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2011-10-12 dossier label jardin Remarquable 2 - Parc & Château ...

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PARC & JARDINS DUCHATEAU DEBEAUREGARDPropriétaire : Guy du PavillonRégisseur : Laurent Auger


Sommaire :La maison d'Ivana: le nouveau visage de Beauregard ......................................................................... 3Les moutons de Sologne, ambassadeur de l'industrie lainière française ............................................. 3Le Verger des Ecorces, une multitude de couleurs .............................................................................. 4Les moutons de Hongrie : la famille royale de Lapellotte du Lainistan .............................................. 5Le potager itinérant: Chacun son sac !................................................................................................. 5Le <strong>jardin</strong> Aromatique et Compagnie .................................................................................................... 5La glacière ou de la petite histoire des sorbets ..................................................................................... 6Le <strong>jardin</strong> des portraits: une histoire de couleurs... ............................................................................... 7Mignonne allons voir si la rose... ......................................................................................................... 8L'allée de la Comtesse .......................................................................................................................... 8L'arbre de la connaissance amusante ................................................................................................... 9L'allée des artistes ................................................................................................................................ 9La chambre des Parrotias : Le <strong>jardin</strong> Renaissance ............................................................................... 9Le <strong>Château</strong> : au commencement était la chasse... ............................................................................. <strong>10</strong>L'orangerie ou comment bien passer l'hiver... .................................................................................... <strong>12</strong>La Grande allée des buis, une nouvelle perspective .......................................................................... 13L'allée d'érables, nostalgie de la Comtesse ........................................................................................ 13Le <strong>jardin</strong> de la chapelle, sur le chemin de Saint Jacques. .................................................................. 14Le bosquet des petits enfants : une collection de chênes (arbres de la force et de la sagesse) .......... 14Les cèdres du Liban, des arbres centenaires. ..................................................................................... 15Une pièce d'eau écologique ................................................................................................................ 15L'allée des ifs, l'immortalité à Beauregard ......................................................................................... 16Le bassin des nénuphars, un hommage aux nymphes ........................................................................ 16Les jeunes cèdres, l'avenir du parc ..................................................................................................... 17Les poules de luxe .............................................................................................................................. 17La collection de Viburnums ............................................................................................................... 18Le Ginkgo-Biloba, l’arbre aux 40 écus .............................................................................................. 18Pour finir : 4 kilomètres de murs ! ..................................................................................................... 192


La maison d'Ivana: le nouveau visage de BeauregardLes visiteurs sont accueillis, depuis le mois de mai <strong>2011</strong>, dans un tout nouvel espace accueilbilletterie.La rénovation de cette maison fut un ambitieux chantier mené en six mois durantl'hiver 20<strong>10</strong>-<strong>2011</strong>.Cette maison était autrefois appelée « locature ». Elle était habitée par les « Bricolins », ouvriersagricoles qui travaillaient à la ferme ou au château.Son architecture est typique des constructions du Val-de-Loire, on remarque qu’elle ne comportequ’une seule pièce à vivre. Seule pièce à disposer d’une cheminée, la “chambre à feu” servait à la fois decuisine, de salle à manger et de chambre à toute la famille.Le four à pain est situé au pignon de la maison. Seule l’entrée du four communique avec la pièce àvivre. On évitait ainsi les risques de propagation d’incendie et une trop forte chaleur dans la maison.Une échelle ou un escalier extérieur permettait d’accéder au premier étage.Conduit dans le respect des techniques anciennes, ce programme est marqué par le soucienvironnemental profond qu’y porte la famille du Pavillon.Ainsi une équipe d’artisans spécialisés en rénovation de Patrimoine Ancien se sont attelés depuisplusieurs mois à des travaux qui permettront de préserver pour longtemps ce bâtiment aux proportionsparfaites.Les techniques employées sont celles des bâtisseurs de l’époque. Les matériaux également. Lesmoellons en particulier sont ceux qui constituaient le mur à l’origine. Ils ont été déposés et reposés avecun mortier de chaux. Les encadrements en pierre dure des portes ont été récupérés sur d’anciennesconstructions et retravaillés légèrement. Les briques utilisées pour le conduit de la cheminée du four àpain sont de fabrication artisanale et moulées à la main.Aujourd'hui, cette maison accueille tous les visiteurs de Beauregard. La locature du XVIIIèmeconnait une nouvelle vie, reconvertie en maison d'accueil, billetterie et boutique.Les moutons de Sologne, ambassadeur de l'industrie lainière françaiseRace importante dans nos régions, le mouton de Sologne estencore aujourd’hui un animal caractéristique de noscampagnes. Le troupeau de Beauregard rappelle l'importancede ces moutons dans l'économie passée de la région.Le mouton arrive dans nos régions au début du VIIème millénaire.En provenance d'Asie, sa laine va petit à petit s'imposer dans ledomaine du textile en remplaçant les vêtements en peau. Dèsl'antiquité grecque, l'industrie de la laine va donc se développer enEurope, jusqu'à la florissante économie que connaitra la France au XIXème siècle. Ces moutons ont eneffet, fait la richesse du Berry qui approvisionnait les grandes draperies de <strong>Château</strong>roux, d'Aubignyet de Romorantin qui fournissaient l'Armée royale et assuraient un important débouché pour la laine.Le mouton solognot est une race très rustique, qui s'adapte bien aux sols pauvres de la Sologne et qui3


