Pourquoi Staline avait-il besoin <strong>de</strong> ce procès ?Il est hors <strong>de</strong> doute que Staline <strong>de</strong>vait avoir <strong>de</strong>s raisons bien impérieuses pour en venir à pareil<strong>le</strong> extrémité, pourperpétrer ces assassinats. Des raisons <strong>de</strong> divers ordres, situées <strong>sur</strong> différents plans, mais toutes étroitement liées.Staline voyait certainement dans ce procès une machination suprêmement habi<strong>le</strong> <strong>de</strong>stinée à marquer très clairement auxyeux <strong>de</strong> tous <strong>le</strong>s début d'une nouvel<strong>le</strong> pério<strong>de</strong>, cel<strong>le</strong> d'un renforcement encore plus grand <strong>de</strong> la puissance <strong>de</strong> labureaucratie staliniste et <strong>de</strong> la <strong>de</strong>struction définitive <strong>de</strong> l'opposition. Quand Trotsky se trouvait encore en U.R.S.S., c'està-direaux mains <strong>de</strong> la clique thermidorienne, Staline avait alors pensé qu'une opération minutieusement préparée et seterminant par l'exil était <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur moyen <strong>de</strong> se débarrasser d'un bolchévik irréductib<strong>le</strong>. Il s'est trompé et il n'est pasbesoin d'être particulièrement perspicace pour comprendre combien cette erreur <strong>le</strong> hante. Aujourd'hui, <strong>de</strong>vant cetteopposition toujours renaissante et grandissante, il fait froi<strong>de</strong>ment fusil<strong>le</strong>r <strong>de</strong>s bolchéviks, anciens dirigeants du parti et <strong>de</strong>l'Internationa<strong>le</strong> communiste, <strong>de</strong>s héros <strong>de</strong> la guerre civi<strong>le</strong>. Mais cette fois encore il se trompe, comme il <strong>de</strong>vra dans unavenir prochain <strong>le</strong> constater. Ce crime effroyab<strong>le</strong>, accompli <strong>de</strong> sang-froid, retombera <strong>sur</strong> la tête <strong>de</strong> son auteur !Les raisons <strong>de</strong> politique intérieureLe socialisme est édifié, <strong>le</strong>s classes sont abolies, proclame la doctrine officiel<strong>le</strong> du stalinisme. « Le socialisme estédifié », et jamais encore l'Union soviétique n'a connu une tel<strong>le</strong> inégalité, actuel<strong>le</strong>ment, presque vingt ans après larévolution d'Octobre : <strong>de</strong>s salaires <strong>de</strong> 100 roub<strong>le</strong>s et <strong>de</strong>s salaires <strong>de</strong> 8 à 10 000 roub<strong>le</strong>s. Les uns vivent dans <strong>de</strong>misérab<strong>le</strong>s baraques, ils ont <strong>de</strong>s souliers éculés ; d'autres ont <strong>de</strong>s automobi<strong>le</strong>s somptueuses et vivent dans <strong>de</strong>sappartements magnifiques. Les uns luttent pour se nourrir, eux et <strong>le</strong>ur famil<strong>le</strong> ; d'autres ont <strong>le</strong>ur voiture, <strong>de</strong>sdomestiques, une maison <strong>de</strong> campagne dans la banlieue <strong>de</strong> Moscou, une villa au Caucase, etc. « Les classes sontabolies », mais quoi <strong>de</strong> commun entre la vie d'un directeur <strong>de</strong> trust et cel<strong>le</strong> d'un manœuvre ? Cel<strong>le</strong> d'un maréchal etcel<strong>le</strong> d'un kolkhozien ? Certes, même actuel<strong>le</strong>ment, une certaine inégalité serait encore inévitab<strong>le</strong>, mais, et c'est là toutela question, cette inégalité s'accentue d'année en année, prenant <strong>le</strong>s proportions <strong>le</strong>s plus monstrueuses, et l'on faitpasser cela... pour <strong>le</strong> socialisme.Dans <strong>le</strong>s domaines <strong>le</strong>s plus divers, l'héritage <strong>de</strong> la révolution d'Octobre est en train d'être liquidé.L'internationalisme