Association des moulins de Touraine, défense et Sauvegarde - FFAM

Association des Moulins deTouraineDéfense et SauvegardeAssociation Loi 1901, déclarée sous le n° 2266 en 1989Agréée Environnement le 6 juillet 1994(N° W371000073)Membre de la Fédération Françaisedes Associations de sauvegarde des Moulins,www.moulinsdefrance.orgMember of the International Molinological SocietySiège social: 36 rue des moulinsF. 37140 Chouzé sur LoireSecrétariat Moulin de Fromentière 37420 HuismesConsulter notre site : www.moulinsdetouraine.comBULLETIN N°60 Juin 2013Rappelons que les articles publiés lorsqu’ils sont signés, n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.Le Moulin Bertrand sur le Changeon, à BenaisCliché F.BouillonAu Sommaire :Editorial du PrésidentAssemblée Générale du 23 mars 2013, Compte-rendu – Bilan financier –rapport moral et d’activitésCongrès de la FFAM à EtampesL’homme et l’écologie - Potentiel Energétique des seuils - Nouvelles des Moulins,Souvenirs d’un vieux meunier - Meuniers et traditions populaires (proverbes)La TIMS - Représentation ancienne d’un moulin à vent…….Journées des Moulins 16 juin 2013 – liste et affiche des moulins d’Indre et LoireUn dicton à méditer :A la Toussaint bois ton vin, laisse l’eau au moulin….Association de Sauvegarde des moulins de Touraine – Bulletin n° 60 juin 2013 1

A S S O C I A T I O N D E S M O U L I N S D E T O U R A I N ED é f e n s e e t s a u v e g a r d e+ Président Fondateur : Patrick Le Tellier +Vice-président Fondateur : Yves LarnaudieConseil-d’administrationBureauPrésident Alain EspinasseConseiller technique,bibliothèque-documentationLes Bouctonnières37800 Marcilly sur Vienne 02 47 65 22 44Fax 02 47 65 39 58mfa.espinasse@infonie.1ére Vice présidenteFrançoise BouillonSecrétaire, Relations FFAMMoulin de Fromentière37420 Huismes T.02 47 95 57 21fbouillon@neuf.fr2èmeVice-présidenteClaudette OligoRelations avec l’Administration63 rue de la Liberté37310 Tauxigny T.02 47 92 18 05claudette.oligo@wanadoo.frTrésorièreMaryse l’Héréec-AbrahamFichiers, adhésions, ventebrochures T.06 72 93 73 56Feschaux 37160 Civray s/Esvesmaryseabraham@hotmail.frTrésorière AdjointePatricia VaudinWebmaistreComptabilité24 rue Antoine de St Exupéry37230 FondettesT.02 47 42 01 35pvaudin@free.frConseillers AdministrateursMarie-Odile ArnaultRelations Tourisme circuitsmoulins T.02 47 91 63 38Rue de l’Aumônier37600 Beaulieu les Lochesjamy56@degetel.netBenoît DeffontainesCorrespondant TIMSRédaction BrochuresMoulins des Fontaines10 rue du Paradis37110 Savonnières02 47 43 58 65benoit.deffontaines@wanadoo.frHélène et Stéphane GouinInformatique ConseilsMoulin de Villiers37390 MettrayT. 02 47 46 28 61hs.gouin@wanadoo.frConseillers AdministrateursSiegfried Uwe KnebelT.06 20 04 05 28Moulin de Perchêne37110 Neuville sur Brenneknebel.uwe1@gmail.comDominique Kerling89 rue Lepoutre 1050 BruxellesAnne.pasquier@skynet.beAnne Pasquier89 rue Lepoutre 1050 Bruxellesanne.pasquier@skynet.beGabriel-Henri PenetHistorique des moulins, Archives,Maquette Bulletin36 rue des Moulins37140 Chouzé sur LoireT. 02 47 95 02 75gabriel.touraine@orange.frEdmée Poulichet Manifestationsculturelles, Circuits moulins3 rue des Moulins,37250 Montbazon, 02 47 26 55 60legrandmoulined@gmail.com_______________________________________________________________________________________EDITORIAL LES EFFETS PERVERS D’UNE PENSEE INIQUE……Lorsque la « continuité écologique » nuit à la « continuité économique »Non, ce n’est pas le chant de la Petite Sirène d’Andersen à Copenhague que nous entendons mais bien celui des filles d’Achéloos,Melpomène et Terpsichore, ces démoniaques Sirènes démons marins de la légende grecque, remarquables musiciennes attirant parleurs mélodies les navigateurs sur les récifs.Tels les Argonautes, ne nous laissons pas succomber à leur charme.Le retour à la qualité physique et biologique de nos rivières ne passe en aucun cas par le destruction des seuils de nos moulins quin’ont jamais été responsables des dégradations actuelles, mais tout simplement par le retour aux règles et leur application quirégissaient les bons usages de l’eau avant les années soixante. C’EST AVANT TOUT la lutte contre les pollutions qu’il fautentreprendre, seule cause de la maltraitance subie par les hôtes de nos rivières. Mais, là, il d’agit d’un combat plus rude à mener queles destructions entreprises.Beaucoup de propriétaires de moulins, pour ne pas dire tous, souhaitent utiliser l’énergie hydraulique de leurs chutes afin de produirede l’électricité. Une énergie renouvelable qui représente, quoi qu’en disent certains, une économie non négligeable à l’échellenationale.Mai qui oserait investir pour cela, alors que s’applique à grand frais une politique de mutilation et de destruction des ouvrages de nosmoulins ?C’est tout un patrimoine qui va disparaître, car alors ils ne serviront plus à rien, alors qu’ils ne demandent qu’à reprendre vie.Et pendant ce temps, certains font joujou avec nos rivières et nos deniers, récupérant dans les champs des pierres pour les déposerdélicatement dans les cours d’eau, afin de transformer les rivières de plaine en torrents de montagne. Mais il manquera de toute façonla déclivité nécessaire et, à la première forte crue, tout cela sera balayé pour former des amas de cailloux qu’il faudra bien extraire.Peut-on imaginer le coût de telles opérations car il s’agit de plusieurs milliers de tonnes par an.Et que penser du raisonnement de nos décideurs ?Alain EspinasseAssociation de Sauvegarde des moulins de Touraine – Bulletin n° 60 juin 2013 2

- Assemblée générale ordinaire Samedi 23 mars 2013-à la Bibliothèque Municipale de BourgueilMadame Annie Bouchard, présidente de la FFAM, invitée, est excusée, l’AG de l’association de Basse-Normandieayant lieu au même moment ; Mme Laurence Riguet, maire de Bourgueil est représentée par Mr Pierre Junges,Conseiller Général, ancien maire et conseiller municipal.Mr Jean-Pierre Rabier, président de l’ASME du loir et Cher estprésent(Assistance :54 personnes présentes, 36 émargements valables + 14pouvoirs)L’assemblée débute vers 14 h 30Maryse Abraham , trésorière, présente un bilan financier positif,avec un solde global (2011 + 2012) de 2.171,17€, qui est approuvé parl’Assistance.Alain Espinasse présente ensuite le rapport moral durant lequel MrP.Junges prend note avec intérêt des remarques concernantl’application de la DCEEnfin Françoise Bouillon présente le rapport d’activités 2012 et les perspectives 2013 (voir les différents rapportsen annexe). Deux candidatures au CA ont été proposées, celles de Dominique Kerling et Anne Pasquier. Leurélection est acceptée à l’unanimité, ce qui porte le nombre de conseillers à 14… un peu de sang neuf dans notreconseil !Nous passons ensuite aux « questions diverses ». Il est surtout question des inquiétudes face aux interventions desfonctionnaires de l’eau (ONEMA et autres). Comment résister à la pression – comment y faire face et se défendresi nécessaire. Echanges, témoignages et réponses diverses dans l’assistance amènent une réflexion collective surdes situations qui vont se multiplier dans les prochains mois (et années).Cependant la poursuite du programme de l’après-midi impose debousculer quelque peu un débat intéressant et fructueux ; dommage !Après le verre de l’amitié offertpar l’AMT et Mr et Mme Ross,l’assemblée se déplace endirection de Benais chez MmeInès Fabre pour la visite duMoulin Bertrand. Implanté dès leXII° siècle sur un site intéressantde la vallée du Changeon, cemoulin dépendait de la prévôté de Restigné et appartenait à la CollégialeSaint-Martin de Tours. Il aconservé sa roue, en mauvais état malgré la protection d’un toitd’ardoises, et une partie des mécanismes. Le temps doux nous permetune agréable flânerie le long des berges.La promenade se poursuit par un passage au Moulin de la Planche àBourgueil, chez R & J.Ross. Ilpossédait une roue qui futremplacé par une turbine, encorevisible au sous-sol, moyennant unpeu de gymnastique. Ayant perduson droit d’eau, le moulin n’a plus la maîtrise de la gestion des eaux (unclapet est installé en lieu et place des vannages d’origine). Le site estintéressant, de même que ce quisubsiste des mécanismes et lebeffroi est d’une tailleimpressionnante.Barrage et chute au moulin de la PlancheLa visite à Huismes du Moulin de Fromentière termine l’après-midi. Cemoulin a conservé ses annexes hydrauliques, ses mécanismes et deuxpaires de meules. Vannages et roue ont été restaurés en 2005-2006.Le restaurant l’Echo de Rabelais à Chinon accueillera ensuite 36personnes pour un agréable repas qui clôture cette après-midi.Françoise BouillonAssociation de sauvegarde des moulins de Touraine- Bulletin n°60 Juin 20133