Les moutons de Hongrie : la famille royale de Lapellotte du LainistanIl s'agit de la famille royale de Lapellotte du Lainistan : le roi Racka 1er du Lainistan,Rackovna, la reine du Lainistan et Rackounet prince héritier du Lainistan.Parmi les animaux présents dans le parc de Beauregard, tous ne sont pas originaires de nos régions.Effectivement, trois moutons nous arrivent des steppes hongroises. Selon la légende, ces moutonssont les « tueurs de loups » car grâce à leurs longues cornes torsadées, ils peuvent se défendre desattaques ennemies. Ils se caractérisent également pour leur longue laine qui peut pousser jusqu’ausol. Ils ne nécessitent pas d’être tondus, car ils s’occupent eux-mêmes de leur propre tonte en sefrottant contre les arbres.Le potager itinérant: Chacun son sac !Le potager itinérant est la dernière innovation du <strong>jardin</strong>ier de Beauregard.Le <strong>jardin</strong> Aromatique et CompagnieAubergines, tomates, citrouilles, courgettes et autres légumesgrandissent dans de grands sacs spécialement conçus avec destissus hauts de gamme à cet effet.Ce potager d'un genre nouveau peut ainsi être présenté danstoutes les parties du parc.Il annonce une toute nouvelle approche du potager qui, d'un lieufixe, se transforme en structure déplaçable à volonté. Les plantesviennent ainsi au-devant des visiteurs et non l'inverse.Tradition héritée des monastères du Moyen-Age, plantes médicinales et aromatiquesretrouvent une place dans le nouveau <strong>jardin</strong> de Beauregard, voisinant les conceptions pluscontemporaines du <strong>jardin</strong>.Inspiré des <strong>jardin</strong>s de simples issus du Moyen Age, le <strong>jardin</strong>aromatique regroupe des plantes diverses et variées. Longtempscultivées pour leurs vertus médicinales, beaucoup sont aujourd'huiconsommées en herbes aromatiques ou en tisanes et infusions.Les <strong>jardin</strong>s de simples étaient très fréquents dans les monastères, les« simples » étant les « variétés végétales aux vertus médicinales » que lesmoines cultivaient pour en faire des remèdes. La charité fait partie desdevoirs essentiels des chrétiens, notion à laquelle sont très attachés5


les moines bénédictins qui vont en faire une des priorités de leursactivités monastiques. Les moines vont donc étudier les plantes etles remèdes en recopiant et traduisant notamment les ouvrages desécrivains antiques. Ce <strong>jardin</strong> se situe en général dans le coin del'infirmerie, non loin de l'apothicairerie.Tantôt vertueuses et magiques, tantôt maléfiques, ces plantesont traversé les siècles jusqu'à nos potagers actuels. Ainsi la sarriettevoisine avec le basilic ou bien la sauge, la rhubarbe et la guimauveainsi que la ciboulette nous racontent leurs vertus oubliées qui reviennent peu à peu dans l'esprit del'aromathérapie.Ce petit <strong>jardin</strong> aromatique, aménagé il y a seulement quelques années, fait également écho à plusieursessences présentes dans certaines chambres colorées du Jardin des Portraits.La glacière ou de la petite histoire des sorbetsAvant nos moyens modernes de réfrigération, la glace naturelle était conservée dans desédifices partiellement enfouis appelés « glacières ».Au 16 ème siècle, l’usage de la glace se répandit en France.Catherine de Médicis contribua à introduire à la Cour les sorbets etsurtout le gout de boire le vin rafraichi avec de la glace. Les châteauxse dotèrent de lieux où conserver la glace, dans leurs caves puisdans des endroits reculés de leur parc.La glacière de Beauregard est une glacière de type butte, construitedurant le 17 ème siècle. La cuve, entièrement maçonnée de pierre,mesure 4 mètres de diamètre par 6 mètres de profondeur. Lepuisard, protégé par une grille, visible au fond, permettait l’écoulementdes eaux de fonte. La coupole est recouverte de terre et de végétation afin de conserver la fraicheurdans l’édifice orienté au nord.Les blocs de glace étaient stockés dans la cuve puis recouverts de paille. Un parquet couvraitl’ensemble, percé d’une trappe qui permettait d’accéder à la glace. Deux solides portes de chênefermaient hermétiquement le sas d’entrée pour parfaire l’isolation thermique. On allait chercher la glacesur les étangs gelés. Parfois, comme ce fut le cas à Beauregard un bassin était spécialement conçu à ceteffet. Il est encore visible en contrebas, dans le <strong>jardin</strong> de l'ancienne maison de l'intendant du domaine.La glacière de Beauregard était encore en activité au début du 20 ème siècle. Au début du 21 ème , lacoupole menaçait d’effondrement. La réhabilitation en vue de la présentation au public a eu lieudurant l’hiver 2007/08.Le choix de la végétation.Traditionnellement, les glacières étaient environnées de grands arbres qui assuraient de l’ombre.Certains de ces grands sujets ont été conservés autour de la glacière.Des érables ont été plantés autour de l’édifice en raison de leur coloration d’automne, complémentsidéaux au Verger des Ecorces tout proche.6


Le <strong>jardin</strong> des portraits: une histoire de couleurs...Inspirées d’un projet de Gilles Clément, célèbre paysagiste parisien, le Jardin des Portraits futouvert en 1992 et contribue à la célébrité du parc de Beauregard. Il est aménagé àl’emplacement du potager visible sur les plans du 18 ème siècle. Constitués de douze <strong>jardin</strong>snommés des chambres de verdure sont entourées de murs.Le niveau du potager fut abaissé de sorte que le visiteur, du haut des degrés du <strong>jardin</strong>, puisse apprécierl’ordonnancement régulier des charmilles qui ne laissent apparaître que le sommet d’arbustes decouleurs variées. Le principe de l’aménagement du <strong>jardin</strong> est de concrétiser la rencontre entre l’ordrerigoureux du <strong>jardin</strong> à la française et le « fouillis organisé » de la tradition anglaise. Les douze <strong>jardin</strong>ssont disposés sur un tapis vert et constituent un rappel direct aux parterres compartimentés dont AndréLe Nôtre fixa les règles au 17 ème siècle. Cependant, une fois l’entrée du premier <strong>jardin</strong> franchie, ons’aperçoit que cet ordre n’est qu’apparence. Chaque chambre est un savant exercice de compositionpaysagère dans lequel le souci permanent est de maintenir l’apparence d’un développement naturelde la végétation. Chaque chambre est une variation sur une couleur dominante rappelée par unarbre dépassant des charmilles. Chaque <strong>jardin</strong>, protégé derrière les parois végétales surprend levisiteur. Les plantes vivaces et arbustes semblent évoluer sans aucune contrainte, le regard dupromeneur n’étant guidé que par de petites haies de buis, seules ébauches de structure visibles.Ce <strong>jardin</strong> offre différents degrés de lecture à ses promeneurs:Le parcours des couleurs peut faire l'objet d'une découverte ludique pour les plus petitsLes couleurs du <strong>jardin</strong> peuvent être associés à des personnages ou évènements contés dans lacélèbre galerie des portraits du château.Le promeneur peut également découvrir le principe du « Jardin en mouvement » cher à GillesClément. Principe fondamental du <strong>jardin</strong> des portraits, le <strong>jardin</strong>ier défend ici le droit des plantes à sedéplacer et à croitre comme elles le désirent. Ce n'est donc pas un <strong>jardin</strong> figé.Et si, tout simplement, le promeneur décidait de lâcher prise et de s'offrir une promenade loin detout bruit et pollution de toute sorte? Une belle échappée parmi les fleurs...Pour composer les <strong>jardin</strong>s, on a rassemblé plus de 400 espèces différentes, vivaces pour la plupart.Des espèces rares sont présentes telle la VIOLA Molly Sanderson (petite pensée noire. ChambreNoire), mais on a majoritairement choisi des plantes présentes dans bon nombre de <strong>jardin</strong>s français. Parexemple la PRIMULA (primevère), le FUSHIA, le DELPHINIUM (pied d’alouette), l’AGAPANTHUS(agapanthe), l’ANEMONE ou encore la GYPSOPHILA (gypsophile) bien connu des fleuristes. Onrencontre également des plantes utilitaires telles que l’ANTHEMIS (camomille), la SALVIA (sauge), oule THYMUS (thym) qui participent par leurs fleurs ou leurs feuilles à l’unité de couleur.7