révolutionnaire fait place au culte <strong>de</strong> la patrie dans <strong>le</strong> sens <strong>le</strong> plus étroit. Et patrie signifie avant toutautorités. On réintroduit <strong>le</strong>s gra<strong>de</strong>s, <strong>le</strong>s décorations, <strong>le</strong>s titres. On rétablit la caste <strong>de</strong>s officiers avec <strong>le</strong>s maréchaux entête. Les vieux ouvriers communistes sont rejetés à l'arrière-plan ; la classe ouvrière est scindée en couches différentes ;la bureaucratie mise <strong>sur</strong> <strong>le</strong> « bolchévik sans-parti », <strong>sur</strong> <strong>le</strong> stakhanoviste, c'est-à-dire <strong>sur</strong> l'aristocratie ouvrière, <strong>sur</strong> <strong>le</strong>contremaitre et, avant tout, <strong>sur</strong> <strong>le</strong> spécialiste et l'administrateur. On rétablit l'ancienne famil<strong>le</strong> petite-bourgeoise, qu'onidéalise <strong>de</strong> la façon la plus conventionnel<strong>le</strong> ; malgré <strong>le</strong>s protestations généra<strong>le</strong>s, on interdit l'avortement, ce qui, dans <strong>le</strong>sconditions matériel<strong>le</strong>s diffici<strong>le</strong>s, dans l'état primitif <strong>de</strong> la culture et <strong>de</strong> l'hygiène, signifie l'esclavage <strong>de</strong> la femme, <strong>le</strong> retouraux temps d'avant la révolution. On a abrogé <strong>le</strong> décret <strong>de</strong> la révolution d'Octobre <strong>sur</strong> l'éco<strong>le</strong> nouvel<strong>le</strong>. L'éco<strong>le</strong> estréformée <strong>sur</strong> <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> <strong>de</strong> la Russie tzariste : on réintroduit l'uniforme pour <strong>le</strong>s élèves, non seu<strong>le</strong>ment pour enchaîner<strong>le</strong>ur indépendance, mais aussi pour faciliter la <strong>sur</strong>veillance hors <strong>de</strong> l'éco<strong>le</strong>. Pour apprécier un élève, on se base <strong>sur</strong> sesnotes <strong>de</strong> conduite, on s'oriente vers l'élève soumis et doci<strong>le</strong>, et non pas vers l'écolier vivant et indépendant. La vertufondamenta<strong>le</strong> <strong>de</strong> la jeunesse, c'est aujourd'hui <strong>le</strong> « respect <strong>de</strong>s aînés », à côté du « respect <strong>de</strong> l'uniforme ». On a créétoutes sortes d'inspecteurs pour <strong>sur</strong>veil<strong>le</strong>r la conduite et <strong>le</strong>s mœurs <strong>de</strong> la jeunesse. On a dissous l'Asssociation <strong>de</strong>s vieuxbolchéviks et cel<strong>le</strong> <strong>de</strong>s anciens forçats politiques. Ils rappelaient trop <strong>le</strong> « maudit » passé révolutionnaire.Dans <strong>le</strong> domaine <strong>de</strong> l'économie, c'est une marche à vive allure vers la droite, on rétablit <strong>le</strong> marché, <strong>le</strong> système <strong>de</strong>l'équilibre financier <strong>de</strong>s entreprises, <strong>le</strong> travail aux pièces. Après l'abolition administrative <strong>de</strong>s classes, la direction stalinisteen est venue à miser <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s gens aisés ; c'est sous ce signe que s'effectue la différenciation entre <strong>le</strong>s kolkhozes et àl'intérieur <strong>de</strong>s kolkhozes.« Le socialisme est édifié »... Mais il y a dans <strong>le</strong> pays un nombre immense <strong>de</strong> prostituées, et la prostitution croît.Or, la prostituée est <strong>le</strong> plus souvent une ouvrière ou une employée mal payée, ou encore une ancienne kolkhoziennechassée <strong>de</strong> son village par la faim. La plaie <strong>de</strong>s enfants abandonnés est loin d'être fermée.