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autour de l'explicit* littératures des Espagnes - Lycée Chateaubriand

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148 lES espagnesmon savoir pour faire mon <strong>de</strong>voir, et te rendre justice en laissant bonnemémoire <strong>de</strong> toi, et j’ai mis mon enten<strong>de</strong>ment au service <strong>de</strong> la pru<strong>de</strong>nce, et<strong>de</strong> l’enseignement, et <strong>de</strong>s propos que je t’ai tenus (p. 354-355).L’examen, ou plutôt le survol, <strong>de</strong>s pratiques espagnoles médiévales <strong>de</strong>l’explicit en démontre l’emploi technique et les débor<strong>de</strong>ments potentielsque confirment, dans leurs mises en œuvre différentes, les <strong>de</strong>ux « monuments» du XIV e siècle : l’opus en prose <strong>de</strong> don Juan Manuel et le Libro <strong>de</strong>buen amor <strong>de</strong> l’Archiprêtre <strong>de</strong> Hita.Don Juan Manuel et Juan Ruiz ou les débor<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> l’explicitL’œuvre entière <strong>de</strong> don Juan Manuel 22 est contenue dans le manuscrit6376 <strong>de</strong> la Bibliothèque nationale <strong>de</strong> Madrid, ouvert par un prologuegénéral, postérieur au prologue qui ouvre son livre le plus célèbre, leLibro <strong>de</strong>l Con<strong>de</strong> Lucanor. Le prologue général est ouvert par un conte :celui <strong>de</strong> l’aventure qui arrive à un noble chevalier poète <strong>de</strong> Perpignanet au savetier qui chantait ses chansons en les massacrant. Le conte sertd’introduction à une déclaration <strong>de</strong> don Juan Manuel qui, soucieux <strong>de</strong>l’intégrité et <strong>de</strong> la correction <strong>de</strong> ses écrits, déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> les regrouper en unvolume, en énumère les titres et termine en énonçant une formule rituelled’incipit, témoignant ainsi d’une vive exigence du respect dû à la lettre<strong>de</strong>s œuvres, mais aussi du débor<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la narration exemplaire surle paratexte, <strong>de</strong> l’investissement du paratexte par le texte.Le premier prologue du Con<strong>de</strong> Lucanor 23 (qui en compte <strong>de</strong>ux), plusbref que le prologue général, est, dans sa première ligne, une véritablepage <strong>de</strong> titre : Este libro fizo don Iohan, fijo <strong>de</strong>l muy noble infante donManuel. Suivent les considérations et les soucis relatifs à la correctiondouteuse <strong>de</strong>s copies en circulation, la liste <strong>de</strong>s œuvres composées jusqu’alors,et une formule d’annonce du prologue (le <strong>de</strong>uxième), qui justifiela matière <strong>de</strong>s cinquante et un contes exemplaires qui suivent. Pources cinquante et un contes, tous les verrous conclusifs sont, systématiquement,un distique <strong>de</strong> morale et l’annonce <strong>de</strong> la « estoria » (l’illustration)<strong>de</strong> l’exemplum, jamais suivie d’aucun effet, d’aucune reproductiond’image ni d’enluminure, alors que le manuscrit réserve bien, pour cesillustrations, un espace en blanc entre les contes.Au luxe <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux prologues (Blecua appelle le premier prologuillo)répon<strong>de</strong>nt quatre verrous successifs : les quatre parties ajoutées à la première.Pourquoi ces ajouts, en forme <strong>de</strong> clôtures <strong>de</strong> plus en plus serrées,récapitulatives, intégratrices et synthétiques ? Parce que, dans le <strong>de</strong>uxièmeprologue, don Juan Manuel a bien pris soin <strong>de</strong> préciser qu’il souhaitait22. Don Juan Manuel, Obras completas, edición, prólogo y notas <strong>de</strong> José Manuel Blecua, Madrid, EditorialGredos, 1981, 2 vols.23. Don Juan Manuel, El Con<strong>de</strong> Lucanor, ed. <strong>de</strong> José Manuel Blecua, Madrid, Castalia, 1969, p. 47-49.Revue ATALA

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