Mignonne allons voir si la rose...La comtesse du Pavillon aimant particulièrement les roses, le comte décida, lors de la créationdu Jardin des Portraits, de faire planter aux pieds des murs une centaine une centaine devariétés de rosiers anciens. Ces rosiers buissonnants ont la particularité d’avoir une multitudede fleurs souvent très parfumées.Ces variétés, en raison de leur trop grande sensibilité aux maladies, sont parfois délaissées. Protégée parles murs du <strong>jardin</strong> et bénéficiant de l’ensoleillement, la roseraie atteint sa plus belle floraison à la findu mois de mai.Exemples de variétés non remontantes très parfumées :- Charles de Mills, l’une des plus belles roses galliques (rougecarmin devenant pourpre en vieillissant).- Cuisse de nymphe (rose tendre, fleur double).Variétés remontantes :- Paul Neyron (il peut atteindre 2 mètres).- Jacques Cartier (rose vif devenant plus clair en vieillissant).Enrichie chaque année, la roseraie de Beauregard compte parmi les plus importantes du Val de Loire.La rose <strong>Château</strong> de Beauregard.Créée en 2000, cette rose à fleurs doubles se caractérise par son coloris blanc crème ourlé derouge cerise. Elle fleurit aux mois de juin et de juillet. Le rosier appartenant à la catégorie des« remontants », il nous offre une seconde floraison au mois de septembre.Dans le Jardin, la rose Beauregard se trouve au fond à gauche près de la rocaille. On peut égalementl’admirer le long de la façade de l’orangerie du château.L'allée de la ComtesseCette partie du parc était jusqu'à l'hiver 20<strong>10</strong>-<strong>2011</strong> entièrement privée. Cette allée est l'endroitpréféré de la comtesse Alain du Pavillon qui a décidé de l'ouvrir au public dans le souci deproposer aux visiteurs un accès au château à l'abri du soleil et des intempéries.L'allée de la comtesse et l'Allée des artistes serpentent à travers lesbois et permettent un accès plus praticable par des pentes plusmodérées que le trajet jusqu'alors proposé. La percée etl'aménagement de l'escalier d'accès furent réalisés par une équipe dejeunes paysagistes. Désormais les visiteurs du parc peuvent apprécierl'ombre des charmes, le temps d'une promenade ou d'une pausesur les bancs de bois. Les percées végétales savamment pratiquéesdans les frondaisons offrent de très beaux points de vue sur leschambres colorées du Jardin des Portraits. Ainsi, malgré le fait quecette allée soit bien abritée, elle reste ouverte sur le reste du <strong>jardin</strong>.L'allée fut enrichie de petits arbustes décoratifs.8


L'arbre de la connaissance amusanteSur le chemin de l'allée des artistes se dresse un bien étrange arbre. Ses branches sont ornéesnon seulement de feuilles mais également de drôles d'informations concernant l'histoire deFrance.Savez-vous si Magellan a réellement fait le tour du monde? A combiende tentatives d'assassinats Henri IV a-t-il échappé? Dormait-onvraiment assis? D'où viennent les expressions « jeter le gant » ouencore « Entre la poire et le fromage » ? L'arbre vous donnera toutesles réponses.Démystifier l'histoire, la rendre plus accessible, moins sérieuse sanspour autant la dénaturer, telle est la démarche qui a donné naissance àce marronnier bien singulier.L'allée des artistesDans le prolongement de l'allée de la Comtesse débute l'allée des Artistes. Certainement lapartie la plus inattendue et surprenante du parc.Les propriétaires ont voulu concevoir cette allée forestière comme unespace de création artistique. Toute personne œuvrant à Beauregardse voit donner l'occasion de s'exprimer ici. Créations paysagères, jeuxinteractifs, land art (Courant de l'art contemporain utilisant lesmatériaux naturels), gabions … Ces créations restent exposées àl'érosion naturelle... Elles ne cesseront d’être remplacées par denouvelles expériences.La chambre des Parrotias : Le <strong>jardin</strong> RenaissanceRiche de 40ha, le parc de Beauregard propose au visiteur plusieurs ambiances, héritées del'histoire du domaine ou bien issues de conceptions plus modernes des espaces verts. Dans cetesprit, la chambre des parrotias donne l'occasion de découvrir le <strong>jardin</strong> Renaissanced'inspiration italienne.Le PARROTIA PERSICA est un arbre originaire de la mer Caspienne. Il peut atteindre 5 à <strong>10</strong>mde hauteur en 20 à 30 ans. Il s'agit d'un arbuste très robuste, qui peut supporter des températures9


