50librairie <strong>historique</strong> clavreuil - f. teissèdre167• [MANUSCRIT - LILLE] - Précis <strong>historique</strong> & chronologique des événements militaires de la place deLil<strong>le</strong>. S.l., s.d., (vers 1792), in-4, [5] ff. n. ch., couverts d’une écriture fine et lisib<strong>le</strong> (environ 30 lignes par page), unfeuil<strong>le</strong>t vierge, en feuil<strong>le</strong>s. 300 €Ce bref mémoire anonyme, probab<strong>le</strong>ment rédigé après <strong>le</strong> choc <strong>du</strong> siège et <strong>du</strong> bombardement de 1792, étudie surtout <strong>le</strong>sdifférents sièges de Lil<strong>le</strong> à travers l’histoire (il en compte sept), ainsi que <strong>le</strong>s agrandissements successifs de la vil<strong>le</strong> entrechaque siège ou changement de souveraineté :1. Siège de 1128, par Louis <strong>le</strong> Gros, comte de Flandres (la vil<strong>le</strong> fut défen<strong>du</strong>e par Thierry d’Alsace).2. Siège de 1213 par Philippe-Auguste (défense par Ferrand de Portugal).3. Siège de 1296, par Philippe <strong>le</strong> Bel.4. Siège de 1304, de nouveau par Philippe <strong>le</strong> Bel.5. Siège de 1667, par Louis XIV.6. Siège de 1706, par <strong>le</strong> Prince Eugène (défense par <strong>le</strong> <strong>du</strong>c de Bouff<strong>le</strong>rs).7. Siège de 1792, par <strong>le</strong> <strong>du</strong>c de Saxe-Teschen.168• [MANUSCRIT - LITURGIE] - Livre à l’usage de l’églisede Rosni sous Vincenne. Contenant <strong>le</strong>s offices de Sainte Geneviève,<strong>du</strong> S. Nom de Jésus, de la Translation de Sainte Geneviève, & <strong>le</strong>Messe de Ste Geneviève, & la messe de Ste Geneviève des Ardens.Fait par <strong>le</strong>s ordres de M. Desmares Prieur Curé de Rosni. Paris,Berthot, 1785, (début XIX e ), in-4, titre calligraphié dans desencadrements floraux et avec bel<strong>le</strong> vignette aquarellée, 164 pp.,musique en notation carrée, ornements typographiques aquarellés,[3] ff. n. ch. (Pour <strong>le</strong> Carême), [41] ff. vierges, basane modeste,dos lisse orné de fi<strong>le</strong>ts, guirlandes et f<strong>le</strong>urons dorés, tranchesmouchetées (reliure <strong>du</strong> XIX e s.). Un mors sup. fen<strong>du</strong> sur 6 cm,coiffé sup. abîmée, surcharges manuscrits sur <strong>le</strong>s gardes. 1.200 €Tant la date de la reliure que cel<strong>le</strong> de l’ex-libris manuscrit des premières gardes(Louis-Adrien-Victor Poulain de Rosny, 17 février 1808), tant <strong>le</strong> sty<strong>le</strong> de lacalligraphie que celui des ornements floraux aquarellés militent en faveur d’unecopie <strong>du</strong> début XIX e d’un imprimé liturgique de la fin <strong>du</strong> XVIII e sièc<strong>le</strong> : l’adressecomme <strong>le</strong> titre sont ceux d’une impression classique. Le seul problème estqu’aucun exemplaire de l’ouvrage n’est recensé au CCF, ce qui ne sauraitd’ail<strong>le</strong>urs surprendre excessivement en ce qui concerne ces tirages liturgiquesà l’usage d’une seu<strong>le</strong> église. Il y en eut quantité, qui n’ont pas nécessairementsurvécu aux orages révolutionnaires, puis - événement encore plus calamiteuxau point de vue bibliographique - à l’imposition massive de l’unique liturgieromaine dans <strong>le</strong>s diocèses de France dès <strong>le</strong> milieu <strong>du</strong> XIX e sièc<strong>le</strong>.L’hypothèse suivante ne forme qu’une supposition élaborée, mais el<strong>le</strong> estprobab<strong>le</strong> : il s’agirait d’une copie faite lors de la restauration <strong>du</strong> culte après la signature <strong>du</strong> Concordat, pour servir à célébrer<strong>le</strong>s offices propres à Sainte-Geneviève dans cette petite paroisse dépendant de l’archidiocèse de Paris. En effet, depuis <strong>le</strong>sdispositions prises <strong>le</strong> 20 décembre 1803 par Mgr de Belloy, premier archevêque concordataire de Paris, <strong>le</strong>s restes de lapatronne de Paris furent transférés de la crypte de son ancienne église (démolie de 1801 à 1807) à cel<strong>le</strong> de Saint-Etienne<strong>du</strong>-Mont,et renouvelés <strong>le</strong>s rites et cérémonies de son culte tels qu’ils se pratiquaient sous l’Ancien Régime. Cette initiativeraviva <strong>le</strong> culte de la sainte dans tout l’archidiocèse.169• [ MANUSCRIT - SIEGE DE TOULON] - Récit de la reddition de Toulon aux Anglais, en 1793,glorieusement repris par <strong>le</strong>s Français, <strong>du</strong> siège de cette place, pendant 4 mois 1/2, des causes et des circonstances quil’ont précédé & suivi. S.l., s.d., (1793), in-folio, [41] pp. n. ch., couvertes d’une écriture fine, et assez lisib<strong>le</strong> (environ35/40 lignes par page), quelques ratures et biffures, en feuil<strong>le</strong>s, cousu. 