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Fevrier 2010 n°226 - Foyer Notre-Dame des Sans-Abri

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SOMMAIREMissions du FOYER 2/3Editorial 4BREVES 5VIE DU FOYERCréation d’une halte de nuit 6Carnet 7Psychiatrie et citoyenneté 8Un projet un peu fou 8Echange avec le Cardinal BARBARIN 9Journée d’entraide 2009 10Un grand merci ! 10DOSSIER 60 ANS60 ans d’accompagnement 11Historique de l’association (1 re partie) 11Hébergement d’Urgence 16Hébergement d’Insertion 17L’identité du FOYER (4 e partie) 18CAHIER SOCIALQuestion à Francis VUIBERT 19La DDAS devient la DDCS 20CAHIER ECONOMIQUEBrèves 21SPIRITUALITE ET CULTUREArt et compassion 22INSTITUTIONNELDons 23AGENDA➔ 27 FÉVRIER :Dans le cadre <strong>des</strong> 60 ans, L’HÉBERGE-MENT D’INSERTION est à la fête lesamedi 27 février à partir de 14h00. LACHARDONNIERE / 65, GRANDE RUE /69340 FRANCHEVILLE➔ 6 ET 7 MARS :Quête sur la voie publique➔ 18 MARS :Soirée de clôture de l’opération LesArbres de la Solidarité 2009 au CasinoLE LYON VERT.Voir ci-contre➔ 24 AVRIL :Messe à la Basilique de Fourvière à 17h.Voir ci-contre➔ 29 AVRIL :Assemblée Générale – Hôtel de Ville deLyon à 16h30.Voir ci-contreLES ARBRES : SOIRÉE DE CLÔTUREDans le cadre de l’opération « Les Arbres de la Solidarité 2009 »,Monsieur Thierry de LA TOUR D’ARTAISE et le Comité <strong>des</strong> Amis organisentleur traditionnel dîner de clôture de l’opération au Casino LE LYONVERT le jeudi 18 mars <strong>2010</strong> à 19h30.Le prix <strong>des</strong> places est fixé à 120 euros par personne. ■Si vous souhaitez participer à ce dîner, vous pouvez contacter le ServiceCommunication au 04 72 76 73 53.MESSELe Président et les membres du Conseil d’administration, le Directeur etles membres du personnel, bénévoles et salariés, vous invitent à une célébrationeucharistique le samedi 24 avril <strong>2010</strong> à 17 heures à la Basiliquede Fourvière. ■Un pot de l’amitié clôturera cette célébration.ASSEMBLÉE GÉNÉRALEComme chaque année, sont conviés les administrateurs, bénévoles, donateurset salariés de l’Association.L’Assemblée générale se tiendra dans les salons de l’Hôtel de Villede Lyon le 29 avril <strong>2010</strong> à 16h30. ■HÔTEL DE VILLE / 1 PLACE DE LA COMÉDIE 69001 LYON.MÉTRO A ARRÊT HÔTEL DE VILLE / LOUIS PRADEL.60 ème QUÊTE DU FOYERBREVESLa soixantième quête annuelle sur la voie publique dans le départementdu Rhône aura lieu les 6 et 7 mars <strong>2010</strong>. Dans le même temps, nousentrons dans le 60 e anniversaire de la création du FOYER.Gabriel ROSSET, dès les débuts de l’association, souhaitait qu’il y aitune complémentarité entre les ressources publiques et la générosité <strong>des</strong>particuliers, ce qui permit à l’association de conserver sa capacité d’innovationet d’indignation.Aussi, pour cette 60 ème quête nousaurons à cœur de rappeler à chacun quenous devons tous nous sentir concernés parla condition <strong>des</strong> personnes sans abri, et leurapporter un soutien, par une présence, unregard ou une aide financière.A l’image de Gabriel ROSSET (il quêtait tous les ans à l’entrée de laBrasserie Georges) nous lançons un appel à tous les volontaires, jeuneset moins jeunes, qui voudraient, durant ce week-end, donner un peu deleur temps, pour quêter dans leur quartier, leur paroisse … et, ainsi, sensibiliserles concitoyens à l’action menée par LE FOYER auprès <strong>des</strong> plusdémunis de la Région. ■VOUS AUSSI, REJOIGNEZ NOTRE ÉQUIPE DE BÉNÉVOLES !Pour cela contactez le Pôle bénévoles : Tel. 04 72 76 73 85ou le standard de l’association : Tel. 04 72 76 73 53.Mail : benevolat.fndsa@wanadoo.frL’ARCHE SOUS L’ARC EN CIEL - FÉVRIER <strong>2010</strong>5


VIE DU FOYERCARNETPASSAGERS■ Monsieur Gilles ALIAS, passagerdu Centre Gabriel ROSSET, accompagnépar le Pôle d’AccompagnementRenforcé est décédé le 23décembre 2009 à l’âge de 60 ans,■ Monsieur Abdembi BEN TAHEUR,Passager de l’accueil de jour La Rencontreest décédé le 31 décembre2009,■ Monsieur Michaël BLAISE, ancienpassager du CHRS Eugène Pons, estdécédé le 29 décembre 2009 àl’âge de 25 ans,■ Monsieur Bernard DAVID, Passagerdu Relais SOS, est décédé le 22septembre 2009 à l’âge de 60 ans,■ Monsieur Jean-Pierre RICHARD,passager du Centre Gabriel ROSSETest décédé le 23 décembre 2009 àl’âge de 53 ans,■ Monsieur Abderahmane SALMI,ancien Passager du Centre GabrielROSSET, est décédé le 10 novembre2009 à l’âge de 23 ans,■ Monsieur Fabrice MAGAT, passagerdu centre Gabriel ROSSET accompagnépar le Pôle d’AccompagnementRenforcé est décédé le vendredi 25décembre, à l’âge de 41 ans.BÉNÉVOLES■ Monsieur Raymond ROCHE,bénévole à la Main Tendue, estdécédé le 9 octobre. Raymond, brancardierde Lour<strong>des</strong> de longue dateétait quêteur sur Villefranche pour LEFOYER depuis longtemps ; en 2001,il n’hésita pas une seconde pourrejoindre La Main Tendue. Fidèleserviteur, ayant le souci <strong>des</strong> autres(malgré <strong>des</strong> ennuis de santé), il étaittoujours présent lorsque l’on avaitbesoin de lui,■ Monsieur André CHADIER, bénévoleà l’accueil du soir le samedi aucentre Gabriel ROSSET, est décédé le27 octobre 2009, à l’âge de 74 ans.MICHELLE, TU NOUS MANQUES !Michelle MARTINEZ née le 19juillet 1945 nous a quittés le 24novembre 2009. Après une vieprofessionnelle bien remplie, elleest entrée en mars 2005 commebénévole à l’association. Cela fait5 ans et pourtant nous avonsl’impression de l’avoir toujours connue.Son rayonnement, son dévouement, sa gentillesse,son assiduité lui ont permis d’être connueet appréciée de tous et plus particulièrement <strong>des</strong>bénévoles <strong>des</strong> activités marchan<strong>des</strong>. Elle savaitcommuniquer, demander l’avis <strong>des</strong> autres, gérerles problèmes, dire les choses avec un grand soucide transparence. Elle avait sans cesse le souci detrouver <strong>des</strong> solutions pour que chacun ait