jusqu'à -25°C, sa floraison se fait en février-mars. En automne, il prend une couleur remarquable : lesfeuilles virent au jaune, à l’orangé, à l’ambre, au cramoisi et à l’écarlate mais conservent une partieverte, ce qui donne à l’arbre un aspect multicolore dès les premières semaines de septembre.Selon l'étymologie, Parrotia signifierait « arbre perroquet », mais il semblerait qu'il ait été ainsi nomméen hommage à F. W. Parrot (1792-1841), un naturaliste allemand, professeur de médecine à Dorpat etgrand voyageur, qui avait escaladé en 1829 le mont Ararat, point culminant de la Turquie et proche de larégion d’origine de cet arbre.Aujourd'hui, les Anglais nomment cet arbre « Ironwood » ou « Irontree » c'est-à-dire l'arbre de fer,peut être en raison de sa résistance aux rudes températures. LCes arbres, ont été utilisés dans le parc en alignement. Cette plantations’inscrit dans l’axe de l’allée d’honneur du XVI ème siècle, aujourd’huidisparue. La coloration d’automne des parrotias crée ici un contraste avecla haie de lauriers et met en valeur la statue de Diane isolée dans l’arc decercle.En effet, au centre de cette perspective chère au <strong>jardin</strong> italien se trouveune statue de Diane. Dans la mythologie gréco-romaine, elle est ladéesse de la chasse et de la lune. Le parc de Beauregard ayant pourorigine un domaine de chasse, elle trouve tout naturellement sa place danscet espace conçu comme un parc à l'italienne, alliant sculpture etvégétation.Le <strong>Château</strong> : au commencement était la chasse...C’est en effet la chasse qui est à l’origine de Beauregard.Les terres de Beauregard faisaient partie au début du XVIe siècle du domaine royal. François 1ervenait ici pendant les chasses à courre. Á l’emplacement de l’actuel château, s'élevait un petit manoir dechasse.Depuis le XVIe siècle, le domaine ne cessera jamais d’être habité et les propriétaires successifs quis’installèrent dans ces terres transformèrent les bâtiments ainsi que les <strong>jardin</strong>s. Mais une chose n’ajamais changé : c’est le lien profond qui lie le château à ses <strong>jardin</strong>s. Tout d’abord le nom« Beauregard », le « Belvédère » nous parle de la vocation du château, qui est fait pour être enveloppédans ses <strong>jardin</strong>s. Le château est complètement ouvert vers l’extérieur, il n’y a pas de cour intérieurefermée…Depuis chaque fenêtre on peut admirer le paysage naturel. Beauregard fut donc conçuecomme une résidence champêtre tournée vers ses <strong>jardin</strong>s.<strong>10</strong>


Le manoir de François I a été agrandi par Jean du Thier, secrétaire d'Etat du roi Henri II. C’est lui quiachète le domaine en 1545 et qui va faire bâtir le château tel qu’on le voit de nos jours ; c’est à lui qu’ondoit aussi le premier aménagement du parc.Le château est construit avec un souci d’élégance et d’harmonie dans un style très typique de laRenaissance française. La Renaissance sera amenée en France par les rois au retour des guerres d’Italie(fin XVe – XVIe siècle). Les nouveaux châteaux sont construits avec un style nouveau soucieuxd’élégance, d’harmonie et de symétrie, et qui vient se remplir d’un décor à l’antique.On peut retrouver ces caractéristiques sur la façade du <strong>Château</strong> de Beauregard : elle est organisée surtrois niveaux, avec la superposition des ordres architecturaux (dorique, ionique et corinthien), deslucarnes et médaillons qui représentent les rois de la Renaissance. Sur le toit persistent trois bellescheminées élancées, d'une blancheur éclatante aux inclusions d'ardoise. Ce style, typique de laRenaissance en Val de Loire, est emblématique des toitures du château de Chambord.Beauregard était alors un château articulé en deux cours (on remarque aussi la présence d’unpigeonnier, signe de noblesse - tous les 30ha de terre on avait droit à un couple de pigeons).A ce moment-là les <strong>jardin</strong>s ont une vocation utilitaire (vignes, arbres fruitiers…) et sont agrémentésd’allées et éléments d’architecture qui permettent d’unir l’utile et l’agréable. Jean du Thier s’était aussifait construire un <strong>jardin</strong> Renaissance, espace d’agrément qui se trouvait au côté sud du château.Le <strong>jardin</strong> Renaissance de Jean du Thier se trouvait coté S/E du château (de nos jours entre le Bosquetdes Petits Enfants et les cèdres).Les rois de France furent très impressionnés par les <strong>jardin</strong>s italiens : parterres symétriques, plantes enpot, grottes artificielles, jeux d’eau… C’est un <strong>jardin</strong> de pur agrément qui n’est pas fait pour être« utile » mais pour être « beau ». Le <strong>jardin</strong> Renaissance de Beauregard était extrêmement ordonnéet constitué de quatre parterres entourés de buis bien taillés et de deux allées perpendiculaires. Aucentre on y trouvait une fontaine. Tout autour du <strong>jardin</strong> on trouvait des galeries en bois, sur lesquelleson laissait pousser des vignes, des rosiers ou des haricots (Graines d’haricots : cadeau offert à François Ipar le Pape Clément VII lord du mariage de sa nièce Catherine de Médicis avec Henri, fils de François Iet futur roi Henri II).En consultant le plan d’Androuet du Cerceau, on s’aperçoit que toute la partie à l’arrière du <strong>Château</strong>était à l’origine aménagée en vignoble. Mais cette partie était quand même très bien soignée etaménagée avec de grandes allées bordées d’arbres fruitiers.La Famille Ardier habita à Beauregard pendant tout leXVIIème siècle. Le premier membre de la famille à s’installer àBeauregard est Paul Ardier, il acheta le domaine au moment desa retraite après avoir servi pendant 50 ans la couronne deFrance (en tant que Trésorier d’Etat) sous les rois Henri III,Henri IV et Louis XIII. Paul Ardier s’occupa principalement del’aménagement intérieur du château, notamment avec laréalisation de la Galerie des Portraits. Mais il ne négligea paspour autant l’extérieur. Il achète de nouvelles terres, fait clôturerle parc dont il changea radicalement la perspective. Il conçut une nouvelle entrée pour sondomaine, centrée sur la Galerie des Portraits. C’est la grande allée des buis qui est visible encoreaujourd'hui devant le château.11


