13.07.2015 Views

HLA-G: une molécule immunorégulatrice impliquée dans l ...

HLA-G: une molécule immunorégulatrice impliquée dans l ...

HLA-G: une molécule immunorégulatrice impliquée dans l ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

articles originaux<strong>HLA</strong>-G et cellules dendritiques in vivoDeux études ont récemment rapporté à partir d’un modèlemurin de souris transgéniques que la surexpression de <strong>molécule</strong>s<strong>HLA</strong>-G inhibe la maturation des cellules dendritiques. 24 Par ailleurs,la modulation des fonctions des cellules dendritiques <strong>dans</strong> cemodèle passe par l’interaction avec le PIR-B (paired Ig-like inhibitoryreceptor), homologue de l’ILT4 chez la souris. L’interaction dece récepteur inhibiteur avec son ligand « <strong>HLA</strong>-G » conduit à unallongement de la survie d’<strong>une</strong> greffe de peau <strong>dans</strong> ce modèle. 25● <strong>HLA</strong>-G : données actuelles sur son applicationen transplantation<strong>HLA</strong>-G et greffe semi-allogénique fœtaleChez la femme enceinte, la <strong>molécule</strong> <strong>HLA</strong>-G est expriméephysiologiquement sur les cellules cytotrophoblastiques extravilleusesinvasives, et <strong>dans</strong> le liquide amniotique sous formesoluble. <strong>HLA</strong>-G joue un rôle crucial <strong>dans</strong> la tolérance de la« greffe semi-allogénique » que représente le fœtus. 7,26 En effet,les cellules trophoblastiques, expriment de faibles quantités de<strong>molécule</strong>s <strong>HLA</strong>-C et n’expriment pas de <strong>molécule</strong>s <strong>HLA</strong>-A, et<strong>HLA</strong>-B et représentent <strong>une</strong> cible de choix pour l’action des cellulesNK, présentes abondamment <strong>dans</strong> la decidua utérine etspécialisées <strong>dans</strong> la lyse de cellules cibles ne présentant pas de<strong>molécule</strong>s <strong>HLA</strong> de classe I à leur surface cellulaire. Cependant,ces cellules trophoblastiques fœtales ne sont pas rejetées par lescellules NK maternelles infiltrant la decidua utérine. Il a été montréque les <strong>molécule</strong>s <strong>HLA</strong>-G présentes sur les cellules cytotrophoblastiquesinhibent les fonctions immunitaires maternelles enagissant sur les cellules NK déciduales. Cette inhibition de la lyseNK a été retrouvée <strong>dans</strong> des combinaisons semi-allogéniques(cellules trophoblastiques et cellules NK provenant de la mêmemère) et allogéniques (cellules trophoblastiques et cellules NKprovenant de mères différentes). 7 Il est aujourd’hui clairementétabli que ces cellules NK expriment des KIR capables d’interagiravec la <strong>molécule</strong> <strong>HLA</strong>-G tels que le récepteur p49 et ILT2. 8<strong>HLA</strong>-G a également été impliqué <strong>dans</strong> certaines pathologiesde la grossesse, telles que la prééclampsie où il y a perte d’expressionde <strong>HLA</strong>-G sur le trophoblaste extravilleux. 27 De façonintéressante, la diminution de la production d’IL-10, connuepour augmenter l’expression de <strong>HLA</strong>-G sur les cellules trophoblastiqueset sur les monocytes du sang périphérique, est égalementassociée à <strong>une</strong> prééclampsie. 28L’expression de <strong>HLA</strong>-G au niveau du cytotrophoblaste extravilleuxest indépendante du développement embryonnaire et faitpartie intégrante du développement placentaire. En effet, cetteexpression est induite au cours des grossesses extra-utérines etdes môles hydatiformes partielles ou complètes où il pourraits’agir d’un mécanisme d’échappement tumoral à la surveillanceimmunitaire. 29L’infection trophoblastique par l’herpes virus (HSV) ou le cytomégalovirus(CMV) peut être associée à <strong>une</strong> fausse couche spontanée;et donc à <strong>une</strong> perte de tolérance fœto-maternelle, <strong>dans</strong> cescas, il y a perte de l’expression de <strong>HLA</strong>-G à la surface cellulaire. 