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Effets de la réforme de la taxe professionnelle - Besançon

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dossierDans ce dossier, le GrandBesançon magazinerevient sur un sujet unpeu compliqué, <strong>la</strong> réforme<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>taxe</strong> <strong>professionnelle</strong>et ses conséquences,mais qui concerne tousles contribuables <strong>de</strong>l’agglomération.Après avoir rapi<strong>de</strong>mentrappelé le point <strong>de</strong> vuegénéral <strong>de</strong> <strong>la</strong> collectivitéà l’égard <strong>de</strong> cette réformeet <strong>de</strong> ses conséquences,ce dossier tentera ensuited’expliquer ce qui va sepasser pour tous ceux quipaient <strong>de</strong>s impôts locauxdans le Grand Besançon.effets <strong>de</strong> <strong>la</strong> réforme <strong>de</strong><strong>la</strong> <strong>taxe</strong> <strong>professionnelle</strong>Des nouveautésdans les impôts locauxs e p t e m b r e > o c t o b r e 2 0 1 113


dossierQuels étaient les impôts locaux jusqu’à présent (impôts appelés globalementpar les collectivités locales et établissements <strong>de</strong> coopération intercommunale) ?Ils étaient au nombre <strong>de</strong> quatre :• <strong>la</strong> <strong>taxe</strong> <strong>professionnelle</strong> payée par les entreprises• <strong>la</strong> <strong>taxe</strong> d’habitation payée par les habitants• <strong>la</strong> <strong>taxe</strong> foncière sur les propriétés bâties payées par les propriétaires d’immeubles• <strong>la</strong> <strong>taxe</strong> foncière sur les propriétés non bâties payée par les propriétaires <strong>de</strong> terres, prés, forêts…14


Qu’était plusprécisément <strong>la</strong> <strong>taxe</strong><strong>professionnelle</strong> ?Créé en 1975, cet impôt, payé parles entreprises, était constitué d’untaux fixé par chaque collectivité lepercevant, ce taux s’appliquant à unebase composée <strong>de</strong> trois éléments :<strong>la</strong> valeur locative <strong>de</strong>s immeubles <strong>de</strong>l’entreprise (comparable à <strong>la</strong> base<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>taxe</strong> foncière sur les propriétésbâties), <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong>s investissementsréalisés par l’entreprise, et <strong>la</strong> massesa<strong>la</strong>riale payée par l’entreprise.Il s’agissait là <strong>de</strong> l’impôt mettant lesentreprises à contribution pour assurerle financement <strong>de</strong>s collectivités localesqui investissent <strong>de</strong> plus en plus dansles infrastructures <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cement,dans les zones d’activités…Quelles sont lesgran<strong>de</strong>s réformesayant impacté <strong>la</strong> <strong>taxe</strong><strong>professionnelle</strong> ?Ces réformes ont été nombreuses,mais on n'en citera que lesprincipales…En 1999, le Parlement, pourfavoriser l’emploi, a suppriméprogressivement une <strong>de</strong>s troiscomposantes <strong>de</strong> <strong>la</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>taxe</strong> <strong>professionnelle</strong> à savoir, <strong>la</strong>masse sa<strong>la</strong>riale. Et c’est l’État qui,<strong>de</strong>puis, verse une compensationpar référence à <strong>la</strong> recette produiteen 1998, mais très peu actualisée<strong>de</strong>puis !En 2007, le Parlement, pouréviter <strong>de</strong>s prélèvements <strong>de</strong> <strong>taxe</strong><strong>professionnelle</strong> qu’il estimaitexcessifs, a p<strong>la</strong>fonné le montantpossible <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>taxe</strong> <strong>professionnelle</strong>en le limitant à 3,5 % du montant<strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur ajoutée produite parl’entreprise.Enfin, <strong>de</strong>rnière réforme en date, en2010, le Parlement, pour mettreun frein à <strong>la</strong> délocalisation et pourfavoriser <strong>la</strong> réindustrialisationdu pays, a supprimé une autrecomposante <strong>de</strong> <strong>la</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>taxe</strong> <strong>professionnelle</strong>, à savoir lesinvestissements.Cette nouvelle réforme, pour assurerles recettes <strong>de</strong>s collectivités, aprévu une participation <strong>de</strong> l’État, <strong>la</strong>création <strong>de</strong> nouveaux impôts, et <strong>de</strong>stransferts d’impôts.Avant <strong>la</strong> réforme <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>taxe</strong> <strong>professionnelle</strong>, les recettes du Grand Besançon provenaient uniquement <strong>de</strong>sentreprises. Après <strong>la</strong> réforme, en 2011 : 46 % <strong>de</strong>s ressources sont prélevées sur les ménages.Avant 2011 : entreprises 100%Quel point <strong>de</strong> vue a exprimé leGrand Besançon à l’égard <strong>de</strong>ces réformes ?Si ce dossier se veut avant tout pédagogiqueet explicatif, pour autant, il semble important<strong>de</strong> rappeler rapi<strong>de</strong>ment que les élus du GrandBesançon ont été très critiques à l’égard <strong>de</strong> cesréformes et pourquoi.Dans un contexte <strong>de</strong> dégradations constantes<strong>de</strong>s finances <strong>de</strong> l’État, il est pour le moinshasar<strong>de</strong>ux <strong>de</strong> supprimer <strong>de</strong>s recettes et <strong>de</strong>vouloir les compenser en augmentant lesdéficits.Régulièrement, dans les rapports budgétaires,l'Agglomération a souligné <strong>la</strong> perte <strong>de</strong> recettespour le Grand Besançon, résultant <strong>de</strong> <strong>la</strong> réforme<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>taxe</strong> <strong>professionnelle</strong> <strong>de</strong> 1999 (suppression<strong>de</strong> <strong>la</strong> « base sa<strong>la</strong>ire » dont <strong>la</strong> compensation faitepar l’État a été très peu actualisée).De <strong>la</strong> même manière, le Grand Besançon aaffirmé considérer inopportune <strong>la</strong> réforme <strong>de</strong><strong>la</strong> <strong>taxe</strong> <strong>professionnelle</strong> <strong>de</strong> 2010 (suppression<strong>de</strong> <strong>la</strong> « base investissement »).Ces <strong>de</strong>ux réformes dont les objectifs affichésfont l’unanimité souffrent en réalité d’un granddéfaut : leur caractère général. En effet, leurseffets bénéficient indistinctement à toutes lesentreprises qu’elles soient ou non florissantes,qu’elles soient ou non exposées à <strong>la</strong> concurrenceinternationale et à <strong>la</strong> délocalisation !On ne dispose – en outre – d’aucune étu<strong>de</strong>sérieuse sur les effets <strong>de</strong> telles réformes,rétrospective quant à l’effet réel <strong>de</strong> <strong>la</strong> réforme<strong>de</strong> 1998 sur l’emploi, et prospective quant àl’effet réel possible <strong>de</strong> <strong>la</strong> réforme <strong>de</strong> 2010 sur<strong>la</strong> réindustrialisation du pays.Et au final, il est évi<strong>de</strong>nt que directement ouindirectement, progressivement, ce que certainsAprès 2011 : entreprises 54% et ménages 46%Taxe foncièresur les propriétésnon bâties (TFPNB)0,3%Taxe d’habitation45,6%Compensationsd’exonérations4,0%Cotisationfoncière <strong>de</strong>sentreprises (CFE)29,6%Impôt forfaitairesur les entreprises<strong>de</strong> réseau (IFER)0,9%Cotisation sur <strong>la</strong> valeurajoutée <strong>de</strong>s entreprises (CVAE)19,5%*TASCOM : le Grand Besançon perçoit également <strong>la</strong> TASCOM mais elle fait l’objet d’unprélèvement du même montant sur <strong>la</strong> DGF. Le Grand Besançon ne conserve que le produit<strong>de</strong> l’estimation <strong>de</strong>s bases ainsi qu’une possibilité limitée d’en modifier les tarifs.contribuables ne paieront plus sera payé pard’autres !En quoi a consisté précisément<strong>la</strong> réforme <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>taxe</strong><strong>professionnelle</strong> <strong>de</strong> 