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exposition - Andra

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LejournalÉditionn°7de l’Aubede l’ANDRAÉté 2011TO U T SAVO I R S U R L A G E STION DES DÉCHETS R A D I OAC T I F SL’ÉVÉNEMENTL’<strong>Andra</strong> vous remercie des quelques minutes passées à répondre au questionnaire inclus dans ce journal.Dans ce numéroUne <strong>exposition</strong> surla radioactivité pourtout comprendreDe fin septembre à fin novembre, la salledes fêtes de Brienne-la-Veille accueille une<strong>exposition</strong> itinérante, réalisée par l’<strong>Andra</strong>,sur le thème de la radioactivité.Créée en collaboration avec de nombreux experts etpartenaires, dont les Ministères en charge de l’écologie etde l’énergie et de la recherche, le musée Curie, Accustica,l’ASN, l’IRSN, l’<strong>exposition</strong>, “La radioactivité, de Homerà Oppenheimer”, aborde la radioactivité de façon ludique etattractive, en proposant au public des clés pour mieux comprendrece phénomène et ses applications.Au fil d’un parcours agrémenté, de maquettes, de jeux, de vidéos,et de textes simples, le visiteur découvre la radioactivité sousun angle nouveau. Après son lancement dans l’Aube, l’<strong>exposition</strong>entamera une tournée en France.Suite page 2P.4L’ACTUALITÉDANS L’AUBEUn suivi médicalstrictementencadréP.6/7ZOOM SUR…Limiter et freinerla dispersion desradionucléides,le grand principedu stockageP.8/11DOSSIERL’<strong>Andra</strong>assainisseurde sitespolluésP.15EN DIRECTDES SITESLes contoursde Cigéose dessinent


2L’ÉVÉNEMENTSuite de la page 1Le sujet des déchets radioactifs est un sujetcomplexe, souvent source d’inquiétudes et depeurs. Pourtant, parce qu’il porte des enjeuximportants, notamment vis-à-vis des générationsfutures, c’est un sujet qui mérite qu’on s’yintéresse de plus près.radioactivité. L’<strong>exposition</strong> est ensuite scindée enquatre pôles définis par des grandes questions,qui sont finalement celles que se pose le public :La radioactivité : comment ça marche ? Commenta-t-elle été découverte ? Que risque-t-on ? Qu’enfait-on ?Appréhender le sujet des déchets radioactifs, c’estavant tout mieux comprendre le phénomène de laradioactivité. C’est l’objet de l’<strong>exposition</strong>“la radioactivité, de Homer à Oppenheimer” quel’<strong>Andra</strong> vient de créer et qui sera inauguréele 23 septembre à Brienne la Vieille.Cette <strong>exposition</strong> offre au visiteur l’occasion d’unedécouverte personnelle du phénomène, de sonétat naturel dans certaines roches à sesutilisations par l’homme en passant, bien entendu,par les risques qu’elle peut présenter.Visite guidée de l’<strong>exposition</strong>Dès l’entrée, le visiteur pénètre dans un sas oùil est plongé dans une ambiance sonore et visuelleparticulière. Face à lui, de multiples imagesillustrent les mythes ou les réalités associés laDécidé par le conseil d’administration de l’<strong>Andra</strong>en juin 2009, l’objectif de ce nouvel atelier estde conforter et diversifier les moyens de contrôledéjà existants, et surtout de s’adapter à l’évolutionconstatée des typologies des déchets, dans un soucid’amélioration continue. Aménagé dans le bâtimentde traitement du CSTFA, l’atelier est adapté auxcontrôles des colis pouvant peser jusqu’à 6 tonnes :les fûts à compacter de 200 litres, les big-bags, lescasiers métalliques, grillagés ou pleins, de 1,35 m 3ou 2,77 m 3 , ainsi que les caissons métalliques de5,33 m 3 .Contrôles destructifs et non destructifsL’atelier est composé de deux zones. L’une,consacrée aux contrôles non destructifs des colis,permet d’effectuer des pesées, des relevés dimen -sionnels, des contrôles visuels, endosco pi ques (parl’insertion d’une caméra) et radiologiques ainsi quedes mesures d’humidité et de non-contaminationsurfacique. Des mesures d’activité par spectro -métrie gamma peuvent également être réalisées :un détecteur placé à quelques mètres du colis iden -tifie les radionucléides contenus dans le colis etquantifie leur activité respective.Une deuxième zone est réservée aux contrôlesdestructifs où les différents constituants du colissont inventoriés et des prélèvements sont effec tués.Ces opérations, nécessitant une ouverture du colisA travers un parcours ludique, illustré par desimages historiques, des héros de bande dessinéeou de cinéma mais aussi des jeux, des maquetteset des manipulations sur les usages de laradioactivité et ses risques, on passe suc -cessivement de l’étonnement à l’appro -fondissement des connaissances.L’<strong>exposition</strong> “La radioactivité, de Homer àOppenheimer” est accessible à tout un chacun,qu’il ait ou non des connaissances scientifiques, etmême aux enfants pour lesquels un livretpédagogique a été spécialement conçu.“La radioactivité, de Homer à Oppenheimer”,<strong>exposition</strong> du 26 septembre au 23 novembreà la salle des fêtes de Brienne-la-Vieille.Un nouvel atelier pour contrôlerles colis de déchets TFAde déchets radioactifs, sont réalisées dans un localconfiné disposant d’un système de ventilationraccor dé à la cheminée actuelle du bâtiment detraitement, permettant de récupérer les éventuelseffluents gazeux. Ces nouveaux contrôles viennentcompléter le dispositif de surveillance des colis deRenseignements auprès du service com -munication des Centres de stockage del’Aube de l’<strong>Andra</strong> au 0 800 31 41 51 (appelgratuit depuis un poste fixe) ou par courrielà comm-centresaube@andra.fr.L’<strong>Andra</strong> diversifie ses moyens de contrôle des colis de déchets qui arrivent sur le Centre de stockagedes déchets de très faible activité (CSTFA) avec une nouvelle installation qui sera opérationnelledès septembre 2011.déchets, mis en œuvre depuis l’ouverture du CSTFA :contrôles radiologiques systématiques sur tous lesconte neurs de transport des colis de déchets à leurarrivée sur le Centre, et mesures de débit de doseset de contamination surfacique sur un quart des colisde déchets avant leur stockage en alvéoles.Le Journal de l’<strong>Andra</strong> Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs Édition de l’Aube Été 2011