3.500 €Très intéressante relation qui dresse un tab<strong>le</strong>au extrêmement comp<strong>le</strong>t des événements survenus à Toulon depuis laréception <strong>le</strong> 5 février 1793 <strong>du</strong> décret de la Convention relatif aux certificats de civisme, jusqu’aux fusillades <strong>du</strong> 21 décembre1793 au Champ-de-Mars, et l’installation d’une commission révolutionnaire. Les circonstances qui préparèrent la rébellionsont particulièrement détaillées, ainsi que <strong>le</strong>s conditions de vie des habitants, beaucoup plus que <strong>le</strong>s opérations militaires dela reprise de la vil<strong>le</strong>, qui sont plus évoquées que décrites, et en fait rapportées d’après des sources extérieures : en fait, c’estun tab<strong>le</strong>au de l’intérieur de Toulon que livre <strong>le</strong> manuscrit, ce qui laisse supposer que <strong>le</strong> rédacteur faisait partie des (rares)Toulonnais demeurés sur place pendant toute l’année 1793.On peut même préciser un peu. L’auteur anonyme, qui encadre <strong>le</strong> titre des mots « Liberté - Egalité » est un « patriote »,un républicain sans équivoque, et il condamne nettement la livraison de la place aux Anglais, tout en manifestant de lacompassion « in fine » pour <strong>le</strong>s victimes des massacres qui suivirent l’entrée des troupes dans la vil<strong>le</strong>. Il n’est pas impossib<strong>le</strong>qu’il ait fait partie des hommes arrêtés par <strong>le</strong>s insurgés et détenus dans <strong>le</strong>s ca<strong>le</strong>s <strong>du</strong> vaisseau Le Thémistoc<strong>le</strong>, qui servait deprison aux patriotes, tant il donne de détails sur ce navire, son incendie suite aux bombardements, et <strong>le</strong> sort de ses 300détenus, qui devaient se signa<strong>le</strong>r par <strong>le</strong>s excès de <strong>le</strong>ur répression envers <strong>le</strong>s habitants demeurés dans la vil<strong>le</strong> (7000 seu<strong>le</strong>mentsur plus de 22000).On joint : Coup<strong>le</strong>t patriotique sur la prise de Toulon (un bifeuil<strong>le</strong>t in-folio manuscrit, couvert d’une écriture très prochede celui <strong>du</strong> récit principal).
37, rue Saint-André-des-Arts, Paris (6 è ) 51170• [MANUSCRIT] - [BORY DE SAINT-VINCENT (Jean-Baptiste)]. Carnets. S.l., 1813-1845, 14 volumesin-12, couverts d’une écriture fine, relativement lisib<strong>le</strong>, chevrette ou demi-chevrette cerise, grenat ou bouteil<strong>le</strong>, doslisses muets, encadrements de doub<strong>le</strong>s fi<strong>le</strong>ts à froid sur <strong>le</strong>s plats, tranches dorées ou citron, ong<strong>le</strong>ts, <strong>le</strong> tout dans unemboîtage oblong de maroquin marine, dos lisse orné de fi<strong>le</strong>ts dorés et de guirlandes à froid, encadrement de doub<strong>le</strong>fi<strong>le</strong>t doré et de guirlande à froid sur <strong>le</strong>s plats (reliure moderne). Bel exemplaire. 23.000 €Les Carnets inédits de l’un des grands savants <strong>du</strong> XIX e sièc<strong>le</strong>.Exceptionnel<strong>le</strong> col<strong>le</strong>ction des Carnets survivants <strong>du</strong> grand naturaliste Geneviève-Jean-Baptiste-Marcellin Bory de Saint-Vincent (1778-1846), originaire d’Agen, discip<strong>le</strong> de Déodat de Dolomieu, et engagé dans l’armée dès 1799, un des membresde l’Expédition de Baudin vers <strong>le</strong>s Terres austra<strong>le</strong>s (mais il avait interrompu <strong>le</strong> périp<strong>le</strong> à l’Î<strong>le</strong> de France - aujourd’hui Maurice- pour cause de maladie).Chacun de ces carnets a été écrit en