Paul Ardier fit construire un nouveau bâtiment face au château. Les communs abritaient l'orangerieainsi que les logements du personnel du château.Le parc, lui aussi, connut de grands changements, on ne sait quand disparut le <strong>jardin</strong> Renaissance deJean du Thier. De même, l'état du parc, sous Paul Ardier est obscur. Le parc à l'anglaise fut l'œuvred'un de ses descendants au début du XIXème siècle, Nicolas-Sylvain de Gaucourt. Des centainesd'arbres, d'essences variées, furent acheminés à Beauregard pour concevoir le nouveau parc. L'initiativela plus malheureuse de Monsieur de Gaucourt fut la destruction de l'aile Nord qui priva la courd'honneur de sa symétrie.Le propriétaire suivant, le baron de Préval entreprit, sans succès, des plantations de betteraves àsucre et l'implantation de sucreries sur le domaine.Au XIXème siècle, l’arrière du bâtiment a subi également d’importantes modifications avec laconstruction sur l'initiative de la comtesse de Sainte-Aldegonde, nouvelle propriétaire, d’une galerie aupremier étage: c’est la « Grande Bibliothèque », qui double la galerie des Portraits. Auparavant, derrièreun petit mur qui liait les deux ailes du <strong>Château</strong> se trouvait un terrain de jeu de paume. On ordonnaégalement l'adjonction d'une chapelle néo-gothique, aujourd'hui disparue. Ce fut dans cette chapellequ'en 1839, la fille de madame de Sainte Aldegonde épousa le duc de Dino, fils du duc de Talleyrand.Louis Tillier, entré en possession du domaine en 19<strong>12</strong>, modernisa la propriété (installation du chauffagecentral, de l'électricité et de l'eau courante. Il modifia lui aussi l'aspect du bâtiment en surélevant le toit.Le château entra, en 1925, dans le patrimoine de la famille de Gosselin dont descendent les actuelspropriétaires, le comte et la comtesse Guy du Pavillon.L'orangerie ou comment bien passer l'hiver...L'orangerie se dresse face aux arcades du château. Elle futconstruite au XVIIème siècle, répondant au goût croissant desélites françaises pour les arbres précieux, orangers, citronniersou encore palmiers qui, ne supportant le froid, devaient êtremis à l'abri durant l'hiver. La mode naquit en Italie. Durant laRenaissance, on vitrait les arcades sous lesquelles les arbresétaient entreposés afin qu'ils traversent sans dommage lapériode hivernale.La hauteur sous plafond des orangeries est calculée de telle manière que les plus grands sujets du <strong>jardin</strong>d'été puissent y séjourner. Cette grande hauteur permet, également, d'obtenir une régulationthermique optimum en hiver comme en été. Les orangeries sont implantées face au Sud. Le niveaudu sol est généralement plus bas que celui de l'extérieurLes Ardier, seigneurs de Beauregard étaient très fiers de leurs orangers. Un inventaire de (vérifier la date<strong>12</strong>


dans Chablat) décompte 74 orangers. Ils firent construire une très grande orangerie. Le bâtimentactuel ne compte plus qu'un seul des deux vaisseaux de mètres de long par mètres de large (trouverles dimensions). Ce qui laisse à penser que la collection d'arbres précieux des Ardier devait dépasser les74 orangers. Lorsque fut ouverte la grande orangerie du château de Versailles en (trouver le date),des orangers furent prélevés dans les orangeries des châteaux du Val de Loire dont Villesavin etBeauregard. La correspondance de Louvois, surintendant des Bâtiments, ne précise pas si le roi Soleilrégla les arbres ou s’ils lui furent gracieusement offerts...L'orangerie fut, au XIXème siècle, percée de larges baies. Le comte du Pavillon entreprit larestauration complète des communs du château et rendit à la façade de l'orangerie son aspect duXVIIème siècle.De nos jours, l'orangerie accueille davantage de jeunes mariés que d'orangers. La salle fut en effetreconvertie en salle de réception.La Grande allée des buis, une nouvelle perspectiveUn des grands projets de Paul Ardier fut la création d'un tout nouvel accès à son domaine: lagrande allée de buis qui aboutit directement sur les arcades du château au-dessus desquellesse trouve son trésor, la collection de portraits.La Famille Ardier habitera à Beauregard pendant tout le XVIIèmesiècle. Le premier membre de la famille à s’installer à Beauregard estPaul Ardier, il arrive à Beauregard au moment de sa retraite aprèsavoir servi pendant 50 ans la couronne de France (en tant queTrésorier d’Etat) sous les rois Henri III, Henri IV et Louis XIII.Paul Ardier s’occupe principalement de l’aménagement intérieur duchâteau, notamment avec la réalisation de la Galerie desportraits. Mais il ne néglige pas pour autant l’extérieur. Il achète denouvelles terres, fait clôturer le <strong>Parc</strong> et il en change radicalementsa perspective. Il pense à une nouvelle entrée pour son domainequi est centrée sur la Galerie des portraits. Pour cela, il va lui falloir acquérir, petit à petit, plusieursparcelles, afin de rendre cette nouvelle entrée monumentale, ce qui lui prendra un temps considérable.L'allée est aujourd'hui plantée de 80 buis, taillés régulièrement pour conserver durant leur croissanceleur forme de boule. Il leur aura fallu 80 ans pour atteindre leur taille actuelle.Originaire du bassin méditerranéen, le buis peut vivre jusqu'à 600 ans.Il a une croissance très lente et conserve son feuillage tout au long de l'année.Cette allée majestueuse permettait ainsi de donner une nouvelle entrée au domaine, surnommée alorsentrée de Blois. A proximité de la maison de gardien, à la fin du XIXème siècle, fut aménagé un chenilpour l'élevage de Chow Chow.L'allée d'érables, nostalgie de la ComtesseAu XVIIème siècle, Paul Ardier ordonne la réalisation d’une nouvelle allée centrée sur lagalerie. Le long de cet axe, l’actuelle allée d’honneur, sont plantés des arbres fruitiers. En 1990,cet alignement fut repris avec une plantation d’érables.La comtesse Alain du Pavillon a souhaité recréer ici une ambiance qu'elle a connue dans la propriété deses parents étant enfant. La plupart des érables peuvent atteindre entre <strong>10</strong> et 40 m de hauteur. Leurprésence dans un parc comme celui de Beauregard est très importante car l'érable au printemps estsource de nectar et de pollen pour les insectes. Il existe plusieurs catégories d'érables, certains sontutilisés pour la production du sirop d'érable, notamment en Amérique du Nord, la feuille d'érable est13


