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Agapè sans frontières

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Mensuel protestant belge • ÉGLISE PROTESTANTE UNIE DE BELGIQUE • N° 5 - mai 2008 • Mensuel sauf août • Prix au numéro : 1,50 AgapèBelgique - BelgiëP.P. - P.B.1050 Bruxelles 5BC 4785<strong>sans</strong> frontières© Guy RainoTTe


Coupde projecteurRwanda : l’Évangile <strong>sans</strong> frontièresDepuis son implantation dans laRégion des Grands Lacs, l’Églisepresbytérienne au Rwanda (EPR)s’est développée dans une structurecentralisée. Les décisionsadministratives et financièresont toujours été entre les mainsde l’administration centrale.Avantages et inconvénientsLoin de moi de blâmer cette volonté decentralisation qui a ses avantages. Ellefavorise la solidarité inter-paroissiale.Les fonds qui viennent des Églises partenairesd’Allemagne, de Belgique, desPays-Bas et de Suisse ainsi que ceuxrécoltés dans les paroisses locales del’EPR sont confiés à la trésorerie nationalequi se charge d’assurer une bonnerépartition financière dans toutel’Église. Les failles de cette structurerésident dans le fait que la majorité desfidèles continue à avoir les yeux tournésvers Kigali et l’Occident…ResponsabiliserPour mieux responsabiliser tous sesfidèles, l’EPR a décidé de se décentraliserà tous les niveaux. Cette décisionvise l’efficacité dans les effortsd’évangélisation. Il s’agit d’encouragerles paroisses à plus d’autonomie enressources humaines et financières,en provoquant un changement dementalité chez ceux qui pensent qu’oncontinuera à bénéficier de la mannedes Églises occidentales. La décentralisationveut favoriser la créativité.Les Régions synodales sont stimuléespour prendre des initiatives dans laconsolidation et l’extension de l’EPR.Pour mieux les accompagner financièrement,le département de développementcherche comment réorienter safaçon de faire pour être disponible auniveau des régions et des paroisses.Comment réussir ?La décentralisation offre l’avantagede travailler directement avec la base,une stratégie réclamée par beaucoupde gens dans la plupart des Églisesoccidentales. Son succès dépend directementaussi de l’attention portéeà ne pas dissocier la proclamationde l’Évangile du développent socioéconomique.Un sage disait : « Pourdonner long comme un doigt, ilfaut avoir long comme un bras. »Un autre, dans le même sens : « Ondonne ce que l’on a… »Depuis la période des indépendancesen Afrique (1950-1960), des mémoires,des thèses et autres publicationsont été rédigés. La plupart de leursauteurs écrivent que le missionnairen’a pas responsabilisé le chrétien africain.Si cette thèse paraît vraie dansle cadre de la gestion administrative,elle ne l’est pas en matière financière.Malgré toute sa bonne volonté, lechrétien africain ne peut pas donnerà l’Église ce qu’il n’a pas. Sesmoyens financiers sont limités àcause de la pauvreté.Atelier de couturePAGE6Capacity building…“Développement durable”, “renforcementdes capacités”, “approche participative”...des mots nouveaux, presquedes slogans pour parler des relationsNord-Sud et de leur évolution.La notion de partenariat est au centrede la réflexion et de l’action de la coopérationNord-Sud. Mais que signifieêtre partenaires ?Dans la pratique, Solidarité protestanteconfie la gestion des projets à despartenaires locaux qui, la plupart dutemps, sont liés à une Église locale.Dans la mesure du possible, les partenairessont impliqués dans toutes lesétapes du projet. Depuis l’analyse dela situation, la définition des besoins,la planification d’une intervention et samise en œuvre jusqu’aux évaluationsen cours et finales, les partenairesconcourent à la réalisation du projet.Les nombreux échanges et les visitessur le terrain permettent de construireensemble le projet dans un esprit derespect mutuel qui prend en compte,à la fois, les besoins locaux et les exigencesdes bailleurs de fonds.C’est dans cette optique que les partenairessont incités à reconnaître, àencourager et à développer les res-g Mosaïque N°5


