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Ostéodystrophie rénale (1) ; diagnostic invasif et non invasif des ...

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<strong>Ostéodystrophie</strong> <strong>rénale</strong> (1) ; <strong>diagnostic</strong> <strong>invasif</strong><strong>et</strong> <strong>non</strong> <strong>invasif</strong> <strong>des</strong> variétés histopathologiquesR. Oprisiu, C. Hottelart, S. Ghitsu, S. Said, P. F. Westeel, Ph. Morinière, N. El Esper,A. Pruna <strong>et</strong> A. FournierService de néphrologie-médecine interne, CHU d’AmiensRésumé • Summary1. L’ostéodystrophie <strong>rénale</strong> est un terme désignant globalementl’ensemble <strong>des</strong> complications phosphocalciques associéesaux altérations du squel<strong>et</strong>te <strong>et</strong> aux calcifications <strong>des</strong> tissusmous qui apparaissent progressivement lors del’aggravation de l’insuffisance <strong>rénale</strong> chronique. Nous enrésumons dans c<strong>et</strong> article les différentes variétés histopathologiques<strong>et</strong> leur approche diagnostique par <strong>des</strong> métho<strong>des</strong>invasives <strong>et</strong> <strong>non</strong> invasives.2. L’ostéite fibreuse est caractérisée par une fibrose médullaireextensive <strong>et</strong> une hyperrésorption ostéoclastique liée à l’hypersécr<strong>et</strong>ionde PTH.3. L’ostéopathie adynamique est essentiellement iatrogène. Elleest due à une suppression exagérée de la sécrétion de PTH, <strong>et</strong>est favorisée par la surcharge aluminique qui inhibe directementl’ostéoblaste. Elle est caractérisée par un taux bas deformation osseuse sans trouble primaire de la minéralisation.Il en résulte que l’épaisseur du tissu ostéoïde est normale oubasse, <strong>et</strong> <strong>non</strong> augmentée comme dans l’ostéomalacie.4. L’ostéomalacie est due à l’intoxication aluminique, à l’insuffisancede vitamine D native, à l’hypocalcémie, l’acidose <strong>et</strong>exceptionnellement à l’hypophosphorémie.5. Le <strong>diagnostic</strong> différentiel entre les diverses variétés histopathologiquespeut être orienté par la clinique, la radiologie <strong>et</strong><strong>des</strong> dosages biochimiques. Seule la biopsie osseuse perm<strong>et</strong>un <strong>diagnostic</strong> de certitude. Elle n’est cependant nécessaire àun traitement approprié que chez les patients ayant étéexposés à l’aluminium, symptomatiques <strong>et</strong>/ou hypercalcémiquespour différencier l’ostéite fibreuse sévère <strong>des</strong> ostéopathiesaluminiques <strong>et</strong> plus particulièrement <strong>des</strong> ostéopathiesmixtes associant hyperremodelage osseux <strong>et</strong> défaut deminéralisation avec augmentation exagérée de l’épaisseurostéoïde. En eff<strong>et</strong> la parathyroïdectomie chirurgicale transformeraces ostéopathies mixtes aluminiques en ostéopathiesaluminiques fracturaires à bas remodelage.Mots clés: Ostéomalacie – Ostéite fibreuse – Ostéopathie adynamique– Insuffisance <strong>rénale</strong> – Biopsie osseuse – Hormoneparathyroïdienne – Marqueurs du remodelage osseux – Déferoxamine.1. Renal osteodystrophy is a general term encompassing all thedisturbances of the phosphocalcic m<strong>et</strong>abolism and theirassociated bone and soft tissue abnormalities, which progressivelyoccur in chronic renal failure. In this article wed<strong>et</strong>ail their main histopathological and <strong>et</strong>iopathogenicaspects as well as their invasive and <strong>non</strong> invasive <strong>diagnostic</strong>approach.2. Osteitis fibrosa is characterized by extensive medullary fibrosisand osteoclastic hyperresorption linked to PTH hypersecr<strong>et</strong>ion.3. Adynamic bone disease is mainly related to iatrogenic oversuppressionof PTH secr<strong>et</strong>ion. It is favored by aluminum overloadwhich directly inhibits the osteoblasts. It is characterizedby a low bone formation rate without primary mineralizationdefect so that the osteoid seam thickness is normal or low, incontrast to osteomalacia in which by definition osteoid thicknessis increased.4. Osteomalacia is mainly due to aluminum intoxication, vitaminD insufficiency, hypocalcemia, acidosis and exceptionallyto hypophosphatemia.5. The differential diagnosis b<strong>et</strong>ween the histopathologicalentities may be oriented on clinical, radiological and biochemicalmeans. Only the bone biopsy can make the diagnosiswith certainty. This latter is however necessary for appropriat<strong>et</strong>reatment only in the patients who have been exposedto aluminum and who are symptomatic or hypercalcemic inorder to distinguish severe osteitis fibrosa from aluminicbone disease, and more particularly from mixed osteopathy.Indeed surgical parathyroidectomy in patients with mixedosteopathy associating bone hyperremodeling and mineralizationdefect with inappropriately thick osteoid seam mayinduce fracturing low turn over aluminic bone disease.Key words: Osteomalacia – Osteitis fibrosa – Adynamic bonedisease – Renal insufficiency – Bone biopsy – Parathyroid hormone– Bone remodeling markers – Deferoxamine.Néphrologie Vol. 21 n° 5 2000, pp. 229-237 229mise au point