d'ailleurs le symbole du Canada. D'autres espèces sont plutôt recherchées pour leur bois ou toutsimplement comme arbres d'ornement à cause de la forme de leurs feuilles très découpées, qui offrentde multiples couleurs en automne.Dans la mythologie grecque, l'érable est l'arbre de Phobos, dieu de l'Epouvante. Il est en effetmentionné dès l'Antiquité puisque Homère nous raconte dans son Illiade que le Cheval de Troie futfabriqué en bois d'érable. Dans l'astrologie celtique, l'érable représente un être débordantd'imagination et d'originalité, timide et réservé...Au cours des siècles sont bois fut utilisé pour la réalisation de nombreux objets : lances romaines,hélices d'avion, planches à découper, ainsi que pour l'art et l'artisanat. En effet son bois clair est souventrecherché en lutherie, ébénisterie ainsi que pour les parquets et les jouets.Le <strong>jardin</strong> de la chapelle, sur le chemin de Saint Jacques.Ces ruines du 14 ème siècle, situées sur le chemin du pèlerinage de SaintJacques de Compostelle, furent abandonnées à la forêt jusqu’en 1990.Le comte Alain du Cheyron du Pavillon entreprit alors une restaurationdes murs et leur mise en valeur.Au-dessus de la porte de l'escalier, gravédans un écusson de pierre, se trouvel'emblème des pèlerins-deux coquillesSaint-Jacques surmontées d'une croixavecla devise « Dieu le volt ». Saprésence atteste de la fréquentation du lieudès le XIIIème siècle. Un des souhaits deNatalie du Pavillon est de voir un jour denouveau un toit sur ces murs...Au cœur de cette forêt domaniale, seuls les végétaux de mi- ombre et d’ombre peuvent s’épanouir. On adonc dû procéder à un apport important de terre de bruyère et à l’installation du système d’arrosage, cetype de terre étant très asséchant. Des ajouts de terre de bruyère sont toutefois nécessaires de façonponctuelle.Autour de la clairière, les camélias, les rhododendrons, les azalées et les pierris constituent lafloraison hivernale du parc.Le bosquet des petits enfants : une collection de chênes (arbres de laforce et de la sagesse)Les différentes collections d’arbres et de végétaux sont les héritièresdirectes des goûts botaniques de Jean du Thier au XVI ème siècle,attestant du souci de la comtesse Alain du Pavillon d’assurer le lienentre les siècles passés et les temps modernes. La collection de chênesdébutée en 2001 en témoigne.Ce bosquet fut souhaité par la comtesse Alain du Pavillon afin demarquer la naissance de chacun de ses <strong>12</strong> petits-enfants.Originaire d'une large zone entre l'Asie Mineure et l'Europe du nord, le chênecompte plusieurs espèces et est souvent considéré comme « l'Arbre » parexcellence. Son bois est noble, il se caractérise par sa dureté, sa résistance. Il14


est de ce fait très utilisé dans les constructions navales, les charpentes, les meubles, la tonnellerie, lesvoies ferrées, les portes d'écluses et autres ouvrages massifs. Il reste aussi unique pour certains usagescomme en œnologie ou les meilleurs vins sont vieillis en fûts de chêne, en gastronomie puisque ce sontà ses pieds que poussent les fameuses truffes, ou bien dans le monde pharmaceutique, où il est unpuissant astringent et un antipoison.Son port majestueux, sa grande longévité (certaines espèces peuvent vivre jusqu'à 2000 ans) et sonimportante valeur économique ont toujours fasciné l'homme.De tous les temps, dans toutes les civilisations le chêne est symbole de force, majesté et sagesse.Lié à plusieurs divinités du panthéon gréco-romain, il est l'arbre majeur de la Bible et aussi l'un desarbres d’Allah dans le Coran. Le chêne est aussi l'arbre du bois sacré. Il tenait une place centrale dansles rites celtes.Les cèdres du Liban, des arbres centenaires.Près du château se dressent 2 cèdres monumentaux. Ce sont les plus anciens arbres deBeauregard, chacun a plus de 150 ans.Le XVIII ème siècle voit apparaître en France des espèces jusqu’alorsinconnues, ramenées des expéditions scientifiques d’Amérique du Nordet du Proche-Orient. Espèces rares qui viendront au cours des sièclesenrichir le parc de Beauregard. Par exemple : Le cèdre du Liban, le tulipier deVirginie ou le magnolia grandiflora.Le cèdre est un conifère originaire du Moyen Orient, d'Afrique du nord et del'Himalaya. Arbres très majestueux, à bois odorant, ils sont très utilisés pourl'ornementation des parcs. Il est encore aujourd'hui le symbole du Liban,on retrouve sa silhouette sur son drapeau.Ce sont de très grands arbres pouvant atteindre 25 à 50m de haut. Decroissance assez rapide, ils peuvent vivre plus de <strong>10</strong>00 ans. Son bois a uneforte symbolique puisqu'il s'agit du bois utilisé pour la construction dupremier temple de Jérusalem en vers 976 avant Jésus-Christ. Il est ainsi l'arbre le plus souvent citédans la Bible, sous le nom hébreu d'erez.Il reste cependant un bois assez cassant, on l'utilise donc essentiellement pour les charpentes, maisétant aussi imputrescible, on l'utilisa beaucoup pour la construction navale et la fabrication dessarcophages. Le cèdre du Liban est aussi utilisé en artisanat pour réaliser des boites à bijoux, descoffrets... En ancienne Egypte, l'essence de cèdre et sa résine entraient dans les préparations pourl'embaumement des momies. Encore aujourd'hui, on utilise des boules de cèdres dans les armoirescomme répulsif contre les mites.Une pièce d'eau écologiqueCette pièce d'eau est complètement artificielle. Auparavants'étendaient au XIXème siècle les champs de betteraves à sucrepuis au XXème siècle une prairie du parc à l'anglaise. Jusqu'en1986...L'étang fut creusé sur ordre du comte Alain du Pavillon en 1986pour répondre à une tradition voulant qu'un étang ait été creusé à cetendroit. Des photos montrent les vaches de la ferme du châteaus'abreuvant à une petite pièce d'eau.15