3Un nouveau chef à la têtedu laboratoire de l’<strong>Andra</strong>Hervé Caritey est le nouveau chef du service Laboratoire, analyseset contrôles (LAC) récemment créé au CSA. En poste depuis le 2 mai,il tire son chapeau au travail effectué et a déjà quelques idées pourprogresser.Originaire de Haute-Saône, cet ingénieur de36 ans est diplômé de l’École nationalesupérieure de chimie de Toulouse. Après unepremière expérience professionnelle dans unbureau d’études environnementales et dix annéespassées dans un laboratoire d’analyses de Rouen,il rejoint le LAC avec enthousiasme. Au coursde ces premières semaines, Hervé Caritey aprogressivement pris la mesure de la vocation dulaboratoire : participer à la surveillance de l’envi -ron nement et des installations tout en contribuantà la bonne information du public.6 000 échantillons par anTout au long de l’année, les trois laborantins Éric,Marielle et Sébastien ne réalisent pas moins de6 000 échantillons, qui donnent lieu à environ12 000 analyses pour 25 000 paramètres contrô -lés, comme la mesure de tritium ou de carbone 14dans l’eau ou encore la mesure de la radioactivitédans les aérosols… Des échantillons qui provien -nent à la fois des installations (filtres des systèmesde ventilation) et de l’environnement (eau, gaz,sédiments, lait, végétaux, poissons). “Le nombreimportant des milieux dont sont issus lesprélèvements est d’ailleurs une des particularitésde ce laboratoire”, souligne-t-il.Un sérieux reconnuLe laboratoire dispose actuellement de 26 agré -ments délivrés par l’Autorité de sûreté nucléaire(ASN), un agrément correspondant à une série deparamètres mesurés dans un milieu donné. Il estdepuis 2009 intégré au Réseau national deHervé Caritey, nouveau chef du serviceLaboratoire, analyses et contrôles (LAC).mesures de la radioactivité de l’environnement(RNM). L’équipe que dirige désormais HervéCaritey travaille en synergie avec le service Qualité -Sûreté - Environnement, à qui revient l’inter pré -tation des résultats des analyses radiologiques. Cedernier sollicite régulièrement des prélè vements etdes analyses complé mentaires, non exigés dans leplan de surveillance de l’envi ronnement, pouraffiner les connais san ces de l’<strong>Andra</strong> sur le transfertdes radionucléides vers l’environnement. Unemission passionnante, que cet enthousiaste entendbien accompagner, pour encore progresser. “J’aidéjà quelques idées en tête, conclut-il. Nous auronsl’occasion d’en reparler !”EN BREF■ Demandez lenouveau rapportd’activité !Le rapport d’activité 2010du Centre de stockage dedéchets de faible et moyenneactivité (CSFMA) vient deparaître. Destiné au public, il présente lesprincipales données d’exploitation du site,celles liées à la sûreté et à la radioprotectionet les résultats de mesures de la surveillancede l’environnement.Il peut être téléchargé ou commandésur www.andra.fr, ou envoyé sursimple demande auprès du servicecommunication au 03 25 92 33 04.■ Vestiges archéologiquesou pas?Dans le cadre du projet de construction d’unbâtiment d’entreposage de déchets radioactifsnon électronucléaires au CSTFA, un diagnosticarchéologique a récemment eu lieu. Dessondages, menés par l’Institut national derecherches archéologiques préventives, ontpermis de décaper 8 à 10 % de la surface etd’analyser les changements de couleurs, detexture, ou les découvertes d’objets. Aucunetrace de vestiges n’a été révélée.TÉMOIGNAGEMichel Babel, chef de la division de Châlons-en-Champagnede l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).“Nos résultats ont toujours été conformesà ceux de l’<strong>Andra</strong>”“L’ASN assure au nom de l’État le contrôle de lasûreté nucléaire et de la radioprotection enFrance. Périodiquement, nous effectuons desprélèvements sur les rejets du Centre destockage des déchets defaible et moyenne activitéde l’<strong>Andra</strong>, dans l’air, auniveau de la cheminée, etdans l’eau, au niveau dubassin de récupération deseaux de ruissellement. Ceuxcisont ensuite envoyés àun laboratoire d’analysesextérieur agréé. Nousconfrontons les résultatsobtenus aux données transmises chaque moispar l’<strong>Andra</strong> et aux mesures de l’air relevées parla balise de l’Institut de radio protection et desûreté nucléaire (IRSN) implantée à Bar-sur-Aube. Jusqu’à ce jour, nos résultats ont toujoursété conformes à ceux de l’<strong>Andra</strong>. Un contrattripartite est établi entre l’ASN, le laboratoireextérieur et l’<strong>Andra</strong>, qui définit les conditions deprélève ments, mais ni la date ni la fréquence.Nous pouvons intervenir à tout moment. Notremission est de contrôler mais aussi d’informer.C’est pourquoi toutes nos mesures sontaccessibles au public sur le site du Réseaunational de mesures de la radioactivitéwww.mesure-radioactivite.fr.”■ L’<strong>Andra</strong> fait son rapportà la CliLa Commission locale d’information (Cli) deSoulaines s’est réunie mercredi 15 juin. À cetteoccasion, Patrice Torres, directeur des Centresde stockage de l’Aube, a présenté le biland’activité 2010 du CSFMA. Suite à cet exposé,quelques questions relatives à la duréed’exploitation du Centre et à la surveillance del’environnement ont été posées, auxquellesPatrice Torres et Bruno Cahen, directeurindustriel de l’<strong>Andra</strong> ont répondu.Le Journal de l’<strong>Andra</strong> Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs Édition de l’Aube Été 2011


4La santé des travailleurs étroitement contrôléeLe personnel de l’<strong>Andra</strong> et les salariés des entreprises extérieures intervenant sur les Centres de stockagede l’Aube sont soumis à un suivi médical strict. Au programme : visites médicales, formation et sensibilisationau respect des consignes.“Avant de travailler sur un site de stockage dedéchets radioactifs, une personne peut seposer des questions, souligne le docteur MartineRenault, médecin de santé au travail assurant lesuivi médical des salariés des Centres de stockagede l’Aube. Les risques, très faibles, sont expliqués etun suivi médical individualisé est mis en place.”Des visites médicales pousséesComme dans toute activité professionnelle, lespersonnels sont soumis à des visites médicalespériodiques. Dans le cas d’un travailleur exposé auxrayonnements ionisants, l’employeur définit, enfonction du poste de travail et sur la base d’uneévaluation prévisionnelle dosimétrique, la catégoriede l’intervenant :• A pour un travailleur susceptible d’être exposé àune dose maximale de 20 mSv* par an,• B pour un travailleur susceptible d’être exposé àune dose maximale de 6 mSv par an.L’employeur rédige également une fiche d’expo -sition qui décrit l’activité du salarié et les risquesencourus. Elle est remise au médecin de santéau travail qui peut ainsi affecter à l’agent un suivimédical renforcé réglementaire en fonction deson travail. Tous les salariés exposés bénéficientnotamment annuellement d’une analyse de sangainsi que d’une surveillance radiotoxicologique etanthropogammamétrique (contrôle des rayon ne -ments émis par le corps humain). D’autres examenspeuvent compléter ce suivi médical (examen de vue,auditif, frottis narinaire…).Un suivi en temps réelParallèlement à ces examens périodiques, tous lesagents sur site sont équipés de dosimètres passifset opérationnels nominatifs. Les résultats de cettedosimétrie sont transmis dans une base de donnéesappelée SISERI (Système d’information de lasurveillance de l’<strong>exposition</strong> aux rayonnementsionisants) gérée par l’Institut de radioprotection etde sûreté nucléaire (IRSN) qui les conserve ad vitamaeternam. Ils sont également conservés dans ledossier médical de l’agent ; document archivépendant trente ans après le départ du salarié del’entreprise.Respecter les consignes“Je constate plus de peurs chez les gens de l’extérieurqui n’ont pas l’habitude de travailler dans le nucléaire,ce qui est normal, souligne Thierry Prot, chef duservice sécurité, radioprotection des Centres destockage de l’Aube. Ainsi, lors de l’ouverture duCSTFA, le personnel qui devait travailler sur lesalvéoles était inquiet. Nous l’avons rassuré en luiprésentant nos activités.” Confor mément auxexigences réglementaires du Code du Travail, tousles agents d’entreprises extérieures qui inter -viennent sur les Centres de stockage de l’Aubesuivent systématiquement une demi-journéed’information “sécurité, environ nement et radio -protection”, renouvelée tous les ans. Le personnelde l’<strong>Andra</strong> suit le même type de formation. “Sur lesite, conclut Thierry Prot, la dosimétrie est analyséechaque mois. En 2010, la surveillance radiologique del’ensemble du personnel (<strong>Andra</strong> et prestataires)a permis d’évaluer que la dose annuelle reçue parl’agent le plus exposé a été de 1,29 mSv, bienen deçà des 20 mSv réglementaires. Pour autant,il est essentiel de rester vigilant au quotidien.”* mSv (milliSievert) le sievert (Sv) est l’unité de mesure de l’impactbiologique d’une <strong>exposition</strong> à des rayonnements ionisants.TÉMOIGNAGESArnaud Morat, ingénieur mécaniciendepuis deux ans à l’<strong>Andra</strong>.“Les formationslèvent toutesles inquiétudes”“Je suis originaire de la région. Aussi, avant d’ytravailler, je connaissais l’<strong>Andra</strong> de nom, maispeu ses activités. Tout est fait pour que ça sepasse bien et les formations en interne sont làaussi pour rassurer. En revanche, récemment,suite à l’accident de Fukushima, j’ai consultéune entreprise locale pour un travail à réaliserhors zone nucléaire. Le directeur aété catégorique : pas la peineque je lui envoie le dossier carses employés ne souhaitent pastravailler sur un site nucléaire.L’inquié tude vient des per -sonnes qui ne connais -sent pas le domainedu nucléaire.”Étienne Crouzat, responsablecomptable/contrôleur de gestion à l’<strong>Andra</strong>depuis le 1 er juin 2011.“S’il y avait desproblèmes,cela se saurait”“Le nucléaire est un domaine nouveau pour moiet je me posais bien entendu des questions surles risques pour ma santé. Après mon entretiend’embauche, je me suis promené dans lesvillages aux alentours et j’ai rencontré un ancienmaire d’une de ces communes qui m’a expriméla confiance de la population. Pour lui, depuisle temps que l’<strong>Andra</strong> estprésente ici (1992, ndlr),s’il y avait eu des problè -mes pour les salariés, çase serait su. Depuis monarri vée, j’ai pu voirque le risque estpar faitementmaîtrisé.”Tous les intervenants en zone contrôlée sont équipés de dosimètres passifs et opérationnels.Le Journal de l’<strong>Andra</strong> Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs Édition de l’Aube Été 2011