mise au point" Abrévations:OM:OF:OPA:! IntroductionLe terme « ostéodystrophie <strong>rénale</strong> » désigne l’ensemble <strong>des</strong>complications osseuses <strong>et</strong> viscérales en rapport avec les perturbationsdu métabolisme phosphocalcique induites par l’insuffisance<strong>rénale</strong>. Les complications ostéoarticulaires de l’amylose àβ2 microglobuline en sont ainsi exclues.Nous avons déjà décrit les mécanismes physiopathologiquesde l’hyperparathyroïdie de l’insuffisance <strong>rénale</strong> 1 qui, en l’absencede traitement préventif efficace, est responsable de la forme histologiqueosseuse la plus fréquente, l’ostéite fibreuse. La prolongationde la vie <strong>des</strong> urémiques grâce à la dialyse a permis initialementune multiplication <strong>des</strong> cas d’ostéites fibreuses sévères.Secondairement, du fait de la contamination du dialysat parl’aluminium <strong>et</strong> de la mise en place de mesures visant à corriger larétention phosphorée <strong>et</strong> l’hypocalcitriolémie impliquées dans lapathogénie de l’hyperparathyroïdie, <strong>des</strong> ostéopathies iatrogènessont apparues. Elles sont dominées par l’ostéomalacie <strong>et</strong> l’ostéopathieadynamique aluminique. Plus rarement, en l’absenced’exposition à l’aluminium, une ostéopathie adynamique <strong>non</strong>aluminique peut survenir essentiellement liée à une correctionexagérée de l’hypersécrétion de parathormone (PTH).Dans un premier article nous présenterons les caractéristiqueshistologiques <strong>et</strong> l’étiopathogénie de ces différentes variétéshistologiques d’ostéopathie <strong>et</strong> discuterons de l’indication dela biopsie osseuse <strong>et</strong> <strong>des</strong> possibilités du <strong>diagnostic</strong> radiologique<strong>et</strong> biochimique.Dans un deuxième article nous discuterons <strong>des</strong> modalitésthérapeutiques chez l’urémique avant le stade de la dialyse, <strong>et</strong>dans un troisième article, de celles-ci chez le dialysé.! Variétés histopathologiques <strong>et</strong> leurétiopathogénie" L’ostéite fibreuse (OF)C’est classiquement l’atteinte osseuse la plus fréquente; ellese caractérise par une accélération du turn-over osseux se traduisantpar un taux de formation osseuse élevé, un important degréde fibrose médullaire <strong>et</strong> une hyperrésorption ostéoclastique.Elle est secondaire à <strong>des</strong> taux plasmatiques de PTH continuellementélevés qui, stimulent à la fois les cellules stromales <strong>des</strong>quellessont issues les ostéoblastes, <strong>et</strong> les précurseurs ostéoclastiquesd’origine monocytaire. 2 Les ostéoclastes sont nombreux <strong>et</strong>hyperactifs, responsables de l’augmentation de la surface derésorption. Les ostéoblastes sont larges (en touche de piano) <strong>et</strong>nombreux expliquant l’augmentation <strong>des</strong> surfaces ostéoblastiques<strong>et</strong> ostéoï<strong>des</strong>. L’épaisseur <strong>des</strong> bordures ostéoï<strong>des</strong> reste normaledu moins lorsqu’on a pris soin de l’ajuster au taux d’appositionosseuse comme le recommande Parfitt M. 3 Le volumeostéoïde est toujours augmenté principalement par l’augmentation<strong>des</strong> surfaces.230ostéomalacieostéite fibreuseostéopathie adynamiqueIR : insuffisance <strong>rénale</strong>BO: biopsie osseusePTH: hormone parathyroïdienneMRO: marqueurs du remodelage osseuxDFO: déferoxamineDes étu<strong>des</strong> biopsiques transversales faites chez <strong>des</strong> urémiquesavant dialyse ayant différents degrés d’insuffisance<strong>rénale</strong> ont montré que ces lésions d’OF étaient précédées par <strong>des</strong>lésions plus discrètes caractérisées le plus souvent par un taux deformation osseuse normal <strong>et</strong> une discrète augmentation de lafibrose <strong>et</strong>/ou de la résorption ostéoclastique <strong>et</strong>/ou <strong>des</strong> surfacesostéoblastiques. On parle alors de lésions légères ou «mildlesions».Pour la définition <strong>des</strong> différents paramètres histomorphométriques,leur détermination, leurs valeurs normales <strong>et</strong> pathologiquesdans les différentes variétés d’ostéopathie nous renvoyonsle lecteur à notre mise au point de l’EMC. 3Rappelons que l’évaluation <strong>des</strong> paramètres histodynamiquesnécessite un double marquage préalable de l’os par la tétracycline.Pour cela on utilise habituellement la ledermycine per osdonnée à deux reprises à la dose de 2 cp à 150 mg par jour toutd’abord pendant deux jours, puis, après un intervalle libre dedouze jours, pendant quatre jours, la biopsie osseuse transiliaqueétant réalisée 2-3 jours plus tard. La tétracycline se déposantsur le front de calcification <strong>et</strong> donnant une fluorescence, ladistance entre le milieu <strong>des</strong> deux ban<strong>des</strong> fluorescentes représentel’épaisseur d’os minéralisé pendant le temps écoulé entreles deux marquages. C<strong>et</strong>te distance divisée par douze joursdonne la vitesse de minéralisation ou « mineral apposition rate »(MAR). Le taux de formation osseuse est obtenu en multipliant leMAR par l’étendue <strong>des</strong> surfaces marquées à la tétracycline.Suivant les auteurs c<strong>et</strong>te étendue est calculée en prenant soituniquement les surfaces doublement marquées, soit les surfacesdoublement marquées <strong>et</strong> la moitié <strong>des</strong> surfaces simplement marquées,soit encore les surfaces doublement marquées <strong>et</strong> la totalité<strong>des</strong> surfaces simplement marquées. Les unités habituellementutilisées sont en µm 3 /µm 2 /jour. Les valeurs normales de cestaux dans les populations de référence sont variables suivant lemode de calcul, la race, le sexe <strong>et</strong> l’âge 4 .Les taux plasmatiques élevés de PTH s’expliquent par troismécanismes cellulaires: une augmentation de la sécrétion individuelle<strong>des</strong> cellules parathyroïdiennes parallèlement à leur hypertrophie;une augmentation du pourcentage <strong>des</strong> cellules activementsécrétrices, 5 <strong>et</strong> une augmentation de leur nombre total dufait d’une prolifération insuffisamment contrebalancée parl’apoptose, responsable de l’hyperplasie <strong>des</strong> glan<strong>des</strong> parathyroïdiennes.6 Ces mécanismes cellulaires sont stimulés par <strong>des</strong> facteursautocrines <strong>et</strong> paracrines <strong>et</strong> par cinq principaux facteurs systémiquespouvant être médicalement contrôlés: l’hypocalcémie,la rétention phosphorée avant même que n’apparaisse l’hyperphosphorémie,l’hypocalcitriolémie, la baisse relative de la 25OHvitamine D <strong>et</strong> l’acidose. A l’opposé ils sont freinés par la surchargealuminique, l’hyperglycémie <strong>et</strong> le déficit en œstrogène. 1L’action de la PTH sur l’os est médiée par son récepteurostéoblastique <strong>et</strong> est modulée par l’action de facteurs de croissancelocaux comme les insuline like growth factors (IGF), <strong>et</strong>leur binding protéines, les macrophages <strong>et</strong> granulocytesmacrophagescolony stimulating factors (M-CSF, GMCSF),l’oncostatine, l’osteogenic protein I <strong>et</strong> diverses autres cytokinesNéphrologie Vol. 21 n° 5 2000