Coupde projecteurLa nouvelle stratégie ne réussira qu’àtravers une évangélisation qui privilégieainsi l’esprit missionnaire : laBible dans une main et la houedans l’autre. Autrement dit celle quifavorise l’annonce de l’Évangile etl’investissement dans les projetsde développement qui touchenttoute la population. Dans cet esprit,les Régions synodales responsables decette décentralisation sont stimuléesà travailler avec les ONG locales. Cetravail demande un changement dementalité aussi bien dans le Sud quedans le Nord. Il est immense et aurabesoin de la contribution financièreimportante des Églises partenairesde l’EPR. Le soutien missionnaire del’Église annonçant l’Évangile au-delàdes limites nationales demeure indispensable.Avec la décentralisation, les paroissessont responsables des salairesdes pasteurs, de la construction et del’entretien des temples, des presbytères,des écoles et de la promotion desmouvements associatifs de développementsous l’animation des Régionssynodales. Une telle responsabilité esténorme dans un pays pauvre commele Rwanda où l’État n’accorde aucunsoutien financier aux Églises en raisonde la séparation des pouvoirs entre lespirituel et le temporel. La décentralisationa quelque espoir de réussite siles chrétiens rejettent fermement lathéorie de la Mission du Réveil qui privilégiela théologie du ciel, c’est-à-direl’intérêt pour le paradis au détrimentde la vie hic et nunc.Le pasteur africain est en même tempsun agent de développement. Pour lui,avoir un salaire décent et un presbytèreconvenable n’est pas un luxe dansun pays où la mobilité est réduite, etune manière de le rendre plus prochede la population qu’il est appelé à accompagnerspirituellement et vers uneautonomie financière. La disponibilitédes responsables est aussi un facteurnécessaire au succès de la décentralisation.Sans la coopération des Églises, lesmoyens financiers des États africainsne parviendront pas à éradiquer la pauvretéqui ruine tous les efforts. Cettenouvelle stratégie ne signifie pas démissionde l’EPR eu égard à la solidaritéinter-paroissiale ni retrait de sespartenaires européens dans l’annonced’un Évangile <strong>sans</strong> frontières, bien aucontraire. Elle se veut volontaire, avecle défi d’investir davantage dans la responsabilisationà partir de la base.Dr. Léonard RWANYINDOsources humaines et matérielles disponibleslocalement. Cela, pour réduirela dépendance vis-à-vis de l’aideextérieure et acquérir le plus d’autonomiepossible.Au fil des années, l’appui structurelfourni par Solidarité protestante apermis de développer un meilleur accèsaux ressources financières locales.Parfois même cet appui a été plus importantque le financement de notreONG.Mais ce processus n’aboutit pas toujoursà un résultat optimal. Il est toujoursplus facile de s’appuyer sur unfinancement extérieur que de prendredes risques avec des ressourceslocales. Le phénomène “Tanguy” estégalement présent dans les relationsde partenariat ! Mais c’est une réellesatisfaction quand on voit les partenairesdévelopper leur expertise etgagner la reconnaissance et le respectdes autorités locales pour la qualité dutravail accompli.Pour nous, un bon partenariat est celuiqui aboutit aux résultats escomptés etqui permet aux partenaires de s’épanouirdans leur travail et, à leur tour,d’apporter une aide aux plus fragiliséset défavorisés.Éric JEHINPAGEMai 2008 g Mosaïque 7


e là... de Paris, pour poursuivre le dossierRevenir aux fondamentaux de lamission, tel est l’objectif réaffirmé lorsde la dernière assemblée générale duDéfap 1 à Paris le 29 mars dernier« Nous sommes devant un défi de reconquêtede l’opinion protestante enmatière de mission. La fidélité aux engagementsdu passé n’est plus un argumentsuffisant. Il nous faut aujourd’huirépondre à une demande de plus en plusprécise des Églises locales : la mission, àquoi elle sert, et qu’est-ce qu’elle nousapporte ? », déclarait le secrétaire général,le pasteur Christian BONNET touten rappelant les objectifs en cours :- Renforcer le réseau de correspondantslocaux et les animations missionnairesen France.- Sensibiliser les jeunes en favorisantles rencontres et échanges avec desjeunes du Sud.- Aider les Églises de France à clarifierleur projet missionnaire actueltout en réfléchissant à une nouvelledéfinition de la mission et aux outilsles plus appropriés pour la mettre enœuvre.- Recentrer le projet missionnaire desÉglises de France autour des liensd’Église à Église, de l’action apostoliqueet de l’échange de personnesen priorité avec les autres Églisesmembres de la Cévaa 2 .Dans son message, Jean-Arnold DECLERMONT, président actuel du Défap,insiste lui aussi: « Sans négliger les critiquestraditionnelles sur le bien fondéd’une action suspectée de néocolonialisme,<strong>sans</strong> oublier les échecs passés etce que l’on appelle l’afro-pessimisme,<strong>sans</strong> oublier les difficultés financièresque peuvent rencontrer nos Églises ellesaussi sensibles à la baisse du pouvoird’achat, je crois qu’il faut concentrernotre attention sur la manière dontnous disons en termes contemporainsle projet missionnaire que l’Évangilenous impose ».JL1Né il y a une petite quarantaine d’années, leDéfap a succédé en France à l’ancienne Sociétédes Missions évangéliques de Paris2Communauté évangélique d’Action apostolique,structure de partenariat et de missioncommune entre toutes les Églises fondées parla Mission de Paris.La caravane passe…Ne la ratons pas !Elle est partie du Maroc en mai 2007.Nous vous en avons déjà parlé dansle Mosaïque d’octobre 2007. Elle atraversé plusieurs pays et continents.Un peu comme la flamme olympique.C’est la caravane des femmes pour lapaix, initiative lancée par la Cévaa (voirplus haut).Ses objectifs :• Permettre entre femmes des Églisesde la Cévaa et quelques autres Églisesde se rencontrer, de tisser des liens,d’établir une chaîne de soutien mutuelet de solidarité.