 481-489.[97] "Elementary scattering theory of the Si MOSFET", M.S. Lundstrom, IEEE Electron DevicesL<strong>et</strong>ters, vol. 18, 1997, pp: 361-363.[98] “A Compact Double Gate MOSFET Model Comprising Quantum Mechanical and NonstaticEffects”, G. Baccarani, S. Reggiani, IEEE Trans. Elec. Devices, vol. 46, n°8, august 1999, pp:1656-1666.[99] “Essential Physics of Carrier Transport in Nanoscale MOSFETs”, M.S. Lundstrom and Z. Ren,IEEE Trans. Electron Devices, vol. 49, 2002, pp: 131-141.[100] “Kin<strong>et</strong>ics of Quasi-Ballistic Transport in Nanoscale Semicon<strong>du</strong>ctor Structures: Is theballistic Limit Attainable at Room Temperature?”, N. Sano, Physical Review L<strong>et</strong>ters, vol. 93,246803, 2004, pp:1-4[101] “Kin<strong>et</strong>ic study of velocity distributions in nanoscale semicon<strong>du</strong>ctor devices under roomtemperature operation”, N. Sano, Appl. Phys. L<strong>et</strong>., vol. 85, n°18, 2004, pp: 4208-4210[102] “Temperature Dependent Channel Backscattering Coefficients in Nanoscale MOSFETs”, M.Chen, Electron Devices Me<strong>et</strong>ing, IEDM 2002. Digest. International, pp: 39-42.[103] “Separation of channel Backscattering Coefficients in Nanoscale MOSFET”, M-J.Chen, H- T.Huang, Y-C. Chou, R-T Chen, Y-T. Tseng, P-N Chen, and C. H. Diaz, IEEE Trans. Elec. Dev.,vol.51, n°9, 2004, pp: 1409-1415.[104] “Challenges and solutions for numerical modelling of nanoMOSFETs”, G. Curatola, G. Fiori andG. Iannacone, IEEE Trans. Electron Devices, vol. 3, 2003, pp: 535-538.[105] “The role of TCAD in Compact Modeling”, M. Duane, Applied Materials, Nanotech 2002, vol. 1,2002.[106] “Modelling and simulation challenges for nanoscale MOSFETs in the ballistic limit”, G. Curatola,G. Fiori, G. Iannaccone, Solid-State Electronics 48, pp: 581-587.[107] “Practical compact modelling approaches and options for sub-0.1µm CMOS technologies”, M.Chan, X. Xi, J.He, K.M. Cao, M. V. Dunda, A.M.Niknejad, P.K. KoC. Hu, MicroelectronicsReliability.[108] “International Technology Road Map for Semicon<strong>du</strong>ctors”, 2004 Edition, Semicon<strong>du</strong>ctor in<strong>du</strong>stryAssociation, http://www.itrs.n<strong>et</strong>.[109] “Floops –ISE, DIOS, ISE TCAD Release 10.0, Volume 2.a, Process Simulation, IntegratedSystems Engineering, 2004.[110] “BSIM 4.1.0 MOSFET Model User’s Manual”, C.Hu and al, Department of ElectricalEngineering and computer sciences, University of California, Berkley, 2000.- 81 -


Chapitre II : Les différents niveaux de la modélisation- 82 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesCHAPITRE III :ETUDE EXPERIMENTALE DESEFFETS NON STATIONNAIRES.1. INTRODUCTIONPour l’analyse des modèles utilisés pour la simulation <strong>du</strong> <strong>transport</strong> électronique, la diode n+/n/n+ est unedes structures de prédilection [1]-[2]. En eff<strong>et</strong>, c<strong>et</strong>te structure s'apparente en bien des points au canald'inversion d'un transistor mais elle est facilement simulable dans un espace réel 1D. De nombreux eff<strong>et</strong>sphysiques qui compliquent l'analyse <strong>du</strong> <strong>transport</strong> dans les MOSFETs ne sont plus présents dans les diodes.Ainsi, les diodes ont été à maintes reprises étudiées théoriquement pour comparer les modèles (c.f.chapitre II). Cependant, à notre connaissance, l’étude expérimentale <strong>du</strong> <strong>transport</strong> électronique ne s’estjamais portée sur des diodes sur silicium. Habituellement, l’analyse est effectuée sur des transistors [3]-[4]-[5] pour lesquels un important travail de calibrage est nécessaire. Ce travail est d’autant plus difficilequ’il faut tenir compte de multiples eff<strong>et</strong>s couplés. L’objectif de ce chapitre est d’étudier le <strong>transport</strong>électronique sur des diodes réelles <strong>et</strong> de montrer les différences qui apparaissent entre les résultatsexpérimentaux <strong>et</strong> les résultats électriques en fonction des modèles de simulation existants.Après un rappel sur l’intérêt de la diode par rapport au transistor pour l’étude "académique" <strong>du</strong> <strong>transport</strong>électronique, les technologies envisageables pour la réalisation de ces diodes seront évaluées afin dechoisir la plus appropriée. Ensuite, la méthodologie pour la mise en évidence des eff<strong>et</strong>s non stationnairessera expliquée. Après un calibrage des modèles sur les diodes longues où le <strong>transport</strong> est a prioristationnaire, les eff<strong>et</strong>s non stationnaires seront mis en évidence sur des diodes de plus en plus courtes <strong>et</strong>les limites des modèles Dérive-Diffusion <strong>et</strong> Hydrodynamique seront analysées par comparaison avec lesmesures expérimentales. Ensuite, ce travail sera complété par une analyse spectroscopique par simulationMonte Carlo <strong>et</strong> des mesures en température. Enfin, un calcul original perm<strong>et</strong>tant de déterminer les régimesde <strong>transport</strong> électronique clôturera ce chapitre.2. INTERETS DES DIODESL’étude <strong>du</strong> <strong>transport</strong> dans les MOSFETs est délicate à cause <strong>du</strong> nombre important de phénomènesphysiques qui rentrent en jeu en même temps <strong>et</strong> qu’il est difficile de décorréler (eff<strong>et</strong>s quantiques, gaz 2D,- 83 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesrugosité de surface…). Par conséquent, l'étude <strong>et</strong> l'identification des eff<strong>et</strong>s non stationnaires <strong>et</strong> quasibalistiquessont plus aisées sur les diodes où les eff<strong>et</strong>s propres au <strong>transport</strong> en couche d’inversion ne sontpas présents.Détaillons ces eff<strong>et</strong>s, présents dans les MOSFETs <strong>et</strong> absent de diodes correctement conçues.La rugosité d’interface dégrade fortement la mobilité dans le canal. Il est donc important de bien connaîtrela qualité de l’interface <strong>et</strong> son influence sur le <strong>transport</strong> [6]. Bien qu’il existe différents modèles demobilité [7] <strong>et</strong> de fréquences d’interactions [8] perm<strong>et</strong>tant de décrire le phénomène de rugosité, la qualitéde l’interface n’est pas une grandeur expérimentale précise [9] <strong>et</strong> il est nécessaire de procéder à uncalibrage des modèles par rapport à des mesures expérimentales pour obtenir un accord satisfaisant. Pourne pas subir l’influence de la rugosité <strong>et</strong> devoir alors intégrer un degré supplémentaire de calibrage, notreobjectif est d'élaborer des diodes où le <strong>transport</strong> pourra être considéré comme volumique <strong>et</strong> non confinésur une interface.De plus, en <strong>transport</strong> volumique, l'énergie des porteurs n'est pas quantifiée, ce qui est très avantageux. Eneff<strong>et</strong>, la quantification dans le canal d'un transistor engendre un changement de masse effective decon<strong>du</strong>ction en fonction de la tension de grille. De plus c<strong>et</strong>te quantification évolue le long <strong>du</strong> canal car lechamp effectif évolue lui aussi [10]. Enfin, dans le cas d'une simulation au niveau microscopique (MonteCarlo), les fréquences d’interaction doivent être déterminées pour un gaz 2D avec la possibilité d<strong>et</strong>ransitions vers un continuum 3D [11]. L’analyse <strong>du</strong> <strong>transport</strong> électronique sur les diodes est bien plusfacile car la distribution des porteurs est dans une configuration gaz 3D, où la masse effective decon<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> les fréquences d’interaction sont constantes le long <strong>du</strong> canal <strong>et</strong> bien connues.De plus, dans un MOSFET à l’état passant, la densité de porteurs est dégénérée [12] à la source <strong>et</strong> lesétudes doivent prendre en compte c<strong>et</strong>te dégénérescence. Avec les simulations Dérive-Diffusion <strong>et</strong>Hydrodynamique, c<strong>et</strong>te option est possible, mais les simulateurs Monte Carlo employés <strong>du</strong>rant c<strong>et</strong>te thèseévoluent avec la statistique de Boltzmann. Pour que les simulations Monte Carlo soient les pluspertinentes possibles, la densité maximale des diodes fabriquées ne dépassera pas 5x10 19 cm -3 . Les eff<strong>et</strong>s dedégénérescence pourront alors être négligés.Par ailleurs, il convient d’évoquer l’intérêt des diodes dans le cadre de la simulation des procédés defabrication. En eff<strong>et</strong>, lors d’une étude sur un dispositif, il faut mener un important <strong>et</strong> rigoureux travail decalibrage de la simulation des procédés. Une erreur sur les profils de dopants peut engendrer des erreursimportantes sur les caractéristiques simulées. L’intérêt des diodes se manifeste à nouveau car leurélaboration ne nécessite qu'un nombre limité d'implantations <strong>et</strong> d'espèces de dopants à utiliser. Aussi, uneplus grande confiance peut être accordée aux résultats des simulations de c<strong>et</strong>te étape technologique quedans le cas <strong>du</strong> MOSFET qui pose encore de sérieux problèmes de ce point de vue [13]. De façon généraleil y a moins d’étapes technologiques à m<strong>et</strong>tre en œuvre pour la réalisation d'une diode que pour celle d'unMOSFET, ce qui doit a priori con<strong>du</strong>ire à moins de dispersions. Par conséquent, les comparaisonssimulation/expérience seront plus pertinentes <strong>et</strong> l’analyse des résultats perm<strong>et</strong>tra d'identifier plusclairement les eff<strong>et</strong>s non stationnaires <strong>et</strong> quasi-balistiques.- 84 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnaires3. LES DIODES EXPERIMENTALES N+/N/N+ ETUDIEESL’objectif de l’étude est de m<strong>et</strong>tre en évidence les eff<strong>et</strong>s non stationnaires sur des diodes n+/n/n+expérimentales <strong>et</strong> de connaître les limites des modèles. Il est donc nécessaire de mener au préalable uneétude par simulation pour connaître l’influence de la géométrie <strong>et</strong> des dopages des diodes sur les modèles.C<strong>et</strong>te étude con<strong>du</strong>ira à optimiser les diodes pour m<strong>et</strong>tre en exergue les eff<strong>et</strong>s non stationnaires <strong>et</strong> lesdifférences entre modèles. Le critère à optimiser est le ratio R, rapport des courants Dérive-Diffusion <strong>et</strong>Hydrodynamique à V DS =1V :R =IIDSDS( VDS= 1V)Energy Balance( VDS= 1V)Dérive−DiffusionLa valeur de ce ratio sera considérée comme une mesure de l’importance des eff<strong>et</strong>s non stationnaires(sachant toutefois que les eff<strong>et</strong>s quasi-balistiques ne peuvent être pris en compte rigoureusement que parles simulations Monte Carlo). Nous chercherons donc à réaliser des structures aptes à présenter une valeurélevée de ce ratio pour m<strong>et</strong>tre en évidence les eff<strong>et</strong>s non stationnaires <strong>et</strong> les limites des modèles. Pour c<strong>et</strong>teétude d’optimisation, la structure de la Figure III-1, diode dopée à l’arsenic avec des jonctions n+/n plusou moins gra<strong>du</strong>elles est simulée avec les modèle Dérive-Diffusion <strong>et</strong> Energy Balance décrits dans leTableau III-1.III- 1MODELES PHYSIQUES SOUS DESSIS (ISE)Modèle de recombinaisons : Shockley-Read-Hall +AugerMobilité : modèle de Université de Bologne [8]Saturation <strong>du</strong> champDensité Intrinsèque Effective : SlotBoom [8]Calcul des densités électroniques : Fermi-DiracPas d’ionisation par impact1-Modèle classique Dérive Diffusion2-Modèle hydrodynamique de Strattonavec temps de relaxation de l’énergie de 0.3psFigure III-1: Schéma des diodes simulées. Dioderéférence : 10 20 /10 15 /10 20 à V DS =1V.Tableau III-1 : Modèle pris en compte dans la modélisationthéorique des diodes n+/n/n+.Les résultats de simulation obtenus (non montrés) sont similaires à ceux de nombreuses publications [14]-[15]. Les principaux paramètres qui influent sur le ratio R (III-1) sont le champ, les dopages <strong>et</strong> la raideurdes jonctions. Pour résumer, ces études montrent que :- Plus les diodes sont courtes <strong>et</strong> plus la polarisation est forte, plus les eff<strong>et</strong>s non stationnaires sontimportants. Cela est dû au fait que plus le champ augmente, plus le gaz électronique est mis facilementhors équilibre <strong>et</strong> peut le rester sur une grande partie de la zone active. Pour les grandes longueurs,supérieures au micron, le ratio entre les modèles Dérive-Diffusion <strong>et</strong> Energy Balance est égal à 1 car il n’ya pas d’eff<strong>et</strong> non stationnaire. L’écart entre les modèles est d’environ 40% sur une diode de 60nm.- Plus le dopage de la zone n est faible, plus R est grand, par simple eff<strong>et</strong> de la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> nombred'interactions. La vitesse moyenne <strong>du</strong> gaz électronique peut plus rapidement augmenter.- 85 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnaires- Plus le dopage des accès n+ est élevé plus la tension aux bornes <strong>du</strong> canal est grande. Les eff<strong>et</strong>s nonstationnaires sont donc plus importants. C’est un corollaire de la dépendance en champ.- Plus la raideur des jonctions est faible, moins les eff<strong>et</strong>s non stationnaires sont présents car le gazélectronique subit davantage d’interactions à la source <strong>et</strong> devient moins facilement hors équilibre. C’est uncorollaire de la dépendance <strong>du</strong> dopage de la zone n.En conclusion, pour obtenir des eff<strong>et</strong>s non stationnaires importants, les diodes n+/n/n+ à fabriquer doiventêtre les plus courtes possibles, avec un dopage n faible <strong>et</strong> des jonctions les plus abruptes possibles. Deplus, pour évaluer l’influence des extensions sur les eff<strong>et</strong>s non stationnaires, des diodes avec desextensions symétriques <strong>et</strong> asymétriques de différents dopages seront fabriquées. Ensuite, le calibrage desparamètres de fabrication perm<strong>et</strong>tra de repro<strong>du</strong>ire les résultats expérimentaux par les simulations Dérive-Diffusion sur les grands dispositifs où le <strong>transport</strong> est supposé stationnaire. Ensuite, en gardant cecalibrage, les p<strong>et</strong>its dispositifs où le <strong>transport</strong> devient non stationnaire voire quasi-balistique serontsimulés, ce qui perm<strong>et</strong>tra de m<strong>et</strong>tre en évidence les eff<strong>et</strong>s non stationnaires <strong>et</strong> les limites des modèles.4. LA TECHNIQUE DE FABRICATION4.1. Choix de la technologie de fabricationPour réaliser les diodes n+/n/n+, l’évaluation des technologies disponibles à Crolles, BICMOS <strong>et</strong>CMOS, a été effectuée. En technologie BICMOS, la structure n+/n/n+ est réalisée à la place <strong>du</strong> transistorbipolaire <strong>et</strong> connectée par le collecteur, comme illustré sur la Figure III-2. En technologie CMOS, endopant légèrement les caissons (initialement dopés en Bore à 10 15 at/cm 3 ) pour rendre le substrat de type nà 10 16 at/cm 3 , <strong>et</strong> en implantant les source <strong>et</strong> drain pour définir les zones n+, on obtient une diode n+/n/n+où la longueur de la zone n est alors la longueur <strong>du</strong> la grille plus celle des espaceurs. La grille sert juste demasque pour la zone n comme illustré sur la Figure III-3.Figure III-2: Résultats d’une simulation de la technique defabrication avec DIOS d’une diode n+/n/n+ avec latechnologie BICMOS. En rouge, dopage à 10 20 at.cm -3 ,jaune , dopage à 10 16 at.cm -3Figure III-3 : Résultat d’une simulation de la technique defabrication d’une diode n+nn+ avec la technologie CMOS.En rouge, dopage à 10 20 at.cm -3 , jaune , dopage à 10 16 at.cm -3- 86 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesCes deux technologies ont été simulées pour évaluer les avantages <strong>et</strong> les inconvénients de chacune, dans lebut d'obtenir des structures où le <strong>transport</strong> est essentiellement volumique 1D, non perturbé par lesinterfaces <strong>et</strong> les eff<strong>et</strong>s de confinement quantique, <strong>et</strong> susceptibles de présenter un ratio R élevé. Le résultatde c<strong>et</strong>te étude montre que la technologie CMOS est la plus pertinente pour l’étude des eff<strong>et</strong>s nonstationnaires. En eff<strong>et</strong>, bien que la disposition verticale de la technologie BICMOS perm<strong>et</strong>te de connaîtreprécisément le profil de dopants par mesure SIMS, plusieurs points ne plaident pas en faveur de c<strong>et</strong>t<strong>et</strong>echnologie. Premièrement, le ratio obtenu est faible (1.4 à V DS =2.5V) car les résistances d’accès liées auxlongues régions n+ sont élevées. De plus, le courant prend le chemin où le potentiel chute le plusrapidement possible, c’est à dire à la surface <strong>du</strong> STI. Dans c<strong>et</strong>te structure, le <strong>transport</strong> est donc perturbépar des interactions avec la surface <strong>du</strong> STI. Enfin, le dernier point négatif est la forte diffusion des dopantsde la couche enterrée vers la couche épitaxiée. En eff<strong>et</strong> l’épitaxie se déroulant à température élevée, lajonction n+/n ne possède pas la raideur nécessaire à la mise en évidence des eff<strong>et</strong>s non stationnaires. Enrevanche, la technologie CMOS remplit mieux ces critères. A première vue, la connaissance <strong>du</strong> dopagedans les zones n <strong>et</strong> n+, élément indispensable aux comparaisons, est plus difficile car les profils de dopagene sont pas 1D. C’est l’inconvénient principal de c<strong>et</strong>te structure. Cependant, à partir des profils desmesures SIMS <strong>du</strong> dopage vertical dans les zones n+ <strong>et</strong> par révélation chimique des dopants, laconnaissance <strong>du</strong> profil 2D de dopants est possible. De plus, le calibrage de la technique de fabrication desgrandes diodes par des caractéristiques I(V) <strong>et</strong> C(V) perm<strong>et</strong>tra de connaître le dopage <strong>du</strong> canal. Outre c<strong>et</strong>tedifficulté, les autres impératifs de la diode théorique sont respectés. En eff<strong>et</strong>, les eff<strong>et</strong>s quantiques <strong>et</strong> derugosités sont négligeables. Pour ne pas subir les eff<strong>et</strong>s électrostatiques de la grille sur le <strong>transport</strong>, unoxyde épais de 6nm a été fabriqué <strong>et</strong> la grille poly-silicium n'a pas été pas dopée pour obtenir une tensionde bandes plates nulle. Cela con<strong>du</strong>it à un champ de confinement presque nul dans le canal <strong>et</strong> le <strong>transport</strong>est bien unidimensionnel sur toute la profondeur des jonctions, comme illustré sur la Figure III-4.Figure III-4: Flux de courant dans la diode de 40nm àV DS =1V en simulation Dérive-Diffusion.Figure III-5 : Profil <strong>du</strong> dopage dans la diode de 40nm.De plus, avec les étapes de siliciurations, les résistances d’accès sont faibles. Enfin, l’implantationverticale des dopants dans les zones n+ donne une jonction n+/n de très bonne qualité. La raideur de4décades/50nm comme illustré sur la Figure III-5 perm<strong>et</strong> d'obtenir des ratios à faible longueur de grilled’environ 1.4 à 1V. De plus, les longueurs de grille à notre disposition, de 10 microns jusqu’à 40nmperm<strong>et</strong>tent une étude complète des différents régimes de <strong>transport</strong>. La technologie CMOS a donc étéutilisée pour la fabrication des diodes.- 87 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnaires4.2. Les différentes variantes de diodesPour obtenir le maximum d’informations sur les eff<strong>et</strong>s non stationnaires <strong>et</strong> quasi-balistiques, des diodesn+/n/n+ ont été fabriquées, ainsi que des diodes avec des extensions de dopages intermédiaires n lddsymétriques <strong>et</strong> asymétriques. Afin d’optimiser le courant, certains auteurs ont élaboré avec succès desMOSFETs asymétriques [16]-[17]. C<strong>et</strong>te configuration perm<strong>et</strong> d’obtenir un profil de potentiel plusabrupte coté source que coté drain, ce qui donne un meilleur courant I ON à I OFF constant. En eff<strong>et</strong>, ensurdopant p+, un N-MOSFET <strong>du</strong> coté source, le profil de potentiel est plus abrupt <strong>et</strong> le coefficient derétro-diffusion R C diminue [18]. Le courant augmente alors. Pour obtenir ces mêmes eff<strong>et</strong>s, différentsdopages des extensions ont été utilisées pour obtenir des profils de potentiel différents <strong>et</strong> donc, onl’espère, un courant dissymétrique. De plus, en reprenant le principe des MOSFET asymétriques, desdiodes asymétriques ont été fabriquées pour perm<strong>et</strong>tre de visualiser la différence entre le courant source àdrain <strong>et</strong> drain à source. Afin de faire varier le profil de potentiel, <strong>et</strong> donc le coefficient de rétro-diffusionR C , plusieurs doses implantées n ldd sont utilisés : 5×10 12 cm -2 ; 1×10 13 cm -2 ; 5×10 13 cm -2 ; 2×10 14 cm -2 . Leprocédé général est rappelé dans le Tableau III-2 :Device Architecture N+/N/N+ P+/P/P+Triple Well none nonecaisson P 1e12/cm2 70 keV noneanti-punchthrough none noneVt adjust 1 none noneVt adjust 2 none noneVt adjust Low-Leak none noneN well activation recuit type STI recuit type STIDouble gate oxide none noneGate oxide GO2 65nm GO2 65nmPoly thickness 120nm poly 120nm polyMOS poly predope none noneGate definition ASM/700 (DST8UV30)+HM ASM/700 (DST8UV30)+HMTEOS 52A 52ANitride 132A 132ANLDD SPLIT SPLITPOCK N GO2 none nonen-MDD none noneNMOS pock<strong>et</strong>s none noneN-HALO none nonePLDD SPLIT SPLITPOCK P GO2 none noneRTP n-MDD none nonep-MDD none nonepMOS pock<strong>et</strong>s none noneP-HALO none noneTEOS 80 A 80 ANitride 200A 200ATEOS none noneS/D1 As 2e15/cm2 15keV BF2 2e15/cm2 3keVS/D2 none noneTEOS 200A ( 650C,9'25'') 200A ( 650C,9'25'')IMP S/D 1 PMOS GO2 none noneIMP S/D 2 PMOS GO2 none noneNitride 200A 200ARTP S/D activation spike 1080 spike 1080Co - TiN depot 80A Co, 100TiN (150C) 80A Co, 100TiN (150C)CoSi2 - RTP flash 1 RTP 530C, 30s RTP 530C, 30sCoSi2 - RTP flash 2 RTP 830C, 20s RTP 830C, 20sTableau III-2: Tableau des différentes étapes <strong>du</strong> procédé de fabrication- 88 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnaires<strong>et</strong> les différentes variantes technologique dans le Tableau III-3 :Split NMOS Groups 1 2 3 4 5 6 7 8 9Sans extension NO DOSE x xExtensions As 5e12/cm2 15keV tilt=0As 1e13/cm2 15keV tilt=0As 5e13/cm2 15keV tilt=0As 2e14/cm2 15keV tilt=0As 5e12/cm2 15keV tilt=40As 1e13/cm2 15keV tilt=40As 5e13/cm2 15keV tilt=40As 2e14/cm2 15keV tilt=40Tableau III-3: Tableau des différentes variantes <strong>du</strong> procédé de fabricationxxxxxxx5. MISE EN EVIDENCE DU TRANSPORT NONSTATIONNAIREDans un premier temps, le profil de dopage 2D va être calibré. Ensuite, la diode de 10µm où le <strong>transport</strong>est stationnaire sera simulée avec le modèle Dérive-Diffusion pour obtenir exactement les résultatsexpérimentaux, en jouant sur les paramètres des procédés de fabrication. A partir de ce calibrage, lasimulation des autres diodes sera effectuée. Les différences entre les modèles seront analysées pour m<strong>et</strong>treen évidences les eff<strong>et</strong>s non stationnaires <strong>et</strong> quasi-balistiques.5.1. Méthodologies de calibrageLa méthodologie de calibrage est la suivante. Premièrement, les structures des diodes sont déterminées pardes coupes MEB. Ensuite, l’empilement de grille est déterminé au moyen de caractérisations C(V). Enfin,les caractéristiques I(V) de la diode de 10µm où le <strong>transport</strong> est stationnaire sont calibrées avec le modèleDérive-Diffusion <strong>et</strong> le modèle de mobilité de Bologne [8] (Figure III-6). Ce premier calibrage effectué, ilest nécessaire de connaître précisément le profil 2D de dopants dans les structures. En eff<strong>et</strong>, commeexpliqué précédemment, une erreur sur le profil de dopage est source d’erreur très importante. Or, le butde l’étude étant de comparer quantitativement les résultats expérimentaux avec la simulation, le calibrage<strong>du</strong> profil 2D de dopants est primordial. Pour cela, des coupes MEB perm<strong>et</strong>tent de connaître la longueurmoyenne des diodes, la longueur des espaceurs <strong>et</strong> la profondeur <strong>et</strong> pénétration des siliciurations. Ensuiteune révélation chimique <strong>et</strong> une analyse SIMS perm<strong>et</strong>tent de calibrer le dopage en 2D (Figure III-7). Cedouble calibrage effectué, le jeu de diodes est connu assez précisément pour ne pas attribuer lesdifférences entre simulations électriques à une erreur de simulation des étapes technologiques defabrication. Il suffira ensuite d’exploiter les différences entre la modélisation <strong>et</strong> les valeurs expérimentalesdes p<strong>et</strong>its dispositifs pour m<strong>et</strong>tre en évidence les eff<strong>et</strong>s non stationnaires.- 89 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesFigure III-6: Méthodologie de calibrage des diodes 10microns. La première étape consite à calibrer l’empilementde grille, ensuite on ajuste le dopage <strong>du</strong> canal <strong>et</strong> lesparamètres de diffusion pour obtenir le réseau I(V)expérimentalFigure III-7: Méthodologie de calibrage de la cartographie2D <strong>du</strong> dopage. Par une coupe MEB, les longueurs de grillesont déterminées <strong>et</strong> la révélation chimique ainsi qu’unemesure SIMS perm<strong>et</strong> de déterminer la cartographie dedopage 2D.5.1.1. CalibrageComme indiqué sur la figure précédente, la première étape de calibrage est la détermination del’empilement de grille pour connaître le dopage <strong>du</strong> substrat, ainsi que le dopage <strong>et</strong> l’épaisseur de la grille.1.1.1.1 C (V)La structure des diodes est identique à celle des transistors ; seuls les dopages sont inversés comme décritpar la Figure III-8. Par conséquent, la seule possibilité de mesure de C(V) est la mesure de capacitéSource/Grille ou Drain/Grille. La mesure capacité Grille/Substrat n’est pas possible car la capacitéparasite liée à la zone de charge espace sous la prise substrat empêche de calibrer proprement lacaractéristique C(V) en accumulation. Par conséquent, seule la partie en inversion forte est ajustée.Résistance (Ohm.m) .35500Rinv à 3V30500255002050015500105001,0E+02 1,0E+03 1,0E+04 1,0E+05 1,0E+06Fréquence (Hz)Figure III-8: Description de la structure 2D <strong>et</strong> de laméthodologie de mesure des C(V).Figure III-9: Capacité maximale sur une capacité de40000µm 2 pour différentes valeurs de fréquences.- 90 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesLa structure étant originale par rapport aux technologies standard, des mesures de capacités <strong>et</strong> derésistances à différentes fréquences ont été effectuées. Sur la Figure III-9 est tracée la résistance del’empilement de grille en fonction de la fréquence <strong>et</strong> sur la Figure III-10, la valeur de la capacité àV GS =3V. Ces mesures montrent qu’il est pertinent d’effectuer les mesures à 10kHz.Capacité à -3V (pF) .70605040302010Capacité à 3VC (F) .6E-135E-134E-133E-132E-131E-13SILICIUM diode de 10micronsSIMULATION diodede 10 microns01,E+02 1,E+03 1,E+04 1,E+05 1,E+06Fréquence ( Hz)0-4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4V GS (V)Figure III-10: Résistance maximale sur une capacité de 40000µm 2 pour différentes valeurs de fréquences.Figure III-11: Calibrage de l’empilement de grille des diodes.Simulation en Dérive DiffusionLa caractéristique C(V) est tracée sur la Figure III-11 sur la diode de 10µm. A partir de ces mesures lacaractéristique C(V) a été ajustée en régime statique avec le modèle Dérive-Diffusion. En jouant sur lesparamètres de diffusion <strong>et</strong> le nombre de charges à l’interface, l’épaisseur de l’oxyde <strong>et</strong> le dopage <strong>du</strong> polysilicium,la mesure C(V) est ajustée à moins de 1% près, comme illustré sur la Figure III-11. Le jeu deparamètres obtenu est en accord avec les paramètres technologiques <strong>et</strong> géométriques <strong>du</strong> procédé defabrication. t ox = 5.9 nm N poly = 4x10 19 at/cm 3 Dose substrat = 9x10 11 at/cm 2 N interface = 1x10 10 at/cm 2Le profil de dopage 1D, que l’on obtient par le calibrage est tracé sur la Figure III- 12.C o n c . d u d o p a g e (e -/c m 3 )1.E+171.E+161.E+151.E+141.E+130.0 0.5 1.0 1.5Profondeur (microns)I (A) .6,0E-045,0E-044,0E-043,0E-042,0E-041,0E-040,0E+00VG=-0,7VVG=0VVG=1,5VVG=3Vsimulation VGS=3Vsimulation VGS=1.5Vsimulation VGS=0VSimulation VGS=-0.7V0 0,25 0,5 0,75 1V DS (V)Figure III- 12: Profil de dopage en profondeur dans lesdiodes longues.Figure III-13: Réseau I(V) calibré sur la diode de longueurde 10microns- 91 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnaires1.1.1.2 I(V)Sur la diode de 10µm, les études préliminaires ont montré que le <strong>transport</strong> est stationnaire. Avec le modèleDérive-Diffusion, les courbes I DS –V DS à différents V GS ont été ajustées pour c<strong>et</strong>te diode en jouant sur lesparamètres de diffusion <strong>et</strong> sur la dose implantée dans le canal. Ce travail effectué (Figure III-13), la courbequi est intéressante pour notre étude, celle à V GS =0, est ajustée plus finement à moins de 1% d’erreur. Eneff<strong>et</strong>, les mesures de C(V) en forte inversion ne perm<strong>et</strong>tant pas de donner précisément (à moins de 10%près) le dopage <strong>du</strong> canal, celui-ci a été rectifié pour obtenir la caractéristique I(V) à V GS =0V. La premièreétape de calibrage menée, le profil de dopage 1D <strong>et</strong> la mobilité sur la diode de 10microns sont connus.Maintenant, il faut se pencher sur le calibrage de la cartographie 2D <strong>du</strong> dopage des p<strong>et</strong>ites structures.5.1.2. Cartographie <strong>du</strong> dopage 2DIl est très important de connaître la cartographie <strong>du</strong> dopage 2D car, sur les p<strong>et</strong>its dispositifs, une erreur surla morphologie des diodes engendre des erreurs importantes sur le calcul <strong>du</strong> courant. Pour bien connaîtrela structure, une technique de révélation des oxydes est utilisée, ensuite, une révélation chimique estemployée pour connaître une ligne 2D iso-dopage. Enfin, une analyse SIMS est effectuée pour connaîtrele profil 1D <strong>et</strong> la valeur <strong>du</strong> dopage à la frontière iso-dopage. A partir de ces deux études, la cartographie2D complète de la diode peut être obtenue.1.1.1.3 Révélation des oxydesL’importance de connaître précisément toutes les grandeurs des diodes pour tirer des conclusionspertinentes sur le <strong>transport</strong> a été rappelée précédemment. Le facteur le plus important est la longueur degrille. Pour connaître les longueurs moyennes des grilles, des coupes MEB ont été effectuées sur plusieursdiodes <strong>et</strong> ont permis de mesurer le décalage entre la longueur nominale <strong>et</strong> la longueur réelle. Les valeursde longueur de grille des 6 diodes sont les suivantes : L nominale = 10microns : L polysilicium = 9940nm L nominale = 1micron : L polysilicium = 940nm L nominale = 400nm : L polysilicium = 340nm L nominale = 200nm : L polysilicium = 140nm L nominale = 120nm : L polysilicium = 60nm L nominale = 100nm : L polysilicium = 40nmLa gravure <strong>du</strong> poly-silicium ré<strong>du</strong>it la longueur de la grille de 60nm en moyenne. De plus, pour connaîtrela structure, une révélation des oxydes par FH/FNH4 est employée. Elle perm<strong>et</strong> de connaître lamorphologie des diodes : épaisseur des espaceurs, longueur <strong>du</strong> poly-silicium, comme illustré sur la FigureIII-14. La profondeur des siliciures est d’environ 15nm avec une résistance de 10Ohm.cm, valeur standardpour c<strong>et</strong>te technologie. Avec le mo<strong>du</strong>le DIOS d’ISE [13], le procédé de fabrication a été simulé pourobtenir les mêmes spécifications, comme illustré sur la Figure III-15.- 92 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesFigure III-14: Diode de 50nm de longueur de canal. CoupeMEB, après révélation chimique des oxydes.Figure III-15: Diode simulée avec DIOS d’ISE.1.1.1.4 SIMS (Secondary Ion Mass Spectrom<strong>et</strong>ry)Pour connaître la cartographie 2D <strong>du</strong> dopage, la première étape consiste à déterminer le dopage vertical1D des jonctions source <strong>et</strong> drain par mesures SIMS. De telles mesures ont été effectuées sur des structuresappropriées pour déterminer la concentration d’arsenic en fonction de la profondeur. Pour ces mesures, laconversion intensité ionique/concentration d'atomes est réalisée en utilisant un facteur de sensibilité relatifcalculé sur un échantillon de référence de 10 22 atomes/cm3. Enfin, l’échelle en profondeur est déterminéepar la mesure <strong>du</strong> cratère avec un profilomètre mécanique <strong>et</strong> un interféromètre optique. En jouant sur lesparamètres de diffusion <strong>du</strong> mo<strong>du</strong>le DIOS, le profil de dopants a été reconstitué. Les profils simulé <strong>et</strong>expérimental sont tracés sur la Figure III-16.Figure III-16: Profil des jonctions source <strong>et</strong> drain arsenic. Enrouge, la simulation <strong>et</strong> en noir la mesure SIMS.Figure III-17: Révélation chimique de la diode pour ladétermination de la profondeur liée au dopage caractéristique<strong>du</strong> procédé de révélation.- 93 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnaires1.1.1.5 Révélation chimique <strong>du</strong> dopageLe profil 1D des jonctions étant déterminé, il reste à extrapoler ce dopage en 2D. Pour cela, une méthodeoriginale développée au LETI a été employée. Elle consiste à graver le silicium dans un bain d’acide.L’affinité électronique variant avec la concentration, la gravure est différentielle : Si la concentrationd’arsenic en profondeur C(x) est supérieure à une concentration limite C lim , le silicium est gravé trèsfortement ; si C(x)


