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Formation Professionnelle Agricole et Lutte contre la pauvreté en

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81.4 Initiatives <strong>et</strong> Expéri<strong>en</strong>ces de lutte <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é :Compte t<strong>en</strong>u de <strong>la</strong> complexité de <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> ses <strong>en</strong>jeux pour le développem<strong>en</strong>t, ilest impératif de concevoir <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> œuvre des stratégies efficaces de réduction de<strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é, qui compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> <strong>la</strong> répartition des ressources <strong>et</strong> des moy<strong>en</strong>s <strong>en</strong>treles hommes <strong>et</strong> les femmes pauvres, les processus de changem<strong>en</strong>t qu'ils subiss<strong>en</strong>t, lesmécanismes d'exclusion <strong>et</strong> de discrimination qui les pénalis<strong>en</strong>t <strong>et</strong> les rapports <strong>en</strong>tr<strong>et</strong>ous ces facteurs <strong>et</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é. C'est pourquoi, nous voulons par ce chapitre exposerles approches de lutte <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é de certains bailleurs de fonds ainsi quel'initiative marocaine <strong>et</strong> l'expéri<strong>en</strong>ce ma<strong>la</strong>isi<strong>en</strong>ne dans ce domaine.1.4.1 Approche compréh<strong>en</strong>sive <strong>et</strong> à multiples fac<strong>et</strong>tes:C<strong>et</strong>te approche de réduction de pauvr<strong>et</strong>é se veut compréh<strong>en</strong>sive pour élever lescapacités d'ordre politique, socioculturelle, humaine <strong>et</strong> protecteur de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionpauvre. Elle ti<strong>en</strong>t compte <strong>en</strong> même temps de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t social dans lequelexiste <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é. Les facteurs sociaux tel que <strong>la</strong> discrimination <strong>et</strong> l'exclusion sontresponsables de <strong>la</strong> création de <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> peuv<strong>en</strong>t faire obstacle aux efforts de <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion rurale à se soustraire à <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é.Certains bailleurs de fonds concernés par le développem<strong>en</strong>t international recour<strong>en</strong>t àc<strong>et</strong>te approche <strong>en</strong> essayant de combiner les initiatives compréh<strong>en</strong>sives qui cibl<strong>en</strong>t lespauvres avec des mesures pour changer les conditions sociales dans lesquels ilsviv<strong>en</strong>t. Par exemple, <strong>la</strong> JICA apporte son assistance à trois niveaux 13 : Assistance directe aux pauvres ou leurs communautés; Assistance aux ag<strong>en</strong>ces gouvernem<strong>en</strong>tales locales <strong>et</strong> ONG pour améliorer lesservices aux pauvres; Assistance au gouvernem<strong>en</strong>t pour m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> œuvre des mesures <strong>contre</strong> <strong>la</strong>pauvr<strong>et</strong>é.C<strong>et</strong>te assistance compréh<strong>en</strong>sive embrasse divers domaines comme <strong>la</strong> nutrition,l'éducation, <strong>la</strong> santé, les conditions de vie, l'infrastructure <strong>et</strong> les activitéséconomiques.1.4.2 L'INDH : Initiative Marocaine de <strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>la</strong> Pauvr<strong>et</strong>éAu Maroc, une véritable stratégie à moy<strong>en</strong> terme de lutte <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é avec desobjectifs c<strong>la</strong>ires, des résultats à atteindre, une méthodologie de travail, uneorganisation institutionnelle, un financem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> un cal<strong>en</strong>drier de réalisation, n'a vu lejour qu'après le discours de Sa Majesté le Roi Mohamed VI <strong>en</strong> mai 2005, dans lequelil a dressé <strong>la</strong> philosophie <strong>et</strong> le contours de l'Initiative Nationale de Développem<strong>en</strong>thumain (INDH).13 - overview of poverty alleviation in www.jica.go.jp<strong>Formation</strong> <strong>Professionnelle</strong> <strong>Agricole</strong> <strong>et</strong> <strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>en</strong> milieu rural : Quelle Synergie àdévelopper? –Larbi Toumi - 24/03/2008


9Comme c'est une initiative <strong>en</strong> cours de réalisation, nous ne prét<strong>en</strong>dons pas discuterses résultas mais <strong>la</strong> conception <strong>et</strong> <strong>la</strong> démarche de son é<strong>la</strong>boration nous sembl<strong>en</strong>tpertin<strong>en</strong>tes de les prés<strong>en</strong>ter. L'INDH <strong>en</strong> ligne avec les Objectifs du Développem<strong>en</strong>tdu Millénaire, a pour objectif de faire face à certains défis dont : Réduire <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é, <strong>la</strong> précarité <strong>et</strong> l'exclusion sociale; Instaurer une dynamique <strong>en</strong> faveur de développem<strong>en</strong>t humain; Reconnaître <strong>la</strong> dignité de l'homme; R<strong>en</strong>forcer <strong>la</strong> cohésion sociale.Elle est basée sur une démarche territorialisé reposant sur : La p<strong>la</strong>nification stratégique :• La programmation des actions INDH est effectuée selon un processusde p<strong>la</strong>nification stratégique, basée sur un diagnostic rigoureux, unedéfinition d'objectifs précis <strong>et</strong> l’expression des besoins par lespopu<strong>la</strong>tions concernées.• Les conseils élus sont invités à effectuer une relecture de leur p<strong>la</strong>n dedéveloppem<strong>en</strong>t économique <strong>et</strong> social privilégiant l'aspectdéveloppem<strong>en</strong>t humain. La synergie :• Nécessité de réaliser <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> converg<strong>en</strong>ce des programmes sectoriels,<strong>en</strong> particulier sur les zones les plus défavorisées.• Nécessité de m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> cohér<strong>en</strong>ce les programmes sectoriels <strong>et</strong> lesactions des collectivités locales.C<strong>et</strong>te initiative s'ét<strong>en</strong>d sur les 5 prochaines années à partir de 2006 avec unprogramme prioritaire <strong>en</strong> 2005. Quatre programmes prioritaires ont été id<strong>en</strong>tifiésavec une articu<strong>la</strong>tion institutionnelle avec les collectivités locales <strong>et</strong> les autrespart<strong>en</strong>aires associés : programme de lutte <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>en</strong> milieu rural; programme de lutte <strong>contre</strong> l'exclusion sociale <strong>en</strong> milieu urbain; programme de lutte <strong>contre</strong> <strong>la</strong> précarité; programme transversalLe dispositif institutionnel prévu pour <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> œuvre de l'INDH est le suivant :• Au niveau local : des comités locaux de développem<strong>en</strong>t humain sont mis <strong>en</strong>p<strong>la</strong>ce compr<strong>en</strong>ant des élus, des représ<strong>en</strong>tants des service locaux <strong>et</strong> desassociations. Ces comités ont pour mission : l'é<strong>la</strong>boration de l'initiative locale de développem<strong>en</strong>t humain (ILDH); <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> œuvre opérationnelle des proj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> des actions r<strong>et</strong><strong>en</strong>ues auniveau local<strong>Formation</strong> <strong>Professionnelle</strong> <strong>Agricole</strong> <strong>et</strong> <strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>en</strong> milieu rural : Quelle Synergie àdévelopper? –Larbi Toumi - 24/03/2008