• Susciter dans les Églises de la communautél’envie et le désir de fairenaître en leur sein des foyers d’espéranceen action, porteurs d’uneculture de la paix et de la réconciliation.• Encourager les Églises à développerleurs liens avec d’autres milieux sociaux,culturels et religieux dans uneperspective de dialogue, de paix,d’harmonie sociale.Son symbole, non pas une flammeallumée au soleil d’Olympie, maisun rouleau de paix fait de petits morceauxde tissus, illustrés et cousus defils d’amour par des mains fémininesdans les lieux où passe la caravane, degroupes en groupes, de communautésen communautés, de pays en pays. Unpatchwork international de messagesde paix et de sororité.Deux étapes qui nous concernentplus particulièrement : la traverséedu Rwanda par cette caravane, deGisenyi jusqu’au Bugesera (voir photo); son arrivée en France, fin août,Demonstration du rouleau lors du Jubileévenant d’Italie, et sa participation auRassemblement du Désert, à Mialet,le dimanche 7 septembre.Destination finale : la Suisse où laCaravane des femmes et sa moissonfraternelle de messages de paix viendrarejoindre les délégués des quatrecoins du monde réunis lors de l’Assembléegénérale de la Cévaa.PAGE8 g Mosaïque N°5JL


umeurÀ QUOI BON ?On a déjà fait ça. Cela ne vaut pas lapeine. Inutile d’essayer. De toute façon,les gens ne répondent pas. Il n’y a pasd’enfants pour l’école du dimanche.Soupir. Pas de jeunes pour former ungroupe. De toute façon, ils n’ont pas letemps. Soupir. Il manque une (que disje,« une » !) génération dans l’Église.Pause. Il ne reste que des vieux et ceuxlà,sont en mauvaise santé, n’ont plusd’énergie, rouspètent. Point d’orgue.Le connaissez-vous cet hymne funèbre,qui enterre les Églises à coup sûr ?L’avez-vous déjà entendu, ce chœur depleureuses, resté à Vendredi saint etoublieux de Pâques ?C’est la grande chorale des défaitistes,des découragés, des paresseux, des fatigués: tous les pupitres sont présents,bien fournis et présents à toutes lesrépétitions !Ça m’énerve, comme aurait dit Garcimore!Solferino. Le champ de bataille estcouvert de blessés, qui se plaignent,qui crient après leur mère. Henri(DUNANT), surtout bouche-toi lesoreilles et cache-toi les yeux. Il y en atrop pour un seul homme. Pas la peine.D’autant plus que les moyens médicauxsont vraiment dérisoires et leschances de sauver un tas de ces hommesvraiment minces. N’insiste pas,mon gars. Tu vas te faire remarquer,recevoir un monceau de remarquestoutes plus décourageantes les unesque les autres. Reste bien tranquilledans ton coin, man ! Oups, nous venonsde rater la création de la CroixRouge ! Heureusement qu’Henri nenous a pas écoutés et qu’il a poursuivison idéal jusqu’au bout.Dans son métro londonien, Peter(BENENSON) lit sa gazette dans le métro.Mince, on a arrêté deux étudiantsau Portugal, parce qu’ils levaient untoast à la liberté. Stop, Peter ! Tournela page. Les ennuis vont commencer.Tu ne vas quand même pas t’attaquerà une dictature à toi tout seul ! Tu asbeau être avocat, tu n’es qu’une goutted’eau dans la mer. Et puis tu as déjàbien assez de boulot comme ça. Vaplutôt consulter la page de la bourse,cela te rapportera plus, je t’assure.Flûte, Amnesty International est restédans les limbes et les prisonniers d’opinionoubliés au fond de leurs prisons.Allez-y les tortionnaires, personne nese préoccupe de votre sale boulot.Heureusement que Peter ne s’est paslaissé charmer par les sirènes (d’alarme?) du découragement et du défaitisme.Deux situations perdues, à vues humaines.Deux hommes qui décidentqu’il faut faire quelque chose, qui selancent, qui mesurent l’ampleur duproblème et font face, après mûreréflexion et en mettant toutes leursforces et leur énergie dans un combatpour une cause qu’ils croient juste. Etcela marche, parce que leur cause étaitjuste, leur combat vrai, humain, nécessaire.Parce qu’ils ne sont pas restés austade de l’indignation, mais ont décidéd’agir, de risquer la contradiction, leséchecs, les découragements, les obstacles.L’Église serait-elle une cause si désespéréequ’on ne trouve que des gensassis, couverts de cendre et de sac,pour pleurer sa mort ? Les disciplessont-ils demeurés dans la chambrehaute, à se morfondre sur la mort duChrist ? Ou bien sont-ils restés le nezen l’air, à contempler les nuages del’Ascension ? Mort, disparu. Et puisquoi, Pentecôte est venue, secouercette bande de défaitistes ravagés parla perte du Maître, par l’absence duguide. Retournés, changés, transformés,ils ouvrent la fenêtre, ils sortent,ils proclament, ils agissent, ils partentaux quatre coins du monde pour annoncerla bonne nouvelle de la mortdu défaitisme et de la naissance detous les possibles.Plus de jérémiades qui ne construisentrien, qui ne mènent à rien. Ne tuonspas l’Esprit, laissons-le agir en nous eten dehors de nous, laissons-nous renouveler,dynamiser, mettre en marche…Oui, en route !Yvette VANESCOTEAbu SimbelMai 2008 g MosaïquePAGE9


