13.07.2015 Views

autour de l'explicit* littératures des Espagnes - Lycée Chateaubriand

autour de l'explicit* littératures des Espagnes - Lycée Chateaubriand

autour de l'explicit* littératures des Espagnes - Lycée Chateaubriand

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

154 lES espagnesenroulé <strong>autour</strong> <strong>de</strong> son umbilicus, le papyrus non enduit d’huile <strong>de</strong> cèdre,les <strong>de</strong>ux extrémités non ébarbées, non rognées, déploie aux yeux dulecteur ou lui ex-plique ce que pourrait être l’explicit <strong>de</strong>s Tristes. Car cefragment est en réalité l’incipit absolu du recueil, l’incipit <strong>de</strong> la première« lettre » ou <strong>de</strong> la première « adresse » du Premier Livre <strong>de</strong>s Tristes, qui encompte cinq. Peu importe, comme le proposent les spécialistes, que cetincipit en forme d’explicit ait été rédigé le <strong>de</strong>rnier : Ovi<strong>de</strong> l’a placé entête, comme s’il venait <strong>de</strong> refermer le rouleau où il avait inscrit ses cinqLivres et cet incipit/explicit lui-même. À la place habituellement réservéeà l’explicit ou à l’adieu au livre, réapparaît l’image <strong>de</strong>s voiles gonflées parle vent. Elles désignent ici non le départ définitif <strong>de</strong> la voix poétique et dulivre mais plutôt le déploiement du moi dans l’ultime prière qu’il adresseà son épouse, alors que le navire qui l’emporte avance à la rame :Ne crois pas que je te rappelle ces <strong>de</strong>voirs parce que tu les négliges : jedéploie mes voiles, bien que le navire avance à la rame. Qui te conseille<strong>de</strong> faire ce que tu fais déjà te loue par ses conseils et approuve ta conduitepar ses exhortations (p. 162).Paradoxalement, la fin <strong>de</strong> l’œuvre – ses tout <strong>de</strong>rniers mots – n’est pasun adieu à l’écriture mais une déclaration <strong>de</strong> confiance amoureuse etd’espoir : l’adieu au livre, chez Ovi<strong>de</strong> est, plus qu’une fin <strong>de</strong> texte, uneorigine, un mobile premier. Les Tristes ouvrent la voie à d’autres explorationset à d’autres lectures <strong>de</strong> l’explicit, dont les lignes qui précè<strong>de</strong>nt n’ontlivré que quelques aspects, limités dans le temps et à quelques exemplessuggestifs, déjà riches <strong>de</strong> perspectives, d’élargissements et d’approfondissementsà venir.Revue ATALA

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!