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Démocratie : le pouvoir du peuple01. 2 500 ans de <strong>démocratie</strong>« La <strong>démocratie</strong> est le pire desrégimes, à l’exception de tous les<strong>au</strong>tres. » Winston Churchill, 1947.De la naissance de la notion de <strong>démocratie</strong> à <strong>au</strong>jourd’huis’est écoulé 2 500 ans. Il m’est bien sûr impossible de faire,en l’état, le tour de cette histoire riche déjà très bien présentéepar les historiens et politologues. L’objectif de ce chapitre estdonc d’exposer les moments clés afin d’avoir un aperçu desnotions de <strong>démocratie</strong> pour ensuite chercher à dresser le portraitde ce qu’elle est <strong>au</strong>jourd’hui ainsi que ses limites.<strong>Le</strong> mot dēmokratía du grec ancien dêmos pour peuple et krátospour pouvoir, apparaît <strong>au</strong> VI e siècle avant J.-C. à Athènesqui connait à cette période un contexte de crise politique et sociale.Différentes réformes sont mises en place comme celleétablit par Clisthène, homme politique athénien. Celle-ci estbasée sur la redistribution territoriale en dèmes, équivalentde nos communes, permettant de casser le pouvoir local desriches propriétaires et d’offrir <strong>au</strong>x citoyens les mêmes droitset devoirs. Selon le philosophe Jacques Rancière, « la <strong>démocratie</strong>est donc née historiquement comme une limite mise <strong>au</strong>pouvoir de propriété » 1 .L’archonte et législateur Solon établit ensuite des réformesconstitutionnelles qui lui valurent la réputation d’être le pèrede la <strong>démocratie</strong>. A travers ces réformes, la <strong>démocratie</strong> athéniennes’établissait dans différentes institutions politiquestelles que l’Ecclésia une assemblée de 6000 citoyens, si l’onen croit les textes, qui se réunit pour voter les lois à mainlevée. La majorité l’emporte. Chaque citoyen peut prendre laparole et proposer une motion. Une fois votée, la loi est exposée<strong>au</strong> public sur l’agora 2 . On assiste là à une forme de <strong>démocratie</strong>directe, qui v<strong>au</strong>dra à la <strong>démocratie</strong> athénienne d’êtreconsidérée comme directe. Cependant le statut de citoyen estencore élitiste n’étant pas accordé <strong>au</strong>x femmes, <strong>au</strong>x enfants,<strong>au</strong>x esclaves et <strong>au</strong>x métèques 3 , le pourcentage de citoyensdans la cité n’était donc que de 15%, soit 40 000 hommes disposantde pouvoirs différents suivant leur nive<strong>au</strong> de richesses.Même si la naissance de la <strong>démocratie</strong> pris forme dans unpouvoir direct, la notion de « peuple » et donc de citoyennetéétait encore loin de la définition d’<strong>au</strong>jourd’hui.Il f<strong>au</strong>t faire un bond jusqu’<strong>au</strong> XVIII e siècle, siècle des Lumières,pour que la réflexion sur la <strong>démocratie</strong> évolue. Desphilosophes tels que Locke, Montesquieu ou Rousse<strong>au</strong> vontdéfendre et diffuser en France les principes fondament<strong>au</strong>x1. Alternative Libertaire, [En ligne]. URL :http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article14942. L’agora est le lieu de rassemblement sur la place public.3. <strong>Le</strong>s métèques sont ceux qui ne sont pas originaires de la cité.16 17

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