ible et ÉthiqueMort choisie :un débat ouvert à nouveauPAGE10Hugo CLAUS a choisi de partir. Unefemme en France suppliait qu’onla délivre. Et tant d’autres dontles souffrances sont devenues intolérables...Mosaïque a demandéau docteur Daniel BURDET de partagerses convictions.Daniel BURDeTLes morts récentes de Hugo CLAUS etde Chantal SÉBIRE ont remis la questionde l’euthanasie au centre d’un débatd’abord médiatique mais dont on peutespérer qu’il soit ou qu’il (re)devienneessentiellement éthique, philosophiqueet sociétal. La manière dont leschoses se déroulent montre une foisde plus que, en cette matière commeen tant d’autres, rien n’est jamais acquis,qu’une loi ne suffit pas à cloreun débat, à enfermer une questionou à interrompre une quête de sens.L’humain, et donc par là l’incertain etle mouvant, est heureusement appeléà rester au centre même de notre existenceindividuelle et sociale.L’humain au centre... C’est peut-être làd’ailleurs que se concentre une grandepartie des enjeux.L’Homme, debout maishumble, libre acteur de sa vieLes controverses au sujet de l’euthanasiesont parfois une arène où est misen scène l’affrontement entre pouvoirde Dieu et pouvoir de l’homme :choisir sa mort serait pour certains lanégation de la souveraineté de Dieu,comme le fait pour l’être humain de sevouloir maître de la vie et de la mort.Je pense qu’il n’en est rien.En quoi le fait pour la personne humaineconfrontée à une souffrance ou àune déchéance intolérable, de choisirde mourir dignement, de façon libreet responsable, est-il une atteinte àDieu ? L’histoire de Dieu et de sa relationavec sa créature, nous montrebien plutôt qu’il s’intéresse à un êtreresponsable, libre, investi du pouvoirde parler et discuter, de dialoguer avecle Père. L’homme que me révèle l’Écritureest un être plein, authentique etnon l’esclave d’une divinité.L’humain au centre... et non l’inhumain.Les plus hautes autorités ecclésiastiquescatholiques, en exprimantque l’euthanasie « n’est pas un actehéroïque », donnent une réponse quise situe doublement en dehors duchamp de la question. D’abord parcequ’il n’est nulle part, dans l’Évangile,demandé à l’être humain d’être unhéros. Autant l’Écriture me révèleque Dieu souhaite avoir un Hommedebout et respectable, autant elleme montre qu’il m’est demandé derester, justement, Homme, créaturetout à la fois limitée et finie, imparfaitemais aussi digne et entière, et nonun “héros” (concept antichambre du“surhomme”, bien plus apte à disputerson pouvoir au divin).Mais la réponse semble égalements’inscrire dans une perspective de“hiérarchie de droit divin”, émanantd’une autorité qui reste imprégnéedu dogme de l’infaillibilité et conduità faire de la personne, in fine, un êtrepensé et agi plutôt qu’une créatureresponsable, autonome et “Fils deDieu”. Dieu est amour, c’est dire aussiqu’il est relation, créatrice et fondatrice.Peut-on concevoir que ce mêmeDieu place l’homme en responsabilitésurveillée, limitée, en liberté “soustutelle”. Abaisser l’homme n’est pasgrandir Dieu, au contraire : sa grandeurest, entre autres, de laisser placeà la liberté humaine, avec ses risqueset ses potentialités. Si le créateur peutfaire alliance, c’est avec un être debout,responsable et capable d’autonomie,donc de relation.Il est d’ailleurs nécessaire, vital de restervigilant à cet égard : la volonté dediriger la conscience et le libre arbitre,voire de se substituer à eux, n’est pasl’apanage d’une confession au sein duchristianisme, elle se rencontre danstous les mouvements spirituels y comprisau sein du protestantisme. Toutesles religions ont leurs intégristes, leursdoctrines et leur volonté de pouvoir etde domination.g Mosaïque N°5