<strong>et</strong> leurs inhibiteurs comme l’ostéoprotégérine <strong>et</strong> son ligand. 2 Cesdifférents facteurs sont souvent stimulés à <strong>des</strong> degrés divers aucours de l’urémie avant dialyse, <strong>et</strong> souvent encore plus au coursde la dialyse suivant <strong>des</strong> degrés variables en fonction de la biocompatibilité<strong>des</strong> membranes. De plus, la PTH peut stimuler l’expressiondu messager ARN <strong>et</strong> la production de la protéine dediverses cytokines ou de leur récepteur notamment l’interleukine6 (IL-6), <strong>et</strong> le récepteur de l’IL-2, ou de facteurs de croissancecomme les IGF <strong>et</strong> leur binding protéines inhibitrices. Enfin le calcitriolpeut interférer avec ces différents facteurs <strong>et</strong> leur récepteurs<strong>et</strong> inversement. Il diminue notamment l’expression durécepteur de la PTH/PTHrP (surtout quand il est donné en bolus)expliquant l’induction d’ostéopathies adynamiques <strong>et</strong> de r<strong>et</strong>ardsde croissance chez l’enfant.Ces facteurs sont synthétisés par les cellules d’origine sanguineou stromale ainsi que par les ostéoblastes (IL-1, TNF-α <strong>et</strong>IL-6) <strong>et</strong> même les ostéoclastes (IL-6). D’après <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> faitesprincipalement in vitro, les facteurs qui stimulent la résorptionsont l’IL-1, le TNF-α, l’IL-6, l’Il-11, l’EGF, le TGF-α, le M-CSF <strong>et</strong> leGMCSF alors que ceux qui l’inhibent sont principalement le TGF-β,les interférons, l’oncostatine M <strong>et</strong> l’IL-4. Les cytokines quiinfluencent la formation osseuse sont principalement l’IGF-I, leTGF-β <strong>et</strong> les morphoprotéines osseuses liées ou <strong>non</strong> aux prostaglandines.Le rôle exact de leur modification dans l’expression dela sévérité de l’ostéite fibreuse ou la survenue de son contraire, àsavoir l’ostéopathie adynamique, n’est pas encore connue maisfait l’obj<strong>et</strong> d’une intense recherche grâce notamment à la techniqued’hybridation in situ. 7, 8Signalons que la carence en œstrogène freine la sécrétion dePTH mais potentialise l’action résorptive osseuse de celle-ci. 2" L’ostéomalacieL’ostéomalacie est caractérisée par une augmentation considérabledu volume ostéoïde <strong>non</strong> seulement par augmentation<strong>des</strong> surfaces mais aussi par augmentation de l’épaisseur <strong>des</strong> borduresostéoï<strong>des</strong>. De fait elle est due à un défaut primaire deminéralisation qui reste prédominant sur celui de la formation,celle-ci restant normale ou le plus souvent diminuée. Colorées enrouge par la coloration de Goldner ces bordures ostéoï<strong>des</strong> donnentun aspect très caractéristique. La vitesse de minéralisationest diminuée comme en témoigne la fusion <strong>des</strong> deux marquagesà la tétracycline. Les colorations de l’aluminium (acide aurin-tricarboxylique<strong>et</strong> solochrome azurine acide) sont positives sur plusde 25% <strong>des</strong> interfaces os ostéoïde/os calcique en cas d’ostéomalaciealuminique.Les deux facteurs principaux d’ostéomalacie chez l’insuffisantrénal sont la carence en vitamine D <strong>et</strong> l’intoxication à l’aluminium.3 D’autres facteurs peuvent intervenir à savoir l’acidose,l’hypocalcémie 9 <strong>et</strong> l’accumulation de substances toxiques du faitde l’insuffisance <strong>rénale</strong> comme les pyrophosphates, le fluor <strong>et</strong> lestrontium. 10 Ces autres facteurs expliquent que même en l’absenced’intoxication aluminique, une ostéomalacie puisse se voirsous forme de stries de Looser-Milkmann <strong>non</strong> seulement pour<strong>des</strong> concentrations plasmatiques de 25OH vitamine D inférieuresà 10 ng/ml (25 nmol/l) comme chez le <strong>non</strong> insuffisant rénal, maismême pour <strong>des</strong> concentrations allant de 10 à 16 ng/ml(40 nmol/l). 11 Quant à l’ostéomalacie aluminique elle se rencontresurtout en cas d’intoxication massive par le dialysat maispeut néanmoins se voir en cas de prise prolongée de fortes dosesde complexant aluminique du phosphore. Signalons que l’hypophosphorémieen l’absence d’excès de complexant du phosphorepeut se voir exceptionnellement chez l’insuffisant rénal encas de malabsorption ou d’anorexie mentale <strong>et</strong> contribuer ainsi àune ostéomalacie même en l’absence de carence en vitamine Dou intoxication à l’aluminium." L’ostéopathie mixteC’est un aspect histologique décrit par Sherrard 12 <strong>et</strong> classédans les ostéopathies à remodelage élevé. Elle est parfois considéréecomme une association d’ostéite fibreuse <strong>et</strong> d’ostéomalacie,alors même que le critère diagnostique spécifique de c<strong>et</strong>tedernière entité (augmentation de l’épaisseur ostéoïde pour uncertain taux ajusté d’apposition osseuse) n’est pas forcémentrespecté (Sherrard prenant uniquement l’augmentation duvolume ostéoïde comme critère d’ostéomalacie). Néanmoins c<strong>et</strong>aspect se rencontre souvent en cas d’ostéite fibreuse parathyroïdienneinitiale <strong>et</strong> survenue secondaire d’intoxication aluminique.Le taux de formation osseuse est habituellement élevé, <strong>et</strong> <strong>non</strong>bas comme en cas d’ostéomalacie pure." L’ostéopathie adynamique (OPA)Elle s’oppose à l’ostéite fibreuse avec laquelle elle ne peutpas coexister car elle se définit par une diminution du taux deformation osseuse aboutissant à une moindre production