janvier 2013 - Lorient

EnvironnementAménagement du territoireTerres raresDisparition de terres agricoles et de milieux seminaturels,émiettement urbain, les Bretons sont degros consommateurs d’espace. Lorient s’engageaux côtés de la Région pour une gestion économedu foncier en signant la charte bretonne.« Bientôt, il faudra inventerune variété de patate quipousse dans le bitume ! »Au-delà de la boutade, le mondeagricole pousse un cri d’alarme.Selon le Syndicat des jeunesagriculteurs, ce sont 26 m 2 deterres agricoles cultivables quidisparaissent en France chaqueseconde au profit de l’urbanisation.Et la Bretagne ne fait pasexception. Routes, parking, habitations,zones commerciales…Les surfaces artificialisées ontdoublé en vingt ans. Le rythmeannuel de consommation d’espaceau niveau régional estdeux fois supérieur à celui dela croissance démographique.Notre consommation d’espaceest déjà excessive et la perspectived’une population de3,5 millions d’habitants à l’horizon2030 ne peut qu’accentuerles tensions sur le foncier. Lemaintien de l’agriculture et de saposition stratégique en Bretagneest essentiel mais ce n’est pasle seul enjeu. Cette boulimied’espace a aussi d’importantesconséquences sur les ressourcesnaturelles (biodiversité, eau,etc.), le niveau de consommationénergétique et d’émissionsde gaz à effet de serre, l’intensificationdes conflits d’usagesur les territoires, et même laségrégation sociale du fait desprix du foncier et de l’immobilier.De plus en plus de Bretons,non seulement les moins favorisésmais également les classesmoyennes et en particulier lesjeunes générations rencontrentdes difficultés de logement.Leur « exil » aux bordures desvilles s’accompagne d’impactsenvironnementaux, sociaux etDes maisons individuelles mitoyennes pour limiter la consommationd’espace, de réseaux et d’énergie.Densifier les villes et maintenir une agriculture de proximité,défi relevé par Lorient et son agglomération.économiques, en particulier ceuxdus à l’allongement des transports.Car l’émiettement urbainrend impossible une dessertepar les transports collectifs. Etla voiture devient un moyen delocomotion obligé.On se calme !Le diagnostic est largement partagé.Au plan national, les loisGrenelle et la loi de modernisationde l’agriculture et de lapêche constituent des étapesimportantes d’identification del’enjeu d’une meilleure maîtrisede la consommation foncière. Auniveau régional, de nouveaux dispositifsont également été misen place, comme l’établissementpublic foncier, le projet agricoleet agroalimentaire régional etla Nouvelle Alliance agricole.Les agences d’urbanisme et dedéveloppement économiquebretonnes sont également partiesprenantes des efforts derationalisation et de réductiondes consommations foncières.Un nécessaire changement deculture est ainsi en train de s’opérer.Pour élargir la mobilisationà tous les acteurs, la Bretagnea élaboré une charte de gestionéconome du foncier qui engagemoralement ses signataires surcinq points : l’adoption d’uneapproche de la sobriété foncièredans les outils de la planificationque sont, par exemple, lesplans locaux d’urbanisme (PLU)dans les communes, la mobilisationde toutes les possibilitésd’économie d’espace lors del’ouverture du foncier à l’urbanisation,le renforcement del’articulation entre les différentsdocuments de planification et deprogrammation, la mise en placed’un système d’observation dela consommation d’espace, etla diffusion d’une culture de lasobriété foncière.Une charte que la Ville de Lorientsoutient d’autant plus qu’elleapplique cette politique desobriété depuis longtemps… C’estaujourd’hui la ville la plus densede Bretagne après Rennes. ❙◗Janvier 2013 / n°271Lorientmag13