plaisirà venir, à partager un moment avec les autres etse sentir bien à leur poste.Michelle nous donnerait ce dernier conseil enrappelant que : « L’amitié double les joies et réduitles peines de moitié » (citation de Francis BACON)Michelle, nous ne t’avons peut-être jamais ditcombien on t’appréciait et combien on t’aimait. Cene sont pas de vains mots, nous sommes si heureuxde t’avoir connue que nous pouvons t’assurer quetu as laissé un grand vide après ton départ.Comme nous l’a dit un ami du FOYER à l’annoncede son décès : « Michelle a fait partie deces bénévoles à la générosité contagieuse qui fontla marque du FOYER… » ■Marie-Claude PEZANTLES MATTHIEUMeurtris par la mort accidentelle deleur fils aîné, Lucien et YvonneMATTHIEU ne pouvaient plus vivredans les lieux « où tout leur rappelait lesouvenir de ce fils ». Ils quittèrentl’Alsace pour Lyon avec le désir de vivreauprès <strong>des</strong> sans-abri.Ils arrivent au FOYER en 1969, acceptent de loger dans une chambreinconfortable et se mettent à la disposition de Gabriel ROSSET -ils s’étaient connus à Paris lorsqu’ils étaient étudiants.M. et Mme MATTHIEU, professeurs tous deux, ont eu <strong>des</strong> débuts difficilesau FOYER, surtout pour Yvonne affectée d’office à la cuisine.Elle nous le dira plus tard : elle n’avait ni goût, ni compétence pourla cuisine ! Lucien, lui, aidait à l’accueil <strong>des</strong> sans-abri tout en gérantles dossiers <strong>des</strong> « Employés au pair ». Puis ils se sont installés à Caluireà La Rochette acquise peu de temps avant leur arrivée. La cité comprenait90 logements pour familles avec enfants. Là, ils ont trouvé leurplace selon leurs compétences : ils ont ouvert une étude du soir, quotidienne,où les enfants venaient faire leurs devoirs, demander <strong>des</strong> explicationssur ce qu’ils n’avaient pas compris à l’école. Yvonne entretenait<strong>des</strong> contacts réguliers avec les enseignants <strong>des</strong> écoles publiques du quartierpour aider au mieux les enfants. Combien d’entre eux, logeant dansla cité de La Rochette dans les années 1970-80 – ils sont aujourd’hui<strong>des</strong> adultes – nous ont dit avoir réussi leurs étu<strong>des</strong> grâce à l’aide denos amis MATTHIEU.Yvonne, 97 ans, vient de décéder, elle est inhumée au cimetière deStrasbourg Nord auprès de son époux et de son fils. Nous disons àOdile, à Pierre, notre sympathie et notre reconnaissance pour avoir,un jour, accepté le départ de leurs parents pour servir dans la « famille »du FOYER. ■Annie PAPILLONL’ARCHE SOUS L’ARC EN CIEL - FÉVRIER <strong>2010</strong>7


VIE DU FOYERLE CARDINAL, LE PRÉSIDENT ET UN PASSAGER➔Un temps d’échange, organisépar LE FOYER et le diocèse deLyon, entre <strong>des</strong> personnes sansabri et le Cardinal PhilippeBARBARIN s’est déroulé le vendredi13 novembre 2009 àl’Accueil Saint Vincent. Cemoment était largement ouvertaux partenaires de la commissionInter-associative et auxparoisses lyonnaises.UN TEMPS D’ÉCHANGEAVEC LE CARDINAL BARBARINApartir d’un film réalisé parFranck BIASINI et MartineBUHRIG sur « Paroles d’humanitéet de foi » avec lespersonnes sans abri, cinq petitsgroupes se sont constitués, de façonà ce que chacun puisse s’exprimer :Solange a crié son dégoût d’unesociété qui laisse <strong>des</strong> femmes à larue ; Yves a expliqué comment ilavait pu obtenir une maison à lacampagne et la foi qui lui donnaitla force de vivre dans une pauvretéradicale « comme Mère Térésa » ;Paul a partagé ses interrogations surles valeurs humanistes pour lesquellesil se bat comme athée ;Florette a réaffirmé que « l’Islam,c’est l’amour de Dieu et l’amour <strong>des</strong>autres, et que ceux qui se revendiquentde l’Islam pour tuer, ce ne sontpas <strong>des</strong> musulmans mais <strong>des</strong> terroristes», Jean-Philippe a expliqué qu’ilservait les personnes sans abri « pourqu’elles se sentent mieux dans lesAccueils de Jour », etc.Les participants se sont étonnés,comme le Père Bruno MILLEVOYE,responsable du service interdiocésainde la solidarité, « de la force de ceséchanges et de la simplicité aveclaquelle les uns et les autres se sontexprimés ». Chacun s’est senti touchépar leur profonde humanité.Puis Philippe LANSAC a animé larencontre avec le Cardinal, retransmiseintégralement par RCF. Dans leséchanges qui ont suivi, BenoîtVIANNAY et Martine BUHRIG onttout d’abord présenté l’œuvre duFOYER et le contexte de cette rencontre.Monseigneur BARBARIN a ditcombien il était touché par le témoignagede solidarité développé parLE FOYER, ainsi que par la figure deGabriel ROSSET. Puis une dizaine defemmes et d’hommes, vivant dans larue ou dans le dispositif d’urgencesociale, ont été délégués pour exprimerleurs vécus et leurs interrogations.Monseigneur BARBARIN arépondu en entrant en résonanceavec chacun d’eux, « très touché parleur vérité et leur simplicité ».La plupart <strong>des</strong> participants sontallés prier à la cathédrale avec leCardinal. C’est avec beaucoupd’émotion que les personnes sansabri ont porté en procession certainesgran<strong>des</strong> figures de témoinsengagés auprès <strong>des</strong> pauvres : MèreTérésa, Jeanne GARNIER, AdélaïdePERRIN, Gabriel ROSSET, etc.Fruit d’un dialogue interreligieuxqui se développe avec les personnessans abri depuis 1996, dansun contexte douloureux au momentoù le volet hivernal du dispositif d’urgencesociale se mettait en place, cemoment fort a été marqué par l’espéranceet la foi, source d’une solidaritéqui s’est faite tangible ce jourlàjusque sur les on<strong>des</strong>. ■Martine BUHRIGPHOTO © FERRUCCIO NUZZOL’ARCHE SOUS L’ARC EN CIEL - FÉVRIER <strong>2010</strong> 9