5Un stage à l’<strong>Andra</strong>,pourquoi pas ?Les Centres de stockage de l’Aube accueillent des collégiens etdes étudiants pour des stages de quelques jours à quelques mois.Une occasion pour ces jeunes d’acquérir une expérience dansdes domaines d’activités variés.Très sollicités, les Centres de stockage del’Aube (CSA) ouvrent grand leurs portes auxstagiaires. Chaque année, ce sont près de vingtjeunes, Aubois pour la plupart, qui intègrent leséquipes des Centres pour y effectuer des stages.Une opportunité uniquede découvrir un métierUne partie d’entre eux vient d’écoles d’ingénieurs,de l’IUT de Troyes ou de formations spécifiquesdans le domaine du nucléaire. Ils intègrent, enfonction de leurs études, un des différents servicesde l'<strong>Andra</strong> ou une des entreprises extérieuresintervenant en permanence sur les CSA, pour desstages allant de deux à six mois. L’autre partie desstagiaires accueillis sont des jeunes collégiensde troisième, issus princi palement du collègede Brienne-le-Château.Leur stage de découverte del’entreprise, d’une semaine, leurpermet d’appré hender tous lesmétiers des CSA – du contrôle degestion aux domaines plus “techni-ques” comme la radio protec tionou encore les activités liées àla sur veillance de l’environ -nement. Les stagiaires ontégalement l’occasion devisiter les deux Centres de stockage de l’<strong>Andra</strong>.Actuellement, les CSA accueillent aussi quatreapprentis en alternance, pour deux ou trois ans.Trois suivent une formation “environnementnucléaire” à Saint-Dizier (cf. portrait de l’un d’euxdans le journal n°2) et le dernier un BTS comptabilitéà Troyes.Veit Stratmann, artiste de la mémoireDans le cadre du programme “Mémoire pour les générations futures” de l’<strong>Andra</strong>, le plasticien Veit Stratmannest le premier artiste à mener une réflexion sur la conservation et la transmission de la mémoire des centresde stockage de déchets radioactifs.L’<strong>Andra</strong> a lancé, en 2010, un vaste projet sur lapréservation de la mémoire des Centres destockage de déchets radioactifs à l’échelle deplusieurs siècles, qui fait appel à de nombreusesdisciplines.Guillaume Perrin, à gauche,et Dorian Traver.L’art est l’une des pistes explorées. Pour cela,l’<strong>Andra</strong> a conclu un partenariat avec le Centre d’artcontemporain / Passages de Troyes, pour troisannées, qui se traduit par le financement d’unebourse et d’une résidence d’artiste.TÉMOIGNAGESGuillaume Perrin, 20 ans, stagiaire pendant dixsemaines au service “Sécurité, radioprotection” pourvalider un DUT Hygiène, sécurité, environnement.“Un stage porteurd’initiatives”“J’ai mis à jour les plans d’intervention duCSFMA en y apportant des améliorations afinde faciliter l’intervention des secours exté rieursen cas de nécessité.C’est une super expérience, avec un très bonaccueil et des tas d’idées à apporter. La remisedu rapport sera peut-être plus dure !”Dorian Traver, 20 ans, en stage de trois mois auservice “Sécurité, radioprotection” pour égalementvalider un DUT Hygiène, sécurité, environnement.“Une expériencecomplémentaireaux cours”“Ma mission portait sur la révision desdocuments du CSFMA et du CSTFA relatifs àla prise en compte de l’évaluation des risques,et la réalisation d’un document communaux centres. J’avais déjà étudié les risquesradiologiques en cours et ce stage est trèscomplémentaire, sans compter que monintégration s’est très bien passée.”Veit Stratmann, premier artiste à se lancerNé en Allemagne en 1960, le plasticien VeitStratmann travaille en lien étroit avec les lieux où ilest invité à intervenir. Ses œuvres, assimilablesà des mobiliers urbains improbables, engagentle spectateur à s’interroger sur ses modes deperception et son rapport au temps et à l’espace.D’ici la fin de l’année, il rendra compte, au traversd’une étude, de sa vision artistique de la conser -vation et de la transmission de la mémoire descentres de stockage de déchets radioactifs.D’autres artistes lui succèderont pour apporter leurcontribution à cette réflexion. L’idée étant d’avoirdes études dans différentes disciplines artistiquesavant de définir quel type d’œuvre sera retenu pourlaisser une empreinte artistique pour les futuresgénérations.Œuvre de Veit Stratmann réalisée en 2008 pour leGrand Troyes sur le campus universitaire des Comtes de Champagne.Acier galvanisé, acier peint. Lipsky-Rollet ArchitectesLe Journal de l’<strong>Andra</strong> Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs Édition de l’Aube Été 2011


6Limiter et freiner la dispersion desradionucléides, le grand principe du stockageLes déchets radioactifs contiennent des radionucléides de différentes natures qui perdent leur radioactivitésur des échelles de temps plus ou moins grandes. Le principe du stockage consiste à isoler suffisammentlongtemps ces déchets afin que la très faible radioactivité qui pourrait se retrouver au contact de l’hommeà très long terme ne présente pas de risque pour la santé et pour l’environnement. Focus sur le principeadapté au projet Cigéo, le futur Centre de stockage profond.DES RADIONUCLÉIDES DIFFÉRENTSPour évaluer le confinement des radionu -cléides conte nus dans les déchets, il fautd’abord bien con naître quels sont lesradionucléides contenus dans lesdifférents déchets afin de prendreen compte précisément leursdifférentes caracté ristiques.En fonction de leur nature,les radionucléides vont ainsi :• se dissoudre plus ou moins facile -ment dans l’eau contenue dans laroche et dans les matériaux avec lesquelsils sont en contact (solubilité),• se déplacer plus ou moins lentement à traversles différents matériaux ou le milieu géolo -gique (mobilité).Exemples du comportementde certains radionucléidesdans l’argilite :Césium 135 :• soluble,• peu mobile,• période radioactive * = 2300000 ans.Américium 241 :• très peu soluble,• très peu mobile,• période radioactive = 430 ans.Chlore 36 :• soluble,• mobile,• période radioactive = 300 000 ans.En dehors de propriétés chimiques qui leursont propres, les radionucléides ont aussides propriétés radiologiques différentes,notamment concernant leur durée de vie.En effet, certains radionucléides perdent leurradioactivité au bout de quelques secondesalors que d’autres ont besoin de plusieursdizaines, voire de centaines de milliersd’années.Les déchets contiennent tous, dans des quan -tités différentes, un mélange de radio nu cléidesayant des durées de vie variables. Les déchetsdit à vie longue contiennent une majorité deradionucléides à vie longue et inversement.La radioactivité des déchets décroît avec letemps, au fur et à mesure de la décroissan ceradioactive des différents radionucléides qu’ilscontiennent.Lexique*Période radioactive : temps au bout duquel la moitié de la quantité d’un mêmeradionucléide aura naturellement disparue par désintégration.UNE HISTOIREDE RADIONUCLÉIDEFocus sur le projet Cigéoou comment lesradionucléidescontenus dans lesdéchets seront freinésou limités dansleurs déplacements,le temps nécessaireà la décroissance deleur radioactivité.Les déchets radioactifs serontd’abord conditionnés dans descolis conçus pour empêcher ladispersion des substances qu’ilscontiennent pendant l’exploita -tion du stockage.Ces colis seront ensuite stockésdans des ouvrages qui formerontune seconde protection sur desdurées allant bien au-delà dela période d’exploitation dustockage.Les ouvrages seront construitsdans une couche d’argile quiconstitue une barrière naturellesur de très longues périodes detemps.Le Journal de l’<strong>Andra</strong> Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs Édition de l’Aube Été 2011