RECETTES :…………………………. 2 807,98dont : Adhésions 2 210,00Dons 526,67Vente ouvrages 71,00Intér. .épargne 0,31REPORT SOLDE 2011 __913,35_TOTAL 3 721,33ANNEXE 1 - BILAN FINANCIERDEPENSES…………………..2 285,54dont : Bulletins 890,07Affranchissements 356,57Fourn.bureau 209,21Rev t /FFAM 259,00Adh.Associations 230,00Assurances RC 124,00Frais AG/sortie 106,88Achat d’ouvrages 18,00Divers I,81SOLDE A REPORTER POUR ANNEE 2013 …………...1 435,792 – RAPPORT MORALNotre département d'Indre et Loire est pourvu d'un réseau hydrographique important et toutes nos rivièresont été équipées d'aménagements permettant d'en utiliser l'énergie. Ces installations, d'importancesdiverses, comptaient plus de 800 Moulins aux XVIII°/XIX° siècles. Même si l'on réduit de moitié ce chiffre,nous sommes loin dans notre association de représenter, par le nombre de nos adhérents, une majoritéd'acteurs présents sur ces cours d'eau, sans oublier les propriétaires d'étangs et les divers riverains qui onttous leur rôle à jouer dans le domaine de l'eau.Notre association doit se développer, car seul le nombre que nous représenterons fera notre force.Chaque adhérent est un représentant de l'association et, de ce fait, a le devoir de la faire connaître et d'yfaire adhérer un maximum de personnes sensibles à la protection et à l'avenir de nos rivières et de tout cequi s'y réfère.D'autre part, chaque rivière a sa propre identité, son propre régime, aussi, nous vous conseillons de vousregrouper entre propriétaires de moulins et riverains soumis aux mêmes problématiques soulevées par votrerivière et ses affluents. Ce regroupement permet un échange d'informations et l'élaboration d'éventuellessolutions à soumettre à l'administration le cas échéant.. Ceci existe actuellement sur l'Indre, la Claise, etpermet de ne pas se retrouver seul face à une systématique qui a pour but de nous contraindre par diversespressions à nous faire accepter l'inacceptable. Un collectif cohérent a plus de force qu'un individu isolé.Notre association a un rôle d'information, de conseil, de guide, de soutien et de conciliation vis-à-vis desautorités, mais elle ne peut se substituer à vous; vous devez nous aider en vous aidant vous-mêmes.Le moment est venu de prendre sérieusement en considération l'utilisation de cette énergie que la naturemet généreusement à notre disposition. N'est-il pas du devoir de l'Etat d'initier des axes de recherche quantà la réalisation et l'installation de systèmes innovants performants dans ce domaine? Seule une volontépolitique forte nous mènera à des résultat positifs.Alors que nous devrions développer l'usage des énergies renouvelables, telle l'hydraulique, pour prendrerapidement le relais des énergies fossiles que nous n'avons de cesse de gaspiller jusqu'à leur disparition,certains s'évertuent à détruire des infrastructures que l'on a mis des siècles à mettre en place et qui nedemandent qu'à être exploitées.Sommes-nous donc si riches pour nous permettre d'effacer ce qui existe et le remplacer à grands frais...etpar quoi? C'est en se prévalant d'un obscur concept moderne dit «continuité écologique» que l'on voudraitentreprendre ce massacre!!! L'obtention de la qualité de l'eau requise par la DCE et le retour à la santé de lafaune de nos rivières dépendra avant tout de la lutte que nous mènerons contre les pollutions seulesresponsables de toutes ces dégradations et non de la destruction de nos ouvrages. La DCE ne demandequ'une chose, rétablir la qualité de l'eau, il n'a jamais été question d'araser ou d'effacer des seuils demoulins. Et ce ne sont pas les arguments fallacieux que l'on nous oppose qui justifient les pressions et lesprocédés de chantage pour nous faire abandonner nos droits d'eau qui, bien que privés, participent àl'intérêt général. Il serait souhaitable que s'instaure un climat de concertation et de dialogue constructif entrel'administration et les différents acteurs de l'eau, plutôt que suspicion et répression telles qu'il nous arrive deles subir; il en va de l'intérêt de tous. Il serait regrettable que les témoignages de l'évolution technologique etde la maîtrise de l'énergie hydraulique, que nous ont laissé nos prédécesseurs et dont nous sommes leshéritiers, disparaissent par la seule volonté d'une armée de technocrates installés bien confortablement dansleurs bureaux et, de ce fait, fort éloignés des réalités du terrain. Nos anciens ont fait montre en leur temps decréativité, d'inventivité surprenantes et d'une énergie extraordinaire que nous ne pouvons qu'admirer, pourpeu que nous nous y confrontions lors de travaux de réparations ou d'entretien de ces superbes bâtisses etmécanismes. Nous pouvons nous interroger sur les moyens qu'ils mirent en oeuvre dans ces réalisations quiperdurent depuis des siècles, prouvant ainsi que leur efficacité est toujours d'actualité. Nous nous devons dereprendre le flambeau et de faire évoluer l'usage de ces précieux vestiges encore existants qui sont loinAssociation de sauvegarde des moulins de Touraine- Bulletin n°60 Juin 20134

d'avoir dit leur dernier mot. Les techniques modernes dont nous bénéficions sont un gage à notre dispositionpour aller de l'avant.Association de sauvegarde des moulins de Touraine- Bulletin n°60 Juin 2013A. Espinasse3 - Rapport d’activités 2012 Rencontres et manifestations 20122 février – rencontre à la Mairie de St Martin le Beau avec Alain Kerbriant-Postic, Conseiller municipal,vice-président du Conseil Général, « Monsieur Cher »… Alain Espinasse, Claudette Oligo, Edmée Poulichet, FrançoiseBouillon. Divers échanges… sans suite3 mars, rencontre à Esvres s/I avec J.Marie Pingault, conseiller juridique de la FFAM (voir CR etcommentaires d’Anne Pasquier dans le bulletin de juin -n°58)- 34 participants dont 29 adh.AMT.,24 mars : assemblée Générale AMT à Amboise suivie de la visite du Moulin du Temple (Mr et MmeA.Daniel) et diner au restaurant. Démission de GH.Penet du poste de président et élection de Uwe Knebel au CA (enremplacement de Colette Larnaudie). En réunion du CA le 10 avril : Alain Espinasse accepte de reprendre la présidenceà titre intérimaire, deux vice-présidentes étant désignées : Claudette Oligo (2 e ) et Françoise Bouillon (1 e ) – CR /bull.585 avril : réunion de la CC « Loches-développement » à propos de la « mise en œuvre de l’étudehydroconcept sur le contrat territorial de l’Indre –Amont afin de « se concerter autour des actions à mettre en place pouratteindre les objectifs fixés par la DCE ». Divers usagers de l’Indre-Amont, dont 4 membres de l’AMT (et un défenseurde la petite hydroélectricité, non identifié).du 27 au 30 avril : congrès de la FFAM à Reims (CR dans le bulletin n°58), avec 9 participants adhérant àl’AMT.29 mai : AG de l’ARCA (Ass.des Amis et Riverains du Changeon) au Château de Gizeux. Alain Espinasse etF.Bouillon représentaient l’AMT.17 juin : Journée du Petit Patrimoine et des Moulins: liste de 14 moulins ouverts à la visite, communiquéeà la NR qui ne l’a pas publiée, estimant suffisant d’orienter les intéressés vers son site internet. Pour certains moulins,l’absence de la publicité habituelle a eu un effet réducteur sur la fréquentation du public, motivant un courrier à larédaction de la NR, demeuré sans réponse.26 juin : journée sur la restauration de cours d’eau autour de Chateaurenault, organisée par Nature-Centre,AELB & Onema, avec des techniciens de rivière, sur la restauration morphologique de la Cisse et de la Brenne. Visitede 4 sites différents. Participants AMT : Alain Espinasse, Uwe Knebel et F.Bouillon.Journée agréable et intéressante. Apprécié : le discours inhabituellement modeste des techniciens : on essaye unetechnique et on attend pour voir comment la nature s’y adaptera avant d’aller plus loin…7 juillet : rencontre à Tours avec Sophie Auconie, députée Européenne, à l’initiative de Robert et JennyRoss, présents ainsi qu’Alain Espinasse et F.Bouillon.Echanges divers : le gaspillage des deniers public pour des actions absurdes, les problèmes liées à la « restauration de lacontinuité écologique» et aux conséquences néfaste des aménagements d’ouvrages projetés. S.Auconie, nous prometde nous informer des politiques menées par les autres pays européens en matière d’application de la DCE. Aucune suiteà ce jour….30 septembre : sortie d’automne dans la vallée de l’Indre et de l’Echandon, avec visites de 4 moulins, del’éolienne Bollée d’Esvres et repas à CormeryPremière expérience de sortie inter-associations, à laquelle était associée l’ASME (Loir-et-Cher) et succès dépassantnos prévisions (plus de 80 personnes). A renouveler…avec l’Asme ou les associations de départements limitrophes(Maine et Loire, Vienne…)- bulletin n°592 octobre : rencontre AE Loire-Bretagne à Tours, visant essentiellement la promotion du questionnaire « l’eau vousconsulte » - novembre 2012-Avril 2013.(Contrairement aux consultations précédentes, le questionnaire ne sera pasenvoyé par poste. Les personnes intéressées pourront y répondre en ligne sur le site internet de l’AELB, ou demanderun exemplaire-papier à la préfecture. (Consultation semi-confidentielle, donc…)Dix-huit membres de l’AMT et 2 présidents d’autres associations (Loir-et-Cher et Sarthe) ont eu de nombreusesoccasions d’exprimer leur opinion.25 octobre : réunion à Esvres du collectif « Au fil de l’Indre » regroupant des propriétaires d’ouvrages del’Indre-Moyenne et de l’Echandon (voir article de Claudette Oligo dans le bulletin de décembre n°59)Y participaient pour l’AMT : Alain Espinasse et F.Bouillon.Du vendredi 26 au mardi 30 octobre, Benoît et Dominique Deffontaines recevaient le CA de la TIMS (TheInternational Molinological Society) pour son meeting annuel. Leurs invités, venus de Suisse, des USA, de Grande-Bretagne, de Belgique, d’Allemagne ont bénéficié d’un beau programme de visites des moulins de Touraine, du Loir etCher et du Maine et Loire, mais aussi de la ville de Tours et de Villandry.22 & 23 novembre à Paris, Salon des Maires et des C.Locales.. Anne Pasquier, Dominique Kerling etF.Bouillon ont participé à la tenue du stand de la FFAM. Echanges nombreux et intéressants avec le public.3 décembre (après-midi) à Tours, Forum AELB sur la gestion de l’eau . 2 ateliersà choisir sur 4 proposés : 1 –Quantité ; 2- qualité de l’eau ; 3- gouvernance ; 4 – Milieux aquatiques. 4 adhérents AMTy participaient, ainsi que plusieurs présidents d’associations amies.5