10• Au niveau provincial : des comités provinciaux de développem<strong>en</strong>t humainsont mis <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce, compr<strong>en</strong>ant des élus, des représ<strong>en</strong>tants de servicesdéconc<strong>en</strong>trés <strong>et</strong> des associations. Ces comités ont pour mission : <strong>la</strong> validation de l'ILDH – <strong>la</strong> contractualisation; le déblocage des fonds -supervision; <strong>la</strong> maîtrise d'œuvre : confiée de manière contractuelle aux servicesdéconc<strong>en</strong>trés, établissem<strong>en</strong>ts publics, collectivités locales, associations<strong>et</strong> secteur privé.• Au niveau régional : cohér<strong>en</strong>ce globale des ILDH; converg<strong>en</strong>ce des programmes avec l'INDH; pilotage du programme de lutte <strong>contre</strong> <strong>la</strong> précarité;• Au niveau c<strong>en</strong>tral : Comité interministériel stratégique présidé par Monsieur le PremierMinistre, composé des membres du Gouvernem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> des organismes<strong>et</strong> des établissem<strong>en</strong>ts publics; Comité de direction présidé par le Premier Ministre <strong>et</strong> composé desdépartem<strong>en</strong>ts de l'Intérieur, des Finances, de Développem<strong>en</strong>t Social <strong>et</strong>de Développem<strong>en</strong>t RuralLe rôle du niveau c<strong>en</strong>tral est de définir le cadrage budgétaire, de fixer l'allocationdes ressources, d'assurer le suivi général des indicateurs de développem<strong>en</strong>t humain<strong>et</strong> d'effectuer l'évaluation générale de l'INDH, d'assurer <strong>la</strong> communicationinstitutionnelle <strong>et</strong> <strong>la</strong> promotion de <strong>la</strong> coopération internationale.Quel est le Rôle de <strong>la</strong> <strong>Formation</strong> dans l’INDH?Depuis le démarrage de l'INDH au Maroc, elle s'est focalisée ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t sur 4types d'activités à savoir :- Activités génératrices de rev<strong>en</strong>u;- Souti<strong>en</strong> à l'accès aux équipem<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> services sociaux de base- Souti<strong>en</strong> aux actions d'animation sociale, culturelle <strong>et</strong> sportive;- Souti<strong>en</strong> au r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> gouvernance <strong>et</strong> des capacités locales.Ce n'est qu'<strong>en</strong> 2007, qu'une att<strong>en</strong>tion particulière à été accordée à <strong>la</strong> formation <strong>en</strong> tantque stratégie d'appui à l'INDH puisque 18 000 personnes 14 ont bénéficié de <strong>la</strong>formation <strong>et</strong> le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t de capacités dans diverse domaines comme l'ingénieriesociale, l'évaluation, le suivi <strong>et</strong> <strong>la</strong> gestion financière des proj<strong>et</strong>s. Il nous semble que <strong>la</strong>formation limitée à certains modules accompagnateurs des activités ou proj<strong>et</strong>sgénérateurs de rev<strong>en</strong>u, est insuffisante pour aider <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion pauvre à sesoustraire efficacem<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é. La programmation d'un p<strong>la</strong>n national à moy<strong>en</strong>terme de formation dans différ<strong>en</strong>ts métiers porteurs <strong>en</strong> matière d'emploi <strong>et</strong> dédié auxdiffér<strong>en</strong>tes catégories des ménages pauvres (jeunes, femmes, éleveurs, agriculteurs,14 - Le Quotidi<strong>en</strong> Le Matin,'' Spécial 2007'', du Lundi 31 Décembre 2007<strong>Formation</strong> <strong>Professionnelle</strong> <strong>Agricole</strong> <strong>et</strong> <strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>en</strong> milieu rural : Quelle Synergie àdévelopper? –Larbi Toumi - 24/03/2008


11artisans,…) <strong>en</strong> vue de l'acquisition des compét<strong>en</strong>ces techniques <strong>et</strong> professionnellesnécessaires, est de nature à les aider à trouver un emploi stable ou monter des proj<strong>et</strong>sde création de micro-<strong>en</strong>treprises.Cep<strong>en</strong>dant, les défis imposés à <strong>la</strong> réussite de l'INDH sont énormes au regard de <strong>la</strong>taille de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion vulnérable au Maroc, outre les popu<strong>la</strong>tions pauvres, 50 % quiviv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> dessus du seuil de <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é sont considérés comme vulnérables auxintempéries, aux ma<strong>la</strong>dies ou à <strong>la</strong> perte d'un emploi. Ce groupe est extrêmem<strong>en</strong>timportant à surveiller <strong>et</strong> à atteindre <strong>en</strong> lui offrant les opportunités nécessaires pourqu'il puisse participer à <strong>la</strong> croissance <strong>et</strong> avoir accès aux services de base. Lespolitiques de lutte <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é adoptées ces dernières années sont focalisés surles symptômes sociaux de <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> cherch<strong>en</strong>t à améliorer les conditions de viedes pauvres à travers des palliatifs sociaux. Ainsi, même si ces politiques réussiss<strong>en</strong>tà améliorer les conditions des groupes ciblés, elles ne constitu<strong>en</strong>t pas pour autant desremèdes aux causes structurelles de <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é à l'échelle nationale. Les dép<strong>en</strong>sespubliques consacrées aux secteurs sociaux, bi<strong>en</strong> qu'à <strong>la</strong> hausse, ont toujours étéinsuffisantes pour remédier au problème de <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> réduire <strong>la</strong> vulnérabilité,d'autant plus qu'elles ne sont souv<strong>en</strong>t pas accompagnées par des stratégies dedéveloppem<strong>en</strong>t économique qui puiss<strong>en</strong>t profiter aux pauvres.1.4.3 L'Expéri<strong>en</strong>ce Ma<strong>la</strong>isi<strong>en</strong>ne :Pourquoi le choix de <strong>la</strong> Ma<strong>la</strong>isie?Par ce paragraphe, nous voulons <strong>en</strong> premier lieu prés<strong>en</strong>ter <strong>la</strong> stratégie ma<strong>la</strong>isi<strong>en</strong>ne<strong>en</strong> matière de lutte <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é qui nous semble très pertin<strong>en</strong>te sur les p<strong>la</strong>nsconception <strong>et</strong> é<strong>la</strong>boration ainsi que sur le p<strong>la</strong>n de résultats. En second lieu, nousvoulons tirer les leçons principales de l'expéri<strong>en</strong>ce ma<strong>la</strong>isi<strong>en</strong>ne dans le domaine de <strong>la</strong>lutte <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é.Aujourd'hui, <strong>la</strong> Ma<strong>la</strong>isie est considérée parmi les pays développés du Sud EstAsiatique. Durant <strong>la</strong> période 2001-2005, <strong>la</strong> Ma<strong>la</strong>isie a réussi à maint<strong>en</strong>ir un tauxannuel de croissance de + 5% <strong>et</strong> a dégagé un PNB assez conséqu<strong>en</strong>t. Le rev<strong>en</strong>unational par capital a été de l'ordre de 4470 dol<strong>la</strong>rs EU <strong>en</strong> 2005 15 .Ayant eu son indép<strong>en</strong>dance <strong>en</strong> 1957, <strong>la</strong> Ma<strong>la</strong>isie a pu réduire <strong>en</strong> l'espace de 50 ans, l<strong>et</strong>aux de pauvr<strong>et</strong>é à – 5%, ce qui constitue une réussite de grande importance pour lesPVD ayant eu leur indép<strong>en</strong>dance <strong>en</strong> année simi<strong>la</strong>ire. D'où <strong>la</strong> nécessité de s'inspirerde l'expéri<strong>en</strong>ce ma<strong>la</strong>isi<strong>en</strong>ne dans ce domaine. En eff<strong>et</strong>, les résultas probants <strong>en</strong>matière de réduction de <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é s'illustr<strong>en</strong>t, durant <strong>la</strong> période 1970 à 2005,comme suit 16 : Une réduction du taux de <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>en</strong> milieu urbain de 24,6% à 2,5%; Une réduction du taux de pauvr<strong>et</strong>é <strong>en</strong> milieu rural de 57,6% à 11,9%.15 - Dato Mohamed Tajudin Bin Bakar, '' Ma<strong>la</strong>ysia in Brief'', MTCP/INFRA, April 200716 - Dato Mohamed Tajudin Bin Bakar (April 2007), op.cit.<strong>Formation</strong> <strong>Professionnelle</strong> <strong>Agricole</strong> <strong>et</strong> <strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>en</strong> milieu rural : Quelle Synergie àdévelopper? –Larbi Toumi - 24/03/2008


14Schéma 2 : Réguler <strong>et</strong> Générer les résultats positifs dans l’économie deMarchéCroissanceEmpowerm<strong>en</strong>t de <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tionEtat / BonneGouvernanceEconomie de <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tionParticipation équitableDurabilitéEconomieMarchandeRéduction de<strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>éSource : Dato Tajudin Bin Bakar : MTCP/ INFRA/ Juill<strong>et</strong> 2006L'état par le biais de <strong>la</strong> bonne gouvernance <strong>et</strong> une ouverture à une économiemondiale, doit jouer le rôle de régu<strong>la</strong>teur <strong>et</strong> générateur de r<strong>et</strong>ombées positives de <strong>la</strong>croissance économique sur <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, notamm<strong>en</strong>t <strong>la</strong> pauvre, <strong>en</strong> assurant unerépartition équitable <strong>et</strong> <strong>en</strong> l'aidant à s'auto-développer <strong>et</strong> participer dans <strong>la</strong> croissancedu pays. Par conséqu<strong>en</strong>t, <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion vulnérable <strong>et</strong> pauvre devi<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plusréduite si l'état assure avec efficacité <strong>et</strong> effici<strong>en</strong>ce c<strong>et</strong>te fonction de régu<strong>la</strong>teur <strong>et</strong>générateur.<strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é: Ag<strong>en</strong>da NationalPartant des principaux problèmes <strong>et</strong> <strong>en</strong>jeux de <strong>la</strong> réduction de <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é énumérés,ci-après, le Gouvernem<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> Ma<strong>la</strong>isie a géré ces problèmes <strong>et</strong> crises <strong>en</strong> lestransformant <strong>en</strong> opportunités de développem<strong>en</strong>t, ce qui a nécessité un <strong>en</strong>gouem<strong>en</strong>tde toute une nation pour réussir ce pari :<strong>Formation</strong> <strong>Professionnelle</strong> <strong>Agricole</strong> <strong>et</strong> <strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>en</strong> milieu rural : Quelle Synergie àdévelopper? –Larbi Toumi - 24/03/2008