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnaires Pas d’influence de la rugosité de surface : Le ratio <strong>du</strong> courant en Dérive Diffusion sans larugosité de surface <strong>et</strong> le courant avec est proche de 1 : I DD_RUGO / I DD-WO 74.2/75.6=0.98 à V DS =1V.Le calibrage n’est pas soumis aux incertitudes de la fabrication de l’interface oxyde/silicium. Pas de dégénérescence : Le ratio <strong>du</strong> courant en Dérive Diffusion avec la statistique de FermiDirac <strong>et</strong> le courant avec la statistique de Boltzmann est proche de 1 : I DD_ FERMI / I DD-BOLTZMANN =74.2/73.6=1.008 à V DS =1V.C<strong>et</strong>te étude montre que les comparaisons entre les simulations Monte Carlo <strong>et</strong> les caractérisationsélectriques seront pertinentes. Enfin, les Figure III-20 <strong>et</strong> Figure III-21 montrent que le <strong>transport</strong> peut êtreconsidéré en première approximation comme 1D, tel que dans une diode théorique. Les lignes de courantprincipales s’étendant sur la profondeur des jonctions source <strong>et</strong> drain.Figure III-20: Lignes iso-vitesses sur la diode de 50nm àV DS =1V.Figure III-21: Lignes de courant sur la diode de 50nm àV DS =1V.5.3. Etude en dispersionLa vérification précédente des hypothèses de <strong>transport</strong> a montré que les différences entre les mesures <strong>et</strong>les simulations pourront certainement être attribuées aux eff<strong>et</strong>s non stationnaires. Cependant, pour en êtrevraiment sûr, il est nécessaire de mener deuxième étude portant sur les dispersions technologiques afin deconnaître les marges d’erreur des simulations. En eff<strong>et</strong>, la longueur de grille <strong>et</strong> la profondeur des jonctionsfluctuent <strong>et</strong> une p<strong>et</strong>ite variation de ces paramètres peut faire évoluer fortement le courant. En somme, il nefaut pas qu’une erreur de simulation des techniques de fabrication engendre une erreur sur la conclusiondes eff<strong>et</strong>s non stationnaires. Pour calculer la dispersion moyenne, l’expression <strong>du</strong> courant en fonction desparamètres géométriques peut être établie. On considère que le courant est dans un régime ohmique, c’està dire un courant en 1/L <strong>et</strong> une mobilité constante. De plus, les simulations ont montré que les lignes decourants sur les p<strong>et</strong>ites diodes sont réparties en majorité sur la profondeur de jonction X j . Par conséquent,le courant peut être modélisé par :VDSI = JS ∝ qNµXjWIII- 2L- 95 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesDispersion (%) .7%6%5%4%3%2%Dispersion expérimentaleDispersion théorique1%0%10 100 1000Longueur de la diode (nm)Figure III-22: Dispersion expérimentale <strong>et</strong> théorique moyenne enfonction de la longueur de grille.En faisant un développement logarithmique on a donc pour les diodes courtes:∆I∆N∆µ∆VXDS ∆L∆ j∝ + + + +III- 3I N µ V L XDSEn première approximation, la dose implantée <strong>et</strong> la mobilité <strong>et</strong> la tension de mesure sont connues assezprécisément. L’incertitude porte essentiellement sur la longueur de la grille <strong>et</strong> la profondeur de la jonction.Les coupes MEB ont permis d’obtenir les valeurs <strong>et</strong> les dispersions des paramètres des diodes. Ladispersion moyenne de la longueur est d’environ 2nm. De plus, la mesure SIMS a permis d’obtenir laprofondeur de jonction de la diode. Vu l’incertitude sur la mesure SIMS <strong>et</strong> sur la détermination de la zonefrontière, la dispersion moyenne est estimée à 1nm près. Au final, l’erreur maximale sur les diodes ultimesest de 6%. C<strong>et</strong>te étude peut être faite pour chaque diode. La dispersion est tracée sur la Figure III-22. Onobtient des tendances similaires pour les diodes courtes <strong>et</strong> une divergence pour les diodes de grandeslongueur de grille. En eff<strong>et</strong>, pour ces longueurs, le courant n’est plus lié à la profondeur des jonctions,mais uniquement à la dispersion de la longueur de grille car l’extension en profondeur des lignes decourant n’est plus liée à la profondeur des jonctions. C<strong>et</strong>te étude sous-entend donc que sur les dispositifsultimes l’erreur de la simulation des procédés de fabrication peut atteindre environ 6%. Par conséquent,les conclusions quant à l’apparition d’eff<strong>et</strong>s non stationnaires ne pourront être clairement établies que siles écarts entre mesure <strong>et</strong> simulations sont supérieurs à 6%.j5.4. Comparaison entre les modèlesAvant d’analyser les mesures expérimentales, il est important de vérifier que les résultats de simulationsont pertinents pour notre étude, c'est-à-dire que le ratio de courant entre modèle hydrodynamique <strong>et</strong>Dérive-Diffusion est supérieur à la limite de dispersion. Les 6 diodes ont été simulées avec le modèleEnergy-Balance <strong>et</strong> le modèle Dérive-Diffusion de 0 à 1V. Les résultats sont illustrés sur la Figure III-23 <strong>et</strong>Figure III-24.- 96 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesFigure III-23: Courant sur les 6 diodes de l’étude avec lemodèle Energy Balance (en pointillé) <strong>et</strong> le modèle DériveDiffusion (en trait plein) à V DS =1V.Figure III-24: Ratio des courants entre les modèles Energybalance <strong>et</strong> Dérive Diffusion en fonction de la tension V DS .On s’aperçoit que les diodes m<strong>et</strong>tent parfaitement en exergue les différences entre modèles puisque sur lesdiodes ultimes, l’écart est d’environ 40% à 1V. Plus la longueur de grille est faible <strong>et</strong> plus la polarisation<strong>du</strong> drain est élevée, plus l’écart entre les modèles Dérive-Diffusion <strong>et</strong> Energy-Balance est important. C<strong>et</strong>écart important perm<strong>et</strong> de m<strong>et</strong>tre en évidence la pertinence ou non des modèles suivant les régimes d<strong>et</strong>ransport. Par ailleurs, il est nécessaire de visualiser ces mêmes ratios avec la simulation Monte CarloSPARTA d’ISE [19]. Sur la Figure III-25 sont tracés les rapports entre les courants des modèles Dérive-Diffusion <strong>et</strong> Hydrodynamique en fonction de la longueur de grille. La Figure III-25 montre que sur lesgrandes longueurs les modèles donnent les mêmes résultats, car il n’y a pas d’eff<strong>et</strong>s non stationnaires.Ensuite, ceux-ci deviennent plus importants à faible longueur car le champ électrique est plus intense,comme illustré sur la Figure III-26. Par construction de nos diodes, le courant calculé avec Monte Carlodoit être semblable aux résultats expérimentaux. Il montre un gain par rapport à Dérive Diffusion de 20%au maximum. De plus, on s’aperçoit que le modèle Hydrodynamique donne des résultats surestimés pourles faibles longueurs. Ces résultats sont donc conformes à ceux que l’on attendait <strong>et</strong> les différencesquantitatives sont assez importantes pour que la comparaison avec l’expérience soit pertinente. On obtientbien pour les p<strong>et</strong>its dispositifs un écart entre les modèles hydrodynamiques <strong>et</strong> Dérive-Diffusion supérieuraux dispersions sur les résultats expérimentaux. Les comparaisons entre simulations <strong>et</strong> expériences sontdonc pertinentes.- 97 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesRatio entre les modèles .1,61,41,210,80,6I MC/ I HYDI HYD/ I DDI MC/ IDD0,410 100 1000 10000Longueur de la diode (nm)Figure III-25: Rapport des courants entre les modèles Energybalance, Dérive-Diffusion <strong>et</strong> Monte Carlo en fonction de lalongueur de grille.Figure III-26: Vitesse des porteurs dans la diode de 60nm pourle modèle Dérive diffusion Energy Balance <strong>et</strong> Monte Carlo.6. COMPARAISON EXPERIMENTALE6.1. Comparaison entre Dérive Diffusion <strong>et</strong> les caractérisationsThéoriquement, vu la construction des diodes, la seule différence entre les calculs Dérive-Diffusion <strong>et</strong> lesmesures expérimentales proviennent des eff<strong>et</strong>s non stationnaires <strong>et</strong> quasi-balistiques. On remarque sur laFigure III-27 que plus la longueur de grille est faible plus l’écart entre le modèle <strong>et</strong> la mesure s’accentue.Par ailleurs, d’après l’étude en dispersion, on peut affirmer avec certitude que les écarts entre la simulation<strong>et</strong> l’expérience sont <strong>du</strong>s aux eff<strong>et</strong>s non stationnaires <strong>et</strong> quasi-balistiques. Les limites des modèles enfonction des régimes de <strong>transport</strong> peuvent être estimées.- 98 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesFigure III-27: Courants expérimentaux <strong>et</strong> simulés avec Dérive-Diffusion en fonction de V DSSur la Figure III-28 est tracé le ratio <strong>du</strong> courant expérimental sur le courant Dérive-Diffusion. Onremarque que plus la longueur de grille diminue, plus les eff<strong>et</strong>s non stationnaires sont importants. De plusla Figure III-29 montre quant à elle un accroissement des eff<strong>et</strong>s non stationnaires lorsque la polarisation<strong>du</strong> drain augmente. En eff<strong>et</strong>, plus le champ électrique est important, plus rapide est la mise hors équilibre.1,51,4Ratio IEXP/IDD .1,41,31,21,1Ratio IEXP/IDD .1,41,31,31,21,21,11M340nm140nm11,10,910 100 1000 10000Longueur de la diode (nm)1,00 0,2 0,4 0,6 0,8 1V DS (V)Figure III-28: Ratio des courants entre les valeursexpérimentales <strong>et</strong> les résultats de la simulation Dérive-Diffusion<strong>et</strong> en fonction de la longueur de grille.Figure III-29: Ratio des courants entre les valeursexpérimentales <strong>et</strong> les résultats de la simulation Dérive-Diffusion <strong>et</strong> en fonction de la polarisation <strong>du</strong> drain V DS .6.2. Comparaison entre les modèles hydrodynamiques <strong>et</strong> les caractérisationsLes diodes ont été simulées avec le modèle Energy Balance. Le ratio des courant en fonction de lalongueur de grille est tracé sur la Figure III-30. Elle montre en premier lieu que le modèle- 99 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnaireshydrodynamique Energy-Balance ne perm<strong>et</strong> pas d’obtenir les valeurs correctes <strong>du</strong> courant pour lesdispositifs ultimes. L’erreur commise par le modèle étant d’environ 20%. Cependant, on note que lemodèle donne des résultats très corrects jusqu’aux longueurs de 200nm environ. Sur nos diodes, d’aprèsles simulations hydrodynamiques, les eff<strong>et</strong>s non stationnaires apparaissent dès le micron. Par conséquent,le modèle Energy-Balance perm<strong>et</strong> de représenter correctement le <strong>transport</strong> non stationnaire jusqu’à unecertaine limite, le régime quasi-balistique, qui apparaît à partir des longueurs de 200nm sur les diodes.Ratio IEXP/IHYD(VDS=1V) .1,110,90,80,70,60,510 100 1000 10000Longueur de la diode (nm)Temps de relaxation moyen (ps)0.450.40.350.30.250.20.150.10.05010 100 1000 10000L G (nm)Figure III-30: Ratio des courants entre les valeursexpérimentales <strong>et</strong> les résultats de la simulation Energy-Balance<strong>et</strong> en fonction de la longueur de grille.Figure III-31: Temps de relaxation moyen pour obtenir lamême valeur <strong>du</strong> courant expérimental, en fonction de lalongueur de grille.Cependant, il est possible de r<strong>et</strong>rouver le courant obtenu expérimentalement sur les diodes ultimes enajustant le temps de relaxation. En eff<strong>et</strong>, sur la Figure III-31 est tracé le temps de relaxation nécessairepour le calibrage en fonction de la longueur de grille. Les résultats montrent qu'un temps de 0.4 ps perm<strong>et</strong>d’obtenir de bon résultats à V DS =1V <strong>et</strong> pour les tensions inférieures. En revanche, pour les dispositifsultimes il est nécessaire d’ajuster constamment le temps de relaxation en fonction de la longueur <strong>et</strong> de lapolarisation. Ces résultats montrent que, pour les dispositifs ultimes, il existe un temps de relaxation del’énergie moyen adapté pour obtenir le même courant que les mesures. De nombreuses publications ontsoulevé l’importance d’un temps de relaxation dépendant de l’énergie pour obtenir de bons résultats.Cependant, le temps de relaxation de l’énergie n’est pas le seul paramètre important dans le modèlehydrodynamique. En eff<strong>et</strong>, suivant la valeur des coefficients r n , f n dans l’équation <strong>du</strong> flux :r 5 ⎡kBTrC⎤Fn= − rn⎢ Jn+ fnκn∇TC⎥(2.16)2 ⎣ q⎦les résultats sont différents. Pour illustrer ce point, les diodes ont été simulées avec le modèle deBoltekjaer où l’influence de la diffusion thermique des porteurs est prise en compte.- 100 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesRatio EXP/IBLOT(VDS=1V) I.1,51,41,31,21,110,90,80,70,60,510 100 1000 10000Longueur de la diode (nm)Figure III- 32: Ratio des courants entre les modèles Blotekjaer<strong>et</strong> les mesures expérimentales fonction de la longueur de grille.Figure III- 33: Profils de vitesse en Dérive-Diffusion, Energy-Balance <strong>et</strong> Blotekjaer.Sur la Figure III- 32 est tracé le ratio des courants entre le modèle de Blotekjaer <strong>et</strong> les résultats électriques.On s’aperçoit que le modèle de Blotekjaer surestime le courant dans la configuration non stationnaire <strong>et</strong>qu’il n’a pas les mêmes tendances que le modèle Energy-Balance. Sur les Figure III- 33 <strong>et</strong> Figure III- 34les profils des vitesses m<strong>et</strong>tent en exergue les différences entre les deux modèles <strong>et</strong> montre que le modèleEnergy Balance, s’il donne des moins bons résultats au niveau <strong>du</strong> courant, donne lieu à des profils devitesse plus proche des profils Monte Carlo.Figure III- 34: Profils de densité de porteurs <strong>et</strong> d<strong>et</strong>empérature avec le modèle Energy-Balance <strong>et</strong> lemodèle de Blotekjaer.La différence entre les deux modèles hydrodynamique est liée à leurs différentes approximations. Si l’onanalyse les systèmes d’équation, la différence se portent sur les coefficients des équations <strong>du</strong> courant <strong>et</strong> <strong>du</strong>flux d’énergie [8]. Différentes étude hydrodynamiques [20]-[21], on analysé ces différences entre lesmodèles. Le modèle de Blotekjaer prend en compte la diffusion thermique <strong>et</strong> donne en conséquence desprofils de concentrations <strong>et</strong> de vitesse différents notamment près <strong>du</strong> drain. En eff<strong>et</strong>, en ce point latempérature des porteurs s’élève rapidement (Figure III- 34). Par conséquent la diffusion thermiqueengendre une diminution notable <strong>du</strong> nombre de porteurs au niveau <strong>du</strong> drain.De nombreuses publications [21]-[22] ont soulevé l’importance d’un temps de relaxation dépendant del’énergie pour obtenir de bons résultats. De même, il est important de calibrer en parallèle les coefficientsqui figurent devant les composantes <strong>du</strong> flux d’énergie. Ces composantes doivent elles aussi être calibrées- 101 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairespour obtenir le résultat souhaité. Au final, c<strong>et</strong>te comparaison illustre les limites des modèleshydrodynamiques. Nous verrons ensuite par une analyse spectroscopique des porteurs qu’aucun calibrageuniversel des temps de relaxation <strong>et</strong> des coefficients en fonction de l’énergie ne perm<strong>et</strong> de modélisercorrectement les profils de vitesse <strong>et</strong> les courants.6.3. Comparaison entre MONTE CARLO <strong>et</strong> les caractérisationsLa fabrication des diodes a été optimisée pour que seuls les eff<strong>et</strong>s non stationnaires soient présents. Laméthode Monte Carlo représentant théoriquement correctement ce phénomène, les simulations MonteCarlo doivent donner les mêmes résultats que l’expérience. La Figure III- 35 montre que cela est bien lecas. Bien sur l'accord parfait à 0% près est irréaliste mais la tendance observée prouve que la simulationMonte Carlo perm<strong>et</strong> de représenter correctement le <strong>transport</strong> non stationnaire <strong>et</strong> quasi-balistique. Sur laFigure III- 36 est tracé le courant dans la structure.1,4Ratio IEXP/IDD(VDS=1V) .1,31,21,110,90,80,70,610 100 1000 10000Longueur de la diode (nm)Figure III- 35: Ratio des courants entre les valeursexpérimentales <strong>et</strong> les valeurs des simulations Monte Carlo.Figure III- 36: Courant électronique dans la diode de 60nm àV DS =1V en simulation Monte Carlo.Pour approfondir notre compréhension des limites des modèles, les différences entre les modèles <strong>et</strong>l’expérience sur les diodes avec les extensions vont être étudiées. C<strong>et</strong>te étude perm<strong>et</strong> de donner un autreéclairage, qualitatif pour les diodes symétriques <strong>et</strong> quantitatif pour les diodes asymétriques, sur les limitesdes modèles.7. ANALYSE QUALITATIVE DES DIODES7.1. Analyse des diodes symétriquesPour améliorer notre compréhension <strong>du</strong> <strong>transport</strong>, les diodes avec extensions symétriques vont êtreétudiées de manière qualitative. En faisant varier le dopage des extensions (Figure III- 37), les ratiosobtenus entre le courant Energy-Balance <strong>et</strong> Dérive-Diffusion sont tracés sur la Figure III- 38 pour les 4- 102 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesdopages de référence. On remarque les eff<strong>et</strong>s non stationnaires sont plus importants à faible longueur. Deplus, on remarque qu’ils sont plus importants pour les doses les plus élevées <strong>et</strong> les plus faibles. En eff<strong>et</strong>,pour ces deux configurations, la raideur des jonctions est plus importante, comme illustré sur la Figure III-37 .1,6Ratio IEB/IDD1,51,41,31,2100nm120nm200nm400nm1000nm1,11,01,0E+12 1,0E+13 1,0E+14 1,0E+15Dose LDD (at/cm2)Figure III- 37: Illustration <strong>du</strong> dopage des extensions.Figure III- 38: Comparaison des ratios entre les modèles EnergyBalance <strong>et</strong> Dérive Diffusion pour les différentes doses <strong>et</strong>différentes longueurs de diodes à V DS =1V.Les simulations ont montré un eff<strong>et</strong> de la raideur des jonctions. Qu’en est il pour les mesuresexpérimentales. Pour m<strong>et</strong>tre en évidence les limites des modèles, nous définissons R ext le ratio descourants par rapport au courant de la diode dont le dopage de l’extension est la plus faible :RModelextModelI DS DoseModelDS Dose=1013at / cm²= III- 4ICe ratio est tracé pour l’ensemble des longueurs pour un dopage des extensions de 5×10 13 at/cm² sur laFigure III- 39. De plus, ce ratio a été tracé pour différents dopages des extensions pour la longueur de60nm de longueur de grille sur la Figure III- 40. L’expérience apparaît donner des ratios plus importants.Mais il est ici difficile de conclure sur les limites des modèles. En eff<strong>et</strong>, à la vue de l’incertitude sur lasimulation <strong>du</strong> procédé de fabrication, on ne peut pas étudier les limites des modèles.G a in p a r r a p p o r t 1 e 1 3 a t /c m 21,91,81,71,61,51,41,31,21,11DériveDiffusionSiliciumEnergyBalance10 100 1000 10000L G(nm)Gain par rapport 1e13at/cm23,532,521,51HYDEXPDD1,00E+12 1,00E+13 1,00E+14 1,00E+15Dose (at/cm2)Figure III- 39: Comparaison des ratios R ext (5.10 13 at/cm²)en fonction des longueurs de grille pour les modèles DériveDiffusion <strong>et</strong> Hydrodynamique <strong>et</strong> l’expérience.Figure III- 40: Comparaison des ratios R ext en fonction des dosespour les modèles Dérive Diffusion <strong>et</strong> Hydrodynamique <strong>et</strong>l’expérience pour la longueur de 60nm.- 103 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesNe pouvant effectuer la méthode de révélation chimique sur les extensions à cause <strong>du</strong> dopage trop faible,les résultats de la simulations <strong>du</strong> procédé de fabrication avec les mêmes paramètres que ceux qui ontdonné de bons résultats pour les diodes simples sont utilisés. Les résultats obtenus sont cependant assezfortement différents de l’expérience pour les p<strong>et</strong>its dispositifs, comme le montre la Figure III-35. En eff<strong>et</strong>,aux incertitudes des diodes simples s’ajoute l’incertitude sur le procédé d’implantation. En reprenant lescalculs de dispersion des diodes simples, l’erreur sur le calcul <strong>du</strong> courant est d’environ 10%. Or commeles courants à comparer présentent un écart de l’ordre de 20%, les résultats obtenus <strong>et</strong> les conclusions quipeuvent en être tirées ne peuvent être fiables.7.2. Analyse des diodes asymétriquesL’analyse précédente a montré les limites d'une telle étude lorsqu’il est nécessaire de connaîtreprécisément les doses implantées <strong>et</strong> la géométrie. Pour limiter dans une certaine mesure l'eff<strong>et</strong> desincertitudes des techniques de fabrication, des diodes asymétriques ont été fabriquées, comme illustré surla Figure III- 41. Pour obtenir c<strong>et</strong>te asymétrie, des implantations d’arsenic avec un angle de 40 degré, pourles doses 5x10 12 , 1x10 13 , 5x10 13 , 2x10 14 at/cm 2 ont été intégrées au procédé, comme illustré sur la FigureIII- 42.Figure III- 41: Illustration des diodes avec dopages desextensions asymétriquesFigure III- 42: Dopage de la structure asymétrique sur la diode de60nm.Pour étudier les diodes asymétriques, les ratios R ASYM entre les courants source vers drain (DS) <strong>et</strong> drainvers source (SD) sont calculés avec:RModelASYMIIDSDS( V( VDS= 1V)= 1V)Model= III- 5La valeur de ce ratio est moins soumis aux incertitudes <strong>du</strong> procédé de fabrication. En eff<strong>et</strong>, commeprécédemment, le courant sur les p<strong>et</strong>ites diodes peut être modélisé par :SDModelDS- 104 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesIIDSDSFORBACK= N= IFORSDXjµ= NFORBACKOr les paramètres susceptibles d’être connus avec une erreur non négligeable, L ch <strong>et</strong> X j , sont identiquespour le courant SD <strong>et</strong> le courant DS. Par conséquent, le ratio de ces courants peut être considéré commeplus proche de la réalité physique. Dans ces conditions, la dispersion sur le ratio R ASYM est quasimentnulle :∆RASYM∆IDS/ ISD≈ ≈ 0III- 7R I / IASYMDSLa comparaison, pertinente donc, est reportée sur la Figure III-43 pour une dose de 5x10 13 at/cm². Ons’aperçoit que les ratios de la simulation <strong>et</strong> de l’expérience sont très similaires. Le courant SD est plusimportant que le courant DS <strong>et</strong> le ratio des simulations hydrodynamiques est plus proche quantitativement<strong>du</strong> ratio expérimental. En revanche, qualitativement, c’est le modèle Dérive-Diffusion qui semble le plusreprésentatif de la différence entre les deux sens de <strong>transport</strong>. Par ailleurs, la Figure III-44 montre que leratio augmente avec la diminution de la longueur de grille. En eff<strong>et</strong>, plus la longueur diminue, plus lesextensions prennent une large part dans la résistance des accès <strong>et</strong> contribuent de façon significative aucourant.VLXSDDSchjµBACKVLSDchIII- 6Ratio FOR/IBACK I1,181,161,141,121,11,08SiliciumEnergy BalanceDérive DiffusionRatio FOR/IBACK I1,21,181,161,141,121,11,081,06Dérive DiffusionEnergy BalanceSilicium1,061,041,041,00E+12 1,00E+13 1,00E+14 1,00E+15Dose (at/m2)1,02110 100 1000 10000L G (nm)Figure III-43: Ratio I FOR /I BACK pour les modèle DériveDiffusion, Energy Balance <strong>et</strong> Expérimental en fonction <strong>du</strong>dopage des extensions à V DS =1V pour la diode de 40nmFigure III-44: Ratio I FOR /I BACK pour une dose de 10 13 at/cm 2 pourles modèle Dérive Diffusion, Energy Balance <strong>et</strong> Expérimental enfonction de la longueur des diodes à V DS =1VPour comprendre que I DS >I SD , les profils de vitesse <strong>et</strong> de densité ont été tracés sur la Figure III- 45.L’analyse de ces courbes montre que le gain en courant est dû la différence de charge. En Dérive-Diffusion, la vitesse moyenne est la vitesse de saturation dans les deux sens de <strong>transport</strong>. Le courant SDsupérieur vient <strong>du</strong> fait que l’injection des porteurs dans le canal est favorisée par l’extension lorsqu’elle s<strong>et</strong>rouve coté source. En eff<strong>et</strong>, l’extension abaisse la barrière de potentiel comme illustré sur la Figure III-46. Par conséquent, le courant SD est supérieur au courant DS. C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> est purement électrostatique estn’est pas un eff<strong>et</strong> de <strong>transport</strong>.- 105 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesFigure III- 45: Vitesse <strong>et</strong> densité des porteurs dans ladiode de 60nm à V DS =1V pour une dose d’extension de5x10 13 at/cm 3 . Simulation avec Dérive-DiffusionFigure III- 46: Potentiel dans la diode de 60nm à V DS =1V pourl’ensemble des doses des extensions. Les extensions font varierl’allure <strong>du</strong> potentiel <strong>et</strong> abaisse plus ou moins la barrière depotentiel. Simulation avec Dérive-Diffusion.De plus, c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> explique la courbe en cloche <strong>du</strong> ratio. Lorsque l’extension est dopée très faiblement à5x10 12 at/cm 2 , ce dopage est « négligeable » par rapport au dopage initial, <strong>et</strong> la diode est peudissymétrique. De même, à fort dopage, la diode est décalée par rapport à la grille, mais cela revient à uneré<strong>du</strong>ction de la longueur de la diode. La diode redevient symétrique. Par conséquent, c’est pour un dopageintermédiaire entre 1x10 13 at/cm 2 <strong>et</strong> 5x10 13 at/cm 2 que le ratio est le plus important.Bien que le principal eff<strong>et</strong> soit de nature électrostatique, l’eff<strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transport</strong> n’est pas négligeable commele prouvent les différences entre les modèles. Malheureusement, l’influence de la barrière de potentiel surla vitesse d’injection n’est pas visible expérimentalement. En eff<strong>et</strong>, pour cela il serait nécessaired’effectuer des mesures d’extraction <strong>du</strong> coefficient de rétro-diffusion R C sur des MOSFET asymétriquespour réellement connaître l’influence <strong>du</strong> <strong>transport</strong> décorrélé des phénomènes électrostatiques.8. INFLUENCE DE LA TEMPERATURE8.1. But de l’expérienceLe chapitre II a rappelé l’intérêt des mesures en température pour l’analyse <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi-balistiquepour le calcul <strong>du</strong> coefficient de rétro-diffusion R C . Cependant dans notre cas, les extractionsexpérimentales <strong>du</strong> coefficient de rétro-diffusion sont impossibles car la connaissance précise de la chargeen haut de la barrière de potentiel est extrêmement difficile à obtenir, ainsi que sa dépendance en fonctionde la température. Dans l’étude standard sur le MOSFET, la connaissance de la tension de seuil <strong>et</strong>l’évaluation de sa dépendance en température perm<strong>et</strong> de s’affranchir de la variation de la charge pour lecalcul de R C [23]. Pour les diodes, cela est inenvisageable. Par conséquent, seules les variations <strong>du</strong> couranten fonction de la température seront étudiées. Ce travail perm<strong>et</strong>tra de dé<strong>du</strong>ire la dépendance entempérature des eff<strong>et</strong>s non stationnaires.- 106 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnaires8.2. RésultatsLes mesures ont été effectuées sur les diodes symétriques sans extension, pour des températures variant de77K à 320K, comme illustré sur la Figure III- 47. Pour connaître, l’influence de la température sur l<strong>et</strong>ransport, le lecteur pourra se reporter à [24]-[25]. Les mesures expérimentales sont tracées sur la FigureIII- 48. Pour les analyser <strong>et</strong> les comparer aux modèles, les diodes ont été simulées de 400K à 77K.0.00300.00250.002030K 77K 100K 200K 320K7.E-036.E-035.E-039401406040I (A)0.00150.0010I (A)4.E-033.E-032.E-030.00051.E-030.00000 0.2 0.4 0.6 0.8 1V DS (Volts)0.E+000 100 200 300 400Température (Kelvin)Figure III- 47: Résultats des mesures en température sur ladiode de 140nm.Figure III- 48: Courbes expérimentales <strong>du</strong> courant à V DS =1V enfonction de la température pour les diodes 940nm, 140nm, 60nm <strong>et</strong>40nm.Les points simulés en Dérive-Diffusion <strong>et</strong> avec lemodèle Energy Balance sont tracés sur la Figure III-49. On remarque que les tendances des modèlesDérive-Diffusion <strong>et</strong> Hydrodynamiques sont similaires,mais qu’elles ne sont pas parfaitement représentativesdes tendances des mesures expérimentales. Analysonsdonc ces différences.Dans la partie sur les comparaisons quantitatives desmodèles, il est apparu que les eff<strong>et</strong>s non stationnairessont bien pris en compte par les modèleshydrodynamiques lorsque le régime quasi-balistiquen’est pas encore atteint. Lorsque l’on ré<strong>du</strong>it latempérature, les interactions sont moins nombreuses, lelibre parcours moyen est plus grand <strong>et</strong> le <strong>transport</strong> estplus rapidement quasi-balistique. Par conséquent le modèle hydrodynamique devrait perdre de sa justesselorsque l’on diminue la température. C’est ce que l’on observe sur les courbes de la Figure III- 50. En eff<strong>et</strong>le modèle hydrodynamique, avec le temps de relaxation adéquat définit par Ferry [26]:1τW2 103 kTTT−8L≈ III- 8CI(A)1.E-028.E-036.E-034.E-032.E-030.E+00DD 940 DD 340 DD 140 DD 60DD 40 EBM 940 EBM 340 EBM 140EBM 60 EBM 4050 150 250 350 450Température (K)Figure III- 49: Simulation <strong>du</strong> courant à V DS =1V enfonction de la température pour les diodes 940nm, 140nm,60nm <strong>et</strong> 40nm.- 107 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesdonne la même valeur que l’expérience à 300K. Mais lorsque la température décroît, le <strong>transport</strong> estdavantage quasi-balistique <strong>et</strong> la différence entre la mesure <strong>et</strong> le modèle s’accentue tout comme si lalongueur <strong>du</strong> dispositif diminuait. On remarque sur la Figure III- 50, que pour la diode de 1micron lemodèle hydrodynamique donne des résultats très satisfaisants jusqu’à 200K. Le régime quasi-balistiqueapparaît à c<strong>et</strong>te température environ. En revanche, pour la diode de 140nm, le modèle diverge très vite carle régime quasi-balistique est atteint dès la baisse de la température. En eff<strong>et</strong>, la limite des régimes nonstationnaire <strong>et</strong> quasi-balistique apparaissait vers les 200nm environ à 300K. Par ailleurs, pour analyserplus précisément les tendances en fonction de la température, le ratio des courant expérimentaux à V DS =1Vpar rapport au courant à 300K est tracé sur la Figure III- 51. On remarque que plus la longueur de la diodeaugmente, plus la dépendance en température est grande. Par contre, pour les dispositifs ultimes où l<strong>et</strong>ransport quasi-balistique est présent, la notion de température est moins importante. En modélisant le gainavec la notion de mobilité <strong>et</strong> avec le cas balistique où la vitesse d’injection est la vitesse thermique, lesbornes <strong>du</strong> gain sont tracées sur la Figure III- 51. L’influence de la température sur la charge d’injectionn'étant pas connue de manière précise (celle-ci diminue avec T), les courbes expérimentales ne sont pasparfaitement entre ces deux cas limites. Cependant, cela illustre le fait que la notion de température joueun rôle plus important pour les grandes longueurs où l’approximation de la maxwellienne déplacée estvalable. Ainsi plus le régime quasi-balistique est proche de sa limite balistique, plus la notion d<strong>et</strong>empérature perd de son sens.0,1480%diode de 140nmIHYD/IEXP -1 (%) .0,120,10,080,060,041 micron200nmI/I(300K)-1 (%) .70%60%50%40%30%20%diode de 1micronmodel diffusifmodel Balistique sur lavitesse d'injection0,0210%0100 150 200 250 300 350Température (K)0%100 150 200 250 300 350Température (K)Figure III- 50: Comparaison entre les mesures expérimentales<strong>et</strong> les simulations Dérive Diffusion, Hydrodynamique avec untemps de relaxation constant <strong>et</strong> égal à 300K sur la diode de140nm à V DS =1VFigure III- 51: Ratio entre les mesures expérimentales à 300K <strong>et</strong> les autres températures. La courbe noire représente lamodélisation avec l’approche de Landauer.9. BILANLes comparaisons entre les mesures expérimentales <strong>et</strong> les simulations ont montré les limites des différentsmodèles. Premièrement, le modèle Dérive-Diffusion ne perm<strong>et</strong> pas de modéliser correctement les diodeslorsque les eff<strong>et</strong>s non stationnaires sont présents. Cela est tout à fait normal <strong>et</strong> inhérent à c<strong>et</strong>temodélisation. Cependant, à partir des comparaisons avec le modèle Dérive-Diffusion, les eff<strong>et</strong>s nonstationnaires ont pu clairement être mis en évidence. De plus, ces simulations ont montré que les eff<strong>et</strong>s- 108 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesnon stationnaires prennent de plus en plus d’importance lorsque la longueur de grille diminue ou lorsquela polarisation de drain augmente. De plus, l’étude théorique des diodes avec les extensions a montré queplus la raideur des jonctions est importante, plus les eff<strong>et</strong>s non stationnaires sont forts. C'est-à-dire queplus le dopage dans le canal proche de la source est faible, plus les eff<strong>et</strong>s de survitesse sont importants. Parailleurs, l’étude en température a montré que plus la température diminue, plus les eff<strong>et</strong>s non stationnairesprennent de l'importance. Ces comparaisons expérimentales ont donc mis en évidence l'influence de troisparamètres : le champ électrique, le dopage <strong>et</strong> la température. Leurs eff<strong>et</strong>s seront analysés théoriquementdans le prochain paragraphe. Par ailleurs, ces comparaisons ont permis de faire la lumière sur les limitesdes modèles hydrodynamiques. En eff<strong>et</strong>, il apparaît qu'en dessous de 200nm (pour les diodes seulement !)les modèles hydrodynamiques ne perm<strong>et</strong>tent plus de représenter fidèlement le <strong>transport</strong> hors équilibre. Ilest alors nécessaire de rectifier le temps de relaxation moyen de l’énergie pour chacune des longueurspour tous les dispositifs afin d'ajuster le courant. Au final, seules les simulations Monte Carlo paraissent,au vu des résultats expérimentaux, à même de simuler le <strong>transport</strong> jusqu’aux longueurs ultimes où l<strong>et</strong>ransport est quasi-balistique. Au final, il existe pour les diodes, deux longueurs critiques : une longueur en deçà de laquelle le modèleDérive Diffusion perd de sa validité (environ 1 micron) <strong>et</strong> une deuxième longueur (environ 200nm) àpartir de laquelle les modèles hydrodynamiques ne sont plus valables. Ces différents régimes sont illustréssur la Figure III- 52.Figure III- 52: Illustration des différentsrégimes de validité des modèles desimulations sur les diodes expérimentales- 109 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnaires10. MISE EN EVIDENCE DU TRANSPORT QUASI-BALISTIQUE10.1. Intro<strong>du</strong>ctionLa partie expérimentale avec comparaison des simulations électriques a mis en évidence l’impossibilitédes modèles hydrodynamiques de Stratton <strong>et</strong> de Blotekjaer <strong>et</strong> <strong>du</strong> modèle Dérive-Diffusion à représenterfidèlement la nature <strong>du</strong> <strong>transport</strong> des dispositifs ultimes. De plus, l'étude bibliographique <strong>du</strong> chapitre II, arappelé qu’il est très difficile d’obtenir un calibrage universel pour obtenir un bon accord entre cesmodèles <strong>et</strong> les résultats Monte Carlo <strong>et</strong> expérimentaux. Ce résultat a été confirmé par l’étude des diodes.Malheureusement, l’étude s’est limitée aux eff<strong>et</strong>s non stationnaires. L’étude <strong>du</strong> coefficient de rétrodiffusionen régime quasi-balistique ne peut s’effectuer rigoureusement que sur des transistors. Cependant,les résultats expérimentaux ont révélé que les simulations Monte Carlo représentent correctement l<strong>et</strong>ransport. Par conséquent, dans c<strong>et</strong>te partie, la physique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> électronique va être visualisée avec laspectroscopie Monte Carlo. Elle va perm<strong>et</strong>tre de mieux appréhender le <strong>transport</strong> électronique <strong>et</strong> decomprendre les limites des modèles Hydrodynamiques <strong>et</strong> Dérive-Diffusion.10.2. Analyse <strong>du</strong> quasi balistique avec les fonctions de distributionPour visualiser le <strong>transport</strong> électronique, une diode de 30nm avec une zone centrale dopée à 10 16 at/cm 3 estsimulée avec Monte Carlo à V DS =1V. Pour cela, l’évolution de la fonction de distribution en 2D est tracéesur les Figure III- 54 à Figure III- 60. Les fonctions distributions sont tracées en différents points le long<strong>du</strong> canal comme décrit sur la Figure III- 53.Figure III- 53: Vitesse le long <strong>du</strong> canal dans la diode de 30nm à V DS =1V, <strong>et</strong> position des spectres des fonctions de distributionsci-dessous. Les positions sont -10, 0, 3, 7, 12, 19, 27. (Par rapport au somm<strong>et</strong> de la barrière)- 110 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesDans la source, le champ est très faible <strong>et</strong> lesinteractions nombreuses (dopage élevé). Parconséquent, la fonction de distribution est unemaxwellienne déplacée. La température électroniqueest égale à celle <strong>du</strong> réseau, ici 300K.En passant de la Figure III- 54 à la Figure III- 55, lamaxwellienne déplacée se déforme en une fonction dedistribution asymétrique <strong>du</strong> fait de la diminution <strong>du</strong>nombre d'électrons rétro-diffusés lorsque l'ons'approche <strong>du</strong> somm<strong>et</strong> de la barrière.Figure III- 54: Fonction de distribution de Boltzmann dansl’accès source dans la diode de 30nm à V DS =1V (x=-10)Au somm<strong>et</strong> de la barrière, les électrons qui ont unevitesse positive sont les plus nombreux. Les porteursavec des vitesses négatives sont une fraction desporteurs injectés qui reviennent vers la source. Le champattractif <strong>du</strong> drain limite la rétro-diffusion. La fonction dedistribution est alors n<strong>et</strong>tement asymétrique <strong>et</strong> c<strong>et</strong>teasymétrie caractérise le <strong>transport</strong> quasi-balistique avec lecoefficient R C , qui vaut ici 22%Figure III- 55: Fonction de distribution de Boltzmann ausomm<strong>et</strong> de la barrière de potentiel dans la diode de 30nm àV DS =1V (x=0)Les porteurs ayant une vitesse positive sont alorsinjectés dans le canal. Dans le silicium en direction, deux masses m t <strong>et</strong> m l sont mises en jeu. Ainsi,les porteurs ayant une masse transverse « volent » plusvite vers le drain que les porteurs à masse longitudinale.Par conséquent, la partie positive de la fonction dedistribution, composée de 2/3 de porteurs à mass<strong>et</strong>ransverse <strong>et</strong> 1/3 à masse longitudinale commence à seséparer en 2 fonctions de distributions translatées de lavitesse des porteurs balistiques, comme illustré sur laFigure III- 56- 111 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesFigure III- 56: Fonction de distribution de Boltzmann autout début <strong>du</strong> canal dans la diode de 30nm à V DS =1V (x=3)C<strong>et</strong>te séparation des 2 types de porteurs s’accentue versle milieu <strong>du</strong> canal. 