L'étang est alimenté par une source naturelle. Le fond est tapissé d'une épaisse couche d'argileafin d'en assurer l'étanchéité. Les bords de l'étang ont été plantés de roseaux afin de stabiliser lesberges. Cependant les roseaux en grandissant soulèvent la couche d'argile et menacent l'avenir de lapièce d'eau. La solution trouvée à ce problème fut très écologique. On introduisit des carpes dansl'étang. Celles-ci mangent les roseaux qui ainsi ne soulèvent plus la couche d'argile.La carpe amour (ou amour blanc) est originaire du fleuve Amour en Chine. Herbivore et dotée d'unsolide appétit, elle fut introduite en France afin de lutter contre les plantes aquatiquesenvahissantes.L'eau, à Beauregard, est comme partout une question sensible. Gérer cette ressource fragile reste unedes principales préoccupations du <strong>jardin</strong>ier en chef. Tous les moyens sont déployés pour économiserl'eau: arrosage intégré et programmable, utilisation de copeaux de bois au pied des végétaux pour mieuxretenir l'eau, gestion des réserves naturelles en eau du domaine...L'allée des ifs, l'immortalité à BeauregardL'allée des Ifs permet de rejoindre le bassin des nénuphars en longeant le mur d'enceinte duchâteau. Sont plantés plus de <strong>10</strong>00 pieds d'ifsArbre solitaire, l'if a une croissance extrêmement lente. C'est le seul conifère sans résine et sanscônes. Il peut atteindre jusqu'à 25 m et vivre 2500 ans. En <strong>jardin</strong>age, l'if est souvent utilisé dans lesparcs en art topiaire pour être taillé en diverses formes décoratives. Il est également recherché entournage et en sculpture pour le contraste entre le cœur et l'aubier de son bois. Son bois, d'une belleteinte orangée-rougeâtre, est très prisé des ébénistes et luthiers. Ses qualités acoustiques sont en effetexceptionnelles. Il est également très recherché en marqueterie et son prix est très élevé.Il est considéré comme le meilleur pour la construction des arcs. En effet, il est imputrescible(comme le bois de teck notamment), et très stable en plus d'être à la fois robuste et d'une certainesouplesse — deux qualités essentielles pour un arc. Les Gallois, puis les Anglais en firent le longbow,dont l'utilisation se révéla décisive lors de la bataille de Crécy au XIVème siècle.L'if est aussi très symbolique : depuis les Celtes et les Germains il est associé à l'immortalité de par salongévité et parce qu'il s'agit d'un conifère, espèce plutôt rare dans les régions tempérées.Ce symbole païen va être intégré aux croyances chrétiennes au moment de la christianisation. C'estpourquoi on le retrouve dans les cimetières d'Ecosse, d'Irlande, d'Angleterre, de Normandie et deBretagne. On le trouve aussi au centre des cloitres son centre symbolisant le paradis.Au contraire, en Provence et dans les zones méditerranéennes, il est planté à l'entrée de la maisoncomme symbole de bienvenue.Le bassin des nénuphars, un hommage aux nymphesAu XIX ème siècle, une fontaine marquaitl’emplacement d’une source naturelle. Suppriméeau début du XX ème siècle, cette fontaine futremplacée par un bassin dans lequels'épanouissent de nombreux nénuphars.De nos jours, l’extension de la plantation de cèdresplace ce bassin au centre de la cédraie. Le bassin deciment ne s’intégrait plus au sein de la collection. On autilisé des matériaux naturellement présents dans leparc, tels que l’argile et la pierre, pour concevoir lebassin actuel.16


Les végétaux qui l’entourent apportent quelques couleurs à la cédraie. Les tons chaleureux(principalement roses et rouges) de leur floraison, de leurs feuilles et de leur écorce contrastentagréablement, du printemps à l’automne, avec le feuillage des arbres.Exemples :- les Weigelias (floraison du blanc au rouge en mai et juin. Coloration d’automne rouge).- Le lagerstroemia, le lilas des Indes. (floraison rouge de juin à octobre. Ecorce marbrée etfeuillage rouge feu à l’automne).- Les rosiers remontants (variétés emera et opalia).Au bassin a également été associée une végétation plus classiquement liée aux pièces d’eau : quelquesarbres pleureurs SOPHORA japonica « pendula » (saule) et FRAXINUS Excelsior « pendula » (frêne).A la surface de l’eau flottent des NYMPHEA (nénuphars, floraison de juillet à octobre) : leNYMPHEA x « James Bridon » (floraison rose) et le NYMPHEA odorata « Sulphurea grandiflora »(floraison jaune)Le nénuphar, « nymphéa » en latin, est associé aux nymphes gréco-romaines. Déesses de la nature,elles habitaient dans les mers et les sources. Pour leur rendre hommage, on offrait à ces eaux de trèsbelles fleurs qu'on baptisa nymphéas.Les jeunes cèdres, l'avenir du parcEn 1992, le parc du château est classé à l’Inventaire des Monuments Historiques. Unimportant travail de restauration est entrepris. Le parc s’enrichi alors d’une exceptionnellecollection d’arbustes dont la toute jeune mais vigoureuse cédraie qui est venue habiter unepartie jusque-là bien triste du parc.Le terrain situé au fond du parc est très calcaire. La nature du sol anaturellement dirigé l’aménagement de cette partie du parc. Lescèdres constituent une espèce qui ne nécessite pas un importantapport d’eau et qui se contente d’une terre peu fertile.Créée en 1980, la cédraie s’inscrit dans un esprit de fidélité auxcollections botaniques de Jean du Thier au XVI ème siècle.Les variétés implantées sont le CEDRUS brevifolia, le CEDRUSdeodara et le CEDRUS atlantica. Les différentes variétés assurentune multitude de couleurs, leur persistance permet de les apprécier tout au long de l’année.Les CEDRUS deodara « Kelly Gold » et « Karl Fuschs », espèces originaires de l’Himalaya,s’accommodent bien au climat de la région. En revanche, le plus célèbre des cèdres, le CEDRUS libanii(cèdre du Liban), est moins couramment planté en France. Il est en effet sensible aux pucerons et auxcochenilles qui occasionnent des dégâts sur le feuillage et sur le bois. Parmi les « libanii », la cédraie deBeauregard compte le CEDRUS libanii « Atlantica Aurea » et le CEDRUS libanii « Sargentii ».Quelques-uns prennent des formes plus originales comme le CEDRUS Atlantica « Glauca pendula »qui est un arbre pleureur.Les poules de luxeAu milieu des collections botaniques, quelques poules agrémentent leparc de Beauregard pour le plus grand plaisir des petits etdes grands. Mais ce ne sont pas n’importe quelles poules :de vraies poules de luxe !Les poules de collections sont les premiers animauximplantés dans le parc de Beauregard. Il s’agit de poules de17