151. Souffrance <strong>et</strong> privation;2. Accessibilité aux besoins fondam<strong>en</strong>taux;3. Atteindre les pauvres;4. Système de distribution (livraison)5. Engagem<strong>en</strong>t politique <strong>et</strong> gouvernem<strong>en</strong>tal;6. La Croissance n'atteint pas équitablem<strong>en</strong>t les pauvres <strong>et</strong> les pauvres necontribu<strong>en</strong>t pas significativem<strong>en</strong>t dans <strong>la</strong> croissance;7. La Croissance se mainti<strong>en</strong>t elle-même à travers l'épargne des ménages <strong>et</strong>l'investissem<strong>en</strong>t public sout<strong>en</strong>u par l'imposition des ménages;8. L'ampleur <strong>et</strong> l'ét<strong>en</strong>due de <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é dans n'importe quel pays donnédép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t de 2 facteurs :• Le niveau moy<strong>en</strong> du rev<strong>en</strong>u national;• Le degré d'inégalité dans sa distribution. Par conséqu<strong>en</strong>t, pourn'importe niveau donné de rev<strong>en</strong>u national par capital : plus <strong>la</strong>distribution est inégale, plus l'incid<strong>en</strong>ce de <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é est grande. Demême, pour n'importe distribution donnée, plus le niveau moy<strong>en</strong> durev<strong>en</strong>u est bas, plus l'incid<strong>en</strong>ce de <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é est grande.Le schéma suivant illustre l'ag<strong>en</strong>da national de <strong>la</strong> Ma<strong>la</strong>isie pour lutter <strong>contre</strong> <strong>la</strong>pauvr<strong>et</strong>é 21 :21 - Dato Mohamed Tajudin Bin Bakar (May 2006), op.cit.<strong>Formation</strong> <strong>Professionnelle</strong> <strong>Agricole</strong> <strong>et</strong> <strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>en</strong> milieu rural : Quelle Synergie àdévelopper? –Larbi Toumi - 24/03/2008


16Schéma 3 : Réduction de <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é : Ag<strong>en</strong>da National (depuis 1957)MRPD (pauvr<strong>et</strong>é rurale)/ Ministère de logem<strong>en</strong>t <strong>et</strong>gouvernem<strong>en</strong>t local (pauvr<strong>et</strong>é urbaine)Gouvernem<strong>en</strong>t deMa<strong>la</strong>isieAutres ministères/Ag<strong>en</strong>ce/ Départem<strong>en</strong>tsGouvernem<strong>en</strong>t dirigeGouvernem<strong>en</strong>t : Réguler <strong>et</strong> Générer<strong>la</strong> croissance <strong>et</strong> les résultats positifsSecteur privé/ ONGMécanismes de gestion souples du Gouvernem<strong>en</strong>tInfrastructures fondam<strong>en</strong>tales / Equipem<strong>en</strong>tCapital humainMicro-financeDéveloppem<strong>en</strong>t durableMarchéAutresRoutesEau <strong>et</strong> ElectricitéSanté, Education ….<strong>et</strong>c.Education ; formationCompét<strong>en</strong>ces ; savoirEntrepr<strong>en</strong>ariats ….<strong>et</strong>c .AtteindreEt<strong>en</strong>dreT<strong>en</strong>dreAccessibilitéLes pauvres / Les plus pauvresPauvr<strong>et</strong>éSource : Dato Tajudin Bin Bakar : MTCP/ INFRA/ Juill<strong>et</strong> 2007<strong>Formation</strong> <strong>Professionnelle</strong> <strong>Agricole</strong> <strong>et</strong> <strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>en</strong> milieu rural : Quelle Synergie à développer? –Larbi Toumi - 24/03/2008


17Principales Leçons dudit Ag<strong>en</strong>da :La lecture <strong>et</strong> l'analyse de c<strong>et</strong> ag<strong>en</strong>da nous donn<strong>en</strong>t des élém<strong>en</strong>ts de réflexion sur lesprincipales leçons à tirer <strong>en</strong> matière de lutte <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é. Ces principalesleçons peuv<strong>en</strong>t être prés<strong>en</strong>tées comme suit:1. <strong>la</strong> première leçon qui survi<strong>en</strong>t à l'esprit est le fait que <strong>la</strong> Ma<strong>la</strong>isie depuis <strong>la</strong>date de son indép<strong>en</strong>dance, a considéré <strong>la</strong> réduction de <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é une prioriténationale autour de <strong>la</strong>quelle, il y a un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t politique <strong>et</strong> un<strong>en</strong>gouem<strong>en</strong>t de toute une nation avec toutes ses composantes.2. <strong>la</strong> coordination, <strong>la</strong> synchronisation <strong>et</strong> <strong>la</strong> synergie des efforts de lutte <strong>contre</strong> <strong>la</strong>pauvr<strong>et</strong>é <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>ts ministères, ag<strong>en</strong>ces <strong>et</strong> départem<strong>en</strong>ts duGouvernem<strong>en</strong>t, sont capitales pour lutter <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é.3. <strong>la</strong> fonction de régu<strong>la</strong>teur <strong>et</strong> générateur est assuré par le Gouvernem<strong>en</strong>t quidirige <strong>et</strong> gère c<strong>et</strong> ag<strong>en</strong>da national dans l'objectif d'atteindre un développem<strong>en</strong>téquilibré <strong>et</strong> durable.4. l'id<strong>en</strong>tification des principaux sous secteurs auxquels le Gouvernem<strong>en</strong>t doittravailler <strong>en</strong> apportant un mécanisme de gestion souple <strong>et</strong> un souti<strong>en</strong> trèsfort. Ces sous secteurs concern<strong>en</strong>t :o les infrastructures de base <strong>et</strong> les équipem<strong>en</strong>ts;o le capital humain;o <strong>la</strong> micro-finance;o le développem<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> terre;o le marché5. l'établissem<strong>en</strong>t d'un part<strong>en</strong>ariat efficace avec le secteur privé <strong>et</strong> les ONG afinqu'ils contribu<strong>en</strong>t dans <strong>la</strong> réalisation de c<strong>et</strong> ag<strong>en</strong>da.6. c<strong>et</strong> ag<strong>en</strong>da a été conçu <strong>et</strong> é<strong>la</strong>boré de manière à ce qu'il soit ét<strong>en</strong>due vers lespauvres <strong>et</strong> par conséqu<strong>en</strong>t améliorer leur accessibilité aux différ<strong>en</strong>tesopportunités offertes afin qu'ils puis<strong>en</strong>t contribuer dans <strong>la</strong> croissanceéconomique du pays.Pré-requis :Toutefois, un tel ag<strong>en</strong>da nécessite des pré-requis pour réussir. Ces pré-requis sont : stabilité politique; volonté politique; s<strong>en</strong>s de leadership; bonne gouvernance; vison spécifique, ciblée <strong>et</strong> objective; par <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>et</strong> pour <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.<strong>Formation</strong> <strong>Professionnelle</strong> <strong>Agricole</strong> <strong>et</strong> <strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>en</strong> milieu rural : Quelle Synergie àdévelopper? –Larbi Toumi - 24/03/2008