2 pics de <strong>transport</strong> balistiqueapparaissent. Les porteurs associés à ces vitesses n’ontpas encore subi d’interaction. (Figure III- 57) Leurnombre, le long <strong>du</strong> canal, chute rapidement.Figure III- 57: Fonction de distribution de Boltzmann audébut <strong>du</strong> canal dans la diode de 30nm à V DS =1V (x=7)La vitesse de ces porteurs balistiques augmente le long<strong>du</strong> canal <strong>et</strong> la fonction de distribution associée à cesporteurs se rétrécit car la vitesse initiale ne joue plusbeaucoup sur la vitesse balistique. Les pics de porteursbalistiques deviennent alors presque mono-cinétiques.(Figure III- 58).Lorsque les porteurs subissent des interactions, leurvecteur d'onde est redistribué de manière équiprobabledans le canal <strong>et</strong> forme la queue de distribution en vitesse.Figure III- 58: Fonction de distribution de Boltzmann aumilieu <strong>du</strong> canal dans la diode de 30nm à V DS =1V (x=12)- 112 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesFigure III- 59: Fonction de distribution de Boltzmann versla fin <strong>du</strong> canal dans la diode de 30nm à V DS =1V (x=19)Les pics de porteurs balistiques se resserrent <strong>et</strong> lenombre de porteurs dans la queue de distributionaugmente. C<strong>et</strong>te partie de la fonction de distributionreprésente en partie les porteurs qui ont subit une ouplusieurs interactions dans le canal. La forme de lafonction de distribution associée à ces porteurs est une« maxwellienne déplacée » dont la températureélectronique est supérieure à 300K. (Figure III- 59)Par ailleurs, on remarque dans l’encart que la vitessemoyenne des porteurs chute. En eff<strong>et</strong>, L’autrecontribution aux vitesses négatives est <strong>du</strong>e aux porteursqui arrivent au drain <strong>et</strong> qui subissent des interactions<strong>du</strong>es au fort dopage qui les revoient vers le canal. Lavitesse moyenne chute.Au drain, seul le pic de porteurs balistiques à mass<strong>et</strong>ransverse est visible car les porteurs associés étaientplus rapides. En ce point, les porteurs commencent à s<strong>et</strong>hermaliser : ils étaient hautement énergétiques <strong>et</strong> au fildes interactions avec les phonons (émission), leurénergie diminue. Ces porteurs sont caractérisés par unefonction de distribution centrée mais pas de formemaxwellienne. Ensuite ils sont collectés au drain. Lathermalisation n’étant pas un processus instantané, ledrain est aussi un point de contrôle <strong>du</strong> courant, mais <strong>du</strong>second ordre par rapport à la source. (Figure III- 60)Ensuite, la fonction de distribution est à nouveau unemaxwellienne déplacée. Il y a beaucoup plus deporteurs, mais ils se déplacent beaucoup moins vite.Figure III- 60: Fonction de distribution de Boltzmann à lafin <strong>du</strong> canal dans la diode de 30nm à V DS =1V (x=27)10.3. Les différents régimes de <strong>transport</strong>C<strong>et</strong>te analyse spectroscopique montre que la fonction de distribution ne satisfait guère à une des plusimportantes hypothèses des modèles hydrodynamiques, à savoir que f est une maxwellienne déplacée.Cependant, la revue de la littérature <strong>et</strong> l’étude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnaires a montré que lasimulation hydrodynamique pouvait dans une certaine mesure représenter fidèlement le <strong>transport</strong>- 113 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesélectronique lorsque celui-ci est loin de sa limite balistique. Pour mieux saisir les limites des modèlesbasés sur la méthode des moments, 5 diodes dopées à 10 16 at/cm 3 vont être comparées à V DS =1V. Une diode de 1micron : Caractéristique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> stationnaire. Une diode de 400nm : Caractéristique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> stationnaire avec saturation en vitesse. Une diode de 150nm : Caractéristique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> non stationnaire uniquement. Une diode de 30nm : Caractéristique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi-balistique. Une diode Balistique de 30nm : Caractéristique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> balistique.Pour chacune d’entre elle, la fonction de distribution en 1D est tracée en différents points caractéristiques<strong>du</strong> canal (v x , direction <strong>du</strong> <strong>transport</strong>) sur les Figure III- 61 à Figure III- 69. Analysons les : La diode de 1micron : Quelle que soit la position, la fonction de distribution s’apparente à unemaxwellienne déplacée dont le décalage en vitesse correspond à la vitesse moyenne des porteurs.Le champ électrique étant faible, la notion de mobilité est valable. La température extraite parcalibrage de la fonction de distribution issue des simulations Monte Carlo donne une températurede 350K. (La température n’est pas exactement de 300K, même en stationnaire ! ☺.) De plus, fn’est pas une gaussienne parfaite, il y a déjà un eff<strong>et</strong> de <strong>transport</strong> différent pour les porteurs àmasse transverse <strong>et</strong> pour ceux à masse longitudinale. L’énergie au milieu <strong>du</strong> canal est d’environ70meV.Fonction de distribution (A.U.) .0,0180,0160,0140,0120,010,0080,0060,0040,0020-10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10Vitesse (1e5m/s)Vitesse (1e5m/s) .0,80,70,60,50,40,30,20,100 200 400 600 800 1000Position de le long de la diode (nm)Figure III- 61 : Fonction de distribution à la position x=512nm.f peut s’apparentée à une maxwellienne déplacée. Illustration surla diode de 1micron à V DS =1V.Figure III- 62 : Vitesse des porteurs dans la diode de 1µm àV DS =1V. La vitesse est proportionnelle au champ. La notion demobilité est valable.La diode de 400nm : Quelle que soit la position (excepté au somm<strong>et</strong> de la barrière), la fonctionde distribution est une maxwellienne déplacée dont la température électronique augmente au fil <strong>du</strong>canal. La température extraite au milieu <strong>du</strong> canal est de 900 K. Le décalage correspond à la vitessemoyenne qui correspond à la vitesse de saturation v sat =9,2 x10 4 m/s. Le <strong>transport</strong> en régime desaturation car le nombre d’interactions est grand <strong>et</strong> le champ ne croit pas assez fortement pourfaire apparaître un régime de survitesse.- 114 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesFonction de distribution (%) .1,2E-021,0E-028,0E-036,0E-034,0E-032,0E-030,0E+00-10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10Vitesse (1e5m/s)Vitesse (1e5m/s) .1,210,80,60,40,200 50 100 150 200 250 300 350 400Position le long de la diode (nm)Figure III- 63 : Fonction de distribution à la position x=301nm. fpeut s’apparentée à une maxwellienne déplacée. Illustration sur ladiode de 400nm à V DS =1V.Figure III- 64 : Vitesse des porteurs dans la diode de 400nmà V DS =1V. La notion de mobilité est valable. Il faut cependantprendre en compte la saturation en vitesse. La diode de 150nm : La diode est caractéristique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> non stationnaire. La vitessemoyenne des porteurs dépasse la vitesse de saturation, comme l’illustre la Figure III- 66 . C<strong>et</strong>tesurvitesse est aussi visible sur la fonction de distribution de la Figure III- 65. La courbe, peut êtremodélisée (difficilement☺) par une maxwellienne déplacée dont la température électronique estd’environ 2000K au milieu <strong>du</strong> canal. L’approximation de f maxwellienne déplacée peut déjà êtreremise en question dans ce cas. Cependant, la modélisation hydrodynamique représenteraisonnablement bien ce régime de <strong>transport</strong> car le celui-ci n’est pas encore en régime quasibalistique(0,03% de porteurs balistique au drain).Fonction de distribution (%) .9,E-038,E-037,E-036,E-035,E-034,E-033,E-032,E-031,E-030,E+00-10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10Vitesse (10e5m/s)Vitesse (1e5m/s ) .1,41,21,00,80,60,40,20,00,0 50,0 100,0 150,0 200,0Distance le long de la diode (%)Figure III- 65 : Fonction de distribution à la position x=151nm. fpeut s’apparentée à une maxwellienne déplacée dont latempérature électronique est de 2000K. Illustration sur la diode de150nm à V DS =1VFigure III- 66 : Vitesse des porteurs dans la diode de 150nmà V DS =1V. La notion de mobilité n’est plus valable. Elle peutcependant être utilisée en y intégrant des corrections de typeshydrodynamiques. La diode de 30nm : Le <strong>transport</strong> est en régime quasi-balistique comme le prouve les fonctionsde distribution le long <strong>du</strong> canal sur la Figure III- 67. Les explications ont été détailléesprécédemment. La Figure III- 68 illustre la vitesse. Bien sûr la vitesse est plus élevée que dans lesdiodes précédentes.- 115 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesFonction de distribution (%) .3,5E-023,0E-022,5E-022,0E-021,5E-021,0E-025,0E-030,0E+00-10,0 -5,0 0,0 5,0 10,0Vitesse (1e5m/s)Vitesse (1e5 m/s) .2,52,01,51,00,50,00 10 20 30 40 50 60 70Distance le long de la diode (nm)Figure III- 67 : Fonction de distribution en différentespositions. f peut s’apparentée à une maxwellienne déplacée.Illustration sur la diode de 30nm à V DS =1VFigure III- 68 : Vitesse des porteurs dans la diode de 30nm àV DS =1V. La notion de mobilité n’est plus valable. La diode de 30nm Balistique: Pour connaître le cas limite, la même diode que ci-dessus a étésimulée sans effectuer les interactions dans la zone n. On remarque sur la Figure III- 69 uncoefficient de rétro-diffusion quasiment nul, <strong>et</strong> la présence unique de pics de porteurs balistiques.La Figure III- 70 illustre la vitesse le long de la diode <strong>et</strong> révèle que la thermalisation des porteursjoue un rôle très important dans le calcul de la vitesse moyenne le long <strong>du</strong> canal. Lathermalisation est visible sur la courbe noire de la Figure III- 69. C’est une courbe avec deuxplateaux. Le plateau large correspond aux porteurs à masse transverse <strong>et</strong> l’autre aux porteurs àmasses longitudinales. De plus, on aperçoit l’injection des porteurs venus <strong>du</strong> drain (la p<strong>et</strong>ite bosse<strong>du</strong> milieu...)Fonction de distribution (%) .6,E-025,E-024,E-023,E-022,E-021,E-02Vitesse (1e5m/s ) .3,53,02,52,01,51,00,50,E+00-10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 100,00,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0 60,0 70,0Vitesse (1e5m/s)Distance le long de la diode (nm)Figure III- 69 : Fonction de distribution en différentespositions. f peut s’apparentée à une maxwellienne déplacée.Illustration sur une diode de 30nm à V DS =1VFigure III- 70 : Vitesse des porteurs dans la diode de 30nm àV DS =1V. La notion de mobilité n’est plus valable.- 116 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnaires10.4. Spectroscopie des interactionsPour illustrer davantage les différents régimes de <strong>transport</strong>, la courbe de spectroscopie <strong>du</strong> nombred’interactions est extraite. Sur la Figure III- 71 est tracée la probabilité qu’un porteur ait subi i <strong>et</strong>seulement i interactions avant d’atteindre le drain pour les 4 régimes de <strong>transport</strong>. On remarque que lesformes des courbes sont très voisines de gaussiennes. Le nombre moyen d’interactions est tracé sur laFigure III-72. Elle montre que l’estimation à L ch /mfp donne un bon ordre de grandeur mais que cela neperm<strong>et</strong> pas de donner une valeur précise.0,2400nm1000nmProbabilité (%) .0,160,120,08150 nm 30nm0,0400 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100Nombre d'interactions jusqu'au drainFigure III- 71 : Courbe de spectroscopie d’interactions pour les 4 diodes principales. Transport stationnaire en rouge, <strong>transport</strong> enrégime de saturation de vitesse en noir, <strong>transport</strong> non stationnaire en bleu <strong>et</strong> <strong>transport</strong> quasi-balistique en vert. Simulation à V DS =1V.Nombre moyen d'interactions )1009080706050403020100Simulation Monte CarloModele Lch/mfp0 200 400 600 800 1000 1200Longueur de la diode (nm)Fonction de distribution (U.A.) ) .Balistique 1 interaction7,1E+046,1E+042 interactions4 interactions3 interactions5,1E+044,1E+043,1E+042,1E+041,1E+041,0E+030,0 2,0 4,0 6,0 8,0Vitesse (1e5m/s)Figure III-72 : Nombre moyen d’interactions (en noir) <strong>et</strong>l’évaluation avec L ch /mfp (en rouge).Figure III-73 : Spectroscopie de porteurs pour les porteurs ayantsubi 0, 1, 2, 3 <strong>et</strong> 4 interaction(s).- 117 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnaires10.5. Notion de classes de porteursLes simulations Monte Carlo <strong>et</strong> la spectroscopie de porteurs ont mis en évidence la grande variété deformes de fonction de distribution en fonction <strong>du</strong> régime de <strong>transport</strong>. Lorsque le <strong>transport</strong> est quasibalistique,la forme de la fonction de distribution est multiple. En eff<strong>et</strong>, elle peut prendre différentesformes, caractéristique de différentes « classes de porteurs ». Il est important de définir c<strong>et</strong>te nouvellenotion. Le mot « classe de porteurs » défini un groupe de porteurs ayant subi à peu près la même histoire<strong>du</strong> point de vue <strong>du</strong> <strong>transport</strong>. Par construction, les porteurs peuvent passer d’une classe à l’autre lors <strong>du</strong><strong>transport</strong>. Ces notions seront très utiles pour le chapitre suivant, pour bien comprendre le modèle de rétrodiffusion.Ces classes sont expliquées ci-dessous <strong>et</strong> illustrées sur les Figure III-74 <strong>et</strong> Figure III-75.o Classe des porteurs monocinétique : S’il l’on définit précisément le somm<strong>et</strong> de labarrière de potentiel comme point de départ, lorsque un porteur est en ce point <strong>et</strong> que savitesse est positive dans le sens <strong>du</strong> <strong>transport</strong>, alors il est définit comme balistique. A t=0,en ce point, la fonction de distribution associée à ces porteurs est une demi fonction dedistribution de Boltzmann à l’équilibre. Ensuite lorsque les porteurs se propagent dans lecanal, la fonction de distribution associée devient un pic pratiquement monocinétiquecaractéristique de la vitesse <strong>du</strong> porteur balistique.A cela il faut ajouter, les porteurs semi-balistiques. Ces porteurs ont subi uneinteraction ou 2 au début <strong>du</strong> canal, mais continuent ensuite leur trajectoire dans le canal demanière balistique. Leur fonction de distribution associée est un pic monocinétique un peuplus large dont la vitesse caractéristique est légèrement plus faible comme illustré sur laFigure III-73. Plus le nombre d’interactions est important, plus le pic perd de sa finesse.Par la suite, seuls les porteurs ayant subit 1 <strong>et</strong> 2 interactions seront définit comme semibalistiques.o Classe des porteurs rétro-diffusés : Ce sont les porteurs qui ont été balistiques à t=0 <strong>et</strong>qui sont revenus vers la source ensuite de manière balistique ou diffusive. Ces porteurssont visibles uniquement au somm<strong>et</strong> de la barrière de potentiel. La forme de la fonction dedistribution est une demi fonction de distribution de Boltzmann à l’équilibre.o Classes des porteurs qui ont subi assez d’interactions pour relaxer l’énergie : Cesporteurs forment en première approximation une maxwellienne déplacée à températureélevée. Ces porteurs suivent les lois des équations hydrodynamiques. Ces porteursapparaissent lorsqu’il y a un grand nombre d’interactions.o Classes des porteurs qui thermalisent au drain : Lorsque les porteurs, très énergétiquesarrive au drain, ils « voient un mur de dopants » où il subissent un très grand nombred’interactions. Les porteurs ralentissent fortement <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tent un certain temps pourredescendre en énergie avant d'être absorbés par le drain. Ces porteurs sont caractériséspar deux fonctions de distribution originales en plateau (dont la vitesse maximale est celledes balistiques), une pour les porteurs à masses transverse <strong>et</strong> une pour ceux à masselongitudinales. La vitesse moyenne de c<strong>et</strong>te classe de porteurs est nulleo Classes des porteurs diffusants à la source: Les porteurs à la source diffusent dans labarrière de potentiel. La fonction passe d’une forme maxwellienne centrée à une- 118 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesoomaxwellienne asymétrique. Lorsque ces porteurs arrivent en haut de la barrière, ilspassent dans la classe des porteurs balistiques.Classes des porteurs diffusants au drain: Les porteurs au drain diffusent dans le canal.La fonction de distribution est symétrique.Classes des porteurs vérifiant les lois de mobilité: Dans les accès (ou dans le canal enstationnaire), le champ est faible <strong>et</strong> les porteurs subissent un grand nombre d’interactions,la fonction de distribution est une maxwellienne déplacée de température électroniqueproche de celle <strong>du</strong> réseau.Figure III-74: Illustration des classes de porteurs <strong>et</strong> les transferts d’une classe de porteurs à l’autre.- 119 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesFigure III-75: Illustration de l’historique des classes de porteurs.D’après c<strong>et</strong>te première analyse, il apparaît que seuls les dispositifs où la fonction de distribution est unemaxwellienne déplacée peut être modélisé par les équations basées sur la méthode des moments. Pouraméliorer la compréhension des limites des modèles basées sur la méthode des moments, l’impossibilitéd’un calibrage universel des temps de relaxation de l’énergie pour simuler les dispositifs va maintenantêtre mise en évidence.10.5.1. Mise en évidence de l’erreur <strong>du</strong> calcul <strong>du</strong> temps de relaxationPour les 5 régimes de <strong>transport</strong>, la fonction de distribution a été extraite. Par conséquent, il est possible decalculer le temps de relaxation de l’énergie utilisé dans la méthode des moments avec l’équation III- 9. Eneff<strong>et</strong>, la valeur <strong>du</strong> temps de relaxation va être déterminée avec les fonctions obtenues par la spectroscopie<strong>et</strong> la fonction à l’équilibre f 0 . Le calcul de l’équation III- 9 perm<strong>et</strong> de calculer précisément la valeur <strong>du</strong>temps de relaxation dans l’approche de Boltekjaer :1τp=∫Bhkf∫Bhk( k ) 1 τ ( hk)( f − f )Le temps de relaxation de l’énergie τ w est tracé en fonction de l’énergie W sur la Figure III-76 .Premièrement pour le <strong>transport</strong> stationnaire, la fonction de distribution étant quasiment une maxwelliennedéplacée tout le long <strong>du</strong> canal. Le temps de relaxation est quasiment constant <strong>et</strong> égal à 0,25ps. Pour l<strong>et</strong>ransport stationnaire à régime de saturation de vitesse, a courbe est quasiment identique, sauf qu’elle0dd33kkIII- 9- 120 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairess’étend à des énergies plus élevées (bien sûr). Pour le <strong>transport</strong> non stationnaire, en rouge, on s’aperçoitque la courbe forme un cycle <strong>et</strong> qu’elle s’éloigne de la courbe type <strong>du</strong> <strong>transport</strong> stationnaire.Pour le <strong>transport</strong> quasi-balistique, la courbe s’écarte davantage <strong>et</strong> tend vers la courbe théorique <strong>du</strong><strong>transport</strong> balistique qui forme un large cycle d’hystérésis. En régime balistique, une demi maxwellienn<strong>et</strong>ranslatée apparaît au début <strong>du</strong> canal. En ce point, les porteurs sont encore peu énergétiques <strong>et</strong> leur tempsde relaxation de l’énergie est donc plus grand. Cela explique la divergence initiale. Ensuite, lorsqu’ils sonttrès énergétiques <strong>et</strong> que de nombreuses interactions ont eu lieu, la courbe τ w (W) tend vers celle <strong>du</strong><strong>transport</strong> non stationnaire. Cependant, le processus de thermalisation, qui fait intervenir des porteurs trèsénergétiques, rend le temps de relaxation très faible (0,1ps) <strong>et</strong> la courbe ne reste pas sur la courbestationnaire.C<strong>et</strong>te étude reflète la physique <strong>du</strong> <strong>transport</strong>. Sur la Figure III-77 sont décrit les différents processus d<strong>et</strong>ransport <strong>et</strong> donne les explications. A la source, le temps de relaxation est donné par la maxwelliennedéplacée. Ensuite, lors d’un <strong>transport</strong> quasi-balistique, au début <strong>du</strong> canal, le temps de relaxation croitrapidement, d’autant plus si R C est faible. Ensuite, lors de la progression <strong>du</strong> gaz électronique dans le canal,le temps de relaxation diminue car la probabilité d’interaction avec les phonons intervallée augmente. Enthermalisant au drain, la fonction tend vers les faibles τ w à forte température. Ensuite, lorsque lathermalisation est complète, les porteurs reviennent dans une configuration classique comme à la source.0,450,400,350,30τ w (ps)1micron400nm150nm30nm30nm BAL0,250,200,150,100,050,000,00 0,04 0,08 0,12 0,16 0,20 0,24W (eV)Figure III-76: Méthodologie de calibrage des diodes 10microns.Figure III-77: Architecture générale des transistors simulés lorsde ce paragraphe intro<strong>du</strong>ctifOn remarque que les temps de relaxation forment une boucle qui est plus ou moins large en fonction <strong>du</strong><strong>transport</strong>. On r<strong>et</strong>rouve des courbes similaires avec des hystérésis chez Grasser [27]. Par l’intro<strong>du</strong>ctiond'une nouvelle équation dans les équations hydrodynamiques <strong>et</strong> d'une nouvelle formulation polynomiale,Grasser <strong>et</strong> Tang ont r<strong>et</strong>rouvé dans une certaine mesure ces types de courbes circulaires par la prise encompte de porteurs chaud <strong>et</strong> porteurs froids. Mais jamais leur modélisation ne perm<strong>et</strong> de r<strong>et</strong>rouver lalimite balistique. Ces travaux confirment donc les résultats suggérés par les mesures expérimentales. L<strong>et</strong>ransport non stationnaire peut être modélisé par les équations hydrodynamiques seulement lorsque lesapproximations de maxwellienne déplacée <strong>et</strong> celles qui en découle (RTA par exemple) sont valables.Il est donc impossible de modéliser correctement le <strong>transport</strong> quasi-balistique avec la méthode desmoments. En eff<strong>et</strong>, les courbes précédentes prouvent qu’à une énergie donnée, il existe plusieurs temps de- 121 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesrelaxation possibles, liés à plusieurs formes de fonction de distribution. La forme <strong>du</strong> cycle dépend de lagéométrie, des dopages <strong>et</strong> des polarisations qui ne peuvent être connues a priori. De plus, le modèlehydrodynamique ne perm<strong>et</strong> pas de prendre en compte la dissymétrie de la fonction de distribution. C<strong>et</strong>tedernière ne peut être modélisée par aucune forme d’approximation polynomiales utilisée classiquementdans la méthode des moments. De plus, les pics balistiques ne peuvent être considérés ni dans unecomposante de dérive ni dans une composante thermique. Par conséquent, il est impossible de représenteruniversellement le <strong>transport</strong> quasi-balistique avec les équations hydrodynamiques.Cependant, avec un modèle hydrodynamique perfectionné <strong>et</strong> calibré, les résultats Monte Carlo peuventêtre r<strong>et</strong>rouvés au niveau macroscopique. Cela signifie, dans ce cas, que le calibrage est représentatif del’historique des porteurs, ou vue d’une autre manière, de la fonction de distribution le long <strong>du</strong> canal. Maisil faut bien garder à l’esprit que dès que les paramètres <strong>du</strong> dispositif changent, la statistique dans le canalchange, <strong>et</strong> donc le calibrage aussi… Dans le <strong>transport</strong> quasi-balistique, les temps de relaxation <strong>du</strong> moment<strong>et</strong> de l’énergie ne sont pas constants car chacune des classes de porteurs possèdent sa « propre physique <strong>du</strong><strong>transport</strong> » <strong>et</strong> donc ces propres temps de relaxation. Par conséquent, au lieu de raisonner par la méthodedes moments en recalculant la vitesse <strong>et</strong> l’énergie moyenne <strong>du</strong> gaz, il aurait été plus pertinent, de résoudrel’équation de <strong>transport</strong> de Boltzmann par classe de porteurs. En eff<strong>et</strong>, en résolvant l’Equation de Transportde Boltzmann pour les porteurs monocinétiques, pour les porteurs « mobilité » <strong>et</strong> les autres classes; <strong>et</strong> enintro<strong>du</strong>isant par les termes de générations recombinaisons les transferts de porteurs entre les classes, c<strong>et</strong>teméthode pourrait peut être perm<strong>et</strong>tre de représenter le <strong>transport</strong> jusqu’à sa limite balistique. Faute d<strong>et</strong>emps, la validité de c<strong>et</strong>te méthode n’a pas été vérifiée.11. ANALYSE THEORIQUE POUR CHOIX DE MODELE11.1. Intro<strong>du</strong>ctionLes études précédentes ont révélé de manière quantitative l’influence des longueurs, des dopages <strong>et</strong> destensions V DS <strong>et</strong> de la température sur les eff<strong>et</strong>s non stationnaires. De plus, l’analyse spectroscopique a misen évidence le <strong>transport</strong> quasi-balistique <strong>et</strong> les limites des modèles basés sur la méthode des moments.Afin de pouvoir donner des repères précis pour utiliser le modèle de simulation adéquat, deux grandeurscaractéristiques α NSE <strong>et</strong> α BAL vont être définies. Elles perm<strong>et</strong>tront de déterminer dans quel régime d<strong>et</strong>ransport le dispositif fonctionne, <strong>et</strong> par conséquent quel modèle employer.11.2. Les eff<strong>et</strong>s non stationnairesLes eff<strong>et</strong>s non stationnaires apparaissent lorsque le gain d’énergie apporté par le champ est trop importantpar rapport à la faculté qu’ont les électrons d’absorber c<strong>et</strong>te énergie. Ce phénomène se tra<strong>du</strong>it parl’expression suivante [28]:∂εgaz hω0>III- 10∂tτPar définition, l’énergie <strong>du</strong> gaz électronique s’écrit :W- 122 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnaires3ε +2* 2gaz = kT 1 / 2mCvIII- 11En dérivant c<strong>et</strong>te expression <strong>et</strong> en intro<strong>du</strong>isant la longueur de relaxation énergétique LWW= τ v :Wtherm2 * dv hω0mc> vthermIII- 122 dt LLa longueur de relaxation énergétique est le pendant <strong>du</strong> libre parcours moyen mais pour les interactionsqui relaxent l’énergie. A 300 K, sa valeur est d’environ 32nm (c.f. chapitre I). Ensuite, en écrivant lavitesse avec la mobilité <strong>et</strong> le champ <strong>et</strong> en utilisant les lois de Newton, on obtient :hω 0( µ E) ( qE) > vtherm× III- 13En remplaçant le temps de relaxation par la longueur de relaxation de la vitessela vitesse thermique, on a:⎛ q × L ⎞mhω0q⎜ E × ( qE) > v*thermmcv⎟⎝ ×therm ⎠ LWEt en explicitant c<strong>et</strong>te vitesse thermique, on obtient l’équation III- 15 :2 * hω0q 1 2kT/ qE mc*L L πmWLWmcLm= τ v divisé parmthermIII- 14> III- 15En supposant un potentiel parabolique avec une polarisation drain V DS :2DS /⎛ 2V⎞ hω0⎜ >L⎟⎝ ch ⎠ LWq 1Lm2kTqπIII- 16En réécrivant tout <strong>du</strong> même coté de l’inégalité, on obtient la grandeur caractéristique α NSE qui caractérisela présence ou non d’eff<strong>et</strong>s non stationnaires dans un dispositif.1 hω01 >2πVDSq kTVDSq LLchWLLchm= αNSEIII- 17C<strong>et</strong>te expression perm<strong>et</strong> de caractériser le <strong>transport</strong> non stationnaire. En eff<strong>et</strong> lorsque α NSE est inférieur à1, les eff<strong>et</strong>s de survitesse apparaissent. Plusieurs grandeurs rentrent dans le calcul de α NSE :La longueur <strong>du</strong> canal L ch <strong>et</strong> les longueurs de relaxation de l’énergie <strong>et</strong> <strong>du</strong> moment. Plus le ratio deslongueurs <strong>du</strong> dispositif sur les longueurs caractéristiques est grand, plus il y a d’interactions <strong>et</strong> moins leseff<strong>et</strong>s non stationnaires sont susceptibles d’apparaître. Par ailleurs, plus la longueur de relaxation del’énergie est faible, c'est-à-dire qu’il y a davantage d’interaction avec les phonons intervallée, plus leseff<strong>et</strong>s non stationnaires s’atténuent.Comparons maintenant les tensions caractéristiques. Bien sûr, plus V DS augmente plus le gaz électroniqueaugmente son énergie <strong>et</strong> les eff<strong>et</strong>s de survitesse apparaissent. Il faut comparer pour cela les l’énergiecaractéristique de la chute de potentiel qV DS à celle <strong>du</strong> réseau kT <strong>et</strong> celle liée à la capacité d’absorption desphonons h ω . Ainsi, plus la température <strong>du</strong> réseau cristallin <strong>et</strong> le nombre de phonons sont élevés, moins il0y a d’eff<strong>et</strong>s non stationnaires.