Bible etÉthiqueMai 2008 g MosaïqueEnvisager sa mort, c’est vivresa vieCertains voudraient nous faire croireque parler de l’euthanasie, c’est parlerde la mort, uniquement de celle-ci etqu’il serait beaucoup plus légitime deparler de la vie et de la souffrance. Iciencore la réponse esquive la question.Parler de la liberté fondamentale dedécider de sa propre mort face à unesouffrance devenue intolérable, face àla perte de cette dignité de l’être pleinementhumain, c’est surtout parler dela vie ! Donner à la personne humainela pleine et entière responsabilité dechoisir de mettre un terme à son existence,n’est-ce pas en même tempslui donner l’entière et pleine libertéd’en jouir, de la vivre de façon authentique? Reconnaître l’être comme capableet donc libre de vivre sa mort,cela signifie reconnaître sa vie commeégalement digne et grandie. C’est ainsique je peux me situer, homme parmiles hommes, soignant accompagnantcelui qui souffre, chrétien face à laRévélation.Car qui d’autre que la personne ellemême,devant sa vie, sa souffrance etsa mort, peut décider du caractère intolérableou non de ce qu’elle endure ?Qui détermine les critères ? Si c’estDieu, c’est bien dans le dialogue qu’Ilentretient avec l’être en face de Lui etcertainement pas au travers d’affirmations,de diktats prononcés par deshommes sur d’autres Hommes.Bien évidemment tout ceci nous placedevant la question fondamentale dela liberté humaine et de son usage. Lacrainte existe de voir le côté humain,charitable, fraternel de l’euthanasie(donc sa dimension spirituelle, sonrapport même avec un Dieu aimantet miséricordieux) dévoyé, détournépour en faire un instrument mortifère,de destruction et de négation àla fois de la personne humaine et del’amour divin. Pire, pour certains la loiactuelle permettrait de donner un cadrepermissif et laxiste, légalisant ungeste meurtrier et permettant tous lesdérapages.Nous ne pouvons bien entendu présagerde l’avenir. J’aimerais simplementtémoigner que cette crainte, eu égardjustement au contexte et au cadre légalactuel, m’apparaît injustifiée. Bienplus, l’acte d’euthanasie, étant reconnucomme potentiellement justifiable,place les acteurs (la personne souffrante,les soignants, l’entourage) devantune exigence radicale d’aller au boutde la question. À ma connaissance,dans tous les pays où l’euthanasie estlégalisée, chaque situation a été abordéedans le plus grand respect, avecla plus grande considération de ce quiest en jeu, en mettant en relation demanière pleine et entière les facteurshumains, spirituels, sociaux, familiaux,religieux le cas échéant. Loin de la banalisationque certains auraient pucraindre, c’est au contraire la radicalitédu questionnement, la profondeur dela réflexion et la qualité de la relationqu’on a pu constater.Au nom de quoi, de quels critères,limiter la responsabilité individuelledevant la fin de sa propre vie ? Quedeviennent alors toutes les autreslibertés si la plus fondamentale estaliénée ? À chacun bien entendu, entoute liberté, de choisir pour soi. Maisà chacun peut-être aussi, en toute solidarité,à laisser l’autre décider pourlui-même.Seul face à sa conscience, reliépar l’amourCette liberté radicale est certes le faitde la personne elle-même devant sapropre fin. Mais cette personne mêmeest un être en relation : au-delà demoi-même, je suis en relation avecles autres, si je suis croyant, je suis enrelation avec Dieu aussi. Car je n’existe,en tant que personne, que située dansun réseau de liens.La liberté et la responsabilité que jerevendique se voient donc situées enrapport avec d’autres personnes libreset responsables. La radicalité dela question est alors répartie et se vitconjointement : le droit fondamentalpour la personne de mourir dans la dignité,sa liberté foncière de couper lesliens au monde, implique de la part dece monde, des personnes en relation,la reconnaissance de ce droit, de façonresponsable également. Idéalement laliberté pour la personne de choisir safin va de pair avec la reconnaissancede ce droit de la part d’autrui et avec lepartage de cette liberté, permettant àchacun de rester en relation et de vivrepleinement et authentiquement cettefin d’existence en personnes humaines,dignes et solidaires.Nul ne peut être forcé par quiconqued’accomplir un geste d’euthanasie.Mais nul ne peut être contraint à subiret à prolonger une vie de douleur et desouffrance, indigne ou intolérable à sespropres yeux, quand l’amour fraternelde l’autre peut être là pour apporter lesoulagement et pour aider à rétablirune relation pleine et entière à soimême,aux autres et à Dieu.Daniel BURDETMédecin généralisteLicencié en théologie protestantePAGE11