182. Rôle de l'Agriculture <strong>et</strong> de <strong>la</strong> FPA dans <strong>la</strong> lutte <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>érurale:D'une manière générale dans les PVD, les problèmes de <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é sont liésnotamm<strong>en</strong>t à l'agriculture <strong>et</strong> au secteur rural. Ce dernier est caractérisé par une faibleproductivité agricole, un manque de sources de rev<strong>en</strong>us, de capacités, decompét<strong>en</strong>ces <strong>et</strong> d'opportunités ainsi qu'un faible taux d'alphabétisation. Aujourd'hui,ce secteur semble être <strong>en</strong> difficulté pour répondre aussi bi<strong>en</strong> aux besoins d'unepopu<strong>la</strong>tion <strong>en</strong> forte expansion qu'aux besoins des rev<strong>en</strong>us des popu<strong>la</strong>tions rurales.Comme <strong>la</strong> majorité de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion pauvre à travers le monde vit <strong>en</strong> milieu rural,ses moy<strong>en</strong>s d'exist<strong>en</strong>ce dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t <strong>en</strong> grande partie de l'agriculture. Cep<strong>en</strong>dant, c<strong>et</strong>tepopu<strong>la</strong>tion n'a pas suffisamm<strong>en</strong>t d'avoirs ou actifs comme <strong>la</strong> terre, le capital, l<strong>et</strong>ravail <strong>et</strong> les compét<strong>en</strong>ces. Si <strong>la</strong> croissance économique est bénéfique à c<strong>et</strong>te catégoriede popu<strong>la</strong>tion, il est nécessaire qu'elle contribue à améliorer le peu d'avoirs dont elledispose.L'agriculture, comme par le passé, peut continuer à bi<strong>en</strong> remplir sa mission <strong>et</strong> assurerà ce que <strong>la</strong> production alim<strong>en</strong>taire mondiale se mainti<strong>en</strong>ne au même niveau de <strong>la</strong>croissance de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion humaine <strong>et</strong> par conséqu<strong>en</strong>t, contribuer à <strong>la</strong> réduction de<strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é à travers <strong>la</strong> réalisation des ODM 22 . Toutefois, c<strong>et</strong>te image n'est pascommune à tous sur le p<strong>la</strong>n international. L'Afrique, ces 20 dernières années, a connuun déclin de <strong>la</strong> productivité par capital <strong>et</strong> de <strong>la</strong> production alim<strong>en</strong>taire. Lespopu<strong>la</strong>tions rurales qui viv<strong>en</strong>t de l'agriculture se trouv<strong>en</strong>t confrontés à de nombreuxdéfis notamm<strong>en</strong>t l'accès à <strong>la</strong> terre, le financem<strong>en</strong>t, le marché <strong>et</strong> <strong>la</strong> compétitivité accruepour les ressources <strong>en</strong> eau.Souv<strong>en</strong>t les stratégies de lutte <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é établies par les PVD définiss<strong>en</strong>td'ambitieux objectifs de croissance <strong>et</strong> p<strong>la</strong>c<strong>en</strong>t l'agriculture comme composanteprincipale, mais om<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t de se poser <strong>la</strong> question des moy<strong>en</strong>s efficaces de m<strong>et</strong>trel'agriculture au service de développem<strong>en</strong>t, notamm<strong>en</strong>t à des fins de réduction de <strong>la</strong>pauvr<strong>et</strong>é. L'agriculture peut jouer trois principaux rôles dans <strong>la</strong> lutte <strong>contre</strong> <strong>la</strong>pauvr<strong>et</strong>é :• à travers <strong>la</strong> contribution à <strong>la</strong> croissance économique <strong>et</strong> à <strong>la</strong> qualité de c<strong>et</strong>tecroissance <strong>en</strong> termes de ses bénéfices aux pauvres;• comme une stratégie de moy<strong>en</strong>s d'exist<strong>en</strong>ce pour des c<strong>en</strong>taines de millionsde pauvres par le monde;• à travers <strong>la</strong> gestion durable des ressources naturelles.Dans ce s<strong>en</strong>s, le rapport de <strong>la</strong> BM 23 sur ''l'Agriculture au service de développem<strong>en</strong>t'' amis <strong>en</strong> relief les deux principales constatations suivantes :• le rôle de l'agriculture dans <strong>la</strong> réduction de <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é;22 - Objectifs de Développem<strong>en</strong>t du Millénaire23 - Banque Mondiale (2008), op.cit.<strong>Formation</strong> <strong>Professionnelle</strong> <strong>Agricole</strong> <strong>et</strong> <strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>en</strong> milieu rural : Quelle Synergie àdévelopper? –Larbi Toumi - 24/03/2008


19• les moy<strong>en</strong>s par lesquels l'agriculture peut être mis efficacem<strong>en</strong>t au service dedéveloppem<strong>en</strong>tNous consacrerons ce chapitre aux différ<strong>en</strong>tes contributions de l'agriculture dans <strong>la</strong>lutte <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é, ainsi que le rôle de <strong>la</strong> FPA, considérée comme axestratégique de développem<strong>en</strong>t agricole <strong>et</strong> rural.2.1 Rôle de l'agriculture dans <strong>la</strong> lutte <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é:Pour réduire <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é, les économies doiv<strong>en</strong>t croître, substantiellem<strong>en</strong>t, plusrapidem<strong>en</strong>t que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Les questions de distribution sont importantes mais <strong>la</strong>croissance par capital est aussi ess<strong>en</strong>tielle pour générer les opportunités des moy<strong>en</strong>sd'exist<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> financer les services publics. L'agriculture, <strong>en</strong> tant que source de propoorgrowth, a une part conséqu<strong>en</strong>te dans les économies de <strong>la</strong> plupart des PVD. EnAfrique, l'agriculture emploi les 2/3 de <strong>la</strong> force du travail <strong>et</strong> contribue pour 37% duPNB <strong>et</strong> à <strong>la</strong> moitié des exportations. En Sud de l'Asie, l'agriculture continue àgénérer 27% du PNB (re<strong>la</strong>tivem<strong>en</strong>t moins qu'il y a un quart de siècle) <strong>et</strong> constitue unesource très importante de richesse 24 . Elle a une grande influ<strong>en</strong>ce sur <strong>la</strong> performanceéconomique des autres secteurs.D'après une étude commanditée par le DFID 25 sur <strong>la</strong> croissance économique des paysde l'Afrique Subsahari<strong>en</strong>ne ayant touché 4 secteurs à savoir : l'agriculture, lesindustries de transformation, le tourisme <strong>et</strong> les mines, il a été indiqué lesobservations suivantes : L'exportation pour l'Afrique est à prés<strong>en</strong>t <strong>la</strong> seule voie prom<strong>et</strong>teuse de <strong>la</strong>croissance. Même si l'Afrique représ<strong>en</strong>te une toute p<strong>et</strong>ite fraction ducommerce mondial <strong>et</strong> que ses exportations sont, dans <strong>la</strong> plupart des cas, <strong>en</strong>dessous de leur niveau il y a trois déc<strong>en</strong>nies, les pot<strong>en</strong>tialités d'expansion sonténormes; Une augm<strong>en</strong>tation remarquable des exportations peut prov<strong>en</strong>ir des industriesde transformation où les taux de croissance à long terme peuv<strong>en</strong>t être élevésqu'<strong>en</strong> agriculture, mais toute l'Afrique est <strong>en</strong> mesure d'exporter les produitsde l'industrie de transformation dans le futur prévisible. Pour plusieurs,l'agriculture, le tourisme <strong>et</strong> les mines offr<strong>en</strong>t aussi de meilleures perspectivespour l'exportation <strong>et</strong> <strong>la</strong> croissance; En ce qui concerne l'agriculture, l'acc<strong>en</strong>t est mis sur <strong>la</strong> technologie agricole <strong>et</strong>les institutions de mark<strong>et</strong>ing. Une productivité élevée des principales culturesd'exportation <strong>et</strong> des produits de cheptel est ess<strong>en</strong>tielle pour assurer <strong>la</strong>r<strong>en</strong>tabilité de ces produits pour les producteurs; La r<strong>en</strong>tabilité des 4 secteurs dép<strong>en</strong>d fondam<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t des politiquesgouvernem<strong>en</strong>tales. La macro-stabilité est nécessaire mais ne constitue pas unecondition suffisante pour <strong>la</strong> croissance;24 - Banque Mondiale (2008), op.cit.25 - Departm<strong>en</strong>t For International Developm<strong>en</strong>t of UK, '' B<strong>et</strong>ter livelihoods for poor people : the role ofagriculture'', consultation docum<strong>en</strong>t, May 2002<strong>Formation</strong> <strong>Professionnelle</strong> <strong>Agricole</strong> <strong>et</strong> <strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>en</strong> milieu rural : Quelle Synergie àdévelopper? –Larbi Toumi - 24/03/2008