- 123 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesL’équation III- 17 perm<strong>et</strong> ainsi de r<strong>et</strong>rouver toutes les tendances obtenues lorsque les résultatsexpérimentaux étaient comparés aux simulations Dérive-Diffusion !Par ailleurs, une p<strong>et</strong>ite application numérique s’impose pour quantifier l’apparition des eff<strong>et</strong>s nonstationnaire. A V DS = 1V par exemple, les eff<strong>et</strong>s non stationnaires apparaissent lorsque la longueur <strong>du</strong>canal est plus p<strong>et</strong>ite que :L < 4186× L × L2chWL < 69( nm)×2chL mmIII- 18C<strong>et</strong>te équation <strong>et</strong> les précédentes sont là pour donner les clefs d'une bonne compréhension, mais ne donnepas de valeurs exactes de l’apparition de la survitesse. En eff<strong>et</strong>, dans la zone de pincement la survitesse estprésente bien qu’elle ne contribue pas toujours (dispositifs long) à augmenter significativement la vitesse.De plus, la polarisation de drain n’est pas celle « vue » à la source, c’est pourquoi il plus pertinent dans lesgrands dispositifs de prendre la tension de saturation. En tout cas, si l’inégalité est largement vérifiée, onpeut en dé<strong>du</strong>ire avec certitude l’apparition d’eff<strong>et</strong>s non stationnaires <strong>et</strong> leur influence non négligeable surle courant <strong>et</strong> la transcon<strong>du</strong>ctance. Analysons maintenant l’apparition <strong>du</strong> régime quasi-balistique.11.3. Les eff<strong>et</strong>s quasi balistiquesLes eff<strong>et</strong>s quasi-balistiques apparaissent lorsque le gain de vitesse apporté par le champ est trop rapide parrapport à la faculté qu’ont les électrons de relaxer c<strong>et</strong>te vitesse par l’intermédiaire des interactions. Jepropose pour tra<strong>du</strong>ire ce phénomène une équation analogue à III- 10, avec:v thermdv > III- 19dt τEn multipliant par la masse de chaque coté <strong>et</strong> en utilisant la loi de Newton, on obtient :* vthermqE > mIII- 20cτEn explicitant la fréquence d’interaction en terme de lpm <strong>et</strong> en prenant le champ moyen d’un potentielparabolique, on a :VDS* 1 2kTq > mc*III- 21L lpm πmD’oùch2 kT / qLcch1 >= αBALIII- 22π VDSlpmC<strong>et</strong>te expression perm<strong>et</strong> de caractériser le <strong>transport</strong> quasi-balistique. En eff<strong>et</strong> lorsque α BAL est inférieur à 1alors il existe des porteurs balistiques, mais surtout la fonction de distribution n’est plus de typemaxwellienne déplacée. En eff<strong>et</strong>, les interactions ne sont pas assez nombreuses pour « redistribuer » (ourelaxer) les vitesses. Plusieurs grandeurs rentrent dans le calcul de α BAL : La longueur de canal L ch <strong>et</strong> le libre parcours moyen <strong>du</strong> moment. Moins il y a d’interactions, plus l<strong>et</strong>ransport est quasi-balistique. Les tensions caractéristiques V DS <strong>et</strong> kT/q. Plus la polarisation <strong>du</strong> drain augmente <strong>et</strong> plus latempérature diminue, plus il y a de porteurs balistiques.- 124 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesUne p<strong>et</strong>ite application numérique s’impose à nouveau, toujours à V DS = 1V, <strong>et</strong> en prenant le champmaximal dans le canal ; les eff<strong>et</strong>s quasi-balistiques apparaissent lorsque la longueur <strong>du</strong> canal est plusp<strong>et</strong>ite que :L ch< 30 × lpmIII- 23Pour ne pas être en régime quasi-balistique, (i.e. l’approximation de la maxwellienne déplacée estinexacte) il faut que la longueur <strong>du</strong> canal soit donc très grande devant le libre parcours moyen (ce quin’est pas un scoop ! ☺) . Il faut qu’il y ait, en somme, plus d’une trentaine d’interactions.11.4. Relation entre α NSE <strong>et</strong> α BALA partir de III- 17 <strong>et</strong> III- 22, <strong>et</strong> avec l’approximation lpm= L m la relation entre α NSE <strong>et</strong> α BAL peut êtreobtenue :1 hω0/ q LchαNSE=× αBALIII- 244 V LDSC<strong>et</strong>te équation montre bien toute la différence entre eff<strong>et</strong>s non stationnaires <strong>et</strong> quasi-balistiques. Cesderniers sont liés au nombre d’interactions dans le canal tandis que la compréhension des eff<strong>et</strong>s nonstationnaires nécessite la prise en compte de grandeurs liées à la capacité <strong>du</strong> réseau à absorber l’énergie.Les équations théoriques ayant été développées, analysons les pour obtenir les champs critiques à partirdesquels les régimes de <strong>transport</strong> changent.W11.5. Quels modèles utiliser ?Afin de situer dans quel régime le dispositif fonctionne, on a tracé sur la Figure III-78 α NSE <strong>et</strong> α BAL enfonction <strong>du</strong> champ source drain <strong>et</strong> de la mobilité. La pente de α NSE est en (V DS /L ch ) 2 tandis que la pente deα BAL est en V DS /L ch . Lorsque les droites α NSE <strong>et</strong> α BAL pour différentes mobilités effectives coupent la droiteNSEα NSE =α BAL =1 on obtient les champs caractéristiques ( µ ) <strong>et</strong> ( µ ) à partir desquels les eff<strong>et</strong>sEC 0BALEC 0non stationnaires <strong>et</strong> quasi-balistiques, respectivement, apparaissent. Bien sûr, le champ caractéristiquepour obtenir les eff<strong>et</strong>s non stationnaires est plus faible que celui pour obtenir les eff<strong>et</strong>s quasi-balistiques :NSECBALCE ( µ 0 ) < E ( µ 0 )III- 25On remarque par ailleurs que, lorsque le canal est peu dopé, la succession entre les deux régimes est plusrapide. En eff<strong>et</strong>, plus les temps de relaxation sont différents, c'est-à-dire à fort dopage, plus la transitiondes eff<strong>et</strong>s non stationnaires aux eff<strong>et</strong>s quasi-balistiques est lente en V DS /L ch .- 125 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesFigure III-78: α NSE <strong>et</strong> α BAL fonction <strong>du</strong> champ source drain pour plusieurs valeurs de mobilité. Lorsque les courbes coupe ladroite Y=1, on obtient le champ caractéristique de changement de régime.Pour mieux représenter les changements de régime de <strong>transport</strong> les courbes ( V L ) α 1( V L ) α 1µ ch BALµ ch NSEDS = <strong>et</strong>DS = ont été tracées sur la Figure III-79: Ce graphe perm<strong>et</strong> de situer le régime d<strong>et</strong>ransport. En eff<strong>et</strong>, en fonction <strong>du</strong> champ source drain E SD déterminé avec la tension de saturation <strong>et</strong> de lamobilité µ <strong>du</strong> dispositif étudié, le point obtenu dans l’aire [E SD ,µ] perm<strong>et</strong> de définir le régime d<strong>et</strong>ransport : Si le point est à gauche de la courbe noire ( V L ) α 1µ ch NSEDS = , alors le dispositif fonctionnedans un régime stationnaire. Le modèle le plus pertinent à utiliser est alors le modèle DériveDiffusion.Si le point est entre la courbe noire <strong>et</strong> la courbe rouge, alors le dispositif fonctionne en régime nonstationnaire, mais pas encore dans le régime quasi-balistique. Dans ce cas, les modèles hydrodynamiquessont pertinents. Cependant, il faut les utiliser avec précaution, en connaissance de cause, notamment surles approximations mises en jeu. Si le point est à droite de la courbe rouge ( V L ) α 1µ ch BALDS = , alors le MOSFET fonctionne enrégime quasi-balistique. Dans ce cas il est nécessaire de modéliser le fonctionnement <strong>du</strong> transistoravec les simulateurs Monte Carlo.- 126 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesFigure III-79: courbes µ ( VDS Lch) αNSE= 1 <strong>et</strong> ( V L ) α 1l’ITRS.µ DS ch BAL = . Plus positionnement des technologies deDe plus, sur la Figure III-79: les nœuds caractéristiques de l’ITRS ont été affichés. On s’aperçoitmaintenant qu’il est indispensable de mener des simulations Monte Carlo pour l’étude des dispositifsultimes. Seules les technologies anciennes peuvent être simulées en Dérive Diffusion. C<strong>et</strong>te analyseperm<strong>et</strong> donc à chaque ingénieur de se situer dans l’espace [E SD ,µ] pour utiliser le modèle le plus pertinent.12. CONCLUSIONGrâce à une expérience innovante, ce chapitre a permis de m<strong>et</strong>tre en évidence les eff<strong>et</strong>s non stationnaires.Ces eff<strong>et</strong>s étaient déjà largement connus, mais c’est la première fois que des comparaisons rigoureusesentre la simulation <strong>et</strong> l’expérience ont été menées pour quantifier le gain lié à ces eff<strong>et</strong>s. En parallèle, c<strong>et</strong>teétude a permis de m<strong>et</strong>tre en évidence les limites des modèles Dérive-Diffusion, Hydrodynamique <strong>et</strong>Monte Carlo : Le modèle Dérive Diffusion perm<strong>et</strong> de représenter fidèlement le <strong>transport</strong> stationnaire définit parα NSE >>1 Les modèles Hydrodynamiques perm<strong>et</strong>tent de représenter le <strong>transport</strong> non stationnaire jusqu’aurégime quasi-balistique c'est-à-dire lorsque α BAL >1. Suivant les approximations des modèles, c'està-direen fonction <strong>du</strong> niveau de la relation de ferm<strong>et</strong>ure, de la modélisation de l’énergie <strong>et</strong> destemps de relaxation, les modèles hydrodynamiques peuvent aller plus ou moins loin vers le régime- 127 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesquasi-balistique. Cependant ils ne peuvent jamais représenter correctement le <strong>transport</strong> lorsque l<strong>et</strong>ransport est très proche de sa limite balistique. Les simulateurs Monte Carlo perm<strong>et</strong>tent de bien rendre compte des eff<strong>et</strong>s non stationnaires <strong>et</strong>quasi-balistique. Leur limite, d’un point de vue <strong>transport</strong>, est lorsque le dispositif atteint les 10nm.Pour des longueurs inférieures, la physique basée sur une résolution semi-classique <strong>du</strong> <strong>transport</strong>n’est plus valable. Il est nécessaire de résoudre l’équation de <strong>transport</strong> de Wigner ou d’utiliser leformalisme des fonctions de Green pour décrire complètement les eff<strong>et</strong>s de <strong>transport</strong> liés à ceslongueurs.Les différents régimes de <strong>transport</strong> sont récapitulés dans le Tableau III-4.Tableau III-4 : Tableau récapitulatif des eff<strong>et</strong>s non stationnaires <strong>et</strong> quasi-balistiques en fonction des coefficients α NSE <strong>et</strong>α BAL .Par ailleurs, l’analyse spectroscopie de la fonction de distribution a permis d’étayer théoriquement cesobservations expérimentales. Ce travail spectroscopique a ainsi débouché sur la mise en évidence <strong>du</strong>régime quasi-balistique <strong>et</strong> démontré les limites des modèles basés sur la méthode des moments pourdécrire le <strong>transport</strong> dans les MOSFETs ultimes. En eff<strong>et</strong>, dans le régime quasi-balistique, la fonction dedistribution n’est plus une maxwellienne déplacée, <strong>et</strong> il apparaît plusieurs classes de porteurs, chacunecorrespondant à un phénomène <strong>du</strong> <strong>transport</strong> ultime. C<strong>et</strong>te analyse a ainsi permis de comprendre l<strong>et</strong>ransport électronique en gaz 3D dans les dispositifs ultimes. De plus, un abaque théorique a été développépour connaître en fonction de la mobilité <strong>et</strong> <strong>du</strong> champ latéral, le régime de <strong>transport</strong>. Cela perm<strong>et</strong> ainsid’utiliser le simulateur le plus adéquat. Paradoxalement c<strong>et</strong> abaque vient un peu tard, car il montre que- 128 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnairesdepuis 5ans environs les dispositifs fonctionnent à l’état passant dans un régime quasi-balistique. C’estpourquoi, je préconise aujourd’hui d’utiliser des simulateurs Monte Carlo dans l’analyse des dispositifspour le calcul <strong>du</strong> I ON . Par pragmatisme, la simulation Dérive-Diffusion peut être utilisée pourl’optimisation, mais elle doit être accompagnée d’une étude Monte Carlo pour connaître les erreurscommises <strong>et</strong> apporter des corrections éventuelles.En revanche, dans le cadre de la recherche en TCAD, seuls les simulations résolvant l’équation deTransport de Wigner ou le formalisme des fonctions de Green perm<strong>et</strong>tront d’étudier les MOSFETs desprochaines années.13. REFERENCES[1] “A critical Examination of the Assumptions Underlying Macroscopic Transport Equations forSilicon Devices”, M.A. St<strong>et</strong>tler, M.A. Alam and M.S. Lundstrom, IEEE TED., vol.40, n°4, 1993,pp: 733-740.[2] “Influence of Hydrodynamic Models on the Prediction of Submicrom<strong>et</strong>er Device Characteristics”,M. Ieong and T. Tang, IEEE TED, vol.44, n° 12, 1997, pp: XX-XX[3] “Ballistic <strong>transport</strong> and properties of submicrom<strong>et</strong>er Silicon MOSFET's from 300 to 4.2 K”P.J. Robertson, D.J Dumin, Electron Devices, IEEE TED, vol. 33, issue 4, 1986, pp: 494- 498.[4] “A discussion on the universality of inversion layer mobility in MOSFET's” Ma Yutao, Liu Litian,Li Zhijian, Electron Devices, IEEE TED, vol. 46, issue 9, 1999, pp:1920–1922.[5] “Universality of mobility-gate field characteristics of electrons in the inversion charge layer and itsapplication in MOSFET modelling”, S.-W. Lee, Computer-Aided Design of Integrated Circuits andSystems, IEEE TED, vol. 8, issue 7, 1989, pp:724–730.[6] “Effect of oxide interface roughness on the threshold voltage fluctuations in decanano MOSFETswith ultrathin gate oxides”, A. Asenov, S. Kaya, SISPAD 2000, pp: 135–138.[7] “Semicon<strong>du</strong>ctor Transport”, D.K. Ferry, New York: Taylor and Francis, 2000.[8] “DESSIS”, ISE, vol. 4a, 8.0, 2002.[9] “D<strong>et</strong>ermination of Si/SiO 2 interface roughness using weak localization” Anderson, W.R.; Lombardi,D.R.; Wheeler, R.G.; Ma, T.P.; Mitev, P.H.;VLSI Technology, Systems, and Applications, 1993.Proceedings of Technical Papers.1993 International Symposium on12-14 May 1993 pp: 82 - 85[10] “Physique des semi-con<strong>du</strong>cteurs <strong>et</strong> des composants électronique”, 5 ème édition, H. Mathieu, EditionDunot, 2001.[11] “First order intervalley scattering in low dimensional systems”, Physical Review B, F. Monsef,P.Dollfus, S.Galdin, A.Bournel, vol. 65, 2002, pp: 212304- 04.[12] “Theory of Ballistic Nanotransistors”, IEEE Trans. Elec. Dev., A. Rahman, J. Guo, S. Datta, M. S.Lundstrom, vol.50, n°9, 2003, pp: 153-1864.[13] DIOS, ISE, vol 4a, 8.0,1995-2002.[14] “Transport models for advanced Device Simulation- Truth or Consequences?”, IBM ResearchReport, S.E. Laux and M.V. Fisch<strong>et</strong>ti, RC 20130 Engineering and Technology, 1995.[15] “Impact of Non stationary Transport Effects on Realistic 50nm MOS Technology”, D. Munteanu,G. Lecaral, G. Guegan, Modeling and simulation of Microsystems 2001, pp: 462-465.- 129 -


Chapitre III : Etude expérimentale des eff<strong>et</strong>s non stationnaires[16] “Potential Design and Transport Property of 0.1microm<strong>et</strong>re MOSFET with Asym<strong>et</strong>ric ChannelProfile”, Odanaka and Hiroki, IEEE, Transaction on electron Device, Vol 44, n°4, April 1997.[17] “Symm<strong>et</strong>ric Source/Drain Extension Transistor Structure for High Performance sub-50nm GateLength CMOS Devices”, 2001 Symposium VLSI Tech Digest of Technical Papers.[18] “Physics and Simulation of Quasi-Ballistic Transport in Nanoscale Transistors”, J.H. Rhew,Ph.D.thesis,2003.Disponible sur http://falcon.ecn.pur<strong>du</strong>e.e<strong>du</strong>:8080/publications/PhD_thesis_JHR_2003.[19] “Efficient Monte Carlo Device Modeling”, Bufler, IEEE transactions on Electron Device, vol. 47,n°10, 2000.[20] “Characterization of the hot electron distribution function using six moments”, T. Grasser, H.Gosina, C. Heitzinger and S. Selberherr, Journal of Applied Physics, vol. 91, n°6, 2002, pp: 3869-3879.[21] “Non parabolic hydrodynamic formulations for the simulation of inhomogeneous semicon<strong>du</strong>ctordevices”, A.W. Smith and K.F. Brennan, Solid-State Electron., vol.39, n°11, 1996, pp: 1659-1668.[22] “Using six moments of Boltzmann’s <strong>transport</strong> equation for device simulation”, T. Grasser, H.Gosina, C. Heitzinger and S. Selberherr, Journal of Applied Physics, vol. 90,n°5, 2001, pp: 2389-2396[23] “Temperature Dependent Channel Backscattering Coefficients in Nanoscale MOSFETs”, M. Chen,IEDM 2002, pp: 39-42.[24] “MOSFET electron inversion layer mobilities-a physically based semi-empirical model for a wid<strong>et</strong>emperature range”, Jeon, D.S.; Burk, D.E.; IEEE TED, vol 36, Issue 8, Aug. 1989 pp: 1456 – 1463.[25] “Thermal effects in n-channel enhancement MOSFET's operated at cryogenic temperatures” Foty,D.P.; Titcomb, S.L.; IEEE TED, vol. 34, issue 1, 1987, pp:107-113.[26] “Phenomenological physics of hot carriers in semicon<strong>du</strong>ctor”. In physics of Nonlinear Transport inSemicon<strong>du</strong>ctors”. Hess, K. Edited by D.K. Ferry, J. Backer and C. Jacoboni, Peplum, New York,1980.[27] “A Review of Hydrodynamic and Energy–Transport Models for Semicon<strong>du</strong>ctor DeviceSimulation”, T. Grasser, T.W. Tang, H. Kosina, S. Selberherr, Proceeding of IEEE, vol. 91, 2003,pp: 251-273.[28] “Semicon<strong>du</strong>ctor Transport”, D.K. Ferry, New York: Taylor and Francis, 2000.- 130 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiqueCHAPITRE IV :MODELISATION ANALYTIQUE DUTRANSPORT QUASI BALISTIQUE1. INTRODUCTIONLe chapitre précédent nous a permis de présenter une analyse expérimentale <strong>du</strong> <strong>transport</strong> nonstationnaire <strong>et</strong> quasi-balistique grâce à des comparaisons entre mesures expérimentales <strong>et</strong> résultats desimulations. De plus, la connaissance théorique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> s’est ainsi grandement améliorée parl’intermédiaire de la spectroscopie des vitesses de porteurs par simulations Monte Carlo à l’aide deMONACO [1]. Dans ce quatrième <strong>et</strong> dernier chapitre, l’objectif est de capitaliser c<strong>et</strong>te compréhensionen réalisant un modèle analytique qui possède la physique nécessaire <strong>et</strong> suffisante pour décrire l<strong>et</strong>ransport <strong>du</strong> régime ohmique au régime balistique <strong>et</strong> pour répondre aux problématiques actuelles, telleque l’augmentation des performances in<strong>du</strong>ites par les contraintes dans le silicium. Entrevus au chapitreII, de nombreux modèles compacts existent, chacun avec leurs spécificités, avantages <strong>et</strong> inconvénients.Pour réaliser ce nouveau modèle, l’approche de Landauer sera utilisée en améliorant la modélisationde la vitesse d’injection [2] par l’intro<strong>du</strong>ction d’un nouveau modèle de rétro-diffusion [3]. De plus, lavitesse <strong>et</strong> la fonction de distribution le long <strong>du</strong> canal seront modélisées. Ceci passera par unevalidation rigoureuse des probabilités de porteurs balistiques <strong>et</strong> de rétro-diffusion le long <strong>du</strong> canal viala spectroscopie d’interactions subies par les porteurs. De c<strong>et</strong>te spectroscopie, la physique <strong>du</strong> <strong>transport</strong>électronique sera extraite, <strong>et</strong> l’ensemble des phénomènes de <strong>transport</strong> observés sera modélisé. Ensuite,le modèle sera utilisé pour évaluer l’influence de la quantification dans le canal. Enfin, ce modèle seraadapté pour prendre en compte la contrainte dans les MOSFETs <strong>et</strong> pour effectuer des comparaisonsexpérimentales [4]. Au final, le modèle, mise en oeuvre dans MASTAR4 [5] en tant que nouvellefenêtre de travail « MASTAR QUASI BALISTIC » [6], apportera un nouvel éclairage sur le <strong>transport</strong>quasi-balistique.2. L’APPROCHE DE LANDAUER2.1. Rappels <strong>et</strong> cadre de l’étudeD’après le chapitre II, dans le cadre <strong>du</strong> modèle de Landauer, le courant ce modélisé avec [2] :I= WCox( V − V )GSthvtherm⎛1− R⎜⎝1+ RCC⎡⎢−qVDS⎞⎢1 − e⎟⎢⎠ ⎛1− RC⎞⎢1+⎢⎜⎟e⎣ ⎝1+ RC⎠/ kT−qVDS/ kT⎤⎥⎥⎥⎥⎥⎦IV- 1- 131 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiqueoù le courant est le pro<strong>du</strong>it de la charge en haut de la barrière <strong>et</strong> de la vitesse d’injection déterminéepar la vitesse thermique v therm <strong>et</strong> le coefficient de rétro-diffusion R C . Dans le cadre de l’étude avec lesimulateur MONACO, il faut déterminer précisément les paramètres <strong>et</strong> grandeurs de l’équation IV- 1en les validant par des simulations Monte Carlo. MONACO sera la référence tout au long de c<strong>et</strong>teétude bien que certains phénomènes physiques ne soient pas pris en compte. Citons les principalesapproximations <strong>du</strong> code actuel MONACO utilisé pour ce travail : Gaz électronique 3D Absence d’eff<strong>et</strong> quantique [7]o Absence de décalage <strong>du</strong> centre de chargeo Absence d’influence de la quantification sur le <strong>transport</strong> Absence de la statistique de Fermi-Dirac [8] Structure de bandes analytiques non paraboliques [9] Description simplifiée <strong>du</strong> transistor : Absence de simulation <strong>du</strong> procédé de fabricationLe cadre de l’étude étant fixé, la première étape est d’étudier les limitations de la modélisation avecIV- 1 pour ensuite améliorer ce modèle.2.2. Limitations <strong>du</strong> modèle compact standardDans l’équation IV- 1, le point délicat est le calcul de la vitesse d’injection <strong>et</strong> plus précisément lecalcul de R C. Comme expliqué dans le chapitre II, la formulation habituelle est la suivanteR l= C l +IV- 2mfpOù l est la longueur ou le potentiel chute de kT/q <strong>et</strong> mfp le libre parcours moyen, avec :kT / ql = LchIV- 3VDSOr de nombreuses publications [10] <strong>et</strong> Lundstrom lui-même [11] avouent la simplicité <strong>et</strong>l’inexactitude de l’équation IV- 2 perm<strong>et</strong>tant de déterminer la valeur R C . En eff<strong>et</strong>, elle ne perm<strong>et</strong> pas,en régime fortement quasi-balistique, de calculer précisément la valeur de la rétro-diffusion commeillustré sur la Figure IV- 1. Cependant, c<strong>et</strong>te expression est très utile car elle perm<strong>et</strong> de comprendrefacilement la nature <strong>du</strong> <strong>transport</strong> dans sa continuité <strong>du</strong> <strong>transport</strong> diffusif au <strong>transport</strong> balistique. Pourobtenir les mêmes résultats, certains chercheurs ont rajouté des paramètres de calibrage α <strong>et</strong> β [12] :α⎛ kT / q ⎞l = L⎜ β⎟IV- 4⎝ VDS⎠30%25%20%Rc (%)15%10%5%0%0 20 40 60 80 100 120Longueur zone N (nm)Figure IV- 1: Comparaison entre la valeur de R C calculéeclassiquement (symboles noir) avec IV- 3 <strong>et</strong> les valeursissues d’un calcul Monte Carlo (symboles blanc) surFigure IV- 2: Influence <strong>du</strong> potentiel sur la valeur de R C enfonction de V GS . La tension aux bornes <strong>du</strong> canal <strong>et</strong> lacourbure <strong>du</strong> potentiel varient fortement avec la polarisation- 132 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiquedifférentes diodes n+nn+ dopées à 10 20 <strong>et</strong> 10 15 at/cm 3de la grille.Ces termes de calibrage cachent beaucoup de physique. Détaillons les points physiques qui sontlimitant dans les équations IV- 2 <strong>et</strong> IV- 3 [13] : C<strong>et</strong>te équation est basée sur le calcul de transmission à l’équilibre thermodynamique. C<strong>et</strong>équilibre est sous jacent à l’intro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> libre parcours moyen mfp <strong>et</strong> de la longueur l. Ordans les dispositifs ultimes, le <strong>transport</strong> est non stationnaire <strong>et</strong> ne peut en aucun cas êtreconsidéré proche de l’équilibre, comme une p<strong>et</strong>ite perturbation. Par conséquent, le libreparcours moyen <strong>et</strong> la distance caractéristique liée à kT ne sont pas des grandeurs pertinentespour le calcul de la rétro-diffusion. C<strong>et</strong>te différence est très visible sur la Figure IV- 1 où lecalcul habituel surestime fortement la rétro-diffusion car il ne prend pas en compte les eff<strong>et</strong>snon stationnaires. Par ailleurs, il est évident que la valeur de R C est fortement liée au calcul de l. Or l’équationIV- 2 <strong>et</strong> ses raffinements ne prennent pas en compte l’influence <strong>du</strong> profil de potentiel dans leMOSFET. L’équation IV- 3 est indépendante de V GS . Or la Figure IV- 2 montre que V GS a uneinfluence très importante sur le <strong>transport</strong>. Dans c<strong>et</strong>te théorie, c’est le champ à la source qui estprédominant. Par conséquent il est nécessaire de bien calculer ce champ pour obtenir unevaleur de R C pertinente [14] De plus, certains auteurs ont montré que le drain pouvait contribuer légèrement à la rétrodiffusion[15]. Ainsi, tout le canal peut contribuer à la rétro-diffusion <strong>et</strong> donc à R C . Enfin, c<strong>et</strong>te expression est indépendante des conditions d’injection des porteurs au niveau dela source. Or l’influence des conditions de diffusion dans la barrière de potentiel source/canaljoue un rôle non négligeable.Les limites de la modélisation classique étant expliquées, le nouveau modèle de rétro-diffusion va êtredéveloppé.3. NOUVEAU MODELE DE RETRO-DIFFUSION3.1. Intro<strong>du</strong>ctionLa spectroscopie <strong>et</strong> de multiples publications [1]-[16] ont montré que la région <strong>du</strong> canal proche de lasource joue le rôle prédominant dans le processus de <strong>transport</strong> de source à drain. Les autres zones <strong>du</strong>canal ont un rôle, mais secondaire, par répercussion de l’influence électrostatique sur le profil <strong>du</strong>potentiel. De plus, la première partie a montré les limites intrinsèques à la modélisation classique deLundstrom. L’objectif de ce chapitre est donc de développer un modèle analytique <strong>du</strong> coefficient derétro-diffusion pour perm<strong>et</strong>tre ensuite de construire un modèle analytique <strong>du</strong> courant performant. Pourdévelopper ce nouveau modèle <strong>et</strong> le valider ; les transistors <strong>du</strong> Tableau IV- 1 <strong>et</strong> décrit sur la Figure IV-3 seront simulés.- 133 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiqueMOSFET L ch (nm) EOT(nm) N canal (at/cm 3 )N°1 15 1 9.9x10 18N°2 25 1.5 5.7x10 18N°3 35 2 4.4x10 18Figure IV- 3: Description <strong>du</strong> transistor de l’étude. Lesjonctions sont de raideurs infinies.Tableau IV- 1: Tableau des transistors utilisés pour ledéveloppement <strong>et</strong> la validation <strong>du</strong> nouveau modèle de rétrodiffusion3.2. Modèle3.2.1. Schéma de basePour modéliser la rétro-diffusion, les simulations Monte-Carlo développées au chapitre III ont permisd’extraire les informations nécessaires à la compréhension <strong>du</strong> <strong>transport</strong> : historique des porteurs,probabilités de porteurs balistiques <strong>et</strong> nombre d’interactions dans le canal. Le coefficient de rétrodiffusionR C est obtenu en extrayant <strong>du</strong> spectre de vitesse en haut de la barrière de potentiel le ratio desflux négatif sur positif (Figure IV- 4) [17]. L’analyse de l’historique des porteurs montre que lafonction de distribution des porteurs injectés dans le canal tend à se séparer en deux populations, unepopulation d’électrons ayant une masse de con<strong>du</strong>ction transverse <strong>et</strong> une population d’électrons ayantune masse de con<strong>du</strong>ction longitudinale. De plus, le spectre de vitesse extrait au milieu <strong>du</strong> canalprésente une partie négative dont une fraction contribue au flux rétro-diffusé. (Figure IV- 4).L’évaluation de c<strong>et</strong>te fraction à chaque position <strong>du</strong> canal requiert d’étudier séparément les porteursayant une masse transverse <strong>et</strong> ceux ayant une masse longitudinale. La partie balistique de ces deuxpopulations est mise en évidence par la présence de pics balistiques [18]. De plus, les spectres envitesse suggèrent qu’une estimation correcte de R C doit découler d’une intégration de la rétro-diffusionsur tout le canal.Figure IV- 4: Fonction de distribution le long <strong>du</strong> canal àV DS =V GS =0.8V pour le MOSFET n°2.Figure IV- 5: Description <strong>du</strong> modèle de rétro-diffusion- 134 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiquePour résumer, la première étape consiste à déterminer le profil de potentiel pour une large gamme d<strong>et</strong>ension V DS <strong>et</strong> V GS . Ensuite, les probabilités de porteurs balistiques <strong>et</strong> les probabilités de premièreinteraction doivent être calculées tout le long <strong>du</strong> canal. Ensuite, les probabilités de rétro-diffusion sontcalculées <strong>et</strong> sont intégrées le long <strong>du</strong> canal pour obtenir le taux de rétro-diffusion global. Lesdifférentes étapes sont résumées sur la Figure IV- 5. Bien que le <strong>transport</strong> ne soit pas parfaitement 1D,notamment dans les zones d’accès <strong>et</strong> en fin de canal, les porteurs seront supposés bien confinés àl’interface tout le long <strong>du</strong> canal.3.2.2. Modélisation <strong>du</strong> potentielAfin de prendre en compte les dépendances en V DS <strong>et</strong> en V GS <strong>du</strong> coefficient de rétro-diffusion, le profilde potentiel doit être modélisé le plus précisément possible au dessus <strong>et</strong> au dessous de la tension desaturation V DS-SAT, comme suggéré dans le paragraphe précédent. En eff<strong>et</strong>, dans un MOSFET, la forme<strong>du</strong> potentiel dépend <strong>du</strong> régime : A V DS < V DS-SAT , le champ est presque constant en première approximation A V DS > V DS-SAT , il apparaît une zone à fort champ appelée zone de pincement par analogieavec le modèle de pincement dans les MOSFET à canal long, illustré sur la Figure IV- 6. Elledépend en première approximation de la profondeur de jonction X j , de l’épaisseur de l’oxydede grille T ox <strong>et</strong> de V DS-SAT . C’est un problème en 2 dimensions traité par [19] <strong>et</strong> [20].Ces auteurs ont déterminé la longueur de la zone de pincement P en utilisant le théorème de Gaussappliqué à la zone de pincement :où⎛ VDS−VDS−SAT⎞P = P⎜ +⎟Oln 1 IV- 5⎝ VDS−SAT⎠1 / 2⎛ εSI⎞O= ⎜ XjTOX⎟IV- 6εSIO2P⎝⎠Et où V DS-SAT est calculé de manière habituelle avec le modèle de déplétion <strong>du</strong> canal [21]:1 / 2qN ⎛⎞chεSi ⎜ ⎛ 2Cox⎞V = − φ + −⎟⎜⎜ +⎟DS −SATVG2F1 1 VGIV- 7C⎟ox⎝ ⎝ qNchεSi ⎠ ⎠C<strong>et</strong>te valeur constitue une valeur initiale pour la détermination <strong>du</strong> profil <strong>du</strong> potentiel dans le modèle. Ilest important de modéliser correctement V DS-SAT pour obtenir un potentiel correct <strong>et</strong> ensuite une valeurprécise de R C . L’hypothèse est que la courbure <strong>du</strong> potentiel dans le canal est en premier lieu in<strong>du</strong>itepar l’électrostatique, plus que par les phénomènes de <strong>transport</strong>. Ceux-ci ne jouant que sur la tensioneffective vue par le canal. Cependant aucune modélisation ne peut remplacer une résolution numériquecomplète pour obtenir une tension de saturation correcte dans une configuration 2D. Ce paramètrecritique dépend de la nature <strong>du</strong> <strong>transport</strong> <strong>et</strong> est difficilement identifiable dans les simulations dedispositifs ultimes. Un autre problème est la nature même de la zone de pincement. En eff<strong>et</strong>, dans lesMOSFET long, la zone de pincement est clairement identifiable (Figure IV- 6). Mais dans lesMOSFET nanométriques, les jonctions sont très proches <strong>et</strong> la charge dans le canal est très influencéepar les contacts source <strong>et</strong> drain. Les conditions électrostatiques pour l’apparition d’une zone depincement n’existent plus, comme illustrée sur la Figure IV- 7. Cependant, d’un point de vueélectrostatique, il y a un eff<strong>et</strong> similaire, une chute de tension importante au niveau <strong>du</strong> drain, qui peuts’apparenter à une zone de pincement. En eff<strong>et</strong>, en ce point le champ de confinement est très faible <strong>et</strong>les lignes de courants s’élargissent. Malgré ses limites, le modèle de pincement sera utilisé car il- 135 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiquedonnera satisfaction.Figure IV- 6: Description de la zone de la zone depincement sur un MOSFET de 500nm de longueur de grilleà V dd =1VFigure IV- 7: Description de la zone de la zone depincement sur un MOSFET de 20nm de longueur de grille àV dd =1V. C<strong>et</strong>te zone est noyée par les porteurs participant aucourant.Pour l’utilisation <strong>du</strong> modèle à des fins de simulations compacts, il est nécessaire d’intégrer àl’expression de V DS-SAT des corrections sur les résistances d’accès comme décrits dans les guidesd’utilisation des modèles compacts de type SPICE [22]. Cependant, les différents travaux exposés parla suite seront effectués avec l’expression IV- 7. Dans la zone de pincement, Wong [19] a montré quele potentiel variait de manière exponentielle. Au vu de ces travaux, une formulation nouvelle, IV- 8,est proposée pour modéliser le potentiel. Comme illustré sur la Figure IV- 8, en dessous de la tensionde saturation, le potentiel est modélisé simplement en fonction de V DS <strong>et</strong> L ch <strong>et</strong> au dessus de la tensionde saturation le profil de potentiel est multiplié par une fonction prenant en compte la dépendanceexponentielle dans la zone de pincement. Au final, la formulation complète est :V( x)⎧⎪⎪= ⎨⎪ V⎪⎩DS −SATαch( L − P)⎛ ⎛α ⎜V⎜Dx 1+⎜⎝ ⎝ V−VSDS −SATVDS⎛⎜⎝xLch⎞⎟⎠( L − P)chαLchααfor VDS< VDS −SAT⎞ ⎛ − L + ⎞⎞⎟chx−1exp ⎟⎜⎟ + V⎝ ⎠⎟⎠ P0⎠Sfor VDS> VDS −SATIV- 8Où α est la puissance perm<strong>et</strong>tant d’ajuster le profil <strong>du</strong> champ avant saturation. Le groupe de Pur<strong>du</strong>e àcalculer α pour un <strong>transport</strong> purement balistique, α=4/3, <strong>et</strong> pour un <strong>transport</strong> purement diffusif, α=3/,2 [23]. C<strong>et</strong>te valeur dépend donc de la nature <strong>du</strong> <strong>transport</strong>.Figure IV- 8: Illustration de la modélisation <strong>du</strong>potentiel.Figure IV- 9: Comparaison entre les différentes coupes <strong>du</strong>potentiel suivant la profondeur sur un MOSFET de 65nm delongueur de grille à V dd =1V.