2010 dansle Grand Besançon ?Avant <strong>la</strong> réforme, les recettes fiscales du GrandBesançon provenaient exclusivement <strong>de</strong>sentreprises à travers <strong>la</strong> <strong>taxe</strong> <strong>professionnelle</strong> (et<strong>de</strong> <strong>la</strong> compensation versée par l’État <strong>de</strong>puis <strong>la</strong>suppression <strong>de</strong> <strong>la</strong> « base sa<strong>la</strong>ires » <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>taxe</strong><strong>professionnelle</strong>).Après <strong>la</strong> réforme, à compter <strong>de</strong> 2011, lesrecettes fiscales du Grand Besançon proviennent> <strong>de</strong> plusieurs impôts payés par les entreprises :• <strong>la</strong> cotisation foncière <strong>de</strong>s entreprises(ce qui reste <strong>de</strong> l’ancienne <strong>taxe</strong><strong>professionnelle</strong>)• <strong>la</strong> cotisation sur <strong>la</strong> valeur ajoutée <strong>de</strong>sentreprises• l’impôt forfaitaire sur les entreprises <strong>de</strong>réseau (IFER)• <strong>la</strong> <strong>taxe</strong> sur les activités commerciales(Tascom)• (et <strong>de</strong>s compensations versées par l’État)> <strong>de</strong> plusieurs impôts payés par les ménages :• <strong>la</strong> part <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>taxe</strong> d’habitation,antérieurement perçue par le Conseilgénéral (transfert)• <strong>la</strong> <strong>taxe</strong> foncière sur les propriétés nonbâties, antérieurement perçue par lesConseils général et régional (transfert)• <strong>de</strong> <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> percevoir un impôtmixte (sur les entreprises et sur lesménages) : <strong>la</strong> <strong>taxe</strong> foncière sur lespropriétés bâties qui ne sera pas activéeen 2011 !septembre > octobre 201115


dossierQu’est-ce qui change pour les entreprises en 2011 ?Ayant bénéficié <strong>de</strong> fortes exonérations en 2010, les entreprises découvrent en 2011, lesmodalités concrètes <strong>de</strong> <strong>la</strong> réforme.Les plus petites ne sont plus concernées que par <strong>la</strong> cotisation foncière <strong>de</strong>s entreprises ; etc’est en fonction <strong>de</strong> leur chiffre d’affaires qu’elles sont ou non re<strong>de</strong>vables <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>taxe</strong> sur <strong>la</strong>valeur ajoutée <strong>de</strong>s entreprises.La Taxe sur les surfaces commerciales (Tascom), quant à elle, concerne les commerces d’uneimportance certaine, et l'Imposition forfaitaire sur les entreprises <strong>de</strong> réseau (IFER) – commeson nom l’indique – vise quelques entreprises spécialisées (très importantes pour certainesd’entre elles).* IFER : Imposition forfaitaire sur les entreprises <strong>de</strong> réseau (matériel ferroviaire du réseau national, instal<strong>la</strong>tions<strong>de</strong> production d’électricité d’origine nucléaire, thermique ou hydraulique, stations radioélectriques…)16Qu’est-ce quichange en 2011pour les ménages ?Qu’est-ce quichange sur votrefeuille d’impôtslocaux ?La principale nouveauté <strong>de</strong> <strong>la</strong>feuille d’impôt local 2011 rési<strong>de</strong>dans le transfert d’une part <strong>de</strong><strong>la</strong> <strong>taxe</strong> d’habitation perçue auprofit du Grand Besançon.Il ne s’agit pas là <strong>de</strong> <strong>la</strong> créationd’un nouvel impôt ou d’unenouvelle couche : cette part <strong>de</strong><strong>la</strong> <strong>taxe</strong> d’habitation revenaitprécé<strong>de</strong>mment au Conseilgénéral et elle est doncsimplement transférée au GrandBesançon par <strong>la</strong> loi.Allez-vous pour autant voirapparaître le même taux, lemême montant d’impôt ? le plussouvent, non, ce serait tropsimple.Trois éléments doivent doncêtre expliqués : le taux, lesbases d’imposition avec lesmécanismes d’abattement,et les effets éventuels