VIE DU FOYERLES JOURNÉES D’ENTRAIDE 2009 :UNE REUSSITE !Il n’était pas encore 9 heures cesamedi 14 novembre 2009,qu’une foule immense se pressaiten rang par quatre devant laporte du Palais <strong>des</strong> Sports deGerland à l’occasion <strong>des</strong> Journéesd’Entraide, la Grande Brocante duFOYER. Puis, les portes sontouvertes : c’est la course, unevraie déferlante, un tsunami !Dans le hall d’entrée on trouvegravures et tableaux, et on pénètredans le hall central : le premierstand est celui <strong>des</strong> jouets largementfréquenté par <strong>des</strong> parents enquête de cadeaux pour Noël. Ilvoisine avec le comptoir <strong>des</strong> livresoffrant un vaste assortiment d’ouvrages,et de l’autre côté ungrand comptoir avec <strong>des</strong> piles delinge de maison, joliment ceintesde rubans de couleur.Plus loin le stand brocante dontle succès est toujours assuré, etcelui <strong>des</strong> bijoux. Enfin, à l’extrémitéopposée à l’entrée, les meubles :fauteuils, canapés et guéridonsvoisinent avec berceaux, tabouretsde pied, tables de toutes époqueset tous styles.Le plus grand stand est celui del’habillement où, dans un défiléincessant, les acheteurs ont puchoisir, sur une bonne cinquantainede portants, manteaux,robes, vestes et pantalons, anorakset parkas et même quelquesbeaux manteaux de fourrure. Il yrègne une frénésie d’achats pour<strong>des</strong> articles de qualité à prixmodique satisfaisant un largeéventail de clientèle.Mais sait-on l’immense déploiementd’énergie qu’il a fallu mettreen œuvre pour organiser cesdeux journées ?Six mois à l’avance les objets lesplus intéressants sont sélectionnéspour assurer un certain standingà cette vente ; cela représente,entre autres, une centaine deportants de vêtements, presque500 cartons de jouets vérifiés etreconditionnés, et plus de 60malles d’objets de brocante.Ensuite il a fallu emballer tout cela,puis une noria de camions l’aacheminé à Gerland où une trentainede bénévoles et une vingtainede personnes en insertionont, à partir du jeudi, manutentionné,déballé, disposé tous lesobjets, tandis que le lundi suivantétait consacré aux opérationsinverses.En définitive, cette grande venteété une réussite : 9.500 entréesestimées (fréquentation en légèrebaisse) et une recette de260.000 €.LE FOYER, peut témoigner sagratitude aux 300 bénévoles qui,dans la bonne humeur, ont assuréle succès de ces journées, commeaux visiteurs qui sont venus associerbonnes affaires et bonneaction, sans oublier la Municipalitéqui a mis gracieusement ànotre disposition le Palais <strong>des</strong>Sports.Et puis comment ne pas évoquerle souvenir de GabrielROSSET représenté par cetteimmense photo qui dominait lesgradins ? Les yeux abrités par sonlégendaire béret noir, il semblaitcontempler avec le regard bienveillantqui le caractérisait, ungenre de compétition inhabituelleen ces lieux : celle de la générositécontre la précarité. ■Pierre REVERCHONUN GRAND MERCI !Un grand merci au nom <strong>des</strong> Passagerset Résidents, pour les bons momentspassés ensemble lors <strong>des</strong> Fêtes de Noëlet du Jour de l’An <strong>2010</strong>.Pour la veillée de Noël, MonseigneurBATUT, évêque coadjuteur de Lyon,et le Père LETOURNEL du Prado, onttransformé notre réfectoire en véritable« Cathédrale ». Ils ont concélébré cettemesse, première étape de la période oùnous fêtons les 60 ans de la fondation duFOYER. Nous étions accompagnés enmusique par André BONHOMME, son filsArnaud et Florent JOUFFROY. Plus mo<strong>des</strong>tementà la Chardonnière, la messe étaitconcélébrée par le Père Georges COTTIN,Lionel BARBE et François ASENSIO, diacres.Pendant le repas du jour de Noël,au Centre Gabriel ROSSET et à la Chardonnière,les cuisiniers et les bénévolesont servi plus de 350 convives, qui ontreçu chacun un présent. Au FOYER la distributionde sacs à dos et de gants fut trèsappréciée. A la Chardonnière, les enfantset les parents venus <strong>des</strong> différentes structuresde l’association ont pu assister à unconcert donné par Steve WARING, lecélèbre chanteur pour enfants, accompagnépour l’occasion par sa femme, sesfils et Patrice KALLA.Citons parmi ceux qui ont apporté leursoutien à ces fêtes de fin d’année : LeCollège et Lycée Saint Charles de Rillieux,le Collège Gabriel Rosset, le Collège etLycée Saint Just - Saint Irénée, le CollègeSaint Charles de Champagne, l’Aumôneriede Champagne au Mont d’Or,l’Ecole Saint Charles de Charly, LaXavière, Chevreul, l’Aumônerie de laBièvre à la Côte Saint André, la Fondationd’Auteuil à la Côte, Saint Thomasd’Aquin, le Collège et Lycée Bellevue, l’ExternatSainte Marie, l’Ecole de La Salle,l’Ecole Jeanne d’Arc, l’Auditorium de Lyon,la société April, l’Aumônerie Saint Pierreet Saint Paul en Val d’Azergues, l’InstitutionSaint Charles à Vienne, leCollège Fénelon, les restaurants Le CAFFEMILANO et la Buvette Grandclément… ettous ceux que nous aurions pu oublier !UN GRAND MERCI à tous les bénévoles,groupes de jeunes, écoles, collèges,lycées, aumôneries, et aux entreprises quiont permis que ces journées difficiles pournos passagers et résidents soient pleinesde Sérénité, de Joie et d’Espérance ! ■Michel PAILLARDResponsable du Pôle bénévoles10 L’ARCHE SOUS L’ARC EN CIEL - FÉVRIER <strong>2010</strong>


DOSSIER 60 ANSaccueilleront ce soir-là 11 malheureux.Les difficultés pour créer l’esprit dela maison sont plus importantes :beaucoup de nos hôtes sont découragés,quelques-uns boivent… Nousexigeons un instant de silence tousles soirs pendant lequel prient ceuxqui le veulent.Des appuis sont venus : le FrèreBENOIST nous a obtenu un don de25 kilos de pain chaque semaine.■ 30 avril 1951 : Premier compterendu de l’activité de l’association.