20 Promouvoir un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t adéquat pour <strong>la</strong> croissance des industries d<strong>et</strong>ransformation n'est pas assez différ<strong>en</strong>t que celui du secteur agricole. Unestratégie de croissance est probablem<strong>en</strong>t vouée à l'échec <strong>en</strong> l'abs<strong>en</strong>ce dusouti<strong>en</strong> de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t sectoriel.Reflétant ceci <strong>et</strong> <strong>en</strong> manque d'alternatives sus-indiquées, l'agriculture reste <strong>la</strong> source<strong>la</strong> plus probable d'une croissance économique importante dans plusieurs PVD.L'expéri<strong>en</strong>ce historique recommande que <strong>la</strong> croissance agricole <strong>et</strong> l'augm<strong>en</strong>tation de<strong>la</strong> productivité agricole puiss<strong>en</strong>t être de pré-requis au développem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> à <strong>la</strong>croissance économique durable. Ceci était certainem<strong>en</strong>t le cas des pays développésdu monde qui ont connu une croissance économique rapide grâce à une croissanceagricole importante. Plusieurs raisons expliqu<strong>en</strong>t c<strong>et</strong>te importance 26 : L'agriculture fournit <strong>la</strong> première <strong>et</strong> <strong>la</strong> principale source de l'épargne desménages, considérée comme cruciale pour l'investissem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> l'innovationdans d'autres secteurs; Au début, le développem<strong>en</strong>t industriel est basé fréquemm<strong>en</strong>t sur les produitsagricoles; Les rev<strong>en</strong>us <strong>en</strong> hausse des p<strong>et</strong>its producteurs sont d'habitude dép<strong>en</strong>séslocalem<strong>en</strong>t sur les bi<strong>en</strong>s <strong>et</strong> services. Les estimations de l'eff<strong>et</strong> multiplicateurdes augm<strong>en</strong>tations des produits d'exploitation agricole sur d'autres secteurstourne autour de 1,3 à 1,9. En Inde, une addition de 10% du taux de croissanceagricole a montré <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion de 5% <strong>la</strong> croissance industrielle. Ceci est <strong>en</strong>mesure de faire monter <strong>la</strong> demande des produits agricoles <strong>et</strong> donc augm<strong>en</strong>terles rev<strong>en</strong>us ruraux; Plus loin, l'eff<strong>et</strong> de <strong>la</strong> croissance agricole sur <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é est à travers sonimpact sur les prix alim<strong>en</strong>taires. L'alim<strong>en</strong>tation est <strong>la</strong> majeure partie desdép<strong>en</strong>ses de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion pauvre urbaine <strong>et</strong> rurale. Les mécanismes demarché qui favoris<strong>en</strong>t l'approvisionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> d<strong>en</strong>rées alim<strong>en</strong>taires demanière régulière, stable <strong>et</strong> à prix bas, aid<strong>en</strong>t à créer <strong>la</strong> sécurité alim<strong>en</strong>taire <strong>et</strong> àréduire <strong>la</strong> faim; Le commerce agricole a un rôle très important à jouer dans <strong>la</strong> réduction de <strong>la</strong>pauvr<strong>et</strong>é à travers une redistribution plus équitable des bénéfices de <strong>la</strong>croissance économique mondiale. Jusqu'à 2,5 milliards de popu<strong>la</strong>tion vivantsurtout dans les PVD, dép<strong>en</strong>d de d<strong>en</strong>rées alim<strong>en</strong>taires comme moy<strong>en</strong>d'exist<strong>en</strong>ce (café, thé, cacao). Le commerce agricole génère les échangesétrangers nécessaires pour les services publics.Dans le même s<strong>en</strong>s, il a été souligné dans le rapport de <strong>la</strong> BM 27 que l'agriculture aune capacité de réduction de <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é particulière. Selon les estimations effectuéesà partir d'un échantillon de pays que <strong>la</strong> croissance du PIB due à l'agriculturecontribue au moins deux fois plus à réduire <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é que <strong>la</strong> croissance du PIB nonagricole. En chine, <strong>la</strong> croissance globale générée par l'agriculture a contribué selon les26 - DFID (May 2002), op.cit.27 - Banque Mondiale (2008), op.cit.<strong>Formation</strong> <strong>Professionnelle</strong> <strong>Agricole</strong> <strong>et</strong> <strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>en</strong> milieu rural : Quelle Synergie àdévelopper? –Larbi Toumi - 24/03/2008


21estimations, 3,5 fois plus à réduire à <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é que <strong>la</strong> croissance due aux autressecteurs <strong>et</strong> 2,7 plus <strong>en</strong> Amérique Latine.En eff<strong>et</strong>, l'importance de l'agriculture dans le développem<strong>en</strong>t émane de sa capacité ày contribuer des différ<strong>en</strong>tes manières suivantes :• <strong>en</strong> tant qu'activité économique : le rapport de <strong>la</strong> BM souligne à ce niveau, quel'agriculture peut alim<strong>en</strong>ter <strong>la</strong> croissance de l'économie nationale, offrir desopportunités d'investissem<strong>en</strong>t au secteur privé <strong>et</strong> être le principal moteur desindustries appar<strong>en</strong>tées <strong>et</strong> de l'économie rurale non agricole. Selon lesestimations, les 2/3 de <strong>la</strong> valeur ajoutée agricole dans le monde éman<strong>en</strong>t desPVD. Sur le p<strong>la</strong>n de <strong>la</strong> sécurité alim<strong>en</strong>taire, l'agriculture est si importante carelle constitue une source de rev<strong>en</strong>us pour <strong>la</strong> plupart des ruraux pauvres. D'où<strong>la</strong> nécessité, d'accroître <strong>et</strong> de stabiliser leur production intérieure.• <strong>en</strong> tant que moy<strong>en</strong> de subsistance : selon les estimations prises dudit rapport,l'agriculture offre un moy<strong>en</strong> de subsistance à 86% des popu<strong>la</strong>tions rurales. Elleemploie 1,3 milliard de p<strong>et</strong>its paysans <strong>et</strong> de ruraux sans terre, elle assure une ''protection sociale financée par <strong>la</strong> ferme'' lorsque des chocs se produis<strong>en</strong>t dansles espaces urbains, <strong>et</strong> elle est <strong>la</strong> fondation des communautés rurale viables.Au Maroc, l'étude réalisée par <strong>la</strong> BM sur les facteurs déterminants de <strong>la</strong>soustraction à <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é au Maroc, à <strong>la</strong>quelle nous avons fait référ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>guise d'introduction de ce docum<strong>en</strong>t, montre que dans certaines zones ruralestouchées par l'étude, le développem<strong>en</strong>t de l'agriculture irriguée <strong>et</strong> de l'élevageont constitué une échappatoire de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion de pires eff<strong>et</strong>s des périodesrécurr<strong>en</strong>tes de sécheresse. Il importe, donc, de mobiliser l'agriculturedavantage pour promouvoir <strong>la</strong> réduction de <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é.• <strong>en</strong> tant que source de services <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux : selon <strong>la</strong> même source, <strong>en</strong>utilisant souv<strong>en</strong>t de manière abusive les ressources naturelles, l'agriculturepeut avoir des résultats <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux bons <strong>et</strong> mauvais. Elle est l'une desprincipales causes de l'épuisem<strong>en</strong>t des eaux souterraines, de <strong>la</strong> pollutionagrochimique, de l'appauvrissem<strong>en</strong>t des sols <strong>et</strong> des changem<strong>en</strong>ts climatiquesà l'échelle mondiale puisque jusqu'à 30% des émissions de gaz à eff<strong>et</strong> de serrelui sont imputables. Mais, elle est aussi l'une des principales sources deservices <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux (fixation de carbone, gestion de bassins versant <strong>et</strong>préservation de <strong>la</strong> biodiversité) qui pour <strong>la</strong> plupart ne sont pas appréciés àleur juste valeur <strong>et</strong> ne sont pas rémunérées. Compte t<strong>en</strong>u de ce qui précède <strong>et</strong>pour réduire <strong>la</strong> vulnérabilité aux changem<strong>en</strong>ts climatiques des systèmesagricoles des popu<strong>la</strong>tions rurales pauvres, il est impératif à ce que <strong>la</strong> gestiondes interre<strong>la</strong>tions <strong>en</strong>tre l'agriculture, <strong>la</strong> protection des ressources naturelles <strong>et</strong>l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t soit partie intégrante de toute action m<strong>en</strong>ée pour m<strong>et</strong>trel'agriculture au service de développem<strong>en</strong>t.Après avoir exposé l'importance du rôle de l'agriculture dans <strong>la</strong> réduction de <strong>la</strong>pauvr<strong>et</strong>é, par quels moy<strong>en</strong>s peut –on m<strong>et</strong>tre efficacem<strong>en</strong>t l'agriculture à c<strong>et</strong>te fin? Le<strong>Formation</strong> <strong>Professionnelle</strong> <strong>Agricole</strong> <strong>et</strong> <strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>en</strong> milieu rural : Quelle Synergie àdévelopper? –Larbi Toumi - 24/03/2008


