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Fr-23-07-201 - Algérie news quotidien national d'information

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2 > A L A U N ELE LIENK. DerrazLe procès dela « rue » apesé sur celuide la justiceLe procès des deux désormaiscoupables du meurtre, viol,séquestration de deux enfants àConstantine a surpris plus d’unpar son côté imprévu. « C’estvoulu », a-t-on commentéjustement pour éviter l’effet defoule et les récupérationspoliticiennes des rues comme il ya quelques mois. On s’ensouvient, les avocats de lachar’ia, de la loi du talion et de lamanip islamiste ont fait de cecrime un fonds de commerce quia joué sur l’émotion collective.Aujourd’hui, il semble qu’on avoulu éviter le débordementsécuritaire et la récupérationpoliticienne. Sauf qu’à bien lireles comptes rendus du procès, onaura compris que le« mal » est fait, à côté du crimecommis. Selon les sources, tousles avocats de la ville ont refuséd’assister les deux inculpés, eninfraction au droit d’assistancejuridique que mérite tout citoyenquel que soit le degré de soninculpation. Le dossier avait été« chouroukisé » dès les premiersjours et certains l’ont « islamisé »et « fissisé » à outrance. Au pointoù, avant-hier, le procès réeln’était qu’une formalitéadministrative. Le procèspopulaire ayant pris le dessus aupoint de paralyser la corporationdes avocats déjà très« conservatrice » et pénétrée parla culture chourouk. Les deuxinculpés ont eu droit donc à unprocès sans assistance, dit-on etla justice n’a pas hésité à fairedans le va-vite, contrairement àd’autres cas de crimes collectifset de massacres des années1990.Il ne s’agit pas ici de dire que lesdeux prévenus étaient innocents,la justice ayant tranché, mais derappeler que la justice doit lefaire dans la norme, la règle et laloi et pas sous pression. Leprocès des deux assassinssemble s’être déroulé sous lapression indirecte de la rue et,pis encore, la justice algériennese trouve aujourd’hui prise aupiège de ces lobbiesidéologiques qui culpabilisent laloi au nom de la char’ia. Et si desavocats en sont venus àconfondre émotion et devoir, loiet religion, c’est que le malsournois du secteur est profond.Le bâtonnat devrait réagir au plusvite pour remettre de l’ordre dansla « chambre » et la justicedevrait en tirer leçon de gestiondes lourds dossiers face à lapression des foules. Quant aux« politiques », ils doivent seréveiller à cette« chouroukisation » dangereusedes institutions et au retour despartisans de la char’ia sous leprétexte de la vengeancelégitime, de la loi du talion et de« l’Islam est la solution ». L’islamest une religion, la justice est uneinstitution et avocat est unmétier. Si on confond les trois, ondétruit les trois.Procès de l'affaire Haroune et BrahimUne défense au tirageau sortPlus de quatre mois après le drame qui a coûté la vie à Brahim et Haroune, le procès quidevait être exemplaire a tourné court. Les deux principaux accusés ont été condamnés à lapeine maximale. Le procès n'aura duré que quelques heures. La défense a failli à sa mission.Le procès clos avant-hier après-midi dèsl'annonce du verdict, laisse pourtant ungoût d'inachevé. Bien que les accusésaient été condamnés, il n'en reste pasmoins que l'attitude des avocats a été plutôt« inhabituelle ». En effet, personne n'a vouludéfendre les prévenus. « Comment le faire etprendre un tel risque. Toute la ville était présente.Comment défendre ces monstres ?Aucun avocat n'aurait pris un tel risque », nousconfie un juriste avant d'ajouter : « Ils étaient detoute façon condamnés avant le procès. Ils ontavoué leur crime. » Les robes noires de la ville,venus en nombre pour plaider la cause desfamilles des victimes ont toutefois refusé dedéfendre « Catastrophe » et « Mamine » ainsique leurs complices. Une situation qui auraitpu motiver un report du procès, chose invraisemblableet risquée en pareilles circonstances.