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LES ENTRAINEURS SONT-ILS ENTRAINES ? - Entraîneur de foot

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<strong>LES</strong> <strong>ENTRAINEURS</strong> <strong>SONT</strong>-<strong>ILS</strong> <strong>ENTRAINES</strong> ?Il n’est pas dans nos habitu<strong>de</strong>s à entraineur<strong>de</strong><strong>foot</strong>.com <strong>de</strong> réaliserdans nos magazines un article spécifique sur les livres qui sortent,traitant du <strong>foot</strong>ball. Si en général nous publions quelques bonnesfeuilles d’ouvrages techniques, nous nous limitons à cela.Mais l’originalité <strong>de</strong> l’ouvrage <strong>de</strong> Patrick Chanceaulme est qu’il nousfait réfléchir sur notre condition d’éducateur et d’entraîneur, maisapporte aussi <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d’apprenhension <strong>de</strong> notre métier (ou notrepassion) auxquelles pour ma part je n’avais porté jusque là qu’uneréflexion empirique.Soyons franc, au début le propos décoiffe un peu. Mais très vitel’analyse prouve sa validité, les exemples éclairants montrent à tousles niveaux les manques criants auxquels nous sommes confrontés enmatière <strong>de</strong> communication et <strong>de</strong> gestions <strong>de</strong>s hommes et femmes quenous avons à entraîner. Au travers d’exemples concrets tels celui-ci,Patrick Chaceaulme décrit pas à pas nos insuffisances :« Celui-ci ( Michel Hidalgo) reprenait alors le nouveau discours <strong>de</strong>Raymond Domenech. Vous savez, ces arguments qui consistaient à fairepasser l'idée, après la triste phase <strong>de</strong> qualification, que c'était auxjoueurs français <strong>de</strong> prendre leurs responsabilités, qu'ils <strong>de</strong>vaient êtreplus engagés pour la patrie, etc..L'appel au drapeau et à la nation, <strong>de</strong> même que <strong>de</strong>s primes <strong>de</strong> résultatmultipliées par 10 ou par 100 en cas <strong>de</strong> victoire, n'ont jamais fait <strong>de</strong>ssportifs à 100 ou 120% <strong>de</strong> leurs possibilités. Si <strong>de</strong> tels argumentssuffisaient, cela se saurait ! A ce sujet, je suis toujours étonné <strong>de</strong>constater que <strong>de</strong>s managers, sportifs ou non, fassent encore la confusionentre les <strong>de</strong>ux dimensions suivantes : La stimulation et la motivation.La stimulation (<strong>de</strong> "stimuli" = aiguillon) vise à boosterponctuellement un individu ou un groupe d'individus, au travers <strong>de</strong>leviers divers et variés (bonus, surprime, événementexceptionnel...)la motivation (<strong>de</strong> "motio" = mouvement), quant àelle, fait appel à <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> fond.Un joueur est motivé lorsqu'il se sent utile et reconnu, lorsqu'il esten confiance, lorsqu'il prend du plaisir à s'entraîner et à jouer,lorsqu'il croit en son chef et au projet collectif. La motivation seconstruit, la stimulation se déclenche. Cette distinction étant faite, ilconvient <strong>de</strong> rappeler une règle d'or élémentaire que doit impérativementconnaître tout manager : il est vain et même contre-productif <strong>de</strong>chercher à stimuler qui que ce soit qui ne soit déjà motivé, à la base. Or,ce rôle <strong>de</strong> "motivateur" <strong>de</strong>s individus et <strong>de</strong>s troupes est bel et bien lerôle premier <strong>de</strong> l'entraîneur principal. A qui revient-il <strong>de</strong> rendre lesjoueurs plus engagés et plus solidaires ? A qui sinon à l'entraîneur d'unclub, ou au sélectionneur dans le cas <strong>de</strong> l'équipe nationale ! Illeur appartient en effet <strong>de</strong> motiver les joueurs, individuellementd'abord, en sachant comprendre et répondre à leurs besoins respectifs,avant <strong>de</strong> chercher à les stimuler par <strong>de</strong>s éléments dont ils ne sontsouvent eux-mêmes pas responsables.Mais l’intérêt profond <strong>de</strong> ce livre c’est surtout qu’à partir <strong>de</strong> la prise<strong>de</strong> conscience qu’ai<strong>de</strong> à développer cet ouvrage, l’auteur nous ai<strong>de</strong>aussi au travers aussi bien d'analyse globale (voir bonnes feuilles)que d’exemples concrets comme ci-<strong>de</strong>ssous, à progresser dans notrecapacité à être un éducateur non seulement maîtrisant notre domainetechnique mais maîtrisant mieux aussi notre communication et lagestions <strong>de</strong> nos joueurs :L'entraîneur doit également apprendre à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r ce qu'il veut plutôtque ce qu'il ne veut pas. La formulation positive invite à l'action. Al'inverse, la formulation négative induit et génère ce que l'on ne veutpas. Ce point-là a déjà été évoqué dans ce livre, mais allons plus loin enprenant <strong>de</strong>s exemples concrets.Si le coach <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à un joueur <strong>de</strong> "veiller à ne pas plaquer haut,sur telle phase <strong>de</strong> jeu", le joueur en question entend et visualise"plaquer haut'. Le coach doit s'attacher à préciser à quel niveau