22rapport de <strong>la</strong> BM 28 susm<strong>en</strong>tionné a examiné c<strong>et</strong>te question <strong>en</strong> soulevant lesprincipales recommandations suivantes pour atteindre c<strong>et</strong> objectif :• Améliorer les actifs dont dispos<strong>en</strong>t les ruraux pauvres notamm<strong>en</strong>t l'accès à <strong>la</strong>terre, à l'eau <strong>et</strong> l'irrigation, l'éducation, services sanitaires tout <strong>en</strong> viell<strong>en</strong>t àl'amélioration de <strong>la</strong> coordination <strong>en</strong>tre les programmes agricoles <strong>et</strong> sanitairesqui pourrait avoir de résultats favorables pour <strong>la</strong> productivité <strong>et</strong> le bi<strong>en</strong> êtredes popu<strong>la</strong>tions rurales;• Accroître <strong>la</strong> productivité <strong>et</strong> <strong>la</strong> durabilité de <strong>la</strong> p<strong>et</strong>ite agriculture à travers :- l'amélioration des incitations par les prix <strong>et</strong> l'accroissem<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> qualité<strong>et</strong> du volume des investissem<strong>en</strong>ts publics;- l'amélioration du fonctionnem<strong>en</strong>t des marchés des produits;- l'é<strong>la</strong>rgissem<strong>en</strong>t de l'accès aux services financiers <strong>et</strong> réduction du degréd'exposition à des risques non assurés;- le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> performance des organisations des producteurs;- <strong>la</strong> promotion de l'innovation par le biais de <strong>la</strong> sci<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> des technologies;- <strong>la</strong> réduction de l'empreinte écologique de l'agriculture.• Accroître le nombre d'emplois dans l'agriculture <strong>et</strong> dans l'économie rurale nonagricole <strong>et</strong> relever les niveaux de compét<strong>en</strong>ces.2.2 Rôle de <strong>la</strong> formation professionnelle agricole dans <strong>la</strong> lutte <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>érurale:Comme l'éducation <strong>et</strong> l'élévation de niveau de compét<strong>en</strong>ces apparaiss<strong>en</strong>t parmi lesprincipaux moy<strong>en</strong>s auxquels une att<strong>en</strong>tion particulière doit être faite pour lutter<strong>contre</strong>r <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é rurale, nous voulons par ce chapitre exposer le rôle de <strong>la</strong> FPAdans <strong>la</strong> réduction de <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é rurale.2.2.1 Education <strong>et</strong> pauvr<strong>et</strong>é rurale :Le faible accès à l'éducation ainsi que <strong>la</strong> modicité de <strong>la</strong> qualité des cont<strong>en</strong>us <strong>et</strong> desprogrammes éducatifs sont parmi les principaux facteurs de <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é notamm<strong>en</strong>t<strong>en</strong> milieu rural. Selon A. Maragnani (2005) 29 , ''si l'éducation est un droit fondam<strong>en</strong>tal,elle est aussi une des conditions du développem<strong>en</strong>t des espaces, des individus <strong>et</strong> dessociétés rurales à condition qu'elle atteigne une masse critique assurantl'alphabétisation du plus grand nombre''. En eff<strong>et</strong>, l'Education pour Tous (EPT) estune bonne initiative des Nations Unies pour aider les pays à faible rev<strong>en</strong>u de se<strong>la</strong>ncer dans le développem<strong>en</strong>t. Le rapport mondial 30 de suivi de <strong>la</strong> réalisation del'objectif n°2 de développem<strong>en</strong>t du Millénaire '' Réaliser l'éducation primaireuniverselle'', montre qu'<strong>en</strong>tre <strong>la</strong> période 1995 <strong>et</strong> 2005, le taux de sco<strong>la</strong>risation dansl'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t primaire a progressé de 36% <strong>en</strong> Afrique Subsahari<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> 22% <strong>en</strong>Asie du Sud <strong>et</strong> de l'Ouest. Les autorités de 14 pays ont supprimé les frais de sco<strong>la</strong>rité28 - Banque Mondiale (2008), op.cit.29 - A<strong>la</strong>in Maragnani, ''Métiers, <strong>Formation</strong> <strong>Professionnelle</strong> <strong>et</strong> Développem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> zone rurale '', Février 200530 - Edition 2008 du rapport mondial de suivi <strong>la</strong>ncé par l'UNESCO '' Education Pour Tous est sur <strong>la</strong> bonne voie ''in www.tanmia.ma<strong>Formation</strong> <strong>Professionnelle</strong> <strong>Agricole</strong> <strong>et</strong> <strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>en</strong> milieu rural : Quelle Synergie àdévelopper? –Larbi Toumi - 24/03/2008


23au niveau primaire, ce qui a favorisé <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>risation des groupes les plus défavorisés.Le nombre d'<strong>en</strong>fants non sco<strong>la</strong>risés à travers le monde a fortem<strong>en</strong>t baissé, passant de96 millions <strong>en</strong> 1999 à 72 millions <strong>en</strong> 2005. De même, <strong>la</strong> parité dans le sexe est dev<strong>en</strong>uune réalité depuis 2005 dans 63% des pays au niveau primaire <strong>et</strong> dans 37% des paysdans l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t secondaire.Toutefois, malgré ces avancées <strong>en</strong>courageantes, l'indice de développem<strong>en</strong>t del'éducation pour tous (IDE), calculé pour 129 pays, montre que 25 d'<strong>en</strong>tre eux sontloin de réaliser l'EPT. Les 2/3 de ces pays se situ<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Afrique Subsahari<strong>en</strong>ne, maisle Bang<strong>la</strong>desh, l'Inde, le Népal, <strong>la</strong> Mauritanie <strong>et</strong> le Maroc sont aussi concernés,souligne le dit rapport.Au Maroc, Le taux d’analphabétisme de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion âgée de 10 ans <strong>et</strong> plus est de43%, soit <strong>en</strong>viron 10 millions de personnes, <strong>et</strong> atteint jusqu’à 60.5% <strong>en</strong> milieu rural(75% pour les femmes <strong>en</strong> milieu rural). Près de 1.5 millions d’<strong>en</strong>fants sous obligationsco<strong>la</strong>ire (6-15 ans) ne sont pas sco<strong>la</strong>risés, chiffre qui s’acc<strong>en</strong>tue quand il s’agit desfilles 31 . Malgré les efforts déployés par le Maroc <strong>en</strong> matière d'alphabétisation <strong>et</strong>d'éducation non formelle, ces fléaux constitu<strong>en</strong>t des obstacles à une croissanceéconomique durable du pays. Selon Balmes (2002) 32 , <strong>la</strong> croissance économique nepeut s'installer de façon durable si :• le taux d'alphabétisme de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion adulte est inférieur à 50%;• le niveau de production de capital humain (durée moy<strong>en</strong>ne de sco<strong>la</strong>risation)est inférieur à 6 ans.Ce qui dénote de l'importance stratégique du capital humain <strong>et</strong> de savoir <strong>et</strong> desavoir-faire (éducation, formation professionnelle <strong>et</strong> r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t de capacités) danstoute politique de développem<strong>en</strong>t socio-économique ayant pour finalité de lutter<strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é. Avec un contexte mondial caractérisé par une croissancedémographique, une forte urbanisation, une augm<strong>en</strong>tation de <strong>la</strong> productivité dutravail agricole, <strong>la</strong> conservation des ressources naturelles, l'adaptation des ressourceshumaines aux évolutions <strong>en</strong> cours <strong>et</strong> de leur préparation à une participation active à« <strong>la</strong> vie de <strong>la</strong> Cité » constitue de toute évid<strong>en</strong>ce un objectif stratégique majeur. Si lesprogrammes «éducation pour tous » t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de corriger avec un succès mitigé <strong>la</strong>question de l'accès de l'<strong>en</strong>semble des <strong>en</strong>fants ruraux à l'école primaire, il n'<strong>en</strong> est pasde même pour les formations agricoles <strong>et</strong> rurales. Représ<strong>en</strong>tant, selon les pays, plusde 50 % de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>et</strong>, 60 à 85 % des emplois / auto emplois, le secteur agricole<strong>et</strong> rural devrait faire l'obj<strong>et</strong> d'une att<strong>en</strong>tion particulière 33 .C'est pourquoi, les structures chargées de l'éducation <strong>et</strong> de <strong>la</strong> formationprofessionnelle <strong>en</strong> milieu rural, ori<strong>en</strong>tées par une vision commune dudéveloppem<strong>en</strong>t du capital humain <strong>en</strong> milieu rural, doiv<strong>en</strong>t travailler <strong>en</strong> coordination,31 - Cité dans le Programme Indicatif National de l'UE (2007-2010) au Maroc32 - Cité par A<strong>la</strong>in Maragnani (2005), op.cit.33 - Pierre Debouvery, '' l'Education pour les Popu<strong>la</strong>tions Rurales dans le cadre d'une approche à <strong>la</strong> sécuritéalim<strong>en</strong>taire fondée sur les droits de l'Homme : une perspective participative dans <strong>la</strong> lutte <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é'',ACRA, Avril 2006<strong>Formation</strong> <strong>Professionnelle</strong> <strong>Agricole</strong> <strong>et</strong> <strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>en</strong> milieu rural : Quelle Synergie àdévelopper? –Larbi Toumi - 24/03/2008