d’une« neutralisation » voulue par leGouvernement.On assiste ainsi à un mouvement <strong>de</strong> transfert<strong>de</strong> l'imposition locale <strong>de</strong>s entreprises vers lesménages. C’est particulièrement vrai pour leGrand Besançon qui s’était refusé à créer <strong>de</strong>simpôts sur les ménages et qui – contraint par<strong>la</strong> loi – va prélever une <strong>taxe</strong> d’habitation, une<strong>taxe</strong> foncière sur les propriétés non bâties, eta <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> lever <strong>la</strong> <strong>taxe</strong> foncière sur lespropriétés bâties.Cette tendance à exposer davantage lesménages aux nécessaires contributionsfiscales va – hé<strong>la</strong>s – sans doute s’aggraverdans les années à venir ; en effet, aujourd’hui,ce que toute personne un peu avertie savait,éc<strong>la</strong>te au grand jour : les déficits financiers <strong>de</strong>l’État acculent le pays à <strong>de</strong>s mesures sévères.Ainsi, les dotations <strong>de</strong> l’État aux collectivitésseront-elles gelées (ce qui correspond déjà àune baisse pour chaque collectivité !).La démonstration étant douloureusement faite,inutile d'en dire davantage sur les quelquesréformes malheureuses !Et l’application <strong>de</strong> <strong>la</strong> réforme <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>taxe</strong><strong>professionnelle</strong> <strong>de</strong> 2010 prenant pleinementeffet en cette année 2011, il est nécessaire <strong>de</strong>l'expliquer pour que chaque Grand Bisontin encomprenne toutes les conséquences.Mais il est une évi<strong>de</strong>nce : quand le Parlementdéci<strong>de</strong> une réforme <strong>de</strong> <strong>la</strong> fiscalité locale quiimpacte donc directement les collectivitéslocales, ce sont ces <strong>de</strong>rnières qui doivent« faire avec » et qui doivent faire <strong>de</strong>s choixpolitiques souvent « cornéliens » pour toutà <strong>la</strong> fois maintenir leurs ressources et leurscapacités à agir, notamment en matièred’investissement, tout en préservant <strong>la</strong>plus gran<strong>de</strong> équité possible entre tous lescontribuables.C’est cette équation complexe que le GrandBesançon doit résoudre avec <strong>de</strong>s objectifsmultiples : maîtriser autant qu’il est possibleles effets <strong>de</strong> <strong>la</strong> réforme pour les contribuables,veiller à une réelle équité entre eux, préserverune vraie capacité à équiper le territoire, etgarantir à ses habitants <strong>de</strong>s services publics<strong>de</strong> qualité. Tels sont les défis qui s’imposentau Grand Besançon !Le taux <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>taxe</strong> d’habitationappliquée par le GrandBesançon en 2011Sauf à ce que le Grand Besançon déci<strong>de</strong>une majoration <strong>de</strong> ce taux – ce qu'il n'a pasfait – , on pourrait penser que ce taux seraiti<strong>de</strong>ntique à celui appliqué en 2010 par leConseil général ; or ce n’est pas le cas car yest intégré également le transfert <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong>gestion perçus par l’État sur l’impôt transféré.Ces frais <strong>de</strong> recouvrement, facturés au mêmetarif par l’État sur l’ensemble du territoirenational, n’ont pas été déclinés <strong>de</strong> façontotalement uniforme pour chaque collectivité.Cet effet, non voulu par <strong>la</strong> réforme et quele Parlement n’a pas anticipé, pourra setraduire par <strong>de</strong>s hausses <strong>de</strong> cotisation pouvantatteindre 21 €.La base imposable <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>taxe</strong> d’habitation et lesmécanismes d’abattement à <strong>la</strong>baseLes mécanismes d’abattement (qui ne sont pasrécents) offrent <strong>la</strong> possibilité aux collectivités,à partir d’un barème fixé par <strong>la</strong> loi, <strong>de</strong> réduire<strong>de</strong> manière générale <strong>la</strong> base imposable, et/ou<strong>de</strong> réduire <strong>la</strong> base imposable notamment enfonction <strong>de</strong>s personnes à <strong>la</strong> charge du ménage.Le Conseil général avait voté, jusqu’en 2010,son propre mécanisme d’abattement. Le Grand


