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Ostéodystrophie rénale (1) ; diagnostic invasif et non invasif des ...

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queurs du remodelage osseux. Le dosage de la magnésémien’est le plus souvent pas indispensable sauf chez le dialysé si onutilise <strong>des</strong> complexants du phosphore à base de magnésium,comme le carbonate <strong>et</strong> l’hydroxyde de magnésium.Aluminium plasmatiqueSon dosage est à pratiquer essentiellement chez les patientsdialysés à la recherche d’une éventuelle exposition à l’aluminiumsoit par contamination de l’eau du dialysat par le sulfate d’aluminiumen cas de traitement défectueux par osmose inverse oudéionisation, soit par les complexants aluminiques du phosphore.Son interprétation nécessite l’évaluation de la ferritinémie,car la déplétion ferrique (mesurée par une ferritinémie< 100 ng/ml) peut entraîner une augmentation de l’aluminémi<strong>et</strong>andis que la surcharge ferrique (ferritinémie > 800) peut s’accompagnerd’une accumulation osseuse sévère d’aluminiummalgré une aluminémie < 30 µg/l. 17,21 Nous avons vu au paragrapheprécédent dans quelles circonstances ce dosage devaitconduire à un test à la déferoxamine <strong>et</strong> l’interprétation de cedernier.Le dosage de la 25OH vitamine D plasmatiqueBien que le calcitriol soit le métabolite actif de la vitamine Dle plus puissamment hypercalcémiant <strong>et</strong> hyperphosphatémiant,sa demi-vie courte (quelques heures) rend l’interprétation de sestaux difficile surtout pour surveiller notamment un traitementpar les dérivés 1α hydroxylés de la vitamine D. La demi-vie plasmatiquebrève de la vitamine D native (quelques heures également)ne perm<strong>et</strong> pas <strong>non</strong> plus d’utiliser son dosage pour apprécierl’état de réplétion en vitamine D. Aussi ce dernier est-ilessentiellement apprécié par le dosage plasmatique de la 25OHvitamine D dont la demi-vie est longue (2-3 semaines). Cedosage n’a pas de valeur pour le <strong>diagnostic</strong> de la variété d’ostéodystrophie<strong>rénale</strong> mais a une grande importance thérapeutiquecar sa diminution est un facteur de risque majeur, indépendantdu calcitriol, à la fois de l’hyperparathyroïdie <strong>et</strong> de la survenue delésions radiologiques d’ostéomalacie. 11Alors que les fourch<strong>et</strong>tes de référence <strong>des</strong> taux de 25OH vitamineD sont variables avec les populations en fonction de leurexposition cutanée au soleil (<strong>et</strong> donc de la latitude, de la saison <strong>et</strong><strong>des</strong> coutumes vestimentaires) <strong>et</strong> de leurs habitu<strong>des</strong> alimentaires(richesse en produits laitiers, vian<strong>des</strong>, poissons, œufs), le taux optimalde 25OH vitamine D que l’on peut proposer chez l’insuffisantrénal se situe à la limite supérieure de la population de référence<strong>des</strong> pays tempérés en fin d’été soit (40 ng/ml ou 100 nmol/l). 11Rappelons que même en l’absence d’insuffisance <strong>rénale</strong> <strong>des</strong>taux inférieurs à 10 ng/ml (25 mmol/l) peuvent être responsablesd’ostéomalacie <strong>et</strong> que <strong>des</strong> taux inférieurs à 16 ng/ml (40 nmol/l)peuvent être responsables d’hyperparathyroïdie. 24PTH intacte plasmatiqueLa PTH, dont les eff<strong>et</strong>s peuvent être modulés par <strong>des</strong> facteursde croissance locaux <strong>et</strong> <strong>des</strong> cytokines, est le principal déterminantdu remodelage osseux. Aussi sa valeur pour le <strong>diagnostic</strong> dela nature de l’ostéopathie a-t-elle été bien étudiée.La demi-vie de la PTH intacte est courte, de quelquesminutes, en raison de son rapide catabolisme hépatique. Sestaux plasmatiques reflètent plus exactement son niveau <strong>des</strong>écrétion que les taux <strong>des</strong> fragments <strong>des</strong> régions C terminale <strong>et</strong>moyenne qui s’accumulent dans l’insuffisance <strong>rénale</strong> en raisond’une diminution de leur catabolisme rénal. La variabilité plusgrande <strong>des</strong> taux de PTH intacte impose cependant <strong>des</strong> mesuresrépétées avant de prendre <strong>des</strong> décisions.Son dosage se pratique par <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> radio-immunométriquesou immuno-chémoluminométriques utilisant deux anticorpsqui prennent la molécule en sandwich (après prélèvementsur EDTA pour protéger sa stabilité); 25 ces métho<strong>des</strong> remplacentactuellement les dosages <strong>des</strong> fragments <strong>des</strong> régions C terminale<strong>et</strong> moyenne moins sensibles pour la différenciation de la variétéhistologique de l’ostéopathie urémique. 25 L’interprétation <strong>des</strong>taux de PTH intacte pour prédire le remodelage osseux doitcependant tenir compte <strong>des</strong> paramètres suivant:1. la nature du dosage de PTH « intacte »;2. chez le dialysé, de l’existence d’une exposition antérieure à l’aluminium<strong>et</strong> de la modalité de dialyse (hémodialyse ou DPCA);3. chez l’insuffisant rénal <strong>non</strong> encore dialysé, du degré de soninsuffisance <strong>rénale</strong>;4. l’existence d’un traitement par les dérivés 1α hydroxylés, surtoutquand ils sont donnés en bolus intermittents.1. Rôle de la nature du dosage de la PTH dite «intacte»Grâce à <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> en HPLC, l’équipe canadienne de Lepage<strong>et</strong> coll. 26 a montré que trois <strong>des</strong> kits du commerce les plus souventutilisés pour doser la PTH dite « intacte », les kits <strong>des</strong> laboratoiresNichols, INCSTAR <strong>et</strong> DSL ne dosaient pas seulement la PTH1-84 mais aussi <strong>des</strong> fragments C terminaux, en particulier 7-84.A l’opposé le kit Biosource utilisant les anticorps de Bouillon 27 nedose pas le fragment 7-84. Ceci explique que ce dosage a unefourch<strong>et</strong>te de valeurs normales n<strong>et</strong>tement plus basse de 3-30pg/ml (communication personnelle) alors que les autres kits donnentune fourch<strong>et</strong>te de 10 à 55 voire 65 pg/ml. C’est pourquoi ilest toujours préférable dans l’estimation d’une fourch<strong>et</strong>te dePTH intacte optimale au cours de l’insuffisance <strong>rénale</strong> de l’exprimeren « limite supérieure de la normale » (LSN).*2. Rôle chez le dialysé d’une exposition antérieure à l’aluminium<strong>et</strong> <strong>des</strong> modalités de dialyseChez les dialysés ayant été exposés à l’aluminium, mêmelorsque c<strong>et</strong>te exposition n’a été que modérée par les complexantsaluminiques du phosphore <strong>et</strong> que moins de 25% <strong>des</strong>surfaces osseuses sont positives pour l’aluminium comme dans laplus grande série de la littérature publiée par Wang <strong>et</strong> coll., 28 lestaux de PTH perm<strong>et</strong>tant de prédire raisonnablement l’ostéïtefibreuse sont supérieurs à quatre fois la LSN pour les hémodialysés<strong>et</strong> six fois c<strong>et</strong>te limite pour les dialysés péritonéaux, alors queceux qui prédisent l’ostéopathie adynamique sont inférieurs àdeux fois la LSN, le taux de formation osseuse normale étantassocié à <strong>des</strong> taux entre deux <strong>et</strong> quatre fois la LSN. Nous avonsvu dans le paragraphe précédent que D’Haese <strong>et</strong> coll. prenaientmême le seuil de 650 pg de PTH intacte soit plus de dix fois la* Il est intéressant de remarquer que le nouveau dosage de PTH intacte <strong>des</strong>laboratoires scantibodies (la whole PTH) a les mêmes caractéristiques quecelui de Biosource (John M., <strong>et</strong> al. J Clin Endocrin M<strong>et</strong>ab 1999, 84: 4287-90).Néphrologie Vol. 21 n° 5 2000 235mise au point

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