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livre rouge sur le procès de moscou - Marxists Internet Archive

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craint mortel<strong>le</strong>ment.Le mécontentement <strong>de</strong> l'ouvrier, son aspiration à la vie politique active, ses protestations « oppositionnel<strong>le</strong>s »contre l'inégalité socia<strong>le</strong>, tout ce comp<strong>le</strong>xe <strong>de</strong> contradictions vio<strong>le</strong>ntes qui déchirent l'Etat soviétique, Staline veut <strong>le</strong><strong>sur</strong>monter par la répression policière ! Et pour donner à la répression un caractère encore plus impitoyab<strong>le</strong>, Staline abesoin du « terrorisme ». En étourdissant la masse, en l'effrayant, Staline rend encore plus aisée sa répressionsanglante. Voici ce qui vous attend, dit Staline en montrant <strong>le</strong>s cadavres <strong>de</strong> Zinoviev et <strong>de</strong> Kamenev, si vous vouspermettez <strong>de</strong> douter <strong>de</strong> mon infaillibilité, si vous ne consentez pas à <strong>de</strong>venir <strong>le</strong>s muets esclaves <strong>de</strong> la bureaucratie.Si dans <strong>le</strong> passé chaque mécontentement, chaque protestation étaient qualifiés <strong>de</strong> « trotskisme », Staline a, par <strong>le</strong>sassassinats <strong>de</strong> Moscou i<strong>de</strong>ntifié « trotskisme » et « terrorisme ». Quiconque est mécontent ou montre simp<strong>le</strong>ment unattitu<strong>de</strong> critique est un « trotskiste ». Cela signifie désormais un « terroriste ». Ce n'est pas <strong>le</strong> camp <strong>de</strong> concentration nila prison qui <strong>le</strong> menacent, mais la fusilla<strong>de</strong> immédiate.Staline est définitivement entré dans la voie <strong>de</strong> l'extermination <strong>de</strong> tous ceux qui expriment <strong>le</strong>ur mécontentement et,en premier lieu, <strong>de</strong>s oppositionnels <strong>de</strong> gauche. Pionniers <strong>de</strong> la lutte contre la bureaucratie, seuls révolutionnairesprolétariens qui aient <strong>de</strong>s racines dans <strong>le</strong>s masses, <strong>le</strong>s bolchéviks-léninistes sont <strong>le</strong> plus grand danger pour Staline. Dans<strong>le</strong>s camps <strong>de</strong> concentration et es isolateurs, on <strong>le</strong>s déclarera « terroristes », c'est-à-dire passib<strong>le</strong>s <strong>de</strong> la fusilla<strong>de</strong>. Dansl'U.R.S.S. Entière il y a sans aucun doute, actuel<strong>le</strong>ment, <strong>de</strong>s « jugements » et <strong>de</strong>s fusilla<strong>de</strong>s auxquels <strong>le</strong> procès <strong>de</strong>Moscou a servi <strong>de</strong> signal. Terrib<strong>le</strong> et effrayante réalité...Par <strong>le</strong>s assassinats <strong>de</strong> Moscou, Staline se dresse aussi contre son propre appareil, <strong>sur</strong>tout contre la mince couche<strong>de</strong> celui-ci qui se compose encore <strong>de</strong> vieux bolchéviks, car dans cette partie <strong>de</strong> l'appareil existe un mécontentementlargement répandu, quoique dissimulé. Devenu l'exécuteur aveug<strong>le</strong> <strong>de</strong>s ordres <strong>de</strong>s sommets stalinistes, l'ancienrévolutionnaire perd toute perspective ; ses droits sont réduits au droit d'être en extase <strong>de</strong>vant <strong>le</strong> « père du peup<strong>le</strong> » etil connaît, mieux que d'autres, Staline, u<strong>sur</strong>pateur perfi<strong>de</strong>, assassin impassib<strong>le</strong>, fossoyeur <strong>de</strong> la révolution. Et pour teniren main son propre appareil, au moins la partie <strong>de</strong> celui-ci encore liée par quelque chose à la révolution d'Octobre, il nereste aujourd'hui à Staline rien d'autre qu'à <strong>le</strong> terroriser toujours davantage.Par <strong>le</strong>s assassinats <strong>de</strong> Moscou, Staline veut aussi tuer politiquement l'opposition <strong>de</strong> gauche et Trotskypersonnel<strong>le</strong>ment, contre qui est <strong>sur</strong>tout dirigé <strong>le</strong> procès. Trotsky est <strong>le</strong> principal accusé, quoiqu'il ne se soit pas trouvé<strong>sur</strong> <strong>le</strong> banc <strong>de</strong>s inculpés. C'est lui que Staline s'efforce <strong>de</strong> couvrir <strong>de</strong> boue et <strong>de</strong> sang. Les ressources <strong>de</strong> l'injure et <strong>de</strong> lacalomnie journalistiques sont épuisées. Avec <strong>le</strong>s cadavres <strong>de</strong>s fusillés, Staline veut donner un nouveau poids à lacalomnie la plus