« Le socialisme est édifié », c'est dire que l'Etat doit dépérir et qu'une tout cas <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> <strong>de</strong> la contrainte doit diminuer<strong>de</strong> plus en plus. C'est <strong>le</strong> contraire qui se passe. Jamais encore la répression n'a eu un caractère aussi général et aussirigoureux, et cette répression, dirigée dans <strong>le</strong> passé contre <strong>le</strong>s ennemis <strong>de</strong> classe du prolétariat, est dirigée maintenantcontre <strong>le</strong> prolétariat lui-même, car c'est contre lui que la nouvel<strong>le</strong> couche socia<strong>le</strong> dominante, la bureaucratie, défend sesprivilèges matériels. Par tous <strong>le</strong>s moyens, la bureaucratie s'approprie une part énorme du revenu national. El<strong>le</strong> a quelquechose à défendre ! La bureaucratie soviétique, qui s'engraisse et prospère, défend avec rage ses privilèges, sa vie« aisée et heureuse », contre <strong>le</strong>s masses privées <strong>de</strong> droits.Mais en même temps, la situation matériel<strong>le</strong> <strong>de</strong>s masses s'améliore, quoique à une extrême <strong>le</strong>nteur, bien moinsrapi<strong>de</strong>ment que croît l'inégalité. Cela <strong>le</strong>ur donne une confiance <strong>de</strong> plus en plus gran<strong>de</strong> en el<strong>le</strong>s-mêmes, cela conduit nonpas au renforcement mais à l'affaiblissement <strong>de</strong>s positions politiques <strong>de</strong> la bureaucratie. L'ouvrier qui, il y a quelquesannées, était entièrement occupé à gagner son pain quotidien, en travaillant souvent 14 et même 16 heures par jour, en<strong>de</strong>ux équipes, s'efforçait avant tout d'apaiser sa faim et <strong>de</strong> nourrir sa famil<strong>le</strong>. L'amélioration <strong>de</strong> la situation économiquelui a donné la possibilité <strong>de</strong> respirer ; ses exigences se sont accrues il veut d'abord s'habil<strong>le</strong>r mieux, avoir un par<strong>de</strong>ssus,al<strong>le</strong>r au cinéma. Mais ce n'est qu'un commencement. Chez l'ouvrier se manifeste ensuite <strong>le</strong> besoin <strong>de</strong> lire, d'atteindre à laculture : il commence à penser à participer consciemment au processus <strong>de</strong> la production, à défendre ses intérêts etbientôt — quel crime ! — il veut prendre une part active à la politique. Cela, Staline ne saurait l'admettre. C'est ce qu'il
craint mortel<strong>le</strong>ment.Le mécontentement <strong>de</strong> l'ouvrier, son aspiration à la vie politique active, ses protestations « oppositionnel<strong>le</strong>s »contre l'inégalité socia<strong>le</strong>, tout ce comp<strong>le</strong>xe <strong>de</strong> contradictions vio<strong>le</strong>ntes qui déchirent l'Etat soviétique, Staline veut <strong>le</strong><strong>sur</strong>monter par la répression policière ! Et pour donner à la répression un caractère encore plus impitoyab<strong>le</strong>, Staline abesoin du « terrorisme ». En étourdissant la masse, en l'effrayant, Staline rend encore plus aisée sa répressionsanglante. Voici ce qui vous attend, dit Staline en montrant <strong>le</strong>s cadavres <strong>de</strong> Zinoviev et <strong>de</strong> Kamenev, si vous vouspermettez <strong>de</strong> douter <strong>de</strong> mon infaillibilité, si vous ne consentez pas à <strong>de</strong>venir <strong>le</strong>s muets esclaves <strong>de</strong> la bureaucratie.Si dans <strong>le</strong> passé chaque mécontentement, chaque protestation étaient qualifiés <strong>de</strong> « trotskisme », Staline a, par <strong>le</strong>sassassinats <strong>de</strong> Moscou i<strong>de</strong>ntifié « trotskisme » et « terrorisme ». Quiconque est mécontent ou montre simp<strong>le</strong>ment unattitu<strong>de</strong> critique est un « trotskiste ». Cela signifie désormais un « terroriste ». Ce n'est pas <strong>le</strong> camp <strong>de</strong> concentration nila prison qui <strong>le</strong> menacent, mais la fusilla<strong>de</strong> immédiate.Staline est définitivement entré dans la voie <strong>de</strong> l'extermination <strong>de</strong> tous ceux qui expriment <strong>le</strong>ur mécontentement et,en premier lieu, <strong>de</strong>s oppositionnels <strong>de</strong> gauche. Pionniers <strong>de</strong> la lutte contre la bureaucratie, seuls révolutionnairesprolétariens qui aient <strong>de</strong>s racines dans <strong>le</strong>s masses, <strong>le</strong>s bolchéviks-léninistes sont <strong>le</strong> plus grand danger pour Staline. Dans<strong>le</strong>s camps <strong>de</strong> concentration et es isolateurs, on <strong>le</strong>s déclarera « terroristes », c'est-à-dire passib<strong>le</strong>s <strong>de</strong> la fusilla<strong>de</strong>. Dansl'U.R.S.S. Entière il y a sans aucun doute, actuel<strong>le</strong>ment, <strong>de</strong>s « jugements » et <strong>de</strong>s fusilla<strong>de</strong>s auxquels <strong>le</strong> procès <strong>de</strong>Moscou a servi <strong>de</strong> signal. Terrib<strong>le</strong> et effrayante réalité...Par <strong>le</strong>s assassinats <strong>de</strong> Moscou, Staline se dresse aussi contre son propre appareil, <strong>sur</strong>tout contre la mince couche<strong>de</strong> celui-ci qui se compose encore <strong>de</strong> vieux bolchéviks, car dans cette partie <strong>de</strong> l'appareil existe un mécontentementlargement répandu, quoique dissimulé. Devenu l'exécuteur aveug<strong>le</strong> <strong>de</strong>s ordres <strong>de</strong>s sommets stalinistes, l'ancienrévolutionnaire perd toute perspective ; ses droits sont réduits au droit d'être en extase <strong>de</strong>vant <strong>le</strong> « père du peup<strong>le</strong> » etil connaît, mieux que d'autres, Staline, u<strong>sur</strong>pateur perfi<strong>de</strong>, assassin impassib<strong>le</strong>, fossoyeur <strong>de</strong> la révolution. Et pour teniren main son propre appareil, au moins la partie <strong>de</strong> celui-ci encore liée par quelque chose à la révolution d'Octobre, il nereste aujourd'hui à Staline rien d'autre qu'à <strong>le</strong> terroriser toujours davantage.Par <strong>le</strong>s assassinats <strong>de</strong> Moscou, Staline veut aussi tuer politiquement l'opposition <strong>de</strong> gauche et Trotskypersonnel<strong>le</strong>ment, contre qui est <strong>sur</strong>tout dirigé <strong>le</strong> procès. Trotsky est <strong>le</strong> principal accusé, quoiqu'il ne se soit pas trouvé<strong>sur</strong> <strong>le</strong> banc <strong>de</strong>s inculpés. C'est lui que Staline s'efforce <strong>de</strong> couvrir <strong>de</strong> boue et <strong>de</strong> sang. Les ressources <strong>de</strong> l'injure et <strong>de</strong> lacalomnie journalistiques sont épuisées. Avec <strong>le</strong>s cadavres <strong>de</strong>s fusillés, Staline veut donner un nouveau poids à lacalomnie la plus empoisonnée, la plus fangeuse, la plus vi<strong>le</strong>. S'il n'avait pas fusillé Zinoviev, Kamenev et <strong>le</strong>s autres, <strong>le</strong>procès serait apparu comme une pitoyab<strong>le</strong> comédie, et non pas comme une tragédie effroyab<strong>le</strong>. C'est seu<strong>le</strong>mentsoulignées par <strong>le</strong>s assassinats que <strong>le</strong>s calomnies du procès <strong>de</strong> Moscou prenaient une nouvel<strong>le</strong> force et pouvaient secouerl'opinion publique mondia<strong>le</strong>.Par ses fusilla<strong>de</strong>s, Staline montre, et veut montrer, que la bureaucratie bonapartiste ne s'arrêtera <strong>de</strong>vant rien danssa lutte pour gar<strong>de</strong>r <strong>le</strong> pouvoir u<strong>sur</strong>pé par el<strong>le</strong> et pour maintenir ses