« Depuis l’ouverture, 420 hommesont été accueillis.La durée moyenne de séjour est deun mois mais certains ne restent quequelques nuits. Nous disposons de49 lits et paillasses de secours (…).La priorité est donnée à ceux qui sortentd’hôpital ou de prison. C’est unGeorges BELLEVILLE, l’un <strong>des</strong>trois fondateurs de l’association,note sur son « Carnet de bord » la<strong>des</strong>cription <strong>des</strong> premières heures duFOYER :« La population accueillie est rapidementnombreuse. Plus de 40 lits !Nos hôtes sont d’âge et d’originedivers : mala<strong>des</strong> guéris sortis de l’hôpital,détenus libérés, chômeurs,Nord-africains sans emploi ni ressources,petits salariés sans chambre,clochards professionnels.Nous nous heurtons à <strong>des</strong> difficultésd’organisation matérielle : hygiène(il n’y a pas de douches), désinfection,organisation de la surveillancepar les bénévoles, mise en ordred’un vestiaire et raccommodage<strong>des</strong> vêtements…Une permanence est assurée deuxfois par semaine par un interne deSaint Joseph. Un jeune permanent,Bernard BONNET, étudiant en comptabilité,a, malgré sa jeunesse, lesqualités requises pour s’imposerparmi ces hommes. Une personne,Octavie, s’est engagée par dévouementau FOYER, sa surdité la confineau raccommodage (…) »■ Janvier 1951 : Gabriel ROSSET,bien que très occupé par son métierde professeur, passant ses vacancesà aider ses élèves, écrit : « J’acceptais,au nom de la Paroisse universitaire,et avec l’appui de deuxcollègues et amis avec qui je vivaisfraternellement (NDLR : GeorgesBELLEVILLE et Henri TOURNISSOU),la responsabilité de ce nouvel asilede nuit ».crève-cœur de refuser l’entrée à <strong>des</strong>malheureux (…)Nous avons distribué <strong>des</strong> vêtementsà 200 hommes. Des lavabos et <strong>des</strong>douches sont installés. Nous donnonsune soupe chaude le matin etle soir ou un casse-croûte. Nousdemandons, après 3 jours de gratuité,une participation financièrepour la nuit.La population que nous accueillonsest exclusivement constituéed’hommes seuls. Ils ont dans l’ensembledu travail. Il y a <strong>des</strong> mutilésde guerre et <strong>des</strong> grands pensionnésqui ont eu l’imprudence de dépenserleur trimestre et attendent leprochain.12L’ARCHE SOUS L’ARC EN CIEL - FÉVRIER <strong>2010</strong>


DOSSIER 60 ANS■ 1956 : Gabriel ROSSET est éluPrésident du FOYER NOTRE-DAMEDES SANS-ABRI.■ 5 mars 1957 : L’association estreconnue d’utilité publique.■ 15 mars 1957 : En 3 ans, LEFOYER a construit 280 logementsd’urgence sous forme de chalets,de maisonnettes, d’appartementset de maisons coupoles, pour <strong>des</strong>familles sans logis ou mal logéesnotamment celles <strong>des</strong> bidonvilles deGerland, Villeurbanne ou SaintPriest. Il gère aussi un centre d’accueilpour hommes isolés et unfoyer pour femmes.■ De 1955 à 1958 : LE FOYERachète et aménage maisons demaîtres, anciens couvents, usinesdésaffectées, anciennes écoles privées,etc. Rue Père Chevrier, le caféest démoli pour laisser place à laconstruction d’un immeuble qui■ Novembre 1954 : LE FOYERpropose à <strong>des</strong> Passagers de l’asilede nuit d’être « Employés auPair », en travaillant sur les chantiersde construction de logementsd’urgence. Pour ceux qui ne peuventse rendre sur les chantiers, <strong>des</strong> Atelierssont créés (bûchettes d’allumage,reliure, mise en presse…)■ 1954 : Première Vente de Charitéde l’association. La Quêtesur la voie publique est organiséedès 1951.permettra de recevoir également<strong>des</strong> familles.■ Décembre 1960 : Outre leCentre d’Hébergement pour 210hommes, la Maison d’Accueilpour 18 familles au 3 rue Père Chevrierdans le 7ème arrondissementde Lyon, Le <strong>Foyer</strong> Féminin 79 rueEugène Pons dans le 4 e arrondissementde Lyon, LE FOYER a créé530 logements d’urgence dansla région Rhône-Alpes au seinde 28 cités.14 L’ARCHE SOUS L’ARC EN CIEL - FÉVRIER <strong>2010</strong>


DOSSIER 60 ANSL'HEBERGEMENT D'URGENCELE PREMIER ACCUEILLE CENTRE GABRIEL ROSSET➔Historiquement, l'Hébergementd'Urgence fut la première missionde l’association. « LE FOYER, c'estune porte qui s'ouvre, une maintendue, un refuge », écrivaitGabriel ROSSET dans « L'Archesous l'Arc-en-Ciel », en mai1967. Et, dans la même revue,en 1973, il définissait encore LEFOYER comme « une oasis dechaleur humaine dans la villeanonyme de la nuit ».Des sept activités qui sontcelles du FOYERaujourd'hui, il est probableque c'est à l'Hébergementd'Urgence que ces définitions s'appliquentde la façon la plus adéquate.Les centaines de Passagersaccueillies désormais chaque soir aucentre Gabriel ROSSET, à l'Auberge<strong>des</strong> Familles ou au FOYER de Villefranchene sont pas si différents <strong>des</strong>onze premiers qui se présentèrent ausoir du 24 décembre 1950 au3, Rue Dumoulin. Leurs souffrancessont les mêmes, leurs attentes identiques,leurs rêves et leurs espoirssimilaires. Comme il y a 60 ans, ilssont à la recherche d'un repaschaud, d'une douche vivifiante, d'unlit et d'un toit pour oublier quelquesheures durant leur difficile existence...et, en prime, sans douteespèrent-ils le sourire ou le geste decompassion du salarié ou du bénévolequi va les accueillir.Aujourd'hui, il n'est pas rare quel'image <strong>des</strong> structures d'hébergementd'urgence, véhiculée par certainsmédias, soit négative et que d'aucunspréconisent la recherche d'autresformes d'accueil <strong>des</strong> sans-abri.Loin de pratiquer la politique de l'autrucheet de s'opposer aux évolutionsnécessaires LE FOYER se refuse àconsidérer pourtant l'hébergementd'urgence comme « un modèlepérimé »*. Pour nombre de personnes,notamment les groupesfamiliaux en situation de détresse,qui ne disposent d'aucun abri, le n°national de veille téléphonique le« 115 », les Accueils de Jour, et lescentres d’hébergement d'urgenceconstituent les premiers dispositifsauxquels ils peuvent avoir recours.Bien sûr, ce premier accueil nesaurait se suffire à lui seul. Il convientbien de le voir comme la premièreétape d'un processus d’accompagnementqui doit ensuite conduire le« Passager » vers une forme d'hébergementd’insertion, et, enfin,vers l'accession à un logement autonomeou une structure adaptée.C'est sans jamais perdre de vuecette perspective-là, que, quotidiennement,LE FOYER accueille190 personnes au Centre GabrielROSSET, 3, rue Père