+7LE RÔLE DES MATÉRIAUXLes matériaux choisis pour la construction desouvrages de stockage, pour l’enrobage et pourle conditionnement des déchets jouent un rôleimportant dans le concept de stockage :Les conteneurs en acier non allié (constitué d’acier et decarbone) utilisés pour le stockage des déchets HA sont étanchespendant environ 1 000 ans retar dant ainsi l’arrivée de l’eau surces colis et donc la dissolution du verre qu’ils contiennent.Exemples :Le béton (conteneurs et ouvrages)dont le pH est élevé (basique) permetde limiter la dissolution de certainsradionucléides dans l’eau ou de les fixer.La robustesse et la bonne tenuemécanique de tous ces matériauxgarantissent que les colis resterontintacts pendant au moins toute la duréede réversibilité du stockage.Le verre qui enrobeles déchets de hauteactivité, se dégradetrès lentement et retardeaussi le relâ che mentdes radionucléides,qui s’étale sur plusieurscentaines de milliersd’années.LA ROCHE, UNE BARRIÈRE NATURELLELa roche est composéede minéraux variés.Ceux de l’argilite sont empilés comme dansun mille-feuille très compact et sans fissure.Cette roche contient aussi de minuscules inter -stices, les pores, dans lesquels il y a de l’eau.Ensemble, ces caractéristiques expliquentpourquoi l’argilite est une roche très imper -méable où l’eau se déplace très lentement.Il faut ainsi 10 000 ans pour qu’une goutteparcoure quel ques centimètres.Les radionucléides se déplacent surtout ense diffusant dans cette eau, comme une goutted’encre le fait dans un verre d’eau.Les radionucléides se dissolvent dans l’eausous forme d’ions chargés positivement +ou négativement . En se déplaçant, cesions entrent en contact avec les minérauxargileux dont les surfaces sont chargéesnégativement .Ces parois agissent alorscomme des aimants :• elles fixent la plupart des ions chargés posi -tivement retardant ainsi leur déplacementdans la roche sur de très longues périodes detemps,• elles repoussent les ions chargés négativement,limitant leur déplacement dans la roche.Les radionucléides se déplacentà des rythmes et à des vitesses variés.Ainsi les radionucléides sont à la fois ralentis etdispersés sur une large surface. Seuls quelquesradionucléides très mobiles pourront parvenirà traverser l’argile (Chlore, Iode…). Ce voyageleur prendra plusieurs centai nes de milliersd’années.++ ++++++++++++++++++++++++ +++++++ +++++++++++++++++++ CationAnionSurface chargéenégativementAgrégats d’argileEau fortement liéeEau faiblement liéeEau libreAu fil du temps, plusieurs cen -taines d’années après la ferme -ture du stockage, les ouvrageshumains se dégraderont petit àpetit au contact de l’eau contenuedans la roche. Certains radionu -cléides, les plus mobiles et lesplus solubles, commencerontalors leur déplacement dans lacouche argileuse.C’est là que l’argile prend lerelais pour limiter et freiner leurdéplacement permettant ainsi ladécroissance de leur radioactivité.Les radionucléides se disper serontprogressivement sur une surfaceimportante : seuls quelques-unsremonteront très lentement versla surface. Certains comme leplutonium ou l’uranium parcour -ront seulement quelques mètresen plusieurs centaines de milliersd’années.Lorsqu’ils atteindront la surface,grâce à la dispersion dans l’espaceet dans le temps et à la décrois -sance naturelle, l’impact de leurradioactivité sera inférieur à celuide la radioactivité naturelle.Le Journal de l’<strong>Andra</strong> Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs Édition de l’Aube Été 2011


8L’assainissement des sites polluésune mission de service public assuIl existe en France d’anciens sites qui, du fait de leur activité passée en lien avec la radioactivité, peuventencore être contaminés. Lorsque le responsable de cette pollution est absent, insolvable ou s’il n’existe plus,l’<strong>Andra</strong>, au titre de sa mission de service public, prend en charge leur assainissement, la gestion des déchetsradioactifs qui en découlent. Dossier sur une activité hors du commun.“Nous avons le plus souvent affaire à despollutions anciennes, qui ne relèvent pasde l’industrie nucléaire”, explique ÉricLanes, en charge de l’assainissement des sitespollués à l’<strong>Andra</strong>.Des pollutions d’origines diverses“Dans la première moitié du XX e siècle, un bonnombre de sociétés ont fleuri pour exploiter lespropriétés de la radioactivité : extraction du radiumpour la médecine ou la parapharmacie, fabricationet application de peintures pour la vision nocturne,exploitation de minerais… On retrouve 60 ans plustard les adresses par lesquelles ces sociétés sontpassées !” Certains sites ont depuis été succes -sivement occupés par différents industriels.D’autres ont été réaménagés en logements,bureaux ou même écoles. D’autres encore sontrestés à l’état de friche.Des solutions étudiées au cas par cas“Pour réhabiliter un site, il n’y a pas de solutionunique, poursuit Éric Lanes. On peut opter pourune dépollution poussée, qui consiste à enlever lemaximum de radioactivité, ou choisir de confiner laradioactivité sur place, en veillant bien sûr à bienmettre en place les barrières nécessaires pour quepersonne ne puisse entrer en contact de la pollution.Cela implique alors de limiter l’usage du site et deposer des servitudes pour le surveiller et conserver lamémoire de cette pollution. Entre ces deux bornes, ily a un curseur à placer pour chaque site.” Ce rôle estdévolu à la Commission nationale des aides dans ledomaine radioactif (CNAR), qui fixe le niveau dessubventions allouées et donne son avis sur lastratégie de traitement en fonction de critèrestechniques, financiers et des possibilités destockage des déchets générés.Une vingtaine de chantiers en cours“Le rôle de l’<strong>Andra</strong> est de proposer des scénarios,puis de mettre en œuvre la solution retenue aprèsavis de la CNAR et des autorités compétentes”,précise Éric Lanes. Une mission quimobilise cinq per sonnes au sein de laDirection industrielle de l’<strong>Andra</strong>, etpour laquelle l’Agence béné ficied’une subvention publique de 4 M€par an en moyenne.Trois millions d’euros viendronts’y ajouter pendant deux ansdans le cadre de l’opérationDiagnostic Radium (lirepage 10).Éric Lanes.Le Journal de l’<strong>Andra</strong> Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs Édition de l’Aube Été 2011


9par la radioactivité :ée par l’<strong>Andra</strong>Sites pollués : tous différents !L’assainissement de sites pollués regroupe des situations très diverses, selon l’origine de la pollution,sa localisation ou encore son ancienneté. Focus sur quatre sites en cours d’assainissement.Le quartier des Coudraies à Gif-sur-Yvette(91). Quand l’industrie du radium laissedes traces chez les particuliersGif-sur-Yvette a accueilli de 1904 à 1957 laSociété Nouvelle du Radium, spécialisée dansla préparation d’aiguilles de radium. Transforméen zone d’habitations depuis, le quartier desCoudraies a gardé l’empreinte de ce passé indus -triel. Des campagnes de dépollution successivesont entraîné la démolition partielle des bâtimentset l’assainissement des terrains alentours.Quatre propriétés ont nécessité une prise encharge plus importante. Deux ont été rendues denouveau habitables en 2009 après des travauxde décontamination. La troisième, rachetée parl’État en 2005, a été démolie en 2010. Le sitesera assaini en 2011. La quatrième maison aété rachetée par l’<strong>Andra</strong> en vue d’être démolied’ici 2012. Le site sera alors assaini et le terrainrétrocédé.Depuis 2007, le plan local d’urbanisme exigeun contrôle radio logique des terres en casd’excavation profonde et interdit l’utilisation deseaux souterraines.Décontamination d’une habitation à Gif-sur-Yvette.Les Établissements Charvet de l’Île Saint-Denis (95). Donner une nouvelle vie à uneancienne friche industrielle contaminéeEn s’installant sur l’Île Saint-Denis en 1994, lesresponsables des Établissements Charvet nesavaient pas qu’une usine chimique d’extractionde sels de radium y avait été exploitée quatrevingtsans plus tôt.En 1997, l’Office de protection contre les rayon -nements ionisants a confirmé la pollutionradiologique du site et de ses abords. En 2008,une partie des bâtiments a été démolie. Courant2010, l’<strong>Andra</strong> a trié et caractérisé 700 m 3 degravats, en partie contaminés et amiantés,pour les évacuer vers les filières adaptées.Une partie des déchets faiblement radioactifsrestera confinée sur place, dans des conditionsde sûreté adaptées. Le site deviendra pro -chainement la propriété de l’Établissementpublic foncier Île-de-France (EPFIF), qui pilote sarequalification en un parc urbain de panneauxphotovoltaïques non accessible au public. Lebudget total de l’opération s’élève à plus de4M€, pris en charge à 50 % par le Plan de relance(État), le reste étant financé par les deux maîtresd’ouvrage.L’usine Isotopchim, au Belvédère deGanagobie (04). Une pollution récente,due à un entrepreneur peu scrupuleuxSpécialisée dans la production de moléculesmarquées au carbone 14, l’entreprise Isotopchima été plusieurs fois mise en demeure pour desrejets radioactifs non autorisés dans l’environ -nement. Placée en liquidation judiciaire en 2000,elle a été abandonnée en l’état par ses respon -sables. Après un inventaire des substanceslaissées sur place, les produits et déchets nonradioactifs ont été évacués en 2003, suivis desdéchets radioactifs les plus problématiques en2008.L’environnement du laboratoire ne présentantpas de risques pour la population, l’assai nis se -ment du site a consisté à évacuer les déchetsradioactifs encore présents et à démolir le bâti -ment. Courant 2010, 40 m 3 de déchets solidestrès faiblement radioactifs ont donc été évacuéspar l’<strong>Andra</strong> et des échantillons de produitschimiques liquides confiés au CEA de Saclay.Leur caractérisation permettra de choisir lameilleure filière de gestion possible. L’assai -nissement devrait être achevé en 2014. La factureque ces entrepreneurs peu scrupuleux laissentderrière eux est estimée à 3 M€ !Intervention sur le site d’Isotopchim.Usine d’Orflam Plast - Bâtiment sécurisé.Usine d’Orflam Plast - Contrôle radiologique de fûts.L’usine Orflam Plast, à Pargny-sur-Saulx(51). Des pierres à briquet responsablesd’une pollution au thoriumL’usine de briquets Orflam-Plast a été exploitéejusqu’en février 1997, date de sa mise en liqui -dation. Pour fabriquer les pierres à briquets, elleutilisait un minerai comprenant du thorium(métal naturellement radioactif) ; du fait duprocédé de traitement, ce dernier étaitconcentré dans les résidus, qui ont ensuite étédéposés dans les bâtiments et de part et d’autredes berges de la Saulx.Dès 1997, l’Ademe et l’<strong>Andra</strong> ont mené à lademande de l’État des travaux de mise ensécurité de cette friche industrielle devenue“orpheline”, ainsi que des berges de la Saulx.En 2008 et 2009, des contaminations ont étédétectées dans deux zones extérieures à l’usine,révélant que celle-ci expédiait des résidus horsde son périmètre, au lieu-dit la Peupleraie et surles bords de l’étang de la Gravière, qui accueilleaujourd’hui une base de loisirs. L’<strong>Andra</strong> a immé -diatement clôturé les zones polluées.En décembre 2009, la CNAR a donné sonaccord sur les propositions de réhabilitation del’<strong>Andra</strong>. La subvention de 4,2 M€ a permisde dépolluer les berges de l’étang de la Gravièreen 2010,et finan cera en 2011 et 2012le confinement sur place des matériaux issusde la démolition de l’usine et des terrescontaminées de la Peupleraie.Le Journal de l’<strong>Andra</strong> Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs Édition de l’Aube Été 2011


