Le-design-au-service-dune-démocratie

Culture numérique : culture collaborative02. Pratiques collaborativesà l’ère numérique« Le livre, comme livre, appartientà l’auteur, mais comme pensée, ilappartient [...] au genre humain.Toutes les intelligences y ont droit.Si l’un des deux droits, le droit del’écrivain et le droit de l’esprithumain, devait être sacrifié, ceserait, certes, le droit de l’écrivain,car l’intérêt public est notrepréoccupation unique, et tous, je ledéclare, doivent passer avant nous.» Victor Hugo, 1878.Internet promeut donc la collaboration et l’échange de partsa structure. C’est naturellement que prend forme un nouveaumodèle technico-économique dans les années 80 : le logiciellibre. Opposés aux logiciels propriétaires 1 fermés des grandesentreprises comme Microsoft, les chefs de file des logicielslibres prônent l’ouverture de leurs logiciels afin que touspuissent participer à leur fabrication et à leur perfectionnement.Ce chapitre s’attardera à comprendre en quoi ce systèmese démarque des autres, qu’elles en sont ses propriétés et enquoi apporte-t-il de nouveaux paramètres de réflexion à notresystème économique, social et politique actuel.L’histoire du logiciel libre commence avec celle de RichardStallman, brillant informaticien du Massachusetts Institute ofTechnology. Hacker au département de recherche en intelligenceartificielle, Richard Stallman baigne dans ce qu’onappelle « l’éthique hacker » ; une sorte de règle de vie deshackers basée notamment sur le partage de connaissances ouencore le refus de l’autorité. C’est au début des années 80 qu’ils’aperçoit que de plus en plus d’éditeurs de logiciels protègentleur code source 1 , bloquant les utilisateurs de faire toutesmodifications et améliorations. Voyant que l’éthique hackerest en train de disparaître, il créé une organisation destinée àpromouvoir et favoriser l’ouverture de ces logiciels : la FreeSoftware Foundation. Le « pape du logiciel libre » comme onl’appelle, a eu une importance essentielle en créant notammentle projet GNU (et sa licence public du même nom), un1. Cette expression traduisant le terme anglais proprietary softwareapparaît pour la première fois dans un discours de Richard Stallman en1986 en Suède pour décrire ces logiciels dont l’auteur contrôle les droitsde propriétés et d’usages.1. Le code source est l’adn du logiciel. C’est un texte qui représente lesinstructions qui doivent être executées par la machine.40 41