CHEVRIERtandis que l'Auberge <strong>des</strong> Famillesreçoit au 122, Rue de Gerland, unepetite quarantaine de couples avecou sans enfants tandis que, RueRobert Schumann, à Villefranchesur-Saône,une vingtaine de Passagerspeuvent trouver un toit pour lanuit... « voire une niche pour leurchien, ce fidèle compagnon d'infortune», comme nous le préciseSylvestre NAHOUNOU, responsablede cette structure.Durant les cinq mois de la périodehivernale 2008-2009, ce sont 383© PASCAL DELOCHE - GODONGplaces qui furent ainsi mobilisées parle FOYER, dont 194 furent mises àla disposition <strong>des</strong> personnes orientéespar la veille sociale téléphonique,le 115. Tout au long de l'hiver,1.915 personnes, de toutes origines,de toutes nationalités furenthébergées dans les trois centres.2009, du fait de la crise qui secouenotre société, a vu croître lademande d'hébergement d'urgencede manière exponentielle (+28 %sur l'année). Certains jours, le 115a pu recevoir jusqu'à 800 appels.Conscient de la nécessité de mettreen place constamment <strong>des</strong>formes nouvelles d'hébergementd'urgence, le FOYER a pris, auseuil de cet hiver 2009-<strong>2010</strong>, deuxinitiatives susceptibles de venir compléterle dispositif décrit ci-<strong>des</strong>sus(voir l'article « Création d'une Haltede Nuit »).Mais au-delà de la statistique, dufonctionnement <strong>des</strong> structures, de lagestion quotidienne <strong>des</strong> centresd'hébergement d'urgence qui sedoit d'être de plus en plus rigoureuseet efficace, reste l'impérieux devoirpour tous ceux qui s'y impliquent dene jamais oublier la genèse du<strong>Foyer</strong> et les généreuses intuitions <strong>des</strong>pionniers. In fine, ce sont toutes cesfemmes et tous ces hommes, défaitspar la vie et que submerge parfoisla souffrance qui, seuls, importent.En juillet 1958, dans le n°17 del'Arche, Gabriel ROSSET écrivait :« Je remarque seulement que ledéracinement social est souvent undéracinement de l'amour ». L'observationest intemporelle, elledemeure pleinement d'actualité. Elleimplique perpétuellement de releverde nouveaux défis. ■Michel CATHELAND* VOIR L’ÉTUDE MENÉE PAR LE COE :« HÉBERGEMENT D’URGENCE : MODÈLEPÉRIMÉ » ?16L’ARCHE SOUS L’ARC EN CIEL - FÉVRIER <strong>2010</strong>


DOSSIER 60 ANSL’IDENTITÉ DU FOYER 4 e PARTIECHARITÉ ET RESSOURCES➔Tout au long de l’année <strong>2010</strong>LE FOYER va se remémorer ses60 années d’actions et d’accompagnement.Pour ce faire,il a été décidé que chaque moisde l’année serait porteur d’unthème pouvant symboliser cettedéjà riche histoire. Mars étantdédié aux ressources duFOYER, l’actuel numéro del’Arche s’attache à tenter d’expliqueren quoi les financementsde l’association sontnon seulement les moyens demener à bien son projet maisaussi constitutifs de son identité.Al’instar de la complémentaritésalarié-bénévole, lacomplémentarité dons-subventionsparticipe à la perpétuationde ce qu’avait vouluGabriel ROSSET ; Un FOYER soutenupar les pouvoirs publics parcequ’il agit, là où l’Etat et les collectivitésne savent agir. Un FOYER quifait appel au soutien financier <strong>des</strong>particuliers parce que lorsque unPassager demande de l’aide c’est laresponsabilité de chacun qui estengagée, et qu’en sa qualité« d’école de la vie », la générositéfait forcément figure de matière àenseigner.LE FOYER vit depuis ses premièresheures de la générosité deces Lyonnais touchés par l’ardeur quianimait les quelques premiers bénévolesrassemblés autour de MonsieurROSSET. Il faut relire les carnets oùcelui-ci consignait chaque jour la viequotidienne du premier accueil denuit situé dans le café-comptoirdésaffecté et les élans de générosité<strong>des</strong> simples particuliers. Nous continuonsà recevoir chaque mois <strong>des</strong>dons très mo<strong>des</strong>tes, parfois « seulement» de 10 €, mais qui sont prissur de faibles pensions, de petitesallocations de quelques centainesd’euros seulement et rendent cesmaigres oboles aussi précieusesque beaucoup de largesses que lafortune rend possible.A côté de cette générosité individuelle,la puissance publique s’esttrès rapidement, elle aussi, mobiliséepour consolider ledéveloppement d’uneœuvre que les éluslocaux considérèrenttrès vite comme relevantde l’intérêt général, sice n’est de servicepublic. Pour cela LouisPRADEL, le Maire deLyon, fit voter les premièressubventions. Onraconte aujourd’huiencore commentGabriel ROSSET, pourobtenir les fonds indispensable à lasurvie d’une association alors très fragilefaisait pendant <strong>des</strong> heures lesiège du bureau de l’édile, et l’obligeaità verser « cash » les sommesvotées qu’il trouvait trop lentes à êtreversées.« Y a-t-il plusgrande générositéque celle <strong>des</strong>pauvres gens quidonnent pourcelles et ceuxqu’ils considèrentencore plusdémunis qu’eux ? »QUETE DU FOYER DANS LES RUES DE LYON 1956Aujourd’hui le Président du FOYERn’a pas à « faire les poches » <strong>des</strong>représentants <strong>des</strong> collectivités et leConseil Général du Rhône parexemple n’a pas failli à l’engagementde son PrésidentM. CARTERON quand il accompagnaitau propre comme au figurél’édification <strong>des</strong> premiers immeublespour les familles. Des conventionspluri-annuelles et <strong>des</strong> agrémentsavec dotations de financement assurentla pérennité de l’association.Rien de très original pensera le lecteur.<strong>Sans</strong> doute aura-t-il raison deconsidérer que la charité n’est pasantinomique <strong>des</strong> subsi<strong>des</strong> publics.Mais combien d’associationsont-elles réussi àconserver à parité cesdeux mo<strong>des</strong> de financement? Combien ontconservé la confiancede leurs donateurs et enont convaincu plusencore ? Combien d’associationsont-elles développéesavec leurstutelles financières <strong>des</strong>relations non pas <strong>des</strong>ubordination mais de partenariat ?Le lecteur apprendra alors qu’ellessont très rares et que LE FOYER enfait heureusement partie.En <strong>2010</strong>, LE FOYER conserve sacapacité d’innovation, financée leplus souvent par la charité, et agitdans la durée et la sérénité grâceaux contributions <strong>des</strong> pouvoirspublics. En cela, il demeure tel quela voulu son fondateur. Pour 60années encore ?. ■Alexandre FREDERICQ18L’ARCHE SOUS L’ARC EN CIEL - FÉVRIER <strong>2010</strong>