10À la recherche des sites polluéspar la radioactivitéIdentifier les sites susceptibles d’avoir été pollués un jour par laradioactivité est un exercice d’autant plus difficile qu’il s’agit le plussouvent d’activités industrielles anciennes, dont la mémoire tend àse perdre au fil des années. Recherches historiques, mémoirecollective, base de données nationale, tous les moyens sont bonspour retrouver l’existence de sites pollués.Plusieursacteurs contribuent à cette recher -che : l’Institut de radioprotection et de sûreténucléaire (IRSN), les directions régionales del’Environnement, de l’Aménagement et du Loge -ment (DREAL), l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN),l’<strong>Andra</strong>, des associations (Robins des Bois…), voiredes riverains.Un travail permanent, mis à jour au fur et àmesure de l’identification de nouveaux sitesDes enquêtes historiques sur des activités indus -trielles ou commerciales aujourd’hui arrêtées quiauraient pu manipuler de la radioactivité, mettentrégulièrement à jour des sites oubliés, en particulieren ce qui concerne l’industrie du radium. L’opé -ration Diagnostic Radium, lancée en octobre 2010par les pouvoirs publics a ainsi dressé une liste de134 sites potentiellement contaminés en France.Les sites seront inspectés par les spécialistes del’IRSN, puis si nécessaire assainis par l’<strong>Andra</strong> enfonction des résultats des diagnostics. “Parfois,certains sites sont identifiés grâce à la mémoirecollective portée par les riverains, explique ÉricLanes. Quant aux installations qui manipulent de laradioactivité aujourd’hui, elles sont soumises à uncontrôle strict de l’ASN et les exemples de pollutionradioactive récente sont rares.”Administré par le ministère de l’Environnement, lesite internet BASOL, qui recense les sites polluéspar des industries anciennes ou des activités deservices, a été étendu à la demande du Haut Comitépour la transparence et l’information sur la sécuriténucléaire (HCTISN) aux sites susceptibles d’êtreconcernés par des pollutions de nature radioactive.Les sites avérés pollués sont en outre répertoriésdans l’Inventaire national des matières et déchetsradioactifs publié par l’<strong>Andra</strong>.À chaque type de déchet sa filièreL’assainissement des sites pollués dont le propriétaire est absent oudéfaillant génère en moyenne 300 m 3 de déchets radioactifs par an.Il s’agit le plus souvent de matériaux de construction et de terre.Lesdéchets conventionnels sont dirigés vers lesfilières classiques d’élimination. Les déchetsradioactifs suivent quant à eux des chemins quidiffèrent selon leur niveau de radioactivité.L’assainissement des sites pollués génère princi -palement deux types de déchets radioactifs :• Les déchets très faiblement radioactifs(TFA)Ils se présentent généralement sous la forme debéton, gravats ou terre. Leur radioactivité est prochede la radioactivité naturelle. Ils sont conditionnésdans des sortes de gros sacs, appelés “big bag”,et acheminés jusqu’au Centre de sto ckage desdéchets de très faible activité (CSTFA) de l’<strong>Andra</strong>,dans l’Aube, où ils sont stockés, à l’intérieurd’alvéoles creusées dans une couche argileuse.Déchets TFA.Déchets radifères.• Les déchets de faible activité à vie longue(FA-VL)Il s’agit de déchets “radifères”, appelés ainsi carc’est le radium qui est le plus souvent à l’originedes pollutions anciennes. Un projet de stockage àfaible profondeur de ces déchets est à l’étude. Enattendant, ils doivent être entreposés. Une nouvelleinstal lation d’entreposage d’attente devrait êtremise en service sur l’un des sites de l’<strong>Andra</strong> dansl’Aube. Elle servira aux paratonnerres, aux sources…Une décontaminationen quatre étapesLorsqu’un site dont le propriétaireest défaillant est suspecté d’êtrecontaminé, une “levée de doute”est demandée par les servicespublics, en la personne du préfet.Des analyses, effectuées sur sitepar l’Institut de radioprotection et desécurité nucléaire (IRSN), confirmentou non la contamination. Une levéede doute positive déclenche alorsla prise en charge du dossierpar l’<strong>Andra</strong>.1 – Mettre le site en sécuritéC’est la priorité des priorités ! Si la contami -nation d’un site fait courir des risques à lapopulation, le site est clôturé de manière à enempêcher l’accès, à éviter toute disséminationde la radioactivité et à faire cesser le risque.2 – Caractériser la pollutionUne fois le risque de contamination despersonnes écarté, des mesures sont effec -tuées sur le site afin de mieux circonscrire leproblème. Intérieur des locaux, mais aussiextérieur, sol, réseaux souterrains : c’estl’ensemble du site qui est cartographié afin dedélimiter précisément les zones touchées etleur niveau de contamination.3 – Proposer des solutionsAu vu des résultats de ce diagnostic, leséquipes de l’<strong>Andra</strong> élaborent des projets desolutions et en estiment le coût. “Il y a plusieursscénarios possibles, explique Éric Lanes. S’ils’agit d’un usage résidentiel, nous irons plutôtvers une dépollution maximale du site. S’il s’agitd’une friche, d’autres options sont possibles,telles que le confinement sur place des pol -lutions, en limitant les usages du site : espacesverts, parking…” Le dossier est alors soumis àla Commission nationale des aides dans ledomaine radioactif (CNAR, lire page 11), quidonne un avis de façon collégiale sur la solutionretenue et le montant subventionné.4 – Orchestrer la dépollutionUne fois la solution entérinée, l’<strong>Andra</strong> assure lamaîtrise d’ouvrage du chantier : rédaction ducahier des charges, choix des prestataires, suivides travaux, et enfin, vérification de l’atteintedes objectifs de dépollution. “Notre rôle neconsiste pas seulement à faire faire les travaux,mais aussi à s’assurer que les objectifs dedépollution fixés sont bien atteints, contreexpertisesà l’appui. Enfin, nous rendonscompte du respect des objectifs auprès desautorités.”Le Journal de l’<strong>Andra</strong> Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs Édition de l’Aube Été 2011