25individus qualifiés de sorte que les femmes qui sont moins instruites <strong>et</strong> non qualifiésse trouv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> position de faiblesse. A ce niveau, <strong>la</strong> formation professionnelleagricole a un grand rôle à jouer <strong>en</strong> améliorant le niveau des compét<strong>en</strong>ces <strong>et</strong> l'espritd'<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre des ménages ruraux. Elle a un objectif de faire acquérir à sapopu<strong>la</strong>tion cible à travers l'exercice d'un métier ou activité professionnelle un savoirfaire,un savoir-percevoir <strong>et</strong> d'analyse de <strong>la</strong> situation professionnelle dont l'acquérantse trouve. Elle vise le développem<strong>en</strong>t des grandes compét<strong>en</strong>ces nécessaires à <strong>la</strong>réussite de <strong>la</strong> vie personnelle, sociale ou professionnelle.Ainsi, <strong>la</strong> formation professionnelle agricole peut contribuer à <strong>la</strong> lutte <strong>contre</strong> <strong>la</strong>pauvr<strong>et</strong>é <strong>en</strong> tant que facteur :• de développem<strong>en</strong>t humain des ménages ruraux : <strong>la</strong> formation professionnelleagricole dans des métiers agricoles <strong>et</strong> para agricoles émerg<strong>en</strong>ts, adressée auxménages ruraux notamm<strong>en</strong>t aux fils <strong>et</strong> filles d'agriculteurs <strong>et</strong> éleveurs ainsiqu'aux producteurs ayant un niveau d'instruction moy<strong>en</strong>, perm<strong>et</strong> l'acquisitionde compét<strong>en</strong>ces techniques <strong>et</strong> professionnelles nécessaires à une meilleureintégration dans <strong>la</strong> vie active <strong>et</strong> par conséqu<strong>en</strong>t doter les ménages ruraux derev<strong>en</strong>u stable qui va les aider à se soustraire à <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> vivre dans desconditions déc<strong>en</strong>tes. L'amélioration de l'éducation de base <strong>et</strong> le niveau descompét<strong>en</strong>ces <strong>et</strong> de l'esprit d'<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre des ménages ruraux sont autant defacteurs déterminants du développem<strong>en</strong>t humain durable.• d'amélioration de <strong>la</strong> productivité du travail agricole: l'un des grand <strong>en</strong>jeux dedéveloppem<strong>en</strong>t agricole durable est <strong>la</strong> baisse de <strong>la</strong> productivité du travai<strong>la</strong>gricole sous l'eff<strong>et</strong> de l'évolution accélérée du ratios urbain/ruraux <strong>et</strong> lemainti<strong>en</strong> de pratiques traditionnelles fondées sur de faibles d<strong>en</strong>sités. SelonA.Maragnani (2005) 34 '' pour maint<strong>en</strong>ir le niveau d'autosuffisance alim<strong>en</strong>taire,voire l'augm<strong>en</strong>ter <strong>et</strong> éviter de tomber dans une progression constante desimportations céréalières à <strong>la</strong> fois coûteuses <strong>et</strong> concurr<strong>en</strong>tielles des produitslocaux, il faut que chaque producteur génère un surplus alim<strong>en</strong>taire de plus<strong>en</strong> plus important '' . La formation professionnelle agricole peut contribuer àl'augm<strong>en</strong>tation de <strong>la</strong> productivité de travail agricole (produire durablem<strong>en</strong>tplus par unité de travail/homme) grâce non seulem<strong>en</strong>t à l'acquisition desavoir-faire <strong>et</strong> pratiques agricoles modernes <strong>et</strong> durables mais aussi à <strong>la</strong>préparation de jeunes générations à s'installer dans le milieu rural <strong>et</strong> à mieuxs'organiser collectivem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> à s'intégrer dans l'économie marchande.• de succès des AGR: les Activités Génératrices de Rev<strong>en</strong>u (AGR) constitu<strong>en</strong>t undes axes stratégiques de lutte conte <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é rurale. Pour que ces activitésréussiss<strong>en</strong>t sur le p<strong>la</strong>n technique, économique <strong>et</strong> se développ<strong>en</strong>t <strong>en</strong> micro<strong>en</strong>treprises,elles nécessit<strong>en</strong>t une professionnalisation dans le s<strong>en</strong>sd'acquisition d'un métier. D'après A.Maragnani (2005) 35 , ''les métiers ne sontpas toujours pleinem<strong>en</strong>t constitués dans les zones rurales des pays <strong>en</strong>34 - A<strong>la</strong>in Maragnani (2005), op.cit.35 - A<strong>la</strong>in Maragnani (2005), op.cit.<strong>Formation</strong> <strong>Professionnelle</strong> <strong>Agricole</strong> <strong>et</strong> <strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>en</strong> milieu rural : Quelle Synergie àdévelopper? –Larbi Toumi - 24/03/2008


26développem<strong>en</strong>t au s<strong>en</strong>s d'activités m<strong>et</strong>tant <strong>en</strong> œuvre des compét<strong>en</strong>ces <strong>et</strong>savoirs-faire re<strong>la</strong>tivem<strong>en</strong>t homogène. En conséqu<strong>en</strong>ce, <strong>la</strong> structuration social<strong>en</strong>e s'exerce pas autour de métiers avec des <strong>en</strong>treprises, des syndicatsprofessionnels, des chambres de métiers, des organisations professionnellesqui perm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t de connaître l'état de l'emploi, les évolutions des métiers <strong>et</strong> lesbesoins de formation par rapport à ces métiers ou activités professionnelles.Par <strong>contre</strong>, il existe une structuration de groupe d'individus ou acteurs (familles, c<strong>la</strong>ns, organisations de quartiers, groupem<strong>en</strong>ts de paysans ou dejeunes) qui particip<strong>en</strong>t à une actions <strong>et</strong> qui a des intérêts communs pour c<strong>et</strong>teaction''. A ce niveau, <strong>la</strong> formation professionnelle agricole peut contribuer à <strong>la</strong>constitution <strong>en</strong> milieu rural des métiers ou groupe de métiers par filière deproduction tout <strong>en</strong> aidant ce groupem<strong>en</strong>t d'acteurs à s'organiser, seprofessionnaliser <strong>et</strong> développer ses activités.• de développem<strong>en</strong>t institutionnel: avec les <strong>en</strong>jeux de développem<strong>en</strong>t durable <strong>et</strong>de stabilité sociale, les p<strong>et</strong>its agriculteurs <strong>et</strong> éleveurs sont appelés à s'unir <strong>et</strong> às'organiser <strong>en</strong> groupem<strong>en</strong>ts ou organisations professionnelles pour mieuxdéf<strong>en</strong>dre <strong>et</strong> gérer leurs intérêts communs dans plusieurs domaines : insertiondans l'économie marchande nationale <strong>et</strong> internationale, participation à <strong>la</strong> mise<strong>en</strong> œuvre d'une politique de structure d'exploitations <strong>et</strong> de crédit, intégrationdans les instances régionales de développem<strong>en</strong>t… Toutefois, l'efficacité de cesgroupem<strong>en</strong>ts d'agriculteurs reste souv<strong>en</strong>t tributaire de capacités de gestion <strong>et</strong>de maîtrise du processus de production. A ce niveau, <strong>la</strong> formationprofessionnelle agricole peut favoriser l'organisation des producteurs <strong>et</strong>productrices <strong>et</strong> préparer les futures générations d'agriculteurs à conduire leprocessus de modernisation des exploitations agricoles traditionnelles.En conclusion de ce chapitre, le développem<strong>en</strong>t de l'éducation <strong>et</strong> de <strong>la</strong> formationprofessionnelle agricoles ori<strong>en</strong>tés vers <strong>la</strong> professionnalisation des activités à traversl'exercice de métiers, est une nécessité d'urg<strong>en</strong>ce pour les pays <strong>en</strong> voie dedéveloppem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> ce <strong>en</strong> vue de :- Favoriser l'instal<strong>la</strong>tion du plus grand nombre de jeunes dans le secteuragricole <strong>et</strong> rural;- Développer des systèmes de production <strong>et</strong> maîtriser <strong>la</strong> gestion de l'espacerural pour assurer l'accroissem<strong>en</strong>t durable de <strong>la</strong> productivité;- Favoriser l'organisation des producteurs <strong>et</strong> des productrices.3. Vers <strong>la</strong> conception d'une synergie <strong>en</strong>tre <strong>la</strong> formation professionnelleagricole <strong>et</strong> <strong>la</strong> lutte <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>en</strong> milieu rural :Par définition, le mot synergie veut dire :'' combinaison de moy<strong>en</strong>s complém<strong>en</strong>tairescoordonnés dans une même action de façon à obt<strong>en</strong>ir un résultat supérieur à <strong>la</strong>somme des résultats obt<strong>en</strong>us séparém<strong>en</strong>t par chacun des moy<strong>en</strong>s mis <strong>en</strong> œuvre'' 36 .36 - Définition recueillie de l'Encyclopédie Hach<strong>et</strong>te Multimédia, 2004<strong>Formation</strong> <strong>Professionnelle</strong> <strong>Agricole</strong> <strong>et</strong> <strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>en</strong> milieu rural : Quelle Synergie àdévelopper? –Larbi Toumi - 24/03/2008