Besançon <strong>de</strong>vait ou bien voter le même, ou bienvoter son propre mécanisme, ou ne rien voteret se voir appliquer, pour cette <strong>taxe</strong> d’habitation<strong>de</strong>venue communautaire, un mécanismedifférent selon les communes (par applicationautomatique du mécanisme d’abattement envigueur dans chaque commune pour <strong>la</strong> <strong>taxe</strong>d’habitation communale).Face à ces alternatives, le Grand Besançonavait <strong>de</strong>ux exigences incontournables : d'abord,promouvoir l’équité entre les contribuables <strong>de</strong>l’agglomération par application d’un mécanismed’abattement à <strong>la</strong> base uniforme ; ensuite,assurer un montant <strong>de</strong> <strong>taxe</strong> d’habitationpermettant <strong>de</strong> préserver les recettes fiscalesdu Grand Besançon « écornées » <strong>de</strong> 1,4 M€par les mécanismes <strong>de</strong> compensation mis enœuvre par <strong>la</strong> loi en 2010.Parce que <strong>la</strong> reprise <strong>de</strong>s mécanismesd’abattement appliqués par le Conseil généra<strong>la</strong>urait entraîné une moindre recette et quel’application <strong>de</strong>s mécanismes communauxhétérogènes aurait été source d’inéquité entreles contribuables <strong>de</strong> l’agglomération, selon leurlieu d’habitation, le Conseil communautairea décidé d’adopter – pour tout le GrandBesançon – un mécanisme d’abattements à<strong>la</strong> base pour <strong>la</strong> <strong>taxe</strong> d’habitation calqué surcelui qu’appliquent cinquante-sept communes<strong>de</strong> l’agglomération.Les effets <strong>de</strong> <strong>la</strong>« neutralisation » <strong>de</strong>sconséquences <strong>de</strong> <strong>la</strong> réformevoulue par le GouvernementDans une ultime initiative à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l’année2010 (trois changements entre septembreet décembre !), le Gouvernement a prisl’engagement qu’en 2011, le transfert <strong>de</strong><strong>la</strong> <strong>taxe</strong> d’habitation ne <strong>de</strong>vrait pas avoird’impact pour le contribuable… sur <strong>la</strong> baseEn résumé<strong>de</strong> <strong>la</strong> situation antérieure (<strong>taxe</strong> d’habitationdu conseil général).La traduction concrète <strong>de</strong> cet engagementse verra dans les feuilles d’impôts <strong>de</strong> cetautomne. Pour le Grand Besançon, il n'étaitpas question <strong>de</strong> changer trois fois d’optionsans savoir où ce<strong>la</strong> conduisait alors que <strong>la</strong>décision re<strong>la</strong>tive aux abattements, prise enseptembre 2010, répondait à <strong>la</strong> double volontéd’harmoniser les mécanismes d’abattementpour tous les contribuables <strong>de</strong> l’agglomération,et <strong>de</strong> préserver les ressources provenantantérieurement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>taxe</strong> <strong>professionnelle</strong>.Les élus du Grand Besançon ont choisi <strong>de</strong> nepas remettre en cause cette décision, pour <strong>de</strong>sconsidérations conjoncturelles. Ce<strong>la</strong> n'auraitfait illusion qu'en 2011 et aurait sans douteempêcher par <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> revenir à <strong>de</strong>s règleséquitables.Le pur hasarddu calendrierNous venons d’expliquer ce qui vachanger concrètement sur votre feuilled’impôts locaux (<strong>la</strong> réforme <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>taxe</strong><strong>professionnelle</strong> qui a <strong>de</strong>s répercussionssur <strong>la</strong> <strong>taxe</strong> d’habitation), qui <strong>de</strong>vraitarriver bientôt dans votre foyer.Rappelons juste que cette réforme,décidée par le Parlement entre en vigueuren 2011 et que, dans le même temps,et c’est là que le hasard intervient, leGrand Besançon multiplie ses chantierspour le tramway (événement propre auGrand Besançon).Certains y verront un lien direct ; or c’estune erreur. Les <strong>de</strong>ux événements ontun seul point commun : le calendrier.Le tramway est en effet financé par leversement Transport (<strong>taxe</strong> perçue auprès<strong>de</strong>s entreprises et <strong>de</strong>s administrationsemployant plus <strong>de</strong> neuf sa<strong>la</strong>riés).