- 136 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiqueCependant, pour notre modèle, α sera une valeur intermédiaire considérée comme constante <strong>et</strong> égaleà 1,4. C<strong>et</strong>te modélisation <strong>du</strong> potentiel est 1D, mais il est important de garder en tête que le profilchange de façon importante lorsque l’on se déplace sous la grille, comme illustrée sur la Figure IV- 9.Pour obtenir un potentiel représentatif, le profil est extrait au barycentre des charges environ 0.5nmsous l’interface. Par ailleurs, il faut considérer la chute de potentiel <strong>du</strong>e aux résistances d’accès <strong>et</strong> leschutes de tension <strong>du</strong>es au débordement sous la grille. Ces chutes de tensions ne peuvent être négligées,surtout sur les p<strong>et</strong>its transistors. La modélisation des résistances d’accès sera détaillée dans le prochainparagraphe. Ici, les chutes de tensions liées au débordement des extensions sous la grille vont êtrecalculées. A partir de la densité de porteurs dans les extensions N LDD <strong>et</strong> de la densité de porteurs dansles zones d’accumulation N acc-source , la chute de potentiel <strong>du</strong>e au débordement vaut [24] :OVERLAP kT ⎛ N ⎞acc−source∆ V =⎜⎟SOURCEln+IV- 9q ⎝ NLDD⎠Et de la même manière la hauteur de barrière est déterminée à partir de la densité de porteurs en hautde la barrière N top <strong>et</strong> de la densité dans la zone d’accumulation N acc-source :kT ⎛ ⎞⎜Nacc−sourceE =⎟BlnIV- 10q ⎝ Ntop ⎠A partir de ces expression <strong>et</strong> de la détermination des résistances d’accès (voir ce qui suit), les tensionseffectives aux bornes <strong>du</strong> canal V S_EFF <strong>et</strong> V D_EFF peuvent être calculées. Ainsi ces nouvelles tensionssont intro<strong>du</strong>ites dans l’équation IV- 8. Sur les Figure IV- 10 <strong>et</strong> Figure IV- 11, la modélisation estvalidée par des comparaisons avec des simulations Monte Carlo.P o te n tia l (V )10,90,80,70,60,50,40,30,20,10Monte Carlo VD=VG=0,8VPotential model VD=VG=0,8V0 10 20 30 40 50 60 70 80x (nm)Figure IV- 10: Validation de la modélisation <strong>du</strong> potentiel àV dd =0.8V.Figure IV- 11: Validation de la modélisation <strong>du</strong> potentielpour différentes tension grille à V DS =0.8V.C<strong>et</strong>te validation a été effectuée sur un transistor dont les jonctions ont été modélisées par des boites dedopants de raideur infinie. Dans les transistors actuels, la raideur de la jonction est un paramètreimportant, jouant tant sur le <strong>transport</strong> [25] que sur les eff<strong>et</strong>s canaux courts. Ainsi, sur les p<strong>et</strong>itsdispositifs où les jonctions ont une raideur donnée, la longueur électrique effective <strong>du</strong> canal varie enfonction des polarisations. En eff<strong>et</strong>, plus la densité de porteurs dans le canal est élevée, plus lesporteurs masquent les dopants à la jonction source/canal, <strong>et</strong> la jonction perd de sa « qualité » pourcontrôler la longueur <strong>du</strong> canal. Dans c<strong>et</strong>te configuration, le somm<strong>et</strong> de la barrière de potentiel sedécale vers la source sous l’influence <strong>du</strong> drain. Pour ne pas subir c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> (qui nécessitera d’être prisen compte ultérieurement), les simulations seront effectuées sur des MOSFETS aux jonctionsabruptes. La modélisation IV- 8 est alors correcte <strong>et</strong> quelle que soient les polarisations : L elec =L ch .- 137 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistique3.2.3. Modélisation des résistances d’accèsPour les générations de transistor à grande longueur de grille, l’influence des résistances d’accès estnégligeable sur la tension aux bornes <strong>du</strong> canal. Aujourd’hui, la résistance <strong>du</strong> canal tend à devenir <strong>du</strong>même ordre de grandeur que les résistances d’accès. Par conséquent, lorsqu’une tension drain estappliquée, la tension chute de tension effective dans le canal intrinsèque est plus faible. L’analyse <strong>du</strong><strong>transport</strong> dans les dispositifs courts doit donc être accompagnée d’une étude précise des résistancesd’accès. Pour la génération <strong>du</strong> nœud 45 nm la chute de tension aux bornes <strong>du</strong> canal est d’environ 10%[26]. Les résistances d’accès ont donc une influence directe sur le <strong>transport</strong>. Pour calculer cesrésistances d’accès, le modèle de Kim [27] [28] est repris. Les principes des calculs vont êtreexpliqués sans les détailles car ceux-ci sont très long. Le lecteur intéressé se reportera auxpublications. Dans ce modèle, Kim, calcul 4 résistances (Figure IV- 12) : Résistance de contact :Rconρc⎡ L= coth⎢LT⎣ LconT⎤⎥⎦IV- 11Où L con est la longueur effective <strong>du</strong> contact, L T la longueur de contact de transfert <strong>et</strong> ρ c larésistance contact déterminée par la concentration de dopants à l’interface <strong>et</strong> la hauteur debarrière <strong>du</strong> contact Schottky. Résistance des sources <strong>et</strong> drain : Intégration en 2D de la résistance basée sur l’équation IV-12 qui dépend <strong>du</strong> profil de dopage <strong>et</strong> de la profondeur de la jonction <strong>et</strong> des siliciures. C<strong>et</strong>terésistance est composée de 2 résistances, une en profondeur <strong>et</strong> une autre en surface liée aucontact.Rsource / drain=∫ µ1( source / drain) qN( source / drain)IV- 12 Résistance des extensions : À partir <strong>du</strong> calcul des lignes de courant, par détermination deszones de charges espaces, Kim intègre, sur la zone où circule le courant, les différentesrésistances en fonction <strong>du</strong> dopage <strong>et</strong> des longueurs caractéristiques. Les calculs sont basés surIV- 12. Résistance chevauchement : En considérant séparément les régions en accumulation <strong>et</strong> lesrégions contenant peu de porteurs, Kim calcule la résistance de chevauchement en intégrantdes p<strong>et</strong>ites résistance dr sur la surface des extensions parcourues par le courant.Une fois toutes les composantes calculées, il suffit de les m<strong>et</strong>tre en parallèle <strong>et</strong>/ou en série suivant leurdisposition. La résistance globale est ainsi obtenue. En repro<strong>du</strong>isant la méthodologie de Kim, desrésultats identiques sont obtenus, comme illustré sur la Figure IV- 13. Par la suite, il sera supposé queles résistances à la source <strong>et</strong> au drain sont identiques <strong>et</strong> que le courant n’influe pas sur les résistancesd’accès.- 138 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiqueFigure IV- 12: Schéma des résistances d'accès : résistancesiliciure, résistance des source <strong>et</strong> drain, résistance desextensions <strong>et</strong> résistance sous le recouvrement.Figure IV- 13: Comparaison entre les résultats de Kim <strong>et</strong> lemodèle de résistance d’accès. [27]3.2.4. Modélisation de la vitesse thermiqueDans ce paragraphe, le modèle de rétro-diffusion est développé étape par étape. Les comparaisonsavec les simulations Monte Carlo perm<strong>et</strong>tent de valider chaque étape <strong>du</strong> calcul. Premièrement, pourprendre en compte le comportement spécifique des porteurs à masse transverse <strong>et</strong> des porteurs à masselongitudinale, la partie positive de la fonction de distribution en haut de la barrière de potentiel estreprésentée par deux porteurs « virtuels », un transverse <strong>et</strong> un longitudinal, dont l’énergie <strong>et</strong> la vitessesont représentatives de f en ce point. Si la chute de potentiel dans les accès n’est pas trop importante <strong>et</strong>si la barrière de potentiel est assez large, le <strong>transport</strong> dans la barrière de potentiel peut être considérécomme totalement à l’équilibre. Le <strong>transport</strong> y est totalement diffusif. Suivant la théorie de Landauer[2], la vitesse de diffusion des porteurs dans la barrière de potentiel est la vitesse moyenne des porteursayant une vitesse positive. En 1D la vitesse thermique est donnée par :v∞∫ 0therm=∫ ∞0( )v.f v dv( )f v dvIV- 13C<strong>et</strong>te vitesse est liée au coefficient de diffusion thermique D. La mobilité peut être alors dé<strong>du</strong>ite àpartir de la relation d’Einstein [21]. En 3D <strong>et</strong> avec la statistique de Boltzmann [9] on a :D =kTqµ =D = mfp × vkTqPar identification, la vitesse thermique s’écrit :vthq τm*c/ 2 = τ × v2 th/2IV- 14kT= 2 = 1.0×105 m sIV- 15π*mtherm/cLa vitesse thermique au carré est inversement proportionnelle à la masse effective de con<strong>du</strong>ction. Il estimportant de noter que la vitesse de diffusion n’est pas la pondération des vitesses de diffusion dechaque vallée transverse <strong>et</strong> longitudinale. En eff<strong>et</strong> le processus de diffusion est un processus lié à lasuccession des interactions avec les phonons pour créer naturellement un courant de diffusion. Lesporteurs passent ainsi de vallée en vallée lors de leur passage dans la barrière de potentiel. Par ailleurs,la partie précédente sur la modélisation <strong>du</strong> potentiel a suggéré que la raideur des jonctions avait un rôle- 139 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiquesur le <strong>transport</strong>. Afin de ne pas comm<strong>et</strong>tre d’erreur sur la vitesse d’injection, l’influence de la raideurde la jonction source/canal sur la vitesse thermique est modélisée. Pour faciliter l’étude, ce travail esteffectué sur une diode de 40nm de longueur pour la zone n avec une raideur de jonction de 4.5dec/nmà 0.11dec/nm. Le profil de potentiel à la source est alors fortement modifié comme illustré sur laFigure IV- 14. A partir de ces simulations, la vitesse thermique est calculée avec IV- 13. On s’aperçoitque la vitesse thermique est quasiment constante dans la barrière de potentiel <strong>et</strong> que la valeur de10 5 m/s est bien vérifiée sur la Figure IV- 15. Par ailleurs, pour les jonctions abruptes (en bleu) onts’aperçoit d’un léger refroidissement <strong>du</strong> gaz électronique dans la barrière de potentiel. En eff<strong>et</strong> lalongueur de la barrière de potentiel, environ 5nm, n’est pas assez grande devant le libre parcoursmoyen dans la source (1nm) pour que le processus de diffusion soit compl<strong>et</strong>.Figure IV- 14: Profil de potentiel à la jonction source/canalde diode n+/n/n+ avec 5 raideurs de jonctions différentesFigure IV- 15: Vitesse thermique à la jonction source/canalde diode n+/n/n+ avec 5 raideurs de jonctions différentesLes simulations précédentes ont été effectuées avec des dopages n’impliquant aucune chute depotentiel dans les accès. L’influence des accès est alors nulle sur la vitesse thermique. Or dans lesdispositifs ultimes, une chute de potentiel apparaît dans les accès. Les porteurs sont alors fortementaccélérés dans les accès d’une vitesse v acces . Le processus de diffusion ne se fait pas sur une distanceassez grande pour que le gaz puisse revenir à l’équilibre. La fonction de distribution en haut de labarrière de potentiel est alors légèrement décalée d’une vitesse de dérive, vitesse inférieure à celledans les accès comme illustrée sur la Figure IV- 16. Lorsque la barrière est large, la thermalisation, (oula diffusion) impose une fonction de distribution centrée.V ite s s e th e rm iq u e a u s o m m e t d e lab a rriè re (m e V )2.0E+051.8E+051.6E+051.4E+051.2E+051.0E+058.0E+046.0E+044.0E+042.0E+04Nacces=1e18 at/cm3Nacces=1e19 at/cm3Nacces=1e20 at/cm30.0E+001.E+04 1.E+05 1.E+06 1.E+07Vitesse dans les acces (cm/s)Figure IV- 16: Illustration de la thermalisation incomplète<strong>du</strong> gaz électronique dans la barrière de potentiel <strong>du</strong>e à unechute trop importante <strong>du</strong> potentiel dans les résistancesFigure IV- 17: Evolution de la vitesse thermique en fonctionde la vitesse dans les accès. C<strong>et</strong>te vitesse dépend de la naturede la barrière (longueur, dopage...), mais c<strong>et</strong>te courbe donne- 140 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiqued’accès.un bon ordre de grandeur de la capacité de thermalisation dela barrière.Pour évaluer l’influence de c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, des diodes n+/n/n+ de 40nm de zone centrale ont été simulées enfaisant varier le dopage des accès n+ : 10 18 ; 10 19 ;10 20 at/cm 3 . A partir de ces simulations Monte Carlo,la vitesse dans les accès v acces a été extraite par l’analyse spectroscopique <strong>et</strong> l’énergie en haut de labarrière a été évaluée. En supposant que l’ensemble de la fonction de distribution en haut de la barrièrede potentiel possède la même température électronique, à partir de l’énergie extraite, la températureélectronique est dé<strong>du</strong>ite par l’expression IV- 15 ainsi que la vitesse thermique:32kTtopε ( 0) = kTtopvtherm( 0) =IV- 16*2πmLa vitesse thermique fonction de la vitesse dans les accès est illustrée sur la Figure IV- 17. Malgré ladifficulté de prise en compte de ce phénomène, celui-ci est inclus dans la modélisation parl’intermédiaire de courbe de calibrage :εv314 2-7( 0) = kT × [ 2.10 v +10 v +0.9818]therm2access3-15 2-8( 0) = kT × [ 3.10 v +7.10 v +0.990]accessaccessaccesscIV- 172Où v acces est déterminée avec la chute de potentiel dans les accès <strong>et</strong> par le dopage de celui-ci. Pourdonner un ordre de grandeur de l’influence de ce phénomène, sur un MOSFET de 35nm avec unechute volontairement importante dans les résistances d’accès de 200mV, le ratio entre les courantsavec <strong>et</strong> sans prise en compte de la thermalisation incomplète, vaut 15% à V dd =1V. Cela prouve quemême pour des résistances d’accès raisonnables, l’influence de la thermalisation incomplète desporteurs dans la barrière de potentiel joue un rôle non négligeable sur la vitesse d’injection. La vitess<strong>et</strong>hermique en haut de la barrière déterminée, il reste à développer le modèle spécifique de rétrodiffusion.3.2.5. Modélisation de la rétro-diffusionEn considérant le profil de potentiel calculé précédemment <strong>et</strong> l’énergie moyenne de la fonction dedistribution en haut de la barrière de potentiel, la vitesse des porteurs balistiques est calculée ainsi quel’énergie des porteurs balistiques à masses transverse <strong>et</strong> longitudinale. Ceci tout le long <strong>du</strong> canal :( x) kT qV( x )3ε = IV- 182bal top +L’énergie moyenne des porteurs en haut de la barrière est égale à l’énergie thermique car le <strong>transport</strong>dans la barrière de potentiel est diffusif. C<strong>et</strong>te approximation est valable dans une configuration de gaz3D. Cependant, le confinement quantique implique théoriquement de considérer le gaz en 2D.L’énergie moyenne globale est alors égale à kT. L’énergie des porteurs balistiques calculée, la vitesseen est dé<strong>du</strong>ite dans l’approximation de la masse effective avec la correction de non parabolicité. Larelation entre l’énergie <strong>et</strong> le vecteur d’onde est donnée par [9] :* * * * *x y z t l2⎡2 2 2h k kx y kzε ( 1+ αε)= ⎢ + +* * *2 ⎢⎣mxmymzavec m , m , m = m , m . La vitesse des électrons le long de l’axe <strong>du</strong> canal vaut [9] :⎤⎥⎥⎦IV- 19- 141 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiquevxh kx=*m , 1 2t l( + αε )IV- 20En considérant seulement la direction de source à drain (Ox), le profil de potentiel est maillé <strong>et</strong> lacomposante k x est déterminée maille par maille le long <strong>du</strong> canal avec l’équation suivante:qExdxkx( x + dx) = kx( x)+ IV- 21h vA partir de l’équation IV- 21 la vitesse des porteurs balistiques est calculée en fonction de x pour lesélectrons à masse transverse <strong>et</strong> les électrons à masse longitudinale. Un exemple de résultat est donnésur la Figure IV- 18. La vitesse augmente plus rapidement pour les porteurs transverses. En eff<strong>et</strong>, leurmasse est plus faible. De plus, la courbure s’inverse en fin de canal car l’énergie est importante <strong>et</strong>l’eff<strong>et</strong> de la non parabolicité apparaît.x( x)1.2E+0635B allistic Velocity (m /s)1.0E+068.0E+056.0E+054.0E+052.0E+05TransverseLongitudinalB allistic V elo city (m /s)30252015105TransverseLongitudinal0.0E+000 5 10 15 20 25Distance along the channel (nm )00 5 10 15 20 25Distance along the channel (nm )Figure IV- 18: Vitesse des porteurs balistiques lors de leurparcours de source à drain. MOSFET simulé n°2 à V dd =1VFigure IV- 19: Libre parcours dynamique (Dfp) pour lesporteurs à masse transverse <strong>et</strong> les porteurs à masselongitudinale. MOSFET simulé n°2 à V dd =1V.L’étape suivante consiste à déterminer le taux d’interaction global pour ces porteurs balistiques1/τbal(x). Pour cela, les fréquences des interactions principales dans le silicium à 300 K sont utilisées :- Interactions avec les phonons acoustiques.- Interactions avec les phonons inter-vallée d’ordre 0- Interactions avec les phonons inter-vallée d’ordre 1- Interactions avec les impur<strong>et</strong>és ionisées- Rugosité de surface SiSiO 2 .La fréquence globale est la somme des fréquences de chaque interaction :1 1( x) = ∑ ( x)ττTOTI IPour déterminer la probabilité de porteurs balistiques N ( )supposées suivre la distribution de Poisson [29] :dNdtbal1= −τTOTNbalbalIV- 22x le long <strong>du</strong> canal, les interactions sontIV- 23L’énergie augmentant le long <strong>du</strong> canal, la fréquence d’interaction <strong>du</strong> porteur balistique n’est pasconstante. Il est alors nécessaire d’intro<strong>du</strong>ire une nouvelle grandeur physique, le libre parcours- 142 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiquedynamique ou balistique : Dfp (« Dynamic free path » en anglais) :Dfp( x) ( x) .v ( x)= IV- 24τ totqui représente la distance moyenne que va parcourir le porteur balistique avant de subir uneinteraction. Comme tracé sur la Figure IV- 19, le Dfp augmente au début <strong>du</strong> canal dû fait del’accroissement de la vitesse <strong>et</strong> décroît ensuite car les porteurs gagnant de l’énergie voient leurprobabilité d’avoir une interaction avec un phonon augmenter. La probabilité Nbal(x+dx) pour unélectron d’être balistique en x+dx peut être dé<strong>du</strong>ite de la probabilité à la maille précédente Nbal(x) eninsérant IV- 24 dans IV- 23 :⎛ dx( ) ( )( ) ⎟ ⎞Nbalx + dx = Nbalx exp⎜−IV- 25⎝ Dfp x ⎠Où, par définition, N bal (0)=100%. La fonction Nbal(x) est tracée sur la Figure IV- 20 pour différentespolarisations de drain où la rugosité de surface n’est pas prise en compte. L’accord entre lessimulations Monte Carlo <strong>et</strong> le modèle est correct. Les tendances observées sont les mêmes. LorsqueV DS augmente, les porteurs « volent » plus vite vers le drain <strong>et</strong> leur probabilité d’être balistiqueaugmente. De plus, lorsque V GS augmente, (Figure IV- 21) à V DS donné, la tension de saturationaugmente, <strong>et</strong> donc le champ au début <strong>du</strong> canal également. Il y a alors plus de porteurs balistiques.balBallistic probability (%)100%90%80%70%60%50%40%30%20%10%0%0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24x (nm)MC VD=0.8VMC VD=0.5VMC VD=0.2VModel VD=0.8VModel VD=0.5VModel VD=0.2VFigure IV- 20: Probabilité de porteurs balistique àV GS =0.8V sur le MOSFET standard pour différentespolarisation de drainB allistic probability (% )100%90%80%70%60%50%40%30%20%10%0%MC VG=0,8VMC VG=0,5VModel VG=0,8VModel VG=0,5V0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24x (nm)Figure IV- 21: Probabilité de porteurs balistique àV DS =0.8V sur le MOSFET standard pour différentespolarisation de drainA partir de la probabilité Nbal(x), la probabilité pour le porteur balistique ait sa première interactionNscat(x) en fonction de x est donnée par :N( x + dx ) = N ( x ) − N ( x dx )IV- 26scat balbal+Après validation des probabilités Nbal(x) <strong>et</strong> Nscat(x) par simulation Monte Carlo, il est nécessaire decalculer la probabilité pour un porteur balistique venant de subir sa première interaction en x derevenir vers la source, <strong>et</strong> donc de contribuer au flux rétro-diffusé. Le groupe de Pur<strong>du</strong>e a suggéré quele porteur diffusant revenait sans collision en calculant un cône de r<strong>et</strong>our [11]. Ce modèle donne desrésultats corrects lorsque le canal est très peu dopé, mais cela est inexact dans un canal fortement dopécomme les MOSFETs massifs nanométriques. Il est nécessaire de pouvoir considérer des porteursrevenant avec plusieurs interactions. Cela est modélisé avec la théorie des matrices d’interactiondécrite dans [30]. Ainsi pour chaque position x, la transmission vers la source <strong>et</strong> vers le drain estcalculée suivant c<strong>et</strong>te approche. En considérant que les interactions sont isotropes, la probabilité de larétro-diffusion en x est le rapport entre la probabilité de r<strong>et</strong>our vers la source sur la somme des- 143 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiqueprobabilités source plus drain :PRc( x)TS( x)( x) + T ( x)= IV- 27TSLe coefficient de transmission est calculé classiquement selon [9] sous un champ répulsif E S (x):ξ − ξ'TS( x) =( ξ −ξ') xIV- 28ξe− ξ'Et le coefficient de transmission vers le drain sous un champ attractif moyen E D (x) [9] :( ) = ξ'−ξTDx( ξ'−ξ)( L )ξ− xIV- 29' e − ξOù1 1 ES,D ( x)ξ = and ξ ' = + E ( x) < 0mfp mfp kT q1 1 ES,D ( x)ξ ' = and ξ = + E ( x) > 0mfp mfp kT qDIV- 30C<strong>et</strong>te approche est illustrée sur la Figure IV- 22. En simulation numérique, la simulation requiert unematrice de diffusion en chaque maille. Dans le modèle, afin d’obtenir des résultats rapides, le champmoyen vers la source <strong>et</strong> vers le drain que voit le porteur après sont interaction est calculé avec :( x) − V ( )V 0E S( x)= IV- 31xV ( x) − V ( Lch)E D( x)= IV- 32L − xchUne remarque est nécessaire à ce niveau <strong>du</strong> modèle. Dans l’expression IV- 30, le mfp est employé. Orde la même manière que pour le calcul de R C avec IV- 3, c<strong>et</strong>te grandeur est inadaptée, mais perm<strong>et</strong> toutde même de décrire correctement le <strong>transport</strong> <strong>et</strong> de calculer les probabilités de rétro-diffusion. Pouraméliorer le calcul, le mfp peut être remplacé par une combinaison <strong>du</strong> mfp <strong>et</strong> <strong>du</strong> Dfp, avec unedépendance exponentielle empirique semblable à l’équation de Poisson. On obtient alors deux mfp,l’un pour le calcul de la transmission vers la source <strong>et</strong> un autre pour le calcul de la transmission vers ledrain :mfpmfp*−mfp / x( S ) = Dfp + ( Dfp − mfp) e−mfp / ( L −x)( D) = Dfp + ( Dfp − mfp) e→ IV- 33* ch→ IV- 34Les expressions IV- 33 <strong>et</strong> IV- 34 signifient simplement que la longueur caractéristique à utiliser dansIV- 30 est plutôt le Dfp lorsqu’il y a très peu d’interaction sur le traj<strong>et</strong> vers la source ou le drain, <strong>et</strong> lemfp lorsqu’il y a un grand nombre d’interactions qui relaxent la vitesse. A partir des expressions IV-30, les probabilités de rétro-diffusion peuvent être déterminées le long <strong>du</strong> canal comme illustré sur laFigure IV- 23. Plus le drain est polarisé fortement, plus les probabilités de r<strong>et</strong>our vers la sourcediminuent <strong>et</strong> seules les interactions qui ont lieu vers la source sont susceptibles de renvoyer lesporteurs au somm<strong>et</strong> de la barrière. Sur la Figure IV- 23, à V DS =0, la probabilité est linéaire. En eff<strong>et</strong>, encalculant IV- 30 pour un champ nul, on obtient pour les transmission source <strong>et</strong> drain :mfpT S( x)= IV- 35x + mfp- 144 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiqueEt de IV- 27 , on dé<strong>du</strong>it :PRcTD( x)( x)= mfpL − x + mfpIV- 36chLch− x + mfp== 0 VIV- 37L + mfpVDS ch2B ackS catterin g p ro b ab ility (% )100%90%80%70%60%50%40%30%20%10%0%VDS=0.8VVDS=0.2VVDS=0V0 5 10 15 20 25X (nm)Figure IV- 22: Illustration de la probabilité de rétrodiffusionaprès une interaction en x.Figure IV- 23: Probabilité de rétro-diffusion en x pourdifférentes polarisation drain à V GS =0.8V sur le MOSFET n°2Le nombre de porteurs subissant leur première interaction en x étant connu, ainsi que leur probabilitéde r<strong>et</strong>our, en intégrant sur tout le canal, le coefficient de rétro-diffusion peut être déterminé. En eff<strong>et</strong>,en multipliant la probabilité de rétro-diffusion par la probabilité de première interaction en x <strong>et</strong> enintégrant sur une quantité x 0 <strong>du</strong> canal, on obtient la fraction de rétro-diffusion pour les porteurs àmasse transverse <strong>et</strong> à masse longitudinale :Ft ,lR Cxt ,l( x) = ∫ PRc( x )Nscat( x ) dx0IV- 38Comme illustré sur la Figure IV- 24, le modèle perm<strong>et</strong> de représenter assez fidèlement, la fraction derétro-diffusion, en accord avec la spectroscopie de porteurs des simulations Monte Carlo. Environ35% (respectivement 50%) de porteurs à masse transverse (resp. à masse longitudinale) injectés dansle canal reviennent vers la source- 145 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiqueFraction of BackScattering (%)60%50%40%30%20%10%0%model Averagemodel Transversemodel LongitudinalSpectroscopy Monte Carlo0 5 10 15 20 25X (nm)Figure IV- 24: Fraction de rétro diffusion à V GS =V DS =0.8Vsur le MOSFET standard.Rc (% )8075VDD MCVGS=0.6 VDS=0.8 MCVDD ModelVGS=0.6 VDS=0.8 Model70VDS=0.3 VGS=0.8 MCVDS=0.3 VGS=0.8 Model656055504540353010 15 20 25 30 35 40Lch (nm)Figure IV- 25: Coefficient de Rétro diffusion pour les 3MOSFETs étudiés <strong>et</strong> pour différentes tensions de drain <strong>et</strong>de grille. Il y a environ 3% d’erreur en moyenne.Ensuite en pondérant les fractions de rétro-diffusion par les proportions de porteurs dans les valléesrespectives <strong>et</strong> en intégrant tout le long <strong>du</strong> canal, à x = Lch, le coefficient R C est déterminé avec :<strong>et</strong>F2 1= IV- 39tl( x) F ( x) + F ( x)R C RC3 3R( L )RCc= FRC chIV- 40Sur la Figure IV- 25, le modèle est en accord avec les simulations Monte Carlo des 3 MOSFETs. Lemodèle perm<strong>et</strong> ainsi de représenter correctement la physique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> hors équilibre <strong>et</strong> quasibalistique.Au final ce modèle perm<strong>et</strong> de déterminer la vitesse d’injection en haut de la barrière depotentiel. Il reste à utiliser ce nouveau modèle <strong>et</strong> l’insérer dans l’équation IV-1 pour déterminer lecourant.3.3. Analyse spectroscopiqueComme illustré sur la Figure IV- 25, le MOSFET le plus court a le coefficient R C le plus faible <strong>et</strong> lavitesse d’injection la plus grande. Les profils de vitesse le long des 3 MOSFET sont tracés sur laFigure IV- 26. Bien que la vitesse maximale soit sensiblement la même sur les 3 MOSFETs, la vitessemoyenne est différente. En eff<strong>et</strong>, sur les dispositifs courts, le champ est plus intense <strong>et</strong> les porteurssont accélérés plus rapidement. La thermalisation au niveau <strong>du</strong> drain égalise quant à elle la vitessemaximale. D’un point de vue spectroscopique, il apparaît un nombre plus important de porteursbalistiques au drain sur le dispositif le plus court, <strong>et</strong> le nombre moyen d’interactions dans le canalaugmente avec L ch comme illustré sur la Figure IV- 27.- 146 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistique14%13%12%Proportion (%)11%10%9%8%7%6%5%4%3%2%1%25nm15nm35nm0%0 5 10 15 20 25 30 35 40Nombre d'interactionFigure IV- 26: Comparaison des profiles de vitesse desporteurs sur les 3 MOSFET à V DD =0.8V.Figure IV- 27: Comparaison de la spectroscopie de porteurssur les 3 MOSFETs à V dd =0.8V. Plus le dispositif est long,moins de porteurs balistiques <strong>et</strong> le nombre d’interactionmoyen augmente.4. MODELISATION ANALYTIQUE DU COURANT4.1. Modélisation <strong>du</strong> courantLe modèle de rétro-diffusion va être utilisé dans c<strong>et</strong>te partie pour calculer le courant dans lesMOSFETs. L’expression utilisée est :I= WCox( V − V )GSthvtherm⎛1− R⎜⎝1+ RCC⎡⎢⎞⎢1 − e⎟⎢⎠ ⎛1− R⎢1+⎢⎜⎣ ⎝1+ R−qVDS/ kTCC⎞⎟e⎠−qVDS/ kT⎤⎥⎥⎥⎥⎥⎦IV- 41Le calcul <strong>du</strong> coefficient de rétro-diffusion R C <strong>et</strong> l’étude sur v therm perm<strong>et</strong>tent de déterminer la vitesse.La difficulté est de déterminer la charge en haut de la barrière. Suivant la modélisation classique avecla tension de seuil, il est nécessaire de déterminer correctement les eff<strong>et</strong>s canaux courts en haut de labarrière de potentiel. L’étude de ces eff<strong>et</strong>s 2D sur la charge n’ayant été pas menée complètement, onutilise pour la validation de notre modèle deux paramètres de calibrages sur les eff<strong>et</strong>s canaux courtsperm<strong>et</strong>tant de r<strong>et</strong>rouver la valeur issue de la simulation Monte Carlo pour le point à V dd . Ensuite, àpartir des paramètres <strong>du</strong> MOSFET <strong>et</strong> des polarisations de drain V DS <strong>et</strong> de grille V GS , la charge en hautde la barrière de potentiel est calculée avec le modèle décrit dans [31]. A partir de la charge <strong>et</strong> de lavitesse à l’injection, le courant est obtenu suivant la procé<strong>du</strong>re de convergence <strong>du</strong> courant décrite surla Figure IV- 28. Ainsi, à partir d’une valeur de courant I DS , la chute de potentiel dans les accès estévaluée <strong>et</strong> l’allure <strong>du</strong> profil de potentiel est dé<strong>du</strong>ite. A partir de celui-ci, on calcule à nouveau R C , lavitesse d’injection <strong>et</strong> le courant ; <strong>et</strong> ainsi de suite jusqu’à convergence <strong>du</strong> courant.En utilisant c<strong>et</strong>te structure de modèle, les caractéristiques I(V) sont obtenues. Sur les Figure IV-29, Figure IV- 30 <strong>et</strong> Figure IV- 31, la comparaison avec les simulations Monte Carlo montre un bonaccord pour les 3 MOSFETs.- 147 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistique16001400VGS=1V VGS=0.8V VGS=0.6VVGS=0.4V model12001000I (A /m )80060040020000 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 1.1V DS (Volts)Figure IV- 28: Organigramme <strong>du</strong> code. A partir desparamètres <strong>du</strong> MOSFET, la charge d’injection est calculée.Ensuite, par un processus itératif, la vitesse d’injection estobtenue. Et au final, le courant.Figure IV- 29: Caractéristique I(V) <strong>du</strong> transistor delongueur de canal 25nm. Le modèle en ligne continue, <strong>et</strong> lessimulations Monte Carlo sont représentées par les symboles.I (A /m )110010009008007006005004003002001000VGS=1V VGS=0.8V VGS=0.6VVGS=0.4Vmodel0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 1.1V DS (Volts)I (A/m)200018001600140012001000800600400200VGS=1V VGS=0.8V VGS=0.6VVGS=0.4V model00 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 1.1VDS (Volts)Figure IV- 30: Caractéristique I(V) <strong>du</strong> transistor delongueur de canal 35nm. Le modèle en ligne continue, <strong>et</strong> lessimulations Monte Carlo sont représentées par les symboles.Figure IV- 31: Caractéristique I(V) <strong>du</strong> transistor de longueurde canal 15nm. Le modèle en ligne continue, <strong>et</strong> lessimulations Monte Carlo sont représentées par les symboles.4.2. Mise en conformité avec la mobilité universelle.4.2.1. Calibrage des fréquences d’interaction sur la mobilité universelleLes simulations précédentes ont été effectuées sans prendre en compte la rugosité d’interface <strong>et</strong> avecun écrantage fixe des impur<strong>et</strong>és. Ce qui signifie que pour le calcul des fréquences d’interactions, lalongueur caractéristique d’écrantage était calculée avec la concentration d’impur<strong>et</strong>és dans le canal <strong>et</strong>non avec la concentration locale de porteurs dans le canal. Pour obtenir des simulations qui soient enaccord avec les courbes de mobilité universelle, les corrections pour prendre en compte l’écrantagedynamique <strong>et</strong> la rugosité de surface vont être incluses. Impur<strong>et</strong>és avec écrantage « local »La nouvelle fréquence d’interaction est déterminée avec la nouvelle longueur de Debye L D [9] :- 148 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiqueLDε SikT= IV- 4222qNLa difficulté dans le cadre de l’écrantage dynamique est de déterminer proprement N ecr . En eff<strong>et</strong>, surles premiers nanomètres, la densité de porteurs qui écrante est élevée mais elle chute très vite <strong>et</strong> évoluele long <strong>du</strong> canal. Ainsi, la prise en compte de l’influence de l’écrantage local est une influence assezdélicate car évoluant le long <strong>du</strong> canal. Par conséquent, il est préférable d’utiliser une approche pluspragmatique, où N ecr est la charge moyenne dans le canal. Pour cela il est nécessaire de déterminer lacharge moyenne Q ch par unité de surface <strong>et</strong> de déterminer l’épaisseur moyenne <strong>du</strong> canal T ch .Qch/ qN ecr = IV- 43TchOù l’on a :1Qch= Cox( VGS−Vth)IV- 442En ce qui concerne la valeur de T ch , il faut analyser le dispositif en 2D. En eff<strong>et</strong>, comme décrit sur laFigure IV- 9, le <strong>transport</strong> n’est pas parfaitement 1D <strong>et</strong> l’épaisseur <strong>du</strong> canal est fortement liée à lacapacité de la source d’injecter les porteurs dans le canal. Sur la Figure IV- 33 sont écrites les valeursde T ch . Pour déterminer c<strong>et</strong>te valeur, on mesure sur les simulations Monte Carlo la distance où ladensité de porteurs est supérieure à la concentration de dopants. Les mesures montrent que plus V GSaugmente plus l’épaisseur <strong>du</strong> canal augmente, cela est dû au fait que il est nécessaire d’injecter plus deporteur dans le canal <strong>et</strong> donc une partie plus importante de la jonction source contribue à l’injection.ecr10Distance along the MOSFET (nm)0 20 40 60 80 100 120 140 160 180C ha rge (C /m 2)10.10.01VGS=0.4V Tcanal=3nmVGS=0.8V Tcanal=8.7nmRéférence écrantage classiqueVGS=0.6V Tcanal=6.9nmVGS=1V Tcanal=9.6nm0.0010.0001Figure IV- 32: Comparaison de la vitesse des porteurs sur leMOSFET n°2 à V dd =0.8V avec les différentes options : sansrugosité, ajout de l’écrantage dynamique <strong>et</strong> l’ajout de larugositéFigure IV- 33: Comparaison de la charge en fonction de V GS<strong>et</strong> de la référence N canal servant à l’écrantage classique sur leMOSFET n°2 à V DS =0.8V. Plus V GS augmente plus la chargeglobale est proche de la référence <strong>et</strong> le ratio entre les 2courants avec <strong>et</strong> sans écrantage dynamique diminueAu centre <strong>du</strong> canal, en première approximation, l’épaisseur <strong>du</strong> canal est déterminée classiquement.Pour prendre en compte l’injection des porteurs venant de la source, une approche empirique estchoisie où l’épaisseur moyenne <strong>du</strong> canal vaut :ch⎡ Lch⎤( X − 2X ) exp − ⎥ ⎦T ch = 2X bar + j bar ⎢IV- 45⎣ ℘- 149 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiqueOù ℘ est une valeur de calibrage égale à 100 pour r<strong>et</strong>rouver les valeurs de T ch des simulations.Où X jla valeur de la jonction qui contribue à l’injection des porteurs dans le canal <strong>et</strong> X bar la profondeur <strong>du</strong>barycentre des charges. Elle est déterminée avec :XchjQtopTch= Xj× IV- 46Next Rugosité de surfaceEt la fréquence d’interaction avec la rugosité de surface est calculée avec l’expression de Ferry [32] :Avec1τSR*m ( EavgLq ∆ )=3 22hεESiavg22 2π∫+012 2( 1 k L cos( θ / 2 ))si3/2dθIV- 47( Qdep+ 0.5Qtop)= IV- 48εPour que le modèle soit continu, <strong>du</strong> régime balistique au régime diffusif, il est nécessaire qu’à partirdes fréquences d’interactions, un libre parcours moyen soit obtenu, <strong>et</strong> compatible avec les courbes demobilité expérimentale. La théorie de Lundstrom est continue entre les différents régimes carl’équation IV- 1 peut s’écrire avec la mobilité, comme expliqué dans [33]. L’ensemble desmécanismes d’interaction n’étant pas totalement pris en compte <strong>et</strong> l’influence des eff<strong>et</strong>s deconfinement non plus, il est nécessaire de mener un calibrage pour obtenir la courbe de la mobilitéuniverselle en utilisant une fonction de calibrage CALIB(E eff ) :5( E eff) 2.93×exp[ − E 10 × 0,003] + 1CALIB IV- 49=effC<strong>et</strong>te courbe est égale à 1 pour la majorité des dispositifs que l’on étudie à l’état passant. Pour lesfaibles valeurs de champ effectif, d’autres phénomènes ne sont pas pris en compte. Par conséquent, lafonction CALIB(E eff ) augmente jusqu’à environ une valeur de 3 pour les très faibles champs deconfinement. Ensuite, en insérant le dopage, les autres courbes de mobilité sont r<strong>et</strong>rouvées, commeillustrée sur la Figure IV- 34.La courbe expérimentale de mobilité ayant été r<strong>et</strong>rouvée, il est nécessaire de mener la validation avecdes simulations de transistors. Pour cela, le MOSFET n°2 est simulé dans 3 configurations : MOSFET n°2-A : L ch = 25nm : ECRANTAGE CLASSIQUE <strong>et</strong> SANS RUGOSITE MOSFET n°2-B : L ch = 25nm : ECRANTAGE LOCAL <strong>et</strong> SANS RUGOSITE MOSFET n°2-C : L ch = 25nm : ECRANTAGE LOCAL <strong>et</strong> AVEC RUGOSITEPour analyser l’influence de l’écrantage local <strong>et</strong> de la rugosité, le coefficient de rétro-diffusion estcomparé en fonction des polarisations V DS <strong>et</strong> V GS. Sur la Figure IV- 35, on s’aperçoit aisément que R Cest dépendant de V DS <strong>et</strong> V GS dans le même ordre d’importance. Par comparaisons de ce graphe avecceux avec <strong>et</strong> sans rugosité <strong>et</strong> écrantage local, l’influence de ces phénomènes physiques en fonction despolarisations est visible.