d’ostéoïdepar les ostéoblastes, alors que le processus secondaire deminéralisation est réduit de façon proportionnelle, de sorte quel’épaisseur <strong>des</strong> bordures ostéoï<strong>des</strong> y est toujours normale voirediminuée. L’aspect histologique est caractérisé par une raréfaction<strong>des</strong> travées osseuses <strong>et</strong> par <strong>des</strong> surfaces osseuses sans activitéostéoclastique ni ostéoblastique.Sa principale étiologie était l’intoxication aluminique.Celle-ci peut être affirmée par une coloration spécifique <strong>des</strong>dépôts d’aluminium sur la biopsie osseuse.Certains auteurs comme Hercz <strong>et</strong> coll. 12 ont considéré quel’on ne peut parler d’OPA aluminique que lorsque la surface positivepour l’aluminium dépasse 25%. Ce seuil a cependant étépris arbitrairement car correspondant aux premiers cas d’OPAaluminique rencontrés lors de la biopsie osseuse de mala<strong>des</strong>symptomatiques très intoxiqués par l’aluminium par la contaminationdu dialysat. Cependant les mêmes auteurs ont montréque, indépendamment du degré de freination parathyroïdienne,la prévalence <strong>des</strong> hypercalcémies était proportionnelle à l’étendue<strong>des</strong> surfaces aluminiques même lorsque celle-ci était en <strong>des</strong>sousdu seuil de 25%, démontrant ainsi le rôle propre de l’aluminiumdans la survenue <strong>des</strong> hypercalcémies. De plus, au coursd’un suivi de cinq ans, ces mêmes mala<strong>des</strong> (avec moins de 25%de surface positive pour l’aluminium) commençaient à devenirde plus en plus symptomatiques <strong>et</strong> à faire <strong>des</strong> fractures alorsmême que la prise d’Al(OH)3 avait été diminuée ou interrompue13 démontrant ainsi le mauvais pronostic à long terme dec<strong>et</strong>te ostéopathie aluminique. Ceci s’oppose au caractère asymptomatique<strong>et</strong> <strong>non</strong> hypercalcémiant de l’ostéopathie adynamique<strong>des</strong> patients jamais exposés à l’aluminium du bain ou <strong>des</strong>complexants du phosphore comme les mala<strong>des</strong> d’Amiens depuisNéphrologie Vol. 21 n° 5 2000 231mise au point


1980. 14,15 Selon Sebert <strong>et</strong> coll. 16 la présence histologique d’aluminiumn’est même pas nécessaire pour incriminer la responsabilitéde l’aluminium dans la pathogénie de l’ostéopathie adynamique,car chez <strong>des</strong> dialysés exposés pendant deux ans à defaibles doses d’aluminium mais n’ayant aucune trace histologiqued’aluminium, ils ont pu r<strong>et</strong>rouver une corrélation négativeentre leur taux de formation osseuse <strong>et</strong> leurs concentrationsplasmatique <strong>et</strong> osseuse en aluminium, après correction statistiquede l’eff<strong>et</strong> de la PTH. Avec l’équipe de de Broe 17 il faut signalerpar ailleurs que les conséquences d’une surcharge mêmemodérée en aluminium pourraient être renforcées par la carenceen fer induite par l’érythropoïétine en favorisant l’accumulationde l’aluminium dans les parathyroï<strong>des</strong> <strong>et</strong> les ostéoblastes, favorisantainsi l’ostéopathie adynamique.En dehors de l’exposition à l’aluminium, d’autres facteursinterviennent pour s’opposer à l’action remodelante de la PTHchez l’urémique:• le rétro-contrôle négatif de la synthèse <strong>des</strong> récepteurs de laPTH par l’urémie 18 ainsi que par le blocage de ces récepteurspar les fragments C terminaux inactifs de la PTH, <strong>et</strong> en particulierle fragment 7-84. 19• Les facteurs qui inhibent la résorption ostéoclastique <strong>et</strong> l’eff<strong>et</strong>hypercalcémiant de la PTH 7 qu’ils soient locaux(monoxyde d’azote) ou systémiques (hyperphosphatémie,hypocalcitriolémie, hypercalcitoninémie, <strong>et</strong> facteur inhibiteur<strong>des</strong> ostéoclastes ou ostéoprotégérine).• Les facteurs inhibant la formation osseuse qu’ils soient systémiquescomme l’acidose, la toxine inhibitrice <strong>des</strong> ostéoblastes,la correction excessive de l’hypocalcitriolémie, oulocaux comme l’excès d’IL-1, IL-4, IL-11 ou le déficit en antagonistes<strong>des</strong> récepteurs de l’IL-1 <strong>et</strong> en protéine I ostéogénique.8Ces facteurs contribuent à l’apparition <strong>des</strong> formes <strong>non</strong> aluminiquesd’OPA. Celles-ci apparaissent cependant essentiellementdues à une hypoparathyroïdie relative qui peut être ellemêmefavorisée par le diabète <strong>et</strong> la ménopause. De plus, l’OPAest favorisée par l’âge avancé, la prise antérieure de corticoï<strong>des</strong><strong>et</strong> l’hypothyroïdie (fig. 1).! Diagnostic <strong>invasif</strong> par la biopsieosseuseSeule la biopsie osseuse (BO) perm<strong>et</strong> de préciser avec certitudele <strong>diagnostic</strong> histologique de l’ostéopathie. En accord avecMucsi <strong>et</strong> Hercz 20 nous pensons cependant qu’elle n’est vraimentjustifiée qu’en cas de manifestations symptomatiques de l’ostéopathie<strong>et</strong> d’une exposition antérieure à l’aluminium. 4• En eff<strong>et</strong>, lorsque les patients présentent une symptomatologiefonctionnelle à type de douleurs osseuses ou articulaires, de fractures,de myopathie proximale, de syndrome hypercalcémique(nausées, vomissements, confusion, troubles psychiatriques) oude calcifications vasculaires diffuses, ces symptômes peuventêtre aussi bien rattachés à une hyperparathyroïdie, à une amyloseà β2 microglobuline qu’à une ostéopathie aluminique. Leurtraitement étant totalement différent, il est nécessaire de les distingueravec certitude car un mauvais choix thérapeutique pourraitavoir <strong>des</strong> conséquences désastreuses. En eff<strong>et</strong>, la parathyroïdectomieaggrave les ostéopathies aluminiques, <strong>et</strong> le traitementmise au pointFig. 1 : Intégration <strong>des</strong> mécanismes conduisant à l’hyperparathyroïdie <strong>et</strong> aux différentes variétés histopathologiques d’ostéodystrophie <strong>rénale</strong>.232Néphrologie Vol. 21 n° 5 2000