complétant, jour par jour, <strong>le</strong>s espaces libres d’exemplaires de l’ »Agenda des gensd’affaires, ou Tab<strong>le</strong>ttes portatives, uti<strong>le</strong>s à toutes <strong>le</strong>s classes <strong>du</strong> commerce », imprimé à Paris (chez Lefuel, puis Susse, etc.), maissur <strong>le</strong>squels, pour 1813, <strong>le</strong> mot « d’affaires » a été soigneusement biffé pour être remplacé par « quelconques ».Les quatorze carnets ne couvrent pas une période continue ; ils se répartissent de la façon suivante :I. 1813. - II. 1815. - III. 1816. - IV. 1817-1819 (<strong>le</strong>s notes des trois années, assez sommaires, sont placées à la suite dansun petit carnet, <strong>le</strong> seul au demeurant à contenir deux dessins de Bory, contrecollés, mais de 1819, il n’y a rien d’avril ànovembre). - V. 1820. - VI. 1821. - VII. 1831. - VIII. 1835. - IX. 1836. - X. 1837. - XI. 1838.- XII. 1839. - XIII. 1840. -XIV. Un carnet sans millésime, et avec beaucoup de manques (fin février, fin décembre), mais qui correspond à une annéecommençant un mercredi, et qui devrait donc être 1845, Bory notant la plupart des jours qu’il ne sort pas de chez lui, ce quiétait fréquemment <strong>le</strong> cas <strong>le</strong>s dernières années de sa vie en raison de ses problèmes cardiaques.Les autres carnets ont dû exister, certainement celui de 1814, puisque 1813 est noté « I » en première page, et 1816 « IV »,mais il est impossib<strong>le</strong> d’en connaître <strong>le</strong> sort.Tel<strong>le</strong> quel<strong>le</strong>, cette col<strong>le</strong>ction couvre donc différentes phases de la vie <strong>du</strong> naturaliste et voyageur :1. La fin de ses campagnes militaires (1813 et 1815), à savoir l’Espagne (1 er janvier - 20 mars 1813), l’Al<strong>le</strong>magne (2 mai - 11juil<strong>le</strong>t 1813), et la Campagne de l’Adour en défense <strong>du</strong> sud-ouest (7 octobre - 26 décembre 1813).II. La parenthèse des Cent-Jours, où, élu député d’Agen, il se signala par son « patriotisme » et fut donc l’objet, <strong>le</strong> 24 juil<strong>le</strong>t1815, d’une mesure de bannissement loin de Paris contenue dans la seconde partie de la fameuse Ordonnance <strong>du</strong> 24 juil<strong>le</strong>t1815, et qui touchait 38 personnalités. De ce fait, il <strong>du</strong>t s’exi<strong>le</strong>r et prit <strong>le</strong> chemin de la Normandie (mais il se trouvait encoreà Rouen <strong>le</strong> 1 er janvier 1816).- Seul <strong>le</strong> contenu de ces deux premiers carnets à fait l’objet d’une notice sommaire et assez anecdotique, contenant quelquesextraits, par <strong>le</strong>s soins de Romieux (Les Carnets de Bory de Saint-Vincent), une plaquette de 50 pages parue à l’adresse deMontauban en 1934, et d’ail<strong>le</strong>urs fort peu commune. Romieux a eu accès à l’intégralité de la col<strong>le</strong>ction des 14 carnets (cf.sa présentation à la page 12), mais il a choisi de n’en exploiter que deux, ceux correspondant à la fin de l’Empire et auxCent-Jours. -III. Les années d’exil (1816-1820), devenu inévitab<strong>le</strong> lorsque la loi <strong>du</strong> 12 janvier 1816 transformèrent <strong>le</strong> bannissement enexpulsion <strong>du</strong> royaume : Bory se rendit à Bruxel<strong>le</strong>s, puis Maastricht et Liège, enfin Berlin à partir de juin 1816, toujourspoursuivi par <strong>le</strong>s manœuvres à distance de la police française, et ne pouvant réel<strong>le</strong>ment se fixer nul<strong>le</strong> part. Un retourincognito à Bruxel<strong>le</strong>s se termina enfin lorsque <strong>le</strong> chargé d’affaires de la France à La Haye annonça au proscrit <strong>le</strong> vote de laloi d’amnistie de 1819 et la possibilité pour <strong>le</strong>s 38 de rentrer en France (14 décembre).IV. Le retour en France (1820-1821), avec deux carnets très mal tenus, couverts de biffures et au contenu mince et sansgrande consistance, ne permettant pas de documenter suffisamment <strong>le</strong>s conditions d’existence diffici<strong>le</strong> de l’auteur, ni sesréactions à l’actualité (rien en 1821 sur la mort de Napoléon). Il n’y a plus rien pour <strong>le</strong> reste de la période de la Restauration,