27En rapport avec notre réflexion qui consiste à développer le li<strong>en</strong> synergique <strong>en</strong>tre <strong>la</strong>formation professionnelle agricole <strong>et</strong> <strong>la</strong> lutte <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>en</strong> milieu rural, nousvoulons signifier par synergie les atouts ou le complém<strong>en</strong>t de forces que peutapporter <strong>la</strong> formation professionnelle agricole à une stratégie de lutte <strong>contre</strong> <strong>la</strong>pauvr<strong>et</strong>é rurale, qui se veut être pertin<strong>en</strong>te <strong>et</strong> efficace.Comme nous avons m<strong>en</strong>tionné auparavant, le capital humain <strong>et</strong> le capital de savoir,de savoir-faire <strong>et</strong> de recherche sont parmi les principaux capitaux qu'un Etat doitdisp<strong>en</strong>ser à sa popu<strong>la</strong>tion pour faire face à <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é. Cep<strong>en</strong>dant, ces capitauxmanqu<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t dans le milieu rural des PVD, <strong>et</strong> <strong>en</strong>trav<strong>en</strong>t <strong>la</strong> réussite <strong>et</strong> <strong>la</strong>durabilité des actions <strong>en</strong>treprises <strong>en</strong> matière de lutte <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é.Toute stratégie de réduction de <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é rurale a pour objectif final d'améliorer lerev<strong>en</strong>u des popu<strong>la</strong>tions pauvres. Pour l'atteinte de c<strong>et</strong> objectif de façon stable <strong>et</strong>durable, l'éducation <strong>et</strong> <strong>la</strong> formation professionnelle agricole visant le développem<strong>en</strong>tde capacités personnelles, professionnelles <strong>et</strong> de compét<strong>en</strong>ces techniques, doiv<strong>en</strong>tconstituer son fer de <strong>la</strong>nce. Dans c<strong>et</strong> esprit, nous voulons proposer, ci-joint, unmodèle de stratégie de réduction de <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é rurale axée sur <strong>la</strong> formationprofessionnelle agricole. Ce modèle de stratégie se base sur 4 composantes pourlesquels <strong>la</strong> formation professionnelle agricole a un rôle très important à jouer. Il s'agitde :- développem<strong>en</strong>t humain des ménages ruraux;- développem<strong>en</strong>t institutionnel;- amélioration de <strong>la</strong> productivité du travail agricole;- professionnalisation des activités génératrices de rev<strong>en</strong>u.<strong>Formation</strong> <strong>Professionnelle</strong> <strong>Agricole</strong> <strong>et</strong> <strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>en</strong> milieu rural : Quelle Synergie àdévelopper? –Larbi Toumi - 24/03/2008


28Schéma 4 : Modèle de Stratégie de Réduction de <strong>la</strong> Pauvr<strong>et</strong>é Rurale axée sur <strong>la</strong><strong>Formation</strong> <strong>Professionnelle</strong> <strong>Agricole</strong> (SRPR / FPA)Développem<strong>en</strong>thumain desménages rurauxEducationSRPR / FPA :Augm<strong>en</strong>tation du rev<strong>en</strong>u desménages rurauxAmélioration de <strong>la</strong>productivité du travai<strong>la</strong>gricole (utilisation d<strong>et</strong>echnologies, innovation)Développem<strong>en</strong>t institutionnel :- Groupe de coopératives agricoles- Organisations professionnelles<strong>Agricole</strong>s- Groupe de femmes rurales, dejeunes …<strong>et</strong>c.Professionnalisationdes AGR (p<strong>et</strong>itélevage ; unitésagroindustrielles…)<strong>Formation</strong> <strong>Professionnelle</strong> <strong>Agricole</strong>(compét<strong>en</strong>ces techniques ; capacitésprofessionnelles <strong>et</strong> personnelles ;développem<strong>en</strong>t de l’esprit d'<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre ;maitrise des métiers agricoles <strong>et</strong> paraagricolesporteurs d’emploi)<strong>Formation</strong> <strong>Professionnelle</strong> <strong>Agricole</strong> <strong>et</strong> <strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>en</strong> milieu rural : Quelle Synergie àdévelopper? –Larbi Toumi - 24/03/2008


29Conclusion :En guise de conclusion, il y a lieu de rappeler que <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é rurale constitue,aujourd'hui, l'un des grands défis du développem<strong>en</strong>t du millénaire. En eff<strong>et</strong>, les 3/4des habitants pauvres des PVD viv<strong>en</strong>t dans des espaces ruraux, <strong>et</strong> <strong>la</strong> plupart d'<strong>en</strong>treeux tir<strong>en</strong>t directem<strong>en</strong>t ou indirectem<strong>en</strong>t leurs subsistances de l'Agriculture.Pour surmonter <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é qui règne de manière importante, il faudrait s'attaqueraux disparités de plus <strong>en</strong> plus profondes <strong>en</strong>tre les rev<strong>en</strong>us ruraux <strong>et</strong> les rev<strong>en</strong>usurbains. Le rapport sur le développem<strong>en</strong>t dans le monde m<strong>et</strong> l'acc<strong>en</strong>t sur les moy<strong>en</strong>sde créer des emplois ruraux <strong>en</strong> diversifiant l'agriculture pour privilégier des activitésà forte int<strong>en</strong>sité de main d'œuvre <strong>et</strong> à forte valeur ajoutée poursuivies <strong>en</strong> associationavec un secteur rural non agricole dynamique. A ce niveau, <strong>la</strong> formationprofessionnelle agricole a un grand rôle à jouer pour aider les popu<strong>la</strong>tions pauvres àse soustraire à <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é de manière stable <strong>et</strong> durable <strong>en</strong> leur faisant acquérir descapacités techniques, professionnelles <strong>et</strong> personnelles nécessaires pour saisir lesopportunités offertes, actuellem<strong>en</strong>t, par l'expansion rapide des marchés internes <strong>et</strong>mondiaux, les innovations institutionnelles ayant trait aux marchés, aux actionscollectives, à <strong>la</strong> finance <strong>et</strong> les révolutions de technologies biologiques <strong>et</strong> del'information.Notre modèle de stratégie de réduction de <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é axée sur <strong>la</strong> formationprofessionnelle agricole est une alternative que nous jugeons utile pour contribuer àl'éradication du phénomène de <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é. Toutefois, <strong>la</strong> réussite de toute stratégierequiert une action concertée, coordonnée <strong>et</strong> synergique <strong>en</strong>tre toutes les composantesde <strong>la</strong> société, une volonté politique, une vision spécifique, ciblée <strong>et</strong> objective, unemise <strong>en</strong> œuvre des réformes pour améliorer <strong>la</strong> gouvernance, le s<strong>en</strong>s de leadership <strong>et</strong>une politique de croissance économique <strong>en</strong> faveur des pauvres.Nous concluons c<strong>et</strong> article <strong>en</strong> ré-attirant l'att<strong>en</strong>tion des PVD qui veul<strong>en</strong>t se soustraireréellem<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é de s'inspirer de l'expéri<strong>en</strong>ce ma<strong>la</strong>isi<strong>en</strong>ne qui nous sembl<strong>et</strong>rès riche <strong>en</strong> r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> leçons utiles. Cep<strong>en</strong>dant, chaque pays <strong>en</strong>développem<strong>en</strong>t, qui souffre de <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é, saura comm<strong>en</strong>t tirer profit desexpéri<strong>en</strong>ces réussies des autres pays dans le domaine de <strong>la</strong> lutte <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é,mais d'une manière intellig<strong>en</strong>te <strong>et</strong> adaptée à ses conditions <strong>et</strong> spécificités.<strong>Formation</strong> <strong>Professionnelle</strong> <strong>Agricole</strong> <strong>et</strong> <strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>en</strong> milieu rural : Quelle Synergie àdévelopper? –Larbi Toumi - 24/03/2008

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