mise au pointL’OF reste longtemps asymptomatique; les douleurs osseusesainsi que les fractures favorisées par l’amincissement <strong>des</strong> corticalessont rares; les calcifications métastatiques peuvent êtreresponsables du syndrome de l’œil rouge, d’un prurit intense,d’accès de pseudo-goutte. Dans les formes sévères d’hyperparathyroïdie,on peut voir <strong>des</strong> doigts en bagu<strong>et</strong>tes de tambour par<strong>des</strong>truction <strong>des</strong> phalanges distales, <strong>des</strong> ruptures tendineuses, <strong>et</strong>exceptionnellement une calciphylaxie avec nécrose cutanée <strong>des</strong>extrémités. L’ostéomalacie se présente le plus fréquemment sousla forme d’une myopathie proximale <strong>des</strong> membres inférieursavec <strong>des</strong> douleurs dans les hanches <strong>et</strong> une démarche de canard;l’OPA <strong>non</strong> aluminique reste souvent asymptomatique, <strong>et</strong> l’intoxicationaluminique, qu’elle soit responsable d’une ostéomalacieou d’une OPA, se révèle volontiers par <strong>des</strong> douleurs ostéo-articulaires,<strong>des</strong> fractures du squel<strong>et</strong>te axial (côtes, vertèbres) ainsi quepar <strong>des</strong> fractures <strong>des</strong> métatarsiens dites « de fatigue »." Diagnostic radiologiqueRadiologie standardPour le clinicien, le <strong>diagnostic</strong> de l’ostéopathie repose en pratiquecourante sur la radiographie standard, car bien que <strong>des</strong>étu<strong>des</strong> comparatives entre radiographie standard <strong>et</strong> BO aientmontré que la radiographie reste un moyen diagnostique peusensible, certains signes peuvent aider à orienter le clinicien versle type de l’ostéopathie.Ainsi, l’OF se révèle principalement par une résorption souspériostéeintéressant préférentiellement le bord radial <strong>des</strong> phalanges,les extrémités claviculaires <strong>et</strong> la symphyse pubienne, lesarticulations sacro-iliaques. Un amincissement de la corticale <strong>des</strong>os longs <strong>et</strong> une densification <strong>des</strong> plateaux vertébraux responsabled’un aspect en « maillot de rugby » de la colonne vertébrale,ou encore <strong>des</strong> calcifications métastatiques périarticulaires,vasculaires <strong>et</strong> plus rarement viscérales peuvent également se voir.L’ostéomalacie est essentiellement diagnostiquée par la présencede stries de Looser Milkman préférentiellement sur lesbranches ischio-pubiennes, la corticale sous-trochantérienne dufémur, les piliers de l’omoplate <strong>et</strong> les côtes <strong>et</strong> parfois par unedéformation du bassin en cœur de cartes à jouer.L’OPA aluminique se traduit par <strong>des</strong> signes <strong>non</strong> spécifiquesde déminéralisation diffuse, <strong>des</strong> fractures localisées du squel<strong>et</strong>teaxial, <strong>et</strong> <strong>des</strong> calcifications périarticulaires <strong>et</strong> vasculaires.L’OPA <strong>non</strong> aluminique n’a pas de traduction radiologiquecertaine bien que de rares étu<strong>des</strong> aient rapporté une prévalenceplus élevée de calcifications métastatiques en CAPD lorqu’undialysat à 1,75 mmol/l est utilisé entraînant une hypercalcémiechronique modérée. 15La scintigraphie osseuse, montre une discrétion de la fixationosseuse en cas d’ostéopathie aluminique à bas remodelage <strong>et</strong>inversement une hyperfixation diffuse de l’ensemble du squel<strong>et</strong>teavec prédominance pour les régions riches en os trabéculaire(vertèbres <strong>et</strong> les articulations) en cas d’OF pure sévère.234La densitométrie osseuseRéalisée le plus souvent par absorptiométrie à rayons X àdouble énergie (DEXA) <strong>et</strong> plus rarement par tomographie axialequantitative (TAQ), la densitométrie osseuse n’est pas un outilpour le <strong>diagnostic</strong> de la variété d’ostéopathie, mais perm<strong>et</strong>l’évaluation <strong>et</strong> le suivi du degré d’ostéopénie de façon plus préciseque la radiographie standard <strong>et</strong> la biopsie osseuse, c<strong>et</strong>tedernière technique étant très dépendante de l’erreur d’échantillonnage.Il faut toutefois signaler qu’en cas d’hyperparathyroïdiesévère, l’ostéopénie prédomine au niveau <strong>des</strong> os constituésessentiellement d’os cortical comme la jonction du tiersinférieur <strong>et</strong> moyen du radius alors que les os riches en os trabéculairecomme les vertèbres <strong>et</strong> le radius ultradistal gardent unebonne densité. A l’inverse la densité osseuse vertébrale est fortementdiminuée dans les ostéopathies adynamiques aluminiques.15 Le principal avantage de la TAQ sur la DEXA est dedonner une véritable densité osseuse indépendante <strong>des</strong> calcifications<strong>des</strong> tissus mous se trouvant sur le traj<strong>et</strong> <strong>des</strong> rayons X dela DEXA. Elle a l’inconvénient d’entraîner une plus forte irradiationque la DEXA.Une étude récente du groupe de Parfitt 23 a permis d’expliquerle substratum histopathologique de la diminution de ladensité osseuse en cas d’ostéite fibreuse <strong>et</strong> d’ostéomalacie aluminiqueen déterminant sur les biopsies osseuses à la fois levolume osseux minéralisé <strong>et</strong> ostéoïde <strong>et</strong> la porosité <strong>et</strong> en comparantces données à la densitométrie au tiers inférieur <strong>et</strong> moyendu radius <strong>et</strong> à l’épaisseur corticale <strong>des</strong> phalanges dans deuxgroupes de vingt patients. Ce travail a montré que le volume del’os minéralisé cortical était diminué de 45% dans les deuxgroupes par augmentation de la résorption endocorticale alorsque celui de l’os trabéculaire était augmenté de 36% en casd’OF <strong>et</strong> diminué de 9% en cas d’ostéomalacie, le déficit combinépour les deux variétés de tissu osseux étant de – 40% pour l’ostéomalacie.La diminution de la densité minérale osseuse (- 2 Zscore) <strong>et</strong> de