Le conseil d’administration s’est réuni cinq fois au cours de l’année : le 13 mars au moulin des Fontaines àSavonnières, Le 10 avril au Moulin Bas à Pouzay, le Ier juin au moulin Douzil à Sonzay, le 7 septembre et le 7décembre, de nouveau à Pouzay. 2 bulletins ont été publiés, comme chaque année, en juin et décembre. Lescontributions variées à ces derniers nous ont permis de vous proposer 16 pages d’articles divers (N° 58) puis 20(n°59).Les perspectives 2013:Ce qui s’est déjà passé depuis le début de l’année :30 janvier : réunion-débat à Noyers s/Cher : « Cher sauvage ou Cher Canalisé »Nous y étions invités par l’Association APIC. Plus de 150 personnes étaient présentes. Débat intéressant et très animé,l’enjeu étant la restauration des barrages à aiguilles, pour sauvegarder les intérêts économiques, touristiques etpatrimoniaux liés au Cher canalisé, par opposition aux tenants de l’effacement des barrages pour favoriser lacirculation des poissons migrateurs.Suite à cette réunion, Mme Heurtebise, adhérente AMT a été élue au CA des Amis du Cher canalisé, et chargéed’établir le lien entre nos deux associations.2 mars à Vierzon, rencontre de l’eau (AELB) : Présentation du Xème programme adopté par le comité debassin Loire-Bretagne pour les années 2013 à 2018. Sur cette période, l’agence de l’eau mobilisera 2,45 milliardsd'euros pour soutenir les investissements pour l’eau. « Pour quelles priorités, et selon quelles modalités ?» . Rencontrevisiblement centrée sur les « acteurs » (fonctionnaires, collectivités, syndicats, etc) plutôt que sur les usagers de l’eau et–à plus forte raison- la défense des moulins. Les thèmes d’actualité restent, bien entendu, les suppressions etaménagements d’ouvrages… Séance plénière le matin, et « ateliers » l’après-midi (assainissement et eau potable –milieux aquatiques industrie – agriculture. 2 représentantes de l’AMT.12 et 13 mars à Tours, rencontres « Eau, Espaces, Espèces » organisées par Loire Grandeur Nature :« Préservation des zones humides, de la continuité écologique et de la biodiversité ». Le 1er jour, séance plénière lematin, visites de terrain l’après-midi. Le 2 ème jour, 6 ateliers thématiques le matin, séance plénière et table-rondel’après-midi (plan fleuves, agir pour l’eau, les espaces et les espèces)- 5 représentants de l’AMT23 mars, l’assemblée générale ordinaire de l’AMT à Bourgueil.Du 26 au 29 avril, le congrès de la FFAM à Etampes,. 9 adhérents AMT présentsAu calendrier, pour la suite de cette année :Le 3 ème week-end de juin, les journées du Patrimoine de Pays et des Moulins sont organisées sur le thèmedu « patrimoine en rond ». Intéresser le public à l’avenir des moulins commence par cette possibilité de venir découvrirles nombreux sites qui font partie de nos paysages tourangeaux. La liste 2013 comporte 16 moulins à voir de l’extérieurou à visiter (voir plus loin.liste –et affiche en dernière page)Le mardi 25 juin, des « rencontres de l’eau » à Tours….Sur le thème : « Eau et agriculture, évolution des pratiques,adaptation des systèmes d’exploitation » Inscriptions en ligne :http://www.eau-loire-bretagne.fr/les_rendez-vous_de_leau/les_rencontres/prochaines_rencontresou : Direction de l’Information et de la Communication, Agence de l’eau Loire-Bretagne – 02 38 51 73 14Réservez ces dates :Les 14 et 15 septembre, journées européennes du PatrimoineProjet de sortie d’automne de l’AMT le 6 octobre 2013 en Vallée du Cher, (à l’étude…)Françoise BouillonFédération Française des Associations de sauvegarde des MoulinsLes journées des moulins auront lieu les 15 et 16 juin 2013,En partenariat avec les journées du patrimoine de pays,Sur le thème du patrimoine rond !Ces Journées s'adressent à tous ceux qui veulent faire connaître et aimer le patrimoine, les paysages et les savoir-fairetraditionnels.Le patrimoine de pays est la trace du travail et du goût de bien-faire de ceux qui nous ont précédés ; paysages marquéspar l'homme, bâtiments, et à l'intérieur de ceux-ci, marquent la vie des hommes et de leur industrie : on ne les aime qu'àcondition de les connaître et de les comprendre. C'est pourquoi ceux qui ont la chance d'en être responsables, d'ytravailler, ou simplement qui se réunissent pour les défendre vont à la rencontre du public pour faire partager ce goût etcette connaissance.C'est un devoir à un moment où le patrimoine est menacé, où les savoir-faire se perdent ; c'est aussi une joie : fêtes,animations, démonstrations de savoir- faire. visites-découvertes.C'est aussi, traditionnellement à cette date de juin, la fête des moulins. Le Patrimoine rond se cache dans nosmoulins ! Pas de moulin sans engrenages, poulies, roue ou meules.. Faites une grande ronde de solidarité autour de nosmoulins, poussez la porte d'un moulin pour participer à sa sauvegarde.. Tournez moulins !Liste des sites participants sur www.patrimoinedepays-moulins.fr à partir de début juin.Annie Bouchard6Association de sauvegarde des moulins de Touraine- Bulletin n°60 Juin 2013

