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L'Albatros et la fourmi - Lycée Chateaubriand

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Albert Wiel : "<strong>L'Albatros</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>fourmi</strong> " Reproduction <strong>et</strong> utilisation interdites sans l’accord explicite de l’auteur ou du C.R.U.a des idées puisqu'il a des sens » dit Rousseau, qui confirme Condil<strong>la</strong>c <strong>et</strong> qui adopte lesentiment comme guide universel du vivant animé. On sait que pour Condil<strong>la</strong>c, <strong>la</strong>nécessaire conjonction vécue de <strong>la</strong> sensation <strong>et</strong> du besoinxxii, constitue le fondementde tout ce que l'animal, humain ou pas, peut apprendre, <strong>la</strong> structure universelle quiperm<strong>et</strong> <strong>la</strong> formation des habitudes. Le besoin de société <strong>et</strong> le besoin de se faireentendre à un autre par le cri, expression naturelle des passions, autorisent <strong>la</strong> formationdes habitudes de communication par les signes sonores ou gestuels. La machineanimale est très ingénieuse, <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te ingéniosité n'a tout simplement pas de limite dansl'espèce humaine : ce<strong>la</strong> s'appelle perfectibilité <strong>et</strong> le perfectionnement de l'entendementchez l'homme comme chez l'animal doit beaucoup aux passions, <strong>et</strong> donc à <strong>la</strong> vie ensociété qui les cultive <strong>et</strong> les épanouit : Felix culpa ! Très heureuse faute que l'apparitionde <strong>la</strong> propriété ! L'animal stupide <strong>et</strong> borné de l'état de nature, le sauvage de l'âge descabanes devait entrer en société pour devenir un être intelligent <strong>et</strong> un hommexxiii. Lagenèse du jugement dans le sentiment est précisément le milieu spécifique des idées <strong>et</strong>des représentations.Si ce qu'on appelle <strong>la</strong> discontinuité symbolique entre l'homme <strong>et</strong> l'animal est effective,c'est encore <strong>et</strong> toujours parce que le signe qui perm<strong>et</strong> <strong>la</strong> communication animale nedevient pas le signe d'une idée ; ce signal reste le mouvement du corps contemporaindu sentiment. «L'expression ne peut se détacher d'une impression spécifiquement liée àelle. » Par contre, une idée peut résider originairement sans autre signe « expressif »qu'une autre idée dans l'univers mental de l'homme individuel, lieu où les idées s'entreexpriment.C<strong>et</strong>te existence de l'idée, sans marque visible <strong>et</strong> audible par autrui, doitprécéder le marquage de l'idée par un tel signe. La vie en société seule nécessite deconstruire ce second type de signes, à partir des cris symboliques des émotions <strong>et</strong> deleur modu<strong>la</strong>tion ludique dans l'univers social. L'entendement de l'animal se perfectionnedonc, mais sans recours au <strong>la</strong>ngage, ce progrès ne va donc pas loin ; les passionsroutinières de l'animal, <strong>la</strong> limitation de ces besoins l'enferment dans ses habitudes devie <strong>et</strong> <strong>la</strong> routine des situations. En par<strong>la</strong>nt plus, il penserait plus… ! Mais pour quoifaire ? Puisqu'il ne forme aucun désir au-delà du besoin ? Par contre, chez l'individu ensociété, les idées généralesxxiv s'introduisent dans <strong>la</strong> conscience de l'individu à l'aidedes mots du discours <strong>et</strong> l'entendement ne les saisit qu'en entendant <strong>et</strong> comprenant lespropositions où ces mot entrent.Rousseau, inspiré par Condil<strong>la</strong>c a réduit <strong>la</strong> distance animal-homme, mais il ne l'a pasannulée <strong>et</strong> il reste fidèle à Descartes pour situer <strong>la</strong> plus haute spiritualité de l'âmehumaine dans le vouloir plus que dans l'intellectualité. Le divin dans l'homme est <strong>la</strong>-12-Cercle de Réflexion Universitaire du lycée <strong>Chateaubriand</strong> de Rennes

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