l’épaisseur <strong>des</strong> corticales <strong>des</strong> phalanges étaient comparablesdans les deux groupes. Un travail antérieur de cegroupe portant sur <strong>des</strong> ostéomalacies par pure carence en vitamineD d’origine gastro-intestinale ayant montré que l’amincissement<strong>des</strong> corticales n’était pas corrigé par la correction à longterme de la carence, laisse penser que chez l’insuffisant rénalune intervention thérapeutique efficace ne pourra augmenter ladensité osseuse au maximum que de 10% en cas d’OF en réduisantles espaces de remodelage <strong>et</strong> le tissu ostéoïde médullaire <strong>et</strong>de 30% en cas d’ostéomalacie en raison de l’importance plusconsidérable de tissu ostéoïde qui peut être à nouveau calcifié.C<strong>et</strong> amincissement <strong>des</strong> corticales par résorption endocorticaleest à m<strong>et</strong>tre sur le compte de l’hyperparathyroïdie qui existe évidemmenten cas d’OF mais qui a aussi toujours préexisté en casd’ostéomalacie, expliquant l’abondance du tissu ostéoïde quisecondairement n’a pas été minéralisé du fait de la carence envitamine D, de l’hypocalcémie <strong>et</strong> de l’acidose <strong>et</strong> dans le passé del’intoxication aluminique. C<strong>et</strong>te notion souligne l’importance dela précocité avec laquelle les mesures préventives de l’hyperparathyroïdiedoivent être prises." Diagnostic biochimiqueExamens de routineComme nous l’avons déjà précisé, certains dosages plasmatiquescourants peuvent orienter le <strong>diagnostic</strong> d’ostéopathie <strong>et</strong>doivent être systématiquement réalisés lors du suivi médical <strong>des</strong>insuffisants rénaux: calcémie, phosphorémie, protidémie, bicarbonatémie,phosphatases alcalines totales. A ces examens deroutine il faut rajouter (avec <strong>des</strong> indications <strong>et</strong> <strong>des</strong> fréquencesvariables) la détermination de l’aluminémie, du taux plasmatiquede 25OH vitamine D, de la PTH intacte <strong>et</strong> <strong>des</strong> nouveaux mar-Néphrologie Vol. 21 n° 5 2000


queurs du remodelage osseux. Le dosage de la magnésémien’est le plus souvent pas indispensable sauf chez le dialysé si onutilise <strong>des</strong> complexants du phosphore à base de magnésium,comme le carbonate <strong>et</strong> l’hydroxyde de magnésium.Aluminium plasmatiqueSon dosage est à pratiquer essentiellement chez les patientsdialysés à la recherche d’une éventuelle exposition à l’aluminiumsoit par contamination de l’eau du dialysat par le sulfate d’aluminiumen cas de traitement défectueux par osmose inverse oudéionisation, soit par les complexants aluminiques du phosphore.Son interprétation nécessite l’évaluation de la ferritinémie,car la déplétion ferrique (mesurée par une ferritinémie< 100 ng/ml) peut entraîner une augmentation de l’aluminémi<strong>et</strong>andis que la surcharge ferrique (ferritinémie > 800) peut s’accompagnerd’une accumulation osseuse sévère d’aluminiummalgré une aluminémie < 30 µg/l. 17,21 Nous avons vu au paragrapheprécédent dans quelles circonstances ce dosage devaitconduire à un test à la déferoxamine <strong>et</strong> l’interprétation de cedernier.Le dosage de la 25OH vitamine D plasmatiqueBien que le calcitriol soit le métabolite actif de la vitamine Dle plus puissamment hypercalcémiant <strong>et</strong> hyperphosphatémiant,sa demi-vie courte (quelques heures) rend l’interprétation de sestaux difficile surtout pour surveiller notamment un traitementpar les dérivés 1α hydroxylés de la vitamine D. La demi-vie plasmatiquebrève de la vitamine D native (quelques heures également)ne perm<strong>et</strong> pas <strong>non</strong> plus d’utiliser son dosage pour apprécierl’état de réplétion en vitamine D. Aussi ce dernier est-ilessentiellement apprécié par le dosage plasmatique de la 25OHvitamine D dont la demi-vie est longue (2-3 semaines). Cedosage n’a pas de valeur pour le <strong>diagnostic</strong> de la variété d’ostéodystrophie<strong>rénale</strong> mais a une grande importance thérapeutiquecar sa diminution est un facteur de risque majeur, indépendantdu calcitriol, à la fois de l’hyperparathyroïdie <strong>et</strong> de la survenue delésions radiologiques d’ostéomalacie. 11Alors que les fourch<strong>et</strong>tes de référence <strong>des</strong> taux de 25OH vitamineD sont variables avec les populations en fonction de leurexposition cutanée au soleil (<strong>et</strong> donc de la latitude, de la saison <strong>et</strong><strong>des</strong> coutumes vestimentaires) <strong>et</strong> de leurs habitu<strong>des</strong> alimentaires(richesse en produits laitiers, vian<strong>des</strong>, poissons, œufs), le taux optimalde 25OH vitamine D que l’on peut proposer chez l’insuffisantrénal se situe à la limite supérieure de la population de référence<strong>des</strong> pays tempérés en fin d’été soit (40 ng/ml ou 100 nmol/l). 11Rappelons que même en l’absence d’insuffisance <strong>rénale</strong> <strong>des</strong>taux inférieurs à 10 ng/ml (25 mmol/l) peuvent être responsablesd’ostéomalacie <strong>et</strong> que <strong>des</strong> taux inférieurs à 16 ng/ml (40 nmol/l)peuvent être responsables d’hyperparathyroïdie. 24PTH intacte plasmatiqueLa PTH, dont les eff<strong>et</strong>s peuvent être modulés par <strong>des</strong> facteursde croissance locaux <strong>et</strong> <strong>des</strong> cytokines, est le principal déterminantdu remodelage osseux. Aussi sa valeur pour le <strong>diagnostic</strong> dela nature de l’ostéopathie a-t-elle été bien étudiée.La demi-vie de la PTH intacte est courte, de quelquesminutes, en raison de son rapide catabolisme hépatique. Sestaux plasmatiques reflètent plus exactement son niveau <strong>des</strong>écrétion que les taux <strong>des</strong> fragments <strong>des</strong> régions C terminale <strong>et</strong>moyenne qui s’accumulent dans l’insuffisance <strong>rénale</strong> en raisond’une diminution de leur catabolisme rénal. La variabilité plusgrande <strong>des</strong> taux de PTH intacte impose cependant <strong>des</strong> mesuresrépétées avant de prendre <strong>des</strong> décisions.Son dosage se pratique par <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> radio-immunométriquesou immuno-chémoluminométriques utilisant deux anticorpsqui prennent la molécule en sandwich (après prélèvementsur EDTA pour protéger sa stabilité); 25 ces métho<strong>des</strong> remplacentactuellement les dosages <strong>des</strong> fragments <strong>des</strong> régions C terminale<strong>et</strong> moyenne moins sensibles pour la différenciation de la variétéhistologique de l’ostéopathie urémique. 