Le CONGRES DE LA FFAMdébutait le 26 avril à la salle des Fêtes J.Lurçat à ETAMPES.Dès le vendredi 26 après-midi, un programme serré de conférences-débat nous attend :Les moulins à vent par Roland AgrechAnthropisation de la basse vallée de l’Essonne : permanence dans le paysage d’un patrimoine hydraulique,par Karine Berthier, conservateur du Patrimoine, archéologue/historienne,Les ouvrages hydrauliques de l'Essonne ; éléments structurants du paysage essonnien, par ChristianSpeissmann, architecte-urbaniste, Directeur de l'aménagement et des études générales au SyndicatIntercommunal d'Aménagement, de Réseaux et de Cours d'Eau à Corbeil-Essonne (ancien inspecteur dessites de la Région IdeF), et Xavier Grillo, directeur Rivière et milieux naturels au SIARCE (qui présentera lapolitique de continuité écologique menée par le syndicat)Une intervention de Daniel Marcovitch président del'Association Française des EPTB, et Catherine Grémilletdirectrice de cette association (présentation du Guide à l'attentiondes propriétaires de moulins réalisé en commun avec l'AFEPTB"Les moulins à eau et l’écologie des cours d’eau », Commentaméliorer la compatibilité") et autres intervenants…Cette dernière intervention suscite évidemment bien desréactions et des interrogations dont je ne me risquerai pas àessayer de vous rendre compte, ayant pris peu de notes – Larevue Moulins de France s’en fera sans doute l’écho (j’espère).Le discours de bienvenue et le copieux cocktail quil’accompagne sont agrémentés de sonneries de trompes dechasse, puis nous passons à table pour un dîner durant lequel destextes et poèmes consacrés aux moulins sont lus, ponctués de variations musicales à la flûte.Le samedi 27, c’est la journée des visitesLe matin, deux moulins à vent restaurés, en Eure et Loir :le grand Moulin de OuarvilleSur ce site, il y a un moulin à vent depuis le XIII° siècle. Celui que nousvoyons date du XVIII°.La visite commence par la projection d’un film qui nous présente le moulin,son histoire et sa restauration. Il est classé monument historique et a étérénové en 1992. Construit entièrement en chêne, d’une hauteur de 10,85m, ilpossède des ailes de 4 mètres d’envergure (système Berton) et des meules de2m pesant chacune I,2 t. Au 2 èmeétage, mécanisme d’écrasement dugrain, ensachage de la farine… Parvent de 15 km/h il développe unepuissance de 30 CV. Aujourd’hui,nous avons la chance de le voirtourner…Mais il nous faut repartir pour une seconde visite…Le moulin de la Garenne àYmonville. C’est le seul survivant des4 moulins que comptait la commune.Construit en 1839, il produisit de lamouture jusqu’en 1946. Sa propriétaireayant promis à son mari défunt de nepas le vendre, le donna : ce fut lanaissance de la première association desauvegarde d’un moulin (l’Associationdes meuniers d’Ymonville) qui lerestaura, puis le remit enfonctionnement.C’est un moulin pivot sur deux étages avec des ailes à planches Berton,qui tourne, lui aussi. Il est classé Monument historique depuis 1988.Association de sauvegarde des moulins de Touraine- Bulletin n°60 Juin 20137

Autour du moulin se trouve une intéressante collection de cabanes de berger… petites roulottes tirées parl’âne ou le mulet, où le berger dormait à l’abri… l’une d’elle possède même un « coin bureau ».Ensuite, retour à Ouarville pour le déjeuner dans la salle des fêtes, puis nous quittons les moulins à vent (etles champs d’éoliennes à perte de vue) pour aller voir trois moulins à eau.Le moulin de Courcelles à Méréville (« capitale du cresson), surla Juine. Construit au XI° siècle, il fut donné par le Baron deMéréville à l’abbaye de Bonneval en 1110. Propriété du Prieuré deSaint-Père, il se développa jusqu’au XIV° siècle, puis déclinaprogressivement jusqu’à la révolution.Destiné à l’origine à moudre le grain, il devint au XVI° sièclemoulin à foulon, avant de redevenir moulin à farine jusqu’à laseconde guerre mondiale. Il a conservé sa roue à augets, le rouet defonte, la lanterne, les vannes et seuils….La visite du moulin trouve un prolongement imprévu avec ladécouverte des cressonnières voisines.Et nous retournons à Etampes pour y terminer cette journée devisites.Une petite pause pour découvrir l’égliseSaint- Martin et sa tour penchée (il n’y pasqu’à Pise !) et nous continuons jusqu’aumoulin Supérieur Badran , dit MoulinPaysan (résidence de M.Hélène Percy,présidente de l’ASME 91), sur laChalouette.. Les premières mentions datentde 1406 : Il était alors moulin à fouler lesdraps, puis fut moulin à papier, pour finir moulin à farine. Restauré en 2000, saroue neuve a été mise en fonction en juillet 2009. Juste à côté nous pouvons saluer la lavandière dans sonlavoir, et l’âne dans son étable…Et pour terminer, le moulin de Chauffour, sur la LouetteDéjà cité au XII° siècle comme moulin à fouler le drap, puis moulin àfarine, et finalement, menuiserie…Avant la révolution, il appartenait àLouis Philippe d’Orléans, Ducd’Etampes, puis il fut vendu commebien national. Démoli, puis reconstruitentre 1847 et 1849, il comportait 4étages. Ayant possédé deux roues, iln’en avait plus qu’une de 4m. dediamètre en 1801 ; elle fut restauréeplusieurs fois et finalement détruite par son propriétaire souhaitant échapperà la taxe sur l’énergie hydraulique- Et trois paires de meules (« dontune chômant »). Il conserve encore actuellement ses mécanismes intérieurs et appareils. Cette imposantebâtisse de 25 mètres de longueur, quoique délabrée, a gardé belle allure. Elle est vouée à être transformée,dans un avenir proche, pour accueillir des logements.Association de sauvegarde des moulins de Touraine- Bulletin n°60 Juin 20138

C’est ensuite avec un bel appétit que nous faisons honneur au diner qui nous estservi, animé cette fois par un groupe de danseurs : messieurs en queue de pie etdames en crinolines se feront un plaisir d’entraîner les dineurs dans les danses duSecond-Empire.Le dimanche 28,Bien sûr, place aux assembléesgénérales de la FFAM(Extraordinaire et ordinaire.)Après le déjeuner qui suit, certains descongressistes repartent, mais la plupartont choisi de jouer les prolongations.Nous voici donc en route pour deuxautres moulins à eau :Le moulin de Briarres, sur l’Essonne La première mention de cemoulin apparaît en 1497 lors d’un différent entre l’Abbaye de St Victor etl’Evêque de Sens. Il a été réglementé en 1869. En 1919, le moulin devintla propriété de la famille Mercier. Pour assurer le parfait fonctionnementdu moulin, malgré les variations de niveau du bief, Léopold Mercier aimaginé un ingénieux système de réglage automatique.La très vénérable Mme Alice Mercier nous accueille dans son moulin quipossède toujours sa roue à aubes de 6 mètres de diamètre, tous sesmécanismes et accessoires..Il a été exploité jusqu’en 1976.Le moulin de Chatillon à Ondreville sur EssonneIl appartenait aux moines de l’Abbaye St. Victor au XVII siècle etfut en activité jusqu’en 1959. Propriété de la commune depuis 2003,c’est la C.C. de Puiseaux qui prend en charge la gestion et le dossierde restauration du moulin. Il a obtenu en Décembre 2006 le label« Pôle d’excellence Rurale » sur le thème du savoir-faire du terroirde l’agriculteur au boulanger. Une première tranche de travaux adébuté dans l’aile droite Cette restauration, dédiée à la formationprofessionnelle autour des métiers du pain comprend la constructionde salles de cours et de réunions, d’un fournil équipé d’un fourélectrique professionnel et d’un four à bois .En 2012 s’est créée uneassociation, l’ASAMEC, afin de sauvegarder et d’animer le moulin de Chatillon. Ce sont ses membres quinous offrent une généreuse collation, ou le « Pithiviers » tient la vedette… un régal.De retour à Etampes, c’est cette fois avec une batterie-fanfare que nous dînerons. Après les danses deNapoléon III, voici les tambours de Napoléon Ier… impressionnants !Lundi 29, dernier jour pour la plupart d’entre nousNous allons à Cerny visiter l’aérodrome Jean Salis et le Musée de l’aviation :Des avions depuis les tout-débuts de l’aviation, des petits, des gros, de toutes les couleurs et de toutes lestailles, à ne savoir ou donner des yeux et del’appareil photo…Association de sauvegarde des moulins de Touraine- Bulletin n°60 Juin 20139

Un dernier moulin avant la route : ce sera celui de Tanqueux, à la Ferté- Alais : grande et belle maisonmagnifiquement restaurée où se trouvent toujours le beffroi et ses mécanismes, une meule, et la roue àaugets. Le maître et son épouse nous accueillent dans la grange transformée en immense salon. Une vidéonous raconte le moulin et ses transformations, avant que nous partions à la découverte de ce grand domaine,le long des canaux et jusqu’au jardin et aux cressonnières qui ne sont plus exploitées… De retour dans lesalon, des boissons chaudes ou froides accompagnées de biscuits nous sont servies. Et puis… il faut bien sequitter.En deuxième partie de journée, après un déjeuner aurestaurant, deux visites étaient proposées :le conservatoire despavés et meules d’Epernon, et le muséeAragon et Elsa Trioletà Saint-Arnoult enYvelines (je n’y suispas allée).Et il parait que quelquesobstinés sont allés àParis le lendemain pour d’autres visites, dont celle du moulin de laGalette. Mais nous avions regagné la Touraine !Cette fois encore, un Congrès de très belle tenue, organisé et mené de main(s) de maître(s), où nous avons puapprécier la qualité de l’accueil et le sens de l’hospitalité de tous.Merci à l’ASME de l’Essonne, à la Présidente et à toute son équipe !L’an prochain nous irons –parait-il – en Provence.Françoise BouillonLes moments forts….Il n’y avait pas que de l’eau…et du vent…Association de sauvegarde des moulins de Touraine- Bulletin n°60 Juin 201310