INTERVIEW : QUESTIONS à Francis VUIBERTCAHIER SOCIALnature à faciliter la continuité de laprise en charge de l'hébergementvers le logement. L'Etat reste garantde l'égalité de traitement de cettedemande.■ Comment le département duRhône va-t-il, localement, appliquerles dispositions prévuespar ce nouveau service public ?L'enjeu est d'abord une meilleurearticulation entre les dispositifs d'hébergementet d'accès au logement,en particulier dans l'identification <strong>des</strong>ménages hébergés considéréscomme prêts à sortir vers le logementet à présenter aux bailleurs.L'enjeu c'est aussi une meilleureorganisation et coordination<strong>des</strong> procédures d'accès au logementqui passe par :- un pilotage plus cohérent dans unmême service <strong>des</strong> dispositifs précédemmentsuivis par <strong>des</strong> servicesdistincts, évitant doubleinstruction <strong>des</strong> deman<strong>des</strong> ouconcurrence entre dispositifs etpublics.- une articulation à mettre en placede façon plus régulière et systématiqueavec les autres acteursintervenant dans l'accès au logement,en particulier les collectivitéslocales, qui pilotent <strong>des</strong>instances partenariales qui visentau relogement <strong>des</strong> personnes défavorisées.Un <strong>des</strong> chantiers en courspour contribuer à cette meilleurearticulation <strong>des</strong> dispositifs d'accèsest la mise en place d'un fichiercommun de la demande de logementHLM : ce dispositif départementaldoit simplifier lesdémarches <strong>des</strong> demandeurs (unedemande déposée dans un seulguichet, portée à la connaissancede tous les acteurs), de mieuxidentifier les besoins <strong>des</strong> demandeurs,et de les prioriser.L'enjeu c'est, enfin, l'augmentationde l'offre de logements, hors contingentpréfectoral identifié, négociéavec les bailleurs et en cours denégociation avec les collecteurs quidoit profiter à l'ensemble <strong>des</strong>ménages inscrits dans le fichier dela demande prioritaire de la DDCS(soit plus de 10 000 ménages).➔Francis VUIBERT, Préfet déléguépour l’égalité <strong>des</strong> chancesauprès du Préfet de la RégionRhône-Alpes a accepté àrépondre à <strong>des</strong> questions duFOYER relatives à la mise enplace du nouveau « servicepublic de l’hébergement et del’accès au logement » :■ En préambule, pourriez-vousnous présenter ce nouveau servicepublic de l'hébergement etde l'accès au logement ?Cette notion vise à la mise enplace d'un service intégré de l'accueil,de l'évaluation et de l'orientation<strong>des</strong> personnes sans abri avectrois objectifs majeurs :- veiller à la continuité de la prise encharge de l'hébergement vers lelogement- égalité de traitement de lademande- adaptabilité <strong>des</strong> prestations auxbesoins.La synergie mise en place au seinde la nouvelle Direction Départementalede la Cohésion Sociale quiregroupe les services de l'Etatœuvrant dans le domaine de l'hébergementet du logement est deIl s'agit d'organiser sur le terrainl'action <strong>des</strong> différents opérateurs dela Veille Sociale et de l'hébergementet de mobiliser les différents leviersexistants pour faciliter et accélérerl'accès au logement social.D'un point de vue plus opérationnel,la mise en place de la Maisonde la Veille Sociale (MVS)correspond à la nécessité de répondrede façon concertée et coordonnéeà toute demanded'hébergement, hors urgence cellecirestant de la compétence du115. Elle recense toutes lesdeman<strong>des</strong> d'hébergement ou delogement adapté, et enregistre toutel'offre d'hébergement disponiblepour apporter, en lien avec lesstructures gestionnaires et via uneinstance dite de régulation, laréponse la plus adaptée à chaquedemandeur. Il est demandé à toutesles structures gestionnaires de poursuivrel'effort entrepris et de contribueractivement à la consolidationde cette instance de régulation. LaMVS a également pour mission defavoriser la sortie d'hébergementvers le logement, objectif prioritaireréaffirmé et quantifié (200sorties CHRS dans l'accord collectifdépartemental <strong>2010</strong>).■ Quels sont les enjeux pour lesusagers, et le rôle dévolu auxacteurs institutionnels de l’hébergementet du logement ?SUITE AU VERSO ➔L’ARCHE SOUS L’ARC EN CIEL - FÉVRIER <strong>2010</strong> 19


CAHIER SOCIALQUESTIONSà Francis VUIBERT(Suite)LA DDASS DEVIENTLA DDCSSur ce dernier point, on peutd'ores et déjà souligner que :- les objectifs quantitatifs de relogementspar les bailleurs HLMau titre de l'accord collectifdépartemental signé en 2009ont été augmentés pour <strong>2010</strong> :les bailleurs se sont engagés àreloger 700 ménages prioritaires(contre 500 les annéesprécédentes, et 600 en 2009),dont 400 sortant <strong>des</strong> dispositifsd'hébergement (CHRS + ALT) et200 sortant de CADA, afin decontribuer à la fluidité <strong>des</strong> parcoursrésidentiels.- un nouveau règlement ducontingent préfectoral a étéarrêté en décembre 2009 defaçon à renforcer le droit àréservation du préfet au bénéfice<strong>des</strong> publics prioritaires,tant en "stock", sur les logementsqui seront financés,qu'en "flux", c'est-à-dire sur larotation <strong>des</strong> logements existantsnon physiquement identifiéscomme réservés.