11Écoute, dialogue, concertation et arbitrageau programme de la CNARDépolluer oui, mais jusqu’à quel point, et à quel coût ? Et comment concilier les impératifstechniques et financiers, et la volonté des populations ? La décision, souvent délicate,toujours concertée, relève de la Commission nationale des aides dans le domaine radioactif(CNAR). Les explications de Marie-Claude Dupuis, directrice générale de l’<strong>Andra</strong>,qui préside cette instance.Comment définiriez-vousla mission de la CNAR ?La CNAR est une instance collégiale de concer -tation émanant directement de l’<strong>Andra</strong>. Elles’appuie sur une expertise collective pour définirle meilleur usage des subventions publiquesconsacrées à l’assainissement des sites pollués parla radioactivité et à la collecte d’objets radioactifsanciens, avec pour impératif absolu la sécurité despopulations.Dans quel cadre a-t-elle été mise en place ?Cette commission a été créée sous l’égide duconseil d’administration de l’<strong>Andra</strong> en 2007. Elle estla conséquence directe de la loi du 28 juin 2006, quidonne enfin un cadre à l’action de réhabilitation dessites pollués que l’<strong>Andra</strong> menait auparavant sansmoyens financiers ni responsabilité clairementdéfinie. Lors de mon expérience précédente auministère chargé de l’Environnement, nous nousappuyions sur un dispositif similaire mis en placepar l’Ademe pour les sites pollués chimiquement. Jen’ai fait que reprendre le modèle de l’Ademe, enl’adaptant aux déchets radioactifs. Nous n’avionsclairement ni les moyens financiers, ni les moyenshumains de tout faire d’un seul coup ; d’où l’idée deréunir toutes les parties prenantes pour définirensemble les objectifs et les priorités d’assainis -sement de ces sites pollués : les autorités publiquesconcernées et les experts nucléaires bien sûr, maisaussi les associations, les aménageurs… toutespersonnes susceptibles d’apporter un avis éclairésur la question. Cette notion de multipartisme est,à mon sens, essentielle.Comment se déclenche une procédurepour un site pollué par la radioactivitédont le responsable est défaillant ?Ce sont les préfets qui demandent aux ministèresde tutelle de saisir la CNAR et l’<strong>Andra</strong>. Le dossier estdans un premier temps instruit par les servicestechniques de l’<strong>Andra</strong>, qui établissent différentsscénarios de traitement et proposent des devis pourchaque solution. Il est ensuite soumis à la CNAR, quiva débattre du niveau de dépollution à mettre enœuvre. Au-delà de la mise en sécurité, s’agit-ilde rendre le site dans son état d’origine en procé -dant à une dépollution approfondie, ou peut-on secontenter d’une dépollution partielle pour rendre unsite dans un état compatible avec son usage futur,et à quelles conditions ? Dans tous les cas, ladépollution doit permettre de supprimer le risquesanitaire bien sûr.Quels sont vos critères d’arbitrage ?Chaque situation est débattue au cas par cas etplusieurs facteurs entrent en jeu. Il y a bien sûr lecoût de la dépollution et sa prise en charge. Notreposition dans ce domaine est très claire : ce quirelève de la responsabilité des pouvoirs publics est“la mise en sécurité de façon pérenne du site”. Celane signifie pas forcément sa dépollution totale. Si unaménageur souhaite aller plus loin que ne l’exige lamise en sécurité, en vue d’un projet immobilier parexem ple, il devra contribuer aufinancement.Un deuxième facteurimportant est la gestiondes déchets généréspar cette dépollution,dont le transport et lacapacité d’accueil. EnFrance, nous avons dessolutions de stockagedurable pour plus de 90 %des déchets radioactifs.Mais ce n’est pas encore le cas des déchets defaible activité à vie longue pour lesquels nous nedisposons pas encore de stockage définitif ni desolution d’entreposage.Comment prenez-vous en comptel’avis des acteurs locaux ?Les élus et les associations plaident en général pourla dépollution totale des sites. Nous n’opposonsjamais un non catégorique. Nous expliquons lasolution choisie, en laissant toujours une marged’appréciation et de manœuvre aux acteurs locaux.Dans le cas du site d’Orflam Plast par exemple (lirepage 9), nous avons dû opter pour le confinementsur place des déchets sur le site de l’usine, maisnous avons fait en sorte de décontaminer lesberges de l’étang. Nous devons par ailleurspoursuivre les discussions avec les acteurs locauxsur les modalités de réaménagement et desurveillance du site de l’usine.TÉMOIGNAGECharlotte Nithart, directrice de l’associationRobin des Bois, membre de la CNAR.Qui siège à la CNAR ?La CNAR est présidée par la directricegénérale de l’<strong>Andra</strong>.Elle comprend :• des représentants des autorités : ASN,direction générale de la Prévention desrisques, direction générale de l’Énergie etdu Climat, direction générale de la Santé,• des représentants des établissementspublics techniques (Ademe, IRSN),• des représentants du monde associatif(France Nature Environnement, Robin desBois),• des élus (un élu désigné par l’Associationdes maires de France),• et deux personnes qualifiées : un repré -sentant d’un établissement public foncieret un spécialiste en assainissement.“Notre point de vueest pris en compte”“Notre culture des sites pollués et des déchetsradioactifs est complémentaire de la mission del’<strong>Andra</strong>. Notre présence au sein de la CNAR nouspermet de donner notre avis sur les projets de dépol -lution, leur hiérarchisation et le choix des solutionsmises en œuvre. C’est aussi un moyen de suivreles avancées techniques des dossiers… et dedemander des ajustements lorsque cela est néces -saire ! Ce n’est pas de la concertation de façade. Ledialogue existe réellement. À défaut d’être toujoursentendu, on est toujours écouté. Par exemple, dansle cadre des sites contaminés au radium, un sujetque nous connaissons bien pour avoir contribué àleur inventaire, nous avons demandé à faire despoints réguliers pour suivre l’avancée des dossiers.Cela a abouti à la mise en place d’une CNARrestreinte radium qui se réunit tous les deux mois.Avec l’<strong>Andra</strong>, notre point de vue est pris en compte,même si nous ne subissons pas les mêmes con -traintes. Nous plaidons ainsi pour une dépollutionmaximale des sites et sommes clairement opposésau confinement des déchets sur place. Une positionqui doit souvent faire face à des problèmes bud -gétaires ou de disponibilité des stockages. C’est lemonde à l’envers ! Normalement, on adapte les sitesde stockage aux volumes de déchets présents. Dansce cas précis, on se voit contraint d’adapter lesvolumes de terre contaminée excavée aux capacitésde stockage. C’est pourquoi nous avons clairementpris position en faveur de la création urgente d’unsite de stockage pour accueillir les déchets FAVL.Une position que nous n’avons pas hésité à défendrepubliquement et que nous continuons à défendre enpriorité pour les déchets radifères.”Le Journal de l’<strong>Andra</strong> Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs Édition de l’Aube Été 2011