L’homme et l’écologie ?Ou billet d’humeur sur l’interprétation et l’application française des directives européennes sur l’eau.Depuis la nuit des temps, l’homme a toujours façonné la nature. Nos paysages sont marqués par lamain de l’homme qui en a tiré sa subsistance et sa protection en utilisant son environnement proche.L’intelligence, le bon sens et la mémoire de l’homme lui ont permis, d’utiliser cette nature tout en larespectant.Différentes civilisations nous ont laissé ces traces qui nous attirent parfois par leurs démesures, leurstechnologies mais aussi et surtout par leur accord avec leur environnement. En Asie ou en Amérique du sudou des pans entiers de montagne ont été redessinés par la main de l’homme ou bien encore dans des régionsdésertiques ou une simple source a donnée d’étonnantes oasis généreuses. Tout ces lieux ont un pointcommun : une utilisation incroyablement intelligente et parcimonieuse de l’eau et de son irrigation.Sur notre continent, vers le XI siècle, des sociétés très structurées firent leur apparition : les ordresreligieux, sous forme de multinationales avec leurs filiales à travers toute l’Europe, se sont lancés dans desprojets qui nous laissent encore perplexe. La foi, qui était la leur, de considérer qu’un Dieu avait mis entreleurs mains une nature qui devait être travaillée pour la rendre nourricière, leur ont permis de se dépasser et,de lieux inhospitaliers, stériles et dangereux par la présence de maladies mortelles, ils ont fait ce qui nousentoure maintenant : des régions riches et productives. Ces ordres religieux par leurs structurations, leurscomptabilités mais aussi et surtout par leurs technicitésont complètement bouleversés certains paysages de nosrégions. L’eau était un élément essentiel grâce à lacapacité qu’ils avaient de la domestiquer pour en tirer lesmeilleurs partis tels que : la force hydraulique pour lesmoulins, le drainage qui rendait les terres cultivables, lacréation d’étangs pour l’élevage piscicole et l’irrigationpour assainir des milieux nauséabonds. Ce remodelagede ces paysages européens s’est fait sur plusieurssiècles : le temps n’était pas un facteur déterminant pources religieux dont la vie terrestre était vouée à l’éternité.Ces aménagements de nouveaux espaces étaient réaliséssans brutalité en respectant la nature et donc en pleine harmonie avec celle-ci. Et ceux qui se risquèrent àbrûler les étapes sans étudier leur environnement, faisant ainsi fi de la mémoire donc de l’expérience deleurs aînés, eurent des revers dramatiques : avec la nature l’oubli, la brutalité ou l’arrogance n’ont paslieu d’être.Durant cette période moyenâgeuse d’activités rurales intenses, ils ont dessinés les contours de nospaysages actuels en laissant de nombreuses empreintes encore visibles aujourd’hui : étangs, moulins à eau,rivières domestiquées, barrages etc. Après la révolution, les générations citoyennes se sont succédé et, dansle même esprit, ont su continuer d’œuvrer à ce bon équilibre. Les Moines défricheurs avaient inventésl’écologie avant l’heure, mais une écologie qui était, avant tout, au service de l’homme.Est ce toujours le même esprit qui préside aujourd’hui dans ce qui nous est imposé ?Hier les utilisateurs de l’eau travaillaient, finançaient et assumaient leurs décisions : ce qui étaient un gagede pérennité, de sécurité physique et alimentaire.Aujourd’hui les décideurs de l’eau ne sont plus ceux qui vivent et participent au quotidien à la vie de nosrivières.Aujourd’hui ces décideurs n’assument déjà pas la responsabilité des grandes décisions de politiquesagricoles passées, que leurs aînés ont mises en place et qui ont apporté leurs méfaits sur la santé de nos eauxet celle de nos concitoyens.Aujourd’hui ce sont les mêmes instances administratives qui prônent avec ferveur cette nouvelle politiqueécologique, dont il faudra plusieurs décennies pour mesurer précisément les incidences graves déjàpressenties dans nos estuaires et nos océans, et cela sans apporter de solutions au monde agricole ni à laqualité chimique de l’eau.Aujourd’hui la continuité écologique semble être érigée en une nouvelle religion qui aurait oublié dansses préceptes prioritaires l’homme et sa santé. Aujourd’hui, nos élites aspirant à la rédemption de leurspêchés commis hier au nom des politiques agricoles imposent un nouveau sens de circulation pour despoissons élus fussent ils pollués et interdits à la consommation.Association de sauvegarde des moulins de Touraine- Bulletin n°60 Juin 201311

Aujourd’hui ceux d’entre nous qui tentent de rappeler ce qu’étaient nos cours d’eaux, il y a unequarantaine d’années, avant la mise en place des politiques agricoles successives, passent presque pour deshérétiques.Aujourd’hui une sorte de procès en sorcellerie préjuge de la culpabilité des seuils dans la présence denombreuses pollutions de nos eaux, et les propriétaires de seuils seraient, à la foi les responsables mais aussiles futurs créateurs de miracles, par simple « imposition des mains »sur les manivelles de leurs vannages.Aujourd’hui il faudrait abjurer toute l’histoire de nos moulins, pour cette nouvelle croyance, et ne pluspouvoir dire dans quelques années de nos roues, comme Galilée :« Et pourtant elle tourne »Gageons que ceux qui construisent et décident cette nouvelle politique sont emprunt d’une idéologietrès éloignée de la qualité de nos cours d’eau et de la santé de l’homme.Dominique K.POTENTIEL HYDRO-ENERGETIQUE DES SEUILS (PHES) –C.Oetseuil - FFAMSources et méthodes de travailLe texte ci-dessous a été élaboré à partir de données officielles, par exemple le rapportDambrine établi en 2006. Il est à remarquer toutefois que ce texte a étudié l’hydro-énergiedans son ensemble, incluant notamment les barrages de retenue. Nous nous sommes attachésà évaluer l’énergie potentielle des seuils existants, au fil de l’eau, c’est-à-dire des hauteurs dechute de quelques mètres au plus. Nous nous exposerions inutilement en laissant penser quenous défendons les conduites forcées. Nombre de ces sites ont été reconvertis en centraleshydro-électriques. Pour nous, qu’ils soient reconvertis ou reconvertibles, ils relèvent de lasauvegarde du troisième patrimoine de France, celui que nous désignons sous le termegénérique de moulins. Tandis que, pour évoquer leurs propriétaires, nous parlonsfamilièrement de meunières et meuniers, l’Administration parle plus prosaïquement d’usiniers.Le rapport Dambrine évalue à 1 TWh l’énergie potentielle des sites dont la puissance estcomprise entre 10 et 100 kW. Nous connaissons tous des moulins dont la puissance est dequelques kW et d’autres dont la puissance s’élève à plusieurs centaines de kW. A défaut depouvoir mener une enquête exhaustive, nous avons procédé à des extrapolations prudentes àpartir de données incontestables.Nos méthodes de travailDes adhérents, à juste raison, nous ont demandé des justifications. Pour combattre un dogme,il serait vain d’en marteler un autre. Il nous est apparu que les éclaircissements concernant lessources et les calculs que nous avons effectués auraient inutilement allongé ce texte conclusif.Vous trouverez un document annexe qui expose l'ensemble de notre démarche.Conclusions de notre étudeUne directive européenne demande pour 2020 :Plus 20% d'énergie renouvelableMoins 20% de gaz à effet de serreMoins 20% de consommation d'énergieLe domaine qui nous mobilise est celui du potentiel hydro-énergétique des seuils(PHES), celui des sites usiniers (moulins) au fil de l’eau. Nous avons évalué notre contributionà l’objectif européen en étudiant l’énergie potentielle totale de tous les sites. Certains sont enproduction, d’autres pourront d’autant plus facilement le devenir que, là comme ailleurs, latechnologie est en progrès constant. Notre préoccupation actuelle consiste à informer, le plushonnêtement possible, l'ensemble de la population française sur l’apport du PHES aux besoinsénergétiques des prochaines décennies. Le PHES, sous-ensemble de l'hydro-énergie, estrenouvelable et d'une totale innocuité environnementale. Les moulins qui, rappelons-le, grâceà leurs bâtiments et leurs ouvrages, constituent le troisième patrimoine français, représententl'essentiel des sites de production.Association de sauvegarde des moulins de Touraine- Bulletin n°60 Juin 201312