- 150 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistique1000mueff(cm²/V/s)100universal mobility3,90E+157,20E+163,00E+177,7E+172,40E+183e17 model2.40E+18Series910 100 1000 10000Eeff(kV/cm)RC (%)100%90%80%70%60%50%40%30%20%10%0%0.4VGS (Volts)0.60.80.810.50.30.10VDS (Volts)0.9-10.8-0.90.7-0.80.6-0.70.5-0.60.4-0.50.3-0.40.2-0.30.1-0.20-0.1Figure IV- 34: Validation de la courbe de mobilité universellesur les mesures expérimentales de Takagi [34]Figure IV- 35: Coefficient de rétro diffusion R C enfonction de V DS <strong>et</strong> V GS. Il apparaît clairement que plus V DS<strong>et</strong> V GS augmente plus le coefficient de rétro-diffusionaugmente. La vitesse d’injection est dépendante de V DS <strong>et</strong>V GS . Sur le MOSFET n°2.Les simulations des 3 MOSFETs 2-A, 2-B <strong>et</strong> 2-C donnent les profils de vitesses, tracés sur la FigureIV- 32. On s’aperçoit que la vitesse en classique est plus importante que celle avec l’écrantage local.Cela s’explique simplement : Dans le cas classique, il y a 5.7 10 18 électrons par cm 3 qui écrantent lesimpur<strong>et</strong>és. Or dans nos simulations, il y a moins de porteurs dans le canal (c.f. Figure IV- 33). Parconséquent, l’écrantage est moins important, il y a donc plus d’interactions avec les impur<strong>et</strong>és <strong>et</strong> lecourant est plus faible de 20% environ sur le MOSFET n°2. Ce courant plus faible est principalementdû à la différence des vitesses <strong>et</strong> non à la variation de la concentration de porteurs dans le canalcomme le montre la Figure IV- 32. En ce qui concerne la rugosité d’interface, le fait d’avoir inséré unpourcentage de porteurs diffusif de 15% à l’interface Si-SiO 2 engendre une perte de courant de 10%environ. La concentration ne bouge pas entre les différentes options.4.2.2. Calibrage de l’écrantage local <strong>et</strong> de la rugosité Impur<strong>et</strong>és avec écrantage localAvec la modélisation précédente pour la concentration N ecran , les valeurs Monte Carlo <strong>du</strong> courant sontobtenues comme illustré sur Figure IV- 37. De plus, le modèle est évalué en comparant les ratios descourants obtenus avec <strong>et</strong> sans écrantage local pour le modèle <strong>et</strong> les simulations Monte Carlo sur laFigure IV- 36. Les résultats sont corrects sans être excellents. Cela est dû notamment à la complexitéde la modélisation 2D de l’écrantage local. Les simulations Monte Carlo montrent que lorsque V GSdiminue, il y a moins de porteurs dans le canal <strong>et</strong> donc l’écrantage est plus fort <strong>et</strong> le ratio plus élevé.- 151 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistique1VGS=1V VGS=0.8V VGS=0.6VVGS=0.4V model14001200VGS=1V VGS=0.8V VGS=0.6VVGS=0.4V model0.81000Iclas/Iecr -10.60.4I(A/m)8006004000.220000 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2V DS (Volts)00 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2V DS (Volts)Figure IV- 36: Gain entre le courant avec écrantageclassique <strong>et</strong> avec écrantage local sur le transistor delongueur de canal 25nm. Le modèle en ligne continue, <strong>et</strong> lessimulations Monte Carlo sont représentées par les symbolesFigure IV- 37: Caractéristique I(V) <strong>du</strong> transistor de longueurde canal 25nm avec de l’écrantage local. Le modèle en lignecontinue, <strong>et</strong> les simulations Monte Carlo sont représentéespar les symboles.Pour évaluer l’influence de l’écrantage sur R C (V DS ,V GS ) la Figure IV- 38 est tracée. Rugosité de surfaceMaintenant, à la simulation avec écrantage local, on rajoute l’interaction de rugosité de surface. Lepourcentage de porteurs subissant une interaction diffusive étant de 15%, (valeur non calibrée sur de lamobilité) le I ON est calé avec la rugosité en jouant sur l’amplitude des défauts dans l’approche deFerry. Avec une amplitude ∆ de 0,1nm dans IV- 47, on obtient la courbe Figure IV- 39 qui est enaccord avec les simulations Monte Carlo. Pour preuve, l’accord <strong>du</strong> modèle avec les simulations MonteCarlo pour les ratios obtenus entre courant avec <strong>et</strong> sans rugosité. Ils sont indiqués sur la Figure IV- 40.1400RC (%)100%90%80%70%60%50%40%30%20%10%0%0.4V GS (Volts)0.60.80.810.50.30.10VDS (Volts)0.9-10.8-0.90.7-0.80.6-0.70.5-0.60.4-0.50.3-0.40.2-0.30.1-0.2Figure IV- 38: Coefficient de rétro diffusion R C en fonctionde V DS <strong>et</strong> V GS. Il apparaît clairement que plus V DS <strong>et</strong> V GSaugmentent plus le coefficient de rétro-diffusion augmente.La vitesse d’injection est dépendante de V DS <strong>et</strong> V GS (aumême ordre de grandeur de dépendance)0-0.1I(A/m)120010008006004002000VGS=1V VGS=0.8V VGS=0.6VVGS=0.4Vmodel0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2V DS (Volts)Figure IV- 39: Caractéristique I(V) <strong>du</strong> transistor de longueurde canal 25nm avec la rugosité <strong>et</strong> l’écrantage local. Lemodèle en ligne continue, <strong>et</strong> les simulations Monte Carlo sontreprésentées par les symbolesPlus V GS augmente, plus le champ de confinement est important <strong>et</strong> les porteurs subissent davantaged’interactions diffusives sur l’interface <strong>et</strong> les ratios des courants avec <strong>et</strong> sans rugosité augmentent. Parailleurs, plus V DS augmente, plus les porteurs évolue rapidement vers le drain <strong>et</strong> ont moins de chancede subir des interactions. Par conséquent, les ratios diminuent. C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> est visible de la mêmemanière sur la courbe sur R C (V DS ,V GS ) de la Figure IV- 41.- 152 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistique0.3INoRugo/IRugo -10.250.20.150.10.050VGS=1V VGS=0.8V VGS=0.6VVGS=0.4Vmodel0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2V DS (Volts)R C (%)100%90%80%70%60%50%40%30%20%10%0%0.4V GS (Volts)0.60.80.810.50.30.10V DS (Volts)0.9-10.8-0.90.7-0.80.6-0.70.5-0.60.4-0.50.3-0.40.2-0.30.1-0.20-0.1Figure IV- 40: Gain entre le courant avec rugosité <strong>et</strong> sansrugosité sur le transistor de longueur de canal 25nm. Lemodèle correspond aux lignes continues, <strong>et</strong> les simulationsMonte Carlo sont représentées par les symboles.Figure IV- 41: Coefficient de rétro-diffusion R C en fonctionde V DS <strong>et</strong> V GS. Il apparaît clairement que plus V DS <strong>et</strong> V GSaugmentent plus le coefficient de rétro-diffusion augmente.La vitesse d’injection est dépendante de V DS <strong>et</strong> V GS (aumême ordre de grandeur de dépendance). Sur le MOSFETn°2.4.3. Analyse spectroscopiqueCertains résultats <strong>et</strong> conclusions précédents peuvent être analysés avec la spectroscopie de porteurs.En eff<strong>et</strong>, sur les Figure IV- 42 <strong>et</strong> Figure IV- 43 sont tracées la spectroscopie des porteurs au drain <strong>et</strong> laprobabilité de porteurs balistiques respectivement. Ces courbes donnent les mêmes tendances que lecourant ou R C . Par ailleurs, ces probabilités peuvent être corrélées au nombre moyen d’interactions issues de la courbe de la Figure IV- 42 respectivement 5.7, 9.6 <strong>et</strong> 12.5. Nous verrons par la suiteque les courbes de la Figure IV- 42 peuvent être modélisée..14%120%Proportion (%)12%10%8%6%4%2%écrantage classique =5.7écrantage dynamique =9.6écrantage dynamique + rugosité =12.5P ro b a b ilité d e p o rte u rsb a lis tiq u e s (% )100%80%60%40%20%écrantage classique Nbal=6%écrantage dynamique Nbal=3%écrantage dynamique + rugosité Nbal=1.7%0%0 10 20 30 40 50Nombre(s) d'interactions dans le canalFigure IV- 42: Comparaison de la spectroscopie de porteurssur le MOSFET n°2 à V dd =0.8V avec les différentesoptions : sans rugosité, ajout de l’écrantage local <strong>et</strong> ajout dela rugosité.0%0 5 10 15 20 25Distance le long <strong>du</strong> canal (nm)Figure IV- 43: Comparaison de la probabilité de porteursbalistiques sur le MOSFET n°2 à V dd =0.8V avec lesdifférentes options : sans rugosité, ajout de l’écrantage local<strong>et</strong> ajout de la rugosité.- 153 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistique4.4. Calcul de la charge en haut de la barrière4.4.1. Intro<strong>du</strong>ctionDans la modélisation « classique », le courant est le pro<strong>du</strong>it de la charge moyenne <strong>et</strong> de la vitessemoyenne. Dans la théorie de Landauer, le courant est le pro<strong>du</strong>it de la charge <strong>et</strong> de la vitesse en haut dela barrière de potentiel. La vitesse d’injection a été modélisée précédemment, mais la charge en hautde la barrière demande une attention toute particulière également. Un schéma de réflexion va être iciproposé. Faute de temps, une modélisation complète <strong>et</strong> rigoureuse n’a pas été effectuée. Cependant, cequi suit va perm<strong>et</strong>tre d’appréhender les problèmes liés à la détermination de Q top . Pour calculer c<strong>et</strong>techarge, la théorie sur le calcul des eff<strong>et</strong>s canaux courts va être reprise <strong>et</strong> améliorée.4.4.2. RappelsLorsque la longueur L elec <strong>du</strong> canal <strong>du</strong> transistor diminue, plusieurs eff<strong>et</strong>s viennent perturber lefonctionnement <strong>du</strong> transistor MOS dans le régime sous le seuil. Lorsque la longueur de la grilledevient comparable à la longueur l ZCE des zones de charge espace autour de la source <strong>et</strong> <strong>du</strong> drain, lepotentiel dans le canal est fortement diminué comme illustré sur la Figure IV- 44. La tension de seuildiminue alors car la barrière de potentiel est abaissée ou, vu d’une autre façon, la déplétion desjonctions à la source <strong>et</strong> au drain ne peut plus être négligée pour le calcul <strong>du</strong> dopage moyen dans lecanal. C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> est appelé « Short Channel Effect » (SCE). De plus lorsque le drain est polarisé, sonaction se rajoute pour abaisser à nouveau la barrière de potentiel : C’est l’eff<strong>et</strong> DIBL (« Drain In<strong>du</strong>cedBarrier Lowering »). (Figure IV- 45)Figure IV- 44: Comparaison <strong>du</strong> potentiel dans untransistor où la longueur électrique est grande <strong>et</strong> p<strong>et</strong>itedevant les longueurs de zone de charge espace.Figure IV- 45: Comparaison <strong>du</strong> potentiel dans un transistor oùla polarisation <strong>du</strong> drain est nul ou à l’état ON sur des dispositifoù les longueurs de zone de charge espace sont <strong>du</strong> même ordrede grandeur que la longueur électrique.La mesure de SCE s’effectue en comparant la tension de seuil d’un grand dispositif <strong>et</strong> à celle <strong>du</strong>transistor que l’on souhaite étudier. Ceci à V DS =0. La mesure <strong>du</strong> DIBL s’effectue en comparant latension de seuil à V DS =0 <strong>et</strong> V DS = V dd . Pour déterminer ces valeurs SCE <strong>et</strong> DIBL, la théorie « DopingVoltage Transformation » est utilisée [35]. C<strong>et</strong>te méthode est très rapide <strong>et</strong> très astucieuse. Enreprenant l’équation de Poisson :∂ Ψ∂ ΨqN2 22ch∇ Ψ ( x, y)= + =2 2∂x ∂ y εSiIV- 50- 154 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiqueon peut remarquer que la courbure <strong>du</strong> potentiel dans le sens longitudinal peut être assimilée à unediminution locale <strong>du</strong> dopage :∂ Ψ∂q⎛ε∂ Ψ ⎞⎟⎠2 22ySi= ⎜ Nch−εSiq2∂xD’où le dopage effectif peut s’exprimer de la sorte :N*ch⎝ε= Nch−q2Si∂ Ψ2∂ xIV- 51IV- 52On voit dans l’équation précédente que le dopage effectif dépend de la courbure <strong>du</strong> potentiel dans lesens source drain (Oy) : Plus les jonctions sont proches plus le potentiel se courbe le long <strong>du</strong> canal <strong>et</strong>le dopage effectif diminue. A partir de c<strong>et</strong>te équation, les eff<strong>et</strong>s SCE peuvent être calculé. A V DS =0, lepotentiel est de la forme suivante :φZCE2Ψ ( x) = − x + φ2SIV- 53LOù Φ ZCE est la chute de tension dans la zone de charge espacekT ⎛ NLDD N ⎞chφZCE= ln ⎜ 2 ⎟q ⎝ ni⎠En reprenant le calcul de la tension de seuil avec IV- 52, on obtient [5] :chdep ox Si1 2LchεoxZCEIV- 54T T εSCE = ξ φIV- 55Avec un paramètre de calibrage ξ 1 , qui perm<strong>et</strong> de r<strong>et</strong>rouver les résultats des simulations ou desmesures. De la même manière, en supposant qu’au seuil, en fonction de la polarisation de drain lepotentiel est de la forme suivante :VDS2Ψ ( x) = − x + φ2SIV- 56LLe DIBL vaut :chT T εDIBL = ξ VIV- 57dep ox Si2 2LchεoxAvec un paramètre de calibrage ξ2, qui perm<strong>et</strong> de r<strong>et</strong>rouver les résultats des simulations ou desmesures. Ces eff<strong>et</strong>s sont purement électrostatiques car les mesures se font sous le seuil où le <strong>transport</strong>électronique n’est pas d’influence sur les mesures.DS4.4.3. Définition de SCE top <strong>et</strong> DIBL topMais lorsque le MOSFET est à l’état passant, à V GS = V dd, les eff<strong>et</strong>s canaux courts pour le calcul de lacharge en haut de la barrière de potentiel ne sont pas identiques à ceux sous le seuil. Ils évoluent avecles polarisations. Pour quantifier c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, le MOSFET référence est simulé en Dérive Diffusion à V DS= 0 pour différents V GS , puis la charge <strong>et</strong> l’eff<strong>et</strong> SCE en haut de la barrière de potentiel sont évalués. Lavariation de SCE en haut de la barrière de potentiel est reportée sur la Figure IV- 46. A V GS = V th onr<strong>et</strong>rouve la valeur <strong>du</strong> SCE classique, ensuite les eff<strong>et</strong>s canaux courts diminuent car la charge in<strong>du</strong>itepar la grille écrante les zones de déplétions qui sont à l’origine <strong>du</strong> SCE [35] comme illustré sur laFigure IV- 47. Par conséquent, il est nécessaire de réévaluer la tension Φ ZCE pour calculer SCE.- 155 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistique0.60.50.4SCE (Volts)0.30.20.100 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6VGS (Volt)Figure IV- 46: Evolution des eff<strong>et</strong>s canaux courts enfonction de V GS sur un MOSFET de 45nm de longueur degrille dessiné avec MDRAW avec des profile de dopage« réel »Figure IV- 47: Evolution <strong>du</strong> potentiel dans le canal enfonction de V GS à V DS =0. Plus V GS augmente plus l’eff<strong>et</strong> desjonctions sur le calcul de la tension de seuil perd del’importance.Avant de commencer les calculs il est nécessaire de redéfinir les grandeurs. Il ne s’agit pas de refaireun calcul de SCE <strong>et</strong> DIBL qui perm<strong>et</strong>tent de déterminer le décalage de la tension de seuil, mais définirdeux grandeurs SCE top <strong>et</strong> DIBL top , qui correspondent aux tensions à rajouter à la tension pour r<strong>et</strong>rouverles valeurs de la charge en haut de la barrière de potentiel.Par définition, on a donc :( −)Q ( V , V ) = C V − V + SCE ( V ) + DIBL ( V , V )top GS DS OX GS th long top GS top GS DSavecSCE = SCE ( V ≈ V )top GS thDIBL = DIBL ( V ≈ V , V )top GS th DSIV- 58C<strong>et</strong>te subtilité dans le calcul de la charge n’a pas été prise en compte dans les calculs classiques desmodèles compacts. Le courant étant toujours lié à la charge moyenne dans le canal, <strong>et</strong> la connaissancede la charge en haut de la barrière de potentiel n’est pas critique. Or pour la modélisation utilisée, ellel’est ! Pour preuve, l’eff<strong>et</strong> la fluctuation de SCE n’est pas négligeable, l’erreur peut atteindre plus de100mV comme illustré sur la Figure IV- 46. Par conséquent il est nécessaire de bien prendre encompte ce phénomène dans l’approche de Landauer.4.4.4. Calcul de SCE topMaintenant, SCE top doit être évalué en fonction de V GS . Comme illustré sur la Figure IV- 47, plus V GSaugmente, plus le nombre de porteurs augmente <strong>et</strong> écrante les zones de charge d’espace des jonctionsresponsables des SCE. Par conséquent, la tension Φ ZCE diminue car la densité de porteurs augmente. AV GS =0, dans le canal, il y a n i ² /N ch électrons à tension de bande plate nulle. Plus on polarise la grille,plus le nombre d’électrons dans la zone <strong>du</strong> canal déplétée augmente. Avant inversion, il y au plus, n iélectrons. Par conséquent, en supposant que la densité maximale d’électrons dans le canal est n i latension Φ ZCE minimale pour le calcul de SCE top , la tension à utiliser est :kT ⎛ N ⎞LDDφZCE= ln ⎜ ⎟IV- 59q ⎝ ni⎠Pour obtenir les mêmes résultats que les simulations Dérive Diffusion, la fonction de calibrage IV- 60est utilisée :- 156 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiqueφkT ⎛ N ⎞ ⎡ kT ⎛ N N ⎞ kT ⎛ N ⎞⎤= ⎜ ⎟ + ⎜ ⎟ − ⎜ ⎟−q ⎝ ni ⎠ ⎣ q ⎝ ni ² ⎠ q ⎝ ni⎠⎦LDDLDD ChLDDln ⎢ ln ln ⎥ exp( β ( V V ))ZCE GS thIV- 60Où β un terme de calibrage. C<strong>et</strong>te formulation est provisoire ; il reste encore beaucoup de travail àmener pour obtenir un calcul des eff<strong>et</strong>s canaux courts rigoureux <strong>et</strong> précis.4.4.5. Calcul de DIBL topPour le calcul <strong>du</strong> DIBL, on s’aperçoit que la charge en haut de la barrière de potentiel « sature » àV DSAT . En eff<strong>et</strong>, lorsque l’on polarise le drain V D > V DSAT , la tension ajoutée est prise par la zone depincement <strong>et</strong> ne contribue que très peu au DIBL, comme illustré sur la Figure IV- 48.1,2E+17Densité Top Barrier (at/m2)1E+178E+166E+164E+162E+1600 0,2 0,4 0,6 0,8 1V DS (VOLTS)Figure IV- 48: Evolution de la charge en haut de la barrièrede potentiel en fonction de V DS sur un MOSFET de 45nm delongueur de grille dessiné avec MDRAW avec des profile dedopage « réels »Figure IV- 49: Illustration <strong>du</strong> calcul <strong>du</strong> DIBL top en haut dela barrière de potentiel.En reprenant la méthodologie de « Doping Voltage transformation », avec le potentiel utilisé pour lecalcul de rétro-diffusion, mais avec α =2 dans IV- 8, pour avoir la continuité avec les calculsclassiques, <strong>et</strong> en calculant la valeur de la dérivée au somm<strong>et</strong> de la barrière de potentiel on a:∂ ψ 2V= pour V < V∂2DS2 2x LchDS DS −SAT( LchP)( ch )22⎡ ⎛⎞ ⎤∂ ψ 2V DS SATV − ⎡−DS−L⎤ch= ⎢1 + ⎜⎟exp⎥22 2 ⎢ ⎥∂x ( Lch− P)⎢ ⎜ VDS−SATL ⎟ ⎣ P ⎥0 ⎦⎣ ⎝⎠ ⎦pour V < VEnsuite, avec les mêmes calculs <strong>et</strong> approximation, il vient :εSiO2Tox Tdep 2VDSDIBLtop= pour V2DS< VDS −SATε LSich( LchP)( ch )DS DS −SAT2ε T T⎡ ⎛2V V − ⎞ ⎤⎡−L⎤DIBL = ⎢1 + ⎜⎟exp⎥ pour V < V( Lch− P)⎝L⎠⎣ ⎦⎣⎦SiO2ox dep DS −SAT DS chtop 2 2DS DS −SATε⎢ ⎜SiV⎟⎢ ⎥DS −SATP ⎥0IV- 61IV- 62Ces calculs suggèrent que le DIBL top est similaire au DIBL dans sa formulation. Lorsque V DS


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiquel’augmentation de la tension de drain continue à faire augmenter le DIBL top comme illustré sur laFigure IV- 50 pour différentes valeurs initiale de la zone de pincement P O .0,05DIBLtop (Volts)0,0450,040,0350,030,0250,020,0150,010,00500 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2V DS (Volts)Po=10nmPo=5nmPo=1nm0,100,090,080,07SCE0,06 top +0,05DIBL top 0,040,030,020,010,00V DS (volts)0,90,60,3000,30,60,9V GS -V TH (volts)Figure IV- 50: Evolution <strong>du</strong> DIBL top en fonction de V DS . Pourdifférente longueur de zone de pincement P O .Figure IV- 51: Illustration <strong>du</strong> calcul <strong>du</strong> DIBL top en haut dela barrière de potentiel.En ajoutant le DIBL top <strong>et</strong> le SCE top , les eff<strong>et</strong>s canaux courts sont évalués en fonction des polarisations.Comme illustré sur la Figure IV- 53, ces eff<strong>et</strong>s doivent être pris en compte car les eff<strong>et</strong>s canaux courtspeuvent faire varier la tension de seuil de 100mV en fonction des polarisations. Ces travauxpréliminaires nécessitent une étude ultérieure plus précise. Ils doivent être poursuivis pour améliorer lecalcul global <strong>du</strong> courant. Pour cela, il est nécessaire de mener des calculs prenant en compte lagéométrie des jonctions <strong>et</strong> le dopage canal. En reprenant la méthodologie de Kim pour les résistancesd’accès, les valeurs de la charge en haut de la barrière <strong>et</strong> de la longueur électrique (qui est liée) doiventpouvoir être modélisée sans terme de calibrage pour r<strong>et</strong>rouver les résultats des simulations.4.4.6. QUID de la saturation ?Ces travaux sur la charge <strong>et</strong> la vitesse d’injection m<strong>et</strong>tent en exergue un point important dans lacompréhension <strong>du</strong> fonctionnement <strong>du</strong> transistor. Quel phénomène physique fait saturer le MOSFET <strong>et</strong>quelle est la tension de saturation pertinente. La modélisation <strong>du</strong> potentiel a montré que la zone depincement n’existe pas au sens classique <strong>du</strong> terme mais qu’il existe tout de même un régime desaturation dû à l’électrostatique. Classiquement, dans l’approche <strong>du</strong> courant basé sur la mobilité,l’augmentation <strong>du</strong> courant dans les dispositifs ultimes est liée au DIBL <strong>et</strong> à l’augmentation de la zonede pincement.En revanche, dans notre approche <strong>et</strong> dans les simulateurs Monte Carlo, l’augmentation <strong>du</strong> courantaprès saturation est <strong>du</strong> à deux phénomènes simultanés : Augmentation de la vitesse d’injection (R C diminue) Augmentation de la charge par eff<strong>et</strong> DIBL top . C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> est d’autant plus fort que la zone depincement s’étend profondément dans le canal.Cela n’explique pas la saturation, mais montre la difficulté de bien comprendre les mécanismes quigouvernent l’électrostatique <strong>et</strong> leur corrélation avec le <strong>transport</strong>.- 158 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistique5. MODELISATION DES EFFETS DE QUANTIFICATION5.1. Intro<strong>du</strong>ctionL’intro<strong>du</strong>ction des différents modèles compacts dans le chapitre II a mis en lumière le grand nombred’approximations effectuées lors <strong>du</strong> calcul <strong>du</strong> courant. Dans le travail précédent, la validation <strong>du</strong>modèle de rétro-diffusion <strong>et</strong> <strong>du</strong> courant a été réalisée à partir de la référence Monte Carlo. Or lesimulateur Monte Carlo utilisé [36] ne perm<strong>et</strong> pas de prendre en compte les eff<strong>et</strong>s quantiques. L’obj<strong>et</strong>de c<strong>et</strong>te partie est donc d’incorporer ces eff<strong>et</strong>s dans le modèle <strong>et</strong> d’en évaluer leurs influences sur lescaractéristiques des MOSFETs.5.2. Modélisation de la quantification5.2.1. Calcul approché des niveaux d’énergie <strong>et</strong> <strong>du</strong> décalage <strong>du</strong> centre de chargePour obtenir avec précision les niveaux d’énergie <strong>et</strong> les densités de porteurs associées, il est nécessairede mener une simulation Poisson-Schrödinger. Cependant, avec un objectif de calcul compact, Ando[7] a développé un modèle simple basé sur les équations d’Airy pour calculer l’état <strong>du</strong> gazélectronique dans un puits triangulaire. En supposant que la courbure <strong>du</strong> potentiel a pour forme un puittriangulaire en forte inversion, comme illustré sur la Figure IV- 52, le potentiel est donné par [7] :<strong>et</strong>V ( z) = qFzIV- 63( + )4πqN depfN sF = IV- 64ε εSI0où F est le champ électrique <strong>et</strong> f un coefficient numérique. Avec f=1, le champ est celui de l’interface;<strong>et</strong> avec f=0, on obtient le champ dans la région deplétée. En choisissant f=1/2, le champ moyen vu parles porteurs dans la couche d’inversion peut être obtenu. L’équation de Schrödinger est résolue aveccomme condition que la fonction enveloppe tende vers 0 à l’infini. Dans ce cas, les solutions sont lesfonctions d’Airy [7] :⎡2m⎤z⎛ Ei⎞( z) = Ai ⎜ z − ⎟⎥ ⎦ξi ⎢IV- 652⎣ h ⎝ qF ⎠Où les valeurs propres E i sont donnée par :Ei2⎛ h≈⎜⎝ 2mz⎞⎟⎠1/ 3⎡3πqF⎢⎣ 2⎤⎥⎦2 / 3( i + 3/ 4) , i = 0,1, 2,3...IV- 66Les valeurs exactes des premiers niveaux d’énergie ne sont pas calculées avec i+3/4, mais peuventêtre remplacé par 0.7587, 1.7540 <strong>et</strong> 2.7575 pour les trois premières sous bande. De plus, il est possibled’incorporer pour une table de facteur de calibrage f i pour prendre en compte que le puits n’est pasparfaitement triangulaire <strong>et</strong> que les fonctions d’ondes puissent pénétrées dans l’oxyde. Cependant pourl’étude, l’expression IV- 66 sera utilisée. C<strong>et</strong>te quantification engendre un décalage <strong>du</strong> centre de lacharge qui décale les porteurs d’une distance d, comme illustrée sur la Figure IV- 53. A partir desniveaux d’énergie, la quantité de porteurs sur chacun de ses niveaux peut être évaluée avec [7] :nimd= kT ln 1 +2πh( exp( E − E ))FiIV- 67- 159 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiqueEt la quantité totale de porteurs [7] :nS= ∑ g kT ln 1 expi2 D( + ( E − E ))FiIV- 68Figure IV- 52: Illustration de la quantification des niveauxd’énergie dans le canal d’un nMOSFET. Illustration sur unedes fenêtres de MASTAR QUASI BALLISTICFigure IV- 53: Illustration <strong>du</strong> décalage <strong>du</strong> maximum deprésence des électrons. En vert concentration dans lesilicium <strong>et</strong> en rouge pénétration de la fonction d’onde dansl’oxydeAprès ces rappels, il est intéressant d’étudier l’influence de la prise en compte de ces eff<strong>et</strong>s dequantification sur le <strong>transport</strong> à travers la modélisation. Dans un premier temps, en intro<strong>du</strong>isantl’épaisseur d’oxyde équivalente puis la quantification 2D des niveaux d’énergie dans le calcul de lavitesse d’injection, il sera possible d’étudier l’influence de la quantification sur le <strong>transport</strong>.5.2.2. Influence de la quantification sur le <strong>transport</strong>Pour c<strong>et</strong>te étude, seul le transistor de référence de 25 nm de longueur électrique sera étudié. Avec unoxyde physique de 1.2nm d’épaisseur, l’évaluation <strong>du</strong> barycentre des charges dû à la quantificationdonne d=0,242nm (Calcul décrit dans [7]). Dans c<strong>et</strong>te configuration, l’épaisseur d’oxyde électriqueéquivalente est 1.442. La tension de seuil passe alors de 282mV à 307mV. Avec c<strong>et</strong>te nouvelleépaisseur d’oxyde équivalente, le réseau d’I(V) est tracé sur la Figure IV- 54. On s’aperçoit <strong>du</strong>décalage notable vers le bas des courbes <strong>du</strong> à l’augmentation de l’épaisseur d’oxyde.I (A/m)14001200100080060040020000,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0V DS (Volts)Figure IV- 54: Caractéristique I(V) <strong>du</strong> transistor <strong>du</strong> nœud45nm pour le modèle avec l’épaisseur d’oxyde physique <strong>et</strong>l’épaisseur d’oxyde électrique.I (A/m)160014001200100080060040020000,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0V DS (Volts)Figure IV- 55: Caractéristique I(V) <strong>du</strong> transistor <strong>du</strong> nœud45nm avec l’épaisseur d’oxyde équivalente avec <strong>et</strong> sansinfluence de la quantification sur le <strong>transport</strong>.- 160 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiqueAprès l’intro<strong>du</strong>ction de l’influence de la quantification sur l’électrostatique, on intro<strong>du</strong>it son influencesur le <strong>transport</strong>. La quantification des porteurs engendre une nouvelle vitesse thermique v therm <strong>et</strong> unnouveau coefficient de rétro diffusion R C . Théoriquement, il est nécessaire de faire tous les calculs enconsidérant le gaz 2D [7]. Sans comparaison possible, l’objectif est juste de montrer les tendancesprincipales de la quantification à travers la redistribution des porteurs dans les vallées. Pour une étudecomplète, il faudra, en plus, m<strong>et</strong>tre en oeuvre les interactions 2D <strong>et</strong> modifier le calcul de la rétrodiffusion pour prendre en compte la quantification. Le tout devant être validés sur les simulateursMonte Carlo couplé à un Poisson Schrödinger lorsque ceux ci seront développés [37]. Pour c<strong>et</strong>teétude, seuls l’impact de la quantification est étudiée. Cela est possible car le modèle de rétro diffusioncalcule le calcul de rétro-diffusion associé à chaque type de porteur.Ratio entre avec <strong>et</strong> sans eff<strong>et</strong> dans quantification1,291,271,251,231,211,191,171,150,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0V DS (Volts)Figure IV- 56: Gain entre le courant avec un gaz 2D <strong>et</strong> ungaz 3D sur le MOSFET n°2Figure IV- 57: Distribution des porteurs en fonction deV GS -V th pour le MOSFET n°2La nouvelle distribution de porteurs P X , P Y , P Z est déterminée par IV- 67 <strong>et</strong> IV- 68. Elle est illustrée surla Figure IV- 57. A partir de là, le modèle de rétro-diffusion est utilisé en remplaçant dans l’expressionIV- 39 les valeurs 2/3 <strong>et</strong> 1/3 :FEt la vitesse thermique par :RCvXYZ( x) P F ( x) + P F ( x) + P F ( x)therm= IV- 69=XR2kT*cπmC=YR2kT⎛ P⎜π ⎝ mXCXPY+mYZP+mZZRC⎞⎟⎠IV- 70Dans c<strong>et</strong>te configuration, on obtient les résultats de la Figure IV- 55. Une n<strong>et</strong>te augmentation <strong>du</strong>courant est observée <strong>du</strong> fait qu’il y a une majorité de porteurs à masse transverse dans la première sousbande. C’est une bande énergétique longitudinale dans le confinement mais transverse dans le sens <strong>du</strong>confinement. En visualisant sur la Figure IV- 56 le ratio <strong>du</strong> courants avec <strong>et</strong> sans quantification, ons’aperçoit que plus la grille est polarisée plus le ratio est important car plus les 2 premiers niveauxénergétiques se séparent <strong>et</strong> la majorité des porteurs possèdent alors une masse transverse. La mobilitéeffective dans le sens <strong>du</strong> <strong>transport</strong> [38] augmente alors.5.3. ConclusionC<strong>et</strong>te partie a permis de m<strong>et</strong>tre en évidence l’intérêt <strong>du</strong> modèle pour l’analyse <strong>du</strong> <strong>transport</strong> parl’intermédiaire de la prise en compte d’eff<strong>et</strong>s quantiques non présents dans les simulateurs MonteCarlo. Un travail compl<strong>et</strong> s’emploiera alors à insérer dans le modèle les fréquences d’interaction 2D <strong>et</strong>de calibrer proprement la mobilité comme précédemment.- 161 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistique6. MODELISATION DE LA VITESSE DANS LE CANAL6.1. Intro<strong>du</strong>ctionL’analyse de la spectroscopie a permis de visualiser la quantité de porteurs balistiques le long <strong>du</strong>canal. Mais, en réalité la quantité de porteurs balistiques importe peu. Ce qui compte c’est leurcontribution au courant. C’est l’objectif de c<strong>et</strong>te partie ; modéliser la vitesse le long <strong>du</strong> canal <strong>et</strong> donnerla contribution des porteurs balistiques le long <strong>du</strong> canal au courant total. Pour cela, nous proposons unnouveau critère B1(x) qui calcul le long <strong>du</strong> canal la contribution des porteurs balistiques au courant.( − ) ( + )% %I ( ) ( ) 1 / 1 ( )balx qPbal x ntop RC RC vbalx Pbal ( x) vbal( x)B1( x)= = = IV- 71I qn v vtot top inj thermGrandeur à ne pas confondre avec le facteur de balisticité classique B2 [39], qui perm<strong>et</strong> d’estimer decombien le dispositif est proche de sa limite balistique1 − RCB2 = IV- 721 + R6.2. Principe de modélisationCPour déterminer la vitesse le long <strong>du</strong> canal, on distingue la vitesse des porteurs balistiques <strong>et</strong> celles desporteurs qui ont déjà subit des interactions. La vitesse des porteurs balistiques est calculée à partir <strong>du</strong>modèle de rétro-diffusion <strong>et</strong> la vitesse des porteurs diffusifs est déterminée avec les équationssimplifiées des modèles hydrodynamiques [41]. Il existe au total 5 classes de porteurs, qu’il fautprendre en compte pour déterminer rapidement la vitesse des porteurs dans le canal :1) les porteurs balistiques (Figure IV- 58)2) les porteurs rétro-diffusés en haut de la barrière de potentiel3) Les porteurs qui ont relaxés après plusieurs interactions. (Figure IV- 59)4) Les porteurs injectés dans le canal venant <strong>du</strong> drain5) Les porteurs qui se thermalisent dans le drain.Une fois les composantes de vitesses calculées pour ces différentes populations, il est nécessaire de lesassembler suivant les pondérations adéquates.F (A.U.)2.0E+031.8E+031.6E+031.4E+031.2E+031.0E+038.0E+026.0E+024.0E+022.0E+020.0E+00-3.0E+07 2.0E+07 7.0E+07 1.2E+08 1.7E+08Vitesse (cm/s)beggin middle endFigure IV- 58: Evolution de la quantité <strong>et</strong> de la vitesse desporteurs balistiques au début (en bleu), au milieu (en rouge)<strong>et</strong> à la fin (en vert) <strong>du</strong> canal. Plus, les porteurs balistiquesavancent dans le canal, plus ils sont rapides, se séparentsuivant leur masse <strong>et</strong> leur nombre diminue. SimulationMonte Carlo à V dd =0.8V sur le MOSFET n°2.F (A.U)7.0E+026.0E+025.0E+024.0E+023.0E+022.0E+021.0E+020.0E+000 interaction1 interaction2 interactions3 interactions-6.0E+07 -4.0E+07 -2.0E+07 0.0E+00 2.0E+07 4.0E+07 6.0E+07 8.0E+07vitesse (cm/s)Figure IV- 59: Fonction de distribution associée aux porteursbalistiques, ceux qui ont subis 1, 2, 3 interaction(s). Plus lenombre d’interaction augmente, plus la fonction dedistribution est une maxwellienne déplacée. SimulationsMonte Carlo à V dd =0.8V sur le MOSFET n°2.- 162 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiquePour déterminer l’ensemble des vitesses, on utilise le profil de potentiel calculé pour le modèle derétro-diffusion. Le modèle a pour but de calculer la vitesse de la vitesse le long <strong>du</strong> canal, lacontribution des porteurs balistiques <strong>et</strong> de modéliser le plus fidèlement possible les tendancesobservées. Par ailleurs, le chapitre II a rappelé que le modèle hydrodynamique ne pouvait calculeravec précision la vitesse le long <strong>du</strong> canal pour les dispositifs ultimes, même en prenant en compte lesmoments d’ordre 6 [42]. La raison principale est que la fonction de distribution considérée est unemaxwellienne déplacée, qui est donc très loin de la réalité <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi-balistique. En se basantsur la spectroscopie, la méthode, originale, consiste à calculer séparément la vitesse de chacune desclasses de porteurs. Cela est ainsi conforme à la forme de la fonction de distribution comme le prouvela Figure IV- 60. Ensuite en pondérant par les probabilités de présences pour chacune de 5 classes deporteurs, on calcule la vitesse moyenne.Figure IV- 60: Fonction de distribution associée aux porteursbalistiques <strong>et</strong> ceux qui ont subis plus d’une interaction. Lafonction de distribution associée aux porteurs non balistiquesest une Maxwellienne déplacée.6% des porteurs balistiques contribuent à 25% <strong>du</strong> courant.Simulations Monte Carlo à V dd =0.8V sur le MOSFET n°2.Les vitesses des porteurs balistiques sont déterminées à partir des équations de IV- 19 à IV- 21 ; <strong>et</strong> lemodèle hydrodynamique est simplifié en négligeant l’énergie de dérive des porteurs <strong>et</strong> le flux dechaleur, c’est à dire que l’on considère que W=3/2kT c <strong>et</strong> κ =0. Le temps de relaxation de l’énergiesera le terme de calibrage pour obtenir les mêmes résultats que les simulations Monte Carlo. Lesystème utilisé est donc [42] :∂n1 ∂J=∂tq ∂x∂P∂(nmvhyd+ nkTc)1=+ n( −q )E − P∂t∂xτ∂W∂t∂(= −2( W + nkT )vhyd∂x− κ ∂Tc∂x ) 1+ JE −τ- 163 -mW(W − WAvec ce système <strong>et</strong> les conditions limites suivantes basées sur l’étude de la rétro-diffusion :n( xv( xW( x= 0 ) = C (V −V) / q1−Rc= 0 ) = v1+R= 0 ) = 3 / 2kT= 39meVT ( x = 0 ) = 300KCoxcGthCT= vinjo)IV- 73IV- 74La vitesse, l’énergie <strong>et</strong> la densité de porteurs de le système sont alors obtenus. Le calcul est rapide caril n’est pas auto-cohérent avec une résolution de l’équation dePoisson ; le potentiel calculé avec IV- 8est supposé correct. Ensuite en pondérant les vitesses par la probabilité de porteurs balistiques <strong>et</strong> par la