30,31454XénotransplantationConcernant l’utilisation de <strong>HLA</strong>-G en transplantation, en tantque <strong>molécule</strong> immunomodulatrice contribuant à <strong>une</strong> meilleuretolérance de la greffe, des modèles de xénogreffes ont été étudiéspar différentes équipes. Ainsi, l’équipe de D. Sachs auxEtats-Unis a montré que la transfection de l’ADN génomique de<strong>HLA</strong>-G <strong>dans</strong> <strong>une</strong> lignée cellulaire endothéliale porcine réduisaitsa lyse par des cellules NK polyclonales humaines. 32 Des résultatssimilaires ont été obtenus par l’équipe de T. Mohanakumar auxEtats-Unis. 33,34Les cellules NK ont un rôle prépondérant lors du rejet enxénotransplantation. Dans ces conditions, l’activation des cellulesNK et la cytotoxicité NK-dépendante peuvent être <strong>une</strong> barrière àl’utilisation potentielle d’organes porcins en xénotransplantationhumaine. L’expression de <strong>HLA</strong>-G apparaît donc comme un moyenthérapeutique d’inhiber les cellules NK permettant ainsi de prolongerl’acceptation de la xénogreffe chez le receveur.Etudes ex-vivo en transplantation cardiaqueDans le cadre de la transplantation d’organes humains, <strong>une</strong>étude récente a montré qu’<strong>une</strong> expression de <strong>HLA</strong>-G est induiteaprès transplantation cardiaque au niveau du greffon et <strong>dans</strong> lesérum de certains patients. 35,36 Cette étude a montré initialementla présence de cellules myocardiques <strong>HLA</strong>-G positives <strong>dans</strong> 16%des biopsies avec <strong>une</strong> corrélation entre l’expression ectopique decette <strong>molécule</strong> et la diminution du nombre de rejets aigus dugreffon cardiaque chez ces patients. Par ailleurs, aucun rejet chroniqued’allogreffe n’a été détecté chez les patients <strong>HLA</strong>-G positifs.Ces premiers résultats ont été confirmés par <strong>une</strong> étude longitudinalesur six mois de ces mêmes patients qui présentaient <strong>une</strong>stabilité d’expression de cette <strong>molécule</strong> au cours du temps.Etude en transplantation hépato-rénaleDans notre laboratoire, nous avons également conduit <strong>une</strong>étude sur <strong>une</strong> population de quarante patients ayant reçu <strong>une</strong>transplantation combinée hépatique et rénale du même donneur.Il s’agit d’<strong>une</strong> population particulièrement intéressante carelle présente un taux de rejet aigu du greffon rénal très faible(6%) en comparaison avec des patients simples transplantésrénaux (32,5%). 37, 38 Une des hypothèses relative à la protectionexercée par le greffon hépatique sur un autre organe greffé estle relargage par le greffon hépatique de <strong>molécule</strong>s de classe Isolubles. Nous avons donc étudié, afin de mieux comprendre lesmécanismes de tolérance impliqués <strong>dans</strong> ce modèle de greffe,l’expression de la <strong>molécule</strong> <strong>HLA</strong>-G par immunohistochimie surdes biopsies de greffons hépatiques et rénaux ainsi que parELISA <strong>dans</strong> le sérum des patients. Dans cette population depatients, <strong>une</strong> expression ectopique de la <strong>molécule</strong> <strong>HLA</strong>-G a étéretrouvée <strong>dans</strong> 35% des greffons hépatiques et <strong>dans</strong> 55% desgreffons rénaux. Il existe de façon particulièrement intéressante<strong>une</strong> corrélation entre l’expression de la <strong>molécule</strong> <strong>HLA</strong>-G sur lescellules épithéliales biliaires des greffons hépatiques et l’absencede rejet aigu ou chronique des greffons hépatiques et rénaux. Deplus, des taux très élevés de <strong>HLA</strong>-G soluble ont été retrouvés<strong>dans</strong> le sérum de certains patients.Ces différents résultats démontrent que la <strong>molécule</strong> <strong>HLA</strong>-Gpourrait jouer un rôle immunorégulateur en transplantationd’organe.■ ConclusionLa <strong>molécule</strong> <strong>HLA</strong>-G apparaît clairement aujourd’hui comme<strong>une</strong> <strong>molécule</strong> présentant des propriétés <strong>immunorégulatrice</strong>sNéphrologie Vol. 24 n° 8 2003

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!