Les moteurs à eau ne subissent que faiblement l'aléa climatique : leur fonctionnement peutêtre affecté pendant de très courtes périodes par les débits extrêmes mais rarement surl'ensemble du territoire, ce qui permet au PHES de tenir une production moyenne sensiblementconstante. Cela représente une supériorité notable par rapport à d'autres énergiesrenouvelables asservies à l'inconstance du vent ou de l'ensoleillement.En ce qui concerne les émissions de CO 2 , le bilan total - incluant le génie civil et mécanique, lefonctionnement et l'élimination des déchets - est le plus faible, y compris parmi les énergiesrenouvelables.Alors que l'hydro-électricité des grands barrages contribue aux besoins "de pointe", le PHESassure des besoins "de base". De ce fait, ses apports viennent se soustraire des productionsd'origine nucléaire ou aggravant l'effet de serre, voire déstabilisant les sols (gaz de schiste,géothermie profonde).Le rapport Dambrine évalue à 1 TWh le PHES des sites dont les puissances sont comprisesentre 10 et 100 kW. Nous avons estimé à 0,2 TWh le PHES des sites dont les puissances sontinférieures à 10 kW, et au minimum à 1 TWh le PHES des sites dont les puissances sontsupérieures à 100 kW.Puissance en kWEnergie en TWhMoins de 10 0,2De 10 à 100 1Plus de 100 1Total 2,2C’est donc un total minimum de 2,2 TWh qui peut être fourni annuellement par lePHES. ?Comment donner un sens concret à ces 2,2 milliards de kWh pour être compris du plus grandnombre Nous pouvons, par exemple, comparer au solaire de toiture sur l’habitat individuel. Eneffet, il faudrait plus d’un million de toitures, dont chacune serait équipée de 10m² de panneauxsolaires, pour produire une énergie équivalente.-Cette hydro-énergie propre pourrait également alimenter plus d’un million de voituresélectriques effectuant chacune 15 000 km/an.-Il va de soi qu'un certain nombre d'usiniers dont le site présente une puissance inférieure à10 kW vont auto-consommer leur production. Cela ne change rien à l'évaluation globale quiinclut ces sites.L'auto-consommateur, qu'il se chauffe, s'éclaire, produise de la farine ou effectue tout autretravail mécanique, ne produira pour ces usages aucun gaz à effet de serre. Il ne sera pas nonplus parmi les utilisateurs du nucléaire ou de la géothermie profonde : il n'aura donc aucuneresponsabilité dans les problèmes de décontamination insolubles à ce jour ou de mouvementsde sol imputables à tout type de fracturation actuellement connu.Bien entendu, ce gisement énergétique propre, dû au PHES, ne pourra exister qu'à lacondition évidente que tout ouvrage hydraulique existant à ce jour soit préservé.Nous avons le devoir de transmettre aux générations futures les outils que nos prédécesseursnous ont confiés.Association de sauvegarde des moulins de Touraine- Bulletin n°60 Juin 201313

Souvenirs de jeunesse d’un vieux meunier…L’un de nos correspondants, Jean Convert de l’Association des Amis des Moulins de l’Ain, ancien meunierretraité aujourd’hui, que nous avions rencontré lors de sa visite en Touraine, au Congrès FFAM de 2009,nous a envoyé des souvenirs de jeunesse ,documents dont il nous autorise à en publier les quelques extraitssuivants……En 1940, j’avais 14 ans, malgré les pénuries et le manque de main d’œuvre de cette époque, pas demoulin sans charretiers ou voituriers qui amenaient les grains et retournaient la mouture chez les clients,paysans ou boulangers. J’ai donc moi-même pratiqué, non le métier de « charretier » mais celui de simpleconducteur. En effet si le cheval sait revenir au moulin par instinct il ne sait pas partir seul chez le client àlivrer. J’étais assis sur les sacs, mais souvent il fallait marcher à coté du cheval dans les côtes, le tenir par labride, et l’encourageais de la voix. Etant trop jeune pour porter les sacs, qui à l’époque faisaient tous 100 K°,sauf ceux de son qui faisaient 50 K°, mon père prévenait le boulanger de mon arrivée pour qu’il organise ledéchargement des sacs. Mais un problème désagréable, que je cachais, se posait à moi. Les chevaux faisantsouvent les mêmes parcours, prennent l’habitude de s’arrêter devant les bistrots dans lesquels le charretier(en titre) avait ses habitudes. Notre cheval n’y faisait pas exception. Il s’arrêtait et malgré mes demandesinsistantes, il ne repartait pas…Finalement, le tenancier sortait et faisait repartir mon cheval. Chaque foisj’étais penaud, surtout que d’un air goguenard il me lançait : « Mon pauvre garçon, tu ne feras jamais un boncharretier ». Paroles bien pénibles à entendre et que j’avais tout le temps de méditer le long du trajet deretour au moulin.Je me souviens de l’état dans lequel j’ai connu nos rivières avant lesannées 50. Ceci pour les jeunes générations qui ne peuventl’imaginer. Aujourd’hui peu de gens peuvent en causer, car j’ai 84ans ; j’ai grandi chez mon père au moulin de Thuet, à Vonnas sur laVeyle, où je suis resté 40 ans. J’ai eu diverses activités sur d’autresrivières. A mon âge j’ai vu passer l’eau à divers débits, je me rappellede la grosse crue de 1935, puis des suivantes ; des étiages d’été, destravaux d’entretien. A 18 ans j’ai participé à ceux de la réfection duvannage et la pose d’une nouvelle turbine. En ces temps, en dehorsdes grosses eaux, l’eau était claire, surtout en août et septembre, nous en buvions, on devinait ou voyait lefond (1,5 à 2 m.) et l’on s’y baignait. Les pêcheurs étaient nombreux à faire leur friture de petits poissons ouprises de plus gros : la carpe avec des boulettes, le brochet avec un vif ou à la cuillère, comme pour lesperches etc…Sous les cailloux, il y avait des « grémilles », dans la mousse des petites crevettes, les pêcheurstrouvaient facilement des appâts le long des berges où vivait tout un monde de petits animaux aquatiques,dont les vers « porte bois »Les goujons se pêchaient avec deux ou trois hameçons, maintenant leurs bancs de sable sont recouverts devase où les herbes poussent. Pareil pour les vairons. Pour frayer, les barbeaux et d’autres venaient sur lesbancs de graviers à l’aval du déversoir (ce gros poisson a été l’un des premiers à disparaître !) Les rousseset les chevesnes se frottaient contre le mur de la sortie de la roue ou de la turbine. On voyait, dans le courant,s’agiter leurs ventres argentés.Les brochets remontaient, parfois assez loin, dans les losnes que formaient les biefs à leur jonction avec larivière. En fin d’été, nous voyons près de la surface, les alevins regroupés en essaims.Les anguilles se pêchaient au gros ver ou à la nasse. Lors des étés 41 et 42, du fait du manque de tout, il afallu revenir aux travaux manuels ; les prés étaient fauchés à la main dès les premières lueurs du jour, dansceux voisins de la rivière, il arrivait qu’un faucheur s’empare d’une anguille…Je sais pour y avoir travaillé, que dans l’estuaire de la Loire, s’y promène avec la marée « un bouchon »(c’est le terme utilisé là-bas), il est seulement chassé lors des crues, puis il se reforme. Ce bouchon est un réelrepoussoir pour la faune aquatique, ce qui explique, pour elle, entre autre, la difficulté à remonter le fleuve.Aujourd’hui, la pollution a tué l’autodéfense et l’autoépuration, que l’eau de nos rivières avait en elle,favorisant aujourd’hui une eau morte. Pollution en hausse et débits en baisse ne font qu’augmenter la mortdu milieu halieutique. A qui la faute ? Aux seuils des moulins ? Le pauvre meunier est bien là, l’âne, lebaudet, « des animaux malades de la peste » de notre bon de La Fontaine !Aujourd’hui, je n’ai plus de moulin, mais je reste attaché à ce que j’aie eu la chance de connaître dans majeunesse…Jean Convert, ancien meunier bressan, 2013Association de sauvegarde des moulins de Touraine- Bulletin n°60 Juin 201314