• Le taux <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>taxe</strong> d’habitation – par l’effet <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi – passe <strong>de</strong> 8,58 % à 9,47 % (c’est lerésultat <strong>de</strong> l’addition <strong>de</strong> sommes payées antérieurement sur <strong>de</strong>ux lignes).• Les inci<strong>de</strong>nces liées à l’évolution/l’harmonisation du mécanisme d’abattement à <strong>la</strong> base,ne concerneraient qu’une partie <strong>de</strong>s contribuables (10 % <strong>de</strong>s contribuables à <strong>la</strong> TH en sontexonérés, 42 % bénéficient <strong>de</strong> réduction…). La plupart <strong>de</strong>s 48% <strong>de</strong>s ménages concernésverra une hausse d'environ 25€ (mais il y aura <strong>de</strong>s exceptions).• Les effets <strong>de</strong> <strong>la</strong> neutralisation voulue par le Gouvernement sont difficiles à chiffrer a priori…Bi<strong>la</strong>ns et perspectives<strong>de</strong> <strong>la</strong> réforme <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>taxe</strong> <strong>professionnelle</strong>Au fil <strong>de</strong>s pages <strong>de</strong> ce dossier,une analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> réforme <strong>de</strong><strong>la</strong> fiscalité locale vous a étéproposée. Il en ressort <strong>de</strong>uxéléments majeurs :> Dès 2011, il n’y a pasd’alternatives : ce qui est exonéréà un type <strong>de</strong> contribuable doitou bien être compensé par l’Étatou bien être payé par d’autrescontribuables.> Au fond, quel est le vraiproblème <strong>de</strong> ce transfert <strong>de</strong><strong>taxe</strong> d’habitation pour le GrandBesançon ? Il est très simple àénoncer :• Le taux <strong>de</strong> <strong>taxe</strong> <strong>professionnelle</strong>du Grand Besançon étaitmodéré, inférieur à <strong>la</strong> moyennenationale (15,87 % contre16,14 % en 2009) et offrait<strong>de</strong>s marges raisonnables <strong>de</strong>progression sans pénaliserles entreprises par rapport à<strong>la</strong> situation connue dans lesautres agglomérations. C’estce que prévoyait <strong>la</strong> stratégiefiscale du Grand Besançonjusqu’en 2018.• Or désormais, <strong>la</strong> progressionfiscale éventuellementnécessaire renvoie aux <strong>taxe</strong>spayées par les ménages, parmilesquelles <strong>la</strong> <strong>taxe</strong> d’habitationdéjà lour<strong>de</strong> dans le GrandBesançon.• En plus <strong>de</strong> tout ce<strong>la</strong>, quelleest <strong>la</strong> « morale » <strong>de</strong> l’histoirecompte tenu <strong>de</strong>s mécanismes<strong>de</strong> compensation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>taxe</strong><strong>professionnelle</strong> instaurés par <strong>la</strong>loi ? La réforme légis<strong>la</strong>tive <strong>de</strong><strong>la</strong> <strong>taxe</strong> <strong>professionnelle</strong> a donnéraison aux collectivités ayantappliqué auparavant un tauxélevé <strong>de</strong> <strong>taxe</strong> <strong>professionnelle</strong> !Ceci est d’ailleurs consolidé parle fonds national <strong>de</strong> garantie<strong>de</strong>s ressources qui va conduire<strong>de</strong>s territoires comme le nôtreà prélever <strong>de</strong>s impôts pour lesreverser au bénéfice d’autresterritoires dans lesquels lesimpôts nouveaux transférésproduiront moins que <strong>la</strong> <strong>taxe</strong><strong>professionnelle</strong> antérieure !CQFD !septembre > octobre 201117

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