souhaite-t-il qu'il plaque, par exemple "aux jambes". Le résultat semblele même ; l'impact est pourtant totalement différent sur le plaqueur (etsur le plaqué).La remise en cause personnelle, sur un ton neutre, sans ironie niagacement, produit un effet immédiat et remarquable sur lès individus.Ceux-là vont mettre un point d'honneur à bien faire.Voici quelques .exercices d'entraînement :Eviter : « Je ne veux plus que tu te replaces en marchant et entournant le dos au jeu »Préférer : « J'aimerais que tu te replaces en trottinant, face au jeu»Eviter : « Arrête <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s appels <strong>de</strong> balle sans arrêt dansla profon<strong>de</strong>ur, ça nous coûte trop <strong>de</strong> hors-jeu sifflés contre nous ! »Préférer : « Je souhaiterais que tu limites tes appels en profon<strong>de</strong>uraux seules phases <strong>de</strong> récupération <strong>de</strong> balle <strong>de</strong> notre part en milieu <strong>de</strong>terrain : et puis n'hésite pas à effectuer un déplacement latéral avant <strong>de</strong>prendre la profon<strong>de</strong>ur, pour,»«Qu'en penses-tu ? » (Ouverture par une question ouverte, puisattente <strong>de</strong> la réponse) « Veux-tu qu'on le travaille à l'entraînement<strong>de</strong>main ? »(Poursuite par une question dite "fermée" pour se projeter dansl'opérationnel, puis attente <strong>de</strong> la réponse).La formulation négative est souvent associée à un reproche. Il estfréquent d'entendre sur les terrains d'entraînement <strong>de</strong>s formules dutype : « Tu n'as pas compris, ne fais plus ça » ou « Vous ne comprenezpas ce qu'on vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>». D'abord, "on" c'est qui ? Ensuite, cescritiques mettant les autres en cause sans se remettre soi-même enquestion sont dévastatrices. Il convient <strong>de</strong> préférer la 1ère personnedu singulier : « Je me suis sûrement mal exprimé, voici ce que jesouhaiterais : »


N’hésitez pas, c’est un investissement personnel qui vous ai<strong>de</strong>radans votre activité formatrice <strong>de</strong> tous les jours. Vous pouvez lecomman<strong>de</strong>r à l’adresse suivante.www.newpeps.comwww.pch-concepts.comAlors oui, à la fin <strong>de</strong> l’ouvrage, le sentiment d’avoir progressé sur cesquestions est déjà très sensible.


<strong>LES</strong> <strong>ENTRAINEURS</strong> <strong>SONT</strong>-<strong>ILS</strong> <strong>ENTRAINES</strong> ?(extrait)…Si l'on fait volontairement et momentanément abstraction <strong>de</strong> lanécessaire capacité, chez un entraîneur sportif, à effectuer <strong>de</strong>srecrutements judicieux, en fonction <strong>de</strong>s moyens alloués ou finementobtenus, en fonction du contexte du club, alors il s'agit <strong>de</strong> prendre encompte sa capacité à générer les 3 P qui concourent à la performanceindividuelle et collective.La 1ère question que doit se poser un entraîneur qui veutperformer durablement avec son équipe est la suivante : « Qu'ai-je faitjusqu'à présent et que puis-je faire dans l'avenir pour que chacunprenne du Plaisir, avec un grand P, à l'entraînement et en match? »La notion <strong>de</strong> plaisir est directement associée aux longues séries positiveset aux cercles vertueux. Plus les joueurs prennent du plaisir, plus ilsremportent <strong>de</strong> victoires. Et plus ils remportent <strong>de</strong> victoires, plus yprennent <strong>de</strong> plaisir.Dans le même temps, si quête <strong>de</strong> plaisir il y a, la confiance en soi estmoins affectée en cas <strong>de</strong> défaite. Elle l'est davantage lorsque les espritssont exclusivement centrés sur les résultats et le renforcement <strong>de</strong> l'ego.Fabien Galthié, l'ancien international <strong>de</strong> rugby aux 64 sélections, faitpartie <strong>de</strong> ceux qui attachent une réelle importance à cette notion <strong>de</strong>plaisir. De l'entrain, <strong>de</strong> l'enthousiasme, la joie déjouer, voilà <strong>de</strong>svaleurs, entre autres, qui lui ont permis <strong>de</strong> conduire son équipe <strong>de</strong>Montpellier en finale du championnat <strong>de</strong> France 2011, pour la premièrefois <strong>de</strong> son histoire. .Guus Hiddinck, le célèbre entraîneur néerlandais, met un pointd'honneur à « placer les joueurs là où ils aiment jouer au <strong>foot</strong>, commequand ils étaient petits, et là où le public aime les voir évoluer». De lamême façon, Joachim Löw, le sélectionneur allemand, associe le plaisir<strong>de</strong>s joueurs à celui du public. Dans l'Equipe Mag <strong>de</strong> mai 2012, celui quia donné en 2006 un style résolument offensif à la Mannschaft déclare :« // faut que les gens puissent dire que l'équipe est formidable, mêmes'il lui arrive <strong>de</strong> perdre. Il est essentiel <strong>de</strong> susciter <strong>de</strong>s émotionspositives ».Voici la 2ème question qu'un entraîneur doit se poser :« Qu'ai-je fait et que puis-je faire pour que chacun Progresse, avecun grand P ?»Dans son livre "Le mental <strong>de</strong>s coachs", le psychologue sportifHubert Ripoll rappelle combien « celui qui recherche la victoire pourla victoire est anéanti dès lors que celle-ci n'est pas au ren<strong>de</strong>zvous; au contraire, celui qui tire satisfaction du progrès