13Voyage dans les profondeurs de la TerreQuand l’<strong>Andra</strong> monte un projet scientifique inédit qui consiste à forer à deux mille mètres de profondeurjusqu’au Trias, une couche géologique âgée de 250 millions d’années… toute la communauté scientifiquepeut en profiter. À l’heure des premiers bilans, récit d’un franc succès.Décembre 2006. L’<strong>Andra</strong> lance un appel àprojets de recherches à toute la communautédes géosciences : elle s’apprête à réaliser un foragede 2 000 m de profondeur près de Montier-sur-Saulx(55), pour vérifier le potentiel des ressources géo -thermiques dans la zone étudiée pour Cigéo. “Unetelle profondeur n’a pas été atteinte depuis près devingt ans pour des études par la communautéscientifique nationale”, explique Maurice Pagel,professeur à l’université de Paris Sud, président duconseil scientifique du groupe ment national derecherche CNRS-<strong>Andra</strong> FORPRO (pour FORmationsgéologiques PROfondes) et qui fait partie duprogramme interdisciplinaire PACEN du CNRS (avaldu cycle et production d’énergie nucléaire). Unprojet de partenariat est monté. Vingt-cinq labo ra -toires sont retenus au sein de différents organismes(universités, CNRS, IRSN, BRGM, IFP, IRD).Reconstituer l’histoiredepuis 250 millions d’annéesLe forage a lieu entre les mois d’avril et juin 2008.Plusieurs points sont à l’étude : la succession descouches sédimentaires, les climats et environ -nements passés, les transferts des solutions et desgaz, les caractéristiques physiques des milieuxpeu poreux, les paléo températures, la trans for -mation des sédiments, la microbiologie desformations profondes… “Après avoir travaillé sur tousles échantillons recueillis, 2011 est l’année de la miseen commun de toutes les données et de la modé -lisation, ajoute Maurice Pagel. C’est le moment oùl’on peut voir tout l’apportde ces recherches pour lacommunauté scien tifique !”Les résultats, en cours depublication, seront présen -tés à Dijon en novembre2011 lors du congrès del’Association des sédimen -tologistes français.Forage.Paratonnerres radioactifs : la chasse est ouverte !Localiser les anciens paratonnerres radioactifs et informer leurs propriétaires, c’est la mission ques’est fixée Jean-Christian Tirat, créateur du site www.paratonnerres-radioactifs.fr en s’appuyant sur lamobilisation d’internautes bénévoles prêts à se lancer dans la chasse, appareil photo en main !Une démarche complémentaire à celle de l’<strong>Andra</strong>, qui, dans le cadre de sa mission d’intérêt général,collecte et gère les objets radioactifs anciens détenus par les collectivités ou les particuliers.C’est en apprenant par hasard l’existence deparatonnerres radioactifs sur le site d’AZF àToulouse que Jean-Christian Tirat s’est intéressé àce sujet. “De fil en aiguille, je me suis renseignéet j’ai ren contré la personne en charge des para -tonnerres à l’<strong>Andra</strong>. J’ai été très surpris de constaterqu’ils n’avaient jamais été précisément recensés*.”Il n’en a pas fallu plus à ce journaliste photographeamateur de défis pour se lancer.Informer, localiser…Mis en ligne en novembre 2010, le sitewww.paratonnerres-radioactifs.fr propose unemanne d’informations sur les paratonnerresradioactifs, leurs origines… ainsi qu’un album photopour faciliter leur identification. “Nous invitons lesinternautes à photographier les para tonnerresinstallés autour de chez eux, puis à nous envoyerleurs photos. Après vérification, nous le géo loca -lisons sur une carte en ligne (Google), actualisée tousles mois. Les mairies concernées et le proprié taire duparatonnerre sont avertis.Une quarantaine de chas seurs s’est déjà prêtée aujeu. Le succès de cet inven taire repose sur la mobi -lisation des internautes, mais aussi sur laqualité de l’infor mation déli vrée, poursuit lecréateur du site. C’est pourquoi nousdemandons à l’<strong>Andra</strong> de vérifier lesinformations techniques que nousmettons sur le site.”Jean-Christian Tirat.… mais surtout prévenir !“Il ne s’agit en aucun cas de créer la panique autourdes paratonnerres radioactifs, d’autant que cesderniers ne présentent aucun danger tant qu’ils nesont pas tombés ou abîmés”, précise Jean-ChristianTirat. L’objectif est de faire de la prévention… pouréviter des situations parfois étonnantes.“J’ai été alerté par un internaute qui avait repéré uneannonce en ligne. Celle-ci était accompagnée d’unephoto d’un monsieur tenant à pleines mains leparaton nerre radioactif qu’il proposait à la vente.Lorsque j’ai téléphoné au vendeur, il est tombé desnues ! Les pompiers sont intervenus pour récupérerl’objet en question.”* www.andra.fr > L’<strong>Andra</strong> > Nos missions > Réaliser l’inventaire.Voir aussi : www.andra.fr > producteur > Un particulier.LE SAVIEZ-VOUS ?■ Seuls 1 % des paratonnerres installés enFrance sont radioactifs. Ces paratonnerresont été fabriqués jusqu’en 1983. On pensaitalors que l’ajout de radiumou d’américium radioactifpermettait d’améliorer laconductivité de l’air autourde la pointe du paratonnerre.Ce principe s’étant révéléinefficace, ces para -tonnerres ne peuventplus être commer -cialisés depuis 1986.TÉMOIGNAGEChristine Trentesaux,chef du service Collecte,traitement et conditionnementdes déchets des petitsproducteurs à l’<strong>Andra</strong>.“Il n’y a pasde raisonde se précipiter ”“Il nous a semblé tout à fait naturel de soutenircette initiative. Nous avions déjà fait unecampagne d’information en 2008.Nous collectons entre 500 et 600 para ton -nerres radioactifs chaque année, et estimonsqu’il en reste près de 40 000. Si la démarche del’<strong>Andra</strong> est bien de les reprendre tous, il n’y apas de raison de se précipiter.Un paratonnerre installé sur un toit ne présenteaucun danger. Il n’y a donc aucune urgence àl’enlever. Pour le moment, il n’existe pas destockage définitif pour ces déchets. L’<strong>Andra</strong> lescollecte, les traite puis les entrepose de façonprovisoire. Ce sont les capacités d’entre posagedes paratonnerres avant traitement qui sontactuellement limitées et qui ne nous permettentpas d’accé lérer le rythme de collecte.Mais ce dernier pourra être accéléré dès quenous dispose rons de moyens d’entre posageplus consé quents, d’ici 2013.”Le Journal de l’<strong>Andra</strong> Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs Édition de l’Aube Été 2011


14ÉPISODE 3 2000 - 2005:LA CONCRÉTISATIONEn 2011, l’<strong>Andra</strong> fête ses 20 ans,en tant qu’établissement public indé -pendant des producteurs de déchets. Lapériode 2000 – 2005 est le troisièmeépisode de cette rétros pe ctive illustréedes événements majeurs qui ont marquéla vie de l’Agence.Entre 2000 et 2005, les projets élaborés lors de la dernière décennie se concrétisent sur le terrain. L’<strong>Andra</strong>affiche son expertise scientifique avec la création du Laboratoire de recherche souterrain de Meuse/Haute-Marne et confirme son rôle d’expert industriel en ouvrant un second centre de stockage dans l’Aube.Année 2000 :le chantier du Laboratoire derecherche souterrain est lancé : lespuits sont creusés et les premièresinstallations expérimentales scien -tifiques sont installées.Janvier 2003 :le décret autorisant le passageofficiel du Centre de stockagede la Manche en phase desurveillance paraît.De septembre 2005à janvier 2006 :un débat public est organisé sur les options généralesen matière de gestion des déchets de haute et moyenneactivité à vie longue : 13 réunions se tiennent dans toutela France.Juin 2003 :le Centre pour le stockage des déchetsde très faible activité (TFA), implanté àMorvilliers, dans l’Aube, obtient son autori -sation d’exploitation. Les premiers déchetsarrivent en octobre 2003.Décembre 2005 :l’<strong>Andra</strong> remet au Gouvernement ledossier “Argile”, sur la faisabilité d’un stockagegéologique des déchets de haute activité et de moyenneactivité à vie longue. Bilan de quinze années de rechercheset d’expérimentations (10 000 pages, 23 documents,2 CD-ROM, 2 DVD, 3 000 exemplaires diffusés),ce dossier conclut que la couche d’argile dusite de Meuse/Haute-Marne est apteà recevoir le stockage.Avril 2004 :le creusement du Laboratoire atteint 445 m:les scientifiques de l’<strong>Andra</strong> peuvent désormais yobserver in situ la couche d’argile recherchée.Novembre 2004 :l’Inventaire des déchets radioactifs et desmatières valorisables est publié pour la premièrefois. Il remplace le rapport de l’Observatoire. Il inclutdésormais un volet prospectif (prévisions des stocks à2010 et 2020), et prend en compte les matièresradioactives.Le Journal de l’<strong>Andra</strong> Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs Édition de l’Aube Été 2011