empoisonnée, la plus fangeuse, la plus vi<strong>le</strong>. S'il n'avait pas fusillé Zinoviev, Kamenev et <strong>le</strong>s autres, <strong>le</strong>procès serait apparu comme une pitoyab<strong>le</strong> comédie, et non pas comme une tragédie effroyab<strong>le</strong>. C'est seu<strong>le</strong>mentsoulignées par <strong>le</strong>s assassinats que <strong>le</strong>s calomnies du procès <strong>de</strong> Moscou prenaient une nouvel<strong>le</strong> force et pouvaient secouerl'opinion publique mondia<strong>le</strong>.Par ses fusilla<strong>de</strong>s, Staline montre, et veut montrer, que la bureaucratie bonapartiste ne s'arrêtera <strong>de</strong>vant rien danssa lutte pour gar<strong>de</strong>r <strong>le</strong> pouvoir u<strong>sur</strong>pé par el<strong>le</strong> et pour maintenir ses privilèges. La classe ouvrière doit bien s'en souvenir.Mais ces assassinats montrent aussi combien est précaire la situation <strong>de</strong> la bureaucratie. Ce n'est pas par excès <strong>de</strong>force que l'on en vient à une extrémité aussi sanglante. Pour affermir sa position, la bureaucratie — Staline — doitmener <strong>le</strong> pays, déjà complètement terrorisé, à <strong>de</strong> nouvel<strong>le</strong>s formes encore inconnues d'arbitraire monstrueux et <strong>de</strong>répression féroce. Mais c'est une impasse. Une issue, — dans la me<strong>sur</strong>e où cela dépend <strong>de</strong> la bureaucratie, — ne peutêtre trouvée que dans la voie d'une nouvel<strong>le</strong> réaction, encore plus profon<strong>de</strong>. Par la tentative <strong>de</strong> tuer politique Trotsky etpar l'assassinat <strong>de</strong> vieux bolchéviks, Staline veut s'ouvrir plus sûrement <strong>le</strong>s voies qui mènent à la réaction.Le danger <strong>de</strong> guerre ne fait qu'accentuer <strong>le</strong> caractère bonapartiste du stalinisme. Ce n'est pas <strong>sur</strong> l'initiative et <strong>le</strong>courage <strong>de</strong> la classe ouvrière en lutte pour l'idéal communiste que compte Staline en cas <strong>de</strong> guerre prochaine, mais <strong>sur</strong>la caste privilégiée <strong>de</strong>s officiers, <strong>sur</strong> la soumission aux « supérieurs » tout-puissants <strong>de</strong>s « inférieurs » privés <strong>de</strong> toutdroit, poussés par la peur.La fusilla<strong>de</strong> <strong>de</strong>s vieux bolchéviks, quel prélu<strong>de</strong> à la « constitution la plus démocratique du mon<strong>de</strong> » ! Que ceux quiont <strong>de</strong>s illusions sachent, — signifie par là Staline, — que la démocratie <strong>de</strong> la constitution consiste à donner <strong>le</strong> droit auxé<strong>le</strong>cteurs et aux congrès <strong>de</strong> voter pour moi. Et qui ne vote pas pour Staline, c'est-à-dire pour la bureaucratie et sesprivilèges, est un trotskiste, donc un terroriste que nous fusil<strong>le</strong>rons dans <strong>le</strong>s 24 heures. La constitution staliniste est unmensonge <strong>de</strong>stiné à couvrir <strong>le</strong> régime plébiscitaire.Une raison a peut-être encore poussé Staline à l'assassinat <strong>de</strong> vieux bolchéviks. C'est la peur <strong>de</strong> la bureaucratie<strong>de</strong>vant <strong>le</strong> terrorisme, non pas <strong>le</strong> terrorisme organisé, comme on a voulu nous <strong>le</strong> représenter au procès <strong>de</strong> Moscou, — iln'existe rien <strong>de</strong> tel en U.R.S.S., — mais <strong>de</strong>vant <strong>le</strong>s terroristes isolés qui sortent <strong>de</strong> la jeunesse désespérée et privée <strong>de</strong>perspectives. Ces tendances terroristes sont vraisemblab<strong>le</strong>ment peu développées en U.R.S.S. Pendant <strong>le</strong>s dix années <strong>de</strong>la domination bureaucratique, il a été accompli un assassinat politique dirigé par un <strong>de</strong> ces jeunes communistesdésespérés contres <strong>le</strong>s sommets stalinistes, l'assassinat <strong>de</strong> Kirov. Il est beaucoup plus vraisemblab<strong>le</strong> que la bureaucratiegonf<strong>le</strong> ce danger, avec <strong>le</strong> but <strong>de</strong> justifier et <strong>de</strong> faciliter sa répression contre <strong>le</strong>s hérétiques et <strong>le</strong>s mécontents.Ceci à l'intérieur du pays, mais au <strong>de</strong>hors ?Les raisons <strong>de</strong> politique extérieureStaline ne rompt pas seu<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> façon sanglante avec <strong>le</strong> bolchévisme, avec toutes ses traditions et son passé, il

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