accompli sur lui-même et dans son art est moins atteint par la défaite ; il conserve une bonne image <strong>de</strong>soi et pondère son échec; il est donc capable <strong>de</strong> rebondir et <strong>de</strong> se fixer <strong>de</strong> nouveaux objectifs ; il enva <strong>de</strong> même pour l'entraîneur, motivé autant par la recherche du progrès et l'accomplissement <strong>de</strong> sesathlètes que par l'obtention <strong>de</strong> la victoire ». Faire grandir... petit à petit! Certains entraîneurs sont <strong>de</strong>séducateurs dans l'âme et ont cette volonté d'arroser les bonnes pouces chaque jour.Rolland Courbis déclarait en avril 2010 sur RMC : « Quoi <strong>de</strong> plus gratifiant et quel plaisir lorsqu'unjoueur vient vous dire (après) qu'il a apprécié vos entraînements et que vous l'avez fait progresser ! »Alessio Tacchinardi, l'ancien milieu <strong>de</strong> la Juventus <strong>de</strong> Turin (1994-2005) éprouve le plus grand respectpour son ancien entraîneur Carlo Ancellotti : « C'est le meilleur entraîneur que j'ai eu. II m'a énormémentaidé. Il m'a fait grandir comme homme et comme joueur. C'était mon second papa ».Voici enfin la 3ème et <strong>de</strong>rnière question :« Qu'ai-je fait et que puis-je faire pour susciter le Partage, avec un grand P ?»Ralph Rangnick a été choisi le 17 mars 2011 pour succé<strong>de</strong>r au très ru<strong>de</strong> Félix Magath, à la tête <strong>de</strong>l'équipe <strong>de</strong> Shalke 04 en Allemagne. Ralph Rangnick a très vite fait l'unanimité, grâce à ses talents <strong>de</strong>communicant. « // parle, il dialogue, il prend le temps», explique Nicolas Pelletan dans l'Equipe du07 avril 2011. L'ancien lillois apprécie : « // est proche <strong>de</strong> nous, un geste, un regard lui suffisent pourdonner à quelqu'un le sentiment qu'il est important et aimé ».Mieux vaut parler et mieux vaut parler avant ! Nous pouvons en effet nous étonner d'entendrerégulièrement, après <strong>de</strong>s clashs sérieux et/ou <strong>de</strong>s séries <strong>de</strong> résultats négatifs, <strong>de</strong>s commentaires du style : «On s'est parlé, ça va mieux ! ». Ces propos furent par exemple ceux <strong>de</strong> l'entraîneur <strong>de</strong> l'OL, fin 2009, lorsd'un stage <strong>de</strong> récupération en Tunisie. Rien ni personne n'obligent le coach à attendre un stage pour que leschoses soient dites, en toute simplicité, en totale sérénité, en individuel et en groupe. C'est tous les joursqu'il faut se parler !En somme, les trois piliers <strong>de</strong> la Performance sont-ils activés * efficacement par les entraîneurs ? ,Le moteur "Plaisir", le facteur "Progrès" et le vecteur "Partage" sont-ils pris en compte à la hauteur <strong>de</strong>senjeux ? Ces trois éléments conditionnent l'envie et la profon<strong>de</strong> motivation à aller au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ses limites,chacun et ensemble. Ils conditionnent donc l'implication sans borne et la performance sur la durée.En conséquence, il semble approprié <strong>de</strong> dire qu'un bon entraîneur est celui qui maîtrise unmaximum <strong>de</strong> facteurs qui concourent au Plaisir {<strong>de</strong> s'entraîner et <strong>de</strong> jouer), au Progrès (individuel etcollectif), au Partage (<strong>de</strong> valeurs, d'ambitions, <strong>de</strong> joies, <strong>de</strong> souffrances...).D'où la nécessité absolue, pour un prési<strong>de</strong>nt qui prési<strong>de</strong>, <strong>de</strong> savoir comment l'entraîneur en exercice(ou à venir) s'y prend (ou s'y prendra) pour agir sur ces trois leviers. Savoir comment tirera-t-il lemeilleur <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong> ses joueurs, pris individuellement, et du groupe dans son ensemble, joueurset staff technique compris.

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