15Les contours de Cigéo se dessinentAlors que le projet de Centre industriel de stockage géologique Cigéo prend un nouveau tournant etque l’<strong>Andra</strong> lance une démarche de concertation pour son implantation, Éric Besson, ministre chargéde l’Industrie, de l’Énergie et de l’Économie numérique, fait le point.Pourle journal de l’<strong>Andra</strong>, le ministre rappelle lecaractère à la fois exceptionnel et stratégiquedu projet Cigéo, et précise les modalités de soninsertion dans le territoire.La France mène une politique énergétique équilibréequi repose sur trois piliers : les actions de maîtrise dedemande d’énergie, le développement des énergiesrenouvelables (depuis 2007, la France a multiplié lapuissance installée par 4 en ce qui concerne l’éolien,et par 100 en ce qui concerne le solaire pho -tovoltaïque) et le recours à l’énergie nucléaire, quinous permet d’avoir une électricité compétitive, unemeilleure indépendance énergétique et uneélectricité très peu émettrice de gaz à effet de serre.Ce recours au nucléaire ne peut se faire qu’avecl’exigence permanente d’une politique responsableet ambitieuse. La France n’a eu de cessed’accompagner ce choix d’une améliorationcontinue en matière de sûreté nucléaire et detransparence. Dans cette logique, après l’accidentde Fukushima, et à notre initiative, des tests derésistance très exigeants vont être réalisés enFrance et à l’échelle européenne.Une seconde exigence accompagne le choix dunucléaire : la gestion durable des déchetsradioactifs, avec la volonté d’en limiter la chargepour les générations futures. C’est l’<strong>Andra</strong>,établissement public, qui est chargée de la mise enœuvre des solutions de gestion à long terme desdéchets radioactifs.Cigéo, un projet exceptionnelLe centre industriel de stockage géologique (Cigéo)doit permettre, à partir de 2025, de stocker nosdéchets radioactifs de haute activité et de moyenneactivité à vie longue.Cigéo est un projet d’intérêt national, exceptionnelsous plusieurs aspects. Il l’est par son ampleur et satechnicité, et aussi par les horizons temporelsauquel il est confronté (réversibilité pendant aumoins cent ans, puis confinement des élémentsradioactifs sur des centaines de milliers d’années).Il est enfin exceptionnel par les engagementsréciproques de long terme qu’il implique entre l’État,les collectivités et populations locales, l’<strong>Andra</strong> et lesproducteurs de déchets radioactifs (EDF, le CEA etAREVA pour l’essentiel).L’<strong>Andra</strong>, maître d’ouvrageLa loi du 28 juin 2006 charge l’<strong>Andra</strong> de concevoir,d’implanter, de réaliser et d’assurer la gestion descentres de stockage de déchets radioactifs.L’<strong>Andra</strong> est donc maître d’ouvrage du projet Cigéo.Pour répondre aux défis que cette responsabilitéimplique, elle s’est enrichie des nombreusescompétences nécessaires, et une organisationindustrielle spécifique a été mise en place pourpermettre l’optimisation du projet, notamment dansl’objectif du débat public qui aura lieu en 2013.La solidité du projet vient d’être renforcée par unerevue industrielle dont j’ai demandé l’organisation.Premier appel d’offres pour CigéoLe schéma territorialinterdépartemental lancé, pour un projetde long terme des territoiresCigéo nécessitera de nombreux investissements endehors du centre de stockage proprement dit,qu’il s’agisse de nouvelles infrastructures ou des im -plantations de sociétés nécessaires à l’exploitationdu centre. Il s’accompagne également d’unemobilisation de l’État et des producteurs de déchetsradioactifs pour que le projet Cigéo soit au centred’une démarche de développement des territoires,dans une logique d’interdépartementalité entrela Meuse et la Haute-Marne.Ces territoires bénéficient ainsi d’ores et déjà deretombées très importantes, en termes d’emploiscréés, de développement de la vie locale eten termes financiers. Cette dynamique doit sepoursuivre.C’est pourquoi j’ai rassemblé le 5 mai le Comité dehaut niveau pour l’accompagnement Économique.À cette occasion, j’ai présenté le directeur duschéma territorial interdépartemental, M. HuguesValenton, qui a été recruté par l’État. L’élaboration duschéma territorial interdépartemental a donc débuté.Ce schéma devra être élaboré d’ici la fin de l’année2012, pour faire partie du dossier public prévu pour lepremier semestre 2013.Signe de l’engagement de long terme de l’État, jeréunirai à nouveau le Comité de haut niveau, avant lafin de l’année, en Meuse / Haute-Marne. Nous yexaminerons les avancées concrètes réaliséesd’ici là dans l’élaboration du schéma territorialinterdépartemental et sur les questions de fiscalité.L’État prendra ses responsabilités sur le projet Cigéo.Éric Besson, ministre chargéde l’Industrie, de l’Énergie et de l’Économienumérique auprès du ministre de l’Économie,des Finances et de l’Industrie.L’<strong>Andra</strong> a lancé en mai dernier un appel d’offres afin de choisir le groupement d’entreprisesqui l’accompagnera de 2012 à 2017 dans la conception de Cigéo et pour la préparation de sa demanded’autorisation de création. Fin juin, cinq groupements d’entreprises ont été retenus pour remettre une offre.Après vingt années d’études et de recherches,l’<strong>Andra</strong> a posé les grands principes de l’instal -lation qui permettra le stockage profond réversibledes déchets principalement issus du retraitementdes combustibles usés.Pour préparer la demande d’autorisation et laconstruction de ce centre, elle doit maintenants’appuyer sur le savoir-faire d’ingénieries spé -cialisées dans la conception, le pilotage et laréalisation d’importants projets industriels.Le choix du chef d’orchestreCe premier appel d’offres vise à sélectionner legroupement d’entreprises qui sera à partir dejanvier 2012 le maître d’œuvre “système”, autre -ment dit l’architecte industriel et le coordinateurdes autres entreprises qui interviendront dansquatre domaines : les processus nucléaires,les installations de surface nucléaires, lesinstallations de surface convention nelles et lesinstallations souterraines, où devront s’accordertravaux souter rains et différentes activitésnucléaires (ventilation, manutention…).La sélection de ces maîtres d’œuvre “sous sys -tème” fera l’objet d’une deuxième série d’appelsd’offres, lancée avant début 2013.Des échéances incontournablesLes études d’avant-projet nécessaires pour consti -tuer la demande d’autorisation et de création deCigéo devront être finalisées pour fin 2014.Avant cela, une étude préliminaire devra êtremenée pour fin 2012, avec une originalité :soucieuse de laisser une large place au dialogueavec les populations locales et leursreprésentants, l’<strong>Andra</strong> demande à ses maîtresd’œuvre de travailler sur plusieurs scénariosd’implantation en surface.Le Journal de l’<strong>Andra</strong> Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs Édition de l’Aube Été 2011


ABONNEMENT GRATUITLeNom:Adresse:journalÉditionCode postal:de l’Aubede l’ANDRAT O U T S A V O I R S U R L A G E S T I O N D E S D É C H E T S R A D I O A C T I F SVille:Pour être sûr de ne rien manquer, abonnez-vousSi vous souhaitez recevoir régulièrement notre journal,merci de retourner ce coupon dûment rempli à:Le Journal de l’<strong>Andra</strong> - Édition de l’AubeBP 7 - 10200 Soulaines-DhuysPrénom:Vous pouvez également vous abonner à la version électronique en envoyant voscoordonnées à: journal-andra@andra.fr, en précisant la ou les édition(s) souhaitée(s).Autre(s) édition(s)souhaitée(s):o Nationaleo Mancheo Meuse/Haute-MarneLe journal de l’<strong>Andra</strong>Édition de l’AubeLes Centres de stockage de l’AubeBP 7 - 10200 Soulaines-DhuysTél.: 0800 31 41 51 - journal-andra@andra.frDirectrice de la publication:Marie-Claude Dupuis • Directrice de la rédaction:Valérie Renauld • Rédactrice en chef: Sophie Dubois • Comité éditorial:Éric Caradec, Martine Chevalier, Sandrine Collard, Sophie Dinant, Davis Karl, PhilippePellerej, Laurent Schacherer, Patrice Torres • Ont participé à la rédaction, pourl’<strong>Andra</strong>: Annabelle Comte, Sébastien Farin, Marie-Pierre Germain, Élodie Langlois,Marc-Antoine Martin, Carole Sanz pour Rouge Vif: Domitille Bertrand, SandrineCanavaggio, Élodie Seghers • Responsable iconographie: Sophie Muzerelle• Crédits photos: <strong>Andra</strong>, P. Demail, S. Dubois, E. Fovenel, N. Habrant, E. Le Marchand,P. Maurein, D. Mer, S. Muzerelle, paratonnerres-radioactifs.fr/Grumberg, StudioMontéclair/V. Duterme, V. Paul, P. Vedrune.• Dessin:Aster • Création-réalisation:Agence Rouge Vif - www.rougevif.fr • Impression: Abelia, Siret 350 900 866 00038• Papier:papier Vertapure 100 % recyclé dans une imprimerie certifiée imprim’vert •© <strong>Andra</strong> - 369-7 • DCOM/11-27 • ISSN: 2106-8305 •Tirage:21000ex.

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