- un protocole est en cours d'élaborationavec Action Logement(les associés collecteurs du 1%Logement) pour que son droità réservation bénéficie également,au-delà <strong>des</strong> ménagesreconnus prioritaires au titre dudroit au logement opposable,aux ménages salariés dépourvusde logement (en particulierdans les structures d'hébergement)ou mal logés. ■* Note : vous pouvez télécharger sur le site internet duFOYER le dossier « PROJET DE REFONDATION DUDISPOSITIF D’HEBERGEMENT D’URGENCE : DESPRECISIONS »➔Derrière ces sigles obscurs qui ne disent rien au commun <strong>des</strong> mortels,se trouvent les services de l’Etat en charge de mener à bien,au niveau départemental, les politiques sociales. Depuis le 1 er janvierla Direction Départementale <strong>des</strong> Affaires Sanitaires etSociales est devenue la Direction Départementale de la CohésionSociale. Cette réforme s’inscrit dans un cadre plus large, àl’échelon régional et national où la Direction Générale de AffairesSanitaires et Sociales devient la Direction Générale de la CohésionSociale. Et où les DRASS (l’échelon régional) se transformenten Agences Régionales de Santé. A noter que la région RhôneAlpes fait partie, en raison de son importance démographique,<strong>des</strong> quelques régions qui bénéficient du maintien à l’échelondépartemental de ces compétences et <strong>des</strong> moyens affectés.EN PRATIQUE, QU’EST-CE QUE CELA CHANGE ?Tout d’abord, la DDCS regroupe en plus <strong>des</strong> services de feu la DDASS, ceuxde la Direction Départementale de la Jeunesse et <strong>des</strong> Sports. Il s’agit bien làd’une concentration <strong>des</strong> moyens entérinée dans le cadre de la Réforme Générale<strong>des</strong> Politiques Publiques (RGPP) dont l’objectif est une optimisation <strong>des</strong>moyens en vue d’un accroissement de leur efficacité et une baisse <strong>des</strong> coûts.Les interlocuteurs, au niveau de l’Etat, dépendent donc dorénavant de cettenouvelle direction départementale dont les missions demeurent, en résumé,le pilotage, la coordination et la mise en œuvre <strong>des</strong> politiques sociales, sportives,de jeunesse, de vie associative et d'éducation populaire.UN NOUVEAU VISAGEGilles MAY-CARLE, l’ex Directeur de la DDASS de la Loire,devient le premier Directeur Départemental de la CohésionSociale du Rhône. LE FOYER NOTRE-DAME DES SANS-ABRIlui souhaite un bon succès dans la réalisation de ses missionsauprès <strong>des</strong> plus démunis et l’assure de son entière collaboration.LE FOYER NOTRE-DAME DES SANS-ABRI tient à saluer,au moment de son changement d’affectation, Joël MAY, dernierdirecteur de la DDASS, en poste depuis 2003. <strong>Notre</strong>association s’est toujours félicitée de son contact chaleureux,et reconnaît en lui un grand serviteur de l’Etat toujours tournévers l’efficience <strong>des</strong> dispositifs en faveur <strong>des</strong> personnes ensituation de grande exclusion. Nous lui souhaitons un nouveau départ dansune mission où il pourra mettre en œuvre ses qualités et ses compétences.20 L’ARCHE SOUS L’ARC EN CIEL - FÉVRIER <strong>2010</strong>


SPIRITUALITE / CULTUREART ET COMPASSION➔Le développement industriel duXIX e siècle eut pour conséquenceune paupérisationurbaine dans la plupart <strong>des</strong>pays occidentaux. La législations’accompagna alors d’uneprise de conscience sociale, àlaquelle participait le monde<strong>des</strong> lettres et <strong>des</strong> arts.En France, le nombre <strong>des</strong>artistes célèbres en raisonde leur engagement social estrelativement limité. L’universdu roman est dominé par lesMisérables de Victor HUGO. Parmiles peintres, on se souvient, à <strong>des</strong>degrés divers, de DAUMIER, deMILLET, de COURBET ou deGustave DORÉ. En Angleterre, parcontre, la conscience sociale est alertéepar de multiples rapports,enquêtes et récits (depuis MAYHEWjusqu’à BOOTH, le fondateur del’Armée du Salut) et inspire de nombreusesœuvres d’art.Il n’est guère de romancier victorienqui n’ait à son actif au moins un« roman social », qu’il s’agisse deDISRAELI, de Mrs GASKELL, deCharles KINGSLEY ou de DICKENS :songeons à Oliver TWIST et auxTemps Difficiles (Hard Times, 1854).Il n’est guère de peintre, non plus,qui n’ait évoqué la détresse <strong>des</strong> basfondslondoniens, l’exploitation <strong>des</strong>ouvriers, le désespoir de la femmeabandonnée, voire prostituée.REDGRAVE, WATTS, WALLIS, vonHERKOMER, FILDES sont parmi lesplus représentatifs.UNE EXPÉRIENCETRAUMATISANTELuke FILDES, encore jeune artisteprovincial, avait été choqué, lorsd’une visite hivernale à Londres, parles files d’attente en fin d’après-mididevant les postes de police et les lieuxd’accueil. En 1864, en effet, une loi(Houseless Poor Act) avait autorisé lesrefuges permanents (les tristementcélèbres workhouses <strong>des</strong> romans deDICKENS) à ouvrir <strong>des</strong> accueils temporaires(casual wards) assurant lerepas et la nuitée aux démunis quiavaient obtenu un bulletin d’admissiond’un poste de police.FILDES, après avoir traduit sonexpérience, en 1869, dans unegravure, décida d’en développer leséléments dans un tableau qu’il présentaà la Royal Academy en 1874 :Applicants for Admission to a CasualWard.UN PANORAMADE LA SOUFFRANCECe tableau se déroule comme unpanorama de la société victoriennesouffrante. A gauche, on devine laporte du poste de police où sontdélivrés les bons d’admission : unejeune femme accompagnée d’uneLUKE FILDES : ATTENTE DEVANT UN ACCUEIL D’URGENCE. LONDRES, 1874fillette portant un bébé, serre danssa main le précieux bon ; elle sedirige vers la droite, vraisemblablementpour prendre sa place à l’extrémitéde cette file qui, se repliantsur elle-même, va de nouveauaboutir à la porte du poste depolice en un sinistre va-et-vient.A l’extrême gauche, un agent renseigneun vieux monsieur digne ettransi : il s’agit d’un provincial venuvoir à Londres son fils emprisonné.La leçon est claire : la métropole,avec ses tentations, nourrit la délinquance.Parmi ces tentations la pireest la boisson, à laquelle a succombéle personnage prostré aucentre du tableau, dont les vêtementssignalent une aisance perdue. A côtéde l’ivrogne se serre une familleouvrière, avec trois fillettes ; unjeune mendiant en haillons laisseprévoir le sort <strong>des</strong> familles sans travail.A l’extrême droite, enfin, uninvalide de guerre dans l’uniformerouge <strong>des</strong> « Greenwich Pensioners», témoigne de l’ingratitude dela nation envers ses combattants.Ce tableau connut un immensesuccès, mélange d’admiration, decompassion et d’indignation. Entout état de cause, rendons hommageà cet engagement social enun temps où les artistes étaient deplus en plus sollicités par les théoriesde l’Art pour l’Art. ■Paul VEYRIRAS22L’ARCHE SOUS L’ARC EN CIEL - FÉVRIER <strong>2010</strong>