25 L’interprétation <strong>des</strong>taux de PTH intacte pour prédire le remodelage osseux doitcependant tenir compte <strong>des</strong> paramètres suivant:1. la nature du dosage de PTH « intacte »;2. chez le dialysé, de l’existence d’une exposition antérieure à l’aluminium<strong>et</strong> de la modalité de dialyse (hémodialyse ou DPCA);3. chez l’insuffisant rénal <strong>non</strong> encore dialysé, du degré de soninsuffisance <strong>rénale</strong>;4. l’existence d’un traitement par les dérivés 1α hydroxylés, surtoutquand ils sont donnés en bolus intermittents.1. Rôle de la nature du dosage de la PTH dite «intacte»Grâce à <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> en HPLC, l’équipe canadienne de Lepage<strong>et</strong> coll. 26 a montré que trois <strong>des</strong> kits du commerce les plus souventutilisés pour doser la PTH dite « intacte », les kits <strong>des</strong> laboratoiresNichols, INCSTAR <strong>et</strong> DSL ne dosaient pas seulement la PTH1-84 mais aussi <strong>des</strong> fragments C terminaux, en particulier 7-84.A l’opposé le kit Biosource utilisant les anticorps de Bouillon 27 nedose pas le fragment 7-84. Ceci explique que ce dosage a unefourch<strong>et</strong>te de valeurs normales n<strong>et</strong>tement plus basse de 3-30pg/ml (communication personnelle) alors que les autres kits donnentune fourch<strong>et</strong>te de 10 à 55 voire 65 pg/ml. C’est pourquoi ilest toujours préférable dans l’estimation d’une fourch<strong>et</strong>te dePTH intacte optimale au cours de l’insuffisance <strong>rénale</strong> de l’exprimeren « limite supérieure de la normale » (LSN).*2. Rôle chez le dialysé d’une exposition antérieure à l’aluminium<strong>et</strong> <strong>des</strong> modalités de dialyseChez les dialysés ayant été exposés à l’aluminium, mêmelorsque c<strong>et</strong>te exposition n’a été que modérée par les complexantsaluminiques du phosphore <strong>et</strong> que moins de 25% <strong>des</strong>surfaces osseuses sont positives pour l’aluminium comme dans laplus grande série de la littérature publiée par Wang <strong>et</strong> coll., 28 lestaux de PTH perm<strong>et</strong>tant de prédire raisonnablement l’ostéïtefibreuse sont supérieurs à quatre fois la LSN pour les hémodialysés<strong>et</strong> six fois c<strong>et</strong>te limite pour les dialysés péritonéaux, alors queceux qui prédisent l’ostéopathie adynamique sont inférieurs àdeux fois la LSN, le taux de formation osseuse normale étantassocié à <strong>des</strong> taux entre deux <strong>et</strong> quatre fois la LSN. Nous avonsvu dans le paragraphe précédent que D’Haese <strong>et</strong> coll. prenaientmême le seuil de 650 pg de PTH intacte soit plus de dix fois la* Il est intéressant de remarquer que le nouveau dosage de PTH intacte <strong>des</strong>laboratoires scantibodies (la whole PTH) a les mêmes caractéristiques quecelui de Biosource (John M., <strong>et</strong> al. J Clin Endocrin M<strong>et</strong>ab 1999, 84: 4287-90).Néphrologie Vol. 21 n° 5 2000 235mise au point


mise au pointLSN pour diagnostiquer l’ostéïte fibreuse. Qi <strong>et</strong> coll. 29 prennentde leur côté un taux > 450 pg/ml pour affirmer l’OF <strong>et</strong> considèrentque la prédiction de la variété histologique est impossiblequand la PTH intacte est entre 65 <strong>et</strong> 450 pg/ml.A l’opposé, lorsque les patients n’ont jamais été exposés àl’aluminium (comme les mala<strong>des</strong> d’Amiens depuis 1980), lestaux de PTH intacte correspondant à un taux de formationosseuse élevée sont tous supérieurs à deux fois la LSN, alors que<strong>des</strong> taux de PTH inférieure à une fois la LSN diagnostiquent l’ostéopathieadynamique avec une sensibilité de 83% <strong>et</strong> une spécificitéde 100%. En eff<strong>et</strong> un patient avec une formation osseusenormale mais une discrète résorption peut avoir <strong>des</strong> taux de PTH1-84 normaux 27 (fig. 3).La raison pour laquelle la surcharge aluminique élève le seuilpour lequel la PTH augmente le turn-over osseux réside dans lefait que l’aluminium a une action propre inhibitrice sur l’activité<strong>des</strong> ostéoblastes.Comme dans la série d’Amiens 30 <strong>des</strong> taux normaux de PTHintacte vraie étaient associés dans cinq cas sur sept à une ostéopathieadynamique on peut en déduire que l’urémie per se, indépendammentde toute exposition aluminique peut induire unerésistance de l’os à l’eff<strong>et</strong> remodelant de la PTH chez 70%d’entre eux, alors que chez 30% d’entre eux il peut induire aucontraire une potentialisation de son eff<strong>et</strong> résorptif mais sans stimulationde la formation osseuse. Ces variations individuelless’expliquent sans doute par les multiples facteurs locaux quimodulent l’action osseuse de la PTH.Comme le montre la figure 3 on peut estimer que les tauxoptimaux de PTH intacte (car correspondant à un remodelageosseux normal) se situent approximativement entre une <strong>et</strong> deuxfois la limite supérieure de la normale avec le kit Biosource. 30Nous avons pu vérifier que c<strong>et</strong>te fourch<strong>et</strong>te de PTH était égalementvalable avec le kit Magic de Chiron Diagnostics Corporationà condition de l’exprimer en limite supérieure de la normale,c<strong>et</strong>te fourch<strong>et</strong>te correspond en eff<strong>et</strong> à celle qui est associée à lamoindre prévalence d’hypercalcémie, hyperphosphorémie, decalcifications métastatiques <strong>et</strong> à la moindre diminution de ladensité du radius. 