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiqueprobabilité de porteurs diffusifs, la vitesse moyenne (sans considéré l’injection au drain) le long <strong>du</strong>canal est donnée par :vsource1( x ) =1 + RRC1 + RvhydCCvvbaltherm( x )P( x )( 1 − P( x )P%bal%bal%bal( x ) +( x ))( x ) +IV- 75Le premier terme représente la vitesse des porteurs balistiques le long <strong>du</strong> canal. Le second termereprésente la vitesse de rétro-diffusion, c'est-à-dire la vitesse moyenne négative des porteurs quidiffusent. Enfin le dernier terme représente la vitesse moyenne des porteurs qui ne sont plusbalistiques <strong>et</strong> qui contribuent au courant par l’intermédiaire d’une composante de vitessehydrodynamique. Chacun de ces termes est pondéré par la quantité de porteurs associés.A c<strong>et</strong>te vitesse in<strong>du</strong>ite par les porteurs injectés à la source, il faut ajouter la composante liée àl’injection des porteurs au drain, le tout pondéré une fois encore par la population associée. Pour lacomposante source, la charge associée est la charge in<strong>du</strong>ite par la grille. La charge <strong>du</strong> drain est lepro<strong>du</strong>it de la densité de porteurs dans les extensions multipliée par la transmission <strong>du</strong> drain vers lasource. Par c<strong>et</strong>te pondération, la vitesse le long <strong>du</strong> canal est obtenue avec :v( x )[ vsource( x) N ( x)+ vthermTD→S( x ) NDrain]N ( x) + TD→S( x ) NDrain= IV- 76Où la transmission drain vers la source en x est évaluée avec les équations IV- 29 <strong>et</strong> IV- 30 avec unchamp répulsif moyen E D calculé entre la position x <strong>et</strong> la fin <strong>du</strong> drain :TDE/ kTD→S=IV- 77(( 1/mfp + E / kT ) exp( E / kT( L − x)−1 / mfp)DsourceDAvec c<strong>et</strong>te modélisation de la vitesse, par continuité <strong>du</strong> courant, la charge <strong>et</strong> la densité peuvent en êtredé<strong>du</strong>ites avec :NinjN ( x ) = IV- 78v / VLes profils de vitesse obtenus avec ce modèle sont comparés avec les simulations Monte Carlo <strong>et</strong>tracés sur les Figure IV- 61 <strong>et</strong> Figure IV- 62.injchV e lo c it y ( m /s )2.5E+052.0E+051.5E+051.0E+05VG=0.8V VD=0.8VVG=0.8V VD=0.3VVG=0.8V VD=0.5VMODELVelocity (m /s)3.0E+052.5E+052.0E+051.5E+051.0E+05VG=1V VD=0.8VVG=0.6V VD=0.8VVG=0.8V VD=0.8VMODEL5.0E+045.0E+040.0E+0020 25 30 35 40 45 50 55 60Distance along the MOSFET (nm)Figure IV- 61: Profil de la vitesse moyenne à V GS =0.8Vsur le MOSFET standard pour différents V DS. Les symbolessont les simulations Monte Carlo <strong>et</strong> les lignes continuesreprésentent le modèle.0.0E+0020 25 30 35 40 45 50 55 60Distance along the MOSFET (nm)Figure IV- 62: Profil de la vitesse moyenne à V DS =0.8V surle MOSFET standard pour différents V GS .Les symboles sontles simulations Monte Carlo <strong>et</strong> les lignes continuesreprésentent le modèle.- 164 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiqueLe modèle donne d’assez bons résultats <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> de calculer la vitesse dans le canal <strong>du</strong> régimediffusif au régime balistique. La thermalisation au niveau <strong>du</strong> drain est mal prise en compte. En eff<strong>et</strong> lesporteurs étant très énergétiques, il faut un certain temps pour que ces porteurs se thermalisent à la fin<strong>du</strong> canal <strong>et</strong> au début <strong>du</strong> drain. Ils ne sont pas directement absorbés par le drain. Ce phénomène n’estpas considéré dans ce modèle.6.3. Modélisation de la balisticitéLa modélisation précédente perm<strong>et</strong> de déterminer le long <strong>du</strong> canal la grandeur la contribution encourant des porteurs balistiques, noté B1(x). C<strong>et</strong>te grandeur augmente lorsque la longueur électriquediminue. Avec B1(x), il est possible de tracer la contribution le long <strong>du</strong> canal des porteurs balistiques.C<strong>et</strong>te contribution est tracée sur la Figure IV- 63. On trouve que 32% <strong>du</strong> courant total est lié aucourant de porteurs balistiques, ce qui est conforme aux résultats de la spectroscopie de la Figure IV-60 (25%). De plus, au niveau <strong>du</strong> drain, il est pertinent de définir la balisticité d’un dispositif : B1(L ch ).Cela représente la contribution au courant des porteurs balistiques. C<strong>et</strong>te grandeur est tracée sur leTableau IV- 2.C u r r e n t c o m p o n e n ts (% )100%90%Diffusive current component80%Ballistic current component70%60%50%40%30%20%10%0%0 5 10 15 20Distance along the channel (nm)MOSFET L ch (nm) B1(L ch ) B2 P bal R CN°1 15 67% 33% 9.5% 30%N°2 25 32% 42% 6% 40%N°3 35 13% 53% 1.7% 50%Figure IV- 63: Contribution des porteurs balistiques le long<strong>du</strong> canal <strong>du</strong> MOSFET de référence.Tableau IV- 2 : Valeurs caractéristiques <strong>du</strong> <strong>transport</strong>balistiques.6.4. Modélisation de la fonction de distributionA partir de la modélisation précédente, il est relativement aisé de tracer la fonction de distribution lelong <strong>du</strong> canal <strong>du</strong> transistor afin de visualiser le « film <strong>du</strong> <strong>transport</strong> ». Pour mener c<strong>et</strong>te modélisation, ilfaut déterminer chacune des composantes de la fonction de distribution : les porteurs balistiques, larétro-diffusion le long <strong>du</strong> canal, la maxwellienne déplacée correspondant au porteurs ayant relaxésaprès avoir subis plusieurs interactions <strong>et</strong> enfin l’injection des porteurs venant <strong>du</strong> drain. Une fois cescomposantes calculées il est nécessaire de les assembler suivant les pondérations adéquatesdéveloppées dans le paragraphe précédent.Pour chacune des composantes, la vitesse <strong>et</strong> la quantité de porteur sont connues. Par exemple, lemodèle de rétro-diffusion calcule la vitesse <strong>et</strong> la probabilité de porteurs balistiques le long <strong>du</strong> canal. Enutilisant l’équation de normalisation suivante :- 165 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistique∞1 πe − αx2∫ dx = = Vnorm( α)IV- 792 α0la fonction de distribution peut être tracée. Par exemple pour la composante représentative des porteursayant subis une ou plusieurs interactions la fonction de distribution associée est :( v − v ( x))⎛*21⎞( ) ( ( ))⎜0.5mcx sourcef = −⎟HYD vx,x 1 Pbalx expIV- 80Vnorm⎝kTC⎠Chaque composante de la fonction de distribution une fois normalisée, il suffit de les additionner lesunes aux autres. On a donc :f( v ,x) f ( v ,x) + f ( v ,x) + f ( v ,x) + f ( v ,x) f ( v ,x)x = bal− t x bal−lx RC x HYD x + drain x IV- 81Pour obtenir une compréhension accrue, la modélisation de la fonction de distribution peut se meneren 2D en multipliant f par une composante f(v Y ), maxwellienne centrée en 0 avec une températureégale à 300K. Cependant pour la thermalisation c<strong>et</strong>te modélisation f(v Y ) est inadaptée comme lamontré la spectroscopie dans le chapitre III sur la diode de 30nm. Cependant pour les ¾ <strong>du</strong> canal lamodélisation est correcte <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> de représenter le <strong>transport</strong> <strong>du</strong> régime diffusif au régime balistique.Les différentes fonctions de distributions sont illustrées pour le MOSFET de référence n°2 sur lesFigure IV- 64 à Figure IV- 67.Figure IV- 64: Fonction de distribution au somm<strong>et</strong> de labarrière de potentiel pour le MOSFET n°2 à V dd =0.8VFigure IV- 65: Fonction de distribution à 15% dans le canalpour le MOSFET n°2 à V dd =0.8VFigure IV- 66: Fonction de distribution au milieu <strong>du</strong> canalpour le MOSFET n°2 à V dd =0.8VFigure IV- 67: Fonction de distribution vers la fin <strong>du</strong> canal(80%) pour le MOSFET n°2 à V dd =0.8V- 166 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistique7. MODELISATION DE LA SPECTROSCOPIE DEPORTEURS7.1. La fonction SPEC(i): Régime QB Fort <strong>et</strong> QB faibleLa modélisation de R C a amené à modéliser les probabilités de porteurs balistiques. Cependant, il resteà modéliser, la courbe SPEC(i) <strong>et</strong> N(i) définies par : SPEC(i) = Nombre de porteurs au drain ayant subit i <strong>et</strong> seulement i interaction(s) dans le canal N(i) = Probabilité pour qu’un porteur injecté à la source arrive au drain ayant subi i <strong>et</strong>seulement i interaction(s). C<strong>et</strong>te probabilité est calculé à partir de SPEC(i) <strong>et</strong> de la quantité deporteurs au somm<strong>et</strong> de la barrière. On a donc :SPEC( i )N ( i ) = IV- 82De plus, il faut définir les nombres moyens d’interactions <strong>et</strong> défini par :∞n top∑ i × SPEC( i )i=0< n >=IV- 83∞∑ SPEC( i )i=0Qui correspond au nombre moyen d’interactions subies par les porteurs qui sont arrivés au drain <strong>et</strong>∞∑ i × SPEC( i )n< N >==< n >nni= 0drainIV- 84topQui correspond au nombre moyen d’interactions des porteurs arrivés au drain, pondéré par laprobabilité pour que les porteurs injectés à la source arrivent au drain. Dans les parties précédentes, lescourbes de spectroscopie pouvaient avoir deux formes possibles.Définissons les : Régime Quasi Balistique Fort : N(0) > N(1).Il y a plus de porteurs balistiques que de porteurs ayant subit une interaction. La courbe est deforme exponentielle comme pour la spectroscopie des MOSFETs n°1 <strong>et</strong> n°2 à V DS =0.8V. (FigureIV- 27) Régime Quasi Balistique Faible : N(0) < N(1).Il y a moins de porteurs balistiques que de porteurs ayant subit une interaction. La courbe est enforme de cloche comme illustrée sur la spectroscopie <strong>du</strong> MOSFET n°3 à V DS =0.8V. (Figure IV-27)Le modèle de rétro-diffusion à permis de calculer le nombre de porteurs balistiques en fonction destensions grille <strong>et</strong> drain. Ce modèle a été validé par de la spectroscopie Monte Carlo. Pour le MOSFETn°2, les résultats sont regroupés sur la Figure IV- 68. Comme développé précédemment, N(0)augmente avec V GS <strong>et</strong> V DS. Pour calculer la fonction N(i) la forme empirique suivante est supposée:⎡ − ( i + B )N( i ) = Aexp⎢⎣ C2⎤⎥⎦topIV- 85- 167 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiqueIl faut donc déterminer 3 équations pour calculer A, B <strong>et</strong> C. Ces trois équations seront celles établiespour N(0), N(1), <strong>et</strong> le nombre d’interaction moyen .7.2. Calcul de D’après la loi de Poisson, en absence de champ, le nombre de porteurs balistiques est donné par :N(0 )V DS[ − L mfp]= exp chIV- 86=0Or avec le modèle de rétro-diffusion, on connaît la probabilité réelle de porteurs balistiques sous unchamp donné. Par conséquent, en réécrivant l’équation précédente, il apparaît un nouveau libreparcours moyen appelé libre parcours moyen dynamique. (ou Dynamic Mean Free Path Dmfp) définitpar :On a donc :Et doncN(0 ) = exp[ − L Dmfp] où Dmfp mfpch = V DS 0[ N(0 )]= IV- 87LchDmfp = IV- 88− lnLch< N >= = −ln[ N(0 )]IV- 89DmfpOn obtient une équation très intéressante perm<strong>et</strong>tant de calculer à partir de N(0). Avec l’équationIV- 84, le nombre moyen d’interactions au drain peut être calculé. Ce calcul est illustré sur la FigureIV- 69, en prenant le N(0) <strong>du</strong> modèle, c'est-à-dire P bal (L ch ) ; les résultats sont corrects. Il faut insistersur le fait qu’il est illusoire de r<strong>et</strong>rouver précisemment les résultats de la spectroscopie Monte Carlo.L’intérêt étant d’obtenir des résultats qui donnent les mêmes tendances <strong>et</strong> qui des renseignements surla nature <strong>du</strong> <strong>transport</strong>.109VGS=0.4V VGS=1V VGS=0.8V VGS=0.6V14VGS=0.4V VGS=1V VGS=0.8V VGS=0.6VProbabilité de porteurs balistiques (%)8765432100 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9Vds (Volts)Nombre d'interaction moyenne desporteurs arrivant au drain1210864200 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9Vds (Volts)Figure IV- 68: Probabilités de porteurs balistiques pourdifférentes polarisations de grille V GS <strong>et</strong> de drain V DS sur leMOSFET n°2.Figure IV- 69: Nombre moyen d’interaction dans le canalpour différentes polarisations de grille V GS <strong>et</strong> de drain V DS surle MOSFET n°2. En noir : modélisation. Les symboles :simulation Monte Carlo- 168 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistique7.3. Calcul de N(1)L’historique des porteurs de la classe N(1) est facile à étudier. En eff<strong>et</strong>, ceux-ci sont balistiquesjusqu’à une certaine distance x <strong>du</strong> canal, ils subissent une interaction, qui les renvoie soit vers lasource soit vers le drain, <strong>et</strong> ensuite ils ont une trajectoire balistique vers le drain sur la distance (L-x)comme illustrée sur la Figure IV- 70. Calculons les probabilités associées à c<strong>et</strong> événement en x <strong>et</strong>intégrons sur l’ensemble <strong>du</strong> canal pour obtenir la probabilité globale N(1):N(1)Lch d 1= ∫ [ Pbal( x )] [ Pbal( Lch− x )]dxIV- 90dx 20Comme précédemment, en utilisant le Dmfp pour déterminer les probabilités.Ce qui donne :L ch d ⎛ ⎡ − x ⎤⎞1 ⎡−( Lch− x ) ⎤N(1) = ∫ ⎜exp⎟ expdx0 dx⎢Dmfp⎥2⎢Dmfp⎥IV- 91⎝ ⎣ ⎦⎠⎣ ⎦Lch⎡ − Lch⎤ 1N(1) = expDmfp⎢Dmfp⎥IV- 92⎣ ⎦ 2Et donc1N (1) = < N > N(0 )IV- 932Où1N(1)= − ln( N(0 ))N(0 )IV- 942En 3D l’interaction que subit le porteur ne le renvoie pas seulement à droite ou à gauche mais danstoutes les directions. Par conséquent il est nécessaire de recalculer le facteur ½ de l’équationprécédente. Un p<strong>et</strong>it calcul avec Matcad donne :1−π / 2 ⎡ − Lch⎤∫ expdθ2π⎢Dmfp cos( θ )⎥−π / 2β⎣ ×=⎦≈ 0.31 pour < N >≥ 2IV- 95⎡ − Lch⎤exp⎢Dmfp⎥⎣ ⎦Sachant que le nombre d’interactions moyen est souvent supérieur à 2 il faut remplacer le facteur½ par 0.318 pour obtenir des valeurs plus proche des simulations. On a :N (1) = −0.318× ln( N(0 )) × N( 0 )IV- 96- 169 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistique10Probabilité d'avoir une interaction (%)9VGS=0.4V VGS=1V VGS=0.8V VGS=0.6V8765432100 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9Vds (Volts)Figure IV- 70: Illustration <strong>du</strong> calcul de la probabilité ded’obtenir des porteurs ayant subit une interaction <strong>et</strong>seulement une seule dans le canal.Figure IV- 71: Probabilité d’avoir des porteurs ayant subitune <strong>et</strong> seulement une interaction pour différentespolarisations de grille V GS <strong>et</strong> de drain V DS sur le MOSFETn°2.C<strong>et</strong>te modélisation perm<strong>et</strong> de représenter assez fidèlement la valeur de N(1), en prenant les N(0) de lasimulation Monte Carlo, comme illustrée sur la Figure IV- 71. A partir de N(0) on obtient donc <strong>et</strong> N(1). Cela peut paraître surprenant car plusieurs configurations peuvent donner le même N(0) sansles mêmes <strong>et</strong> N(1). Cependant ceux-ci seront assez proches. Ces calculs donnent un bon ordred’idée sur les valeurs N(0), N(1) <strong>et</strong> . Ils n’ont pas vocation à donner des résultats précis mais plusdes tendances <strong>et</strong> une aide à la compréhension.Par ailleurs, à partir de l’équation IV- 96, il apparaît une probabilité de porteurs balistiques limite oùl’on passe d’un régime quasi-balistiques, fort à un régime quasi-balistique faible.Si l’on calcul N(1)/N(0) on a:N(1)= −0.318× ln( N(0 ))IV- 97N(0 )C<strong>et</strong>te courbe est illustrée sur la Figure IV- 72. Pour N(0) supérieur à 4.3 % environ, le <strong>transport</strong> estdans le régime quasi-balistique fort <strong>et</strong> pour les N(0)= − ln NLes résultats sont illustrés sur la Figure IV- 73.chbal= L) × ln N( Lchch))bal( Lch)IV- 98- 170 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiqueFigure IV- 72: Ratio de la probabilité d’avoir uneinteraction N(1) sur la probabilité d’avoir 0 interaction N(0)en fonction de N(0). Il apparaît un seuil à environ 4% deporteurs balistiques. Si il y en a plus, alors le régime est dansun régime fortement quasi balistique.Figure IV- 73: Modélisation de la spectroscopie de porteurs<strong>et</strong> comparaison avec les simulations Monte Carlo à V dd =0.8Vsur le MOSFET n°2.A partir de simples calculs, la fonction SPEC(i) à été déterminée à partir de la probabilité de porteursbalistiques. De plus, l’étude a mis en évidence 2 régimes de <strong>transport</strong> quasi-balistique, le fort <strong>et</strong> lefaible. C<strong>et</strong>te étude s’inscrit donc la démarche de description des régimes de <strong>transport</strong>, <strong>du</strong> régimestationnaire au régime balistique en passant par le non stationnaire, quasi-balistique faible, quasibalistiquefort.8. MODELISATION DU TRANSPORT DANS LE SILICUMCONTRAINT8.1. Intro<strong>du</strong>ctionDe nombreux travaux [43] [44] ont montré l’intérêt d’utiliser les contraintes dans le silicium pouraméliorer notamment le compromis I ON /I OFF . Par différentes méthodes, de la croissance pseudomorphiquesur substrat SiGe [45] à la génération de contrainte par les procédés de fabrication [46], lesgains de performance sont notables. Afin d’améliorer la compréhension <strong>du</strong> <strong>transport</strong> électronique dansles MOSFETs sous contrainte, le modèle analytique est utilisé pour étudier l’influence des contraintes.Les entrées <strong>du</strong> modèle étant la structure de bande (position <strong>et</strong> masse des vallées) <strong>et</strong> les fréquencesd’interaction, il est aisé de l’appliquer à la contrainte. En eff<strong>et</strong>, il suffira de recalculer ces paramètresde structure de bandes en fonction des composantes de contrainte <strong>et</strong> d’utiliser ensuite le modèle. C’estce qui sera développé dans la première partie. Ensuite, l’influence de la contrainte sur la charge <strong>et</strong> lavitesse d’injection seront évaluées. Ces études seront validées par de la simulation Monte Carlo surMOSFET avec un substrat silicium en tension bi-axiale sur <strong>du</strong> Si 70 Ge 30 . Enfin, le modèle sera appliquéau cas pratique de la contrainte locale in<strong>du</strong>ite par le Contact Edge Stop Layer (CESL).- 171 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiqueFigure IV- 74 : Empilement de grille pour la fabrication deMOSFET sur un substrat en tension bi-axiale [45]Figure IV- 75 : Mobilité universelle des électrons dans unMOSFET SOI sur silicium <strong>et</strong> sur silicium contraint. [45]8.2. Influence de la contrainte sur les grandeurs physiquesL’objectif étant de calculer l’influence des contraintes locales, les calculs doivent être effectués pourdes composantes de contraintes quelconques <strong>du</strong> type {S XX , S YY , S ZZ }. Pour obtenir la nouvelle structurede bande, on utilise les lois de Bir <strong>et</strong> Pikus [47]. Dans c<strong>et</strong>te approche les masses effectives sontconsidérées comme constantes, seul le décalage des bandes est déterminé à partir de la contrainte. Apartir de c<strong>et</strong>te dernière la déformation <strong>du</strong> cristal peut être obtenue à partir des lois de la mécaniqueavec le mo<strong>du</strong>le d’Young E <strong>et</strong> le ratio de Poisson ν [48]:S XX νε XX = − ( S YY + S ZZ)E ESYYνεYY= − ( SXX+ SZZ)IV- 99E ES XX νε ZZ = − ( S YY + S XX)E EEnsuite, à partir de ces déplacements <strong>et</strong> des potentiels de déformations (Ξ d , Ξ u ), les décalages enénergie des bandes de con<strong>du</strong>ctions ∆E C-X , ∆E C-Y , ∆E C-Z sont obtenus [47]:∆E∆E∆EC − XC −YC −Z= Ξ= Ξ= Ξddd( ε XX + εYY+ ε ZZ ) + Ξ uε( ε XX + εYY+ ε ZZ) + Ξ uεYY( ε XX + εYY+ ε ZZ) + Ξ uεZZXXIV- 100Ainsi que le décalage en énergie de la bande de valence comme illustré sur la Figure IV- 76 <strong>et</strong> FigureIV- 77 pour le cas de silicium sur Si 0.7 Ge 0.3- 172 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiqueFigure IV- 76 : Illustration des 6 ellipses siliciumFigure IV- 77 : Illustration des 6 ellipses <strong>du</strong> siliciumcontraint sur Si 0.7 Ge 0.3.A partir de c<strong>et</strong>te nouvelle structure de bande, de nouvelles valeurs pour les grandeurs physiquesnécessaire au modèle doivent être déterminées : La nouvelle concentration intrinsèque n i La nouvelle distribution de porteurs dans les vallées, <strong>et</strong> la masse effective de con<strong>du</strong>ction Les nouvelles fréquences d’interactions avec les phonons La nouvelle concentration intrinsèque n iClassiquement, en fonction d’une contrainte bi-axiale ou uni-axiale générant un décalage importantdes bandes de con<strong>du</strong>ction, des simplifications sont possibles pour déterminer le décalage de la tensionde bande plate V FB <strong>et</strong> par dé<strong>du</strong>ction celui de la tension de seuil. Cependant, ces approximations neperm<strong>et</strong>tent pas de traiter un cas général où les contraintes suivant les 3 axes sont comparables. Il estalors nécessaire de déterminer précisément la concentration intrinsèque n i pour calculer la nouvell<strong>et</strong>ension de seuil. Sans contrainte, la densité de porteurs intrinsèques s’écrit :Avecn2i=( N N )CVe−Eg/ kT3 / 2*⎛ 2πmkT ⎞N C = 6⎜ 2 ⎟dC =⎝ h ⎠dC* 2( ) 2( ) 1 /dégénerscence × ⎜ ⎟ avec m m m3ltIV- 101IV- 102Où la masse de densité d’état définie ici est celle d’une seule vallée <strong>et</strong> non la masse de densité d’étatglobale.3 / 23 / 2 2 / 3( m m )*⎛ 2πmdVkT ⎞*N V = 2⎜⎟avec m2dV = hh +⎝ h ⎠lhIV- 103En reprenant les calculs habituels de calcul de la densité intrinsèque dans le silicium, sans prendre encompte le facteur de dégénérescence des vallées, mais en faisant le même calcul pour chacun descouples de bande de con<strong>du</strong>ction i <strong>et</strong> de bande de valence j (cf. Figure IV- 78), on obtient en sommanttoutes ces contributions :Où( ) 2 ⎡− EG + ∆EC −i − ∆EV − j ⎤ni = ∑ NC−iNV − jexp ⎢i=X , Y , Z2kT⎥⎣⎦j=hh,lhIV- 104- 173 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiqueN*3 / 2⎛ 2πmdC ikT⎞−*C− i= 2⎜⎟ avec m2dC−i=x−iy−iz−i⎜⎝h⎟⎠3 / 2*⎛ 2πmdV j kT ⎞⎜−⎟*V − j = 2avec m2dV − jN = m⎜ ⎟⎝h⎠( m m m ) 1/ 3hhou mlhIV- 105Dans ces équations le niveau intrinsèque varie assez fortement en fonction de la contrainte, commeillustré sur la Figure IV- 79. Sans contrainte n i =1.5x10 16 m -3 tandis qu’à {S xx , S yy ,S zz }= {1200MPa,1200 MPa,-1200 MPa} n i =32 10 16 m -3 , comme illustré sur la Figure IV- 79.ni(1e16xat/m2)351200S XX =S YY(MPa)400-400-1200-1200-4004001200302520151050S ZZ (MPa)30-3525-3020-2515-2010-155-100-5Figure IV- 78 : Schéma illustratif pour le calcul de ladensité intrinsèque dans le cas d’une contraintequelconque.Figure IV- 79 : Variation de la concentration intrinsèque pourdifférentes composantes de contrainte. La nouvelle distribution de porteursA partir des décalages énergétiques des bandes de con<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> de la statistique de Boltzmann, lanouvelle distribution des porteurs à faible champ s’écrit évidemment :Pi=e∑−∆Eei=X ,Y ,ZC−i−∆E/ kTC−i/ kTIV- 106Ensuite, la nouvelle masse effective de con<strong>du</strong>ction peut être déterminée avec :* PXPYPZm c = + +* * *IV- 107m m mXYOù {m x , m Y ,m Z } sont les masses effectives des vallées X, Y, Z dans la direction <strong>du</strong> <strong>transport</strong>.Ces nouvelles distributions de porteurs, considérant un gaz 3D, révèlent que la majorité des porteurs àfaible champ sont dans la vallée la plus basse énergétiquement. Par conséquent pour obtenir un gainpositif, il est nécessaire que la contrainte abaisse la bande de con<strong>du</strong>ction de la vallée dont la masseeffective dans le sens <strong>du</strong> <strong>transport</strong> est la plus faible (i.e. transverse). Les nouvelles fréquences d’interaction phonons.Les fréquences d’interaction dans le silicium ont été rappelées dans le chapitre I. Dans le cas aveccontrainte, les équations sont très similaires. La différence correspond au fait que les possibilitésZ- 174 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiqued’interaction entre deux vallées doivent prendre en compte le décalage entre vallées. Les fréquencesd’interactions qui évoluent en fonction de la contrainte sont [49] : les 6 interactions phonons inter-valléeso gTA, gLA, gLO,o fTA, fLA, f TO. Pour chacune d’entre elles, il faut recalculer les probabilités de passage de vallée à vallée :o X →Y ; X →Zo Y →X ; Y →Zo Z →Y ; Z →X Pour chacune d’entre elles, il faut déterminer les fréquences d’interaction absorption <strong>et</strong>émission.Soit 72 nouvelles fréquences d’interactions !En prenant en compte le décalage des bandes, on a calcule les fréquences d’interactions inter valléesd’ordre 0 <strong>et</strong> d’ordre 1 [49]. Par exemple, pour l’ordre 0, on a :τ0( D )3 / 2 21 2mdint ⎡ 1 1 ⎤=N pint EC−iEC−jint ( )[ ViV j ]⎢ + ±→⎥ εh± hω+ ∆ − ∆IV- 1080 2ε2πρhωint⎣ 2 2⎦Avec ces nouvelles fréquences d’interactions la mobilité devient :q τ X q τ Y q τ Zµ = PX+ PY+ PZIV- 109m m mXOù les taux moyens d’interaction liés à chaque vallée sont déterminés séparément.YZ8.3. Modélisation de l’eff<strong>et</strong> de la contrainte sur la chargeA partir de la nouvelle concentration intrinsèque, la tension de Bande Plate V FB peut être recalculéeavec [50] :V∆EVhh/ kT∆EVlh/ kT[( N e + N e )/N ]FB= −Eg+ kT lnVhhVlhchIV- 110Ainsi que niveau de Fermi φ f avec [50] :⎛ Nch⎞Φ =⎜⎟f kT lnIV- 111⎝ ni⎠La nouvelle tension de seuil devient alors :Vth2ε0εSiqNch2Φf= VFB+ 2Φf +IV- 112CLa variation expérimentale de la tension de seuil est tracée sur la Figure IV- 80 pour différentspourcentages de Germanium. Avec le modèle, les résultats habituels des nMOSFET bi-axial entension sont r<strong>et</strong>rouvés <strong>et</strong> sur la Figure IV- 81, la variation de tension de seuil est tracée pour un jeu decontrainte. On remarque une forte variation de la tension de seuil en fonction de la contrainte :∆V th =170mv à {S xx , S yy ,S zz }= {1200 MPa,1200 MPa,-1200 MPa }.ox- 175 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistique-DVth (mV)200150S XX=S YY(MPa)1200400-400-1200-1200-4004001200S ZZ (MPa)100500150-200100-15050-1000-50Figure IV- 80 : Dépendance de la tension de seuil dans unnMOSFET sur substrat contraint avec différentes compositionsde Si/SiGe. [51]Figure IV- 81 : Décalage de la tension de seuil pour leMOSFET n°2 pour différentes composantes de contraintes8.4. Modélisation de l’eff<strong>et</strong> de la contrainte sur la vitesse d’injectionDans l’approche de Landauer, la vitesse d’injection est le pro<strong>du</strong>it de la vitesse thermique par le facteurde balisticité calculé à partir <strong>du</strong> coefficient de rétro-diffusion R C. Pour étudier l’influence de lacontrainte sur le <strong>transport</strong>, il est donc nécessaire d’évaluer l’évolution de chacune de ses grandeurs.8.4.1. Modélisation de l’eff<strong>et</strong> de la contrainte sur la vitesse thermiqueLa vitesse thermique est définie à partir de la masse effective de con<strong>du</strong>ction. Par conséquent à partir deIV- 107, on a :vtherm=2kT*cπm=2kT⎛ P⎜π ⎝ mXXPY+mYP+m8.4.2. Modélisation de l’eff<strong>et</strong> de la contrainte sur la rétro-diffusionZZ⎞⎟⎠IV- 113A partir <strong>du</strong> modèle précédemment, le seul changement est la prise en compte de la nouvelledistribution en haut de la barrière de potentiel pour calculer la nouvelle probabilité de porteursbalistique <strong>et</strong> la probabilité de r<strong>et</strong>our avec les nouvelles distributions de porteurs. La probabilité deporteurs balistiques vaut donc :Bal( x) P Bal ( x) + P Bal ( x) P Bal ( x)= IV- 114X X Y Y +Ces probabilités sont illustrées sur les courbes des Figure IV- 82 <strong>et</strong> Figure IV- 83 où l’on peutcomparer les probabilités de porteurs balistiques dans le silicium <strong>et</strong> le silicium contraint sur Si 70 Ge 30.On s’aperçoit sur la Figure IV- 82 que la quantité totale de porteurs balistiques est liée à la pondération<strong>du</strong> cas classique 2/3 <strong>et</strong> 1/3. Sur la Figure IV- 83 plus de 99% des porteurs sont dans la vallée la plusbasse dont la masse dans le sens <strong>du</strong> <strong>transport</strong> est transverse, donc la probabilité totale de porteurbalistique est quasiment égale à Bal(Z). De plus sur la Figure IV- 83, on visualise la différence deprobabilité de porteurs balistiques pour les deux populations à masse transverse Y <strong>et</strong> Z. Comme laprobabilité d’interaction avec les phonons intervallée est plus faible pour les porteurs en Z (vallée laplus basse), la probabilité de porteurs balistique est plus importante : Bal(Z) = 11% > Bal(Y) = 5%.ZZ- 176 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiqueFigure IV- 82 : Probabilité de porteurs balistiques pour le SinMOSFET n°2 à V DS =V GS =0.8VFigure IV- 83 : Probabilité de porteurs balistiques pour leSi sur Si 70 Ge 30 nMOSFET n°2 à V DS =V GS =0.8V.Avec ces nouvelles probabilités de porteurs balistiques, <strong>et</strong> la nouvelle distribution, le modèle de rétrodiffusionest utilisé de façon similaire en prenant pour les distributions de porteurs celles aprèsinteraction. La fraction de rétro diffusion vaut donc :FRCXYZ( x) = P F ( x) + P F ( x) + P F ( x)XRCYRCZRCIV- 115Ces fractions de rétro-diffusion sont reportées sur les courbes des Figure IV- 84 <strong>et</strong> Figure IV- 85 oùl’on peut les comparer dans le silicium <strong>et</strong> le silicium sur Si 70 Ge 30. Ces courbes sont purement liées à ladistribution des porteurs <strong>et</strong> à la mobilité des porteurs pour le calcul de la probabilité de transmissionvers la source <strong>et</strong> vers le drain.Figure IV- 84 : Fraction de rétro-diffusion pour le SinMOSFET n°2 à V DS =V GS =0.8VFigure IV- 85 : Fraction de rétro-diffusion pour le Si surSi 70 Ge 30 nMOSFET n°2 à V DS =V GS =0.8V.A partir de ces calculs la nouvelle vitesse d’injection peut être évaluée en fonction de contraintesquelconques.8.4.3. Validation Monte CarloLes différentes modifications nécessaires pour la prise en compte de la contrainte ont été énumérées. Ilest nécessaire maintenant de valider le modèle en comparant les résultats des simulations Monte Carlo- 177 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiqueavec <strong>et</strong> sans contraintes pour différentes longueurs de canal. Pour commencer, le MOSFET n°2 estsimulé en remplaçant le silicium par le silicium sur Si 70 Ge 30 . Le modèle donne un très bon résultatcomme illustré sur la Figure IV- 86 pour différentes polarisations V DS <strong>et</strong> V GS. De plus, le gain pour unjeu habituel de contraintes a été tracé sur la Figure IV- 87. On visualise plusieurs régimes, gain deperformance avec une saturation <strong>du</strong> gain à forte contrainte <strong>et</strong> une perte de performance à {S xx , S yy ,S zz }={-1200 Mpa,-1200 MPa,1200Mpa}. Le gain apparaît lorsque les porteurs sont davantage dans lesvallées transverses, <strong>et</strong> les pertes de performance apparaissent lorsque les porteurs à masselongitudinale dans la direction <strong>du</strong> <strong>transport</strong> sont privilégiés.IDS (A/m)2000150010005000VGS=0.4VVGS=0.6VVGS=0.8VVGS=1V0 0.2 0.4 0.6 0.8V DS (V)Gain(%)I OFF=cte80%70%60%50%40%30%20%10%0%-10%-20%-1200-800-4000400S ZZ (MPa)80012001200400-400-1200S XX=S YY (MPa)70,0%-80,0%60,0%-70,0%50,0%-60,0%40,0%-50,0%30,0%-40,0%20,0%-30,0%10,0%-20,0%0,0%-10,0%-10,0%-0,0%-20,0%--10,0%Figure IV- 86 : Validation avec le modèle des courbesexpérimentales de mobilité pour différentes contraintes biaxiale SiGe.Figure IV- 87 : Ratio entre le courant avec <strong>et</strong> sanscontraintes sur le MOSFET n°2 à V DS =V GS = 0.8V.Pour valider la dépendance en fonction <strong>du</strong> champ, révélée sur la Figure IV- 86, le MOSFET n°2 estsimulé en faisant évoluer la longueur électrique de 5 nm à 500nm en passant par 10nm, 25nm (laréférence), 50nm, 100nm, 200nm <strong>et</strong> donc 500nm. Pour chaque cas une simulation au dessus <strong>du</strong> seuil àV DS =0.8V a été menée avec le silicium <strong>et</strong> le silicium sur Si 70 Ge 30 . Les résultats <strong>du</strong> gain en courantin<strong>du</strong>ite par à la contrainte avec simulations Monte Carlo <strong>et</strong> le modèle sont visualisés sur la Figure IV-88. La courbe obtenu est une courbe en forme de « S », que l’on appellera « courbe de gain en S » ouS-curve en anglais. Comme son nom l’indique, c<strong>et</strong>te courbe se compose de deux plateaux <strong>et</strong> d’unerégion intermédiaire. Expliquons c<strong>et</strong>te courbe par les cas limites : En régime stationnaire, c’est à dire à faible champ, la notion de mobilité est valable <strong>et</strong> le gainà V GT constant est lié au gain en mobilité. A partir de l’équation <strong>du</strong> courant classique basée surla notion de mobilité, un développement logarithmique perm<strong>et</strong> de déterminer le gain global enfonction <strong>du</strong> gain dû à l’amélioration de la masse effective de con<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> la diminution <strong>du</strong>nombre d’interaction.