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Induction hormonale de la lactation chez la vache : résultats de trois ...

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E. Fertilité après traitement d’induction <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ctationCent trente-sept <strong>vache</strong>s ont eu une gestation confirmée au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ctationinduite ; elles représentent 38 % <strong>de</strong> l’effectif total <strong>de</strong>s animaux traités pendant l’ensemble<strong>de</strong> l’essai (tabl. 5a). Le potentiel <strong>de</strong> reproduction s’élève à 50 % <strong>de</strong> l’effectif <strong>de</strong>s<strong>vache</strong>s ayant eu une <strong>la</strong>ctation induite réussie (plus <strong>de</strong> 10 kg <strong>de</strong> <strong>la</strong>it/jour). Globalement,le traitement d’induction <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ctation pratiqué sur <strong>de</strong>s animaux non gravi<strong>de</strong>s en fin<strong>de</strong> <strong>la</strong>ctation normale a permis <strong>de</strong> remettre dans un cycle <strong>de</strong> reproduction 38 % <strong>de</strong>sanimaux en <strong>la</strong>ctation induite.


Les résultats concernant <strong>la</strong> fertilité après traitement d’induction <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ctation enferme sont très inférieurs à ceux obtenus en stations expérimentales (tabl. 5b). Dans ce<strong>de</strong>rnier cas, 85 % <strong>de</strong>s <strong>vache</strong>s traitées sont <strong>de</strong>venues gestantes au cours <strong>de</strong> leur <strong>la</strong>ctationinduite. La différence vient <strong>de</strong> ceque <strong>la</strong> réussite du traitement, en terme <strong>de</strong> niveau <strong>de</strong>production <strong>la</strong>itière, n’est pas prise en compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> même façon. Il est évi<strong>de</strong>nt que leséleveurs ont préférenciellement conservé en <strong>la</strong>ctation induite les <strong>vache</strong>s <strong>de</strong>venuesgravi<strong>de</strong>s, alors que les essais en station ont eu pour résultat <strong>de</strong> conserver <strong>de</strong>s animauxinduits en <strong>la</strong>ctation.IV. DiscussionLes résultats <strong>de</strong> l’induction <strong>hormonale</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ctation par un traitement <strong>de</strong> courtedurée, obtenus dans les conditions <strong>de</strong> <strong>la</strong> pratique, confirment ceux rapportés précé<strong>de</strong>mmentà partir d’essais en station (S MITH & ScHnrrsacHEx, 1973 ; COLLIER et al. , 1975 ;DELO uis et al. , 1978 ; PEEL et al., 1978). Le pourcentage <strong>de</strong> réponses positives autraitement (76 %) peut être considéré comme satisfaisant. Toutefois, il existe <strong>de</strong> trèsgran<strong>de</strong>s variations au niveau <strong>de</strong>s élevages ; dans certaines exploitations, aucune inductionne réussit ; dans d’autres elles réussissent presque toutes. Ces variations sontdifficiles à expliquer, compte tenu du faible nombre d’animaux par élevage.La production <strong>la</strong>itière totale obtenue est en moyenne égale à 69 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ctationprécé<strong>de</strong>nte et qui sert <strong>de</strong> référence pour les <strong>vache</strong>s conservées plus <strong>de</strong> 200 jours à <strong>la</strong>traite, soit 43 % <strong>de</strong> l’effectif <strong>de</strong>s animaux soumis au traitement. Cette moyennerecouvre <strong>de</strong>s différences très importantes (2 à 6 000 kg/305 jours). Beaucoup d’éleveursconsidèrent une production <strong>la</strong>itière inférieure à 4 000 kg comme insuffisante.La nature du traitement, 24 injections réparties en 2 pério<strong>de</strong>s, sur 12 jours,constitue une difficulté pour le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> technique. Quelques essais,notamment sur chèvre (DE MorrTicrrY et al., 1980) ont montré que l’injection <strong>de</strong> <strong>la</strong> dosejournalière <strong>de</strong> stéroï<strong>de</strong>s en une seule fois ne modifiait pas les pourcentages <strong>de</strong> réussite.Plus récemment, DAVIS et al. (1983) utilisent comme mo<strong>de</strong> d’administration <strong>de</strong>s stéroï<strong>de</strong>s<strong>de</strong>s éponges vaginales <strong>chez</strong> <strong>la</strong> <strong>vache</strong> ; les résultats sont comparables à ceuxobtenus par injections sous-cutanées biquotidiennes. Toutefois, le taux <strong>de</strong> réussite estplus faible avec les éponges vaginales qu’avec les injections sous-cutanées <strong>chez</strong> <strong>la</strong> chèvre(PorrT J., résultats non publiés). Une possibilité reste, évi<strong>de</strong>mment, l’apport <strong>de</strong>shormones sous forme d’imp<strong>la</strong>nt. Cette métho<strong>de</strong> pourrait être mise au point après <strong>la</strong>mise en p<strong>la</strong>ce d’une légis<strong>la</strong>tion autorisant l’utilisation <strong>de</strong>s oestrogènes dans les conditions<strong>de</strong> <strong>la</strong> pratique.Les essais d’amélioration du traitement d’induction ont porté sur l’ajustement <strong>de</strong>sdoses <strong>de</strong> stéroï<strong>de</strong>s et leur répartition au cours <strong>de</strong> ce traitement (FuLxExsorr, 1978 ;PEEL et al., 1979). Il ne semble pas qu’une modification <strong>de</strong> <strong>la</strong> dose <strong>de</strong> stéroï<strong>de</strong>s injectéspuisse apporter une amélioration <strong>de</strong>s résultats. Une augmentation <strong>de</strong>s doses d’oestrogènes,jusqu’à 0,2 mg/kg <strong>de</strong> poids (D EL ouis et al., 1978), ne modifie pas significativementles résultats et apporte davantage <strong>de</strong> perturbations du comportement <strong>de</strong>s animaux.La dose <strong>de</strong> 0,05 mg/kg essayée sur bovins et sur caprins est suffisante pourdéclencher les <strong>la</strong>ctations du même ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur, mais les pourcentages <strong>de</strong>réponses positives sont plus faibles (PorrT J., résultats non publiés).