153. Chez l’insuffisant rénal <strong>non</strong> encore dialysé, en revoyant lesrares séries de la littérature perm<strong>et</strong>tant une confrontation <strong>des</strong>taux de PTH intacte (dosée le plus souvent avec le kit Allegro)avec l’aspect histomorphométrique osseux, nous avons proposécomme valeur optimale de PTH intacte <strong>des</strong> fourch<strong>et</strong>tes croissantesavec le degré de l’insuffisance <strong>rénale</strong>: 4– entre 0,5 <strong>et</strong> 1 fois la limite supérieure de la normale pour uneclairance de la créatinine entre 30 <strong>et</strong> 60 ml/min;– entre 1 <strong>et</strong> 2,5 fois c<strong>et</strong>te limite pour une clairance entre 10 <strong>et</strong>30 ml/min;– entre 2 <strong>et</strong> 3 fois la limite supérieure de la normale au stadede l’insuffisance <strong>rénale</strong> préterminale.C<strong>et</strong>te croissance <strong>des</strong> taux optimaux de PTH avec la sévéritéde l’urémie s’explique probablement à la fois par la rétention defragments C terminaux qui <strong>non</strong> seulement sont dosés avec leskits censés ne doser que la PTH intacte, mais qui de plus bloquentl’eff<strong>et</strong> hypercalcémiant de la PTH 19 <strong>et</strong> par la rétention <strong>des</strong>ubstances toxiques telles que le facteur inhibiteur de l’ostéoblaste(l’ostéoblast inhibiting factor) qui augmente la résistancede l’os urémique à l’action remodelante de la PTH. Ce dernierphénomène explique que les taux optimaux soient légèrement236Fig. 3 : Taux optimaux de la PTH chez les dialysé <strong>non</strong> exposé à l’aluminiumentre 30 <strong>et</strong> 60 pg/ml soit une <strong>et</strong> deux fois la limite supérieurede la normalité.Fourch<strong>et</strong>te de normalité du kit Biosource utilisant l’anticorps deBouillon qui ne reconnaît pas les fragments 7-84 de la PTH dosantainsi seulement la PTH 1-84: 3-30 pg/ml (figure réalisée à partir <strong>des</strong>données de Cohen Solal <strong>et</strong> coll. 27 ).plus élevés au stade de l’insuffisance <strong>rénale</strong> préterminale qu’endialyse, car ce facteur est dialysable. 44. L’existence d’un traitement par les dérivés 1α hydroxylés de lavitamine D est un dernier élément à prendre en considérationdans la détermination <strong>des</strong> taux de PTH optimaux chez l’insuffisantrénal, surtout s’ils sont administrés de façon intermittente enbolus. En eff<strong>et</strong> ces traitements induisent une « down regulation »<strong>des</strong> récepteurs de la PTH <strong>et</strong> augmente la résistance de l’os à l’actionremodelante de la PTH. 7 Par ailleurs l’administration intermittenten’a qu’un eff<strong>et</strong> freinateur transitoire sur la sécrétion de PTHsi bien que les taux de PTH sont d’autant plus élevés que la prisede sang pour leur détermination est faite à un moment plus éloignédu bolus de calcitriol ou d’alfacalcidol. C’est ainsi que l’onexplique pourquoi <strong>des</strong> ostéopathies adynamiques sans surchargealuminique ont pu être rapportées après de tels traitements alorsque les taux de PTH intacte mesurés deux à trois jours après lebolus restaient de l’ordre de 200-300 pg/ml. 4Nouveaux marqueurs biochimiques plasmatiquesdu remodelage osseuxLeur importance dans le <strong>diagnostic</strong> <strong>non</strong> <strong>invasif</strong> de l’ostéopathien’est pas encore bien établie. 4Les nouveaux marqueurs de la formation osseuse sont lesphosphatases alcalines osseuses (PAO), l’ostéocalcine <strong>et</strong> le propeptideC terminal du procollagène de type I (PCIP). Ceux de larésorption osseuse sont la phosphatase acide résistant à l’acid<strong>et</strong>artrique (TRAP), le télopeptide du collagène de type I <strong>et</strong> les pyridinolines.Dans notre récente revue générale, 4 nous avons pumontrer que les marqueurs les plus fiables étaient la PAO pour laformation osseuse, <strong>et</strong> les pyridinolines pour la résorption.La PAO est particulièrement utile quand il existe une maladiehépatique cholestatique qui augmente les phosphates alcalinestotales.Néphrologie Vol. 21 n° 5 2000


Des étu<strong>des</strong> sont encore nécessaires pour démontrer que cesmarqueurs augmentent significativement la fiabilité du <strong>diagnostic</strong><strong>et</strong> la qualité de la prise en charge thérapeutique <strong>des</strong> patientspar rapport aux dosages courants complétés par ceux de la PTH,de l’aluminium <strong>et</strong> du 25OH vitamine D, ce qui justifierait le coûtsupplémentaire de leur détermination.Adresse de correspondance:Pr A. FournierService de néphrologie-médecine interneCHU AmiensHôpital SudF-80054 Amiens Cedex 1Références1. Fournier A, Oprisiu R, Yverneau-Hardy P, <strong>et</strong> al. Apports de la biologiemoléculaire à la physiopathologie de l'hyperparathyroïdie de l'insuffisance<strong>rénale</strong>. (1 re partie) Rôle du calcium <strong>et</strong> du magnésium dans la sécrétionde la synthèse de l'hormone parathyroïdienne à l'échelon cellulaire.(2 e partie) Rôle du phosphore, de la vitamine D <strong>et</strong> de l'acidose <strong>et</strong> synthèsede l'hormone parathyroïdienne à l'échelon cellulaire. (3 e partie) Hyperplasieparathyroïdienne <strong>et</strong> interférence du diabète, de la ménopause, de l'aluminium<strong>et</strong> de l'hormone de croissance. Presse Med 1998; 27: 1338-48;1349-54; 1355-61.2. Hruska K. New concept in renal osteodystrophy. Nephrol Dial Transplant1998; 13: 2755-60.3. Fournier A, Marie A, EL Esper N, <strong>et</strong> al. Osteodystrophie <strong>rénale</strong>. Aspectsclinicoradiologiques, physiopathologie <strong>et</strong> traitement. EncyclopédieMédico-chirurgicale, Néphrologie Urologie 1994; 18-043-C-10: 1-16.4. Fournier A, Oprisiu R, Said S, <strong>et</strong> al. 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