‘iciDeux livresNicole Vray :Un autre regard sur MarieÉd. Olivetan, 104 p., 16€ .L’ouvrage peut être commandé auprès du pasteur Jean-Joseph HUGÉ.Courriel : jj.huge@laposte.netNicole Vray, docteur ès lettres, hébraïsante,conférencière, est l’auteurd’ouvrages d’histoire et de biographiesde l’histoire religieuse destemps modernes.Marie, jeune juive, mère de Jésus, devient la Vierge, mèredu Fils, Immaculée Conception qui connaît l’Assomption. Ilaura fallu 20 siècles pour la « montée » et la « construction »d’une personne en personnage, puis en mythe. Comment ?C’est ce dont traite ce livre : Marie insérée dans l’histoire desfaits, des idées, des Églises.Cet “autre regard sur Marie” montre comment, dans descontextes politiques et religieux successifs, le personnagede Marie a été façonné à partir des textes des Évangiles etde récits apocryphes.Apparaissent dans cette “saga” les grands personnagesmasculins qui ont signé dogmes et lois, papes, empereurset rois, comme les femmes, fondatrices de congrégations,témoins d’apparitions notamment.Le père Dujardin, dans sa préface, relève avec justesse leton et la sobriété respectueuse de l’auteur, jusque dans laprésentation et l’explication des dogmes.Un collectif :Tu peux croire à l’amour !Éd Salvator / Fidélité – 18,60€ .Ils s’y sont mis à 8 pour proposer cetouvrage spécial ados :un prêtre et journaliste, des pères etmères d’adolescents et adolescentes,professeurs, journalistes, animateurs,infirmières.Préfacé par Denis SONET, spécialiste de la famille, cet ouvrageaborde les sujets qui intéressent les ados qui découvrentl’amour. Dans un style jeune, coloré, plein de petits textesd’auteurs connus, de témoignages de jeunes, ils s’y plongerontplic-ploc au gré de leur humeur.S’aimer soi-même, amis pour toujours, je suis amoureux, donnerla vie, famille chérie, pardon, au gré des rencontres et <strong>sans</strong>oublier personne sont les différents chapitres.Une question ? ...Envie de commander : cddarlon@gmail.com.Communauté de la Poudrière : 50 ans !PAGE12C’est en 1958, autour de deux prêtres et d’un couple, quenaît le projet de la communauté de la Poudrière dans unquartier déshérité de Bruxelles.Dès le départ, il y a partage de la vie de chaque jour, cequi permet de substituer à l’habituelle charité “travaillerpour”, une nouvelle forme de solidarité “travailler avec”.Le projet prévoit donc de mettre en commun les vies depersonnes en difficulté et d’autres qui ne le sont pas.Dès l’origine, cinq objectifs : la présence dans la vied’un quartier populaire défavorisé, l’amitié pour grandirensemble en vue d’un projet de changement de la société,la justice par le partage du travail, des richesses et la redéfinitiondu bien privé, l’espérance-utopie par le refus de lasituation présente et le croire en un autre possible, l’ascèse-formationpour ne retenir que l’essentiel, ne valoriserque ce qui mène, en soi, à la paix et au bonheur accessiblespour tous.Et pour atteindre ces objectifs, quatre moyens : le travail,la vie simple, la mise en commun et la fidélité aux personneset objectifs.Ils vous invitent les 2 et 3 mai. Voyez leur programme enpage 15.JLg Mosaïque N°5


D‘iciMartin Luther King : 40 ans déjà !Les médias et les communautés ont fait mémoire d’une vie et d’un engagement qui ont marqué le tempsbien au-delà des années 60. Extraits d’une déclaration des présidents Guy LIAGRE et Samuel VERHAEGHE etécho d’une manifestation à Liège.« Si l’Église se contente simplement de prêcher lesalut des âmes, elle devient moribonde ! »MLKIl y a 40 ans, le 4 avril 1968, le pasteurbaptiste Martin Luther KING mouraitassassiné à Memphis. À 39 ans, ce pasteuravait derrière lui de nombreusesannées de luttes contre les inégalitésraciales, mais aussi sociales et politiques.Peu après son engagement dansson premier poste pastoral dans le Suddes États-Unis, Martin Luther KING rejointla cause des droits civiques quivise à rendre illégale la ségrégation.Une des premières actions très marquantesfut le boycott des transportsen commun par la population noire.Cette action pacifiste dura plus d’unan et aboutit à la reconnaissance del’illégalité de la ségrégation dans lesbus, écoles, restaurants et autres lieuxpublics par la Cour Suprême des États-Unis.Cependant de nombreuses tensionspersistent et la lutte est loin d’êtregagnée dans l’opinion publique. Dèslors, le pasteur s’engage à soutenir lesdifférents mouvements qui éclosentdans de nombreuses villes du payspour l’égalité de traitement entre lesNoirs et les Blancs. Les techniques delutte sont inspirées de la philosophieMai 2008 g Mosaïquede la désobéissance civile non-violentedont Gandhi a également fait usage.Ce travail incessant lui valut plusieursrécompenses dont le prix Nobel de lapaix en 1964. Outre sa lutte pour éliminerles préjudices raciaux, MartinLuther KING militait en faveur despauvres et contre ce qu’il considéraitcomme l’hégémonie des pays dominants.Aujourd’hui, la société globalisée perpétueet voit éclore d’autres injusticesau niveau national et international.Dans un tel contexte, les discours etécrits de Martin Luther KING et la manièredont ils sont