collections, dont certaines espèces sont protégées de nos jours.La poule Marans, est une poule domestique française originaire de Marans aux abords du MaraisPoitevin. Elle a la particularité de pondre des œufs colorés, dits « extra-roux » ce qui lui vaut le surnomde « Poule aux œufs d’or ». Il s’agit des poules très dociles, peu nerveuses, qui sont de très bonnesmères : elles couvent fréquemment leurs œufs contrairement à d’autres races.La poule Brahma est la plus grosse du poulailler. C’est en effet une des plus grosses races depoules existantes…mais ne pensez pas qu’elle pond des œufs géants, ils sont même relativement petitpour une poule aussi grande. Originaire d’Asie, la race actuelle fut créée aux Etats-Unis. C’est unegrosse mangeuse mais elle n’est pas très habile pour trouver seule sa nourritureVenez faire connaissance avec Cocotte III, la Duchesse Codec et Beatrix IV Perdrix du pays deBrahma.La collection de ViburnumsIl existe plus de 200 espèces de Viburnums. Leur floraison est hivernale, en décembre-janvier, etprésente des fleurs blanches et roses, très parfumées. Parmi ces espèces, les plus connues sont leVIBURNUM TINUS (laurier tin) ou le VIBURNUM OPULUS (la boule de neige)Arbuste peu connu, avec pour certaines espèces des floraisons même au printemps. Il supporte biennotre climat et différents type de sols, très facile d’entretien et très courant dans nos régions.Cette collection est l’une des dernières implantées dans le parc, toujours dans l’esprit derenouvellement des espèces avec l’arrivée de nouveaux arbustes.Le Ginkgo-Biloba, l’arbre aux 40 écusTrès connus en Asie, les ginkgo-biloba ont fait leur apparition au parc de Beauregard dans lesannées 1990. Autrefois très onéreux, ils ornent désormais de nombreux parcs et <strong>jardin</strong>s grâce àsa grande résistance.C'est la plus ancienne famille d'arbres connue, puisqu'elle serait apparue il y a plus de 270 millionsd’années. Elle existait déjà une quarantaine de millions d'années avant l'apparition des dinosaures.Connu à l’état sauvage en Chine, les espèces cultivées nous arrivent du Japon et de Corée. Il estd’ailleurs le symbole de la ville de Tokyo aujourd’hui.Au XVIIIème siècle, un botaniste allemand en mission pour la Compagnie des Indes néerlandaisesrapporta les premières graines de Ginkgo en Europe.Souvent nommé « l’arbre aux 40 écus » à cause de la somme déboursée par M. de Pétigny en 1788. Ilavait acheté 5 plants de Ginkgo à un botaniste anglais pour 40 écus d’or, une somme considérable pourl’époque. On le retrouve parfois nommé « l’arbre aux <strong>10</strong>00 écus » car lorsqu’il perd ses feuilles enautomne, un véritable tapis d’or se forme à ses pieds.Le ginkgo est connu pour son extrême résistance : il s’agit de l’une des rares espèces à avoir survécuà l’explosion de la bombe atomique d’Hiroshima, le 6 aout 1945. Un des ginkgos situé à moinsd’un kilomètre de l’épicentre est toujours en vie aujourd’hui.Les graines du ginkgo, qui ressemblent à des pistaches, sont consommées en Chine, notamment lorsde mariages en raison de leurs vertus aphrodisiaques. Le ginkgo est également connu depuis desmillénaires pour ses vertus médicinales : il permet de traiter les problèmes de mémoire, de sénilité, lesproblèmes de peau ainsi que ceux liés au système cardio-vasculaire : jambes lourdes, varices,hémorroïdes…18


Pour finir : 4 kilomètres de murs !Beauregard fut clos de murs durant le XVIIème siècle par Paul Ardier, le concepteur de lacollection de portraits. Les 70 hectares de parc sont entourés par un mur de 2 mètres de hautqui ne mesure pas moins de 4 kilomètres au total!Près du château, coté Cellettes, le mur d'enceinte disparaît au profit d'une forme d'aménagementpaysager bien particulier : le « saut du loup » ou « ha-ha-ha ». Pour ne pas briser la perspective, etlaisser une ouverture vers le village de Cellettes, on a éliminé le mur qui clôture les <strong>jardin</strong>s. On donne decette façon l’illusion que le <strong>jardin</strong> et la campagne forment un seul et même espace. Mais pour protégerquand même le domaine, on a réalisé un large fossé qu’on appelle « le saut de loup », qui empêche lesbêtes mais aussi les voleurs de rentrer dans le domaine. Il s’agit d’un fossé sec souvent maçonné quimarque la limite du <strong>jardin</strong>. Cette astuce très répandue dans les <strong>jardin</strong>s paysagers permet de prolongerune perspective vers l’extérieur.La chasse étant interdite sur le domaine, les murs transforment Beauregard en une sorte de réservenaturelle pour les animaux de la forêt.Ce mur constitue un chantier sans fin pour les équipes de bénévoles que nous attendons !19

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