Chronique : Nouvelles des moulins chez nos amis et voisinsAnjouDans le bulletin n°116 que nous avons reçu fin 2012, nous avons apprécié un excellent article de 4 pages,avec clichés, sur la roue hydraulique SAGEBIEN, destinée en principe à équiper les faibles chutes des coursd’eau. Certaines sont impressionnantes conçues pour des débitsimportants. L’ingénieur Alphonse Sagebien avait créé, ce qu’ilappelait des roues vannes, fonctionnant plus par le poids de l’eau quepar la vitesse du courant. Ce type de roues qui a eu un grand succès,permettaient également une introduction de l’eau à des hauteursvariables en fonction du niveau de la rivière, mais aussi grâce à leurvanne motrice inclinée, presque tangente à la roue, au pointd’admission, ce qui leur donnait une grande puissance d’énergie.Une description très précise et documentée de Bernard Sauldubois,nous apprend tout ce qu’il faut connaître sur le fonctionnement de cesystème de moteur hydraulique ; (dont nous avons, nous aussi, enTouraine, quelques exemplaires en bon état de fonctionnement) …La Roue du moulin de Port-joye sur l’IndreChristian Cussonneau, ensuite, décrit la modernisation du moulin de La Roussière à La Membrolle surLonguenée, sur la Mayenne, qui a été équipé de deux roues Sagebien, vers les années 1875-1885. Celles-ciont permis un développement important d’énergie, permettant au moulin de devenir une grande et imposanteminoterie, avec la rivière comme énergie, jusqu’en 1918.Le bulletin de nos amis s’achève, sur les conséquences négatives de la suppression ou de l’abaissement desseuils des moulins, préconisés par la Directive sur la continuité écologique, sous la signature de HenriVincendeau…La revue n°117 parue début mars 2013, consacre un hommage à Jean-Claude Baron le regretté Présidentde l’A.S.M.Anjou, sous la signature de Bernard Sauldubois et de Gérard Dubaux, son nouveau Président. Dejuin 2003 au printemps 2011, où fatigué par une cruelle maladie, il avait demandé à « lâcher » la présidence,il avait néanmoins assumé la continuité de ses actionsjusqu’au bout de ses forces, tant au niveau de l’AMA quedu Conseil d’Administration de la FFAM, jusqu'ànovembre 2012, date de son décès. Une vie bien remplietant au niveau professionnel que pour sa passion pour lesmoulins, et en particulier de son moulin cavier Gourré, àLouresse-Rochemenier, acquit en 1973 qu’il put remettreaux vents en 1984, et qui tourne toujours depuis cettedate.Pour ceux de l’AMA qui l’ont côtoyé, comme moi, ilnous restera, à l’esprit, une personne d’une apparencecalme, mais déterminée dans ses actions, amicale, nondénuée d’humour. Nous éprouvons une grande tristessed’avoir perdu un ami véritable des moulins.Le Moulin Gourré Louresse Rochemenier….Deux derniers articles clôturent le bulletin de nos voisins ; l’histoire du grand moulin tour de St Germain desPrés (Maine et Loire), évoqué par C.Cussonneau et le mythe du mouvement perpétuel recherché depuisl’antiquité, avec de nombreux exemples ( !), sans résultats tangibles, jusqu’à nos jours ! Il permet à l’auteurde penser, que la science en constante évolution, pourra peut-être repousser un jour, les frontières de laphysique, rendant possible ce que aujourd’hui nous considérons comme irréalisable : le mouvementperpétuel , et pourquoi pas, on peut rêver : le moulin à énergie perpétuelle !...Dans son dernier Conseil, l’AMA a nommé à l’unanimité, Jean-Claude Baron, Président d’Honneur del’Association des Moulins d’Anjou.G.H.PLa nouvelle adresse Internet de l’AMAnjou : http : //sites.google.com/site/moulinsdanjouEt son Blog: http://moulinsdanjou.blogspot.fr15Association de sauvegarde des moulins de Touraine- Bulletin n°60 Juin 2013

Meuniers & Meunières dans la tradition populaire :La meunière est belle, gaie (et volage !)« Depuis qu’un jour et par grand ventGrâce au hasard le plus charmantJ’ai vu la meunière du moulin à ventL’moulin à eau, dorénavant,N’me plaira plus comme avantJ’ai vu la meunière du moulin à vent »(Chanson populaire)« Le meunier moud sa farine,La plus fineEt siffle comme un oiseau.Assise sur une pierre, la meunière,Jase en tournant son fuseau. »(A.Theuriet, la Vie Rustique)Archure- moulin Grapheteau à HuismesLe meunier est un voleur(Le meunier était) rémunéré par un prélèvement surla farine moulue, souvent 1/16 ème . De ce fait, iljouissait d’une assez mauvaise réputation, on lesoupçonnait toujours de garder plus de farine qu’iln’aurait dû…« … aux meusniers d’avoir un certain recoin en leurmeule pour attraper de la farine et de prendredouble moûture… (Tabarin, almanach prophétique,1623)(*) Archures - moulin de Luzé sur la Bourouse…« Qu’est-ce qui prend chaque matin un voleur au col ? - la chemise du meunier » .« y’a pas un meunier qui ait pas mangé de farine volée »« même que le diable prend le meunier, ce n’est pas ça qui rend la farine aux pauvres gens »« les meuniers qui sont ordinairement larrons et les boulangers qui ne valent guère mieux… »(Rabelais)« Si à ma mort, j’ai un meunier à ma droite et un meunier à ma gauche, je passerai commeJésus-Christ entre deux larrons »« On peut bien changer de meunier, on ne change pas de voleur ; les cochons du meunier sontvite gras »…… mais c’est aussi un procédurier :« Si notre affaire est embrouillée, laissons à Dieu et aux meuniers le soin de l’arranger »…Mais, amis meuniers, consolez-vous :« mieux vaut aller au moulin que chez le médecin » Françoise Bouillon(*) Les archures octogonales dites « archures de voleur », furent interdites au début du 20 èmesiècle au profit des archures rondes.Association de sauvegarde des moulins de Touraine- Bulletin n°60 Juin 201316

The International Molinological Society… fostering worldwide interest and understanding of wind-, water- andanimal-powered mills …Correspondant pour laFrance:Benoît DeffontainesMoulin des fontaines10 rue du Paradis37510 SavonnièresFranceInternet :http://www.molinology.orgE-mail :benoit.deffontaines@wanadoo.frTel. + 33 (0)2 47 43 58 65TIMS : qu’est-ce que c’est ? Certains d’entre nous se demandent ce que signifie le petit bandeau en tête de notrebulletin : « Member of The International Molinological Society » Il faut savoir que l’AMT est membre de cetteassociation depuis de longues années.the International Molinological Society (TIMS) est la seule associationinternationale œuvrant à l’échelle mondiale dans le domaine des moulins. Le terme “molinologie” a été proposé par leportugais J.M. dos Santos Simões lors du 1 er Symposium international en 1965 pour définir tout ce qui a trait à la sciencedes moulins à vent, à eau ou à sang (traction animale). Depuis cette date, TIMS a pour but de susciter et développer dansle monde entier l’intérêt pour les moulins, leur connaissance historique, technique ou sociologique et leurreconnaissance en tant que patrimoine commun de l’humanité. L’association encourage les recherches et soutient tousles aspects de cette discipline, y compris la restauration des moulins. Elle travaille en relation avec les associationsnationales et milite à tous les niveaux en faveur de la défense des moulins les plus importants du point de vue historique.Symposiums, excursions et publications. TIMS organise tous les quatre ans un symposium international. Cessymposiums offrent à tous les participants possibilité de présenter le fruit de leurs recherches personnelles dans tous lesdomaines liés aux moulins. Ces symposiums sont prolongés par des tables rondes et des visites des plus intéressantsmoulins du pays hôte. Les exposés et les discussions font ensuite l’objet de publications et de résumés. Le derniersymposium a eu lieu en 2011 au Danemark ; le prochain aura lieu en 2015 à Sibiu (Roumanie) sur le site d’un importantmusée de plein-air rassemblant de très nombreux moulins.Une excursion « mid-term » d’une semaine est également organisée tous les quatre ans (entre les symposiums) ; laprochaine aura lieu en octobre 2013 en Grèce.Le Conseil d’Administration de l’association quant à lui se réunit une fois par an.Chaque adhérent reçoit deux fois par an la revue International Molinology (env. 50 pages) avec des articles, brèves,recensions de livres et actualités. Les membres reçoivent également des études plus importantes publiées sous forme delivres dans la Bibliotheca Molinologica au rythme d’un livre tous les deux ans environ.Enfin, TIMS diffuse gratuitement par Internet deux e-newsletters par an au contenu très dense. Si vous souhaitezen être destinataire il suffit de faire connaître votre adresse mail à benoit.deffontaines@wanadoo.frEn résumé, l’association TIMS c’est un réseau de connaisseurs de moulins – très pointus ou simples passionnés – quisouhaitent partager et échanger leurs recherches mais aussi qui souhaitent élargir leur horizon. L’effort financier quesuppose la participation aux activités de l’association est très largement récompensé par la qualité des rencontres et letrès bon esprit qui règne parmi les membres.Nota : Du fait du caractère international de l’association, l’anglais est la langue officielle pour les publications et aussilors des réunions mais cela n’empêche pas les échanges – toujours très amicaux et cordiaux – dans d’autres langues.De plus amples informations sont disponible sur le site internet www.molinology.orgComment devenir membre de TIMS ?TIMS s’adresse à toutes les personnes et organisations qui partagent ses buts.L’adhésion est valable pour une année allant de janvier à décembre. Les personnes adhérant en cours d’année reçoiventtoutes les parutions sorties dans l’année.Le montant annuel de l’adhésion est de 32 euros (adhésion 2013).Pour de plus amples informations, adressez-vous au représentant pour la France (coordonnées ci-dessus)17Association de sauvegarde des moulins de Touraine- Bulletin n°60 Juin 2013