inspirés de sa foiainsi que les outils qu’il va déployerpour ses luttes constituent des balisesd’une actualité percutante.Son regard résolument tourné vers unavenir d’espérance et son refus d’opposerle présent et l’au-delà, la terreet le ciel, interpellent particulièrementaujourd’hui la communauté protestante…Dr Guy LIAGRE (EPUB)Pr. Samuel VERHAEGHE (Union desBaptistes en Belgique)Extrait de Belpro (3 avril 2008)La société civile aussi se souvient et fêteà sa manière « Le rêve de Martin ».En effet, Liège au visage multiculturel,Liège, la cosmopolite, a évoqué leprécieux héritage de Martin LutherKING le vendredi 4 avril dernier. Auprogramme, le dévoilement d’unebâche à l’effigie du pasteur, des montagesvidéo, sur fond de jazz, de slamet autres musiques. Tout cela dans lecadre d’un travail entrepris en matièred’interculturalité – Charte contrele racisme (1955), Adhésion au réseaueuropéen des villes contre le racisme(Unesco)…Laissons le dernier mot au chanteurErno pour qui l’héritage de MLK estévident : Un esprit fort dans un cœurtendre. La force du raisonnement. Unprêcheur certes, mais dont la puissanceet la modernité du discours sontévidentes. Quarante ans après sa disparition,ses idées pour plus de liberté,d’émancipation, de dignité, peuvents’appliquer à tous : aux femmes, auxMaghrébins, à tous les citoyens discriminés.JLPAGE13


édi@s et relations publiquesÉglise et société : des stratégies dans lebon sens du terme…Le récent baromètre du religieux, établien Wallonie et à Bruxelles 1 , a donnélieu à de nombreuses interprétations.Parfois alarmistes quant à la montée del’islam, toutes s’accordent pour soulignerdes évolutions dans la pratiqueet dans la transmission des différentesconfessions… Au-delà du caractèresociologique d’une telle information,que signifient pour nous ces résultats ?Ils nous invitent à une certaine lucidité.Ainsi, le lieu de la transmission desvaleurs philosophico-religieuses estd’abord l’école puis la famille et enfinl’institution. Dès lors la formation etl’accompagnement des professeurset parents deviennent des enjeux centraux.L’institution, quant à elle, doits’adapter aux nouvelles attentes. Lesaspects communautaires s’étiolentau profit de relation personnelle. Ainsisi on peut affirmer que la religion seporte bien, il n’en demeure pas moinsque les édifices religieux se vident.Pourtant ces mêmes édifices constituentdes atouts touristiques nonnégligeables pour nos régions. Lajeune fondation « Églises ouvertes »a récemment proposé une journéed’étude pour faire un premier bilande son action et baliser l’avenir 2 . Enquelque sorte, la fondation rencontreces nouvelles attentes puisqu’elle essaied’associer cet attrait touristiqueà l’accueil, au recueillement et à laquiétude qui constituent des élémentscentraux et visibles de nos institutions.Ce réseau, pour l’instant majoritairementcatholique, propose son soutienlogistique et ses conseils pour faired’un lieu de culte, un espace tournévers des attentes plus contemporaines.Il s’inscrit dans une démarchedéjà largement exploitée dans d’autrespays européens comme l’Allemagneou le Royaume-Uni où la formule aégalement renforcé des partenariatsœcuméniques. C’est pourquoi, nousétions vivement invités à y participer.Même si de prime abord, on pourraitpenser que nous avons bien peu de patrimoineartistique à proposer, il n’endemeure pas moins que la symboliqued’une église accueillante, sorte dehalte dans le tumulte de notre sociéténe peut pas nous laisser indifférents.Pour que nos églises ne deviennentpas des musées <strong>sans</strong> vie, il faut qu’ellesclament leur présence, leur pertinenceen s’ouvrant sur le monde. Et peut-êtrequ’après une visite de curiosité, naîtral’envie d’y passer un dimanche matin,quand le lieu s’anime, quand la Paroley est proclamée.Et si des démarches innovantes s’organisentpour les bâtiments, d’autresdomaines sont également en pleineébullition. Ainsi un colloque a réuni àParis différentes personnalités autourde l’annonce de la Parole à la radio 3 . Sice média est unanimement reconnucomme un outil privilégié pour toucherun public large et différencié,l’évolution des attentes et le constatd’une certaine méconnaissance del’Évangile impliquent de nouvellesapproches. Trois spécialistes, un sociologue,Philippe BRETON, une spécialistede la radio, Cécile MEADEL etun théologien, Pierre Luigi DUBIEDont nourri les réflexions. Le premier,sur le plan anthropologique, a placécomme préliminaire la distinctionentre parole et communication. La seconde,sociologue, a permis d’éclaircirles problématiques à travers l’analysedes contraintes techniques. Enfin, ledernier, théologien, a rappelé toute ladiversité et l’innovation des premierschrétiens. La radio