p<strong>la</strong>ce d’une <strong>la</strong>ctation après induction ne bénéficie pas d’un état physiologique caractérisépar un haut niveau <strong>de</strong>s réserves corporelles qui existe au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> montée<strong>la</strong>iteuse normale. Chez <strong>la</strong> Brebis, LEENANURUKSA &McDowELL (1982)obtiennent uneproduction <strong>la</strong>itière <strong>de</strong>ux fois plus importante après perfusion continue <strong>de</strong> glucosependant les 5 premiers jours d’une <strong>la</strong>ctation induite. Chez <strong>la</strong> Vache, <strong>la</strong> production<strong>la</strong>itière normale est augmentée par une administration d’hormone <strong>de</strong> croissance (PEE! etal. , 1983).Les résultats <strong>de</strong>s essais en ferme montrent qu’il est possible <strong>de</strong> remettre dans uncycle <strong>de</strong> reproduction <strong>de</strong>s animaux réputés subfertiles avant le traitement d’induction ;toutefois, les résultats sont inférieurs à ceux obtenus au cours d’essais en station(tabl. 5b). Le manque <strong>de</strong> renseignements précis (état <strong>de</strong>s ovaires, cyclicité) concernantles causes d’infertilité <strong>de</strong>s animaux utilisés en ferme ne permet pas <strong>de</strong> proposer uneexplication pour ces différences <strong>de</strong> résultats ; pour <strong>de</strong>s animaux présumés normaux, undé<strong>la</strong>i d’entrée en gestation apparaît après traitement d’induction montrant ainsi c<strong>la</strong>irementles effets défavorables <strong>de</strong> l’administration <strong>de</strong>s hormones sur les performances <strong>de</strong>reproduction. Les fortes doses d’oestrogènes utilisées sont <strong>de</strong> nature à provoquer soitune stimu<strong>la</strong>tion, soit une inhibition <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction ovarienne selon l’état physiologiquedans lequel se trouve l’animal (début ou fin <strong>de</strong> cycle, corps jaune persistant, folliculekystique, etc.) au moment du traitement d’induction. Les observations sur les performances<strong>de</strong> reproduction sont trop fragmentaires et portent sur un nombre trop faibled’animaux pour dégager une interprétation significative.V. ConclusionL’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> d’induction <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ctation parun traitement hormonal<strong>de</strong> courte durée expérimentée dans les conditions <strong>de</strong> <strong>la</strong> pratique pourrait être appliquéecomme métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> production <strong>la</strong>itière pour <strong>de</strong>s <strong>vache</strong>s non gestantes. Elle peut servir<strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> avant <strong>la</strong> réforme d’animaux <strong>de</strong> très bon potentiel génétique,car leschances d’aboutir à un retour dans un cycle <strong>de</strong> reproduction <strong>de</strong>s animaux traités sont<strong>de</strong> 30-40 %, à l’heure actuelle.Elle pourrait également servir <strong>de</strong> métho<strong>de</strong> d’appréciation <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur <strong>la</strong>itière pourles animaux nullipares.Actuellement, <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> d’induction <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ctation dans les élevages en Franceest interdite par <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion très restrictive quant à l’apport d’oestrogènes à <strong>de</strong>sanimaux donnant <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong>stinés à <strong>la</strong> consommation humaine. La présenced’oestrogènes et <strong>de</strong> progestérone en quantités normales dans le <strong>la</strong>it <strong>de</strong>s <strong>vache</strong>s induitesen <strong>la</strong>ctation, liée à l’élimination rapi<strong>de</strong> par l’animal <strong>de</strong>s hormones naturelles injectées,autoriserait pourtant un développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> dans les conditions <strong>de</strong> <strong>la</strong>pratique.Reçu pour publication en juin 1986.Acceptéen août 1987.

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