Représentation ancienne d’un moulin àvent en TouraineBenoît DEFFONTAINESEn tant que membre du CA de TIMS (The International MolinologicalSociety), on me demande assez souvent l’origine du logo de l’associationavec cette silhouette au design ancien. Le dessin du moulin à vent a étérepris d’un jeton d’un demi penny frappé en Angleterre à Southwark en1667. Autour du moulin, on distingue le dessin d’une roue à aubes dumoulin à marée de Woodbridge dans le Suffolk.En fait on connaît quelques représentations de moulin à vents figurés de lasorte en forme de parallélépipède perché sur un pivot assez élevé. Laplupart de ces représentations se situent entre le XIVème et le XVIIème.Malgré tout, les représentations anciennes de moulins demeurent assezrares et elles sont peu fréquentes dans les sculptures de nos églises etchâteaux. La plus célèbre en France est sans doute celle du moulinmystique que l’on peut admirer à l’intérieur de la basilique de Vézelay(79). Elle date du XIIème siècle (illustration ci-contre).Au cours de l’étédernier, en visitant leChâteau de l’Islette àAzay-le-Rideau, j’ai eula surprise et la joie dedécouvrir un moulin àvent représenté juste enbas du cartouche quiorne la porte Sud du château. De plus, sa silhouette esttout à fait semblable à celle du logo de TIMS. Lecartouche a subi quelques remaniements au cours de sonexistence mais il semble quasiment certain que le décorchampêtre qui orne le bas n’a pas été modifié. Il date doncde la période de construction de cette partie du château.Les travaux ont été réalisés pour Barjot de Maillé entre1526 et 1531. Nous sommes donc en présence d’une représentation sculptée d’un moulin à vent en Tourainedatant du XVIème siècle. S’il a été représenté ainsi, on peut supposer que ce moulin pivot faisait partie desbiens appartenant au Seigneur des lieux et qu’il se trouvait dans les environs d’Azay-le-Rideau… Voilà unsujet de recherches intéressant.Le Château de l’Islette est ouvert à la visite depuis peu. Cette année on pourra le voir de Mai à Septembre eten profiter pour admirer ce site qui comprend également un ancien moulin à eau au pied duchâteau.Plan cadastral ancien montrant le Château de l’Islette et son moulin à eau avec deux roues sur l’IndreAssociation de sauvegarde des moulins de Touraine- Bulletin n°60 Juin 201318

Moulins à voir et à visiter en Indre et LoireSamedi 15 juin :Monts . Moulin des Fleuriaux (Rue des Pâtis- 14 à 18 h) : tour carrée à 3 étages dont l’accès se fait par un joli pont enpierre à 4 arches Le moulin a conservé une partie de sa machinerie, a roue a été restaurée. Il date probablement duXIII° siècle et appartenait au Prieuré de Rançay. Tel. : 02 47 65 99 72Dimanche 16 juin, de 14 à 18 heures (sauf * horaires particuliers)Avon les Roches Le moulin de Couture, roue sur la Manse, visite extérieure (viticulteur) -ancien moulin à tan, puis àblé – en activité en 1269 –Avrillé-les-Ponceaux* (11 à 18 heures) Le Moulin Parpin, roue en fonctionnement sur la Roumer. Site connu depuis1500 environ . Roue de côté à aubes, restaurée récemment. visite guidée – Porte ouverte à l’atelier de l’hôtesse,artiste-peintre Tel. : 02 47 24 60 32Azay-le-Rideau…Le Moulin d’Aulnay (10 rte de la Vallée du Lys). Visite guidée extérieur et jardins – gratuite – Grandmoulin de 1525. avec deux roues à aubes sur l’Indre. Biefs fleuris reliés par des passerelles. Tel. : 02 47 45 53 53Ballan-Miré. Le Grand Moulin, roue « pendante » sur le Cher, vue extérieure, coté chemin rive gauche.Bléré - Le moulin des Aigremonts (à vent) type cavier, ailes et mécanismes en fonction, visite guidée. Acquis par laville de Bléré et restauré de 2003 à 2007. Géré par l’Association du M. des Aigremonts (Mairie). En fonction à des finspédagogiques et touristiques. Tel.: Mairie 02 47 30 81 81Bossay sur Claise – Moulin de la Roche-Berland *(10à12h – 14h30 à18h). Connu depuis le XV° siècle, deux rouesd’origines remplacées en 1847 par une roue unique de 4 M qui tourne toujours. Mécanismes et annexes hydrauliquesTel : 02 47 94 52 30Bourgueil : Le moulin Bleu (ou m.de la Lande) m.à vent type cavier, avec ailes, visite extérieure sur les hauteurs deBourgueil, dominant le vignoble. Salle de restaurant dans sa cave voûtée. Inscrit à l’inventaire supplémentaire desMonuments historiques en 1974. Tel. : 02 47 97 73 13Crouzilles Le moulin de Saussaye, sur la Manse roue et turbine en fonctionnement.- le dernier moulin sur la Manse,déjà cité en 1306 sur la Commune de l’Ile-Bouchard, puis Crouzilles. Les deux roues à pales ont été remplacées parune roue unique. Une turbine permet la production hydroélectrique. Tel. : 02 47 58 50 44Huismes * (10hà 19h) Le moulin de Fromentière, roue en fonction sur le Douay, mécanismes intérieurs complets.visite libre ou guidée. Randonnée de la Vallée, Pique-nique tiré du sac. Expositions, animation musicale, Big Band,jeuxTel. : 02 47 95 57 21Neuville sur Brenne * (10 à 18h) Moulin de Perchêne . Connu depuis le XI° siècle , cet ancien moulin à farine faisaittourner deux paires de meules sur la Brenne. La roue n’existe plus, mais il subsiste une partie des mécanismes àl’intérieur, ainsi que des documents historiques. Site et hydraulique intéressants - visite guidée. Tel. : 06 20 04 0528Pont de Ruan.Les moulins Gillet-ou m.Potard, dits les moulins de Balzac , roues sur l’Indre, visite extérieure(as.PIETRI) Autrefois propriétés des archevèques de Tours, moulins à étoffes, puis à farine. Acquis par la commune dePont de Ruan qui les remet en valeur à des fins touristiques et pédagogiques Tel. : 02 47 45 28 52Perrusson…Le moulin de Battereau, ou m.des Aulnes, datant du 13 ème siècle - visite libre ou guidée - La roue de 6m25de diamètre, refaite récemment, est alimentée par le dessus (chute de 7 mètres) par le ruisseau des Aulnes, petitaffluent de l’Indre Tel. : 02 47 59 41 65Reignac sur Indre – Moulin de la Fosse, 23 Rue de Jonceray. Roue à augets en fonctionnement sur le ruisseau deRochette. Datant du XV°siècle, Il dépendait de l’Abbaye Saint-Julien de Tours. Roue à augets restaurée, partie desmécanismes et meule toujours en place.Très beau site. Visite guidée , Tel. :02 47 59 73 03Saint Epain * (14hà17h) Le moulin des Roches, roue en fonction sur la Manse, visite guidée. En 1336, il appartenait àla collégiale de St Martin. Son activité a cessé en 1930. Roue à pales, mécanismes et meules au complet. Tel.: 02 4765 83 55Savonnières, le moulin des Fontaines,( 10 rue du Paradis) sur le ruisseau des Fontaines, petit affluent du Cher. Unétang réservoir alimentait par-dessus la grande roue qui a disparu, mais les mécanismes intérieurs sont toujours enplace. Visite guidée et dégustations (2€) Tel. : 02 47 43 58 65… et de nombreux sites intéressants tout au long de nos cours d’eau, visibles de la voie publique (en particulier, le long dela vallée de l’Indre qui a compté jusqu’à 55 moulins à eau dans sa partie tourangelle, non compris ceux de ses affluents).En 1809, l’Indre et Loire possédait 798 moulins à eau et 52 moulins à vent. La majorité a déjà disparu …. Les moulinsconstituaient le 3 ème patrimoine bâti de France, après les églises et les châteaux…Association de sauvegarde des moulins de Touraine- Bulletin n°60 Juin 201319

Prochain Bulletin Décembre 2013Ce Bulletin est Imprimé chez : 37 de Création, La Grande Prairie 37140 BourgueilAssociation de sauvegarde des moulins de Touraine- Bulletin n°60 Juin 201320