privilèges. La classe ouvrière doit bien s'en souvenir.Mais ces assassinats montrent aussi combien est précaire la situation <strong>de</strong> la bureaucratie. Ce n'est pas par excès <strong>de</strong>force que l'on en vient à une extrémité aussi sanglante. Pour affermir sa position, la bureaucratie — Staline — doitmener <strong>le</strong> pays, déjà complètement terrorisé, à <strong>de</strong> nouvel<strong>le</strong>s formes encore inconnues d'arbitraire monstrueux et <strong>de</strong>répression féroce. Mais c'est une impasse. Une issue, — dans la me<strong>sur</strong>e où cela dépend <strong>de</strong> la bureaucratie, — ne peutêtre trouvée que dans la voie d'une nouvel<strong>le</strong> réaction, encore plus profon<strong>de</strong>. Par la tentative <strong>de</strong> tuer politique Trotsky etpar l'assassinat <strong>de</strong> vieux bolchéviks, Staline veut s'ouvrir plus sûrement <strong>le</strong>s voies qui mènent à la réaction.Le danger <strong>de</strong> guerre ne fait qu'accentuer <strong>le</strong> caractère bonapartiste du stalinisme. Ce n'est pas <strong>sur</strong> l'initiative et <strong>le</strong>courage <strong>de</strong> la classe ouvrière en lutte pour l'idéal communiste que compte Staline en cas <strong>de</strong> guerre prochaine, mais <strong>sur</strong>la caste privilégiée <strong>de</strong>s officiers, <strong>sur</strong> la soumission aux « supérieurs » tout-puissants <strong>de</strong>s « inférieurs » privés <strong>de</strong> toutdroit, poussés par la peur.La fusilla<strong>de</strong> <strong>de</strong>s vieux bolchéviks, quel prélu<strong>de</strong> à la « constitution la plus démocratique du mon<strong>de</strong> » ! Que ceux quiont <strong>de</strong>s illusions sachent, — signifie par là Staline, — que la démocratie <strong>de</strong> la constitution consiste à donner <strong>le</strong> droit auxé<strong>le</strong>cteurs et aux congrès <strong>de</strong> voter pour moi. Et qui ne vote pas pour Staline, c'est-à-dire pour la bureaucratie et sesprivilèges, est un trotskiste, donc un terroriste que nous fusil<strong>le</strong>rons dans <strong>le</strong>s 24 heures. La constitution staliniste est unmensonge <strong>de</strong>stiné à couvrir <strong>le</strong> régime plébiscitaire.Une raison a peut-être encore poussé Staline à l'assassinat <strong>de</strong> vieux bolchéviks. C'est la peur <strong>de</strong> la bureaucratie<strong>de</strong>vant <strong>le</strong> terrorisme, non pas <strong>le</strong> terrorisme organisé, comme on a voulu nous <strong>le</strong> représenter au procès <strong>de</strong> Moscou, — iln'existe rien <strong>de</strong> tel en U.R.S.S., — mais <strong>de</strong>vant <strong>le</strong>s terroristes isolés qui sortent <strong>de</strong> la jeunesse désespérée et privée <strong>de</strong>perspectives. Ces tendances terroristes sont vraisemblab<strong>le</strong>ment peu développées en U.R.S.S. Pendant <strong>le</strong>s dix années <strong>de</strong>la domination bureaucratique, il a été accompli un assassinat politique dirigé par un <strong>de</strong> ces jeunes communistesdésespérés contres <strong>le</strong>s sommets stalinistes, l'assassinat <strong>de</strong> Kirov. Il est beaucoup plus vraisemblab<strong>le</strong> que la bureaucratiegonf<strong>le</strong> ce danger, avec <strong>le</strong> but <strong>de</strong> justifier et <strong>de</strong> faciliter sa répression contre <strong>le</strong>s hérétiques et <strong>le</strong>s mécontents.Ceci à l'intérieur du pays, mais au <strong>de</strong>hors ?Les raisons <strong>de</strong> politique extérieureStaline ne rompt pas seu<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> façon sanglante avec <strong>le</strong> bolchévisme, avec toutes ses traditions et son passé, il
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