∆IDiffusion⇒IDSDSIOFF= cte∆µ ∆ τ ∆m= = +µ τ m*c*cIV- 116 Lorsque le <strong>transport</strong> est dans un régime balistique, le courant est limité par la vitesse limit<strong>et</strong>hermique. Par conséquent, le gain à V GT constant est lié au gain en vitesse thermique. A partirde l’équation <strong>du</strong> courant IV-1, un développement logarithmique de la vitesse thermiqueperm<strong>et</strong> de montrer que le gain est lié à la moitié <strong>du</strong> gain de l’amélioration de la masseeffective de con<strong>du</strong>ction.Ballistic∆IIDStherm( RC= 0) ⇒= =*DSIOFF = cte∆vvtherm*c1 ∆m2 mcIV- 117- 178 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiqueCe qui correspond à un gain maximal de environ 17% lorsque tous les porteurs ont une mass<strong>et</strong>ransverse. Lorsque le <strong>transport</strong> est entre ces deux régimes, en régime quasi-balistique, la diminutionde la longueur de grille entraîne l’augmentation <strong>du</strong> champ électrique <strong>et</strong> l’augmentation de l’énergiemoyenne <strong>du</strong> gaz électronique comme illustrée sur la Figure IV- 89. C<strong>et</strong>te courbe ainsi que la FigureIV- 90 perm<strong>et</strong>tent de montrer qu’à fort champ les porteurs sont redistribués comme dans le siliciumnon contraint proche de l’équilibre : P X =P Y =P Z =1/3. Par conséquent, pour ces porteurs énergétiquesproche de la configuration dans le silicium, les fréquences d’interaction <strong>et</strong> les masses mises en jeusont les mêmes que celle <strong>du</strong> silicium. Ainsi, le gain décroît. Les différents régimes sont récapituléssur la Figure IV- 91.Gain (V GT=cte)120%100%80%60%40%20%0%ModelMonte Carlo1 10 100 1000 10000L G (nm)Figure IV- 88 : Comparaison entre le gain obtenu avec lemodèle (en noir) <strong>et</strong> les simulations Monte Carlo (symboles) àV DS =V GS = 0.8V.Energie (eV)0.600.500.400.300.200.100.00Vallée kZVallée kXVallée kYdécalage entre vallée Z <strong>et</strong> X,Y-40 -30 -20 -10 0 10 20 30 40 50 60Position le long <strong>du</strong> MOSFET (nm)Figure IV- 89 : Distribution à fort champ dans les ellipses<strong>du</strong> nMOSFET n°2 silicium sur Si 70 Ge 30 à V DS =V GS = 0.8VProportion (%)100%90%80%70%60%50%40%30%20%10%Vallée kXVallée kZVallée kY0%-30 -20 -10 0 10 20 30 40 50 60Distance le long <strong>du</strong> canal (nm)Figure IV- 90 : Distribution des porteurs le long <strong>du</strong> canal dansle nMOSFET n°2 silicium sur Si 70 Ge 30 à V DS =V GS = 0.8V.Figure IV- 91 : Comparaison entre le gain obtenu avec lemodèle <strong>et</strong> les simulations Monte Carlo à V DS =V GS = 0.8V.8.5. Application à la contrainte in<strong>du</strong>ite par le Contact Edge Stop Layer8.5.1. Modélisation de la contrainte mécaniquePour améliorer les performances, les ingénieurs filières ont intégré une couche de nitrure dont lacontrainte interne est ajustée par modification des paramètres de dépôt <strong>du</strong> plasma [46]. Ainsi dans le- 179 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiquecas des transistors nMOS, il a été montré qu’une couche de nitrure déposé sur le MOSFET en tensionperm<strong>et</strong> de contraindre le canal en tension de telle sorte qu’un gain significatif de 6% sur le courantpeut être obtenu sans trop changer le V th. A partir des donnés des techniques de fabrication, dessimulations mécaniques avec ANSYS sont effectuées pour déterminer la contrainte moyenne dans lecanal.Stress (M pa)200150100500-50-100-150-2000,01 0,1 1 10Lgate (microns)SxxSyySzzFigure IV- 92 : Illustration des valeurs de contraintesin<strong>du</strong>ite par le CESL dans le canal. Simulations avecANSYS.Figure IV- 93 : Valeurs des composantes de contrainte enfonction de la longueur de grille. Résultats pour un CESL entension de 50nm. X: direction <strong>du</strong> <strong>transport</strong>, Z: direction del’empilement de grille.Sur la technologie C65, les composantes de contrainte en fonction de la longueur de grille sont tracéessur la Figure IV- 93.8.5.2. Résultats <strong>et</strong> validationVth variation (mV)50-5-10-15-20-25-30EXP T50nmEXP T30nmModel T50nmModel T30nm0,01 0,1 1 10Lgate (microns)Figure IV- 94 : Décalage de la tension de seuil en fonctionde la longueur de grille. Comparaison entre le modèle <strong>et</strong> lesmesures expérimentales.Ion Gain (%)2520151050-50,01 0,1 1 10Lgate (microns)EXP T30nmEXP T50nmMODEL T50nmMODEL T30nmFigure IV- 95 : Gain en I ON fonction de L G . Comparaisonentre le modèle <strong>et</strong> les mesures expérimentalesAvec ces composantes <strong>et</strong> en utilisant les équations <strong>du</strong> modèle, le décalage de la tension de seuil estobtenu <strong>et</strong> est en assez bon accord avec les résultats expérimentaux comme l’indique la Figure IV- 94pour deux épaisseurs de CESL. Avec c<strong>et</strong>te nouvelle tension de seuil <strong>et</strong> les nouvelles grandeurs liées au<strong>transport</strong>, le gain en courant est calculé pour différentes longueur de grille. Le résultat est reporté sur laFigure IV- 95. L’accord est obtenu malgré le nombre important d’approximations effectuées utilisédans le modèle. En eff<strong>et</strong> des approximations mécaniques aux approximations de procédés defabrication en passant par celles des simulations électriques, il est très difficile de modéliser aveccertitude le comportement des MOSFET sous contrainte présentant une certaine non uniformité. En ce- 180 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiquequi concerne la comparaison avec l’expérience, on peut ém<strong>et</strong>tre l’hypothèse d’une contrainte initialerési<strong>du</strong>elle existant dans les dispositifs, non incluse dans les simulations pouvant expliquer le légerdécalage entre la simulation <strong>et</strong> l’expérience.8.6. ConclusionL’intérêt <strong>du</strong> modèle est de pouvoir facilement modéliser les contraintes <strong>et</strong> n’importe quels matériaux<strong>du</strong> moment que sa structure de bande <strong>et</strong> les fréquences d’interactions associées sont connues. Lesrésultats proposés montrent que la contrainte est un booster efficace pour les grandes longueurs degrille, mais qu’il sera difficile de gagner sur les p<strong>et</strong>its dispositifs car le gain est limité à 1/2∆m c /m c .9. FEUILLE DE ROUTE DE L’ITRSUn des objectifs de la thèse était d’apporter une contribution à la définition de la feuille de route. Pourdiffuser le modèle à un large public, au logiciel MASTAR [5] (Figure IV- 96) a été ajoutée unenouvelle fonctionnalité MASTAR QUASI BALLISTIC [6] (Figure IV- 97) qui regroupe toutes lescourbes <strong>et</strong> modélisations présentées précédemment. Ce programme écrit en VISUAL C++ [53] perm<strong>et</strong>de visualiser les courbes associées au <strong>transport</strong> quasi-balistique pour l’architecture MOSFET à substratmassif. Pour contribuer à la définition des feuilles de route, les courants I ON pour les 20 prochainesannées <strong>et</strong> les grandeurs caractéristiques <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi-balistique sont tracés sur le Tableau IV- 3pour la technologie Low STand by Power (LSTP) [26].Figure IV- 96 : Fenêtre de MASTARFigure IV- 97 : Fenêtre de MASTAR QUASI BALLISTIC- 181 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistiqueMOSFET MASSIF Low Stand By PowerMOSFET HP65 HP45 HP32 HP22 HP16Année 2007 2010 2013 2016 2019t ox (nm) 1.8 1.7 1.5 1.4 1.3N ch (at/cm 3 ) 2.56 10 18 2.8 10 18 5.5 10 18 7.6 10 18 9.7 10 18Xj (nm) 25 15 10 7 5L elec (nm) 40 33 22 16.4 12R acces (Ohm/microns) 130 130 100 80 60I ON (A/m) 466 418 405 434 378R C (%) 42.5 41.5 41 35 32B1 (%) 5.3 12.2 23.6 45 67B2 (%) 40 41 42 48 51N Bal (L ch ) (%) 0.6 1.5 3.0 6.0 9.0Mfp (nm) 1.81 1.75 1.29 1.19 1.05Dmfp (nm) 7.8 8.2 6.3 5.7 4.9 5.1 4.0 3.5 2.8 2.4Tableau IV- 3: Suivant l’ITRS 2004, feuille de route pour le «MOSFET massif Low Stand By Power jusqu’au nœud16nm. Pour chacun des nœuds, les grandeurs caractéristiques <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistique sont affichées.10. CONCLUSION ET PERSPECTIVESPour contribuer à la compréhension <strong>du</strong> transistor MOS, un modèle physique analytique perm<strong>et</strong>tant dedécrire rigoureusement le <strong>transport</strong> électronique de la limite diffusive à la limite balistique a étédéveloppé. Les simulations Monte Carlo <strong>et</strong> la spectroscopie de porteurs ont validé chaque étape de cemodèle. De plus, la vitesse <strong>et</strong> la spectroscopie de porteurs ont été modélisées pour affiner lacompréhension <strong>du</strong> <strong>transport</strong> électronique. Par ailleurs, le modèle peut prendre en compte l’influencedes contraintes sur le compromis I ON /I OFF par l’emploi en entrée <strong>du</strong> code des nouvelles propriétésmatériaux. Enfin, grâce à l’interface MASTAR QUASI BALISTIC, il perm<strong>et</strong> de décrire le <strong>transport</strong> <strong>et</strong>de visualiser les courbes caractéristiques <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi-balistique.Au niveau des perspectives, la souplesse de ce modèle doit perm<strong>et</strong>tre de l’améliorer de multiplesfaçons. Deux voies d’études différentes peuvent être envisagées : Vers une modélisation compacte de type SPICE pour décrire l’ensemble des régimes. Vers une modélisation physique avec en options les différentes approches de la simulationsTCAD (Statistique de Fermi Dirac ou de Boltzmann, gaz 2D ou gaz 3D….)Par conséquent, s’il l’on s’engage sur la voie de la modélisation compacte, les travaux possibles sont :- 182 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistique Développer une méthodologie d’extraction de paramètres Améliorer le modèle pour être en accord avec les impératifs <strong>du</strong> modèle Compact(continuité, rapidité….) Développer l’ensemble des régimes <strong>du</strong> MOSFET. Insérer les eff<strong>et</strong>s annexes, comme les courants de fuite de grille, de substrat…. Valider les projections <strong>du</strong> modèle sur des valeurs expérimentalesL’ensemble <strong>du</strong> travail présenté précédemment se situe dans la seconde voie. Il reste cependantbeaucoup de travail si l’on désire continuer dans la modélisation physique : Faire un travail similaire pour les transistors à canal P Modéliser le <strong>transport</strong> pour les autres types de MOSFET (DG, SOI…) Modéliser le profil de potentiel 2D en fonction de la raideur des jonctions Modéliser en 2D les eff<strong>et</strong>s canaux courts Modéliser les interactions gaz 2D <strong>et</strong> calibrer sur la mobilité universelle. Modéliser le <strong>transport</strong> en gaz 2D avec validation sur un code Monte Carlo incluant leseff<strong>et</strong>s de quantification.Ces deux voies de travail semblent à priori différentes, mais je pense qu’il serait pertinent de les menerensemble. Le bénéfice en sera beaucoup plus grand. En eff<strong>et</strong>, une meilleur compréhension physiqueenrichit la modélisation compacte tandis que la modélisation compacte oblige à se raccrocher toujoursaux valeurs expérimentales <strong>et</strong> de vérifier les compatibilités sur de large gamme de paramètresgéométriques, de dopage <strong>et</strong> de polarisation.11. REFERENCES[1] “On the ballistic <strong>transport</strong> in nanom<strong>et</strong>er-scaled DG MOSFETs”, J. Martin, A. Bournel, P.Dollfus, Electron Devices, IEEE Trans. Electron Devices, vol. 51, issue 7, 2004, pp: 1148-1155.[2] “A Landauer Approach to Nanoscale MOSFETs”, M.S. Lundstrom, Journal of ComputationalElectronics, vol. 1, 2002, pp: 481-489.[3] “A New Backscattering Model giving a Description of the Quasi Ballistic Transport”, E.Fuchs, P. Dollfus, G. Le Carval, S. Barraud, D. Villanueva, , H. Jaouen, T. Skotnicki., IEEETrans. Electron Devices, vol. 52, n° 10, 2005, pp: 2280-2289.[4] “A New Quasi Ballistic Model for Strained MOSFET”, E.Fuchs, S. Orain, C. Ortolland, P.Dollfus, G. Le Carval, D. Villanueva, A. Dray, H. Jaouen, T. Skotnicki, SISPAD 2005.[5] “MASTAR user guide”, STMicroelectronics research, 2003, Disponible sur:http://public.itrs.n<strong>et</strong>[6] “MASTAR QUASI BALLISTIC user guide”, ST Microelectronics research, 2005.[7] “Electronic properties of two dimensional systems”, T. Ando, A. Fowler and F. Stern, Reviewof modern Physics, vol. 54, n°2, 1982. pp: 437-672.[8] “Physique de l’état solide”, C. Kittel, Edition Dunot, 1998, 7 e édition.[9] “Fundamental of carrier <strong>transport</strong>”, M.S. Lundstrom, Cambridge University Press, 2001.[10] “Decoupling Channel Backscattering Coefficients in Nanoscale MOSFETs to Establish Near-Source Channel Con<strong>du</strong>ction-Band Profiles”, M.-J. Chen, R.-T. Chen, and Y.-S. Lin,Nanoscale WorkShop VLSI 2005 pp: 50-51.- 183 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistique[11] “Essential Physics of Carrier Transport in Nanoscale MOSFETs”, M.S. Lundstrom and Z.Ren, IEEE Trans. Electron Devices, vol. 49, 2002, pp: 131-141.[12] “A Compact Double Gate MOSFET Model Comprising Quantum Mechanical and NonstaticEffects”, G. Baccarani, S. Reggiani, IEEE Trans. Elec. Devices, vol. 46, issue 8, 1999, pp:1656-1666.[13] “A new Physical Backscattering model for nanoscale MOSFET”, E. Fuchs, P. Dollfus, G.Lecarval, S. Barraud, E. Robilliart, D. Villanueva, H. Jaouen, SISPAD 2004 conf., SpringerWien New-York, pp.251-254.[14] “A Computational Exploration of Lateral Channel Engineering to Enhance MOSFETPerformance”, J. Guo, Z. Ren and M. Lundstrom, J. of Comp. Elec., vol. 1, n° 1, July 2002,pp: 185-189.[15] “Role of scattering in Nanotransistor”, A. Svizhenko and M.P. Anantram, IEEE Trans.Electron Devices, vol. 50, 2003, pp: 1459-1466.[16] “Monte Carlo simulation and measurement of nanoscale n-MOSFETs”, F.M. Bufler, Y.Asahi, H. Yoshimura, C. Zechner, A. Schenk, W. Fichtner, Electron Devices, IEEE Trans.Electron Devices, vol. 50, issue 2, 2003, pp: 418 – 424.[17] “A Compact Scattering Model for Nanoscale Double-Gate MOSFET” A. Rahman and M. S.Lundstrom IEEE TED, vol. 49, 2002, pp: 481-489.[18] “Velocity distribution of electrons along the channel of nanoscale MOS transistors”, M.Mouis and S. Barraud, European Solid State Device Research, ESSDERC 2003 conf., pp 147-150.[19] “Approximation of the Length of Velocity Saturation Region in MOSFET’s”, P. Wong, M.C.Poon, IEEE TED, vol. 44, n°11, 1997, pp. 2033-2036.[20] “Analytical Device Model for Sub microm<strong>et</strong>er MOSFET”, K. Sonoda, K. Taniguchi, C.Hamaguchi, IEEE TED., vol. 38, n°12, 1991, pp.2662-2668.[21] “Physique des semi-con<strong>du</strong>cteurs <strong>et</strong> des composants électronique”, 5 ème édition, H. Mathieu,Edition Dunot, 2001.[22] “Physical Background of MOS Model 11”, Philips research, 2003.[23] “Towards a Compact Scattering Model for Nanoscale MOSFET's”, A. Rahman, Z. Ren, J.-H.Rhew and M. S. Lundstrom, Proceedings of Modeling and Simulation of Microstructure(MSM) Conference, 2001.[24] “Temperature characterization and modeling of electron and hole mobilities in MOSaccumulation layers”, S. Mudanai, G. Chindalore, W.-K. Shih, H. Wang, A.F. Tasch, C.Maziar, Device Research Conference Digest, 1998. 56 th Annual 22-24, June 1998 pp: 20 – 21.[25] A Computational Exploration of Lateral Channel Engineering to Enhance MOSFETPerformance J. Guo, Z. Ren and M. Lundstrom, J. of Comp. Elec., vol. 1, n°1, July 2002, pp:185-189.[26] “International Technology Road Map for Semicon<strong>du</strong>ctors”, 2004 Edition, Semicon<strong>du</strong>ctorin<strong>du</strong>stry Association, http://www.itrs.n<strong>et</strong>.[27] “Advanced Model and Analysis of Series Resistance for CMOS Scaling Into Nanom<strong>et</strong>erRegime-Part I: Theor<strong>et</strong>ical Derivation”, S.D. Kim, C.M. Min, J. C. S. Woo, IEEE Trans.Electron Devices, vol. 49, n°3, 2002, pp: 457-466.[28] “Advanced Model and Analysis of Series Resistance for CMOS Scaling Into Nanom<strong>et</strong>erRegime-Part II: Quantitative Analysis”, S.D. Kim, C.M. Min, J. C. S. Woo, IEEE Trans.Electron Devices, vol. 49, n°3, 2002, pp: 467-472.- 184 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistique[29] “The Monte Carlo m<strong>et</strong>hod for the solution of charge <strong>transport</strong> in semicon<strong>du</strong>ctors withapplications to covalent materials”, C. Jacoboni, Reviews of modern Physics, vol. 55, n°5,1983.[30] “A Scattering matrix approach to device simulation”, Solid-State Electron., A. Das and M.S.Lundstrom, vol33, 1990, pp: 1299-1307.[31] “Transistor MOS <strong>et</strong> sa. Technologie de Fabrication”, T. Skotnicki, Encyclopédie technique del’ingénieur, Cahier 2 430, 2000.[32] “Semicon<strong>du</strong>ctor Transport”, D.K. Ferry, New York: Taylor and Francis, 2000.[33] “On the Mobility vs. Drain Current Relation for a Nanoscale MOSFET”, M. Lundstrom, IEEEElectron Device L<strong>et</strong>ters, vol. 22, 2001, pp: 293-295.[34] “On the universality of inversion layer mobility in Si MOSFET's: Part I-Effects of substrateimpurity concentration”, S. Takagi, A. Toriumi, M. Iwase, H. Tango, IEEE Trans. ElectronDevices, 1994; vol. 41, pp: 2357-62.[35] “The Voltage-Doping Transformation: A New Approach to the Modeling of MOSFET Short-Channel Effects”, T. Skotnicki, G. Merckley, T. Pedron, Electron Device L<strong>et</strong>ters, vol. 9, n° 3,1998, pp: 109-112.[36] “Si/Si 1-x Ge x h<strong>et</strong>erostructure: electron <strong>transport</strong> and field effect transistor operation usingMonte Carlo simulation”, P. Dollfus, J. Appl. Phys., vol. 82, 1997, pp: 3911-3916.[37] “Etude par simulation Monte Carlo des eff<strong>et</strong>s de quantification sur le <strong>transport</strong> dans lesstructures à eff<strong>et</strong>s de champ”, F. Monsef, Thèse, IEF- Université Paris Sud, 2002.[38] “Comparative study of phonon limited mobility of two dimensional electrons in strained an<strong>du</strong>nstrained Si m<strong>et</strong>al-oxide-semicon<strong>du</strong>ctor field effect transistor”, S. Takagi, J. Hoyt, J. Welserand J. Gibbons, J. Appl. Phys., vol. 80, 1996, pp: 1567-1577.[39] “On the ballistic <strong>transport</strong> in nanom<strong>et</strong>er-scaled DG MOSFETs”, J. Martin, A. Bournel, P.Dollfus, Electron Devices, IEEE Trans. Electron Devices, vol. 51, issue 7, 2004, pp: 1148-1155.[40] “Temperature Dependent Channel Backscattering Coefficients in Nanoscale MOSFETs”, M.Chen <strong>et</strong> al, Electron Devices Me<strong>et</strong>ing, IEDM 2002. Digest. International, pp: 39-42.[41] “The hydrodynamic Model in Semicon<strong>du</strong>ctors - Coefficients calculations for the con<strong>du</strong>ctionband of silicon”, M. Rudan, Pitman Res. Notes, Laugman Edition, 1994.[42] “Using six moments of Boltzmann’s <strong>transport</strong> equation for device simulation”, T. Grasser, H.Gosina, C. Heitzinger and S. Selberherr, Journal of Applied Physics, vol. 90,n°5, 2001, pp:2389-2396[43] “A novel Local Strain Scheme with Strong 45nm CMOS Performance for BroadApplications”, C.T. Huang, IEDM 2004.[44] “Strained silicon MOSFET technology”,J.L. Hoyt, H.M. Nayfeh, S. Eguchi, I. Aberg, G. Xia,T. Drake, E.A. Fitzgerald, D.A Antoniadis, Electron Devices Me<strong>et</strong>ing, 2002. IEDM, Digest.International 8-11 Dec. 2002, pp: 23 - 26[45] “Electron and hole mobility enhancement in strained-Si MOSFET's on SiGe-on-insulatorsubstrates fabricated by SIMOX technology”, T. Mizuno, S. Takagi, N. Sugiyama, H. Satake,A. Kurobe, A. Toriumi, Electron Device L<strong>et</strong>ters, IEEE vol.21, issue 5, 2000, pp:230 – 232[46] “Electrical Characterization and Mechanical Modelling of Process In<strong>du</strong>ced Strain in 65 nmCMOS Technology”, C. Ortolland, ESSEDERC 2004, pp: 137-140.[47] “Symm<strong>et</strong>ry and Strain-in<strong>du</strong>ced Effects in Semicon<strong>du</strong>ctors”, G.L. Bir, G.E. Pikus, Wiley,1972.- 185 -


Chapitre IV : Modélisation analytique <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi balistique[48] “Stress modelling of Nano-scale MOSFET” N Shah, Université de Floride, 2005, Disponiblesur: http://www.swamp.tec.ufl.e<strong>du</strong>/images/shah_n.pdf[49] “Etudes théoriques de structures pour l’électronique rapide <strong>et</strong> contribution au développementd’un simulateur particulaire Monte Carlo”, P. Dollfus, Habilitation à diriger les recherches,n°363, 1999.[50] “Band offs<strong>et</strong> in<strong>du</strong>ced threshold variation in strained-Si nMOSFETs”, J.-S. Goo, Q. Xiang, Y.Takamura, F. Arasnia, E.N. Paton, P. Besser, J. Pan, M-R Lin, Electron Device L<strong>et</strong>ters, IEEE,vol. 24, issue 9, 2003, pp: 568-570.[51] “Control of threshold voltage and short channel effects in ultra-thin strained-SOI CMOS”T. Numata, T. Mizuno, T. Tezuka, J. Koga, S. Takagi, SOI Conference, 2003. IEEEInternational, 29 Sept.-2 Oct. 2003, pp: 119 - 121[52] “Electron mobility enhancement in strained-Si n-MOSFETs fabricated on SiGe-on-insulator(SGOI) substrates”, Z-Y Cheng, M.T Currie, C.W. Leitz, G. Taraschi, E.A. Fitzgerald, J.L.Hoyt, D.A. Antoniadas, Electron Device L<strong>et</strong>ters, IEEE, vol. 22, issue 7, 2001, pp:321 – 323.[53] “Formation à Visual C++ 6.0”, Chuck Sphar, Microsoft Press, 2000.- 186 -


ConclusionCONCLUSIONLE TRAVAIL EFFECTUELe Chapitre I a rappelé les bases <strong>du</strong> <strong>transport</strong> électronique <strong>et</strong> de ses spécificités liées aux p<strong>et</strong>itesdimensions. Dans le chapitre II, nous avons détaillé l’état de l’art actuel dans le domaine de la simulationde transistors. Ceci a permis de situer notre travail, centré sur l'étude à la fois théorique <strong>et</strong> expérimentale<strong>du</strong> <strong>transport</strong> électronique dans les p<strong>et</strong>its dispositifs silicium.Le chapitre III a présenté une nouvelle étude expérimentale <strong>et</strong> théorique basée sur la comparaison demesures électriques <strong>et</strong> de simulations. Pour étudier les eff<strong>et</strong>s non stationnaires <strong>et</strong> quasi-balistiques, nousavons fabriqué des diodes n+/n/n+. La première étape fut de calibrer proprement le procédé defabrication, puis le <strong>transport</strong> sur les diodes stationnaires. A partir de ce calibrage, les comparaisons entremesures expérimentales <strong>et</strong> simulations furent possibles. Elles ont montré que sur nos diodes, dopéesentre 10 15 at/cm 3 <strong>et</strong> 10 16 at/cm 3 , le régime stationnaire, où la simulation Dérive-Diffusion donne desrésultats corrects, valable jusqu’à une longueur minimale de 1 micron. Ensuite, il est nécessaire d’utiliserles modèles hydrodynamiques pour prendre en compte les eff<strong>et</strong>s non stationnaires. En revanche, sur lesdiodes expérimentales de longueur de grille inférieure à 200nm, nous avons montré que c<strong>et</strong>temodélisation basée sur des approximations macroscopiques <strong>du</strong> gaz électronique n’est plus valable.L’apparition <strong>du</strong> <strong>transport</strong> quasi-balistique affecte fortement la nature <strong>du</strong> <strong>transport</strong>. Dans ce régime d<strong>et</strong>ransport, seules les simulations Monte Carlo parviennent à représenter fidèlement le <strong>transport</strong> car ellessimulent séparément chaque porteurs, sans approximation macroscopique. La simulation Monte Carloétant la plus pertinente pour notre étude, nous avons effectué une analyse spectroscopique pour améliorernotre connaissance <strong>du</strong> <strong>transport</strong>. A partir de c<strong>et</strong>te étude, nous avons mis en évidence l’impossibilité d’uncalibrage universel car la connaissance de la forme de la fonction de distribution ne peut être obtenue àpriori. C<strong>et</strong>te étude a permis aussi de définir une nouvelle notion, les classes de porteurs. Contrairement àla notion de mobilité qui cache la physique en régime quasi-balistique, les classes perm<strong>et</strong>tent d’analyserle <strong>transport</strong> plus en adéquation avec la réalité. Pour preuve ce cadre a servit à modéliser la vitesse <strong>et</strong> lafonction de distribution dans le chapitre IV. Par ailleurs, des mesures en température ont permisd’améliorer notre connaissance <strong>du</strong> <strong>transport</strong> en montrant que plus la température est élevée moins leseff<strong>et</strong>s non stationnaires <strong>et</strong> quasi-balistiques sont importants.L’étude expérimentale a révélé la succession des différents régimes de <strong>transport</strong>. C<strong>et</strong>te étude a étéréalisée pour un dopage <strong>et</strong> une polarisation donnés. Or les ingénieurs ont besoin de connaître, dans quelrégime leur dispositif fonctionne. Avec c<strong>et</strong>te volonté d’éclaircir la physique <strong>du</strong> <strong>transport</strong>, deux calculsthéoriques en fonction des longueurs de relaxation de la vitesse L m <strong>et</strong> de l’énergie L w <strong>et</strong> <strong>du</strong> libre parcoursmoyen lpm ont été développé pour obtenir des critères pour le passage des régimes stationnaire àbalistique. Avec c<strong>et</strong>te étude, un abaque théorique a été développé pour connaître le régime de <strong>transport</strong>pour une technologie donnée en fonction de la mobilité <strong>et</strong> <strong>du</strong> champ latéral. Ainsi, chaque ingénieur enmicroélectronique peut utiliser le simulateur le plus adéquat.- 187 -


ConclusionLes figures suivantes résument le travail effectué. La Figure A m<strong>et</strong> en évidence les limites des modèleshydrodynamiques <strong>et</strong> la Figure B perm<strong>et</strong> de déterminer en fonction de la mobilité <strong>et</strong> <strong>du</strong> champ latéral lesdifférents régimes de <strong>transport</strong> : stationnaire, non stationnaire <strong>et</strong> quasi-balistique.Figure A: Ratio entre le courant calculé avec le modèleEnergy Balance <strong>et</strong> les mesures expériementales à V DS =1VFigure B : Courbes perm<strong>et</strong>tant de déterminer les régimes d<strong>et</strong>ransport adéquat pour l’étude de dispositfCe travail expérimental fut mené en parallèle avec un travail théorique de développement d’un modèlede rétro-diffusion présenté dans le chapitre IV. Il est le fruit d’une étude précise de la spectroscopie deporteurs par simulation Monte Carlo avec le logiciel MONACO. Il perm<strong>et</strong> de décrire rigoureusement l<strong>et</strong>ransport électronique, de la limite diffusive à la limite balistique, par l’étude de la probabilité desporteurs balistiques <strong>et</strong> de la rétro-diffusion. Après validation Monte Carlo, le modèle de rétro-diffusion aété intro<strong>du</strong>it dans un modèle compact de courant pour simuler les transistors ultimes. De plus, pourquantifier le <strong>transport</strong> balistique, un nouveau modèle de vitesse a été développé pour déterminer lacontribution au courant des porteurs balistiques. Par exemple, dans un MOSFET sur substrat massif de25nm, 6% de porteurs balistiques contribuent à environ 25% <strong>du</strong> courant. Par ailleurs, une étude sur laspectroscopie de porteurs <strong>et</strong> la détermination de la fonction de distribution de porteurs le long <strong>du</strong> canalnous a donné une compréhension qualitative <strong>du</strong> <strong>transport</strong>. Ainsi, en calculant les probabilités N(0), N(1)<strong>et</strong> , la courbe de spectroscopie d’interaction a été modélisée. De plus, la souplesse <strong>du</strong> modèle, nousa permis de connaître l’influence de la contrainte sur le <strong>transport</strong>. Ainsi, après une validation sur unecontrainte standard, nous avons pus r<strong>et</strong>rouver les résultats expérimentaux liés à la contrainte par CESL.De plus, l’influence de la quantification sur le <strong>transport</strong> a été mise en exergue car le modèle de rétrodiffusiondifférencie les porteurs à masse transverse <strong>et</strong> les porteurs à masse longitudinale.C<strong>et</strong>te approche a été mise en œuvre dans le logiciel MASTAR en tant que nouvelle fenêtre de travailMASTAR QUASI BALLISTIC. Dans ce logiciel, les courbes de porteurs balistiques, le profil depotentiel <strong>et</strong> la vitesse le long <strong>du</strong> canal sont décrits. Cela perm<strong>et</strong> de donner une bonne compréhension <strong>du</strong><strong>transport</strong>, comme illustrée sur les Figures C <strong>et</strong> D. En nous plaçant entre l'approche numérique "TCAD"<strong>et</strong> la "modélisation compacte", nous avons pu innover au niveau de la description <strong>du</strong> <strong>transport</strong> dans lecanal d'un MOSFET. Ce programme propose un cadre qui pourrait à l'avenir servir de plate-formecommune pour l’amélioration continue de la modélisation. Cela perm<strong>et</strong>tra ainsi aux technologues <strong>et</strong> auxingénieurs d’obtenir des éclairages pertinents sur le <strong>transport</strong> électronique <strong>et</strong> de les aider dans ladéfinition des futures feuilles de route.- 188 -


ConclusionFigure C: Interface MASTAR QUASI BALLISTICFigure D : Modélisation de la fonction de distribution dansle canal.LES PERSPECTIVESDans le cadre de notre étude expérimentale, il reste à effectuer un travail similaire pour l’étude <strong>du</strong><strong>transport</strong> des trous. De plus, il serait opportun de réfléchir à des structures <strong>et</strong> des expériences perm<strong>et</strong>tantde m<strong>et</strong>tre en évidence <strong>et</strong> de quantifier directement les eff<strong>et</strong>s balistiques sur silicium. Bien que les travauxactuels sur l’extraction de R C soient très intéressants, ils ne perm<strong>et</strong>tent pas de quantifier l’impact réel deseff<strong>et</strong>s balistiques sur le <strong>transport</strong>.Quant aux perspectives de la modélisation compacte, sa souplesse lui perm<strong>et</strong> d’être améliorée demultiples façons. Les 2 voies d’études s’ouvrent à nous. La première consiste en une modélisationcompacte de type SPICE pour décrire l’ensemble des régimes. Pour cela, il sera nécessaire de reprendreles travaux sur le potentiel de surface pour calculer la charge de manière continue <strong>du</strong> régimed’accumulation à celui d’inversion forte. Ensuite, il faudra reprendre les calculs spécifiques desproblématiques SPICE <strong>et</strong> les adapter à notre philosophie pour développer une méthodologie d’extraction<strong>et</strong> insérer les eff<strong>et</strong>s annexes. La deuxième voie est de tendre vers une modélisation physique, en insérantles différentes approches des simulations TCAD. Par exemple, la modélisation complète des eff<strong>et</strong>squantiques <strong>et</strong> des eff<strong>et</strong>s d’interférences sur le <strong>transport</strong> pourra être effectuée. Par ailleurs, il seraintéressant de développer le modèle pour l’étude des différentes architectures MOSFET. En eff<strong>et</strong>, sur lesdispositifs SOI ou Double Grille, le canal est peu ou pas dopé <strong>et</strong> la contribution balistique au courant estimportante.Si ces deux voies de travail sont menées ensemble, je pense que le gain en compréhension <strong>et</strong> en utilitésera indéniable. En eff<strong>et</strong>, une meilleur description physique <strong>et</strong> microscopique basée sur la TCADenrichira la modélisation compacte. En r<strong>et</strong>our, les impératifs de la modélisation compacte <strong>et</strong> saconfrontation aux mesures électriques obligera à tra<strong>du</strong>ire l’ensemble des tendances physiques <strong>et</strong> devérifier les compatibilités <strong>du</strong> modèle sur de large gamme de paramètres géométriques <strong>et</strong> de polarisations.- 189 -

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