LE SAVIEZ-VOUS ?■ Accueillir en journéeune personne :15 € / jour■ Hébergerune personne :30 € / jour■ Insérer un jeune :45 € / jour■ Offrir 30 repas :60 €Auberge <strong>des</strong> Familles – Photo Fabrice JANNIERAGIR POUR LE BIEN-ÊTRE DES PERSONNES SANS ABRI➔ GRÂCE À VOS DONSVous pouvez soutenir LE FOYER NOTRE-DAME DES SANS-ABRI par :■ Un chèque, un prélèvement automatique,■ Un don au titre de l’ISF,■ Un contrat d’assurance vie en souscrivant une assurance vie dont le bénéficiaireest LE FOYER NOTRE-DAME DES SANS-ABRI,■ Un legs, une donation, pour aider LE FOYER à construire <strong>des</strong> projets à longterme. Association reconnue d’utilité publique LE FOYER peut recevoir tous leslegs et donations (actions, bijoux, immobiliers, mobiliers, etc) en bénéficiantd’une exonération totale <strong>des</strong> droits de succession. Demandez la documentationdu <strong>Foyer</strong> ou renseignez-vous auprès de votre notaire.Nouveau : Réduction d’ISF (Loi TEPA)Tout don versé au profit <strong>des</strong> Ateliers et Chantiers d’Insertion du FOYER est déductiblede votre ISF à hauteur de 75 % du montant du don, dans la limite d’une réductiond’impôt de 50.000 euros (prochaine échéance à mi-juin).Note : cette réduction ne se cumule pas pour les mêmes versements avec la réduction d’impôt sur le revenu.Mais il est possible d’utiliser chacun de ces dispositifs pour <strong>des</strong> dons différents.Votre réduction fiscale :■ Particuliers, votre réduction fiscale :Si vous êtes imposable, défiscalisation jusqu’à 75 % de votre don dans la limite de510 euros. Au-delà, réduction d’impôt de 66 % dans la limite de 20 % de votre revenuimposable, avec la possibilité de report de l’excédent sur 5 ans.Un reçu fiscal vous sera adressé au début de l’année suivante.Exemple : un don de 100 euros, ne vous coûtera, après déduction fiscale, que 25 euros.■ Sociétés, votre réduction fiscale :Les dons au FOYER NOTRE-DAME DE SANS-ABRI donnent droit à une réduction del’impôt sur les sociétés à hauteur de 60 % du montant du don dans la limite de 5 pour1000 du chiffre d’affaires, avec la possibilité de report de l’excédent sur 5 ans.➔Besoin d’information ?Contactez le Service don :Tél. 04 72 76 73 53 ou 04 72 76 73 56Mail : arche.fndsa@wanadoo.frSite internet : www.fndsa.org➔ EN OFFRANTVOTRE TEMPSDevenir bénévole, c’est être acteur de lalutte contre l’exclusion tout en rejoignantune équipe dynamique et engagée pour :■ L’accueil de jour■ L’accueil du soir■ Le soutien scolaire■ La santé■ Les BRIC A BRAC■ L’animation■ Le transport et la collecte <strong>des</strong> dons■ Le vestiaire■ L’administration■ La communication■ La participation aux manifestations■ Etc…Le Pôle Bénévoles vous feradécouvrir toutes les possibilités debénévolat au FOYER et vous guideradans le choix de votre engagement enfonction <strong>des</strong> besoins du FOYER, de vosdisponibilités et de vos envies.➔Contact mail :benevolat.fndsa@wanadoo.frTél. 04 72 76 73 53ou 04 72 76 73 85Site internet : www.fndsa.org


60 ANS D’ACCOMPAGNEMENTCoupon à retourner au FOYER NOTRE-DAME DES SANS-ABRI / 3, RUE PÈRE CHEVRIER / 69361 LYON CEDEX 07Mme, Mlle, M,___________________________________Prénom :________________________________________Année de naissance :______________________________Adresse :________________________________________________________________________________________Code Postal :___________Ville :________________________Tél. Bureau :_____________________________________Tél. domicile :____________________________________E-mail :_________________________________________Je souhaite aider financièrement LE FOYER :– ci-joint chèque de ____________________ eurosJe suis intéressé par une activité bénévole dans l’activitésuivante :_______________________________________________Je souhaite m’abonner ou me réabonner(10 € pour 4 numéros).Prélèvement mensuelJoindre un RIB N° national d’émetteur : 227 072J’autorise l’établissement teneur de mon compte à préleversur ce dernier, si sa situation le permet, tous les prélèvementsordonnés par LE FOYER NOTRE-DAME DES SANS-ABRI /3, RUE PÈRE CHEVRIER / 69361 LYON CEDEX 07. En cas delitige sur ce prélèvement, je pourrai faire suspendre l’exécutionsur simple demande à l’établissement teneur de mon compte.Je règlerai le différend directement avec LE FOYER.Mensualité à prélever20 € 40 € 60 € Autre ...............................€Ma banqueNom de ma Banque : .................................................N°..............Rue .........................................................Code Postal....................Ville.....................................Etablissement Guichet N° du compte Clef RIBDateSignatureLE FOYER NOTRE-DAME DES SANS-ABRI est une association reconnue d’utilité publique. TOUT DON AU FOYER bénéficie d’une réduction d’impôtsur le revenu égale à 75 % du montant du don, dans la limite de 510 euros. Au-delà, réduction d’impôt de 66 %, dans la limite de 20 %du revenu imposable. L’excédent est reportable sur les cinq années suivantes. Voir au dos pour toute information complémentaire.IL EST DESORMAIS POSSIBLE DE FAIRE UN DON EN LIGNE, SUR LE SITE INTERNET DU FOYER : WWW.FNDSA.ORG

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