nécessite un langagespécifique et percutant, un peuà la manière dont les paraboles allaientà la rencontre des préoccupations descontemporains de Jésus.Ces deux initiatives témoignent d’unepréoccupation de rencontre et d’accueilde l’autre ; alors ouvrons nosportes. L’Église, étymologiquement,est le rassemblement des hommes etdes femmes qui sont appelés hors dechez eux mais aussi qui se sont laisséstoucher par une parole et qui sont sortisde leurs enfermements.Dorothée BOUILLONBPorte-parole EPUB1 Baromètre du religieux 2008, chiffres rassembléspar le bureau d’études Sonecom à l’initiativede « La Libre Belgique », de « Dimanche »,de la RTBF, de Lumen Vitae et de l’UCL.2 La rencontre a eu lieu le 6 mars 2008. Vouspouvez trouver de plus amples informationssur le site www.eglisesouvertes.be.3 « À portée de voix : à la radio, quel langagepour la Parole ? » colloque organisé par le serviceradio de la FPF le 29 mars.PAGE14 g Mosaïque N°5


CAFÉS THÉOLOGIQUESRixensart• Mardi 13 maià 20.00h“Babel, malédiction ou bénédiction ?”Avec Jeanne SOMER-GOTTELAND, pasteure.Lieu : Centre culturel protestant deRixensart, rue Haute, 26a.Contact : Sylvie GAMBAROTTO(02 653 44 20) ouPhilippe ROMAIN (010 61 40 67)En collaboration avec le SPEPBruxelles• Lundi 19 maià 20.00h“Quand la lutte contre la terreur devientune mise en danger des libertés”Avec Isabelle DETAVERNIER, pasteureEPUB, vice-présidente de l’Actiondes chrétiens pour l’abolition de latorture (ACAT) en Belgique.Lieu : La taverne “Le Liberty”, place dela Liberté 7, 1000 Bruxelles.Contact : SPEP (02 510 61 63) oucafetheobruxelles@yahoo.frPETITES CONFÉRENCESPROTESTANTES• Jeudi 15 maià 19.00h“Dieu et la souffrance dans l’AncienTestament, quelle actualité ?”Avec Claude LICHTERTModérateur : Patrick ÉVRARD, pasteurLieu : église de Bruxelles BotaniqueContact : SPEP 02 510 61 63Sandwiches dès 18.00hLes 50 ans de La PoudrièreVendredi 2 maiSamedi 3 maiAccueil 9.30h Accueil10h Célébration eucharistiqueRencontre – Partage 10.30h* L’Arche* Ambiance bois*Longo Maï*Emmaüs11.30h Cérémonie officielle* Vanni* Riccardo Petrella* François Houtart12.15h ApéritifRepas 13h RepasMime : FACTEUR BIDULE 15h16h Spectacle : Paolo DossRepas 17h Danses folkloriques : MOÏRAÏ18h30 RepasThéâtre : LA POUDRIÈRE 19.30h20h Gâteau d’anniversaire20.30h Soirée MémoireDanses : Soirée… NuitSoupe & Noctambus21hRenseignements : 02 512 90 22 ou 50ans@lapoudriere.beVoir page XIII du cahier central.• Envoyez vos informations à la rédaction -Rue du Champ de Mars 5,1050 Bruxellesou par courriel :mosaique-redaction@epub.betél.: 02 377 66 57• Site Internet :http://www.protestanet.beMerci de respecter les délais suivants :• le 5 mai pour le numéro de juin.• le 5 juin pour le numéro de juillet.• le 5 août pour le numéro de septembre.Les opinions exprimées dans Mosaïquen’engagent que leurs auteurs.• ABONNEMENTS ANNUELSAbonnements individuels :envoyez vos nom et adresse ainsi que votrerèglement de 15,00€à MOSAÏQUERue du Champ de Mars 5,1050 BruxellesCompte : 068-0715800-64Abonnement de soutien : 25,00€Abonnement de groupe :Veuillez contacter la rédaction pourles conditions :mosaique-redaction@epub.be• Éditrice responsable : Dorothée BOUILLONRue du Champ de Mars, 5 – 1050 Bruxelles• Équipe de rédaction :Rédactrice en chef : Jacqueline LOMBARTRédacteurs : Élisabeth de BOURQUENEY,Martine WARLET, Jean-Marc DEGRÈVE.• Collaborateurs : Yvette VANESCOTE,Samuel CHARLIER, Robert Hugues BOUDIN• Collaborateurs régionaux :Hainaut Occidental : A BENINI, C GODRY,C ROUVIÈREHONL : N. LEBRUN, J-P LECOMTELiège : B. DENNISBrabant : Jean-Marc DEGRÈVE• Imprimerie : sa N. de Jonge, GrimbergenMai 2008 g MosaïquePAGE15


Miracle de la Pentecôte, mystèrede l’Esprit, dont Jésus nous affirme qu’ilnous est donné aussi, à chacun de nous.Quel est ce miracle ? Que fait l’EspritSaint ? Il permet à chacun de nous desortir de notre propre langue (maison,famille, petits tracas, gros ennuis …) pourcomprendre l’autre, dans sa propre langue(sa propre famille et ses propres ennuis)Miracle de l’Esprit, chaque fois quej’ouvre ma porte, à celui qui n’était pasattendu, chaque fois que j’ouvre moncœur, à ce qui n’était pas programmé.Miracle de l’Esprit, chaque fois queje sors de ma langue pour comprendre ceque vit l’autre.L’Esprit Saint, traducteur ? Nousavons grandement besoin de l’Esprit Saintaujourd’hui, dans notre vie personnelle,comme antidote à la violence sociale et àl’indifférence généralisée, dans notre vied’Église comme antidote au repli SUR soi.L’Esprit Saint, un allié pour aller vers lesautres et en être enrichi.Que l’Esprit Saint nous éclaire !http://erfpoitiers.apinc.org/article.php?id_article=9© Joaquim Dassonville

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