« Après les faits, il y a eu des émeutes. Imaginezle report du procès, l'opinion publique et lesfamilles des victimes ne l'auraient jamaisaccepté. Il fallait en finir et le plus vite possible»,nous révèle un confrère, correspondant d'un<strong>quotidien</strong> arabophone qui a suivi l'affaire deprès.Le bâtonnier n'a pas d'autre alternative quede procéder par tirage au sort. Deux avocats se«C’est le double crime qui aému toute la nation, le tribunalcriminel deConstantine n’a pas jugé utile d’allerdans le fond de cette affaire tantles circonstances du crime et lesconditions dans lesquelles ont étédécouvert les corps des deuxenfants avaient bouleversé tout lemonde », estime M e Benarbi, avocatdu barreau de Tizi Ouzou au sujetdu déroulement du procès des deuxassassins et de leur complice, deBrahim et Haroune, à Constantine.Les faits du déroulement duprocès, avant-hier, tels que rapportéshier par les médias ont divisél’opinion locale à Tizi Ouzou. Si lesLes robes noires de la ville, venusen nombre pour plaider la causedes familles des victimes onttoutefois refusé de défendre« Catastrophe » et « Mamine »ainsi que leurs complices.ALGERIE NEWS Lundi 22 juillet <strong>201</strong>3initiés au droit n’ont pas apprécié le«bâclage» du procès, tout en refusantde commenter les peines, certainscitoyens estiment que les troismis en cause dans cette affaire «derare cruauté» ont eu ce qu’ils méritent.Le droit à la défense est consacrépar la loi algérienne, avancentles juristes que nous avons approchésà ce sujet. Pour eux, les troisprévenus devraient être présentésdevant la barre accompagnée deleur défense. Celle-ci, ajoutent –ils,a tous les droits d’exercer la défensequelle que soit la nature du délit oudu crime, et quelles que soient lespreuves a charge présentées par letribunal. «Je ne peux vous commenterle déroulement du procès etles conditions qui y seraient réuniessur la base des comptes rendus de lapresse, par contre si les auditions,notamment les réponses des inculpés,étaient inaudibles au public,notamment aux journalistes présents,cela dénote qu’il y a anguillesous roche », dira pour sa part M eZaïdi. Qu’à cela ne tienne, ce sontles « simples » citoyens, ayant euécho du procès, qui affichent leursoutien à la justice «quelles quesoient les tares qu’on veuille lui collerà propos de ce procès, car lestrois criminels n’ont eu que ce qu’ilsméritent », pensent Chabane, commerçant.Celui-ci qui dit se mettre àretrouvent « malgré eux » à défendre les indéfendables.« Leurs visages étaient fermes.Certains de leurs gestes à l'égard des présents,totalement hostiles aux prévenus, indiquaientqu'ils n'y étaient pour rien. Ils auraient aimédéclarer qu'ils sont là par obligation », selontoujours notre confrère, décrivant ainsi l’ambiancedans laquelle s’est déroulé le procès.Aussi et selon certains témoignages, l'interventionde la défense était limitée au strict minimum.« Juste pour le respect de la procédure.Aucun témoin n'a été cité. » Les deux avocats nepouvaient, en aucun cas, mener la moindreaction puisqu'ils auraient dû consulter le dossier.Cela aurait nécessité un autre report pourpermettre à la défense de se préparer et deconsulter le dossier. « C'est au moment de ladiffusion de certains extraits vidéo des aveuxque les deux avocats de la défense avaient comprisque toute tentative de gagner du temps neservirait absolument à rien».La tension était palpable. Un important dispositifsécuritaire a été déployé afin de parer àtoute éventualité. Les familles des deux victimesattendaient avec impatience le verdict et réagissaientaux déclarations maladroites et cafouilleusesdes deux principaux prévenus. Lesregards se croisent. Le président de la séanceintervenait de temps à autre en posant certainesquestions. A chaque fois, il inciteMamine, le plus âgé des accusés, àrépondre sans crainte. Les interventionsde la défense ont été très rares. Aprèsune suspension de séance de quelquesminutes, le procès reprend. C'est lemoment du verdict. Le juge retient leréquisitoire du procureur général etcondamne les deux principaux accusésà la peine capitale. Les deux autres complicessont condamnés à de lourdes peines. Les accuséssont immédiatement évacués. Les famillesdes victimes expriment alors leur soulagement.Les deux avocats de la défense, selon les témoignages,ont eux aussi, vite fait de quitter lepalais de justice. Il semblerait que personne nefera appel du verdict.Y.C.L’opinionla place des parents des victimes, estallé jusqu’à réclamer la peine demort exécutable contre les deuxprincipaux auteurs de ce doublecrime contre des enfants de 9 et 10ans. Même avis est partagé par lesdeux clientes retrouvées dans lemagasin d’alimentation général deChabane. Si l’une d’entre elles n’esttoujours pas mariée, donc ignore laperte d’un enfant », l’autre, mamande trois enfants, dont l’un a lemême âge que Haroune, c’est-àdire9 ans, approuve la sentence ducommerçant. Sauf que celui-ciregrette que ce genre de jugementn’est prononcé que contre ce genrede criminel. Pour lui, « l’Etat algé-

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